Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 janvier 2025 1 27 /01 /janvier /2025 00:00
Sainte Angèle Merici, Fondatrice de la Congrégation des Ursulines († 1540)

Sainte Angèle Merici naît à Desonzano en 1474, dans la région lombarde en Italie, sur le lac de Garde. Ses parents, profondément chrétiens, désirent que leurs enfants trouvent leur bonheur dans la gloire de Dieu. Pour réaliser cet idéal, ils font un vrai sanctuaire de la maison paternelle où chacun travaille sous le regard de Dieu et récite la prière en commun. Une lecture dans un livre de piété, ou dans la Vie des Saints, termine la journée.

A ces pieuses pratiques, Angèle ajoute les rigueurs de la pénitence. Elle voue sa virginité au Seigneur à l'âge de neuf ans et renonce le jour même à toute parure.

 

La réputation de sainteté d'Angèle Merici se répand jusque dans la ville de Brescia (Italie).

 

Les Patengoli, riche famille et grands bienfaiteurs des oeuvres pies, habitent la cité de Brescia. En 1516, ayant perdu coup sur coup leurs deux fils, ils invitent Angèle à venir habiter avec eux pour les consoler dans leur peine. A partir de ce moment, sainte Angèle se fixe à Brescia, édifiant la ville par ses vertus. Chaque jour, on la voit en compagnie de jeunes filles de son âge, rassembler les fillettes et leur enseigner la doctrine chrétienne, visiter les pauvres et les malades, instruire les grandes personnes qui viennent, en foule, écouter leurs conférences. Ces pieuses filles s'ingénient à rechercher les pécheurs jusque dans leur lieu de travail.

 

Suivant une pratique très usitée à cette époque, Angèle entreprend plusieurs pèlerinages. Un jour qu'elle se rend à Jérusalem avec un groupe de pèlerins, une mystérieuse cécité se déclare dans la ville de Candie, l'affligeant tout le reste du parcours, pour ne cesser qu'à son retour exactement au même endroit où elle avait perdu l'usage de la vue. Dans cette pénible circonstance, elle a une vision comme un symbole du renoncement qui doit être à la base de tous ses projets (Cf. "La prière d'abandon de Sainte Angèle Merici").

 

Elle prit d'abord l'habit du Tiers-Ordre de saint François et réunit des jeunes filles pour les former aux oeuvres de charité. 

 

On vient voir Angèle de loin pour écouter ses conseils. Elle réconforte, apaise et réconcilie. Des clercs viennent même la consulter.

 

Image illustrative de l'article Clément VII En 1525, au cours de l’année sainte, elle rencontre à Rome le pape Clément VII qui, instruit des vertus et des miracles d'Angèle, lui demande de rester à Rome. Elle refuse. Le pape s’incline. De retour à Brescia, elle continue son apostolat. Mais le temps passe et le désir de réaliser sa vocation la presse de passer à l’action.

 

Le souvenir de la merveilleuse vision demeurait toujours au fond de son coeur. Un jour, Angèle réunit douze jeunes filles qui désiraient tendre à la vie parfaite. Elle leur proposa de mener une vie retirée dans leurs demeures et les rassemblaient fréquemment pour les former à la pratique des vertus chrétiennes. En 1533, ce noviciat achevé, sainte Angèle Merici leur révéla son plan, leur démontrant que l'ignorance religieuse était la cause des ravages exercés par le protestantisme et que la fondation d'une société de religieuses d'une forme nouvelle pour l'époque, unissant la vie contemplative à l'instruction des enfants, constituerait un remède efficace à l'état déplorable qui régnait dans l'Église.

 

Image illustrative de l'article Ursule de Cologne Afin de mieux atteindre toutes les âmes dans le besoin, Angèle implanta les bases d'un Ordre sans clôture. A une époque où il était d'usage de tenir les religieuses à l'écart du monde dans un monastère, consacrées à la vie contemplative, dans les desseins de Dieu, la congrégation des Ursulines devait rayonner à travers le monde par l'éducation des jeunes filles, le soin aux malades et les nécessiteux dans les maisons qui seraient appelées couvents des Ursulines. Le 25 novembre 1535, à Brescia, les premières religieuses du nouvel institut prononcèrent les trois vœux traditionnels de pauvreté, chasteté et obéissance, ajoutant celui de se consacrer à l'enseignement. Les sœurs d'Angèle parcouraient les prisons et les hôpitaux, recherchaient les pauvres pour les instruire et rompaient généreusement leur pain avec eux.

 

Envoyée réconforter une personne qui a perdu son mari et ses fils à la guerre et qui entre dans une grave dépression, Angèle reste deux ans auprès d’elle puis s’installe à Brescia où sa renommée de sagesse et de sainteté grandit.

 

Remontant le cours du mal jusqu'à sa source, Angèle Merici pensait qu'on ne pouvait réformer les mœurs que par la famille, laquelle dépendait surtout de la mère. Elle réalisait que la mauvaise éducation des jeunes filles provenait de la carence de mères chrétiennes.

 

Angèle plaça sa congrégation sous le patronage de sainte Ursule, princesse bretonne des Cornouailles du Ve siècle qui, pour fuir son prétendant, fit un pèlerinage de trois ans. Capturée par les Huns à son retour, elle refusa d'épouser leur chef Uldin (ou son petit-fils Attila ?), et d'abjurer sa foi. Les Huns, qui assiégeaient la ville de Cologne, la massacrèrent, criblée de flèches, ainsi que ses suivantes vierges. Sainte Ursule est invoquée en temps de guerre pour obtenir une bonne mort, un bon mariage, mais aussi comme protectrice des jeunes filles.

 

Dieu avait gratifié Angèle des dons éminents de science infuse et de prophétie. Elle parlait latin sans l'avoir étudié, expliquait les passages les plus difficiles des Livres Saints et traitait les questions théologiques avec une si admirable fermeté et précision, que les plus doctes personnages recouraient volontiers à ses lumières. Ses dernières années furent marquées par de fréquentes extases.

 

Le 25 novembre 1535, 28 jeunes filles décident de se donner à Dieu. Pas de vœu public. Pas de règle. Le simple don de soi dans l’accompagnement de chacun. C’est le concile de Trente qui transforme cette Compagnie en ordre religieux cloîtré et lui précise sa mission d’éducation. Mais la spiritualité d’accueil et la pédagogie d’accompagnement d’Angèle bousculeront les ordres et les statuts et donneront naissance à une postérité foisonnante.

 

Sainte Angèle Merici mourut le 28 janvier 1540. Pendant trois nuits, toute la ville de Brescia contempla une lumière extraordinaire au-dessus de la chapelle où reposait le corps de la Sainte qui s'est conservé intact de toute corruption.

 

Le pape Pie VII la canonisa en 1807.

Sainte Angèle de Mérici. Italie, XVIIe siècle.

Sainte Angèle de Mérici. Italie, XVIIe siècle.

Aujourd’hui, Angèle a de nombreuses filles à travers le monde qui vivent de différentes façons : Ordre religieux, monastères autonomes, Unions, Fédérations, Institut séculier. Des laïcs, depuis quelques décennies, ont fait le choix, de vivre du charisme d’Angèle Merici. Ils s’appellent "Associés" et demandent aux Ursulines de leur transmettre la spiritualité méricienne, afin de vivre l’Évangile à la manière d’Angèle.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents

  • Sainte Rolande († 774) et Saints de glaces
    Sainte Rolende (sur une bannière de la jeunesse de Gerpinnes) Rolende plutôt que Rolande car ce nom n’est pas le féminin de Roland, était la fille du roi des Lombards (Italie) Didier. Elle était bonne, instruite et très belle et son père la donna en mariage...
  • Saint Achille de Larissa, Évêque († 330)
    Nous le trouvons pèlerin à Jérusalem au tombeau du Christ et à Rome aux tombeaux des Apôtres. C'est dans la Ville éternelle qu'il reçut la grâce de la prédication apostolique. De retour dans son pays, il fut un évêque très attentif aux pauvres, aux malades...
  • Sainte Estelle, martyre (3ème siècle)
    Illustration: dans l'église de saint-Hilaire de Villefranche en Saintonge, un tableau représente Saint Eutrope bénissant Sainte Estelle. Stella (étoile) honorée à Saintes (Poitou-Charentes) comme ayant subi le martyre au troisième siècle. Elle fut rendue...
  • Sainte Solange († 880), Vierge, martyre, Patronne du Berry
    Sainte Solange, Patronne du Berry et des enfants, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 179. Jeune et jolie bergère près Bourges (Cher), fille d'un pauvre vigneron, Solange est d'humeur joyeuse. Solongia (ou Solange, comme...
  • Léon XIV : un pape qui se subordonne à sa fonction dans sa première homélie
    "Les choix du pape Léon XIV de prendre un nom traditionnel et d'apparaître dans des vêtements papaux traditionnels - comme Benoît XVI l'a fait et comme François ne l'a pas fait - sont des signes modestes mais encourageants d'un homme qui se subordonne...
  • Saint Pacôme († 348)
    Saint Pacôme, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 154 Saint Pacôme, Instituteur des Cénobites , naquit en 292 en Égypte, dans la Haute-Thébaïde, de parents idolâtres, comme une rose au milieu des épines. Ses parents l'élevèrent...
  • Habemus Papam ! le cardinal américain Robert Prevost élu pape sous le nom de Léon XIV le 8 mai 2025
    MAJ permanente Le cardinal corse Mgr Dominique Mamberti a fait l’annonce en latin : "Habemus papam !", "Nous avons un pape !". L’Archevêque américain Robert Francis Prevost a été élu pape ce 8 mai 2025 et prendra le nom de Léon XIV, a annoncé le Vatican....
  • Sainte Gisèle († 1060)
    Sainte Gisèle, Épouse de saint Étienne de Hongrie et mère de saint Émeric (+1060) Sainte Gisèle étaient l'épouse du roi saint Étienne de Hongrie, un prince d'une grande bonté et qui, dit-on, était toujours d'humeur joyeuse. Elle participa avec lui à l'évangélisation...
  • Saint Prudence († 861)
    Originaire d'Espagne, il quitta le territoire des Sarrasins pour l'Empire carolingien. Il abandonna son nom de Galando pour prendre celui d'un de ses compatriotes, le poète chrétien du IVe siècle, Prudence. Comme lui, il fut un bon écrivain et un auteur...
  • Sainte Judith
    ou Jutta von Sangerhausen (vers 1200 - † 1260) Originaire de Thuringe et devenue précocement veuve, elle quitta son pays et sa parenté pour rejoindre son frère qui était grand maître de l'Ordre Teutonique. Elle passa le reste de sa vie près de lui, à...