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9 janvier 2023 1 09 /01 /janvier /2023 00:00

Le baptême est le "sacrement qui efface le péché originel, et qui nous fait chrétiens, enfants de Dieu et de l'Église." (Encyclopedie Nicolas Bergier, Abbé Migne Éditeur, tome 33e, Paris, 1875, p. 483.)

"Le baptême ne purifie pas de souillures extérieures, mais il est l’engagement envers Dieu d’une conscience droite et il sauve par la résurrection de Jésus Christ." (1 P 3, 21)

C’est un rite de passage. Configurés au Christ, nous devenons fils d’un même Père et frères de Jésus-Christ, par l'Esprit-Saint. Il s'agit de l'amour de Dieu qui nous est proposé, la vie en Christ. Le baptême est le sacrement de la naissance à la vie chrétienne : marqué du signe de la croix, plongé dans l’eau, le nouveau baptisé renaît à une vie nouvelle. Devenu chrétien, le nouveau baptisé peut vivre selon l’Esprit de Dieu. (Conférence des évêques de France.),

Baptême du Seigneur

Avec la fête du Baptême de Jésus, que nous célébrons aujourd'hui, s'achève le temps liturgique de Noël. L'Enfant que les Mages étaient venus adorer de l'Orient, à Bethléem, en offrant leurs dons symboliques, nous le retrouvons maintenant adulte, au moment où, arrivant de Galilée, il se fait baptiser dans le fleuve du Jourdain par le grand prophète Jean (cf. Mt 3, 13).

 

L'Évangile fait remarquer que lorsque Jésus sortit de l'eau après avoir reçu le baptême, les cieux s'ouvrirent et l'Esprit Saint descendit sur lui comme une colombe (cf. Mt 3, 16). On entendit alors une voix venue du ciel qui disait : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en lui j'ai mis tout mon amour" (Mt 3, 17). Ce fut sa première manifestation publique après environ trente ans de vie cachée à Nazareth en Galilée.

 

Outre Jean Baptiste, ses disciples furent également des témoins oculaires de cet événement singulier. Certains d'entre eux (André, Pierre) commencèrent à le suivre à partir de ce moment (Jn 1, 35-40). Ce fut dans le même temps une christophanie et une théophanie: tout d'abord Jésus se manifesta en tant que Christ, terme grec traduisant le mot hébreu Messia, qui signifie "oint". Il ne fut pas oint avec de l'huile à la manière des rois et des grands prêtres d'Israël, mais avec l'Esprit-Saint. Dans le même temps, aux côtés du Fils de Dieu apparurent les signes de l'Esprit-Saint et du Père céleste.[1]

 

« Il (Jean-Baptiste) préparait un peuple en annonçant d'avance à ses compagnons de servitude la venue du Seigneur et en leur prêchant la pénitence, afin que, lorsque le Seigneur serait présent, ils fussent en état de recevoir son pardon, pour être revenus à Celui auquel ils s'étaient rendus étrangers par leurs péchés et leurs transgressions, selon ce que dit David : "Les pécheurs se sont rendus étrangers dès le sein maternel, ils se sont égarés dès leur conception." C'est pourquoi, en les ramenant à leur Seigneur, il préparait au Seigneur un peuple bien disposé, dans l'Esprit et la puissance d'Elie. » (Psaume 57:4) (S. Irénée, Contre les hérésies, Livre 3.)

 

Au moment où Jésus s’assimile lui-même aux pécheurs, où il se veut un homme comme les autres, il est manifesté comme Fils de Dieu.[2]

Baptême du Christ (Le Pérugin, Vatican)

Baptême du Christ (Le Pérugin, Vatican)

La présence de théophanie étant extrêmement rare dans la Bible, donne une importance plus particulière au baptême de Jésus. (Mt 3, 17)

L’Église catholique, dans le rite romain, fête le Baptême du Seigneur le dimanche qui suit l'Épiphanie.

Dans sa forme extraordinaire, le Baptême du Seigneur est fêté le 13 janvier.[3]

Une fête du Baptême du Christ était célébrée dans les liturgies françaises au XVIIIe siècle, et dans les régions où fut instaurée une octave de la Nativité. La célébration du Baptême du Christ a été inscrite au calendrier romain en 1960, et fixée à la date actuelle en 1969.[4]

Cependant dans les pays où la célébration de l'Épiphanie est reportée au dimanche, parfois les deux fêtes tomberont le même jour. Dans ces années-là, le Baptême du Seigneur est reporté au lendemain (lundi).

Le Baptême du Christ par Verrocchio

Le Baptême du Christ par Verrocchio

03 Ne le savez-vous pas ? Nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême.

04 Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts.

05 Car, si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne.

Romains, VI, 3-5

Où l'épisode du baptême a-t-il eu lieu ?

 

Le Jourdain s'étend à travers la vallée du rift et se jette dans la mer Morte, mais les théologiens peinent à déterminer de quel côté de la rive le baptême est censé avoir lieu. Les Évangiles de Matthieu et Marc décrivent tous deux Jésus venant de Galilée au Jourdain, près du désert (Mt 3,13; Mc 1,9), mais l'Évangile selon Jean se réfère à Béthanie en Pérée, sur la rive orientale du Jourdain, près de Jéricho (Jn 1,28). Comme le site d'Al-Maghtas (qui signifie "baptême", ou "immersion" en arabe) situé sur la rive est en Jordanie (à neuf kilomètres au nord de la Mer morte et à 10 km au sud-est de Jéricho), est le plus ancien lieu historiquement observé et qu'il comprend les vestiges d'un ancien monastère, d'églises et d'étangs de baptême, il est considéré comme le lieu officiel du baptême de Jésus. Le pape Jean-Paul II a contemplé le Jourdain, où le baptême de Jésus aurait eu lieu, en mars 2020. (Source : Les grandes figures de L'Histoire, Jésus, Hors-série, n° 20, Oracom Éditions, Paru le 26/11/2021, p. 68.) Tout comme Benoît XVI en mai 2009 et François en mai 2014.   

Le site d'Al-Maghtas est une destination de pèlerinage. C'est également, selon la tradition juive, le lieu par lequel Josué aurait fait passer les Hébreux lors de leur entrée en Palestine. (Pierre Maraval, Lieux saints et pèlerinages d'Orient : histoire et géographie des origines à la conquête arabe, Cerf, 1985, p. 57.)

L’Unesco a inscrit ce lieu du Baptême de Jésus au patrimoine de l’humanité. (Voir également Wikipedia)

 

Le baptême est un sacrement de l'Église fondé sur la parole du Seigneur "Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé; celui qui refusera de croire sera condamné." (Mc 16:16)

 

« La liturgie romaine prie pour la coupure des liens et entraves des péchés

 

La liturgie ne s'y trompe pas. Déjà, sur le bébé qui va être baptisé, "la captivité" (le Concile de Trente parle ainsi du péché originel) constituée par le péché originel est tel que l'Église prie ainsi : "Seigneur [....] Brisez tous les liens par lesquels Satan le tenait attaché." (Extrait du Rituel Romain du baptême des enfants, 1962.)

 

« À la suite de S. Paul, l'Église a toujours enseigné que l'immense misère qui opprime les hommes et leur inclinaison au mal et à la mort ne sont pas compréhensibles sans lien avec le péché d'Adam et le fait qu'il nous a transmis un péché dont nous naissons tous affectés et qui est la "mort de l'âme". En raison de cette certitude de foi, l'Église donne le baptême pour la rémission des péchés même aux petits enfants qui n'ont pas commis de péché personnel. » (Concile de Trente: DS 1514 dans Catéchisme de l'Église catholique, # 403.)

 

«  Les personnes non-baptisées ont [...] une perméabilité aux influences diaboliques qui les rend plus vulnérables à ces attaques. » (Père Jean-Baptiste Golfier, Tactiques du diable et délivrances, Dieu fait-il concourir les démons au salut des hommes ?, éd. Artège-Lethielleux, 2018, p. 355, 467.)

 

« Le baptême conféré soit aux enfants, soit aux adultes, applique les mérites de Jésus-Christ, donne la grâce, remet le péché originel et, tout ce qui participe de la nature du péché (Concil. Trid., sess. 5, can. 3 et 5). Il est de foi que le baptême est le moyen communément et ordinairement requis pour obtenir le salut. (Jn 3:5). Le martyre et la charité parfaite peuvent cependant suppléer le baptême lorsqu'il n'est pas possible de le recevoir.

 

« L'eau véritable et naturelle est de nécessité de sacrement pour la validité du baptême (Concil. trid., sess. 7, can. 7).

Pour conférer validement le baptême, il faut absolument invoquer les trois personnes de la Trinité. (Mt 28:19). L'intention doit être de "faire ce que fait l'Eglise". 

On baptisait "au nom de Jésus" au temps des premiers disciples. De nombreux Pères de l’Église ont considéré valide le baptême "au nom de Jésus" (saint Basile, saint Ambroise, saint Jean Chrysostome, etc.) si réalisé dans des dispositions trinitaires. Le Concile de Trente affirme même que "si l'on est obligé d'avouer qu'à un moment donné les Apôtres baptisaient seulement au Nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous devons tenir pour certain qu'ils ne l'ont fait que par inspiration du Saint-Esprit. Dans ces commencements de l'Eglise, ils voulaient donner plus d'éclat à leur prédication par le Nom de Jésus-Christ, et faire connaître davantage sa puissance divine et sans bornes. ...

"...Des ministres du baptême. ...[T]ous les humains, hommes ou femmes, même les derniers du peuple et de quelque religion qu’ils soient. ... Juifs, infidèles, hérétiques, quand la nécessité l’exige, tous peuvent baptiser, pourvu qu’ils aient l’intention de faire ce que fait l’Eglise, en administrant ce Sacrement." (Concile de Trente, Deuxième Partie Des sacrements, Chapitre quinzième Du sacrement du baptême.)

 

Le sacrement du baptême, Pietro Antonio Novelli, 1779

 

Jésus avait déjà été consacré au Seigneur après sa naissance, quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, lors de la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem, et de la purification de Marie. (Luc 2, 22)

Et « l'usage a été, dès le commencement du christianisme, de baptiser les enfants, comme le témoignent S. Irénée, (Adv. Haer., II, 22, 4), Origène, Saint Cyprien ( vers les années 200 à 250), et les pères postérieurs.

« [...] On peut même le prouver par une lettre de l'hérésiarque Manès (S. Augustin, Op. Imperf., I, 3, n. 187.)

« Les Sociniens ne le nient point; mais ils prétendent que c'est un des abus qui s'introduisirent dans l'Église, incontinent après la mort des apôtres.

« [...] Dans S. Matthieu 19:14, Jésus-Christ dit : "Laissez approcher de moi les enfants, tels sont les héritiers du royaume des cieux." Or, il dit ailleurs que l'on ne peut pas entrer dans le royaume de Dieu si l'on n'est pas régénéré par l'eau et par le Saint-Esprit. Donc les enfants sont capables de cette régénération. Il est dit que quelques-uns des premiers fidèles ont été baptisés avec toute leur maison (I Corinthiens 1:16). Les enfants ne sont pas exceptés. » (Encyclopédie théologique Nicolas Bergier, Abbé Migne Éditeur, tome 33e, Paris, 1875, p. 483; et 490.) On suppose que dans une famille il y a des enfants. Dans le livre des Actes des Apôtres, Paul nous raconte comment, dans la ville de Philippes, il avait baptisé une dame appelée Lydie "avec toute sa famille" (Ac 16:15). Et parlant de son geôlier à Philippe, dit : "il se fit baptiser avec tous les siens" (Ac 16:33).

La pratique du baptême des enfants dès les premiers temps de l'Église amène Origène (185-253), le grand théologien de l'école d'Alexandrie, à se poser la question : de quels péchés peuvent-ils bien être lavés ? Dans son Commentaire sur l'Épître aux Romains, il répond en disant : "Tout homme avait en lui, du fait de sa naissance, la souillure du péché que devaient laver l'eau et l'Esprit". (Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, Nouvelle Clio, l'Histoire et ses problèmes, PUF, Clamecy 2018, p. 471.)

 

Dans Contre les hérésies, saint Irénée mentionne en 180 ap. J.-C., des hérétiques qui rejetaient le baptême catholique : « Que cette sorte de gens ait été envoyée en sous-main par Satan pour la négation du baptême de la régénération en Dieu et pour le rejet de toute la foi, nous le montrerons à l'endroit voulu, quand nous les réfuterons. » (I, 21, 2) 

« Il (le Seigneur) n'a ni rejeté ni dépassé l'humaine condition et n'a pas aboli en sa personne la loi du genre humain, mais il a sanctifié en tous les âges par la ressemblance que nous avons avec lui. C'est en effet, tous les hommes qu'il est venu sauver lui-même - , tous les hommes dis-je, qui par lui renaissent en Dieu : nouveaux-nés, enfants, adolescents, jeunes hommes, hommes d'âge. » (II ,22,4)

 

Saint Hippolyte, mort martyr à Rome en 235, qui (avec S. Irénée) a posé le principe de la "tradition apostolique", dit : « On baptisera d'abord les enfants. Tous ceux qui peuvent parler par eux-mêmes parleront. Quant à ceux qui ne le peuvent pas, leurs parents parleront pour eux, ou quelqu'un de leur famille ; on baptisera ensuite les hommes et enfin les femmes. » (S. Hippolyte de Rome, La Tradition apostolique.)

 

Saint Augustin (354-430) dit : « Aux petits enfants, la Mère-Église prête les pieds des autres pour qu'ils viennent, le cœur des autres pour qu'ils croient, la langue des autres pour qu'ils affirment leur foi. »  

 

La Didachè, ou Doctrine des douze apôtres, livre contemporain du Nouveau Testament, écrit à la fin du premier siècle, mentionne cette recommandation à l'attention des parents :  « Tu ne retireras pas la main de dessus ton fils ou ta fille, mais dès leur enfance tu leur apprendras la crainte de Dieu.» (Didachè IV,9 cité dans Les Écrits des Pères apostoliques, Sagesses chrétiennes, Les Éditions du Cerf, Paris 2012, p. 50).

 

L'action de Dieu précède notre action et notre foi

Nous ne devons pas penser que Dieu commence à nous aimer seulement lorsque nous avons manifesté consciemment notre amour et notre foi en Lui. L'amour de Dieu précède notre initiative d'aimer : "Avant même de te former dans le ventre de ta mère, je t'ai connu ; avant que tu sois sorti de son sein je t'avais consacré" (Jr 1, 4-5 ; Is 49, 1). "Voilà comment est l'amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés d'abord" (1 Jn 4:10).

 

Lorsque l'Église baptise les petits enfants en s'appuyant sur la foi de leurs parents chrétiens, elle veut exprimer sa conviction qu’être chrétien signifie, avant tout, un don gratuit de Dieu. Dieu nous aime avant que nous n’ayons fait quelque chose pour Lui. Si l'on comprend ainsi les choses, le baptême des enfants est authentiquement biblique et met en relief la gratuité de l'amour de Dieu, qui entoure toute notre vie. Ce serait limiter le pouvoir de Dieu que de penser qu'il se communique à l'homme seulement par le biais de la foi consciente de celui-ci.

 

Certaines personnes disent que ce n'est pas juste d’imposer aux enfants une religion : l'enfant ne peut pas raisonner... on doit attendre qu'il devienne adulte pour qu'il puisse opter librement pour le baptême. II est vrai qu'un nouveau-né ne peut pas raisonner. Mais attendre que l'enfant puisse raisonner pour choisir librement une religion, n'est-ce pas une illusion ?

 

Nous croyons que ce serait une grave erreur que de laisser l’enfant sans religion ; ce serait la même chose que de le laisser sans orientation dans la vie. Cela ne signifie pas imposer une religion. Chaque enfant naît et grandit avec l’ambiance où il est né. Il grandit au sein d'une famille qui, sans que l’enfant le demande, lui communique les grandes valeurs de la vie. Attendre qu'il devienne adulte pour pouvoir choisir ces valeurs par lui-même équivaudrait à le laisser grandir dans la désorientation totale. Il y a tellement de choses que la vie donne aux enfants sans qu'ils les aient demandées... Ils ne peuvent pas choisir leurs parents, ni leur ambiance, ni leur langue, ni leur culture. Mais tout cela ne constitue pas une limite ; c'est quelque chose de très naturel. Dans une vie normale, ce sont d'abord les parents qui doivent faire pour leurs enfants les options nécessaires à leur développement intégral. Les bons parents désirent toujours communiquer à leurs enfants les grandes valeurs de la vie. Or, la foi chrétienne d'une famille est sans doute le plus grand don divin. [5] Qui refuserait à un bébé d’avoir tous les dons de l’existence comme celui dont parle Jésus à la Samaritaine : "Si tu savais le don de Dieu" et elle de lui répondre : "Seigneur, donne-la-moi, cette eau" (Jn 4, 10…15) ? [6]

Baptême du Christ, par Andrea della Robbia (Santa Fiora, Italie)

Baptême du Christ, par Andrea della Robbia (Santa Fiora, Italie)

Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

Jean 3:8

"S. Grégoire de Naziance (329- † 390) (Docteur de l'Église) nous rapporte que les chrétiens de son temps renouvelaient la profession de foi et les engagements de leur baptême le jour où l'on célébrait le Baptême du Seigneur. Imitons-les."(Saint François de Sales, Introduction à la Vie dévote mise en français contemporain, Les Éditions du Cerf, Spiritualité Lexio, Paris 2019, p. 458.)

 

Le Baptême du Christ de Károly Markó (après 1840), Galerie nationale hongroise

Le Baptême du Christ de Károly Markó (après 1840), Galerie nationale hongroise

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Sources : 1 Benoît XVI, Angelus - Place Saint-Pierre, 2, 34, 56

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8 janvier 2023 7 08 /01 /janvier /2023 00:00
Fête de l'Épiphanie. Jésus nommé ou... manifesté

[Épiphanie, du grec "manifestation".] C'est-à-dire la manifestation de Dieu.

 

Le livre des Nombres annonçait l'astre issu de Jacob, sceptre levé, issu d'Israël: 

Ce héros, je le vois – mais pas pour maintenant – je l’aperçois – mais pas de près : Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d’Israël. Il brise les flancs de Moab, il décime tous les fils de Seth(Nb 24:17)

 

Le Psaume 71, 1-11 annonçait ce Fils de roi dont le règne devait gouverner avec justice, faire droit aux malheureux, et durer sous le soleil et la lune de génération en génération: 

Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice. Qu'il gouverne ton peuple avec justice, qu'il fasse droit aux malheureux ! Montagnes, portez au peuple la paix, collines, portez-lui la justice ! Qu'il fasse droit aux malheureux de son peuple, qu'il sauve les pauvres gens, qu'il écrase l'oppresseur ! Qu'il dure sous le soleil et la lune de génération en génération !

[...] Tous les rois se prosterneront devant lui, tous les pays le serviront. Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie.

 

Le livre de Michée 5,1 annonçait que de Bethléem, "le plus petit des clans de Juda", devait sortir celui qui devait gouverner Israël, et dont les origines remontent à l'antiquité, aux jours d'autrefois.

 

Le livre d'Isaïe 60, 1-6 annonçait que la lumière et la gloire du Seigneur devait se lever sur Jérusalem et que tous les gens de Saba devaient y venir, apporter l'or et l'encens et annoncer les exploits du Seigneur.

 

Isaïe 63, 9 annonçait que ce ne devait être "ni un messager ni un ange", mais la "face" du Seigneur qui les sauverait. 

 

Le livre d'Isaïe 7, 14, encore, annonçait qu'"une Vierge", "enceinte", enfanterait "un Fils", qu'elle devait appeler Emmanuel (c'est-à-dire Dieu-avec-nous).

 

Isaïe 35, 4 précise  qu'il viendra "lui-même" pour nous "sauver".

 

L'Évangile selon S. Matthieu, 2, 1-15 raconte la la visite des rois mages à l'Enfant-Jésus, Sauveur promis au monde, guidés par une étoile (l'astre de Nb 24:17) vers le lieu de naissance prophétisée du Christ (Bethléem selon Mi 5, 1) en passant par Jérusalem où ils annoncèrent à Hérode la naissance du "roi des Juifs" (Mt 2:1-2 et 8-10.

 

L'Apôtre Matthieu décrit "des mages d’Orient" qui "arrivèrent à Jérusalem" et  "dirent" : "où est le roi des Juifs qui vient de naître? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l’adorer." Il ne qualifie pas les mages de "rois", mais les Écritures hébraïques, elles, prédisaient l'hommage des rois (Psaume 71 (72),10 "Les rois de Tarsis et des Iles apporteront des présents. Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande."; Isaïe 60,3-6 "Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur.") 

 

On trouve le récit de l'étoile des mages venus d'Orient dans le Protévangile de Jacques (IIe siècle) qui y ajoute celui de "l'astre le plus lumineux" dans le ciel.

 

Tout l'Évangile selon Saint Matthieu présente Jésus comme un nouveau Moïse qui conduirait son peuple hors de sa condition vers une nouvelle liberté.

 

Cette fête commémore donc cet évènement historique qui vit Dieu venir lui-même sauver son peuple.

 

Le thème de l'Adoration devient rapidement populaire dès les premiers développement des communautés chrétiennes et le demeure pendant des siècles. Il apparait dès les débuts de l'art chrétien et figure régulièrement sur les sarcophages et les murs des catacombes romaines, ainsi qu'en témoigne une célèbre représentation dans la catacombe de Priscille à Rome datée du IIIe siècle.

 

Au IIIe siècle également, Origène (185-254) dans ses Homélies sur la Genèse fixe leur nombre à trois; Tertullien qualifie les mages de “presque rois” et à sa suite, plusieurs Pères de l'Église, comme Cyprien de Carthage et Ambroise de Milan ainsi que des auteurs comme Césaire d'Arles, confèrent aux mages le titre de "roi" (Robert FÉRY, Jours de fêtes : histoire des célébrations chrétiennes, Seuil, 2008, p. 35.)

 

Les noms des mages apparaissent dans un écrit apocryphe qui ne semble pas antérieur au VIe siècle, l’Évangile arménien de l'Enfance, qui les appelle Balthazar, Melkon et Gathaspar. Des fouilles archéologiques aux Kellia, au nord-ouest du delta du Nil, livrent un graphite peint de la fin du VIIe siècle qui propose les noms de "Gaspar, Belkhiōr et Bathēsalsa".

 

Le pape S. Grégoire le Grand (pape 590-604), dans son Homélie sur l'Epiphanie, prononcée le jour de l'Épiphanie 6 janvier 591 devant le peuple, dans la Basilique de saint Pierre explique que:

 

"Les mages offrent de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

"L’or convenait bien à un roi ; l’encens était présenté à Dieu en sacrifice ; et c’est avec la myrrhe qu’on embaume les corps des défunts.

"Les mages proclament donc, par leurs présents symboliques, qui est celui qu’ils adorent. Voici l’or : c’est un roi ; voici l’encens : c’est un Dieu ; voici la myrrhe : c’est un mortel.

"Il y a des hérétiques qui croient en sa divinité sans croire que son règne s’étende partout. Ils lui offrent bien l’encens, mais ne veulent pas lui offrir également l’or. Il en est d’autres qui reconnaissent sa royauté, mais nient sa divinité. Ceux-ci lui offrent l’or, mais refusent de lui offrir l’encens. D’autres enfin confessent à la fois sa divinité et sa royauté, mais nient qu’Il ait assumé une chair mortelle. Ceux-là lui offrent l’or et l’encens, mais ne veulent pas lui offrir la myrrhe, symbole de la condition mortelle qu’Il a assumée." 

 

Toutes les nations se prosterneront devant le Seigneur (Ps 71). Pense-t-on à cela en partageant la galette des rois ?

Fête de l'Épiphanie. Jésus nommé ou... manifesté

"L'étoile vient de s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'Enfant. C'est pourquoi les mages, quand ils virent l'étoile, éprouvèrent une très grande joie. (Mt 2, 9-10)

 

"Accueillons nous aussi cette grande joie dans nos cœurs. Car c'est de la joie que les anges annoncent aux bergers. Adorons avec les mages, rendons gloire avec les bergers, dansons avec les anges ! Il nous est donné aujourd'hui un Sauveur, qui est le Messie, le Seigneur (Lc 2,11). C'est Dieu, le Seigneur qui nous illumine (Ps 117,27), non pas sous la forme de Dieu, pour ne pas épouvanter nos faiblesses, mais sous la forme du serviteur, afin de donner la liberté à ceux qui étaient réduits en servitude.

 

"Qui donc a un cœur assez endormi, qui donc est assez ingrat pour ne pas se réjouir, exulter et rayonner devant un tel événement ?" (S. Basile le Grand, Homélie sur Noël, 2, dans Les Pères de l'Église commentent l'Évangile, Abbaye de Clervaux, Brepols, 1991, p. 29.)

 

"Dans tout l’univers, le Seigneur a fait connaître son salut
 

...La miséricordieuse providence de Dieu a voulu, sur la fin des temps, venir au secours du monde en détresse. Elle décida que le salut de toutes les nations se ferait dans le Christ.

C’est à propos de ces nations que le saint patriarche Abraham, autrefois, reçut la promesse d’une descendance innombrable, engendrée non par la chair, mais par la foi; aussi est-elle comparée à la multitude des étoiles, car on doit attendre du père de toutes les nations une postérité non pas terrestre, mais céleste.

Que l’universalité des nations entre donc dans la famille des patriarches; que les fils de la promesse reçoivent la bénédiction en appartenant à la race d’Abraham, ce qui les fait renoncer à leur filiation charnelle. En la personne des trois mages, que tous les peuples adorent le Créateur de l’univers; et que Dieu ne soit plus connu seulement en Judée, mais sur la terre entière afin que partout, comme en Israël, son nom soit grand (Ps 75, 2).

Mes bien-aimés, instruits par les mystères de la grâce divine, célébrons dans la joie de l’Esprit le jour de nos débuts et le premier appel des nations. Rendons grâce au Dieu de miséricorde qui, selon saint Paul, nous a rendus capables d’avoir part, dans la lumière, à l’héritage du peuple saint; qui nous a arrachés au pouvoir des ténèbres, et nous a fait entrer dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1, 12-13).

Ainsi que l’annonça le prophète Isaïe: Le peuple des nations, qui vivait dans les ténèbres, a vu se lever une grande lumière, et sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi (Is 9, 1).

Le même prophète a dit à ce sujet: Les nations qui ne te connaissaient pas t’invoqueront; et les peuples qui t’ignoraient accourront vers toi (Is 55, 5). Ce jour-là, Abraham l’a vu, et il s’est réjoui (Jn 8, 56) lorsqu’il découvrit que les fils de sa foi seraient bénis dans sa descendance, c’est-à-dire dans le Christ; lorsqu’il aperçut dans la foi qu’il serait le père de toutes les nations; il rendait gloire à Dieu, car il était pleinement convaincu que Dieu a la puissance d’accomplir ce qu’il a promis (Rm 4, 20-21).

Ce jour-là, David le chantait dans les psaumes:

Toutes les nations, toutes celles que tu as faites, viendront t’adorer, Seigneur, et rendre gloire à ton nom (Ps 85, 9).



Et encore:

Le Seigneur a fait connaître son salut, aux yeux des païens et a révélé sa justice (Ps 97, 2).

 

Nous savons bien que tout cela s’est réalisé quand une étoile guida les trois mages, appelés de leur lointain pays, pour leur faire connaître et adorer le Roi du ciel et de la terre. Cette étoile nous invite toujours à suivre cet exemple d’obéissance et à nous soumettre, autant que nous le pouvons, à cette grâce qui attire tous les hommes vers le Christ.

Dans cette recherche, mes bien-aimés, vous devez tous vous entraider afin de parvenir au royaume de Dieu par la foi droite et les bonnes actions, et d’y resplendir comme des fils de lumière; par Jésus Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen."

(S. Léon, pape, Sermon 14 [Migne: 33], 3° pour l’Épiphanie 1.3-5 ; cf. SC 22bis, 226-237.)

Fête de l'Épiphanie. Jésus nommé ou... manifesté

Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.

Ephésiens 3,6

Fête de l'Épiphanie. Jésus nommé ou... manifesté
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7 janvier 2023 6 07 /01 /janvier /2023 00:00
Saint Raymond de Penyafort, prêtre (+ 1275), o.p.

Saint Raymond de Penyafort, prêtre (+ 1275), o.p. (Ordre des Frères Prêcheurs, Dominicains)

Saint Raymond vint au monde l'an 1175, au château de Penyafort (Peñafort) en Catalogne (Espagne), d'une famille alliée aux rois d'Aragon. Ce Catalan est professeur de philosophie à l'Université de Barcelone et décide de se rendre à l'Université de Bologne, la plus grande Université de Droit de son temps, pour y étudier puis enseigner le droit civil et canonique.[1]

Le Pape Grégoire IX qui savait détecter les gens intelligents, lui confie la rédaction d'une "Somme des cas pénitentiaux", puis celle des "Décrétales" qui serviront de Code de Droit canonique à l'Eglise Catholique romaine jusqu'en 1917. Il rencontre alors saint Dominique de passage à Bologne et, dès son retour à Barcelone, le Vendredi saint 1222 il quitte le clergé séculier et entre dans l'Ordre des Dominicains à 47 ans. Il en deviendra le Maître Général et encourage l'apostolat de ses frères auprès des hérétiques, des Juifs et des Musulmans qui sont en Espagne.

http://saints.sqpn.com/wp-content/gallery/pictorial-lives-of-the-saints/saint-raymund-of-pennafort.jpg Préoccupé par l'Islam, il encourage saint Thomas d'Aquin à écrire "la Somme contre les Gentils" et fonde simultanément l'Ordre de Notre-Dame de la Merci pour la libération et le rachat des chrétiens captifs des Sarrasins.

Appelé à la cour pontificale par Grégoire IX qui en fit son confesseur, Raymond est nommé pénitencier (1230) et fait instaurer l'Inquisition en Aragon. Il révise les décrétales et en fait établir la nouvelle collection promulguée par la bulle "Rex pacificus" (5 septembre 1234). Raymond de Penyafort quitte Rome en avril 1236 pour rentrer en Espagne où il arrive par mer au début de l’été.[2]


Lorsque Raymond de Penyafort débarque au port catalan de Zossa, on le conduit près d’un malade appelé Barcelon du Fare ; le pauvre homme qui est à toute extrémité, a perdu l’usage de ses sens, et ses parents se morfondent qu’il ne puisse se confesser avant de mourir. Raymond de Penyafort prie longtemps près de l’agonisant puis lui demander s’il veut se confesser, mais il n’obtient aucune réponse. Il fait alors mettre en prière tous ceux qui se trouvent là. Au bout d’une longue prière collective, Raymond de Penyafort repose la question ; cette fois, le malade paraît sortir d’un profond sommeil et dit : "Mais oui, je veux me confesser et j’en ai un vif désir." Raymond de Penyafort fait sortir les assistants, entend le malade qui, l’absolution dite, rend paisiblement l’âme.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/73/Dolabella_St._Raymond_of_Penyafort.jpg

Raymond a pour Jacques Ier d’Aragon une très forte affection mais il est parfaitement lucide sur les faiblesses du Roi qu’il n’excuse pas. Vers la fin du règne de Jacques I, Raymond de Penyafort accompagne le roi dans l'île de Majorque. Or, débarqué, Raymond de Penyafort s’aperçoit que le roi entretient des relations coupables avec une dame de la cour ; comme, malgré ses objurgations, Jacques I ne se décide pas à rompre, le dominicain résout de retourner à Barcelone, ce que veut empêcher le roi qui fait défense à tout vaisseau de l’embarquer. Aucun marin n’osant désobéir au roi, Raymond de Penyafort s'avance sur les rochers que baigne la mer, et dit au frère qui l’accompagne :

  • "Puisque les hommes n’ont point de bateau à nous offrir, tu vas voir comment Dieu va nous en fabriquer un."

 

ce disant, il étend sur l'eau son manteau, et en redresse un coin avec son bâton pour en faire une voile ; il monte sur le manteau qui surnage et s'avance rapide sous les yeux stupéfaits du compagnon qui, demeuré timidement sur le bord, le voit disparaître à l'horizon. C'est assez pour que Jacques I cesse ses désordres.

 

Prétextant son grand âge, Raymond demande à être relevé de la charge de Maître de l'Ordre, ce qui ne l'empêchera pas de mourir centenaire. Il emploie les trente-cinq dernières années de sa vie à se préparer plus spécialement à la mort.

 

Entouré des rois d'Aragon et de Castille, Raymond meurt à Barcelone le 6 janvier 1275, jour de l’Epiphanie, sur les dix heures du matin.

 

En 1279, le concile de Tarragone demanda au pape Nicolas IV la canonisation de Raymond pour sa "sainteté au service de la justice", mais il ne fut béatifié que par Paul III, en 1542, et canonisé par Clément VIII, le 29 avril 1601.[3]

 

Outre la "Summa de pænitentia", Raymond de Penyafort a laissé une œuvre écrite considérable dont la plupart des ouvrages servirent longtemps de référence chez les Dominicains et à l’Université de Paris.

 

PRATIQUE. Dans nos occupations, imitons nos saints anges gardiens, qui ne perdent jamais Dieu de vue. [4]

 

http://www.holycrossoshawa.ca/wp-content/gallery/church-windows/st-raymond-of-penafort.jpg

Sources:

 

(1); (2); (3);(4) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 23.

 

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4 janvier 2023 3 04 /01 /janvier /2023 00:00
Saint Odilon, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 153

Saint Odilon, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 153

Odilon en l'an mil, se trouve le cinquième abbé de l'abbaye de Cluny, qui avait alors un rayonnement sur toute l'Europe.

Il est considéré comme le "pape" des bénédictins et possède une grande influence sur le Pape et l'Empereur.

Lors de la grande famine de 1006, il vendit tous ses biens et mendia avec les mendiants.

C'est lui qui instaura la fête des défunts le 2 novembre.

Il est aussi le promoteur de la Trêve de Dieu, qui interdit toute hostilité pendant certaines périodes de l'année (Avent, Carême et temps de Pâques).

Il meurt le 1er janvier 1049. Il reconnu immédiatement comme saint. Il est fêté le 4 janvier. 

À sa mort, l'ordre de Cluny comptait environ 70 prieurés et abbayes.

 

 

Sources: (1); (2); (3); ( 4) ; Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 152.

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3 janvier 2023 2 03 /01 /janvier /2023 00:00
Saint Nom de Jésus

Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l'enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l'ange lui avait donné avant sa conception "Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus." (Luc 1,31). Le Catéchisme de l’Église Catholique ajoute que "Jésus veut dire en hébreu : “Dieu sauve ”. Lors de l’Annonciation, l’ange Gabriel lui donne le prénom de Jésus, exprimant à la fois son identité et sa mission" (CEC 430).

C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : "Jésus Christ est Seigneur" à la gloire de Dieu le Père.

Philippiens 2, 9-11

Les premiers disciples vont vénérer le nom de Jésus. Pierre l’invoque pour guérir l’infirme qui se trouvait à l’entrée du temple de Jérusalem (Ac 3,6). Dans les prières, dans leurs louanges, ils ne cessaient d’invoquer le nom de Jésus qui leur avait donné son Esprit. "Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père." (Col 3, 17). "Ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera." (Jn 16, 23).

 

Les pharisiens et docteurs de la loi ont voulu empêcher les Apôtres de prier au Nom de Jésus : "Ayant rappelé Pierre et Jean, ils leur interdirent formellement de parler ou d’enseigner au nom de Jésus" (Ac 4, 17-18). Mais ceux-ci refusent de cesser de prononcer ce saint Nom, car ils savent qu’il n’y a de salut en aucun autre : "En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver" (Ac 4, 11-12).

 

Au cours des siècles les chrétiens sont restés attaché au nom de Jésus et le prierons en l’appelant affectueusement par son nom.

Au Moyen-Age, la période de St François était particulièrement sensible à cette forme de piété. François lui-même aimait répéter le nom de Jésus comme nous le rappelle Celano : "le nom de Jésus était à ses lèvres doux comme le miel." (2C199).

Rien d’étonnant, donc, que parmi ses disciples, un frère, St Bernardin de Sienne développe une forme de prière qui consiste à répéter le Nom de Jésus le plus souvent possible durant la journée. Il nous a laissé un sigle qui reprend Le nom de Jésus en grec : IHS (IH-SOUS, interprété en latin par Iesus Hominum Salvator), bien souvent repris sur les portes de nos tabernacles et sur nos croix. Saint Bernardin de Sienne favorise une véritable dévotion pour ce "Saint Nom de Jésus" dont il fait représenter les initiales sur un tableau qu’il montre lors de ses prédications. Les conversions se multiplient et la vénération se répand dans toute la péninsule italienne.

Elle est encore renforcée lorsque saint Ignace de Loyola choisit le nom de Jésus pour celui de sa compagnie, dont le rayonnement rejaillit bientôt sur toute la chrétienté.

Au XVIIIe s., le pape Innocent XIII fait du Saint Nom de Jésus une fête de l’Église universelle que le pape Pie X fixe au deuxième dimanche après l’Épiphanie.

Saint Nom de Jésus

Ô Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton nom par toute la terre ! Jusqu'aux cieux, ta splendeur est chantée

par la bouche des enfants, des tout-petits : rempart que tu opposes à l'adversaire, où l'ennemi se brise en sa révolte.

A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas,

qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui, le fils d'un homme, que tu en prennes souci ?

Tu l'as voulu un peu moindre qu'un dieu, le couronnant de gloire et d'honneur ;

tu l'établis sur les oeuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds :

les troupeaux de boeufs et de brebis, et même les bêtes sauvages,

les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui va son chemin dans les eaux.

R/ O Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton nom par toute la terre !

Psaume 8

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2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 13:06
https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2022-12/le-testament-spirituel-du-pape-emerite-benoit-xvi.html

https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2022-12/le-testament-spirituel-du-pape-emerite-benoit-xvi.html

Extrait:

"Ce que j'ai dit auparavant à mes compatriotes, je le dis maintenant à tous ceux qui, dans l'Église, ont été affectés à mon service: restez fermes dans la foi! Ne vous laissez pas troubler! Il semble souvent que la science - les sciences naturelles d'une part et la recherche historique (en particulier l'exégèse des Saintes Écritures) d'autre part - soient capables d'offrir des résultats irréfutables en contraste avec la foi catholique. J'ai vécu les transformations des sciences naturelles depuis longtemps et j'ai pu voir comment, au contraire, des certitudes apparentes contre la foi se sont évanouies, se révélant être non pas des sciences, mais des interprétations philosophiques ne relevant qu'en apparence de la science; tout comme, d'autre part, c'est dans le dialogue avec les sciences naturelles que la foi aussi a appris à mieux comprendre la limite de la portée de ses revendications, et donc sa spécificité. Depuis soixante ans, j'accompagne le chemin de la théologie, en particulier des sciences bibliques, et avec la succession des différentes générations, j'ai vu s'effondrer des thèses qui semblaient inébranlables, se révélant de simples hypothèses: la génération libérale (Harnack, Jülicher etc.), la génération existentialiste (Bultmann etc.), la génération marxiste. J'ai vu et je vois comment, à partir de l'enchevêtrement des hypothèses, le caractère raisonnable de la foi a émergé et émerge encore. Jésus-Christ est vraiment le chemin, la vérité et la vie - et l'Église, avec toutes ses insuffisances, est vraiment son corps."

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2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 00:00
 Saint Grégoire de Naziance, dit le Jeune, ou encore Grégoire le Théologien, Patriarche de Constantinople, Docteur de l'Église (+ 390)

Si quelqu'un ne croit pas que la Sainte Vierge Marie est la Mère de Dieu, celui-là est un étranger à la Divinité.

Saint Grégoire naît dans le foyer de Grégoire l'Ancien, un juif converti en 325 qui deviendra évêque.(1)

 

Lors d'un voyage entre Alexandrie et Athènes, son bateau est pris dans une tempête au cours de laquelle il pense mourir. Cet événement marque un tournant dans sa vie : Grégoire redoutant de mourir non baptisé, fait la promesse de se consacrer à Dieu s'il survit, comme il l'explique dans ses écrits : "À toi j'étais auparavant, tien je suis maintenant. Pour toi je vivrai si j'échappe à ce danger ! Ton disciple est tombé dans la tempête : dissipe ce songe, ou viens marchant sur l'eau et que cette horreur cesse."(2)

 

Il rencontre Basile de Césarée à Athènes en 350, lors de leurs études. C'est leur foi en Dieu dans une école où de nombreux païens étaient présents et un même désir de perfection qui désormais lient ces deux étudiants d'une grande amitié. Durant ces premières années d'études à Athènes, Grégoire joue probablement un rôle de tuteur ou de professeur auprès de Basile.(3)

 

Grégoire assiste Basile de Césarée dans la rédaction des règles morales et ascétiques qui sont à la base de la législation monastique de l'Église orthodoxe.

 

Il garde durant toute sa vie la conviction que le christianisme et la culture ne s'opposent pas, mais sont parfaitement conciliables.  Il s'oppose ainsi vivement à l'empereur Julien qui, dans un édit, interdit aux grammairiens et rhéteurs chrétiens d'enseigner les lettres classiques. Pour Grégoire, la sagesse et la culture sont universelles, elles n'appartiennent pas à une civilisation, aux Égyptiens ou aux Grecs, mais viennent à tous puisqu'elles viennent de Dieu. Les chrétiens doivent donc "dérober", acquérir et assimiler toutes les richesses des cultures grecques ou égyptiennes en rejetant ce qui relève de l'idolâtrie. L'attitude de Julien, qui vise à exclure les professeurs chrétiens de l'enseignement et donc à marginaliser l'apprentissage, est fermement dénoncée.

 

Il est ordonné contre son gré évêque de Sasimes par Basile (372), mais il est empêché de prendre possession de son siège épiscopal par l'évêque arien de Tyane, Anthime ; il reste chez son père, devenant ainsi le premier évêque auxiliaire de l'Église.

 

À la mort de son père en 374, il décide de se retirer pour mener une vie cénobitique à Séleucie d'Isaurie, à plus de cinq cents kilomètres de Nazianze. Il y mène pendant quatre ans une vie cénobitique.

 

Il est invité à Constantinople, où il prend part à la lutte contre l'arianisme et contre les divisions de l'Église de Constantinople. Partisan de la doctrine du concile de Nicée (325), il cherche à défendre la place de l'Esprit Saint dans la théologie orthodoxe. Après un temps de réflexion, il décide de renoncer à la vie anachorétique : "J'étais possédé par le désir des livres divins et par la lumière de l'Esprit qui réside dans la contemplation de la Parole, chose qui ne s'accomplit pas dans le désert et son calme."

 

Le premier janvier 379, Basile de Césarée meurt. Grégoire écrit alors une lettre célèbre au frère de son ami, Grégoire de Nysse, où il dit son émotion. Il prononcera plus tard un éloge funèbre, dans lequel il donne une description détaillée de Basile.

 

L'empereur Théodose Ier impose Grégoire de Nazianze comme évêque de Constantinople.

 

Il préside le concile de Constantinople (381). Le concile de Nicée en 325 avait omis de parler de la nature divine de l'Esprit Saint ; or, cette question fait débat entre les évêques, surtout pour Grégoire de Nazianze qui veut que l'on reconnaisse la nature divine du Saint Esprit. Sa position doctrinale repose sur la formule de l’homoousios (consubstantialité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, selon le credo de Nicée). En analysant les Écritures, Grégoire de Nazianze affirme que l'Esprit Saint est de nature divine dans la mesure où il est défini comme un être actif. Cette définition implique donc qu'il ne soit pas considéré comme un attribut de Dieu, comme le prétendent certains théologiens de l'époque. Comme l'Esprit Saint parle, sépare, agit, cela signifie donc qu'il est essence. Comme il n'est pas une créature de Dieu, et que les chrétiens affirment être baptisés en Lui, cela implique donc que nous sommes baptisés en Dieu, donc que l'Esprit Saint est Dieu.(4) Les évêques au concile utilisent une autre formule, l’ekporeuomenon (expression selon laquelle l'Esprit Saint procède du Père). Cette formule est une vision minimaliste, qui pouvait être fragilisée par certains théologiens ariens. Cependant, même si la formule de Grégoire n'est pas consacrée, le concile de Constantinople reconnaît ouvertement, même si c'est de façon minimaliste, la divinité de l'Esprit Saint. 

 

Face aux théologiens ariens qui nient la divinité de l'Esprit Saint dans la mesure où il n'y a pas d'affirmation de la divinité de l'Esprit Saint dans la Bible, Grégoire défend l'existence d'une révélation progressive des dogmes dans la période post-apostolique (5), et montre qu'il existe dans la Bible de nombreux passages parlant de la présence de l'Esprit Saint, tant dans la liturgie que dans la narration (Isaie Chapitre 11, verset 2-3 : "L'Esprit de l'Éternel reposera sur lui : Esprit de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l'Éternel." ; Psaumes 142, 10 ; 50,12-14 ; Épître aux Romains 8,9 ; Première épître aux Corinthiens 2, 16, Ex 61,1, 2 Co 3, 17 ; Actes des apôtres 2, 3.)

 

Face à l'impossibilité de pouvoir influencer davantage les pères du concile, Grégoire démissionne alors que les débats sont loin d'être achevés (381). En partant, il écrit un discours virulent contre les membres du concile de Constantinople et sur l'importance donnée à l'apparence(6) :  "J'ignorais qu'il fallût rivaliser avec les consuls, les préfets et les généraux... J'ignorais qu'il me fallût prendre le bien des pauvres pour vivre dans le luxe et la bonne chère... et porter aux autels l'odeur des festins. J'ignorais qu'il fallût me montrer sur les chars... promener par la ville un grand train et forcer la foule craintive à se ranger des deux côtés de ma route, comme elle le fait au passage des bêtes!"(7)

 

Chassé de Constantinople, il retourne à Nazianze, où il écrit de nombreuses lettres et discours en faveur notamment de la thèse qui considère l'Esprit Saint comme l'une des personnes de la Trinité. Il défend avec beaucoup d'ardeur la divinité du Verbe, ce qui lui vaut d'être appelé le Théologien. La théologie trinitaire n'étant pas alors bien définie, le rôle de Grégoire de Nazianze est extrêmement important, car il a permis de la définir et de la développer. 

 

Il finit solitaire, composant d'admirables poèmes que la liturgie utilise encore. 

 

Il meurt le 25 janvier 390.

 

Grégoire est très vite considéré comme un saint, même s'il n'y a jamais eu de canonisation, cette procédure naît au Xe siècle. Il est reconnu comme l'un des grands théologiens qui sont encore actuellement vénérés tant par les Églises orthodoxe que catholique et à ce titre honoré du titre de "Docteur universel". Il est considéré avec Basile de Césarée et Grégoire de Nysse comme l'un des trois "pères cappadociens". Les orthodoxes lui ont donné l'un de ses titres les plus prestigieux, celui de "Grégoire le Théologien". 

 

Il est enfin considéré comme un Père de l'Église et est proclamé "Docteur de l'Église" par le pape Pie V en 1578.

 

Grégoire de Nazianze, Docteur de l'Église, est le premier après saint Jean à avoir été surnommé le "Théologien" pour la profondeur de ses discours sur Dieu.

 

Dans le calendrier liturgique catholique, la fête de Grégoire de Nazianze est célébrée le 2 janvier. 

PRATIQUE : Demandons la grâce d'une foi forte en la virginité de Marie.(8)

 Saint Grégoire de Naziance, dit le Jeune, ou encore Grégoire le Théologien, Patriarche de Constantinople, Docteur de l'Église (+ 390)

Sources : (1) ; (2) Mgr Hilarion ALFEYEV (traduit du russe par Alexandre Siniakov), Le chantre de la Lumière, Introduction à la spiritualité de saint Grégoire de Nazianze, Paris, Édition du Cerf, coll. Théologies, août 2006, p. 17 ; J.-P. MIGNE, Patrologiae cursus completus, coll. Series graeca, 37, 1043 ; (3) ; (4) Jean BERNARDI, Saint Grégoire de Nazianze, Paris, Édition du Cerf, coll. Initiations aux pères de l'Église, mars 1995, p. 226 ; (5) Mgr Hilarion ALFEYEV, ibid., p. 229 ; (6) Mgr C. LAGIER, L'orient chrétien, Des apôtres jusqu'à Photius, Paris, L'Œuvre d'Orient, 1935-1950, réimpr. deuxième édition, p. 175 ; (7) Discours 42-43, Paris, Éditions du Cerf, coll. Sources chrétiennes, septembre 1992 ; (8)

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2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 00:00
Saint Basile le Grand, évêque de Césarée, docteur de l'Église († 379)

Un des plus importants parmi les Pères de l’Église, saint Basile, est appelé dans les textes de la liturgie byzantine "un phare de l’Église". Ce fut un grand évêque du IVe siècle, que regardent avec admiration aussi bien l’Église d’Orient que l’Église d’Occident, à cause de la sainteté de sa vie, de l’excellence de sa doctrine et de l’harmonieuse synthèse de ses qualités spéculatives et pratiques.[1]

Basile est issue d'une vielle famille chrétienne, venue à la foi quand elle n'avait rien à y gagner et tout à y perdre. Les grands-parents de Basile étaient devenus chrétiens dès la fin du IIIe siècle, en pleine période de persécution violente. Son nom signifie "Royal". Saint Basile naquit à Césarée en Cappadoce (Asie Mineure, actuelle Turquie), l'an 329, d'une famille "de haute et ancienne aristocratie", "descendant probablement de petits princes plus ou moins souverains qui régnaient à une époque reculée sur l'une des villes maritimes du rivage sud de la Mer noire [2], une famille où la sainteté était héréditaire; son père et sa mère, deux de ses frères, une de ses sœurs, sont placés au rang des saints. Basile ainsi que ses frères et soeurs ont été formés dès l'enfance dans la foi chrétienne et ils ont été élevés dans un climat d'intrépidité, si ce n'est d'héroïsme, et dans le culte de la mémoire encore toute proche des martyrs. 

Un seul défaut paraissait dans cet enfant de prédilection,  sa faible santé; elle se rétablit pourtant, grâce aux prières de ses parents. 

Doué d'un heureux génie, Basile étudia auprès des meilleurs maîtres d’Athènes et de Constantinople. Ne se satisfaisant pas de ses réussites mondaines, et se rendant compte d’une importante perte de temps dans les vanités, il allait confesser lui-même :

Un jour, comme me réveillant d’un profond sommeil, je me tournai vers l’admirable lumière de l’Évangile (…) et pleurai sur ma misérable vie. (cf. Lettres 223).

Attiré par le Christ il commença à regarder vers lui et à n’écouter que lui (cf. Moralia, 80, 1, Patr. Gr. 31, 860bc). Il se livra avec zèle à la vie monastique dans la prière, dans la méditation des Saintes Écritures et des écrits des Pères de l’Église, et dans l’exercice de la charité (cf. Lettres 2 et 22), suivant l’exemple de sa sœur, sainte Macrine la Jeune qui déjà vivait dans l’ascétisme monacal. Il fut ensuite ordonné prêtre et finalement, en 370, évêque de Césarée de Cappadoce, dans la Turquie actuelle.

Comme évêque et pasteur de son vaste diocèse, Basile se préoccupa constamment des conditions matérielles difficiles dans lesquelles vivaient les fidèles ; il dénonça les maux avec fermeté ; il s’engagea en faveur des plus pauvres et des marginalisés ; il intervint également auprès des autorités pour alléger les souffrances des populations, surtout dans les moments de calamités ; il veilla à la liberté de l’Église, et même s’opposa aux puissants pour défendre le droit de professer la vraie foi (cf. Grégoire de Nazianze, Discours 43, 48-51).


À Dieu, qui est amour et charité, Basile rendit le puissant témoignage de la construction d’hospices pour les malheureux (cf. Lettres 94), telle une cité de la miséricorde, qui prit de lui le nom de "Basiliade" (cf. Sozomène, Histoire Ecclesiastique 6, 34). Elle est à l’origine des institutions hospitalières modernes d’accueil et soin des malades.

 

Le Père des  moines d'Orient

À vingt-trois ans, il parut à Athènes et se lia avec Grégoire de Nazianze, au point que tous les deux ne faisaient qu'un cœur et qu'une âme. Amitié intellectuelle: tous deux brûlent de ferveur pour la littérature et la philosophie grecques. Là, ainsi qu'à Césarée et Constantinople, il poursuivit de longues et brillantes études. Son frère, Grégoire de Nysse, exercera lui aussi la profession de rhéteur avant de devenir évêque.

De retour en son pays, les applaudissements qu'il reçut l'exposèrent à une tentation de vaine gloire dont il fut si effrayé, qu'il embrassa l'état monastique pour y vivre dans l'oubli du monde et la pénitence; il fonda plusieurs monastères, écrivit des ouvrages ascétiques très estimés et traça des règles de vie religieuse demeurées célèbres. 

Un très léger repas par jour, un sommeil très court, de longues veilles, un vêtement léger par les temps les plus froids, tel était l'ordinaire de ce saint austère, "dont la pâleur, dit saint Grégoire, annonçait un mort plutôt qu'un vivant." Basile eut à souffrir d'infirmités continuelles; dans le temps de sa meilleure santé, dit-il lui-même, il était plus faible que ne sont les malades abandonnés des médecins.

 

Le zèle contre l'hérésie d'Arius le fit un jour sortir de sa retraite. Avec zèle et courage Basile sut s’opposer aux hérétiques qui niaient que Jésus-Christ fût Dieu comme le Père (cf. Basile, Lettres 9, 3 ; Lettres 52, 1-3 ; Contre Eunome 1, 20). L'orthodoxie trinitaire avait été définie à Nicée en 325.

De la même façon, contre ceux qui n’acceptaient pas la divinité du Saint-Esprit, il soutint que l’Esprit est Dieu et "doit être reconnu et glorifié avec le Père et le Fils" (cf. Traité sur le Saint Esprit, SC 17bis, 348). Il nous dévoile comment l’Esprit anime l’Église, la remplit de ses dons, la sanctifie.

La part de l'exégèse y est considérable. Quinze homélies sur les Psaumes et neuf homélies sur le récit de la création procèdent d'une explication de texte méthodique.

Basile est par là un des principaux Pères à avoir formulé un concept de Dieu présent aussi bien dans l'Ancien (Genèse 18:1-5) que dans le Nouveau Testament : la doctrine sur la Trinité. Le Dieu unique, parce qu’il est Amour, est un Dieu en trois Personnes, lesquelles constituent la plus profonde unité qui existe, l’unité divine.

En 373, la disparition de Saint Athanase d'Alexandrie, qui avait assisté au concile de Nicée et qui était parti en exil à cinq reprises à cause de son attachement au symbole qui y avait été adopté, fait de Basile la figure de proue de l'orthodoxie.

D'autres homélies visent à alimenter la piété en développant l'éloge de plusieurs martyrs populaires dans la région, en particulier les Quarante Martyrs de Sébaste en Arménie, culte que sa famille avait contribué à répandre.

Mais le souci le plus marquant du prédicateur est de provoquer une réforme des mœurs. La pratique du jeûne, de l'aumône, de la sobriété, de l'humilité sont autant de thèmes dominants de cette prédication. Plusieurs sermons surtout s'efforcent de développer l'assistance aux pauvres et font aux riches, en termes exigeants, un devoir de leur consacrer leur superflu.

Contre l'usure, les mises en garde contre le recours à l'emprunt ne s'adressent évidemment pas à des possédants, mais ceux-ci sont invités à prêter largement sans demander d'intérêts.

La lumière resplendissante du mystère divin se reflète sur l’homme, image de Dieu, et exalte sa dignité. En regardant le Christ, on comprend pleinement la dignité de l’homme. Basile s’exclame :

Ô homme, mesure la grandeur qui est la tienne en considérant le prix payé pour toi : évalue le prix de ton rachat et comprends ta dignité ! (In Psal., 48, 8).

En particulier, le chrétien qui vit en conformité avec l’Évangile reconnaît que les hommes sont tous frères entre eux ; que la vie est une administration des biens reçus de Dieu, dont chacun est responsable vis-à-vis d’autrui ; et celui qui est riche doit être comme "un exécutant des ordres de Dieu-bienfaiteur" (Homélie 6 De l’avarice). Nous devons nous aider et coopérer comme les membres d’un corps (Lettres 203, 3).

 

Il est par conséquent bien mérité cet éloge que faisait Grégoire de Nazianze disant, après la mort de Basile :

Basile nous convainc que nous, parce que nous sommes humains, ne devons pas mépriser les hommes, ni, par notre inhumanité à l’égard des hommes, outrager le Christ, chef commun de tous ; mais bien plutôt, dans les disgrâces qui atteignent le prochain, devons-nous répandre le bien et emprunter de Dieu notre miséricorde, parce que nous avons besoin de miséricorde (Grégoire de Nazianze, Discours 43, 63).

Ce sont la générosité à l'égard des pauvres, la pratique de l'hospitalité, l'exercice de la maîtrise de soi, le versement à l'Eglise d'une dîme à une époque où, précise-t-il, cette pratique était encore rare.

Paroles tout à fait actuelles. Nous voyons comment Basile est réellement l’un des Pères de la doctrine sociale de l’Église.

 

En outre, Basile nous rappelle que pour garder vivants notre amour de Dieu et notre amour des hommes, l’Eucharistie est nécessaire, nourriture tout indiquée pour les baptisés, et capable d’alimenter les nouvelles énergies découlant du baptême (cf. Du baptême, 1, 3 ; SC 357,192). Pouvoir participer à l’Eucharistie est cause de joie immense (Moralia, 21, 3) car elle fut instituée "pour garder sans cesse le souvenir de celui qui est mort et ressuscité pour nous" (id. 80, 22). L’Eucharistie, don immense de Dieu, conserve en chacun de nous le souvenir du sceau baptismal et permet de vivre en plénitude et avec fidélité la grâce du baptême. Pour cela le saint évêque recommande la communion fréquente, et même quotidienne :

Aller jusqu’à communier chaque jour, recevant par là les saints corps et sang du Christ, est chose bonne et utile, parce que lui-même dit clairement "Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle" (Jn 6, 5). Qui donc alors douterait que communier continûment à la vie soit vivre en plénitude ? (Lettres 93).

En un mot, l’Eucharistie nous est indispensable pour accueillir en nous la véritable vie, la vie éternelle (cf. Moralia, 21, 1).

 

Ni les intrigues, ni les menaces n'eurent jamais prise sur cette grande âme. Un préfet le mande un jour et lui enjoint d'obéir à un prince arien, sous peine de confiscation de ses biens, de l'exil, des tourments, et de mort : "Faites-moi d'autres menaces, dit Basile, car il n'y a rien là que je puisse craindre; le premier coup suffira pour achever mes peines; la mort m'unira à mon Dieu." L'empereur dut s'avouer vaincu. 

 

Il meurt le 1er janvier 379, à cinquante et un ans, ne laissant pas de quoi se faire élever un tombeau de pierre.[3] Et ses funérailles se déroulent au milieu d'un énorme rassemblement de population.

La vie de Basile a été brève puisqu'il n'a probablement pas atteint la cinquantaine (nous connaissons de façon précise la date de sa mort, mais seulement d'une manière approximative la date de sa naissance). Son activité pastorale s'étend à peine sur une quinzaine d'année, dont neuf seulement d'épiscopat.

Ce grand seigneur a vécu comme un pauvre. Par sa parole et par ses actes, il a le souci constant des misérables en un temps où les riches étaient très riches et les pauvres très pauvres, la classe moyenne étant à peu près inexistante.

Basile n'a pas pas eu le triomphe de la cause qu'il défendait. Il est mort deux ans et demi avant le deuxième concile œcuménique, réuni à Constantinople en 381. Il eût été heureux de le voir présider par son ami et compagnon de lutte, Grégoire de Naziance.


Il est reconnu Docteur de l'Église en 1568 par le pape Pie V. [4]

 

Icône des sept premiers conciles œcuméniques

Icône des sept premiers conciles œcuméniques

Sources: (1), (2) Dictionnaire des saints et Grands témoins du christianisme, Sous la direction de Jean-Robert ARMOGATHE et André VAUCHEZ, CNRS Éditions, Paris 2019, p. 120 ; (3), (4)

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1 janvier 2023 7 01 /01 /janvier /2023 00:00
Sainte Marie, Mère de Dieu, solennité

Huit jours après la Nativité du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, nous célébrons Sa Mère, celle qui Lui a donné son être humain, corps et âme par l'Esprit-Saint qui vient sur elle, la plaçant elle-même dans l'orbite de la paternité divine. C'est la raison pour laquelle le concile d'Éphèse, en 431 ap. J.-C. la proclama la Theotokos (en grec Θεοτόκος; en latin Deipara o Dei genetrix), la Mère de Dieu, puisque son fils est Dieu. Ce qui ne préjuge pas de la différence entre Marie créature humaine et Jésus Fils éternel de Dieu.

La circoncision de Jésus, relaté dans l'Évangile selon Saint  Luc (Lc 2,21), était autrefois une fête liturgique célébrée par les Églises catholique et orthodoxe le 1er janvier ; en 1974 elle fut remplacée par la fête de "Sainte Marie, Mère de Dieu".

 

Concile d’Éphèse de 431, mosaïque de Notre-Dame de Fourvière.

 

La solennité de Sainte Marie Mère de Dieu est la première fête mariale apparue dans l’Église occidentale. [1] 

D'un point de vue théologique, au IVe siècle, l'hérésie d'Arius (arianisme) affirmait que si Dieu était divin, son Messager (le Fils pour les chrétiens trinitaires), lui, était d'abord humain et apportait la parole de Dieu sur terre, mais ne disposait pas d'une nature divine. Cette hérésie qui niait la divinité du Christ, fut rejetée au premier concile œcuménique, dit de Nicée, en 325.

Au Ve siècle, l’affirmation de Marie comme Mère de Dieu était la garantie de l’affirmation de la personne divine du Christ. Le problème posé par la crise nestorienne voyant deux hypostases (personnes) dans le Christ ne sera pas seulement mariologique, il sera fondamentalement christologique. La vérité contestée était en effet celle de l’unité de la personne (hypostase) du Christ, c'est-à-dire l'unité du Père et du Fils dans le Christ (Cf. I Jn 2, 22 "Voilà l'antichrist, celui qui nie le Père et le Fils.") Cette unité du Père et du Fils fut donc reconnue par le concile d’Ephèse, en 431, qui enseignait que dans le Christ ne se trouvait qu'une seule hypostase, la personne divine, qui a assumé une nature humaine [2], union fondée sur le mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu ayant pris chair de la Vierge Marie, dans le sein de laquelle le Verbe éternel a assumé la nature humaine de manière ineffable et indicible, selon la parole évangélique : "Et le Verbe s'est fait chair et il a demeuré parmi nous." (Jn 1,14). 

Sur la base de la seconde lettre de Cyrille d’Alexandrie (376-444) à Nestorius, qui fut approuvée par le concile, le Fils éternel du Père est celui qui, à la suite de l’engendrement charnel, est né de la Vierge Marie. De cette vérité sur le Christ dérivait la conséquence suivante pour Marie: pour cette raison, et en vertu de cette même union hypostatique, Marie est légitimement appelée Theotokos, "Mère de Dieu". Les Douze Chapitres formulés par Cyrille d'Alexandrie dans sa dernière lettre à Nestorius seront joints aux actes canoniques du concile d'Éphèse.

 

Après 440, une nouvelle hérésie, le "monophysisme" d'Eutychès, accentuera la nature divine du Christ, considérant la nature humaine comme seulement une "apparence", en réalité absorbée par la divine. Ce qui amènera la convocation du concile de Chalcédoine, en 451, 4e concile œcuménique, qui proclamera que l'union hypostatique dans la personne du Christ n'entraîne pas la confusion des deux natures, ni l'absorption de l'une par l'autre, définissant cela en une formule désormais célèbre : dans le Christ, "vrai homme et vrai Dieu", les deux natures humaine et divine sont "sans confusion, sans mutation, sans division, sans séparation". [3]

 

***

Prière du P. Léonce de Grandmaison, jésuite et théologien : Sainte Marie Mère de Dieu, gardez-moi un cœur d'enfant, pur et transparent comme une source. Obtenez-moi un cœur simple.

 

 

Sainte Marie Mère de Dieu
gardez-moi un cœur d'enfant
pur et transparent
comme une source.

 

Obtenez-moi un cœur simple
qui ne savoure pas les tristesses.

 

Un cœur magnifique
à se donner,
tendre à la compassion.

 

Un cœur fidèle et généreux
qui n'oublie aucun bien
et ne tienne rancune
d'aucun mal.

 

Faites-moi un cœur doux
et humble
aimant sans demander
de retour,
joyeux de s'effacer
dans un autre cœur
devant votre divin Fils.

 

 

P. Léonce de Grandmaison, jésuite et théologien [4]

 

La Théotokos de Vladimir, icône byzantine du xiie siècle.

 

***

Sources : (1) ; (2) "Nestorianisme", dans Dominique LE TOURNEAU, L'Église et l'État en France, PUF, Que sais-je ?, Vendôme 2000, p. 424 ; (3) ; (4)

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour
1 janvier 2023 7 01 /01 /janvier /2023 00:00

Bonne et sainte année à tous!

 

 

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31 décembre 2022 6 31 /12 /décembre /2022 21:11

"J’ai la douleur de vous annoncer que le pape émérite, Benoît XVI, est décédé aujourd’hui à 9h34 heures au Monastère Mater Ecclesiae, au Vatican". Communiqué de la salle de presse du Saint Siège. Que Dieu accueille son serviteur dans la paix éternelle.  (Source)

 

Nous retenons de Benoit XVI le Motu proprio Summorum pontificum qui permit la libéralisation de la messe tridentine célébrée par les traditionalistes jusque-là.

 

Mais beaucoup gardent en mémoire cette image de la foudre tombant sur le dôme de la basilique Saint-Pierre le jour de la résignation supposément volontaire de Benoit XVI, le 11 février 2016. Une foudre qui frappa de nouveau le dôme de la Basilique Saint-Pierre, huit mois plus tard, le 7 octobre 2016, à environ 09h20, en la fête de Notre-Dame du Saint Rosaire. 

 

"N'y voyez aucune superstition. La foudre est un phénomène naturel qui n'a pas de signification", peut-on lire justement dans ce message sur le Forum catholique, que nous partageons. "Cependant, la coïncidence entre ce phénomène naturel et cet acte inattendu et suspect (la crise bancaire immédiatement résolue après le retrait du Pape) est un fait marquant qui ne m'a jamais quitté. C'est très subjectif, je le sais bien, mais il n'est pas interdit d'exprimer pour une fois un sentiment personnel, surtout en ce deuil et en cette fin d'année."

"À ce sujet, il est également remarquable que le Pape soit passé de vie à trépas le 31 décembre, jour de la fête du pape saint Sylvestre Ier. Je ne veux pas y voir d'autre signe que celui-ci : l'espérance que Benoit XVI [lui qui a écrit la déclaration Dominus Iesus sur l'unicité et l'universalité de Jésus-Christ et de son Église. NdCR.] rejoigne les saints papes dans l'éternité bienheureuse, l'espérance qu'un saint pape gouverne l'unique Église saintement, selon la volonté du Tout-Puissant, pour sa plus grande gloire et pour notre salut."

 

De même, "un signe qui confirme en quelque sorte le rôle de katechon (2 Th 2, 6-7) exercé par Benoît XVI se trouve dans les paroles de la 1ère lecture de la messe d'aujourd'hui (forme ordinaire):

 

"Mes enfants, c’est la dernière heure et, comme vous l’avez appris, un anti-Christ, un adversaire du Christ, doit venir." Première épître de S. Jean (Source : Le Forum catholique )

La société moderne formule une croyance anti-chrétienne antichrist et punit ceux qui lui résistent avec l'excommunication sociale.

Benoît XVI. in Peter Seewald, Benedikt XVI, ein Leben, 2020

Benoît XVI, est décédé aujourd’hui à 9h34 heures au Monastère Mater Ecclesiae, au Vatican
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31 décembre 2022 6 31 /12 /décembre /2022 00:00
Saint Sylvestre, Pape († 335)

Saint Sylvestre, né en 280, eut Rome pour patrie.

Quand il fut en âge de disposer de sa fortune, il se plaisait à donner l'hospitalité aux chrétiens étrangers qui passaient à Rome ; il les menait à sa demeure, lavait leurs pieds, leur servait à manger, enfin leur donnait, au nom de Jésus-Christ, tous les soins de la plus sincère charité. [1]

Vint un jour à Rome, un illustre confesseur de la foi, nommé Timothée d'Antioche. Personne n'osait le recevoir ; Sylvestre s'en fit un honneur, et, pendant un an, Timothée prêchant Jésus-Christ avec un zèle incroyable, recevait chez lui la plus généreuse hospitalité. Cet homme héroïque ayant conquis la palme du martyre, Sylvestre déroba ses précieux restes et les ensevelit à la faveur de la nuit. Mais lui-même fut bientôt traduit devant le tribunal du préfet, comme recélant les trésors du martyr :

 

"Timothée, répondit-il, ne m'a laissé que l'héritage de sa foi et de son courage." 



Le préfet le menaça de la mort et le fit jeter en prison ; mais Sylvestre, en le quittant, lui dit : "Insensé, c'est toi-même qui, cette nuit, vas rendre compte à Dieu."

Le persécuteur avala une arête de poisson et mourut en effet dans la nuit.

La crainte des châtiments célestes adoucit les bourreaux et l'héroïque jeune homme fut rendu à la liberté.

Cette belle conduite de Sylvestre le fit appeler au diaconat par le Pape saint Melchiade, dont il devait être l'éminent successeur.
Son long pontificat de vingt et un ans (314-335) est surtout célèbre par le concile de Nicée, le Baptême de l'empereur Constantin et le triomphe de l'Église. Le Baptême de Constantin est reporté à une époque plus tardive par de nombreux auteurs; mais des témoignages non moins nombreux et non moins sérieux placent le Baptême de ce grand empereur sous le règne de saint Sylvestre, et le Bréviaire romain confirme cette opinion. [2]

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/dd/THE_FIRST_COUNCIL_OF_NICEA.jpg/220px-THE_FIRST_COUNCIL_OF_NICEA.jpg

Icône du premier concile de Nicée. Au premier plan, l'évêque saint Spyridon s'exprime devant le concile et confond Arius.

Derrière lui, préside à gauche (à droite de l'autel) le représentant de l'évêque de Rome, et en seconde place, à droite, la puissance invitante, l'empereur Constantin

 

Constantin, encore païen et peu favorable aux chrétiens dont il ignorait complètement la doctrine, fut atteint d'une sorte de lèpre qui lui couvrit tout le corps. Une nuit, saint Pierre et saint Paul, éclatants de lumière, lui apparurent et lui ordonnèrent d'appeler le Pape Sylvestre, qui le guérirait en lui donnant le Baptême. Le Pape, en effet, instruisit le royal néophyte et le baptisa. Le règne social de Jésus-Christ commençait; la conversion de Constantin allait avoir pour heureuse conséquence celle de l'univers.

Les historiens chrétiens de l'époque romaine (Eusèbe de Césarée et Lactance) attribuent la conversion de Constantin à une vision qu'il aurait eue juste avant la bataille du pont Milvius, où il triompha de Maxence (312). Mais la tradition médiévale, véhiculée notamment par la Légende dorée, en donne une autre interprétation : l'empereur était couvert d'une lèpre incurable, et c'est lorsque Sylvestre l'eut baptisé par immersion dans une piscine qu'il fut guéri de sa lèpre et comprit qu'il lui fallait défendre la foi chrétienne. [3]

 

Sylvestre Ier tuant un dragon et ressuscitant ses victimes

 

On a attribué aussi à Sylvestre d'autres miracles spectaculaires, par exemple d'avoir ressuscité un taureau et dompté un dragon, qui sont décrits dans la Légende dorée.

 

Il fut, à l'origine, inhumé dans la Catacombe de Priscille, à Rome. [4]

Sources: [1]; [2]; [3] Jacques de Voragine, La Légende dorée, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004, publication sous la direction d'Alain Boureau, chapitre 12, p. 86-93; [4] Wikipedia

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30 décembre 2022 5 30 /12 /décembre /2022 00:00
Saint Roger († 1129)

Nous ne connaissons quasiment rien de la jeunesse de Roger. En raison de son prénom, "Roger", inhabituel dans la région à cette époque, on a pensé qu'il pourrait être d'origine normande, mais c'est incertain. Il fut évêque de Cannes en Italie, sa ville natale.

 

Il a vécu et subi les ravages de la guerre, ravages causés lors des nombreuses rébellions des barons normands refusant notamment l'autorité de Robert Guiscard. C'est ainsi qu'en l'an 1083, Cannes fut ravagée et rasée par Guiscard afin de punir la rébellion de son neveu Herman, comte de la cité.

 

Saint Roger se montra serviable envers la population de la cité en souffrance, allant chercher lui-même pieds-nus dans la campagne environnante de quoi la nourrir.

 

Certains documents de cette période montrent que le saint évêque était souvent consulté par les papes Gélase II et Pascal II de régler certaines questions de droit et de réprimer la rivalité entre les églises et les communautés.

 

Il est décédé le 30 décembre 1129 et fut enterré dans la cathédrale de Cannes. [1]

 

L'évêque de Cannes (Canosa) était mort quelques années plus tôt, quand les habitants de Barletta, dans les Pouilles italiennes, vinrent piller la cathédrale pour emporter des reliques. C'était chose habituelle à l'époque. Ils rapportèrent de leur expédition un coffre de reliques, le trône épiscopal, des vases sacrés, et le corps de l'évêque Roger. L'année suivante, ils durent restituer les objets du vol, sauf le corps de l'évêque que son successeur ne considérait pas comme si précieux. Alors les habitants de Barletta voulurent le rendre précieux. Ils le canonisèrent et composèrent un office. "Accorde-nous, par ses prières et ses vertus, d'être à jamais préservés de tout mal" dit l'oraison du nouveau saint Roger. [2]

 

Ses reliques sont maintenant vénérées dans la ville voisine de Barletta, qui annexa Cannes en 1303.

 

Il est le saint patron de la ville de Barletta et de l'archidiocèse de Trani-Barletta-Bisceglie.

Sources: 12

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29 décembre 2022 4 29 /12 /décembre /2022 20:53

Ariane Bilheran, psychoclinicienne, évoque sur Putsch Média le "règne du mensonge", la disparition du droit, la culpabilité de citoyens via leur intention d'injecter tout le monde (volonté et conscience des conséquences de leurs actes), et la responsabilité des médias dans la "fraude" totalitaire du moment Covid.

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29 décembre 2022 4 29 /12 /décembre /2022 00:00
Saint David, Fils de Jessé - Roi de Juda et d'Israël - Ancien Testament (Xe s. av JC.)

Les Églises d'Orient célèbrent le saint roi-poète qui est la figure messianique du Christ, et dont les psaumes sont la base même de la prière liturgique depuis des millénaires. Après avoir gravement offensé la loi divine, il manifesta un repentir exemplaire. [1]

 

"Samuel donna l’onction à David au milieu de ses frères. L’esprit du Seigneur s’empara de David" (1 S 16, 1-13) [2]

 

Suivant la Bible hébraïque, ce jeune berger de la tribu de Juda, fils de Jessé, est appelé aux côtés du roi Saül pour l'apaiser de ses chants. Il met en déroute les ennemis philistins en vainquant le géant Goliath à l'aide de sa fronde. Devenu le héros d'Israël, il s'attire la jalousie puis la vindicte de Saül, doit s'enfuir et prend la tête de maquisards, opérant la vengeance divine et redistribuant les butins aux pauvres.[3]

 

Les chrétiens adoptent les Écritures hébraïques et font de Jésus-Christ l'héritier de la promesse messianique faite à David.

 

"Devenu vieux vers 975 av. J.-C., le roi David appela le prêtre Sadoc, le prophète Nathan et Benaya, fils de Joad, et leur dit :

 

Vous placerez mon fils Salomon sur ma propre mule et vous le ferez descendre à Guilhone. Là le prêtre Sadoc et le prophète Nathan lui donneront l'onction comme roi sur Israël. Vous sonnerez du cor et vous direz : 'Vive le roi Salomon!' Vous remonterez à sa suite et il viendra s'asseoir sur mon trône et c'est lui qui régnera à ma place [...] Alors le prêtre Sadoc prit dans sa Tente la corne d'huile et donna l'onction à Salomon. On sonna du cor et tout le peuple dit : 'Vive le roi Salomon!' Tout le peuple remonta derrière lui. Le peuple jouait de la flûte et manifestait une joie débordante." (1 R 1, 32 et suiv.)"

 

Ainsi s'accomplissait la promesse du Seigneur : "Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai pour ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. [...] Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours." (2 S 7, 12-16.)

 

Cette annonce se réalise en Jésus-Christ ('Christ' signifie en grec celui qui a reçu l'onction), dont le rôle et le caractère royal sont soulignés par les Évangiles (jusqu'à treize fois dans le seul Évangile de Jean)." [4]

 

En 751, le roi de France Pépin le Bref recevra l’onction sainte des mains de saint Boniface, l'évangélisateur de la Germanie, et se fera élire roi par les grands de Soissons : il deviendra le premier de nos rois à être "sacrés". Pépin partagera avec Saül et David le fait de ne pas avoir été appelé à régner par sa naissance.

Saint David, Fils de Jessé - Roi de Juda et d'Israël - Ancien Testament (Xe s. av JC.)

Après David, à travers Jésus-Christ, l'héritage se transmet à tous les rois de la chrétienté, à l'instar de Saint Charlemagne qui se proclamera "nouveau David". [5] 

MISERERE MEI DEUS (Psaume 50)

 

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,

selon ta grande miséricorde, efface mon péché.

Lave-moi tout entier de ma faute,

purifie-moi de mon offense.

 

Oui, je connais mon péché,

ma faute est toujours devant moi.

Contre toi, et toi seul, j’ai péché,

ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.

 

Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice,

être juge et montrer ta victoire.

Moi, je suis né dans la faute,

j’étais pécheur dès le sein de ma mère.

 

Mais tu veux au fond de moi la vérité ;

dans le secret, tu m’apprends la sagesse.

Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ;

lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.

 

Fais que j’entende les chants et la fête :

ils danseront, les os que tu broyais.

Détourne ta face de mes fautes,

enlève tous mes péchés.

 

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,

renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.

Ne me chasse pas loin de ta face,

ne me reprends pas ton esprit saint.

 

Rends-moi la joie d’être sauvé ;

que l’esprit généreux me soutienne.

Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ;

vers toi, reviendront les égarés.

 

Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur,

et ma langue acclamera ta justice.

Seigneur, ouvre mes lèvres,

et ma bouche annoncera ta louange.

 

Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas,

tu n’acceptes pas d’holocauste.

Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ;

tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé…

Sources: 1; 2; 3; [4] Patrick Demouy, Le Sacre du Roi, La Nuée bleue, Place des Victoires, Editions du Quotidien, Strasbourg 2016, p. 29; [5] Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman (trad. Patrice Ghirardi), Les rois sacrés de la Bible : à la recherche de David et Salomon, Paris, Bayard, 2006, p. 20-21

 

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29 décembre 2022 4 29 /12 /décembre /2022 00:00
Saint Thomas de Cantorbéry

Thomas de Cantorbéry naît à Londres le 21 décembre 1117. Sa pieuse mère lui inspire dès son enfance la crainte de Dieu et une tendre dévotion pour la très-sainte Vierge. Son père étant mort en 1138, laisse notre saint exposé à tous les dangers que court dans le monde la jeunesse sans expérience. Heureusement, il est accoutumé dès ses jeunes années à la pratique de l'obéissance et du renoncement. Il se tient donc sur ses gardes pour ne rien faire sans conseil. Après avoir parcouru un cercle d'études aussi solides que variées, il embrasse l'état ecclésiastique, et s'attache à l'archevêque de Cantorbéry, qui le fait archidiacre de son église.

 

Les services que cette place lui donne occasion de rendre à Henri II Plantagenêt lui procurent la dignité de chancelier du royaume, et Thomas ne l'honorent pas moins par la supériorité de son talent que par l'éclat de ses vertus. Le roi veut lui en témoigner sa satisfaction en le nommant, bien malgré lui, archevêque de Cantorbéry. Il se montre le modèle de son clergé, le père des pauvres, le gardien fidèle des règles et des droits de l'Eglise. Ce fut ce dernier point qui le brouilla avec le roi.

 

Henri II convoqua une assemblée à Clarendon le 30 janvier 1164 où il demandait un recul des droits de l'Eglise. Il essaya de se débarrasser de Becket par voie judiciaire et le convoqua devant un grand conseil à Northampton le 8 octobre 1164 pour répondre de l'accusation de contestation de l'autorité royale et malfaisance dans son emploi de chancelier.

 

Une autre raison de leur désaccord est son refus d'accorder le mariage de Guillaume Plantagenêt comte du Poitou, vicomte de Dieppe (frère du roi) avec Isabelle de Warenne pour consanguinité.

 

Thomas dénia à l'assemblée le droit de le juger. Il fit appel au pape et indignement persécuté, il partit en exil volontaire, en embarquant sur un bateau de pêcheurs (2 novembre 1164) qui le débarqua en France. Il vint en France trouver le pape Alexandre III, qui lui parla avec beaucoup de tendresse, et l'exhorta à se montrer toujours digne du caractère sacré dont il était revêtu.

 

Après un certain temps, il put revenir en Angleterre, mais avec la persuasion qu'il allait y chercher la mort. En effet, Henri, incité par ses partisans, refusa de rendre les propriétés ecclésiastiques qu'il avait saisies. Thomas avait déjà préparé la sanction contre ceux qui avaient privé l'Église de ses biens et contre les évêques qui avaient inspiré la saisie. Le roi ayant dit dans un moment d'humeur : Personne n'aura donc le courage de me débarrasser de ce prêtre !... quatre de ses officiers vinrent assassiner Thomas dans son église, au pied de l'autel, l'an 1170. Henri fit depuis une pénitence exemplaire de son crime. [1]

 

 

Par son courage indomptable à défendre les droits de l'Église, il est devenu l'un des plus célèbres évêques honorés du nom de saints et de martyrs. Le roi Henri II le nomma son chancelier. Il ne fit que croître en vertu, donnant le jour aux affaires et passant la meilleure partie de la nuit en oraison. Il n'était que le distributeur de ses immenses revenus : les familles ruinées, les malades abandonnés, les prisonniers, les monastères pauvres, en avaient la meilleure part.

 

Le roi l'obligea d'accepter l'archevêché de Cantorbéry. Sa sainteté s'accrut en raison de la sublimité de ses fonctions. On ne le voyait jamais dire la Sainte Messe, sinon les yeux baignés de larmes ; en récitant le Confiteor, il poussait autant de soupirs qu'il prononçait de mots. Il servait les pauvres à table trois fois par jour ; à la première table, il y avait treize pauvres ; à la seconde, douze ; à la troisième, cent.

SAINT THOMAS, Evêque de Cantorbéry, Martyr

SAINT THOMAS, Evêque de Cantorbéry, Martyr

Thomas avait bien prévu : les exigences injustes du roi obligèrent l'archevêque à défendre avec fermeté les droits et les privilèges de l'Église. Henri II, mal conseillé et furieux de voir un évêque lui résister, exerça contre Thomas une persécution à outrance.

 

Le 29 décembre 1170, les émissaires du roi se présentèrent dans l'église où Thomas priait. Il refusa de fuir et fut assommé si brutalement, que sa tête se brisa et que sa cervelle se répandit sur le pavé du sanctuaire. C'est à genoux qu'il reçut le coup de la mort. Il employa ce qui lui restait de force pour dire :

 

"Je meurs volontiers pour le nom de Jésus et pour la défense de l'Église." [2]

Extrait du vitrail de la vie de Thomas Becket sur le transept nord de la cathédrale de Coutances le représentant traversant la Manche.

Extrait du vitrail de la vie de Thomas Becket sur le transept nord de la cathédrale de Coutances le représentant traversant la Manche.

Henri II se résolut à faire pénitence publique à Avranches en 1172 et à revenir sur les décisions entérinées dans les Constitutions de Clarendon.

 

Thomas fut canonisé en 1173 dans la cathédrale de Canterbury, devenue lieu de pèlerinage.

 

Les œuvres littéraires modernes basées sur l'histoire de Thomas Becket incluent les pièces Meurtre dans la cathédrale (Murder in the Cathedral, 1935, trad. Le Seuil, 1946) de T. S. Eliot et Becket ou l'Honneur de Dieu de Jean Anouilh (1959) avec un film du même nom. Au XIXe siècle, Conrad Ferdinand Meyer écrivit la nouvelle Der Heilige (le Saint) à propos de Thomas Becket. Au XXe siècle, le roman Les Piliers de la terre de Ken Follet se termine sur cette partie de l'histoire de Thomas Becket. [3]

Saint Thomas de Cantorbéry

PRATIQUE. Estimez-vous heureux de souffrir des persécutions pour la justice.

Sources

 

[1] Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 366

[2] L'Evangile au Quotidien

[3] Wikipedia

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28 décembre 2022 3 28 /12 /décembre /2022 00:00
LES SAINTS INNOCENTS, Martyrs

LES SAINTS INNOCENTS, Martyrs

ls ont été pris d’entre les hommes, achetés comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau. Dans leur bouche, on n’a pas trouvé de mensonge ; ils sont sans tache.

Ap 14, 4-5

Hérode, qui régnait dans la Judée depuis trente-six ans, ayant su que des mages étaient venus d'Orient à Jérusalem pour chercher le Roi des Juifs annoncé par les prophètes (Mt 2:1-2), fut fort troublé de cette nouvelle. Il assembla aussitôt les princes des prêtres et il apprit d'eux qu'il s'agissait du Christ, et que s'il était né, c'était à Bethléem (selon la prophétie de Michée 5). Hérode prit alors les mages en secret et, les envoya à Bethléem en leur disant : "Allez, informez-vous exactement de cet enfant, et lorsque vous l'aurez trouvé, faites-le moi savoir, afin que moi-même j'aille aussi l'adorer." (Mt 2,8) Il est aisé de comprendre quel était son dessein par ce qu'il fit peu de temps après; mais Dieu ayant averti les mages en songe de n'aller point retrouver Hérode, ceux-ci prirent un autre chemin pour s'en retourner dans leur pays.

Dans le même temps, un ange ordonna à Joseph de prendre l'enfant et sa mère et de fuir en Égypte.

Peu après, Hérode, voyant que les mages l'avaient trompé, entra dans une furieuse colère et envoya tuer tous les enfants mâles âgés de deux ans et au-dessous, qui étaient dans Bethléem et alentour. (Mt 2:16)

 

Hérode cherchant à faire périr le nouveau-né de Bethléem est une figure et un agent du diable.

 

Les pères sont nombreux à avoir vu en Hérode une figure du diable, comme saint Augustin, ou encore saint Jean Chrysostome cité par saint Thomas en sa Catena in Mt 2,12. [1]

 

Rien de plus heureux que la mort de ces enfants, si on la considère avec les yeux de la foi. Ils eurent la gloire de mourir pour Jésus-Christ, et en sa place, dans un âge où ils ne pouvaient encore invoquer son nom; ils furent les premiers martyrs, et ils triomphèrent du monde avant de le connaître; ils ne reçurent la vie que pour la sacrifier et acquérir une immortalité bienheureuse. Peut-être que s'ils eussent vécu plus longtemps, la plupart d'entre eux auraient été pervertis par le monde et se seraient perdus. Ce mystère de grâce n'était point connu de leurs mères, et c'est pour cela qu'elles pleuraient sans vouloir recevoir de consolation. [2]

 

Les enfants de Bethléem constituent les prémices de la rédemption de Jésus-Christ. C'est la jalousie et la crainte qui poussèrent Hérode à commettre un crime inouï dans l'histoire ; il en fut châtié et d'une manière terrible, car il mourut dans le désespoir et dévoré tout vivant par les vers. [3]

 

La fête des saints Innocents remonte au Ve siècle.

Le massacre de ces enfants manifeste à sa manière la royauté de Jésus. C'est parce qu'Hérode croit à la parole des Mages et à celle des Princes des Prêtres, par lui consultés, qu'il voit un rival dans l'enfant de Bethléem et poursuit jalousement ce "Roi des Juifs qui vient de naître". Mais, comme le chante l'Église: "Barbare Hérode, que crains-tu de la venue du Christ? il ne ravit pas les sceptres mortels, lui qui donne les royaumes célestes."

 

C'est la gloire de ce Dieu-Roi que les Innocents confessent par leur mort, et la louange qu'ils rendent à Dieu est un sujet de confusion pour les ennemis de Jésus, car, loin d'atteindre leur but, ils n'ont fait que réaliser les prophéties, qui annonçaient que le Fils de l'Homme reviendrait d'Égypte et que l'on entendrait à Bethléem les lamentations des mères pleurant leurs enfants.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/74/Giotto_di_Bondone_-_No._21_Scenes_from_the_Life_of_Christ_-_5._Massacre_of_the_Innocents_-_WGA09199.jpg/597px-Giotto_di_Bondone_-_No._21_Scenes_from_the_Life_of_Christ_-_5._Massacre_of_the_Innocents_-_WGA09199.jpg

Pour peindre sous des couleurs plus vives leur désolation, le prophète Jérémie évoquait Rachel, mère de Benjamin, pleurant la perte de ses descendants. Comme une mère compatissante, l'Église revêt ses prêtres d'ornements de deuil et supprime le chant du Gloria et de l'Alléluia. [4]

 

PRATIQUE. Adorons Dieu dans tous les évènements même les plus fâcheux.

Saints Innocents - Martyrs

Sources: [1] Jean-Baptiste Golfier, Tactiques du diable et délivrances, Artège-Lethielleux, 2018, p. 80; [2] Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p . 365 ; [3]; [4]; [5]

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27 décembre 2022 2 27 /12 /décembre /2022 00:00
Saint Jean à Patmos - Hans Memling (1475)

Saint Jean à Patmos - Hans Memling (1475)

Dans l'Évangile et au sein du collège apostolique, saint Jean occupe une place de choix. Représentant l'amour, il marche à côté de S. Pierre, qui symbolise la doctrine. Jésus semble avoir réservé à cet Apôtre les plus tendres effusions de son Cœur. Plus que tout autre, en effet, Jean pouvait rendre amour pour amour au divin Maître. Le Sauveur prit plaisir à multiplier les occasions de témoigner envers son cher disciple une prédilection singulière : Il le fit témoin de la résurrection de la fille de Jaïre ; Il lui montra sa gloire sur le Thabor, au jour de sa Transfiguration merveilleuse ; mais surtout la veille de sa Passion, à la dernière cène, Il lui permit de reposer doucement la tête sur son Cœur divin, où il puisa cette charité et cette science des choses de Dieu, qu'il répandit dans ses écrits et au sein des peuples auxquels il porta le flambeau de l'Évangile.

 

Une des gloires de S. Jean fut d'être le seul, parmi les Apôtres, fidèle à Jésus dans ses souffrances ; il Le suivit dans l'agonie du calvaire ; il accompagna dans ces douloureux instants la Mère du Sauveur.

 

Jésus, ayant vu sa Mère au pied de la croix, abîmée dans sa tristesse, et près d'elle S. Jean, Il dit à Marie : "Femme, voilà ton fils !" Ensuite Il dit au disciple : "Voilà ta mère !". L'Apôtre, en cette circonstance, nous disent les saints docteurs représentait l'humanité tout entière ; en ce moment solennel Marie devenait la Mère de tous les hommes, et les hommes recevaient le droit de s'appeler les enfants de Marie.

 

Il était juste que S. Jean, ayant participé aux souffrances de la Passion, goûtât l'un des premiers les joies pures de la résurrection. Le jour où le Sauveur apparut sur le rivage du lac de Génésareth (Lac de Tibériade) pendant que les disciples étaient à la pèche, S. Jean fut le seul à Le reconnaître.  "C'est le Seigneur," dit-il à S. Pierre. Jean était donc bien, tout l'Évangile le prouve, le disciple que Jésus aimait.

 

"L'Évangile selon Marc est situé autour des années 60 après l'avoir été autour des années 70, mais il pourrait bien être des années 50. 

"L'Évangile selon Luc + les Actes des Apôtres sont situés de manière habituelle dans les années 80, mais ils pourraient bien être aussi des années 60. 

"L'Évangile selon Jean est situé autour des années 90, mais à cause de son caractère mystique et de certaines caractéristiques relevant de la topographie et de la chronologie il pourrait bien être des années 60." (3)

 

Sources : (1) ; (2) ; (3) Simon Claude MIMOUNI, Le Judaïsme ancien et les origines du christianisme, Bayard, Italie 2018, p. 21.

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26 décembre 2022 1 26 /12 /décembre /2022 00:00
Saint Étienne, diacre, premier martyr († vers 41)

On ignore si saint Étienne fut disciple de Jésus-Christ ou s'il fut converti par les prédications des Apôtres.

C'était une âme de feu, rayonnante d'audace, le premier et le modèle de cette immense série d'hommes admirables que le christianisme possédera au service de sa cause, et qui, ayant trouvé la vie en Jésus, jugeront naturel de la lui sacrifier.

Helléniste, peut-être même alexandrin d'origine (on l'a supposé d'après la connaissance qu'il semble posséder des doctrines du philosophe juif hellénisé Philon, alors surtout en vogue à Alexandrie, et d'après l'emploi qu'il fait, quatre fois dans son discours, du mot Sagesse, très en usage dans les milieux juifs d'Égypte . Cf. Le livre biblique de la Sagesse en vient), au fait des doctrines philosophiques autant que des traditions hébraïques, Étienne incarne à merveille l'esprit nouveau, tourné vers les conquêtes et décidé aux ruptures nécessaires.

Élevé à l'école du scribe éminent, le Rabbi Gamaliel (fils d'une lignée de docteurs de la Loi, petit-fils du célèbre rabbi Hillel), dans toute la science des Juifs, il avait une autorité spéciale pour convertir les prêtres et les personnes instruites de sa nation. Ses miracles (Ac 6,8) ajoutaient encore au prestige de son éloquence et de sa sainteté. De tels succès excitèrent bientôt la jalousie; on l'accusa de blasphémer contre Moïse et contre le temple en affirmant que Jésus détruirait le Lieu saint et changerait les coutumes que Moïse nous a transmises (Ac 6,11-14).

Quand Pierre enseignait les foules de Jérusalem, Étienne s'appliquait surtout à montrer que Jésus avait été le Messie, l'extrême aboutissement d'Israël. Étienne, lui, a surtout retenu les phrases où il est dit qu'on ne met pas du vin nouveau dans une vieille outre, et qu'on ne coud pas une pièce neuve à un vieux manteau. Aussi les Juifs judaïsants ne s'y trompent-ils pas : voilà un plus dangereux adversaire ! "Cet homme ne cesse de proférer des blasphèmes contre le Saint Lieu et contre la Loi." (1)

Il professait une relation à Dieu qui n'avait plus besoin ni du temple ni des sacrifices d'animaux. (2)

Les Hellénistes comme les Hébreux sont des chrétiens d'origine judéenne mais les premiers proviennent de Diaspora et s'expriment en grec alors que les seconds sont de Palestine et s'expriment en hébreu ou en araméen. Les Hellénistes résidant à Jérusalem sont sans doute rattachés aux nombreuses synagogues de langue grecque qui se trouvent dans la Ville sainte.

Le procès et la mort de Jacques le Majeur, frère de Jean l'Évangéliste, vers 41, sont proches de ceux d'Étienne : pour l'un comme pour l'autre, il est question d'un blasphème formel suivi d'un procès au Sanhédrin et d'une lapidation légale. Étienne développe une doctrine fondée sur une lecture messianique des évènements rapportés dans la Bible : Moïse annonce non seulement jésus (Ac 7,37), mais il en est la préfiguration (Ac 7,22). Il rappelle comment Israël a traité les prophètes en attendant de mettre à mort le "Juste" annoncé par eux (Ac 7,51-52) : il s'agit là d'une véritable confession messianique. (3)

Étienne fut traîné devant le Sanhédrin. En ces jours-là, les autorités juives se sentirent plus libres qu'à l'ordinaire, car Ponce Pilate vient d'être rappelé à Rome pour rendre compte de quelques récentes et trop flagrantes violences et se défend - mal - devant Caligula. Les discours qu'Étienne prononce est beau de rigueur et de force dans le raisonnement, reliant le message du Christ à tout ce qui, dans les Ecritures, l'annonce, et le montrant comme une conclusion indispensable; mais plus encore, il est superbe par son intrépidité. Les accusations claquent contre la nation prédestinée, mais infidèle. Et il termine son long développement apologétique par ces phrases terribles :

 

"Hommes au cou raide, incirconcis de coeur et d'oreilles, vous résistez toujours au Saint-Esprit. Tels furent vos pères, tels vous êtes. Quel est celui des prophètes que vos ancêtres n'ont point persécuté ? Ceux qui annonçaient la venue du Messie, ils les ont tués, comme vous-mêmes avez trahi et tué maintenant le Messie lui-même. Et la loi qui vous a été donnée par les Anges, vous ne l'avez pas observée ! " (Ac 7,51-53)

 

Étienne répondit victorieusement aux attaques dirigées contre lui, et prouva que le blasphème était du côté de ses adversaires et de ses accusateurs. À ce moment le visage du saint diacre parut éclatant de lumière comme celui d'un ange. Mais il avait affaire à des obstinés, à des aveugles. Pour toute réponse à ses paroles et au prodige céleste qui en confirmait la vérité, ils grinçaient des dents contre lui et se disposaient à la plus noire vengeance. Afin de rendre leur conduite plus coupable, Dieu fit un nouveau miracle; le ciel s'entrouvrit et le saint, levant les yeux en haut, s'écria avec ravissement: "Je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu." (Ac 7,56) À ces mots, ses ennemis ne se contiennent plus; ils poussent des cris de mort, entraînent le martyr hors de la ville et le lapident comme un blasphémateur. Étienne, calme et souriant, invoquant Dieu, disait: "Seigneur, recevez mon esprit!... Seigneur, ne leur imputez point ce péché." Saul, le futur saint Paul, était parmi les bourreaux. "Si Étienne n'avait pas prié, dit S. Augustin, nous n'aurions pas eu saint Paul."

Par amour de Dieu, il n’a pas cédé à la brutalité des bourreaux, par amour du prochain, il a intercédé pour ceux qui le lapidaient. Par charité, afin de les corriger, il reprend ceux qui errent; par charité, afin d’écarter d’eux le châtiment, il prie pour ceux qui le lapident.

 

"Voici avait dit Jésus, j’envoie vers vous des prophètes, des sages et des scribes ; vous tuerez et crucifierez les uns, vous en flagellerez d’autres dans vos synagogues, vous les poursuivrez de ville en ville ; ainsi, sur vous retombera tout le sang des justes qui a été versé sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel. Amen, je vous le dis : tout cela viendra sur cette génération. Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu ! Voici que votre temple vous est laissé : il est désert. En effet, je vous le déclare : vous ne me verrez plus désormais jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !" (Matthieu 23, 34-39)

 

Lorsque trente ans plus tard, Jérusalem sera devenue "la maison déserte" prédite par le Messie (destruction du temple de Jérusalem en 70 par les armées de Titus), la mort du premier martyr se trouvera payée par une immensité de douleur, mais elle aura puissamment contribué à répandre la Bonne nouvelle, en donnant au christianisme le premier témoignage signés de sang.

Premier martyr de la chrétienté, Étienne apparaît comme étant à l’origine du culte des saints. Dans les quatre premiers siècles du christianisme, tous les saints vénérés par l’Église étaient martyrs.

La persécution déclenchée par le martyre de saint Étienne ne cessa jamais complètement.

 

À la suite de l'exécution d'Étienne, la répression s'abattit sur les autres membres du groupe des Hellénistes, contraignant la plupart d'entre eux à s'enfuir loin de Jérusalem pour échapper à la persécution : la première visant les chrétiens et venant des autorités religieuses judéennes, comme pour Jésus. (Les Hellénistes) sont passés en Phénicie, à Chypre et à Antioche, ancienne capitale du royaume grec séleucide de Syrie, lieu de rencontre de l'Orient et de l'Occident, où ils ont diffusé le message chrétiens aux judéens et aux Grecs (Ac 11, 19-21(4), et où les disciples du Christ reçoivent pour la première fois le nom de chrétiens. C'est d'Antioche qu'au plan doctrinal les approches d'Ignace d'Antioche, conservées dans ses sept lettres, influenceront de manière décisive le christianisme du IIe siècle, celui qui se définira comme "orthodoxe". (5)

 

Avec des périodes de calme et des recrudescences, la persécution avait toujours remué les chrétiens. En l'année 41, elle éclatera plus forte et plus systématique par la volonté d'Hérode Agrippa Ier, petit-fils d'Hérode, alors devenu roi d'Israël, par la volonté de son compagnon de débauche et d'orgies à la cour de Tibère, Caligula. Dès son arrivée à Jérusalem en 37, Flavius Josèphe raconte que lors de son entrée dans la ville, "il avait immolé des victimes en actions de grâces." Pour la première fois, la persécution allait prendre un caractère systématique, ce qu'elle n'avait pas eu précédemment. Il fit mourir par l'épée en 44 Jacques, frère de St Jean l'Évangéliste. (6) Dans le même temps, S. Pierre lui-même, qui avait baptisé un centurion romain, Corneille, fut arrêté.

 

Le nom Étienne provient du grec Στέφανος (Stephanos), "couronné" ou encore, selon Jacques de Voragine dans La Légende dorée, du mot hébreu pour "norme".

Ce nom est repris de manière plus fidèle en anglais (Stephen) ou en néerlandais (Stefaan).

 

Cathédrale Saint-Étienne de Sens : statue de Saint Étienne sur le trumeau du portail central de la façade occidentale (fin du XIIe siècle)

 

Basilique S.-Laurent-hors-les-Murs (Rome), où se trouve le corps de S. Étienne

 

En 2014, des archéologues ont découvert le lieu de sépulture du saint diacre Etienne, selon le site d'information Linga.

Dans Kharaba au village de Taiar, qui se trouve à 2 km à l'ouest de Ramallah, les recherches menées par les archéologues palestiniens et israéliens ont livré des résultats inattendus. Dans le cadre d'un projet de l'université de Jérusalem pour la découverte et la restauration d'antiquités, un groupe d'archéologues dirigés par le professeur Salah al Hudeliyya a découvert les ruines d'un complexe ecclésial qui comporte une église de l'ère byzantine-omeyades ainsi qu'un monastère byzantin.

Selon une déclaration du prof. Al Hudeliyya, cette découverte est d'une grande valeur pour les Chrétiens du monde entier. "A l'intérieur d'une de ces églises, nous avons découvert une inscription qui indique que cette église a été construite en l'honneur du saint apôtre et diacre Étienne le proto-martyr, qui a été enterré en ce lieu en l'an 35," a déclaré l'historien. (7)

 

Saint Étienne, diacre, premier martyr († vers 41)

On peut offrir cette journée pour tous ceux qui, d'Irak à la Chine, sont persécutés, et à tous ces chrétiens qui ont passé Noël sans prêtre, souffrent de façon diverse, pour témoigner de l’Évangile du Christ.

Sources : (1) DANIEL-ROPS, Histoire de l'Église du Christ, tome II Les Apôtres et les Martyrs, Librairie Arthème Fayard, Paris 1965, p. 38 ; (2) François BRUNE, Saint Paul Le Témoignage mystique, Oxus, Paris 2003, p. 23 ; (3) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, Nouvelle Clio, l'Histoire et ses problèmes, PUF, Clamecy 2018, p. 187-191 ; (4) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, ibid.,, p. 191-192 ; (5) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, ibid.,, p. 218 ; (6) DANIEL-ROPS, Histoire de l'Église du Christ, ibid.,, p. 42-43 ; (7); (8); (9) ; (10).

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25 décembre 2022 7 25 /12 /décembre /2022 00:00
Joyeux et saint Noël à tous !

Le mot Noël vient du latin natalis : la naissance. Cette fête commémore la naissance de Jésus à Bethléem.

20 [...] [L]’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ;

21 elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

22 Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète :

23 Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous »

24 Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.

Évangile de Jésus-Christ selon S. Matthieu 1 : 18-24

Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu'à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David.

Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.

Evangile de Jésus-Christ selon S. Luc 2 : 4-5

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem.

Evangile de Jésus-Christ selon S. Matthieu 2 : 1

Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

Jean 1,14

"NOËL. Fête de la naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui se célèbre le 25 décembre.

On ne peut pas douter que cette fête ne soit de la plus haute antiquité, surtout dans les Églises d'Occident. Quelques auteurs ont dit qu'elle avait été instituée par le pape Télesphore, mort l'an 138; qu'au IVe siècle le pape Jules Ier, à la prière de saint Cyrille de Jérusalem, fit faire des recherches exactes sur le jour de la Nativité du Sauveur, et que l'on trouva qu'elle était arrivée le 25 de décembre; mais ces deux faits ne sont pas assez prouvés.

"Le premier à avoir affirmé clairement que Jésus était né un 25 décembre est Hippolyte de Rome dans son commentaire du Livre du prophète Daniel, aux environs de 204", a expliqué Benoît XVI en décembre 2009, au cours d'une audience générale de la catéchèse du mercredi, célébrée dans la Salle Paul VI. "L'année liturgique de l'Église ne débute pas à la naissance du Christ mais de la foi en sa résurrection. C'est pourquoi, la plus ancienne fête du christianisme n'est pas la Nativité mais Pâques. La résurrection du Christ fonde la foi chrétienne, est à la base de l'annonce de l'Évangile et fait naître l'Église.Benoît XVI ajouta que "dans le christianisme, la fête de Noël a pris sa forme définitive au IV siècle en prenant la place de la fête romaine du Sol Invictus, le soleil invincible. C'est de cette façon qu'a été mis en évidence que la naissance du Christ est la victoire de la vraie lumière sur les ténèbres du mal et du péché.

"Toutefois, l'atmosphère spirituelle et intense qui entoure Noël s'est développée au Moyen-Age, grâce à saint François d'Assise profondément amoureux de l'homme-Jésus, du Dieu avec nous... Cette particulière dévotion au mystère de l'Incarnation - a-t-il poursuivi - a donné naissance à la fameuse célébration de Noël à Greccio... Avec saint François et sa crèche, c'est l'amour inerme de Dieu, son humilité, sa bénignité qui sont mis en évidence et qui, dans l'Incarnation du Verbe, se manifestent aux hommes pour leur enseigner une nouvelle façon de vivre et d'aimer".

Le Pape rappela que "
dans la première biographie sur le saint d'Assise, Thomas de Celano raconte qu'au cours de la nuit de Noël, la grâce d'une vision merveilleuse a été accordée à François : il voyait un petit enfant immobile dans la mangeoire qui fut tiré de son sommeil par sa seule proximité. Grâce à saint François, le peuple chrétien a pu percevoir que dans sa nativité, Dieu est réellement l'Emmanuel, Dieu avec nous, de qui aucune barrière ni aucun éloignement ne nous sépare.

 

Giotto, L'Adoration des mages, 1304

 

Dans ce petit enfant, Dieu se fait si proche de chacun de nous, que nous pouvons le tutoyer et avoir avec lui une relation confidentielle empreinte d'affection comme nous le faisons avec un nouveau-né. Dans cet enfant, c'est Dieu-amour qui se manifeste: Dieu vient sans armes, sans force, car il ne prétend pas conquérir, pour ainsi dire, de l'extérieur, mais entend plutôt être écouté de l'homme dans sa liberté. Dieu se fait enfant sans défense pour vaincre la superbe, la violence, et le désir de posséder de l'homme. En Jésus, Dieu a assumé cette condition pauvre et humble pour nous vaincre par l'amour et nous conduire à notre vraie identité." [1]

Dieu aime tellement l'humanité qu'Il se fait homme pour mieux la sauver. A Noël, Dieu a manifesté son amour et sa tendresse pour les hommes. (Tite 3,4)

"Vient ... la révélation aux païens à travers la venue des Mages : le Dieu d'Israël n'est pas que le Dieu des Juifs. Sous l'aspect encore fragile d'un enfant, il s'offre à toutes les nations. Son amour n'est plus privilégié : il est universel." (Nouvelle Traduction du Missel Romain, Missel des Dimanches 2023, p. 133)

Noël est l'annonce de ce messie inaugurant une nouvelle ère de justice et de droit. (Is 42,1

Au IVe siècle, "Saint Jean Chrysostome, dans une homélie sur la naissance de Jésus-Christ, dit que cette fête a été célébrée dès le commencement, depuis la Thrace jusqu'à Cadix, par conséquent dans tout l'Occident, et il n'y aucune preuve que dans cette partie du monde le jour en ait jamais été changé.

"Il n'y a eu de variation que dans les Églises orientales. Quelques-unes la célèbrent d'abord au mois de mai ou au mois d'avril, d'autres au mois de janvier, et la confondirent avec l'Épiphanie; insensiblement elles reconnurent que l'usage des Occidentaux était le meilleur, elles s'y conformèrent. En effet, selon la remarque de Saint Jean Chrysostome, puisque Jésus-Christ est né au commencement du dénombrement que fit faire l'empereur Auguste, on ne pouvait savoir ailleurs mieux qu'à Rome la date précise de sa naissance, puisque c'était là qu'étaient conservées les anciennes archives de l'empire.
Saint Grégoire de Naziance, mort l'an 398 (Serm. 58 et 59), distingue très-clairement la fête de la Nativité de Jésus-Christ, qu'il nomme Théophanie, d'avec l'
Épiphanie (manifestation de Dieu), jour auquel il fut adoré par les mages. (Voy. Epiphanie. Bingham, Orig. Ecclés., I, XX, chap. 4, § 4; Thomassin, Traité des fêtes, liv. II, chap. 6; Benoît XIV, de Festis Christi, c. 17, n. 45, etc.)

"L'usage de célébrer trois messes dans cette solennité, l'une à minuit, l'autre au point du jour, la troisième le matin, est ancien, et il avait autrefois lieu dans quelques autres fêtes principales. Saint Grégoire le Grand en parle, Hom. 8 in Evang., et Benoît XIV a prouvé par d'anciens monuments, qu'il remonte plus haut que le VIe siècle.

"Dans les bas siècles, la coutume s'introduisit en Occident de représenter le mystère du jour par des personnages; mais insensiblement se glissa des abus et des indécences dans ces représentations, et l'on reconnut bientôt qu'elles ne convenaient pas à la gravité de l'office divin; on les a retranchées dans toutes les églises.

"On ne peut guère douter que ce nom de Noël donné à la fête ne soit un abrégé d'Emmanuel" (terme hébreu qui signifie Dieu avec nous). Il se trouve dans la célèbre prophétie d'Isaïe, chap. VII v. 14. Une Vierge concevra et enfantera un Fils, et il sera nommé EMMANUEL, Dieu avec nous." (Encyclopédie théologique, Nicolas Bergier (1718-1790), ibid., tome II, art. Emmanuel.) [2]

 

Sermon sur Noël de S. Léon :

 

« Aujourd'hui, frères bien-aimés, Notre-Seigneur est né. Réjouissons-nous ! Nulle tristesse n'est de mise, le jour où l'on célèbre : naissance de la vie, abolition de la peur causée par la mort, éternité promise...

Le Verbe divin, Dieu lui-même, s'est fait homme pour délivrer l'homme de la mort éternelle. Pour ce faire, il s'est abaissé jusqu'à nous, mais sans rien perdre de sa majesté. Il est devenu ce qu'il n'était pas, tout en demeurant tout ce qu'il était. Il unit donc la forme de l'esclave à la forme dans laquelle il est égal à Dieu le Père. De la sorte, il a lié entre elles deux natures, de telle façon qu'il n'a pas détruit la nature inférieure par sa glorification et n'a pas amoindri la nature supérieure par l'addition de l'autre

 

Sermon XXI sur la Nativité.

Et Verbum caro factum est, Et le Verbe s'est fait chair (Jn 1,14)

Joyeux et saint Noël à tous !

Saint Grégoire de Nysse (IVème siècle) sur Noël :

 

"Tu cherches la raison pour laquelle Dieu est né parmi les hommes ?

Il fallait un médecin à notre nature déchue ;

il fallait quelqu'un qui relève l'homme tombé à terre ;

il fallait celui qui donne la vie ;

il fallait celui qui ramène au bien, car l'homme s'est détaché du bien." [3]

"Pourquoi le sapin est-il associé à la tradition de Noël ?

 

"Le sapin de Noël puise son origine dans la tradition celte. En effet, pour les Celtes le 24 décembre était le jour de la renaissance du soleil. Pour eux, chaque mois (lunaire) était associé à un arbre et décembre l’était à l’épicéa, un arbre qui reste vert même en hiver.

"Cette tradition païenne qui s’était perdue a ressurgi dans l’est de la France, notamment en Alsace, au 16e siècle et a été assimilée à la fête chrétienne. Mais c'est surtout la reine Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, qui a lancé le rite du sapin à Noël en en installant un à Versailles en 1738.

 

"Quelle signification a la bûche à Noël ?

"Une autre tradition liée au solstice d’hiver est celle de la bûche de Noël. Là aussi, cela remonte à la nuit des temps. Pour faire face à la nuit la plus longue de l’année, rien de tel qu’une bûche pour entretenir le feu et mettre de la lumière dans la maison.

"Dans la tradition chrétienne, on faisait brûler dans l’âtre une très grosse bûche lors de la veillée de Noël. Elle provenait d’un arbre fruitier, censé garantir une bonne récolte pour l’année suivante.

"Dans certaines régions, comme en Bourgogne, la bûche était arrosée de vin afin d’assurer une bonne vendange à venir. Dans d’autres, on utilisait du sel pour se protéger des sorcières. Cette bûche devait se consumer très lentement et la tradition voulait que l’on conserve les tisons pour préserver les maisons de la foudre.

"Aujourd’hui, cette bûche a pris la forme d’un dessert indissociable des fêtes de Noël.

 

"Pourquoi utilise t-on le vert, le rouge, le blanc et le doré pour les décorations de Noël ?

"Aujourd'hui, les décorations de Noël, comme le reste, ont tendance à suivre les courants de la mode. Malgré cela, le vert, le rouge, le blanc et le doré restent les couleurs traditionnelles qui ont une valeur symbolique :

"le rouge car c’est la fête, la chaleur.

"le vert car il rappelle le sapin et le houx : la légende veut que lorsque la Sainte Famille fut contrainte de quitter l’Egypte, elle se dissimula derrière des branches de houx. En guise de reconnaissance, Marie l’aurait béni en annonçant que le houx serait éternellement symbole d’immortalité.

"Le blanc symbolise la neige, la pureté, la naissance de Jésus.

"le doré représente la couleur de l’étoile, symbole de lumière et d'espérance." [4]

Sources :

 

[1] Zenit

[2Encyclopédie théologique, Nicolas Bergier (1718-1790), publ. par M. l'abbé Migne, Ateliers catholiques au Petit-Montrouge, tome III, Paris 1850-1851, art. Noël.

[3] Saint Grégoire de Nysse (IVème siècle), Belgicatho

[4] France 3 Régions, Marie-Thérèse Garcin dans l’émission Ensemble c’est mieux du 9 décembre 2019

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24 décembre 2022 6 24 /12 /décembre /2022 01:00
Saint Charbel, Moine maronite († 1898)

Charbel Makhlouf (ou simplement Saint Charbel), naît Youssef (joseph en arabe) Antoun Makhlouf à Bekaa Kafra (Liban Nord) le 8 mai 1828, l'un des cinq enfants d'une famille pauvre d'un village isolé dans les collines du Liban, fervents catholiques maronites dont les parents comprenaient des prêtres et des moines. 

Après sa mort plusieurs personnes ont vu des lumières mystérieuses au-dessus de sa tombe, et depuis l'endroit est devenu un très important site de pèlerinage.

Saint Charbel, surtout depuis sa mort, est un thaumaturge célèbre dont on ne compte plus les miracles, dont beaucoup ont fait l'objet d'études médicales sérieuses.[1]

 

Youssef gardait le petit troupeau d'animaux de sa famille quand il était jeune. Dès l'enfance sa vie a révélé un appel à "porter fruit comme un Cèdre noble du Liban". Il reçut une éducation très pieuse, qui lui donna la passion de la prière. Pendant que les bêtes se reposaient il s'agenouillait longuement dans une petite grotte, transformée en oratoire, et priait devant une image de la Vierge Marie qui ne le quittait jamais.

À la suite de ses deux oncles ermites, qui s'étaient retirés au monastère de Saint-Antoine de Qozhaya (Nord-Liban) il aspire de plus en plus à la vie érémitique. 

Saint Charbel, Murale en la Cathédrale St Patrick, New York

Saint Charbel, Murale en la Cathédrale St Patrick, New York

À 23 ans il entre au monastère de Notre Dame de Mayfouk (au nord de Byblos) où il devient un novice.[2]

 

En 1851, il quitte le village familial et se rend au monastère de Notre-Dame de Maifouk où débute sa vie monastique. Après deux années de noviciat, en 1853, il a été envoyé au Monastère de St Maron à Annaya (Mont-Liban) où il rejoint 'l'Ordre libanais maronite' et le 1er novembre 1853, a prononcé les voeux monacaux de pauvreté, chasteté et obéissance sous le nom de Charbel, un des martyrs de l'Église d'Antioche du IIe siècle.  Il complète ses études théologiques au monastère de Saint Kobrianous et Justine à Kfeifan, Batroun où il a étudié la philosophie et la théologie.

Son ordination à la prêtrise le 23 juillet 1859 a eu lieu à Bkerké, au patriarchat maronite, après quoi il a été renvoyé au monastère de St. Maron où il vit pendant 16 ans.

 

Le 15 février 1875, il rejoint l'ermitage de St Paul et Pierre qui fait partie du monastère. Il était un saint et un ermite typique, il occupe son temps par la prière et l'adoration, et a rarement quitté son ermitage où il reste pendant 23 ans.

 

Sa lampe, allumée au sommet de la montagne de son ermitage, au siècle dernier, a brillé d’un éclat toujours plus grand, et l’unanimité s’est faite rapidement autour de sa sainteté. Les compagnons de Charbel dans l'ermitage étaient les Fils de Dieu, comme rencontré dans les Saintes Ecritures et dans l'Eucharistie, et la Mère Bénie. L'Eucharistie est devenue le centre de sa vie.

 

Le 16 décembre 1898 en récitant la prière "Père de Vérité" à la Liturgie Sacrée, Charbel a souffert une attaque de paralysie. Il agonise durant huit jours et meurt le 24 décembre, la Veille de Noël, à l'âge de 70 ans.

Le soir de son enterrement, son supérieur a écrit: "A cause de ce qu'il fera après sa mort, je n'ai pas besoin de parler au sujet de son comportement".

 

 

 

L’existence de saint Charbel montre des similitudes avec celle de saint Padre Pio. Beaucoup de prodiges entourèrent la vie de saint Charbel. L’un de ses frères à Annaya témoigne : « Tout ce qu’on lit dans les biographies des saints est inférieur à ce que, de mes yeux, j’ai vu accomplir par le père Charbel ». On lui demandait de bénir les champs, les troupeaux, les malades, et les grâces pleuvaient. Plusieurs fois les champs bénis ont été les seuls préservés des invasions de criquets et les élevages de vers à soie protégés. Le saint avait le don de lire dans les âmes et de connaître les choses à distance. Un jour où les réserves de nourritures étaient insuffisantes, on lui demanda de bénir le garde-manger et les jarres se remplirent miraculeusement de blé et d’huile.

 

D’où lui venait donc cette grâce de réaliser tant de miracles ? C’est la vie de saint Charbel qui nous le dit. Le moine offrait continuellement des sacrifices et menait une vie d’ascèse et de prière. Il veillait longuement la nuit pour prier, il jeûnait constamment, travaillait même malade et refusait les médicaments. Il ne parlait que lorsqu’on le lui ordonnait et toujours à voix basse, les yeux baissés et son capuchon couvrant son regard. Il ne sortait que sur ordre de son supérieur. La messe était au cœur de sa vie, il s’y préparait longuement et faisait de longues actions de grâce.[3]

 

La nuit du 25 au 26 décembre, quelques heures après sa mise en terre, des clartés inexplicables apparaissent autour de sa tombe, marquée d'une simple croix de bois, dans le cimetière des moines attenant au monastère ; des paysans, apercevant de loin ces luminosités, viennent s'en enquérir au monastère. Les moines, qui avaient constaté le même étrange phénomène, ne parviennent pas à repérer la source de cette luminosité dans la zone où le Père Charbel venait d'être enterré.[4]

Quelques mois après sa mort une vive lumière a été vue entourant sa tombe. Les Supérieurs l'ont ouvert pour trouver son corps encore intact. Depuis ce jour un liquide comme le sang suinte de son corps. Les experts et les docteurs sont incapables de donner des explications médicales pour l'incorruptibilité et flexibilité. 

Lorsqu'il est enterré, c'est le tombeau qui se met à suinter. 

Bientôt, une foule de plus en plus nombreuse visite son tombeau y conduisant des malades pour lui demander des grâces.

Cinquante ans plus tard, en les années 1950 et 1952 sa tombe a été ouverte et son corps non corrompu avait encore l'apparence d'un vivant.

 

Paul VI béatifie Charbel le 5 décembre 1965, en disant dit : "Un Ermite... de la montagne Libanaise est inscrit dans le nombre des bénis...un nouveau membre éminent de la sainteté monacale enrichit, par son exemple et son intercession, le peuple Chrétien entier ...Qu'il nous fasse comprendre, dans un monde largement fasciné par la richesse et le confort, la valeur primordiale de la pauvreté, la pénitence, et l'ascétisme, pour libérer l'âme dans sa montée à Dieu..." [5]

Saint Charbel est canonisé par Paul VI le 9 octobre 1977. "Qu’il intercède pour nous, pauvres pécheurs, qui, trop souvent, n’osons pas risquer l’expérience des béatitudes qui conduisent pourtant à la joie parfaite!" [6]

Aujourd'hui encore, saint Charbel Maklouf, humble moine et prêtre, attire des foules où se côtoient chrétiens et non-chrétiens.

Saint Charbel Makhlouf est pour l’Église catholique un symbole d’union entre l’Orient et l’Occident.[7] 

Liturgiquement l'Église le commémore le 24 juillet. Dans sa région il est fêté le 24 décembre.[8]

Quartier d'habitation de Saint Charbel. https://twitter.com/bethecreed/status/1588578588290605056/photo/1

Quartier d'habitation de Saint Charbel. https://twitter.com/bethecreed/status/1588578588290605056/photo/1

Quand la paix du Christ se sera enracinée en toi, tu apporteras aux autres la paix et tu les guériras de leur angoisse de vivre et de leurs doutes. La force de la prière ardente est mille fois plus grande que celle des remèdes humains et que les forces terrestres.

[9]

  Saint Charbel est le saint patron du Liban, il y est fêté le 24 décembre.

Sources

[1] https://forumarchedemarie.forumperso.com/t7077-quelqu-un-connait-ce-saint-saint-charbel

[2] https://www.missa.org/charbel.php

[3] https://hozana.org/saints/saint-charbel

[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Charbel_Makhlouf

[5] https://www.vatican.va/content/paul-vi/fr/speeches/1965/documents/hf_p-vi_spe_19651205_charbel-makhlouf.html

[6] https://www.vatican.va/content/paul-vi/fr/homilies/1977/documents/hf_p-vi_hom_19771009.html

[7] https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2019-12/histoire-de-saintete-saint-charbel-maklouf.html

[8] https://nominis.cef.fr/contenus/saint/9754/Saint-Charbel-Makhlouf.html

[9] BEIJTIA (Philippe), Saint Charbel, Paris, Pierre Téqui, 2012. - HAYEK (Michel), « Eglise maronite » dans DS, X, 1980, 631-644. - SKANDAR (Hanna), Paroles de saint Charbel, Perpignan, Artège, 2014. - SKANDAR (Père Jean OLM), Saint Charbel pèlerin de l’absolu, Paris, Pierre Téqui, 2011 https://hozana.org/saints/saint-charbel

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23 décembre 2022 5 23 /12 /décembre /2022 00:00
Illustration: tympan de la porte principale de l'église de l'abbaye de Klosterneuburg où il figure avec Léopold III.

Illustration: tympan de la porte principale de l'église de l'abbaye de Klosterneuburg où il figure avec Léopold III.

Il était originaire de la Bavière et entra dans l'Ordre des chanoines réguliers de Saint-Augustin.

Il réforma de nombreuses communautés de son Ordre puis fut évêque de Brixen dans le Tyrol italien nommé aussi Vénétie tridentine.

 

À Brixen (Bressanone) dans la région de Trente, en 1164, le bienheureux Hartmann, évêque. Auparavant chanoine régulier, il gouverna cette Église avec prudence et fidélité.

 

Martyrologe romain

Sources: 1, 2

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22 décembre 2022 4 22 /12 /décembre /2022 21:50

Vers 17h00 un vieux berger allemand est entré dans l'église et s'est posé devant l'autel. Tous les jours il venait assister à la messe. Le prêtre Don Donato s'intéressa à ce chien et voulut en savoir plus.

 

Comment est il possible qu'un animal assiste à la messe chaque jour ? Cette histoire s'est déroulée à  San Donaci une petite ville d'Italie dans l'église Santa Maria degli Angeli.

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20 décembre 2022 2 20 /12 /décembre /2022 20:50

Si vous lisez ceci, vous avez survécu à la troisième année de la plus grande guerre psychologique jamais menée.

Nous avons survécu à la troisième année de la plus grande guerre psychologique de l'histoire de l'humanité, écrit le médecin Robert Malone sur Substack. Chaque jour, vous avez vu votre gouvernement utiliser des techniques de guerre sophistiquées de cinquième génération contre ses propres citoyens.

 

Ceux qui n'ont pas été infectés méritent une médaille. Ceux qui ont fait confiance au gouvernement, ont pris le vaccin et en souffrent maintenant peuvent mériter une décoration militaire pour leurs blessures de guerre. Et observons une minute de silence pour les millions de morts sur le champ de bataille, a déclaré Malone.

 

Nous avons affaire à une guerre de cinquième génération. C'est un jeu étrange car vous ne pouvez gagner que si vous ne jouez pas. Aujourd'hui, les guerres ne sont plus menées par des armées, mais dans l'esprit des citoyens. Les guerres ne se déroulent pas quelque part sur un champ de bataille, mais dans l'esprit des gens.

 

La forme de guerre la plus dangereuse de tous les temps

 

La première génération de guerre était caractérisée par de grands groupes de personnes se battant physiquement, la deuxième génération a été introduite par l'armée française et s'est terminée avec la Première Guerre mondiale, la troisième génération était un produit allemand et a été utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale, la quatrième génération a introduit des acteurs non étatiques et la cinquième génération implique la lutte pour la perception et l'information.

 

La cinquième génération peut être définie comme la manipulation secrète et délibérée d'acteurs, de réseaux, d'institutions et d'États pour atteindre un ou plusieurs objectifs tout en minimisant le nombre de contrecoups.

 

La violence est utilisée si discrètement que la victime ne se rend même pas compte qu'elle est une victime de la guerre et qu'elle est en train de perdre la guerre. Cela en fait la forme de guerre la plus dangereuse qui soit. Les guerres les plus réussies sont des guerres qui ne sont jamais reconnues comme telles.

 

Vous avez donc survécu à la troisième année de la plus grande guerre psychologique de l'histoire de l'humanité, affirme Malone. Au cours des trois dernières années, les gouvernements ont utilisé quotidiennement des technologies, des stratégies et des tactiques militaires sophistiquées contre leurs propres citoyens pour accélérer la Grande Réinitialisation. Votre esprit, vos pensées et vos émotions forment le champ de bataille sur lequel les batailles se déroulent.

 

Les classes supérieures, moyennes et inférieures disparaissent au profit d'un système de castes qui sépare les ouvriers de la « classe des portables ». Au-dessus de cette boîte se trouvent les machines, l'intelligence artificielle, les robots et l'état de surveillance. Bientôt, ce seront les hybrides de l'homme et de la machine, le soi-disant transhumanisme dont les dirigeants du WEF, Klaus Schwab et Yuval Noah Harari, ont si souvent parlé.

 

Au-dessus des hommes et des machines se dresse un petit groupe qui aspire à un monde où l'on ne possède rien et où l'on est heureux de tout posséder. Malone a mentionné Larry Fink, Bill Gates, Jeff Bezos et Elon Musk.

 

Puisque l'ennemi agit comme un essaim, personne ne peut être tenu responsable individuellement. Cela signifie que les personnes qui ont été lésées par les actions de l'essaim n'ont rien à attendre du système judiciaire. Pour la même raison, les responsables de la crise de Corona ne seront jamais traduits en justice.

 

Malone le résume : Votre esprit, votre pensée et vos sentiments sont le champ de bataille sur lequel les batailles sont livrées. Vous n'avez que deux choix : vous instruire sur la guerre de cinquième génération et apprendre à repérer les mensonges, à ne pas vous joindre à eux ou à abandonner votre autonomie et votre souveraineté. Votre choix, votre avenir.

 

Source: https://uncutnews.ch/wenn-sie-dies-lesen-haben-sie-das-dritte-jahr-der-groessten-psychologischen-kriegsfuehrung-ueberlebt-die-jemals-durchgefuehrt-wurde/

 

___________________

Général : "La pandémie de COVID entre exactement dans le champs des CIMIC ou PSYOPS. Nous sommes de fait dans une forme de guerre psychologique qui est menée contre la population civile française. La population française est attaquée"

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20 décembre 2022 2 20 /12 /décembre /2022 20:34

Bill Gates a été surpris en train de cibler des adolescents et des enfants dans un exercice de préparation dystopique appelé Catastrophic Contagion. Gates cherche désespérément à empêcher la fuite d'informations sur cette réunion au sommet troublante, mais malheureusement pour lui, il y a maintenant trop de personnes courageuses déterminées à exposer son mal au monde.

 

Grâce aux courageux lanceurs d'alerte, nous avons toutes les informations dont vous avez besoin sur la contagion catastrophique, mais examinons d'abord la forme de Gates en ce qui concerne ce qu'il appelle les "exercices de préparation".

 

Rappelez-vous « Event 201 », un exercice de préparation à la pandémie de coronavirus organisé en octobre 2019 sous les auspices du Forum économique mondial et de la Fondation Bill et Melinda Gates et auquel ont participé les suspects habituels tels que l'Organisation mondiale de la santé, le CDC chinois, Anthony Fauci et d'autres étaient impliqués?

 

Le moment était idéal et la pandémie de COVID-19 a commencé quelques semaines après l'exercice, se déroulant exactement comme ils l'avaient prédit. L'élite mondialiste était aux anges. Le Forum économique mondial n'a pas pu s'empêcher de s'extasier sur la situation et de chanter les louanges des confinements "brutalement efficaces".

 

Le citoyen moyen a été terrifié et maîtrisé par les médias grand public, qui ont sans vergogne servi de faire-valoir de l'élite. Nous avons été emprisonnés, punis, rendus malades, injectés et appauvris. Les conséquences économiques pour les gens ordinaires ont été catastrophiques et ne font qu'empirer.

 

Si vous doutez que l'élite soit satisfaite de cela, regardez le sourire psychopathe de Bill Gates lorsque le présentateur de CNN Fareed Zakaria dit qu'il faudra beaucoup de temps avant que l'économie ne se redresse.

 

Bien sûr, les riches sont devenus plus riches. L'élite est maintenant plus élite que jamais.

 

Et, bien sûr, les élites elles-mêmes n'ont pas eu à subir de blocages punitifs. L'Organisation mondiale de la santé et le Forum économique mondial sont tous deux basés en Suisse, qui se trouve être l'un des rares pays à ne pas avoir imposé de fermetures et de commandes de masques.

 

Une règle pour vous, une autre pour moi.

 

Compte tenu de ce que l'humanité a dû traverser ces dernières années, il est impératif que nous surveillions de très près les actions de ceux qui ont bénéficié de la pandémie.

 

Il faut notamment savoir que le 23 octobre 2022, Bill Gates a mené un autre exercice précisément nommé Catastrophic Contagion . (https://www.centerforhealthsecurity.org/our-work/exercises/2022-catastrophic-contagion/index.html ) 

 

Bill lui-même a semblé mener l'exercice "sur table" avec des sommités du monde de la biosécurité et de la santé publique mondiale, dont dix ministres de la santé actuels et anciens et hauts responsables de la santé publique de divers pays infiltrés par le WEF, dont l'Allemagne, Singapour et l'Inde.

 

 

Qu'est-ce que Catastrophic Contagion a prévu? Le plan prévoyait une pandémie grave, pire que la COVID-19, ciblant les jeunes et les enfants.

 

 

Selon Gates, les « leçons » penchent vers une répression bien plus forte de la soi-disant « désinformation » que lors de la pandémie de Covid. Comment cela se passe-t-il dans le monde réel ? Cela signifie qu'il y aura encore plus de censure et de suppression de la liberté d'expression lors de la prochaine pandémie.

 

Enfin, dans cette pandémie, les sceptiques du Covid ont prévalu, ce qui n'est PAS acceptable pour Bill Gates. Malgré le poids des médias grand public et de l'infrastructure de contrôle autocratique mondiale contre nous, nous avons gagné en refusant d'être intimidés et réduits au silence par leurs tactiques autoritaires.

 

Bill Gates prépare donc la prochaine pandémie de contagion catastrophique qui tuera les jeunes et aura un contrôle beaucoup plus grand sur la désinformation. Gates a déclaré que les pays doivent prioriser les efforts pour améliorer la confiance dans le gouvernement et la santé publique.

 

 

Si vous vous demandez à quoi cela ressemble, jetez un œil à la Nouvelle-Zélande infiltrée par le WEF, où l'autoritaire de gauche Jacinda Ardern s'inspire directement du livre de jeu de Klaus Schwab.

 

Le gouvernement est votre "seule source de vérité", selon Ardern, qui soutient que "ce n'est pas la vérité si vous ne l'entendez pas de nous".

 

Ce serait la même Jacinda Ardern qui se vantait d'avoir un accès direct au portail de censure de Facebook.

 

Il est logique que l'élite mondiale soit déterminée à réprimer encore plus la liberté d'expression. Bill Gates et ses partenaires ont reconnu que les sceptiques du Covid vont gagner la bataille et s'emparer de réseaux sociaux entiers.

 

C'est Bill qui parle lors de son événement Catastrophic Contagion. Il a pris soin de s'assurer qu'il n'y a aucune trace de ce qu'il a dit.

 

 

Gates sait maintenant que nous sommes sur lui. Avouons-le, il y a tout simplement beaucoup trop de coïncidences en ce qui concerne Gates pour lui permettre de travailler tranquillement en secret sans l'observer de près.

 

Il a l'étrange capacité de "prédire" les futures pandémies. En plus de se préparer à la pandémie de Covid-19 via l'événement 201, il a également mené un « exercice de préparation à la variole du singe » en 2021, qui a prédit l'apparition de la variole du singe au mois !

 

Bill Gates est un brillant investisseur, à égalité avec Nancy Pelosi. Il a acheté des actions dans une startup biotechnologique peu connue appelée BioNTech deux mois seulement avant le déclenchement de la pandémie de Covid-19, gagnant bien plus d'un milliard de dollars. Pour rappel, BioNTech fournit le vaccin Covid de Pfizer – bien qu'il n'ait jamais fonctionné sur les vaccins avant la pandémie.

 

 

Le timing de son investissement témoigne de sa prévoyance exemplaire ! Il faut se demander : que savait Bill ?

 

Je recommande donc d'écouter attentivement lorsque Bill Gates prédit une future pandémie. Il sait quelque chose dont nous ne sommes peut-être pas conscients.

 

Et il ne peut s'empêcher de se réjouir du "prochain".

 

Alors que le monde continue de s'éveiller aux crimes de l'élite mondialiste et que le sentiment public s'aggrave, l'élite lance l'idée d'une "amnistie Covid" pour les décideurs d'élite qui ont ruiné des millions de vies en imposant des confinements draconiens, des masques pour les enfants et les règlements de vaccination barbare appliqués.

 

Selon un article viral d'Atlantic, l'élite, dont le Dr. Anthony Fauci, Bill Gates et Joe Biden, pour n'en nommer que quelques-uns, recevront un laissez-passer gratuit et une amnistie des poursuites alors que davantage de preuves de leurs actes répréhensibles et de leur criminalité flagrante font surface.

 

Il semble que l'élite soit consciente que le mur du barrage est sur le point de se rompre et que leur plan de crimes démoniaques sera bientôt dévoilé. Et les élites ont à juste titre peur que les masses se réveillent et se soulèvent contre elles.

 

Après tout ce que nous avons traversé ces dernières années, devrions-nous vraiment pardonner à l'élite qui s'est constamment révélée au mieux incompétente et, dans de nombreux cas, carrément tyran ? Pas du tout. Va-t-on effacer les dossiers des responsables d'enfants malades qui croupissent seuls dans les hôpitaux, de conjoints séparés, de familles ne pouvant tenir les mains des mourants ou se rassembler à leurs funérailles ? Non, non, et encore une fois non.

 

Après que les mandats aient chassé les gens de leur emploi et détruit leurs moyens de subsistance et leurs vies, et que le vaccin devenu thérapeutique n'ait pas réussi à arrêter la transmission, devons-nous vraiment arrêter de nous interroger sur les effets secondaires possibles ou les relations entre les grandes sociétés pharmaceutiques et la FDA ?

 

Devrions-nous vraiment oublier le passé en ce qui concerne les dissimulations et les interdictions qui ont fait reculer les étudiants d'une décennie, fermé des entreprises à travers le pays et multiplié les morts par désespoir ?

 

Nous devons rester vigilants et garder un œil sur ce que fait l'élite mondialiste. Compte tenu de leur duplicité, ce n'est pas une tâche facile et nécessitera une armée de chercheurs de vérité. Ici, à Voice of the People, nous espérons continuer à faire notre part pour éduquer les masses sur ce qui se passe réellement dans le monde. Mais nous avons besoin de votre aide. Si vous appréciez notre travail, veuillez vous abonner à cette chaîne et diffuser largement cette vidéo.

 

Nous devons toucher le plus de monde possible avant qu'il ne soit trop tard.

 

SOURCE : BILL GATES SURPRIS EN TRAIN DE PLANIFIER UNE « CONTAGION CATASTROPHIQUE » QUI TUE DES « MILLIONS D'ENFANTS » DANS LE CERCLE INTÉRIEUR

https://uncutnews.ch/bill-gates-bei-der-planung-einer-katastrophalen-seuche-ertappt-die-millionen-von-kindern-im-inneren-kreis-toeten-soll/

https://newspunch.com/bill-gates-caught-planning-catastrophic-contagion-that-kills-millions-of-children-to-inner-circle/

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