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Christ Roi

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19 septembre 2022 1 19 /09 /septembre /2022 00:00
Sainte Émilie de Rodat, fondatrice (1787-1852)

Fondatrice de la congrégation des Soeurs de la Sainte-Famille, Émilie de Rodat, première enfant de Jean-Louis de Rodat et d'Henriette de Pomayrols, est née dans une famille appartenant à la vieille noblesse rouergate.

Après l'échec de trois essais de vie religieuse, elle rejoint sa grand-mère à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) dans une sorte de communauté regroupant d'anciennes religieuses (nous sommes au lendemain de la Révolution) et des personnes pieuses.

En 1815, ayant entendu quelqu'un déplorer la disparition des écoles gratuites des Ursulines, elle ouvre une école dans sa chambre où s'entassent bientôt quarante élèves. Elle devra plusieurs fois émigrer dans des locaux de plus en plus vastes jusqu'à ce qu'elle puisse acquérir en 1817 l'ancien couvent des Cordeliers.

C'est là qu'elle fonde la congrégation des religieuses de la Sainte Famille en 1819. Les unes se vouaient à l'instruction des filles pauvres, les autres allaient soigner les malades à domicile.

Sainte Émilie de Rodat, fondatrice (1787-1852)

À sa mort quarante maisons avaient été fondées dans divers pays.

Elle connut de longues années, plus de vingt ans, de souffrance morales croyant avoir perdu la foi et l'espérance, s'estimant réprouvée. Son entourage ne s'en douta jamais. Ce ne fut que dans les dernières années de sa vie qu'elle recouvra la paix intérieure et que Dieu lui fit sentir à nouveau son amitié.

Elle meurt le 19 septembre 1852 à Villefranche-de-Rouergue, et est inhumée quatre jours plus tard dans un oratoire du jardin à Notre Dame de la Salette, où des guérisons sont obtenues grâce à son intercession. Des pèlerinages ont lieu.

Son corps est conservé dans la crypte de la chapelle du couvent de la Sainte-Famille. Sa biographie fut écrite par son confesseur Pierre-Marue Fabrer, en 1858.

Elle est béatifiée le 9 juin 1940 et canonisée le 23 avril 1950, décrétée "Sainte" par le pape Pie XII. Elle est fêtée le 19 septembre.

Des rues, dans sa région natale, notamment à Rodez et à Villefranche-de-Rouergue portent son nom ainsi qu'une école à Toulouse et un foyer de jeunes, rue St Martin des Prés.

La Congrégation de la Sainte Famille, de droit Pontifical, siège à Villefranche-de-Rouergue et elle est présente sur tous les continents.

On compte 850 religieuses aujourd'hui à travers le monde.

Blason Congrégation des Soeurs de la Sainte Famille. Devise : Par-dessus tout la charité

Blason Congrégation des Soeurs de la Sainte Famille. Devise : Par-dessus tout la charité

Sources : (1); (2); (3) Sainte Famille Villefranche Congrégation ; (4) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 64.

 

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour
18 septembre 2022 7 18 /09 /septembre /2022 00:00

Vierge et martyre à Rome avec sa mère Sophie et ses deux sœurs.

Véra (= Foi), Liubbe (= Charité) seraient ses sœurs et Sophia ou Sonia (= sagesse) leur mère.

Sainte Sophie de Rome et ses trois filles, icône russe anonyme du XVIe siècle Galerie Tretiakov, Moscou

Sainte Sophie de Rome et ses trois filles, icône russe anonyme du XVIe siècle Galerie Tretiakov, Moscou

Sources1, 2

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour
17 septembre 2022 6 17 /09 /septembre /2022 14:55
https://www.lifesitenews.com/blogs/bishops-priests-and-scholars-correct-pope-francis-statement-on-holy-communion/

https://www.lifesitenews.com/blogs/bishops-priests-and-scholars-correct-pope-francis-statement-on-holy-communion/

Une récente déclaration papale semble ouvrir la porte à la Sainte Communion pour les politiciens pro-avortement tels que Nancy Pelosi

 

ven. 16 sept. 2022 - 09 h 01 HAE

 

( LifeSiteNews ) - Quatre évêques, plusieurs prêtres et de nombreux érudits catholiques ont signé une déclaration réprimandant le pape François pour une récente déclaration sur la réception de la Sainte Communion, selon laquelle "tout le monde est invité au souper des noces de l'Agneau (Ap 19:9). Pour être admis à la fête, tout ce qui est requis est le vêtement de noces de la foi qui vient de l'audition de sa Parole. Le Pape a écrit ces mots dans sa Lettre apostolique du 29 juin sur la liturgie, Desiderio desideravi, mais pour les signataires de cette nouvelle déclaration (voir texte intégral ci-dessous), il a omis le "sujet essentiel de la repentance pour le péché pour la digne réception de l'Eucharistie.”

 

Par conséquent, les paroles papales sur le "vêtement de la foi" comme seule exigence pour la réception de la Sainte Communion, "contredisent la foi de l'Église catholique", comme l'ont écrit les auteurs. Ils expliquent :

 

L'Église catholique a toujours enseigné que pour recevoir la Sainte Eucharistie dignement et sans péché, les catholiques doivent recevoir l'absolution sacramentelle, si possible, pour tous les péchés mortels qu'ils peuvent avoir commis et obéir à toutes les autres lois de l'Église concernant la réception de l'Eucharistie (comme, par exemple, les lois concernant le jeûne avant la réception de l'Eucharistie).

 

Si une confession sacramentelle n'est pas possible, mais que la réception de la Sainte Communion est urgente (comme pour un prêtre célébrant la messe), le sacrement de pénitence doit être recherché le plus tôt possible après, et le pénitent doit avoir une contrition parfaite pour ses péchés mortels. En citant abondamment les documents du Concile de Trente, les signataires précisent également que les enseignements tels que présentés dans le document du pape François ont déjà été condamnés comme hérésie. "L'affirmation", écrivent-ils, "que la foi est la seule exigence pour une réception digne de la Sainte Eucharistie a été condamnée par le Concile de Trente comme une hérésie".

 

Ce faux enseignement pourrait devenir plus important maintenant à ce moment historique. Ce n'est qu'en mai qu'un évêque américain - l'archevêque Salvatore Cordileone - a publiquement interdit à Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, de recevoir la sainte communion parce qu'elle défie l'enseignement de l'Église contre l'avortement. "Un législateur catholique", écrivait-il alors, "qui soutient l'avortement provoqué, après avoir connu l'enseignement de l'Église, commet un péché manifestement grave qui est une cause de scandale des plus graves pour les autres.

 

Il semble presque que le document du pape François de juin 2022 soit une réponse à cette décision diocésaine, déclarant maintenant que la foi seule suffit pour recevoir la sainte communion.

 

Comme le souligne la nouvelle déclaration, "le jour de la publication de Desiderio desideravi, le pape François a reçu en audience Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis", et ce jour-là, elle a reçu la sainte communion lors d'une messe papale en Saint-Pierre, présidée par le pape François, "provoquant ainsi un scandale pour les catholiques du monde entier", selon les termes du communiqué. Le texte continue : "Interrogé sur sa réception illégale de la communion, le pape François n'a exprimé aucune désapprobation à son égard. Au lieu de cela, il a répondu en disant : "Quand l'Église perd sa nature pastorale, quand un évêque perd sa nature pastorale, cela cause un problème politique. C'est tout ce que je peux dire.' Cette réponse réprimande l'archevêque Cordileone pour son application justifiée du canon 915."

 

Parmi les signataires de cette nouvelle déclaration figurent Mgr Joseph E. Strickland, Mgr André Gracida, Mgr Athanasius Schneider, Mgr Robert Mutsaerts, le Père Gerald E. Murray, le Père James Altman, le Père John Lovell et plusieurs autres prêtres, ainsi que des universitaires bien connus. des professeurs tels que le professeur Claudio Pierantoni, le Dr John Lamont, le Dr Peter Kwasniewski, le professeur Anna Silvas, le Dr Anthony Esolen, le professeur John Rist et le professeur Paolo Pasqualucci. Parmi les érudits catholiques, on trouve Julia Meloni et George Neumayr. John-Henry Westen et Liz Yore de LifeSite ont également signé le document.

 

La nouvelle déclaration des ecclésiastiques et des érudits renvoie également au Code de droit canonique, en particulier au can. 915 (et plus), qui établit les mêmes règles sur la digne réception de la Sainte Communion que celles présentées ci-dessus. Les signataires déclarent :

 

Le but de ces canons est d'empêcher le péché grave de la part de la personne recevant indignement l'Eucharistie, d'empêcher le scandale et d'empêcher la profanation du sacrement par une telle réception indigne. Ces canons sont toujours en vigueur. Elles ne peuvent être valablement abrogées, car leur contenu exprime la loi divine concernant l'Eucharistie qui est enseignée dans les Saintes Écritures et la Sainte Tradition.

 

En un sens, on pourrait voir dans cette nouvelle déclaration du Pape François, sur la foi comme seule condition pour recevoir la Sainte Communion, une articulation et une déclaration sommaire de son pontificat. Très tôt, à partir de 2014 , il a promu l'idée de donner la Sainte Communion aux divorcés remariés impénitents ; puis il a ouvert l'idée que les protestants suivent leur propre conscience lorsqu'ils décident de recevoir la sainte communion.

 

En outre, le pape a encouragé les catholiques pro-avortement à recevoir la sainte communion et a même appelé l'avocat pro-LGBT , le père James Martin, SJ, en tant que conseiller du Vatican. Dans tous ces cas, le Pape permet aux catholiques de recevoir la Sainte Communion qui violent objectivement les lois et les enseignements de l'Église, promouvant ainsi le relativisme moral.

 

LifeSite a demandé au professeur Claudio Pierantoni, l'un des signataires de cette nouvelle déclaration, de commenter les paroles papales à la lumière du cas susmentionné de Nancy Pelosi. Il a écrit:

 

Nous avons jugé nécessaire de publier cette déclaration car cette erreur peut conduire à un grand scandale, comme celui d'admettre à la Communion des politiciens qui approuvent publiquement l'avortement, ou même le promeuvent directement par leurs actions. C'est précisément ce qui s'est passé récemment aux États-Unis, après la décision de la Cour suprême qui a annulé l'infâme Roe contre Wade, lorsque le président Biden et la présidente Pelosi, tous deux catholiques, ont ouvertement soutenu la campagne en faveur du rétablissement du "droit" à l'avortement dans tout le pays. Le pape a non seulement omis de réprimander Biden et Pelosi pour cette position scandaleuse ; non seulement omis de soutenir les évêques qui ont mis en œuvre des censures canoniques contre de tels politiciens, mais est allé à l'extrême en critiquant ces évêques (bien qu'ils ne fassent pas de noms), arguant que de telles censures (comme l'excommunication) "ne sont pas pastorales" et sont "cause de problèmes politiques."

 

Or ce document pontifical ( Desiderio desideravi ) affirmant que "le vêtement de la foi" est "tout ce qu'il faut" pour être admis au banquet eucharistique, semble apporter une justification théologique à cette attitude, qu'on aurait pu croire simplement fruit de l'opportunisme politique. Ce scandale a d'ailleurs eu une confirmation éclatante par la coïncidence que Nancy Pelosi a reçu la Sainte Communion dans la basilique Saint-Pierre, le jour de la fête de Pierre et Paul, le jour même où Desiderio desideravia été publié. Une telle attitude de la part du pape est bien entendu à l'opposé de la véritable "pastorale", puisque le premier devoir du pasteur spirituel est d'avertir le pécheur, et particulièrement le pécheur public, non seulement de la gravité de sa faute, mais des dommages immenses causés à des millions de catholiques qui sont ainsi trompés et amenés à penser que cela peut être un comportement acceptable et orthodoxe.

 

L'enseignement de la foi catholique sur la réception de la Sainte Eucharistie

 

La récente Lettre apostolique Desiderio desideravi, donnée le 29 juin 2022, fête des SS. Pierre et Paul déclare :

 

5. Le monde ne le sait toujours pas, mais tout le monde est invité au souper aux noces de l'Agneau (Ap 19:9). Pour être admis à la fête, il suffit d'avoir le vêtement de noces de la foi qui découle de l'écoute de sa Parole (cf. Rm 10, 17). [Il mondo ancora non lo sa, ma tutti sono invitati al banchetto di nozze dell'Agnello (Ap 19,9). Per accedervi occorre solo l'abito nuziale della fede che viene dall'ascolto della sua Parola (cfr. Rm 10,17)[…].

 

Le sens naturel de ces mots est que la seule exigence pour qu'un catholique reçoive dignement la Sainte Eucharistie est la possession de la vertu de foi, par laquelle on croit à l'enseignement chrétien parce qu'il est divinement révélé. De plus, dans l'ensemble de la Lettre apostolique, il y a un silence sur ce thème essentiel du repentir du péché pour la digne réception de l'Eucharistie.

 

Ce sens naturel contredit la foi de l'Église catholique. L'Église catholique a toujours enseigné que pour recevoir la Sainte Eucharistie dignement et sans péché, les catholiques doivent recevoir l'absolution sacramentelle, si possible, pour tous les péchés mortels qu'ils peuvent avoir commis et obéir à toutes les autres lois de l'Église concernant la réception de l'Eucharistie ( comme, par exemple, les lois concernant le jeûne avant la réception de l'Eucharistie). Cependant, si un catholique est incapable de confesser des péchés mortels mais a une raison grave de recevoir l'Eucharistie (comme un prêtre qui peut être tenu de célébrer la messe à un moment donné mais qui est incapable de se confesser), une telle personne doit être sûr au mieux de sa capacité qu'il a une contrition parfaite pour tous les péchés mortels qu'il peut avoir commis.

 

L'affirmation selon laquelle la foi est la seule exigence pour une réception digne de la Sainte Eucharistie a été condamnée par le Concile de Trente comme une hérésie.

 

Concile saint et œcuménique de Trente, Décret sur le Très Saint Sacrement de l'Eucharistie (11 octobre 1551).

 

Chapitre VII. La préparation qui doit être employée pour recevoir dignement la Sainte Eucharistie

 

S'il ne convient à personne de s'approcher d'aucune des fonctions sacrées, sauf solennellement, certainement, plus la sainteté et la divinité de ce sacrement céleste sont comprises par un chrétien, plus il doit diligemment prendre garde de ne pas s'approcher pour le recevoir sans grande révérence et sainteté [can. 2], surtout quand nous lisons chez l'Apôtre ces paroles pleines de terreur : "Celui qui mange et boit indignement, mange et boit un jugement sur lui-même, ne discernant pas le corps du Seigneur" [1 Cor. 11 :29]. Par conséquent, le précepte : "Que l'homme fasse son examen" [1 Cor. 11:28], doit être rappelé à l'esprit par celui qui souhaite communiquer. Or l'usage ecclésiastique déclare que cet examen est nécessaire, que nul, conscient d'un péché mortel, quelque contrit qu'il se semble à lui-même, doit s'approcher de la Sainte Eucharistie sans confession sacramentelle préalable. Ceci, a décrété le saint synode, doit toujours être observé par tous les chrétiens, même par les prêtres auxquels, par leur office, il peut incomber de célébrer, pourvu que les recours d'un confesseur ne leur manquent pas. Mais si, dans une nécessité urgente, un prêtre doit célébrer sans confession préalable, qu'il se confesse le plus tôt possible.

 

 

Canon 11. Si quelqu'un dit que la foi seule est une préparation suffisante pour recevoir le sacrement de la très sainte Eucharistie, qu'il soit anathème. [Si quis dixerit, solam fidem esse suffisanteem praeparationem ad sumendum sanctissimum eucharistiae sacramentum, anathema sit.]

 

Cette affirmation contredit également les canons 915 et 916 du Code latin de droit canonique et les canons 711 et 712 du Code oriental de droit canonique.

 

Code latin de droit canonique

 

Canon. 915 Ceux qui ont été excommuniés ou interdits après l'imposition ou la déclaration de la peine et ceux qui s'obstinent à commettre un péché grave et manifeste ne seront pas admis à la sainte communion.

 

Canon. 916 Celui qui a conscience d'un péché grave ne doit pas célébrer la messe ou recevoir le corps du Seigneur sans confession sacramentelle préalable, à moins qu'il n'y ait un motif grave et qu'il n'y ait aucune possibilité de se confesser ; dans ce cas, la personne doit se souvenir de l'obligation de faire un acte de contrition parfaite qui comprend la résolution de se confesser le plus tôt possible.

 

Code oriental de droit canonique

 

Canon 711. Une personne qui a conscience d'un péché grave ne doit pas célébrer la Divine Liturgie ni recevoir la Divine Eucharistie à moins qu'il n'y ait un motif sérieux et qu'il n'y ait aucune possibilité de recevoir le sacrement de pénitence ; dans ce cas, la personne doit faire un acte de contrition parfaite, y compris l'intention de se confesser le plus tôt possible.

 

Canon 712. Il est interdit à ceux qui sont publiquement indignes de recevoir la Divine Eucharistie.

 

Le but de ces canons est d'empêcher le péché grave de la part de la personne recevant indignement l'Eucharistie, d'empêcher le scandale et d'empêcher la profanation du sacrement par une telle réception indigne. Ces canons sont toujours en vigueur. Elles ne peuvent être valablement abrogées, car leur contenu exprime la loi divine concernant l'Eucharistie qui est enseignée dans les Saintes Écritures et la Sainte Tradition. C'est ce qu'a souligné la Déclaration du 24 juin 2000 du Conseil pontifical pour les textes législatifs, concernant l'admission à la sainte communion des fidèles divorcés remariés :

 

Le code de droit canonique établit que "ceux à qui la peine d'excommunication ou d'interdit a été prononcée ou déclarée, et les autres qui s'obstinent à commettre un péché grave et manifeste, ne doivent pas être admis à la sainte communion" (can. 915). … L'interdiction contenue dans le canon cité, par sa nature, dérive du droit divin et transcende le domaine des lois ecclésiastiques positives : ces dernières ne peuvent introduire de changements législatifs qui s'opposeraient à la doctrine de l'Église. Le texte scripturaire sur lequel la tradition ecclésiale s'est toujours appuyée est celui de saint Paul : "Cela signifie que quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur pèche indignement contre le corps et le sang du Seigneur. Un homme doit d'abord s'examiner lui-même, ensuite il doit manger du pain et boire de la coupe.

 

Le pape François a indiqué par ses paroles et ses actions qu'il partage le point de vue exprimé par le sens naturel des paroles de Desiderio desideravi citées ci-dessus.

 

Dans son Angélus pour la fête du "Corpus Domini" le 6 juin 2021, le Pape François a dit :

 

… il y a une autre force qui ressort de la fragilité de l'Eucharistie : la force d'aimer ceux qui se trompent. C'est la nuit où il est trahi que Jésus nous donne le Pain de Vie. Il nous fait le plus grand cadeau alors qu'il sent le plus profond abîme de son cœur : le disciple qui mange avec lui, qui trempe le morceau dans la même assiette, le trahit. Et la trahison est la pire des souffrances pour celui qui aime. Et que fait Jésus ? Il réagit au mal par un plus grand bien. Il répond au "non" de Judas par le "oui" de la miséricorde. Il ne punit pas le pécheur, mais donne plutôt sa vie pour lui ; Il paie pour lui. Lorsque nous recevons l'Eucharistie, Jésus fait de même avec nous : il nous connaît ; il sait que nous sommes pécheurs ; et il sait que nous commettons beaucoup d'erreurs, mais il ne renonce pas à joindre sa vie à la nôtre. Il sait que nous en avons besoin, car l'Eucharistie n'est pas la récompense des saints, non, c'est le Pain des pécheurs . C'est pourquoi il nous exhorte : « N'ayez pas peur !Prenez et mangez. ”

 

L'affirmation selon laquelle l'Eucharistie n'est pas la récompense des saints mais le pain des pécheurs pourrait être comprise dans un sens orthodoxe si elle est prise isolément. Cependant, placé dans le contexte de la réception de l'Eucharistie par Judas mentionné dans le discours de l'Angélus (cf. Jean 13, 23-27), et dans le contexte des autres paroles et actions du pape François, il suggère que le renoncement au péché n'est pas nécessaire pour que la réception de l'Eucharistie soit agréable à Dieu. Cette opinion est confirmée par la déclaration suivante du Desiderio desideravi : "En effet, toute réception de communion au Corps et au Sang du Christ a déjà été désirée par lui lors de la Cène" (n. 6).

 

L'enseignement du Concile de Trente cité plus haut condamne la position de Martin Luther sur la foi et la justification. Le pape François a exprimé publiquement son accord avec les positions condamnées de Luther. Lors d'une conférence de presse en vol le 26 juin 2016, le pape François a déclaré :

 

Je pense que les intentions de Martin Luther ne se sont pas trompées ; c'était un réformateur. Peut-être que certaines de ses méthodes n'étaient pas bonnes, bien qu'à cette époque, si vous lisez l'histoire du Pasteur, par exemple – il était un luthérien allemand qui a connu une conversion lorsqu'il a étudié les faits de cette période ; il est devenu catholique – nous voyons que l'Église n'était pas exactement un modèle à imiter. Il y avait de la corruption et de la mondanité dans l'Église; il y avait un attachement à l'argent et au pouvoir. C'était la base de sa protestation. Il était aussi intelligent et il est allé de l'avant en justifiant ses raisons. De nos jours, luthériens et catholiques, et tous les protestants, sont d'accord sur la doctrine de la justification : sur ce point très important, il ne s'est pas trompé.

 

Le jour où Desiderio desideravi a été publié, le pape François a reçu en audience Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis. Nancy Pelosi s'est vu interdire publiquement de recevoir la communion en vertu du canon 915 par son ordinaire, l'archevêque Salvatore Cordileone. Les motifs de cette mesure étaient son soutien politique constant à la légalisation complète de l'avortement jusqu'à la naissance. Après l'audience avec le pape François, Nancy Pelosi a reçu la communion lors d'une messe à Saint-Pierre présidée par le pape François, provoquant le scandale des catholiques du monde entier. Interrogé sur sa réception illégale de la communion, le pape François n'a exprimé aucune désapprobation à son égard. Au lieu de cela, il a répondu en disant : "Quand l'Église perd sa nature pastorale, quand un évêque perd sa nature pastorale, cela cause un problème politique. C'est tout ce que je peux dire.

 

La Lettre apostolique Desiderio desideravi n'est pas un enseignement infaillible, car elle ne satisfait pas aux conditions nécessaires à l'exercice de l'infaillibilité papale. Le canon du Concile de Trente est un exercice de l'autorité enseignante infaillible de l'Église. Par conséquent, la contradiction entre Desiderio desideravi et la doctrine définie du Concile de Trente ne falsifie pas la prétention de l'Église catholique à être infailliblement guidée par l'Esprit Saint lorsque, par l'exercice de sa fonction enseignante, elle exige de tous les catholiques qu'ils croient à une doctrine aussi étant divinement révélé. Sur la possibilité qu'un pape enseigne publiquement l'erreur, voir la Correctio filialis adressée au pape François par un certain nombre d'érudits catholiques (https://www.correctiofilialis.org ), et les discussions dans le livre Defending the Faith against Present Heresies (Arouca Press, 2021). Aucun catholique ne peut croire ou agir sur une déclaration papale si elle contredit la foi catholique divinement révélée.

 

Nous, soussignés, confessons la foi catholique concernant la digne réception de l'Eucharistie telle qu'elle est définie par le Concile de Trente, selon laquelle la foi seule n'est pas une préparation suffisante pour recevoir le sacrement de la très sainte Eucharistie. Nous encourageons tous les évêques et clercs de l'Église catholique à confesser publiquement la même doctrine sur la digne réception de l'Eucharistie et à appliquer les canons connexes afin d'éviter un scandale grave et public.

 

[Signé.]

 

Veuillez consulter ici la liste des premiers signataires. Les universitaires et les membres du clergé sont invités à nous contacter s'ils souhaitent signer ce document : mhickson@lifesitenews.com

 

Signataires

Mgr Joseph Strickland, évêque de Tyler

 

Mgr René Henry Gracida, évêque émérite de Corpus Christi

 

Mgr Robert Mutsaerts, évêque auxiliaire de S'Hertogenbosch aux Pays-Bas

 

Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d'Astana, Kazakhstan

 

Pr. James Altmann

 

Dr Heinz-Lothar Barth, jusqu'en 2016 professeur de latin et de grec à l'Université de Bonn

 

Donna F. Bethell, JD

 

James Bogle, Esq., MA TD VR, avocat et ancien président d'Una Voce International

 

Diacre Philip Clingerman OCDS BS, BA, MA [Théologie]

 

Diacre Nick Donnelly, MA

 

Anthony Esolen, PhD

 

Diacre Keith Fournier, JD, MTS, MPhil

 

Matt Gaspers, rédacteur en chef, Catholic Family News

 

Père Stanislaw C. Gibziński, Reading, Royaume-Uni

 

Maria Guarini, STB, éditrice du site Chiesa e postconcilio

 

Sarah Henderson, DCHS, MA (éducation religieuse et catéchèse), BA

 

Dr Maike Hickson, PhD, journaliste

 

Dr Robert Hickson , professeur à la retraite de littérature et de philosophie

 

Dr Dr Rudolf Hilfer, Stuttgart, Allemagne

 

Dr Rafael Huentelmann, rédacteur en chef, METAPHYSICA

 

Steve Jalsevac, co-fondateur et président, LifeSiteNews.com

 

Dr Peter A. Kwasniewski, Ph.D.

 

Dr John Lamont, DPhil

 

Pr. Elias Leyds, CSJ, diocèse de Den Bosch, Pays-Bas

 

Pr. John P. Lovell

 

Dr César Félix Sanchez Martinez. Professeur de Philosophie de la Nature au Séminaire archidiocésain Saint-Jérôme d'Arequipa (Pérou)

 

Diacre Eugene McGuirk

 

Martin Mosebach

 

Brian M. McCall, rédacteur en chef, Catholic Family News

 

Patricia McKeever, B. Éd. M.Th., rédacteur en chef, Catholic Truth (Écosse)

 

Julia Meloni, BA Yale, AM Harvard, auteur

 

Pr. Cor Mennen, lic. droit canonique, ancien professeur de séminaire

 

Pr. Michel Menner

 

Dr. Sebastian Morello, BA, MA, PhD, éditeur d'essais pour The European Conservative

 

Pr. Gerald E. Murray, JCD, Pasteur, Église de la Sainte Famille, New York, NY

 

Georges Neumayr, auteur

 

Pr. Guy Pages

 

Paolo Pasqualucci, ret. professeur de philosophie, Université de Pérouse, Italie

 

Dr. Claudio Pierantoni, Universidad de Chile, PhD Histoire du christianisme, PhD Philosophie

 

Dr Carlo Regazzoni, philosophe de la culture

 

Dr John Rist, professeur émérite de lettres classiques et de philosophie, Université de Toronto, FRSC

 

Eric Sammons, rédacteur en chef, Crisis Magazine

 

Edward Schaefer, président, The Collegium

 

Wolfram Schrems, mag. théol., Mag. phil.

 

Paul A. Scott PhD, FRSA, FRHistS, FCIL, CL, Professeur agrégé de français et Professeur Cramer, Faculté affiliée du Gunn Center for the Study of Science Fiction, Faculté affiliée du Ad Astra Center for Science Fiction and Speculative Imagination, General Éditeur de The Year's Work in Modern Language Studies (Brill) Département d'études françaises, francophones et italiennes,

Université du Kansas, États-Unis

 

Anna Silvas, BA, MA, PhD, chercheuse principale adjointe, Université de la Nouvelle-Angleterre, Australie

 

Dr Michael Sirilla, PhD

 

Anthony P. Stine, PhD

 

Dr Gerard JM van den Aardweg, Pays-Bas

 

Dr phil. habil. Berthold Wald, professeur à la retraite, Faculté de théologie de Paderborn, Allemagne

 

John-Henry Westen, co-fondateur et rédacteur en chef de LifeSiteNews.com

 

Elizabeth Yore, Esq., Fondatrice, Yore Children

 

John Zmirak, PhD

 

Signataires supplémentaires

Pr. Edward B.Connolly

 

Christina Fox, BA BDiv., chercheuse indépendante

 

Adrie AM van der Hoeven MSc, auteur de jesusking.info

 

Pr. Tyler Johnson

 

Edgardo J. Cruz Ramos, président, Una Voce Porto Rico

 

Prof. Leonard Wessell (retraité), PhD, D.Phil, Doctorado

 

L'image sélectionnée

Le Dr Maike Hickson est née et a grandi en Allemagne. Elle est titulaire d'un doctorat de l'Université de Hanovre, en Allemagne, après avoir rédigé en Suisse sa thèse de doctorat sur l'histoire des intellectuels suisses avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle vit maintenant aux États-Unis et est mariée au Dr Robert Hickson, et ils ont eu la chance d'avoir deux beaux enfants. C'est une femme au foyer heureuse qui aime écrire des articles quand le temps le permet.

 

Le Dr Hickson a publié en 2014 un Festschrift, un recueil d'une trentaine d'essais écrits par des auteurs réfléchis en l'honneur de son mari à l'occasion de son 70e anniversaire, qui s'intitule A Catholic Witness in Our Time .

 

Hickson a suivi de près la papauté du pape François et les développements de l'Église catholique en Allemagne, et elle a écrit des articles sur la religion et la politique pour des publications et des sites Web américains et européens tels que LifeSiteNews, OnePeterFive, The Wanderer, Rorate Caeli, Catholicism. org, Catholic Family News, Christian Order, Notizie Pro-Vita, Corrispondenza Romana, Katholisches.info, Der Dreizehnte, Zeit-Fragen et Westfalen-Blatt.

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17 septembre 2022 6 17 /09 /septembre /2022 00:00
Saint Renaud, ermite dans la forêt de Craon († v. 1104)

Saint Renaud, ou Regnault vécut à la fin du XIe siècle. Chanoine régulier à Soissons, il fut le disciple de Robert d'Arbrissel, et devint ermite dans la forêt de Craon en Mayenne puis dans celle de Mélinais dans la Sarthe où il mourut en 1104.

 

À Mélinais près de La Flèche, aux confins de l’Anjou, vers 1104, saint Regnauld, ermite, qui se forma, dans la forêt de Craon, auprès du bienheureux Robert d’Arbrissel à accomplir pleinement les préceptes du Seigneur.

Martyrologe romain

Sources: 1 ,2, 3

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour
16 septembre 2022 5 16 /09 /septembre /2022 10:11
Évoquant lors du vol du Kazakhstan vers l'Italie le jeudi 15 septembre 2022, la dégradation morale de l'Occident, notamment en ce qui concerne l'avancée de l'euthanasie légale, le pape François a déclaré que la région avait pris le mauvais chemin et que le meurtre devrait être laissé "aux animaux".

Évoquant lors du vol du Kazakhstan vers l'Italie le jeudi 15 septembre 2022, la dégradation morale de l'Occident, notamment en ce qui concerne l'avancée de l'euthanasie légale, le pape François a déclaré que la région avait pris le mauvais chemin et que le meurtre devrait être laissé "aux animaux".

SOURCE : CNA

 

(Traduction)

 

Évoquant jeudi lors du vol du Kazakhstan vers l'Italie la dégradation morale de l'Occident, notamment concernant l'avancée de l'euthanasie légale, le pape François a déclaré que la région avait pris le mauvais chemin et que la tuerie devrait être laissée "aux animaux".

 

"Il est vrai que l'Occident dégénère", a déclaré le pape lors de sa conférence de presse en vol le 15 septembre en réponse à une question sur la perte des valeurs en Occident, et en particulier à la pression pour l'euthanasie légale en France, en Italie. , et la Belgique.

 

"Ce n'est pas, en ce moment, au plus haut niveau d'exemplarité... L'Occident a pris les mauvais chemins", a déclaré le pape.

 

Pressé sur le problème de l'euthanasie, le pape François a déclaré : « Tuer n'est pas humain, point final. Si vous tuez - avec motivation oui - à la fin vous tuerez plus. Ce n'est pas humain. Laissons la tuerie aux animaux.

 

Le pape François s'est rendu au Kazakhstan du 13 au 15 septembre, participant au septième congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles, un sommet interreligieux, et rendant visite aux catholiques et aux fonctionnaires de l'État d'Asie centrale.

 

Au cours de la conférence de presse en vol, le pape a également abordé la guerre russo-ukrainienne et le droit de l'Ukraine à se défendre, les relations entre le Saint-Siège et la Chine, et les critiques selon lesquelles la participation au congrès interreligieux kazakh risque l'indifférence.

 

Concernant les préoccupations relatives à la liberté religieuse en Chine, et en particulier à Hong Kong, le pape François a déclaré : « Comprendre la Chine prend un siècle. Et nous ne vivons pas dans les siècles. La mentalité chinoise est une mentalité riche, et quand elle devient un peu malade, elle perd sa richesse. Pour comprendre, nous avons choisi la voie du dialogue.

 

"Il y a une commission bilatérale Vatican-Chine qui", a-t-il dit, "va bien".

 

« C'est lent parce que le rythme chinois est lent. Ils ont une éternité pour avancer. Un peuple d'une infinie patience. Mais des expériences que nous avons eues avant, nous pensons aux missionnaires italiens qui sont allés là-bas et ont été respectés en tant que scientifiques. Nous pensons aussi aujourd'hui aux nombreux prêtres ou croyants appelés dans les universités chinoises parce qu'ils valorisent la culture », a-t-il déclaré.

 

"Ce n'est pas facile de comprendre la mentalité chinoise mais il faut la respecter. Je respecte toujours. Et ici, au Vatican, il y a une commission de dialogue qui marche bien, le cardinal Parolin la préside et c'est lui, en ce moment, qui connaît le mieux la Chine et le dialogue avec les Chinois. C'est une chose lente mais toujours des pas avancent.

 

 

 

Le pape a mis en garde contre la "classification" de la Chine dans un binaire démocratie-antidémocratie, "parce que c'est un pays si complexe avec ses rythmes".

 

"Et c'est vrai qu'il y a des choses qui nous paraissent antidémocratiques, c'est vrai", a-t-il ajouté.

 

"Plus que de classer, j'essaie de soutenir la voie du dialogue", a déclaré le pape. « Dans la voie du dialogue, tant de choses sont clarifiées. Et pas seulement de l'Église mais d'autres domaines ; mais par exemple l'étendue de la Chine, les gouverneurs des provinces sont tous différents, il y a aussi des cultures différentes à l'intérieur de la Chine, qui est un géant. Comprendre la Chine est une chose énorme, mais ne perdez pas patience, cela demande beaucoup. Mais nous devons aller de l'avant avec le dialogue.

 

S'adressant à l'Ukraine, le Saint-Père a déclaré qu'armer le pays "peut être moralement acceptable", rappelant que "se défendre n'est pas seulement licite mais aussi une expression de l'amour du pays". Il a affirmé le droit d'une nation à se défendre en cas de besoin.

 

Évoquant le dialogue avec la Russie, le pape François a déclaré qu'« il est toujours difficile de comprendre le dialogue avec les États qui ont déclenché la guerre… C'est difficile, mais nous ne devons pas l'écarter, pour donner la possibilité de dialoguer à tout le monde, à tout le monde. Parce qu'il y a toujours la possibilité qu'avec le dialogue les choses changent, même en offrant un autre point de vue, un autre point de vue.

 

Il a poursuivi : « Mais je n'exclus pas le dialogue avec toute puissance en guerre, même si c'est l'agresseur. Parfois, le dialogue devrait être fait comme ça, mais il faut le faire. Ça pue, mais il faut le faire. Toujours un pas en avant. La main tendue, toujours, car au contraire on ferme la seule porte raisonnable de la paix. Parfois ils n'acceptent pas le dialogue — c'est dommage — mais le dialogue avance toujours, il est au moins offert. Et cela est bon pour celui qui offre.

 

Sur le risque d'indifférence, le pape François a déclaré que « s'il n'y a pas de dialogue, il y a soit ignorance, soit guerre. Mieux vaut vivre en frères; nous avons une chose en commun, nous sommes tous humains. Vivons comme des humains, avec de bonnes manières : qu'en pensez-vous, qu'est-ce que j'en pense ? Mettons-nous d'accord, parlons-en, apprenons à nous connaître.

 

Développant sa discussion sur la dégénérescence de l'Occident, le pape François a demandé : "Qu'est-ce que l'Occident a perdu, pour oublier d'accueillir ?" Il a noté son besoin de croissance démographique, compte tenu « de l'hiver démographique que nous avons. Nous avons besoin de gens, à la fois en Espagne, en Espagne surtout, mais aussi en Italie.

 

À cette fin, il a souligné la nécessité d'accueillir, de promouvoir et d'intégrer les immigrants.

 

Le pape a mis en garde contre le populisme et a déclaré que l'Occident "pourrait… expirer un peu".

 

«Mais nous devons reprendre les valeurs. L'Europe devrait adopter les valeurs des pères qui ont fondé l'Union européenne - ces grands », a-t-il déclaré, après avoir fait référence plus tôt au Vén. Robert Schuman, Konrad Adenauer et Alcide De Gasperi.

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16 septembre 2022 5 16 /09 /septembre /2022 00:00
Sainte Édith, fille d'Edgar, roi des Angles, abbesse de Wilton (961-984)

Moniale à Wilton, à quelques kilomètres à l’ouest de Salisbury, dans le Wiltshire, fille du roi anglo-saxon S. Edgar le Pacifique (944-975) et de Ste Wilfride (Wilfrida), elle passa sa vie brève à l’abbaye de Wilton, où sa mère était abbesse. (1) Lorsqu'elle mourut, âgée de vingt-trois ans, elle fut aussitôt placée sur les autels et dans les calendriers de son pays. (2)

 

Fille naturelle d'Edgar le Pacifique, roi des Angles, Édith vint au monde en 961. Ce prince l'avait eue d'une dame illustre par sa naissance, qu'il avait enlevée, et qui se nommait Wulfride ou Wilfrith. Sa femme étant morte, il voulut épouser celle qu'il avait déshonorée; mais Wulfride ne voulut point y consentir, et alla même prendre le voile dans le monastère de Wilton, dont elle devint abbesse peu de temps après. Elle voulut se charger elle-même du soin d'élever Édith, sa fille, qui par là fut arrachée à la corruption du monde, avant d'en avoir ressenti les effets. C'est ce qui a fait dire au rédacteur du martyrologe romain, en parlant de notre Sainte, que, «s'étant consacrée à Dieu dès son enfance, elle avait moins quitté le monde qu'elle ne l'avait ignoré»: ignorance infiniment précieuse, et qui est le plus sûr moyen de vivre dans une parfaite innocence. (3)

 

La jeune princesse profita si bien des exemples et des instructions de sa mère, qu'elle se fit religieuse dans le même monastère. Elle faisait l'office de Marthe à l'égard de toutes les religieuses et des externes, et les fonctions de Marie à l'égard de Notre-Seigneur; car, sans considérer sa naissance, elle s'appliquait aux plus vils ministères de la maison, assistait les malades, et se faisait la servante des étrangers et des pauvres. Elle fonda pour eux, près de son monastère un hôpital pour en entretenir toujours treize. Secourant de ses aumônes et de ses soins ceux qu'elle savait être dans l'indigence, elle cherchait les affligés pour leur donner de la consolation, et aimait mieux converser avec les lépreux, qui sont abandonnés de tout le monde, qu'avec les premiers princes du royaume. Plus les personnes étaient rebutées des autres à cause de leurs infirmités, plus elles étaient bienvenues auprès d'elle; en un mot, Édith était incomparable dans son zèle à rendre service à son prochain. L'abstinence faisait ses plus grandes délices, et elle fuyait autant les viandes délicates que les autres les recherchent avec empressement, joignant à cette mortification celle d'un rude cilice qu'elle portait sur sa chair nue, afin de réprimer de bonne heure les mouvements de la nature. Telle fut la vie de cette jeune princesse jusqu'à l'âge de quinze ans.

 

Le roi informé de tant de belles qualités de sa fille, voulut la faire abbesse de trois monastères; mais elle le remercia, et se contenta de lui proposer pour cela des religieuses que son humilité lui faisait juger beaucoup plus capables qu'elle d'occuper ces places. Elle ne put se résoudre à quitter une maison où elle avait déjà reçu tant de grâces; elle aima mieux obéir que commander, et demeurer sous la conduite de sa mère, que d'être chargée de la conduite des autres. Mais son humilité parut bien davantage lorsqu'elle refusa la couronne d'Angleterre; car après la mort de saint Édouard II que l'Église honore comme un martyr, les seigneurs vinrent la trouver pour lui présenter le sceptre, et employèrent toutes les raisons possibles, et même tentèrent les voies de la violence pour l'obliger de l'accepter. Elle leur résista toujours généreusement, et l'on aurait plutôt transmué les métaux, dit son historien, que de la retirer de son cloître, et de lui faire quitter la résolution qu'elle avait prise d'être toute sa vie dévouée au service de Dieu.

 

Elle avait fait bâtir une église en l'honneur de saint Denis; elle pria saint Dunstan d'en faire la dédicace. Pendant la solennité de la messe, ce saint prélat eut la révélation que la mort de la jeune princesse, qui n'avait encore que vingt trois ans, arriverait au bout de quarante jours. Cette nouvelle attendrit son coeur et tira de ses yeux des torrents de larmes: «Hélas!» dit-il à son diacre qui lui demanda le sujet de sa tristesse, «nous perdrons bientôt notre bien-aimée Édith; le monde n'est plus digne de la posséder. Elle a, en peu d'années, acheté la couronne qui lui est préparée dans les cieux. Sa ferveur condamne notre lâcheté; notre vieillesse n'a pu encore mériter cette grâce; elle va jouir des clartés éternelles, et nous demeurons toujours sur la terre dans les ténèbres et les ombres de la mort». S'étant aperçu, durant la cérémonie, que la Sainte faisait souvent le signe de la croix sur le front, il dit aussi par un esprit de prophétie: «Dieu ne permettra pas que ce pouce périsse jamais».

 

L'événement vérifia l'une et l'autre de ces deux prédictions; car, au bout de quarante jours, le 16 septembre 984, elle rendit son âme dans la même église, entre les mains des anges, qui honorèrent son décès de leur présence et d'une mélodie céleste; et ce même pouce, dont elle s'était tant de fois servie pour former sur elle le signe de la croix, fut trouvé treize ans après sa mort sans aucune marque de corruption, quoique tout le reste de son corps fût presque entièrement réduit en cendres. Cette église de Saint-Denis, qu'elle avait souvent visitée et arrosée de ses larmes pendant sa vie, lui servit de sépulture. Trente jours après son décès, elle apparut à sa mère avec un visage serein et tout lumineux, lui disant que le Roi des anges, son cher Époux, l'avait mise dans Sa gloire; que Satan avait fait tout ce qu'il avait pu pour l'empêcher d'y entrer, en l'accusant devant Dieu de plusieurs fautes; mais que, par le secours des saints Apôtres, et par la vertu de la croix de son Sauveur Jésus, elle lui avait écrasé la tête, et, en triomphant de sa malice, l'avait envoyé dans les enfers.

 

Plusieurs miracles ont été opérés par ses mérites. Nous rapporterons seulement l'exemple suivant, qui montre combien pèchent ceux qui usurpent les biens de l'Église. Un homme s'étant approprié une terre de sainte Édith, tomba tout à coup malade, qu'on le crut mort sans avoir eu le temps de faire pénitence. Mais un peu après, étant revenu à lui, il dit aux assistants: «Ah! mes amis, ayez pitié de moi et secourez-moi par la ferveur de vos prières; l'indignation de sainte Édith contre moi est si grande que, pour me punir de l'usurpation que j'ai faite d'une terre qui lui appartenait, elle chasse mon âme malheureuse du ciel et de la terre. Il faut que je meure, et cependant je ne puis mourir. Je veux réparer mon injustice, et restituer à l'Église le bien que je lui ai ravi». Il n'eut pas plus tôt témoigné cette bonne volonté, qu'il expira paisiblement. On la représente tenant d'une main une bourse, et de l'autre une pièce de monnaie, pour marquer son grand amour pour les pauvres.

Sources: 1, 2, 3, 4

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour
15 septembre 2022 4 15 /09 /septembre /2022 19:40
Cardinal Müller : "l'établissement d'un nouvel ordre mondial, est issu d'une pensée diabolique et destructrice"

Source : KATH.NET

 

(Traduction)

 

Le "Nouvel Ordre Mondial" - une théorie du complot ou une vision politique ?

 

Cardinal Gerhard Müller : "Le déclin de l'Église en Allemagne et en Europe n'est pas causé par la sécularisation, la lutte des Églises... mais le manque de foi, l'amour froid des catholiques..." Interview kath.net par Lothar C. Rilinger

 

 

Vatican (kath.net) Le terme "Nouvel Ordre Mondial" est interprété comme une métaphore d'une théorie du complot. Ce faisant, il ne fait que décrire une ébauche de société qui – comme toute autre – doit faire face au discours intellectuel. La chute du communisme en 1989/90 marque la fin d'un processus historique que le sociologue américain Francis Fukuyama a appelé la fin de l'histoire. Selon lui, le communisme a fait son temps comme l'antithèse de la démocratie, de sorte qu'une nouvelle base sociale doit être pensée. Cela a ouvert une nouvelle compétition : il s'agit de l'avenir du développement social au-delà du marxisme. La lutte des classes de type marxiste aurait dû faire son temps - ce que les marxistes ne veulent pas accepter - mais dans la lutte pour la suprématie dans le discours sur la société et l'État, le modèle démocratique n'est plus considéré non plus comme un idéal. Le principe d'un homme, une voix est associé à l'ère des Lumières. Il faut donc le dépasser pour pouvoir attribuer l'attribut "progrès" au développement social. Celle-ci repose sur un principe selon lequel l'homme – détaché de Dieu, qui n'est plus supposé exister – est autorisé à faire tout ce qu'il peut. L'autolimitation fait obstacle au progrès. afin de pouvoir attribuer l'attribut "progrès" au développement social. Celle-ci repose sur un principe selon lequel l'homme – détaché de Dieu, qui n'est plus supposé exister – est autorisé à faire tout ce qu'il peut. 

 

Puisque Dieu est rejeté comme la dernière instance de l'action humaine dans la croyance au progrès, une société devrait être construite dans le Nouvel Ordre Mondial qui ne connaît pas de frontières et dans laquelle tout devrait être permis pour que les gens puissent se développer et penser ; rien ne doit s'opposer au progrès ou l'entraver dans son développement. La métaphysique est bannie du discours social comme pré-moderne, et avec elle la croyance au salut humain dans l'éternité. Seul ce qui peut être falsifié ou vérifié doit être valable, afin que le salut de l'homme ait lieu sur la terre, dans la vie terrestre. Ce que Karl Marx appelait le paradis sur terre doit être atteint d'une manière différente grâce au progrès qui façonne le Nouvel Ordre Mondial. Puisque cet ordre mondial nie le recours à Dieu et, comme Feuerbach, le déclare inexistant, il n'est pas surprenant que l'ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, se sente appelé à l'action et condamne la Nouvelle Ordre mondial. Nous lui en avons parlé.

 

Rilinger : Depuis quelques décennies maintenant, l'exigence que l'ordre mondial existant soit remplacé par un autre qui ne recoure plus à Dieu, mais seulement au progrès inconditionnel, hante à nouveau le discours politique. La demande de cet ordre mondial, surnommé le "nouvel ordre mondial", est soulevée presque parallèlement au discours politique et public. Que faut-il entendre par Nouvel Ordre Mondial ?

 

Cardinal Gerhard Ludwig Müller : Selon le credo juif et chrétien, c'est Dieu lui-même qui, dans sa bonté souveraine, a créé le monde à partir de rien et l'a ordonné dans sa parole éternelle (logos, raison) et son esprit (pouvoir, sagesse). La raison humaine est finie et en principe - en raison du péché originel - sensible aux pulsions égoïstes telles que le désir désordonné de pouvoir, d'argent, de plaisir personnel/luxure. L'homme est donc intellectuellement et moralement faillible.

 

Ce n'est que lorsque la Parole de Dieu nous parle et que nous nous laissons éclairer, guider et fortifier par Son Saint-Esprit que nous pouvons reconnaître la vérité et choisir librement le bien comme but de nos actions. L'expérience historique nous enseigne que toute tentative de mettre de l'ordre dans le monde par la raison humaine et par le pouvoir humain se terminait invariablement par un désastre. Nous n'avons pas besoin de remonter très loin pour cela. Le colonialisme et l'impérialisme du XIXe siècle, les régimes totalitaires du national-socialisme, la pensée des grandes puissances japonaises et le communisme léniniste-stalinien ainsi que toutes les dictatures des petits États d'Amérique du Sud, d'Asie et d'Afrique prouvent que l'emprise du pouvoir mondial, c'est-à-dire l'établissement d'un nouvel ordre mondial, est issue d'une pensée diabolique et destructrice et non d'une pensée théo-logique.

 

Le programme d'un nouvel ordre mondial présupposant une économisation totale de l'homme, dans lequel les élites financières et politiques autoproclamées restent le sujet pensant et contrôlant, a pour conséquence le prix de la dépersonnalisation des masses. L'être humain n'est que le produit biologique brut qui est transformé en ordinateur dans un réseau total d'informations. Il n'y a alors plus de personne, plus d'immortalité de l'âme, plus d'être vivant avec un cœur et une raison, un esprit et un libre arbitre. Il reste une construction sans patrie et sans espoir.

 

Cela inclut la réduction de 99 % de la population mondiale à une biomasse fragmentée, à du matériel humain ou à un groupe de consommateurs, à des robots. Les humains n'ont autant de "valeur" ("valeur" signifie ici économiquement, pas moralement) qu'autant qu'ils contribuent au maintien de ce système de domination et d'exploitation et qu'ils fonctionnent en son sein. Le pouvoir totalitaire se réalise dans une bureaucratie absolue lorsque l'homme en tant qu'homme est aboli. "L'action s'avérerait superflue dans la coexistence humaine si tous les êtres humains devenaient un seul être humain, tous les individus devenaient des spécimens de l'espèce, toutes les actions devenaient des concepts d'accélération dans l'appareil de mouvement légal de l'histoire ou de la nature, et tous les actes devenaient des exécutions du peines de mort que... l'histoire et la nature ont imposées de toute façon", c'est ce qu'écrivait Hannah Arendt en 1951 (Hannah Arendt, elements and origins of total ruleship, Munich 2021) 959), tandis que le fondateur et opérateur du Forum économique mondial de Davos signalait récemment au monde ses utopies transhumanistes : "Les dispositifs externes d'aujourd'hui [ …] sera presque certainement implantable dans nos corps et nos cerveaux. […] Ces technologies peuvent envahir l'espace auparavant privé de nos esprits, lire dans nos pensées et influencer notre comportement." (Klaus Schwab/Nicholas Davis, Shaping the Future of the Forth Industrial Revolution, New York 2018 39 ; 28 ; idem. , La quatrième révolution industrielle, Munich 2016).

 

Le totalitarisme est toujours haine de la vie, préférant le mécaniquement réductible au vivant et au sacré. Le groupe de contrôle décide qui est autorisé à vivre ou qui doit mourir. Dans la guerre d'agression contre l'Ukraine, Poutine demande à ses troupes d'emporter avec elles des crématoires mobiles, afin de ne pas mettre en danger son pouvoir intérieur à travers les images de cercueils rentrant chez eux.

 

Le totalitarisme, c'est toujours la haine de la vie, la préférence donnée à ce qui est mécaniquement réductible plutôt qu'à ce qui est vivant et sacré. C'est le groupe de contrôle qui décide qui peut vivre ou qui doit mourir. Dans la guerre d'agression contre l'Ukraine, Poutine demande à ses troupes d'emporter avec elles des crématoires mobiles, afin de ne pas mettre en danger son pouvoir intérieur à travers les images de cercueils rentrant chez eux.

 

Biden annonce des bus d'avortement mobiles, y compris l'incinération de cadavres d'enfants, aux États-Unis pour saper la décision de la Cour suprême. Il s'agit de la démonstration d'un pouvoir moralement libéré et du droit de tuer des enfants jusqu'à peu de temps avant leur naissance. C'est d'autant plus grave pour avoir témoigné de la vérité naturelle et révélée de Dieu que Poutine et Biden se font passer pour des chrétiens. Mais avant que le jugement de Dieu ne s'applique : "Les malfaiteurs n'hériteront pas le royaume de Dieu" (cf. 1Co 6, 10).

 

En Russie, quiconque qualifie l'attaque brutale contre l'Ukraine de guerre au lieu d'une "opération militaire spéciale" sera puni. En Occident, on traîne devant les tribunaux celui qui appelle l'infanticide dans le ventre de la mère un meurtre ou qui manifeste contre lui devant les cliniques d'homicide. En Chine, le trafic d'organes est pratiqué avec un mépris cruel pour l'autodétermination des personnes sur lesquelles les organes sont prélevés. Avec le sort des femmes dans les pays pauvres, les agences "occidentales" dans les pays riches font le sale boulot de la maternité de substitution. Ce ne sont pas des cauchemars qui se dissolvent dans la réalité au réveil, mais une réalité qui est devenue un cauchemar.

 

Rilinger : Le bannissement de Dieu de la vie des citoyens est une exigence des Lumières qui a connu sa plus haute expression dans le nihilisme, que Nietzsche ne se lassait pas de prêcher. L'histoire a-t-elle apporté la preuve qu'un État ou une société peut réussir sans Dieu ?

 

Cardinal Müller: Nul autre que l'importante philosophe et analyste éveillée du totalitarisme moderne, Hannah Arendt, a résumé le "credo nihiliste du 19ème siècle" avec la phrase de Dostoïevski : "Tout est permis", à savoir quand l'homme ne croit pas en Dieu comme son Créateur et Juge. (Hannah Arendt, Que signifie la responsabilité personnelle dans une dictature ? Munich 2020. 43 ; conférence tenue pour la première fois en 1964/65). Depuis le premier éclaireur Pierre Bayle (1647-1706), il y a eu pas mal de tentatives pour développer une éthique athée ou évolutionniste-matérialiste à développer, dans le but de détacher l'éthique individuelle et sociale de son fondement transcendantal. Mais ces initiatives grandiosement propagées ont dû échouer, car la morale n'existe que lorsque l'homme ne fait pas face au monde conditionné,

 

Le bien ou le mal absolu à éviter ne peut pas être simplement une partie de ce monde ou une fonction dans celui-ci.

 

Seule la relation personnelle du moi avec son juge divin, à qui il dit "tu" (Abba, Notre Père) et qui le rencontre face à face, permet à la morale de ne pas être une référence à des valeurs objectives, mais une relation personnelle avec l'auteur et l'incarnation du vrai et du bien.

 

En tant que chrétiens, nous disons aussi que les exigences de l'impératif moral ne nous sont pas apparues pour la première fois dans le Décalogue révélé. Car Dieu l'a déjà inscrit dans l'esprit et le cœur de chaque être humain. La conséquence en est que même le "gentil", c'est-à-dire l'être humain avant la rencontre avec Dieu dans l'histoire du salut, saisit dans sa conscience la validité inconditionnelle des commandements en tant que loi divine : Tu ne voleras pas, tu ne commettras pas d'adultère, tu n'adoreras pas la créature à la place du Créateur. (cf. Rm 2, 14-24).

 

Rilinger : Si, dans le Nouvel Ordre Mondial, le pouvoir découle de l'économie et que le monde est pensé comme un marché unique, la question se pose de savoir comment le pouvoir – comme le demandait Romano Guardini – peut être apprivoisé. Le pouvoir mondial qui vient de la richesse peut-il être contenu, et si oui, par qui ?

 

Cardinal Müller : Le pouvoir et la richesse sont interdépendants. Mais il dépend des gens s'ils apprivoisent le pouvoir sur les forces de la nature, le chaos des instincts et des intérêts, et s'ils mettent les biens qu'ils ont légitimement acquis par le travail, la diligence et l'intelligence au service du grand public. Jésus a souligné les tentations des potentats d'abuser de leur pouvoir sur le peuple et les difficultés pour les riches d'entrer dans le royaume de Dieu s'ils fixent leur cœur sur les richesses et ferment les yeux sur les pauvres.

 

Le mondialisme résulte des possibilités de la communication moderne, des moyens de transport qui réduisent les distances, de la technologie qui rend possible une immense augmentation de la production de biens de consommation et donc une augmentation du niveau de vie de milliards de personnes. Mais à tout moment, la concentration du pouvoir politique, des finances et des communications dans l'esprit et les mains de quelques-uns - que ce soit en tant que parti, groupe financier ou magnat des médias - a été un malheur pour le reste de l'humanité. Les centres mondiaux du pouvoir et de la finance qui se font passer pour des gouvernements mondiaux mondialisent également leurs inconvénients. Ils ne fonctionnent que dialectiquement avec leur contraire. Les surhumains ont besoin de leurs sous-humains, les super-riches de leur clientèle dépendante, qui sont soutenues par eux à un bas niveau. Les dirigeants absolus ont besoin de leurs sujets consentants et craignent les citoyens libres et sûrs d'eux comme le diable craint l'eau bénite. Pierre et le Pape comme son successeur ont constamment contré le Haut Conseil du pouvoir terrestre absolu : "Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes" (Ac 5, 29).

 

L'"Occident" sécularisé et officiellement antichrétien n'admet le christianisme que comme religion civile. Les célébrités qui ont décidément renoncé à l'église, cependant, aiment utiliser une église historiquement précieuse comme toile de fond pour leur mariage, bien qu'elles ne veuillent pas voir le mariage comme une institution divine et comme une promesse de sa grâce.

 

En Chine, l'État parti athée persécute les chrétiens et utilise leurs réunions comme une occasion d'endoctrinement contre la croyance en Christ, le véritable Sauveur du monde. Qui s'en remet encore aux ruses diplomatiques et aux compromis politiques avec le diable, le "souverain de ce monde" (Jn 12, 31 2 Co 4,4) pour pouvoir tirer quelque chose de bon du christianisme ?

 

La différence essentielle est que le Christ a donné sa vie pour que nous puissions vivre, tandis que les dirigeants de ce monde consomment la vie de leurs sujets pour vivre quelques instants de plus et plus somptueusement, pour finir en enfer qu'ils ont préparé pour les autres sur terre, là "où leur ver (de conscience) ne meurt pas, et le feu (de l'amour non allumé) ne s'éteint pas." (Marc 9:48) Par cette métaphore, Jésus-Christ signifie que la conscience, comme un ver, en eux. ronge. Les fauteurs de guerre en Ukraine, qui tuent des dizaines de milliers de personnes, n'ont aucune conscience, ce qui ne peut servir d'excuse devant le tribunal de Dieu.

 

Rilinger : Auguste Comte a parié sur le progrès sans Dieu. Ce faisant, il a déclaré obsolète l'autorité ultime à laquelle les gens doivent répondre. Alors, y a-t-il une possibilité que la limite fixée par Dieu mais supprimée par l'homme puisse être remplacée par une autre inventée par l'homme ?

 

Cardinal Müller : Où pourrait se situer cette limite ? Si la frontière entre l'intérieur et l'eau de mer qui entoure la coque d'un navire est supprimée en perforant le flanc du navire, même le meilleur capitaine et l'équipage bien rodé ne peuvent plus sauver le navire du naufrage et lui-même de la ruine. Tous les espoirs d'une humanité heureuse à travers les révolutions politiques et techniques ne se sont pas réalisés. Les utopistes sont comme Sisyphe, la figure symbolique tragique qui échoue toujours peu de temps avant le succès de la rédemption. Les rêves du meilleur des mondes sont aussi infructueux que l'homme chauve qui essaie de se sortir du marais par ses cheveux perdus au lieu de saisir la main tendue de son sauveur.

 

Rilinger : Le Nouvel Ordre Mondial, basé sur le pouvoir du marché, est-il démocratiquement légitimé ?

 

Cardinal Müller :Le problème est que les super-milliardaires, par leurs fondations "caritatives" et leur influence dans les organisations internationales, rendent dépendants d'eux les gouvernements nationaux, qui – dans au moins un tiers des États – sont démocratiquement élus. Ils sont reçus comme de grands hommes d'État ou des célébrités et des VIP et flattés par les autorités locales dans le vain espoir d'obtenir un peu de leur éclat et de leur glamour. Un entrepreneur qui réussit économiquement, même s'il s'est enrichi tout à fait légalement et moralement sans objection, n'est en aucun cas un philosophe et certainement pas le messie. Et si oui ! Les rois philosophes de Platon n'étaient pas non plus les sauveurs du monde. Seul le Fils de Dieu, qui a assumé notre humanité, a pu transformer le monde pour de bon une fois pour toutes parce qu'il a péché, il a vaincu la mort et le diable et nous a apporté la connaissance et le salut de Dieu. Mais chacun, s'il a réussi dans son travail et ses affaires, peut contribuer à une amélioration relative de notre existence dans le monde.

 

Nous, chrétiens, avons la responsabilité d'aider à construire un monde philanthropique avec notre compétence professionnelle et notre expérience dans les branches les plus diverses de l'artisanat et des métiers créateurs de culture, sans, bien sûr, nous permettre d'être mis en avant ou célébrés comme leurs sauveurs et rédempteurs.

 

Il doit rester vrai que dans une démocratie, chaque citoyen adulte dispose d'une voix, avec laquelle il élit librement les membres du parlement et ceux du gouvernement. Le vote libre est quelque chose de complètement différent de poser des questions sur les humeurs qui changent quotidiennement. L'un vient de la responsabilité du citoyen pour le bien commun, l'humeur ne reflète qu'un sentiment momentané.

 

Rilinger : Depuis quelques années maintenant, le soupçon a surgi que non seulement la liberté de discours académique, mais aussi la liberté d'expression dans son ensemble, est restreinte en étant immédiatement accusée de promouvoir une théorie du complot si l'on argumente en dehors du courant dominant. Peut-on accepter que la liberté d'expression soit ainsi restreinte ?

 

Cardinal Müller : Staline et Hitler craignaient constamment les conspirations, soit par calcul pour intimider et éliminer l'opposition, soit par paranoïa qui alimentait leur tyrannie. Au 18e siècle, les jésuites à la cour des Bourbons, au 19e siècle dans les cercles anticléricaux libéraux du Vatican et au 20e siècle les Juifs - selon les faux "Protocoles des Sages de Sion" - étaient considérés comme porteurs d'un complot mondial. Ou l'église et les capitalistes étaient considérés comme les ennemis du progrès vers le paradis des travailleurs, qui ne pouvait être arrêté que par la révolution communiste mondiale. Quand j'étais jeune, on parlait de théories du complot chez des contemporains excentriques qui voyaient des ovnis partout ou qui faisaient des explications invérifiables du monde basées sur les événements de l'époque.

 

Aujourd'hui, le mot "théoricien du complot" est un terme de combat idéologique utilisé par des antifascistes démunis mentalement, qui mènent leur "combat contre la droite" avec des méthodes nazies, c'est-à-dire en intimidant les médias, en menaçant de recourir à la violence, comme par ex. contre les juges de la Cour suprême qui ont nié le droit humain à l'avortement, ou contre une enseignante de l'université Humboldt - autrefois l'incarnation du standard scientifique allemand - qui voulait expliquer le fait biologiquement évident de la bisexualité de la nature humaine, sans laquelle il n'y aurait pas d'être humain individuel, ni même ceux qui s'insurgent contre cela.

 

Rilinger : Critiquer le Nouvel Ordre Mondial est généralement décrit comme une conspiration pour étouffer la discussion dans l'œuf. Pouvez-vous expliquer les raisons de cette interdiction de discussion ?

 

Cardinal Müller : L'idéologue ne connaît que l'ami qui se soumet à lui comme un crétin avec hourra ou l'ennemi qu'il faut détruire - idéalement physiquement si le système le permet, ou un peu plus civilisé par la mort sociale comme Shitstorm, ostracisme public, renvoi ou disparition dans la spirale du silence.

 

Quand quelqu'un qui est physiquement et psycho-terroristement persécuté se suicide en désespoir de cause, ses bourreaux se voient perversement justifiés d'éliminer la vermine, comme c'était exactement la façon de parler dans l'Allemagne nazie et la Russie soviétique. L'impiété et la misanthropie vont de pair.

 

Rilinger : Une autre forme d'interdiction de discussion est la déclaration selon laquelle sa propre opinion est considérée comme n'ayant pas d'alternative. La définition de l'absence d'alternatives n'est-elle pas l'exigence que sa propre opinion soit considérée comme absolue ?

 

Cardinal Müller : Dans les choses finies, il y a toujours plusieurs aspects et perspectives à considérer. Seule la distinction du vrai et du faux et du bien et du mal est sans alternative, car elle ressort de l'évidence de ses principes. Certes, il y a aussi des vérités qui n'ont pas d'alternative en matière pratique, comme par exemple qu'une maison s'effondrera si elle n'est pas placée sur des fondations solides. Mais ce sont des principes généraux physiques, mathématiques ou philosophiques. Une maison peut être construite même dans une zone sablonneuse si l'on est par ailleurs capable de poser de bonnes fondations. Par conséquent, l'opinion selon laquelle on ne pouvait pas construire de villes dans les sables de Brandebourg n'était en aucun cas sans alternatives. Il ne faut donc pas utiliser ce mot pour supprimer les discussions et controverses justifiées et s'épargner commodément les meilleurs arguments.

 

Rilinger : Le discours philosophique/politique sur le Nouvel Ordre Mondial est-il un discours nécessaire pour montrer où le pouvoir économique débridé des individus peut conduire les sociétés et les États ?

 

Cardinal Müller : La domination moralement sauvage des idéologues, des politiciens et des économistes sur les peuples d'un seul monde doit nécessairement conduire à l'asservissement, à l'oppression et à l'extermination d'opposants indésirables ou de personnes inutiles pour le système.

 

La culture de la mort souffle sur le monde entier avec le délire idéologique du droit à l'avortement, du droit à l'automutilation (dans le changement irréversible de sexe), de l'euthanasie, de la prétendue mort par pitié pour les personnes las de la vie, les malades incurables et les personnes âgées qui végètent soi-disant inutilement et dont le meurtre serait un acte de compassion.

 

Rilinger : L'élément chrétien doit être de plus en plus banni du discours politique. Cela ne détruit-il pas également les fondations sur lesquelles le monde occidental est construit ?

 

Cardinal Müller : Sans le christianisme - avec ses racines dans l'histoire de la révélation de Dieu en Israël, dans laquelle le meilleur héritage de la culture grecque et romaine est également intégré, lié à l'héritage de toute l'humanité - l'Europe et l'Amérique ne seraient que des territoires vides, sur lesquels seuls les marchés règnent et qui sont habités par des habitants sans nom dont on admet qu'ils existent en tant que robots.

 

Rilinger : Dans le discours, vous avez dit que des gens très riches comme Bill Gates ou l'investisseur George Soros veulent mettre en place le Nouvel Ordre Mondial. Qu'est-ce que ces deux personnes ont l'intention de faire et quelles options ont-elles pour mettre en œuvre leurs idées ?

 

Cardinal Müller : Selon leurs propres déclarations, ces deux-là représentent le Nouvel Ordre Mondial, qu'ils veulent établir à leur image et à leur ressemblance. Personne d'autre que Dieu ne peut juger de leurs motivations personnelles. Mais leur programme et leurs actions sont accessibles à tous, si bien qu'on peut aussi les juger sur leurs effets positifs ou négatifs. Le contenu intellectuel de leurs contributions est plutôt modeste par rapport à l'histoire intellectuelle et culturelle de l'humanité et est facilement accessible à tout étudiant normal des premiers semestres - dans n'importe quelle matière.

 

En réaction à ma remarque critique, certains porte-parole en Allemagne se sont bruyamment et spirituellement abaissés à trouver des schémas antisémites dans la relativisation des propos de M. Soros, simplement parce qu'il est né juif. Au regard de l'"antisémitisme" politique et raciste des XIXe et XXe siècles, teinté d'antichristianisme et défendu par Heinrich Treitschke, Bernhard Förster, le mari de la sœur de Nietzsche, Richard Wagner, Houston Chamberlain, Alfred Rosenberg et Adolf Hitler, la seule chose que l'on puisse dire en tant que chrétien, c'est que Jésus est également né juif, en qui nous, chrétiens de quelque nation que ce soit, mettons tout notre espoir dans la vie et la mort. En Allemagne, le paysage intellectuel n'est pas seulement contaminé idéologiquement, mais il soupire également sous l'incompétence intellectuelle et morale de ses hurleurs totalitaires les plus bruyants.

 

Rilinger : La construction du Nouvel Ordre Mondial est-elle considérée comme absolue et sacro-sainte, de sorte que toute critique est interdite ?

 

Cardinal Müller : C'est un signe indéniable de régime totalitaire lorsque la critique est criminalisée. Cela ne peut guère être mieux que ce qu'Hannah Arendt a décrit en relation avec le Troisième Reich et de manière similaire avec le stalinisme, comme elle l'a fait en 1951 dans le livre "Elements and Origins of Total Rulership". antisémitisme, impérialisme, domination totale'' (Munich 2021).

 

Rilinger : Même si un nouvel ordre mondial doit être créé sans Dieu - Francis Fukuyama, dans son livre "Der große Aufbruch. Comment notre société invente un nouvel ordre", a indiqué qu'un renouveau religieux allait avoir lieu. Toutefois, non parce que les personnes sont convaincues de la vérité de la révélation, mais parce qu'elles "ressentent un besoin de rituels ancestraux et de traditions culturelles face au manque de communauté et à la dissolution des liens sociaux dans le monde séculier". Partagez-vous cette vision du retour de la religion et imaginez-vous un recours plus large et plus fort au christianisme ?

 

Cardinal Müller : La religion ne revient pas comme un phénomène naturel qui en appelle un autre. La religion, en tant que disposition et attitude spirituelle et morale visant à ramener l'ensemble du monde à la puissance supérieure du divin et à ressentir un respect pour le caractère sacré de la vie, n'est pas détachable de la nature humaine. Il en va autrement de la foi surnaturelle qui nous est insufflée par le Saint-Esprit et qui nous rend capables d'approuver pleinement Dieu dans la parole qu'il nous adresse, avec notre intelligence et notre volonté. Dans la parabole du juge inique qui prive une pauvre veuve de son droit, Jésus dit à ses disciples : "Dieu ne ferait-il pas droit à ses élus qui crient vers lui jour et nuit, mais hésiterait-il à leur égard ? Je vous le dis : il leur rendra justice sans délai. Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?" (Lc 18, 6 ss).

 

Le déclin de l'Église en Allemagne et en Europe n'est pas causé par la sécularisation, la lutte ecclésiale des régimes totalitaires et le Kulturkampf de Bismarck à la Société Giordano-Bruno, mais par le manque de foi, la faiblesse de l'espérance et l'amour grandissant des catholiques baptisés et confirmés qui préfèrent se laisser influencer par les sirènes du monde plutôt que d'écouter et de suivre la voix de leur Bon Pasteur.

 

Rilinger : Éminence, merci beaucoup.

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15 septembre 2022 4 15 /09 /septembre /2022 00:00
Bx Roland de Médicis, anachorète en Émilie († 1386)

Martyrologe Romain : À Bargone en Émilie (Lombardie, Italie), l’an 1386, le bienheureux Roland de Médicis, anachorète, qui vécut dans des lieux sauvages et inhabités des Apennins, dans la plus austère solitude, conversant avec Dieu.

 

Il prie plusieurs heures debout sur un pied, les yeux tournés vers le ciel.

Découvert moribond dans la forêt de Borgo, par des chasseurs, il fut transporté à l'église voisine, déclara à un confesseur le pourquoi de son silence, de la bizarrerie de sa conduite et de sa volonté de solitude. Il mourut ainsi dans la paix de Dieu.

 

Sources: 1, 23

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15 septembre 2022 4 15 /09 /septembre /2022 00:00

On sait que Marie est la plus affligée des mères, qu'elle a souffert au delà de toute mesure, que sa vie s'est passée dans les larmes, que son cœur a été percé de mille glaives de douleur, que son âme est demeurée pendant plus de soixante ans sous le poids des plus grandes tribulations.

Et presque personne ne s'en souvient, ne le remarque, ne s'en affecte et en fait l'objet de son amour, ce qui ravirait assurément l'amour filial du Cœur sacré de son Fils, le Cœur de Dieu.

S.M. Ledoux, de l’ordre des servites. (1888) [1]

La "Mère Pleurante" de Warfhuizen

La "Mère Pleurante" de Warfhuizen

Notre-Dame des Douleurs (ou Notre-Dame des sept Douleurs), invoquée en latin comme Beata Maria Virgo Perdolens, ou Mater Dolorosa, est l'un des nombreux titres par lesquels l'Église catholique vénère la Vierge Marie, mère de Jésus. Le titre souligne l’association de la mère à la souffrance de son fils. Les "sept douleurs" font référence aux événements, relatés dans les évangiles, qui firent souffrir la mère de Jésus dans la mesure où elle accompagnait son fils dans sa mission de Rédempteur. [2]

 

Le 15 septembre (depuis la rénovation liturgique du pape saint Pie X en 1914), la Liturgie de l'Église nous invite à faire mémoire des douleurs de la Vierge Marie.

 

"Votre peine, Vierge sacrée, a été la plus grande qu'une pure créature ait jamais endurée ; car toutes les cruautés que nous lisons que l'on a fait subir aux martyrs, ont été légères et comme rien en comparaison de votre douleur. Elle a été si grande et si immense, qu'elle a crucifié toutes vos entrailles et a pénétré jusque dans les plus secrets replis de votre cœur. Pour moi, ma très pieuse Maîtresse, je suis persuadé que vous n'auriez jamais pu en souffrir la violence sans mourir, si l'esprit de vie de votre aimable Fils, pour lequel vous souffriez de si grands tourments, ne vous avait soutenue et fortifiée par sa puissance infinie" (Saint Anselme - "De l'exercice de la Vierge", I, 5)

 

L'Église honore les incomparables douleurs de la Vierge Marie, spécialement celles qu'elle ressentit au pied de la Croix au moment de la consommation du mystère de notre Rédemption. Après s'être concentrée sur le déchirement de l'âme de Marie au jour de la Passion de son divin Fils, jour où ses souffrances atteignirent leur maximum d'intensité, la piété des fidèles s'est étendue à d'autres douleurs que la divine Mère éprouva à différentes occasions de sa très sainte vie.

 

Pour illustrer les douleurs de la Vierge Mère, les peintres représentent son cœur percé de sept glaives, symbole des sept douleurs principales de la Mère de Dieu, qui la couronnèrent comme reine des Martyrs. Voici la liste de ces sept douleurs dont le souvenir est cher aux enfants de Marie :

 

1. La prophétie du saint vieillard Syméon : "Syméon les bénit, puis il dit à Marie, sa mère : Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. - Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. - Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d'un grand nombre." (Luc, 2, 34-35)

2. La fuite de la Sainte Famille en Égypte (Matthieu, 2, 13-21)

3. La disparition de Jésus pendant trois jours au Temple (Luc, 2, 41-51)

4. La rencontre de la Vierge Marie et Jésus sur la via crucis (Luc, 23, 27-31)

5. Marie contemplant la souffrance et la mort de Jésus sur la Croix (Jean, 19, 25-27)

6. La Vierge Marie accueille son Fils mort dans ses bras lors de la déposition de la croix.

7. La Vierge Marie abandonne le corps de son divin Fils lors de la mise au tombeau.

 

Contemplons donc dans les bras de la Vierge Marie, l'Homme-Dieu crucifié à cause de nos iniquités et compatissons aux douleurs excessives de notre Mère du Ciel. Joignons nos larmes aux siennes et détestons nos péchés qui ayant provoqué la mort de son divin Fils, ont également été la cause de son intime martyre. Prions-la de nous obtenir du Sauveur les grâces nécessaires pour profiter de ses exemples et imiter ses vertus lorsqu'Il lui plaira de nous faire part de ses humiliations, de ses douleurs et de sa croix. [3]

Mater Dolorosa vue de la Croix par Jésus (tableau de Tissot)

Mater Dolorosa vue de la Croix par Jésus (tableau de Tissot)

On trouve les premières traces de la dévotion aux douleurs de la Vierge, à la fin du XI° siècle, particulièrement dans les écrits de saint Pierre Damien (+1072), de saint Anselme (+ 1109), d’Eadmer de Cantorbéry (+ 1124), de saint Bernard (+ 1153) et de moines bénédictins et cisterciens qui méditent le passage de l'Evangile qui montre Marie et Jean au pied de la Croix. [4]

 

Le culte de la Mater Dolorosa apparaît officiellement en 1221, au Monastère de Schönau, en Allemagne. En 1239, dans le diocèse de Florence en Italie, l'Ordre des Servites de Marie (Ordo Servita), dont la spiritualité est très attachée à la Sainte Vierge, fixe la fête de Notre-Dame des douleurs au 15 septembre.

 

Saint Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de JésusLa dévotion ne fit que croître. Saint Ignace de Loyola avait un culte particulier à l’image connue sous le nom de Notre-Dame du Cœur ; de 1603 à 1881, sans compter les traités, les panégyrique et les méditations, les Jésuites ne publièrent pas moins de quatre-vingt-douze ouvrages sur cette dévotion aux douleurs de Marie. En 1617, Antoinette d’Orléans, aidée par le P. Joseph, fonda les Bénédictines de Notre-Dame du Calvaire (les Filles du Calvaire).

 

Sous ce vocable (Notre-Dame des Douleurs), la Sainte Vierge est la patronne la Congrégation de la Sainte-Croix, de la Slovaquie, de la région italienne du Molise, de l'État du Mississippi, de plusieurs villes des Philippines et des communes italiennes d'Accumoli, Ressort di Bari, Paroldo et Villanova Mondovì. Au Québec, un petit village, Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, porte aussi son nom. De plus, au Portugal où son culte est particulièrement répandu, un grand nombre de paroisses sont consacrées au vocable latin de la mère des douleurs (comme Poço do Canto).

Mater dolorosa - Icône russe (XIXe siècle) - Ymyagchenie zlix serdec

Mater dolorosa - Icône russe (XIXe siècle) - Ymyagchenie zlix serdec

Sources: 1, 2, 3, 4

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour
14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 00:00
Fête de l'Exaltation de la Sainte Croix

Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. »

Matthieu 16:24

La Fête de l'Exaltation de la Croix célébrée dans l'Église catholique romaine et dans l'Église orthodoxe remonte à la "dédicace de Constantinople", peu après la fondation de la ville par Constantin 1er.

 

La ville de Constantinople détenait une relique de la Vraie Croix qui avait été découverte à Jérusalem par sainte Hélène, la mère de l'empereur Constantin, lors de son pélerinage de 325 sur l'emplacement du Golgotha, le lieu où le Christ fut crucifié et mis au tombeau. L'habitude fut prise par la suite chaque année d'organiser une grande procession à travers la ville, avec ostension de la relique.

 

Au IVe siècle, Saint Éphrem le Syriaque (306-373) écrit : "Gravons au-dessus de nos portes, sur le front, sur la bouche, sur la poitrine et sur toutes les autres parties de notre corps, le signe vivifiant de la croix ; revêtons-nous de cette impénétrable armure des chrétiens : car la croix est la victoire de la mort, l’espérance des fidèles, la lumière du monde, la clef du paradis, le glaive qui extermine les hérésies, le secours des âmes religieuses, le soutien de la foi, la défense, la garde et la gloire des catholiques. Porte toujours avec toi, Ô chrétien ! Cette arme de jour et de nuit, en tous lieux et à toutes les heures ; n’entreprends jamais rien sans faire le signe de la croix. Quand, tu dors, quand tu veilles, quand tu marches, quand tu travailles, quand tu manges, quand tu bois et que tu es sur mer, que tu traverses les rivières, prends cette armure de la sainte Croix : car, tant que tu en seras armé, les esprits malins s’éloigneront de toi et n’oseront en approcher". ( https://www.laviedessaints.com/invention-de-la-sainte-croix/ )

 

"A tous les pas que nous faisons, écrit Tertullien (160-220), en entrant, en sortant, quand nous nous habillons, quand nous nous levons, quand nous nous mettons à table, quand nous nous asseyons, quand on nous apporte de la lumière, quand nous nous couchons, et généralement dans toutes nos actions, nous faisons le signe de la croix sur le front".

 

"Dextra manu in nomine Christe quos crucis signo obsignandi sunt obsignamus. Nous faisons le signe de la croix de la main droite sur les catéchumènes, parce que la main droite est censée plus noble que la gauche, bien qu'elle n'en diffère que par sa position, et non par nature; ainsi, nous prions vers l'Orient, comme étant la partie la plus noble de la création. De qui l'Eglise a-t-elle reçu cette manière de prier ? De ceux-là même qui lui ont appris à prier : les Apôtres." (Quæst, 18, Saint Justin, martyr 165)

 

Saint Jean Chrysostome (344-407) écrit : "La croix est l’espérance des chrétiens, la résurrection des morts, le bâton des aveugles, l’appui des boiteux, la consolation des pauvres, le frein des riches, la con­fusion des orgueilleux, le tourment des méchants, le trophée contre l’enfer, l’instruction des jeunes, le gouvernail des pilotes, le port de ceux qui font naufrage et le mur des assiégés. Elle est la mère des orphelins, la défense des veuves, le conseil des justes, le repos des affligés, la garde des petits, la lumière de ceux qui habitent dans les ténèbres, la magnificence des rois, le secours de ceux qui sont dans l’indigence, la sagesse des simples, la liberté des esclaves et la philosophie des empereurs. La croix est la prédiction des Prophètes, la prédication des Apôtres, la gloire des Martyrs, l’abstinence des Religieux, la chasteté des Vierges et la joie des Prêtres. Elle est le fon­dement de l’Église, la destruction des idoles, le scandale des Juifs, la ruine des impies, la force des faibles, la médecine des malades, le pain de ceux qui ont faim, la fontaine de ceux qui sont altérés et le refuge de ceux qui sont dépouillés." ( http://har22201.blogspot.com/2012/05/invention-de-la-sainte-croix.html )

 

Cet exemple des chrétiens des premiers siècles de­vrait faire impression sur nos esprits, et nous devrions, à leur imitation, faire continuellement le signe sacré de la croix, puisque nous apprenons qu’il n’est point de remède plus prompt ni plus assuré contre les traverses et les tentations de la vie.

 

Plus tard, en 613 les Parthes Sassanides s’emparèrent de tout le Moyen-Orient (Syrie, Palestine, Egypte). En 614, ils avaient pris Jérusalem et emporté la relique de la Croix à Jérusalem. Maintes églises avaient flambé, parmi lesquelles, celle de la Résurrection, bâtie par Constantin. D'innombrables couvents avaient été détruits, les moines et les moniales dispersés. Trésors sacrés, étoffes rares, vases d'or et d'argent, tout avait été expédié vers les capitales iraniennes. La Sainte Croix enlevée du Saint-Sépulcre avait été envoyée en trophée à Ctésiphon. On parlait de 60.000 morts, 37000 chrétiens emmenés en esclavage, parmi lesquels le patriarche Zacharie. Les Perses n'avaient rien respecté hormis à Bethléem, la basilique de la Nativité, à cause disait-on, de la mosaïque de l'"Adoration des Mages", où ils avaient reconnu leurs costumes nationaux. Peu après, arrivèrent à Constantinople deux reliques que le préfet d'Egypte avait pu sauver, la Sainte Lance et l'Eponge de la Passion. En 619, Alexandrie tomba et l'Egypte fut abandonnée.

 

Alors que le patriarche Serge de Constantinople déclarait la guerre sainte contre les Perses, l'empereur romain d'Orient Heraclius, "le premier croisé" (Daniel-Rops), lança alors une formidable contre-offensive en 622, en Palestine, d'où il parvint à chasser les Parthes, ainsi que de toute l'Asie Mineure (Turquie actuelle), de l'Égypte et de la Syrie. 

"C'est bien à une croisade que nous assistons ici, écrit René Grousset, croisade s'il en fut jamais, puisque les armées chrétiennes s'ébranlent à la voix du chef de l'Église (de Constantinople NdCR.) et qu'elles ont pour objectif la délivrance du Saint Sépulcre et la reconquête de la Vraie Croix." "Non, dit le patriarche, tu n'as pas le droit d'accepter que la Sainte Croix du Christ soit à Ctésiphon un objet de risée !" Au même moment, l'empereur perse Chosroès II écrivait à Héraclius une lettre insultante : "Tu prétends mettre en Dieu ta confiance; alors pourquoi donc n'a-t-il pas sauvé de mes mains Césarée, Jérusalem et Alexandrie ? S'il me plaisait, ne détruirais-je point aussi bien Constantinople ? Quant à ton Christ, ne te laisse donc pas abuser par un vain espoir en lui : il n'a même pas été capable de se sauver lui-même des main des Juifs qui le crucifiaient !" (Daniel-Rops, Histoire de l'Eglise du Christ, tome III L'Eglise des temps barbares, Librairie Arthème Fayard, Editions Bernard Grasset, Paris 1965, p. 267, 269.À l'été 622, pendant que la flotte byzantine gardait le détroit du Bosphore contre les Sassanides, Héraclius commença par fondre sur la Galatie et la Cappadoce (Asie Mineure); là à Issos, près de la bataille où le grand Alexandre livra la bataille, il passa l'été en manœuvres avant de battre le général perse Shahrbaraz à l'automne. Il rejeta les Perses sur l'Euphrate, franchit d'un bond l'Arménie, se lança en plein pays perse, prit Erevan, vengea le sac de Jérusalem en incendiant le temple mazdéen de Tabriz. En 627, il prit Tiflis, traversa l'Arménie, envahit l'Assyrie, écrasa la meilleure armée perse près d'Arbèles, au lieu même où Alexandre avait vaincu le Grand Roi. Épuisée, la Perse demanda grâce. Partout des villes sacrées des Mazdéens flambaient. Enfin, le 25 février 628, la nouvelle éclata : détrôné par son propre fils Kavadh, le dernier Grand Roi, Chosroès II, venait d'être exécuté dans la "maison des ténèbres". Son fils Kavadh II, mourra de la peste six mois plus tard et son petit-fils, Yazdgard III, après avoir perdu Cstésiphon et la Perse devant les Arabes, sera assassiné à l'automne 651 par un meunier qui voulait lui voler ses bijoux (Kia, Mehrdad,, The Persian empire : a historical encyclopedia, 2016). Son corps, jeté dans une rivière sera repêché par des paysans, identifié et inhumé par Élie, l'évêque chrétien nestorien de Merv.

Heraclius ramène la Vraie Croix à Jérusalem

Heraclius ramène la Vraie Croix à Jérusalem

En 629, Héraclius ramena la relique de la Vraie Croix à Jérusalem. Avant de quitter Constantinople, il vint à l'église les pieds chaussés de noir, en esprit de pénitence ; il se prosterna devant l'autel et pria Dieu de seconder son courage ; enfin il emporta avec lui une image miraculeuse du Sauveur, bien décidé à combattre avec elle jusqu'à la mort. Le Ciel aida sensiblement le vaillant empereur : son armée courut de victoire en victoire ; une des conditions du traité de paix fut la reddition de la Croix de Notre-Seigneur dans le même état où elle avait été prise en 614. Reçu à Constantinople par les acclamations du peuple, on alla au-devant d'Heraclius avec des rameaux d'oliviers et des flambeaux. La vraie Croix fut honorée, à cette occasion, d'un magnifique triomphe. (630)

 

Pour donner plus d'éclat à cette marche triomphale, Dieu permit que plusieurs miracles fussent opérés par la vertu de ce bois sacré. À la suite de ces événements fut instituée la fête de l'"Exaltation de la Sainte Croix", pour en perpétuer le souvenir.

 

Cependant, la même année 630, Mahomet conquit La Mecque dont les habitants adoptèrent la doctrine. En 638, menés par le calife Omar, son successeur, les musulmans s'emparaient pour la première fois de Jérusalem. La cité sainte ne sera récupérée pour la Chrétienté qu'en 1099 lors de la première Croisade. Les Francs s'établiront dans ces vieilles terres chrétiennes qui avaient été enlevées aux chrétiens par les invasions armées arabes au VIIe siècle. La ville de Jérusalem sera de nouveau prise par les musulmans conduits par Saladin en 1187. Elle reviendra sous contrôle chrétien suite aux tractations de l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, mais le Lieu saint fut définitivement perdu en 1244 avec la prise de la ville par les musulmans Kharezmiens. Milieu XIIIe siècle, la cité sainte où le Christ fut crucifié et mis au tombeau devint définitivement musulmane et le resta jusqu'au XXe siècle, où les Juifs disputèrent aux musulmans la souveraineté sur la ville.

Entretemps, le bois de la Croix avait été partagé en trois grandes parts, elles-mêmes fractionnées, pour Jérusalem, Constantinople et Rome. Ce qui restait du morceau de Jérusalem fut caché pendant l'occupation musulmane et ne réapparut que lorsque la ville fut récupérée par les Croisés en 1099. Ceux-ci s'en servirent comme étendard, de sorte qu'il fut pris par Saladin à la bataille d'Hattin (1187) et ne fut rendu qu'après la prise de Damiette (1249) pour être partagé entre certains croisés dont Sigur de Norvège et Waldemar de Danemark.

 

Au VIIIe siècle, Saint Damascène (675-749) écrit : "La croix est notre bouclier, notre défense et notre trophée contre le prince des ténèbres. Elle est le signe dont nous sommes marqués, afin que l’ange exterminateur ne nous frappe point, et de crainte que nous ne tombions dans des filets où nous trouverions notre perte. Elle relève ceux qui sont tombés, elle soutient ceux qui sont debout, elle fortifie les faibles, elle gouverne les pasteurs ; elle est le guide de ceux qui commen­cent, et la perfection de ceux qui achèvent ; la santé de l’âme et le salut du corps, la destruction de tous les maux, la cause et l’origine de tous les biens, la mort du péché, l’arbre de la vie et la source de notre félicité".

Crucifix de Saint-Damien, XIIe siècle

Crucifix de Saint-Damien, XIIe siècle

En 1205, un crucifix (le crucifix de l'église Saint-Damien à quelques centaines de mètres d'Assise, sur le chemin de Spolète,) parla à S. François d'Assise et fut à l'origine de sa mission évangélisatrice. François, qui s'était arrêté pour prier devant le crucifix en bois peint dans la tradition byzantine, la tradition a conservé la prière que le jeune homme qui cherchait sa voie adressa à Dieu en s'agenouillant devant cette image :

 

"Ô Dieu haut et glorieux illumine les ténèbres de mon coeur. Donne-moi la foi droite, l'espérance certaine et la charité parfaite, le sens et la connaissance, Seigneur, pour que, moi, je fasse ton saint et véridique commandement. Amen.

 

Une voix l'interpella:

 

"François, va réparer ma maison, qui, tu le vois, se détruit tout entière." (Legenda major, de S. Bonaventure)

 

 

Sainte-Chapelle

Le 14 septembre 1241, le saint roi Louis IX alla solennellement au-devant des reliques de la Passion qu'il avait achetées à l'empereur de Constantinople : c'étaient un morceau de bois de la Vraie Croix, le fer de la lance, une partie de l'éponge, un morceau du roseau et un lambeau du manteau de pourpre. Elles furent déposées à la Sainte-Chapelle en 1248.

 

La Révolution de 1789 marque la disparition de la Sainte Relique. Le 25 avril 1794, la Vraie Croix était dépouillée des matières précieuses qui l’ornaient et sa trace se perd.

 

Au milieu des ruines de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris du 15 avril 2019, le maître autel, la croix et la statue de la Vierge Marie ont été miraculeusement retrouvés intacts

Et du "trésor de Notre-Dame", la tunique du roi Saint-Louis, la Couronne d'épines du Christ, le clou de la crucifixion et un morceau de la vraie Croix, reliques de la Passion du Christ ont été sauvées, annonça lundi soir le recteur de la cathédrale, Mgr Patrick Chauvet. ( https://www.leparisien.fr/societe/incendie-a-notre-dame-que-reste-t-il-des-tresors-religieux-15-04-2019-8054091.php )

 

Aujourd'hui, la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix revêt des significations plus spirituelles.

 

Elle symbolise la présence de la Croix à l'intérieur des chrétiens. Elle figure la divine Trinité (un Dieu en trois personnes) qui s'exprime par le signe de croix, par lequel le chrétien rassemble trois doigts (pouce, index, majeur), symbole de l'indissociabilité de la Trinité, et les appose sur son front et sur son coeur, puis sur ses épaules, de droite à gauche chez les orthodoxes, ou de gauche à droite chez les catholiques romains.

Les Très Riches Heures du duc de Berry, Folio 193r - The Exaltation of the Cross the Musée Condé, Chantilly.

Les Très Riches Heures du duc de Berry, Folio 193r - The Exaltation of the Cross the Musée Condé, Chantilly.

Sources : [1] [2], [3], [4]; [5] Daniel-Rops, Histoire de l'Eglise du Christ, tome III L'Eglise des temps barbares, Librairie Arthème Fayard, Editions Bernard Grasset, Paris 1965, p. 267, 269.

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13 septembre 2022 2 13 /09 /septembre /2022 00:00
Saint Aimé ou Amé, à Remiremont - Premier Abbé du Saint-Mont († v. 629)

Saint Aimé ou Amé.

 

Dans les Vosges, au monastère de Remiremont, vers 629, saint Amé, prêtre et abbé. Célèbre par ses austérités, ses jeûnes et son amour de la solitude, il gouverna dignement le monastère qu’il avait construit à Habend avec saint Romaric.

 

Martyrologe romain

 

Né à Grenoble, il fut d'abord moine à Saint Maurice en Valais puis à Luxeuil. Il rencontra le comte Romaric lors d'une prédication à Metz. Celui-ci lui donna un grand domaine et, ensemble, ils y fondèrent deux abbayes, l'une d'hommes, l'autre de femmes (Remiremont - Romarici Mons) Il y établit l'office perpétuel.

 

Il passa ses dernières années dans une grotte, au fond d'une crevasse où on lui descendait la nourriture au bout d'une corde.

 

"Amé ou Aimé naît à Grenoble vers 570. Adolescent, il entre à l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune (Suisse). Il y vit pendant trente ans en moine exemplaire, puis se retire comme ermite dans une grotte. Saint Eustase le décide à l’accompagner à Luxeuil.

 

D’une mission prêchée à Metz, il ramène Romaric. Vers 620, Amé et Romaric gagnent le Mont Habend (futur Saint Mont). Sous la règle de Saint Colomban, ils y fondent deux monastères de moines et de moniales. 'La louange perpétuelle' est assurée par sept chœurs de religieuses. Amé en est le premier abbé.

 

Il meurt le 13 septembre 629. Romaric, devenu prêtre, lui succède. Il s’éteint à son tour le dimanche 8 décembre 653. S. Adelphe devient le 3e abbé. C’est le début de l’évangélisation du pays de Remiremont. Le 13 novembre 1049, le pape lorrain Saint Léon IX canonise les 'Corps Saints' par la translation de leurs reliques."

 

Une localité voisine conserve sa mémoire : 88120 Saint Ame.

Sources: 1, 2

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12 septembre 2022 1 12 /09 /septembre /2022 00:00
Tomás de Zumárraga, Zurbaran

Tomás de Zumárraga, Zurbaran

Martyrologe Romain : À Omura au Japon, en 1622, les bienheureux martyrs Apollinaire Franco, franciscain, Thomas Zumarraga, dominicain, tous deux prêtres, et quatre compagnons, qui furent jetés en prison en haine de la foi chrétienne, puis bientôt brûlés vifs.

 

Il fut brûlé vif à Omura au Japon en 1622 pour ne pas avoir obtempéré à l'ordre donné par les shogouns aux missionnaires catholiques de quitter le pays sous peine de mort en 1614.  Y vivaient alors 500.000 catholiques à qui l'on interdit de pratiquer leur religion.

Source: 1, 2, 3, 4

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11 septembre 2022 7 11 /09 /septembre /2022 07:40
Source; https://www.lifesitenews.com/opinion/king-charles-co-hosted-original-great-reset-meeting-with-klaus-schwab-we-have-no-alternative

Source; https://www.lifesitenews.com/opinion/king-charles-co-hosted-original-great-reset-meeting-with-klaus-schwab-we-have-no-alternative

Le roi Charles III, anciennement prince Charles, a donné le plus fort soutien possible aux politiques radicales de la Grande Réinitialisation, en prononçant un discours pour marquer le lancement du projet.

 

( LifeSiteNews ) – Le fils de la reine Elizabeth II, Charles, qui est monté sur le trône britannique à la suite de sa mort jeudi, a co-organisé la réunion initiale pour le Great Reset, une initiative totalitaire du Forum économique mondial, avec le président du WEF, Klaus Schwab.

 

Dans une vidéo publiée pour marquer le lancement de la Grande réinitialisation, le prince Charles de l'époque a averti que le plan de la Grande réinitialisation, qui comprend des politiques ''vertes'' qui étoufferaient les entreprises et les libertés individuelles dans le monde entier, est une question d'urgence.

 

"Nous n'avons pas d'alternative, car sinon, à moins que nous ne prenions les mesures nécessaires et que nous reconstruisions de manière plus verte, plus durable et plus inclusive, nous finirons par avoir [plus] de pandémies et [plus] de catastrophes accélérant le réchauffement climatique et le climat changer », a déclaré Charles, reprenant le refrain du WEF selon lequel des interventions mondiales majeures dans les pratiques commerciales et les habitudes de consommation sont nécessaires pour éviter une « catastrophe imminente ».

 

Charles a proposé que le monde "saisisse" l'opportunité présentée par la "crise" du COVID-19 - également un appel du WEF - pour créer "une bioéconomie plus circulaire qui rend à la nature autant que nous en prenons".

 

Il a noté que cela impliquerait des émissions nettes de carbone nulles et l'utilisation de la tarification du carbone pour atteindre cet objectif, un système dans lequel les "coûts externes" des émissions de gaz à effet de serre sont liés à leurs sources à un prix, généralement sur le dioxyde de carbone émis. Ces coûts peuvent être considérés comme la prise en compte des conséquences alléguées du changement climatique qui sont très éloignées des émissions elles-mêmes telles que les dommages aux cultures et la perte de biens dus aux inondations.

 

En 2019, le Royaume-Uni est devenu la première grande économie à fixer un objectif d'émissions nettes nulles de dioxyde de carbone pour 2050, le même que celui proposé par le WEF dans un défi lancé à ses participants commerciaux mondiaux avant leur réunion annuelle de 2020.

 

Afin d'atteindre cet objectif, le conseiller scientifique en chef du gouvernement britannique a encouragé le public britannique à réduire sa consommation de viande et à voler moins souvent pour réduire la production nationale de carbone. Dans une étape supplémentaire, le Comité britannique sur le changement climatique est allé jusqu'à critiquer le gouvernement pour avoir omis les demandes de restrictions alimentaires et de voyage dans le cadre de sa stratégie 2030 sur le changement climatique.

 

Le comité a proposé que les individus réduisent leur consommation de viande d'environ 20 % avant 2030 et de 15 % supplémentaires au cours des 20 années suivantes afin de convertir les terres utilisées pour la production de viande et de produits laitiers en espaces pour les arbres.

 

Même en l'absence d'un tel mandat gouvernemental, une autre proposition majeure du WEF approuvée par le roi Charles III - la tarification du carbone - nuirait finalement aux classes moyennes et inférieures en augmentant le coût des affaires et en répercutant ainsi les dépenses sur les consommateurs, qui porteraient le fardeau de de telles politiques « vertes » si les entreprises elles-mêmes ne sont pas obligées de fermer d'abord par manque de profit.

 

Pendant ce temps, plus de 1 100 scientifiques et professionnels ont signé une Déclaration mondiale sur le climat (CMB) déclarant qu'"il n'y a pas d'urgence climatique", arguant que le dioxyde de carbone n'est pas un polluant, que des facteurs naturels et anthropiques provoquent le réchauffement climatique, que le réchauffement est beaucoup plus lent que prévu, et qu'un tel réchauffement n'a pas augmenté les catastrophes naturelles.

 

La grande réinitialisation a été décrite par les conservateurs comme une menace non seulement pour le bien-être économique, mais aussi pour la famille. Comme l'a rapporté LifeSite , l' un des thèmes clés de la réinitialisation est "l'inclusion LGBTI". Depuis juin 2020, le Forum économique mondial a publié des articles tels que « Great Reset : Why LGBT+ inclusion is the secret to cities' post-pandemic success » et « Why being an LGBT+ ally can transform lives – yourinclus ». Avec Microsoft et Pepsi, ils ont déployé un programme appelé "Hour of Pride" pour propager "l'inclusion LGBTQI+ pendant la crise du COVID-19".

 

Le WEF finirait par coopter les nations et leur souveraineté avec l'aide de dirigeants politiques, tels que les jeunes leaders mondiaux du WEF Justin Trudeau et Emmanuel Macron qui partagent les objectifs de la Grande Réinitialisation, sinon par le biais de pressions et d'influences extérieures, y compris l'emprise de riches méga-corporations alliées au WEF.

 

"À quoi ressemble la Grande Réinitialisation ? Voici à quoi cela ressemble : Les responsables font ce qu'ils veulent parce qu'ils sont responsables. Aucun principe n'est universel. Aucune norme n'est appliquée de manière uniforme », a déclaré Tucker Carlson en 2020.

 

La monarchie britannique s'est longtemps abstenue d'ingérence dans les décisions du Parlement et, en fait, au cours des derniers siècles, une telle ingérence a été très rare dans les autres monarchies du monde. Cependant, les lois britanniques nécessitent toujours la sanction royale pour entrer en vigueur, qui viendra désormais du roi Charles III.

 

Le roi Charles III ainsi que son père, le prince Philip, ont tous deux assisté aux réunions de Bilderberg, un forum annuel très secret utilisé par les élites mondiales depuis 1954 pour faire avancer leur vision du monde.

 

Abordant l'affirmation selon laquelle les réunions sont utilisées pour parvenir à un gouvernement mondial, Denis Healey, fondateur du groupe Bilderberg et membre du comité directeur pendant 30 ans, a déclaré en 2001 : « Dire que nous aspirons à un gouvernement mondial est exagéré, mais pas tout à fait injuste.

______________________

Le Grand Reset n'est pas un délire de complotiste mais une proposition faites à Davos au Forum économique mondial pour reconstruire l'économie après le Covid 19.

La guerre en #Ukraine est un prétexte pour l'accélérer.

la mondialisation s'accélère au profit des grands groupes.

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11 septembre 2022 7 11 /09 /septembre /2022 00:00
Saint Adelphe, moine et abbé de Remiremont († 670)

Moine et abbé du monastère d'Habendum fondé à Remiremont par son oncle, saint Romaric, Adelphe avait reçu toute sa formation au monastère de Luxeuil, puis il entra à l'abbaye d'Habendum (Remiremont). Il se retira à l'abbaye de Luxeuil après avoir gouverné l'abbaye de Remiremont dans les Vosges.

 

"Amé ou Aimé naît à Grenoble vers 570. Adolescent, il entre à l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune (Suisse). Il y vit pendant trente ans en moine exemplaire, puis se retire comme ermite dans une grotte. Saint Eustase le décide à l’accompagner à Luxeuil.

 

D’une mission prêchée à Metz, il ramène Romaric. Vers 620, Amé et Romaric gagnent le Mont Habend (futur Saint Mont). Sous la règle de Saint Colomban, ils y fondent deux monastères de moines et de moniales. 'La louange perpétuelle' est assurée par sept chœurs de religieuses. Amé en est le premier abbé.

 

Il meurt le 13 septembre 629. Romaric, devenu prêtre, lui succède. Il s’éteint à son tour le dimanche 8 décembre 653. Adelphe devient le 3e abbé. C’est le début de l’évangélisation du pays de Remiremont. Le 13 novembre 1049, le pape lorrain Saint Léon IX canonise les 'Corps Saints' par la translation de leurs reliques." (site internet du diocèse de Saint-Dié) (1)

 

Une tapisserie du xvie siècle conservée à Saverne (Bas-Rhin) illustre sa vie. L'église de Neuwiller-lès-Saverne porte son nom.

 

Adelphe est canonisé avec saint Romaric et saint Aimé de Sion le 13 novembre 1049 par le pape lorrain Léon IX. (2)

 

Au monastère de Luxeuil en Bourgogne, vers 670, le trépas de saint Adelphe, abbé de Remiremont, qui racheta par une profusion de larmes un bref moment de discorde.

 

Martyrologe romain

 

Dieu ami des humbles

tu as appelé les saints Amé, Romaric et Adelphe

à mener une vie fraternelle

dans la prière et le partage ;

Fais-nous la grâce de vivre comme eux

attentifs les uns aux autres,

à l’écoute de l’Esprit que tu nous a donné.

Sources: 1, 2, 3 

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10 septembre 2022 6 10 /09 /septembre /2022 00:00
Bse Inès Takeya, martyre († 1626)

Bienheureuse Inès Takeya, martyre († 1626)

Née en 1587 dans le japon des shoguns, elle se convertit au catholicisme avec son mari le Bienheureux Côme Takeya. Elle habitait la ville côtière de Nagasaki. 

Veuve japonaise, elle fut arrêtée pour avoir hébergé des missionnaires chrétiens. Avec eux, elle mourut martyre à Nagasaki : elle fut décapitée avec 30 compagnons et compagnes alors que 25 autres étaient  brûlés vifs.

 

 

Sources : 1, 2, 3

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9 septembre 2022 5 09 /09 /septembre /2022 00:00
Bx Alain de la Roche, dominicain (1428-1475)

Alain de la Roche, naît près de Plouër sur Rance (Bretagne) un 8 septembre vers 1428. Il entra très jeune chez les Dominicains à Dinan, fut étudiant puis, en 1459, professeur à Saint Jacques à Paris, 1460 à Lille, 1464 Douai, 1468 Gand, 1473 Rostock et aux Pays Bas. Il est à l’origine de la dévotion du rosaire, dont il attribuait la paternité à St Dominique lui-même. (1) 

La Vierge Marie lui serait apparue en 1473. (2)

Il parcourut la France, l'Allemagne et les Pays-Bas pour développer la dévotion du chapelet et fonder des confréries du Rosaire. Rien de plus palpitant que l'histoire de ses combats et de ses travaux, où il fut soutenu par de nombreuses visions et par le don des miracles. (3)

 

Il meurt le 08 septembre 1475 à Zwolle (Pays-Bas). Béatifié par la voix populaire, il est traditionnellement vénéré comme Bienheureux dans toute l’Europe et dans l’Ordre Dominicain, il n’a jamais été officiellement béatifié. (4)

 

Il est célébré le 8 ou le 9 septembre selon les endroits.

Sources: (1), (2) Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, , (3), (4)

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7 septembre 2022 3 07 /09 /septembre /2022 00:00
Sainte Reine (Régine), dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 167

Sainte Reine (Régine), dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 167

Son culte est ancien. Reine fut baptisée par sa nourrice. L'acte déplut fortement au père de Reine, un puissant gaulois des environs d'Alésia, qui décida de chasser sa fille.

En 252, devenue une jeune gauloise de seize, Reine, faisait paître ses moutons au pied du mont Auxois, site aujourd'hui présumé de l'oppidum d'Alésia. Le gouverneur romain des Gaules, Olibrius, voulut abuser d'elle mais elle résista et refusa le mariage pour ne pas abjurer sa foi. Le nom d'Olibrius est resté dans le langage courant pour désigner un bravache, un fanfaron cruel, un "occiseur d'innocents"(Molière). Reine fut martyrisée, puis décapitée.

Son corps fut tranféré hors de la ville d'Alésia où l'on bâtit une basilique sur son tombeau. Parmi les miracles qu'elle accomplit, on trouve la guérison d'un enfant nommé Hériboldus guéri d'une forte fièvre, la guérison d'un homme de Réome guéri par application d'un morceau de bois du brancard de la sainte, la guérison d'un frère atteint de la maladie de la pierre et celle partielle d'un aveugle.

Dès le siècle suivant, son culte se développa, et est attesté depuis le Ve siècle par la découverte en 1909 du "service eucharistique" d'Alésia, un ensemble comprenant un plat et trois coupes qu'on suppose utilisés pour la célébration de l'eucharistie. Le plat porte un poisson en gravure (l’ichtus comme à Autun), et le nom de "Regina". L'ensemble daté du IVe siècle ne met plus en doute l'existence de la jeune martyre.

En 628, elle est vénérée à Alise-Sainte-Reine en Côte d'Or, près d'Alésia, un village qui la prit pour Patronne. Et chaque année, les habitants organiseront la représentation d'un mystère à sa mémoire et en son honneur. Cette tradition est attestée depuis 866 et perdure encore aujourd'hui. On y trouve une basilique mérovingienne ainsi qu'un monastère qui lui sont consacrés. Ce serait le plus ancien mystère célébré sans interruption en France.

En 1271 il fut procédé à un ré-enchâssement dans un buste reliquaire en argent aux armes de France, de Castille et de l'ancienne Bourgogne.

La confrérie de Sainte-Reine date de 1544, créée par les religieux de Flavigny, et, en 1644, avec la réforme des bénédictins de Saint-Maur, le pèlerinage connut un regain de vitalité et les membres de la Confrérie furent dotés par Monseigneur Louis Doni d'Attichy évêque d'Autun, de 40 jours d'indulgence en 1659. Au XVIe siècle les moines passaient la chaîne de sainte Reine autour du cou des pèlerins. Aujourd'hui cette chaîne est conservée à l'église paroissiale de Flavigny-sur-Ozerain et exposée à la vénération des pèlerins le 7 septembre jour de sa fête.

Ses reliques ont été conservées dans l'abbaye de Flavigny-sur-Ozerain depuis le milieu du IXe siècle. La crypte fut aménagée pour recevoir le corps de la sainte. Crypte à nef centrale flanquée d'un déambulatoire qui se prolonge à l'Est par un couloir donnant sur une rotonde du même genre que celle de l'Abbaye Saint-Germain d'Auxerre. Les reliques de la sainte furent déposées au XVIIe siècle dans une armoire derrière le maître-autel et leur expositions sur un théâtre a lieu le jour de sa fête.

En plus de Flavigy-sur-Ozerain et Alise-Sainte-Reine on retrouve des lieux qui lui sont consacrés à Voisines dans l'Yonne où se trouve une chapelle Sainte-Reine, datant de 1827 et construite par deux habitant à la suite de la réalisation d'un vœu fait lors d'un pèlerinage à Alise-Sainte-Reine; à Drensteinfurt en Allemagne; et à Osnabrück en Westphalie.

Les similitudes existant avec la vie de sainte Marguerite d'Antioche conduisent des auteurs à considérer que le récit de l'histoire de sainte Reine est apocryphe, cette tradition pouvant toutefois être le souvenir d'un fait local. (Joël Le Gall, ALESIA Ed. Errance 1990)

Sainte Reine - Diva Regina à Drensteinfurt (Allemagne)

Sainte Reine - Diva Regina à Drensteinfurt (Allemagne)

Sources: (1) Calendrier Perpétuel, Les Saints en 365 jours, Chêne Edition; (2) Wikipedia; (3) L'Evangile au Quotidien ; (4) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 166.

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6 septembre 2022 2 06 /09 /septembre /2022 00:00
Bx Bertrand de Garrigues, Prieur dominicain († 1230)

Bertrand naît à Garrigues (Gard). Il entra dans l’Ordre domibicain en 1215 et fut en 1216 le premier prieur du premier couvent dominicain : Saint-Romain de Toulouse. (1)

 

Il fut l'un des premiers compagnons de saint Dominique, séduit par la sainteté et le projet de saint Dominique de convertir les cathares par la prière et l'exemple d'une vie de pauvreté. (2)

 

Il a été dit de lui qu'il était « un véritable reflet de la sainteté de son maître ». (3)

 

St Dominique l’envoya à Paris en 1217, où il fonda avec le frère Mannès le couvent Saint-Jacques (aujourd'hui rue des Tanneries, dans le XIIIème) au cœur de l'Université qui était alors la première de l'Europe chrétienne. Il fonda plusieurs autres couvents à Montpellier, à Avignon et ailleurs.

 

De retour à Toulouse en 1219, il fut nommé, en 1221, premier Provincial de Provence. Âme de grande pénitence et de singulière innocence, dans sa profonde humilité il ne cessait de pleurer abondamment sur ses péchés, au point que St Dominique, jugeant ces pleurs excessifs, lui demanda de se contenter de pleurer pour la conversion des pécheurs. Jourdain de Saxe le décrit ainsi: « Compagnon de St Dominique dans les voyages, dans la sainteté et dans la ferveur ».

Beaucoup de ses attitudes reflétaient, jusque dans les traits extérieurs, le comportement de son maître Dominique qu’il s’était proposé d’imiter et qu’il avait suivi dans ses voyages. Après la mort de St Dominique, il veilla sur les sœurs de Prouille, ces anciennes cathares converties dont la prière soutenait la prédication des frères.

 

Il meurt le 18 avril 1230 au cours d'une retraite, qu'il prêchait aux cisterciennes de Bouchet, près d’Orange. Son tombeau y devint un lieu de pèlerinage.

 

Son corps est examiné post mortem à trois reprises, en 1253, 1398 et 1561. À trois siècles de distances, les témoins observent un "corps entier et sans corruption aucune." (4)

 

Son corps, enlevé par les Frères Prêcheurs d’Orange en 1414, fut vénéré dans leur église jusqu’en 1561, date à laquelle il fut jeté au feu lors des guerres de religion.

 

Au 18ème siècle, sa statue, placée dans l'église, était encore vénérée par les fidèles qui en avaient fait un saint.

 

Culte approuvé en 1881 par Léon XIII (1878-1903).

 

Sources: 1; 2; 3; (4) Patrick SBALCHIERO, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, Paris 2019, p. 158.

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5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 00:00
Sainte Raïssa, Martyre à Alexandrie (IVe siècle)

Sainte Raïssa, également connue sous le nom d'Iris, Iraida, Irai, Herais ou Rhais, est une martyre vénérée par les églises catholique romaine et orthodoxe orientale.

 

Selon un récit, elle était la fille d'un prêtre chrétien nommé Pierre vivant à Alexandrie, province romaine d'Égypte. À l'âge de douze ans, elle fut envoyée vivre dans un monastère de femmes à Tamman. Un jour en 303 après JC, à une époque de persécution généralisée des chrétiens sous le règne de l'empereur romain Dioclétien, elle se rendit à un puits pour y puiser de l'eau avec d'autres religieuses. Sur le chemin, elles virent un cortèges de religieuses, de moines et d'autres chrétiens enchaînés, qui étaient maltraités par Loukianos et ses hommes. Raïssa réprimanda les agresseurs et insista pour qu'ils la tuent également s'ils tuaient des chrétiens. Ils l'emmenèrent en garde à vue. Lorsque le cortège atteignit Antinoöpolis, Raïssa fut l'une des premières à mourir. Lorsque Loukianos cria: "Je crache sur le Dieu chrétien", Raïssa objecta, se leva et cracha au visage du tyran. Loukianos ordonna alors que la jeune fille soit torturée et décapitée. (1)

 

Sainte Raïssa a donné son nom à l'école de la paroisse Saint-Laurent de Bafou au Cameroun. (2)

Sainte Raïssa, Martyre à Alexandrie (IVe siècle)

Sources : (1) wikipedia en; (2) Nominis

 

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4 septembre 2022 7 04 /09 /septembre /2022 00:00
Sainte Rosalie de Palerme

Rosalie (en italien Santa Rosalia) - (1130-1160) est la patronne de la ville de Palerme en Italie et de la ville de El Hatillo au Venezuela.

 

Rosalie est née en 1130 à Palerme, au sein d'une noble famille sicilienne. Elle était la fille de Sinibald, seigneur de Quisquina et de Rosa, parente de Roger II de Sicile, roi de Sicile, et descendante de la famille de Charlemagne.

 

Statue de Sainte Rosalie

      

C'était une jeune fille très pieuse. La Sainte Vierge lui apparut et lui conseilla de se retirer du monde. À l'âge de 14 ans, Rosalie, quitta le palais de son père sans avertir personne, n'emportant qu'un crucifix et des instruments de pénitence. Deux anges la conduisirent sur une montagne voisine de la ville. Dans une grotte inconnue et enveloppée de neige pendant plusieurs mois, Rosalie passa quelques années, partageant son temps entre l'oraison, la prière et la pénitence. Des racines crues faisaient sa nourriture ; l'eau du rocher lui servait de boisson. Souvent elle recevait la visite des anges, et le Sauveur lui-même venait parfois s'entretenir avec elle. On voit encore dans cette grotte une petite fontaine qu'elle creusa pour réunir les eaux qui suintaient à travers les fissures de la roche ; on voit aussi une sorte d'autel grossier et un long morceau de marbre où elle prenait son repas, un siège taillé dans le roc.

Sainte Rosalie de Palerme

Aussitôt après sa disparition, sa famille la fit rechercher dans toute la Sicile. Les anges avertirent Rosalie qu'elle serait bientôt découverte, si elle ne changeait de demeure; elle prit aussitôt son crucifix et le peu d'objets qu'elle avait avec elle et suivit ses guides célestes; ils la conduisirent sur le mont Pellegrino (Palerme, Sicile) où ils lui indiquèrent une grotte obscure et humide qui lui servit de retraite pendant les dix-huit dernières années de sa vie. »

 

En 1624, la peste se déclara à Palerme, et Sainte Rosalie apparut d'abord à une femme malade, puis à un chasseur auquel elle indiqua où se trouvaient ses reliques. Elle lui ordonna de transporter ses restes à Palerme et d'organiser une grande procession en les transportant dans les rues de la cité (Michel Signoli, D. Chevé, A. Pascal, Peste: entre épidemies et sociétés, p360).

Le chasseur gravit la montagne, et retrouva les restes de la sainte là où elle le lui avait dit. Il fit ce qu'elle lui avait recommandé, et dès la fin de la procession, la peste cessa. Après ce miracle, Sainte Rosalie fut vénérée comme la sainte patronne de Palerme et un sanctuaire fut érigé à l'endroit où ses restes avaient été retrouvés.

 

                 La procession de Sainte Rosalie à Palerme

 

 

                Grotte de sainte Rosalie 

 

Citation de Gérard de Nerval dans Les Chimères:

Sainte napolitaine aux mains pleines de feux,
Rose au cœur violet, fleur de sainte Gudule,
As-tu trouvé ta croix dans le désert des cieux ?

 

Sources : (1) ; (2); (3) ; (4) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 174.

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3 septembre 2022 6 03 /09 /septembre /2022 00:00
Saint Grégoire, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 86-87.

Saint Grégoire, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 86-87.

Né à Rome, vers 540, Grégoire était le fils d'un sénateur et le neveu d'une sainte, la vierge Tarsille. Il en occupa quelques temps la première magistrature, mais bientôt la cité, qui avait vu cet opulent patricien traverser ses rues en habits de soie, étincelants de pierreries, le vit avec bien plus d'admiration, couvert d'un grossier vêtement, servir les mendiants, mendiant lui-même, dans son palais devenu monastère et hôpital. 

Saint Grégoire le Grand (Grégoire Ier) pape et docteur de l'Eglise († 604)

Grégoire fut l'auteur d'une ample activité monastique, particulièrement en assurant l'extension de la règle de Saint-Benoît († 547) à l'abbaye Saint-André de Rome qu'il fonda (Yvan GOBRY, Dictionnaire des Papes, Pygmalion, Paris 2013, p. 191.)

Grégoire n'avait conservé qu'un seul reste de son ancienne splendeur, une écuelle d'argent dans laquelle sa mère lui envoyait tous les jours de pauvres légumes pour sa nourriture ; encore ne tarda-t-il pas de la donner à un pauvre marchand qui, après avoir tout perdu dans un naufrage, était venu solliciter sa charité si connue. 

Grégoire se livra avec ardeur à la lecture des Livres Saints ; ses veilles, ses mortifications étaient telles, que sa santé y succomba et que sa vie fut compromise.

 

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Saint Grégoire le Grand, par Domenico Fetti, Palais des beaux-arts de Lille.

Passant un jour sur le marché, Grégoire vit de jeunes enfants d'une ravissante beauté que l'on exposait en vente. Apprenant qu'ils étaient d'Angles, c'est-à-dire du pays, encore païen, d'Angleterre : « Dites plutôt des Anges, s'écria-t-il, s'ils n'étaient pas sous l'empire du démon. » Il alla voir le Pape, et obtint d'aller prêcher l'Évangile à ce peuple ; mais les murmures de Rome forcèrent le Pape à le retenir.

 

Le Souverain Pontife Pélage II (579-590) étant venu à mourir, Grégoire dut courber ses épaules sous la charge spirituelle de tout l'univers.

Voici la narration de son accès au pontificat :

"En janvier 590, la peste s'abattit sur Rome. Pélage en mourut le 7 février. Aussitôt le peuple acclama pour pape l'abbé Grégoire, et le clergé l'élut à l'unanimité. Il refusa, prétextant d'abord que son élection n'avait pas été ratifiée par l'empereur Maurice. Tandis que les employés de Rome se rendaient auprès de l'empereur, Grégoire s'employa à secourir les pestiférés. Il adressa lui-même à Maurice une lettre suppliante pour lui demander de ne pas ratifier son élection. L'empereur la déchira. Grégoire, persistant à refuser, s'enfuit. Mais, en prévision de cette fuite, toutes les portes de Rome étaient gardées. Il parvint à se blottir au fond d'un panier d'osier qu'un marchand monta innocemment sur son chariot en quittant à Rome. Les habitants se jetèrent dans les églises pour supplier Dieu de leur rendre leur pape, puis parcoururent la campagne à sa recherche. Enfin, le 2 septembre, un groupe de chercheurs le trouva au fond d'une grotte. Il fut ramené à Rome triomphalement et sacré le lendemain, le 3 septembre 590.

"[...] Au moment de sa consécration, l'Italie se trouvait dans une situation déplorable : la peste et la famine avaient exterminé les populations. Les paysans, pressurés par le fisc et violentés par les Barbares, abandonnaient la terre. Grégoire créa une administration agricole et fiscale capable de secourir les paysans et de les maintenir sur la terre, et, soucieux de ne pas voir se renouveler les abus, institua une inspection de cette administration." (Yvan GOBRY, Dictionnaire des Papes, Pygmalion, Paris 2013, pp. 187, 190-191.)

À l'occasion de cette épidémie de peste à Rome, le saint Pontife s'illustra par sa foi comme le rapporte Grégoire de Tours (538-594), contemporain de ces événements et qui en fut le chroniqueur. Dans un sermon mémorable prononcé dans l'église de Santa Sabina, il invita le peuple romain à suivre — contrit et pénitent — l'exemple des habitants de Ninive :

 

"Puis le Pape exhorta [tout le peuple] à lever les yeux vers Dieu, Qui permet de si terribles châtiments dans le but de corriger Ses enfants. Pour apaiser le courroux divin, le Pape ordonna une « litanie en sept Chœurs », c'est-à-dire une procession de toute la population romaine, divisée en sept cortèges, selon le sexe, l'âge et la condition. La procession se déplaça depuis les différentes églises romaines en direction de la basilique Saint-Pierre au Vatican, chantant des litanies en chemin. C'est l'origine de ce que l'on appelle aujourd'hui les grandes Litanies de l'Église, ou Rogations, que nous prions pour que Dieu nous protège contre les adversités. Les sept cortèges traversèrent les bâtiments de la Rome antique, pieds nus, à pas lent, la tête couverte de cendres. Tandis que la multitude traversait la ville, dans un silence sépulcral, la peste atteignit un tel point de fureur qu'en l'espace d'une heure, quatre-vingts personnes tombèrent mortes au sol. Cependant, Grégoire ne cessa pas une seconde d'exhorter le peuple à continuer de prier et insista pour que l'image de la Vierge peinte par saint Luc et conservée à Santa Maria Maggiore soit portée en tête de procession. (Gregorio di Tours, Historiae Francorum, liber X, 1, in Opera omnia, a cura di J.P. Migne, Parigi 1849 p. 528)"

(Source: LifeSiteNews / Le forum catholique )

 

L'un des faits remarquables de son pontificat, c'est l'évangélisation de ce peuple anglo-saxon dont il eût voulu lui-même être l'apôtre.

 

Grégoire le Grand décida d'envoyer de Rome (en Grande-Bretagne) des moines sous la direction d'Augustin, qui deviendra premier évêque de Cantorbéry.

 

"Ayant fait escale en juin dans l'île de Lérins, au monastère de Saint-Honorat, ils furent terrifiés par la mise en garde de leurs confrères : l'île de Bretagne était occupée par des Barbares féroces qui s'empresseraient de les occire dès leur débarquement. Les compagnons d'Augustin refusèrent d'aller plus loin. Le prieur retourna à Rome pour rendre compte de la situation au pape, qui se fit sévère : un moine était voué à l'obéissance; Augustin et ses quarante compagnons n'avaient plus qu'à obéir, c'est-à-dire à poursuivre leur route vers les rivages de la Bretagne. [...] [L]es missionnaires décidèrent de passer par la Gaule. Ils remontèrent la vallée du Rhône et durent évidemment rendre visite à la terrible reine Brunhilde (Brunehaut), régente des deux royaumes d'Austrasie et de Bourgogne. Augustin lui remit une lettre de recommandation signée du pape Grégoire. Ce fut efficace : elle leur donna pour compagnons des interprètes, qui parlaient latin, germanique et anglo-saxon. Embarqués à Boulogne, les voyageurs accostèrent l'Angleterre sur l'île de Thanet, à l'embouchure de la Tamise, là où le Jute Hengist avait constitué le premier royaume barbare de Bretagne, le Kent (sud-est de l'Angleterre). Le roi, arrière-petit-fils du fondateur, en était Éthelbert. Il avait épousé Berthe, fille de Charibert, roi de Paris, et nièce de Brunhilde. Le contact fut donc facilité. Il donna à ses frères la liberté de prêcher le christianisme. Un certain nombre d'eorls (nobles) se convertirent. Bientôt Éthelbert († 616) les imita : il fut baptisé durant la nuit de la Pentecôte, 5 juin 597. [...] Augustin [...] devenait archevêque de Cantorbéry. Le pape créa ensuite les évêchés de Londres et de Rochester. En 604, Séberct, roi d'Essex, demana à son tour le baptême. Ce serait le tour, après la mort de Grégoire, d'Edwin, roi de Northumbrie, avec la fondation de l'évêché d'York." (Yvan GOBRY, Dictionnaire des Papes, Pygmalion, Paris 2013, pp. 189-190.)

 

Les moines fondirent des écoles où les Saxons apprirent l'écriture. (Yvan GOBRY, Dictionnaire des Papes, Pygmalion, Paris 2013, p. 190.)

 

La conversion des Anglo-saxons fut l'une des grandes entreprises de Grégoire le Grand. L'Angleterre, l'Irlande deviendront des foyers d'où les missionnaires partiront christianiser l'Europe du Nord. Willibrord (+ 739) et Boniface (+ 754) évangélisent la Frise et l'Allemagne après avoir été sacrés évêques à Rome." (Yves BRULEY, Histoire du Catholicisme, Que Sais-je ?, 4e édition, Paris 2018, p. 35-36.)

 

Le roi Éthelbert († 616) sous l'influence d'Augustin de Cantorbéry, fera rédiger et adopter par l'assemblée de la noblesse saxonne le nouveau code administratif pénal intitulé les Jugements d'Éthelbert, qui opéreront la synthèse entre le droit barbare et le droit romain. Il fut entendu en outre que les moines romains fonderaient des écoles où les Saxons apprendraient l'écriture, le catéchisme et la liturgie romaine. (Yvan GOBRY, Dictionnaire des Papes, Pygmalion, Paris 2013, p. 190.)

 

Grégoire s'est également rendu célèbre par la réforme de la liturgie et le perfectionnement du chant ecclésiastique. C'est à lui que l'on doit le nom de chants grégoriens. (Wikipedia) "Il rassembla dans son Antiphonaire le chant sacré en honneur à Rome, en l'ordonnant, en l'ornant, et en y ajoutant des mélodies remarquables par leur élan et leur élégance; il veilla à la publication, à l'application, à l'extension et à la transmission de cette liturgie." (Yvan GOBRY, Dictionnaire des Papes, Pygmalion, Paris 2013, p. 192.)

 

Il prêchait souvent au peuple de Rome, et lorsque la maladie lui ôtait cette consolation, il composait des sermons et des homélies qui comptent parmi les chefs-d'œuvre de ce grand docteur. Son pontificat fut l'un des plus féconds dont s'honore l'Église.

 

"Grégoire en signe d'humilité, authentifie ses lettres d'une formule qui deviendra rituelle : Servus servorum Dei, le pape est [...] le serviteur des serviteurs de Dieu." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 93-94.)

 

Il combat la simonie. "L'argent est le moteur de la simonie, mais Grégoire le Grand, dans son Homelia quarta in Evangelio, faisait aussi entrer en ligne de compte (pour les condamner comme simonie) d'autres procédés comme les services rendus, la flatterie ou toute autre considération humaine. Il considérait la simonie comme une hérésie, tout comme à sa suite Isidore de Séville (Etymologiae, VIII,5) et les réformateurs grégoriens." L'expression simonie étant tirée des Actes des Apôtres 8, 18-24, où Simon le magicien essaya d'acheter à Pierre et à Jean leur pouvoir de conférer l'Esprit Saint par l'imposition des mains. (Dictionnaire du Moyen-Âge, sous la direction de Claude GAUVARD, Alain de LIBERA, Michel ZINK, Quadrige Puf, Paris 2002, p. 1335.)

 

Libres des biens terrestres : "il faut que votre esprit domine ce que vous avez"

 

"Je veux vous inviter à tout abandonner, sans vous y obliger. Si vous ne pouvez pas abandonner entièrement le monde, retenez les biens de ce monde, mais de telles façon qu'ils ne vous retiennent pas dans le monde. Possédez, mais ne vous laissez pas posséder. Il faut que votre esprit domine ce que vous avez; autrement, si votre esprit est vaincu par l'amour des biens terrestres, c'est plutôt lui qui sera possédé par les biens qui lui appartiennent. [...]

"Tout ce qui se passe dans ce monde, regardez-le comme à la dérobée. Que votre regard intérieur se dirige en avant et considère avant tout les réalités qui sont votre but. [...]

"Ceux qui agissent ainsi, ont tous les biens du monde à leur disposition pour en user, non pour les désirer. De la sorte, qu'il n'y ait rien pour freiner le désir de votre esprit, aucune jouissance pour vous lier aux embarras du monde." (Grégoire le Grand, Homélies sur l'Evangile, livre II, homélie XXXVI, Sources chrétiennes n°22, Cerf 2008, p. 415.)

"Le pape Grégoire s'habitue également à remplacer le latin Gallia par l'expression de gens Francorum, peuple des Francs, voire même, dans au moins un cas, par un néologisme venu de l'autre côté des Alpes : 'Francia'." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 99.)

 

Grégoire mourut le 12 mars 604.

 

On le représente écoutant une colombe qui lui parle à l'oreille. Il est regardé comme le patron des chantres.

 

Depuis le concile Vatican II, l'Église le célèbre le 3 septembre (auparavant le 12 mars).

 

"Il est compté parmi les Docteurs de l'Église, titre que celle-ci décerne parcimonieusement aux théologiens qui ont d'une part énoncé d'une façon importante les vérités de la foi et d'autre part mérité la canonisation.  [...] Le traité le plus considérable de ce Docteur est les Morales sur Job (Moralia in Job) en trente-cinq livres, titre quelque peu étroit pour désigner un ensemble de commentaires qui ne ressortissent pas seulement à la morale,  mais au dogme et à la spiritualité. Ces textes composés de 579 à 585, c'est-à-dire durant les années où l'auteur fut apocrisiaire, puis abbé, sont en fait une série de conférences monastiques. [...] Grégoire a aussi rédigé d'abondants commentaires de l'Écriture, [...] vingt-deux Homélies sur le prophète Ézéchiel, soixante Homélies sur les Évangiles, recueil de prédications sur les Évangiles dimanches et fêtes. Enfin, une Exposition sur le Cantiques des cantiques" (Yvan GOBRY, Dictionnaire des Papes, Pygmalion, Paris 2013, p. 192.)

 

Sources : (1) ; (2) ; (3) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 86 ; Yvan GOBRY, Dictionnaire des Papes, Pygmalion, Paris 2013, p. 190

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2 septembre 2022 5 02 /09 /septembre /2022 20:45

Jésus est-il Dieu ? S'est-il dit Dieu ? Qu'en disent les Saintes Ecritures ? Réponse aux Juifs, Musulmans et ''Témoins de Jéhovah''...

Il existe dans la Sainte Bible de nombreux versets indiquant la divinité du Christ : dans l'Ancien Testament, Isaïe 48 : Dieu dit : "C'est Moi, Moi qui suis le Premier, C'est aussi Moi Qui suis le Dernier." Or, Jésus dans le livre de l'Apocalypse chapitre 22 dit : "Je suis l'Alpha et l'Oméga, le Premier et le Dernier, le commencement et la fin."

 

Jésus est le Dieu "JE SUIS" de l’exode 3, 14 : "Dieu dit à Moïse : "JE SUIS CELUI QUI SUIS. En Jn 8,28 Jésus dit "... vous connaîtrez que Je Suis". En Jean 8,57-58, Jésus dit: "Avant qu'Abraham fût, JE SUIS." En Jean 12,19 : "Je vous le dis à présent avant que l’événement n’arrive afin que lorsqu’il arrive vous croyiez que Je Suis". En Jn 13, 19-20 "...afin que lorsque l'événement arrive, vous croyiez que Je Suis."

Et en Jean 12, 46 "Moi la lumière, je suis venu dans le monde afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres".

 

Personne ne conteste que Jésus fut, au moins, un très grand mystique, l’initiateur d’un courant spirituel remarquable. Or, jamais nous le voyons se reconnaître pécheur. Lui, si humble, dit un jour à ses auditeurs: "Qui de vous me convaincra de péché?" (Jean 8,46). Comment se fait-il que cet homme qui avait un si grand sens de Dieu ne se soit pas reconnu pécheur devant Lui? C’est que Dieu et Jésus sont un.

 

Tite 2,13 écrit : ''attendant la bienheureuse espérance et l'Apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le CHRIST JESUS''.

 

Colossiens 2,9 : "Car en lui habite corporellement toute la Plénitude de la Divinité". Colossiens 1,15 "Il est l'Image du Dieu invisible, Premier-Né de toute créature"

 

2 Pierre 1,1 "notre DIEU et Sauveur Jésus Christ".

 

1 Jean 5,20 Jésus-Christ …. "lui est le Véritable, IL EST DIEU et la vie éternelle."

 

Dans l'Ancien Testament, le prophète Jérémie 17.10 écrit : "Moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs et qui scrute les reins, afin de rendre à chacun selon sa conduite, selon le fruit de ses actes." Or, dans le Nouveau Testament, Jésus dit dans Apocalypse 2,23 "Toutes les Églises reconnaîtront que moi, je suis celui qui scrute les reins et les cœurs, et je donnerai à chacun de vous selon ses œuvres." Or, qui scrute les reins et les cœurs si ce n'est Dieu ?

 

Réclamer pour soi l'adoration est un péché puni de mort. (Actes 12 v 21 à 23). Or, Jésus n’a jamais refusé ni ne s’est opposé à l’adoration qui Lui est due, signe très clair de sa divinité :

 

Les mages d’Orient (Matthieu 2, 2) : "Ou est le Roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son astre à l’Orient et nous sommes venus lui rendre hommage" ; le lépreux (Matthieu 8, 2) : "un lépreux s’approcha et, prosterné devant lui disait : seigneur si tu le veux tu peux me purifier" ; l’aveugle de Jean 9.1/38 L’homme dit : "Je crois, Seigneur" et il se prosterna devant lui. ...; Jaïrus le notable dont la fille est morte, "prosterné devant Jésus il lui disait : viens lui imposer la main et elle vivra" (Matthieu 9, 18). Or seul Dieu ressuscite les morts. La Cananéenne (Matthieu 15, 25) : "la femme vint se prosterner devant lui : seigneur dit elle, viens à mon secours" ; Marie-Madeleine et Marie (Matthieu 28, 9); Les disciples l’adorèrent également (Matthieu 28, 9 ; Luc 5 , 8 ; 24, 52). Jésus revendique le droit d'être Dieu lorsque, entre autres, Il accepte l'adoration de Thomas en Jean 20,28 : Lorsque Thomas voit Jésus ressuscité, il se rend enfin compte de la vrai nature du Christ : "Thomas lui répondit : 'mon Seigneur ET mon Dieu !' et Jésus l'approuve en répondant : "parce que tu as vu, tu as cru. Heureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru."

 

Isaïe 8 : "Sanctifiez le Seigneur des armées lui-même, Il est, lui, votre peur et votre terreur. Il sera pour vous sanctification, pierre d’achoppement et de scandale, pour les deux maisons d’Israël, un nœud coulant et une ruine pour les habitants d’Israël, Plusieurs viendront buter sur elle, ils tomberont, et ils seront broyés par elle.'' Ici, en toute clarté, de l’aveu même de tous les Juifs, le Dieu suprême et le Seigneur des armées est appelé pour les uns une sanctification, et pour d’autres une pierre d’achoppement et de scandale, un nœud coulant et une ruine.

Or c’est au Christ lui-même qu’attribuent ce texte saint Luc, saint Pierre, et saint Paul. Car on lit dans Luc 2 que Siméon a dit au sujet du Christ : ''Il est placé pour la ruine et la résurrection de beaucoup''. Et aux Romains 9 : ''Que dirons-nous ? Que les Gentils qui ne cherchaient pas la justice ont accueilli la justice, cette justice qui vient de la Foi. Mais en cherchant la justice dans la loi de la justice, Israël n’est pas parvenu à atteindre la justice. Pourquoi ? Parce que les Israélites ne l’ont pas recherchée avec la foi, mais les œuvres. Car ils ont buté sur la pierre d’achoppement, comme il est écrit : voici que je place en Sion une pierre d’achoppement, une pierre de scandale." Pierre 11 : "À vous les croyants, l’honneur, mais aux incroyants la pierre d’achoppement et de scandale".

 

Isaïe 40 : "La voix de celui qui crie dans le désert : préparez un chemin pour le Seigneur, rendez droits dans le désert les sentiers de notre Dieu." C’est du Dieu d’Israël que ces choses sont dites par Isaïe. Car les Juifs ne donnent pas le nom de Seigneur et de Dieu à d’autres qu’au seul vrai Dieu, surtout les prophètes et les saints. Et pourtant, que cette voix soit celle de saint Jean Baptiste préparant un chemin pour le Christ, tous les évangélistes l’attestent. Matt.3, Marc 1, Luc 1, Jean 1. Le Christ est donc le Seigneur et le Dieu d’Israël dans lequel les adversaires de sa divinité ne voient que le Père.

 

Isaïe 45 : "Je suis Dieu, et il n’y en a pas d’autre, je le jure sur moi-même. Et tout genou fléchira devant moi". Romains 14 : "Nous nous tiendrons tous debout devant le tribunal du Christ. Car il est écrit : Je vis, moi, le Seigneur. Et tout genou fléchira devant moi". Vous voyez comment, au témoignage de l’apôtre, le Christ est ce Dieu en dehors duquel il n’y en a pas d’autre.

 

Malachie 3. "Voici que j’envoie mon ange, et il préparera le chemin devant ma face". C’est ainsi que parle le Dieu d’Israël, car tous les codex (hébreux, grecs, chaldéens, latins) ont "devant ma face". Et, pourtant, le Christ lui-même (en Matt. 11) dit que cet ange est Jean Baptiste, qui prépara un chemin devant la face du Christ. En Luc 1, Zacharie dit : "C’est devant la face du Seigneur que tu prépareras ses voies". Quoi de plus clair ?

 

Pour prouver que ses brebis ne périront pas, Jésus fait ce raisonnement : "Personne ne peut enlever les brebis des mains de mon Père, parce qu’il est plus grand que tous". Personne ne peut non plus enlever des brebis de ma main, Car le Père et moi nous sommes un. Cet argument ne prouve rien d’autre que ceci : le Père et le Fils ont la même main, c’est-à-dire la même puissance. Si la puissance est la même, l’essence est certainement aussi la même, car en Dieu l’essence et la puissance ne se distinguent pas l’une de l’autre. ... 

"Après avoir entendu cette parole, les Juifs prirent des pierres pour le lapider." Ils avaient donc compris que par ce « moi et le Père nous sommes un », il prêchait qu’il est un seul et même être avec le Père. Car ils n’auraient surement pas cherché à le lapider, s’ils avaient compris que le Christ ne parlait que d’une union de concorde avec son Père. Et comme Jésus n’a pas corrigé leur façon de penser, il s’ensuit donc qu’ils avaient bien compris.

Jean 16 : "Toutes les choses que le Père a sont miennes." Donc le Fils a l’essence du Père. N’allons pas penser qu’on doive entendre cela des choses qui sont à l’extérieur de Dieu, comme on dit, par exemple, que tout ce qu’un mari a sa femme l’a aussi. Mais un homme peut posséder une sagesse que sa femme n’a pas. Les mots qui précèdent excluent ce sens. Car il avait dit d’abord : "Il me glorifiera, car c’est de moi qu’il recevra". Ce que l’Esprit Saint reçoit du Père et du Fils est commun aux deux. Qu’est-ce que l’Esprit saint reçoit du Fils ? La science, certainement, car il dit : "Il recevra de moi et vous annoncera". Et plus loin : "Il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu". La science du Père et du Fils est la même. Mais, en Dieu, la science et l’essence sont une seule et même chose, comme l’a connu même un Aristote. L’un et l’autre ont donc la même essence. C’est ainsi que commentent ce texte tous les docteurs catholiques, à la suite de saint Jean Chrysostome, de saint Augustin et de saint Cyrille. (Saint Robert Bellarmin, Les Controverses de la Foi Chrétienne contre les Hérétiques de ce Temps)

 

Des fouilles archéologiques conduites récemment sur le site d'un camp légionnaire à Meggido, en Samarie, ont mis au jour un local associatif utilisé par un groupe de soldats chrétiens entre 230 et 250, avec une table eucharistique dédiée à 'JESUS CHRIST DIEU'. (Source : Y. TREPPER et L. Di SEGNI, A Christian Prayer Hall of the Third Century, Jerusalem, Israrel Antiquities Authority, 2006, in Marie-François BASLEZ, Comment les Chrétiens sont devenus catholiques, Texto Lonrai 2021, p . 29.)

 

Lors des premiers siècles, "la divinité du Christ n'était jamais mise en doute, ainsi que l'atteste l'enquête menée par gouverneur romain en 112 sur les célébrations des chrétiens de Bithynie (Lettre rapport à l'empereur Trajan de Pline le Jeune, Lettres 10 n°96 qui explique que les chrétiens rendaient un culte à Jésus "comme à un Dieu" dès le lever du soleil...)" (Marie-Françoise BASLEZ, ibid. p. 103.)

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2 septembre 2022 5 02 /09 /septembre /2022 00:05

Groupe de 191 martyrs mis à mort pendant la Révolution. Ils furent emprisonnés sous l'Assemblée législative, pour avoir refusé le serment constitutionnel condamné par le Saint-Siège. Le 2 et 3 septembre, ils furent massacrés par la populace, de connivence avec l'Assemblée. Les membres éminents du groupe furent : Jean-Marie du Lau, archevêque d'Arles, François de Rochefoucauld, évêque de Beauvais, Louis, frère de ce dernier et évêque de Saintes, Augustin Ambroise Chevreux, dernier abbé général de la congrégation bénédictine de Saint-Maur, et Charles de la Calmette, comte de Valfons. Cent vingt des victimes furent tuées dans le jardin des carmes, rue de Vaugirard à Paris. Ils furent béatifiés par Pie XI en 1926. Les Saints du jour

voir DEA 144 - Les bienheureux martyrs de septembre 1792

Les Bienheureux Martyrs de Septembre, victimes de la Révolution française (en 1792)

Suite à l'"insurrection non-spontanée" mais préparée par les "quarante-huit sections" des Jacobins (Cf.
Gérard MAINTENANT, Les Jacobins, Presses Universitaires de France, Paris 1984, p. 52-58), insurrection qui entraîna la chute de la monarchie le 10 août 1792, et la proclamation de la "république" un mois plus tard (le 20 septembre 1792), la fièvre monte à Paris. De nombreux suspects sont arrêtés : laïcs, prêtes séculiers, religieux, souvent réputés 'réfractaires', même si ce n'est pas le cas de tous. Environ 350 ecclésiastiques sont ainsi incarcérés, dont plus de la moitié étrangers à la capitale.

Entre le 2 et le 5 septembre, des bandes armées d'hommes et de femmes envahissent les prisons parisiennes pour se livrer à l'exécution collective des détenus au couvent des Carmes, à l'abbaye de Saint-Germain, au séminaire Saint-Firmin, aux prisons de la Force, rue Saint-Antoine.

Le couvent des Carmes, avec son très vaste enclos, est le premier et le plus symbolique théâtre des tueries. Au témoignage de l'abbé Saurin, jésuite rescapé, le contraste est saisissant entre la sérénité qui règne au-dedans, parmi les ecclésiastiques prisonniers, groupés autour de trois évêques, et, au dehors, le hurlement de la foule, les canonnades, les roulements de tambour, et finalement, le 2, vers quatre heures du soir, le tocsin de Saint-Sulpice qui donne le signal aux émeutiers. La tuerie qui a commencé dans le jardin s'achève, après un simulacre de jugement, au pied du petit escalier faisant communiquer la chapelle, où les prisonniers ont d'abord reflué et se sont mutuellement donné l'absolution, et le jardin. "Je n'ai entendu se plaindre aucun de ceux que j'ai vu massacrés" écrira l'abbé de la Pannonie, blessé et rescapé de la tragédie des Carmes.

 

La question du rôle précis joué par les Jacobins dans la journée du 10 août sans laquelle les événements de septembre n'eurent pas été possibles, a été examinée par l'historien Gérard Maintenant, qui indique dans son ouvrage Les Jacobins, qu'"il semble bien établi que les Jacobins se rallièrent, dès le 29 juillet, aux thèses de Robespierre qui proposa la "destitution" du roi.

 

[...] Mais une insurrection ne s'improvisant pas, les Jacobins participèrent à la création du "Directoire secret" insurrectionnel. [...] Le club pratiqua, fin juillet, une double action : l'une, légaliste, au grand jour, faite de motions de pétitions, de résolutions s'inscrivant dans le cadre des institutions; l'autre, secrète, annonçant la stratégie babouviste de prise du pouvoir. Choudieu, député jacobin à l'Assemblée législative et futur conventionnel montagnard, dans ses Mémoires, [...] donna [...] une vision assez juste de la préparation du 10 Août, en mettant en évidence le mouvement sectionnaire. 'Mais où donc fut préparé le 10 août me demandera-t-on ? Ce fut dans les quarante-huit sections, non pas secrètement, mais au su de tout le monde et de la cour elle-même. Parmi les représentants, Bazire, Chabot et Merlin (de Thionville) ont levé les premiers l'étendard de la révolte... Des assemblée secrètes se tenaient dans le faubourd Saint-Antoine, et les trois députés... s'y rendaient toutes les nuits. Mais malgré toute leur audace, ils n'auraient pas réussi s'ils n'eussent été secondés par les assemblées des différentes sections de Paris qui poussaient aussi au mouvement. Celle de Mauconseil se déclara la première en insurrection...' Agissant au sein même de leur section respective, les Jacobins contribuèrent, d'une façon décisive, à la mise en pratique d'un stratégie insurrectionnelle. Buchez et Roux écrivent: 'Les Jacobins sont les provocateurs du 10 Août; les agents principaux de cette insurrection sont sortis de son sein.'" (Gérard MAINTENANT, Les Jacobins, Presses Universitaires de France, Paris 1984, p. 52-58.)

 


Parmi les 3 000 victimes, laïcs compris, de septembre 1792, 191 personnes mortes pour leur foi ont été béatifiées par Pie XI le 17 octobre 1926. 86 prêtres étaient membres du clergé parisien. Les quatre laïcs et de nombreux religieux béatifiés appartenaient aussi à l'Église de Paris. Parmi ces martyrs, le frère Salomon Leclercq, Premier saint de la Révolution française, a été canonisé par François le 16 octobre 2016.


Église Saint-Joseph-des-Carmes

70 rue de Vaugirard, 6e arr.


 

On peut vénérer ces béatifiés dans la crypte ossuaire érigée au XIXe siècle sous la chapelle.

L'" escalier du martyre " marqué d'une plaque Hic ceciderunt (" Ici ils tombèrent ") est aujourd'hui inclus dans le jardin du séminaire universitaire de l'Institut catholique.

Bienheureux Martyrs de Septembre 1792
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2 septembre 2022 5 02 /09 /septembre /2022 00:00
Sainte Ingrid de Skänninge († 1282)
Princesse suédoise, religieuse dominicaine ( 1282), Sainte Ingrid de Skänninge était, par sa mère, petite fille du roi Knut de Suède.
 
Devenue veuve, Ingrid fit un pèlerinage aux Lieux Saints. Au retour, passant par Rome, elle obtint du pape l'autorisation de fonder un couvent de religieuses cloîtrées dans son pays, qui furent des tertiaires dominicaines (moniales de l’Ordre des Prêcheurs). Elle donna tous ses biens pour la gloire de Dieu.

 

Son frère Jean Elovson, chevalier teutonique, l'aida de son argent et le couvent fut inauguré à Skänninge en Suède en 1281. Sainte Ingrid mourut un an après, à Skänninge en Suède, l'an 1282.

 

 

Sources: 1, 2

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour
1 septembre 2022 4 01 /09 /septembre /2022 00:00
Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 75

Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 75

Saint Aegidius, dont le culte a été pendant plusieurs siècles fort célèbre en France et en Angleterre, était athénien de naissance, et d'une extraction noble; il vivait vers la fin du VIIe siècle. Sa science et sa piété lui attirèrent une admiration universelle.

 

Voyant qu'il lui était impossible de mener dans sa patrie une vie retirée, il résolut de la quitter pour fuir le danger qui accompagne les applaudissements des hommes. Il vint vivre en ermite en Provence; il sera chaleureusement accueilli à Arles, puis au bord du Gardon par saint Vérédème, évêque à Avignon. Puis il se retirera en ermite dans la Vallée Flavienne, domaine du roi goth Flavius, dans l'embouchure du Rhône.

 

Son éducation fut brillante, comme elle devait être pour un jeune homme de race royale. On lui a attribué de remarquables ouvrages de médecine et de poésie; mais sa science était surtout celle des Saints.


Un jour qu'il se rendait à l'église, il rencontra un pauvre mendiant malade, presque nu, qui lui demanda l'aumône. Ému de compassion, Gilles se dépouilla de sa riche tunique et la lui donna : à peine le malheureux en fut-il revêtu, qu'il se trouva en parfaite santé. Le jeune homme comprit, à ce miracle, combien l'aumône était agréable à Dieu. Peu de temps après, à la mort de ses parents, il distribua tous ses biens aux pauvres et se voua lui-même à la pauvreté, à la souffrance et à l'humilité. Mais Jésus-Christ ne Se laissa pas vaincre en générosité, et les miracles se multiplièrent tellement sous les pas du saint jeune homme, qu'il en fut lui-même effrayé et se résolut à quitter son pays et à faire voile pour l'Occident. Pendant la traversée, il calma une effroyable tempête par ses prières et débarqua bientôt à Marseille, où il guérit la fille de son hôtesse.

 

Mais il lui fallait la solitude; il la trouva dans une grotte sauvage, où, dégagé de toute préoccupation terrestre, il ne vécut que pour Dieu. Ses jours, ses nuits presque entières s'écoulaient dans une prière continuelle, dans l'adoration et la contemplation. Il jeûnait tous les jours; le lait d'une biche de la forêt, que Dieu lui envoyait, suffisait à son entretien.

Saint Gilles (ou Egide), Abbé, Ermite (640-720)

Depuis trois ans, Gilles habitait ce lieu solitaire, quand un jour Wamba, roi des Visigoths d'Espagne, vint chasser jusque dans les forêts voisines avec une suite nombreuse. La biche qui nourrissait le saint ermite, poursuivie par les chiens allait succomber; enfin, exténuée de fatigue, elle vint se jeter aux pieds de son maître. Gilles, ému jusqu'aux larmes, pria le Seigneur de protéger la vie de l'innocent animal. Une flèche, lancée par un chasseur, vint frapper la main de l'homme de Dieu et lui fit une blessure qui ne devait jamais guérir. La biche était sauvée, car le roi, plein d'admiration pour cet homme qui lui apparaissait avec l'auréole de la sainteté sur le front, donna ordre de cesser la poursuite. Wamba fit même bâtir là, à la demande de Gilles, un monastère, qui devint l'abbatiale Saint-Gilles, dans le Gard. Mentionnée dès 814, l’abbaye doit sa grande renommée au pèlerinage du tombeau de son fondateur légendaire, invoqué pour la libération des prisonniers et la guérison des infirmités et les maladies. Elle est aujourd'hui classée au titre des monuments historiques, et inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.


Devenu abbé, Saint Gilles conseilla les plus grands, pape et rois.

On raconte qu'un grand personnage (Charles Martel ou Charlemagne ?) lui avait demandé l'absolution pour un très grand péché (inceste). Alors que Saint Gilles célébrait la Messe, un ange plaça sur l'autel un parchemin où était consignée la faute. Au fur et à mesure du déroulement de l'office, les traces écrites du péché s'effacèrent sur le parchemin.

Après avoir dirigé quelques temps ce monastère, Gilles chercha de nouveau la solitude, et revint enfin terminer ses jours parmi ses chers religieux. 

Saint Gilles est représenté avec une biche, poursuivie par des chasseurs, ou tantôt en abbé bénédictin, avec la crosse. On le représente aussi en Italie avec une fleur de lys (giglio signifiant "lys" en italien). 


Sur son tombeau fut construite l'abbaye de Saint-Gilles-du-Gard
, alors port de mer, étape de pèlerinage sur le chemin de Rome et de Compostelle. Gilles a toujours son tombeau dans la crypte de l'abbatiale.

Saint Gilles (ou Egide), Abbé, Ermite (640-720)

Au "Moyen-Âge", le culte de Saint Gilles était très important, non seulement en Provence et dans le Languedoc mais dans la plupart des pays de la chrétienté. Il était surtout vénéré comme saint auquel on se confessait le plus volontiers, puisqu'il assurait l'absolution. 

 

Son culte se répandit rapidement, de nombreux pèlerins venus des pays les plus lointains (Flandres, Danemark, Hongrie, Norvège, Pologne…) s'acheminèrent vers son tombeau, invoquant saint Gilles contre la peur et le feu, pour la guérison des maladies nerveuses et pour la protection des enfants.

 

La ville de Saint-Gilles, aussi appelée Saint-Gilles-du-Gard, doit son nom au célèbre abbé Gilles l'Ermite dont elle garde le tombeau; elle fut au XIIe siècle un des plus importants lieux de pèlerinage de la chrétienté. La ville connut alors un développement sans précédent. Aujourd’hui, même si le culte de Gilles est moins pratiqué, Saint-Gilles-du-Gard demeure une étape pèlerine sur le chemin de Saint-Jacques.

 

Des villes et des villages en France et à l'étranger portent son nom et plus de 2000 églises le désignèrent comme patron.

Saint Gilles (ou Egide), Abbé, Ermite (640-720)

Patron des estropiés, on invoque saint Gilles contre le cancer, la folie, la stérilité des femmes et la protection des enfants.

 

Selon le livre V du Codex Calixtinus (une oeuvre collective due aux maîtres et étudiants de la cathédrale compostellane et dont des chapitres copiés sont attribués au pape Calixte II), probablement rédigé vers 1120-1130:

 

"Le digne corps de Saint Gilles, très pieux confesseur et abbé, doit aussi être visité avec le plus grand soin et vigilance : car le très saint Gilles, célèbre dans tous les climats de la terre, doit être aimé et invoqué par tous, et l'objet des supplications de tous. Après les prophètes et les Apôtres, personne parmi tous les autres saints n'est plus digne, personne n'est plus saint, personne n'est plus glorieux, personne ne vient plus vite au secours. C'est lui en effet, avant les autres saints, qui a l'habitude d'être le plus prompt à aider les nécessiteux, les affligés et les angoissés qui font appel à lui. Ô que la visite de son tombeau est œuvre belle et précieuse ! Le jour même, celui qui l'aura prié de tout son cœur sera sans aucun doute heureusement secouru.

 

"Cela même que je dis, je l'ai expérimenté : j'ai vu autrefois un homme qui, le jour où il l'invoqua échappa grâce à l'aide du saint confesseur de la maison d'un certain Peirot, cordonnier, dont la très vieille demeure s'effondra entièrement. Qui donc verra davantage son tombeau ? Qui adorera Dieu dans sa très sainte Basilique ? Qui embrassera le plus son sarcophage ? Qui baisera son vénérable autel ou qui racontera sa très pieuse vie ? Un malade revêt sa tunique et est en effet guéri; grâce à sa vertu indéfectible, un homme mordu par un serpent, est guéri; un autre, ravi par le démon, est libéré. Une tempête en mer s'arrête; la fille de Théocrite lui est rendue par une guérison longuement souhaitée; un malade de tout le corps, privé de santé, retrouve le bon étant si longtemps désiré; une biche qui était sauvage, domestiquée par ses pouvoirs devient familière; l'ordre monastique sous le patronage de cet abbé s'étend; un énergumène est délivré du démon; le péché de Charlemagne qui lui fut révélé par un ange est remise au roi; un défunt est rendu à la vie; un paralysé retrouve sa santé antérieure; mieux encore, deux portes en cyprès portant des représentations sculptées de princes des apôtres de la ville de Rome jusqu'aux portes du Rhône, parviennent sur les ondes marines, sans aucun gouvernail, par la seule puissance de son pouvoir. Mourir me dégoûte parce que je ne peux narrer toutes ces œuvres vénérables tant elles sont nombreuses et grandes." (Adeline RUCQOI, Le Voyage à Compostelle, du Xe au XXe siècle, Robert Laffont, Lonrai 2018, p. 30, 44-45.)

Sources

 

- Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 244
- La Bible et les Saints, Encyclopédie Tout l'Art, Flammarion, Gaston Duchet-Suchaux, Michel Pastoureau, 1994 – ISBN : 2-09-012256-8

- Les saints qui guérissent en Normandie, Hippolyte Gancel, Éditions Ouest France, 2006 – ISBN : 2-7373-3565-5

- La Légende Dorée

Les saints du jour; wikipedia ; la légende de Saint-Gilles détaillée (légende dorée) abbaye-saint-benoit.ch

Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 74-75

https://tourisme.saint-gilles.fr/fr/visiter/patrimoine/la-ville/un-peu-d-histoire

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