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Christ Roi

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14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 08:20

Les Wisigoths sont arrivés dans la province romaine d'Hispanie au début du Ve siècle, remplaçant la domination romaine décadente. Tolède était la capitale du royaume.

Wisigoths en Espagne au VIe siècle

Wisigoths en Espagne au VIe siècle

En 710 après la mort de Wittiza, les nobles s'opposent à la transmission héréditaire de la couronne et élisent Rodrigo comme roi. Agila n'accepte pas les élections, et déclenche une guerre civile dans laquelle les nobles demandent l'aide des musulmans.

 

En l'an 711, profitant de la désunion des Wisigoths, le général musulman Tariq Ibn Ziyad  débarque avec une armée d'Arabes et de Berbères à Algésiras. Il affronte le roi Rodrigo dans les environs de la rivière Guadalete (Cadix, Andalousie) où il obtient une victoire écrasante. Les Arabes conquièrent toute la péninsule ibérique, à l'exception du Royaume des Asturies au Nord. On dit que Rodrigue fut trahi par Oppas, évêque de Séville, son frère Sisberto et d'autres partisans de Witiza. Don Rodrigo mourut dans la bataille et certains historiens indiquent que Pélage (Pelayo) était son cousin et chef de la garde personnelle du roi.

Cf. https://x.com/HumbleFlow/status/1889411112837210537/photo/1

Cf. https://x.com/HumbleFlow/status/1889411112837210537/photo/1

La conquête semble totale. Le roi wisigoth, Rodéric, est tué au combat. La noblesse restante s'enfuit ou se soumet. Mais dans les montagnes escarpées des Asturies, un homme refusa de se rendre : Pelayo. 

 

Il rassembla un petit groupe de guerriers, déterminés à résister.

Le gouverneur omeyyade d'al-Andalus, Al-Qama, ne voyait en Pelayo qu'une simple nuisance.

Le gouverneur omeyyade d'al-Andalus, Al-Qama, ne voyait en Pelayo qu'une simple nuisance.

Pélage avait moins de 300 hommes. Mais il avait quelque chose de plus puissant que le nombre : le terrain et la conviction que Dieu était de son côté.

Pélage le Conquérant (Pelayo), roi des Asturies. Début de la Reconquista

Pelayo était un noble wisigoth, fils du duc Favila — Faffila —. 

En raison d'intrigues au sein de la noblesse wisigoth, le roi Wittiza (701-710) complota pour assassiner son père. Pelayo fuit vers les Asturies, où il avait des amis ou de la famille.

Plus tard, ne se sentant pas en sécurité dans la péninsule, il se rendit en pèlerinage à Jérusalem. Il y resta jusqu'à la mort de Witiza et l'intronisation de Rodrigo (710-711), dont il était un partisan. Avec lui, il occupa le poste de comte d'espatarios ou de garde du roi et, à ce titre, il combattit à la bataille de Guadalete en avril ou mai de l'année 711. Après la bataille, il se réfugia à Tolède et, lorsque la ville tomba (714), tandis que d'autres s'enfuyaient en France, il retourna dans les Asturies, en gardant le trésor du roi wisigoth.

http://reyesmedievales.esy.es/asturiaspelayo.htm

http://reyesmedievales.esy.es/asturiaspelayo.htm

Pelayo occupait la fonction de spatien, garde personnelle du dernier roi wisigoth Don Rodrigo.

Cependant ce fait ait été remis en question par certains historiens, surtout après la publication des travaux d'Abilio Barbero et de Marcelo Vigil sur le sujet : il serait paradoxal que les Astures, qui s'étaient rebellés contre la domination gothique au temps du roi Wamba, d'accepter comme chef de la nouvelle lutte contre les musulmans un aristocrate ennemi, appartenant à un peuple qui, vingt ans auparavant seulement, avait soumis les Asturies. D'autre part, même les régions les plus romanisées, comme la Bétique et le Tarraconense opposèrent une sérieuse résistance à l'effondrement du royaume wisigoth, et la majeure partie de l'aristocratie wisigothe, représentée par des comtes comme Teodomiro ou Cassio, accepta la nouvelle domination Omeyyade en échange du maintien de son statut. Même la veuve de Rodrigo, Egilona, ​​​​a été prise comme épouse par l'un des chefs des envahisseurs, Abd al-Aziz, premier vali d'Al-Andalus. Les premières chroniques asturiennes, comme l'Albeldense, n'incluent pas la généalogie de Pelayo, bien qu'elles le déclarent fils du duc Faffila, d'ascendance gothique. Les premiers documents qui retracent un supposé arbre généalogique de Pelayo qui ferait de lui un descendant de Chindasvinto (comme l'Estoria générale d'Espagne écrite par le roi Alphonse X le Sage) datent de cinq siècles après les événements. En ce sens, l'idéologie néo-gothique qui a imprégné les règnes des rois des Asturies Alphonse II et Alphonse III a progressivement déformé les origines du royaume des Asturies : elle aurait visé à relier les origines du royaume des Asturies à l'État wisigoth, afin de légitimer les aspirations impériales des rois de León et de Castille. 

 

En fait, l'anthroponyme Pelayo n'est pas germanique (comme le sont tous les noms des rois wisigoths), mais dérive plutôt du grec Perugius  (marin en latin, un nom commun dans le nord-ouest de l'Hispanie à son époque), ce qui indiquerait une origine hispano-romaine du personnage. De plus, ce prénom était largement utilisé par les habitants du nord-ouest de l’Hispanie. Enfin, la transmission du pouvoir au sein de la monarchie asturienne se faisait selon des règles d'origine celtique, résidus d'une structure matriarcale antérieure : ainsi, l'épouse transmettait souvent les droits héréditaires à son mari, comme dans le cas des rois Alfonso I et Silo, qui accédèrent au pouvoir grâce à leurs épouses Ermesinda et Adosinda, toutes deux issues de la famille de Pelayo. Ce n'est que plus tard, à partir de Ramiro Ier des Asturies (842-850), que la succession en ligne patrilinéaire s'est définitivement imposée.(1)

 

Les historiens récents supposent que Pelayo était d'origine gothique avec de fortes racines familiales parmi les Asturiens, étant connu par les clans qui habitaient ces montagnes. 

Il y a ceux qui supposent que le duc Favila (père de D. Pelayo) appartenait à la lignée des rois Recesvinto et Chindasvinto, et qu'il possédait le duché de Cantabrie et les terres asturiennes, où Pelayo aurait vécu, en effet les chroniques attribuent des possessions de Pelayo à Siero et Piloña.
Pour cette raison, il est très probable qu'après la défaite de la bataille de Guadalete, au lieu de fuir à Narbonne (France) comme la majorité, il a fui vers les Asturies où il avait vécu et avait des parents, des amis...
Et Pelayo fut proclamé roi. (2)

 

Les premières incursions arabes dans le nord furent celles de Muza entre les années 712 et 714.

Ils entrèrent dans les Asturies par le port de Tarna, remontèrent le fleuve Nalón et prirent Lucus Asturum (Santa María de Lugo de Llanera) puis Gijón, où ils laissèrent la charge au gouverneur Munuza.

Les familles dominantes du reste des villes asturiennes capitulèrent et probablement aussi la famille Pelayo.

 

En 718, une première révolte dirigée par Pelayo eut lieu (apparemment parce que Munuza avait épousé de force sa sœur Adosinda), qui échoua. Pelayo a été arrêté et envoyé à Cordoue. Cependant, il parvient à s'échapper et à retourner dans les Asturies, où il mène un deuxième soulèvement et se réfugie dans les montagnes de Covadonga et Cangas, où la résistance se poursuit.

Il est objectivement inconcevable que, malgré sa nette infériorité, le Royaume des Asturies ait réussi à survivre.

José Javier Esparza, La grande aventure du royaume des Asturies, 2009

En 719, les Omeyyades envahirent la Septimanie, province de Narbonne, et commencèrent à attaquer l'Aquitaine franque.

 

 

En 721, ils assiégeaient Toulouse, l'un des bastions les plus redoutables de la Gaule. Mais cela se termina dans un désastre pour eux. Après trois mois d'attaques mauresques peu concluantes, le duc Othon (Eudes) d'Aquitaine défia les musulmans dans une attaque hardie et annihila leur force dans la bataille de Toulouse qui suivit.

 

La défaite contraint Al-Kalbi, le nouveau gouverneur d'Al-Andalous de trouver un moyen de remontrer le moral de ses troupes. Il décida que réprimer la rébellion dans les Asturies permettrait d'atténuer la défaite de Toulouse.

 

Les forces omeyyades dirigées par les commandants Al-Qama et Munuza entrèrent sur les terres montagneuses des Asturies au début de l'été 722.

 

Année 722, Pelayo, noble wisigoth né en Cantabrie, premier roi des Asturies, chef des rebelles asturiens, rassemble une armée.

 

Pelayo au courant de l'importance des effectifs musulmans évita la bataille rangée. Il établit la bataille à Covadonga (722), un lieu stratégique dans les montagnes des Picos de Europa, à l'entrée d'une vallée étroite près de Covadonga.

 

L'armée musulmane partit de Gijon, sous le commandement d'Al Qama, avec l'ordre de réprimer la résistance des Asturies.

 

Quand Al-Qama arriva dans la région, il envoya un émissaire à Pélage, réclamant sa reddition. Pélage refusa.

 

Al-Qama, bien que probablement conscient de la probabilité d'une embuscade fit marcher ses meilleurs hommes dans la vallée étroite. L'étroitesse du col devait empêcher les forces musulmanes d'utiliser leur supériorité numérique.

 

Le gouverneur omeyyade d'al-Andalus, Al-Qama

 

Al-Qama commandait entre 1000 et 3000 soldats. Pelayo commandait 300 asturiens et wisigoths.

 

Pelayo tira parti du terrain montagneux et plaça ses hommes en positions élevées pour tendre une embuscade. Les asturiens lancèrent des pierres, des flèches et d'autres projectiles depuis les hauteurs, surprenant et désorganisant les musulmans. 

 

Le reste de l'armée de Pélage cachée dans des grottes voisines attendit que le moment soit venu pour frapper dans une attaque brutale les envahisseurs.

 

Les musulmans tentèrent de se réorganiser et de contre-attaquer, mais le terrain difficile limita leurs mouvements.

 

Al-Qama ordonna une retraite mais l'indiscipline et l'incapacité à manoeuvrer dans la vallée étroite permirent à Pélage de massacrer la majorité des envahisseurs. Seule une poignée réussit à s'en tirer.

 

Al-Qama mourut au combat.

 

 

Le désordre s'intensifia parmi les troupes en retraite. Selon certains rapports, une poignée de survivants ont fui vers le sud, avant d'être avalés par une avalanche, ce qui a été considéré par la suite comme une intervention divine.

 

Le nombre exact de pertes est inconnu, mais on sait que ce n'était pas un bon jour pour les musulmans.

 

D'après certains chroniqueurs comme Al-maqquari, seuls dix hommes survécurent du groupe initial de Pelayo (3) (4).

 

La nouvelle de la victoire se répandit.

 

Pelayo consolida le contrôle sur les Asturies et se déclara chef d'un territoire indépendant. Il est élu roi des Asturies, fondant ainsi le premier royaume chrétien d'Espagne.

 

Covadonga encouragea d'autres peuples chrétiens du nord à résister à la domination musulmane. Et le royaume des Asturies devint un refuge sûr pour tous les chrétiens d'Al-Andalus cherchant protection.

 

Basilique de Covadonga

Basilique de Covadonga

Au cours des siècles suivants, les Asturies se sont étendues, inspirant de nouveaux royaumes chrétiens - Léon, Castille et Aragon - à se joindre à la lutte.

 

La Reconquista chrétienne commençait dans la péninsule

 

La résistance de Pélage préserva l'indépendance chrétienne en Ibérie et est considérée comme le premier acte d'un combat multiséculaire qui est devenu la Reconquista, la "reconquête" de l'Espagne. 

https://www.esferalibros.com/libros/don-pelayo/

https://www.esferalibros.com/libros/don-pelayo/

Basilique de Covadonga (1877-1901), aux alentours de laquelle, disent les chroniques, chrétiens et musulmans se sont battus en grand nombre. Cf. https://www.senderismoenasturias.es/reino.htm

Basilique de Covadonga (1877-1901), aux alentours de laquelle, disent les chroniques, chrétiens et musulmans se sont battus en grand nombre. Cf. https://www.senderismoenasturias.es/reino.htm

Les chroniques disent qu'après la défaite de Covadonga, Munuza s'enfuit avec ses forces, probablement par crainte que les habitants de Gijón ne se joignent à la révolte, ou par crainte que les troupes asturiennes qui avaient vaincu ses propres troupes ne lui donnent accès à la ville. Cependant, de nombreux villageois cantabres prirent les armes et attaquèrent les troupes restantes des Omeyyades venues en renfort, leur infligeant de lourdes pertes et rendant leur retraite longue et délicate au sein de ce labyrinthe de montagnes. Ils couvrirent près de 50 km à pied durant deux jours et deux nuits, sans cesse en butte aux embuscades. Après avoir abandonné la ville, Munuza tenta de quitter les Asturies par le port de La Mesa, tandis que les troupes victorieuses de Covadonga effectuaient des marches forcées pour lui couper la fuite vers le plateau, Munuza et ses troupes furent de nouveau vaincus et Munuza finit par trouver la mort près du village de Olalíes (Sainte Eulalie), l'actuelle Conseil de Santo Adriano. 

 

Lorsque la nouvelle de la prise de Gijón se répandit dans les pays musulmans, de nombreux chrétiens rejoignirent l'armée de Pelayo.

 

Ce sera le gendre de Pelayo, Alfonse I, fils de Pierre de Cantabrie, qui laissera des traces historiques des batailles de Pelage, notamment avec les conquêtes de la Galice en 740 et de León en 754.

Le premier drapeau des Asturies. Les Asturies adoptent la Croix comme bannière et la religion marque la différence entre l'Espagne maure de 711 et l'Espagne chrétienne qui résiste à l'invasion. Cf. https://www.senderismoenasturias.es/reibander.htm

Le premier drapeau des Asturies. Les Asturies adoptent la Croix comme bannière et la religion marque la différence entre l'Espagne maure de 711 et l'Espagne chrétienne qui résiste à l'invasion. Cf. https://www.senderismoenasturias.es/reibander.htm

Il est à noter que les musulmans étaient plus intéressés à s'étendre à travers la France, et à avancer vers le centre de l'Europe jusqu'aux batailles de Toulouse et de Tours où Charles Martel stoppa leur course vers le centre de l'Europe, qu'à dégager l'arrière des petits royaumes hostiles qui étaient isolés avant l’avancée musulmane.

Pélage le Conquérant (Pelayo), roi des Asturies. Début de la Reconquista

Le roi Pelayo mourut à Cangas de Onís, où il avait sa cour, en 737. Après sa mort, son corps fut enterré dans l'église de Santa Eulalia de Abamia , située dans la ville asturienne d'Abamia, où son épouse, la reine Gaudiosa, avait été enterrée auparavant. Dans l'église, du côté de l'Épître, on conserve encore aujourd'hui le tombeau vide qui contenait les restes du roi, et en face, le tombeau qui contenait les restes de l'épouse de Don Pelayo. Le chroniqueur Ambrosio de Morales rapporte dans son œuvre qu'Alphonse X le Sage, roi de Castille et de León, ordonna que les restes du roi Pelayo et ceux de son épouse soient transférés dans la Sainte Grotte de Covadonga.

 

Dans une cavité naturelle de la Santa Cueva de Covadonga, et insérée dans un monticule de pierre, reposent actuellement les restes du roi Don Pelayo, ceux de son épouse et ceux d'Ermesinda, la sœur du roi. L'inscription suivante est gravée sur le tombeau :

 

ICI REPOSE LE SEIGNEUR ROI DON PELAIO, ÉLU L'AN 716 QUI DANS CE BASSIN MIRACULEUX A COMMENCÉ LA RESTAURATION DE L'ESPAGNE BANNIE PAR LES MAURES ;

IL EST DÉCÉDÉ EN 737 ET ACCOMPAGNE SS MÈRE ET SŒUR

En Syrie, en 1995, on a parlé de Pelayo, "un âne non civilisé venu des montagnes qui a vaincu les musulmans". C’est un exemple de l’importance accordée à l’événement et de la manière dont il a été perçu au sein du monde musulman.

Royaumes hispaniques, lors de la découverte du tombeau de Santiago Apóstol (année 814). Cf. https://www.senderismoenasturias.es/reino.htm

Royaumes hispaniques, lors de la découverte du tombeau de Santiago Apóstol (année 814). Cf. https://www.senderismoenasturias.es/reino.htm

Douze rois asturiens succédèrent au roi Pelayo, pendant deux siècles, au cours desquels le Royaume connut des problèmes, mais parvint à étendre son territoire, dans toute la bande cantabrique et plus au sud, jusqu'à atteindre les fleuves Duero et Mondego à la fin du règne d'Alphonse III le "Grand", en 910. 

Arbre généalogique des rois du royaume des Asturies , où manque le dernier roi Alphonse III, asturien de bout en bout, bien qu'il ait finalement déplacé la cour à León, pour des raisons d'État.

Arbre généalogique des rois du royaume des Asturies , où manque le dernier roi Alphonse III, asturien de bout en bout, bien qu'il ait finalement déplacé la cour à León, pour des raisons d'État.

La légende raconte qu'après la bataille de Covadonga, Pelayo reçut une croix en bois avec laquelle il remporterait la victoire sur les envahisseurs musulmans grâce à l'intervention divine. 


Cette croix était jalousement gardée par les descendants de Pelayo, d'abord dans l' église de Santa Cruz de Cangas de Onís et plus tard dans la Sainte Chambre d'Oviedo, étant "la croix de la Victoire" , recouverte d'or et de pierres précieuses et offerte au cathédrale d'Oviedo, par le roi Alphonse III et son épouse Jimena en 908.

Sous Alphonse Ier le Catholique (739-756), la monarchie asturienne se consolide, profitant d'un moment de crise parmi les ennemis islamiques, auxquels furent confrontés les Berbères d'Afrique du Nord (que les musulmans traitaient comme les autres, bien qu'ayant combattu à leurs côtés) et les Baladís d'origine arabe orientale, les Maures se battant entre eux, ce qui les amena à abandonner le Nord.

 

Une colonisation de la Galice, de León et de la Castille du Nord la Vieja (Bardulia) commence, qui prend comme symbole ou signe d'identité du royaume la Croix Chrétienne ou Croix de la Victoire, qui unit les territoires du nord.

 

Alphonse créa un désert stratégique ou défensif entre le Royaume des Asturies et le Royaume musulman du sud "Champs Gothiques" (une zone de la Vieille Castille), en évitant les attaques surprises, pour cela il pilla et dévasta une vaste zone entre les deux royaumes, tuant les musulmans et amenant les Mozarabes chrétiens de ces terres vers le nord, qui furent repeuplées, il restaura les anciennes forteresses du nord dans des zones stratégiques, comme Pajares, La Mesa , La. Bureba (Burgos), La Rioja, etc.

 

Il fit la guerre aux Sarrasins accompagné de son frère Fruela Pérez, élargissant ainsi le territoire. Il ordonna la construction du premier sanctuaire dans la grotte de Covadonga et du monastère de San Pedro de Villanueva, sur le versant de la montagne où mourut Favila, ses conquêtes s'étendant de la côte cantabrique jusqu'au sud du fleuve Duero.

 

Il dépeupla les terres conquises sur le plateau castillan, pour établir un "désert stratégique" et emmena ses habitants vers le nord, incorporant Liébana, Trasmiera, Vardulias et la zone côtière de Galice dans son royaume. (5)

Alphonse II "Le Chaste" (791-842), dernier descendant direct de Pelayo qui occupa le trône du royaume des Asturies, vécut jusqu'en 842, soit 83 ans; c'est l'un des règnes les plus longs de l'histoire de l'Espagne, ce qui lui permet de réaliser un programme politique, consolidant et organisant à la fois le royaume et l'Eglise, créant le siège métropolitain d'Oviedo, avec ADAULFO, premier évêque d'Oviedo, une évocation du modèle de la ville royale de Tolède, d'une conception urbaine, avec des églises et des palais, des thermes, la construction de murs de protection pour la population et des symboles de la ville comme des palais, bureaux administratifs, etc.

 

Il construisit des temples (à Compostelle la première église sur laquelle se trouve la cathédrale actuelle, à Oviedo San Salvador avec de la pierre et de la chaux ; basilique de San Tirso... etc.), des ouvrages admirables. Dans la première moitié du IXe siècle, il fit construire dans son palais une chapelle qui devint plus tard la Chambre Sainte (patrimoine mondial) lorsque les reliques de Jérusalem y furent déposées, améliorées et embellies au XIIe siècle.

 

C'est une époque qui coïncide avec la découverte du tombeau de l'apôtre Saint-Jacques, près d'Iria Flavia en 810.

 

Il fit face aux attaques musulmanes les plus dures, gardant les frontières intactes.

Pélage le Conquérant (Pelayo), roi des Asturies. Début de la Reconquista

En 825, il écrasa deux armées de musulmans sur les terres galiciennes, consolidant son royaume et, se sentant en sécurité, il commença la recherche du tombeau de l'Apôtre, qu'il soit réel ou non, ce fait cache une manœuvre politique qui renforce le royaume et l'indépendance religieuse (Compostelle) face à l'église mozarabe de Tolède.


Il échangea des ambassadeurs avec Charlemagne et se maria tardivement, grandement influencé par lui. Dans la mémoire historique du Royaume, le panthéon des rois d'Oviedo est l'un des plus anciens d'Occident...

 

Sous Alphonse II, la croix devient un "symbole et une image du pouvoir royal".

 

Alphonse II chercha une alliance avec l'empereur franc Charlemagne, pour unir leurs forces contre l'ennemi musulman commun.

 

En 795, après la victoire d'Alphonse II à Lutos sur le général arabe Abs al-Malik ben Mugait et son armée, eut lieu la première rencontre documentée entre les envoyés de Charlemagne (742-814) et Alphonse II, dont on parle dans "La Vie de Louis le Pieux", écrit en 840, par un auteur connu sous le nom de "l'Astronome", après avoir offert des cadeaux et un pacte d'amitié.

 

Alphonse II favorisa la construction de monuments préromans et de pièces d'orfèvrerie, etc. Certains d'entre eux sont conservés :

San Julián de los Prados ou Santullano à Oviedo. Site du patrimoine mondial
L'église de San Tirso à Oviedo, à côté de la cathédrale.
L'église de Santa María de Bendones.
Église de San Pedro de Nora (Las Regueras).
Chambre Sainte d'Oviedo. Site du patrimoine mondial
L'Arche Sainte
La Croix des Anges. En 808, Alphonse II fit don de la Croix de Los Angeles à l'église de San Salvador d'Oviedo, conservée dans la Sainte Chambre (site du patrimoine mondial).

 

L'épitaphe qu'Alphonse II avait gravée dit : "Celui qui a tout fait en paix, reposait en paix". Il est censé faire référence à votre paix intérieure...

Alphonse III "le Grand" (866-910)

fut l'un des rois les plus importants de l'histoire de l'Espagne, le dernier roi des Asturies, où reposent ses restes. 
Il promeut le faste culturel, avec la publication d'études historiographiques, encouragée par la cour. Le cycle des chroniques asturiennes d'Alphonse III comprend trois pièces :

  • La Chronique d'Albeldense
  • La Chronique prophétique
  • Et la Chronique d'Alphonse III dans ses deux versions :. le Rotense et l'annonce Sebastianum.

Il épousa la Navarraise Jimena et combattit à de nombreuses reprises contre les musulmans, remportant de nombreuses batailles.
Pendant son règne, l'idée de la reconquête de l'ancien royaume wisigoth de Tolède, détruit par l'invasion musulmane, fut formulée comme un programme politique, un projet qui fut maintenu pendant des siècles jusqu'à la récupération totale de tout le territoire espagnol.

En 908, Alphonse III fit don de la Croix de la Victoire, réalisée dans le château de Gauzón, à l'église de San Salvador d'Oviedo. À l'intérieur, sont conservés les restes de la croix que Pelayo portait à Covadonga.

En 1492, le dernier bastion musulman en Espagne, Grenade, tombera aux mains du roi Ferdinand et de la reine Isabelle.

Pélage le Conquérant (Pelayo), roi des Asturies. Début de la Reconquista

Aujourd'hui, Covadonga est un symbole de résistance et de foi.  

Pélage le Conquérant (Pelayo), roi des Asturies. Début de la Reconquista

Si Pelayo avait échoué, l’Espagne serait-elle redevenue chrétienne ? L’Europe serait-elle restée la même ? (6)

Pélage le Conquérant (Pelayo), roi des Asturies. Début de la Reconquista

***

Sources

 

(1) Harold S. WHITMORE, Légendes de guerre, Les 100 batailles qui ont changé l 'histoire

https://www.tiktok.com/@legendesdeguerre/photo/7432237249753894177?is_from_webapp=1

(2) https://www.senderismoenasturias.es/reipelayo.htm

(3) Teresa GARULO, « Notas sobre muyun en al-Andalus. El capítulo VII del Nafh al-tib de al-Maqqari [archive] », Madrid, Complutense University of Madrid, 

Maria Dolores RODRÍGUEZ GÓMEZ et Antonio PELÁEZ ROVIRA BÁRBARA BOLOIX GALLARDO, "Saber y poder en al-Andalus Ibn al-Jatib (s. XIV)", Ediciones El Almendro Biblioteca Viva de al-Andalus – Fundación Paradigma Córdoba, Córdoba,‎ 

https://x.com/HumbleFlow/status/1889411334233612686

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