AMORIS LAETITIA REPOSERAIT SUR DES PRÉMISSES ERRONNÉES
Pour le Père Michael, la thèse défendue dans le récent livre du Card. Coccopalmerio sur l'interprétation du chapitre 8 d'Amoris Laetitia repose sur des prémisses fausses qui se trouvent déjà dans la note 329 de l'exhortation apostolique de François.
Le Cardinal affirme (avec le soutien du Pape) que, pour autant que des divorcés remariés civilement souhaitent changer de vie, il ne doivent pas vivre comme frère et soeur parce que l'abstinence nuirait à leur couple.
La note d'Amoris Laetitia en question s'appuie à son tour sur la constitution Gaudium et Spes (du Concile Vatican II. Ndlr.) n. 51 qui dit en effet "Là où l’intimité CONJUGALE est interrompue, la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis : car en ce cas sont mis en péril et l’éducation des enfants et le courage nécessaire pour en accepter d’autres ultérieurement."
Dans Gaudium et Spes cette affirmation se trouve dans le point intitulé "L'Amour conjugal et le respect de la vie humaine." et concerne donc uniquement les couples mariés.
Or Amoris Laetitia utilise cette citation hors contexte pour l'appliquer aux couples divorcés (et "engagés dans une nouvelle union". Ndlr.) en affirmant que "Dans ces situations, connaissant et acceptant la possibilité de cohabiter ‘‘comme frère et sœur’’ que l’Église leur offre, beaucoup soulignent que s’il manque certaines manifestations d’intimité « la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis » (voir Gaudium et Spes 51)"
Le Père Michael fait donc remarquer que le nouvel ouvrage du Cardinal Coccopalmerio se garde bien de faire remarquer que l'intimité en question concerne en fait LA VIE CONJUGALE et estime que la citation est utilisée hors contexte dans le but de faire dire à Gaudium et Spes quelque chose qu'il ne dit pas.
Source: Diakonos.be
Amoris laetitia (n° 298 et sa note 329) prend en effet Gaudium et spes (n° 51) du Concile Vatican II décrivant le risque que court la fidélité et le bien des enfants lorsque l'"intimité conjugale est interrompue" et l'applique aux divorcés et remariés (!) pour, en quelque sorte, justifier l'adultère.
Voici dans l'image ci-dessous ce que dit Gaudium et spes n° 51 à propos des couples mariés (les passages importants sont soulignés en rouge):
Et voici ce que dit Amoris laetitia n° 298 et sa note 329 à propos des "divorcés engagés dans une nouvelle union" :
Amoris laetitia, note 329 :
Cette application abusive de Gaudium et spes aux divorcés et "remariés" avait déjà été aperçue par Don Alfredo Morselli dans l'article en italien de "Corrispondenza Romana" titré "Amoris Laetitia: la logica dell’eresia", le 27 décembre 2016, "Amoris Laetitia : la logique de l'hérésie", dont nous avions proposé une traduction :
"Pour soutenir que la fornication et l'adultère ne sont pas toujours des péchés mortels, vous avez ...
a) une utilisation absurde de Gaudium et Spes utilisé pour soutenir que dans certains cas, le péché est bon pour l'amour, en appliquant à une relation adultère le principe selon lequel s'il lui manque certaines expressions d'intimité conjugale, il n'est pas rare que "la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis" (Conc Concile œcuménique Vatican II, Constitution Gaudium et spes, 51;..... cf. Amoris laetitia, note 329) ..."