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19 juin 2024 3 19 /06 /juin /2024 06:05

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Nous avons tous appris à l'école républicaine que lors de sa fuite manquée à Varennes les 20 et 21 juin 1791 le roi se fit arrêter, ce qui entraina sa chute, mais ce que l'histoire officielle ne dit pas c'est que cette fuite fut plusieurs fois tramée par les Anglo-Genevois "pour obtenir sa destitution". Pierre Douat évoque cinq tentatives pour faire fuir le roi dans son livre "Histoire secrète de la Révolution française" (Amazon, Brétigny-sur-Orge 2022) dont voici quelques extraits :

(p. 25) ‘’Le but final des genevois était de provoquer la fuite du roi à l’étranger pour obtenir sa destitution, exactement comme c’était arrivé en Angleterre à Jacques II, qui en fuyant en France avait perdu tous ses droits à la couronne.

 

[…] La régence aurait été confiée au duc d’Orléans, réputé très anglophile, et Mirabeau aurait obtenu un ministère.

 

À partir de 1789, ce fut Du Roveray qui écrivit les discours de Mirabeau, tant et si bien que ce dernier l’appela ‘son maître en révolution’.

 

Du Roveray avait été pris en flagrant délit et dénoncé publiquement comme ‘pensionné du roi d’Angleterre’, en pleine assemblée nationale, alors qu’il transmettait des notes à Mirabeau à la tribune. [SOULAVIE V 5 p. 301 ; DUMONT p. 57-58.]

 

Pellenc servait d’informateur aux genevois, et Lord Elgin, espion de Pitt, les conseillait [Olivier BLANC, La Corruption sous la Terreur, R. Laffont, Paris 1992, p. 74 ; DE LA MARLE p. 59, 205 ; Etienne DUMONT, Souvenirs sur Mirabeau et sur les deux premières assemblées législatives, Meline, Bruxelles 1832, p. 73-74, 96, 102, 106, 172-173 ; Michael DUREY, William Wickham, master spy : The Secret war against the french revolution, Taylor, New Yord 2009, p. 35-36 ; Elizabeth SPARROW, Secret Services : British agents in France 1792-1815, The Boydell Press, Woodbridge 1999, p. 37-51.].

 

Le même stratagème qu’à la Bastille fut utilisé dans les campagnes où l’on souleva les paysans en répandant le bruit que des bandes armées payées par les seigneurs, allaient brûler les récoltes. ["Grande peur"]

 

Les villageois une fois rassemblés, ne voyant rien venir, assaillirent à leur tour les châteaux pour exiger l’abolition des droits féodaux. … Sous prétexte de contenir ces paysans, la même ‘garde nationale’ fut crée dans les provinces, ce qui était le véritable but de l’opération [Ces rassemblements populaires organisés de façon concertée dans tout le pays sont très bien décrits dans les mémoires de la marquise de la Tour du Pin (p. 194-195.)]

 

À la fin du mois de septembre (1789), un nouveau complot fut organisé. Pour obliger le roi à fuir, il fut décidé de l’attaquer directement dans son château à Versailles. [CHATELET I, p. 19-20, 91, 215-216.]

 

Malgré l'abondance des grains en Angleterre, la chambre des Communes refusa d'autoriser l'exportation des blés à Paris où régnait déjà la disette.

 

En France, les blés destinés à la capitale furent accaparés par la banque Turnbull & Forbes. [Emile DARD, Le général Choderlos de Laclos, Perrin, Paris 1905, p. 190; Olivier BLANC, La corruption sous la Terreur, Paris, Robert Laffont, coll. Les hommes et l'histoire, 1992, p. 84.]

 

On fit courir le bruit qu'une émeute se préparait... Mirabeau ne cessait de répéter à son ami le comte de La mark que 'le roi et la reine allaient périr et que la populace allait battre leurs cadavres', sachant très bien que ces propos seraient rapportés à la Cour. [Mirabeau, Correspondance, p. 112]

 

Un associé de Mirabeau nommé Gorsas, publia un pamphlet mensonger accusant les gardes du roi d'avoir piétiné la cocarde tricolore lors d'un banquet. [PELTIER, Domine salvum fac regem, p. 39 ; Mirabeau, Vie publique, p. 31]

 

Mirabeau prit la parole à l'Assemblée, et accusa la reine d'être personnellement responsable de cette 'orgie sacrilège'. [CHATELET I, p. 242-243, 265, II, p. 11; 11; Etienne DUMONT, Souvenirs sur Mirabeau et sur les deux premières assemblées législatives, Meline Bruxelles, 1832, p. 141]

 

[…] Clavière et Du Roveray furent aperçus en train de chauffer la foule et de distribuer de l’argent [CHATELET I p. 148 ; HAVARD, p. 48-49]

 

On paya des émeutiers pour les inciter à aller ‘assassiner la reine et les gardes royaux’. [CHATELET I, p. 133, 166, 174, 224]

 

Le 5 octobre (1789), Stanislas Maillard, toujours lui, conduisit la foule affamée à Versailles [CHATELET I, p. 60, 99, 113, 114, 133, 134.]

 

Les portes du château furent forcées, deux gardes royaux furent décapités, et leurs têtes promenées sur des piques. La foule envahissait les appartements royaux, mais le roi ne prenant toujours pas la fuite, La Fayette fut obligé d’intervenir avec sa ‘garde nationale’. La reine fut sauvée de justesse, et pour calmer le peuple, elle fut reconduite à Paris sous bonne garde avec la famille royale. Le duc d’Orléans essaya de se dégager de l’affaire [Etienne DUMONT, Souvenirs sur Mirabeau et sur les deux premières assemblées législatives, Meline Bruxelles, 1832, p. 139 ; CHATELET p. 91]. Mais, rendu responsable de tout, il fut aussitôt exilé à Londres. Louis XVI apprit plus tard par l’ambassadeur d’Espagne, que c’était l’ambassade d’Angleterre qui avait financé l’émeute.

 

[…] Le complot anglo-genevois fut publiquement dénoncé dans le pamphlet du journaliste Peltier, ‘Domine salvum fac regem’, puis dans le journal royaliste ‘Les Actes des Apôtres’ : les noms de Mirabeau et de ses complices genevois y étaient cités. [Pour la dénonciation du complot anglo-genevois, voir GOODWIN, p. 105.)]

 

[…] Enfin, Reibaz, autre complice de Clavière, fit introduire l’assignat, monnaie de papier virtuelle, qui assurera la ruine de notre économie.

 

[…] Ainsi se clôtura ce qu’on pourrait appeler la première révolution, qui consacrait l’avènement d’une nouvelle noblesse, celle de l’argent.’’ (Pierre DOUAT, Histoire secrète de la Révolution française, Amazon, Brétigny-sur-Orge 2022, p. 33.)

 

[...] Mais le plan de William Pitt n’était pas encore totalement accompli. Désireux d’en finir avec Louis XVI, il finança sa fuite à l’étranger pour mieux le compromettre [À la note 49 Pierre Douat précise que : "le projet de provoquer la fuite du roi à l'étranger n'était pas nouveau : on sait qu'une première tentative avait eu lieu lors de la prise de la Bastille.

 

Clavière et Du Roveray avaient organisé avec Mirabeau une deuxième émeute à destination de Versailles le 31 août 1789, mais qui fut dispersée dans Paris par la Garde nationale. Le meneur était un certain marquis de Saint Hurugue, arrivé récemment de Londres, qui sera réutilisé plus tard par les agents de Pitt (CHATELET I, p. 91; DUMONT, p. 139; DARD p. 185).

 

Une troisième émeute plus sanglante eut lieu le 5 octobre 1789. Le but était d'obliger le roi à fuir et d'offrir la régence au duc d'Orléans. Gorsas, complice de Clavière, publia un pamphlet mensonger accusant les gardes du roi d'avoir piétiné la cocarde tricolore. Mirabeau accusa la reine d'être à l'origine de cette profanation (PELTIER, Domine, p. 39; MIRABEAU, Vie publique, p. 31; CHATELET I, p. 242-243, 265, II, p. 11; DUMONT, p. 141) Pour créer les attroupements, les blés en provenance de Londres furent accaparés (BLANC, La Corruption p. 84; DARR, p. 190, 226; STAEL 126, 134, 136, 142, CHATELET I, p. 15-16, 41, 68, 235, 258). Du Roveray et Clavière furent aperçus distribuant de l'argent aux émeutiers (CHATELET I, p. 148, HAVARD, p. 48-49). Mirabeau fut aperçu en train de soudoyer les troupes royales, puis on le vit côtoyer les émeutiers  (MALOUET; MARICOURT, p. 174,175.) On incita les femmes à aller égorger la reine, et de l'argent fut distribué (CHATELET I, p. 19; MARCOURT p. 145] Les principaux meneurs furent Stanislas Maillard, Nicolas Renier, Buirette Verrières et Fournier l'Américain, tous agents de Clavière (CHATELET I, p. 60, 99, 113, 134, 137, 138, 207; L. BLANC, Histoire V, 6, p. 416; FOURNIER p. 27-35; THIERS p. 265; BOUCHARY, p. 98; CHATELET I p. 13-17, 60; Olivier BLANC, La Corruption p. 11-12, 61; DESMOULINS, Histoire p. 9-18; DE LA MARLE p. 649-650.) Ici aussi Louis XVI ne prit pas la fuite, et le duc d'Orléans fut accusé et dut s'exiler à Londres. Le roi apprit de l'ambassadeur d'Espagne que Dorset, ambassadeur britannique, avait financé cette émeute. Louis XVI protesta officiellement, et Dorset reconnut avoir reçu cet argent de négociants anglais et l'avoir distribué à des négociants français. Il prétendit 'ignorer l'emploi qu'on avait pu en faire', et fut remplacé peu après, ce qui est presque un aveu de culpabilité (MARICOURT p. 174-175.)

 

La menace ayant échoué, on essaya la persuasion. Mirabeau, l'homme de Clavière, proposa au roi d'organiser sa fuite vers la frontière pour reprendre le pouvoir, mais Louis XVI s'y refusa (DUMONT p. 162-169).

 

Une nouvelle tentative (la 4e) fut organisée lors de la conspiration des chevaliers du poignard : Dossonville, espion avéré de l'Angleterre, chercha à emmener le roi avec quelques dizaines de partisans, pendant que Santerre, agent de Clavière, faisait diversion à Vincennes pour distraire La Fayette et sa Garde nationale; mais Louis XVI refusa à nouveau de partir (Elizabeth SPARROW, Secret, p. 63, 132-134; THIERS p. 265; Olivier BLANC, Les hommes, p. 125). La cinquième tentative fut la bonne"]

 

(5e tentative) :

 

"De Fersen, ambassadeur de Suède, réussit à convaincre la reine de fuir. L’opération avait été financée par Quintin Craufurd, agent secret de Lord Malmesburry, nouvel ambassadeur d’Angleterre. Craufurd n'hésita pas à utiliser sa propre maîtresse Mrs Sullivan pour manipuler de Fersen qui devint son amant. L’opération fut un succès : le roi fut arrêté à Varennes, ramené de force à Paris, et les parisiens ne tardèrent pas à demander sa destitution. [Elizabeth SPARROW, Secret Services : British agents in France 1792-1815, The Boydell Press, Woodbridge 1999, p. 36 ; Jacques DE LAUNAY, Histoire de la Diplomatie secrète 1789-1914, La Rencontre, 1965, p. 115-119 ; Encyclopedia Britannica 11th ed. Vol 7, SI. 6, Q. Crawfurd ; Voir aussi Etienne DUMONT, Souvenirs sur Mirabeau et sur les deux premières assemblées législatives, Meline Bruxelles, 1832, p. 239.]

 

La fuite à l’étranger était un piège. Ce fut l’évènement qui abattit définitivement la monarchie : le roi fut désormais suspect de ‘trahison’. [1]

Alain Pascal évoque également ce sujet

 

"Quand enfin Louis XVI se décide à partir, il est trop tard et c'est probablement un piège. Pas tendu par Fersen, si enamouré de la reine qu'il organise l'expédition pour la sauver des 'bons sauvages', mais par les loges. Si le roi fuit, on l'accusera de rejoindre les émigrés, donc d'être vendu à l'étranger.

 

"Le roi... est trahi par La Fayette. C'est lui qui passe l'information. Il est dans la confidence, il alerte ses 'frères' et le Roi ne va pas loin. 

 

"[...] Et les deux représentants de l'Assemblée qui ont été prévenus et ramènent le Roi captif à Paris sont Pétion et Barnave. Toujours les mêmes...

 

"L'affaire de Varennes provoque un séisme politique - le peuple est abasourdi quand il apprend que le roi a voulu fuir et a été arrêté - et les adversaires de la monarchie vont retourner l'opinion contre lui. Le peuple qui aimait encore le Roi lui devient hostile.

 

"Les journaux le présentent comme un traître et l'on sait qui tient les journaux (les francs-maçons dont Marat, Brissot, Hébert, etc., qui répercutent les mots d'ordre. Ndlr.)

 

"Or le retournement de la foule est un sacrificiel connu. Il avait précédé le Sacrifice du Christ, et il va permettre de sacrifier le Roi."  [2]

 

SOURCES

 

[1] Pierre DOUAT, Histoire secrète de la Révolution française, Amazon, Brétigny-sur-Orge 2022, p. 25, 28, 35-36, 119-121.

[2] Alain PASCAL, La Révolution des Illuminés, Les Droits de l'Homme contre Dieu, Cimes, Paris 2023, p. 355-356.

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