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8 janvier 2025 3 08 /01 /janvier /2025 01:00
Saint Lucien, martyr

On pense qu'il fut l'un des prêtres romains qui vinrent évangéliser la Gaule au début du troisième siècle et qui donnèrent leur vie pour le Christ.

Saint Lucien évangélisa la région de Beauvais avec saint Denis et saint Rieul.

Si grande fut son action qu'elle permit à la légende de la rendre plus vivante.

"Saint Lucien est honoré comme apôtre du Beauvaisis. Après qu'il eut appelé à la foi et au baptême de nombreux habitants de cette région, une persécution s'ensuivit; il fut arrêté et décapité. Sa Passion lui adjoint deux disciples, Maxien (Maximien) et Julien, martyrisés avec lui sur la colline de Montmille (fin du IIIe siècle)."

(source: diocèse de Beauvais)

 

À Beauvais, vers 290, les saints Lucien, Maximien et Julien, martyrs. Martyrologe romain 


Sa devise:

"Je crois de coeur et je confesse de bouche, que Jésus-Christ est le fils de Dieu." [1]

 

Vers 290, l’empereur Dioclétien opposé au christianisme envoie Latinus, Jarius et Antor afin de tuer Lucien qui, averti du danger se réfugie avec ses deux compagnons Maxien et Julien à Montmille. Retrouvés par les Romains, ses compagnons sont décapités, Lucien est battu de verges puis enfin décapité. Le lieu probable du martyre s’appelle la Rosière. [2]

 

Ses vertus, ses actions de chair et les miracles qu’il aurait accomplis dans la région auraient contribué à la conversion de près de 30 000 homme. 

 

Saint Lucien. Cathédrale de Beauvais

Sources : (1), (2

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7 janvier 2025 2 07 /01 /janvier /2025 01:00
Saint Raymond de Penyafort, prêtre (+ 1275), o.p.

Saint Raymond de Penyafort, prêtre (+ 1275), o.p. (Ordre des Frères Prêcheurs, Dominicains)

Saint Raymond vint au monde l'an 1175, au château de Penyafort (Peñafort) en Catalogne (Espagne), d'une famille alliée aux rois d'Aragon. Ce Catalan est professeur de philosophie à l'Université de Barcelone et décide de se rendre à l'Université de Bologne, la plus grande Université de Droit de son temps, pour y étudier puis enseigner le droit civil et canonique.[1]

Le Pape Grégoire IX qui savait détecter les gens intelligents, lui confie la rédaction d'une "Somme des cas pénitentiaux", puis celle des "Décrétales" qui serviront de Code de Droit canonique à l'Eglise Catholique romaine jusqu'en 1917. Il rencontre alors saint Dominique de passage à Bologne et, dès son retour à Barcelone, le Vendredi saint 1222 il quitte le clergé séculier et entre dans l'Ordre des Dominicains à 47 ans. Il en deviendra le Maître Général et encourage l'apostolat de ses frères auprès des hérétiques, des Juifs et des Musulmans qui sont en Espagne.

http://saints.sqpn.com/wp-content/gallery/pictorial-lives-of-the-saints/saint-raymund-of-pennafort.jpg Préoccupé par l'Islam, il encourage saint Thomas d'Aquin à écrire "la Somme contre les Gentils" et fonde simultanément l'Ordre de Notre-Dame de la Merci pour la libération et le rachat des chrétiens captifs des Sarrasins.

Appelé à la cour pontificale par Grégoire IX qui en fit son confesseur, Raymond est nommé pénitencier (1230) et fait instaurer l'Inquisition en Aragon. Il révise les décrétales et en fait établir la nouvelle collection promulguée par la bulle "Rex pacificus" (5 septembre 1234). Raymond de Penyafort quitte Rome en avril 1236 pour rentrer en Espagne où il arrive par mer au début de l’été.[2]


Lorsque Raymond de Penyafort débarque au port catalan de Zossa, on le conduit près d’un malade appelé Barcelon du Fare ; le pauvre homme qui est à toute extrémité, a perdu l’usage de ses sens, et ses parents se morfondent qu’il ne puisse se confesser avant de mourir. Raymond de Penyafort prie longtemps près de l’agonisant puis lui demander s’il veut se confesser, mais il n’obtient aucune réponse. Il fait alors mettre en prière tous ceux qui se trouvent là. Au bout d’une longue prière collective, Raymond de Penyafort repose la question ; cette fois, le malade paraît sortir d’un profond sommeil et dit : "Mais oui, je veux me confesser et j’en ai un vif désir." Raymond de Penyafort fait sortir les assistants, entend le malade qui, l’absolution dite, rend paisiblement l’âme.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/73/Dolabella_St._Raymond_of_Penyafort.jpg

Raymond a pour Jacques Ier d’Aragon une très forte affection mais il est parfaitement lucide sur les faiblesses du Roi qu’il n’excuse pas. Vers la fin du règne de Jacques I, Raymond de Penyafort accompagne le roi dans l'île de Majorque. Or, débarqué, Raymond de Penyafort s’aperçoit que le roi entretient des relations coupables avec une dame de la cour ; comme, malgré ses objurgations, Jacques I ne se décide pas à rompre, le dominicain résout de retourner à Barcelone, ce que veut empêcher le roi qui fait défense à tout vaisseau de l’embarquer. Aucun marin n’osant désobéir au roi, Raymond de Penyafort s'avance sur les rochers que baigne la mer, et dit au frère qui l’accompagne :

  • "Puisque les hommes n’ont point de bateau à nous offrir, tu vas voir comment Dieu va nous en fabriquer un."

 

ce disant, il étend sur l'eau son manteau, et en redresse un coin avec son bâton pour en faire une voile ; il monte sur le manteau qui surnage et s'avance rapide sous les yeux stupéfaits du compagnon qui, demeuré timidement sur le bord, le voit disparaître à l'horizon. C'est assez pour que Jacques I cesse ses désordres.

 

Prétextant son grand âge, Raymond demande à être relevé de la charge de Maître de l'Ordre, ce qui ne l'empêchera pas de mourir centenaire. Il emploie les trente-cinq dernières années de sa vie à se préparer plus spécialement à la mort.

 

Entouré des rois d'Aragon et de Castille, Raymond meurt à Barcelone le 6 janvier 1275, jour de l’Epiphanie, sur les dix heures du matin.

 

En 1279, le concile de Tarragone demanda au pape Nicolas IV la canonisation de Raymond pour sa "sainteté au service de la justice", mais il ne fut béatifié que par Paul III, en 1542, et canonisé par Clément VIII, le 29 avril 1601.[3]

 

Outre la "Summa de pænitentia", Raymond de Penyafort a laissé une œuvre écrite considérable dont la plupart des ouvrages servirent longtemps de référence chez les Dominicains et à l’Université de Paris.

 

PRATIQUE. Dans nos occupations, imitons nos saints anges gardiens, qui ne perdent jamais Dieu de vue. [4]

 

http://www.holycrossoshawa.ca/wp-content/gallery/church-windows/st-raymond-of-penafort.jpg

Sources:

 

(1); (2); (3);(4) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 23.

 

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6 janvier 2025 1 06 /01 /janvier /2025 17:30

Le féminisme est né dans les pays protestants pour la simple raison qu’ils ont tourné le dos à la mère du Christ.

Alice von Hildebrand (1923 - 2022)

Le féminisme est le plus grand mensonge jamais vendu aux femmes ; il est en train de détruire la société moderne :

 

1. La culture du flirt :

Le féminisme a glorifié les relations sexuelles occasionnelles comme une forme d’'autonomisation', mais il a laissé les femmes émotionnellement seules et insatisfaites.
 

Il a ignoré le désir biologique des femmes d'avoir des relations significatives, les laissant à leur sort dans un monde qui valorise les sensations fortes bon marché plutôt que l'intimité durable.

2. Le démantèlement de la cellule familiale :

 

En promouvant avant tout l’indépendance, le féminisme a fragilisé la famille traditionnelle.

 

Au lieu de soutenir des foyers solides, elle a encouragé les femmes à considérer les hommes comme des concurrents.

 

Le résultat ?

 

Des foyers brisés, des enfants sans père et une société en ruine.

La Révolution voue une haine indicible à la famille. En Louis XVI, elle a tué le père, dans le féminisme elle a détruit la femme.

La Révolution voue une haine indicible à la famille. En Louis XVI, elle a tué le père, dans le féminisme elle a détruit la femme.

Ce funeste projet est ancien.

 

Dans le deuxième volume de son ouvrage "L'Eglise Romaine en face de la révolution", Jacques Crétineau-Joly publia une lettre d'un membre de la Haute vente (franc-maçonnerie italienne au XIXe siècle), "Vindice à Nubius" - deux pseudonymes -, de Castellemare, le 9 août 1838 :

Popularisons le vice dans les multitudes. Qu'elles le respirent par les cinq sens, qu'elles le boivent, qu'elles s'en saturent [...] Faites des coeurs vicieux et vous n'aurez plus de catholiques.



C'est la CORRUPTION en grand que nous avons entreprise [...] la corruption qui doit nous conduire à mettre un jour l'Eglise au tombeau.

J'entendais dernièrement un de nos amis rire d'une manière philosophique de nos projets et nous dire:



"Pour abattre le catholicisme, il faut commencer par supprimer la femme. Mais, puisque nous ne pouvons supprimer la femme, corrompons-la avec l'Eglise. Corruptio optimi pessima. [...] Le meilleur poignard pour l'Eglise, c'est la corruption."

Jean Ousset, Pour qu'Il règne, DMM, Niort 1998, p. 147-148

Le féminisme promettait l'émancipation, mais il a apporté des foyers brisés, la perte de la féminité et des relations brisées

3. Une diabolisation de la féminité :

 

Le féminisme a convaincu les femmes qu’accepter leur féminité naturelle était une attitude de faiblesse.

 

Les tâches ménagères, les soins et l'éducation ont été considérés comme des oppressions ; et les femmes ont été forcées de poursuivre des rôles masculins qui les laissaient souvent épuisées, malheureuses et déconnectées de leur vraie nature.

Le féminisme promettait l'émancipation, mais il a apporté des foyers brisés, la perte de la féminité et des relations brisées

4. La carrière professionnelle placée au-dessus de la famille :

 

On disait aux femmes que la carrière était plus importante que la maternité.

 

Les femmes ont toujours travaillé, le but du féminisme était d'en faire des salariées afin de baisser les salaires des hommes.

Désormais il est quasi impossible à une famille d'avoir un seul salaire.

Emilie Defresne

Une des raisons pour lesquelles nous avons promu le féminisme était que nous ne pouvions pas taxer la moitié de la population.

Nick Rockefeller à Aaron Russo : De la "liberté" au fascisme

Le féminisme promettait l'émancipation, mais il a apporté des foyers brisés, la perte de la féminité et des relations brisées

Le plus grand mensonge du féminisme a été de faire croire aux femmes qu’avoir une carrière était plus important que d’être chez elle à s’occuper de leurs enfants.

Thaïs d’Escufon

Aujourd’hui, beaucoup sont confrontées à la dure réalité de devoir sacrifier leurs années les plus fertiles pour des emplois qu’elles considèrent remplaçables et peu rémunérateurs, tout en luttant contre la solitude et les instincts maternels insatisfaits.

Le féminisme promettait l'émancipation, mais il a apporté des foyers brisés, la perte de la féminité et des relations brisées

5. Un encouragement à la compétition avec les hommes :

 

Le féminisme disait aux femmes qu’elles devaient "rivaliser avec les hommes" plutôt que de les compléter.

 

Cette mentalité antagoniste a détruit l’harmonie entre les sexes, transformant les relations en luttes de pouvoir plutôt qu’en partenariats basés sur la confiance, l’amour et le soutien mutuel.

Le féminisme promettait l'émancipation, mais il a apporté des foyers brisés, la perte de la féminité et des relations brisées

6. Une indépendance toxique :

 

"Des femmes fortes et indépendantes" est devenu le mantra, mais à quel prix ?

 

La dépendance à l’égard des hommes a été remplacée par une dépendance à l’égard du gouvernement et/ou des entreprises.

 

La véritable force réside dans l’interdépendance et non dans l’isolement au nom de l’autonomisation.

Le féminisme pense que les femmes sont libres lorsqu’elles servent leurs employeurs, mais esclaves lorsqu’elles aident leurs maris.

Gilbert Keith Chesterton, Social Reform versus Birth Control

7. Un nombre élevé de partenaires sexuels, une faible estime de soi et des regrets :

 

Le féminisme considère la promiscuité comme une liberté, mais les femmes ayant de nombreux partenaires sexuels connaissent souvent une estime de soi diminuée et ont des difficultés à nouer des relations durables.

 

Ce qui a été vendu comme une libération entraîne souvent un fardeau émotionnel et des regrets.

8. Le dénigrement des hommes :

 

Le féminisme dépeint les hommes comme des oppresseurs plutôt que comme des alliés.

 

Ce récit ''diviser pour régner'' alimente le ressentiment et la méfiance, empêchant l’unité et la collaboration nécessaires pour bâtir des familles, des relations et des communautés solides.

9. Une baisse des taux de nuptialité :

 

En dévalorisant le mariage et en glorifiant l’indépendance, le féminisme a conduit une génération de femmes à retarder ou à éviter complètement le mariage.

 

Le résultat ?

 

Moins de stabilité, plus de solitude et des bases moins solides pour élever la prochaine génération.

Natalité 2024 en chute libre

Natalité 2024 en chute libre

Les pays qui résistent le mieux à la chute de leur natalité en Europe sont ceux qui ont gardé une solide foi religieuse : l'Italie, l'Espagne catholique et la Pologne du Christ Roi institutionnel.

Les pays qui résistent le mieux à la chute de leur natalité en Europe sont ceux qui ont gardé une solide foi religieuse : l'Italie, l'Espagne catholique et la Pologne du Christ Roi institutionnel.

Le mariage est le fondement de la société, le taux de natalité est bien trop bas et seule une foi religieuse forte préserve de la pauvreté de l’histoire – en éloignant les gens de l’hédonisme et de l’autodestruction.

10. Le déclin du bonheur :

 

Malgré les promesses d’autonomisation, des études montrent que les femmes sont moins heureuses aujourd’hui que par le passé.

 

Pourquoi ?

 

Parce que le féminisme a encouragé la recherche d’une validation externe plutôt que d’une satisfaction interne, laissant beaucoup de personnes se sentant perdues, désillusionnées et loin de se sentir véritablement autonomes.

 

Cf. https://x.com/PropositoyVida/status/1875941998319771670

Conclusion

Le féminisme libéra les femmes de la dignité naturelle de leur sexe et les transforma en homme inférieurs.

Francis Parker Yockey, Imperium (1948)

Le féminisme promettait l'émancipation, mais il a apporté des foyers brisés, la perte de la féminité et des relations brisées

Le féminisme est une abomination aux yeux de Dieu. Plutôt que de libérer, c’est un avilissement de la personne féminine et de la dignité de la Femme.

Cf. https://x.com/Karolin79861832/status/1794468790895566884

Caroline/Karolina

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6 janvier 2025 1 06 /01 /janvier /2025 13:57

De nombreux parents et enseignants, témoins stupéfaits de la révolution en cours, s'interrogent sur les mutations profondes qu'a subi et que subit encore notre système éducatif. Mais aucun gouvernement, tant de droite que de gauche, ne les a jamais éclairés en exposant les fondements idéologiques de ces réformes et en faisant ressortir leur cohérence et leurs objectifs.


Les réponses à ces interrogations existent pourtant : la philosophie générale de la révolution pédagogique est exposée sans détour dans les publications des organisations internationales (Unesco, OCDE, Conseil de l'Europe, Commission de Bruxelles. ).

 

S'appuyant sur ces textes, Pascal Bernardin montre dans cette conférence qu'aujourd'hui l'objectif prioritaire de l'école n'est plus de donner aux élèves une formation intellectuelle ni de leur faire acquérir les savoirs élémentaires. Au terme d'une redéfinition du rôle de l'école, celle-ci devient le véhicule d'une révolution culturelle et éthique destinée à modifier les valeurs, les attitudes et les comportements des peuples à l'échelle de la planète.

 

Les techniques de manipulation psychologique, qui ne se distinguent guère des techniques de lavage de cerveau, sont utilisées à tout niveau.

 

Les élèves en sont naturellement les premières victimes.

 

Mais les enseignants et le personnel administratif (directeurs, etc.) ne sont guère épargnés.


Cette révolution silencieuse, antidémocratique et totalitaire, veut faire des peuples des masses ignorantes et soumises. Elle illustre de manière exemplaire la philosophie manipulatoire et dictatoriale qui sous-tend le Nouvel Ordre Mondial et les modes d'action subtils et indirects, mais d'autant plus puissants, qu'il utilise.

Source: http://ekouter.net/machiavel-pedagogue-ou-le-ministere-de-la-reforme-psychologique-avec-pascal-bernardin-a-bruxelles-4993

https://x.com/JeanneLiberanos/status/1876180534587727961

Malheureux, ces gens qui déclarent bien ce qui est mal, et mal ce qui est bien, qui font des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres.

Isaïe 5,20

La "Révolution pédagogique": une révolution culturelle et éthique destinée à modifier les valeurs
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5 janvier 2025 7 05 /01 /janvier /2025 15:15
Le Concile de Nicée est extrêmement pertinent aujourd’hui encore

En 2025, toutes les Églises célébreront l'anniversaire des "1 700 ans du Concile de Nicée" - explique la théologienne protestante viennoise Heil dans un entretien au journal paroissial viennois "Der Sonntag", à propos de la dispute théologique du début du IVe siècle qui conduisit finalement à la formulation de la première confession de foi chrétienne lors du Concile de Nicée en 325.

 

Même en 2025, il serait bon de jeter un œil au texte du Concile de Nicée de l'an 325 et de se renseigner sur les débats théologiques de cette époque.

 

La théologienne viennoise Uta Heil en était convaincue dans un entretien au journal religieux viennois "Der Sonntag" : "C'est la confession de foi centrale que toutes les communautés chrétiennes signent de manière œcuménique et, à cet égard, elle est bien sûr de la plus haute importance pour chaque Chrétien."

 

Dans l’interview, Heil a également rejeté les fausses informations sur les prétendus enseignements du prêtre Arius. Sa position théologique fut condamnée au concile.

 

La doyenne Uta Heil est professeur d'histoire de l'Église à la Faculté de théologie évangélique de l'Université de Vienne depuis 2015. Ses recherches portent principalement sur le développement du christianisme dans l’Empire romain.

 

Le credo de Nicée, confession de foi chrétienne centrale, a été formulé à Nicée (aujourd'hui Iznik en Turquie) en 325. Lorsque l'empereur Constantin convoqua le concile, il voulait, entre autres choses, régler le différend entre l'évêque Alexandre d'Alexandrie et le prêtre Arius. La dispute théologique sur la relation entre père et fils fut menée avec véhémence.

 

Pour Heil, "Nicée doit être considérée de deux manières : d'une part comme une grande célébration de l'unité impériale de l'empereur Constantin, devenu seul dirigeant en 324, et d'autre part comme une tentative d'aborder et de résoudre les questions controversées qui était survenu entre-temps."

 

Au concile, l'enseignement d'Arius fut condamné, mais en raison du manque de sources, il n'est aujourd'hui que peu tangible, comme le dit Heil. Il faut se confronter aux débats du IVe siècle pour comprendre de quoi il retournait : "À Nicée, nous avons comme résolution non seulement la condamnation d'Arius, mais avant tout aussi la fixation du Symbole de Nicée. Et dans ce Nicée, il est établi que le Fils est d'une seule ou même nature avec le Père, exprimé par le célèbre mot grec "Homoousios" ("Consubstantiel"). Ceci est précédé par la mention selon laquelle le fils été engendré par le Père, c'est-à-dire par l'essence du Père.

 

Il s'agit essentiellement de la question : "Qui est Jésus-Christ ? Décrire Jésus-Christ comme Dieu le sépare du cercle des autres prophètes ou d'autres personnes spéciales et lui attribue la qualité divine. Et : "Le salut doit venir de Dieu lui-même. Et parce que le salut doit venir de Dieu lui-même, et que le Christ est le Rédempteur, le Christ doit aussi venir de Dieu lui-même et directement de Dieu."

 

Qu’a enseigné Arius ? Selon Heil, il était important pour Arius de "souligner la divinité et la priorité absolue du Père, qui n'a fait naître le Fils que plus tard afin de créer le monde à travers lui en tant qu'agent de création, et ainsi le Fils a un seul commencement." Pour Arius, la manière dont le Fils naît du Père doit également être décrite plus en détail, "il voit des problèmes particuliers dans la terminologie qui découlent du terme 'Fils' si Jésus-Christ est le Fils de Dieu". Cette idée risque de projeter sur Dieu des idées plus physiques et matérialistes. "Si Dieu, en tant que père, a un fils, on se trouve alors mentalement dans le cas d'une conception humaine, et cela est bien sûr à éviter en ce qui concerne Dieu - mais comment décrire alors la genèse du fils à partir du père ? », a expliqué Heil. Chez Arius aussi, le Fils est une divinité, même déjà dans son existence pré-mondaine. "Car le différend ne porte pas sur la procréation terrestre, sur Noël, sur la procréation de la naissance par Marie, mais sur la conception du Fils avant son existence mondaine par Dieu le Père."

 

Arius craignait que son évêque Alexandre ne fasse plus clairement la distinction entre le fils et le père, de sorte qu'ils ne feraient plus qu'un sans distinction. Pour Arius, cependant, il allait de soi que le fils était d'abord issu du père et que le père était l'auteur de son existence, dit la théologienne.

 

Arius disposait d'un réseau qui s'étendait dans la zone syro-palestinienne et s'étendait jusqu'en Asie Mineure, de sorte que le conflit fut propulsé hors d'Égypte et d'Alexandrie et atteignit des cercles plus larges. A cette époque, presque chaque évêque d'Orient étaient mis au défi de prendre position - pour Arius, contre Arius, pour Alexandre, contre Alexandre - "de sorte qu'une division s'est produite dans l'Orient grec".

 

En fin de compte, selon Heil, 250 à 280 évêques ont participé au concile de Nicée en 325 ; presque exclusivement de l’est de l’Empire romain. Selon Heil : "S'il y avait autant d'évêques de l'Orient grec, c'est parce qu'il s'agissait d'une dispute qui concernait surtout l'Orient grec. A cela s'ajoute une raison très pratique : en raison de la planification à très court terme, il n'était pas possible de faire venir davantage d'évêques d'Occident." Le terme "Concile œcuménique" doit être compris comme signifiant "que les évêques latins d’Occident ont accepté les décisions du Concile sans participer eux-mêmes au Concile de Nicée".

 

Pas de Dieu de second plan

 

Dans l’entretien, Heil a également expliqué à nouveau le terme central "Homoousios" (consubstantiel). Ce terme visait à souligner que "le Fils est engendré du Père, c'est-à-dire de l'essence du Père, et qu'il est également engendré et non pas créé." "Cela doit lier le Fils si étroitement au Père qu'ils sont égaux en ce qui concerne leur divinité, et que le Fils est tout autant Dieu ou possède une qualité divine tout autant que le Père lui-même et qu'il n'est pas en quelque sorte subordonné au Père ou une divinité de second rang". Le terme devrait également éviter "que le langage ou la description du Fils de Dieu conduise à supposer d'une manière ou d'une autre deux dieux", selon Heil : "En décrivant qu'ils sont identiques dans leur substance ou que le Fils provient de l'essence du Père, nous pouvons malgré tout parler d'une seule divinité et donc ne pas nous attirer le reproche de polythéisme."

 

Un Concile important pour la définition d'une date commune de Pâques

 

Une autre décision importante du Concile de Nicée concernait la fixation d'une date de Pâques uniforme. La solution adoptée par le concile fut la suivante : la fête de Pâques a lieu le premier dimanche après la pleine lune, qui suit le début du printemps (équinoxe). Cela a permis d'assurer une date unique jusqu'au 16e siècle, jusqu'à ce que le pape Grégoire XIII introduise le calendrier grégorien, mais alors de nombreuses églises orthodoxes et de l'ancien Orient conservèrent le calendrier julien (jusqu'à aujourd'hui).

 

En 2025, Pâques tombe à la même date selon les deux calendriers.

 

***

 

Source: https://www.kathpress.at/goto/meldung/2437831/konzil-von-nicaea-auch-fuer-heute-hoechst-relevant

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5 janvier 2025 7 05 /01 /janvier /2025 12:31
Cardinal Burke : Mère Angélique s'est battue contre "l'œuvre de Satan" dans l'Église

Le cardinal Raymond Burke rappelle l'œuvre de Mère Angelica (1923-2016) et son combat contre "le matérialisme et la sécularisation" dans l'Église.

 

Fin décembre, à l'occasion du 25e anniversaire de l'ouverture du sanctuaire construit par Mère Angelica en Alabama, le cardinal Raymond Burke a honoré la lutte des fondateurs d'EWTN (réseau de télévision câblé américain qui présente une programmation catholique 24 heures sur 24) contre l'avancée du "matérialisme et de la sécularisation" dans l'Église et a en même temps déclaré que la première attaque des "serviteurs de la culture du mensonge et de mort" était dirigée contre la liturgie.

 

"Avec toute la ruse de Satan, les serviteurs de la culture du mensonge et de mort ont tenté de "relativiser et saper les vérités de la foi", souligne Burke.

 

Source: https://www.kath.net/news/86462

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5 janvier 2025 7 05 /01 /janvier /2025 11:54
Jean FAVIER, "Les Grandes découvertes, d'Alexandre à Magellan", Fayard, Paris 1991, p. 124-125

Jean FAVIER, "Les Grandes découvertes, d'Alexandre à Magellan", Fayard, Paris 1991, p. 124-125

 

Actes de pèlerinage sur le chemin de Saint-Jacques : battage médiatique et spiritualité

 

L'essor du Chemin de Saint-Jacques se poursuit. En 2024, les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne, ont atteint un nouveau record de près d'un demi-million. Parmi eux, 23 462 étaient allemands. Les motifs sont différents.

 

Les pèlerins du Chemin de Saint-Jacques ont une nouvelle fois battu tous les records en 2024. Comme le rapporte le bureau des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, 499 239 diplômes ont été délivrés l'année dernière à des arrivants du monde entier. Il s’agit de la troisième année record consécutive après 2022 (438 307) et 2023 (446 082). Même le soir du Nouvel An, 183 pèlerins sont arrivés.

 

Depuis le Moyen Âge, le Chemin de Saint-Jacques conduit les pèlerins jusqu'au réputé tombeau de l'apôtre Jacques à Saint-Jacques-de-Compostelle (en Galice au Nord-Ouest de l'Espagne).

 

Les chemins de pèlerinage traversent toute l'Europe et se rejoignent ensuite dans les étapes finales au Portugal, en France et en Espagne. Le tombeau est devenu l'une des trois principales destinations du pèlerinage chrétien, avec Rome et Jérusalem. Au cours des dernières décennies, la voie a connu une renaissance. En Allemagne, le récit d'expérience de l'artiste Hape Kerkeling "Je suis parti alors" (2006) a provoqué un boom du pèlerinage.

 

La plupart des pèlerins sont arrivés à Santiago, située à l'extrême nord-ouest de la Galice, l'année dernière en mai avec 72 645 arrivées et en août avec 71 639, soit une moyenne d'environ 2 300 arrivées par jour. Cela signifiait que de nombreux logements atteignaient leur pleine capacité et que la patience des résidents dépassait leurs limites. Au cours de cette année record, les plaintes concernant les nuisances sonores et les ruelles bouchées se sont multipliées. Finalement, plusieurs millions de visiteurs supplémentaires sont arrivés, notamment des bus remplis de pèlerins, des touristes culturels et des excursions à terre depuis des bateaux de croisière. De nombreux arrivants ont été déçus que le célèbre lanceur d'encens de la cathédrale n'ait pas été utilisé pendant un certain temps.

 

Les liaisons depuis le Portugal en hausse

 

Quiconque souhaite recevoir le certificat tant convoité doit traditionnellement prouver, en apposant un cachet sur sa carte d'identité de pèlerin, qu'il a parcouru au moins les 100 derniers kilomètres à pied ou les 200 derniers kilomètres à vélo. Un examen des statistiques montre que la plupart des pèlerins, soit 236 378, ont transité par Sarria sur l'itinéraire principal, le « Chemin français ». Les routes en provenance du Portugal ont pris de la vitesse. Le « Chemin portugais » (95 453) arrive en deuxième position, devant le « Chemin côtier portugais » (74 758).

 

Malgré tout le battage médiatique, vous pouvez toujours trouver des coins tranquilles et des sections désertes du parcours. Il est critiqué que certains pèlerins laissent derrière eux des chaussures, des chemises et des chaussettes trouées à la Croix de Fer, le point culminant du "Chemin français", et au Cap Finisterra, le prolongement du chemin de Saint-Jacques jusqu'à la "Fin du monde" (Finisterre).

 

En fin de compte, ce qui est important – et pas seulement pour le Chemin de Saint-Jacques : la carte d'identité du pèlerin.

 

Parmi les nouveaux arrivants, les Espagnols étaient en tête avec une part de 42 pour cent (208 378), suivis par 38 052 Américains, 28 599 Italiens et 23 462 Allemands. À la toute fin des statistiques se trouvent des pays exotiques comme la Gambie, le Suriname, le Laos et les Îles Salomon, chacun comptant un pèlerin.

 

Environ un tiers sont motivés par la religion

 

En ce qui concerne les motifs de pèlerinage, Jorge Martínez-Cava, président de l'Association européenne des amis de Jacob "Camino Europa Compostela", qui compte plus de 40 000 membres dans 20 pays, en voit un tiers :

 

"Pour environ 30 à 35 pour cent, c'est la foi catholique qui est déterminante.

Un nombre similaire est motivé par la spiritualité.

Les autres ont d'autres raisons. Car le chemin de Saint-Jacques est aussi un chemin d'art, de nature, d'amitié, de gastronomie, de sport".

 

De même, le pèlerinage sur le chemin de Saint-Jacques est à la mode en tant qu'événement de style de vie. Martínez-Cava estime que les discussions sur le fait de savoir si même ceux qui ont recours à un transport organisé des bagages ou qui voyagent en vélo électrique sont de 'vrais pèlerins' sont superflues. "C'est tout à fait normal. Pour nous, tous les pèlerins sont égaux", dit-il.

 

Martínez-Cava considère toujours le chemin de Saint-Jacques à travers l'Espagne comme "sûr", mais recommande à ceux qui ont des inquiétudes d'utiliser l'application "Alertcops" créée par le ministère espagnol de l'Intérieur : Avec une fonction de bouton SOS et la possibilité de se faire localiser par la police. Pour l'instant, l'application n'existe qu'en espagnol. Des modes d'emploi dans d'autres langues seraient toutefois en cours d'élaboration.

 

Pour l'avenir, Martínez-Cava souhaite que les mois les plus fréquentés soient mieux équilibrés afin d'éviter « une surcharge ponctuelle ». Le début du printemps et la fin de l'automne se prêtent également bien au pèlerinage.

 

Source: https://www.katholisch.de/artikel/58620-pilgerrekorde-auf-dem-jakobsweg-hype-und-spiritualitaet

https://www.senderismoenasturias.es/caminsa.htm

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5 janvier 2025 7 05 /01 /janvier /2025 01:05
Domingos Sequeira, Adoration des mages (1828)

Domingos Sequeira, Adoration des mages (1828)

[Épiphanie, du grec "manifestation".] C'est-à-dire la manifestation de Dieu.

 

Le livre des Nombres annonçait l'"astre" "issu de Jacob", sceptre levé, issu d'Israël: 

Ce héros, je le vois – mais pas pour maintenant – je l’aperçois – mais pas de près : Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d’Israël. Il brise les flancs de Moab, il décime tous les fils de Seth(Nb 24:17)

 

C'était une habitude dans l'Antiquité de pavoiser l'entrée des villes pour accueillir les grands rois afin de manifester leur gloire. Cette manifestation publique grandiose s'appelait une "théophanie". Les chrétiens ont adopté ce mot pour nommer la visite à Jésus des mages venus d'Orient, ces savants qui avaient lu le signe de la naissance de l'Enfant dans les étoiles et avaient fait un très long chemin pour venir l'adorer.

 

En fait de manifestation, ce terme est paradoxal, Jésus n'est pas reconnu par Hérode qui veut le tuer, ni par les scribes qui ne bougent pas (évangile). Seuls ces hommes venus de loin, comme les rois évoqués dans le psaume 71, sont capables de s'incliner et de reconnaître en Lui le Roi du monde. Le Psaume 71, 1-15 annonçait ce Fils de Roi dont le règne devait gouverner avec justice, faire droit aux malheureux, et durer sous le soleil et la lune de génération en génération

 

Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de Roi ta justice.

Qu'il gouverne ton peuple avec justice, qu'il fasse droit aux malheureux !

Montagnes, portez au peuple la paix, collines, portez-lui la justice !

Qu'il fasse droit aux malheureux de son peuple, qu'il sauve les pauvres gens, qu'il écrase l'oppresseur !

Qu'il dure sous le soleil et la lune de génération en génération !

[...] Les rois de Tarsis et des Iles apporteront des présents. Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.

[...] Tous les rois se prosterneront devant lui, tous les pays le serviront. 

Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours.

Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie.

Il les rachète à l'oppression, à la violence ; leur sang est d'un grand prix à ses yeux.

Qu'il vive ! On lui donnera l'or de Saba. * On priera sans relâche pour lui ; tous les jours, on le bénira.

Les Mages sont remplis d'une "grande joie" car ils ont reconnu en l'Enfant ce "Fils de Roi" dont le règne de "justice" durera "de génération en génération" (Ps 71) et en Jésus la présence de Dieu. Avec les Mages nous apportons la myrrhe, l'or et l'encens, et nous chantons la gloire de Dieu.

Les Mages sont remplis d'une "grande joie" car ils ont reconnu en l'Enfant ce "Fils de Roi" dont le règne de "justice" durera "de génération en génération" (Ps 71) et en Jésus la présence de Dieu. Avec les Mages nous apportons la myrrhe, l'or et l'encens, et nous chantons la gloire de Dieu.

Le livre de Michée 5,1 annonçait que de Bethléem, "le plus petit des clans de Juda", devait sortir celui qui devait gouverner Israël, et dont les origines remontent à l'antiquité, aux jours d'autrefois.

 

Le livre d'Isaïe 60, 1-6 annonçait que la lumière et la gloire du Seigneur devait se lever sur Jérusalem et que tous les gens de Saba devaient y venir, apporter l'or et l'encens et annoncer les exploits du Seigneur.

 

Isaïe 63, 9 annonçait que ce ne devait être "ni un messager ni un ange", mais la "face" du Seigneur qui les sauverait. 

 

Le livre d'Isaïe 7, 14, encore, annonçait qu'"une Vierge", "enceinte", enfanterait "un Fils", qu'elle devait appeler Emmanuel (c'est-à-dire Dieu-avec-nous).

 

Isaïe 35, 4 précise  qu'il viendra "lui-même" pour nous "sauver".

 

L'Évangile selon S. Matthieu, 2, 1-15 raconte la la visite des rois mages à l'Enfant-Jésus, Sauveur promis au monde, guidés par une étoile (l'astre de Nb 24:17) vers le lieu de naissance prophétisée du Christ (Bethléem selon Mi 5, 1) en passant par Jérusalem où ils annoncèrent à Hérode la naissance du "roi des Juifs" (Mt 2:1-2 et 8-10.

 

 

L'Apôtre Matthieu décrit "des mages d’Orient" qui n'étaient pas juifs mais qui "arrivèrent à Jérusalem" et  "dirent" : "où est le roi des Juifs qui vient de naître? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l’adorer." Il ne qualifie pas les mages de "rois", mais les Écritures hébraïques, elles, prédisaient l'hommage des roisPsaume 71 (72),10 : "Les rois de Tarsis et des Iles apporteront des présents. Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande."; Et Isaïe 60,3-6 annonce : "Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur." 

 

On trouve le récit de l'étoile guidant les mages venus d'Orient dans le Protévangile de Jacques (IIe siècle) qui y ajoute celui de "l'astre le plus lumineux" dans le ciel.

 

Tout l'Évangile selon Saint Matthieu présente Jésus comme un nouveau Moïse qui conduirait son peuple hors de sa condition vers une nouvelle liberté.

 

Cette fête commémore donc cet évènement historique qui vit Dieu venir lui-même sauver son peuple.

 

Le thème de l'Adoration devient rapidement populaire dès les premiers développement des communautés chrétiennes et le demeure pendant des siècles. Il apparait dès les débuts de l'art chrétien et figure régulièrement sur les sarcophages et les murs des catacombes romaines, ainsi qu'en témoigne une célèbre représentation dans la catacombe de Priscille à Rome datée du IIIe siècle.

 

Au IIIe siècle également, Origène (185-254) dans ses Homélies sur la Genèse fixe leur nombre à trois; Tertullien qualifie les mages de “presque rois” et à sa suite, plusieurs Pères de l'Église, comme Cyprien de Carthage et Ambroise de Milan ainsi que des auteurs comme Césaire d'Arles, confèrent aux mages le titre de "roi" (Robert FÉRY, Jours de fêtes : histoire des célébrations chrétiennes, Seuil, 2008, p. 35.)

 

Les noms des mages apparaissent dans un écrit apocryphe qui ne semble pas antérieur au VIe siècle, l’Évangile arménien de l'Enfance, qui les appelle Balthazar, Melkon et Gathaspar. Des fouilles archéologiques aux Kellia, au nord-ouest du delta du Nil, livrent un graphite peint de la fin du VIIe siècle qui propose les noms de "Gaspar, Belkhiōr et Bathēsalsa".

 

Le pape S. Grégoire le Grand (pape 590-604), dans son Homélie sur l'Epiphanie, prononcée le jour de l'Épiphanie 6 janvier 591 devant le peuple, dans la Basilique de saint Pierre explique que:

 

"Les mages offrent de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

"L’or convenait bien à un roi ; l’encens était présenté à Dieu en sacrifice ; et c’est avec la myrrhe qu’on embaume les corps des défunts.

"Les mages proclament donc, par leurs présents symboliques, qui est celui qu’ils adorent. Voici l’or : c’est un roi ; voici l’encens : c’est un Dieu ; voici la myrrhe : c’est un mortel.

"Il y a des hérétiques qui croient en sa divinité sans croire que son règne s’étende partout. Ils lui offrent bien l’encens, mais ne veulent pas lui offrir également l’or. Il en est d’autres qui reconnaissent sa royauté, mais nient sa divinité. Ceux-ci lui offrent l’or, mais refusent de lui offrir l’encens. D’autres enfin confessent à la fois sa divinité et sa royauté, mais nient qu’Il ait assumé une chair mortelle. Ceux-là lui offrent l’or et l’encens, mais ne veulent pas lui offrir la myrrhe, symbole de la condition mortelle qu’Il a assumée." 

 

Toutes les nations se prosterneront devant le Seigneur (Ps 71). Pense-t-on à cela en partageant la galette des rois ?

Fête de l'Épiphanie. Jésus nommé ou... manifesté

"L'étoile vient de s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'Enfant. C'est pourquoi les mages, quand ils virent l'étoile, éprouvèrent une très grande joie. (Mt 2, 9-10)

 

"Accueillons nous aussi cette grande joie dans nos cœurs. Car c'est de la joie que les anges annoncent aux bergers. Adorons avec les mages, rendons gloire avec les bergers, dansons avec les anges ! Il nous est donné aujourd'hui un Sauveur, qui est le Messie, le Seigneur (Lc 2,11). C'est Dieu, le Seigneur qui nous illumine (Ps 117,27), non pas sous la forme de Dieu, pour ne pas épouvanter nos faiblesses, mais sous la forme du serviteur, afin de donner la liberté à ceux qui étaient réduits en servitude.

 

"Qui donc a un cœur assez endormi, qui donc est assez ingrat pour ne pas se réjouir, exulter et rayonner devant un tel événement ?" (S. Basile le Grand, Homélie sur Noël, 2, dans Les Pères de l'Église commentent l'Évangile, Abbaye de Clervaux, Brepols, 1991, p. 29.)

 

"Dans tout l’univers, le Seigneur a fait connaître son salut
 

...La miséricordieuse providence de Dieu a voulu, sur la fin des temps, venir au secours du monde en détresse. Elle décida que le salut de toutes les nations se ferait dans le Christ.

C’est à propos de ces nations que le saint patriarche Abraham, autrefois, reçut la promesse d’une descendance innombrable, engendrée non par la chair, mais par la foi; aussi est-elle comparée à la multitude des étoiles, car on doit attendre du père de toutes les nations une postérité non pas terrestre, mais céleste.

Que l’universalité des nations entre donc dans la famille des patriarches; que les fils de la promesse reçoivent la bénédiction en appartenant à la race d’Abraham, ce qui les fait renoncer à leur filiation charnelle. En la personne des trois mages, que tous les peuples adorent le Créateur de l’univers; et que Dieu ne soit plus connu seulement en Judée, mais sur la terre entière afin que partout, comme en Israël, son nom soit grand (Ps 75, 2).

Mes bien-aimés, instruits par les mystères de la grâce divine, célébrons dans la joie de l’Esprit le jour de nos débuts et le premier appel des nations. Rendons grâce au Dieu de miséricorde qui, selon saint Paul, nous a rendus capables d’avoir part, dans la lumière, à l’héritage du peuple saint; qui nous a arrachés au pouvoir des ténèbres, et nous a fait entrer dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1, 12-13).

Ainsi que l’annonça le prophète Isaïe: Le peuple des nations, qui vivait dans les ténèbres, a vu se lever une grande lumière, et sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi (Is 9, 1).

Le même prophète a dit à ce sujet: Les nations qui ne te connaissaient pas t’invoqueront; et les peuples qui t’ignoraient accourront vers toi (Is 55, 5). Ce jour-là, Abraham l’a vu, et il s’est réjoui (Jn 8, 56) lorsqu’il découvrit que les fils de sa foi seraient bénis dans sa descendance, c’est-à-dire dans le Christ; lorsqu’il aperçut dans la foi qu’il serait le père de toutes les nations; il rendait gloire à Dieu, car il était pleinement convaincu que Dieu a la puissance d’accomplir ce qu’il a promis (Rm 4, 20-21).

Ce jour-là, David le chantait dans les psaumes:

Toutes les nations, toutes celles que tu as faites, viendront t’adorer, Seigneur, et rendre gloire à ton nom (Ps 85, 9).



Et encore:

Le Seigneur a fait connaître son salut, aux yeux des païens et a révélé sa justice (Ps 97, 2).

 

Nous savons bien que tout cela s’est réalisé quand une étoile guida les trois mages, appelés de leur lointain pays, pour leur faire connaître et adorer le Roi du ciel et de la terre. Cette étoile nous invite toujours à suivre cet exemple d’obéissance et à nous soumettre, autant que nous le pouvons, à cette grâce qui attire tous les hommes vers le Christ.

Dans cette recherche, mes bien-aimés, vous devez tous vous entraider afin de parvenir au royaume de Dieu par la foi droite et les bonnes actions, et d’y resplendir comme des fils de lumière; par Jésus Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen."

(S. Léon, pape, Sermon 14 [Migne: 33], 3° pour l’Épiphanie 1.3-5 ; cf. SC 22bis, 226-237.)

Fête de l'Épiphanie. Jésus nommé ou... manifesté

Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.

Ephésiens 3,6

Fête de l'Épiphanie. Jésus nommé ou... manifesté
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5 janvier 2025 7 05 /01 /janvier /2025 01:00
Saint Édouard, le Confesseur, Roi des Angles († 1066)

À Londres, en 1066, saint Édouard le Confesseur, roi d’Angleterre, fut très aimé de son peuple, notamment des plus pauvres à cause de sa remarquable charité et sa grande piété (il n'aurait jamais consommé son mariage avec son épouse Édith de Wessex). Il assura paix et prospérité à son royaume et maintint avec soin la communion avec le Siège romain.

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/37/Westminster_Abbey_West_Door.jpg/250px-Westminster_Abbey_West_Door.jpgÉdouard meurt sans descendance le 3 janvier 1066 à l'abbaye de Westminster, qu'il a lui-même fondée sur les ruines d'un ancien monastère.

 

Son décès déclenchera une crise de succession au trône d'Angleterre entre son beau-frère Harold, qui s’empara aussitôt de la couronne après sa mort, et Guillaume de Normandie (Guillaume le Conquérant).

 

Trente-six ans après la mort d'Edouard, en 1102 on aurait ouvert son tombeau sans constater la moindre trace de décomposition de son corps. Un parfum suave emplit l'église, le roi avait sa couronne sur la tête, son sceptre au côté, un anneau au doigt.

 

"Le corps de saint Édouard III le Confesseur (1003-1066), roi des Angles, à qui on attribue divers miracles, visions et autres prophéties de son vivant, demeure 'incorrompu' longtemps après son décès [...] 'plusieurs années après sa mort'." (Patrick SBALCHIERO, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, Paris 2019, p. 157)

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5b/Str%C3%B6hl-Regentenkronen-Fig._11.png/220px-Str%C3%B6hl-Regentenkronen-Fig._11.pngSa couronne sera utilisée pour le couronnement de tous les souverains britanniques jusqu'à la destruction des joyaux par Cromwell, après l'exécution du roi Charles Ier en 1649.

 

Édouard était connu pour sa générosité. Selon la légende attachée au "saphir d'Édouard le Confesseur", il fut un jour accosté par un mendiant alors qu'il se rendait à l'Abbaye de Westminster. Sa première réaction fut de chercher quelque argent pour le lui donner. Mais ses poches étant vides, il enlèva sans hésitation le saphir de son doigt et le donna au mendiant. Celui-ci remercia le monarque et s'en alla. Quelques années plus tard, deux pèlerins de Terre Sainte rapportèrent la bague au roi et lui dirent qu'ils rencontrèrent S. Jean l'Évangéliste. Ce dernier leur raconta que, sous les traits d'un mendiant, il reçut jadis cet anneau. Il félicita Édouard pour sa gentillesse et lui promit de le voir au ciel dans six mois. Exactement six mois plus tard, Édouard le Confesseur mourut.


Edouard est canonisé en 1161.

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/86/BayeuxTapestryScene01.jpg

Édouard le Confesseur (première scène de la tapisserie de Bayeux, broderie commandée par Odon de Bayeux, le demi-frère de Guillaume le Conquérant et décrit les faits relatifs à la conquête normande de l'Angleterre en 1066.)

 

Sources: 1 Martyrologe Romain, 23

 

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4 janvier 2025 6 04 /01 /janvier /2025 01:00
Saint Odilon, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 153

Saint Odilon, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 153

Odilon en l'an mil, se trouve le cinquième abbé de l'abbaye de Cluny, qui avait alors un rayonnement sur toute l'Europe.

Il est considéré comme le "pape" des bénédictins et possède une grande influence sur le Pape et l'Empereur.

Lors de la grande famine de 1006, il vendit tous ses biens et mendia avec les mendiants.

 

 

C'est lui qui instaura la fête des Défunts le 2 novembre.

Il est aussi le promoteur de la Trêve de Dieu, qui interdit toute hostilité pendant certaines périodes de l'année (Avent, Carême et temps de Pâques).

Il meurt le 1er janvier 1049. Il reconnu immédiatement comme saint. Il est fêté le 4 janvier. 

À sa mort, l'ordre de Cluny comptait environ 70 prieurés et abbayes.

Saint Odilon de Cluny (962-1048)

Sources: (1); (2); (3); ( 4) ; Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 152.

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3 janvier 2025 5 03 /01 /janvier /2025 01:00
Sainte Geneviève, Vierge, Gardienne de la France, Patronne de Paris (422-512)

Sainte Geneviève, patronne de Paris, naquit au village de Nanterre, vers l'an 422. Elle est la fille de l'officier franc, Severus, qui converti au christianisme nicéen (catholicisme) a servi dans l'armée romaine en Gaule, et de Gerontia, gauloise, fille de Gerontius, maître de cavalerie et ami personnel de Constantin III, qui tentait de préserver une partie de la Gaule de l'installation des Germains.

Sainte Geneviève, Vierge, Gardienne de la France, Patronne de Paris (422-512)

Ses parents possédaient des terres cultivables du côté de Melun et de Meaux où poussait le blé.

Sainte Geneviève, Vierge, Gardienne de la France, Patronne de Paris (422-512)

Elle était âgée de sept ans quand saint Germain, évêque d'Auxerre, traversa le village de Nanterre, où elle habitait. Éclairé par une lumière divine, le Saint discerna cette modeste enfant parmi la foule accourue sur ses pas :

 

"Béni soit, dit-il à ses parents, le jour où cette enfant vous fut donnée.

"Sa naissance a été saluée par les anges, et Dieu la destine à de grandes choses."

Puis, s'adressant à la jeune enfant, il la confirma dans son désir de se donner tout à Dieu :

"Ayez confiance, ma fille, lui dit-il, demeurez inébranlable dans votre vocation ; le Seigneur vous donnera force et courage."

Sainte Geneviève bénie par S. Germain, par J.-N. JOUY (1845), église Saint Nicolas-des-Champs - Paris

Sainte Geneviève bénie par S. Germain, par J.-N. JOUY (1845), église Saint Nicolas-des-Champs - Paris

Un dimanche que Geneviève s'habillait pour accompagner sa mère aux offices, Gérontia dit à sa fille avec rudesse : "reste à la maison, Genovefa ; je ne veux pas que tu ailles à l'église."

La pauvre enfant, tout en larmes, répliqua :

"mais ma mère, il faut que je tienne la promesse que j'ai faite à Dieu et au saint Évêque Germain ! Il faut que je sois assidue aux offices pour mériter de devenir l'épouse du Christ."

Pour toute réponse, Gérontia leva la main sur sa fille et lui donna un soufflet. Le châtiment céleste suivit de près la faute. À peine Geneviève eut-elle été frappée que, subitement, Gérontia perdit l'usage de la vue ; tout devint ténèbres autour d'elle, et cela pendant près de deux ans. Mais Dieu qui voulut la punition permit aussi le miracle ; c'est là une des plus jolies pages de le vie de la douce enfant de Nanterre.

Depuis que sa mère était devenue aveugle, Geneviève l'amenait chaque jour dans la prairie où elle gardait son troupeau, elle lui décrivait ce qu'elle voyait autour d'elle, lui parlait de Dieu, de sa joie de s'être consacrée à lui, de la paix qui remplissait son cœur depuis la promesse faite à Germain d'Auxerre. Et Gérontia, qui comprenait maintenant les desseins de la Providence, écoutait l'enfant en silence et priait. Un soir, au soleil couchant, Gérontia élève la voix et, appelant sa fille, lui dit : "Prends le vase à puiser de l'eau, mon enfant, va au puits et rapporte-moi l'eau fraîche que tu auras tirée."

Il y a une si grande tristesse dans l'accent avec lequel ces paroles sont prononcées que Geneviève se hâte d'obéir. Au moment de porter la cruche à Gérontia, elle joint les mains et adresse au ciel une ardente supplication. Elle demande cette chose, en apparence irréalisable, la guérison de sa mère. Cependant l'aveugle renouvelle sa demande : "Apporte mois l'eau du puits, Génovefa." Geneviève s'approche de l'infirme, élève la cruche à portée de ses mains et fait un signe de croix sur l'eau. Avec une grande foi, l'aveugle prend du bout des doigts un peu d'eau bénite par sa fille et s'en baigne les yeux. Au premier attouchement, le voile qui obscurcit sa vue semble moins épais, au deuxième il disparaît presque entièrement, au troisième, la lumière se fait, définitive.

Et c'est là le premier miracle de la petite vierge de Nanterre qui, plus tard, rendra la santé à tant d'infirmes, la vue à tant d'aveugles, la foi à tant d'âmes égarées. Le puits ou Genovefa puisa l'eau miraculeuse existe encore à Nanterre et les pèlerins y affluent comme aux premiers siècles de la chrétienté.

 

Extrait de l'ouvrage Les Saintes Patronnes de France, éditions Voxgallia.

Sainte Geneviève, Vierge, Gardienne de la France, Patronne de Paris (422-512)

Geneviève reçut le voile à quatorze ans, des mains de l'archevêque de Paris, et, après la mort de ses parents, elle quitta Nanterre pour se retirer à Paris même, chez sa marraine, où elle vécut plus que jamais saintement.

Malgré ses austérités, ses extases, ses miracles, elle devint bientôt l'objet de la haine populaire, et le démon jaloux suscita contre elle une guerre acharnée. Il fallut un nouveau passage de saint Germain de Nanterre pour rétablir sa réputation : "Cette vierge, dit-il, sera votre salut à tous."

 

Bientôt, en effet, le terrible Attila, roi des Huns (434-453), surnommé le Fléau de Dieu, envahissait la Gaule ; mais Geneviève prêcha la pénitence, et, selon sa prédiction, Paris ne fut pas même assiégé.

 

"Ayez confiance, priez et Dieu vous écoutera". C'est ce que Ste Geneviève dit aux Parisiens lors du Conseil municipal qui se réunit pour débattre de l'évacuation de la ville devant l'invasion d'Attila.

Sainte Geneviève, Vierge, Gardienne de la France, Patronne de Paris (422-512)

Mais on ne l'écouta pas. Les prêtres eux-mêmes se détournaient d'elle et commencèrent à entasser les trésors de l'église S. Etienne sur des barques que les nautes avaient amarrées au port et où magistrats, marchands, artisans, commerçants commencaient à s'installer avec leurs biens. Les hommes pressaient leurs épouses et leurs enfants de partir avec eux. Sur des chariots étaient amassés des meubles, de l'argent, des vivres, des troupeaux, des animaux domestiques. Tout le monde voulait s'échapper de Lutèce, fuir par le fleuve, par les routes et les sentiers. On partait, on quittait Lutèce, on abandonnait les toits. Geneviève courut alors d'un endroit à un autre de l'Île, et même traversa à plusieurs reprises le pont pour tenter d'arrêter le flot des exilés. Elle osa sur le port s'adresser aux hommes et elle les exhorta à ne pas abandonner leur ville. Comme ils proférèrent des injures et finirent par la bousculer, elle fit appel à leur patriotisme gaulois. Elle évoqua l'antique cité lorsqu'elle était habitée par des hommes farouches et libres avant l'occupation romaine... et la défaite de Camulogène devant Labienus, lieutenant de César. Elle parla de ces précédentes invasions auxquelles toute la population de la cité sut résister en s'enfermant dans l'Île, en fortifiant les plus vastes de ses monuments. Elle s'étonna que soudain ils abdiquaient, alors que leurs pères et leurs aïeux leur avaient donné tant d'exemples de courage et d'abnégation. Geneviève se réfugia dans le baptistère S. Jean-en-Rond et là, au cours de la journée, bon nombre d'épouses, de mères ou de jeunes filles vinrent la rejoindre pour soutenir son action. Elles finirent par se retrouver nombreuses dans le baptistère et par s'y enfermer à l'abri des imprécations de leurs époux qui n'osaient quitter la ville sans elles. Elles s'agenouillèrent avec Geneviève et commencèrent des prières, des suppliques, pour demander à Dieu d'écarter Attila du chemin de Lutèce. Après avoir pris Orléans, Attila décida de lever le siège d'Orléans et de rebrousser chemin en direction de Troyes. L'affrontement des armées eu lieu aux Champs Catalauniques (451). Attila défait, Geneviève était rassurée en apprenant qu'il franchit les Alpes et s'apprêtait à entreprendre la conquête de l'Italie: ne l'avait-t-elle pas prédit ? Elle ne douta pas que le Hun se perdrait dans cette nouvelle aventure après la défaite qu'il venait d'essuyer. (Joël SCHMIDT, Sainte Geneviève, La Fin de la Gaule romaine, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 1997)

"Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications."

 

La sainte mourut à quatre-vingt-neuf ans, le 3 janvier 512.

D'innombrables miracles ont été opérés par son intercession.

Son tombeau est toujours entouré de vénération dans l'église de Saint-Étienne-du-Mont, à Paris.

Le reliquaire contenant les restes de la Sainte situé dans une crypte de l'église Sainte Geneviève comportait une grande quantité d'or et d'argent ainsi que des pierres précieuses qui avaient été données par des nobles. Il sera hélas fondu avec avidité en 1793 par la Commune de Paris, et une partie de ses reliques 
furent brûlées par les barbares avant d'être jetées dans la Seine en 1793. L'église Sainte Geneviève, confisquée en 1791 avec l'abbaye dont elle dépendait, fut abattue de 1801 à 1807... Ce ne sera hélas pas le seul exemple de profanations de symboles et de monuments chrétiens lors de la Révolution.

Mais la pierre tombale qui supportait le corps de la Sainte depuis 512 avait été épargnée en 1793 par manque d'intérêt et s'est mélangée au milieu des débris de l'église : elle sera retrouvée en 1802 avant d'être transférée de l'église Sainte Geneviève vers l'église Saint-Etienne-du-Mont. Une chapelle lui est dédiée en 1852 :

  • la pierre tombale sera recouverte d'une châsse, véritable manteau d'orfèvrerie,
  • une copie de la statue qui ornait l'ancienne église Sainte Geneviève a été intégrée dans l'autel,
  • trois reliquaires comportant les dernières reliques de la Sainte, qui avaient été distribuées à d'autres paroisses, sont déposés au pied de la statue.

 

Encore aujourd'hui, de très nombreux cierges sont allumés par des personnes souhaitant obtenir quelque grâce par l'intercession de la sainte et à la suite de la fête de Ste Geneviève début janvier, de très nombreux fidèles s'y retrouvent en pèlerinage pour prier.


Sources Les saints du jour ; Sainte Geneviève et l'église de Saint-Etienne-du-Mont; wikipedia 1, 2; Sainte-Geneviève.net ; Joël SCHMIDT, Sainte Geneviève, La Fin de la Gaule romaine, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 1997 ; Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 80; ChristianFourré Twitter

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2 janvier 2025 4 02 /01 /janvier /2025 01:00
Saint Basile le Grand, évêque de Césarée, docteur de l'Église († 379)

Un des plus importants parmi les Pères de l’Église, saint Basile, est appelé dans les textes de la liturgie byzantine "un phare de l’Église".

Basile fut un grand évêque du IVe siècle, que regardent avec admiration aussi bien l’Église d’Orient que l’Église d’Occident, à cause de la sainteté de sa vie, de l’excellence de sa doctrine et de l’harmonieuse synthèse de ses qualités spéculatives et pratiques.[1]

Il est issu d'une vielle famille chrétienne, venue à la foi quand elle n'avait rien à y gagner et tout à y perdre. Les grands-parents de Basile étaient devenus chrétiens dès la fin du IIIe siècle, en pleine période de persécution violente. Son nom signifie "Royal".

Il naquit à Césarée en Cappadoce (Asie Mineure, actuelle Turquie), l'an 329, d'une famille "de haute et ancienne aristocratie", "descendant probablement de petits princes plus ou moins souverains qui régnaient à une époque reculée sur l'une des villes maritimes du rivage sud de la Mer noire [2], une famille où la sainteté était héréditaire; son père et sa mère, deux de ses frères, une de ses sœurs, sont placés au rang des saints.

Basile ainsi que ses frères et soeurs ont été formés dès l'enfance dans la foi chrétienne et ils ont été élevés dans un climat d'intrépidité, si ce n'est d'héroïsme, et dans le culte de la mémoire encore toute proche des martyrs. 

Un seul défaut paraissait dans cet enfant de prédilection, sa faible santé; elle se rétablit pourtant, grâce aux prières de ses parents. 

Doué d'un heureux génie, Basile étudia auprès des meilleurs maîtres d’Athènes et de Constantinople. Ne se satisfaisant pas de ses réussites mondaines, et se rendant compte d’une importante perte de temps dans les vanités, il allait confesser lui-même :

Un jour, comme me réveillant d’un profond sommeil, je me tournai vers l’admirable lumière de l’Évangile (…) et pleurai sur ma misérable vie. (cf. Lettres 223).

Attiré par le Christ il commença à regarder vers lui et à n’écouter que lui (cf. Moralia, 80, 1, Patr. Gr. 31, 860bc). Il se livra avec zèle à la vie monastique dans la prière, dans la méditation des Saintes Écritures et des écrits des Pères de l’Église, et dans l’exercice de la charité (cf. Lettres 2 et 22), suivant l’exemple de sa sœur, sainte Macrine la Jeune qui déjà vivait dans l’ascétisme monacal. Il fut ensuite ordonné prêtre et finalement, en 370, évêque de Césarée de Cappadoce, dans la Turquie actuelle.

Comme évêque et pasteur de son vaste diocèse, Basile se préoccupa constamment des conditions matérielles difficiles dans lesquelles vivaient les fidèles ; il dénonça les maux avec fermeté ; il s’engagea en faveur des plus pauvres et des marginalisés ; il intervint également auprès des autorités pour alléger les souffrances des populations, surtout dans les moments de calamités ; il veilla à la liberté de l’Église, et même s’opposa aux puissants pour défendre le droit de professer la vraie foi (cf. Grégoire de Nazianze, Discours 43, 48-51).

 

Le créateur des hôpitaux 


À Dieu, qui est amour et charité, Basile rendit le puissant témoignage de la construction d’hospices pour les malheureux (cf. Lettres 94), telle une cité de la miséricorde, qui prit de lui le nom de "Basiliade" (cf. Sozomène, Histoire Ecclesiastique 6, 34). Elle est à l’origine des institutions hospitalières modernes d’accueil et soin des malades.

 

Le Père des  moines d'Orient

À vingt-trois ans, il parut à Athènes et se lia avec Grégoire de Nazianze, au point que tous les deux ne faisaient qu'un cœur et qu'une âme. Amitié intellectuelle: tous deux brûlent de ferveur pour la littérature et la philosophie grecques. Là, ainsi qu'à Césarée et Constantinople, il poursuivit de longues et brillantes études. Son frère, Grégoire de Nysse, exercera lui aussi la profession de rhéteur avant de devenir évêque.

De retour en son pays, les applaudissements qu'il reçut l'exposèrent à une tentation de vaine gloire dont il fut si effrayé, qu'il embrassa l'état monastique pour y vivre dans l'oubli du monde et la pénitence; il fonda plusieurs monastères, écrivit des ouvrages ascétiques très estimés et traça des règles de vie religieuse demeurées célèbres. 

Un très léger repas par jour, un sommeil très court, de longues veilles, un vêtement léger par les temps les plus froids, tel était l'ordinaire de ce saint austère, "dont la pâleur, dit saint Grégoire, annonçait un mort plutôt qu'un vivant." Basile eut à souffrir d'infirmités continuelles; dans le temps de sa meilleure santé, dit-il lui-même, il était plus faible que ne sont les malades abandonnés des médecins.

 

Le zèle contre l'hérésie d'Arius le fit un jour sortir de sa retraite. Avec zèle et courage Basile sut s’opposer aux hérétiques qui niaient que Jésus-Christ fût Dieu comme le Père (cf. Basile, Lettres 9, 3 ; Lettres 52, 1-3 ; Contre Eunome 1, 20). L'orthodoxie trinitaire avait été définie à Nicée en 325.

De la même façon, contre ceux qui n’acceptaient pas la divinité du Saint-Esprit, il soutint que l’Esprit est Dieu et "doit être reconnu et glorifié avec le Père et le Fils" (cf. Traité sur le Saint Esprit, SC 17bis, 348). Il nous dévoile comment l’Esprit anime l’Église, la remplit de ses dons, la sanctifie.

La part de l'exégèse y est considérable. Quinze homélies sur les Psaumes et neuf homélies sur le récit de la création procèdent d'une explication de texte méthodique.

Basile est par là un des principaux Pères à avoir formulé un concept de Dieu présent aussi bien dans l'Ancien (Genèse 18:1-5) que dans le Nouveau Testament : la doctrine sur la Trinité. Le Dieu unique, parce qu’il est Amour, est un Dieu en trois Personnes, lesquelles constituent la plus profonde unité qui existe, l’unité divine.

En 373, la disparition de Saint Athanase d'Alexandrie, qui avait assisté au concile de Nicée et qui était parti en exil à cinq reprises à cause de son attachement au symbole qui y avait été adopté, fait de Basile la figure de proue de l'orthodoxie.

D'autres homélies visent à alimenter la piété en développant l'éloge de plusieurs martyrs populaires dans la région, en particulier les Quarante Martyrs de Sébaste en Arménie, culte que sa famille avait contribué à répandre.

Mais le souci le plus marquant du prédicateur est de provoquer une réforme des mœurs. La pratique du jeûne, de l'aumône, de la sobriété, de l'humilité sont autant de thèmes dominants de cette prédication. Plusieurs sermons surtout s'efforcent de développer l'assistance aux pauvres et font aux riches, en termes exigeants, un devoir de leur consacrer leur superflu.

Contre l'usure, les mises en garde contre le recours à l'emprunt ne s'adressent évidemment pas à des possédants, mais ceux-ci sont invités à prêter largement sans demander d'intérêts.

La lumière resplendissante du mystère divin se reflète sur l’homme, image de Dieu, et exalte sa dignité. En regardant le Christ, on comprend pleinement la dignité de l’homme. Basile s’exclame :

Ô homme, mesure la grandeur qui est la tienne en considérant le prix payé pour toi : évalue le prix de ton rachat et comprends ta dignité ! (In Psal., 48, 8).

En particulier, le chrétien qui vit en conformité avec l’Évangile reconnaît que les hommes sont tous frères entre eux ; que la vie est une administration des biens reçus de Dieu, dont chacun est responsable vis-à-vis d’autrui ; et celui qui est riche doit être comme "un exécutant des ordres de Dieu-bienfaiteur" (Homélie 6 De l’avarice). Nous devons nous aider et coopérer comme les membres d’un corps (Lettres 203, 3).

 

Il est par conséquent bien mérité cet éloge que faisait Grégoire de Nazianze disant, après la mort de Basile :

Basile nous convainc que nous, parce que nous sommes humains, ne devons pas mépriser les hommes, ni, par notre inhumanité à l’égard des hommes, outrager le Christ, chef commun de tous ; mais bien plutôt, dans les disgrâces qui atteignent le prochain, devons-nous répandre le bien et emprunter de Dieu notre miséricorde, parce que nous avons besoin de miséricorde (Grégoire de Nazianze, Discours 43, 63).

Ce sont la générosité à l'égard des pauvres, la pratique de l'hospitalité, l'exercice de la maîtrise de soi, le versement à l'Eglise d'une dîme à une époque où, précise-t-il, cette pratique était encore rare.

Paroles tout à fait actuelles. Nous voyons comment Basile est réellement l’un des Pères de la doctrine sociale de l’Église.

 

En outre, Basile nous rappelle que pour garder vivants notre amour de Dieu et notre amour des hommes, l’Eucharistie est nécessaire, nourriture tout indiquée pour les baptisés, et capable d’alimenter les nouvelles énergies découlant du baptême (cf. Du baptême, 1, 3 ; SC 357,192). Pouvoir participer à l’Eucharistie est cause de joie immense (Moralia, 21, 3) car elle fut instituée "pour garder sans cesse le souvenir de celui qui est mort et ressuscité pour nous" (id. 80, 22). L’Eucharistie, don immense de Dieu, conserve en chacun de nous le souvenir du sceau baptismal et permet de vivre en plénitude et avec fidélité la grâce du baptême. Pour cela le saint évêque recommande la communion fréquente, et même quotidienne :

Aller jusqu’à communier chaque jour, recevant par là les saints corps et sang du Christ, est chose bonne et utile, parce que lui-même dit clairement "Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle" (Jn 6, 5). Qui donc alors douterait que communier continûment à la vie soit vivre en plénitude ? (Lettres 93).

En un mot, l’Eucharistie nous est indispensable pour accueillir en nous la véritable vie, la vie éternelle (cf. Moralia, 21, 1).

 

Ni les intrigues, ni les menaces n'eurent jamais prise sur cette grande âme. Un préfet le mande un jour et lui enjoint d'obéir à un prince arien, sous peine de confiscation de ses biens, de l'exil, des tourments, et de mort : "Faites-moi d'autres menaces, dit Basile, car il n'y a rien là que je puisse craindre; le premier coup suffira pour achever mes peines; la mort m'unira à mon Dieu." L'empereur dut s'avouer vaincu. 

 

Il meurt le 1er janvier 379, à cinquante et un ans, ne laissant pas de quoi se faire élever un tombeau de pierre.[3] Et ses funérailles se déroulent au milieu d'un énorme rassemblement de population.

La vie de Basile a été brève puisqu'il n'a probablement pas atteint la cinquantaine (nous connaissons de façon précise la date de sa mort, mais seulement d'une manière approximative la date de sa naissance). Son activité pastorale s'étend à peine sur une quinzaine d'année, dont neuf seulement d'épiscopat.

Ce grand seigneur a vécu comme un pauvre. Par sa parole et par ses actes, il a le souci constant des misérables en un temps où les riches étaient très riches et les pauvres très pauvres, la classe moyenne étant à peu près inexistante.

Basile n'a pas pas eu le triomphe de la cause qu'il défendait. Il est mort deux ans et demi avant le deuxième concile œcuménique, réuni à Constantinople en 381. Il eût été heureux de le voir présider par son ami et compagnon de lutte, Grégoire de Naziance.


Il est reconnu Docteur de l'Église en 1568 par le pape Pie V. [4]

 

Le péché sans repentir est un poids qui entraîne l'âme au fond de l'enfer.

Saint Basile le Grand

Icône des sept premiers conciles œcuméniques

Icône des sept premiers conciles œcuméniques

Sources: (1), (2) Dictionnaire des saints et Grands témoins du christianisme, Sous la direction de Jean-Robert ARMOGATHE et André VAUCHEZ, CNRS Éditions, Paris 2019, p. 120 ; (3), (4)

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1 janvier 2025 3 01 /01 /janvier /2025 01:00
Sainte Marie, Mère de Dieu, solennité

Huit jours après la Nativité du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, nous célébrons Sa Mère, celle qui Lui a donné son être humain, corps et âme par l'Esprit-Saint qui vient sur elle, la plaçant elle-même dans l'orbite de la paternité divine. C'est la raison pour laquelle le concile d'Éphèse, en 431 ap. J.-C. la proclama la Theotokos (en grec Θεοτόκος; en latin Deipara o Dei genetrix), la Mère de Dieu, puisque son fils est Dieu. Ce qui ne préjuge pas de la différence entre Marie créature humaine et Jésus Fils éternel de Dieu.

 

La circoncision de Jésus, relaté dans l'Évangile selon Saint  Luc (Lc 2,21), était autrefois une fête liturgique célébrée par les Églises catholique et orthodoxe le 1er janvier ; en 1974 elle fut remplacée par la fête de "Sainte Marie, Mère de Dieu".

Concile d'Ephèse de 431, Mosaïque de Notre-Dame de Fourvièvre

Concile d'Ephèse de 431, Mosaïque de Notre-Dame de Fourvièvre

La solennité de Sainte Marie Mère de Dieu est la première fête mariale apparue dans l’Église occidentale. [1] 

D'un point de vue théologique, au IVe siècle, l'hérésie d'Arius (arianisme) affirmait que si Dieu était divin, son Messager (le Fils pour les chrétiens trinitaires), lui, était d'abord humain et apportait la parole de Dieu sur terre, mais ne disposait pas d'une nature divine. Cette hérésie qui niait la divinité du Christ, fut rejetée au premier concile œcuménique, dit de Nicée, en 325.

 

Au Ve siècle, l’affirmation de Marie comme Mère de Dieu était la garantie de l’affirmation de la personne divine du Christ. Le problème posé par la crise nestorienne voyant deux hypostases (personnes) dans le Christ ne sera pas seulement mariologique, il sera fondamentalement christologique. La vérité contestée était en effet celle de l’unité de la personne (hypostase) du Christ, c'est-à-dire l'unité du Père et du Fils dans le Christ (Cf. I Jn 2, 22 "Voilà l'antichrist, celui qui nie le Père et le Fils.") Cette unité du Père et du Fils fut donc reconnue par le concile d’Ephèse, en 431, qui enseignait que dans le Christ ne se trouvait qu'une seule hypostase, la personne divine, qui a assumé une nature humaine [2], union fondée sur le mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu ayant pris chair de la Vierge Marie, dans le sein de laquelle le Verbe éternel a assumé la nature humaine de manière ineffable et indicible, selon la parole évangélique : "Et le Verbe s'est fait chair et il a demeuré parmi nous." (Jn 1,14). 

Sur la base de la seconde lettre de Cyrille d’Alexandrie (376-444) à Nestorius, qui fut approuvée par le concile, le Fils éternel du Père est celui qui, à la suite de l’engendrement charnel, est né de la Vierge Marie. De cette vérité sur le Christ dérivait la conséquence suivante pour Marie: pour cette raison, et en vertu de cette même union hypostatique, Marie est légitimement appelée Theotokos, "Mère de Dieu". Les Douze Chapitres formulés par Cyrille d'Alexandrie dans sa dernière lettre à Nestorius seront joints aux actes canoniques du concile d'Éphèse.

 

Après 440, une nouvelle hérésie, le "monophysisme" d'Eutychès, accentuera la nature divine du Christ, considérant la nature humaine comme seulement une "apparence", en réalité absorbée par la divine. Ce qui amènera la convocation du concile de Chalcédoine, en 451, 4e concile œcuménique, qui proclamera que l'union hypostatique dans la personne du Christ n'entraîne pas la confusion des deux natures, ni l'absorption de l'une par l'autre, définissant cela en une formule désormais célèbre : dans le Christ, "vrai homme et vrai Dieu", les deux natures humaine et divine sont "sans confusion, sans mutation, sans division, sans séparation". [3]

 

***

Prière du P. Léonce de Grandmaison, jésuite et théologien : Sainte Marie Mère de Dieu, gardez-moi un cœur d'enfant, pur et transparent comme une source. Obtenez-moi un cœur simple.

 

 

Sainte Marie Mère de Dieu
gardez-moi un cœur d'enfant
pur et transparent
comme une source.

 

Obtenez-moi un cœur simple
qui ne savoure pas les tristesses.

 

Un cœur magnifique
à se donner,
tendre à la compassion.

 

Un cœur fidèle et généreux
qui n'oublie aucun bien
et ne tienne rancune
d'aucun mal.

 

Faites-moi un cœur doux
et humble
aimant sans demander
de retour,
joyeux de s'effacer
dans un autre cœur
devant votre divin Fils.

 

 

P. Léonce de Grandmaison, jésuite et théologien [4]

 

La Théotokos de Vladimir, icône byzantine du xiie siècle.

 

***

Sources : (1) ; (2) "Nestorianisme", dans Dominique LE TOURNEAU, L'Église et l'État en France, PUF, Que sais-je ?, Vendôme 2000, p. 424 ; (3) ; (4)

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour
31 décembre 2024 2 31 /12 /décembre /2024 08:00

Le début du royaume de Jésus et l'établissement des trônes apostoliques (Matthieu 19, Luc 22 et Apocalypse 20)

Les racines bibliques de la succession apostolique, de l'infaillibilité et de l'indéfectibilité de l'Église. Quand a débuté le Royaume du Christ ?

Les Écritures fournissent une pléthore d’informations qui nous permettent de savoir avec une grande précision et certitude quand le Christ a commencé à régner en tant que Roi.

 

Dans l'Évangile de saint Matthieu, le Seigneur parle avec ses apôtres du ''monde nouveau'' qui vient. Dans ce ''monde nouveau'', les apôtres exerceront leur jugement sur le peuple de Dieu (Mt 19, 28) :

Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : lors du renouvellement du monde, lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m’avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël.

Matthieu 19, 28

Le moment où ce ''monde nouveau'' commencera est ''lorsque le Fils de l’homme s’assiéra sur son trône de gloire''.

 

Ce moment a commencé à Son Ascension.

 

Notre Seigneur est encore plus explicite en disant qu'il fait référence à son Royaume messianique (Luc 22, 28-30) :

Vous, vous avez tenu bon avec moi dans mes épreuves.

Et moi, je dispose pour vous du Royaume, comme mon Père en a disposé pour moi.

Ainsi vous mangerez et boirez à ma table dans mon Royaume, et vous siégerez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël.

Luc 22, 28-30

La seule autre fois dans le Nouveau Testament où nous voyons une référence à l'établissement de trônes se trouve dans Apocalypse 20, après la ligature du dragon que l'Écriture identifie comme le Diable (Apoc. 20:4-6) :

Puis j’ai vu des trônes : à ceux qui vinrent y siéger fut donné le pouvoir de juger. Et j’ai vu les âmes de ceux qui ont été décapités à cause du témoignage pour Jésus, et à cause de la parole de Dieu, eux qui ne se sont pas prosternés devant la Bête et son image, et qui n’ont pas reçu sa marque sur le front ou sur la main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec le Christ pendant mille ans.

Le reste des morts ne revint pas à la vie tant que les mille ans ne furent pas arrivés à leur terme. Telle est la première résurrection.

Heureux et saints, ceux qui ont part à la première résurrection ! Sur eux, la seconde mort n’a pas de pouvoir : ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et régneront avec lui pendant les mille ans.

Ap 20,4-6

Cette période de temps coïncide logiquement avec le début du royaume dont le Christ a dit aux apôtres qu’ils jugeraient sur des trônes, et pendant lequel d’autres saints régneraient avec le Christ (selon Apocalypse 20).

 

Notez que Jésus dit aux apôtres, 'vous qui m’avez suivi' (Matthieu 19:28), qu’ils recevront des trônes parce qu’ils 'ont persévéré avec moi dans mes épreuves' (Luc 22:28).

 

De même, dans Apocalypse 20, ceux qui règnent avec Christ sont ceux qui sont décapités pour leur fidélité envers Lui (verset 4).

 

Dans Apocalypse, ceux qui sont assis sur ces trônes ne sont pas spécifiquement identifiés comme des apôtres, mais il y a sans aucun doute un lien, étant donné l’affirmation explicite de Jésus selon laquelle des trônes seraient placés sur lesquels ils s’assiéraient. Cela ne peut être que le début du ''nouveau monde'' et du Royaume dont Il a parlé.

 

De ces versets de l’Écriture, nous déduisons que :

 

Notre Seigneur inaugurera un ''monde nouveau'', qui est en fait le début de Son Royaume, qui commencera lorsqu’Il ​​commencera à s’asseoir sur Son trône (cela aura lieu à Son Ascension) ;

 

De ce trône, il règne sur le Royaume du peuple de Dieu (''les douze tribus d’Israël'') qui lui a été donné par son Père ; et les Apôtres et ''ceux à qui le jugement a été confié'' (Apoc. 20:4) exerceront le jugement dans ce Royaume à partir des trônes.

 

Au premier point, le trône sur lequel Notre Seigneur commence à s’asseoir est le trône de David, dont Il est le successeur final et permanent du Royaume messianique. Nous tenons ce fait bien établi pour acquis dans cet article.

 

Deuxièmement, ce Royaume est le Royaume messianique promis par Dieu au roi David et prophétisé tout au long de l’Ancien Testament.

 

Les prophéties de l’Ancien Testament concernant ce Royaume jettent beaucoup de lumière sur la nature de la société établie par le Christ au premier siècle, l’Église.

 

Il convient de noter ici que le Psaume 122 parle de la Maison de David ayant 'des trônes pour le jugement' (Psaume 122:3-5) : ''Jérusalem, bâtie comme une cité solidement unie, 4 où montent les tribus, les tribus de l'Éternel, comme il a été décidé en faveur d'Israël, pour célébrer le nom de l'Éternel. 5 Là sont placés des trônes pour le jugement, les trônes de la maison de David.''

 

C’est significatif, car cette même 'maison' (ou 'demeure') de David est mentionnée par saint Jacques au concile de Jérusalem, où il cite le prophète Amos sur la reconstruction de la 'demeure de David' (qui s'écroule), l’associant à l’Évangile adressé aux nations (Actes 15, 14-15) : ''Siméon [Pierre] a raconté comment Dieu a d'abord visité les nations, pour choisir du milieu d'elles un peuple qui portât son nom. Et les paroles des prophètes s'accordent avec cela , comme il est écrit :

Ce jour-là, je relèverai la hutte de David, qui s’écroule ; je réparerai ses brèches, je relèverai ses ruines, je la rebâtirai telle qu’aux jours d’autrefois,

afin que ses habitants prennent possession du reste d’Édom et de toutes les nations sur lesquelles mon nom fut jadis invoqué, – oracle du Seigneur, qui fera tout cela.

Amos 9,11-12

Ce passage important indique que le Royaume inauguré par le Messie sur les ''douze tribus d’Israël'' est un Royaume qui inclut les Gentils, qui sont désormais greffés à la Nouvelle et Éternelle Alliance que Dieu a conclue avec Abraham, par la foi plutôt que par la circoncision.

 

La question devient alors :

 

quand ce ''nouveau monde'', ce Royaume, commence-t-il ?

 

Comme l’a dit le Christ, cela commence ''lorsque le Fils de l’homme s’assiéra sur son trône de gloire'' (Mt 19, 28), ce qui a eu lieu lors de son Ascension (le 40e jour depuis sa Résurrection. Ndlr.)

 

L'Ascension : Quand le Messie commence à s'asseoir sur son trône

 

L'Évangile de saint Marc est explicite (Marc 16, 19) :

Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu.

Marc 16,19

Il est à noter que le Christ assis sur son trône est décrit comme étant 'à la droite de Dieu'. Ce langage apparaît à maintes reprises dans le Nouveau Testament et peut donc être associé à l’intronisation du Roi messianique.

En effet, il provient du verset d’ouverture d’un psaume que le Christ et divers apôtres ont interprété comme messianique (Psaume 110:1) :

Oracle du Seigneur à mon seigneur : ''Siège à ma droite, * et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône.''

Psaume 109 (110), 1

Jésus applique ce verset à lui-même en posant aux pharisiens une question sur l'identité du fils de David (Mt 22,41-46 ; cf. Marc 12,35-37 ; Lc 20,41-44) :

 

Comme les pharisiens se trouvaient réunis, Jésus les interrogea :

''Quel est votre avis au sujet du Christ ? de qui est-il le fils ?'' Ils lui répondent : ''De David.''

Jésus leur réplique : ''Comment donc David, inspiré par l’Esprit, peut-il l’appeler 'Seigneur', en disant :

Le Seigneur a dit à mon Seigneur : 'Siège à ma droite jusqu’à ce que j’aie placé tes ennemis sous tes pieds' (Psaume 110:1) ?

Si donc David l’appelle Seigneur, comment peut-il être son fils ?''

46 Personne n’était capable de lui répondre un mot et, à partir de ce jour-là, nul n’osa plus l’interroger.

Mt 22,41-46

Ce que Jésus a voilé sous une question a été déclaré ouvertement lors de la Pentecôte lorsque citant Psaume 16,8, puis le même Psaume 110,1, saint Pierre interpréta avec autorité les deux comme s'appliquant au Christ (Actes 2,24-36) :

 

24 Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir.

 

25 En effet, c’est de lui que parle David dans le psaume : Je voyais le Seigneur devant moi sans relâche : il est à ma droite, je suis inébranlable.

 

26 C’est pourquoi mon cœur est en fête, et ma langue exulte de joie ; ma chair elle-même reposera dans l’espérance :

 

27 tu ne peux m’abandonner au séjour des morts ni laisser ton fidèle voir la corruption.

 

28 Tu m’as appris des chemins de vie, tu me rempliras d’allégresse par ta présence.

 

29 Frères, il est permis de vous dire avec assurance, au sujet du patriarche David, qu’il est mort, qu’il a été enseveli, et que son tombeau est encore aujourd’hui chez nous.

 

30 Comme il était prophète, il savait que Dieu lui avait juré de faire asseoir sur son trône un homme issu de lui.

 

31 Il a vu d’avance la résurrection du Christ, dont il a parlé ainsi : Il n’a pas été abandonné à la mort, et sa chair n’a pas vu la corruption.

 

32 Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins.

 

33 Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis, et il l’a répandu sur nous, ainsi que vous le voyez et l’entendez.

 

34 David, en effet, n’est pas monté au ciel, bien qu’il dise lui-même : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : “Siège à ma droite,

 

35 jusqu’à ce que j’aie placé tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds.”

 

36 Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. »

 

 

 

Il déclara la même chose devant le Sanhédrin (Actes 5:29-31) :

En réponse, Pierre et les Apôtres déclarèrent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.

30 Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le suspendant au bois du supplice.

31 C’est lui que Dieu, par sa main droite, a élevé, en faisant de lui le Prince et le Sauveur, pour accorder à Israël la conversion et le pardon des péchés.

Actes 5,29-1

Ce que Jésus a voilé comme une question, et que saint Pierre a déclaré ouvertement, saint Étienne l'a vu de ses propres yeux juste avant son martyre (Actes 7, 55-56) :

"Mais lui, rempli de l’Esprit Saint, fixait le ciel du regard : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu.

Il déclara : "Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu.'"

 

Jésus utilise à plusieurs reprises ce motif de la ''main droite'' dans les Évangiles.

 

Par exemple, lorsque le Roi accueille les brebis dans la plénitude de son Royaume éternel (Mt 25, 34) :

 

Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.

Matthieu 25,34

Il utilise notamment ce langage pour se décrire lors de son procès devant le Sanhédrin ( Mt 26, 62-65 ; cf. Marc 14, 61-64 ; Luc 22, 67-71 ) :

Alors le grand prêtre se leva et lui dit : ''Tu ne réponds rien ? Que dis-tu des témoignages qu’ils portent contre toi ?''

Mais Jésus gardait le silence. Le grand prêtre lui dit : ''Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si c’est toi qui es le Christ, le Fils de Dieu.''

Jésus lui répond : ''C’est toi-même qui l’as dit !
En tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel.''

Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant : ''Il a blasphémé ! Pourquoi nous faut-il encore des témoins ? Vous venez d’entendre le blasphème !''

Matthieu 26,62-65

Jésus semble faire allusion à la conversion des Juifs à la fin des temps dans 'l’au-delà', lorsque 'ils' (sans doute les dirigeants des Juifs, et donc les Juifs dans leur ensemble) le verront comme le vrai Messie, déjà 'assis à la droite de la Puissance' à son retour sur terre.

 

Cela renforce encore le fait que son siège à la 'droite de la Puissance' aura été – par rapport à son retour – quelque chose qui s’est produit dans le passé, à savoir lors de son Ascension.

 

Même les soldats romains, se moquant de ses prétentions à être roi, mirent un faux sceptre dans sa main droite (Matthieu 27:28-29) :

Ils lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d’un manteau rouge.

Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s’agenouillaient devant lui en disant : ''Salut, roi des Juifs !''

Matthieu 27,28-29

Saint Paul, dans son épître aux Romains, parle du Christ de la même manière.

 

Son intronisation implique une intercession permanente et active pour son peuple (Rom. 8:33-34) :

Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? Dieu est celui qui rend juste :

alors, qui pourra condamner ? Le Christ Jésus est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous

Romains 8,33-34

De même, dans 1 Corinthiens, il fait référence au règne actuel du Christ en tant que Roi alors que tous ses ennemis lui sont soumis, le dernier ennemi étant la mort (1 Cor. 15:22-27) :

En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie,

23 mais chacun à son rang : en premier, le Christ, et ensuite, lors du retour du Christ, ceux qui lui appartiennent.

24 Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance.

25 Car c’est lui qui doit régner jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis.

26 Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort,

27 car il a tout mis sous ses pieds.. (Psaume 8:6)

1 Co 15,22-27

Il parle de la même chose dans son épître aux Éphésiens (Éph. 1:15-23) :

 

C’est pourquoi moi aussi, ayant entendu parler de la foi que vous avez dans le Seigneur Jésus, et de votre amour pour tous les fidèles,

16 je ne cesse pas de rendre grâce, quand je fais mémoire de vous dans mes prières :

17 que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père dans sa gloire, vous donne un esprit de sagesse qui vous le révèle et vous le fasse vraiment connaître.

18 Qu’il ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son appel, la gloire sans prix de l’héritage que vous partagez avec les fidèles,

19 et quelle puissance incomparable il déploie pour nous, les croyants : c’est l’énergie, la force, la vigueur

20 qu’il a mise en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les morts et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux.

21 Il l’a établi au-dessus de tout être céleste : Principauté, Souveraineté, Puissance et Domination, au-dessus de tout nom que l’on puisse nommer, non seulement dans le monde présent mais aussi dans le monde à venir.

22 Il a tout mis sous ses pieds et, le plaçant plus haut que tout, il a fait de lui la tête de l’Église

23 qui est son corps, et l’Église, c’est l’accomplissement total du Christ, lui que Dieu comble totalement de sa plénitude.

 

De même aux Colossiens (Col. 3:1) :

 

"Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu."

 

 

L’auteur de l’épître aux Hébreux, probablement saint Paul, fait référence à plusieurs reprises au Christ assis à la droite de Dieu.

 

Par exemple, dans le premier chapitre, il dit (Héb. 1:3-4, 13) :

 

Rayonnement de la gloire de Dieu, expression parfaite de son être, le Fils, qui porte l’univers par sa parole puissante, après avoir accompli la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les hauteurs des cieux ;

04 et il est devenu bien supérieur aux anges, dans la mesure même où il a reçu en héritage un nom si différent du leur.

...

13 Dieu a-t-il jamais dit à l’adresse d’un ange : Siège à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis le marchepied de ton trône ?

 

 

Il affirme la même chose au huitième chapitre (Héb. 8:1-2) :

 

Et voici l’essentiel de ce que nous voulons dire : c’est bien ce grand prêtre-là que nous avons, lui qui s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les cieux,

après avoir accompli le service du véritable Sanctuaire et de la véritable Tente, celle qui a été dressée par le Seigneur et non par un homme.

 

Et encore au dixième chapitre (Héb. 10:12-13) :

 

Jésus Christ, au contraire, après avoir offert pour les péchés un unique sacrifice, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu.

Il attend désormais que ses ennemis soient mis sous ses pieds.

 

Et une dernière fois au douzième chapitre (Héb. 12:1-2) :

 

"Ainsi donc, nous aussi, entourés de cette immense nuée de témoins, et débarrassés de tout ce qui nous alourdit – en particulier du péché qui nous entrave si bien –, courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée,

les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et il siège à la droite du trône de Dieu."

 

 

Saint Pierre affirme la même réalité – comme il le fit dans le livre des Actes – dans sa première épître (1 Pi 3, 21-22) :

 

'C’était une figure du baptême qui vous sauve maintenant : le baptême ne purifie pas de souillures extérieures, mais il est l’engagement envers Dieu d’une conscience droite et il sauve par la résurrection de Jésus Christ,

lui qui est à la droite de Dieu, après s’en être allé au ciel, lui à qui sont soumis les anges, ainsi que les Souverainetés et les Puissances.'

 

 

Et enfin, saint Jean le Disciple bien-aimé cite Jésus affirmant qu'il est en fait actuellement assis sur son trône et sur celui de son Père à la suite de sa victoire sur la mort par sa croix et sa résurrection (Apoc. 3:20-21) :

 

Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi.

Le vainqueur, je lui donnerai de siéger avec moi sur mon Trône, comme moi-même, après ma victoire, j’ai siégé avec mon Père sur son Trône.

Les racines bibliques de la succession apostolique, de l'infaillibilité et de l'indéfectibilité de l'Église. Quand a débuté le Royaume du Christ ?

Conclusion : Le règne du Christ en tant que roi a commencé à l'Ascension

 

Ces paroles de l'Écriture nous permettent d'être certains que le Christ a commencé à régner en tant que Roi du Royaume messianique au premier siècle, lors de son Ascension au ciel pour s'asseoir sur son trône à la droite de Dieu le Père.

 

Le Christ lui-même affirme explicitement que son siège sur son trône marquerait le début du ''nouveau monde'' et de son royaume gouverné par les apôtres assis sur des trônes.

 

De même, l'Évangile de saint Marc déclare explicitement que cela a eu lieu lors de son Ascension, ce que les apôtres affirment à maintes reprises.

 

Ainsi, le Royaume davidique promis par Dieu, sur lequel les Psaumes et les prophètes ont prophétisé tout au long de l’Ancien Testament, est un Royaume qui, dans un certain sens, a commencé au premier siècle, lorsque son Roi a commencé à s’asseoir sur son trône dans le ciel. Bien que certaines de ces prophéties s'accompliront effectivement au retour du Christ, lorsque le Royaume sera pleinement et éternellement réalisé dans toute sa splendeur, en raison des faits susmentionnés, elles parlent également d'une réalité qui a (déjà) commencé au premier siècle.

 

Par conséquent, on ne peut pas les écarter sous prétexte qu’elles s’appliquent uniquement à des événements futurs non réalisés.

 

Cela a de profondes implications sur les dogmes de la succession apostolique, de l’infaillibilité et de l’indéfectibilité de l’Église.

 

Cf https://eternalchristendom.com/becoming-catholic/number-39/

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31 décembre 2024 2 31 /12 /décembre /2024 01:00
Saint Sylvestre, Pape († 335)

Saint Sylvestre, né en 280, eut Rome pour patrie.

Quand il fut en âge de disposer de sa fortune, il se plaisait à donner l'hospitalité aux chrétiens étrangers qui passaient à Rome ; il les menait à sa demeure, lavait leurs pieds, leur servait à manger, enfin leur donnait, au nom de Jésus-Christ, tous les soins de la plus sincère charité. [1]

Vint un jour à Rome, un illustre confesseur de la foi, nommé Timothée d'Antioche. Personne n'osait le recevoir ; Sylvestre s'en fit un honneur, et, pendant un an, Timothée prêchant Jésus-Christ avec un zèle incroyable, recevait chez lui la plus généreuse hospitalité. Cet homme héroïque ayant conquis la palme du martyre, Sylvestre déroba ses précieux restes et les ensevelit à la faveur de la nuit. Mais lui-même fut bientôt traduit devant le tribunal du préfet, comme recélant les trésors du martyr :

 

"Timothée, répondit-il, ne m'a laissé que l'héritage de sa foi et de son courage." 



Le préfet le menaça de la mort et le fit jeter en prison ; mais Sylvestre, en le quittant, lui dit : "Insensé, c'est toi-même qui, cette nuit, vas rendre compte à Dieu."

Le persécuteur avala une arête de poisson et mourut en effet dans la nuit.

La crainte des châtiments célestes adoucit les bourreaux et l'héroïque jeune homme fut rendu à la liberté.

Cette belle conduite de Sylvestre le fit appeler au diaconat par le Pape saint Melchiade, dont il devait être l'éminent successeur.
Son long pontificat de vingt et un ans (314-335) est surtout célèbre par le concile de Nicée, le Baptême de l'empereur Constantin et le triomphe de l'Église. Le Baptême de Constantin est reporté à une époque plus tardive par de nombreux auteurs; mais des témoignages non moins nombreux et non moins sérieux placent le Baptême de ce grand empereur sous le règne de saint Sylvestre, et le Bréviaire romain confirme cette opinion. [2]

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/dd/THE_FIRST_COUNCIL_OF_NICEA.jpg/220px-THE_FIRST_COUNCIL_OF_NICEA.jpg

Icône du premier concile de Nicée. Au premier plan, l'évêque saint Spyridon s'exprime devant le concile et confond Arius.

Derrière lui, préside à gauche (à droite de l'autel) le représentant de l'évêque de Rome, et en seconde place, à droite, la puissance invitante, l'empereur Constantin

 

Constantin, encore païen et peu favorable aux chrétiens dont il ignorait complètement la doctrine, fut atteint d'une sorte de lèpre qui lui couvrit tout le corps. Une nuit, saint Pierre et saint Paul, éclatants de lumière, lui apparurent et lui ordonnèrent d'appeler le Pape Sylvestre, qui le guérirait en lui donnant le Baptême. Le Pape, en effet, instruisit le royal néophyte et le baptisa. Le règne social de Jésus-Christ commençait; la conversion de Constantin allait avoir pour heureuse conséquence celle de l'univers.

Les historiens chrétiens de l'époque romaine (Eusèbe de Césarée et Lactance) attribuent la conversion de Constantin à une vision qu'il aurait eue juste avant la bataille du pont Milvius, où il triompha de Maxence (312). Mais la tradition médiévale, véhiculée notamment par la Légende dorée, en donne une autre interprétation : l'empereur était couvert d'une lèpre incurable, et c'est lorsque Sylvestre l'eut baptisé par immersion dans une piscine qu'il fut guéri de sa lèpre et comprit qu'il lui fallait défendre la foi chrétienne. [3]

 

Sylvestre Ier tuant un dragon et ressuscitant ses victimes

 

On a attribué aussi à Sylvestre d'autres miracles spectaculaires, par exemple d'avoir ressuscité un taureau et dompté un dragon, qui sont décrits dans la Légende dorée.

 

Il fut, à l'origine, inhumé dans la Catacombe de Priscille, à Rome. [4]

Sources: [1]; [2]; [3] Jacques de Voragine, La Légende dorée, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004, publication sous la direction d'Alain Boureau, chapitre 12, p. 86-93; [4] Wikipedia

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30 décembre 2024 1 30 /12 /décembre /2024 21:51

Il n'est pas certain que la banqueroute du Vatican s'améliore avec la dernière trouvaille du Pape François.

Un pass numérique pour entrer dans la basilique St Pierre de Rome et les trois autres basiliques pontificales de Rome

À l’occasion du Jubilé 2025l’Eglise réinvente le passeport

 

Pour franchir la Porte sainte, les fidèles doivent s’identifier avec toutes leurs données personnelles et s’enregistrer pour obtenir un QR code. L’Eglise sans frontière du pape François ce n’est pas pour 2025…

 

Les conditions pour obtenir une indulgence plénière sont connues depuis longtemps dans l’Eglise :

  • Le renoncement résolu au péché.
  • La prière en union avec le Saint-Père.
  • La réception du sacrement de pénitence dans la confession.
  • La participation à la sainte messe avec réception de la sainte communion.

Pendant les Années Saintes, une cinquième condition vient s’ajouter :

 

Le franchissement d’une Porte Sainte.

Les quatre Portes Saintes du Jubilé ordinaire 2025 se trouvent dans les quatre grandes basiliques pontificales de Rome, appelées basiliques patriarcales : la basilique Saint-Pierre, la basilique du Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs.

 

Pour obtenir l’indulgence de l’année sainte, un pèlerinage à Rome est indispensable. Ce pèlerinage devait remplacer, à partir de l’an 1300, le pèlerinage en Terre Sainte qui n’était plus vraiment possible à l’époque, après l’échec des croisades et la chute du dernier point d’appui des croisés en Orient.

 

Mais en 2025, le pape François a ajouté une toute nouvelle condition, une sixième :

 

L’inscription en ligne.

Vous riez ? Non, ce n’est pas une blague. Celui qui veut franchir une Porte Sainte doit au préalable s’enregistrer en ligne sur le site Internet du Vatican Iubilaeum2025.va. Et cet enregistrement n’est pas une mince affaire.

 

Il ne s’agit pas d’un geste consistant à délivrer aux pèlerins qui le souhaitent une attestation de visite des lieux saints, autrefois sous forme de badge et de fanion, plus tard sous forme de tampon de pèlerin. Il s’agit d’une restriction d’accès qui est obligatoire. Il faut un « passeport numérique du pèlerin » pour pouvoir franchir la (les) Porte(s) sainte(s).

 

Pour pouvoir demander ce passeport, il faut s’enregistrer sur le site Internet du Vatican et fournir une adresse e-mail. Ce n’est qu’ensuite que l’on procède à l’enregistrement proprement dit, afin de pouvoir réserver un créneau horaire pendant lequel on pourra franchir une Porte sainte.

 

Pour obtenir ce « passeport du pèlerin » numérique, chacun doit obligatoirement déposer au préalable les données suivantes :

 

Prénom et nom de famille

Adresse électronique

un document officiel permettant d’établir l’identité

Numéro du document officiel (par ex. passeport, carte d’identité, etc.)

Adresse du domicile

Lieu de résidence

État

Date de naissance

Numéro de téléphone

Toutes ces informations doivent être obligatoirement remplies, sinon l’enregistrement n’aura pas lieu. Les pèlerins doivent installer l’application sur leur téléphone portable et reçoivent un QR code. Ce QR code est le seul moyen pour eux d’accéder à la Porte Sainte.

 

En clair, pour pouvoir franchir la Porte Sainte en 2025 et gagner l’indulgence du Jubilé – ce qui est le but du pèlerinage – les pèlerins doivent s’identifier et s’enregistrer avec toutes leurs données personnelles. Mais dans quel but ?

 

Pourquoi le Vatican a-t-il besoin des noms des pèlerins ? Qu’en est-il des pèlerins qui n’ont pas d’adresse e-mail ? Qui n’ont pas de téléphone portable ?

 

Faudra-t-il demain un QR code pour pouvoir entrer dans une église ? Pour pouvoir participer à une messe ?

 

Faudra-t-il même demain un QR code délivré par le Vatican pour aller au paradis ?

SourceGiuseppe Nardi traduit par Benoît et moi

Cf https://www.riposte-catholique.fr/archives/197743

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30 décembre 2024 1 30 /12 /décembre /2024 18:44

Voici comment le principe catholique de solidarité diffère du communisme.

 

La solidarité reconnaît que tous les êtres humains ont une dignité donnée par Dieu et que cette dignité unit tous les êtres humains sur terre, indépendamment de la race, de la nation, de la classe sociale, etc.

Le communisme prétend être du côté de la "compassion". Mais en réalité, il détourne et déforme l’enseignement social catholique

Le communisme a un principe d'unité différent.

 

Dans le communisme, l'unité vient de la conscience de classe. Les gens ne sont unis que lorsqu'ils prennent conscience de leur oppression.

 

C'est le contraire d'une véritable solidarité.

 

La "conscience" est subjective - la conscience d'une personne peut changer (ou être jugée comme ayant changé)

 

Les gens développent donc une paranoïa. Ils sont prêts à tout pour signaler à leurs concitoyens qu'ils sont toujours l'un des leurs.

 

La dignité humaine est objective

 

Dans une société où l'unité est fondée sur la dignité humaine, les gens savent qu'ils seront traités avec un minimum de respect, même s'ils enfreignent les lois ou s'écartent des normes.

 

Une société juste repose sur la "solidarité"

 

Notre société est dangereusement proche d'une unité basée sur la prise de conscience.

 

Vous devez signaler que vous croyez en la "bonne chose" (l'oppression de tel ou tel groupe ou telle ou telle chose... Ndlr.), sinon vous êtes étiqueté comme un ennemi.

 

Nous devons construire une unité basée sur la dignité, alias la solidarité.

 

La solidarité suit cette logique

 

1) Chaque personne a une dignité donnée par Dieu

2) Nous devons respecter Dieu

3) Par conséquent, nous nous devons quelque chose les uns aux autres

 

La question est la suivante : que nous devons-nous les uns aux autres ?

 

Nous nous devons mutuellement tout ce dont nous avons besoin.

 

Souvenez-vous de la parabole du bon samaritain.

 

Le samaritain a donné à l'homme tout ce qu'il pouvait à ce moment-là et a dit à l'aubergiste qu'il paierait le reste lorsqu'il reviendrait.

 

Le bon Samaritain est une métaphore du Christ.

 

Même si nous étions pécheurs, le Christ nous a donné tout ce dont nous avions besoin.

 

Nous devons donc faire de même pour les autres.

 

Si vous pensez immédiatement à l'aide sociale, aux soins de santé gratuits et au revenu de base universel... soyez indulgents avec moi.

 

Le mot clé ici est : besoin.

 

Une personne peut-elle travailler et gagner un bon salaire ? Si c'est le cas, elle n'a pas besoin de l'aide du gouvernement

 

Il serait injuste de lui donner plus que ce dont elle a besoin.

 

Solidarité ≠ le gouvernement s'occupe de tout le monde

 

Cela violerait le principe de subsidiarité : Les biens sont mieux distribués au niveau le plus bas possible de la société, parmi la famille et la communauté locale.

 

Mais cela signifie plus de responsabilités pour vous.

 

En tant que personne achetée et rachetée par le Christ, vous avez un devoir envers la personne qui souffre devant vous.

 

Lorsque vous rencontrez une personne qui a un besoin que vous pouvez combler, il est de votre devoir de le fournir.

 

Ce n'est pas une question de charité, mais de justice.

 

 

Cf https://x.com/catholicpat/status/1873700448512667657

Le communisme prétend être du côté de la "compassion". Mais en réalité, il détourne et déforme l’enseignement social catholique
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30 décembre 2024 1 30 /12 /décembre /2024 01:00
Saint Roger († 1129)

Nous ne connaissons quasiment rien de la jeunesse de Roger. En raison de son prénom, "Roger", inhabituel dans la région à cette époque, on a pensé qu'il pourrait être d'origine normande, mais c'est incertain. Il fut évêque de Cannes en Italie, sa ville natale.

 

Il a vécu et subi les ravages de la guerre, ravages causés lors des nombreuses rébellions des barons normands refusant notamment l'autorité de Robert Guiscard. C'est ainsi qu'en l'an 1083, Cannes fut ravagée et rasée par Guiscard afin de punir la rébellion de son neveu Herman, comte de la cité.

 

Saint Roger se montra serviable envers la population de la cité en souffrance, allant chercher lui-même pieds-nus dans la campagne environnante de quoi la nourrir.

 

Certains documents de cette période montrent que le saint évêque était souvent consulté par les papes Gélase II et Pascal II de régler certaines questions de droit et de réprimer la rivalité entre les églises et les communautés.

 

Il est décédé le 30 décembre 1129 et fut enterré dans la cathédrale de Cannes. [1]

 

L'évêque de Cannes (Canosa) était mort quelques années plus tôt, quand les habitants de Barletta, dans les Pouilles italiennes, vinrent piller la cathédrale pour emporter des reliques. C'était chose habituelle à l'époque. Ils rapportèrent de leur expédition un coffre de reliques, le trône épiscopal, des vases sacrés, et le corps de l'évêque Roger. L'année suivante, ils durent restituer les objets du vol, sauf le corps de l'évêque que son successeur ne considérait pas comme si précieux. Alors les habitants de Barletta voulurent le rendre précieux. Ils le canonisèrent et composèrent un office. "Accorde-nous, par ses prières et ses vertus, d'être à jamais préservés de tout mal" dit l'oraison du nouveau saint Roger. [2]

 

Ses reliques sont maintenant vénérées dans la ville voisine de Barletta, qui annexa Cannes en 1303.

 

Il est le saint patron de la ville de Barletta et de l'archidiocèse de Trani-Barletta-Bisceglie.

Sources: 12

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29 décembre 2024 7 29 /12 /décembre /2024 17:07
Le 2 octobre 1789 les Révolutionnaires légalisent le prêt à intérêt. Le 25 avril 1794 la Convention déclare l'argent être une marchandise comme les autres et que l'on peut donc la louer. (Cf. Marion SIGAUT)

Le 2 octobre 1789 les Révolutionnaires légalisent le prêt à intérêt. Le 25 avril 1794 la Convention déclare l'argent être une marchandise comme les autres et que l'on peut donc la louer. (Cf. Marion SIGAUT)

La condition paysanne sous l’Ancien Régime, bien que marquée par certaines contraintes, était globalement plus stable et souvent moins oppressive fiscalement que celle des classes populaires sous la République.

 

Contrairement aux idées reçues véhiculées par la propagande révolutionnaire, les paysans sous la monarchie bénéficiaient de protections sociales, économiques et culturelles qu’ils ont largement perdues après 1789. Regardons les faits et comparons.

 

Une fiscalité moins écrasante sous la monarchie

 

L’un des principaux arguments révolutionnaires était que les paysans étaient écrasés par les impôts sous la monarchie. Or, la réalité est tout autre :

 

Impôts sous l’Ancien Régime : Les paysans payaient principalement deux taxes

 

La taille royale, un impôt direct, dont beaucoup étaient exemptés (notamment les habitants de certaines provinces privilégiées ou les petits propriétaires).

 

La dîme, qui n’était pas un impôt étatique mais une redevance religieuse souvent réinvestie localement dans l’entretien des églises et le soutien aux plus pauvres.

 

Ces impôts représentaient en moyenne 8 à 10 % du revenu paysan (source : *Goubert, Pierre. L’Ancien Régime).

 

Fiscalité sous la République : Après 1789, la monarchie est remplacée par un État centralisé. Les révolutions et les guerres napoléoniennes entraînent une explosion des dépenses publiques.

 

Pour y faire face :

 

L’État républicain introduit de nouveaux impôts, comme la contribution foncière, bien plus lourds.

 

Les taxes indirectes (notamment sur le sel et les produits de base) augmentent fortement, touchant directement les classes populaires.

 

Résultat : sous la République, la pression fiscale sur les paysans et ouvriers représente 20 à 30 % de leurs revenus (source : *Lefebvre, Georges. La Révolution française).

 

Lire aussi :

 

Des impôts (aujourd'hui) dix fois supérieurs à ce qu'ils étaient avant 1789 !

Sous Louis XVI, "les taxes représentent moins de 10% du travail des gens" (Sud Radio - Eric Anceau, Histoire mondiale des Impôts)

 

La destruction des protections communautaires

 

Sous l’Ancien Régime, les paysans bénéficiaient de droits coutumiers qui assuraient une certaine sécurité :

 

Les terres communes : Les paysans pouvaient utiliser des terres collectives pour faire paître leurs animaux, ramasser du bois ou cultiver.

 

Ces terres disparaissent en grande partie après la Révolution, souvent accaparées par les bourgeois enrichis (source : *Marx, Karl. Les Luttes de classes en France).

 

Si les révolutionnaires ont caricaturé les seigneurs comme des oppresseurs, leur rôle était en réalité plus complexe. Ils étaient responsables de l’entretien des infrastructures locales (moulins, ponts, routes) et jouaient un rôle judiciaire et protecteur.

 

Avec l’abolition des droits féodaux, les paysans se retrouvent livrés à eux-mêmes, sans les ressources ni les protections nécessaires pour faire face aux crises économiques.

 

La conscription : un nouveau fardeau républicain

 

Sous la monarchie, les paysans étaient rarement impliqués dans les guerres : les armées royales étaient principalement composées de professionnels ou de mercenaires.

 

Avec la République et Napoléon, la conscription devient obligatoire, arrachant des millions de paysans à leurs terres pour participer à des guerres incessantes.

 

Entre 1793 et 1815, près de 2,6 millions de Français sont enrôlés de force, laissant derrière eux des champs non cultivés et des familles ruinées (source : *Bell, David A. The First Total War).

 

La misère ouvrière sous la République

 

La République, avec l’industrialisation, pousse de nombreux paysans à l’exode rural. Dans les villes, ils deviennent ouvriers, soumis à des conditions de travail inhumaines :

 

  • Journées de 12 à 16 heures

  • Logements insalubres dans des taudis urbains.

  • Aucune protection sociale.

 

En comparaison, sous l’Ancien Régime, la vie rurale offrait une certaine autonomie : même un paysan pauvre disposait souvent de son propre lopin de terre, assurant une subsistance minimale.

[Le décret d'Allarde du  mars 1791 supprimant les droits des corporations et la loi Le Chapelier, loi liberticide du 14 juin 1791 supprimant les corporations (syndicats d'Ancien Régime) qualifiés de "corps intermédiaires" à supprimer, est imprégnée de Jean-Jacques Rousseau et du libéralisme, Elle interdit, pour quasiment la totalité du siècle suivant, toute manifestation, toute grève et toute constitution de syndicats. La loi va provoquer une aggravation importante des inégalités et l’isolement définitif d’un ouvrier rendu - par la loi - incapable de défendre ses droits.

 

D’emblée, apparaît l’esprit de la loi qui est celui de "table rase", propre aux révolutionnaires français...]

La condition paysanne et ouvrière sous l’Ancien Régime

La propagande révolutionnaire : un écran de fumée

 

L’idée que la République aurait libéré les paysans repose largement sur des mensonges :

 

Les terres confisquées au clergé et à la noblesse : Loin d’être redistribuées aux paysans, ces terres ont été vendues aux enchères et accaparées par une nouvelle élite bourgeoise.

 

Les paysans, trop pauvres pour acheter, ont souvent perdu l’accès aux ressources dont ils dépendaient,

 

La montée des inégalités : La Révolution et la République ont favorisé l’émergence d’un capitalisme sauvage, accentuant les inégalités entre une bourgeoisie enrichie et des masses paysannes appauvries.

 

Sous l’Ancien Régime, malgré certaines contraintes, les paysans jouissaient d’une fiscalité plus légère, d’un accès aux ressources communes et d’une stabilité communautaire.

 

Avec la République, non seulement ces avantages ont disparu, mais de nouvelles formes d’exploitation (fiscale, militaire, économique) ont émergé, plongeant une grande partie des classes populaires dans une misère accrue.

 

Loin d’avoir libéré les paysans, la République a surtout remplacé une noblesse déchue par une bourgeoisie avide, tout en augmentant le poids de l’État sur les épaules des plus démunis.

 

Une vérité que l’histoire officielle peine encore à reconnaître.

 

Source: Royaliste de France

https://x.com/royaliste_Fr/status/1872944333890204103

***

Lire aussi :

 

La république a menti

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29 décembre 2024 7 29 /12 /décembre /2024 01:00
Saint David, Fils de Jessé - Roi de Juda et d'Israël - Ancien Testament (Xe s. av JC.)

Les Églises d'Orient célèbrent le saint roi-poète qui est la figure messianique du Christ, et dont les psaumes sont la base même de la prière liturgique depuis des millénaires. Après avoir gravement offensé la loi divine, il manifesta un repentir exemplaire. [1]

 

"Samuel donna l’onction à David au milieu de ses frères. L’esprit du Seigneur s’empara de David" (1 S 16, 1-13) [2]

 

Suivant la Bible hébraïque, ce jeune berger de la tribu de Juda, fils de Jessé, est appelé aux côtés du roi Saül pour l'apaiser de ses chants. Il met en déroute les ennemis philistins en vainquant le géant Goliath à l'aide de sa fronde. Devenu le héros d'Israël, il s'attire la jalousie puis la vindicte de Saül, doit s'enfuir et prend la tête de maquisards, opérant la vengeance divine et redistribuant les butins aux pauvres.[3]

 

Les chrétiens adoptent les Écritures hébraïques et font de Jésus-Christ l'héritier de la promesse messianique faite à David.

 

"Devenu vieux vers 975 av. J.-C., le roi David appela le prêtre Sadoc, le prophète Nathan et Benaya, fils de Joad, et leur dit :

 

Vous placerez mon fils Salomon sur ma propre mule et vous le ferez descendre à Guilhone. Là le prêtre Sadoc et le prophète Nathan lui donneront l'onction comme roi sur Israël. Vous sonnerez du cor et vous direz : 'Vive le roi Salomon!' Vous remonterez à sa suite et il viendra s'asseoir sur mon trône et c'est lui qui régnera à ma place [...] Alors le prêtre Sadoc prit dans sa Tente la corne d'huile et donna l'onction à Salomon. On sonna du cor et tout le peuple dit : 'Vive le roi Salomon!' Tout le peuple remonta derrière lui. Le peuple jouait de la flûte et manifestait une joie débordante." (1 R 1, 32 et suiv.)"

 

Ainsi s'accomplissait la promesse du Seigneur : "Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai pour ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. [...] Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours." (2 S 7, 12-16.)

 

Cette annonce se réalise en Jésus-Christ ('Christ' signifie en grec celui qui a reçu l'onction), dont le rôle et le caractère royal sont soulignés par les Évangiles (jusqu'à treize fois dans le seul Évangile de Jean)." [4]

 

En 751, le roi de France Pépin le Bref recevra l’onction sainte des mains de saint Boniface, l'évangélisateur de la Germanie, et se fera élire roi par les grands de Soissons : il deviendra le premier de nos rois à être "sacrés". Pépin partagera avec Saül et David le fait de ne pas avoir été appelé à régner par sa naissance.

Saint David, Fils de Jessé - Roi de Juda et d'Israël - Ancien Testament (Xe s. av JC.)

Après David, à travers Jésus-Christ, l'héritage se transmet à tous les rois de la chrétienté, à l'instar de Saint Charlemagne qui se proclamera "nouveau David". [5] 

MISERERE MEI DEUS (Psaume 50)

 

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,

selon ta grande miséricorde, efface mon péché.

Lave-moi tout entier de ma faute,

purifie-moi de mon offense.

 

Oui, je connais mon péché,

ma faute est toujours devant moi.

Contre toi, et toi seul, j’ai péché,

ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.

 

Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice,

être juge et montrer ta victoire.

Moi, je suis né dans la faute,

j’étais pécheur dès le sein de ma mère.

 

Mais tu veux au fond de moi la vérité ;

dans le secret, tu m’apprends la sagesse.

Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ;

lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.

 

Fais que j’entende les chants et la fête :

ils danseront, les os que tu broyais.

Détourne ta face de mes fautes,

enlève tous mes péchés.

 

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,

renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.

Ne me chasse pas loin de ta face,

ne me reprends pas ton esprit saint.

 

Rends-moi la joie d’être sauvé ;

que l’esprit généreux me soutienne.

Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ;

vers toi, reviendront les égarés.

 

Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur,

et ma langue acclamera ta justice.

Seigneur, ouvre mes lèvres,

et ma bouche annoncera ta louange.

 

Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas,

tu n’acceptes pas d’holocauste.

Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ;

tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé…

Sources: 1; 2; 3; [4] Patrick Demouy, Le Sacre du Roi, La Nuée bleue, Place des Victoires, Editions du Quotidien, Strasbourg 2016, p. 29; [5] Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman (trad. Patrice Ghirardi), Les rois sacrés de la Bible : à la recherche de David et Salomon, Paris, Bayard, 2006, p. 20-21

 

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29 décembre 2024 7 29 /12 /décembre /2024 00:00
Saint Thomas Becket, ou S. Thomas de Cantorbéry

Thomas de Cantorbéry naît à Londres le 21 décembre 1117. Sa pieuse mère lui inspire dès son enfance la crainte de Dieu et une tendre dévotion pour la très-sainte Vierge. Son père étant mort en 1138, laisse notre saint exposé à tous les dangers que court dans le monde la jeunesse sans expérience. Heureusement, il est accoutumé dès ses jeunes années à la pratique de l'obéissance et du renoncement. Il se tient donc sur ses gardes pour ne rien faire sans conseil. Après avoir parcouru un cercle d'études aussi solides que variées, il embrasse l'état ecclésiastique, et s'attache à l'archevêque de Cantorbéry, qui le fait archidiacre de son église.

 

Les services que cette place lui donne occasion de rendre à Henri II Plantagenêt lui procurent la dignité de chancelier du royaume, et Thomas ne l'honorent pas moins par la supériorité de son talent que par l'éclat de ses vertus. Le roi veut lui en témoigner sa satisfaction en le nommant, bien malgré lui, archevêque de Cantorbéry. Il se montre le modèle de son clergé, le père des pauvres, le gardien fidèle des règles et des droits de l'Eglise. Ce fut ce dernier point qui le brouilla avec le roi.

Saint Thomas Becket, ou S. Thomas de Cantorbéry

Henri II convoqua une assemblée à Clarendon le 30 janvier 1164 où il demandait un recul des droits de l'Eglise. Il essaya de se débarrasser de Becket par voie judiciaire et le convoqua devant un grand conseil à Northampton le 8 octobre 1164 pour répondre de l'accusation de contestation de l'autorité royale et malfaisance dans son emploi de chancelier.

 

Une autre raison de leur désaccord est son refus d'accorder le mariage de Guillaume Plantagenêt comte du Poitou, vicomte de Dieppe (frère du roi) avec Isabelle de Warenne pour consanguinité.

 

Thomas dénia à l'assemblée le droit de le juger. Il fit appel au pape et indignement persécuté, il partit en exil volontaire, en embarquant sur un bateau de pêcheurs (2 novembre 1164) qui le débarqua en France. Il vint en France trouver le pape Alexandre III, qui lui parla avec beaucoup de tendresse, et l'exhorta à se montrer toujours digne du caractère sacré dont il était revêtu.

 

 

Après un certain temps, il put revenir en Angleterre, mais avec la persuasion qu'il allait y chercher la mort. En effet, Henri, incité par ses partisans, refusa de rendre les propriétés ecclésiastiques qu'il avait saisies. Thomas avait déjà préparé la sanction contre ceux qui avaient privé l'Église de ses biens et contre les évêques qui avaient inspiré la saisie. Le roi ayant dit dans un moment d'humeur : Personne n'aura donc le courage de me débarrasser de ce prêtre !... quatre de ses officiers vinrent assassiner Thomas dans son église, au pied de l'autel, l'an 1170. Henri fit depuis une pénitence exemplaire de son crime. [1]

 

Par son courage indomptable à défendre les droits de l'Église, il est devenu l'un des plus célèbres évêques honorés du nom de saints et de martyrs. Le roi Henri II le nomma son chancelier. Il ne fit que croître en vertu, donnant le jour aux affaires et passant la meilleure partie de la nuit en oraison. Il n'était que le distributeur de ses immenses revenus : les familles ruinées, les malades abandonnés, les prisonniers, les monastères pauvres, en avaient la meilleure part.

 

Le roi l'obligea d'accepter l'archevêché de Cantorbéry. Sa sainteté s'accrut en raison de la sublimité de ses fonctions. On ne le voyait jamais dire la Sainte Messe, sinon les yeux baignés de larmes ; en récitant le Confiteor, il poussait autant de soupirs qu'il prononçait de mots. Il servait les pauvres à table trois fois par jour ; à la première table, il y avait treize pauvres ; à la seconde, douze ; à la troisième, cent.

SAINT THOMAS, Evêque de Cantorbéry, Martyr

SAINT THOMAS, Evêque de Cantorbéry, Martyr

Thomas avait bien prévu : les exigences injustes du roi obligèrent l'archevêque à défendre avec fermeté les droits et les privilèges de l'Église. Henri II, mal conseillé et furieux de voir un évêque lui résister, exerça contre Thomas une persécution à outrance.

 

Le 29 décembre 1170, les émissaires du roi se présentèrent dans l'église où Thomas priait. Il refusa de fuir et fut assommé si brutalement, que sa tête se brisa et que sa cervelle se répandit sur le pavé du sanctuaire. C'est à genoux qu'il reçut le coup de la mort. Il employa ce qui lui restait de force pour dire :

 

"Je meurs volontiers pour le nom de Jésus et pour la défense de l'Église." [2]

 

Ses derniers mots ont été une prière.

Extrait du vitrail de la vie de Thomas Becket sur le transept nord de la cathédrale de Coutances le représentant traversant la Manche.

Extrait du vitrail de la vie de Thomas Becket sur le transept nord de la cathédrale de Coutances le représentant traversant la Manche.

Henri II se résolut à faire pénitence publique à Avranches en 1172 et à revenir sur les décisions entérinées dans les Constitutions de Clarendon.

 

Thomas fut canonisé en 1173 dans la cathédrale de Canterbury, devenue lieu de pèlerinage.

 

Les œuvres littéraires modernes basées sur l'histoire de Thomas Becket incluent les pièces Meurtre dans la cathédrale (Murder in the Cathedral, 1935, trad. Le Seuil, 1946) de T. S. Eliot et Becket ou l'Honneur de Dieu de Jean Anouilh (1959) avec un film du même nom. Au XIXe siècle, Conrad Ferdinand Meyer écrivit la nouvelle Der Heilige (le Saint) à propos de Thomas Becket. Au XXe siècle, le roman Les Piliers de la terre de Ken Follet se termine sur cette partie de l'histoire de Thomas Becket. [3]

Les chevaliers le terrassent devant l'autel. Son sang tache le sol de la cathédrale. Le meurtre choque toute l'Europe. Les pèlerins ont afflué à Canterbury pour vénérer le site de son martyre.

Les chevaliers le terrassent devant l'autel. Son sang tache le sol de la cathédrale. Le meurtre choque toute l'Europe. Les pèlerins ont afflué à Canterbury pour vénérer le site de son martyre.

Des siècles plus tard, Beckett est resté un signe de la priorité de l'Église en Angleterre  

 

Le signe était si puissant que le roi Henri VIII a détruira le sanctuaire pour affirmer sa domination sur l'Église d'Angleterre. Malheureusement, l'Église ne jouira plus du pouvoir et de l'indépendance qu'elle avait en 1170.

PRATIQUE. Saint Thomas Becket est mort pour la liberté de l'Église. Estimez-vous heureux de souffrir des persécutions pour la justice. Priez Dieu de susciter davantage de saints comme Thomas Beckett.

Sources

 

[1] Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 366

[2] L'Evangile au Quotidien

[3] Wikipedia

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28 décembre 2024 6 28 /12 /décembre /2024 01:00
LES SAINTS INNOCENTS, Martyrs

LES SAINTS INNOCENTS, Martyrs

ls ont été pris d’entre les hommes, achetés comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau. Dans leur bouche, on n’a pas trouvé de mensonge ; ils sont sans tache.

Ap 14, 4-5

Hérode, qui régnait dans la Judée depuis trente-six ans, ayant su que des mages étaient venus d'Orient à Jérusalem pour chercher le Roi des Juifs annoncé par les prophètes (Mt 2:1-2), fut fort troublé de cette nouvelle. Il assembla aussitôt les princes des prêtres et il apprit d'eux qu'il s'agissait du Christ, et que s'il était né, c'était à Bethléem (selon la prophétie de Michée 5). Hérode prit alors les mages en secret et, les envoya à Bethléem en leur disant : "Allez, informez-vous exactement de cet enfant, et lorsque vous l'aurez trouvé, faites-le moi savoir, afin que moi-même j'aille aussi l'adorer." (Mt 2,8) Il est aisé de comprendre quel était son dessein par ce qu'il fit peu de temps après; mais Dieu ayant averti les mages en songe de n'aller point retrouver Hérode, ceux-ci prirent un autre chemin pour s'en retourner dans leur pays.

Dans le même temps, un ange ordonna à Joseph de prendre l'enfant et sa mère et de fuir en Égypte.

Peu après, Hérode, voyant que les mages l'avaient trompé, entra dans une furieuse colère et envoya tuer tous les enfants mâles âgés de deux ans et au-dessous, qui étaient dans Bethléem et alentour. (Mt 2:16)

 

Hérode cherchant à faire périr le nouveau-né de Bethléem est une figure et un agent du diable.

 

Les pères sont nombreux à avoir vu en Hérode une figure du diable, comme saint Augustin, ou encore saint Jean Chrysostome cité par saint Thomas en sa Catena in Mt 2,12. [1]

 

Rien de plus heureux que la mort de ces enfants, si on la considère avec les yeux de la foi. Ils eurent la gloire de mourir pour Jésus-Christ, et en sa place, dans un âge où ils ne pouvaient encore invoquer son nom; ils furent les premiers martyrs, et ils triomphèrent du monde avant de le connaître; ils ne reçurent la vie que pour la sacrifier et acquérir une immortalité bienheureuse. Peut-être que s'ils eussent vécu plus longtemps, la plupart d'entre eux auraient été pervertis par le monde et se seraient perdus. Ce mystère de grâce n'était point connu de leurs mères, et c'est pour cela qu'elles pleuraient sans vouloir recevoir de consolation. [2]

 

Les enfants de Bethléem constituent les prémices de la rédemption de Jésus-Christ. C'est la jalousie et la crainte qui poussèrent Hérode à commettre un crime inouï dans l'histoire ; il en fut châtié et d'une manière terrible, car il mourut dans le désespoir et dévoré tout vivant par les vers. [3]

 

La fête des saints Innocents remonte au Ve siècle.

Le massacre de ces enfants manifeste à sa manière la royauté de Jésus. C'est parce qu'Hérode croit à la parole des Mages et à celle des Princes des Prêtres, par lui consultés, qu'il voit un rival dans l'enfant de Bethléem et poursuit jalousement ce "Roi des Juifs qui vient de naître". Mais, comme le chante l'Église: "Barbare Hérode, que crains-tu de la venue du Christ? il ne ravit pas les sceptres mortels, lui qui donne les royaumes célestes."

 

C'est la gloire de ce Dieu-Roi que les Innocents confessent par leur mort, et la louange qu'ils rendent à Dieu est un sujet de confusion pour les ennemis de Jésus, car, loin d'atteindre leur but, ils n'ont fait que réaliser les prophéties, qui annonçaient que le Fils de l'Homme reviendrait d'Égypte et que l'on entendrait à Bethléem les lamentations des mères pleurant leurs enfants.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/74/Giotto_di_Bondone_-_No._21_Scenes_from_the_Life_of_Christ_-_5._Massacre_of_the_Innocents_-_WGA09199.jpg/597px-Giotto_di_Bondone_-_No._21_Scenes_from_the_Life_of_Christ_-_5._Massacre_of_the_Innocents_-_WGA09199.jpg

Pour peindre sous des couleurs plus vives leur désolation, le prophète Jérémie évoquait Rachel, mère de Benjamin, pleurant la perte de ses descendants. Comme une mère compatissante, l'Église revêt ses prêtres d'ornements de deuil et supprime le chant du Gloria et de l'Alléluia. [4]

 

PRATIQUE. Adorons Dieu dans tous les évènements même les plus fâcheux.

Saints Innocents - Martyrs

Sources: [1] Jean-Baptiste Golfier, Tactiques du diable et délivrances, Artège-Lethielleux, 2018, p. 80; [2] Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p . 365 ; [3]; [4]; [5]

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27 décembre 2024 5 27 /12 /décembre /2024 01:00
Saint Jean, Apôtre et évangéliste († c. 103)

Dans l'Évangile et au sein du collège apostolique, saint Jean occupe une place de choix. Représentant l'amour, il marche à côté de S. Pierre, qui symbolise la doctrine. Jésus semble avoir réservé à cet Apôtre les plus tendres effusions de son Cœur. Plus que tout autre, en effet, Jean pouvait rendre amour pour amour au divin Maître. Le Sauveur prit plaisir à multiplier les occasions de témoigner envers son cher disciple une prédilection singulière : Il le fit témoin de la résurrection de la fille de Jaïre ; Il lui montra sa gloire sur le Thabor, au jour de sa Transfiguration merveilleuse ; mais surtout la veille de sa Passion, à la dernière cène, Il lui permit de reposer doucement la tête sur son Cœur divin, où il puisa cette charité et cette science des choses de Dieu, qu'il répandit dans ses écrits et au sein des peuples auxquels il porta le flambeau de l'Évangile.

 

Une des gloires de S. Jean fut d'être le seul, parmi les Apôtres, fidèle à Jésus dans ses souffrances ; il Le suivit dans l'agonie du calvaire ; il accompagna dans ces douloureux instants la Mère du Sauveur.

 

Jésus, ayant vu sa Mère au pied de la croix, abîmée dans sa tristesse, et près d'elle S. Jean, Il dit à Marie : "Femme, voilà ton fils !" Ensuite Il dit au disciple : "Voilà ta mère !". L'Apôtre, en cette circonstance, nous disent les saints docteurs représentait l'humanité tout entière ; en ce moment solennel Marie devenait la Mère de tous les hommes, et les hommes recevaient le droit de s'appeler les enfants de Marie.

Saint Jean, Apôtre et évangéliste († c. 103)

Il était juste que S. Jean, ayant participé aux souffrances de la Passion, goûtât l'un des premiers les joies pures de la résurrection. Le jour où le Sauveur apparut sur le rivage du lac de Génésareth (Lac de Tibériade) pendant que les disciples étaient à la pèche, S. Jean fut le seul à Le reconnaître.  "C'est le Seigneur," dit-il à S. Pierre. Jean était donc bien, tout l'Évangile le prouve, le disciple que Jésus aimait.

 

"L'Évangile selon Marc est situé autour des années 60 après l'avoir été autour des années 70, mais il pourrait bien être des années 50. 

"L'Évangile selon Luc + les Actes des Apôtres sont situés de manière habituelle dans les années 80, mais ils pourraient bien être aussi des années 60. 

"L'Évangile selon Jean est situé autour des années 90, mais à cause de son caractère mystique et de certaines caractéristiques relevant de la topographie et de la chronologie il pourrait bien être des années 60." (3)

Saint Jean à Patmos - Hans Memling (1475)

Saint Jean à Patmos - Hans Memling (1475)

L’Évangile de Jean est unique par sa structure, son style et sa profondeur théologique.

 

Cette différence a conduit certains érudits à affirmer qu'il n'a pas été écrit par l'apôtre Jean, mais par un autre 'Jean' ou par une communauté chrétienne ultérieure.

 

Une théorie veut que l'Évangile ait été écrit par "Jean l'Ancien", mentionné par Papias au IIe siècle. Mais "Ancien" est un titre de respect - il pourrait s'agir de l'apôtre Jean lui-même. Si "l'Ancien" est un autre Jean, il pourrait s'agir d'un scribe de l'apôtre.

 

Un autre argument repose sur le style et le contenu de l'Évangile. Certains affirment qu'il reflète une théologie développée qui a dû apparaître des décennies après la vie de Jean. Les critiques soutiennent qu'une telle profondeur indique un auteur ou un groupe d'auteurs plus tardif. Mais les Pères de l’Église comme S. Irénée identifient spécifiquement l’apôtre Jean comme l’auteur de l’Évangile. Une seule génération sépare Jean et Irénée. Des preuves internes dans l’Évangile indiquent également que Jean est l’auteur unique.

 

L’auteur s’identifie comme 'le disciple que Jésus aimait'. Il est 'témoin oculaire' de moments clés : la Cène, la crucifixion et le tombeau vide. Ce 'Disciple bien-aimé' fait clairement partie du cercle intime de Jésus. Qui d'autre dans le cercle restreint correspond à cette description ? Pierre est mentionné par son nom, ce qui ne laisse que Jacques ou Jean. Jacques a été martyrisé très tôt (Actes 12,2) décapité vers 41 ap. J.-C. sur l'ordre d'Hérode Agrippa. Ce qui laisse Jean comme seul candidat possible.

Saint Jean, Apôtre et évangéliste († c. 103)

"Jean n'était qu'un pêcheur ! Il n'aurait pas pu écrire un évangile aussi élaboré !", dit-on. Cela suppose que le Saint-Esprit serait inefficace. Mais Dieu cache les choses aux sages et les révèle aux petits. En résumé:

• Des témoignages extérieurs pointent vers Jean

• L’unité interne pointe vers un seul auteur

• Seul Jean pouvait être le 'Disciple bien-aimé'. (4)

Saint Jean, Apôtre et évangéliste († c. 103)

***

Sources : (1) ; (2) ; (3) Simon Claude MIMOUNI, Le Judaïsme ancien et les origines du christianisme, Bayard, Italie 2018, p. 21 ; (4) https://x.com/catholicpat/status/1872250661397536790

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26 décembre 2024 4 26 /12 /décembre /2024 01:00
Saint Étienne, diacre, premier martyr († vers 41)

On ignore si saint Étienne fut disciple de Jésus-Christ ou s'il fut converti par les prédications des Apôtres.

C'était une âme de feu, rayonnante d'audace, le premier et le modèle de cette immense série d'hommes admirables que le christianisme possédera au service de sa cause, et qui, ayant trouvé la vie en Jésus, jugeront naturel de la lui sacrifier.

Helléniste, peut-être même alexandrin d'origine (on l'a supposé d'après la connaissance qu'il semble posséder des doctrines du philosophe juif hellénisé Philon, alors surtout en vogue à Alexandrie, et d'après l'emploi qu'il fait, quatre fois dans son discours, du mot Sagesse, très en usage dans les milieux juifs d'Égypte . Cf. Le livre biblique de la Sagesse en vient), au fait des doctrines philosophiques autant que des traditions hébraïques, Étienne incarne à merveille l'esprit nouveau, tourné vers les conquêtes et décidé aux ruptures nécessaires.

Élevé à l'école du scribe éminent, le Rabbi Gamaliel (fils d'une lignée de docteurs de la Loi, petit-fils du célèbre rabbi Hillel), dans toute la science des Juifs, il avait une autorité spéciale pour convertir les prêtres et les personnes instruites de sa nation. Ses miracles (Ac 6,8) ajoutaient encore au prestige de son éloquence et de sa sainteté. De tels succès excitèrent bientôt la jalousie; on l'accusa de blasphémer contre Moïse et contre le temple en affirmant que Jésus détruirait le Lieu saint et changerait les coutumes que Moïse nous a transmises (Ac 6,11-14).

Quand Pierre enseignait les foules de Jérusalem, Étienne s'appliquait surtout à montrer que Jésus avait été le Messie, l'extrême aboutissement d'Israël. Étienne, lui, a surtout retenu les phrases où il est dit qu'on ne met pas du vin nouveau dans une vieille outre, et qu'on ne coud pas une pièce neuve à un vieux manteau. Aussi les Juifs judaïsants ne s'y trompent-ils pas : voilà un plus dangereux adversaire ! "Cet homme ne cesse de proférer des blasphèmes contre le Saint Lieu et contre la Loi." (1)

Il professait une relation à Dieu qui n'avait plus besoin ni du temple ni des sacrifices d'animaux. (2)

Les Hellénistes comme les Hébreux sont des chrétiens d'origine judéenne mais les premiers proviennent de Diaspora et s'expriment en grec alors que les seconds sont de Palestine et s'expriment en hébreu ou en araméen. Les Hellénistes résidant à Jérusalem sont sans doute rattachés aux nombreuses synagogues de langue grecque qui se trouvent dans la Ville sainte.

Le procès et la mort de Jacques le Majeur, frère de Jean l'Évangéliste, vers 41, sont proches de ceux d'Étienne : pour l'un comme pour l'autre, il est question d'un blasphème formel suivi d'un procès au Sanhédrin et d'une lapidation légale. Étienne développe une doctrine fondée sur une lecture messianique des évènements rapportés dans la Bible : Moïse annonce non seulement jésus (Ac 7,37), mais il en est la préfiguration (Ac 7,22). Il rappelle comment Israël a traité les prophètes en attendant de mettre à mort le "Juste" annoncé par eux (Ac 7,51-52) : il s'agit là d'une véritable confession messianique. (3)

 

 

Étienne fut traîné devant le Sanhédrin. En ces jours-là, les autorités juives se sentirent plus libres qu'à l'ordinaire, car Ponce Pilate vient d'être rappelé à Rome pour rendre compte de quelques récentes et trop flagrantes violences et se défend - mal - devant Caligula. Les discours qu'Étienne prononce est beau de rigueur et de force dans le raisonnement, reliant le message du Christ à tout ce qui, dans les Ecritures, l'annonce, et le montrant comme une conclusion indispensable; mais plus encore, il est superbe par son intrépidité. Les accusations claquent contre la nation prédestinée, mais infidèle. Et il termine son long développement apologétique par ces phrases terribles :

 

"Hommes au cou raide, incirconcis de coeur et d'oreilles, vous résistez toujours au Saint-Esprit. Tels furent vos pères, tels vous êtes. Quel est celui des prophètes que vos ancêtres n'ont point persécuté ? Ceux qui annonçaient la venue du Messie, ils les ont tués, comme vous-mêmes avez trahi et tué maintenant le Messie lui-même. Et la loi qui vous a été donnée par les Anges, vous ne l'avez pas observée ! " (Ac 7,51-53)

Saint Étienne, diacre, premier martyr († vers 41)

Étienne répondit victorieusement aux attaques dirigées contre lui, et prouva que le blasphème était du côté de ses adversaires et de ses accusateurs. À ce moment le visage du saint diacre parut éclatant de lumière comme celui d'un ange. Mais il avait affaire à des obstinés, à des aveugles. Pour toute réponse à ses paroles et au prodige céleste qui en confirmait la vérité, ils grinçaient des dents contre lui et se disposaient à la plus noire vengeance. Afin de rendre leur conduite plus coupable, Dieu fit un nouveau miracle; le ciel s'entrouvrit et le saint, levant les yeux en haut, s'écria avec ravissement: "Je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu." (Ac 7,56) À ces mots, ses ennemis ne se contiennent plus; ils poussent des cris de mort, entraînent le martyr hors de la ville et le lapident comme un blasphémateur. Étienne, calme et souriant, invoquant Dieu, disait: "Seigneur, recevez mon esprit!... Seigneur, ne leur imputez point ce péché." Saul, le futur saint Paul, était parmi les bourreaux. "Si Étienne n'avait pas prié, dit S. Augustin, nous n'aurions pas eu saint Paul."

Par amour de Dieu, il n’a pas cédé à la brutalité des bourreaux, par amour du prochain, il a intercédé pour ceux qui le lapidaient. Par charité, afin de les corriger, il reprend ceux qui errent; par charité, afin d’écarter d’eux le châtiment, il prie pour ceux qui le lapident.

 

"Voici avait dit Jésus, j’envoie vers vous des prophètes, des sages et des scribes ; vous tuerez et crucifierez les uns, vous en flagellerez d’autres dans vos synagogues, vous les poursuivrez de ville en ville ; ainsi, sur vous retombera tout le sang des justes qui a été versé sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel. Amen, je vous le dis : tout cela viendra sur cette génération. Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu ! Voici que votre temple vous est laissé : il est désert. En effet, je vous le déclare : vous ne me verrez plus désormais jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !" (Matthieu 23, 34-39)

 

Lorsque trente ans plus tard, Jérusalem sera devenue "la maison déserte" prédite par le Messie (destruction du temple de Jérusalem en 70 par les armées de Titus), la mort du premier martyr se trouvera payée par une immensité de douleur, mais elle aura puissamment contribué à répandre la Bonne nouvelle, en donnant au christianisme le premier témoignage signés de sang.

Premier martyr de la chrétienté, Étienne apparaît comme étant à l’origine du culte des saints. Dans les quatre premiers siècles du christianisme, tous les saints vénérés par l’Église étaient martyrs.

La persécution déclenchée par le martyre de saint Étienne ne cessa jamais complètement.

 

À la suite de l'exécution d'Étienne, la répression s'abattit sur les autres membres du groupe des Hellénistes, contraignant la plupart d'entre eux à s'enfuir loin de Jérusalem pour échapper à la persécution : la première visant les chrétiens et venant des autorités religieuses judéennes, comme pour Jésus. (Les Hellénistes) sont passés en Phénicie, à Chypre et à Antioche, ancienne capitale du royaume grec séleucide de Syrie, lieu de rencontre de l'Orient et de l'Occident, où ils ont diffusé le message chrétiens aux judéens et aux Grecs (Ac 11, 19-21(4), et où les disciples du Christ reçoivent pour la première fois le nom de chrétiens. C'est d'Antioche qu'au plan doctrinal les approches d'Ignace d'Antioche, conservées dans ses sept lettres, influenceront de manière décisive le christianisme du IIe siècle, celui qui se définira comme "orthodoxe". (5)

 

Avec des périodes de calme et des recrudescences, la persécution avait toujours remué les chrétiens. En l'année 41, elle éclatera plus forte et plus systématique par la volonté d'Hérode Agrippa Ier, petit-fils d'Hérode, alors devenu roi d'Israël, par la volonté de son compagnon de débauche et d'orgies à la cour de Tibère, Caligula. Dès son arrivée à Jérusalem en 37, Flavius Josèphe raconte que lors de son entrée dans la ville, "il avait immolé des victimes en actions de grâces." Pour la première fois, la persécution allait prendre un caractère systématique, ce qu'elle n'avait pas eu précédemment. Il fit mourir par l'épée en 44 Jacques, frère de St Jean l'Évangéliste. (6) Dans le même temps, S. Pierre lui-même, qui avait baptisé un centurion romain, Corneille, fut arrêté.

 

Le nom Étienne provient du grec Στέφανος (Stephanos), "couronné" ou encore, selon Jacques de Voragine dans La Légende dorée, du mot hébreu pour "norme".

Ce nom est repris de manière plus fidèle en anglais (Stephen) ou en néerlandais (Stefaan).

 

Cathédrale Saint-Étienne de Sens : statue de Saint Étienne sur le trumeau du portail central de la façade occidentale (fin du XIIe siècle)

 

Basilique S.-Laurent-hors-les-Murs (Rome), où se trouve le corps de S. Étienne

 

En 2014, des archéologues ont découvert le lieu de sépulture du saint diacre Etienne, selon le site d'information Linga.

Dans Kharaba au village de Taiar, qui se trouve à 2 km à l'ouest de Ramallah, les recherches menées par les archéologues palestiniens et israéliens ont livré des résultats inattendus. Dans le cadre d'un projet de l'université de Jérusalem pour la découverte et la restauration d'antiquités, un groupe d'archéologues dirigés par le professeur Salah al Hudeliyya a découvert les ruines d'un complexe ecclésial qui comporte une église de l'ère byzantine-omeyades ainsi qu'un monastère byzantin.

Selon une déclaration du prof. Al Hudeliyya, cette découverte est d'une grande valeur pour les Chrétiens du monde entier. "A l'intérieur d'une de ces églises, nous avons découvert une inscription qui indique que cette église a été construite en l'honneur du saint apôtre et diacre Étienne le proto-martyr, qui a été enterré en ce lieu en l'an 35," a déclaré l'historien. (7)

 

Saint Étienne, diacre, premier martyr († vers 41)

On peut offrir cette journée pour tous ceux qui, d'Irak à la Chine, sont persécutés, et à tous ces chrétiens qui ont passé Noël sans prêtre, souffrent de façon diverse, pour témoigner de l’Évangile du Christ.

Saint Étienne, diacre, premier martyr († vers 41)

Sources : (1) DANIEL-ROPS, Histoire de l'Église du Christ, tome II Les Apôtres et les Martyrs, Librairie Arthème Fayard, Paris 1965, p. 38 ; (2) François BRUNE, Saint Paul Le Témoignage mystique, Oxus, Paris 2003, p. 23 ; (3) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, Nouvelle Clio, l'Histoire et ses problèmes, PUF, Clamecy 2018, p. 187-191 ; (4) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, ibid.,, p. 191-192 ; (5) Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, ibid.,, p. 218 ; (6) DANIEL-ROPS, Histoire de l'Église du Christ, ibid.,, p. 42-43 ; (7); (8); (9) ; (10).

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24 décembre 2024 2 24 /12 /décembre /2024 20:00

Pourquoi les catholiques fêtent-ils Noël le 25 décembre ?

 

Les catholiques célèbrent Noël le 25 décembre principalement pour commémorer la naissance de Jésus-Christ, bien que la date exacte de sa naissance ne soit pas définitivement connue. Le choix du 25 décembre a des racines historiques, théologiques et culturelles.

 

Origines historiques

 

La première célébration enregistrée de Noël le 25 décembre remonte à 336 après J.-C. sous le règne de l'empereur Constantin (272-337), le premier empereur romain chrétien. Auparavant, il n'y avait pas de date universellement acceptée pour célébrer la naissance de Jésus, et diverses dates ont été proposées par les premiers chrétiens.

 

L'une des premières mentions du 25 décembre comme date d'anniversaire de Jésus vient de Sextus Julius Africanus (v. 160 - v. 240), un historien chrétien qui a suggéré que Jésus avait été conçu le 25 mars. En comptant neuf mois à partir du 25 mars, on arrive au 25 décembre, qui est devenu la date de Noël.

La fête de Noël n'est pas païenne, mais chaque année, des gens prétendent que c'est le cas. 

https://x.com/catholicpat/status/1868278548617740689/photo/1

https://x.com/catholicpat/status/1868278548617740689/photo/1

Certains spécialistes suggèrent que l'Église a peut-être choisi le 25 décembre pour coïncider avec des fêtes païennes existantes, telles que la fête romaine des Saturnales et la célébration du solstice d'hiver. Ce choix aurait pu faciliter l'acceptation du christianisme par les populations païennes en offrant une alternative chrétienne aux célébrations païennes populaires. Mais les Saturnales en l'honneur du dieu romain Saturne se déroulant du 17 au 23 décembre, Noël le 25 décembre ne se chevauche pas et il n'y a aucune preuve que l'Église primitive ait choisi cette date pour concurrencer les Saturnales. 

 

On nous dit que "Noël est en fait la fête de Sol Invictus (le soleil invaincu)", mais le Sol Invictus n'a été déclaré qu'en 274 après J.-C. alors qu'Hippolyte de Rome (mort en 235) avait déjà lié la naissance de Jésus au 25 décembre en 204 après J.-C. Sol Invictus a donc peut-être été une tentative de Rome de contrer Noël.

 

On nous dit que "Noël est la célébration du solstice d'hiver", mais le solstice a lieu aux alentours du 21 décembre, et non du 25 décembre. Les chrétiens ont choisi le 25 décembre parce qu'il se situe 9 mois après le 25 mars, date de l'Annonciation.

 

On dit encore que "Mithra est né le 25 décembre" : il n'existe aucune preuve historique reliant Mithra à cette date. De plus, la célébration de Noël est antérieure au culte de Mithra.

 

On dit également qu'"Horus est né d'une vierge, tout comme Jésus". Mais Horus est né d'Isis en utilisant le corps démembré d'Osiris, ce qui n'est pas exactement une "naissance virginale" ! La naissance de la Vierge est ancrée dans une prophétie juive antérieure à la plupart des mythes païens, en particulier dans Isaïe 7,14. Les allégations de "parallèles" avec des mythes païens relèvent de la spéculation moderne, et non de faits anciens.

 

On dit enfin que "la tradition du sapin de Noël a vu le jour dans l'Allemagne du XVIe siècle, bien après la mort du paganisme en Europe" et que "les cadeaux proviennent des traditions babyloniennes." Mais les ornements et les bougies symbolisent le jardin d'Eden, le Christ en tant que lumière du monde, et les chrétiens offrent des cadeaux à Noël à cause des trois rois mages.

 

On dit que "le Père Noël n'est autre que le dieu nordique Odin." Ce lien est supposé être dû au fait qu'Odin montait un cheval volant... mais c'est le seul lien. Saint Nicolas a vécu au 4ème siècle et Odin n'a pas été vénéré avant le 5ème siècle. 

 

On dit enfin que "les bûches de Noël, le gaulage, le houx, le gui, etc. sont la preuve que Noël est païen." Ce sont des exemples d'adaptation culturelle, pas de paganisme. Aucune de ces traditions n'est intrinsèquement païenne. Elles ne sont pas non plus strictement nécessaires pour célébrer Noël.

 

Signification théologique

 

1. Célébration de l'Incarnation :

Pour les catholiques, Noël n'est pas seulement la célébration de la naissance de Jésus, c'est aussi un événement théologique profond qui marque l'Incarnation, c'est-à-dire le fait que Dieu s'est fait homme.

Cette croyance met l'accent sur l'importance de Jésus en tant que Sauveur et sur l'accomplissement des prophéties messianiques

 

2. Mettre l'accent sur le salut : La célébration de Noël rappelle la croyance chrétienne dans le salut par Jésus. Cette date est considérée comme un moment de réflexion sur le mystère de Dieu entrant dans le monde sous une forme humaine pour racheter l'humanité du péché. 

 

Jésus s'est incarné pour nous révéler une vérité absolue, universelle et éternelle : nous sommes enfants de Dieu et par Lui nous sommes rachetés.

 

3. Contexte liturgique : Noël fait partie du calendrier liturgique, qui comprend l'Avent, saison de préparation à la célébration de la naissance du Christ. Ce contexte enrichit le sens de Noël dans la foi catholique, en le reliant aux thèmes de l'espoir, de la joie et de la Rédemption.

 

En résumé, la célébration de Noël le 25 décembre par les catholiques s'enracine dans les traditions historiques établies par les premiers chrétiens, la signification théologique de l'Incarnation et l'intégration de pratiques culturelles.

 

Cette date est devenue un élément central du calendrier liturgique chrétien, symbolisant la joie de la naissance du Christ et la promesse du salut.

 

Cf. https://x.com/Vitus_oss/status/1864966305771618470

Dans l'incarnation de Dieu, il n'y a pas d'abaissement de la Divinité ; mais nous croyons que la nature de l’homme est exaltée.

Saint Anselme de Cantorbéry, Cur Deus Homo

Car il a été fait homme pour que nous puissions devenir Dieu ; et Il s'est manifesté par un corps afin que nous puissions recevoir l'idée du Père invisible ; et il a enduré l'insolence des hommes afin que nous puissions hériter de l'immortalité.

Saint Athanase (297-373), Sur l'Incarnation, 54

Aussi, en entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps.

Tu n’as pas agréé les holocaustes ni les sacrifices pour le péché ;

alors, j’ai dit : Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre.

Le Christ commence donc par dire : Tu n’as pas voulu ni agréé les sacrifices et les offrandes, les holocaustes et les sacrifices pour le péché, ceux que la Loi prescrit d’offrir.

Puis il déclare : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté. Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second.

Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes.

Hébreux 10,5-10

La Bonne Nouvelle de Noël : Jésus est l'Agneau de Dieu qui remplace le sacrifice de l'Ancienne alliance, par le seul sacrifice de l'Eucharistie. (Ap 13,8)

 

Saint Irénée de Lyon, disciple de S. Polycarpe qui lui-même avait été le disciple de S. Jean l'évangéliste, explique ce changement dans Contre les hérésies (livre IV, I, 6.) : les prophètes de l'Ancien Testament avaient averti Jérusalem de l'inutilité des sacrifices si le coeur était loin de Dieu :

 

« Isaïe, dit [...] : 'Que m'importe la multitude de vos sacrifices ? dit le Seigneur. Je suis rassasié.' 

Puis, après avoir repoussé les holocaustes, sacrifices et oblations, ainsi que les néoménies, les sabbats, les fêtes et toute la suite des autres observances, il ajoute, en leur conseillant ce qui procure le salut : 'Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez la malice de vos cœurs de devant mes yeux ; cessez vos méchancetés, apprenez à bien faire; recherchez la justice, sauvez celui qui souffre l'injustice, faites droit à l'orphelin et défendez la veuve: venez alors et disputons ensemble, dit le Seigneur.[Isaïe 1, 11-17]

 

« [...] Si c'était par colère qu'il (Dieu) repoussât leurs sacrifices, comme de gens indignes d'obtenir sa miséricorde, il ne leur conseillerait pas ce par quoi ils pourraient être sauvés; mais, parce que Dieu est miséricordieux, il ne les prive pas du bon conseil.

 

« C'est ainsi qu'après leur avoir dit par la bouche de Jérémie : 'Pourquoi m'apportez-vous l'encens de Saba et le cinnamome d'une terre lointaine ? Vos holocaustes et vos sacrifices ne m'ont pas été agréables' [Jérémie 6,20 et Isaïe, 1, 11], il ajoute : 'Ecoutez la parole du Seigneur, vous tous, Juda. Voici ce que dit le Seigneur Dieu d'Israël : Redressez vos voies et vos habitudes de vie, et je vous ferai habiter en ce lieu. Ne vous fiez pas à des paroles mensongères qui ne vous seront d'aucun profit, en disant : C'est le temple du Seigneur, c'est le temple du Seigneur...' [Jr 7,4] 'Mais voici le commandement que je leur ai donné : Écoutez ma voix, et je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple ; marchez dans toutes mes voies que je vous prescrirai, pour que vous vous en trouviez bien. Mais ils n'ont pas écouté ni prêté attention; ils ont marché selon les pensées de leur cœur pervers, ils ont rétrogradé au lieu d'avancer.' [Jr 7,23-24]

 

[...] Ainsi encore, chez le prophète Osée [6, 6], pour leur enseigner sa volonté, Dieu leur disait : 'Je veux la miséricorde plus que le sacrifice, et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes.' 

 

[...] Malachie a parlé d'avance en ces termes : 'Je ne prends pas plaisir en vous, dit le Seigneur tout-puissant, et je n'agréerai pas de sacrifice de vos mains ; car du levant au couchant, mon nom est glorifié parmi les nations, et en tout lieu de l'encens est offert à mon nom, ainsi qu'un sacrifice pur : car mon nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur tout-puissant.' (Ml 1,10-11) Il signifiait très clairement par là que le premier peuple cesserait d'offrir à Dieu, tandis qu'en tout lieu un sacrifice lui serait offert, pur celui-ci, et que Son nom serait glorifié parmi les nations.

 

Or, quel est le nom qui est glorifié parmi les nations, sinon celui de notre Seigneur, par l'entremise de qui est glorifié le Père et est glorifié l'homme?

 

[…] Ainsi donc, l'oblation de l'Église, que le Seigneur a enseigné à offrir dans le monde entier, est réputée sacrifice pur auprès de Dieu et lui est agréable. » (Irénée de LyonContre les hérésies, livre IV, I, 6.)

 

Vous voyez cette merveilleuse histoire à travers les anciens Pères : le remplacement des sacrifices païens et des sacrifices de l’Ancienne Alliance par le seul sacrifice de l’Eucharistie de la Nouvelle Alliance, offert sur les autels catholiques à travers le monde.

 

 

Prophète de l'ancienne alliance, Isaïe annonce encore : 

C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).

Isaïe 7,14

Joyeux et saint Noël à tous !

Chantez au Seigneur un chant nouveau, chantez au Seigneur, terre entière,

chantez au Seigneur et bénissez son nom ! De jour en jour, proclamez son salut,

racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles !

Psaume 95

Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi.

Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson.

... Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ».

Et le pouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin pour le trône de David et pour son règne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours.

Isaïe 9, 1-6

Joyeux et saint Noël à tous !

En prenant chair, Dieu n’a pas diminué sa majesté… [ou] la raison de le vénérer, qui augmente par l’augmentation de sa connaissance. Mais au contraire, dans la mesure où il a voulu s'approcher de nous en prenant chair, il nous a grandement attirés à le connaître."

Saint Thomas d'Aquin

Voici que le Seigneur se fait entendre jusqu’aux extrémités de la terre : Dites à la fille de Sion : Voici ton Sauveur qui vient ; avec lui, le fruit de son travail, et devant lui, son ouvrage.

Eux seront appelés « Peuple-saint », « Rachetés-par-le-Seigneur », et toi, on t’appellera « La-Désirée », « La-Ville-qui-n’est-plus-délaissée ».

Isaïe 62, 11-12

Le mot Noël vient du latin natalis : la naissance. Cette fête commémore la naissance de Jésus à Bethléem.

L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.

Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.

Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;

il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »

Luc 1-30-33

20 [...] [L]’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ;

21 elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

22 Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète :

23 Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous »

24 Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.

Évangile de Jésus-Christ selon S. Matthieu 1 : 18-24

Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu'à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David.

Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.

Evangile de Jésus-Christ selon S. Luc 2 : 4-5

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem.

Evangile de Jésus-Christ selon S. Matthieu 2 : 1

Joyeux et saint Noël à tous !

Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

Jean 1,14

Joyeux et saint Noël à tous !

Le renouveau de la Création a été l’œuvre du même Verbe qui l’a créée au commencement. Car il ne semblera pas incongru que le Père ait opéré son salut en Celui par le moyen duquel Il l’a fait.

Saint Athanase, De l'Incarnation du Verbe" (§1)

Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations ;

il s'est rappelé sa fidélité, son amour, en faveur de la maison d'Israël ; la terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu.

Psaume 97,2-3

"NOËL. Fête de la naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui se célèbre le 25 décembre.

On ne peut pas douter que cette fête ne soit de la plus haute antiquité, surtout dans les Églises d'Occident. Quelques auteurs ont dit qu'elle avait été instituée par le pape Télesphore, mort l'an 138; qu'au IVe siècle le pape Jules Ier, à la prière de saint Cyrille de Jérusalem, fit faire des recherches exactes sur le jour de la Nativité du Sauveur, et que l'on trouva qu'elle était arrivée le 25 de décembre; mais ces deux faits ne sont pas assez prouvés.

"Le premier à avoir affirmé clairement que Jésus était né un 25 décembre est Hippolyte de Rome dans son commentaire du Livre du prophète Daniel, aux environs de 204", a expliqué Benoît XVI en décembre 2009, au cours d'une audience générale de la catéchèse du mercredi, célébrée dans la Salle Paul VI. "L'année liturgique de l'Église ne débute pas à la naissance du Christ mais de la foi en sa résurrection. C'est pourquoi, la plus ancienne fête du christianisme n'est pas la Nativité mais Pâques. La résurrection du Christ fonde la foi chrétienne, est à la base de l'annonce de l'Évangile et fait naître l'Église.Benoît XVI ajouta que "dans le christianisme, la fête de Noël a pris sa forme définitive au IV siècle en prenant la place de la fête romaine du Sol Invictus, le soleil invincible. C'est de cette façon qu'a été mis en évidence que la naissance du Christ est la victoire de la vraie lumière sur les ténèbres du mal et du péché.

"Toutefois, l'atmosphère spirituelle et intense qui entoure Noël s'est développée au Moyen-Age, grâce à saint François d'Assise profondément amoureux de l'homme-Jésus, du Dieu avec nous... Cette particulière dévotion au mystère de l'Incarnation - a-t-il poursuivi - a donné naissance à la fameuse célébration de Noël à Greccio... Avec saint François et sa crèche, c'est l'amour inerme de Dieu, son humilité, sa bénignité qui sont mis en évidence et qui, dans l'Incarnation du Verbe, se manifestent aux hommes pour leur enseigner une nouvelle façon de vivre et d'aimer".

Le Pape rappela que "
dans la première biographie sur le saint d'Assise, Thomas de Celano raconte qu'au cours de la nuit de Noël, la grâce d'une vision merveilleuse a été accordée à François : il voyait un petit enfant immobile dans la mangeoire qui fut tiré de son sommeil par sa seule proximité. Grâce à saint François, le peuple chrétien a pu percevoir que dans sa nativité, Dieu est réellement l'Emmanuel, Dieu avec nous, de qui aucune barrière ni aucun éloignement ne nous sépare.

 

Giotto, L'Adoration des mages, 1304

 

Dans ce petit enfant, Dieu se fait si proche de chacun de nous, que nous pouvons le tutoyer et avoir avec lui une relation confidentielle empreinte d'affection comme nous le faisons avec un nouveau-né. Dans cet enfant, c'est Dieu-amour qui se manifeste: Dieu vient sans armes, sans force, car il ne prétend pas conquérir, pour ainsi dire, de l'extérieur, mais entend plutôt être écouté de l'homme dans sa liberté. Dieu se fait enfant sans défense pour vaincre la superbe, la violence, et le désir de posséder de l'homme. En Jésus, Dieu a assumé cette condition pauvre et humble pour nous vaincre par l'amour et nous conduire à notre vraie identité." [1]

Dieu aime tellement l'humanité qu'Il se fait homme pour mieux la sauver. A Noël, Dieu a manifesté son amour et sa tendresse pour les hommes. (Tite 3,4)

"Vient ... la révélation aux païens à travers la venue des Mages : le Dieu d'Israël n'est pas que le Dieu des Juifs. Sous l'aspect encore fragile d'un enfant, il s'offre à toutes les nations. Son amour n'est plus privilégié : il est universel." (Nouvelle Traduction du Missel Romain, Missel des Dimanches 2023, p. 133)

Noël est l'annonce de ce messie inaugurant une nouvelle ère de justice et de droit. (Is 42,1

Au IVe siècle, "Saint Jean Chrysostome, dans une homélie sur la naissance de Jésus-Christ, dit que cette fête a été célébrée dès le commencement, depuis la Thrace jusqu'à Cadix, par conséquent dans tout l'Occident, et il n'y aucune preuve que dans cette partie du monde le jour en ait jamais été changé.

"Il n'y a eu de variation que dans les Églises orientales. Quelques-unes la célèbrent d'abord au mois de mai ou au mois d'avril, d'autres au mois de janvier, et la confondirent avec l'Épiphanie; insensiblement elles reconnurent que l'usage des Occidentaux était le meilleur, elles s'y conformèrent. En effet, selon la remarque de Saint Jean Chrysostome, puisque Jésus-Christ est né au commencement du dénombrement que fit faire l'empereur Auguste, on ne pouvait savoir ailleurs mieux qu'à Rome la date précise de sa naissance, puisque c'était là qu'étaient conservées les anciennes archives de l'empire.
Saint Grégoire de Naziance, mort l'an 398 (Serm. 58 et 59), distingue très-clairement la fête de la Nativité de Jésus-Christ, qu'il nomme Théophanie, d'avec l'
Épiphanie (manifestation de Dieu), jour auquel il fut adoré par les mages. (Voy. Epiphanie. Bingham, Orig. Ecclés., I, XX, chap. 4, § 4; Thomassin, Traité des fêtes, liv. II, chap. 6; Benoît XIV, de Festis Christi, c. 17, n. 45, etc.)

"L'usage de célébrer trois messes dans cette solennité, l'une à minuit, l'autre au point du jour, la troisième le matin, est ancien, et il avait autrefois lieu dans quelques autres fêtes principales. Saint Grégoire le Grand en parle, Hom. 8 in Evang., et Benoît XIV a prouvé par d'anciens monuments, qu'il remonte plus haut que le VIe siècle.

"Dans les bas siècles, la coutume s'introduisit en Occident de représenter le mystère du jour par des personnages; mais insensiblement se glissa des abus et des indécences dans ces représentations, et l'on reconnut bientôt qu'elles ne convenaient pas à la gravité de l'office divin; on les a retranchées dans toutes les églises.

"On ne peut guère douter que ce nom de Noël donné à la fête ne soit un abrégé d'Emmanuel" (terme hébreu qui signifie Dieu avec nous). Il se trouve dans la célèbre prophétie d'Isaïe, chap. VII v. 14. Une Vierge concevra et enfantera un Fils, et il sera nommé EMMANUEL, Dieu avec nous." (Encyclopédie théologique, Nicolas Bergier (1718-1790), ibid., tome II, art. Emmanuel.) [2]

 

Sermon sur Noël de S. Léon :

 

« Aujourd'hui, frères bien-aimés, Notre-Seigneur est né. Réjouissons-nous ! Nulle tristesse n'est de mise, le jour où l'on célèbre : naissance de la vie, abolition de la peur causée par la mort, éternité promise...

Le Verbe divin, Dieu lui-même, s'est fait homme pour délivrer l'homme de la mort éternelle. Pour ce faire, il s'est abaissé jusqu'à nous, mais sans rien perdre de sa majesté. Il est devenu ce qu'il n'était pas, tout en demeurant tout ce qu'il était. Il unit donc la forme de l'esclave à la forme dans laquelle il est égal à Dieu le Père. De la sorte, il a lié entre elles deux natures, de telle façon qu'il n'a pas détruit la nature inférieure par sa glorification et n'a pas amoindri la nature supérieure par l'addition de l'autre

 

Sermon XXI sur la Nativité.

Et Verbum caro factum est, Et le Verbe s'est fait chair (Jn 1,14)

Joyeux et saint Noël à tous !

Saint Grégoire de Nysse (IVème siècle) sur Noël :

 

"Tu cherches la raison pour laquelle Dieu est né parmi les hommes ?

Il fallait un médecin à notre nature déchue ;

il fallait quelqu'un qui relève l'homme tombé à terre ;

il fallait celui qui donne la vie ;

il fallait celui qui ramène au bien, car l'homme s'est détaché du bien." [3]

"Pourquoi le sapin est-il associé à la tradition de Noël ?

 

"Le sapin de Noël puise son origine dans la tradition celte. En effet, pour les Celtes le 24 décembre était le jour de la renaissance du soleil. Pour eux, chaque mois (lunaire) était associé à un arbre et décembre l’était à l’épicéa, un arbre qui reste vert même en hiver.

"Cette tradition païenne qui s’était perdue a ressurgi dans l’est de la France, notamment en Alsace, au 16e siècle et a été assimilée à la fête chrétienne. Mais c'est surtout la reine Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, qui a lancé le rite du sapin à Noël en en installant un à Versailles en 1738.

 

"Quelle signification a la bûche à Noël ?

"Une autre tradition liée au solstice d’hiver est celle de la bûche de Noël. Là aussi, cela remonte à la nuit des temps. Pour faire face à la nuit la plus longue de l’année, rien de tel qu’une bûche pour entretenir le feu et mettre de la lumière dans la maison.

"Dans la tradition chrétienne, on faisait brûler dans l’âtre une très grosse bûche lors de la veillée de Noël. Elle provenait d’un arbre fruitier, censé garantir une bonne récolte pour l’année suivante.

"Dans certaines régions, comme en Bourgogne, la bûche était arrosée de vin afin d’assurer une bonne vendange à venir. Dans d’autres, on utilisait du sel pour se protéger des sorcières. Cette bûche devait se consumer très lentement et la tradition voulait que l’on conserve les tisons pour préserver les maisons de la foudre.

"Aujourd’hui, cette bûche a pris la forme d’un dessert indissociable des fêtes de Noël.

 

"Pourquoi utilise t-on le vert, le rouge, le blanc et le doré pour les décorations de Noël ?

"Aujourd'hui, les décorations de Noël, comme le reste, ont tendance à suivre les courants de la mode. Malgré cela, le vert, le rouge, le blanc et le doré restent les couleurs traditionnelles qui ont une valeur symbolique :

"le rouge car c’est la fête, la chaleur.

"le vert car il rappelle le sapin et le houx : la légende veut que lorsque la Sainte Famille fut contrainte de quitter l’Egypte, elle se dissimula derrière des branches de houx. En guise de reconnaissance, Marie l’aurait béni en annonçant que le houx serait éternellement symbole d’immortalité.

"Le blanc symbolise la neige, la pureté, la naissance de Jésus.

"le doré représente la couleur de l’étoile, symbole de lumière et d'espérance." [4]

Car il a été fait homme pour que nous puissions devenir Dieu ; et Il s'est manifesté par un corps afin que nous puissions recevoir l'idée du Père invisible ; et il a enduré l'insolence des hommes afin que nous puissions hériter de l'immortalité.

Saint Athanase, Sur l'Incarnation, 54.

Sources :

 

[1] Zenit

[2Encyclopédie théologique, Nicolas Bergier (1718-1790), publ. par M. l'abbé Migne, Ateliers catholiques au Petit-Montrouge, tome III, Paris 1850-1851, art. Noël.

[3] Saint Grégoire de Nysse (IVème siècle), Belgicatho

[4] France 3 Régions, Marie-Thérèse Garcin dans l’émission Ensemble c’est mieux du 9 décembre 2019

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