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23 octobre 2024 3 23 /10 /octobre /2024 08:42

Certains demandent : ''La Bible a-t-elle été modifiée ?'' Quelle est la bonne traduction de la Bible ? Pour répondre à cette question il faut recenser l'histoire des traductions de la Bible, afin de voir si certaines traductions n'ont pas modifié le sens premier.

Nous aborderons ici le problème du choix éditorial des Bibles modernes de changer le sens ou d'occulter des versets bibliques premiers connus dès le IIe siècle et qui définissent des éléments doctrinaux centraux du christianisme des premiers siècles, au prétexte que l'on n'a pas conservé de manuscrit grec ancien ou autres de cette époque même ou d'avant le Moyen Âge. Le fait que ces versets occultés soient à l'origine de doctrines centrales dès le début du christianisme prouve pourtant que ces versets sont authentiques.

La Bible a-t-elle été modifiée ?

Exemples d'occultation ou de mauvaises traductions

 

La Sainte Trinité dans la première lettre de Saint Jean

 

Au prétexte que l'on n'a pas conservé de manuscrit grec ancien datant d'avant le XIVe siècle, les traductions modernes occultent le verset I Jean V, 7-8 qui mentionne la sainte Trinité, connu dès le IIe siècle, que l'on appelle le comma johannique et qui ne se retrouve plus ni dans les traduction modernes de la Bible, ni dans le lectionnaire de la nouvelle messe. Ce verset était pourtant connu : chez Théophile d'Antioche, évêque d'Antioche (IIe siècle), dans on ouvrage Autolycus, une apologie de la foi chrétienne qui a été conservée ; chez Saint Justin Martyr (165 ap. J.-C.) ("Nous honorons en esprit et en vérité le Père et le Fils et le Saint-Esprit". Apolog., I, 6) ; chez saint Irénée de Lyon ("Ceux qui secouent le joug de la loi et se laissent emporter à leurs convoitises, n'ayant aucun désir du Saint-Esprit, l'apôtre les appelle avec raison des hommes de chair", cité par S. Basile, en preuve de la divinité du Saint-Esprit, Lib. de Spir. Sanct. C., XXIX, n°72); ou encore chez Athénagore d'Athènes (133-190) qui demandait : "N'est-il pas étrange qu'on nous appelle athées, nous qui prêchons Dieu le Père et Dieu le Fils et le Saint-Esprit ?" (Legat. pro christian, n° 12 et 24) ; Eusèbe de Palestine (265-340), qui pour s'encourager à parler, disait au IIIe s. : "invoquons le Dieu des prophètes, auteur de la lumière, par notre Sauveur Jésus-Christ avec le Saint-Esprit." (Ap. Basil., ibid, in Mgr Jean-Joseph Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 373-374) ; Saint Cyprien (IIIe siècle) ; les conciles de Nicée (325) et Constantinople (381) au IVe siècle ; le Concile de Carthage au Ve ; saint Fulgence au Ve - VIe s., et saint Thomas d'Aquin au XIIIe siècle qui cite le verset entier I Jean V, 7 dans sa Somme théologique (Q. 30, a. 2).

 

La solution de la Bible Crampon de mettre le verset 1 Jn 5,7 ne remontant qu'au XIVe siècle entre crochets est judicieuse. Les bibles modernes connues pour d'autres traductions erronées pourraient ajouter une note explicative en bas de page comme elles le font déjà pour les autres versets. 

https://www.bible.com/fr/bible/504/1JN.5.BCC1923

https://www.bible.com/fr/bible/504/1JN.5.BCC1923

Notons que la Bible "Crampon", d'après les textes originaux du chanoine Auguste Crampon 1923, Lonrai 2014, p. 319 du Nouveau Testament) explique bien les raisons de cette mise entre crochets "aucun manuscrit grec antérieur au XVe siècle et aucun manuscrit de la Vulgate antérieur au VIIIe siècle", mais sans donner plus d'explication, elle laisse entendre malheureusement que la Sainte Trinité a été inventée par les Pères de l'Eglise (voir les Pères de l'Eglise ci-dessus qui l'infirment).

Pour aller plus loin :

 

On retrouve le comma johannique (sans crochets) dans les traductions de SacyFillion, et Vigoureux, mais pas dans la Bible de Jérusalem.



Du côté protestant, on le retrouve dans la King James, et dans la Bible de David Martin, mais pas dans la traduction de Louis Second.



Sur le blog d'Yves Daoudal, on lit ceci: ''L’épître de ce dimanche présente une particularité unique, c’est d’avoir une importante partie de texte qui n’existe pas. (…) Des tentatives désespérées ont été faites au cours de l’histoire pour voir le texte complet comme étant le texte canonique, d’autant que son parallélisme est si séduisant, et surtout que son affirmation de la Sainte Trinité est si claire… Mais il faut se rendre à l’évidence. La partie litigieuse ne se trouve dans aucun manuscrit grec ancien. Le plus ancien est du… XIVe siècle.'' (Source)



S'il est vrai que beaucoup de manuscrits omettent cette partie, je ne suis pas d'accord que cela suffise à mettre en cause son authenticité, et encore moins sa canonicité.



Chez les Orthodoxes



Malgré son absence des manuscrits grecs antérieurs au XIVe siècle, les Orthodoxes ont intégré ce verset dans leur liturgie:



''(…) ce que l'on appelle « le comma johannique ». Les exégètes considèrent généralement cet élément textuel comme : « une incise, absente dans les manuscrits grecs anciens, les versions anciennes et les meilleurs manuscrits de la Vulgate » (...).



La Tradition de l'Église est tout autant liturgique qu'écrite. Nous croyons, pour notre part, que la Tradition de l'Église s'exprime par cette vision trinitaire des « Trois qui sont Un ». Cette Tradition s'est trouvée incluse dans le texte de la première épître du saint Apôtre et Évangéliste Jean, de sorte qu'elle se trouve maintenant présente dans le texte liturgique utilisé dans l'Église orthodoxe, tout comme dans la Vulgate de l'Église latine.'' (Source)



Non seulement on retrouve le comma johannique dans la liturgie orthodoxe, mais on le retrouve également dans le "Texte autorisé du Nouveau Testament grec" du Patriarcat oecuménique de Constantinople, dans son édition de 1904 ICI.



Chez les Latins



Évidemment, chez les Latins, on a évoqué ce texte bien avant le XIVe siècle.



Au XIIIe siècle, saint Thomas d'Aquin le cite dans la Somme théologique:



''En sens contraire, on lit dans la 1° lettre de S. Jean (5, 7) : “ Ils sont trois qui témoignent dans le ciel : le Père, le Verbe et le Saint-Esprit. ” Et si l’on demande : Trois quoi ? on répond : Trois Personnes, comme S. Augustin l’expose. Il y a donc seulement trois Personnes en Dieu.'' (Ia pars, Q. 30, a. 2)



Au V-VIe siècle, saint Fulgence invoque ce texte pour contrer l'arianisme:



''Ce Père [saint Fulgence] rapporte un grand nombre de passages pour prouver la divinité du Fils et du Saint-Esprit, entre autres celui de la première Épître de saint Jean, où il est dit: ''Il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, le Verbe et le Saint-Esprit, et ces trois sont une même chose.'' (Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques).




Au Ve siècle, le Concile de Carthage cite le comma johannique contre les ariens:



''Les évêques s'étendent particulièrement sur la divinité du Saint-Esprit, et la prouvent entre autres par ce texte de saint Jean, déjà cité par saint Cyprien: «Il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint, et ces trois sont une même chose.» Ils concluent en ces mots : Telle est notre foi, appuyée sur l'autorité et les traditions des évangélistes et des apôtres, et fondée sur la société de toutes les églises catholiques du monde, dans laquelle, par la grâce de Dieu tout-puissant, nous espérons persévérer jusqu'à la fin de notre vie. Ce mémoire est daté du vingt avril 484.'' (Histoire universelle de l'Église catholique)



Quant à saint Cyprien de Carthage (IIIe siècle), on peut penser raisonnablement qu'il connaissait le texte en question comme le rappelle Bossuet:



''Un passage positif vaut mieux tout seul que cent omissions, surtout quand c'est un passage d'une aussi savante église que celle d'Afrique, qui, dès le cinquième siècle, a mis ce passage en preuve de la foi de la Trinité contre les hérétiques qui la combattaient. On ne doit pas oublier qu'une si savante Église allègue comme incontestable le texte dont il s'agit ; ce qu'elle n'aurait jamais fait s'il n'avait été reconnu, même par les hérétiques. Il n'y a rien qui démontre mieux l'ancienne tradition qu'un tel témoignage ; aussi vient-elle bien clairement des premiers siècles ; et on la trouve dans ces paroles de saint Cyprien au livre de l'Unité de l'Église. ''Le Seigneur dit : ''Moi et mon Père nous ne sommes qu'un''; et il est encore écrit du Père, du Fils et du Saint-Esprit : ''et ces trois sont un'', et hi tres unum sunt'' : où cela est-il écrit nommément et distinctement du Père, du Fils et du Saint-Esprit, sinon en saint Jean, au texte dont il s'agit ?'' (Oeuvres complètes de Bossuet, lere partie, Écriture sainte)



L'autorité de l'Église



Au-delà des témoignages historiques montrant l'importance que revêt ce verset, il y a l'autorité de l'Église dont il faut tenir compte.



Comme le rappelait Lycobates ICI, il importe de croire en l'authenticité du comma johannique en raison de ''l'autorité de l'Église, notamment du Concile de Trente (sess.IV, 1546), qui, en pleine connaissance de cause, a déclaré infailliblement qu'il fallait accepter, cum omnibus suis partibus, avec toutes ses parties, comme sacrés et canoniques, tous les livres de l'Écriture que l'Église a coutume de lire, tels qu'ils se trouvent dans la Vulgate.''



En 1897, un décret papal interdit de nier l'authenticité du comma johannique:



“Secrétariat de la Congrégation du Saint-Office de l’Inquisition. En ce qui concerne l’authenticité du texte de I Jean V. 7 (mercredi 12 janvier 1897).

“En Congrégation générale de la Sainte Inquisition romaine (...) la question discutable fut présentée comme suit, à savoir :
''Si nous pouvons impunément nier, voire mettre en doute, l’authenticité de ce texte (I Jean V. 7) (...)''

“Toutes choses ayant été examinées et pesées avec un très grand soin, et les grands Consulteurs ayant été chargés de donner leur avis, les très éminents Cardinaux susdits font savoir que ‘la réponse est négative’. Le vendredi 15 du mois et de l’année susmentionnés, à l’audience habituelle accordée du révérend père le grand Assesseur du Saint-Office, après qu’il eut fait un compte rendu exact des délibérations mentionnées ci-dessus au très saint et grand pape Léon XIII, Sa Sainteté a approuvé et confirmé la résolution de ces très éminents Pères (...).”
— Acta Sanctae Sedis, tome XXIX, 1896-7, p. 637.



Ce texte des AAS (qui me semble véridique) a été publié sur Internet par… les Témoins de Jéhovah mais pas pour en faire l'apologie comme on s'en doute. Ces derniers sont, comme on le sait, anti-trinitaires, et voient donc le comma johannique une falsification des Écritures par les catholiques. Une rhétorique similaire existe chez les musulmans. Mais nous savons, nous les catholiques, que c'est à l'Église catholique qu'il appartient de définir ce qui fait partie du canon des Écritures.



Historité et canonicité

Peut-être devrions-nous séparer la question de l'historicité et celle de la canonicité de ce verset. En effet, ne serait-il pas possible de laisser aux spécialistes la liberté de débattre de la datation de ce verset tout en laissant à l'Église le soin de dire que ce verset est canonique, et donc inspiré? Personnellement, j'aimerais bien que l'Église dise que ce comma johannique fait partie intégrante des Écritures.

Saviez-vous que du côté protestant (baptiste), ces dernières années, la défense de l'authenticité du comma johannique est devenue importante au sein du King James Only Movement? De nombreux partisans considèrent ce verset comme un texte trinitaire important.

Comme catholiques, nous devrions être en mesure de voir cela. Ainsi, en raison de son caractère dogmatique, de son intégration dans la liturgie (tant dans la forme extraordinaire du rite romain que dans les liturgies orthodoxes), et de sa présence dans la Vulgate, je pense que le comma johannique devrait se retrouver dans toute bonne Bible catholique, et sa canonicité devrait même faire l'objet d'un rappel par l'Église." (Fin de citation) [1]

La Bible a-t-elle été modifiée ?

La prophétie de la Vierge

 

Les traducteurs juifs de la Bible "massorétique" (Xe siècle) modifièrent l'Ancien Testament dans un sens anti-chrétien. La "vierge" de la prophétie d'Isaie 7,14 devient la "jeune fille". Le Dictionnaire de Mayer-Lambert (ancien grand Rabbin de France) ne donne que deux traductions possibles pour 'alma' : vierge ou jeune-fille, mais pas jeune-femme ni "jeune fille". [2]

 

On trouve un exemple frappant de cette altération de la virginité de Marie dans bibles dites "oecuméniques" (catholiques protestantes) qui donnent un tout autre sens au verset 25 du premier chapitre de l'Evangile selon saint Matthieu.

Dans la T.O.B., par exemple, la version est: "24. A son réveil, Joseph fit ce que l'Ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui son épouse, 25. mais il ne la connut pas jusqu'à ce qu'elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus." La Vulgate mentionne : "24. Ainsi réveillé de son sommeil, Joseph, fit comme l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui. 25. Or il ne l'avait point connue, quand elle enfanta son fils premier-né, à qui il donna le nom de Jésus."

Autrement dit, la version moderne laisse entendre que Joseph eut des relations avec Marie après "qu'elle eût enfanté un fils" tandis que la version ancienne, la Vulgate, nous dit simplement que Joseph ne l'avait point connu quand elle enfanta Jésus. 

Dans Le Nouveau Testament, traduit en français courant d'après le texte grec. Alliance Biblique Universelle, Traduction Société Biblique française, Imprimatur Paris 22 mars 1973, le verset 25 sous-entend que Joseph a eu des relations après avec Marie. Un pas est franchi : "Mais il n'eut pas de relations avec elle jusqu'à ce qu'elle ait mis au monde son fils, que Joseph appela Jésus".

 

Ces falsifications du sens, les Juifs et les gnostiques commencèrent à les faire au IIe siècle après J.-C., si l'on en croit le témoignage même de saint Irénée dans son ouvrage Contre les hérésies, Dénonciation et réfutation de la gnose, écrit vers 180 ap. J.-C. :

 

« Une altération juive de la prophétie de l'Emmanuel

 

Dieu s'est donc fait homme, et le Seigneur lui-même nous a sauvés en nous donnant lui-même le signe de la Vierge. On ne saurait dès lors donner raison à certains, qui osent maintenant traduire ainsi l'Écriture : "Voici que la jeune femme concevra et enfantera un fils." Ainsi traduisent en effet Théodotion d'Éphèse et Aquila du Pont, tous les deux prosélytes juifs. Ils sont suivis par les Ébionites, qui disent Jésus né de Joseph, détruisant ainsi autant qu'il est en eux cette grande « économie » de Dieu et réduisant à néant le témoignage des prophètes, qui fut l'œuvre de Dieu. Il s'agit en effet d'une prophétie qui fut faite avant la déportation du peuple à Babylone, c'est-à-dire avant l'hégémonie des Mèdes et des Perses ; cette prophétie fut ensuite traduite en grec par les Juifs eux-mêmes longtemps avant la venue de notre Seigneur, en sorte que personne ne puisse les soupçonner d'avoir traduit comme ils l'ont fait dans l'éventuelle pensée de nous faire plaisir : car, s'ils avaient su que nous existerions un jour et que nous utiliserions les témoignages tirés des Ecritures, ils n'auraient certes pas hésité à brûler de leurs mains leurs propres Écritures, elles qui déclarent ouvertement que toutes les autres nations auront part à la vie et qui montrent que ceux-là mêmes qui se vantent d'être la maison de Jacob et le peuple d'Israël sont déchus de l'héritage de la grâce de Dieu.

 

« […] Ceux qui changent le texte d'Isaïe pour lire : "Voici que la jeune femme concevra en son sein" et qui veulent que l'enfant en question soit le fils de Joseph, qu'ils changent donc le texte de la promesse qui se lit en David, là où Dieu lui promettait de susciter "du fruit de son sein" une "Corne" (Psaumes 131, 17) qui ne serait autre que le Christ Roi ! Mais ils n'ont pas compris ce texte, sans quoi ils auraient eu l'audace de le changer lui aussi. » (S. Irénée de Lyon, Adversus Haereses, Contre les Hérésies, Livre III, 2e partie, 2. L'ouvrage Contre les hérésies a été écrit vers 180 ap. J.-C. par S. Irénée, disciple de S. Polycarpe qui fut lui-même disciple de S. Jean l'Évangéliste.) 

 

La Bible a-t-elle été modifiée ?

La prophétie du Christ crucifié

 

Dans certaines traductions de la Bible, on ne trouve pas "ils m’ont percé les mains et les pieds" (Psaumes 21,17) mais "comme un lion, [ils sont] à mes mains et à mes pieds", ce qui fait perdre au texte sa portée prophétique et ne donne plus aucun sens.

La traduction du texte juif massorétique s’écarte de la version des Septante : dans le texte massorétique, on trouve le mot ka’ari qui veut dire "lion" ; il faut donc supposer que les Septante, qui ont traduit par "ils ont percé" (oruxsan) disposaient d’un texte différent. Lequel ? C’est assez simple : en l’occurrence, le verbe "percer" pourrait s’écrire karu. Comment trancher ? Nous avons ici deux éléments :

1. le texte massorétique n’est grammaticalement pas très satisfaisant, puisqu’il manque un verbe dans la phrase (littéralement, on devrait traduire par "comme un lion, mes mains et pieds").

2. Les manuscrits hébreux de Nahal Hever datés de 50-68 ap. J.-C., donc plus anciens que la version massorétique, portent le mot ka’aru, forme archaïque de karu, ce qui conforte les Septante (Source: Peter W. Flint, "Biblical Scrolls from Nahal Hever", Discoveries in the Judean Desert, 38, Oxford, Clarendon Press, 2000, p. 133-166). [3]

 

La Bible selon la Vulgate de Saint Jérôme, Editeur: DFT (EDITIONS), traduite en français, avec des notes par l'Abbé Glaire (mort en 1879), introduction, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux, seule approuvée après examen fait à Rome par la Sacrée Congrégation de l´Index, Edition 1902, précise dans la note 17, p. 1127 : "Ils ont percé mes mains et mes pieds. Il faut renoncer à toutes les lois de la critique et de l'herméneutique, pour traduire avec les Juifs, comme un lion, mes mains et mes pieds, et avec les hébraïsants rationalistes, ils ont lié, ou souillé mes mains et mes pieds."

 

Heureusement, la découverte des rouleaux de la mer Morte a permis de prouver que l'Ancien Testament grec (la version des Septantes, IIIe s. av. J-C.), utilisé par les chrétiens des premiers siècles et par l'Église orthodoxe grecque est plus proche du texte original, et que la version juive massorétique (Ancien Testament en hébreu datant de l'an 1000 environ) a été volontairement "retouché". [4] 

 

Manuscrits de la Mer morte

Alors que le texte juif massorétique du Psaume XXI (Hébr. 22), 17 s'exprime en ces termes: "Comme un lion mes mains et mes pieds", les Manuscrits de la mer Morte reviennent à l'original : "Ils ont percé mes mains et mes pieds" (sens préservé dans la Version des LXX = Septante), dont l'application à la crucifixion du Fils de Dieu est évidente. 

 

Les Manuscrits de la mer Morte sont un ensemble de parchemins et de fragments de papyrus principalement en hébreu, mais aussi en araméen et en grec, qui ont été copiés entre le IIIe siècle avant Jésus-Christ et le Ier siècle après, et ont été découverts entre 1947 et 1956 à proximité du site de Qumrân en Palestine mandataire 1947-1948, puis en Cisjordanie. 

 

Nous pouvons ainsi affirmer que cette traduction erronée quant à la personne du Messie crucifié dans la Bible médiévale juive dite "Bible massorétique" ("Massorah", dont la compilation et la révision des anciens manuscrits date du Xe siècle), montre que l'interprétation sioniste de la Bible depuis 2 000 ans a pour origine une négation théologique de la royauté du Christ, roi pacifique universel crucifié pour nous sauver, et que ce rejet vise à privilégier un sens matérialiste plus terrestre du Messie. D'où le fait que beaucoup de Juifs se convertissent aujourd'hui lorsqu'ils lisent la prophétie non trafiquée d'Isaïe 53,10 Messie homme de douleur portant nos péchés et mourant pour nous sauver, qui "remet sa vie en sacrifice de réparation".

Les sionistes veulent établir un royaume d'Israël temporel, y compris au moyen de la tromperie et de la violence. Ils ne voient la terre que comme perspective ultime (d'où l'indifférence aux mobiles religieux ou laïcs). Ils centrent tout sur une interprétation terrestre littérale et religieuse de la Bible. L'autre monde n'est pas l'essentiel. Ils voient des signes confirmant leurs théories dans des événements comme la mort de saint Louis. Pour eux, le signe qu'ils sont dans le vrai c'est que Dieu extermine les ennemis d'Israël. Il confirme par ces événements, l'élection divine. Comme si Dieu cherchant sur la terre un peuple supérieur avait élu les Juifs non par un décret dont les raisons nous sont incompréhensibles, mais parce qu'Il les avait jugés supérieurs aux autres hommes. Ces erreurs d'interprétation de la Bible sont le mobile central des sionistes. Une illustration de cette erreur se trouve encore dans la traduction: "By way of deception thou shall do war." (Proverbes 24,6) Ce que l'on peut traduire en français par "Par la tromperie, vous mènerez la guerre." Comme si Dieu pouvait conseiller le mensonge et la tromperie ! Comme l'établit monsieur Daoudal, cette traduction erronée est issue d'une version moyenâgeuse trafiquée de la Bible (version massorétique). La traduction authentique est :

 

« Pr 24, 6 quia cum dispositione initur bellum et erit salus ubi multa consilia sunt. » (Vulgate)

 

Dans la traduction en français de la Vulgate, la traduction est :

 

Pr 24,6. « Parce que c'est avec réflexion que s'entreprend une guerre ; et que le salut sera où il y a beaucoup de conseils. » Ce qui change en effet complètement du sens donné par la Bible massorétique !

 

La Vulgate de Saint Jérôme ou Bible latine catholique (Ve siècle)

 

La préface à l'édition de la Vulgate (traduite en français par l'Abbé J.-B. Glaire, Nouvelle Edition, Editions D.F.T. 2002, p. VII, VIII) précise que "l'oeuvre de Saint Jérôme aboutit à une nouvelle traduction latine de la Bible : la Vulgate, ainsi appelée parce que d'usage général ou "vulgaire". 

 

Pour sa traduction en latin, l'auteur "Saint Jérôme avait à sa disposition les manuscrits hébreux les plus anciens et de précieux documents qui ont disparu depuis, et qui n'avaient pas été altérés par les falsifications introduites par les Juifs qui voulaient gommer ou atténuer les prophéties qui les condamnaient clairement.

 

"... Aucun des manuscrits que nous possédons aujourd'hui n'a l'antiquité de ceux que suivait saint Jérôme; ils sont de beaucoup postérieurs à la Vulgate elle-même (exemple: l'hébreu massorétique date du Xe siècle, il est une compilation et révision des anciens manuscrits).

 

La préface à l'édition de la Vulgate de saint Jérôme (390-405 ap.J-C.) précise :

 

"L'oeuvre de Saint Jérôme aboutit à une nouvelle traduction latine de la Bible : la Vulgate, ainsi appelée parce que d'usage général ou "vulgaire".

"[...] (Saint Jérôme) Il avait à sa disposition les manuscrits hébreux les plus anciens et de précieux documents qui ont disparu depuis, et qui n'avaient pas été altérés par les falsifications introduites par les Juifs qui voulaient gommer ou atténuer les prophéties qui les condamnaient clairement. Le résulat des travaux acharnés de saint Jérôme est donc réuni dans la version latine de la sainte Ecriture désignée sous le nom de Vulgate, dont l'autorité est sans égale, d'une part parce que saint Jérôme avait reçu une mission explicite de l'Eglise pour sa réalisation, et d'autre part, parce que le Concile de Trente (1546) l'a déclarée authentique, c'est-à-dire ayant valeur d'original.

"[...] Aucun des manuscrits que nous possédons aujourd'hui, il faut le répéter, n'a l'antiquité de ceux que suivait saint Jérôme; ils sont même, et de beaucoup, postérieurs à la Vulgate elle-même (l'hébreu massorétique - compilation et révision des anciens manuscrits - date du Xe siècle).

"[...] Il fallut la Réforme Protestante pour bien évidemment se défier de la Vulgate et opérer un retour aux prétendus "textes originaux" hébreux, araméens et grecs, et opérer de nouvelles traductions faites sur ces textes. De là viennent toutes les bibles modernes actuellement disponibles qui, même chez les catholiques, rejettent comme un "écran" la Vulgate de saint Jérôme.

"Or, [ ...] le texte massorétique hébreu que nous possédons [...] a subi plusieurs variantes, altérations et des interpolations. [...] Le texte hébreu que nous possédons aujourd'hui, n'est pas, tant s'en faut, le texte authentique et primitif. D'autre part, la Vulgate a été rédigée par saint Jérôme sur le texte primitif, original hébreu qui a disparu.

[...] La Vulgate est à ce titre au même niveau que la Septante (grecque)." [5]

 

 

Il fallut la Réforme Protestante pour se défier de la Vulgate et opérer un retour aux prétendus "textes originaux" hébreux, araméens et grecs, et opérer de nouvelles traductions faites sur ces textes. De là viennent toutes les bibles modernes actuellement disponibles qui, malheureusement, même chez les catholiques, rejettent comme un "écran" la Vulgate de saint Jérôme et privilégient un sens antichrétien juif au détriment du sens chrétien traditionnel.
 

Cette falsification de la Bible par les Pharisiens au Xe siècle (Bible "massorétique") peut être mise en relation avec ce passage du Christ Notre-Seigneur sur les Pharisiens, et qui révèle que ceux-ci changeaient déjà la Parole de Dieu, du temps même du Christ, pour la conformer à des traditions humaines : "vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre." (Mc 7,13)
 

 

CONCLUSION

 

Nous conclurons donc que la traduction catholique classique peut être conservée. De manière assez récurrente, les textes qui apparaissent comme prophétiques dans la traduction des LXX perdent cette portée dans les Massorètes.

La Bible a-t-elle été modifiée ?

SOURCES :

 

[1] Chicoutimi https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=897051

[2] https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=788013

[3] https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=788001

[4] http://www.osservatore-vaticano.org/article-quelques-precisions-d-un-lecteur-sur-l-antijudaisme-44357051.html

[5] La Sainte Bible selon la Vulgate traduite en français par l'Abbé J.-B. Glaire, Nouvelle Edition, Editions D.F.T. 2002, p. VII, VIII

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  • Saint Jacques de la Marche, Franciscain
    Saint Jacques de la Marche, Franciscain (1391-1476) Ami de S. Bernardin de Sienne et de S. Jean de Capistran, saint Jacques de la Marche fut un grand orateur qui parcourut la Dalmatie, la Bosnie, la Hongrie, la Bohème, la Pologne et l'Italie, où il convertit...
  • Saint Séverin de Paris, ermite
    Vitrail de l'église Saint-Séverin de Paris figurant le saint éponyme. Tout touriste qui passe à Paris ne peut manquer de passer à côté de l’église Saint-Séverin, près de Notre-Dame, à l’orée du Quartier latin, au pied de la Sorbonne. Elle est bâtie sur...