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Christ Roi

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28 mai 2024 2 28 /05 /mai /2024 00:00

Saint-Germain-dans-l-eglise-de-Saint-Germain-en-L-copie-1.JPG

Statue de Saint Germain dans l'église de Saint-Germain-en-Laye

 

Saint Germain de Paris, surnommé la "lumière des Gaules", naquit vers l'an 500 près d'Autun en Bourgogne, d'une noble famille gallo-romaine.

 

Tout jeune, Germain faillit être victime d'une mère dénaturée et d'une grand-mère criminelle ; mais Dieu veillait sur cet enfant de bénédiction et le réservait à de grandes choses. Germain se réfugia près d'un ermite, son oncle, dont il partagea la vie austère, et dont il s'étudia chaque jour à imiter la piété et les vertus.

 

L'évêque d'Autun, ayant fait sa connaissance, conçut pour lui une très haute estime, et lui donna, malgré les réclamations de son humilité, l'onction sacerdotale, puis le nomma bientôt abbé du monastère de Saint-Symphorien d'Autun. Il se distingua par ses abstinences, ses veilles, ses aumônes. Avec le signe de la croix, il éteignit un incendie qui menaçait de détruire le monastère. Il opéra plusieurs guérisons miraculeuses. (1)

 

Par ces temps de guerre et de dévastation, les pauvres affluent. Germain, toujours ému à la vue d'un homme dans la souffrance, ne renvoie personne sans lui faire l'aumône, au point qu'un jour il donne jusqu'au dernier pain de la communauté. Les moines murmurent d'abord, puis se révoltent ouvertement. Germain, pleurant amèrement sur le défaut de foi de ses disciples, se retire dans sa cellule et prie Dieu de les confondre et de les corriger. Il priait encore, lorsqu'une dame charitable amène au monastère deux chevaux chargés de vivres, et annonce que le lendemain elle enverra un chariot de blé. La leçon profita aux religieux, qui se repentirent de leur réaction.

 

Mandé à Paris par le roi des Francs Childebert, fils de Clovis, il s'y rendit avec cinq religieux. Un jour qu'il était en prière, il voit apparaître un vieillard éblouissant de lumière, qui lui présente les clefs de la ville de Paris : "Que signifie cela ? demande l'abbé. - C'est, répond la vision, que vous serez bientôt le pasteur de cette ville." Quatre ans plus tard, Germain, devient évêque, malgré sa résistance. Il n'en resta pas moins moine toute sa vie, et il ajouta même de nouvelles austérités à celles qu'il avait pratiquées dans le cloître. Après les fatigues d'une journée tout apostolique, son bonheur, même par les temps rigoureux, était de passer les nuits entières au pied de l'autel.

Sa nouvelle dignité n'apporta aucun changement dans sa manière de vivre: on le vit simple, frugal, mortifié et pénitent. Il avait toujours plusieurs pauvres à sa table.

 

Le roi Childebert, qui jusque-là avait mené une vie peu chrétienne, ne put résister à l'onction des discours du saint : il se convertit, et bannit de sa cour tous les désordres (2).

 

Un jour Childebert lui envoya six mille solidi d'or. Germain alla immédiatement au palais pour remercier le prince, et durant le trajet il en distribua trois mille aux pauvres qui se présentèrent à lui. "Vous reste-t-il encore de l'argent ? demanda le roi.  - J'ai encore la moitié de ce que vous venez de m'envoyer, répondit Germain : il ne s'est point trouvé assez de pauvres sur ma route pour épuiser la somme entière. - Seigneur, reprit le roi, distribuez tout ce qui reste : avec la faveur du Christ, nous aurons toujours de quoi donner." Et, brisant les vases d'or et d'argent qu'il trouva sous sa main, Childebert en remit les précieux fragments à l'évêque. Le saint employait la plus grande partie des nombreuses ressources dont il disposait à payer le rachat des captifs, la rançon des prisonniers, la mise en liberté des esclaves.

 

Germain eut la plus grande et la plus heureuse influence auprès des rois et des reines qui se succédèrent sur le trône de France pendant son épiscopat ; on ne saurait dire le nombre de pauvres qu'il secourut, de prisonniers qu'il délivra, avec l'or des largesses royales. Dans plusieurs conciles, il fut regardé comme la lumière des Gaules.

 

Saint Germain intervint dans la vie du roi Caribert qui succéda à Clotaire quand il l'excommunia après ses noces avec Marofève, une religieuse. Sous le règne de Chilpéric Ier, il se montra un homme de paix au milieu des terribles querelles qui opposèrent les reines Frédégonde et Brunehaut.

 

Il mourut le 28 mai 576, plein de mérites, vers l'âge de quatre-vingts ans. On l'enterra dans son abbaye à côté de deux rois qu'il a connus, Childebert et Caribert. (3)

 

On lui doit la construction de la célèbre abbaye de Saint-Germain-des-Prés, du nom de la tunique du martyr espagnol qu'elle renfermait, qui deviendra plus tard Saint-Germain-des-Près. Ruinée par les Normands, elle fut reconstruite au XIIe siècle. (4)

 

 

Sources (1); (2) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 148; (3) Saints et Saintes de France, Des premiers martyrs à nos jours, Hatier, Renens 1988, p. 29; (4) Mgr Paul Guérin, Vie des saints pour tous les jours de l'année, Editions D.F.T., Saint-Etienne 2003, p. 321-322.

 

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27 mai 2024 1 27 /05 /mai /2024 07:00
"La liberté trouve un sens dans la vérité" (Benoît XVI)

Lors des Journées mondiales de la jeunesse 2000 , le pape Benoît XVI a appelé les catholiques de la grande « terre méridionale du Saint-Esprit » à témoigner de la foi :

 

"Nos cœurs et nos esprits aspirent à une vision de la vie où l'amour perdure, où les dons sont partagés, où l'unité se construit, là où la liberté trouve un sens dans la vérité, et là où l'identité se trouve dans une communion respectueuse", a déclaré le pape.

 

Cf. https://www.catholicnewsagency.com/news/257799/australian-mass-attendance-dropped-during-pandemic-restrictions-but-young-adults-show-up

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27 mai 2024 1 27 /05 /mai /2024 00:00
Saint Augustin de Cantorbéry, archevêque, fondateur de l'église anglo-saxonne (+ 605)

Aux Vème et VIème siècles, l'île de la Grande-Bretagne évangélisée dès les premiers siècles du christianisme, était retombée dans le paganisme à la suite de l'invasion des Saxons.

 

Le jeune roi de ce temps, Ethelbert, roi de Kent (le plus proche royaume du continent) épousa Berthe, princesse chrétienne, fille de Caribert Ier, roi de Paris et petit-fils de Clovis. Berthe consentit à ce mariage à la condition d'avoir sa chapelle et de pouvoir observer librement les préceptes et les pratiques de sa foi avec l'aide et l'appui d'un évêque gallo-franc. L'âme du roi de Kent subissait la salutaire influence de sa pieuse épouse qui le préparait sans le savoir à recevoir le don de la foi.

Saint Augustin de Cantorbéry, archevêque, fondateur de l'église anglo-saxonne (+ 605)

Le pape Grégoire le Grand choisit le moine Augustin alors prieur du monastère de St-André à Rome pour réaliser l'évangélisation de l'Angleterre qu'il souhaitait depuis longtemps.

On ne sait absolument rien de la vie de saint Augustin de Cantorbéry avant le jour solennel du printemps 596, où pour obéir aux ordres du pape saint Grégoire le Grand qui avait été son abbé dans le passé, il dut s'arracher à la vie paisible de son abbaye avec quarante de ses moines pour devenir missionnaire.

À Lérins, première étape des moines missionnaires, ce qu'on leur rapporta de la cruauté des Saxons effraya tellement les compagnons d'Augustin, qu'ils le prièrent de solliciter leur rappel du pape. Augustin dut retourner à Rome pour supplier saint Grégoire de dispenser ses moines d'un voyage si pénible, si périlleux et si inutile. Le souverain pontife renvoya Augustin avec une lettre où il prescrivait aux missionnaires de reconnaître désormais le prieur de St-André pour leur abbé et de lui obéir en tout. Il leur recommanda surtout de ne pas se laisser terrifier par tous les racontars et les encouragea à souffrir généreusement pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.

Début Ve siècle, l'Île de Bretagne secoua le joug romain et se proclama indépendante. Mais ce fut aussi le moment où d'autres Barbares venus de Germanie détruisant la Gaule romanisée (Strasbourg, Spire, Reims, Tournai, Arras, Amiens), l'Angleterre connut l'arrivée des premiers Saxons. Jusqu'en 449, et la Descente des Saxons, elle se gouverna sous l'autorité du clergé, du roi gaulois Vortigern (Gwrtheyrn en gallois moderne), des nobles et des villes municipales. La Bretagne, soutint longtemps avec vigueur la guerre, seule et sans recours. L'Angleterre n'avait jamais été complètement romanisée. Les chefs des tribus bretonnes continuèrent toujours de régner, quoique avec un pouvoir subordonné, depuis le règne de l'empereur Claude jusqu'à celui d'Honorius. (Cf. Histoire de Manchester, par Whitaker, vol. 1, p. 247-257.)

C'est dans ce contexte qu'Augustin arriva dans le Kent en 597 à la tête de la mission grégorienne dont le but était de convertir les Anglo-Saxons au christianisme.

Les peuples anglo-saxons en Angleterre au début du VIIe siècle

Les peuples anglo-saxons en Angleterre au début du VIIe siècle

Ainsi stimulés, les religieux reprirent courage, se remirent en route et débarquèrent sur la plage méridionale de la Grande-Bretagne. Le roi anglo-saxon Ethelbert n'autorisa pas les moines romains à venir le rencontrer dans la cité de Cantorbéry qui lui servait de résidence, mais au bout de quelques jours, il s'en alla lui-même visiter les nouveaux venus. Au bruit de son approche, les missionnaires, avec saint Augustin à leur tête, s'avancèrent processionnellement au-devant du roi, en chantant des litanies.

 

Ethelbert n'abandonna pas tout de suite les croyances de ses ancêtres. Cependant, il établit libéralement les missionnaires à Cantorbéry, capitale de son royaume, leur assignant une demeure qui s'appelle encore Stable Gate : la porte de l'Hôtellerie, et ordonna qu'on leur fournit toutes les choses nécessaires à la vie.

 

Vivant de la vie des Apôtres dans la primitive Eglise, Augustin et ses compagnons étaient assidus à l'oraison, aux vigiles et aux jeûnes. Ils prêchaient la parole de vie à tous ceux qu'ils abordaient, se comportant en tout selon la sainte doctrine qu'ils propageaient, prêts à tout souffrir et à mourir pour la vérité. L'innocence et la simplicité de leur vie, la céleste douceur de leur enseignement, parurent des arguments invincibles aux Saxons qui embrassèrent le christianisme en grand nombre.

 

Charmé comme tant d'autres par la pureté de la vie de ces hommes, séduit par les promesses dont plus d'un miracle attestait la vérité, le noble et vaillant Ethelbert demanda lui aussi le baptême qu'il reçut des mains de saint Augustin. La conversion d'Ethelbert, premier roi anglo-saxon à se convertir, amena celle d'une grande partie de ses sujets. Comme le saint pape Grégoire le Grand lui recommanda de le faire, Ethelbert proscrivit le culte des idoles, renversa leurs temples et établit de bonnes mœurs par ses exhortations, mais encore plus par son propre exemple.

Ethelbert. Statue à la cathédrale de Cantorbéry

Ethelbert. Statue à la cathédrale de Cantorbéry

En 597, étant désormais à la tête d'une chrétienté florissante, Augustin se rendit à Arles, afin d'y recevoir la consécration épiscopale, selon le désir du pape saint Grégoire. De retour parmi ses ouailles, à la Noël de la même année, dix mille Saxons se présentèrent pour recevoir le baptême.

De plus en plus pénétré de respect et de dévouement pour la sainte foi, le roi abandonna son propre palais de Cantorbéry au nouvel archevêque. À côté de cette royale demeure, on construisit une basilique destinée à devenir la métropole de l'Angleterre. Augustin en devint le premier archevêque et le premier abbé.

Saint Augustin de Cantorbéry, détail seconde moitié du XVIe siècle, Pier Francesco Foschi, Florence Santo Spirito, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 316-317.

Saint Augustin de Cantorbéry, détail seconde moitié du XVIe siècle, Pier Francesco Foschi, Florence Santo Spirito, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 316-317.

En le nommant primat d'Angleterre, le pape saint Grégoire le Grand lui envoya douze nouveaux auxiliaires, porteurs de reliques et de vases sacrés, de vêtements sacerdotaux, de parements d'autels et de livres destinés à former une bibliothèque ecclésiastique. Le souverain pontife conféra aussi au nouveau prélat le droit de porter le pallium en célébrant la messe, pour le récompenser d'avoir formé la nouvelle église d'Angleterre par ses inlassables travaux apostoliques. Cet honneur insigne devait passer à tous ses successeurs sur le siège archiépiscopal d'Angleterre. Le pape lui donna également le pouvoir d'ordonner d'autres évêques afin de constituer une hiérarchie régulière dans ce nouveau pays catholique. Il le constitua aussi métropolitain des douze évêchés qu'il lui ordonna d'ériger dans l'Angleterre méridionale.

Les sept dernières années de sa vie furent employées à parcourir le pays des Saxons de l'Ouest. Même après sa consécration archiépiscopale, Augustin voyageait en véritable missionnaire, toujours à pied et sans bagage, entremêlant les bienfaits et les prodiges à ses prédications. Rebelles à la grâce, les Saxons de l'Ouest refusèrent d'entendre Augustin et ses compagnons, les accablèrent d'avanies et d'outrages et allèrent jusqu'à attenter à leur vie afin de les éloigner.

Au début de l'an 605, deux mois après la mort de saint Grégoire le Grand, son ami et son père, saint Augustin, fondateur de l'église anglo-saxonne, alla recueillir le fruit de ses multiples travaux. Avant de mourir, il nomma son successeur sur le siège de Cantorbéry.

Selon la coutume de Rome, le grand missionnaire fut enterré sur le bord de la voie publique, près du grand chemin romain qui conduisait de Cantorbéry à la mer, dans l'église inachevée du célèbre monastère qui allait prendre et garder son nom.

Canterbury, Canterbury cathedral

Sources : (1) ; (2) ; (3) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 18 ; (4) Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006.

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26 mai 2024 7 26 /05 /mai /2024 00:01
Sainte Trinité, solennité

La trinité de personnes en Dieu est un concept divin concernant la réalité de Dieu que l'on trouve dans toute l'Écriture sainte. Même si le mot lui-même ne s'y trouve pas, d'autres mots ne sont pas dans la Bible; Pourtant cela ne signifie pas que les concepts que ces mots désignent ne sont pas des réalités. 

Si tu vois l'amour, tu vois la Trinité.

Saint Augustin, De Trinitate, VIII, 8,12 : CCL 50, 287

En France, Charles V fixa à trois les fleurs de lys des armes de France qui jusque-là étaient nombreuses et en semis. Il prit cette décision en l'honneur et pour représenter les trois Personnes de la Sainte Trinité.

Sainte Trinité, solennité

Pourquoi la Trinité est-elle le modèle insurpassable de l’amour ?

 

Dieu nous appelle à partager sa vie d'amour. Le meilleur moyen d'y parvenir est de contempler et d'imiter les trois Personnes divines en greffant notre amour sur celui qui circule entre le Père, le Fils et l'Esprit Saint. (Aleteia)

Baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit veut dire plonger l'homme dans cette Réalité même que nous exprimons par le nom du Père, Fils et Saint-Esprit, la Réalité qu'est Dieu dans sa divinité. Le baptême plonge l'homme dans cette réalité qui s'est ouverte à l'homme. Rien de plus réel que cette ouverture, cette communication, ce don à l'homme du Dieu ineffable.

S. Jean-Paul II en 1980, lors de son premier voyage en France, in Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 450

Définition de la Trinité

 

"Un des mystères fondamentaux de la religion chrétienne ... consiste à croire que Dieu unique subsiste en trois personnes distinctes, ayant la même nature, la même essence, la même éternité, la même puissance, et la même volonté ; ces trois personnes sont distinguées par les relations et les rapports qu'elles ont entre elles. La première n'a point de principe ; elle est au contraire le principe des deux autres ; c'est pourquoi on l'appelle le Père. La seconde procède du Père par une voie ineffable appelée génération ; c'est pourquoi on lui donne le nom de Fils. La troisième personne procède des deux autres par une autre voie ineffable qui n'est pas la génération ; on la nomme le Saint-Esprit. (Abbé François-Marie BertrandDictionnaire universel, historique et comparatif de toutes les religions du monde, Abbé Migne éditeur, Ateliers catholiques du Petit-Montrouge Paris 1851,  tome quatrième, p. 935.)

 

"On trouve assez fréquemment dans la Bible le titre de Fils ou Enfants de Dieu, appliqué

1° aux anges, en qualité de ministres et de serviteurs du Tout-Puissant, ou parce que leur nature a plus de ressemblance que celle des hommes avec la nature de Dieu;

2° aux rois, qui sont regardés comme les vicaires et les représentants de Dieu sur la terre, et que l'on suppose animés et inspirés de l'esprit divin, lorsqu'ils sont vertueux; c'est dans ce sens que le Psalmiste s'écrie en parlant aux rois : 'Pour moi, je dis : vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut; mais vous mourrez comme le reste des humains.' Les Grecs appelaient de même les rois, fils de Jupiter;

3° aux hommes pieux et surtout aux Israélites, qui formaient par excellence le peuple de Dieu. Mais dans ces derniers cas, le titre de Fils de Dieu est purement honorifique, ou n'exprime qu'une forme d'adoption ; tandis que la seconde personne de la sainte Trinité est Fils de Dieu par nature, et en conséquence d'une génération éternelle." (Abbé François-Marie BertrandDictionnaire universel historique et comparatif des religions du monde, 1849, Migne éditeur, tome 2e, p. 728.)

 

"Le dogme de la Sainte Trinité a toujours été considéré dans le christianisme comme un mystère : le plus fondamental, et le plus insondable. Jésus-Christ lui-même dit : 'Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, comme nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler.' (Mt 11,27)" (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 68.)

 

On peut bien croire en Dieu d'une manière vague, mais si l'on n'a pas la foi en Jésus-Christ, Son Fils, on n'a pas la foi, le Fils étant sous le ciel, le seul nom donné aux hommes qui puisse nous sauver (Ac 4, 12), le chemin, la vie et la vérité (Jn 14,6) nous conduisant au Père. Et la foi en Jésus-Christ est une vertu théologale qui est une grâce qui nous est donnée par Dieu.

 

"Le mystère de la Très Sainte Trinité est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne" (CEC 234); l'enseignement le plus fondamental et le plus essentiel de la "hiérarchie des vérités de la foi". On ne peut le savoir que s'il a été révélé d'en haut (CEC 237). De même, "Dieu seul peut nous en donner la connaissance en Se révélant comme Père, Fils et Saint-Esprit." (CEC 261)

 

Cela ne signifie pas que le dogme de la Trinité est contraire à la raison ou que la raison ne peut pas être appliquée à un degré quelconque (cf. CC 154).

 

Pourtant, pour cette ouverture au Réel qu'est Dieu, nul besoin d'une "initiation", il suffit d'abord d'accueillir le don de Dieu, et d'ouvrir son cœur à Dieu. Comme l'a dit Saint Anselme, "je ne cherche pas à comprendre afin de croire, mais je crois afin de comprendre. Car je crois ceci - à moins que je crois, je ne comprendrai pas.", Ou Saint Augustin de même : "Crois pour comprendre ... et comprends donc pour croire." (Voir Is 7,9)

« C'est par le mystère de l'auguste et incompréhensible Trinité que Dieu paraît véritablement Dieu, et infiniment supérieur à tout ce qui n'est pas Dieu. Rien de tout ce que les plus sublimes génies ont pu concevoir de cet Être suprême, n'approche des hautes idées que nous en fournit ce mystère adorable. Il nous présente une nature infinie, infiniment simple, et en même temps infiniment, éternellement, et nécessairement féconde, mais dont la fécondité ne détruit pas l'infinie simplicité ; un Dieu existant en une seule nature et substance, et en même temps en trois personnes, le Pères, le Fils et le Saint-Esprit.

 

« Mais comment concevoir trois personne subsistantes dans une même et unique Essence, ou nature infiniment simple ?

 

"Voici comment on peut exposer philosophiquement ce dogme

 

"Dieu le Père ne peut pas subsister sans avoir la conscience de lui-même, autrement il ne serait qu'un être inerte et impuissant ; or, en se connaissant, et en se comprenant lui-même avec ses perfections infinies, il produit la parole de l'entendement divin, éternellement subsistante, vraie image de lui-même et consubstantielle avec lui. C'est cette parole intérieure, ce raisonnement de la personne divine qui est le Fils.' La connaissance que le Père a de Lui est tellement parfaite qu'elle comporte toute sa substance sous la perfection de Personne (c'est le "Verbe", Parole mentale = le Fils). 

 

AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. (Jn 1,1)

 

La Trinité, déjà dans le premier chapitre de la Genèse (Bible) où Dieu crée par sa Parole, "Dieu dit" (Verbe) https://www.youtube.com/watch?v=xs11AqFKnJg

 

"Il en est de même en nous, … car lorsque l'entendement humain crée, saisit et conçoit un objet, il s'en forme une image en lui-même, et cette image est appelée par les philosophes la parole de l'intelligence ou l'idée, pour la distinguer de la parole extérieure ou de l'expression par laquelle nous manifestons nos pensées et les communiquons au-dehors.

 

"Mais cette parole de l'intelligence est en nous muable et fugitive, un pur mode, un accident, non une substance réelle ou quelque chose qui subsiste de soi-même, tandis que Dieu étant essentiellement immuable, ne peut être le sujet d'aucun mode ou accident ; Il est incapable de la moindre altération, bien différent en cela des esprits créés ... C'est pourquoi le Père, par la connaissance infinie qu'il a de lui-même produit une parole intérieure de son intelligence qui est une vraie subsistance ou personne ; et, comme cet acte est nécessaire en lui, il s'en suit que cette subsistance ou personne est produite et engendrée de toute éternité, et que le Fils est aussi ancien que le Père.

 

"Il en est de même de la troisième personne ; le Père n'a pu engendrer son Fils sans l'aimer ; de même le Fils n'a pu être engendré du Père sans lui rendre un amour égal à cause des perfections divines qui forment leurs attributs mutuels ; Or c'est cet amour mutuel qui est le Saint-Esprit, autre subsistance réelle, permanente et distincte qui procède des deux autres personnes.

 

"Dieu étant un être éternel, infiniment simple, infiniment fécond, il connaît toutes les infinies perfections, et cette connaissance est dans la substance divine & n'est point distinguée de la substance divine, parce que cette substance est infiniment simple.

 

"Dieu étant infiniment parfait, et se connaissant parfaitement lui-même, il s'aime infiniment et nécessairement ; et cet amour est dans la substance divine, et ne peut être distingué de la substance divine, parce qu'il ne peut rien y avoir dans cette substance qui soit opposé à son infinie simplicité.

 

"Cependant nous concevons que la connaissance n'est pas le principe ; que l'amour n'est pas la connaissance ; et que le principe, la connaissance & l'amour, c'est nécessairement et substantiellement Dieu lui-même, toujours UN, toujours unique, toujours infiniment simple.

 

"Le principe, c'est le Père ;

"la connaissance qui est substantiellement et éternellement dans le Père, c'est le Fils ;

"l'amour qui est substantiellement et éternellement dans le Père & le Fils, c'est le Saint-Esprit." 

(Dictionnaire philosophique de la religion, où l'on établit tous les points de la religion, attaqués par le incrédules, & où l'on répond à toutes leurs objections, Claude-François Nonnotte (1711-1793), Tome Quatrième, M.DCCLXXII (1772), p. 385-387.)

 

 

 

Source image : https://www.youtube.com/watch?v=xs11AqFKnJg

 

Source image : https://www.youtube.com/watch?v=xs11AqFKnJg

 

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Source image : https://www.youtube.com/watch?v=xs11AqFKnJg

 

Saint Athanase († 379) dans sa dispute contre Arius, saint Basile († 379) dans son livre sur le Saint Esprit (chap 16), saint Grégoire de Naziance dans son discours sur Néron, Didyme l’aveugle dans son premier livre sur le Saint Esprit, saint Ambroise († 397) dans son livre 3 sur le Saint-Esprit (chap 2), saint Augustin († 430) livre 1 contre Maximin, saint Grégoire de Nysse († 395) dans son livre "que l’Esprit saint est Dieu", et tous les autres pères enseignent très clairement et très fréquemment que l’Esprit saint est Dieu.

 

"L'homme porte en lui-même une image imparfaite de la Trinité divine

 

"Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité." (Livre de la Sagesse 2,23)

 

Ce sont les trois puissances ou faculté de notre âme : la connaissance, le jugement et la volonté. La première est le principe des autres, qui ne peuvent subsister sans elle. Le jugement procède de la connaissance seule, et la volonté est produite par la connaissance réunie au jugement. (François-Marie BERTRAND​​​​​, Dictionnaire universel, historique et comparatif de toutes les religions du monde, tome quatrième, Abbé Migne éditeur, Ateliers catholiques du Petit-Montrouge Paris 1851, p. 935-936.)

Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi.

Jean 17, 21-23

C'est le projet de Dieu d'une union de toutes les créatures avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Dieu ne veut pas rester seul avec le Fils. Il veut se multiplier, se communiquer aux hommes "moi en eux, et toi en moi", afin "qu'ils deviennent ainsi parfaitement Un" (Jn 17,23) La fin ultime de toute l’économie divine, c’est l’entrée des créatures dans l’unité parfaite de la Bienheureuse Trinité" (cf. Jn 17, 21-23). (CEC n° 260). "Voici que je fais toutes choses nouvelles." (Ap 21, 5). "Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né." (2 Co 5, 17).

Prier une personne revient à prier les trois personnes car elles agissent par unité d’opération

 

Les trois personnes ne sont pas en concurrence les unes avec les autres, et elles ne se brouillent pas les unes avec les autres ou avec nous parce que nous pouvons sembler préférer l'une aux autres.

Toutes les actions de Dieu sont trinitaires, fruit des trois personnes. On peut dire qu’on prie le Père dans le nom du Fils à l’aide du Saint Esprit. Saint Paul nous dit aussi que lorsque nous ne savons pas quels mots utiliser dans la prière, l'Esprit prie pour nous "avec des soupirs trop profonds pour les mots". En d'autres termes, la prière ne commence pas avec nous, mais avec l'Esprit agissant en nous, nous attirant vers le Fils et le Père. (Source: CatholicIrland)

La conscience d'un Dieu trine chez les païens

 

Le signe de la croix a été pratiqué partout et toujours dans des circonstance solennelles, avec la conscience plus ou moins claire de sa signification. (Source générale : Mgr Jean-Joseph GAUME, Le Signe de la Croix au XIXe siècle, 1869, rééd. Éditions Saint-Sébastien 2016).

 

Les païens, aussi, faisaient le signe de la croix 

 

Ils l'ont fait en priant et l'ont cru, avec raison, doué d'une force mystérieuse de grande importance. Ils le faisaient en passant le pouce de la main droite sous l'index et le reposant sur le doigt du milieu, de manière à former une croix. Apulée (125-170), philosophe platonicien, en fait foi : "Une multitude de citoyens et d'étrangers, dit-il, étaient accourus au bruit retentissant du spectacle. ... Ils portaient la main droite à leur bouche, l'index reposant sur le pouce; et, par de religieuses prières, l'honoraient comme la divinité elle-même." (Apulée, Asin, Aur, lib. IV.) Quant au murmure d'accompagnements, on connaît les vers d'Ovide (-43 - 18 ap. J.-C.), VI, Métamorph. :

Restitit, et pravido, faveas mihi, murmure Dixit (Il s'est arrêté et m'a dit à voix haute)

Dux mens : simul, faveas mihi, murmure dixi. (Esprit de chef : en même temps, favorisez-moi, murmurai-je.)

 

Cette manière de faire le signe de la croix est tellement expressive qu'elle est demeurée même de nos jours, familière à un grand nombre de chrétiens dans tous les pays. Elle n'était pas la seule connue des païens. Comme les âmes les plus pieuses, ils faisaient le signe de la croix en joignant les mains sur la poitrine, dans les circonstances les plus solennelles, et les plus mystérieuses en même temps, de leur vie publique.

 

Lorsqu'une armée romaine venait mettre le siège devant une ville, la première opération du général, quel que fût son nom, Camille, Fabius, Métellus, César ou Scipion, était non de creuse des fossés ou d'élever des lignes de circonvallation, mais d'évoquer les dieux défenseurs de la ville et de les appeler dans son camp. La formule d'évocation est trop longue pour une lettre. Tu la trouveras dans Macrobe. Or, en la prononçant, le général faisait deux fois le signe de la croix. D'abord, comme Moïse, comme les premiers chrétiens, comme, aujourd'hui encore le prêtre à l'autel, les mains étendues vers le ciel, il prononçait en suppliant le nom de Jupiter. Puis, rempli de confiance dans l'efficacité de sa prière, il croisait dévotement les mains sur sa poitrine. (Satur., lib. III, c. II). Voilà bien le signe de la croix sous deux formes incontestables, universelles et parfaitement régulières. Si ce fait remarquable est généralement ignoré, en voici un autre qui l'est un peu moins. L'usage de prier les bras en croix était familier aux païens de l'Orient et de l'Occident. Tite-Live dira : "À genoux, elles élevaient leurs mains suppliantes vers le ciel et vers les dieux." (Lib. XXXIV.) Denys d'Halicarnasse : "Brutus, apprenant le malheur et la mort de Lucrèce, éleva les mains au ciel et appela Jupiter avec tous les dieux. (Antiquit., lib. IV) Et Virgile : "Le père Anchise, sur le rivage, les mains étendues, invoque les grands dieux." (Æneid., lib . III) Et Athénée : "Darius, ayant appris avec quels égards Alexandre traitait ses filles captives, étendit les mains vers le soleil, et demanda, si lui-même ne devait pas régner, que l'empire fût donné à Alexandre." (Lib. XIII, c. XVII.) Apulée déclare formellement que cette manière de prier n'était pas une exception, une excentricité, mais une coutume permanente : "L'attitude de ceux qui prient, est d'élever les mains au ciel." (Lib. de Mundo)

 

Les Égyptiens plaçaient la croix dans leurs temples, priaient devant ce signe et le regardaient comme l'annonce d'un bonheur futur. Les historiens grecs Socrate (380-450) et Sozomène (400-448) rapportent qu'au temps de l'empereur Théodose (379-395), lorsqu'on détruisait les temples des faux dieux, celui de Sérapis en Égypte, se trouva rempli de pierres, marquées de caractère hiéroglyphiques en forme de croix. Les néophytes égyptiens affirmaient que ces caractères signifiant la croix, signe de la vie future, suivant les interprètes. (Sozom. , 1. V, c. XVII; - Id., lib. VII, c. XV.)

 

Sur la valeur interprétatoire et latreutique du signe de la croix, le haut Orient était d'accord avec l'Occident, le Chinois et le Romain.

 

Les Gaulois croyaient en Toutatis, Hésus et Taranis, la triade celtique était "une ébauche de conception trinitaire" (Anne Bernet). Ils vénéraient un seul dieu en trois personnes, ce qui expliquerait la relative facilité avec laquelle l'Eglise a finalement converti les pays celtes. On a conservé une statue du "dieu à trois têtes" du IIe siècle ap. J-C. On trouve cette image dans le livre de Régine Pernoud, "Les Gaulois", avec cette légende : "Le dieu à trois têtes. IIe siècle ap. J.-C."

 

Le dieu à trois têtes, IIe siècle ap. J-C. On trouve cette image dans le livre de Régine Pernoud, "Les Gaulois", avec cette légende : "Le dieu à trois têtes. IIe siècle ap. J.-C. Beaucoup plus tardive que la pièce précédente, cette stèle de pierre monte trois têtes semblables, mais distinctes et non fondues en une seule. L'influence de la sculpture romaine est ici très nette, encore qu'il s'agisse d'une triade celtique, et que le dieu à trois têtes porte le torque bouleté. Trouvée à Condat-sur-Trincou (Dordogne). Musée d'Aquitaine, Bordeaux."(R. PERNOUD, Les Gaulois, Seuil, Collection Le Temps qui court, rééd. Editions du Seuil, Paris 1980, p. 43.)

Le dieu à trois têtes, IIe siècle ap. J-C.

"Les Saints Forts ne sont autres que les habitants d'un village du pays carnute. Ils reconnurent aussitôt la Virgo paritura (la Vierge qui enfantera) qu'adoraient leurs ancêtres dans la Vierge Mère que leur annonçait un missionnaire. Convertis en masse, les Carnutes refusèrent d'abjurer leur foi, qui renouait si bien avec les plus hautes aspirations de l'ancienne religion celte. Ils furent jetés vivants dans le puits que l'on voit toujours sous la cathédrale de Chartres." (Anne BERNET, Clovis et le Baptême de la France, Editions Clovis, Condé-sur-Noireau 1996, p. 81.) Sainte Anne, la mère de la Vierge Marie, était déjà connue et vénérée chez nous en France, avant l'apparition du christianisme. "Elle est ainsi évoquée, écrit Anne Bernet, selon les lieux et les circonstances, sous le nom d'Epona ou de Rigantona...; sous le nom d'Anna ou de Dana, aïeule des dieux et des hommes... ; et parfois sous ceux de Belisima (la 'Très Brillante') ou de Rosmerta.

 

Des sept manières de faire le signe de la croix, les païens en connaissaient trois. 

À leurs yeux, il avait une signification réelle, une valeur considérable, quoique plus ou moins mystérieuse, suivant les lieux, les temps et les personnes.

 

"Il est infiniment remarquable, dit Gretzer (1562-1625), que dès l'origine du monde Dieu a voulu tenir constamment la figure de la croix sous les yeux du genre humain, et organisé les choses de manière que l'homme ne pût presque rien faire sans l'intervention du signe de la croix. (De Cruce, lib. I, c. III.)

 

"Pour tenter la fortune et aller chercher des richesses aux extrémités du monde, le navigateur a besoin d'un navire. Le navire ne peut voguer sans mât, et le mât avec ses vergues forme la croix. (S. Hier., in c. XI Marc.) Sans elle nulle direction possible, nulle fortune à espérer. (Orig. Homil. VIII, in divers.)

 

"Le laboureur demande à la terre sa nourriture, la nourriture des riches et des rois. Pour l'obtenir, il lui faut une charrue. La charrue ne peut ouvrir le sein de la terre si elle n'est armée de son couteau; et la charrue armée du couteau forme la croix." (S. Maxim. Taur., ap. S. Ambr., t. III, ser. 56, etc.) 

 

"Que nous montrent chez les Romains les cantabra et le siparia des étendards, sinon la croix ? 

 

"Les uns et les autres sont des lances dorées surmontées d'un bois, placé horizontalement, d'où pend un voile d'or et de pourpre.

 

Les aigles aux ailes déployées placées au haut des lances et les autres insignes militaires, toujours terminés par deux ailes étendues, rappellent invariablement le signe de la croix.

 

"Monuments des victoires remportées, les trophées forment la croix. La religion des Romains est toute guerrière; elle adore les étendards; elle jure par les étendards; elle les préfère à tous les dieux : et tous ses étendards sont des croix : omnes illi imaginum suggestus insignes monilia crucium sunt." (Tertull. Apolog. XVI.) Aussi, lorsqu'il voulut perpétuer le souvenir de la croix par laquelle il avait été vaincu, Constantin n'eut point à changer l'étendard impérial, il se contenta d'y faire graver le chiffre du Christ, comme s'il lui importait seulement de nommer Celui de qui il avait eu la vision et non l'objet de cette vision." (Euseb. lib. IX Histor., 9.)

 

"Le ciel lui-même est disposé en forme de croix.

 

Que représente les quatre points cardinaux, sinon les quatre bras de la croix et l'universalité de sa vertu salutaire ? La création tout entière porte l'empreinte de la croix. Platon lui-même n'a-t-il pas écrit que la Puissance la plus voisine du premier Dieu s'est étendue sur le mine en forme de croix." (S. Maxim. Taur., apud S. Ambr., t. III, serm. 56 ; - S. Hier., in Marc, XI ; - Tertull., Apol., XVI; - Orig., Homil. VIII in divers.)

 

De là cette réponse péremptoire de Minucius Félix († en 250 à Rome) aux païens qui reprochaient aux chrétiens de faire le signe de la croix : "Est-ce que la croix n'est pas partout ? leur disait-il. Vos enseignes, vos drapeaux, les étendards de vos camps, vos trophées, que sont-ils, sinon des croix ornées et dorées ? Ne priez-vous pas comme nous, les bras étendus ? Dans cette attitude solennelle, n'employez-vous pas alors aux chrétiens adorateurs d'un Dieu unique, et qui ont le courage de confesser leur foi au milieu des tortures, en étendant leurs bras en croix ? Entre nous et votre peuple, quelle différence y a-t-il, lorsque les bras en croix, il dit : Grand Dieu, vrai Dieu, si Dieu le veut ? Est-ce le langage naturel du païen, ou la prière du chrétien ? Ainsi, ou le signe de la croix est le fondement de la raison naturelle, ou il sert de base à votre religion." (Octav.)

Le concept de la Trinité dans l'Ancien Testament

 

Il y a Dieu (1), l’Esprit ou Souffle (2), la Parole ou Verbe (3) qui est le Fils dès les trois premiers versets de la Bible :

(1) ‘’AU COMMENCEMENT’’, lorsque ‘’Dieu créa le ciel et la terre’’ (Gn 1,1);

(2) ‘’le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux’’ (Gn 1,2). C’est l’Esprit de Dieu.

(3) Et la Bible ajoute : ‘’Dieu dit : ‘Que la lumière soit.’ Et la lumière fut.’’ (Gn 1,3) : c'est la Parole de Dieu (ou Verbe du Prologue de S. Jean 1,14 ("AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. [...] Et le Verbe s’est fait chair, , il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire.")

Dieu peut-il se faire homme ? Un juif du premier siècle répond oui. Philon dans Contre Caïus, en réponse à Caïus qui voulait qu'on le considère comme Dieu :

 

''(118) Il ne s'agissait pas d'ailleurs d'une chose sans portée, mais de la plus grave de toutes : faire d'un homme, d'un être engendré et périssable l'image de l'être incréé, éternel ! Les Juifs jugeaient que c'étaient le comble de l'impiété et de la profanation : Dieu se changerait plutôt en homme que l'homme en Dieu.''

 

Ce passage a été commenté par le professeur Brant Pitre, spécialiste américain du Nouveau Testament, dans son récent livre ''Jesus and Divine Christology'' (2024).

 

''Philon ne formule pas cette affirmation dans le cadre d'une spéculation théologique abstraite, mais dans le contexte impérial concret d'explication des raisons pour lesquelles le peuple juif dans son ensemble refuse de s'engager dans l'impiété consistant à offrir un culte à l'empereur Caligula en se prosternant (proskynesis) devant lui comme s'il était l'un des dieux (theon) ou des demi-dieux (hemitheon).

 

En bref : dans le contexte d'une confession sans équivoque du monothéisme et de la monolâtrie juives primtives, Philon déclare qu'il serait plus probable que le Dieu unique devienne un être humain plutôt qu'un être humain devienne Dieu !''

 

''Étonnamment, la déclaration capitale de Philon selon laquelle le Dieu d'Israël pourrait éventuellement devenir un être humain n'est pas seulement ignorée dans les principales ouvrages sur le Jésus historique ; elle est ignorée dans les principales études sur le monothéisme juif et la théologie christique primitive. Pourtant elle est extrêmement importante. En effet, si un monothéiste juif du premier siècle comme Philon pouvait affirmer que le Dieu unique d'Israël pouvait devenir humain, alors il est contextuellement plausible pour un monothéiste juif du premier siècle comme Jésus de Nazareth de suggérer que les prophéties scripturaires sur la venue de Dieu s'accomplissent (d'une manière ou d'une autre) en sa propre personne.'' (Brant Pitre, ibid., pp. 276-277.)

 

 

L'homme est une lointaine image de Dieu, créée sur la terre pour imiter celle du Ciel. 

 

L'homme est un corps, un esprit, une âme.

 

"Dieu dit : 'Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance.'" (Gn, 1, 26

 

"L'expression 'notre image' ne veut pas dire qu'il y a plusieurs dieux.

 

Le 'notre' et un signe de majesté, et les théologiens catholiques y ont vu une anticipation de l'expression sainte Trinité.

 

Dieu dit 'nôtre' image parce qu'il y a trois Personnes en Dieu qui créent ensemble.

 

Cependant, puisqu'elles sont consubstantielles, Dieu est Un.

 

La polémique est ainsi résolue par la Trinité, donc l'Intelligence du christianisme est nécessaire à la compréhension de la Genèse."

 

(Cf. Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2 De la Révélation à l'apostasie, éditions du Verbe Haut 2023, p. 52.)

 

Pourquoi Dieu fait-il l'homme à son image et pourquoi l'Incarnation ?

 

La Raison se trouve en Dieu.

 

"Le Christ Verbe incarné offre à l'humanité la connaissance rationnelle."

 

Dieu ouvre une ère nouvelle qui met fin à l'Antiquité, où la métaphysique ancienne – les cultes du cosmos –  était partout moniste, alors que celle du christianisme est dualiste (dualisme de l'être : 1- Dieu Créateur et 2 - les créatures, qui ne sont pas une seule et même chose. Dieu et ses créatures ne doivent pas être confondus = hérésie panthéiste).

 

"L'Incarnation est ainsi le plus grand événement de l'Histoire sur le plan religieux, mais également philosophique et politique."

 

(Cf. Alain Pascal, Pour une révision totale de l'Histoire, Faire table rase de la table rase, Les Éditions du Verbe haut, La Courneuve 2024, p. 65-73)

 Saint Paul fait écho à cet homme fait à l'image de Dieu dans sa première lettre aux Corinthiens :

''ce qui est semé corps physique ressuscite corps spirituel ; car s’il existe un corps physique, il existe aussi un corps spirituel. L’Écriture dit : Le premier homme, Adam, devint un être vivant ; le dernier Adam – le Christ – est devenu l’être spirituel qui donne la vie. Ce qui vient d’abord, ce n’est pas le spirituel, mais le physique ; ensuite seulement vient le spirituel. Pétri d’argile, le premier homme vient de la terre ; le deuxième homme, lui, vient du ciel. Comme Adam est fait d’argile, ainsi les hommes sont faits d’argile ; comme le Christ est du ciel, ainsi les hommes seront du cielEt de même que nous aurons été à l’image de celui qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel.'' (1 Co 15,44-49)

 

Si le Christ, Verbe incarné est l'image du Père, l'homme a été créé à l'image du Christ. Ce thème central dans la pensée biblique et chez les Pères grecs est l'élément fondamental de l'anthropologie chrétienne franciscaine de S. Bonaventure. (Dictionnaire des saints et Grands témoins du christianisme, Sous la direction de Jean-Robert ARMOGATHE et André VAUCHEZ, CNRS Éditions, Paris 2019, p. 174.)

 

Retraçant l'image auguste de Dieu que l'homme porte en lui-même et le conjurant d'en faire l'objet continuel de son imitation, Bossuet expliquera :

 

"Cette Trinité, incréée, souveraine, toute-puissante, incompréhensible, afin de nous donner quelque idée de sa perfection infinie, a fait une Trinité créée sur la terre... Si vous voulez savoir qu'elle est cette Trinité créée dont je parle, rentrez en vous-mêmes, et vous la verrez; c'est votre âme..." (Sermon sur le mystère de la Sainte Trinité, t. IV, édit. 1846, in Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 364-365.)

Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : « [...] Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon. »

Genèse 3, 14-15

Dieu donne à la femme "une mission eschatologique. C'est dans la descendance de la femme que doit venir Celui qui écrasera la tête du Serpent" (Gn 3, 14-15). Or, ce rôle éminent ne peut être compris sans le christianisme, puisque Jésus naîtra de la Vierge Marie, qui est la 'nouvelle Ève'. Le christianisme valorise ainsi la femme. [...] La femme se sera 'Mère du Fils', c'est-à-dire 'Mère de Dieu', ce qui est annoncé dans la Genèse, mais ne s'accomplit qu'avec le Christ.

 

"Sans l'Incarnation, pas de Rédemption, [...] la femme ne rachèterait pas le péché originel. Mais par une femme, la Vierge Marie, femme réelle, le Féminin portera le Sauveur qui rachètera le Péché originel. (Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2 De la Révélation à l'apostasie, ibid., p. 58-59; 81.)

 

"[...] [L]a Genèse n'acquiert son sens qu'avec l'Incarnation." (Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2ibid. p. 81.), 

 

Après la Chute, la chair est corrompue (l'humain devient mortel), l'âme aussi. Elle est déchue de son état primordial, la communion spirituelle avec Dieu. D'où la nécessité du Fils pour la Rédemption de l'humanité. Il descendra dans la condition humaine par la femme (Marie la nouvelle Ève et viendra restaurer l'état primordial, la communion avec Dieu, non plus seulement le Père, mais aussi le Fils et le Saint-Esprit. La Trinité est donc nécessaire à la compréhension de la Genèse, c'est ce qui fait l'intelligence supérieure du christianisme.(Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2 De la Révélation à l'apostasie, ibid., p. 65.)

 

Dieu" en hébreu אֱלֹהִים ('ēlohîm) est écrit au pluriel

 

 

De même, selon la spécialiste française de l'hébreu biblique, Danielle Ellul, le terme "Dieu" en hébreu אֱלֹהִים ('ēlohîm) est écrit au pluriel :

 

"Elohim dit : faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance…

Gn 1. 26

 

"Elohim dit : Voici que l’homme est devenu comme l’un de nous

Gn 3. 22

 

"Au Commencement, Dieu(x) créa le ciel et la terre."

Gn 1,1

 

"Dieu est le terme le plus usité pour désigner Dieu. Malgré sa forme pluriel (d'intensité ou de majesté) il est habituellement accompagné d'un verbe au singulier. (Le verbe est au pluriel quand le sujet désigne les anges ou les divinités païennes)." (Danielle ELLUL, Apprendre l'Hébreu biblique par les textes en 30 leçons, Cerf, 4e édition, Paris 2003, p. 57.)

 

Selon Saint Epiphane (310-403), évêque de Salamine né dans un village de Judée d'une famille juive d'agriculteurs et "profondément instruit des choses de sa nation", "les hommes éclairés parmi les hébreux enseignèrent de tout temps, et avec une entière certitude, la Trinité dans une unique essence divine" (Ad. haeres., lib. I, haer. 5.), moins clairement toutefois que les apôtres et les Pères. 

 

"Un autre enfant d'Israël, non moins versé dans l'histoire religieuse de la synagogue, Paul. L. B. Drach (1791-1865) s'exprime ainsi :

 

"Dans les quatre Évangiles, on ne remarque pas plus la Révélation nouvelle de la sainte Trinité, point fondamental et pivot de toute la religion chrétienne, que celle de toute autre doctrine déjà enseignée dans la synagogue, lors de l'avènement du Christ : comme, par exemple, le péché originel, la création du monde sans matière préexistante et l'existence de Dieu. 

 

"Quand Notre-Seigneur donne à ses disciples, qu'il avait choisis parmi les Juifs, la mission d'aller prêcher son saint Évangile aux peuples de la terre, il leur ordonne de les baptiser au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit." (Mt 28,19). 

 

En effet, "quiconque est familiarisé avec ce qu'enseignaient les anciens docteurs de la synagogue, surtout ceux qui ont vécu avant la venue du Sauveur, sait que la Trinité en un Dieu unique était une vérité admise parmi eux depuis les temps les plus reculés." (Paul. L. B. Drach, De l'harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, in Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 367.)

 

Le Dictionnaire universel de toutes les religions de François-Marie BERTRAND​​​​​ indique qu'« il entrait sans doute dans les desseins de la Providence que le dogme trinitaire ne fût pas exposé nettement dans l'Écriture, car il était à craindre qu'il ne favorisât le penchant des Israélites au polythéisme. 

 

« [...] Cependant, lorsque l'on étudie avec attention le Talmud, les paraphrases chaldaïques, le Zohar, les anciens commentateurs de l'Ecriture sainte, on ne peut s'empêcher de conclure que le mystère de la Sainte Trinité faisait partie de l'enseignement isotérique de la Synagogue; très fréquemment ils interprètent en ce sens certains passages, qui autrement paraissent obscurs. Jonathan, fils d'Ouziel, qui florissait un peu avant la naissance du Christ, s'exprime ainsi sur ces paroles du Psaume II,7 : "Jéhovah m'a dit : Tu es mon Fils. ''Ces deux, Père et Fils, sont trois en union avec une troisième personne, et ces trois personnes ne forment qu'une substance, qu'une essence, qu'un Dieu."

 

Le Fils "Sagesse" et "Parole" de Dieu dans le Livre des Proverbes chapitre 8 (Cf. Gn 1,3 ; et Prologue de Saint Jean 1,1-14

 

Proverbes 8,1-31 :

 

 N’est-ce pas la Sagesse qui appelle, la raison qui élève sa voix ?

 

Oui, c’est la vérité que je ne cesse d’annoncer, mes lèvres ont la malice en horreur.

 

Les paroles de ma bouche ne sont que justice ; en elles, rien d’oblique ni de retors 

 

Moi, la Sagesse, [...] Par moi, les rois agissent en rois et les souverains édictent ce qui est juste,

 

par moi, les princes agissent en princes : tous les chefs ont autorité dans le pays.

 

[...] Avant les siècles j’ai été formée, dès le commencement, avant l’apparition de la terre.

 

Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée, quand n’étaient pas les sources jaillissantes.

 

Avant que les montagnes ne soient fixées, avant les collines, je fus enfantée,

 

avant que le Seigneur n’ait fait la terre et l’espace, les éléments primitifs du monde.

 

Quand il établissait les cieux, j’étais là, quand il traçait l’horizon à la surface de l’abîme,

 

qu’il amassait les nuages dans les hauteurs et maîtrisait les sources de l’abîme,

 

quand il imposait à la mer ses limites, si bien que les eaux ne peuvent enfreindre son ordre, quand il établissait les fondements de la terre.

 

Et moi, je grandissais à ses côtés. Je faisais ses délices jour après jour, jouant devant lui à tout moment,

 

jouant dans l’univers, sur sa terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes."

 

Le Livre des Proverbes, chapitre 30, 1-4 que la tradition attribue à Salomon (970-931 av. J.-C.), roi d'Israël, annonce le Fils de Dieu :

 

"Paroles d’Agour, fils de Yaqé, de Massa. Oracle de cet homme pour Ytiel, pour Ytiel et Oukal.

 

"[...] Qui est monté au ciel et en est descendu ? Qui a retenu le vent au creux de sa main ? Qui a serré les eaux dans son manteau ? Qui a fixé toutes les limites de la terre ? Quel est son nom ? Quel est le nom de son fils ? Sans doute, tu le sais !"

 

Le trisagion d'Isaïe 6,3 mentionne le Dieu trois fois saint

 

''Ils se criaient l’un à l’autre : 'Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur de l’univers ! Toute la terre est remplie de sa gloire.''' (Is 6,3)

 

« [...] Un exemplaire fort ancien de ce targoun tomba entre les mains de Pierre Galatin, frère franciscain, inventeur au XVIe siècle du terme latinisé "Jéhovah". Celui-ci trouva dans ce targoun la paraphrase suivante du trisagion d'Isaïe, ch. VI, v. 3 : "Saint le Père, Saint le Fils, Saint l'Esprit-Saint !" Le même Galatin, à propos du tétragramme יהוה Jéhovah en cite des explications ou interprétations hébraïques en douze et quarante-deux lettres : la première se traduirait par ces paroles : Père, Fils et Esprit de sainteté; et la seconde par ces mots : Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, l'Esprit de Sainteté est Dieu; cependant ce ne sont pas trois dieux, mais un Dieu unique. 

 

Et Jésus, la Parole de Dieu, deuxième personne de la Trinité, avertit Jérusalem : ''Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, ... je vous le déclare : vous ne me verrez plus désormais jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !'' (Mt 23,37) C'est-à-dire que les Juifs ne le reverront plus jusqu'à ce qu'ils se convertissent au Dieu trine de la Bible.

 

« Le Galé-Razaya ou Révélateur des mystères, livre composé au IIe siècle par Juda le Saint (135-217), rédacteur de la Mischna (ou première partie du talmud qui recueille les constitutions et les traditions des magistrats et des docteurs juifs), nous offre ce passage remarquable :

 

"Traduction littérale : 'Considère que le nom tétragrammaton dénote, d'après son orthographe, un Dieu procréateur.

Or, il n'est pas de procréateur sans procréé, et il faut qu'il procède un amour du procréateur vers le procréé, de même que du procréé vers le procréateur; autrement, ils seraient séparés l'un de l'autre et formeraient deux essences distinctes, tandis qu'à la vérité le procréateur et le procréé, et l'amour, procédant de tous les deux, sont une seule essence; c'est pour cette raison que dans ce nom (tétragrammaton) est renfermé le nom des douze lettres qui forment les mots Père, Fils et Saint-Esprit; et sache que ce mystère est un des secrets du Très-Haut.

Il convient de le dérober aux yeux des hommes jusqu'à la venue du Messie, notre juste.

Je te l'ai révélé; mais le secret de Jéhovah est réservé pour ceux qui le craignent.' 

Que l'on ne s'étonne pas de voir le mystère de la Très Sainte Trinité si clairement exprimé dans le livre d'un rabbin. ... Les pharisiens connaissent la réalité de toutes ces choses, mais les renvoient à un Messie futur et imaginaire..." (Paul L. B. Drach, De l'Harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, tome 1, Paul Mellier éditeur, Paris 1844, lecture en PDF p. 199-201.)

 

Par ailleurs, « le livre Kozri dit : "La sagesse est trois en une. L'être divin est unique. La distinction des numérations que nous admettons en lui ne consiste que dans une certaine distinction dans la même essence."

 

« [...] On pourra à ce sujet consulter l'ouvrage de M. Drach, intitulé : "De l'Harmonie entre l'Église et la Synagogue'." ... » (François-Marie BERTRAND​​​​​, Dictionnaire universel, historique et comparatif de toutes les religions du monde1851, Ateliers catholiques du Petit-Montrouge Paris, tome 4e, p. 938.)

 

Cet ouvrage de M. Drach, d'une inattaquable érudition démontre sans réplique qu'il n'est pas un principe de la morale, des dogmes et du culte catholique, qui ne se trouve implicitement ou formellement dans la loi mosaïque, jusque dans ses prescriptions cérémonielles.

Le christianisme n'est que la loi ancienne et primitive accomplie, complétée, spiritualisée, universalisée. (Dictionnaire des Apologistes involontaires, le Catholicisme triomphant par ses propres adversaires, M. C.-F. CHEVE, Abbé MIGNE Editeur, Ateliers Catholiques Rue d'Amboise, tome I, Paris 1853, p. 84.)

Dans De l'Harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, tome 1, Paul Mellier éditeur, Paris 1844, lecture en PDF p. 201, Paul L.B. Drach ajoute : "Dans les extraits de Rabbi Juda, que nous avions faits forts jeunes, étant étudiant, nous regrettons de ne pas trouvé le passage mentionné par plusieurs savants, passage où le Galé-Razaya explique le nom (De Dieu) en quarante-deux lettres par les mots suivants qui se forment effectivement de nombre de lettres ... ; c'est-à-dire Dieu Père, Dieu Fils, Dieu Saint-Esprit. Trois en un, Un en trois."

Au Psaume 109 (110), 7, David écrit: "Oracle du Seigneur à mon seigneur : « Siège à ma droite, * et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône. »" Et lorsque Jésus interroge les pharisiens qui se trouvaient réunis, il leur demande : « Quel est votre avis au sujet du Christ ? de qui est-il le fils ? » Ils lui répondent : « De David. » Jésus leur réplique : « Comment donc David, inspiré par l’Esprit, peut-il l’appeler “Seigneur”, en disant : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : “Siège à ma droite jusqu’à ce que j’aie placé tes ennemis sous tes pieds” ? Si donc David l’appelle Seigneur, comment peut-il être son fils ? Personne n’était capable de lui répondre un mot et, à partir de ce jour-là, nul n’osa plus l’interroger. » (Mt 22, 41-46)

Dieu apparaît à Abraham sous la forme de trois hommes, lorsqu'il lui annonce sa descendance (Gn 18,10), à savoir Isaac, image du christianisme futur ("Car Abraham doit devenir une nation grande et puissante, et toutes les nations de la terre doivent être bénies en lui." Gn 18,18). Et Abraham s'adresse à Dieu apparu sous la forme de trois hommes en disant "Mon Seigneur" au singulier. Saint Justin au IIe siècle avance que l'ange qui parle à Abraham pourrait être Jésus lui-même :  

 

Genèse 18,1-5 

 

01 Aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham, qui était assis à l’entrée de la tente. C’était l’heure la plus chaude du jour.

 

02 Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Dès qu’il les vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente et se prosterna jusqu’à terre.

 

03 Il dit : « Mon seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur.

 

04 Permettez que l’on vous apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds, et vous vous étendrez sous cet arbre.

 

05 Je vais chercher de quoi manger, et vous reprendrez des forces avant d’aller plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur ! » Ils répondirent : « Fais comme tu l’as dit. »

 

06 Abraham se hâta d’aller trouver Sara dans sa tente, et il dit : « Prends vite trois grandes mesures de fleur de farine, pétris la pâte et fais des galettes. »

 

07 Puis Abraham courut au troupeau, il prit un veau gras et tendre, et le donna à un serviteur, qui se hâta de le préparer.

 

08 Il prit du fromage blanc, du lait, le veau que l’on avait apprêté, et les déposa devant eux ; il se tenait debout près d’eux, sous l’arbre, pendant qu’ils mangeaient.

 

09 Ils lui demandèrent : « Où est Sara, ta femme ? » Il répondit : « Elle est à l’intérieur de la tente. »

La sainte Trinité au chêne de Mambré, icône russe d'Andreï Roublev.

 

 

Paul L. B. Drach qui commente le chapitre 18 de la Genèse écrit : ''Le texte hébreu du chapitre 18 de la Genèse proclame continuellement, d'un bout à l'autre, la Trinité et l'unité de Dieu. [...] Quelques rabbins prétendent que ce sont tout simplement trois anges sous forme humaine, qui ont reçu l'hospitalité du patriarche. Outre que le texte dit positivement que Jéhova lui-même apparut à Abraham, il n'est pas fait mention d'anges une seule fois dans tout ce récit. 

"[...] Abraham avait accompagné pendant un espace de chemin les hommes quand ils se retirèrent. ("Les hommes se levèrent pour partir et regardèrent du côté de Sodome. Abraham marchait avec eux pour les reconduire."Gn 18,16) Ce n'est que dans le chapitre suivant qu'il est parlé d'anges qui se transportèrent à Sodome. Les deux anges arrivèrent à Sodome, le soir. (Gn 19,1) Ces deux anges n'étaient donc pas les trois Personnes d'Abraham. Si donc le texte du chapitre 18,16 dit: Cum ergo surrexissent inde Viri, direxerunt oculos contra Sodomam (Quand les hommes se furent levés de là, ils tournèrent les yeux vers Sodome), il faut l'expliquer que le Seigneur décida d'y envoyer ces anges.'' (De l'Harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, tome 1, Paul Mellier éditeur, Paris 1844, lecture en PDF p. 447-449 et 565-566)

Philon, membre d'une riche famille royale et peut-être sacerdotale d'Alexandrie (vers 15-10 avant J.-C. - vers 50 après J.-C.), a consacré ses volumineux écrits à la préservation des traditions juives concernant la Loi, les cinq premiers livres de la Bible, dans un cadre philosophique, en partant du principe que la meilleure philosophie grecque était inférieure à l'enseignement de Moïse. Parmi ces traditions, on trouve le commentaire suivant sur Genèse 18,2 : "Et [Abraham dans les plaines de Mamré] leva les yeux et regarda, et voici que trois hommes se tenaient près de lui.

 

"Lorsque ... l'âme est éclairée par Dieu comme en plein midi, .... elle perçoit alors une triple image d'un sujet, une image du Dieu vivant, et d'autres des deux autres, comme si elles étaient des ombres irradiées par lui."



Le mot ombre n'est pas proprement applicable à Dieu, mais c'est une façon de parler pour rester au plus près de la vérité. Ainsi :



"Celui qui est au milieu est le Père de l'Univers, qui, dans les écritures sacrées, est appelé par son nom propre, Je suis ce que je suis ; et les êtres de chaque côté sont ces puissances les plus anciennes qui sont toujours proches du Dieu vivant, dont l'une est appelée sa puissance créatrice, et l'autre sa puissance royale...."
 

La Trinité chez les Chrétiens

 

De l'Église judaïque, le signe de la croix est passé dans l'Église chrétienne

 

Les premiers fidèles, frappés de l'ancienne manière de bénir avec la figure de la croix, ont été facilement instruits par les apôtres de la signification mystérieuse de ce signe, et naturellement portés à le continuer, en y ajoutant les divines paroles qui en donnent l'explication.

 

Lire : 

 

Le signe de la Croix, Salut du monde

 

C'est "depuis le IIe siècle, (que le) terme de Trinité (est) utilisé par les théologiens pour exprimer la réalité du Dieu unique, vivant en trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit." (Dominique Le Tourneau, Les Mots du christianisme, Bibliothèque de Culture religieuse, Fayard, La Flèche 2005, p. 629.) 

 

Les grands théologiens chrétiens de l'époque pré-nicéenne particulièrement dignes de mérite, évoquant la sainte Trinité, sont Justin, Tertullien, Cyprien, Origène, Irénée. 

 

L'un des premiers chrétiens à employer le terme de "Trinité" est Théophile d'Antioche, septième évêque de l'Église d'Antioche au IIe siècle, dans son ouvrage Autolycus, une apologie de la foi chrétienne qui a été conservée, où l'auteur s'adresse à un païen pour le moins sceptique, qui ne semble pas manifester la moindre sympathie pour les chrétiens et ce qu'il croit savoir d'eux.

 

Dans son éloquent plaidoyer présenté à l'empereur Antonin vers l'an 120, saint Justin s'exprime ainsi : "Nous honorons en esprit et en vérité le Père et le Fils et le Saint-Esprit." (Apolog., I, n° 6.)

 

Ce que Justin avait dit à Rome, quelques années plus tard, saint Irénée l'enseignait dans les Gaules. "Ceux, dit-il, qui secouent le joug de la loi et se laissent emporter à leurs convoitises, n'ayant aucun désir du Saint-Esprit, l'apôtre les appelle avec raison des hommes de chair." (Cité par S. Basile, en preuve de la divinité du Saint-Esprit. Lib. de Spir. sanct., c. XXIX, n° 72).

 

À la même époque, Athénagore d'Athènes (133-190) demandait : "N'est-il pas étrange qu'on nous appelle athées, nous qui prêchons Dieu le Père et Dieu le Fils et le Saint-Esprit ?" (Legat. pro christian, n° 12 et 24.)

 

Eusèbe de Palestine (265-340), pour s'encourager à parler, disait : "invoquons le Dieu des prophètes, auteur de la lumière, par notre Sauveur Jésus-Christ avec le Saint-Esprit." (Ap. Basil., ibid.) (Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 373-374.)

 

"Au IVe siècle, les conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381) ont contribué à la formulation précise des concepts employés communément pour présenter la doctrine sur la Sainte Trinité : un Dieu unique, qui dans l'unité de sa divinité est Père, Fils et Esprit Saint." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 53.)

 

Le concept de la Trinité dans les textes du Nouveau Testament

 

Matthieu 28 : 19

 

19 Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,

 

Les Pères de l'Eglise et les théologiens observent que Jésus-Christ a dit au nom sans se servir du pluriel, afin de marquer l'unité de la nature divine.

 

Quand les évangélistes abordent le thème de la conversion des nations au nom de la sainte Trinité sans le mot, ils s'en emparent comme d'un point de doctrine déjà manifeste, admis dans la croyance de la loi ancienne.

 

"Le baptême de Jésus lui-même dans le Jourdain est le lieu d'une théophanie trinitaire, la manifestation subite de la transcendance divine, exprimée dans le langage de l'Ancien Testament. L'Esprit se révèle sous la forme d'une colombe qui descend sur Jésus pour montrer qu'il habite en lui. Le Père authentifie sa mission en déclarant : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé qui a toute ma faveur" (Mt 3, 17). Il s'agit d'une révélation du Père, du Fils et de l'Esprit et c'est au nom de cette Trinité, révélée au baptême de Jésus, que tout chrétien sera baptisé." (Bernard Sesboüé, Invitation à croire, Paris, Cerf, 2009, p. 71.)

 

I Jean 5,7 (Vulgate) Bible catholique Aelf

 

07 En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,

 

08 l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois n’en font qu’un.

 

 

Selon la Vulgate, I Jean 5,7 mentionne en fait : 

 

7 Car ils sont trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint; et ces trois sont une seule chose.

8 Et ils sont trois qui rendent témoignage sur la terre, l'esprit, l'eau et le sang : et ces trois sont une seule chose.

 

Comment expliquer l'omission de la mention "le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint; et ces trois sont une seule chose" du verset 7, mention présente dans la Vulgate, mais enlevée dans les Bibles modernes ?

 

La Bible de Jérusalem explique dans une note e à propos du verset 7 de I Jean 5 que ''le texte des v. 7 est surchargé dans la Vulgate par une incise (ci-dessous entre parenthèses) absente des manuscrits grecs anciens, des vieilles versions et qui semble être une glose marginale introduite plus tard dans le texte : Car il y en a trois qui témoignent (dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint, et ces trois sont un).

 

L'Encyclopédie théologique, Dictionnaire de théologie de Nicolas Bergier, explique

 

''Nous savons que l'authenticité du verset 7 est contestée, […] il ne se trouve point, disent-ils, dans le très grand nombre des anciens manuscrits; il a donc été ajouté dans les autres par des copistes téméraires. Mais il y a aussi des manuscrits non moins anciens dans lesquels il se trouve. On conçoit aisément que la ressemblance des premiers et des derniers mots du verset 7 avec ceux du verset 8 a pu donner lieu à des copistes peu attentifs de sauter le septième; mais qui aurait été l'écrivain assez hardi pour ajouter au texte de Saint Jean un verset qui n'y était pas ?

 

"Une preuve que la différence des manuscrits est venue d'une omission involontaire, et non d'une infidélité préméditée, est que, dans plusieurs, le verset 7 est ajouté à la marge, de la propre main du copiste.

 

"En second lieu, dans le verset 6, l'Apôtre a déjà fait mention de l'eau, du sang et de l'esprit qui rendent témoignage à Jésus-Christ : est-il probable qu'il ait répété tout de suite la même chose dans le verset 8, sans aucun intermédiaire ? L'ordre et la clarté du discours exigent absolument que le verset 7 (complet, celui de la Vulgate. Ndlr.) soit placé entre deux.

 

"Enfin, ceux qui soutiennent que le 7e verset est une fourrure, sont obligés de soutenir que ces mots du verset 8, sur la terre, ont encore été ajoutés au texte, parce qu'ils sont relatifs à ceux du verset précédent, dans le ciel. C'est pousser trop loin la témérité des conjonctures.

 

"Ce qu'il y a de certain, c'est qu'au IIIe siècle, près de cent ans avant le Concile de Nicée, Tertullien et saint Cyprien ont cité ces mots du verset 7, ces trois sont un, le premier, lib. Contre Praxéas ou sur la Trinité = Adversus Praxeam (rédigé en 213), c. 2 ; le second, lib. De Unitate Eccl., p. 196. Nous n'avons point de manuscrits qui datent d'aussi loin.

 

"Aussi les plus habiles critiques, soit catholiques, soit protestants, soutiennent l'authenticité de passage; dom Calmet (1672-1757) les a cités dans une dissertation sur ce sujet, Bible d'Avignon, tome XVI, p. 462. (Encyclopédie théologique, Dictionnaire de théologie Nicolas Bergier, Série de dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse, tome quatrième, J.-P. Migne éditeur, 1851, p. 883-884)

 

Ce verset était connu :

- chez Théophile d'Antioche, évêque d'Antioche, dans on ouvrage Autolycus, une apologie de la foi chrétienne qui a été conservée;

- en passant par Saint Justin au IIe siècle ("Nous honorons en esprit et en vérité le Père et le Fils et le Saint-Esprit". Apolog., I, 6);

saint Irénée de Lyon ("Ceux qui secouent le joug de la loi et se laissent emporter à leurs convoitises, n'ayant aucun désir du Saint-Esprit, l'apôtre les appelle avec raison des hommes de chair", cité par S. Basile, en preuve de la divinité du Saint-Esprit, Lib. de Spir. Sanct. C., XXIX, n°72)

- ou encore Athénagore d'Athènes (133-190) qui demandait : "N'est-il pas étrange qu'on nous appelle athées, nous qui prêchons Dieu le Père et Dieu le Fils et le Saint-Esprit ?" Legat. pro christian, n° 12 et 24).

Eusèbe de Palestine (265-340), qui pour s'encourager à parler, disait au IIIe s.: "invoquons le Dieu des prophètes, auteur de la lumière, par notre Sauveur Jésus-Christ avec le Saint-Esprit." (Ap. Basil., ibid, in Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 373-374).

Saint Cyprien,

- les conciles de Nicée (325) et Constantinople (381) au IVe siècle;

- le Concile de Carthage au Ve;

saint Fulgence au Ve - VIe s.,

- et saint Thomas d'Aquin au XIIIe siècle qui cite le verset entier I Jean V, 7 de dans sa Somme théologique (Q. 30, a. 2).

 

Lire :

 

Bibles modernes : occultation d'un verset sur la sainte Trinité

 

Saint Paul salue ainsi les fidèles :

 

II Corinthiens 13 : 13

 

Que la grâce du Seigneur Jésus Christ (1)

l’amour de Dieu (2)

et la communion du Saint-Esprit (3)

soient avec vous tous.

 

Saint Pierre parle ainsi à ceux qui ont sont désignés d'avance par Dieu le Père (1) 

et sanctifiés par l'Esprit (2)

"pour entrer dans l’obéissance et pour être purifiés par le sang de Jésus Christ(le Fils) (3). (1 P 1,2)

 

Au rapport de S. Basile, le pape saint Clément, troisième successeur de S. Pierre, martyrisé vers l'an 100, avait coutume de faire cette prière : 'Vive Dieu et Notre-Seigneur Jésus-Christ et le Saint-Esprit!' (Apolog., I, n° 6).

 

De l'unité du Seigneur et de l'Esprit :

 

II Corinthiens 3: 17

 

14 Mais leurs pensées se sont endurcies. Jusqu’à ce jour, en effet, le même voile demeure quand on lit l’Ancien Testament ; il n’est pas retiré car c’est dans le Christ qu’il disparaît ;

 

15 et aujourd’hui encore, quand les fils d’Israël lisent les livres de Moïse, un voile couvre leur cœur.

 

16 Quand on se convertit au Seigneur, le voile est enlevé.

 

17 Or, le Seigneur, c’est l’Esprit, et là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté.

 

Romains 8:9

 

09 Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.

 

Galates 4:6

 

06 Et voici la preuve que vous êtes des fils : Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, et cet Esprit crie « Abba ! », c’est-à-dire : Père !

 

Philippiens 1:19

 

19 car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à votre prière et à l’assistance de l’Esprit de Jésus Christ.

 

1 Pierre 1:11

 

11 Ils cherchaient quel temps et quelles circonstances voulait indiquer l’Esprit du Christ, présent en eux, quand il attestait par avance les souffrances du Christ et la gloire qui s’ensuivrait.

 

Actes 16:7

 

Arrivés en Mysie, ils essayèrent d’atteindre la Bithynie, mais l’Esprit de Jésus s’y opposa.

 

I Jean 5 : 1-7

 

01 Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; celui qui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui.

 

02 Voici comment nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu : lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements.

 

03 Car tel est l’amour de Dieu : garder ses commandements ; et ses commandements ne sont pas un fardeau,

 

04 puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde, c’est notre foi.

 

05 Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?

 

06 C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité.

 

07 En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,

 

08 l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois n’en font qu’un.

 

"L'Esprit est l'Esprit du Père et du Fils. Il est la communion du Père et du Fils. L'Esprit est possédé par le Père et par le Fils, mais différemment. Le Père le possède en le donnant, le Fils en le recevant et en partageant le pouvoir de l'envoyer dans le monde. Si le Père engendre dans l'Esprit et fait être le Fils, le Fils lui aussi, en aimant, provoque l'amour du Père qui l'engendre aussi dans cet amour. Dieu le Père révèle le Fils et se révèle lui-même en donnant le Fils au monde dans la Pâque. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 24-25.)

 

De l'unité du Père et du Fils :

 

Un épisode de Jésus arrivant à Jérusalem avec ses disciples, avant sa Passion, révèle la divinité de Jésus qui s'approprie la puissance de Dieu de rassembler les enfants de Jérusalem; en employant le "je", il dit : "Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu !" (Mt 23, 37)

 

Ailleurs, Jésus s'approprie de nouveau une autre puissance qui n'appartient qu'à Dieu, celle de disposer de la vie :

 

"Ce que fait celui-ci (le Père), le Fils le fait pareillement. ... Comme le Père, en effet, relève les morts et les fait vivre, ainsi le Fils, lui aussi, fait vivre qui il veut." (Jn 5, 19-21).

 

Comme le Père dispose de la vie, ainsi le Fils en dispose aussi. (Jn 5, 26).

 

"Jésus se déclare pour vrai Dieu, pour Fils de Dieu, égal à Dieu. Il le prêche, il l'enseigne, il veut être reconnu pour tel. C'est ce qu'entendirent & comprirent bien les Juifs, comme nous le témoigne l'évangéliste Saint Jean (Dictionnaire philosophique de la religion, où l'on établit tous les points de la religion, attaqués par le incrédules, & où l'on répond à toutes leurs objections, Claude-François Nonnotte (1711-1793), Tome Quatrième, M.DCCLXXII (1772), p. 392-393)", par ce texte :

 

 

C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu. (Jn 5, 18)

 

Les paroles prophétiques du deuxième Psaume parlent du Fils qui est de la même substance que le Père, du Fils engendré par le Père dans le mystère ineffable de sa divinité, dans l'aujourd'hui éternel de la très sainte Trinité : Je proclame le décret du Seigneur ! + Il m'a dit : "Tu es mon fils ; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré." (Ps 2,7 ). 

 

Le Fils vit par le Père, d'abord parce qu'il a été engendré par lui. Il y a une relation étroite entre la paternité et la filiation, en vertu de la génération : "Tu es mon Fils ; moi, aujourd'hui je t'ai engendré" (He I, 5). De même une phrase semblable du livre de Samuel : « Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils », est un témoignage de l'Ancien Testament. (2 S 7,14)

 

Non pas créé, mais engendré éternellement par le Père, de façon spirituelle. Un peu comme notre esprit humain, dans la connaissance qu'il a de soi,  produit une image de lui-même, une idée conçue ou concept, le Fils est le "concept" ou le Verbe intérieur de Dieu, son reflet éternel. (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 43-44.)

 

"Selon l'évangile de saint Jean, le Fils-Verbe était au commencement avec Dieu, et le Verbe était Dieu (Jn 1, 1-2). Nous avons le même concept dans l'enseignement apostolique. Le Fils est de la même nature que le Père parce qu'il est le Verbe de Dieu." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 45-46.)

 

Jésus lui-même n'a cessé de révéler son propre mystère par toute une série de paroles inouïes et fortes, accompagnées de signes : "Avant qu'Abraham existât, Je suis" (Jn 8,58) ; "Qui m'a vu a vu le Père" (Jn 14 : 9) ; "le Père et moi, nous sommes UN." (Jn 10,30) ; "Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi" (Jn 14,11)

 

Jn 8, 14-16 "Jésus leur répondit : "Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais.

Vous, vous jugez de façon purement humaine. Moi, je ne juge personne.

Et, s’il m’arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul : j’ai avec moi le Père, qui m’a envoyé.

 

I Jean 2 : 22-23 ... Celui-là est l’anti-Christ : il refuse à la fois le Père et le Fils ; quiconque refuse le Fils n'a pas non plus le père.

 

Jean 14 : 16-17 La Pentecôte ou envoi de l'Esprit-Saint sur les Apôtres :

 

16 Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :

 

17 l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.

 

Jean 15, 26 L'Esprit-Saint est envoyé par Jésus lui-même (lorsque le Fils sera remonté vers le Père) :

 

26 Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.

 

Cela signifie que Jésus disposera de l'Esprit-Saint en vertu de sa filiation, et que l'Esprit qui procède du Père procède aussi de lui, en tant qu'il est le Fils. Jésus reconnaît implicitement que l'Esprit dont la source est dans le Père jaillit aussi du Fils éternel, puisque Jésus pourra le donner dans sa gloire, où il jouira pleinement du privilège filial. 

 

Jésus suppose ainsi l'ordre trinitaire lorsque, encore plus explicite, il dit : "L'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom" (Jn 14,26). Le 'nom' exprime ce qu'il y a de plus profond dans la personne du Christ, sa qualité de Fils. La formule 'en mon nom' indique la parfaite communion entre le Père et le Fils dans la mission de l'Esprit : le Père est à l'origine de cette mission; le Fils enverra donc l'Esprit 'd'auprès du Père' (Jn 15,26); mais le Fils, lui aussi, est principe de cet envoi : c'est donc 'au nom du Fils', en vertu de son union avec le Fils, que le Père enverra l'Esprit; le Père et le Fils sont l'un et l'autre le principe de cette mission du Paraclet. Le Fils partage donc toute la gloire du Père, celle de posséder et celle d'émettre l'Esprit-Saint. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 359.)

 

"Nous rejoignons ici des questions qui ont une importance clé dans l'enseignement de l'Église sur la Sainte Trinité. L'Esprit Saint est envoyé par le Père et par le Fils, après  que le Fils, ayant accompli sa mission rédemptrice est rentré dans sa gloire (Jn 7,39), explique encore Jean-Michel Garrigues dans "Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité" (Éditions Parole et Silence, 2000, p. 56.)

 

"Dans l'Esprit qui est l'Amour, réside la source de tout don envers les créatures, qui trouve en Dieu sa source : le don de l'existence à travers la création, le don de la grâce à travers l'économie du salut." (Jean-Michel GARRIGUES, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, ibid., p. 63.) 

 

L'amour signifie cela : vouloir le bien, adhérer au Bien. Le refus du mélange entre le bien et le mal, entre les volontés divines et les volontés du démon, la conformité de la volonté de l'homme avec la loi morale permettent de faire des actes béatifiants et de conduire l'homme au bonheur pour lequel il a été créé : Dieu. 

"'Dieu est Amour' (1 Jn 4,8), dira Saint Jean. Il en est la plénitude et la source toujours jaillissante, pour le bien de ses créatures et spécialement pour le bonheur de l'homme." (Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, ibid., p. 88.) 

 

"Finalement, Jésus est mort parce que, jusqu'à la fin, y compris devant le Sanhédrin, il a rendu témoignage à la vérité sur sa filiation divine. Il a ainsi affermi la foi de ses disciples, et la nôtre." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 38.)

 

Une lettre du IIe siècle évoque la Trinité, sans le mot : l'an 169, les fidèles de Smyrne écrivent à ceux de Philadelphie l'admirable lettre dans laquelle ils racontent que saint Polycarpe, leur évêque et disciple de saint Jean, près de souffrir le martyre, a rendu gloire à Dieu en ces termes : 'Père de votre bien-aimé Fils Jésus-Christ, béni soit-il, Dieu des anges et des puissances, Dieu de toute créature, je vous loue, je vous bénis, je vous glorifie, par Jésus-Christ votre Fils bien-aimé, pontife éternel, par qui gloire à vous avec le Saint-Esprit, maintenant et aux siècles des siècles.' (Epist. Smyrn. Eccl. apud Baron., an 169.)

Scutum Fidei, bouclier ou écusson de la Trinité, illustration de la première partie du Symbole d'Athanase

Scutum Fidei, bouclier ou écusson de la Trinité, illustration de la première partie du Symbole d'Athanase

Au Ve siècle, le symbole Quicumque, ou Symbole d'Athanase (298-373) proclame : "L'Esprit Saint n'est ni façonné, ni créé, ni engendré, mais il procède du Père et du Fils.'" (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 62.)

275. Si quelqu'un pense de façon juste à propos du Père et du Fils, mais ne pense pas de façon juste à propos de l'Esprit, il est hérétique. [...]

276. Si quelqu'un, en disant que le Père est Dieu, que son Fils est Dieu et que le Saint-Esprit est Dieu,
partage, et veut dire ainsi des dieux et non pas Dieu, à cause de l'unique divinité et puissance, que nous croyons et savons appartenir au Père, au Fils et au Saint-Esprit ;
s'il excepte le Fils ou l'Esprit Saint, en estimant que seul le Père doit être dit Dieu, et que c'est ainsi qu'il croit en un seul Dieu, il est hérétique en tous ces points. [...]

Pape Damase, Concile de Rome, 382, "Tomus Damasi" ou profession de foi à l'évêque Paulin d'Antioche, in Denzinger n° 275 et 276

 

L'enseignement de l'Église sur la Sainte Trinité. Par S. Augustin (354 - 430) :

 

Tous les interprètes de nos livres sacrés, tant de l'Ancien Testament que du Nouveau que j'ai lus, et qui ont écrit sur la Trinité, le Dieu unique et véritable, se sont accordés à prouver par l'enseignement des Ecritures que le Père, le Fils et l'Esprit-Saint sont un en unité de nature, ou de substance, et parfaitement égaux entre eux. Ainsi ce ne sont pas trois dieux, mais un seul et même Dieu. Ainsi encore le Père a engendré le Fils, en sorte que le Fils n'est point le Père : et de même le Père n'est point le Fils, puisqu'il l'a engendré. Quant à l'Esprit-Saint, il n'est ni le Père, ni le Fils ; mais l'Esprit du Père et du Fils, égal au Père et au Fils, et complétant l'unité de la Trinité. C'est le Fils seul, et non la Trinité entière, qui est né de la vierge Marie, a été crucifié sous Ponce-Pilate, a été enseveli, est ressuscité le troisième jour et est monté au ciel. C'est également le Saint-Esprit seul qui, au baptême de Jésus-Christ, descendit sur lui en forme de colombe, qui après l'Ascension, et le jour de la Pentecôte, s'annonça par un grand bruit venant du ciel et pareil à un vent violent, et qui se partageant en langues de feu, se reposa sur chacun des apôtres (Mt III, 16 ; Ac II, 2-4). Enfin c'est le Père seul et non la Trinité entière qui se fit entendre soit au baptême de Jésus par Jean-Baptiste, soit sur la montagne en présence des trois disciples, lorsque cette parole fut prononcée « Vous êtes mon Fils». Et également ce fut la voix du Père qui retentit dans le temple, et qui dit : « Je l'ai glorifié, et je le glorifierai encore (Mc I, 11) ». Néanmoins comme le Père, le Fils et l'Esprit-Saint sont inséparables en unité de nature, toute action extérieure leur est commune. Telle est ma croyance, parce que telle est la foi catholique.  

 

Comment trois personnes ne font-elles qu'un seul Dieu ?

 

Mais ici quelques-uns se troublent, quand on leur dit qu'il y a trois personnes en Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et que ces trois personnes ne sont pas trois dieux, mais un seul et même Dieu. Aussi demandent-elles comment on peut comprendre un tel langage, surtout si vous ajoutez que toute action extérieure est commune à la Trinité entière, et que néanmoins la voix du Père qui s'est fait entendre, n'est pas la voix du Fils, que l'Incarnation n'appartient qu'au Fils qui a pris une chair, qui a souffert, qui est ressuscité et qui est monté au ciel ; et que seul l'Esprit-Saint s'est montré sous la forme d'une colombe. Ces esprits curieux veulent donc comprendre comment la Trinité entière a pu parler par cette voix qui n'est que la voix du Père, comment encore cette même Trinité a créé la chair que le Fils seul a prise dans le sein d'une Vierge, et enfin comment cette colombe sous-laquelle se montra seul l'Esprit-Saint a été l'oeuvre de toute la Trinité. Car autrement, la Trinité n'agirait pas inséparablement, et le Père serait une chose, le Fils une autre, et l'Esprit-Saint une autre. Si au contraire certaines actions sont communes aux trois personnes, et certaines autres propres seulement à chacune d'elles, l'on ne peut plus dire que la Trinité agisse inséparablement. Ils se tourmentent encore pour savoir comment l'Esprit-Saint fait partie essentielle de la Trinité, puisqu'il n'est engendré ni du Père, ni du Fils, quoiqu'il soit l'Esprit du Père et du Fils. 


Telles sont les questions dont quelques personnes me poursuivent à satiété. C'est pourquoi je vais essayer de leur répondre, autant que la grâce divine suppléera à mon impuissance, et en évitant de suivre les sentiers d'une jalouse et maligne critique (Sg VI, 25). Si je disais que jamais je ne me préoccupe de ces mystérieuses questions, je mentirais. J'avoue donc que j'y réfléchis souvent, parce que j'aime en toutes choses à découvrir la vérité, et d'un autre côté la charité me presse de communiquer à mes frères le résultat de mes réflexions. Ce n'est point que j'aie atteint le terme, ou que je sois déjà parfait, car si l'apôtre saint Paul n'osait se rendre ce témoignage, pourrais-je le faire, moi qui suis si éloigné de lui ? «Mais oubliant, selon ma faiblesse, ce qui est derrière moi, et m'avançant « vers ce qui est devant moi, je m'efforce d'atteindre le but pour remporter le prix de la céleste vocation (Ph III, 12.14) ». Quelle distance ai-je donc parcourue dans cette route? à quel point suis-je arrivé ? et quel espace me reste-t-il encore à franchir? voilà les questions auxquelles on désire une réponse nette et précise. Puis-je la refuser à ceux qui la sollicitent, et dont la charité me rend l'humble serviteur ? Mais je prie aussi le Seigneur de faire qu'en voulant instruire mes frères, je ne néglige point ma propre perfection , et qu'en répondant à leurs questions, je trouve moi-même la solution de tous mes doutes. J'entreprends donc ce traité par l'ordre et avec le secours du Seigneur notre Dieu, et je me propose bien moins d'y soutenir d'un ton magistral des vérités déjà connues, que d'approfondir ces mêmes vérités en les examinant avec une religieuse piété.  

 

Consubstantialité des trois personnes

 

 

Quelques-uns ont dit que Notre-Seigneur Jésus-Christ n'était pas Dieu, ou qu'il n'était pas vrai Dieu, ou qu'il n'était pas avec le Père un seul et même Dieu, ou qu'il n'était pas réellement immortel parce qu'il était sujet au changement. Mais il suffit pour les réfuter de leur opposer les témoignages évidents et unanimes de nos saintes Ecritures. Ainsi saint Jean nous dit « qu'au commencement était le « Verbe, que le Verbe était avec Dieu, et que le Verbe était Dieu ». Or l'on ne peut nier que nous ne reconnaissions en ce Verbe qui est Dieu, le Fils unique de Dieu, celui dont le même Evangéliste dit ensuite, « qu'il s'est fait chair, et qu'il a habité parmi nous ». Ce qui arriva lorsque par l'incarnation le Fils de Dieu naquit dans le temps de la vierge Marie. Observons aussi que dans ce passage, saint Jean ne déclare pas seulement que le Verbe est Dieu, mais encore qu'il affirme sa consubstantialité avec le Père. Car après avoir dit « que le Verbe était Dieu », il ajoute « qu'au commencement il était avec Dieu, que toutes choses ont été faites par lui, et que rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui » (Jn I, 14, 2.3). Or, quand l'Evangéliste dit que tout a été fait par le Verbe, il entend évidemment parler de tout ce qui a été créé; et nous en tirons cette rigoureuse conséquence que le Verbe lui-même n'a pas été fait par Celui qui a fait toutes choses. Mais s'il n'a pas été fait, il n'est donc  pas créature, et s'il n'est pas créature, il est donc de la même substance ou nature que le Père. Et en effet, tout ce qui existe est créature, s'il n'est Dieu; et tout ce qui n'est pas créature, est Dieu, De plus, si le Fils n'est pas consubstantiel au Père, il a donc été créé; mais s'il a été créé, tout n'a donc pas été fait par lui, et cependant l'Evangéliste nous assure que tout a été fait par lui. Concluons donc et que le Fils est de la même substance ou nature que le Père, et que non-seulement il est Dieu, mais le vrai Dieu. C'est ce que saint Jean nous atteste expressément dans sa première épître: « Nous savons, dit-il, que le Fils de Dieu est venu, et qu'il nous a donné l'intelligence, afin que nous connaissions le vrai Dieu, et que nous vivions en son vrai « Fils qui est Jésus-Christ. C'est lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle (I Jn V, 20) ». 


Nous pouvons également affirmer que l'apôtre saint Paul parlait de la Trinité entière, et non du Père exclusivement, lorsqu'il disait «que Dieu seul possède l'immortalité (I Tm VI, 16) ». Et, en effet, l'Etre éternel ne saurait être soumis ni au changement, ni à la mortalité; et par conséquent, dès là que le Fils de Dieu « est la vie éternelle », on ne doit point le séparer du Père quand on dit que celui-ci « possède seul l'immortalité ». C'est aussi parce que l'homme entre en participation de cette vie éternelle, qu'il devient lui-même immortel. Mais il y a une distance infinie entre celui qui est par essence la vie éternelle, et l'homme qui n'est immortel qu'accidentellement, et parce qu'il participe à cette vie. Bien plus, ce serait une erreur d'entendre séparément du Fils et à l'exclusion du Père, ces autres paroles du même apôtre : « Il le fera paraître en son temps, Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l'immortalité ». Nous voyons, en effet, que le Fils lui-même parlant au nom de la Sagesse, car « il est la Sagesse de Dieu (I Co I, 24) », ne se sépare point du Père, quand il dit : « Seul, j'ai parcouru le cercle des cieux (Si XXIV, 8) ». A plus forte raison, il n'est point nécessaire de rapporter exclusivement au Père et en dehors du Fils, ce mot de l'Apôtre : « Qui seul possède l'immortalité ». D'ailleurs, l'ensemble du passage s'y oppose. « Je vous commande, dit saint Paul à Timothée, d'observer les préceptes que je vous donne, vous conservant sans tache et sans reproche jusqu'à l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ que doit faire paraître, en son temps, Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs; qui seul possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, qu'aucun homme n'a pu ni ne peut voir, et à qui est l'honneur et la gloire aux siècles des siècles. « Amen (I Tm VI, 14.15.16) ». Remarquez bien que dans ce passage l'Apôtre ne désigne personnellement ni le Père, ni le Fils, ni l'Esprit-Saint, et qu'il caractérise le seul vrai Dieu, c'est-à-dire la Trinité tout entière par ces mots : « Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs ». 


Mais peut-être vous troublez-vous, parce que vous saisissez difficilement ce mot de l'Apôtre : « Qu'aucun homme n'a pu, ni ne peut voir ». Rassurez-vous : il s'agit ici de la divinité de Jésus-Christ; et en effet, les Juifs qui ne pouvaient voir en lui le Dieu, ne laissèrent pas de crucifier l'homme qu'ils voyaient. C'est qu'un oeil mortel ne saurait contempler l'essence divine, et qu'elle n'est aperçue que de l'homme qui s'est élevé au-dessus de l'humanité. Nous avons donc raison de rapporter à la sainte Trinité ces paroles « Le Dieu souverainement heureux et seul puissant, qui fera paraître en son temps Notre-Seigneur Jésus-Christ ». D'ailleurs, si l'Apôtre dit ici que ce Dieu « possède seul l'immortalité », le psalmiste n'avait-il pas dit, « que seul il opère des prodiges ? (Ps LXXI, 18) ». Et maintenant je demanderai à mes adversaires de qui ils entendent cette parole. Du Père seul ? Mais alors comment sera-t-elle véritable cette affirmation du Fils: «Tout ce que le Père fait, le Fils le fait également ? » De tous les miracles ? Le plus grand est certainement la résurrection d'un mort. Eh bien! « Comme le Père, dit Jésus-Christ, ressuscite les morts et les vivifie, ainsi le Fils vivifie ceux qu'il veut (Jn V, 19.21)». Comment donc le Père opèrerait-il seul des prodiges ? et comment pourrait-on expliquer autrement ces paroles qu'en les rapportant non au Père seul, ni au Fils, mais au seul vrai Dieu, c'est-à-dire au Père, au Fils et au Saint-Esprit ?   
L'apôtre saint Paul nous dit encore: « Il n'y a pour nous qu'un seul Dieu, le Père d'où procèdent toutes choses, et qui nous a faits pour lui; et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites, et nous par lui ». Or, je le demande, l'apôtre, comme l'évangéliste, n'affirme-t-il pas « que toutes choses ont été faites par le Verbe ? » Et dans cet autre passage, n'est-ce pas aussi ce même Verbe qu'il désigne évidemment ? « Tout est de lui, tout est par lui, tout est en lui. A lui soit la gloire aux siècles des siècles. Amen (Rm XI,36) ». Veut-on, au contraire, reconnaître ici la distinction des personnes, et rapporter au Père ces mots: «Tout est de lui » ; au Fils, ceux-ci : « Tout est par lui » ; et au Saint-Esprit, ces autres : «Tout est en lui ? ». Il devient manifeste que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un seul Dieu, puisque l'Apôtre attribue à chacune des trois personnes cette même et unique doxologie : « Honneur et gloire aux siècles des siècles. Amen ». Et en effet, si nous reprenons ce passage de plus haut, nous verrons que l'Apôtre ne dit pas « O profondeur des richesses de la sagesse et de la science », du Père, ou du Fils, ou du Saint-Esprit, mais simplement, « de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements, ajoute-t-il, sont incompréhensibles, et ses voies impénétrables ! car qui connaît les desseins de Dieu, ou qui est entré dans le secret de ses conseils ? ou qui lui a donné le premier pour en attendre la récompense ? car tout est de lui, tout est par lui, tout est en lui. A lui la gloire aux siècles des siècles. Amen (Rm XI, 33-36) ».   Mais si vous ne rapportez ces paroles qu'au Père, en soutenant que seul il a fait toutes choses, comme l'Apôtre l'affirme ici, je vous demanderai de les concilier et avec ce passage de l'épître aux Corinthiens, où, parlant du Fils, saint Paul dit : « Nous n'avons qu'un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites », et avec ce témoignage de l'évangéliste saint Jean : « Toutes choses ont été faites par le Verbe (I Co III, 6 ; Jn I, 2) ». Et, en effet, supposons que certaines choses aient été faites par le Père, et d'autres par le Fils, il faudrait en conclure que ni l'un ni l'autre n'ont fait toutes choses. Admettez-vous, au contraire, que toutes choses ont été faites ensemble par le Père et par le Fils, vous en déduirez l'égalité du Père et du Fils, et la simultanéité des opérations du Père et du Fils. Pressons encore cet argument. Si le Père a fait le Fils qui lui-même n'a pas fait le Père, il n'est plus vrai que le Fils ait fait toutes choses. Et cependant tout a été fait par le Fils donc il n'a pas été fait lui-même ; autrement il n'aurait pas fait avec le Père tout ce qui a été fait. Au reste, le mot lui-même se rencontre sous la plume de l'Apôtre; car dans l'épître aux Philippiens, il dit nettement « que le Verbe ayant la nature de Dieu, n'a point cru que ce fût pour lui une usurpation de s'égaler à Dieu (Ph II, 6) ». Ici saint Paul donne expressément au Père le nom de Dieu, ainsi que dans cet autre passage : «Dieu est le Chef de Jésus-Christ (I Co, XI, 3) ». 


Quant au Saint-Esprit, ceux qui avant moi ont écrit sur ces matières, ont également réuni d'abondants témoignages pour prouver qu'il est Dieu et non créature. Mais s'il n'est pas créature, il est non-seulement Dieu dans le même sens que quelques hommes sont appelés dieux (Ps LXXXI, 6) ; mais il est réellement le vrai Dieu. D'où je conclus qu'il est entièrement égal au Père et au Fils, consubstantiel au Père et au Fils, coéternel avec eux, et complétant l'unité de la nature dans la trinité des personnes. D'ailleurs, le texte des saintes Ecritures qui atteste le plus évidemment que le Saint-Esprit n'est pas créature, est ce passage de l'épître aux Romains, où l'Apôtre nous ordonne de servir non la créature, mais le Créateur (Rm I, 24). Et ici saint Paul n'entend pas nous prescrire ce service que la charité nous recommande envers tous nos frères, et que les Grecs nomment culte de dulie; mais il veut que ce soit ce culte qui n'est dû qu'à Dieu seul, et que les Grecs appellent culte de latrie. Aussi regardons-nous comme idolâtres tous ceux qui rendent aux idoles ce culte de latrie, car c'est à ce culte que se rapporte ce précepte du Décalogue: «Vous adorerez le Seigneur votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul (Dt VI, 13) ». Au reste, le texte grec lève ici toute difficulté, car il porte expressément: « Et vous lui rendrez le culte de latrie ». 


Or, si nous ne pouvons rendre à une créature ce culte de latrie, parce que le Décalogue nous dit : « Vous adorerez le Seigneur, votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul », et si l'Apôtre condamne ceux qui ont servi la créature plutôt que le Créateur», nous sommes en droit de conclure que le Saint-Esprit n'est pas une créature, puisque tous les chrétiens l'adorent et le servent. Et en effet, saint Paul dit « que nous ne sommes point soumis à la circoncision, parce que nous servons l'Esprit de Dieu », c'est-à-dire, selon le terme grec, que nous lui rendons le culte de latrie (Ph III, 3). Telle est la leçon que donnent tous ou presque tous les manuscrits grecs, et qui se trouve également dans plusieurs exemplaires latins. Quelques-uns cependant portent : nous servons Dieu en esprit, au lieu de lire : nous servons l'Esprit de Dieu. C'est pourquoi, sans me préoccuper de prouver à mes adversaires l'authenticité d'un texte dont ils récusent la valeur, je leur demanderai s'ils ont jamais rencontré la plus légère variante dans ce passage de la première épître aux Corinthiens : « Ne savez-vous pas que vos corps sont le temple du Saint-Esprit, que vous avez reçu de Dieu? » Mais ne serait-ce point un blasphème et un sacrilège que d'oser dire que le chrétien, membre de Jésus-Christ, est le temple d'une créature inférieure à Jésus-Christ ? Or, l'Apôtre nous affirme, dans un autre endroit : « que nos corps sont les membres de Jésus-Christ ». Si donc ces mêmes corps, membres de Jésus-Christ, sont également les temples de l'Esprit-Saint, celui-ci ne saurait être créature. Et, en effet, dès là que notre corps devient le temple de l'Esprit-Saint, nous devons rendre à cet Esprit le culte qui n'est dû qu'à Dieu, et que les Grecs nomment culte de latrie. Aussi saint Paul a-t-il raison d'ajouter: « Glorifiez donc Dieu dans votre corps (I Co VI, 19.1.20).



Saint Augustin. Source

 

Sainte-Trinite--miniature-des-Grandes-Heures-d-Anne-de-Bre.jpg

La Sainte Trinité, miniature des Grandes Heures d'Anne de Bretagne illustrées par Jean Bourdichon, XVIe siècle.

 

 

Sainte Trinité, Sanctuaire Mont Sacré de la Sainte Trinité de Ghiffa (Piémont, Italie)

 

 

La Trinité chez Saint Bonaventure (1274)

 

"Les deux degrés précédents nous ont conduits jusqu'en Dieu par ses vestiges, eux par lesquels il brille en toutes les créatures; [...] [C]'est dans le Saint (EX 26, 34-35), à savoir la partie antérieure du tabernacle, que nous devons nous efforcer de voir Dieu par le miroir où, à la façon d'un chandelier, la lumière de la vérité brille sur la face de notre esprit, en qui resplendit l'image de la bienheureuse Trinité (cf. Ps 4,7)

"Entre donc en toi-même et vois que ton esprit s'aime lui-même avec la plus grande ferveur, et qu'il ne pourrait s'aimer s'il ne se connaissait, qu'il ne se connaîtrait pas s'il ne souvenait de lui-même, car nous ne comprenons rien par l'intelligence qui ne soit présent auprès de notre mémoire. Et à partir de cela, remarque, non par l'œil de la chair, mais par l'œill de la raison, que ton âme a une triple puissance. Considère donc les opérations et dispositions de ces trois puissances, et tu pourras voir Dieu par toi comme par une image, ce qui est voir par un miroir et en énigme (1 Co 13,12.)" (Saint Bonaventure, Itinéraire de l'esprit jusqu'en Dieu, Vrin, Paris 2019, p. 83-85.)

 

...

La Sainte Trinité chez le Bienheureux Henri Suso († 1366)

 

"Écoute : un sage maître dit que Dieu, considéré selon sa divinité, est comme un très vaste cercle dont le centre est partout et la circonférence nulle part. Considère maintenant en imagination quelqu'un qui jette avec force une lourde pierre au milieu d'une eau tranquille; un cercle se forme dans l'eau et, par sa propre force, ce cercle en produit un autre, et celui-là un autre, et les cercles sont vastes et larges selon la puissance du premier jet; la puissance du jet pourrait être si grande qu'elle couvrirait toute l'eau. Vois sous l'image du premier cercle la puissance active de la nature divine dans le Père, qui est infinie; celle-ci, semblable à elle-même, engendre un autre cercle selon la personne, et c'est le Fils, et ces deux Personnes produisent la troisième, et c'est l'Esprit tout-puissant. Voilà ce que représentent les trois cercles : Père, Fils, Saint-Esprit." 

 

La comparaison est très répandue au Moyen-Âge. On la trouve dans des recueils où elle est attribuée à Empédocle. Elle a été reprise par saint Thomas (De verit., q. 2 art. 3, ad 11) et par saint Bonaventure (Itinéraires, V. 8). (Source: La Vie, L III, dans Le Bienheureux Henri SUSO, Œuvres traduites par Jeanne ANCELET-HUSTACHE, Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne, Textes et études, Aubier, Paris 1943, p. 252 et 268.)

 

 

 

"Cet Un unique a trop d'opérations et trop de diversité, ou bien comment se peut-il faire qu'il soit Un et absolument simple avec tant de multiplicité ?

 

[...] Tout cette multiplicité est sans fond et sa base une simple unité (mêmes expressions chez Eckhart). [...] J'appelle fond la source et l'origine qui produit les diffusions. [...] C'est la nature et l'essence de la divinité; et dans cet abîme sans fond, la Trinité des Personnes reflue dans son unité, et là, toute multiplicité est en quelque sorte supprimée. [...]

Qu'est-ce donc qui lui donne la première impulsion de son opération ? [...] C'est sa force et sa puissance. [...] C'est la nature divine dans le Père." (Le Livre de la Vérité II, in Le Bienheureux Henri SUSO, Œuvres traduites par Jeanne ANCELET-HUSTACHE, Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne, Textes et études, Aubier, Paris 1943, p. 279.)

 

"La foi en la Trinité n'enlève rien à la vérité du Dieu unique : au contraire, elle en met en évidence la richesse, le contenu mystérieux, la vie intime." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 68.)

 

"La Sainte Trinité des personnes divines, c'est l'article fondamental de toute notre foi chrétienne... Sur cet article de la Trinité est fondée l'Incarnation... sur cet article est fondée la mission du Saint-Esprit, et sur celle-ci toute notre justification [passage de l'état de péché à l'état de grâce]...." (Saint François de Sales, cité in Aimé RICHARDT, Saint François de Sales et la Contre-Réforme, François-Xavier de Guibert, Paris 2013, p. 89.)

 

La Trinité nous a appris à penser la transcendance et la dialectique de l'un et du multiple, de l'individuel et du collectif, à partir de la grande synthèse permise par saint Augustin, puis saint Thomas d'Aquin entre l'héritage antique et le christianisme. 

 

Ainsi, dans notre civilisation, "les rois voulaient unir en respectant les traditions et les particularités locales, sans user de violence. Ils cherchaient à supprimer de façon graduelle, et tout en les tolérant d'abord, les frontières administratives, financières, douanières, etc., qui séparaient les diverses provinces de France. Les révolutionnaires, sans comprendre que la variété est une forme de la liberté, et peut-être la plus essentielle pour chacun, s'orientaient vers une unité dans l'uniformité. Le niveau, emblème de la Maçonnerie, correspondait à leur projet principal". (Bernard FAY, La Grande révolution 1715-1815, Le Livre contemporain, Paris 1959, p. 244.) 

 

Le mystère de la Trinité, trois personnes en une (Père, Fils et Saint-Esprit), l'unité dans la diversité, cet incompréhensible, a été pendant deux millénaires en Occident le modèle qui a imprégné notre mode de développement. Le mystère de la Trinité est l'antidote à l'unité dans l'uniformité, modèle jacobin hérité de 1789.

 

De même, dans le royaume du Christ, dans le christianisme, le développement personnel, le bonheur est individuel, il est laissé à notre libre arbitre, il dépend de nos choix personnels, de notre obéissance au commandements divins; il n'est pas garanti ici-bas sur terre et n'est pas obligatoire. Dans le projet jacobin maçonnique issu de 1789, au contraire, le bonheur est déclaré terrestre (marche vers le progrès); il est réalisé par des moyens humains et non plus divins, il est collectif et obligatoire. Holisme, marque de tous les gnosticismes et totalitarismes. 

Le premier dimanche après la Pentecôte est institué pour honorer la Très Sainte Trinité

 

Dans l'Église primitive, aucun office ou jour spécial n'était attribué à la Sainte Trinité.

 

Lorsque au IVe siècle, l'hérésie arienne se répandit, les Pères préparèrent un office avec des cantiques, des répons, une préface et des hymnes, à réciter le dimanche.

 

Dans le Sacramentaire de Saint Grégoire le Grand (PL, LXXVIII, 116) il y a des prières et la Préface de la Trinité. Les Micrologies (PL, CLI, 1020), rédigées sous le pontificat de Grégoire VII (Nille, II, 460), appellent le dimanche après la Pentecôte un Dominique vacans, sans Office spécial, mais ajoutent qu'en certains endroits on récite l'Office de la Sainte Trinité composée par l'évêque Étienne de Liège (903-20). Par d'autres l'Office était dit le dimanche avant l'Avent. Alexandre II (1061-1073), et non III (Nilles, 1. c.), a refusé une pétition pour une fête spéciale au motif qu'une telle fête n'était pas d'usage dans l'Église romaine qui honorait quotidiennement la Sainte Trinité par le Gloria, Patri, etc., mais il n'en interdisait pas la célébration là où elle existait déjà.

 

Jean XXII (1316-1334) a ordonné la fête pour toute l'Église le premier dimanche après la Pentecôte. Un nouvel office avait été créé par le franciscain John Peckham, chanoine de Lyon , plus tard archevêque de Cantorbéry (mort en 1292). La fête classée double de seconde classe, mais fut élevée à la dignité de primaire de première classe, le 24 juillet 1911, par Pie X (Acta Ap. Sedis, III, 351). Les Grecs n'ont pas de fête spéciale. Comme c'est après la première grande Pentecôte que la doctrine de la Trinité a été proclamée au monde, la fête suit convenablement celle de la Pentecôte. (Encyclopédie catholique, New Advent)

PRATIQUE.

Écoutons donc l'avertissement de l'apôtre Paul : "Ne contristez pas l'Esprit Saint de Dieu, qui vous a marqués de son sceau pour le jour de la Rédemption. (Ep 4,30). Laissons nous conduire par Lui. Il nous guide sur la "voie" qu'est le Christ vers la rencontre béatifiante avec le Père.

Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 56-57.

Source image : Bible et Savoir https://www.youtube.com/watch?v=WXf3WgNGEOg

Source image : Bible et Savoir https://www.youtube.com/watch?v=WXf3WgNGEOg

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26 mai 2024 7 26 /05 /mai /2024 00:00
Saint Bérenger († 1093)

Moine bénédictin, Bérenger naquit à Toulouse vers 1005 de parents appartenant à la noblesse. Précocement vertueux, il prit l'habit dès l’adolescence à l'abbaye de Saint-Papoul.

Il y mena la vie d'ascète que suppose la stricte observance de la règle de Saint Benoît.

Modèle pour ces congénères, il fut nommé maître des novices puis aumônier.

Ses reliques furent conservées à l'abbaye et suscitèrent de nombreux miracles.

 

"Au XIe siècle, l’abbaye, régie par la Règle de saint Benoît, connaît une période prospère grâce au moine Bérenger. Modèle de vertus, des miracles se seraient accomplis de son vivant et sur sa tombe entraînant un pèlerinage." (commune de Saint-Papoul)

 

Au monastère de Saint-Papoul, en 1093, saint Bérenger, moine.

 

Martyrologe romain

 

Sources: 1, 2, 3

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Publié par Ingomer - dans Religion Saints du jour
25 mai 2024 6 25 /05 /mai /2024 23:00
Saint Philippe Néri, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 161

 

Philippe naquit à Florence le 22 juillet 1515. Dès son enfance, on l'appelait le bon petit Philippe, tant il était bon, doux et aimable. Vers l'âge de dix-huit ans, il renonça à la fortune d'un de ses oncles pour aller à Rome étudier les sciences ecclésiastiques. Rien de plus édifiant que sa vie d'étudiant: pauvreté, mortification, prière, travail, silence, vie cachée, habitaient sa modeste cellule.

Après plusieurs années d'étude opiniâtre dans les universités, il travailla seul, quelques années encore, dans le silence et la solitude, et quand, devenu prêtre par obéissance, il commença à se livrer au ministère des âmes, son esprit facile et profond avait acquis une science fort remarquable. Son angélique pureté eut à subir les plus rudes assauts; mais il sortit toujours vainqueur de tous les pièges, et reçut comme récompense la grâce de ne jamais ressentir, le reste de sa vie, aucun mouvement, même involontaire, de la concupiscence charnelle.

Philippe visitait les hôpitaux, soignait les malades, assistait et instruisait les pauvres, passait de longues nuits dans la prière, aux catacombes, sur les tombeaux des martyrs. Partout et à toute occasion, il cherchait à gagner des âmes à Dieu. Il aimait surtout les jeunes gens; il les attendait à la sortie des écoles, se mêlait à leurs rangs et conversait avec eux; il les abordait sur les places publiques, les cherchait jusque dans les ateliers et les magasins, en confessait une multitude, en retirait un grand nombre du vice. "Amusez-vous bien, leur disait-il souvent; mais n'offensez pas le bon Dieu!" Aussi Philippe exerçait-il sur l'enfance et la jeunesse un ascendant irrésistible, et nul mieux que lui ne mérite d'être regardé comme le Patron des Oeuvres de jeunesse. Le Saint fonda la Société des Prêtres de l'Oratoire.

Il se regardait, malgré tout, comme le plus grand des pécheurs, et disait souvent à Dieu: "Seigneur, défiez-Vous de moi, car j'ai peur de Vous trahir!"

"Son coeur, affirme un de ses familiers, bouillonne et émet des flammes et un tel incendie qu'ils en a les passages du gosier brûlés comme par du vrai feu." (Cité par Louis Ponnelle et Louis Bordet dans Saint Philippe néri et la société romaine de son temps, 1515-1595, La Colombe, éd. du Vieux Colombier, 1958, p. 82.)

Philippe mourut à l'âge de quatre-vingt ans, le 26 mai 1595.
 

Un jour, un des fils spirituels de Saint Philippe Neri lui a demandé : Pourquoi l'Évangile est si difficile à suivre? Le saint homme lui répondit : Car il est simple.

Saint Philippe Néri, Fondateur de l'Oratoire (1515-1595)


Sources: (1) Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950. Les saints du jour ; (2) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 160 ; (3) François Brune, Pour que l'homme devienne Dieu, Dangles, Collection Horizons spirituels, St Jean de Braye 1992, p. 304.

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25 mai 2024 6 25 /05 /mai /2024 10:43
Jésuite éminent :  La Compagnie de Jésus "en profond déclin" s’apparente davantage à un parti politique de gauche ou à une ONG progressiste"

Le père Julio Fernández Techera, prêtre jésuite et recteur de l'Université catholique d'Uruguay, a écrit un essai critique largement diffusé sur la Compagnie de Jésus avertissant que l'ordre, fondé par saint Ignace de Loyola en 1534, est en "profond déclin". 

 

Il s'agit du troisième document d'une série que Fernández a commencée en 2022 lorsqu'il a écrit son premier essai (« Ad Usum Nostrorum »), soulignant que depuis longtemps il se sentait insatisfait de la situation dans la Compagnie de Jésus tout en précisant que il ne traverse pas de crise professionnelle et ne pense pas non plus partir.

 

L'essai de Fernández est daté du 22 avril. Le texte a pour sous-titre "Quelques considérations sur le “De Statu Societatis 2023” (De l'état de la société 2023)", en référence au rapport général produit par le supérieur. général de la Compagnie de Jésus, en l'occurrence le prêtre vénézuélien Arturo Sosa, en collaboration avec les procureurs (qui évaluent l'état de l'ordre), qui se sont réunis en mai de l'année dernière à Loyola, en Espagne.

 

Scandales récents d'abus sexuels

 

"La société vit des situations très préoccupantes qui ne semblent pas avoir été abordées dans la Congrégation des Procureurs et qui n'apparaissent pas clairement et ne sont pas reprises dans le rapport “De Statu”. Pour donner quelques exemples, en décembre 2022, nous avons appris ce qu'un jésuite italien a appelé le "tsunami de Rupnik ", a noté Fernández dans son essai.

 

Marko Rupnik est un prêtre expulsé de la Compagnie de Jésus en 2023 – accusé depuis 2018 d'avoir commis de graves abus sexuels, spirituels et psychologiques contre au moins 20 femmes de la communauté de Loyola qu'il a cofondée en Slovénie – mais qui continue d'apparaître comme jésuite et consultant du Vatican dans l'Annuaire Pontifical 2024.

 

Fernández a ensuite évoqué le "scandale" des abus sexuels sur mineurs "commis par certains jésuites en Bolivie, et la prétendue dissimulation de la part de plusieurs provinciaux accusés par le parquet de ce pays. Nous avons dû tout savoir par la presse et nous n'avons reçu aucune déclaration ou lettre de la Curie généralice expliquant ce qui s'est passé ou demandant des prières pour la province de Bolivie."

 

Le principal jésuite accusé dans cette affaire est feu Alfonso Pedrajas, connu sous le nom de "Padre Pica", qui a tenu un journal sur les abus sexuels qu'il a commis sur plus de 80 mineurs en Bolivie, au Pérou et en Équateur.

 

Une société en déclin

 

Fernández a souligné dans son dernier essai que "d'autres questions urgentes qui n'ont pas été traitées avec clarté et force sont : la baisse du nombre d'admissions dans la société, qui en Occident s'aggrave d'année en année, ainsi que le nombre élevé d'admis membres dans la société quittant l’ordre.

 

"Récemment, un ami m'a dit que 72 novices étaient entrés dans sa province au cours des 10 dernières années. Au cours de la même période, le nombre de jésuites qui ont quitté la société dans sa province était de 71", a-t-il déclaré, ajoutant qu'"en 2023, 314 novices sont entrés dans l'ensemble de la société et 319 sont morts".

 

Le prêtre a également noté qu'il y a actuellement 13 995 jésuites et a déploré que "dans quelques années, la société aura disparu de plusieurs pays européens et deviendra insignifiante dans d'autres en Europe, en Amérique et en Océanie". La seule croissance est en Afrique. En 2013 , il y avait plus de 17 200 jésuites, ce qui signifie qu'en un peu plus de 10 ans, la Compagnie de Jésus a diminué de plus de 3 000 membres.

 

Pour le prêtre uruguayen, "le problème n’est pas seulement que beaucoup meurent et peu entrent, mais aussi que nous ne savons pas comment retenir beaucoup de ceux qui entrent".

 

"La raison pour laquelle nous n’avons pas de vocations n’est pas à cause de la société sécularisée, des temps changeants et de mille autres excuses. La raison en est que les conditions de notre époque nous intimident, nous submergent et nous ne savons pas comment répondre aux défis d'aujourd'hui avec le dynamisme et la créativité d'hier", a-t-il souligné.

 

Les jésuites s’apparentent actuellement davantage à une "ONG progressiste"

 

Selon Fernández, la vision du rapport général sur la Compagnie de Jésus "pourrait parfaitement être la vision du monde d’un groupe de réflexion laïc, lié à un parti politique de gauche ou à une ONG [organisation non gouvernementale] progressiste".

 

"On ne trouve dans cette [évaluation] aucune des perspectives surnaturelles ou transcendantes que l’on attendrait d’un ordre religieux, apostolique et sacerdotal", a-t-il déploré.

 

"Il y a de nombreux signes dans la vie actuelle des ministères jésuites, dans les documents publiés et dans les lignes directrices données, qui donnent l'impression que nous sommes dans une ONG et non dans un ordre religieux", a souligné Fernandez.

 

En « profond déclin »

 

Selon Fernández, la Compagnie de Jésus "est en profond déclin. Elle ne le sait pas, ou elle ne veut pas le savoir, ce qui revient au même. Elle veut croire que telle est la situation de toutes les autres réalités de l’Église qui l’entourent et que c’est donc ce qu’elle devrait être.

 

Selon lui, la direction de la société "craint que si elle s'adresse clairement à l'ensemble de l'ordre, ses membres souffriront et se décourageront. Les dirigeants préfèrent entretenir la fiction selon laquelle tout va bien plutôt que de risquer de reconnaître le déclin religieux et apostolique de la société".

 

En ce qui concerne le rapport général 2023 des Jésuites, Fernández a souligné que "dans tout ce long document de plus de 24 000 mots, le mot “prêtre” n'apparaît jamais et le mot “sacerdoce” seulement deux fois, bien que ce soit seulement pour faire une référence distinguant le sacerdoce dans la société et le sacerdoce diocésain".

 

"Je pense que notre attitude est suicidaire : nous voulons des vocations sacerdotales dans la société, mais nous ne voulons pas parler du fait d'être prêtres", a-t-il souligné.

 

Vers la fin de l'essai, Fernández rappelle que les jésuites "ont un charisme merveilleux et nécessaire pour l'Église, un charisme religieux, apostolique et sacerdotal. Il faut le récupérer et le vivre avec passion, audace et générosité.

 

"Pour y parvenir, il est nécessaire de parler plus librement, d'exprimer clairement ce que nous vivons et pensons et d'arrêter d'être politiquement correct."

 

 

Cf. https://www.catholicnewsagency.com/news/257795/prominent-jesuit-the-society-of-jesus-is-in-profound-decline

https://www.catholicworldreport.com/2024/05/24/prominent-jesuit-the-society-of-jesus-is-in-profound-decline/

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25 mai 2024 6 25 /05 /mai /2024 00:00
Sophie de Rome et ses trois filles (icône russe anonyme du XVIe siècle, Galerie Tretiakov, Moscou)

Sophie de Rome et ses trois filles (icône russe anonyme du XVIe siècle, Galerie Tretiakov, Moscou)

Sainte Sophie est une martyre chrétienne suppliciée à Rome vers 137. Fête le 25 mai en Occident , le 17 septembre en Orient et le 15 mai en Alsace et en Allemagne. (1)

 

Issue d'une riche famille romaine, elle éleva ses trois filles dans la religion du Christ et la crainte de Dieu. Les noms grecs de ses trois filles, Pistis, Elpis et Agapi ont été traduits en français et en russe : ce sont respectivement Foi (ou Véra), Espérance (ou Nadège) et Agapé (Charité). Sophie, elle est une mère admirable, émule de la mère des sept martyrs du second livre des Maccabées. (2)

 

À Rome, sainte Sophie visitait les églises chaque dimanche et gagnait une multitude de femmes au christianisme. Selon la légende — probablement fondée sur des faits historiques — les jeunes filles et leur mère furent capturées, vers 137, par les troupes de l’empereur, aux oreilles duquel était parvenue la renommée de leur piété et de leur vertu. Émerveillé par la beauté des enfants, l’empereur Hadrien voulut les adopter mais elles et leur mère refusèrent. Stupéfait de constater leur fermeté dans la foi malgré leur jeune âge, l’empereur fit comparaître les filles séparément, pensant que c’était par émulation mutuelle qu’elles osaient lui tenir tête. Rendu furieux par leurs réponses et leur refus de renoncer à leur religion, l’empereur décida de les mettre à mort. Sophie encouragea ses trois filles — Foi, Espérance et Charité — durant leur supplice ; elle mourut la dernière.

 

La métaphore est évidente : c'est la Sagesse divine qui engendre dans le cœur des chrétiens les trois vertus théologales que sont la foi, l'espérance et la charité.

 

Ce témoignage connut une grande popularité à Rome au IIe siècle mais le culte de Sophie n’y est attesté qu'à partir du VIe siècle.

 

Sophie a été l'objet d'une immense vénération à Byzance et dans le monde slave. L'empereur byzantin Justinien a donné ce même nom à la plus belle église de Constantinople, qu'il a fait construire : Sainte-Sophie (VIIe siècle) en la plaçant, non pas sous son vocable, mais sous celui du saint Sauveur, le Christ, Sagesse de Dieu.

 

En Occident, Sainte Sophie trône, entourée de ses trois filles qui portent les instruments de leur martyre (voir triptyque, vers 1460, musée de Varsovie).

 

Au XVe siècle, Sophie, comme une Vierge de Miséricorde, abrite ses filles sous les plis de son manteau (groupe en bois polychrome, église d'Eschau, près de Strasbourg). Le culte de Sainte Sophie et de sa fille Sainte Foi a été très vivace en Alsace.

 

Certaines de ses reliques furent apportées par Remigius de Strasbourg au couvent d’Eschau, en 777. Le pape Serge II fit transférer le reste de ses reliques, vers 845, dans la basilique San Martino ai Monti.

 

Sainte Sophie de Rome est commémorée le 25 mai et elle était invoquée contre les gels tardifs. Elle était appelée en Allemagne "Die kalte Sophie" ("Sophie la froide").

Sophie de Rome et ses filles, icône bulgare anonyme du xixe siècle

Sophie de Rome et ses filles, icône bulgare anonyme du xixe siècle

Sources : 1 ; 2

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24 mai 2024 5 24 /05 /mai /2024 00:00

Cathédrales de Nantes

            

Au temps de la persécution de Dioclétien, il y avait à Nantes un jeune homme nommé Donatien, d'une haute naissance, mais recommandable surtout par ses vertus. Plus heureux que son frère Rogatien, il avait embrassé la foi chrétienne et travaillait à faire connaître Jésus-Christ autour de lui. Il eut le bonheur d'éclairer son frère et de lui donner le courage de professer une religion dont les disciples étaient voués à la souffrance et à la mort. Le zèle de Donatien l'avait mis en vue: il fut le premier de tous, conduit devant le gouverneur:

"J'apprends, Donatien, lui dit celui-ci, que non content de refuser à Jupiter et à Apollon les honneurs qui leur sont dus, vous cherchez à répandre la religion d'un crucifié.

-- On ne vous a dit que la vérité, répond Donatien; j'adore Celui qui seul doit être adoré.

-- Cessez de propager cette doctrine; sinon, la mort vous attend.

-- La mort, je ne la crains pas pour moi, mais pour vous."

Pendant que Donatien était livré aux tortures et jeté dans un cachot, Rogatien parut à son tour:

"J'ai été informé, lui dit le gouverneur, de votre résolution de professer la religion des chrétiens. Prenez bien garde d'encourir la colère de l'empereur !" La réponse du jeune homme ne fut pas moins ferme que celle de son frère, et le juge décida que le lendemain les deux prisonniers auraient la tête tranchée, pour avoir outragé les dieux et les empereurs.

Une seule chose chagrinait Rogatien: il n'était encore que catéchumène et n'avait pas reçu le baptême; mais Donatien et lui prièrent ensemble toute la nuit, afin que Dieu fît que l'effusion du sang produisît dans le martyr l'effet du saint Baptême.

Le lendemain, le juge, assis à son tribunal, se fit amener les deux confesseurs de la foi et chercha encore à les épouvanter par la menace des supplices.

"Nous sommes prêts, répondirent-ils, à souffrir pour Jésus-Christ tout ce que pourra inventer la cruauté des bourreaux."

Les généreux enfants, à la suite de cette belle réponse, sont placés sur le chevalet et tourmentés cruellement; mais leur courage surpasse la fureur des bourreaux, et ils soutiennent sans faiblir ce douloureux supplice. On les achève ensuite en leur tranchant la tête. La ville et le diocèse de Nantes ont conservé une dévotion traditionnelle à ces deux illustres martyrs, populaires en ce pays sous le nom des deux Enfants Nantais.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Les saints du jour

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23 mai 2024 4 23 /05 /mai /2024 00:00
Saint Didier de Vienne (†  v. 607)

Evêque de Vienne à partir de 595, né à Autun vers 540, il s'éleva contre la reine Brunehaut (ou "Brunehilde") pour critiquer la vie dissolue de la cour.


Pour le faire taire, la reine convoqua un concile à Châlon-en-Bourgogne et y fit comparaître une certaine Justa qui se plaignit d'avoir été violée par saint Didier en présence d'un témoin, domestique de la cour royale. Les évêques de la province de Lyon déposèrent leur collègue.

Mais il fut rappelé par la reine lorsque trois ans plus tard les faux témoins moururent tous deux de manières inexplicables. La reine troublée par la mort des deux accusateurs, fit revenir Didier qui n'en continua pas moins à admonester la vieille criminelle qui n'arrêtait ni ses débauches ni ses tueries.

Pour en finir, Brunehaut envoya ses soldats l'arrêter en pleine messe et le fit lapider en 608 à Saint-Didier-sur-Chalaronne près de Lyon.


Sur le territoire de Lyon, en 606 ou 607, la passion de saint Didier, évêque de Vienne. Ayant reproché à la reine Brunehaut un mariage incestueux et d’autres dépravations, il fut d’abord envoyé par elle en exil, puis, sur son ordre, arrêté dans sa cathédrale, et enfin lapidé par les soldats et achevé à coups de bâton, recevant ainsi la couronne du martyre.

Martyrologe romain

 

Sources: (1), (2), (3)

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22 mai 2024 3 22 /05 /mai /2024 20:19

Au Concours Eurovision de la Chanson, les pentacles et les regards diaboliques occupent le devant de la scène dans la performance de l'Irlandais Bambie Thug. Les messages pro-lgbt normalisent l'enfer sur les réseaux européens unifiés.

Un pentacle entouré d'un cercle de feu et de deux personnages au look ostensiblement satanique. Il s'agit de la performance à l'Eurovision 2024, actuellement organisée en Suède, du chanteur irlandais "Bambie Thug", né Bambie Ray Robinson en 1993, en compétition avec la chanson Doomsday Blue. Et on pourrait s’arrêter là, puisque les images parlent d’elles-mêmes.

 

Diffusé sur des réseaux européens unifiés, le Concours Eurovision de la chanson est le concours musical le plus populaire du continent, qui en est à sa 68e édition et avec la participation de 37 pays. Bref, une sorte de Top des Pops européen ; et le spectacle diabolique de l'Irlande se répétera, comme on pouvait s'y attendre, lors de la finale de samedi soir. Une fois de plus, un événement de masse créé à des fins de divertissement monte sur scène pour véhiculer des messages bien différents.

 

Plus qu'une chanson, la prestation de Bambie Thug ressemble à une malédiction, à commencer par les mots qui ouvrent et concluent la chanson, "Avada Kedavra", qui signifie littéralement "malédiction mortelle", rapidement expliquée dans la seconde moitié du couplet : "Je parle pour détruire" et continue un peu plus loin : “Par des langues tordues, un sortilège s'est déployé sur toi”. L'expression "Avada Kedavra" s'est répandue grâce à la saga Harry Potter, mais ses origines "remontent à des milliers d'années et en araméen, elle signifie 'détruire' ", explique-t-elle sur twitter, précisant que "enfant, j'étais fan de Harry Potter, mais évidemment, en tant que personne non-binaire", elle n'est pas fan de Rowling, qualifiée dans le jargon de "Terf", ou... transphobe. L'une des rares choses claires à propos du personnage est en effet qu'il est non-binaire. En bref, il est plus rapide de comprendre qui "n'est pas" Bambie Thug que qui elle est. En commençant par souligner qu'il ne faut s'adresser ni à elle ni à lui, mais plutôt à "eux" (they/them). Ce qui fait d'elle, à juste titre, une icône du monde arc-en-ciel.

 

Bambie Thug ne cache pas son dévouement à la magie dans une longue interview qui révèle les nombreuses facettes du personnage. En revanche, elle affirme elle-même, à propos de sa musique, avoir inventé le terme "ouija pop" (la référence est à la planche ouija utilisée pour les séances). La vidéo officielle de Doomsday Blue s'ouvre sur une "bible flamboyante" (en plus des symboles déjà mentionnés au début). Dans le clip d'une autre chanson Egregore - un titre tiré du monde de l'occultisme -n'a pas l'air moins satanique, empruntée au "diable androgyne" Lui/Him de la série animée Powerpuff Girls et évidemment interprétée par elle : "Il est aussi totalement androgyne, ce qui est particulier car son nom est littéralement un pronom de genre. Mais Lui est aussi - soulignent-ils - "un acronyme pour Sa Majesté Infernale...". "Et ça le rend encore meilleur", répond Bambie Thug, qui avoue alors un faible "pour les méchants des dessins animés. J'ai ressenti une affinité avec eux. Je pense juste que les méchants sont toujours les meilleurs personnages parce qu'ils sont tellement audacieux et décalés. Ils sont eux-mêmes sans aucune excuse." Shee ajoute : "Les gens diront que je suis une sorte d’adorateur de Satan à cause de cela." Certains doutes surgissent effectivement à ce sujet.

 

Revenons à la passion de Bambi pour l'occulte, née dès l'enfance dans un humus mêlant une vision magique de la nature et du folklore irlandais (ainsi que le Seigneur des Anneaux, au grand dam du très catholique Tolkien). "Quand j'ai déménagé à Muswell Hill après l'université, je me suis lié d'amitié avec un groupe de sorcières. Elles m'ont pris sous leur aile à un moment où je me sentais perdu. Nous avons médité ensemble et elles m'ont fait découvrir les cristaux". En quoi crois-tu? "Je crois à l'énergie, au karma et à la manifestation. Vous pouvez inciter au changement dans votre vie à travers vos paroles et vos actions. Même si ce que vous essayez de manifester ou de jeter un sort ne vous revient pas comme vous l'attendiez, cela peut provoquer un changement en vous qui reste efficace. Aujourd'hui, je fais également très attention à mes mots, car les mots sont des sorts ». « Les mots ont tellement de pouvoir », explique-t-elle - et personne ne nie a priori que des significations et des actions spirituelles sont attachées aux mots, mais ce qui fait la différence, c'est qu'ils viennent d'en haut (bénédictions) ou d'en bas (malédictions). D'ailleurs, à en juger par les paroles en compétition à l'Eurovision, on penche pour la seconde hypothèse (si la scénographie avec son étoile à cinq branches n'est pas assez convaincante).

 

Rien ne manque dans son armurerie : "Je fais aussi beaucoup de magie avec des sceaux", dit-elle. "Il existe de nombreux sceaux que vous pouvez utiliser, mais je crée aussi le mien. Le sceau personnel que j'utilise semble très puissant." À ce stade, que manque-t-il ? "J'apprends aussi à lire les cartes de tarot et j'ai suivi il y a quelque temps un cours de Reiki." Et après tant de "spiritualité", l'entretien se termine sur le cri : "Les droits des trans, maintenant !". Cela suffira-t-il sans doute à certains naïfs progressistes pour accueillir à bras ouverts cette énième "normalisation" d'éléments sataniques, à une heure de grande écoute et au cours d'un événement musical diffusé internationalement, dont les organisateurs ont le (dé)mérite de le faire entrer dans les foyers européens. Mais pour la Weltanschauung (ir)rationaliste moderne, l'obscurantisme est représenté par des églises et des crucifix, pas par des cornes et des étoiles à cinq branches, d'autant plus lorsqu'il est accompagné de messages politiquement corrects...

 

 

Cela suffira sans doute à certaines âmes progressistes candides pour accueillir à bras ouverts la énième "normalisation" d'éléments sataniques, en prime time et lors d'un événement musical diffusé à l'échelle internationale, dont les organisateurs méritent le (dé)mérite de mettre cela au premier plan. maisons des Européens. Mais pour la conception du monde (ir)rationaliste moderne, l'obscurantisme est représenté par des églises et des crucifix, et non par des cornes et des étoiles à cinq branches, d'autant plus lorsqu'il est accompagné de messages politiquement corrects...

 

Source : Daily Compass

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22 mai 2024 3 22 /05 /mai /2024 20:06

Le sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes, France (à usage unique)

L'Hospitalité de Notre-Dame de Lourdes de Madrid, organisation de services aux pèlerins de l'archidiocèse, a conclu le 19 mai son 101ème pèlerinage, accueillant 800 participants, dont l'un a apparemment été guéri d'une grave déficience visuelle. Cet événement extraordinaire devra cependant être étudié avant de pouvoir être qualifié de miracle.

 

Le dernier miracle de Lourdes, le n°70, a été officiellement reconnu en février 2018. Ce cas pourrait devenir le n°71.

 

Le conseiller de l'association archidiocésaine des fidèles, le père Guillermo Cruz, a envoyé une déclaration aux différents groupes qui composaient le pèlerinage, les appelant à accepter ce qui s'est passé avec humilité et simplicité, à l'exemple de sainte Bernadette.

 

« L'expérience du pèlerinage et de la découverte de l'amour de Dieu à travers notre Mère, la Vierge Marie, comme nous l'enseigne sainte Bernadette avec simplicité et humilité, sera toujours la plus grande grâce qui soit accordée à Lourdes, car c'est celle qui renouvelle la vie », a-t-il déclaré.

 

Cette considération précède l'annonce selon laquelle pendant les jours du pèlerinage, « un événement extraordinaire s'est produit, même si ce serait tromper les gens si nous l'appelons un miracle », a expliqué Cruz.

 

Ce qui s'est passé, c'est qu'« une pèlerine qui souffrait de plusieurs maladies et avait une très grave déficience visuelle, après avoir fait 'le geste de l'eau', a recouvré la vue. Cet événement extraordinaire a été immédiatement constaté par les médecins, et le sanctuaire en a été informé et l'a déjà enregistré.

 

Avec le « geste de l'eau », les pèlerins dans la zone des bains, dans une atmosphère de méditation, de prière et de confiance en la Providence, prennent de l'eau dans leurs mains et se lavent trois fois le visage puis boivent une gorgée d'eau comme le faisait saint. Bernadette Soubirous l'a fait sous la direction de l'Immaculée Conception à la grotte de Masabielle.

 

Pourquoi ne peut-on pas encore parler de miracle ?

 

Le prêtre a également expliqué la raison pour laquelle il n'est pas approprié à ce moment de parler de miracle, puisque cette déclaration nécessite « un processus de discernement médical et spirituel qui doit être suivi » dans lequel « doivent concourir les exigences suivantes concernant la guérison : Immédiate . Complète. Durable. Inexplicable."

 

Le conseiller a donc déclaré : « Nous ne pouvons pas anticiper. Il faut faire une étude et surtout que la cicatrisation se maintienne dans le temps.» Le prêtre a souligné que « sauter en avant conduit à la présomption et il faut être humble. Ici, il faut attendre l’étude réalisée par l’Église au sanctuaire de Lourdes, puis que l’évêque de Madrid se prononce, pour vérifier non seulement que c’est inexplicable, mais que c’est aussi miraculeux.

 

Cruz est bien conscient du désir des membres de l'Hospitalité de Lourdes et des pèlerins qu'ils accompagnent chaque année au sanctuaire de pouvoir parler d'un miracle, "mais ce n'est pas notre décision", a-t-il déclaré, soulignant que "c'est toujours une grâce imméritée qui est reçue.

 

Il a averti que « nous pouvons créer de la confusion si nous parlons déjà d’un miracle », tandis qu’en même temps nous pourrions « créer de fausses attentes si nous réduisons les fruits du pèlerinage à un seul événement ».

 

Qu'est-ce que le Bureau Médical de Lourdes ?

 

Le Bureau Médical du Sanctuaire de Lourdes en France a été fondé en 1883 en même temps que l'espace des bains était créé. Comme indiqué sur le site Internet du sanctuaire, il s'agit de la seule organisation de ce type au monde, incluant des lieux de pèlerinage d'autres religions.

 

À ce jour, plus de 70 000 cas d’événements extraordinaires ont été présentés, dont 70 ont été reconnus miraculeux par l’Église catholique. Dans la plupart d’entre eux, les femmes sont les bénéficiaires de cette grâce particulière. Dans 50 des 70 cas, l'événement miraculeux s'est produit par contact avec l'eau du sanctuaire, qui n'a pas de propriétés particulières.

 

C'est le pape Léon XIII qui, en 1886, donna son approbation aux procédures suivies par le bureau médical. En 1902, le Saint-Siège ratifie ces protocoles qui comportent quatre étapes fondamentales :

 

Le directeur du bureau reçoit la personne qui affirme avoir reçu un miracle. Si le directeur estime que le cas mérite d'être pris au sérieux, il fait appel ce jour-là aux médecins présents au sanctuaire. S’ils acceptent que l’affaire continue, une enquête s’ouvre et peut durer plusieurs années. Une fois terminé, les membres du Comité scientifique international de Lourdes voteront pour savoir si l'événement extraordinaire est « inexpliqué dans l'état actuel de nos connaissances ». Ce vote est envoyé à l'évêque du lieu où réside la personne guérie, qui est celui qui a le pouvoir de déclarer le miracle.

 

Les sept critères que les médecins doivent prendre en compte

 

Le site Internet du sanctuaire Notre-Dame de Lourdes précise également les sept critères qui doivent être respectés lors de l'investigation médicale des cas. Avant la guérison, il faut prendre en compte :

 

1) La maladie doit être grave et avoir un pronostic défavorable.

2) La maladie doit être connue et cataloguée par la médecine.

3) La maladie doit être « organique, lésionnelle » et être examinée selon des « critères objectifs, biologiques, radiologiques ». Cela signifie que « même aujourd’hui, les guérisons de pathologies ne seront pas reconnues sans des critères objectifs précis, comme les maladies psychologiques, psychiatriques, fonctionnelles, nerveuses, etc. »

4) Il ne devrait y avoir aucun traitement par lequel la guérison puisse être attribuée.

5) La guérison doit être soudaine, brutale, instantanée, immédiate et sans convalescence.

 

Après la guérison, deux autres critères doivent être pris en compte :

6) Il ne doit pas s’agir d’une simple régression des symptômes mais plutôt d’un retour à toutes les fonctions vitales.

7) Il ne doit pas s'agir d'une simple rémission mais plutôt d'une guérison, c'est-à-dire durable et définitive.

@famille.chretienne 🙏 Une guérison inexpliquée aurait eu lieu la semaine passée au sanctuaire marial de Lourdes. Une pèlerine espagnole rencontrant de graves problèmes de vision aurait retrouvé la vue. Cet événement va être étudié par les autorités compétentes avant qu’elles se prononcent sur un éventuel miracle Musique : custodiae #miracle #lourdes #pelerinage #priere #catho #catholique #catholic #jesus #eglise #religion #chretien #eglisecatholique #foi #christ ♬ son original - Famille Chrétienne

Source : https://www.catholicnewsagency.com/news/257764/possible-miracle-at-lourdes-almost-blind-woman-recovers-her-sight

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22 mai 2024 3 22 /05 /mai /2024 00:00
Saint Émile, martyr à Carthage (IIIème siècle)

En Afrique du Nord vers 250, pendant la persécution de Dèce contre les chrétiens, Émile, arrêté pour sa foi, après avoir faibli devant la torture, apostasia et fut relâché. Se reprenant aussitôt, il alla voir le magistrat qui l'avait jugé et lui redit sa foi. Il fut condamné à être brûlé vif.

Saint Émile, fut d'abord emprisonné, battu avec des verges et soumis à différentes tortures pour l'inciter à renier la vraie Foi et à sacrifier aux faux Dieux.

S. Cyprien, son contemporain, évêque de Carthage, puis martyr comme lui, raconte que les deux saints, Émile et Chaste (ou Vaste), après les premiers tourments, crurent ne pas pouvoir résister aux intentions, puis, après avoir prié le Seigneur, reçurent la force de vaincre leurs persécuteurs, qui les firent mourir par le feu.

 

Sources : 1, 2, 3

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19 mai 2024 7 19 /05 /mai /2024 00:00

Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :

l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 14, 16-17

Vitrail moderne représentant la Pentecôte

Vitrail moderne représentant la Pentecôte

Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.

Evangile selon S. Jean 15 : 26

La Pentecôte correspond à l'envoi de l'Esprit-Saint aux Apôtres réunis au Cénacle de Jérusalem, dix jours après l'Ascension de Notre Seigneur, et donc cinquante jours après sa résurrection (Pâques).

 

Le Cénacle est le lieu de l'effusion de l'Esprit lors de la Pentecôte, quand "apparurent comme des langues de feu qui se posèrent sur chacun d'eux"  (Ac 2:2-3C'est au Cénacle qu'eut lieu le premier concile, dit "concile de Jérusalem" (Ac 15:4-19)

 

Le Cénacle est aussi le nom de la pièce où Notre Seigneur institua le sacrement de l'Eucharistie (la sainte Cène), le Jeudi saint, la veille de sa Passion.

pentecote.jpg

Sur cette gravure, en haut de l'image, on remarque des triangles entremêlés, tête en haut ou tête en bas. Les triangles tête en bas ont à leur base deux points, ce qui dans les Ecritures correspond à l'envoi de l'Esprit-Saint par les deux autres personnes de la Sainte Trinité : le Père et le Fils qui ne font qu'UN, et dans les triangles têtes dirigées vers le haut, l'assemblée de Dieu, qui sur terre est en perpétuelle recherche de Dieu et donc en relation permanente avec le Créateur par la grâce de l'Esprit-Saint.

 

À leur arrivée, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement ; c’était Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques.

Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères.

En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères qui étaient réunis au nombre d’environ cent vingt personnes...

Actes des Apôtres 1, 13-15

Bonne fête de la Pentecôte à tous !
Pentecôte, Descente du Saint-Esprit (Titien)

Pentecôte, Descente du Saint-Esprit (Titien)

Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »

20 Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.

21 Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

22 Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.

23 À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20,19-23

"Le miracle de la Pentecôte, où les Apôtres, cinquante jours après la Résurrection reçoivent l'Esprit Saint, et sont appelés à prêcher dans le monde entier en parlant une multitude de langues, marque la fondation de l'Église.

 

C'est le Christ qui fonde ici Son Église: « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » 

 

Et "c'est Pierre qui prend la parole pour annoncer le premier cette bonne nouvelle (Actes 2, 1-36)." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 24-25). Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours :

Alors Pierre, debout avec les onze autres Apôtres, éleva la voix et leur fit cette déclaration : « Vous, Juifs, et vous tous qui résidez à Jérusalem, sachez bien ceci, prêtez l’oreille à mes paroles.

[...] Il s’agit de Jésus le Nazaréen, homme que Dieu a accrédité auprès de vous en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes.

Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies. Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort.

[...] Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins.

[...] Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ.

Actes des Apôtres 2,1-36

"Suivant deux illustres Pères de l'Église orientale, saint Hésychius, patriarche de Jérusalem, et saint Proclus, patriarche de Constantinople, le Saint-Esprit descendit au moment même où saint Pierre célébrait, au milieu des disciples, l'auguste sacrifice de la messe." (Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome II, Paris 1890, p. 192).

La Cène, Fra Angelico, 1452

La Cène, Fra Angelico, 1452

"La vie communautaire et la vie de prière étaient ordonnées à l’annonce de l’Evangile. C’est exactement ce qui a été vécu par les premiers chrétiens dans ce temps entre Ascension et Pentecôte : sur ordre de Jésus, les disciples font communauté, écoutent la Parole, reçoivent l’Esprit, et deviennent messagers de la Bonne Nouvelle. Vivre au Cénacle c'est vivre avec Ma­rie, c'est se laisser comme elle conduire par l'Esprit pour communiquer le Christ aux autres." (Congrégation Notre Dame du Cénacle, n° 37)

C'est comme une précieuse indication : pas de Pentecôte sans cénacle. En un mot, l'Esprit est donné à des êtres qui, déjà, essayent de vivre en communion, unis dans leur diversité et surtout persévérants dans la prière avec Marie, la Mère de Jésus. (Cathedrale du Puy)

Au cours de la prière au Cénacle, dans une attitude de profonde communion avec les Apôtres, quelques femmes et les « frères » de Jésus, la Mère du Seigneur invoque le don de l'Esprit pour elle-même et pour la communauté.

Marie désire une effusion de l'Esprit en vue de sa propre fécondité spirituelle.

Il était bon que la première effusion de l'Esprit sur elle, qui avait eu lieu en vue de sa maternité divine, fût renouvelée et renforcée. En effet, au pied de la Croix, une nouvelle maternité avait été confiée à Marie, qui concernait les disciples de Jésus. Cette mission exigeait précisément un renouvellement du don de l'Esprit. La Vierge le désirait donc, en vue de la fécondité de sa maternité spirituelle.

Alors qu'au moment de l'Incarnation l'Esprit était descendu sur elle en tant que personne appelée à participer dignement au grand mystère, maintenant tout s'accomplit en fonction de l'Église, dont Marie est appelée à être la figure, le modèle et la mère.

Marie désire une effusion de l'Esprit sur les disciples et sur le monde.

Dans l'Église et pour l'Église, la Vierge, se souvenant de la promesse de Jésus, attend la Pentecôte et implore pour tous la multiplicité des dons, selon la personnalité et la mission de chacun.

Dans la communauté chrétienne, la prière de Marie revêt une signification particulière : elle favorise l'avènement de l'Esprit en sollicitant son action dans le cœur des disciples et dans le monde.

Tout comme, lors de l'Incarnation, l'Esprit avait formé en son sein virginal le corps physique du Christ, de même, au Cénacle, le même Esprit descend pour animer son Corps mystique.

La Pentecôte est donc aussi le fruit de l'incessante prière de la Vierge, que le Paraclet accepte avec une faveur toute particulière parce qu'elle est l'expression de son amour maternel à l'égard des disciples du Seigneur. En contemplant la puissante intercession de Marie qui attend l'Esprit Saint, les chrétiens de tous les temps, dans leur long et difficile cheminement vers le salut, recourent souvent à son intercession pour recevoir avec plus d'abondance les dons du Paraclet.

Répondant à la prière de Marie et de la communauté rassemblée au Cénacle le jour de la Pentecôte, l'Esprit Saint comble la Vierge et ceux qui sont présents de la plénitude de ses dons, opérant en eux une profonde transformation en vue de la diffusion de la Bonne Nouvelle.
À la Mère du Christ et aux disciples, sont donnés une force nouvelle et un dynamisme apostolique nouveau, pour la croissance de l'Église.
Éclairée et conduite par l'Esprit, elle a exercé une influence profonde sur la communauté des disciples du Seigneur
En particulier, l'effusion de l'Esprit conduit Marie à exercer sa maternité spirituelle d'une manière singulière, par sa présence toute imprégnée de charité et par le témoignage de sa foi. Dans l'Église naissante, elle transmet aux disciples, comme un trésor inestimable, ses souvenirs sur l'Incarnation, l'enfance, la vie cachée et la mission de son divin Fils, contribuant à le faire connaître et à affermir la foi des croyants.

Nous ne disposons d'aucune information sur l'activité de Marie dans l'Église primitive, mais il est permis de supposer que, même après la Pentecôte, elle a continué à vivre une existence cachée et discrète, attentive et efficace.

Éclairée et conduite par l'Esprit, elle a exercé une influence profonde sur la communauté des disciples du Seigneur.

(Extraits de l'Audience de Jean-Paul II du 28 mai 1997)

Le Veni Creator Spiritus est une hymne composée au IXe siècle, considérée comme la plus célèbre de toutes les hymnes grégoriennes, elle signifie Viens Saint Esprit Créateur et commémore la Pentecôte.
Cette hymne fut entonnée par Sainte Jeanne D'Arc et son armée lorsque la Pucelle de Domrémy, menait ses soldats vers une de ses plus grandes victoires sur les Anglais à Patay.
 
Veni, creator Spiritus,
Mentes tuorum visita,
Imple superna gratia
Quae tu creasti pectora.
Qui diceris Paraclitus,
Altissimi donum Dei,
Fons vivus, ignis, caritas
Et spiritalis unctio.
Tu septiformis munere,
Digitus paternae dexterae,
Tu rite promissum Patris,
Sermone ditans guttura.
Accende lumen sensibus,
Infunde amorem cordibus,
Infirma nostri corporis
Virtute firmans perpeti.
Hostem repellas longius
Pacemque dones protinus;
Ductore sic te praevio
Vitemus omne noxium.
Per te sciamus da Patrem,
Noscamus atque Filium;
Teque utriusque Spiritum
Credamus omni tempore.
Deo Patri sit gloria,
Et Filio, qui a mortuis
Surrexit, ac Paraclito
In saeculorum saecula.
Amen.
Viens, Esprit Créateur,
Visite la pensée de tes fidèles,
Emplis de la grâce d'En-Haut
Les cœurs que tu as créés.
Toi qu'on nomme le Consolateur,
Le don du Dieu très-Haut,
La source vivante, le Feu, la Charité,
L'Onction spirituelle.
Tu es l'Esprit à la septuple forme,
Le doigt de la droite du Père,
Tu es sa solennelle promesse,
Enrichissant notre gorge par la parole.
Fais jaillir la lumière dans notre intelligence,
Répands l'amour dans notre coeur,
Soutiens la faiblesse de notre corps
Par ton éternelle vigueur !
Repousse au loin l'Ennemi,
Donne-nous la paix sans délai ;
Que sous ta conduite qui nous ouvre la voie,
nous évitions toute nuisance.
Fais que par toi nous connaissions le Père
Et découvrions le Fils,
Et qu'en toi, leur commun Esprit,
Nous croyions en tout temps.
Gloire soit à Dieu le Père,
Au Fils ressuscité des morts,
À l'Esprit Saint Consolateur,
Dans les siècles des siècles.
Amen.
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18 mai 2024 6 18 /05 /mai /2024 00:00
Saint Eric, roi de Suède, Martyr († 1161)

Roi de Suède de 1150 à 1160, Eric IX était également appelé Erik le Saint (den Helige) ou saint Eric. Il fut tué en 1160 par un prince danois.  

Fort pieux, Eric usa de toute son influence pour évangéliser ses sujets par la codification des lois de son royaume qu'il rédigea dans un esprit chrétien, sans vouloir les forcer à la conversion. Eric améliora aussi le sort des femmes.

Il décida de conquérir la Finlande, autant pour l'expansion de son domaine que pour y porter l'Évangile.

Il est le fondateur de la "dynastie d'Erik" qui alternera avec la dynastie de Sverker sur le trône de Suède jusqu'au début du XIIIe siècle.

 

Selon wikipedia, "son règne est marqué par la première tentative peut-être légendaire de conversion des Finlandais païens. Selon la Vita Santi Erici rédigée par l'évêque Israël Erlandsen de Västeras (Suède) (1328/1329†), il aurait organisé une croisade en Finlande au cours de laquelle l'évêque Henri d'Uppsala aurait trouvé la mort tué d'un coup de hache par un nouveau converti."

 

Eric fut assassiné le 18 mai 1160 à la sortie de la messe de l'Ascension à Turku (port situé au sud-est de la Finlande) par un prince danois, Magnus Henriksson. Une fontaine a jailli de la terre où la tête du roi est tombée après avoir été coupée au loin, et des miracles ont été déclarés après sa mort.  Considéré comme martyr, il devint ainsi le saint patron de la Suède : Erik den Helige. Ses restes ont été conservés dans un reliquaire, dans la cathédrale d'Uppsala où les gens ont fait des pèlerinages pour près de mille ans.

 

Chasse de saint Éric à la cathédrale d'Uppsala

Chasse de saint Éric à la cathédrale d'Uppsala

 

 

Lors de l'ouverture de son tombeau le 10 avril 2014, l'ancienne couronne royale de Suède fut découverte dans le tombeau de saint Eric.

 

Erik le Saint assassiné par l'adversaire Sverker, plus tard roi de Suède. Karl Sverkersson (fils de Sverker) a été assassiné plus tard par le fils d'Erik, Knut, qui montera sur le trône en 1168 sous le nom de Knut Ier de Suède.

 

Sources: (1), (2), (3)

 

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17 mai 2024 5 17 /05 /mai /2024 00:00
Saint Pascal, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 159.

Saint Pascal, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 159.

Saint Pascal Baylon naquit en Espagne, en Aragon, le 17 mai 1540, d'humbles cultivateurs, riches des vertus chrétiennes. Occupé dès l'âge de sept ans, à la garde des troupeaux, il passait son temps en prières et en lectures; on dit que les Anges eux-mêmes lui donnèrent des leçons.

Le petit Pascal se plaisait surtout à réciter le Pater. Quoique pauvre, il trouvait le moyen de faire l'aumône en donnant une partie de sa nourriture à ceux qui en avaient besoin. Il était le modèle aimé et respecté de tous les bergers de la contrée. Dans un âge si tendre, il connaissait l'usage assidu des cilices, des jeûnes, des disciplines sanglantes; on le voyait marcher pieds nus à travers les ronces et les épines, en expiation de ses péchés.

"Dès l'âge de douze ans, il aimait s'isoler pour prier : 'Tout en gardant ses brebis, il sculpta un jour un crucifix très bien réalisé et y accola une image de la Vierge. Il le plantait dans le sol en guise d'oratoire ambulant. S'il n'abandonna jamais son troupeau pour se rendre à l'Église, il n'en participait pas moins par la pensée et par le coeur à la messe qui se célébrait dans l'église voisine.

Les anges favorisaient de façon étonnante sa piété eucharistique : un jour où la cloche de la paroisse annonçait l'élévation, un ange lui apparut, qui représentait l'hostie à son adoration. Une autre fois, il vit des anges soutenir un ostensoir renfermant une hostie éblouissante de blancheur. Signes précurseurs de sa profonde dévotion eucharistique, et de sa vocation particulière d'adorateur et d'apôtre du Saint Sacrement." (1) 

Le maître chez qui ses parents l'avaient placé voulait le faire héritier de tous ses biens; mais lui, craignant que les biens de la terre ne fussent un obstacle à sa félicité, refusa avec modestie cette faveur, voulant acquérir plus de conformité avec le Sauveur qui était venu sur la terre, non pour être servi, mais pour servir.

Pascal ne convoitait que l'héritage de l'amour de Dieu et la pauvreté religieuse.

Saint Pascal Baylon, Confesseur, Patron des Oeuvres eucharistiques (1592)

À vingt ans, malgré les sollicitations de ses camarades, auxquels il prouva la réalité de l'appel divin en frappant trois fois la terre avec sa houlette et en faisant jaillir trois fontaines dans un lieu sec et aride, il entra chez les Franciscains comme frère convers et il y remplit la tâche de portier. (2) 

Il étonna ses contemporains par les manifestations extraordinaires de sa vie intérieure - lévitations spectaculaires, accompagnées parfois de phénomènes lumineux -, par ses charismes de lecture des coeurs, de prophétie et de guérison, mais plus encore par ses éminentes vertus, qui lui valurent d'être canonisé en 1691. (3)

Il rayonnait par son amabilité et sa douceur envers tous ceux qui se présentaient à la porte du couvent. Beaucoup de gens pour cette raison venaient lui demander conseil, même des prédicateurs qui estimaient que sa théologie était celle du cœur et non pas celle d'un intellectuel.

Les vertus de l'enfant, déjà si extraordinaires, devinrent dans le religieux, des vertus véritablement merveilleuses. Son obéissance était aussi parfaite que possible. Traité rigoureusement par son supérieur, il disait à ceux qui le plaignaient: "Taisez-vous: le Saint-Esprit a parlé par la bouche de notre supérieur." Quand on lui proposait de faire quelque chose, il disait souvent: "Je ferai comme l'obéissance dira."

Sa mortification était effrayante et ne le cédait en rien à celle des anciens solitaires. Sa charité pour les pauvres, quand il était portier, dépassait les limites; du moins ses supérieurs le blâmaient à ce sujet; mais il leur répondait naïvement: "S'il se présente douze pauvres et que je donne à dix, il est bien à craindre que l'un de ceux que je renvoie ne soit précisément Jésus-Christ."

Maltraité par les Huguenots au cours d'une mission dans la France déchirée par les guerres de religion, il leur pardonna en disant que c'est pour servir Dieu qu'ils l'avaient ainsi traité !

Pascal est célèbre par sa dévotion à la Sainte Eucharistie; il passait des heures entières, souvent ravi en Dieu, devant le Tabernacle, et parfois on le voyait suspendu en l'air par l'effet du divin amour. Quand il ne pouvait être de corps devant le Très Saint-Sacrement, il y était ordinairement en esprit.

Saint Pascal Baylon, Confesseur, Patron des Oeuvres eucharistiques (1592)

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c0/LienzoS_Pascual.jpg/200px-LienzoS_Pascual.jpg

 

Il honorait aussi spécialement la Mère de Dieu, et ne cessait de demander, par son intercession, la grâce d'être préservé des souillures du péché.(4)

Pascal Baylon fut canonisé en 1690 par le Pape Alexandre VIII. (5)

En 1897, Léon XIII l'a déclaré Patron des Oeuvres eucharistiques.(6)

 

Saint-Pascal-Baylon.jpg

 

À Rome, deux églises portent le nom de cet humble frère lai, que le Saint-Siège a déclaré céleste Patron de tous les congrès et assemblées eucharistiques. La première de ces églises s’élève près du titulus Callisti ; elle avait été primitivement dédiée aux Quarante Martyrs de Sébaste, mais vers 1735, les Alcantarins espagnols y unirent, en lui donnant la préséance, le nom de leur célèbre compatriote. La seconde se trouve près de la basilique de Sainte-Cécile, et une maison religieuse y est annexée.

 

Prière. — « O Dieu qui avez orné votre confesseur Pascal d’un tendre amour envers les saints mystères de votre Corps et de votre Sang ; accordez-nous de retirer de ce divin banquet cette même ferveur spirituelle qu’il en rapportait. Par notre Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne dans les siècles et des siècles. Amen. »(7)

***

 

Sources: (1) Gilles JEANGUENIN, Les Anges existent !, Éditions Savator, Paris 2008, p. 191-192 ; (2) http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1175/Saint-Pascal-Baylon.html ; (3) (P. Ramala, San Pascal Baylon, hermano y amigo de todos, Éd. Provincia Franciscana de Cataluna, Barcelona 1980, p. 28, cité dans Gilles JEANGUENIN, Les Anges existent !, Éditions Savator, Paris 2008, p. 192 ; (4)  Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 137; (5) ; (6) ; (7) ; (8) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 158.

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16 mai 2024 4 16 /05 /mai /2024 00:00
Saint Honoré, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 93.

Saint Honoré, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 93.

Évêque d'Amiens très populaire au VIe siècle, il le fut encore plus après sa mort.  

 

Quand, jeune homme, il annonça à sa nourrice qu'il voulait devenir prêtre, elle était en train de faire cuire son pain. "Et quand ma pelle aura des feuilles, tu seras évêque !" se moqua la brave femme. Sous ses yeux ébahis, la pelle se mit à reverdir. En souvenir de ce miracle, en 1202, un boulanger parisien offrit 9 arpents de terre pour construire une chapelle à saint Honoré qui devint ainsi le saint patron des boulangers.

 

Un jour, en pleine Messe, Honoré vit le Christ venir consacrer lui-même le pain eucharistique.

Lupicin, prêtre du diocèse d'Amiens, reçut un jour la révélation du lieu où étaient enterrés les martyrs Firmin, Victoric et Gentien, morts en l'an 303. Il creusa le sol et découvrit leurs corps. Dans sa joie, il entonna un hymne d'allégresse dont les accents atteignirent Honoré qui se trouvait à plus de deux lieues de là. L'évêque, accompagné du clergé et d'un grand concours de fidèles, arriva bientôt et procéda à l'Invention des reliques.

 

Saint Honoré évangélisa des contrées où la foi chrétienne était encore mal connue et il obtint d'innombrables conversions. Au cours d'une de ses visites épiscopales, il mourut à Port-le-Grand, le 16 mai 600, et fut enterré dans son village natal. Son corps fut placé sous le maître-autel d'une église bientôt bâtie en son honneur.

Une procession avec la châsse contenant ses reliques fit venir la pluie en temps de sécheresse. 

Saint Honoré, évêque d'Amiens, saint Patron des Boulangers (VIe siècle)

Saint Honoré est vénéré au XIesiècle tant et si bien que sa renommée s'étendit à Paris où des picards émigrés lui construisirent une église. La rue Saint-Honoré et le faubourg Saint-Honoré l'ont rendu célèbre dans le monde entier. On a donné son nom à une pâtisserie, le Saint-Honoré.

 

Depuis qu'au XVème siècle, à Paris, des boulangers et pâtissiers de Paris décidèrent de créer une confrérie qui se retrouverait dans une chapelle lui étant dédiée, il est leur saint patron.

 

Il est fêté le 16 mai chez beaucoup de boulangers à travers toute la France : c'est la "Fête du pain". L'occasion de célébrer une fois l'an sur le lieu des moissons, au moulin et au fournil, le travail des céréaliers, des meuniers et des boulangers qui maintiennent la tradition du bon pain français.

Sources : (1) ; (2) ; (3) ; (4) ; (5) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 92.

 

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15 mai 2024 3 15 /05 /mai /2024 00:00
Sainte Denise, Vierge, martyre († 251)8mSG40o-iJ0

J’ai un ami plus puissant que toi qui m’assistera dans les tortures.

Sainte Denise à son juge

En Asie Mineure (Anatolie) pendant la persécution de Dèce (1), voyant des chrétiens, les saints Pierre, André et Paul à Lampsaque dans l’Hellespont (détroit des Dardanelles) (peut-être en 251 d'après le martyrologe romain) se faire lapider pour leur foi, Denyse (Denise) se jeta sur leurs corps pour souffrir le martyre avec eux. Elle fut séparée de ses compagnons, puis fut torturée et décapitée. Elle n'avait que seize ans.

 

Panorama sur le Détroit des Dardanelles 

 

Au proconsul (gouverneur) Optimus qui l'invitait à sacrifier à la déesse Vénus, Pierre répliqua:

 "Je suis étonné que vous me proposiez de sacrifier à une femme dont les actions seraient punissables suivant vos propres lois. (1) ... Il est plus nécessaire et plus glorieux pour moi d'offrir le sacrifice de l'adoration au Dieu vivant et véritable." (2) Optimus le fit étendre sur une roue, entre des pièces de bois attachées à son corps avec des chaînes de fer, tellement disposées, que la roue, en tournant, devait lui briser peu à peu tous les os. Le martyr, levant les yeux au ciel, disait avec une tranquilité mêlée de joie : "Je vous rends grâces, seigneur Jésus, de ce que vous me donnez le courage de vaincre le tyran". Optimus, voyant qu'il était inébranlable, lui fit couper la tête.

 

Optimus condamna André et Paul à être fouettés, puis il les livra au peuple pour être lapidés. Denyse apprenant que l'un des accusés, Nicomaque, venait d'apostasier, s'écria: "Il s'est perdu à jamais dans l'autre monde." Les gardes s'aperçurent ainsi que cette jeune fille de 16 ans était chrétienne. Le tyran donna des ordres pour qu'on la décapitât à quelque distance, ce qui fut aussitôt exécuté. 

 

PRATIQUE. Mourons au monde, et nous aurons part au bonheur des saints. 

 

 Sources:

 

(1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 135.

(2) L'Evangile au quotidien; Nominis

(3) Conférences des Evêques de France

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour
14 mai 2024 2 14 /05 /mai /2024 00:00
Saint Matthias, Apôtre

Les fidèles étant assemblés pour attendre la descente du Saint-Esprit, saint Pierre leur dit que, pour accomplir l'Écriture, il fallait choisir un douzième Apôtre à la place de Judas. Matthias et Joseph, appelé Barsabas, que sa piété extraordinaire avait fait aussi surnommer le Juste, furent jugés dignes de cette éminente dignité. On se mit aussitôt en prières, on procéda à l'élection par la voie du sort afin de connaître la Volonté du Ciel, et Matthias fut désigné.

Les apocryphes le font naître à Bethléem dans la tribu de Juda.

Nous n'avons rien de certain sur ses actions ; on sait seulement qu'après avoir reçu le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte, il alla prêcher l'Évangile de Jésus-Christ en Judée et en Éthiopie, et qu'il consacra le reste de sa vie aux travaux de l'apostolat.

Clément d'Alexandrie (+220) rapporte que, dans ses instructions, il insistait principalement sur la nécessité de mortifier la chair en réprimant les désirs de la sensualité ; leçon importante qu'il tenait de Jésus-Christ, et qu'il mettait lui-même en pratique. 

Une tradition veut qu'il soit mort martyr en prêchant l'Évangile en Judée, poursuivi par les Juifs.

Selon les Grecs, d'après une ancienne tradition exprimée dans leurs ménologes, saint Matthias prêcha la foi vers la Cappadoce et les côtes de la mer Caspienne; ils ajoutent qu'il fut martyrisé lapidé et décapité dans la Colchide, à laquelle ils donnent le nom d'Éthiopie. [1]

Son culte est très vivace en Italie, où son corps a été ramené par sainte Hélène. Padoue et la basilique Sainte Marie-Majeure à Rome revendiquent des reliques, mais également Trèves, en Allemagne, dont il est le patron, comme de Hanovre, Prague et certaines localités des Pays-Bas prétendent détenir également des reliques. 

Sa fête n'entre dans la liturgie qu'au XIe siècle.

Saint Matthias, Apôtre

Entre autres nombreux patronages, il est le saint des buveurs repentants, sans doute à la suite de Clément d'Alexandrie affirmant que Matthias est un prédicateur de la pénitence, de la nécessité de fortifier l'âme par la foi, de combattre les désirs déréglés de la sensualité et de réprimer ses passions. Ce dont ont justement besoin buveurs et godailleurs.

 

 

Matthias est représenté avec les instruments du martyre : épée, hache ou hallebarde, et une croix à haute hampe.

Saint Matthias, Apôtre

Saint Matthias est le patron des bouchers, des forgerons et des buveurs repentants. [2]

Saint Matthias, Apôtre

Sources: 1 ; 2Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 142.

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13 mai 2024 1 13 /05 /mai /2024 00:00
Sainte Rolende (sur une bannière de la jeunesse de Gerpinnes)

Sainte Rolende (sur une bannière de la jeunesse de Gerpinnes)

Rolende plutôt que Rolande car ce nom n’est pas le féminin de Roland, était la fille du roi des Lombards (Italie) Didier.

 

Elle était bonne, instruite et très belle et son père la donna en mariage au roi d’Ecosse alors qu'elle se destinait à être religieuse. Elle s'échappa de la surveillance des seigneurs qui l'emmenait en Ecosse et voulut rejoindre le monastère de Sainte Ursule pour se mettre sous la protection de l'archevêque de Cologne (Allemagne). Mais épuisée, elle se réfugia au château de Villers-Poterie sur l'actuelle commune de Gerpinnes en Belgique. Rolende y mourut et fut enterrée dans l'église qui lui est dédiée. Ce tombeau devint si célèbre par les miracles éclatants de tout genre qui s'y opérèrent qu'on y vit affluer une foule innombrable avide d'obtenir la délivrance, soit des infirmités corporelles, soit de l'aveuglement spirituel.

 

On disait que "du corps virginal de Rolende, suintait en grande abondance une huile sacrée dont l'onction guérissait  les plaies".

 

 

Son corps fut transféré dans une châsse au XVIème s.

 

 

Saints de glace
 
Sainte Rolande († 774) et Saints de glaces
Traditionnellement fêtés les 11, 12 et 13 mai de chaque année, ces saints sont invoqués par les agriculteurs pour éviter l'effet sur les cultures d'une baisse de la température qui s'observerait à cette période et qui peut amener du gel (phénomène de la lune rousse, période où, lors de nuits sans nuages, il y a des risques de gelées qui font roussir les jeunes pousses des plantes). Une fois cette période passée, le gel ne serait plus à craindre.
 
Ce sont S. Georges (23 avril), S. Marc (25 avril), saint Eutrope (30 avril), S. Philippe ou fête de la Sainte Croix (3 mai), S. Jean Porte Latine (6 mai), Saint Mamert (le 11 mai), Saint Pancrace (le 12 mai), Saint Servais (le 13 mai) et S. Yves (le 19 mai).
 
. Leurs noms ont des diminutifs en langue d'Oc : Jorget, Marquet, Tropet, Philippet, Crozet et Joanet.
 
 

La période des Saints cavaliers va généralement du 23 avril au 6 mai alors que la lune rousse va généralement du 5 avril au 6 mai.

 
A cette occasion les agriculteurs se retrouvaient et récitaient des prières au cours de processions paroissiales pour protéger les cultures durant ces jours critiques. Le patronage de ces saints ne se révélant pas toujours favorable, ils ont fini par incarner le retour du froid.
 

Le 11 mai, saint Mamert introduisait les trois jours des Rogations qui précédaient immédiatement le jeudi de l'Ascension. Lors de ces fêtes religieuses, les paysans se retrouvaient et récitaient, au cours de processions paroissiales, des prières pour protéger les cultures et les plantations et mettre fin aux calamités naturelles.

 

Dans certaines régions se rajoutent d'autres saints de glace, comme S. Boniface, célébré le 14 mai en Lorraine, Alsace ou encore en Ligurie (Italie du Nord), S.  Yves, le 19 mai et Saint Bernardin, le 20 mai.

 

Le bon saint Boniface, entre en brisant la glace.

Dicton populaire

 

Dans les régions plus méridionales, les dernières gelées printanières ont lieu en avril, d'où les dictons d'autres saints météorologiques appelés déjà par Rabelais "saints gresleurs, geleurs et gasteurs de bourgeons".

 

Dans le Midi de la France, on invoque les Saints cavaliers ou Saints Chevaliers :

 

Le dicton "Marquet, Georget et Philippet sont trois casseurs de gobelets" signifie que la grêle ces jours–là est néfaste pour la vigne, donc aux gobelets de vin.

 

À Béziers, on craint plus particulièrement saint Georges (23 avril), saint Marc (25 avril) et saint Aphrodise (28 avril). Un dicton concerne deux d'entre eux : "Saint-Georges et Saint-Marc sont réputés saints grêleurs ou saints vendangeurs."

 

Dans les Landes, Marc, Vital (28 avril) et la sainte Croix sont appelés "les trois marchands de vin" car ils correspondent à une période critique pour la vigne.

 

Dans le Gard, les quatre cavaliers (correspondant au dicton dialectal "Jorget, Marquet, Croset e Tropet son de maissants garçonets") sont souvent confondus avec les saints de glace.

 

La plupart des calendriers mentionnent actuellement d'autres saints à fêter ou invoquer ces jours-là : Estelle, Achille et Rolande. Le changement date de 1960. L'Église décida alors de "remplacer" les saints associés aux inquiétudes agricoles (réminiscence de paganisme) par d'autres saints et saintes qui n'auraient aucun lien avec ces croyances populaires.

Dicton du jour :
Avant Saint-Servais, point d´été, après Saint-Servais, plus de gelée.

Sources: (1); (2); (3); (4); (5); (6)

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