« Je recommande à mon fils s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, [...] qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile. » (Testament de Louis XVI)
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Saint Fulbert de Chartres dans sa cathédrale (Chartres, Bibliothèque municipale, Ms. 4, fol. 94)
Fulbert. Vient du germanique fulk ou folk = le peuple, et berth = brillant.
À Chartres, en 1029, saint Fulbert, évêque. Il nourrit de sa doctrine un grand nombre de personnes, entreprit par sa munificence et son zèle le grand œuvre de la cathédrale et magnifia par ses chants la Vierge Marie.
Martyrologe romain
Saint Fulbert, l'un des plus grands et des plus saints évêques de Chartres,futaussi le premier savant de son époque ; l'un de ses biographes dit qu'il surpassait facilement tous ses contemporains, tant dans la connaissance des Saintes Écritures que dans les sciences profanes. [1]
L'auguste Mère de Dieu se plut à récompenser sa piété par des faveurs extraordinaires. Dans une maladie très grave, Marie fit couler sur ses lèvres un baume céleste, et le mal disparut.
Précepteur du fils du roi Hugues Capet, Robert II le Pieux, Fulbert fonde à Chartres une école appelée à une grande notoriété. On y apprend la théologie, la géométrie, la médecine, la philosophie. [2] Expert en médecine, pédagogue écouté, savant, historiographe, musicien, poète, mais également administrateur prudent, pasteur zélé, ce maître rassemble autour de lui les plus grandes intelligences du royaume. Il est choisi comme évêque de Chartres en 1006. Il se disait "le tout petit évêque d'une grande Église"; [3]
Une de ses gloires, c'est la construction de la cathédrale de Chartres (dont la crypte subsiste encore), mais qu'il ne verra jamais terminée. Humble et doux, il fréquente les petits comme les princes qui l'aident à bâtir la cathédrale qu'il tient à dédier à Notre-Dame. L'ancienne construction avait été détruite par un effroyable incendie en 1020. Fulbert employa au temple magnifique qu'il fit construire tout ce qu'il possédait ; les largesses royales affluèrent de toutes parts. Il s'appliqua ensuite à y faire honorer Dieu par des chants harmonieux et des cérémonies majestueuses. Ses dons musicaux furent mis au service de la liturgie et au service du culte marial qu'il contribua à développer; Notre-Dame était souveraine à Chartres.
C'est dans la crypte de cette cathédrale insigne qu'est honorée Notre-Dame-de-sous-terre, dont l'histoire merveilleuseremonteraitau temps des Druides, et dont l'image était dédiée à la Vierge qui devait enfanter : Virgini pariturae.
À l'époque des druides, les Saints Forts ne sont autres que les habitants d'un village du pays carnute. Ils reconnurent aussitôt la Virgo paritura qu'adoraient leurs ancêtres dans la Vierge Mère que leur annonçait un missionnaire. Convertis en masse, les carnutes refusèrent d'abjurer leur foi, qui renouait si bien avec les plus hautes aspirations de l'ancienne religion celte. Ils furent jetés vivants dans le puits que l'on voit toujours sous la cathédrale de Chartres... [4]
L'enseignement de S. Fulbert attira d'éminents disciples. On possède de lui 140 lettres. [5]
***
Sources: [1] Catholique.org ; [2] Nominis [3] Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 391-392 ; [4] Anne Bernet, Clovis et le Baptême de la France, éd. Clovis, Condé-sur-Noireau 1996, p. 81. [5] Gérard BEDEL, Le Cardinal Pie, Un défenseur des droits de Dieu, Clovis Diffusion, Suresnes 2015
C'est avec grande réticence et après trois fugues (dont les moines profitaient pour relâcher la discipline) et un appel au pape (refusé) qu'il finit par accepter sa charge d'abbé de l'abbaye de Saint-Martin Pontoise.
D'abord professeur de philosophie et de rhétorique, il entra chez les Bénédictins à Rebais dans le diocèse de Meaux. Selon la tradition, il n'était encore que novice lorsque, pris de pitié pour un frère qui avait été mis au cachot dans le monastère, il l'aida à s'enfuir.
Philippe Ier en fit le premier abbé de l'abbaye Saint-Martin de Pontoise (alors abbaye de Saint-Germain) qu'il venait de fonder à Pontoise, malgré ses protestations. La discipline y était fort relâchée, car Gautier ne manquait pas une occasion de s’éloigner de l'abbaye, pour se dérober à ses responsabilités.
Il finit par démissionner de sa charge de Pontoise pour rejoindre le réformateur Hugues à Cluny mais, bientôt rattrapé, il fut contraint de rejoindre Pontoise. Il serait parvenu à s’échapper une fois encore, gagnant la Touraine où il trouva refuge sur une île de la Loire, mais fut repris de nouveau ; il s’évada encore d’un oratoire consacré à Côme et Damien près de Tours mais fut reconnu par un pèlerin.
Alors Gautier décida de partir pour Rome et d’en appeler directement au pape Grégoire VII, à qui il remit sa démission écrite, mais le Souverain Pontife lui enjoignit de respecter ses premiers vœux, de reprendre ses fonctions à Pontoise et de ne plus jamais y manquer.
De retour, il n’eut de cesse de dénoncer les abus et la corruption de mœurs de ses frères bénédictins. (1)
Au concile de Paris, il s’opposa aux prélats laxistes qui le menacèrent de mort et finirent par le mettre en prison ! Pourtant, il était préparé à tous les renoncements. Avant même de rentrer au monastère, il s’était exercé à toutes les disciplines du couvent pour vérifier qu’il serait bien capable de les vivre toujours. (2) Battu et jeté au cachot pour ses dénonciations du laxisme des moines, il reprit ses harangues dès qu’on le relaxa.
Il s’imposait des pénitences incroyables qu’il cachait avec soin. Pour ses frères, il était miséricordieux, calme, serein et joyeux. Quand il donnait aux pauvres il attribuait ses aumônes à des inconnus dont il se disait l’intermédiaire.
En 1094, il fonda un couvent de femmes à Berteaucourt-les-Dames près d’Amiens, avec l'aide de deux fidèles, les dames Godelinde et Elvige. Mais la propriétaire des terrains, qui l'avait autorisé à s'installer à cet endroit, s’inquiéta pour ses récoltes qui risquaient d’être piétinées par la foule, et lui demanda de partir. Gautier retourna donc au monastère de Pontoise où il mourut le 9 avril 1099.
Culte de Saint Gautier
Gautier fut inhumé dans l’abbaye Martin de Pontoise. En 1153, il fut canonisé par l’archevêque de Rouen Hugues de Boves : c'est d'ailleurs le dernier d'Europe de l'Ouest canonisé par une autorité subalterne :
"Le dernier cas de canonisation par un évêque métropolite serait celui de Gaultier, ou Gaucher, abbé de Pontoise, par l'archevêque de Rouen, en 1153. Un bref d'Alexandre III de 1170 en limita dorénavant la prérogative au pape, pour ce qui concernait l'Église d'Occident."
L'abbaye devient un lieu de pèlerinage renommé vers le tombeau sculpté de Gauthier, et un puits à l'eau réputée miraculeuse.
Au cours de la Révolution française, ses reliques furent translatées par précaution au cimetière de Pontoise, puis l'emplacement exact en fut perdu. Le domaine de Saint-Martin abrite aujourd’hui l'École Saint-Martin-de-France, animée par les oratoriens. Les riches archives de l’abbaye sont conservées aux archives départementales du Val-d’Oise
Selon les sources, il est fêté le 23 mars selon le Martyrologe romain, le 9 avril, date de sa mort, et le 4 mai par les diocèses de France.
Une chapelle lui est dédiée au lieu-dit Andainville au bois près de son village natal d'Andainville, dans la Somme.
Sainte Julie (santa Ghjulia en corse), chrétienne d'origine carthaginoise, Patronne de la Corse, vécut au début de l'ère chrétienne, est fêtée le 8 avril.
À Nonza, on note qu'elle a été martyrisée en 303.
Patronne de la Corse avec Ste Dévote, elle est l'une de ces jeunes carthaginoises qu'un marchand d'esclaves allait vendre en Gaule. Elle fut volée dans un port de Corse, comme une vulgaire marchandise, où le bateau relâchait. Elle demeura dans l'île, mais fidèle à sa foi, elle refusa de sacrifier aux divinités païennes. Pour cela, elle fut crucifiée. D'autres récits l'accompagnent de belles légendes.
Vierge et martyre: un document remontant au Ve siècle évoque sa passion et le Martyrologe romain ajoute: "... en Corse, Sainte Julie, Vierge, qui, par le supplice de la Croix, obtint la couronne de la Gloire". Chrétienne d’origine carthaginoise, vendue comme esclave, le navire qui la transportait aurait échoué à Nonza, dans le Cap Corse. C’est là qu’en haine de la foi, elle aurait été torturée et crucifiée. C’est là qu’elle fut toujours vénérée avec ferveur. En Corse, commémoraison de sainte Julie, vierge et martyre.
La fête de l'Annonciation se situe dans le calendrirer exactement neuf mois avant Noël. Elle rappelle la visite de l'ange Gabriel à Marie et célèbre la conception de Jésus des oeuvres du Saint-Esprit.
Le mode de représentation le plus répandu en Occident montre la Vierge en prière devant un lutrin et accueillant l'annonce de l'ange, qui parle soit à genoux, soit debout, soit en vol; celui-ci porte souvent comme attribut un lis en fleur. La colombe, symbole du Saint-Esprit, descend du ciel.
L'archange Gabriel annonce à Marie son nouveau statut de mère du Fils de Dieu, le moment où le divin s'incarne en homme, et lui explique qu'elle portera un enfant en son sein tout en restant vierge. C'est l'origine de la croyance en une conception virginale qu'il ne faut pas confondre avec le dogme de l'Immaculée conception qui est propre au catholicisme.
Autrement dit, comme l'ont expliqué les théologiens, une femme juive vivant sous la loi de Moïse accepte d'introduire dans le monde celui qui mourra pour les péchés des hommes, c’est-à-dire que la loi, tout en restant valide, cesse d'être le principe théologique essentiel, et laisse la place au salut.
Le message céleste est confié à l'Archange Gabriel. Où trouvera-t-il celle qui, d'après les plans divins, doit donner naissance au Sauveur du monde ? Sera-ce dans un grand empire ? Non, mais dans la petite province de Galilée, perdue au milieu de l'immense empire romain. Ne convient-il du moins de prendre sur un trône celle qui doit devenir la Mère de son Dieu ? Non : il y a dans la petite ville de Nazareth une humble et pauvre maison où habite une jeune vierge inconnue ; son nom est Marie ; elle est promise en mariage à un ouvrier, Joseph, homme juste.
En ce moment, elle prie à genoux, et soupire peut-être après la venue du Messie promis. L'Ange soudain paraît devant elle :
« Je te salue, pleine de grâce, dit-il, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre toutes les femmes ! » (Lc 1,28-30)
Marie se trouble, à ces étonnantes paroles.
L'ange ranime aussitôt la confiance de la Vierge :
« Ne crains rien, Marie, ajoute-t-il, tu as trouvé grâce devant Dieu ; tu concevras et tu enfanteras un Fils, à qui tu donneras le nom de Jésus ; Il sera grand, et on l'appellera le Fils du Très-Haut, et son règne n'aura pas de fin. » (Lc 1,30-33)
Quelle promesse, quel honneur et quel bonheur ! Mais comment s'opérera cette merveille en celle qui a voué à Dieu sa virginité ? La réponse est facile à l'envoyé du Ciel :
« L'Esprit-Saint descendra en toi, et la vertu du Très-Haut te couvrira de Son ombre. » Marie n'a plus qu'à prononcer le Fiat qui va faire tressaillir la terre d'espérance : « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole. » (Lc 1,35-38)
À cet instant béni, le mystère s'accomplit. Le Verbe se fait chair, et Marie pourra entonner bientôt le cantique de la reconnaissance :
« Mon âme glorifie le Seigneur, et mon cœur exulte en Dieu mon Sauveur ! À cause des grandes choses que Dieu a opérées en moi, toutes les nations m'appelleront bienheureuse ! » (Lc 1,46-48)
L'Annonciation est célébrée le 25 mars, soit exactement neuf mois avant Noël, qui commémore la naissance du Christ.
La date est fixe, chaque année elle a lieu le 25 mars, sauf lorsque la fête coïncide avec les jours importants de Pâques, auquel cas la fête est décalée au lundi suivant la semaine consécutive à Pâques, celle-ci faisant partie intégrante de Pâques. (3)
C'est dans les catacombes romaines qu'est conservée l'image la plus ancienne de la Vierge, représentée en peinture dans le cimetière de Priscille, sur la Via Salaria. La fresque, datable à la première moitié du IIIème siècle, représente la Vierge avec l'Enfant Jésus sur ses genoux, face à un prophète (Balaam, ou bien Isaïe) qui indique une étoile – allusion à la prophétie messianique. On trouve représentés dans les catacombes d'autres épisodes avec la Vierge, comme l'adoration des Rois Mages et les scènes de crèche. (5)
Une peinture de la catacombe de Priscille à Rome (IIIe siècle) représenterait l'Annonciation (Cubiculumdit de l'Annonciation). (6)
L'Annonciation et deux Saints, Simone Martini (1284-1344)
Le mode de représentation le plus répandu en Occident montre la Vierge en prière devant un lutrin et accueillant l'annonce de l'ange, qui parle soit à genoux, soit debout, soit en vol; celui-ci porte souvent comme attribut un lis en fleur. La colombe, symbole du Saint-Esprit descend du ciel. (7)
Annonciation, Antonello da Messina, v. 1430-1476
Annonciation de Pedro Berruguet, v. 1490
Annonciation, G. Vasari (1511-1574)
Annonciation - Le Greco, 1576
Annonciation, Philippe de Champaigne, 1645
L'Annonciation de Francisco de Zurbarán - Philadelphia Museum of Art
Annonciation, Philippe de Champaigne, 1644
Annonciation, G. Morozov
Sources : (1) ; (2) ; (3) ; (4) Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 184-185 ; (5) Vatican.va ; (6) Les peintures de la catacombe de Priscille ; deux scènes relatives à la vie intellectuelle, P.-A. Février, Mélanges de l'école française de Rome Année 1959 / 71 / pp. 301-319 (7) Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 184-185 ; (8) Icononographie: Dominique Le Tourneau, Les Mots du christianisme, Catholicisme, Orthodoxie, Protestantisme, Bibliothèque de Culture religieuse, Fayard, La Flèche 2005, p. 50.
La fête de la Miséricorde est célébrée le premier dimanche après Pâques ou le deuxième dimanche de Pâques, appelé actuellement Dimanche de la Divine Miséricorde. (1)
Cette fête correspond également à la fête de la quasimodo, également appelée octave de Pâques, deuxième dimanche de Pâques, dimanche in albis, ou dimanche de saint Thomas. (2)
C'est Jean Paul II qui institua cette fête en 2000 le jour de la canonisation de Sainte Faustine. Le Christ lui avait dit "La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu'elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques". (3)
Le Seigneur Jésus ... dit à Soeur Faustine : Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde (P. J. 299). Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs.
En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s'approcheront de la source de ma miséricorde; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s'écoulent les grâces (P. J. 699).
Jésus parlait de cette fête à Soeur Faustine dans plusieurs révélations. Il en a indiqué la date dans le calendrier liturgique de l’Eglise ; Il en a expliqué la motivation et le rôle à remplir ; Il a instruit l’Eglise sur la façon de la préparer et célébrer, et surtout Il a donné de grandes promesses dont la plus insolite est celle « d’une totale rémission de ses fautes et de leurs châtiments » à « qui s'approchera, ce jour-là de la Source de Vie » (cf. P. J. 300).
Il faut donc recevoir pendant la fête de la Divine Miséricorde la sainte Communion après une bonne confession, c’est-à-dire sans avoir d’attache au moindre péché, et en toute confiance en la Miséricorde Divine et la miséricorde envers autrui. Jésus dit : toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition (cf. P. J. 699).
La grâce de la fête – explique l’abbé prof. Ignace Różycki – dépasse la grâce de l’indulgence plénière. Citons ses paroles : La grâce de l’indulgence plénière consiste en la rémission des seuls châtiments temporaires dûs pour avoir commis des péchés, mais elle ne remet jamais les fautes elles-mêmes. La grâce absolument extraordinaire (de cette fête) dépasse aussi toutes les grâces des 6 saints sacrements (sept, hormis le baptême), parce que la rémission de toutes les fautes et peines est uniquement la grâce sacramentelle du saint baptême. Or, le Christ a promis ici la rémission des fautes et peines en fonction de la sainte Communion reçue le jour de la fête de la Miséricorde, c’est-à-dire qu’il Il l’a élevée au rang d’un « second baptême. » Comment se préparer à la fête de la Divine Miséricorde ? – Par une neuvaine qui consiste à réciter le Chapelet à la Miséricorde Divine pendant 9 jours consécutifs, à partir du Vendredi Saint. Jésus insista : Dis, ma fille, que la fête de la Miséricorde a jailli de mes entrailles pour la consolation du monde entier (P. J. 1517).
La fête de la Miséricorde est une pratique prépondérante de toute la Dévotion à la Miséricorde Divine, vu les promesses particulières qu’elle contient et la place qu’elle occupe dans la liturgie de l’Eglise. Jésus en parlait à Soeur Faustine pour la première fois au couvent de Płock, au mois de février 1931, lors de sa première apparition concernant la peinture du tableau. Il lui dit alors :Je désire qu'il y ait une fête de la Miséricorde. Je veux que cette image que tu peindras avec un pinceau, soit solennellement bénie le premier dimanche après Pâques ; ce dimanche doit être la fête de la Miséricorde (P. J. 49). Le Seigneur réitérait la demande les années suivantes, dans d’autres révélations à Soeur Faustine, en précisant non seulement la date, mais aussi la raison et la façon de célébrer la fête.
Que le Seigneur ait choisi le premier dimanche après Pâquescomme date de la célébration de la fête de la Miséricorde, n’est pas un hasard, on y trouve un profond fondement théologique : en ce jour se termine l’Octave de Pâques qui clôt la célébration du Mystère Pascal de Jésus-Christ. Or, cette période montre plus que tous les autres Temps de l’Année liturgique le mystère de la Divine Miséricorde, révélé pleinement dans la Passion, mort et Résurrection du Christ. L’institution de la fête de la Divine Miséricorde à proximité de la liturgie de la Passion, la mort et la Résurrection du Seigneur fait mieux voir d’où jaillit la source de tous ces mystères, à savoir la Miséricorde Divine. L’Oeuvre de notre Rédemption est impensable sans la Miséricorde de Dieu. Soeur Faustine a bien perçu ce lien qui existe entre le salut et la Miséricorde : Je comprends maintenant que l’œuvre de la rédemption est unie à cette oeuvre de la miséricorde que le Seigneur exige (P. J. 89).
Quelles étaient les raisons en faveur de l’institution de la fête de la Divine Miséricorde dans le calendrier liturgique de l’Eglise universelle ? Ecoutons Jésus nous le dire : Les âmes périssent malgré mon amère passion. Je leur offre une dernière planche de salut, c'est la fête de ma Miséricorde. Si elles n'adorent pas ma miséricorde, elles périront pour l'éternité (P. J. 965).
L’ultime planche de salut pour le monde est le recours à la Miséricorde de Dieu. Cependant, pour le faire, il faut la détecter, tout d’abord, cette planche, donc connaître Dieu dans son mystère de Miséricorde et s’adresser à Lui avec confiance. L’institution d’une fête à part, celle de la Divine Miséricorde favorise la connaissance de Dieu riche en miséricorde : tout notre être se tourne en ce jour-là comme spontanément vers Lui, vers sa Miséricorde, cet attribut majeur de Dieu pour l’honorer, lui faire confiance et l’obtenir à son tour.
Cette fête doit être précédée d’une neuvaine, à commencer le Vendredi Saint, et qui consiste à réciter 9 jours de suite le Chapelet à la Divine Miséricorde. Jésus promit à Soeur Faustine d’accorder de grandes grâces au cours de cette neuvaine : Pendant cette neuvaine j'accorderai aux âmes toutes sortes de grâces (P. J. 796). On diffuse aussi largement une neuvaine à la Divine Miséricorde qui est insérée dans le "Petit Journal" de Soeur Faustine ; elle consiste à amener chaque jour à Dieu un groupe d’âmes différent (cf. P. J. 1209 et ss.) ; on peut la faire par piété également. Cependant, c’est la neuvaine de Chapelets à la Miséricorde Divine qui compte comme préparation de la fête de la Miséricorde, conformément au souhait de Jésus.
Le jour même de la fête, en ce premier dimanche après Pâques, le tableau de la Miséricorde doit être solennellement béni par des prêtres et exposé à la vénération publique des fidèles. Des prêtres doivent prêcher en ce jour l’infinie Miséricorde de Dieu, en suscitant ainsi une grande confiance dans les âmes. Quant aux fidèles, ils devraient participer aux cérémonies le coeur pur (en état de grâce sanctifiante), pleins de confiance en Dieu et de miséricorde envers le prochain. Jésus dit : Oui, le premier dimanche après Pâques est la fête de la Miséricorde, mais il doit y avoir aussi l'action; et j'exige qu'on honore ma miséricorde en célébrant solennellement cette fête et en honorant cette image qui a été peinte (P. J. 742).
Il n’est pas obligatoire de se confesser le jour de la fête de la Miséricorde ; on peut se confesser avant la fête. Ce qui est important, c’est qu’on communie ce jour-là (et à chaque fois qu’on s’approche de la Table eucharistique !) en état de grâce sanctifiante, en abhorrant le moindre péché. Il faut en plus avoir cet esprit de confiance et d’abandon à Dieu, et de miséricorde à l’égard des autres.
Notre âme préparée de la sorte, nous pouvons espérer se réaliser dans notre vie les grandes promesses du Christ données pour la fête de la Divine Miséricorde.
Le Seigneur a dit qu’en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s'écoulent les grâces;qu'aucune âme n'ait peur de s'approcher de moi, même si ses péchés sont comme l'écarlate (P. J. 699). Aussi tout le monde, même ceux qui ne pratiquaient pas jusqu’alors la Dévotion à la Miséricorde Divine, peuvent-ils se tourner avec foi en Dieu, en ce jour, et puiser à toutes les promesses du Christ données pour la fête. Ses promesses concernent et les grâces du salut et des bienfaits temporels : il n’est pas de limites, on peut tout demander à Dieu et tout obtenir de sa Miséricorde, pourvu qu’on prie avec confiance et qu’on soumette sa volonté à la volonté divine.
Lui, ne désire pas uniquement notre bien temporel, mais notre salut éternel obtenu par Son Fils au prix de la mort sur la Croix. Si nous Lui demandons les grâces du salut, nous pouvons être sûrs d’agir selon Sa volonté.
Le chapelet de la miséricorde est une prière donnée par Jésus à Sœur Faustine le 13 septembre 1935 à Vilnius. Il lui promettait alors de nombreuses grâce pour ceux qui implorent sa Miséricorde par ce moyen :
« Les âmes qui réciteront ce chapelet seront enveloppées par ma miséricorde pendant leur vie et surtout à l’heure de la mort. »
(Petit Journal - § 754).
QUAND RÉCITER LA PRIÈRE DE LA MISÉRICORDE DIVINE ?
Il est possible de le réciter quand on veut mais plus particulièrement à deux moments :
tous les jours à 15h (heure de la miséricorde, heure de la mort de notre sauveur Jésus-Christ),
ou lors d'une neuvaine à la Divine Miséricorde.
Faire mémoire à 15h de la passion du Seigneur Jésus est un bon moyen d'attirer à lui beaucoup d'âmes.
«Essaie à cette heure-là de faire le Chemin de Croix ; mais si tu ne peux pas faire le Chemin de Croix, entre au moins un moment à la chapelle et célèbre mon Cœur qui est plein de Miséricorde dans le Très Saint Sacrement ; et si tu ne peux entrer à la chapelle, plonge-toi dans la prière là où tu te trouves, ne serait-ce que pour un tout petit moment. J’exige de toute créature de vénérer ma Miséricorde »
(Petit Journal - § 1572).
COMMENT RÉCITER LE CHAPELET DE LA MISÉRICORDE DIVINE ?
Pour réciter le chapelet de la miséricorde dire :
1 Notre Père (ou Pater Noster en latin)
1 Je vous salue Marie (ou Ave Maria en latin)
1 Symbole des Apôtres
Répéter 5 fois :
Sur les gros grains : "Père Éternel, je Vous offre le corps et le sang, l'âme et la divinité de Votre Fils bien-aimé, notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et ceux du monde entier". (x1)
Sur les petits grains : "Par sa douloureuse Passion, soyez miséricordieux pour nous et pour le monde entier".(x10)
"Dieu saint, Dieu fort, Dieu éternel, ayez pitié de nous et du monde entier" (× 3)
(Petit Journal - § 476).
Le chapelet de la Miséricorde est récité à l'aide de chapelets ordinaires de cinq dizaines.
Prière de clôture facultative
Dieu éternel, en qui la miséricorde est sans fin et le trésor de la compassion inépuisable, regardez avec bonté et augmentez votre miséricorde en nous, afin que, dans les moments difficiles, nous ne désespérions ni ne nous découragions, mais nous nous soumettions avec une grande confiance à Votre sainte volonté, qui est amour et miséricorde.
Saint Jean-Baptiste de la Salle, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 113.
Au moment où tout le monde constate le désastre de l'éducation républicaine, dite "laïque" et obligatoire, qui a chassé Dieu des écoles, l'augmentation exponentielle des agressions envers les professeurs, ainsi que des violences envers les personnes, la destruction du lien social dans la société, le triomphe du matérialisme, il est toujours utile de rappeler les grands exemples des Saints qui se sont faits les éducateurs dévoués de l'enfance chrétienne dans notre pays.Parmi ces éducateurs, saint Jean-Baptiste de La Salle occupe le premier rang.
"C'est l'Église qui a créé le service public de l'enseignementet en a assumé seule la charge pendant plus d'un demi-millénaire. D'abord limitées aux monastères, les écoles se développent à partir du XIe siècle en milieu urbain, autour de certaines cathédrales ou collégiales. Vers 1200, les écoles parisiennes se regroupent dans un corps unique, l'Université. Celle-ci reste d'abord soumise à l'autorité de l'évêque de Paris, puis passe très vite sous le contrôle du pape. Dans le courant du XIIIe siècle l'Université de Parus se scindera en plusieurs facultés, en fonction des disciplines étudiées. [...] Réalisée sous l'autorité de l'Église, l'invention des université fut l'oeuvre de la chrétienté occidentale. [...] C'est aussi l'Église qui, sous l'Ancien Régime, assurera un enseignement du second degré dans les collèges, normalement rattachés à l'université de la région. Financées par des fondations pieuses, confiés à des congrégations telles que les Dominicains, les Oratoriens et surtout les jésuites, les Collèges accueillaient des élèves payants, mais aussi un certain nombre de boursiers, conformément à la volonté des fondateurs. [...] L'Église se chargera [...] de l'instruction des enfants, laquelle sera, sous l'Ancien Régime, dispensée dans ce que l'on appelait les petites écoles. L'autorité épiscopale invitait fréquemment les curés à en créer un maximum, et le pouvoir royal avait prescrit d'en ouvrir partout. Afin de former les maîtres et les maîtresses de ces écoles de paroisse furent fondées plusieurs congrégations dont la plus connue est celle des Frères des écoles chrétiennes, établie en 1680 par S. Jean Baptiste de La Salle." (Jean-Louis HAROUEL, Droite – Gauche, Ce n'est pas fini, Desclée de Brouwer, Paris 2017, p. 137) Pour s'y consacrer pleinement Jean-Baptiste renonce à sa charge de chanoine.
Autrement dit, "qui sait [...] que le principe de l'école gratuite pour les enfants du peuple a été introduit en France non par Jules Ferry en 1881, mais par saint Jean-Baptiste de La Salle, fondateur des Frères des écoles chrétiennes, exactement deux siècles plus tôt ?", demande fort justement Jean Sévillia dans "L'Eglise en procès, La réponses des historiens" (Tallandier Le Figaro, Paris 2019, p. 15).
Né le 30 avril 1651, Jean-Baptiste appartenait à une noble maison de Reims; il fut orphelin à dix-huit ans.Après l'achèvement de ses études, il veilla si bien à l'éducation de ses frères et de ses sœurs, qu'il eut deux frères prêtres et une sœur religieuse : ce fut le commencement de son apostolat.
Ordonné prêtre à l'âge de vingt-sept ans, il comprit, sous l'inspiration de Dieu, le plus grand besoin de son époque, et songea à combler une lacune regrettable dans les œuvres si belles et si multiples de la sainte Église. Après avoir assumé l'éducation de ses six frères et soeurs à la mort de ses parents, il se sentit attiré par celle des enfants pauvres : avec quelques disciples, il fonda l'institut des Frères des écoles chrétiennes. Recruter des jeunes gens, les installer dans sa maison de chanoine de Reims, les former à l'enseignement de l'enfance, tel fut le commencement de son entreprise. Cette entreprise subit dès l'abord des épreuves terribles.
Peu de Saints ont eu à souffrir un plus entier crucifiement, que le bienheureux de La Salle. La communauté fut vite déchirée par des conflits internes, des oppositions virulentes venant de prêtres et d'évêques, des dénonciations et des procès. Jean-Baptiste de la Salle, "modèle de régularité, de modestie et de candeur", affronta toutes ces vexations avec patience. Peu de Saints ont montré plus de désintéressement, plus de joie dans le sacrifice ; il poussait l'amour divin jusqu'à joindre à tant de Croix d'effrayantes mortifications volontaires, soutenues par un esprit de prière tout angélique.
L'éducation prodiguée par ses religieux non prêtres est rigoureuse et novatrice, avec notamment l'usage du français en lieu et place du latin, un enseignement gratuit, des horaires et un comportement stricts. À l'image de leur fondateur, qui les appelle "ignorantins", les frères de cet ordre se dépouillent de toute propriété et vivent pauvrement. Ils portent un manteau jeté sur les épaules, qui leur donnera leur surnom de "frères quatre bras".
Soucieux du recrutement des maîtres, Jean-Baptiste crée une école normale d'instituteurs avant la lettre.
La bénédiction de Dieu ne pouvait manquer à son œuvre, et, en peu d'années, l'Institut comptait seize écoles, où plus de quinze cents enfants recevaient les leçons de la vertu et de la science ; mais chaque année les développements devenaient de plus en plus merveilleux, et quand le saint fondateur, affaibli par la maladie, força ses frères à accepter sa démission, en 1717, toute la France était couverte par les légions de son armée pacifique.
Saint Jean-Baptiste de La Salle, peinture de Pierre Léger
Jean-Baptiste de La Salle employa les deux dernières années de sa vie à sa propre sanctification : "La victime est prête à être immolée ; il faut travailler à la purifier", disait-il.
Il meurt un Vendredi Saint, lui dont le coeur, des années durant, avait été transpercé par les trahisons et les calomnies. En 1719, à sa mort, 274 frères, répartis en vingt-six maisons, enseignaient à 9 885 élèves dans 23 écoles. À la veille de la Révolution, il y avait, en France, 930 frères, répartis en 128 établissements et donnant l'instruction à 35 700 élèves.
Comme toutes les autres congrégations enseignantes, l'institut des Frères sera supprimé le 18 août 1792 par un décret de l'Assemblée législative; le secrétaire général de l'Institut, Nicolas Leclercq (frère Salomon), béatifié par la suite, puis canonisé par le pape François en 2016, premier saint martyr de la Révolution française, sera assassiné dans la prison des Carmes à Paris le 2 septembre 1792. Toutes les écoles seront évacuées le 1er octobre 1792. Les frères réfractaires n'auront droit à aucune indemnité. Tous les biens de l'Institut seront saisis.
Béatifié en 1888 et canonisé en 1900, il figure parmi les grands éducateurs dans une des niches supérieures de la basilique Saint-Pierre de Rome.
Le Pape Pie XII a déclaré S. Jean-Baptiste de la Salle "patron de tous les éducateurs chrétiens."
Saint Jean-Baptiste de la Salle, image pieuse populaire, 1846, Milan, Civica Raccolta delle Stampe, A. Bertarelli, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 212-213.
Sources: (1) ; (2) ; (3) ; (4) Calendrier perpétuel, Les saints en 365 jours, éd. Chêne ; (5) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 112.
Il est dit dans Genèse 3,15 que la mère du Messie partage la même inimitié - l'opposition totale - avec Satan. Si la Vierge Marie, "la femme" de Genèse 3,15, avait commis un péché, elle ne serait pas en opposition totale avec le diable.
Une référence implicite se trouve également dans la salutation de l'ange à Marie en Luc 1,28 : "Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi". L'expression gratia plena, "pleine de grâce", est une traduction (par S. Jérôme) du mot grec kecharitomene. Ce mot représente le nom propre de la personne à laquelle s'adresse l'ange; il exprime donc une qualité caractéristique de Marie. Kecharitomene est en effet un participe parfait passif de charitoo, qui signifie "remplir ou doter de grâce", et ce terme étant au parfait, il indique une perfection de la grâce à la fois intensive et étendue, ce qui suggère une continuité sans donner de commencement. Le choix du parfait souligne que la Vierge se trouve déjà sous l'influence de la grâce de Dieu et persévère dans cette condition. Cela signifie que la grâce dont Marie a bénéficié n'était pas le résultat de la visite de l'ange, et qu'elle n'était pas seulement aussi "pleine", forte ou complète que possible à un moment donné, mais qu'elle s'étendait sur toute sa vie, depuis sa conception jusqu'à aujourd'hui. Elle était en état de grâce sanctifiante dès le premier instant de son existence, ce qui lui a valu d'être appelée par l'ange "pleine de grâce". C’est pourquoi Marie demande immédiatement à l’ange ce qui lui valait une telle salutation (Luc 1, 29). C’est un peu comme si on saluait une personne qui est excellente au tennis en lui disant : "Salut, Mr Tennis". C’est dans ce même esprit que l’ange Gabriel dit de Marie qu’elle est "pleine de grâce", puisqu’elle excelle dans la réception de la grâce. C’est un titre qui n’est donné à personne d’autre dans la Bible, seulement Marie a été désignée de la sorte par un messager de Dieu. Les chrétiens catholiques et orthodoxes voient dans ce passage une des raisons pour laquelle ils croient que Marie est "Immaculée Conception", c’est-à-dire qu’elle a été préservée du péché originel et qu’elle n’a pas péché de toute sa vie.
Au cours des siècles, les Pères et les docteurs de l'Église ont souvent parlé de la pertinence du privilège de l'Immaculée Conception de Marie. Le dogme est particulièrement approprié si l'on considère l'honneur qui a été fait à l'Arche d'Alliance. Celle-ci contenait la manne (le pain du ciel), les tablettes de pierre des dix commandements (la parole de Dieu) et le bâton d'Aaron (l'instrument de la rédemption d'Israël). Si cette boîte avait été créée avec tant d'honneur - pour porter un bâton, du pain et des tablettes de pierre - combien plus Marie devrait-elle être une digne demeure pour Dieu lui-même ? Elle est la nouvelle arche d'alliance parce qu'elle a porté le vrai pain du ciel, la Parole de Dieu et l'instrument de notre rédemption, le corps de Jésus.
À la mort du Pape saint Boniface, on élut à l'unanimité Célestin, romain de naissance et proche parent de l'empereur Valentinien. Le nouveau Pontife gouverna l'Église pendant dix ans avec une sollicitude et une prudence admirables.
"Ma vigilance pastorale, écrivait-il, n'est point bornée par les lieux; elle s'étend à tous les pays où l'on adore Jésus-Christ." En exerçant cette vigilance, il avait surtout à coeur le salut des âmes:
"Accordez l'absolution à tous ceux qui la demanderont sincèrement à l'article de la mort: la contrition dépend moins du temps que du coeur," écrivait-il à quelques évêques.
Mais ce qui mit en relief le zèle et l'autorité du grand Pontife, ce fut la manière dont il combattit l'hérésie de Nestorius, patriarche de Constantinople. Ce malheureux, voyant sa doctrine condamnée par les orientaux, se tourna vers l'Occident, et il écrivit à Rome deux lettres où il déguisait ses sentiments sous des expressions captieuses. Célestin, prévenu en même temps par saint Cyrille d'Alexandrie, assembla un concile à Rome; on y examina les écrits de Nestorius, et on condamna ses blasphèmes contre l'unité de personne en Jésus-Christ. Le Pape nomma Cyrille son commissaire en Orient, et il le revêtit de toute son autorité pour agir en son nom. L'hérésiarque refusant de se soumettre, on convoqua le concile d'Éphèse. Cette assemblée, présidée par les légats de Célestin, à la tête desquels se trouvait Cyrille, excommunia Nestorius et le déposa.
Une autre question s'éleva dans les Gaules: quelques-uns y attaquaient la doctrine de saint Augustin sur la nécessité de la grâce. Le Pape prit la défense du grand évêque d'Hippone, dans une lettre écrite aux évêques de ce pays.
"Nos prédécesseurs, disait-il, l'ont toujours regardé comme un des plus grands Docteurs de l'Église; sa mémoire ne pourra plus être flétrie par les clameurs de quelques-uns. Il suffit de savoir et de croire que l'enseignement traditionnel des Apôtres attribue à la grâce de Jésus-Christ aussi bien le commencement que la fin de nos oeuvres. Nul catholique ne peut s'écarter de cette règle."
Pour étouffer dans la Grande-Bretagne les semences du pélagianisme, il chargea saint Germain, évêque d'Auxerre, et saint Loup, évêque de Troyes, de préserver ce pays du danger qui le menaçait.
Ce fut aussi Célestin qui envoya saint Pallade prêcher l'Évangile aux Scots, et saint Patrice, aux Irlandais.
Après un règne de dix ans, ce grand Pape mourut le 1er août 432.
L'église Sainte-Praxède possède une partie de ses reliques.
Sources :
(Frères des Écoles Chrétiennes 1932, Vie des Saints, p. 151-152) https://sanctoral.com/fr/saints/saint_celestin.html
La Veillée pascale de cette année a été la plus fréquentée depuis des années en France. Les chiffres publiés la semaine dernière par la conférence des évêques de France annonçaient que 7 135 adultes recevraient le sacrement du baptême lors de la veillée pascale. Il s’agit d’une augmentation de 32 % par rapport à 2023, année où 5 463 adultes avaient été baptisés.
Lire : Un nombre record de 7 135 baptêmes d'adultes lors de la veillée pascale 2024
Il s’agit d’une tendance encourageante qui remonte au début de ce siècle, mais ces dernières années, un autre facteur important est apparu : le nombre de baptêmes parmi les jeunes est en augmentation constante. En 2024, 36 pour cent des personnes qui reçoivent le sacrement sont âgés de 18 à 25 ans, un chiffre sans précédent. En 2019, ce chiffre était de 23 pour cent des catéchumènes adultes.
Cette démographie est également fortement représentée parmi les 700 séminaristes actuellement en formation pour rejoindre le sacerdoce. Parmi eux, 83 pour cent sont nés en France et 27 pour cent ont entre 18 et 24 ans. 44 pour cent ont entre 25 et 29 ans.
Ce groupe démographique est également fortement représenté parmi les 700 séminaristes qui se préparent actuellement à devenir prêtres. Sur ce nombre, 83 % sont nés en France et 27 % ont entre 18 et 24 ans. 44% d’entre eux sont âgés de 25 à 29 ans.
Monseigneur Leborgne, Évêque d'Arras et Président du Conseil de la Catéchèse et du Catéchuménat, décrit la hausse dans le nombre de baptêmes d’adultes comme : "Une joie immense et en partie inattendue." Lorsqu’on lui a demandé de s’expliquer sur la bonne nouvelle, il a répondu avec un sourire : "Dieu a sans aucun doute décidé de prendre le relais."
Mais, admet-il, il y a d’autres raisons : "Tant de certitudes se sont effondrées ces dernières années. Pandémies, montée des violences, retour de la guerre, crise écologique, terrorisme… Des questions que l’on croyait dépassées se posent à nouveau."
L'une des personnes qui ont pris le sacrement du baptême cette année était une jeune étudiante, qui est apparue à la télévision la semaine dernière pour expliquer sa décision. "Il est de plus en plus difficile de donner un sens au monde dans lequel nous vivons" dit-elle. "Je sens qu'il y a un malaise spirituel. C'est à chacun de trouver sa propre voie mais pour moi, le catholicisme répond à mes questions."
Incontestablement, la pandémie est un facteur important du renouveau en douceur du catholicisme en France, en particulier chez les jeunes qui, émotionnellement, ont été les plus touchés par le Covid. Pas à cause du virus lui-même, mais à cause des contre-mesures gouvernementales : la fermeture des écoles et des universités, qui a duré deux mois de mars à mai 2020, et aussi la fermeture plus longue (neuf mois au total) des cafés, restaurants, cinémas et autres lieux où les jeunes aiment se rassembler.
De toute évidence, l’isolement a amené beaucoup de gens à réévaluer leur vie.
En même temps, le "malaise" cité par l’étudiant n’est pas seulement spirituel ; C’est aussi culturel et moral. Le catholicisme a été attaqué en France au cours de ce siècle par des extrémistes islamistes mais aussi par des laïcs radicaux, comme je l’ai décrit dans ces pages lors du Noël dernier.
Il est significatif que le nombre de baptêmes soit particulièrement élevé parmi la classe ouvrière et qu’un nombre important d’entre eux (un sur trois) vivent dans des zones rurales. De plus en plus, la France a l’impression d’être deux pays en un seul : les "Anywheres" (n'importe où) et les "Somewheres" (quelque part). Les premiers ont tendance à vivre dans les grandes villes et appartiennent à la classe moyenne aisée, mondialiste et progressiste, tandis que les "Quelque part" vivent en province et ont des valeurs plus traditionnelles avec un attachement profond à leur région.
"Jusqu’à l’été dernier, je vivais à Paris. Puis j’ai déménagé dans une partie isolée de la Bourgogne. L’église est au cœur de mon village et j’ai la chance d’avoir à portée de main la magnifique cathédrale de Sens et les impressionnantes églises d’Auxerre, Villeneuve-sur-Yonne et Joigny."
Le curé de Joigny, Matthieu Jasseron, est représentatif du renouveau catholique en France. L’homme de 38 ans s’était constitué un public de plus d’un million d’abonnés sur Tiktok, la plateforme de médias sociaux. Il s’est désengagé de la plateforme en décembre dernier parce qu’il devenu trop populaire.
"Je suis un prêtre, pas un gourou", a-t-il dit. Néanmoins, sa popularité sur les réseaux sociaux a mis en évidence le désir de nombreux jeunes d’obtenir des réponses.
Une autre source d’inspiration pour les jeunes catholiques est Henri d’Anselme. En juin 2023, il a confronté un homme dans une cour de récréation d’Annecy qui venait de poignarder des bébés et des enfants en bas âge devant leurs mères terrorisées. D’Anselme, 24 ans, est un catholique pratiquant qui était à Annecy dans le cadre d’une pérégrination religieuse à travers la France.
Lorsqu’un journaliste de télévision lui a demandé ce qui l’avait poussé à agir, d’Anselme a fait référence à son catholicisme, le décrivant comme "la grandeur qui me nourrit".
Il est rare que les catholiques soient dépeints positivement dans les grands médias français qui penchent massivement vers la gauche laïque. Ils sont généralement dépeints comme des réactionnaires et des obstacles à l’agenda progressiste d’Emmanuel Macron. Au cours des derniers mois, il s’agit notamment d’un projet de loi consacrant le droit des femmes à l’avortement dans la Constitution et d’un projet de loi sur l’aide médicale à mourir.
Le malaise qu’a connu la France au cours de ce siècle a été spirituel, culturel, idéologique et économique. Monseigneur Ginoux, ancien évêque de Montauban, aujourd’hui évêque émérite, a déclaré dans un récent entretien que "beaucoup de personnes sont perdues en ces temps contemporains".
Pour un nombre croissant d’entre elles, elles trouvent les réponses dans l’Église.
Richard Dawkins – l'un des athées les plus célèbres au monde – s'est déclaré "chrétien culturel".
L'auteur de The God Delusion, une attaque à succès contre l'existence de Dieu de 2006, a fait ces remarques dans un entretien avec Rachel Johnson pour la radio LBC dans laquelle ils ont discuté de la façon dont la saison musulmane du Ramadan était célébrée à Oxford Street, Londres, au lieu de la fête chrétienne de Pâques.
M. Dawkins, 83 ans, a déclaré : "Je pense que nous sommes culturellement un pays chrétien. Je me considère comme un chrétien culturel."
Il a déclaré : "Je ne suis pas croyant, mais il y a une distinction entre être un chrétien croyant et un chrétien culturel."
Il a ajouté : "J’adore les hymnes et les chants de Noël et je me sens en quelque sorte chez moi dans l’éthos chrétien, et je sens que nous sommes un pays chrétien en ce sens."
L’auteur, biologiste évolutionniste et éthologue qui a également écrit le livre de 1976 The Selfish Gene, a également déclaré qu’il "ne serait pas heureux si, par exemple, nous perdions toutes nos cathédrales et nos belles églises paroissiales".
Il a poursuivi : "Je me considère donc comme un chrétien culturel et je pense que ce serait vraiment terrible si nous lui substituions une religion alternative."
La baisse de la fréquentation des églises, associée aux projets de construction d'environ 6 000 nouvelles mosquées en Grande-Bretagne, constitue un problème pour le Royaume-Uni, a déclaré M. Dawkins dans l'entretien.
Il a déclaré : "Si je devais choisir entre le christianisme et l'islam, je choisirais le christianisme à chaque fois."
"Il me semble que c’est une religion fondamentalement décente, d’une manière, je pense, que l’islam n’est pas."
Il a ajouté : "La façon dont les femmes sont traitées dans le christianisme n’est pas géniale, il y a eu des problèmes avec les femmes vicaires et les femmes évêques, mais il y a une hostilité active envers les femmes qui est encouragée, je pense, par les livres saints de l’Islam."
M. Dawkins a précisé que des livres tels que "le Hadith et le Coran" sont "fondamentalement hostiles aux femmes et aux homosexuels".
Il a cependant déclaré que même s'il reconnaissait les avantages de la culture chrétienne et appréciait "de vivre dans un pays culturellement chrétien", il ne croyait en même temps "pas un mot de la foi chrétienne". (1)
Qui est Richard Dawkins?
Dawkins, 83 ans, est né à Nairobi, au Kenya, le 26 mars 1941. C'est un biologiste et chercheur britannique qui a occupé la chaire Charles Simonyi pour la compréhension publique des sciences à l'Université d'Oxford jusqu'en 2008.
Il est l'auteur de livres tels que "The Selfish Gene" (1976) et "The Extended Phenotype" ainsi que "The God Delusion", son best-seller dans lequel il affirme que la non-existence d’un créateur surnaturel est presque une certitude et que la croyance en un Dieu personnel pourrait être décrite comme du délire.
En 2018, il avait notamment déclaré qu’il ne fallait pas se réjouir du fait que l’Europe soit moins chrétienne, mais plutôt s’y accrocher "de peur de trouver pire".
"Avant de nous réjouir de l'agonie de la religion chrétienne, relativement bénigne, n'oublions pas la rime menaçante d'Hilaire Belloc : 'Toujours tenir la nourrice / Par peur de trouver pire'", notait-il alors. (2)
À la mort de son frère Léandre (601) qui était l'évêque de Séville, Isidore lui succéda et il continua avec éclat l'organisation de l'Église d'Espagne dans le royaume wisigothique, que son frère avait entreprise. En 589, Léandre avait tenu à Tolède un important concile ; Isidore prolongea son action en de nombreux synodes et spécialement dans le célèbre IVème Concile de Tolède (633). (1)
Par sa formule "rex, gens, patria" (un roi, un peuple, une patrie), Isidore rassembla les Hispano-Romains et Wisigoths dans une seule et même nation, référence de la future Reconquista. La monarchie wisigothique se caractérise par une étroite alliance entre le roi et l’Église catholique : "un roi, une foi, une loi" est déjà une devise espagnole.
Il définit la qualité royale par des vertus, essentiellement par la iustitia et la pietas (bonté, miséricorde). Les rois, avant de "rendre des comptes à Dieu pour l'Église que le Christ a remis à leur défense", doivent rendre des comptes aux évêques, qui peuvent les déclarer incapables. Les mauvais rois sont des tyrans qui peuvent être renversés, et les évêques peuvent excommunier ceux qui ont enfreint les lois, y compris les lois civiles : "Reges a recte agendo vocati sunt, ideoque recte faciendo regis nomen tenetur, peccando amittitur".
La conversion de l'Espagne wisigothique, la "Renaissance isidorienne" et l'éclosion de l'unité nationale espagnole
Du temps des rois wisigoths ariens, ceux-ci faisaient lourdement peser leur joug sur les catholiques, tandis qu'ils laissaient les Juifs en possession de leurs droits civils et politiques, les admettaient aux fonctions publiques et leur permettaient de circoncire leurs esclaves païens et chrétiens.
Le frère d'Isidore, Léandre, instruisit le roi wisigoth Récarède Ier, le convertit au catholicismeet présida avec lui le IIIe concile de Tolède, le 8 mai 589.Ce concile consacrait le triomphe de l'Église catholique dans la péninsule. Avec l’abjuration de l’arianisme par Récarède au Concile de Tolède s’ouvre une nouvelle période pour l’Espagne wisigothique, c’est ce qu’on a appelé la "renaissance isidorienne".
Concrètement, Isidore n’admit plus aucune célébration de fête juive, et refusa le shabbat ; toutes ces cérémonies devaient être remplacées par les fêtes chrétiennes (Noël, Pâques) et la messe dominicale.
Par sa pastorale intransigeante et charitable, poursuivant l'action engagée par son frère Léandre et celle du roi Récarède, Isidore permit l'éclosion du sentiment national espagnol.
Havre de paix dans l'Occident de cette fin du VIe siècle, l'Espagne devint le conservatoire de la culture antique ; la bibliothèque sévillane en était alors le centre le plus brillant.
Tout en accordant une priorité aux grands écrivains chrétiens du IVe au VIe siècle, tels Augustin, Cassiodore, Grégoire le Grand — ce dernier fut l’ami personnel de son frère Léandre —, Isidore tenta d’assumer cet immense héritage dans toute sa diversité.
Isidore mourut à Séville en 636. Il est canonisé en 1598 et déclaré docteur de l'Église en 1722. (2)
Œuvres
La production littéraire d'Isidore est une sorte d'inventaire de l'ensemble des connaissances humaines, auquel l'auteur fournit un apport original.
Son œuvre majeure est Étymologies (Etymologiæ) constituée de vingt livres, un dictionnaire complet en théologie, philosophie, histoire, sciences naturelles, etc, qui propose une analyse étymologique des mots divisée en 448 chapitres. Par cette œuvre, Isidore essaie de rendre compte de l'ensemble du savoir antique et de transmettre à ses lecteurs une culture classique en voie de disparition.
Dans le livre 8 de ses Étymologies, il énumère 67 hérésies, tout en notant qu’il y avait "d’autres hérésies sans fondateur et sans nom". Depuis l'Ascension de Jésus-Christ, il y a toujours eu une Église catholique et des gens qui, tout en revendiquant le nom du Christ, se contredisent à la fois avec l'Église qu'il a établie et entre eux. "Ces hérésies, bien qu'elles soient en désaccord les unes avec les autres, différant entre elles par de nombreuses erreurs, conspirent néanmoins sous un nom commun contre l'Église de Dieu [l'Église catholique]" (Livre 8, Ch. 5, §70). Les hérésies répertoriées par Saint-Isidore sont : les Simoniens, Mélandriens, Basilidiens, Nicolaïtes (Nicholatiens), Gnostiques, Carpocrates, Cérinthiens, Nazaréens, Ophites, Valentiniens, Apellites, Archontique, Adamites, Caïnites, Sethiens, Melchisétechiens, Angéliques, Apostoliques, Cerdoniens, Marcionites, Artotrites, Verseaux, Sévériens, Tatianites, Alogi, Cataphrygiens, Cathares, Pauliens, Hermogènes, Manichéens (Manichéens), Anthropomorphites, Héraclite, Novatiens, Montanistes, Ébionites, Photiniens, Aériens, Aétiens (Eunomiens), Originiens, Noétiens, Sabelliens, Ariens, Macédoniens, Apollinaristes, Antidicomites, Métangismonites, Patriciens, Coluthiens, Floriens, Donatistes, Bonosiaques, Circoncelliens, Priscillianistes, Lucifériens, Jovinianistes, Elvidiens, Paterniens, Arabes, Tertullianistes, Tessarescaedecatites, Nyctages, Pélagiens, Nestoriens, Euchiens, Acéphalites, Théodosiens, Agnoites."
Parmi ses autres travaux, citons sa Chronique, une histoire universelle, qui reprend la Chronique de S. Jérôme, et son Histoire des Goths (De origine Getarum…).
Il est également l'auteur de traités théologiques et d'une règle monacale (Regula monachorum).
Beaucoup d'autres traités pourraient venir compléter cette liste ; les plus importants sont le De natura rerum, traité d'astronomie, de météorologie et de géographie, dédié à Sisebut, roi des wisigoths (612-621) et le Liber numerorum (théorie des nombres, inspirée principalement de S. Augustin).
Statue en marbre blanc d'Isidore de Séville, sur les marches de la bibliothèque nationale d'Espagne, à Madrid
Saint patron d’Internet !
Suite à son oeuvre « les Etymologies » qui fait appelle à une structure rappelant celle d’une base de données et qui préfigure les inventions du classement avec index, Saint Isidore est nommé en 2002 saint patron d’internet et des informaticiens.(3)
Jean-Bernard PINATEL publie sur X la LETTRE D'UN OFFICIER AU PRESIDENT MACRON. Extraits :
Le prix de la Liberté : « lettre ouverte à Monsieur Macron »
Non, je ne veux pas payer ce que vous appelez ; à tort « le prix de la liberté » et qui n’est que le prix de vos fautes, de votre aveuglément, de votre ambition
Monsieur Macron vous avez décidé que nous devions payer le prix de la liberté !
S’il est incontestable que la liberté a un prix encore faut-il analyser où et par qui la liberté est menacée, qui sont les responsables des atteintes à cette liberté, qui en sont les défenseurs et finalement quel en est le prix et qui doit payer.
La liberté de la France est-elle menacée ? celle de l’Allemagne ? de la Belgique ? de l’Italie ? de la Grande-Bretagne ? de l’Espagne ? La réponse est évidemment non.
VOS FAUTES
Oui votre responsabilité engagée dans cette crise et votre faute est énorme :
En 2014 à l’initiative du président F HOLLANDE, de la Chancelière A. MERKEL, du Président V POUTINE et du président ukrainien POROCHENKO, mais surtout, en l’absence des USA, sont signés les accords de MINSK II (suite à l’échec des accords de MINSK I) Ces accords resteront dans l’Histoire sous l’appellation « format NORMANDIE".
Ces accords stipulaient principalement :
- un arrêt des combats entre l’armée ukrainienne et les séparatistes russophones de l’Est Ukrainiens (majoritaires dans le Donbass)
- un échange des prisonniers
- le retrait des armes lourdes
- l’ouverture d’un processus de large autonomie des zones russophones via une réforme constitutionnelle ukrainienne.
En ce qui concerne l’issue tragique que l’Europe est en train de vivre, quelque soient les responsabilités de V POUTINE sur lesquelles le peuple français n’a aucun pouvoir, en ce qui vous concerne VOUS ETIEZ RESPONSABLE de la partie incombant à la France que vous prétendez représenter : veiller au respect de ces accords. Vous ne l’avez jamais fait !
Il ne s’agit pas d’erreur, il s’agit d’une faute lourde car VOUS ETES RESPONSABLE
(...)
Comment peut-on croire que l’on veut la paix en livrant des armes lourdes appartenant au peuple français sans même demander au parlement son aval ?
De quel droit engagez-vous notre pays, nos enfants dans une cobelligérance de plus en plus évidente !
Les conventions de la Haye de 1903 sont claires : Former des soldats d’un pays belligérant est interdit,laisser transiter sur son sol des armes d’un pays belligérant est un acte de cobelligérance. Que direz vous aux Français si la Russie en conformité avec ces accords de la Haye en venait à frapper la France. C’est au peuple français de décider, pas à vous !
(...)
Le prix de la Liberté comme vous dites, n’est qu’un camouflage de votre immense ratage.
Dans un article publié sur le site Place d'Armes, intitulé "La honte et les larmes", le Général (2S) Antoine Martinez résume bien la situation :
La radicalisation de son discours à l'égard de la Russie(il y a quelques mois il ne fallait pas l'humilier et à présent il faut tout faire pour la battre) traduit, en réalité, (...) sa volonté évidente d'utiliser cette guerre comme moyen de diversion sur le plan intérieur pour cacher l'échec terrible de sa politique et bâillonner les Français et pour tenter de fausser la campagne des élections européennes. Y parviendra-t-il ?
Saint Richard naquit en Angleterre. Ses parents occupaient alors un rang élevé et jouissaient d'une belle fortune ; mais ils tombèrent dans une misère si profonde, qu'après leur mort, leur fils aîné fut longtemps retenu en prison pour dettes. Richard, son frère, travailla généreusement à sa délivrance ; mais il s'appauvrit lui-même au point d'être obligé de gagner sa vie comme valet de ferme.
Bientôt il put aller à Paris continuer les bonnes études qu'il avait déjà faites dans sa jeunesse. Il se lia d'amitié avec deux amis aussi pauvres que lui ; ils n'avaient qu'un manteau à tous les trois et se voyaient obligés de n'aller prendre leurs leçons que l'un après l'autre. Leur nourriture était plus que frugale, un peu de pain et de vin leur suffisait, et ils ne mangeaient de chair ou de poisson que le dimanche. Cependant Richard assura depuis que ce fut là pour lui le beau temps, tant il était absorbé par la passion de l'étude. Ses succès furent prompts et remarquables, si bien qu'à son retour en Angleterre il professa fort brillamment à l'Université d'Oxford.
Quelques années plus tard, sa modestie, sa chasteté, sa douceur et sa dévotion lui attirèrent le respect et l'amour de tout le monde ; il fut élu chancelier de l'Université. Nommé ensuite évêque de Chichester, il eut à subir quelques temps les vexations du roi Henri III, en guerre avec Rome, mais il rétablit la paix par ses prières et ses procédés de conciliation.
Devenu désormais libre dans l'exercice de son ministère, il se fit remarquer par sa grande condescendance pour les petits et par sa miséricorde pour les pauvres. Comme on lui disait que ses dépenses excédaient ses revenus : "Il vaut mieux, dit-il, vendre son cheval et sa vaisselle d'argent que de laisser souffrir les pauvres, membres de Jésus-Christ."
Un jour, distribuant du pain, il en eut assez pour contenter trois mille pauvres, et il lui en resta pour cent autres qui survinrent après. Ces multiplications merveilleuses se renouvelèrent plusieurs fois. Il honorait les religieux et les embrassait souvent : "Qu'il est bon, disait-il, de baiser les lèvres qui exhalent l'encens des saintes prières offertes au Seigneur !"
Il mourut en baisant le Crucifix et en invoquant Marie contre les ennemis du salut.
Le Jeudi Saint est la nuit où Notre Seigneur a institué le sacrifice de l'Eucharistie – le sacrifice de la Nouvelle Alliance préfiguré tout au long de l'Ancienne Alliance et prophétisé dans des endroits comme Malachie 1,11 – et le sacerdoce qui l'offrirait, les Apôtres et leurs successeurs (ce que Jésus fait à cet égard est tiré de l’Ancien Testament).
Le Jeudi Saint met également en lumière le caractère mystérieux de l'Eucharistie en tant que révélateur de "l'anti-Église" au sein de l'Église, notamment dans l'Évangile de saint Jean.
Jean 6 est le célèbre chapitre dans lequel le Christ enseigne sa présence réelle dans l'Eucharistie aussi littéralement et explicitement qu'il le peut (Jean 6 : 53-56) :
"Jésus leur dit alors : 'Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.
Beaucoup ont quitté Jésus après l’avoir entendu, car c’était une "parole dure" (verset 60).
Mais il y a un détail intéressant dans les versets suivants qui échappe à beaucoup : c'est la première fois que saint Jean identifie Judas comme le traître du Christ.
Néanmoins, Judas resta dans le collège apostolique, tout en étant implicitement d'accord avec ceux qui le quittèrent.
L'identification par saint Jean du traître à ce moment-là est donc liée au rejet interne apparent de Judas de l'enseignement du Christ sur l'Eucharistie, que nous pouvons déduire du fait que le Christ a qualifié ce disciple encore non identifié de "diable" (Jn 6,70), en contraste avec ceux qui "ont cru" (Jn 6, 66-71) :
"Après cela, beaucoup de ses disciples se retirèrent et ne l'accompagnèrent plus. Jésus dit aux douze : 'Voulez-vous aussi vous en aller ? Simon Pierre lui répondit : 'Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle ; et nous avons cru et avons connu que vous êtes le Saint de Dieu'. Jésus leur répondit : 'Ne vous ai-je pas choisis, les douze, et l'un de vous est un diable ?' Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote ; celui-ci, en effet, l’un des Douze, allait le livrer.
Avancez maintenant jusqu'au Jeudi Saint, à la table de la Dernière Pâque. Ici, Jésus lui-même, et pour la première fois, informe l'un de ses disciples qui était le traître. Ce disciple était saint Jean, le Bien-Aimé. Ce qui est encore plus significatif est la façon dont le Christ a déclaré que Son traître serait identifié : par sa réception de l'Eucharistie (Jean 13, 25-27) :
Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : 'Seigneur, qui est-ce ?'
Jésus lui répond : 'C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat.' Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote.
Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : 'Ce que tu fais, fais-le vite.'
De nombreux Pères de l’Église croient que ce 'morceau' était en fait l’Eucharistie.
Après avoir ainsi reçu l'Eucharistie, Satan entre dans Judas. Cela ne peut que confirmer l'enseignement de saint Paul sur la réception indigne du Corps et du Sang de Notre Seigneur (1 Cor. 11,27-29) :
"C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur.
Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de ce calice;
car celui qui mange et boit [indignement], sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit son propre jugement."
C’est précisément ce qu’a fait Judas : il a mangé et bu le jugement sur lui-même. Le traître, le diable parmi les Apôtres, était identifié par son rejet et sa réception indigne de l'Eucharistie.
Ce faisant, Judas a d'abord affirmé que Satan était son père en rejetant l'enseignement du Christ, puis a reçu Satan comme son père en profanant le Corps et le Sang du Christ.
Il y a donc toujours une "anti-Église" à l’intérieur. Elle rejette et profane toujours la Sainte Eucharistie.
Un professeur de l'université a posé la question suivante à ses étudiants :
- Tout ce qui existe a été créé par Dieu ?
Un étudiant a courageusement répondu :
- Oui, créé par Dieu.
- Est-ce que Dieu a tout créé ? - a demandé un professeur.
"Oui, monsieur", répondit l'étudiant.
Le professeur demanda :
- Si Dieu a tout créé, alors Dieu a créé le mal, puisqu'il existe. Et selon le principe selon lequel nos actes nous définissent, alors Dieu est mauvais.
L'étudiant est devenu silencieux après avoir entendu une telle réponse. Le professeur était très content de lui. Il s'est vanté auprès des étudiants d'avoir prouvé une fois de plus que la foi en Dieu est un mythe.
Un autre étudiant leva la main et dit :
- Puis-je vous poser une question, professeur ?
"Bien sûr", répondit le professeur.
Un étudiant se lève et demande :
- Professeur, est-ce que le froid existe ?
- Quel type de question? Bien sûr, cela existe. Avez-vous déjà eu froid ?
Les étudiants ont ri de la question du jeune homme. Le jeune homme répondit:
- En fait, monsieur, le froid n'existe pas. Selon les lois de la physique, ce que nous considérons comme du froid est en réalité l’absence de chaleur. Une personne ou un objet peut être étudié pour savoir s’il possède ou transmet de l’énergie.
Le zéro absolu (-460 degrés Fahrenheit) est une absence totale de chaleur. Toute matière devient inerte et incapable de réagir à cette température. Le froid n'existe pas. Nous avons créé ce mot pour décrire ce que nous ressentons comme une absence de chaleur.
Un étudiant poursuit :
- Professeur, l'obscurité existe-t-elle ?
— Bien sûr qu'elle existe.
- Vous vous trompez encore, monsieur. L’obscurité n’existe pas non plus. L’obscurité est en réalité l’absence de lumière. Nous pouvons étudier la lumière mais pas les ténèbres. Nous pouvons utiliser le prisme de Newton pour diffuser la lumière blanche sur plusieurs couleurs et explorer les différentes longueurs d'onde de chaque couleur. Vous ne pouvez pas mesurer l'obscurité. Un simple rayon de lumière peut pénétrer dans le monde des ténèbres et l’éclairer. Comment savoir à quel point un certain espace est sombre ? Vous mesurez la quantité de lumière présentée. N'est-ce pas ? L'obscurité est un terme que l'homme utilise pour décrire ce qui se passe en l'absence de lumière.
Finalement, le jeune homme demanda au professeur :
- Monsieur, le mal existe-t-il ?
Cette fois c'était incertain, le professeur répondit :
- Bien sûr, comme je l'ai déjà dit. Nous le voyons tous les jours. Cruauté, nombreux crimes et violences à travers le monde. Ces exemples ne sont rien d’autre qu’une manifestation du mal.
A cela, l'étudiant a répondu :
- Le mal n'existe pas, monsieur, ou du moins il n'existe pas pour lui-même. Le mal est simplement l'absence de Dieu. C’est comme l’obscurité et le froid – un mot créé par l’homme pour décrire l’absence de Dieu. Dieu n'a pas créé le mal. Le mal n’est pas la foi ou l’amour, qui existent sous forme de lumière et de chaleur. Le mal est le résultat de l’absence d’amour divin dans le cœur humain. C'est le genre de froid qui survient lorsqu'il n'y a pas de chaleur, ou le genre d'obscurité qui survient lorsqu'il n'y a pas de lumière.
Le "feu sacré" présenté comme "un des plus grands miracles de la Chrétienté" orthodoxe, qui s'effectue chaque année au Saint Sépulcre" (ou tombeau de Jésus à Jérusalem), est une supercherie.
La fête de Pâques se célèbre dans l'Église chrétienne en mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ
"Inaugurées dans la nuit de Pâques, les fêtes de la Résurrection vont se prolonger pendant quarante jours. Elles se complèteront par les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte, couronnement des mystères du Christ et rayonnement de sa vie sur la nôtre par l’envoi du Saint-Esprit.
Le Temps pascal est le temps de la vie nouvelle. Celle du Sauveur d’abord, à jamais vivant d’une vie qui n’appartient plus à la terre, et qu’un jour nous partagerons au ciel avec lui. La nôtre ensuite ; du Christ à nous, il y a plus que la certitude de le rejoindre ; arrachés par lui au pouvoir de Satan, nous lui appartenons comme sa conquête et nous participons à sa vie." (Dom G. Lefebvre, Dimanche de Pâques, Textes avec commentaire de Dom Guéranger, dans l’Année liturgique )
D’après les Évangiles, c’est le jour de la fête juive de Pâque, commémorant la délivrance de l'esclavage en Égypte (Ex 12,1,28), qu’eut lieu la résurrection du Sauveur.
Dès la pointe du jour, de pieuses femmes vinrent au sépulcre, avec des aromates pour achever l'embaumement. Pendant cet intervalle, il se fit un grand tremblement de terre aux environs du tombeau. Le Sauveur en sortit vivant, glorieux et triomphant, et un ange descendit du ciel, renversa la pierre qui fermait le sépulcre et s'assit dessus. Les gardes demeurèrent d'abord comme morts, puis ils prirent la fuite et allèrent rapporter aux princes des prêtres ce qu'ils avaient vu. Ceux-ci leur donnèrent de l'argent pour dire qu'on était venu enlever le corps pendant qu'ils dormaient.
Les apparitions de Jésus ressuscité continuèrent; on le vit, on le toucha; on mangea et conversa avec lui. Les plus incrédules se rendirent; la conviction était portée à son comble.
La mort de Jésus, sa résurrection, et le don du Saint-Esprit à Pentecôte, cinquante jour après Pâques, sont le déploiement du même mystère, le mystère pascal ou temps pascal. Saint Pierre le dit longuement à la foule à Jérusalem le jour de la Pentecôte (Ac 2:23-33). Cela reflète la relation entre les fêtes de la Pâque juive et le Chavouot/Pentecôte, qui commémore l'alliance que Dieu fait avec Israël.
L'histoire d'Israël, elle-même, est porteuse d'un dynamisme messianique qui la dépasse, puisque le peuple ancien porte déjà en lui de façon embryonnaire les noms mêmes qui seront ceux du Ressuscité : Christ, fils, serviteur. Ce dynamisme s'accomplit dans la Pâque, qui est un mystère d'attraction de tout, même l'ancienne Alliance dans son entièreté, de ses Écritures et de son peuple. L'Église plonge donc ses racines en Israël, lequel à son tour est enraciné dans le Christ pascal. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 14).
Aujourd'hui on se prépare à cette grande fête par le jeûne solennel de quarante jours, que nous appelons le carême. Les plus anciens monuments nous attestent que cette solennité est de même date que la naissance du christianisme, qu'elle a été établie du temps des apôtres. Dès les premiers siècles, la fête de Pâques a été regardée comme la plus grande et la plus auguste fête de notre religion, avant Noël; le moment qui explique et résume l'Écriture.
C'est avec la Résurrection du Seigneur que prend toute sa valeur la mission de Jésus. La fête de Pâques renfermait les huit jours que nous nommons la Semaine sainte, et l'octave entière du jour de la Résurrection; on y administrait solennellement le baptême aux catéchumènes; les fidèles y participaient aux saints mystères avec plus d'assiduité et de ferveur que dans les autres temps de l'année; on y faisait d'abondantes aumônes : la coutume s'introduisit d'y affranchir les esclaves; plusieurs empereurs ordonnèrent de rendre à cette occasion la liberté aux prisonniers détenus pour dettes ou pour des crimes qui n'intéressaient point l'ordre public.
La fixation de la date de Pâques a été réalisée par S. Léon le Grand qui intervint dans la querelle qui avait repris au Ve siècle concernant la date de la fête de Pâques. Le concile de Nicée (325) avait mis fin aux anciennes controverses en condamnant définitivement les quartodecimans qui voulaient célébrer Pâques avec les Juifs le 14 Nisan, et en fixant cette fête au dimanche qui suit la pleine lune de mars. Alexandrie avait été chargée de la notification de cette décision. Mais au milieu du Ve siècle, on mit en doute de-ci de-là l'exactitude des calculs alexandrins. S. Léon trancha en faveur des décisions prises et des calculs faits à Alexandrie, par "souci de l'unité qu'il importe avant tout de conserver." (Source: Daniel-Rops, Histoire de l'Eglise du Christ, tome III L'Eglise des temps barbares, Librairie Arthème Fayard, Editions Bernard Grasset, Paris 1965, p. 91.)
De nos jours, la plupart des Églises chrétiennes célèbrent Pâques à une date indépendante du calendrier juif selon les prescriptions du Concile de Nicée et de S. Léon au Ve siècle. Seules quelques cultes évangélistes schismatiques suivent le calendrier juif : "Église de Dieu du Septième Jour", "Baptistes du Septième Jour", "Témoins de Jéhovah", "Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours."
"Le dimanche, où, de par la tradition apostolique, est célébré le mystère pascal, doit être observé dans l’Église tout entière comme le principal jour de fête de précepte." (CEC 2177)
Après la fête du dimanche du Pâques, les employeurs donnaient traditionnellement un jour de repos. Cette coutume civile a été conservée sous Napoléon et par la République.
La Résurrection du Christ est le grand miracle devant lequel l'incrédulité est forcée de s'avouer vaincue
Les ennemis de Jésus-Christ ayant voulu le faire passer pour un imposteur, les mesures mêmes qu'ils avaient prises pour dévoiler sa prétendue imposture ne devaient servir, en rendant impossible l'enlèvement de son corps, qu'à les confondre eux-mêmes, et à donner une force irrésistible à cette preuve capitale de Sa divinité.
Après la Résurrection, beaucoup des Juifs qui se sont convertis l'ont fait en méditant les prophéties juives du Messie devant mourir au combat pour son peuple. "Et après soixante-deux semaines, le Christ sera mis à mort" (Dn 9,26). (Cf. Robert EISENMAN, défenseur de la thèse du Messie mourant à la guerre in Michael WISE, Martin ABEGG, Edward COOK,Les Manuscrits de la mer Morte, Perrin 2003, page 361. Le fragment 5 de 4Qumran 285,11Q14 décrit l’exécution d’un messie.)
"Car il s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu'il portait le péché des multitudes et qu'il intercédait pour les pécheurs" (Is 53 ,5-12). Jésus n'a donc pas immédiatement annoncé à ses disciples qu'il était le Christ et qu'il serait mis à mort, car il devait accomplir sa mission. Le Messie devait d'abord mourir et ressusciter le 3e jour, conformément aux Écritures (Osée 6, 2). Jésus défendit même à ses disciples de dire à personne qu'il était le Christ. "Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne que c'était lui Christ. À partir de ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter." (Mt 16, 20-21.) Leur disant cela, les disciples ne comprenaient pas. Et en effet, beaucoup n'ont compris la messianité de Jésus et n'ont cru en Lui qu'après la Résurrection.
C'est la semence de la Résurrection en nous qui nous fait reconnaître la vraie nature de Jésus-Dieu
Marie-Madeleine, d'abord, crut à un enlèvement du corps de Jésus, les disciples d'Emmaüs (Luc 24, 22-24), les apôtres (Luc 24, 11) n'ont d'abord pas cru en sa résurrection ni n'ont reconnu immédiatement le Christ Ressuscité parce qu'il leur manquait cette semence de la Résurrection. (Jésus le dit dans Le Livre du Ciel de Luisa Piccarreta).
"Leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître" nous dit Luc 24,16 au sujet des disciples d'Emmaüs. En effet, cela ne correspondait pas à ce qu’ils attendaient. À la veille même de l’Ascension du Christ, les Actes nous disent qu’ils ont demandé à Jésus s’il allait "restaurer la royauté en Israël" (Ac 1, 6). Ils restaient encore accrochés à un messianisme immédiatement triomphant. Jésus était 'ressuscité d’entre les morts" (Jn 20, 9), sans que la Résurrection finale et son triomphe eschatologique soient arrivés. Il apparaît donc de manière non glorieuse, tout ordinaire : Marie-Madeleine le prend pour le jardinier, les disciples d’Emmaüs pour un voyageur et les apôtres qui pêchent dans le lac de Galilée voient la silhouette d’un inconnu sur le rivage.
Jésus apparaissait et disparaissait. Si au moins il était resté tout le temps avec eux, mais sa présence était intermittente. On dit d’habitude qu’il est passé à travers les portes ou les murs du Cénacle ("Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : La paix soit avec vous !". Jn 20,19). Mais, non, cela voudrait dire qu’il venait de l’autre côté de la porte ; pas plus qu’il n’a eu à rattraper les disciples d’Emmaüs sur le chemin. Jésus était là dans toute sa réalité ; et puis il n’était plus là. Car Jésus n’est pas revenu comme Lazare à la vie de ce monde. Jésus ressuscité n’appartient plus à notre monde, c’est notre monde qui lui appartient. Lui, dans son humanité ressuscitée, appartient au monde à venir dont il est "les prémices" (1 Co 15, 20.23).
Il n’est plus soumis aux lois de la pesanteur, ni à celles de la distance ou du temps ; il n’ y a plus pour lui de barrières infranchissables. (Christ est vivant.fr)
Cela lui donne la possibilité de se rendre réellement présent partout où il veut dans notre monde, sans être contenu par aucun de ces lieux. Non pas qu’il soit partout, il est ailleurs. C’est très exactement ainsi qu’il se donne à nous dans le sacrement de l’eucharistie quand il se rend présent sur tous les autels et dans tous les tabernacles sans être contenu par aucun. La présence du Christ ressuscité continue parmi nous, de manière très réelle même si voilée par les signes du pain et du vin, dans le sacrement de l’eucharistie. Jésus a donc dû apporter sans cesse aux apôtres la solidité de la paix que donne la foi. (Toulouse Dominicains)
Les disciples d'Emmaüs sont découragés, ils ont perdu l'espérance, ils continuent le mouvement de dispersion provoqué par la crucifixion de Jésus. Celui-ci les rejoint inopinément, mais ne révèle pas son identité : il entre dans leur tristesse et la transforme progressivement en joie, en leur donnant une leçon sur les Écritures qui rend leur cœur tout brûlant. Ce sont eux qui le reconnaissent à la fraction du pain, un geste particulièrement familier à Jésus, celui qui l'évoque tout entier. Thomas, également, n'a compris la messianité divine de Jésus et n'a cru qu'après la Résurrection. "Alors Thomas lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! (Jean 20, 28). Jésus ne le corrige pas pour cette assimilation de Sa personne à Dieu. Jésus au contraire lui répond : Heureux celui qui croit sans voir. Jésus n'est pas reconnu comme tel par la simple perception sensorielle, mais bien par les yeux de la foi, par une expérience spirituelle, une rencontre et grâce à des paroles qui expliquent le sens des Écritures.
Après la Résurrection, Jésus est resté sur terre pendant quarante jours au cours desquels il est apparu plusieurs fois à ses disciples dans son corps glorieux avant son Ascension au Ciel. Combien de fois ? ? Nous ne le savons pas précisément, car comme il est dit dans l’Évangile de Jean : "Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre." (Jn 20, 30) (Aleteia.org)
La Résurrection est la pierre angulaire que les Écritures attribuent au projet du Salut.
Une loi du devenir dans la mort et la Résurrection du Christ
Les œuvres du Christ ne reculent pas, mais elles progressent.
La Résurrection est l'effusion de la plénitude de l'Esprit-Saint dans cet homme, Jésus, offert sur la Croix à son Père. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 5-6.)
La mort et la résurrection signifiaient pour le Christ lui-même, la fin d'une vie "selon la chair" et l'entrée dans la vie de l'Esprit; la Rédemption est accomplie dans le Christ; elle fut pour Lui un drame personnel. Et les hommes sont sauvés non par distribution des mérites du Christ mais par communion avec lui. (F.-X. DURRWELL, Jésus Fils de Dieu dans l'Esprit Saint, Desclée, Paris 1977, p. 39, n. 1, cité in F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 6).
La Pâque du Christ est le mysterium princeps à partir duquel doit être repensé le mystère de l'Église, des sacrements, de l'homme et de son agir responsable. La Résurrection constitue l'événement sommet et terminal du Salut. Elle n'est pas l'anticipation de l'eschatologie (discours sur la fin du monde ou fin des temps), mais l'eschatologie elle-même. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p.7; 9-10).
Dieu s'est fait chair (Jn 1,14. "Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.")
"Celui qui est le roi de gloire", "le Seigneur vaillant des combats" (Ps 23,7-8) est venu "sans armes, sans la force car il ne prétend pas conquérir, pour ainsi dire, de l'extérieur, mais entend plutôt être écouté de l'homme dans sa liberté." (Benoît XVI, Audience générale de la Catéchèse du mercredi 23 décembre 2009).
"Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir; son nom est proclamé : Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince de la Paix (Prophétie d'Isaïe 9,5 qui parle d'un Messie Dieu-Fort). "Il vient lui-même et va vous sauver. Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie", annonce encore Isaïe 35,4. Il a pris sur Lui nos infirmités, nos maladies, nos iniquités (Isaïe 53, 3-6). Dans cet échange, Dieu Père n'est pas exactement le même que lorsqu'il est Dieu Fils dans son humanité, qui lui-même n'est pas le même que Dieu-Père avant qu'il ne soit retourné à Dieu Père dans son Corps glorieux (ressuscité).
Les apparitions du Ressuscité aux disciples expriment une communication inattendue entre un corps glorieux et des corps non ressuscités. Les disciples ne l'ont pas immédiatement reconnu. Si l'on a bien réalisé le caractère étrange de la manifestation d'un corps glorieux à des hommes restés dans les conditions de notre monde, cela apparaît très cohérent (La Croix).
L'incarnation, la mort et la résurrection ont prétention salvifique. Il y a un aspect profond qui garantit aux trois mystères unité et salut.
La vérité de l'incarnation du Verbe impose la nécessité d'une soumission terrestre à la loi du devenir. Cette loi exige que le mystère de la filiation s'incarne dans toute l'existence terrestre jusqu'au moment sommet de la vie représenté par la mort.
Dans la Pâque de Jésus s'accomplit le mystère de l'incarnation parce que dans la mort, comme moment synthétique et sommet de la vie, le Fils de Dieu fait homme accueille du Père qui le ressuscite le don de sa propre filiation. C'est précisément ce mystère de la filiation qui garantit unité et pouvoir salvifique à l'incarnation, mort et résurrection de Jésus. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 8-9).
Le Christ glorieux apparaît avec ses plaies.La Résurrection ne dépasse pas la mort du Christ; elle ne la renie pas. Au contraire : elle la glorifie, l'éternise, la transfigure, la transforme en son contraire, de sorte que, de fin de vie, elle soit inversée en plénitude vie toujours naissante. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 8-9; 11; 75)
Saint Paul explique ainsi cette loi du devenir :
"Il s’agit pour moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en devenant semblable à lui dans sa mort, avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts. ... Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus." (Ph 3, 10-14)
C'est dans le Ressuscité et son mystère pascal, et non dans une action reportée ou prolongée à partir de lui, que les croyants ressusciteront. Leur corps sera incorruptible, fort, glorieux et spirituel (Voir 1 Co 15,42-44).
"La logique même du péché est vaincue sur son propre terrain; nous sommes libérés de la mort spirituelle par la mort éminemment sainte du Christ. (Quodlibet II, q. 1, a. 2, c). ... 'Le Fils de Dieu n'est pas venu détruire la souffrance, écrit Claudel, mais pour souffrir avec nous. Il n'est pas venu pour détruire la croix, mais pour s'étendre dessus.' (P. CLAUDEL, Les Invités à l'attention). Il a ainsi atteint le mal en sa racine même, triomphant de la souffrance par la souffrance." Le Christ vivifie de l'intérieur la souffrance humaine. ... Le chrétien n'est pas isolé dans sa souffrance, un autre est là qui ne le laisse jamais seul : telle est la consolation (con-solation) que le Christ apporte au malade à travers le sacrement de l'onction.
"... Les mots du pape Benoît XVI prennent alors tout leur relief : '... L'hommene porte plus seul son épreuve, mais il est conformé au Christ qui s'offre au Père, en tant que membre souffrant du Christ, il participe, en lui, à l'enfantement de la nouvelle création.' (Benoît XVI, Le Sourire de Marie, Homélie à Lourdes du 15 septembre 2008, DC n° 2409 (2008), p. 867-870).
"La mort est le préalable de la glorieuse venue du Fils de l'homme, elle caractérise la messianité de Jésus (Mt 16, 13-23).
Le partage du destin de mort sera, pour les disciples, la condition de leur accès au Royaume (Mc 10,39), leurs relations au Royaume étant celles mêmes qui les unissent à Jésus.
Saint Paul professe que l'homme meurt à la chair de péché - trouve donc la rémission des péchés - et ressuscite à la vie 'dans le Christ' (Rm 6,11; 8, 1 et suiv.; 1 Co 15,22; Col 2,11.) C'est là que nous atteint la rédemption (Rm 3,24; 1 Co 1,30; Col 1,14), que nous acquérons le Salut (cf. 2 Tm 2,10); là est le lieu où se communique la justice de Dieu (2 Co 5,21 ; Ga 2,17). Or c'est toujours d'une communion au Christ de gloire que nous parle la formule 'dans le Christ'.
Plusieurs textes baptismaux parlent d'une communion au Christ en sa mort : 'baptisés dans le Christ Jésus, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons été ensevelis avec lui par le baptême en la mort... Notre vieil homme a été crucifié avec lui.' (Rm 6, 3-6). Du haut de la gloire, descendent sur tous les hommes les effets de la mort. La mort et la résurrection constituent le point central du programme de Jésus. Le sens de la mort est dans la gloire du Règne, qu'elle inaugure. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 49, 55,57,62,65.)
La Résurrection est à part entière et dans le sens le plus réel du terme une génération filiale. Dieu a ressuscité Jésus. Ainsi est-il écrit dans les Psaumes : Tu es mon fils, moi-même aujourd'hui je t'ai engendré. (Ac 13, 33). La communauté primitive déclare le Christ constitué pleinement Fils par la résurrection (voir Rm 1,4). Bien que le titre de Fils puisse être considéré en un sens messianique, il exprime aussi l'intimité avec Dieu et l'appartenance à Lui, plus qu'un pouvoir et une mission. Dans la mort, Jésus est ressuscité dans l'Esprit du Père, ou encore il est engendré par Lui. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 11).
L'homme a un visage christique, sa vie est une vie dans la mort, où ce qui est mort dans le Christ est mort aussi en lui (le péché in primis). Il appartient à une humanité nouvelle, il est réellement fils de Dieu. Engendré dans l'acte même d'engendrement du Christ, il perd les traits serviles et assume la ressemblance avec le Père (voir Col 3,9 s.)
Sa morale n'est pas celle d'un perfectionnisme dans l'observance d'une loi, ni celle d'une initiative personnelle, aussi consciencieuse qu'elle soit. C'est plutôt une morale communionnelle, une morale du consentement et par là de l'accueil de l'action formatrice de l'Esprit de Dieu qui l'engendre continuellement dans la chair, en un passage continu en lequel s'achèvera l'appel à la pleine communion avec le Fils.
L'agir croyant aura donc toujours la forme de la Pâque, de la conversion, du passage, de la communion, de la réponse accueillante et libre d'une action d'engendrement...; exactement comme le Fils accueille le dont du salut rédempteur dans la mort. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 15-16).
"Notre Seigneur Jésus, crucifié pour nous, est le fondement de notre espérance, & c'est de lui, & par lui, que nous devons attendre la justice & le bonheur, qui sont les deux grands objets de l'espérance chrétienne. Ceux qui ne sont pas éclairés par la foi, ou qui ne suivent pas la lumière, séparent ces deux choses, en désirant le bonheur, sans désirer la justice, qui est le seul moyen d'y parvenir. Mais ces deux choses sont inséparablement unies. Sans la justice véritable, on sera toujours malheureux : & avec elle, on ne peut l'être. ''L'affliction et le désespoir, dit S. Paul, accableront tout homme qui fait le mal. [...] Et au contraire, l'honneur, la gloire, & la paix seront le partage de tout homme qui fait le bien.'' (Rom 2,2) La loi éternelle l'ordonne ainsi."
De quelque côté que l'homme se tourne, s'il cherche hors de Dieu la paix & le bonheur, il ne trouvera qu'affliction et misère. Plus l'homme cherchera dans des biens étrangers celui qu'il n'a pas, plus il augmentera son indigence, en augmentant son agitation. Hors du Seigneur, il n'y a qu'une vaine apparence de félicité, qui cache aux imprudents un vide affreux & une réelle misère.
"En nous disant que c'est par les souffrances que le chef & le prince du salut a été consommé & perfectionné, S. Paul aux Hébreux nous enseigne que c'est aussi par les souffrances que le mérite des saints devient plein & parfait. (Héb 10, 12-14 ; Lc 24,46) [...] Il nous dit dès le commencement de sa prédication, que "quiconque ne portait pas sa croix, & ne le suivait pas, n'était pas digne de lui, & qu'il ne pouvait pas être son disciple. (Lc 14,27). [...] Nous ne pouvons vivre avec Jésus-Christ qu'en mourant avec lui. Nous ne pouvons partager sa gloire, qu'en partageant ses souffrances.
[...] Entre les souffrances, [...] il faut faire usage de toutes, en commençant par celles que Dieu lui-même a imposées à l'homme, & qui font partie de la pénitence générale à laquelle il l'a condamné en le chassant du paradis terrestre; en se cachant de lui; en l'obligeant à un continuel combat contre la concupiscence, dont les branches & les racines sont inépuisables; en l'exerçant par les infirmités du corps, qui s'augmentent avec l'âge; en le tenant toujours exposé au danger de la mort; en l'assujettissant à une suite d'événements dont il n'est pas le maître; en lui faisant un devoir du travail; en l'environnant de besoins; de servitudes; de nécessités qui se succèdent [...]; en le soumettant à des maîtres qui ne dépendent pas de son choix. [...] "Car celui qui voudra sauver son âme (sa vie) la perdra; et celui qui la perdra pour l'amour de moi, la sauvera." (Mc 8,35) Il faut donc que du côté du cœur & de l'amour, un tel sacrifice soit réel et sérieux. [...] Les occasions où le sacrifice réel & extérieur est exigé, sont rares. Mais celles où il faut du courage pour être fidèle à son devoir & à sa conscience, sont plus fréquentes." (Abbé Jacques-Joseph DUGUET, Explication du Mystère de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ suivant la Concorde, volume 1, éd. Jacques Estienne et François Babuty, Paris 1728, rééd. Lightning Source Milton Keynes UK, p. 150; 285-286; 340; 343; 364; 368.)
"La force que Jésus-Christ communique à ceux qui souffrent pour lui, élève l'âme au-dessus de toutes passions capables de l'affaiblir. Elle la prépare aux plus grands combats par le mépris des délices, du repos, des espérances du siècle; par l'amour de la pauvreté, de l'obscurité, de la prière; et par le détachement de tout ce qu'on aimait légitimement.. [...] Cette force, est une force spirituelle, qui guérit l'âme, qui l'élève au-dessus des passions capables de l'amollir, qui l'attache à des devoirs d'une manière ferme & confiante. Cette force est celle de la charité, c'est-à-dire de l'amour de la justice & de la sainteté, qui surmonte les douleurs, après avoir vaincu la volupté, & qui se rend maîtresse de la crainte & du sentiment des maux les plus pressants, après avoir triomphé de tous les désirs & de tous les attraits de la cupidité.
"La première victoire n'est pas celle que l'on remporte par la patience, & le premier ennemi qu'on a à combattre, n'est pas la douleur. Il faut te préparer à ce combat par la haine des délices; par l'amour de la pauvreté; par une vie humble; & cachée autant qu'il est possible dans une salutaire obscurité; par la fuite du siècle; par le mépris de la fausse gloire & de ses vaines promesses; par la miséricordes envers les pauvres; par une vie sérieuse remplie de devoirs & de saintes actions; par une prière assidue & fervente; C'est par où il faut commencer. Car on sera toujours faible, si l'on aime quelque chose que le monde puisse nous ôter. [...] On cédera enfin à des persécutions, si l'on n'est pas au-dessus de ses promesses, & de ses manières séduisantes & flatteuses.
"Il n'est pas nécessaire que l'on tienne à beaucoup de choses, ni qu'on ait de grandes espérances pour être affaibli par une occasion importante & décisive. Il suffit qu'on s'aime soi-même, qu'on aime son repos, sa liberté, son obscurité même, où l'on est tranquille; & où l'on espérait d'être à l'abri. Il suffit de tenir à la vie, à sa santé, à ses livres, à ses amis, à son emploi, souvent juste & nécessaire. Il suffit de désirer de ne pas déplaire & de n'être pas désapprouvé; de vouloir conserver la paix avec tout le monde, de craindre d'être singulier; & de s'engager dans un combat, dont la durée et la fin sont incertaines. Il suffit de retenir dans son cœur quelque attachement qui donne prise au monde ou à l'ennemi de notre salut, & qui lui serve comme le premier anneau de la chaîne qu'il nous prépare.
"[...] Le moyen unique pour résister à toutes les tentations, est de croître tous les jours dans l'amour de Jésus-Christ, de s'y affermir, de s'y enraciner, & de demander par une prière continuelle, qu'il nous rende supérieurs à tout autre amour, à toute autre crainte, & à toute autre espérance." (Abbé Jacques-Joseph DUGUET, Explication du Mystère de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Chris, ibid., p. 98-99; 338)
L'agir salvifique dans le cadre trinitaire
La dimension filiale déployée dans la Pâque est salvifique. Jésus meurt à l'heure de la prière, il meurt en priant. À l'heure de son élévation sur la Croix, tout son être devient prière et, dans la prière, accueille le don engendrant du Père qui l'exauce dans la Résurrection (voir He 5, 7-9). Et c'est l'Esprit qui déclenche cette supplication filiale du Christ qui, dans la mort, est sauvé par son Père.
L'initiative vient du Père et de son action engendrante, et non de l'homme-Dieu Jésus. Si le Père sauve en engendrant, le Fils sauve en consentant. Dans le salut, l'Esprit personnalise le Père et le Fils qui deviennent dans la Pâque ce qu'ils sont dans l'éternité. Le salut est une réalité de communion, avant que d'être une expiation des péchés. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 20).
"Béni soit Dieu , Père de notre Seigneur Jésus-Christ!" (1 P 1,3; 2Co 1,3; 11-31; Ep 1,3; 1 Co 1,4; Ph 1,3 ; Col 1,3). Saint Paul unit "l'action de grâce rendue à Dieu, Père de notre Seigneur Jésus-Christ" et le souhait que soient données aux fidèles "grâce et paix de par Dieu, notre Père. (Col 1,2; Rm 1,7; 1 Co 1,3; 2 Co 2,2; Phm 3) Paul appelle Dieu ''notre Père" dans des contextes où il parle du Christ et situe ainsi les fidèles dans la relation de Jésus avec son Père. Dieu est aussi pour les fidèles le Dieu-Père. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 387-388).
"Quiconque se joint au Christ dans le mystère de sa pâque, le Père le 'ressuscite ensemble avec' le Christ, l'engendre en Lui, le 'fait asseoir dans les cieux en Christ Jésus'. (Ep 2,6; Ph 3,20) Il en fait une "pierre vivante" dans la construction de la maison spirituelle (1 P 2,5). Et au-delà de la multitude humaine, le ciel étend sa grâce sur la création entière, pour qu'elle "ait part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu" (Rm 8,21), car elle est filiale tout entière, créée en Christ er vers lui (cf. Col 1,16).
Le centre de la communion (avec Dieu) est donc ce Fils en son engendrement, c'est-à-dire le Fils dans l'Esprit qui est amour.' (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 463-464). Le Christ est l'alpha et l'omega de la création (Ap 21,6).
La gloire qui exalte Jésus auprès de Dieu, non seulement le donne comme tête à l'Église (Ep 1,22), mais elle l'établit seigneur de l'univers (Ph 2,11). Le Christ est, en toutes choses, "principe (Col 1,18), "prémices de l'activité (de Dieu), prélude à ses œuvres" (Cf. Pr 8,22; Si 24,9, textes concernant la sagesse de Dieu en laquelle la foi chrétienne a reconnu le Christ) : la création entière est fondée sur lui. Car Dieu, en créant, étend sur tous les êtres l'amour qui engendre le Fils, les englobant dans l'unique mystère. Saint Paul affirme ainsi la seigneurie universelle du Christ, dont la puissance s'exerce jusqu'à la racine des choses (Col 1,12-20). (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 465.)
L'engendrement du Fils qui est à l'origine de la création (Ap 3,14; Col 1, 16) en est aussi l'avenir : "Tout est créé vers lui". 1 Col, verset 16 : on traduit d'ordinaire "Tout est créé pour lui", mais la préposition grecque eis dit plus que en faveur, elle exprime un mouvement vers le Christ. C'est de même que les fidèles sont baptisés dans (eis)le Christ et dans sa mort (Rm 6,3), baptisés à (eis) un seul corps (1 Co 12,13), non seulement en faveur du Christ, mais dans un mouvement vers Lui. Le monde naît dans un mouvement qui le porte vers le Fils en son éternelle naissance. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 470)
Dans la Résurrection, le Père est le don. Le Fils accepte ce don dans sa mort.
Dans la Pâque, le Fils se révèle et se donne comme celui qui accueille le Père dans la mort, tandis que le Père se révèle et se donne dans la résurrection comme celui qui engendre le Fils.
La mort filiale constitue le lieu où la mort humaine devient le contraire d'elle-même : de fin de vie, elle établit son véritable commencement, de destructrice elle devient créatrice, de solitaire elle se transforme en lieu de pleine communion avec le Fils.
À l'intérieur du mystère trinitaire lui-même, il y a donc une priorité de la résurrection sur la mort, parce que le don a priorité sur l'attente accueillante.
Le mystère pascal est un évènement salvifique qui accomplit un véritable devenir dans la vie de Dieu, puisque en Jésus, Dieu est devenu pour nous ce qu'il est dans son mystère éternel : le Père du Fils unique.
Le devenir divin s'inscrit dans le devenir plus grand et éternel qui est dynamisme continuel d'un Père qui engendre le Fils, dans le mouvement agapique de l'Esprit.
La différence essentielle entre le Fils et les fils réside dans le fait que si le Christ est engendré par une action du Père sans médiation, les chrétiens, eux, deviennent fils par l'indispensable médiation du Fils pleinement incarné dans le mystère pascal.
Le Père constitue la véritable origine de tout mystère présent dans l'Église. De l'Apôtre, par exemple, il participe à la même action par laquelle le Père ressuscite le Christ dans la multitude des hommes. Ou même de l'Eucharistie : c'est le Père, en effet, qui, en engendrant le Fils, fait de lui le Seigneur de la table et, en même temps, le pain et la coupe. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 27-28).
Grâce au Fils, nous pouvons certainement affirmer que le Père est le principe de tout dynamisme ad intra et ad extra. Il réalise tout le mouvement salvifique dans et en vue du Fils. Le Père apparaît comme le générateur, celui qui dans le mouvement agapique trinitaire se donne pleinement : s'abandonnant dans le don du Fils, il ne peut se perdre parce que c'est précisément dans ce don qui consiste sa personne.
Le mystère pascal reste unique et la tentation du théologien est de vouloir tout dire à la fois, tentation qui ne peut être réalisée en raison des richesses infinies que ce mystère projette sur le monde. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 31-32).
Une leçon de prière du Fils au Père
Dans la mort du Christ et de ses fidèles, l'Esprit joue le rôle qui est le sien dans le mystère trinitaire. Il est l'amour en lequel le Fils naît de son Père et se porte vers lui. Pour le Christ et son fidèle, la mort est la naissance de plénitude; elle est le mouvement vertigineux qui les porte hors de ce monde vers Dieu. [Ignace d'Antioche (Rom, 2,2, SC 10, 128) a trouvé cette formule : "Mourir hors du monde vers Dieu."). Le Christ partage avec son fidèle son propre mourir : deux dans une seule mort, ils sont unis dans une inconcevable unité. ... La promesse de Jésus trouve son accomplissement : "En ce jour (de leur Pâque commune), vous saurez que vous êtes en moi et moi en vous." (Jn 14,20). Mourir dans la communion est l'acte d'amour absolu et la racine du bonheur éternel. Cette mort est la forme de la présence totale de l'Esprit en Jésus et son fidèle. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 341.)
Prier ne consiste pas à informer Dieu de nos besoins : "Votre Père sait ce dont vous avez besoin" (Mt 6, 8-32) Ni à fléchir Dieu et à le rendre bon, car il est le Père essentiel. La prière ne devance pas l'action de Dieu pour la mettre en mouvement, elle reconnaît Dieu en sa paternité, consent à elle, se laisse engendrer par elle. S'il est vrai que la prière est une montée vers Dieu, on peut dire aussi qu'elle est une montée de l'homme vers sa naissance. L'homme qui prie se laisser lover vers sa propre origine où le Père engendre son Fils; c'est ainsi qu'il monte vers Dieu.
Telle a été la prière pascale de Jésus. En sa mort glorifiante, il n'a pas informé son Dieu et Père, il ne l'a pas fléchi à la bonté, il n'a pas modifié ses desseins : il s'est soumis, il a consenti, et son Père l'a amené à la plénitude de la naissance filiale.
L'homme qui prie est, du fait de la prière, saisi dans "la rédemption qui est en Christ Jésus".
Le salut du monde est dans la communion à cette mort filiale.
En Jésus-Christ, Dieu sauve les hommes en sauvant leur mort, en la transformant en naissance. Dieu n'exempte pas l'homme de mourir : il le sauve en établissant la mort dans sa vérité filiale que "l'envie du diable" veut dénaturer.
En leur leur permettant de mourir dans l'éternelle naissance du Fils, Dieu amène les hommes au terme de leur création.
La mort si mystérieuse, inconnue tant qu'on n'en a pas fait l'expérience, le chrétien la connaît, ... il fait en lui-même l'expérience de sa propre mort, bien avant l'échéance finale et peut reconnaître en elle la grâce ultime en laquelle se réalisera son éternelle naissance. En effet, c'est en mourant avec le Christ que le chrétien devient enfant de Dieu : "Nous tous qui avons été baptisés, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés... nous sommes morts avec le Christ." (Rm 6, 3-8); Col 2,11; cf. 2 Co 5,14). Dans l'eucharistie, plus encore réellement que dans le baptême, le chrétien vit d'avance la mort qui l'attend. "Chaque fois que nous mangeons ce pain et buvons à cette coupe c'est la mort du seigneur que nous annonçons" (1 Co 11,26) et aussi la nôtre. Cette communion de mort avec le Christ se vit aussi (tous les jours) en dehors de la célébration des sacrements. Paul se sait "crucifié avec le Christ" (Ga 2,19).
En toute rencontre du Christ en sa pâque, le fidèle meurt avec lui, jusqu'au jour de la rencontre définitive, dans une entière communion de mort. C'est pourquoi mort et résurrection sont éternellement inséparables." (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 561; 572-576.)
Joyeuses et saintes Fêtes de Pâques à tous !
Pourquoi le ruban de l'œuf de Pâques et le lapin ?
La signification du ruban de l'œuf de Pâques est en rapport avec la résurrection de notre Seigneur bien aimé au tombeau.
Que nous dévoile la Sainte bible :
"On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a déposé."
Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s'aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n'entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.
C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.
Il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus. Non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.
Entourer le visage d'un mort était une pratique funéraire ancestrale. Cela signifie que les bandelettes mortuaires qui entouraient la tête de notre Seigneur bien aimé étaient comme à leur origine intacte et encore roulées à leur place.
Essayez de sortir un œuf roulé de larges bandelettes bien serré sur ses 4 cotés avec un nœud au-dessus de la tête sans casser l'œuf, ni défaire le nœud, cela est bien impossible et révèle le caractère miraculeux de la résurrection.
Une résurrection bien différentes de celle de Lazare qui enleva lui-même ses bandelettes. C'est en voyant ce prodige que Pierre et Jean crurent.
Quelle est la signification du lapin de Pâques ?
Le jour de Pâques correspond au premier dimanche qui suit (ou tombe en même temps que) le jour de la première pleine lune après l'équinoxe de printemps.
Le lapin blanc est un symbole qui exprime la pleine lune. Lorsque la lune est pleine vous verrez avec un peu d'imagination un lapin sur ses deux pattes. Le blanc est un symbole féminin lunaire associé au métal argent, son contraire est le jaune un symbole solaire masculin associé à l'or.
En fait, ce n'est pas un lapin, mais une lapine, car elle est représentée avec plusieurs petits lapins, cela suggère une mère avec ses enfants.
Les veilles gravures de Pâques, représentaient un œuf avec un large ruban blanc dentelé avec un nœud au dessus et une lapine blanche entourée de ses petits.
C'est bien une femme (Marie-Madeleine) qui alla au tombeau et qui fut la première a témoigné de la résurrection. C'est elle qui annonça la première la résurrection, c'est une analogie au lapin blanc qui dévoile le secret caché aux enfants (de Dieu) la résurrection de notre Seigneur bien aimé et qui nous apportent la joie (de la Pâques).
Trouver un œuf de Pâques dans le jardin est aussi une expression cachée de trouver notre Dieu ressuscité et de se réjouir de sa présence au jardin du Paradis comme un de ses enfants. (GloriaTv)
Pourquoi colorons-nous les œufs pour Pâques?
Dans le christianisme, l'œuf de Pâques représente le Saint-Sépulcre dans lequel la vie éternelle était cachée. Selon la légende, la pierre qui enfermait le tombeau de Jésus-Christ ressemblait au contour d'un œuf. Sous la coquille d’œuf se trouve une nouvelle vie. Par conséquent, pour les chrétiens, l'œuf de Pâques est un rappel de la Résurrection de Jésus-Christ, du salut et de la vie éternelle. Le rouge, l'œuf le plus souvent coloré, signifie la souffrance et le sang du Christ.
Il existe plusieurs versions de la raison pour laquelle nous teignons les œufs pour Pâques. Une légende raconte que Marie-Madeleine, vénérée par l'Église comme sainte pour les apôtres, est venue avec un sermon auprès de l'empereur romain Tibère (14-37). Selon l'ancienne coutume, des cadeaux ont été offerts à l'empereur, et Madeleine a offert un œuf avec les mots: "Le Christ est ressuscité !" L'empereur a répondu qu'il était blanc, pas rouge, comme un œuf, donc les morts ne se sont pas relevés. À ce moment, l'œuf dans sa main est devenu rouge. (Gloria Tv)
Iconographie.
Noli me tangere, Fra Angelico, 1440-1441.
La Résurrection du Christ, Matthias Grünewald, retable d'Issenheim, 1515
La nuit de Pâques peut être célébrée soit en début soit en fin de nuit. Mais si l’on considère que toute la fête repose sur la symbolique du passage des ténèbres à la lumière, il apparaît que si une célébration organisée le soir, après le coucher du soleil, a certes des côtés pratiques, une célébration placée au lever du jour correspondrait mieux à l’essence même de cette liturgie. Ainsi la liturgie de Pâques débuterait dans l’obscurité : l’Église bénit le feu pascal, la lumière est transportée dans l’église et partagée entre les fidèles, et l’on chante l’ « Exultet », la louange solennelle de la lumière pascale.
De tout temps l’Église a comparé la Résurrection du Christ avec le soleil levant.
Qu’on pense à la façon dont Matthias Grünewald a représenté la Resurrection du Christ au XVIe siècle sur son retable d’Issenheim : Jésus-Christ y apparaît comme un soleil personnifié illuminé de l’intérieur. Et pourtant, le corps de Jésus porte les stigmates de sa Passion, preuve qu’il ne s’agit pas ici d’une transfiguration ésotérique, mais d’une réelle transformation, au cours de laquelle la personnalité et l’histoire individuelle restent intactes. Le Crucifié et le Ressuscité sont tout un.
Angelus Silesius a repris cette même symbolique dans ces vers qui sont parvenus jusqu’à nous et qui sont chantés aussi bien dans la liturgie catholique que dans le culte protestant en Allemagne: « Morgenstern der finstern Nacht, der die Welt voll Freuden macht, Jesu mein, komm herein, leucht in meines Herzens Schrein. (…) Du erleuchtest alles gar, was jetzt ist und kommt und war; voller Pracht wird die Nacht, weil dein Glanz sie angelacht. » « Sainte étoile du matin, qui illumine la nuit et remplit la terre de sa joie, mon Jésus, viens en moi, illumine le secret de mon cœur. (…) Tu illumines tout ce qui est, tout ce qui vient et tout ce qui était. Grandiose est la nuit que ton sourire illumine. »
C’est pour toutes ces raisons que, déjà dans l’Église primitive, les fidèles se tournaient vers l’Est lors de la célébration de la sainte messe. Les prêtres et les fidèles se trouvaient ainsi dans une orientation commune au cours de leur prière : ils faisaient face au Christ ressuscité, symbolisé par le soleil levant.
Dans les églises orthodoxes on a conservé cette attitude mais dans la plupart des églises catholiques et protestantes, l’orientation de la prière a été malheureusement abandonnée pour mettre l’accent davantage sur la communion du prêtre avec l’assemblée. Au départ, beaucoup d’églises avaient pourtant été construites en orientant l’abside vers l’Est.
Dans l’Église catholique, la célébration « ad orientem » a disparue de facto depuis la réforme liturgique : mais cette liquidation ne repose sur aucune norme liturgique. Il importe de repréciser les choses : la célébration de la messe n’est pas un face à face prêtre/communauté. Le Cardinal Ratzinger, futur pape Benoît XVI, écrivait déjà dans ses livres consacrés à la liturgie que le célébrant devrait à tout le moins se tourner vers une grande croix pour célébrer la messe, créant ainsi une sorte d’orient virtuel pour pallier la perte d’une orientation physique réelle.
Au cours de l’été 2016, le cardinal Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, a encouragé prêtres et fidèles à reprendre l’habitude de se tourner ensemble dans la même direction pour prier. Il a même clairement demandé que tous les prêtres reviennent à la célébration de la messe « ad orientem ». Malheureusement, le pape François n’a donné aucune suite à cette demande.
La liturgie catholique a ainsi perdu son orientation. Qui, parmi les chrétiens, connaît encore de nos jours la symbolique du soleil levant ? Mgr Georg Alois Oblinger, Recteur de Marienfried (diocèse d’Augsbourg). Source: Kathnet (Trad. MH/APL) / Pro Liturgia Actualité du dimanche de Pâques 21 avril 2019.
Résurrection du Jésus, par Noël Coypel (1700)
Jésus retourne des Enfers, par Kocheliov (1900)
Résurrection de Jésus, Hans Memling.
La Résurrection du Christ, par Raphaël, v. 1501
Matin de Pâques (M. Denis, 1870-1943)
Musique.
Gaudii Paschalis (A. Scandello, 1517-1580)
Dialogo per la Pescua (H. Schültz, 1535-1672)
J.S. Bach (1685-1750)
Les thèmes de cette ouverture sont en grande partie extraits de la liturgie orthodoxe russe, basés plus exactement sur une collection d'anciens cantiques disparates, souvent anonymes, appelés Obikhod et adoptés comme chants liturgiques officiels à la Cour Impériale des Romanov.
PRATIQUE. Un jour, un prêtre, un moine dit : "Tu sais pourquoi les couvents ont des cloîtres, qui sont fermés et sans sortie ? C'est parce que la seule sortie c'est vers le haut."
"Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui." (Rm 6,8)
Si vous êtes ressuscité avec Jésus-Christ, cherchez les choses du ciel.
***
Sources :
(1) Encyclopédie théologique Nicolas BERGIER 1718-1790, publié par M. l'abbé Migne, Ateliers catholiques au Petit-Montrouge, tome III, Paris 1850-1851, p. 1262; (2) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. XVIII; (3) Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 337; (4) François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021.
En préparation de leur prochain baptême, le pape Léon le Grand rappelle aux nouveaux convertis, lors de la veillée pascale, qu'ils doivent être vigilants contre le péché. Il note que leur préparation spirituelle et physique pendant le Carême, par laquelle ils "ressentent" en petite partie la souffrance du Christ sur la croix, a été une préparation à cela précisément.
"Vous-mêmes [les nouveaux convertis] avez prouvé, et par votre dévotion avez appris, à quel point les âmes et les corps bénéficient de jeûnes plus longs, de prières plus fréquentes et d'aumônes plus libérales. Car il n'y a pratiquement personne qui n'ait profité de cet exercice et qui n'ait pas accumulé dans les recoins de sa conscience quelque chose dont il peut à juste titre se réjouir.
"Mais ces avantages doivent être conservés avec un soin persistant, de peur que nos efforts ne tombent dans l'oisiveté et que la méchanceté du diable ne nous vole ce que la grâce de Dieu a donné.
Puisque donc, par nos quarante jours d'observance [Carême], nous avons voulu produire cet effet, que nous ressentions quelque chose de la Croix au moment de la Passion du Seigneur, nous devons nous efforcer d'être également trouvés participants à la Résurrection du Christ, et 'passer de la mort à la vie' (1 Jean 3,14) pendant que nous sommes dans ce corps."
Saint Pape Léon le Grand, « Sermon 71 : À la veille de Pâques » (§1) (vers 441 après JC)
Saint Augustin lors de la veillée pascale, avant de baptiser les nouveaux convertis :
"Il y a donc des forces spirituelles de méchanceté dans les hauteurs… C’est donc dans de tels lieux élevés, et non dans la plus haute tranquillité des cieux, que résident ces esprits très méchants contre lesquels nous déclarons publiquement une guerre spirituelle, de sorte que, lorsque ces mauvais les anges ont été vaincus, nous pouvons jouir de cette récompense par laquelle nous serons associés aux bons anges dans l’éternité immuable…
"Ne cédez donc pas la place au Diable, peu importe où il tente de pénétrer ; laissez plutôt le Seigneur habiter en vous pour vous opposer à celui qu’il a chassé par ses souffrances. Lorsque le Diable avait pouvoir sur vous, 'vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur'. Marchez donc comme des enfants de lumière'' (Eph. 5,8) . Veillez contre les ténèbres et leurs dirigeants en votre mère, la lumière ; et du sein de votre mère, la lumière, priez le Père des lumières."
Saint Augustin, "Sermon 222 : À la veille de Pâques"
En ce jour, l'Église se prépare à célébrer au lever de l'aurore, la glorieuse résurrection du Sauveur.C'est le "Grand et saint Sabbat".
Le corps de Notre Seigneur Jésus-Christ, détaché de la croix, le soir du vendredi, jour de sa mort, fut embaumé et enseveli par quelques-uns de ses disciples.Ce corps, toujours uni à la Divinité dans le tombeau, ainsi que son âme, qui descendit aux limbes pour y visiter celles des justes et leur annoncer leur entrée prochaine dans le ciel, est le sujet que l'Eglise propose aujourd'hui à notre adoration.
Cette célébration festive commence par la bénédiction dufeu nouveau, auquel est allumé le Cierge pascal. ''Lumière du Christ ! Nous rendons grâce à Dieu !'' Elle place dans son sanctuaire un grand cierge, portant, pour symboles des plaies glorieuses du corps de Jésus-Christ vivant, cinq grands encens, et chante ensuite les oracles des saints Prophètes qui annoncèrent son triomphe sur la mort et sur l'enfer.
Un chantre chante d'abord l'''Exultet'', grand chant de joie.
Puis, l'histoire du Salut est récapitulée, depuis la Création jusqu'à la Résurrection, en passant par la sortie d'Egypte, les prophètes, etc., au cours d'une grande liturgie de la Parole. On relit tout ce que Dieu a fait pour les Hommes à la lumière de la Résurrection de Jésus-Christ. Ceci amène à chanter la gloire de Dieu, en faisant sonner les cloches à toute volée. L'évangile est acclamé en chantant Alléluia (ce qui n'avait pas été fait pendant tout le carême).
Pendant la nuit du samedi saint au dimanche de Pâques, on fête la Résurrection du Christ lors de laVigile pascale.
L'Eglise bénit aujourd'hui les fonds baptismaux et confère solennellement le baptême aux catéchumènes, en versant sur eux, au nom des trois personnes divines, les eaux vivifiantes qui, par l'institution de Jésus-Christ, et en vertu de ses mérites, nous régénèrent comme enfants de Dieu, en gravant sur nos âmes le sceau indélébile de notre adoption.
PRATIQUE. N'oublions pas en ce jour de remercier le Seigneur de la grâce qu'il nous a faite en nous recevant pour ses enfants, dans le saint baptême.
"Le terme Exultet correspond au premier mot du chant liturgique qui, du haut de la Chaire, a été chanté par le diacre lors de la cérémonie de la nuit du samedi Saint. Le texte et la mélodie des Exultet ont été transcrits à plusieurs reprises entre le Xe et le XIVe siècle sur des rouleaux formés de plusieurs feuilles de parchemin cousues ensemble. L'origine de cette pratique est attestée presque exclusivement dans le contexte méridional et se trouve peut-être dans le soi-disant libelli, petits livrets composés d'un ou plusieurs quaternions destinés à la célébration de certaines festivités ou d'actions particulières de Rites liturgiques (le rite de l'investiture sacerdotale, l'onction des malades et d'autres). Ils étaient très communs au Moyen-Âge et constituaient des artefacts extrêmement simples et modestement précieux. Par conséquent, dans les célébrations les plus importantes, ils ont parfois été remplacés par des spécimens assemblés dans la forme la plus noble de rouleau. L'adoption de ce type de livre insolite à des fins liturgiques rappelait en fait les formes de l'ancien papyrus. Toutefois, il a probablement été suggéré dans le sud aussi par la connaissance des rites de l'église gréco-orientale. Ce dernier envisageait l'utilisation de rouleaux de manuscrits, appelés Kontakia, peut-être déjà au Ve-VIème siècle et en tout cas certainement au VIIIe-IXe siècle. Leurs connaissances ont dû avoir lieu dans le domaine de Bénévent-Cassino. [...] C'est en fait dans la région Bénévent (Italie) qu'apparaissent les premiers spécimens de rouleaux de Exultet. Comme un genre créé ad hoc, le Exultet ne se conforme pas à un type déjà existant d'illustration, mais est le résultat d'une véritable invention iconographique élaborée autour du 10e siècle. Pour cette raison les décorations ne suivent pas un modèle prédéfini, mais composent un cycle variable qui fournit l'illustration de différents sujets. Elles sont essentiellement attribuables à trois domaines thématiques liés au texte et à la liturgie pascale: l'histoire sacrée, les cérémonies liturgiques-le spectacle le plus récurrent le diacre qui reçoit le rouleau de l'évêque, allume la bougie Pascale, ou prie De la chaire-et les portraits de contemporains. Différentes solutions sont également proposées pour la traduction visuelle du même concept. Par exemple, l'allégorie de la terre, Tellus, appelée à célébrer la résurrection, peut être dépeinte comme une femme richement habillée, ou comme une figure, ou comme le Christ trône avec des animaux; La figure de Mater Ecclesia est parfois indiquée par la communauté des fidèles rassemblés autour de l'évêque, d'autres fois par une figure de femme, ou par d'autres variantes. Les scènes bibliques sont nombreuses et tirées principalement du Nouveau Testament. L'exception est quelques thèmes, tels que le salut du premier-né juif, le péché originel, le passage de la mer rouge, qui sont inspirés par les pièces de la Genèse et de l'exode contenues dans l'ancien testament. Une des images récurrentes est celle introduite dans le Apium de Lamy, la louange des abeilles. Il suit plusieurs variantes dictées par les orientations spécifiques des illuminateurs: elle suppose parfois un caractère fortement symbolique ou décoratif; D'autres fois, il est basé sur la narration animée et montre les essaims qui volent à travers les champs et les paysans qui recueillent le miel et la cire. Le Exultet a pris fin avec les commémorations liturgiques, souvent accompagnées du portrait solennel et stéréotypé des figures politiques et religieuses évoquées."
L'Ange ouvre le sépulcre
Sources: (1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. XVII ;(2)
Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien.
En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié.
Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris.
Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.
Le Vendredi saint est le jour de la célébration liturgique du mystère de la Passion, de la mort sur la Croix et de la mise du Christ au tombeau.
C'est un jour de jeûne et d'abstinence, à l'instar du Mercredi des Cendres qui, quarante jours plus tôt, ouvre le temps du Carême.
Le Vendredi saint est marqué encore davantage par le deuil et le recueillement.
"Il s’agit pour moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en devenant semblable à lui dans sa mort, avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts. ... Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus." (Ph 3, 10-14)
Le Vendredi saint est marqué par une liturgie particulière (vénération de la croix, communion eucharistique mais pas de célébration du sacrifice de la messe ce jour-là). Le moment culminant de la journée, dans son silence recueilli, est celui de la Crucifixion (entre 12h et 15h) et le moment même où le Christ expira, à 15 heures.
Chez les Romains, le crucifiement était un supplice infamant réservé aux criminels, ce qui indique que les charges retenues contre Jésus devaient être très sérieuses : « agitateur dangereusement arrogant », criminel politique, il fut probablement accusé de créer de graves troubles à l'ordre public, « ce qui correspondrait à l'idée d'une prétention messianique royale, qu'elle soit de son fait ou de celui de ses disciples » (Larry W. Hurtado, Le Seigneur Jésus Christ: la dévotion envers Jésus aux premiers temps du Christianisme, Éditions du Cerf, 2009, p. 69-70.)
C'est spécialement ce jour que se fait la dévotion du Chemin de croix. Cette procession est particulièrement solennelle dans les lieux mêmes où elle eut lieu il y a près de 2000 ans, à Jérusalem, le long de la Via Dolorosa (Chemin de la souffrance, à Jérusalem) puis dans la basilique du Saint-Sépulcre, où se trouvent le rocher du Golgotha et le Tombeau du Christ. A Rome, le Chemin de Croix est traditionnellement célébré au Colisée, durant le soir du Vendredi saint.
Par référence au jour du Vendredi saint, tout au long de l'année et spécialement durant le Carême, les vendredis sont un jour de pénitence, en principe d'abstinence de viande. On y dit les mystères douloureux du Rosaire.
Ce mystère ineffable, prédit si souvent et si clairement dans les siècles qui le précédèrent (prophéties messianiques) est le triomphe complet de la justice divine et le chef d'oeuvre le plus glorieux de la miséricodre infinie. Il fut opéré par la charité sans bornes du Verbe incarné, qui, selon les décrets divins, voulut de toute éternité s'anéantir, souffrir et mourir dans la plénitude des temps, pour réconcilier le ciel et la terre (1) suite à la première désobéissance ou Péché originel.
D’après les Évangiles synoptiques, sur la route du Golgotha, les soldats obligent un passant, Simon de Cyrène, à porter la croix de Jésus. Luc ajoute que les femmes disciples suivaient Jésus et pleuraient sur son destin (Sainte Véronique, Sainte Marie-Madeleine, et la Vierge Marie).
Les quatre Évangiles canoniques mentionnent un titulus, pancarte qui porte une inscription laconique déclarant, sur un ton moqueur, "Jésus roi des Juifs", "Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm" (le futur acronyme INRI). L’Évangile selon Jean dit que l'inscription avait été rédigée et placée par Pilate, en hébreu, en latin et en grec (Jn 19:19-20). Jean mentionne la "lance" qu'un des soldats utilisa pour percer le côté du Christ "et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau" (Jn 19:34)
Les Évangiles canoniques disent que deux criminels sont crucifiés avec Jésus. Tandis que l'un l'insulte, l'autre le respecte et lui demande : "Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne". En raison de la réponse de Jésus dans cet évangile : "aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis", on le considère comme un saint, en l’appelant 'le bon larron". De même considère-t-on que dès le jour de la mort, l'âme est jugée pour aller soit au Purgatoire (ou au paradis directement si l'âme est en état de grâce), soit en enfer.
Vendredi Saint, on voile les crucifix ce jour-là jusqu'à la veillée pascale (Samedi Saint au soir)
Liturgie : Le vendredi saint est le seul jour de l'année où on ne célèbre pas d'Eucharistie. La communion est distribuée aux fidèles au cours d'une célébration qui dégage une ambiance particulière : l'église est sombre, les autels sont dépouillés de leurs nappes, les statues et images sont voilées. Il n'y a pas de sonnerie de cloche, de jeu d'orgues, et les chants sont absents, ou très peu nombreux. La célébration commence et finit en silence. On lit l'évangile de la Passion. Il n'y a pas de prière eucharistique mais une grande prière universelle.
C'est le jour de la célébration de la Croix : la croix est amenée en procession puis proposée à la vénération des fidèles. Dans certains pays, comme l'Espagne, il y a d'importantes processions dans les rues des villes.
La dernière messe célébrée était celle du soir du Jeudi saint, correspondant à son institution au Cénacle, et la prochaine sera celle de la Vigile pascale, le soir du Samedisaint. (2)
Historicité
Selon le Digeste, code de droit romain, "le crime commis contre le peuple romain ou contre sa sécurité est un crime de lèse-majesté (maiestatis crimen)". Jésus, provincial juif condamné pour sédition, tombe ainsi sous le coup de la Lex Iulia maiestatis (it) qui établit pour ce crime de rébellion envers l'autorité impériale, la crucifixion. [Pierre Maraval, Simon Claude Mimouni, Le christianisme des origines à Constantin, Presses Universitaires de France, 2006, p. 87.]
L'historicité de la crucifixion ne fait plus aucun doute pour la majorité des chercheurs, qui y voient des critères d'authenticité (critère d'embarras ecclésiastique, d'attestation multiple, de cohérence) [Jacques Giri, Les nouvelles hypothèses sur les origines du christianisme, éditions Karthala, 2011, p. 182; John Paul Meier, How do we decide what comes from Jesus, in The Historical Jesus in Recent Research, James D. G. Dunn et Scot McKnight, 2006, p. 126–136 ]
L'évangéliste Jean évoque le cloutage des mains au moment de la crucifixion en rapportant la remarque de S. Thomas "si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas !" (Jn 20:25). Les autres évangélistes ne mentionne pas le procédé de la crucifixion chez les Romains. Mais la recherche contemporaine qui s'appuie sur les sources documentaires relatant les crucifiements à l'époque romaine, sur le contexte historique (les crucifiements en masse privilégiaient les cordes mais il n'était pas rare pour des exécutions singulières d'utiliser des clous) et les découvertes archéologiques confirment la pratique de la crucifixion chez les Romains. En 1938, des recherches archéologiques près de Jérusalem, à Giv’at mivtar, ont démontré que les crucifiés contemporains du Christ étaient exécutés sur une croix. (Les Dossiers de l'Archéologie n°10 page 107. Article du professeur N. Haas de l'Université Hébraïque de Jérusalem.) Les crucifiés avaient les bras étendus à l’horizontale.
Les documents latins de l'époque romaine emploient le mot "crux", et évoquent la poutre transversale sur les épaules attachée aux bras sous le terme de patibulum(partie transversale de la croix destinée au crucifiement).
Le poteau vertical était appelé stipes. Il était généralement fixé de manière permanente dans la terre à l’emplacement de l’exécution.
Saint Irénée, évêque de Lyon et Martyr (120-202 ap.J.-C.) dans Contre les hérésies, cote II, 24,4, daté d'entre 175 et 189 ap. J.-C., explique que la croix a cinq extrémités ; sur la cinquième se repose le crucifié : "La structure de la croix présente cinq extrémités, deux en longueur, deux en largeur, une cinquième sur laquelle s’appuie le crucifié." (Irénée de Lyon, Contre les hérésies, Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur, Sagesses chrétiennes, Cerf, Paris 2007, p. 225.)
Iconographie :
La Crucifixion de Jésus a donné lieu à différentes représentationsà travers les âges :
La plus ancienne représentation de la Crucifixion et de Croix chrétienne est le graffiti d'Alexamenos, dessin injurieux réalisé entre le IIe et le IIIe siècle sur un mur de Rome (colline Palatin), au moment des persécutions. Ce dessin injurieux représente le Christ avec une tête d'âne. À cette époque, et en encore jusqu'au Ve siècle, un chrétien ne représentait jamais Jésus en croix, la croix était une réalité trop affreuse, trop diffamante (elle représentait encore un instrument de supplice et les persécutions n'étaient pas terminées). Ce n'est qu'à partir du IVe siècle, à la fin des persécutions, après l'édit de Milan (313) de Constantin Ier, qui donnait la liberté de culte aux chrétiens, que se diffusera l'image du Christ en croix.
Graffito d'Alexamenos. La légende signifie "d'Alexamenos rend un culte à son Dieu". Alexamos est représenté à gauche, levant les bras en signe de prière, de louange, selon l'habitude des premiers chrétiens. L'homme crucifié avec une tête d'âne représente le Christ. L'auteur du graphiti trouve donc complètement ridicule qu'Alexamenos puisse reconnaître comme sauveur un homme crucifié. Michael Gough, dans La Grèce et Rome (éd. Imprimerie des arts et manufactures, 1974, direction Marcel Brion, p. 364), suppose que Alexamenos était sans doute un esclave, que ses compagnons raillaient parce qu'il était chrétien. Daniel-Rops explique qu'Alexamenos fut un "page impérial" caricaturé par ses camarades. Le jeune chrétien d'alors n'avait guère à attendre que l'ironie et l'outrage. (DANIEL-ROPS, Histoire de l'Eglise du Christ, tome II Les Apôtres et les Martyrs, Librairie Arthème Fayard, Paris 1965, p. 175)
S'inspirant de la tradition et des écrits patristique, les peintres médiévaux et de la Renaissance ont représenté le Christ portant la croix latine et entière.
Des recherches archéologiques, dans les localités de Farj et d’Er-Ramthaniyye au Golan par l'"Expédition Byzantine" (1978-1988) ont démontré que les communautés de judéo-chrétiens elles-mêmes (judaïsants non catholiques, communautés qui disparaîtront au IIIe siècle et se mêleront aux hérésies gnostiques) retrouvées "en Gaulanitide (plateau du Golan), de la fin du IIe siècle au début du Ve", possédaient des linteaux de portes et de fenêtres ainsi que des pierres équarries gravés de "signes" judéo-chrétiens dans ces antiques bourgades juives, dont des "croix".
"Le répertoire iconographique comprend un « signe » purement juif : la menorah ; deux signes uniquement chrétiens : la croix et l’ancre ; des signes appartenant aux deux religions : la palme (lulab), le poisson, le navire, la grappe de raisin et la coupe ; enfin, des signes particuliers au judéo-christianisme analysés dans l’ouvrage fondamental du Père E. Testa, ofm, Il Simbolismo dei Giudeo-cristiani (1962), le waw – sixième lettre de l’alphabet hébraïque censée représenter le Christ -, la croix des vents, la croix-mat de navire, la hache et la charrue. Aucune inégalité dans la profondeur de la gravure ne permet de supposer le remplacement d’un « signe » d’une religion par celui d’une autre. Tous les « signes » gravés sur une même pierre sont contemporains entre eux. Quelques-uns de ces « signes » fournissent des repères chronologiques. Les menorot évasées sur un trépied triangulaire parfois flanquées d’un lulab sont caractéristiques de la fin du IIe siècle au milieu du IVe siècle ap. J.-C. Elles furent remplacées entre la seconde moitié du IVe siècle et la première moitié du Ve siècle par des menorot aux branches arrondies soutenant un plateau figuré par une ligne droite. D’autres menorot reposent sur des trépieds arrondis dénués de pattes.
"L’ancre cruciforme fut employée à Rome comme symbole de l’espoir mis dans le Christ dès le milieu du IIe siècle ap. J.-C. Elle en disparut au début du IVe siècle. Un faisceau d’indices situe donc les fragments gravés de « signes » judéo-chrétiens à Farj entre la fin du IIe siècle et le début du Ve siècle. Recensant 80 hérésies en 376 dans son Panarion, Épiphane, natif d’Eleutheropolis en Palestine Seconde et évêque de Salamine de Chypre, localisait des Nazaréens et des Ébionites en Décapole autour de Pella et en Basanitide dans la région de Kokba au sud-ouest de Damas (Adv. Haeres. I.2 – Haeres. XXIX, 7-8 ; PG 41, cols 401-404 ; XXX, 2, PG 41, col. 408). Or, Farj se trouve précisément sur le bord occidental du Bashan, en Gaulanitide, où les « migrants de Pella » avaient essaimé, se trouvant alors en contact avec des dissidents du judaïsme canonique de Jérusalem – esséniens, baptistes, hellénistes – qui avaient fait de la Pérée outre-Jourdain leur terre d’élection. Moins d’un demi-siècle après Épiphane, St Jérôme mentionnait les Nazaréens et les Ébionites dans sa Lettre 112 adressée en 404 à St Augustin, comme étant ses contemporains. Décrivant les pratiques des Ébionites « esséniens », Épiphane avait précisé : « Ils appellent synagogue, et non pas église, leur lieu de réunion » (Adv. Haeres. I. 2 – Haeres. XXX, 18 : 2 : PG 41, col. 436). La concentration de « signes » gravés judéo-chrétiens en Q.III, 21-22 à Farj, la position encore d’origine du linteau de porte de la face extérieure du mur nord de Q.III, 21, un linteau monumental gravé de croix et de lulabim remployé dans le plafond de la salle 21, ainsi que la stratigraphie architecturale de ces deux salles permettent de suggérer que le bâtiment comprenant les salles 21 et 22 renferme des vestiges de synagogue judéo-chrétienne.
"À 7,5 km à vol d’oiseau au nord/nord-ouest de Farj, le mamelon volcanique sur lequel s’élève le village circassien d’Er-Ramthaniyye, désert depuis la Guerre des Six Jours (1967) et désormais dans une zone de manœuvres de l’armée israélienne, domine les gras pâturages du Golan oriental
"Se serrant au sommet, sur les pentes et au pied du monticule, les maisons établies sur les ruines d’une localité antique, en incorporent les vestiges. L’examen minutieux de tous les bâtiments nous a permis de déceler majoritairement dans la zone sud-ouest de la localité (là où était également situé le village juif aux Ier-IIe siècles), juxtaposés sur un linteau de porte de basalte des symboles juifs (menorah, lulab) et chrétiens (poissons, croix), et sur des pierres équarries trois variations de la « croix des vents » ou « croix cosmique » , ainsi qu’une croix-taw hébraïque – chi grec dite crux decussata surmontant une croix à sérifs ou deux cornes évasées et concaves, qui est aussi peut-être une croix ancrée. Une menorah à sept branches stylisée à l’extrême et amalgamée à une coupe, ainsi qu’une croix chrétienne, étaient superposés sur un linteau. Enfin, sur deux linteaux étaient associées la croix avec deux palmes la flanquant de part et d’autre, ces dernières évoquant une combinaison conceptuelle de la menorah, du lulab et de l’Arbre de Vie." [Où se trouvaient les judéo-chrétiens ?, Le Monde de la Bible, Claudine DAUPHIN, Chercheur du CNRS à l’UMR 8167, « Orient et Méditerranée – Monde byzantin », Paris].
Plus récemment, des croix gravées plus tardives, "en contexte daté de 470" ont été trouvées en 2014 au cœur du désert saoudien, en Arabie Saoudite : "[D]es inscriptions du Ve siècle ornées de nombreuses croix ont été découvertes et attestent une présence chrétienne en Arabie du Sud dans la région du désert de Jabal Kawkab. Cette découverte a été présentée par Frédéric Imbert, spécialiste d’épigraphie arabe et islamique, professeur à l’université d’Aix et membre de la mission franco-saoudienne de prospection dans l’émirat de Najrân, au cours d’une conférence à l’Université américaine de Beyrouth et rapportée dans un article de l’Orient-Le jour. Les croix ont été découvertes en janvier 2014 sur la Montagne de l’Astre (Jabal Kawkab). [...]. Des milliers de représentations humaines et animales, des versets, des croix, des vers de poésie et des textes en arabe, en sudarabique, en thamoudéen ou en nabatéen ont été mis à jour. Frédéric Imbert a déjà évoqué ce lieu comme étant le « plus vieux livre des Arabes, un livre écrit sur les pierres du désert par des hommes qui vécurent à l’époque où une certaine forme de monothéisme se met en place dans la douleur et l’opposition, les massacres et les guerres ». Les croix ne sont visibles que sur une petite partie du mur. [...]. Le site est situé sur une ancienne voie qui reliait le Yémen à Najran pour éviter le désert. Il était vraisemblablement une « halte majeure pour l’approvisionnement en eau ». C’est à proximité d’un puits que F. Imbert a retrouvé les gravures chrétiennes. « Elles ne sont pas les seules croix connues en Arabie du Sud et de l’Est, mais il s’agit sans doute des plus vieilles croix chrétiennes en contexte daté de 470 de notre ère », souligne le spécialiste. D’après F. Imbert, le christianisme s’est répandu en Arabie dès le IVe siècle, mais c’est au VIe qu’il prend tout son essor grâce en grande partie à l’activité missionnaire de chrétiens monophysites (qui ne croient qu’en la nature divine de Jésus) de Perse (Irak actuelle) et de Syrie qui ont en commun de rejeter le concile de Chalcédoine de 451." [Des Croix gravées au coeur du déset saoudien, Pierre Loup de Raucourt, Patriarcat latin de Jérusalem]
Mosaïque du Bon Pasteur, Mausolée de Galla Placidia à Ravenne (v. 430 ap.J.-C.)
Au VIe siècle, les Évangiles de Rabula, ouvrage conservé à la Biblioteca Medicea Laurenziana de Florence (cod. Plut. I, 560), formant un manuscrit enluminé rédigé en syriaque des Évangiles et datant du VIe siècle (il a été achevé en 586 au monastère de Saint-Jean-de-Zagba, situé en Syrie, et signé par son scribe, Rabula) représente le Christ en croix :
Enluminure de l’Évangéliaire syriaque de Rabula (586)
La Crucifixion, style byzantin du XIIIe siècle, monastère Sainte-Catherine du Sinaï
La Crucifixion, Bartolomeo Bulgarini, v. 1330 Hermitage, Saint Petersbourg
Giovanni Previtali, historien de l'art, crédite Giotto de l'innovation du Christ en croix avec trois clous et le suppedaneum, la planchette de bois chevillée sur laquelle les crucifiés pouvaient appuyer leurs pieds.
Le Portement de Croix par Raphaël
Giotto, La Crucifixion, 1320-1325
Croix-La Crucifixion- Le Pérugin (Pietro Perugino) - 1482
Sources: (1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. XVI. (2) L'Evangile au quotidien (3) Vendredi Saint (4) Crucifixion
Un nombre record de 7 135 adultes recevront le sacrement du baptême et seront reçus dans la foi catholique à travers la France lors de la veillée pascale de cette année, samedi 30 mars, selon les chiffres publiés par la Conférence des évêques catholiques de France. En 2023, le nombre de baptêmes était de 5 463, soit une augmentation de plus de 30 %.
Le Jeudi saint est un des jours les plus importants de la Semaine sainte : il correspond à la commémoration de la dernière Cène (au Cénacle) suivie de la nuit d'agonie du Christ au Jardin des Oliviers (Gethsémani).
Simon Ushakov, La Dernière Cène, École de Moscou, 1685
Le Jeudi saint est un jour de fête, qui commémore l'institution de l'Eucharistie par Jésus lors du repas pascal au Cénacle la veille de sa mort, – le sacrifice de la Nouvelle Alliance préfiguré tout au long de l'Ancienne Alliance et prophétisé dans des endroits comme Malachie 1,11 –; Et le sacerdoce qui l'offrirait, les Apôtres et leurs successeurs, c'est-à-dire l'institution de l'ordination des prêtres.
Jésus réunit autour de lui ses chers apôtres, sans en excepter même celui qui devait le trahir, pour célébrer avec eux la dernière cène judaïque, à laquelle allait succéder le sacrifice de sa chair et de son sang, sous les symboles eucharistiques.
Il établit dans le même temps le sacerdoce de son église, ordonne à ses apôtres de n'offrir qu'à Dieu seul l'oblation d'un prix infini, dont il allait être volontairement l'hostie sanglante sur la croix, mais qui jusqu'à la fin des temps, serait offerte d'une manière non sanglante, toujours aussi glorieuse à Dieu que salutaire aux hommes, dans tous les sanctuaires du monde catholique.
Jésus-Christ daigna laver lui-même les pieds de ses apôtres, après leur avoir déjà dit :
"Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui... Je suis le pain descendu des cieux; celui qui mange de ce pain vivra éternellement.. Ceci est mon corps... Voilà la coupe de mon sang... Prenez et mangez... et faites-le toujours en mémoire de moi." (1)
La messe et les prêtres trouvent en ce jour leur origine et la profondeur de leur mystère.
Pendant la célébration de ce jour, on lit l'évangile du lavement des pieds, et le célébrant refait le geste de Jésus en lavant les pieds de quelques personnes de l'assemblée.
Cette messe est la dernière qui soit célébrée avant la "Veillée pascale" du Samedi saint (veille dePâques).
Après le repas pascal, Jésus et ses apôtres se sont retirés àGethsémanipour y bivouaquer, comme à l'habitude. Cette nuit fut cependant pour le Christ une nuit de prière et d'agonie - au cours de laquelle le Christ accepta le "calice" de sa Passion.
La célébration liturgique du Jeudi saint se termine par une procession, pendant laquelle la réserve eucharistique (les hosties consacrées) est amenée dans un endroit spécialement aménagé, le reposoir. Une veillée y est souvent organisée, et les fidèles peuvent s'y recueillir et adorer le Christ dans une nuit de veille.
Le triduum pascal est un ensemble de trois jours (en latin triduum) qui marquent l'aboutissement de la Semaine Sainte et le sommet de l'année liturgique : c'est la célébration du mystère de Pâques, avec : - la mort et la mise au tombeau de Jésus-Christ (leVendredi saint), - la descente du Christ aux Enfers durant le "Grand sabbat" du Samedi saint, - la nouvelle de la Résurrection, nouvelle Pâque, durant la nuit du samedi au dimanche (Vigile pascale), où surgit la lumière de Pâques, l'alléluia du Dimanche de Pâques, avec les messes de l'aube et du jour.
Le triduum pascal est l'articulation entre les quarante jours de préparation pénitentielle du Carême et les cinquante jours du temps pascal jusqu'à laPentecôte(dont quarante jours jusqu'à l'Ascension).
C'est au pape Pie XII que l'on doit la restauration de la liturgie du triduum pascal dans son ancienne grandeur et à des heures et dans une atmosphère correspondant à celles du mystère, dans la liturgie latine (notamment, la vigile pascale), dans le même esprit qui avait été gardé dans les liturgies orientales.
"C'est le pieux roi Robert qui, aux lointains alentours de l'an mil, institua l'usage par les Roys de France de laver les pieds des pauvres le Jeudi Saint de chaque année et de célébrer la Cène en leur honneur. Cette coutume qui courbait devant des malheureux la Majesté Royale, avait été pratiquée déjà par les Empereurs Grecs de Byzance, et c'est de là qu'elle était venue d'Europe.
"Le nombre des pauvres amenés au palais pour cette cérémonie fut d'abord illimité. Il se réduisit par la suite et au début du XVIIème siècle, Henri IV régnant, il avait été définitivement fixé à treize garçons ou fillettes, ce nombre symbolisant Jésus-Christ et les douze Apôtres.
"Si le roy était empêché, le Dauphin le remplaçait...
"Une cérémonie se déroula jusqu'à la Révolution, également dans les grands appartements de la Reine. Elle aussi y servait les petits pauvres, assistée par les Princesses de la Famille Royale et par des Duchesses qui lui tendaient les plats." (Extrait tiré du livre de Paul Gruyer, Quand les Roys de France lavaient les pieds des pauvres).
L'hymne Pange lingua gloriosi écrite par S. Thomas d'Aquin (1225-1274) est chantée le Jeudi saint lors de la translation du Saint-Sacrement au reposoir. La dernière séquence Tantum ergo est chantée à tous les saluts du Saint-Sacrement. L'hymne atteste la croyance catholique en la présence réelle du corps et du sang du Christ dans les espèces consacrées.
La Cène, Philippe de Champagne
Sources:
(1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. XV ; (2) L'Évangile au Quotidien.