Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Christ Roi

  • : Christ Roi
  • : Blog d'informations royaliste, légitimiste, pour une France libre, indépendante et souveraine
  • Contact

Horloge

23 octobre 2024 3 23 /10 /octobre /2024 08:42

Mise à jour le 15-02-2025

Certains demandent : ''La Bible a-t-elle été modifiée ?'' Quelle est la bonne traduction de la Bible ? Pour répondre à cette question il faut recenser l'histoire des traductions de la Bible, afin de voir si certaines traductions n'ont pas modifié le sens premier.

Nous aborderons ici le problème du choix éditorial des Bibles modernes de changer le sens ou d'occulter des versets bibliques premiers connus dès le IIe siècle et qui définissent des éléments doctrinaux centraux du christianisme des premiers siècles, au prétexte que l'on n'a pas conservé de manuscrit grec ancien ou autres de cette époque même ou d'avant le Moyen Âge. Le fait que ces versets occultés soient à l'origine de doctrines centrales dès le début du christianisme prouve cependant que ces versets sont authentiques.

La Bible a-t-elle été modifiée ?
Bible Catholique Crampon 1923. La Bible "Crampon", d'après les textes originaux du chanoine Auguste Crampon 1923, Lonrai 2014, p. 319 du Nouveau Testament) explique bien les raisons de cette mise entre crochets : "aucun manuscrit grec antérieur au XVe siècle et aucun manuscrit de la Vulgate antérieur au VIIIe siècle", mais sans donner plus d'explication, elle laisse entendre malheureusement que la Sainte Trinité a été inventée par les Pères de l'Eglise (voir les Pères de l'Eglise ci-dessus qui l'infirment). Cf. https://www.bible.com/fr/bible/504/1JN.5.BCC1923

Bible Catholique Crampon 1923. La Bible "Crampon", d'après les textes originaux du chanoine Auguste Crampon 1923, Lonrai 2014, p. 319 du Nouveau Testament) explique bien les raisons de cette mise entre crochets : "aucun manuscrit grec antérieur au XVe siècle et aucun manuscrit de la Vulgate antérieur au VIIIe siècle", mais sans donner plus d'explication, elle laisse entendre malheureusement que la Sainte Trinité a été inventée par les Pères de l'Eglise (voir les Pères de l'Eglise ci-dessus qui l'infirment). Cf. https://www.bible.com/fr/bible/504/1JN.5.BCC1923

Exemples d'occultation ou de mauvaises traductions

 

(1) La Sainte Trinité dans la première lettre de Saint Jean

 

Au prétexte que l'on n'a pas conservé de manuscrit grec ancien datant d'avant le XIVe siècle, les traductions modernes occultent le verset I Jean V, 7-8 qui mentionne la sainte Trinité, connu pourtant dès le IIe siècle, que l'on appelle le comma johannique et qui ne se retrouve plus dorénavant ni dans les traduction modernes de la Bible, ni dans le lectionnaire de la nouvelle messe ! 

 

Ce verset était connu :

 

- par Théophile d'Antioche, évêque d'Antioche (IIe siècle), dans on ouvrage Autolycus, une apologie de la foi chrétienne qui a été conservée ;

 

- Saint Justin Martyr (165 ap. J.-C.) ("Nous honorons en esprit et en vérité le Père et le Fils et le Saint-Esprit". Apolog., I, 6) ;

 

 - Saint Irénée de Lyon ("Ceux qui secouent le joug de la loi et se laissent emporter à leurs convoitises, n'ayant aucun désir du Saint-Esprit, l'apôtre les appelle avec raison des hommes de chair", cité par S. Basile, en preuve de la divinité du Saint-Esprit, Lib. de Spir. Sanct. C., XXIX, n°72);

 

- ou encore Athénagore d'Athènes (133-190) qui demandait : "N'est-il pas étrange qu'on nous appelle athées, nous qui prêchons Dieu le Père et Dieu le Fils et le Saint-Esprit ?" (Legat. pro christian, n° 12 et 24) ; 

 

Saint Cyprien (IIIe siècle) ;

 

- Tertullien (160-220) ;

 

Eusèbe de Palestine (265-340), qui pour s'encourager à parler, disait au IIIe s. : "invoquons le Dieu des prophètes, auteur de la lumière, par notre Sauveur Jésus-Christ avec le Saint-Esprit." (Ap. Basil., ibid, in Mgr Jean-Joseph Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 373-374) ; 

 

Potamius de Lisbonne, du milieu du IVe siècle, impliqué dans les controverses ariennes, a fait référence à plusieurs reprises au verset des témoins célestes 'les trois sont un', d'après les écrits de Jean, dans le contexte direct du Père, du Fils et du Saint-Esprit. (...) bien que publié pour la première fois en 1908) (Epistula ad Athanasium 1x; Epistula de substantia Patris et Filii et Spiritus sancti 3x) Et il y avait une correspondance avec Athanase et Potamius dans les deux sens.

Ces références (...) devraient aider à éliminer toute idée que le verset ne circulait pas dans les Bibles pendant les controverses ariennes.’’ [Commentaire de Steven Avery, 4 juin 2021 pour http://purebibleforum.com/index.php?threads/potamius-of-lisbon.1115/post-7316 ]

 

- Les conciles de Nicée (325) et Constantinople (381), IVe siècle ;

 

- Le Concile de Carthage au Ve ;

 

Saint Fulgence au Ve - VIe s.,

 

- Saint Thomas d'Aquin au XIIIe siècle qui cite le verset entier I Jean V, 7 dans sa Somme théologique (Q. 30, a. 2).

 

 

La preuve "de l'utilisation ante-nicéenne de Tertullien et Cyprien, la déclaration textuelle de Jérôme dans le Prologue de la Vulgate qui relatait la tendance des scribes à omettre le verset, et la déclaration spéciale au Concile de Carthage de 484 après J.-C., entre orthodoxes et "ariens", plusieurs centaines affirment que le verset de Jean était un texte principal. Outre les lignes du texte latin ancien et de la Vulgate... Alors que ceux qui sont empêtrés dans la critique textuelle scientifique moderne peuvent se tordre les mains dans l'angoisse des manuscrits grecs, ils devraient essayer de voir le tableau d'ensemble. Et le style grammatical et johannique et les éléments "internes" s'intègrent parfaitement." [Commentaire publié de Steven Avery 24/09/2020 00:25 ]

 

Voir aussi la Trinité chez :

 

Clément d'Alexandrie (150-250 après J.-C.)

● Extraits prophétiques. 13.1 : « Par deux ou trois témoins toute parole est établie. » Par le Père, le Fils et le Saint-Esprit, par le témoignage et l'aide desquels les commandements prescrits doivent être observés. (Clément d'Alexandrie. Extraits prophétiques. 13.1 ; ANF, vol 8)

o Grec : Πᾶν ῥῆμα ἵσταται ἐπὶ δύο καὶ τριῶν μαρτύρων, ἐπὶ πατρὸς καὶ υἱοῦ καὶ ἁγίου πνεύματος, ἐφ' ὧν μαρτύρων καὶ βοηθῶν αἱ ἐντολαὶ λεγόμεναι φυλάσσεσθαι ὀφείλουσιν. (Clément d'Alexandrie. Eclogae ex Scripturis Propheticis. 13.1; Migne Graeca PG 9, 703-704)

 

Origène d'Alexandrie (184-253 après JC)

● Scholia sur le Psaume 122 :2 « Voici, comme les yeux des serviteurs regardent vers la main de leurs maîtres, et comme les yeux d'une jeune fille vers la main de sa maîtresse. » L'Esprit et les corps sont les serviteurs de leurs maîtres (le Père et le Fils) ; l'âme est la jeune fille pour sa maîtresse (le Saint-Esprit) ; et le Seigneur notre Dieu est les trois [personnes], car les trois sont un. Ainsi, les yeux des serviteurs regardent les mains de leurs maîtres tandis qu'ils donnent des ordres par des gestes. Il se peut aussi que les mains des maîtres, qui sont le Père et le Fils, soient les anges qui leur appartiennent à tous les deux, tandis que les mains de la maîtresse, qui est le Saint-Esprit, sont les pouvoirs qui sont propres au Saint-Esprit. (Origenis Selecta dans Psalmos CXXII)

○ Grec : Ἰδοὺ ὡς ὀφθαλμοὶ δούλων εἰς χεῖρας τῶν κυρίων αὐτῶν, ὡς ὀφθαλμοὶ παιδίσκης εἰς χεῖρας τῆς κυρίας αὐτῆς, οὕτως οἱ ὀφθαλμοὶ ἡμῶν πρὸς Κύριον Θεὸν ἡμῶν, ἕως οὖ οἰκτειρήσαι ἡμᾶς, κ. τ. ἑ. Δοῦλοι κυρίων Πατρὸς καὶ Υἱοῦ πνεῦμα καὶ σῶμα· παιδίσκη δὲ Il s'agit d'une solution à votre problème. Τὰ δὲ τρία Κύριος ὁ Θεὸς ἡμῶν ἐστιν · οἱ γὰρ τρεῖς τὸ ἕν Oui. Ὀφθαλμοὶ γοῦν δούλων εἰς χεῖρας κυρίων ὁρῶντες, ὅτε διὰ χειρῶν νεύοντες κελεύσουσιν. Ἤ χεῖρες κυρίων μὲν Πατρὸς καὶ Υἱοῦ οἱ ἑκατέρου ἄγγελοι· κυρίας δὲ τοῦ ἁγίου Πνεύματος αἱ οἰκεῖαι αὐτοῦ δυνάμεις. (Origenis Selecta dans Psalmos CXXII, Migne Graeca, PG 12.1633).

 

[Cf. Commentaire publié par MidusItus27/11/2022 22:27 https://evangelicaltextualcriticism.blogspot.com/2020/01/the-greek-manuscripts-of-comma.html?m=1 ]

 

La solution de la Bible Crampon de mettre le verset 1 Jn 5,7 ne remontant qu'au XIVe siècle entre crochets est judicieuse. Les bibles modernes connues pour d'autres traductions erronées ne pourraient-elles donc pas ajouter une note explicative en bas de page comme elles le font déjà pour les autres versets ? 

Pour aller plus loin [Cf. www.leforumcatholique.org/message.php?num=897051 ] :

 

On retrouve le comma johannique (sans crochets) dans les traductions de SacyFillion, et Vigoureux, mais pas dans la Bible de Jérusalem.



Du côté protestant, on le retrouve dans la King James Version, et dans la Bible de David Martin, mais pas dans la traduction de Louis Second.



Sur le blog d'Yves Daoudal, on lit ceci: ''L’épître de ce dimanche présente une particularité unique, c’est d’avoir une importante partie de texte qui n’existe pas. (…) Des tentatives désespérées ont été faites au cours de l’histoire pour voir le texte complet comme étant le texte canonique, d’autant que son parallélisme est si séduisant, et surtout que son affirmation de la Sainte Trinité est si claire… Mais il faut se rendre à l’évidence. La partie litigieuse ne se trouve dans aucun manuscrit grec ancien. Le plus ancien est du… XIVe siècle.'' (Source)



S'il est vrai que beaucoup de manuscrits omettent cette partie, je ne suis pas d'accord que cela suffise à mettre en cause son authenticité, et encore moins sa canonicité.



Chez les Orthodoxes



Malgré son absence des manuscrits grecs antérieurs au XIVe siècle, les Orthodoxes ont intégré ce verset dans leur liturgie:



''(…) ce que l'on appelle "le comma johannique". Les exégètes considèrent généralement cet élément textuel comme : "une incise, absente dans les manuscrits grecs anciens, les versions anciennes et les meilleurs manuscrits de la Vulgate" (...).



La Tradition de l'Église est tout autant liturgique qu'écrite.

Nous croyons, pour notre part, que la Tradition de l'Église s'exprime par cette vision trinitaire des "Trois qui sont Un".

Cette Tradition s'est trouvée incluse dans le texte de la première épître du saint Apôtre et Évangéliste Jean, de sorte qu'elle se trouve maintenant présente dans le texte liturgique utilisé dans l'Église orthodoxe, tout comme dans la Vulgate de l'Église latine.'' (Source)



Non seulement on retrouve le comma johannique dans la liturgie orthodoxe, mais on le retrouve également dans le "Texte autorisé du Nouveau Testament grec" du Patriarcat oecuménique de Constantinople, dans son édition de 1904 ICI.



Chez les Latins



Évidemment, chez les Latins, on a évoqué ce texte bien avant le XIVe siècle.



Au XIIIe siècle, saint Thomas d'Aquin le cite dans la Somme théologique:



'[...] on lit dans la 1° lettre de S. Jean (5, 7) : “Ils sont trois qui témoignent dans le ciel : le Père, le Verbe et le Saint-Esprit. ” Et si l’on demande : Trois quoi ? on répond : Trois Personnes, comme S. Augustin l’expose. Il y a donc seulement trois Personnes en Dieu.'' (Ia pars, Q. 30, a. 2)



Au V-VIe siècle, saint Fulgence invoque ce texte pour contrer l'arianisme:



''Ce Père [saint Fulgence] rapporte un grand nombre de passages pour prouver la divinité du Fils et du Saint-Esprit, entre autres celui de la première Épître de saint Jean, où il est dit: ''Il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, le Verbe et le Saint-Esprit, et ces trois sont une même chose.'' (Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques).




Au Ve siècle, le Concile de Carthage cite le comma johannique contre les ariens:



''Les évêques s'étendent particulièrement sur la divinité du Saint-Esprit, et la prouvent entre autres par ce texte de saint Jean, déjà cité par saint Cyprien: «Il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint, et ces trois sont une même chose.» Ils concluent en ces mots : Telle est notre foi, appuyée sur l'autorité et les traditions des évangélistes et des apôtres, et fondée sur la société de toutes les églises catholiques du monde, dans laquelle, par la grâce de Dieu tout-puissant, nous espérons persévérer jusqu'à la fin de notre vie. Ce mémoire est daté du vingt avril 484.'' (Histoire universelle de l'Église catholique)



Quant à saint Cyprien de Carthage (IIIe siècle), on peut penser raisonnablement qu'il connaissait le texte en question comme le rappelle Bossuet:



''Un passage positif vaut mieux tout seul que cent omissions, surtout quand c'est un passage d'une aussi savante église que celle d'Afrique, qui, dès le cinquième siècle, a mis ce passage en preuve de la foi de la Trinité contre les hérétiques qui la combattaient. On ne doit pas oublier qu'une si savante Église allègue comme incontestable le texte dont il s'agit ; ce qu'elle n'aurait jamais fait s'il n'avait été reconnu, même par les hérétiques. Il n'y a rien qui démontre mieux l'ancienne tradition qu'un tel témoignage ; aussi vient-elle bien clairement des premiers siècles ; et on la trouve dans ces paroles de saint Cyprien au livre de l'Unité de l'Église. ''Le Seigneur dit : ''Moi et mon Père nous ne sommes qu'un''; et il est encore écrit du Père, du Fils et du Saint-Esprit : ''et ces trois sont un'', et hi tres unum sunt'' : où cela est-il écrit nommément et distinctement du Père, du Fils et du Saint-Esprit, sinon en saint Jean, au texte dont il s'agit ?'' (Oeuvres complètes de Bossuet, lere partie, Écriture sainte)



L'autorité de l'Église



Au-delà des témoignages historiques montrant l'importance que revêt ce verset, il y a l'autorité de l'Église dont il faut tenir compte.



Comme le rappelait Lycobates ICI, il importe de croire en l'authenticité du comma johannique en raison de ''l'autorité de l'Église, notamment du Concile de Trente (sess.IV, 1546), qui, en pleine connaissance de cause, a déclaré infailliblement qu'il fallait accepter, cum omnibus suis partibus, avec toutes ses parties, comme sacrés et canoniques, tous les livres de l'Écriture que l'Église a coutume de lire, tels qu'ils se trouvent dans la Vulgate.''



En 1897, un décret papal interdit de nier l'authenticité du comma johannique:
 



“Secrétariat de la Congrégation du Saint-Office de l’Inquisition. En ce qui concerne l’authenticité du texte de I Jean V. 7 (mercredi 12 janvier 1897).

“En Congrégation générale de la Sainte Inquisition romaine (...) la question discutable fut présentée comme suit, à savoir :
''Si nous pouvons impunément nier, voire mettre en doute, l’authenticité de ce texte (I Jean V. 7) (...)''

“Toutes choses ayant été examinées et pesées avec un très grand soin, et les grands Consulteurs ayant été chargés de donner leur avis, les très éminents Cardinaux susdits font savoir que ‘la réponse est négative’. Le vendredi 15 du mois et de l’année susmentionnés, à l’audience habituelle accordée du révérend père le grand Assesseur du Saint-Office, après qu’il eut fait un compte rendu exact des délibérations mentionnées ci-dessus au très saint et grand pape Léon XIII, Sa Sainteté a approuvé et confirmé la résolution de ces très éminents Pères (...).”
— Acta Sanctae Sedis, tome XXIX, 1896-7, p. 637.
 



Ce texte des AAS (qui me semble véridique) a été publié sur Internet par… les Témoins de Jéhovah mais pas pour en faire l'apologie comme on s'en doute. Ces derniers sont, comme on le sait, anti-trinitaires, et voient donc le comma johannique une falsification des Écritures par les catholiques. Une rhétorique similaire existe chez les musulmans. Mais nous savons, nous les catholiques, que c'est à l'Église catholique qu'il appartient de définir ce qui fait partie du canon des Écritures.



Historité et canonicité

Peut-être devrions-nous séparer la question de l'historicité et celle de la canonicité de ce verset. En effet, ne serait-il pas possible de laisser aux spécialistes la liberté de débattre de la datation de ce verset tout en laissant à l'Église le soin de dire que ce verset est canonique, et donc inspiré? Personnellement, j'aimerais bien que l'Église dise que ce comma johannique fait partie intégrante des Écritures.

Saviez-vous que du côté protestant (baptiste), ces dernières années, la défense de l'authenticité du comma johannique est devenue importante au sein du King James Only Movement (églises anabaptistes conservateursanglo-catholiques traditionalistes , méthodistes conservateurs de sainteté et baptistes indépendants.Ndlr)? De nombreux partisans considèrent ce verset comme un texte trinitaire important.

Comme catholiques, nous devrions être en mesure de voir cela. Ainsi, en raison de son caractère dogmatique, de son intégration dans la liturgie (tant dans la forme extraordinaire du rite romain que dans les liturgies orthodoxes), et de sa présence dans la Vulgate, je pense que le comma johannique devrait se retrouver dans toute bonne Bible catholique, et sa canonicité devrait même faire l'objet d'un rappel par l'Église." (Fin de citation) [1]

‘’L'interprétation est importante ici. Les non-trinitaires peuvent interpréter le CJ comme enseignant l'unité, et non la Trinité.’’ [Commentaire de Élie Hixson15/10/2020 15:36, auteur de l’article]

Ainsi, parmi les protestants (en majorité trinitaires), les ‘’pentecôtistes unitaires’’ (30 millions d'adhérents dans le monde, une branche du protestantisme ‘’pentecôtiste’’qui nie la Trinité) qui utilisent la King James Version, également appelée Bible du roi Jacques) font également appel à ce passage, mais comme preuve de leur doctrine antitrinitaire - ils prétendent que l'expression ‘’et ces trois sont un’’ enseigne leur doctrine de ‘’l'unité’’ de Dieu (une forme de monarchianisme modaliste communément appelée doctrine de l'unité, affirmant qu'il existe un seul Dieu - un esprit divin singulier mais sans distinction de personnes - qui se manifeste en tant que Père , Fils et Saint-Esprit), ce qui contraste fortement avec la doctrine dominante des trois personnes distinctes et éternelles posées par la théologie trinitaire chrétienne traditionnelle partagée par toutes les autres branches du christianisme.

[Notons encore que les pentecôtistes unitaires diffèrent ainsi des autres pentecôtistes et ''évangéliques'' dans leurs points de vue sur la sotériologie , croyant que la véritable foi salvatrice se démontre par la repentance, le baptême d'eau par immersion totale et le baptême dans le Saint-Esprit, fait uniquement au nom de Jésus-Christ, rejetant les formules trinitaires. Ils ont tendance à mettre l'accent sur des normes strictes de sainteté dans la tenue vestimentaire, la coiffure et d'autres domaines de la conduite personnelle. Le pentecôtisme unitaire est apparu pour la première fois en Amérique du Nord vers 1914 à la suite d'un schisme au sein du mouvement pentecôtiste de l'Œuvre achevée naissante (qui avait lui-même rompu avec le pentecôtisme de la sainteté.) 

 

"Certains des défenseurs les plus véhéments du CJ sont des partisans protestants du textus receptus qui adhèrent aux confessions baptistes de Westminster ou de Londres et revendiquent la pureté doctrinale par l'affirmation de ces confessions, mais pour défendre le Comma Johannique (CJ) en faisant appel aux manuscrits grecs, ils doivent faire appel à des manuscrits de la tradition dont leur propre tradition s'est détachée !"

Cf. https://evangelicaltextualcriticism.blogspot.com/2020/01/the-greek-manuscripts-of-comma.html?m=1 ]

***

(2) La prophétie de la Vierge d'Isaïe 7,14

 

Les traducteurs juifs de la Bible "massorétique" (Xe siècle) modifièrent l'Ancien Testament dans un sens anti-chrétien. La "vierge" de la prophétie d'Isaie 7,14 devient la "jeune fille". Le Dictionnaire de Mayer-Lambert (ancien grand Rabbin de France) ne donne que deux traductions possibles pour 'alma' : vierge ou jeune-fille, mais pas jeune-femme. [2]

C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la VIERGE est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).

Is 7,14

Cette prophétie d'Isaïe (7, 14) est citée par l'évangéliste Matthieu (1, 23) précisément pour indiquer comment la conception de Jésus par la Sainte Vierge était l'accomplissement de la prophétie du prophète Isaïe. 

Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète :

Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous »

Mt 1,22-23

La Bible a-t-elle été modifiée ?

On trouve un exemple frappant de cette altération de la virginité de Marie dans bibles dites "oecuméniques" (catholiques protestantes) qui donnent un tout autre sens au verset 23 du premier chapitre de l'Evangile selon saint Matthieu.

 

Dans la T.O.B., par exemple, la version est: "24. A son réveil, Joseph fit ce que l'Ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui son épouse, 25. mais il ne la connut pas jusqu'à ce qu'elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus." La Vulgate mentionne : "24. Ainsi réveillé de son sommeil, Joseph, fit comme l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui. 25. Or il ne l'avait point connue, quand elle enfanta son fils premier-né, à qui il donna le nom de Jésus."

 

Autrement dit, la version moderne laisse entendre que Joseph eut des relations avec Marie après "qu'elle eût enfanté un fils" tandis que la version ancienne, la Vulgate, nous dit simplement que Joseph ne l'avait point connu quand elle enfanta Jésus. 

 

Dans Le Nouveau Testament, traduit en français courant d'après le texte grec. Alliance Biblique Universelle, Traduction Société Biblique française, Imprimatur Paris 22 mars 1973, le verset 25 sous-entend que Joseph a eu des relations après avec Marie. Un pas est franchi : "Mais il n'eut pas de relations avec elle jusqu'à ce qu'elle ait mis au monde son fils, que Joseph appela Jésus".

Ces falsifications du sens, les Juifs et les gnostiques commencèrent à les faire au IIe siècle après J.-C., si l'on en croit le témoignage même de saint Irénée dans son ouvrage Contre les hérésies, Dénonciation et réfutation de la gnose, écrit vers 180 ap. J.-C. :

 

« Une altération juive de la prophétie de l'Emmanuel

 

Dieu s'est donc fait homme, et le Seigneur lui-même nous a sauvés en nous donnant lui-même le signe de la Vierge. On ne saurait dès lors donner raison à certains, qui osent maintenant traduire ainsi l'Écriture : "Voici que la jeune femme concevra et enfantera un fils." Ainsi traduisent en effet Théodotion d'Éphèse et Aquila du Pont, tous les deux prosélytes juifs. Ils sont suivis par les Ébionites, qui disent Jésus né de Joseph, détruisant ainsi autant qu'il est en eux cette grande « économie » de Dieu et réduisant à néant le témoignage des prophètes, qui fut l'œuvre de Dieu. Il s'agit en effet d'une prophétie qui fut faite avant la déportation du peuple à Babylone, c'est-à-dire avant l'hégémonie des Mèdes et des Perses ; cette prophétie fut ensuite traduite en grec par les Juifs eux-mêmes longtemps avant la venue de notre Seigneur, en sorte que personne ne puisse les soupçonner d'avoir traduit comme ils l'ont fait dans l'éventuelle pensée de nous faire plaisir : car, s'ils avaient su que nous existerions un jour et que nous utiliserions les témoignages tirés des Ecritures, ils n'auraient certes pas hésité à brûler de leurs mains leurs propres Écritures, elles qui déclarent ouvertement que toutes les autres nations auront part à la vie et qui montrent que ceux-là mêmes qui se vantent d'être la maison de Jacob et le peuple d'Israël sont déchus de l'héritage de la grâce de Dieu.

 

« […] Ceux qui changent le texte d'Isaïe pour lire : "Voici que la jeune femme concevra en son sein" et qui veulent que l'enfant en question soit le fils de Joseph, qu'ils changent donc le texte de la promesse qui se lit en David, là où Dieu lui promettait de susciter "du fruit de son sein" une "Corne" (Psaumes 131, 17) qui ne serait autre que le Christ Roi ! Mais ils n'ont pas compris ce texte, sans quoi ils auraient eu l'audace de le changer lui aussi. » (S. Irénée de Lyon, Adversus Haereses, Contre les Hérésies, Livre III, 2e partie, 2. L'ouvrage Contre les hérésies a été écrit vers 180 ap. J.-C. par S. Irénée, disciple de S. Polycarpe qui fut lui-même disciple de S. Jean l'Évangéliste.) 

 

Le Chevalier Paul Louis Bernard Drach (1791-1865), ancien rabbin français converti au 19e siècle, affirme que l'hébreu alma du texte sacré de Is 7,14 signifie vierge (De l'harmonie entre l'Eglise et la synagogue ou Perpétuité et catholicité de la religion chrétienne, tome second, Paul Mélier éditeur Paris 1844, rééd. Scholar Select, UK 2018, p. 108-310), de même que pour Rebecca (Gn 24,16) et Marie, soeur de Moïse (Ex 2,8), elles aussi qualifiée d'alma. (De l'harmonie entre l'Eglise et la synagogue, ibid. p. 122.)

 

"Alma ... signifie une personne qui a conservé jusqu'à ce moment la virginité effective, et même ce que nous appelons la virginité morale, par son éloignement de tout ce qui peut flétrir la fleur si délicate de l'angélique vertu de pureté." (ibid. p. 132.)

 

"La version des Septante, qui est antérieure de plusieurs siècles au christianisme, et qui a fait longtemps autorité dans la Synagogue, rend ici (pour Is 7,14) le terme Alma par vierge; et en cela tous les manuscrits, tous les imprimés sont d'accord. On n'a jamais observé de variantes dans ce mot." (ibid., p. 138-139.)

 

"Après de longues et consciencieuses études sur notre prophétie d'Isaïe, saint Jérôme déclare comme nous, sans craindre, dit-il, d'être démenti par les Juifs, qu'Alma, partout où ce mot se rencontre dans les saintes Ecritures, signifie uniquement une vierge dans la plénitude de son innocence, éloignée de toute communication avec l'autre sexe; et nulle part, une femme mariée, une femme non vierge." (ibid., p. 164.)

***

(3) En Luc 1,28 l'ange Gabriel entra chez Marie et lui dit (traduction de l'Association épiscopale liturgique) : ''Je te salue, Comblée-de-grâce''

 

Cependant la bible protestante Louis Second traduit Lc 1,28 par :

 

''Je te salue, toi à qui une grâce a été faite''

 

Il y a une grande différence. Quelle est donc la bonne traduction ?

 

L'utilisation du parfait, montre que l'action est parfaitement achevée, donc que la Grâce prend sa source dans le passé, et a un impact durable sur le présent.

 

Par exemple en Luc 16,20, Louis Second aurait dû traduire ''qui a un ulcère'', pourtant LS traduit ''couvert d'ulcères''. La Vulgate en latin dit bien ''ulceribus plenus'', ''couvert d'ulcères''...

 

Pareil en Jean 19,30, le dernier mot de Jésus sur la Croix est "tout est accompli." Louis Second traduit bien "Tout est accompli." L'action est accomplie et elle a un impact sur le présent. Or selon la logique de la traduction LS de la salutation de l'ange à Marie, on devrait avoir ''un acte a été accompli''... La traduction de Luc 1,28 par Louis Second est donc un choix plus personnel que textuel.

 

Trouvez une version de la Bible dans laquelle Marie a été comblée de grâce dans un passé qui persiste (Vulgate, Bible liturgique, Bible Crampon, Bible de Jérusalem) et oubliez donc la Louis Segond !

 

(Source : βιβλίον/biblion TikTok )

La Bible a-t-elle été modifiée ?

On trouve le même choix personnel de la Bible Louis second dans sa traduction de Genèse 33,11 qui traduit : "Accepte donc mon présent qui t'a été offert, puisque Dieu m'a comblé de grâces." Or la LS avait choisit de dire que Marie ne recevait qu'une seule grâce et ici Jacob ne reçoit même pas qu'une seule grâce, il est "comblé de grâces" !

 

La bible de la liturgie catholique traduit : "Accepte donc le présent que je t’ai apporté. Car Dieu m’a fait grâce et j’ai tout ce qu’il me faut." 

La Bible de Jérusalem traduit dans le même sens : "Accepte donc le présent qui t'est apporté, car Dieu m'a favorisé et j'ai tout ce qu'il me faut."

Ainsi que la Bible Crampon 1923 : "Accepte donc mon offrande qui t'a été amenée, car Dieu m'a accordé sa faveur et je ne manque de rien."

(4) La prophétie du Christ crucifié

Lui-même a porté nos péchés, dans son corps, sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris.

1 Pierre 2,24

Dans certaines traductions de la Bible, on ne trouve pas "ils m’ont percé les mains et les pieds" (Psaumes 21,17) mais "comme un lion, [ils sont] à mes mains et à mes pieds", ce qui fait perdre au texte sa portée prophétique et ne donne plus aucun sens. Le sens de la prophétie est maintenu en revanche dans Zacharie 12, 10 : "Je répandrai sur la maison de David et sur l’habitant de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils regarderont vers moi, celui qu’ils ont transpercé [...]. Ce jour-là, il y aura une source qui jaillira pour la maison de David et pour les habitants de Jérusalem : elle les lavera de leur péché et de leur souillure.' (Za 13, 1).

 

La traduction du texte juif massorétique s’écarte de la version des Septante pour Ps 21,17 : dans le texte massorétique, on trouve le mot ka’ari qui veut dire "lion" ; il faut donc supposer que les Septante, qui ont traduit par "ils ont percé" (oruxsan) disposaient d’un texte différent. Lequel ? C’est assez simple : en l’occurrence, le verbe "percer" pourrait s’écrire karu. Comment trancher ? Nous avons ici deux éléments :

 

1. le texte massorétique n’est grammaticalement pas très satisfaisant, puisqu’il manque un verbe dans la phrase (littéralement, on devrait traduire par "comme un lion, mes mains et pieds").

 

2. Les manuscrits hébreux de Nahal Hever datés de 50-68 ap. J.-C., donc plus anciens que la version massorétique, portent le mot ka’aru, forme archaïque de karu, ce qui conforte les Septante (Source: Peter W. Flint, "Biblical Scrolls from Nahal Hever", Discoveries in the Judean Desert, 38, Oxford, Clarendon Press, 2000, p. 133-166). [3]

La Bible a-t-elle été modifiée ?

La Bible selon la Vulgate de Saint Jérôme, Editeur: DFT (EDITIONS), traduite en français, avec des notes par l'Abbé Glaire (mort en 1879), introduction, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux, seule approuvée après examen fait à Rome par la Sacrée Congrégation de l´Index, Edition 1902, précise dans la note 17, p. 1127 : "Ils ont percé mes mains et mes pieds. Il faut renoncer à toutes les lois de la critique et de l'herméneutique, pour traduire avec les Juifs, comme un lion, mes mains et mes pieds, et avec les hébraïsants rationalistes, ils ont lié, ou souillé mes mains et mes pieds."

 

Heureusement, la découverte des rouleaux de la mer Morte a permis de prouver que l'Ancien Testament grec (la version des Septantes, IIIe s. av. J-C.), utilisé par les chrétiens des premiers siècles et par l'Église orthodoxe grecque est plus proche du texte original, et que la version juive massorétique (Ancien Testament en hébreu datant de l'an 1000 environ) a été volontairement "retouché". [4] 

 

Manuscrits de la Mer morte

Alors que le texte juif massorétique du Psaume XXI (Hébr. 22), 17 s'exprime en ces termes: "Comme un lion mes mains et mes pieds", les Manuscrits de la mer Morte reviennent à l'original : "Ils ont percé mes mains et mes pieds" (sens préservé dans la Version des LXX = Septante), dont l'application à la crucifixion du Fils de Dieu est évidente. 

 

Les Manuscrits de la mer Morte sont un ensemble de parchemins et de fragments de papyrus principalement en hébreu, mais aussi en araméen et en grec, qui ont été copiés entre le IIIe siècle avant Jésus-Christ et le Ier siècle après, et ont été découverts entre 1947 et 1956 à proximité du site de Qumrân en Palestine mandataire 1947-1948, puis en Cisjordanie. 

 

Nous pouvons ainsi affirmer que cette traduction erronée quant à la personne du Messie crucifié dans la Bible médiévale juive dite "Bible massorétique" ("Massorah", dont la compilation et la révision des anciens manuscrits date du Xe siècle), montre que l'interprétation sioniste de la Bible depuis 2 000 ans a pour origine une négation théologique de la royauté du Christ, roi pacifique universel crucifié pour nous sauver, et que ce rejet vise à privilégier un sens matérialiste plus terrestre du Messie. D'où le fait que beaucoup de Juifs se convertissent aujourd'hui lorsqu'ils lisent la prophétie non trafiquée d'Isaïe 53,10 Messie homme de douleur portant nos péchés et mourant pour nous sauver, qui "remet sa vie en sacrifice de réparation".

Les sionistes veulent établir un royaume d'Israël temporel, y compris au moyen de la tromperie et de la violence. Ils ne voient la terre que comme perspective ultime (d'où l'indifférence aux mobiles religieux ou laïcs). Ils centrent tout sur une interprétation terrestre littérale et religieuse de la Bible. L'autre monde n'est pas l'essentiel. Ils voient des signes confirmant leurs théories dans des événements comme la mort de saint Louis. Pour eux, le signe qu'ils sont dans le vrai c'est que Dieu extermine les ennemis d'Israël. Il confirme par ces événements, l'élection divine. Comme si Dieu cherchant sur la terre un peuple supérieur avait élu les Juifs non par un décret dont les raisons nous sont incompréhensibles, mais parce qu'Il les avait jugés supérieurs aux autres hommes. Ces erreurs d'interprétation de la Bible sont le mobile central des sionistes. Une illustration de cette erreur se trouve encore dans la traduction: "By way of deception thou shall do war." (Proverbes 24,6) Ce que l'on peut traduire en français par "Par la tromperie, vous mènerez la guerre." Comme si Dieu pouvait conseiller le mensonge et la tromperie ! Comme l'établit monsieur Daoudal, cette traduction erronée est issue d'une version moyenâgeuse trafiquée de la Bible (version massorétique). La traduction authentique est :

 

« Pr 24, 6 quia cum dispositione initur bellum et erit salus ubi multa consilia sunt. » (Vulgate)

 

Dans la traduction en français de la Vulgate, la traduction est :

 

Pr 24,6. « Parce que c'est avec réflexion que s'entreprend une guerre ; et que le salut sera où il y a beaucoup de conseils. » Ce qui change en effet complètement du sens donné par la Bible massorétique !

***

(5) La prophétie du Christ souffrant

Avec Isaïe 53, le chapitre interdit du Tanakh (Bible dite "hébraïque"), le Livre de la Sagesse 2,1-20 datant du second ou premier siècle avant Jésus-Christ, et décrivant avec une grande précision la Passion que vivra le Christest une autre prophétie messianique qui est rejetée par les Juifs et considérée comme "apocryphe" par les protestants :

 

"Ils ne sont pas dans la vérité lorsqu’ils raisonnent ainsi en eux-mêmes : 'Notre existence est brève et triste, rien ne peut guérir l’homme au terme de sa vie, on n’a jamais vu personne revenir du séjour des morts.'

(...) 

"Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s’oppose à nos entreprises, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d’infidélités à notre éducation.

Il prétend posséder la connaissance de Dieu, et se nomme lui-même enfant du Seigneur. Il est un démenti pour nos idées, sa seule présence nous pèse ;

car il mène une vie en dehors du commun, sa conduite est étrange.

Il nous tient pour des gens douteux, se détourne de nos chemins comme de la boue.

Il proclame heureux le sort final des justes et se vante d’avoir Dieu pour père.

Voyons si ses paroles sont vraies, regardons comment il en sortira.

Si le juste est fils de Dieu, Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires. Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience.

Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui."

(5) La reconnaissance de Jésus Dieu par Saint Pierre

La Bible protestante Louis Segond traduit 2 P 1,1 par "Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus-Christ."

 

Mais la Bible de la liturgie catholique traduit : "SYMEON PIERRE, serviteur et apôtre de Jésus Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi d’aussi grand prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ." Et toutes les bibles (la Bible de Jérusalem, la TOB, la Bible des peuples) traduisent ainsi de la même manière.

 

Car dans le texte grec nous lisons "Συμεὼν Πέτρος δοῦλος καὶ ἀπόστολος Ἰησοῦ Χριστοῦ τοῖς ἰσότιμον ἡμῖν λαχοῦσιν πίστιν ἐν δικαιοσύνῃ τοῦ θεοῦ ἡμῶν καὶ σωτῆρος Ἰησοῦ Χριστοῦ·", ce qui se traduit bien littéralement par :  "Siméon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui croient en la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ."

La fixation du Canon Biblique, et la Vulgate de Saint Jérôme ou Bible latine catholique (Ve siècle)

 

L'Église n'a pas décidé de ce qui constituait le Canon des "Écritures" avant la fin du 4ème siècle. Ce qui a laissé 4 siècles aux chrétiens à ''errer'' sans canon biblique. Ce qui prouve la fausseté du Sola scriptura protestant.

 

Cependant, les sept premiers conciles de l'Église jusqu'en 787 enseignèrent que :

 

1. Jésus est pleinement Dieu ; le Christ est ''incréé'' et divin de même essence que le Père = condamnation de l'hérésie arienne (Nicée I 325)

2. Le Saint-Esprit est pleinement Dieu (Constantinople I 381)

3. Il n'y a dans le Christ qu'une seule personne, vrai Dieu et vrai homme (Ephèse 431) ;

- condamnation de l'hérésie de Nestorius, primat de Constantinople pour qui les deux natures dans le Christ étaient sans influences de l'une sur l'autre. 

- Marie est la Mère de Dieu. 

4. Le Christ est une seule personne, divine et humaine, son humanité n'est pas "absorbée" par la nature divine

L'unité des deux natures est ''sans mélange, sans confusion, sans division et sans séparation'', définition négative soulignant un mystère qui nous dépasse. (Chalcédoine 451)

5. Le Fils est une seule personne dans deux natures (Constantinople II 553 sous Justinien)

6. Le Christ a deux volontés, humaine et divine (Constantinople III 680-681)

7. Le Christ peut être vénéré par des images, condamnation de l'iconoclasme (Nicée II 787)

 

Les conciles œcuméniques ont défini avec autorité des dogmes pour tous : tout chrétien doit adhérer à ces dogmes, alors que l'Église (au niveau œcuménique) conserva au moins jusqu'en 382 un certain degré d'ambiguïté sur le canon de l'Écriture.

 

La préface à l'édition de la Vulgate de saint Jérôme (390-405 ap.J-C.) (traduite en français par l'Abbé J.-B. Glaire, Nouvelle Edition, Editions D.F.T. 2002, p. VII, VIII) précise :

 

"L'oeuvre de Saint Jérôme aboutit à une nouvelle traduction latine de la Bible : la Vulgate, ainsi appelée parce que d'usage général ou "vulgaire".

"[...] (Saint Jérôme) Il avait à sa disposition les manuscrits hébreux les plus anciens et de précieux documents qui ont disparu depuis, et qui n'avaient pas été altérés par les falsifications introduites par les Juifs qui voulaient gommer ou atténuer les prophéties qui les condamnaient clairement. Le résultat des travaux acharnés de saint Jérôme est donc réuni dans la version latine de la sainte Ecriture désignée sous le nom de Vulgate, dont l'autorité est sans égale, d'une part parce que saint Jérôme avait reçu une mission explicite de l'Eglise pour sa réalisation, et d'autre part, parce que le Concile de Trente (1546) l'a déclarée authentique, c'est-à-dire ayant valeur d'original.

"[...] Aucun des manuscrits que nous possédons aujourd'hui, il faut le répéter, n'a l'antiquité de ceux que suivait saint Jérôme; ils sont même, et de beaucoup, postérieurs à la Vulgate elle-même (l'hébreu massorétique - compilation et révision des anciens manuscrits - date du Xe siècle).

"[...] Il fallut la Réforme Protestante pour bien évidemment se défier de la Vulgate et opérer un retour aux prétendus "textes originaux" hébreux, araméens et grecs, et opérer de nouvelles traductions faites sur ces textes. De là viennent toutes les bibles modernes actuellement disponibles qui, même chez les catholiques, rejettent comme un "écran" la Vulgate de saint Jérôme.

"Or, [ ...] le texte massorétique hébreu que nous possédons [...] a subi plusieurs variantes, altérations et des interpolations. [...] Le texte hébreu que nous possédons aujourd'hui, n'est pas, tant s'en faut, le texte authentique et primitif. D'autre part, la Vulgate a été rédigée par saint Jérôme sur le texte primitif, original hébreu qui a disparu.

[...] La Vulgate est à ce titre au même niveau que la Septante (grecque)." [5]

 

‘’En appeler de la Vulgate à la vérité hébraïque est une de ces vastes duperies dont la haute critique est coutumière. Car c’est justement cette ‘vérité hébraïque’ que saint Jérôme (340-420) a entendu rétablir en elle, au-dessus de toutes les traductions de la Bible plus ou moins altérées, qui circulaient de son temps.

 

’’Saint Jérôme employa toutes les ressources de son intelligence et de sa volonté à restituer la parole de Dieu dans sa teneur authentique. ... Il tenait à fournir aux apologistes de son temps une œuvre sûre, afin qu'on ne pût les arrêter à tout propos dans les discussions, en disant : 'Ce passage n'est pas dans l'hébreu', comme les Juifs le faisaient constamment." (La Sainte Bible selon la Vulgate traduite en français par l'Abbé J.-B. Glaire, Nouvelle Edition, Editions D.F.T. 2002, p. 3028.)

 

Pour sa traduction en latin, l'auteur "Saint Jérôme avait à sa disposition les manuscrits hébreux les plus anciens et de précieux documents qui ont disparu depuis (en particulier, le rouleau de la Synagogue de Bethléem, qu'il avait copié de sa main; et les célèbres Hexaples, où Origène avait reproduit sur six colonnes parallèles, le texte hébreu et les cinq principales traductions grecques qui en existaient alors), et qui n'avaient pas été altérés par les falsifications introduites par les Juifs qui voulaient gommer ou atténuer les prophéties qui les condamnaient clairement.

 

Il fallut la Réforme Protestante pour se défier de la Vulgate et opérer un retour aux prétendus "textes originaux" hébreux, araméens et grecs, et opérer de nouvelles traductions faites sur ces textes. De là viennent toutes les bibles modernes actuellement disponibles qui, malheureusement, même chez les catholiques, rejettent comme un "écran" la Vulgate de saint Jérôme et privilégient un sens antichrétien juif au détriment du sens chrétien traditionnel.
 

Cette falsification de la Bible par les Pharisiens au Xe siècle (Bible "massorétique") peut être mise en relation avec ce passage du Christ Notre-Seigneur sur les Pharisiens, et qui révèle que ceux-ci changeaient déjà la Parole de Dieu, du temps même du Christ, pour la conformer à des traditions humaines : "vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre." (Mc 7,13)

 

"Ceux qui invoquent la vérité hébraïque raisonnent comme si nous possédions encore aujourd'hui les manuscrits originaux de Moïse et des Prophètes. Mais il n'est pas permis d'ignorer que la seule version de l'Écriture conservée par les Juifs est celle dite des Massorètes, qui ne remonte pas au-delà du VIe siècle. Elle est par conséquence postérieure, et à celle des Septante, et à la Vulgate. Elle ne s'impose donc pas par son ancienneté; elle ne s'impose pas non plus par la qualité de sa rédaction : car les Rabbins qui l'exécutèrent étaient loin d'avoir les méthodes critiques comparables à celles de saint Jérôme, qui se montre déjà un maître en la matière. Eux cherchaient seulement à établir une leçon uniforme, pour fixer par écrit les fameux points-voyelles que l'on se transmettait jusque-là uniquement par tradition orale. Mais surtout – et c'est là ce qui enlève à leur travail, la valeur absolue qu'on voudrait lui donner – chaque fois qu'ils le pouvaient sans faire violence au texte, ils s'attachaient à effacer tout ce qui risquait de tourner à la glorification de Jésus-Christ.

 

"Saint Justin de Neapolis (Naplouse) (juif de Samarie converti au christianisme, mort martyr en 165 ap. J.6C.), dans son Dialogue avec Tryphon, en donne plusieurs exemples : ainsi, lorsque Jérémie, après avoir présenté le Messie sous la figure de l'agneau que l'on mène à l'abattoir, montre les Juifs acharnés à sa perte et disant : Mettons du bois dans son pain, il est évident qu'il y a là une allusion – et les Pères de l'Eglise l'ont compris ainsi – au Pain de vie descendu du Ciel qui sera comme traversé par le bois de sa croix sur laquelle on le clouera. Ces mots figurent et dans la Septante et dans la Vulgate : mais les Massorètes les ont remplacés par ceux-ci : Détruisons l'arbre dans sa sève, qui éliminent le symbolisme prophétique. De même, ils ont tronqué le verset du Psaume XCV (95) qui porte : Dites aux nations : le Seigneur a régné par le bois. Cette expression visait manifestement le Christ établissant son règne sur tout l'univers, du haut de sa croix. Mais ils l'ont vidée de son sens, en supprimant les mots : par le bois.

 

"De même, Saint Jérôme nous les montre au chapitre II,22 d'Isaïe ('Laissez donc l'homme dont le souffle est dans ses narines parce qu'il a été réputé pour le Très-Haut'), éliminant discrètement l'épithète de 'Très-Haut' (excelsus, BAMA), que le Prophète applique au Messie : 'Comprenant, dit-il, que cette prédiction avait trait à Jésus-Christ, ils ont interprété un mot équivoque dans son sens le plus défavorable, pour paraître n'attacher aucun prix au Christ, bien loin de le louer... Ils ont profité de l'ambiguïté du mot, pour en détourner le sens au profit de leur impiété, ne voulant rien dire de glorieux sur le Christ, en qui ils ne croyaient pas.' (Isaiam, Pat. lat., t. XXIV, c. 56.)'' (Don Jean de Monléon 1890-1981, moine bénédictin exégète de l'abbaye Sainte-Marie de Paris, cité dans La Sainte Bible selon la Vulgate traduite en français par l'Abbé J.-B. Glaire, Nouvelle Edition, Editions D.F.T. 2002, p. 3029.)

Les livres dits "deutérocanoniques" (livres admis "secondairement" que l'Église catholique et les Églises orthodoxes incluent dans l'Ancien Testament et qui ne font pas partie de la Bible hébraïque dite "protocanonique") sont canoniques depuis le quatrième siècle

 

Le protestantisme et le judaïsme ne voient pas ces livres comme inspirés et les considèrent donc comme apocryphes. Or, ces livres sont appelés "deutérocanoniques", non parce qu’ils seraient d’un rang inférieur ou représenteraient un intérêt secondaire, mais parce que leur appartenance au canon des Écritures fut statuée plus tardivement que d’autres livres qui furent partout et toujours regardés comme canoniques, comme la Genèse, Isaïe, les Psaumes. Au XVIe siècle, avec l’avènement de la Réforme, les premiers protestants remarquèrent cette différence entre les Bibles hébraïques et catholiques, démasquèrent ces additions ''médiévales'' pour ce qu’elles étaient, et les arrachèrent de la Parole de Dieu... Rome réagit en ajoutant officiellement les livres deutérocanoniques lors du Concile de Trente (1564-1565) et dit ''qu’ils avaient toujours été là...''

 

En effet, l’actuelle Bible utilisée par les juifs n'est pas la même que celle utilisée par Jésus et ses Apôtres. Du temps de Jésus, les limites de l’Ancien Testament étaient encore floues et le canon des Écritures n’était pas encore établi à la période Apostolique. Si Jésus tenait les gens pour responsables de leur obéissance aux Écritures, il leur demandait de suivre leur conscience, et donc les Écritures, dans la mesure où ils étaient capables de comprendre ce qui constituait ''les Écritures''. Les Sadducéens, par exemple, ne considéraient que les cinq premiers livres de l’Ancien Testament comme inspirés et canoniques. Ils regardaient les autres livres de l’Ancien Testament, un peu comme les protestants aujourd’hui regardent les Deutérocanoniques : intéressants, mais pas la Parole inspirée de Dieu. Et c’est précisément pourquoi les Sadducéens débattent avec Jésus de la réalité de la résurrection en Mathieu 22,23-33 : ils ne la trouvaient pas dans les cinq livres de Moïse, et ne considéraient pas les autres livres de l’Écriture qui en parlent explicitement (comme Isaïe et 2 Macchabées) comme inspirés et canoniques. Jésus ne les oblige pas à reconnaître ces livres comme canoniques, il n’essaie pas de forcer les Sadducéens à reconnaître un Ancien Testament ''augmenté''. Il attend seulement d'eux qu’ils prennent au sérieux les Écritures qu’ils reconnaissent : c’est-à-dire qu’il débat sur la résurrection à partir des cinq livres de la loi. Mais bien sûr, cela ne signifie pas non plus que Jésus acceptait ce canon ''rétréci'' des Sadducéens. Jésus fait la même chose quand il s’adresse aux Pharisiens. Ces juifs semblent avoir eu un canon de l’Ancien Testament proche de celui des juifs d’aujourd’hui. Un canon bien plus grand que celui des Sadducéens, mais pas aussi grand que d’autres collections juives de l’Écriture. Là encore, Jésus et ses Apôtres n’hésitent pas à discuter à partir des textes que les pharisiens reconnaissent comme scripturaires. Mais comme pour les Sadducéens, cela ne signifie pas que le Christ ou les Apôtres aient limité les Écritures à ce qui était reconnu par les pharisiens. Quand Jésus et ses Apôtres s’adressent à la Diaspora juive de langue grecque, ils utilisent une collection d’écrits encore plus grande : la Septante, une traduction des Écritures juives en grec, que beaucoup de juifs (la majorité en fait), regardaient comme Écritures inspirées. En fait, le Nouveau Testament est plein de références à la Septante comme Écriture, et à sa manière particulière de traduire certains passages de l’Ancien testament. Ironiquement, l’un des passages favoris utilisé dans les polémiques contre les catholiques est Marc 7,6-8. Dans ce passage, Jésus condamne des doctrines enseignées comme préceptes humains. Ce texte est la base d’un invraisemblable nombre de récriminations contre l’Église catholique, accusée d’ajouter à l’Écriture des traditions humaines, comme ces Deutérocanoniques, qui seraient uniquement un travail d’hommes. Peu réalisent que dans Marc 7, 6-8, le Seigneur citait la version d’Isaïe trouvée dans la Septante...

 

"Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi."

 

L'Ancien Testament lui-même est issu de la plume de ceux que Dieu a établis en premier lieu avec autorité et alors qu'il n'y avait AUCUN écrit. Moïse n'a pas écrit un seul mot de l'Écriture avant que Dieu ne le désigne comme son représentant, et beaucoup des choses qu'il a écrites se sont produites des siècles, voire des millénaires, avant lui.

 

L’Église a transmis l’Écriture aux générations futures à travers une succession historique et documentée d’évêques.

 

Les Églises locales transmettaient parfois des listes de livres quelque peu différentes. Mais cela ne posait pas de problème à l’Église antique, dont la "règle de foi" ne se résumait jamais à l’Écriture seule.

 

Ce n’est pas avant la fin de l’âge apostolique (fin 1er siècle) que les juifs, cherchant une nouvelle base pour leur pratique religieuse suite à la destruction du temple en 70, se concentrèrent sur l’Écriture, et établirent leur canon au rassemblement des Rabbins, connu sous le nom de ''Concile de Javneh'' (ou ''Jamnia'') vers 90 après J.C.. Auparavant, il n’y avait jamais eu d’effort pour définir le canon des Écritures juives. En fait, l’Écriture n’indique nulle part que les juifs aient eu l’idée de définir ce canon. Le canon obtenu par les rabbins à Javneh était celui des pharisiens palestiniens : pas le plus court, qui était utilisé par les Sadducéens qui avaient pratiquement disparus après le soulèvement contre Rome. Pas non plus celui plus récent, constitué par la version grecque de la Septante, que les rabbins regardaient plutôt de haut, comme ''teintée de paganisme'', car eux-mêmes n'étaient pas ouverts au multiculturalisme (hellénisme), suite à ce qu’ils avaient subi de la main des romains. Leur peuple avait été massacré par des envahisseurs étrangers, le Temple profané et détruit, la religion juive palestinienne se retrouvait en lambeaux. Ces rabbins rejetèrent donc la version de la Septante (grecque) et adoptèrent le canon intermédiaire des pharisiens. Par la suite, cette version fut adoptée par la majorité des juifs, cependant, pas par tous. Aujourd’hui par exemple les juifs d’Éthiopie utilisent encore la version grecque de la Septante, et non le canon palestinien, plus court, établi par les rabbins à Javneh. En d’autres termes, le canon de l’Ancien Testament reconnu par les juifs éthiopiens est le même que celui de l’Ancien Testament des catholiques, avec les sept livres Deutérocanoniques (Enc. Judaïca, vol.6, p. 1147).

 

Et rappelons-nous qu’avant que ne se déroule le Concile de Javneh, l’Église Catholique existait déjà et utilisait déjà la Septante dans ses enseignements, prédications et célébrations, exactement comme les Apôtres l’avaient fait eux-mêmes. L’Église ne s’est donc pas sentie obligée de se conformer aux souhaits des rabbins qui ont exclu les livres Deutérocanoniques, pas plus qu’elle ne s’est sentie obligée de les suivre dans leur rejet des écrits du Nouveau Testament. Pour les chrétiens, après la naissance de l’Église le jour de la Pentecôte, les rabbins n’avaient plus l’autorité de Dieu pour décider de ce genre de choses. Cette autorité qui incluait celle de définir le canon des Écritures a été donnée à l’Église par le Christ. C'est ainsi que l’Église et la Synagogue ont séparé leurs chemins non au ''moyen âge'' ou au XVI e siècle, mais au 1er siècle.... La Septante, incluant les Deutérocanoniques, fut d’abord acceptée, non pas par le Concile de Trente, mais par Jésus et ses Apôtres.

 

Cf. Réponses aux protestants sur les Deutérocanoniques

11 janvier 2015

https://www.islam-et-verite.com/mahomet-lhomme-parfait/

La version de l’Écriture appelée Septante, citée par le Christ, inclut ces livres Deutérocanoniques, livres censés avoir été ajoutés par Rome au XVI e siècle. Et ce n’est absolument pas la seule citation de la Septante dans le Nouveau testament. En fait, deux bons tiers des passages de l’Ancien Testament cités dans le Nouveau viennent de la Septante. Alors pourquoi les deutérocanoniques ne sont-ils pas retrouvés dans les Bibles juives d’aujourd’hui ? Parce que les juifs qui formulèrent le canon juif moderne a) n’étaient pas concernés par l’enseignement des Apôtres et b) avaient d’autres préoccupations que celles de la communauté apostolique.

 

Le Christ ne nous a pas laissé de livre lors de son Ascension. Il nous a laissé l’autorité enseignante de l’Église dans la personne des Apôtres. La seule raison pour laquelle certains livres ont été reconnus plus tard comme Écritures est que ces hommes les ont écrits, ou qu'ils ont approuvé les écrits d'autres qui l'ont fait, et cette connaissance a été transmise par leurs successeurs (les évêques) aux générations futures. Lorsque certaines des listes ne correspondaient pas (il y a de nombreuses raisons possibles à cela), ces mêmes successeurs ont utilisé leur autorité pour établir définitivement ce qu'était le canon de l'Écriture, non pas en tant que seigneurs de l'Écriture, mais en tant que témoins ordonnés et publics de Dieu de son contenu authentique. L’Église" (c’est-à-dire ses autorités vivantes) a été établie par le Christ avec l’autorité d’enseigner oralement avant l’Écriture (d’ailleurs, la même chose s’est produite dans l’Ancien Testament, par exemple, lorsque Dieu a nommé Moïse avant qu’il n’écrive quoi que ce soit).  Contrairement à ce que disent les protestants, la Bible n'a PAS créé l’Église, c'est l’Église qui A CREE la Bible.

Pape DAMASE et SAINT JERÔME

Pape DAMASE et SAINT JERÔME

Saint Irénée de Lyon (mort vers 202) dans "Contre les hérésies" vers 180 cite 21 livres qui finiront par faire partie du Nouveau Testament, mais n'utilisent pas Philémon, Hébreux, Jacques, 2 Pierre, 3 Jean et Jude (F. F. Bruce, The Books and the Parchments, Fleming H. Revell Company, p. 109). 

 

Dès le IIe siècle donc se répandent sur les étagères des rouleaux de parchemins pouvant contenir deux ou trois livres. Et c'est aussi au IIe siècle que nous commençons à utiliser des codex, qui feront partie du canon. Et c'est à ce moment-là que vous commencez à avoir quelque chose qui se rapproche de la Bible moderne. Les plus anciennes Bibles complètes que nous ayons conservé datent du IVe et Ve siècle (la Vaticane, le Sinaïticus et l'Alexandrine). Mais elles avaient des prédécesseurs et bien sûr les Écritures étaient lues dans les églises depuis le début, prenant le relais de la pratique de la synagogue où il y a une station spéciale pour la lecture des Écritures sacrées. Les lectionnaires étaient des copies de la Bible aux IIe ou IIIe siècle.

 

En 200, le fragment du Canon de Muratori (Quatre fragments du Canon ont été trouvés en 1897 dans des manuscrits des XIe et XIIe siècles de la bibliothèque du Mont-Cassin) montre qu'il existait un ensemble d'écrits chrétiens quelque peu similaires à ce qui est aujourd'hui le Nouveau Testament, qui comprenait quatre évangiles. Une référence au Pasteur d'Hermas et à l'évêque de Rome Saint Pie Ier (Pape 140-155) l'ont fait situer à la fin du IIe siècle.

 

L’Église a finalement déclaré le canon biblique en 382 avec le décret du Pape Damase au concile de Rome en définissant quels livres faisaient authentiquement partie de l’Écriture lorsque cela était nécessaire pour éviter que la règle de foi ne soit déformée par les hérétiques... (Cf. https://x.com/JoshuaTCharles/status/1874967936232022487 )

 

L'on y trouve tous les livres dits deutérocanoniques. Les conciles d'Hippone (393) et de Carthage (397 et 419) confirmèrent l'authenticité des livres. 

 

En réaction aux suppressions protestantes, la Vulgate de Jérôme (390-405) deviendra version officielle de l'Église catholique au concile de Trente en 1546. Cette canonisation se fit au titre des mesures de la Contre-Réforme. Les huit livres deutérocanoniques sont :

1) Le Livre de Judith (dont S. Jérôme dit dans sa préface au Livre de Judith que le Concile de Nicée de 325 l'a compté parmi le nombre des Écritures sacrées. Il semble donc y avoir eu des discussions sur le canon biblique au Concile de Nicée.)

Démystification ou création de mythes ? Critique de "5 mythes sur la Bible (et comment nous l’avons obtenue)". Vidéo de Gary Michuta, le premier apologiste catholique sur la question des livres "apocryphes" "deutérocanoniques". Cf. https://www.youtube.com/watch?v=FoiInv4UuLw

Démystification ou création de mythes ? Critique de "5 mythes sur la Bible (et comment nous l’avons obtenue)". Vidéo de Gary Michuta, le premier apologiste catholique sur la question des livres "apocryphes" "deutérocanoniques". Cf. https://www.youtube.com/watch?v=FoiInv4UuLw

2) Le Livre de Tobie (ou Tobit)

3) Le Premier livre des Macchabées

4) le Deuxième livre des Macchabées

5) Le Livre de la Sagesse. Par sa date probable (Ier siècle av. J.-C.), c'est sans doute le dernier en date des écrits de l'Ancien Testament.

6) L'Ecclésiastique (ou Siracide, Livre de Ben Sira dont nous avons des fragments hébreux dans les Manuscrits de Qumran mis au jour entre 1947 et 1956, et aussi un rouleau à Massada, datant du Ier s. av. J.-C. Que ce livre fasse partie de deux communautés différentes juives et écrit dans des formats métriques comparables à Deutéronome ou de chapitres des Psaumes,, de Job ou de la Genèse, est une preuve que ce livre était reconnu comme une écriture sainte.)

7) Le Livre de Baruch : chapitres 1 à 6 (Ba 6 = Lettre de Jérémie)

8) Les Passages grecs du Livre d'Esther :

"Songe de Mardochée" et "Complot contre le roi" (avant le verset 1,1 du texte hébreu),

"Édit d'Artaxerxès" (après 3, 13),

"Mardochée à Esther" (ap. 4, 8),

"Prière de Mardochée" et "Prière d'Esther" (ap. 4, 17),

"Rencontre d'Esther et du roi" (ap. 5, 5),

"Nouvel édit d'Artaxerxès" (ap. 8, 12),

"Explication du songe de Mardochée" (ap. 10, 3),

"Conclusion de la version grecque"

9) Les passages grecs du Livre de Daniel :

insertions au chapitre 3 (prière des trois jeunes gens dans la fournaise),

chapitre 13 ("Suzanne"),

chapitre 14 ("Bel et le dragon").

 

Il est étrange que les protestants écartent les livres deutérocanoniques au motif que c'était une période de silence pour Dieu. Comment cela peut-il avoir un sens ? Dieu est toujours actif jusqu'à ce que la Révélation soit close. Et si les livres sont vraiment d'inspiration divine, comme le croient les catholiques, c'est simplement la preuve que Dieu n'était pas silencieux pendant cette période. La Bible ne parle pas d'un silence de quatre cents ans. Ainsi le livre de Daniel a très probablement été écrit pendant cette période. Les protestants sont-ils prêts à enlever ce livre là de leur Bible ?

Ces livres ne sont pas inclus dans le canon juif, en grande partie parce que les copies originales ont été écrites en grec et non en hébreu. Mais alors ? Pourquoi cela devrait-il avoir de l’importance ? Les Grecs ont pris le contrôle de la Terre Sainte (IVe siècle av. J.-C.) et le grec était la langue la plus utilisée par les érudits. Bien sûr, d’importants textes religieux seraient écrits en grec. Plus de gens y auraient accès. Martin Luther a rejeté ces livres, apparemment à cause du problème de langue, mais il avait aussi d’autres raisons. Les Maccabées impliquent fortement l’existence du Purgatoire et Luther voulait une raison pour rejeter cette croyance.

 

Le Siracide 15,14 ; 31,10 soutient explicitement la doctrine du libre arbitre, mais Luther la nie, il a donc dû supprimer le Siracide. Plutôt que de supprimer seulement quelques passages ou livres, il était plus pratique pour lui de supprimer l’ensemble des sept livres, car il avait une excuse non égoïste. ''Mais les Juifs ne les utilisent pas non plus !''. C’est une mauvaise excuse.

 

Les premiers exemplaires de ces livres ont en fait été retrouvés parmi les Manuscrits de Qumran (ou "de la Mer Morte") et ils étaient écrits en hébreu ! 

 

La question de la langue (pour les protestants) a donc été un faux prétexte depuis le début.

 

La célébration de la fête de Hanoukka par les Juifs d'aujourd'hui eux-mêmes vient des Maccabées (deux livres du canon biblique catholique) avec sa fête de la Dédicace que célébrait Jésus, même si les Juifs d'aujourd'hui n'ont pas ces livres dans leurs Bibles !

 

De même, si les textes les plus anciens de la Bible juive n'évoquent jamais clairement l'idée de la résurrection des morts (on la trouve seulement sous la forme d'allusions dans de rares passages). Il semble que cette idée soit apparue assez tardivement dans le développement de la foi des israélites. La résurrection des morts est exprimée par contre clairement en 2 Maccabées ch. 7,14

 

Cf https://x.com/_invictus_x/status/1875007542008656178

CONCLUSION

 

Nous conclurons donc que la traduction catholique classique peut être conservée.

 

De manière assez récurrente, les textes qui apparaissent comme prophétiques dans la traduction des LXX perdent cette portée dans les Massorètes.

La Bible a-t-elle été modifiée ?

SOURCES :

 

[1] Chicoutimi https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=897051

[2] https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=788013

[3] https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=788001

[4] http://www.osservatore-vaticano.org/article-quelques-precisions-d-un-lecteur-sur-l-antijudaisme-44357051.html

[5] La Sainte Bible selon la Vulgate traduite en français par l'Abbé J.-B. Glaire, Nouvelle Edition, Editions D.F.T. 2002, p. VII, VIII

Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents

  • Saint Fidèle de Sigmaringen, o.f.m. cap. et martyr (1577-1622)
    Saint Fidèle de Sigmaringen Fidèle, de son nom civil Marc Roy, né le 1er octobre 1577 à Sigmaringen, petite ville d'Allemagne voisine de la Suisse, est mort assassiné martyr pour la foi à Seewis im Prättigau (Suisse) le 24 avril 1622. Son éducation fut...
  • Saint Georges († 303)
    Georges de Lydda naît vers 275/280 à Mazaca, en Cappadoce (Turquie), dans une famille relativement aisée. Son père, Gérontius, noble d’Arménie, vint en Cappadoce servir dans l'armée romaine. S on éducation fut toute chrétienne. À l'âge de dix-sept ans,...
  • Saints Alexandre de Lyon et Épipode, Martyrs à Lyon († 178)
    Cet Alexandre que nous fêtons aujourd'hui ne doit pas être confondu avec saint Alexandre, Martyr à Apamée sur le Méandre en Phrygie (Turquie) l'an 171. Alexandre, d'origine grecque, natif de Lugdunum, et Épipode, sont deux jeunes hommes nés au milieu...
  • Mort du pape François, fin d'une époque ?
    Maj permanente Les oeuvres du Christ ne reculent pas, mais elles progressent. Après le décès du pape François ce matin, certains commencent déjà à demander si l'on verra les "progressistes" poursuivre les thèmes portés par François dans le prochain pontificat...
  • Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ
    Dans un monde qui court après des illusions passagères, une vérité inébranlable demeure : Jésus-Christ est ressuscité des morts. De l'image mystérieuse du Suaire de Turin au martyre courageux des apôtres, les preuves sont convaincantes. Explorons… Le...
  • Bonnes et Joyeuses Fêtes de Pâques à tous !
    Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. » La fête de Pâques se célèbre dans l'Église chrétienne en mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ...
  • Samedi saint
    En ce jour, l' É glise se prépare à célébrer au lever de l'aurore, la glorieuse résurrection du Sauveur. C'est le "Grand et saint Sabbat". Le corps de Notre Seigneur Jésus-Christ, détaché de la croix, le soir du vendredi, jour de sa mort, fut embaumé...
  • Si tu aimes la Bible, tu aimeras la Messe catholique
    Si tu aimes la Bible, tu aimeras la Messe catholique. Chaque dimanche quatre extraits de la Bible sont proclamés publiquement.
  • L'université d'Oxford a déterminé la date de la Crucifixion : 3 avril 33
    La date de la crucifixion fait l'objet de débats, mais aucun consensus n'a été trouvé sur l'année ni sur le jour de la mort de Jésus. Dans cette analyse, des calculs astronomiques sont utilisés pour reconstituer le calendrier juif du Ier siècle après...
  • Vendredi Saint
    C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ; l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure, car le soleil s’était caché. Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu. Alors, Jésus poussa un grand cri : "Père, entre...