Marina Lapenkova écrit pour l'Agence France-Presse Moscou (via Cyberpresse.ca) que le «Livre pour l'enseignant sur l'histoire contemporaine de la Russie (1945-2006)», tiré à 10 000 exemplaires, a mis le feu aux poudres. Cet ouvrage ... hérisse les enseignants qui l'accusent de «justifier les répressions staliniennes» et de porter aux nues l'ère Poutine.
«Les chercheurs contemporains ont tendance à expliquer les purges (staliniennes) par la volonté (de Staline) de mobiliser la société pour la pousser à accomplir des taches irréalisables», écrit le manuel [Les purges n'avaient-elles pas pour but de créer le socialisme, la société sans classes?].
L'ouvrage, qui présente Staline comme «un des dirigeants les plus efficaces de l'URSS», explique également qu'«à la suite des purges une nouvelle couche administrative s'est formée [création d'une nouvelle aristocratie soviétique: les apparatchiks], adaptée aux objectifs de modernisation» du pays.
«Autrement dit, les répressions étaient indispensables ?», s'interroge l'enseignant Leonid Katsva, lui-même auteur d'un manuel d'histoire, qui ne voit dans tout cela qu'une «réhabilitation du stalinisme».
... Le scandale provoqué par le livre a poussé le président Vladimir Poutine à recevoir en juin un groupe d'historiens et d'enseignants et à leur expliquer son point de vue.
Après les manuels des années 1990 qui imposaient aux Russes «un sentiment de culpabilité», les nouveaux manuels doivent inculquer aux élèves «un sentiment de fierté», avait-il déjà dit en 2003.
Au lendemain de la chute de l'URSS, «plusieurs auteurs de manuels ont touché des bourses étrangères. On les paie et ils dansent une polka ou ce qu'on leur commande», a-t-il assuré en juin.
L'historien Anatoli Outkine, auteur du chapitre sur la politique étrangère de l'URSS dans le livre contesté, raconte avoir été lui-même boursier du Fonds du milliardaire américain Georges Soros, peu après l'éclatement de l'URSS. «La Russie comptait un million de lycéens et tous les manuels étaient démodés», se souvient-il. «Nous avons traduit des manuels occidentaux, souvent brillants mais anti-russes, ou écrit nos propres livres d'histoire en nous référant à l'Occident», dit-il. Pour lui, «il est temps de refaire ces manuels qui présentent l'histoire soviétique comme une succession de défaites et de répressions».
... Le livre incrimimé préfère souligner que «l'URSS est sortie de la Seconde guerre mondiale comme une vraie super-puissance».
Ce n'est pas faux à condition de préciser que :
1- L'abandon de l'utopie socialiste internationaliste n'a pas amené immédiatement l'abandon de la politique de répression à l'intérieur de l'Urss.
2- Dans une démarche similaire à celle d'un Franco construisant le mémorial de Los Caïdos en hommage aux victimes des deux camps, Poutine semble vouloir, dans un but de réconciliation nationale, rassembler tous les Russes, anciens communistes comme anti-communistes, pour pouvoir aller de l'avant. (Voir les commémorations des victimes des répressions politiques en URSS, hier mardi 30 octobre 2007)
3- L'avènement d'une Urss "super-puissance en 1945" ne fut rendu possible que suite à la faillite doctrinale des Soviets, l'échec pratique du socialisme internationaliste et la transformation du socialisme soviétique en un socialisme national d'Etat.
Dans son livre "La France ne sera pas un pays d'esclaves" écrit en 1936, Jacques Doriot l'explique : "au moment même où l'Union soviétique a commencé de s'écarter du socialisme, elle s'est également écartée de l'internationalisme - et elle s'en est écartée aussi vite que du socialisme. Elle tend à devenir, elle est devenue un Etat national. Par là même l'Internationale Communiste tend à devenir un moyen de propager la politique extérieure de l'Etat national-soviétique qui vient de se constituer" (Jacques Doriot, La France ne sera pas un pays d'esclaves, Les Œuvres Françaises, Paris 1936, p. 101-102).
Les causes de l'échec de l'expérience socialiste internationaliste? Jacques Doriot les répertorie parfaitement. Il s'agit d'une erreur du marxisme sur la nature de l'homme et l'intérêt motivant son action. Même en Urss, un ouvrier voyant un apparatchik avec une belle mercedes allemande voulait avoir la même...
"Le parti bolchevik a eu toutes les possibilités de réaliser le programme socialiste. ... il a été le maître absolu de toutes ses décisions; il a exercé sur la Russie, sur l'Union Soviétique, la dictature la plus absolue. Aucun parti de l'a gêné; personne ne lui a disputé le pouvoir. Il a tenu tous les leviers de commande; il a eu la direction complète de l'économie. Or, à l'époque où il marque des succès économiques incontestables, il s'éloigne de son point de départ et de son programme fondamental. Mieux, pour réaliser ces progrès économiques, il est obligé de créer de nouvelles inégalités économiques, ces inégalités qu'il se proposait de détruite en arrivant au pouvoir. ... Dès 1928, Staline a replongé le pays dans la disette et dans la douleur, pour arriver au développement du plan quinquennal dans l'industriel et l'agriculture. Les plans quinquennaux ... devaient aboutir ... à la liquidation des classes; ils devaient créer non seulement les bases du socialisme, mais le socialisme lui-même. ... Nous constatons que c'est au moment où l'on devait atteindre la réalisation complète du socialisme que, comme poussée par une force surnaturelle, la Révolution russe guidée par un champion du socialisme depuis quarante ans, évolue avec rapidité vers la reconstitution des classes sociales. Et tout ce que nous savons sur la Russie montre que, loin de s'atténuer, ce phénomène ira en s'accentuant. ... On n'a pas en Urss réalisé le socialisme, mais la faillite complète de l'expérience socialiste" (Jacques Doriot, ibid., p. 91-93).
"Lénine avait été obligé de faire une retraite: la NEP. Staline a été obligé d'en faire une autre. Peut-on jeter l'anathème à ces hommes et dire qu'ils se sont trompés, qu'ils ne comprennent rien à rien? Faut-il les louer d'avoir fait un effort méritoire en partant d'une doctrine qui est belle, et dans sa formation et dans son idéal, et puis, n'ayant pas pu réussir, d'avoir battu en retraite et d'avoir cherché à éviter à un peuple de nouvelles souffrances, en se contentant d'un à peu près sur la route du socialisme, au lieu de sa totale réalisation? [Autrement dit, pour l'information des communistes d'aujourd'hui tenant que "le communisme de Staline n'était pas le vrai communisme"..., la poursuite de la marche vers le socialisme eut entraîné en Urss encore plus de morts que n'en ont fait les seules "purges staliniennes" si Staline n'avait pas décidé d'arrêter l'expérience du socialisme internationaliste. Bref, socialisme national d'Etat sous Staline comme socialisme internationaliste lors des premières années de l'Urss, égale morts par milliers quelque soit la solution choisie...]
"Pour ma part, je ne leur jetterai ni le blâme ni l'anathème. je veux simplement essayer de dégager le fruit de l'expérience de beaucoup d'entre nous: c'est-à-dire la découverte de l'erreur qui est contenue dans la doctrine de Marx et d'Engels, cette erreur que Jaurès avait déjà pressentie et que le résultat de l'expérience soviétique confirme. ... Ces doctrines ... oublient le facteur humain, ... elles ne tiennent aucun compte de la nature de l'homme, ... elles ne tiennent aucun compte des inégalités profondes entre les facultés des humains. L'erreur fondamentale du marxisme est de croire que le milieu économique forme complètement le milieu social, que l'homme est le produit exclusif de son milieu économique. Or, cette affirmation n'est que partiellement vraie. Car il faut tenir compte qu'en dehors de l'impulsion qu'il reçoit en milieu économique, l'homme obéit à un certain nombre de lois naturelles, qui se reproduisent depuis toujours, et notamment à celle de l'intérêt qui le fait à son tour réagir sur le milieu économique et social. C'est pour avoir méconnu cette vérité profonde que les bolcheviks, après Marx, après Lénine, ont, pendant les premières années de la révolution, tout écrasé dans leur pays. Mais le programme socialiste a été écrasé à son tour par la vie plus forte que la puissance dictatoriale de la plus puissante dictature du monde" (Jacques Doriot, La France ne sera pas un pays d'esclaves, Les Œuvres Françaises, Paris 1936, p. 94-95).
Personnellement, j'essaie d'analyser l'évolution de notre monde.
D'une part, je note qu'aujourd'hui, le marxisme n'est pas mort lorsque pour expliquer les émeutes de novembre 2005, les socialistes avancent que c'est uniquement le "milieu économique", la pauvreté, le milieu où ils vivent ("les quartiers") qui ont provoqué les émeutes... Ce n'est que partiellement vrai. Car il me semble qu'il faille tenir compte d'autres paramètres comme le politique, sorte de "grand jeu anarchisant", de "lutte, contre l'état contre les structures, contre l'ordre" (formule de Le Pen), ou même le paramètre ethnico-religieux, celui d'une "révolte à caractère ethnique et religieux" (selon la formule d'Alain Finkielkraut). Zyed et Bouna, "les deux jeunes étaient morts électrocutés dans un transformateur, il y a deux ans. Le fait-divers avait été l’élément déclencheur des émeutes du mois de novembre" (NOUVELOBS.COM | 27.10.2007). Ne retenir par idéologie marxiste que la dimension économique, c'est se limiter à ne regarder les tensions dans une société que sous l'angle purement matérialiste en occultant les autres raisons.
D'autre part, il me semble que si le socialisme a échoué en Urss, il revient sous une forme hybride sournoise dans l'Eurocratie de Bruxelles, nouvelle Urss, ainsi que par le biais de la "mondialisation". Il bat en retraite sur la destruction des "classes sociales", il adopte le libre-échange mondial qui est un fait depuis toujours, mais cherche à présent à détruire les différences entre les nations et les Etats souverains en faisant adopter son modèle de société relativiste, égoïste, matérialiste et athée.
Bref le socialisme internationaliste a muté, mais il est toujours le même au fond: ennemi de Dieu et ennemi de l'homme, il n'a pas varié sur ces deux points.
Le nouveau socialisme internationaliste n'a plus pour objectif de détruire les "classes sociales", il a pour objectif de détruire la diversité, détruire les différences entre les nations. Les indépendance nationales, les frontières, sont pour lui autant de lignes de démarcation à abattre, autant d'obstacle sur la route du socialisme. Les nations doivent disparaître si on veut parvenir au socialisme internationaliste nouvelle mouture...
On l'aura compris, le "libéralisme" mondialiste n'est que le succédané du socialisme internationaliste soviétique, la face occulte du même projet illuminé de soumission de la planète.
Aujourd'hui, tout ce qui peut enrayer ce néo-social-libéralisme totalitaire dans sa marche de soumission de la planète à ses faux dogmes, doit être nôtre.
J'ai envie de dire: royalistes, nationalistes, souverainistes, patriotes de tous les pays, unissez-vous!
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