« Je recommande à mon fils s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, [...] qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile. » (Testament de Louis XVI)
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"Sous ta compassion, nous nous réfugions, ô Mère de Dieu [Porteuse de Dieu] ;
Ne dédaigne pas nos supplications au temps de la détresse,
Mais sauve-nous des dangers,
Seule pure, seule bénie.''
John Rylands Library, manuscrit Greek P 470. Invocation de la Vierge Marie par les premiers chrétiens dans le contexte de la persécution de Dèce en 250 ap. J.-C., ou celle de Valérien en 257. Le manuscrit est antérieur au concile d'Éphèse (431) qui adopta le dogme de la "Mère de Dieu". Le rite copte garde la pratique de prière "Nous nous réfugions, Theotokos".
Le plus ancien manuscrit du "Sub Tuum Praesidium" a été découvert en Égypte en 1917.
Écrit en grec, il date du IIIe siècle, soit 250 ans après Jésus-Christ.
Les mots sont simples, beaux et révèlent un désir humain fondamental: le besoin de la protection d'une mère.
En 250 après J.-C., le christianisme était encore une foi persécutée sous l'empereur romain Dèce.
Alexandrie, où l'hymne a été trouvé, était l'épicentre de la persécution.
Sub Tuum Praesidium était un appel à l'aide d'une Église attaquée
Pourquoi le Sub Tuum Praesidium est-il tombé en désuétude ?
Avec la fin des persécutions, les prières de protection sont devenues moins urgentes
L'Église s'est développée et sa bibliothèque de prières mariales aussi
Au Moyen Âge, le Sub Tuum était largement oublié en Occident
Mais il n'a jamais entièrement disparu.
Dans l'Orient chrétien, la prière est restée en usage, notamment dans les traditions byzantine et copte. Sa survie y a préservé sa mémoire jusqu'à sa redécouverte par les érudits occidentaux.
Aujourd'hui, le Sub Tuum connaît un regain d'intérêt.
Le pape saint Jean-Paul II en a souvent parlé et il figure dans de nombreux livres de prières modernes.
De nombreux chrétiens rejettent aujourd'hui l'idée de prier Marie. Ils craignent que cela ne porte atteinte à l'honneur accordé au Christ. Mais les premiers martyrs chrétiens n'étaient pas de cet avis. Pour l'Église primitive, la protection de Marie ÉTAIT la protection du Christ. Elle n'a pu les protéger que grâce à la grâce qui lui a été donnée par Jésus.
Originaire des pays de la langue d’oc, Urbain V, de son nom de famille Guillaume de Grimoard, naquit près de Mende, dans le Gévaudan. Il gravit rapidement les degrés successifs de l'échelle des lettres et des sciences. La vie religieuse s'offrit alors à lui comme l'idéal qui répondait le mieux aux tendances de son esprit et aux besoins de son cœur. Il alla frapper à la porte de l'abbaye de Saint-Victor, près de Marseille. A l'ombre paisible du cloître, profès de l’ordre de Saint-Benoît, comme Benoît XII et Clément VI, il s'éleva chaque jour de vertu en vertu. On remarquait particulièrement en lui une tendre dévotion pour la Sainte Vierge.
La profession religieuse n'avait fait que développer son ardeur pour la science, les supérieurs crurent bientôt l'humble moine capable d'enseigner, et, en effet, il illustra successivement les chaires qui lui furent confiées dans les plus prestigieuses abbayes bénédictines de France et de Provence, à Montpellier, à Paris, à Avignon et à Toulouse.
Quelques années plus tard, après avoir été peu de temps abbé de Saint-Germain d'Auxerre, il fut envoyé en Italie par le Pape Clément VI (1342-1352) en qualité de légat. C'était, à son insu, un acheminement vers la plus haute dignité qui soit au monde.
Il n’a jamais entretenu de relations suivies avec la Curie. Il fut donc totalement étranger aux querelles de clans de l’Antique et Sacré Collège des cardinaux. De plus, sa carrière ne doit rien à l’administration royale française, et ses missions diplomatiques l’ont rendu très proche de l’Italie.
Il fut élu pape en 1362 et prit le nom d'Urbain V, parce que tous les Papes qui avaient porté ce nom l'avaient illustré par la sainteté de leur vie. C'est lui qui ajouta à la tiare papale une troisième couronne, non par orgueil, mais pour symboliser la triple royauté du pape sur les fidèles, sur les évêques et sur les États romains.
Il se proposa, en montant sur le trône de saint Pierre, trois grands projets : ramener la papauté d'Avignon à Rome, réformer les mœurs, propager au loin la foi catholique. Le retour de la papauté à Rome fut un triomphe, et les poètes le saluèrent comme l'augure d'un nouvel âge d'or. Pendant ces grandes œuvres, Urbain vivait en saint, jeûnait comme un moine, et rapportait toute gloire à Dieu. A sa mort, il demanda qu'on permît au peuple de circuler autour de son lit : "Il faut, dit-il, que le peuple puisse voir comment les papes meurent."
Urbain V est le seul des pontifes avignonnais à avoir été porté sur les autels avec le titre de bienheureux. Béatifié en 1870, sous Pie IX, il est fêté par l'Église catholique le 19 décembre.
Saint Gatien, premier évêque de Tours, originaire de Rome, il fut envoyé dans les Gaules par le pape saint Fabien en 250, sous le règne de l'empereur Dèce, avec six autres évêques.
À son arrivée en Gaule, le pays de Touraine était plongé dans le paganisme et l'on ne voyait partout que les images des faux dieux. Disciple de S. Denis, Gatien commença par montrer à ces païens l'absurdité de leur culte, et l'impuissance de leurs idoles, puis il en vint à leur découvrir les mystères de la puissance et de la bonté de Dieu et révéla à leurs yeux étonnés l'incomparable figure du Sauveur et celle de sa sainte Mère. Les conquêtes furent nombreuses ; mais le démon ne laissa pas détruire son règne sans résistance; les miracles de Gatien ne suffirent pas à lui faire pardonner ses succès, et plus d'une fois les païens endurcis jurèrent sa mort. Traqué comme une bête fauve, l'apôtre se cachait en des grottes profondes et y célébrait les saints mystères : une de ses retraites est devenue plus tard la célèbre abbaye de Marmoutier.
Gatien, songeant à l'avenir, forma une école où de jeunes clercs apprenaient, avec les leçons de la science, celles de la vertu; il les initiait au sacerdoce et en faisait ses auxiliaires ; il les envoyait même au loin porter les lumières de l'Évangile. Huit églises furent élevées, par ses soins, sur la terre de Tournai.
Les travaux apostoliques de Gatien ne l'empêchaient pas de se livrer à de grandes austérités ; il épuisait son corps par les jeûnes et par les veilles, et se préparait par le martyre quotidien et volontaire à la couronne de gloire. Comme tous les vrais disciples du Christ, il aimait éperdument les pauvres, et sa charité se plaisait à soulager leurs misères.
Il fit bâtir, dans un faubourg de la ville, un hôpital pour les malheureux. C'est dans cet asile que le Sauveur réservait à Son disciple une grâce extraordinaire.
Il y avait cinquante ans que Gatien arrosait de ses sueurs le pays qu'il avait gagné à Dieu. Un jour, accablé de fatigue, il s'était retiré dans l'hôpital des pauvres et y prenait un peu de repos, quand Notre-Seigneur lui apparut et lui dit : "Ne crains rien, ta couronne est prête et les Saints attendent ton arrivée au Ciel." Et le Sauveur administra Lui-même à Son disciple la Sainte Communion en viatique.
Cathédrale Saint-Gatien de Tours
L'Église de Tours a de tout temps voué un culte enthousiaste à son premier prédicateur. La magnifique cathédrale est sous son vocable. Il réussit à installer des bases solides du christianisme dans la région. St Lidoire lui succéda jusqu'en 371, année où S. Martin arriva à Tours et découvrit la sépulture de S. Gatien, sur laquelle il se recueillit régulièrement.
Vitrail figurant Gatien, dans l'église de La Celle-Guénand.
Le ministère russe de la Santé affirme avoir développé un vaccin contre le cancer qui sera distribué gratuitement aux patients.
Andrey Kaprin, qui dirige le Centre de recherche médicale en radiologie du ministère de la Santé, a déclaré que le vaccin serait lancé début 2025, selon les médias d'État.
Le vaccin sera apparemment utilisé pour traiter les patients atteints de cancer, plutôt que d’être administré au grand public pour empêcher la formation de tumeurs.
[…] Les vaccins personnalisés contre le cancer sont conçus pour apprendre au système immunitaire à reconnaître et à attaquer les protéines spécifiques au cancer de ce patient.
Pour ce faire, les vaccins utilisent du matériel génétique appelé ARN provenant de la propre tumeur du patient.
De la même manière que les vaccins traditionnels utilisent une partie du virus pour prévenir la maladie, ceux-ci utilisent des protéines inoffensives de la surface des cellules cancéreuses, appelées antigènes.
Lorsque ces antigènes sont introduits dans le corps, ils devraient stimuler le système immunitaire à produire des anticorps contre eux, qui tuent ensuite les cellules cancéreuses.
D’autres pays travaillent également au développement de leurs propres vaccins personnalisés contre le cancer.
En mai, des chercheurs de l’Université de Floride ont testé un vaccin individualisé sur quatre patients atteints de glioblastome, le cancer agressif du cerveau qui a tué le sénateur John McCain et Beau Biden.
L’équipe a découvert que le vaccin déclenche une forte réponse immunitaire seulement deux jours après l’injection.
En 636, S. Eloi lui fit rencontrer à Clichy, près de Paris, le roi Dagobert pour signer un traité de paix entre Bretons et Francs.
Deux ans plus tard, il laissa son trône et se retira dans une abbaye, près de Montfort (Ille-et-Vilaine) pour finir les 20 dernières années de sa vie dans la prière.
En Bretagne, l’an 658, saint Judicaël, roi de Domnonée, qui contribua beaucoup à établir la paix entre les Bretons et les Francs et, après avoir quitté sa charge, termina sa vie au monastère de saint Méen.
Kaiserin Adelheid und König Otto I, La reine Adélaïde et le roi Othon Ier
Fille du roiRodolphe II de Bourgogneet de Berthe de Souabe, née àOrbe, une commune suisse du canton de Vaud, située dans le district du jura-Nord vaudois, Aliceou Adélaïde, mariée une première fois, à 16 ans, à Lothaire II, roi d'Italie, se retrouva veuve 3 ans plus tard.
Elle était à la fois reine d'Italie, reine d'Allemagne et elle sera la première en date des impératrices du Saint Empire-Romain Germanique à la suite de son mariage avecOthon Ier.
Elle met son influence auprès de l'empereur au service de l'Église et des pauvres; elle favorise laréforme clunisienne.
À la mort d'Othon Ier (+973), elle exerça la régence pendant cinq ans, durant l'enfance d'Othon II. Puis à nouveau pendant la minorité d'Othon III. Ce fut pour elle, des périodes difficiles, pleines de souffrances et d'épreuves. Mais sa force de caractère et sa bonté, puisées dans sa foi, surmontèrent tous les obstacles.
Elle montra toutes les qualités d'un chef d'Etatdans la justice de sa charge, les vertus chrétiennes et en particuliersa charité envers aux pauvres.
Elle meurt à Seltz, près de Strasbourg, en 999, lors d'un voyage qu'elle effectuait dans l'un des nombreux monastères qu'elle avait fondés.
Le cardinal Blase Cupich de l'archidiocèse de Chicago, dans une lettre publiée cette semaine dans le journal de l'archidiocèse, a exhorté les catholiques à se tenir debout pendant la communion et à ne pas faire de gestes qui attirent l'attention sur eux.
Dans la lettre, publiée dans le Chicago Catholic, Cupich a déclaré que « la norme établie par le Saint-Siège pour l'Église universelle et approuvée par la Conférence des évêques catholiques des États-Unis est que les fidèles se rassemblent pour manifester leur présence en tant que corps du Christ et pour recevoir la sainte communion debout. »
Le cardinal poursuit en affirmant que « rien ne doit être fait pour empêcher l’une quelconque de ces processions » et que « perturber ce moment ne fait que diminuer cette puissante expression symbolique, par laquelle les fidèles en procession expriment ensemble leur foi qu’ils sont appelés à devenir le Corps même du Christ qu’ils reçoivent ».
« Certes, la révérence peut et doit être exprimée en s’inclinant avant de recevoir la sainte communion, mais personne ne doit faire un geste qui attire l’attention sur soi ou qui perturbe le déroulement de la procession », a-t-il ajouté. « Cela serait contraire aux normes et à la tradition de l’Église, que tous les fidèles sont invités à respecter et à observer. »
La lettre n’indique pas directement quels gestes spécifiques attirent « l’attention sur soi ». L’ACN a contacté l’archidiocèse pour demander des éclaircissements, mais n’a pas reçu de réponse au moment de la publication.
Bien que les directives émises par la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) stipulent que recevoir la communion debout est la norme, une personne ne peut pas se voir refuser la communion parce qu'elle est à genoux.
« La norme pour recevoir la sainte communion dans les diocèses des États-Unis est de se tenir debout. Les communiants ne doivent pas se voir refuser la sainte communion parce qu’ils s’agenouillent », selon l’Instruction générale du Missel romain. « De tels cas doivent plutôt être abordés de manière pastorale, en fournissant aux fidèles une catéchèse appropriée sur les raisons de cette norme. »
La question est également abordée dans le document du Vatican de 2004 Redemptionis Sacramentum, publié par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements sous le pontificat de saint Jean-Paul II.
Le document du Vatican stipule que les catholiques « doivent recevoir la communion à genoux ou debout » et qu’il n’est « pas licite de refuser la sainte communion » en se fondant sur le fait qu’une personne « souhaite recevoir l’Eucharistie à genoux ou debout ».
Dans sa lettre, Cupich écrit que « nous avons tous bénéficié du renouveau de l’Église inauguré par le Concile Vatican II ».
« En reconnaissant cette relation entre notre manière de célébrer le culte et ce que nous croyons, les évêques réunis au concile ont clairement montré que le renouveau de la liturgie dans la vie de l’Église est au cœur de la mission de proclamation de l’Évangile », a ajouté le cardinal. « Ce serait une erreur de réduire le renouveau à une simple mise à jour de notre liturgie pour l’adapter à l’époque dans laquelle nous vivons, comme s’il s’agissait d’une sorte de lifting liturgique. Nous avons besoin de la restauration de la liturgie parce qu’elle nous donne la capacité d’annoncer le Christ au monde. »
« La loi de la prière établit la loi de la foi dans notre tradition », a écrit Cupich. « Lorsque les évêques ont entrepris de restaurer la liturgie il y a soixante ans, ils nous ont rappelé que ce principe ancien jouit d’une place privilégiée dans la tradition de l’Église. Il doit continuer à nous guider à chaque époque. »
Pendant des siècles avant le Concile Vatican II, qui s'est conclu en 1965, la norme dans le rite latin était de recevoir la communion sur la langue en s'agenouillant. La Constitution conciliaire sur la liturgie sacrée, Sacrosanctum Concilium, promulguée en 1963 , n'a apporté aucune modification à cette norme.
En réponse aux évêques qui autorisaient la communion dans la main en position debout, la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin a publié le document Memoriale Domini en 1969 pour autoriser cette pratique dans certaines circonstances, mais a souligné que les évêques doivent « éviter tout risque de manque de respect ou de fausses opinions à l’égard de la Sainte Eucharistie et éviter tout autre effet néfaste qui pourrait en découler » lorsqu’ils autorisent la communion dans la main.
Le pape François fait signe de la main depuis sa papamobile alors qu’il visite le Baptistere Saint-Jean lors de son voyage apostolique à Ajaccio, en Corse, France, le 15 décembre 2024.
À peine arrivé à Ajaccio, le pape a encouragé les Corses à vivre une «citoyenneté constructive» fondée sur une laïcité qui n’est «pas statique ou figée» où les chrétiens jouent un rôle à part entière dans la société.
Arrivé en Corse ce dimanche 15 décembre dans la matinée pour une visite historique d’une journée sur l’île de Beauté où il a été très chaleureusement accueilli dans les rues d’Ajaccio par une foule nombreuse, le pape François a profité de sa participation à un congrès sur la religiosité populaire, pour relancer l’idée d’une «saine laïcité», reprenant le mot de Benoît XVI qui avait déjà développé cette idée. «La foi ne reste pas un fait privé qui s’épuise dans le sanctuaire de la conscience», a expliqué François, «elle implique un engagement et un témoignage envers tous pour la croissance humaine, le progrès social et la protection de toute la création, sous le signe de la charité.»
Il s’agit en effet de promouvoir une «citoyenneté constructive», mue par «l’audace de faire le bien» où «les croyants peuvent se retrouver sur un chemin commun avec les institutions laïques, civiles et politiques, pour travailler ensemble à la croissance humaine intégrale et à la sauvegarde de cette ’île de beauté’». Cette alliance est une «nécessité» car il faut «développer un concept de laïcité qui ne soit pas statique et figé, mais évolutif et dynamique, capable de s’adapter à des situations différentes ou imprévues, et de promouvoir une coopération constante entre les autorités civiles et ecclésiastiques pour le bien de l’ensemble de la communauté, chacune restant dans les limites de ses compétences et de son espace.»
Entrelacement, sans confusions
Citant alors Benoît XVI, son successeur a ajouté : une «saine laïcité signifie libérer la croyance du poids de la politique et enrichir la politique par les apports de la croyance, en maintenant la nécessaire distance, la claire distinction et l’indispensable collaboration entre les deux». Avec cet effet attendu, toujours selon le pape allemand : «Une telle saine laïcité garantit à la politique d’opérer sans instrumentaliser la religion, et à la religion de vivre librement sans s’alourdir du politique dicté par l’intérêt, et quelquefois peu conforme, voire même contraire, à la croyance. C’est pourquoi la saine laïcité, unité et distinction, est nécessaire, et même indispensable aux deux.» Ainsi, François espère que «plus d’énergie et plus de synergies peuvent être libérées» entre l’Église et les autorités publiques «sans préjugés et sans opposition de principe, dans le cadre d’un dialogue ouvert, franc et fructueux».
En ce sens, «la piété populaire, très profondément enracinée ici en Corse» peut réaliser «cet entrelacement, sans confusions, que se noue le constant dialogue entre le monde religieux et le monde laïc, entre l’Église et les institutions civiles et politiques». La «piété populaire» désigne une modalité simple de prier, notamment par des processions, ouverte à tous. Le cardinal Bustillo, évêque d’Ajaccio, a ainsi défini la religiosité populaire en accueillant le pape : «Lors des événements publics concernant notre foi, nous constatons un important principe de liberté et d’égalité. Dans la rue, tous se retrouvent au même niveau : très pratiquants, peu pratiquants, curieux».
De ce point de vue le pape a même présenté la Corse comme un exemple pour l’Europe : « Sur ce sujet, vous êtes en route depuis longtemps et vous êtes un exemple vertueux en Europe. Continuez sur cette voie ! Et je voudrais encourager les jeunes à s’engager encore plus activement dans la vie socioculturelle et politique, sous l’impulsion des idéaux les plus sains et de la passion pour le bien commun». En effet, a expliqué François : «La foi chrétienne a éclairé la vie des peuples et de leurs institutions politiques, alors qu’aujourd’hui, surtout dans les pays européens, la question de Dieu semble s’estomper ; et nous nous retrouvons toujours plus indifférents à sa présence et à sa Parole. Il faut cependant être prudent dans l’analyse de ce scénario et ne pas se laisser aller à des considérations hâtives ni à des jugements idéologiques qui opposent parfois, encore aujourd’hui, la culture chrétienne et la culture laïque».
Enfin, le chef de l’Église a conclu sur ce qu’il attend des responsables de la société : «J’exhorte les pasteurs et les fidèles, les hommes politiques et ceux qui exercent des responsabilités publiques à rester toujours proches des peuples, en écoutant les besoins, en comprenant les souffrances, en interprétant les espoirs, parce que toute autorité ne grandit que dans la proximité». Un message pour la Corse et pour… la France. En milieu de journée le pape est attendu dans la cathédrale pour une rencontre avec le clergé, puis il célébrera une messe en plein air en milieu d’après-midi. Le président de la République viendra saluer le chef de l’Église catholique avant son retour à Rome prévu à 18 heures.
Sainte Ninon, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 149
Nous connaissons sa vie par l'écrivain ecclésiastique Rufin qui donna quelques détails sur la conversion de l'Ibérie, région intérieure de l'actuelle Géorgie. (1)
Jeune femme, nonne de Jérusalem, de la famille de S. Georges, elle avait été emmenée captive dans la capitale de la Géorgie vers 337. Comme on ne savait d'où elle venait, on la surnomma "Christiana" du nom de sa religion, ce qui devint par abréviation Nina ou Ninon.
On vint un jour lui apporter un enfant mourant, elle pria pour lui et il guérit. Ayant appris qu'elle avait guéri un enfant, la reine Nana se fit porter chez elle pour être soigner d'un mal étrange. Recouvrant la santé, elle et son mari Mirian voulurent couvrir de cadeaux sa bienfaitrice mais celle-ci refusa. La reine insistant, elle déclara que le seul cadeau qu'elle accepterait serait la conversion de ses souverains.
Plus tard, Mirian se perd à la chasse et repense à ce Christ. Le voilà sur le bon chemin. Il rencontre Nina qui lui conseille de bâtir une église à Mtskhéta, aujourd'hui centre patriarcal de l'Eglise orthodoxe de Géorgie.
La reine puis le roi se convertirent et demandèrent à l'empereur Constantin de leur envoyer des prêtres missionnaires.
Dès les années 330, la Géorgiese convertitau christianisme apporté par Ninon.
Sainte Ninon se retira dans la région de Bobdé où, dès le 4e siècle, fut construite une cathédrale.
À Mtskhéta un petit oratoire rappelle aujourd'hui encore ce baptême de la Géorgie.
Ninon est généralement représentée tenant une croix aux bras légèrement incurvés vers le bas, dite Croix de la Grappe. (2)
Sainte Ninon de Géorgie
Sainte Nino (Église de l'Assomption à Anaouri)
Les Églises d'Orient la fêtent le 14 janvier, l'Église en Occident en fait mémoire également ce jour et aussi le 15 décembre. (3)
Sources: (1); (2) ; (3); (4) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 148
La Rus' de Kiev est fondée au IXe siècle par des marchands scandinaves appelés les Varègues. Elle connaît son apogée au XIe siècle après sa christianisation depuis Byzance avant de connaître un rapide déclin.
"La Rus’ de Kiev est à la fois aux origines de la Russie, de la Biélorussie et de l’Ukraine actuelles, autrement dit de l'ensemble du monde russe...
Tout commence vers le milieu du VIIIe siècle : des marchands scandinaves appelés les Varègues commencent à ouvrir des routes commerciales à travers le continent par voie fluviale, ce qui dynamise considérablement le secteur. Cet essor commercial se renforce encore à partir de l’an 843, lorsque l’empire byzantin met fin à ses querelles iconoclastes : le regain de vitalité de Byzance entraîne une explosion des flux sur la route du Dniepr. Les Varègues vendent notamment des fourrures et des esclaves razziés sur place en échange de métaux précieux. Ils fondent des établissements permanents en pays slave, notamment celui de Novgorod. En 862, le Varègue Riourik est proclamé prince de Novgorod et il impose son autorité sur toutes les agglomérations slaves voisines : c’est ce qui pose les bases d’un 1er état qu’on appelle la Rus’.
Oleg le Sage lui succède en 879 et poursuit cette politique d’expansion en s’emparant de Kiev, principal pôle économique de tout le secteur.
Il en fait aussitôt sa capitale et fonde ainsi la Rus’ de Kiev qui s’étend à cheval sur la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine actuels.
En 907, il lance une vaste expédition et pille les villes côtières de l’empire byzantin; L’empereur doit alors se résigner à accorder aux Russes le libre commerce avec Constantinople.
Ça nécessite toutefois d’obtenir le droit de passage auprès des Khazars, un peuple turc qui contrôle la basse vallée du Dniepr. C’est un rival puissant, mais qui doit faire face à l’arrivée d’autres Turcs venus d’Asie Centrale, les Petchenègues. Finalement, le grand prince Sviatoslav profite de l’affaiblissement du khanat khazar pour lui donner le coup de grâce en l’an 964. Galvanisé par ses victoires, il s’attaque ensuite à l’empire bulgare, écrase tout sur son passage, et arrive en vue de sa capitale Preslav. Mais cet essor rapide de la Rus’ inquiète ses voisins : l’alliance des Bulgares et des Byzantins finit par repousser l’attaque des Rus’. Par ailleurs, les Petchenègues se montrent encore plus hostiles que les anciens Khazars et la Rus’ ne parvient pas à contrôler l’accès à la Mer Noire. Elle reporte alors ses efforts vers l’est et vers l’ouest, notamment sous le règne du grand prince Vladimir de Kiev(Vladimir le Grand ou Saint Vladimir) qui prend les rênes du pays en 980.
Vladimir Ier (980-1015), Grand-prince de Novgorod puis de Kiev
La menace commune des Petchenègues finit par resserrer les liens avec Byzance : en l’an 988, Vladimir accepte de se faire baptiser, ce qui va considérablement accélérer la christianisation des Rus’. Il faut noter qu’à cette époque, l’élite varègue a déjà largement fusionné avec la population slave locale jusqu’à former un peuple russe homogène.
La christianisation du pays entraîne une vague de constructions religieuses, surtout à Kiev, et le développement d’un art raffiné d’inspiration byzantine qui trouve son plein accomplissement sous le règne de Iaroslav le Sage, fils de Vladimir le Grand. C’est lui également qui fait édicter le tout premier code juridique slave.
Enfin il poursuit les campagnes militaires et remporte une victoire décisive contre les Petchenègues en 1037, ce qui les repousse vers l’empire byzantin qui est alors affaibli par des difficultés dynastiques. Les Rus’ en profitent pour attaquer Constantinople en 1043, mais ils sont repoussés, notamment à cause de l’utilisation du feu grégeois.
Lorsqu’Iziaslav succède à Iaroslav en 1054, la Rus’ est à son apogée territorial.
Mais ce sont à nouveau des Turcs venus d’Asie centrale, les Coumans, qui vont tout remettre en cause. En 1068, ils remportent une victoire contre les Rus’ et ravagent tout le sud du pays. Ça affaiblit considérablement l’autorité du grand-prince de Kiev et la Rus’ sombre dans des conflits internes.
En 1097, les différentes principautés de la Rus’ deviennent largement autonomes, ce qui n’empêche pas les conflits de se poursuivre. Le grand-prince de Kiev finit par perdre sa 1ère place, ce qui marque la fin de l’unité du pays.
Finalement, lorsque les Mongols débarquent en l’an 1236, ils trouvent une région en piteux état. Renforcés par des guerriers turcophones appelés les Tatars, ils ravagent tout le pays, rasent les villes, et éradiquent près de la moitié de la population.
En 1243, leur chef Batu s’installe à Saraï sur la Volga et fonde la Horde d’Or qui se détache rapidement du reste de l’empire mongol. Les Russes vont rester tributaires de la Horde d’Or pendant plusieurs décennies, jusqu’à ce qu’un nouvel espoir apparaisse du côté ouest.
En effet, les Baltes viennent de créer le grand duché de Lituanie en réaction à l’expansion de l’ordre teutonique. Face aux exactions des Mongols, la principauté de Polotsk (Biélorussie actuelle) appelle les Lituaniens à l’aide et accepte d’être rattachée au grand-duché en 1307.
La Lituanie continue ensuite son expansion vers le sud en combinant la guerre et la diplomatie, tant et si bien qu’en 1377, elle contrôle une grande partie de l’ancienne Rus’ de Kiev.
Peu après en 1388, la dynastie des Jagellons entraîne l’union de ce grand-duché avec la Pologne voisine.
Il ne reste alors plus que les principautés du nord-est qui demeurent à l’écart de cette expansion, notamment celle de Moscou qui parvient à se détacher de l’influence de la Horde d’Or sans pour autant tomber dans l’orbite de la Lituanie.
C’est cette ancienne périphérie de la Rus’ de Kiev qui va devenir le nouveau cœur de la Russie : c’est là que démarre l’histoire de la Russie moderne, qui méritera une autre vidéo à part entière. »
L'Ukraine et la Biélorussie actuelles sont des créations soviétiques artificielles créées par Staline qui aux alentours des années 1920 , était commissaire aux nationalités.
Le 24 juillet 2013, à l'occasion du 1025e anniversaire de la christianisation de l'ancienne Russie, le Patriarche de Moscou et de toutes les Russies Cyrille célébra une liturgie dans la cathédrale du Christ-Sauveur en mémoire de sainte Olga de Kiev, grand-mère de saint Vladimir de Kiev, premier grand-prince chrétien et évangélisateur de la Russie.
Sainte Odile, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 151
Le plus ancien document sur la vie de sainte Odile est un parchemin du X° siècle où un moine a noté ce que la tradition orale transmettait depuis près de deux cents ans, au Mont Saint Odile qui domine la plaine d'Alsace.
Au temps du roi mérovingien Childéric II, Aldaric, troisième duc d'Alsace,père de sainte Odile, tient sous son empire toute la vallée du Rhin, de Strasbourg à Bâle. Aldaric est un chrétien sincère, mais il s'arrache avec peine aux coutumes barbares, ses réactions sont impulsives et même dangereuses : pas de pardon pour qui l'offense. En 660, alors qu’il attendait avec impatience la naissance de son fils premier-né, lui naquit une petite fille aveugle... Son premier réflexe fut de vouloir la tuer, mais devant les pleurs de sa femme, Béreswinde, il accepta de lui laisser la vie à condition que le bébé disparût aussitôt. Béreswinde, bouleversée, se mit en quête d'une nourrice. Odile fut emmenée à Scherwiller, à une trentaine de kilomètres d'Obernai. Devant le beau linge du bébé et les soins particuliers dont il était entouré, les langues allaient bon train. Bientôt Odile ne fut plus en sécurité chez la nourrice et, à un an, dut reprendre la route pour Baume-les-Dames, près de Besançon, où elle franchit les portes d'un monastère.
Pendant toute son enfance, Odile était entourée du silence et de la paix des moniales qui essayaient de lui faire oublier sa cécité : elle apprit à se diriger seule dans le cloître, à reconnaître les appels de la cloche, à chanter par cœur les offices, faisant la joie de ses mères adoptives.
L'évêque Ehrhardt de Ratisbonne arriva un jour au monastère pour, dit-il, baptiser la petite aveugle. Devant la communauté, Ehrhardt prononça les paroles sacramentelles : « Odilia Je te baptise au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » Odilia veut dire : soleil de Dieu. Au moment où l'eau coula sur son front, Odile ouvrit les paupières... elle voyait ! Après la guérison, l’évêque fit avertir Aldaric qui n'eut aucun geste de repentir. Il avait maintenant quatre fils et une fille, sa fille aînée était oubliée. Odile demeura donc à Palma chez les religieuses qui lui apprirent aussitôt à écrire et à lire dans les livres saints. La souffrance et la cécité l'avaient mûrie : elle faisait preuve d'une force d'âme et d'un détachement extraordinaires. Au fur et à mesure que les mois passaient, Odile sentait grandir en elle le désir de connaître sa famille. Certains voyageurs qui s'arrêtaient au monastère lui avaient déjà parlé de son frère Hugon qu’ils disaient aimable et généreux. Par l'intermédiaire d'un pèlerin, Odile lui fit parvenir une lettre qui émut Hugon au point qu’il osa affronter son père. L'heure du pardon n'avait pas encore sonné, Aldaric ne voulait pas revoir sa fille mais Hugon écrivit cependant à sa sœur de venir au château, pensant que la vue d'Odile ferait tomber la colère de son père. Hélas, à l'arrivée de sa fille aînée la colère d’Aldaric redoubla : il frappa Hugon qui mourut des suites des blessures. Ce fut le dernier accès de colère du terrible barbare qui, désespéré par la mort de son fils préféré, installa sa fille à Honenbourg et assura sa subsistance. Odile eut la patience de vivre ignorée des siens et se contente de ce que lui donnait son père qu'elle n'osait plus affronter. Elle ne vivait que pour les pauvres avec qui elle partageait ses maigres ressources. Peu à peu Aldaric se transforma et offrit à Odile le Honenbourg et toutes ses dépendances à condition qu'elle priât pour lui.
La jeune fille humiliée va devenir la célèbre Abbesse représentée par les statues et les tapisseries. Son cœur profond, son austère vertu, sa grande charité attirèrent plus de cent trente moniales et la plupart des membres de sa famille. Les travaux commencèrent rapidement pour transformer le Honenbourg en un monastère. Odile qui est une âme d'oraison, couvrit de chapelles tout le sommet de la colline dont la première fut dédiée à Notre-Dame, puis une autre à saint Jean-Baptiste qu'Odile vénérait particulièrement depuis son baptême. Un soir, la moniale chargée d'appeler ses compagnes pour l'office fut éblouie par une violente clarté : Odile conversait avec saint Jean-Baptiste. De jour, de nuit, par petits groupes qui se succédaient, les moniales chantaient sans cesse la louange de Dieu. L'Abbesse était la plus ardente à la prière ; elle aimait la mortification, mais elle était sage et prudente pour ses filles.
Peu de temps après la construction du monastère, Aldaric mourut. Avertie par une vision, Odile le sut en Purgatoire et se mit en prière jusqu'à ce que Notre-Seigneur lui apparût pour lui apprendre l'entrée de son père en Paradis. Une chapelle, dite des larmes, se dresse encore aujourd'hui sur la terrasse du couvent ; la tradition assure qu'une pierre creusée par les genoux de la sainte existe encore devant le maître-autel.
Le Honenbourg était le refuge des pauvres, des malheureux, des malchanceux et des pèlerins qui savaient y trouver bon accueil. Un vieillard tomba en montant vers le monastère. Odile le rencontra un moment plus tard et, comme pour le soulager, il fallait de l'eau, Odile implora le secours de Dieu, frappa le rocher et une source jaillit et ne tarira jamais. Mais la preuve était faite que tous ceux qui désiraient du secours ne pouvaient parvenir au sommet de la colline. Un autre monastère fut construit en bas. Aucun des deux couvents ne voulait se passer de la présence d'Odile qui allait donc du cloître du haut à celui du bas. En chemin elle aidait les éclopés et les infirmes. De toutes parts on venait la voir car on savait que ses mains étaient bénies. Parfois lorsqu'elle pansait des blessés ou des lépreux, les plaies se fermaient et les douleurs s'apaisaient. Sa préférence allait aux aveugles en souvenir de son infirmité. Elle présidait tout, elle prévoyait tout et s'intéressait à chacun en particulier.
Mais ses compagnes la voyaient de plus en plus lasse. Sentant la faiblesse la gagner, Odile se rendit à la chapelle Saint-Jean-Baptiste ; une dernière fois elle s'adressa à ses filles puis, à l'heure de l'office elle les envoya à l'église. Quand les moniales revinrent de l'office, Odile les avait quittées. Leur peine était grande d'autant plus que leur mère était partie sans avoir communié. Elles se mirent en prière et Odile revint à elle. Après les avoir réprimandées, l'Abbesse réclama le odileciboire, se communia et quitta définitivement la terre, le 13 décembre 720.
Le mont Sainte-Odile est une montagne vosgienne, située dans le département du Bas-Rhin, culminant à 764 mètres, surmontée par un couvent. Haut lieu de la culture alsacienne, c'est un lieu de pèlerinage très fréquenté consacré à sainte Odile, sainte patronne de l'Alsace, bien que le monastère ait été transformé en hôtel.
Le monastère a été créé vers 700 quand le père de sainte Odile lui légua le château de Hohenbourg. Sainte Odile le transforma en couvent. Très populaire, l'endroit devint un lieu de pèlerinage très fréquenté, notamment par les personnes atteintes de maladies oculaires et accueillit jusqu'à 130 moniales.
En 1789, le couvent est vendu. L'évêché de Strasbourg le rachète en 1853 et le rétablit à sa vocation monacale.
On peut encore voir le tombeau de sainte Odile dans une chapelle attenante au cloître. Les tombeaux de ses parents, y sont aussi conservés.Ces caveaux sont ornés de mosaïques remarquables.
Mont Sainte-Odile, chapelle des Larmes, détail
Mont Saint Odile en Alsace
Tombeau de sainte Odile , mosaïques, statuaires, chrisme qui orne le tympan d'une porte d'entrée (2:06), art roman.
Chapelle des larmes, Mont Saint Odile
Tombeau de Sainte Odile
Sources : (1) ; (2) ; (3) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 150.
Javier Milei, le premier président libertaire argentin, a profondément changé le pays en seulement un an au pouvoir. Pour le meilleur ou pour le pire ?
Malgré de nombreuses critiques, des signes d’amélioration apparaissent.
La première année de présidence de Javier Milei, premier président libertaire, a déjà profondément changé l’Argentine. Pour le meilleur ou pour le pire ? "Le test décisif de la communication politique est Javier Milei. Tous ceux qui disaient qu'il réussirait, disent qu'il va très bien, tous ceux qui disaient qu'il provoquerait un désastre disent qu'il provoque un désastre", écrit l'humoriste Luca Bizzarri sur son profil X. Et il a raison. Jamais comme dans ce cas, les analyses n’ont divergé, même dans les données, pas seulement dans les conclusions. Cela dépend de ce que vous voulez regarder.
Alors, en évitant de trop entrer dans les détails techniques, quels sont les résultats de Milei ?
L'Argentine est encore un pays très pauvre, avec 44,6 % de la population en pauvreté relative et 11,6 % en pauvreté absolue. Mais les données se sont constamment améliorées depuis que Milei est devenu président. En voulant voir le verre à moitié plein, par rapport au premier trimestre de l'année, où il était déjà président mais souffrait encore des effets des politiques de ses prédécesseurs, la pauvreté relative a diminué de 10,3% et la pauvreté absolue de 9%. Il s’agit d’une amélioration significative et continue qui ne peut être sous-estimée.
Autres petits signes d'amélioration du quotidien : il est à nouveau possible de trouver des appartements à louer. L'une des premières réformes a été la libéralisation des loyers (qui étaient soumis à une réglementation stricte) et l'offre dans la capitale a augmenté de 170 %. D'une ville d'appartements vides, elle recommence à se remplir, grâce à des offres plus variées et à des prix attractifs. Ce n’est qu’une des nombreuses libéralisations et déréglementations, la dernière en date étant celle des transports. Et tout cela dans le but de stimuler la concurrence et de faire baisser les prix pour les consommateurs.
Ceux qui concentrent leur attention sur les nouveaux chômeurs, sur tous ceux qui ont perdu leur emploi dans le secteur public à cause des coupes dans les dépenses publiques (50 000 licenciés au premier semestre, 70 000 autres partent), voient le verre comme à moitié vide. Ainsi que ceux qui sont descendus dans la rue pour protester, mois après mois, avec des manifestations de plus en plus agressives, auxquelles la police a répondu avec une extrême dureté. Milei a demandé des pouvoirs spéciaux, pour la première année, pour pouvoir faire adopter les réformes les plus drastiques sans passer par un débat parlementaire. Pour cette raison, ainsi que pour l'action policière dans les rues, il est considéré comme un président plus autoritaire que libertaire. Patricia Bullrich, ministre de la Sécurité, s'est déjà forgé une réputation de gardienne de l'ordre dure et inflexible, ainsi que de fière combattante dans la guerre contre la drogue. Cependant, la stratégie de tolérance zéro a fonctionné. Même dans les villes de trafic de drogue les plus violentes, comme Rosario, la criminalité a diminué de 62 %. Mieux ou pire ? Pour les citoyens ordinaires : certainement mieux.
La principale bataille que mène Milei est contre l'inflation , qu'il avait qualifiée de "crime" pendant la campagne électorale. Économiste et représentant de l'École autrichienne d'économie (il a pour professeurs des économistes du XXe siècle tels que Karl Menger, Ludwig von Mises, Friedrich von Hayek et surtout Murray Rothbard, l'anarcho-capitaliste), Milei est convaincu que l'inflation est un problème. causée uniquement par l’État et son habitude d’imprimer de la monnaie pour financer les dépenses publiques. La réponse ? Émettez moins d’argent. L’idée initiale, abolir la Banque centrale et adopter le dollar, a été abandonnée. Mais quoi qu’il en soit, la politique monétaire en 2024 sera bien plus restrictive que par le passé. Les résultats ne tardent pas à se faire sentir, même si les observateurs les plus critiques parlent déjà d'échec, constatant que le taux d'inflation est encore très élevé, l'inflation mensuelle continue de baisser. Elle se situe aujourd'hui à 2,7% (données d'octobre), soit une baisse drastique par rapport aux 25% de décembre dernier. C’est l’inflation qui appauvrit les Argentins, éliminant leur pouvoir d’achat.
L’autre objectif que veut atteindre le président libertaire est l’équilibre budgétaire. L'épreuve a été gagnée cette année, l'Argentine enregistrant déjà en janvier un excédent budgétaire, le premier depuis 16 ans.
Ce que propose Milei, cependant, n’est pas seulement une recette économique pour tenter de sortir l’Argentine du tunnel de ses crises récurrentes. Il s'intéresse davantage à promouvoir une révolution culturelle : passer du collectif à l'individuel, de l'initiative publique à l'initiative privée, de la "caste" à la responsabilité personnelle. Et c’est ce principe qui s’exprime dans toutes ses politiques. Contrairement à beaucoup d’autres libertaires, il est systématiquement contre l’avortement, précisément parce qu’il défend les droits naturels individuels à la vie, à la liberté et à la propriété, pour chacun, même pour l’enfant à naître. Il est un fier ennemi de l’idéologie du genre et des quotas d’embauche de femmes, de minorités, d’homosexuels et de trans : seul le mérite compte. Il a aboli tous les programmes de genre dans les écoles, a aboli le ministère de la Femme, du Genre et de la Diversité (il a aboli huit autres ministères avec sa "tronçonneuse"), a interdit le langage "non sexiste" dans les écoles et les bureaux publics.
École Nationale de Doctrine Sociale de l'Église - Prisonniers d'un algorithme
Au niveau international, surtout, Milei a démontré qu'il n'a pas reculé par rapport à ce qu'il a déclaré pendant la campagne électorale. Il ne dédaigne pas la participation aux plus hautes enceintes internationales, comme le Forum économique mondial, la Conférence internationale sur le climat ou l'Assemblée générale de l'ONU. Mais il le fait pour les condamner ouvertement, dès qu'il parle. Il a retiré l'Argentine de la COP29 à Bakou, estimant que la lutte contre le changement climatique n'est qu'un cheval de Troie pour de nouvelles politiques socialistes et une planification industrielle.
Et il a refusé de signer l’Agenda 2030, le considérant comme une politique ratée, capable de produire davantage de pauvreté et non de la réduire, car fondée sur la logique de redistribution et non sur celle de production de richesse.
Loin d’être isolé comme un paria, Milei gagne de plus en plus de partisans à l’étranger.
Aujourd’hui, Trump a remporté les élections aux États-Unis et il l’a ouvertement apprécié à plusieurs reprises.
Vivek Ramaswamy et Elon Musk ont créé le département gouvernemental d'efficacité, Doge, en pensant à la "tronçonneuse" de Milei. Qui sait, peut-être que les deux Amériques, le Nord et le Sud, se rapprocheront à nouveau et que le Sud occupera une position de moteur politique pour la première fois depuis deux siècles.
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Javier Milei aux manettes depuis un an en Argentine : vers un redressement de l’économie ?
Elu le 20 novembre 2023 avec plus de 55% des voix, Javier Milei a lancé aussitôt une politique de réduction drastique des dépenses publiques.
Pour redresser l'économie d'un pays au bord de la banqueroute, sous l'effet de sa thérapie de choc ("à la tronçonneuse"), comme il la nomme lui-même, l'Argentine a dégagé en mai dernier un excédent budgétaire. C'était une première depuis 2008."
MILEI : L'ARGENTINE MET FIN AU DEFICIT BUDGETAIRE POUR LA PREMIERE FOIS EN 123 ANS !
"Le déficit (budgétaire) est la racine de tous nos maux : sans lui, il n'y a pas de dette, pas d'émissions, pas d'inflation
Javier Milei était arrivé au pouvoir avec un programme très simple qui était le suivant : les politiques font tous partie d'une seule et même CASTE et malgré le jeu des alternances entre les différents PARTIS du système, finalement, ils ne font que maintenir leurs privilèges personnels, en train de sucer le sang des pauvres, ceux qui maintiennent à bout de bras ce système.
"Le déficit était la racine de tous nos maux - sans lui, pas de dette, pas d'émission, pas d'inflation.
Aujourd'hui, nous avons un excédent budgétaire durable, sans défaut de paiement, pour la première fois en 123 ans.
Cette réussite historique est le fruit du plus grand ajustement de l'histoire et de la réduction à zéro des émissions monétaires.
Il y a un an, un dégénéré imprimait 13 % du PIB pour gagner les élections, alimentant ainsi l'inflation.
Aujourd'hui, l'émission monétaire appartient au passé".
C'est une première, car sur les 123 ans de l'histoire politique de l'Argentine, l'Argentine a été en déficit pendant 73 ans. Les dix années pendant lesquelles elle ne l'a pas été c'est parce qu'elle était en défaut.
L'Argentine sortait de 60 années de socialisme. Elle était brisée. Si malgré que l'on changea régulièrement de cuisiniers les repas continuaient d'être mauvais, c'est qu'il fallait peut-être changer la recette ! Et c'est ce que Milei a proposé et réalisé.
"Un an après son accession à la présidence, Javier Milei a été salué en Argentine et à l'étranger pour avoir maîtrisé une inflation galopante. "
"Un an après son entrée en fonction, M. Milei est vu favorablement par environ 56 pour cent des Argentins, selon un récent sondage, ce qui fait de lui l'un des présidents les plus populaires de l'histoire récente du pays."
"Avant l’investiture de M. Milei, l’inflation mensuelle était de 12,8 % ; elle est désormais de 2,4 %, soit le niveau le plus bas depuis quatre ans."
"[C]ertains signes montrent que la stratégie de M. Milei porte ses fruits. En plus de la baisse de l'inflation, les recettes publiques dépassent les dépenses pour la première fois depuis 16 ans et les données préliminaires suggèrent que l'économie, après trois trimestres consécutifs de contraction, se stabilise et pourrait être sur la bonne voie pour reprendre lentement sa croissance.
'Des temps heureux arrivent en Argentine', a déclaré M. Milei cette semaine lors d'un discours commémorant sa première année au pouvoir. Il a promis une 'croissance soutenue' en 2025, assurant que le sacrifice du pays 'ne sera pas vain'.
Le Fonds monétaire international a prédit que l'inflation annuelle en Argentine chuterait à un niveau plus gérable de 45 % en 2025, contre un pic record de 211 % en 2023, et a félicité M. Milei pour ses 'progrès impressionnants'.
"[...] [L]e tri économique de M. Milei a été douloureux. Son gouvernement a réduit les dépenses publiques d'environ un tiers, supprimant les contrôles des prix et les subventions qui rendaient les transports publics, les factures de chauffage et les produits alimentaires moins chers, laissant davantage de personnes en difficulté pour joindre les deux bouts.
Pourtant, nombreux sont ceux qui voient un côté positif aux mesures d’austérité du gouvernement.
Miguel Valderrama, propriétaire d'un petit marché à Buenos Aires, a déclaré qu'il était soulagé de ne plus avoir à subir l'inflation incontrôlée qui définissait la vie quotidienne.
'Il y avait un prix le matin, et à midi tout a augmenté à nouveau — et encore deux jours plus tard', a déclaré M. Valderrama, 40 ans, qui a voté pour M. Milei.
Aujourd'hui, avec une plus grande stabilité, il est en mesure de planifier son inventaire sans se soucier des fluctuations soudaines des prix. 'Avant, dit-il, nous ne savions pas combien d'argent nous allions dépenser, ni combien les choses allaient coûter.'
L'arrivée au pouvoir de M. Milei a été le résultat de décennies de cycles d'expansion et de récession. L'Argentine était l'un des pays les plus riches du monde, mais des années de mauvaise gestion gouvernementale ont vidé les caisses publiques, entraîné de multiples défauts de paiement sur des dizaines de milliards de dollars de prêts internationaux et laissé l'économie en difficulté.
'L’Argentine a cessé de croître en 2012', a déclaré Marina Dal Poggetto, directrice exécutive d’EcoGo, un cabinet de conseil basé en Argentine.
M. Milei, se présentant comme un étranger, a imputé les difficultés économiques de l'Argentine à des politiciens corrompus qui dépensent sans compter, décrivant leurs opposants politiques comme des 'voleurs' qui vivent comme des 'monarques'.
Il a prévenu que s'il était élu président, la situation empirerait probablement avant de s'améliorer. Pourtant, ses promesses ont séduit de nombreux Argentins avides de changement.
Les projets les plus radicaux de M. Milei en tant que candidat comprenaient la fermeture de la banque centrale argentine et l'abandon du peso au profit du dollar américain. Mais une fois au pouvoir, il n'a fait ni l'un ni l'autre et ses politiques ont été bien moins drastiques que ce que beaucoup attendaient.
'Les grandes lignes du programme initial de Milei étaient beaucoup plus raisonnables que sa rhétorique de campagne', a déclaré Mme Dal Poggetto. 'Elles étaient pragmatiques, très pragmatiques.'
[...] Les experts estiment [...] que M. Milei a réussi à accomplir la tâche la plus urgente : éviter une spirale inflationniste plus profonde."
"Le président argentin Milei fête son premier anniversaire. Voici comment ses mesures choc transforment l'économie"
L'inflation, fléau perpétuel de l'Argentine et priorité absolue de Milei lors de son arrivée au pouvoir, a ralenti d'un taux mensuel de 25,5 % en décembre 2023 à seulement 2,7 % en octobre , son niveau le plus bas depuis trois ans.
"L’inflation a baissé plus vite que prévu", a déclaré Ignacio Labaqui, analyste senior chez Medley Global Advisors, un cabinet de conseil en gestion des risques basé à Buenos Aires. "C’est quelque chose qui valide son discours et qui entretient sa popularité."
Signe du long chemin qui reste à parcourir à Milei et du désastre absolu dont il a hérité, le taux d'inflation annuel de l'Argentine reste à 193 %.
Mais les Argentins accordent une attention accrue à l'inflation mensuelle, considérant cette forte baisse comme un signe que la thérapie de choc budgétaire de Milei porte ses fruits.
"L'année dernière, ça a été un choc pour le système, je n'arrivais pas à suivre les prix", a déclaré Jazmin Quintana, une employée de charcuterie de 34 ans. "Je ne dis pas que j'aime ce type, je trouve sa personnalité très étrange et agressive, mais j'avoue que s'il continue sur cette voie, je serai très heureuse."
Un peso plus fort
Le renforcement du peso renforce également la confiance. Le cours du dollar sur le marché noir a baissé depuis juillet, réduisant ainsi son écart avec le taux officiel de 980.
Les Chiliens, habitués à la chasse aux bonnes affaires en Argentine, sont aujourd'hui surpris de voir la tendance s'inverser. Les acheteurs qui n'ont pas les moyens de s'acheter un iPhone ou des appareils électroménagers en Argentine arrivent par bus entiers dans les villes frontalières chiliennes pour en avoir pour leur argent. Le bureau des douanes a été brièvement fermé le mois dernier parce que les fonctionnaires étaient débordés.
L'appréciation de la monnaie argentine est soutenue par une nouvelle amnistie fiscale destinée à inciter les Argentins à déclarer leurs économies cachées en dollars américains - des positions longues cachées dans des comptes bancaires offshore et sous des matelas. Avant la date butoir de la première phase, le 31 octobre, le programme a attiré quelque 19 milliards de dollars dans les banques argentines, a rapporté l'agence fiscale, augmentant ainsi les réserves de change déjà limitées.
[...]
Des conséquences douloureuses
Le premier excédent budgétaire de l'Argentine depuis 12 ans a coûté cher. Milei a mis un terme à l'inflation des budgets universitaires, ce qui a contraint certaines universités à lutter pour maintenir leurs lumières allumées et leurs ascenseurs en état de marche. Il a rétrogradé le ministère de la Culture, fermé l'Institut national du théâtre, fermé une agence de presse financée par l'État et supprimé le financement de la recherche scientifique.
[...]
Cela aide Milei que l'opposition péroniste de gauche de l'Argentine soit en désarroi, avec l'ancien président Alberto Fernández accusé d'avoir battu son ex-femme alors qu'il était en fonction."
Il surgira des faux messies et des faux prophètes, ils produiront des signes grandioses et des prodiges, au point d’égarer, si c’était possible, même les élus.
L'Antéchrist est décrit comme un "11e" roi ou une "petite corne" surgissant du milieu de dix autres rois et remportant une sorte de victoire sur trois d'entre eux, entraînant la soumission des sept autres. (Dn 7,24)
De nombreux Pères de l'Église pensaient que ces 10 rois représentaient les royaumes successeurs de l'Empire romain.
L'un d'entre eux - Hippolyte de Rome - les a même sinistrement décrits comme 10 "démocraties" (littéralement).
Saint Paul nous dit que la venue de l'Antéchrist "se fera par la force de Satan avec une grande puissance, des signes et des prodiges trompeurs, avec toute la séduction du mal, pour ceux qui se perdent du fait qu’ils n’ont pas accueilli l’amour de la vérité, ce qui les aurait sauvés. C’est pourquoi Dieu leur envoie une force d’égarement qui les fait croire au mensonge ; ainsi seront jugés tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui se sont complus dans le mal." (2 Thess. 2:9).
Dans un monde globalisé, au XXIe siècle ou plus tard, il serait tout à fait logique qu'une technologie apparemment hyper-avancée soit impliquée dans ce processus. Une telle technologie apparaît comme "magique" à ceux qui n'en ont aucune notion.
Je ne serais donc pas surpris que cet événement - quel qu'il soit - soit lié à l'UAP et aux "extraterrestres". Je ne suis cependant pas dogmatique à ce sujet. Il s'agit simplement d'une très forte suspicion, dont les raisons dépassent largement le cadre de ce simple billet.
Les alliances entre humains et démons ont souvent été utilisées pour réaliser des phénomènes apparemment "miraculeux" qui sont essentiellement de la "magie" et de la sorcellerie ; qui ne sont rien d'autre qu'une connaissance plus ou moins exacte de la nature, utilisée pour produire divers effets par le pouvoir d'une intelligence préternaturelle qui dépasse de loin l'intelligence humaine (c'est-à-dire les démons, ou anges déchus).
Les sorciers égyptiens confrontés à Moïse étaient capables de transformer un bâton de bois en serpents. Qu'il apparaisse de notre vivant ou non, nous devons nous attendre à des "merveilles" bien plus grandes et convaincantes de la part de l'Antéchrist, et probablement à l'échelle mondiale.
Dans la tentation, un moment de trouble ou de difficulté pour nous-même, à l'image de Saint Pierre coulant dans les eaux par manque de foi, nous ne devons jamais quitter le Seigneur des yeux et devons toujours garder nos yeux fixés sur Lui (et non sur le mal).
Nous devons prier, demander et compter sur la grâce de Dieu pour avoir la persévérance finale.
Ainsi donc, nous aussi, entourés de cette immense nuée de témoins, et débarrassés de tout ce qui nous alourdit – en particulier du péché qui nous entrave si bien –, courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée,
les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi.
La Sainte-Lucie marque, avec l'Avent, le début de la saison de Noël. Traditionnellement une fête importante dans toute la Chrétienté occidentale, elle est aujourd'hui célébrée en Scandinavie et en Europe méridionale, particulièrement en Suède, au Danemark, en Norvège, en Finlande, en Italie, en Islande et en Croatie.
Lucie, jeune fille de Syracuse, vint à Catane, au tombeau de sainte Agathe, avec sa mère qui souffrait d'un flux de sang incurable. Après avoir prié un instant, Lucie s'endormit et vit en songe sainte Agathe qui lui dit : "Lucie, ma soeur, pourquoi me demander ce que ta foi a pu obtenir par elle-même ? Ta mère est guérie. Tu seras bientôt la gloire de Syracuse comme je suis la gloire de Catane." Lucie en échange de la guérison de sa mère, lui demanda et obtint la grâce de garder sa virginité. De retour à Syracuse, elle se défit de ses bijoux, vendit tous ses biens, et ne tarda pas à être dénoncée comme chrétienne par son propre fiancé.
Le gouverneur fait venir Lucie à son tribunal et lui ordonne de sacrifier aux dieux ; Lucie demeure invincible devant toutes les menaces. Les bourreaux la saisissent pour l'entraîner en un mauvais lieu ; mais, malgré leurs efforts, elle reste inébranlable comme un rocher. On la tire avec des cordes attachées à ses pieds et à ses mains sans plus de succès. On attelle plusieurs paires de boeufs pour l'ébranler ; mais toute la vigueur de ces robustes animaux ne produit aucun effet :
"Quels maléfices emploies-tu donc ? dit à Lucie le préfet exaspéré.
– Je ne recours point aux maléfices, dit-elle, mais la puissance de Dieu est avec moi.
– Comment peux-tu, femme de rien, triompher d'un millier d'hommes ?
– Fais-en venir dix mille, et ils ne pourront lutter contre Dieu." Lucie est alors couverte d'huile, de poix et de résine, et on y met le feu ; mais la flamme respecte la vierge. Enfin elle meurt d'un coup d'épée enprédisant la paix dans l'Église (la liberté de culte pour les chrétiens).
Sainte Lucie, Vierge et Martyre († 305)
Le poète Dante, qui lui vouait une intense dévotion, la mentionne à plusieurs reprises dans sa Divine Comédie et la figure assise dans le Paradis juste à côté de saint Jean l'Evangéliste.
Le jour de Sainte-Lucie, connu en Suède sous le nom de Jour de Lucie, est une célébration suédoise traditionnelle remplie d'enfants en costumes, de processions élaborées et de friandises, le tout honorant la sainte bien-aimée.
La légende raconte que lorsque Lucie apportait de la nourriture et des provisions aux chrétiens cachés dans les catacombes sous le règne de l'empereur romain Dioclétien, afin d'en emporter le plus possible à deux mains, elle portait sur sa tête une couronne éclairée par une bougie pour éclairer. à sa manière.
Cette histoire a inspiré une longue tradition annuelle de processions suédoises aux chandelles honorant Sainte Lucie le jour de sa fête. Les filles portent de longues robes blanches avec des ceintures rouges. Une jeune fille choisie pour être "Lucia" – le nom italien de Lucy – portant une couronne avec des bougies allumées en plus de la robe blanche, mène la procession "Luciatåg". Elle est suivie de ses servantes, qui portent également une bougie ; les garçons étoiles, qui portent des étoiles sur des bâtons et ont de grands cônes en papier sur la tête ; et des bonhommes en pain d'épice, qui portent des lanternes allumées.
Les années précédentes, le pays avait organisé un concours à la télévision nationale pour sélectionner une femme qui représenterait Lucia dans le cortège. De nos jours, les écoles et les églises locales choisissent simplement une fille pour être Lucia par tirage au sort. Ces processions ont lieu à travers le pays dans les églises, les écoles, les bureaux, les mairies, les maisons de retraite et même les restaurants.
Des friandises suédoises appelées "Lussekatt", qui sont des petits pains au safran en forme de S semblables à des brioches à la cannelle, font également leur apparition dans cette coutume populaire. Lucia porte un plateau rempli de ces petits pains et biscuits au pain d'épice.
La chanson principale que les gens chantent est "Sankta Lucia", qui est une traduction suédoise de la chanson napolitaine « Santa Lucia ». Les paroles mettent en valeur les nuits froides et sombres de l'hiver et la lumière apportée dans les maisons par la sainte.
En 1531, une "Dame du ciel" apparut à un Indien à Tepeyac, une colline située au nord-ouest de l'actuelle ville de Mexico. Elle s’est identifiée comme étant la "Je suis la parfaite et toujours Vierge Sainte Marie,Mère du Vrai Dieu, qui donne la vie et maintient son existence. Il a créé toutes choses. Il est en tous lieux. Il est le Seigneur du Ciel et de la Terre." Elle demanda la construction d'une église sur le site et soumit son souhait à l'évêque du lieu. Une image de la Vierge Marie fut gravée miraculeusement instantanément sur le tilma d'un indigène, un tissu de cactus de mauvaise qualité, qui aurait dû se dégrader en 20 ans mais qui ne montre aucun signe de pourriture 488 ans plus tard, et défie toujours la communauté scientifique sur son origine. L'image semble refléter dans ses yeux ce qui était devant la Vierge Marie en 1531. Les recherches scientifiques rendues possibles depuis cinquante ans environ, grâce aux progrès de nos techniques, obligent à reconnaître que l'on se trouve devant un phénomène totalement inexplicable.
La Vierge demande de faire construire une église où elle pourra manifester Dieu et Le donner aux hommes, écouter leurs pleurs, leur tristesse, les soigner et guérir toutes leurs peines. Son message d'amour et de compassion, ainsi que sa promesse universelle d'aide et de protection envers toute l'humanité, ainsi que l'histoire des apparitions, sont décrits dans "Nican Mopohua", un document du XVIe siècle rédigé en langue nahuatl réformé (aztèque). Voici l'histoire de Notre-Dame de Guadalupe.
Dans son livre « La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie (Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 237-247), le Père François Brune a proposé une traduction du « Nican Mopohua », le « livre qui raconte » (1), texte daté entre 1540 et 1560, d'après la traduction en espagnol du Père Mario Rojas Sanchez, considérée aujourd'hui comme la plus fidèle.
Le texte original contient certaines formes répétitives que l'on retrouve dans beaucoup de langues anciennes, y compris chez Homère (du genre « il prit la parole et dit »), ainsi que des changements fréquents de temps, le récit passant sans transition du passé au présent.
L'événement a lieu dix ans après la conquête de Mexico, alors que désormais les flèches et les boucliers étaient déposés et que partout régnait la paix entre les peuples, alors que la foi croissait, avec la connaissance de Celui pour lequel nous vivons : le vrai Dieu.
Très tôt, samedi matin, 9 décembre 1531, un pieux indien du nom de Juan Diego, habitant de Cuauhtitlan, membre du peuple de Chichimeca, baptisé à 50 ans par un des premiers missionnaires franciscains, le P. Pierre da Gand, et relevant en tout pour les choses de Dieu, de Tlatelolco, se rendait de son village à Mexico pour y satisfaire sa dévotion, s'instruire des Pères Franciscains dans sa nouvelle foi, en quête de Dieu et de ses commandements.
On savait peu de choses de Juan Diego avant sa conversion, jusqu'à ce que lors de sa canonisation en 2002, une étude anthropologique fût entreprise à la demande de la conférence des évêques catholiques du Mexique par Asunción García, anthropologue espagnol qui a pris en compte les archives disponibles. Selon cette étude anthropologique, il faudra revoir l'idée que Juan Diego ait été un Indien d'origine pauvre. Les traditions orales laissent penser au contraire qu'il s´agissait d´un noble (2), né d'une union royale entre Netzahualpilli, empereur d'Acolhuacan-Texcoco et la princesse Azcaxochitli. D'après la date exacte de sa naissance, les prêtres auraient reconnu en lui le futur prêtre de Tontantzin, la grande déesse Mère des dieux et de Quetzalcoatl, le dieu serpent. [...] Il avait été élevé par son oncle maternel, Axoquetzin, seigneur de diverses cités, et qu'il avait donc reçu une éducation princière. Il avait eu frère jumeau, destiné à devenir prêtre de Tlacanteculli, déeesse de la pluie. On avait la liste des personnalités indiennes et espagnoles qui avaient présidé à la cérémonie très solennelle de son baptême. [...] Il avait alors renoncé à l'une de ses deux épouses, dont on nous donnait les noms ainsi que ceux des enfants qu'elles lui avaient donnés. Il avait [...], avec un autre de ses frères, combattu comme capitaine aux côtés de Cortès, lors de la prise de Mexico. (3)
"Les recherches sur la vie de Juan Diego, [...] avaient considérablement progressé. On avait pu établir une généalogie. Il n'était pas du tout un pauvre paysan, mais le fils d'un empereur; avait été lui-même prêtre de Tonantzin, la Mère des Dieux et prêtre de Quetzalcoatl. [...] Cette généalogie princière était aujourd'hui remise en cause, [...] partiellement, mais [...] de toute façon, il ne s'agissait certainement pas d'un pauvre, mais d'un homme assez fortuné, possédant plusieurs bâtiments, des exploitations agricoles et des ateliers de tissage et de poteries, comportant un personnel assez important. [...] Une ascendance princière n'était pas, par ailleurs, formellement exclue." (4)
Juan Diego est un homme religieux et dévoué, aimant le silence et s'infligeant des pénitences fréquentes. (5) Ce samedi qui constitue pour lui et les Franciscains un jour très important, car il est dédié plus particulièrement à la Vierge Marie, comme il passait au pied du Tepeyac, la plus haute des collines qui entourent la ville, l'aube pointait déjà. (6)
Notre-Dame de Guadalupe, église d'Irapuato, Mexique.
Il entendit chanter comme des chants d'oiseaux merveilleux et nombreux. Quand ils se turent, la colline sembla leur faire écho, résonnant de chants doux et délicieux. (7)
Juan Diego s'arrêta et il entendit qu'on l'appelait du sommet de la colline. La voix disait : « Juanito, Juan Dieguito ».
Alors, irrésistiblement attiré vers le sommet de la colline, il en fit l'ascension, dans une lumière resplendissante bordée d'un iris aux plus vives couleurs. Toute la nature autour participe de cet enchantement.
Il ne sentait dans son cœur aucun trouble, aucune gêne ; bien au contraire, il se sentait joyeux et tout à fait heureux.
Puis il aperçut une Dame incomparablement belle, souriante et radieuse de bonté. Il admira combien sa parfaite grandeur dépassait toute mesure : ses vêtements brillaient comme le soleil au point de rayonner tout autour, et la pierre, le rocher sur lequel elle se tenait lançait des rayons. Sa splendeur était comme de pierres précieuses, comme un bracelet, le plus beau qui soit ; la terre étincelait avec les splendeurs de l'arc-en-ciel à travers la brume ; et les arbustes, les cactus et les autres petites herbes que l'on trouve généralement là semblaient des émeraudes, leur feuillage comme des turquoises et leurs tiges, leurs épines, leurs piquants luisaient comme de l'or.
En sa présence, Juan Diego, tout ému, se sent aimé et se prosterne; il écoute son désir, ses paroles.
«Juan, Mon fils bien-aimé, dit l'Apparition, où vas-tu?
— Ma Dame, ma Reine, ma petite fille, je vais à ta maisonnette de Mexico Tlatilolco pour apprendre les choses de Dieu que nous donnent, que nous enseignent ceux qui sont les images de Notre Seigneur, nos prêtres.
— Ta dévotion m'est agréable, reprit l'Inconnue; Sache et tiens pour certain, mon fils le plus petit, que je suis la parfaite et toujours Vierge Sainte Marie, Mère de Dieu très vrai, par qui tout vit, Créateur des hommes, Maître qui est auprès de toutes choses (8), Seigneur du Ciel et Seigneur de la Terre.
Je veux et désire ardemment qu'on me construise ici mon petit temple sacré. (9)
Là, je le montrerai, je L'exalterai, je Le manifesterai, je Le donnerai aux hommes par tout mon amour personnel, mon regard compatissant, mon aide et mon salut. (10)
Car je suis vraiment votre Mère compatissante, la tienne et celle de vous tous qui êtes un en cette terre (11), et de toutes les autres souches d'hommes de toutes sortes qui m'aiment, m'appellent, me cherchent et se confient à moi, car là j'écouterai leurs pleurs, leur tristesse, pour les soigner, guérir toutes leurs peines, leurs misères, leurs souffrances.
Et pour que se réalise le souhait de mon regard compatissant et miséricordieux, va au palais de l'évêque de Mexico.
Tu lui diras que c'est moi qui t'envoie pour que tu lui révèles combien je désire qu'il me procure ici une maison, qu'il m'érige dans la plaine un temple ; tu lui raconteras tout ce que tu as vu et admiré et ce que tu as entendu. »
Et aussitôt, il se prosterna devant Elle et lui dit :
— « Ma Dame, ma petite fille, oui, je vais pour réaliser ta vénérable volonté, ton vénérable désir ; pour le moment, je te quitte, moi, ton pauvre Indien. »
Juan Diego se hâte de transmettre le message, mais le prélat le prend pour un illuminé et le congédie. Diego retourne au Tepeyac, y retrouve la Vierge qui le renvoie une seconde fois auprès de l'évêque. Cette fois, on lui ménage meilleur accueil, mais l'ecclésiastique exige quelque témoignage certain de la volonté du ciel.
Le dix décembre, Juan Diego revoit la Vierge qui promet le signe demandé pour le lendemain, mais Diego passe toute cette journée là auprès de son oncle gravement malade. Le douze décembre, pressé de trouver un prêtre à Mexico pour administrer les derniers sacrements au moribond, Diego passe rapidement devant la colline, mais au détour de la route, il se trouve subitement en présence de l'Apparition.
— «Ton oncle est guéri, dit la Très Sainte Vierge, va au haut de la colline cueillir des roses que tu donneras à l'évêque de Mexico.»
Ce n'était point la saison des fleurs, le gel redoublait et jamais la roche nue du Tepeyac n'avait produit de roses. L'humble paysan obéit néanmoins sans hésiter et trouva un merveilleux parterre de roses fraîches au sommet du monticule. Il en cueillit une brassée, et les tenant cachées sous son manteau, il s'achemina vers l'évêché.
Lorsque Juan Diego fut introduit devant le prélat, deux miracles au lieu d'un frappèrent les yeux de l'évêque stupéfait: la gerbe de roses vermeilles et l'image de l'Apparition peinte à l'insu de Diego sur l'envers de son paletot.
Aussitôt que leurs yeux rencontrèrent l'image bénie de la Sainte Vierge, tous les témoins du prodige tombèrent à genoux, muets de joie, sans pouvoir faire autre chose que d'admirer la beauté surhumaine de leur Mère du ciel. Se relevant, l'évêque enlève le manteau des épaules du pieux Mexicain et l'expose dans sa chapelle en attendant d'élever un sanctuaire qui puisse renfermer cette relique sacrée.
Tous les habitants la ville se rassemblèrent à l'évêché pour honorer l'image miraculeuse que Marie elle-même venait de léguer si gracieusement à ses enfants de la terre.
Le jour suivant, treize décembre, l'évêque de Mexico se rendit sur la colline de l'Apparition suivi d'un grand concours de peuple. Il voulait voir l'endroit exact où la Très Sainte Vierge s'était montrée à son fils privilégié, Juan Diego. Ce dernier ne crut pas pouvoir le déterminer avec précision. Marie vint le tirer d'embarras par un nouveau miracle: une source jaillit soudainement, désignant le lieu précis de l'Apparition. Depuis, cette source n'a cessé de couler et d'opérer des guérisons miraculeuses.
La Reine du Ciel se montra une cinquième fois à son humble serviteur et lui révéla le titre sous lequel elle désirait être invoquée.
— « On m'appellera, dit-elle: Notre-Dame de Guadalupe ». Le mot, venu d'Espagne, mais d'origine arabe, signifie Fleuve de Lumière. Guad en arabe ou guadal, tout comme oued, veut dire rivière, fleuve, cours d'eau (d'où les noms de nombreuses rivières en Espagne comme Guadalquivir). (12)
En aztèque, le mot signifie "celle qui écrase le serpent". "Il se peut [..] que la mère de Dieu ait utilisé véritablement des termes nahualt, mais assez proches des sons espagnols de Gadalupe, pour que les Espagnols aient assimilé immédiatement le nom. [...] La Vierge se serait présenté sous le nom nahuatl de 'coatlaxopeuh'. [...] Il ne fallait donc pas forcer beaucoup les rapprochements phonétiques. [...] Coa veut dire 'serpent', tla a la valeur d'un article et xopeuh est le verbe qui signifie 'écraser, piétiner'. La Vierge du Mexique se serait donc présentée sous le nom de 'celle qui écrase le serpent'," explique le P. François Brune. (13)
L'ouvrage composé par un collectif d'historiens sous la direction de Jean Sévillia, "L'Eglise en procès", précise que "toute une série de signes parlent aux Aztèques, car la dame apparue sur la colline de Tepeyac a des points communs avec la déesse Tonantzin. Pourtant c'est bien Marie qui se présente comme l''Immaculée Conception, la Mère du Vrai Dieu.' Cette belle métisse est enceinte, elle porte la ceinture des femmes aztèque. Des décorations sur sa robe, ainsi que des étoiles, des reflets dans ses yeux interrogent encore les savants." (14)
La permanence de ce tissu de cactus, intact jusqu'à nos jours, est le plus grands des mystères.
C'est une Vierge qui rappelle aux Espagnols Guadalupe, le sanctuaire d'Estrémadure en Espagne, où selon la légende, une statue qui aurait été sculptée par Saint Luc, aurait été transportée, de Constantinople au 4ème siècle, à Rome et Séville au VIe s., puis à Guadalupe en Estrémadure. Christophe Colomb vénérait la "Virgen de Guadalupe" et vint la remercier pour son aide lors de la découverte du "Nouveau monde".
C'est la Vierge de l'Apocalypse (chap.12) qui combat le Dragon des derniers temps.
[...] La Vierge de Guadalupe annonce la naissance d'un nouveau peuple dans un monde nouveau.
— «No estoy aqui yo que soy tu madre ?» ('Ne suis-je pas ici moi qui suis ta mère') demande-t-elle à Juan Diego.
Les conflits ne manqueront pas entre le clergé régulier et séculier, l'Église espagnole et l'Église créole. La formation et l'émergence d'une Église et de son clergé autochtone prendront un siècle. (15)
"On pourrait croire d'après le déroulement de cette histoire extraordinaire que l'attitude de l'évêque Zumarraga aurait imposé définitivement, et dans l'allégresse, le nouveau culte de Notre-Dame de Guadalupe. En réalité, [...] [l]es réactions furent très vite négatives. [...]
[Q]ue la Sainte Vierge ait eu l'idée d'apparaître à un indigène à peine catéchisé était pour les missionnaires totalement invraisemblable. [...] Ils étaient venus jusqu'au Mexique pour apporter la vraie religion, le vrai Dieu. C'était à eux d'instruire le peuple. Et voilà que la Mère de Dieu aurait court-circuité leur autorité pour s'adresser directement à un indigène ?
[...] L'évêque avait dû se laisser abuser par quelque tour de sorcellerie indigène, [...] et sous l'apparence du nouveau culte, il s'agissait bien plutôt d'un retour souterrain au paganisme.
En effet, jusqu'à l'arrivée des Espagnols, un culte païen était célébré sur cette même colline, celui de la déesse Cihuacoatl que tout le monde appelle 'Tonantzin', signifiant 'Notre Mère'.
[...] Il faut bien reconnaître que, là, les sceptiques avaient une raison très sérieuse de douter de la réalité des faits.
Près des montagnes, il y avait trois ou quatre endroits où se déroulaient habituellement des sacrifices solennels pour lesquels on venait de très loin. L'un d'eux se trouve ici à Mexico, où se dresse la petite colline du nom de Tepeacac et que les Espagnols appellent Tepeaquilla. Elle s'appelle maintenant Notre-Dame de Guadalupe; à cet endroit il y avait un temple dédié à la mère des dieux qu'ils appelaient Tonantzin; [...] [I]ls (y) faisaient de nombreux sacrifices en l'honneur de cette déesse.
"La forme de sacrifice la plus constante, celle qui se déroulait précisément au Grand temple de Mexico, était ce que certains appellent [...] la 'cardiectomie', l'arrachement du coeur. [...] Le sacrificateur tendait alors le coeur vers le soleil. [...] La victime était aussitôt dépecée, tête, bras et jambes coupés, le tout jeté sur les marches et roulant jusqu'au bas de l'escalier. Les morceaux étaient alors partagés en fonction des rangs sociaux des spectateurs pour être mangés!" (16) Le film Apocalypto (2006) de Mel Gibson représente cette terrible scène. Avant l'arrivée des Espagnols, cette folie meurtrière avait tendance à s'aggraver. Certains spécialistes de la démographie du Mexique avancent des chiffres de victimes effarant, jusqu'à peut-être 250.000 par an. (17)
"On comprend mieux, par comparaison avec cette religion de terreur, tout ce que la Vierge de Guadalupe pouvait apporter d'amour et de douceur.
"[...] Voilà qui explique pourquoi la conquête fut relativement si facile. Tous les peuples soumis accueillirent les Espagnols en libérateurs, et de même furent-ils rapidement séduits par la prédication des missionnaires" franciscains, qui tout en affirmant que leurs dieux n'étaient que des "démons" ont eux-mêmes cherché à relever les aspects les plus nobles de leur religion." (18) Les Franciscains séparaient le bon grain de l'ivraie, appliquant ce conseil du Christ, qu'alors qu'un ennemi avait semé de l'ivraie dans le champ de blé, de ne pas enlever l'ivraie tant que la moisson n'était pas prête, sinon on risquait d'arracher également le bon grain. (Mt 13,29)
Les divinités païennes indigènes d'Amérique du sud avaient une double facette, une positive, une négative. Ainsi, les déesses de la fertilité (Tonantzin, Pachamama ou "Terre Mère") avaient une personnalité ambiguë, à la fois généreuse et fertile, mais aussi vindicative lorsqu’elle ne recevait pas leur dû, comme l’explique dans un article de La Croix, l’anthropologue Céline Geffroy Komadina, qui rappelle que « la relation qui s’établit entre elle et les hommes se trouve dans un équilibre si précaire que des manquements au protocole peuvent entraîner des représailles de cette divinité ». Aujourd'hui, si en Occident, la "Pachamama" est popularisée par le développement du chamanisme dans les mouvements de développement personnel et par toute une littérature new age amalgamant à l’excès les cultes de différents panthéons, amérindiens ou grecs (Gaïa) par exemple (le best-seller du développement personnel dans les années 1990, Les Quatre Accords toltèques, en est un exemple), dans les Andes, dans le même temps, le culte de "Pachamama" est devenu l’une des références principales des mouvements indigènes, indissociable du combat de défense de la terre, des langues et des cultures. L’opposition historique à des intérêts industriels, souvent américains, explique qu’elle soit également devenue une référence de l’écologie politique. En témoigne la Déclaration universelle des droits de la Terre-Mère, formulée en 2010 par les peuples amérindiens lors de la Conférence mondiale des peuples contre le changement climatique. Le culte rendu aujourd’hui à la Pachamama comprend ainsi une part de « réinvention de la tradition », mais traduit néanmoins pour de nombreux Amérindiens un rapport sincère à la terre. (Source : La Croix, L’étonnant regain de popularité de la Pachamama, divinité inca, Mikael Corre, le 19/11/2019 à 15:01 )
"Que l'Eglise, finalement ait 'baptisé' la Madone indienne est une preuve non seulement de courage mais de profonde humanité et d'amour de la vérité." (19)
Les chants aztèques célébraient l'amour et l'amitié. Les chants et les fleurs symbolisaient du bonheur de Dieu. "Les Indiens comprenaient que la Mère de Dieu, la nouvelle Tonantzin, loin de leur réclamer de nouveaux sacrifices, venait leur apporter le bonheur même de Dieu. C'est l'aspiration profonde de tout un peuple depuis des siècles qu'elle venait combler. Un accomplissement et une transfiguration de toutes les anciens croyances. (20)
Conformément à la demande de la Mère de Dieu, on éleva une grandiose basilique sur la colline du Tepeyac. Partout où les frères franciscains s'installaient, ils construisaient une église, une école et un hôpital. C'était l'amour des pauvres, des plus démunis, des plus faibles qu'ils apportaient dans ce monde où seul comptait la force. Les habitants les appelaient les pauvres de Dieu et préparaient pour les accueillir des voûtes de verdure tandis que le sol était tapissé de fleurs tropicales. Aussitôt, comme partout ailleurs, les frères faisaient jeter à l'eau ou brûler les statues des idoles, avec tous leurs ornements en or. Aux franciscains allaient bientôt se joindre des dominicains et des augustins. (21) Les Franciscains arrivèrent à Hispaniola (Saint-Domingue) dès la fin du XVe siècle. Les Dominicains y envoyèrent une mission de quatre religieux en 1510. En 1526, un contingent de frères mineurs dit des "Douze Apôtres" toucha le Mexique en mai 1524, et en juin 1526, une autre mission de dominicains, eux aussi au nombre de douze, arriva à Tenochtilan-Mexico. La décision de doter cette région d'un évêque ne fut prise que l'année suivante, et l'érection du diocèse devint effective en 1530. (22)
"Les religieux furent aussi les premiers, et longtemps les seuls à s'intéresser au passé indigène, à son histoire, à l'organisation et à la rationalité de son fonctionnement, au monde de ses croyances. [...] [I]l n'est que de voir l'intérêt témoigné aujourd'hui pour leur oeuvre par les linguistes, les anthropologues et les ethno-historiens pour en saisir tout l'intérêt et surtout la nouveauté dans l'histoire de la pensée européenne." (23)
Tout au cours des âges, d'innombrables et éclatants miracles témoignèrent de l'inépuisable bonté de Notre-Dame de Guadalupe.
Une liste incroyable de miracles, de remèdes et d'interventions lui est attribuée. Chaque année, on estime que 10 millions de personnes visitent sa basilique, faisant de sa ville de Mexico le sanctuaire marial le plus populaire au monde et l’église catholique la plus visitée au monde après le Vatican. (24)
La Vierge de Guadalupe, Colline de Tepeyac, Mexico
Un très beau montage video réalisé par FFSP Bordeaux présente les miracles de Notre-Dame de Guadalupe. Miracles que les scientifiques, malgré toute la puissance de la science au XXIe siècle, n'expliquent pas.
Extraits :
"Comme signe miraculeux, alors que nous sommes en hiver, la Vierge Marie fait pousser des roses de Castille sur la colline et lui demande de les cueillir.
— «Toutes ces fleurs seront le signe que tu porteras à l'évêque..., lui dit-elle !». Juan conserva les roses dans son tilma (sorte de poncho), puis alla voir l'évêque.
"Lorsqu'ils déplia son tilma devant l'évêque, les fleurs tombèrent par terre... et l'image miraculeuse de la Vierge apparut sur le tissu.
"Tous tombent à genoux pour contempler cette image venant du Ciel.
"Juan revoit son oncle, maintenant guéri. Celui-ci lui annonce avoir vu la même Dame au moment de sa guérison. La Vierge lui demande alors d'être appelée 'La Parfaite Vierge, Sainte Marie de Guadalupe.'
"En Espagne, le sanctuaire de Guadalupe était l'un des plus vieux du monde catholique; c'était un lieu de pèlerinage très populaire durant les années de conquête. Mais l'origine du nom 'Guadalupe' a toujours été matière à controverse. Il y a néanmoins une croyance qui veut que ce nom fut retenu en raison de la traduction des paroles de la Vierge à l'oncle de Juan Diego... du nahualt (langage employé au Mexique) à l'espagnol. La croyance veut que la Vierge employa le mot aztèque nahualt 'coatlaxopeuh' qui se prononce : 'quatlasupe'... et dont le son ressemble étrangement au mot espagnol 'Guadalupe'. 'Coa' veut dire serpent, 'tla' étant une syllabe accrochée à coa et voulant dire 'le'... alors que 'xopeuh' veut dire écraser ou piétiner. Notre-Dame a voulu se nommer 'celle qui écrase le serpent'.
"Grâce à l'image sainte de la Vierge, les pèlerins affluent rapidement à Tepeyac. De 1531 à 1541, neuf millions d'Indiens se convertissent à la foi catholique! Le visage de Notre Dame de Guadalupe est un mélange des races indienne et espagnole. La ceinture à double pan et la large robe désignent une femme enceinte. La robe est rose ornée de motifs indigènes et d'une cape bleue étoilée d'où sortent des rayons de lumière.
"Les éléments de cette image ont de nombreuses autres significations !
"L'image mesure 1,43 m depuis la tête jusqu'aux pieds. Toutes les proportions du corps humain y sont conservées à la perfection. Le visage est parfaitement ovale; les traits des yeux, du nez et de la bouche sont parfaits. On reconnait la Vierge de l'Apocalypse : "Elle reçut les deux ailes du grand aigle pour s'envoler au désert" (Ap 12,1-14)
"Malgré une étoffe de qualité inférieure, l'humidité de la région, et la vénération directe du public durant 116 ans sans aucune protection..., la conservation des couleurs est la même depuis près de 500 ans.
"Un orfèvre chargé de nettoyer le cadre de l'image en 1791, laisse tomber... une goutte d'acide citrique sur l'image. Cet acide corrode le cuivre et l'acier. Mais l'image n'a pas été transpercée et les traces de la réaction chimique s'effacent peu à peu depuis ce temps...
"En 1921, durant les persécutions, on fait exploser une bombe dans la basilique pour se débarrasser de l'image. L'explosion détruisit le marbre de l'autel, mais la vitre protégeant l'image ne fut même pas fêlée.
Notre-Dame de Guadalupe : le tilma en fibres de cactus est intact après 500 ans. Pigments colorés du tilma inconnus.
Les informations sensationnelles annonçant que l'image n'adhérerait pas à la toile, mais flotterait devant elle à quelques centièmes de millimètres de distance; le médecin qui aurait posé son stéthoscope sur le ventre de la Vierge dans cette image et constaté un battement correspondant à celui du coeur d'un bébé prêt de naître; la température du tissu qui serait celle d'un corps humain vivant, sont des fausses informations selon le Père François Brune qui rapporte que lors de son voyage à Mexico, "aucun des chercheurs" qu'il a rencontrés "n'a confirmé ces 'découvertes'. Ils [...] ont au contraire mis nettement en garde contre ces amateurs de sensations." (25)
Les conditions d'impression de l'image sur le tissu sont absolument incompréhensibles. La toile ne comporte aucun apprêt, de colle à poisson ou de poudre de craie comme il est d'usage pour toute peinture.
Il est impossible qu'elle ait été peinte : les couleurs utilisées ne sont ni d'origine minérale, ni végétale, ni animale. Il n'y a aucune trace de pinceau. Deux fibres colorées prises dans l'image ont été analysées en 1936 par un prix Nobel de Chimie. Sa conclusion est formelle : il n'y a pas de colorants d'origine minérale, végétale ou animale. (26)
Le poncho en fibre de cactus aurait dû tomber en poussières en moins de 20 ans. Or, il est toujours en parfait état depuis bientôt 500 ans ! Avec le temps, l'humidité s'évapore et la peinture commence à se craqueler.
"Plus on s'éloigne de l'image, plus les détails sont clairs et plus elle paraît grande. Par exemple, les étoiles de la robe se voient à peine lorsqu'on regarde l'image de près; de loin, elles sont éblouissantes.
"Même si les paupières de la Vierge sont baissées, ses yeux ne sont pas complètement fermés.
"De nombreuses observations scientifiques au cours du XXe siècle nous ont permis de découvrir le reflet de... personnages dans les yeux de la Vierge sur le Tilma. En agrandissant deux mille fois les yeux, on aperçoit treize personnes très distinctement. Ces images représentent l'hypothèse selon laquelle la Vierge Marie aurait été corporellement présente dans la pièce, mais invisible aux yeux des hommes. Dans ses yeux se reflètent tous les assistants à la scène qui sont dans son champ de vision. Les reflets donnent une impression de profondeur qui était totalement impossible à peindre en 1531 !!! Nul peintre n'aurait pu respecter les lois d'optique à la perfection. De plus, ces lois ne furent découvertes que trois siècles plus tard.
"Lorsqu'on envoie un rayon lumineux de différentes façons dans l'un des yeux, celui-ci reflète la lumière exactement comme le ferait un oeil physique... comme si l'oeil imprimé était matériel !!!
Des recherches ont abouti à des constatations fantastiques. Les planétariums actuels reconstituent le ciel tel qu'il était en n'importe quel point du globe et à n'importe quelle époque. "Il y a quelques années, l'astronome Armando Garcia a calculé la carte du ciel du solstice d'hiver de cette année-là du 12 décembre 1531, à 10h40, heure de Mexico. Puis, il a projeté cette carte sur la manteau bleu de la Vierge Marie. Les résultats sont miraculeux. Toutes les principales étoiles des constellations se superposent avec celles de son manteau. Voici la carte du ciel superposée sur l'image entière de la Vierge. La constellation brillante aux pieds de la Vierge est Orion (planétarium Spitz Junior, construit par Armonic Reed Corporation, observatoire Laplace de Mexico) :
Notre-Dame de Guadalupe : carte du ciel le 12 décembre 1531 à 10h40.
Quantité d'autres observations durent faites par les astronomes. Ils utilisèrent aussi le planisphère Bravo et celui d'Accu Star et un autre réalisé par la marine des États-unis.
D'après le récit du Nican Mopohu, c'est à peu près à ce moment-là que Juan Diego a développé son manteau devant l'évêque Zumarraga, en laissant rouler à terre toutes les fleurs.
L'astronome Daniel Flores Guttierrez, astronome UNAM, a expliqué pour une émission KTO (un peu plus loin ci-dessous) que les étoiles sur le manteau de la Vierge représentent exactement la voûte céleste au jour du miracle, mais vu de l'espace et non de la terre, le 12 décembre 1531.
Une émission KTO présente l'ensemble des connaissances actuelles sur la Vierge du Mexique, la Vierge de Guadalupe :
Sur la tête de la Mère de Dieu apparaît la Couronne Boréale; sur sa poitrine, à la hauteur de ses mains jointes, le signe de la Vierge; sur son ventre, légèrement arrondi par une grossesse proche de son terme, le signe du Lion, dont l'étoile principale s'appelle Regulus, c'est-à-dire "le petit roi"; à la hauteur des genoux le signe des Gémeaux et, sous les pieds et l'ange soutenant la lune, le géant Orion. Nous avons donc deux symboles exprimant la même idée de la naissance du maître du monde.
Sur le côté gauche de la cape (à droite pour nous observateurs), on voit les constellations du sud, quatre étoiles qui font partie de la constellation du Verseau (les constellations du Nord figurent sur le côté droit de son manteau, à gauche pour nous); les étoiles à l'Est se trouvent sur le haut de l'Image et celles à l'Ouest sur la partie inférieure.
Au-dessous, on observe la constellation de la Balance et à la droite une des étoiles du Scorpion. À hauteur du bras on remarque deux étoiles de la constellation du Loup, et à l'extrême celle de l'Hydre. Vers le bas on observe le carré légèrement incliné du Sagittaire. Et on observe parfaitement la Croix du Sud. Dans la partie inférieure, solitaire, resplendit Sirius. Du côté droit de la cape, on note la présence des constellations du Nord. Sur l'épaule de Marie, on peut voir un fragment de la constellation du Bouvier. En suivant vers le bas, on voit parfaitement la constellation de la Grande Ourse et l'entourant à droite la constellation de la Chevelure de Bérénice, et en dessous celle du Lièvre. À gauche, Thuban, qui est l'étoile la plus brillante de la constellation du Dragon. En-dessous deux autres étoiles faisant partie de la Grande Ourse, et un peu plus bas trois étoiles de la constellation du Taureau.
Le nombre d'or. Les grands artistes construisent leurs oeuvres selon des lignes géométriques qui échappent au regard mais qui sont sous-jacentes à la composition, mettant en valeur tel ou tel détail particulièrement signifiant. On retrouve ce nombre dans l'organisation de la matière, la disposition des atomes dans les divers composés chimiques, dans la forme des cristaux de différents minéraux. Ce nombre d'or, inscrit au coeur de toute harmonie est lui aussi miraculeusement inscrit dans les dimensions de l'Image, avec une partie manquante au haut de la toile.
Juan Diego vécut en ermite dans une hutte près de la chapelle où l'image miraculeuse fut placée. Les documents de l'époque montrent qu'une de ses fonctions fut de raconter inlassablement les apparitions à tous les pèlerins qui venaient sur sa colline.
Il mourut, à 74 ans, un 9 décembre. Exactement 17 ans après la première apparition. L'évêque de Mexico meurt à 73 ans, le 12 décembre de la même année. Exactement 17 ans après le miracle des roses et de l'apparition de l'image.
Les apparitions de Notre-Dame de Guadalupe ont joué un rôle capital dans la formation du Mexique. Le rôle de la Guadalupe pendant la lutte pour l'indépendance en est une illustration éclatante. Son rôle est certainement appelé encore à se développer en un siècle d'incroyance et de sécularisme. Aujourd'hui, cette image miraculeuse est appelée à jouer un rôle véritablement universel.
En janvier 1737, une épidémie de peste désolait la ville de Mexico. Les autorités religieuses et civiles eurent l'idée de demander l'aide de la Vierge de Guadalupe. Le clergé refusa d'abord de s'adresser à Notre-Dame de Guadalupe; il cherchait plutôt à acclimater parmi les Indiens le culte des Vierges espagnoles auxquelles il était habitué. Cependant, les Indiens, eux, se sentaient davantage attirés par la Vierge de Guadalupe. Au cours du XVIIe et du XVIIIe siècle, son culte s'était tellement développé parmi les Indiens et les métis qu'il était devenu, de fait, la manifestation religieuse la plus importante du Mexique. Mais pour les autorités civiles, c'était un peu comme détrôner leur propre Vierge pour introniser à sa place celle des Indiens (rebeca Lopez Mora, Guadalupe de mexico, el fin de una epidemia y el inicio de un reinado, Historica, Coleccion V.) Beaucoup fuyaient la capitale et allaient s'établir sur les hauteurs de la Guadalupe. Leurs maisons étaient bientôt si nombreuses qu'elles réunissaient les deux agglomérations. Or, parmi ses habitants, on ne déplorait aucun décès dû à l'épidémie, ce qui démontrait le pouvoir de protection de l'image miraculeuse. [...] Des neuvaines étaient célébrées et l'image miraculeuse allait de paroisse en paroisse.
Le chapitre de la cathédrale entreprit alors les démarches pour que la Vierge de Guadalupe soit reconnue comme Patronne principale de la ville de Mexico. Un édit royal autorisa cette reconnaissance le 27 avril 1737, soit 206 ans après l'apparition. Peu à peu, les autres cités du Mexique adoptèrent aussi la Vierge de Guadalupe comme Patronne et protectrice (1746). (27)
Benoît XIV proclame Notre-Dame de Guadalupe Patronne du Mexique le 25 avril 1754, en citant à son sujet le Psaume 147,20 : "Il (Dieu) n'en a fait autant pour aucune nation"; phrase aujourd'hui célèbre dans tout le Mexique.
En 1810, durant la guerre du Mexique pour l'Indépendance contre l'Espagne, son image précéda les Insurgés dans la bataille. (Niceto de ZAMACOIS, Historia de Mexico, Barcelona-Mexico, 1878-1882, VI, 253, cité inEric R. WOLF, The Virgin of Guadalupe : A Mexican national symbol, p. 64 ). La bannière de la Guadalupe mène les insurgés ; et leur cause est appelée "sa loi." (Luis GONZALEZ y GONZALEZ, El Optimismo nacionalista como factor en la independancia de Mexico, Estudios de historiografia americana, Mexico 1948, p. 194, cité inEric R. WOLF, The Virgin of Guadalupe : A Mexican national symbol, p. 68 ). Le Père Miguel Hidalgo y Costilla rejoignit les premiers groupes révolutionnaires en s'emparant de l'image de la Guadalupe pour en faire la bannière des Insurgés. "L'intuition de Hidalgo", écrit l'historien D. Luis Castillo Ledon, "d'adopter la Vierge de Guadalupe comme drapeau de l'armée libératrice, était, sans aucun doute, une grande pensée politique. Comme le mouvement qu'il venait de lancer devait s'appuyer sur les masses indigènes et métisses, il comprit que la seule idée de liberté était un peu abstraite pour entraîner les foules. Il fallait l'unir à la religion et adopter un symbole qui représentât, à la fois, les croyances de la multitude et le sentiment national." (28) Détail révélateur : à la fin de la guerre, le traité de paix fut appelé très officiellement "Traité de Guadalupe-Hidalgo".
En 1828, le Congrès de Mexico déclarait le 12 décembre, fête nationale.
Le 2 février 1848, c'est à la sacristie de la basilique de la Guadalupe que fut signé le traité de paix mettant fin à la guerre avec les États-Unis, et le traité porte aussi le nom de "traité de Guadalupe".
Le 4 août 1910, la Vierge de Guadalupe est proclamée Patronne de toute l'Amérique latine par Pie X. Pie XI renouvela cette proclamation.
En 1926, le pouvoir mexicain, alors aux mains d’un parti à la fois nationaliste, agrarien, socialiste et anticlérical, mit en œuvre, dans un pays dont l’immense majorité de la population est catholique, une législation s’attaquant à l’Église (nationalisation des lieux de culte et des biens ecclésiastiques, laïcisation forcée des écoles, interdiction du droit de vote et du droit d’être élu pour les membres du clergé, prohibition de l’habit ecclésiastique, expulsion des congrégations enseignantes, interdiction des organisations professionnelles catholiques, obligation pour les prêtres d’aller pointer dans les commissariats…) L’épiscopat se résout à suspendre le culte, sur tout le territoire mexicain, jusqu’à l’abrogation des lois antireligieuses. Mais les paysans, privés de messe et de curé, ne l’entendirent pas ainsi. Ils prirent les armes, quand ils en avaient, ou s’emparèrent de celles de l’armée gouvernementale. L’insurrection finira par toucher la moitié du pays, 50.000 hommes composèrent l’armée des Cristeros, sous le commandement du général Enrique Gorostieta Velarde et de prêtres. L’affrontement dura trois ans dans sa phase aiguë, mais se poursuivit de façon sporadique au cours des années 1930, laissant un bilan final de 250.000 victimes dans les deux camps. C’est une guerre qui, comme tous les conflits, possède ses coulisses géopolitiques et diplomatiques, de Washington – où les États-Unis veillent à la sécurité de leurs concessions pétrolières au Mexique – à Rome – où le pape souffre pour ses fidèles Cristeros mais, à la poursuite des combats, préfère un compromis permettant de rouvrir les églises. Les mexicains se battaient, derrière leurs drapeaux frappés de l’image de la Vierge de Guadalupe au cri de ¡Viva Cristo Rey! ("Vive le Christ Roi !"). (Jean Sévillia, Boulevard Voltaire, 12 mai 2014)
À partir de 1926, les autorités ecclésiastiques se préoccupèrent de conserver le cadre originel des apparitions. En raison des circonstances politiques, elles décidèrent de tenir secret le lieu exact où reposait la dépouille de Juan Diego. On peut cependant affirmer qu'elle se trouve dans les murs de la chapelle des Indiens ainsi que celle de Juan Bernardino.
En 1932, le gouvernement socialiste mexicain essaya d'interdire les pèlerinages. Les miracles dérangent ! Tout cela en vain : le régime mexicain a changé, le communisme a disparu.
Le 10 décembre 1933, Pie XI procédait solennellement à Rome au couronnement de l'image de la Guadalupe. Pie XII, Paul VI rendirent également hommage à la Vierge de Tepeyac.
Durant les terribles séismes de 1985, beaucoup vinrent se réfugier pour un temps au pied de la colline comme l'avaient fait les habitants en 1737.
"Béatifié le 6 mai 1990, Juan Diego est canonisé le 31 juillet 2002 par le pape Jean-Paul II. Saint Juan Diego est fêté le 9 décembre.
Depuis l'apparition, cinq basiliques se sont succédées sur la colline de Tepeyac.
"Dernier événement majeur sur la colline de Tepeyac... : le 24 avril 2007 à la basilique Notre-Dame de Guadalupe à Mexico, après la décision du conseil municipal de cette ville de légaliser l'avortement jusque-là interdit, un nouveau miracle est survenu. À la fin de la messe offerte pour les enfants avortés non-nés, l'assistance de la basilique se demandait ce qu'attendait d'elle la Très Sainte Vierge de Guadalupe. Tandis que beaucoup de fidèles prenaient des photographies de l'ayate de Tepeyac exposé et vénéré dans la Basilique, l'image de la Vierge a commencé à s'effacer pour donner place à une lumière intense qui émanait de son ventre, constituant un halo brillant ayant la forme d'un embryon.
"Avec un cadrage et un grossissement important il est possible d'apprécier la position de la lumière qui provient réellement du ventre de l'image de la Sainte Vierge et n'est ni un reflet, un artefact. L'ingénieur Luis Girault qui a étudié l'image ainsi réalisée a confirmé l'authenticité du négatif et a pu préciser qu'il n'avait été ni modifié ni altéré, par superposition d'une autre image par exemple. Il a découvert que l'image ne provient d'aucun reflet, mais sort littéralement de l'intérieur de l'image de la Vierge."
Le site accueille aujourd'hui 20 millions de pèlerins chaque année. C'est aujourd'hui le plus grand centre de pèlerinage catholique au monde.
La dévotion qui s'étendit à l'Amérique du Nord, Etats-Unis et Canada, commence maintenant à atteindre l'Europe.
La "Guadalupana" est la patronne du Mexique, de l'Amérique latine et de toute l'Amérique, des Philippines, des peuples indigènes et des enfants à naître. (29)
Lors de son Voyage apostolique au Mexique du 12 au 18 février 2016, le Pape François s'est rendu au sanctuaire marial de Notre-dame de Guadalupe pour la prier et lui confier l'Année sainte du jubilé de la Miséricorde:
Notes
(1) Document le plus ancien narrant les événements, aujourd'hui reconnu comme étant l'oeuvre d'Antonio Valeriano, un Indien cultivé qui enseignait alors au collège franciscain Santa Cruz de Tlatelolco.
(3) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 114-115.
(4) François Brune, José Aste TÖNSMAN, Le Dernier miracle de la Vierge du Mexique, le Secret des Yeux, Editions du temps présent, Collection Mutation, Agnières 2011, p. 19-22.
(5) Missel du Dimanche 2020, Nouvelle traduction liturgique, Année A, Artège Bayard Éditions, p. 89.
(6) Le Père M.R. Sanchez signale en note que cette insistance sur la nuit finissante et l'aube qui pointe signifie très clairement, dans la culture pré-hispanique, le commencement de toute choses, le salut de la civilisation, le début de quelque chose de très important pour le monde entier. On retrouverait le même symbole dans d'autres cultures, à commencer par le christianisme lui-même.
(7) La littérature ancienne nous apprend que la fondation des cités comportait toujours des chants.
(8) Littéralement "Maître du voisinage et de l'immédiateté", traduit parfois "maître du voisinage immédiat". L'idée semble Bien celle de la proximité de Dieu auprès de chacun. La mère de dieu reprend ici les termes mêmes qui étaient employés pour désigner une divinité, sans nom propre, en l'honneur de laquelle le roi de Texcoco avait érigé une tour sans statue. La Vierge marque bien ainsi que le vrai Dieu ne vient pas pour détruire mais pour réaliser ce que les Aztèques avaient pressenti. Le Père François Brune indique qu'il emprunte ces renseignements précieux au Frère Bruno Bonnet-Eymard, "La Vierge Marie au Mexique", La Contre-Réforme catholique au XXe siècle, supplément de septembre 1980, nouvelle édition en 1981, p. 3 ; "L'Étoile Notre-Dame", n° 55 de janvier 1998 ; Le Journal de la Confrérie de Notre-Dame de France, n°28, 1997.
(9) Dans son ouvrage, le P. François Brune signale que "le frère Bruno B.-E. nous précise que le terme employé ici est un diminutif du terme utilisé normalement pour désigner les deux temples qui se trouvaient au sommet du Grand temple de Mexico. La Mère de Dieu n'en demande pas tant."
(10) Les Indiens connaissaient déjà des divinités qui se présentaient comme « Mère de Dieu » ou « Mère des dieux » ou encore « Notre Mère ». Elles étaient vénérées pour elles-mêmes. La Vierge Marie, elle, ne fait que renvoyer vers le Créateur.
(11) L'appel à l'unité et l'harmonie entre les diverses ethnies composant le pays et ici extrêmement fort. Le Père François Brune y voit volontiers, « tant l'expression nahualt semble forte, une allusion à l'unité de toute l'humanité conçue comme un seul et unique être à l'image de la Sainte Trinité », la diversité dans l'unité.
(12) P. François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 123.
(13) P. François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 233-234.
(14) L'Eglise en procès, La Réponse des historiens, sous la direction de Jean SÉVILLIA, Tallandier, Le Figaro, Paris 2019, p. 223-224.
(15) Bernard LAVALLÉ, Au nom des Indiens, Une Histoire de l'évangélistion de l'Amérique espagnole, Paris, Payot 2014.
(16) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 90-91.
(17) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 92.
(18) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 98-99.
(19) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 205-207; 224.
(20) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 131-132.
(21) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 102-103.
(22) Bernard LAVALLÉ, Au nom des Indiens, Une Histoire de l'évangélistion de l'Amérique espagnole, Payot, Paris, 2014, p. 67.
(25) François BRUNE, José Aste TÖNSMAN, Le Dernier miracle de la Vierge du Mexique, le Secret des Yeux, Editions du temps présent, Collection Mutation, Agnières 2011, p. 30-31.
(26) François BRUNE, José Aste Tönsman, Le Dernier miracle de la Vierge du Mexique, le Secret des Yeux, ibid., p. 39.
(27) François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 111 et p. 138.
(28) D. Luis CASTILLO LEDON, cité dans François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 138.
(29) https://www.kath.net/news/83280
Sources générales : (1) L'Évangile au quotidien ; (2) François Brune, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008; (3) François BRUNE, José Aste TÖNSMAN, Le Dernier miracle de la Vierge du Mexique, le Secret des Yeux, Editions du temps présent, Collection Mutation, Agnières 2011; (4) L'Église en procès, La Réponse des historiens, sous la direction de Jean SÉVILLIA, Tallandier, Le Figaro, Paris 2019, p. 223-224; (5) Missel du Dimanche 2020, Nouvelle traduction liturgique, Année A, Artège Bayard Éditions, p. 89; (6) In Defense Of The Cross.
Fils de prêtre, Damase naît à Rome vers 305. Les souvenirs et l'engagement de sa famille dans l'église chrétienne remontent à la période pré-constantinienne, celle qui a connu la Grande persécution.
Il compte au nombre des diacres de Libère (Pape 352-366) et il le suit lors de son exil en 355.
Dès la mort de Libère, le 24 septembre 366, un groupe de prélats se réunit dans la basilique julienne au Trastévère, et désigne pour successeur le diacre Ursin (Ursinus), sacré par l'évêque de Tibur. Il y a alors un combat de trois jours entre les partisans d'Ursin et ceux de Damase qui, ayant pris le dessus, firent sacrer celui-ci Pape le 1er octobre 366.(1)
Evêque de Rome, Damase devient pape dans une époque agitée par l'hérésie arienne. Il soutient la foi en la Trinité que les ariens, bien que reconnaissant la divinité du Christ, combattaient. Ce qui entraîne son accord avec les principaux Pères de l'Église d'Orient, saint Athanase, saint Épiphane, saint Grégoire de Naziance et surtout saint Basile de Césarée.
Et moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle.
Pour Damase, la primauté romaine se fonde sur son origine pétrinienneet la promesse évangélique faite par le Christ à S. Pierre (Mt 16,18), à la différence de Constantinople dont la primauté repose sur des décisions synodales. (John Norman Davidson KELLY, trad. Colette Friedlander, Dictionnaire des Papes, "The Oxford Dictionary of Popes, Brepols, coll. "Petits dictionnaires bleus", 1994, 1re éd. 1986, p. 60-63)
Il recourt pour la première à l'autorité civile pour combattre les plus intransigeants d'entre les ariens(qui refusent la consubstantialité adoptée par les pères du premier concile de Nicée en 325) à l'instar des disciples de Lucifer de Cagliari, qu'ont rejoints certains partisans de son rival Ursin.
En 377, il réunit à Rome un concile qui condamne l'apollinarisme, doctrine hérétique d'Apollinaire de Théodicée selon laquelle le Christ n'avait pas eu d'âme humaine, mais était le Verbe uni immédiatement à un corps humain.
Damase anathématise également le macédonianisme des pneumotomaques ("ceux qui combattent l'Esprit"), ou nom de l'hérésie qui refuse l'idée de la divinité du Saint-Esprit, hérésie proche du subordinatianisme, ainsi que de l'arianisme, et fait poursuivre la communauté donatiste (hérésie violente et schismatique d'Afrique romaine) de Rome par l'autorité civile qui expulse son évêque Claudianus à Carthage.
En 377, le Tomus Damasi (Tome de Damase), est l'exposé théologique constitué d'une série d'anathématismes contre les doctrines non-nicéennes, condamnant les sabelliens, les ariens, les eunomiens, les apollinaristes, les macédoniens et les partisans de Photin. (Charles PIETRI, Les dernières résistances au subordinatianisme, dans Jean-Marie Mayeur, Charles Pietri, Luce Pietri, André Vauchez et Marc Venard (dirs.), Histoire du Christianisme, vol. 2 : Naissance d'une chrétienté (250-430), Desclée, 1995, p. 381.)
Cette énumération d'erreurs qui entachent la foi, fixe en creux, l'orthodoxie nicéenne au nom du siège romain, témoignant des progrès de la réflexion théologique à Rome. (Charles PIETRI, Les dernières résistances au subordinatianisme, ibid., p. 382.)
Damase accueille à Rome S. Jérôme qu'il choisit pour secrétaire, et auquel il commande la traduction latine de la Bible à partir de l'hébreu: ce sera la Vulgate.
Il encouragea des matrones romaines, spécialement sainte Marcelle et sainte Paule, à transformer leurs palais en monastères, favorisant ainsi le monachisme féminin, très en retard en Occident.
Son action contribue indiscutablement à un renforcement de la primauté romaine autant en matière de foi que de juridiction. (Françoise Monfrin, "Damase Ier", dans Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la Papauté, Fayard, 1994, p. 537).
Lorsque Théodose promulgue l'édit de Thessalonique le 27 février 380, celui-ci définit l'orthodoxie par la communion avec l'évêque de Rome en la décrivant comme "religion que le divin apôtre Pierre a transmise aux romains (...) que suit manifestement le pontife Damase", première loi séculière connue qui comporte en son préambule une définition positive de ce qu’un souverain considère comme l'orthodoxie religieuse (R. Malcolm ERRINGTON, Roman imperial policy from Julian to Theodosius, The University of North Carolina Press, 2006, p. 217), et jalon important vers la christianisation officielle de l'Empire romain, qui se dessine au fil des décrets du règne de Théodose, conduisant à l’interdiction de toute manifestation des cultes païens au sein de l'Empire promulguée le 8 novembre 392. (Alain CORBIN (dir.), Histoire du christianisme, Des origines au XVe siècle, Seuil, coll. Points Histoire, 2007, p. 61.)
L'édit s’adresse essentiellement aux chrétiens de Constantinople, la ville comptant alors plusieurs communautés hérétiques, des macédoniens — nicéens opposés à la divinité de l'Esprit —, des Anoméens — ariens qui refusent toute réalité ontologique au Père et au Fils — ou encore des Apollinaristes — qui refusent la présence d'une âme humaine dans le Christ, auxquels s'ajoutent des Novatiens ayant développé leur propre Église depuis plusieurs décennies, pour des différends pénitentiels. (Pierre MARAVAL, Théodose le Grand : Le pouvoir et la foi, Arthème Fayard, Paris 2009, p. 108.)
Il est possible que le code de l’orthodoxie défendu dans l’Édit soit inspiré de celui du Tome de Damase, profession de foi occidentale nicéenne élaborée à Rome trois ans plus tôt. (Pierre MARAVAL, Théodose le Grand, ibid., p. 107.) La formule de foi présentée dans l'édit affirme clairement l'égale divinité des trois personnes divines, exposant sans détour la position doctrinale nicéenne.
Ce texte législatif — qui sera bientôt suivi par d’autres plus répressifs — est le premier à vouloir définir un point de foi chrétienne lui conférant une valeur programmatique. (Pierre MARAVAL, Théodose le Grand, ibid., p. 107)
Il est vraisemblable que l’évêque de Rome Damase lui-même, bien qu’il soit cité dans l'édit, n’ait jamais eu vent de l'édit de Thessalonique. (P. MARAVAL, ibid. p. 106.)
Homme de lettres et poète cultivé, Damase est considéré comme l'initiateur de l'épigraphie chrétienne officielle ainsi que l'ordonnateur du culte des saints répandu dans l'Église depuis le IIe siècle, et des martyrs à Rome, particulièrement dans les catacombes romaines qu'il fait restaurer et rouvrir.
Il organise le culte des martyrs, et sur leur tombe il fait graver des épigrammes qui firent de lui l'un des premiers poètes latins chrétiens.(2)
La plus ancienne décrétale connue ("Canones synodi Romanorum ad Gallos episcopos"), en réponse à des questions soulevées par des évêques gaulois au cours d'un concile à Arles (353), est datée de cette époque et a régulièrement été attribuée à Damase. (Cette attribution reste débattue, ainsi que sa datation, la décrétale étant parfois attribuée à Sirice ou à Innocent Ier, successeurs de Damase, ou encore sa rédaction attribuée à Jérôme de Stridon. La recherche actuelle penche plutôt pour une attribution à Sirice. Pour un point de la question voir Yves-Marie Duval, La décrétale Ad Gallos Episcopos : son texte et son auteur : Texte critique, traduction française et commentaire, Brill, 2004.)
Enfin, du Concile convoqué à Rome en 382 par l’empereur Gratien (367-383) est issu le Décret de Damase (Decretum Damasus ou De explanatione fidei catholicae), composé de trois courts chapitres, dont le second porte sur un canon des Écritures reçues que l'on retrouve ensuite dans les actes des synodes d'Hippone (393) et de Carthage (397), Bible chrétienne incorporé au VIe siècle au Decretum Gelasianum, et le 3e sur la primauté romaine. Les copies de ce décret attribué à l'évêque de Rome figurent dans quatre manuscrits, deux datés du VIIIe et deux du IXe siècles.
Selon le comput de la tradition catholique qui le célèbre comme saint le 11 décembre, il est le 37e pape.(3)
Il meurt à Rome le 11 décembre 384 à soixante-neuf ans.
On le représente en habit sacerdotal.
Il est le protecteur des archéologues.
Son nom, d'origine grecque, signifie "celui qui peut maîtriser".(4)
Sources:
(1) Ivan GOBRY, Dictionnaire des Papes, Pygmalion, Paris 2018, p.141-142
(2) Missel des Dimanches 2024, Nouvelle Traduction du Missel Romain, p. 111
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Damase_Ier
(4) Rosa GIORGI, Le Petit Livre des Saints, Larousse, 2006, p. 726
"O viens, O viens, Emmanuel" (en latin : "Veni, veni, Emmanuel") est un hymne chrétien pour l'Avent, qui est également souvent publié dans des livres de chants de Noël.
Hymne pour l'Avent/Noël ici joué sur l'orgue Conacher à 3 claviers de l'église All Saints d'Oystermouth Swansea (Pays de Galles)
Le texte a été écrit à l'origine en latin.
L'hymne trouve ses origines il y a plus de 1 200 ans dans la vie monastique du VIIIe ou IXe siècle.
Les paroles et la musique de "O viens, O viens, Emmanuel" se sont développées séparément. La mélodie la plus connue dans le monde anglophone trouve ses origines en France au XVe siècle.
Père de famille, ancien courtisan du roi d’AustrasieThéodebert (VIIe siècle) il était leude de la Cour de Metz (haute aristocratie).
Tous ses biens furent confisqués par la reine Brunehaut. (1)
Revenu à la Cour, il resta convaincu de l’instabilité des valeurs humaines, et fut convertit à la vie monastique par Amé, disciple de Colomban, venu de Grenoble.
Devenu moine à Luxeuil, dans les Vosges, il fonda avec lui à Saint-Mont un monastère double (moines au bas de la montagne, religieuses au sommet, monastère fondé par deux de ses filles) qui s’appellera Romarici Mons (Abbaye du Saint-Mont), sur le site de l’actuel canton de Remiremont. C’est là qu'il mourra en 653 avant d’être canonisé.
Sources : Missel des dimanches 2025, Cerf, Édition collective es Éditeurs de liturgie, p. 114; 2; 3
Le miracle de la guérison d'un blessé grave de la Première Guerre mondiale n'a été annoncé qu'hier, 101 ans après sa guérison.
Lourdes (kath.net/pl) kath.net documente le communiqué de presse du 8 décembre 2024 du Sanctuaire de Lourdes sur la reconnaissance de la guérison de John Traynor (photo d'archive) comme le 71e miracle à Lourdes dans son intégralité dans notre propre traduction - traduction de travail
Le Sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes se félicite de l'annonce officielle post-mortem du 71e miracle à Lourdes par Mgr Malcolm McMahon, archevêque de Liverpool. Il s'agit de la guérison de John Jack Traynor, grièvement blessé pendant la Première Guerre mondiale, survenue à Lourdes en 1923, à l'occasion du premier pèlerinage du diocèse de Liverpool.
Le soldat a été miraculeusement guéri des blessures de guerre en 1923
Traynor est né à Liverpool en 1883 d'une mère irlandaise et a rejoint la Royal Navy au début de la Première Guerre mondiale. Il fut blessé pour la première fois le 8 octobre 1914, près d'Anvers, en Belgique, et fut touché par des tirs de mitrailleuse le 8 mai 1915, lors de la bataille de Gallipoli (aujourd'hui Turquie). De nombreuses opérations médicales ont échoué. Il a perdu l'usage de son bras droit, mais a refusé l'amputation et a souffert de graves crises d'épilepsie. En 1920, un chirurgien de Liverpool tenta de guérir l'épilepsie par trépanation, ce qui entraîna une paralysie partielle des deux jambes. Son état était si mauvais qu'au début de l'été 1923 il était « destiné à l'Hospice des Incurables, où il devait être admis le 24 juillet 1923 » (procès verbal de guérison du Bureau des Constatations Médicales, signé par le Président , Docteur Auguste Vallet, 2 octobre 1926).
En juillet 1923, il se rend au sanctuaire de Lourdes à l'occasion du premier pèlerinage de l'archidiocèse de Liverpool. Il a été guéri le 25 juillet après s'être immergé dans les bassins du sanctuaire puis avoir participé à la procession eucharistique et à la bénédiction des malades. Le même jour, les médecins accompagnant le pèlerinage confirment son état. Il quitte Lourdes le lendemain.
Le 7 juillet 1926, il se présente au Bureau des Constatations Médicales pour déclarer sa guérison.
John Traynor revient chaque année à Lourdes comme brancardier jusqu'en 1939. Il est membre de l'association Liverpool Brancardier. On dit en Grande-Bretagne qu'il fut le premier catholique britannique à être guéri à Lourdes. Il décède le 8 décembre 1943 d'une toute autre maladie.
Sa guérison n’a été officiellement reconnue par l’Église qu’en 2024.
Le miracle fut annoncé un siècle après sa guérison.
Le Sanctuaire de Lourdes accueille la proclamation officielle postmortem du 71e miracle de Lourdes, par Mgr Malcolm McMahon, archevêque de @lpoolcatholic . Il s’agit de la guérison de John Traynor, survenue à Lourdes en 1923 lors du premier pèlerinage du diocèse de Liverpool. pic.twitter.com/nsc2QYoBWE
— Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes (@lourdes_france) December 8, 2024
En 2024, parce que le 8 décembre tombe un dimanche, la fête de l’Immaculée Conception est reportée au 9 décembre. ( https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/connaitre-et-aimer-dieu/marie/371604-la-fete-de-limmaculee-conception/ )
Sur notre route vers Noël, nous fêtons la solennité de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie. La mère de Dieu fut préservée de tout péché dès sa conception, y compris le péché originel.
L'immaculée conception de Marie estun dogme de l'Eglise catholique, défini le 8 décembre 1854 par le pape Pie IX dans sa bulle Ineffabilis Deus, selon le quel la Vierge Marie a été conçue sans le péché originel.
Marie, mère de Jésus-Christ, fut conçue exempte du péché originel. Ce privilège accordé à la Sainte Vierge avait été prédit et figuré dès l'origine du monde dans les prophéties universelles d'une Vierge Mère d'un Sauveur, les prophéties druidiques en particulier en France, du collège national de la forêt des Carnutes sous l'appellation de "la Vierge qui enfantera".
Quatre arguments en faveur de l'Immaculée Conception
1) Gabriel a appelé Marie "Pleine de Grâce" à un moment où Marie n'a pas encore mis Jésus au monde. (Lc 1,28)
C’est le premier indice biblique selon lequel Marie a été conçue sans péché. Pour être "Pleine de Grâce", vous devez être "vide de péché".
L'expression gratia plena, "pleine de grâce", est une traduction (par S. Jérôme) du mot grec kecharitomene. Ce mot représente le nom propre de la personne à laquelle s'adresse l'ange; il exprime une qualité caractéristique de Marie Kecharitomene, un participe parfait passif de charitoo, qui signifie "remplir ou doter de grâce", et ce terme étant au parfait, il indique une perfection de la grâce à la fois intensive et étendue, une action faite dans le passé et qui suggère une continuité dans le présent sans donner de commencement.
Le choix du parfait souligne que la Vierge se trouve déjà sous l'influence de la grâce de Dieu et persévère dans cette condition. La grâce dont Marie a bénéficié n'était pas le résultat de la visite de l'ange; elle n'était pas seulement aussi "pleine", forte ou complète que possible à un moment donné, mais cette grâce s'étendait sur toute sa vie, depuis sa conception jusqu'à aujourd'hui. Elle était en état de grâce sanctifiante dès le premier instant de son existence, ce qui lui a valu d'être appelée par l'ange "pleine de grâce". C’est pourquoi Marie demande immédiatement à l’ange ce qui lui valait une telle salutation (Luc 1, 29).
C’est un peu comme si on saluait une personne qui est excellente au tennis en lui disant : "Salut, Mr Tennis". C’est dans ce même esprit que l’ange Gabriel dit de Marie qu’elle est "pleine de grâce" puisqu’elle excelle dans la réception de la grâce. C’est un titre qui n’est donné à personne d’autre dans la Bible, seulement Marie a été désignée de la sorte par un messager de Dieu. Les chrétiens catholiques et orthodoxes voient dans ce passage une des raisons pour laquelle ils croient que Marie est "Immaculée Conception", c’est-à-dire qu’elle a été préservée du péché originel et qu’elle n’a pas péché de toute sa vie.
2) Marie est la nouvelle arche d'alliance
• Elle a été "couverte" par l'Esprit
• Elle a tenu à l'accomplissement des commandements
• Elle apparaît à côté de l'Arche dans Apocalypse 11,19; 12,1
Tout comme l'Arche, Marie est un vase pur et intact. Intouché par l'homme et par le péché.
Dans Luc 1, 39 Marie "se leva et partit" rendre visite à Élisabeth. Dans 2 Samuel 6, 2, David "se leva et s’en alla" pour amener l’arche à Jérusalem.
Luc utilise la même expression pour attirer notre attention sur le voyage de David avec l’Arche des siècles auparavant. Et tous deux voyageaient dans les pays de Juda.
Lorsqu’Elizabeth voit Marie, elle est remplie de respect et se demande : "D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?" (Luc 1, 43). De même, David se tient avec admiration devant l’Arche et s’écrie : "Comment l’Arche de l’Éternel peut-elle venir à moi ?" (2 Samuel 6, 9).
David "sautait et dansait" devant l'Arche lorsqu'elle était transportée à Jérusalem en procession dans 2 Samuel 6, 16. Dès qu'Elisabeth a entendu le son de la salutation de Marie, Jean le Baptiste "sautait de joie" dans son ventre (voir (Luc 1, 41-44). Les deux scènes évoquent une joyeuse reconnaissance de la présence de Dieu.
L'arche du Seigneur "resta dans la maison d'Obed-Edom trois mois" dans 2 Samuel 6,11). Luc 1:56 dit que "Marie demeura avec [Élisabeth] environ ... trois mois". (Luc 1, 56).
L'Arche de l'Alliance contenait trois "types" de Jésus : la manne, le bâton d'Aaron et les Dix Commandements, la Parole de Dieu écrite sur des tablettes de pierre. Marie a porté l’accomplissement de tout cela. Jésus est la "véritable [manne] venue du ciel" (Jean 6:32), le véritable "Grand Prêtre" (Hébreux 3:1) et "la Parole faite chair" (Jean 1:14).
Ce qui les a "éclipsés" : Le nuage de gloire (en hébreu : Anan) représentait le Saint-Esprit et il "couvrait" l’Arche lorsque Moïse la consacra dans Exode 40:32-33. Le mot grec pour "éclipser" trouvé dans la Septante (la traduction la plus ancienne de l’Ancien Testament) est une forme d’episkiasei. Dans Luc 1:35, Gabriel dit à Marie : "Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'enfant qui naîtra sera appelé saint, Fils de Dieu." Le mot grec pour "faire de l’ombre" est episkiasei.
Comment les gens ont réagi : après une manifestation de la puissance de Dieu agissant à travers l'arche, David s'exclame : "Comment l'arche de l'Eternel peut-elle venir à moi ?" (2 Samuel 6:9) Après la révélation à Élisabeth de la véritable vocation de Marie, qui portait Dieu dans son sein, Élisabeth s'exclame : "D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?" (Luc 1:43).
Ces références sont des faits qui révèlent Marie comme un vase sacré porteur de la présence de Dieu.
Pourquoi est-il important que Marie soit la nouvelle arche ? Parce que cela a d'énormes implications. En fait, c'est une raison clé pour laquelle Marie a été conçue sans péché.
Les premiers Pères de l’Église ont vu un lien entre Marie et l’Arche.
"En ce temps-là, le Sauveur venant de la Vierge, l'Arche, faisait naître son propre Corps au monde de cette Arche..."
-St. Hippolyte de Rome (v. 170-v.236)
Certains soutiennent que la nouvelle arche n'est pas Marie, mais le corps de Jésus. Même si c'était le cas, il convient de noter que 1 Chroniques 15:14 mentionne que les personnes prêtres et lévites qui portaient l'arche devaient être purifiées. Il semblerait absurde de purifier des hommes qui ont porté une caisse et de ne pas sanctifier les entrailles qui ont porté le Saint lui-même !
Le dogme de l'Immaculée Conception de Marie est particulièrement approprié si l'on considère l'honneur qui a été fait à l'Arche d'Alliance. Dans Exode 25, Dieu dit à Moïse de construire l'arche plaquée d'or, et recouverte d'un couvercle, le propritiatoire ornée de deux keroubim, chérubins, anges (Ex 25,17-18). On y met le témoignage que Dieu a donné à Moïse (les dix commandements. Ex 25,16; 21), le bâton d'Aaron et une jarre de manne.
L'arche contenait la manne (le pain du ciel), les tablettes de pierre des dix commandements (la parole de Dieu) et le bâton d'Aaron (l'instrument de la rédemption d'Israël). Si cette boîte avait été créée avec tant d'honneur - pour porter un bâton, du pain et des tablettes de pierre - combien plus Marie devrait-elle être une digne demeure pour Dieu lui-même ? Elle est la nouvelle arche d'alliance parce qu'elle a porté le vrai Pain du ciel, la Parole de Dieu et l'instrument de notre rédemption, le corps de Jésus. (Cf. 'Avee. ☧ ; Marie de Nazareth; Foi catholique)
Le destin de l'arche terrestre reste un mystère. Mais la véritable Arche, Marie, est corps et âme au Ciel.
La sagesse n'habitera pas "dans un corps endetté par le péché" (Sagesse 1,4) : "Car la Sagesse ne peut entrer dans une âme qui veut le mal, ni habiter dans un corps asservi au péché."
Enfin, nous lisons dans Job 14,4 : "Qui tirera le pur de l’impur ? Personne !"
3) L'Immaculée Conception accomplit l'histoire d'Adam et Ève.
Il est dit dans Genèse 3,15 que la mère du Messie partage la même inimitié que lui - l'opposition totale - avec Satan. Si la Vierge Marie, "la femme" de Genèse 3,15, avait commis un péché, elle ne serait pas en opposition totale avec le diable.
• Une femme sans péché a donc écouté le diable et a aidé Adam à introduire le péché dans le monde
• Une femme sans péché a écouté un ange et a donné son Fiat ("Qu'il me soit fait selon ta Parole" Lc 1,38) pour aider le Christ à vaincre le péché.
"Ce fiat de la Vierge Marie résume toute la vie chrétienne.
Nous devons accepter que se fasse la volonté de Dieu.
C’est le modèle également du Christ : le Fils est venu dans le monde pour faire la volonté du Père." (P. Dominique-Benoît Jean-Luc)
Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon.
Il est dit en effet dans Genèse 3,15 que la mère du Messie partage la même inimitié - l'opposition totale - avec Satan. Si la Vierge Marie, "la femme" de Genèse 3,15, avait commis un péché, elle ne serait pas en opposition totale avec le diable.
Dans Genèse 3,15, Dieu déclare qu'il doit y avoir une inimitié entre la "femme" (Marie nouvelle Ève) et le serpent, et que cette inimitié est partagée entre sa semence et la semence du serpent. Sa semence est le messie, qui s'oppose à la semence du serpent.
Qui les verra pourra reconnaître la descendance bénie du Seigneur.
Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux.
"Voici que je fais toutes choses nouvelles" (Ap 21,5)
C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).
En Gaule, la croyance des Carnutes en la Vierge-Mère était propre à annoncer le mystère de l'Incarnation.
Le sanctuaire de la "Virgo paritura" se trouve sur le site de l'actuelle cathédrale de Notre-Dame de Chartres. Les sanctuaires d'"Anna" sont devenus ceux de sainte Anne (la mère de Marie), aïeule elle aussi, mais du vrai Dieu..., et que les Bretons nomment toujours "Mamm Goz", grand-mère !
Par Son Immaculée Conception, Marie devait écraser la tête du serpent qui a introduit le péché originel sur la terre.La foi à l'Immaculée Conceptionestimmémoriale dans l'Église. La constitution apostolique d'Alexandre VII (1655-1667), Sollicitudo omnium ecclesiarum, du 8 décembre 1661 renouvelle les décrets de Sixte IV, Paul V et Grégoire XV, déjà favorables à la reconnaissance de l'Immaculée Conception comme dogme de la foi, énonçant la doctrine de l'Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie en des termes presque identiques à ceux utilisés par le pape Pie IX lorsqu'il publie sa définition de l'infaillibilité Ineffabilis Deus, le 8 décembre 1854, et imposant cette croyance à tous les fidèles (magistère infaillible). Pie IX cite la bulle d'Alexandre VII dans sa note 11. Les dominicains, de leur côté, firent remarquer au pontife que l'immaculée conception était déjà une acquisition de tout le christianisme, une tradition qui durait depuis des siècles sans qu'il soit besoin d'une proclamation officielle comme dogme.
Le Ciel lui-même donna son témoignage quatre ans plus tard. L'apparitionde Lourdeseut lieu au commencement de l'année 1858; Marie venait dire au monde : "Je suis l'Immaculée Conception !"
Le témoignage de la Tradition
Latradition chrétiennea vu dans cette promesse, qui a été appelée le protévangile, le premier trait qui sert à désigner le Messie et sa victoire sur l'esprit du mal. Jésus représente, en effet, éminemment la postérité de la femme, en lutte avec la postérité du serpent.
Le Protévangile de Jacques au IIe siècle raconte la vie de Marie. Sa conception y est présentée comme miraculeuse: c'est une intervention divine qui aurait permis à ses parents, Anne et Joachim jusqu'alors stériles, de l'engendrer. Plus tard, ce récit donne lieu à une célébration liturgique: après la fête de la Nativité de Marie (8 décembre) et sa Dormition (15 août) instituées au VIe siècle. (Cf. Dictionnaire des temps, des lieux et des figures du Christianisme, Sous la dir. de André Vauchez, Seuil, Lonrai 2010, p. 277-278)
La bulle Ineffabilis Deus de Pie IX (1854) cite aussi dans la salutation de l'ange à Marie (Luc I, 28): "Je vous salue, pleine de grâce, vous êtes bénie entre les femmes", et les mêmes paroles dites par sainte Elisabeth sous la révélation divine (Luc, I, 42 "quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.") Pie IX ne dit point que ces paroles suffisent par elles-mêmes à prouver que le privilège de l'Immaculée Conception est révélé; pour qu'elles aient cette efficacité, il faut y joindre la tradition exégétique des Pères.
Matthieu et Luc écrivent que Marie a conçu Jésus sans l'intervention d'aucun père humain, et qu'elle est demeurée vierge après la conception.
LaTradition, elle-même, affirme de plus en plus explicitement cette vérité.
La belle idée de Marie "Nouvelle Eve" se trouve au IIe siècle chez
"Le Christ s'est fait homme par le moyen de la Vierge, afin que la désobéissance provoquée par le serpent prit fin par la même voie qu'elle avait commencé.
"En effet, Eve, Vierge et intacte, ayant conçu la parole du serpent, enfanta la désobéissance et la mort; la Vierge Marie, ayant conçu la foi et la joie, répondit: 'Qu'il me soit fait selon votre parole'. Il est donc né d'elle celui dont parlent les Ecritures. Par lui, Dieu ruine l'empire du serpent et de ceux, anges ou hommes qui lui sont devenus semblables, et affranchit de la mort ceux qui se repentent de leurs fautes et croient en lui.
S. Irénée(Ad. Haereses, III, XXII, 3, 4; V, XIX) réfléchit sur la façon dont Dieu, à travers le mystère de l'Incarnation, a utilisé la Vierge Marie pour annuler les actions de la vierge Ève, faisant de Marie la Nouvelle Ève :
"Et de même que par une vierge désobéissante l'homme fut frappé et tomba, il mourut, de même aussi par une vierge qui obéit à la parole de Dieu, l'homme, ressuscité [par l'Incarnation], reçut la vie. Car le Seigneur est venu chercher la brebis perdue, et c'était l'homme qui était perdu ; et, par conséquent, il n'est devenu aucune autre formation, mais [étant né] de celle qui était de la race d'Adam, il a conservé la ressemblance de la formation. Car il était nécessaire qu'Adam soit récapitulé dans le Christ, afin que 'la mortalité soit engloutie dans l'immortalité' (Cf. 2 Cor. 5, 4 ; 1 Cor. 15, 54) ; et Ève en Marie, afin qu'une vierge, devenue avocate d'une vierge, puisse défaire et détruire la désobéissance virginale par l'obéissance virginale. (Saint Irénée de Lyon, Démonstration de la prédication apostolique, Partie 1, Ch. 3, §33, vers 175 après J.-C.)
Tertullien(De Carne Christi, XVII) opposent Eve cause de la mort et Marie cause de la vie et du salut.
Cette antithèse est constamment rééditée par les Pères (par exemple saint Cyrille de Jérusalem, saint Ephrem, saint Epiphane, saint Ambroise, saint Jérôme, saint Augustin, saint Jean Chrysostome, etc.).
Sainte Anne tenant dans ses bras Marie et le Christ
"Sous ta compassion, nous nous réfugions, ô Mère de Dieu [Porteuse de Dieu] ;
Ne dédaigne pas nos supplications au temps de la détresse,
Mais sauve-nous des dangers,
Seule pure, seule bénie.''
Cette tradition devient explicite avec saint Ephrem le Syrien ou le Syriaque (+373) (Dict. Théol., art. Ephrem, col. 192), auteur de nombreux hymnes et poèmes et grand défenseur de la doctrine christologique et trinitaire dans l'Eglise syrienne d'Antioche; il est reconnu Docteur de l'Église par l'Église catholique depuis 1920.
Éphrem est l’héritier de l’interprétation biblique du judaïsme. Sur ce point S. Brock écrit : ''Éphrem est (...) l’héritier de nombreuses traditions juives étrangères à la Bible, qu’on peut trouver dans la littérature post-biblique de Targum et des Midrash''.
Dans l’hymne à Marie, il dit de la Mère de Jésus :
“Merveille que ta mère :
Le Seigneur vint en elle (Marie) se faire serviteur ;
Le Verbe vint en elle, pour se taire en son sein
La foudre vint en elle
pour ne faire aucun bruit.
Le pasteur vint en elle
et voici l’Agneau né, qui pleure sans bruit.
Car le sein de Marie
a renversé les rôles :
Celui qui créa toutes choses
est entré en possession de celles-ci, mais pauvre.
Le Très-Haut vint en Elle (Marie),
mais il y entra humble.
La splendeur vint en elle,
mais revêtue de vêtements humbles.
Celui qui dispense toutes choses
connut la faim.
Celui qui étanche la soif de chacun
connut la soif.
Nu et dépouillé il naquit d’elle,
lui qui revêt (de beauté) toutes choses"” (Hymne “De Nativitate” 11, verset 6)
Dans la Prière de Saint Éphrem "Ô Souveraine Mère de Dieu qui enfantas le Christ Dieu notre Sauveur" :
''Ô Vierge, emblème de la pureté, fortifie-moi de Ta sainte grâce; dans cette vie, sois mon guide, conduis-moi selon la Volonté de ton auguste Fils notre Dieu. Obtiens-moi la rémission de mes péchés, sois mon refuge, ma protection, ma délivrance, sois la main qui me dirige vers la vie éternelle. Souveraine, Souveraine, ne m'abandonne pas à l'heure suprême, hâte-toi de m'apporter le secours qui m'est nécessaire, arrache-moi de la cruelle tyrannie des esprits de l'enfer.''
Dans sa prière ''à la Vierge Marie Immaculée'', il écrit :
''Ô Vierge Marie, immaculée, entièrement pure, et mère de Dieu. À travers vous, nous avons été réconciliés avec notre Dieu. Vous êtes l’avocate des pécheurs, et l’abri sûr de ceux qui naviguent sur les flots de cette vie. Vous êtes la consolation du monde, la rançon des captifs, la joie des malades, le confort des affligés, le refuge. Ô sainte mère de Dieu, recouvrez-nous des ailes de votre clémence, et ayez pitié de nous. Nous sommes donnés à vous et consacrés à votre service. Ô Vierge immaculée, nous sommes sous votre protection.''
"Ô très Sainte et Immaculée Vierge, Mère de mon Dieu, Reine de lumière, très-puissante et très-bonne ! Plus sublime que tous les esprits célestes, plus pure que les rayons du soleil, plus digne d'honneur que les chérubins, plus sainte que les séraphins, et plus glorieuse, sans aucune comparaison, que toutes les hiérarchies du Ciel ! Ô sainte Dame qui avez été l'espérance des anciens pères, la gloire des prophètes, la louange des apôtres, l'honneur des martyrs, la joie des saints, la couronne des vierges... recevez-moi ! Ô Vierge pleine de Grâce, éclairez mon entendement, donnez-moi mes paroles, donnez le mouvement à ma langue et à mes lèvres, afin qu'avec toute l'affection de mon cœur, je chante vos louanges et que je Vous présente cette très agréable salutation, que Gabriel Vous a apportée du Ciel à Nazareth avec tout le respect qui est dû à la Mère de Dieu. A quoi Vous comparerai-je encore ? A cet encensoir d'or d’où s'exhalaient de si doux parfums, à cette lumière brillante qui éclairait sans cesse le sanctuaire; à cette urne qui enfermait la manne du ciel. Vous êtes la consolation du monde, l'asile des orphelins, la rédemption des captifs, la santé des malades, la consolation des affligés et le salut de tous ; en Vous le solitaire trouve un appui et le mondain une espérance". Saint Éphrem
La Prière d’Éphrem de Nisibe "Nous Vous supplions, ô Bienheureuse Marie, d'avoir pitié de nous" :
''Ô Vierge très pure et sans la moindre tâche ! Ô Marie ! Mère de Dieu, Reine de l’univers, Vous êtes au-dessus de tous les saints, l'Espérance des élus, et l'Allégresse de tous les bienheureux. C'est Vous qui nous avez réconciliés avec Dieu ; vous êtes l'unique Avocate des pécheurs, et le Port assuré de ceux qui ont fait naufrage ; Vous êtes la Consolation du monde, la Rançon des captifs, la Santé des infirmes, la Joie des affligés et le Salut de tous. Nous avons recours à Vous et nous Vous supplions, ô Bienheureuse Marie, d'avoir pitié de nous. Ainsi soit-il.''
La Prière Mariale de Saint Éphrem le Syrien de Nisibe "Très Sainte Dame, Mère de Dieu" :
''Très Sainte Dame, Mère de Dieu, seule très pure d'âme et de corps, seule au-delà de toute pureté, de toute chasteté, de toute virginité; seule demeure de toute la grâce de l'Esprit-Saint; par là surpassant incomparablement même les puissances spirituelles, en pureté, en sainteté d'âme et de corps, jetez les yeux sur moi, coupable, impur, souillé dans mon âme et dans mon corps des tares de ma vie passionnée et voluptueuse; purifiez mon esprit de ses passions ; sanctifiez, redressez mes pensées errantes et aveugles ; réglez et dirigez mes sens ; délivrez-moi de la détestable et infâme tyrannie des inclinations et passions impures ; abolissez en moi l'empire du péché, donnez la sagesse et le discernement à mon esprit enténébré, misérable, pour la correction de mes fautes et de mes chutes, afin que, délivré des ténèbres du péché, je sois trouvé digne de Vous glorifier, de Vous chanter librement, seule vraie Mère de la Vraie lumière, le Christ notre Dieu; car Seul avec Lui et par Lui, Vous êtes bénie et glorifiée par toute créature invisible et visible, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.''
Sur l'Assomption (15 août) : La tradition de l’Église, notamment les écrits de saint Éphrem le Syrien ou de saint Grégoire de Tours, considère que la Vierge est directement ''montée au ciel''.
''Le corps de Marie est resté vierge après l’enfantement, ce corps ne connaît pas la corruption après la mort.
Elle est celle qui a porté le Créateur devenu enfant dans son sein, qu’elle habite désormais dans les demeures divines, et que l’épouse de Dieu entre dans la maison du ciel.
Elle a vu son propre fils en croix, et reçu dans son corps la douleur qu’elle n’a pas soufferte durant l’enfantement. Elle le contemple siégeant à la droite du Père, et elle ne connaît pas la corruption après la mort. […]
Qu’elle soit honorée par toutes les créatures comme la mère et la servante de Dieu.'' Extrait de l’hymne sur l’Assomption (hymnes à Marie pour la liturgie des heures, n° 16) composé par st Ephrem de Nisibe
Saint Amphiloque d'Iconium, IVe siècle, Menologion of Basil II
Au IVe siècle, S. Amphiloque, évêque d’Icone, représentant de l'école théologique cappadocienne qui a conduit aux formulations dogmatiques trinitaires du premier concile de Constantinople (381), dit que Dieu a formé la sainte Vierge sans tache et sans péché. Dans la liturgie de S. Jean Chrysostome, qui est plus ancienne que lui, Marie est appelée sans tacheà tous égards.
Au Ve siècle, cette tradition sur la conception de la Vierge Marie se poursuit chez les Pères grecs au lendemain duConcile d'Ephèse(431), en particulier chez deux évêques adversaires deNestorius: saint Proclus, un des successeurs deS. Jean Chrysostomesur le siège de Constantinople (434-446), et Théodote, évêque d'Ancyre (430-439), puis chezS. Sophrone, patriarche de Jérusalem (634-638);
André de Crète (+ 740); saint Jean Damascène, mort vers le milieu du VIIIe siècle, dont les témoignages sont assez longuement rapportés par le P. X.-M. Le Bachelet, Dict. Apol., art., Marie, col. 223-231.
À la lumière de cette tradition exégétique les paroles de l'ange à Marie:
"Je vous salue, pleine de grâce", ... la Sainte Vierge n'aurait pas reçu cette plénitude de grâce si son âme avait été un instant dans l'état de mort spirituelle par suite du péché originel, si elle avait été un instant privée de la grâce, détournée de Dieu, fille de colère, dans un état de servitude sous l'empire du démon. Saint Proclus dit qu'elle a été "formée d'un limon pur" (Orat. VI).
Théodote d'Ancyre dit que le "Fils du Très-Haut est issu de la Très-Haute" (Hom VI, in sanctam Mariam Dei genitricem, 11-12).
Saint Ephrem le Syriaque, mort en 373, dit : "Toutes deux innocentes, toutes deux saintes, Marie et Eve avaient été faites en tous points semblables, mais ensuite l'une est devenue cause de mort et l'autre cause de notre vie,
Didyme d'Alexandrie, mort en 398, parle de "Vierge Immaculée, toujours et en tout".
Les Pères disent souvent de Marie qu'elle est immaculée, qu'elle a toujours été bénie de Dieu, au sens de sans tache, pour l'honneur de son Fils, qu'elle est intemerata, intacta, impolluta, illibata, entièrement sans souillure.
S. Ambroise dit de même de Marie qu'elle est exempte de toute souillure du péché "per gratiam ab omni integra labe peccati" (in Ps. CXVIII, 22, 30; P. L., XV, 1521), etS. Augustinque "au sujet seulement de la Sainte Vierge Marie, l'honneur du Seigneur ne permet pas de soulever la question du péché." (De natura et gratia XXXVI, 42; P. L. XLIV, 267).
Au Ve siècle, Saint Proclus, patriarche de Constantinople de 434 à 446, dit : "Le Verbe n'a pas été souillé en habitant le sein que Lui-même a créé sans déshonneur..."
Depuis le VIIe et le VIIIe siècle, on célèbre dans l'Église, surtout dans l'Église grecque, la fête de la Conception de la Bienheureuse Vierge Marie: en Sicile au IXe, en Irlande au Xe, presque dans toute l'Europe au XIIIe.
Le Concile de Latran de 649 (Denz., 256) appelle Marie, "immaculée".
Au Ve, S. Proclus, disciple de S. Jean Chrysostome et son successeur, dit que la sainte Vierge a été formée d’un limon pur. On lui attribue avec raison les trois sermons sur la sainte Vierge, qui passaient autrefois pour être de S. Grégoire le Thaumaturge, et dans lesquels cette même doctrine est enseignée.
Saint Jérôme sur la psaume LXIII (62 selon la numérotation grecque)dit que Marie n’a jamais été dans les ténèbres, mais toujours dans la lumière.
S. Augustin même, en écrivant contre les Pélagiens a formellement excepté la sainte Vierge du nombre des créatures coupables du péché.
Au VIe siècle, S. Fulgence (Serm. De Laudib. Mariae) observe que l’ange, en appelant Marie pleine de grâce, a fait voir que l’ancienne sentence de colère était absolument révoquée.
Au VIIIe s., S. Jean Damascène appelle cette sainte Mère de Dieu un paradis dans lequel l’ancien serpent n’a pas pu pénétrer (Hom. In Nat. B. M. V.)
S. Jean Damascène écrit que Marie est la fille très sainte de Joachim et d'Anne qui "a échappé aux traits enflammé du malin" (Hom. I in Nat., 7), qu'elle est un paradis nouveau "où le serpent n'a pas d'entrée furtive" (Hom. II in dormit., 2 col 725) qu'elle est exempte de la dette de la mort, qui est une des suites du péché originel (Hom. II in dormit., 3, col 728), elle doit donc être exempte de la déchéance commune.
Si Marie avait contracté le péché originel, la plénitude de la grâce aurait été restreinte en ce sens qu'elle ne se serait pas étendue à toute sa vie. L'Eglise, en lisant les paroles de la salutation angélique à la lumière de la tradition et avec l'assistance du Saint-Esprit, y a vu le privilège de l'Immaculée Conception, implicitement révélé, non pas comme l'effet dans la cause qui peut exister sans lui, mais comme une partie dans le tout; la partie est actuellement dans le tout au moins implicitement énoncée.
Les premières traces de cette fête de "l’Immaculée Conception" remontent au VIIIe siècle dans l’Église grecque. Elle était alors célébrée le 9 décembre à Constantinople. Certains émettent l’hypothèse que cette fête était déjà célébrée au VIe siècle dans les laures monastiques. En Occident, cette fête apparaît pour la première fois dans deux calendriers liturgiques de Winchester au IXe siècle. Le Dictionnaire des temps, des lieux et des figures du Christianisme, Sous la dir. de André Vauchez, Seuil, Lonrai 2010, p. 278 précise que "l'église byzantine célèbre au VIIe siècle la fête de la Conception de Marie (8 décembre). Mais il faut attendre la fin du XIe siècle pour la voir apparaître en Occident, (...) en Angleterre."
Le Dictionnaire de la civilisation chrétienne, Fernand Comte, In Extenso Larousse 1999, indique quant à lui p. 495-496 qu'"une fête de l'Immaculée conception fut célébrée dès le Ve siècle dans l'église orientale et au VIIe siècle dans l'église occidentale."
Au IXe siècle, Georges de Nicomédie regardait la Conception immaculée de la Sainte Vierge comme "la fête de la Vierge la plus récente" ; et au moins depuis cette époque les Grecs ont constamment appelé Marie panachrante, toute pure, sans tache, sans péché ; ils n’ont pas emprunté cette croyance de l’Église romaine, puisqu’ils la conservent encore.
et Encyclopédie théologique Nicolas Bergier, 1815-1875, Migne, Encyclopedie Theologique Vol. 33, Dictionnaire de Theologie Dogmatique, p. 985-986
Basilique Sainte-Marie-Majeure, Rome
"Fille digne de Dieu, beauté de la nature humaine, réhabilitation d'Ève notre première mère", écrit le moine Saint Jean de Damas (v. 675-749) au VIIIe siècle.
"Aujourd'hui le Créateur de toutes choses, Dieu le Verbe, a composé un ouvrage nouveau, jailli du coeur du Père pour être écrit, comme avec un roseau, par l'Esprit qui est la langue de Dieu... Fille toute sainte de Joachim et d'Anne, qui as échappé aux regards des Principautés et des Puissances et 'aux flèches enflammées du Mauvais' (Col 1,16; Ep 6,16), tu as vécu dans la chambre nuptiale de l'Esprit, et as été gardée intacte pour devenir épouse de Dieu et Mère de Dieu par nature...
"Fille aimée de Dieu, l'honneur de tes parents, les générations des générations te disent bienheureuse, comme tu l'as affirmé avec vérité (Lc 1,48).
"Fille digne de Dieu, beauté de la nature humaine, réhabilitation d'Ève notre première mère ! Car par ta naissance, celle qui était tombée est relevée...
"Si, par la première Eve 'la mort a fait son entrée' (Sg 2,24; Rm 5,12) parce qu'elle s'était mise au service du serpent, Marie, elle, qui s'est fait la servante de la volonté divine, a trompé le serpent trompeur et introduit dans le monde l'immortalité."
Saint Jean de Damas (v. 675-749), moine, théologien, docteur de l'Église, Homélie pour la Nativité de la Vierge, 7, 10 (trad. SC 80, p. 63 rev.)
La naissance de l'"Immaculée", la "mère du Beau" chez S. André de Crète (660-740)
"Aujourd'hui, Adam offre Marie à Dieu en notre nom comme les prémices de notre nature. ... Aujourd'hui l'humanité, dans tout l'éclat de sa noblesse immaculée, reçoit le don de sa première formation par les mains divines et retrouve son ancienne beauté. Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine; mais naît la mère du Beau par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges et est façonnée suivant un modèle parfait et vraiment digne de Dieu... Aujourd'hui de Juda et de David est sortie une jeune vierge, portant la marque du règne et du sacerdoce de celui qui, selon l'ordre de Melchisédec, a reçu le sacerdoce d'Aaron... Pour tout dire en un mot : aujourd'hui, la réformation de notre nature commence, et le monde vieilli, soumis à une transformation toute divine, reçoit les prémices de la seconde création."
(S. André de Crète, in P. Regamey, Les plus beaux textes sur la Vierge Marie)
Au concile de Verceil, en 1050, le pape Léon IX recommande de célébrer la conception de la Vierge. Cette fête se répand progressivement dans l’Église d’occident.
St. Antoine (1195-1231), l'un des premiers fils de saint François d'Assise, appelait Marie dans ses sermons, par le doux nom de "Vierge Immaculée".
En 1305, le Bienheureux franciscain Jean Duns Scot (1266-1308) soutint publiquement le privilège de l'Immaculée Conception, dans une disputatio à la Sorbonne qui l'opposa à tous les professeurs opposés à cette définition, et en présence des légats du Pape.
"Le Père Saint François... En effet, en envoyant les premiers frères à la conquête des âmes, leur a enseigné une prière à Notre-Dame: "Je vous salue, Dame... choisie par le Très Saint Père du Ciel, qui vous a consacrée avec le Fils très saint et bien-aimé et avec le Saint-Esprit le Paraclet. En Toi est et était toute plénitude de grâce et tout bien."
Les professeurs de Paris affirmèrent que c'était une nouvelle doctrine. ''Une nouvelle doctrine ? [...] Les Pères de l'Église ne proclament peut-être pas assez clairement leur foi et celle de leurs siècles dans l'Immaculée Conception de Marie, lorsqu'ils affirment qu'Elle est très pure à tous égards et totalement sans défaut, toujours pure. , que le péché n'a jamais dominé en Elle, qu'Elle est plus que sainte, plus qu'innocente, sainte à tous égards, pure sans défaut, plus sainte que les saints, plus pure que les esprits célestes, la seule sainte, la seule innocente, la seule sans tache au-delà de toute mesure, le seul béni au-delà de toute mesure ?", demanda-t-il.
"La vérité est que tous ces messieurs ne connaissent pas exactement les écrits des Pères de l'Église, en particulier ceux de l'Est ; qu'ils lisent donc aussi ces rouleaux. Ils prétendent que l'affirmation selon laquelle la Sainte Vierge était immunisée de la tache du péché originel est un outrage à la dignité du Christ Seigneur, qui a racheté tous sans exception et est mort pour tous. Mais n’est-ce pas précisément à cause de cela, à cause des mérites de sa mort future, qu’il n’a pas même permis qu’elle soit souillée par une quelconque culpabilité ? N'est-ce pas précisément pour cela qu'Il l'a rachetée de la manière la plus parfaite ?"
Lorsque le courageux défenseur du privilège de l'Immaculée Conception quitta cet exil terrestre, le 8 novembre 1308, à Cologne, où il enseignait à l'université pendant ses dernières années, la foi en l'Immaculée Conception de Marie était alors si profondément enracinée que le célèbre théologien espagnol Vasquez pouvait à juste titre écrire au XVIe siècle "Depuis Scot, la foi en l'Immaculée Conception] a tellement grandi non seulement parmi les théologiens scolastiques, mais aussi parmi le peuple, que personne n'est désormais capable de la faire disparaître."
En 1476 et 1483, Sixte IVparle en faveur du privilège à propos de la Conception de Marie (Denz. 734 s.)
Le Concile de Trente (Denz., 792) déclare lorsqu'il parle du péché originel qui atteint tous les hommes, qu'il n'est pas de son intention d'y inclure la bienheureuse et immaculée Vierge Marie.
En 1567, Baius est condamné pour avoir enseigné le contraire (Denz., 1073). En 1661, Alexandre VIIaffirme le privilège en disant que presque tous les catholiques l'admettent, quoiqu'il ne soit pas défini (Denz., 1100).
Le 8 décembre 1854 est promulgué la définition solennelle (Denz., 1641) bulle Ineffabilis Deus de Pie IX. (P. Reginald Garrigou-Lagrange O. P., La Mère du Sauveur et notre vie intérieure, Les Editions du Cerf, Imprimatur 1941, rééd. Editions Saint-Rémi, p. 36-45).
La définition dogmatique
La définition du dogme de l'Immaculée Conception parPie IX, le 8 décembre 1854, s'exprime ainsi: "Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine suivant laquelle, par une grâce et un privilège spécial de Dieu tout-puissant, et en vertu des mérites de Jésus-Christ, sauveur du genre humain, la bienheureuse Vierge Marie a été préservée de toute tache du péché originel au premier instant de sa conception, est révélée de Dieu et doit, par conséquent, être crue fermement et constamment par tous les fidèles" (Denzinger, n° 1641).
Cette définition contient surtout trois points importants:
1° la bienheureuse Vierge Marie a été préservée de toute tache dupéché originelau premier instant de sa conception. [...] L'Eglise n'a pas défini quelle est la nature intime du péché originel, mais elle a fait connaître ses effets: inimitié ou malédiction divine, souillure de l'âme, état d'injustice ou de mort spirituelle, servitude sous l'empire du démon, assujettissement à la loi de la concupiscence, de la souffrance et de la mort corporelle, considérée comme peine du péché commun (IIe Concile d'Orange, Denz., 174, 175. - Concile de Trente, Denz., 788, 789). Ces effets supposent la privation de la grâce sanctifiante qu'Adam avait reçue avec l'intégrité de nature pour lui et pour nous, et qu'il a perdue pour lui et pour nous (Concile de Trente, Denz., 789).
2° c'est en vertu des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain que Marie a été préservée du péché originel, comme l'avait déclaré en 1661Alexandre VII(Denz., 1100). On ne saurait donc plus admettre comme le soutinrent quelques théologiens au XIIIe siècle que Marie est immaculée en ce sens qu'elle n'a pas eu besoin de rédemption, et que la première grâce en elle est indépendante des mérites futurs de son Fils.
Selon la bulle Ineffabilis Deus, Marie a été rachetée par les mérites de son Fils, et de la façon la plus parfaite par une rédemption, non pas libératrice du péché originel déjà contracté, mais par une rédemption préservatrice.
A l'idée de rédemption préservatrice se rattache celle-ci que Marie, fille d'Adam, descendant de lui par voie de génération naturelle, devait encourir la tache héréditaire et l'aurait encourue de fait, si Dieu n'avait pas décidé de toute éternité de lui accorder ce privilège singulier de la préservation en dépendance des mérites futurs de son Fils.
Ce point de doctrine était déjà affirmé par la liturgie dans l'oraison propre de l'Immaculée Conception, qui fut approuvée parSixte IV(1476) et où il est dit: "Ex morte ejusdem Filii tui praevisa, eam (Mariam) ab omni labe praeservasti". La Sainte Vierge a été préservée du péché originel par la mort future de son Fils, c'est-à-dire par les mérites de Jésus mourant pour nous sur la croix.
On voit dès lors que cette préservation de Marie diffère beaucoup de celle du Sauveur lui-même, car Jésus ne fut nullement racheté par les mérites d'un autre, ni par les siens; il a été préservé du péché originel et de tout péché à un double titre: premièrement par l'union personnelle ou hypostatique de son humanité au Verbe, ... et secondement de par sa conception viriginale, due à l'opération du Saint-Esprit, Jésus ne descend pas d'Adam par voie de génération naturelle (selon la parole deS. Augustin, De Genesi ad litteram, liv. X, c. 19 et 20, le Christ fut en Adam "non secundum seminalem rationem", mais seulement "secundum corpulentam substantiam". Cela n'appartient qu'à lui seul.
3° La définition du dogme de l'Immaculée Conception propose cette doctrine comme révélée, et donc comme contenue au moins implicitement dans le dépôt de la Révélation, c'est-dire dans l'Ecriture et laTradition, ou dans l'une de ces deux sources.
Mais le SEIGNEUR lui-même vit ! son ange m'a gardée, et lorsque je suis sortie d'ici, et tant que j'ai demeuré là, et lorsque je suis revenue ici; et le Seigneur n'a pas permis que moi, sa servante, je fusse souillée : mais il m'a rappelée vers vous sans tache de péché, me réjouissant de sa victoire, de mon salut et de votre délivrance.
Judith 13,20 - La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite en français par l'Abbé J.-B. Glaire, Nouvelle Edition, Editions D.F.T. 2002, p. 978-979
Aussi vrai que le Seigneur est vivant, son ange m'a gardée à mon départ, durant mon séjour au milieu d'eux, et à mon retour, et le Seigneur n'a pas permis que sa servante fût souillée; mais il m'a rendue à vous sans aucune tache de péché, toute joyeuse de sa victoire, de ma conservation et de votre délivrance.
La bulle Ineffabilis Deus cite deux textes de l'Ecriture: Gen., III, 15 et Luc, I 28, 42.
Dans le Genèse, ce privilège est implicitement ou confusément révélé comme en germe dans ces paroles de Dieu adressées auserpent, figure du démon (Gen., III, 15): "Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité; celle-ci t'écrasera la tête et tu la mordras au talon". Celle-ci, c'est-à-dire la postérité de la femme, car dans le texte hébreu, le pronom est masculin et désigne les descendants de la femme; de même dans lesSeptanteset la version syriaque. LaVulgatea mis ipsa qui se rapporte à la femme elle-même. Le sens d'ailleurs n'est pas essentiellement différent, car la femme sera associée à la victoire de celui qui représentera éminemment sa postérité en lutte avec le démon au cours des âges.
Par elles-mêmes ces paroles ne suffisent certainement pas à prouver que le privilège de l'Immaculée Conception est révélé, mais les Pères, dans leur comparaison d'Eve et Marie, y ont vu une allusion à cette grâce, c'est à ce titre que Pie IX cite cette promesse.
Exaltation franciscaine de l'Immaculée conception, XVIIe
En 1531, lors de l'apparition de la Vierge du Mexique sur la colline de Tepeyac près de Mexico, Notre-Dame de Guadalupe se présenta ainsi à un Indien : "Je suis la parfaite et toujours Vierge Sainte Marie, la Mère du vrai Dieu."
En 1858, quatre ans après la définition dogmatique, lorsque la Vierge apparaît la première fois à Lourdes à Bernadette Soubirous, celle-ci n’a pas encore fréquenté le catéchisme, les campagnes n'étaient pas encore au courant de cette définition. Elle lui déclare : "Je suis l'Immaculée conception."
Anthony Schratz analyse habilement les défauts de "l’individualisme expressif" et aborde directement ce que les chrétiens devraient faire dans la situation difficile actuelle.
Nous vivons dans un monde devenu fou. Cette folie a été annoncée il y a un siècle par le poète irlandais William Yeats (1865-1939) dans La Seconde Venue : "Les choses s’effondrent, le centre ne peut tenir / Une simple anarchie s’est déchaînée sur le monde". Il nous faut comprendre ce qui s’est passé.
Dans Paradise Cancelled, Anthony Schratz fait précisément cela en analysant d’abord les fondements intellectuels et spirituels de la vision du monde chrétienne et ceux de la vision du monde postmoderne (qu’il appelle "individualisme expressif"), puis en expliquant pourquoi il est impossible pour ces deux visions du monde de coexister pacifiquement.
La vision chrétienne du monde décrite par Schratz est en tous points conforme au Magistère. Elle proclame que l'univers a été créé par un Être transcendant, infiniment bon et puissant, un Dieu qui est aussi une Trinité de personnes enracinée dans une communion d'amour d'où sont issus l'univers et l'homme. Elle proclame également que Dieu a créé l'homme à son image et à sa ressemblance, l'appelant à la béatitude céleste avec Lui après une vie vertueuse sur terre.
L’homme possède un corps matériel et mortel, ce qui fait de lui un élément de la nature comme les autres animaux. Mais, contrairement à ces derniers, il a été créé "à l’image de Dieu", ce qui signifie qu’il est doté d’un intellect lui permettant de saisir les réalités universelles et immatérielles, et d’un libre arbitre lui permettant de choisir librement entre le bien et le mal, c’est-à-dire d’obéir ou de désobéir à son Créateur.
En choisissant de désobéir au Créateur, Adam et Ève ont introduit le péché dans le monde. C’est ce qu’on appelle le péché originel. La vision chrétienne du monde est incompréhensible sans cette doctrine du péché originel. Bien que nous ayons encore des facultés remarquables, nous avons tendance à les utiliser pour faire le mal. Au fond, nous savons que quelque chose ne va pas chez nous. Nous naissons sans vie divine dans l’âme parce que la vie humaine que nous avons héritée de nos premiers parents est "déconnectée" de Dieu. Le résultat, comme l’a dit Alexandre Soljenitsyne dans une phrase célèbre, est que "la ligne séparant le bien du mal ne traverse pas les États, ni les classes, ni les partis politiques, mais traverse chaque cœur humain".
L’homme étant incapable de remédier à ce mal aux conséquences infinies, seule une intervention divine pourrait le réconcilier avec son Créateur. Ainsi, Dieu lui a promis un Sauveur qui lui rendrait son amitié originelle. Dieu s’est approprié un peuple qui, fortifié par la Loi et les prophètes, devait préparer l’humanité à recevoir ce Sauveur. Après s’être révélé aux hommes par les prophètes, Dieu s’est révélé à eux en prenant leur nature humaine, ce qui a donné naissance à une nouvelle Alliance entre Dieu et l’homme. Cette Alliance est représentée par l’Église, qui continue l’œuvre de la rédemption en proclamant que seul le Christ peut nous conduire au bonheur éternel.
Tout cela implique que l’Église a une conception très spécifique de la nature humaine. Elle enseigne que notre fin première est l’imitation de Jésus-Christ et son incorporation à lui, c’est-à-dire la vertu humaine et la sainteté divine. Le Christ a en effet redéfini le sens de la vie en montrant qu’elle n’est pas destinée à la richesse ou au plaisir, mais plutôt au don de soi et au sacrifice. Parce que le cœur humain ne se réconcilie pas facilement avec un tel enseignement, l’Église est souvent mal comprise, crainte ou persécutée.
L’Église enseigne que la loi naturelle (ou loi morale) est inscrite dans le cœur de l’homme. Elle nous dit ce que nous devons faire et éviter pour atteindre notre fin, qui est la sainteté. La loi naturelle peut être comparée à un mode d’emploi, c’est-à-dire à l’ensemble des instructions et des informations dont un être humain doit disposer pour vivre selon sa nature. Une chose n’est pas bonne ou mauvaise en raison de ce que dit la loi naturelle à son sujet. Elle nous dit seulement ce qui est bien ou mal à la lumière des grandes données de la vie humaine. Elle est constitutive de notre nature et s’accorde avec notre fin. Par conséquent, la loi naturelle est absolue, objective et universelle. Elle ne dépend pas de nos sentiments ou de nos intentions.
En bref, la vision chrétienne du monde est une anthropologie centrée sur le Christ. L’anthropologie pose la question : quel est le sens de la vie ? La réponse n’est pas une idée, mais une personne : Jésus-Christ ! Dieu fait chair !
La vision du monde concurrente est ce que Schratz appelle "l’individualisme expressif", autrement connu sous le nom de "wokéisme", de théorie critique ou, plus généralement, de postmodernisme. Elle affirme que l’univers est gouverné par l’homme et non par Dieu. Sa devise est celle de Protagoras, pour qui l’homme est la mesure de toutes choses. Elle contredit celle de Platon, pour qui Dieu est la mesure de toutes choses ; d’où l’impossibilité pour les deux visions du monde de coexister pacifiquement.
La caractéristique distinctive de cette vision du monde concurrente est l’accent qu’elle met sur l’autonomie personnelle.
Plus précisément, elle ne reconnaît aucune autorité supérieure, religieuse ou autre, à laquelle nous devons rendre des comptes. Elle nie l’existence de tout ordre sacré ou, en fait, de toute vérité permanente. Nous sommes donc tenus de choisir nos propres valeurs et nos propres modes de vie. La nature humaine n’est pas un don dont nous héritons, mais une sorte de pâte à modeler – une sorte de pâte à modeler sophistiquée – que chacun peut manipuler à sa guise.
L’expression la plus aboutie de l’autonomie personnelle est l’idéologie LGBTQ+ qui remet en cause les fondements biologiques du couple homme-femme et de la famille. Elle vise à les remplacer par une conception purement subjective de la sexualité et du genre destinée à abolir la famille traditionnelle.
L'expression la plus éloquente de ce sens gnostique de l'autonomie personnelle a peut-être été exprimée dans la décision de la Cour suprême des États-Unis de 1992 dans l'affaire Planned Parenthood v. Casey, qui a défini cette autonomie comme suit : "Au cœur de la liberté se trouve le droit de définir sa propre conception de l'existence, du sens, de l'univers et du mystère de la vie humaine". En bref, il n'y a pas de sens transcendant à la vie.
L’un des grands mérites de Cancelled Paradise est la clarté avec laquelle il montre les contradictions internes de l’individualisme expressif. Il met en évidence l’intolérance de ceux qui partagent cette vision du monde envers ceux qui n’y adhèrent pas. Comme tous les idéologues du passé, qu’ils soient marxistes, fascistes ou maoïstes, ils considèrent tous leurs adversaires comme pathologiquement irrationnels, homophobes, transphobes, sexistes ou racistes. Tous ces soi-disant "déplorables" ne doivent pas être tolérés car ils menacent l’avènement du paradis laïc que les individualistes expressifs autoproclamés éclairés (également connus sous le nom de libéraux progressistes ) cherchent à établir. Et si ces déplorables invoquent un jour leur droit à la liberté d’expression, on leur répond qu’il n’existe pas de droit au "discours de haine" et que s’opposer à l’individualisme expressif revient à s’engager dans un discours de haine.
Un autre mérite important de Paradis annulé est qu’il aborde directement ce que les chrétiens devraient faire dans la situation difficile actuelle. Il affirme qu’il n’y a pas de solution politique à notre crise existentielle et que la solution est essentiellement spirituelle. C’est ce qu’a écrit Jacques Maritain (1893-1973) dans L’humanisme intégral, lorsqu’il a appelé à une "nouvelle chrétienté", fondée sur "un nouveau style de sainteté, que l’on peut caractériser avant tout comme la sainteté et la sanctification de la vie séculière". C’est ce que le Concile Vatican II nous a rappelé lorsqu’il a proclamé que tous les catholiques – laïcs comme clercs – sont appelés à être des saints au milieu du monde. C’est ce que demandaient les papes Jean-Paul II et Benoît XVI lorsqu’ils ont proposé une nouvelle évangélisation. Et c’est la réponse à l’affirmation de Yeats dans La Seconde 0Venue selon laquelle l’ère chrétienne est terminée.
En bref, la vision chrétienne du monde ne peut vaincre son pendant laïc que si vous et moi devenons des saints. Dans le langage d’aujourd’hui, cela signifie devenir "bizarre", comme l’a récemment découvert une personnalité publique bien connue. C’est aussi ainsi qu’étaient perçus les chrétiens vivant dans l’Empire romain. Ils étaient témoins du Christ dans un monde païen qui ressemblait à bien des égards au nôtre.
Sainte Valérie, figure emblématique de l’Église primitive à Limoges, incarne la pureté, le dévouement et le courage des premiers chrétiens. Issue d’une famille noble et aisée, elle renonça à toutes les richesses et aux honneurs pour se consacrer entièrement à Dieu, devenant ainsi une des premières vierges martyres de la Gaule.
Son histoire, marquée par la foi et la générosité, est un modèle de vie chrétienne exemplaire.
Une éducation pieuse et une rencontre décisive
Fille unique de Léocadius, proconsul d’Aquitaine, et de Suzanne, Valérie fut élevée dans une atmosphère de piété et de charité.
Après la mort de son père, elle se retira avec sa mère dans un château aux portes de Limoges.
Vivant à l’écart du monde, Valérie se distinguait par ses œuvres de bienfaisance et la générosité envers ses voisins. Mais c’est la rencontre avec Saint Martial, disciple de Jésus-Christ, qui allait changer sa vie à jamais.
Envoyé par Saint Pierre pour évangéliser les Gaules, Saint Martial arriva à Limoges, accompagné de ses disciples. Très vite, sa prédication et ses miracles attirèrent l’attention des habitants. Lorsque Martial guérit un homme enchaîné et possédé, Valérie et sa mère, Suzanne, furent témoins de ce miracle et se convertirent au christianisme. Elles demandèrent à être baptisées, rejoignant ainsi les premiers croyants de la région.
Le renoncement aux biens terrestres
Après la mort de sa mère, Valérie se consacra entièrement à sa foi, renonçant aux biens matériels.
Elle fit don de ses terres, de son or et de ses bijoux à Saint Martial, pour subvenir aux besoins de l’Église et fonder des œuvres de charité. En échange, elle reçut la grâce de l’Esprit-Saint, s’engageant dans une vie de pauvreté volontaire. Ce renoncement, loin de diminuer son influence, renforça son autorité morale auprès des habitants de Limoges.
Valérie s’impliquait activement dans la mission de Saint Martial, hébergeant les pauvres et les malades, et mettant sa maison au service des étrangers venus chercher la guérison et le baptême. Elle n’était pas seulement une femme de charité, mais aussi une vierge consacrée à Dieu, déterminée à suivre les conseils évangéliques de manière radicale.
Le vœu de virginité et la colère de Silanus
Promise au proconsul Julianus Silanus, Valérie choisit de rompre ses fiançailles pour se consacrer entièrement à Dieu. Elle fit vœu de virginité devant Saint Martial, renonçant aux plaisirs et aux richesses du monde. Ce choix provoqua la colère de Silanus, qui, apprenant la nouvelle, la convoqua immédiatement.
Lorsque Valérie lui expliqua qu’elle avait choisi le Christ comme époux, Silanus, furieux et humilié, la condamna à mort. Malgré la menace, Valérie demeura inébranlable, confiante dans l’amour de Dieu. Elle accepta son destin avec une foi profonde, prête à sacrifier sa vie pour rester fidèle à son engagement envers le Christ.
Le martyre de Sainte Valérie
Conduite au lieu de son exécution, Valérie marcha avec assurance, le cœur rempli de joie à l’idée de rejoindre son divin époux. Après avoir prié pour la grâce de la persévérance, elle remit son âme à Dieu. Selon la tradition, après avoir été décapitée, son corps se releva et marcha jusqu’à l’autel de Saint Martial, où elle déposa sa tête.
Le martyre de Sainte Valérie eut un impact profond sur la communauté chrétienne de Limoges. Son corps devint l’objet d’une grande vénération, et des miracles furent rapportés à son tombeau, attirant des pèlerins de toute la région.
Héritage et vénération de Sainte Valérie
Après sa mort, Sainte Valérie fut honorée dans toute la Gaule, et son culte se répandit dans plusieurs églises de France. Ses reliques furent transférées à Chambon, et une portion fut conservée à la cathédrale de Limoges. Son exemple de foi et de courage continue d’inspirer les chrétiens, et sa mémoire est célébrée chaque année le 9 décembre.
C´est à Mirecourt, en Lorraine indépendante, que naquit le 30 novembre 1565, Pierre Fourier, de parents foncièrement chrétiens. Ceux-ci voulurent nommer leurs trois fils, Pierre, Jacques et Jean, "afin qu´autant de fois ils se souviendraient d'eux-mêmes, ils fussent poussés à ne pas se contenter d'une vertu médiocre".
Pierre mit généreusement à profit ces leçons : ferveur dans la prière, obéissance prompte et affectueuse, douceur inaltérable, fuite des plus innocentes familiarités et des moindres mensonges. À quinze ans son père le conduisit à l´Université de Pont-à-Mousson. Son séjour se résume dans cet éloge décerné par ses maîtres : "Ou il prie, ou il étudie."
Pierre Fourier entra ensuite chez les Chanoines Réguliers de Saint-Augustin : il était appelé à travailler à la réforme de cet Ordre alors fort relâché. Après six ans d´études théologiques à Pont-à-Mousson, il rentra au monastère. Sa ferveur fit scandale parmi ses confrères ; il dut se retirer, et accepta la petite paroisse de Mattaincourt, aussi indifférente que dépravée.
Le premier sermon du nouveau curé de Mattaincourt fut si pathétique qu'après quarante ans on s'en souvenait encore. Mais personne ne le retint autant que Pierre Fourier lui-même, pour le réaliser dans sa conduite. Brûlant d'amour pour Dieu et le prochain, il se met à l´œuvre avec un courage et une persévérance qui ne se démentent jamais. Il ménage le temps comme un baume précieux dont il ne faut pas, dit-il perdre une seule goutte à escient.
Attentif au bien des âmes, il l'est aussi à celui des corps : il secourt ses paroissiens dans leurs nécessités, leurs embarras, leurs discordes, leurs intérêts, il leur évite d'avoir à emprunter de l'argent aux usuriers, il crée une caisse mutuelle: la bourse Saint-Èvre.
Il passe des nuits entières auprès des malades.
Un jour il prête à l´un ses couvertures, à l´autre ses draps, à un autre la paillasse et le bois du lit. Un pauvre soldat, auquel, le jour de Pâques, il a donné un repas, lui dit : "Je suis content. Je prie Dieu de bon cœur, pour l´honneur de son Église, que tous les curés vous ressemblent !"
Mais c´est surtout pour les enfants qu'il déploie son affectueuse sollicitude. Il crée pour eux une Congrégation de maîtresses, qui, aux exercices de la vie religieuse, à la clôture même, joignent l'enseignement. Quelques jeunes filles, à la tête desquelles est Alix Le Clerc, forment le noyau de l'Ordre des Chanoinesses de Saint-Augustin Notre-Dame.
On lui doit l'invention du "tableau noir" et son introduction dans les classes. (Jean Vartier, Histoire de la Lorraine, Editions France-Empire, 1994, p.11.)
La fidélité de Pierre Fourier aux Princes lorrains sauva pour un siècle la nationalité de la Lorraine (le duché de Lorraine est issu du partage de l'ancienne Lotharingie en 959. Ancien état du Saint Empire romain germanique, souverain dès 1542, le duché perdurera jusqu'en 1766, date de son intégration dans le Royaume de France. On utilise également l'expression "Duchés de Lorraine" et de "Bar"), mais empoisonna ses derniers jours ; car Richelieu ne put lui pardonner cet échec à sa politique. Traqué de maison en maison, le curé de Mattaincourt en fut réduit à s'exiler à Gray en Franche-Comté (1636), alors possession espagnole, et à y passer les quatre dernières années de sa vie. Pendant ce temps, Mattaincourt était pillé à plusieurs reprises.
Pierre Fourier, âgé de 71 ans fit ce qu'il avait toujours fait ; il employa ses dernières forces à secourir et à consoler le prochain.
Même dans l'adversité, Pierre Fourier restait un patriote lorrain. Depuis trois ans à Gray, dans une lettre adressée à la duchesse Nicole de Lorraine, il l'assura de sa fidélité et de son attachement à la famille ducale en ces termes : "comme très humbles et très fidèles et très obéissants sujets, portent en tout temps à leurs bons princes, et encore à leurs bonnes princesses. C'est le cœur des lorrains" (Pierre Fourier, Sa Correspondance 1598-1640 recueillie par Sœur Hélène Derréal, Presses Universitaires de Nancy 1989, tome 4, page 576).
En octobre 1639, il tomba malade, et après deux mois de maladie, il exhala son âme avec ces paroles qu'il avait tant de fois répétées : "Nous avons un bon Maître et une bonne Souveraine !" C'était le 9 décembre 1640.
Ses portraits (vitraux, statues) sont le plus souvent auréolés de sa devise, qu'il a repris à saint Ambroise : Obesse nemini, omnibus prodesse, "être utile à tous, ne nuire à personne." (Saint Pierre Fourier en son temps, Études réunies par René Taveneaux, Presses Universitaires de Nancy, 1992, p. 22).
Béatifié le 29 janvier 1730 par Benoît XIII, il sera canonisé le 27 mai 1897 par Léon XIII.
Statue en bois polychrome du XVIIIe siècle à l'église abbatiale de Moyenmoutier (Vosges)
Le philosophe italien Roberto Marchesini démasque la première des hérésies, la gnose, qui trouve sa présence dans la modernité, de l'art contemporain à la bande dessinée, du corps maltraité au cinéma. La modernité ne peut être comprise sans prendre en compte le phénomène gnostique.
Par Paolo Gulisano
La Nouvelle Boussole Quotidienne
05-12-2024
Traduction Christ Roi overblog
La Gnose est une hérésie ancienne, dont l'origine se perd dans la nuit des temps, mais qui a traversé les siècles comme un fleuve karstique pour émerger, de manière toujours cachée et initiatique, dans la modernité. En effet : la modernité a été forgée précisément par la gnose. C'est la thèse que développe Roberto Marchesini dans son essai agile et bien documenté Il trionfo dellla Gnosi, Le Triomphe de la Gnose. Une lecture de la modernité (publié par Sugarco). Marchesini est psychologue et psychothérapeute, mais aussi philosophe thomiste et lecteur attentif des phénomènes culturels. Dans cet essai, il nous introduit à la connaissance de cette vision magmatique du monde, en retraçant son histoire, les façons dont elle s'est présentée depuis l'Antiquité, puis en documentant la façon dont elle s'est imposée en s'inversant dans les idéologies modernes et enfin contemporaines.
Dans la préface du volume, le professeur Stefano Fontana souligne que le gnosticisme se veut un nouveau départ. C'est pourquoi il est "l'hérésie de toutes les hérésies", comme Pie X a appelé le modernisme, dont les caractéristiques gnostiques sont incontestables. Toutes les autres hérésies sont nées après elle, au cours de l'histoire du salut et de l'impiété, et en sont donc en quelque sorte une expression particulière.
En se posant comme pseudo-principe, le gnosticisme est à la fois une hérésie religieuse et une hérésie philosophique. Il en va ainsi de toute hérésie, qui rompt toujours l'unité entre la foi et la raison. Pour le gnosticisme, c'est d'autant plus vrai qu'il se pose d'emblée comme un nouveau principe et qu'il est donc à l'origine religion et philosophie ensemble, mais disjointes et déformées.
Le gnosticisme ressemble à un caméléon et se présente de manière ambiguë, voire contradictoire, tantôt considérée comme mauvaise, tantôt comme dimension à partir de laquelle trouver la confirmation de la justification de Dieu, comme c'est le cas dans le calvinisme. La matière est la production d'un dieu mauvais et doit donc être rejetée, mais en même temps, le gnostique peut s'y adonner sans être pollué par elle. Le gnosticisme s'accompagne d'un ascétisme mondain ambigu et pénétrant. La pratique de la vie mondaine, qui devrait être condamnée pour un certain gnosticisme séparatiste et ascétique, est au contraire revalorisée par Calvin, Kant ou Marx comme ayant quelque chose de divin en elle.
L'essence du gnosticisme, comme le démontre le livre de Marchesini, consiste essentiellement à ne pas savoir tenir correctement la relation entre la nature et le surnaturel, tombant ainsi dans le naturalisme en même temps qu'il le condamne : la grâce est réduite à la nature et la nature est déjà grâce. Luther sépare foi et raison, politique et religion, mais Calvin identifie ensuite le succès "mondain" comme un signe certain de la prédestination divine. Tous les millénarismes gnostiques, depuis Joachim de Fiore ou le paupérisme médiéval jusqu'à Marx ou Bloch avec son "huitième jour" utopique , parle d'un monde nouveau, mais le fait consister en une phase de l'histoire du monde.
D'un savoir ésotérique pour "initiés" - qui le considèrent supérieur tant à la foi chrétienne qu'aux croyances de la raison naturelle - la gnose a pénétré les diverses idéologies de la modernité, qui n'ont en fait en commun que la prétention de concevoir le salut, ou la "libération" sans la Grâce. Elles nient le péché originel et remplacent le Christ par une prétendue sagesse pour quelques élus, mais cette "sagesse" se reconnaît dans les croyances les plus diverses et les plus contradictoires.
Le gnosticisme est trompeur, mais Marchesini le démasque, en découvrant sa présence et en décrivant son action dans ses métamorphoses dans la phénoménologie de la modernité, de l'art contemporain à la bande dessinée, du corps maltraité au cinéma, jusqu'à l'extrême de plus en plus progressiste, qui se réalise dans une attaque contre ce qui a été l'ennemi principal du gnosticisme depuis le début : le christianisme. La modernité ne peut donc être pleinement comprise sans tenir compte de ce qu'elle est en tant que catégorie de croyance et de pensée : un grand phénomène gnostique.
Ambroise convertissant Théodose, Par Pierre Subleyras, 1745
Ambroise, né en 339 à Augusta Treverorum dans l'Empire romain (aujourd'hui Trèves), fils d'un préfet des Gaules et d'Occident, était gouverneur de Milan.
Sa grand-tante, la belle Aurelia Sotheris, vierge chrétienne, fut suppliciée le 10 février 305, flagellée puis décapitée sur la Via Appia.
Baptisé à 35 ans, Ambroise devint prêtre et évêque par acclamation (à la demande de la foule) ; il combattit avec succès l'arianisme, et fut l'inventeur de nombreuses reliques de saints.
Afin de pouvoir poursuivre leur cursus honorum, beaucoup d'hommes de l'aristocratie romaine, quoique chrétiens de cœur, repoussaient leur baptême jusqu'à leur vieillesse. Ils considéraient que le sacrement laverait les fautes qu'ils auraient dû commettre dans l'exercice des magistratures. Cette attitude perdurera longtemps après la conversion de l'empire puisque dans les années 350 le père de saint Ambroise, préfet du prétoire d'Occident, mourra sans avoir été baptisé en dépit de sa réelle ferveur. Ses deux fils, qui commencèrent par suivre à leur tour la carrière administrative, en avaient fait autant. Ambroise fut baptisé en catastrophe, à trente-cinq ans, puis aussitôt ordonné prêtre et sacré évêque de Milan, ce qui d'ailleurs, n'était pas une procédure canoniquement valable et autorisée.
Ambroise a une conception de l'État originale pour l'époque
C'est en effet aux idées républicaines qu'il fait appel, n'hésitant pas à mobiliser le peuple contre le pouvoir impérial, comme il le fait pour éviter l'installation d'un prêtre arien à Milan.
Il a aussi une haute conception de l'Église et pour lui, l'empereur n'est qu'un chrétien parmi d'autres. Aussi oblige-t-il Théodose Ier à une expiation publique pour avoir massacré le peuple de Thessalonique.
Le fait le plus célèbre : le châtiment qu'il osa imposer à l'empereur Théodose Ier
Van Dyck, Ambroise et l'empereur Théodose, xviie siècle.
En 390, la population de Thessalonique en Grèce se révolta contre l'impôt et tua le gouverneur, ainsi que plusieurs magistrats. L'empereur chrétien Thédodose Ier fit alors massacrer autour de 7 000 personnes qu'il avait fait rassembler dans l'hippodrome. Ce prince, dont les mains étaient encore souillées du sang versé au massacre de Thessalonique, se présenta alors au seuil du temple. Ambroise était là, menaçant de l'excommunier : "Arrêtez, lui dit-il ; imitateur de David dans son crime, imitez-le dans sa pénitence."Théodose, craignant cette dernière peine, accepta la pénitence publique et resta pendant huit jours à la porte de l'église (Seignobos, Histoire de la civilisation ancienne, Masson et Cie éditeurs, 1900, vol. 1, p. 343), marquant ainsi la subordination du pouvoir temporel au pouvoir spirituel.
Saint Ambroise convertissant Théodose, toile de Pierre Subleyras, 1745.
Le fléau des ariens
L'évêque de Milan, Auxence, qui était arien, venait de mourir. Les évêques de la province, le clergé, les fidèles, assemblés pour élire son successeur, ne pouvaient s'entendre. La lutte électorale était vive entre catholiques et hérétiques ariens (négateurs de l'unité du Père et du Fils et donc de la Trinité). Le peuple, réuni à l'église, semblait prêt à faire une sédition pour obtenir un évêque, dont il était privé depuis vingt ans par la faute des ariens; le magistrat Ambroise, gouverneur de la Province, accourut, se rendit à l'église pour calmer la foule ; mais voici qu'un enfant l'interrompit et cria : "Ambroise évêque !" C'était la voix du Ciel ; celle du peuple y répondit, et le temple retentit de ce cri répété avec enthousiasme : "Ambroise évêque ! Ambroise évêque !" La multitude saisit ce mot avec enthousiasme; tous, ariens et catholiques, répétaient ce mot.Ambroise protesta ; il objecta qu'il n'était que catéchumène, il se fraya un passage à travers la foule et s'esquiva en son palais ; mais la foule le suivit, déjoua tous ses stratagèmes et répéta cent fois le même cri. Il s'enfuit à cheval pendant la nuit, mais il perdit son chemin, et à son grand étonnement se retrouva le matin à son point de départ (374).
Ambroise fut le fléau des ariens, et le vaillant défenseur de la vraie foi. Dans plusieurs conciles, il confondit Priscillien, Jovinien et d'autres hérétiques.
Il défendit courageusement le christianisme contre les païens et le préfet Symmaque.
À la fin du IVe siècle, sous Théodose, le gouvernement de l'Empire était en effet toujours assumé par des païens : avec le sénateur païen Symmaque, Préfet (384), puis consul (391), et son collège Prétextat,"tout le Sénat tenait encore pour le paganisme"; Les Vestales habitaient toujours le "Temple de la Mère des dieux"...Ambroise,dut combattre pour s'opposer aux initiatives de Symmaque en faveur du culte païen; dans la polémique qui s'ensuivit, il nota que les païens devaient être satisfaits de voir les places publiques, les portiques et les bains toujours remplis des statures de leurs dieux...
Parmi toutes ses vertus, l'énergie, une fermeté tout apostolique, semble avoir été la principale. Un jour on vint lui apporter un ordre injuste signé par l'empereur Valentinien : "Allez dire à votre maître, répondit Ambroise, qu'un évêque ne livrera jamais le temple de Dieu."
Bientôt il apprit que les hérétiques ariens, soutenus par l'autorité, allaient s'emparer de deux basiliques : "Allez, s'écria Ambroise du haut de la chaire sacrée, dire aux violateurs des temples saints que l'évêque de Milan excommunie tous ceux qui prendront part au sacrilège."
Saint Ambroise fut un grand évêque, un savant docteur, un orateur éloquent. Il a l'éloquence de Cicéron et enthousiasme son auditoire.
Parmi les saints qu'il priait et affectionnait, Ambroise vouait une grande dévotion à saint Laurent. À Milan, pour récupérer les reliques des martyrs, il se fia aux inspirations divines, qui lui permirent à plusieurs reprises d'inventer des reliques, terme qui ne signifie pas qu'il les a supposées mais qu'il les a découvertes... Il retrouva ainsi Celse et Nazaire, Vital et Agricola, Gervais et Protais, qui avaient été martyrisés à la fin du IIIe siècle.
Ambroise consacra une partie de son traité De virginibus à sainte Agnès de Rome, Vierge et Martyre (304) dont il raconta la vie en s'appuyant sur des témoignages de témoins oculaires du procès, encore vivants et très âgés à la fin du IVe siècle.
Augustin écrira plus tard : "Ma mère ... a pleuré pour moi plus que les mères n'ont l'habitude de pleurer pour la mort corporelle de leurs enfants."
Augustin rappelle ce que saint Ambroise a dit à sainte Monique : "Femme, l'enfant de tant de larmes ne périra jamais."
Il organisa la liturgie de son diocèse, qui est restée sous son nom jusqu'à ce jour (rite ambrosien). On lui doit doit quelques hymnes appelée précisément "ambroisiennes".
C'est lui qui, d'après la tradition, a le premier réglé la forme du chant ecclésiastique (cantus ambrosianus, seu firmus). Ce n'est qu'à la fin du IVe siècle que saint Ambroise imposa, pour parler de l'assemblée dominicale (dominicum), le mot missa, messe.
Dans sa charité sans bornes, il ne craignit pas de vendre les vases sacrés de l'Église pour le rachat des captifs. Il mourut la veille de Pâques, en 397.
(1) L'Evangile au Quotidien ; (2) Anne BERNET, Les Chrétiens dans l'Empire romain, des persécutions à la conversion Ier - IVe siècle, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 298, 372, 442, 453, 461, 464 ; (3) Wikipedia ; (4) Mgr Paul Guérin, Vie des saints pour tous les jours de l'année, Editions D.F.T., Saint-Etienne 2003, p. 753-754 ; (5) Fernand COMTE, Dictionnaire de la Civilisation chrétienne, Larousse In Extenso, Manchecourt 1999, p. 184-185; (6)
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