« Je recommande à mon fils s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, [...] qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile. » (Testament de Louis XVI)
Christ Roi
:
Christ Roi
:
Blog d'informations royaliste, légitimiste, pour une France libre, indépendante et souveraine
Ambroise convertissant Théodose, Par Pierre Subleyras, 1745
Ambroise, né en 339 à Augusta Treverorum dans l'Empire romain (aujourd'hui Trèves), fils d'un préfet des Gaules et d'Occident, était gouverneur de Milan.
Sa grand-tante, la belle Aurelia Sotheris, vierge chrétienne, fut suppliciée le 10 février 305, flagellée puis décapitée sur la Via Appia.
Baptisé à 35 ans, Ambroise devint prêtre et évêque par acclamation (à la demande de la foule) ; il combattit avec succès l'arianisme, et fut l'inventeur de nombreuses reliques de saints.
Afin de pouvoir poursuivre leur cursus honorum, beaucoup d'hommes de l'aristocratie romaine, quoique chrétiens de cœur, repoussaient leur baptême jusqu'à leur vieillesse. Ils considéraient que le sacrement laverait les fautes qu'ils auraient dû commettre dans l'exercice des magistratures. Cette attitude perdurera longtemps après la conversion de l'empire puisque dans les années 350 le père de saint Ambroise, préfet du prétoire d'Occident, mourra sans avoir été baptisé en dépit de sa réelle ferveur. Ses deux fils, qui commencèrent par suivre à leur tour la carrière administrative, en avaient fait autant. Ambroise fut baptisé en catastrophe, à trente-cinq ans, puis aussitôt ordonné prêtre et sacré évêque de Milan, ce qui d'ailleurs, n'était pas une procédure canoniquement valable et autorisée.
Ambroise a une conception de l'État originale pour l'époque
C'est en effet aux idées républicaines qu'il fait appel, n'hésitant pas à mobiliser le peuple contre le pouvoir impérial, comme il le fait pour éviter l'installation d'un prêtre arien à Milan.
Il a aussi une haute conception de l'Église et pour lui, l'empereur n'est qu'un chrétien parmi d'autres. Aussi oblige-t-il Théodose Ier à une expiation publique pour avoir massacré le peuple de Thessalonique.
Le fait le plus célèbre : le châtiment qu'il osa imposer à l'empereur Théodose Ier
En 390, la population de Thessalonique en Grèce se révolta contre l'impôt et tua le gouverneur, ainsi que plusieurs magistrats. L'empereur chrétien Thédodose Ier fit alors massacrer autour de 7 000 personnes qu'il avait fait rassembler dans l'hippodrome. Ce prince, dont les mains étaient encore souillées du sang versé au massacre de Thessalonique, se présenta alors au seuil du temple. Ambroise était là, menaçant de l'excommunier : "Arrêtez, lui dit-il ; imitateur de David dans son crime, imitez-le dans sa pénitence."Théodose, craigant cette dernière peine, accepta la pénitence publique et resta pendant huit jours à la porte de l'église (Seignobos, Histoire de la civilisation ancienne, Masson et Cie éditeurs, 1900, vol. 1, p. 343), marquant ainsi la subordination du pouvoir temporel au pouvoir spirituel.
Le fléau des ariens
L'évêque de Milan, Auxence, qui était arien, venait de mourir. Les évêques de la province, le clergé, les fidèles, assemblés pour élire son successeur, ne pouvaient s'entendre. La lutte électorale était vive entre catholiques et hérétiques ariens (négateurs de l'unité du Père et du Fils et donc de la Trinité). Le peuple, réuni à l'église, semblait prêt à faire une sédition pour obtenir un évêque, dont il était privé depuis vingt ans par la faute des ariens; le magistrat Ambroise, gouverneur de la Province, accourut, se rendit à l'église pour calmer la foule ; mais voici qu'un enfant l'interrompit et cria : "Ambroise évêque !" C'était la voix du Ciel ; celle du peuple y répondit, et le temple retentit de ce cri répété avec enthousiasme : "Ambroise évêque ! Ambroise évêque !" La multitude saisit ce mot avec enthousiasme; tous, ariens et catholiques, répétaient ce mot.Ambroise protesta ; il objecta qu'il n'était que catéchumène, il se fraya un passage à travers la foule et s'esquiva en son palais ; mais la foule le suivit, déjoua tous ses stratagèmes et répéta cent fois le même cri. Il s'enfuit à cheval pendant la nuit, mais il perdit son chemin, et à son grand étonnement se retrouva le matin à son point de départ (374).
Ambroise fut le fléau des ariens, et le vaillant défenseur de la vraie foi. Dans plusieurs conciles, il confondit Priscillien, Jovinien et d'autres hérétiques.
Il défendit courageusement le christianisme contre les païens et le préfet Symmaque.
À la fin du IVe siècle, sous Théodose, le gouvernement de l'Empire était en effet toujours assumé par des païens : avec le sénateur païen Symmaque, Préfet (384), puis consul (391), et son collège Prétextat,"tout le Sénat tenait encore pour le paganisme"; Les Vestales habitaient toujours le "Temple de la Mère des dieux"...Ambroise,dut combattre pour s'opposer aux initiatives de Symmaque en faveur du culte païen; dans la polémique qui s'ensuivit, il nota que les païens devaient être satisfaits de voir les places publiques, les portiques et les bains toujours remplis des statures de leurs dieux...
Parmi toutes ses vertus, l'énergie, une fermeté tout apostolique, semble avoir été la principale. Un jour on vint lui apporter un ordre injuste signé par l'empereur Valentinien : "Allez dire à votre maître, répondit Ambroise, qu'un évêque ne livrera jamais le temple de Dieu."
Bientôt il apprit que les hérétiques ariens, soutenus par l'autorité, allaient s'emparer de deux basiliques : "Allez, s'écria Ambroise du haut de la chaire sacrée, dire aux violateurs des temples saints que l'évêque de Milan excommunie tous ceux qui prendront part au sacrilège."
Saint Ambroise fut un grand évêque, un savant docteur, un orateur éloquent. Il a l'éloquence de Cicéron et enthousiasme son auditoire.
Parmi les saints qu'il priait et affectionnait, Ambroise vouait une grande dévotion à saint Laurent. À Milan, pour récupérer les reliques des martyrs, il se fia aux inspirations divines, qui lui permirent à plusieurs reprises d'inventer des reliques, terme qui ne signifie pas qu'il les a supposées mais qu'il les a découvertes... Il retrouva ainsi Celse et Nazaire, Vital et Agricola, Gervais et Protais, qui avaient été martyrisés à la fin du IIIe siècle.
Ambroise consacra une partie de son traité De virginibus à sainte Agnès de Rome, Vierge et Martyre (304) dont il raconta la vie en s'appuyant sur des témoignages de témoins oculaires du procès, encore vivants et très âgés à la fin du IVe siècle.
Augustin écrira plus tard : "Ma mère ... a pleuré pour moi plus que les mères n'ont l'habitude de pleurer pour la mort corporelle de leurs enfants."
Augustin rappelle ce que saint Ambroise a dit à sainte Monique : "Femme, l'enfant de tant de larmes ne périra jamais."
Il organisa la liturgie de son diocèse, qui est restée sous son nom jusqu'à ce jour (rite ambrosien). On lui doit doit quelques hymnes appelée précisément "ambroisiennes".
C'est lui qui, d'après la tradition, a le premier réglé la forme du chant ecclésiastique (cantus ambrosianus, seu firmus). Ce n'est qu'à la fin du IVe siècle que saint Ambroise imposa, pour parler de l'assemblée dominicale (dominicum), le mot missa, messe.
Dans sa charité sans bornes, il ne craignit pas de vendre les vases sacrés de l'Église pour le rachat des captifs. Il mourut la veille de Pâques, en 397.
(1) L'Evangile au Quotidien ; (2) Anne BERNET, Les Chrétiens dans l'Empire romain, des persécutions à la conversion Ier - IVe siècle, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 298, 372, 442, 453, 461, 464 ; (3) Wikipedia ; (4) Mgr Paul Guérin, Vie des saints pour tous les jours de l'année, Editions D.F.T., Saint-Etienne 2003, p. 753-754 ; (5) Fernand COMTE, Dictionnaire de la Civilisation chrétienne, Larousse In Extenso, Manchecourt 1999, p. 184-185; (6)
Saint Nicolas, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 138.
Saint Nicolas de Patare, né en Lycie (Asie mineure, actuelle Turquie) entre 250 et 270 ap. J.-C., fut le fruit des prières de ses pieux parents. Il eut l'esprit ouvert aux choses divines dès sa plus petite enfance ; à peine sut-il manger, qu'il sut jeûner. Il avait un oncle évêque, qui, voyant avec admiration les vertus de Nicolas, l'ordonna prêtre dès qu'il eut l'âge requis et fit de lui cette prédiction : "Il sera la consolation des affligés, le sauveur des âmes en péril, le bon pasteur qui rassemble ses brebis égarées au bercail de Jésus-Christ." (1)
C'est lui, dit-on, qui "apporte des cadeaux" aux enfants à l'approche de Noël. (2)
Après un pèlerinage aux Lieux saints, Nicolas se retira à Myre, espérant échapper aux honneurs qu'il voulait éviter avec tant de soin, et à la mort de l'évêque de Myre, qui arriva peu de temps après, il fut élu pour lui succéder.Il semble que ce nom "Myre" soit lycien, la racine "Myrrh" pouvant signifier "la cité de la déesse mère". Des vestiges romains, partiellement dégagés, comportent pour l'essentiel des thermes et un théâtre. Celui-ci fut détruit en 141 par un tremblement de terre et rebâti ensuite.
L'une des légendes les plus populaires sur Nicolas est que le saint, qui serait issu d'une famille riche, aurait secrètement aidé un pauvre homme avec trois filles. Le père ne pouvait pas fournir une dot convenable aux filles pour qu'elles se marient, et sans mari pour les soutenir, elles auraient pu être contraintes de se tourner vers la prostitution. Après avoir pris connaissance de la situation, Nicholas glissa secrètement un sac de pièces d'or à travers la fenêtre de la famille pendant qu'ils dormaient. Il laissa ensuite un deuxième sac de pièces de monnaie, ainsi qu'un autre sac pour la troisième fille. À ce moment-là, dit la légende, le père, qui avait attendu toute la nuit, "prit" Nicolas en flagrant délit alors qu'il lui offrait un cadeau. Mais Nicolas lui fit promettre de garder le secret.
L’histoire explique probablement pourquoi le personnage de Noël moderne du Père Noël apporte ses cadeaux aux enfants sous le couvert de la nuit.
Dans les œuvres d’art faisant référence à cette légende, les trois sacs de pièces sont souvent représentés comme trois boules dorées. Des images de boules d'or étaient également utilisées pour marquer les magasins des prêteurs sur gages, ce qui explique probablement pourquoi Nicolas est également devenu leur saint patron.
L’un des nombreux miracles attribués à Saint-Nicolas s’est produit en mer alors qu’il voyageait à bord d’un bateau vers la Terre Sainte. Nicolas est le saint patron des marins et des voyageurs car il a calmé les eaux tumultueuses qui menaçaient leur vie. (CNA)
Il a participé au premier Concile de Nicée (325) au cours duquel, défendant la nature divine du Christ, il combat l'arianisme avec force, accomplissant des miracles devenus légendaires.
On dit qu’il ressuscita à Myre deux jeunes écoliers de qualité qu’un hôtelier avare et cruel avait égorgés et serrés dans un saloir, afin de profiter de leur argent et de leur corps. D’autres disent qu’il en ressuscita trois sur le chemin de Nicée, qu’un méchant homme avait traités avec la même barbarie et dont il vendait la chair hachée comme de la viande commune. Ces deux prodiges, néanmoins, n’ont aucun témoignage dans l’antiquité ; nous n’avons que la tradition des peuples pour nous en assurer. Peut-être aussi que ce n’a été qu’un seul miracle rapporté différemment par divers auteurs. (France Pittoresque, Saint Nicolas : vie, miracles, légendes, d’après "Les petits Bollandistes" paru en 1876, "Le romancéro populaire de la France : choix de chansons populaires françaises" paru en 1904, "La Légende dorée - édition enrichie" paru en 1910 et "Revue britannique" paru en 1851.)
Saint-Nicolas n’est pas simplement un gentil Saint qui distribue des cadeaux. La légende raconte que c’est en Lorraine que le Saint-Nicolas réalisa sa première "bonne action". Trois enfants, partis cueillir quelques fruits, se perdirent sur le chemin du retour. Voyant au loin de la lumière dans une maison, ils décidèrent d’aller demander l’hospitalité pour la nuit. Pierre Lenoir, un boucher, leur ouvrit et accepta leur demande. Finalement, il les tua pour les transformer en petit salé, un plat typique de la région. Une légende faisant un peu écho à celle d’Hansel et Gretel… Saint-Nicolas, passant dans les environs, toqua lui aussi à la porte du boucher. Ce dernier n’osa pas refuser l’entrée à un évêque et l’invita donc à diner. Le saint homme demanda alors un petit salé, mettant le boucher dans l’embarras et avoua finalement son crime. Saint-Nicolas décida alors de ressusciter les trois enfants, et devint ainsi le Saint protecteur des enfants. Mais pour punir le méchant boucher, l’évêque l’enchaina à son âne, et devint alors le Père Fouettard, chargé de réprimander les garnements. Une légende qui explique alors le rôle de Saint-Nicolas, encore à l’heure actuelle. (3)
Une de ses premières œuvres fut de sauver l'honneur de trois filles exposées à la perte de leur vertu ; il les dota toutes, l'une après l'autre, et il le fit si discrètement, que c'est à la fin seulement que le père, touché d'admiration, surprit la main du bienfaiteur.
Saint Nicolas, Nicolas de Myre (icône russe, Eglise de Saint-Nicolas, Novgorod, Russie), reproduction photographique fidèle d'une œuvre d'art originale de 1294.
L'habitude qu'il avait de pourvoir anonymement à la dot des jeunes filles pauvres, en introduisant discrètement des cadeaux dans leurs maisons est à l'origine de la légende du père Noël, version profane ou "laïcisée" de l'histoire du saint évêque. En Turquie, et particulièrement à Demre (nom actuel de Myre), les deux personnages sont confondus et le souvenir de saint Nicolas est maintenu. (4)
Le théâtre de Myre
Dès lors il s'appliqua à devenir le modèle de son troupeau. Il ne mangea plus qu'une fois le jour, et jamais de viande ; il faisait toujours lire à sa table quelque livre de la Sainte Écriture ; ses nuits se passaient en oraison, et la terre dure était sa couche pour le peu de repos qu'il prenait. Levé avant le jour, il réveillait ses clercs pour chanter des hymnes et des psaumes ; aussitôt le soleil paru, il allait à l'église et employait le reste du jour à ses diverses fonctions pastorales.
Sous la persécution de Dioclétien, il fut jeté dans un cachot et mis à la torture ; mais on n'osa pas le faire mourir, par peur de la vengeance de son peuple.
Peu de Saints ont opéré de plus nombreux et de plus éclatants miracles. Tantôt il apparaît à Constantin pendant la nuit, pour lui ordonner de mettre en liberté trois innocents qui doivent être exécutés le lendemain ; tantôt il se montre, en pleine tempête, à des matelots en danger qui l'ont appelé à leur secours.
Il est surtout légendaire entre mille, le miracle de la résurrection de trois enfants tués par un boucher et hachés menu, pour être mêlés à la viande de son commerce. On l'honore comme le patron des écoliers.
Statue de Saint-Nicolas à Myre
Église Saint-Nicolas de Myre
Le culte de saint Nicolas, d’abord spécial aux Grecs, passa en Occident à l’époque des Croisades.
L'église Saint-Nicolas, appelée par les Turcs Noel baba kilisesi (église du père Noël) est un édifice byzantin, orné de fresques et partiellement restauré. Elle se trouve près du centre de la ville et reçoit la visite de nombreux touristes et pèlerins, russes en particulier.
La première église Saint-Nicolas de Myre remonte au VIe siècle. L'édifice actuel fut construit essentiellement au VIIIe siècle. Un monastère vint s'ajouter au milieu du XIe siècle. En 1863, le tsar Alexandre II de Russie acheta le bâtiment et entama une restauration. En 1963, on dégagea les ailes Est et Sud. En 1968, la tombe de saint Nicolas fut couverte d'une toiture.
Le sol de l'église est réalisé en opus sectile, une mosaïque de marbre coloré, et des fresques subsistent sur les murs. Un ancien sarcophage grec a été réutilisé pour recevoir les reliques du saint, qui reposent aujourd'hui dans la basilique de Bari. De nouveaux travaux de restauration sont en cours (2009). En 2007, après de nombreux refus, le gouvernement turc a donné l'autorisation d'y célébrer le culte chrétien.
Un archevêque membre du saint synode du patriarcat de Constantinople porte le titre d'archevêque de Myre.
Au cours de la persécution des chrétiens de 310, il est arrêté et torturé. Il distribue la richesse dont il a hérité parmi les pauvres. Ce fait est rapporté par les évêques du IVe siècle, Ambroise de Milan et saint Basile de Césarée et, pour cette raison est considéré comme un fait historique.
Un an avant sa mort, Nicolas fait démolir le temple d'Artémis de Myre. (Kevers-Pascalis, Saint Nicolas personnage historique, dans Musée Lorrain, Saint Nicolas et les Lorrains, entre histoire & légende, Editions serpenoise, 2005, p. 26.)
Un jour, des pèlerins s'embarquaient pour le miraculeux tombeau, quand une vieille femme vint les prier d'emporter avec eux son offrande, une provision d'huile pour les lampes du sanctuaire. Au deuxième jour du voyage, la tempête s'éleva, mettant le navire en danger. Les pèlerins envisagent de s'abriter dans un port, mais voici venir à eux, ô prodige! saint Nicolas sur une petite barque... Il leur dit de jeter à l'eau l'huile dont ils se sont chargés, les assurant qu'ensuite ils voyageraient sans encombre. Obéissant, les pèlerins versent l'huile dans les flots et, terrifiés, comprenant qu'elle leur vient du démon, ils la voient qui s'enflamme avec un bruit et une odeur épouvantables. On dit que la veille femme était la déesse Diane, qui, furieuse de la destruction de son temple, cherchait à se venger sur les fervents de saint Nicolas. (Germaine et Pierre Noury, Saint Nicolas, Ernest Flammarion, 1928.)
J'aimais et pratiquais dans la perfection les saintes vertus d'humilité et de chasteté.
Saint Nicolas
Sainte Brigitte, née en 1302, se marie et met au monde 8 enfants dont sainte Catherine de Suède. Elle fait de nombreux pèlerinages dont un à Bari pour honorer les reliques de saint Nicolas. "Ce fut au prix de peines et de fatigues considérables que les voyageurs accomplirent le long voyage de Manfredonia à Bari. En pénétrant dans le temple qui renferme le tombeau du grand saint Nicolas, Brigitte ressentit une joie inexprimable ; elle se prosterna avec une humble dévotion devant les saintes reliques. À ce moment apparut à ses yeux une forme vénérable, toute brillante et comme ointe d'un baume odorant. La céleste vision lui dit : 'Je suis l'évêque Nicolas ; je vous apparais sous cette forme pour vous révéler l'état dans lequel se trouvait mon âme aux jours de ma vie terrestre ; mes membres étaient adroits et souples au service de Dieu, comme l'est un instrument frotté d'huile sous la main de celui qui le manie. Et si mon âme tressaillait toujours d'allégresse et de bonheur, si ma bouche ne prêchait que la parole de Dieu, si enfin la patience reluisait dans toutes mes œuvres, c'est que j'aimais et pratiquais dans la perfection les saintes vertus d'humilité et de chasteté. Écoutez donc : [...] mes ossements ont reçu de Dieu le rare privilège de distiller une huile salutaire. En effet, le Tout-Puissant n'honore et n'exalte pas seulement ses élus dans le ciel ; il les glorifie également sur la terre, pour l'édification d'un grand nombre, qui participent ainsi aux grâces accordées aux Saints.
"Brigitte se réjouit grandement de la faveur dont elle venait d'être l'objet ; elle en rendit grâces à Dieu et à saint Nicolas. Elle voulait ne s'arrêter que peu de temps à Bari, et retourner ensuite à Rome, s'il était possible, avant Noël ; mais Dieu en ordonna autrement." (Vie de sainte brigitte de suèdeécrite d'après les documents authentiques par une religieuse de l'adoration perpétuelle avec approbation épiscopale, tome second, Paris Librairie Saint-Joseph Tolra, libraire-éditeur 112, rue de rennes, 1879.)
C'est de l'évolution de la représentation de cet évêque que naît la tradition des jouets et friandises offerts dans la nuit du 5 décembre par saint Nicolas aux enfants sages. (Philippe Duley, Saint Nicolas, Éditions de l'Est, 1990, p. 43.)
Au XVIe siècle, Luther refusa que cette mission soit confiée à un saint. En 1545, il prône le remplacement des "cadeaux de saint Nicolas" par ceux du "Seigneur Christ" ou Christkindel et veut remplacer le 5 décembre par la fête de Noël, mais la fonction convenait probablement mieux à un vieillard barbu qu'au "petit Jésus", et c'est ainsi que fut inventé l'artificiel Père Noël du 25 décembre qui ne supplanta pas saint Nicolas auprès des enfants de Lorraine (Colette Méchin, Saint Nicholas: fêtes et traditions populaires d'hier et d'aujourd'hui, Berger-Levrault, 1978, p. 12.)
Aujourd'hui Nicolas est le Saint patron des écoliers, des enfants, des marins et bateliers, des avocats du barreau de Paris, des célibataires, mais aussi de la Lorraine, de la Russie, de la ville de Houilles, de la ville de Fribourg, de l'île de Terre-de-Bas aux Saintes, de l'Université de Valladolid en Espagne et de la ville de Bari en Italie. (4)
Plaque invoquant saint Nicolas fixée sur la croix érigée par les mariniers de Saint-Père-sur-Loire, avant le passage sur le pont menant sur l'autre rive, à Sully-sur-Loire.
La fête de Saint-Nicolas est célébrée dans beaucoup de pays d’Europe, dans la nuit du 5 au 6 décembre.
Le Saint descend du ciel dans la nuit du 5 au 6 décembre, accompagné d'un âne ou d'un cheval blanc, selon les pays. Il se glisse dans les cheminées, et distribue cadeaux et friandises: sa monture, elle, se nourrit des pommes et des carottes laissées par les enfants. (5)
En Belgique, où le Saint (Sinterklaas en Région flamande et aux Pays-Bas) se charge de venir offrir quelques douceurs telles que des spéculoos ou des mandarines, aux gentils enfants pendant la nuit, si ceux-ci ont pris la peine de préparer sa venue en déposant un verre de vin et une carotte pour son âne. C’est aussi dans les écoles que Saint-Nicolas se déplace, pour demander aux enfants les cadeaux qu’ils souhaitent, et les encourage à écrire une lettre au Père Noël.
Aux Pays-Bas aussi, Saint-Nicolas est bien fêté. 2 semaines avant le 6 décembre, il arrive en bateau à vapeur depuis l’Espagne. Chaque année, les autorités nationales choisissent une ville différente pour accueillir le bateau, qui fera ensuite sa tournée à travers le pays. Mais la soirée du 5 décembre a lieu le Pakjesavond, la soirée des paquets surprises. Ces paquets sont distribués par les cheminées ou les paliers des maisons et sont souvent accompagnés de poèmes retraçant les éléments de l’année.
En France, et particulièrement en Lorraine, la fête est d’autant plus célébrée puisque le Saint est le saint-patron de la région depuis 1477. Jusque dans les années 60, la Saint-Nicolas était bien plus importante que Noël. Dans toutes les grandes villes de la région comme Metz, Nancy ou Verdun, le cortège de Saint-Nicolas est une véritable tradition. Il passe ainsi de porte-en-porte pour distribuer quelques friandises aux enfants. A Saint-Nicolas-de-Port, la fête prend une toute autre dimension. C’est dans cette ville qu’une relique, l’os du doigt de Saint-Nicolas, est conservée dans la basilique. A lieu alors une grande procession de cierges à travers les rues de la ville. Lors de cette marche, le Saint, le boucher et les trois enfants de la légende sont présents.
En Allemagne, c’est Nikolaus qui descend du ciel avec sa luge et ses cadeaux à distribuer aux gentils enfants allemands. Les enfants sont invités à déposer une chaussure au pas de la porte de leur chambre avant d’aller se coucher. Si le soulier est rempli de cadeaux et de friandises le lendemain, cela veut dire qu’ils ont été sages ! Cette tradition marque le début des fêtes de fin d’années en Allemagne.
En Autriche, selon les régions, le nom du Saint change. Dans l’est du pays, il est appelé Nikolo ou Niglo, tandis que dans le Tyrol, il est nommé SantaKlos ou Klos. Mais peu importe la région, partout en Autriche, le soir du 5 décembre, le Saint défile traditionnellement dans les rues et questionne les enfants sur leur catéchisme. S’ils répondent correctement, les enfants reçoivent des noix et des pommes. Ici, le Saint n’est pas accompagné du Père Fouettard mais des Krampus, des créatures venues des Enfers, chargées de punir les enfants dont les réponses sont erronées. Il irait même jusqu’à les emmener en Enfer avec lui, en les mettant sans sa hotte appelée Buckelkraxen. Dans une autre région encore, en Haute Styrie, Saint-Nicolas est accompagné des Schnabs, qui claquent leurs fouets pour chasser les démons de l’hiver.
Dans beaucoup d’autre pays d’Europe est célébré Saint-Nicolas, comme en Pologne, en Hongrie, en Suisse… Mais dans tous les pays, le principe est le même, celui de la distribution de cadeaux aux enfants.
La plupart des gens savent que la fête de Nicolas est célébrée le 6 décembre, jour de sa mort en 343, mais pour les Slaves de l'Est, ainsi que pour les habitants de Bari, en Italie, le 9 mai est également un jour important pour célébrer le saint. .
Cette date correspond à l'anniversaire du jour où les reliques de Saint-Nicolas ont été transférées de Myra, dans l'actuelle Turquie, à Bari, peu de temps après le grand schisme des catholiques et des orthodoxes en 1054 après JC.
Les récits diffèrent quant à savoir si la transmission des reliques était un vol ou une tentative de marins chrétiens de préserver les restes du saint de la destruction par les Turcs. Mais quelle que soit la véritable raison, les reliques peuvent encore être vénérées aujourd'hui dans la basilique Saint-Nicolas de Bari.
Le pape François s'est rendu à Bari, dans la région des Pouilles, au sud de l'Italie, à deux reprises au cours de son pontificat. Lors des visites de 2018 et 2020, il s'est arrêté dans la crypte de la basilique pour vénérer les reliques de Saint-Nicolas.
Sources: (1) ; (2) Dominique Le Tourneau, Les Mots du christianisme, Catholicisme, Orthodoxie, Protestantisme, Bibliothèque de Culture religieuse, Fayard, La Flèche 2005, p. 425; (3) LeSoir.be; (4) Myra Wikipedia ; (5) Le Figaro ; (6) Wikipedia0; (7) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 138; (8) CatholicNewsAgency
Le cardinal Müller affirme que l'immigration de masse est utilisée pour détruire les identités nationales
4 décembre 2023
Le cardinal Müller estime également que les élites commettent un "génocide" en encourageant l'avortement et l'euthanasie. Le cardinal allemand a déclaré que de nombreux mondialistes pensent qu'il y a "trop" de personnes sur Terre qui causent des "dégâts climatiques".
Note de l'éditeur : les journalistes de LifeSiteNews Maike Hickson et Andreas Wailzer ont mené l'entretien avec le cardinal Gerhard Müller en allemand et ont traduit ses propos en anglais.
(LifeSiteNews) - Le cardinal Gerhard Müller a déclaré que les mondialistes "autoproclamés" utilisent les migrations de masse pour détruire l'identité nationale des pays.
Dans un entretien exclusif avec LifeSiteNews, M. Müller a parlé des idéologies qui sous-tendent le mondialisme et de leurs conséquences désastreuses.
"L'immigration de masse n'a pas pour but d'aider les gens, mais de détruire l'identité nationale", a déclaré M. Müller. "Ils disent que l'identité nationale est le nationalisme, qui a causé toutes les guerres. Ils disent donc qu'ils sont contre le nationalisme, mais ils sont en réalité contre la nation.
"Si le nationalisme est la raison des guerres, nous devons nous demander qui finance les guerres et quels sont les intérêts en jeu.
"Ils veulent que chacun soit complètement isolé et ne soit pas lié par la langue, la culture, les liens familiaux ou une terre natale où l'on se sent chez soi", a poursuivi M. Müller.
"Ils veulent détruire tout cela. Ils veulent que tout le monde soit atomisé, sans racines ni identité culturelles et religieuses", a-t-il conclu.
M. Müller estime également que les élites commettent un "génocide" en encourageant l'avortement et l'euthanasie.
Le cardinal allemand a déclaré que de nombreux mondialistes pensent qu'il y a "trop" de personnes sur Terre qui causent des "dommages climatiques".
Pour lutter contre cette prétendue "surpopulation", ces puissantes élites utilisent l'avortement et l'euthanasie dans le cadre d'un "programme d'extermination", a déclaré M. Müller à LifeSiteNews.
Et en même temps, quiconque critique cela est traité de nazi par ceux qui promeuvent eux-mêmes l'idéologie nazie meurtrière de "la force fait le droit"... Le génocide en cours est protégé par la propagande en assimilant ses détracteurs à ceux qui ont commis le génocide dans le passé", a ajouté le cardinal.
"La perversion de leur logique consiste à présenter les victimes comme les coupables. Qu'est-ce que le programme de dépopulation, sinon un plan de réduction de la population par la violence ?
M. Müller a expliqué que l'accusation de "nazisme" est souvent utilisée comme un "instrument de pouvoir" pour réprimer la dissidence.
"Ils [les mondialistes] ne se soucient pas du fait que les taux de suicide chez les jeunes augmentent dans le monde entier. Cela leur convient parfaitement.
Ce manque de considération pour la vie humaine provient de la position philosophique du matérialisme à laquelle souscrivent les mondialistes, a expliqué M. Müller à LifeSiteNews. Selon les matérialistes, "les êtres humains ne sont que de la matière, une masse de gens que l'on peut manipuler", a-t-il expliqué.
"Il faut regarder le philosophe franco-roumain Emil Cioran, dans son livre Le Mauvais démiurge qui propage la haine la plus impitoyable de la création et de la bonté de Dieu, crachant le venin du nihilisme de toutes les 'élites' jacobines, communistes, fascistes et woke des deux derniers siècles", a déclaré M. Müller.
"Ils [les mondialistes] ne ressentent rien non plus. Pour eux, les gens ne sont qu'un nombre... 10 000 de moins, c'est bon pour les statistiques !
L'ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) a déclaré que le système mondialiste était un mélange de capitalisme et de communisme. Les mondialistes occidentaux sont des capitalistes avec une "mentalité socialiste", selon M. Müller.
"Dans ce système, le totalitarisme se confond avec le matérialisme", a-t-il déclaré.
"Et celui qui a le plus d'argent est au pouvoir, contrôle et paie les médias.
M. Müller a déclaré qu'il est bien documenté par des sources fiables que l'un des principaux journaux allemands, Der Spiegel, est en partie financé par la Fondation Bill & Melinda Gates.
M. Müller a également déclaré à LifeSiteNews que le changement climatique et le mouvement "vert" sont utilisés comme une "religion de substitution", à laquelle de nombreuses personnes adhèrent "au lieu de répandre le [christianisme] original".
"Le respect de la créature découle de la croyance en un créateur bon et n'a pas besoin d'une vision catastrophique du monde.
Au lieu de se préoccuper réellement de l'environnement, les mondialistes qui voyagent en jet privé des milliers de fois utilisent l'agenda climatique pour "gagner beaucoup d'argent", selon l'ancien directeur du CDF.
En outre, il a souligné que les enfants sont sexualisés dès leur plus jeune âge afin de les rendre dépendants et dociles.
"La sexualisation en général, et celle de la petite enfance en particulier, est utilisée pour faire taire les gens", a déclaré Mme Müller. "Ils utilisent la sexualité comme une drogue.
Müller a cité plusieurs attributs comme étant les caractéristiques principales du mondialisme actuel : "le matérialisme, le totalitarisme, le mépris de l'humanité, le déracinement et la destruction de l'identité des gens".
Pour le programme mondialiste, l'Église catholique représente un obstacle et doit donc être alignée sur le mondialisme, a fait remarquer M. Müller.
L'Église "n'est pas seulement écrasée, elle est mise sens dessus dessous", a-t-il déclaré. Pour que les mondialistes réussissent, l'Église "doit aller dans la même direction [que le mondialisme]", a déclaré M. Müller.
"Mais l'Église du Christ est le sacrement du salut pour le monde et l'avant-garde contre l'autodestruction de l'humanité par les négativistes et les nihilistes", a-t-il conclu.
Né dans le Lot, S. Gérald était maître de chant dans l'abbaye bénédictine de Moissac (Tarn-et-Garonne).
De passage, Bernard, archevêque de Tolède, le décida à le suivre dans son diocèse pour devenir maître de chœur. Sa réputation de sainteté et de musicien fit que le clergé de Braga au Portugal le nomma évêque de leur diocèse (1100).
Là, il remit de la ferveur dans ce diocèse que les Maures avaient fort déchristianisé.
Il construisit ou reconstruisit de nombreuses églises et mourut en allant consacrer la dernière.
Enterré à Braga, il est vénéré dès le Moyen Âge dans toute la péninsule ibérique.
Sainte Barbe naquit aux environs de Nicomédie et vécut au milieu du IIIe siècle à Héliopolis (aujourd'hui Baalbek au Liban) sous l’empereur Maximien.
Statue de Sainte Barbe récente, située dans la chapelle Sainte-Barbe (1545), Enclos paroissial de Saint-Herbot (ancienne paroisse de l'évêché de Cornouaille, Finistère).Source
Son père, nommé Dioscore, riche édile païen, s'aperçut qu'elle était chrétienne au moment où elle refusa obstinément un mariage. Saisi de fureur, il la fit enfermer dans une tour ; mais Barbe s'enfuit. Peu après, la courageuse vierge, découverte dans la retraite ou elle s'était cachée, fut amenée à Dioscore, qui la conduisit lui-même à Marcien, préteur de la ville.
Barbe fut frappée d'abord à coups de nerfs. Le lendemain, sa fermeté la fit condamner à être déchirée avec des peignes de fer et brûlée avec des torches ardentes. La douce victime endura tout, le sourire sur les lèvres.
La foule des païens commençait à s'émouvoir d'un si étonnant spectacle. Le juge résolut de tenter un supplice plus horrible que tous les autres pour la pudeur de la vierge. Il la fit dépouiller complètement pour lui faire traverser avec ignominie les rues de la ville, pendant que les bourreaux la fouetteraient cruellement. Puis le juge ordonna de lui trancher la tête. Mais Dioscore, son père, s'écria : "C'est à moi de la frapper !" et saisissant son épée, il trancha la tête de l'innocente victime agenouillée devant lui. Dioscore fut aussitôt châtié par le Ciel : il mourut frappé par la foudre.
Les empereurs byzantins vénéraient particulièrement ses reliques qu’ils firent transférer à Constantinople au VIe siècle. Une partie de ces reliques fut emmenée en Italie par les Vénitiens, et une autre au XIe par Anne Comnène la fille de l'empereur bizantinAlexis Ier Comnène à Kiev, où elles se trouvent toujours à la Cathédrale Saint Vladimir.
Martyre de Sainte Barbara, par Gaspar Requena, fin XVIe s.
Sainte Barbe, calcaire polychromé, Villeloup (Aube) vers 1520-1530
Sainte Barbe est la patronne des Pompiers et tous les corps de métiers qui ont à redouter la foudre ou le feu.
On l'invoque également contre la mort subite et imprévue.
Le fort patronage que lui vouaient les mineurs de fond s’est progressivement transmis aux ouvriers et ingénieurs des travaux souterrains (tunnels, cavernes, etc.) avec la disparition progressive de l’industrie minière occidentale.
De nos jours, une sainte Barbe trône toujours à l’entrée des tunnels en construction pour protéger les ouvriers-mineurs des accidents de chantier.
Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 28.
Sainte Barbe est généralement représentée en jeune fille, avec une palme de martyre, elle peut porter une couronne, un livre. Une tour à trois fenêtres, un éclair constituent également d'autres attributs de la sainte.
Statue de sainte Barbe dans l'église Saint-Pierre de Plouyé, 27
Sainte Barbe décapitée par Dioscore, par Jörg Ratgeb (1510), église Saint-Jean de Schwaigern.
Flagellation de Sainte Barbara par Gaspar Requena, fin XVIe s.
Martyre de Sainte Barbe, élément de diptyque du xvie siècle, musée Brukenthal (Roumanie)
Sainte Barbe, par Goya
Statue en plâtre de sainte Barbe, fin XIXème siècle, lampe de mineur à la ceinture. Église St Omer d'Houchin
Sources : 1; 2 ; Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 28.
Il y a eu "plusieurs actes qui ne correspondent pas à l'enseignement du magistère" de l'Église "et il s'agit d'une crise", a déclaré Mgr Schneider à CatholicHerald.co.uk (1er décembre).
Chaque fois que l’on se prépare à rencontrer des personnes de haute stature morale ou de rang élevé, on est toujours tenté de les considérer également en termes physiquement grandioses. La Grande-Bretagne a été trompée par les médias en lui faisant croire que le regretté pape Benoît XVI était le "Panzer Kardinal", ou "le Rottweiler de Dieu", et s'attendait à une personnalité à la hauteur pour découvrir, lors de sa visite au Royaume-Uni en 2010, un homme dont la douceur et la timidité servait à dissimuler l’acier intérieur de la fidélité à l’Évangile et une clarté de pensée plus aiguisée que des éclats d’obsidienne polis.
Mgr Athanasius Schneider est un homme dans le même moule. Comme Benoît, c'est un Allemand de souche légèrement minuscule et à la voix douce, chaleureux, humble et intelligent (il parle sept langues modernes et comprend également le latin et le grec ancien). Il a une apparence légèrement scolaire, des bonnes manières sublimes, et il ressemble étrangement à Justin Welby, même si ses similitudes avec l'archevêque de Cantorbéry s'arrêtent peut-être là.
Comme le pape saint Jean-Paul II, sa foi s’est formée sous l’oppression. Il est né en Union soviétique et sa famille parcourait 60 miles dans l’obscurité pour assister à la messe en secret. Sa mère, Maria, a hébergé le bienheureux Oleksa Zaryckyj, un prêtre ukrainien martyrisé par les communistes en 1963, et pendant un certain temps sa famille a été incarcérée dans un camp de travail. Ils se sont enfuis en Allemagne de l'Ouest quand Anton (Athanase est le nom adopté lors de son adhésion aux chanoines réguliers de Sainte-Croix de Coimbra) avait 12 ans.
De retour dans l'ex-Union soviétique en tant qu'évêque auxiliaire d'Astana au Kazakhstan, ses possibilités de voyage sont limitées mais il a effectué deux voyages à l'étranger en autant de mois. La première était de lancer son dernier livre Credo : The Compendium of the Catholic Faith, un catéchisme commandé par la société américaine Sophia Institute Press. Il suit le format de questions et réponses du Penny Catechism et comprend des sections supplémentaires sur des questions aussi récentes que l'idéologie du genre, les pratiques du Nouvel Âge et la franc-maçonnerie. Son premier tirage de 17 000 exemplaires a été épuisé en six semaines.
Son deuxième voyage consistait à donner une conférence sur "l’autorité politique et les devoirs de conscience" aux étudiants de l’Université de Cambridge. Je l'ai rencontré le lendemain à l'église des martyrs anglais du centre-ville et lui ai demandé ce que le cardinal Robert Sarah, ancien préfet de la Congrégation du culte divin, voulait dire lorsqu'il avertissait le public lors du lancement de son livre que l'Église catholique était entrée dans une "crise du Magistère".
"Il exposait simplement des preuves", a déclaré Mgr Schneider. "Au cours de ce pontificat, nous avons eu plusieurs actes qui ne correspondaient pas à l'enseignement du Magistère précédent et c'est une crise".
Dans ses remarques, le cardinal Sarah a également affirmé que le "Magistère authentique" ne disparaîtrait jamais malgré de telles erreurs, mais le problème est, souligne Mgr Schneider, qu'entre-temps elles provoquent beaucoup de confusion.
C’est une bénédiction, ajoute-t-il, que François choisisse de ne pas engager le "Magistère définitif" lorsqu'il introduit de telles nouveautés, et qu'il rejette dans son style caractéristique, idiosyncrasique et autocratique, les mécanismes existants de promulgation de la doctrine, qu'il considère comme "rigides".
François adopte au contraire une approche délibérément ambiguë de la doctrine, mais pour Mgr Schneider, cela représente un échec essentiel dans l'exercice du ministère pétrinien.
"La nature de la fonction du Pape est, comme Jésus-Christ l'a dit à Pierre : 'Fortifiez vos frères dans la foi'. C'est sa première tâche", explique-t-il.
"Tous les actes ou paroles qui ne fortifient pas la foi, mais qui lui sont contraires, qui affaiblissent la foi ou qui la confondent, sont contraires au ministère pontifical, parce que le ministère de Pierre est le signe de référence dans l’Église, de l’unité de la foi et de gouvernement."
Il partage l’avis du cardinal Sarah selon lequel l’absence de manque de clarté a créé « une cacophonie » de voix contraires et contradictoires.
Il est d’accord avec le cardinal Sarah pour dire qu'un manque de clarté a créé "une cacophonie" de voix contraires et contradictoires.
"C'est une situation dans l'Église où l'on entend presque quotidiennement des voix contradictoires parmi les évêques et c'est contraire à la foi catholique. Il n'y a qu'une seule foi."
"L’effet sur les fidèles est qu’ils sont scandalisés par ces voix contradictoires et qu’ils sont confus. Ils ne savent pas maintenant ce qu’est la vérité et c’est un effet très néfaste sur toute l’Église.
"Cette confusion et ce langage ambigu, notamment dans le domaine de la moralité, signifient également que les gens perdent le sens du bien et du mal. C'est la moralité du monde. L’Église catholique romaine est en train de devenir (comme) l’une des nombreuses organisations du monde en ne se distinguant pas des vues et de l’agenda du monde."
"Cela se produit maintenant dans la promotion de ce relativisme moral et dans l'adoption du langage du monde et de sa moralité concernant la vérité du bien et du mal et le caractère unique de la nature immuable de la vérité."
Il a ajouté : "L’effet est également que d’autres personnes qui recherchent la vérité – disons des non-catholiques ou des non-chrétiens qui considéraient la papauté comme une institution apportant certitude et clarté – ne peuvent pas s’orienter vers Rome."
On ne peut donc guère blâmer les nouvelles générations de catholiques si elles se tournent davantage vers la tradition où elles trouvent la beauté et la vérité "exprimées de manière forte", selon Mgr Schneider.
Dimanche, Mgr Schneider a célébré une messe basse pontificale à l’école catholique Saint-Paul de Milton Keynes, après quoi il a prononcé un discours, promu par la Latin Mass Society (Société de la messe latine), intitulé : "Restaurer toutes choses en Christ ".
L'augmentation du nombre de jeunes à la messe latine traditionnelle, en particulier est pour lui une manifestation d'un mouvement surnaturel d'origine divine car elle "démontre l'aspiration au sacré".
Il a déclaré : "La messe latine donne une atmosphère de plus grand surnaturel et la beauté les attire."
"Si un jeune se convertit, il ne veut pas être la moitié de quelque chose", dit-il. "Ils veulent être authentiques. Ces jeunes âmes désirent être authentiques. Si je me convertis de ce monde, je n'aime pas voir une partie du monde dans l'Église et dans la liturgie."
"C’est un phénomène très clair. Vous pouvez voyager partout dans le monde et le dimanche, où a lieu la messe latine traditionnelle, les églises sont remplies de jeunes familles et d'enfants. Cela nous donne de l’espoir pour l’avenir."
Mgr Schneider a décrit Summorum Pontificum, la lettre apostolique de 2007 du pape Benoît qui a libéré la messe latine, comme un "document historique", mais il soupçonne que Traditionis Custodes, le motu proprio de 2021 du pape François qui cherchait à faire reculer de telles réformes, ne résistera pas à l'épreuve du temps, parce que les jeunes veulent la tradition.
Il a déclaré : "Traditionis Custodes n’est pas efficace. Cela ne peut pas empêcher cela. La messe latine traditionnelle est un véritable trésor pour toute l’Église. Un seul pape ne peut pas arrêter cela."
Cela ne veut pas dire que François n'essaiera pas, et nous arrivons au traitement réservé au très révérend Joseph Strickland, qui a été licencié en novembre par le pape François après, entre autres, avoir refusé de mettre en œuvre Traditionis Custodes dans le diocèse de Tyler, au Texas. .
"Cela restera dans l'histoire comme une grande injustice envers un évêque qui n'a accompli que sa tâche à une époque de confusion", a déclaré Mgr Schneider.
"Maintenant, cette voix est réduite au silence", a déclaré l'évêque. "C'était l'intention évidente et claire."
"Je considère qu'il s'agit d'une injustice énorme et flagrante qui a été commise", a-t-il poursuivi. "C'était une sorte de voix prophétique, mais il était pour beaucoup dans l'Église un obstacle et ils voulaient lui enlever cette voix désagréable. C'est la cause. Nous devons être très honnêtes."
Il a déclaré : "En même temps, il (le Pape) ne supprime pas, et dans certains cas favorise, les cardinaux et les évêques qui déforment ou sapent publiquement la foi… ces évêques qui promeuvent ouvertement l’idéologie LGBT, il ne les destitue pas."
"C'est un signe et une démonstration évidents qu'il a une autre intention – une intention de faire taire et d'arrêter les communautés et les évêques de l'Église qui sont encore fidèles et attachés à la foi et à la tradition de l'Église et de sa liturgie. C’est une sorte de persécution interne."
Il est également franc à propos du Synode sur la synodalité. Je lui ai demandé si cela apporterait quelque chose de bon et sa réponse a été un "non" catégorique.
Une partie de son raisonnement se résume à la sémantique et aux significations véhiculées. Dans l’Église orthodoxe comme dans l’Église catholique, un "synode des évêques" a toujours été précisément cela, mais lors du rassemblement d’octobre à Rome, le Pape a donné le droit de vote aux laïcs catholiques, les mettant sur un pied d’égalité avec les évêques, les véritables interprètes. du Magistère.
Là encore, aux yeux de Mgr Schneider, cela révélait un agenda, un égalitarisme en contradiction avec la constitution divine de l'Église. Le résultat du synode, a-t-il dit, n’était rien de moins qu’un "artifice d’ambiguïté".
D'autres problèmes au sein du Saint-Siège ressortent clairement, dit-il, du traitement partiel réservé au père Marko Rupnik, un artiste slovène expulsé par les jésuites après avoir été accusé par environ 25 femmes d'abus sexuels.
Son incardination ultérieure dans son diocèse d’origine de Kloper, où il est libre d’exercer son ministère sacerdotal, suggère qu’un ami du pape, s’il est accusé d’échecs moraux odieux, pourrait recevoir un « traitement privilégié » au lieu d’être puni.
Les fidèles catholiques, a-t-il dit, doivent répondre à de telles crises par une "croisade internationale de prière", implorant Dieu de restaurer le Saint-Siège comme un "signe de clarté" qui renforce les fidèles "sans ambiguïté dans la vérité".
L’alternative serait de voir l’Église divisée entre ceux qui adhèrent au "Magistère authentique" et ceux qui préfèrent les nouveautés du nouveau, et c’est dans cette direction que se trouve la voie du schisme.
L'indiscrétion concernant la volonté du pape François de punir le cardinal américain Raymond Leo Burke en lui retirant son émolument et sa maison, rapportée en exclusivité par le Daily Compass, a fait le tour du monde. Certains écrivains ont tenté de corriger la trajectoire de l’actualité. Selon une source de Reuters, le pape aurait déclaré que le cardinal Burke "œuvrait contre l'Église et contre la papauté". Selon Associated Press, le pape a accusé Burke d'être « une source de désunion » et de vouloir lui retirer son salaire parce qu'il était coupable d'avoir utilisé ses "privilèges contre l'Église". Hier soir, Austen Ivereigh a publié une confirmation du pape , qu'il a contacté directement : "Burke a utilisé ses privilèges contre l'Église", je lui retire donc sa maison et son salaire. Une expression éloquente qui indique que le pape se considère comme l'Église.
Le cardinal Burke – comme nous aussi au Daily Compass – ne se soucie pas des étiquettes, l’Église catholique compte, la foi compte, la fidélité à Jésus-Christ compte. Et lorsque des questions sur lesquelles l’Église s’est déjà prononcée de manière définitive et cohérente sont à nouveau remises en question, afin de préserver son alliance avec le Seigneur et de la transmettre sans corruption, ce n’est pas seulement un droit, mais un grave devoir d’un évêque de prendre position publiquement pour poser des questions et apporter des éclaircissements. Que le pape confirme la foi n’est pas l’exigence irrévérencieuse de Burke, Strickland ou Zen : c’est le sens constitutif de sa fonction telle que Jésus-Christ l’a instituée. Et que le Pape fasse exactement le contraire est démontré par la confusion sans précédent - du moins dans les temps modernes - parmi les catholiques.
Au cours des dix dernières années de son pontificat, des points fixes de la discipline de l'Église , enracinés dans le dogme, ont été détruits soit directement par le pape, soit par des personnes qu'il a placées à des postes clés et qu'il s'est bien gardé de réprimander. Ce qui était clair est devenu confus, ce qui était certain est devenu discutable, ce qui était sacré a été profané. Rappelons-en quelques-unes : la possibilité pour ceux qui continuent à vivre à la manière d'une époux de recevoir l'absolution sacramentelle et la Sainte Communion ; même possibilité pour ceux qui soutiennent publiquement l’avortement et d’autres péchés graves ; l'insistance pour que les prêtres absoutent toujours, sans vérifier le repentir sincère ; la possibilité de recourir à la contraception et même à la fécondation assistée homologue ; la possibilité de recourir à l'euthanasie ; la possibilité de bénir les couples non mariés et même les homosexuels ; l'affirmation que Dieu veut la pluralité des religions ; la révision du célibat obligatoire ; la possibilité d'un diaconat féminin ordonné et l'ouverture au sacerdoce féminin ; le renversement de l’enseignement de l’Église sur la peine de mort ; la possibilité de réviser l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité ; la possibilité pour les protestants de recevoir la Sainte Communion ; révolutionner la structure hiérarchique de l'Église en introduisant des laïcs avec droit de vote lors d'un synode des évêques.
S’opposer à ces dérives graves, ce n’est pas être un ennemi de la papauté ni diviser l’Église ; le drame est qu'il y a un pape qui les propose, les soutient et considère comme un ennemi qui, au contraire, ne fait que son devoir.
Grand missionnaire jésuite en Extrême-Orient, François-Xavier naquit en 1506 dans une famille noble de Navarre (Pays Basque). Il était originaire d'une vieille famille de Basse-Navarre, Jaxu près de Saint-Jean-Pied-de-Port, une terre ravagée par la guerre. Coincée entre les puissances impériales croissantes de Castille-Aragon (Espagne) et de la France, la Navarre a rarement connu la paix pendant l'enfance de François.
En tant que membre de la noblesse, François était censé mener une vie de guerrier aux côtés de son père et de ses frères. Mais à l’âge de 10 ans, sa vie prend un premier tournant dramatique et tragique. Son père est mort, son royaume de Navarre a été vaincu par l'Espagne, ses frères ont été emprisonnés et sa maison d'enfance, le château de la maison de Javier (Xavier), a été presque entièrement détruite.
Avec la famille de Francis déshonorée et presque anéantie, ses perspectives d'un avenir radieux semblaient sombres. Mais Dieu avait encore des projets incroyables pour le jeune François.
Dans l'espoir de reconstruire l'héritage familial, François fut envoyé en 1525 au centre de théologie et d'études européennes, l'Université de Paris.
Après de brillantes études au collège Sainte-Barbe, à Paris, il enseigna la philosophie avec un succès qui, en lui attirant les applaudissements, développa l'orgueil dans son cœur.
Ignace de Loyola, converti, étant venu à Paris pour perfectionner ses études et cherchant à recruter des compagnons pour jeter les bases de la Compagnie de Jésus, s'éprit d'amitié et d'admiration pour ce jeune homme.
François fut d'abord repoussé par les idées d'Ignace de dévotion radicale à Dieu. Mais Ignace lui rappelait les paroles de Jésus dans la Bible : « "Car à quoi sert à un homme de gagner le monde entier et de perdre son âme ?" (Mt 16,26).
Le 15 août 1534, sept jeunes gens, parmi lesquels Ignace et Xavier, prononcèrent leurs vœux dans une chapelle souterraine de l'église de Montmartre. La "Compagnie de Jésus" était fondée.
Sceau de la Compagnie de Jésus, ou christogramme, IHS, représente les trois premières lettres de IHΣOYΣ, « Jésus » en grec, ultérieurement réinterprété comme "Ièsous hèmôn sôter", "Iesus Hominis Salvator" ("Jesus Sauveur de l'homme").
Quelques années plus tard, Xavier, devenu prêtre était prêt pour sa mission.
Le pape Léon III a demandé aux jésuites nouvellement fondés d'envoyer des missionnaires dans les colonies portugaises en Inde. Bien que François n'était pas censé y aller à l'origine, l'un des jésuites affectés à la mission tomba malade et François se porta volontaire à sa place. Par cet acte courageux de confiance, Dieu utiliserait François pour transformer l’ensemble du continent asiatique.
François partit pour l'Inde en 1541, le jour de son 35e anniversaire. Voyager par mer à cette époque était extrêmement dangereux et inconfortable, et ceux qui osaient le faire risquaient la maladie sans aucune garantie d’arriver un jour à destination. François a dû faire tout le tour de l'Afrique, passer le cap de Bonne-Espérance, presque jusqu'au fond du globe, pour traverser l'océan Indien et arriver à Goa, sur la Côte sud-ouest de l'Inde.
À son arrivée en Inde en 1542, François fut immédiatement confronté à d’innombrables défis pour apporter la parole de Dieu aux habitants de cette région nouvelle et étrangère. Pendant sept ans, François a prêché dans les rues et sur les places publiques, travaillant sans relâche à travers l'Inde et les îles de l'Asie-Pacifique, luttant contre la persécution des seigneurs de la guerre et parfois même des autorités portugaises censées l'aider.
Cette mission finie, une autre l'appelait ; l'ambition du salut des âmes était insatiable dans son cœur. Il rencontra l'ignorance des langues, l'absence de livres en langues indigènes, les persécutions, la défiance et la rivalité des ministres païens.
Dieu lui donna le don des langues, le pouvoir d'opérer des miracles sans nombre.
Dès son vivant, on rapporte des faits surprenants, comme des guérisons, des prophéties, des sauvetages inespérés.
Il évangélisa, en onze années, cinquante-deux royaumes et baptisa une multitude incalculable.
Alors qu'il était à Cochin (Inde), il constate : "Thomas (Apôtre) se livra avec ardeur à la prédication et convertit à la foi un monde innombrable. Dans l'Inde supérieure, il se rendit célèbre par un grand nombre de miracles", et "dans les environs, il y a beaucoup de chrétiens qui remontent au temps de saint Thomas; ils vivent dans plus de soixante villages."
Tandis qu'il est à Amboine, dans les Moluques (Indonésie), à l'est du détroit de Malacca et sur les franges du monde chinois, François-Xavier poursuit son témoignage : "J'ai rencontré à Malacca un commerçant qui revenait d'une contrée au commerce fort actif, appelé Chine. Ce commerçant m'a dit qu'un Chinois très honorable qui venait de la cour du roi lui avait posé beaucoup de questions. ... Le Chinois répondit qu'en son pays ... nombreux sont ceux qui disent que l'apôtre saint Thomas est allé jusqu'en Chine et qu'il y a fait beaucoup de Chrétiens; que l'Eglise de Grèce (église nestorienne de Mésopotamie. Ndt.) y envoyait des évêques pour instruire et pour baptiser les Chrétiens que saint Thomas et ses disciples avaient convertis dans ces contrées. (Cf : Pierre PERRIER, Xavier WALTER, Thomas fonde l'Église en Chine (65-68 ap. J.-C.), Asie Éditions du Jubilé, Mercuès 2008, p. 153-154)
Après avoir converti des dizaines de milliers de personnes et semé les graines d’une Église chrétienne renouvelée et durable en Inde, François entendit des histoires sur une nation insulaire enchanteresse connue sous le nom de "Japon". Son cœur était enflammé par le désir d’apporter l’Évangile au Japon.
Après s'être assuré que les fidèles en Inde seraient correctement pris en charge, François a mis le cap sur cette nouvelle terre mystérieuse, devenant ainsi le premier à apporter la foi chrétienne au Japon, à l'autre bout du monde de sa maison de Navarre.
Son plus beau et son plus difficile triomphe fut la conquête du Japon.
Au Japon, François et ses compagnons voyageaient très loin, souvent à pied et avec presque aucune ressource.
Il est alors autorisé à utiliser un temple bouddhique abandonné, où il prêche pendant plusieurs mois. Des documents historiques indiquent qu’il réussit à convertir plus de 500 Japonais en un semestre jusqu’en mars 1551.
Une nouvelle visite à Hirado le mois suivant laisse à penser à la construction d’une nouvelle église. Plus de 500 Japonais se convertissent en six mois jusqu’en mars 1551.
En dix-sept mois de présence au Japon, François Xavier estimait près de douze mille conversions.(5)
Ses contacts avec les autorités civiles et religieuses au Japon lui font comprendre l'importance de l'influence de la Chine dans le domaine philosophico-religieux. Progressivement, il est persuadé que, pour convertir l'Orient, il faut commencer par la Chine. En novembre 1551, il confie sa décision à ses compagnons jésuites et commence à préparer ce voyage.
Avant de s'y rendre, il rejoint l'Inde via Malacca.
De retour en Inde, il embarque pour la Chine en avril 1552 à bord du Santa Cruz.
Statue du saint, dans la basilique Saint-Guy à Český Krumlov (République tchèque)
Début septembre 1552, l’équipage arrive à l’île de Sancian, au large des côtes chinoises à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Macao. L’accueil des quelques Portugais présents lui est favorable et on lui aménage hutte et petite chapelle.
Il aspirait à convertir la Chine, pour rentrer en Europe par les pays du Nord, quand Dieu appela au repos cet incomparable conquérant des âmes, qu'on a justement surnommé l'apôtre des Indes et du Japon.
Le 21 novembre, à l’issue d’une messe, François Xavier défaille, il est conduit sur le Santa Cruz, puis après une saignée est ramené sur l’île. Il y décède le 3 décembre 1552 à l'âge de 46 ans.
Mort de saint François Xavier sur l'île de Sancian (Shangchuan), Baciccio (XVIIe siècle)
Après sa mort en 1552, l'incorruption du corps de François-Xavier devient un fait reconnu.
Sa dépouille est exhumée à huit reprises entre 1553 et 1932. [...] Les "apparences d'un homme vivant" plusieurs dizaines d'années après sa mort... Il n'en fallait pas davantage pour "prouver" la sainteté de François-Xavier aux yeux du monde. (6)
En 1555, les documents recensent déjà neuf miracles obtenus part sa prière.
François Xavier est canonisé le 12 mars 1622, en même temps qu'Ignace de Loyola et Thérèse d'Avila, par le pape Grégoire XV.
Pie XI le fait saint patron de toutes les missions catholiques en 1927.
Il est aussi le saint patron des joueurs de pelote basque. Son secrétaire ayant noté qu'il prononça ses dernières paroles "en langue maternelle navarraise", c'est-à-dire en basque, sa fête (le 3 décembre) est aussi celle de l'euskara, la langue basque.
Marc-Antoine Charpentier a composé un In honorem Sancti Xaverii canticum, (Cantique en l'honneur de Saint Xavier), catalogué H 355, pour chœur, soli, flûtes, cordes, et basse continue.
Une église, puis une cathédrale Saint François Xavier existe depuis 1908 au centre de la ville de Kagoshima, Japon, au sud de la grande ile méridionale de Kyushu, où François Xavier débarqua pour la première fois en août 1549. A la suite de destructions, elle a été réparée en 1949, puis reconstruite en 1999 avec une architecture moderne à l'occasion du 450 ème anniversaire de l'arrivée de François Xavier au Japon.
Aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands missionnaires de l'Église, saint François Xavier a prouvé qu'une vie vécue dans une confiance totale en Dieu peut transformer tout un continent et le monde entier.
Citations
"D’abord et avant tout, soyez attentif à vous-mêmes et à vos relations avec Dieu et à votre conscience car c’est de celles-ci que dépend votre pouvoir d’être utile à votre prochain. N’oubliez pas de faire un examen particulier de conscience au moins une fois par jour si vous ne pouvez le faire deux fois. Souciez-vous et occupez-vous de votre propre conscience plus que de celle de qui que ce soit d’autre, car celui qui ne désire pas être bon et saint lui-même, comment peut-il rendre les autres tels ?"
Sources : (1) ; (2) ; (3) Litanies de Saint-François-Xavier ; (4) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 64-65; (5) La mission japonaise de François Xavier par Jean Lacouture (estimation du nombre de convertis), revue suisse Choisir de novembre 2002; (6) Patrick SBALCHIERO, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, Paris 2019, p. 160-162; (7); (8)
Militaire français, prêtre, ermite et missionnaire, sa spiritualité a eu une grande influence au XXe siècle.
Saint Charles de Foucauld (1858-1916) est 'le frère universel' : il est celui qui est passé d’une vie mondaine à une vie fraternelle au plus près des délaissés, avec les Touaregs dans le désert du Sahara. La redécouverte de la foi de son enfance a transformé sa vie.
Orphelin à l'âge de six ans, Charles de Foucauld est élevé par son grand-père maternel, le colonel Beaudet de Morlet. Il intègre l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. À la sortie, son classement lui permet de choisir la cavalerie. Il rejoint donc l'École de cavalerie de Saumur, où il se signale par son humour potache, tout en menant une vie dissolue. Il est ensuite affecté en régiment. À vingt-trois ans, il décide de démissionner afin d'explorer le Maroc.
La qualité de ses travaux lui vaut la médaille d'or de la Société de géographie et une grande renommée à la suite de la publication de son livre Reconnaissance au Maroc (1888).
De retour en France et après diverses rencontres, il retrouve la foi chrétienne et devient moine chez les trappistes le 16 janvier 1890. Puis il part pour la Syrie, toujours chez les trappistes. Sa quête d'un idéal encore plus radical de pauvreté, d'abnégation et de pénitence le pousse à quitter La Trappe afin de devenir ermite en 1897. Il vit alors en Palestine, écrivant ses méditations (dont la Prière d'abandon) qui seront le cœur de sa spiritualité.
La conversion de Charles de Foucauld est marquée par les mots de l'Abbé Henri Huvelin : " Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n'a pu la lui ravir."
Ordonné prêtre à Viviers en 19012, il décide de s'installer dans le Sahara algérien à Béni Abbès. Il ambitionne de fonder une nouvelle congrégation, mais personne ne le rejoint. Il vit avec les Berbères, adoptant une nouvelle approche apostolique, prêchant non pas par les sermons, mais par son exemple. Afin de mieux connaître les Touaregs, il étudie pendant plus de douze ans leur culture, publiant sous un pseudonyme le premier dictionnaire touareg-français. Les travaux de Charles de Foucauld sont une référence pour la connaissance de la culture touareg.
Il aide les populations qu'il rencontre et distribue médicaments et aliments.
Cette imitation (imitatio Christi en latin liturgique) le conduit à vouloir l'imiter dans sa vie cachée, qui correspond à la période de la vie de Jésus de Nazareth qui n'est pas mentionnée dans le Nouveau Testament, avant sa vie publique. Charles de Foucauld perçoit dans cette vie cachée une profonde humilité et abnégation de Jésus.
À travers l'humilité, Charles de Foucauld recherche la dernière placeF 34,B 60. Il ne veut pas se différencier des personnes avec qui il vit ; il mène une vie similaire à la leur, travaillant pour gagner sa vie, refusant de manifester sa supériorité du fait de son statut de prêtre.
Lors de l'une de ces médiations en 1896, Foucauld écrit son texte le plus fameux, la Prière d'abandon, résumant sa spiritualité :
"Mon Père, je me remets entre Vos mains ; mon Père je me confie à Vous, mon Père, je m'abandonne à Vous ; mon Père, faites de moi ce qu'Il Vous plaira ; quoi que Vous fassiez de moi, je Vous remercie ; merci de tout, je suis prêt à tout : j'accepte tout : je Vous remercie de tout ; pourvu que Votre volonté se fasse en moi, mon Dieu, pourvu que Votre Volonté se fasse en toutes Vos créatures, en tous Vos enfants, en tous ceux que Votre Cœur aime, je ne désire rien d'autre mon Dieu ; je remets mon âme entre Vos mains ; je Vous la donne, mon Dieu, avec tout l'amour de mon cœur, parce que je Vous aime, et que ce m'est un besoin d'amour de me donner, de me remettre en Vos mains sans mesure : je me remets entre Vos mains, avec une infinie confiance, car Vous êtes mon Père."
Il écrit en 1905 : "Mes dernières retraites de diaconat et de sacerdoce m'ont montré que cette vie de Nazareth, ma vocation, il fallait la mener, non dans la Terre sainte tant aimée, mais parmi les âmes les plus malades, les brebis les plus délaissées."
Quand Charles de Foucauld revient en France en avril 1909, il passe une nuit de prière, avec Louis Massignon, dans la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. L'adoration du Saint-Sacrement et en particulier l'adoration nocturne est un fondement de sa spiritualité.
La spiritualité de Charles de Foucauld accorde une très grande importance à l'eucharistie, dans laquelle il reconnaît la présence de Jésus caché dans l'hostie. L'imitation de la vie cachée de Jésus et l'eucharistie participent de la même logique pour Charles de Foucauld. Il place l'adoration eucharistique comme "l'œuvre caractéristique, spéciale" de l'Union des laïcs dont il a écrit les statuts. Pendant toute sa vie, il passe ainsi des heures à adorer le Saint-Sacrement, et considère cette prière comme prioritaire sur toute autre activité. Il croit que la présence eucharistique rayonne, donne des grâces et permet, par sa simple présence, la sanctification de personnes qui vivent à proximité.
Cet abandon à Dieu est pour Charles de Foucauld un cheminement qui unit la miséricorde de Dieu, son amour et la souffrance. La dévotion au Sacré-Cœur, qu'il prend comme ornement sur son habit de religieux, symbolise l'amour de Jésus, avec le cœur, et la souffrance par la présence de la Croix. Ce don à Dieu nécessite une volonté, un combat : pour Charles de Foucauld, "il n'y a pas d'oblation sans immolation". C’est dans cet esprit d’imitation de Jésus qu’il abandonne toute espèce de bien matériel, se dépouillant jusqu’à l’extrême.
Il écrit quatre mois avant sa mort à Louis Massignon : "Il n'y a pas, je crois, de parole de l'Évangile, qui ait fait sur moi une impression et transformé davantage ma vie que celle-ci : 'Tout ce que vous faites à l'un de ces petits, c'est à Moi que vous le faites.'"
Dès l'occupation de l'Algérie en 1830, la France avait aboli l'esclavage, qui devait s'appliquer également dans les colonies. Cependant, afin de ménager les susceptibilités et les intérêts des chefs de tribu et des marabouts, l'esclavage était maintenu. En arrivant à Béni-Abbès, Charles de Foucauld découvre que l'esclavage existe encore; Il rachète plusieurs esclaves, comme les Pères blancs le faisaient, tels Joseph du Sacré-Cœur et Abd-Jésus, et dénonce l'esclavage dans sa correspondance.
Charles de Foucauld est convaincu que l'évangélisation passe par le respect et la compréhension des cultures dans lesquelles il vit.
"Son exemple fut des plus convaincants pour son entourage d’alors, comme pour nous aujourd’hui : l’homme est d’abord un frère ou une sœur, avant d’être un étranger, un concurrent ou un ennemi" (Mgr Grallet).
Charles de Foucauld voit dans la colonisation une mission civilisatrice au bénéfice des populations colonisées : 'Que ces frères cadets deviennent égaux à nous.'' Dans une lettre à René Bazin, il affirme qu'il y a une incompatibilité profonde entre la religion musulmane et l'assimilation des populations musulmanes à la France. Non pas que les populations ne puissent pas progresser comme beaucoup de personnes le pensaient à son époque, et auxquelles Foucauld s'oppose, mais parce qu'il considère que les musulmans "regardent l'Islam comme une vraie patrie". La politique d'assimilation des populations musulmanes lui semble impossible, d'autant qu'aucun effort pour l'éducation et l'exemple de vie n'est fait pour les populations. Il affirme ainsi dans sa lettre que "si nous n'avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu'ils deviennent français est qu'ils deviennent chrétiens."
Le 1er décembre 1916, Charles de Foucauld est assassiné à la porte de son ermitage. Il est très vite considéré comme un martyr et fait l'objet d'une véritable vénération appuyée par le succès de la biographie de René Bazin (1921). De nouvelles congrégations religieuses, familles spirituelles et un renouveau de l'érémitisme s'inspirent des écrits et de la vie de Charles de Foucauld.
À sa mort, en plein conflit mondial, il semble que la spiritualité de Charles de Foucauld ait peu d'avenir : personne ne l’a rejoint dans sa congrégation religieuse. Son association de laïcs, l’Union des Frères et Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus, ne comprend que quarante-huit membres et n'a plus de direction. L'Union est progressivement reprise par Louis Massignon, qui publie les premiers extraits de son directoire en 1917. En 1919, le cardinal Amette donne un avis favorable à la reprise de l'Union, sous la présidence de Mgr Le Roy, désigné par Mgr Livinhac. En 1928, Massignon publie l’intégralité du directoire de l'Union. En 1947, il crée la Sodalité et différents groupes ou fraternités regroupés ensuite en "Association". L’Union devient Union-Sodalité et regroupe les nombreuses associations autour de la spiritualité de Charles de Foucauld. Elle comprend actuellement plus de 1 000 membres dans 53 pays.
La tombe de Charles de Foucauld et les endroits où il a vécu sont l'objet de pèlerinages et de "Goums" sur ses traces.
Le modèle de monachisme proposé par le bienheureux Charles de Foucauld, même s'il respecte les formes traditionnelles des vœux religieux, constitue une révolution de la vie religieuse : il envisage la disparition de la séparation des convers et des moines, la suppression totale de la propriété privée tant personnelle que communautaire. De même, il développe la présence des moines immergés dans le monde, étant ainsi le précurseur des prêtres ouvriers. Jean-Paul II range Charles de Foucauld parmi les grands saints : "Ils sont tellement présents dans la vie de toute l’Église, tellement influents par la lumière et la puissance de l’Esprit Saint!". Il voit dans Charles de Foucauld la même recherche de la "sainteté inconnue de la vie quotidienne" que chez Thérèse de Lisieux. En 1974, le cardinal Duval affirme que "Le père de Foucauld a été le précurseur de Vatican II, car l'idée centrale du Concile est que tout chrétien doit porter témoignage du Christ. Or Charles de Foucauld a insisté sur le fait que tous les chrétiens, même laïques, doivent porter le témoignage de l'amour fraternel".
Le processus de reconnaissance par l'Église catholique de Charles de Foucauld prend presque un siècle.
La position de Charles de Foucauld en faveur de la colonisation, et son interprétation de la Première Guerre mondiale, différente de celle de Benoît XV, a pu créer des difficultés, d'autant plus que la décolonisation était défendue par de nombreuses organisations, notamment les Nations unies.
Son procès en béatification commence dès 1927. Interrompu durant la guerre d'Algérie, il reprend et Charles de Foucauld est déclaré vénérable le 24 avril 2001 par Jean-Paul II, puis bienheureux le 13 novembre 2005 par Benoît XVI. Pour sa béatification, il est crédité d'un miracle : la guérison d'une Italienne atteinte d'un cancer qui a prié Charles de Foucauld d'intercéder en sa faveur.
Le pape François signe le 27 mai 2020 le décret reconnaissant un miracle attribué au bienheureux. Il est canonisé le dimanche 15 mai 2022.
Saint André, frère de saint Pierre, est le premier des apôtres qui ait connu Jésus-Christ, aussitôt après son baptême sur les bords du Jourdain. André avait en effet été, avec Jean l'évangéliste, l'un des deux premiers disciples de Jean le Baptiste à suivre Jésus.(1)
Les Grecs l'appellent "Protoclet", c'est-à-dire "le premier des appelés". Toutefois son appel définitif ne date que du moment où Jésus le rencontra avec son frère Simon (Pierre), jetant les filets pour pêcher, dans le lac de Tibériade, et leur dit à tous deux : « Suivez-Moi, Je vous ferai pêcheurs d'hommes. »
André a donné son nom à une croix en X qui fut celle de son supplice.
Après la Pentecôte, André prêcha dans Jérusalem, la Judée, la Galilée, puis alla évangéliser les Scythes, les Éthiopiens, les Galates et divers autres peuples jusqu'au Pont-Euxin (Asie Mineure).
Les prêtres de l'Achaïe (Grèce) prirent soin d'envoyer aux églises du monde entier la relation de son martyre, dont ils avaient été les témoins oculaires. Menacé du supplice de la croix, il dit : « Si je craignais ce supplice, je ne prêcherais point la grandeur de la Croix. » Le peuple accourt en foule, de tous les coins de la province, à la défense de son apôtre et menace de mort le proconsul. Mais André se montre, calme la foule de chrétiens ameutés, les encourage à la résignation et leur recommande d'être prêts eux-mêmes au combat.
Le lendemain, menacé de nouveau : « Ce supplice, dit-il au juge, est l'objet de mes désirs ; mes souffrances dureront peu, les vôtres dureront éternellement, si vous ne croyez en Jésus-Christ. » Le juge irrité le fit conduire au lieu du supplice. Chemin faisant, l'apôtre consolait les fidèles, apaisait leur colère et leur faisait part de son bonheur. D'aussi loin qu'il aperçut la croix, il s'écria d'une voix forte : « Je vous salue, ô Croix consacrée par le sacrifice du Sauveur ; vos perles précieuses sont les gouttes de son sang. Je viens à vous avec joie, recevez le disciple du Crucifié. Ô bonne Croix, si longtemps désirée, si ardemment aimée, rendez-moi à mon divin Maître. Que par vous je sois admis à la gloire de Celui qui par vous m'a sauvé. »
Il se dépouilla lui-même de ses vêtements, les distribua aux bourreaux, puis fut lié à une croix d'une forme particulière, appelée depuis croix de Saint-André. Le saint, du haut de sa croix, exhortait les fidèles, prêchait les païens, attendris eux-mêmes. Une demi-heure avant son dernier soupir, son corps fut inondé d'une lumière toute céleste, qui disparut au moment où il rendit l'âme.(2)
André est représenté en sautoir sur sa croix en X, appelée "decussata" en raison de sa ressemblance avec le decussis, le chiffre romain dix.
Protecteur : Saint André est invoqué pour que la vérité se fasse dans les fausses accusations, contre la coqueluche des enfants, la stérilité, les maux de gorge, la goutte, et par les filles qui veulent trouver un mari.(3)
Saint André, 1640, François Duquesnoy, Vatican, Basilique Saint-Pierre (4)
En 360 des reliques des SS. Timothée, André et Luc furent apportées, sur ordre de Constance II (337-361), dans l'église des Saints Apôtres de Constantinople, qui avait été bâtie par Constantin pour être son mausolée (5). Elle deviendra la principale nécropole des empereurs et impératrices byzantins. Lorsqu'en 1461, après la chute de Constantinople, les derviches du sultan Mehmed II passèrent quatorze heures à briser les vestiges à coups de masses et de barres de fer, les ossements des apôtres, des basileus, des hauts dignitaires et des patriarches, furent jetés dans le Bosphore (du côté européen). (6)
Le modernisme et le relativisme ont trompé le pape François, car il est absolument impossible que son innovation Amoris laetitia constitue un "magistère authentique", qui ne peut exister avec une éthique situationnelle.
( LifeSiteNews ) — Ce qui suit est une lettre ouverte du Père Jesusmary Missigbètò. Ses écrits précédents peuvent être consultés ici .
(Traduction française Blog Christ Roi)
Cher père,
Que Jésus-Christ, Notre Dieu et Seigneur, Sagesse Suprême et Roi de l'Univers, vous bénisse abondamment ! Ma lettre ouverte du 18 novembre 2023 annonçait la lettre d'aujourd'hui, qui sera une justification philosophique expliquant, avec humilité et respect, pourquoi Mgr Joseph Strickland a eu raison de critiquer publiquement les erreurs morales et doctrinales de votre magistère.
Que sainte Catherine d'Alexandrie, patronne des philosophes, dont c'est la fête, obtienne de Jésus le Saint-Esprit, qui nous aidera à méditer les lignes suivantes ! Puisse cette lettre nous aider à mieux comprendre la triste situation de l'Église aujourd'hui où le pape François a présenté comme "magistère authentique" ce qui en réalité ne l'est pas ! Pour mieux expliquer le problème, on peut utiliser un conte de Hans Christian Andersen (1805-1875) qui fera office de parabole…
A. Les habits neufs de l'Empereur
Il y a de nombreuses années, vivait un empereur qui aimait les vêtements neufs plus que tout… Un jour, arrivèrent deux escrocs qui prétendaient être tisserands et pouvoir tisser le plus beau tissu imaginable… mais les vêtements confectionnés auraient l'étonnante propriété d'être invisibles pour ceux qui n'étaient pas adaptés à leurs fonctions ou qui étaient tout simplement stupides… Ils installèrent deux métiers à tisser mais firent semblant de travailler, car il n'y avait absolument aucun fil sur le métier. Ils demandaient la soie la plus fine et l'or le plus précieux qu'ils gardaient pour eux, et restaient sur leurs métiers vides, jusque tard dans la nuit.
"Je voudrais savoir où ils en sont avec le tissu", se dit l'empereur… "J'enverrai mon vieux et honnête ministre chez les tisserands."… Alors le vieux et bon ministre se rendit à l'atelier où les deux des escrocs étaient assis, travaillant sur leurs métiers à tisser vides… "Mon Dieu ! il pensa : 'Suis-je stupide ?… Serais-je inapte à mon travail ? Non, je ne dois pas dire que je ne vois pas le tissu.'" "Bien, qu'en pensez-vous?" demanda l'un des tisserands. "Oh, c'est beau, la plus belle chose !" répondit le vieux ministre… "Ce motif et ces couleurs ! Je ne manquerai pas de dire à l'empereur que j'aime tout cela !"… L'empereur envoya bientôt un autre fonctionnaire honnête pour voir comment les travaux avançaient… "Oui, c'est tout à fait merveilleux ! il l'a dit à l'empereur… et l'empereur voulait le voir de ses propres yeux… "Comment ! pensa l'empereur, 'Mais je ne vois rien ! Quelle horreur ! Suis-je stupide? Ne suis-je pas fait pour être empereur ? Ce serait la chose la plus terrible qui puisse m’arriver.'" "Magnifique, ravissant, parfait !" dit-il enfin : "Je donne ma plus haute approbation !…"
Tous les membres de la suite qui l'avaient accompagné regardaient ; mais comme pour les autres, rien ne leur apparut et ils dirent tous, comme l'empereur : "C'est vraiment très beau !"… L'empereur ôta tous ses beaux vêtements et les escrocs firent semblant de lui enfiler chaque morceau du vêtement neuf. … Les chambellans qui devaient porter la traîne du manteau de cour tâtonnaient le sol avec leurs mains, faisant semblant d'attraper et de soulever le train… C'est ainsi que l'empereur marchait devant le cortège sous le magnifique dais, et tout le monde dans la rue ou à leur fenêtre disait : "Les habits neufs de l'empereur sont admirables ! Quel beau manteau à traîne, comme il est magnifiquement étalé ! Personne ne voulait laisser entendre qu'il n'avait rien vu, car cela aurait montré qu'il était incapable dans sa fonction ou simplement stupide. Aucun nouvel habillement d'empereur n'avait jamais connu autant de succès.
"Mais il n'a pas de vêtements du tout !" cria un petit enfant dans la foule. "Écoutez la voix de l’innocence !" dit le père ; et chacun murmurait à son voisin ce que l'enfant avait dit. Alors toute la foule se mit à crier : "Mais il n’a aucun vêtement !" L'empereur frissonna, car il lui semblait que le peuple avait raison, mais il se dit : "Maintenant, je dois tenir bon jusqu'à la fin de la procession." Ainsi le cortège continua son chemin, et les chambellans continuèrent à porter le train qui n'existait pas.
B. Les nouveaux habits du pape François et le drame de l'Église d'aujourd'hui
Ô mon Père, analysons maintenant le récit précédent en l'appliquant à la réalité actuelle de notre Église. L'outil philosophique adapté à cette tâche est la phénoménologie d'Edmund Husserl (1859-1938). Elle consiste à observer attentivement les faits et à les analyser objectivement sans préjugés afin d'en arriver à leur contenu essentiel. On comprendra alors mieux le drame que vit l'Église du pape François.
Ô mon Père, le 19 mars 2016, dans l'exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia, vous parliez des divorcés "remariés" dans les termes suivants : "dans de telles situations, beaucoup de personnes, connaissant et acceptant la possibilité de vivre 'en frères et sœurs' que leur offre l'Église, soulignent que si certaines expressions d'intimité font défaut, ''il arrive souvent que la fidélité soit mise en danger et que le bien des enfants en souffre'' (note 329). Le 5 septembre 2016, avec quelques évêques argentins, vous avez déclaré que "l’engagement de vivre dans la continence peut être proposé. Amoris laetitia n'ignore pas les difficultés de cette option… l'option mentionnée pourrait, en effet, ne pas être réalisable" (Lettre des évêques de la Région pastorale de Buenos Aires, 5-6). Le 5 juin 2017, vous avez ordonné au cardinal Pietro Parolin de publier la lettre des évêques argentins (contenant les trois phrases ci-dessus) dans les archives officielles du Vatican, en les présentant comme "Magisterium Authenticum" (Acta Apostolicae Sedis 108 ; pp. 1071-1074 ; www .vatican.va/archive/aas/documents/2016/acta-ottobre2016.pdf).
Ô mon Père, à quand remonte la dernière fois que nous avons vu un pape affirmer que la vertu de chasteté est une optionet présenter la fidélité et le bien des enfants comme excuses pour commettre l'adultère ou la fornication, des actes intrinsèquement et moralement mauvais ? Jamais! Depuis quand un pape présente-t-il cela comme un "magistère authentique" ? Jamais! Il existe de nombreuses publications démontrant le relativisme et l’éthique situationnelle contenus dans votre "magistère authentique", et elles montrent clairement qu’en réalité un tel magistère n’existe pas (cf. Lettre ouverte au Collège des cardinaux, 29 juin 2016 ; Correction filiale au pape François, 16 juillet 2017 ; Lettre ouverte aux évêques, avril 2019 ; Les inquiétudes sans réponse concernant Amoris Laetitia : Pourquoi l'exhortation apostolique reste un danger pour les âmes, 29 septembre 2021 ; Défendre la foi contre les hérésies actuelles, Arouca Press, 2021 ; Tradimento della sana dottrina attraverso "Amoris laetitia", Tullio Rotondo, Youcanprint, 2022 ; ma lettre ouverte sur Amoris laetitia, 8 décembre 2021 ; ma correction filiale, 29 juin 2023, etc.).
Ô mon Père, la chasteté est-elle une option, OUI ou NON ? La vérité est une et immuable, et il n’y a pas 10 000 réponses à cette question, mais une seule : NON ! Tous les fidèles catholiques le savent, y compris le dernier baptisé ayant un minimum de formation chrétienne orthodoxe. Les non-catholiques ayant une connaissance minimale de la loi morale naturelle et de l’enseignement catholique le savent aussi. Pourtant, vous avez répondu OUI à cette question et, malheureusement, depuis 2016, vous vous entêtez à maintenir cette réponse, refusant de reconnaître officiellement que vous avez commis une erreur grave. Pourtant, il est clair que ce que vous avez déclaré être un ''magistère authentique'' est une chimère, une illusion, une fiction, un vêtement invisible.
Ô mon Père, comme l'empereur du conte d'Andersen, le pape François aime la nouveauté théologique et morale : il est "le pape non traditionaliste", ou "le pape progressiste", ou "le pape de la nouveauté". Malheureusement, le modernisme et le relativisme l'ont approché et l'ont encouragé à rejeter les vieux vêtements des enseignements traditionnels rappelés par saint Jean-Paul II et Benoît XVI. Puis ils lui ont fait croire qu’en utilisant le tissu de l’éthique situationnelle, il serait capable de donner à la papauté une nouvelle splendeur avec de nouveaux vêtements. Le premier vêtement réalisé fut Amoris laetitia. En fait, le modernisme et le relativisme ont trompé le pape François, car il est absolument impossible que ces nouveaux vêtements invisibles constituent un "magistère authentique". Un tel magistère ne peut exister avec une éthique situationnelle. Sans la soie fine qu’est l’enseignement traditionnel de l’Église et l’or précieux qu’est la vérité, aucun « magistère authentique » n’est possible.
Ô mon Père, le 5 juin 2017, en ordonnant au cardinal Pietro Parolin que la démarche d'Amoris laetitia envers les divorcés "remariés" soit enregistrée dans les archives officielles du Vatican, vous avez voulu confirmer à tous les chrétiens que vous portiez un véritable vêtement, un "magistère authentique" : "Magnifique, ravissant, parfait !… J’approuve !" Et le 11 janvier 2018, Parolin, comme le vieux ministre du conte d'Andersen, déclare publiquement dans une interview que ce "magistère authentique" est un nouveau vêtement, un "nouveau paradigme", et qu'en plus, ce vêtement est splendide : "Oh, c'est beau, la plus belle chose !"
Ô mon Père, le cardinal Walter Kasper, comme le fonctionnaire du conte d'Andersen, est apprécié du pape François, qui n'a pas hésité à le louer publiquement (21 février 2014). Kasper, le cerveau derrière l'innovation Amoris laetitia concernant les divorcés "remariés", a encouragé François à porter publiquement son "magistère authentique" invisible : "Oui, c'est tout à fait merveilleux ! Mais il est dommage que François n'ait pas tenu compte de l'avertissement donné par Notre-Dame d'Anguera il y a de nombreuses années : "Walter Kasper : voici, à cause de lui beaucoup mourront" (2.570, 3 septembre 2005).
Ô mon Père, le 13 juillet 2017, lors d'une conférence en Irlande, le Cardinal Christoph Schönborn a révélé qu'il vous avait rencontré peu après avoir fait la présentation publique d'Amoris laetitia (8 avril 2016). Vous l'avez remercié et lui avez demandé si le document était orthodoxe : "J'ai répondu : 'Saint-Père, il est tout à fait orthodoxe''. Quelques jours plus tard, vous lui avez envoyé un mot disant : "Merci pour ce mot. Cela m’a réconforté. Comme le soulignait le journaliste américain Philip Lawler, "l'anecdote du cardinal Schönborn nous offre un tableau étonnant : le successeur de saint Pierre – celui dont le devoir solennel est de garder le dépôt de la foi – demande à un autre prélat si son propre enseignement est orthodoxe. Et il est réconforté d’entendre une réponse affirmative. En savoir plus : Le pape François consulte le cardinal Schönborn – l'un de ses proches conseillers et théologien respecté – et cherche à s'assurer que son enseignement est orthodoxe, après la publication du document. (Culture catholique, 17 juillet 2017).
Ô mon Père, vous, vos ministres et vos fonctionnaires avez amené les chrétiens à croire que la repentance des péchés graves n'est pas nécessaire pour certaines personnes (relativisme) et dans certaines situations (éthique de situation). Mais la réalité est qu’il s’agit d’un venin qui va progressivement tuer la moralité. Voici quelques-unes des déclarations erronées que vous avez inspirées : "il existe des situations complexes où le choix de vivre 'en frères et sœurs' devient humainement impossible et donne lieu à un plus grand préjudice" (Cardinal Mario Grech, Mgr Charles Scicluna, Critères de candidature du chapitre VIII d' Amoris Laetitia, 14 janvier 2017) ; "si l'engagement de vivre en frère et sœur…. donne lieu à des difficultés, les deux concubins ne semblent pas obligés en soi" (Cardinal Francesco Coccopalmerio, Il Capitolo Ottavo della Esortazione Apostolica Post Sinodale Amoris Laetitia, 14 février 2017).
Ô mon Père, certains cardinaux, évêques, prêtres et laïcs ont analysé votre innovation Amoris laetitia pour les divorcés "remariés" et ont eu des doutes sur l'existence d'un "magistère authentique" qu'ils ne voient pas. Malheureusement, ils n’ont pas eu le courage de dire la vérité, de peur de perdre leur position ou parce qu’ils ne voulaient pas paraître stupides et incapables de justifier l’absence d’un "magistère authentique". Ils ont donc choisi de se taire ou de devenir des chambellans qui portent la traîne de ce vêtement invisible et répètent le discours officiel : "Les habits neufs de l'empereur sont admirables !" De nombreux laïcs, prêtres, évêques, cardinaux et médias n’ont pas eu le temps d’analyser Amoris laetitia en détail. Ils ont donc suivi le discours officiel, et depuis 2016, ils répètent : "Les habits neufs de l'empereur sont admirables !" La liste de vos disciples et admirateurs est longue et ne peut être contenue ici. Aucun nouveau magistère d'un pape n'a bénéficié d'une telle publicité médiatique : "Aucun nouvel habillement d'empereur n'a jamais connu un tel succès."
Ô mon Père, nombreux sont les chrétiens aujourd'hui qui doutent du discours officiel et se méfient de ton innovation Amoris laetitia. Ils connaissent les vêtements anciens des papes, le magistère traditionnel, et ils ont été surpris par ce qu’ils ont vu : "L’empereur ôta tous ses beaux vêtements". Ces chrétiens sont moralement et doctrinalement confus car ils ne perçoivent pas une continuité totale entre le magistère traditionnel et le nouveau magistère de François. Au contraire, ils voient des points de rupture. Ils sont donc troublés et consternés : que faire ? Quoi dire? En réalité, la meilleure chose à faire est de suivre les conseils de Jésus-Christ, notre Fondateur : "Amen, je vous le dis, si vous ne vous convertissez et ne devenez comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux" (Matthieu 18 : 3).
Ô mon Père, nous devons remercier Dieu pour les chrétiens (cardinaux, évêques, prêtres, professeurs d'université, experts en théologie et en morale, journalistes, etc.) qui ont eu un cœur d'enfant et la voix de l'innocence et qui ont été sincères quant à la non-existence de votre "magistère authentique" : "Mais il n'a pas de vêtements du tout ! Par exemple : Walter Brandmüller, Raymond Leo Burke, Carlo Caffarra, Joachim Meisner, Carlo Maria Viganò, Athanasius Schneider, Héctor Rubén Aguer, Charles Chaput OFM Cap., Stanislaw Gadecki, Bernard Fellay, Marian Eleganti, Antonio Livi, Aidan Nichols OP, Thomas Weinandy OFM Cap., José Luis Aberasturi, Jorge González Guadalix, Gerald Murray, Nick Donnelly, Roberto de Mattei, Robert Spaemann, John Rist, Gerard van den Aardweg, Josef Seifert, Matteo D'Amico, Claudio Pierantoni, Robert Hickson, George Weigel , Martin Mosebach, Corrado Gnerre, Peter Kwasniewski, Stefano Fontana, Giovanni Zenone, John Lamont, Anna Silvas, Matt Gaspers, Joseph Shaw, Ettore Gotti Tedeschi, José Arturo Quarracino, Francisco José Fernández de la Cigoña, Vittorio Messori, Sandro Magister, Marco Tosatti, Aldo Maria Valli, Antonio Socci, Riccardo Cascioli, Robert Royal, Philip Lawler, Edward Pentin, John-Henry Westen, Maike Hickson, Elizabeth Yore, Michael Matt, Raymond Arroyo, Georges Buscemi, Jeanne Smits, Eric Sammons, Robert Siscoe, Luisella Scrosati, Bruno Moreno, etc. De nombreux chrétiens accoururent alors "et chacun murmura à son voisin ce que" les chrétiens au cœur d'enfant avaient dit. Alors toute une foule de chrétiens se mit à crier : "Mais il n’a pas de vêtements du tout !"
Ô mon Père, tu étais troublé à ce moment-là : "L'empereur frissonna, car il lui semblait que le peuple avait raison." Qu'est-ce que tu as fait alors? Êtes-vous rapidement revenu aux vieux habits du magistère traditionnel rappelés par saint Jean-Paul II et Benoît XVI ? Non! Au lieu de cela, vous avez décidé de continuer sur la voie des erreurs morales et doctrinales. Étonnamment, vous avez même demandé au modernisme et au relativisme de vous confectionner de nouveaux vêtements invisibles qui puissent servir de "magistère authentique". Nous les examinerons attentivement dans ma prochaine lettre ouverte. En fait, vous comptez rester sur cette voie hérétique jusqu’à la fin de votre pontificat : "Maintenant, je dois tenir bon jusqu’à la fin de la procession".
Ô mon Père, plusieurs de vos ministres et fonctionnaires ont décidé de vous accompagner sur ce chemin : "Ainsi le cortège continua son chemin et les chambellans continuèrent à porter le train, qui n'existait pas." Par exemple : Pietro Parolin, Walter Kasper, Francesco Coccopalmerio, Lorenzo Baldisseri, Josef de Kesel, Christoph Schönborn, Agostino Vallini, Luis Francisco Ladaria Ferrer SJ, Matteo Maria Zuppi, Marcello Semeraro, Blase Cupich, Reinhard Marx, Óscar Maradiaga, Joseph Tobin C. .Ss.R., Kevin Farrell, Wilton Gregory, Robert McElroy, José Tolentino de Mendonça, Jean-Claude Hollerich SJ, Peter Turkson, Mario Grech, Charles Scicluna, Víctor Manuel Fernández, Johann Bonny, Bruno Forte, Sergio Alfredo Fenoy, Karl-Heinz Wiesemann, Vincenzo Paglia, Felix Gmür, Mario Delpini, Heiner Koch, Joseph Maria Bonnemain, Timothy Radcliffe OP, Antonio Spadaro SJ, Thomas Reese SJ, James Martin SJ, Gilfredo Marengo, Maurizio Chiodi, Philippe Bordeyne, Austen Ivereigh, Rafael Luciani, etc. Le 13 juillet 2023, le cardinal Dominik Duka OP et la Conférence épiscopale tchèque ont exprimé leurs doutes sur le sens de cette procession. Le 25 septembre 2023, le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, les a invités sans hésitation à se joindre à la procession.
Ô mon Père, ta décision de continuer à porter tes nouveaux vêtements invisibles est-elle vraiment raisonnable ? Évidemment pas! C'est Jésus qui le dit et qui vous encourage à récupérer l'or précieux qu'est la vérité et les vêtements blancs qui sont les enseignements traditionnels de l'Église : "je te le conseille : achète chez moi, pour t’enrichir, de l’or purifié au feu, des vêtements blancs pour te couvrir." (Apocalypse 3 : 18). Avez-vous suivi ce conseil ? Non! Au contraire, le 11 novembre 2023, vous avez puni la voix noble et sincère d'un enfant qui vous aime et qui voulait vous rappeler le conseil donné par Jésus : Mgr Joseph Edward Strickland !
Le P. Janvier Gbénou (nom de plume : Père Jesusmary Missigbètò)
Il fit parti de ces grands évangélisateurs de la Gaule et fut le fondateur du siège épiscopal de Toulouse. Son nom latin "Saturnius", a été transformé dans la langue d'Oc en "Sarni" puis francisé en "Sernin".
Il évangélisa le Languedoc à partir de 245. Saturnin mourut martyrisé en 250 pour avoir refusé de se plier à l'obligation qui était faite à tous les citoyens par l'empereur romain Dèce de sacrifier aux dieux païens.
Il s'oppose vigoureusement aux prêtres païens qui le martyrisent. Il aurait été jeté sur les marches du Capitole, le temple dédié à Jupiter quise trouvait à l'emplacement de l'actuelle place Esquirol. Puisil fut attaché par les pieds à un taureau furieux que l'on devait immoler et traîné le long du cardo maximus (la rue Saint-Rome) jusqu'à la rue du Taur (taureau).
Son corps aurait été lâché à l'endroit de l'actuelle église du Taur qui s'est appelée Notre-Dame de Saint-Sernin jusqu'au XVIème siècle. C'est là que le corps aurait été enterré en cachette.
À la fin du IVème siècle et au tout début du Vème l'évêque Exupère prit la décision de transférer les reliques de Saint Sernin à l'emplacement de la basilique actuelle et d'y construire un édifice.
Il nous rappelle l'ancienneté de notre foi chrétienne en France.
Confions-lui en ce jour le destin de la France.
Sous Decius et Gratus consuls, ainsi qu’un fidèle souvenir en est conservé, la cité de Toulouse reçut saint Saturnin, son premier et éminent évêque.
Il ne s'agit pas uniquement de Mgr Strickland. La longue série d’évêques destitués prématurément par le pape François s’est accélérée depuis un an et demi.
ECCLÉSIE 25_11_2023
Chaque cas individuel laisse perplexe, mais le nombre total est choquant. Nous parlons des défenestrations d'évêques par le pape François, qui ont marqué tout son pontificat.
Le dernier cas flagrant est celui de l'évêque de Tyler (voir ici), Mgr Joseph Strickland, qui, suite aux pressions du nonce pour sa démission "volontaire" a été expulsé de son diocèse, sans qu'aucune explication ne soit donnée. Il n’y a aucune trace d’un quelconque scandale financier ni sexuel contre lui, encore moins qu’il ait été coupable d’hérésie (ce qui aurait probablement fait avancer sa carrière) ; plus simplement, Mgr Strickland semble avoir commis le crime de lèse-majesté, en prenant à plusieurs reprises des positions déplaisantes au Politburo ecclésiastique : résistance aux vaccins basés sur des lignées cellulaires fœtales, opposition à la 'bénédiction' des 'couples' homosexuels, résistance à Traditionis Custodes. Et puis ce vice impardonnable de vouloir continuer à avoir de nombreux séminaristes : 21 en formation, dans un diocèse d'un peu plus de 130 000 baptisés et 84 prêtres.
Un vice que Mgr Strickland partage avec un autre évêque pris dans la ligne de mire : Mgr Domique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, dans le diocèse duquel les ordinations sacerdotales sont gelées depuis plus d'un an, et une visite apostolique est en cours. La solution semble se profiler à l'horizon : selon Jean-Marie Guénois (voir ici) ce serait une "sortie honorable (...) tant pour Mgr Rey - qui reste à son poste - que pour son travail pastoral". Ce serait la nomination comme coadjuteur du diocèse de Fréjus-Toulone de Mgr François Touvet, évêque de Châlons en Champagne, qui flanquerait Mgr Rey avec droit de succession ; une sorte de diarchie pour les quatre années qui séparent Rey des fatidiques 75 ans. Ou, de manière plus réaliste, si l'on pense à ce qui est arrivé à l'évêque d'Albenga-Imperia, Mgr Mario Oliveri, un gel des facultés de l'évêque ordinaire. Il est difficile de comprendre comment le plein pouvoir de juridiction d'un évêque sur son diocèse et le partage de cette juridiction avec un coadjuteur peuvent coexister.
Mais Strickland et Rey sont les derniers d'une longue série qui, selon nos souvenirs, avait commencé avec la destitution, le 25 septembre 2014, de l'évêque de Ciudad del Este (Paraguay), Mgr Roger Ricardo Livieres Plano, membre de l'Opus Dei, qui avait refusé de démissionner sous la pression du Saint-Siège. Plusieurs critiques lui pesaient : avoir accueilli un prêtre américain accusé d'abus sur un garçon de plus de 18 ans, dont le dossier a ensuite été classé sans suite, faute de preuves ; mauvaise gestion des fonds du diocèse ; et puis la grande faute d'avoir voulu ériger un séminaire indépendant dans son propre diocèse.
Puis vint le 8 novembre 2014, avec la destitution du cardinal Raymond Leo Burke de son poste de préfet du Tribunal de la Signature apostolique, la plus haute instance judiciaire du Saint-Siège, pour le nommer patron de l'Ordre des Chevaliers de Malte, un poste dont il a été démis le 19 juin dernier, alors qu'il n'avait pas encore 75 ans, pour être remplacé par le cardinal Gianfranco Ghirlanda, âgé de 81 ans.
Ce fut ensuite le tour de l'évêque d'Albenga-Imperia susmentionné ; le 1er septembre 2016, sa démission a été acceptée par le pape François, après que Mgr Oliveri ait été flanqué pendant plus d'un an d'un coadjuteur, qui l'avait effectivement remplacé.
Le 1er septembre également, Mgr Josef Clemens, pendant de nombreuses années secrétaire personnel du cardinal Ratzinger, s'est retrouvé sans poste après la décision de François de supprimer le Conseil pontifical pour les laïcs.
Le 1er juillet 2017, le cardinal Gerhard Müller, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a été démis de ses fonctions à la fin de son quinquennat et, à sa propre demande, n'a reçu aucune autre mission. Le 24 octobre 2018, défenestration record : le pape destitue l'évêque de Memphis, Mgr Martin David Holley, qu'il avait nommé deux ans plus tôt. La série de renvois pour "questions administratives" avait commencé.
En 2018, les purges argentines commencent. Tout d’abord, l’archevêque de La Plata, Mgr Héctor Aguer, a fait ses adieux à peine une semaine après ses 75 ans et s’est retrouvé à la rue. Puis ce fut le tour de Mgr Pedro Daniel Martinez Perea, évêque de Saint Louis. En 2017, il prend position contre l’ouverture d’Amoris Lætitia ; en décembre 2019, le Saint-Siège a ordonné une visite apostolique dans son diocèse et, le 13 mars de l'année suivante, il a été convoqué à Rome pour demander sa démission. Le 9 juin 2020, l'acceptation de sa démission par le Pape a été annoncée. Aucune explication, aucune possibilité de défense. Lui aussi a été limogé, sans affectation.
Autre prélat argentin : Mgr Eduardo Maria Taussig, évêque de San Rafael ; l'intervention du Préfet de la Congrégation pour le Clergé, le Cardinal Beniamino Stella, l'a contraint à fermer le prospère séminaire diocésain en 2020 et en 2022, il a été "encouragé" à quitter ses fonctions, à seulement 68 ans. Le pape a accepté sa démission.
Le 17 janvier 2019, le Pape a décidé de supprimer la Commission pontificale Ecclesia Dei et son secrétaire, Mgr Guido Pozzo a été nommé, à seulement 68 ans, surintendant économique de la Chapelle Musicale Pontificale Sixtine. Un poste honorable. Puis ce fut le tour de Mgr Francesco Cavina, nommé évêque de Carpi le 14 novembre 2011, qui, après à peine huit ans, a été contraint de donner sa démission, après avoir vécu la tragédie du tremblement de terre et avoir travaillé dur pour la reconstruction; à 64 ans, il s'est retrouvé sans mission et vit encore aujourd'hui "sans emploi" dans sa maison familiale.
Aucune pitié pour une autre "victime du tremblement de terre". En effet, 2020 a été l'année du limogeage de Mgr Giovanni D'Ercole, qui a également été pressé de présenter sa démission. Impliqué dans le tragique tremblement de terre de L'Aquila (2009), où il était évêque auxiliaire, il s'est ensuite retrouvé en première ligne, comme évêque d'Ascoli Piceno, à la suite du tremblement de terre d'Amatrice-Norcia-Visso (2016-2017). Dans son cas également, aucune explication officielle. Il était cependant clair que sa vidéo dans laquelle il montrait qu’il n’aimait pas les restrictions continues dues au Covid, sur la vie sacramentelle de l’Église, n’avait pas été bien accueillie.
Novembre 2021. L'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, a été accusé par un hebdomadaire français d'être trop attentif à une femme neuf ans plus tôt. Le parquet français a ouvert une enquête préliminaire pour agression sexuelle sur personne vulnérable. Aupetit, âgé de 70 ans, présente sa démission, qui est immédiatement acceptée par le pape. Il a reconnu l'avoir accepté sous la pression des médias, car, dit-il, un homme diffamé n'est plus en mesure de gouverner. Clôture du dossier en septembre dernier, pour inexistence du délit.
Ainsi, au cours de la dernière année et demie, pas moins de six prélats ont été accablés par la miséricorde. Mgr Giacomo Morandi, après à peine cinq ans comme secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a pris le train le 10 janvier 2022 pour remplacer Mgr Massimo Camisasca dans le diocèse de Reggio Emilia-Guastalla. Récompense probable pour le Responsum sur la 'bénédiction' des 'couples' homosexuels.
9 mars 2022 : le pape François destitue l'évêque d'Arecibo (Porto Rico), Mgr Daniel Fernández Torres, à seulement 58 ans, après qu'il ait refusé de démissionner. Les raisons sont claires, mais ne sont pas publiquement recevables : refus de signer au préalable une déclaration commune des évêques portoricains, qui affirmait le devoir des catholiques de se faire vacciner contre le Covid-19 ; puis une seconde déclaration sur la limitation des messes dans le rite ancien. Torres avait également refusé d'envoyer ses séminaristes au séminaire interdiocésain nouvellement agréé. Pas synodal.
Puis, le même sort a été réservé aux deux secrétaires du pape Benoît XVI : Mgr Georg Gänswein, littéralement expulsé de Rome et envoyé en Allemagne, sans affectation ; et Mgr Alfred Xuereb, envoyé comme nonce en Corée et en Mongolie, avec cessation d'affectation au moment où se préparait le voyage apostolique de François. 64 ans, sans emploi.
Les limogeages de Strickland et Rey clôturent (pour l'instant) la série. Il faut également rappeler le traitement infligé au cardinal Giovanni Angelo Becciu, le renvoi soudain de Mgr José Rodríguez Carballo, le traitement infligé à Mgr André Léonard avec la suppression de la Fraternité sacerdotale des Saints Apôtres qu'il avait fondée. Le fait de plus en plus évident est que ce pape n’a pas l’intention de faire de prisonniers, même s’il prêche la miséricorde et la synodalité. Les renvois forcés d'évêques ordinaires, sans que les raisons en soient connues, non seulement du public, mais aussi d'eux-mêmes, sont plus préoccupants. Encore un signe dangereux d'une plenitudo potestatis (plénitude du pouvoir) mal comprise. Et d'une pastorale peu miséricordieuse consistant à "en frapper un pour en éduquer cent".
Le pape François a privé l'un de ses principaux critiques américains, le cardinal Raymond Burke, de ses privilèges en matière de logement et de salaire au Vatican, rapporte l'Associated Press.
Selon le rapport de l'AP, basé sur des conversations avec deux sources anonymes informées de ces mesures, le pape a discuté de ses actions prévues contre le prélat américain lors d'une réunion des chefs de bureaux du Vatican le 20 novembre.
Le pape aurait déclaré que Burke était une source de « désunion » au sein de l’Église et qu’il utilisait les privilèges accordés aux cardinaux à la retraite contre l’Église.
Le blog d'information catholique italien La Nuova Bussola Quotidiana a fait état pour la première fois d'actions en cours contre Burke le 27 novembre.
"Le cardinal Burke est mon ennemi, alors je lui enlève son appartement et son salaire", avait déclaré le pape lors de la réunion du 20 novembre, selon la source non divulguée de Bussola au Vatican.
Le bureau des communications du Vatican n'a pas répondu à la demande de commentaires d'EWTN au moment de la publication.
L'AP a rapporté que le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, "a renvoyé les questions à Burke".
"Je n'ai rien de particulier à dire à ce sujet", a déclaré Bruni aux journalistes.
Le cardinal Burke a été ordonné prêtre par le pape Paul VI à Rome en 1975 et a été évêque de La Crosse, Wisconsin, de 1995 à 2004 et archevêque de Saint-Louis de 2004 à 2008. Largement considéré comme un expert en droit canonique, Burke a été nommé en 2008 comme préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique (la plus haute autorité judiciaire de l'Église) par le pape Benoît XVI. Deux ans plus tard, Benoît le fait cardinal.
Le pape François l'a démis de ses fonctions de préfet en 2014 et l'a nommé cardinal patron de l'Ordre Souverain Militaire de Malte, un rôle essentiellement cérémonial dédié au bien-être spirituel des membres de l'ordre. Il est resté patron jusqu'à cette année, mais n'en détenait que le titre, ayant été apparemment interdit de participation active depuis 2016 et donc mis à l'écart lors des vastes réformes institutionnelles de l'ordre au cours des dernières années. En juin, le pape François a nommé le cardinal Gianfranco Ghirlanda, SJ (âgé de 81 ans. Ndlr.), pour remplacer officiellement Burke. Au moment de l’annonce, Burke n’était qu’à quelques jours de l’âge habituel de la retraite pour les évêques, fixé à 75 ans.
Burke est devenu un fervent critique de certaines initiatives du pape François.
Il était l'un des cinq cardinaux qui ont envoyé des "dubia" au pape François pour lui demander des éclaircissements sur la position de l'Église sur le développement doctrinal, la bénédiction des unions homosexuelles, l'autorité du Synode sur la synodalité, l'ordination des femmes et l'absolution sacramentelle. Le document a été rendu public à la veille de l'ouverture du Synode sur la synodalité au Vatican et discuté lors d'une conférence de presse le 2 octobre à laquelle Burke a participé et a exprimé ses inquiétudes concernant le synode.
Le Cardinal Burke a l'intention de rester à Rome même s'il était contraint de trouver un autre endroit où vivre.
"Il est de mon devoir de cardinal de rester à Rome", a-t-il déclaré.
Le pape François a confirmé à Mr Ivereigh son intention de retirer au cardinal Raymond Burke son appartement et son salaire au Vatican, selon un article publié sur Internet par Austen Ivereigh, biographe du pape.
Le pape aurait annoncé lors d'une réunion des chefs du Vatican le 20 novembre qu'il avait l'intention de prendre des mesures contre le cardinal Burke, qui a publiquement critiqué certaines initiatives papales, selon le blog d'information catholique italien La Nuova Bussola Quotidiana, qui a rapporté l'information pour la première fois le 27 novembre.
L'Associated Press a ensuite confirmé l'information en s'appuyant sur des conversations avec deux sources anonymes.
Le Wall Street Journal a rapporté mercredi que le cardinal Burke avait déclaré ne pas avoir été informé de l'intention du pape de lui retirer son appartement et son salaire.
"Les gens peuvent tirer leurs propres conclusions sur les raisons pour lesquelles le Saint-Père a dit cela à Austen Ivereigh et non à la personne concernée", a déclaré le cardinal Burke. Il a déclaré à l'hebdomadaire qu'il avait l'intention de rester à Rome même s'il était contraint de trouver un autre endroit où vivre.
"Il est de mon devoir de cardinal de rester à Rome", a-t-il déclaré.
(Note : Austen Ivereigh avait été choisi par le Cardinal Murphy-O’Connor pour son responsable de la communication, ce Cardinal faisait partie des réunions annuelles à Saint-Gall ayant pour but de s’opposer à Saint Jean-Paul II et au Cardinal Ratzinger)
L'indiscrétion concernant la volonté du pape François de punir le cardinal américain Raymond Leo Burke en lui retirant son émolument et sa maison, rapportée en exclusivité par le Daily Compass, a fait le tour du monde. Certains écrivains ont tenté de corriger la trajectoire de l’actualité. Selon une source de Reuters, le pape aurait déclaré que le cardinal Burke "œuvrait contre l'Église et contre la papauté". Selon Associated Press, le pape a accusé Burke d'être « une source de désunion » et de vouloir lui retirer son salaire parce qu'il était coupable d'avoir utilisé ses "privilèges contre l'Église". Hier soir, Austen Ivereigh a publié une confirmation du pape , qu'il a contacté directement : "Burke a utilisé ses privilèges contre l'Église", je lui retire donc sa maison et son salaire. Une expression éloquente qui indique que le pape se considère comme l'Église.
Le cardinal Burke – comme nous aussi au Daily Compass – ne se soucie pas des étiquettes, l’Église catholique compte, la foi compte, la fidélité à Jésus-Christ compte. Et lorsque des questions sur lesquelles l’Église s’est déjà prononcée de manière définitive et cohérente sont à nouveau remises en question, afin de préserver son alliance avec le Seigneur et de la transmettre sans corruption, ce n’est pas seulement un droit, mais un grave devoir d’un évêque de prendre position publiquement pour poser des questions et apporter des éclaircissements. Que le pape confirme la foi n’est pas l’exigence irrévérencieuse de Burke, Strickland ou Zen : c’est le sens constitutif de sa fonction telle que Jésus-Christ l’a instituée. Et que le Pape fasse exactement le contraire est démontré par la confusion sans précédent - du moins dans les temps modernes - parmi les catholiques.
Au cours des dix dernières années de son pontificat, des points fixes de la discipline de l'Église , enracinés dans le dogme, ont été détruits soit directement par le pape, soit par des personnes qu'il a placées à des postes clés et qu'il s'est bien gardé de réprimander. Ce qui était clair est devenu confus, ce qui était certain est devenu discutable, ce qui était sacré a été profané. Rappelons-en quelques-unes : la possibilité pour ceux qui continuent à vivre à la manière d'époux de recevoir l'absolution sacramentelle et la Sainte Communion ; même possibilité pour ceux qui soutiennent publiquement l’avortement et d’autres péchés graves ; l'insistance pour que les prêtres absoutent toujours, sans vérifier le repentir sincère ; la possibilité de recourir à la contraception et même à la fécondation assistée homologue ; la possibilité de recourir à l'euthanasie ; la possibilité de bénir les couples non mariés et même les homosexuels ; l'affirmation que Dieu veut la pluralité des religions ; la révision du célibat obligatoire ; la possibilité d'un diaconat féminin ordonné et l'ouverture au sacerdoce féminin ; le renversement de l’enseignement de l’Église sur la peine de mort ; la possibilité de réviser l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité ; la possibilité pour les protestants de recevoir la Sainte Communion ; révolutionner la structure hiérarchique de l'Église en introduisant des laïcs avec droit de vote lors d'un synode des évêques.
S’opposer à ces dérives graves, ce n’est pas être un ennemi de la papauté ni diviser l’Église ; le drame est qu'il y a un pape qui les propose, les soutient et considère comme ennemi qui, au contraire, ne fait que son devoir.
Le Cardinal Burke a dirigé le diocèse de La Crosse, dans le Wisconsin, y fondant le sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe. Il a ''écrit et parlé largement sur le droit canonique catholique romain, la Sainte Eucharistie, la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, la dévotion à Notre-Dame. de Guadalupe et le caractère sacré de la vie humaine.''
Saint Jacques de la Marche, Franciscain (1391-1476)
Ami de S. Bernardin de Sienne et de S. Jean de Capistran, saint Jacques de la Marche fut un grand orateur qui parcourut la Dalmatie, la Bosnie, la Hongrie, la Bohème, la Pologne et l'Italie, où il convertit des foules d'hérétiques. [1]
Né en 1391, il était originaire de la Marche d'Ancône (Italie); son berceau fut entouré d'une vive lumière qui présageait d'une manière évidente son glorieux avenir.
Quand il fut en âge de choisir un état de vie, sa première pensée fut de se faire Chartreux: mais quelques relations qu'il eut avec les Franciscains le décidèrent à entrer dans leur Ordre. Il fut, dès son noviciat, le modèle des vertus héroïques. Il ne donnait que trois heures au sommeil et passait le reste de la nuit à prier au pied du crucifix, pendant que des larmes inondaient son visage.
C'est dans la méditation des souffrances de son Sauveur qu'il puisa cette énergie surhumaine dont il montra de si beaux exemples durant ses courses apostoliques. Jamais il ne mangeait de viande; un peu de pain et quelques herbes étaient sa nourriture. Tous les jours il se donnait la discipline jusqu'au sang, et, pendant dix-huit ans, il porta sur sa chair nue un cilice avec une cotte de mailles armée de pointes de fer aiguës. Telle fut la préparation de l'apôtre.
Il eut d'immenses succès, en Allemagne, contre les hérétiques; dans une seule ville, deux cents jeunes gens, entraînés par ses exemples embrassèrent la vie religieuse. Une fois, les hérétiques tentèrent de l'empoisonner; mais voyant le plat se briser, au seul signe de la Croix fait par le Saint, ils s'écrièrent: "Le doigt de Dieu est là", et ils se convertirent.
St Jacques de la Marche et le breuvage empoisonné
En Norvège et en Danemark, il administra le Baptême à deux cent mille personnes. La Bohème était la proie de l'hérésie. A Prague, les hérétiques, pleins d'admiration pour l'éloquence de l'apôtre, lui promirent de se convertir s'il faisait un miracle. Après avoir invoqué Dieu et fait le signe de la Croix, il avala un breuvage empoisonné sans en ressentir aucun mauvais effet.
De retour en Italie, ayant affaire à un batelier qui refusait de lui faire traverser le Pô, Jacques n'hésita pas, étendit son manteau sur le fleuve et vogua heureusement vers l'autre rive.
Un jour qu'il avait combattu avec véhémence le vice de l'impureté, un auditeur, qui s'était cru visé personnellement, alla se poster sur son passage, dans un sanctuaire dédié à Marie, pour l'assassiner; mais il entendit une voix irritée qui lui cria: "Malheureux! Que fais-tu en Ma présence? Tu veux faire mourir Mon serviteur et le serviteur de Mon Fils!" Le coupable, demi-mort de peur, renonça à son criminel dessein.
Le prodige le plus étonnant de l'illustre apôtre fut la découverte et la résurrection d'un enfant assassiné par un juif et coupé en morceaux. [2]
Son amour de la pauvreté allait si loin, que c'était pour lui un sujet de joie que de manquer du nécessaire. Ayant été élu archevêque de Milan, il prit la fuite, et ne voulut jamais accepter cet honneur.
Il rendit la santé au duc de Calabre et au roi de Naples, attaqués de maladies dangereuses. Il mourut au couvent de la Trinité, près de Naples, le 28 novembre 1479, à l'âge de quatre-vingt-dix ans. [3]
[3] Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p.335.
Vitrail de l'église Saint-Séverin de Paris figurant le saint éponyme.
Tout touriste qui passe à Paris ne peut manquer de passer à côté de l’église Saint-Séverin, près de Notre-Dame, à l’orée du Quartier latin, au pied de la Sorbonne.
Elle est bâtie sur le tombeau de ce saint ermite, qui fut conseiller et supérieur de saint Cloud, le dernier petit-fils de Clovis qui se fit moine à son tour. Il demanda à l’ermite Séverin de lui imposer l’habit monastique et de lui couper les cheveux. On dit que cet ermite passa sa vie entre les bords de Seine et la Provence. Il mourut à Paris le 23 novembre 555. Sa fête fut repoussée au 24, car le 23 on fêtait l’illustre pape saint Clément. Elle le resta pendant tout le Moyen Age, mais ne dépassa jamais les limites du diocèse de Paris.
Ce Séverin fut longtemps confondu avec le moine médecin abbé d’Agaune qui a guéri Clovis, et qui est mort à Château-Landon le 11 février 507, c’est-à-dire quarante-huit ans avant notre ermite parisien. En 1674, l’église parisienne du Quartier latin reçut ses reliques, ce qui accentua la confusion ou permit d’ailleurs un culte plus connu. C’est la raison pour laquelle le sceau de la paroisse Saint-Séverin de Paris porte l’effigie de ces deux personnages. (1)
Selon les sources, il est fêté le 23 novembre selon le martyrologe romain actuel ou anciennement le 27 novembre. (2)
À Paris, au VIe siècle, saint Séverin, qui vécut reclus dans une cellule, tout entier occupé à la contemplation de Dieu.
Martyrologe romain (3)
Sources : (1) CNews; (2) Omer Englebert, La fleur des saints, Paris, Albin Michel, 1998, p. 386, wikipedia (3) Nominis.
La fête du Christ Roi a été instituée en 1925 par le Pape Pie XI, avec l'encyclique "Quas Primas". Le Pape déclara qu'avec cette fête "c'est désormais à notre tour de pourvoir aux nécessités des temps présents, d'apporter un remède efficace à la peste qui a corrompu la société humaine, le laïcisme."
Pie XI faisait précéder la Toussaint par la fête du Christ Roi afin de montrer que la foi catholique vécue dans la Cité devait emprunter les chemins de sanctification suivis par les saints. Durant ces années au Mexique les "Cristeros" persécutés par le gouvernement franc-maçon se battaient pour la liberté religieuse et mouraient en criant "Viva Cristo Rey" ("Vive le Christ Roi").
Aujourd'hui, l'Église fête la solennité du Christ Roi le dernier dimanche de l'année liturgique pour montrer que le Christ est le "commencement et la fin" (Ap 1,8), le Maître du temps et de l'Histoire.
Cette fête est la conséquence liturgique de la conception théologique scotiste du XIVe siècle (ordre franciscain) reconnaissant au Christ une place suréminente dans l'œuvre de la Création et de la Rédemption. Celui que S. Jean dans l'Apocalypse appelle "l'Alpha et l'Oméga, le Principe et la Fin" (Ap 1,8), est la cause, le chef et l'achèvement de toute la Création spirituelle et sensible.
Vous avez sans doute entendu dire que "tous les chemins viennent à Rome", il est tout aussi vrai de dire que tous les chemins viennent de Rome.
Soyez attentifs, vous qui êtes mon peuple ; et vous, les nations, prêtez-moi l’oreille ! Car de moi sortira la loi, mon droit sera la lumière des peuples ! Soudain, je rendrai proche ma justice, mon salut va paraître, et mon bras gouvernera les peuples.
Je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme.
... Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite.
Daniel 7, 13-14
Un royaume spirituel, et non matériel
Mgr Louis-Édouard Pie(1815-1880), évêque de Poitiers, cardinal et prélat antilibéral du XIXe siècle, a expliqué la doctrine intégrale de la Royauté de Jésus-Christ.
La parole du Christ "Mon Royaume n'est pas de ce monde" (Jn 18,36) est souvent interprétée d'une manière erronée par les libéraux qui vivent comme si le royaume de Dieu ne devait déjà pas s'exercer sur cette terre. Cette parole de Jésus à Pilate indique simplement que la royauté du Christ vient d'en haut, et non de ce monde. Son pouvoir tire son origine du Ciel et non d'ici-bas. Elle va avec 'Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu D’EN haut' (Jn 19,11).
Saint Paul précise : "comme le Christ est du ciel, ainsi les hommes seront du ciel" (1 Co 15,48).
La royauté du Christ s'exerce sur toutes les réalités d'ici-bas, tout ayant été fait "en" lui, "par" lui et "pour" lui (Colossiens 1,16). "Il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin." (Lc 1,33) "Car en lui habite corporellement toute la Plénitude de la Divinité" (Colossiens 2,9).
Jésus se déclare Roi devant Pilate en disant : "Tu l’as dit, je suis roi. C'est pour cela que je suis né et c'est pour cela que je suis venu au monde…" (Jn 18, 37). Cette déclaration a tellement impressionné Pilate que, après la crucifixion de Jésus, il a ordonné qu'un écriteau soit placé sur la croix au-dessus de sa tête avec l'inscription : "Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum'' (INRI), qui signifie "Jésus le Nazaréen, roi des Juifs" (Jn 19, 19).
Le royaume messianique est à la fois présent et futur. Il est les deux à la fois. L'Église est le royaume du Christ déjà présent.
"Qu'il ne puisse s'agir seulement d'une communauté future d'ordre eschatologique, c'est ce qu'il est aisé de conclure de la parabole de l'ivraie, où le champ qui nous est décrit (le monde) contient simultanément de l'ivraie et du bon grain : 'en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson (la fin du monde), je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier” (Mt 13,24-30); d'autres paraboles comme celle du filet (Mt 13, 47-48), des talents (Mt 25- 14-30), des dix vierges (Mt 25, 1-13), du grain de sénevé dans sa croissance (Mt 13,32).
Toute cette prédication du Christ était en continuité avec celle des prophètes (de l'AT) qui annonçaient aussi un royaume social. Elle reprend leurs termes et leur comparaisons. (Le pasteur et le troupeau de Mich 2,12; Ezech 34; la vigne de Is 5, 1-17; 27, 1-5; la parabole du cèdre dans Ezechiel 17,23, qui a des traits communs avec celle du grain de sénevé de Matthieu 13, 32. (...) La communauté chrétienne (...) [à] l'opposé de la 'Jérusalem actuelle', terrestre et nationale, (...) est la 'Jérusalem d'en-haut' (1 Co 10, 18), céleste et spirituelle (Ga 4, 25-26). (Joseph Lecler, Histoire de la tolérance au siècle de la Réforme, 1955, rééd Albin Michel, Paris, 1994, p. 54.)
"Depuis le Christ, il y a donc désormais sur terre – ce qui ne s'était jamais vu auparavant, ni chez les Juifs, ni chez les païens – deux ordres de souveraineté : une souveraineté temporelle autonome, avec ses lois, sa police, son droit de contrainte physique sur les malfaiteurs sociaux; et une souveraineté spirituelle autonome, ordonnée au salut des hommes, avec ses lois et sa discipline, mais pourvue seulement de moyens spirituels. (Cf. Joseph Lecler, L'Église et la souveraineté de l'État, Paris, 1946, p. 20.)
"Royaume ... déjà présent sur cette terre", mais dans le mystère - le Concile Vatican II le rappelle dans la constitution pastorale "Gaudium et spes" (n°39) - il parviendra à sa pleine perfection à la fin des temps avec la venue du Seigneur, Juge suprême et Roi, pour juger les vivants et les morts (Mt 25, 31 ss).
Le Christ a maintes fois décrit l'Église comme un royaume de Dieu visible et social. Les paraboles le comparent à un champ ensemencé (Mt 13,24); à une vigne pour la culture de laquelle le père de famille loue les ouvriers (Mt 20, 1-2; 21, 33-35); à un troupeau dont il est le pasteur (Jn 10); à un grain de sénevé qui devient un arbuste (Mt 13, 32); à un plan de vigne dont il est le cep et les disciples les rameaux (Jn 15, 1-8); à une famille où sous la direction du maître travaillent de nombreux serviteurs (Mt 25, 14-30; 24, 45-51); à une exploitation agricole qu'administre un intendant (Lc 16, 1-8.)
Si l'Église était fondamentalement "invisible", alors les chrétiens ne sauraient rien de leur religion depuis l'époque des apôtres. L'expression "pas de ce monde" ne signifie donc pas que le royaume du Christ est invisible. Cela signifie qu'il est établi et soutenu par Dieu comme aucun royaume terrestre ne l'est. Dieu n'a fait aucune des promesses qu'il a faites à son Église à quelqu'un d'autre ou quelque chose d'autre.
Si vous regardez les prophéties de l'Ancien Testament sur le royaume messianique, vous voyez encore qu'elles parlent de rois qui viennent dans le royaume et apportent leurs trésors.
Dieu dit à Moïse : "c’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre." (Dt 4,39) Jésus dit de lui-même : "Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre." (Mt 28,18).
Cela inclut les pouvoirs temporels qui détiennent l'épée au nom de la justice terrestre (Rom. 13), ainsi que la prêtrise, qui détient les clés afin d'enseigner avec autorité aux nationsà observer tout ce que le Christ a ordonné, à savoir les dogmes de la foi et la loi morale (le premier et le deuxième grand commandement). Les rois, les princes, les présidents, les premiers ministres, etc., qui reconnaissent la foi catholique, en tant que laïcs, placés sous l'autorité spirituelle du sacerdoce catholique, sont chargés du bien commun temporel de la communauté. Et en ce qui concerne le dogme et la morale, ils sont sous l'autorité des prêtres de Dieu.
Le fait que le Royaume du Christ ne soit pas de ce monde signifie simplement ce qui suit :
(1) Il est établi par Dieu grâce à un sacrifice de soi, par amour de la part de Dieu incarné, plutôt que (comme la plupart des autres royaumes) par le sacrifice d'autrui par haine de la part d'hommes violents ;
(2) Il durera éternellement, contrairement aux royaumes fondés par les hommes ; et
(3) Il persistera et triomphera même lorsque ses affaires temporelles subiront une catastrophe, comme l'Église l'a fait à de nombreuses reprises, et le fera particulièrement sous le règne de l'Antichrist.
Nous ignorons simplement le temps de l’achèvement de la terre et de l’humanité et il ne nous appartient pas de le connaître (Ac 1,7); mais, nous l’avons appris, Dieu nous prépare une nouvelle terre où régnera la justice (2 Co 5, 2 ; 2 P 3, 13) et dont la béatitude comblera et dépassera tous les désirs de paix qui montent au cœur de l’homme (1 Co 2, 9 ;Ap 21, 4-5). Alors, la mort vaincue, les fils de Dieu ressusciteront dans le Christ, et ce qui fut semé dans la faiblesse et la corruption revêtira l’incorruptibilité (1 Co 15, 42.53). La charité et ses œuvres demeureront (1 Co 13, 8 ; 3, 14) et toute cette création que Dieu a faite pour l’homme sera délivrée de l’esclavage de la vanité. L’attente de la nouvelle terre, loin d’affaiblir en nous le souci de cultiver cette terre, doit plutôt le réveiller : le corps de la nouvelle famille humaine y grandit, qui offre déjà quelque ébauche du siècle à venir. C’est pourquoi, s’il faut soigneusement distinguer le progrès terrestre de la croissance du règne du Christ, ce progrès a cependant beaucoup d’importance pour le Royaume de Dieu, dans la mesure où il peut contribuer à une meilleure organisation de la société humaine. (Gs 39)
Il s'agit d'un royaume d'amour, un royaume spirituel, et non matériel, pour ceux qui sont nés de l'eau et de l'esprit. (Jn 3,5), sont devenus des créatures nouvelles (Ga 6,15) et qui persévèrent ici-bas dans la communion avec Dieu jusqu'à sa mort (Mc 13,13), naissance à la vraie vie, à la vie de Dieu (Jn 14, 1-3) Un Royaume où "tous les hommes sont appelés à faire partie du peuple de Dieu (CEC n°831)".
Le Seigneur est doux et humble de cœur, et que Son règne social ne s'impose pas par la force, mais par "l'esprit".
Lorsque le chrétien reconnaît le Christ "roi", cela signifie qu'il reconnaît au Christ la royauté sur lui-même, c'est-à-dire qu'il ne garde rien pour lui mais donne tout au Christ.
"Le Royaume de Jésus est avant tout un royaume spirituel qui s'établit par la puissance divine et non par la force matérielle des armes. [Ainsi, lorsque Jésus est livré par Judas et arrêté à la demande du grand prêtre Caïphe, "l’un de ceux qui étaient avec Jésus, portant la main à son épée, la tira, frappa le serviteur du grand prêtre, et lui trancha l’oreille. Alors Jésus lui dit : 'Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père ? Il mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d’anges'" (Mt 26: 51-53). "Les armes de notre combat ne sont pas charnelles" (2 Co 10,4); nous ne combattons pas avec les moyens de la chair (2 Co 10,3). La panoplie du chrétien ne comporte aucune armure, aucun équipement matériel. Les Chrétiens ont bien un glaive, mais c'est le casque du salut et le glaive de l'Esprit (Ep 6,17)] Mais il ne résulte aucunement de ces enseignements, que le Christ ne veuille pas régner socialement, c'est-à-dire imposer ses lois aux souverains et aux nations." (La Royauté sociale de N.S. Jésus-Christ, d'après le Cardinal Pie, P. Théotime de Saint-Just, O.M.C., Lecteur émérite en théologie, Editions Saint-Rémi, p. 30.)
Une prophétie tirée du livre du prophète Isaïe dans l'Ancien Testament, précise par exemple : "Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit." La prophétie d'Isaïe poursuit à propos du Messie : "Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors. Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité. Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses lois. Ainsi parle Dieu, le Seigneur, qui crée les cieux et les déploie, qui affermit la terre et ce qu’elle produit ; il donne le souffle au peuple qui l’habite, et l’esprit à ceux qui la parcourent." (Is 42, 1-5.)
Au XVIe siècle, contre ceux qui avait imposé la religion protestante par la force à Genève en 1535-1536 et en avait chassé l'évêque catholique, saint François de Sales dont la devise était, "Rien par force, tout par amour", dit en 1594 : "C'est par la charité qu'il faut ébranler les murs de Genève, par la charité qu'il faut la recouvrer... il faut [les] renverser par des prières ardentes et livrer l'assaut par la charité fraternelle".
"Ne voyons surtout pas dans le règne social du Christ une confusion du temporel et du spirituel. Le monde antique, païen ou juif, opère cette confusion, et l'empereur Constantin conservera une vision païenne du pouvoir où le Prince Souverain Pontife intervient dans les affaires religieuses (césarisme). De très bonne heure, c'est l'Occident pourtant qui admit la dualité des pouvoirs temporel (séculier) et spirituel (religieux) : "Duo quippe sunt potestates", en effet il y a deux pouvoirs, écrit le pape Gélase Ier à l'empereur Anastase au Ve siècle en 494 pour le réprimander de cette tendance des empereurs à vouloir dire la doctrine et décider pour l'Église.
"Saint Augustin au Ve siècle distingue "les deux cités" (temporel et spirituel). La "réforme grégorienne" au XIe siècle corrigera ce défaut de l'empiètement des rois et des empereurs (Voir un peu plus bas). C'est le Christ qui distingue le temporel du spirituel : 'Rendez à César ce qui appartient à César' (Mc 12,17;Mt 22,21,Lc 20,25).
Mais si Jésus affirme sa royauté spirituelle, le monde, lui, n'a pas droit à l'indifférence religieuse : "Je suis la lumière du monde" (Jn 8,12) (Gérard BEDEL, Le Cardinal Pie, Un défenseur des droits de Dieu, Clovis Diffusion, Suresnes 2015, p. 61). En Lituanie, en 2009, la laïcité n'empêche pas la Royauté sociale du Christ. Simplement, la distinction ne veut pas dire séparation. Rendre à César ce qui est à César ne dispense pas César de rendre à Dieu ce qui est à Dieu.
Il y a une "saine laïcité" (Pie XII) et selon S. Jean-Paul II une "saine collaboration" (Mémoire et identité, Le testament politique et spirituel du pape, Flammarion 2005, p.145-146)
"Dire que Jésus-Christ est le Dieu des individus, et n'est pas le Dieu des sociétés, c'est dire qu'il n'est pas Dieu, dire que le christianisme est la loi de l'homme individuel et n'est pas la loi de l'homme collectif, c'est finalement dire que Christ n'est pas divin..., dire que l'Église est juge de la morale privée et n'a rien à voir avec la morale publique, c'est dire finalement qu'elle n'est pas divine." (Cardinal Pie).
En substituant la philosophie à la religion, le profane au Sacré, la thèse libérale moderne prétend fonder un contrat social indépendant de toute société extérieure à l'État. Dans ce système, tout vient de l'État et tout revient à l'État. Maiscette thèse qui prétend que l'État doit être purement laïque est une exagération de la parole du Christ et aboutit à rendre toutà César. "C'est-à-dire encore que, sous prétexte d'échapper à la théocratie imaginaire de l'Église, il faut acclamer une autre théocratie aussi absolue qu'elle est illégitime, la théocratie de César, chef et arbitre de la religion, oracle suprême de la doctrine et du droit..." (Cardinal Pie, Homélie sur le Panégyrique de saint Emilien, Nantes, 8 novembre 1859, III, p. 511-518 cité in Gérard Bedel, Le Cardinal Pie, ibid., p. 65-66.) Le pape Pie IX (1846-1878), a ainsi pu légitimement dénoncer un défaut majeur de l'État moderne, en ce qu'il se proclame "origine et source de tout droit", qui prétend jouir "d'un droit qui n'est circonscrit par aucune limite." (Yves BRULEY, Histoire du Catholicisme, Que Sais-je, 4e édition, Paris 2018, p. 91.)
La royauté de Jésus n'a rien à voir avec nos images habituelles des rois.
L'Évangile (Mt 21,1 - 9, Mc 11,1 - 10, Lc 19, 28 - 40) raconte qu'à proximité de la fête de la Pâque juive, Jésus décida de faire une entrée solennelle à Jérusalem (Rameaux). Il organisa son entrée en envoyant deux disciples chercher un ânon. Il entra à Jérusalem sur une monture pour se manifester publiquement comme le Messie que les juifs attendaient. C'est une monture modeste comme l'avait annoncé le prophète pour montrer le caractère humble et pacifique de son règne.
"Il est le Roi des cœurs, à cause de son inconcevable charité qui surpasse toute compréhension humaine (Eph 3:19) et à cause de sa douceur et de sa bonté qui attirent à lui tous les cœurs: car dans tout le genre humain il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais personne pour être aimé comme le Christ Jésus." (Quas Primas 4)
Sur la Croix, alors que deux malfaiteurs étaient crucifiés avec lui, le peuple restait là à observer, les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : "Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu !" Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, en disant :"Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même !" Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : "Celui-ci est le roi des Juifs." L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : "N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi !" Mais l’autre lui fit de vifs reproches : "Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal." Et il disait : "Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume." Jésus lui déclara : "Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis." (Lc 23,35-40)
"Il est venu tout réconcilier, faisant la paix par le sang de sa croix (Col. 1:20); C’est lui, le Christ, qui est notre paix ; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui séparait, le mur de la haine ; il a supprimé les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Ainsi, à partir des deux, le Juif et le païen, il a voulu créer en lui un seul Homme nouveau en faisant la paix, et réconcilier avec Dieu les uns et les autres par le moyen de la croix; en sa personne il a tué la haine (Ephésiens 2,14-16); il n'est pas venu pour être servi, mais pour servir (Mt 20:28).
"Que le plus grand parmi vous se comporte comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert... Moi je suis au milieu de vous comme le serviteur." (Lc 22,26-27); maître de toutes créatures, il a donné lui-même l'exemple de l'humilité et a fait de l'humilité, jointe au précepte de la charité, sa loi principale; il a dit encore: Mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. (Mt 11,30)" (Quas Primas 15). Il n'existe de salut en aucun autre; aucun autre nom ici-bas n'a été donné aux hommes qu'il leur faille invoquer pour être sauvés (Ac 4:12).
De la lignée de David, choisi par Dieu et marqué par l'onction royale, Il est le pasteur et le roi qui refait l'unité du peuple. Ce royaume, Saint Paul en parle non pas comme d'un monde étranger, d'un au-delà, mais comme une réalité déjà présente dans laquelle nous sommes déjà introduits par le Christ et avec lui. Jésus a tout réconcilié par le sang de sa croix. Ce royaume est déjà commencé, malgré les violences et les ténèbres qui enserrent notre monde. (Col. 1, 13-20)
Prétendre que le Christ ne doit pas régner sur les sociétés revient à dire que le Christ serait mort en vain sur la Croix et que ses lois n'auraient pas à être suivies par les souverains et les nations. "Dire que Jésus-Christ est le Dieu des individus et des familles, et n'est pas le Dieu des peuples et des sociétés, c'est dire qu'il n'est pas Dieu. Dire que le christianisme est la loi de l'homme individuel et n'est pas la loi de l'homme collectif, c'est dire que le christianisme n'est pas divin. [...] C'est le droit de Dieu de commander aux états comme aux individus. Ce n'est pas pour autre chose que N.-S. est venu sur la terre." (La Royauté sociale de N.S. Jésus-Christ, d'après le Cardinal Pie, P. Théotime de Saint-Just, ibid., p. 43-44; 73).
Devant Pilate lui demandant s'il était roi, Jésus répondit : "Tu l'as dit, je suis roi. Si je suis né et si je suis venu dans le monde, c'est pour rendre témoignage à la vérité; quiconque est de la vérité, écoute ma voix." (Jn, 18:37).
Le titulus crucis, titre de la Croix que Pilate fit placer au-dessus de la tête du Christ lors de sa crucifixion est"Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm" (INRI), "Jésus de Nazareth, Roi des Juifs" (Jn 19, 19). L'inscription était en trois langues, en hébreu, en grec et en latin (Jn 19,20).
Le grand moyen de promouvoir ce règne, c'est la prière qui vivifie l'action et obtient du Ciel le succès que nos seuls efforts ne sauraient procurer. (La Royauté sociale de N.S. Jésus-Christ, d'après le Cardinal Pie, P. Théotime de Saint-Just, ibid., p. 86.)
Se manifestant aux Onze pendant qu'ils étaient à table, Jésus ressuscité leur dit : "Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création." (Mc 16,15). En montant au Ciel, lors de sonAscension, Jésus adressa encore ces paroles explicites à ses disciples : "Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre", leur commandant : "Allez donc: de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps." (Mt28:18-19). "Garder" ce qu'Il a prescrit, "tout pouvoir" lui ayant été donné, "au ciel et sur la terre", sont les termes qu'emploie Jésus. Il y a un devoir d'évangéliser les nations sur la terre, c'est-à-dire d'apprendre aux nations, et à leurs souverains, à "garder" les enseignements du Christ.
A Lui seul soit le gouvernement
La louange et la joie
Jusqu'à l'accomplissement des temps. Amen !
Les jours meilleurs arrivent !
Les bons temps arrivent !
Par le rachat du Sang du Christ !
Maintien dans la joie
Félicitations !
Et bonne fortune !
La Paix du Christ vient
Le Règne du Chrits arrive
Rendons grâce à Dieu. Amen.
La Grande guerre prouve la vanité de l'optimisme des "Lumières". Cherchant à rétablir la distinction des deux pouvoirs temporel et spirituel, opposant une "laïcité saine" à la "laïcité anticléricale", et constatant l'échec du système libéral moderne, cet athéisme public où tout vient de César et revient à César, et où une modernité crée des rapports sociaux injustes, méprise l'autorité spirituelle et conduit au "suicide de l'Europe civilisée" via des idées politiques autoritaires ou totalitaires, suite au conflit mondial de 1914, le pape Pie XI (1922-1939) instaure en 1925 la fête et la théologie du Christ-Roi comme remède.
21. Les Etats, à leur tour, apprendront par la célébration annuelle de cette fête que les gouvernants et les magistrats ont l'obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre au Christ un culte public et d'obéir à ses lois. Les chefs de la société civile se rappelleront, de leur côté, le dernier jugement, où le Christ accusera ceux qui l'ont expulsé de la vie publique, mais aussi ceux qui l'ont dédaigneusement mis de côté ou ignoré, et punira de pareils outrages par les châtiments les plus terribles."
La Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ (Cardinal Pie)
P. THEOTIME DE SAINT JUST O.M.C.
LECTEUR EMERITE EN THEOLOGIE
LA ROYAUTÉ SOCIALE DE N. S. JESUS-CHRIST D’APRÈS LE CARDINAL PIE
Image du Christ, Roi des Nations; extrait de la magnifique tenture de l'Apocalyspe exposée au chateau d'Angers, rescapée des destructions de la Révolution dite française.(Merci aux divers responsables qui ont permis la mise en valeur de ce trésor)
{Editions de Chiré BP 1 86190 Chiré en Montreuil 05 49 51 83 04 /
«JESUS-CHRIST EST LA PIERRE ANGULAIRE DE TOUT L'EDIFICE SOCIAL. LUI DE MOINS, TOUT S'EBRANLE, TOUT SE DIVISE, TOUT PERIT...»
«METTEZ DONC AU CŒUR DE NOS CONTEMPORAINS, AU COEUR DE NOS HOMMES PUBLICS, CETTE CONVICTION PROFONDE QU'ILS NE POURRONT RIEN POUR LE RAFFERMISSEMENT DE LA PATRIE ET DE SES LIBERTES, TANT QU'ILS NE LUI DONNERONT PAS POUR BASE LA PIERRE QUI A ETE POSEE PAR LA MAIN DIVINE : PETRA AUTEM ERAT CHRISTUS ».
«JESUS-CHRIST, C'EST LA PIERRE ANGULAIRE DE NOTRE PAYS, LA RECAPITULATION DE NOTRE PAYS, LE SOMMAIRE DE NOTRE HISTOIRE, JESUS-CHRIST, C'EST TOUT NOTRE AVENIR... » (CARDINAL PIE : ŒUVRES , V, 333 ; VIII, 54 ; X, 493).
"Les Pères de l'Église élaborent un 'hellénisme chrétien' qui estun véritable miracle de l'histoire humaine', comme le dit le cardinal Daniélou (L'Église des premiers temps, Seuil, 1985, p. 137). La formule est excellente.
"L'hellénisme chrétien à l'origine de la civilisation occidentale aurait pu avec le temps inscrire l'histoire dans le dessein de Dieu, sans la Révolution évidemment, c'est-à-dire sans la Renaissance, donc sans les ésotéristes chrétiens, et surtout sans le mouvement ésotérique qui va transmettre la pensée hellénistique aux initiés de la Renaissance et de la Révolution, ces deux défaites de l'Occident chrétien.
"[...] Saint Augustin a latinisé la culture grecque, ce qui permet à l'augustinisme d'atteindre à l'universel." (Alain PASCAL, La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, La Pré-kabbale, Éd. de l'Æncre, Paris 1999, p. 116; 233)
On a pu reprocher les empiétements de l'Église sur le pouvoir temporel des rois. Ceux-ci ont une explication historique simple : des empereurs de la Rome tardive ont prétendu intervenir dans la vie de la jeune Église chrétienne en nommant les évêques, en imposant des papes, en convoquant des conciles, en légiférant en matière de discipline ecclésiastique, en intervenant dans les débats doctrinaux.
Les rois capétiens, les rois d'Angleterre, les empereurs du Saint empire romain germanique furent ainsi nombreux à intervenir dans la vie de l'Église, en désignant des évêques, légiférant en matière de discipline ecclésiastique. (Source: Dictionnaire du Moyen-Âge, sous la direction de Claude Gauvard, Alain de Libera, Michel Zink, Quadrige, Puf, 2002, p. 242).
Or, l'Église est seule maîtresse de sa morale et de son dogme (Cf. Saint Athanase, Saint Ambroise, Saint Jean Chrysostome, Saint Augustin).
L'idée (venant de sectes protestantes) selon laquelle l'empereur Constantin (310-337)et les empereurs suivants auraient modifié la foi chrétienne dans un sens "païen" est facilement réfutable si vous lisez simplement les Pères de l'Église de cette époque. Ils luttaient constamment pour la foi catholique contre la pression impériale et la persécution. Et ils ont gagné :
"Après la conversion de l'Empire, (...) dès Constantin (...) l''évêque du dehors' (l'empereur) qui convoquait les conciles, s'engagea résolument dans les querelles religieuses. (...) Cette politique religieuse des empereurs allait peser lourdement sur les destinées de la chrétienté. (...) Dan son Histoire des Ariens, Athanase reproduit (...) la réponse de ses collègues occidentaux (Hilaire de Poitiers, Osius) à l'empereur, lors du concile de Milan (355). S'adressant au Pères, Constance (337-361) les pressait de signer la déposition du patriarche d'Alexandrie, champion de l'orthodoxie nicéenne (catholique).
"(...) 'Ils (les Pères) remontrèrent à l'empereur, écrit Athanase, que l'autorité n'était pas à lui, que Dieu la lui avait donnée... Ils lui conseillèrent de ne pas introduire la confusion dans les choses ecclésiastiques, de ne pas introduire le pouvoir civil dans la constitution de l'Eglise.'
"(...) Osius de Cordoue, écrivait dans le même sens, et avec plus de vigueur (356) : 'Il nous est ordonné de rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Il ne nous est pas permis de nous attribuer l'autorité impériale. Vous n'avez aussi aucun pouvoir dans le ministère des saints choses.' (Historia arianorum 40)
"(...) Gélase (492-496) s'inquiétait fort de l'action impériale en faveur de l'hérésie monophysite. (...) Dans le De anathematis vinculo (494) il montre pourquoi le pouvoir royal a perdu ses attributions religieuses depuis l'avènement du Christ :
"Avant l'avènement du Christ, (...) il y eut des hommes qui furent réellement prêtres et rois tout ensemble, tel Melchisédech, comme nous le raconte l'histoire sainte. Le diable en a fait autant avec les siens, lui qui s'efforce de revendiquer tyranniquement pour lui les honneurs dus au seul Dieu : c'est ainsi que les empereurs païens ont été appelés également grands pontifes. Mais depuis qu'a paru le véritable prêtre et roi, l'empereur ne s'est plus attribué désormais le titre de pontife et le prêtre n'a plus revendiqué la dignité royale.
"Ainsi (...) depuis l'Incarnation, seul le Christ peut être prêtre et roi. (...) Il explique pourquoi le Christ a séparé ces deux dignités et établi le dualisme du temporel et du spirituel : (...) le pouvoir spirituel se tient éloigné des embûches du monde et, combattant pour Dieu, ne s'immisce pas dans les affaires du siècle, tandis qu'à son tour le pouvoir séculier se garde bien de prendre la direction des affaires divines. À rester ainsi modestement à sa place, chaque puissance évite de s'enorgueillir en accaparant pour elle toute l'autorité et elle acquiert une compétence plus grande dans les fonctions qui lui sont propres'."
(Source: Joseph LECLER, Histoire de la tolérance au siècle de la Réforme, 1955, rééd. Albin Michel, Paris 1994, p. 77-81.)
Au IXe siècle, l'évêque Jean d'Orléans , poète à la Cour de Charlemagne, écrit:
''Tous les hommes fidèles doivent savoir que l’Église universelle est le Corps du Christ ; que son Chef n'est autre que Christ ; que deux pouvoirs régnant s'y distinguent : à savoir, celui des prêtres et celui des rois ; et aussi que le pouvoir des prêtres est d'autant plus excellent que ce sont eux qui doivent rendre compte à Dieu même des rois.'' (Jean d'Orléans, évêque, Le métier de roi, ch. 1, v. 800 ap. J.-C.)
« Les siècles de la féodalité, longtemps définis comme des siècles de fer', correspondent en réalité au moment du "décollage" européen ». (Jean-Louis BIGET, Préface dans Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019, p. 10.)
Voici donc comment l'Église s'est dégagée de l'ingérence et de l'influence des empereurs et des rois, ce qui a permis le développement inédit dans l'histoire d'une civilisation originale, distinguant le temporel du spirituel, le laïque du religieux, la civilisation occidentale :
Dans les sociétés païennes antiques, "ignorant des raisons de sa présence en ce monde, l'homme subissait totalement un destin qui lui était imposé par la volonté divine. Cette volonté s'exprimant au travers des prêtres (païens) qui étaient chargés de la servir, le pouvoir clérical (païen) était sans limite et pesait considérablement sur la direction de la cité jusqu'à se confondre avec elle. Pharaon, roi, dictateur ou tyran, les dirigeants antiques portaient en eux une partie de la vie divine. Ils étaient moitié fils de dieux ou de déesses, divinisés de leur vivant, tant on était convaincu que le pouvoir, même politique, échappait à la volonté de l'homme qui n'avait aucune prise sur sa destinée. L'État était une communauté religieuse, le roi un pontife, le magistrat un prêtre, la loi une formule sainte." (Fustel de Coulanges, La cité antique, Hachette 1967, p. 457).
Cette confusion totale du politique et du religieux, l'Empire romain, par l'intermédiaire d'Octave Auguste, le premier empereur, la portera à son sommet, en réalisant la fusion du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel en sa personne.
"César, à cette époque, était le grand pontife, le chef et le principal organe de la religion romaine; il était le gardien et l'interprète des croyances, il tenait dans ses mains le culte et le dogme. Sa personne même était sacrée et divine" (Fustel de Coulanges, Ibid., p. 461.).
Or, "le christianisme n'est pas intégré au système étatique. Il ne s'accommode pas d'un mode politique, il en dénonce les travers et les injustices. Selon Jacques Ellul, même, ''le message du christ est forcément subversif à l'égard de tous les ordres sociaux, politiques, économiques, moraux et religieux.''
Le christianisme introduit une distinction inédite entre religion et politique. L'évêque Ossius de Cordoue (257-359) est de ceux qui veulent tenir l'État à distance dans les questions doctrinales : 'Ne vous mêlez pas des affaires religieuses et ne donnez pas d'ordres à ce sujet : [...] Dieu a mis la royauté dans vos mains et nous a chargés des affaires de son Église.' [...] Les pouvoirs politiques et religieux doivent donc collaborer, bien qu'ils soient distincts." (Yves BRULEY, Histoire du Catholicisme, Que Sais-je ?, 4e édition, Paris 2018, p. 22.)
"Augustin conçut son ouvrage La Cité de Dieu, achevé vers 426, comme une démonstration de la compatibilité entre l'Empire et la foi. Il n'y a qu'une seule cité de Dieu, mais elle offre deux faces, l'une est terrestre, l'autre céleste, la seconde se révélant au fur et à mesure que la première s'efface. La cité de Dieu est à la fois l'Église réalisée, le ciel à venir et la communauté terrestre avec sa législation, gouvernée par le Christ. Mais cette conception mystique de l'Église laissait une liberté d'intervention concrète au profit des pouvoirs séculiers. [...] Le pape cherchait à préserver la liberté de l'Église romaine face aux empiétements impériaux, tout en reconnaissant la légitimité de l'autorité temporelle." (L'Église en procès, La Réponse des historiens, sous la direction de Jean Sévillia, Tallandier, Le Figaro, Paris 2019, p. 73.)
L’Église catholique romaine est la seule Église qui n’est ni une Église nationale, ni une Église d’État, ni une secte fondée par un homme ; c'est la seule Église au monde qui maintient et affirme le principe de l'unité sociale universelle contre l'égoïsme individuel et le particularisme national ; c'est la seule Église qui maintient et affirme la liberté du pouvoir spirituel contre l'absolutisme de l'État ; en un mot, c’est la seule église contre laquelle les portes de l’Hadès n’ont pas prévalu.
Vladimir Soloviev,"L'Église russe et la papauté" (1889)
Mille ans après sa fondation par le Seigneur à la Pentecôte, où saint Pierre prit la parole, la papauté est devenue presque malgré elle, de manière accidentelle, un pouvoir impliqué dans les querelles de ce monde (Les disciples du Christ ne sont pas DU monde, mais ils sont DANS le monde. Jn 17,14-18). Outre, le choix des évêques ou la convocation des conciles, "l'empereur germanique passait par-dessus le peuple romain et les notables pour nommer directement les papes.
Le pape Saint Grégoire VII, l'un des plus grands Papes, fut au XIe siècle l'homme providentiel qui combattit tous les grands abus de cette époque. Sa "réforme grégorienne" régla les empiétements des empereurs d'Allemagne, c'est-à-dire un pouvoir politique trop envahissant, la vente des dignités ecclésiastiques (simonie), la contagion des mauvaises moeurs du clergé et dans le peuple.
En 1122, le compromis du concordat de Worms, le premier de l'histoire, régla le problème: désormais, l'évêque serait élu librement par le clergé en présence de l'empereur ou de son représentant. En France, des procédures analogues furent mises en place pour l'élection des évêques.
L'Église n'a jamais enseigné la confusion des deux pouvoirs, ni l'absorption du temporel par le spirituel (théocratie), ni l'absorption du spirituel par le temporel (césarisme, gallicanisme, églises nationales), parce que ce sont des erreurs régulièrement condamnées par le Saint-Siège.
On adressait déjà cet absurde reproche (d'absorption du temporel) au pape Boniface VIII, qui, dans sa Bulle Unam, sanctam, définit contre les légistes courtisans de Philippe le Bel, déjà gallicans, la subordination (qui n'est pas absorption) de la puissance temporelle à la puissance spirituelle. "Il enseigne, disait-on, que le pape peut disposer des couronnes selon son bon plaisir..." - "Il y a quarante ans que j'étudie le doit, répondait le saint Pontife dans le Consistoire de 1303, et je sais apparemment qu'il y a deux puissances... Comment peut-on croire qu'une telle folie me soit venue à l'esprit?" (Boniface VIII, cité dans Mgr Gaume, Le dogme de l'infaillibilité.)
En réaction aux empiétements des pouvoirs temporels, la papauté au "Moyen-Âge" a cherché à affirmer "sa liberté tout en ouvrant la porte à une autonomie du politique, de la société, qui se serait développée grâce à cette séparation." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 17.)
"La réforme grégorienne va [...] en fait bien au-delà de la simple 'liberté' ou de la volonté de dégager les Églises des jeux politiques et de la corruption. La papauté grégorienne, veut rompre avec l'association organique des empereurs avec leurs évêques. Ce faisant, la réforme grégorienne commence à poser en des termes nouveaux la question des rapports entre pouvoir laïc et pouvoir religieux. Elle amorce à terme une forme de séparation avec les pouvoirs politiques et une laïcisation de ces derniers." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 135, 146-150.) "La réforme grégorienne fut une révolution qui agita l'Église durant un siècle et remit totalement en causes ses rapports avec le système politique. [...] Ainsi, bien avant la séparation de 1905, le principe de l'autonomie des pouvoirs séculier et spirituel était acquis, et ce en raison de l'insistance de la papauté." (L'Église en procès, La Réponse des historiens, sous la direction de Jean SÉVILLIA, Tallandier, Le Figaro, Paris 2019, p. 80.)
Les ordres monastiques de Cluny (Xe siècle) puis de Citeaux (Cisterciens) diffusent les principes de la réforme du clergé et d'obéissance à l'Église romaine. (Yves BRULEY, Histoire du Catholicisme, Que Sais-je, 4e édition, Paris 2018, p. 48.)
"(En Occident)Pour l'essentiel, c'est aux moines que l'on doit la transmission de l'héritage antique. [...] Le monachisme s'est répandu en Occident dès le IVe siècle, après que saint Martin a fondé le premier monastère d'Occident à Ligugé." (Yves BRULEY, Histoire du Catholicisme, ibid., p. 37.)
Mais avant les moines, les philosophes et apologistes chrétiens (Justin, Clément d'Alexandrie, Origène) ont, eux aussi, contribué à amarrer l'héritage antique des progrès de la raison des philosophes grecs au christianisme, permettant une nouvelle civilisation "à condition de rejeter les rituels des initiés. La religion chrétienne est une digue qui protège la rationalité du dogme", à condition, également, de rejeter cet archaïsme du monisme de l'Être de l'Antiquité païenne, qui confondant le Créateur et les créatures, a pu donner lieu à des interprétations mythologiques régressives, ésotérico-magiques, irrationnelles et marchandes. (Lire Alain PASCAL sur ce sujet dans La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, La Pré-kabbale, Éd. de l'Æncre, Paris, p. 139-140; 145-150.)
Au IIe siècle à Alexandrie, Clément enseigne de 190 à 202 dans le Didascalé (école philosophique chrétienne, sur le modèle des écoles d'Athènes) que Dieu donne à l'esprit humain les moyens de parvenir à la vérité. Élève de Clément, Origène († 254) assume dans le christianisme l'héritage de la rhétorique et de la philosophie antiques, en intégrant la philosophie platonicienne dans la théologie chrétienne. (Yves BRULEY, Histoire du Catholicisme, ibid., p. 23-24.)
"La science et la philosophie grecque n'ont jamais quitté les monastères en Occident. Les œuvres philosophiques de l'Antiquité étaient connues dans les monastères occidentaux, car la culture grecque était présente dans la synthèse augustinienne et la langue grecque restait pratiquée." (Alain PASCAL, Islam et Kabbale contre l’Occident chrétien, éd. des Cimes, 2e éd. revue et commentée, Paris 2015, p. 72.)
Le premier humanisme est chrétien. "Il consiste à faire revivre les humanités anciennes pour les christianiser et ne date pas du XVe siècle car il a été constant pendant les temps féodaux (avec les moines augustiniens, Alcuin (735-804), Gerbert (945-1003), le pape de l'an mil, Pétrarque (1304-1374) sous certains aspects, et bien sûr Nicolas V (1397-1455)" (Alain PASCAL, Les Sources occultes de la philosophie moderne, De la Gnose à la théosophie, tome 1 de la La Conspiration des philosophes, éd. des Cimes, Paris 2017, p. 106.) Surnommé le "pape humaniste", Nicolas V (1447-1455) a connu à Florence, dans l'entourage de Cosme de Médicis, Leonardo Bruni, Niccolo Niccoli et Ambrogio Traversari. Parvenu au trône de saint Pierre, il réalise l'un de ses projets en fondant la Bibliothèque vaticane.
"C'est du moyen-âge que sortent directement les doctrines philosophiques et scientifiques sous lesquelles on prétend l'accabler [...]. Il faut donc reléguer dans le domaines des légendes l'histoire d'une 'Renaissance' de la pensée succédant à des siècles de sommeil, d'obscurité et d'erreur..." (Étienne GILSON, La philosophie au Moyen-Âge, p. 761)
L'Europe a dominé le monde dès l'époque dite 'obscure' du "Moyen-Âge". L'explication première réside dans la foi des Européens en la raison, dans l'engagement manifeste de l'Église sur la voie d'une théologie rationnelle débarrassée des rituels magiques antiques (scolastique XIe-XIVe siècle), qui a rendu possibles les progrès... Et ce pourquoi les "initiés" de tous les temps l'ont haïe et l'ont combattue, car elle mettait fin à leur commerce et leur domination sur le monde.
"En différenciant l'Être de Dieu et l'Être du monde, elle (la scolastique) a offert un fondement métaphysique à la raison et à la liberté. [...] En étant une personne, [...] l'homme n'agit pas par nécessité ou contingence (comme tout ce qui est uniquement interne au cosmos), il est libre et responsable (y compris du Mal, c'est la sanction de la liberté).
[...] La philosophie moderne est stupide – c'est le mot – quand elle dit que l'homme est rationnel parce qu'il a rejeté Dieu et qu'elle prône une liberté individuelle parce que la raison humaine ne peut venir que de Dieu et que la liberté est impossible à l'individu, puisqu'il est interne au cosmos. Pour preuve, l'homme moderne ne comprend plus rien, il est fou, et de moins en moins libre (il n'y a que les victimes du communisme qui s'en aperçoivent...) [...] Le monisme métaphysique est donc la cause de l'échec moderne. [...] En régressant à avant la scolastique, la philosophie moderne ne peut pas être nouvelle, elle est nécessairement régressive. [...] Et pour cause, elle régresse à la gnose et à la kabbale.
"La scolastique est un immense progrès parce qu'elle a sanctifié la philosophie ancienne (qui aspirait à libérer l'homme des croyances irrationnelles des relations cosmiques antiques en accordant à l'humain la faculté rationnelle et la liberté individuelle, mais avait échoué car elle avait persisté dans le monisme de l'Être, parce que c'était la seule conception de l'époque, ou parce que les premiers philosophes, s'ils avaient peut-être eu l'échos de la Genèse [...] n'en avaient pas compris la métaphysique) en la refondant sur le dualisme métaphysique" (Un Dieu créateur et un monde créé non confondus dans l'Un antique)." (Alain PASCAL, Les Sources occultes de la philosophie moderne, De la Gnose à la théosophie, tome 1 de La Conspiration des philosophes, éd. des Cimes, Paris 2017, p. 109-111.)
Ainsi, au XVIIe siècle, le cardinal Richelieu, énumérant "les principes dont le gouvernement, remis en sa bonne forme, doit s'inspirer", explique que puisque "'l'homme est souverainement raisonnable, il doit souverainement faire régner sa raison [...], l'autorité contraint à l'obéissance, mais la raison y persuade.' Cette croyance en la souveraineté de la raison est contraire à la doctrine protestante. Selon Luther, le péché originel a absolument corrompu la raison et l'a rendue totalement impuissante. Selon S. Thomas d'Aquin et la majorité des scolastiques, le péché originel a seulement affaibli la raison, mais l'a laissée capable d'atteindre le vrai et le bien. Pour les catholiques et pour Richelieu, la raison reste notre meilleur instrument." (Roland MOUSNIER, L'Homme rouge ou la vie du cardinal Richelieu, Bouquins, Robert Laffont, Paris 1992, p. 752.)
"En Occident, sept disciplines sont étudiées dans les monastères. Ce sont les arts libéraux. La grammaire, la rhétorique et la dialectique constituent le 'Trivium', les trois premières 'voies'. À leur suite, l'arithmétique, la musique, la géométrie et l'astronomie constituent les autre 'voies' des arts mathématiques, le 'Quadrivium'. On peut trouver une ébauche des arts libéraux dans Saint Augustin, mais leur origine est antérieure au christianisme et absolument païenne. Leur première énonciation aux Temps féodaux est due à un écrivain latin du Ve siècle, Capella (360? - 428?), qui [...] condense les arts libéraux dans une 'sorte d'encyclopédie', dont le tire est Le Satyricon ou Les Noces de Mercure et de la philologie... Selon Bréhier (La philosophie du Moyen-Âge, Albin Michel, 1949), les arts libéraux ont été 'christianisés' au VIe siècle par Cassiodore (né v. 468).
"[...] Cassiodore écrit v. 540 les manuels des arts libéraux que les moines vont utiliser pendant plusieurs siècles." (Alain PASCAL, La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, La Pré-kabbale, Éd. de l'Æncre, Paris 1999, p. 254-255.)
Entre le Ve siècle et le IXe siècle, Boèce (480-524), philosophe romain chrétien contemporain de Clovis, répand les œuvres d'Aristote en Occident. Son travail a été la source antique principale de la philosophie médiévale avant le XIIIe siècle. Son traité Logica vetus (logique ancienne) comprend entre autres ses traductions latines de l'Organon (Analytiques I et II), des Catégories, des Topiques, et De l'Interprétation d'Aristote, qu'il a transmis en Occident avant que soient connus les commentaires d'Averroès, philosophe andalou (1126-1198) au XIIIe siècle.
"La période n'est pas celle de 'l'infélicité des Goths', le long tunnel d'ignorance déploré par Rabelais et les humanistes. La convergence culturelle des élites 'barbares' et des élites gallo-romaines a permis leur fusion rapide. Au Ve et VIe siècles, aucune régression ne se discerne dans la culture des laïcs ni dans l'usage de l'écrit.
Geneviève BÜHRER-THIERRY, Charles MERIAUX le disent clairement :
"[...] Monastères et églises jouent un rôle positif dans la conservation des œuvres antiques.
"[...] La période du Ve au IXe siècle ne correspond donc nullement au degré zéro de la culture. Tout au contraire, elle assume un rôle primordial dans la transmission d'une grande part de la littérature latine à l'Occident des temps futurs.
"[...] À bien y regarder, on est donc amené à reconsidérer l'idée d'un déclin de cette noblesse sénatoriale dans la Gaule du Ve siècle en raison de l'hégémonie des chefs barbares. En vérité, la plupart des grandes familles ont maintenu leur position, entretenu un style de vie antique et participé à la transmission de la culture écrite." (Geneviève BÜHRER-THIERRY, Charles MERIAUX, La France avant la France 481-888,Histoire de France, Sous la direction de Joël Cornette, Folio Histoire, 2019, p. 19 et 40.)
"À partir du VIe siècle, les monastères occidentaux appliquent la Règle de S. Benoît (v. 440-547), le fondateur du monastère du Mont Cassin, proclamé récemment par l'Église 'Père de l'Europe et Patron de l'Occident, titres mérités. [...] La Règle bénédictine, rédigée en latin, s'inspire de celle de S. Basile, Père de l'Église et défenseur de Nicée, et accroît la lumière augustinienne. La Règle bénédictine oblige les moines à la fois au travail manuel et à la lecture. Par elle, les moines deviennent ainsi des artistes – ils ornent les Écritures des plus belles enluminures É, des constructeurs et des érudits. Cette maîtrise des arts et cette permanence de la culture ne permettent pas (là encore) d'accuser d''obscurantisme' les monastères bénédictins." (Alain PASCAL, La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, La Pré-kabbale, Éd. de l'Æncre, Paris 1999, p. 256.)
"Dès les premiers temps, les Pères de l'Église ont enseigné que la raison était le don suprême de Dieu et le moyen d'accroître progressivement leur compréhension des Écritures et de la Révélation. En conséquence, le christianisme s'est trouvé orienté vers l'avenir, tandis que les autres grandes religions affirmaient la supériorité du passé.
"... Comme l'enseigne Tertullien au IIe siècle : 'La raison est une chose qui vient de Dieu, pour autant qu'il n'y a rien que Dieu, qui a fait toute chose, n'ait pas fourni, disposé, ordonné par la raison, rien qu'il n'ait voulu comme devant être appréhendé et compris par la raison.' (De la Repentance, ch. I). Dans le même état d'esprit, Clément d'Alexandrie énonçait au IIe siècle une mise en garde : 'Ne croyez pas que nous disons que ces choses sont reçues seulement par la foi, mais aussi qu'elles doivent être affirmées par la raison. Car en vérité il n'est pas avisé de confier ces choses à la simple foi sans la raison, étant donné qu'assurément la vérité ne peut exister sans raison.' (Les reconnaissances de Clément : Livre II, ch. 69). (Rodney STARK, Le Triomphe de la Raison, Pourquoi la réussite du modèle occidental est le fruit du christianisme, Éditions Presses de la Renaissance, Paris 2007, p. 7, 22-23.)
Saint Augustin ne faisait qu'exprimer l'opinion générale lorsqu'il soutenait que la raison était indispensable à la foi : 'Veuille le Ciel que Dieu ne haïsse pas en nous ce par quoi il nous a faits supérieurs aux animaux ! Veuille le Ciel que nous ne croyions pas de telle façon que nous n'acceptions pas ou ne cherchions pas de raisons, puisque nous ne pourrions même pas croire si nous ne possédions pas d'âmes rationnelles.' Saint Augustin reconnaissait que 'la foi doit précéder la raison et purifier le cœur et le rendre propre à recevoir et endurer la grande lumière de la raison'. Puis il ajoutait que, bien qu'il soit nécessaire 'que la foi précède la raison dans certains domaines de grande conséquence qui ne peuvent pas encore être compris, assurément la minuscule portion de raison qui nous persuade de ceci doit précéder la foi.' (In David C. Lindberg et Ronald L. Numbers, Gods and Nature : Historical Essays on the Encounter Between Christianity ans Science, Berkeley University of California Press, 1986, 27-28.) Les théologiens scolastiques avaient bien davantage foi dans la raison que la plupart des philosophes ne sont prêts à en avoir aujourd'hui. (R. W. Southern, Medieval Humanisme and Other Studies, Harper Torchbooks, New Yord, 1970, 49). (Rodney STARK, Le Triomphe de la Raison, Pourquoi la réussite du modèle occidental est le fruit du christianisme, Éditions Presses de la Renaissance, Paris 2007, p. 23.)
"Les moines augustiniens continuent d'étudier les philosophes grecs, Claudien Mamert en fournit la première preuve. Le latin est la langue occidentale, mais dire que la culture grecque reviendra en Occident avec la 'Renaissance italienne' est un mensonge. [...] Dire que les moines en Occident ignorent la culture grecque est un des mensonges historiques qui sert d'alibi à la Franc-Maçonnerie pour opposer à un imaginaire 'obscurantiste' des monastères la pseudo-'science' de la Renaissance." (Alain PASCAL, La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, La Pré-kabbale, Éd. de l'Æncre, Paris 1999, p. 232.)
"Autre clerc lumineux, le pape Saint Grégoire le Grand (v. 540-606). [...] On peut dire qu'à leur manière Saint Benoît et Saint Grégoire perpétuent l'union de la raison et du cœur de l'augustinisme. Ils sont fidèles à la tradition de l'Occident chrétien, pour lequel le Vrai, idéal de la raison, est une valeur au même titre que le Beau, idéal du cœur. Le Vrai et le Beau véhiculent le Bien. Un chrétien de la tradition aime la Vérité et la Beauté qui rapprochent de Dieu, redoute le mensonge et la laideur qui sont des attributs du diable, usurpateur du vrai et du beau.
"[...] On peut dire qu'à partir du VIe siècle, par l'augustinisme, la Règle bénédictine et la réforme grégorienne, la lumière éclaire les monastère d'Occident, refuges de la culture et des arts en cette période de chaos due aux invasions." (Alain PASCAL, La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, La Pré-kabbale, Éd. de l'Æncre, Paris 1999, p. 256-257.)
"La lumière de la tradition chrétienne éclaire la Renaissance carolingienne
"Alcuin (735-804) dirige l'École du palais à Aix-la-Chapelle et celle de Tours. Sous son autorité, des écoles sont fondées dans toute l'Europe. [...] Alcuin [...] reste un augustinien. [...] L'École du Palais copie les manuscrits des auteurs latins, qui, par les monastères atteindront les grands classiques français. Alcuin inscrit pour plusieurs siècles la culture de l'Occident dans la catholicité. Les Germains découvrent la culture antique grâce aux chrétiens. Cette culture est christianisée et transmise par les moines aux poètes et littérateurs futurs. La littérature des Temps féodaux est même si riche de culture antique qu'il est mensonger de parler de Renaissance littéraire au XVe siècle.
"[...] La Renaissance carolingienne réussit la réconciliation de l'Orient et de l'Occident dans une admirable synthèse qui s'inscrit dans la suite de l'augustinisme (développement chrétien de Platon, nécessité de la grâce pour le salut, conciliation entre foi et raison, connaissance naturelle de Dieu, négativité du mal). Elle est [...] comme l'augustinisme, un magnifique fruit de la Raison occidentale. [...] Elle éclaire le passé grec par la Lumière de la tradition chrétienne, l'augustinisme." (Alain PASCAL, La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, tome2, Islam et Kabbale contre l’Occident chrétien, éd. Cimes, 2e éd. revue et augmentée, Paris 2015, p. 97.)
Au Xe siècle, le savant Gerbert d'Aurillac (950-1003), Pape sous le nom de Sylvestre II. "Ses préoccupations sont celles d'un humaniste, il achète à grand prix des livres dans tous les pays", écrit Émile Bréhier, dans La Philosophie au Moyen-Âge (Albin Michel, 1949, p. 79), c'est-à-dire qu'il étudie les humanités anciennes et se préoccupe du sort des humains (il ne peut pas être Humaniste au sens du XVIe siècle, qui substitue l'Homme à Dieu)... En même temps que Gerbert et en relation avec lui, un autre moine savant, Abbon (945-1004) travaille "à la restauration des sciences", précise Béhier (p. 81).
"L'Occident chrétien va connaître un apogée intellectuel à partir du XIe siècle. (Alain PASCAL, La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, tome2, Islam et Kabbale contre l’Occident chrétien, éd. Cimes, 2e éd. revue et augmentée, Paris 2015, p. 120-121.)
Du début du XIe siècle à la fin du XIIe siècle, la scolastique primitive débute avec la figure d'Anselme de Cantorbéry (1033-1109) et l'école de Chartres. Les œuvres d'Aristote marquées par l'influence de Platon sont copiées par Jacques de Venise († 1147) et traduites du grec au latin par Albert le Grand (1193-1206), maître dominicain de Thomas d'Aquin, qui les introduit dans les universités, en même temps que les traités scientifiques grecs.
Saint Thomas d'Aquin formule l'aristotélisme chrétien en appliquant à la théologie les méthodes et les exigences du raisonnement philosophique. L'engagement chrétien en faveur de la raison culmine avec sa Somme théologique, publiée à Paris à la fin du XIIIe siècle. Il avançait que dans la mesure où l'entendement des humains n'est pas suffisant pour percevoir directement l'essence des choses, il leur est nécessaire de cheminer vers la connaissance pas à pas, au moyen de la raison. Il prônait ainsi l'utilisation de la philosophie, particulièrement des principes de la logique, dans une tentative d'élaboration de la théologie.
Alexandre de Hales (1180-1245) surnommé le "Docteur irréfragable", Robert Grossetête (1175-1253) à Lincoln, un des représentants de la Première Renaissance, et Roger Bacon (1214-1294) à Oxford (Angleterre), surnommés le "Docteur admirable", davantage portés vers l'expérience que vers la spéculation pure, identifient quelques erreurs commises par Aristote à propos des phénomènes naturels, ce qui ne les empêche nullement de reconnaître l'importance de la philosophie d'Aristote.
La scolastique tardive du XIVe siècle est représentée par la figure de Jean Duns Scot (1266-1308), à Oxford, Paris et Cologne, le "docteur subtil" qui donne une priorité à la volonté (d'où l'étiquette de "volontarisme") devant les autres facultés comme l'intelligence intellectualiste ou la charité.
Les apports du christianisme
Imparfaite, mais néanmoins grande, la civilisation de la chrétienté formée par l’Église catholique est une civilisation dont nous pouvons et devons être fiers. Aucune n’a produit autant de fruits dans tous les domaines de la vie.
Les œuvres du Christ ne reculent pas, mais elles progressent.
‘’(Le christianisme) leva sur le monde, avec l’étendard du Calvaire, le vrai drapeau de la réforme. Il attaqua l’orgueil par l’humilité, il attaqua la cupidité (passion immodérée de la richesse) par la pauvreté, il attaqua le sensualisme par la mortification, il opposa à la concupiscence qui précipitait toutes les décadences la sainteté qui allait susciter tous les Progrès … Et … le monde se trouva replacé sur cette route royale où depuis deux mille ans il remonte avec Jésus-Christ. ... Le christianisme a réformé et fait progresser le monde parce qu'il a attaqué résolument la concupiscence (Concupiscentia carnis, concupiscence de la chair ou sensualisme, péché originel, l'âme qui s'incline sous l'empire du corps, la prépondérance désordonnée de la vie des sens sur la vie de l'esprit) : au contraire, toutes les réformes qui reculent devant elle, réforme religieuse, politique ou sociale, échouent fatalement, et conduisent aux décadences sous le drapeau du Progrès. ... (En effet), ... ce qu'il y a de plus effrayant dans ... ces tendances de notre temps, c'est d'entendre vanter comme élément et principe de Progrès, ce mal profond (le sensualisme) qui dévore le Progrès.’’ (Joseph FELIX, Le Progrès par le christianisme 1857, Conférences de Notre-Dame de Paris, Forgotten Books, p. 87-88; 103; 145.)
"Le christianisme irrigue toutes les constructions sociales, il est le modèle d’explication des sociétés, des cultures et du système de pensée occidental dans ses structures conceptuelles. Il se présente comme la constituante essentielle de l’histoire des civilisations et des hommes. Cette assertion, indéniable aujourd’hui et scientifiquement acquise..." (Bénédicte Sère, Histoire générale du christianisme. Volume I : Des origines au xve siècle, dir. Jean-Robert Armogathe, Pascal Montaubin, Michel-Yves Perrin, Revue de l’histoire des religions [En ligne], 1 | 2012, mis en ligne le 04 avril 2012. URL : http://journals.openedition.org/rhr/7840 )
Tout ce qui caractérise l'Europe est dû au christianisme
.
"Le catholicisme est ... la plus tolérante de toutes les religions, puisque la seule qui ne différencie pas le statut du croyant et du non-croyant.
"(...) Sans l'Incarnation de Jésus, ni la reconnaissance d'une destinée personnelle, ni la liberté accordée à tous les hommes égaux devant Dieu, ni la domination rationnelle de l'homme sur la nature ne sont concevables. Berdiaev (1874-1948) a démontré que, par la suite de l'Incarnation christique, toute la part traditionnellement magique de la nature était abolie, ce qui permettait l'étude scientifique de la nature, par démystifcation. Ce n'est pas (...) le cas du judaïsme (ni de l'islam qui prône et vit une théocratie, la soumission du temporel au spirituel). Le judaïsme envisage toujours un destin collectif, n'accorde pas le même statut au juif et au goy, et ne s'est pas clairement départi de l'ancienne cosmologie (...), notamment dans son ésotérisme kabbalistique.
"Incidences politiques évidentes : la Démocratie est d'origine chrétienne, (...) Comme dans le christianisme pour lequel chaque homme est égal devant Dieu, dans la Démocratie chaque citoyen est égal devant la loi (qu'il ne le soit pas dans les faits n'est pas du domaine religieux). (Alain Pascal, La Trahison des initiés, 3e édition revue et corrigée, éd. Cimes, Paris 2013, p. 221; 229.)
Le self-government rural ou la "démocratie" et des élections à la pluralité des voix dans chaque village était un usage courant sous l'"Ancien Régime". (Frantz FUNCK-BRENTANO,La Société sous l'Ancien Régime, Flammarion, Lagny 1934, p. 33-35.)
"Les rois du vieux temps laissaient se gouverner leurs sujets à l'abri de leur autorité souveraine. [...] Dallington va jusqu'à définir la France sous le gouvernement de ses princes, 'une vaste démocratie'." (Frantz FUNCK-BRENTANO, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 525-526.)
Le parlement local était élu par la population locale. Chaque grande ville élisait ses dirigeants, désignés parfois sous le terme d'échevin. (Pierre GAXOTTE,La Révolution française, Nouvelle édition établie par Jean Tulard, Éditions Complexe, Bruxelles 1988, p. 9-10.) Mais, "dans certaines provinces, les sujets du roi pouvait naître, vivre et mourir sans avoir directement affaire à l’Etat." (Michel ANTOINE, Louis XV, Fayard, 1989).
Sous "l'Ancien Régime", "le principe des libertés nationales était posé dans cette maxime fondamentale de l'Etat français :Lex fit consensu populi et constitutione regis. "Consentement de la nation et décret du prince", voilà l'antique formule du pouvoir législatif en France, depuis l'établissement de la monarchie." (Mgr FREPPEL,La Révolution française, Autour du centenaire de 1789, Paris: A. Roger et F. Chernoviz, 1889, p. 33.)
"L'enseignement était obligatoire et gratuit. [...] Au cours de son livreL'École sous la Révolution, V. Pierre constate qu'il y avait en 1789 des écoles dans chaque paroisse 'et presque dans chaque hameau'." (Frantz-FUNCK-BRENTANO, La Société sous l'Ancien Régime, Flammarion, Lagny 1934, pp. 50-51.)
"Dans le régime démocratique, [...] (e)n théorie, le nouveau citoyen se voit reconnaître un pouvoir de contribuer à la formation des décisions. [...] Mais en réalité, il a moins de prise sur la décision qu'il n'en a jamais eu (Voir Patrice Gueniffey,Le Nombre et la raison, La Révolution française et les élections, éd. de l'EHESS, Paris 1993, p. 208-213). En effet, la participation démocratique [...], constitue une double fiction dont l'effet est de transférer le pouvoir théoriquement possédé par les individus à une oligarchie composée de professionnels de la politique. Cette oligarchie trie les problèmes et définit les termes dans lesquels ils peuvent être résolus, médiation indispensable pour transmuer la poussière des volontés individuelles en 'volonté collective'." (Patrice Gueniffey, La Politique de la Terreur, Essai sur la violence révolutionnaire, Fayard 2000, réed. Tel Gallimard, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 206-210.)
"L'État de nos jours est plus directif que sous l'Ancien Régime. [...] La plus libérale des démocraties actuelles est bien plus absolue que la monarchie dite 'absolue'... En effet, l’autorité étatique y est beaucoup plus à même d’imposer sa volonté." (Jean-Louis Harouel, L’esprit des institutions d’Ancien Régime, Le miracle capétien, Perrin, 1987).
"Les théoriciens chrétiens proposaient depuis longtemps des théories sur la nature de l'égalité et sur les droits de l'individu. Le travail ultérieur de théoriciens politiques 'laïques' tels que John Locke a été explicitement fondé sur des axiomes égalitaires posés par les penseurs religieux." (Jeremy Waldron, God, Locke, and Equality, Cambridge University Press, 2002, cité inRodney STARK, Le Triomphe de la Raison, Pourquoi la réussite du modèle occidental est le fruit du christianisme, Éditions Presses de la Renaissance, Paris 2007, p. 11).
"Beaucoup expriment également de l'admiration pour les œuvres de John Locke au XVIIe siècle comme étant une source majeure de la théorie démocratique moderne, apparemment sans se rendre compte le moins du monde que Locke fonda explicitement toute sa thèse sur les doctrines chrétiennes concernant l'égalité morale." (Jeremy Waldron, ibid., cité inRodney STARK, Le Triomphe de la Raison, ibid., p. 119.)
Ainsi, ‘’le christianisme n'est pas seulement une foi, c'est une foi qui a baptisé une civilisation : celle de la dignité des hommes, de la liberté, de la responsabilité, de l'égalité. Détruisez le christianisme et vous aurez détruit cette civilisation. Reléguez la foi chrétienne au rôle d'un récit et vous aurez perdu notre fondement. Et notre identité aussi : car si les autres vous frappent parce que vous êtes juif et chrétien et que vous ne donnez aucun poids à cet être, alors les autres sont quelqu'un et vous n'êtes personne, n'ayant rien à défendre. C'est la leçon, très personnelle, que j'ai tirée de la tragédie du 11 septembre et que j'ai renforcée lors de mes rencontres avec Ratzinger. Il avait de la lucidité et du courage,’’ a pu ainsi expliqué le sénateur libéral italien, philosophe et universitaire, Marcello Pera, qui a rencontré à plusieurs reprises Benoît XVI après avoir lu le livre de Joseph Ratzinger, "Foi, Vérité, Tolérance".
Rappelons les progrès scientifiques et moraux dus au christianisme. Le christianisme est directement responsable des percées intellectuelles, politiques, scientifiques et économiques les plus significatives du dernier millénaire; la théologie chrétienne en est la source même. "Les autres grandes religions ont mis l'accent sur le mystère, l'obéissance, l'introspection ou la répétition. Seul le christianisme s'est ouvert à la logique et à la pensée déductive comme moyens d'accès aux lumières, à la liberté et au progrès. Au Ve siècle déjà, saint Augustin célébrait le progrès théologique et "l'invention exubérante". Les valeurs qui nous sont les plus chères aujourd'hui - le progrès scientifique, le règne de la démocratie, la liberté des échanges et de la circulation des hommes et des idées - doivent largement leur universalité au christianisme vu comme une tradition grandiose dont nous sommes tous les héritiers", écrit Rodney STARKdans son ouvrage "Le triomphe de la raison : pourquoi la réussite du modèle occidental est le fruit du christianisme, traduction de Gérard Hocmard, Paris, Presses de la Renaissance, 2007.)
"Non seulement la science et la religion étaient compatibles, mais elles étaient inséparables : l'essor de la science a été le fait de penseurs chrétiens profondément religieux. (Rodney STARK, Le Triomphe de la Raison, Pourquoi la réussite du modèle occidental est le fruit du christianisme, Éditions Presses de la Renaissance, Paris 2007, p. 30.)
Ceux qui participèrent aux grands progrès des XVI et XVIIe siècles, Newton, Kepler, et Galilée ont perçu leurs travaux comme étant 'au service' de la théologie. Ils considéraient la Création elle-même comme un livre qu'il fallait lire et comprendre. (David Lyle Jeffrey, By Things Seen : Reference and Recognition in Medieval Tought, Ottawa Université of Ottawa Press, 1979, 14). René Descartes justifiait sa recherche des 'lois' naturelles par le fait que de telles lois doivent nécessairement exister puisque Dieu est parfait et qu''il agit de manière aussi constante et immuable que possible', à la rare exception des miracles. (Œuvres, Livre VIII, ch. 61.)
Au VIIe siècle, les sacrifices humains en Europe étaient encore pratiqués dans certaines régions païennes comme la Frise où les enfants étaient "noyés dans la mer par la marée montante afin d'apaiser la colère des dieux" (Geneviève BÜHRER-THIERRY, Charles MERIAUX, La France avant la France 471-888, Histoire de France, Sous la direction de Joël Cornette, Folio Histoire, 2019, p. 276); en Suède où les habitants de l'île de Gotland sacrifiaient leurs enfants, en Norvège où on jetait les enfants sur des lances, en Islande où des êtres humains étaient jetés dans des fosses sacrificielles (blotgrafar, des puits à offrandes); en Suède encore à Uppsala où tous les neuf ans, des hommes étaient sacrifiés pendus dans un bois près du temple, ou noyés dans une source (Stéphane COVIAUX, La fin du Monde Viking, Passés Composés, Paris 2019, p. 158); au Danemark au Xe siècle, où l'archéologie témoigne de l'existence de sites dédiés aux sacrifices rituels, y compris humains, à Tisso, près de la grande halle, ou à Trelleborg.
Ces sacrifices humains réalisés dans l'espoir de se concilier les dieux Odin, Thor et Freya, parce que leur sang avait davantage de prix, avaient disparu au XIIIe siècle dans la "Chrétienté", et au XVIe siècle dans le monde, en Amérique latine. "Ils ne cesseront définitivement qu'une fois le christianisme bien implanté." (Jean RENAUD, Les vikings, vérités et légendes, Perrin, 2019, p. 294-302.)
L'infanticide et l'exposition des enfants. L'anthropologue Laila Williamson note que "l'infanticide a été pratiqué sur tous les continents et par des gens de tous niveaux de complexité culturelle, des chasseurs-cueilleurs aux grandes civilisations, y compris nos propres ancêtres. Plutôt que d'être une exception, il a donc été la règle. (Laila Williamson, Infanticide: an anthropological analysis, in Kohl, Marvin (ed.). Infanticide and the Value of Life, NY: Prometheus Books, 1978, pp. 61–75.)
Une méthode d'infanticide fréquente dans l'Europe et l'Asie anciennes consistait simplement à abandonner le nourrisson , le laissant mourir par exposition (c'est-à-dire par Hypothermie, faim, soif ou attaque animale). [John Eastburn Boswell, "Exposition et oblation: l'abandon des enfants et la famille antique et médiévale". Revue historique américaine, 1984.]
Les Grecs historiques considéraient la pratique du sacrifice des adultes et des enfants comme barbare [26], cependant, l'exposition des nouveau-nés était largement pratiquée dans la Grèce antique , elle était même préconisée par Aristote dans le cas de la déformation congénitale - "Quant à l'exposition des enfants, qu'il y ait une loi interdisant à un enfant déformé de vivre. » [PM Dunn, "Aristotle (384–322 bc): philosopher and scientist of ancient Greece, 2006] En Grèce, la décision d'exposer un enfant appartenait généralement au père, bien qu'à Sparte, la décision ait été prise par un groupe d'anciens.
Cette pratique était également répandue dans la Rome antique. Selon la mythologie, Romulus et Remus , deux fils jumeaux du dieu de la guerre Mars, ont survécu au quasi-infanticide après avoir été jetés dans le Tibre. Selon le mythe, ils ont été élevés par des loups et ont ensuite fondé la ville de Rome.
Philon a été le premier philosophe à se prononcer contre. [The Special Laws. Cambridge: Harvard University Press. III, XX.117, Volume VII, pp. 118, 551, 549.] Une lettre d'un citoyen romain à sa sœur ou à une femme enceinte de son mari [Greg Woolf (2007). Ancient civilizations: the illustrated guide to belief, mythology, and art. Barnes & Noble. p. 386.], datant du 1er av. J.-C., montre la nature décontractée avec laquelle l'infanticide était souvent considéré.
Dans certaines périodes de l'histoire romaine, il était traditionnel qu'un nouveau-né soit amené au pater familias , le patriarche de la famille, qui déciderait alors si l'enfant devait être gardé et élevé, ou laissé mourir par exposition. [John Crossan, The Essential Jesus: Original Sayings and Earliest Images, p. 151, Castle, 1994, 1998] Les Douze Tables de droit romain l'ont obligé à mettre à mort un enfant visiblement déformé. Les pratiques concurrentes d' esclavage et d'infanticide ont contribué au «bruit de fond» des crises de la République.
L'infanticide est devenu une infraction capitale en droit romain en 374 après JC , mais les contrevenants étaient rarement, sinon jamais, poursuivis. [Samuel X. Radbill, 1974, "A history of child abuse and infanticide", in Steinmetz, Suzanne K. and Murray A. Straus (ed.). Violence in the Family. NY: Dodd, Mead & Co, pp. 173–179.]
La première maison d'enfant trouvé en Europe a été établie à Milan en 787 en raison du nombre élevé d'infanticides et de naissances hors mariage. L' hôpital du Saint-Esprit à Rome a été fondé par le pape Innocent III parce que les femmes jetaient leurs enfants dans le Tibre. [Richard Trexler, (1973). "Infanticide in Florence: new sources and first results". History of Childhood Quarterly. 1: 99.]
Contrairement à d'autres régions européennes, au Moyen Âge, la mère allemande avait le droit d'exposer le nouveau-né. [C.W. Westrup (1944). Introduction to Roman Law. London: Oxford University Press. p. 249.]
Au Haut Moyen Âge, l'abandon d'enfants non désirés a finalement éclipsé l'infanticide. Les enfants non désirés étaient laissés à la porte de l'église ou de l'abbaye, et le clergé était supposé prendre soin de leur éducation. Cette pratique a donné naissance aux premiers orphelinats. (Josiah Cox Russell, 1958, Late Ancient and Medieval Population, pp. 13-17.]
Le judaïsme interdisait l'infanticide. Tacite a enregistré que les Juifs "considèrent comme un crime de tuer tout enfant né tard". [Tacitus (1931). The Histories. London: William Heinemann. Volume II, 183.] Josephus , dont les travaux donnent un aperçu important du judaïsme du 1er siècle, a écrit que Dieu "interdit aux femmes de provoquer l'avortement de ce qui est engendré, ou de le détruire par la suite". [Josephus (1976). The Works of Flavius Josephus, "Against Apion". Cambridge: Harvard University Press. pp. II.25, p. 597.]
Dans les tribus païennes germaniques, John Boswell écrit que les enfants indésirables étaient exposés, généralement dans la forêt. "C'était la coutume des païens [teutoniques], que s'ils voulaient tuer un fils ou une fille, ils seraient tués avant d'avoir reçu de la nourriture." [Boswell, John (1988). The Kindness of Strangers. NY: Vintage Books.] Habituellement, les enfants nés hors mariage étaient disposés de cette façon.
Dans son Temps préhistoriques très influent, John Lubbock a décrit des os brûlés indiquant la pratique du sacrifice d'enfants dans la Grande-Bretagne païenne. [John Lubbock (1865). Pre-historic Times, as Illustrated by Ancient Remains, and the Manners and Customs of Modern Savages. London: Williams and Norgate. p. 176.]
Le dernier canto, Marjatan poika (Fils de Marjatta) de l'épopée nationale finlandaise Kalevala décrit un infanticide supposé. Väinämöinen ordonne que l'enfant bâtard de Marjatta se noie dans le marais.
Le Íslendingabók , une source principale pour la première histoire de l'Islande , raconte que lors de la conversion de l'Islande au christianisme en 1000, il a été prévu - afin de rendre la transition plus agréable pour les païens - que "les anciennes lois autorisant l'exposition des nouveau-nés resterait en vigueur". Cependant, cette disposition - comme d'autres concessions faites à l'époque aux païens - fut abolie quelques années plus tard.
Ce sont les principes chrétiens sur lesquels la civilisation occidentale a été fondée qui ont d'abord interdit, puis empêché pendant si longtemps et pendant tant de siècles le meurtre d'enfants.
"Le christianisme est la religion qui valorise le plus le féminin, car la femme [...] y est l'égale de l'homme pour le salut. Il n'y a plus 'ni homme, ni femme', écrit Saint Paul (Ga 3,28).
"Par rapport au passé, le christianisme offre [...] une nouvelle dignité à la femme par un mariage qui met fin à la polygamie orientale et lui accorde le droit à l'amour. La femme n'est plus un objet de plaisir." (Alain PASCAL, La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, tome 2, Islam et Kabbale contre l’Occident chrétien, éd. Cimes, 2e éd. revue et augmentée, Paris 2015, p. 213.)
De même, le consentement dans le mariage est une révolution introduite avec l'institution du mariage chrétien qui revenait sur la pratique du mariage forcé hérité du droit romain où la femme romaine est une mineure, sous la coupe du pater familias, père de famille, puis du mari. Voici quelques lignes de Jacques Le Goff sur ce sujet :
À l'instar des nombreuses saintes qui furent persécuter et martyres pour avoir exercé leur liberté de consentement, comme sainte Thècle au Ier siècle, sainte Agathe au IIIe siècle, ou encore sainte Agnès au début du IVe siècle, "voyez [...] la réflexion qu'a menée l'Église sur [...] le mariage, afin d'aboutir à cette institution typiquement chrétienne formalisée par le IVe siècle concile de Latran en 1215, [...] un acte qui ne peut avoir lieu qu'avec l'accord plein et entier des deux adultes concernés (consentement). [...] Le mariage est impossible sans l'accord [...] de l'épouse : la femme ne peut pas être mariée contre son gré, elle doit avoir dit oui. (Michel SOT, La Genèse du mariage chrétien, L'Histoire n°63, pp. 60-65).
"[...] C'est une de mes idées favorites, confortée par le progrès des études historiques : le Moyen-Âge, [...] a été aussi et surtout un moment décisif dans la modernisation de l'Occident." (Jacques LE GOFF, L'histoire n° 245, cité dans La Véritable Histoire des Femmes, De l'Antiquité à nos Jours, Présenté par Yannick RIPA, L'Histoire, Nouveau Monde Éditions, Paris 2019, pp. 67-82.)
"À l'ère moderne, les découvertes scientifiques, l'essor du commerce [...] auraient achevé d'installer en Occident un mouvement de liberté et de progrès, à opposer à la stagnation des autres mondes, islamique, chinois, indien." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 15.)
"L'une des incantations républicaines consiste à faire croire que la République a apporté l'égalité entre les citoyens. ... [J]e ne suis pas certain que les inégalités aient été plus criantes sous Louis XVI que sous notre république. Précisément parce que l'institution de la noblesse, cet ordre prestigieux auquel toute famille désireuse de se hisser dans la société rêvait d'accéder, empêchait par là même qu'elles continuent à s'enrichir interminablement (il était interdit à la noblesse de s'enrichir; l'honneur interdisait à la noblesse de sortir du rôle qui lui était dévolu, la noblesse pouvait se perdre par déchéance à la suite d'une condamnation infamante, ou par dérogeance, lorsqu'un noble était convaincu d'avoir exercé un métier roturier ou un trafic quelconque). Un Bill Gates était inimaginable à l'époque, ces fortunes qui dépassent la richesse de nombreuses nations n'existaient pas. [...] Rien de plus politique que d'arrêter, par un moyen aussi puissant que volontaire, par le motif de l'honneur, l'accroissement immodéré des richesses dans les mêmes mains. Ainsi l'institution de la noblesse empêchait-elle la constitution de fortunes insensées, aberrantes, outrancières, et ce n'est pas le moindre paradoxe que de voir dans l'ancienne monarchie un monde mieux armé pour prévenir ces aberrations. [...] Malgré l'évidence..., on continue de nous représenter la société sous l'Ancien Régime comme monde inégalitaire. Il l'était, sans aucun doute. Comme toute société. Il n'existe pas de société égalitaire. La société communiste, qui s'est imposée au prix d'une terreur jamais vue dans l'histoire, n'a pas réussi le pari de l'égalité, au contraire: elle a connu un éventail des revenus plus large que nos sociétés d'Europe occidentale. Il est d'ailleurs amusant de constater que la gauche, et plus généralement la république, aggrave, toujours les inégalités plutôt qu'elles ne les réduit. Par exemple, sous le septennat de Valery Giscard d'Estaing, l'éventail des revenus était moins large que sous son successeur François Mittérand. ... Aujourd'hui, ... [l]a moitié du patrimoine national (50%) est détenue par 10% des ménages. Et 40% des Français n'ont aucun patrimoine. 40% des Français sans patrimoine: ce chiffre était le même en 1800, au lendemain de la Révolution." (Yves-Marie ADELINE, Le Royalisme en question (1792-2002), Perspectives pour le XXIe siècle, Préface de Vladimir Volkoff, Postface de Jean Raspail, L'Âge d'Homme - Editions de Paris, Libres Mobiles, 2e édition corrigée, Paris 2002, p. 96-97).
Au Ve siècle, avec nos premiers rois de France, la tradition royale était, sur les conseils de saint Rémi, qui baptisa Clovis, de soulager les habitants du pays, de réconforter les affligés, de veiller sur les veuves, de nourrir les orphelins (M.C. ISAÏA, Rémi de Reims, Mémoire d'un saint, histoire d'une église, Cerf, Paris 2010, p. 777), et pour ceux que la Providence avait particulièrement dotés de donner le plus largement possible aux pauvres. À l'instar de l'amour du prochain, la charité publique, commandée par la foi, et librement consentie, n'était pas (encore...) imposée par l'État. "Protège les Pauvres, ils te protégeront", tel était l'enseignement de Philippe Auguste à Saint-Louis.
La charité publique. C'est surtout sous la direction des évêques, protecteurs des faibles et des malheureux, que se développa le mouvement charitable; ils créèrent les Hôtels-Dieu que l'on retrouve à l'ombre de toutes les cathédrales. Dans la plupart des pays d'Europe, les maladreries étaient sous la juridiction directe des évêques. La dîme servait à alimenter la charité paroissiale, pendant plus de 1200 ans, le budget de l'Église fut en même temps celui de l'assistance et de la charité publiques. (Jean GUIRAUD, Histoire partiale histoire vraie, tome III, L'Ancien Régime, 5° édition, Gabriel Beauchesne & Cie Editeurs, Paris 1914, p. 210.)
"Les principes consolants et la morale bienfaisante du christianisme, ses doctrines démocratiques et libérales, devaient concilier aux prêtres qui les enseignaient le respect et l’amour des peuples ; l’organisation de l’Église, sa hiérarchie, sa discipline, la tenue de ses conciles généraux et particuliers, la richesse de ses revenus et de ses aumônes, lui assuraient un ascendant considérable dans la société." Ainsi s’exprime l’historien Benjamin GUÉRARD, dans sa préface du Cartulaire de l’église Notre-Dame de Paris, publié en 1850. Guérard était loin d’être un "clérical" ; mais ses recherches et sa science approfondie du Moyen Age, étudié par lui aux sources, l’ont amené à tracer du rôle de l’Église dans la civilisation française et dans la conquête des droits et des libertés des citoyens un tableau d’une grande largeur de vues d’un grand intérêt. Le clergé n’eut une si grande influence sur les masses comme sur les individus que parce qu’il se montra d’abord et resta populaire dans la meilleure et la plus sympathique acception de ce mot, tant profané depuis, écrit Charles BARTHÉLEMY dans Erreurs et mensonges historiques ; c’est dans l’Église et par les actes du clergé, non moins que par sa voix, que furent promulgués et mis en pratique les grands principes de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.
L’asile, d’après la loi de l’empereur Théodose le Jeune (23 mars 431), comprenait non seulement l’intérieur du temple, mais encore toute l’enceinte du lieu sacré, dans laquelle étaient situés les maisons, les galeries, les bains, les jardins et les cours qui en dépendaient.
Le droit d’asile dans les églises fut confirmé par les rois des Francs et par les conciles.
Ceux qui se réfugiaient dans les asiles étaient placés sous la protection de l’évêque, devenu pour ainsi dire responsable des violences qui leur seraient faites. Les voleurs, les adultères, les homicides même n’en pouvaient être extraits, et ne devaient être remis aux personnes qui les poursuivaient qu’après que celles-ci avaient juré sur l’Évangile qu’elles ne leur feraient subir ni la mort, ni aucune mutilation. L’esclave réfugié n’était rendu à son maître qu’autant que celui-ci faisait serment de lui pardonner.
Les revenus ecclésiastiques étaient divisés en quatre parts. La première seule appartenait à l’évêque, la seconde était pour son clergé, la troisième pour les pauvres de l’Église, et la quatrième pour l’entretien des édifices consacrés au culte.
"Partout la part du pauvre était réservée dans les revenus ecclésiastiques, et lorsqu’elle ne suffisait pas, elle devait être accrue des autres fonds dont le clergé avait la disposition. Nourrir tous les indigents et secourir tous les malheureux, telle était la mission de l’Église, qui, pour la remplir, dut quelquefois se dépouiller de ses biens et mettre en gage jusqu’aux objets les plus précieux du culte", explique Guérard. Une des plus belles œuvres, à cette époque ; une des plus méritoires et qui atteste le mieux de sa charité, c’est celle du rachat des captifs. Les sommes que le clergé y consacrait, d’après l’injonction expresse des conciles, étaient souvent très considérables ; il lui était même permis, pour satisfaire à cette obligation, de mettre en gage jusqu’aux vases sacrés des églises.
Aussi, dans ces siècles de fer, où les populations étaient emmenées captives comme des troupeaux à la suite des armées et partagées comme un butin entre les soldats, on voit les évêques épuiser leurs trésors pour les délivrer des liens de l’esclavage.
Saint Épiphane, évêque de Pavie, délivre, en 494, dans les Gaules, par ses instances auprès du roi Gondebaud ou à prix d’argent, plus de six mille Italiens que les Bourguignons retenaient en captivité.
Le prêtre saint Eptade, originaire d’Autun, rachète plusieurs milliers d’Italiens et de Gaulois emmenés pareillement en esclavage par les Bourguignons, et ensuite une foule de captifs que les Francs de l’armée de Clovis avaient faits dans leur guerre contre les Visigoths.
En 510, saint Césaire, évêque d’Arles, distribue des vêtements et des vivres à une immense multitude de prisonniers francs et gaulois tombés au pouvoir des Goths, et les rachète ensuite avec le trésor de son église, que son prédécesseur Éonius avait amassé. Puis, ayant reçu de Théodoric, roi des Ostrogoths, trois cents sous d’or avec un plat d’argent du poids d’environ soixante livres, il vend le plat, achète la liberté des captifs dispersés dans l’Italie, et leur procure des chevaux ou des chars pour les ramener dans leurs foyers.
Dans le siècle suivant, saint Éloi rachetait les prisonniers saxons et les affranchissait devant le roi.
La fin de l'esclavage. Lors de la chute de Rome (476), l'esclavage était répandu partout en Europe; à la "Renaissance", il avait disparu partout en Europe. Le règne du Christ, le premier, a permis l'abolition de l'esclavage, bien avant que les États modernes ne portent de nouvelles législations d'abolition.
Benjamin Guérard nous révèle encore que "[...] l’Église, [...] en prenant à sa charge et pour ainsi dire chez elle les veuves, les orphelins et généralement tous les malheureux, ne pouvait manquer de les avoir dans sa dépendance ; mais ce qui devait surtout lui gagner le cœur de ses nombreux sujets, c’est qu’au lieu d’être humiliée ou embarrassée de leur cortège, elle s’en faisait honneur et proclamait que les pauvres étaient ses trésors. D'où l'expression médiévale "Nos Seigneurs les pauvres".
"Elle (l’Église) couvrait aussi de sa protection les affranchis, et frappait d’excommunication le seigneur et le magistrat qui opprimaient l’homme faible ou sans défense. Lorsque des veuves ou des orphelins étaient appelés en justice, l’évêque ou son délégué les assistait à la cour du comte et empêchait qu’on ne leur fît aucun tort. L’archidiacre ou le prévôt des églises devait visiter tous les dimanches les prisonniers et subvenir à leurs besoins avec le trésor de la maison épiscopale. Aux trois grandes fêtes de l’année, savoir : à Noël, à Pâques et à la Pentecôte, les évêques faisaient ouvrir les prisons aux malheureux qu’elles renfermaient.
"Ne perdons pas de vue que les institutions qui, dans les temps modernes, et principalement de nos jours, ont agité les peuples, les touchaient alors fort médiocrement et leur étaient non seulement indifférentes, mais encore incommodes, onéreuses, antipathiques. On préférait de beaucoup l’assemblée des fidèles à celle des scabins (échevins, magistrats) ou des hommes d’armes ; on fuyait les plaids et les champs de mars ou de mai pour accourir aux temples ; on était bien plus puni d’être privé dans l’église de son rang, de la participation aux offrandes, aux eulogies, à la communion, que du droit de porter les armes et de juger ; en un mot, on tenait bien plus à l’exercice de ses droits religieux qu’à celui de ses droits politiques, parce que l’État religieux était bien supérieur à l’état politique, et que, hors de l’Église, tous les devoirs et tous les droits de l’homme étaient à peu près méconnus", écrit l’historien Guérard.
Reprenant en 1877 ces propos de Guérard, Charles Barthélemy estime : "[...] où M. Guérard nous semble avoir le mieux compris et proclamé le grand rôle de l’Église dans la revendication des droits de l’homme, c’est dans cette page que lui a été dictée le spectacle des utopies dangereuses de 1848 :
"Ce qu’aucun gouvernement ne ferait aujourd’hui qu’en courant le risque de bouleverser la société, l’Église le faisait tous les jours dans le Moyen Age, sans la compromettre, et même en la rendant plus tranquille et plus stable. Quelle monarchie, quelle république pourrait, par exemple, proclamer impunément ce dangereux droit au travail qui paraît menacer notre civilisation ? Eh bien, l’Église osait plus encore. Des deux grandes classes dans lesquelles la population fut de tout temps divisée, savoir, les riches et les pauvres, l’Église ne craignait pas de se charger de la dernière. Elle mettait dans son lot tous ceux qui n’avaient rien, et s’inquiétant peu pour elle de leur nombre ni de leur exigence, elle leur disait que ses biens étaient à eux ; elle les installait chez elle ; elle s’obligeait à les nourrir et réglait leur part, sans craindre qu’ils n’en fussent bientôt plus contents et qu’ils ne voulussent à la fin tout avoir. Effectivement, malgré le danger de tels principes, le clergé sut rester riche au milieu de ces misérables et faire respecter par eux ses richesses et son autorité... Ce qui favorisait le plus le respect de l’Église, ce qui constituait véritablement sa force, c’était la foi de ses peuples ; et cet article de sa constitution : Beati qui lugent [Heureux ceux qui pleurent], ne les consolait pas moins que sa charité."
De son côté, l’historien et géographe Théophile-Sébastien LAVALLÉE (1804-1867) écrit dans son Histoire des Français : "La monarchie de l’Église fut le commencement de la liberté ; elle n’avait rien d’étroit et de personnel ; elle fut le plus beau triomphe de l’intelligence sur la matière, et eut la plus grande influence sur la révolution plébéienne qui enfanta les communes et les républiques du Moyen Age."
Puis (Barthélemy ) de citer un autre souverain, le roi saint Louis prodiguant quelques recommandations à son fils appelé à régner : "Cher fils, s’il advient que tu viennes à régner, pourvois que tu sois juste ; et si quelque querelle, mue entre riche et pauvre, vient devant toi, soutiens plus le pauvre que le riche, et quand tu entendras la vérité, ce fais-leur droit. Surtout, garde les bonnes villes et les coutumes de ton royaume dans l’état et la franchise où tes devanciers les ont gardées, et tiens-les en faveur et amour. »
Charles Barthélemy, regrettant d’avoir dû brossé trop rapidement un tableau des 'droits de l’homme au Moyen Age' (dans Erreurs et mensonges historiques, tome 8) conclut en citant le "publiciste et peu clérical" mais éminent historien, journaliste et homme politique Louis Blanc, député sous la IIIe République, s’exprimant ainsi au sujet des corporations d’ouvriers au Moyen Age : "La fraternité fut l’origine des communautés de marchands et d’artisans. Une passion qui n’est plus aujourd'hui dans les mœurs et dans les choses publiques rapprochait alors les conditions et les hommes : c’est la charité. L’Église était le centre de tout ; et quand la cloche de Notre-Dame sonnait l’Angelus, les métiers cessaient de battre. Le législateur chrétien avait défendu aux taverniers de jamais hausser le prix des gros vins, comme une boisson du menu peuple ; et les marchands n’avaient qu’après tous les autres habitants la permission d’acheter des vivres sur le marché, afin que le pauvre pût avoir sa part à meilleur prix. C’est ainsi que l’esprit de charité avait pénétré au fond de cette société naïve qui voyait saint Louis venir s’asseoir à côté d’Etienne Boileau, quand le prévôt des marchands rendait la justice." (Source: Droits de l’homme au Moyen Age, ou de l’action sociale du clergé. France pittoresque)
Aujourd'hui, selon un article du Figaro du 21/01/2014, "près de la moitié des richesses mondiales est détenue par 1% de la population". En 1789, la liberté & l'égalité ont été proclamées ensemble. "La démocratie fondée sur la conviction que le corps politique est le produit des volontés de chacun, et portant jusqu'à l'incandescence l'idée d'une création de l'homme par lui-même, est vouée à étendre sans cesse les droits des individus. Elle contraint les hommes à vivre dans un monde d'individus inégaux, alors même qu'elle a posé en principe leur égalité. Elle se condamne donc à rendre sans cesse moins tolérable l'écart entre les promesses [...], les espérances qu'elle suscite et les accomplissements qu'elle offre." (Préface de Mona OZOUF dans François Furet, La Révolution française, Quarto Gallimard, Malesherbes 2007, p. XXI.) Dans ce système, dit de "progrès", l'égalité des uns présuppose l'inégalité économique et sociale des autres; la charité publique et l'amour du prochain sont imposés par l'État. Une belle réussite du marché, mais une impasse totale pour les principes de 1789.
Le dualisme créé par la papauté depuis le Ve siècle (lettre de 494 de Gélase Ier à l'empereur Anastase) et amélioré par Grégoire VII (réforme grégorienne) ne sera fondamentalement remis en question que treize siècles plus tard, sous les "Lumières" et le "despotisme éclairé" de souverains comme l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche (1740-1780) et l'empereur Joseph II (1741-1790) - "joséphisme" - où les évêques seront désormais nommés sans contrôle du pape, la carte des diocèses et des paroisses modifiée par décret, les séminaristes placés sous tutelle de l'État (Yves BRULEY, Histoire du Catholicisme, Que Sais-je, 4e édition, Paris 2018, p. 85), et par les révolutionnaires français qui imposeront la "constitution civile du clergé" du 12 juillet 1790 sans aucune concertation avec la papauté. "Les religieux deviendront des fonctionnaires de l'État" et "les évêques seront consacrés sans intervention du pape." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 337-338.) La "nation" déclarée souveraine s'arroge le droit d'intervenir seule dans l'organisation du culte.
En 1905, la loi dite de "séparation de l'Église et de l'État", mise en oeuvre par l'obédience maçonnique du "Grand Orient" dit "de France", consacrera non le règne de la laïcité, mais le règne de César en réactualisant le monisme antique de confusion des deux pouvoirs, le temporel (républicain) et le religieux (franc-maçonnique). Et bien vite après César, le règne du marché...
"Après sa naissance en Angleterre en 1717, la franc-maçonnerie a essaimé très rapidement, dans les trente ou quarante années, dans toute l'Europe; en France, on trouve une première Loge anglo-saxonne 'Amitié et Fraternité' à Dunkerque. La première 'Grande Loge française' est créée en 1738." (Serge ABAD-GALLARDO, conférence L'incompatibilité d'être franc-maçon et catholique, du 18 septembre 2018.)
Les pouvoirs laïcs ont leur autonomie, de la même manière que le corps a son autonomie par rapport à l'âme; mais c'est quand même l'âme qui doit fournir ses règles de comportement au corps et le contrôler. En ce sens, le règne du Christ ne propose pas une théocratie : ni le pape ni l'Église ne prétend se substituer aux pouvoirs laïcs.
À ce titre, après un siècle de laïcisme où un même personnel politique temporel et spirituel dicte la loi d'une manière opaque, une nouvelle loi de séparation de la franc-maçonnerie et de l'État est urgente, pour consacrer une "saine et légitime laïcité" telle que définie par Pie XII (le terme a été expliqué par Jean-Paul II, dans Mémoire et identité, Le testament politique et spirituel du pape, Flammarion, Mayenne 2005, p. 145-146.)
Et le signe de la Croix, lui-même, pourrait (re)devenir ce symbole du salut qu'il a toujours été partout et à toutes les époques, le symbole même d'une histoire et d'une laïcité sainement comprises !
La nouveauté du Concile Vatican II en question :
Thomas Tanase, dans son Histoire de la papauté, écrit :
Paradoxalement au XXe siècle, c'est la papauté elle-même qui reviendra sur mille ans de maturité de la réforme grégorienne, avec "un concile très occidental, dont le tempo sera donné par un épiscopat nord-européen, pour ne pas dire carolingien", [...] qui "voit arriver à maturité [...] la nouvelle théologie très critique envers l'incapacité du monde curial romain à se rendre compte des défis posés par l'areligiosité du monde contemporain".
Ce concile "adopte le 21 novembre 1964 la constitution Lumen gentium, qui pose les principes fondamentaux de ce que sera l'enseignement du concile."
Après la Révolution française, face à des institutions qui avaient découronné le Christ, l'Église avait cherché à conserver une légitime autonomie, particulièrement sous les pontificats de Léon XII (1823-1829), Pie VIII (1829-1830), Grégoire XVI (1831-1846) et Pie IX (1846-1878). Mais à partir du pontificat de Léon XIII (1878-1903), elle a commencé à demander aux catholiques de s'engager dans les institutions modernes et à voter pour peser de tout leur poids dans les institutions afin de faire modifier les lois de laïcisation (encyclique Au milieu des sollicitudes, 1892, doctrine qualifiée à l'époque de "ralliement" à la république.)
Le concile Vatican II, cherchant à s'ouvrir au monde, consacre l'engagement des laïcs dans la vie politique et les institutions modernes. Mais l'engagement des laïcs doit, aussi, se réaliser dans la vie de l'Église elle-même, "[c]omme tous ses fidèles ont été régénérés par le Saint-Esprit, ils sont tous appelés à un 'sacerdoce commun'.
"En d'autres termes, écrit Thomas Tanase, cette constitution [Lumen gentium] cherche à revenir sur la séparation entre clercs et laïcs progressivement montée en puissance depuis la réforme grégorienne, pour affirmer au contraire la participation de tous dans un rapport d'égalité à la vie de l'Église." [LGtend à confondre la fonction sacerdotale du prêtre avec le ''sacerdoce commun'' des laïcs (LG 10) ''participants à leur manière de la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ'' (LG 31), dans un rapport d'égalité à la vie de l'Église (LG 34). La Constitution Sacrosanctum Concilium 14 déclare également : ''La Mère Église désire beaucoup que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui, en vertu de son baptême, est un droit et un devoir pour le peuple chrétien, 'race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple racheté'".
En conséquence, n'importe quel laïc aux idées subversives sur les sujets moraux comme la famille, le mariage, le divorce, la contraception, l'avortement, et d'autres sujets, peut entrer dans une paroisse et la démolir de l'intérieur, à la demande même de l'Église.
"L’égalité de conditions entre clercs et fidèles, ne s’avère-t-elle pas piégée ?demande Marguerite Champeaux-Rousselotqui fait remarquer que dans les évangiles, ''Jésus ne s’est pas présenté comme prêtre, n’a pas cherché à former des prêtres ni des prêtresses ni à nommer prêtres ou prêtresses ses disciples rapprochés. (…) L’Évangile appelle chacun et chacune à être toujours plus fils et fille de leur Père, Dieu. C’est un… titre !' Ce titre fait de chaque baptisé le frère de tous les autres, il permet l’exercice de fonctions différentes sans en sacer-dotaliser (sacraliser) aucune.'']
"[...] La constitution Gaudium et spes, qui définit la place de l'Eglise dans le monde, [...] reprend les principes de Pacem in terris. [...] Tout sur terre doit être ordonné à l'homme comme à son centre et à son sommet.''
"[...] L'encyclique Populorum progressio de 1967 complétera Gaudium et spes, avec ... un idéal ecclésial fait désormais d'engagements, de mobilisations et de participation de tous." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté, ibid., p. 422- 431.)
L'engagement politique n'est pas la panacée, ni ce qu'on demande en priorité à l'Église.
Et une question demeure. En confondant clercs et laïcs ("la participation des laïcs au sacerdoce commun et au culte" de LG 34) en associant étroitement au temporel tous les croyants à la vie politique (LG 36), en liant désormais plus étroitement le sort des chrétiens à celui des empires, en demandant que les laïcs s'engagent résolument pour un modèle global et universel qui sert de base au nouvel ordre international, bien plus, en revenant sur mille ans de fine distinction des clercs et des laïcs, comment le laïque peut-il désormais respecter un ordre spirituel s'il est lui-même clerc et laïque ?
Le désintérêt des croyants dans la pratique religieuse vient sans doute de cette désacralisation de la fonction sacerdotale, ce relâchement dans la distinction des deux sphères temporelle et spirituelle, tant au plan religieux qu'au plan politique.
Dans First Things, le 27 octobre 2023 , le cardinal Müllera déclaré que "L'Église n'est pas une démocratie". "Nous sommes confrontés à un programme mondialiste d'un monde sans Dieu, dans lequel une élite au pouvoir se proclame créatrice d'un monde nouveau et souveraine des masses privées de leurs droits. Ce programme et cette élite ne peuvent être contrés par une "église sans Christ", qui abandonne la Parole de Dieu dans l'Écriture et la Tradition comme principe directeur de l'action, de la pensée et de la prière chrétiennes (Dei Verbum).
Bien que le pape ait maintenant accordé le 'droit de vote' à certains laïcs lors du Synode sur la synodalité (2023), ni eux ni les évêques ne sont en mesure de 'voter' sur la foi.
Dans un État qui se consacre uniquement au bien commun temporel de tous ses citoyens et qui est régi par une constitution démocratique, le peuple est appelé à juste titre le souverain. Dans l'Église, qui est fondée par Dieu pour le salut éternel de l'humanité, c'est Dieu lui-même qui est le souverain.
Formulé théologiquement : Le Fils incarné de Dieu, le Bon Berger qui donne sa vie pour le troupeau de Dieu, est le chef de toute l'Église. Il guide et gouverne par l'intermédiaire des bergers et des enseignants qu'il a choisis. Cela ne se fait pas, comme en politique, par des hommes exerçant un pouvoir sur les hommes, mais par la prédication de la Parole et les sacrements que le Christ a confié à ses apôtres et à leurs successeurs pour qu'ils les administrent (2 Co 5.18-20).
Le fait que l'Église ne soit pas et ne puisse pas devenir une démocratie n'est pas le résultat d'une mentalité autocratique persistante. Il est dû au fait que l'Église n'est pas du tout un État ou une organisation créée par l'homme.
L'essence de l'Église ne peut être saisie par les catégories sociologiques de la raison naturelle, mais seulement à la lumière de la foi que l'Esprit Saint opère en nous.
L'Église, en tant que communauté de foi, d'espérance et de charité, doit son existence à la volonté salvatrice de Dieu, qui appelle les hommes et en fait son peuple, au milieu duquel il habite lui-même (Col. 2:9). La souveraineté de Dieu repose sur sa toute-puissance et son amour, qu'il offre sans avoir à craindre ses créatures comme concurrentes (contrairement au mythe païen de Prométhée).''
Le plus grand service que l'Église puisse rendre à la civilisation à l'heure actuelle est de garder son héritage intact et de ne pas permettre que son témoignage soit obscurci comme instrument des pouvoirs et de la politique laïques.