« Je recommande à mon fils s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, [...] qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile. » (Testament de Louis XVI)
Christ Roi
:
Christ Roi
:
Blog d'informations royaliste, légitimiste, pour une France libre, indépendante et souveraine
Les Écritures comportent un personnage discret mais qui joue néanmoins un rôle essentiel : la Vierge Marie.
-Le Fiat de Marie
-L'Immaculée Conception de la Vierge Marie
-La Conception virginale de Jésus
-L'Incarnation du Fils de Dieu
-Les deux natures du Christ en une seule personne divine (essence)
-L'union hypostatique des deux natures du Christ
-Le premier miracle de Jésus à Cana
-Les dernières paroles de Jésus sur la Croix
-La Descente de l'Esprit-Saint au Cénacle
-La naissance de l'Église
Examinons ensemble chacun de ces aspects doctrinaux méconnus du lecteur de la Bible s'agissant du rôle joué par Marie dans la Rédemption :
(1) Le Fiat de Marie
Le Fiat de la Vierge Marie lors de l'Annonciation (Luc 1, 38 1, 38 : "Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole.") représente son consentement libre et total au plan divin.
Cette décision de la Vierge Marie marque un moment pivotal dans l'histoire du salut. Ce "oui" n'est pas seulement une acceptation personnelle, c'est une collaboration active avec le plan divin de la Rédemption, permettant l'Incarnation du Verbe – Dieu fait homme en Jésus-Christ dans le sein de la Vierge Marie, union intime avec l'œuvre salvifique du Fils de Dieu, dès la conception virginale jusqu'à la mort sur la croix.[1]
En relation avec les doctrines nécessaires au salut, le Fiat de Marie est donc intrinsèquement lié à la doctrine de l'Incarnation, qui est fondamentale pour la foi chrétienne (comme énoncé dans le Credo de Nicée-Constantinople :
"Pour nous les hommes et pour notre salut, il descendit du ciel").
Sans ce consentement de Marie, l'entrée de Dieu dans l'humanité pour la rédemption n'aurait pas eu lieu de cette manière, soulignant l'importance de la liberté humaine dans le plan de Dieu...
Le Catéchisme de l'Église catholique (CEC 973) précise que par son Fiat, Marie collabore déjà à toute l'œuvre que son Fils accomplira, devenant ainsi Mère du Sauveur et figure unique dans l'histoire du salut.[2]
Cela illustre comment la grâce divine respecte la liberté, un principe essentiel pour comprendre le salut comme un don offert et accepté, menant à la Rédemption par la mort et la Résurrection du Christ.
Par sa collaboration maternelle, Marie participe à l'œuvre du salut, non comme source, mais comme instrumentprivilégié, illustrant comment la grâce divine élève l'humanité pour coopérer à la Rédemption. Elle a prononcé son oui "au nom de toute la nature humaine" (S. Thomas d’A., s. th. 3, 30, 1) : Par son obéissance, elle est devenue la nouvelle Eve, mère des vivants. (CEC 511).[3]
"En concevant le Christ, en le mettant au monde, en le nourrissant, en le présentant dans le Temple à son Père, en souffrant avec son Fils qui mourait sur la croix, elle apporta à l’œuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareille." (Lumen Gentium61)
(2) L'Immaculée Conception
La Vierge Marie est au cœur du mystère du salut en tant que coopératrice unique au plan salvifique. Prédestinée et préservée du péché originel par les mérites anticipés de son Fils (dogme de l'Immaculée Conception, CEC 490-492), Marie est "pleine de grâce" (Lc 1,38) et donne librement son consentement lors de l'Annonciation, devenant ainsi la nouvelle Ève qui, par son obéissance, défait le nœud de la désobéissance originelle (CEC 494 : "Le nœud dû à la désobéissance d’Ève s’est dénoué par l’obéissance de Marie"; S. Irénée, Ad. Hær. 3, 22, 4)
Sa virginité perpétuelle – avant, pendant et après la naissance – est un signe de sa foi inébranlable et de sa donation totale à Dieu, la rendant Mère de Dieu (Theotokos) et mère spirituelle de tous les croyants (CEC 495, 501, 506).
1 Chroniques 15:14 mentionne que les personnes prêtres et lévites qui portaient l'Arche d'Alliance devaient être purifiées. Il semblerait absurde de purifier des hommes qui ont porté l'Arche et de ne pas sanctifier les entrailles qui ont porté le Saint lui-même !
La sagesse n'habitera pas "dans un corps endetté par le péché" : Sagesse 1,4 "car la Sagesse ne peut entrer dans une âme qui veut le mal, ni habiter dans un corps asservi au péché..."
Job 14,4 demande: "Qui tirera le pur de l’impur ? Personne".
Notre-Dame de Lourdes: "Je suis l'Immaculée Conception"
(3) La Conception virginale
La Conception virginale désigne la conception de Jésus dans le sein de la Vierge Marie par la seule puissance de l'Esprit Saint, sans intervention d'un homme, comme l'attestent les Évangiles (Lc 1, 35 : "L’Esprit Saint viendra sur toi").
Cette vérité de foi, affirmée dès les premiers siècles par les Pères de l'Église, est un mystère divin qui dépasse les possibilités humaines et accomplit les prophéties, telles que celle d'Isaïe 7, 14 : "Voici que la vierge concevra et enfantera un fils".[4]
En relation avec la doctrine du salut, la Conception virginale est intrinsèquement liée à l'Incarnation du Verbe, qui est fondamentale pour la rédemption de l'humanité.
La Conception virginale manifeste que Jésus est véritablement le Fils de Dieu fait homme, assumant une humanité comme la nôtre pour nous sauver du péché et de la mort.
Comme le souligne le Catéchisme de l'Église catholique, la conception du Christ par l'Esprit Saint inaugure la nouvelle création : Jésus, le Nouvel Adam, reçoit l'Esprit sans mesure et ouvre la voie à la nouvelle naissance des enfants d'adoption par la foi (CEC 503-504) et le baptême (Jn 3,8; Mc 16,16).
Sans cette union hypostatique (divine et humaine en une personne), le sacrifice rédempteur du Christ sur la croix n'aurait pas eu la valeur infinie nécessaire pour racheter l'humanité entière, rendant ainsi la Conception virginale essentielle à la compréhension du salut comme don gratuit de Dieu respectant la liberté humaine.[5]
(4) L'Incarnation du Fils de Dieu
L'Incarnation du Fils de Dieu désigne le mystère par lequel le Verbe éternel, seconde Personne de la Trinité, assume une nature humaine pleine et entière dans l'unité de sa Personne divine, devenant ainsi Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme.
Ce dogme, affirmé par les conciles œcuméniques comme celui de Nicée (325) et Chalcédoine (451), est exprimé dans le Credo : "Pour nous les hommes et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie et s'est fait homme."
L'Incarnation n'est pas une simple apparence, mais une union hypostatique où les deux natures – divine et humaine – subsistent sans confusion ni séparation, permettant au Fils de Dieu de s'unir à toute l'humanité pour accomplir le salut.[6]
En lien avec la doctrine du salut, l'Incarnation est le fondement même de la Rédemption. Le Fils de Dieu s'incarne pour réconcilier l'humanité avec Dieu, en assumant notre condition humaine – excepté le péché – afin de nous sauver du péché et de la mort. Comme l'exprime le Catéchisme de l'Église catholique (CEC 456), le Verbe s'est fait chair pour nous sauver en nous réconciliant avec Dieu, nous faire connaître l'amour du Père, nous donner l'exemple de la sainteté et nous rendre participants de la nature divine.
Sans l'Incarnation, il n'y aurait pas de sacrifice rédempteur sur la croix, car c'est précisément dans son humanité que le Christ offre sa vie en rançon pour la multitude (Mt 20, 28), rendant son acte salvifique d'une valeur infinie grâce à sa divinité.
Ainsi, l'Incarnation inaugure la nouvelle alliance, où Dieu assume notre faiblesse pour nous diviniser, accomplissant les promesses de l'Ancien Testament et ouvrant la voie à la Résurrection et à la vie éternelle.[7]
Le rôle de la Vierge Marie est indissociable de ce mystère en tant que Mère de Dieu (Theotokos), titre proclamé au concile d'Éphèse (431).
Par son Fiat lors de l'Annonciation, Marie consent librement à devenir la Mère du Sauveur, concevant Jésus par la puissance de l'Esprit Saint tout en restant vierge. Le CEC 466 souligne que Marie est devenue en toute vérité Mère de Dieu par la conception humaine du Fils de Dieu dans son sein, unissant ainsi le divin et l'humain. Sa virginité perpétuelle – avant, pendant et après la naissance – est un signe de sa totale consécration à Dieu et de la nouveauté de la création en Christ (CEC 496-507).
L'Immaculée Conception (définie en 1854) préserve Marie du péché originel dès sa conception, par les mérites anticipés de son Fils, la rendant "pleine de grâce" et coopératrice unique au plan salvifique.
Marie, nouvelle Ève, participe à l'œuvre de salut non comme source, mais comme instrument privilégié, devenant mère spirituelle des croyants et figure de l'Église (CEC 501, 511).[8]
1. Jésus est pleinement Dieu ; le Christ est ''incréé'' et divin de même essence que le Père
-> condamnation de l'hérésie arienne qui exagère la nature humaine du Christ (Nicée I 325)
2. Le Saint-Esprit est pleinement Dieu (Constantinople I 381)
3. Il n'y a dans le Christ qu'une seule personne, vrai Dieu ET vrai homme (Ephèse 431) ;
-> Marie est la Mère de Dieu
-> condamnation de l'hérésie de Nestorius, primat de Constantinople qui exagère la nature divine de Jésus
4. Le Christ est une seule personne, divine ET humaine. Son humanité n'est pas "absorbée" par la nature divine.
-> Le Pape Saint Léon le Grand est célèbre pour sa Lettre à Flavien évêque de Constantinople (449), qui définit la doctrine christologique adopté au concile de Chalcédoine (451) contre l'hérésie monophysite d'Eutychès. Léon le Grand soutient le dyophysisme défendu par Flavien : le Christ est une seule personne qui réunit deux natures, l'une divine et l'autre humaine, l'une et l'autre parfaites et distinctes. Il développe le principe de l'incarnation, celui de l'union hypostatique et celui de la communicatio idiomatum, ou interaction des caractéristiques.
-> L'unité des deux natures est ''sans mélange, sans confusion, sans division et sans séparation'', définition négative soulignant un mystère qui nous dépasse. (Chalcédoine 451)
5. Le Fils est une seule personne dans DEUX natures (Constantinople II 553 sous Justinien)
-> Le Père n'est pas le Fils, et le Fils n'est pas le Père
-> 1 P 3:21-22 "Jésus Christ, lui qui est à la droite de Dieu, après s’en être allé au ciel" : si Jésus était le Père, Il ne Se serait pas assis à la droite du Père. Ce verset prouve l’existence de deux hypostases dans la personne divine (Père et Fils) et pas d’une seule.
6. Le Christ a deux volontés, humaine et divine (Constantinople III 680-681)
7. Le Christ peut être vénéré par des images, condamnation de l'iconoclasme (Nicée II 787)
Dans le christianisme, une hérésie est définie comme une croyance qui contredit les dogmes religieux (vérités de foi) établis tels que proclamés par l’Église. Un hérétique est un chrétien qui a une opinion hérétique tout en proclamant être en pleine communion avec l’Église.
(6) L'union hypostatique
L’union hypostatique est l’union intime et indissociable des deux natures – divine et humaine – en l’unique personne (hypostase) du Verbe éternel, le Fils de Dieu, devenu Jésus-Christ.
Comme nous venons de le voir, ce mystère, défini par le concile de Chalcédoine en 451, affirme que ces deux natures subsistent sans confusion, sans changement, sans division et sans séparation, dans une seule personne divine. Le Catéchisme de l'Église catholique (CEC 467) indique que le Christ est "parfait en divinité et parfait en humanité, vraiment Dieu et vraiment homme", consubstantiel au Père selon la divinité et à nous selon l’humanité, sauf le péché. Cette union n’est pas une fusion ou une juxtaposition, mais une réalité où l’humanité du Christ n’a d’autre sujet que la personne divine du Fils (CEC 466, 468).[9]
En lien avec le mystère du salut, l’union hypostatique est fondamentale car elle rend possible la Rédemption de l’humanité. Le Verbe s’incarne pour nous sauver en nous réconciliant avec Dieu (CEC 457), nous faire connaître son amour (CEC 458), nous donner un modèle de sainteté (CEC 459) et nous rendre participants de la nature divine (CEC 460).
Sans cette union, le Christ ne pourrait pas être le médiateur parfait :
-en tant que vrai homme, il assume notre condition pour offrir un sacrifice solidaire avec l’humanité ;
-en tant que vrai Dieu, ce sacrifice a une valeur infinie, capable d’expier le péché du monde et de vaincre la mort.
Ainsi, l’union hypostatique assure que l’Incarnation, la Passion, la Mort et la Résurrection du Christ accomplissent le plan salvifique de Dieu, inaugurant la nouvelle alliance et permettant notre divinisation (CEC 460).[10]
Quant à la Vierge Marie, elle est étroitement liée à ce mystère en tant que Mère de Dieu (Theotokos), titre proclamé au concile d’Éphèse en 431. Le CEC (466) précise que, puisque le Verbe unit hypostatiquement à sa personne le corps humain reçu de Marie, animé d’une âme rationnelle, Marie est véritablement Mère de Dieu : non parce que le Verbe tire d’elle sa nature divine, mais parce que c’est d’elle qu’il tient son humanité, unie hypostatiquement au divin dès la conception. Cette union rend Marie coopératrice unique au salut, car par son consentement libre, elle permet l’Incarnation, devenant ainsi la nouvelle Ève qui, par son obéissance, contribue à défaire le péché originel et à ouvrir la voie à la Rédemption (CEC 469, en lien avec la liturgie évoquant Marie comme toujours Vierge et Mère de Dieu).[11]
(7) Le premier miracle de Jésus à Cana
Les noces de Cana désignent l'épisode évangélique où Jésus accomplit son premier miracle public, transformant l'eau en vin lors d'un mariage en Galilée, en réponse à la demande de Marie (Jn 2, 1-11). Ce signe, opéré au seuil de sa vie publique, manifeste sa gloire divine et confirme la foi de ses disciples, inaugurant sa mission messianique. Comme l'explique le Catéchisme de l'Église catholique (CEC 1613), l'Église y voit la confirmation de la bonté du mariage et l'annonce que celui-ci deviendra un signe efficace de la présence du Christ.[12]
Ce miraclepréfigure l'œuvre salvifique du Christ sur la croix.
L'eau changée en vin symbolise la transformation de l'ancienne alliance en nouvelle, où le vin évoque le sang de la Nouvelle Alliance versé pour la rémission des péchés (cf. Mt 26, 28).
Il annoncela surabondance de la grâce rédemptrice, accomplie à l'Heure de la Passion – que Jésus évoque en disant à Marie : "Mon heure n'est pas encore venue" (Jn 2, 4) – et actualisée dans l'Eucharistie, banquet des noces de l'Agneau (Ap 19, 9).
Sans ce signe prophétique, la compréhension de la Rédemption comme joie éternelle et victoire sur le manque spirituel (le "vin" de la grâce) serait incomplète, reliant l'Incarnation à la Croix pour le salut de l'humanité.[13]
La Vierge Marie est au centre de cet événementen tant qu'intercesseuret coopératrice au plan divin. Remarquant le manque de vin, elle informe Jésus ("Ils n'ont plus de vin") et, malgré sa réponse, exhorte les serviteurs : "Tout ce qu'il vous dira, faites-le" (Jn 2, 3-5), manifestant sa foi inébranlable et son rôle médiateur.
Comme le souligne le CEC 2618, Marie prie et intercède avec foi à Cana, préfigurant son rôle au Calvaire comme la Femme, nouvelle Ève, mère de tous les vivants. Sa participation unique à la Rédemption – non comme source, mais en union subordonnée avec son Fils – s'inaugure ici, favorisant l'effusion de la grâce et modelant l'obéissance pour les croyants.
(8) Les dernières paroles de Jésus sur la croix
Les dernières paroles de Jésus sur la croix, rapportées dans les Évangiles, comprennent sept expressions traditionnelles, mais celle directement liée à la Vierge Marie est tirée de l'Évangile de Jean (Jn 19, 25-27) : voyant sa mère et le disciple qu'il aimait au pied de la croix, Jésus dit à Marie : "Femme, voici ton fils", puis au disciple : "Voici ta mère". De cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Ces paroles ne sont pas seulement un acte filial de sollicitude, mais un geste théologique profond, accompli au moment culminant de sa mission terrestre, marquant l'institution d'une nouvelle famille spirituelle.
En lien avec la Rédemption, ces paroles s'inscrivent au cœur du mystère pascal : la croix est le lieu de l'offrande suprême du Christ pour le salut de l'humanité, où il expie les péchés et réconcilie le monde avec Dieu (CEC 613-617). Prononcées au moment de l'agonie, elles manifestent comment la Rédemption n'est pas seulement un acte isolé du Fils, mais s'étend à la communauté des croyants, formant l'Église comme famille de Dieu. Par cet acte, Jésus, en mourant, accomplit la nouvelle alliance, où la souffrance rédemptrice engendre une maternité spirituelle universelle, appliquant les fruits de la croix à tous les hommes.
Sans cette dimension ecclésiale, la Rédemption resterait incomplète dans son extension, car elle vise à rassembler les enfants de Dieu dispersés (Jn 11, 52), inaugurant ainsi la vie nouvelle par l'Esprit.[14]
Ces paroles désignent Marie comme Mère de l'Église et coopératrice à la Rédemption.
Au pied de la croix, Marie, unie à la souffrance de son Fils, devient la nouvelle Ève : par son obéissance et sa compassion, elle participe activement à l'œuvre salvifique, non comme source, mais comme instrument privilégié (CEC 964).
Le titre de "Mère de l'Église", proclamé par Paul VI en 1964, découle directement de cet épisode, où Jésus confie l'humanité représentée par le disciple bien-aimé à la maternité spirituelle de Marie.
Ainsi, elle qui avait coopéré à l'Incarnation par son Fiat continue sa mission dans la Rédemption, favorisant l'unité des croyants et intercedant pour le salut, comme le soulignent les enseignements du concile Vatican II (Lumen Gentium61-62).[15]
(9) La descente de l'Esprit Saint au Cénacle
La descente de l'Esprit Saint au Cénacle désigne l'événement de la Pentecôte, décrit dans les Actes des Apôtres (Ac 2, 1-4), où, cinquante jours après la Résurrection du Christ, l'Esprit descend sous forme de langues de feu sur les Apôtres, Marie et les disciples réunis en prière dans la chambre haute de Jérusalem.
Cet événement marque la révélation plénière de la Trinité et l'accomplissement de la promesse de Jésus d'envoyer le Paraclet (Jn 14, 16-17 ; 16, 7-15), inaugurant une nouvelle ère pour l'humanité.[16]
En lien avec la Rédemption, cette descente représente l'achèvement de l'œuvre salvifique accomplie par le Christ sur la croix et par sa Résurrection.
La Rédemption, qui réconcilie l'humanité avec Dieu en expiant le péché, trouve son application concrète par l'effusion de l'Esprit Saint, qui répand l'Amour divin dans les cœurs (Rm 5, 5), restaure la ressemblance divine perdue (CEC 734) et donne les arrhes de l'héritage éternel (CEC 735).
La Pentecôte fait entrer le monde dans les "derniers temps" du salut, où l'Église, née de cet événement, devient le sacrement de la communion trinitaire et le moyen par lequel les fruits de la Rédemption – rémission des péchés, vie nouvelle en Christ, force pour témoigner – sont communiqués aux croyants (CEC 732-739). Sans cette mission de l'Esprit, qui attire les hommes au Fils et au Père, la Rédemption resterait inaccomplie dans son extension à toute l'humanité, car l'Esprit sanctifie, unit et envoie l'Église pour annoncer le Royaume (CEC 737-738).[17]
La Vierge Marie est explicitement présente au Cénacle, priant avec assiduité aux côtés des Apôtres et des disciples (Ac 1, 14), incarnant l'attente fidèle de l'Esprit. Comme lors de l'Annonciation où l'Esprit l'avait couverte de son ombre pour l'Incarnation (Lc 1, 35), Marie reçoit à nouveau l'Esprit à la Pentecôte, non pour une nouvelle maternité physique, mais pour exercer pleinement sa maternité spirituelle sur l'Église naissante, confiée par Jésus au pied de la croix (Jn 19, 26-27).
Marie devient ainsi la Mère de l'Église, figure et modèle de la communauté des croyants, favorisant par sa prière l'effusion des dons de l'Esprit pour la fécondité apostolique et la diffusion de la Bonne Nouvelle du salut.
Ce rôle unit l'Incarnation à la Pentecôte : ce qui s'est passé en Marie personnellement (conception du Christ) s'accomplit maintenant pour le Corps mystique du Christ, contribuant à la Rédemptionen édifiant l'Église et en participant à la transformation des disciples pour le témoignage salvifique (CEC 965, en lien avec les enseignements de Jean Paul II).[18]
Sandro Botticelli, La Descente de l'Esprit-Saint, v.1495-1505
(10) La naissance de l'Église
La naissance de l’Église désigne l’événement de la Pentecôte, où l’Esprit Saint descend sur les Apôtres, Marie et les disciples réunis au Cénacle (Ac 2, 1-4), marquant l’inauguration publique de la communauté chrétienne comme Corps du Christ et Temple de l’Esprit. Comme l’explique le Catéchisme de l’Église catholique (CEC 731), ce jour accomplit la Pâque du Christ par l’effusion de l’Esprit Saint, manifesté comme Personne divine et répandu en plénitude par le Seigneur ressuscité (cf. Ac 2, 33-36).[19]
Réunie avec les apôtres et quelques femmes (Ac 1,14), "on voit Marie appelant elle aussi de ses prières le don de l’Esprit qui, à l’Annonciation, l’avait déjà elle-même prise sous son ombre". CEC 965
Cet événement révèle pleinement la Trinité Sainte et ouvre le Royaume aux croyants, introduisant les "derniers temps" du salut, où l’Église hérite déjà du Royaume tout en l’attendant dans sa consommation (CEC 732). [20]
En lien avec la doctrine du salut et la Rédemption, la naissance de l’Église représente l’achèvement et l’extension de l’œuvre salvifique du Christ. La mission conjointe du Christ et de l’Esprit s’accomplit dans l’Église "Corps du Christ et Temple de l’Esprit Saint", qui devient le sacrement de la communion trinitaire, associant les fidèles à la réconciliation avec le Père (CEC 737-738).[21]
L’Esprit prépare les cœurs, manifeste le Ressuscité et actualise le mystère du Christ, particulièrement dans l’Eucharistie, pour porter du fruit dans la vie nouvelle (Jn 15, 5).
Sans cette effusion à la Pentecôte, la Rédemption – expiation du péché et victoire sur la mort par la croix et la Résurrection – ne s’étendrait pas à l’humanité entière, car l’Église est envoyée pour annoncer, témoigner et répandre cette communion divine (CEC 739-740).[22]
La Vierge Marie est intimement liée à cette naissance en tant que figure maternelle et coopératrice au plan salvifique. Au terme de la mission de l’Esprit dans sa vie, Marie devient la "Femme", nouvelle Ève et Mère du "Christ total" (Jn 19, 25-27), présente avec les Douze, assidue à la prière (Ac 1, 14), à l’aube des "derniers temps" inaugurés par la Pentecôte avec la manifestation de l’Église (CEC 726).[23]
Elle qui avait accueilli l’Esprit à l’Annonciation (Lc 1, 35) est maintenant au cœur de la communauté naissante, aidant par ses prières les débuts de l’Église et implorant le don de l’Esprit pour tous. Ce rôle la désigne comme Mère de l’Église, titre proclamé par Paul VI en 1964 et intégré au Catéchisme, soulignant sa participation unique à la Rédemption : par son adhésion totale à la volonté divine, elle modèle la foi et la charité pour les croyants, unissant l’Incarnation à la Pentecôte et favorisant la fécondité spirituelle de l’Église (cf. CEC 965-967 ;Cf. Lumen Gentium63).[24]
"Par son adhésion entière à la volonté du Père, à l’œuvre rédemptrice de son Fils, à toute motion de l’Esprit Saint, la Vierge Marie est pour l’Église le modèle de la foi et de la charité." CEC 967
Conclusion
Il est impossible de parler de l'entière doctrine nécessaire au salut sans mentionner le rôle et la mission joué par la Vierge Marie. Chaque doctrine mentionnée requiert l'implication de Marie.
"Pas de Marie, pas de Jésus. Pas de Mère, pas de Fils !", a pu dire Mère Teresa.
Et pas de Marie, pas d'Église !
Ce qui permet au Vatican dans la Note doctrinale "Mater populi fidelis" publiée le 7 octobre de parler de "rôle subordonné de Marie au Christ dans l’œuvre de la Rédemption." (# 22)
[13] Zenit - L'amour fait des miracles: l'eau transformée en vin à Cana, le vin transformé en sang à Jérusalem https://fr.zenit.org/2025/01/18/lamour-fait-des-miracles-leau-transformee-en-vin-a-cana-le-vin-transforme-en-sang-a-jerusalem/
Le Vatican annonce la publication imminente d'un document sur la monogamie
Secrétariat du Dicastère pour la Doctrine de la Foi : La note, intitulée "Nous deux. Éloge de la monogamie", traite de la valeur du mariage.
Cité du Vatican (kath.net/KAP)
Le Vatican prévoit de publier un document sur la monogamie fin novembre. Cette annonce a été faite mardi à Rome par Armando Matteo, secrétaire du Dicastère pour la Doctrine de la Foi.
Intitulée "Nous deux : Éloge de la monogamie", cette note aborde la valeur du mariage.
Elle fait suite à la nécessité, exprimée principalement par les évêques africains, d'exprimer leur position catholique sur la pratique de la polygamie sur leur continent.
La question avait également été soulevée lors du Synode de l'Église catholique à Rome l'année dernière.
À ceux qui sont mariés, je donne cet ordre – il ne vient pas de moi, mais du Seigneur – : que la femme ne se sépare pas de son mari.
Dans un entretien avec Raymond Arroyo d'EWTN, le préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a critiqué la controverse entourant la messe selon l'ancien rite et a mis en garde contre le relativisme théologique croissant au Vatican.
Rome (kath.net/LifeSiteNews/jg)
C’est le progressisme, et non la tradition, qui divise l’Église, a déclaré le cardinal Gerhard Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans un enrtetien accordée à Raymond Arroyo d’ EWTN dans le cadre de l’émission "The World Over" le 30 octobre.
Le cardinal Müller a affirmé que ce sont les "progressistes", qui en réalité ne suivent pas l'enseignement de l'Église, qui font des compromis moraux et relativisent le sacrement du mariage en bénissant les couples de même sexe. Il a souligné qu'il s'agit là d'une division au sein de l'Église, et non d'une adhésion à la tradition. La tradition, a-t-il insisté, est un pilier essentiel de l'Église, au même titre que l'Écriture Sainte et le Magistère. La tradition catholique est solidement fondée, a-t-il expliqué, car elle remonte aux Apôtres.
Quand Arroyo a demandé pourquoi il y avait une résistance à la messe dans le rite ancien, Müller a répondu textuellement : "Je ne peux pas comprendre ces gens."
Il n'existe aucune justification théologique à la restriction de la messe traditionnelle en latin. "Leur seul argument est : “Nous avons l'autorité” ", a déclaré le cardinal. Les opposants à la messe traditionnelle en latin devraient expliquer ce qui cloche avec l'ancienne forme de la liturgie, mais ils ne l'ont pas fait, a-t-il constaté.
Il a rejeté les propos du cardinal Blase Cupich, archevêque de Chicago, qui avait qualifié la messe traditionnelle en latin de "spectacle". On ne saurait prétendre, a-t-il affirmé, que les évêques et les papes qui célèbrent la messe en latin traditionnel depuis des siècles s'intéressent à un spectacle. Il a supposé que la déclaration de Cupich n'était pas fondée sur un fondement théologique, mais visait plutôt à faire les gros titres.
Arroyo a fait référence à la déclaration du pape Léon XIV dans un entretien accordé au magazine Crux en septembre, selon laquelle la messe pourrait être célébrée en latin partout si c'était le nouveau rite.
Le cardinal Müller répondit que le concile Vatican II n'avait pas préconisé l'instauration d'une nouvelle liturgie parce que l'ancienne aurait été erronée. L'objectif était de permettre aux fidèles de suivre plus facilement la messe, car beaucoup d'entre eux ne connaissaient pas le latin.
Le cardinal Müller estime que l'attaque contre la messe traditionnelle en latin est un conflit superflu que l'Église devrait éviter. "Nous pouvons dialoguer avec ceux qui nient la divinité de Jésus-Christ", a-t-il déclaré, "mais pas avec ceux qui préfèrent la messe selon le rite ancien."
Il a averti que certains évêques conseillaient aux catholiques qui souhaitaient assister à la messe selon le rite ancien de rester chez eux ou de rejoindre la Fraternité Saint-Pie-X (schismatique). Il a plutôt appelé au dialogue, rapporte le Catholic Herald .
Dans l'entretien, le cardinal Müller a critiqué le relativisme théologique croissant qu'il perçoit dans le dialogue interreligieux du Vatican et a condamné l'ouverture d'une salle de prière musulmane au Vatican. Il a affirmé que cela équivalait à une "relativisation de soi". Cette décision, a-t-il noté, était probablement davantage motivée par un désir de paraître "ouvert" que par une réflexion théologique.
Il s'est demandé si les responsables avaient même été consultés. "Je ne sais pas si un cardinal, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ou le Pape ont été sollicités. Les musulmans pourraient y voir une victoire symbolique, un signe que leur prétendue supériorité est reconnue", a déclaré le cardinal.
Dans ce contexte, il a mis en garde contre le risque d'estomper les différences entre les religions, qui ont des conceptions différentes de la paix, de la liberté et de la dignité de la personne. "Nous ne pouvons pas les mélanger. Nous ne sommes pas tous frères", a déclaré le cardinal Müller.
Le diable apparut à trois moines et leur dit : si je vous donnais le pouvoir de changer quelque chose du passé, que changeriez-vous ?
Le premier d’entre eux, avec une grande ferveur apostolique, répondit : "Je voudrais vous empêcher de faire tomber Adam et Ève dans le péché, afin que l’humanité ne se détourne pas de Dieu."
Le second, un homme plein de miséricorde, lui dit : "Je veux t’empêcher de te détourner de Dieu et de te condamner toi-même pour toujours."
La troisième était la plus simple : au lieu de répondre au tentateur, il se mit à genoux, fit le signe de la croix et pria : "Seigneur, délivre-moi de la tentation de ce qui aurait pu être et qui n’a pas été."
Le diable, hurlant et se tordant de douleur, disparut. Les deux autres, choqués, demandèrent : "Frère, pourquoi as-tu réagi ainsi ?"
Il leur répondit : "Premièrement : nous ne devons JAMAIS dialoguer avec le mal."
Deuxièmement : PERSONNE au monde n'a le pouvoir de changer le passé.
Troisièmement : l’intérêt de Satan n’était pas de tester notre vertu, mais de nous retenir prisonniers du passé, afin que nous négligions le moment présent, le seul moment où Dieu nous accorde sa grâce et où nous pouvons coopérer avec elle pour faire sa volonté.
De tous les maux, celui qui tourmente le plus les hommes et les empêche d'être heureux est celui des regrets, de ce qui aurait pu être et qui n'a pas été. Le passé est entre les mains de Dieu et l'avenir est entre ses mains.
Le souvenir des parents et amis disparus, des personnes dont la vie, l'action, les bienfaits nous ont marqués, est la chose la plus répandue et la plus naturelle du monde. Monuments funéraires et commémoratifs, portraits ou photographies exposés en bonne place dans les maisons, en témoignent abondamment.
Mais, pour les chrétiens, la mémoire des Défunts s'accompagne de la prière d'intercession pour eux et pour "tous les morts dont Dieu seul connaît la foi". C'est ainsi que, dès le IIème siècle, la prière liturgique pour les défunts est attestée en Afrique du Nord.
Toutefois, c'est bien plus tard qu'a été fixée au 2 novembre, la Commémoration de tous les fidèles défunts, à l'initiative d'Odilon, abbé de Cluny (994-1049) - qui en prescrivit la célébration dans les maisons de l'Ordre; ce qui eut lieu pour la première fois le 2 novembre 998. De là, elle se répandit rapidement dans toute l'Eglise latine.
Si les défunts sont déjà au Ciel, il n'y a plus besoin de prier pour eux, il vaut mieux au contraire se recommander à leurs prières.
Si les défunts sont en enfer, c'est trop tard.
Et si, comme nous le croyons, ils sont en marche vers le paradis, nous pouvons hâter cette marche par nos prières et nos suffrages.
Une parole du Christ expliquant qu'il y a des péchés - celui contre le Saint-Esprit - qui ne seront pardonnés "ni en ce monde ni dans l'autre" (Mt, 12, 31-32), indique qu'il y a des péchés qui sont pardonnés dans un lieu particulier dans l'autre monde. Cela ne peut être au paradis où l'âme est sans péché, mais au purgatoire.
Selon les Protestants, nous n’avons pas de révélation directe du purgatoire dans la Parole de Dieu ; c’est pourquoi les "réformateurs" du XVIème siècle ont rejeté cette doctrine, née selon eux de l’imaginaire des hommes. Elle s’enracine pourtant dans la tradition de l’Ancien Testament.
Deux siècles avant Jésus-Christ en effet, nous trouvons le témoignage en 2 Macc 12, 46 de la croyance en la valeur et en l’efficacité de la prière pour les morts. L’offrande est faite par Judas Maccabée (IIe siècle av. J.-C) en faveur des soldats morts au combat sur lesquels on avait trouvé des objets idolâtriques; cette prière prouve que Judas Maccabée croyait en la possibilité d’une purification de l’âme par-delà la mort :
"S'il envisageait qu'une très belle récompense est réservée à ceux qui s'endorment dans la piété, c'était là une pensée sainte et pieuse : voilà pourquoi il fit faire pour les morts ce sacrifice expiatoire, afin qu'ils fussent délivrés de leur péché." (verset 46 du chapitre 12 du IIe Livre des Maccabées, IIe siècle av. J.-C.)
L’Église primitive a fait sienne cette doctrine et a développé dès le second siècle après Jésus-Christ la prière pour les morts. Le culte des saints, quant à lui, débute avec S. Polycarpe (+ martyr en 167 ap. J-C.) (Régine Pernoud, Les saints au Moyen Age, la sainteté d'hier est-elle pour aujourd'hui ?, Plon, Mesnil-sur-l'Estrée 1984 p. 239-240.)
En Occident, les conciles œcuméniques de Florence au XVème s. et de Trente au XVIème s. ont défini de manière dogmatique l’existence du purgatoire :
"Instruite par l’Esprit Saint et puisant à la Sainte Ecriture et à l’antique Tradition des Pères, l’Église catholique a enseigné dans les Saints Conciles qu’il y a un lieu de purification (purgatorium) et que les âmes qui y sont détenues sont aidées par les suffrages des fidèles mais surtout par le Sacrifice de l’Autel agréable à Dieu." (Concile de Trente).
Les sources scripturaires sont :
1 Co 5,4-5 "Ma conscience ne me reproche rien, mais ce n’est pas pour cela que je suis juste : celui qui me soumet au jugement, c’est le Seigneur.
Ainsi, ne portez pas de jugement prématuré, mais attendez la venue du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et il rendra manifestes les intentions des cœurs. Alors, la louange qui revient à chacun lui sera donnée par Dieu."
1 P 3, 19-20 Car le Christ, lui aussi, a souffert pour les péchés, une seule fois, lui, le juste, pour les injustes, afin de vous introduire devant Dieu ; il a été mis à mort dans la chair, mais vivifié dans l’Esprit.
C’est en lui qu’il est parti proclamer son message aux esprits qui étaient en captivité. [Ce n'est pas l'enfer car on n'en revient plus de l'enfer.]
Ceux-ci, jadis, avaient refusé d’obéir, au temps où se prolongeait la patience de Dieu, quand Noé construisit l’arche, dans laquelle un petit nombre, en tout huit personnes, furent sauvées à travers l’eau."
Mt 12, 31-32 "C’est pourquoi, je vous le dis : Tout péché, tout blasphème, sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas pardonné.
Et si quelqu’un dit une parole contre le Fils de l’homme, cela lui sera pardonné ; mais si quelqu’un parle contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné, ni en ce monde-ci, ni dans le monde à venir."
[Ce qui implique qu'il existe dans l'autre monde un lieu où les péchés peuvent être pardonnés comme purifiés par le feu, sauf le péché contre l'Esprit Saint.]
1 Co 3, 10-15 "l’ouvrage de chacun sera mis en pleine lumière. En effet, le jour du jugement le manifestera, car cette révélation se fera par le feu, et c’est le feu qui permettra d’apprécier la qualité de l’ouvrage de chacun."
Mt 5,26 "Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou."
Lc 12, 58-59 "Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, pendant que tu es en chemin mets tout en œuvre pour t’arranger avec lui, afin d’éviter qu’il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l’huissier, et que l’huissier ne te jette en prison. Je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime."
Mt 18, 32-35 "Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié.
Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?”
Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.
C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur."
Hb 12, 23 "et vers l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux. Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous, et vers les esprits des justes amenés à la perfection." [Dans un endroit où les âmes sont amenés à la perfection]
Cette doctrine fut pleinement confirmée par le Concile Vatican II, dans lequel nous lisons :
"Ainsi donc en attendant que le Seigneur soit venu dans sa majesté, accompagné de tous les anges (Mt 15, 31) et que, la mort détruite, tout lui ait été soumis (I Co 15, 26-27), les uns parmi ses disciples continuent sur la terre leur pèlerinage, d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore ; d’autres enfin, sont dans la gloire contemplant dans la pleine lumière, tel qu’il est, Dieu un en trois Personnes." (Constitution dogmatique sur l’Église : Lumen Gentium, 49).
"La pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés, est une pensée sainte et pieuse (2 Maccabées 12, 45)." (Lumen Gentium, 50).
"Cette foi vénérable de nos pères en la communion de vie qui existe avec nos frères déjà en possession de la gloire céleste, ou en voie de purification après leur mort, le Saint Concile la recueille avec grande piété." (Lumen Gentium, 51).
Interprétant ces textes du Concile, Jean-Paul II a expliqué :
"Unie aux mérites des saints, notre prière fraternelle vient au secours de ceux qui sont en attente de la vision béatifique. Selon les commandements divins, l’intercession pour les morts obtient des mérites qui servent au plein accomplissement du salut. C’est une expression de la charité fraternelle de l’unique famille de Dieu, par laquelle nous répondons à la vocation profonde de l’Église : « sauver des âmes qui aimeront Dieu éternellement » (Thérèse de Lisieux). Pour les âmes du purgatoire, l’attente du bonheur éternel, de la rencontre avec le Bien-Aimé, est source de souffrances à cause de la peine due au péché qui maintient loin de Dieu. Mais l’âme jouit de la certitude que, le temps de sa purification achevé, elle ira à la rencontre de Celui qu’elle désire (cf. Ps 42 ; 62). J’encourage donc les catholiques à prier avec ferveur pour les défunts, pour ceux de leurs familles et pour tous nos frères et sœurs qui sont morts, afin qu’ils obtiennent la rémission des peines dues à leurs péchés et qu’ils entendent l’appel du Seigneur à entrer dans la plénitude de sa gloire."
- Saint Cyprien (IIIe siècle), Traité sur la mort XX.
"Nous ne devons pas pleurer nos frères que l'appel du Seigneur a retirés de ce monde, puisque nous savons qu'ils ne sont pas perdus, mais partis avant nous: ils nous ont quittés comme des voyageurs, comme des navigateurs, pour nous précéder [...] Ne donnons pas aux païens l'occasion de nous reprocher, avec raison, de nous lamenter sur ceux que nous déclarons vivants auprès de Dieu, comme s'ils étaient anéantis et perdus."
- Saint Irénée de Lyon (IIe siècle), Contre les Hérésies V, 2,3.
Le bois de la vigne, une fois planté en terre, porte du fruit quand vient le temps. De même, le grain de froment, après être tombé en terre et s'y être dissous (Jn 12,24), resurgit multiplié par l'Esprit de Dieu qui soutient toutes choses. Ensuite, grâce au savoir faire, ils viennent à l'usage des hommes ; puis, en recevant la Parole de Dieu, ils deviennent eucharistie, c'est à dire le Corps et le Sang du Christ.
De même nos corps, qui sont nourris par cette eucharistie, après avoir été couchés dans la terre et s'y être dissous, ressusciteront en leur temps, lorsque le Verbe de Dieu les gratifiera de la résurrection, "pour la gloire de Dieu le Père" (Ph 2,11). Car il procurera l'immortalité à ce qui est mortel et l'incorruptibilité à ce qui est périssable (1Co 15,53), parce que la puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse (2 Co 12,9).
Dans ces conditions nous nous garderons bien, comme si c'était de nous-mêmes que nous avons la vie, de nous enfler d'orgueil, de nous élever contre Dieu en acceptant des pensées d'ingratitude. Au contraire, sachant par expérience que c'est de sa grandeur à lui [...] que nous tenons de pouvoir vivre à jamais, nous ne nous écarterons pas de la vraie pensée sur Dieu et sur nous-mêmes. Nous saurons quelle puissance Dieu possède et quels bienfaits l'homme reçoit de lui. Nous ne nous méprendrons pas sur la vraie conception qu'il faut avoir de Dieu et de l'homme. D'ailleurs [...], si Dieu a permis notre dissolution dans la terre, n'est-ce pas précisément pour que, instruits de toutes ces choses, nous soyons dorénavant attentifs en tout, ne méconnaissant ni Dieu ni nous-mêmes ? [...] Si la coupe et le pain, par la Parole de Dieu, deviennent eucharistie, comment prétendre que la chair est incapable de recevoir la vie éternelle ?"
Pour les fidèles défunts (Pro fidelibus defunctis)
§ 1. Une indulgence plénière, applicable seulement aux âmes du Purgatoire, est accordée au fidèle qui:
1° visite dévotement le cimetière et prie pour les défunts, ne serait-ce que mentalement, entre le 1° et le 8 novembre.
2° le jour où est célébrée la commémoration de tous les fidèles défunts (ou bien, avec le consentement de l’Ordinaire, le dimanche précédent ou suivant, ou le jour de la solennité de la Toussaint), visite pieusement une église ou un oratoire et y récite le Pater et le Credo.
Le Dicastère pour la Doctrine de la foi (DDF) annonce que "le mardi 4 novembre 2025 aura lieu la présentation d'un nouveau document pour la Doctrine de la Foi intitulé Mater Populi Fidelis. Note doctrinale sur certains titres mariaux concernant la coopération de Marie dans l'œuvre du salut".[1]
Le 4 novembre, le DDF publie une note doctrinale sur certains titres mariaux, afin d’éclairer les dévotions et d’éviter les dérives autour de la figure de Marie.[2]
Cette nouvelle risque de faire sensation dans le monde catholique : "Le DDF publiera le 4 novembre le document 'Mater Populi Fidelis', une note doctrinale sur certains titres mariaux en rapport avec la participation de Marie à l’œuvre du salut."
Cependant, le titre de "Marie Corédemptrice" a longtemps fait l'objet de vifs débats au sein de l'Église catholique. Avant le concile Vatican II, environ 500 Pères conciliaires préconisaient de définir Marie comme "Médiatrice" (médiatrice des grâces). Une cinquantaine d'entre eux souhaitaient même la définir comme "Corédemptrice", c'est-à-dire "Co-Rédemptrice".[3]
Les papes récents ont adopté des positions diverses sur l'utilisation du titre de "Corédemptrice" pour Marie.
Dans son discours lors de l'audience générale du 24 mars 2021, François a déclaré que si les chrétiens ont toujours donné de beaux titres à Marie, il est important de se rappeler que le Christ est le seul rédempteur et que Marie nous a été confiée "comme une mère, non comme une déesse, ni comme une corédemptrice".
En tant que cardinal Joseph Ratzinger en 2000, le pape Benoît XVI avait déclaré qu'il pensait que le titre de "Corédemptrice" était trop éloigné des Écritures et pouvait entraîner des malentendus sur le statut de rédempteur du Christ — même si les partisans de la formule mariale estimaient qu'il se montrait plus ouvert à cette dévotion dans son pontificat, bien qu'il n'ait jamais utilisé explicitement ce terme.
Saint Jean-Paul II, en revanche, a utilisé publiquement le mot "corédemptrice" au moins six fois au cours de son pontificat, renouvelant ainsi l'espoir d'une déclaration imminente du dogme dans les années 1990.
Ce titre remonte au Xe siècle, lorsque certaines litanies mariales incluaient le titre de Marie comme rédemptrice, aux côtés de son fils. Le préfixe "co-" a été ajouté au XVe siècle, afin de préciser que Marie n'était pas la rédemptrice, mais plutôt quelqu'un qui avait coopéré de manière unique à l'œuvre de rédemption.
Le titre de "Corédemptrice" n'a été reconnu par le magistère que plusieurs siècles plus tard, en 1908, lorsque la Sacrée Congrégation des Rites l'a utilisé dans un décret élevant le rang de la fête des Sept Douleurs de Marie.
Depuis lors, il a été mentionné à plusieurs reprises dans l'enseignement de l'Église, notamment lors du Concile Vatican II, qui a finalement décidé de ne pas reconnaître officiellement ce titre dans le document Lumen Gentium.[4]
Parmi les saints ayant médité sur le rôle de Marie comme Co-Rédemptrice, on peut citer John Henry Newman, saint Josémaria Escrivá, sainte Edith Stein, saint Pio de Pietrelcina et saint Maximilien Kolbe.[5]
Il est probable que la rédaction de la "note doctrinale" ait été commandée sous le pontificat du pape François.
Un autre titre, tel que "qui défait les nœuds", pourrait alors être envisagé, mais pour l’instant, cela reste incertain.
Ce document, dont la rédaction a débuté sous le pontificat de François, appliquera, selon les informations disponibles, les nouvelles normes d'évaluation des phénomènes surnaturels aux titres mariaux liés aux dévotions.[6]
Le correspondant du Vatican pour Per Mariam, Michael Haynes, a souligné qu’en 1913, le Saint-Office, devenu depuis le Dicastère pour la Doctrine de la Foi, avait accordé une indulgence partielle à une prière de réparation à la Vierge Marie se terminant par ces mots : "Je bénis ton saint Nom, je loue ton privilège infini d’être véritablement Mère de Dieu, toujours Vierge, conçue sans tache de péché, Co-Rédemptrice du genre humain."
Le débat sur le statut de Co-Rédemptrice fut un point de discorde lors du Concile. De nombreux évêques et théologiens conservateurs insistèrent pour que Marie soit proclamée Co-Rédemptrice, Médiatrice et Avocate, constituant ainsi un cinquième dogme marial. Des pétitions en ce sens auraient recueilli des signatures parmi les évêques présents, mais, par un vote serré, le Concile décida d'intégrer l'enseignement marial à la Constitution dogmatique sur l'Église ( Lumen Gentium ) plutôt que de publier un dogme marial distinct. Lumen Gentium la nomma finalement "Médiatrice", reconnaissant son intercession maternelle et sa coopération à l’œuvre salvifique du Christ, mais évita le titre plus fort de "Co-Rédemptrice", que de nombreux Pères conciliaires craignaient de voir occulter le rôle rédempteur unique du Christ et compliquer le dialogue œcuménique.
Les préoccupations œcuméniques continuent de freiner toute définition formelle, car de nombreux théologiens craignent que la promotion d'un nouveau dogme marial ne tende les relations avec les communautés orthodoxes et protestantes. C'est pourquoi les correspondants du Vatican suivront de près la présentation de Mater Populi Fidelis le 4 novembre.[7]
Add. 4 novembre 2025
"Mater populi fidelis" est le titre du document du dicastère pour la Doctrine de la foi approuvé et signé par Léon XIV le 7 octobre, et publié et signé le 4 novembre par le préfet, le cardinal Víctor Manuel Fernández. Cette "note doctrinale" clarifie les titres à utiliser pour la Vierge Marie. Une attention particulière est également requise pour le titre "Médiatrice de toutes grâces".
La note est le fruit d'un long et minutieux travail collégial sur la dévotion mariale, centré sur la figure de Marie associée à l'œuvre du Christ en tant que Mère des croyants. La note fournit une base biblique significative pour la dévotion à Marie, en plus de rassembler différentes contributions des Pères, des Docteurs de l'Église, des éléments de la tradition orientale et de la pensée des derniers Papes.
Dans ce cadre, le texte doctrinal analyse un certain nombre de titres mariaux; il en valorise certains et met en garde contre l'utilisation d'autres.
Des titres tels que "Mère des croyants", "Mère spirituelle", "Mère du peuple fidèle", sont particulièrement appréciés, lit-on dans la note.
En revanche, le titre de "co-rédemptrice" est considéré comme inapproprié et inconvenant. Le titre de "médiatrice' est considéré comme inacceptable lorsqu'il revêt une signification exclusive à Jésus-Christ, mais il est considéré comme précieux s'il exprime une médiation inclusive et participative, qui glorifie la puissance du Christ.
Les titres de "Mère de la grâce" et "Médiatricede toutes grâces" sont considérés comme acceptables dans certains sens très précis, mais une explication particulièrement large des significations qui peuvent présenter des risques est proposée.
En substance, la note réaffirme la doctrine catholique qui a toujours bien mis en évidence que tout en Marie est orienté vers la centralité du Christ et son action salvifique. C'est pourquoi, même si certains titres mariaux peuvent être expliqués par une exégèse correcte, il est préférable de les éviter.
Dans sa présentation, le cardinal Fernández valorise la dévotion populaire, mais met en garde contre les groupes et les publications qui proposent un certain développement dogmatique et suscitent des doutes parmi les fidèles, notamment à travers les réseaux sociaux. "Le principal problème dans l’interprétation de ces titres appliqués à la Vierge Marie est de comprendre comment Marie est associée à l’œuvre rédemptrice du Christ".
En ce qui concerne le titre "co-rédemptrice", la note rappelle que certains Papes "ont utilisé ce titre sans trop s’attarder à l’expliquer. D’une manière générale, ils l’ont présenté de deux manières précises: par rapport à la maternité divine, dans la mesure où Marie, en tant que mère, a rendu possible la Rédemption accomplie dans le Christ, ou en référence à son union avec le Christ près de la Croix rédemptrice. Le Concile Vatican II a évité d’utiliser le titre de co-rédemptrice pour des raisons dogmatiques, pastorales et œcuméniques. Saint Jean-Paul II l’a utilisé à sept reprises au moins, en le rapportant en particulier à la valeur salvifique de nos souffrances offertes avec celles du Christ à qui Marie est unie avant tout sur la Croix".
Le document cite une discussion interne de l'ancienne Congrégation pour la doctrine de la foi qui, en février 1996, avait examiné la demande de proclamer un nouveau dogme sur Marie "co-rédemptrice ou médiatrice de toutes grâces". L'avis du cardinal Ratzinger n’était pas favorable: "La signification précise des titres n’est pas claire et la doctrine qu’ils contiennent n’est pas mûre. […] On ne voit pas clairement comment la doctrine exprimée dans les titres est présente dans l’Écriture et dans la tradition apostolique". Plus tard, en 2002, le futur Benoît XVI s'était également exprimé publiquement dans le même sens: "La formule “co-rédemptrice” est trop éloignée du langage de l’Écriture et de la patristique et provoque ainsi des malentendus... Tout procède de Lui, comme le disent surtout les Lettres aux Éphésiens et aux Colossiens. Marie est ce qu’elle est grâce à Lui". Le cardinal Ratzinger, précise la note, ne niait pas qu'il y avait de bonnes intentions et des aspects précieux dans la proposition d'utiliser ce titre, mais il soutenait qu'il s'agissait d'un "terme erroné".
Le Pape François a exprimé au moins trois fois une position clairement opposée à l'utilisation du titre de co-rédemptrice. Le document doctrinal conclut à ce sujet: "l’utilisation du titre de co-rédemptrice pour définir la coopération de Marie est toujours inopportune. Ce titre risque d’obscurcir l’unique médiation salvifique du Christ et peut donc générer une confusion et un déséquilibre dans l’harmonie des vérités de la foi chrétienne... Lorsqu’une expression nécessite des explications nombreuses et constantes, afin d’éviter qu’elle ne s’écarte d’un sens correct, elle ne rend pas service à la foi du Peuple de Dieu et devient gênante".
Le Christ est l'unique Médiateur. D'autre part, elle souligne l'usage très courant du "terme “médiation” dans les domaines les plus variés de la vie sociale, où il s’entend simplement comme coopération, aide, intercession. Par conséquent, il est inévitable qu’il soit appliqué à Marie dans un sens subordonné, et en aucune façon il n’a pour but d’ajouter une efficacité ou une puissance à l’unique médiation de Jésus-Christ". En outre, le document reconnaît qu'"il est évident qu’il y a eu une forme de médiation réelle de Marie pour rendre possible l’Incarnation du Fils de Dieu dans notre humanité".
Mère des croyants
La fonction maternelle de Marie "n’offusque et ne diminue en rien" la médiation unique du Christ, mais "en manifeste au contraire la vertu". Ainsi comprise, "la maternité de Marie n’a pas pour but d’affaiblir l’unique adoration qui n’est due qu’au Christ, mais de la stimuler". Il faut donc éviter, affirme la note, "les titres et les expressions qui se réfèrent à Marie et qui la présentent comme une sorte de “paratonnerre” devant la justice du Seigneur, comme si Marie était une alternative nécessaire à l’insuffisante miséricorde de Dieu" (n. 37, b). Le titre de "Mère des croyants" nous permet de parler de "l’action de Marie aussi en relation avec notre vie de grâce" (n. 45).
Il faut cependant faire attention aux expressions qui peuvent transmettre "d’autres contenus moins acceptables" (45). Le cardinal Ratzinger avait expliqué que le titre de "Marie médiatrice de toutes grâces" n'était pas clairement fondé sur la révélation divine, et "en accord avec cette conviction, nous pouvons reconnaître les difficultés qu’il comporte, tant pour la réflexion théologique que pour la spiritualité". En effet, "aucun être humain, pas même les apôtres ou la Très Sainte Vierge, ne peut agir en tant que dispensateur universel de la grâce. Seul Dieu peut donner la grâce et Il le fait à travers l’humanité du Christ". Les titres, tels que celui de "Médiatrice de toutes grâces", ont donc "des limites qui ne facilitent pas une compréhension correcte de la place unique de Marie. En effet, elle, la première rachetée, ne peut pas avoir été médiatrice de la grâce qu’elle a reçue elle-même".
Cependant, le document reconnaît enfin que "le mot “grâces”, à propos de l’aide maternelle de Marie à différents moments de la vie, peut avoir un sens acceptable. Le pluriel exprime toutes les aides, même matérielles, que le Seigneur peut nous apporter en écoutant l’intercession de la Mère".[8]
Ap12,1-5;17 "Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. ... Elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les conduisant avec un sceptre de fer. ... Alors le Dragon se mit en colère contre la Femme, il partit faire la guerre au reste de sa descendance."
Le Vatican déclare que les titres de "Co-Rédemptrice" et de "Médiatrice" ne devraient plus être utilisés pour Marie, réaffirmant que le Christ seul est Rédempteur et clarifiant la doctrine mariale.[9]
Saint Thomas d'Aquin:
"Les souffrances des saints sont bénéfiques à l'Église, non pas pour la rédemption, mais pour l'exemple et l'exhortation, selon 2 Corinthiens 1:6: "Que nous soyons dans la tribulation, c'est pour votre exhortation et votre salut"? (Somme théologique, Troisième partie, Question 48, Article 5, Réponse à l'objection 3.)
"Aujourd'hui est le jour le plus opportun et le plus approprié pour se rappeler que si la Sainte Vierge est, bien que de manière participative et subordonnée, 'co-rédemptrice', c'est-à-dire épouse et coadjutrice de la rédemption, elle est aussi 'médiatrice de toutes grâces', non pas comme source, mais comme canal."
Le Vatican ne rejette pas la théologie de la co-rédemption comme étant erronée, il met en garde contre un développement dogmatique inapproprié de ce terme: "Compte tenu de la nécessité d’expliquer le rôle subordonné de Marie au Christ dans l’œuvre de la Rédemption, l’utilisation du titre de Co-rédemptrice pour définir la coopération de Marie est toujours inopportune." (# 22)
Dans son Homélie à Fatima, 13 mai 2010, le Pape Benoît XVI, par exemple, indiqua comment en embrassant nos croix et en les unissant spirituellement à celle de Jésus, nous devenons tous "rédempteurs avec le Rédempteur", participant à l’œuvre de salut et de "rédemption pour le monde entier" :
"Mes chers frères et sœurs, aux yeux de Dieu, vous avez une valeur inestimable : 'Il s’est fait homme pour souffrir avec l’homme de manière pleinement réelle, en chair et en os, comme nous le révèle le récit de la Passion de Jésus. Ainsi, dans toute souffrance humaine, nous sommes unis à Celui qui la vit et la porte avec nous ; ainsi la consolation est présente dans toute souffrance, la consolation de l’amour compatissant de Dieu, et ainsi l’étoile de l’espérance se lève' (Spe Salvi , 39). Forts de cette espérance, vous pouvez quitter les sables mouvants de la maladie et de la mort et vous tenir sur le roc inébranlable de l’amour divin. Autrement dit, vous pouvez surmonter le sentiment d’inutilité de la souffrance qui ronge l’être humain et le fait se sentir un fardeau pour son prochain, alors qu’en réalité, la souffrance vécue avec Jésus contribue au salut de vos frères et sœurs.
Comment cela est-il possible ? Parce que la source de la puissance divine jaillit au cœur de la faiblesse humaine. C’est le paradoxe de l’Évangile. C’est pourquoi le Maître divin, au lieu d’expliquer les raisons de la souffrance, a préféré appeler chacun à le suivre, disant : « Prenez votre croix et suivez-moi » (cf. Mc 8, 34). Venez avec moi. Par votre souffrance, participez à l’œuvre de salut qui s’accomplit par ma souffrance, par ma croix. En embrassant peu à peu votre propre croix, en vous unissant spirituellement à la mienne, le sens salvifique de la souffrance vous sera révélé. Dans la souffrance, vous découvrirez une paix intérieure et même une joie spirituelle.
Chers amis malades, accueillez l’appel de Jésus qui passera bientôt parmi vous dans le Très Saint Sacrement, et confiez-lui toutes vos épreuves et vos souffrances, afin qu’elles deviennent – selon son dessein – un moyen de rédemption pour le monde entier. Vous serez rédempteurs avec le Rédempteur, comme vous êtes fils dans le Fils. Au pied de la croix… se tient la mère de Jésus, notre mère." [10]
Credo, Compendium de la foi catholique, de Mgr Athanasius Schneider (éd. Contretemps)
Extrait, p. 236:
Quelle forme de faux culte a été condamnée à plusieurs reprises par l'Eglise ?
La Franc-maçonnerie. D'abord explicitement condamnée par le pape Clément XII en 1738, cette erreur pernicieuse fait toujours l'objet des plus fortes censures.
II. 116. Pourquoi les associations maçonniques constituent-elles un faux cule ?
Dans ses grades inférieurs, la franc-maçonnerie est une ''religion naturaliste'' – un mélange de panthéisme, de gnose et de ''salut par soi-même''. Les maçons de grades supérieurs semblent adorer le diable plus directement, avec une ''religion'' qui n'est tolérante qu'en apparence ; car ils soutiennent qu'eux seuls sont les ''initiés'', ''parfaits'' et ''illuminés'', tandis que le reste de l'humanité est pour eux profane, imparfait et obscurci.
II. 117. Quelle est l'essence de la Franc-maçonnerie ?
L'essence de la religion maçonnique consiste dans la perversion, c'est-à-dire dans la subversion de l'ordre divin de la création et dans la transgression des lois données par Dieu. Les francs-maçons du haut grades voient dans cette perversion le ''vrai progrès'' de l'humanité, la construction morale du ''temple de l'humanité''. Au lieu de la Révélation de Dieu, il y a le ''secret maçonnique'' et l'être humain se fait finalement Dieu.
II.120 Qu'est-ce qui montre que la Franc-maçonnerie est une secte gnostique et finalement satanique ?
Le grand dictionnaire encyclopédique de la franc-maçonnerie et de la Symbologie en plusieurs volumes, publié par le franc-maçon Nicolas Aslan, un érudit de l'historiographie maçonnique, affirme :
l'Antéchrist comme ''pole négatif'' nécessaire à toute Manifestation et au Progrès ;
le Serpent comme symbole de l'énergie universelle, de l'harmonie des contraires et du grand agent magique ;
le principe du Feu dans les Hauts Degrés Maçonniques, appelé ''pouvoir universel de régénération'' et ''Lucifer'' .
De tels témoignages et aveux explicites justifient entièrement la description de la Franc-maçonnerie par l'Eglise comme ''secte satanique'', qui a le diable comme dieu.''
Jonatan Medina Espinal est un jeune influenceur catholique qui, en tant que fils de pasteurs évangéliques, était considéré comme peu susceptible d'embrasser la foi catholique, mais il l'a fait il y a cinq ans après un long et intense voyage spirituel.
Pour Dante Urbina, auteur, enseignant et conférencier catholique qui a également influencé la conversion de Medina, le livre est "un témoignage de conversion profonde et de profondeur intellectuelle qui nous invite à entrer et à persévérer dans l'Église catholique".
Medina est un communicateur audiovisuel professionnel et se décrit comme un "chercheur de vérité". Dans une interview accordée à "EWTN Noticias", l'édition espagnole d'EWTN News, il a confié qu'il se sentait déjà catholique "de cœur" depuis 2017, lorsqu'il a "entamé ce cheminement qui lui a pris deux ou trois ans".
Le 8 décembre 2020, au milieu de la pandémie de COVID-19 et lors de la solennité de l'Immaculée Conception, Medina a reçu le sacrement du baptême, devenant officiellement membre de l'Église catholique.
Medina a souligné qu’il était nécessaire pour lui de recevoir le sacrement dans l’Église, considérant que celui qu’il avait reçu dans son groupe chrétien n’était peut-être pas entièrement valide.
Tout le processus qui a conduit à sa conversion, poursuit Medina — qui fait partie du Mouvement pour l'avancement catholique — a commencé "paradoxalement, par une période d'agnosticisme... J'ai été agnostique pendant quelques bonnes années de ma vie, puis j'ai essayé d'embrasser une foi plus raisonnable, fondée sur des preuves."
Guidé par diverses personnalités chrétiennes, telles que le protestant C.S. Lewis et le catholique G.K. Chesterton, Medina a remis en question son appartenance à une église évangélique. "J'ai commencé à embrasser une foi plus historique, avec plus de force."
Après avoir découvert toutes les fragmentations… du protestantisme, je me suis demandé : Comment l'Évangile peut-il être si divisé ? Et j'ai vu que l'Église apparaît avec son unité, même si, bien sûr, cela n'implique pas l'absence de tensions ou de divisions, mais il existe un enseignement qui nous aide à rester unis et nous donne cette garantie d'unité.
Medina a également expliqué qu’une autre étape importante de sa conversion a été de surmonter le concept protestant de "sola Scriptura" ("Écriture seule"), qui postule que la Bible est la seule source de la foi et de la pratique chrétiennes, ignorant la tradition, source de révélation acceptée par l’Église catholique.
"J'avais découvert l'erreur de la Sola Scriptura : je me souviens l'avoir découverte et avoir réalisé que son évidence, son manque de logique, était si flagrante", a-t-il raconté, et avoir compris "que l'Écriture elle-même était déjà une tradition, simplement écrite. C'est alors que je me suis dit : 'Tiens, ça me paraît logique.' La Sola Scriptura a commencé à s'effondrer pour moi."
Medina, l'auteur du court métrage en espagnol "Neighbors" sur les anges gardiens, est particulièrement reconnaissant d'avoir appris à aimer la Vierge Marie à travers l'exemple d'un autre converti, Dante Urbina , professeur et conférencier catholique et auteur de plusieurs livres en espagnol tels que "Dieu existe-t-il ?" et "Quelle est la vraie religion ?"
"Il travaillait aussi à l'université où je travaille, et c'était une chance que nous nous rencontrions un jour. J'ai commencé à lui poser des questions sur Marie en particulier, et il m'a beaucoup aidé. Je suis convaincu que Marie a joué un rôle clé dans ma conversion", a souligné Medina.
Le pape Léon XIV réintroduit la messe traditionaliste à la basilique Saint-Pierre, signalant une volonté d’ouverture et d’unité au sein de l’Église catholique
Après trois ans de restrictions imposées par son prédécesseur François, le pape Léon XIV a ré-autorisé la tenue d’une messe "traditionaliste" dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, un signe d’ouverture envers les conservateurs visant à apaiser les divergences dans l’Église catholique. Samedi après-midi, pour la première fois depuis 2021, cette messe dite tridentine [du Concile de Trente. Ndlr.] sera célébrée dans la plus grande église du monde par le cardinal américain Raymond Burke.
... Les traditionalistes sont attachés à cette forme ancienne de la messe qui a prévalu avant sa modernisation à la fin des années 1960 : célébrée en latin par un prêtre dos à l’assemblée, elle est marquée par l’usage de l’encens et du chant grégorien, dans un rite très codifié.
[Ce pèlerinage est organisé par l'association "Coetus internationalis summorum pontificum", du nom du motu proprio accompagné d'une lettre du pape Benoît XVI de 2007, "Summorum Pontificum" (SP), qui libéralisaitla messe précédent la messe Paul VI (1970) en permettant que des prêtres puissent la célébrer sans l'accord préalable de l'évêque, et en reconnaissant que cette messe n'avait jamais été interdite ni abrogée.
En 1970, la messe moderne (Paul VI) devait aussi être dite en latin, mais elle ne l'a jamais été car au lendemain de Vatican II, les évêques progressistes prédisaient un "renouveau" et un "Printemps" de l'Eglise à condition d'en finir avec le latin et les autres "vieilleries dépassées d'un autre temps". Il fallait s'ouvrir au monde, c'était l'"aggiornamento" !
Dans son Motu Proprio SP, Benoît XVI déclarait que les abus liturgiques, "cette créativité a souvent porté à des déformations de la Liturgie à la limite du supportable".
Mais en 2021, le pape François revint en grande partie sur ces concessions par son décret Traditionis custodes et restreigna sévèrement le missel ancien en établissant la "forme ordinaire" de la messe, "unique expression" du rite romain. Depuis 2023, les évêques locaux n'étaient plus autorisés à agir sur cette question sans l'approbation de Rome. Depuis plusieurs années, il était quasiment impossible de célébrer une messe dans la basilique Saint-Pierre selon l'ancien rite. Ndlr.]
Malgré des tâtonnements dans son application, ce décret papal de François, provoqua la colère d’une partie des catholiques attachée à l'ancienne liturgie, qui dénoncèrent une marginalisation injustifiée.
Dans ce contexte, le feu vert de Léon XIV est "un signal très fort adressé à la frange conservatrice", explique François Mabille, directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux. "Peut-être que les tensions à l’intérieur de l’Église catholique sont plus fortes que celles qu’on pouvait imaginer il y a quelques mois", poursuit-il.
Élu le 8 mai, l’Américain Robert Francis Prevost a hérité d’une délicate mission d’unification à la tête d’une Église mondiale profondément divisée.
En douze ans de pontificat, son prédécesseur argentin avait irrité les conservateurs avec ses décisions parfois jugées politiques, notamment au sein de l’épiscopat américain. Le cardinal Burke, qui présidera la messe de samedi, l’avait ouvertement critiqué, jusqu’à être visé par des mesures disciplinaires.[1]
En septembre, un pèlerinage LGBT + dans le cadre du Jubilé Année Sainte de l’Église, montra des manifestants politiques affichant des drapeaux arc-en-ciel et des pancartes LGBT à l'intérieur même de la basilique Saint-Pierre, désacralisant le lieu.
L'"abus"de la liturgie de ce que nous appelons la messe de Vatican II
Dans un entretien avec Elise Ann Allen, auteur de la biographie du Pape "Léon XIV: citoyen du monde, missionnaire du XXIe siècle", paru en espagnol le 18 septembre au Pérou, Léon XIV avait affirmé avoir "reçu plusieurs demandes et lettres [à propos de ]: La question concernant la messe latine." "Si nous célébrons correctement la liturgie de Vatican II, voyons-nous vraiment une telle différence entre telle expérience ?', avait-il demandé.
Léon XIV "souhaiterait rencontrer des groupes de catholiques attachés à cette forme de rite" pour comprendre leurs motivations. "C'est un homme de pacification, attentif aux autres."
Mais la frontière entre liturgie et politique apparaît souvent ténue. Dans l'entretien à Crux [2] publié en septembre, le souverain pontife reconnut que : "certains ont utilisé la liturgie comme prétexte pour faire avancer d'autres sujets. C'est devenu un outil politique, et c'est très regrettable". "Je pense, ajouta-t-il que parfois, l''abus' de la liturgie de ce que nous appelons la messe de Vatican II n'a pas aidé ceux qui recherchaient une expérience plus profonde de la prière, un contact avec le mystère de la foi qu'ils semblaient trouver dans la célébration de la messe tridentine. Là encore, nous sommes devenus polarisés, de sorte qu'au lieu de pouvoir dire : 'Si nous célébrons correctement la liturgie de Vatican II, voyons-nous vraiment une telle différence entre telle expérience ?'[2]
Le pape Léon XIV s'entretient avec Elise Ann Allen de Crux sur les questions LGBTQ+ et la liturgie, 18 septembre 2025
--------------------------
Add. Le cardinal Burke célèbre une messe traditionnelle historique au Vatican.
Des milliers de catholiques sont présents, débordant des bancs. Deux autres cardinaux sont présents, ainsi qu'environ 200 membres du clergé[3]
NOW: Cardinal Burke celebrates historic traditional Mass in the Vatican.
Thousands of Catholics presents overspilling the pews.
Des catholiques, dont de nombreux jeunes, chantent le Salve Regina à la fin de la messe traditionnelle en latin célébrée par le cardinal Burke dans la basilique Saint-Pierre.[4]
Incredible scenes at the Vatican
Catholics, including many young people, sing Salve Regina at the end of Cardinal Burke's Traditional Latin Mass in Saint Peter's Basilica pic.twitter.com/EVGqd5TdDd
Le Vatican est plein. La basilique Saint-Pierre est pleine.
Il y a même des pèlerins qui attendent dehors.
C'est la messe traditionnelle en latin (Missel romain de 1962) célébrée par le cardinal Burke.
Nous sommes peut-être en train d'assister à un événement historique.[5]
Des scènes incroyables à l'approche de Saint-Pierre : des milliers et des milliers de pèlerins priant pour la libération de l'ancienne liturgie.[6]
Look at this. Incredible scenes in the approach to St Peter’s – thousands and thousands of pilgrims praying for the liberation of the ancient liturgy. pic.twitter.com/WVjPGzezba
Le cardinal Burke récitant le Notre Père (Pater Noster) pendant la messe traditionnelle en latin dans la basilique Saint-Pierre Les jeunes représentent une part importante des fidèles présents.[7]
C'est tellement puissant que des personnes de tant de nations différentes puissent prier dans la même langue : le latin ! [8]
It's so powerful that people from so many nations can worship in the same language: Latin! pic.twitter.com/dy96xPyIdG
Cardinal Burke : "L'Eglise célèbre le 18e anniversaire de la promulgation du Motu Proprio Summorum Pontificum, par lequel le Pape Benoît XVI a rendu possible la célébration régulière du rite de la messe de cette manière traditionnelle, utilisée depuis l'époque du Pape saint Grégoire le Grand".[9]
Le pèlerinage Summorum Pontificum, qui en est à sa 14e édition, rassemble les fidèles "ad Petri Sedem" ("au Siège de Pierre") pour rendre "témoignage de l'attachement qui lie de nombreux fidèles du monde entier à la liturgie traditionnelle", selon le site du pèlerinage du pèlerinage.
En 2023 et 2024, le pèlerinage n'a pas pu obtenir l'autorisation de célébrer la messe latine à l'autel de la Chaire de la basilique Saint-Pierre de la part du bureau de liturgie de la basilique, selon l'organisateur Christian Marquant.
Burke, défenseur de la messe latine traditionnelle et l'un des critiques les plus éminents de la hiérarchie du défunt pape François, sous lequel il est tombé en disgrâce, a rencontre le pape Léon XIV lors d'une audience privée le 22 août. Léon envoya une lettre de félicitations à Burke pour son 50e anniversaire de ministère sacerdotal en juillet.
Rorate Caeli, site web de référence pour les fidèles de la messe traditionnelle latine, a qualifié la célébration d'une messe pontificale solennelle dans la basilique Saint-Pierre de "signe important" de tolérance accrue envers la liturgie traditionnelle.[10]
Cardinal Burke : "Nous rendons grâce à Dieu afin que, grâce au Summorum Pontificum, toute l'Eglise parvienne à une compréhension et un amour toujours plus grands pour le grand don de la liturgie sacrée telle qu'elle nous a été transmise sans interruption par la Tradition sacrée".[11]
Au VIIe siècle, Saint Florentin, fils d'un Roi d'Écosse qui avait traversé les mers on ne sait comment, gardait humblement les porcs tout en multipliant miracles et guérisons à Bonnet (Lorraine).[1]
Selon sa légende, il aurait traversé la mer sur une croix. [2]
Dès le Moyen-Âge, ce village était devenu un lieu de pèlerinage très fréquenté et recommandé en cas de troubles mentaux: passer sous le gisant de Saint Florentin qui se trouve à l'intérieur de l'Église était et reste encore, parait-il très efficace!
L'ancien village a été abandonné par ses habitants qui l'ont rebâti là où il est actuellement, autour de la sépulture du saint.
Il avait souhaité être enterré sur la colline qui dominait son village.
Vingt-et-une des peintures murales de l'Église racontent cette vie légendaire.
Lors d'une réunion avec la "Consultation nationale anti-usure" d'Italie, Léon XIV s'en est pris aux usuriers qui ont un "impact dévastateur sur la vie de tant d'individus et de familles"
"Les prophètes, en effet, dénonçaient l’usure, ainsi que l’exploitation et toute forme d’injustice envers les pauvres"
"C'est un péché grave, parfois très grave, car il ne peut se réduire à une simple comptabilité ; l'usure peut provoquer des crises dans les familles, elle peut user l'esprit et le cœur au point de conduire à considérer le suicide comme la seule issue."
"Ce qui semble être une aide au départ devient en réalité un tourment à long terme"
"Cela se produit également à l'échelle des pays du monde entier. Malheureusement, les systèmes financiers usuraires peuvent mettre à genoux des populations entières."(1)
Le pape Léon XIV condamne l'usure comme un péché grave qui asservit les pauvres et corrompt le cœur humain, il appelle à un engagement renouvelé en faveur de la justice et de la miséricorde et loue les efforts de l'Église contre l'usure comme un signe d'espoir dans l'année jubilaire.
Le pape Léon XIV a dénoncé la pratique de l’usure comme un "péché grave" qui détruit des vies, des familles et des sociétés, la qualifiant de "corruption du cœur humain" qui exploite les personnes vulnérables et porte atteinte à la dignité humaine.
S'adressant samedi aux membres du Conseil national italien anti-usure, le pape les a remerciés pour leurs trente années d'engagement en faveur des victimes de l'usure et de la promotion de pratiques économiques éthiques.
Il a averti que l'usure, tant au niveau individuel que mondial, "demeure une blessure douloureuse et ancienne" qui continue d'affecter les pauvres et les marginalisés.
L’usure n’est pas seulement une question de comptabilité
"Le phénomène de l'usure", a déclaré le pape, "témoigne de la corruption du cœur humain." Citant le prophète Isaïe, il a rappelé que l'Écriture condamne l'exploitation et appelle les croyants à "briser les chaînes de l'injustice et à libérer les opprimés".
"Comme elle est loin de Dieu", s’est exclamé le Pape, "l’attitude de ceux qui écrasent les gens jusqu’à les réduire en esclavage ! L’usure n’est pas seulement une question de comptabilité : c’est un péché grave qui peut détruire des familles, consumer les esprits et les cœurs, et même conduire au désespoir ou au suicide."
Il a averti que l'usure se présente souvent sous le couvert d'une aide offerte aux personnes en difficulté économique, mais se révèle rapidement "un fardeau étouffant". Les conséquences, a-t-il ajouté, pèsent particulièrement sur "les personnes déjà fragiles, comme les victimes de dépendance au jeu ou les familles confrontées à des urgences médicales ou financières".
Des peuples entiers peuvent être réduits en esclavage
Le pape Léon XIV a étendu son avertissement au-delà des cas individuels, condamnant "les systèmes financiers usuraires qui peuvent mettre des peuples entiers à genoux".
Citant le Catéchisme de l'Église catholique, il a rappelé à ses auditeurs que "ceux qui, dans le commerce, se livrent à des pratiques usuraires et mercantiles qui causent la faim et la mort parmi leurs frères en humanité". De tels actes, a-t-il dit, créent des "structures de péché" et comportent une "grave responsabilité".
Il a posé une question pertinente : "Les moins fortunés ne sont-ils pas des êtres humains ? Les faibles ne partagent-ils pas notre dignité ? Ceux qui naissent avec moins d'opportunités ont-ils moins de valeur en tant qu'êtres humains, sont-ils simplement destinés à survivre ?"
"Notre réponse à ces questions", a affirmé le Pape, "détermine la valeur de nos sociétés et donc notre avenir. Soit nous reconquérons notre dignité morale et spirituelle, soit nous tombons dans un puits d’immondices" (Dilexi te, 95)
Une mission enracinée dans la miséricorde
Remerciant le Conseil anti-usure pour son service continu, le pape Léon XIV a décrit son travail comme un "signe d’espoir" en cette Année Sainte, pleinement aligné sur l’esprit du Jubilé de la Miséricorde.
En réfléchissant au récit évangélique de Zachée, le pape a déclaré que la conversion, comme celle du publicain, est possible lorsqu'on rencontre l'amour gratuit du Christ. "Quand le profit devient notre objectif", a-t-il dit, "d'autres perdent la face et deviennent des objets d'exploitation. Et à la fin, nous aussi, nous nous perdons nous-mêmes et notre âme."
"La conversion de ceux qui commettent l’usure", a-t-il ajouté, "est aussi importante que notre proximité avec ceux qui en souffrent."
En conclusion de son discours, Léon XIV a encouragé ceux qui sont engagés dans la lutte contre l'usure à persévérer avec courage et unité, soutenus par les pasteurs de l'Église et inspirés par l'Évangile.(2)
Il y a eu beaucoup de révolutionnaires dans l'histoire, mais aucun n'a eu la force de la révolution apportée par Jésus, une révolution (...) qui change en profondeur le coeur de l'homme. ... Dans l'histoire, les révolutions ont changé les systèmes politiques, économiques, mais aucune n'a vraiment modifié le coeur de l'homme.
Sœur Clotilde Micheli (1849-1911), religieuse italienne, également connue sous le nom de Sœur Maria Serafina du Sacré-Cœur, béatifiée en 2011 par Benoît XVI, a reçu des visions au cours de sa vie, notamment le 10 novembre 1883.
Alors qu’elle était en Allemagne, dans un petit village, elle cherchait une église pour prier et réfléchir.
Elle en trouva une, et il s’est avéré que c’était une église luthérienne.
Son ange gardien s'approcha d'elle et lui dit : "Levez-vous, car c'est une église protestante.
Je veux vous faire voir l'endroit où Martin Luther a été condamné et la douleur qu'il a subie en punition de son orgueil."
À ce moment-là, elle vit Luther au plus profond de l’enfer.
Il était à genoux, entouré d'un grand nombre de diables armés de marteaux qui lui enfonçaient de gros clous en fer dans le crâne.
Il fut condamné aux feux de l'enfer pour avoir déclenché la rébellion protestante.
Padre Pio a également déclaré que Martin Luther est en enfer et que les chrétiens qui le suivent aujourd'hui subiront le même sort. Ceux qui ne se soumettent pas au pape et aux enseignements de l'Église catholique iront également en enfer. Saint Padre Pio a déclaré que Luther était un grand hérétique et que son sort était horrible et terrifiant.[1]
Selon le Père Chris Vorderbruggen, "il faut être prudent ici. Les révélations privées, même celles de saints que nous aimons profondément, ne sont pas une doctrine. Elles ne peuvent jamais être considérées comme une vérité certaine. L'Église n'a jamais déclaré que quiconque se trouvait en enfer, car seul Dieu connaît l'état d'une âme à la mort... Ainsi, lorsque de telles affirmations sont formulées, nous devons les accueillir avec modération. Elles peuvent refléter une vision ou une opinion personnelle, mais elles ne portent pas l'autorité de la foi. Notre devoir est de prier, de faire confiance à la justice et à la miséricorde parfaites de Dieu, et d'éviter toute présomption."[2]
Quelqu'un a demandé : "Pourquoi vous appelez-vous Père alors que Jésus a dit de ne pas le faire dans Matthieu 23 ?" Cette question n'est pas nouvelle. Elle est posée depuis les premiers siècles de l'Église. Et l'Église a toujours eu une réponse claire.
Jésus dit dans Matthieu 23:8-10 : "Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ."
Dans ce passage, "Rabbi" signifie "maître". Jésus n'interdit pas ces mots. Il met en garde contre l'orgueil spirituel, contre le fait d'aimer les titres et l'autorité plus que Dieu lui-même.
Si cela devait être considéré comme une interdiction stricte, personne ne pourrait appeler son père "père", personne ne pourrait appeler son professeur "professeur". Pourtant, les Écritures utilisent ces mots librement et avec respect ailleurs. Les apôtres l'avaient compris. Ils savaient que l'autorité appartient à Dieu seul, et que toute paternité ou tout enseignement dans l'Église doit renvoyer à Lui.
Paul écrit : "Car, dans le Christ, vous pourriez avoir dix mille guides, vous n’avez pas plusieurs pères : par l’annonce de l’Évangile, c’est moi qui vous ai donné la vie" (1 Co 4, 15).
Il s'agit là de paternité spirituelle, et non d'orgueil. Il appelle Timothée "mon fils dans la foi" (1 Tim. 1:2). Les premiers chrétiens considéraient l'Église comme une famille spirituelle, avec des pères et des mères dans la foi qui aidaient à former les nouveaux croyants.
L'Ancien Testament le montre également. Élisée s'écria vers Élie : "Mon père !... Mon père !... Char d’Israël" (2 Rois 2:12). Ce langage exprime la révérence et l'amour, et non la rivalité avec Dieu.
Dès les premiers siècles, les chrétiens appelaient leurs aînés "père". Saint Ignace d'Antioche, l'un des premiers évêques, utilisait ce terme aussi naturellement qu'il respirait. Il faisait partie intégrante de la vie de l'Église depuis ses débuts.
Saint Jean Chrysostome a averti que le titre de père n'est pas un honneur à revendiquer, mais une responsabilité à assumer. Enseigner, guider, aimer, prier pour les âmes confiées à ses soins.
Cette pratique n'est pas propre à Rome. Les Églises orthodoxe, copte, syriaque, vieille-catholique et autres Églises apostoliques utilisent toutes ce langage, qui appartient au patrimoine commun de la foi apostolique.
Éphésiens 3:14-15 dit : "C’est pourquoi je tombe à genoux devant le Père, de qui toute paternité au ciel et sur la terre tient son nom." Toute paternité découle de Lui.
Ainsi, lorsque l'Église utilise le mot "père", il ne s'agit pas de revendiquer un pouvoir. Il s'agit de pointer au-delà du prêtre vers le véritable Père qui est aux cieux, dont toute paternité spirituelle est empruntée. Interpréter Matthieu 23 comme une interdiction contredirait les paroles des apôtres eux-mêmes et la manière dont vivait l'Église primitive. Jésus mettait en garde contre l'orgueil, et non contre les paroles qui expriment l'amour et la sollicitude spirituelle.
Lorsque les chrétiens appellent un prêtre "père", ils ne créent pas un rival à Dieu. Ils utilisent le langage de l'Église primitive, un langage de famille, de révérence et de responsabilité qui ramène toujours à Lui.
Ton corps n'est pas le fruit du hasard. Il est conçu avec une précision inimaginable. Chaque cellule a été pensée pour tenir ensemble.
Au cœur de chaque cellule, il existe une protéine essentielle à la vie: la Laminine. C'est elle qui relie tes cellules, maintient les organes, et garde ton corps debout. Sans elle, tout s'effondrerait. Et quand les scientifiques l'ont observée au microscope ... ils ont vu une CROIX.
Schéma de la structure des laminines et des différentes liaisons avec d'autres moléculesLe rôle de la laminine dans la polarisation des cellules embryonnaires et l'organisation des tissus, Revue Developmental Cell Journal, mai 2023. Cf. https://www.cell.com/fulltext/S1534-5807(03)00128-X
Directeur du Human Genome Project, Francis Collins a dirigé l'équipe qui a cartographié l'ADN humain en 2003, un exploit majeur de l'histoire scientifique.
Loin d'être athée, il affirme que la science révèle un ordre rationnel et une beauté qui pointent vers un créateur. Son livre The Language of God (2006), Le Langage de Dieu, expose comment la génétique, loin de contredire la foi, la renforce.
"Je crois que Dieu a voulu, en nous donnant l'intelligence, nous offrir l'opportunité d'explorer et d'apprécier les merveilles de sa création." (Entretien au Pew Research Center, 2008)
"Le Dieu de la Bible est aussi le Dieu du génome. Il peut être adoré à la cathédrale ou au laboratoire. Sa Création est majestueuse, impressionnante, complexe et belle." (Le Langage de Dieu, 2006)
Ancien athée, il s'est converti après avoir étudié la cohérence morale et rationnelle du christianisme.
Il fonde la fondation Biologos, qui promeut l'harmonie entre foi et science.
Pour lui, la découverte du génome humain n'est pas une preuve contre Dieu, mais "la lecture du langage par lequel Dieu a créé la vie."
Quand la science atteint ses limites, la foi n'est pas un refuge de l'ignorance, mais la continuité de la recherche de la vérité.
Quelqu'un a récemment écrit que nous ne sommes pas tous enfants de Dieu, que seuls les baptisés sont véritablement fils et filles par adoption. La théologie est juste. Mais nous devons aussi nous demander : où et comment cette vérité est-elle le mieux exprimée ?
Il existe une différence entre la vérité théologique et le discours missionnaire. Les deux sont vrais, mais ils servent des moments différents. Lorsque vous êtes confronté à la souffrance, vous ne commencez pas par la précision. Vous commencez par la miséricorde.
Le Catéchisme a raison : par le baptême, nous renaissons, nous devenons de nouvelles créatures, nous sommes adoptés comme fils et filles de Dieu. C'est le moment de la filiation divine. C'est une terre sainte. Mais l'amour de Dieu est déjà à l'œuvre bien avant que l'eau ne touche la peau. L'Église appelle cela la grâce prévenante. La miséricorde qui précède la repentance, la foi, la compréhension. La grâce qui nous cherche alors que nous sommes encore éloigné.
Je pense à une femme que j'ai rencontrée il y a des années. Elle vivait sous un pont, couverte de bleus, squelettique à cause de sa dépendance. Elle avait perdu sa famille, ses enfants, son nom. Une nuit, elle s'est introduite dans une église, s'est assise au fond et a dit : "Dieu, si tu me vois encore, ne me laisse pas mourir comme ça."
Ou encore cet homme qui a tué quelqu'un lors d'une bagarre et qui dort désormais dans un refuge, terrifié à l'idée de fermer les yeux. Chaque nuit, il voit le visage de celui qu'il a assassiné. Et pourtant, chaque matin, avant de boire son café, il fait le signe de croix en murmurant : 'Je suis désolé.'
Ou encore cette jeune femme qui travaille dans la rue, les bras marqués par les traces de piqûres, serrant dans sa main un chapelet cassé qu'elle a trouvé dans une poubelle. Elle ne connaît pas les mots, mais elle le tient quand même, murmurant : 'Jésus, si tu existes, trouve-moi, s'il te plaît.'
Le théologien pourrait dire : "Ils ne sont pas encore enfants de Dieu." Mais le ciel les regarde et dit : "Ils sont à moi, et je les cherche déjà." L'amour du Père n'est pas lié à la chronologie. Sa miséricorde va plus vite que notre théologie.
Saint Augustin a dit : "Dieu nous aime d'abord afin que nous puissions L'aimer."
Cet amour n'a pas de conditions préalables. Il descend dans les ruelles les plus sombres, les chambres les plus solitaires, les couloirs des hôpitaux, les cellules des prisons, les motels où la honte cache son visage.
Avant que Corneille ne soit baptisé, le Saint-Esprit était déjà descendu sur sa maison. Avant que Saul ne devienne Paul, le Christ l'appelait déjà par son nom. Dieu agit toujours en premier.
Le jour où cette femme sous le pont sera baptisée, les cieux rugiront de joie. Mais le ciel se réjouissait déjà la nuit où elle a levé les yeux pour la première fois et murmuré : "Dieu, es-tu là ?"
C'est là le cœur de la mission : voir ce que Dieu voit avant de dire ce que nous savons. La théologie décrit comment la grâce agit. La mission voit où la grâce est déjà à l'œuvre.
Oui, le baptême fait de nous des enfants par adoption — c'est une vérité sacrée. Mais l'amour nous pousse à parler aux non-baptisés comme à des personnes déjà aimées, déjà désirées, déjà appelées à rentrer à la maison.
Car avant que nous soyons baptisés, avant que nous soyons fidèles ou même conscients, Dieu nous avait déjà regardés et avait dit : "Celui-ci est à moi." C'est là que la théologie et la miséricorde se rencontrent, là où le Père refuse de cesser de chercher ses enfants.
L'univers a eu un commencement et la croyance en Dieu n'a jamais été aussi logique
La théorie du Big Bang a été formulée par Georges Lemaître, prêtre catholique et astrophysicien belge dans es années 1920. Lemaître propose que l'univers a un commencement, à partir d'un "atome primitif" en expansion, ce qui constitue la base de la cosmologie moderne.
Les preuves modernes:
-Décalage vers le rouge des galaxies
-Fond diffus cosmologique (CMB)
-et expansion de l'univers confirmée par les observations d'Edwin Hubble
Ce modèle scientifique prouve que l'univers n'est pas éternel, que l'histoire est linéaire (et non cyclique), qu'il y a un point de départ temporel précis. Un concept compatible avec l'idée d'un Créateur.
"Existence de Dieu : ce qu'en disent les mathématiques"
Après quinze siècles de recherches menées par les plus grands penseurs, les mathématiques et l'informatique ont parlé : selon les règles de la logique, l'existence de Dieu est nécessaire !
Wakan Tanka pour les Sioux, Mulungu pour les Bantous, l'Éternel Ciel bleu pour les Mongols, YHWH, Allah, Odin, Brahma… Depuis la nuit des temps, quel que soit le nom qui lui est donné, les croyants en parlent avec ferveur, les athées avec conviction, les agnostiques avec distance. Christoph Benzmüller, informaticien allemand, professeur à l'université de Bamberg, est le premier à pouvoir l'affirmer avec certitude :
"Dieu, dans sa définition la plus répandue en métaphysique, existe nécessairement. On ne peut penser un monde dans lequel il n'existerait pas."
Cette assurance, ce chercheur de l'université de Berlin la tire des mathématiques, et de leur cœur même, la logique. Mieux : il la fonde sur la capacité de l'informatique à valider sans erreur possible les démonstrations. Parachevant des siècles de réflexions métaphysiques, son logiciel a vérifié la justesse de l'argument ontologique selon lequel l'existence de Dieu est nécessaire à tout système de pensée logique. Et l'ordinateur a parlé :
"L'énoncé 'Dieu existe' est une proposition vraie au sens logique et mathématique", assène Christoph Benzmüller.
Précisons que sa démarche n'est pas portée par la foi.
"Ce travail n'a pas pour but de servir une quelconque religion - aucun non-croyant ne se laissera d'ailleurs convaincre par une formule mathématique. Non, ce qui est intéressant, c'est d'investiguer la cohérence d'un concept, qu'on l'appelle Dieu ou non. Cela permet d'en apprendre plus sur les croyances qui y sont rattachées."
Ajoutons que cela ne concerne pas un Dieu à l'apparence définie - vieux, barbu et sage, bien souvent - ni un être dont la nature engendre forcément une action, tantôt créatrice, tantôt destructrice.
"Cette démonstration prouve l'existence logico-mathématique d'une entité abstraite présentant certaines propriétés, mais pas celle qui déclenche l'amour, et encore moins le fanatisme", commente Shahid Rahman, mathématicien et philosophe à l'université de Lille.
Soulignons surtout que ce travail ne valide pas la pertinence de la foi, mais sa cohérence.
Le théorème n'affirme pas que Dieu existe réellement. Juste qu'il est irrationnel de dire qu'il n'existe pas. Ce qui, en soi, est déjà renversant… Cette analyse des structures logiques de nos croyances permet de voir cette figure qui berce depuis toujours l'humanité - qui la hante, diraient d'autres - dans toute sa singularité. C'est un fait : que l'on y croie ou pas, Dieu a un statut bien supérieur aux autres entités peuplant notre esprit.
Prenez la licorne. Cette sorte de cheval cornu, apparu durant l'Antiquité, continue à vivre à travers la littérature et l'imaginaire enfantin. Certes, son existence n'est pas impossible - aucun principe évolutif n'interdit la sélection naturelle d'un tel animal. Mais tout esprit adulte et raisonnable est amené à penser que c'est un être totalement imaginaire. Il n'en va pas de même pour Dieu. L'argument ontologique le démontre : son existence dans notre esprit n'est pas seulement possible, mais nécessaire. Croire en Dieu, ce n'est donc pas comme croire aux licornes. Le concept a toujours été là, présent dans la nature avant même qu'on ne le formalise, à la manière du théorème de Pythagore. Contrairement à notre cheval cornu, aux lutins et autres trolls, Dieu n'est pas né de l'imagination, mais de la logique. "Il y a une différence fondamentale entre un objet imaginaire comme la licorne et Dieu : l'être d'une licorne inclut des contradictions, alors que les propriétés de l'être divin dont l'existence est ici démontrée n'en présentent aucune, dans les conditions de la logique", souligne Baptiste Mélès, chercheur en logique et philosophie de l'informatique au CNRS.
Une quête philosophique
Cela fait plus de mille ans que cette nécessité de l'existence divine est pressentie. Si les prémisses en sont attribuées au philosophe latin Boèce (480-524), c'est la formulation du moine bénédictin du XIe siècle Anselme de Cantorbéry (1033-1109) qui rend l'entreprise célèbre (voir p. 72-73). Que d'encre elle a fait couler ! Elle a été retravaillée par Descartes, Hegel et Leibniz, débattue par Pascal, Kant et Spinoza, mais elle a toujours tourné autour d'un argument à la simplicité déconcertante :
"Dieu a toutes les perfections, or l'existence est une perfection, donc Dieu existe."
Plus littéraires que logiques, de tels arguments peuvent sembler du domaine de la discussion philosophique, bien loin d'une approche logico-mathématique. C'est sans compter Kurt Gödel (1906-1978). Ce pur logicien est célèbre pour avoir prouvé, au début des années 1930, qu'il existe des vérités mathématiques non démontrables. Jusqu'alors, on pouvait croire que toute difficulté était surmontable. Eh bien non ! En s'appuyant sur le langage formel de la logique moderne, le mathématicien autrichien démontre que certaines vérités ne peuvent être atteintes. Auréolé d'un prestige inégalable, Kurt Gödel commence à travailler sur la fameuse preuve ontologique à partir des années 1940, d'abord à Vienne, puis à Princeton, aux États-Unis.
Car contrairement à ce prédisait Kant, qui déclarait "close et achevée" la logique philosophique traditionnelle, celle-ci n'a en fait jamais cessé d'évoluer et s'est même métamorphosée à la fin du XIXe siècle, après son union avec les mathématiques formelles. Le mathématicien allemand Gottlob Frege a notamment conçu, en 1879, un des premiers langages formalisés qui permettent de vérifier un raisonnement philosophique de la même manière qu'un calcul arithmétique. Suivi, en 1910, par le logicien américain Clarence Lewis, dont la logique modale explose au cours des décennies suivantes. "Des concepts tels que 'nécessité' ou 'possibilité', utilisés en théologie et en logique, acquièrent alors la respectabilité attachée à la calculabilité ou à tous les objets calculables, qui font autorité dans le milieu des sciences", commente le philosophe Frédéric Nef.
Kurt Gödel s'attache donc à traduire Dieu dans ce langage de la logique modale, suivant les règles du système logique K.
"En termes de rigueur, ce sont les moins suspectes car elles répondent au plus grand nombre de contraintes logiques", souligne Baptiste Mélès. Gödel s'inspire des raisonnements théologiques de Leibniz, précurseur de ces langages modernes, notamment de son concept de "perfections", qu'il transforme en "propriétés positives" - Dieu est alors défini comme celui qui les possède toutes. Il cherche les meilleurs axiomes, les postulats les plus minimalistes et féconds. Et, après des décennies de travail solitaire, il finit par être satisfait de son résultat.
Sa preuve ontologique circule pour la première fois en 1970 dans les couloirs de son université : 12 lignes cabalistiques contenant 5 axiomes, 3 définitions, 3 théorèmes et 1 corollaire (voir p. 71), menant à la conclusion que le mathématicien, selon la légende, aurait résumée à sa mère avec ces quelques mots tendres sur une carte postale : "Maman, tu vas être contente, Dieu existe !" Cette démonstration sera publiée officiellement en 1987, neuf ans après sa mort.
Un logiciel infaillible
Sauf qu'elle n'a pas mis fin à l'interminable débat commencé quinze siècles plus tôt… Si simple, concise et élégante soit-elle, elle a été âprement mise en doute et même modifiée par différents logiciens, en particulier sur le choix des axiomes, mais aussi l'exactitude de la preuve. C'est que, en logique, chaque étape apporte quantité de sous-problèmes plus complexes les uns que les autres. "De nombreuses théories manquent de précision, pointe Christoph Benzmüller. Car une hypothèse repose en grande partie sur l'intuition du chercheur. Et à l'époque de Gödel, certaines vérifications exigeaient un temps et une méthode encore hors de portée." Comme un nouveau pied de nez de la part d'une entité qui semble devoir rester inaccessible, le débat paraissait condamné à s'éterniser…
C'est là qu'interviennent les travaux de Christoph Benzmüller, spécialiste des outils de vérification automatique des preuves mathématiques. Ces logiciels qui permettent de valider chacune des étapes des raisonnements sont devenus ultra-puissants. "Grâce aux outils informatiques, nous pouvons vérifier la cohérence d'une proposition logique en très peu de temps", acquiesce le chercheur. À la croisée de la logique traditionnelle, des mathématiques et de l'informatique, le chercheur trace avec Edward Zalta, de l'université Stanford, les contours d'une nouvelle discipline : la métaphysique computationnelle, "une première étape dans la construction d'une inter face entre systèmes informatiques et concepts métaphysiques". En 2013, son logiciel, Leo-II, est fin prêt. Le rêve du philosophe allemand Gottfried Wilhelm Leibniz de faire de la logique un calcul algorithmique mécaniquement décidable n'est plus hors de portée. Et quel meilleur baptême que de se confronter au plus métaphysique de tous les concepts ?
La mort du libre arbitre
Le chercheur commence par encoder dans son logiciel la preuve ontologique de Gödel, dans sa forme symbolique telle qu'elle est présentée sur le manuscrit d'origine. Il appuie sur une touche et, en quelques secondes, le résultat tombe : Gödel s'est trompé ! Le théorème est inconsistant, les axiomes ne tiennent pas, la conclusion "Dieu existe" n'est pas valide… Stupéfaction ! Pas un seul des nombreux philosophes, logiciens et mathématiciens qui avaient pourtant décortiqué le travail originel de Gödel n'avait décelé cette faille. "La machine vient pallier les limites de l'humain qui ne peut pas opérer autant de calculs", avoue Yann Schmitt, philosophe à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbone. Mais pas de panique : au cours de l'histoire, plusieurs chercheurs ont légèrement reformulé le théorème de Gödel. En particulier Dana Scott, à qui le logicien avait permis de recopier sa démonstration de son vivant, et qui avait opéré un minuscule changement dans la huitième ligne. Avec son confrère Bruno Woltzenlogel-Paleo, Christoph Benzmüller insère ces quelques symboles dans Leo-II… qui valide la démonstration de l'existence nécessaire de Dieu. Gödel s'était à peine trompé !
Dans la foulée, le logiciel détecte un problème, déjà relevé par certains logiciens : la version de Dana Scott est juste, mais elle implique un effondrement modal. C'est-à-dire qu'elle demande d'accepter que tout ce qui existe existe nécessairement, que tout n'est que fatalité. Si vous possédez un vélo rouge, il ne pouvait en être autrement, jamais vous n'auriez pu posséder un vélo bleu à la place. Toute la subtilité de la logique modale, qui distingue le possible du nécessaire, s'écroule. Bref, Dieu existe, oui, mais pas le libre arbitre. Une telle conclusion ne convient pas à Christoph Benzmüller : "Certains chercheurs pensent que Gödel était satisfait de cet effondrement modal. Mais il me paraît incohérent d'utiliser un certain type de logique pour prouver un raisonnement, et d'admettre avec sa conclusion que cette même logique s'effondre."
Au final, seul l'humain décide
Le logicien se penche alors sur deux variantes de la théorie de Gödel. Celle développée dans les années 1990 par le philosophe Curtis Anderson, professeur à l'université de Californie, qui modifie le premier axiome de façon à ce que la négation d'une propriété négative, comme la fainéantise, ne donne pas forcément une propriété positive, instaurant le concept de propriétés "indifférentes". Et celle de Melvin Fitting, philosophe américain - qui reformule en 2002 le travail de Gödel dans un ordre supérieur de logique permettant de distinguer, par exemple pour le mot "chat", la désignation de celui de la voisine et celle de l'espèce en général. Christoph Benzmüller entre dans son logiciel de métaphysique computationnelle ces deux théorèmes reformulés. Et le résultat, publié il y a deux ans, est sans équivoque : ils sont validés, sans effondrement modal cette fois. Ouf ! le libre arbitre est préservé. La quête ontologique a atteint son terme.
Mais justement, en parlant de libre arbitre : que faire d'une telle vérité ? Ne reste-t-il plus qu'à admettre l'existence de ce Dieu logico-computationnel, non pas par foi, mais par raison ? "Il faut prendre ce travail hors normes avec un peu de distance, prévient Gérard Huet, logicien à l'Inria. 'Dieu existe, on en a une preuve' : c'est effectivement la conclusion de Gödel. Mais si l'on voulait être plus précis, nous devrions dire que 'l'union de toutes les essences positives est une notion cohérente'."
À ce titre, Dieu a un statut assez proche de concepts mathématiques dont la cohérence a été démontrée. "Celui de nombre réel est extrêmement fécond, mais pour autant, il me semble illusoire de chercher à savoir s'ils existent réellement", compare Olivier Gasquet, chercheur à l'Institut de recherche en informatique de Toulouse. Autrement dit, ce travail n'éclaire pas tant Dieu que l'idée que l'on s'en fait. "Il faut s'entendre sur la définition de départ, c'est-à-dire sur les axiomes logiques. Et cela, seul l'humain peut le décider. L'ordinateur ne peut pas, seul, aboutir à l'existence de Dieu", pointe Shahid Rahman.
Il existe des échappatoires, comme le rejet de la définition de départ de Gödel. On peut ne pas être d'accord avec la proposition "l'existence nécessaire est une propriété positive". Sans elle, Dieu disparaît ! "Mais le contraire est aussi possible, sourit Christoph Benzmüller. Si quelqu'un de profondément athée acceptait les axiomes et la logique, il serait irrationnel de sa part de ne pas en admettre la conclusion."
Les anthropologues, les neurologues, les psychologues avaient déjà avancé leurs arguments expliquant pourquoi l'humain est un animal de foi - c'est d'ailleurs le seul (voir p. 74). Ce travail de métaphysique computationnelle complète le tableau. Non pas que ce soit suivant un raisonnement conscient que les humains aient accédé à cette entité surplombant le monde de sa perfection. Mais la foi, et son incroyable universalité, a pu être influencée par cette nécessité de l'existence divine, inscrite dans la logique de la pensée. "Je pense en effet que ça a pu jouer un grand rôle, confirme Christoph Benzmüller. La cohérence d'un concept peut faciliter le fait d'y adhérer, même de façon inconsciente." Comme si parler, raisonner, c'était déjà faire exister Dieu. C'était déjà un peu y croire.
...
Et le diable, dans tout ça ?
Si Dieu passe brillamment le test de l'existence, qu'en est-il de son satané antagoniste ? Nous avons soumis la question à Christoph Benzmüller, qui s'est amusé à la passer au crible de la métaphysique computationnelle : "Ajoutons à la démonstration qu'une propriété est négative si et seulement si elle n'est pas positive, et définissons une entité comme étant le diable si et seulement si elle possède toutes les propriétés négatives. "
En quelques millisecondes, le logiciel Leo-II a rendu sa conclusion : l'existence du diable n'est pas possible ! "' Être tel que l'on est' est une propriété positive, donc 'ne pas être tel que l'on est' est une propriété négative logiquement possédée par le diable. Or il ne peut exister d'entité qui n'est pas identique à elle-même", commente le chercheur.
L'existence de Dieu démontrée en 12 étapes
1. Définition de Dieu
La démonstration commence par poser la définition de Dieu : être tel que Dieu signifie posséder toutes les "propriétés positives".
2. "Propriétés positives"
Ce premier axiome précise la notion de "propriété positive", inspirée de la notion de "perfection" de Leibniz : il pose qu'une propriété donnée, ou sa négation, est positive.
3. La positivité se transmet
Ce deuxième axiome pose que toute propriété engendrée par une propriété positive est aussi positive.
4. La positivité s'exprime
Ce premier théorème démontre que toute propriété positive est possiblement exemplifiée, c'est-à-dire exprimée par un être.
5. Être Dieu est positif
Ce troisième axiome pose qu'être tel que Dieu est une propriété positive.
6. Dieu est possible
Ce corollaire établit qu'être tel que Dieu est possiblement exemplifié. Autrement dit, Dieu est possible.
7. Nécessité des propriétés positives
Ce quatrième axiome pose que les propriétés positives le sont nécessairement.
8. Définition de l'essence
Ici est défini ce qu'est l'"essence" : une propriété "E" est l'essence d'un être si toutes les propriétés de cet être sont impliquées par "E". Dana Scott ajouta : et si cet être possède "E".
9. L'essence de Dieu
Ce second théorème établit qu'être tel que Dieu est l'essence de Dieu.
10. Nécessité de l'existence
Ici est définie l'existence nécessaire d'un être : c'est la nécessaire exemplification de son essence.
11. Exister nécessairement est positif
Ce cinquième et dernier axiome pose que l'existence nécessaire est une propriété positive.
12. Dieu existe
La conclusion s'impose : l'essence de Dieu est nécessairement exemplifiée. Autrement dit, Dieu existe.
Philosophe et homme politique latin, Boèce (480-524) est le premier à proposer un argument ontologique. En usant de la logique aristotélicienne, il écrit que "rien ne peut se penser de plus grand que Dieu" et conclut que la vision chrétienne de la nature divine est correcte.
C'est la formalisation de saint Anselme de Cantorbéry (1033-1109) qui rend la preuve ontologique célèbre. S'inspirant des écrits de Boèce, ce moine bénédictin conclut en cinq propositions logiques que l'existence de Dieu ne peut pas se limiter au seul intellect, mais qu'il existe dans la réalité.
XVIIe
DESCARTES
Le philosophe et mathématicien français René Descartes (1596-1650) réduit l'argument à trois propositions. Surtout, il définit Dieu par le terme "parfait", et l'existence comme étant une propriété inhérente à la perfection, préfigurant ainsi les travaux de Leibniz et Godël.
XVIIIe
LEIBNIZ
La perfection telle que décrite par Descartes ne satisfait pas le philosophe allemand Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716). Il la transforme en des perfections, que Dieu posséderait toutes. Dieu commence à être perçu comme un objet mathématique doté de propriétés.
1970
GÖDEL
Le logicien autrichien Kurt Gödel (1906-1978) transforme le concept de perfections en propriétés positives. Il écrit une démonstration de l'existence de Dieu en langage mathématique, celui de la logique modale.
2018
À l'aide de son logiciel de vérification des preuves mathématiques, l'informaticien Christoph Benzmüller valide des versions légèrement modifiées de l'argument ontologique de Gödel.
La prière du Rosaire n’est pas une condition du salut, ni le centre de la foi. De nombreux chrétiens fidèles vivent et meurent sans jamais le prier. Mais pour des millions de personnes, il est devenu l’un des chemins les plus riches vers la vie et la présence du Christ.
Fondamentalement, le Rosaire est un outil de méditation sur la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Chaque dizaine de grains est liée à un mystère des Écritures : l’Annonciation, la Crucifixion, la Résurrection, et bien d’autres (Luc 1, 26-38 ; Jean 19, 25-30).
Il ne s’agit pas d’une "vaine répétition". Jésus a mis en garde contre la prière vide du cœur (Mt 6,7), et non contre la prière sincère et répétée – Lui-même a prié les mêmes mots trois fois à Gethsémané: "Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux." (Mt 26,39-44).
La prière du Je vous salue Marie cache un secret bouleversant. La répétition des Je vous salue Marie donne un surcroît de puissance. Elle :
-purifie nos pensées en écartant les pensées intrusives
-donne du temps à Dieu (qui après l’offrande du cœur est peut-être la chose la plus précieuse que nous pouvons lui offrir)
-donne notre cœur à Dieu.
On n'a pas besoin de perles pour prier. Personne ne l'enseigne. Les perles aident à guider le rythme de la méditation - tout comme quelqu'un peut utiliser un journal, une chanson ou une bougie. Les outils ne limitent pas la prière ; ils l'approfondissent souvent.
C’était la coutume au Moyen-Âge, comme autrefois chez les Romains, pour les personnes nobles, de porter des couronnes de fleurs appelées chapels, qui plus tard furent transformées en ces diadèmes d’or qui ceignaient le front des rois. Ces couronnes étaient offertes aux personnages de distinction, à titre de redevance.
Les chrétiens orthodoxes, les anglicans et même certains protestants utilisent un chapelet. Les premiers moines chrétiens utilisaient des cordons noués pour compter leurs prières dans le désert égyptien.
Saint Jean Paul II a écrit : "Avec le Rosaire, le peuple chrétien s'assied à l'école de Marie et est amené à contempler la beauté du visage du Christ". C'est de la dévotion, c'est du discipulat.
Le Rosaire n'élève pas Marie au-dessus de Jésus, il nous conduit à Jésus en passant par Marie, comme elle l'a dit aux serviteurs de Cana : "Faites tout ce qu'il vous dira" (Jn 2,5). Marie se détache toujours d'elle-même et se tourne vers son Fils.
Les mystères du Rosaire sont imprégnés de récits de l'Écriture : l'Incarnation (Luc 1), la Visitation (Luc 1), la Nativité (Luc 2), la Passion (Jean 18-19), la Résurrection (Jean 20), et bien d'autres choses encore. On ne peut pas prier le Rosaire sans entrer dans les Évangiles. Satan déteste l'Incarnation, la Croix, la Résurrection et la sainte humilité de la Vierge. Le Rosaire proclame tout cela à la fois, avec amour et révérence.
Le Rosaire n'est pas une "répétition vaine".
C'est une artillerie implacable.
L'Église primitive a honoré Marie non pas parce qu'elle est en concurrence avec le Christ, mais parce qu'elle est la première à lui dire "oui". Saint Irénée (IIe siècle) l'appelait "la cause du salut pour elle-même et pour toute la race humaine" par l'obéissance.
St. Louis de Montfort a dit : "A Jésus par Marie". Le Rosaire suit ce modèle : nous méditons sur le Christ avec Marie, et non à sa place. Marie n'est pas le but, c'est Lui. Mais elle est une compagne fidèle sur le chemin.
Souveraine du Ciel et des âmes, la Vierge a droit aux mêmes hommages ; aussi l’Église nous fait-elle reconnaître le titre de Marie comme reine du Saint Rosaire, et nous exhorte-t-elle à lui offrir comme Fille du Père, Mère du Fils et Épouse du Saint-Esprit, un triple chapel ou trois couronnes de roses dont elle nous montre toutes les beautés dans l’Office de ce jour et auquel elle donne le nom de Rosaire.
Le Rosaire, comme dévotion privée, est constitué d’éléments pris dans le Cycle liturgique et comme solennité de l’Église il en fait partie intégrante.
Aussi cette prière a-t-elle valu, au cours des siècles, bien des grâces à la Chrétienté, et c’est spécialement pour rappeler l’insigne bienfait de la victoire de Lépante, dimanche 7 octobre 1571, dû à la récitation du chapelet, et où furent brisées les forces vives de l’Islamisme qui menaçaient d’envahir l’Europe, que fut instituée par le Pape saint Pie V sous le titre de Notre-Dame de la Victoire, rebaptisée Notre-Dame du Rosaire par le Pape Grégoire XIII.
Le Rosaire récité avec la méditation des mystères :
1) nous élève insensiblement à la connaissance parfaite de Jésus-Christ.
2) purifie nos âmes du péché.
3) nous rend victorieux de tous nos ennemis.
4) nous rend la pratique des vertus facile.
5) nous embrase de l’amour de Jésus-Christ.
6) nous enrichit de grâces et de mérites.
7) nous fournit de quoi payer toutes nos dettes à Dieu et aux hommes et enfin nous fait obtenir de Dieu toutes sortes de grâces.
Dans la liturgie, la fête du Très Saint Rosaire, miniature de l’année liturgique par la méditation des mystères et du bréviaire, par la récitation des 150 Ave comme il y a 150 psaumes terminés par le Gloria Patri, résume en un admirable triptyque les événements joyeux, douloureux et glorieux de Jésus et de Marie qui se sont succédé, dans le calendrier catholique.
1. La Fête "Notre-Dame du Rosaire"
En reconnaissance à Marie pour la victoire de Lépante sur les Turcs le 7 octobre 1571, le pape saint Pie V institua, en 1572, la fête "Notre-Dame de la victoire" le premier dimanche d’octobre.
Le 7 octobre 1571, l’Europe se préparaient à la conquête. Une vaste flotte ottomane s’avançait, certaine de la victoire. Mais à travers la chrétienté, des millions avaient prié le chapelet.
À Lépante, l'impossible se produisit :
le miracle de Notre-Dame de la victoire
Au XVIe siècle, les Ottomans dominaient la Méditerranée.
Ils avaient pris Constantinople, les Balkans, et pressaient en Hongrie. Leur marine était inégalée. (Norwich, Histoire de Venise)
L'Europe était divisée. La France s'était même alliée aux Ottomans contre les Habsbourgs. Peu pensaient que les Turcs pouvaient être arrêtés. (Fernand Braudel, Le Monde Méditerranéen)
En 1570, les Ottomans envahirent Chypre, un bastion vénitien.
Après un siège brutal, l'île tomba. Des milliers furent massacrés, beaucoup plus réduits en esclavage. (Nolan, bataille de Lépante)
Le pape St. Pie V vit le danger.
Si les Ottomans prenaient le contrôle total de la mer, l'Italie et l'Espagne pourraient être les suivantes. La chrétienté elle-même était en jeu.
(Pastor, histoire des papes)
Il a appelé à une ligue sainte: l'Espagne, Venise, les États pontificaux, Gênes, Malte et d’autres.
Son commandant - Don Juan d'Autriche,
âgé de 24 ans, fils illégitime de l'empereur Charles V, charismatique, intrépide et dévot. (Braudel)
Les chrétiens rassemblerent 206 galères et 80 000 hommes.
Les Ottomans ont répondu avec plus de 250 navires et 120 000 hommes, dont des janissaires d'élite. Les flottes convergeaient près de Lepanto. (Nolan)
Le 7 octobre, la Sainte ligue avanca sous la forme d'une croix.
Don Juan ordonna à chaque homme de se confesser et de recevoir la communion avant la bataille.
Pendant ce temps, à travers l'Europe, des millions de personnes priaient le chapelet. (Pastor)
Le choc fut apocalyptique.
Les canons tonnèrent, les navires entrerent en collision, les épées flamboyaient. La mer était devenue rouge de sang.
Au centre, le navire phare de Don Juan a affronté Ali Pacha. Les deux commandants se battirent sur le pont. (Norwich)
Au plus fort de la bataille, Ali Pacha fut frappé et sa bannière saisie.
Le centre ottoman s'effondra.
Un changement soudain de vent favorisa les chrétiens. Leurs flancs se regrouperent et forcerent l’ennemi a battre en retraite. (Braudel)
À la tombée de la nuit, plus de 200 navires ottomans avaient été coulés ou capturés, avec 25 000 morts.
Les chrétiens ne perdirent que 17 navires. Des milliers de chrétiens réduits en esclavage furent libérés des rames. (Nolan)
Le même jour, le pape Pie V à Rome aurait soudainement déclaré: "La flotte chrétienne est victorieuse!" - avant même que les nouvelles ne soient arrivées.
Il institua la fête de Notre-Dame de la victoire, qui deviendra plus tard la fête du chapelet.
En 1573, son successeur le pape Grégoire XIII l’intitula fête Notre-Dame du Rosaire.
Cette fête fut étendue à l’univers catholique par Clément XI, en action de grâces d’un nouveau triomphe, remporté en Hongrie sur les mêmes ennemis par Charles VI, en 1716.
Pie X, en 1913, en fixa la date au 7 octobre.
Notre Dame a souvent demandé aux hommes de réciter le chapelet, comme à Fatima où elle fera plusieurs fois la demande, par exemple le 13 octobre 1917 : "Je veux te dire que l’on fasse ici une chapelle en mon honneur. Je suis Notre-Dame du Rosaire. Que l’on continue toujours à réciter le chapelet tous les jours. La guerre va finir et les militaires rentreront bientôt chez eux."
Lors de la bataille de Lépante (1571), les chrétiens ont gagné lorsque les vents ont tourné en leur faveur. À l’heure de la victoire, le pape Pie V qui se trouvait à des centaines de kilomètres de là, au Vatican, se serait levé d’une réunion, se serait dirigé vers une fenêtre ouverte en s’exclamant : "La flotte chrétienne est victorieuse !" et aurait versé des larmes de joie et de reconnaissance envers Dieu.
La victoire de Lépante arrête l'incursion ottomane en Méditerranée et empêche son influence de se propager en Europe. Grâce à l'intervention de Notre-Dame, la main de Dieu empêche les musulmans d'Orient de vaincre l'Occident chrétien.
2. Le mois du Rosaire est le mois d’octobre
Sous le pontificat de Léon XIII, en 1886-87, la congrégation romaine des rites a fait du mois d’octobre le mois du Rosaire.
La dévotion au mois du rosaire avait déjà été approuvée par le pape Pie VII au début du XIX° siècle. Ceci est un peu exceptionnel, car l’Église est plus attentive aux temps liturgiques qu’aux mois de l’année. Cependant il en est de même pour le mois de mai.
Le mois du rosaire a été recommandé comme tel par le pape Benoît XVI le 12 octobre 2005. Le 20 octobre 2008 il a rappelé que le mois d’octobre est aussi le mois des missions. La pratique du chapelet, individuelle ou collective, est particulièrement importante durant ce mois.
3. Les équipes du Rosaire
Les équipes du Rosaire sont nées en 1955. Ce sont de petits groupes de personnes qui se réunissent chaque mois pour réciter et méditer. Ils se rassemblent soit au domicile d’un des membres, soit dans une salle de la paroisse.
Les membres de l’équipe méditent aussi chaque jour personnellement un mystère. Les équipes du Rosaire sont présentes dans de nombreux diocèses.
Tous les mois, le Secrétariat national envoie à chacun des membres des équipes du Rosaire un petit bulletin. On y trouve un texte de la parole de Dieu, un guide pour réfléchir sur le mystère et sur sa vie et enfin une prière de louange et d’intercession. Les membres des équipes du Rosaire participent au pèlerinage du Rosaire.
Le pèlerinage du Rosaire a été fondé en 1908. Il est organisé par les pères dominicains.
Il rassemble chaque année près de 40 000 personnes, si l’on excepte la période 1938 à 1948 où il a eu beaucoup de difficultés.
Préparé par les membres des équipes du Rosaire il est le pèlerinage à Lourdes le plus important de l’année en nombre de participants.
1. Date du pèlerinage du Rosaire
La date du pèlerinage du Rosaire est autour du 7 octobre. Elle résulte de la date de la fête Notre-Dame du Rosaire.
2. Retraite spirituelle
Tout au long du pèlerinage du Rosaire de nombreuses rencontres sont proposées : quatre journées de prière et de réflexion, animées par les dominicains. Tout en ayant une caractéristique mariale, cette prière a un centre christologique. Le pèlerinage du Rosaire est conçu comme une retraite spirituelle sur le thème de l’année. Il est différent du pèlerinage des assomptionnistes du 15 août qui est centré sur la fête de l’Assomption.
3. Thème annuel
Chaque année il y a un thème : en 2005 : "Venez à moi, vous tous qui peinez" ; en 2006 : "Lumière du Christ" ; en 2007 : "Laissez vous réconcilier", le pèlerinage du Rosaire célébrait sa centième édition.
4. Célébrations
Le déroulement quotidien du pèlerinage du rosaire comporte plusieurs célébrations : messe le matin, procession l’après-midi et procession aux flambeaux le soir).
5. Les malades
Les malades et handicapées ont aussi leur place au pèlerinage du Rosaire.
Le nombre des pèlerins malades et handicapés emmenés est habituellement d’environ 130 ces dernières années.
En 2007, 5000 hospitaliers (médecins, brancardiers, infirmières, accompagnateurs) étaient présents pour les 1800 personnes malades et handicapées inscrites au pèlerinage. Il y a un chemin de croix pour les malades et une célébration d’onction des malades.
Le Rosaire est l’hommage le plus agréable que l’on puisse offrir à la Mère de Dieu.
C'est une école de contemplation tranquille, qui a conduit des saints, des papes, des enfants et d'innombrables chrétiens ordinaires à un amour plus profond pour le Christ.
Si vous n'avez jamais prié le Rosaire, n'ayez pas peur d'essayer. C'est une promenade à travers l'Évangile en compagnie de celle qui connaissait le mieux Jésus. Et en le priant, beaucoup ont découvert non pas la gloire de Marie, mais celle du Christ.
Quelles sont les sources bibliques du Rosaire ?
Cette section s'adresse aux protestants qui aimeraient connaître les sources bibliques de la prière à Marie. Curieusement, lorsque l'on leur demande si les démons (qui n'ont pas la vie et sont en enfer) peuvent nous entendre, ils répondent que oui, mais les saints et les anges qui sont vivants au Ciel ne le pourraient pas. Pourtant, on imagine que la plupart d'entre eux, lorsqu'ils qui ont perdu un être cher, se sont rendus sur la tombe de la personne défunte et se sont retrouvés à parler à cette personne. Il devrait y avoir un certain réconfort à savoir que la personne, si elle est au paradis, peut nous entendre. Il n’y a pas d’objection à réciter le Rosaire ou à prier les saints en général, si l’on accepte qu’ils sont vivants au ciel
Les récits de la Transfiguration sont de bons témoignages sur la vie des saints.
Dans Matthieu 22:32, il dit que Dieu est "le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob" et qu’il n’est "pas le Dieu des morts, mais des vivants".
Le Rosaire est une prière méditative à Marie, mais aussi à Jésus-Christ, à Dieu le Père et à la Trinité dans son ensemble. De plus, c’est une méditation sur la vie de Jésus et de Marie si l’on prête attention aux mystères.
La première partie du Je vous salue Marie vient directement de l'Écriture. Cela consiste à décrire qui elle est. "Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous." C'est la salutation de l'ange Gabriel à Marie (Luc 1:28). Les paroles du messager de Dieu lui-même sont-elles problématiques ? "Tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de tes entrailles, est béni." Cette phrase vient d'Élisabeth, la cousine de Marie, qui reconnaît le bien incroyable que Dieu a fait à Marie (Luc 1:42).
La deuxième moitié de la prière est celle où nous lui demandons quelque chose. "Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort." Que demandons-nous ? Simplement que Marie prie pour nous ! Si vous acceptez que les saints sont vivants au ciel, il ne devrait y avoir aucun problème à accepter qu’ils puissent entendre nos prières et prier à leur tour pour nous. (Cf.II M 15,12-14 ; Ap 5,8 ; Ap 8,4)
Au temps des rois d’Israël, la reine n’était pas l’épouse du roi, mais sa mère (il était même courant qu’un roi ait plus d’une épouse, mais il n’avait qu’une seule mère). Le peuple apportait ses requêtes à la reine mère (non à l'épouse) et elle les apportait à son tour à son fils, le roi. C’est ce que font les catholiques. Nous nous tournons vers notre reine, la mère de notre Seigneur, et lui demandons de prier pour nous.
Pouvons-nous simplement prier directement le Christ ? Oui, et nous le devons tout le temps. Mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas aussi nous tourner vers sa mère ou d’autres saints et leur demander de prier pour nous. Ils sont au paradis avec lui tout le temps. Nous sommes souvent occupés pendant la journée et nous devons dormir la nuit. Nous ne pouvons pas prier 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Eux ils le peuvent.
Note annexe : appeler Marie la Mère de Dieu est un autre sujet, mais cela signifie simplement que Jésus est Dieu et que Marie était sa mère. Cela n'implique pas du tout que Marie ait préexisté à Dieu. C'est un titre qui met l'accent sur la divinité du Christ.
Les Promesses de Notre-Dame à Saint Dominique et au bienheureux Alain de la Roche en faveur de la dévotion au rosaire
A tous ceux qui réciteront dévotement mon Rosaire, je promets ma protection toute spéciale et de très grandes grâces.
Celui qui persévérera dans la récitation de mon Rosaire recevra quelques grâces signalées.
Le Rosaire sera une armure très puissante contre l’enfer ; il détruira les vices, délivrera du péché, dissipera les hérésies.
Le Rosaire fera fleurir les vertus et les bonnes oeuvres et obtiendra aux âmes les miséricordes divines les plus abondantes ; il substituera dans les coeurs l’amour de Dieu à l’amour du monde, les élevant au désir des biens célestes et éternels. Que d’âmes se sanctifieront par ce moyen.
Celui qui se confie en moi par le Rosaire, ne périra pas.
Celui qui récitera pieusement mon Rosaire en considérant ses mystères, ne sera pas accablé par le malheur. Pécheur, il se convertira ; juste, il croîtra en grâce et deviendra digne de la vie éternelle.
Les vrais dévots de mon Rosaire seront aidés à leur mort par les secours du Ciel.
Ceux qui récitent mon Rosaire trouveront pendant leur vie et à leur mort, la lumière de Dieu, la plénitude de ses grâces et ils participeront aux mérites des Bienheureux.
Je délivrerai très promptement du purgatoire les âmes dévotes à mon Rosaire.
Les véritables enfants de mon Rosaire jouiront d’une grande gloire dans le Ciel.
Ce que vous demanderez par mon Rosaire, vous l’obtiendrez.
Ceux qui propageront mon Rosaire seront secourus par moi dans toutes leurs nécessités.
J’ai obtenu de mon Fils que tous les confrères du Rosaire aient pour frères, en la vie et à la mort, les Saints du ciel.
Ceux qui récitent fidèlement mon Rosaire sont tous mes fils bien-aimés, les frères et soeurs de Jésus-Christ.
La dévotion à mon Rosaire est un grand signe de prédestination.
Hénoch (trad. de l'hébreux) ou Enoch (trad. grecque) est l'un des rares personnages bibliques à être enlevé au Ciel sans mourir, comme le sera plus tard Elie. Il aurait été transporté dans les Cieux pour y recevoir des révélations extraordinaires et voyager à travers les orbes célestes. (Enoch 14,15) Il découvre le trône de Dieu et aperçoit des anges en prières.
"Une nuée m'enveloppa et je fus élevé jusqu'au Cieux. Je vis une maison bâtie de cristaux, un feu blamboyant entourait ses murs. (Enoch 14,8-9)
Un voyage qui nous parle du paradis, de l'enfer (Enoch 21,7) et d'un lieu intermédiaire (2 M 12,46; 1 Co 3,12-15) que les Chrétiens aujourd'hui appellent le Purgatoire (Enoch 22 et Enoch 39).
Hénok vécut en tout trois cent soixante-cinq ans.
Il avait marché avec Dieu, puis il disparut car Dieu l’avait enlevé.
Ce livre était cité par les premiers chrétiens, respecté par les Pères de l’Église… puis passé dans l'oubli.
Le Livre d’Hénoch(arrière grand-père de Noé), écarté dans la Bible officielle, parle d’anges déchus, de géants, de sorcellerie, d’un enfer brûlant… et même d’un Fils de l’Homme [mentionné aussi dans Daniel 7,13]: "Et voici, il y avait un être dont l'apparence ressemblait à celle d'un homme. Et l'ancien des jours s'assit sur son trône de gloire. Et cet homme fut amené devant Lui. Ce Fils de l'homme, c'est lui qui viendra juger les nations..." (Enoch 46)
Pourquoi a-t-il disparu ? Que révèle-t-il sur la fin du monde, le jugement dernier, et l’au-delà ?
Dans cette enquête, nous remontons le fil d’un texte perdu, redécouvert en Éthiopie, et retrouvé dans les manuscrits de la mer Morte.
Plongez dans l’un des livres les plus mystérieux du judaïsme ancien, à la frontière du canon biblique et de l’apocalypse interdite. Le livre d’Hénoch est-il une hérésie… ou une vérité effacée ?
"Dans la Bible, le mal vient du Péché originel, de Lucifer - Satan, qui tente Adam et Eve mais ultimement, ce sont les hommes qui pèchent et introduisent sur terre le mal. L'homme est pleinement responsable de sa chute.
Dans le Livre d'Hénoch, le mal vient d'abord d'une forme particulière d'anges déchus (les 199 Veilleurs) qui corrompent l'humanité, qui n'a presque plus le choix, en se voyant enseigné des arts divinatoires, l'astrologie (Barakel), la sorcellerie (Semyaza, l'ange déchu à la tête des Veilleurs), la forgerie d'armes et la guerre (Azaël, Enoch 8,1-2).
L'humanité est d'abord une victime dans le Livre d'Hénoch avant d'être un agent du péché. C'est cette vision qui, probablement, a semblé contredire la théologie chrétienne, qui elle, insiste sur la liberté, la responsabilité individuelle, et la dignité humaine de l'homme, qui devant Dieu, peut choisir entre le bien et le mal.
Le rôle de S. Augustin et de S. Jérôme au Ve siècle, deux figures majeures du christianisme, va accélérer l'exclusion du Livre d'Hénoch. S. Jérôme, traducteur de la Vulgate, refuse de l'inclure dans la Bible antique. S. Augustin, dans La Cité de Dieu, considère quant à lui que ce texte contient trop de spéculations sur les anges. Les conciles du IVe siècle, comme celui de Laodicée (364), établiront alors définitivement la liste des textes inspirés. Et Hénoch n'en fera pas partie.
Seule exception: l'église orthodoxe éthiopienne, loin de l'orbite culturelle romaine et des écrits culturels de S. Jérôme et de S. Augustin, conservera jusqu'à aujourd'hui encore, le Livre d'Hénoch dans son canon.
Ce Livre d'Hénoch, est-ce un simple texte apocalyptique du passé, ou une révélation destinée à notre temps?
Une chose est sûre : ce n'est qu'en étudiant la Bible et la tradition chrétienne de manière rigoureuse que l'on pourra voir la vérité. Et cette vérité est la suivante: le Fils de l'homme [dont parle le Livre d'Enoch 46] n'était-il pas Jésus ? Et les Cieux qu'a visité Hénoch n'étaient-ils pas ces cieux où la charité triomphera, où l'amour vaincra ?"
Le jour où l'Église fait mémoire de saint François d'Assise, le Pape a signé le document intitulé "Je t'ai aimé", qui sera présenté en Salle de presse du Saint-Siège le 9 octobre à 11h30.
Samedi matin 4 octobre, jour où l'Église commémore saint François d'Assise, le Pape Léon XIV a signé sa première exhortation apostolique, intitulée Dilexi te (Je t'ai aimé).
Le titre du document rappelle la quatrième et dernière encyclique du Pape François, Dilexit nos, "sur l'amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ", datée du 24 octobre 2024.
Le document sera présenté le 9 octobre 2025, à 11h30, en Salle de presse du Saint-Siège.
L'exhortation apostolique de Léon XIV a pour thème l'amour des pauvres.
Le texte de l'exhortation apostolique Dilexi te, signé le 4 octobre, se trouve sur le site du Vatican.
À sa naissance en 1181 ou 1182, François naît Jean (Giovanni) à Assise, en Ombrie (Italie), dans une famille riche. Son père, Pietro de Bernardone, qui est marchand de draps,a l'habitude de voyager dans les régions au-delà des Alpes, en Bourgogne et en Champagne. Sa mère, Jeanne (Joanna) Pica de Bourlémont appartient à la noblesse provençale. À son retour de France, son père ajoute à son nom de baptême, celui de Francesco, "le Français", nom à l'époque "singulier et inhabituel", selon Thomas de Celano, que le pape Grégoire IX chargea de rédiger la première biographie. Veut-il offrir à son fils un nom dont l'étrangeté suggère une parenté avec ces terres d'au-delà des Alpes dont la civilisation fascine les villes italiennes, ou bien veut-il rendre hommage aux origines de sa mère ?
Joanna eut d'abord du mal à accoucher de François. Un moine qui passa et qui entendit ses cris entra dans la maison et lui fit savoir que son enfant ne pouvait voir le jour que dans une étable et qu'il convenait ensuite de le déposer sur de la paille, comme le fit autrefois Marie avec Jésus. Aussitôt dit, aussitôt fait et la bouverie des voisins, où la délivrance fut immédiate et sans douleurs, devint plus tard un lieu de culte, consacré par l'édification d'une église. Au moment de cette naissance, des habitants d'Assise entendirent des voix célestes. Un possédé aurait parcouru la ville et ses hurlements auraient été l'expression de l'épouvante des démons contrariés par la venue au monde de quelqu'un dont ils savaient déjà qu'il serait un de leurs pires ennemis.
Le jeune Francesco se pétrit de ces histoires héroïques qu'il trouve dans les livres que son père lui rapporte de ses voyages en France. Lesquels exactement? Nous n'en savons rien, à l'exception notable, toutefois, d'un renvoi explicite à la Chanson de Roland que S. François évoque pour indiquer à un novice qu'il est mieux d'agir que de parler.
Ces preux chevaliers dont le très jeune François découvre les exploits, mettent leur vie en danger pour défendre ceux qui sont pauvres et faibles et qui ont besoin d'être protégés contre les abus des puissants. Ils ont tous en commun la conviction qu'il y a quelque chose de plus précieux que la vie. Ils luttent contre le désordre du monde, souvent oeuvre d'un esprit démoniaque. Les prouesses guerrières ont vocation à contraindre le mal à se plier aux normes. Ce qui fait de chaque individu, si misérable fût-il, le détenteur d'une graine divine.
Le jeune Francesco, qui n'occupe que modérément son temps dans la boutique où il est censé apprendre les rudiments du métier auquel son père le destine, préfère s'initier au maniement des armes.
François se prépare à son entreprise militaire avec zèle dans l'espoir d'être adoubé chevalier par le comte Gentile. Il se procure des armes et se fait tailler des vêtements. Son père, ne voulant pas "contrarier le plaisir de son fils", lui donne sa bénédiction et une bonne somme d'argent. C'est alors que S. François a un songe. Quelqu'un l'appelle par son nom et lui dit de distribuer ses armes à ceux qui viendront l'épauler dans son combat. Une voix lui demande de qui, du serviteur ou du maître, il faut attendre le plus grand bien. Francesco comprend qu'il convient de se mettre au service non d'un noble, soumis à un autre, vassal lui aussi d'un plus grand que lui et ainsi de suite, mais d'un roi qui a autorité sur tous, sans que l'identité de celui-ci lui soit clairement désignée. Cette voix lui parle pendant son sommeil.
Un jour, il entendit, à l'évangile de la messe, ces paroles du sauveur : "Ne portez ni or ni argent, ni aucune monnaie dans votre bourse, ni sac, ni deux vêtements, ni souliers, ni bâtons." "Voilà ce que je veux", s'écria-t-il. Une fois dehors, il jeta ses souliers et son bâton, remplaça sa ceinture par une corde, son manteau par un capuchon de laine. Maintenant, il était chevalier de l'Évangile. À partir de ce jour, on entendit François prêcher la pénitence et la paix.
Dès lors, il commença cette vie tout angélique et tout apostolique dont il devait lever l'étendard sur le monde. Il se fit pauvre, se soucia d'annoncer les messages de joie, d'espoir et d'amour contenus dans la Bible, et de porter la paix aux gens et à toute la création. On vit, à sa parole, des foules se convertir ; bientôt les disciples affluèrent sous sa conduite ; il fonda un ordre de religieux qui porta son nom, et un ordre de religieuses qui porte le nom de sainte Claire, la digne imitatrice de François.
"Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et sa sainteté, et le reste vous sera donné en surplus" (Mt, 6:33). C'est cet abandon spontané de l'enfant entre les mains d'un père miséricordieux qui guide la pauvreté franciscaine. Avant la Règle franciscaine, les moines observaient la pauvreté individuelle, mais possédaient un commun des biens fonciers. Le nouveau législateur exigeque ses religieux n'aient aucune propriété collective ni aucun revenu; c'est Dieu lui-même qui pourvoira à l'entretien de ses enfants.
François voulait voir ses frères passionnés de simplicité, de prière et de pauvreté. S'il témoignait un affectueux respect aux théologiens, leur science comme telle n'est jamais entrée dans son charisme. Il ne refusait ni l'étude ni la science à condition que les frères fussent libérés de tout esprit de possession. (Dictionnaire des saints et Grands témoins du christianisme, Sous la direction de Jean-Robert ARMOGATHE et André VAUCHEZ, CNRS Éditions, Paris 2019, p. 173.)
"Ceux qui l'avaient connu auparavant lui lançaient des reproches lamentables et le proclamait fou et dément." François se dépouille de tous ses vêtements, ne gardant qu'un cilice, et les remet à son père.
C'est dans la prière qu'il trouvait toute sa force pour aimer et pour aider les autres.
Sa conversion est accompagnée de plus d'un prodige
En 1205, un crucifix lui adresse la parole. Dans l'église Saint-Damien, à quelques centaines de mètres d'Assise, sur le chemin de Spolète, François s'arrête pour prier devant un crucifix en bois peint dans la tradition byzantine. La tradition a conservé la prière que le jeune homme qui cherche sa voie adresse à Dieu en s'agenouillant devant cette image :
"Ô Dieu haut et glorieux illumine les ténèbres de mon coeur. Et donne-moi la foi droite, l'espérance certaine et la charité parfaite, le sens et la connaissance, Seigneur, pour que, moi, je fasse ton saint et véridique commandement. Amen.
Une voix l'interpelle:
"François, va réparer ma maison, qui, tu le vois, se détruit tout entière." (Legenda major, de saint Bonaventure)
Miracle du Crucifix - St François priant devant le crucifix de l'église Saint-Damien, Fresque de Giotto 1297-1299, Basilique San Francesco, Assise
Un peu plus tard, Francesco guérit plusieurs lépreux en baisant leurs plaies. Son père fait une guerre acharnée à cette vocation extraordinaire, qui a fait de son fils, si plein d'espérance, un mendiant jugé fou par le monde.
Une autre fois, Thomas de Celano raconte qu'ému devant les appels suppliants d’une foule, dont un groupe de juifs, il ressuscita un enfant mort enseveli dans la boue après être tombé accidentellement dans les eaux du fleuve de la ville de Capoue. La foule et les parents de cet enfant implorèrent S. François pour qu'il ramène l'enfant à la vie. Dans ce passage, l’auteur précise que plusieurs juifs, accourus eux aussi sur les lieux de l’accident, pris de pitié, ont joint leurs voix à celles de la foule, priant saint François d’intervenir et de "redonner cet enfant à son père !" (Jacques Dalarun, Vers une résolution de la question franciscaine. La Légende ombrienne de Thomas de Celano, Fayard, Paris 2007.)
Rongé de doutes quant à l'avenir de ceux qui ont décidé de le suivre, François prie le Ciel de lui envoyer un signe pour le rassurer. Il lui répond aussitôt. Il voit une foule venir vers lui. Des centaines et des milliers de gens veulent se joindre à la petite communauté qui l'entoure.
Ils viennent de tous les pays et parlent une multitude de langues. Ils veulent, eux aussi, vivre selon les normes de pauvreté et de charité du Christ. "Dieu m'a montré la vérité", déclare S. François à ses compagnons.
"Proclamez que le Royaume des cieux est tout proche"
L'entrée dans l'Ordre [de saint François] d'un autre homme de bien a porté à sept le nombre des enfants du serviteur de Dieu. Alors ce bon père a réuni tous ses fils, leur a parlé longuement du Royaume de Dieu, du mépris du monde, du renoncement à la volonté propre et de la mortification corporelle, et leur a annoncé son projet de les envoyer dans les quatre parties du monde.
(…) 'Allez, dit-il tendrement à ses fils, et annoncez la paix aux hommes ; proclamez la conversion pour qu'ils obtiennent le pardon de leurs péchés (Mc 1,4). Soyez patients dans la difficulté, assidus à la prière, courageux au travail ; soyez sans prétention dans vos sermons, sans écarts dans votre conduite et reconnaissants pour les bienfaits reçus. Si vous remplissez ce programme, ‘le Royaume des cieux est à vous' !' (Mt 5,3; Lc 6,20). Eux alors, humblement à genoux aux pieds du serviteur de Dieu, ont reçu cet envoi dans la joie spirituelle qui vient de la sainte obéissance. François a dit à chacun : "Abandonne au Seigneur tout souci, et il prendra soin de toi" (Ps 54,23). C'était sa phrase habituelle lorsqu'il envoyait un frère en mission. Quant à lui, conscient de sa vocation de modèle et voulant "mettre en œuvre" et pas seulement "enseigner" (Ac 1,1), il a pris un de ses compagnons et s'en est allé vers l'un des quatre points cardinaux. (Saint Bonaventure, franciscain, docteur de l'Église, Vie de Saint François, Legenda major, ch. 3, trad. Vorreux et Desbonnets, Documents, Éds. Franciscaines 1968, p. 585.)
Apprenant que Otton de Brunswick, à la fin du mois de septembre 1209 passait par Assise où il sera couronné empereur romain-germanique par Innocent III, S. Françoisrecommande à ses frèresd'éviter de le rencontrer. On raconte que François aurait, muni d'une clairvoyance prophétique, adressé à cet illustre hôte de la ville un message où il lui aurait fait savoir que sa gloire serait de courte durée. Il ne crut pas si bien dire : excommunié une année plus tard par celui-là même qui l'avait oint dans la cathédrale de Latran en octobre 1209, Otton IV sera défait en 1214 par Philippe II Auguste à Bouvines et perdra sa couronne acquise à coup de guerres, d'assassinats et de mariages.
François écrit une "Vie des Frères", un inventaire de consignes destiné à ceux qui veulent le suivre, qu'il décide de soumettre au pape Innocent III pour approbation. Cette Règle s'ouvre par une invocation du Père, du Fils et du Saint-Esprit, aussitôt suivie d'une déclaration d'allégeance au Saint-Père :
"Que frère François et quiconque sera le chef de cette religion promette obéissance et révérence au seigneur pape Innocent III et à ses successeurs."
Dans leurs prédications, les frères dont la mission est d'"accomplir le bien" ne doivent pas heurter les convenances des gens qui les écoutent. Sans oublier que rien ne vaut l'exemple, qui reste le meilleur argument pour conduire les gens vers Dieu. Dans tous les cas, les frères doivent rester humbles et ne jamais tirer orgueil de leurs actes dont l'éventuelle réussite ne se doit qu'à Dieu :
"Je supplie, dans la charité qu'est Dieu, tous mes frères, prédicateurs, orants, travailleurs, tant clercs que laïcs, de s'appliquer à s'humilier en tout, à ne pas se glorifier, à ne pas se réjouir en eux-mêmes, à ne pas s'exalter intérieurement des bonnes paroles et actions, et absolument d'aucun bien que Dieu fait ou dit ou opère en eux quelquefois et par eux, selon ce que dit le Seigneur : 'Cependant ne vous réjouissez pas en ceci, que les esprits vous sont soumis.'"
Seuls les vices et les péchés nous appartiennent, rappelle François aux frères. Tout ce qui est bien et lumineux en nous vient du Seigneur et il serait présomptueux de se flatter du bien que nous accomplissons; celui-ci est l'œuvre de Dieu qui se sert de nous pour le prodiguer.
Ainsi, toujours dans le bien que nous pouvons faire, la finalité est la gloire de Dieu, seul.
Accompagné de ses compagnons, François part pour Rome après avoir rédigé cette Vie des Frères (1209). En chemin, il a une vision. Il s'arrête près d'un arbre majestueux et, pendant qu'il en contemple la hauteur, il se sent emporté par une "force divine" qui lui permet d'en atteindre le sommet et lui donne la force nécessaire de ployer les branches pour leur faire atteindre la terre. S. François en conclut que son entreprise sera couronnée de succès et s'en réjouit.
Le songe d'Innocent III
Soumis à la Sainte Eglise dont il demande l'acquiescement, S. François veut réunir autour de lui des gens qui, clercs ou laïques, ne s'enferment pas entre les murs d'un monastère et restent proches des gens ordinaires, qui, surtout eux, ont besoin de ces nouveaux apôtres. En 1210, il vient se présenter devant le pape au palais de Latran. Toutes les sources parlent d'une manière ou d'une autre de la perplexité initiale d'Innocent III face à ce saint qui avait choisi de vivre d'aumônes et qui se présentait devant lui hirsute, mal habillé.
Le cardinal Jean de Saint-Paul, évêque de Sabina-Poggio Mirteto, ambassadeur du Vatican, réputé pour ses connaissances médicales, défend François et prend la parole :
"Ce pauvre nous demande d'approuver un genre de vie conforme aux conseils évangéliques. Si nous rejetons ses projets comme tropdifficiles et comme une nouveauté, nous nous exposons à agir contre l'Évangile du Seigneur. Car soutenir que l'observance des conseils et le voeu qu'on en fait sont quelque chose de nouveau ou de contraire à la raison, c'est blasphémer ouvertement contre Jésus-Christ, auteur de l'Évangile."
Giotto, Le Songe d'Innocent III
Innocent III écoute S. François, "prend le temps du discernement", puis lui offre "son assentiment", assorti de sa bénédiction et de quelques recommandations. Dans son sommeil, Innocent III avait vu un homme de petite taille, et misérablement vêtu, ressemblant à ce pauvre d'Assise qu'il avait reçu dans la journée, soutenir avec son dos la basilique pontificale Saint-Jean-de-Latran, en train de s'écrouler. Le pape ratifie la Vie des Frères, leur accorde licence de prêcher la pénitence avec la seule condition d'avoir obtenu préalablement l'accord de S. François, reconnu ainsi comme "ministre" de la communauté. Dans la fresque dessinée par Giotto, l'interprétation du songe n'est guère difficile : l'Église de la plenitudo potestatis et des regalia, les symboles du pouvoir royal, s'écroule si elle n'est pas portée par le saint. (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 177.)
Content de l'habilitation du Pape, S. François se met aussitôt à l'oeuvre. Il s'adresse aux citoyens de Rome. Ceux-ci se passent leur chemin sans l'écouter et se montrent méprisants à son encontre, eux qui vivent dans la ville des deux plus grands apôtres, Pierre et Paul. Après plusieurs tentatives, toutes vaines, S. François leur dit :
"Pour votre honte, je vais annoncer le Christ aux animaux sauvages et aux oiseaux du ciel, afin qu'ils entendent les paroles salutaires de Dieu, ils y obéissent et acquiescent."
Saint François se rend en dehors des murs de la ville et s'arrête dans un champ où se trouvaient des corbeaux en train de se nourrir de cadavres, des grives, des pies et bien d'autres oiseaux. Il leur dit :
"Je vous ordonne au nom de Jésus-Christ, que les Juifs ont crucifié, dont les misérables Romains ont méprisé la prédication, que vous veniez à moi entendre la parole de Dieu, au nom de Celui qui vous a créés et, dans l'arche de Noé, vous a libérés des eaux du déluge !" (Roger de WENDOVER, Fleurs d'histoire, ibid., p. 3038)
Aussitôt tous ces oiseaux et bien d'autres font cercle autour de lui, raconte Roger de WENDOVER. Ils arrêtent de piailler l'écoutent sans broncher pendant toute une demi-journée sans détourner le regard. Les gens qui passent s'étonnent de voir cette assemblée. Ils s'arrêtent. Ils remarquent que ces oiseaux écoutent avec intérêt des mots qu'ils semblent comprendre. Ils écoutent eux aussi. Ils en sont touchés. Ils en parlent dans la ville dont les habitants, ébranlés par ce miracle attesté par des témoins nombreux et divers, commencent à se demander s'ils n'ont pas eu tort de traiter avec mépris celui que le pape lui-même leur avait recommandé en l'autorisant à prêcher, bien qu'il ne fût ni théologien ni prêtre, pas même moine soumis à la discipline d'un ordre reconnu. L'auteur bénédictin des Fleurs d'histoire, nous fait savoir qu'à la tête d'un grand nombre de citoyens des hommes d'Eglise viennent inviter S. François, "avec grande révérence à regagner la ville. Il les suit, content d'avoir attendri leurs coeursendurcis, par son discours aux oiseaux, et de les avoir rendus meilleurs peut-être.
Un jeûne de 40 jours
Un jour, en plein carême, S. François qui se trouve à l'ermitage de Sarteano, dans les environs de Sienne, entend une voix lui dire que Dieu ne pardonne jamais à ceux qui se tuent eux-mêmes par une trop dure pénitence.
François d'Assise affirme : "Que c'est tout autant un péché de soustraire sans discernement au corps ce qui lui est dû, que de lui offrir le superflu sous l'empire de la gourmandise". (François 2 Celano 22)
François met en évidence que le jeûne doit être pratiqué avec prudence, sous le regard de Dieu et pour le louer. Alors seulement, il est vertu de tempérance et conduit à Dieu. La tempérance n'est vertueuse qu'autant que l'amour de Dieu l'inspire. Il est donc nécessaire de pratiquer le jeûne du regard, de la parole, de l'ouïe, du soi-disant indispensable dans le quotidien. (Croire)
En 1211, François ressent le besoin de rester seul avec Dieu pendant le Carême, il prie "un homme qui lui est dévoué" et qui habite aux environs de Pérouse de l'amener de nuit, pour que personne ne s'en avise, sur une île inhabitée du lac Trasimène. Il se trouve un massif de ronces pour s'improviser un abri. Il y reste pendant quarante jours et quarante nuits, "sans rien manger ni boire", indiquent Les Fioretti, comme Jésus qui, après le baptême, s'était retiré dans le désert où il avait jeûné pendant quarante jours. S. François avait toutefois pris avec lui deux pains dont il avait mangé quelques miettes pour ne pas être tenté de se prendre pour le Christ. Tout émerveillé de constater que ces pains étaient à peine entamés au bout de quarante jours, le rameur qui vient le prendre et qui le dépose sur la berge, se considère délivré de son secret et en parle à ses concitoyens. Ceux-ci s'empressent de se rendre sur le lieu d'une si prestigieuse mortification. Au lieu où S. François célébra une pénitence si admirable se produisirent par ses mérites de nombreux miracles.
Parti prêcher dans les villes et les villages, "dans les cités et les places fortes" de l'Italie, S. François arrive à Tuscania, une petite localité d'origine étrusque à une vingtaine de kilomètres à vol d'oiseau de la mer Tyrrhénienne. Il est accueilli par un chevalier dont le fils unique est boîteux et "faible de tout son corps". Connaissant la réputation de cet homme qui est, dit-on, capable de guérir par ses prières, le père de l'enfant se jette à ses pieds et lui demande de lui rendre la santé. S. François prie d'abord longuement, avec ferveur. Puis pose sa main sur le malade, et le bénit. Il le prend dans ses bras et le relève. L'enfant se met à marcher et à courir dans la maison. Il est guéri.
En revenant de Viterbe à Spolète, S. François passant par Narni, rencontre un certain Pierre, paralysé, qui par son évêque, lui demande de l'aider. S. François fait le signe de croix au-dessus de lui. L'infirmité disparaît. Dans la même ville, une femme veut recouvrer la vue qu'elle a perdue. S. François fait le signe de croix devant chacun de ses yeux fermés. Quand elle les rouvre, elle voit.
Il renouvelle le miracle à Bevagna, une bourgade des environs de Pérouse, où il redonne la vue à une fillette, puis à Bologne, où il guérit un enfant borgne.
Un frère souffre d'un mal que Thomas de Celano avoue ne pas savoir nommer, d'autant plus que de l'avis de certains, c'est l'oeuvre d'un "méchant diable" qui a pris possession de lui et le tourmente pour affaiblir son âme. S. François prit pour la guérison du malade et le bénit. Celui-ci se remet de sa crise, et il n'a plus jamais souffert du "mal caduc".
Dans la ville fortifiée de San Gemini, où S. François arrive en compagnie de trois frères, il est reçu par un homme "qui honorait Dieu", mais dont la femme est "harcelée par un démon". Les quatre frères font leur prières. Quand ils ont fini, François se lève et crie d'une voix à faire peur : "Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, par obéissance je te l'ordonne, démon: sors d'elle et n'ose plus jamais l'entraver." (Thomas de CELANO, Vie du Bienheureux François [Vita prima], éd. cit. v. I, p. 551.)
Le bruit court que tout ce que S. François touche est investi de pouvoirs miraculeux. Une peste tue les bœufs et les moutons de la région de Rieti. Un homme qui vit "dans la crainte de Dieu" a une vision pendant son sommeil. On lui conseille d'arroser les bêtes avec l'eau dont S. François se lave les mains et les pieds. Par chance, celui-ci se trouve dans un ermitage voisin. Il s'assure de la complicité de quelques frères. Ceux-ci lui remettent l'eau de la bassine où S. François vient de se laver. Revenu chez lui, le paysan de Rieti asperge de cette eau ses animaux languissants. Le résultat est spectaculaire:
"Sitôt que l'aspersion atteignait si peu que ce soit les animaux malades et gisant à terre, ayant récupéré la vigueur première, ils se levaient immédiatement et se hâtaient vers les pâturages, comme s'ils n'avaient rien éprouvé de mal."
Ne pas blesser nos humbles frères les animaux est notre premier devoir envers eux, mais cela ne suffit pas. Nous avons une mission plus grande: les aider chaque fois qu'ils en ont besoin.
Le pouvoir de S. François sur les animaux est un sujet de stupéfaction tout aussi colporté et qui occupe autant les différents récits hagiographiques.
Dans les prédications de S. François, les animaux sont des créatures de Dieu qui sont invitées à louer leur Créateur. C'est exactement la position inverse de celles des cathares, où les créatures avaient été créées par un démiurge, c'est-à-dire un dieu malveillant qui aurait fait tomber les âmes et les esprits dans la matière. La louange de la Création est en cela en elle-même une prédication anti-cathare, qui veut signifier l'unicité de Dieu comme Créateur et Père de tous les êtres.
Aux environs de Bevagna, à quelques lieues d'Assise, dans la vallée de Spolète, S. François remarque une multitude d'oiseaux dans un champ: moineaux, corneilles, ramiers, hirondelles. Il court vers eux qui ne s'envolent pas. Au contraire, il a la sensation qu'ils l'attendent et se réjouissent de sa présence. Il les salue à son habitude : "Que le Seigneur vous donne la paix!" Il prêche comme à son habitude. Il leur dit :
"Mes frères les oiseaux, vous devez beaucoup louer votre Créateur et l'aimer toujours, lui qui vous a donnés des plumes pour vous revêtir, des pennes pour voler et tout ce dont vous avez eu besoin.
Dieu vous a rendus nobles parmi ses créatures et il vous a accordé d'habiter dans la pureté de l'air; car comme vous ne semez ni ne moissonnez, lui-même ne vous en protège et gouverne pas moins, sans que vous vous en souciez le moins du monde.
Les frères présents sur les lieux témoignent de la joie des oiseaux qui tendent le cou, déploient leurs ailes et font de leur mieux pour s'approcher de S. François qui passe parmi eux pour les toucher avec sa tunique. Il les bénit et leur donne licence de s'envoler, ce qu'ils font tandis que l'homme de Dieu et ses compagnons poursuivent leur chemin.
À Alviano, petit bourg fortifié sur une éminence de la rive gauche du Tibre, à mi-chemin entre Trevi et Orvieto, S. François qui veut s'adresser à la foule des gens venus l'écouter réclamer silence. En vain : des hirondelles en grand nombre font un tel vacarme que les gens n'entendent pas ses paroles. S. François s'adresse avec beaucoup d'égards aux hirondelles: elles ont suffisamment trissé, leur dit-il, et il est temps maintenant de lui laisser la parole. Il leur enjoint de se taire et d'écouter la parole du Seigneur. A la stupéfaction de tous, note Thomas Celano, non seulement les hirondelles se taisent mais elles restent sans bouger jusqu'à la fin de la prédication.
Lorsqu'une hirondelle s'agite et piaille tellement qu'elle empêche un étudiant de Parme de travailler. Au nom de S. François il lui demande de se taire et de venir se poser sur sa main. L'hirondelle obéit. L'étudiant lui caresse la tête, lui explique une fois encore qu'elle le gêne et la prie gentiment, en invoquant à nouveau S. François, d'aller chahuter ailleurs. L'hirondelle s'en va et ne revient plus.
Un autre jour, à Greccio, un paysan vient lui offrir un levreau qu'il avait pris au collet. S. François le remercie puis pose l'animal par terre et le délivre en lui recommandant d'éviter à l'avenir les pièges des hommes. Le levreau ne veut pas partir et se réfugie auprès de S. François. Il faudra qu'un frère le porte loin dans la forêt pour le décider à reprendre sa vie sauvage.
Réalisant un jour que toute la Création formait une grande famille, une sorte de fraternité universelle, François invita tous les humains à l'amour mutuel et au respect de notre mère la Terre, notre soeur la Lune, notre frère le Soleil...
Il s'adressait à tous les êtres, à la nature entière; Un jour il sauva un lièvre poursuivi par les chasseurs; il racheta un agneaux que le boucher s'apprêtait à tuer. La nature elle-même, il l'embrassait dans sa charité sans bornes : moissons, vignes, bois, pierres, le feu, l'eau, l'air, tous les éléments, il fraternisait avec eux, et les invitait tous à l'amour de Dieu.
L'histoire du loup de Gubbio "réduit par S. François à une grande douceur", est sans doute, avec le prêche aux oiseaux, le plus connu de ses miracles. Il fit promettre au loup de ne plus attaquer les hommes et les bêtes, au vu de gens perchés sur les remparts. S. François s'adressant à l'assemblée, atteste que les fléaux qui nous frappent sont une punition de nos péchés et affirme que la "flamme vorace de la Géhenne" est infiniment plus à craindre qu'un loup qui ne peut tuer que les corps. Depuis ce jour et jusqu'à sa mort, survenue deux années après, ce loup a vécu en toute liberté dans les rues de Gubbio. Il mendiait sa pitance de porte en porte, pour la grande joie des gens qui le nourrissaient volontiers. Par sa présence, il leur rappelait "la vertu et la sainteté mirifique de S. François."
Au début de l'année 1213 les frères sont une bonne centaine. Quatre ans plus tard en 1217, ils serontplus de mille. Le mouvement franciscain qui ne comptait une décennie plus tôt qu'une poignée de frères, a pris une ampleur telle que l'Ordre croît "comme un cèdre dans le paradis de Dieu qui élève la cime de ses mérites parmi les régions célestes des saints."
La rencontre entre S. Dominique et S. François
À l'occasion de l'ouverture le 11 novembre 1215 à Rome du IVe concile dans la basilique Saint-Jean-de-Latran en présence de quelques quatre cents évêques, S. Dominique fit le voyage de Rome pour obtenir l'approbation de l'Ordre des Frères-Prêcheurs. C'est là, alors qu'ils ne se connaissaient pas et ne se seraient pas rencontrés dans le tohu-bohu de ces quelques mille cinq cents personnes sans une grâce spéciale de Dieu, qu'ils se reconnurent, s'embrassèrent comme deux frères et lièrent une amitié profonde qui dura jusqu'à la mort.
S. Dominique vit François d'Assise en songe. Dans cette vision, il vit Jésus irrité contre le monde qui a perdu la foi et vit dans le péché. Pour l'apaiser la Vierge lui présente deux hommes dont la sainteté, lui dit-elle, est à même de racheter la mauvaise conduite des autres qui, par eux, retrouveront la voie de la vérité. Il se reconnaît dans l'un de ces hommes. Il se demande qui pourrait bien être l'autre qui a l'air d'un mendiant, vêtu d'une simple tunique de bure ? Le lendemain, dans une église dont la tradition n'a pas conservé le nom, S. Dominique reconnaît, habillé comme il l'avait vu dans son extase, ce deuxième homme que la Vierge recommandait si chaleureusement au Christ. S. Dominique se serait précipité vers S. François et l'aurait serré dans ses bras en lui disant : "Vous êtes mon compagnon, vous marcherez avec moi, tenons-nous ensemble et nul ne pourra prévaloir contre nous."
S. Dominique, plus tard, aurait affirmé que tous les religieux devraient suivre l'exemple de S. François "tant est grande la perfection de sa sainteté."
En 1216, un religieux d'Oignes, du diocèse de Liège, qui vient d'être nommé évêque de Saint-Jean-d'Acre, Jacques de Vitry (1160-1240) traverse l'Italie et constate, surpris, l'ampleur d'un ordre dont il ignorait probablement l'existence. En route vers Rome, il note dans une de ses lettres, à propos des Frères mineurs, que "le Seigneur pape et les cardinaux les tiennent en grande révérence."
"Ceux-ci [les Frères mineurs] ne s'occupent nullement des affaires temporelles, mais, avec un désir fervent et et un zèle ardent, ils travaillent chaque jour à arracher aux vanités du monde les âmes en péril et à les condire avec eux. [...] Ils vivent selon la forme de l'Eglise primitive dont il est écrit 'à la multitude des croyants, il n'était qu'un coeur et qu'une âme'.
De nos jours, ils se rendent dans les cités et les villages en oeuvrant par l'action afin de gagner quelques-uns; la nuit, ils regagnent leur ermitage ou des lieux solitaires pour s'adonner à la contemplation.
[...] Grâce aux conseils d'hommes bons, ils font et promulguent leurs institutions saintes et confirmées par le seigneur pape. [...] Je suis persuadé que c'est pour faire honte aux prélats, qui sont comme des chiens muets, incapables d'aboyer, que le seigneur veut sauver de nombreuses âmes par de tels hommes simples et pauvres avant la fin du monde."
"Franciscains et Dominicains vivront des dons des fidèles, d'où leur appellation d'"ordres mendiants". [...] Ils remportent un succès particuliers dans les villes universitaires, dont ils attirent les étudiants, mais aussi des maîtres fameux." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 181.)
S. François en Orient
C'est en septembre 1219 que se situe la rencontre de S. François avec le sultan d'Egypte al-Malik al-Kâmil, neveu de Saladin. Tant d'amis avaient voulu l'accompagner qu'il fallut tirer au sort les douze qui seraient choisis : frère Illuminé d'Arce, frère Pierre de Catane, frère Léon, frère Elie, frère Césaire de Spire, en étaient, et frère Barbaro, l'un des premiers disciples. Ils font escale en Crète, à Chypre, puis à Saint Jean-d'Acre, d'où S. François s'empresse de rejoindre la cité de Damiette (en Egypte) pour évangéliser les infidèles (août 1219). Il en convertit un grand nombre, et en reçut même plusieurs dans son ordre.
S. François avait dans l'idée de voir le sultan se convertir vers la religion chrétienne, persuadé que la paix viendrait par la conversion et non par la guerre. Les Croisés tentèrent de l'en dissuader, lui décrivant la cruauté des infidèles. Al-Malik al-Kâmil aurait lui-même promis une pièce d'or à quiconque lui apporterait la tête d'un chrétien.
S'étant adjoint pour compagnon frère "Illuminé" ou "Lumineux", il s'était mis en route traversant la mer et se retrouvant dans le pays du sultan. Quelques pas plus loin, ils tombaient dans les avant-postes des Sarrasins, et ceux-ci, plus rapides, se précipitèrent sur eux. Ils les accablèrent d'injures, les rouant de coups et les liant de chaînes. Selon le chroniqueur Jourdain de Giano (1195-1262), pendant le supplice, S. François criait de toutes ses forces le nom du sultan qui, ayant entendu cet appel, aurait demandé qu'on lui amène les prisonniers. À la fin, après les avoir maltraités et meurtris de toutes manières, les gardes d'Al-Malik al-Kâmil les amenèrent, conformément aux décrets de la divine Providence, en présence du sultan: c'était ce qu'avait désiré François.
Selon S. Bonaventure (1217-1274), si le sultan veut interroger ces chrétiens, c'est parce qu'"une disposition de la divine Providence, conformément au désir de l'homme de Dieu", l'y incite.
Le prince leur demanda qui les envoyait, pourquoi et à quel titre, et comment ils avaient fait pour venir; François répondit :
"Je suis envoyé par Dieu pour dire au Sultan et à son peuple le chemin du salut et leur annoncer l'Evangile qui est la Vérité... Si vous voulez vous convertir au Christ, ton peuple et toi, c'est très volontiers que, pour son amour, je resterai parmi vous" (Saint Bonaventure, Legenda Minor, 9,8).
Le sultan accepta de l'écouter en présence de ses chefs religieux qu'il fit venir sous sa tente. Ceux-si déclarent : "Sire, tu es épée de la Loi et tu dois donc maintenir et garder la Loi. Nous te commandons par Dieu et par Mahomet qui nous donna la Loi, que tu leur fasses couper la tête, car nous n'écouterons pas ce qu'ils disent, et nous vous défendons d'écouter ce qu'ils disent". Le Sultan ne leur obéit pas, car, dit-il, ce serait mal récompenser ceux qui avaient mis leur vie en danger pour sauver son âme. Il leur proposa alors de rester auprès de lui et de leur donner "des terres et des possessions". Ils refusèrent. Il leur offrit "de l'or, de l'argent et des draps de soie en grande quantité". Ils ne voulurent qu'un peu de nourriture.
Puis François prêcha au sultan Dieu Trinité et Jésus sauveur du monde, avec une telle vigueur de pensée, une telle force d'âme et une telle ferveur d'esprit qu'en lui vraiment se réalisait de façon éclatante ce verset de l'Évangile: "Je mettrai dans votre bouche une sagesse à laquelle tous vos ennemis ne pourront ni résister ni contredire". Le sultan commença par obliger les frères à marcher sur un tapis couvert de croix pour vérifier s'ils oseraient commettre un acte sacrilège en les piétinant. François déjoua le piège avec humour: "Ce n'est pas la croix du Christ que tu as posée là mais celles des deux brigands crucifiés à ses côtés!"
"Christ seul est Seigneur. En dehors de lui, il n'y a pas de salut."
Nous ne saurons pas grand chose de cet échange sinon que François aurait parlé de la Trinité. Il aurait aussi proposé de se livrer à une ordalie : François et le théologien musulman se jetteraient dans le feu; celui qui sortirait indemne prouverait la supériorité de son Dieu :
"Ordonne que soit allumé un très grand feu, lui dit S. François, et moi, j'entrerai dans le feu avec tes prêtres pour que tu connaisses ainsi quelle est la foi la plus certaine et la plus saine."
Fakhr al Din al-Farisi, homme "reconnu et d'un grand âge", quitta aussitôt la tente. Le Sultan al-Kamil doutant que ses "prêtres" acceptent d'affronter le feu, le pari ne fut pas tenté. S. François proposa d'aller tout seul dans les flammes à condition que le Sultan lui promît de passer avec son peuple au christianisme s'il sortait indemne du brasier. Le Sultan refusa, craignant une sédition des siens.
Témoin de cette ardeur et de ce courage, "le sultan écoutait François avec plaisir et le pressait de prolonger son séjour auprès de lui" (Saint Bonaventure, Legenda Minor, 9,8). Il offrit de nombreux cadeaux à S. François, qui les rejeta "comme de la boue" : ce n'était pas des richesses du monde qu'il était avide, mais du salut des âmes. Le sultan n'en conçut que plus de dévotion encore pour lui, à constater chez le saint un si parfait mépris des biens d'ici-bas. Il aurait ordonné, selon Ange Clareno, que S. François et tous ses frères puissent accéder librement au Saint-Sépulcre "sans payer le moindre tribut". S. François n'avait pas besoin de cet encouragement pour le faire. Mais ces privilèges accordés aux frères ont duré des siècles.
Le sultan renvoya François avec une grande courtoisie en lui demandant de prier pour que lui-même Malek el-Kamil découvre la vérité. Il revint sain et sauf dans le camp chrétien qui s'en étonna.
"Il semble, souligne Albert Jacquard (Le Souci des Pauvres, éd. Flammarion, 1996) que le sultan n'oublia pas le sourire de François, sa douceur dans l'expression d'une foi sans limite. Peut-être ce souvenir fut-il décisif lorsqu'il décida, dix années plus tard, alors qu'aucune force ne l'y contraignait, de rendre Jérusalem à l'empereur Frédéric II." (Traité de Jaffa, 1229)
La conversion du Sultan
Les Fioretti, recueil d'anecdotes, miracles et histoires merveilleuses de la vie de saint François, ajoutent cette anecdote relatant la conversion du Sultan :
"À la fin, saint François, voyant qu'il ne pourrait réaliser plus de fruits dans ces contrées, se décida, par révélation divine à retourner parmi les fidèles avec tous ces compagnons ; et les ayant réunis tous ensemble, il retourna près du Sultan et prit congé de lui. Alors le Sultan lui dit : 'Frère François, je me convertirai très volontiers à la foi du Christ, mais je crains de le faire maintenant ; car si les gens d'ici l'apprenaient ils me tueraient avec toi et tous tes compagnons ; et comme tu peux faire encore beaucoup de bien et que j'ai à achever certaines affaires de très grande importance, je ne veux pas causer maintenant ta mort et la mienne. Mais apprends-moi comment je pourrai me sauver, je suis prêt faire ce que tu m'imposeras.' Saint François dit alors : 'Seigneur, je vais maintenant vous quitter, mais après que je serai retourné dans mon pays et, par la grâce de Dieu, monté au ciel après ma mort, je t'enverrai, selon qu'il plaira à Dieu, deux de mes frères, de qui tu recevras le baptême du Christ ; et tu seras sauvé, comme me l'a révélé mon Seigneur Jésus-Christ. Et toi, en attendant, dégage-toi de tout empêchement, afin que quand viendra à toi la grâce de Dieu, elle te trouve disposé à la foi et à la dévotion.' Le Sultan promit de le faire et il le fit.
Après cela, saint François s'en retourna avec le vénérable collège de ses saints compagnons ; et quelques années plus tard saint François, par la mort corporelle, rendit son âme à Dieu. Et le Sultan, étant tombé malade, attendit la réalisation de la promesse de saint François et fit mettre des gardes à certains passages, ordonnant que si deux frères, portant l'habit de saint François, venaient à s'y montrer, on les lui amenait immédiatement. En ce même temps, saint François apparut à deux frères et leur commanda de se rendre sans retard près du Sultan et de lui procurer son salut, comme lui-même le lui avait promis. Ces frères se mirent immédiatement en route, et après avoir passé la mer ils furent par ces gardes menés près du Sultan. En les voyant, le Sultan eut une très grande joie et dit : 'Maintenant, je sais vraiment que Dieu m'a envoyé ses serviteurs pour mon salut, selon la promesse que, par révélation divine, m'a faite saint François.' Il reçut donc desdits frères l'enseignement de la foi du Christ et le saint baptême, et ainsi régénéré dans le Christ il mourut de cette maladie ; et son âme fut sauvée par les mérites et l'opération de saint François". (Fioretti, chapitre 24).
Le sultan mourut en 1238.
Dans la Règle présentée à Portioncule le 30 mai 1221, qui comporte 24 chapitres, S. François fournit des indications judicieuses quant à la manière dont les frères doivent agir chez les infidèles : ils ne doivent pas cacher qu'ils sont chrétiens; ne pas essayer de convertir ceux qui ne sont pas prêts à recevoir la parole des Evangiles; attendre un signe de Dieu pour prêcher.
Saint François finit cette Règle de 1221 dite non bullata par cette admonition : "Et de la part de Dieu tout-puissant et du seigneur pape, et par obéissance, moi, frère François, je prescris fermement et j'enjoins que personne ne retranche rien de ce qui est écrit dans cette vie ou que personne n'y ajoute aucun écrit et que les frères n'aient pas d'autre règle".
Saint François (XIXe), église Saint-Médard, Paris
S. François, Patron des écologistes
Si vous avez des hommes qui excluront n'importe laquelle des créatures de Dieu de l'abri de la compassion et de la pitié, vous aurez des hommes qui agiront de même avec leurs semblables.
"Le franciscanisme est une doctrine de réconciliation de la nature et de la grâce" (Ivan Gobry). Aussi S. François peut-il affirmer que "toute créature de Dieu est bonne, et il n'y a rien à rejeter de ce qui se prend avec actions de grâces; car tout est sanctifié par la parole divine et la prière". Nous sommes là aux antipodes du bouddhisme, du manichéisme et du jansénisme.
"Voici que je fais toutes choses nouvelles" (Ap 21:5). Dans le Christ, Dieu-Homme, la Création sensible est transfigurée, le monde est sanctifié, l'humanité est divinisée. C'est pourquoi l'Incarnation s'offre pour François comme le mystère-clé du christianisme.
Au terme de sa vie, S. François rédige ce qu'on appelle le "Cantique du frère Soleil" qui est l'aboutissement de ses enseignements sur le respect et l'amour que tous les humains doivent porter envers toutes les créatures de Dieu. Il rejoint ainsi les préoccupations de ceux et celles qui se soucient de la défense de la nature, des animaux et de l'environnement. C'est d'ailleurs pourquoi, en 1979, il est proclamé "patron des écologistes".
En 1221, S. François considère que "convertir le monde entier comme Dieu le veut" est une tâche plus importante que de laver les chancres des lépreux. Plus précisément, il acquiert la conviction que sa vraie mission, et celle des Frères, n'est pas de s'occuper de la chair qui souffre mais de secourir les âmes égarées.
C'est François d'Assise qui créa la première crèche que l'on retrouve souvent sous "l'arbre de Noël".
Nous sommes en 1223 et François se trouvait à Greccio, une ville de l'Italie. Il dit à l'un de ses amis, qui avait mis à la disposition des frères une grotte dans la montagne:
"Je veux faire mémoire de cet enfant qui est né à Bethléem et observer en détail, de mes yeux corporels, les désagréments de ses besoins d'enfant, comment il était couché dans une crèche et comment, à côté d'un boeuf et d'un âne, il a été posé sur le foin."
Et tous les habitants de la ville vinrent entourer les frères et assister à la Messe de Minuit. Ils étaient si nombreux, avec leurs cierges et leurs lanternes, que le bois était éclairé comme en plein jour. La Messe fut dite au-dessus de la mangeoire qui servait d'autel.
L'année suivante, les habitants de Greccio avaient raconté avec tant d'admiration les merveilles de cette belle nuit de Noël que, un peu partout, on se mit à reconstituer, dans des grottes ou des étables, la scène touchante de la naissance de Jésus. Et c'est pourquoi maintenant, nous avons partout des crèches à Noël.
L'amour du Christ et des mystères porta les Franciscains à la fréquentation des Lieux Saints, où ils s'établirent et dont ils devinrent les gardiens officiels, fournissant traditionnellement le Patriarche latin de Jérusalem. Ils y inaugurèrent le Chemin de Croix, pèlerinage avec stations sur les lieux mêmes où Jésus souffrit sa Passion; dès le XVe siècle, cet exercice est exécuté à domicile en s'attachant simplement par la pensée à l'itinéraire sacré.
En 1224, alors que S. François était en contemplation sur le mont Alverne en Toscane, le Christ lui apparut et lui imprima la stigmates de Sa Passion aux endroits du corps où Lui-même avait été blessé. Premier miracle de cette nature dans l'histoire chrétienne, la stigmatisation de S. François, bien qu'il la tînt secrète et qu'il n'en ait rien dit, fut rapidement connue du plus grand nombre et contribua à accroître sa réputation de sainteté. (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 440.) S'étant livré à un jeûne de quarante jours en l'honneur de saint Michel archange, François reçut la stigmatisation le jour de l'Exaltation de la Sainte Croix : un séraphin, formant avec ses ailes l'image du crucifix, lui imprima, aux mains, aux pieds et au côté, les stigmates des plaies du Sauveur causées par les clous et la lance.
Deux ans après, étant très gravement malade, il se fit transporter à l'église du Portioncule (basilique Sainte-Martie des Anges), le lieu où, bien des années auparavant, il comprit qu'il devait vivre "selon le saint Évangile", et où il mourut "en chantant", comme l'écrit son biographe, le samedi 3 octobre 1226. "Afin que là où il avait accueilli l'esprit de la grâce, là il rendit l'esprit de la vie." (Saint Bonaventure)
S. François demanda qu'on lui lise le 13e chapitre de l'Evangile de Jean : "Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père." Pendant ce temps, il récitait en boucle le psaume 142 (141) : "De ma voix j'ai crié vers le Seigneur, de ma voix j'ai supplié le Seigneur. Je répands ma plainte devant lui. Je lui raconte ma détresse..." Et qui finit par une supplique : "Tire mon âme de sa prison, afin que je célèbre ton nom!"
"Il avait réussi à spiritualiser l'amour des hommes et du monde, et à humaniser l'amour de Dieu, accomplissant à merveille l'impossible gageure chrétienne d'aimer Dieu à travers les hommes." (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, ibid., p. 441.)
Le soir où S. François passa du monde au Christ, alors que c'était déjà le crépuscule de la nuit suivante, des alouettes, oiseaux amis de la lumière du midi et qui ont horreur des ténèbres du crépuscule, vinrent sur le toit de la maison et tournèrent longtemps en faisant un grand bruit : nous ignorons si elles montraient de la joie ou de la tristesse en chantant à leur façon. Elles faisaient résonner une jubilation éplorée et des pleurs jubilants, soit qu'elles plaignaient les fis devenus orphelins, soit qu'elles indiquaient que le père approche de la gloire éternelle. Les gardiens de la cité qui protégeaient le lieu par des veilles attentives, furent pleins de stupeur et invitèrent tous les autres à admirer l'évènement.
Les funérailles furent un nouveau triomphe. Le corps fut d'abord ramené à Assise. La procession passa par Saint-Damien où sainte Claire et ses soeurs vénérèrent en pleurant la sainte dépouille; puis on déposa celle-ci dans l'église Saint-Georges où François avait fait ses humanités. Dès lors, les miracles se multiplièrent à la sépulture.
François fut canonisé par Grégoire IX, en 1228. Son corps, que l'on avait caché, afin de mieux s'en assurer la possession, dans la crypte de l'église bâtie en son honneur en 1230, fut découvert en 1818. Pie XII le proclama patron de l’Italie.
Dans son Testament, S. François indique : "Personne ne me montrait ce que je devais faire, mais le Très-Haut lui-même me révéla que je devais vivre selon la forme du Saint Évangile" (Thomas de CELANO, Vie du bienheureux François [Vita prima], in François d'Assise, Ecrits, vies, témoignages, éd. du VIIIe centenaire, éd. ibid., v. I, p. 589.) Il puisait directement dans l'Évangile une règle de vie. Ce rapport direct avec Dieu ne l'empêcha pas dans la nouvelle mouture de la Règle de 1221, qui compte 24 chapitres, de commencer par rappeler aux frères qu'ils étaient tenus à la plus grande révérence envers la sainte Eglise, le pape, les évêques et les prêtres. Et de leur léguer "trois paroles" dans son Testament : qu'ils s'aiment les uns les autres, qu'ils aiment et respectent "notre Dame sainte Pauvreté" et qu'ils se montrent toujours fidèles et respectueux de la Sainte Eglise.
Aujourd'hui, les Frères Mineurs se répartissent en trois branches : Franciscains, Capucins et Conventuels. À la fin de l'année 2009, les Franciscains étaient 14 525 dans le monde (dont 398 novices) présents dans 52 pays.
Crucifix de Saint-Damien, XIIe siècle, basilique Sainte-Claire, Assise (Italie). Selon Thomas de Celano (Vita Prima), c'est ce crucifix qui aurait parlé à François d'Assise et qui lui aurait dit : "Va et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruine !"
"Souviens-toi que lorsque tu quitteras cette terre, tu ne pourras emporter rien de ce que tu as reçu, seulement ce que tu as donné." —Saint François d'Assise.
Postérité
Quelques décades après la mort de S. François, les Franciscains ont envahi l'Université à Bologne, Oxford et Paris, surtout, et plus tard Cologne.
À partir de 1230, les œuvres d'Aristote, principales représentantes de la scolastique (philosophie développée et enseignée au "Moyen-Âge" dans les universités) sont traduites du grec en latin par le dominicain allemand Albert le Grand, véritable introducteur de la pensée du philosophe, et par Guillaume de Moerbeke, secrétaire de Thomas d'Aquin, et introduites dans les universités.
"Quand je connaîtrais tous les mystères, enseigne l'Apôtre, que je posséderais toute science, ...si je n'ai pas la charité, je ne suis rien!" (1 Co. 13:2) S. François consacre à cette parole une admonition, et une autre à celle-ci : "Le lettre tue, l'esprit vivifie" (2 Co. 3:6). À choisir entre la science et la charité, le choix est vite fait. Mais il arrive heureusement que les deux soient compatibles, et les faits l'ont prouvé dans la personne de nombreux saints franciscains. (Ivan Gobry, Saint-François d'Assise et l'esprit franciscain, Maîtres spirituels aux Editions du Seuil, 1957.)
Le premier docteur franciscain, l'Anglais Alexandre de Halès (+1245), fondateur de l'école franciscaine, installera avec lui l'ordre de S. François dans une chaire de la Sorbonne; il sera surnommé le Docteur Irréfragable. Il pensera, d'ailleurs comme un peu plus tard S. Thomas (et c'est probablement à lui que Thomas faisait allusion), que le péché était la raison de l'Incarnation, mais il pensera aussi que l'Incarnation se serait produite en toutes hypothèses pour le seul achèvement et la beauté de l'Univers... Ce sera également la position d'Albert le Grand, évêque de Ratisbonne en Allemagne, le maître de Thomas. Les disciples des fondateurs (scotistes franciscains et thomistes dominicains) exagéreront pourtant jusqu'à la caricature l'opinion respective d'Alexandre de Hales et de Thomas, alors que si Thomas donnera sa préférence au thème de l'Incarnation rédemptrice, il n'en restera pas à la seule libération du péché; comme l'explique le P. dominicain Jean-Pierre Torrell, dans une video, sur le "motif de l'Incarnation", "on ne tiendra pas suffisamment compte de la phrase 'la puissance de Dieu ne se limite pas à cela. Et même sans le péché, Dieu aurait pu s'incarner'"... Alexandre de Hales sera sinon l'auteur, du moins l'initiateur de la première Somme théologique. Un de ses élèves, S. Bonaventure (1217-1274), Maître régent de théologie de l'Université de Paris, sera surnommé le "second fondateur de l'ordre franciscain", et les élèves de S. Bonaventure défendront son esprit contre l'aristotélisme envahissant : Gauthier de Bruges, John (ou Jean) Peckham, Guillaume de la Mare, et Mathieu (ou Matteo) d'Aquasparta. S. Bonaventure donnera une valeur beaucoup plus cosmique et eschatologique, allant bien au-delà du seul intellect, à l'illumination de l'esprit par Dieu.
Les Anglais Robert Grossetête (1175-1253), à Lincoln, et Roger Bacon, à Oxford, surnommé Doctor mirabilis ("Docteur admirable") en raison de sa science prodigieuse, davantage portés vers l'expérience que vers la spéculation pure avaient identifié quelques erreurs commises par Aristote à propos des phénomènes naturels; ce qui ne les empêcha nullement de reconnaître l'importance de la philosophie d'Aristote.
Cependant, au XIIIe siècle, le grand docteur de l'Ordre franciscain sera Jean Duns Scot (1266-1308), professeur à Oxford, Paris et Cologne. Connu pour son angélologie, fierté de l'ordre franciscain, dans la lignée d'Augustin et Bonaventure, il mettra l'accent sur la volonté personnelle et la charité plutôt que sur l'intellectualisme (c'est-à-dire une vision métaphysique qui parce qu'elle exalte l'intellect humain, se voit souvent marquée par une pensée de la nécessité, de l'émanation, de la généralisation, voire du destin); et il s'attachera surtout à S. Augustin, dans l'esprit et dans le détail, tout en donnant aux problèmes théologiques des solutions plus nettes. La virtuosité de son argumentation, mais surtout la profondeur de ses raisonnements lui consacreront le surnom de Docteur subtil. Opposé à S. Thomas et à l'école thomiste quant au rôle de la liberté et de la grâce, il n'en sera pas pour cela le maître de Guillaume d'Ockham et du nominalisme.
Le scotisme, comme doctrine qui se caractérise par "le formalisme métaphysique, l'univocité de l'être, l'intuitionnisme et le volontarisme" (Etienne GILSON, L'Esprit de la philosophie médiévale, Paris, Vrin, 1960), bien qu'ayant influencé Ockham, s'opposera à son nominalisme comme doctrine qui nie la réalité des entités abstraites et n'attribue pas d’universalité aux catégories transcendantes, mais simplement à ce qui est construit par l'observateur.
Chez Duns Scot, l'univocité de l'être implique que tous les êtres sont dits "être" dans un même sens, et sont singuliers de par leur eccéité (essence particulière d'une chose qui permet de la distinguer de toutes les autres).
Thomisteset scotistes s'accorderont ainsi pour lutter ensemble contre le nominalisme de Guillaume d'Ockham qui poussera à l'extrême certaines des idées de Duns Scot (volontarisme et constructivisme) et aboutira à une sorte d'"empirisme anarchique." (DANIEL-ROPS)
La métaphysique du mal d'Augustin est passée tout entière, à peu près telle quelle, dans le thomisme et le scotisme. (E. GILSON, Espr. philos. médiév., 1931, p. 119).
Dialecticien autant que S. Thomas, partisan autant que lui de la méthode critique, Duns Scot ne part pas des mêmes principes que lui et n'aboutit pas aux mêmes conclusions. Pour lui, dans l'homme la volonté prime l'intelligence - d'où le terme de volontarisme dont on qualifie souvent sa doctrine - il ne suffit pas d'avoir démontré la vérité pour que tout se soumette à sa loi. Duns Scot insiste sur le caractère actif de l'âme, sur la liberté dont il défend le principe même dans le domaine spirituel. Est-il si sûr qu'on puisse en parlant du réel, comprendre vraiment et connaître qu'il y ait, dans la Création, des lois fixes que la raison peut repérer et analyser ? Le liberté de la toute-puissance divine ne s'oppose-t-elle pas à une telle fixité ? Que la science ait son domaine, oui, mais hors de son domaine, que vaut-elle ? Ainsi, plus fortement même que S. Bonaventure, Duns Scot apportait-il de l'eau au courant mystique au détriment du courant rationnel.
"Certains augustiniens (franciscains) usent d'ailleurs d'un argument qui n'est pas sans valeur. Ils accusent les scolastiques de sacrifier la religion à la philosophie, le Christ à Aristote. Ils n'ont pas tort en ce qui concerne les écoliers (particulièrement les averroïstes), mais ils se trompent en ce qui concerne la scolastique dominicaine puisque saint Thomas fait prédominer le Surnaturel sur la philosophie. Le thomisme sacrifie Aristote au Christ." (Alain PASCAL, La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, tome 2, Islam et Kabbale contre l’Occident chrétien, éd. Cimes, 2e éd. revue et augmentée, Paris 2015, p. 308.)
Duns Scot ne s'oppose pas systématiquement à Thomas, mais plutôt aux thomistes de son temps, et surtout au séculier Henri de Gand, non pas comme une opposition frontale, mais par une démarche différente. Le scotisme donne une priorité à la volonté, devant les autres facultés, comme l'intelligence (Père Jean-Baptiste Golfier, Tactiques du diable et délivrances, Artège-Lethielleux, 2018, p. 124-126), ou la charité.
Le cistercien Humbert de Brouilly, le carme Gérard de Bologne, et surtout l'augustin Gilles de Rome (1247-1316) qui le premier, montrera que S. Augustin et S. Thomas n'étaient pas inconciliables, mais qu'ils se complétaient. L'action, selon Gille de Rome, est impuissantesans la charité, et la contemplation sans la grâce. Les deux démarches mystique et rationaliste ne sont pas contradictoires, mais complémentaires.
Contre saint Thomas, Scot pense que le péché de Lucifer n'a pas été l'orgueil. C'est une forme d'envie qui l'a fait pécher. Satan a pu désirer égaler Dieu d'un désir de concupiscence, autant que sa volonté l'a pu. Il n'a pas cherché à devenir l'égal de Dieu, ce qui est impossible, mais l'a parfaitement voulu. (Père Jean-Baptiste Golfier, Tactiques du diable et délivrances, Artège-Lethielleux, 2018, p. 125.)
Ce qui est le plus remarquable dans la théologie scotiste, c'est la place suréminente qu'elle reconnaîtra au Christ dans l'oeuvre de la Création et de la Rédemption: celui que St Jean dans l'Apocalypse appelle "l'Alpha et l'Oméga, le Principe et la Fin", est la cause, le chef et l'achèvement de toute la Création spirituelle et sensible. La fête du Christ-Roi sera la conséquence liturgique de cette conception. D'une telle dignité, la Mère du Christ est la première bénéficiaire: de là, l'affirmation de l'Immaculée-Conception de la Vierge, reprise des Pères, que le "Docteur marial" (un autre titre qu'on donna à Duns Scot) défendit contre toute l'Université, et qu'il fit triompher.
Le scotisme sera critiqué à la "Renaissance" par Érasme et Rabelais, qui joueront sur le double sens du qualificatif de "subtil" (synonyme de "fin, recherché", mais aussi d'"inutilement sophistiqué, obscur") attaché à Duns Scot pour railler l'excès de subtilité des scotistes. Il sera soutenu jusqu'au XVIIe siècle, en la personne de Bartolomeo Mastri. Jean Duns Scot sera béatifié par S. Jean-Paul II en 1993. Il est fêté le 8 novembre.
"L'Inquisition, avec ses procédures juridiques rédigées en lieu et place d'une justice seigneuriale coutumière, orale, est aussi fille de l'Université. Dominicains et Franciscains y apportent des procédures écrites et un rituel de l'interrogatoire, de la confrontation et de l'aveu qui ne vont pas tarder à se verser à la justice d'État : on en retrouvera la trace dans les procédures suivies encore aujourd'hui par les juges d'instruction français." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 182.)
Saint François d'Assise recevant les stigmates
Sources: (1) L'Evangile au quotidien; (2) Franciscain.org ; (3) Chiesa ; (4) Egliseinfo.catholique ; (5) Eleves.ens.fr : S. François et le Sultan, les Fioretti ; (6) Les saints Franciscains
Mgr Paul GUERIN, Vie des saints pour tous les jours de l'année, Editions D.F.T., Saint-Etienne 2003, p. 617-620
Ivan GOBRY, Saint-François d'Assise et l'esprit franciscain, Maîtres spirituels aux Editions du Seuil, 1957, p. 68-69; 77; 79;111
Stan ROUGIER, Saint François d'Assise ou la Puissance de l'amour, Albin Michel, Saint-Amand-Montrond 2009, p. 136-137
Virgil TANASE, Saint François d'Assise, Gallimard Folio Biographies, Malesherbes 2015
DANIEL-ROPS, L'Histoire de l'Eglise du Christ, tome IV, sous la direction de Jean DUMONT, Editions Bernard Grasset 1962-1965, p. 300-301.
Les astronomes de la NASA viennent de confirmer qu'une éclipse lunaire, communément appelée "lune de sang", s'est produite le 3 avril 33 après J.-C., date que beaucoup pensent être le jour de la crucifixion de Jésus.
L'Évangile selon Luc (23,44-45) rapporte que l'obscurité a recouvert le pays de midi à trois heures de l'après-midi, alors que Jésus était suspendu à la croix, un événement souvent considéré comme surnaturel. Plus tard dans la soirée, Actes 2,20 dit que la lune s'est "changée en sang", accomplissant ainsi l'ancienne prophétie de Joël 4:15-16 citée par Pierre le jour de la Pentecôte.
À l'aide des données de la NASA sur les éclipses, les scientifiques ont désormais vérifié qu'une éclipse lunaire était effectivement visible depuis Jérusalem cette nuit-là, un alignement inattendu entre la science et les Écritures.
La théorie de l'éclipse, a été initialement lancée par les chercheurs de l'Université d'Oxford Colin Humphreys et W. Graeme Waddington.
La crucifixion de Jésus est liée à une éclipse lunaire, selon une découverte de la NASA — qui pourrait déterminer exactement le jour de sa mort. Cf. https://www.yahoo.com/news/jesus-crucifixion-linked-lunar-eclipse-201103198.html
"Voici un argument frappant en faveur du catholicisme que j'ai découvert récemment dans le livre de Franco SERAFINI, Un cardiologue rencontre Jésus: Les miracles eucharistiques à l'épreuve de la science' (Artège 2025), traduit de l'italien au français, d'un cardiologue, spécialiste du cœur et de biochimie, qui a examiné et rapporté certains miracles eucharistiques récents, les mieux attestés, qui ont fait l'objet d'investigations par la science moderne.
Franco SERAFINI, Un Cardiologue rencontre Jésus, Les miracles eucharistiques à l'épreuve de la foi, Artège 2025
Ce que nous montre SERAFINI, c'est que dans les miracles eucharistiques où le groupe sanguin a été examiné, dans les cas de Lanciano et de Tixtla, c'était du groupe sanguin de type AB sur l'hostie. Et il en est de même pour les tests scientifiques qui ont été réalisés sur les objets comme le linceul de Turin, la Tunique d'Argenteuil et le Suaire d'Oviedo. À la fois sur ces trois objets médiévaux et sur les deux miracles eucharistiques où le groupe sanguin a été analysé, on retrouve à chaque fois du sang AB. Donc cela fait au total cinq objets indépendants où l'on retrouve du sang AB lors d'analyses scientifiques.
Or, l'argument stastistique est intéressant: la probabilité d'être du sang AB pour une personne sur terre est de 5%. Vous avez une chance sur vingt d'être de sang AB, c'est le groupe sanguin le plus rare sur terre. Et la probabilité d'obtenir cinq fois de suite du groupe sanguin AB sur des objets indépendants, en mathématiques, c'est une chance sur vingt, le tout à la puissance 5 : soit une chance sur 3 million deux cent mille.
Conclusion: c'est hyper improbable d'obtenir cinq fois de suite sur cinq objets différents du groupe sanguin de type AB.
En outre les groupes sanguin ont été découverts en 1902. Avant 1902, personne ne connaissait l'existence des groupes sanguins, et donc personne n'aurait pu trafiquer quoique ce soit, falsifier à la fois le linceul de Turin, le Suaire d'Oviedo, la Tunique d'Argenteuil et le miracle de Lanciano en essayant de mettre dessus du groupe sanguin AB, parce que personne ne connaissait les groupes sanguins à l'époque. C'eut été impossible de falsifier tout cela et de tomber comme par hasard sur du sang AB.
Et donc une chance sur 3 million deux cents mille, c'est immensément improbable. La probabilité d'être foudroyé par la foudre et d'en mourir est estimée à une chance sur 80 000.
Cet argument statistique est donc un argument puissant pour montrer que ces différents objets de groupe sanguin AB proviennent bien d'une seule et même personne, dont le groupe sanguin est AB et cette personne, c'est Jésus-Christ." (Fin de citation)
Les Écritures comportent un personnage discret mais qui joue néanmoins un rôle essentiel : la Vierge Marie. -Le Fiat de Marie -L'Immaculée Conception de la Vierge Marie -La Conception virginale de Jésus -L'Incarnation du Fils de Dieu -Les deux natures...
Saint Geoffroy naquit à Moulincourt, au diocèse de Soissons, d'une famille encore plus distinguée par ses vertus et sa charité que par sa haute noblesse. Ses parents secouraient les églises et leur bonté rayonnait sur toutes les misères. Ces bons chrétiens...
Saint Willibrord. Enluminure, Trèves vers 1000. feuille unique, Paris, Bibliothèque National, Lat. 10510
Né vers l’an 658 en Northumberland, terre de foi et de silence, Saint Willibrord consacra son cœur et ses œuvres à l’annonce de l’Évangile. Ce missionnaire,...
À Ankara, Carine et son époux Mélassippe subirent le martyre durant la persécution de l'empereur Julien l'Apostat. Ils furent mutilés et attachés encore vivants au pilori devant leur fils Antoine. Celui ci ne renia pas Jésus-Christ malgré le spectacle...
Le Vatican annonce la publication imminente d'un document sur la monogamie
Secrétariat du Dicastère pour la Doctrine de la Foi : La note, intitulée "Nous deux. Éloge de la monogamie", traite de la valeur du mariage. Cité du Vatican (kath.net/KAP) Le Vatican...
Dans un entretien avec Raymond Arroyo d'EWTN, le préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a critiqué la controverse entourant la messe selon l'ancien rite et a mis en garde contre le relativisme théologique croissant au Vatican. Rome...
Les 498 martyrs espagnols (+1934-1937) –– exécutés en haine de la Foi par les Républicains
Cf. https://x.com/ChristianVenard/status/1854015458657140883?t=lzzipgAwNw23LJD9z1ZdCw&s=19 https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/csaints/documents/r...
Saint Léonard avec Marie-Madeleine, sainte Marthe et saint Pierre (Le Corrège), 1517
Parmi les jeunes seigneurs de la cour de Clovis qui abjurèrent le paganisme après la bataille de Tolbiac, il y avait un brillant officier nommé Léonard. À l'école de...
Sainte Sylvie, par un peintre italien
Sylvette ou Sylvaine. On sait peu de choses sur sa vie, si ce n'est qu'elle se retira, après la mort de son mari, dans une maison proche de la Basilique Saint-Paul-hors-les-murs. (1) Grande dame romaine qui consacra...
Dormez braves gens :
Il s'agit de l'une des plus vastes études de cohorte jamais réalisées sur les effets cancérogènes des vaccins contre la Covid-19 : en Corée du Sud, les données de plus de huit millions de participants ont été analysées. Les auteurs...