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22 octobre 2017 7 22 /10 /octobre /2017 17:57

Dans sa dernière video, Virginie Vota rapporte cette question du FigaroVox 'Est-il encore possible d'être chrétien dans un monde qui ne l'est plus ?'. "Dans Le pari bénédictin, le journaliste américain Rod Dreher constate que les Chrétiens ont perdu la bataille culturelle. Il les invite à reformer des communautés vivantes, loin de la "société liquide". Virginie Vota y donne cette réponse fulgurante : "La réponse est oui, bien entendu, (il est possible d'être chrétien dans un monde qui ne l'est plus) parce que Dieu existe". Et elle porte le débat sur l'essence des choses.

Extraits:

 

"Vous verrez que dans l'entretien, il (Rod Dreher) cherche à remonter aux causes profondes et aux causes premières de la déchristianisation du monde aujourd'hui et notamment en Occident. Et c'est pour cela qu'il aborde la question du nominalisme -c'est assez rare pour être souligné- qui est apparu à la fin du XIIIe siècle avec la querelle des universaux, entre notamment S. Thomas d'Aquin, puis Guillaume d'Occam et qui a servi de socle ou d'impulsion au développement de l'idéologie humaniste, c'est-à-dire le début de l'anthropocentrisme où l'homme est devenu le centre du monde et sa propre fin, (...) et qui a permis l'éclosion de la 'philosophie' des Lumières, dont le constitutionnalisme en est une conséquence avec par exemple la première constitution en Virginie en 1776 et les déclarations des droits de l'homme pour le préserver des pouvoirs arbitraires parce que la puissance divine n'est absolument plus reconnue. C'est l'homme qui est son propre maître et donc forcément il doit se protéger de l'homme parce que 'l'homme est un loup pour l'homme' (Hobbes). Et donc on érige des 'droits' sacrés et inviolables parce qu'il n'y a plus de commandement divin... C'est l'homme qui doit respecter l'homme, c'est une société nouvelle qui se crée avec un homme nouveau, c'est la naissance d'un nouvel Adam, avec ses droits, ses prérogatives (mais coupé des commandements divins... NdCR.)

 

(...) Il est intéressant de se demander 'où est-ce qu'on en est aujourd'hui par rapport à cette 'philosophie des Lumières' ? On observe une radicalisation et les horreurs que l'on peut observer aujourd'hui ne sont que l'aboutissement de cette philosophie des Lumières, de cette (fausse) liberté, c'est-à-dire que l'homme a absolument détruit tout ce qui l'entravait et tout ce qui constituait un déterminisme naturel pour se déterminer lui-même selon sa volonté toute-puissante. Par exemple : la sexualisation des enfants dès l'âge de trois ans à l'école. (Cf. Lire : Ariane Bilheran, "L'imposture des droits sexuels" ici et , une psychologue clinicienne, normalienne, Docteur en psychopathologie et psychothérapeute qui travaille sur les processus manipulateurs et totalitaires au sein du langage.) Tout cela est l'aboutissement de la 'philosophie des Lumières' qui détruit absolument tout principe lié à la nature de l'homme. Et qu'est-ce que la nature de l'homme avant tout ? C'est un corps et c'est une âme, parce que l'homme est la créature de Dieu, il n'est pas sa propre créature, il n'est pas le Créateur. Il est le Fils ou une Fille de Dieu lorsqu'il veut bien se reconnaître comme tel, parce qu'il peut choisir avec son libre arbitre. Mais même s'il ne le veut pas, il reste un homme, c'est-à-dire la créature de Dieu.

 

(...) La république a pour principe l'anthropocentrisme, c'est-à-dire que Dieu n'existe plus effectivement et c'est l'homme qui est son propre dieu, qui décide tout ce qu'il veut et sa Volonté est toute puissante.

 

(...) Je vous parlais de la question du langage, et bien la première chose à faire est de faire disparaître l'écran qu'il y a entre Dieu et et nous, et de le mettre entre nous et la société, pour que nous nous reconnaissions à Dieu. Le gros problème n'est pas de vivre dans une société qui matériellement est déchristianisée, c'est le fait d'être coupé de Dieu dans notre esprit même, parce que dans le langage, tout nous coupe de Dieu, tout nous fait oublier que ce qui nous entoure, ce que nous voyons, sont des créations de Dieu et que nous mêmes sommes une créature de Dieu.

 

Et le plus difficile en tant que chrétien ce n'est pas de vivre dans un monde où matériellement rien ne nous rappelle Dieu. On vit dans une société où l'on parle de la laïcité à la française, tout cela simplement parce que cette laïcité ne consiste pas à instaurer une neutralité des religions dans l'espace public, comme on nous le dit, la laïcité c'est un mot de novlangue, c'est tout simplement un anticléricalisme qui s'est manifesté très violemment sous la IIIe république avec les grandes lois anticléricales et la 'séparation de l'Eglise et de l'état' (1905) et la réforme de l'instruction publique pour justement abolir dans nos esprits l'idée de l'existence de Dieu et du lien qui nous unit à lui. Cela crée si vous voulez comme un écran, une séparation entre Dieu et nous. (...) Et ce qu'il y a de pervers -du moins en France - c'est que tout est fait pour nous faire oublier Dieu. (...) Et dans les mots, on nous ôte même la possibilité de ce lien, la possibilité de le trouver et même de pouvoir concevoir son existence en soi.

 

(...) Aujourd'hui, avec le nominalisme, l'homme se prétend créateur et il créé des concepts et donc il crée des noms, parce que en soi il n'est créateur de rien matériellement. Il crée des noms et il va déclarer que puisque ce nom existe, la chose en soi existe; c'est l'existence qui précède l'essence.

(...) On sépare complètement l'essence d'un être, d'une chose, de son existence en soi. D'un ressenti, d'une perception on prétend que c'est une réalité, on cherche à créer une réalité à partir d'un ressenti alors que normalement c'est la réalité qui nous met au diapason avec nos ressentis. Un exemple intéressant dans la Bible, illustrant le réalisme même si c'est symbolique : lorsque Dieu a créé les animaux, il les présente un à un à Adam et il lui demande de nommer les animaux et Adam trouve un nom aux animaux. Mais pourquoi il n'a aucune hésitation ? Pourquoi le fait-il si naturellement ? D'une part parce qu'il parle naturellement le langage de son Créateur, le langage de Dieu. Donc les mots sont déjà naturellement en accord avec la Création de Dieu. Mais aussi d'autre part parce que l'essence existe et il y avait un nom pour chaque essence, naturellement, alors que aujourd'hui ce serait parfaitement le contraire [C'est la subversion du langage par les révolutionnaires.NdCR.*]. Cet exemple est une très belle illustration du réalisme en soi.

 

La question que nous pose l'article finalement ce n'est pas est-il encore possible d'être chrétien dans un monde qui ne l'est plus, c'est comment rester chrétien dans notre esprit, spirituellement, dans un monde qui matériellement ne l'est plus, mais qui cherche aussi à nous déchristianiser intérieurement. Et c'est cela notre défi, ce que nous devons faire, c'est nous reconnecter avec Dieu, et pas simplement par nos gestes ou nos activités, c'est surtout nous battre dans nos esprits, dans notre âme, pour être toujours en contact avec lui et percevoir le monde comme Sa Création, et non plus nous percevoir comme notre propre dieu, comme l'idéologie dominante le veut, c'est-à-dire la 'jouissance du citoyen' comme le dit Jean de Viguerie. Et c'est cela le plus difficile car il va falloir épurer nos esprits et apprendre à retrouver le sens des mots, pour retrouver notre essence humaine, c'est-à-dire des créatures de Dieu, un corps et une âme. (...) Pour cela il va falloir désintoxiquer notre esprit de la pensée de gauche, de la 'philosophie des Lumières'. Il va falloir s'interroger sur le sens de chaque mot que l'on emploie.

 

(...) Le risque (dans le monde), c'est de penser 'Dieu m'a abandonné, Dieu n'existe pas', alors qu'on ne se remet soi-même pas en question, et on ne se dit pas 'mais c'est moi qui suis incapable parce que ma vision est tellement embrouillée, mon esprit est tellement embrouillé par le langage (novlangue) qui est le siège des pensées, tout ce qu'on m'a instillé à mon insu, c'est moi qui suis incapable de sentir Dieu, c'est moi qui suis incapable d'aller vers lui, de le trouver'.. Et c'est la question qu'il va falloir vous poser : c'est comment me reconnecter avec Dieu d'abord dans mon esprit, dans mon âme ? Qu'est-ce que que je dois réformer dans ma vie pour penser constamment à lui et pour vouloir sa volonté ? Et agir en fonction de sa volonté ? Pour faire que sa volonté soit mienne et que je l'accepte profondément, intérieurement et pas seulement en surface dans des gestes ? Des gestes qui, certes sont très importants parce que c'est par les gestes et les habitudes que l'on apprend et que en soi l'on ingère quelque chose, il ne faut pas le mettre de côté. Mais si vous voulez avoir une foi solide et profonde, c'est d'abord dans votre façon de penser que vous allez devoir réformer votre vie et à affronter (si c'est le cas) vos doutes, mais aussi apprendre à vous préserver de ce qui alimente ces doutes, apprendre à percevoir la réalité différemment de ce que la société vous inculque (la société complètement déchristianisée).

 

(...) C'est pour cela que j'insiste sur la nécessité de recevoir les sacrements, même si vous n'êtes pas encore parfaitement sûr, parce que vous aurez une aide incommensurable. On n'est pas tout-puissant, on est face même à des forces qui nous dépassent, et qui nous dépassent tellement qu'on a besoin de l'aide de Dieu, on a besoin d'aller vers Lui et de lui demander de nous aider à aller vers Lui.

 

Il faut agir corps, âme et esprit et la question du langage est centrale."

 

* Cf. Blanc de Saint-Bonnet : "Ce qu'il y a de plus funeste pour les peuples, après la Révolution, écrit Blanc de Saint-Bonnet, c'est la langue qu'elle a créée. Ce qu'il y a de plus redoutable après les révolutionnaires, ce sont les hommes qui emploient cette langue dont les mots sont autant de semences pour la Révolution... Ne jetons plus aux foules des termes dont on ne leur explique point le sens théologique et vrai. Ils ne cessent d'engendrer les idées qui tiennent les masses en ébullition et les arrachent au devoir de la vie" (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, 1873, p. 281-284, ouvrage honoré d'un Bref personnel de Pie IX.)

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22 octobre 2017 7 22 /10 /octobre /2017 11:19
Robert Spaemann- Amoris laetita va diviser l'Eglise (One Peter Five 28 avril 2016)

Robert Spaemann- Amoris laetita va diviser l'Eglise (One Peter Five 28 avril 2016)

Trois semaines après la Correctio filialis critiquant le document papal "Amoris Laetita", la première riposte est apparue le 18 octobre sous la forme d’une "Laudatio" lancé sur le web par un groupuscule de prêtres et d’intellectuels principalement issus d’Autriche et d’Allemagne (http://www.pro-pope-francis.com/).

L’un d’entre ces théologiens, l’allemand Mgr Fritz Lobinger, évêque émérite d’Aliwal (Afrique du Sud) est le "père" de l’expression "prêtres de communautés" qu’il a développée dans son livre "Teams of Elders. Moving beyond Viri probati" (2007) dans lequel il appelle de ses vœux l’introduction dans l’Eglise de deux sortes de prêtres : les prêtres diocésains à et les prêtres de communauté. Les premiers travailleraient à temps plein et les seconds, mariés avec famille, seraient à la disposition des communautés dans lesquelles ils vivent et ils travaillent.

Un autre signataire, le P. Paul Zulehner, disciple de Karl Rahner, est connu à son tour pour une fantasque "Futurologie pastorale" (1990). En 2011, il avait soutenu "l’appel à la désobéissance" lancé par 329 prêtres autrichiens favorables au mariage des prêtres, à l’ordination sacerdotale des femmes, au droit pour les protestants et pour les divorcés remariés de recevoir la communion ainsi qu’à celui des laïcs à prêcher et à diriger des paroisses... Martin Lintner est quant à lui un religieux servite de Bolzano, professeur à Bressanone et président de l’Insect (International Network of Societies for Catholic Theology). Il est connu pour son livre intitulé "La redécouverte de l’eros. Eglise, sexualité et relations humaines" (2015) dans lequel il prône l’ouverture à l’homosexualité et aux relations extraconjugales ainsi que pour son accueil enthousiaste d’Amoris laetitia qui constitue à ses dires "un point de non-retour" dans l’Eglise. En effet, selon lui, "aujourd’hui, il n’est plus possible d’affirmer qu’il existe une exclusion catégorique d’accéder aux sacrements de l’eucharistie et de la réconciliation pour ceux qui, dans une nouvelle union, ne s’abstiennent pas de rapports sexuels. Il n’y a aucun doute sur ce point, précisément à partir du texte même d’AL". (www.settimananews.it, 5 décembre 2016).

Voici le commentaire du professeur Roberto de Mattei : "Il est à présent clair à ce stade que la profonde division qui traverse l’Eglise ne se joue pas entre les détracteurs et les partisans du Pape François mais que la ligne de fracture se situe entre ceux qui sont fidèles au Magistère constant des Papes et ceux qui se revendiquent du Pape Bergoglio pour poursuivre leur 'rêve' d’une Eglise nouvelle et différente de celle fondée par notre Seigneur Jésus-Christ." (prof. R. De Mattei, Corrispondenza Romana, 18 octobre 2017)

 

SOURCE: "La fracture s’aggrave entre progressistes et conservateurs" (Prof. R. De Mattei), DIAKONOS.BE facebook

 

Parmi les laudateurs, Natalia Bottineau sur le site de France Catholique parle de théologiens qui "apportent leur soutien au pape François" "tandis que les accusateurs divisent", "comme si Dieu n’était pas le Maître de l’histoire et des élections papales et comme si la première vertu d’un croyant pour réfuter le doute originel sur Dieu n’était pas exprimé dans la simple prière de Faustine Kowalska – justement, à la veille des tragédies qui allaient se déchaîner - : « Jésus j’ai confiance en toi ! Jezu Ufam Tobie. »" (Source : Belgicatho)

 

Mais qui divise l'Eglise ?

 

Vendredi 8 avril 2016, le Vatican a officiellement publié l’exhortation apostolique "Amoris laetitia". Ce texte se voulait être une synthèse et une conclusion de deux ans de débats voulus par le pape François autour des deux synodes sur la famille, dont le rapport final des évêques n'opta pas pour l'accès aux sacrements des divorcés remariés.

Selon ses premiers commentateurs, l’exhortation apostolique "Amoris laetitia" était floue et ambiguë. Nombreux furent ceux qui avertirent que par les nombreuses ambiguïtés et confusions du document risquaient de produire un schisme dans l'Eglise..., une rupture de la catholicité de l'Eglise, c'est-à-dire de son universalité, avec des vérités en Allemagne ou à Malte, et des vérités en Pologne...

Une des premières réactions critiques à l'exhortation papale fut celle du théologien allemand de grande renommée, le cardinal Brandmüller, qui alerta : "ce document peut conduire à une dilution de la doctrine de l’Eglise qui aurait de très graves conséquences pour l’unité de l’Eglise." (Pro liturgia, Actualité du samedi 9 avril 2016)

Pour le père Thomas Michelet, dominicain chargé de cours de sacramentaire à l’Angelicum, sur Famille chrétienne le 9 avril 2016 : "Que penser de la note 351, qui semble introduire une forme d’ambiguïté ? C’est la suite de la distinction précédente entre les deux plans, dont on tire la conclusion. Dans une « situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement » (n. 302), la note 351 évoque « l’aide des sacrements » ; alors que le point de vue objectif dans Familiaris consortio et le Canon 915 s’y oppose. Les deux plans (objectif et subjectif) ne sont pas suffisamment intégrés. On risque alors d’aboutir à la « double morale » que dénonçait Veritatis Splendor (n. 56)"

Le philosophe Thibaud Collin dans un entretien à Radio Notre-Dame publié dimanche 10 avril 2016 évoqua lui aussi le risque d'une "double morale" : "Il y a quelque chose d’assez décourageant de revenir à la ligne qui existait avant le Synode, il y a deux ans. Le fait que le pape ne tranche pas, laisse les interprétations ouvertes pose la question d’une double morale. Le pape s’oppose dans l’exhortation apostolique à cette double morale, mais c’est en quelque sorte ce qu’il est entrain de créer avec ce texte. Le texte prépare à ce qu’il y est, d’une part, une morale doctrinale, c’est-à-dire un idéal à atteindre, et d’autre part, une pastorale où ce qui est interdit idéalement devient possible. (...) Finalement, ces deux ans de débats n’auront pas servi à grand chose. Les fidèles qui souhaitaient une ligne claire à suivre, ont attendu pour rien ? On a attendu pour en rester exactement à la même situation. Sauf que désormais, les gens vont polémiquer sur un texte qui a une autorité plus importante que la Relatio Synodi. Il y a, dans ce texte, tous les arguments pour interpréter de deux façons. (...) De nombreux points du texte posent de réelles problèmes de continuité vis-à-vis de l’encyclique Veritatis Splendor de Jean-Paul II en 1993. Je pense que les débats ne font que commencer. Le pape va devoir faire face à de véritables questionnements avec la réception de cette exhortation.C’est un texte très important, qui pose la question de cette continuité. La diversité des lectures est malheureusement pour l’instant légitime. Et c’est assez redoutable parce que, selon moi, ce qu’on attend d’un pasteur, c’est qu’il éclaire ces fidèles, et là y a aucune position", conclut Thibaut Colin. Or, jusqu'à présent le pape n'a répondu à aucun des dubias ni des contradictions que soulèvent son document.

 

En avril 2016, le philosophe Robert Spaemann a prédit que Amoris Laetitia allait diviser l'Église. (One Peter Five, Top Catholic Philosopher: Amoris Laetitia Will “Split the Church”). Spaemann - qui est un ami personnel du pape émérite Benoît XVI - dit à propos d' Amoris Laetitia qu'il existe des façons d'interpréter le document contre l'enseignement continu de l'Église. "Cependant, poursuit-il, l'article 305 - avec la note de bas de page 351 où il est dit qu'un fidèle 'au milieu d'une situation objective de péché' et 'en raison de circonstances atténuantes' peut être admis aux sacrements - est en contradiction directe avec le paragraphe 84 du document Familiaris Consortio de Jean Paul II. Spaemann explique un peu plus loin ce point: 'Il [Jean-Paul II] formule très clairement au paragraphe 84 que les personnes remariées doivent s'abstenir de relations sexuelles si elles veulent aller à la Sainte Communion. Un changement dans la pratique de la dispensation des sacrements ne serait donc pas un 'développement ultérieur de Familiaris Consortio', comme le dit le cardinal Kasper, mais une rupture avec son enseignement anthropologique et théologique essentiel sur le mariage et la sexualité humains. L'Église n'a aucune autorité - sans une conversion préalable - pour positivement, sanctionner avec l'aide des Sacrements, désordonner les relations sexuelles et ainsi devancer la Miséricorde de Dieu. (...) Le philosophe catholique critique aussi l'idée du mariage telle qu'elle est présentée dans Amoris Laetitia quand il dit que la vie chrétienne "n'est pas un événement pédagogique où l'on avance lentement vers le mariage comme idéal. comme Amoris Laetitia semble le proposer dans plusieurs passages". En admettant de tels pécheurs habituels aux sacrements, on "viole la miséricorde de Dieu".

Speamann remet également en question l'affirmation du pape selon laquelle il ne faut pas juger les gens dans ces domaines de conduite morale. Bien sûr, dit l'Allemand, ne jugeons-nous pas la conscience personnelle des gens? "Mais quand il s'agit de relations sexuelles", poursuit-il, "qui sont en contradiction objective avec l'ordre chrétien de la vie, je voudrais savoir du pape après quelle période de temps et sous quelles conditions un tel comportement objectivement coupable devient une conduite ce qui est agréable à Dieu. "

Lorsqu'on lui demande s'il existe dans Amoris Laetitia une rupture avec l'enseignement traditionnel de l'Église, Spaemann répond: "Il est clair pour toute personne qui pense que les textes sont importants, dans ce contexte il y a une brèche".

Le philosophe allemand rejette "l'éthique de la situation" que l'on retrouve chez Amoris Laetitia . Il montre que les conséquences de ce document sont "l'insécurité et la confusion".

Spaemann indique aussi que le pape entretient maintenant un schisme au sein de l'Église: "Le chaos a été transformé en principe - d'un coup de stylo. Le pape aurait dû savoir qu'il diviserait l'Église d'un tel pas et qu'il la conduirait dans la direction d'un schisme - un schisme qui ne serait pas à la périphérie, mais au milieu de l'Église. Que Dieu nous aide à éviter cela."

 

 

Le 30 décembre 2016, le Père Mark A. Pilon, prêtre du diocèse d'Arlington en Virginie (Etats-Unis), ancien président de la théologie systématique au Séminaire Mount St. Mary, alerta sur Catholic World Report des "effets très diviseurs d'Amors Laetitia".

 

Plus récemment, sur LifeSite le 23 août 2017, le Dr Josef Seifert, directeur et fondateur de l’Académie internationale de philosophie du Liechtenstein, a évoqué la "bombe atomique théologique" d'Amoris laetitia qui menace l’ensemble de l’enseignement moral catholique... Cette erreur peut se résumer ainsi : un passage de l’exhortation du pape François suggère que Dieu veut activement que des personnes, dans des situations données, commettent des actes qui ont toujours été considérés comme objectivement mauvais dans l’enseignement de l’Eglise catholique, résume le Pr Seifert. S’il est vrai que Dieu peut vouloir qu’un couple adultère vive dans l’adultère en contradiction avec le sixième commandement, alors rien n’empêche que ce principe soit appliqué à « tous les actes considérés comme “intrinsèquement mauvais” », raisonne Josef Seifert. Il nomme :  le meurtre, l’avortement, l’euthanasie, le suicide, mensonge, le vol, le parjure et la trahison au motif que Dieu lui-même les demande « parmi la complexité concrète des limites de la personne, quoique ne constituant pas l’idéal objectif » ?  « Si c’est bien cela qu’affirme AL, toute inquiétude concernant les affirmations directes d’AL en matière de changement de discipline sacramentelle ne vise que le sommet d’un iceberg, les débuts timides d’une avalanche ou encore les tout premiers édifices détruits par une bombe atomique en matière de théologie morale qui menace de détruire l’ensemble de l’édifice moral des Dix commandements et de l’enseignement moral catholique », avec pour conséquence « rien moins qu’une destruction totale de l’enseignement moral de l’Eglise catholique », a-t-il conclu. Josef Seifert a été licencié en août 2017 par l'archevêque de Grenade (Espagne). (Diakonos.be, "Toutes les raisons du Professeur Seifert, licencié pour avoir été trop fidèle à l’Eglise") Un mois plus tard, en septembre 2017, le philosophe, Robert Spaemann, celui qui avait prédit que le document papal allait diviser l'Eglise, est venu au secours de Seifert : "L'unité de l'Église est fondée sur la vérité. Lorsque l'Église catholique confie à un professeur fidèle une mission d'enseignement, c'est parce qu'elle a confiance en l'enseignement indépendant d'un penseur. Tant que sa philosophie n'est pas en contradiction avec l'enseignement de l'Église, il existe un vaste domaine pour son enseignement. Le moyen âge était ici un modèle. Il existait les différences d'opinion les plus vivantes et profondes. Dans ces débats, c'était l'argument qui comptait, et non la décision d'une autorité. Et il ne serait venu à l'esprit de personne de se demander si une idée philosophique était conforme à l'opinion du pape qui régnait alors."

 

Aujourd'hui que plusieurs conférences épiscopales ont publié leurs propres directives pastorales concernant AL, Robert Spaemann estime que "'la scission dans l'église concernant Amoris Laetitia a déjà eu lieu. Différentes conférences épiscopales ont publié des lignes directrices contradictoires. Et les pauvres prêtres sont laissés seuls." (Robert Spaemann sur Josef Seifert, Amoris Laetitia et le Témoin de la Vérité, One Peter Five, Maike Hickson 30 septembre 2017)

 

Premier constat : aucun des laudateurs de François ne commentent le schisme que le document "Amoris laetitia" a provoqué dans l'Eglise.

 

Pendant que des conférences épiscopales, au nom d'"Amoris Laetitia" modifient radicalement la pastorale de l'Eglise, et que d'autres restent fidèles au dépôt de la foi et au magistère et refusent obstinément toute modification, qui divise l'Eglise ?

 

Voici une description claire à cette situation inédite de schisme :

 

L’application pastorale d’Amoris Laetitia, progressivement imposée à la conscience générale par François usant de l’autorité de son magistère, a fait suffisamment de chemin pour pouvoir en tirer les conclusions qui s’imposent à la raison :


1. Amoris Laetitia ne change rien pour ceux qui veulent garder la conscience des réalités de la Présence Réelle du Seigneur dans sa sainte Eucharistie. Et le cas des évêques polonais en témoigne.
2. L’application pastorale ne va pas ramener à l’Eglise le grand nombre des divorcés remariés ni des concubin ni de tous ceux qui se trouvent dans un cas leur interdisant la communion.
La Sainte Eucharistie n’est certainement pas la raison principale pour laquelle ils ne pratiquent pas ou plus, c’est tout simplement parce qu’ils ne croient plus.
D’ailleurs, bien des baptisés qui ne sont pas du tout dans une telle situation ne pratiquent plus non plus.
Ce n’est donc pas Amoris Laetitia qui va les convaincre de revenir à la pratique dominicale que, dans la foulée, on ne proclame plus comme démarche fondamentale d’une foi véritable au Christ et à son Eglise. Au contraire, les églises vont encore plus se vider des personnes déconcertées par de telles pratiques.
3. Les prêtres « progressistes » qui faisaient déjà une application « anticipée » de l’actuelle pastorale présentement recommandée, voir imposée, se trouvent donc pleinement justifiés dans leur comportement et ne vont donc pas le changer.
4. Les prêtres soucieux du respect des sacrements n’accepteront jamais une pratique fallacieuse et sacrilège du sacrement de Pénitence et du sacrement de l’Eucharistie.

Dès lors, l’application pastorale d’Amoris Laetitia telle qu’elle a été pensée, voulue et soutenue par François n’a aucune raison d’être. Mais l’obstination délibérée du pape à (ne pas) examiner et corriger les points litigieux qu’elle soulève fait apparaître d’autres véritables raisons d’être. Car, dans ce cas, on n’est plus dans le cadre de la simple erreur humaine qu’il suffit de corriger mais dans le cadre de l’erreur qu’on refuse de corriger et donc qu’on veut délibérément propager. Dans ce cas précis, c’est aux résultats obtenus qu’on peut reconnaître l’objectif poursuivi :
1. une division qui se génère partout et en tout, allant jusqu’à faire exploser (ou imploser) l’unité universelle de la Sainte Eglise,
2. des prêtres (des philosophes et des intellectuels. NdCR.) qui sont menacés d’être suspendus de leurs fonctions s’ils refusent l’application pastorale telle qu’elle est voulue et soutenue par Rome,
3. une perte progressive et généralisée de la conscience des réalités du sacrement de pénitence et surtout de la Présence Réelle du Seigneur Christ en sa sainte Eucharistie.
4. une conscience disposée à l’acceptation d’un office, d’une liturgie « œcuménique » sans plus de consécration valable, sans plus de transubstantialisation. (Source : également sur Belgicatho)

 

Deuxième constat : pour reprendre les mots du professeur de Mattei "Il est à présent clair à ce stade que la profonde division qui traverse l’Eglise ne se joue pas entre les détracteurs et les partisans du Pape François mais que la ligne de fracture se situe entre ceux qui sont fidèles au Magistère constant des Papes et ceux qui se revendiquent du Pape Bergoglio pour poursuivre leur 'rêve' d’une Eglise nouvelle et différente de celle fondée par notre Seigneur Jésus-Christ." (Corrispondenza Romana, 18 octobre 2017)

 

Conclusion

 

D'un point de vue strictement théologique, la profonde division qui traverse l'Eglise ne vient ni des critiques, ni des laudateurs, ni des conservateurs ni des progressistes. Le diviseur dans la sainte Bible c'est l'Adversaire, Satan. La profonde division qui traverse l'Eglise vient en l'espèce du document papal "Amoris Laetita" lui-même qui - par ses confusions et ambiguïtés - a introduit les germes de la division.

Arriver après le débat et prétendre aujourd'hui que cette division provient des critiques d'Amoris Laetitia est un peu facile, une pure inversion accusatoire qui, quoiqu'il en soit ne résoudra pas le schisme.

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21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 22:24

Conférence Marion Sigaut et Philippe Prévost donnée à Nice le 12 février 2016 : "Des lumières aux ralliements, l'église face aux hérésies modernes."

Extrait :

 

"Pour les jansénistes, les affaires religieuses sont les affaires des juges. Ils veulent l'ingérence du temporel dans le spirituel. Et là je reviens à ce que l'on nous a dit à l'école : l'Eglise a passé son temps jusqu'à la Révolution à faire de l'ingérence du religieux dans le laïc, c'est l'inverse qui se passait c'était le civil qui se mêlait de faire de l'ingérence dans le religieux. Ils (les jansénistes) feront la guerre aux Jésuites jusqu'à leur disparition par leur fait.

 

(...) L'alliance avec les jansénistes s'est faite également avec les francs-maçons. Et là, à un moment donné on ne voit plus la différence entre les uns et les autres. Le franc-maçon Conti, 'Grand prieur de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem', logeait à Paris Le Paige, le rédacteur des Nouvelles ecclésiastiques. C'est-à-dire que l'agent de toute la propagande janséniste était logé par un maître franc-maçon (et l'un des un des personnages clefs de l’opposition princière à Louis XV. NdCR.). Et à la mort de Conti, on a retrouvé sur lui la bague comprenant les reliques du fameux diacre Paris. Si ce n'est pas l'alliance de la franc-maçonnerie et du jansénisme, je n'ai pas compris !

 

La Révolution verra la victoire des uns et des autres. Après 170 ans de travail de sape méthodique et systématique. Les jansénistes vaincront puisque la Constitution civile du Clergé (1790) et l'expropriation des Biens de l'Eglise est ce qu'ils ont voulu depuis le début. Ils ont voulu la soumission de l'Eglise à l'Etat, c'était cela le projet, le programme.

 

(...) Et cela a été la victoire des Lumières et grâce à l'interdiction des jésuites, le libéralisme économique a produit le renversement du dernier rempart protecteur des peuples qui était le roi absolu."

La seconde partie. Philippe Prévost :

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21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 22:08

Ministre français des Affaires étrangères de 2012 à 2016, Laurent Fabius est depuis le 8 mars 2016 président du Conseil constitutionnel.

Complicité de crime de guerre et de crime contre l'humanité ? Une Ong réclame l'audition de Laurent Fabius

"Une ONG a réclamé, mercredi, l'audition de Laurent Fabius dans l'enquête sur la présence du cimentier en Syrie en 2014. À l'époque ministre des Affaires étrangères, ce dernier aurait encouragé Lafarge à rester sur place malgré la présence de l'EI.  L'ONG Sherpa, partie civile dans une enquête sur les activités en Syrie du cimentier LafargeHolcim, a demandé à la justice, mercredi 11 octobre, d'entendre comme témoins l'ex-ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius et deux anciens ambassadeurs de France.

 

(...) "Il faut aussi rechercher la responsabilité de l'État si jamais l'État est aussi impliqué", a expliqué à Reuters Marie-Laure Guislain, responsable de Sherpa, qui suit ce dossier.

 

(...) "Il n'est pas question seulement de financement du terrorisme mais aussi potentiellement de complicité de crime de guerre et de crime contre l'humanité", affirme Marie-Laure Guislain."

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21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 17:47

Dans cette 4ème partie de la conférence "Illuminati et Franc-maçonnerie" donnée le 11 décembre 2016 pour "Culture populaire", l'historien Jean-Claude Lozac'hmeur, professeur émérite médiéviste, ancien professeur de l'Université de Rennes II, a parfaitement résumé l'imposture que nous vivons :

 

"Je trouve inquiétant que dans une 'démocratie laïque' il y ait une secte religieuse, une religion cachée derrière des symboles qui intervient, et qui ensuite, impose le laïcisme ! Il y a là quand même quelque chose qui relève de l'imposture.

(...) La démocratie, si elle marchait bien, elle ferait penser à un balancier, c'est-à-dire droite, gauche, droite, gauche, et la gauche déferait ce que la droite a fait et la droite déferait ce que la gauche a fait. Or, remarquez bien, jamais la droite ne détruit totalement ce qu'a fait la gauche. [C'est le fameux mouvement sinistrogyre et le "phénomène de cliquet", décrit par Yves-Marie Adeline (La Droite piégée, 1996) et avant lui par Albert Thibaudet (Les Idées politiques de la France, Paris, Librairie Stock, 1932, p. 36) . NdCR.]. Si la gauche fait trois pas en avant dans le sens de la destruction de la société traditionnelle, la droite va revenir au pouvoir mais elle ne détruira qu'une ou deux des mesures qui ont été prises. Tant et si bien que l'on s'achemine inévitablement vers une société sans familles, une société où règnera la science (voyez mon interprétation du 'rebis'), on s'achemine vers le transhumanisme. (...) Ce type de société a été décrit par Aldous Huxley (Le Meilleur des mondes), qui était très bien avec des gens de la société fabienne."

 

Le professeur Lozac'hmeur conclut ainsi cette conférence :

 

"Le recours à la violence contre la franc-maçonnerie est une absurdité. Cela se situe dans les coeurs, dans les têtes. Et il faut persuader les francs-maçons qu'on les manipule. Et par eux, on est en train de mettre en place un régime totalitaire sur toute la surface de la planète. Il faut qu'ils le sachent et il faut qu'ils disent 'non'. Et rappelez-vous tout de même cet avertissement de 1912 de Mgr Jouin, ce que disait ce haut initié à propos du prince héritier d'Autriche-Hongrie : 'c'est dommage qu'il soit condamné, il mourra sur les marches du trône'.[1] C'est terrible cela. Et je pense que les francs-maçons qui sont honnêtes, dans leur immense majorité, devraient se poser la question."

 

A quoi, on peut également rappeler aux francs-maçons que l'assassinat de Louis XVI et du roi de Suède fut voté au convent de Wilhelmsbad proche de Francfort en 1784 par le groupe des Eclectiques.

 

"Le fait est aujourd'hui incontestable, les témoignages abondent. D'abord ceux de Mirabeau qui, à l'ouverture des Etats-généraux, dit en montrant le roi : 'Voilà la victime'; puis celui du comte Haugwitz, ministre de Prusse, au Congrès de Vérone, où il accompagna son souverain, en 1822. Il y lut un mémoire qu'il aurait pu intituler 'ma confession'. Il dit que non seulement il avait été franc-maçon, mais qu'il fut chargé de la direction supérieure des réunions maçonniques en divers pays. 'C'est en 1777 que je me chargeai de la direction des loges de Prusse, de Pologne et de Russie. J'y ai acquis la ferme conviction que tout ce qui est arrivé en France depuis 1788, la Révolution française, enfin, y compris l'assassinat du roi avec toutes ses horreurs, non seulement avait été décidé dans ce temps, mais que tout avait été préparé par des réunions, des instructions, des serments et des signaux qui ne laissent aucun doute sur l'intelligence qui a tout préparé et tout conduit. (...) Que ceux qui connaissent mon coeur et mon intelligence jugent de l'impression que ces découvertes produisirent sur moi.'[2] (Source: Mgr Henri Delassus, La Conjuration antichrétienne, Le temple maçonnique voulant s'ériger sur les ruines de l'Eglise catholique, réed. Expéditions pamphiliennes, 1999, p. 85-92).

 

Notes

 

[1] Revue Internationale des Sociétés Secrètes, Numéro du 15 septembre 1912, p. 787-78 in Jean-Claude LOZAC'HMEUR, Fils de la Veuve, éditions de Chiré, 2002, p. 253.

[2] L'écrit de cet homme d'Etat a été publié pour la première fois à Berlin en 1810 dans l'ouvrage intitulé Dorrow's Denkscrifften und Briefen zur charackteristick der Wett und litteratur, t. IV, p. 211 et 221, cité in Mgr Henri Delassus, La Conjuration antichrétienne, Le temple maçonnique voulant s'ériger sur les ruines de l'Eglise catholique, réed. Expéditions pamphiliennes, 1999, p. 92.

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20 octobre 2017 5 20 /10 /octobre /2017 16:48
Mgr Athanase Schneider : Les fidèles catholiques doivent témoigner aux catholiques hérétiques, même si cela signifie le martyre

20 octobre 2017 ( LifeSiteNews ) - Les catholiques qui s'efforcent de rester fidèles au "plus grand trésor" de leur foi catholique doivent être préparés au martyre car ils sont témoins non seulement pour les païens et les incroyants, mais aussi pour les autres catholiques hérétiques, a déclaré dans un discours Mgr Athanase Schneider.

 

Mgr Schneider, évêque auxiliaire d'Astana, au Kazakhstan, a prononcé le discours d'ouverture jeudi à la Conférence internationale sur le contrôle de la population. Le symposium en ligne visait à lutter contre la menace du contrôle de la population et à examiner comment les ennemis radicaux de la vie travaillent pour miner et renverser l'Église catholique. L'événement était organisé par l'Institut Lepanto.

 

L'évêque, dans son exposé intitulé "La foi catholique et le martyre", a dit aux participants que Notre-Seigneur avait promis: "Soyez fidèles jusqu'à la mort et je vous donnerai la couronne de la vie" (Apocalypse 2:10).

 

"Ces paroles de Notre Seigneur sont une tâche sainte pour chaque chrétien. Être fidèle, c'est garder la foi infuse dans notre âme par le Dieu trinitaire, dans toute son intégrité, sa pureté et sa beauté sans rien changer sans rien ajouter à ses vérités immuables", a-t-il dit.

 

Mgr Schneider a dit que lorsqu'un catholique ne garde pas la foi, il entre dans l'hérésie.

 

"Hérésie comme infidélité à la foi ... Contrairement à un vrai catholique, l'hérétique accepte encore quelques dogmes, mais seulement sur la base de sa propre volonté et de son propre jugement", a-t-il dit.

 

Il a expliqué que les péchés contre le maintien de la foi "sont les plus grands péchés moraux, sauf les péchés contre la vertu divine de l'espérance et de l'amour".

 

L'évêque a dit que les fidèles catholiques ne devraient pas s'alarmer de voir que "la fidélité à la foi catholique reste généralement un phénomène minoritaire".

 

De la minorité, certains pourraient être appelés au martyre comme témoin de la vérité de la foi.

 

Il a cité saint Thomas d'Aquin: "Les martyrs sont appelés comme témoins, parce qu'en souffrant dans le corps jusqu'à la mort, ils témoignent de la vérité; non en vérité, mais à la vérité qui est conforme à la piété et qui nous a été révélée par le Christ: c'est pourquoi les martyrs du Christ sont ses témoins. Or cette vérité est la vérité de la foi. C'est pourquoi la cause de tout martyre est la vérité de la foi. "

 

Certains martyrs sont appelés à témoigner des vérités de la foi avant d'autres chrétiens qui ont abandonné la foi, a-t-il dit.

 

"La fidélité à la foi catholique et au martyre chrétien exige non seulement la confession intrépide de la vérité divine devant les païens et les incroyants, mais même avant les chrétiens hérétiques", a-t-il dit.

 

Mgr Schneider a donné l'exemple de Sir John Burke de Brittas en Irlande qui, au début du XVIIe siècle, a témoigné des vérités de la foi catholique par sa mort aux mains d'autres chrétiens (condamné à être pendu, décapité et coupé en quatre en 1607. Il est un aïeul du philosophe et théoricien contre-révolutionnaire Edmund Burke.NdCR.)

 

Mgr Schneider a relaté :

 

Un dimanche matin, dans le château de John Burke, des catholiques s'étaient réunis pour assister à la Sainte Messe célébrée par un prêtre clandestin. Cependant, les autorités civiles en furent informées par un traître. Soudain, une troupe de soldats entoura la maison, où la Sainte Messe était célébrée.

 

Le capitaine demanda à être admis.

 

La seule réponse que Sir Burke lui renvoya était qu'il pouvait entrer librement quand il se préparait à faire sa confession et à demander à ses compagnons de faire de même; sinon ils devraient rester dehors, car les incroyants ne devraient pas avoir part à ce qui est saint, et les choses sacrées ne devraient pas être jetées aux chiens ou les perles aux porcs.

 

Burke aurait finalement pu s'échapper et fuir, cependant il a été capturé. Lorsqu'il a été jugé devant le tribunal public, le président du tribunal a déclaré qu'il le traiterait avec toute bonté s'il obéissait au souhait du roi dans tout ce qui concernait la foi et la religion, sinon il serait condamné à mort. Pourtant John Burke était audacieux impassible.

 

Il écouta alors la sentence de mort avec un visage joyeux, et répondit seulement qu'il était heureux que ceux qui avaient fait du mal à son corps n'avaient aucun pouvoir sur son âme.

 

Il ajouta quelques mots dans lesquels il déclarait son aversion pour les doctrines et les opinions hérétiques et son désir sincère d'obéir à l'enseignement de l'Église catholique dans la communion duquel il déclarait vouloir mourir. En arrivant au lieu de l'exécution, il demanda à être déposé, afin qu'il puisse l'approcher à genoux, ce qui lui fut permis.

 

John Burke a montré autant de contentement et de joie que s'il allait à un festin somptueux. Au dernier moment, on lui offrit le pardon, la restitution de ses terres et le privilège s'il prenait le serment de reconnaître la suprématie du roi dans la religion et d'assister au culte protestant. Il a dit qu'il n'offenserait pas Dieu pour le monde entier, qu'il n'échangerait pas le ciel pour la terre et qu'il renonçait et abominait tout ce que l'Église catholique a toujours répudié et condamné. John Burke est décédé en décembre de l'année 1607 à Limerick

 

Mgr Schneider a exhorté les catholiques à tenir fermement à leur "plus grand trésor", la foi, "que Dieu a mis dans notre âme au moment de notre baptême".

 

"Cette" foi "signifiait la foi catholique intégrale et pure", a-t-il dit.

 

Il a encouragé les catholiques à demander la grâce d'être fidèle à la foi catholique, jusqu'à la mort.

 

"Je voudrais vous encourager à garder le plus grand trésor que vous avez, la foi catholique. Gardez ceci inchangé, pur, et demandez au Seigneur la plus grande grâce d'être fidèle à la foi catholique jusqu'à la mort et d'être toujours capable et capable de toute façon de défendre la foi, de confesser votre foi et de défendre la foi et la vérité fermement et avec amour ", a-t-il dit.

 

"C'est mon souhait à vous tous, d'être des faiseurs de la vérité et de répandre ceci dans le monde afin que vous soyez les plus grands bienfaiteurs du monde", a-t-il ajouté.

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19 octobre 2017 4 19 /10 /octobre /2017 17:09

Cette pastorale issue de la déclaration "Nostra Aetate" du concile Vatican II "sur les relations de l'Eglise avec les religions non-chrétiennes" devient problématique lorsque sont mis sur un pied d'égalité deux saluts, le premier offrant le salut par la foi dans le Christ, le second promettant le salut et le bonheur par la foi dans l'homme auto-rédempteur et s'auto-réalisant, tel un "superman" se sauvant par ses propres forces...

Or n'est-ce pas ce qui a été fait aujourd'hui à l'Université pontificale grégorienne ?

 

Nous apprenons en effet sur Reinformation.tv que :

Un colloque sur l’"Illumination" et "l’Eucharistie depuis la perspective tantrique" à l’Université pontificale grégorienne

"dans le cadre de sa journée interreligieuse, et marquant la plus importante des fêtes hindoues, le Deepawali ou Divali célébré cette année le 19 octobre, l’Université pontificale grégorienne organisait mercredi un colloque qui portait notamment sur le thème : 'Esprit et Shakti : la célébration eucharistique en tant que rituel depuis la perspective tantrique.' L’événement s’est ouvert par une 'cérémonie de la lumière' suivie d’allocutions du cardinal Jean-Louis Tauran et de l’ambassadeur d’Inde à Rome. La rencontre était placée sous le signe du défi des migrations et du 'pluralisme interreligieux' en Europe.

 

Sous le titre Illuminazione e via tantrica ('Illumination et voie tantrique'), la réunion universitaire eut les honneurs de l’Aula Magna de la Grégorienne où l’on réfléchit au destin de l’homme dans le tissu cosmique, à la déification selon les Saiva Agamas du Cachemire et selon les Pères de l’Eglise, à la manière d’atteindre la vie éternelle selon la doctrine et la pratique Śaivasiddhānta (illumination par la grâce de Shiva, dieu de la destruction et de la création représenté notamment par un symbole phallique, et qui permet de transcender la différence entre l’esprit et la matière), et au tantrisme comme lieu de dialogue avec le christianisme. (!)

La cérémonie de la lumière est un rituel hindou de la fête de Divali qui célèbre plusieurs divinités hindoues et qui commémore le retour victorieux du roi Rama dans sa capitale avec son épouse Sita – deux avatars de Vishnou et de Lakshmi – enlevée par un démon. (!) Elle commémore ce retour fêté par la population qui alluma de nombreuses lampes dans les rues. Cette tradition de l’allumage des lampes – auquel assistait le cardinal Tauran tandis qu’un prêtre catholique allumait la flamme de petites lampes sur un 'arbre', en présence de dignitaires hindous –...

 

Retournant à sa place, le cardinal Tauran a déclaré : 'Que cette fête de la lumière apporte dans votre vie et dans le monde, par la grâce de Dieu qui est Lumière suprême, davantage de joie et davantage de paix… Que notre réunion aujourd’hui et nos réflexions sur le thème fassent grandir en nous l’estime pour tout ce qui est noble, beau et bon dans nos traditions religieuses respectives, de manière à pouvoir tous contribuer au bien commun et à la paix.'

 

... L’allocution consacrée à l’Eucharistie considérée du point de vue du tantrisme était particulièrement dérangeante. Selon l’hindouisme, le Shakti, sorte de divinité multiforme, est le véhicule permettant à la conscience individuelle de s’unir avec la conscience pure ou la divinité. Shakti, épouse de Shiva, est conçue notamment comme une libre énergie de la divinité qui s’empare de la personne et en jouit comme elle l’entend, où l’individu est simplement appelé à jouer son rôle minuscule, dirigé à son insu par une énergie impersonnelle. On est véritablement aux antipodes de l’union avec le Christ dans la communion…

 

Dans le document pontifical (très critique) sur le 'New Age' publié en 2003 par le Conseil pontifical pour la culture et le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, la véritable nature de ces pratiques était rappelée :

 

« On fait appel à la psychologie pour expliquer l’élargissement de la conscience comme expérience “mystique”. Le yoga, le zen, la méditation transcendantale et les exercices tantriques mènent à l’expérience de la pleine réalisation de soi ou illumination. Les expériences extraordinaires (le rebirthing qui consiste à revivre sa propre naissance, les voyages aux portes de la mort, le biofeedback, la danse et même les drogues, tout ce qui peut produire une altération de l’état de conscience) mènent à la conscience de l’unité et à l’illumination. Comme il y a un seul Esprit, certaines personnes peuvent servir de canal pour approcher les êtres supérieurs.. »

(Fin de citation)

(Source)

 

Note de Christ-Roi. "Cette tradition de l’allumage des lampes – auquel assistait le cardinal Tauran tandis qu’un prêtre catholique allumait la flamme de petites lampes sur un 'arbre', en présence de dignitaires hindous –...".

 

Est-ce la foi de l'arbre de Genèse 3 ? C'est-à-dire l'homme se sauvant par sa propre science, par ses propres forces à la place du Christ ?

 

Cette voie est celle de Lucifer dans la franc-maçonnerie. Il n'est donc pas étonnant que cette même franc-maçonnerie promeuve par tous les moyens le mouvement "New Age" qui participe du même esprit...

 

Quoiqu'il en soit, voici ce que dit à propos du "New Age" un prêtre exorciste, l'abbé Jean-Régis FROPO, membre de l'Association Internationale des Exorcistes (AIE), dans son livre "90 Questions à un exorciste, dont le sous-tire est "Thérapeutique des emprises maléfiques", éd. de l'Emmanuel (Nanterre 2015), page 173 (cité dans ce livre entre autres le "shiatsu", le "reiki", qualifié de "pratique dangereuse puisqu'elle peut véhiculer des présences occultes", c'est-à-dire des démons) :

 

"Le Nouvel Âge, théorisé dans le livre Les Enfants du Verseau de Marilyn FERGUSON paru en 1980, n'est pas un mouvement spirituel, il est plutôt un état d'esprit, une manière de concevoir le monde spirituel qui influence les croyants aujourd'hui. Ce courant a créé une nébuleuse d'initiatives diverses porteuses d'idées qui s'opposent radicalement à la conception judéo-chrétienne du cosmos et du salut, tout en utilisant des concepts chrétiens : la doctrine du Christ qui circule dans les cercles du Nouvel Âge s'inspire des enseignements théosophiques d'Helena Blavatski, de l'anthropologie de Rudolf Steiner et de l'école ésotérique d'Alice Bailey. Le Nouvel Âge est devenu très populaire comme ensemble fluide de croyances, thérapies et pratiques proposées dans des séminaires de développement personnel où l'on pratique l'élargissement de la conscience.

Le dieu dont parle le Nouvel Âge n'est nu personnel, ni transcendant. Ce n'est ni le Créateur, ni le sustentateur aimant l'univers, mais une énergie impersonnelle immanente au monde avec lequel elle forme une unité cosmique. Cette unité est moniste et panthéiste. Le Cosmos est incréé, éternel et autosuffisant. La mystique Nouvel Âge est celle de la fusion avec le grand tout.

Dans cette abondante littérature du Nouvel Âge, Jésus-Christ est présenté comme un sage, un initié ou un avatar parmi d'autres. Voici quelques points communs aux approches du Nouvel Âge :

Le Jésus-Christ historique, personnel et individuel est distinct du Christ éternel, impersonnel et universel. Le sacrifice du Christ sur la Croix est réinterprété, car le péché n'existe pas vraiment, il n'y a que des 'erreurs'. On est invité à une démarche d'autoréalisation et d'autorédemption de soi, qui va jusqu'à des réincarnations successives. Les textes aprocryphes sont admis au même titre que les Ecritures reconnues par le canon chrétien.

La littérature fondée sur les idées du Nouvel Âge est pléthorique. Les titres du genre Dialogue avec l'Ange, Conversations avec Dieu, Dialogues avec l'Au-delà, etc., font les belles ventes de certaines collections.

.... Nous devons cependant reconnaître que beaucoup de nos contemporains sont en quête de spiritualité. Nous serions gravement déficients, nous chrétiens, si par ignorance et négligence, nous leur cachions les trésors de spiritualité de notre héritage mystique catholique : à nous de le découvrir, de l'approfondir et d'en témoigner.

On trouvera une explication remarquable et détaillée du Nouvel Âge dans le texte du Conseil pontifical de la Culture et Conseil pontifical pour la culture religieuse : Jésus-Christ, le porteur d'eau vive. Une réflexion chrétienne sur le Nouvel Âge (éd. Bayard-Fleurus-Mame-Cerf, 2003. Présentation du cardinal Poupard)."

 

S'agissant du "salut" par la foi dans l'homme auto-rédempteur et s'auto-réalisant, le père Verlinde s'est interrogé fort justement : "que signifie un amour et un bonheur qui se vit seul et qui ne s’ouvre pas sur l’Autre ?"

 

Les philosophies hindouiste et bouddhiste : une "pensée ésotérique", par le père Verlinde

Père Verlinde sur le New Age

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18 octobre 2017 3 18 /10 /octobre /2017 19:05

Ce lionceau était détenu dans un appartement d'une cité du 93. Pito a été pris en charge par #30millionsdamis et mis en sécurité. #sauvetage

 

Source: 30 Millions d'Amis

 

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18 octobre 2017 3 18 /10 /octobre /2017 18:18
"Amoris Laetitia" : les évêques polonais arrêtent la fuite en avant

Source: La Nuova Boussola Quotidiana, AL, i vescovi polacchi stoppano le fughe in avanti,17-10-2017

 

AL, les évêques polonais arrêtent la fuite en avant

La Conférence épiscopale polonaise s'est réunie la semaine dernière à Lublin pour discuter et rédiger un document sur les lignes directrices pour lire l'exhortation apostolique Amoris Laëtitia. La réunion a également été suivie par le nonce Salvatore Pennacchio, un peu plus d'un an après avoir été représenté par le Pontife à l'église polonaise. On ne sait pas encore quand le document rédigé sera publié par les évêques polonais ; mais nous sommes en mesure d'anticiper quelques points, quoique brièvement, mais qui sont centraux, et qui sont indicatifs de la lecture que l'épiscopat a donné à l'exhortation. Une lecture qui est en ligne directe avec "Familiaris Consortio" du Jean-Paul II. Il est clair que lorsque les directives approuvées à Lublin seront rendues publiques, la confusion créée par Amoris Laetitia et surtout ses interprétations "ouvertes d'esprit" seront encore plus évidentes. Et il deviendra alors de plus en plus évident combien est embarrassant le silence flagrant du Pontife face aux demandes de clarification.

 

Selon des sources de grandes sources, on peut dire que les évêques polonais rejettent la possibilité d'accès à la communion aux couples vivant "more uxorio", c'est-à-dire sans être unis par le sacrement du mariage. Il est évident que la même chose se produit pour les couples qui vivent ensemble. Naturellement, cette décision s'applique également aux couples divorcés remariés, dans lesquels la première union est toujours valable pour l'Église. Ils ne peuvent pas accéder à la communion sacramentelle, ni même à la communion spirituelle tant qu'ils sont dans une situation existentielle qui s'oppose ouvertement à l'Eucharistie, qui représente l'épouse du Seigneur avec son Église fidèle, un lien indissoluble et fertile.

 

Les évêques insistent cependant fortement sur le fait que l'Eglise n'a pas l'intention de refuser ou même de discriminer les gens. Sont offerts et présentés tous les moyens de salut possibles (Parole, retraites, formation, adoration, participation aux messes, mais leur situation publique les empêche de recevoir l'Eucharistie). Est maintenue l'interdiction pour eux de devenir parrains et marraines de baptisés, comme ils ne peuvent pas l'être dans les cas où cela est autorisés aux laïcs, de même que de distribuer la communion, et d'enseigner la doctrine, c'est-à-dire le catéchisme.

 

Les prêtres sont invités à exercer un service pastoral auprès de ces couples et familles, en les aidant à résoudre les obstacles objectifs de leur situation par la prière, la pénitence et l'espoir.

 

Le document lit Amoris Laetitia dans le contexte de l'enseignement laïc de l'Église et du Magistère le plus récent. En ce sens, une grande attention et une grande importance ont été accordées aux cadres établis par "Familiaris consortio " de Saint Jean Paul II; le décret de la Congrégation pour la doctrine de la foi de 1994 et ce qui est enseigné et affiché par le Catéchisme de l'Église catholique .

 

Une note finale: l'Université catholique de Lublin , "Jean-Paul II", après la plénière des évêques, a annoncé la remise d'un titre honorifique au cardinal Gerhard Mueller pour son travail de "doctrine du gouvernail".

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18 octobre 2017 3 18 /10 /octobre /2017 10:18

En toute objectivité, écrit Van der Eyken, on ne peut que constater l’incompatibilité entre la Révélation et la Gnose. Aussi, l’une offre le Salut par la Foi, l’autre prétend pouvoir délivrer l’homme par la Science (de l’Arbre) !

Karl Van der Eyken

Après Serge Abad Gallardo, ancien franc-maçon converti, qui a exposé l'origine luciférienne de la franc-maçonnerie, voici un autre ancien franc-maçon, qui a passé "22 ans" dans la franc-maçonnerie, y a atteint le grade de "Vénérable Maître" de la "Grande Triade" ("Grande Loge de France"), et l'a quittée parce qu'elle "ne correspondait pas aux attentes". Lui aussi, il témoigne de "l'origine luciférienne" de la franc-maçonnerie. Karl Van der Eyken, a apporté ce témoignage essentiel le 11 décembre 2016 pour "Culture populaire" . Dans le cadre de cette conférence, il a expliqué l’escroquerie de la maçonnerie dite "chrétienne et traditionaliste" s’opposant soit-disant à celle dite "laïque et progressiste". Dans la première, c'est l'imposture de René Guénon : "Souvent opposée à la franc-maçonnerie dite 'progressiste et laïque', la maçonnerie 'chrétienne et traditionaliste' partage pourtant le même dessein !", les "mêmes rites (à quelques variantes près)", la même volonté d'édifier le "temple de la République universelle", et faire de "tout homme" "un Christ en puissance", qui "peut aller plus loin que le Christ"... C'est dire le niveau de blasphème atteint dans ces loges dites "chrétiennes" (!), l'égal du Créateur, le Créateur à la place du Créateur ! Un délire.

"En toute objectivité, écrit Karl Van der Eyken, on ne peut que constater l’incompatibilité entre la Révélation et la Gnose. Aussi, l’une offre le Salut par la Foi, l’autre prétend pouvoir délivrer l’homme par la Science (de l’Arbre) !" (Karl Van der Eyken).

Autrement dit, l'homme qui se sauve tout seul, par ses propres forces.

C'est le projet de Satan dans Genèse 3. Ceci a été bien été également perçu par l'historien médiéviste Jean-Claude Lozac'hmeur dans "les origines occultistes de la franc-maçonnerie".

Pour des raisons de temps, Karl Van der Eyken a dû écourter sa présentation video : le document complet est accessible à l'adresse suivante : http://www.cultpop.fr/kvde/

 

Note du blog Christ-Roi. Le texte de Karl Van der Eyken est reproduit ci-dessous légèrement retouché (coquilles, ponctuation). En orange nos commentaires dans le texte, ainsi que l'ajout de quelques liens :

9 Jan2017

L’imposture de la Maçonnerie chrétienne et traditionaliste

 

Souvent opposée à la franc-maçonnerie dite "progressiste et laïque", la maçonnerie "chrétienne et traditionaliste"… partage pourtant le même dessein (les deux jambes s’articulant vers celui-ci). Ce texte (ci-dessous), présenté lors de la conférence "Illuminés de Bavière et Franc-Maçonnerie – Mythes et Réalités", et complété lors de cette interview, démontre l’escroquerie de cette maçonnerie.

 

Présentation

 

Comment ou pourquoi devient-on maçon ?

Il peut y avoir de multiples raisons, je me limiterai juste à la mienne. Intéressé depuis des années par l’histoire et la philosophie, ne connaissant pas du tout la Maçonnerie, j’étais curieux d’en savoir plus. Une Encyclopédie m’apprend grosso modo que cette institution se définit comme "un ordre initiatique traditionnel non religieux, non politique et universel fondé sur la Fraternité"... Avec une définition aussi simpliste, il est impossible d’y voir le moindre mal.

 

Afin d’en savoir d’avantage, j’ai acheté deux livres qui me confirmaient que la franc-maçonnerie pouvait m’apporter quelques réponses. Coïncidence ? Deux semaines plus tard je fais connaissance d’un maçon qui me parle de René Guénon. Aussitôt, j’ai acheté son livre "La crise du monde moderne". Cet essai m’avait beaucoup impressionné par la synthèse cohérente entre histoire et spiritualité. Guénon était et est toujours la "tête" du néo-gnosticisme contemporain. J’ai dévoré son œuvre, ainsi que des centaines de pages de sa correspondance. Son œuvre avait aussi incité quelques hauts-dignitaires maçonniques à la fondation d’une loge "traditionnelle" d’inspiration guénonienne. C’est là où je voulais entrer, chose faite en 1980.

 

Un petit mot sur Guénon. Il écrivait avec le pluriel majesté "nous savons", et dénonçait sur ce ton persuasif des erreurs, comme par exemple et à juste titre, le panthéisme de Spinoza. Mais, c’est seulement après avoir quitté la franc-maçonnerie, et avoir repris de A à Z sa doctrine et celle de la franc-maçonnerie, que je suis arrivé à des conclusions diamétralement opposées aux siennes.

 

D’après le monisme métaphysique de Guénon, toute la manifestation émane du Principe, impliquant une continuité entre l’un et l’autre, concept qui s’oppose à la Création ex nihilo. La continuité entre le Principe et sa manifestation implique indubitablement le panthéisme (doctrine typiquement gnostique, qui prétend que Dieu est dans toutes les choses et confond donc le Créateur avec les créatures... NdCR.). Mais à cause de son panthéisme, il était inévitablement aussi transmigrationniste, comme l’atteste formellement son adhérence à la doctrine des états préhumains et posthumains [1] avec l’Âtmâ, le "Soi", qui seul transmigre [2]. Cette doctrine figure également dans la Kabbale de Louria ; son disciple Hayyim Vital lui a consacré un livre, le "Traité de Révolutions des Âmes". Avec une lecture superficielle de Guénon, on risque de passer à côté de pas mal de choses, d’autant plus qu’il a toujours réfuté la réincarnation, mais quand on regarde cela de près, sa critique ne visait rien d’autre que les théories enfantines des spirites et théosophistes. En plus, son premier pseudonyme fut "Palingenius" (régénération cyclique des êtres), donc j’aurais pu le constater bien avant. Je ne peux expliquer cette défaillance de ma part autrement que par une distorsion de l’esprit qui empêche de voir les choses telles qu’elles sont…

 

Je ne cherche pas d’excuse, mais la confuse déclaration Nostra Ætate (1965) – la relation Église avec les autres religions –, allait pour moi dans le même sens que l’affirmation de Guénon que toutes les religions avaient une seule et la même origine, d’où leur "unité transcendante". Je ne pouvais donc même pas supposer qu’il s’agissait là d’une imposture monumentale.

 

La loge guénonienne et élitiste "La Grande Triade" avait, parmi ses fondateurs (1947) le "Grand Maître" Michel Dumesnil de Gramont, déjà plusieurs fois "Grand Maître" et membre du "Suprême Conseil" (33ème degré) avant la guerre. C’est lui qui a obtenu à Alger en 1943 du Général de Gaulle l’annulation des lois antimaçonniques du Maréchal Pétain. J’ai appris plus tard que Dumesnil de Gramont avait dit :

 

"La civilisation catholique ne comprenait pas la liberté comme la civilisation maçonnique… Il n’y a pas de conciliation possible entre des principes aussi opposés, il faudra bien que l’une ou l’autre civilisation disparaisse." [3] !

 

[Note du blog Christ-Roi. On retrouve la même doctrine dans la bouche du franc-maçon Vincent Peillon pour qui "on a laissé le moral et le spirituel à l'Eglise catholique. Donc, il faut remplacer cela. Et d'ailleurs l'échec de (la Révolution) de 1848, où l'Eglise catholique et des prêtres sont venus bénir les 'arbres de la liberté' des révolutionnaires, c'est la preuve que l'on ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique." (Vincent Peillon, entretien aux Editions du Seuil le 08 octobre 2008). Et dans un autre entretien pour Le Monde des religions, le 1er mars 2010, Vincent Peillon récidiva en déclarant : "Dans notre pays, l'Eglise, dans le fond, détient le pouvoir spirituel et un formidable pouvoir d'opinion et de conscience. Et nous avons échoué. Nous avons fait des révolutions, mais des révolutions matérielles, et nous avons laissé les esprits, mais aussi tout ce qui est de l'ordre charnel dans l'existence, de ritualisations (le baptême, l'enterrement, etc.) être géré par l'Eglise catholique. Dans un certains nombre de démocraties modernes, ils ont réussi à instaurer leur démocratie – ou leur république – c'était un modèle au XIXe siècle (c'est l'Angleterre, les Etats-Unis, les Pays-Bas) - parce qu'ils ont la religion protestante, qui est une religion qui correspond à la république, à la modernité, parce qu'elle est une religion de libre examen. Mais en France, certains ont tenté d'ailleurs des vagues de conversions au protestantisme (Eugène Sue). Jean Baubérot raconte très bien cela dans ses ouvrages. Cela ne marche pas. Parce que le pays est catholique... Donc il faut que nous inventions pour établir la république, une spiritualité, voire une religion spécifique. Cela germe dans les milieux républicains, beaucoup dans les milieux francs-maçons sous le Second empire." (Entretien pour Le Monde des religions, le 1er mars 2010, "Vincent Peillon: vers une république spirituelle?")]

 

Pourtant, je n’ai pas connu d’anticléricalisme. Comment est-ce possible ? C’est tout bêtement du "Eyes Wide Shut" (les yeux grandement fermés). Je ne prêtais pas attention aux communiqués de l’Obédience. Je considérais l’Obédience comme une Maçonnerie dégénérée, dont les membres ne comprenaient plus le véritable enjeu. C’est Guénon qui avait introduit cette énormité, ce qui n’était pas une énormité innocente de sa part parce que Guénon savait mieux que quiconque… Il a fait croire que les maçons "opératifs" d’avant 1717 étaient de grands initiés. Il y a encore, même actuellement, beaucoup de gens qui sont convaincus du bien-fondé de ce que Guénon "avance" ici. J’espère démontrer d’une manière convaincante l’inanité de tels propos.

 

J’ajouterais encore que chaque société actuelle a besoin de ses idiots-utiles, et les "dupés" ignorent ici non seulement l’enjeu doctrinal, mais également qu’ils sont au service de la construction de la "République universelle" selon le projet annoncé par le Chevalier de Ramsay en 1737. C’est la même catégorie de Frères qui a encore appris récemment par la presse que 28 Obédiences maçonniques avaient encouragé la migration de masse, et parmi ces Frères il y en avait aussi qui sont dans les degrés supérieurs, même très supérieurs. La franc-maçonnerie va de concert avec le mondialisme de l’UNESCO, comme l’exemple, celui du "Planning familial et eugénique" dans les années 70 l’atteste formellement. L’immense majorité des maçons n’est jamais consultée, et apprend, a posteriori, par la presse, la "pensée profonde" de leur Obédience. Comment expliquer autrement que cet "élitisme" maçonnique est fondé sur le principe des sociétés parallèles, cloisonnées selon le modèle de Weishaupt [4].

 

Enfin, pourquoi ai-je quitté la franc-maçonnerie ? Un apprenti attend forcément d’en savoir plus, puisque les "mystères" sont dévoilés degré par degré ; c’est pareil au second degré. C’est au 3ème degré que le maçon devient "maître", et découvre le "secret" initiatique, à la condition de le comprendre, ce qui est rarement le cas. La "maitrise" constitue la "moelle" de la franc-maçonnerie ; même si les Hauts-Grades ajoutent d’autres éléments, sans que cela accroisse l’essentiel du 3ème degré qu’on retrouve dans un autre "emballage" rituélique comme les poupées russes. Mais quand un maçon accède enfin au 3ème degré, il aura attendu quelques années, le temps de nouer des relations personnelles et de s’enraciner… Et même, quand on s’aperçoit au bout de quelques années – comme cela a été mon cas –, que la franc-maçonnerie ne correspondait pas aux attentes, il y a d’autres raisons qui apparaissent de l’ordre d’un chantage moral, parce que la loge comptait sur toi pour… Ou, sans toi, l’effectif ne sera plus suffisant pour assurer la continuité de la loge. Que dire d’autre que c’est du chantage moral avec comme simple dilemme céder ou résister… Bref, c’est après 22 ans que l’occasion me fut offerte de claquer la porte, ce que j’ai aussitôt fait. Quel soulagement !

 

Maintenant, je vais vous parler de l’imposture d’une Maçonnerie dite "chrétienne et traditionaliste" s’opposant à la franc-maçonnerie dite "laïque et progressiste". C’est de la pseudo-opposition qui dissimule une finalité qui est la même pour tous. Non seulement les Obédiences pratiquent les mêmes rites (à quelques variantes près), mais en plus, et même avant tout, toutes les obédiences travaillent à la réalisation du Temple de la République universelle. Ce projet s’appelle le Noachisme et figure en toutes lettres dans les Constitutions depuis 1738 ! C’est le mondialisme !

 

La Maçonnerie moderne a été fondée en 1717, mais elle n’a strictement rien à voir avec les constructeurs dont elle prétend faussement descendre. Et en ce qui concerne sa doctrine, celle-ci vient du paganisme, du gnosticisme et surtout de la Kabbale. Enfin, et ce qui est le plus important pour la bonne adhésion à cette doctrine, c’est que le candidat passe au préalable par une illumination d’origine luciférienne. (Voir plus bas le chapitre "Les rituels")

 

Histoire de la Franc-Maçonnerie

 

J’ai dit que la franc-maçonnerie n’avait rien avoir avec les constructeurs dont elle prétend descendre ; voyons cela. Toutes les corporations étaient réglementées au 13ème siècle, ce qui ne veut pas dire qu’il n’existait pas de réglementation avant. Le Livres des Métiers du prévôt Etienne Boileau (vers 1260) nous apprend, entre autres, que le "titre de maître n’était pas un grade dans le métier ; le maître était celui qui possédait un atelier où il commandait. De ce fait, un maître qui pour quelque raison que ce soit abandonnait son atelier, redevenait valet, c’est-à-dire ouvrier".

 

Donc il n’y avait que des apprentis et des compagnons, appelés ici "valets", mais pas de maître au sens maçonnique [5] ! Les corporations avaient leurs secrets, mais il s’agissait là des secrets de métier, comme par exemple un secret d’alliage, etc… Ces secrets n’avaient donc rien à voir avec les secrets mystificateurs de la Maçonnerie. Que la Maçonnerie n’ait aucun rapport ou affinité avec les corporations apparait manifestement avec la loi de 1791 du Frère Le Chapelier, loi qui porte son nom, et qui anéantissait les corporations de métier et interdisait tout rassemblement, même paysan ! Cette loi était promulguée afin de favoriser la disparition des vrais métiers au bénéfice de l’industrie de la classe bourgeoise et maçonnique qui avait pris le pouvoir…

 

Lire : Loi Le Chapelier, loi liberticide

Comprendre les "Lumières" : aux sources de la prolétarisation du monde ouvrier

 

Il y a deux manuscrits anglais qui font référence dans la franc-maçonnerie : le Regius (1390) et le Cook (1410). Le manuscrit Cooke recense la géométrie d’Euclide, Pythagore, les art libéraux, David, Salomon et le Temple, mais curieusement… ne parle pas du Nouveau Testament – un siècle avant la Réforme ! Ces manuscrits témoignent explicitement que la "Renaissance" avec le néoplatonisme, accompagné du néopaganisme étaient déjà bel et bien enracinés en Angleterre. On peut se poser la question si l’auteur était un catholique ou un gnostique, malgré l’affirmation dans le texte que le "maçon doit aimer Dieu et la Sainte Église". Eu égard au doute, je signale que le Professeur André Crépin, qui a étudié et traduit le Cook, ajoute en note à propos d’une correction apportée au manuscrit : "C’est ici qu’apparaît pour la première fois le 'Temple de Salomon' ignoré du Regius et du Cooke, version première." ! Ce qui n’empêche pas les maçons de se revendiquer fièrement de ces textes comme leurs "Old charges" (c'est-à-dire leurs Anciens devoirs).

 

Avec la Réforme, la révolution est arrivée dans tous les domaines. Les corporations se sont divisées en catholiques et protestants, et il y a des Guildes visiblement influencées par l’hermétisme [6]. Il y a eu des condamnations avec des procès-verbaux. Le Procès verbal de 1665 a entraîné une condamnation par la Sorbonne, ce qui nous permet de constater qu’il s’agissait d’une hérésie chrétienne. J’insiste sur "chrétienne" parce qu’il n’y avait rien de judaïque, contrairement à ce qui est le cas pour la franc-maçonnerie. En fait, tous les corporations avaient leurs cérémonies, je dirais style "bon enfant" qui, si elles ne frôlaient pas l’hérésie s’en approchaient dangereusement.

 

Un exemple caractéristique est celui des Bons Cousins, qui étaient forestiers, bucherons et transformaient au four les débits en charbon, d’où "carbonari". Leurs réunions s’appelaient des Ventes. Pour leurs cérémonies, ils utilisaient du linge blanc, du sel, un crucifix, du feu, de l’eau, une couronne d’épines, des feuilles, des rubans et un four. Ce qui importe, dans cet exemple, c’est la parfaite similitude avec les origines de la franc-maçonnerie. Cette corporation de métier, également constituée en deux degrés avec ses cérémonies propres a été récupérée à des fins politiques et mondialistes. Le Carbonarisme a été condamné en 1821 par le pape Pie VII, et comptait parmi ses membres Mazzini, Garibaldi, et même Madame Blavatsky qui a fondé la société théosophique, et autres illustres figures, qui étaient tous également francs-maçons, martinistes etc. Un des satellites créés par les Carbonari, la société secrète "Jeune-Italie", est à l’origine de la République italienne. Remarquons que "jeune" et "printemps" sont quasiment synonymes, donc on pourrait aussi bien parler d’un "printemps italien", comme d’un "printemps turc" pour les Jeunes-Turcs sabbataïstes. Il y a une correspondance avec ce qui se passe de nos jours… Les cérémonies des Bons-Cousins, puis des Carbonari et des Compagnonnages ont été maçonnisées au 19ème siècle, et, depuis, prévaut aussi chez eux le Temple de Salomon.

 

Après avoir passé en revue les caractéristiques des corporations de métier, examinons maintenant les origines de la franc-maçonnerie. Elles sont multiples : Rose-Croix, Hermétisme, Graal, Chevalerie, Kabbale… Mais, et cela importe, toutes ces organisations ou "courants de pensée" avaient un dénominateur commun : la Gnose.

 

La franc-maçonnerie ou la Grande Loge de Londres a été fondée le 24 juin 1717, le jour du solstice d’été. Au solstice d’été avait lieu autrefois la fête païenne solaire, et au solstice d’hiver les "Saturnales" où tout était permis… Le "tout est permis", cet antinomisme, se retrouve chez Rabelais avec la loi thélémite "fais ce que tu voudras", loi perpétuée, entre autres, par l’ordre paramaçonnique Ordo Templi Orientis (O.T.O.) d’Aleister Crowley. Les gnostiques sont des mystificateurs, qui attribuent des qualités aux choses qu’elles n’ont pas. Plutarque disait déjà "le secret ajoute de la valeur…". Et Guénon dit à propos du solstice d’hiver qui correspond à la "porte des dieux" hindoue [7] : "ce n’est pas sans raison que la fête de Noël coïncide avec le solstice d’hiver" [8]. C’est faux et ahurissant ! La vérité est que le jour de la Nativité fut fixé officiellement par l’Église au 25 décembre par le pape Liberus, en l’an 354 – seulement ! Et cette date fut volontairement choisie pour se superposer à la fête païenne du solstice d’hiver – Natalis Invicti (nativité du soleil invincible) –, car le Christ seul est la véritable lumière du monde. Voilà un exemple d’une mystification ; en plus, et surtout, le christianisme n’a strictement rien à faire avec l’ordre cosmique [Sans doute l'auteur veut-il signifier ici qu'il ne faut pas confondre Le Créateur avec les créatures. NdCR.].

 

Les Rose-Croix, dans leur manifeste Fama Fraternitatis en 1614, prônaient la réformation universelle de l’Église et des États, afin de les assujettir à une Superreligion ésotérique comprenant aussi l’ensemble des connaissances humaines.

 

Avec Francis Bacon (1561-1626) dans "La Nouvelle Atlantide" apparait le Temple de Salomon, le prototype idéal de la franc-maçonnerie. Résumons, sur une île il y a une République exemplaire – une Communauté des Nations –, avec la "maison de la science", concept inspiré de l’ismaélisme des Fatimides [9]. Et… cette Maison s’appelle "Maison et/ou Temple de Salomon", et les habitants de l’île s’appellent "les insulaires de Ben-Salem" – ça alors !

Voilà comment le Temple de Salomon est arrivé en Angleterre, où quelques "invisibles ", des Rose-Croix, y ont ajouté certains mystères… Les fondateurs de la franc-maçonnerie ont réussi à faire oublier la Nouvelle Alliance, et ils ont ressuscité l’Ancienne Alliance, quoique sérieusement défigurée par la Kabbale gnostique. Depuis le Christ a dit : "Tout est accompli !" l’ancien Pacte est mort, il vit dans le Nouveau. Il est mort ostensiblement, depuis, le voile du Temple se déchira du haut en bas. Donc le Temple de Salomon est également mort depuis 2000 ans – mis à part sa destruction qui date d’avant. Je peux encore faire remarquer que la Bible en franc-maçonnerie est appelée le Volume de la Loi Sacrée. Mais là encore, la Loi est le propre de l’Ancien Testament, comme il est écrit : "la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ." [10]. En laissant de côté l’appellation saugrenue "volume", on voit clairement que les fondateurs préféraient la Loi à la Grâce et à la Vérité du Christ. D’ailleurs, l’ère maçonnique, pour dater son "Année de la Vraie Lumière", commence 4000 ans avant le Christ, Qui n’est pas donc la Vraie Lumière !

 

Pourquoi 4000 ans avant ? Parce que selon la chronologie biblique les constructeurs construisaient la Tour de Babel !...

 

 

Qui étaient les fondateurs ?

 

Au début du 17ème siècle, les réunions publiques étaient interdites en Angleterre, d’où l’astuce de se faire "accepter" (d’où le terme de "maçons acceptés"). "À la faveur des révolutions d’Angleterre, Rose-Croix, savants et nobles avaient été nombreux à pénétrer dans les loges de la Maçonnerie opérative, afin d’y bénéficier du droit de réunion, dont seuls jouissaient alors les corps de métiers. Le même phénomène s’était produit en Écosse.

 

La première référence connue au mot "maçonnique" figure dans un poème Rose-Croix publié à Édimbourg en 1638 :

 

"Ce que nous présageons n’est pas à négliger,

 

Car nous sommes frères de la rose-croix,

 

Nous avons le mot 'maçonnique' et la seconde vue

 

Et nous pouvons prédire à l’avance les choses à venir." [11]

 

Le Temple de Salomon trouva une place centrale au sein de la Royal Society fondée en 1660, dont, parmi les membres se trouvait le pasteur anglican Desaguliers, cofondateur de la franc-maçonnerie moderne avec le pasteur calviniste Anderson. Ils étaient les fondateurs "visibles", mais derrière ou au-dessus d’eux il y avait des "invisibles", comparables aux "Supérieurs Inconnus" et aussi comparables aux "Mahatmas" de la Société Théosophique ; dans ces trois cas il y avait le même mode opératoire…

 

Il existe un pamphlet maçonnique, daté de 1676, qui contient cette déclaration : "Nous avertissons que la cabale moderne au ruban vert, avec l’ancienne fraternité de la rose-croix, les adeptes hermétiques et la compagnie des maçons acceptés se proposent de dîner ensemble le 31 novembre prochain". Vient ensuite la description d’un menu comique, et ceux qui pensent venir sont priés d’apporter des lunettes, "car autrement les dites sociétés rendront (comme d’habitude) leur apparence invisible" [12].

 

Être invisible, c’est le "Larvatos prodeo", la devise du Serpent : je m’avance masqué.

 

La Fama Fraternitatis de 1614 relate les voyages vers l’Est de Christian Rosenkreutz, "dont il est revenu avec un nouveau type de 'Magie et de Kabbale, qu’il a incorporé dans sa propre attitude chrétienne' – on peut se faire une idée de l’épidémie. C’est confirmé [13], cette nouvelle Kabbale est celle d’Isaac Louria, sur laquelle je reviendrai parce qu’elle est au cœur-même de la franc-maçonnerie. (Chapitre Les rituels)

Nommé Grand-Maître de la Grande Loge de Londres en 1719, Desaguliers rechercha les "Old Charges" (les anciens devoirs évoqués plus haut) des guildes médiévales, à partir desquelles il conçut les règlements généraux de l’Ordre, dont il confia la rédaction à son larbin Anderson, connues sous le nom des "Constitutions d’Anderson" (1723). À cette époque il y eut l’incendie des archives de la Loge de Saint-Paul. Cela peut arriver, mais ici, ce qui était compromettant avait brûlé, et ce qui n’avait pas brûlé n’existait pas auparavant. Les historiens sont d’accord, et même Guénon était d’accord, mais… pour d’autres raisons. Il confirmait l’incendie intentionnel : "les novateurs eux-mêmes, qui précisément n’avaient rassemblés ces anciens documents que pour les faire disparaître après en avoir utilisé ce qui leur convenait, afin qu’on ne pût faire la preuve des changements qu’ils y avaient introduits." [14]. Guénon en profite pour faire croire et admettre que le degré de maître avait toujours existé. Polémiste comme il était, il répondait à un historien qui niait ce fait : "mais sans doute ne peut-on pas exiger d’un pur historien une trop grande compétence pour tout ce qui touche directement au rituel et au symbolisme." [15]. Avec Guénon il ne faut pas se laisser intimider et surtout tout vérifier ! Le raisonnement de Guénon voulait que les trois degrés correspondent à la constitution tripartite de l’être : corps, âme et esprit (Âtmâ, l’"Étincelle divine").

 

Déjà Aristote avait démontré que l’être est composé d’un corps et d’une âme, et cela d’une manière indivisible (d'où le mot individuum, individu). En 1312 l’Église avait condamné formellement le tripartisme gnostique, esprit, âme et corps, à cause de l’influence croissante de la pensée néo-aristotélicienne d’Averroès. Quand l’Écriture parle de l’âme et de l’esprit c’est toujours de l’âme qu’il s’agit. Par rapport au corps on l’appelle âme, par rapport à Dieu on l’appelle esprit ou raison.

 

Lors de sa fondation, la franc-maçonnerie ne connaissait donc pas le degré de Maître, ce qui n’est pas étonnant parce que ce degré, comme nous l’avons vu, n’existait pas dans les corporations. Pas d’apparition de grade de maître avant 1723 selon des historiens, comme l’atteste aussi le Dictionnaire de la franc-maçonnerie de Ligou. Il a donc fallu "justifier" cette apparition. Il est amusant de voir comment la franc-maçonnerie s’y est prise. Créer un conflit, une fausse-opposition, peut permettre d’atteindre un but dissimulé. C’est avec la querelle entre les "Anciens" irlandais et les "Modernes" londoniens qu’ils ont pu "justifier" le degré de maître. Les Anciens prétendaient pratiquer la vraie maçonnerie. Leur porte-parole Laurence Dermott se moquait d’eux en disant qu’ils ne connaissaient que deux grades ! Mais qui était Dermott ?

 

C'est en 1756 que Dermott a introduit de nouveaux textes irlandais, Ahiman Rezon. Ce n’est pas du latin mais de l’hébreux, d’où les prières hébraïques ou plus précisément talmudiques [16]. Il raconte que 4 hommes lui sont apparus la nuit. Ils venaient de Jérusalem, ils parlaient anglais, mais il ne sait pas d’où il venaient. Ils s’appelaient : Shallum, Ahiman, Akkub et Talmon….Toute l’histoire biblique y est, sauf le Christ bien sûr. Mais il y a aussi des éloges du Coran ! Il cite des gens connus, Virgile, Socrate… et dit qu’ils descendaient tous de parents modestes, comme les tailleurs des pierres. L’origine "modeste" ou "simple" est l’argument préposé ici à faire accepter son sophisme. Et Dermott ajoute que "la franc-maçonnerie existe depuis la Création, quoique sous un autre nom". C’est gagné, il a mis les maçons illuminés dans sa poche !

 

 

Qu’est-ce que la Gnose ?

 

L’hérésie gnostique a commencé dès les premiers temps du christianisme avec Simon le Magicien, qui "a toujours eu depuis ce temps-là sa suite funeste". Cette hérésie est la seule à avoir été prédite dans l’Écriture. Avec ses caractères particuliers, elle constitue le vrai "mystère d’iniquité" dont parle saint Paul et sera l’hérésie des derniers temps.

 

Je cite une belle définition d’Etienne Couvert :

 

"La Gnose (gnosticisme) est essentiellement une végétation religieuse parasitaire, se nourrissant du Christianisme pour en tirer un certain nombre d’éléments qu’elle va détourner de leur sens naturel pour leur donner une signification nouvelle totalement opposée à l’enseignement de l’Église.

 

La Gnose est une secte d’initiés, prétendant avoir reçu une révélation plus parfaite que celle de Jésus, réservée à des esprits d’élite qui vont être détournés de l’enseignement ordinaire de l’Église et constituer comme un chancre rongeur à l’intérieur de la communauté chrétienne" [17].

 

La Tradition chrétienne a été accueillie oralement par les apôtres, par eux seuls ! Ils ont aussitôt prêché, et quelques décennies plus tard sont apparus les Évangiles et les Actes. Les apôtres, avec saint Pierre comme chef, avaient donc toute autorité, aussi sur l’Écriture, et c’est le Magistère de l’Église qui perpétue cette tradition. Il n’y avait pas de dogmes ; ils sont venus plus tard, afin de définir par écrit la Foi contre les hérétiques [Cf. Le Contre les Hérésies de S. Irénée de Lyon (120-202)], qui venaient souvent même de l’intérieur de l’Église.

 

Pas d’ésotérisme dans le christianisme, "tout a été dévoilé" comme l’a encore rappelé le pape Benoit XVI à propos du Pseudo-Denys l’Aréopagite, qui a fait pas mal de dégâts aussi (cela a été écrit vers le VIe siècle. En tous les cas ce n'est pas de l'époque de Saint-Paul, parce que Saint Paul avait un disciple qui s'appelait Denis) [18]. Donc que dit le pape ? C’est "une falsification (la gnose) calculée, par laquelle, en antidatant ses œuvres au 1er siècle, au temps de saint Paul, il voulait donner à sa production littéraire une autorité quasi apostolique" , très influencée par les écrits néoplatoniciens de Proclus ("décédé en 485 à Athènes", qui "appartenait au platonisme tardif"), dont le but consistait dans une grande apologie polythéiste car les vraies forces étaient à l’œuvre dans le cosmos ("dont le but ultime était de constituer une grande apologie du polythéisme grec, écrit Benoît XVI, et de revenir, après le triomphe du christianisme, à l’antique religion grecque. Il tendait à démontrer que, en réalité, les divinités étaient les forces à l’œuvre dans le cosmos. En conséquence le polythéisme devait être considéré comme plus vrai que le monothéisme, avec son unique Dieu créateur. Il y avait un vaste système cosmique de divinités, de forces mystérieuses, dans ce que montrait Proclus pour qui, dans ce cosmos déifié, l’homme pouvait trouver accès à la divinité.) En conséquence, le polythéisme devait être considéré comme plus vrai que le monothéisme, avec son unique Dieu créateur" et Denys, (écrit Benoît XVI) distinguait "les voies destinées aux simples, ceux qui n’étaient pas en mesure de s’élever aux sommets de la vérité et pour qui certains rites pouvaient suffire, d’avec les voies destinées aux sages, qui devaient, eux, se purifier pour arriver à la pure lumière..." Benoit XVI conclut : "On voit que cette pensée est profondément antichrétienne" ! Je tiens à le souligner pour dire qu'il n'y a pas de christianisme ésotérique. [Il n'y a pas d'enseignement chrétien destiné aux "sages" et d'autres destinés aux "simples" : nous sommes tous égaux en Christ. ("Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus." (Galates 3:28). D'où cette vérité que l'authentique "égalité" se trouve dans le christianisme, certainement pas dans la franc-maçonnerie ! NdCR.]

 

En quoi diffère la Gnose de l’enseignement de l’Église ?

 

Comme je l’avais déjà dit à propos de Guénon, les gnostiques sont des métaphysiciens monistes pour qui la manifestation émane du principe, impliquant une continuité entre l’un et l’autre (panthéisme confondant les créatures avec le Créateur. NdCR.). L’émanatisme aboutit inévitablement au panthéisme, concept qui s’oppose à la Création ex nihilo. Les Gnostiques sont depuis toujours confrontés au problème du bien et du mal ; difficulté qu’ils n’arrivent pas à résoudre. Cette difficulté découle de leur monisme métaphysique, puisque toute la manifestation émane entièrement du Principe, donc le mal aussi. La Bible, par contre, révèle qu’après l’achèvement de la Création, "Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et cela était très bon." [19]. Il n’y avait donc pas de mal ; le mal arrive après, par la faute de l’homme ! Voici un échantillonnage des pensées gnostiques des premiers siècles, dont la franc-maçonnerie a aussi hérité…

 

Saturnin avait une théorie selon laquelle le Dieu des juifs, le Yahweh de la Bible, n’est autre que le plus puissant des anges qui a maladroitement créé l’homme tel que nous le voyons, malheureux et ignorant ; et Jésus-Christ vient précisément combattre le Dieu des juifs et sauver l’homme en lui apportant l’étincelle divine que ses créateurs ne lui ont pas donnée.

 

Basilide a introduit le concept des trois mondes. Un monde hypercosmique ou divin, un monde intermédiaire ou supra-lunaire, et un monde sublunaire qui est celui de l’homme, qu'on retrouve aussi dans le védanta et l'hindouïsme.

 

Carpocrate rejette le Dieu de Moise et la Loi, et est adepte d’orgies. C’est du frankisme d’avant l’heure !

 

Valentin est un néoplatonicien incluant les doctrines de ses prédécesseurs, guidé par l’intuition intellectuelle, si chère à Guénon. Il a développé la théorie de la décade d’éons, des "principes éternelles", qui sont à l’origine des dix sephirot de la Kabbale, la Gnose juive.

 

Plotin, Porphyre, Jamblique :(les néo-platoniciens) : À l’origine de Tout se trouve l’UN ou Monade ; puis vient l’intelligence ou dyade : enfin apparaît le démiurge ou triade. C’est le démiurge qui a formé le monde, comme le disent tous les gnostiques. Proclus qui voulait embrasser toutes les religions l’"Hiérophante Universel (l’unité transcendante)" est à la fois syncrétiste, émanatiste, panthéiste et mystique, comme Porphyre et Jamblique.

 

Manès (ou Mani), le fondateur du funeste manichéisme (combattu et vaincu par S. Augustin), était gnostique de formation. Il enseignait que l’univers est l’ouvrage de deux principes opposés, l’un bon, l’autre mauvais, tous deux éternels et indépendants. Ce dualisme, renouvelé du mazdéisme de Zoroastre, n’est également que la radicalisation des thèmes gnostiques sur la maladresse du démiurge, le dieu intermédiaire qui nous a créé et a enfermé les âmes, d'où la nocivité essentielle de la matière, et, en conséquence du corps humain qui emprisonne l’âme; corps et matière dont on doit se libérer ; doctrine qu’on retrouve aussi chez les Cathares. C’est le mépris de la vie, le rejet de la Création. (Les cathares considéraient qu'enfanter était un péché et l'avortement n'était pas un problème pour eux..) [A propos de la manière commune entre les manichéens et les francs-maçons de cacher leurs enseignements, Léon XIII dans Humanum genus (1884) rapporte : "c'est ainsi que, sous les apparences mensongères et en faisant de la dissimulation, une règle constante de conduite, comme autrefois les manichéens, les francs-maçons n'épargnent aucun effort pour se cacher et n'avoir d'autres témoins que leurs complices."]

 

En toute objectivité, on ne peut que constater l’incompatibilité entre la Révélation et la Gnose. Aussi, l’une offre le Salut par la Foi, l’autre prétend pouvoir délivrer l’homme par la Science (de l’Arbre) (Cf. la tentation de Lucifer à Eve exposée dans Genèse 3

). Pour les gnostiques – ça va de soi –, le Salut ou la finalité de l’Église est infiniment inférieure à l’initiation ésotérique... Nier le péché originel, c'est nier la (nécessité de la) Rédemption. C'est aussi ôter la raison d'être de l'Eglise. Le catholicisme est fidèle à la Première Révélation, enseigne l'hérédité du péché. C'est biblique. C'est la Torah pour les Juifs. Mais leurs descendants, influencés par le talmud et la kabbale, considèrent maintenant que l'âme existe avant la naissance et que la vie commence à la naissance sans péché originel. (Chacun peut voir que ceci est un mensonge que la réalité contredit tous les jours).


 

La Gnose juive (kabbale). Le Sepher Ha-Zohar : "Avec cet arbre (celui de la connaissance), Dieu créa le Monde ; mange donc de ce fruit et tu seras semblable à Dieu, connaissant le Bien et le Mal ; car c’est par cette connaissance que l’homme est Dieu. Mange donc et tu seras créateur des mondes. Dieu sait tout cela et c’est pourquoi il vous a défendu de manger de ce fruit, car Dieu est un Artisan [un Demiurge ! le Grand Architecte ?] et un Artisan déteste toujours jalousement [!] les compagnons qui exercent le même métier que lui".

 

La Gnose rosicrucienne. La Tradition primordiale du rosicrucianisme implique obligatoirement la négation du Péché (originel), parce que selon elle, il y a un centre caché quelque part à l'origine de toutes les traditions (Centre Suprême, Agartha, Shambhala ou Grande Loge Blanche.) et qui concerne intégralement la "Tradition primordiale".

 

La Franc-Maçonnerie. Au 28ème degré du Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA), dénommé "Chevalier du Soleil ou Prince Adepte", les maçons sont censés être dans le jardin d’Éden, et le Maître représente Adam ! Accepter Adam, c’est nier le Péché, c’est implicitement nier la Rédemption. C’est l’anathème pour un catholique, mais peu importe quand on est déjà excommunié du fait de l’appartenance à la franc-maçonnerie !..

 

À propos de la Tradition primordiale rosicrucienne, je signale que selon la Révélation il y a deux Traditions ou plus précisément deux postérités issues du Péché (suite au Péché originel. NdCR.). En réponse à la Tentation du serpent "Vous serez comme Dieu." (Eritis sicut Dii), Dieu dit : "Je mettrai des inimitiés entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité, et c’est la postérité de la femme qui écrasera la tête du serpent. " [20]. (Cette postérité et cette femme qui "écrasera la tête du serpent" dont parle Dieu dans Genèse, c'est celle de la Vierge Marie, du Christ et des chrétiens)

 

Ainsi il y a deux lignées, l’une qui a foi et attend l’accomplissement de la promesse, l’autre qui prétend pouvoir délivrer l’homme par la science (de l’Arbre). Ces deux traditions sont inconciliables, mais celle de la Science (de la Gnose des initiés) ne va pas se développer indépendamment de l’autre. Sa nature perfide consiste à détourner le sens de la Révélation en s’y mêlant sous un subterfuge, afin de la fausser, engendrant ainsi non seulement des déviations, mais aussi des contre-vérités. Ces deux Traditions ne sont même pas primordiales au sens strict du mot, parce que par le péché, l’homme a perdu, entre autres, la grâce et la science infuse (maintenant même l’homme intègre peut se tromper). De ce fait, il n’est donc même pas possible de parler d’une tradition adamique, puisqu’il n’y avait rien à transmettre, puisque tout avait été donné directement. Tout au plus peut-on admettre la transmission de la langue parlée, mais en aucun cas d’une transmission de l’amitié avec Dieu par la Grâce, qui a été perdue. Il a fallu attendre le Rédempteur afin de pouvoir prétendre à la Grâce.

 

La Franc-Maçonnerie vue par L’Église

 

La franc-maçonnerie a connu de multiples condamnations avec des rappels.

 

La première condamnation pontificale en 1738, par Clément XII, valable à perpétuité ! (Encyclique In Eminenti, 1738)

 

En 1751 (Benoît XIV, Providas),

1758 Clément XIII, A quo die;

1759 Clément XIII, Ut primum;

1766 Clément XIII, Chritianae republicae salus;

1775 Pie VI, Inscrutabile, 25 décembre 1775;

1821 Pie VII, Ecclesiam a Jesu Christo, 13 septembre 1821;

1826 Léon XII, Quo Graviora, 13 mars 1826;

1829 Pie VIII, Traditi,

1832 Grégoire XVI, Mirari vos,

1846 Pie IX, Qui pluribus

1849 Pie IX, Quibus quantique, 20 avril 1849;

1865 Pie IX, Multiplices inter, 25 septembre 1865;

1884 Léon XIII, Humanum genus.

 

[NdCR. Les condamnations de la franc-maçonnerie par les papes, ont été recensées et reproduites dans "Les enseignements originaux des papes sur la franc-maçonnerie, de 1717 à nos jours", Pierre Téqui éditeur, Paris 1998. Parmi ces condamnations, il y a donc également :

 

Je cite seulement quelques extraits explicites.

 

En 1892 Léon XIII a redit : "Que l’on se rappelle que christianisme et franc-Maçonnerie sont essentiellement inconciliables, si bien que s’agréger à celle-ci, c’est divorcer de celui-là."

 

1892 Léon XIII, Lettre à l'épiscopat d'Italie, 8 décembre 1892;

1892 Léon XIII, Lettre au peuple italien, 8 décembre 1892

1902 Léon XIII, Parvenu à la 25e année, 19 mars 1902;

1906 Pie X, Vehementer nos, 11 février 1906

1907 Pie X, Lettre à la France Une Fois encore, 6 janvier 1907

1932 Pie XI, Caritate Christi compulsi, 3 mai 1932;

1937 Pie XI, Divini Redemptoris, 19 mars 1937

1946 Pie XII, Réponse à la S. Congrégation du S. Office à des questions posées par des évêques italiens

1983 Jean-Paul II, Déclaration sur la franc-maçonnerie de la S. Congrégation pour la doctrine de la foi, 26 novembre 1983.

En 1985 l’Osservatore romano fait un rappel purement doctrinal, au plan de la Foi et de ses exigences morales", dont j’extrais les points suivants :

 

Que le relativisme [à chacun sa vérité] caractérise fondamentalement la franc-Maçonnerie ; qu’il est renforcé par la pratique essentiellement symbolique et rituelle de cette dernière ;

Qu’il a pour conséquence d’entraîner le catholique franc-maçon à "vivre sa relation avec Dieu d’une façon double, c’est-à-dire en la partageant en deux modalités : une humanitaire, qui serait supra-confessionnelle et une, personnelle et intérieure, qui serait chrétienne" ; que "le climat de secret comporte […] le risque pour les inscrits de devenir les instruments d’une stratégie qu’ils ignorent" ;

Que la distinction entre initié et profane n’est pas tenable au sein de la communion chrétienne ;

Qu’enfin, puisque ces principes sont communs à l’ensemble de la franc-Maçonnerie, il n’y a pas lieu sur ces points de distinguer entre les obédiences "malgré la diversité qui peut subsister […] en particulier dans leur attitude déclarée envers l’Église" [21].

 

L’Église vue par la Franc-Maçonnerie

 

Au nom de la tolérance, la Maçonnerie s’est toujours défendue d’être anticatholique, cependant elle se dit antidogmatique, et seule l’Église catholique est dogmatique… [Or l'adogmatisme de la franc-maçonnerie est déjà un dogme, de même que la conception erronée et dévoyée de la "liberté" dans la franc-maçonnerie vue comme un pouvoir de l'homme de se créer lui-même, se sauver par ses propres forces et devenir l'égal de Dieu, ceci est un autre dogme de la franc-maçonnerie qui par définition est le péché d'orgueil de Satan dans le livre d'Isaïe, chapitre 14 versets 12-13 (je cite) : "12. Comment es-tu tombé du Ciel, lucifer, qui dès le matin te levais ?... 13. Qui disais dans ton coeur : Je monterai au ciel, sur les astres de Dieu, j'élèverai mon Trône;..."]

 

La revue L’Acacia en 1908 : "Au lieu de la lutte par voie de législation répressive des privilèges … il nous faudra employer la propagande … Beaucoup de gens… considèrent encore certaines cérémonies du culte : mariage, baptême, première communion, enterrement, comme un rite social obligatoire… De cet accomplissement du rite peut résulter le maintien ou le retour à la croyance. C’est cela qu’il faut combattre…".

Et ce combat continue, écoutez par exemple le F.°. Vincent Peillon. [cité plus haut sur sa conception de la "liberté".]

 

La même revue en 1903 qualifiait fièrement "la franc-maçonnerie de contre-Église". On ne saurait être plus clair et concis !

 

Après la guerre, le F.°. Riandey, alors Grand Commandeur Suprême Conseil de France, exprimait le souhait que se réalise l’unité de la chrétienté, "il donnait un 'assentiment sans réserve… à ces efforts vers l’œcuménisme chrétien', mais en ajoutant : 'il importe toutefois que le lecteur sache que pour nous ces efforts ne représentent que des pas sur le chemin d’un œcuménisme plus large." [22]. L’œcuménisme plus large c’est le Noachisme !

 

Les rituels

 

Le Rite Écossais Ancien et Accepté est composé de 33 degrés. L’initiation au premier degré se fait par une descente aux enfers, suivi de trois purifications par l’eau, l’air et le feu, puis le récipiendaire reçoit la lumière.

 

C’est au 3ème degré que le maçon s’identifie avec la lumière, le maître devient l’étoile flamboyante, que le compagnon au 2ème degré a seulement "vue". J’ai déjà dit que le 3ème degré constitue la "moelle" du Système, et que Christian Rosenkreutz était revenu de ses voyages avec la nouvelle Kabbale de Louria, doctrine perpétuée par les Rose-Croix, les fondateurs "invisibles" de la franc-maçonnerie. Cela explique le caractère lourianique du 3ème degré, l’"élévation à la maîtrise".

 

Qui est Isaac Louria ? Il propose une relecture de la Genèse et de l’homme et de son rapport avec Dieu, et développe une doctrine de la rédemption, Tikkun Olam, la "réparation du monde". Selon lui, Dieu suprême (Ein-Soph) se dédouble et se contracte en lui-même [23], devant une lumière enfermée dans des "vases" comme il dit, et laisse place à autre chose d’exister. C’est de l’émanatisme présenté d’une manière "nouvelle". Donc il faut maintenant libérer Dieu ; c’est ainsi l’homme complète la manifestation inachevée ! Selon cette théorie "imaginale", la lumière primordiale est devenue prisonnière des qlippoth, des "écorces" ou des "coquilles". Il faut briser les qlippoth afin que la lumière puisse se libérer. Ici naît la violence !

 

Par analogie, cette doctrine "illuminée" relative à l’être, le libère donc de tout, y compris des interdits de Dieu ! Cet antinomisme gnostique et radical a inspiré Sabbataï Tsevi et Jacob Frank qui poussent cette "logique" jusqu’à l’extrême avec l’anéantissement total de tout obstacle éventuel à la venue de leur Messiah. La mise en œuvre du Tikkun Olam occasionnera les guerres de destruction des peuples. Et tant mieux quand cela se passe dans la douleur, parce que c’est pour l’heureux accouchement de leur Messiah, l’Antéchrist pour les autres. Détruire pour construire, mourir pour renaître. De l’ordre renaît du chaos, c’est la devise même du Suprême Conseil : Ordo ab Chao !

 

 

La lumière primordiale est prisonnière

 

Au plus profond, au plus bas de l’être réside l’"étincelle divine" en attente de sa libération. La "libération des étincelles divines" c’est le Tikkun du kabbaliste Isaac Louria. Analogiquement, la Chambre du Milieu se trouve au centre de la terre où se déroule l’"élévation à la maîtrise".

 

Quelle est cette lumière au centre de la terre ? C’est Lucifer : "Comment es-tu tombé du ciel, astre brillant, fils de l’aurore ? Comment es-tu renversé par terre, toi, le destructeur des nations ? Tu disais dans ton cœur : Je monterai au ciel […], je serai semblable au Très-Haut ! Et te voilà descendu au sombre séjour, dans les profondeurs de l’abime !" [24].

 

Un rite est constitué d’un ensemble de symboles mis en action, afin de transmettre le "secret" de la Maçonnerie à l’aspirant. À l’élévation à la Maîtrise, l’aspirant va "vivre" par identification avec Hiram, l’architecte assassiné, le drame de la "Chambre du Milieu". Et c’est là où Lucifer engendre la "moelle" des maîtres maçons. On lui a donné un autre nom, évidemment. Ce drame se passe donc en "Chambre du Milieu", lieu uniquement éclairé de l’intérieur, et hors de laquelle ne règnent que les "ténèbres extérieures".

 

L’identification avec Lucifer se fait par la ruse, parce qu’il s’appelle à présent Hiram. C’est même subtilement confirmé par Guénon : "Dante parcourut tous les cercles infernaux en vingt-quatre heures, et atteignit alors le centre de la Terre, qu’il traversa en contournant le corps de Lucifer. N’y aurait-il pas quelque rapport entre ce corps de Lucifer, placé au centre de la Terre, c’est-à-dire au centre même de la pesanteur, 'symbolisant l’attrait inverse de la nature', et celui d’Hiram, placé de même au centre de la "Chambre du Milieu", et qu’il faut aussi franchir pour parvenir à la Maîtrise ? La connaissance de ce rapport mystérieux ne pourrait-elle pas aider à découvrir la véritable signification de la lettre G ?" [25].

 

C’est donc ce "rapport mystérieux" de Lucifer-Hiram, qui "pourrait aider à découvrir" la Gnose !

Le candidat à l’élévation à la maîtrise enjambe non seulement du "pied à la tête" le cadavre de Lucifer-Hiram (concrétisé par un maçon allongé par terre), mais ensuite c’est lui-même qui va prendre la place de Lucifer-Hiram, afin de subir le même sort. Allongé, le candidat s’identifie donc totalement à Lucifer-Hiram avec lequel il va être élevé à la maîtrise. C’est ici où intervient la violence, chère à Louria. Le candidat doit mourir afin de renaitre, et reçoit un coup de maillet sur le front qui, symboliquement, fracasse le crane pour que sa lumière intérieure se libère

 

Subséquemment il est dit avec le relèvement du nouveau maître : "le maître est retrouvé, il reparaît plus radieux que jamais !". Plus radieux que jamais, parce que le maître est une nouvelle "Étoile flamboyante". Cette doctrine continue avec les Hauts-Grades au 4ème degré, dénommé "Maître Secret", où les travaux commencent à l’"éclat du jour", au moment où l’astre de l’aurore, Lucifer, se lève. C’est l’"Aube dorée", the Golden Dawn

 

Le Rite Écossais Rectifié

 

Il y a une maçonnerie qui revendique une doctrine chrétienne ésotérique – évidemment ! –; c’est le Rite Écossais Rectifié.

 

 

« Périr pour Vivre », la devise du RER n’est-elle pas dans la droite ligne qu’Ordo Ab Chao ?

 

En Allemagne, au XVIIIe siècle, la Franc-Maçonnerie templière de la "Stricte Observance" est dirigée en arrière-plan par les "Supérieurs Inconnus", des "invisibles", si l’on préfère. En 1782 la "Stricte Observance" se scinde en deux parties : l’une pour fonder le Rite Écossais Rectifié, l’autre pour rejoindre les Illuminés de Bavière. Or 1782 est également l’année de la création de l’Ordre des Frères d’Asie, essentiellement composé de sabbataïstes et de frankistes, et ils étaient tous Rose-Croix selon l’historien Jacob Katz. Cela ne doit pas être pris dans ce sens qu’ils n’existaient pas avant cette dissociation ; bien au contraire !

 

Le Rite Écossais Rectifié (RER) a été fondé en 1782 par Willermoz, et prétend être chrétien et antidogmatique… Willermoz pratiquait le magnétisme et était disciple de Martinez de Pasqually et de Louis-Claude de Saint-Martin.

Martinez avait fondé en 1767 l’Ordre des Élus Coën. Il était de mère maranne et son savoir en kabbale il le tenait de Juifs et de Juifs récemment convertis au Catholicisme, qui avaient les rapports les plus étroits avec le cercle frankiste de Brno (Brünn).

Louis-Claude de Saint-Martin est admis dans l’Ordre des Élus Coën, comme Willermoz qui deviendra son disciple.

Gershom Scholem note que les pratiques théurgiques des Élus-Coëns "rappellent étrangement les opérations magiques du Baal-Schem de Londres, le célèbre Dr. Samuel Falk" [26].

 

Pour Saint-Martin comme pour ses maîtres, Dieu, avant le temps, produisit par émanation des êtres spirituels. Une partie de ces anges tomba dans le péché d’insubordination. Alors Dieu créa un univers pour circonscrire le mal ainsi introduit et pour servir de prison aux anges déchus. En même temps, il émana l’Homme primordial, l’Adam Qadmon, androgyne au corps glorieux, vice-roi de l’univers, pour servir de geôlier à ces démons, les amener à résipiscence…

Et selon lui, tout homme est un Christ en puissance. Et voici un exemple éloquent du délire irrationnel de cet illuminé, Saint Martin dit : "Chaque homme depuis la venue du Christ, peut, dans le don qui lui est propre, aller plus loin que le Christ. J’ose dire que dans le genre qui m’est propre, celui du développement de l’intelligence, j’ai été plus loin que le Christ". Voilà des mots blasphématoires du "maître" de Willermoz, le père de la "Maçonnerie chrétienne".

 

J’espère ainsi avoir répondu à la question, et je dirai peu importe la pseudo-opposition interne, là où tout est imposture !

 

Karl VAN DER EYKEN

Notes

 

1 – Guénon, cf. entre autres, Les états multiples de l’être, ch. XI « Principes de distinction entre les états d’être ».

2 – Guénon, Études sur l’hindouisme, compte-rendu de l’article, « On the One and Only Transmigrant »

3 – Cité par Léon de Poncins, Christianisme et Franc-Maçonnerie, p. 44.

4 – Cf. Mgr Delassus, La Conjuration antichrétienne ; voir aussi Alain Pascal, La Trahison des Inities.

5 – Cf. Civitas N° 28, juin 2008, d’après les travaux d’Henri Charlier.

6 – Cf. Wenzel Jamnitzer, Perspectiva Corporum Regularium, Nuremberg 1568.

7 – Guénon, Symboles Fondamentaux de la Science Sacrée, « Les Portes solsticiales ».

8 –Guénon, Formes traditionnelles et cycles cosmiques, « La Kabbale juive ».

9 – Jean Lombard Cœurderoy, La Face cachée de l’histoire moderne.

10– Jn. 1, 17.

11 – Cité par Frances Yates, La Lumière des Rose-Croix, Éditions Retz 1978.

12 – Idem.

13 – « Christian Rosencreutz décrit, dans la Fama, des voyages vers l’Est, dont il est revenu avec un nouveau type de « magie et de cabale » qu’il a incorporé dans sa propre attitude chrétienne. » Frances A. Yates, Idem p. 259.

14 – C-R juillet 1936 Les Archives de Trans-en-Provence, ECfranc-maçonnerie 1.

15 – « Si l’auteur s’est montré plus clairvoyant que bien d’autres sur cette question de la falsification andersonienne, il est à regretter qu’il ne l’ait pas été autant en ce qui concerne l’origine du grade de Maître, qu’il croit, suivant l’opinion communément répandue, n’être qu’une introduite entre 1723 et 1738 ; mais sans doute ne peut-on pas exiger d’un pur historien une trop grande compétence pour tout ce qui touche directement au rituel et au symbolisme. » C-R livres sept. 1950, Efranc-maçonnerieC II

16 – Ahiman Rezon, p. 43-44 : « Qui a délivré l’enseignement ? Moïse l’a reçu de Dieu. Puis Aaron est arrivé et Moïse lui a délivré le sien ». Ceci est un passage du Talmud de Babylon (Eurvin 54b) et ce passage est cité dans une note explicative des prières (cf. Jacob Katz, Juifs et Francs-Maçons p. 33.

17 – Société Augustin Barruel N° 3, 1976, « La Gnose, Tumeur au sein de l’Église ». Repris dans De la Gnose à l’œcuménisme, Éd. de Chiré 1983. Article en PDF : http://www.a-c-r-f.com/aujourlejour/archives/2007/11/entry_11.html

18 – Le 14 mai 2008. Un pseudépigraphe, probablement d’origine sabéenne du VI° siècle. http://www.patristique.org/Benoit-XVI-Le-Pseudo-Denys-l.html

19 – Genèse, I, 31.

20 – Genèse, III, 3 et 15.

21 – À propos l’animosité à l’égard de l’Église, je recommande, entre autres, Mgr Delassus, La Conjuration Antichrétienne, Éd. Kontre Kulture ; Alain Pascal, La Trahison des Initiés, Éd. des Cimes 2013.

22 – Pierre Virion, Bientôt un Gouvernement mondial ? ESR 2012, p. 253.

23 – Doctrine qu’on retrouve chez Guénon. Cf. entre autres dans Le Symbolisme de la Croix, ch. XVII « L’ontologie du buisson d’ardent ».

24 – Isaïe, XIV, 12-13.

25 – La France Antimaçonnique, octobre 1913 ; « Un côté peu connu de l’Œuvre de Dante » ; Cf. L’Ésotérisme de Dante, ch. VIII, « Les cycles cosmiques ».

26 – Gershom Scholem (article sur Hirschfeld) p. 255. Les « opérations » de Samuel Falk sont décrites dans Adler, The Baal Shem of London, in Transactions of the Jewish Historical Society of England, t. V (1908).

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15 octobre 2017 7 15 /10 /octobre /2017 15:36

Au cours de la messe du dimanche 15 octobre sur la Place S. Pierre, le pape François a déclaré 35 nouveaux saints, dont trente martyrs assassinés au Brésil au 17e siècle par des calvinistes hollandais et trois adolescents mexicains convertis tués au 16e siècle lors de l'évangélisation de l'Amérique latine. (1) Selon Le Point, "dans l'état brésilien de Rio Grande, cette évangélisation avait commencé en 1597 avec des missionnaires jésuites et des prêtres venus du royaume catholique du Portugal. Mais au cours des décennies suivantes, l'arrivée des Hollandais calvinistes fut accompagnée de persécutions contre les catholiques." (2)

 

Les prêtres André de Soveral, Ambrosio Francisco Ferro et leurs 28 compagnons laïcs (dont un Français) furent les premiers martyrs du Brésil, tués par des soldats hollandais et des Indiens au cours de deux massacres en 1645, à Cunhaù et à Uruaçu.

 

Le père André de Soveral, prêtre jésuite brésilien, né en 1572 fut martyrisé le 16 juillet 1645 avec l'un de ses paroissiens,  Domingo Carvalho, dans la chapelle de la Madone des Chandelles à Cunhaú, par une troupe de soldats hollandais.

Le père Ambrozio Francisco Ferro, fut martyrisé le 3 octobre 1645 avec un grand nombre de ses paroissiens laïcs. Il subit diverses tortures avant d'être abattu. Les assaillants furent un groupe de soldats hollandais et de 200 indiens récemment convertis au protestantisme, mené par le commandant Antonio Paraopba. (3) Les martyrs laïcs assassinés sont :

  • Antonio Vilela, laïc, époux et père de famille
  • João do Porto, laïc
  • Francisco de Bastos, laïc
  • Diego Pereira, laïc
  • João Lostau Navarro, laïc
  • Antonio Vilela Cid, laïc
  • Estévão Machado de Miranda, laïc
  • Vicente de Souza Pereira, laïc
  • Francisco Mendes Pereira, laïc
  • João da Silveria, laïc
  • Simão Correia, laïc
  • Antonio Baracho, laïc
  • Mateus Moreira, laïc
  • João Martins, laïc
  • Manuel Rodrigues Moura, laïc
  • la femme de Manuel Rodrigues, laïque
  • la fille de Antonio Vileva, enfant
  • la fille de Francisco Dias, enfant
  • 7 jeunes compagnons de João Martins
  • 2 filles d'Estévão Machado de Miranda

 

Ces martyrs, des hommes, femmes et enfants avaient été béatifiés en l'an 2000 par Jean Paul II. Selon les historiens, ils sont morts atrocement, parfois les coeurs arrachés après des tortures et des mutilations. Mateus Moreira, un laïc, proclama notamment sa foi pendant le massacre.

 

Parmi les 30 Martyrs du Brésil, il y avait un français, Jean (Joao) Lostau Navarro, né en Navarre, qui vivait de la pêche et dont on a retrouvé dont on a retrouvé des titres de propriété et des documents d'Eglise à l'occasion du mariage de l'une de ses filles.

 

Les trois adolescents mexicains convertis tués au XVIe siècle lors de l'évangélisation de l'Amérique latine, Cristobal, Antonio et Juan, furent assassinés en raison de leur foi entre 1527 et 1529. Ils avaient reçu une formation et une éducation chrétienne auprès des premiers missionnaires franciscains arrivés d'Espagne. Le jeune Cristobal tenta de convertir son père qui le tua à l'âge de treize ans à coups de bâtons à son retour de l'école franciscaine. Antonio et Juan, nés également dans le centre du Mexique accompagnèrent en 1529 en tant qu'interprètes des missionnaires dominicains dans la région d'Oaxaca (sud). Les deux garçons furent tués par des Indiens alors qu'ils aidaient les missionnaires à détruire des idoles locales.

 

Un Italien et un Espagnol, non martyrs, sont également devenus saints dimanche. Le prêtre Faustino Miguez (1831-1925), né en Galice, a consacré sa vie à l'enseignement et à l'étude des plantes thérapeutiques, élaborant des remèdes qui sont toujours utilisés. Il fonda un institut destiné à l'éducation des jeunes filles. L'Italien Luca Antonio Falcone (1669-1724), qui après quelques doutes durant son noviciat le capucin Angelo d'Acri (ville de Calabre), devint un prêtre itinérant sillonnant le sud de l'Italie le reste de sa vie. Il avait été béatifié en 1825. (4)

 

La fête des 30 Martyrs du Brésil est fixée au 16 juillet.

C'est Jean-Paul II qui le 6 juin 1989 autorisa le diocèse de Natal à ouvrir la procédure de béatification et canonisation des 30 martyrs brésiliens. Le 21 décembre 1998, il promulgua le décret reconnaissant le martyre d'André de Soveral et de ses 29 compagnons, permettant ainsi leur béatification. Le , il célébra leur béatification sur la place Saint-Pierre de Rome.

Sources

 

(1) Le pape canonise 30 martyrs du Brésil, Par Le Figaro.fr avec AFP Mis à jour le 15/10/2017 à 11:31 Publié le 15/10/2017 à 11:16

(2) Brésil : le pape François canonise 30 martyrs assassinés au XVIIe siècle, publié le 15/10/2017

(3) Wikipedia

(4) L'Orient le jour

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 16:18
Une interprétation biblique du Miracle du Soleil de Fatima

Source: A biblical interpretation of Fatima’s Miracle of the Sun, LifeSiteNews, Fri Oct 13, 2017

 

 

BUCKFAST ABBEY, Angleterre, 13 octobre 2017 ( LifeSiteNews ) - Le miracle du soleil qui a eu lieu à Fatima, au Portugal, il y a exactement cent ans aujourd'hui (le 13 octobre 1917), fut l'un des événements les plus extraordinaires du 20e siècle.

 

Environ 70 000 personnes ont été témoins du Miracle du Soleil, tous deux croyants attirés par la promesse faite par la Vierge Marie aux trois enfants bergers en juillet dernier de faire un miracle en octobre et de nombreux sceptiques et incroyants attirés par des motivations moindres.

A midi, Notre-Dame est apparue aux trois enfants. Après avoir répété ses demandes pour le chapelet quotidien, elle a promis que la Première Guerre mondiale allait bientôt se terminer. Puis elle dit aux enfants: "N'offensez plus le Seigneur notre Dieu, parce qu'il est déjà tellement offensé."

Ce qui s'est ensuite déroulé a été rapporté par le journal séculier de Lisbonne O Dia , de cette façon:

Le soleil d'argent ... a été vu pour tourner et tourner dans le cercle des nuages ​​brisés. Un cri montait de chaque bouche et les gens tombaient à genoux sur le sol boueux. ... La lumière a tourné à un beau bleu comme si elle avait traversé les vitraux d'une cathédrale et s'est répandue sur les gens qui s'agenouillaient avec les mains tendues. Le bleu s'estompait lentement et la lumière semblait passer à travers le verre jaune. ... Les gens pleuraient et priaient avec des têtes découvertes en présence du miracle qu'ils avaient attendu. Les secondes semblaient comme des heures, tellement vives étaient elles.

 

L'événement a été déclaré de "caractère surnaturel" par l'Église catholique en 1930. Mais le miracle du soleil était-il une étrange démonstration du pouvoir divin ou la forme particulière du miracle était-elle symbolique ou même scripturaire?

 

LifeSiteNews a assisté à une conférence commémorant le centenaire de Fatima à Buckfast Abbey à Devon, en Angleterre. Parmi les autres intervenants, dont le Cardinal Raymond Burke, le P. John Hunwicke a offert une interprétation biblique et patristique du Miracle du Soleil.

 

Un siècle après que le soleil a dansé sur la terre, nous offrons aux lecteurs de LifeSite cette analyse importante de la signification profonde du miracle.

 

*****************

Je pense que le miracle du soleil est très intéressant sur le plan biblique, car il porte sur la manière dont le Dieu Tout-Puissant témoigne de sa propre vérité. Parfois, Dieu prend la ligne de "Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui croient encore", comme il le disait à saint Thomas ce dimanche soir après Pâques. Parfois, d'autre part, il dit: "Père (et ensuite fait une demande), afin qu'ils puissent croire". En d'autres termes, à cause de la foule qui se trouve autour, il demande un signe merveilleux qui témoignera de la vérité du message de l'Évangile.

 

Le Miracle du Soleil est, je pense, un autre de ces miracles qui se sont produits afin que "si vous avez des oreilles pour entendre; si vous avez des yeux pour voir" - vous soyez témoins de la vérité. Les messages de Fatima ont été partagés le 13 du mois sur une période de six mois, puis eut lieu le Miracle du Soleil. Après une brève méditation sur l'Ecriture, je veux vous suggérer que le but du Miracle du Soleil était de mettre un sceau divin, pour garantir, défendre la vérité du message divin. Si 70 000 personnes voient le Miracle du Soleil, c'est une très belle garantie de la vérité de quelque chose.

 

Et je voudrais commencer par souligner la description de Notre Dame Bénie dans le chapitre 12 du Livre de l'Apocalypse, où elle est appelée la "Femme vêtue du Soleil". Le mot grec réel est un mot qui signifie "enveloppe" autour de, comme si elle avait un long manteau, et c'était le soleil, et elle l'a juste jeté autour d'elle, enveloppée dans le soleil. Elle est ceinte du soleil.

 

Mais plus particulièrement, je veux revenir au Psaume 18. Si vous regardez la vulgate de saint Jérôme, la traduction latine correcte de la Bible, mais aussi la Septante, qui est la traduction grecque de la Bible qui est utilisée dans la Bible byzantine, Églises orthodoxes et catholiques orientales. La vulgate et la Septante sont toutes deux d'accord sur le compte qu'elles donnent. Voici une traduction littérale des versets cinq et six du Psaume 18:

 

"Il a placé sa tante dans le soleil; et cet astre, comme un époux qui sort de son lit nuptial, s'est élancé comme un géant pour parcourir sa carrière : à l'extrémité du ciel est sa sortie; et le terme de sa course à l'autre extrémité; et il n'y a personne qui se cache à sa chaleur" (Ps XVIII : 6-7; Héb. XIX, dans La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite en français avec des notes par l'Abbé J.-B. Glaire, 1902, Nouvelle édition 2002, éd. D.F.T., p. 1122.NdCR.)

 

Il entre dans les écrits patristiques et dans les hymnes et les liturgies anciennes. Nos catholiques et nos orthodoxes ont pris le soleil pour Notre Dame Bénie. Saint Sophronius, patriarche de Jérusalem à partir de 634, écrit: "Car en toi, ô Vierge, comme dans un ciel très pur et scintillant, Dieu a placé son tabernacle." Les Pères ont compris que l'Epoux était le Christ. La chambre nuptiale est le ventre de la Sainte Vierge parce que dans ce sein il a uni la Divinité à l'union hypostatique", tout comme le marié est uni à la fiancée. Et lui, notre Seigneur incarné, est un géant parce qu'il a deux natures: son être humain et sa nature divine. Sa sortie est sa génération éternelle en tant que Fils divin et unique engendré par le Père. Sa rencontre est l'égalité du Fils avec le Père. Et dans la liturgie de l'Église - prenons un hymne de l'office de l'Avent - "Tu es venu, le marié de la mariée, qui a attiré le monde à l'événement / procède du sanctuaire vierge / la victime sans tache toute divine."Et une hymne de S. Ambroise, le Veni Redemptor gentium : "De sa chambre sort de lui cette maison royale de pureté / un géant en double substance / se réjouissant maintenant de sa course à courir. De Dieu le Père il procède / à Dieu le Père il retourne / son cours il court à la mort et l'enfer / revenant sur le trône de Dieu pour habiter." Et un dernier hymne chrétien tôt patristique. "Le Fils du Père suprême est sorti du palais de la Vierge / Époux, Rédempteur, Créateur, Géant de son Église".

 

Donc ce que je voudrais vous suggérer est une interprétation biblique et patristique de pourquoi le Miracle du Soleil était un miracle du Soleil. Il y a des moments où Dieu donne un signe physique, afin qu'ils puissent croire. C'est parce que les hommes désirent être aveugles qu'ils ne voient pas. "Ils ont des oreilles et n'entendent pas; ils ont des yeux et ne voient pas". Dieu a un grand miracle dans lequel le soleil - icône, type, symbole - de Marie, le tabernacle de Dieu, est descendu sur la terre comme une évocation visible et une démonstration du miracle de l'Incarnation. Le miracle de l'Incarnation et le miracle de Fatima: les foules l'ont vu, mais les hommes croiront-ils ?

 

Donc, le miracle du Soleil ne me semble pas être une sorte de démonstration étrange du pouvoir divin qui n'a pas de véritable logique ou de symbolisme. Au contraire, il me semble que c'est quelque chose de lié à l'Écriture sainte, lié aux Écritures saintes, comme l'Église dès les premiers temps a compris les Écritures comme liées aux Écritures passées dans l'Église.

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 15:41
Cardinal Burke : "Fatima 100 ans plus tard - un appel marial pour l'ensemble de l'Église"

L'un des quatre cardinaux qui ont soumis les dubia demandant au pape François une clarification morale sur Amoris Laetitia, le cardinal Burke, a prononcé hier à l'abbaye de Buckfast (Devon, Angleterre) le discours-programme de la conférence Fatima 100 ans plus tard - un appel marial pour l'ensemble de l'Église, dans laquelle il a notamment expliqué que  "la consécration" (de la Russie au Cœur Immaculé de Marie) "n'a pas été effectuée". Extraits :

La crise dans le monde il y a 100 ans, lorsque Notre-Dame est apparue à Fatima continue aujourd'hui et a également infecté la vie de l'Eglise, a déclaré hier le cardinal Raymond Burke.

Abbaye de Buckfast (Devon, UK)

Abbaye de Buckfast (Devon, UK)

S'adressant à une conférence de Fatima en Angleterre coïncidant avec le 100ème anniversaire de l'apparition finale, le cardinal Burke a déclaré que les fidèles devraient être réalistes quant aux grands maux qui assaillent le monde et l'Eglise mais qu'ils espèrent la victoire du Sacré-Cœur de Jésus par le Cœur Immaculé de Marie.

"La réalité de l'apostasie de la foi à notre époque nous effraie à juste titre et profondément", a-t-il déclaré. "Notre amour du Christ et de son Corps mystique, l'Église nous fait comprendre la gravité du mal qui cherche à nous priver de notre salut éternel en Christ".

 

Le cardinal patron des Chevaliers de Malte a appelé les catholiques à être prêts - avec l'aide de la Vierge Mère de Dieu - à accepter tout sacrifice qui leur est demandé afin d'être des soldats fidèles du Christ. Cela signifie prendre le chemin de la prière, de la pénitence et de la réparation, comme l'a enseigné Notre-Dame de Fatima.

 

Apostasie

Il a expliqué à la conférence que l'apostasie est définie comme l'abandon de la foi.

"La nature fondamentale de l'apostasie est l'éloignement d'une grâce divine, qui avait été donnée par Dieu et reçue par l'homme", a déclaré le Cardinal Burke. "Puisque l'apostasie est commise par un homme qui a reçu le don de la foi, a connu Dieu et sa loi divine, c'est un péché contre la religion, un acte d'injustice devant Dieu".

L'apostasie peut être explicite ou implicite, explique le Cardinal.

Il a cité la Summa Theologica de saint Thomas d'Aquin pour illustrer comment les paroles et les actes extérieurs témoignent de la foi intérieure.

 

Châtiment spirituel

Selon l'ancien évêque de Leiria-Fatima, Alberto Cosme do Amaral, le troisième secret de Fatima ne concerne pas la guerre nucléaire ni la fin du monde. En 1984, il dit que le secret concerne plutôt la foi catholique, en particulier son déclin en Europe.

Il est clair que seule la foi peut sauver l'homme des châtiments spirituels que la rébellion contre Dieu apporte, a-t-il dit, et le clergé a une responsabilité particulière à cet égard.

"L'enseignement de la foi dans son intégrité et son courage est le cœur de l'office des pasteurs de l'Église; le pontife romain, les évêques en communion avec le siège de Pierre et leurs principaux collaborateurs les prêtres ", a poursuivi le cardinal Burke. "Pour cette raison, le troisième secret est dirigé avec une force particulière à ceux qui exercent la fonction pastorale dans leur église.

 

Le cardinal a déclaré que l'appel du Pape Jean Paul II pour une nouvelle évangélisation était une réponse à un abandon constant de la foi et de la pratique et que le pape a fait cet appel à l'évangélisation en soulignant combien les positions philosophiques hostiles à la foi et à sa pratique avaient d'influence sur la vie même de l'Église.

Il a souligné que le pape Jean-Paul II a mentionné la référence à la "culture de la mort", qui découle également de son analyse de l'apostasie.

"Nous pensons à notre époque de l'apostasie pratique des catholiques qui soutiennent et promeuvent des programmes et des lois qui sont contraires à la loi morale ou qui sont silencieux et inactifs à leur sujet", a déclaré le cardinal Burke. "Nous pensons à la confusion et à l'erreur dans l'Église sur les fondements de la foi, sur la sainte eucharistie et le saint mariage, sur les saintes Écritures, sur la vie morale, sur les actes toujours et partout maléfiques et sur la juste punition du péché, y compris la damnation éternelle l'âme qui reste impénitente du péché grave. "

Récemment, cependant, cela peut se produire en toute impunité.

"Et tout cela dans de nombreux endroits non seulement n'est pas corrigé par l'annonce claire de l'enseignement et de la pratique constante de l'Eglise, mais c'est toléré et même encouragé par ceux qui sont chargés par notre Seigneur du soin des âmes", a déclaré le Cardinal Burke.

 

 

Les messages du pape Jean Paul et de la Vierge demeurent pertinents maintenant, a-t-il déclaré.

"Le besoin urgent d'une nouvelle évangélisation du monde rendue possible par une nouvelle évangélisation de l'Eglise elle-même n'a jamais été aussi urgent", a déclaré le cardinal Burke. "Le message de Notre-Dame de Fatima n'a jamais été aussi opportun."

Notre Dame enseigne que la paix de Dieu passera par deux moyens, le cardinal a dit: la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie et la pratique de la communion de réparation le premier samedi du mois.

En ce qui concerne la consécration de la Russie, il a dit qu'il ne doutait pas de l'intention du pape Jean-Paul II de réaliser la consécration en 1984, et il a dit que Sœur Lucie avait indiqué que Notre-Dame l'a acceptée.

"Mais il est évident que la consécration n'a pas été effectuée de la manière demandée par Notre-Dame", a déclaré le cardinal Burke. "Reconnaissant la nécessité d'une conversion totale du matérialisme athée et du communisme au Christ, l'appel de Notre-Dame de Fatima à consacrer la Russie à son cœur immaculé en accord avec son instruction explicite reste urgent".

 

Notre Dame gagne à la fin, mais nous devons agir

 

"Nous avons l'assurance de Notre-Dame que son cœur immaculé triomphera, ajouta-t-il, que la vérité et l'amour de son divin Fils triompheront, et nous sommes appelés à être les agents de son triomphe par notre obéissance à son conseil maternel."

La description de Soeur Lucie du troisième secret incluait l'ange du côté de Notre-Dame, pointant vers la terre et criant à plusieurs reprises "Pénitence !"

Elle a également décrit le martyre de ceux qui restent fidèles au Seigneur.

A ce cardinal Burke a dit: "Ne manquons pas d'embrasser toute souffrance venant de notre témoignage fidèle à Celui qui est le vrai trésor de nos coeurs."

 

Source: Le cardinal Burke : "L'apostasie de la foi de notre temps nous effraie à juste titre et profondément", Cardinal Burke: ‘The apostasy of faith in our time rightly and profoundly frightens us’, Life Site News, Fri Oct 13, 2017

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 14:58
L'espoir et la miséricorde et le "miracle du soleil"

Source : The Catholic Worl Report, Hope and mercy and the “Miracle of the Sun”,

 

"A la fin, mon Coeur Immaculé triomphera", a promis Notre-Dame à Fatima il y a 100 ans.

 

Dans un monde en proie à une guerre qui laisserait la civilisation occidentale en ruines et au début d'un siècle où la place de Dieu dans la société serait rejetée avec témérité et assurance, un message du Ciel parvint à la petite ville inconnue de Fatima . Il y a cent ans, au cœur même de la nature, trois petits enfants qui paissaient paisiblement les moutons de leur famille dans les champs, la Mère de Dieu a livré un message dont nous avions grandement besoin pour notre temps.

Le 13ème jour du mois de mai à octobre 1917, la Sainte Vierge Marie apparut à Lucie, Francisco et Jacinthe, qui avaient dix, neuf et sept ans. Grâce à ces humbles et simples enfants, le Ciel a fourni à la Terre un avertissement des dangers à venir qui pourraient conduire à la destruction du monde et à la ruine d'innombrables âmes. Dans un secret prophétique, la Vierge a donné aux enfants une vision effrayante de l'Enfer et a prédit l'avènement de la Seconde Guerre mondiale, l'avènement de la Russie communiste et la persécution de l'Église. Pour sortir le monde de cette voie ruineuse et instaurer une paix durable, elle a demandé que le chapelet soit prié chaque jour pour des actes de pénitence et pour la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé. Avec ces avertissements terribles et ces demandes pressantes, la Mère de Dieu a également donné une promesse d'espérance: "Au bout du compte, mon Coeur Immaculé triomphera."

Tout cela a été rapporté par les enfants bergers. Le message de Fatima - sans propagande ni publicité - s'est propagé par le bouche à oreille et a franchi les frontières du Portugal. Le flux irrésistible de pèlerins a augmenté de plus en plus en réponse à ce message d'espoir. Lors de la dernière apparition, le 13 octobre 1917, une foule de 70 000 personnes se sont rassemblées à la Cova da Iria, où Notre Dame était apparue aux enfants. Elle a promis un grand miracle ce jour-là afin que tout le monde croirait. Alors que les foules levaient les yeux au ciel dans la prière, elles assistaient au miracle promis, confirmant tout ce que les enfants avaient dit. Ils ont vu le soleil danser.

Dans la Cova étaient rassemblés les dévots, les curieux et les moqueurs, ainsi que des journalistes cherchant à démasquer ce qu'ils considéraient comme un canular. La journée était terriblement sombre, une allégorie pour un monde plongé dans la guerre et perdant son chemin. Tout le monde était trempé, avait de la boue à ses pieds et était glacé à cause des torrents de pluie qui tombaient toute la nuit et jusqu'au moment de l'apparition de la Vierge.

Les enfants ont vu le flash de lumière et Notre-Dame est apparue sur le chêne vert, comme elle l'avait fait lors des précédentes apparitions. Lucie a commencé sa conversation avec la sainte Vierge avec sa question habituelle: "Que veux-tu de moi?" Notre Dame a répondu: "Je veux construire une chapelle ici en mon honneur. Je suis la Dame du Rosaire. Continuez toujours à prier le chapelet tous les jours. La guerre va se terminer et les soldats vont bientôt rentrer chez eux." Lucia a alors présenté à Notre-Dame des pétitions au nom des autres: "J'ai beaucoup de choses à vous demander : guérir des malades et convertir des pécheurs." La réponse était simple et directe: "Certains, oui; d'autres, non. Les gens doivent amender leurs vies et demander pardon pour leurs péchés." Puis, de plus en plus triste, la Madone a dit :"Ils ne doivent plus offenser Notre Seigneur, car il est déjà trop offensé." Lucie demanda enfin : "Voulez-vous quelque chose de plus ? "Rien de plus," fut la réponse.

Comme la Mère de Dieu a pris congé des enfants, elle a ouvert ses mains, libérant un flot de lumière vers le ciel, éclairant le soleil lui-même. Lucia cria à haute voix: "Là elle va; là elle va!" et a attiré l'attention de tout le monde au soleil. En ce moment, les nuages ​​se séparèrent rapidement et les enfants virent la Sainte Famille avec Saint Joseph tenant l'Enfant Jésus sur un bras. Ensemble, ils ont béni le monde en traçant le signe de la croix avec leurs mains. Cette vision a alors disparu et Marie est apparue comme la Mère des Douleurs avec le Christ souffrant qui a béni le monde en traçant le signe de la Croix. Cette vision a également disparu, et a été suivie par la Sainte Vierge comme Notre-Dame du Mont Carmel, tenant son Divin Fils.

C'est ce que les enfants ont vu. La foule cependant, ne pouvait voir que le soleil brillant perçant à travers le ciel, qui avait dégagé si brusquement. Ensuite, ils ont vu ce que le soleil a fait.

La pluie a cessé et le soleil brillant a pu être regardé directement sans aucune perturbation douloureuse pour les yeux. Un témoin du miracle, Mary Allen, a déclaré : "Soudain, les pluies ont cessé, les nuages ​​se sont séparés et j'ai vu un grand soleil, plus brillant que le soleil, mais je pouvais le regarder sans me blesser les yeux comme s'il s'agissait de la lune" (cité dans Fatima pour aujourd'hui: le message d'espoir marial urgent par le père Andrew Apostoli, CFR).

Puis le soleil se mit à danser, tourbillonnant violemment dans le ciel, projetant des courants de lumière qui coloraient les objets sur le sol. Le soleil semblait alors se détacher du ciel et s'effondrer sur la Terre. Un autre témoin, Maria Carreira, a rappelé : "Cela ressemblait à une roue de feu qui allait tomber sur les gens. Ils ont commencé à crier : "Nous serons tous tués ! D'autres ont appelé à la Vierge pour les sauver. Ils récitaient des actes de contrition. Une femme a commencé à confesser ses péchés à haute voix, annonçant qu'elle avait fait ceci et cela..." (cité dans Fatima for Today ). Le soleil a ensuite remonté à son endroit normal dans le ciel, laissant tout instantanément sec, de la saleté sur le sol aux vêtements sur le dos du peuple. Le spectacle entier a duré environ 10 minutes.

Tous les témoins n'étaient pas des croyants consentants. Beaucoup étaient sceptiques, et certains étaient même déclarés ennemis de l'Église.

 

Le livre de John M. Haffert, "Rencontrez les témoins du miracle du soleil", raconte l'histoire de Mario Godinho. Mario était un sceptique. Il était membre d'une famille portugaise distinguée qui travaillait comme ingénieur et vivait à 18 milles de Fatima. Mario a possédé l'une des rares voitures dans la région, et a succombé au harcèlement de sa pieuse mère pour la conduire à la Cova da Iria pour l'apparition de juin. Au cours des six mois, les apparitions ont eu lieu, il a rencontré les trois enfants et a pu leur poser de nombreuses questions. Il a même pris la première photo des petits visionnaires. Mais contrairement à sa mère, il ne croyait pas. Il a quitté chaque rencontre déçu (peut-être à leur simplicité) et n'a même pas pris la peine de sortir de sa voiture le 13 octobre, quand sa mère l'a harcelé pour l'amener à la Cova pour le miracle promis. Désireux d'éviter la foule immense et la pluie, il resta assis dans sa voiture sur une route éloignée de la Cova. Après avoir entendu les cris de la foule, il est sorti de sa voiture et a rendu compte du soleil dansant semblable à celui mentionné ci-dessus, concluant par les mots simples : "J'ai vu ce soleil comme je ne l'ai jamais revu." Il ajouta en note que sa mère était capable de prendre deux feuilles du chêne vert de Notre-Dame, qui avait encore des gouttes de graisse de bougie dans les bougies allumées par les trois enfants. Il envoya une de ces feuilles au Saint-Père à Rome et l'autre dans son portefeuille pour le reste de sa vie comme signe de sa foi restaurée.

 

Deux journaux importants du Portugal à l'époque étaient O Seculo ("Le siècle") et Diario de Noticias ("Le Quotidien Nouvelles"). Ils étaient pro-gouvernementaux, anticléricaux et avaient une large diffusion qui comprenait Lisbonne. Du 13 au 17 octobre 1917, ces journaux ont enregistré les récits de témoins oculaires des rédacteurs et des journalistes qui avaient été à Fatima et ont été témoins du "miracle du soleil". Les reporters envoyés à Fatima s'attendaient à être dispersés par les soldats du gouvernement anticlérical ou, mieux encore, voir les foules répudiant les trois petits enfants parce que le miracle promis ne se serait pas réalisé. Dario de Noticias fut obligé de publier le récit suivant : "... Alors le soleil argenté, encore enveloppé dans cette lumière grisâtre, commença à tourner et à errer dans le cercle des nuages ​​reculés! Les gens ont crié d'une seule voix. Des milliers, transportés par l'extase, tombèrent à genoux sur le sol boueux... " (Haffert, page 74).

 

Avelino da Almeida était le rédacteur en chef d' O Seculo. Il était aussi un franc-maçon et antagoniste envers l'Église catholique. Le matin même du miracle, il a publié un article critique sur le rassemblement à Fatima et a remis en question l'état d'esprit de nombreux qui sont venus à la Cova. Il a également suggéré que le clergé et les intérêts commerciaux favorisaient le spectacle purement pour le bénéfice financier. Le lendemain, il rapporta ceci: "... on voyait l'immense foule se tourner vers le soleil, qui semblait libre des nuages ​​et de son zénith. Il ressemblait à une plaque d'argent terne, et il était possible de la regarder sans la moindre gêne. C'était peut-être une éclipse qui se passait ... Les gens ont alors commencé à se demander ce qu'ils avaient vu. La grande majorité a admis avoir vu le tremblement et la danse du soleil" (Apostoli, page 132). Il dira plus tard que le rationalisme des non-croyants a subi un "coup redoutable" par tout ce qui s'est passé ce jour-là (Haffert, page 75).

 

Tous les témoins n'étaient pas à Fatima non plus. Le grand miracle a été vu par beaucoup de gens des villes et villages voisins jusqu'à 25 milles. Ces témoins lointains dissipent les théories de l'hallucination de masse ou de la suggestion résultant de l'émotion accrue de l'attente.

 

Et avec ce grand miracle, les apparitions de Fatima avaient pris fin.

 

Treize ans après le "miracle du soleil", le 14 avril 1930, l'Église a donné sa décision après la nomination d'une commission chargée d'enquêter sur les événements de Fatima. L'Église a déclaré les visions des trois petits enfants bergers dignes de foi. En ce qui concerne le "miracle du soleil", la commission a déclaré: "Le phénomène solaire du treize octobre 1917, décrit dans la presse de l'époque, a été très merveilleux et a donné la plus grande impression à ceux qui ont eu le bonheur de en témoigner ... Ce phénomène, qu'aucun observatoire astronomique n'a enregistré et qui n'était donc pas naturel, a été observé par des personnes de toutes les catégories et de toutes les classes sociales, des croyants et des incroyants, des journalistes des principaux journaux portugais et même par des personnes éloignées. Faits qui annulent toute explication de l'illusion collective" (Haffert, page 100).

 

En 2017, nous vivons dans une société presque totalement sécularisée, où l'homme a oublié Dieu. Mais dans sa miséricorde, Dieu a donné au monde l'espérance dans le Cœur Immaculé de Marie. En écoutant son message qui nous a été donné il y a 100 ans et qui a été remarquablement mis en évidence par le fameux "Miracle du Soleil", retournons à Dieu.

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 13:13

Selon l'historien Bernard Lugan, le 17 octobre la gauche commémore un "massacre" qui "n’a pas eu lieu" :

17 octobre 1961 : un « massacre » sans cadavres
 
Comme chaque année à la date anniversaire de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris, communistes et socialistes, amis du FLN et militants « anticolonialistes » (sic), vont commémorer un « massacre » qui aurait été perpétré par la police française. Ils se réuniront ensuite sur le Pont Saint-Michel d’où, toujours selon  eux, des dizaines, voire des centaines d’Algériens auraient été précipités dans la Seine.
 
Le seul problème, mais il est de taille, est que ce « massacre » n’a pas eu lieu… Quant aux noyades, à l’exception de celles pratiquées par le FLN sur les membres du MNA ou sur les Harkis, elles n’ont pas davantage existé…car nous sommes en réalité en présence d’un montage.
 
Démonstration [1] :
 
1) Le 18 octobre 1961 au matin, le bilan de la manifestation de la veille parvient à Maurice Legay, directeur général de la police parisienne. Il est de 3 morts. Nous voilà donc loin des dizaines, voire des centaines de morts et de noyés avancés par certains.
 
2) Or, deux de ces trois morts, à savoir Abdelkader Déroués et Lamara Achenoune n’ont aucun lien avec la « répression » du 17 octobre puisqu’ils ont été tués, non pas à coups de matraque, mais par balle, non pas dans le centre de Paris, mais à Puteaux, donc loin de la manifestation. De plus, le second a été préalablement étranglé….
 
3) Un mort, un seul, a tout de même été relevé dans le périmètre de la manifestation et il ne s’agit pas d’un Algérien, mais d’un Français « de souche » nommé Guy Chevallier, décédé vers 21h devant le cinéma REX de fractures du crâne. Etait-il un simple passant ou bien un porteur de valises manifestant avec le FLN ? Nous l’ignorons. Fut-il tué lors d’une charge de la police ou bien par les manifestants ou bien par une toute autre cause ? Nous ne le savons pas davantage.
 
La conclusion qui s’impose à tout esprit doté d’un minimum de réflexion est que la « répression » de la manifestation algérienne du 17 octobre semble n’avoir paradoxalement provoqué aucun mort algérien…
 
A ces faits, les tenants de la thèse du « massacre » répondent que le vrai bilan de la « répression » policière n’a pu être établi que plusieurs jours plus tard, une fois pris en compte les blessés qui décédèrent ultérieurement, et une fois les cadavres retirés de la Seine. Mais aussi, parce que, terrorisés, les manifestants cachèrent d’abord les corps de leurs camarades.
 
Trois grandes raisons font que cette argumentation n’est pas recevable :

- Les archives des hôpitaux parisiens ne mentionnent pas une surmortalité particulière de « Nord-Africains » (selon la terminologie de l’époque), durant la période concernée. Même si de nombreux manifestants blessés à coups de matraques y furent pris en charge.

- La police ayant totalement et hermétiquement bouclé le périmètre de la manifestation, l’on voit mal comment des porteurs de cadavres auraient pu passer à travers les barrages.

- Et, in fine, que seraient devenus les cadavres en question ? Ils n’apparaissent en effet pas dans les archives de l’IML, l’Institut médico-légal (la Morgue), où sont transportés les morts relevés sur la voie publique ou repêchés dans la Seine et dans la Marne.
 
Le « Graphique des entrées de corps « N.A » (Nord-africains) par jour. Octobre 1961 », à l’Institut médico-légal de Paris, pour la période allant du 17 octobre au 21 octobre, nous apprend ainsi que:

- Le 17 octobre, alors que se déroulait dans Paris un prétendu « massacre », l’Institut Médico-Légal n’a enregistré aucune entrée de corps de « NA ».

- Le 18 octobre, deux corps de « NA » furent admis à l’IML. Il s’agissait d’Achour Belkacem, qui avait été tué ce 18 octobre à Colombes, donc le lendemain de la manifestation, par un policier invoquant la légitime défense. Le second était Abdelkader Bennahar relevé lui aussi à Colombes et portant des blessures à la tête avec possibilité, dixit le rapport de police, d’écrasement par un véhicule.

- Les 19 et 20 octobre, l’IML n’a comptabilisé aucune entrée de corps de « NA ».

- Le 21 octobre, soit 5 jours après la manifestation, 1 corps fut déposé à l’IML, celui de Ramdane Mehani décédé vers 22h 30 durant son transfert du commissariat du 13° arrondissement au palais des Sports de la Porte de Versailles. Le registre de l’IML parle de mort naturelle, donc, là encore, sans aucun lien avec la manifestation du 17 octobre.
 
 
Conclusion : nous sommes donc en présence d’un « massacre » sans cadavres, ce qui s’explique parce qu’il n’y eut pas de « massacre » !!!
 
C’est donc un « massacre » imaginaire qui va être commémoré le 17 octobre prochain à l’occasion d’une grande cérémonie culpabilisatrice à laquelle des médias incultes ou partisans vont une fois de plus donner une grande publicité.
 
Un « massacre » imaginaire fruit d’un montage politique fait à l’époque par le FLN voulant peser psychologiquement sur les négociations en cours avec le gouvernement français. Montage qui fut ensuite orchestré par le parti communiste et  plus que complaisamment relayé par les médias…hier comme aujourd’hui.
 
Pour les historiens du futur ce prétendu « massacre » restera donc comme la fabrication d’un des grands mythes du XX° siècle. A l’image de Katyn, des cadavres de Timisoara en Roumanie, des « couveuses » du Koweit et des « armes de destruction massive » en Irak. Leur principal sujet d’étonnement sera cependant l’insolite caution donnée à un tel mensonge par les plus hautes autorités de l’Etat français sous la présidence de François Hollande…
 
Bernard Lugan
13/10/2017
 
 
[1] La brièveté synthétique de cette mise au point interdisant de développer un argumentaire détaillé, la bibliographie et l’historiographie de ce « massacre » seront faits  dans le numéro de novembre 2017 de l’Afrique Réelle que les abonnés recevront le 1er novembre. On pourra également voir à ce sujet le chapitre IX de mon livre : Algérie, l’histoire à l’endroit. Pour le commander, cliquer ici.
 

Source

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 12:13

Au moment où les Français payent déjà une taxe foncière nous apprenons que l'organisme public "France Stratégie" revient avec son idée de "loyer fictif", sorte de double taxe foncière que les propriétaires devraient payer à l'état afin de rembourser la dette... Matignon a annoncé sa mise sous tutelle après un rapport "farfelu".

Dans une note pour le mois d'octobre publiée ce mercredi, le "comité d'expertise" de Matignon dévoile trois pistes explosives pour réduire le niveau de dette publique des pays de la zone euro. Outre la voie d’une plus grande solidarité entre Etats membres et d’un financement par la "planche à billets", les auteurs de l’étude, les économistes Vincent Aussilloux, Christophe Guardo et Marie Cases, et le commissaire général adjoint Fabrice Lenglart, proposent d’instaurer un "impôt exceptionnel sur le capital immobilier résidentiel". (Capital.fr)

 

Concrètement, "l’État « excessivement endetté » pourrait devenir par décret « copropriétaire de tous les terrains construits résidentiels à hauteur d’une fraction fixée de leur valeur ». Les propriétaires devraient ensuite payer à l’État une somme annuelle « correspondant à la rémunération du droit d’occupation du sol ». Les propriétaires s’acquitteraient ainsi d’une sorte de loyer.

Le think tank suggère de laisser au propriétaire le choix de ne pas payer cette somme. Dans ce cas « la fraction du terrain possédée par l’État augmenterait d’autant d’année en année » explique France Stratégie. Dans cette hypothèse, « le montant cumulé interviendrait alors au moment de la vente ou de la transmission du bien » à un héritier. Cela signifie que l’Etat finirait par récupérer tout ou une partie de la valeur du bien." (Les Furets, 12/10/2017)

 

"Cet organisme payé par nos impôts est chargé de « conseiller » le Premier ministre. Il a été dirigé par Jean Pisani-Ferry, qui est désormais un proche du Président Macron et travaille à l’Élysée. L’année dernière, ce comité proposait déjà de taxer les propriétaires occupants et de rajouter à leurs revenus les loyers fictifs qu’ils encaisseraient si leur domicile était loué. Cette spoliation inique était présentée comme la fin d’une fraude massive et scandaleuse et M. Macron a eu beaucoup de mal à se débarrasser de cette suggestion loufoque qu’il n’a (heureusement !) pas reprise à son compte, mais que l’un de ses principaux partisans avait portée.

France Stratégie récidive sans pudeur avec une idée encore plus révoltante. Il préconise que l’État confisque à son profit une partie (non précisée, serait-ce 10 %, 20 %, voire plus ?) des biens immobiliers possédés par des particuliers, cela afin de rembourser la dette colossale qui nous étouffe. Les anciens propriétaires devraient régler chaque année à l’État une rente, car ils occuperaient un domicile qui ne leur appartiendrait plus entièrement. S’ils ne le faisaient pas, le Trésor récupérerait la somme non payée lors de la vente ou de la succession (ajoutera-t-on, alors, des intérêts ?).

Les auteurs de cette « ânerie » avouent bien volontiers que leur suggestion est détonante, radicale, et qu’elle créera des polémiques. Mais, selon eux, leur mesure est habile, car son impact serait bien plus limité qu’une hausse d’impôts. Les propriétés saisies serviraient de garant à la dette et la rendraient soutenable et, dans les faits, cette mesure reviendrait à faire exploser l’impôt sur les successions, puisque la rente ne serait récupérée qu’à la vente ou lors de la transmission. Bien sûr, ils prétendent que les plus fortunés seraient les plus atteints, mais ces beaux esprits ne voient pas l’évidence : les « riches » n’achèteront plus leur logement, mais les loueront à des sociétés immobilières. La charge de ce prélèvement retombera exclusivement sur la classe des Français moyens, et encore : s’il est mesuré. Mais si l’État est trop gourmand, plus personne n’achètera de biens immobiliers et la valeur des maisons et des appartements s’effondrera dans des proportions incalculables, ruinant les Français et rendant inopérante cette mesure stupide.

 

Selon les auteurs de cette proposition, la dette est passée de 50 % à 100 % du PIB entre 1990 et 2017 alors que la fortune immobilière détenue par les ménages, elle, a crû de 125 % à 255 %. Faudrait-il donc, pour eux, confisquer 40 % de la valeur de tous les biens immobiliers ? Non, vraiment, il est grand temps que l’État fasse des économies et dissolve France Stratégie !" (Boulevard Voltaire, 13/10/2017)

 

Selon une dépêche Afp, "Matignon va mettre France Stratégie sous tutelle après un rapport jugé "farfelu"", a appris jeudi La Croix de source proche du Premier ministre. (La Croix.com, 12/10/2017)

 

"Nous allons annoncer vendredi qu'ils sont mis à la disposition du délégué à la Transformation publique, pour travailler sur nos réformes plutôt que sur des idées farfelues", a déclaré auprès de l'AFP un proche d'Edouard Philippe. 

Anciennement dirigé par l'économiste Jean Pisani-Ferry, inspirateur du programme de M. Macron et responsable du plan d'investissement du gouvernement, France Stratégie a pour commissaire général depuis janvier 2017 l'ex-conseiller social de François Hollande à l'Elysée, Michel Yahiel.

"France Stratégie a pris l'habitude de publier des idées irréalistes, sans aucune impulsion politique", a déploré ce proche d'Edouard Philippe.

Cette proposition intervient alors que l'exécutif a déjà décidé de recentrer l'impôt sur la fortune sur les seuls actifs immobiliers.

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13 octobre 2017 5 13 /10 /octobre /2017 22:46

Le philosophe Claudio Pierantoni, spécialiste de philosophie médiévale à l’Université du Chilie (Santiago) et un des signataires de la "Correction Filiale" a donné un entretien à Diana Montagna pour Life Site News le 10 octobre :

Un philosophe catholique : Amoris Laetitia utilise l'orthodoxie comme "masque" pour dissimuler les erreurs morales

Diane Montagna, Amoris Laetitia uses orthodoxy as ‘mask’ to conceal moral errors: Catholic philosopher, Life Site News,

 

ROME, 10 octobre 2017 (LifeSiteNews) - Le philosophe italien et ancien ami du pape Jean-Paul II, Rocco Buttiglione, a attaqué la semaine dernière les auteurs de la "Correction Filiale", les accusant d'être des "juges du Pape" non pas discutant mais "condamnant", et d'être infidèle au texte d'Amoris Laetitia .

Andrea Tornielli, l'un des conseillers les plus proches du pape François, a critiqué les sept hérésies des auteurs et signataires du Vatican , en affirmant que les correcteurs ne comprenaient pas ce que le pape essaye de dire. Buttiglione a également accusé les auteurs et signataires d '"isoler le pape François en l'opposant à ses prédécesseurs", et de les considérer comme des universitaires essentiellement marginaux. Pourtant, il a reconnu que le document Correctio a eu "un grand écho dans les médias".

Maintenant, une connaissance de Buttiglione et l'un des signataires de la "Correction Filiale", le philosophe italien et historien de l'Église Claudio Pierantoni, professeur de philosophie médiévale à l'Université du Chili, répond aux critiques de Buttiglione. Pierantoni, affirme qu'accuser les signataires de la qualité de juges du pape est "faux et tendancieux" et un surprenant "acte de calomnie". Il relève également la tentative de Buttiglione de réfuter les charges des correcteurs de propagations d'hérésies.

Dans cette interview, Pierantoni explique comment le chapitre 8 d'Amoris Laetitia mélange habilement la doctrine catholique authentique des circonstances atténuantes avec les concepts hétérodoxes de l'éthique situationnelle selon laquelle il n'existe "pas d'actions intrinsèquement mauvaises" et où dans certaines situations "ce qui est normalement mal peut être le bon choix, de sorte qu'il peut objectivement être un bon acte". La doctrine des circonstances atténuantes , argumente Pierantoni, est utilisée ici comme" un masque pour dissimuler l'éthique situationnelle".

Quant aux autres hérésies contestées, Pierantoni considère la réfutation de Buttiglione comme "extrêmement précipitée et superficielle", et dit qu'elle ne rend pas justice non plus à la complexité des questions soulevées ni à la vaste bibliographie qui est parue sur le sujet.

"Une personne de la position intellectuelle et morale de Buttiglione" ne défendrait jamais "un texte aussi indéfendable", conclut Pierantoni, s'il ne le faisait pas, pour défendre une position préconçue, un choix idéologique fondé sur un faux concept de la papauté."

 

Voici ci-dessous notre interview avec le professeur Pierantoni. Le texte italien autorisé peut être trouvé ici.

 

LifeSite : Professeur Pierantoni, comment connaissez-vous Rocco Buttiglione? Avez-vous déjà parlé avec lui dans le passé d' Amoris Laetitia ?

 

Prof. Pierantoni : J'ai rencontré Rocco Buttiglione il y a dix ans ici à Santiago du Chili en tant qu'étudiant de l'Académie Internationale de Philosophie (IAP) de Josef Seifert. Buttiglione est depuis de nombreuses années l'un des professeurs les plus qualifiés de l'académie et a occupé divers postes de direction. Au sein de ce cercle d'amis de l'IAP, j'ai participé à un débat en cours par courrier électronique entre les membres ou les anciens membres de l'Académie, depuis le jour où l'on peut dire qu'Amoris Laetitia a été publié. Nous avons échangé des dizaines de courriels sur le sujet, toujours dans des termes très chaleureux et amicaux malgré nos divergences d'opinion.

 

Dans son entretien du 3 octobre avec La Stampa , Rocco Buttiglione semble penser qu'il n'y a pas de réelle différence entre accuser le pape de répandre l'hérésie et l'accuser d'être un hérétique. Est-ce juste?

 

Non, il me semble que ce n'est pas juste du tout. Il y a une nette différence entre "hérésie matérielle" (qui réfère objectivement au contenu de ce que le pape est chargé de propager par ses paroles, ses actes et ses omissions) et "hérésie formelle" qui renvoie subjectivement à sa personne et à son imputabilité personnelle. Maintenant, cela est très clairement exclu dans la Correctio Filialis (CF). Après avoir défini ce qu'est le crime d'hérésie, nous précisons: "Les descriptions ci-dessus du péché personnel d'hérésie et du crime canonique d'hérésie ne sont données que pour pouvoir les exclure du sujet de notre protestation. Nous ne nous préoccupons que des propositions hérétiques propagées par les paroles, les actes et les omissions de Votre Sainteté. Nous n'avons ni la compétence ni l' intention d'aborder la question canonique de l'hérésie" (Elucidation, page 12, soulignement ajouté). Il y a donc une différence évidente entre ce qui est dit sur le contenu et ce qui est dit à propos de la personne. Il est plutôt difficile d'imaginer que Buttiglione a négligé ou ne comprend pas cette différence.

 

Il est tout aussi faux et tendancieux de dire que nous nous élevons ou agissons en tant que juges du Pape ou en tant que Tribunal du Saint-Office, alors qu'au contraire, nous affirmons clairement dans les toutes premières pages: "En tant que sujets, nous n'avons pas le droit de délivrer à Votre Sainteté cette forme de correction par laquelle un supérieur contraint ceux qui lui sont soumis à la menace ou à l'administration de la peine (voir Summa Theologiae 2a 2ae, 33, 4). Nous plubions plutôt cette correction pour protéger nos frères catholiques et ceux qui sont en dehors de l'Église, à qui la clé de la connaissance ne doit pas être enlevée (Lc 11, 52) - dans l'espoir d'empêcher la propagation des doctrines qui tendent à à la profanation de tous les sacrements et à la subversion de la loi de Dieu" (CF page 2).

 

À la lumière de cela, nous devrions évaluer la déclaration de Buttiglione complètement sans fondement : "Ici, un groupe d'hommes se tiennent juges sur le Pape. Ils ne soulèvent pas d'objections, ils ne discutent pas. Ils jugent et condamnent."

 

Laissons cela de côté - peut-être Buttiglione a oublié - que les objections, les discussions, les questions et les "dubia' ont été soumis au Pape pendant 17 mois et qu'aucun d'entre eux n'a reçu de réponse. Mais arriver au point de dire que nous jugeons ou même condamnons le pape est un véritable acte de calomnie que je n'aurais jamais attendu de lui.

 

Buttiglione semble nier cette distinction lorsqu'il insiste sur la différence entre la gravité objective de l'adultère et la culpabilité subjective de l'adultère. Y a-t-il une différence significative entre l'adultère et l'hérésie à cet égard?

 

Il y a certainement une différence importante, car dans le cas de l'hérésie matérielle, la déclaration hérétique peut être comprise en elle-même, indépendamment de la personne qui a fait la déclaration. L'acte d'adultère, en raison de sa nature, n'a pas d'existence indépendante de l'acteur, même s'il peut être considéré dans l'abstrait. Mais il y a aussi une analogie claire entre eux, parce que dans les deux cas l'élément objectif (c'est-à-dire ce qui est dit du fait réel ou de la phrase qu'il exprime) s'oppose à l'élément subjectif de culpabilité). Il est donc étrange, comme vous le dites, que Buttiglione ne prenne pas en compte cette opposition, ce qui est précisément le point principal de son argumentation contre nous.

 

Rocco Buttiglione semble également suggérer que les signataires de la correction nient la nécessité d'une pleine connaissance et du plein consentement pour qu'un péché grave soit mortel. Est-ce juste?

 

Plus précisément, Buttiglione dit que les critiques d'Amoris Laetitia sur ce point ont changé d'avis: "Les critiques ont commencé en arguant que les remariés et les divorcés ne peuvent en aucun cas être dans la grâce de Dieu. Alors que (je leur ai par exemple rappelé) pour commettre un péché mortel, il faut non seulement la matière grave est nécessaire (et l'adultère est certainement une affaire grave de péché), mais aussi la pleine connaissance et le plein consentement de la volonté. Maintenant, ils semblent revenir en arrière : ils ont également compris que, dans certains cas, une personne divorcée et remariée peut ne pas être en faute en raison de facteurs atténuants subjectifs (manque de connaissance et de plein consentement de la volonté). Que font-ils pour couvrir leur retraite ? Ils attribuent au Pape l'affirmation que la personne divorcée / remariée qui reste dans sa situation avec pleine connaissance et plein consentement est néanmoins dans un état de grâce" (soulignement ajouté).

 

Ce "recul" ou "retraite", que Buttiglione nous attribue, est complètement inventé par lui. Sa suggestion que des dizaines d'autres collègues ont été soudainement frappés par un cas d'amnésie quand est sorti Amoris Laetitia et qu'ils aient tous, simultanément, oublié un aspect aussi évident de la doctrine morale, semble plutôt improbable, pour ne pas dire franchement absurde.

Évidemment, ce n'est pas le cas: nous connaissions déjà l'existence de la doctrine qui considère la pleine connaissance et le consentement délibéré comme essentiels à l'imputabilité. Par conséquent, il est évident que nous l'avons pris comme un donné. En effet, si Amoris Laetitia chapitre VIII ne traitait que de cela, comme le prétend Buttiglione, personne n'aurait été scandalisé. D'un autre côté, si ce n'était que pour répéter quelque chose qui est déjà si largement connu, aucun des rédacteurs n'aurait pris la peine d'écrire ce fameux chapitre VIII d'AL. Le fait est que, bien que savamment entrelacé avec de nombreuses déclarations sur la responsabilité subjective et la pleine connaissance, AL VIII contient plusieurs affirmations très claires de "l'éthique situationnelle" (par nous souligné NdCR.) Selon cette doctrine, des interdictions absolues n'existent pas et il y a des situations dans lesquelles la violation d'un commandement négatif peut être un acte moralement bon. Cette doctrine a été vigoureusement condamnée par le pape Saint-Jean-Paul II dans l'encyclique Veritatis Splendor qui n'a pas une occurrence dans Amoris Laetitia. Cela a déjà été souligné dans des dizaines d'articles que Buttiglione ne peut ignorer, d'autant plus que les principaux arguments ont déjà été répétés dans plusieurs lettres du professeur Seifert et de moi-même et d'autres.

 

Lire : Est-ce que Veritatis Splendor est infaillible?

 

Buttiglione n'a pas été capable de répondre efficacement à ces arguments et s'est borné à répéter qu'il n'y a rien de plus dans AL VIII que la doctrine traditionnelle concernant les circonstances atténuantes subjectives. Il faut souligner avec précision que, si le texte de l'AL tente de mélanger la doctrine des circonstances atténuantes , qui est en soi orthodoxe, avec l'éthique de la situation , qui est en revanche hérétique, nous avons affaire à deux choses tout à fait différentes. La première soutient que, même si une action peut en elle-même être mauvaise, il peut y avoir des éléments tels qu'un état de déficience psychologique grave ou une ignorance qui diminuent, voire annulent, la culpabilité subjective.

 

Au lieu de cela, l'éthique situationnelle stipule qu'il n'y a absolument aucune action intrinsèquement mauvaise et que, dans certaines situations, ce qui est normalement mal peut être le bon choix, de sorte qu'il (ce mal) peut objectivement être un bon acte. Je citerai à cet égard un passage très clair à ce propos, Amoris Laetitia, paragraphe 303, qui déclare: "Il faut encourager la maturation d’une conscience éclairée, formée et accompagnée par le discernement responsable et sérieux du Pasteur, et proposer une confiance toujours plus grande dans la grâce. Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif."

 

Pourquoi ce passage est-il particulièrement approprié ?

 

Comme l'a expliqué le professeur Seifert dans un article désormais célèbre, qui lui a coûté la présidence à Grenade (et comme j'ai ensuite cherché à le clarifier dans un article ultérieur en défense de Seifert: "Josef Seifert, Pure Logique et le début de la persécution officielle de l'orthodoxie dans l'Église"), Amoris laetitia affirme à propos d'une situation qui " ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile" (c'est-à-dire l'interdiction de l'adultère), qu'on arrive à "découvrir avec une certaine assurance morale" que c'est ce que "Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations" (AL 303). C'est une revendication extrêmement problématique. En premier lieu, AL déforme la réalité quand elle appelle ce qui est en réalité un commandement strictement observé, un simple "idéal" (latin "exemplar"). Notez que dans la même phrase, il appelle "demande" ("mandatum"). Mais il y a quelque chose de pire: nous réalisons qu'ici, il est dit que "une situation donnée [qui] ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile" serait "ce que Dieu lui-même demande". Cela implique, comme le soutient l'éthique situationnelle, qu'il n'y a pas de commandements absolus. Le texte en question ne parle pas d'une diminution de la culpabilité ou de l'ignorance, mais dit plutôt que le sujet découvre, basé sur "la maturation d’une conscience éclairée, formée et accompagnée par le discernement responsable et sérieux du Pasteur" que le l'action est bonne: ce n'est rien de moins que "ce que Dieu demande".

 

Buttiglione défend maintenant très habilement ce passage vraiment indéfendable, mais pour ce faire, il est obligé d'introduire un élément qui n'apparaît pas du tout dans le texte. En effet, Buttiglione déclare: "Le Pape ne dit pas que Dieu est heureux du fait que les divorcés remariés continuent à avoir des rapports sexuels les uns avec les autres. La conscience reconnaît qu'elle n'est pas conforme à la loi. Cependant, la conscience sait aussi qu'elle a commencé un voyage de conversion. On dort encore avec une femme qui n'est pas sa femme mais qui a cessé de prendre de la drogue et qui va avec des prostituées, qui a trouvé un emploi et s'occupe de ses enfants. Il a le droit de penser que Dieu est heureux de lui, au moins en partie." (Pas d'italique dans l'original)

 

Pour Buttiglione, alors, Dieu serait heureux, avec la personne en question, non par rapport à la situation qui ne correspond pas objectivement au commandement de l'Evangile (la situation adultère), mais avec d'autres (bonnes) choses. Et vraiment, si AL a dit ceci, personne ne s'y opposerait. Malheureusement, le texte ne dit pas cela, puisqu'il ne se réfère pas à d'autres aspects, il dit haut et fort, pour le citer encore une fois, que "une situation [qui] ne correspond pas au commandement de l’Évangile" - situation, pas autre chose - est "ce que Dieu lui-même demande." Donc AL 303 dit quelque chose de complètement différent de ce que le professeur Buttiglione voudrait dire. Et pourtant Buttiglione prétend que c'est nous qui faisons dire au pape ce qu'il n'a pas vraiment dit.

 

Rocco Buttiglione semble dire qu'un prêtre peut conseiller à un pénitent de recevoir la communion, même s'il est un adultère impénitent, tant qu'il manque de connaissance et de plein consentement. Mais le prêtre ne serait-il pas obligé de former la conscience du pénitent pour qu'il en ait la pleine connaissance et le plein consentement, et qu'il ait donc dû cesser de commettre l'adultère ou s'abstenir de recevoir la sainte communion?

 

Et nous arrivons ici à la contradiction la plus évidente du texte considéré: en effet, en plus de ce que nous avons déjà illustré sur la présence de "l'éthique situationnelle", le recours à la question de la conscience diminuée ou de l'ignorance est directement en conflit avec le principal thème proposé par Amoris Laetitia VIII: "accompagner, discerner et intégrer la fragilité".

 

Tout au long de ce processus d'accompagnement et de discernement qui devrait aboutir à la confession sacramentelle, il est logique de s'attendre à ce que la personne soit amenée à connaître la vérité de sa situation: l'absolution sacramentelle ne sera alors possible qu'à ceux qui, une fois conscients de leur situation pécheresse, s'en repentent. Il est impensable que dans un processus de discernement de sa situation adultère, le pénitent ne confesse que ses autres péchés, ceux qu'il "connaîtrait", alors qu'il ne serait pas conscient de l'adultère, ce qui est précisément la question sur laquelle il est être accompagné et discerner.

 

En général, cette contradiction signifie que la doctrine des circonstances atténuantes n'est pas utilisée correctement dans le document; en effet, si le thème principal du texte est "accompagner et discerner", c'est-à-dire aider quelqu'un à prendre conscience et à faire le point, il n'est pas logique d'invoquer dans ce même contexte le manque de conscience.

 

Et l'affirmation de Buttiglione selon laquelle nous sommes infidèles au texte, dans son exemple initial, s'effondre également. Il dit: "Prenons un exemple: dans leur deuxième proposition, ils attribuent au Pape la déclaration que le divorcé remarié qui reste dans cet état en pleine connaissance de la nature de son acte et du plein consentement de la volonté est dans la grâce de Dieu. Alors que le pape dit autre chose: dans certains cas, une personne qui est divorcée et remariée et qui reste dans cet état sans la pleine connaissance et le plein consentement de la volonté peut être dans la grâce de Dieu ". Il est vrai que le pape se réfère à des circonstances atténuantes, mais le fait est que cette référence est en contradiction avec ce qui est supposé avoir lieu, qui est le discernement. Il est en effet contradictoire de prétendre "discerner" et pourtant être "sans connaissance". Ainsi, ces "rares cas" dans lesquels la connaissance complète fait défaut existent certes, mais vous ne pouvez pas prétendre qu'ils appartiennent au sujet considéré. De cette observation, on s'aperçoit que la doctrine des circonstances atténuantes n'est utilisée ici que comme un masque pour dissimuler l'éthique situationnelle.

 

Saint Jean-Paul II dit: "Ce serait une très grave erreur de conclure que l'enseignement de l'Église n'est essentiellement qu'un 'idéal' qui doit alors être adapté, proportionné, gradué aux prétendues possibilités concrètes de l'homme, selon un 'équilibrage des marchandises en cause'. Mais quelles sont les 'possibilités concrètes de l'homme'? Et de quel homme parlons-nous? De l'homme dominé par la convoitise ou de l'homme racheté par le Christ?" Les signataires disent-ils que (si le Pape François agit en toute connaissance de cause et avec son plein consentement), il est coupable de cette "très grave erreur" et nie implicitement "la réalité de la rédemption du Christ" ?

 

En AL VIII, la référence fréquente aux "limitations de la situation", qui entravent prétendument l'observance du commandement, est implicitement, mais clairement, la preuve que le texte est matériellement en conflit avec les canons du Concile de Trente qui condamnent la déclaration qu'il est impossible à un homme qui est justifié d'observer les commandements. Cependant, je dois encore souligner que nous ne faisons aucun jugement sur la question de savoir si le pape est personnellement coupable de cette erreur. Au contraire, nous refusons explicitement à la fois d'avoir l'intention et le pouvoir de le faire. En cela, nous nous distinguons clairement de Buttiglione, qui prend au contraire la liberté de nous juger durement, nous attribuant même "une grande malice" (dans son commentaire à notre quatrième censure).

 

En général, que pensez-vous de la réfutation de vos propositions par Buttiglione?

 

Il me semble clair que c'est une réfutation extrêmement précipitée et superficielle: le fait même que Buttiglione pense qu'il nous réfute avec ces quelques phrases est franchement surprenant de voir dans une personne aussi intelligente et réfléchie. Comme nous l'avons vu à partir des quelques exemples cités dans la correction, chaque phrase mérite un long traitement et une riche bibliographie est déjà parue sur chacun d'eux. Et, comme je l'ai déjà dit, Buttiglione n'ignore pas cela. Et cette attitude révèle plutôt une certaine nervosité, une certaine anxiété de se sortit d'une situation beaucoup plus complexe que Buttiglione est prêt à admettre. J'espère sincèrement qu'il en reviendra et qu'il réfléchira plus sérieusement à toute cette situation.

 

Dans quelle mesure le mouvement néo-conservateur de l'Eglise est-il responsable de la création de cette crise en confondant (pour de nombreuses années) l'ultramontanisme avec l'orthodoxie?

 

Certes, il y a une part de responsabilité: bien souvent, beaucoup de gens disent quelque chose est vrai "parce que le pape l'a dit", en s'évitant d'étudier les sources de la Tradition et de l'Écriture et la difficulté de penser les fondements philosophiques de l'éthique. C'est une chose que nous devons corriger: la papauté est un don immense pour les catholiques, mais elle ne doit pas être une incitation à l'ignorance et à la paresse, comme lorsque les gens adoptent la position du Pape sans vraiment examiner ou comprendre les problèmes.

 

En l'espèce, je suis obligé de faire remarquer qu'une personne de réputation intellectuelle et morale de Buttiglione ne défendrait jamais un texte aussi indéfendable, s'il ne le faisait pas pour défendre une position préconçue, un choix idéologique finalement fondé sur un faux concept de la papauté.

 

Pensez-vous que le pape François connaît très bien la règle selon laquelle il est censé enseigner la doctrine orthodoxe, mais a de grandes difficultés à comprendre "sa valeur inhérente"?

 

J'ai enseigné pendant une décennie dans une faculté de théologie ici en Amérique latine, où j'ai appris à connaître de nombreux jésuites, à la fois comme collègues et comme étudiants. A la lumière de cette expérience, je suis arrivé à la conclusion que le Pape François a malheureusement profondément absorbé tant au sein de la Compagnie de Jésus que dans certaines universités allemandes (qui à leur tour ont profondément influencé la théologie ici en Amérique latine) plus d'une idée qui a peu à voir avec l'orthodoxie catholique. L'une de ces idées est le mépris souverain de tout ce qui est "doctrine" (et de ceux qui se dévouent pour la défendre). Un tel mépris se résume dans sa célèbre maxime: "La réalité est supérieure aux idées" (dont nous avons déjà parlé dans notre précédente interview).

 

Providentiellement, ce même mépris de la "doctrine" l'empêche de présenter comme un véritable magistère (qui serait précisément la "doctrine") les opinions qu'il détient en tant qu'enseignant privé.

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12 octobre 2017 4 12 /10 /octobre /2017 22:59
Psychiatre: Amoris Laetitia est une "grave menace" pour les familles. Jean-Paul II l'a bien compris

12 octobre 2017 (LifeSiteNews) - Les fidèles de l'Église traversent actuellement une période difficile et stressante. Les enseignements de Jésus et de son Église datant de 2 000 ans ont été mis en péril par les déclarations du huitième chapitre d' Amoris Laetitia et par l'incapacité du pape François à corriger les positions hérétiques prises par la hiérarchie des membres de la communauté et des prêtres contre le mariage, l'eucharistie et la moralité sexuelle.

La réponse récente à cette crise dans l'Église a été influencée par les actions de saint Paul quand il a corrigé Saint Pierre, le premier pape choisi par le Christ.

"Mais quand Pierre est venu à Antioche, je me suis opposé à lui ouvertement, parce qu’il était dans son tort." - Galates 2:11.

Le pape François a également reçu une correction filiale formelle dans laquelle il est accusé de propager sept hérésies concernant le mariage, la vie morale et la réception des sacrements.

Amoris Laetitia a été largement critiqué comme étant un danger pour la foi catholique. Le pape François, dont la responsabilité principale est la défense et la transmission des vérités de la foi, a ignoré les demandes de clarification de ses sections les plus confuses et controversées par les cardinaux.

Dans Amoris Laetitia, paragraphe 303, le pape François a également été accusé d'avoir nié l'existence d'absolus moraux : (La thèse du conséquentalisme ou éthique de situation condamnée par Veritatis Splendor. NdCR.)

"Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif."

 

D'un point de vue psychologique, Amoris Laetitia constitue également une grave menace pour la santé et la stabilité du mariage, la vie familiale catholique et des enfants. La raison en est que le chapitre 8 soutient et préconise l'égoïsme et la pensée narcissique qui sont les principaux ennemis de la santé psychologique et donc des mariages stables et forts.

Nous avons travaillé avec de nombreux mariages et familles catholiques, heureuses et en bonne santé, qui ont été minées et détruites sous l'influence d'un conjoint qui a donné dans l'épidémie de narcissisme .

L'égoïsme est aussi le fondement de l'éthique situationnelle qui semble maintenant être renforcée par certains passages d'Amoris Laetitia.

La pensée narcissique a également gravement nui à la prêtrise au cours des 50 dernières années et a joué un rôle majeur dans la crise de l'Église. Aucun homme adulte n'attaquerait sexuellement un adolescent, les principales victimes de la crise, s'il ne croyait égoïstement qu'il avait le droit d'utiliser les autres comme des objets sexuels.

Saint Jean-Paul II a écrit sur les dangers sérieux de l'égoïsme dans le mariage, dans l'amour et la responsabilité :

"Car l'amour ne peut survivre que comme une unité dans laquelle se manifeste le 'nous' mûr; il ne survivra pas comme un arrangement de deux personnes égoïstes" (Love & Responsibility , 2013, p.71).

 

Actions contre les Instituts Saint-Jean-Paul II

 

L'action du Saint-Père a profondément aggravé les inquiétudes suscitées par la dissolution des principes fondateurs de l'Institut Jean Paul II d'études sur le mariage et la famille et par la modification de sa mission première. Désormais, l'Institut mettra principalement en avant les enseignements très controversés que l'on trouve dans Amoris Laetitia, plutôt que de mettre en œuvre l'enseignement brillamment clair et sans ambiguïté de Saint Jean-Paul II sur le mariage, la famille, la personne humaine et la sexualité.

En tant que psychiatre spécialisé dans le traitement des conflits conjugaux et familiaux au cours des 40 dernières années, j'ai pu constater les énormes avantages de la mise en œuvre de l'écriture et de l'enseignement révolutionnaires et indispensables de St. Jean-Paul II. J'ai aussi enseigné leur rôle dans la compréhension du mariage catholique et dans le renforcement des mariages et des familles lors de nombreuses apparitions publiques et en tant que professeur adjoint à l'Institut JPII à Washington DC.

Cet article identifie l'importance psychologique vitale de Familiaris Consortio, la grande charte pour les familles catholiques, en contraste avec la menace sérieuse que le huitième chapitre d' Amoris Laetitia pose à la santé psychologique des mariages catholiques, des familles et de la culture. Elle recommande que les principes fondateurs de l'Institut Jean Paul II d'études sur le mariage et la famille soient conservés et non remplacés par l'enseignement d'Amoris Letitia en partie à cause de la confusion sur le mariage et l'eucharistie dans le monde créée par le huitième chapitre de AL. Une autre raison sérieuse de cette recommandation est que AL omet totalement la préoccupation pastorale pour les millions d'enfants affectés annuellement par le divorce et des cas irréguliers, comme la cohabitation.

 

Familiaris Consortio et les Instituts Jean Paul II

 

Après le Synode sur la famille en 1980, le pape Jean-Paul II a écrit Familiaris Consortio, qui présente clairement et de manière convaincante ce qui est nécessaire pour les couples et les familles catholiques dans la lutte intense pour protéger la santé spirituelle et psychologique du foyer catholique et de la culture .

Le pape Jean-Paul II a ensuite institué le Centre Jean Paul II d'études sur le mariage et la famille à Rome en 1981. La dure réalité est que le jour où il devait établir cet institut, il fut fusillé et échappa miraculeusement à la mort. Cet événement ne devrait pas nous surprendre maintenant, étant donné la controverse intense et la confusion qui s'est développée récemment dans l'Église et la culture s'agissant de la vérité sur le mariage, la famille, la sexualité et l'Eucharistie.

Le récent mouvement du pape François qui a radicalement changé cet institut internationalement respecté et qui se base principalement sur son document confus et psychologiquement dangereux, Amoris Laetitia, a frappé de nombreux catholiques comme un autre attentat contre l'héritage de saint Jean-Paul II pour le mariage et la vie familiale.

Le site officiel des évêques catholiques allemands a célébré la dissolution par le pape de l'Institut Jean Paul II d'études sur le mariage et la famille, "un bastion de résistance contre l'agenda de la miséricorde de François", et son remplacement par un nouveau "think tank pour Amoris Laetitia."

En fait, les écrits de saint Jean-Paul II offrent une approche de la grande miséricorde du Seigneur parce qu'ils présentent la vérité aux conjoints, aux enfants et à la culture de la sexualité humaine, du mariage, de la jeunesse et de la vie familiale.

 

Cardinal Caffarra

 

Le regretté cardinal Carlo Caffarra, président fondateur de l'Institut Pontifical Jean Paul II d'Etudes sur le Mariage et la Famille et l'un des quatre cardinaux qui ont soumis le dubia pour demander une clarification d'Amoris Laetitia, en 2016 à la session de Washington de l'Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, sur la vision du pape Jean-Paul II dans la fondation de l'Institut:

L'idée que la doctrine robuste n'avait pas d'importance fondamentale pour le ministère pastoral était totalement étrangère au pape. Au contraire, il ne pensait pas que la pastorale était possible à moins de "dire la vérité" de la doctrine Eph 4; 15.

Par conséquent, la recherche de la fondation du mariage et de la famille, un retour au commencement, était la tâche de l'Institut. Les deux principales caractéristiques de l'Institut découlent de ceci: un engagement fort dans le domaine de l'anthropologie et de la pensée christocentrique.

Le pape était profondément convaincu que la crise du mariage et de la famille était fondamentalement une crise anthropologique: la personne humaine avait perdu conscience de sa personne, de la vérité de son être, de sorte qu'elle ne comprenait plus la vérité du mariage.

Le fait que sa catéchèse sur l'amour humain (Jean-Paul II) ne soit pas considérée comme la base de la pratique pastorale du mariage a été une des principales raisons de graves difficultés avec les Synodes de 2014 et 2015.

Contrairement aux éléments ambigus et confus du chapitre 8 d' Amoris Laetitia, l'écriture de saint Jean-Paul II sur le mariage et l'Eucharistie dans Familiaris Consortio, n. 84, est claire et fidèle au sacrement du mariage, des enfants et de l'Eucharistie.

Il écrit:

L'Eglise, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l'Ecriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d'y être admis car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d'amour entre le Christ et l'Eglise, telle qu'elle s'exprime et est rendue présente dans l'Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si l'on admettait ces personnes à l'Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l'Eglise concernant l'indissolubilité du mariage. (Souligné par nous. NdCR.)

 

La santé psychologique des mariages et des enfants catholiques dépend d'une compréhension claire de la nature du mariage et de la sexualité décrite par Jean-Paul II et le Catéchisme de l'Église catholique. Les couples ont besoin plus que jamais de la connaissance contenue dans ces ressources que la croissance des vertus et de la grâce les aide à découvrir et à résoudre les conflits, protège leur amour et sauve leurs enfants des fléaux de l'égoïsme et du divorce.

À l'heure actuelle, le huitième chapitre d'Amoris Laetitia est un document magistériel confus, psychologiquement néfaste et dangereux pour les mariages et les familles catholiques selon mon opinion professionnelle. Il ne devrait pas être la base de l'enseignement des Instituts Jean Paul II pour les études sur le mariage et la famille. En fait, Amoris Laetitia sape les contributions brillantes et très nécessaires de Saint-Jean-Paul II pour le mariage et la famille dans Familiaris Consortio et Theology of the Body .

Rick Fitzgibbons, MD, est un psychiatre qui est le directeur de l'Institut pour la guérison conjugale en dehors de Philadelphie. Il a été professeur adjoint à l'Institut pontifical Jean-Paul II sur le mariage et la famille à l'Université catholique d'Amérique et consultant auprès de la Congrégation pour le clergé au Vatican. Il a écrit sur les origines et le traitement des conflits conjugaux dans deux livres de l'American Psychological Association.

 

(Fin de l'article)

Note de Christ-Roi. De même l'encyclique Veritatis Splendor de S. Jean-Paul II, qui pourrait être infaillible, condamne doublement le conséquentialisme (ou éthique de situation) que l'on trouve dans Amoris Laetitia, dans les chapitres 79 et 82 :

Psychiatre: Amoris Laetitia est une "grave menace" pour les familles. Jean-Paul II l'a bien compris

Rappelons que le père dominicain Basil Cole dans un texte paru le 16 décembre 2016 dans le New Catholic Register sur le blog d’Edward Pentin explique que l’éthique de situation contredit la ferme affirmation selon laquelle certaines normes morales valent toujours pour tous : ce sont les préceptes du Décalogue (ST I-II, q. 100, a. 8), et des préceptes universels négatifs du même ordre, car S. Thomas d'Aquin condamne des actes qui sont "mauvais en eux-mêmes et ne peuvent devenir bons" (ST II-II, q. 33, a.2). Il dit expressément que "l’on ne peut commettre l’adultère en vue de quelque fin bonne" (De Malo, q. 15, a.1, ad 5). Dans la même veine, Thomas d’Aquin tient que certains actes "comportent une difformité qui leur est inséparablement attachée, tels la fornication, l’adultère et d’autres actes ce type, qui ne peuvent d’aucune manière être accomplis d’une manière moralement bonne" (Quodlibet 9, q. 7, a. 2).

 

C'est une hérésie que de prétendre que "les circonstances peuvent rendre bonnes des actions intrinsèquement mauvaises" (éthique de situation) quand le Catéchisme de l'Eglise dit l'inverse : "les circonstances ne peuvent de soi modifier la qualité morale des actes eux-mêmes ; elles ne peuvent rendre ni bonne, ni juste une action en elle-même mauvaise." (CEC 1754.)

"Il y a des actes qui par eux-mêmes et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances et des intentions, sont toujours gravement illicites en raison de leur objet ; ainsi le blasphème et le parjure, l’homicide et l’adultère. Il n’est pas permis de faire le mal pour qu’il en résulte un bien." (CEC 1756)

 

Soutenir que les circonstances peuvent atténuer la culpabilité de la fornication et l'adultère, nous fait tomber dans deux autres hérésies:

 

"parfois il peut manquer l'aide de Dieu pour ne pas pécher"

 

et

 

"il peut y avoir une situation où il n'y a pas d'autre possibilité que de pécher ..."

 

... Alors qu'en fait saint Paul dit:

 

"Aucune tentation ne vous est survenue, qui n'ait été humaine; et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces; mais, avec la tentation, il ménagera aussi une heureuse issue en vous donnant le pouvoir de la supporter." (1 Cor 10,13.)

 

... Et le Concile de Trente définit:

 

« Nul, alors, bien que justifié, doit se considérer comme libre de l'observance des commandements, personne ne doit prendre ce regard téméraire et interdit par les Pères, sous peine d'excommunication, qu'il est impossible à l'homme d'être justifié en gardant les commandements de Dieu. Dieu en fait ne commande pas l'impossible; mais quand commandant il vous admoneste de faire ce que vous pouvez, et ce que vous ne pouvez pas, et il est pour vous une aide pour que vous le puissiez : Ses commandements ne sont pas pénibles (1 Jn 5,3) Son joug est facile et son poids léger (Mt 11, 30). Pour les hommes qui sont des enfants de Dieu, aiment Christ et ceux qui l'aiment - comme il le dit (Jn 14:23) - observer ses paroles, avec l'aide de Dieu, peut certainement se faire. »

 

Source: "Amoris Laetitia" : la logique de l'hérésie (Don Alfredo Morselli)

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12 octobre 2017 4 12 /10 /octobre /2017 22:39

Nous avons vu hier que selon un nouvel entretien entre François et le journaliste athée Eugenio Scalfari, le pape ne croirait pas à l'immortalité de l'âme en enfer. La question a été abordée hier dans un article en anglais sur le site One Peter Five. En voici la traduction :

Le pape François et l'archevêque Paglia croient-ils que l'enfer n'existe pas?

Maike Hickson    October 11, 2017

 

Source: One Peter Five, Do pope francis and archbishop Paglia believe hell does not exist

 

Dans notre rapport du 9 octobre sur les récents commentaires du conf. Antonio Spadaro en ce qui concerne la loi morale, nous avons ajouté une mise à jour post-publication sur une nouvelle conversation entre le pape François et Eugenio Scalfari. Scalfari, qui est devenu un intervieweur préféré du pape François, est le fondateur athée du journal italien La Repubblica, connu pour sa méthode non conventionnelle de reconstruire des entrevues à partir de la mémoire, plutôt que d'utiliser des citations directes. (Bien que le récit de Scalfari sur les paroles les plus controversées du pape ait souvent été rejeté par les membres de la presse catholique comme peu fiable, l'insistance du pape à rechercher Scalfari pour des interviews franches et des discussions devrait mettre fin à toute affirmation qu'il serait un déformateur.)

Dans le dernier cas, en examinant le nouveau livre de l' archevêque Vincenzo Paglia, Scalfari cite le pape comme disant que parmi les évêques de l'Église catholique il y a beaucoup de relativisme. Scalfari cite ensuite François en disant *:

Nous, croyants et bien sûr, nous sommes avant tout prêtres et nous, les évêques, croyons en l'Absolu, mais chacun à sa manière parce que chacun a sa tête et sa pensée. Donc, notre vérité absolue, partagée par nous tous, est différente d'une personne à l'autre. Nous n'évitons pas les discussions dans le cas où nos différentes pensées se confrontent. Il y a donc aussi une sorte de relativisme chez nous. [soulignement ajouté]

Scalfari ajoute ensuite ses propres pensées à propos de l'idée distincte du pape et de l'archevêque Paglia que l'enfer est vide:

Le pape François, précédé dans cette vue par Jean XXIII et Paul VI, mais avec une force plus révolutionnaire par rapport à la théologie ecclésiale, a aboli les lieux où, après la mort, les âmes doivent aller: l'enfer, le purgatoire, le paradis. Deux mille ans de théologie ont été basés sur ce type de vie après la mort, que même les évangiles confirment. Cependant, c'est avec une certaine attention au thème de la Grâce - qui est en partie dû aux lettres de Saint Paul (aux Corinthiens et aux Romains) et en partie encore plus à Augustin d'Hippone. Toutes les âmes sont dotées de la grâce, et ainsi elles naissent parfaitement innocentes et elles le restent tant qu'elles ne prennent pas le chemin du mal. Si elles en ont conscience et ne se repentent pas au moment de la mort, elles sont condamnés. Le pape François, je le répète, a aboli les lieux de la demeure éternelle dans l'au-delà des âmes. La thèse soutenue par lui est que les âmes dominées par le mal et ne se repentant pas cessent d'exister tandis que celles qui se sont rachetées du mal seront supposées être dans la béatitude, contemplant Dieu. C'est la thèse de François et aussi de Paglia . [soulignement ajouté]

Comme l'a dit Sandro Magister, expert du Vatican, Scalfari a déjà cité le pape François: "Dans un millénaire, notre espèce humaine s'éteindra et les âmes fusionneront avec Dieu."

Et en 2015, le pape François, de nouveau cité par Scalfari: "Qu'arrive-t-il à cette âme perdue? Sera-t-elle punie? Et comment? La réponse de François est distincte et claire: il n'y a pas de punition, mais l'anéantissement de cette âme."

Ces déclarations tout à fait hérétiques qui sont attribuées au pape François lui-même - et qu'il n'a toujours pas niées publiquement - sont maintenant également attribuées au nouveau chef de l'Académie Pontificale pour la Vie et Grand Chancelier de l'Institut Jean-Paul II réorganisé sur le mariage et Sciences de la famille. Son nouveau livre devrait donc être soigneusement étudié et analysé.

Dans le contexte - sous prémisse qu'il n'y a plus de punition éternelle pour le péché - cette nouvelle ère bergoglienne prend maintenant beaucoup plus de sens. Si l'enfer n'est pas à craindre, quel obstacle y a-t-il à nous empêcher de nous diriger dans le sens du relativisme moral et du laxisme doctrinal?

Il devient donc plus urgent pour les catholiques fidèles qui sont déterminés à rester fidèles à l'enseignement traditionnel de l'Église catholique de continuer dans leurs propres organisations et publications à résister à de telles violations de la vérité de Dieu qui produisent déjà des effets graves sur le comportement moral de Catholiques en matière de contraception, d'avortement et d'adultère. Le professeur Josef Seifert a mis le doigt dans la plaie de l'enseignement du pape François, à savoir: qu'il ne semble plus y avoir d'acte intrinsèquement mauvais.

* Traduction par Andrew Guernsey

Note du blog Christ-Roi. François avait également déclaré selon un entretien rapporté par Scalfari que "chacun a sa propre conception du Bien et du Mal et chacun doit choisir et suivre le Bien et combattre le Mal selon l'idée qu'il s'en fait."

 

Retrouvez le professeur Seifert dans : “Amoris Laetitia”: une bombe atomique à retardement qui menace l’ensemble de l’enseignement moral catholique (Josef Seifert)" et "Robert Spaemann sur Josef Seifert, "Amoris Laetitia" et le Témoin de la Vérité". Sur la thèse erronée et condamnée par S. Jean-Paul II du conséquentialisme (éthique de situation et des circonstances) : "Est-ce que l'encyclique Veritatis Splendor est infaillible ?"

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12 octobre 2017 4 12 /10 /octobre /2017 21:39

Source: Is Veritatis Splendor Infallible? One Peter Five

John P. Joy 12 octobre 2017

Est-ce que Veritatis Splendor est infaillible?

Dans le climat actuel de confusion et de débat sur le contenu d'Amoris laetitia , j'ai récemment relu Veritatis splendor, la lettre encyclique du pape Saint Jean-Paul II sur la théologie morale de 1993, citée dans trois des cinq dubia relatifs à Amoris laetitia .

Ce n'est pas mon but d'entrer ici dans aucune des controverses entourant Amoris laetitia. Ma spécialisation théologique se concentre sur les questions de magistère, d'autorité et d'infaillibilité (mémoire sur le Magistère Ordinaire et Extraordinaire de Joseph Kleutgen au Concile Vatican II qui doit être publié le 31 décembre 2017) et donc ma première pensée en relisant Veritatis Splendor était: y a-t-il ici des points doctrinaux proposés ici infailliblement?

Il est généralement admis que la Veritatis Splendor est un acte du magistère authentique mais non infaillible, exigeant donc une soumission religieuse de volonté et d'intelligence (Code de droit canon, 752) mais pas un assentiment définitif (CDC, 750). Cependant, j'ai également rappelé que l'archevêque Tarcisio Bertone, secrétaire de la Congrégation de la Doctrine de la Foi (CDF) sous la Préfecture du Cardinal Ratzinger, avait parlé de Veritatis Splendor avec Evangelium vitae et Ordinatio sacerdotalis comme exemples de confirmations papales formelles enseignées infailliblement par le magistère ordinaire et universel (L'Osservatore Romano, documents magistraux et dissidence publique).

Or, Bertone lui-même nie que ces trois documents contiennent des définitions solennelles et infaillibles, tout en affirmant que les doctrines proclamées en elles-mêmes sont irréformables. Mais les raisons qu'il donne pour ne pas les considérer comme des définitions solennelles en soi reposent sur deux faux présupposés:

Premièrement, son argument suppose implicitement que seules les définitions du dogme comptent comme des définitions solennelles ex cathedra ; c'est-à-dire seulement des définitions qui proposent une doctrine en tant que celle qui doit être fermement crue comme contenue dans la révélation divine. C'est un malentendu très commun, mais le fait est que le pape parle aussi ex cathedra quand il définit les vérités secondaires de la doctrine catholique ; c'est-à-dire lorsqu'il propose une doctrine qui doit être définitivement considérée comme relevant de la révélation divine.

Deuxièmement, son argument suppose qu'une doctrine ne peut pas (ou du moins ne devrait pas) être enseignée infailliblement par l'Église plus d'une fois. C'est-à-dire qu'il soutient qu'une certaine doctrine a déjà été enseignée infailliblement par le magistère ordinaire et universel, pour conclure qu'il serait impossible (ou du moins inapproprié) que la même doctrine soit infailliblement définie par le magistère extraordinaire (par exemple par une définition solennelle ex cathedra). Ce malentendu est également assez répandu aujourd'hui, mais il n'y a aucune justification dans aucun des textes magistraux traitant de la question; et en fait, il y a beaucoup de preuves du contraire.

Maintenant que je suis déjà fermement convaincu que Ordinatio sacerdotalis et Evangelium vitae contiennent des définitions infaillibles solennelles ex cathedra, il m'est venu à l'esprit de me demander si Veritatis splendor aussi, vu que Bertone avait traité les trois documents ensemble (du moins dans son esprit ) avec un poids magistériel similaire.

 

Trois critères pour l'infaillibilité papale

 

Le Concile Vatican I enseigne que le pape parle infailliblement: "Dans l'exercice de son office de berger et de maître de tous les chrétiens, en vertu de son autorité apostolique suprême, il définit une doctrine concernant la foi ou la morale." Il y a trois conditions essentielles données ici, comme on peut le voir clairement dans l'Explication Officielle de ce texte donné au Vatican I par Mgr Gasser (à lire absolument pour quiconque veut vraiment comprendre l'infaillibilité papale) et de la reformulation de la doctrine de Vatican II. Lumen gentium affirme que le pape parle infailliblement: "En tant que berger suprême et maître de tous les fidèles, qui confirme ses frères dans leur foi, par un acte définitif, il proclame une doctrine de foi ou de morale". Les conditions sont les suivantes:

  1. De la part du sujet : Le pape doit agir à la tête de l'Église universelle (non pas en tant que personne privée ou simplement en tant qu'évêque local du diocèse de Rome).
  2. De la part de l'objet : Le pape doit enseigner une question de foi ou de morale (par opposition à légiférer sur des questions de gouvernement ou de discipline).
  3. Sur la partie de l' acte : Le pape doit proposer la doctrine d'une manière définitive.

 

Qu'est-ce que cela signifie de "définir" la doctrine?

 

Les deux premières conditions sont généralement assez faciles à vérifier. Le troisième peut être déroutantE et les tentatives d'explication compliquent souvent la question. Pour le comprendre correctement, nous ne pouvons faire mieux qu'écouter Mgr Gasser comme il l'explique aux pères du Concile Vatican II avant leur vote final d'approbation du texte:

Il ne suffit pas de proposer une doctrine, même lorsqu'il exerce ses fonctions de pasteur et d'enseignant suprême. Il faut plutôt l'intention manifeste de définir la doctrine, soit de mettre fin à un doute sur une certaine doctrine, soit de définir une chose, de donner un jugement définitif et de proposer cette doctrine comme une doctrine qui doit être tenue par l'Église universelle.

Plus loin, Gasser résume le même point comme suit:

Le Pontife romain, par l'assistance divine promise à lui, est infaillible, quand, par son autorité suprême, il définit une doctrine qui doit être tenue par l'Église universelle ou, comme le disent beaucoup de théologiens, lorsqu'il propose définitivement et de façon concluante son jugement.

Après le discours de Gasser, il y avait encore une certaine confusion parmi les pères du Concile quant à la signification du mot, et c'est pourquoi Mgr Gasser a repris la parole pour expliquer comment ce mot doit être compris en référence à l'infaillibilité papale:

Maintenant, je vais expliquer en quelques mots comment ce mot "définit" doit être compris selon la Députation de foi . En effet, la Députation de foi n'est pas d'avis que ce mot doit être compris dans un sens juridique, de sorte qu'il ne signifie que mettre fin à la controverse qui a surgi à propos de l'hérésie et de la doctrine proprement dite de fide. Le mot 'définit' signifie plutôt que le pape prononce directement et définitivement sa phrase au sujet d'une doctrine qui concerne des questions de foi ou de morale et qui le fait de telle sorte que chacun des fidèles puisse être certain de l'esprit du Siège apostolique, de l'esprit du Pontife Romain; de telle manière, en effet, qu'il sait avec certitude que telle ou telle doctrine est hérétique, proche de l'hérésie, certaine ou erronée, etc., du Pontife romain.

Quand le pape "définit" la doctrine ou "proclame-t-il par un acte définitif"?

  • Quand il a manifestement l'intention de mettre fin à un doute sur une certaine doctrine;
  • Quand il donne un jugement définitif et propose une doctrine comme celle qui doit être tenue par l'Église universelle;
  • Quand il propose définitivement et définitivement son jugement;
  • Quand il prononce directement et de façon concluante sa sentence de manière à ce que nous sachions avec certitude qu'une doctrine donnée est hérétique, proche de l'hérésie, certaine ou erronée, etc., du Pontife romain.

 

Est-ce que Veritatis splendor «définit» la doctrine?

 

Est-ce que Jean-Paul II fait cela dans Veritatis splendor ? Il y a en effet de bonnes raisons de penser qu'il n'enseigne pas seulement mais qu'il définit en fait le point doctrinal central de toute l'encyclique, à savoir qu'il existe des lois morales universelles et immuables interdisant les actes intrinsèquement mauvais.

1. Le pape invoque explicitement son autorité apostolique en référence à cette réaffirmation: " Chacun de nous sait l'importance de la doctrine qui constitue l'essentiel de l'enseignement de la présente encyclique et qui est rappelée aujourd'hui avec l'autorité du Successeur de Pierre." (115).

2. Il déclare explicitement que cet enseignement est basé sur l'Ecriture Sainte: " En montrant l'existence d'actes intrinsèquement mauvais, l'Eglise reprend la doctrine de l'Ecriture Sainte. L'Apôtre Paul l'affirme catégoriquement : 'Ne vous y trompez pas! Ni impudiques, ni idolâtres, ni adultères, ni dépravés, ni gens de mœurs infâmes, ni voleurs, ni cupides, pas plus qu'ivrognes, insulteurs ou rapaces, n'hériteront du Royaume de Dieu' (1 Co 6, 9-10)." (81)

3. Il répète sa condamnation de l'erreur opposée à cette vérité deux fois dans l'espace de quatre paragraphes au centre même de l'encyclique (79, 82). Ceci est très inhabituel et ne peut que donner une force supplémentaire à la condamnation.

4. Il utilise le langage de l'obligation (au moyen du gérondif prédicatif) et choisit le terme énergique "respuenda est", qui signifie littéralement "il doit être craché, expulsé, rejeté".

5. Il identifie spécifiquement la thèse condamnée comme erronée. Dans le langage technique de la théologie, le déni d'un dogme est qualifié d'hérétique, le déni d'une vérité définitive de la doctrine catholique est qualifié d'erroné et le déni de l'enseignement catholique authentique est qualifié d'irréfléchi ou présomptueux. Par conséquent, condamner une thèse erronée, c'est proposer la proposition contradictoire comme une vérité définitive de la doctrine catholique.

 

La réalité des actes intrinsèquement mauvais

 

Voici la double condamnation au cœur de Veritatis Splendor :

 

79. Il faut donc repousser  (respuenda est igitur) la thèse des théories téléologiques et proportionnalistes selon laquelle il serait impossible de qualifier comme moralement mauvais selon son genre — son "objet" — le choix délibéré de certains comportements ou de certains actes déterminés, en les séparant de l'intention dans laquelle le choix a été fait ou de la totalité des conséquences prévisibles de cet acte pour toutes les personnes concernées.

82. C'est pour cette raison, nous le répétons, qu'il faut repousser comme erronée (ut erronea respuenda est ) l'opinion qui considère qu'il est impossible de qualifier moralement comme mauvais selon son genre le choix délibéré de certains comportements ou actes déterminés, en faisant abstraction de l'intention pour laquelle le choix est fait ou de la totalité des conséquences prévisibles de cet acte pour toutes les personnes concernées.

Note du blog Christ-Roi. Sur le conséquentialisme ou éthique de la situation (théorie morale-philosophique qui dit que l'éthique d'un acte repose sur la totalité des conséquences réelles et anticipées, qu'il n'y a pas d'actes qui sont toujours mauvais), on peut lire Robert Spaemann sur Josef Seifert, "Amoris Laetitia" et le Témoin de la Vérité et "Un dominicain répond à l’affirmation selon laquelle la morale d’“Amoris laetitia” serait thomiste"

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12 octobre 2017 4 12 /10 /octobre /2017 20:24

Renaissance, Réforme et Révolution, trois mots qui raisonnent à nos oreilles comme étant ceux de l’époque moderne. Nous allons analyser ce que renferment ces trois termes comme mettre en évidence ce qu’ils incarnent et le poison qu’ils contiennent… "Ces fameux 3 R sont la marque de la Révolte, du Refus, du Rejet, du Ressentiment, … de l’Homme face à Dieu, de la créature face à son Créateur. Ces trois évènements théologico-politico-historiques forment comme des repères, et sont autant de ruptures, de cassures, et de fractures dans la longue durée de l’Histoire humaine", écrivait Christophe Lacroix dans Ripostes au politiquement correct, Tome 3 – p 36

 

Le XVe et le XVIe siècle sont des périodes de transition entre l’époque Médiévale et les Temps Modernes, plus communément appelées Renaissance. Le terme de "Renaissance" en tant qu'époque a été utilisé pour la première fois en 1840 par l’historien Jean-Jacques Ampère dans son Histoire littéraire de la France avant le XIIe siècle (1839). "Le terme même de 'Renaissance' ne peut se comprendre que dans un sens 'révolutionnaire', où l’héritage du christianisme doit être remplacé par une 'renaissance' de l’Homme, affranchi et délesté de tout l’apport de 15 siècles de culture et civilisation chrétienne", écrivait Christophe Lacroix dans « Riposte au politiquement correct » Tome 3 – p 37, et un retour au paganisme et au césarisme antique qui donnera naissance à l'état totalitaire moderne basé sur l'association du volontarisme et du constructivisme, auto-normé, auto-justifié (NdCR.).

 

La "Renaissance", c'est durant cette période qu'apparaît le mouvement "humaniste", mais cet "humanisme" a contrario de l'humanisme chrétien place l'homme au centre de la pensée (nous dirions au centre de la société, alors qu'auparavant c'était Dieu que la pensée classique plaçait au centre de la société. En cela, la Renaissance est d'essence satanique de celle du Tentateur dans Genèse 3, qui prétend à Eve que l'homme peut bien se passer des commandements de Dieu, et qu'ainsi il deviendra dieu lui-même... NdCR.), ce que l'on appelle l'anthropocentrisme.

 

Lire aussi : Les origines occultistes de la franc-maçonnerie

 

Des représentations anthropomorphiques de Dieu apparaissent au début de la Renaissance. Il n'y a qu'à regarder comment Michel-Ange représenta Dieu dans la Chapelle Sixtine, en sa très célèbre Création d'Adam (1508-1512), sous les traits d'un vieil homme aux allures d'un Zeus antique, les éclairs en moins. Ce qui pendant des siècles auraient été considérés comme blasphématoire - Dieu (le Père) étant au-dessus du monde matériel, on ne peut donc le représenter sous les traits d'un homme fait de chair et de sang, en dehors de son Incarnation Jésus-Christ. Mais Michel-Ange faisait déjà partie à cette époque d'une génération admirant et préférant se tourner vers l'art et l'enseignement antique..

 

Le prêtre et théologien Jean-Joseph Gaume (1802-1879), et essayiste français, dans La Révolution, Recherches historiques sur l'Origine et la propagation du mal en Europe depuis la Renaissance jusqu'à nos jours (1856), sut parfaitement définir ce qu'était cette Révolution : "...Si arrachant son masque vous lui demandez  :qui es-tu ? Elle vous dira: Je ne suis pas ce que l'on croit. Beaucoup parlent de moi et bien peu me connaissent... Je ne suis ni le corbonarisme... ni l'émeute... ni le changement de la monarchie en république... ni la substitution d'une monarchie à une autre, ni le trouble momentané de l'ordre public. Je ne suis ni les hurlements des Jacobins, ni les fureurs de la Montagne, ni le combat des barricades, ni le pillage, ni l'incendie, ni la loi agraire, ni la guillotine, ni les noyades. Je ne suis ni Marat, ni Robespierre, ni Babeuf, ni Mazzini, ni Kossuth. Ces hommes sont mes fils, ils ne sont pas moi. Ces choses sont mes oeuvres, elles ne sont pas moi. Ces hommes et ces choses sont des faits passagers et moi je suis un état permanent. Je suis la haine de tout ordre que l'homme n'a pas établi et dans lequel il n'est pas roi et Dieu tout ensemble... Je suis la proclamation des droits de l'homme sans souci des droits de Dieu. Je suis la fondation de l'état religieux et social sur la volonté de l"homme au lieu de la volonté de Dieu. Je suis Dieu détrôné et l'homme à sa place (l'homme devenant à lui-même sa fin). Voilà pourquoi je m'appelle Révolution, c'est-à-dire renversement."

 

Face à cette trinité de notre déclin qui est avant tout la trinité du monde moderne matérialiste soumis au règne de l’argent, nous opposons la Sainte Trinité de la foi catholique. Ce déclin ne fut possible qu’avec l’affaiblissement de la foi de nos ancêtres au fil des siècles succédant à la Guerre de Cent-ans. Face aux évènements futurs que nous subirons, suite à l’avènement de ce Nouvel Ordre Mondial totalitaire enfanté par les 3R, il nous faudra toute la force des valeurs de la Croix du Christ ainsi que le pouvoir des Lys pour que le soleil de l’humanisme chrétien puisse briller à nouveau sur notre Patrie, ou libertés, indépendance et grandeur rimeront avec France.

 

Nous savons que le naturel triomphera des nuées matérialistes, notre force reste dans l’entente de nos liens communautaires et nous vaincrons…

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11 octobre 2017 3 11 /10 /octobre /2017 17:01

Une fois de plus, au cours de la messe à Sainte-Marthe, le pape François s’en est pris aux chrétiens “rigides”, c’est-à-dire à ceux qui attendent des réponses claires de l’Eglise et non des idées nébuleuses tirées de tel ou tel texte magistériel récent.

 

Décidément, la question de la “rigidité” semble être une idée fixe de ce Souverain Pontife. Doit-on y voir un lien avec la psychanalyse qu’il a suivie autrefois ? Y a-t-il une souffrance personnelle mal cicatrisée ? Quoi qu'il en soit, ces soupçons et ces insultes continuelles lancés à la tête des fidèles qui ne demandent rien de plus que de pouvoir vivre en paix dans l'Eglise finissent par être lassants.

 

Source: Pro Liturgia, Actualité du mardi 10 octobre 2017

Vivre en paix dans l'Eglise ?
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11 octobre 2017 3 11 /10 /octobre /2017 16:38

Scalfari : François ne croit pas à l'Enfer éternel, mais croit que les âmes dominées par le mal seront anéanties à propos du livre du p. V. Paglia, "Notre décadence".

 

"Le pape François - je le répète - a aboli les lieux de l'éternelle présence des âmes dans l'au-delà. La thèse soutenue par lui est que les âmes dominées par le mal et qui ne se repentent pas, cessent d'exister, pendant que celles qui se sont repenties seront élevées dans la béatitude de la contemplation divine.

 

Ceci est la thèse de François et aussi de [l'archevêque Vincenzo ] Paglia".

 

(p. 27 du journal, p. 3 du document en ligne).

SOURCE: La Repubblica, lundi 9 octobre 2017, via Le Forum catholique

 

Rappelons, selon ce commentaire sur LFC que "Scalfari jouit manifestement de toute la confiance de François puisque, malgré toutes les polémiques suscitées par les articles dans lesquels il rapportait des propos stupéfiants du pape, celui-ci a continué de lui manifester sa confiance en en faisant son interviewer privilégié."

 

Le passage en italien dans le texte :

 

"Papa Francesco – lo ripeto – ha abolito i luoghi di eterna residenza nell’Aldilà delle anime. La tesi da lui sostenuta è che le anime dominate dal male e non pentite cessino di esistere mentre quelle che si sono riscattate dal male saranno assunte nella beatitudine contemplando Dio.

Questa è la tesi di Francesco ed anche di Paglia."

Note de Christ-Roi. Le problème est le suivant :

Le pape ne croirait pas à l'immortalité de l'âme en enfer

"L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l’enfer, " le feu éternel. "" (CEC 1035)

 

Le pape peut-il donc dire que les âmes "cessent d'exister" en enfer quand le catéchisme dit le contraire ?

 

Ca devient compliqué. Surtout quand ceux qui posent des questions se font traiter en permanence de "rigides".

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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 12:11

Le dernier "progrès" qui a vu un francs-maçon s'en revendiquer c'était pour la légalisation du soit-disant "mariage" homosexuel. Une injustice criante pour des mariés qui ont demandé à être démariés pour modification unilatérale de leur contrat de "mariage", une injustice criante également pour les enfants qui sur cette base légale pourront faire l'objet de PMA étendue (procréation médicalement assistée pour les célibataires et les homosexuels créant des orphelins de père par la loi), GPA, etc. Les opposants au "mariage" modifié l'avaient dit, la prochaine étape serait la PMA, la GPA, voire la polygamie au nom de l'"égalité". On y est : un communiqué du "Grand Orient de France" publié sur "le Blog maçonnique" le 29 septembre dernier titre "Le Grand Orient de France est favorable à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes" :

Le "Grand Orient de France" "favorable à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes". Quid des droits de l'enfant à ne pas être créé orphelin de père par la loi ?

Le GODF favorable à la PMA

Par Géplu dans Divers

 

Communiqué du Grand Orient de France PMA

.

 

LE GRAND ORIENT DE FRANCE EST FAVORABLE A L’OUVERTURE DE LA PROCREATION MEDICALEMENT ASSISTEE (PMA) A TOUTES LES FEMMES

 

http://www.hiram.be/blog/2017/09/29/godf-favorable-a-pma/

 

La PMA (AMP, assistance médicale à la procréation, selon la loi) comprend un ensemble de techniques cliniques et biologiques agréées permettant d’aider à la fécondité d’une femme : fécondation in vitro, conservation de gamètes, insémination artificielle, etc. Elle n’est actuellement ouverte qu’aux couples hétérosexuels, marié ou ayant 2 ans de concubinage, en âge de procréer, et sous réserve de la constatation médicale d’une pathologie : infertilité d’un membre du couple, ou maladie grave transmissible. Elle est remboursée à 100% par la Sécurité sociale si la femme a moins de 43 ans.

 

La rigueur des conditions posées et la complexité des procédures constituent déjà un obstacle à la maternité souhaitée par nombre de femmes hétérosexuelles en couple, qui sont obligées de se rendre en Belgique ou en Espagne, pays où la PMA est ouverte, pour réaliser leur projet –à condition qu’elles en aient les moyens financiers. Les femmes célibataires, alors même qu’elles sont admises à adopter des enfants, ne peuvent pas davantage recourir à la PMA. Quant aux femmes en couple de même sexe, auxquelles la loi du 17 mai 2013 a pourtant reconnu le droit au mariage, elles en sont exclues.

 

Sans qu’il soit besoin d’invoquer un quelconque « droit à l’enfant », une telle situation de fait est contraire à l’égalité, au libre choix des femmes et à leurs droits à la santé et à la reproduction. Elle place la France en retrait sur le plan de l’évolution des moeurs par rapport à certains de ses voisins européens.

 

Or 60% de nos concitoyens sont d’ores et déjà partisans de l’ouverture de la PMA à l’ensemble des femmes. Le président de la République s’y est engagé au cours de sa campagne. Le CCNE (comité consultatif national d’éthique) a délivré le 15 juin 2017 un avis favorable sur le principe.

 

Le Grand Orient de France souhaite que cette évolution vers plus d’égalité et de justice sociale se réalise rapidement. Il suffit pour cela que le législateur prenne toutes ses responsabilités, conformément aux principes de notre République laïque. Il serait contre-productif de relancer à cette occasion d’éternels débats de société qui font la part belle aux lobbies politico-religieux, voire provoquent des déferlements d’homophobie, comme en 2013. Le droit de toutes les femmes à la PMA, leur égalité quelles que soient leurs préférences sexuelles et leurs modes de vie, ne doivent pas plus être otages des campagnes politiciennes que des anathèmes religieux.

 

A celles et ceux qui s’interrogent sincèrement sur l’avenir du concept de filiation ou la « construction identitaire » des enfants concernés, il faut rappeler qu’en France l’adoption est déjà permise aux célibataires, et que 20% des familles comportent un seul parent. Les enfants de couples homosexuels, mariés ou non, ne constituent qu’un cas particulier d’une situation que la loi doit prendre en compte pour assurer l’égalité réelle.

 

Le vrai débat, qui revient au Parlement, doit porter sur la faisabilité technique et financière –notamment les conditions de remboursement- de cette ouverture de la PMA. Le Grand Orient de France met en garde contre tout amalgame avec l’indispensable réflexion sur la GPA (gestation pour autrui), sujet de nature différente, qui pose d’autres types de questions que l’on ne peut considérer tranchées à ce jour.

 

Paris, le 29 septembre 2017

Note du blog Christ-Roi. Un des arguments avancés -le même que pour l'avortement en 1975- est que le mal de la création d'orphelins par la loi se réalisant dans d'autres pays européens (des femmes "obligées de se rendre en Belgique ou en Espagne, pays où la PMA est ouverte, pour réaliser leur projet") pourquoi ne pas l'importer en France, comme si la France avait vocation à légaliser tous les crimes du monde entier ? Nemo auditur propriam turpitudinem allegans, dit la locution latine (Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude). Manifestement, ce n'est pas un adage que partage la franc-maçonnerie qui tiendrait plutôt le principe inverse : "le crime se commet dans d'autres pays? Pourquoi ne pas le faire aussi !"

 

Nous notons que le communiqué de la Secte luciférienne du Grand Orient de France mentionne qu'"il serait contre-productif de relancer à cette occasion d’éternels débats de société qui font la part belle aux lobbies politico-religieux". On la remerciera vivement à cette occasion pour sa défense de la liberté de conscience à nouveau dans cette affaire ! La dernière atteinte à la liberté de conscience était dans la loi Taubira qui n'a prévu aucun dispositif pour les maires qui refuseraient de "marier" des homosexuels...

 

On remarquera enfin que l'argumentation maçonnique fait fi des droits de l'enfant et ne retient que les droits des femmes à l'"égalité". Quid des droits de l'enfant à ne pas être créé orphelin de père par la loi ? Silence total. C'est là, l'angle mort de l'argumentation maçonnique.

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 19:59
Le drapeau de la monarchie à l'Assemblée nationale "dans un souci de concorde nationale"

La députée du Vaucluse et membre de la Ligue du Sud, Marie-France Lorho, a réclamé jeudi 5 octobre que le drapeau blanc de l'ancienne monarchie de la Restauration soit installé au sein de l'Assemblée nationale.

La Ligue du Sud, dirigée par l'ancien député Jacques Bompard, proche de l'Action française, mouvement monarchiste bien connu, n'en est pas à sa première tentative crypto-royaliste. Déjà en janvier 2013, le maire d'Orange (depuis 2001) avait réclamé, au côté de divers députés, que soit reconnu officiellement comme "génocide" les crimes commis en Vendée sous la révolution française par les troupes républicaines. Une information qui avait été relayée par tous les sites monarchistes, toutes obédiences dynastiques comprises, alors que le débat continue encore d'agiter la société française et divise les historiens comme les politiques.

Et bien qu'il ait peu de chances d'aboutir, un amendement devrait être déposé afin que le drapeau blanc de la monarchie française puisse de nouveau siéger au sein de l'assemblée nationale. "Dans un souci de concorde nationale" a précisé toutefois la députée Marie-France Lorho sur son compte Twitter.

C'est le 12 mai 1814 que le pavillon blanc de la monarchie des Bourbons, orné de l'écusson de France (l'écu avec la couronne), fut reconnu comme drapeau officiel du royaume de France sur décret du roi Louis XVIII. Avant d'être remplacé par le drapeau tricolore, bleu-blanc-rouge, lors de la révolution de 1830 qui célébra l'avènement de la monarchie de Juillet.

Un drapeau tricolore qui trouve autant ses origines sous la monarchie capétienne ( les rois Charles V , Charles VII , Charles IX ou encore Henri IV l' arborèrent à de nombreuses reprises. Ce dernier associant même ces deux couleurs, représentant la France et la Navarre, sur les armoiries officielles du royaume de France) qu'il fut un symbole de la révolution française (dès 1789) puis du Premier empire.

Il faudra attendre le baptême du duc de Bordeaux, Henri d'Artois, en 1821 et le sacre de Charles X en 1825 pour que des drapeaux blancs frappés des Lys ou des armoiries de France ne soient hissés sur des mats afin de palier à une vacuité, difficilement admise par la population française de cette époque. Néanmoins, le régime de la Restauration, si il laissait fleurir ces drapeaux à travers la France avec bienveillance, ne lui reconnu aucune fonction officielle.

Un drapeau que l'on devait encore retrouver lors de l'insurrection royaliste, vaine tentative, déclenchée par la duchesse de Berry en 1832 et à qui le prince Charles de Bourbon ( brièvement roi d'Espagne sous le nom de Carlos VII entre 1874 et 1873) devait proclamer son attachement fidèle et sincère lors d'un discours en France, en juin 1889.

Frederic De Natal

 

Vexilla-Galliae

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