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16 juin 2025 1 16 /06 /juin /2025 07:08
Pourquoi devrions-nous croire que Dieu est ''bon'' ?

Pourquoi devrions-nous croire que Dieu est ''bon'' ?

 

De nombreux athées posent des questions à ce sujet.

 

Voici donc trois raisons pour lesquelles nous devrions croire que Dieu est bon.

 

1. Nier la bonté de Dieu est contre-productif.

 

Si Dieu n'était pas bon, il pourrait mentir. Il pourrait nous tromper. Il pourrait nous faire croire que nous raisonnons clairement, même si ce n'est pas le cas.

 

C'est parce que Dieu est celui qui a créé notre esprit. Donc, si la source de notre rationalité était corrompue, notre rationalité elle-même le serait aussi.

 

Nous ne pourrions pas faire confiance à nos pensées, à notre logique, ni même à nos instincts moraux, car tout cela aurait été construit par un trompeur.

 

Ainsi, croire que "Dieu n'est pas bon" compromet notre capacité à croire rationnellement quoi que ce soit. Y compris cette croyance (la croyance que Dieu n'est pas bon).

 

C'est comme dire : "Aucune de mes croyances n'est valable" — ce qui est en soi… une croyance.

 

C'est une contradiction. Et cela rend irrationnelle l'idée que Dieu n'est pas bon.

 

2. Dieu est nécessaire – et la nécessité implique la perfection.

 

L'argument classique de la contingence affirme que tout dans l'univers est contingent. Il aurait pu ne pas exister. Il doit donc exister quelque chose qui explique tout cela, quelque chose qui existe nécessairement.

 

Cet être nécessaire n'est pas comme tout le reste. Il ne dépend de rien. Il n'est pas limité. Il ne manque de rien. Il est pur être, pure actualité.

 

Tout ce que nous connaissons est fini, limité et imparfait. Mais un être nécessaire doit être totalement différent. Il doit être parfait.

 

Voilà ce qu'est Dieu. Ni un monstre de spaghetti volant, ni un tyran mesquin. Mais le fondement de tout être : parfait, infini et complet.

 

3. Croire en un être parfait mais ne pas l’appeler Dieu est incohérent.

 

Imaginez que quelqu’un dise qu’il croit en un être qui est extrêmement bon, extrêmement intelligent, tout-puissant, omniscient et parfaitement sage.

 

Alors vous dites : ''Oh, alors vous croyez en Dieu ?''

 

Et ils disent : ''Non, je ne crois en aucun dieu.

 

…Quoi?

 

Cette réponse devrait dérouter tout le monde. Elle est incohérente. Si quelqu'un croit vraiment en un tel être, c'est bien Dieu.

 

Et s’ils ne pensent pas que c’est Dieu, vous commenceriez honnêtement à vous demander s’ils ont déjà entendu le mot ''Dieu'' auparavant – ou s’ils pensent clairement.

 

Car c'est exactement à cela que fait référence le mot ''Dieu''. Autrement dit, lorsque les gens se demandent ''pourquoi Dieu est bon'', ils ne comprennent pas ce qu'est Dieu. C'est comme se demander ''pourquoi un carré a quatre côtés ?''

 

Cf. https://x.com/darwintojesus/status/1933887679474872643

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15 juin 2025 7 15 /06 /juin /2025 00:01
Sainte Trinité, solennité

La trinité de personnes en Dieu est un concept divin concernant la réalité de Dieu que l'on trouve dans toute l'Écriture sainte. Même si le mot lui-même ne s'y trouve pas, d'autres mots ne sont pas dans la Bible (comme le mot bible lui-même) ; Pourtant cela ne signifie pas que ces concepts ne sont pas des réalités.

Si tu vois l'amour, tu vois la Trinité.

Saint Augustin, De Trinitate, VIII, 8,12 : CCL 50, 287

Les sept premiers conciles de l'Église jusqu'en 787 enseignèrent :

 

1. Jésus est pleinement Dieu ; le Christ est ''incréé'' et divin de même essence que le Père = condamnation de l'hérésie arienne (Nicée I 325)

2. Le Saint-Esprit est pleinement Dieu (Constantinople I 381)

3. Il n'y a dans le Christ qu'une seule personne, vrai Dieu et vrai homme (Ephèse 431) ;

-> condamnation de l'hérésie de Nestorius, primat de Constantinople pour qui les deux natures dans le Christ étaient sans influences de l'une sur l'autre. 

-> Marie est la Mère de Dieu. 

4. Le Christ est une seule personne, divine et humaine, son humanité n'est pas "absorbée" par la nature divine

L'unité des deux natures est ''sans mélange, sans confusion, sans division et sans séparation'', définition négative soulignant un mystère qui nous dépasse. (Chalcédoine 451)

5. Le Fils est une seule personne dans deux natures (Constantinople II 553 sous Justinien)

6. Le Christ a deux volontés, humaine et divine (Constantinople III 680-681)

7. Le Christ peut être vénéré par des images, condamnation de l'iconoclasme (Nicée II 787)

En France, Charles V fixa à trois les fleurs de lys des armes de France qui jusque-là étaient nombreuses et en semis. Il prit cette décision en l'honneur et pour représenter les trois Personnes de la Sainte Trinité.

Sainte Trinité, solennité

Pourquoi la Trinité est-elle le modèle insurpassable de l’amour ?

 

Dieu nous appelle à partager sa vie d'amour.

 

Le meilleur moyen d'y parvenir est de contempler et d'imiter les trois Personnes divines en greffant notre amour sur celui qui circule entre le Père, le Fils et l'Esprit Saint. (Aleteia)

Baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit veut dire plonger l'homme dans cette Réalité même que nous exprimons par le nom du Père, Fils et Saint-Esprit, la Réalité qu'est Dieu dans sa divinité. Le baptême plonge l'homme dans cette réalité qui s'est ouverte à l'homme. Rien de plus réel que cette ouverture, cette communication, ce don à l'homme du Dieu ineffable.

S. Jean-Paul II en 1980, lors de son premier voyage en France, in Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 450

Définition de la Trinité

 

"Un des mystères fondamentaux de la religion chrétienne ... consiste à croire que Dieu unique subsiste en trois personnes distinctes, ayant la même nature, la même essence, la même éternité, la même puissance, et la même volonté ; ces trois personnes (le terme trois hypostases est préféré à "trois personne" pour parler de Dieu car il n'y a dans le Christ Jésus qu'une seule personnedivine et humaine. Concile de Chalcédoine 451. NdCR.) sont distinguées par les relations et les rapports qu'elles ont entre elles.

La première n'a point de principe ; elle est au contraire le principe des deux autres ; c'est pourquoi on l'appelle le Père. La seconde procède du Père par une voie ineffable appelée génération ; c'est pourquoi on lui donne le nom de Fils. La troisième personne procède des deux autres par une autre voie ineffable qui n'est pas la génération ; on la nomme le Saint-Esprit. (Abbé François-Marie BertrandDictionnaire universel, historique et comparatif de toutes les religions du monde, Abbé Migne éditeur, Ateliers catholiques du Petit-Montrouge Paris 1851,  tome quatrième, p. 935.)

 

"On trouve assez fréquemment dans la Bible le titre de Fils ou Enfants de Dieu, appliqué

1° aux anges, en qualité de ministres et de serviteurs du Tout-Puissant, ou parce que leur nature a plus de ressemblance que celle des hommes avec la nature de Dieu;

2° aux rois, qui sont regardés comme les vicaires et les représentants de Dieu sur la terre, et que l'on suppose animés et inspirés de l'esprit divin, lorsqu'ils sont vertueux; c'est dans ce sens que le Psalmiste s'écrie en parlant aux rois : 'Pour moi, je dis : vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut; mais vous mourrez comme le reste des humains.' Les Grecs appelaient de même les rois, fils de Jupiter;

3° aux hommes pieux et surtout aux Israélites, qui formaient par excellence le peuple de Dieu. Mais dans ces derniers cas, le titre de Fils de Dieu est purement honorifique, ou n'exprime qu'une forme d'adoption ; tandis que la seconde personne de la sainte Trinité est Fils de Dieu par nature, et en conséquence d'une génération éternelle." (Abbé François-Marie BertrandDictionnaire universel historique et comparatif des religions du monde, 1849, Migne éditeur, tome 2e, p. 728.)

 

"Le dogme de la Sainte Trinité a toujours été considéré dans le christianisme comme un mystère : le plus fondamental, et le plus insondable. Jésus-Christ lui-même dit : 'Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, comme nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler.' (Mt 11,27)" (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 68.)

 

On peut bien croire en Dieu d'une manière vague, mais si l'on n'a pas la foi en Jésus-Christ, Son Fils, on n'a pas la foi, le Fils étant sous le ciel, le seul nom donné aux hommes qui puisse nous sauver (Ac 4, 12), le chemin, la vie et la vérité (Jn 14,6) nous conduisant au Père. Et la foi en Jésus-Christ est une vertu théologale qui est une grâce qui nous est donnée par Dieu.

 

"Le mystère de la Très Sainte Trinité est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne" (CEC 234); l'enseignement le plus fondamental et le plus essentiel de la "hiérarchie des vérités de la foi". On ne peut le savoir que s'il a été révélé d'en haut (CEC 237). De même, "Dieu seul peut nous en donner la connaissance en Se révélant comme Père, Fils et Saint-Esprit." (CEC 261)

 

Cela ne signifie pas que le dogme de la Trinité est contraire à la raison ou que la raison ne peut pas être appliquée à un degré quelconque (cf. CC 154).

 

Pourtant, pour cette ouverture au Réel qu'est Dieu, nul besoin d'une "initiation", il suffit d'abord d'accueillir le don de Dieu, et d'ouvrir son cœur à Dieu. Comme l'a dit Saint Anselme, "je ne cherche pas à comprendre afin de croire, mais je crois afin de comprendre. Car je crois ceci - à moins que je crois, je ne comprendrai pas.", Ou Saint Augustin de même : "Crois pour comprendre ... et comprends donc pour croire." (Voir Is 7,9)

« C'est par le mystère de l'auguste et incompréhensible Trinité que Dieu paraît véritablement Dieu, et infiniment supérieur à tout ce qui n'est pas Dieu. Rien de tout ce que les plus sublimes génies ont pu concevoir de cet Être suprême, n'approche des hautes idées que nous en fournit ce mystère adorable. Il nous présente une nature infinie, infiniment simple, et en même temps infiniment, éternellement, et nécessairement féconde, mais dont la fécondité ne détruit pas l'infinie simplicité ; un Dieu existant en une seule nature et substance, et en même temps en trois personnes, le Pères, le Fils et le Saint-Esprit.

 

« Mais comment concevoir trois personne subsistantes dans une même et unique Essence, ou nature infiniment simple ?

 

"Voici comment on peut exposer philosophiquement ce dogme

 

"Dieu le Père ne peut pas subsister sans avoir la conscience de lui-même, autrement il ne serait qu'un être inerte et impuissant ; or, en se connaissant, et en se comprenant lui-même avec ses perfections infinies, il produit la parole de l'entendement divin, éternellement subsistante, vraie image de lui-même et consubstantielle avec lui. C'est cette parole intérieure, ce raisonnement de la personne divine qui est le Fils.' La connaissance que le Père a de Lui est tellement parfaite qu'elle comporte toute sa substance sous la perfection de Personne (c'est le "Verbe", Parole mentale = le Fils). 

 

AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. (Jn 1,1)

 

La Trinité, déjà dans le premier chapitre de la Genèse (Bible) où Dieu crée par sa Parole, "Dieu dit" (Verbe) https://www.youtube.com/watch?v=xs11AqFKnJg

 

"Il en est de même en nous, … car lorsque l'entendement humain crée, saisit et conçoit un objet, il s'en forme une image en lui-même, et cette image est appelée par les philosophes la parole de l'intelligence ou l'idée, pour la distinguer de la parole extérieure ou de l'expression par laquelle nous manifestons nos pensées et les communiquons au-dehors.

 

"Mais cette parole de l'intelligence est en nous muable et fugitive, un pur mode, un accident, non une substance réelle ou quelque chose qui subsiste de soi-même, tandis que Dieu étant essentiellement immuable, ne peut être le sujet d'aucun mode ou accident ; Il est incapable de la moindre altération, bien différent en cela des esprits créés ... C'est pourquoi le Père, par la connaissance infinie qu'il a de lui-même produit une parole intérieure de son intelligence qui est une vraie subsistance ou personne ; et, comme cet acte est nécessaire en lui, il s'en suit que cette subsistance ou personne est produite et engendrée de toute éternité, et que le Fils est aussi ancien que le Père.

 

"Il en est de même de la troisième personne ; le Père n'a pu engendrer son Fils sans l'aimer ; de même le Fils n'a pu être engendré du Père sans lui rendre un amour égal à cause des perfections divines qui forment leurs attributs mutuels ; Or c'est cet amour mutuel qui est le Saint-Esprit, autre subsistance réelle, permanente et distincte qui procède des deux autres personnes.

 

"Dieu étant un être éternel, infiniment simple, infiniment fécond, il connaît toutes les infinies perfections, et cette connaissance est dans la substance divine & n'est point distinguée de la substance divine, parce que cette substance est infiniment simple.

 

"Dieu étant infiniment parfait, et se connaissant parfaitement lui-même, il s'aime infiniment et nécessairement ; et cet amour est dans la substance divine, et ne peut être distingué de la substance divine, parce qu'il ne peut rien y avoir dans cette substance qui soit opposé à son infinie simplicité.

 

"Cependant nous concevons que la connaissance n'est pas le principe ; que l'amour n'est pas la connaissance ; et que le principe, la connaissance & l'amour, c'est nécessairement et substantiellement Dieu lui-même, toujours UN, toujours unique, toujours infiniment simple.

 

"Le principe, c'est le Père ;

"la connaissance qui est substantiellement et éternellement dans le Père, c'est le Fils ;

"l'amour qui est substantiellement et éternellement dans le Père & le Fils, c'est le Saint-Esprit." 

(Dictionnaire philosophique de la religion, où l'on établit tous les points de la religion, attaqués par le incrédules, & où l'on répond à toutes leurs objections, Claude-François Nonnotte (1711-1793), Tome Quatrième, M.DCCLXXII (1772), p. 385-387.)

 

 

 

Source image : https://www.youtube.com/watch?v=xs11AqFKnJg

 

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Source image : https://www.youtube.com/watch?v=xs11AqFKnJg

 

Saint Athanase († 379) dans sa dispute contre Arius, saint Basile († 379) dans son livre sur le Saint Esprit (chap 16), saint Grégoire de Naziance dans son discours sur Néron, Didyme l’aveugle dans son premier livre sur le Saint Esprit, saint Ambroise († 397) dans son livre 3 sur le Saint-Esprit (chap 2), saint Augustin († 430) livre 1 contre Maximin, saint Grégoire de Nysse († 395) dans son livre "que l’Esprit saint est Dieu", et tous les autres pères enseignent très clairement et très fréquemment que l’Esprit saint est Dieu.

 

"L'homme porte en lui-même une image imparfaite de la Trinité divine

 

"Faisons l'homme à notre image." (Genèse 1,26)

 

"Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité." (Livre de la Sagesse 2,23)

 

L'homme est image, non d'un Dieu solitaire, mais d'un Dieu qui est en relation. S. Augustin l'explique: "l'âme humaine reflète la Trinité par ses trois puissances (la mémoire, l'intelligence, l'amour). 

 

Expliqué autrement, ce sont les trois puissances ou faculté de notre âme : la connaissance, le jugement et la volonté. La première est le principe des autres, qui ne peuvent subsister sans elle. Le jugement procède de la connaissance seule, et la volonté est produite par la connaissance réunie au jugement. (François-Marie BERTRAND​​​​​, Dictionnaire universel, historique et comparatif de toutes les religions du monde, tome quatrième, Abbé Migne éditeur, Ateliers catholiques du Petit-Montrouge Paris 1851, p. 935-936.)

 

L'homme est image d'un Dieu en communion, non d'un Dieu isolé.

Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi.

Jean 17, 21-23

C'est le projet de Dieu d'une union de toutes les créatures avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Dieu ne veut pas rester seul avec le Fils. Il veut se multiplier, se communiquer aux hommes "moi en eux, et toi en moi", afin "qu'ils deviennent ainsi parfaitement Un" (Jn 17,23) La fin ultime de toute l’économie divine, c’est l’entrée des créatures dans l’unité parfaite de la Bienheureuse Trinité" (cf. Jn 17, 21-23). (CEC n° 260). "Voici que je fais toutes choses nouvelles." (Ap 21, 5). "Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né." (2 Co 5, 17).

Prier une personne revient à prier les trois personnes car elles agissent par unité d’opération

 

Les trois personnes ne sont pas en concurrence les unes avec les autres, et elles ne se brouillent pas les unes avec les autres ou avec nous parce que nous pouvons sembler préférer l'une aux autres.

Toutes les actions de Dieu sont trinitaires, fruit des trois personnes. On peut dire qu’on prie le Père dans le nom du Fils à l’aide du Saint Esprit. Saint Paul nous dit aussi que lorsque nous ne savons pas quels mots utiliser dans la prière, l'Esprit prie pour nous "avec des soupirs trop profonds pour les mots". En d'autres termes, la prière ne commence pas avec nous, mais avec l'Esprit agissant en nous, nous attirant vers le Fils et le Père. (Source: CatholicIrland)

La conscience d'un Dieu trine chez les païens

 

Le signe de la croix a été pratiqué partout et toujours dans des circonstance solennelles, avec la conscience plus ou moins claire de sa signification. (Source générale : Mgr Jean-Joseph GAUME, Le Signe de la Croix au XIXe siècle, 1869, rééd. Éditions Saint-Sébastien 2016).

 

Les païens, aussi, faisaient le signe de la croix 

 

Ils l'ont fait en priant et l'ont cru, avec raison, doué d'une force mystérieuse de grande importance. Ils le faisaient en passant le pouce de la main droite sous l'index et le reposant sur le doigt du milieu, de manière à former une croix. Apulée (125-170), philosophe platonicien, en fait foi : "Une multitude de citoyens et d'étrangers, dit-il, étaient accourus au bruit retentissant du spectacle. ... Ils portaient la main droite à leur bouche, l'index reposant sur le pouce; et, par de religieuses prières, l'honoraient comme la divinité elle-même." (Apulée, Asin, Aur, lib. IV.) Quant au murmure d'accompagnements, on connaît les vers d'Ovide (-43 - 18 ap. J.-C.), VI, Métamorph. :

Restitit, et pravido, faveas mihi, murmure Dixit (Il s'est arrêté et m'a dit à voix haute)

Dux mens : simul, faveas mihi, murmure dixi. (Esprit de chef : en même temps, favorisez-moi, murmurai-je.)

 

Cette manière de faire le signe de la croix est tellement expressive qu'elle est demeurée même de nos jours, familière à un grand nombre de chrétiens dans tous les pays. Elle n'était pas la seule connue des païens. Comme les âmes les plus pieuses, ils faisaient le signe de la croix en joignant les mains sur la poitrine, dans les circonstances les plus solennelles, et les plus mystérieuses en même temps, de leur vie publique.

 

Lorsqu'une armée romaine venait mettre le siège devant une ville, la première opération du général, quel que fût son nom, Camille, Fabius, Métellus, César ou Scipion, était non de creuse des fossés ou d'élever des lignes de circonvallation, mais d'évoquer les dieux défenseurs de la ville et de les appeler dans son camp. La formule d'évocation est trop longue pour une lettre. Tu la trouveras dans Macrobe. Or, en la prononçant, le général faisait deux fois le signe de la croix. D'abord, comme Moïse, comme les premiers chrétiens, comme, aujourd'hui encore le prêtre à l'autel, les mains étendues vers le ciel, il prononçait en suppliant le nom de Jupiter. Puis, rempli de confiance dans l'efficacité de sa prière, il croisait dévotement les mains sur sa poitrine. (Satur., lib. III, c. II). Voilà bien le signe de la croix sous deux formes incontestables, universelles et parfaitement régulières. Si ce fait remarquable est généralement ignoré, en voici un autre qui l'est un peu moins. L'usage de prier les bras en croix était familier aux païens de l'Orient et de l'Occident. Tite-Live dira : "À genoux, elles élevaient leurs mains suppliantes vers le ciel et vers les dieux." (Lib. XXXIV.) Denys d'Halicarnasse : "Brutus, apprenant le malheur et la mort de Lucrèce, éleva les mains au ciel et appela Jupiter avec tous les dieux. (Antiquit., lib. IV) Et Virgile : "Le père Anchise, sur le rivage, les mains étendues, invoque les grands dieux." (Æneid., lib . III) Et Athénée : "Darius, ayant appris avec quels égards Alexandre traitait ses filles captives, étendit les mains vers le soleil, et demanda, si lui-même ne devait pas régner, que l'empire fût donné à Alexandre." (Lib. XIII, c. XVII.) Apulée déclare formellement que cette manière de prier n'était pas une exception, une excentricité, mais une coutume permanente : "L'attitude de ceux qui prient, est d'élever les mains au ciel." (Lib. de Mundo)

 

Les Égyptiens plaçaient la croix dans leurs temples, priaient devant ce signe et le regardaient comme l'annonce d'un bonheur futur. Les historiens grecs Socrate (380-450) et Sozomène (400-448) rapportent qu'au temps de l'empereur Théodose (379-395), lorsqu'on détruisait les temples des faux dieux, celui de Sérapis en Égypte, se trouva rempli de pierres, marquées de caractère hiéroglyphiques en forme de croix. Les néophytes égyptiens affirmaient que ces caractères signifiant la croix, signe de la vie future, suivant les interprètes. (Sozom. , 1. V, c. XVII; - Id., lib. VII, c. XV.)

 

Sur la valeur interprétatoire et latreutique du signe de la croix, le haut Orient était d'accord avec l'Occident, le Chinois et le Romain.

 

Les Gaulois croyaient en Toutatis, Hésus et Taranis, la triade celtique était "une ébauche de conception trinitaire" (Anne Bernet). Ils vénéraient un seul dieu en trois personnes, ce qui expliquerait la relative facilité avec laquelle l'Eglise a finalement converti les pays celtes. On a conservé une statue du "dieu à trois têtes" du IIe siècle ap. J-C. On trouve cette image dans le livre de Régine Pernoud, "Les Gaulois", avec cette légende : "Le dieu à trois têtes. IIe siècle ap. J.-C."

 

Le dieu à trois têtes, IIe siècle ap. J-C. On trouve cette image dans le livre de Régine Pernoud, "Les Gaulois", avec cette légende : "Le dieu à trois têtes. IIe siècle ap. J.-C. Beaucoup plus tardive que la pièce précédente, cette stèle de pierre monte trois têtes semblables, mais distinctes et non fondues en une seule. L'influence de la sculpture romaine est ici très nette, encore qu'il s'agisse d'une triade celtique, et que le dieu à trois têtes porte le torque bouleté. Trouvée à Condat-sur-Trincou (Dordogne). Musée d'Aquitaine, Bordeaux."(R. PERNOUD, Les Gaulois, Seuil, Collection Le Temps qui court, rééd. Editions du Seuil, Paris 1980, p. 43.)

Le dieu à trois têtes, IIe siècle ap. J-C.

"Les Saints Forts ne sont autres que les habitants d'un village du pays carnute. Ils reconnurent aussitôt la Virgo paritura (la Vierge qui enfantera) qu'adoraient leurs ancêtres dans la Vierge Mère que leur annonçait un missionnaire. Convertis en masse, les Carnutes refusèrent d'abjurer leur foi, qui renouait si bien avec les plus hautes aspirations de l'ancienne religion celte. Ils furent jetés vivants dans le puits que l'on voit toujours sous la cathédrale de Chartres." (Anne BERNET, Clovis et le Baptême de la France, Editions Clovis, Condé-sur-Noireau 1996, p. 81.) Sainte Anne, la mère de la Vierge Marie, était déjà connue et vénérée chez nous en France, avant l'apparition du christianisme. "Elle est ainsi évoquée, écrit Anne Bernet, selon les lieux et les circonstances, sous le nom d'Epona ou de Rigantona...; sous le nom d'Anna ou de Dana, aïeule des dieux et des hommes... ; et parfois sous ceux de Belisima (la 'Très Brillante') ou de Rosmerta.

 

Des sept manières de faire le signe de la croix, les païens en connaissaient trois. 

À leurs yeux, il avait une signification réelle, une valeur considérable, quoique plus ou moins mystérieuse, suivant les lieux, les temps et les personnes.

 

"Il est infiniment remarquable, dit Gretzer (1562-1625), que dès l'origine du monde Dieu a voulu tenir constamment la figure de la croix sous les yeux du genre humain, et organisé les choses de manière que l'homme ne pût presque rien faire sans l'intervention du signe de la croix. (De Cruce, lib. I, c. III.)

 

"Pour tenter la fortune et aller chercher des richesses aux extrémités du monde, le navigateur a besoin d'un navire. Le navire ne peut voguer sans mât, et le mât avec ses vergues forme la croix. (S. Hier., in c. XI Marc.) Sans elle nulle direction possible, nulle fortune à espérer. (Orig. Homil. VIII, in divers.)

 

"Le laboureur demande à la terre sa nourriture, la nourriture des riches et des rois. Pour l'obtenir, il lui faut une charrue. La charrue ne peut ouvrir le sein de la terre si elle n'est armée de son couteau; et la charrue armée du couteau forme la croix." (S. Maxim. Taur., ap. S. Ambr., t. III, ser. 56, etc.) 

 

"Que nous montrent chez les Romains les cantabra et le siparia des étendards, sinon la croix ? 

 

"Les uns et les autres sont des lances dorées surmontées d'un bois, placé horizontalement, d'où pend un voile d'or et de pourpre.

 

Les aigles aux ailes déployées placées au haut des lances et les autres insignes militaires, toujours terminés par deux ailes étendues, rappellent invariablement le signe de la croix.

 

"Monuments des victoires remportées, les trophées forment la croix. La religion des Romains est toute guerrière; elle adore les étendards; elle jure par les étendards; elle les préfère à tous les dieux : et tous ses étendards sont des croix : omnes illi imaginum suggestus insignes monilia crucium sunt." (Tertull. Apolog. XVI.) Aussi, lorsqu'il voulut perpétuer le souvenir de la croix par laquelle il avait été vaincu, Constantin n'eut point à changer l'étendard impérial, il se contenta d'y faire graver le chiffre du Christ, comme s'il lui importait seulement de nommer Celui de qui il avait eu la vision et non l'objet de cette vision." (Euseb. lib. IX Histor., 9.)

 

"Le ciel lui-même est disposé en forme de croix.

 

Que représente les quatre points cardinaux, sinon les quatre bras de la croix et l'universalité de sa vertu salutaire ? La création tout entière porte l'empreinte de la croix. Platon lui-même n'a-t-il pas écrit que la Puissance la plus voisine du premier Dieu s'est étendue sur le mine en forme de croix." (S. Maxim. Taur., apud S. Ambr., t. III, serm. 56 ; - S. Hier., in Marc, XI ; - Tertull., Apol., XVI; - Orig., Homil. VIII in divers.)

 

De là cette réponse péremptoire de Minucius Félix († en 250 à Rome) aux païens qui reprochaient aux chrétiens de faire le signe de la croix : "Est-ce que la croix n'est pas partout ? leur disait-il. Vos enseignes, vos drapeaux, les étendards de vos camps, vos trophées, que sont-ils, sinon des croix ornées et dorées ? Ne priez-vous pas comme nous, les bras étendus ? Dans cette attitude solennelle, n'employez-vous pas alors aux chrétiens adorateurs d'un Dieu unique, et qui ont le courage de confesser leur foi au milieu des tortures, en étendant leurs bras en croix ? Entre nous et votre peuple, quelle différence y a-t-il, lorsque les bras en croix, il dit : Grand Dieu, vrai Dieu, si Dieu le veut ? Est-ce le langage naturel du païen, ou la prière du chrétien ? Ainsi, ou le signe de la croix est le fondement de la raison naturelle, ou il sert de base à votre religion." (Octav.)

Le concept de la Trinité dans l'Ancien Testament

 

Dieu" en hébreu אֱלֹהִים ('ēlohîm) est écrit au pluriel

 

 

De même, selon la spécialiste française de l'hébreu biblique, Danielle Ellul, le terme "Dieu" en hébreu אֱלֹהִים ('ēlohîm) est écrit au pluriel :

 

"Dieu est le terme le plus usité pour désigner Dieu. Malgré sa forme pluriel (d'intensité ou de majesté) il est habituellement accompagné d'un verbe au singulier. (Le verbe est au pluriel quand le sujet désigne les anges ou les divinités païennes)." (Danielle ELLUL, Apprendre l'Hébreu biblique par les textes en 30 leçons, Cerf, 4e édition, Paris 2003, p. 57.)

 

"Elohim dit : faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance…

Gn 1. 26

 

"Elohim dit : Voici que l’homme est devenu comme l’un de nous

Gn 3. 22

 

Qui est ce nous ? Dieu parle en trois.

 

"Au Commencement, Dieu(x) créa le ciel et la terre."

Gn 1,1

 

Au Commencement, Dieu(x). En hébreu Bereshit bara Elohim... Elohim est un pluriel mais le Verbe est au singulier.

 

(1) ‘’AU COMMENCEMENT’’, lorsque ‘’Dieu créa le ciel et la terre’’ (Gn 1,1);

(2) ‘’le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux’’ (Gn 1,2). C’est l’Esprit de Dieu.

(3) Et la Bible ajoute : ‘’Dieu dit : ‘Que la lumière soit.’ Et la lumière fut.’’ (Gn 1,3) C'est la Parole de Dieu (ou Verbe du Prologue de S. Jean 1,14 "AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. [...] Et le Verbe s’est fait chair, , il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire.")

 

Il y a Dieu le Père (1), l’Esprit ou Souffle (2), qui est la Parole ou Verbe, le Fils (3) dès les trois premiers versets de la Bible, les trois à l'oeuvre dès la Création.

L'homme est une lointaine image de Dieu, créée sur la terre pour imiter celle du Ciel. 

 

L'homme est un corps, un esprit, une âme.

 

"Dieu dit : 'Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance.'" (Gn, 1, 26

 

"L'expression 'notre image' ne veut pas dire qu'il y a plusieurs dieux.

 

Le 'notre' et un signe de majesté, et les théologiens catholiques y ont vu une anticipation de l'expression sainte Trinité.

 

Dieu dit 'nôtre' image parce qu'il y a trois Personnes en Dieu qui créent ensemble.

 

Cependant, puisqu'elles sont consubstantielles, Dieu est Un.

 

La polémique est ainsi résolue par la Trinité, donc l'Intelligence du christianisme est nécessaire à la compréhension de la Genèse."

 

(Cf. Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2 De la Révélation à l'apostasie, éditions du Verbe Haut 2023, p. 52.)

 

Pourquoi Dieu fait-il l'homme à son image et pourquoi l'Incarnation ?

 

"Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous. " Genèse 3,22 

 

Ce n'est pas un Roi qui parle à sa cour... Les anges ne participent ni à la Création, ni au plan du Salut. Ce "nous", ce sont les personnes divines entre elles, dialoguant comme dans Jean 17 où Jésus parle au Père. Le plan du salut est déjà en germe dans l'Ancien Testament et il est trinitaire.

 

La Raison se trouve en Dieu.

 

"Le Christ Verbe incarné offre à l'humanité la connaissance rationnelle."

 

Dieu ouvre une ère nouvelle qui met fin à l'Antiquité, où la métaphysique ancienne – les cultes du cosmos –  était partout moniste, alors que celle du christianisme est dualiste (dualisme de l'être : 1- Dieu Créateur et 2 - les créatures, qui ne sont pas une seule et même chose. Dieu et ses créatures ne doivent pas être confondus = hérésie panthéiste).

 

"L'Incarnation est ainsi le plus grand événement de l'Histoire sur le plan religieux, mais également philosophique et politique."

 

(Cf. Alain Pascal, Pour une révision totale de l'Histoire, Faire table rase de la table rase, Les Éditions du Verbe haut, La Courneuve 2024, p. 65-73)

 Saint Paul fait écho à cet homme fait à l'image de Dieu dans sa première lettre aux Corinthiens :

''ce qui est semé corps physique ressuscite corps spirituel ; car s’il existe un corps physique, il existe aussi un corps spirituel. L’Écriture dit : Le premier homme, Adam, devint un être vivant ; le dernier Adam – le Christ – est devenu l’être spirituel qui donne la vie. Ce qui vient d’abord, ce n’est pas le spirituel, mais le physique ; ensuite seulement vient le spirituel. Pétri d’argile, le premier homme vient de la terre ; le deuxième homme, lui, vient du ciel. Comme Adam est fait d’argile, ainsi les hommes sont faits d’argile ; comme le Christ est du ciel, ainsi les hommes seront du cielEt de même que nous aurons été à l’image de celui qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel.'' (1 Co 15,44-49)

 

Si le Christ, Verbe incarné est l'image du Père, l'homme a été créé à l'image du Christ. Ce thème central dans la pensée biblique et chez les Pères grecs est l'élément fondamental de l'anthropologie chrétienne franciscaine de S. Bonaventure. (Dictionnaire des saints et Grands témoins du christianisme, Sous la direction de Jean-Robert ARMOGATHE et André VAUCHEZ, CNRS Éditions, Paris 2019, p. 174.)

 

Retraçant l'image auguste de Dieu que l'homme porte en lui-même et le conjurant d'en faire l'objet continuel de son imitation, Bossuet expliquera :

 

"Cette Trinité, incréée, souveraine, toute-puissante, incompréhensible, afin de nous donner quelque idée de sa perfection infinie, a fait une Trinité créée sur la terre... Si vous voulez savoir qu'elle est cette Trinité créée dont je parle, rentrez en vous-mêmes, et vous la verrez; c'est votre âme..." (Sermon sur le mystère de la Sainte Trinité, t. IV, édit. 1846, in Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 364-365.)

Le trisagion d'Isaïe 6,3 mentionne le Dieu trois fois saint

 

''Ils se criaient l’un à l’autre : 'Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur de l’univers (Deus Sabaot) ! Toute la terre est remplie de sa gloire.''' (Is 6,3)

 

Pourquoi trois fois "saint"? 

 

« [...] Un exemplaire fort ancien de ce targoun tomba entre les mains de Pierre Galatin, frère franciscain, inventeur au XVIe siècle du terme latinisé "Jéhovah". Celui-ci trouva dans ce targoun la paraphrase suivante du trisagion d'Isaïe, ch. VI, v. 3 : "Saint le Père, Saint le Fils, Saint l'Esprit-Saint !"

 

Déjà dans la liturgie céleste, la Trinité est-elle chantée.

 

Le même Galatin, à propos du tétragramme יהוה Jéhovah en cite des explications ou interprétations hébraïques en douze et quarante-deux lettres : la première se traduirait par ces paroles : Père, Fils et Esprit de sainteté; et la seconde par ces mots : Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, l'Esprit de Sainteté est Dieu; cependant ce ne sont pas trois dieux, mais un Dieu unique. 

 

Et Jésus, la Parole de Dieu, deuxième personne de la Trinité, avertit Jérusalem : ''Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, ... je vous le déclare : vous ne me verrez plus désormais jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !'' (Mt 23,37) C'est-à-dire que les Juifs ne le reverront plus jusqu'à ce qu'ils se convertissent au Dieu trine de la Bible.

 

« Le Galé-Razaya ou Révélateur des mystères, livre composé au IIe siècle par Juda le Saint (135-217), rédacteur de la Mischna (ou première partie du talmud qui recueille les constitutions et les traditions des magistrats et des docteurs juifs), nous offre ce passage remarquable :

 

"Traduction littérale : 'Considère que le nom tétragrammaton dénote, d'après son orthographe, un Dieu procréateur.

Or, il n'est pas de procréateur sans procréé, et il faut qu'il procède un amour du procréateur vers le procréé, de même que du procréé vers le procréateur; autrement, ils seraient séparés l'un de l'autre et formeraient deux essences distinctes, tandis qu'à la vérité le procréateur et le procréé, et l'amour, procédant de tous les deux, sont une seule essence; c'est pour cette raison que dans ce nom (tétragrammaton) est renfermé le nom des douze lettres qui forment les mots Père, Fils et Saint-Esprit; et sache que ce mystère est un des secrets du Très-Haut.

Il convient de le dérober aux yeux des hommes jusqu'à la venue du Messie, notre juste.

Je te l'ai révélé; mais le secret de Jéhovah est réservé pour ceux qui le craignent.' 

Que l'on ne s'étonne pas de voir le mystère de la Très Sainte Trinité si clairement exprimé dans le livre d'un rabbin. ... Les pharisiens connaissent la réalité de toutes ces choses, mais les renvoient à un Messie futur et imaginaire..." (Paul L. B. Drach, De l'Harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, tome 1, Paul Mellier éditeur, Paris 1844, lecture en PDF p. 199-201.)

 

Par ailleurs, « le livre Kozri dit : "La sagesse est trois en une. L'être divin est unique. La distinction des numérations que nous admettons en lui ne consiste que dans une certaine distinction dans la même essence."

 

« [...] On pourra à ce sujet consulter l'ouvrage de M. Drach, intitulé : "De l'Harmonie entre l'Église et la Synagogue'." ... » (François-Marie BERTRAND​​​​​, Dictionnaire universel, historique et comparatif de toutes les religions du monde1851, Ateliers catholiques du Petit-Montrouge Paris, tome 4e, p. 938.)

 

Cet ouvrage de M. Drach, d'une inattaquable érudition démontre sans réplique qu'il n'est pas un principe de la morale, des dogmes et du culte catholique, qui ne se trouve implicitement ou formellement dans la loi mosaïque, jusque dans ses prescriptions cérémonielles.

Le christianisme n'est que la loi ancienne et primitive accomplie, complétée, spiritualisée, universalisée. (Dictionnaire des Apologistes involontaires, le Catholicisme triomphant par ses propres adversaires, M. C.-F. CHEVE, Abbé MIGNE Editeur, Ateliers Catholiques Rue d'Amboise, tome I, Paris 1853, p. 84.)

Dans De l'Harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, tome 1, Paul Mellier éditeur, Paris 1844, lecture en PDF p. 201, Paul L.B. Drach ajoute : "Dans les extraits de Rabbi Juda, que nous avions faits forts jeunes, étant étudiant, nous regrettons de ne pas trouvé le passage mentionné par plusieurs savants, passage où le Galé-Razaya explique le nom (De Dieu) en quarante-deux lettres par les mots suivants qui se forment effectivement de nombre de lettres ... ; c'est-à-dire Dieu Père, Dieu Fils, Dieu Saint-Esprit. Trois en un, Un en trois."

Selon Saint Epiphane (310-403), évêque de Salamine né dans un village de Judée d'une famille juive d'agriculteurs et "profondément instruit des choses de sa nation", "les hommes éclairés parmi les hébreux enseignèrent de tout temps, et avec une entière certitude, la Trinité dans une unique essence divine" (Ad. haeres., lib. I, haer. 5.), moins clairement toutefois que les apôtres et les Pères. 

 

"Un autre enfant d'Israël, non moins versé dans l'histoire religieuse de la synagogue, Paul. L. B. Drach (1791-1865) s'exprime ainsi :

 

"Dans les quatre Évangiles, on ne remarque pas plus la Révélation nouvelle de la sainte Trinité, point fondamental et pivot de toute la religion chrétienne, que celle de toute autre doctrine déjà enseignée dans la synagogue, lors de l'avènement du Christ : comme, par exemple, le péché originel, la création du monde sans matière préexistante et l'existence de Dieu. 

 

"Quand Notre-Seigneur donne à ses disciples, qu'il avait choisis parmi les Juifs, la mission d'aller prêcher son saint Évangile aux peuples de la terre, il leur ordonne de les baptiser au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit." (Mt 28,19). 

 

En effet, "quiconque est familiarisé avec ce qu'enseignaient les anciens docteurs de la synagogue, surtout ceux qui ont vécu avant la venue du Sauveur, sait que la Trinité en un Dieu unique était une vérité admise parmi eux depuis les temps les plus reculés." (Paul. L. B. Drach, De l'harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, in Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 367.)

 

Le Dictionnaire universel de toutes les religions de François-Marie BERTRAND​​​​​ indique qu'« il entrait sans doute dans les desseins de la Providence que le dogme trinitaire ne fût pas exposé nettement dans l'Écriture, car il était à craindre qu'il ne favorisât le penchant des Israélites au polythéisme. 

 

« [...] Cependant, lorsque l'on étudie avec attention le Talmud, les paraphrases chaldaïques, le Zohar, les anciens commentateurs de l'Ecriture sainte, on ne peut s'empêcher de conclure que le mystère de la Sainte Trinité faisait partie de l'enseignement isotérique de la Synagogue; très fréquemment ils interprètent en ce sens certains passages, qui autrement paraissent obscurs. Jonathan, fils d'Ouziel, qui florissait un peu avant la naissance du Christ, s'exprime ainsi sur ces paroles du Psaume II,7 : "Jéhovah m'a dit : Tu es mon Fils. ''Ces deux, Père et Fils, sont trois en union avec une troisième personne, et ces trois personnes ne forment qu'une substance, qu'une essence, qu'un Dieu."

Dieu peut-il se faire homme ? Un juif du premier siècle répond oui. Philon dans Contre Caïus, en réponse à Caïus qui voulait qu'on le considère comme Dieu :

 

''(118) Il ne s'agissait pas d'ailleurs d'une chose sans portée, mais de la plus grave de toutes : faire d'un homme, d'un être engendré et périssable l'image de l'être incréé, éternel ! Les Juifs jugeaient que c'étaient le comble de l'impiété et de la profanation : Dieu se changerait plutôt en homme que l'homme en Dieu.''

 

Ce passage a été commenté par le professeur Brant Pitre, spécialiste américain du Nouveau Testament, dans son récent livre ''Jesus and Divine Christology'' (2024).

 

''Philon ne formule pas cette affirmation dans le cadre d'une spéculation théologique abstraite, mais dans le contexte impérial concret d'explication des raisons pour lesquelles le peuple juif dans son ensemble refuse de s'engager dans l'impiété consistant à offrir un culte à l'empereur Caligula en se prosternant (proskynesis) devant lui comme s'il était l'un des dieux (theon) ou des demi-dieux (hemitheon).

 

En bref : dans le contexte d'une confession sans équivoque du monothéisme et de la monolâtrie juives primtives, Philon déclare qu'il serait plus probable que le Dieu unique devienne un être humain plutôt qu'un être humain devienne Dieu !''

 

''Étonnamment, la déclaration capitale de Philon selon laquelle le Dieu d'Israël pourrait éventuellement devenir un être humain n'est pas seulement ignorée dans les principales ouvrages sur le Jésus historique ; elle est ignorée dans les principales études sur le monothéisme juif et la théologie christique primitive. Pourtant elle est extrêmement importante. En effet, si un monothéiste juif du premier siècle comme Philon pouvait affirmer que le Dieu unique d'Israël pouvait devenir humain, alors il est contextuellement plausible pour un monothéiste juif du premier siècle comme Jésus de Nazareth de suggérer que les prophéties scripturaires sur la venue de Dieu s'accomplissent (d'une manière ou d'une autre) en sa propre personne.'' (Brant Pitre, ibid., pp. 276-277.)

Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : « [...] Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon. »

Genèse 3, 14-15

Dieu donne à la femme "une mission eschatologique. C'est dans la descendance de la femme que doit venir Celui qui écrasera la tête du Serpent" (Gn 3, 14-15). Or, ce rôle éminent ne peut être compris sans le christianisme, puisque Jésus naîtra de la Vierge Marie, qui est la 'nouvelle Ève'. Le christianisme valorise ainsi la femme. [...] La femme se sera 'Mère du Fils', c'est-à-dire 'Mère de Dieu', ce qui est annoncé dans la Genèse, mais ne s'accomplit qu'avec le Christ.

 

"Sans l'Incarnation, pas de Rédemption, [...] la femme ne rachèterait pas le péché originel. Mais par une femme, la Vierge Marie, femme réelle, le Féminin portera le Sauveur qui rachètera le Péché originel. (Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2 De la Révélation à l'apostasie, ibid., p. 58-59; 81.)

 

"[...] [L]a Genèse n'acquiert son sens qu'avec l'Incarnation." (Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2ibid. p. 81.), 

 

Après la Chute, la chair est corrompue (l'humain devient mortel), l'âme aussi. Elle est déchue de son état primordial, la communion spirituelle avec Dieu. D'où la nécessité du Fils pour la Rédemption de l'humanité. Il descendra dans la condition humaine par la femme (Marie la nouvelle Ève et viendra restaurer l'état primordial, la communion avec Dieu, non plus seulement le Père, mais aussi le Fils et le Saint-Esprit. La Trinité est donc nécessaire à la compréhension de la Genèse, c'est ce qui fait l'intelligence supérieure du christianisme.(Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2 De la Révélation à l'apostasie, ibid., p. 65.)

 

Le Fils "Sagesse" et "Parole" de Dieu dans le Livre des Proverbes chapitre 8 (Cf. Gn 1,3 ; et Prologue de Saint Jean 1,1-14

 

Proverbes 8,1-31 :

 

 N’est-ce pas la Sagesse qui appelle, la raison qui élève sa voix ?

 

Oui, c’est la vérité que je ne cesse d’annoncer, mes lèvres ont la malice en horreur.

 

Les paroles de ma bouche ne sont que justice ; en elles, rien d’oblique ni de retors 

 

Moi, la Sagesse, [...] Par moi, les rois agissent en rois et les souverains édictent ce qui est juste,

 

par moi, les princes agissent en princes : tous les chefs ont autorité dans le pays.

 

[...] Avant les siècles j’ai été formée, dès le commencement, avant l’apparition de la terre.

 

Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée, quand n’étaient pas les sources jaillissantes.

 

Avant que les montagnes ne soient fixées, avant les collines, je fus enfantée,

 

avant que le Seigneur n’ait fait la terre et l’espace, les éléments primitifs du monde.

 

Quand il établissait les cieux, j’étais là, quand il traçait l’horizon à la surface de l’abîme,

 

qu’il amassait les nuages dans les hauteurs et maîtrisait les sources de l’abîme,

 

quand il imposait à la mer ses limites, si bien que les eaux ne peuvent enfreindre son ordre, quand il établissait les fondements de la terre.

 

Et moi, je grandissais à ses côtés. Je faisais ses délices jour après jour, jouant devant lui à tout moment,

 

jouant dans l’univers, sur sa terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes."

 

Le Livre des Proverbes, chapitre 30, 1-4 que la tradition attribue à Salomon (970-931 av. J.-C.), roi d'Israël, annonce le Fils de Dieu :

 

"Paroles d’Agour, fils de Yaqé, de Massa. Oracle de cet homme pour Ytiel, pour Ytiel et Oukal.

 

"[...] Qui est monté au ciel et en est descendu ? Qui a retenu le vent au creux de sa main ? Qui a serré les eaux dans son manteau ? Qui a fixé toutes les limites de la terre ? Quel est son nom ? Quel est le nom de son fils ? Sans doute, tu le sais !"

Au Psaume 109 (110), 7, David écrit: "Oracle du Seigneur à mon seigneur : « Siège à ma droite, * et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône. »" Et lorsque Jésus interroge les pharisiens qui se trouvaient réunis, il leur demande : « Quel est votre avis au sujet du Christ ? de qui est-il le fils ? » Ils lui répondent : « De David. » Jésus leur réplique : « Comment donc David, inspiré par l’Esprit, peut-il l’appeler “Seigneur”, en disant : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : “Siège à ma droite jusqu’à ce que j’aie placé tes ennemis sous tes pieds” ? Si donc David l’appelle Seigneur, comment peut-il être son fils ? Personne n’était capable de lui répondre un mot et, à partir de ce jour-là, nul n’osa plus l’interroger. » (Mt 22, 41-46)

Dieu apparaît à Abraham sous la forme de trois hommes, lorsqu'il lui annonce sa descendance (Gn 18,10), à savoir Isaac, image du christianisme futur ("Car Abraham doit devenir une nation grande et puissante, et toutes les nations de la terre doivent être bénies en lui." Gn 18,18). Et Abraham s'adresse à Dieu apparu sous la forme de trois hommes en disant "Mon Seigneur" au singulier. Saint Justin au IIe siècle avance que l'ange qui parle à Abraham pourrait être Jésus lui-même :  

 

Genèse 18,1-5 

 

01 Aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham, qui était assis à l’entrée de la tente. C’était l’heure la plus chaude du jour.

 

02 Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Dès qu’il les vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente et se prosterna jusqu’à terre.

 

03 Il dit : « Mon seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur.

 

04 Permettez que l’on vous apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds, et vous vous étendrez sous cet arbre.

 

05 Je vais chercher de quoi manger, et vous reprendrez des forces avant d’aller plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur ! » Ils répondirent : « Fais comme tu l’as dit. »

 

06 Abraham se hâta d’aller trouver Sara dans sa tente, et il dit : « Prends vite trois grandes mesures de fleur de farine, pétris la pâte et fais des galettes. »

 

07 Puis Abraham courut au troupeau, il prit un veau gras et tendre, et le donna à un serviteur, qui se hâta de le préparer.

 

08 Il prit du fromage blanc, du lait, le veau que l’on avait apprêté, et les déposa devant eux ; il se tenait debout près d’eux, sous l’arbre, pendant qu’ils mangeaient.

 

09 Ils lui demandèrent : « Où est Sara, ta femme ? » Il répondit : « Elle est à l’intérieur de la tente. »

La sainte Trinité au chêne de Mambré, icône russe d'Andreï Roublev.

 

 

Paul L. B. Drach qui commente le chapitre 18 de la Genèse écrit : ''Le texte hébreu du chapitre 18 de la Genèse proclame continuellement, d'un bout à l'autre, la Trinité et l'unité de Dieu. [...] Quelques rabbins prétendent que ce sont tout simplement trois anges sous forme humaine, qui ont reçu l'hospitalité du patriarche. Outre que le texte dit positivement que Jéhova lui-même apparut à Abraham, il n'est pas fait mention d'anges une seule fois dans tout ce récit. (Mais de trois HOMMES. Gn 18,2. Ndlr.)

"[...] Abraham avait accompagné pendant un espace de chemin les hommes quand ils se retirèrent. ("Les hommes se levèrent pour partir et regardèrent du côté de Sodome. Abraham marchait avec eux pour les reconduire."Gn 18,16) Ce n'est que dans le chapitre suivant qu'il est parlé d'anges qui se transportèrent à Sodome. Les deux anges arrivèrent à Sodome, le soir. (Gn 19,1) Ces deux anges n'étaient donc pas les trois Personnes d'Abraham. Si donc le texte du chapitre 18,16 dit: Cum ergo surrexissent inde Viri, direxerunt oculos contra Sodomam (Quand les hommes se furent levés de là, ils tournèrent les yeux vers Sodome), il faut l'expliquer que le Seigneur décida d'y envoyer ces anges.'' (De l'Harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, tome 1, Paul Mellier éditeur, Paris 1844, lecture en PDF p. 447-449 et 565-566)

Philon, membre d'une riche famille royale et peut-être sacerdotale d'Alexandrie (vers 15-10 avant J.-C. - vers 50 après J.-C.), a consacré ses volumineux écrits à la préservation des traditions juives concernant la Loi, les cinq premiers livres de la Bible, dans un cadre philosophique, en partant du principe que la meilleure philosophie grecque était inférieure à l'enseignement de Moïse. Parmi ces traditions, on trouve le commentaire suivant sur Genèse 18,2 : "Et [Abraham dans les plaines de Mamré] leva les yeux et regarda, et voici que trois hommes se tenaient près de lui.

 

"Lorsque ... l'âme est éclairée par Dieu comme en plein midi, .... elle perçoit alors une triple image d'un sujet, une image du Dieu vivant, et d'autres des deux autres, comme si elles étaient des ombres irradiées par lui."



Le mot ombre n'est pas proprement applicable à Dieu, mais c'est une façon de parler pour rester au plus près de la vérité. Ainsi :



"Celui qui est au milieu est le Père de l'Univers, qui, dans les écritures sacrées, est appelé par son nom propre, Je suis ce que je suis ; et les êtres de chaque côté sont ces puissances les plus anciennes qui sont toujours proches du Dieu vivant, dont l'une est appelée sa puissance créatrice, et l'autre sa puissance royale...."
 

La Trinité chez les Chrétiens

 

De l'Église judaïque, le signe de la croix est passé dans l'Église chrétienne

 

Les premiers fidèles, frappés de l'ancienne manière de bénir avec la figure de la croix, ont été facilement instruits par les apôtres de la signification mystérieuse de ce signe, et naturellement portés à le continuer, en y ajoutant les divines paroles qui en donnent l'explication.

 

Lire : 

 

Le signe de la Croix, Salut du monde

 

C'est "depuis le IIe siècle, (que le) terme de Trinité (est) utilisé par les théologiens pour exprimer la réalité du Dieu unique, vivant en trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit." (Dominique Le Tourneau, Les Mots du christianisme, Bibliothèque de Culture religieuse, Fayard, La Flèche 2005, p. 629.) 

 

Les grands théologiens chrétiens de l'époque pré-nicéenne particulièrement dignes de mérite, évoquant la sainte Trinité, sont Justin, Irénée, Tertullien, Cyprien, Origène. 

 

L'un des premiers chrétiens à employer le terme de "Trinité" est Théophile d'Antioche, septième évêque de l'Église d'Antioche au IIe siècle, dans son ouvrage Autolycus, une apologie de la foi chrétienne qui a été conservée, où l'auteur s'adresse à un païen pour le moins sceptique, qui ne semble pas manifester la moindre sympathie pour les chrétiens et ce qu'il croit savoir d'eux.

 

Dans son éloquent plaidoyer présenté à l'empereur Antonin vers l'an 120, saint Justin s'exprime ainsi : "Nous honorons en esprit et en vérité le Père et le Fils et le Saint-Esprit." (Apolog., I, n° 6.)

 

Ce que Justin avait dit à Rome, quelques années plus tard, saint Irénée l'enseignait dans les Gaules. "Ceux, dit-il, qui secouent le joug de la loi et se laissent emporter à leurs convoitises, n'ayant aucun désir du Saint-Esprit, l'apôtre les appelle avec raison des hommes de chair." (Cité par S. Basile, en preuve de la divinité du Saint-Esprit. Lib. de Spir. sanct., c. XXIX, n° 72).

 

À la même époque, Athénagore d'Athènes (133-190) demandait : "N'est-il pas étrange qu'on nous appelle athées, nous qui prêchons Dieu le Père et Dieu le Fils et le Saint-Esprit ?" (Legat. pro christian, n° 12 et 24.)

 

À propos du baptême, S. Cyprien de Carthage (200-258) évoque dans sa Lettre 73 les hérétiques tels Marcion, qui ne croient pas dans la Trinité de Mt 28,19. Et il dit que "c'est seulement à ceux qui sont les chefs dans l'Église, et dont l'autorité repose sur la loi évangélique et l'institution du Seigneur, qu'il est permis de baptiser et de donner la rémission des péchés, tandis qu'au dehors rien ne peut être ni lié ni délié, puisqu'il n'y a personne qui ait le pouvoir de lier ou de délier.'' (Lettre 73)

 

Eusèbe de Palestine (265-340), pour s'encourager à parler, disait : "invoquons le Dieu des prophètes, auteur de la lumière, par notre Sauveur Jésus-Christ avec le Saint-Esprit." (Ap. Basil., ibid.) (Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 373-374.)

 

"Au IVe siècle, les conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381) ont contribué à la formulation précise des concepts employés communément pour présenter la doctrine sur la Sainte Trinité : un Dieu unique, qui dans l'unité de sa divinité est Père, Fils et Esprit Saint." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 53.)

 

Le concept de la Trinité dans les textes du Nouveau Testament

 

Matthieu 28 : 19

 

19 Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,

 

Les Pères de l'Eglise et les théologiens observent que Jésus-Christ a dit au nom sans se servir du pluriel, afin de marquer l'unité de la nature divine.

 

Quand les évangélistes abordent le thème de la conversion des nations au nom de la sainte Trinité sans le mot, ils s'en emparent comme d'un point de doctrine déjà manifeste, admis dans la croyance de la loi ancienne.

 

"Le baptême de Jésus lui-même dans le Jourdain est le lieu d'une théophanie trinitaire, la manifestation subite de la transcendance divine, exprimée dans le langage de l'Ancien Testament. L'Esprit se révèle sous la forme d'une colombe qui descend sur Jésus pour montrer qu'il habite en lui. Le Père authentifie sa mission en déclarant : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé qui a toute ma faveur" (Mt 3, 17). Il s'agit d'une révélation du Père, du Fils et de l'Esprit et c'est au nom de cette Trinité, révélée au baptême de Jésus, que tout chrétien sera baptisé." (Bernard Sesboüé, Invitation à croire, Paris, Cerf, 2009, p. 71.)

 

I Jean 5,7 (Vulgate) Bible catholique Aelf

 

07 En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,

 

08 l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois n’en font qu’un.

 

 

Selon la Vulgate, I Jean 5,7 mentionne en fait : 

 

7 Car ils sont trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint; et ces trois sont une seule chose.

8 Et ils sont trois qui rendent témoignage sur la terre, l'esprit, l'eau et le sang : et ces trois sont une seule chose.

 

Comment expliquer l'omission de la mention "le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint; et ces trois sont une seule chose" du verset 7, mention présente dans la Vulgate, mais enlevée dans les Bibles modernes ?

 

La Bible de Jérusalem explique dans une note e à propos du verset 7 de I Jean 5 que ''le texte des v. 7 est surchargé dans la Vulgate par une incise (ci-dessous entre parenthèses) absente des manuscrits grecs anciens, des vieilles versions et qui semble être une glose marginale introduite plus tard dans le texte : Car il y en a trois qui témoignent (dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint, et ces trois sont un).

 

L'Encyclopédie théologique, Dictionnaire de théologie de Nicolas Bergier, explique

 

''Nous savons que l'authenticité du verset 7 est contestée, […] il ne se trouve point, disent-ils, dans le très grand nombre des anciens manuscrits; il a donc été ajouté dans les autres par des copistes téméraires. Mais il y a aussi des manuscrits non moins anciens dans lesquels il se trouve. On conçoit aisément que la ressemblance des premiers et des derniers mots du verset 7 avec ceux du verset 8 a pu donner lieu à des copistes peu attentifs de sauter le septième; mais qui aurait été l'écrivain assez hardi pour ajouter au texte de Saint Jean un verset qui n'y était pas ?

 

"Une preuve que la différence des manuscrits est venue d'une omission involontaire, et non d'une infidélité préméditée, est que, dans plusieurs, le verset 7 est ajouté à la marge, de la propre main du copiste.

 

"En second lieu, dans le verset 6, l'Apôtre a déjà fait mention de l'eau, du sang et de l'esprit qui rendent témoignage à Jésus-Christ : est-il probable qu'il ait répété tout de suite la même chose dans le verset 8, sans aucun intermédiaire ? L'ordre et la clarté du discours exigent absolument que le verset 7 (complet, celui de la Vulgate. Ndlr.) soit placé entre deux.

 

"Enfin, ceux qui soutiennent que le 7e verset est une fourrure, sont obligés de soutenir que ces mots du verset 8, sur la terre, ont encore été ajoutés au texte, parce qu'ils sont relatifs à ceux du verset précédent, dans le ciel. C'est pousser trop loin la témérité des conjonctures.

 

"Ce qu'il y a de certain, c'est qu'au IIIe siècle, près de cent ans avant le Concile de Nicée, Tertullien et saint Cyprien ont cité ces mots du verset 7, ces trois sont un, le premier, lib. Contre Praxéas ou sur la Trinité = Adversus Praxeam (rédigé en 213), c. 2 ; le second, lib. De Unitate Eccl., p. 196. Nous n'avons point de manuscrits qui datent d'aussi loin.

 

"Aussi les plus habiles critiques, soit catholiques, soit protestants, soutiennent l'authenticité de passage; dom Calmet (1672-1757) les a cités dans une dissertation sur ce sujet, Bible d'Avignon, tome XVI, p. 462. (Encyclopédie théologique, Dictionnaire de théologie Nicolas Bergier, Série de dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse, tome quatrième, J.-P. Migne éditeur, 1851, p. 883-884)

 

Ce verset était connu :

- chez Théophile d'Antioche, évêque d'Antioche, dans on ouvrage Autolycus, une apologie de la foi chrétienne qui a été conservée;

- en passant par Saint Justin au IIe siècle ("Nous honorons en esprit et en vérité le Père et le Fils et le Saint-Esprit". Apolog., I, 6);

saint Irénée de Lyon ("Ceux qui secouent le joug de la loi et se laissent emporter à leurs convoitises, n'ayant aucun désir du Saint-Esprit, l'apôtre les appelle avec raison des hommes de chair", cité par S. Basile, en preuve de la divinité du Saint-Esprit, Lib. de Spir. Sanct. C., XXIX, n°72)

- ou encore Athénagore d'Athènes (133-190) qui demandait : "N'est-il pas étrange qu'on nous appelle athées, nous qui prêchons Dieu le Père et Dieu le Fils et le Saint-Esprit ?" Legat. pro christian, n° 12 et 24).

Eusèbe de Palestine (265-340), qui pour s'encourager à parler, disait au IIIe s.: "invoquons le Dieu des prophètes, auteur de la lumière, par notre Sauveur Jésus-Christ avec le Saint-Esprit." (Ap. Basil., ibid, in Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 373-374).

Saint Cyprien,

- les conciles de Nicée (325) et Constantinople (381) au IVe siècle;

- le Concile de Carthage au Ve;

saint Fulgence au Ve - VIe s.,

- et saint Thomas d'Aquin au XIIIe siècle qui cite le verset entier I Jean V, 7 de dans sa Somme théologique (Q. 30, a. 2).

 

Lire :

 

Bibles modernes : occultation d'un verset sur la sainte Trinité

 

Saint Paul salue ainsi les fidèles :

 

II Corinthiens 13 : 13

 

Que la grâce du Seigneur Jésus Christ (1)

l’amour de Dieu (2)

et la communion du Saint-Esprit (3)

soient avec vous tous.

 

Saint Pierre parle ainsi à ceux qui ont sont désignés d'avance par Dieu le Père (1) 

et sanctifiés par l'Esprit (2)

"pour entrer dans l’obéissance et pour être purifiés par le sang de Jésus Christ(le Fils) (3). (1 P 1,2)

 

Au rapport de S. Basile, le pape saint Clément, troisième successeur de S. Pierre, martyrisé vers l'an 100, avait coutume de faire cette prière : 'Vive Dieu et Notre-Seigneur Jésus-Christ et le Saint-Esprit!' (Apolog., I, n° 6).

 

De l'unité du Seigneur et de l'Esprit :

 

II Corinthiens 3: 17

 

14 Mais leurs pensées se sont endurcies. Jusqu’à ce jour, en effet, le même voile demeure quand on lit l’Ancien Testament ; il n’est pas retiré car c’est dans le Christ qu’il disparaît ;

 

15 et aujourd’hui encore, quand les fils d’Israël lisent les livres de Moïse, un voile couvre leur cœur.

 

16 Quand on se convertit au Seigneur, le voile est enlevé.

 

17 Or, le Seigneur, c’est l’Esprit, et là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté.

 

Romains 8:9

 

09 Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.

 

Galates 4:6

 

06 Et voici la preuve que vous êtes des fils : Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, et cet Esprit crie « Abba ! », c’est-à-dire : Père !

 

Philippiens 1:19

 

19 car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à votre prière et à l’assistance de l’Esprit de Jésus Christ.

 

1 Pierre 1:11

 

11 Ils cherchaient quel temps et quelles circonstances voulait indiquer l’Esprit du Christ, présent en eux, quand il attestait par avance les souffrances du Christ et la gloire qui s’ensuivrait.

 

Actes 16:7

 

Arrivés en Mysie, ils essayèrent d’atteindre la Bithynie, mais l’Esprit de Jésus s’y opposa.

 

I Jean 5 : 1-7

 

01 Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; celui qui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui.

 

02 Voici comment nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu : lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements.

 

03 Car tel est l’amour de Dieu : garder ses commandements ; et ses commandements ne sont pas un fardeau,

 

04 puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde, c’est notre foi.

 

05 Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?

 

06 C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité.

 

07 En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,

 

08 l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois n’en font qu’un.

 

"L'Esprit est l'Esprit du Père et du Fils. Il est la communion du Père et du Fils. L'Esprit est possédé par le Père et par le Fils, mais différemment. Le Père le possède en le donnant, le Fils en le recevant et en partageant le pouvoir de l'envoyer dans le monde. Si le Père engendre dans l'Esprit et fait être le Fils, le Fils lui aussi, en aimant, provoque l'amour du Père qui l'engendre aussi dans cet amour. Dieu le Père révèle le Fils et se révèle lui-même en donnant le Fils au monde dans la Pâque. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 24-25.)

 

De l'unité du Père et du Fils :

 

Un épisode de Jésus arrivant à Jérusalem avec ses disciples, avant sa Passion, révèle la divinité de Jésus qui s'approprie la puissance de Dieu de rassembler les enfants de Jérusalem; en employant le "je", il dit : "Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu !" (Mt 23, 37)

 

Ailleurs, Jésus s'approprie de nouveau une autre puissance qui n'appartient qu'à Dieu, celle de disposer de la vie :

 

"Ce que fait celui-ci (le Père), le Fils le fait pareillement. ... Comme le Père, en effet, relève les morts et les fait vivre, ainsi le Fils, lui aussi, fait vivre qui il veut." (Jn 5, 19-21).

 

Comme le Père dispose de la vie, ainsi le Fils en dispose aussi. (Jn 5, 26).

 

"Jésus se déclare pour vrai Dieu, pour Fils de Dieu, égal à Dieu. Il le prêche, il l'enseigne, il veut être reconnu pour tel. C'est ce qu'entendirent & comprirent bien les Juifs, comme nous le témoigne l'évangéliste Saint Jean (Dictionnaire philosophique de la religion, où l'on établit tous les points de la religion, attaqués par le incrédules, & où l'on répond à toutes leurs objections, Claude-François Nonnotte (1711-1793), Tome Quatrième, M.DCCLXXII (1772), p. 392-393)", par ce texte :

 

 

C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu. (Jn 5, 18)

 

Les paroles prophétiques du deuxième Psaume parlent du Fils qui est de la même substance que le Père, du Fils engendré par le Père dans le mystère ineffable de sa divinité, dans l'aujourd'hui éternel de la très sainte Trinité : Je proclame le décret du Seigneur ! + Il m'a dit : "Tu es mon fils ; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré." (Ps 2,7 ). 

 

Le Fils vit par le Père, d'abord parce qu'il a été engendré par lui. Il y a une relation étroite entre la paternité et la filiation, en vertu de la génération : "Tu es mon Fils ; moi, aujourd'hui je t'ai engendré" (He I, 5). De même une phrase semblable du livre de Samuel : « Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils », est un témoignage de l'Ancien Testament. (2 S 7,14)

 

Non pas créé, mais engendré éternellement par le Père, de façon spirituelle. Un peu comme notre esprit humain, dans la connaissance qu'il a de soi,  produit une image de lui-même, une idée conçue ou concept, le Fils est le "concept" ou le Verbe intérieur de Dieu, son reflet éternel. (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 43-44.)

 

"Selon l'évangile de saint Jean, le Fils-Verbe était au commencement avec Dieu, et le Verbe était Dieu (Jn 1, 1-2). Nous avons le même concept dans l'enseignement apostolique. Le Fils est de la même nature que le Père parce qu'il est le Verbe de Dieu." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 45-46.)

 

Jésus lui-même n'a cessé de révéler son propre mystère par toute une série de paroles inouïes et fortes, accompagnées de signes : "Avant qu'Abraham existât, Je suis" (Jn 8,58) ; "Qui m'a vu a vu le Père" (Jn 14 : 9) ; "le Père et moi, nous sommes UN." (Jn 10,30) ; "Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi" (Jn 14,11)

 

Jn 8, 14-16 "Jésus leur répondit : "Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais.

Vous, vous jugez de façon purement humaine. Moi, je ne juge personne.

Et, s’il m’arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul : j’ai avec moi le Père, qui m’a envoyé.

 

I Jean 2 : 22-23 ... Celui-là est l’anti-Christ : il refuse à la fois le Père et le Fils ; quiconque refuse le Fils n'a pas non plus le père.

 

Jean 14 : 16-17 La Pentecôte ou envoi de l'Esprit-Saint sur les Apôtres :

 

16 Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :

 

17 l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.

 

Jean 15, 26 L'Esprit-Saint est envoyé par Jésus lui-même (lorsque le Fils sera remonté vers le Père) :

 

26 Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.

 

Cela signifie que Jésus disposera de l'Esprit-Saint en vertu de sa filiation, et que l'Esprit qui procède du Père procède aussi de lui, en tant qu'il est le Fils. Jésus reconnaît implicitement que l'Esprit dont la source est dans le Père jaillit aussi du Fils éternel, puisque Jésus pourra le donner dans sa gloire, où il jouira pleinement du privilège filial. 

 

Jésus suppose ainsi l'ordre trinitaire lorsque, encore plus explicite, il dit : "L'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom" (Jn 14,26). Le 'nom' exprime ce qu'il y a de plus profond dans la personne du Christ, sa qualité de Fils. La formule 'en mon nom' indique la parfaite communion entre le Père et le Fils dans la mission de l'Esprit : le Père est à l'origine de cette mission; le Fils enverra donc l'Esprit 'd'auprès du Père' (Jn 15,26); mais le Fils, lui aussi, est principe de cet envoi : c'est donc 'au nom du Fils', en vertu de son union avec le Fils, que le Père enverra l'Esprit; le Père et le Fils sont l'un et l'autre le principe de cette mission du Paraclet. Le Fils partage donc toute la gloire du Père, celle de posséder et celle d'émettre l'Esprit-Saint. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 359.)

 

"Nous rejoignons ici des questions qui ont une importance clé dans l'enseignement de l'Église sur la Sainte Trinité. L'Esprit Saint est envoyé par le Père et par le Fils, après  que le Fils, ayant accompli sa mission rédemptrice est rentré dans sa gloire (Jn 7,39), explique encore Jean-Michel Garrigues dans "Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité" (Éditions Parole et Silence, 2000, p. 56.)

 

"Dans l'Esprit qui est l'Amour, réside la source de tout don envers les créatures, qui trouve en Dieu sa source : le don de l'existence à travers la création, le don de la grâce à travers l'économie du salut." (Jean-Michel GARRIGUES, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, ibid., p. 63.) 

 

L'amour signifie cela : vouloir le bien, adhérer au Bien. Le refus du mélange entre le bien et le mal, entre les volontés divines et les volontés du démon, la conformité de la volonté de l'homme avec la loi morale permettent de faire des actes béatifiants et de conduire l'homme au bonheur pour lequel il a été créé : Dieu. 

"'Dieu est Amour' (1 Jn 4,8), dira Saint Jean. Il en est la plénitude et la source toujours jaillissante, pour le bien de ses créatures et spécialement pour le bonheur de l'homme." (Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, ibid., p. 88.) 

 

"Finalement, Jésus est mort parce que, jusqu'à la fin, y compris devant le Sanhédrin, il a rendu témoignage à la vérité sur sa filiation divine. Il a ainsi affermi la foi de ses disciples, et la nôtre." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 38.)

 

Une lettre du IIe siècle évoque la Trinité, sans le mot : l'an 169, les fidèles de Smyrne écrivent à ceux de Philadelphie l'admirable lettre dans laquelle ils racontent que saint Polycarpe, leur évêque et disciple de saint Jean, près de souffrir le martyre, a rendu gloire à Dieu en ces termes : 'Père de votre bien-aimé Fils Jésus-Christ, béni soit-il, Dieu des anges et des puissances, Dieu de toute créature, je vous loue, je vous bénis, je vous glorifie, par Jésus-Christ votre Fils bien-aimé, pontife éternel, par qui gloire à vous avec le Saint-Esprit, maintenant et aux siècles des siècles.' (Epist. Smyrn. Eccl. apud Baron., an 169.)

Scutum Fidei, bouclier ou écusson de la Trinité, illustration de la première partie du Symbole d'Athanase

Scutum Fidei, bouclier ou écusson de la Trinité, illustration de la première partie du Symbole d'Athanase

Au Ve siècle, le symbole Quicumque, ou Symbole d'Athanase (298-373) proclame : "L'Esprit Saint n'est ni façonné, ni créé, ni engendré, mais il procède du Père et du Fils.'" (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 62.)

275. Si quelqu'un pense de façon juste à propos du Père et du Fils, mais ne pense pas de façon juste à propos de l'Esprit, il est hérétique. [...]

276. Si quelqu'un, en disant que le Père est Dieu, que son Fils est Dieu et que le Saint-Esprit est Dieu,
partage, et veut dire ainsi des dieux et non pas Dieu, à cause de l'unique divinité et puissance, que nous croyons et savons appartenir au Père, au Fils et au Saint-Esprit ;
s'il excepte le Fils ou l'Esprit Saint, en estimant que seul le Père doit être dit Dieu, et que c'est ainsi qu'il croit en un seul Dieu, il est hérétique en tous ces points. [...]

Pape Damase, Concile de Rome, 382, "Tomus Damasi" ou profession de foi à l'évêque Paulin d'Antioche, in Denzinger n° 275 et 276

 

L'enseignement de l'Église sur la Sainte Trinité. Par S. Augustin (354 - 430) :

 

Tous les interprètes de nos livres sacrés, tant de l'Ancien Testament que du Nouveau que j'ai lus, et qui ont écrit sur la Trinité, le Dieu unique et véritable, se sont accordés à prouver par l'enseignement des Ecritures que le Père, le Fils et l'Esprit-Saint sont un en unité de nature, ou de substance, et parfaitement égaux entre eux. Ainsi ce ne sont pas trois dieux, mais un seul et même Dieu. Ainsi encore le Père a engendré le Fils, en sorte que le Fils n'est point le Père : et de même le Père n'est point le Fils, puisqu'il l'a engendré. Quant à l'Esprit-Saint, il n'est ni le Père, ni le Fils ; mais l'Esprit du Père et du Fils, égal au Père et au Fils, et complétant l'unité de la Trinité. C'est le Fils seul, et non la Trinité entière, qui est né de la vierge Marie, a été crucifié sous Ponce-Pilate, a été enseveli, est ressuscité le troisième jour et est monté au ciel. C'est également le Saint-Esprit seul qui, au baptême de Jésus-Christ, descendit sur lui en forme de colombe, qui après l'Ascension, et le jour de la Pentecôte, s'annonça par un grand bruit venant du ciel et pareil à un vent violent, et qui se partageant en langues de feu, se reposa sur chacun des apôtres (Mt III, 16 ; Ac II, 2-4). Enfin c'est le Père seul et non la Trinité entière qui se fit entendre soit au baptême de Jésus par Jean-Baptiste, soit sur la montagne en présence des trois disciples, lorsque cette parole fut prononcée « Vous êtes mon Fils». Et également ce fut la voix du Père qui retentit dans le temple, et qui dit : « Je l'ai glorifié, et je le glorifierai encore (Mc I, 11) ». Néanmoins comme le Père, le Fils et l'Esprit-Saint sont inséparables en unité de nature, toute action extérieure leur est commune. Telle est ma croyance, parce que telle est la foi catholique.  

 

Comment trois personnes ne font-elles qu'un seul Dieu ?

 

Mais ici quelques-uns se troublent, quand on leur dit qu'il y a trois personnes en Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et que ces trois personnes ne sont pas trois dieux, mais un seul et même Dieu. Aussi demandent-elles comment on peut comprendre un tel langage, surtout si vous ajoutez que toute action extérieure est commune à la Trinité entière, et que néanmoins la voix du Père qui s'est fait entendre, n'est pas la voix du Fils, que l'Incarnation n'appartient qu'au Fils qui a pris une chair, qui a souffert, qui est ressuscité et qui est monté au ciel ; et que seul l'Esprit-Saint s'est montré sous la forme d'une colombe. Ces esprits curieux veulent donc comprendre comment la Trinité entière a pu parler par cette voix qui n'est que la voix du Père, comment encore cette même Trinité a créé la chair que le Fils seul a prise dans le sein d'une Vierge, et enfin comment cette colombe sous-laquelle se montra seul l'Esprit-Saint a été l'oeuvre de toute la Trinité. Car autrement, la Trinité n'agirait pas inséparablement, et le Père serait une chose, le Fils une autre, et l'Esprit-Saint une autre. Si au contraire certaines actions sont communes aux trois personnes, et certaines autres propres seulement à chacune d'elles, l'on ne peut plus dire que la Trinité agisse inséparablement. Ils se tourmentent encore pour savoir comment l'Esprit-Saint fait partie essentielle de la Trinité, puisqu'il n'est engendré ni du Père, ni du Fils, quoiqu'il soit l'Esprit du Père et du Fils. 


Telles sont les questions dont quelques personnes me poursuivent à satiété. C'est pourquoi je vais essayer de leur répondre, autant que la grâce divine suppléera à mon impuissance, et en évitant de suivre les sentiers d'une jalouse et maligne critique (Sg VI, 25). Si je disais que jamais je ne me préoccupe de ces mystérieuses questions, je mentirais. J'avoue donc que j'y réfléchis souvent, parce que j'aime en toutes choses à découvrir la vérité, et d'un autre côté la charité me presse de communiquer à mes frères le résultat de mes réflexions. Ce n'est point que j'aie atteint le terme, ou que je sois déjà parfait, car si l'apôtre saint Paul n'osait se rendre ce témoignage, pourrais-je le faire, moi qui suis si éloigné de lui ? «Mais oubliant, selon ma faiblesse, ce qui est derrière moi, et m'avançant « vers ce qui est devant moi, je m'efforce d'atteindre le but pour remporter le prix de la céleste vocation (Ph III, 12.14) ». Quelle distance ai-je donc parcourue dans cette route? à quel point suis-je arrivé ? et quel espace me reste-t-il encore à franchir? voilà les questions auxquelles on désire une réponse nette et précise. Puis-je la refuser à ceux qui la sollicitent, et dont la charité me rend l'humble serviteur ? Mais je prie aussi le Seigneur de faire qu'en voulant instruire mes frères, je ne néglige point ma propre perfection , et qu'en répondant à leurs questions, je trouve moi-même la solution de tous mes doutes. J'entreprends donc ce traité par l'ordre et avec le secours du Seigneur notre Dieu, et je me propose bien moins d'y soutenir d'un ton magistral des vérités déjà connues, que d'approfondir ces mêmes vérités en les examinant avec une religieuse piété.  

 

Consubstantialité des trois personnes

 

 

Quelques-uns ont dit que Notre-Seigneur Jésus-Christ n'était pas Dieu, ou qu'il n'était pas vrai Dieu, ou qu'il n'était pas avec le Père un seul et même Dieu, ou qu'il n'était pas réellement immortel parce qu'il était sujet au changement. Mais il suffit pour les réfuter de leur opposer les témoignages évidents et unanimes de nos saintes Ecritures. Ainsi saint Jean nous dit « qu'au commencement était le « Verbe, que le Verbe était avec Dieu, et que le Verbe était Dieu ». Or l'on ne peut nier que nous ne reconnaissions en ce Verbe qui est Dieu, le Fils unique de Dieu, celui dont le même Evangéliste dit ensuite, « qu'il s'est fait chair, et qu'il a habité parmi nous ». Ce qui arriva lorsque par l'incarnation le Fils de Dieu naquit dans le temps de la vierge Marie. Observons aussi que dans ce passage, saint Jean ne déclare pas seulement que le Verbe est Dieu, mais encore qu'il affirme sa consubstantialité avec le Père. Car après avoir dit « que le Verbe était Dieu », il ajoute « qu'au commencement il était avec Dieu, que toutes choses ont été faites par lui, et que rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui » (Jn I, 14, 2.3). Or, quand l'Evangéliste dit que tout a été fait par le Verbe, il entend évidemment parler de tout ce qui a été créé; et nous en tirons cette rigoureuse conséquence que le Verbe lui-même n'a pas été fait par Celui qui a fait toutes choses. Mais s'il n'a pas été fait, il n'est donc  pas créature, et s'il n'est pas créature, il est donc de la même substance ou nature que le Père. Et en effet, tout ce qui existe est créature, s'il n'est Dieu; et tout ce qui n'est pas créature, est Dieu, De plus, si le Fils n'est pas consubstantiel au Père, il a donc été créé; mais s'il a été créé, tout n'a donc pas été fait par lui, et cependant l'Evangéliste nous assure que tout a été fait par lui. Concluons donc et que le Fils est de la même substance ou nature que le Père, et que non-seulement il est Dieu, mais le vrai Dieu. C'est ce que saint Jean nous atteste expressément dans sa première épître: « Nous savons, dit-il, que le Fils de Dieu est venu, et qu'il nous a donné l'intelligence, afin que nous connaissions le vrai Dieu, et que nous vivions en son vrai « Fils qui est Jésus-Christ. C'est lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle (I Jn V, 20) ». 


Nous pouvons également affirmer que l'apôtre saint Paul parlait de la Trinité entière, et non du Père exclusivement, lorsqu'il disait «que Dieu seul possède l'immortalité (I Tm VI, 16) ». Et, en effet, l'Etre éternel ne saurait être soumis ni au changement, ni à la mortalité; et par conséquent, dès là que le Fils de Dieu « est la vie éternelle », on ne doit point le séparer du Père quand on dit que celui-ci « possède seul l'immortalité ». C'est aussi parce que l'homme entre en participation de cette vie éternelle, qu'il devient lui-même immortel. Mais il y a une distance infinie entre celui qui est par essence la vie éternelle, et l'homme qui n'est immortel qu'accidentellement, et parce qu'il participe à cette vie. Bien plus, ce serait une erreur d'entendre séparément du Fils et à l'exclusion du Père, ces autres paroles du même apôtre : « Il le fera paraître en son temps, Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l'immortalité ». Nous voyons, en effet, que le Fils lui-même parlant au nom de la Sagesse, car « il est la Sagesse de Dieu (I Co I, 24) », ne se sépare point du Père, quand il dit : « Seul, j'ai parcouru le cercle des cieux (Si XXIV, 8) ». A plus forte raison, il n'est point nécessaire de rapporter exclusivement au Père et en dehors du Fils, ce mot de l'Apôtre : « Qui seul possède l'immortalité ». D'ailleurs, l'ensemble du passage s'y oppose. « Je vous commande, dit saint Paul à Timothée, d'observer les préceptes que je vous donne, vous conservant sans tache et sans reproche jusqu'à l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ que doit faire paraître, en son temps, Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs; qui seul possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, qu'aucun homme n'a pu ni ne peut voir, et à qui est l'honneur et la gloire aux siècles des siècles. « Amen (I Tm VI, 14.15.16) ». Remarquez bien que dans ce passage l'Apôtre ne désigne personnellement ni le Père, ni le Fils, ni l'Esprit-Saint, et qu'il caractérise le seul vrai Dieu, c'est-à-dire la Trinité tout entière par ces mots : « Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs ». 


Mais peut-être vous troublez-vous, parce que vous saisissez difficilement ce mot de l'Apôtre : « Qu'aucun homme n'a pu, ni ne peut voir ». Rassurez-vous : il s'agit ici de la divinité de Jésus-Christ; et en effet, les Juifs qui ne pouvaient voir en lui le Dieu, ne laissèrent pas de crucifier l'homme qu'ils voyaient. C'est qu'un oeil mortel ne saurait contempler l'essence divine, et qu'elle n'est aperçue que de l'homme qui s'est élevé au-dessus de l'humanité. Nous avons donc raison de rapporter à la sainte Trinité ces paroles « Le Dieu souverainement heureux et seul puissant, qui fera paraître en son temps Notre-Seigneur Jésus-Christ ». D'ailleurs, si l'Apôtre dit ici que ce Dieu « possède seul l'immortalité », le psalmiste n'avait-il pas dit, « que seul il opère des prodiges ? (Ps LXXI, 18) ». Et maintenant je demanderai à mes adversaires de qui ils entendent cette parole. Du Père seul ? Mais alors comment sera-t-elle véritable cette affirmation du Fils: «Tout ce que le Père fait, le Fils le fait également ? » De tous les miracles ? Le plus grand est certainement la résurrection d'un mort. Eh bien! « Comme le Père, dit Jésus-Christ, ressuscite les morts et les vivifie, ainsi le Fils vivifie ceux qu'il veut (Jn V, 19.21)». Comment donc le Père opèrerait-il seul des prodiges ? et comment pourrait-on expliquer autrement ces paroles qu'en les rapportant non au Père seul, ni au Fils, mais au seul vrai Dieu, c'est-à-dire au Père, au Fils et au Saint-Esprit ?   
L'apôtre saint Paul nous dit encore: « Il n'y a pour nous qu'un seul Dieu, le Père d'où procèdent toutes choses, et qui nous a faits pour lui; et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites, et nous par lui ». Or, je le demande, l'apôtre, comme l'évangéliste, n'affirme-t-il pas « que toutes choses ont été faites par le Verbe ? » Et dans cet autre passage, n'est-ce pas aussi ce même Verbe qu'il désigne évidemment ? « Tout est de lui, tout est par lui, tout est en lui. A lui soit la gloire aux siècles des siècles. Amen (Rm XI,36) ». Veut-on, au contraire, reconnaître ici la distinction des personnes, et rapporter au Père ces mots: «Tout est de lui » ; au Fils, ceux-ci : « Tout est par lui » ; et au Saint-Esprit, ces autres : «Tout est en lui ? ». Il devient manifeste que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un seul Dieu, puisque l'Apôtre attribue à chacune des trois personnes cette même et unique doxologie : « Honneur et gloire aux siècles des siècles. Amen ». Et en effet, si nous reprenons ce passage de plus haut, nous verrons que l'Apôtre ne dit pas « O profondeur des richesses de la sagesse et de la science », du Père, ou du Fils, ou du Saint-Esprit, mais simplement, « de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements, ajoute-t-il, sont incompréhensibles, et ses voies impénétrables ! car qui connaît les desseins de Dieu, ou qui est entré dans le secret de ses conseils ? ou qui lui a donné le premier pour en attendre la récompense ? car tout est de lui, tout est par lui, tout est en lui. A lui la gloire aux siècles des siècles. Amen (Rm XI, 33-36) ».   Mais si vous ne rapportez ces paroles qu'au Père, en soutenant que seul il a fait toutes choses, comme l'Apôtre l'affirme ici, je vous demanderai de les concilier et avec ce passage de l'épître aux Corinthiens, où, parlant du Fils, saint Paul dit : « Nous n'avons qu'un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites », et avec ce témoignage de l'évangéliste saint Jean : « Toutes choses ont été faites par le Verbe (I Co III, 6 ; Jn I, 2) ». Et, en effet, supposons que certaines choses aient été faites par le Père, et d'autres par le Fils, il faudrait en conclure que ni l'un ni l'autre n'ont fait toutes choses. Admettez-vous, au contraire, que toutes choses ont été faites ensemble par le Père et par le Fils, vous en déduirez l'égalité du Père et du Fils, et la simultanéité des opérations du Père et du Fils. Pressons encore cet argument. Si le Père a fait le Fils qui lui-même n'a pas fait le Père, il n'est plus vrai que le Fils ait fait toutes choses. Et cependant tout a été fait par le Fils donc il n'a pas été fait lui-même ; autrement il n'aurait pas fait avec le Père tout ce qui a été fait. Au reste, le mot lui-même se rencontre sous la plume de l'Apôtre; car dans l'épître aux Philippiens, il dit nettement « que le Verbe ayant la nature de Dieu, n'a point cru que ce fût pour lui une usurpation de s'égaler à Dieu (Ph II, 6) ». Ici saint Paul donne expressément au Père le nom de Dieu, ainsi que dans cet autre passage : «Dieu est le Chef de Jésus-Christ (I Co, XI, 3) ». 


Quant au Saint-Esprit, ceux qui avant moi ont écrit sur ces matières, ont également réuni d'abondants témoignages pour prouver qu'il est Dieu et non créature. Mais s'il n'est pas créature, il est non-seulement Dieu dans le même sens que quelques hommes sont appelés dieux (Ps LXXXI, 6) ; mais il est réellement le vrai Dieu. D'où je conclus qu'il est entièrement égal au Père et au Fils, consubstantiel au Père et au Fils, coéternel avec eux, et complétant l'unité de la nature dans la trinité des personnes. D'ailleurs, le texte des saintes Ecritures qui atteste le plus évidemment que le Saint-Esprit n'est pas créature, est ce passage de l'épître aux Romains, où l'Apôtre nous ordonne de servir non la créature, mais le Créateur (Rm I, 24). Et ici saint Paul n'entend pas nous prescrire ce service que la charité nous recommande envers tous nos frères, et que les Grecs nomment culte de dulie; mais il veut que ce soit ce culte qui n'est dû qu'à Dieu seul, et que les Grecs appellent culte de latrie. Aussi regardons-nous comme idolâtres tous ceux qui rendent aux idoles ce culte de latrie, car c'est à ce culte que se rapporte ce précepte du Décalogue: «Vous adorerez le Seigneur votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul (Dt VI, 13) ». Au reste, le texte grec lève ici toute difficulté, car il porte expressément: « Et vous lui rendrez le culte de latrie ». 


Or, si nous ne pouvons rendre à une créature ce culte de latrie, parce que le Décalogue nous dit : « Vous adorerez le Seigneur, votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul », et si l'Apôtre condamne ceux qui ont servi la créature plutôt que le Créateur», nous sommes en droit de conclure que le Saint-Esprit n'est pas une créature, puisque tous les chrétiens l'adorent et le servent. Et en effet, saint Paul dit « que nous ne sommes point soumis à la circoncision, parce que nous servons l'Esprit de Dieu », c'est-à-dire, selon le terme grec, que nous lui rendons le culte de latrie (Ph III, 3). Telle est la leçon que donnent tous ou presque tous les manuscrits grecs, et qui se trouve également dans plusieurs exemplaires latins. Quelques-uns cependant portent : nous servons Dieu en esprit, au lieu de lire : nous servons l'Esprit de Dieu. C'est pourquoi, sans me préoccuper de prouver à mes adversaires l'authenticité d'un texte dont ils récusent la valeur, je leur demanderai s'ils ont jamais rencontré la plus légère variante dans ce passage de la première épître aux Corinthiens : « Ne savez-vous pas que vos corps sont le temple du Saint-Esprit, que vous avez reçu de Dieu? » Mais ne serait-ce point un blasphème et un sacrilège que d'oser dire que le chrétien, membre de Jésus-Christ, est le temple d'une créature inférieure à Jésus-Christ ? Or, l'Apôtre nous affirme, dans un autre endroit : « que nos corps sont les membres de Jésus-Christ ». Si donc ces mêmes corps, membres de Jésus-Christ, sont également les temples de l'Esprit-Saint, celui-ci ne saurait être créature. Et, en effet, dès là que notre corps devient le temple de l'Esprit-Saint, nous devons rendre à cet Esprit le culte qui n'est dû qu'à Dieu, et que les Grecs nomment culte de latrie. Aussi saint Paul a-t-il raison d'ajouter: « Glorifiez donc Dieu dans votre corps (I Co VI, 19.1.20).



Saint Augustin. Source

 

Sainte-Trinite--miniature-des-Grandes-Heures-d-Anne-de-Bre.jpg

La Sainte Trinité, miniature des Grandes Heures d'Anne de Bretagne illustrées par Jean Bourdichon, XVIe siècle.

 

 

Sainte Trinité, Sanctuaire Mont Sacré de la Sainte Trinité de Ghiffa (Piémont, Italie)

 

 

La Trinité chez Saint Bonaventure (1274)

 

"Les deux degrés précédents nous ont conduits jusqu'en Dieu par ses vestiges, eux par lesquels il brille en toutes les créatures; [...] [C]'est dans le Saint (EX 26, 34-35), à savoir la partie antérieure du tabernacle, que nous devons nous efforcer de voir Dieu par le miroir où, à la façon d'un chandelier, la lumière de la vérité brille sur la face de notre esprit, en qui resplendit l'image de la bienheureuse Trinité (cf. Ps 4,7)

"Entre donc en toi-même et vois que ton esprit s'aime lui-même avec la plus grande ferveur, et qu'il ne pourrait s'aimer s'il ne se connaissait, qu'il ne se connaîtrait pas s'il ne souvenait de lui-même, car nous ne comprenons rien par l'intelligence qui ne soit présent auprès de notre mémoire. Et à partir de cela, remarque, non par l'œil de la chair, mais par l'œill de la raison, que ton âme a une triple puissance. Considère donc les opérations et dispositions de ces trois puissances, et tu pourras voir Dieu par toi comme par une image, ce qui est voir par un miroir et en énigme (1 Co 13,12.)" (Saint Bonaventure, Itinéraire de l'esprit jusqu'en Dieu, Vrin, Paris 2019, p. 83-85.)

 

...

La Sainte Trinité chez le Bienheureux Henri Suso († 1366)

 

"Écoute : un sage maître dit que Dieu, considéré selon sa divinité, est comme un très vaste cercle dont le centre est partout et la circonférence nulle part. Considère maintenant en imagination quelqu'un qui jette avec force une lourde pierre au milieu d'une eau tranquille; un cercle se forme dans l'eau et, par sa propre force, ce cercle en produit un autre, et celui-là un autre, et les cercles sont vastes et larges selon la puissance du premier jet; la puissance du jet pourrait être si grande qu'elle couvrirait toute l'eau. Vois sous l'image du premier cercle la puissance active de la nature divine dans le Père, qui est infinie; celle-ci, semblable à elle-même, engendre un autre cercle selon la personne, et c'est le Fils, et ces deux Personnes produisent la troisième, et c'est l'Esprit tout-puissant. Voilà ce que représentent les trois cercles : Père, Fils, Saint-Esprit." 

 

La comparaison est très répandue au Moyen-Âge. On la trouve dans des recueils où elle est attribuée à Empédocle. Elle a été reprise par saint Thomas (De verit., q. 2 art. 3, ad 11) et par saint Bonaventure (Itinéraires, V. 8). (Source: La Vie, L III, dans Le Bienheureux Henri SUSO, Œuvres traduites par Jeanne ANCELET-HUSTACHE, Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne, Textes et études, Aubier, Paris 1943, p. 252 et 268.)

 

 

 

"Cet Un unique a trop d'opérations et trop de diversité, ou bien comment se peut-il faire qu'il soit Un et absolument simple avec tant de multiplicité ?

 

[...] Tout cette multiplicité est sans fond et sa base une simple unité (mêmes expressions chez Eckhart). [...] J'appelle fond la source et l'origine qui produit les diffusions. [...] C'est la nature et l'essence de la divinité; et dans cet abîme sans fond, la Trinité des Personnes reflue dans son unité, et là, toute multiplicité est en quelque sorte supprimée. [...]

Qu'est-ce donc qui lui donne la première impulsion de son opération ? [...] C'est sa force et sa puissance. [...] C'est la nature divine dans le Père." (Le Livre de la Vérité II, in Le Bienheureux Henri SUSO, Œuvres traduites par Jeanne ANCELET-HUSTACHE, Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne, Textes et études, Aubier, Paris 1943, p. 279.)

 

"La foi en la Trinité n'enlève rien à la vérité du Dieu unique : au contraire, elle en met en évidence la richesse, le contenu mystérieux, la vie intime." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 68.)

 

"La Sainte Trinité des personnes divines, c'est l'article fondamental de toute notre foi chrétienne... Sur cet article de la Trinité est fondée l'Incarnation... sur cet article est fondée la mission du Saint-Esprit, et sur celle-ci toute notre justification [passage de l'état de péché à l'état de grâce]...." (Saint François de Sales, cité in Aimé RICHARDT, Saint François de Sales et la Contre-Réforme, François-Xavier de Guibert, Paris 2013, p. 89.)

 

La Trinité nous a appris à penser la transcendance et la dialectique de l'un et du multiple, de l'individuel et du collectif, à partir de la grande synthèse permise par saint Augustin, puis saint Thomas d'Aquin entre l'héritage antique et le christianisme. 

 

Ainsi, dans notre civilisation, "les rois voulaient unir en respectant les traditions et les particularités locales, sans user de violence. Ils cherchaient à supprimer de façon graduelle, et tout en les tolérant d'abord, les frontières administratives, financières, douanières, etc., qui séparaient les diverses provinces de France. Les révolutionnaires, sans comprendre que la variété est une forme de la liberté, et peut-être la plus essentielle pour chacun, s'orientaient vers une unité dans l'uniformité. Le niveau, emblème de la Maçonnerie, correspondait à leur projet principal". (Bernard FAY, La Grande révolution 1715-1815, Le Livre contemporain, Paris 1959, p. 244.) 

 

Le mystère de la Trinité, trois personnes en une (Père, Fils et Saint-Esprit), l'unité dans la diversité, cet incompréhensible, a été pendant deux millénaires en Occident le modèle qui a imprégné notre mode de développement. Le mystère de la Trinité est l'antidote à l'unité dans l'uniformité, modèle jacobin hérité de 1789.

 

De même, dans le royaume du Christ, dans le christianisme, le développement personnel, le bonheur est individuel, il est laissé à notre libre arbitre, il dépend de nos choix personnels, de notre obéissance au commandements divins; il n'est pas garanti ici-bas sur terre et n'est pas obligatoire. Dans le projet jacobin maçonnique issu de 1789, au contraire, le bonheur est déclaré terrestre (marche vers le progrès); il est réalisé par des moyens humains et non plus divins, il est collectif et obligatoire. Holisme, marque de tous les gnosticismes et totalitarismes. 

Le premier dimanche après la Pentecôte est institué pour honorer la Très Sainte Trinité

 

Dans l'Église primitive, aucun office ou jour spécial n'était attribué à la Sainte Trinité.

 

Lorsque au IVe siècle, l'hérésie arienne se répandit, les Pères préparèrent un office avec des cantiques, des répons, une préface et des hymnes, à réciter le dimanche.

 

Dans le Sacramentaire de Saint Grégoire le Grand (PL, LXXVIII, 116) il y a des prières et la Préface de la Trinité. Les Micrologies (PL, CLI, 1020), rédigées sous le pontificat de Grégoire VII (Nille, II, 460), appellent le dimanche après la Pentecôte un Dominique vacans, sans Office spécial, mais ajoutent qu'en certains endroits on récite l'Office de la Sainte Trinité composée par l'évêque Étienne de Liège (903-20). Par d'autres l'Office était dit le dimanche avant l'Avent. Alexandre II (1061-1073), et non III (Nilles, 1. c.), a refusé une pétition pour une fête spéciale au motif qu'une telle fête n'était pas d'usage dans l'Église romaine qui honorait quotidiennement la Sainte Trinité par le Gloria, Patri, etc., mais il n'en interdisait pas la célébration là où elle existait déjà.

 

Jean XXII (1316-1334) a ordonné la fête pour toute l'Église le premier dimanche après la Pentecôte. Un nouvel office avait été créé par le franciscain John Peckham, chanoine de Lyon , plus tard archevêque de Cantorbéry (mort en 1292). La fête classée double de seconde classe, mais fut élevée à la dignité de primaire de première classe, le 24 juillet 1911, par Pie X (Acta Ap. Sedis, III, 351). Les Grecs n'ont pas de fête spéciale. Comme c'est après la première grande Pentecôte que la doctrine de la Trinité a été proclamée au monde, la fête suit convenablement celle de la Pentecôte. (Encyclopédie catholique, New Advent)

PRATIQUE.

Écoutons donc l'avertissement de l'apôtre Paul : "Ne contristez pas l'Esprit Saint de Dieu, qui vous a marqués de son sceau pour le jour de la Rédemption. (Ep 4,30). Laissons nous conduire par Lui. Il nous guide sur la "voie" qu'est le Christ vers la rencontre béatifiante avec le Père.

Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 56-57.

Source image : Bible et Savoir https://www.youtube.com/watch?v=WXf3WgNGEOg

Source image : Bible et Savoir https://www.youtube.com/watch?v=WXf3WgNGEOg

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14 juin 2025 6 14 /06 /juin /2025 19:50
Le Dr Peter McCullough soutient la mission de LifeSiteNews

Lorsque je sonnais l’alarme concernant les obligations de port du masque, les confinements et les vaccins génétiques dangereux, presque tous les médias m’ont ignoré, à l’exception de LifeSiteNews.

 

Début 2020, lorsque je tirais la sonnette d’alarme concernant les obligations de port du masque, la distanciation sociale, les confinements, la suppression des traitements précoces et les vaccins génétiques dangereux, presque tous les médias m’ont ignoré.

Sauf pour LifeSiteNews.

Alors soutenez LifeSiteNews. Aidez-les à continuer de vous apporter la vérité

Cf. https://www.lifesitenews.com/news/dr-peter-mccullough-endorses-lifesitenews/

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9 juin 2025 1 09 /06 /juin /2025 13:05

J'ai déjà vu cette liste assez souvent et j'ai donc pensé qu'il serait amusant d'examiner brièvement chaque point.

 

Bien entendu, il ne s'agira pas d'une réfutation en profondeur de chaque accusation, car pour chaque point, on pourrait écrire un livre entier, mais au moins je fournirai de brèves réfutations pour chaque point.

Brèves réfutations à une liste d'objections des protestants

(1) ''300 après J.-C. : Prières pour les morts''

 

La coutume de prier pour les morts peut premièrement être déduite de la Bible, comme il est écrit :

''Que le Seigneur fasse miséricorde à la famille d’Onésiphore qui m’a plusieurs fois rendu courage et qui n’a pas eu honte de mes chaînes de prisonnier.

17 Arrivé à Rome, il s’est empressé de me chercher, et il m’a trouvé.

18 Que le Seigneur lui donne de trouver miséricorde auprès de Dieu au jour de sa venue ! Et tous les services qu’il a rendus à Éphèse, tu les connais mieux que personne.'' (2 Timothée 1,16-18)

 

D'après la grammaire et la structure de cette épître, saint Paul montre clairement qu'il prie pour Onésiphore, aujourd'hui décédé. On le sait, car à la fin de son épître, il salue explicitement la famille d'Onésiphore, mais pas Onésiphore lui-même :

''Salue Prisca et Aquilas, ainsi que ceux de la maison d’Onésiphore.'' (2 Timothée 4,19)

 

Dans le 2e livre des Maccabées nous lisons :

 

''Il organisa une collecte auprès de chacun et envoya deux mille pièces d’argent à Jérusalem afin d’offrir un sacrifice pour le péché. C’était un fort beau geste, plein de délicatesse, inspiré par la pensée de la résurrection.

 

44 Car, s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient succombé ressusciteraient, la prière pour les morts était superflue et absurde.'' (2 Maccabées 12,43-44)

 

Deuxièmement, l'Église a pratiqué cette coutume avant l'an 300.

 

Par exemple, nous voyons sur le tombeau de saint Abercius de Hiérapolis, mort en 167 après J.-C., qu'il est écrit :

''Que chaque ami qui observe cela prie pour moi''

 

Tertullien écrit :

''En effet, elle prie pour son âme, demande du réconfort pour lui en attendant et sa communion lors de la première résurrection ; et elle offre son sacrifice aux anniversaires de son sommeil. Car, si elle n'accomplit pas ces actes, elle a véritablement divorcé de lui.'' (De Monogamia X, 5, 6)

 

Saint Jean Chrysostome ajoute :

 

''Pleurons pour eux ; aidons-les selon nos forces ; pensons à leur venir en aide, même modestement, mais aidons-les quand même. Comment et de quelle manière ? En priant et en suppliant les autres de prier pour eux, en donnant continuellement aux pauvres pour eux. C'est une action qui a quelque consolation…'' (Homélies sur Philippiens 3,24)

 

Cette coutume se retrouve donc dans la Bible elle-même et est aussi bien plus ancienne que l'an 300 après J.C.

(2) ''300 après J.-C. : Faire le 'signe de croix' ''

 

Le signe de croix est une tradition orale, qui ne se retrouve pas explicitement dans les Écritures comme c'est le cas aujourd'hui. Cependant, on en trouve des préfigurations dans la Bible. Il est écrit :

 

''L'Éternel lui dit : Passe par la ville, par Jérusalem, et fais une marque sur le front des hommes qui soupirent et gémissent à cause de toutes les abominations qui s'y commettent.'' (Ézéchiel 9,4)

Ce signe est un 'Tav' qui – à l’époque où Ézéchiel a été écrit – ressemblait à une croix.

Et plus loin, il est écrit :

 

''En disant : Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu.'' (Apocalypse 7,3)

 

Ce n'est pas exact non plus du point de vue de l'époque. Tertullien écrit vers 200 après J.-C. :

 

''À chaque pas en avant, à chaque mouvement, à chaque entrée et sortie, lorsque nous mettons nos vêtements, nos chaussures, lorsque nous nous baignons, lorsque nous nous asseyons à table, lorsque nous allumons les lampes, sur le canapé, sur le siège, dans tous les actes ordinaires de la vie quotidienne, nous traçons sur le front le signe.'' (De Corona, chapitre 3)

 

D'autres Pères de l'Église font explicitement remonter le signe de croix aux apôtres. Saint Basile le Grand explique :

 

''Par exemple, pour prendre le premier exemple, le plus général, qui nous a enseigné par écrit à signer du signe de la croix ceux qui ont eu confiance dans le nom de notre Seigneur Jésus-Christ ?… Car nous ne nous contentons pas, comme on le sait, de ce que l'apôtre ou l'Évangile ont rapporté ; mais, tant dans la préface que dans la conclusion, nous ajoutons d'autres paroles, jugées d'une grande importance pour la validité du ministère, et nous les tirons d'un enseignement non écrit.'' (De Spiritu Sancto, chapitre 27, 66)

 

Lire aussi : Le signe de la Croix, Salut du monde toujours et partout

 

(3) ''375 après J.-C. : Vénération des anges et des saints morts''

 

Là encore, la date et l'idée que les catholiques auraient ''inventé'' cette coutume sont toutes deux erronées.

 

La Bible prouve clairement la vénération des morts :

 

"Faisons l’éloge de ces hommes glorieux qui sont nos ancêtres.." (Siracide 44,1)

 

''En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui se tient auprès des fils de ton peuple. Car ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent, jusqu’à ce temps-ci. Mais en ce temps-ci, ton peuple sera délivré, tous ceux qui se trouveront inscrits dans le Livre.'' (Daniel 12,1)

 

''Il répondit : 'Ni l’un ni l’autre, car je suis le chef de l’armée du Seigneur!' Alors Josué tomba face contre terre, se prosterna et lui demanda : 'Que dit mon seigneur à son serviteur ?' Le chef de l’armée du Seigneur dit à Josué : 'Retire tes sandales de tes pieds : le lieu où tu te trouves est saint.' Et Josué fit ainsi."(Josué 5,14-15)

 

 

Héliodore chassé du temple, Par Raphaël. Détail du tableau montrant le cavalier angélique chassant Héliodore

Quant à la chronologie, il semble une fois de plus que les protestants inventent eux-mêmes des dates. Dans le Martyre de saint Polycarpe (écrit vers 155 après J.-C. et non 375), on peut lire :

''C'est pourquoi nous avons ensuite recueilli ses os, plus précieux que les plus beaux joyaux et plus purifiés que l'or, et nous les avons déposés dans un lieu approprié. Rassemblés, selon l'occasion, avec joie et allégresse, le Seigneur nous accordera de célébrer l'anniversaire de son martyre, à la fois en mémoire de ceux qui ont déjà achevé leur carrière et pour l'exercice et la préparation de ceux qui doivent encore marcher sur leurs traces.'' (Chapitre 18)

 

Bien sûr, cette pratique a du sens théologiquement, puisque 2 Thessaloniciens 1,9-10 déclare :

''Ceux-là subiront comme châtiment la ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force,

10 quand il viendra en ce jour-là pour être glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux qui ont cru ; or vous, vous avez cru à notre témoignage.."

Ainsi, nous voyons clairement et clairement que Dieu est ''glorifié dans ses saints''.

(4) ''375 après J.-C. : Utilisation des images dans le culte''

 

C'est vraiment l'une des affirmations les plus confuses, puisque Dieu lui-même a ordonné les images dans le culte. Il est écrit :

 

''Tu forgeras deux kéroubim (chérubins ou anges) en or à placer aux deux extrémités du propitiatoire..'' (Exode 25,18

 

 

Et plus loin :

 

''et le Seigneur dit à Moïse : 'Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront !' '' (Nombres 21, 8)

 

"Le Seigneur dit à Moïse : 'Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront !' Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie !" (Nb 21, 8-9)

"Le Seigneur dit à Moïse : 'Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront !' Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie !" (Nb 21, 8-9)

 

Ce ''mât'' est même une préfiguration du Christ (et de sa croix), comme Jésus lui-même l'a dit :

 

''De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,

afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle..'' (Jean 3,14-15)

 

De plus, le Christ lui-même est dans l'icône du Dieu invisible, comme le dit Colossiens 1,15 :

''Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né, avant toute créature ;''

 

Enfin, selon l'époque, cette affirmation peut être réfutée par l'observation des innombrables icônes de l'Église primitive.

 

Pour ne citer qu'un exemple, la Fractio Panis (première moitié du IIe siècle), située dans les catacombes de Priscille, est une fresque magnifique au-dessus de l'autel funéraire sur lequel l'Eucharistie était célébrée. Puisque nous savons sans l'ombre d'un doute que l'Eucharistie était considérée comme faisant partie du culte, la Fractio Panis seule permet de prouver que les icônes faisaient partie du culte bien plus tôt que ne le prétend la date avancée.

 

D'une manière générale les catacombes à Rome comprenant des représentations des saints, de la Vierge et du Christ sont un démenti formel de ce marronnier protestant.

 

 

Catacombe de Callixte - Fresque de l'Eucharistie, Via Appia

Catacombe de Callixte - Fresque de l'Eucharistie, Via Appia

(5) ''394 après J.-C. : La messe comme célébration quotidienne ''

 

Même si cette accusation était fondée, on ne voit pas en quoi célébrer la messe quotidiennement serait mauvais. Cependant, nous le voyons aussi clairement dans la Bible :

''Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur'' (Actes 2,46)

 

Ainsi, nous devrions nous efforcer encore plus d’assister à la messe quotidiennement, car la Bible nous dit littéralement que c’est ce que faisaient les premiers chrétiens.

(6) ''431 après J.-C. : L'exaltation de Marie comme 'Mère de Dieu' ''

 

Encore une fois, ce sujet est biblique :

 

''D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?'' (Luc 1,43)

 

Si Marie est la Mère du Seigneur, et que le Seigneur est Jésus – qui est Dieu – alors il s’ensuit qu’elle est la Mère de Dieu.

 

La date de 431 apr. J.-C. fait référence au concile d'Éphèse, qui a vaincu les Nestoriens en prouvant que le mot ''Theotokos'' (Mère de Dieu) est bien la conclusion logique des Écritures et de la christologie correcte. Mais, comme toujours, la date ne reflète pas l'origine de ce mot. Puisque Saint Grégoire le Thaumaturge (213-270) écrit au IIIe siècle :

 

'Tous ceux qui observent dignement la fête de l'Annonciation de la Vierge Marie, Mère de Dieu, acquièrent comme juste récompense un intérêt plus profond pour le message : 'Salut, toi qui es comblée de grâce !' Il est donc de notre devoir de célébrer cette fête, étant donné qu'elle a rempli le monde entier de joie et de bonheur.'' (Deuxième Homélie)

 

Encore plus tôt, dans la célèbre prière Sub Tuum Praesidium, datée au moins de 250 après J.-C., il est dit :

''Sub tuum præsidium confugimus, Sancta Dei Genetrix.'' Ou en français :

''Nous nous réfugions sous ta protection, ô sainte Mère de Dieu.''

(7) ''526 après J.-C. : Extrême-Onction (Derniers Sacrements)''

 

Une description des derniers sacrements se trouve littéralement dans la Bible :

''L’un de vous est malade ? Qu’il appelle les Anciens en fonction dans l’Église : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur.

 

15 Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon." (Jacques 5,14-15)

 

Ici, il n’y a pas grand-chose à dire, car saint Jacques décrit très clairement cette coutume !

 

Cependant, d'après la datation, il faut souligner que saint Chrysostome (349-407) écrit déjà :

''Et cela, ils le savent, tous ceux qui, avec foi et au temps convenable, se sont oints d'huile, et ont été délivrés de leurs maladies.'' (Commentaire sur Matthieu 9,27-30)

(8) ''593 après J.-C. : Doctrine du Purgatoire''

 

La doctrine du purgatoire peut également être déduite des Écritures.

 

Nous pouvons la déduire clairement de 2 Maccabées 12, 44-46 :

 

''Car, s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient succombé ressusciteraient, la prière pour les morts était superflue et absurde.

 

45 Mais il jugeait qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui meurent avec piété : c’était là une pensée religieuse et sainte. ''

 

 

Car si ceux qui meurent dans la piété n'étaient pas allés au purgatoire, mais étaient directement au ciel, il serait vain de prier pour eux, puisqu'ils étaient déjà auprès de Dieu.

 

Puisqu'il est bon de prier pour eux, ils doivent être purifiés, car il est dit qu'ils doivent encore être délivrés de leurs péchés.

 

Or, ils ne peuvent pas non plus être en enfer, car en enfer il n'y a pas d'issue, comme le dit Matthieu 25,46 :

 

''Et ils iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle.''

 

Il s’ensuit donc logiquement qu’une sorte de purification après la mort doit avoir lieu.

 

Cela ressort encore plus clairement de l’écrit de saint Paul :

 

''l’ouvrage de chacun sera mis en pleine lumière. En effet, le jour du jugement le manifestera, car cette révélation se fera par le feu, et c’est le feu qui permettra d’apprécier la qualité de l’ouvrage de chacun.

 

14 Si quelqu’un a construit un ouvrage qui résiste, il recevra un salaire ;

 

15 si l’ouvrage est entièrement brûlé, il en subira le préjudice. Lui-même sera sauvé, mais comme au travers du feu.''(1 Corinthiens 3,13-15)

 

Ce principe de prier pour les morts et ainsi de suite est également prouvé très tôt dans les Pères, ce qui n'a de sens que si un état comme le Purgatoire existe.

 

Tertulien (160-240) écrit :

 

''Chaque fois que l’anniversaire arrive, nous faisons des offrandes pour les morts en l’honneur de leur anniversaire.''

 

Saint Cyrille de Jérusalem (313-386) explique plus en détail :

 

''Nous commémorons également ceux qui se sont endormis avant nous, d'abord les patriarches, les prophètes, les apôtres et les martyrs, afin que, par leurs prières et leurs intercessions, Dieu accueille notre requête. Nous adressons également nos condoléances aux saints Pères et aux évêques qui se sont endormis avant nous, et, en un mot, à tous ceux qui, ces dernières années, se sont endormis parmi nous, croyant que ce sera un grand bienfait pour les âmes pour lesquelles nous exprimons nos supplications, tandis que nous offrons ce saint et terrible sacrifice.'' (Catéchèse, 23:9)

(9) ''600 après J.-C. : Prières à Marie et aux saints défunts''

 

Demander l'intercession des saints peut découler des enseignements implicites des Écritures.

 

Pour plus de clarté, je placerai l'argumentation dans les prémisses :

 

P1 : Les chrétiens sont le Corps du Christ. (1. Corinthiens 12,27 ; Romains 12,5)

P2 : Les chrétiens au sein du Corps du Christ doivent prier les uns pour les autres. (1. Timothée 2,1)

P3 : Les saints du ciel font partie du Corps du Christ. (Romains 8,38-39 ; Hébreux 12,22-23)

P4 : Les saints du ciel prient pour nous. (Apocalypse 5,8 ; Apocalypse 8,3-4)

P5. La prière des saints est capable de beaucoup. (Jacques 5,16)

P6 : Les saints du ciel ont une idée de ce qui se passe sur terre (Luc 15,7 ; Hébreux 12,1 ; Apocalypse 6,9)

C1 : Nous pouvons et devons donc demander l’intercession des saints.

 

Quant à la date, elle semble une fois de plus inventée...

 

J'ai déjà cité le Sub Tuum Praesidium, qui prouve que l'invocation de l'intercession des saints est non seulement biblique, mais aussi présente dans l'Église primitive bien avant cette date présumée.

 

De plus, saint Jean Chrysostome explique :

 

''Les tombeaux des serviteurs du Crucifié sont plus splendides que les palais des rois, non seulement par la taille et la beauté des édifices, car ils excellent en cela aussi, mais, plus encore, par la ferveur des foules qui les visitent. En effet, même celui qui est vêtu de pourpre va vénérer ces tombeaux ; il abandonne son faste et se tient debout, implorant les saints, afin qu'ils intercèdent pour lui auprès de Dieu. Le fabricant de tentes et le pêcheur, tous deux morts depuis longtemps, sont ceux auprès desquels celui qui porte la couronne implore son secours. Osez-vous encore, je vous le demande, dire mort ce Seigneur dont les serviteurs, même après la mort, sont les protecteurs des rois de la terre ?'' (Homélies sur 2 Corinthiens, Homélie 26,5)

(10) ''786 après J.-C. : Culte de la croix, images et reliques''

 

Cet argument peut être réfuté en examinant à nouveau la Bible.

 

Premièrement, le mot ''adoration'' ne constitue évidemment pas une explication honnête de la vision catholique.

 

La Croix, les Images et les reliques méritent révérence, car l'objet représenté est vénéré à travers l'Image. Il n'est cependant pas adoré ; ce terme est trompeur.

 

La Croix n'est pas un objet neutre. Elle est l'instrument du salut et mérite donc la révérence :

''Pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde.'' (Galates 6,14)

 

Et plus loin :

« il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.

 

09 C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom,'' (Philippiens 2, 8-9) https://www.aelf.org/bible/Ph/2

 

Deuxièmement, des images peuvent également être trouvées dans la Bible :

 

''Ensuite tu forgeras deux kéroubim en or à placer aux deux extrémités du propitiatoire.

 

19 Fais un kéroub à une extrémité, et l’autre kéroub à l’autre extrémité ; vous ferez donc les kéroubim aux deux extrémités du propitiatoire.

 

20 Les kéroubim auront les ailes déployées vers le haut et protégeront le propitiatoire de leurs ailes. Ils se feront face, le regard tourné vers le propitiatoire.

 

21 Tu placeras le propitiatoire sur le dessus de l’arche et, dans l’arche, tu placeras le Témoignage que je te donnerai.

 

22 C’est là que je te laisserai me rencontrer ; je parlerai avec toi d’au-dessus du propitiatoire entre les deux kéroubim situés sur l’arche du Témoignage ; là, je te donnerai mes ordres pour les fils d’Israël.'' (Exode 25,18-22) https://www.aelf.org/bible/Ex/25

 

Et encore :

 

''et le Seigneur dit à Moïse : 'Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront !' '' (Nombres 21, 8) https://www.aelf.org/bible/Nb/21

 

Troisièmement, des reliques se trouvent également dans la Bible :

''Il advint que des gens qui portaient un homme en terre aperçurent une de ces bandes ; ils jetèrent l’homme dans la tombe d’Élisée et partirent. L’homme toucha les ossements d’Élisée, il reprit vie et se dressa sur ses pieds.'' (2 Rois 13,21) Et encore :

''Par les mains de Paul, Dieu faisait des miracles peu ordinaires,

 

12 à tel point que l’on prenait des linges ou des mouchoirs qui avaient touché sa peau, pour les appliquer sur les malades ; alors les maladies les quittaient et les esprits mauvais sortaient.'' (Actes 19,11-12) https://www.aelf.org/bible/Ac/19

 

Certains prétendent que les icônes ne se trouvent pas dans l'Église primitive. De nombreuses sources le contredisent. Je voudrais tout d'abord souligner un récit moins connu, tiré des Actes de Mar Mari, au début du IIe siècle :

 

''La lettre parvint au roi Abgar, qui la reçut avec une grande joie. Lorsqu'on lui raconta les prodiges accomplis par Jésus en Judée, il fut admiratif et émerveillé par la puissance de Dieu. N'étant pas digne de voir ces choses… il fit appel à des peintres talentueux et leur ordonna… de représenter l'image de notre Seigneur et de la lui apporter. Les peintres furent incapables de représenter l'apparence humaine du Seigneur. Lorsque notre Seigneur le réalisa, et pensa à la compréhension de sa divinité, à l'amour d'Abgar pour lui, et voyant les peintres qui cherchaient sans succès l'image pour le représenter tel qu'il était, il prit un tissu et y imprima son visage… Le tissu fut déposé dans l'église d'Édesse, où il demeure une source de secours pour tous.'' (Page 327)

 

En ce qui concerne les reliques, j'ai déjà cité le martyre de saint Polycarpe plus tôt, alors maintenant j'ajouterai le martyre encore plus ancien de saint Ignace :

''Il fut ainsi livré aux bêtes sauvages, tout près du temple, afin que soit accompli par elles le vœu du saint martyr Ignace, selon ce qui est écrit : 'ce que désirent les justes leur est accordé.' (Proverbes 10:24) https://www.aelf.org/bible/Pr/10 , afin qu'il ne soit importun pour aucun des frères par le recueillement de ses restes, comme il l'avait d'avance exprimé dans son épître. Car seules les parties les plus dures de ses saints restes furent conservées, transportées à Antioche et enveloppées dans des linceuls, comme un trésor inestimable légué à la sainte Église par la grâce qui résidait dans le martyr.'' (Chapitre 6)

(11) ''995 après J.-C. : Canonisation des saints décédés''

 

Cette plainte est particulièrement étrange, car elle ne critique ni un enseignement ni une pratique, mais simplement le changement d'une coutume. Auparavant, les saints étaient canonisés par vote populaire. Il ne s'agit donc pas d'une invention, mais de la formalisation d'un processus.

 

Ce qui est également amusant, c'est que, même si ce tableau fait référence à ce changement spécifique, la date n'a pas été correctement fixée. Saint Ulrich d'Augsbourg fut le premier saint canonisé selon cette méthode – en 993 apr. J.-C., et non en 995.

 

 

Or, avant cela, des saints avaient encore été canonisés ; la canonisation ne date donc pas non plus de cette époque. Seule la question de la canonisation des saints a été tranchée ici. Parmi les saints considérés comme saints auparavant, on trouve saint Ignace d'Antioche, saint Irénée de Lyon ou saint Athanase. Nombre d'entre eux datent du IVe siècle. Cet argument n'a donc pratiquement aucun poids.

(12) ''1079 après J.-C. : Le célibat du sacerdoce''

 

Les changements de 1079 s'inscrivaient dans une réforme faite contre la corruption cléricale, le concubinage, etc.

Cependant, il ne s'agissait pas d'une innovation, mais plutôt de l'application stricte d'enseignements déjà existants sur le célibat. Comme les autres points, celui-ci est ancré dans les Écritures et les Pères de l'Église :

 

''Il y a des gens qui ne se marient pas car, de naissance, ils en sont incapables ; il y en a qui ne peuvent pas se marier car ils ont été mutilés par les hommes ; il y en a qui ont choisi de ne pas se marier à cause du royaume des Cieux. Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne !'' (Matthieu 19,12

 

''J’aimerais vous voir libres de tout souci. Celui qui n’est pas marié a le souci des affaires du Seigneur, il cherche comment plaire au Seigneur.

 

33 Celui qui est marié a le souci des affaires de ce monde, il cherche comment plaire à sa femme, et il se trouve divisé.

 

34 La femme sans mari, ou celle qui reste vierge, a le souci des affaires du Seigneur, afin d’être sanctifiée dans son corps et son esprit. Celle qui est mariée a le souci des affaires de ce monde, elle cherche comment plaire à son mari.

 

35 C’est dans votre intérêt que je dis cela ; ce n’est pas pour vous tendre un piège, mais pour vous proposer ce qui est bien, afin que vous soyez attachés au Seigneur sans partage.'' (1 Corinthiens 7, 32-35) https://www.aelf.org/bible/1Co/7

 

De plus, Jésus lui-même, qui est le grand prêtre, et donc le modèle de tous les prêtres, a vécu célibataire. Lui, qui est le grand prêtre, doit être imité, car les prêtres agissent in Persona Christi. Saint Paul dit :

 

''En parlant d’Alliance nouvelle, Dieu a rendu ancienne la première ; or ce qui devient ancien et qui vieillit est près de disparaître.'' (Hébreux 8, 1-3

 

Encore une fois, la date proposée par ce graphique est littéralement décalée de plusieurs siècles.

 

Tertullien atteste déjà du célibat comme pratique courante, qu'il dit que le Mithraistes ont imité du christianisme :

''Et si je me souviens encore de Mithra, il marque ses soldats au front. Il offre aussi du pain et introduit une image de la résurrection et des couronnes d'épée. Que dire du fait qu'il nomme un grand prêtre issu d'un mariage unique ? Il a aussi ses vierges, ses disciples célibataires.'' (Liber De Praescriptione Haereticorum, XL, 4-5)

 

Et dans le Concile d'Elvire (306 après J.-C.), il est déclaré :

 

''Les évêques, les prêtres, les diacres et les autres personnes exerçant une fonction ministérielle doivent s'abstenir totalement de relations sexuelles avec leur épouse et de procréer. Quiconque désobéit sera démis de ses fonctions cléricales.'' (Canon 33)

(13) ''1090 après J.-C. : Le Rosaire''

 

Cette accusation est à nouveau dénuée de sens, sachant que le Rosaire n'est pas une question de foi ou de morale, mais une coutume.

 

Les prières et les méditations sur la Parole de Dieu sont une pratique courante au sein du christianisme, et le Rosaire ne modifie en rien l'enseignement chrétien.

 

L'utilisation de chapelets est aussi ancienne que la vie monastique.

 

Saint Pacôme le Grand (292-348) recommandait l'utilisation de chapelets similaires aux Komboskini orthodoxes ; ce n'est donc pas non plus une critique.

 

Si la critique de ce Point concerne les Ave Maria, qui sont aussi priés avec le Rosaire, cette pratique est défendue sur les Points sur l'Invocation des Saints.

 

Il ne reste donc que l'accusation de ''prière répétitive''. Ce point est réfuté par l'existence des Psaumes, qui sont des prières et des chants à répéter. Je tiens en particulier à souligner le Psaume 136, qui répète sans cesse la phrase ''car sa miséricorde dure à toujours''.

 

Nous savons de plus que Jésus lui-même utilisait des prières répétitives :

 

'' Les laissant, de nouveau il s’éloigna et pria pour la troisième fois, en répétant les mêmes paroles. '' (Matthieu 26,44) https://www.aelf.org/bible/Mt/26

 

Cette accusation contredit donc la Bible et toute l'histoire de l'Église, où le Notre Père, la prière répétitive et la prière des Psaumes étaient omniprésents.

 

Une dernière hypothèse que je pourrais imaginer est que l'auteur de ce tableau pense que l'Ave Maria serait une invention non biblique. Cette hypothèse est réfutable, l'Ave Maria n'étant qu'un amas de citations bibliques et de références indirectes :

 

''Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous !'' (Luc 1,28)

''Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni !'' (Luc 1,42)

''Sainte Marie, Mère de Dieu'' (indirect de Luc 1,43 ; cf. aussi le Concile d'Éphèse)

''Priez pour nous, pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.'' (indirect de Jacques 5,16 et 1 Timothée 2, 1-2)

(14) ''1090 après J.-C. : Indulgences''

 

Concernant les indulgences, il convient d'abord d'examiner la distinction entre pardon et châtiment temporel. Cette distinction est bien sûr présente dans la Bible :

 

''David dit à Nathan : 'J’ai péché contre le Seigneur !' Nathan lui répondit : 'Le Seigneur a passé sur ton péché, tu ne mourras pas.

 

14 Cependant, parce que tu as bafoué le Seigneur, le fils que tu viens d’avoir mourra.'' (2 Samuel 12,13-14

 

Nous voyons ici une distinction nette entre le pardon des péchés et ses châtiments temporels. Cette distinction est non seulement nécessaire pour les indulgences, mais elle en prouve aussi le fondement et est profondément biblique.

 

Saint Paul montre que sa souffrance est bénéfique pour les autres, ce qui renforce encore davantage le cas biblique des indulgences :

 

''Maintenant je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous ; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église.'' (Colossiens 1,24). https://www.aelf.org/bible/Col/1

 

Et s’il est vrai que la compréhension des indulgences s’est précisée au fil du temps, le principe est déjà visible dans l’Église primitive.

 

Le Concile d'Ancyre (en 314 après J.-C.) affirme déjà des types d'indulgences pour les peines canoniques :

 

''Il est également décrété que les diacres qui ont sacrifié et repris ensuite le combat jouiront de leurs autres honneurs, mais s'abstiendront de tout ministère sacré, n'apportant ni le pain ni la coupe, ni ne faisant de proclamations. Toutefois, si l'un des évêques constate chez eux une détresse d'esprit et une humiliation modérée, il leur sera permis d'accorder davantage d'indulgence ou de la supprimer.'' (Canon 2)

 

''Cependant, tous ceux qui sont montés en deuil, se sont assis et ont mangé, pleurant pendant toute la cérémonie, s'ils ont accompli les trois années de prosternation, seront reçus sans oblation ; s'ils n'ont pas mangé, ils seront prosternés pendant deux ans, et la troisième année, ils communieront sans oblation, afin d'être reçus à la pleine communion la quatrième année. Les évêques ont le droit, après avoir examiné le caractère de leur conversion, de les traiter avec plus d'indulgence ou de prolonger la période. Mais avant tout, que leur vie soit soigneusement examinée avant et après, et que l'indulgence soit fixée en conséquence.'' (Canon 5)

 

De plus, les indulgences font partie du ''lier et délier'' que l'Église peut faire à travers la Mission, que le Christ a ordonné à son Église de faire ( Matthieu 16,17-19 ; Matthieu 18,18).

(15) ''1215 après J.-C. : Transsubstantiation''

 

Une fois de plus, ce thème confond doctrine et innovation.

 

Suivant la même logique, la Trinité aurait été inventée en 325 après J.-C. Ce n'est évidemment pas le cas, car la Trinité est biblique et apparaît dans les écrits patristiques bien avant 325. Il en va de même pour la quasi-totalité des autres points de cette liste.

 

La transsubstantiation est profondément biblique :

 

''En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.'' (Jean 6,55-56

 

''Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit et, le donnant aux disciples, il dit : « Prenez, mangez : ceci est mon corps. »

 

27 Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, en disant : « Buvez-en tous,

 

28 car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés.''(Matthieu 26,26-28

 

''Et celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur.

 

28 On doit donc s’examiner soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe.

 

29 Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le corps du Seigneur.'' (1 Corinthiens 11,27-29

 

Les premiers Pères de l’Église enseignent également cela à l’unanimité.

 

Saint Ignace d'Antioche (35-110) dit à propos des hérétiques :

 

''Ils s'abstiennent de l'Eucharistie et de la prière, parce qu'ils ne confessent pas que l'Eucharistie est la chair de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a souffert pour nos péchés et que le Père, dans sa bonté, a ressuscité.'' (Épître aux Smyrniotes, chapitre 7)

 

Saint Justin le Martyr (100-165) l'explique un peu plus en profondeur :

 

''Car nous ne recevons pas cela comme du pain commun et une boisson commune ; mais de la même manière que Jésus-Christ notre Sauveur, ayant été fait chair par la Parole de Dieu, avait à la fois chair et sang pour notre salut, nous a également enseigné que la nourriture qui est bénie par la prière de sa parole, et à partir de laquelle notre sang et notre chair, par transmutation, sont nourris, est la chair et le sang de ce Jésus qui a été fait chair." (Première Apologie, Chapitre 66)

 

Voyez comment saint Justin parle explicitement d'un changement dans la substance, qu'il appelle ''Transmutation''.

 

Plus tard, la transsubstantiation explique certaines choses plus en profondeur, mais elle est totalement conforme à l’enseignement de l’Église primitive.

(16) ''1215 après J.-C. : Confession des péchés à un prêtre''

 

Sur ce point, coutume et doctrine se confondent une fois de plus.

 

La confession était en vigueur bien avant le concile du Latran en 1215 !

 

De plus, c'est bien sûr aussi biblique :

 

''Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.'' (Jean 20,23)

 

''Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière du juste a une grande efficacité.'' (Jacques 5,16)

 

Et comme d’habitude, l’Église primitive enseignait la confession.

 

Dans la Didachè (vers 70 après J.-C.), nous lisons :

 

''Confessez vos péchés à l'église et ne vous rendez pas à la prière avec une mauvaise conscience. C'est là le chemin de la vie.'' (Chapitre 4,14)

 

Tertullien remarque vers 203 après J.-C. :

 

''[Concernant la confession, certains] fuient cette œuvre, la considérant comme une exposition d'eux-mêmes, ou la remettent à plus tard. Je présume qu'ils sont plus soucieux de la pudeur que du salut, comme ceux qui contractent une maladie dans les parties les plus honteuses du corps et évitent de se faire connaître aux médecins ; ainsi, ils périssent avec leur propre pudeur.'' (Du Repentir, chapitre 10)

 

Origène écrit :

 

''[Une dernière méthode de pardon], bien que dure et laborieuse [est] la rémission des péchés par la pénitence, lorsque le pécheur… n’hésite pas à déclarer son péché à un prêtre du Seigneur et à rechercher un remède, à la manière de celui qui dit : ''J’ai dit : 'C’est au Seigneur que je m’accuserai de mon iniquité' '' (Homélies sur Lévitique 2,4)

 

Enfin, je voudrais citer saint Cyprien de Carthage, qui écrit vers 251 après J.-C. :

 

''Combien plus grande est la foi et la crainte salutaire de ceux qui… confessent leurs péchés aux prêtres de Dieu d’une manière directe et dans la douleur, faisant une déclaration de conscience ouverte ! ... Je vous en supplie, frères, que quiconque a péché confesse son péché pendant qu’il est encore dans ce monde, pendant que sa confession est encore admissible, pendant que la satisfaction et la rémission faites par l’intermédiaire des prêtres sont encore agréables au Seigneur.'' (Les Repentis, chapitre 28)

(17) ''1220 après J.-C. : Adoration de l'Hostie (Corps du Christ)''

 

L'adoration de l'Eucharistie est l'adoration du Christ, car, dans la théologie catholique, l'Eucharistie est véritablement Corps et Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ.

 

Il est donc pieu et précieux pour la vie spirituelle d'adorer l'Eucharistie, et donc d'adorer le Christ lui-même.

 

Ceci ne devrait pas prêter à controverse.

 

Si l'Eucharistie est Corps et Sang, Âme et Divinité du Christ, elle mérite l'adoration.

 

 

La question de savoir si cela est vrai devra être tranchée ultérieurement. Pour parler de cette prétendue innovation, l'Église a pratiquement toujours pratiqué l'adoration de l'Eucharistie :

Saint Augustin écrit donc clairement :

 

"Car il a pris de la terre de la terre ; parce que la chair est de la terre, et il a reçu la chair de la chair de Marie. Et parce qu'il a marché ici dans une chair véritable, et a donné cette même chair à manger pour notre salut ; et personne ne mange cette chair, à moins qu'il n'ait d'abord adoré : nous avons découvert dans quel sens un tel marchepied de notre Seigneur peut être adoré, et non seulement que nous ne péchons pas en l'adorant, mais que nous péchons en ne l'adorant pas." (Commentaire sur les Psaumes 99,8)

 

Ainsi, du temps de Saint Augustin, c'était déjà une pratique normale.

 

De plus, de Saint Augustin, nous savons que l'Eucharistie était même donnée en latrie, pas seulement en dulie, comme il explique, car adorer l'Eucharistie n'est pas un péché..

(18) ''1416 après J.-C. : 'La Coupe' interdite au peuple''

 

Cette objection est encore une fois relativement sans importance pour trois raisons principales :

 

1. La Coupe n'est pas interdite. Il existe des églises où elle est donnée aux laïcs, etc. L'usage de la Coupe a été restreint afin d'éviter toute fuite du précieux Sacrement.

 

2. Ce n’est pas une question de foi et de morale, mais une question de logistique.

 

3. Le corps, le sang, l'âme et la divinité du Christ sont pleinement présents dans le Pain comme dans le Vin.

Par conséquent, l'Eucharistie est valide si l'on participe 'seulement' au Pain. Faire de cela un problème de validité reviendrait à séparer le Corps et le Sang du Christ. Or, puisque la chair contient du sang et que, sans le sang, la chair est morte, cette distinction est dénuée de sens.

(19) ''1439 après J.-C. : Le Purgatoire est proclamé dogme''

 

Curieusement, l'auteur de ce tableau mentionne ici ''proclamé comme dogme'', prouvant ainsi qu'il connaît bien la différence entre le commencement et la dogmatisation d'un enseignement. Si nous critiquons maintenant la date de dogmatisation d'un enseignement, nous en arrivons à la conclusion logique que la Trinité serait une innovation, comme indiqué ci-dessus. Ses opposants prétendraient le contraire, car elle est biblique. Par conséquent, je continuerai à souligner les preuves bibliques du purgatoire :

 

''Il organisa une collecte auprès de chacun et envoya deux mille pièces d’argent à Jérusalem afin d’offrir un sacrifice pour le péché. C’était un fort beau geste, plein de délicatesse, inspiré par la pensée de la résurrection.

 

44 Car, s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient succombé ressusciteraient, la prière pour les morts était superflue et absurde.

 

45 Mais il jugeait qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui meurent avec piété :

 

46 c’était là une pensée religieuse et sainte.. (2 Maccabées 12,43-46)

 

Ces prières ne peuvent avoir de valeur que s'il existe un état de purgatoire, car ceux qui sont au paradis n'ont pas besoin de nos prières et pour ceux qui sont en enfer, nos prières ne valent rien, comme il est écrit : ''– Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance.

 

26 Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.”'' (Luc 16,25-26

 

De plus, il est écrit :

'' Si quelqu’un a construit un ouvrage qui résiste, il recevra un salaire ;

 

15 si l’ouvrage est entièrement brûlé, il en subira le préjudice. Lui-même sera sauvé, mais comme au travers du feu..'' (1 Corinthiens 3,14-15) https://www.aelf.org/bible/1Co/3

 

Quant à la date, il a en effet été dogmatisé quelque temps plus tard, mais dans l’Église primitive, nous voyons déjà cet état évident :

 

Tertullien dit :

''Nous offrons des sacrifices pour les morts à l'occasion de leur anniversaire [la date de la mort — naissance à la vie éternelle]'' (De Corona 3,3)

 

Saint Jean Chrysostome dit :

''Aidons-les et commémorons-les. Si les fils de Job furent purifiés par le sacrifice de leur père [Job 1,5], pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent une certaine consolation ? N'hésitons pas à aider ceux qui sont morts et à prier pour eux.'' (Homélies sur 1 Corinthiens 41,5)

 

Et bien sûr, saint Augustin dit avec justesse :

Certains subissent des châtiments temporels seulement ici-bas, d'autres après la mort, d'autres encore ici-bas et dans l'au-delà, mais tous avant le jugement dernier et le plus sévère. Mais tous ceux qui subissent des châtiments temporels après la mort ne subiront pas les châtiments éternels qui suivront ce jugement. (La Cité de Dieu, Livre 21, Chapitre 13)

 

Et bien sûr, Saint Augustin dit avec justesse : "Les châtiments temporels sont subis par certains dans cette vie uniquement, par d'autres après la mort, par d'autres à la fois ici et dans l'au-delà, mais tous devant le plus strict jugement. Mais tous ceux qui subissent des châtiments temporels après la mort ne seront pas condamnés aux châtiments éternels qui suivront après ce jugement" (La Cité de Dieu, Livre 21, Chapitre 13).

(20) ''1439 après J.-C. : Les sept sacrements confirmés''

 

Tout comme les autres points, celui-ci est également un malentendu.

 

Les sept sacrements ont été clarifiés et connus auparavant.

 

Saint Thomas d'Aquin a longuement défendu les sacrements.

 

De plus, les sept arguments se trouvent bien sûr dans les Écritures et la Patristique. Il serait trop long de prouver en profondeur les sept sacrements, mais je souhaite au moins souligner leur fondement biblique :

 

Baptême — Matthieu 28:19, Jean 3:5

Confirmation — Actes 8:17, Actes 19:6

Eucharistie — Matthieu 26, 26-28, Jean 6

Pénitence — Jean 20:21–23, Jacques 5:16

Onction des malades — Jacques 5:14–15

Ordres sacrés — Luc 22:19, 2 Timothée 1:6

Mariage — Matthieu 19:4–6, Éphésiens 5:32

(21) ''1545 après J.-C. : La tradition est établie comme égale à la Bible''

 

Ce point est l'un des plus drôles de la liste, car il illustre bien l'état d'esprit de l'auteur.

 

Avant la Réforme, les chrétiens n'ont jamais cru à la Sola Scriptura. Aucun chrétien avant la Réforme n'y croyait, et les Écritures n'enseignent pas non plus la Sola Fide.

 

Par conséquent, cet enseignement ne peut être une innovation, car la Sola Scriptura n'a jamais été acceptée avant la Réforme. Je souhaite néanmoins passer rapidement en revue les preuves bibliques et patristiques de ce point.

 

Considérons d’abord saint Paul, lorsqu’il dit que les traditions et les Écritures sont égales :

'' Ainsi donc, frères, tenez bon, et gardez ferme les traditions que nous vous avons enseignées, soit de vive voix, soit par lettre.'' (2 Thessaloniciens 2,15) https://www.aelf.org/bible/2Th/2

 

Deuxièmement, considérons que l’Église est le pilier et le rempart de la vérité :

''Si je tarde, tu sauras comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Église du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité.'' (1 Timothée 3,15)

 

Troisièmement, considérons l’infaillibilité des saints Conciles, car ils sont guidés par le Saint-Esprit :

''L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d’autres obligations que celles-ci, qui s’imposent'' (Actes 15,28) https://www.aelf.org/bible/Ac/15

 

Quatrièmement, considérons la direction de l’Église par le Saint-Esprit :

''Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.'' (Jean 16,13) https://www.aelf.org/bible/Jn/16

 

Et cinquièmement, considérons que l’Église ne peut jamais tomber :

Jésus lui répondit : ''Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.

 

18 Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.

 

19 Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux.'' (Matthieu 16,17-19) https://www.aelf.org/bible/Mt/16

 

On peut affirmer beaucoup de choses concernant l'enseignement patristique. Ce qui est indéniable, c'est qu'aucun Père de l'Église n'aurait enseigné la Sola Scriptura. Examinons quelques éléments :

 

Saint Basile le Grand répond à cette objection de manière particulièrement claire :

''Parmi les croyances et les pratiques, généralement acceptées ou publiquement prescrites, conservées dans l'Église, certaines nous viennent d'un enseignement écrit ; d'autres nous sont parvenues mystérieusement de la tradition des apôtres ; et toutes deux, par rapport à la vraie religion, ont la même force. Et personne ne les contredira, même s'il est un tant soit peu versé dans les institutions de l'Église.'' (De Spiritu Sancto, chapitre 27, 66)

 

Un autre témoin, plus ancien, serait saint Irénée de Lyon, qui affirme encore que nous n'avons pas besoin de chercher plus loin que l'Église, car en elle se trouvent toujours les Traditions apostoliques :

 

''Puisque nous possédons de telles preuves, il n'est pas nécessaire de chercher la vérité parmi d'autres, car il est facile de l'obtenir de l'Église. Les apôtres, comme un riche déposant son argent dans une banque, déposaient entre ses mains une grande quantité de tout ce qui appartient à la vérité, afin que chacun, qui le veut, puisse y puiser l'eau vive.'' (Contre les hérésies, livre 3, chapitre 4)

 

Et il dit plus loin :

''Que serait-il arrivé si les apôtres eux-mêmes ne nous avaient pas laissé d'écrits ? Ne serait-il pas nécessaire, dans ce cas, de suivre la tradition qu'ils ont transmise à ceux à qui ils ont confié les Églises ?'' (Contre les hérésies, livre 3, chapitre 4)

 

Ou, comme l'a si bien décrit Saint Vincent de Lérins :

''De plus, dans l'Église catholique elle-même, il faut veiller avec le plus grand soin à conserver la foi qui a été acceptée partout, toujours et par tous. Car est véritablement et strictement catholique ce qui, comme le nom même et la raison de la chose l'indiquent, comprend tout universellement.'' (Commonitoire, chapitre 2, 6)

(22) ''1546 après J.-C. : Des livres apocryphes ajoutés à la Bible''

 

Une fois de plus, l'auteur présuppose son opinion pour formuler une affirmation erronée sur l'histoire de l'Église.

 

Dans l'Église primitive en effet, il n'existait pas de canon unifié.

 

Nous voyons de nombreux canons différents, qui se précisent progressivement au fil du temps, notamment les livres ''deutérocanoniques'' (arrivés en second).

 

On constate dans la Bible elle-même que la majorité des citations de l'Ancien Testament dans le Nouveau Testament proviennent de la Septante, qui possède le canon catholique le plus important, et non le canon protestant le plus restreint.

 

De plus, on trouve dans le Nouveau testament de nombreux passages faisant allusion aux livres deutérocanoniques, dont je souhaite souligner quelques-uns rapidement :

 

2. Maccabées 7 => "Des femmes dont les enfants étaient morts les ont retrouvés ressuscités. Mais certains autres ont été torturés et n’ont pas accepté la libération qui leur était proposée, car ils voulaient obtenir une meilleure résurrection." Hébreux 11,35

1 Maccabées 4:52-59 ; 2 M 1,18 ; 2 M 4=> Jn 10,22-23 ('Jésus allait et venait dans le Temple''... ''sous la colonnade de Salomon lors de la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem.'')

Siracide 28,2 => Matthieu 6,14-15

Sagesse 2,12-20 => Matthieu 27,42-43

Sagesse 7,26 => Hébreux 1,3

Sagesse 9,13 "Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ?"=> "Qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ?" Romains 11,34

 

Et bien d'autres encore. Les liens en cours sont si clairs que je ne vois pas comment les ignorer.

 

En ligne, on trouve des listes contenant probablement plus de 100 de ces références, même si elles ne sont pas toutes aussi claires.

 

Mais en outre, nous voyons également le Canon catholique confirmé au Concile de Carthage (Canon 24) et le Concile d'Hippone déclare explicitement sur le Canon de l'Ancien Testament :

« Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome, Josué, Les Juges, Ruth, 1 Rois, 2 Rois, 1 Chroniques, 2 Chroniques, Job, les Psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, la Sagesse de Salomon et l'Ecclésiastique, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel, Tobie, Judith, Esther, 1 Esdras, 2 Esdras, 1 Maccabées, 2 Maccabées.''

 

Notez que Baruch était considéré comme inclus dans Jérémie et n'est donc pas répertorié séparément.

(23) ''1854 après J.-C. : 'L'Immaculée Conception' de Marie''

 

Une fois de plus, Ce point ne respecte pas les normes pour déduire l'enseignement chrétien de la Bible et des Pères de l'Église.

 

Premièrement, l’Immaculée Conception peut être implicitement déduite de l’Écriture :

''Il s'approcha d'elle et dit : Je te salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi !'' (Luc 1,28)

 

Pour l'instant, je n'approfondirai pas le mot ''κεχαριτωμένη'' et ses implications théologiques. De nombreux catholiques peuvent l'expliquer bien mieux que moi. Ce mot si particulier et unique, particulièrement dans ce contexte, constitue une base solide pour cet enseignement. Voir également :

 

''Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : elle t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.'' (Genèse 3,15)

 

Voyez maintenant comment il existe une rivalité entre Satan – et donc le péché – et Jésus, mais aussi la Sainte Vierge. Marie s'oppose donc à Satan, et donc au péché. Cette opposition serait impossible si Marie était pécheresse ; c'est pourquoi il s'ensuit logiquement que Marie doit également être sans péché.

 

Concernant la datation, ce thème confond à nouveau dogmatisation et origine d'un enseignement. Il est franchement étonnant que ce thème soit ainsi diffusé à l'infini, alors que rien n'y est, même vaguement, vrai. Citons encore quelques témoins anciens, juste pour illustrer ce point :

 

Déjà vers l'an 155 après J.-C, saint Justin le Martyr établit un parallèle entre l'absence de péché d'Ève avant la chute et celle de notre Mère Marie. (Dialogue avec Tryphon, 100)

 

Saint Éphrem le Syrien, vers 360 après J.-C., dit :

''Toi et ta Mère êtes les plus belles de tous, car il n'y a en toi ni défaut ni tache sur ta Mère. Lequel de mes enfants peut se comparer en beauté à eux ?'' (Hymnes de Nisibène 27, 8)

 

Saint Ambroise est encore plus clair vers l’an 387 après J.-C. :

''Viens donc, et cherche tes brebis, non par l'intermédiaire de tes serviteurs ou de tes mercenaires, mais fais-le toi-même. Relève-moi corporellement et dans la chair qui est tombée en Adam. Relève-moi, non pas de Sara, mais de Marie, vierge non seulement sans tache, mais vierge que la grâce a rendue immaculée, pure de toute tache de péché...'' (Commentaire sur le Psaume 118)

 

Et bien sûr, saint Augustin exclut aussi explicitement la bienheureuse Mère de Dieu de la nature pécheresse de tous les humains :

 

"À l'exception de la sainte Vierge Marie, au sujet de laquelle, pour l'honneur du Seigneur, je ne veux avoir absolument aucune question en traitant des péchés – car comment savons-nous quelle abondance de grâces pour la victoire totale sur le péché fut conférée à celle qui a mérité de concevoir et de porter celui en qui il n'y avait pas de péché ? – ainsi, dis-je, à l'exception de la Vierge, si nous avions pu réunir tous ces saints hommes et femmes, lorsqu'ils vivaient ici, et leur avions demandé s'ils étaient sans péché, quelle aurait été, à notre avis, leur réponse ?" (Nature et Grâce 36, 42)

(24) ''1870 après J.-C. : Infaillibilité du pape dans la foi et les mœurs''

 

Comme pour les autres points, l'infaillibilité du pape repose sur la Bible et la Patristique, et la datation de ce point repose sur la confusion habituelle entre dogmatisation et origine d'un enseignement.

 

Dans la Bible, nous lisons :

 

''Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : 'Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.

 

18 Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.

 

19 Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux.' '' (Matthieu 16,17-19

 

Nous savons que cette promesse, que l’Église, qui est bâtie sur saint Pierre, ne tombera jamais, inclut les attaques par de faux enseignements, car les faux enseignements viennent du Diable, comme le dit saint Paul :

 

''Ces sortes de gens sont de faux apôtres, des fraudeurs, qui se déguisent en apôtres du Christ.

 

14 Cela n’a rien d’étonnant : Satan lui-même se déguise en ange de lumière.

 

15 Il n’est donc pas surprenant que ses serviteurs aussi se déguisent en serviteurs de la justice de Dieu ; ils auront une fin conforme à leurs œuvres.'' (2 Corinthiens 11, 13-15) https://www.aelf.org/bible/2Co/11

 

Il s’ensuit donc logiquement que le Pape doit être infaillible en matière de foi et de morale, car c’est lui aussi qui doit nourrir les brebis du Christ :

 

''Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : 'Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ?' Il lui répond : 'Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime.' Jésus lui dit : 'Sois le berger de mes agneaux.'

 

16 Il lui dit une deuxième fois : 'Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ?' Il lui répond : 'Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime.' Jésus lui dit : 'Sois le pasteur de mes brebis.'

 

17 Il lui dit, pour la troisième fois : 'Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ?' Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : 'M’aimes-tu ?' Il lui répond : 'Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime.' Jésus lui dit : 'Sois le berger de mes brebis.' (Jean 21,15-17)

 

De plus, Jésus a prié spécifiquement pour saint Pierre, afin qu’il fortifie ses frères, soulignant ainsi davantage son rôle de premier plan :

'Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé.

 

32 Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères.' '' (Luc 22,31-32) https://www.aelf.org/bible/Lc/22

 

Selon l’histoire de l’Église, ce point de vue a toujours été maintenu.

 

Le pape saint Clément de Rome écrit déjà au premier siècle :

 

''Si toutefois quelqu'un désobéit aux paroles qu'il a dites par notre intermédiaire, qu'il sache qu'il s'expose à une transgression et à un grave danger.'' (Première épître, chapitre 59)

 

Saint Irénée de Lyon a déclaré vers l'an 180 après J.-C. :

 

''Mais comme il serait fastidieux, dans un tel volume, de recenser les successions de toutes les Églises, nous confondons tous ceux qui, de quelque manière que ce soit, par égoïsme, par vaine gloire, par aveuglement ou par opinion perverse, se réunissent en réunions non autorisées ; nous le faisons, dis-je, en rappelant la tradition des apôtres, de la très grande, très ancienne et universellement connue Église, fondée et organisée à Rome par les deux glorieux apôtres Pierre et Paul ; ainsi que la foi prêchée aux hommes, qui nous est parvenue par la succession des évêques. Car il est nécessaire que chaque Église s'accorde avec cette Église, en raison de son autorité prééminente [potiorem principalitatem].'' (Contre les hérésies, Livre 3, Chapitre 3, Paragraphe 2)

(25) ''1950 après J.-C. : L'assomption corporelle de la Vierge Marie ''

 

Ce dernier point relève à nouveau d'une confusion entre la dogmatisation et l'origine d'un enseignement – ​​comme nous l'avons constaté à maintes reprises dans cette liste.

 

Là encore, l'assomption corporelle de la Vierge Marie est implicitement enseignée dans les Écritures :

 

''Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles.'' (Apocalypse 12,1)

 

''Monte, Seigneur, vers le lieu de ton repos, toi, et l'arche de ta force !'' (Psaume 132, 8) https://www.aelf.org/bible/Ps/131

 

L'Arche de Sa puissance est traditionnellement interprétée comme étant Marie, car elle est l'Arche du Nouveau Testament, qui portait le Christ en son sein. Le Psaume 132, parlant du Messie, prophétise donc l'Assomption corporelle de la très sainte Vierge Marie.,,

 

La préfiguration de l'Assomption de Marie peut être vue avec Enoch dans Genèse 5,24 :

''Il (Hénoc) avait marché avec Dieu, puis il disparut car Dieu l’avait enlevé.''

 

Et avec Élie dans 2 Rois 2,11 :

''Ils étaient en train de marcher tout en parlant lorsqu’un char de feu, avec des chevaux de feu, les sépara. Alors, Élie monta au ciel dans un ouragan.'' 

 

On sait maintenant que l'Assomption est possible, c'est pourquoi il est logiqu que la Mère de Dieu soit également élevée au ciel par Dieu.

 

Concernant la date, comme d'habitude ce graphique est encore erroné, car nous avons des témoins antérieurs :

 

Saint Épiphane écrit vers 350 après J.-C. :

 

''Tout comme les corps des saints, elle a été honorée pour son caractère et son intelligence. Et si je devais ajouter quelque chose à son éloge, elle ressemble à Élie, qui était vierge dès le sein de sa mère, le resta toujours, fut élevé au ciel, mais ne connut pas la mort.'' (Panarion 79)

 

Au IVe siècle, le prêtre Timothée de Jérusalem a déclaré dans un sermon :

''immortelle jusqu'à ce jour par celui qui habitait en elle, qui l'a enlevée et élevée dans les lieux célestes''

 

De plus, nous disposons de multiples fragments de manuscrits anciens de liturgies, d’histoires et d’enseignements, par exemple certains fragments du ''Liber Requiei Mariae'' de Syrie datant d’entre 250 et 300 après J.-C.

 

Et dans le texte pseudo-Jean du IVe siècle ''La Dormition de Marie'', on peut lire :

 

''Le Seigneur dit à sa mère : 'Que ton cœur se réjouisse et soit dans l'allégresse. Car toute grâce et tout don t'ont été accordés par mon Père qui est aux cieux, par moi et par le Saint-Esprit. Toute âme qui invoquera ton nom ne sera point confuse, mais trouvera miséricorde, réconfort, secours et confiance, dans le monde présent et dans le monde à venir, devant mon Père qui est aux cieux.'' Et dès lors, tous savaient que le corps sans défaut et précieux avait été transféré au paradis.

 

Et saint Grégoire de Tours écrit en 575 après J.-C. :

 

''Les apôtres transportèrent son corps sur un cercueil et le déposèrent dans un tombeau ; ils veillèrent sur lui, attendant la venue du Seigneur. Et voici que le Seigneur se tint de nouveau parmi eux ; et lorsqu'ils eurent reçu le corps saint, il ordonna qu'il soit transporté dans un nuage au Paradis, où, réunie à son âme, elle se réjouit avec les élus du Seigneur. (Miracles, Livre 8)

Conclusion

 

Ce qui m'a particulièrement frappé, c'est que ce tableau semble non seulement méconnaître les concepts fondamentaux d'origine et de dogmatisation, même en ce qui concerne la date de dogmatisation – qui est sans importance pour la question elle-même –, il se trompe souvent de dates, les confond, et sur certains points, on peut déduire une intention anticatholique simplement en lisant les titres succincts. Il me semble frappant que quelqu'un ait créé ce tableau en pensant avoir raison, sans pour autant avoir correctement saisi les dates de base et sans même chercher à paraître sérieux.

C'était quand même agréable de parcourir très brièvement ces enseignements catholiques et de revisiter certains des beaux enseignements de la sainte Église catholique.

 

Merci à tous d'avoir lu, que Dieu vous bénisse tous.

 

Cf. https://x.com/JesusIsLord0405/status/1931655919017796011

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4 juin 2025 3 04 /06 /juin /2025 21:09
Le mariage n'est pas un "idéal" : voici comment Léon XIV "corrige" François

Dans l'homélie prononcée pour le Jubilé des familles, le pape nie le fondement de tous les malentendus provoqués par Amoris laetitia, revenant à la conception classique de la morale que Jean-Paul II avait établie dans Veritatis splendor.

 

Éditoriaux 03_06_2025

 

Par Stefano Fontana

 

Source: https://lanuovabq.it/it/il-matrimonio-non-e-un-ideale-cosi-leone-xiv-corregge-francesco

 

Traduction blog ChristRoi

 

Le discours du Saint-Père Léon XIV aux pèlerins pour le Jubilé des familles, des grands-parents et des personnes âgées ... corrige substantiellement les présupposés théologiques et pastoraux d'Amoris laetitia (AL). Sur le plan formel, un discours ne peut effacer une exhortation apostolique, mais sur le plan substantiel et strictement théologique, il l'a fait, ce qui laisse espérer une autre démarche plus authentiquement magistérielle. Ce bref discours est le suivant : "C'est pourquoi, le cœur rempli de gratitude et d'espérance, je vous dis, époux : le mariage n'est pas un idéal, mais le canon du véritable amour entre un homme et une femme : un amour total, fidèle et fécond (cf. saint Paul VI, Lettre encyclique Humanae vitae , 9)".

 

"Le mariage n'est pas un idéal", mais lorsqu'Amoris laetitia parle de situations dites "irrégulières" comme la cohabitation hors mariage ou après un divorce, elles sont considérées comme une situation d'inadéquation par rapport à la plénitude de ce que le Christ nous a proposé. Non pas comme quelque chose de contraire et d'incompatible, mais comme quelque chose d'inadapté, dû à la fragilité humaine ou aux circonstances de la vie. L'inadéquation n'est pas un mal à condamner ou à éviter, mais reste quelque chose de positif, même si ce n'est pas complètement, à faire grandir et à améliorer. Nous sommes tous déjà sur la bonne voie, seulement certains sont plus avancés et d'autres plus en retard.

 

Par exemple, au début de l'Exhortation, François dit : "Je m'attarderai donc sur une invitation à la miséricorde et au discernement pastoral face aux situations qui ne correspondent pas pleinement à ce que le Seigneur nous propose." Le péché, selon Amoris laetitia, n'est pas une réponse erronée, mais une réponse qui ne correspond pas pleinement. À propos de l'épisode évangélique de la Samaritaine, le texte d'AL dit : "… et ensuite seule avec Jésus qui ne la condamne pas et l'invite à une vie plus digne" ; ce qui laisse penser que même l'adultère a déjà un aspect digne.

 

L'un des aspects les plus perturbateurs de l'Exhortation est ce qui est exprimé au paragraphe 303, selon lequel la conscience "peut reconnaître" "sincèrement et honnêtement" que cette situation irrégulière "est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif." 

 

Voici le mot "idéal", repris aujourd'hui par Léon XIV pour être nié, terme clé d'Amoris laetitia alors fortement contesté par la vieille garde de l'Institut Jean-Paul II. Le cardinal Caffarra avait observé, entre larmes et ironie : "L'indissolubilité, et plus généralement le mariage entendu au sens chrétien, n'est pas un idéal, une sorte de but à atteindre et à atteindre. J'aimerais voir la réaction d'une épouse à qui son mari dirait : “Voyez, la fidélité envers vous est pour moi un idéal vers lequel je m'efforce de tendre, mais que je ne possède pas encore.”"

 

Lorsque des situations irrégulières sont présentées comme des avancées positives vers le mariage , on affirme qu'il est possible de vivre maritalement sans l'être. Le cardinal Velasio de Paolis avait écrit, lors de la douloureuse confrontation d'il y a dix ans : "Ce qui est inacceptable pour la loi morale et divine, c'est précisément que deux personnes qui ne sont pas mariées vivent comme telles… Ce serait la destruction totale du mariage et de la famille, et toute la loi morale sur la sexualité tomberait."

 

Le court passage du discours de Léon XIV rétablit donc la vérité sur un point essentiel ; sa référence implique la révision de l'ensemble de l'exhortation apostolique qui s'en inspire, et constitue aussi, implicitement, une réponse synthétique aux célèbres Dubia des cardinaux. Il s'agit en même temps d'un retour à Veritatis splendor de Jean-Paul II. Si la morale divine ne présente qu'un "idéal" et n'est pas une "prescription", alors il est impossible de donner des lois divines valables toujours et pour tous. Veritatis splendor en revanche, condamne les positions morales qui "considèrent qu'on ne peut jamais formuler une interdiction absolue de comportements déterminés qui seraient en opposition avec ces valeurs, en toute circonstance et dans toutes les cultures" (n. 75). Il est impossible d'évaluer certains comportements comme injustes ou erronés et, en même temps, d'évaluer la volonté de celui qui les choisit comme juste et bonne. La tendance de la volonté de celui qui agit vers la fin est certes importante, mais celle-ci est atteinte lorsque les bons contenus de l’action humaine sont atteints.

 

Si le principe de la loi morale divine comme "idéal" tombe et que nous revenons à Veritatis splendor, la doctrine des actions intrinsèquement mauvaises (intrinsece mala et, au niveau politique, des principes non négociables) peut également être ravivée et, espérons-le, nous pourrons revenir à parler de "nature" et de loi morale naturelle, expressions dont toute trace avait disparu.

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1 juin 2025 7 01 /06 /juin /2025 00:07
"Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi."  Jean 14,6

"Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi." Jean 14,6

Juin est le mois du Sacré-Cœur de Jésus-Christ.

 

Mais qu'est-ce que le Sacré-Cœur ?

 

Pourquoi le mois de juin lui est-il consacré ?

 

Et quel est le pouvoir de cette dévotion ?

La dévotion a commencé dans les années 1670, lorsque Jésus est apparu à plusieurs reprises à sainte Marguerite-Marie Alacoque, une religieuse de la Visitation en France. Il lui montra son Cœur brûlant, transpercé, couronné, et dit : "Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes et qui est si peu aimé en retour."

Juin, Mois du Sacré-Coeur de Jésus

Le Christ a révélé son Cœur comme un symbole de son amour infini pour l’humanité et a souligné la nécessité pour les gens de lui rendre son amour par la dévotion et la prière.

Chaque partie de l’image du Sacré-Cœur parle :

 

>Couronne d'épines : représente la souffrance de Jésus et son immense amour pour l'humanité

>Flammes : Son amour divin et purificateur

>La Croix : Son offrande totale

>La Plaie : représente la blessure infligée à lui par le soldat romain et par tous les êtres humains à travers leurs péchés.

Juin, Mois du Sacré-Coeur de Jésus

Quelles sont les douze promesses du Sacré-Cœur ?

 

1) "Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires à leur état de vie." 

 

2) "J’établirai la paix dans leurs familles."

 

3) "Je les consolerai dans leurs épreuves."

 

4) "Je serai leur refuge sûr durant la vie et, surtout, dans la mort."

 

5) "Je répandrai d’abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises."

 

6) "Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l’océan infini de la miséricorde."

 

7) "Les âmes tièdes deviendront ferventes."

 

8) "Les âmes ferventes atteindront rapidement une haute perfection."

 

9) "Je bénirai chaque endroit où une image de mon Cœur sera érigée et honorée."

 

10) "Je donnerai aux prêtres le don de toucher les cœurs les plus endurcis."

 

11) "Ceux qui promouvront cette dévotion auront leurs noms écrits dans mon Cœur, pour ne jamais être effacés."

 

12) "Je vous promets, dans l'excessive miséricorde de mon Cœur, que mon amour tout-puissant accordera, à tous ceux qui recevront la Sainte Communion le premier vendredi de neuf mois consécutifs, la grâce du repentir final ; ils ne mourront pas sous mon déplaisir, ni sans recevoir les sacrements ; mon Cœur sera leur refuge assuré à cette dernière heure."

Juin, Mois du Sacré-Coeur de Jésus

Pour vivre la dévotion:

 

Venez vous confesser, puis allez à la messe les premiers vendredis de 9 mois d'affilée et recevez la communion en état de grâce.

Juin, Mois du Sacré-Coeur de Jésus

Priez la litanie du Sacré-Cœur.

 

Consacrez-vous et votre maison à son Cœur.

 

Placez une image de son Cœur dans votre maison.

Jésus dit à sainte Marguerite-Marie :

 

"Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes et qui pourtant est si peu aimé en retour."

 

L'aimeras-tu en retour ?

 

Répareras-tu le tort causé à tant de personnes qui blessent son cœur quotidiennement ?

 

Si ce n'est pas toi, qui ? Si ce n'est pas maintenant, quand ?

Juin, Mois du Sacré-Coeur de Jésus

Prière catholique traditionnelle au Sacré-Cœur :

 

Ô très saint Cœur de Jésus, source de toute bénédiction, je vous adore, je vous aime et, avec une vive douleur pour mes péchés, je vous offre ce pauvre cœur. Rendez-moi humble, patient, pur et entièrement obéissant à votre volonté. Accordez-moi, bon Jésus, de vivre en vous et pour vous. Protégez-moi au milieu des dangers, réconfortez-moi dans mes afflictions, donnez-moi la santé physique, l'assistance dans mes besoins temporels, votre bénédiction sur tout ce que je fais et la grâce d'une sainte mort. Ainsi soit-il.(1)

Juin, Mois du Sacré-Coeur de Jésus

En ce mois de juin, ne soyez pas passifs. Choisissez de combattre sous la bannière du Christ.

 

Consacrez-vous et votre foyer à son Sacré-Cœur. Enthousiasmez-le en tant que roi.

 

Cœur très sacré de Jésus, ayez pitié de nous ! Jésus-Christ fait de nos cœurs un miroir du vôtre.

Juin, Mois du Sacré-Coeur de Jésus

Après sa catéchèse le 15 juin 2011, Benoît XVI encouragea cette dévotion : "juin est consacré à la dévotion envers le Sacré Coeur de Jésus, vivace dans de nombreuses églises et communautés".(2)

 

Juin, Mois du Sacré-Coeur de Jésus

À l'occasion du 350e anniversaire de la première apparition du Sacré-Cœur à Paray-le-Monial à Sainte Marguerite-Marie Alacoque, religieuse de l’ordre de la Visitation, le Pape François publia le 24 octobre 2024, l'encyclique Dilexit nos ("Il nous a aimés"), sur l'amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ.

Sources:

 

(1) Trad West https://x.com/trad_west_/status/1929123452956360945

(2) visnews-fr.blogspot.com/2011/06/juin-mois-du-sacre-coeur.html

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29 mai 2025 4 29 /05 /mai /2025 00:00

 

 

 

Le quarantième jour depuis sa résurrection, Jésus-Christ apparut à ses disciples, et, après leur avoir donné ses dernières instructions, et commandé de prêcher l'Évangile à toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, il leur promit qu'il serait avec eux et avec son Eglise jusqu'à la consommation des siècles, pour la soutenir, la gouverner et la faire triompher de l'enfer et du monde.

 

Il les mena ensuite sur le mont des oliviers, et, étant arrivé à la sommité, il les bénit de sa main adorable, et il quitta la terre en s'élevant au ciel, porté majestueusement sur une nuée lumineuse qui le déroba à leurs yeux.

 

Il n'est pas possible au langage humain d'exprimer ici la gloire ineffable du Sauveur en entrant dans la Jérusalem céleste, où il alla s'asseoir à la droite de Dieu son Père.

 

Les heureux témoins de son ascension tenaient encore leurs yeux levés vers le ciel, quand deux anges leur apparut et leur dirent : "Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder le ciel ? Ce Jésus, qui, en vous quittant, s'est élevé dans le ciel, viendra de la même manière que vous l'y avez vu monter", annonçant ainsi son retour à la fin du monde.

Bonne et sainte fête de l'Ascension à tous !

Jésus s'approcha d'eux et leur adressa ces paroles : "Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre.

Allez donc: de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit.

Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps."

Évangile selon Saint Matthieu, XXVIII, 18-19

Les disciples rentrèrent avec joie à Jérusalem, pour se disposer, par la retraite et la prière, à recevoir le Saint-Esprit, comme le divin Maître le leur avait prescrit, en les assurant que cet Esprit-Dieu répandrait sur eux, dix jours après, ses dons les plus excellents et l'abondance de ses grâces. (1)

D'après l'Évangile selon Luc, l'Ascension se produit à Béthanie, le village où vivaient les amis de Jésus, Marthe, Marie et Lazare, et où Jésus a ressuscité Lazare, à 2 km en bas de côte du mont des Oliviers. C'est également dans ce village qu'aurait été baptisé Jésus. (2)

 

Une tradition situe l'Ascension au sommet du Mont des Oliviers où une église a été édifiée autour de la pierre qui recèlerait la dernière empreinte du pied de Jésus sur terre avant son ascension vers les cieux. L'"église de la Sainte Ascension" (Dôme de l'Ascension) fut prise par Saladin en 1187 et convertie en la mosquée que l'on voit aujourd'hui; elle contient la dernière empreinte traditionnelle du pied de Jésus sur terre avant son ascension vers les cieux. Les Écritures indiquent que Jésus monta vers les cieux aux alentours de Béthanie. Ce village est à 2 km en bas de côte du mont des Oliviers. Du coup, aucun des sites traditionnels de l’ascension n’est correct. (3)

 

Deux autres locations préservent l'emplacement de l'Ascension.

Ste Hélène, la mère de Constantin, construisit une église sous l'église moderne de Pater noster afin de commémorer l'événement.

Une tradition plus récente relie l'ascension à l'église orthodoxe de l'Ascension.

La célébration de l’Ascension est attestée à la fin du IVe siècle, parfois fêtée simultanément avec la Pentecôte jusqu’au Ve siècle. (4)

 

Bonne et sainte fête de l'Ascension à tous !
L'Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ, par Piotr Basin

L'Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ, par Piotr Basin

L'Ascension, John Singleton Copley, 1775

L'Ascension, John Singleton Copley, 1775

Le Christ ne nous a pas laissé de livre lors de son Ascension. Il nous a laissé l’autorité enseignante de l’Église dans la personne des Apôtres.

 

La seule raison pour laquelle certains livres ont été reconnus plus tard comme Écritures est que ces hommes les ont écrits, ou qu'ils ont approuvé les écrits d'autres qui l'ont fait, et cette connaissance a été transmise par leurs successeurs (les évêques) aux générations futures.

 

Lorsque certaines des listes ne correspondaient pas (il y a de nombreuses raisons possibles à cela), ces mêmes successeurs ont utilisé leur autorité pour établir définitivement ce qu'était le canon de l'Écriture, non pas en tant que seigneurs de l'Écriture, mais en tant que témoins ordonnés et publics de Dieu de son contenu authentique.

 

"L’Église" (c’est-à-dire ses autorités vivantes) a été établie par le Christ avec l’autorité d’enseigner oralement avant l’Écriture (d’ailleurs, la même chose s’est produite dans l’Ancien Testament, par exemple, lorsque Dieu a nommé Moïse avant qu’il n’écrive quoi que ce soit). 

 

Contrairement à ce que disent les protestants, la Bible n'a PAS créé l’Église, c'est l’Église qui A CREE la Bible.

 

L'Ancien Testament lui-même issu de la plume de ceux que Dieu a établis en premier lieu avec autorité, et alors qu'il n'y avait AUCUN écrit. Moïse n'a pas écrit un seul mot de l'Écriture avant que Dieu ne le désigne comme son représentant, et beaucoup des choses qu'il a écrites se sont produites des siècles, voire des millénaires, avant lui.

 

L’Église a transmis l’Écriture aux générations futures à travers une succession historique et documentée d’évêques.

 

Les Églises locales transmettaient parfois des listes de livres quelque peu différentes. Mais cela ne posait pas de problème à l’Église antique, dont la "règle de foi" ne se résumait jamais à l’Écriture seule.

L’Église a finalement déclaré le canon biblique en 382 avec le Pape Damase au concile de Rome en définissant quels livres faisaient authentiquement partie de l’Écriture lorsque cela était nécessaire pour éviter que la règle de foi ne soit déformée par les hérétiques.(6)

Et qu’a réellement établi Jésus ?

 

Il a établi des hommes dotés de sa propre autorité. Comme le Père l’a envoyé, a-t-il dit, ainsi il les envoyait. Quiconque les entendait l’entendait. Les Apôtres avaient l’autorité d’enseigner, de lier et de délier, de pardonner ou de retenir les péchés, de baptiser, etc. Tout cela avant qu’un seul mot du "Nouveau Testament" ne soit écrit.

Sources:

 

(1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. XIX., (2Frère Antoine Tingba, L'Ascension du seigneur, 2013, Site des Dominicains de Bordeaux ; (3); (4); (5); (6) Joshua Charles  

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23 mai 2025 5 23 /05 /mai /2025 21:59
JD Vance n'a pas embrassé l'anneau du pape Léon XIV

Après son audience avec le pape Léon XIV, Ross Douthat a confronté le vice-président américain JD Vance (NYTimes.com, 21 mai) à la tension entre les politiques de l'administration Trump et les vues du pape et du Vatican, notamment en matière de migration.

"Nous pourrions probablement en parler toute la matinée", a répondu Vance, changeant de sujet : "Permettez-moi de vous donner un exemple très précis de cette tension. Après la messe - je suis catholique, je crois que le pape Léon est en fait le berger de 1,4 milliard de catholiques, et il y a des choses comme s'incliner devant lui ou embrasser l'anneau qui sont des signes de respect pour un père spirituel".

M. Vance a ensuite parlé de la différence entre sa foi et sa représentation du pays : "Sur la scène internationale, je ne suis pas là en tant que JD Vance, un paroissien catholique. Je suis là en tant que vice-président des États-Unis et chef de la délégation du président à la messe inaugurale du pape".

Il a fait remarquer que, selon le protocole, les présidents et vice-présidents américains ne s'inclinent pas devant les dirigeants étrangers et n'embrassent pas d'anneaux.[1]

Si le "protocole" stipule que les présidents et vice-présidents américains n’embrassent pas l’anneau papal, alors le protocole est erroné. C'est un protocole basé sur une fausse théologie dans laquelle le pouvoir temporel ne reconnaît ni ne respecte le pouvoir spirituel.

 

Le Christ est Roi.[2]

JD Vance n'a pas embrassé l'anneau du pape Léon XIV

Sources

 

[1] https://gloria.tv/post/ykjLq13xYrmZ6QW1krMW6tC6U

[2] Joshua Charles

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23 mai 2025 5 23 /05 /mai /2025 17:33

(1) Sola Fide. La foi seule sauverait sans besoin de faire d'oeuvres bonnes sur terre... Faux :

 

"Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux.

Ce jour-là, beaucoup me diront : “Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons expulsé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?”

Alors je leur déclarerai : “Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui commettez le mal !”" (Mt 7,21-23)

Réfutation des cinq solas protestants

Jc 2,24 Vous voyez bien : l’homme devient juste par les œuvres, et non seulement par la foi.

 

Galates 5,6 Car, dans le Christ Jésus, ce qui a de la valeur, ce n’est pas que l’on soit circoncis ou non, mais c’est la foi, qui agit par la charité.

 

La foi "qui agit", autrement dit, la foi en action, ... par des oeuvres.

(2) Sola scriptura. La Bible serait la seule autorité pour toutes les questions relatives à la foi. Faux :

 

1 Tm 3,15 Mais au cas où je tarderais, je veux que tu saches comment il faut se comporter dans la maison de Dieu, c’est-à-dire la communauté, l’Église du Dieu vivant, elle qui est le pilier et le soutien de la vérité.

 

2 P 1,20 "Car vous savez cette chose primordiale : pour aucune prophétie de l’Écriture il ne peut y avoir d’interprétation individuelle."

 

Le sola scriptura protestant n'est pas biblique puisque il est dit que c'est " l’Église du Dieu vivant" qui est le pilier et le soutien de la vérité.

Saint Ignace d'Antioche vers 107 après J.-C., sur l'"Eglise catholique" in Les Pères Apostoliques, Texte intégral, Sagesses Chrétiennes, Cerf, Paris 2012, p.207-208

Saint Ignace d'Antioche vers 107 après J.-C., sur l'"Eglise catholique" in Les Pères Apostoliques, Texte intégral, Sagesses Chrétiennes, Cerf, Paris 2012, p.207-208

Les Écritures doivent aussi être interprétées par les autorités apostoliques de l'Église. L'eunuque de la reine Candace par exemple, pour interpréter le prophète Isaïe, ne s'est pas évangélisé tout seul, avec ses propres lumières, mais a demandé l'interprétation de Saint Philippe.

 

Tout n'est pas écrit dans la Bible.

 

Jean 21,25 précise : ''Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; et s’il fallait écrire chacune d’elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres que l’on écrirait.'' Tout n'est donc pas écrit dans la Bible. Toute la parole de Dieu ne se trouve pas dans la Bible.

 

On n'a pas pu mettre tout ce que Jésus a fait dans un livre.

 

Dans Matthieu 28,19-20 il est dit : ''Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.'' Et dans Jean 16,12-13 il est dit également : ''J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.''

 

Ce qui signifie qu'il faut être baptisé et qu'il y a des choses non écrites dans la Bible mais qui seront révélées à l'Église par l'Esprit de vérité.

 

Le sola scriptura est donc antibiblique.

 

D'autant plus que l'"Écriture seule" des protestants a fait l'objet de traductions volontairement erronées sur la messianité de Jésus (livre enlevé de la Sagesse 2,1-20 jugé "apocryphes"...), la divinité de Jésus (la reconnaissance de Jésus Dieu par Saint Pierre en 2 P 1,1), la virginité de Marie, l'Annonciation, et des mots de la foi catholique comme "prêtres" ou "traditions" ("bible Louis Segond").

(3) Solus Christus (Christ seulement). Faux : 

 

1 Tm 2,5 "En effet, il n’y a qu’un seul Dieu ; il n’y a aussi qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus,"

 

Jésus est l'unique médiateur dans le salut mais pas dans la prière d'intercession puisque les saints et les anges, nos frères et amis au Ciel dont se privent les protestants ... peuvent aussi intercéder pour nous.

 

Dans 2 Mc 15,11-17 nous voyons le grand prêtre Onias (mort mais au Ciel) et le prophète Jérémie (mort mais au Ciel) intercèdent pour le peuple d'Israël et pour Judas Maccabées et sa victoire sur les Grecs de Syrie.

 

La transfiguration (Mt 17) montre Moïse et Elie en discussion avec Jésus, et non pas comme "endormis" dans le shéol.

 

"J’encourage, avant tout, à faire des demandes, des prières, des intercessions et des actions de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d’État et tous ceux qui exercent l’autorité, afin que nous puissions mener notre vie dans la tranquillité et le calme, en toute piété et dignité. Cette prière est bonne et agréable à Dieu notre Sauveur,'' (1 Tm 2,3)

Réfutation des cinq solas protestants

Jc 5:16 "Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres afin d’être guéris. La supplication du juste agit avec beaucoup de force."

Réfutation des cinq solas protestants

1 Jean 1,9 Si nous reconnaissons nos péchés, lui qui est fidèle et juste va jusqu’à pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice.

Ap 8,3 "Un autre ange vint se placer près de l’autel ; il portait un encensoir d’or ; il lui fut donné quantité de parfums pour les offrir, avec les prières de tous les saints, sur l’autel d’or qui est devant le Trône."

Réfutation des cinq solas protestants

Ac 8,24 "Priez vous-mêmes pour moi le Seigneur, afin que rien ne m’arrive"

 

Jr 42:2 "et dirent au prophète Jérémie : 'Laisse-toi toucher par notre supplication ! Intercède pour nous auprès du Seigneur ton Dieu"

 

Né 1:6 "Ecoute la prière que ton serviteur t’adresse en ce moment, jour et nuit, pour tes serviteurs les enfants d’Israël, en confessant les péchés des enfants d’Israël."

 

Jb 42:8 "Maintenant, prenez sept taureaux et sept béliers, allez trouver mon serviteur Job. Offrez un holocauste en votre faveur, et Job mon serviteur intercédera pour vous. Uniquement par égard pour lui, je ne vous infligerai pas l’infamie méritée pour n’avoir pas parlé de moi avec justesse, comme l’a fait mon serviteur Job."

 

Jr 15,1 "Le Seigneur me dit : Même si Moïse et Samuel se tenaient devant moi, je n’aurais pas d’égard pour ce peuple. Renvoie-les loin de moi."

 

Hébreux 12,1 "Ainsi donc, nous aussi, entourés de cette immense nuée de témoins, et débarrassés de tout ce qui nous alourdit – en particulier du péché qui nous entrave si bien –, courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée

 

2 Co 1,11 avec l’aide que vous nous apportez en priant pour nous ; ainsi, par l’intervention d’un grand nombre de personnes, la grâce que nous aurons reçue sera pour beaucoup de gens une occasion de rendre grâce à notre sujet.

 

Jn 11,25-26 "Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais."

 

Jn 3,18 "Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu."

 

1 P 3,18-19 "Car le Christ, lui aussi, a souffert pour les péchés, une seule fois, lui, le juste, pour les injustes, afin de vous introduire devant Dieu ; il a été mis à mort dans la chair, mais vivifié dans l’Esprit. C’est en lui qu’il est parti proclamer son message aux esprits qui étaient en captivité."

 

1 P 4,6 "C’est pour cela que l’Évangile a été annoncé aussi aux morts, afin que, jugés selon les hommes dans la chair, ils vivent selon Dieu dans l’Esprit." [Le «jugement» quant à la chair désigne la mort physique, la phrase structurant clairement une antithèse]

 

1 Th 3,13 "qu’ainsi il affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints." (+ Za 14:5)

(4) Sola Gratia. Faux :

 

1 Tm 2,4 car il veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité.

 

Jn 3,5 Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

 

Jn 6,53 Jésus leur dit alors : "Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous."

 

 

(5) Soli Deo Gloria (À Dieu seul la gloire). Faux

 

Lc 1,48 Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse.

Réfutation des cinq solas protestants

Mt 5,16 De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.

Réfutation des cinq solas protestants

Mt 25,34-46 Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.

 

Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;

 

j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”

 

Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?

 

tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ?

 

tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”

 

Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”

 

Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.

 

Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ;

 

 j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.”

 

Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?”

 

Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.”

 

Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Réfutation des cinq solas protestants
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19 mai 2025 1 19 /05 /mai /2025 16:03

L'Église en Chine est très ancienne. "L'évangélisation de l'Empire du Milieu a commencé dès le Ier siècle de l'ère chrétienne, et ... a été le fait de l'apôtre Thomas en personne." (Pierre PERRIER, Xavier WALTER, Thomas fonde l'Eglise en Chine (65-68 ap. J.-C.), Asie Éditions du Jubilé, Mercuès 2008, p. 9)

La Chine pourrait avoir la plus grande population chrétienne du monde d’ici 2030

La Chine a tenté d’effacer l’Église. 

 

Mais dans les catacombes, la foi grandissait.

 

Éclairée par des bougies, gardée par les fidèles et aidée par un cardinal qui a refusé de s'incliner.

 

C'est le miracle silencieux de l'Église souterraine de Chine, aujourd'hui.

Depuis la création du gouvernement communiste chinois moderne, la République chinoise a cherché à contrôler le christianisme par le biais d’églises approuvées par l’État.

Depuis la création du gouvernement communiste chinois moderne, la République chinoise a cherché à contrôler le christianisme par le biais d’églises approuvées par l’État.

La Chine a rompu ses relations avec le Saint-Siège en 1951 après la prise du pouvoir par le Parti communiste officiellement athée.

 

De nombreux croyants ont choisi de pratiquer leur culte de manière indépendante dans des "églises domestiques", rejetant ainsi la surveillance et le contrôle du gouvernement.

 

Ces églises domestiques se réunissent souvent dans des maisons secrètes, des sous-sols ou des endroits éloignés, pour éviter d’être détectées.

 

Malgré les risques, leur nombre a considérablement augmenté au fil des décennies.

La Chine pourrait avoir la plus grande population chrétienne du monde d’ici 2030

Selon les estimations, il y aurait aujourd’hui des dizaines de millions de chrétiens en Chine, dont beaucoup fréquentent des églises domestiques non enregistrées.

 

Certaines projections indiquent que la Chine pourrait même avoir la plus grande population chrétienne du monde d’ici 2030.

La Chine pourrait avoir la plus grande population chrétienne du monde d’ici 2030

L’accès à la Bible est un défi persistant.

 

Bien qu'Amity Press imprime des Bibles légalement, leur distribution est limitée.

 

Pour répondre à la demande, certaines organisations ont recours à des Bibles de contrebande dans le pays.

La Chine pourrait avoir la plus grande population chrétienne du monde d’ici 2030

Un événement notable fut le "Projet Pearl" en 1981, où clandestinement, un million de Bibles furent introduites en Chine en une seule nuit depuis une barge.

 

Cette opération visait à fournir les Écritures aux communautés ecclésiales clandestines.

La Chine pourrait avoir la plus grande population chrétienne du monde d’ici 2030

Malgré les mesures de répression du gouvernement, notamment les démolitions d’églises et les arrestations de prêtres, l’Église clandestine continue de prospérer.

 

Les croyants sont souvent confrontés à la persécution mais restent fermes dans leur foi.

 

Hong Kong a toujours joué un rôle dans le soutien aux chrétiens du continent, les pasteurs fournissant des formations et des ressources.

 

Cependant, les récents changements politiques ont rendu ce soutien plus difficile.

La résilience de l'Église clandestine chinoise témoigne de la force durable de la foi

La résilience de l'Église clandestine chinoise témoigne de la force durable de la foi

Face à l'adversité, ces communautés continuent de grandir, de pratiquer leur culte et d'inspirer.

 

Pendant que l’État cherchait à réprimer le christianisme, tranquillement, fidèlement et avec persévérance, l’Église clandestine éclairait la voie à suivre.

Une voix brille comme un phare de courage et de foi :

 

Le Cardinal Joseph Zen, évêque retraité de Hong Kong.

 

Il a défendu sans relâche la liberté religieuse et a dénoncé catégoriquement l'accord secret de 2018 entre le Vatican et Pékin que le Cardinal Parolin, un des favoris des "progressistes" pro-François au Conclave, négocia pour assurer une paix fragile. Cet accord légitima le contrôle de l'État chinois sur les évêques. Le Cardinal Zen qualifia cet accord de "trahison".

Le nouvel accord a marqué la première fois que la Chine a officiellement reconnu l’autorité du pape. Il a été considéré comme un moment marquant pour le pape François et son secrétaire d’État, le cardinal Parolin, qui ont négocié l’accord. Zen a averti que l’accord cédait trop de pouvoir à Pékin et se faisait au détriment des chrétiens persécutés, comparant les quelque 12 millions de catholiques  ́’clandestins’́ de la Chine à des oiseaux, et affirmant que le parti communiste utilisait le Vatican pour les "mettre en cage".

La Chine pourrait avoir la plus grande population chrétienne du monde d’ici 2030

Le cardinal Zen veut que l'église se tienne ferme contre la Chine. Il veut que l'Église affronte la Chine et révoque les directives qui dirigent le clergé dans une église gérée par l'État. Il veut faire revivre la Commission chinoise du Vatican et s'exprime vigoureusement chaque fois que les catholiques sont persécutés. Il désire que l’Église nomme les évêques sans attendre l’approbation du régime.

 

Le Cardinal Zen fut arrêté en 2022 pour avoir dénoncé l'oppression du PCC. Le Cardinal Parolin dit qu'il était "très désolé", mais que son premier espoir public était que l'incident ne détruisît pas les négociations. 

 

Le Cardinal Pietro Parolin participa à Davos et au Bildelberg et fut promu par le WEF. "Quelques jours avant le Conclave (de mai 2025), Giuliano Di Bernardo, franc-maçon influent et ancien Grand Maître du Grand Orient d'Italie, lui apporta un soutien.

Le cardinal Zen reste un symbole de la résistance contre l'oppression communiste.

 

Il célèbre des messes, prie le chapelet quotidiennement et refuse de se taire.

 

Pour de nombreux catholiques clandestins, il est un martyr vivant.

La Chine pourrait avoir la plus grande population chrétienne du monde d’ici 2030

Le cardinal Raymond Leo Burke des États-Unis a soulevé la question de l’accord avec la Chine le dernier jour lors des réunions précédant le Conclave.

 

Il a dénoncé l’abandon des chrétiens en Chine à la suite de l’accord, a condamné le manque de transparence derrière les négociations et les termes, et a appelé Parolin par son nom pour son implication dans la négociation de l’accord.

 

C’était l’un des derniers messages que les cardinaux électeurs entendraient avant de rentrer chez eux ce soir-là, beaucoup s’enregistrant ce soir-là à la Casa Santa Marta avant de s’isoler pour le conclave du lendemain matin.

 

Comme nous le savons maintenant, l’accord entre le Vatican et la Chine serait un facteur clé dans l’anéantissement des espoirs papaux de Parolin au cours du Conclave.

"Le sang des martyrs est la semence de l’Église." (Tertullien)

 

En Chine, la graine a pris racine, dans le silence, dans l’ombre, dans le chant.

 

La lumière du Christ n’est pas si facile à cacher.

 

Et un jour, la Chine appartiendra pleinement au Christ.

 

Gloria In Excelsis Deo

Cf. https://x.com/trad_west_/status/1924455460653961588

https://x.com/alexsalvinews/status/1924626534024818955?t=idm3SXwK1xoSa-fl7TOUHQ&s=19

 

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19 mai 2025 1 19 /05 /mai /2025 14:16

Pendant 1500 ans, chaque chrétien a vénéré Marie.

 

Lire : Les chrétiens ont prié Marie avant de prier le Credo de Nicée

 

Mais aujourd’hui, presque plus aucun protestant ne le fait… alors que s’est-il passé ?

 

La réponse se trouve chez Jean Calvin.

 

Jean Calvin a confirmé *certains* enseignements catholiques sur Marie. Mais il lui refusa tout autre honneur. Car pour Calvin, toute exaltation de Marie risquait de la transformer en rivale du Christ.

Aujourd’hui, presque plus aucun protestant ne prie Marie. Que s'est-il passé?

Calvin craignait que les gens ne transforment Marie en idole.

 

Ses partisans ont attaqué les églises et détruit les icônes et les statues à l'intérieur.

 

Lire : L'iconoclasme protestant pendant les guerres de religion

 

Calvin a essayé de reconstruire la foi de l'Église primitive. Mais au lieu de cela, il l'a détruite.

Vierge et intacte

Vierge et intacte

Les premiers Pères de l’Église ne partageaient pas la crainte de Calvin de voir Marie devenir une idole.

 

Justin a appelé Marie la "Nouvelle Ève", "Vierge et intacte" (Dialogue avec Tryphon, 100,5.)

 

Irénée l'a appelé "la cause de notre salut", parce que son obéissance a dénoué le nœud de la désobéissance d’Ève. (Démonstration de la prédication apostolique, Partie 1, Ch. 3, §33)

 

Ambroise l’appelait "le modèle de la virginité et le modèle de l’Église".

 

Éphrem le Syrien l’appelait "le deuxième ciel" et "la gloire des femmes".

Mais les premiers hérétiques de l'Église, comme Nestorius, partageaient les craintes de Calvin.

 

Nestorius pensait que le terme "Mère de Dieu" détournait l'attention du Christ.

 

Mais lorsqu'il s'en est débarrassé, il a fini par renier le Christ.

Jean Calvin a réduit le rôle de Marie à celui de "vase". Dans sa théologie, Marie a disparu après avoir accouché à Bethléem.

 

Il a ignoré sa présence continue dans les Écritures : son rôle à Cana (Jean 2), à la Croix (Jean 19) et avec les Apôtres à la Pentecôte (Actes 1).

J’encourage, avant tout, à faire des demandes, des prières, des intercessions et des actions de grâce pour tous les hommes.

1 Timothée 2:1

Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres afin d’être guéris. La supplication du juste agit avec beaucoup de force.

Jacques 5,16

Calvin a redéfini le terme "médiateur" de manière étroite afin d'exclure les formes bibliques d'intercession humaine.

 

Il a déclaré que seul le Christ pouvait être médiateur - ignorant des versets comme 1 Timothée 2:1 et Jacques 5:16, où il nous est dit de prier les uns pour les autres.

 

L'intercession mariale a donc été exclue.

Aujourd’hui, presque plus aucun protestant ne prie Marie. Que s'est-il passé?

À mesure que l’influence de Calvin grandissait, son minimalisme théologique devint la norme réformée.

 

Les protestants qui suivirent Luther, Zwingli et Henri VIII continuèrent à honorer Marie et ont conservé les fêtes mariales.

 

Mais les calvinistes cherchèrent à éradiquer tous les liens "papistes".

En deux générations, Marie avait disparu de la liturgie, de l’art et de la théologie réformés.

 

Statues brisées. Fêtes effacées. Peintures blanchies à la chaux.

 

Marie était un symbole du catholicisme, elle devait donc partir.

 

Mais avec la disparition de Marie, le christianisme a perdu quelque chose d’important.

Aujourd’hui, presque plus aucun protestant ne prie Marie. Que s'est-il passé?

Se débarrasser de Marie a vidé le christianisme de sa substance.

 

L'église catholique prêchait l'adhésion à la famille de Dieu.

 

L'église protestante prêche aujourd'hui une relation simple (moi et Jésus).

Mais le Christ n’est pas venu pour établir une simple relation avec vous.

 

Il est venu pour faire de vous un membre de sa famille.

 

Et cette famille comprend sa mère et les autres saints.

 

Et dans une famille, vous avez des relations avec les autres membres.

Aujourd’hui, presque plus aucun protestant ne prie Marie. Que s'est-il passé?

Alors si nous voulons rétablir la richesse originelle du christianisme aujourd'hui...

 

...Nous avons besoin d’un renouveau de Marie.

 

Nous avons besoin de catholiques prêts à adopter nos doctrines et à les prêcher.

Aujourd’hui, presque plus aucun protestant ne prie Marie. Que s'est-il passé?

Cf. Patrick Neve https://x.com/catholicpat/status/1924429074346221870

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19 mai 2025 1 19 /05 /mai /2025 11:54

"Conscient que la synodalité et l'œcuménisme sont étroitement liés", Léon XIV, aujourd'hui, dans son Audience avec les Représentants d'autres Églises et Communautés ecclésiales et d'autres religions, précise que le but ultime de l'unité est doctrinal: "cette unité ne peut être qu'une unité dans la foi" ... "entre tous ceux qui professent la même foi en Dieu Père, Fils et Saint-Esprit", l'''unité'' ''dans le Christ''.

Léon XIV et le patriarche œcuménique orthodoxe Bartholomée de Constantinople lors d'une rencontre avec des chefs religieux au Vatican, le 19 mai 2025.

Léon XIV et le patriarche œcuménique orthodoxe Bartholomée de Constantinople lors d'une rencontre avec des chefs religieux au Vatican, le 19 mai 2025.

Extraits

 

Chers frères et sœurs !

C'est avec une grande joie que je vous adresse mes salutations cordiales, à vous tous, représentants d'autres Églises et Communautés ecclésiales, ainsi que d'autres religions, qui avez voulu prendre part à la célébration inaugurale de mon ministère d'Évêque de Rome et de Successeur de Pierre. Tout en exprimant mon affection fraternelle à Sa Sainteté Bartholomée, à Sa Béatitude Théophile III et à Sa Sainteté Mar Awa III, je suis sincèrement reconnaissant à chacun d'entre vous : votre présence et votre prière sont pour moi un grand réconfort et un encouragement.

L'un des points forts du Pontificat du Pape François a été celui de la fraternité universelle. Sur ce point, le Saint-Esprit l'a vraiment « poussé » à faire avancer à grands pas les ouvertures et les initiatives déjà entreprises par les Papes précédents, surtout à partir de Saint Jean XXIII. Le Pape de Fratelli tutti a promu tant le chemin œcuménique que le dialogue interreligieux, et il l'a fait surtout en cultivant les relations interpersonnelles, de manière à ce que, sans rien enlever aux liens ecclésiaux, l'aspect humain de la rencontre soit toujours valorisé. Que Dieu nous aide à tirer profit de son témoignage !

Mon élection a eu lieu en l’année du 1700ème anniversaire du premier Concile œcuménique de Nicée. Ce Concile représente une étape fondamentale dans l'élaboration du Credo commun à toutes les Églises et Communautés ecclésiales. Alors que nous sommes en chemin vers le rétablissement de la pleine communion entre tous les chrétiens, nous reconnaissons que cette unité ne peut être qu'une unité dans la foi. En tant qu'Évêque de Rome, je considère comme l'un de mes devoirs prioritaires la recherche du rétablissement de la pleine et visible communion entre tous ceux qui professent la même foi en Dieu Père, Fils et Saint-Esprit.

En réalité, l'unité a toujours été une préoccupation constante pour moi, comme en témoigne la devise que j'ai choisie pour mon ministère épiscopal : In Illo uno unum, une expression de saint Augustin d'Hippone qui rappelle que nous aussi, bien que nous soyons nombreux, « dans l'Unique – c'est-à-dire le Christnous sommes un » (Enarr. in Ps., 127, 3). Notre communion se réalise en effet dans la mesure où nous convergeons vers le Seigneur Jésus. Plus nous lui sommes fidèles et obéissants, plus nous sommes unis entre nous. C'est pourquoi, en tant que chrétiens, nous sommes tous appelés à prier et à travailler ensemble pour atteindre pas à pas ce but qui est et reste l'œuvre de l'Esprit Saint.

Conscient, en outre, que la synodalité et l'œcuménisme sont étroitement liés, je tiens à assurer mon intention de poursuivre l'engagement du Pape François à promouvoir le caractère synodal de l'Église catholique et à développer des formes nouvelles et concrètes pour une synodalité toujours plus intense dans le domaine œcuménique.

Notre cheminement commun peut et doit être compris également dans un sens large, qui implique tout le monde, dans l'esprit de fraternité humaine que j'évoquais plus haut. Aujourd'hui, le temps est venu de dialoguer et de construire des ponts. Je suis donc heureux et reconnaissant de la présence des représentants d'autres traditions religieuses, qui partagent la recherche de Dieu et de sa volonté, qui est toujours et uniquement une volonté d'amour et de vie pour les hommes et les femmes ainsi que pour toutes les créatures."

A propos des "autres religions" (notons qu'il ne s'agit donc pas de la même), mentionnant le document d'Abu Dhabi du 4 février 2019, sans le citer, il dit que François "a ouvert de nouvelles perspectives de rencontre, afin de promouvoir "la culture du dialogue", et remercie "le Dicastère pour le Dialogue Interreligieux pour le rôle essentiel qu'il joue dans ce travail patient d'encouragement aux rencontres et aux échanges concrets, visant à construire des relations fondées sur la fraternité humaine."

Il espère que "le témoignage de notre fraternité", pourra "par des gestes efficaces" contribuer "à édifier un monde plus pacifique, comme le désirent dans leur cœur tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté."

Il termine en disant "très chers amis, merci encore de votre proximité. Invoquons dans nos cœurs la bénédiction de Dieu : que son infinie bonté et sa sagesse nous aident à vivre comme ses enfants et comme des frères et sœurs entre nous, afin que l'espérance grandisse dans le monde."

Léon XIV, l'"unité" "dans le Christ"

Source: https://press.vatican.va/content/salastampa/it/bollettino/pubblico/2025/05/19/0326/00555.html#fr

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19 mai 2025 1 19 /05 /mai /2025 10:16
Léon XIV: "Pierre doit paître le troupeau sans jamais céder à la tentation d'être un autocrate"

Et soudain, dans l'homélie de sa messe inaugurale sur la place Saint-Pierre le 18 mai 2025, le pape Léon XIV, reconnaissant les divisions parmi les fidèles, a rappelé que "Pierre" (le pape) devait "paître le troupeau sans jamais céder à la tentation d'être un autocrate, de dominer ceux qui lui sont confiés", et a lancé un appel pour "une Église unie, signe d’unité et de communion".

Pierre doit paître le troupeau sans jamais céder à la tentation d'être un autocrate, de dominer ceux qui lui sont confiés (cf. 1 P 5, 3). Au contraire, il est appelé à servir la foi de ses frères et sœurs, et à marcher à leurs côtés, car nous sommes tous des 'pierres vivantes' (1 P 2, 5), appelés par notre baptême à édifier la maison de Dieu dans la communion fraternelle, dans l'harmonie de l'Esprit, dans la coexistence de la diversité. Selon saint Augustin : 'L'Église est composée de tous ceux qui vivent en harmonie avec leurs frères et sœurs et qui aiment leur prochain' (Serm. 359, 9). Frères et sœurs, je voudrais que notre premier grand désir soit celui d’une Église unie, signe d’unité et de communion, qui devienne levain pour un monde réconcilié.

Homélie du dimanche 18 mai 2025

Extrait de l'Homélie du pape Léon XIV lors de la messe inaugurale marquant le début de son ministère pétrinien

Extrait de l'Homélie du pape Léon XIV lors de la messe inaugurale marquant le début de son ministère pétrinien

Cette phrase de Léon XIV a comme une résonance avec l'avertissement lancé par l'ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le Cardinal Müller, sous le pontificat de François :

"Certains pensent que le Pape peut à titre personnel faire tout ce qu’il veut car il est le souverain absolu, mais ce n’est pas vrai.

... Personne ne peut exiger d’un catholique qu’il croit une doctrine qui serait en opposition évidente à la Sainte Écriture, à la tradition apostolique et aux définitions dogmatiques des papes et des conciles œcuméniques en matière de foi et de morale.

... Le pape n'est pas un monarque absolu." (L’Homme Nouveau, Traduction de l'entretien accordé par le Cardinal Müller au journaliste américain Edward Pentin, correspondant à Rome du National Catholic Register, Novembre 2017.)

Source: Pro Liturgia, Actualité du Samedi 30 septembre 2017

Source: Pro Liturgia, Actualité du Samedi 30 septembre 2017

Le cardinal Müller avait alors expliqué (qu'en 2017) :

 

"Les collaborateurs de la Curie romaine vivent dans la crainte. Des dénonciateurs s’emploient à dénoncer au pape François celui qui aura dit le moindre mot de travers, énoncé la moindre petite critique. Aussitôt l’accusé est convoqué sans même qu’il puisse se défendre. ... J’ai découvert le même climat de suspicion dans les facultés de théologie : la personne qui fait la moindre remarque ou pose la plus petite question au sujet d’“Amoris laetitia” risque d’être renvoyée." (Pro Liturgia, Actualité du Samedi 30 septembre 2017)

"Les collaborateurs de la Curie romaine vivent dans la crainte... Dans les facultés de théologie : la personne qui fait la moindre remarque ou pose la plus petite question au sujet d’'Amoris laetitia' risque d’être renvoyée" (Cardinal Gerhard Ludwig Müller)

Et plus récemment le 18 janvier 2024, il avait encore dit en abordant la nature de l'infaillibilité papale et les limites de l'autorité papale face aux "hérésies matérielles" (mais non formelles) de François :

 

"L'Église catholique n'est pas l'Église du Pape et les catholiques ne sont donc pas des papistes mais des chrétiens."

Cf. https://crisismagazine.com/opinion/the-catholic-church-is-not-the-popes-church-and-catholics-are-therefore-not-papists-but-christians-an-exclusive-interview-with-cardinal-gerhard-muller

https://crisismagazine.com/opinion/the-catholic-church-is-not-the-popes-church-and-catholics-are-therefore-not-papists-but-christians-an-exclusive-interview-with-cardinal-gerhard-muller

Le pape Benoit XVI lui-même dans son homélie lors de la célébration eucharistique à l'occasion de sa prise de possession de la cathedra romana dans la Basilique Saint-Jean-de-Latran, samedi 7 mai 2005, dit :

 

''Le Pape n'est pas un souverain absolu, dont la pensée et la volonté font loi. Au contraire: le ministère du Pape est la garantie de l'obéissance envers le Christ et envers Sa Parole. Il ne doit pas proclamer ses propres idées, mais se soumettre constamment, ainsi que l'Eglise, à l'obéissance envers la Parole de Dieu, face à toutes les tentatives d'adaptation et d'appauvrissement, ainsi que face à tout opportunisme. C'est ce que fit le Pape Jean-Paul II lorsque, face à toutes les tentatives, apparemment bienveillantes envers l'homme, face aux interprétations erronées de la liberté, il souligna de manière catégorique l'inviolabilité de l'être humain, l'inviolabilité de la vie humaine de sa conception jusqu'à sa mort naturelle. La liberté de tuer n'est pas une véritable liberté, mais une tyrannie qui réduit l'être humain en esclavage. Le Pape est conscient d'être, dans ses grandes décisions, lié à la grande communauté de foi de tous les temps, aux interprétations faisant autorité qui sont apparues le long du chemin du pèlerinage de l'Eglise. Ainsi son pouvoir ne se trouve pas "au-dessus", mais il est au service de la Parole de Dieu, et c'est sur lui que repose la responsabilité de faire en sorte que cette Parole continue à rester présente dans sa grandeur et à retentir dans sa pureté, de façon à ce qu'elle ne soit pas rendue vaine par les changements continuels des modes.''

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13 mai 2025 2 13 /05 /mai /2025 18:00
Pape Léon XIV, Citations

Mise à jour permanente

Guerre

 

"La guerre n’est jamais inévitable, les armes doivent se taire, car elles aggravent les problèmes ; ceux qui sèment la paix passeront à la postérité, pas ceux qui font des victimes ; les autres ne sont pas des ennemis à haïr, mais des êtres humains avec qui parler."

Cf https://x.com/Pontifex_fr/status/1922656395075194961

Justice

 

"La recherche de la paix passe par la pratique de la justice. Des efforts doivent être faits pour corriger les inégalités mondiales, qui voient l'opulence et la misère tracer de profonds sillons entre les continents, les pays et même au sein de la société."

Cf https://x.com/Pontifex_fr/status/1923356507636482399

Famille

 

"Il incombe aux chefs de gouvernement d'œuvrer à la construction de sociétés civiles harmonieuses et pacifiques en investissant dans la famille, fondée sur l'union stable d'un homme et d'une femme, société restreinte mais authentique, et préalable à toute société civile."

Cf. https://x.com/Sanothomas/status/1923362574940147821

Paix

 

"La paix se construit dans le cœur et à partir du cœur, en éradiquant l'orgueil et les prétentions. Mesurons le langage, car on peut blesser et tuer aussi avec des mots, pas seulement avec des armes."

Cf https://x.com/Pontifex_fr/status/1923355253044621536

 

"On ne peut construire la paix sans vérité.

Pour nous chrétiens, la vérité n'est pas l'affirmation de principes abstraits mais la rencontre avec le Christ.

La vérité nous permet de relever des défis tels que les migrations, l'utilisation éthique de l'intelligence artificielle et la protection de la Terre." 

Cf. https://x.com/Pontifex_it/status/1923357765566947503

"La recherche de la paix passe par la pratique de la justice. Des efforts doivent être faits pour corriger les inégalités mondiales, qui voient l'opulence et la misère tracer de profonds sillons entre les continents, les pays et même au sein de la société."

Cf https://x.com/Pontifex_fr/status/1923356507636482399

"La paix se construit dans le cœur et à partir du cœur, en éradiquant l'orgueil et les prétentions. Nous mesurons le langage, car on peut blesser et tuer avec des mots, et pas seulement avec des armes."

Cf https://x.com/Pontifex_it/status/1923355252327407682

"Si tu veux la paix, prépare des institutions de paix. Il ne s'agit pas seulement d'institutions politiques, nationales ou internationales mais ce sont toutes les institutions - éducatives, économiques, sociales - qui sont impliquées."

Cf. https://x.com/Pontifex_fr/status/1928436240858378545?t=LVf2tgytsq1_52JI7nBc3g&s=19

Peuple élu

 

Le pape Léon XIV s'adresse à tous les chrétiens, le 12 mai 2025 :

 

"Nous sommes le peuple élu de Dieu."

Cf. Update News

https://x.com/UpdateNews724/status/1921994597971939337

https://www.youtube.com/watch?v=tV4o5FDZ3g4

Rites

 

"Il y a plus d’un siècle, Léon XIII remarquait que « la conservation des rites orientaux est plus importante qu’on ne le croit ». Accueillons l’appel à préserver et à promouvoir l’Orient chrétien, en particulier dans la diaspora."

https://www.vatican.va/content/leo-xiv/fr/speeches/2025/may/documents/20250514-giubileo-chiese-orientali.html

Cf https://x.com/Pontifex_fr/status/1922653126252757070

Unité

 

"J’ai été choisi sans aucun mérite et, avec crainte et tremblements, je viens à vous comme un frère qui veut se faire le serviteur de votre foi et de votre joie, en marchant avec vous sur le chemin de l’amour de Dieu, qui veut que nous soyons tous unis en une seule famille." (Léon XIV, le dimanche 18 mai 2025 sur X)

Cf. https://x.com/Pontifex_fr/status/1924080025051258900

"Pierre doit paître le troupeau sans jamais céder à la tentation d'être un autocrate, de dominer ceux qui lui sont confiés (cf. 1 P 5, 3). Au contraire, il est appelé à servir la foi de ses frères et sœurs, et à marcher à leurs côtés, car nous sommes tous des 'pierres vivantes' (1 P 2, 5), appelés par notre baptême à édifier la maison de Dieu dans la communion fraternelle, dans l'harmonie de l'Esprit, dans la coexistence de la diversité. Selon saint Augustin : 'L'Église est composée de tous ceux qui vivent en harmonie avec leurs frères et sœurs et qui aiment leur prochain' (Serm. 359, 9). Frères et sœurs, je voudrais que notre premier grand désir soit celui d’une Église unie, signe d’unité et de communion, qui devienne levain pour un monde réconcilié." (Homélie dimanche 18-05-2025)

Pape Léon XIV, Citations

"Mon élection a eu lieu en l’année du 1700ème anniversaire du premier Concile œcuménique de Nicée. Ce Concile représente une étape fondamentale dans l'élaboration du Credo commun à toutes les Églises et Communautés ecclésiales. Alors que nous sommes en chemin vers le rétablissement de la pleine communion entre tous les chrétiens, nous reconnaissons que cette unité ne peut être qu'une unité dans la foi. En tant qu'Évêque de Rome, je considère comme l'un de mes devoirs prioritaires la recherche du rétablissement de la pleine et visible communion entre tous ceux qui professent la même foi en Dieu Père, Fils et Saint-Esprit.

En réalité, l'unité a toujours été une préoccupation constante pour moi, comme en témoigne la devise que j'ai choisie pour mon ministère épiscopal : In Illo uno unum, une expression de saint Augustin d'Hippone qui rappelle que nous aussi, bien que nous soyons nombreux, « dans l'Unique – c'est-à-dire le Christnous sommes un » (Enarr. in Ps., 127, 3). Notre communion se réalise en effet dans la mesure où nous convergeons vers le Seigneur Jésus. Plus nous lui sommes fidèles et obéissants, plus nous sommes unis entre nous. C'est pourquoi, en tant que chrétiens, nous sommes tous appelés à prier et à travailler ensemble pour atteindre pas à pas ce but qui est et reste l'œuvre de l'Esprit Saint." (Audience avec les Représentants d'autres Églises et Communautés ecclésiales et d'autres religions, 19-05-2025)

Visitation

 

"La joie de Dieu n'est pas bruyante, elle change véritablement l'histoire et nous rapproche les uns des autres. Le mystère de la Visitation, que l'Église contemple le dernier jour du mois de mai, en est une icône." ( https://x.com/Pontifex_fr/status/1928783526234829212 )

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9 mai 2025 5 09 /05 /mai /2025 13:27
Léon XIV : un pape qui se subordonne à sa fonction dans sa première homélie

"Les choix du pape Léon XIV de prendre un nom traditionnel et d'apparaître dans des vêtements papaux traditionnels - comme Benoît XVI l'a fait et comme François ne l'a pas fait - sont des signes modestes mais encourageants d'un homme qui se subordonne à la fonction papale et qui comprend l'importance de la continuité avec le passé." (Edward Feser)

Léon XIV : un pape qui se subordonne à sa fonction dans sa première homélie

Le lendemain de son élection, dans sa première homélie, un mot extrait de sa première homélie confirme que Léon XIV se subordonne à sa fonction puisqu'il dit souhaiter "disparaître pour que le Christ demeure, se faire petit pour qu’Il soit connu et glorifié" :

 

"[A]lors que je commence ma mission d’Évêque de l’Église qui est à Rome, appelée à présider dans la charité l’Église universelle, selon la célèbre expression de S. Ignace d’Antioche (cf. Lettre aux Romains, Prologue). Conduit enchaîné vers cette ville, lieu de son sacrifice imminent, il écrivait aux chrétiens qui s’y trouvaient : 'Alors je serai vraiment disciple de Jésus-Christ, quand le monde ne verra plus mon corps' (Lettre aux Romains, IV, 1). Il faisait référence au fait d’être dévoré par les bêtes sauvages dans le cirque – et c’est ce qui arriva –, mais ses paroles renvoient de manière plus générale à un engagement inconditionnel pour quiconque exerce un ministère d’autorité dans l’Église : disparaître pour que le Christ demeure, se faire petit pour qu’Il soit connu et glorifié (cf. Jn 3, 30), se dépenser jusqu’au bout pour que personne ne manque l’occasion de Le connaître et de L’aimer.

Que Dieu m’accorde cette grâce, aujourd’hui et toujours, avec l’aide de la très tendre intercession de Marie, Mère de l’Église.'' 

(Fin de citation)

 

Cf. https://www.lejdd.fr/Societe/la-premiere-homelie-de-leon-xiv-successeur-de-pierre-157872

Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue.

Jean 3,30

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8 mai 2025 4 08 /05 /mai /2025 18:44

MAJ permanente

Habemus Papam ! le cardinal américain Robert Prevost élu pape sous le nom de Léon XIV le 8 mai 2025

Le cardinal corse Mgr Dominique Mamberti a fait l’annonce en latin : "Habemus papam !", "Nous avons un pape !".

 

L’Archevêque américain Robert Francis Prevost a été élu pape ce 8 mai 2025 et prendra le nom de Léon XIV, a annoncé le Vatican. À 69 ans, il devient le 267e souverain pontife de l’histoire et succède à François.

 

Lors de son apparition et de son premier discours sur le balcon de la basilique Saint-Pierre au Vatican, Robert Francis Prevost est apparu humble et ému, mais charismatique, habillé de sa mozzetta de soie en satin rouge et de son étole. Il a béni la foule et affirmé que "Dieu nous aime, Dieu vous aime tous, et le mal ne prévaudra pas." (1)

Habemus Papam ! le cardinal américain Robert Prevost élu pape sous le nom de Léon XIV le 8 mai 2025

La blessure infligée par son prédécesseur lorsqu'il est entré en fonction dans sa soutane blanche n'était pas seulement visuelle. Avec la mozzetta et l'étole, le pape Léon met en avant la dimension spirituelle du ministère pétrinien et s'incline dignement devant le fardeau de la fonction.

Mgr Gänswein

Il ne figurait pas dans la liste des "papabili" qui regroupe les cardinaux dont on parle le plus avant l’entrée dans la chapelle Sixtine. C’est le signe de la liberté de l’Église catholique d’oser aller chercher un "inconnu", les 133 cardinaux ayant discerné qu’il était l’homme de la situation. Ce cardinal, devenu pape sans l’avoir véritablement imaginé, va incarner désormais toute l’Église catholique.(2)

 

Il a mené une vie missionnaire, d’abord comme prêtre au Pérou, dans les antiques terres incas, puis comme évêque dans ce pays d’Amérique du Sud couvrant une partie de la forêt amazonienne. 

 

Issu d’une famille d’ascendance française, italienne et espagnole, il est né à Chicago le 14 septembre 1955, en la fête de la Sainte Croix.

Après sa formation en mathématiques et en philosophie à l’université de Villanova à Philadelphie, il entre en 1977 en noviciat chez les pères augustiniens, où il prononce ses vœux quatre ans plus tard, avant de recevoir l’ordination sacerdotale en 1982 à Rome. C’est une figure considérée, selon Le Figaro, comme "progressiste" au sein de la Curie romaine qui lui impose les mains pour lui conférer le sacrement de l’ordre : Mgr Jean Jadot (1909-2009), diplomate du Saint-Siège alors pro-président du secrétariat pour les non-chrétiens. Cet archevêque de nationalité belge avait été délégué apostolique aux États-Unis de 1973 à 1980, à une époque où la nonciature n’existait pas encore en raison de l’absence de relations diplomatiques formelles entre Washington et le Saint-Siège.(3)

 

Ordonné en 1982 à l'âge de 27 ans, il a obtenu un doctorat en droit canonique à l'Université pontificale Saint-Thomas d'Aquin à Rome. À la tête des Augustins, il a visité des ordres du monde entier et parle espagnol et italien. Le cardinal Prévost, souvent décrit comme réservé et discret, s'éloignerait stylistiquement de François.(4)

 

Missionnaire au Pérou. Robert Francis Prevost obtint en 1987 un doctorat en droit canonique à l’Angelicum (Université pontificale Saint-Thomas d’Aquin) avec une thèse sur le rôle du prieur local de l’Ordre de Saint-Augustin. Malgré l’engagement à préparer sa thèse, il désire faire une expérience missionnaire au Pérou en 1985, où il occupe la fonction de chancelier du diocèse de Chulucanas et de vicaire de la cathédrale. Conquis par la chaleur communicative et le sens de la transcendance du peuple péruvien, il ne retourne que quelques mois dans son Illinois natal comme responsable de la pastorale des vocations et directeur des missions pour sa province, avant de repartir au Pérou en 1988 pour une dizaine d’années au cours desquelles il a de nombreuses responsabilités dans l’archidiocèse de Trujillo, au bord de l’océan Pacifique. Il y fonde une paroisse dont il est le premier curé, et est aussi prieur de sa communauté religieuse, juge ecclésiastique, directeur du séminaire augustinien, ainsi que préfet des études et recteur du séminaire diocésain, où il enseigne le droit canonique, la patristique et la morale. Élu provincial pour sa région d’origine couvrant le Midwest américain, il rentre à Chicago en 1999. Le père Prevost est ensuite élu prieur général de l’Ordre de Saint-Augustin, une charge qu’il exerce durant deux mandats de six ans, de 2001 à 2013.

 

Après une année de transition comme directeur de la formation au couvent de Saint-Augustin à Chicago, premier conseiller et vicaire provincial, le pape François le renvoie au Pérou en novembre 2014, d’abord comme administrateur apostolique du diocèse de Chiclayo, puis comme évêque du même diocèse, un an après.

 

Mgr Prevost exerce en plus la charge d’administrateur apostolique du diocèse de Callao, le grand port sur le Pacifique, de 2020 à 2021. Au sein de la conférence des évêques du Pérou, il est élu vice-président, devenant membre du conseil permanent de 2018 à 2023, et président de la commission pour l’éducation et la culture de 2019 à 2023. Avec le président de la conférence des évêques du Pérou, il joue un rôle important pour la stabilité institutionnelle durant les crises politiques successives qui mènent aux renversements des présidents Pedro Pablo Kuczynski en 2018, Martín Vizcarra et Manuel Merino en 2020, et Pedro Castillo en 2022. 

 

C’est en janvier 2018, au cours du voyage pontifical au Pérou, que François repère Mgr Prevost, reçu en audience privée en 2021. Il le nomme rapidement membre du dicastère pour le Clergé, en juillet 2019, et du dicastère pour les Évêques en novembre 2020, avant de lui confier un dicastère stratégique, celui des évêques, chargé de sélectionner les premiers responsables des diocèses dans les pays depuis longtemps évangélisés, essentiellement situés dans l’hémisphère Nord.

 

Prenant la succession effective du cardinal Marc Ouellet le 12 avril 2023, de sensibilité plus traditionnelle, il devient le premier évêque missionnaire nommé à ce poste. Les terres de mission demeurent sous la juridiction du dicastère pour l’Évangélisation, l’ex-congrégation pour l’Évangélisation des peuples. Cependant, des évêques venus des pays de l’hémisphère Sud ont parfois occupé la charge de préfet du dicastère pour les évêques, tels que les cardinaux Bernardin Gantin, béninois, de 1984 à 1998 et Lucas Moreira Neves, brésilien, de 1998 à 2000. Durant ses premiers mois de mandat, le nouveau préfet, resté discret dans les médias, est apprécié pour sa qualité d’écoute et sa maîtrise des dossiers.

L'Église n'est pas sainte à cause de nos actions, mais parce que le Christ lui-même est sa tête.

Notre tâche est de vivre en conformité avec Lui, et non de façonner l'Église à notre propre image.

Cardinal Robert Francis Prevost, O.S.A. (aujourd'hui Pape Léon XIV)

Nous sommes des bergers et non des idéologues. Notre autorité ne vient pas de nous-mêmes, mais de notre fidélité à l'Évangile transmis.

Card. Robert Francis Prevost, O.S.A., s'adressant aux évêques du Pérou

Défenseur de la tradition de l’Église

 

Le nom de Léon est associé au pape conservateur du XIXe siècle qui s'opposa au communisme et à l'idéologie libérale.

 

Les papes précédents nommés Léon furent des papes défenseurs de l'orthodoxie.

 

Sur la liturgie, le cardinal Robert Francis Prevost a été décrit comme une figure équilibrée dans le débat actuel sur l'avenir de l'Église, en particulier en ce qui concerne la messe en latin. Bien qu'il n'ait pas explicitement pris position sur la messe en latin, ses partisans soulignent sa capacité à écouter et à synthétiser diverses perspectives, suggérant qu'il pourrait trouver un moyen de réconcilier les différents points de vue sur la question. (Michael J. Matt)

 

Des sources aux États-Unis confirment que le pape Léon XIV a célébré la messe latine traditionnelle en privé pendant des années, même à l'intérieur du Vatican, avec un indult spécial du pape François.

 

Lors de la deuxième phase du Synode sur la synodalité, en 2024, il a mis en valeur l’importance d’une formation commune pour les évêques des diocèses de l’hémisphère Nord et ceux des diocèses dits "de mission", invitant à mieux articuler le lien entre Rome et les Églises locales et à élargir la sélection des nouveaux évêques en consultant le peuple de Dieu. Dans un entretien aux médias du Vatican en 2023, il avait pour autant expliqué ne pas souhaiter que le choix des évêques soit le résultat d’un processus démocratique ou politique, défendant en cela la tradition de l’Église.

 

Dans le même registre, début 2024, il fit partie des évêques de la Curie qui bloquèrent le projet de "Conseil synodal" du Synode allemand, cette structure voulue pour permettre à des représentants laïcs désignés démocratiquement de participer pleinement à la gouvernance de l’Église catholique dans le pays.

 

"Le communisme a même pénétré les milieux chrétiens déguisés en solidarité. C’est notre devoir pastoral de le démasquer", a déclaré dans sa conférence devant les évêques d’Amérique latine le cardinal Prévost,  le 14 mai 2010.

 

Le nouveau pape suivra la ligne de François, écartant la possibilité de femmes diacres, une décision qui selon lui risquerait de "cléricaliser" la femme dont la vocation dans l’Église n’est pas de l’ordre du ministère ordonné. Le cardinal Prevost a largement plaidé cependant pour donner davantage d’espace aux femmes, notamment à des postes de responsabilités. Son dicastère s’est transformé dans ce sens puisque trois femmes y siègent.

 

Selon Le Monde, "sur le rôle des femmes dans l’Eglise, le nouveau pape est sur une ligne plutôt conservatrice : lors du Synode sur la synodalité en octobre 2023, il a dit que 'cléricaliser les femmes' – c’est-à-dire les ordonner à des rôles cléricaux – ne résoudrait pas les problèmes de l’Église et pourrait même en créer de nouveaux." (5)

 

Sur la question des personnes Lgbtq, François avait donné la possibilité de "bénir les 'couples' en situation irrégulière et les couples de même sexe" (Cardinal Víctor Manuel Card. FERNÁNDEZ, Préfet, dans la présentation du document Fiducia supplicans signé par François le 18 décembre 2023), pour finalement dire qu'"on ne bénit pas l'union, mais seulement les personnes". . . Entres autres très nombreux refus d'appliquer ce document, Mgr Prevost insista alors sur la nécessité pour les conférences épiscopales nationales d’avoir l’autorité doctrinale pour interpréter et appliquer ces directives dans leurs contextes locaux, compte tenu des différences culturelles.

 

"La formation sacerdotale ne doit pas être façonnée par les tendances culturelles, le politiquement correct ou l'esprit de permissivité. Elle doit être trempée au feu de la vérité, de la chasteté, du sacrifice de soi et de l'amour eucharistique. Le prêtre n'est pas appelé à 'affirmer des identités', mais à convertir des âmes. Il n'est pas appelé à bénir les unions pécheresses, mais à appeler les pécheurs à la repentance." (Pape Léon XIV, Cardinal Robert Francis Prevost)

 

Le professeur Edward Feser ironise sur X : "On dit que pour produire la fumée noire, ils ont brûlé des exemplaires de Fiducia Supplicans."

 

Sur l'idéologie du genre, dans un discours aux évêques en 2012, citant le "mode de vie homosexuel" et les "familles alternatives composées de partenaires de même sexe et de leurs enfants adoptés", il déplora que les médias et la culture populaire occidentaux encouragent "la sympathie pour des croyances et des pratiques contraires à l'Évangile". 

Les médias occidentaux sont extraordinairement efficaces pour susciter dans le grand public une énorme sympathie pour les croyances et les pratiques qui sont en désaccord avec l'Évangile - par exemple l'avortement, le mode de vie homosexuel, l'euthanasie.

Pape Léon XIV, discours de 2012 au synode mondial des évêques

En tant qu'évêque de Chiclayo, une ville du nord-ouest du Pérou, il s'est opposé à un projet gouvernemental visant à intégrer des enseignements sur le genre dans les écoles. "La promotion de l'idéologie du genre est source de confusion, car elle cherche à créer des genres qui n'existent pas", a-t-il déclaré aux médias locaux.

La foi que nous professons ne nous appartient pas pour la modifier ou l'adapter à notre guise. Le dépôt de la foi confié à l'Église doit être sauvegardé, et non redéfini.

Cardinal Robert François Prévost, Discours d'ouverture, Dicastère pour les évêques, 4 octobre 2023

"Je suis un fils de Saint Augustin", a déclaré le souverain pontife, adressant un salut en espagnol, "en particulier au Pérou".

 

Le nom de Léon XIV montre que contrairement à François, le cardinal Prevost a souhaité s'inscrire dans une lignée. Un pape qui choisit le nom de Léon ne le fait pas à la légère. C'est le nom des lions. Des guerriers. Des défenseurs. Treize papes l'ont porté. Chacun a laissé une trace. Dom Prosper Guéranger, dans son œuvre monumentale "L'Année Liturgique" souligne que le lion représente la Royauté du Christ, mais aussi la vigilance nécessaire à ses vicaires sur terre. "Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer." (1 P 5,8) Selon l'ancienne tradition patristique rapportée par Dom Guéranger, le lion dort les yeux ouverts, toujours vigilant. Le véritable Lion de l'Église doit être plus vigilant que le faux lion qu'est le démon. Saint Léon Ier le Grand qui défendit la doctrine catholique contre les hérésies (monophysisme) et arrêta Attila aux portes de Rome, Léon II (682-683) confirma les actes du sixième concile œcuménique (condamnant le monothélisme), promut le chant grégorien et composa plusieurs hymnes sacrés pour l'Office divin ; Léon III (795-816) qui couronna Charlemagne empereur des Romains (Noël, 800 ap. J.-C.), renforça l'autorité papale sur les souverains séculiers, et fit qu'Église et empire travaillassent ensemble. L'historien Georges Duby dans son Temps des Cathédrales (1976) souligne comment la distinction des pouvoirs soulignée par les papes médiévaux constitua le fondement des libertés occidentales. Léon IV (847-855) qui onstruisit le mur léonin autour du Vatican après les raids musulmans, reconstruisit les églises endommagées par les attaques sarrasines, et organisa une alliance navale qui battit les musulmans à la bataille d'Ostie (849) ; Saint Léon IX, pape des débuts de la réforme grégorienne au XIe siècle qui lutta contre la corruption cléricale et la simonie, et promut le célibat parmi le clergé; et Léon XIII (1878-1903) qui promut la dévotion mariale, opposa aux menaces modernes du libéralisme contre l'Eglise, fut le mentor du Pape Saint Pie X, mais aussi fut le pape de la doctrine sociale de l'Église au XIXe s, qui défend la dignité de la personne, la propriété privée (droit non absolu subordonné à l'usage commun, à la destination universelle des biens. Cf. encyclique Laborem exercens), la liberté économique avec la responsabilité morale et la solidarité avec ceux qui sont le plus dans le besoin. (Cf. Encyclique Rerum novarum 1891 face à "la misère et la pauvreté qui pèsent injustement sur la majeure partie de la classe ouvrière") ; il relança les études de la philosophie thomiste (tradition philosophique et théologique de l'Église), prit une position ferme contre l'hérésie de l'américanisme (Encyclique Longinqua Oceani 1895; Lettre apostolique Testem Benevolentiae Nostrae 1899), l'exploitation capitaliste dans le travail, et la franc-maçonnerie, la considérant comme une menace pour la foi et la société catholiques. Son encyclique Humanum Genus (20 avril 1884) condamna la franc-maçonnerie et les autres sectes similaires. Léon XIII (1878-1903) fut aussi le pape qui en 1886 après une vision du diable demandant 100 ans pour détruire l'Église, rédigea la prière à Saint Michel Archange pour repousser le diable et les formules d'exorcismes encore utilisées aujourd'hui par l'Église, comme le grand et le petit exorcisme. [Cf. Sur ce développement, voir aussi une video très bien faite : "Pourquoi ce nom, Léon XIV, Robert Cardinal Francis Prevost]

Habemus Papam ! le cardinal américain Robert Prevost élu pape sous le nom de Léon XIV le 8 mai 2025

Ses prédécesseurs, pris dans les turbulences du XIXe siècle, avaient laissé un vide. Pie IX, bien que courageux dans sa défense de la foi avec le Syllabus des erreurs (1864), était contraint par la perte des États pontificaux et une position défensive face à la modernité. D'autres avant lui, accablés par un siècle de révolutions, de confiscations, d'occupations, de menaces, de sécularisation rampante, ont opté pour un repli qui isola l'Église du monde. Mais notre bon Léon XIII, jaillit comme un torrent, rompant le silence par un pontificat théologiquement riche, évangélique, combatif, prêt à prendre la modernité par les cornes comme un taureau par les cornes, sans céder un pouce de la Vérité éternelle. Il n'a pas plié. Il n'a pas cédé aux modes ni aux impositions idéologiques. Son héritage, loin d'être ''progressiste'' ou ''libéral'', a été un rempart de la foi, un équilibre magistral entre la tradition et les défis de son temps. 

 

Le fondement de ce que l'on a appelé le programme léonin est la philosophie de Thomas d'Aquin, qu'il rendit normative pour l'Église dans l'encyclique Aeterni Patris de 1879. Rerum novarum (1891) et les autres encycliques sur l'État, la société et la religion (Immortale Dei 1885, Libertas 1888), étaient enracinées dans la tradition thomiste.

 

Le 10 mai, deux jours après son élection, le pape Léon XIV a expliqué son choix de nom : "J'ai choisi de prendre le nom de Léon XIV. Il y a plusieurs raisons à cela, mais principalement parce que le pape Léon XIII, dans son encyclique historique Rerum novarum, a abordé la question sociale dans le contexte de la première grande révolution industrielle. De nos jours, l'Église offre à tous le trésor de sa doctrine sociale en réponse à une nouvelle révolution industrielle et aux développements dans le domaine de l'intelligence artificielle qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail.

 

Le Pape Léon XIV a ainsi déjà exprimé sa volonté de poursuivre le programme politico-social défini dans Rerum Novarum.

 

Notons que selon la tradition catholique, l'apparition de l'archange S. Michel au Mont Gargano (Italie) au Ve siècle est décrite dans le Bréviaire romain à la date du 8 mai. L'élection de Léon XIV un 8 mai est éminemment un signe d'élection d'un pape qui sera le défenseur de l'Église.

Un pape élu le 8 mai se place sous le patronage de S. Michel.

Un pape élu le 8 mai se place sous le patronage de S. Michel.

Les armoiries du Cardinal Robert Francis Prevost - le Pape Léon XIV comportent le lys royal des rois de France manifestant ainsi l'attachement du Saint-Père à ses origines françaises.

Habemus Papam ! le cardinal américain Robert Prevost élu pape sous le nom de Léon XIV le 8 mai 2025

Add. 9 mais 2025. Le lys blanc stylisé sur fond azur apparaît sur la partie gauche du blason. Le lys est traditionnellement un symbole de pureté et d'innocence, souvent associé à la figure de la Vierge Marie. Ce choix souligne la dimension mariale de la spiritualité de Léon XIV, exprimant dévotion et confiance envers la Mère de Dieu. Le lys évoque également l'appel à la sainteté et à la transparence évangélique.

 

Le Sacré-Cœur de Jésus transpercé d'une flèche, posé sur un livre fermé, se trouve sur le côté droit de l'écu. Le Sacré-Cœur représente le sacrifice rédempteur du Christ et son amour miséricordieux pour l’humanité. La flèche qui le transperce rappelle la souffrance et le dévouement total de Jésus, tandis que le livre fermé symbolise la centralité de la Parole de Dieu, même lorsqu'elle reste mystérieuse ou pas encore pleinement révélée. Cet élément fait référence au besoin de foi et de confiance dans les plans divins, même face au mystère.

 

La devise choisie par Papa Leone XIV, "In Illo uno unum", se traduit littéralement par "En Celui qui est Un, nous ne faisons qu'un" et "En Lui, nous sommes un". Cette phrase n'est pas aléatoire, mais tirée d'une homélie de Saint Augustin, père de l'Église et référence spirituelle fondamentale pour le nouveau Pape, qui vient justement de l'Ordre des Augustins. La devise est un idéal d'unité dans la diversité, fondé dans la communion avec le Christ : la Église, pour traverser les tensions, la différence et la pluralité culturelle, si elle revient comme un corps unique dans l'amour du Rédempteur. 

 

"In Illo uno unum" rend la vocation de l'Église à être un sentiment de communion et de fraternité universelle, capable d'accepter et de valoriser la différence sans perdre la propriété, identité profonde.(6)

Signe providentiel de l'élection du nouveau Souverain Pontife, le lendemain de son élection, la lecture du jour de la messe dit : ''Cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon nom auprès des nations'' (Ac 9, 15)

Habemus Papam ! le cardinal américain Robert Prevost élu pape sous le nom de Léon XIV le 8 mai 2025

"Les choix du pape Léon XIV de prendre un nom traditionnel et d'apparaître dans des vêtements papaux traditionnels - comme Benoît XVI l'a fait et comme François ne l'a pas fait - sont des signes modestes mais encourageants d'un homme qui se subordonne à la fonction papale et qui comprend l'importance de la continuité avec le passé." (Edward Feser)

Habemus Papam ! le cardinal américain Robert Prevost élu pape sous le nom de Léon XIV le 8 mai 2025

Un pape missionnaire

 

Léon XIV a lancé un "appel de paix" à "tous les peuples" et à la "mission".

 

Le premier pape américain de l’Histoire a également appelé à "construire des ponts" à travers "le dialogue", appelant à "aller de l’avant" "sans peur, unis, main dans la main avec Dieu et entre nous".

 

"J’aimerais que ce salut de paix puisse entrer dans vos cœurs, dans vos familles. Je m’adresse à tous les peuples, à la terre entière : que la paix soit avec vous !".

 

Lisant ses notes, l’Américain a continué, toujours en italien. "Dieu vous aime tous et le mal ne gagnera pas. Nous sommes tous entre les mains de Dieu. Nous devons être unis, main dans la main, avec Dieu, ne pas avoir peur. Nous devons aller de l’avant. Le Christ nous a précédés, le monde a besoin de sa lumière".

 

Léo XIV a prononcé sa première homélie après l'élection papale devant ses collègues cardinaux le 9 mai dans la chapelle Sixtine. Le texte était Matthieu 16, 13-19, le passage biblique central pour le dogme de la primauté papale. Il s'agit d'une sorte de discours programmatique. Dans la ligne du Concile Vatican I, il ancre la fonction papale dans le Christ et lui donne une justification sotériologique, en lui assignant une fonction missionnaire. Léon XIV souligne qu'il a été choisi comme successeur de Pierre et qu'il s'est donc vu confier d'une manière particulière le "trésor" du salut, qu'il doit administrer pour le bien de toute l'Église.

 

L'Eglise est le "Corps mystique du Christ." Elle peut devenir de plus en plus "une ville sur une colline" (Ap 21,10), une "arche de salut", un "phare qui illumine dans la nuit de ce monde".(7) Il est tout à fait approprié que ces mots soient prononcés par le premier pape américain. Les Américains sont habitués à entendre que c'est l'Amérique qui est la cité perchée sur une colline, et l'Amérique qui est le dernier espoir de l'humanité. Les conservateurs modernes sont enclins à tenir ces propos, mais ces choses sont fausses, et elles seraient idolâtres si elles étaient prises au sérieux. L'Amérique n'est pas le dernier espoir de l'homme, ni la ville ou le phare qui illumine le monde. Seule l'Église l'est. Et l'Église l'est uniquement parce qu'elle nous conduit au Christ, et seulement dans la mesure où elle nous y conduit. La crise de l'Occident ne prendra fin que lorsque les citoyens et les gouvernements seront enfin prêts à l'admettre. Elle ne prendra fin que lorsqu'ils cesseront de se leurrer en pensant qu'un programme politique laïc, de gauche ou de droite, suffira. De tels programmes ne mènent qu'à des solutions ratées et à des déceptions – ou, pire, à de nouvelles idoles. Comme l'a enseigné Léon XIII, dans Rerum Novarum à propos des problèmes sociaux et économiques modernes : "Aucune solution satisfaisante ne sera trouvée si la religion et l'Église n'ont pas été appelées à l'aide... Sans hésitation, Nous affirmons que si l'Église est négligée, les efforts humains seront vains... Et puisque seule la religion, comme Nous l'avons dit au début, peut éliminer le mal, racine et branche, que chacun réfléchisse à ceci : Il faut avant tout rétablir la morale chrétienne, sans laquelle même les armes de la prudence, qui sont considérées comme particulièrement efficaces, ne serviront à rien pour assurer le bien-être."

 

Le pape rejette tout triomphalisme au nom de l'Église. C'est par la sainteté des membres de l'Église, le peuple que Dieu a gagné pour proclamer ses "actes puissants" (1 Pierre 2:9), que l'Évangile progressera. Par la sainteté et le témoignage du salut, l'Église est présente comme lumière et arche de salut dans le monde.

 

En Christ, l'incarné, nous avons reçu "un modèle d'humanité sainte et la promesse d'une destinée éternelle qui dépasse nos limites et nos capacités".

 

Le Christ révèle notre véritable humanité et nous conduit vers sa pleine réalisation en partageant avec nous le salut.

 

Le conflit entre l'Église et le monde moderne s'est aggravé, surtout à notre époque. Le nouveau pape met l'accent sur la compréhension et la confrontation de ce conflit, qui est la clé de la mission de l'Église.

 

Le Pape Léon revient à Matthieu 16, 13-19 et s'arrête sur la question de Jésus : "Qui dit-on que le Fils de l'homme est ?". Cette question reçoit encore des réponses aujourd'hui : Qui sommes-nous ?

 

Le pape note les réponses séculières : elles sont athées, bien que sous des formes différentes. Certains rejettent entièrement l'importance du Christ et cherchent à l'éliminer - c'est l'athéisme théorique.

 

Plusieurs croient que Jésus était un homme juste qui a eu le courage de dire la vérité. Ils l'admirent, le veulent même comme un idéal moral. Mais lorsqu'il devient difficile de suivre ses exigences morales, ils s'éloignent, le relativisent. C'est l'athéisme pratique de l'incroyant, qui s'est aussi répandu parmi les baptisés.

 

Le nouveau pape fait preuve d'un réalisme radical : c'est dans ce monde qui renie le Christ que nous devons annoncer l'Évangile.

 

L'analyse spirituelle du pape est ainsi éloigné de l'optimisme qui a marqué le Concile Vatican II.

 

Dans ce monde, la confession du Christ par Pierre doit demeurer : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant". Cette foi doit façonner la vie des croyants et nos efforts quotidiens de conversion.

 

Le pape qui se subordonne à sa fonction dans sa première homélie, cela s'applique à tous les responsables de l'Eglise. Ils doivent disparaître pour que le Christ demeure et s'humilier pour que le Christ soit connu et glorifié. Ils doivent se donner entièrement pour que personne ne soit privé de la possibilité de le connaître et de l'aimer. Le pape Léon parle différemment de Jean-Paul II, mais le même esprit est présent : la dévotion centrée sur le Christ. Comme chacun sait, la devise de Jean-Paul II était Totus tuus - entièrement vôtre.

 

Le nouveau pape semble profondément conscient de la rupture spectaculaire de la culture moderne avec la tradition chrétienne. Les derniers vestiges de la chrétienté ont disparu. Dans cette situation, il met l'accent sur la mission de l'Église en tant qu'intendante de l'Évangile dans un monde déchu. Le fondement de cette mission est le Christ, le Fils de Dieu, venu apporter la vie et le salut.

 

En s'engageant dans la société et la culture, le Christ doit venir en premier - c'est-à-dire l'Évangile d'abord et l'Église d'abord.

 

La modernité tardive se concentre sur la moralité - au niveau local et mondial - tout en ignorant la question de la vérité. Mais la vérité est essentielle à la foi chrétienne. Le Christ est le vrai Dieu et le vrai homme - la Vérité elle-même. C'est le conflit sur la vérité et la réalité qui a créé la tension de l'Église avec la modernité.

 

Nous, croyants, vivons dans une réalité créée par Dieu. Nous ne sommes pas livrés au scepticisme, mais nous pouvons utiliser la raison pour reconnaître ce qui est vrai et juste. Cela nous a conduits à une bataille sur la réalité, qui touche tous les conflits éthiques majeurs de notre époque - avortement, euthanasie, genre, relations, etc.

 

Le Pape missionnaire devrait ainsi s'engager et motiver la lutte pour la vérité face à la modernité tardive ou post-modernité.

 

Dès les premières paroles prononcées depuis la Loggia des Bénédictions par le Pape Prévôt, s’adressant d’abord et avant tout aux choses d’en haut, ont émergé la verticalité et l'évangélisation dans son intervention.

 

On dit que le premier discours d'un pape immédiatement après son apparition dans la Loge de Bénédiction à Saint-Pierre est très révélateur des lignes de son pontificat. 

 

La référence au Christ se poursuit lorsqu'il affirme que nous sommes tous "disciples du Christ. Le Christ nous précède. Le monde a besoin de sa lumière. L'humanité a besoin de lui comme d'un pont vers Dieu et son amour." La sécularisation touche l’Église aujourd’hui. C'est une conséquence du naturalisme, la pensée selon laquelle le plan horizontal se suffit à lui-même sans le plan vertical. Le Christ précède les événements humains et les gouverne, cette observation recompose le juste lien entre la nature et le surnaturel.

 

Le nouveau Pape nous invite à "travailler comme des hommes et des femmes fidèles à Jésus-Christ, sans peur, pour annoncer l’Évangile, pour être missionnaires". Il y avait longtemps que nous n’avions plus entendu parler d’évangélisation, ni même de travail missionnaire compris comme annonce du Christ et non comme promotion sociale ! Il semble que l'Église y ait renoncé, considérant l'évangélisation comme une forme de prosélytisme, de manque de respect de la diversité, surtout religieuse, de désir de restreindre la dimension humaine, la considérant incapable d'autosuffisance et engageant l'Église à fonctionner seulement comme un "hôpital de campagne" où l'on soigne les blessures mais où l'on n'indique aucune thérapie ... où l'on écoute les questions mais où l'on ne donne aucune réponse...

 

À un autre moment du discours du pape Léon, on pourrait souligner la dimension religieuse de son intervention. Cela s'est produit lorsqu'il a rappelé la fête de Notre-Dame de Pompéi qui coïncidait avec son élection et a dirigé la prière du Je vous salue Marie avec le peuple chrétien. Ainsi émerge une dimension religieuse, dévotionnelle et populaire. Ces éléments, les manières utilisées et les vêtements portés, donnaient l’impression d’un discours de foi, centré sur Dieu, non interprétable politiquement, non susceptible d’interprétations sociales ou idéologiques. (8)

Habemus Papam ! le cardinal américain Robert Prevost élu pape sous le nom de Léon XIV le 8 mai 2025

***

Nous devons veiller à ne pas faire de l'Église un miroir du monde. Elle est appelée à être un signe de contradiction.

Cardinal Robert François Prévost, O.S.A., aujourd'hui Pape Léon XIV

Habemus Papam ! le cardinal américain Robert Prevost élu pape sous le nom de Léon XIV le 8 mai 2025

La crédibilité de l'Église ne vient pas de la popularité, mais de la fidélité. Les saints ont évangélisé non par le pouvoir, mais par le témoignage de vies transformées.

Cardinal Robert Francis Prevost, O.S.A. (aujourd'hui Pape Léon XIV), dans sa réflexion missionnaire sur le Pérou

Sources :

(1) https://x.com/father_rmv/status/1920588892966957089

(2) https://www.lefigaro.fr/actualite-france/en-direct-deuxieme-jour-conclave-pape-election-2025-vatican-fumee-blanche-20250508

(3) https://www.lefigaro.fr/actualite-france/l-americain-robert-francis-prevost-devient-le-pape-leon-xiv-20250508

(4) https://www.nytimes.com/2025/05/02/world/americas/pope-candidate-cardinal-robert-francis-prevost.html

(5) https://www.lemonde.fr/international/live/2025/05/08/en-direct-un-nouveau-pape-a-ete-elu-de-la-fumee-blanche-s-eleve-au-dessus-du-vatican_6604053_3210.html

(6) https://www.tag24.it/1322316-stemma-di-papa-leone-xiv-ecco-cosa-significa

(7) https://x.com/PlatonKatolikos/status/1922291964961051073

(8) https://lanuovabq.it/it/leone-xiv-si-presenta-il-ritorno-dellevangelizzazione-e-della-verticalita

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3 mai 2025 6 03 /05 /mai /2025 00:00
Saint Philippe, Apôtre, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 147.

Saint Philippe, Apôtre, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 147.

S. Philippe était de Bethsaïde, en Galilée, patrie de S. Pierre et de S. André.

Le Sauveur, dès les premiers jours de sa vie publique, le rencontra et lui dit : "Suis-Moi !

 

Saint Philippe chassant le démon (F. Lippi, 1457-1504)

 

Après la Pentecôte (fête de la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres, cinquante jours après Pâques), il alla prêcher dans les immenses contrées de l'Asie supérieure (Turquie actuelle) ; il évangélisa longtemps les Scythes, puis les Galates, les Phrygiens, et c'est dans la ville d'Hiérapolis, en Phrygie qu'il confirma sa prédication par le témoignage de son sang.  

Saint Philippe Apôtre, Georges de La Tour, 1624

Saint Philippe Apôtre, Georges de La Tour, 1624

Philippe rencontra un eunuque, haut fonctionnaire de Candace, reine d’Éthiopie, et administrateur de tous ses trésors, qui était venu à Jérusalem pour adorer, et qui lisait le prophète Isaïe. Philippe lui demanda : "Comprends-tu ce que tu lis ?" L'eunuque lui répondit : "Et comment le pourrais-je s’il n’y a personne pour me guider ? [...] Dis-moi, je te prie : de qui le prophète parle-t-il ?". Alors Philippe prit la parole et, à partir de ce passage de l’Écriture, il lui annonça la Bonne Nouvelle de Jésus. (Actes 8,27-35) Ceci montre que selon la sainte Bible elle-même, l'interprétation privée des Écritures doit se réaliser dans la tradition apostolique. "Car vous savez cette chose primordiale : pour aucune prophétie de l’Écriture il ne peut y avoir d’interprétation individuelle," (2 P 1,20)

Saint Philippe, La Dernière Cène, Détail, 1495-1497, Léonard de Vinci, Milan, Réfectoire du Couvent de Santa Maria delle Grazie, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 266-267.

 

Un jour que le peuple offrait de l'encens à un gros serpent qu'il regardait comme une de ses divinités principales, Philippe, saisi de compassion, se jette à terre et supplie Dieu de délivrer ces malheureux de la tyrannie du serpent infernal. L'affreuse bête expire aussitôt.

 

Le peuple se montrait disposé à accepter la doctrine d'un homme qui opérait de telles merveilles ; mais les magistrats et les pontifes s'emparèrent de l'Apôtre, le battirent de verges, le clouèrent à une croix et l'accablèrent de pierres. À sa mort, la terre trembla et plusieurs édifices s'écroulèrent. 

Saint Philippe Apôtre et saint Jacques "le Mineur" ou "le Juste" (Frère du Seigneur), évêque de Jérusalem, apôtres (1er s.)

Philipe fut martyrisé à Hiérapolis (Turquie actuelle), après avoir converti la femme du proconsul de la ville. Cette conversion a mis le proconsul en colère et il a fait crucifier Philippe la tête en bas.

 

Philippe a continué à prêcher pendant qu'il était crucifié jusqu'à sa mort.

Saint Philippe Apôtre et saint Jacques "le Mineur" ou "le Juste" (Frère du Seigneur), évêque de Jérusalem, apôtres (1er s.)

Il mourut dans un âge fort avancé puisque S. Polycarpe eut quelque temps le bonheur de converser avec lui.

Dans un portrait peint par Dürer en 1516 et conservé aux offices de Florence, Philippe est représenté sous les traits d'un très vieil homme. C'est ainsi que celui qui fut un des premiers à suivre le Nazaréen est le plus communément représenté. Il serait en effet mort très âgé à Hiérapolis, en Phrygie, une région située dans l'actuelle Turquie. (4)

 

Saint Philippe Apôtre, Par Albrecht Dürer, 1516

 

 

Crucifixion de St Philippe, F. Lippi, Fresco Strozzi Chapel, Santa Maria Novella, Florence

 

***

 

Jacques "le Juste" ou Jacques le Frère du Seigneur, appelé aussi Jacques le Mineur pour le distinguer de Jacques le Majeur, frère de saint Jean, fut le premier évêque de Jérusalem (été 58) jusqu'à sa mort, exécuté en 62. 

 

Il naît à Cana, en Galilée, d'Alphée et de Marie, soeur, c'est-à-dire proche parente de la sainte Vierge.

 

L'Apôtre Jacques le Mineur, 1250-1275, Maître de saint François, Washington, National Gallery of Art, dans Rosa GIORGI, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 268-269.

 

La tradition affirme qu'il ressemblait au Sauveur, et que les fidèles aimaient à regarder en lui une vivante image de leur Maître remonté dans le Ciel.

 

Jacques le Mineur eut un frère, Apôtre comme lui, nommé Jude, et ses deux autres frères, Joseph et Siméon, furent disciples de Jésus. 

 

Saint Jacques était de la tribu de Juda et "frère de Jésus", c'est-à-dire cousin de Notre-Seigneur selon la chair. "Les évangiles et Paul (Ga 1, 18-19 ; 1 Co 9,5) appellent 'frères du Seigneur' ceux qui étaient en réalité ses cousins selon l'usage extensif du lien de fraternité dans le monde sémitique (Voir en particulier les système de parenté à Iamneia, ville de la côte palestinienne, d'après Inscriptions de Délos, n° 1208)" (5)

 

Dans le texte nazoréen, dit Protévangile de Jacques, attribué à Jacques de manière pseudépigraphique, et daté de la seconde moitié du IIe siècle, Jacques est le fils de Joseph issu d'un premier mariage. (6)

 

"Jacques, le 'frère de Jésus', exécuté en 62, faisait l'admiration des pharisiens par sa piété et son assiduité au temple." (7)

 

Il eut la faveur d'une apparition particulière du Ressuscité, après Pierre et les Douze (1 Co 15,7).

 

C'est chez lui que Pierre se rendit aussitôt après être miraculeusement sorti de prison, et Paul fit de même après sa conversion. (8)

 

L'Eglise, maison de David

 

Après la Pentecôte, quand les Apôtres se partagèrent l'évangélisation du monde, Jacques se fixa à Jérusalem, pour la conversion spéciale des Juifs. Son autorité était très grande dans l'Église primitive, et, au concile de Jérusalem, c'est lui qui, le premier après saint Pierre, prit la parole et déclara que les paroles de Pierre étaient en accord avec celles des prophètes concernant la reconstruction de la demeure de David (Actes 15,15-16, citant Amos 9,11). Cette maison de David est sans aucun doute l'Église du Christ - le Fils de David - et comprend à la fois des Juifs et des Gentils. Le Psaume 122 décrit cette Maison de David comme ayant des "trônes" "sièges pour le jugement" (Ps 122 - Bible catholique Crampon 1923) : "Jérusalem, bâtie comme une ville solidement attachée, vers laquelle montent les tribus, les tribus du Seigneur, comme il a été décidé pour Israël, pour rendre grâce au nom du Seigneur. C'est là qu'ont été placés les trônes du jugement, les trônes de la maison de David" (Ps. 122, 3-5). Les trônes sont associés à l'autorité de juger. Les tribus de toutes langues et de toutes nations viennent au Dieu d'Israël pour "rendre grâce". L'acte central du culte chrétien est le sacrifice de l'"Eucharistie", qui signifie "action de grâce". C'est l'"offrande pure" dont Malachie a prophétisé qu'elle serait offerte par les païens (Ml 1,11), parce qu'elle est l'offrande du Christ. Les nations "rendent grâce au Seigneur" grâce à l'offrande pure et à l'intercession du Messie.

 

Avant son ascension, Jésus promit aux apôtres qu'il serait avec eux jusqu'à son retour (Mt 28,20).  Sa promesse s'étend à leurs successeurs qui siègent sur les trônes apostoliques de la Maison de David, les évêques. Apocalypse 20, versets 1 à 4 mentionne également ces "trônes" où s'assoient "des personnes à qui le pouvoir de juger fut donné" et décrit l'enchaînement de Satan par la croix et la résurrection du Christ, l'enchaînement de "l'homme fort" auquel Jésus a fait allusion pendant son ministère terrestre. Satan est lié afin que ses biens - les âmes asservies - puissent être pillés. Ce "jugement" fait référence à l'autorité de "lier et délier" que Jésus a conférée aux apôtres, en particulier à saint Pierre (Matthieu 16,19 ; Mt 18,18) Cette période des trônes dure "mille ans". Qu'il s'agisse d'un sens littéral ou d'une métaphore pour désigner un "temps long", il est évident qu'elle dépasse la durée de vie personnelle des apôtres. 

 

Nous avons ici la réponse au mystère de la promesse du Christ de rester avec les Apôtres jusqu'à son retour, malgré leur mort au premier siècle : il reste avec leurs successeurs, les évêques, "ceux à qui le jugement a été confié", qui siègent sur les "trônes" de la Maison de David, dont le Christ a explicitement dit que les Apôtres eux-mêmes y siégeraient pendant les "mille ans", à partir de son Ascension. Le Christ a également promis à ces mêmes apôtres que le Saint-Esprit les guiderait dans toute la vérité (Jean 16,13). Cela doit logiquement inclure l'exercice du pouvoir de lier et de délier, puisque le Christ a promis que de tels jugements seraient soutenus par le ciel (Mt 16,19 ; 18,18). Il s'agit là de la base biblique de ce que l'on appelle la succession apostolique.

 

"Se référant à Eusèbe, qui écrit que Pierre, Jacques le Majeur (frère de Jean) et Jean ne se réservèrent pas la direction de l'église locale de Jérusalem, mais choisirent Jacques le Juste (le frère du Seigneur) comme évêque (episcopos), le R.P. Daniélou dans son Histoire Ecclésiastique (II, 1, 4) suggère que Jacques le Juste ait été à la fois une sorte de président du collège local des presbytres et d'héritier des pouvoirs apostoliques (naturellement en ce qui concerne l'église locale de Jérusalem)." (9) 

Saint Philippe Apôtre et saint Jacques "le Mineur" ou "le Juste" (Frère du Seigneur), évêque de Jérusalem, apôtres (1er s.)

Les conversions nombreuses et éclatantes opérées par son ministère lui suscitèrent des ennemis parmi les judéens.

 

Jacques serait mort après l'an 60, en des circonstances incertaines parce que ne provenant que de sources apocryphes. Toutefois, Clément d'Alexandrie (150-215), un auteur de la fin du IIe siècle, mentionne qu'il a été élu premier évêque de Jérusalem et est mort martyr, battu à mort après avoir été jeté du haut du pinacle du temple (Histoire ecclésiastique 2, 1, 2-3) (10)

 

C'est en 62 que le grand prêtre Anne (Ananus), fils de celui du pontificat duquel Jésus avait été crucifié, se croyant assez fort pour briser la jeune Église, le fit arrêter, et le déféra au Sanhédrin. 

 

Sa mise à mort provoqua le renvoi d'Hanan ben Hanan, qui venait à peine d'être nommé.

 

Nous connaissons le détail du drame par Flavius Josèphe et le mémorialiste et historien chrétien Hégésippe, qui écrivait au milieu du IIe siècle. Jacques "fut non seulement attaqué par les scribes et les pharisiens, mais aussi par d'autres groupes judéens". (11) 

 

La persécution de 62 eut un caractère collectif.

 

Jacques ne fut pas condamné personnellement, puisque son groupe fut exécuté avec lui - c'est la première exécution collective de chrétiens. (Antiquités judaïques, XX, 9,1 (200).)

 

L'année 62, celle de la mort de Jacques, est marquée incontestablement par le début des tensions entre Juifs. La condamnation du groupe de Jacques illustre l'explosion du sectarisme et le replis des groupes légalistes et conservateurs du Temple. (12) Jacques devient le symbole de l'affrontement entre Judéens pharisiens et Judéens chrétiens, après l'avoir été de l'affrontement entre chrétiens d'origine judéenne et chrétiens d'origine grecque. (13)

 

Outre l'exécution de Jacques le Mineur, conséquence de l'influence exercée par la communauté chrétienne d'origine judéenne auprès de l'ensemble des Judéens, l'histoire de la communauté chrétienne de Jérusalem a été marquée par deux autres martyres : en 33, la lapidation d'Étienne, et en 43-44 la mise à mort de Jacques le Majeur. (14)

 

Les princes des Juifs (Sadducéens) firent monter Jacques sur la terrasse du temple de Jérusalem et lui dirent : "Juste, nous avons confiance en toi ; parle et dis-nous la vérité sur Jésus !"

 

Le saint Apôtre s'écria : "Pourquoi m'interrogez-vous sur le Christ ? Il siège dans les Cieux à la droite de la Majesté divine, et un jour Il reviendra sur les nuées du Ciel." La foule approuvait ces paroles ; mais les chefs, jaloux, précipitèrent le vieillard du haut du haut du temple où le démon avait naguère tenté Jésus. Comme il n'était pas mort, on se mit à le lapider, puis en dépit de quelques protestations généreuses, un foulon l'acheva à grands coups de sa lourde masse. Exécution illégale, qui valut à Anne d'être déposé du souverain pontificat (15), c'est-à-dire de sa charge de Grand prêtre par le nouveau procurateur romain entré en fonction.

 

Brisé dans sa chute, il mourut l'an 62 en priant pour ses bourreaux : "Seigneur, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font."

 

Les judéens qui l'ont lapidé n'ont pu empêcher le peuple de l'enterrer sur place et de lui ériger un monument.

 

"L'exécution des deux Jacques, à l'instigation du Sanhédrin qui refusait tout messianisme, n'empêcha pas la communauté de rester sur place jusqu'en 66, sans participer aux mouvements qui agitèrent la population à partir de 60, en prélude à la guerre contre Rome." (16)

La Communion de l'apôtre Jacques le Mineur, Niccolo Bambini 1720

La Communion de l'apôtre Jacques le Mineur, Niccolo Bambini 1720

Nous avons de S. Jacques le Mineur une Épître qui a le titre de Catholique ou Universelle, parce qu'elle ne fut point adressée à une église particulière, mais à tout le corps des Juifs convertis qui étaient dispersés dans les différentes parties de l'univers.

 

On le représente en tunique et pallium, parfois avec une canne.

Il est invoqué contre les souffrances des agonisants.

Le nom Jacques vient de l'araméen et signifie "adepte de Dieu".

 

 

Saint Jacques le Mineur 1620 - Georges de La Tour

Saint Jacques le Mineur 1620 - Georges de La Tour

PRATIQUE. Pardonnez à vos ennemis, priez pour vos persécuteurs.

Sources:

 

(1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 121 ; (2) ; (3) ; (4) Christine BARRELY, Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 146 ; (5) Marie-Françoise BASLEZ, Bible et Histoire, Judaïsme, hellénisme, chritianisme, Folio Histoire, Saint-Amand 2003, p. 160 ; (6) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, Nouvelle Clio, l'Histoire et ses problèmes, PUF, Clamecy 2018; p. 168 ; (7) Marie-Françoise BASLEZ, Comment notre monde est devenu chrétien, CLD Éditions, Points Histoire, Lonrai 2015, p. 32 ; (8) Rosa GIORGI, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 268-269 ; (9) DANIEL-ROPS, Histoire de l'Église du Christ, tome II Les Apôtres et les Martyrs, Librairie Arthème Fayard, Paris 1965, p. 22 ; (10) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, ibid., p. 170 ; (11) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, ibid., p. 169 ; (12) Marie-Françoise Baslez, Bible et Histoire, Judaïsme, hellénisme, chritianisme, Folio Histoire, Saint-Amand 2003, p. 264-268 ; (13) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, ibid., p. 173 ; (14) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, ibid., p. 171 ; (15) DANIEL-ROPS, Histoire de l'Église du Christ, ibid., p. 46 ; (16) Marie-Françoise BASLEZ, Comment notre monde est devenu chrétien, ibid., p. 32. 

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29 avril 2025 2 29 /04 /avril /2025 18:00

"Le Magistère est au service de l’Évangile, et non au-dessus de lui. Ce n’est pas un maître, mais un serviteur de la Parole de Dieu.

Benoît XVI, Audience générale, 10 mai 2006

On se souvient que dans un entretien au journaliste italien Eugénio Scalfari, publié le 1er octobre 2013, le pape François avait expliqué comment il "changerait l'Eglise", en déclarant que "chacun a sa propre conception du Bien et du Mal et chacun doit choisir et suivre le Bien et combattre le Mal selon l'idée qu'il s'en fait. Il suffirait de cela pour vivre dans un monde meilleur."

Intervention importante du professeur Josef Seifert sur l’invalidité du Conclave

Le Professeur Josef Seifert demande l’ouverture d’un procès ecclésiastique en hérésie du pape François qui a nommé 80% des cardinaux au conclave. 

Paul IV a décrété que toutes les nominations cardinales faites par un pape hérétique sont nulles et non avenues.

 

Dans une lettre ouverte du 24 avril dernier, le Professeur Josef Maria Seifert demande aux évêques et aux cardinaux d'examiner l’accusation d’hérésie portée par l’archevêque Viganò.

 

Extraits

 

"Sur la nécessité d’examiner avant le prochain Conclave l’accusation formelle d’hérésie lancée par l’archevêque Viganò (et soutenue par de nombreux théologiens, juristes et philosophes éminents du monde entier) contre le pape François

 

Votre Eminence, cher Cardinal Dean Giovanni Battista Re,

Salutations très cordiales dans le Christ. Je m’adresse à vous, cher et très vénéré cardinal Dean Re, parce que vous êtes le seul à détenir l’autorité pour qu’une enquête sur l’accusation d’hérésie contre le pape François ait lieu avant le prochain Conclave.

Vous tenez jusqu’à l’élection du prochain Pape la plus haute autorité de l’Église catholique, et en union avec le Camerlingue Kevin Joseph Cardinal Farrell, vous inviterez les cardinaux qualifiés du monde entier âgés de moins de 80 ans à élire le nouveau Pape et serez en mesure de déterminer la date du prochain Conclave.

Je vous écris avec une lettre ouverte en raison du peu de temps qu’il nous reste pour résoudre des questions d’une importance et d’une urgence extrêmes.

J’ai découvert à travers le texte J’accuse de l’archevêque Viganò deux documents pontificaux - par l’invocation solennelle du Siège de Pierre et leur déclaration de validité pour toujours - probablement dogmatiques et certainement les plus autorisés sur la question des "évêques, cardinaux et papes hérétiques" par le pape Paul IV et saint Pie V.[1] Ces textes me semblent être de la plus haute importance pour l’Église à l’heure actuelle.

Ils demandent solennellement à l’Église de procéder à un examen des accusations d’hérésie papale.


Le simple fait d’excommunier un archevêque parce qu’il a agi exactement comme un pape éminent et saint l’a solennellement demandé face à un pape qui a adhéré à des hérésies avant, pendant et après son élection à la papauté est, je pense, gravement erroné et injuste. Ces accusations auraient dû être examinées en premier, et si elles sont vraies, il n’y a absolument aucune punition à infliger pour les avoir faites.

 

Je crois que l’Église doit à un archevêque excommunié et à au moins quatre autres excommuniés pour la même raison, à deux papes, et aux fidèles de répondre à l’insistance ferme du pape Paul IV sur le fait qu’un pape qui professe l’hérésie n’est plus pape et ne peut exiger aucune obéissance, comme l’a dit l’archevêque Viganò, avec le conseil important que l’inconvenance de toute autorité jugeant un pape ne s’applique pas à un pape hérétique qui usurpe simplement le Siège de Pierre, mais, en vertu de son hérésie, n’est pas vraiment pape et a moins d’autorité dans l’Église que n’importe quel cardinal ou évêque orthodoxe. 

L’importance cruciale d’ordonner et de mener à bien cette enquête avant la convocation du prochain Conclave réside dans les éléments suivants :

Le résultat de la prochaine élection papale dépend en grande partie du résultat de cette enquête, car ... Paul IV [a] décrété que toutes les nominations cardinales faites par un pape hérétique sont nulles et non avenues.

 

Ainsi, si l’accusation d’hérésie avant, pendant et après l’élection du pape François s’avère vraie, les deux tiers du collège cardinalice actuel seraient exclus du Conclave. Par conséquent, la conclusion de cette affaire doit avoir lieu avant le prochain Conclave, sinon la prochaine élection papale sera a priori invalide à moins qu’il ne soit d’abord déterminé si la plupart des membres du Collège des Cardinaux sont des électeurs légitimes ou non, et si le futur Pape élu appartient au Collège des Cardinaux ou non.

 

En outre, deux autres questions strictement liées doivent être clarifiées avant le prochain conclave :

1. si les modifications apportées par le pape François aux règles régissant les élections papales émises par le saint pape Jean-Paul II sont valides ou non (s’il n’était pas un pape valide), et
2. si certains documents du pape François doivent rester dans les Acta Apostolica ou en être retirés (comme l’ont décrété les papes saint Pie V et Paul IV pour les documents délivrés par un pape hérétique).

 

Les papes saint Pie V et Paul IV ont décrété et fixé pour des temps perpétuels : que toutes les décisions, nominations et élévations d’évêques et de cardinaux et tous les écrits d’un pape hérétique soient déclarés nuls et non avenus.

 

Selon ces documents pontificaux et selon le droit naturel, les cardinaux choisis par le pape François ne peuvent pas rester électeurs si l’accusation d’hérésie ou d’apostasie s’avère fondée.

 

Je m’adresse à vous, cher et très vénéré cardinal Re, parce que vous seul, en union avec le cardinal camerlingue Kevin Joseph Farrell, détenez maintenant l’autorité nécessaire pour que cette enquête ait lieu avant le prochain Conclave.

 

Puisque vous, cher cardinal, avez maintenant l’autorité suprême dans l’Église jusqu’à l’élection d’un nouveau pape, vous pourriez agir immédiatement, en déterminant les membres du jury parmi les cardinaux nommés par les papes avant le pape François qui rendraient un jugement sur la question de l’hérésie et de la validité du pape François.


C’est pourquoi je vous exhorte humblement, cher cardinal doyen, à exercer votre autorité en ce moment dramatique de l’histoire de l’Église, et à agir sur l’autorité de deux papes qui exigent une telle action.

 

Je pense qu’à l’heure actuelle, vous seul pourriez être comparable à saint Athanase, qui, encore diacre, pendant la crise arienne et avec un pape hésitant, a pu (malgré ses deux excommunications dans le processus) préparer la voie à certains conciles qui condamnant l’hérésie arienne, qui, si elle avait été acceptée, aurait été fatale à la foi chrétienne. Mais l’hérésie selon laquelle Dieu veut la pluralité des religions, y compris les religions non chrétiennes, et d’autres hérésies attribuées au pape François sont encore plus contraires à la vraie foi chrétienne que ne l’était l’arianisme.

Par conséquent, je suggère et j’implore humblement que vous ordonniez, avant l’imminent Conclave, un examen juste et équitable des nombreuses accusations d’hérésie et (compte tenu de la déclaration d’Abou Dhabi selon laquelle Dieu a voulu la pluralité des religions depuis la création, ...) également d’une possible apostasie du pape François.

Je crois qu’en faisant cela, vous pourriez sauver l’Église d’une confusion unique, d’un point de vue historique, aux proportions catastrophiques.

 

Vous vous appuieriez sur les documents de Paul IV et de saint Pie V, qui ont tous deux enseigné solennellement que même si tous les cardinaux avaient librement élu le pape, son élection aurait été annulée par les hérésies qu’il a défendues avant et après son élection.

Cela n’a rien à voir avec une action contre l’Église ou contre le Pape : au contraire, c’est un acte d’amour suprême pour l’Église et François : car SI l’accusation d’hérésie, lancée officiellement et officieusement par les hautes autorités doctrinales et théologiques contre François, s’avère vraie à l’issue d’un véritable procès ecclésiastique,  l’Église confrontera les fidèles à la vérité (et Socrate l’a déjà dit dans le Gorgias qu’il ne peut être accordé à une personne un don plus précieux que de la libérer de l’erreur).

L’occasion de libérer François de son vivant des erreurs a maintenant été manquée, compte tenu de sa mort. Mais si le pape François a, comme il faut l’espérer, révoqué toutes les erreurs de son cœur avant sa mort et les reconnaît certainement maintenant, les condamner et en libérer la doctrine de l’Église serait encore un acte d’amour pour le pape François et surtout pour l’épouse de Jésus, l’Église, en la libérant de l’immense mal des hérésies.

Je crois que, si l’accusation d’hérésie est vraie, un verdict officiel valide selon lequel François est hérétique et n’était donc pas un pape valide, comme cela a été fait à l’égard de plusieurs papes auparavant, également à titre posthume, serait du plus grand bénéfice pour l’avenir de l’Église.

En effet, même si le pape François avait démissionné de son poste, comme l’a fait le pape Benoît XVI, cela n’aurait pas suffi à guérir la terrible blessure d’un pape hérétique, car les éléments destructeurs et les fruits empoisonnés de son pontificat seraient restés :

 

1. Les Acta Apostolica continueront à contenir des hérésies non condamnées.
2. Les enseignements moraux hérétiques tels que ceux exprimés dans Amoris Laetitia resteraient ostensiblement des enseignements officiels de l’Église et séduiraient les fidèles pour les amener à commettre des péchés graves.
3. Beaucoup d’autres remarques hérétiques du Pape qui contredisent directement les paroles solennelles du Christ et les dogmes de l’Église ne seraient pas expurgées du corpus de l’enseignement de l’Église, telles que :

a. L'"enseignement" (privé mais répété) de François sur la vacuité de l’enfer et l’inexistence du châtiment éternel,
b. l’affirmation de l’anéantissement au lieu du châtiment éternel pour les pécheurs impénitents, un enseignement typique des Témoins de Jéhovah, incompatible avec plusieurs dogmes.
c. La phrase de la Déclaration d’Abou Dhabi sur la volonté de Dieu depuis la création concernant la pluralité des religions (y compris celles qui nient la divinité du Christ, la Sainte Trinité, la rédemption par le Christ seul, etc.), qui est plus apostatique qu’hérétique, ne serait pas supprimée des Acta Apostolica mais resterait prescrite à tous les évêques et recteurs de séminaires du monde entier pour l’enseigner dans les séminaires de l’una,  sancta, catholica et apostolica Ecclesia dans le cadre de la préparation des séminaristes à l’ordre.

 

Cette sentence apostatique resterait aux yeux des fidèles un "enseignement de l’Église", mais en réalité elle est non seulement non catholique, voire anticatholique, mais aussi antichrétienne, ce qui causerait un immense tort à la foi et à la morale si elle était laissée dans les Acta Apostolica.

Pourtant, si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un Évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème !

Galates 1,8

3. De plus, ce n’est que si François, après que l’Église a examiné et condamné ses hérésies qui sont bien pires que celles de n’importe quel pape précédent comme Jean XXII, a été déclaré à titre posthume ne pas avoir été le vrai pape, que de nombreuses actions entreprises par le pape (éloge papal et célébration du jour de la Réforme, une statue, un timbre et éloge de Luther) pourraient être considérées comme des mesures qui doivent être réprimées ; culte du Pacha Mamma à Saint-Pierre ; les bénédictions des couples homosexuels et adultères, la fausse affirmation selon laquelle les couples adultères et remariés peuvent savoir par leur conscience que Dieu veut qu’ils restent dans le péché d’adultère, plutôt que de suivre l’enseignement perpétuel de l’Église sur le mariage exprimé dans Familiaris Consortio 83 , etc., etc.), ne pouvaient plus être considérés comme des actions et des enseignements catholiques légitimes, et ses documents ne seraient plus acceptés comme faisant partie du véritable enseignement catholique.

Par conséquent, selon l’enseignement papal infaillible de Paul IV et de saint Pie V, à mon avis, la nomination par François de 80 % des cardinaux élus (qui, humainement parlant, seront susceptibles d’élire un pape qui pourrait continuer à enseigner les hérésies de François) sera rétractée et cessera d’être une menace horrible pour le prochain conclave et l’élection d’un nouveau pape.

Pour toutes ces raisons, cher cardinal Gianbattista Re, je vous implore au nom de Jésus-Christ, sa et notre mère bien-aimée qui tue toutes les hérésies, et au nom de saint Joseph, terreur du démon, de considérer si vous ne pourriez pas être appelés à aider à libérer l’Église des maux mentionnés. 

Je vous demande, à genoux, de vous demander si Dieu ne vous appelle pas, en son nom et en celui de Jésus-Christ, à devenir un instrument humain pour sauver l’Église de l’abîme vers lequel elle semble se précipiter.
Cette démarche me semble la seule juste, et les résultats négatifs qu’elle pourrait provoquer, l’apparition effective d’une division dans l’Église entre l’Église de Bergoglio et la véritable Église, serait un bien moindre mal qu’une Église tranquille plongée dans le désordre de l’erreur ; en fait, ce serait une véritable bénédiction parce qu’elle conduirait à un renouveau de la véritable ECCLESIA UNA, SANCTA, CATOLICA ET APOSTOLICA fondée sur la VÉRITÉ. Je suis également certain que d’innombrables catholiques accueilleraient favorablement cette étape.

...

Dans l’amour de Jésus qui a donné sa vie pour l’Église et a versé son sang saint pour nous tous, et que je veux servir de tout mon cœur et comme humble serviteur dans votre service bien plus parfait à Lui et à la Sainte Église.

En Christ
Josef Seifert

 

[1] Curieusement, aucun des multiples appels à la démission de François par différents groupes de théologiens et de philosophes, à l’exception de J’accuse, ne cite ces deux documents pontificaux qui font autorité sur la question des "évêques, cardinaux et papes hérétiques", 
Bien que j’aie pensé "a priori" que de tels documents devaient exister et que j’en fasse des recherches depuis quelques années, je dois ma connaissance de ces deux documents de l’Église, probablement dogmatiques et en tout cas d’une importance cruciale, uniquement à l’archevêque Viganò.

Pour autant que je sache, il y a un manque total (et tragique dans la situation actuelle) dans le droit CANON d’application concrète de l’enseignement de ces deux papes. Mais maintenant, après la mort du pape François, il n’y a plus de problème du tout, mais un devoir clair de l’Église d’enquêter pour savoir si ces accusations d’hérésie et (dans l’affirmation que Dieu a voulu depuis la création la multiplicité des religions, y compris celles qui nient les vérités les plus centrales de la Révélation du Christ) d’une apostasie sont justifiées ou non.

Je vous enverrai mon article sur cette question plus tard.

Josef

 

[Fin de citation et traduction Christ Roi Overblog]

 

Cf. https://x.com/ProtecttheFaith/status/1916490225913671911?t=JP-r0LdU0EK9WOQa7XYpbQ&s=19

Et

https://gloria.tv/post/JjnttBYxp2uH6cF4q4maop3oN?fbclid=IwY2xjawJ7FW1leHRuA2FlbQIxMABicmlkETFhN3d6TFd3ZmVFZ21BVFR0AR4k-Ld1_XFAnHhYjtucSoCmGLQZNrlUndAGUjReu3VZF42u8exrty69lUvBeA_aem_TrmHPU8ZIUsm4dXr2FAu1w

Il y a deux ans, le célèbre philosophe autrichien, le professeur Josef Seifert, a mis en garde contre le "silence effrayant" des cardinaux face au relativisme dominant, et l'éthique situationnelle.


Dans des commentaires à la suite de la publication d’une lettre ouverte qu’il a écrite le 30 avril appelant tous les cardinaux, évêques et dirigeants de l’Église à défendre la vérité de l’enseignement catholique face au relativisme dominant et à l’éthique situationnelle, Seifert a observé ce qu’il a décrit comme le "silence effrayant" des cardinaux sur cette crise unique qui va "du haut de l’Église vers le bas".


Le respecté professeur autrichien, qui a fondé en 2017 l’Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille comme contrepoids à l’Académie pontificale pour la vie, autrefois respectée, aujourd’hui dirigée par l’archevêque dissident Vincenzo Paglia, a déclaré que c’était son amour pour la vérité et l’Église, et le fait que des éléments clés de l’enseignement du pape François vont à l’encontre du pape saint Jean-Paul II.  Cela l’a incité à prendre la plume.

Il a rappelé que dans son encyclique de 1993 sur l’enseignement moral de l’Église, Veritatis splendor, Jean-Paul II "a magnifiquement élucidé" la vérité de la reconnaissance d’"actes mauvais non négociables", la défendant contre les positions éthiques relativistes qui "cherchent partout des échappatoires" pour tenter de justifier "l’adultère, la sodomie, la contraception, l’idolâtrie, l’apostasie, le déni du purgatoire, de l’enfer et du jugement dernier."


Retraçant une telle dissidence aux critiques de Humanae vitae, encyclique du pape Paul VI de 1968 qui a souligné l'utilisation de la contraception artificielle comme intrinsèquement maléfique, le professeur Seifert a souligné que l'enseignement de l'Église sur le sujet a des racines profondes. 


"La pilule anti-bébé et d’autres actes qui sont déjà décrits dans l’Ancien Testament comme gravement désordonnés, sont intrinsèquement mauvais", a-t-il déclaré. Il a également déclaré que même les anglicans avaient publié des déclarations contre la contraception artificielle, pour ensuite faire une "contradiction flagrante" avec leur enseignement précédent lors de leur conférence de Lambeth en 1930, lorsqu’ils sont devenus la première communion ecclésiale à autoriser la contraception.

En conséquence, a-t-il dit, "une pression énorme" a été exercée sur le pape Paul VI pour qu’il adopte le même changement, mais "le Saint-Esprit l’a empêché", et Humanae Vitae a été écrit pour soutenir l’enseignement éternel de l’Église. En outre, a déclaré Seifert, "de nouvelles études montrent" que Jean-Paul II, puis Karol Wojtyla, ont "profondément influencé" cette encyclique que les catholiques pratiquants fidèles au Magistère ont longtemps considérée comme prophétique. Veritatis Splendor a en fait été écrit pour contrer la dissidence contre Humanae Vitae.

Mais le professeur Seifert, maître de conférences en métaphysique et en épistémologie de la Ludwig Maximilians Universität à Munich, a déclaré qu'une telle dissidence avait réémergée après la publication en 2016 de l'exhortation apostolique du pape François pour nier, le contenu essentiel de l’Écriture sainte et de l'enseignement de l'Église."

"Il est devenu incompréhensible pour moi qu'aucun des cardinaux, outre les quatre Cardinaux des Dubia, ne se se soit clairement prononcé contre de telles erreurs et obscurcissant l'enseignement catholique", a expliqué le professeur Seifert. "Par conséquent, comme dans la crise arienne, quand un évêque, Saint Athanase et de nombreux laïcs se sont précipités pour la défense de la vérité, il fallait que le même Miseri Laici [nous misérables laïcs] ait soutenu la vérité."

Seifert a expliqué que la lettre qu'il a envoyée au Collège des Cardinaux a été envoyée pour la première fois il y a deux ans et demi à un cardinal avec qui il était en termes amicaux qui avait dit que la critique du pape François était un "grand mal qui devrait être éradiqué". 


Lorsque le cardinal a répondu respectueusement mais n’a pas agi, le professeur Seifert a décidé d’adresser la lettre à tous les cardinaux et évêques, "non pas pour qu’elle atterrisse dans des corbeilles à papier", mais parce qu’ils ont un "devoir sacré" de mettre en garde leurs frères, en particulier en Allemagne, et le pape "contre toute déviation de l’enseignement perpétuel de la vérité dans l’Église".


Compte tenu de ce qu’il appelle le "silence effrayant de la majorité des cardinaux et des évêques sur cette crise unique au sommet de l’Église pendant une décennie", il n’est pas optimiste quant à la réception de la réponse à son appel.

Mais il a dit qu’il avait "l’espoir que le Dieu tout-puissant, qui est la vérité, réveillera le feu de l’amour pour la vérité et pour l’Église dans le cœur de tous les cardinaux et évêques, et accordera le don du saint courage à beaucoup d’entre eux, comme il l’a déjà fait à certains cardinaux et évêques".


"Je ne suis pas du tout optimiste, mais j’espère vraiment que les cardinaux et les évêques ne regarderont plus passivement la chute de l’Église que seule une intervention divine peut empêcher", a-t-il déclaré. "Dieu veut nous utiliser tous, mais il choisit surtout les cardinaux et les évêques, tout comme il a choisi saint Paul pour répandre l’Église, et saint Athanase pour la sauver de l’arianisme et de la destruction."


Lorsqu’on lui a demandé quelles pourraient être les conséquences s’ils ne le faisaient pas, Seifert a répondu : "Je vois un terrible danger d’un effondrement complet de l’Église catholique dans de nombreux pays, et même de sa destruction totale dans certaines régions du monde."

Mais il a ajouté qu’il savait, non pas par la raison mais par une foi "cruellement éprouvée", que cela n’était pas possible parce que la vérité elle-même nous a dit que jamais les portes de l’enfer ne prévaudront contre l’Église".

La lettre ouverte du professeur Seifert aux cardinaux et aux évêques de l'Église catholique. 

 

 Edward Pentin, X


Cf.


https://edwardpentin.co.uk/professor-seifert-catholic-church-in-terrible-danger-of-complete-collapse-unless-cardinals-bishops-speak-up/

***

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21 avril 2025 1 21 /04 /avril /2025 21:01

Mis à jour le 5 juin 2025

Les oeuvres du Christ ne reculent pas, mais elles progressent.

Saint Bonaventure

Après le décès du pape François ce matin, certains commencent déjà à demander si l'on verra les "progressistes" poursuivre les thèmes portés par François dans le prochain pontificat ou si l'on verra au contraire un "retour en arrière" avec les "conservateurs" (sic) ?

 

En réalité il n'y a jamais de retour en arrière, ni de fuite en avant.

 

L'Église des conservateurs n'est pas non plus contradictoire avec une Église des réformateurs : l'Église est toujours nouvelle, elle est toujours en progrès car greffée sur le cep du Ressuscité. L’Église intègre en elle-même une auto-contestation arbitrée par l’élection du Successeur de Pierre à chaque conclave.

Extrait du livre de René Laurentin, Bilan du Concile Vatican II, publié en 1967, sur l’intégriste conservateur ou progressiste, de droite ou de gauche. Plus d'un demi siècle plus tard, le débat est (toujours) le même. Cf. https://x.com/Ch_DICKES/status/1653012699167465472?t=u5Y2tyeHhea0zmsennhDcQ&s=19

Extrait du livre de René Laurentin, Bilan du Concile Vatican II, publié en 1967, sur l’intégriste conservateur ou progressiste, de droite ou de gauche. Plus d'un demi siècle plus tard, le débat est (toujours) le même. Cf. https://x.com/Ch_DICKES/status/1653012699167465472?t=u5Y2tyeHhea0zmsennhDcQ&s=19

François a créé 108 des 136 cardinaux électeurs. On imaginerait donc l’élection d’un pontife progressiste, capable de suivre la direction indiquée lors du dernier pontificat. Mais les cardinaux créés par le pape ne se connaissent souvent pas. Cela rendra plus difficile le travail des prochaines "congrégations générales", ainsi que l’identification du successeur au trône de Pierre.

Cette problématique de débat politique à l’intérieur de l’Église ne remet pas en cause l’unité de la foi mais est au contraire le fruit d’une sage volonté divine. Les cardinaux ne peuvent pas dire publiquement qui sera le prochain pape, car l'élection du pape est un processus sacré guidé par l'Esprit Saint et non une campagne politique. Benoît XVI, en 1997, avait bien clarifié la question en répondant à la question de savoir si c'est le Saint-Esprit qui choisit le pape : "Je ne dirais pas cela, dans le sens où c'est le Saint-Esprit qui le choisit – disait alors le cardinal Ratzinger. Je dirais que le Saint-Esprit ne prend pas exactement le contrôle de la question, mais plutôt, en bon éducateur qu'il est, il nous laisse beaucoup d'espace, beaucoup de liberté, sans pour autant nous abandonner complètement. Le rôle de l’Esprit doit donc être compris dans un sens beaucoup plus flexible, et non pas comme s’il dictait le candidat pour lequel il fallait voter. La seule sécurité qu’il offre est probablement que la chose ne peut pas être totalement ruinée. Il y a trop d’exemples de papes que le Saint-Esprit n’aurait évidemment pas choisis." 

Selon la constitution Universi Dominici Gregis, il est interdit de faire des pactes, des promesses ou des plans pour influencer les votes, sous peine d'excommunication. Ces règles garantissent le secret et l'impartialité du conclave, en évitant les ambitions personnelles qui pourraient diviser l'Église. L'Église donne ainsi la priorité à l'inspiration divine sur la popularité humaine, préservant l'intégrité spirituelle du processus.

 

Il est vrai cependant que le pape François fait partie d'une génération dans le Clergé qui a porté des thèmes mondialistes ou de gauche qui ont vu la persécution des catholiques de la messe latine traditionnelle, des déclarations hérétiques sur l'enfer (voir ici et ), la Résurrection du Christ, la suppression de la peine de mort dans le catéchisme de S. Jean-Paul II, l'accueil sans limites des migrants (sauf au Vatican où François a pris un decret contre l’entrée illégale sur le territoire avec des peines d’emprisonnement de un à quatre ans et de lourdes amendes entre 10000 et 25000 euros), le relativisme de la religion, un regard candide sur l'islam et l'islamisation de l'Europe, au point qu'en 2018 des ex-musulmans convertis au catholicisme lui écrivaient pour s'inquiéter de cette orientation. 

En 12 ans, la doctrine sociale de l’Église (DSE) a été annulée.

Non seulement l’expression n’a plus été utilisée, ni ses principes et critères d’évaluation des nombreux nouveaux phénomènes sociaux, mais surtout ses présupposés philosophiques et théologiques ont disparu, sans lesquels elle est réduite à un moralisme social et à l’humanisme générique de la solidarité. Le cadre de ces fondations avait tenu, bien qu’avec quelques difficultés, jusqu’à Benoît XVI, alors beaucoup de choses ont été perdues et ceux qui avaient cultivé leur engagement envers la DSE ont été durement mis à l’épreuve. À partir d’un certain moment, ce qui a été dit et fait auparavant, il n’était plus possible de le dire ou de le faire. Du jour au lendemain, un nouveau plan avait été imposé.

 

Les présupposés philosophiques et théologiques de la tradition catholique, le rapport entre nature et surnaturel, entre raison (y compris la raison politique) et foi, ont disparu. La théologie des universités pontificales n’utilise plus ces mots à consonance métaphysique, remplacés désormais par la perspective historique et existentielle, beaucoup plus horizontale.

 

La DSE doit se fonder sur un ordre naturel et finaliste, inhérent à la nature sociale de l’homme et capable, malgré la situation déchue suite au péché, d’atteindre les préambules de la foi, de permettre à la Parole de s’exprimer dans un langage compréhensible. Cet ordre naturel finaliste contient les principes de la morale sociale et politique, que la révélation confirme et que l’Église protège, sans lesquels il n’y a pas de DSE, car le concept du bien commun et le fondement de l’autorité politique feraient défaut. La DSE a besoin de loi naturelle et de morale naturelle.

 

Les principes non négociables qui émanent du droit naturel ont été niés et oubliés. On a proposé une Église qui soit inclusive de tous les comportements, selon laquelle il n’y a plus que l’être et non plus le devoir être, puisque Dieu nous aimerait non seulement tels que nous sommes mais aussi tels que nous demeurons, une Église qui ne juge pas les événements historiques mais se limite à les accompagner. Une Église qui se réfère uniquement à la miséricorde tout en négligeant la vérité se trouve en décalage avec les exigences de la DDC, qui est un jugement sur l’histoire et le monde à la lumière de la raison naturelle et de la révélation.

 

La nouvelle interprétation de l’adultère dans Amoris Laetitia ne tient pas compte du fait qu’elle va à l’encontre de la loi naturelle et non seulement de la loi divine. La bénédiction des couples homosexuels dans les supplicans de Fiducia oublie que c'est la raison naturelle elle-même, devant les normes évangéliques, qui dit que ce ne sont même pas des couples. Des manquements de ce genre dans l’ordre de la raison naturelle ont des répercussions sur la DSE, qui fonde la société sur la famille et le mariage. Les ouvertures à la reconnaissance légale des unions civiles, y compris homosexuelles, exprimées directement par François lui-même, l’encouragement des mouvements en faveur du transgendérisme ont affaibli, voire rendu impossible, la cohérence entre foi et politique sur laquelle se fonde la DSE.

 

Sur les questions de morale sociale, François s'est toujours adressé à tout le monde, indifféremment, et jamais aux catholiques et aux croyants. Les discours aux mouvements populaires de toutes sortes, les interventions directes aux fondations mondialistes, les messages aux mouvements pour de "nouveaux droits"… n’ont jamais parlé du Christ. Destinées à tous sans distinction, avec un critère large et inclusif, ces interventions se sont donc placées à un niveau purement humain. Jean-Paul II écrit dans Centesimus annus que la DSE est l'annonce du Christ dans les réalités temporelles et que son but est l'évangélisation, dont elle est un instrument. Rien de tout cela dans le pontificat de François, durant lequel l’évangélisation était exclue comme forme de prosélytisme, et les chrétiens étaient appelés à prendre soin des pauvres mais non plus à construire la société, dont les critères architecturaux sont conservés dans la DSE. Pour aborder les principaux processus en cours dans nos sociétés, tels que le Covid, l’immigration, l’environnement, l’unification européenne, les principes et critères de la DSE n’ont jamais été utilisés. Sur les grandes questions mentionnées ci-dessus, l’Église a été absente, finissant par s’aplatir aux courants les plus forts du mondialisme dominant. Et, qui plus est, heureuse d'être absent, considérant ce positionnement comme plus ''évangélique''.

 

François a écrit deux encycliques proposées et considérées comme de nature sociale, Laudato si' (18 juin 2015) et Fratelli tutti (3 octobre 2020). Laudato si' est consacrée à un thème sectoriel, l'environnement, contrairement aux encycliques précédentes ; sa rédaction, de l'aveu même de François, est due à Leonardo Boff ; une grande partie de son texte est consacrée à des clichés sur l’environnementalisme chers à la presse mondialiste ; il y a de sérieuses concessions à la vision de l'homme comme partie d'une terre mère plus vaste et à des formes économiques, comme la décroissance heureuse, déjà critiquée par Benoît XVI. Cette encyclique est responsable du ''délire écologique'' de nombreuses conférences épiscopales et communautés chrétiennes et de leur alignement sur les plans des grandes puissances mondiales à cet égard. Quant à Fratelli tutti, l'encyclique prétendait fonder la fraternité entre les hommes non pas sur la nature humaine commune résultant de la création et de l'élection des fils par le Père, mais sur le fait d'être ''dans le même bateau'', c'est-à-dire sur une solidarité purement existentielle. Ces deux encycliques ne peuvent être considérées comme s’inscrivant dans la continuité de toute la tradition de la DSE. (Cf. Stefano Fontana)

Au début de son pontificat, l'exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia, avec l'ambiguïté de ses passages concernant la possibilité (non expressément indiquée et, en tant que telle, objet d'interprétations divergentes entre les différentes Conférences épiscopales) d'accès aux sacrements pour les personnes divorcées remariées, a illustré cette transition : une forme de pastorale qui, plutôt que de partir de la norme objective pour l'appliquer avec discernement, tend à la relativiser dans la réalité existentielle concrète du sujet. Elle a fait comprendre à tous que l'approche des questions morales avait radicalement changé. C'était en 2016. 

Le paragraphe 305 ainsi que la note 351 de cette Exhortation ouvraient une double morale en réconciliant l'inconciliable : l'adultère, dans les cas où il est innocent ou pas entièrement coupable, peut s'approcher de l'Eucharistie tout en restant adultère. La même année, les évêques de la région de Buenos Aires publient une lettre intitulée "Accompagner, discerner et intégrer les fragilités", qui admet à la communion les personnes divorcées et remariées. François déclare que "le texte est très bon et explique de manière excellente le chapitre VIII d’Amoris laetitia. Il n'y a pas d'autre interprétation." La lettre et le commentaire du Pape ont été incorporés aux Acta Apostolicae Sedis en 2017, devenant ainsi un Magistère authentique.

Une application abusive de Gaudium et spes aux divorcés et "remariés" avait été relevée par Don Alfredo Morselli dans l'article en italien de "Corrispondenza Romana" titré "Amoris Laetitia: la logica dell’eresia", "Amoris Laetitia : la logique de l'hérésie", dont nous avions proposé une traduction :

"Pour soutenir que la fornication et l'adultère ne sont pas toujours des péchés mortels, vous avez ... une utilisation absurde de Gaudium et Spes utilisé pour soutenir que dans certains cas, le péché est bon pour l'amour, en appliquant à une relation adultère le principe selon lequel s'il lui manque certaines expressions d'intimité conjugale, il n'est pas rare que "la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis" (Conc Concile œcuménique Vatican II, Constitution Gaudium et spes, 51;..... cf. Amoris laetitia, note 329) ..."

 

Romano Amerio (1905-1997), éminent théologien d’origine suisse, constitue une clé herméneutique d’une profondeur significative pour comprendre les implications doctrinales, anthropologiques et philosophiques de ce pontificat. Dans son œuvre majeure, "Iota Unum", Amerio ne se limite pas à une analyse historique des effets du Concile Vatican II, mais propose un diagnostic métaphysique de la crise de l'Église, identifiée dans la dissolution de la forma mentis traditionnelle, qui trouve ses racines dans une altération du rapport entre vérité et charité, entre doctrine et pratique. La double morale de l'exhortation Amoris Laetitia, la primauté de la miséricorde comme clé de l’interprétation de l’Évangile, contribuent à vider la structure rationnelle de la foi, en sapant sa cohérence métaphysique et dogmatique. Le principe de non-contradiction, si central dans la réflexion thomiste et la Tradition ecclésiale, semble atténué au nom d’un dialogue qui devient souvent une fin en soi, ou pire, un instrument d’abnégation. Amerio, avec une lucidité tragique, avait déjà anticipé qu'une charité séparée de la vérité est destinée à devenir une philanthropie sentimentale, et la pastorale, sans racines dans la métaphysique de l’être, se transforme en sociologie sacrée. Dans cette optique, de nombreux choix du pape François semblent s’inscrire non pas comme une cause première, mais comme une accélération d’une dérive déjà en cours, dans laquelle l’identité catholique est comprise en termes existentiels plutôt qu’ontologiques. 

Ce qui en résulte n’est pas une Église renouvelée, mais une Église désinstitutionnalisée, qui perd son autorité prophétique dans le monde contemporain, précisément parce qu’elle essaie de lui parler dans sa propre langue, mais en renonçant à la sienne.

La mort du Pape pourrait marquer non seulement la fin d’une époque, mais aussi un "kairos" pour un retour à l’essentiel : à cette sagesse de l’être et de la vérité, dans laquelle seule la charité peut retrouver son sens authentique.

L'"Église synodale"

 

De manière emblématique, cette dynamique a trouvé son expression la plus structurelle dans la promotion insistante du concept de synodalité. Dans son sens traditionnel, la synodalité a toujours été conçue comme un processus consultatif, subordonné à la fonction magistérielle du Pape et des évêques unis à lui, selon un principe de hiérarchie sacramentelle et doctrinale qui reflète l’ordre même de la réalité participée : Dieu est le principe et la mesure de toutes choses, et l’Église est la forme visible de cette communication ordonnée de la vérité. Avec François, la synodalité a tendu à devenir une forme structurelle de l’être ecclésial, avec le risque implicite de transformer l’autorité d’une fonction dérivée du "munus pétrinien" en résultat consensuel d’un dialogue continu et indéfini. La synodalité a alors semblé confirmer ce qu'Amerio définit comme un "transfert de la verticale à l'horizontale" de l'identité ecclésiale : non plus "Ecclesia docens e discens", mais une communauté autopoïétique, en dialogue indéfini avec elle-même et avec le monde, sans centre de gravité métaphysique stable. 

Le langage des synodes eux-mêmes a montré une tendance à adopter des formules délibérément ambiguës, manquant de définition théologique précise, dans lesquelles on peut entrevoir l’influence du langage sociologique et psychologique contemporain plutôt que de la théologie classique. 

Des questions telles que:

- l’homosexualité,

- le rôle des femmes,

- le diaconat féminin et

- le ministère laïc ont été abordées selon la logique de l’équilibre politique, plutôt que selon des critères doctrinaux. 

 

Le principe de "l’écoute", présenté comme supérieur à celui de l’enseignement, risque de déboucher sur une ecclésiologie démocratique, qui dissout le "munus docendi" dans une horizontalité procédurale. En ce sens, la synodalité, plutôt que de renforcer la communion ecclésiale, a produit, au moins en partie, une plus grande désorientation et désintégration.

La crise de l’Église n’a pas commencé avec le pape François, ni ne s’est terminée avec lui ; mais en lui elle trouve une forme explicite et paradigmatique, qui oblige théologiens, philosophes et pasteurs à s'interroger non pas tant sur "que faire", mais sur "que sommes-nous devenus" ? 

 

Le processus synodal est une menace très sérieuse pour l'Église. 

La synodalité est un processus qui modifie (protestantise) la structure de l’Église catholique, du rôle des évêques au Catéchisme, du rapport au monde au relativisme doctrinal. C’est le danger le plus grave car il s’agit d’une pratique et non d’une doctrine.

 

Le processus se termine lorsque la doctrine assouplie est modifiées au nom de la "décentralisation" (assembléisme), de la "miséricorde" ou de tout autre prétexte. La doctrine contournée perdra alors sa valeur et son sens profond.

 

Ceux qui étaient dans l’opposition avec Jean-Paul II et Benoît XVI sont désormais au gouvernement.

Les nouveaux chemins déjà empruntés pourraient ne pas s’arrêter, mais continuer par inertie, quel que soit le résultat du vote. Leur incubation doctrinale dure depuis des décennies et, au cours du récent pontificat, elles ont trouvé une promotion substantielle.

 

La raison en est que durant le pontificat de François, les changements se sont produits de manière comportementale par la "miséricorde" sans toucher à la doctrine, avec des paroles ambiguës et des gestes provocateurs. Ce sont ces derniers qui ont causé la confusion, et non seulement les Exhortations apostoliques ou les Déclarations de la doctrine de la foi. La nouveauté était une façon d’être et de se positionner. Cette manière d’être risque de perdurer et de nous positionner sur un chemin qui pourrait rendre impossible le retour en arrière, où nous vivons des situations irréversibles. Négocier une extension de la possibilité de célébrer dans le Vetus Ordo ou une révision/clarification de Fiducia supplicans ne suffira pas. C’est pourquoi il est utile de clarifier quel est le sujet fondamentalement important sur lequel tous les cardinaux devraient se concentrer. Quel est le problème central qui, s’il reste tel quel, représentera un dommage certain et général ? À notre avis, c’est la synodalité, car il s’agit d’une pratique et non d’une doctrine, même si elle cache une doctrine. La pratique synodale peut changer la physionomie de l’Église en peu de temps.

- Elle peut détruire sa structure hiérarchique, elle peut faire en sorte que les laïcs guident les évêques ;

- elle peut donner une cohérence théologique à l’assembléisme (une "Assemblée ecclésiale" - un terme sans précédent dans la tradition catholique -  était prévue en 2028, qui devait évaluer la mise en œuvre du Synode de 2023 et du Synode de 2024, où les évêques ne devaient plus qu'être une partie intégrante, et en préparation de l'Assemblée, devant "accompagner" leur peuple, c'est-à-dire, ne pas le diriger) ;

- confondre le "peuple de Dieu" avec un groupe de pression sociologique ;

- décomposer l’unité universelle en diverses composantes régionales ;

- "décentraliser" l'autorité doctrinale (c'est-à-dire le fait de décider de certaines questions doctrinales au niveau local plutôt qu'au niveau universel . . . Une proposition accueillie avec une vive opposition lors du Synode sur la synodalité en octobre 2024, plusieurs délégués craignant que cette démarche ne brise l'unité de l'Église et ne relativise l'enseignement catholique); l'archevêque Anthony Fisher de Sydney déclara à EWTN News que l'Église "ne peut pas enseigner un catholicisme différent dans différents pays")

- assurer qu'ici on est béni et là on ne l'est pas, qu'ici un comportement est permis et là inadmissible ;

- que la liturgie devient la proie des cultures locales ;

- que les conférences épiscopales légifèrent différemment dans le domaine doctrinal ;

- que les besoins du moment prévalent sur les besoins éternels ;

- que la démocratie libérale entre dans l’Église ;

- que l’auto-convocation par la base devienne la règle ;

- qu’il y a une pulvérisation des "communautés de base" ;

- qu'il n'existe plus de Catéchisme mais seulement des catéchismes ;

- que l’écoute précède les exigences de la vérité ;

- que tout est en fin de compte interprétation ;

- que la papauté n’est pas l’autorité finale en matière de doctrine ;

- que les questions et les doutes sont fondamentaux parce qu’ils favorisent la discussion synodale, tandis que les réponses sont comme des pierres jetées aux autres ;

- que le jugement doit toujours être fait dans son contexte et jamais en termes absolus ;

- que l’important est de décider ensemble et de manière partagée et non pas que ce qui est décidé soit vrai et bon ;

- que tout et tous sont admissibles dans l'Église, mais pas ceux qui soutiennent que tout ne peut pas être admis. C'est le plus grand danger . La synodalité est comme un infiltré qui, sous couverture, joue le jeu de l’ennemi. (Cf. Stefano Fontana)

 

Comme le résuma le cardinal Müller : "les chrétiens ne peuvent aller au-delà de l'autorévélation de Dieu en Jésus-Christ pour se tourner vers une église moderniste ou progressiste. Dans l'ecclésiologie catholique, la combinaison du concept protestant de synodalité qui est basé sur la négation de l'ordre sacramentel et de la constitution épiscopale de l'Église, avec le concept catholique de synode et de synodalité est vouée à l'échec. Dans son ouvrage "An Essay on the Development of Christian Doctrine" (1845), John Henry Newman a montré, en ce qui concerne l'Église des Pères, que l'anglicanisme avait échoué en tant que voie médiane entre les points de vue protestants et catholiques, et qu'il n'était donc pas une option pour l'œcuménisme catholique. Vatican II, dans Lumen gentium 10, montre une autre voie. L'unité d'action et la diversité de mission des laïcs, fondées sur le baptême, et des évêques et des prêtres, fondées sur le sacrement de l'ordre, s'enracinent dans la participation à l'unique sacerdoce du Christ. Il est la tête du corps, qui est représenté dans ses membres par tous les baptisés, et spécifiquement en tant que tête par les évêques et les prêtres."

 

Le cardinal Joseph Zen avertit en octobre 2024 : "les conférences épiscopales individuelles devraient-elles avoir une autorité indépendante sur la doctrine de la foi ? Si cette idée réussit, nous ne serons plus l’Église catholique."

Durant le covid, François critiqua les cardinaux qui ne voulurent pas se faire injecter le "vaccin" et assura que se vacciner (avec le "vaccin" covid expérimental) était "un acte d’amour".

 

Le Cardinal Burke, l’une des voix les plus critiques du Vatican à l’égard de François, a sévèrement critiqué les vaccins contre la COVID-19, allant jusqu’à les décrire comme faisant partie d’un "programme totalitaire". Sa position fut perçue comme un scandale par le Vatican, qui promut la vaccination comme un acte de responsabilité chrétienne.

Burke aura plus tard raison avec sa position sceptique sur les vaccins, et les organisations de santé ont fini par admettre les dangers de l’injection génique expérimentale promue par le pape François.

Mort du pape François, fin d'une époque ?

Tout en cultivant l’image médiatique d’un pape "soucieux des périphéries", François était coutumier d'un langage brutal envers ses opposants ou les fidèles réclamant plus de clarté, les couvrant d'épithètes désobligeantes telles que "rigides", "rétrogrades", "pélagiens", "endurcis", "traditionalistes". Il dit par exemple du cardinal Burke qu’il était un "pauvre type', son "ennemi" et que c'était la raison pour laquelle il lui supprimait son salaire et le chassait de ses appartements. 

 

Lire aussi sur ce sujet :

Mais où sont donc passés l'"ouverture", le "dialogue" et la "miséricorde" ?

 

François est souvent loué pour avoir soutenu la cause Lgbt sous le slogan "Qui suis-je pour juger ?" Mais qui était-il alors pour juger ceux qui, par exemples, refusaient de se faire injecter des produits expérimentaux, ceux qui rejetaient la propagande LGBT, ou ceux qui souhaitaient une clarification de son enseignement?

François a évoqué l’espérance dans la bulle du Jubilé 2025 : "L’espérance ne déçoit pas" (Rm 5, 1-2.5). 

Dans une lettre, il affirme sa volonté que le Jubilé soit une occasion de "favoriser grandement la recomposition d’un climat d’espérance et de confiance" après deux ans de pandémie". Mais, prévient François, tout cela ne sera possible que si nous sommes capables de retrouver le sens de la fraternité, notamment envers les migrants et les pauvres.

La mascotte "manga" du jubilé, a été nommée "Luce". Problème,  elle a été produite par l’entreprise Tokidoki, qui avait travaillé en collaboration avec la société "Lovehoney", qui vendait des "jouets sexuels". 

 

Sur de nombreuses questions, François n'a pas apporté de réponses , mais a soulevé des doutes et des problèmes. Il a accusé de rigidité ceux qui prétendaient encore avoir recours au pape pour être confirmés dans la foi. Il n'a pas répondu aux dubia des cardinaux.

 

Le Pontificat des purges vit en 2023 une longue série d'évêques destitués prématurément, et ce, alors que d’autres ecclésiastiques proches du pontife, de Zanchetta à Rupnik, étaient farouchement défendus malgré les énormes scandales dans lesquels ils étaient impliqués. Une distance entre les paroles toujours destinées à exalter la miséricorde, le dialogue et la compréhension se creusait avec des comportements durs et intransigeants, par exemple envers les nombreux ordres religieux placés sous administration spéciale et détruits. François déclarait publiquement à plusieurs reprises que l’avortement était "comme engager un tueur à gages", puis excusait les politiciens pro-avortement, boycottait les associations laïques pro-vie et élevait dans des organisations comme l’Académie pontificale pour la vie des personnes qui considéraient l’avortement comme un droit.

 

Sur la guerre en Ukraine (son manque de sympathie pour Zelensky), les massacres israéliens à Gaza, le réarmement des États (quelque chose de "fou"), François a été non seulement plutôt dans la lignée des pontificats précédents, mais peut-être même plus courageux, même si ses actions quelque peu "garibaldiennes" et autoréférentielles, incapables d’impliquer véritablement la diplomatie vaticane et les fidèles, ont été, en fin de compte, plutôt infructueuses.

François fractura et divisa profondément l’Église. Il nomma régulièrement des cardinaux de sa mouvance, ce que ne firent ni S. Jean-Paul II ni Benoît  XVI, qui au contraire nommèrent leurs opposants. 

En 2013, Français assura aux athées : "Vous n'avez pas besoin de croire en Dieu pour aller au ciel."

 

En 2019, des érudits l’accuserent d'hérésie. En 2020, l'accord d'Abou Dhabi trouvait un débouché cynique mais logique dans l'invitation du président turc Erdoğan au pape François à venir prier dans la "mosquée" Sainte-Sophie. Dans le dit "accord" du 4 février 2019 signé entre le Pape François et le Grand Imam d'Al-Azhar Ahmad Al-Tayeb, se trouvait cette phrase : "le pluralisme et la diversité des religions, des couleurs, du sexe, de la race et de la langue sont une sage volonté divine".

 

Le Professeur Josef Seifert, philosophe autrichien, docteur de l’université de Salzbourg, demanda alors : "Comment Dieu peut-il vouloir des religions qui nient la divinité et la résurrection du Christ ? Comment cela est-il compatible avec la logique ? Dieu peut-il vouloir que les hommes aient des croyances contradictoires à propos de Jésus-Christ, de Dieu ou de toute autre chose? Comment Dieu dès sa création a-t-il voulu que les hommes tombent dans le péché, adorent les faux dieux, deviennent victimes d'erreurs et de superstitions de toutes sortes, qu'ils adhèrent à des religions subtilement athées ou panthéistes telles que le bouddhisme ou à des religions maudites par l'Ancien Testament et attribuées aux démons et au culte des démons?"

 

En 2024, François affirmait encore qu'"il n'y a qu'un seul Dieu et chacun a son propre langage pour arriver à Dieu. Sikh, musulman, hindou, chrétien, ce sont des chemins différents." Ces propos tenus à Singapour, alors que François s'adressait à un groupe interreligieux de jeunes ont fait que l'évêque Strikland aux Etats-Unis l'accusa publiquement d'hérésie. Le professeur américain Edward Feser ironisait : 

 

"Si, comme le dit le pape François, nous devions accepter toutes les religions comme des chemins vers Dieu et ne pas les condamner comme fausses, alors cela inclurait le catholicisme traditionaliste, la FSSPX, le sédévacantisme, etc. - Dans ce cas, pour être cohérents, les défenseurs du pape doivent cesser de critiquer ces points de vue."

( Cf. x.com/FeserEdward/status/1835021839367823603)

 

Le salut éternel, la vie morale et sacramentelle, la personne de Jésus-Christ jetée sur la place publique avec des expressions approximatives, des enseignements incomplets, des déclarations trompeuses. Comme lorsque le pape François inventa que "toutes les religions sont un chemin pour atteindre Dieu", sans plus de précisions, annulant avec ces quelques mots la vérité selon laquelle c'est seulement en Jésus-Christ qu'il y a le salut.

 

La déclaration Fiducia supplicans signée sous ce pontificat a été critiquée pour sa grande confusion ou son hérésie (par des cardinaux, ce qui est du jamais vu) et a fait l'objet d'un barrage mondial de la part des conférences épiscopales. La foudre même détruisit la clé et la main de la statue de Saint-Pierre le jour de l'anniversaire du pape François, la veille même de la publication de la dite déclaration. Un hasard ?

 

La disparition du pape François un lundi de Pâques est-elle un signe de la résurrection de l'Église ?

 

La génération du pape François est en train de disparaître et d'être remplacée par une autre génération plus "conservatrice" davantage soucieuse du sacré, du respect des dogmes, de la religion, et en ce qui concerne les racines chrétiennes, de la souveraineté et de la culture.

 

Prions pour François.

 

Et prions pour le prochain pape afin que les oeuvres du Christ continuent.

Mort du pape François, fin d'une époque ?
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20 avril 2025 7 20 /04 /avril /2025 19:15

Dans un monde qui court après des illusions passagères, une vérité inébranlable demeure : Jésus-Christ est ressuscité des morts. De l'image mystérieuse du Suaire de Turin au martyre courageux des apôtres, les preuves sont convaincantes.

 

Explorons…

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Le suaire de Turin, un tissu de lin de 2,5 mètres de long portant l'image légère et détaillée d'un homme crucifié, défie les explications modernes. Son négatif - comme l'image - montre des blessures correspondant à la crucifixion romaine : des marques de clous, des blessures de fouet et une blessure latérale correspondant à une lance.

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

L'image est dépourvue de pigments ou de colorants, ce qui exclut toute forme d'art conventionnel.

 

Il s'agit d'une décoloration superficielle des fibres supérieures du lin, pénétrant à peine à 200 nanomètres.

 

Son image codée en 3D et sa précision anatomique défient toute falsification. 

Des théories telles qu'une explosion de lumière ultraviolette ou de radiations ont été proposées, mais aucun processus naturel ou artificiel connu ne permet de reproduire ce phénomène.

 

Une étude réalisée en 2018 par le Conseil national italien de la recherche a relevé les propriétés "photochimiques" de l'image, suggérant un événement instantané.

Les grains de pollen présents sur le Suaire comprennent des espèces originaires de Judée, et son tissage en chevrons correspond aux textiles syriens du 1er siècle.

 

Une datation au radiocarbone réalisée en 1988 l'a placé au Moyen Âge, mais la contamination due à des réparations et des méthodes d'échantillonnage défectueuses ont jeté le doute sur ces résultats.

Des études ultérieures, comme une analyse réalisée en 2019 par le chercheur français Tristan Casabianca, suggèrent que les données n'étaient pas cohérentes, ce qui relance la possibilité d'une origine au 1er siècle.

 

Les sceptiques affirment qu'il s'agit d'un faux, citant la date du radiocarbone.

 

Pourtant, la précision anatomique - qui correspond à des blessures de crucifixion inconnues des artistes médiévaux - et l'absence de coups de pinceau remettent en cause cet argument. Aucun faussaire n'aurait pu anticiper l'effet négatif de la photographie des siècles plus tard.

Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. ... L’ange prit la parole et dit aux femmes : "Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié.

Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. ... [A]llez dire à ses disciples : “Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.”"

Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples..

Mt 28,1-8

"Peu d'époques et de sociétés ont accordé un grand crédit aux femmes. ...

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

S'ils (les Apôtres) avaient voulu monter une telle opération d'intoxication, une telle manipulation, comme on dit aujourd'hui, ils auraient choisi d'autres messagers que des femmes (Mt 28,1; Mc 16,1-4; Lc 24,1-3; Jn 20,1-2).

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Faire annoncer la résurrection de Jésus par des femmes, quelles qu'elles soient, était le plus sûr moyen de ne pas être cru." (Jacques DUQUESNE, Jésus, Desclée de Brouwer/Flammarion, Éditions J'ai lu, Paris 1996, p. 250)

Fra Angelico, Fresques de San Marco

Fra Angelico, Fresques de San Marco

Il est frappant de constater que les apôtres sont passés du statut de disciples timides à celui de proclamateurs audacieux de la résurrection du Christ.

 

Après l'arrestation de Jésus, Pierre l'a renié trois fois et la plupart ont fui.

 

Pourtant, après la résurrection, ils ont prêché sans crainte, affrontant la torture et la mort.

Pierre a été crucifié la tête à l'envers à Rome (selon l'historien de l'Église primitive Eusèbe).

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Jacques, fils de Zébédée, a été décapité (Actes 12:2), Philippe crucifié.

 

La tradition veut que la plupart des apôtres aient connu une fin atroce : André crucifié sur une croix en X, Thomas transpercé. Jean, exilé à Patmos, est mort naturellement mais a subi des persécutions.

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Les menteurs ne meurent pas pour des histoires inventées.

 

Les apôtres n'ont acquis ni richesse ni pouvoir, mais seulement des souffrances.

 

Leur conviction inébranlable suggère qu'ils ont été témoins de quelque chose d'extraordinaire. Comme l'a fait remarquer le sceptique devenu chrétien C.S. Lewis, on peut mourir pour une croyance, mais pas pour un mensonge avéré. 

"Ces hommes couchés se sont relevés, et ils ont tout affronté pour proclamer que Jésus était vivant, et la meilleure preuve, ce sont ces hommes eux-mêmes, ces moins que rien, ces poltrons à demi illettrés qui allaient affronter tous les périls, ressusciter le mouvement de Jésus, répéter partout ses paroles d'amour et de libération." (Jacques DUQUESNE, Jésus, Desclée de Brouwer/Flammarion, Éditions J'ai lu, Paris 1996, p. 252)

Les critiques suggèrent qu'ils étaient délirants ou motivés par le zèle religieux.

 

Mais il est improbable que des personnalités diverses aient pu délirer en masse sous la torture.

 

Le zèle seul n'explique pas leur témoignage unifié à travers les décennies et les régions. 

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Des documents historiques autres que la Bible confirment des détails essentiels de la vie et de la mort de Jésus.

 

Des sources non chrétiennes, écrites en l'espace d'un siècle, s'alignent sur les récits de l'Évangile. 

En 116 après J.-C., l'historien romain Tacite rapporte l'exécution de Jésus sous Ponce Pilate, notant que le christianisme s'est répandu malgré les persécutions. 

En écrivant 𝘐𝘯 𝘈𝘯𝘵𝘪𝘲𝘶𝘪𝘵𝘪𝘦𝘴 𝘰𝘧 𝘵𝘩𝘦 𝘑𝘦𝘸𝘴 en 93, l'historien juif Flavius Josèphe mentionne la crucifixion de Jésus et la croyance de ses disciples qu'il est ressuscité. 

Le tombeau vide a posé problème aux Romains et aux dirigeants juifs.

 

Les Évangiles font état d'un tombeau scellé, gardé par des soldats romains, et pourtant le corps de Jésus a disparu.

 

L'explication du Sanhédrin - les disciples ont volé le corps - n'est pas crédible.

Les gardes romains risquaient la mort s'ils manquaient à leur devoir.

 

Une lourde pierre, roulée en bas d'une pente dans un sillon, devait être déplacée par plusieurs hommes.

 

Les disciples, décrits comme dispersés et craintifs, n'avaient ni le motif ni les moyens de dominer des soldats entraînés. 

Le Sanhédrin avait toutes les raisons d'exposer le corps de Jésus pour écraser le christianisme.

 

Il n'existe aucune trace de la découverte du corps, malgré l'intérêt du public.

 

Les premières prédications chrétiennes à Jérusalem, à quelques pas du tombeau, auraient été impossibles si le corps avait été conservé.

Certains prétendent que le tombeau n'a jamais été vide ou que Jésus n'y a pas été enterré.

 

Pourtant, Joseph d'Arimathie, membre du Sanhédrin, est cité comme ayant fourni le tombeau - un détail vérifiable qui ne saurait être inventé.

Paul, dans 1 Corinthiens 15 (~55 ap. J.-C.), affirme que plus de 500 personnes ont vu Jésus ressuscité, dont beaucoup étaient encore en vie et pouvaient être interrogées. Ces apparitions ont eu lieu dans différents groupes, contextes et époques : des disciples, des sceptiques et des foules.

 

En l'espace de quelques décennies, le christianisme s'est répandu dans l'Empire romain, convertissant des milliers de personnes dans un environnement hostile.

 

En l'an 100 de notre ère, les croyants comprenaient d'anciens sceptiques comme Paul et même des élites romaines.

Les premiers chrétiens ont été persécutés - les boucs émissaires de Néron, les exécutions publiques.

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Pourtant, le mouvement s'est développé, attirant des juifs, des païens et des intellectuels.

 

Quelque chose de réel a déclenché ce mouvement.

 

Pharisien et persécuteur, le revirement spectaculaire de Paul après sa rencontre avec Jésus ressuscité (Actes 9) a déconcerté ses pairs. Ses écrits, incontestés dès le début, reflètent un homme transformé par une expérience tangible.

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Les preuves cumulées - scientifiques (Suaire), historiques (martyre, sources non chrétiennes) et logiques (tombeau vide, croissance rapide de l'Église, témoignages des femmes dans une époque où leurs paroles ne valaient rien) - pointent vers une seule réalité : Jésus a vaincu la mort.

 

Les sceptiques doivent se confronter à ces faits, et non les rejeter.

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Il est vraiment ressuscité.

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Cf. Catholic Frequency

 

https://x.com/CatholicFQ/status/1913974589618561165

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19 avril 2025 6 19 /04 /avril /2025 10:40
Si tu aimes la Bible, tu aimeras la Messe catholique

Si tu aimes la Bible, tu aimeras la Messe catholique. Chaque dimanche quatre extraits de la Bible sont proclamés publiquement.

Si tu aimes la Bible, tu aimeras la Messe catholique
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19 avril 2025 6 19 /04 /avril /2025 07:20
L'université d'Oxford a déterminé la date de la Crucifixion : 3 avril 33

La date de la crucifixion fait l'objet de débats, mais aucun consensus n'a été trouvé sur l'année ni sur le jour de la mort de Jésus. Dans cette analyse, des calculs astronomiques sont utilisés pour reconstituer le calendrier juif du Ier siècle après J.-C. et dater une éclipse lunaire qui, selon des références bibliques et autres, a suivi la crucifixion. Les preuves suggèrent fortement que le vendredi 3 avril 33 après J.-C. est la date de la mort du Christ.

 

 

La chronologie est l'épine dorsale de l'histoire. La date clé de la vie de Jésus est celle de la crucifixion, car elle est directement liée à la durée de son ministère, ainsi qu'à la date et à la nature de la Dernière Cène. Nous pensons que la seule façon d'établir la date précise de la crucifixion est d'utiliser la science, l'histoire et la théologie dans une étude interdisciplinaire. Les tentatives précédentes de datation de la crucifixion ont utilisé un processus d'élimination, montrant que toute année autre que celle choisie est incompatible avec les preuves disponibles (voir, par exemple, Hoehner, 1 Finegan 2 ). Dans cet article, nous examinons la première datation positive de la crucifixion à l'aide de preuves d'éclipse lunaire. Nous réévaluons également la "méthode d'élimination" en utilisant une nouvelle technique de reconstruction du calendrier juif du Ier siècle après J.-C., qui devrait être plus précise que les versions précédentes. Les détails de notre travail ont déjà été publiés. 3,4

Dans cet article, nous rassemblons ces détails et ajoutons quelques commentaires.

 

Contexte biblique

 

Il existe trois principaux éléments de preuve pour dater la crucifixion :

 

(I) Jésus a été crucifié lorsque Ponce Pilate était procurateur de Judée (les quatre Évangiles ; également Tacite 5 ), 2 ce qui est bien documenté comme étant entre 26 et 36 après J.-C.

 

(II Les quatre Évangiles s’accordent à dire que Jésus est mort quelques heures avant le début du sabbat juif, c’est-à-dire qu’il est mort avant la tombée de la nuit un vendredi.

(III) Les quatre Évangiles s’accordent à un jour près (voir ci-dessous) sur le fait que la crucifixion a eu lieu au moment de la Pâque.

 

Ces trois éléments nous obligent à rejeter de nombreuses dates proposées par le passé pour la crucifixion.

Par exemple, l'une des plus anciennes traditions, remontant à Tertullien (200 apr. J.-C.), la situe au 29 apr. J.-C., le 25 mars. Cette date n'était pas acceptée partout dans l'Église primitive, et nous savons maintenant, grâce aux calculs astronomiques, que la lune de Pâques en 29 apr. J.-C. tombait en avril, et non en mars.

 

Dans le calendrier officiel des fêtes de Judée, tel qu'il était utilisé par les prêtres du temple, la date de la Pâque était spécifiée avec précision (voir, par exemple, Reicke 6 ). L'abattage des agneaux de la Pâque avait lieu entre 15 h et 17 h le 14e jour du mois juif de Nisan (correspondant à mars/avril dans notre calendrier). Le repas pascal commençait au lever de la lune ce soir-là, c'est-à-dire au début du 15 Nisan (le jour juif qui s'étend d'un soir à l'autre) (Lévitique 23 v. 5 ; Nombres 28 v. 16). Il existe une divergence apparente d'un jour dans les récits évangéliques de la crucifixion, qui a fait l'objet de nombreux débats. Dans l'Évangile de Jean, il est indiqué que le jour du procès et de l'exécution de Jésus était la veille de la Pâque (Jean 18 v. 28 et 19 v. 14). Jean situe donc la crucifixion au 14 Nisan. L’interprétation correcte des Synoptiques est moins claire et nous considérons brièvement trois des nombreuses interprétations possibles qui ont été proposées.

 

(a) Une lecture directe des Synoptiques semble indiquer que la Cène était un repas pascal, consommé au moment de la Pâque (c'est-à-dire le soir au début du 15 Nisan), la crucifixion ayant lieu plus tard ce jour-là, soit le 15 Nisan (par exemple, Marc 14 v. 12). Ceci contredit la date du 14 Nisan donnée par Jean (voir Jérémie 7 ).

 

(b) De nombreux érudits suggèrent que la Cène décrite par les Synoptiques n'était pas un repas pascal au sens strict. On suggère que Jésus, conscient de son arrestation imminente, aurait organisé un repas pascal la veille de la Pâque (voir Luc 22 v. 15). Les partisans de cette interprétation notent que les Synoptiques ne font aucune mention d'un agneau pascal immolé et rôti pour la Cène. Cette interprétation concorde largement avec le récit johannique, où le repas d'adieu est explicitement mentionné comme ayant eu lieu avant la fête de Pâque (Jean 13 v. 1). La chronologie concorde également, de sorte que, selon cette théorie, les quatre Évangiles donnent le 14 Nisan comme date de la crucifixion. Il existe plusieurs variantes de cette interprétation de base (par exemple, références 7, 8, 9 ).

 

(c) Jaubert 10 a proposé que la Cène rapportée par les Synoptiques était un repas pascal strict, mais célébré à la date de la Pâque, calculée selon le calendrier "sectaire" de la communauté de Qumrân et d'autres. Selon cette théorie, la Cène aurait eu lieu le mardi soir, c'est-à-dire au début du mercredi juif (jour de la Pâque selon le calendrier sectaire, tel qu'il est rapporté par les Synoptiques), la crucifixion aurait eu lieu le vendredi (les quatre Évangiles) et la Pâque officielle aurait eu lieu le samedi (rapportée par Jean). (Pour une discussion des calendriers en usage au premier siècle après J.-C., voir par exemple les références 2 et 11). Selon cette théorie, les quatre Évangiles donnent à nouveau le 14 Nisan (calendrier officiel) comme date de la crucifixion.

 

Ainsi, certains érudits pensent que les quatre Évangiles situent la crucifixion le vendredi 14 Nisan, tandis que d'autres, selon les Synoptiques, elle a eu lieu le vendredi 15 Nisan. Par souci de généralité, nous supposons que les deux dates sont possibles. Le problème qui se pose alors est de déterminer dans laquelle des années 26 à 36 de notre ère les 14 et 15 Nisan tombaient un vendredi. Comme on le sait, divers auteurs (par exemple, 7, 12, 13, 14, 15) ont tenté d'utiliser l'astronomie pour apporter une solution à ce problème. Ce n'est cependant pas tout à fait simple, car, si les calculs astronomiques permettent de préciser avec précision les heures des nouvelles et des pleines lunes, nous ne le savons pas.

 

 

Il existe donc une unanimité impressionnante de toutes les sources selon laquelle la crucifixion a eu lieu le 14 Nisan et, par conséquent, les deux seules années plausibles pour la crucifixion sont 30 et 33 après J.-C.

 

Source et suite: https://www.asa3.org/ASA/PSCF/1985/JASA3-85Humphreys.html

L'université d'Oxford a déterminé la date de la Crucifixion : 3 avril 33

RÉFÉRENCES

 

1 Hoehner, HW, Aspects chronologiques de la vie du Christ. Zondervan : Grand Rapids (1977).

2 Finegan, J., Manuel de chronologie biblique. Princeton University Press : Princeton (1964).

3 'Humphreys, CJ, et Waddington, WG Nature , 306, 743 (1983).

4 'Humphreys, CJ, et Waddington, WG dans le Finegan Festschrift (éd. J. Vardaman, EM Yamauchi et B. Van Eldeven). (1984).

5 Tacite, Annales , XV, 44.

6 Reicke, B., L'ère du Nouveau Testament . Traduit de l'allemand par DE Green. Black : Londres (1968).

7 Jeremias, J., Les paroles eucharistiques de Jésus , traduit par N. Perrin. Français : SCM Press : Londres (1966).

8 Bruce, FF, Histoire du Nouveau Testament . Pickering et Inglis ; Londres et Glasgow (1982).

9 Whiteley, DEH, Aufstieg und Niedergang der Romischen Welt , 25, partie 11, de Gruyter : Berlin-Est et New York, sous presse (1983).

10 Ojaubert, A., La Date de la Cène . Gabalda : Paris (1957).

11 Schurer, E., Vermes, G., et Millar, F., L'histoire du peuple juif à l'époque de Jésus-Christ , vol. 1. Edinburgh University Press : Édimbourg (1973).

12 Fotheringham, JK, J. Études théologiques , 35, 146 (1934). Français

: 13 Goldstine, H, H., Nouvelles et pleines lunes , 1000 av. J.-C. à 1651 apr. J.-C. Fortress Press : Philadelphie (1973).

14 Fotheringham, JK, Mon. Not. R. Astr. Soc . 70 527 (1910).

15 Maunder, EW, J. Brit. Asir. Assoc . 21, 355 (1911).

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17 avril 2025 4 17 /04 /avril /2025 18:26

Les musulmans prétendent détenir le monothéisme le plus pur.

Mais leur Dieu n'est pas celui qu'ils disent qu'il est.

 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

On nous dit souvent que "Allah" n'est que le nom arabe de "Dieu".

Mais ce n'est pas vraiment vrai.

La parole arabe d'origine pour Dieu n'est pas "aḷḷāh" (اللّٰه), mais "al-ʾilāh" (إِلٰه). 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

En fait, "aḷḷāh" et "al-ʾilāh" sont des mots très différents: - "al-ʾilāh" est un titre, mais
- "Aḷḷāh" est un nom propre.

C'est-à-dire que "aḷḷāh" ne signifie pas "Dieu". «Aḷḷāh» est plutôt le nom d'un Dieu particulier. 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Avant l'apparition de l'islam, les chrétiens arabes n'ont jamais appelé Dieu "aḷḷāh".

Ils ont plutôt appelé Dieu "al-ʾilāh" (الإلٰه), ce qui signifie littéralement "le dieu".

(NB. Cette locution correspond exactement à l'expression chrétienne grecque normale pour Dieu, «ὁ θεός».)

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen
Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Aḷḷāh n'était pas le dieu des chrétiens ou des juifs.

"Aḷḷāh" était plutôt l'un des dieux des Nabatéens polythéistes.

Aḷḷāh était une divinité mineure dans le panthéon nabatéen, associée à une déesse féminine appelée Allat, qui était à la fois sa fille et sa concubine. 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Avant l'islam, Allah et Allat étaient deux des 360 dieux adorés par les Nabatéens dans leur sanctuaire païen dans la ville de La Mecque.

Au centre du sanctuaire se trouvait un rocher noir ("The Kaaba"). Les Nabatéens païens circuleraient dans ce sanctuaire dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et embrasseraient le rocher noir. 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Aujourd'hui, les musulmans continuent d'adorer ce dieu nabatéen Allah.

Ils continuent de se rendre dans son sanctuaire à La Mecque.

Ils continuent de se promener dans le même Kaaba dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et, quand ils le peuvent, embrassent le Rocher noir. 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Ce Dieu, bien sûr, n'est pas le Dieu des chrétiens.

Le Dieu chrétien est le Dieu de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

Le Dieu chrétien n'a jamais eu de consort - la fille appelée Allat.

Et le Dieu chrétien n'est pas adoré en se promenant ou en embrassant une pierre noire à la Mecque. 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Loin d'être le même Dieu que le dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen, qui continue d'être adoré d'une manière païenne par les musulmans aujourd'hui.

Le rejet chrétien de tous les dieux païens est un rejet de l'Allah islamique. 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Cf. https://x.com/maksimologija/status/1912646629066223710?t=IjlTPmlyDpkHtgmvR81ABA&s=19

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16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 18:38
Les Trinitaires, gardiens des chrétiens persécutés : "Nous sommes nés pour aller dans les cachots"

''La fondation de l’ordre en 1198 fut un événement unique dans l’histoire de l’Église, car jusqu’alors seule la vie monastique existait'', selon Aurelio, le vicaire général.

 

Saint Jean de Matha, son fondateur, créa le premier ordre sorti du couvent pour aider les nécessiteux, en particulier les chrétiens faits prisonniers pendant les années des Croisades (1096-1291), pour lesquels les Trinitaires payèrent des rançons et même échangèrent des places.

 

L'ordre avait pour mission de sauver et de racheter les captifs chrétiens et musulmans, établissant ainsi un nouveau modèle de vie religieuse centré sur l'action et le service hors du monastère. Les Trinitaires se rendaient dans les zones de guerre ''au nom de la paix, non pas avec une arme, mais avec une croix''.

 

''On nous appelle rédempteurs parce que nous suivons le même chemin que le Rédempteur. Il quitte son lieu de gloire, pour ainsi dire, et descend dans le monde. Il va à la rencontre des besoins, des faiblesses de l'homme, pour le libérer, le sortir des ténèbres. Et les Trinitaires suivent le même chemin. Ils quittent leurs foyers pour aller à la rencontre de ceux qui sont dans le besoin, pour leur apporter la clarté du Dieu du jour, les sortant des ténèbres des cachots'', a-t-il déclaré.

 

En fait, il y a actuellement des Trinitaires en cours de béatification comme Antonio da Conceiçao, un Trinitaire chaussé portugais (qui accomplit une rédemption de 232 captifs en 1579 à Marrakech), José de la Madre de Dios et Ignacio Tavares, morts en prison après s'être échangés contre des prisonniers chrétiens.

 

''Il y avait des religieux qui, quand l'argent n'arrivait pas et qu'ils voyaient que les prisonniers étaient dans une situation désespérée, prenaient leur place, offrant littéralement leur vie pour les captifs'', a ajouté Aurelio.

 

Aujourd'hui, les Trinitaires perpétuent l'héritage de leur ordre, consacrant leur vie aux captifs du XXIe siècle, ceux qui souffrent de persécutions en raison de leur foi. L'ordre compte actuellement 54 communautés en Europe, 22 aux États-Unis et au Canada, 21 en Amérique latine, 10 à Madagascar, deux en Inde et deux en Afrique continentale.

 

Source: 

 

https://www.catholicnewsagency.com/news/263387/trinitarians-guardians-of-persecuted-christians-we-were-born-to-go-to-the-dungeons

Les Trinitaires, gardiens des chrétiens persécutés : "Nous sommes nés pour aller dans les cachots"
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12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 09:27
"Les Apocryphes ne sont pas des Écritures" (Protestants)

Vous l'avez entendu dire : "Les Apocryphes ne sont pas les Écritures"". Peut-être n'étiez-vous pas sûr de ce qu'il fallait dire. Peut-être ne saviez-vous même pas ce que signifiait "Apocryphe".

 

La vérité est plus ancienne, plus profonde et plus belle que ce que l'on vous a dit.

Lorsqu'un protestant parle des "Apocryphes", il fait généralement référence aux livres que les catholiques et de nombreux chrétiens apostoliques appellent les livres deutérocanoniques. "Deutero" signifie "second" - non pas de second ordre, mais affirmé après que la première liste de livres ait été utilisée.

Ces livres sont :

– Tobie

– Judith

– Sagesse

– Sirach ou Siracide (Ecclésiastique)

– Baruch

1 et 2 Maccabées

– Plus des portions supplémentaires de Daniel et Esther

 

Ces passages figurent dans la Bible de l'Église depuis l'Antiquité. Nous reviendrons sur leur origine.

Les protestants les appellent "apocryphes", d’un mot qui signifie "caché". Mais les chrétiens historiques ne les ont jamais considérés comme cachés ou suspects.

 

Ces livres ont été lus à l’Église, utilisés dans la prière, copiés dans des manuscrits et prêchés pendant des siècles.

Lors de la fête de la Dédicace en ~ 165 (fête relatée dans II Maccabées 15, 34-36, livre "apocryphe" supprimé par les protestants), "Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon. (Jean 10,22-23). Selon la tradition rabbinique, la fête de la Dédicace a donné lieu à un miracle. Lorsque les Juifs sont rentrés dans le temple, ils n'ont trouvé qu'une petite cruche scellée d'huile d'olive qui n'avait pas été profanée ou contaminée par les Séleucides. Ils l'ont utilisée pour allumer la ménorah dans le temple et, bien que l'huile n'ait suffi que pour une journée, elle a miraculeusement duré huit jours, le temps d'en préparer d'autres. C'est la raison pour laquelle Hanouka dure huit jours.

Lors de la fête de la Dédicace en ~ 165 (fête relatée dans II Maccabées 15, 34-36, livre "apocryphe" supprimé par les protestants), "Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon. (Jean 10,22-23). Selon la tradition rabbinique, la fête de la Dédicace a donné lieu à un miracle. Lorsque les Juifs sont rentrés dans le temple, ils n'ont trouvé qu'une petite cruche scellée d'huile d'olive qui n'avait pas été profanée ou contaminée par les Séleucides. Ils l'ont utilisée pour allumer la ménorah dans le temple et, bien que l'huile n'ait suffi que pour une journée, elle a miraculeusement duré huit jours, le temps d'en préparer d'autres. C'est la raison pour laquelle Hanouka dure huit jours.

Alors d'où viennent-ils ?

 

La plupart d’entre eux ont été écrits au cours des quelques siècles précédant Jésus-Christ.

 

Et ils ont été inclus dans la Septante, l’Ancien Testament grec utilisé par les Juifs hors de Judée et par l’Église primitive elle-même.

Mettons les choses en pratique. Certaines choses que vous pourriez connaître et aimer proviennent uniquement de ces livres :

 

- L'histoire de Raphaël guidant Tobie

- Les sept frères martyrisés dans 2 Maccabées

- "Dieu a créé l'homme pour qu'il soit immortel" (Sagesse 2:23)

- Les proverbes de Sirach sur l'amitié, l'orgueil, et la miséricorde.

Les Réformateurs ont remis en question ces livres. Pourquoi?

 

– Certains n’ont pas été écrits en hébreu

– Certains contiennent des enseignements avec lesquels ils ne sont pas d’accord

– Jésus ne les a pas cités directement

– Les conciles juifs ultérieurs ne les ont pas inclus

 

Examinons chacune de ces affirmations et pourquoi encore l’Église primitive les recevait.

"Les Apocryphes ne sont pas des Écritures" (Protestants)

Pas écrit en hébreu ?

 

En fait, certains l'étaient – ​​nous avons trouvé des fragments hébreux à Qumran (par exemple, Sirach, Tobie).

 

Et même si ce n'était pas le cas, l'Église primitive utilisait le grec. La langue n'était pas le critère, mais l'usage apostolique et la vie liturgique.

Non cité par Jésus ?

 

C’est vrai, mais ce n’était pas le cas non plus des Juges, de Ruth, de l’Ecclésiaste ou du Cantique des Cantiques. Jésus ne se promenait pas avec une liste de contrôle.

 

L'Église ne décide pas de la canonicité par la citation, mais par la réception et l'usage.

Des Objections doctrinales ?

 

Oui, certains protestants les ont rejetés parce qu'ils contiennent des choses comme des prières pour les morts (2 Maccabées 15,11-16).

 

Mais cela soulève une question : Formons-nous la doctrine autour de l'Écriture ou l'Écriture autour de la doctrine ?

Les Églises apostoliques n'ont jamais utilisé les Écritures pour les adapter à leur théologie.

 

Elles ont reçu l'ensemble des Écritures, y compris les Deutérocanoniques, et ont permis au Saint-Esprit de guider la doctrine en harmonie avec elles.

 

Elles n'ont pas supprimé de livres pour éviter les conclusions. 

Ce n’était pas seulement l’Église romaine.

 

Les orthodoxes grecs et russes, les coptes, les éthiopiens, les assyriens, tous lisent des Écritures qui comprennent encore plus de livres que les catholiques :

– 3 Maccabées

– Psaume 151

– Jubilés

– La prière de Manassé

– 1 Énoch

 

Ceux-ci sont également anciens.

Alors soyons clairs: Les livres deutérocanoniques ont été lus, aimés et honorés par l'Église dès le début. Ils n'ont pas été ajoutés plus tard.

 

La vraie question n'est pas "quand ont-ils été inclus ?", mais "pourquoi ont-ils été enlevés ?"

La plupart des chrétiens du monde - catholiques, orthodoxes et de nombreuses églises apostoliques orientales - lisent toujours ces livres comme des Écritures.

 

Ainsi, lorsque quelqu'un dit "Les Apocryphes ne sont pas des Écritures", vous pouvez répondre gentiment: Ce n'est pas ainsi que l'Église primitive voyait les choses. Et ce n'est pas ainsi que nous voyons les choses aujourd'hui.

Source: Père Chris Vorderbruggen

https://x.com/FatherChrisVor1/status/1910826304619901031

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