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Christ Roi

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13 octobre 2016 4 13 /10 /octobre /2016 11:05
Inauguration de la plaque commémorative des rois sacrés à Reims par Monseigneur Thierry Jordan, archevêque de Reims et Monseigneur le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou. Source Vexilla Galliae facebook

Inauguration de la plaque commémorative des rois sacrés à Reims par Monseigneur Thierry Jordan, archevêque de Reims et Monseigneur le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou. Source Vexilla Galliae facebook

En compagnie de ses partisans, le duc d'Anjou Louis-Alphonse de Bourbon, chef de la maison royale des Bourbons, a dévoilé samedi 8 octobre dans la cathédrale de Reims une plaque mentionnant "les 31 sacres qui, depuis celui de Louis le Pieux, il y a 1200 ans (816), y ont été célébrés et notamment ceux des capétiens." (1)

 

A 11h30, Son Excellence Monseigneur Thierry Jordan, archevêque de Reims, suivi de Monseigneur le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, Chef de la Maison Royale de France, de Monsieur Arnaud Robinet, député-maire de Reims, du prince de Bauffremont, Président de l’Institut de la Maison de Bourbon et de Monsieur Bernard Poret, Président de la Société des Amis de la Cathédrale, est entré et a traversé aisément le chemin qui s’ouvrait instantanément au milieu des 400 personnes entourant déjà la plaque commémorative. Monseigneur Jordan et le duc d’Anjou se positionné de chaque côté de la plaque et ont tiré ensemble les cordons qui retenaient le drap fleurdelisé. Apparut alors une grande plaque de marbre de comblanchien au teint légèrement rosé, gravée des noms et dates des sacres des trente-et-un rois (un empereur carolingien et trente rois capétiens) sacrés en cette cathédrale depuis 1200 ans ! (2)

 

Monseigneur Jordan a prononcé une petite allocution soulignant la relation particulière existant, depuis bientôt mille ans, entre cette cathédrale et la famille Capétienne dont le duc d’Anjou est le premier représentant en tant qu’Aîné actuel de cette famille.

 

 

A l'occasion de cet événement, le duc d'Anjou a prononcé un discours qui rappelle que le sacre marque la conjugaison du divin et de l’humain "pour permettre au roi d’exercer sa mission au service du bien commun" :

 

"Plusieurs fois par siècle cette cathédrale retrouvait la solennité des sacres, véritable colonne vertébrale de la royauté.

 

En effet si le règne du roi commençait à la mort de son prédécesseur, seul, le sacre lui conférait cette dimension supérieure qui faisait de la royauté française un pouvoir différent des autres.

 

Par le sacre, le divin et l’humain, se conjuguaient pour permettre au roi d’exercer sa mission au service du bien commun. La dureté du pouvoir des hommes se trouvait compensée par la charité du prince chrétien. Les promesses du sacre obligeaient le roi à tendre aussi vers la sainteté. Si Saint Louis en fut le modèle, tous les rois savaient qu’ils devaient se rapprocher de cet exemple."

 

Le Prince a terminé son rapide discours par cette prière:

 

"Puissent Notre Dame, Saint-Louis et tous les saints, à travers toutes les prières qui durant des siècles et des siècles, ont accompagné les sacres, protéger la France et la maintenir dans sa tradition."

Plaque des rois sacrés à Reims, inaugurée samedi 8 octobre 2016. Source : Vexilla Galliae facebook https://www.facebook.com/VexillaGalliae/posts/698942763594734

Plaque des rois sacrés à Reims, inaugurée samedi 8 octobre 2016. Source : Vexilla Galliae facebook https://www.facebook.com/VexillaGalliae/posts/698942763594734

Sources: (1) Discours de Louis XX à Reims et reportage photo, Vexilla Galliae; (2) 8.10.2016 : Louis XX à la Cathédrale des Sacres à Reims ! Vexilla Galliae; (3) Reportage photo Vexilla Galliae facebook

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 21:47

Selon François Lenglet, économiste de France 2, auteur de "Tant pis! Nos enfants paieront" (Albin Michel) était l'invité de l'émission Ecorama sur Boursorama, le 11 octobre. Selon lui,  "ce n'est pas impossible que l'on revienne au franc." (à la 16e minute) Il avait déclaré récemment sur BFMtv que "l'euro, en l'état, ne tiendra pas."

"Ce n'est pas impossible que l'on revienne au franc !", selon François Lenglet

Extrait:

 

"(S'agissant de la situation économique de la France par rapport aux autres pays européen) la comparaison est défavorable, par rapport à la France, non seulement vis-à-vis de ses voisins, mais aussi par rapport à ce que la France a été. Parlons d'un seul chiffre, celui de l'emploi marchand, celui créé par les entreprises, il a stagné entre 2001 et 2015/16, on est à seize millions d'emplois, cela n'a quasiment pas bougé alors que dans les quinze années précédente, on créait plus d'un million d'emplois, et alors que l'Allemagne, le Royaume-Uni ou les Etats-Unis, eux, créent des emplois de façon très significative avec des taux de croisance qui sont à deux chiffres.

 

L'euro n'est pas mauvais en soi, mais on l'a pris sans regarder le mode d'emploi sur la boîte. C'est-à-dire qu'alors que nous entrions dans l'union monétaire, nous n'avons pas compris qu'un jour ou l'autre, toute détérioration de la compétitivité, à partir du moment où elle n'était plus compensée par un réglage monétaire, se traduirait par des ajustements réels (moins de croissance, chômage).

 

... (D'ici dix ans) Ce n'est pas impossible que l'on revienne au franc. Ceux qui nous disent c'est impossible font fi de l'histoire économique."

 

Sources video: (1), (2)

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9 octobre 2016 7 09 /10 /octobre /2016 13:40

Mis à jour le 18/03/2020.

Approbation des statuts de la Société de Jésus : Ignace de Loyola reçoit la bulle Regimini militantis Ecclesiæ des mains du pape Paul III.

Approbation des statuts de la Société de Jésus : Ignace de Loyola reçoit la bulle Regimini militantis Ecclesiæ des mains du pape Paul III.

 "Il y avait vingt-cinq ans à peine que Luther avait proclamé sa révolte contre la foi, et déjà, aux immenses progrès de la réformation, l'Église romaine paraissait sur le penchant de sa ruine; elle ne se défendait plus; elle était comme résignée à sa défaite.

"[...] Ignace de Loyola, gentilhomme du Guipuzcoa, en fut le fondateur. [...] À quarante ans, il vint à Paris se mettre sur les bancs de l'Université pour y apprendre la grammaire; il s'y lia avec plusieurs Espagnols qui se soumirent à son ascétisme exalté, tels que François-Xavier, Lainès, Salmeron, et avec eux il fit les plans les plus extraordinaires pour le salut de l'Eglise.

"[...] Un jour ces enthousiastes se réunirent dans l'église de Montmartre, et là firent le serment, entre les mains de l'un d'eux, de garder les voeux de pauvreté et de chasteté, de consacrer leur vie à secourir les chrétiens et d'offrir au pape leurs personnes pour être employées comme il le voudrait (1536). Ce fut l'origine de la compagnie de Jésus, ainsi nommée par Loyola, parce qu'elle était formée de soldats qui faisaient la guerre à Satan; l'ordre qu'il avait en pensée n'était qu'une chevalerie destinée à la défense de la foi. Deux ans après, Ignace était prêtre. [...] Il alla à Rome avec ses compagnons et fit voeu d'obéissance. L'obéissance, selon lui, était la vertu suprême; et il ajouta à ce voeu celui de 'faire en tout temps ce qu'ordonnera le pape, de parcourir le monde, d'aller prêcher chez les infidèles, sans objection, sans salaire et sans retard.' Ainsi, à l'esprit de révolte qui animait toute l'Europe, il opposait l'obéissance absolue; à l'esprit d'examen, l'abnégation complète; à l'anarchie de discipline du protestantisme, une hiérarchie inflexible. Ce fut le chef d'oeuvre de Loyola : il avait trouvé la pierre fondamentale de la restauration catholique; la Société de Jésus était fondée (1540, 27 sept.) 

"[...] Les jésuites seront les mathématiciens, les astronomes, les mécaniciens les plus savants de l'Europe. [...] Jamais société religieuse ne s'est élevée avec plus de rapidité, n'a eu une plus éclatante destinée, n'a été gouvernée avec plus d'habileté et de persévérance, plus de souplesse et d'opiniâtreté; nulle n'a compté de plus grands talents, n'a rendu de plus grands services, n'a paru plus dangereuse aux gouvernements politiques, ne s'est attiré plus de haines. [...] En moins de cinquante ans, les jésuites instruisaient la jeunesse dans toute l'Europe, étaient les confesseurs des rois, gouvernaient les cours, prêchaient les peuples, se mêlaient à tout, guerres, traités, révolutions; ils avaient restauré le catholicisme en Allemagne, en France, en Italie, ramené le clergé à l'orthodoxie, consolidé le trône ébranlé de saint Pierre, fondé des missions dans l'Inde, à la Chine, en Amérique, enfin associé leurs travaux à tous les progrès de la science." [1]

Au Concile de Trente, les jésuites (Jacques Lainez, Alfonso Salmeron) affirmèrent contre les protestants que la faute du péché originel n'avait pas complétement détruit dans l'homme la faculté du libre arbitre et que les mérites du Christ et son amour pouvaient apporter cette "justification inhérente" qui permet d'espérer une pleine participation à la divinité du Fils.

Au Concile de Trente, les jésuites (Jacques Lainez, Alfonso Salmeron) affirmèrent contre les protestants que la faute du péché originel n'avait pas complétement détruit dans l'homme la faculté du libre arbitre et que les mérites du Christ et son amour pouvaient apporter cette "justification inhérente" qui permet d'espérer une pleine participation à la divinité du Fils.

Expansion de la Compagnie de Jésus et conceptions

 

Fondée par Saint Ignace de Loyola, la Compagnie de Jésus témoigna en Europe et plus encore en Asie ou en Amérique d'un respect pour les peuples et leurs cultures qui n'avait d'égal nulle part ailleurs. En 1541, saint François-Xavier s'embarquait pour les Indes; en 1548, les jésuites débarquait au Maroc. En 1549, ils s'installaient au Brésil. En 1555, Jules III désignait plusieurs pères pour aller créer une hiérarchie catholique en Éthiopie. Ignace de Loyola leur conseillait de se faire éthiopiens avec les Éthiopiens.

Au Japonen 1563, quinze ans après le départ de François-Xavier, la communauté catholique japonaise comptait 150 000 membres. Mais le christianisme sera interdit par le shogun Tokugawa Ieyasu en 1614.

En Chine. Les jésuites qui utilisent la science comme un instrument de mission porteront la lunette astronomique mise au point par Galilée jusqu'en Chine. 

En 1583, les pères Ruggieri et Ricci arrivaient en Chine à Tchao-Keou, où ils gagnèrent Nankin puis Pékin, possédaient une vaste culture encyclopédique; ils étaient à l'avant-garde de leur époque pour les connaissances mathématiques, astronomiques et cosmologiques. Ils parlaient et écrivaient le chinois. Ils se rendirent compte de la valeur humaine du confucianisme, religion de l'empereur et de l'élite du pays. Ils s'efforcèrent d'intégrer au christianisme un certain nombre de concepts confucéens de telle sorte que la révélation chrétienne pusse devenir une réalité intellectuelle pour cette élite.

Portrait de Matteo Ricci par le frère chinois Emmanuel Pereira

Portrait de Matteo Ricci par le frère chinois Emmanuel Pereira

Demeuré seul Ricci s'avança très loin dans cette voie, particulièrement dans le domaine de la liturgie qui est par excellence celui des symboles. Ayant adopté un nom chinois, il s'habillait à la manière des mandarins dont il respectait strictement les usages. Ricci dessina des mappemondes qui firent connaître aux Chinois le reste du monde, traduisit en chinois des livres de philosophie, de mathématiques et d'astronomie. Sa rencontre avec les proches de l'empereur fut à l'origine de l'essor de l'horlogerie moderne en Chine. Les ouvrages de Ricci aidèrent à faire progresser la cartographie chinoise, participant à la popularisation de la représentation de la Terre comme étant une sphère. [Timothy Brook (trad. Odile Demange), Sous l’œil des dragons : La Chine des dynasties Yuan et Ming, Paris, Payot, 2012, p. 233-237] Le lettré mathématicien et astronome Xu Guangqi dont Ricci devint grand ami, se convertit au christianisme et fut baptisé en 1603 sous le nom de Paul. Il traduira en chinois de nombreux ouvrages scientifiques occidentaux, principalement en astronomie et mathématiques (notamment les Éléments d'Euclide). 

Ses connaissances scientifiques et techniques lui valurent les faveurs de l'empereur et une influence si grande à la cour que lorsqu'il mourut en 1610 à Pékin, on lui fit des funérailles nationales. 

Le Pere Ferdinand Verbiest.gif

Les jésuites, ses successeurs eurent la même ligne de conduite. Vers 1670, le jésuite flamand Ferdinand Verbiest devint président du tribunal mathématique. C'est lui qui modernisa l'observatoire de Pékin et fit traduire en chinois saint Thomas d'Aquin. Les jésuites brilleront également en médecine et obtiendront en 1692, après avoir guéri l'empreur Kang Hsi avec de l'écorce de quinquina ("l'écorce des jésuites"), l'autorisation de prêcher publiquement dans tout le pays. Vers 1700, il y avait plus de 300 000 Chinois baptisés et l'embryon d'un clergé indigène.

 

Les idées de Johannes Kepler et de Galilée pénétrèrent lentement en Chine grâce au jésuite polonais Michał Piotr Boym (1612–1659) en 1627 et au traité d'Adam Schall von Bell en 1640. Les travaux de Boym incluront une traduction du texte se trouvant sur la stèle nestorienne découverte dans Sian (Xi'an) en 1625, qui témoigne de la présence du christianisme nestorien dans la Chine du VIIIe siècle. Cette traduction est publiée dans le China illustrata d'Athanasius KircherJusqu'en 1680, cent soixante jésuites avaient réussi à atteindre la Chine pour y exercer leur activité. Or ils étaient partis six centsVers 1700, il y avait plus de 300 000 Chinois baptisés et l'embryon d'un clergé indigène. Cela marque un échange unique et sans précédent de connaissances scientifiques entre deux civilisations, unique parce qu'il s'est déroulé sur un pied d'égalité.

Aux Indes entre 1606 et 1656.

Robert de Nobili, missionnaire jésuite parmi les brahmes d'Inde du Sud

Robert de Nobili, missionnaire jésuite parmi les brahmes d'Inde du Sud

Roberto de Nobili (1577-1656) était admis à Maduré dans la caste supérieure des brahmanes. Connaissant le sanskrit et le tamoul, il abandonna jusqu'à son nom pour se faire appeler Tatuva Podapar Suami, "le maître des 96 perfections du sage".

 

En 1609, 70 brahmanes de la province se convertirent au catholicisme sans avoir le sentiment d'être infidèles à l'enseignement des vedas ni renoncer à leurs pratiques rituelles (bains, encensement au santal, etc.)

A Lisbonne, le tribunal de l'Inquisition saisi de l'affaire par les adversaires de la Compagnie, donna raison à de Nobili.

Le pape Grégoire XV confirma le jugement et décida qu'il y aurait désormais plusieurs rites (c'est par impropriété de terme qu'on les a qualifiés de "rites malabars" au lieu de rites de Maduré).

Malheureusement, en 1780 en Chine, à la mort du père Martial Cibot, l'un des derniers jésuites qui survécurent quelques années en Chine après la destruction de leur ordre en 1773, la pénétration du christianisme avait été totalement interrompue dans les milieux lettrés du fait de l'interdiction par Rome en 1739 des rites locaux indiens malabars et chinois quelques années plus tard. Il faudra attendre 1942 pour que Pie XII, se référant explicitement à l'autorisation de Paul V en 1615, permît à nouveau de célébrer la messe en langue littéraire chinoise !

Actuellement les contacts de la Compagnie de Jésus avec la Chine continentale restent sporadiques.

Au Paraguay et en Uruguay en Amérique latine, entre 1600 et 1725, la confusion est complète entre les pouvoirs religieux et civil. La politique est en fait dirigée de Madrid par le Conseil des Indes. La confusion du spirituel et du temporel, grave dans son principe et dans ses effets, recèle néanmoins ici quelques avantages. Les jésuites, en effet, ont reçu de Madrid la charge d'administrer les régions que n'habitaient pas encore les Blancs. Ils y jouissaient d'une large autonomie à laquelle ils devraient bientôt renoncer si les colons espagnols s'installaient. Or l'expérience leur montra les conséquences fâcheuses du contact entre indigènes et colons. Ces derniers, par leur racisme et leur avidité au gain, donnaient le plus mauvais exemple et ne provoquaient que ressentiment. Tout poussa donc les évangélisateurs à perpétuer un isolement si favorable à leur dessein. Ainsi fondent-ils en 1610 le tout premier village chrétien composé uniquement d'Indiens guaranis, la "réduction" de Saint-Ignace. En 1700, il y aura trente réductions d'environ 3000 à 4000 habitants. Ces villages où les Européens n'étaient donc pas admis étaient tous constitués sur le même modèle : l'église et la résidence des pères était construite au centre; autour étaient installées l'école et les bâtiments sociaux, puis venait le cercle des habitations (une par famille), enfin, à la périphérie, il y avait les ateliers. Au-delà, les terres labourables étaient propriété collective. Le maire, indigène, était élu par les habitants. La justice était rendue par les jésuites, la peine la plus grave étant l'expulsion du village.

Le supérieur Antonio Ruiz de Montoya explique en 1609 qu'en fondant cette République, les jésuites voulaient christianiser et 'civiliser' les indiens pour qu'ils puissent être des sujets libres de la Couronne, égaux aux Espagnols. [...] La République, [...] son existence même offensait de nombreux officiels coloniaux et planteurs et leur offrait une occasion [...] d'exproprier les autochtones.

Ces petites républiques guaranis formaient un véritable État jésuite, à la fois collectiviste et théocratique. Elles prospérèrent jusqu'au jour où un accord conclu entre l'Espagne et le Portugal fera passer treize des plus importantes réductions sous l'autorité fort peu libérale du gouvernement de Lisbonne. 

Les jésuites réussirent à devancer et court-circuiter leurs opposants durant bien plus d'un siècle, avant que les choses ne se gâtent.

La chute de la République débuta en 1750 lorsque les Portugais et les Espagnols signèrent un nouveau traité qui prévoyait la redistribution du territoire de l'Amérique du Sud selon des frontières naturelles. Les sept réductions tombèrent du même coup sous la juridiction portugaise.

La rébellion indienne qui suivra l'emprise maladroite des fonctionnaires portugais sera imputée aux jésuites. Quant aux réductions demeurées sous la tutelle espagnole, elles tomberont après la dissolution de la Compagnie de Jésus en des mains peu scrupuleuses qui les exploiteront sans vergogne et l'aventure se terminera misérablement.

Apprenant la mort de leur pasteur, Antonio Ruiz de Montoya, le 11 avril 1652, les Guaranis envoyèrent une quarantaine de porteurs à Lima pour en ramener la dépouille mortelle à la Réduction de Loreto (en Argentine actuelle) pour y être enterré parmi les siens.

"Faisant valoir de faux témoignages concernant des conspirations jésuites contre les deux couronnes, l'opposition eut gain de cause : en 1754, l'Espagne envoya ses troupes à partir de l'Ouest contre les sept Réductions, et les Portugais à partir de l'Est. [...] Bien que les jésuites n'aient pas pris part aux batailles, on les accusa de traîtrise et ils furent bannis des territoires portugais et espagnols en 1758. Bientôt d'autres complots contre eux réussirent en Espagne. Tous les membres de l'ordre furent arrêtés en 1767 et déportés vers les États pontificaux. [...] Mais ce n'est que l'année suivante que les troupes espagnoles s'avancèrent contre les trente-trois Réductions restantes et en chassèrent les jésuites sans aucun ménagement : les pères âgés et malades furent liés à dos d'âne et transportés par-delà les montagnes par mauvais temps, nombre d'entre eux y trouvèrent la mort. Ainsi, les jésuites furent expulsés du continent américain. Bientôt en ruine, leur République fut pillée par les autorités civiles. Découragés par la maltraitance dont ils faisaient l'objet et par la perte des pères en robe noire, les Guaranis survivants partirent à la dérive." (Rodney STARK, Faux Témoignages, Pour en finir avec les préjugés anticatholiques, Salvator, Paris 2019, p. 201-202.) "La disparition des réductions jésuites marquera aussi la disparition des Indiens Guarani. [...]

 

Les jésuites partirent en mission également en Turquie, au Moyen-Orient.

 

Au Canada et en Amérique du Nord de 1634 à 1760 : c'est notamment les Saints Martyrs Canadiens, missionaires († 1642/1649), Jean de Brébeuf, Isaac Jogues, Gabriel Lalemant, Charles Garnier, Antoine Daniel, Noël Chabanel, René Goupil, Jean de la Lande, Patrons du Canada.

 

La Compagnie utilisait les cultures locales pour donner à l'Évangile et à la foi un support, une expression, un langage qui soient compris des populations. Cet effort pour intégrer au christianisme des civilisations exotiques (que reprend saint François-Xavier) avait été jadis celui de l'Eglise palestinienne à l'égard de Rome ou celui des premiers évangélisateurs de la Gaule, saint Martin, saint Hilaire qui firent construire des lieux de culte catholiques sur d'anciens sanctuaires druidiques.

 

La concordance du libre-arbitre avec les dons de la grâce (Luis Molina)

 

Au XVIe siècle, la Compagnie de Jésus arrivait dans un contexte où les conceptions luthérienne et calvinienne du péché originel faisaient prévaloir l'idée que la faute initiale de l'humanité (péché originel) avait totalement détruit dans l'homme la faculté du libre arbitre et vicié toutes ses entreprises à la base. Luther affirmait que nul homme ne pouvait être "juste" aux yeux de Dieu. Même baptisé et élu, disait-il, un chrétien conserve sa tare fondamentale de pécheur. Au contraire de cette position, les Jésuites (Jacques LainezAlfonso Salmeron, Luis Molina) affirmaient que la faute du péché originel n'avait pas complétement détruit dans l'homme la faculté du libre arbitre et que les mérites du Christ et son amour pouvaient apporter cette "justification inhérente" qui permet d'espérer une pleine participation à la divinité du Fils. Sous l'influence directe de saint Ignace de Loyola, l'humanité recevait une promesse inouïe de divinisation par la voie même du Concile de Trente (1542-1563) qui proclama que tout homme, fût-il non baptisé, avait la possibilité d'agir sans déplaire à Dieu.

Pendant le Concile de Trente, de Lainez et Salmeron au belge Lessius en 1587, et aux espagnols Molina, Banez ou Escobar, cible préférée de Pascal, les jésuites s'efforcèrent d'affirmer la prééminence de la liberté humaine contre des doctrines, souvent défendues par l'ordre rival des Dominicains, qui tendaient à subordonner au bon vouloir divin l'exercice du libre arbitre humain. Ces débats nous font maintenant l'impression d'un dialogue de sourds car les interlocuteurs ne parlaient pas de la même chose. Les jésuites, bien entendu, ne mettaient pas en question la toute-puissance de Dieu comme on les en accusait, ni le "néant" de la créature réduite à elle-même. Ils se contentaient de reconnaître implicitement ce qu'admettent aujourd'hui la plupart des théologiens, à savoir que cette toute-puissance ne s'exerce que dans le sens de l'Amour infini. L'homme, certes, ne peut se sauver que par la grâce de Dieu, mais cette grâce ne lui est jamais refusée. Dans le mécanisme du salut, c'est donc la volonté de l'homme qui est "souveraine" : elle, seule, peut faire obstacle à un Dieu qui ne se refuse pas (en enfer, il n'y a que des volontaires, pourrait-on résumer).

 

La doctrine inverse (défendue par les protestants et les jansénistes), qui subordonnait au bon vouloir divin l'exercice du libre arbitre aurait pu être le rappel d'une vérité évidente dans l'ordre de l'ontologie. Mais elle n'avait de sens que si elle supposait un Dieu qui ne veut pas le salut de tous les hommes. La logique de cette doctrine conduira les jansénistes à défendre contre les jésuites la thèse de la prédestination.

 

Les conceptions jansénistes ne pouvaient être que méfiantes, voire hostile à l'égard des cultures locales et profanes alors que les conceptions jésuites sur le libre arbitre et la "justification" portaient la marque foncièrement prophétique, accueillante et optimiste de la Compagnie de Jésus. Cette porte ouverte sur l'humanité non chrétienne permit à la Compagnie d'adopter des coutumes, des symboles et même des liturgies que l'on considérait jusqu'alors comme païennes, c'est-à-dire foncièrement mauvaises.

 

Au XVII et XVIIIe siècles, les jésuites, plus que les Dominicains, ont eu un rôle important pour faire stopper la chasse aux sorcières, en invitant à mieux distinguer possessions et maladies mentales et en rappelant que le diable n'a pas tout pouvoir. [2]

 

Cette audace fit adopter à la Compagnie (dans la liturgie) les langues et les coutumes exotiques de ces peuples et qu'elle appliqua à la confession pour l'appréciation des cas de conscience (casuistique) faillit lui coûter la vie. En 1773, le pape Clément XIV, cédant à la pression des Bourbons de France, d'Espagne et de Naples, décidera de suspendre ses activités pour des motifs qui n'avaient rien à voir avec la Foi (voir plus bas).

 

Pendant plus de deux siècles, le jansénisme a profondément marqué le catholicisme français. Son rigorisme a été repris et adopté par le clergé qui a écarté des sacrements une grande partie des croyants et arraché de leur esprit la figure du Christ miséricordieux au profit d'un Dieu vengeur. La confession a été le lieu de ce véritable drame qui a éloigné les uns de la religion et a stérilement culpabilisé les autres. La question du délai ou du refus de l'absolution a constitué l'enjeu de ce que l'on a appelé improprement la querelle du laxisme; des millions d'hommes et de femmes en ont été les victimes.

 

C'est l'assemblée du clergé dominée par Bossuet et réunie à Saint-Germain-en-Laye, qui, en 1700, orienta l'église gallicane vers un rigorisme qui, sur le plan de la fréquentation des sacrements, n'avait rien à envier à celui de Port-Royal.

 

Bossuet, tout en rejetant la doctrine janséniste, n'hésitait pas à en approuver la rigueur envers les pécheurs. Si le régime de l'absolution refusée, ou différée (quelques fois pendant plusieurs années) s'est implanté, c'est à lui et à l'assemblée de clergé gallican qu'on le doit. Sous leur influence, les évêques de France et les confesseurs refuseront l'absolution à des pécheurs repentants et "en progrès", parce que la sincérité de leur contrition n'est pas certaine. Le délai d'absolution était encore recommandé par les manuels des séminaires au milieu du XIXe siècle. On devra attendre 1832 et la publication par l'abbé Thomas Gousset (futur cardinal) d'une Justification de la Théologie morale de saint Alphonse de Liguori (fondateur de l'ordre des Rédemptoristes) pour que le clergé de France commence à en revenir à une tradition évangélique, qui se matérialisera plus tard dans la recommandation de la pratique fréquente de l'Eucharistie. C'est Thomas Gousset, alors professeur au séminaire de Besançon, qui s'attaquera d'une manière décisive aux doctrines rigoristes et permettra leur reflux. C'est aux pécheurs récidivistes les plus enfoncés dans leurs faiblesses qu'il faut rendre facile l'accès à la confession, un "aliment pour les faibles" dira le pape jésuite François dans son Exhortation évangélique Evangelii Gaudium, n°47 (sur le fondement de saint Ambroise, De sacramentis, IV, 6, 28 : PL 16, 464 ; SC 25, 87 : « Je dois toujours le recevoir pour que toujours il remette mes péchés. Moi qui pèche toujours, je dois avoir toujours un remède » ; IV, 5, 24 : PL 16, 463 ; SC 25, 116 : « Celui qui a mangé la manne est mort ; celui qui aura mangé ce corps obtiendra la rémission de ses péchés ». saint Cyrille d’Alexandrie, In Joh. Evang. IV, 2 : PG 73, 584-585 : « Je me suis examiné et je me suis reconnu indigne. À ceux qui parlent ainsi je dis : et quand serez-vous dignes ? Quand vous présenterez-vous alors devant le Christ ? Et si vos péchés vous empêchent de vous approcher et si vous ne cessez jamais de tomber – qui connaît ses délits ?, dit le psaume – demeurerez-vous sans prendre part à la sanctification qui vivifie pour l’éternité ?).

Au XIXe siècle, le point de vue de saint Alphonse de Liguori et du cardinal Gousset était celui des jésuites au XVIIe. Ce point de vue allait exactement à l'encontre de la morale janséniste et gallicane du clergé français. C'était la faculté pour le confesseur de tenir compte des situations; de ne pas décourager le repentir par une exigence qui serait conforme aux principes moraux, mais inapplicable. C'est faire confiance au discernement humain et à la miséricorde divine; en deux mots : à la raison et à la grâce. Cette voie était celle d'Ignace de Loyola et ce sera l'un des mérites des jésuites que d'avoir contribué à la rouvrir à la suite d'Alphonse de Liguori et contre l'école des moralistes religieux français du XVIIIe siècle.

 

Leurs adversaires au XVIIe siècle trouvèrent en Blaise Pascal un polémiste de génie qui sut faire descendre le débat du plan théologique où il se situait au niveau de la morale pratique, domaine dans lequel la Compagnie était beaucoup plus vulnérable pour avoir voulu donner forme écrite et systématiser ce qui ressortissait à la seule conscience du confesseur. Le succès des Lettres à un Provincial contribua à imposer dans l'esprit public une caricature du jésuite qui n'est pas encore totalement effacée.

 

Rôle des jésuites dans l'éducation et l'enseignement

 

Le jésuite Pierre Canisius organisa la défense de l'Eglise par le livre et l'école. Chacun des grands collèges créés par lui devint un centre de résistance aux thèses luthériennes et calvinistes. Canisius n'avait à son arrivée en Allemagne en 1550 que deux compagnons pour le seconder. Près de mille deux cents jésuites y exerçaient leur activité trente ans plus tard. Et dans toute l'Europe, suivant une ligne stratégique qui traversait le nord de la France, la Belgique, l'Allemagne, la Hongrie et la Pologne, furent fondés les universités et les collèges de la Contre-Réforme.

 

"Le triomphe de la papauté, a estimé l'historien anglais Macaulay, a été dû principalement à un grand reflux de l'opinion publique... Cinquante ans après la séparation des luthériens, a-t-il écrit, le catholicisme pouvait à peine se maintenir sur les rives de la Méditerranée. Cinquante ans plus tard, le protestantisme pouvait à peine se maintenir sur les rives de la Baltique."

 

Ce résultat fut en grande partie l'oeuvre de la Compagnie de Jésus, de ses collèges, de ses prédicateurs, de ses théologiens.

 

Dès 1590, les jésuites consacraient plus des trois quarts de leur activité à la formation des jeunes. L'accent était mis sur les humanités gréco-latines parce qu'elles constituaient alors la culture de l'honnête homme. Diverses congrégations plus ou moins liées à la Compagnie permettaient à celle-ci d'étendre son influence au-delà de la sphère universitaire. Charles Borromée, auteur du fameux catéchisme connu sous le nom de Catéchisme du Concile de Trente (1566), fut un de leurs membres et contribua à l'installation des jésuites dans les cantons catholiques de Suisse. C'est sur son insistance que le pape Clément XIII ordonna à la Compagnie de fonder des collèges à Lucerne et à Fribourg (en Suisse).

 

Un tel développement et une telle influence devait fatalement inquiéter les pouvoirs régnants et la Compagnie aura longtemps à souffrir de leur méfiance.

 

Pourtant, dès l'origine, elle tentera de se prémunir contre l'hostilité des princes en interdisant formellement à ses membres de se mêler de la politique intérieure des pays.. L'auteur de cette consigne, le père Claudio Aquaviva, cinquième général de l'ordre (1581), ira même plus loin en conseillant au pape de se soumettre aux injonctions de la République de Venise qui exigeait l'expulsion des jésuites comme condition de sa fidélité aux Saint-Siège.

 

En France, les jésuites, comme serviteurs de la papauté ne pouvaient qu'être suspects aux yeux du Parlement gallican et de la Sorbonne. Néanmoins, vers 1610, au nombre de 1400 environ, ils possédaient déjà trente-six collèges, l'un des plus célèbres étant celui de La Flèche où sera formé Descartes.

 

Rôle des Jésuites dans la défense de "l'unité du peuple français et pour l'extension du pouvoir monarchique"

 

On trouve dans l'ouvrage "Histoire du Peuple français, De la Régence aux trois Révolutions", de Pierre Lafue quelques développements instructifs sur le rôle positif des Jésuites dans la défense de "l'unité du peuple français et pour l'extension du pouvoir monarchique" contre les Gallicans et les Jansénistes au XVIIIe siècle.

 

Ainsi, "lors de la réaction des ordres privilégiés, ont-ils été l'objet de l'hostilité de nombreux prélats - particulièrement des 6 cardinaux jansénistes dont le Cardinal de Noailles, archevêque de Paris, est le chef relativement modéré. En outre, l'Université et le Parlement se sont prononcés contre les partisans de l'ultramontanisme (les jésuites NDLR.).

 

... La coalition formée contre eux va toutefois demeurer assez longtemps impuissante par suite de l'attitude du roi qui leur sait gré, non seulement de fournir des confesseurs à toute sa famille, mais encore de désavouer la coterie parlementaire dressée contre le trône qui a tenté d'imposer la loi commune en matière d'impôt." [3]

 

 

La Compagnie de Jésus, cible de la franc-maçonnerie

 

C'est au Portugal que le marquis de Pombal [franc-maçon] mène l'assaut en premier [en 1759]. [...] [L]es jésuites sont accusés de comploter contre le roi et expulsés du Portugal en 1759 tandis que Gabriel Malagrida, ancien missionnaire au Brésil et figure de premier plan, est brûlé à l'âge de 71 ans.. [...] En 1767, les jésuites sont expulsés par les Bourbons d'Espagne. Les décisions portugaises et espagnoles d'appliquent aussi en Amérique.

[...] En France, le Parlement de Paris, qui a gardé des sympathies jansénistes [et franc-maçonnes], lance une campagne qui obtient en 1763 de Louis XV l'interdiction des jésuites, également bannis de l'empire des Habsbourg en 1768." [4]

"La présomption d'une conjuration tendant à culbuter et anéantir l'ordre des jésuites fut soumise à Louis XV par un mémoire que le Dauphin lui remit dans le courant de juin 1760 et que ce prince tenait lui-même d'un conseiller au parlement de Paris", écrit Michel Antoine dans sa biographie de Louis XV. "Ce document mettait en cause le duc de Choiseul en révélant que dès le mois de décembre 1759, ce ministre, dans des conversations avec plusieurs membres du parlement, leur avait assuré que les jésuites étaient perdus dans l'esprit du Roi, que le gouvernement était résolu à éteindre leur société, mais que c'était au parlement à donner l'impulsion à la chose. [...] [S]i le mémoire remis à Louis XV par le dauphin n'attestait pas la réalité d'une conjuration antijésuite, il faudrait alors reconnaître à son auteur le don de prophétie (D. Van Kley).

"[...] Plusieurs faits isolés mais concordants, apparaissent dès les premiers mois de 1760, comme autant  d'indices de la réalisation d'un plan soigneusement concerté tendant d'une part à dénigrer et décrier ces religieux aux yeux du public et, d'autre part, à accoutumer celui-ci à les voir traînés devant les tribunaux." (Michel Antoine, Louis XV, Fayard, Saint-Amand-Montrond 1989, p. 780-781.[5]

 

Le Principal ministre de Louis XV entre 1758 et 1770, le comte de Choiseul, "allié des magistrats, fera alors pression pour obtenir l'expulsion des Jésuites." [6] Choiseul était franc-maçon, "Vénérable de la Loge Les Enfants de la Gloire" en 1761. [7]

 

Tout en se disant "l'artisan du renouveau français et de la revanche contre l'Angleterre" [8], cet esprit des Ténèbres qui s'illustrait dans la destruction méthodique de la Nouvelle-France (Amérique française), était lié aux "philosophes" [9], et il était le complice des Parlements dans leur obstruction au roi... [10]

 

Les jésuites subirent ainsi les attaques conjuguées des jansénistes, des gallicans, des parlementaires et des "philosophes" de l’"Encyclopédie".

 

Le 6 août 1761, le parlement de Paris ordonna que les écrits de 23 jésuites dont Bellarmin, Toledo et Lessius fussent bannis comme "contraires à la morale et nuisibles à la jeunesse". Interdiction leur fut faite de recevoir des novices. Dans les villes où existaient d’autres écoles, les collèges jésuites durent fermer le 1er octobre 1761, et ailleurs ils furent fermés en avril 1762. Louis XV, favorable aux jésuites, intervint plusieurs fois, temporisa et obtint quelques délais. Cela tourna au conflit politique entre le parlement et le roi. Des compromis successifs, tous à tendance gallicane (pratiquement une séparation vis-à-vis de Rome), furent proposés aux jésuites et furent rejetés comme inacceptables.

 

Défiant le roi, le parlement de Paris, le 6 août 1762, déclara que la Compagnie de Jésus "nuit à l’ordre civil, viole la loi naturelle, détruit la religion et la moralité, corrompt la jeunesse" et la bannit de France. Certains parlements régionaux (comme celui de Flandre) refusèrent d’emboiter le pas ; la plupart temporisèrent. Le roi, de nouveau, obtint un délai. Mais malgré l'intervention du pape Clément XIII, pape de 1758 à 1769 qui défendit vigoureusement la Compagnie de Jésus, il dut finalement s’incliner tout en mitigeant les mesures prises. En novembre 1764, Louis XV édicta ce qui devint la mesure pour toute la France : la Compagnie de Jésus était proscrite en France, et ses biens étaient confisqués. Les jésuites furent cependant autorisés à y demeurer comme "bons et fidèles sujets", sous l’autorité des évêques. Les jésuites anglais de Saint-Omer durent également partir : ils s’installèrent dans les Pays-Bas méridionaux (alors autrichiens).

 

Si l’exécution de l’édit royal se passa moins dramatiquement qu’au Portugal les conséquences en furent tout aussi graves. L’enseignement en France fut désorganisé, de nombreux jésuites ayant choisi de partir en exil. Outremer, les missions des jésuites français furent confiées aux pères de Missions étrangères de Paris, mais ils ne suffisaient pas à la tâche. De nombreux postes furent fermés.

 

L'alliance de circonstance entre jansénistes, gallicans et philosophes des Lumières eut raison des jésuites. En 1761, dans une lettre à Voltaire, D’Alembert écrivit : "Que la canaille janséniste nous débarrasse des polissons jésuites. Ne fais rien pour empêcher que ces araignées se dévorent les unes les autres". En 1763 il triompha : "Les jésuites étaient les troupes régulières et disciplinées luttant sous l’étendard de la Superstition […] Les jansénistes ne sont que des cosaques dont la Raison va vite se débarrasser maintenant qu’ils doivent se battre seuls."

C'est l’"affaire Lavalette" (scandale financier à la suite de la banqueroute du prêtre jésuite Antoine Lavalette) qui contraignit Louis XV à interdire la Compagnie et à la bannir de France en 1763-1764, en fermant ses deux cents collèges. Déjà chassés du Portugal en 1759 par le ministre portugais franc-maçon, le marquis de Pombal, ils le furent encore d'Espagne en 1767 et du duché de Parme et de Plaisance en 1768. Cependant le roi Stanislas, avant 1766, les accueillit dans son duché de Lorraine, resté théoriquement indépendant du royaume de France.

 

Supérieur des Missions Françaises de l'Amérique du Sud en 1754, mais avec un ordre explicite d'arrêter toute entreprise commerciale, le Père Antoine Lavalette ignora cet ordre et poursuivit sa compagnie commerciale. Quelque temps plus tard, il emprunta pour acheter des terres. Or une épidémie en 1756 décima les ouvriers qui devaient les défricher et les mettre en culture pour exploiter la canne à sucre puis plusieurs de ses navires furent saisis par les pirates anglais à leur retour en Europe. La guerre de Sept Ans interrompant le trafic de sa maison de commerce avec la métropole, cette dernière fit faillite qui s'élevait à deux millions quatre cent mille livres. Deux de ses créanciers, de gros négociants marseillais, Gouffre et Lionci, poursuivirent La Valette devant le parlement à Aix qui le condamna. Le provincial des Jésuites fit appel, l'affaire remonta au Parlement de Paris. Ce dernier sous prétexte de se prononcer sur cette simple faillite, ordonna aux Jésuites de déposer au greffe un exemplaire des Constitutions de leur ordre et prononça un arrêt le 6 août 1762 qui déclarait la Compagnie de Jésus "inadmissible par sa nature dans tout État policé". [11]

 

Fritz Hochwälder a popularisé leur tragédie dans sa pièce Sur la terre comme au Ciel, véritable drame de l'obéissance. Les jésuites étaient soupçonnés à juste titre de fidélité romaine. La soumission ne leur épargna pas le bannissement qui précédera de peu la dissolution de la Compagnie !

 

L'opposition des cours européennes fut si forte que le pape Clément XIV en vint, le 21 juillet 1773, à supprimer la Compagnie de Jésus partout dans le monde ; c'est le bref Dominus ac Redemptor, qui dit que la Compagnie a souvent été sévèrement critiquée (mais ne dit pas si ces critiques étaient justifiées ou pas).

 

Leur salut viendra de l'Est. En Russie, la tsarine orthodoxe Catherine II interdit la promulgation de la bulle papale, et en Prusse le roi protestant Frédéric II fit de même, heureux de marquer sa désapprobation au Pape, tout en profitant de l'aubaine que constituaient tous ces savants et ces professeurs pour organiser l'enseignement et la recherche dans ses États.

 

En France, les maisons d'éducation des Jésuites furent fermées, et cette victoire fut représentée audacieusement par les partisans de l'opposition à la monarchie comme une mesure 'libérale'...[12]

Dans sa lutte pour la domination politique, l'oligarchie parlementaire s'appuyait sur la secte des Jansénistes, grâce à laquelle elle s'est emparée de l'opinion publique, qui sans cela n'eût sans doute pas été abusée par son faux libéralisme.

 

La calomnie joua son rôle. On réédita de prétendus statuts secrets, Monita Privata Societatis Jesu, imprimés à Cracovie en 1614. Ce document republié sous le titre Monita Secreta, voulait prouver les visées temporelles (pouvoir, domination) de la Compagnie de Jésus. Il s'agissait d'un faux dont l'auteur était un ex-jésuite polonais, Jérôme Zahorowski. [13]

 

Au XVIIIe siècle toute la magistrature était devenue janséniste. C'est cette secte religieuse, alliée de la franc-maçonnerie qui empêchera toute saine réforme de l'Etat royal et obstruera la volonté du roi d'établir l'égalité devant l'impôt et sera à l'origine de la Révolution dite française.

 

Lire : La guerre des juges contre l'Eglise et la monarchie au XVIIIe siècle (Marion Sigaut)

 

La politique de la Compagnie au-delà des mers fit éclater la crise. Les jésuites ayant toujours défendu les droits et valeurs des civilisations indigènes sur les territoires de leurs missions, leur attitude, combattue par les protestants et les jansénistes, provoqua la haine des colons, commerçants ou négriers des possessions d'Asie, d'Afrique et d'Amérique, et n'avait pas été complètement comprise par Rome.

 

Restauration de la Compagnie et nouveaux ennuis

 

Après les guerres napoléoniennes, le climat politique changea. Les monarques qui avaient expulsé les Jésuites n'étaient plus au pouvoir. Le pape Pie VII procèda à la restauration universelle de la Compagnie en promulguant le décret Sollicitudo omnium ecclesiarum (en français: la sollicitude pour toutes les Églises) du 7 août 1814.

 

Pie VII avait d'abord discrètement approuvé son existence en Russie (bref Catholicae fidei du 7 mars 1801) et dans le royaume de Naples en 1804.

 

Le 7 août 1814, le pape Pie VII célébra une messe solennelle dans l'église du Gesù à Rome où se trouve le tombeau de saint Ignace, le fondateur de la Compagnie de Jésus. Ensuite, il fit lire la bulle qui autorisait à nouveau l'existence de l'Ordre dans le monde entier. En même temps, il nomma le supérieur des jésuites de Russie, Tadeusz Brzozowski, "Supérieur général de la Compagnie de Jésus". La Bulle fut promulguée le lendemain, le 8 août.

 

En 1828 néanmoins, Charles X expulsa les jésuites. De 1835 à 1845, la Compagnie se développa jusqu'à ce que Louis-Philippe et la Deuxième république leur imposent de nouvelles épreuves. Le Second empire et les tout débuts de la Troisième république seront une période plus heureuse.

 

En 1880, lorsque Jules Ferry ordonna le 29 mars la "dissolution et l'évacuation" des collèges que la Compagnie de Jésus "occupe sur la surface du territoire de la République", ceux-ci étaient au nombre de 29.. Ils enseignaient près de 11 000 élèves et réunissaient 815 professeurs.

 

Le conservatisme des jésuites était l'objet des quolibets des polémistes et des attaques d'un Edgar Quinet ou d'un Jules Michelet qui dénonçaient le "jésuitisme" et s'en prenaient aux visées "secrètes" de la Compagnie.

 

Précisons simplement que les Constitutions de l'Ordre, dont le document définitif n'a été promulgué qu'en 1594, ont subi de nombreuses modifications car la souplesse est une marque de la Compagnie qui a toujours su rester maîtresse de sa règle fondamentale, notamment par des décrets qui vinrent périodiquement en corriger les archaïsmes. Les Constitutions ne devaient pas être considérées comme une loi figée. Chaque congrégation avait le pouvoir de modifier les Constitutions, de les compléter et même de les abroger... Cette charte est donc loin d'avoir le caractère sacré d'autres documents du même genre, par exemple les Constitutions d'Anderson, qui fondent les loges maçonniques.

 

Bien des adversaires de bonne foi ignorent encore, par exemple, que "les Constitutions n'obligent pas sous peine de péché." Autrement dit, leur violation par un jésuite n'est pas en soi une faute aux yeux de Dieu. Cette disposition relativise considérablement les règles de l'Ordre, y compris, évidemment, celles qui impliqueraient les visées "secrètes" de la Compagnie...

 

Aujourd'hui: les attaques et les calomnies contre les Jésuites continuent

 

La Compagnie de Jésus est accusée d'être à l'origine du Nouvel ordre mondial.., au prétexte qu'un ex-jésuite fonda l'ordre maçonnique des Illuminati.

 

Or, Adam Weishaupt, le fondateur des Illuminati, était né dans une famille juive le 6 février de 1748 à Ingolstadt. Converti, il devint jésuite. Il tomba dans la pratique de la sorcellerie et se sépara de l'Eglise. Professeur de droit à l'Université d'Ingolstadt en Allemagne, il fut accepté dans la franc-maçonnerie en 1778; mais il avait créé deux ans plus tôt l'ordre occulte des Illuminati, les Illuminés, ceux qui ont la lumière, ceux qui savent (Illuminisme) en copiant certains statuts des Jésuites. Il croyait être appelé à "régénérer" l'humanité. L'Abbé Barruel, prêtre jésuite, dans ses Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme (1798), indique que "dans les jours où ce conspirateur (Weishaupt) conçut ses projets (+) il ne connaissait point encore l'objet de la Franc-Maçonnerie: il savait seulement que les Francs-Maçons tenaient des assemblées secrètes: il les voyait unis par un lien mystérieux, se connaissant pour frères à certains signes, à certaines paroles, de quelque nation & de quelque religion qu'ils fussent..." (Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, 1798, t. III, p. 13) Weishaupt recruta à Weimar, le duc Charles-Auguste (Eschylus), Goethe (Abaris), Herder (Damasus pontifex), Shardt (Appollonis), von Fritsh (Werner), le duc Ernest II de Saxe-Cobourg-Gotha, le baron de Dalberg, le duc Ferdinand de Brunswick, le comte (futur prince) de Metternich.

 

De nos jours, les attaques et des diffamations faites par la franc-maçonnerie contre les jésuites continuent par tous les moyens (Exemple: média, musiques).

Les jésuites

Sources

 

[1] Théophile LAVALLÉE, Histoire des Français, Depuis les temps des gaulois jusqu'à nos jours, tome deuxième, Les Valois, J. Hetzel, Libraire-éditeur, Charpentier Libraire-éditeur, Paris 1844, pp. 329-334

[2] Jean-Baptiste GOLFIER, Tactiques du diable et délivrances, Artège-Lethielleux, 2018, p. 114 

[3] Histoire du Peuple français, De la Régence aux trois Révolutions, Pierre LAFUE, Nouvelle Librairie de France, tome 3, Paris 1960, p. 36, 37

[4] Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 334

[5] Michel ANTOINE, Louis XV, Fayard, Saint-Amand-Montrond 1989, p. 780-781

[6] Histoire du Peuple français, De la Régence aux trois Révolutions, Pierre LAFUE, ibid., p. 37

[7] Sur l'appartenance maçonnique de Choiseul : Grande Loge Suisse Alpina http://www.freimaurerei.ch/f/alpina/artikel/artikel-2006-4-01.php

[8] Choiseul avait "en réalité, par calcul personnel,[...] laissé la crise morale et institutionnelle se développer jusqu'à mettre le royaume en péril" : Pierre PLUCHON, Histoire de la colonisation française, tome 1er, Le Premier empire colonial, Des origines à la Restauration, Fayard, Saint-Amand-Montrond 1996, p. 294.

[9] Pierre GAXOTTE de l'Académie française, Le siècle de Louis XV, Texto, Paris 2015, p . 295

[10] Choiseul "de coeur avec les Parlements et presque leur complice" in P. GAXOTTE, ibid., p. 343

[11] François RIBADEAU DUMAS, Grandeur et misère des Jésuites, Dervy, 1994, p. 262

[12] Histoire du Peuple français, De la Régence aux trois Révolutions, Pierre LAFUE, ibid., p. 37

[13] Alain GUICHARD, Les Jésuites, Club français du livre, Editions Grasset et Fesquelle, Ligugé 1974, p. 70

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Publié par Ingomer - dans Histoire Religion Sciences
8 octobre 2016 6 08 /10 /octobre /2016 05:59

Un puissant éclair a frappé le dôme de la Basilique Saint-Pierre ce matin, à environ 09:20, en la fête de Notre-Dame du Saint Rosaire (7 octobre).

Les proches du Vatican, gardes suisses et propriétaires de magasins locaux, ont senti le choc.

Un propriétaire du café-bar local italien a déclaré : «Tout tremblait. Je pouvais le sentir dans mes poumons. Ce fut comme si l'air avait été suspendu pour un moment.»

La dernière fois que ce phénonème s'est produit fût le 11 février 2013 - fête de Notre-Dame de Lourdes - quelques heures après que Benoît XVI eût annoncé sa démission.

La foudre frappe de nouveau le dôme de St-Pierre-de-Rome

Source

le Forum catholique

 

Un rapport avec cette autre information :

 

Mgr Stephan Burger, Archevêque de Freiburg (D), a annoncé que la Conférence des évêque d’Allemagne autorisera bientôt que la communion eucharistique puisse être donnée aux “divorcés-remariés”. Et ce, en plein accord avec les enseignements d’ “Amoris laetitia”... (Source : “Konradsblatt”, bulletin diocésain de Karlsruhe.) ?

Pro Liturgia, Actualité du vendredi 7 octobre 2016

 

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23 septembre 2016 5 23 /09 /septembre /2016 20:12

Petite leçon d’histoire à l’adresse de Mgr Eychenne, Evêque de Pamiers, qui s’autorise à demander pardon au nom de l’Eglise (de quel droit ?) pour le massacre des Cathares au XIIIe siècle.

Résumons-lui les faits :

Au IIe siècle, Marcion avait affirmé qu’il existait deux dieux : celui, terrible et cruel, de l’Ancien Testament et le Dieu d’Amour du Nouveau Testament.

Au IIIe siècle, Manès reprend les enseignements de Marcion pour développer l’idée selon laquelle la matière est une création de Satan tandis que l’esprit est l’œuvre de Dieu.

Le Catharisme du XIIIe siècle sort en droite ligne de ces deux erreurs mais les aggrave : les Cathares, en effet, veulent purifier le christianisme en proie aux scandales et aux misères physiques et morales de la société grâce à une sorte de suicide collectif permettant d’échapper à l’emprise de la matière satanique. Dès le XIIe siècle, leur doctrine se répand dans les régions de Toulouse et du Lauraguais où ils sont désignés sous le nom d’ “Albigeois”. Mais on les retrouve aussi sous d’autres appellations en Bulgarie, en Aragon, dans le Brabant... où ils saccagent les églises et prennent d’assaut les villes demeurées catholiques.

Enferrés dans leurs erreurs qui deviennent des dogmes à leurs yeux, les Cathares enseignent :

- que la création matérielle est l’œuvre de Satan,

- que les misères peuvent être guéries pas la négation de la vie,

- que le mariage doit être condamné puisqu’il mène à perpétuer la race humaine,

- que le suicide est conseillé,

- que pour ne pas consolider la société, il faut éviter de travailler,

- que l’Eglise catholique romaine doit être combattue,

- que le libertinage est permis puisqu’il conduit à détruire la famille construite sur la notion de fidélité.

S’ensuivent les conséquences suivantes :

- sur le plan théologique, il est enseigné que l’Incarnation et la Résurrection ne sont que des illusions,

- sur le plan moral, la débauche prend des proportions telles que les enfants bâtards abandonnés après leur naissance ne se comptent plus et que les femmes enceintes sont accusées de porter l’enfant du démon ; parallèlement, les suicides prennent l’allure d’une véritable épidémie,

- sur le plan juridique, toutes les institutions civiles sont sapées puisqu’il ne saurait être question de prêter serment,

- sur le plan religieux enfin, en Aquitaine et en Languedoc les églises sont vides : les baptême et l’Eucharistie ne sont plus célébrés ; à l’article de la mort, le Cathare reçoit le “consolamentum” d’un adepte appelé “Parfait”. Il s’agit d’un geste qui n’a aucun sens.

Au début du XIIIe siècle, au temps de S. Dominique, les Cathares sont implantés dans une région qui va de Bordeaux à Marseille, des Pyrénées à l’Auvergne. Avec les grands seigneurs gagnés à leurs idées, ils forment une contre-Eglise qui possède sa hiérarchie, ses couvents, son culte, ses docteurs et dans laquelle on pratique la spoliation des biens ainsi que les assassinats.

Totalement terrorisé, le clergé demeuré catholique ne réagit plus.

S. Dominique, usant de douceur et de patience, remporte quelques succès qui exaspèrent les Cathares les plus fanatisés se conduisant comme des fous furieux qui pillent et tuent.

Quant à l’horrible “Croisade des Albigeois”, dont on ne rappelle généralement qu’un épisode alors qu’elle en compte trois, elle est le fait non de l’Eglise qui a usé de patience, mais de guerriers du nord de la France trop heureux d’avoir trouvé un prétexte pour régler un vieux compte de suprématie politique avec les seigneurs du Midi devenus hérétiques et menaçant pour le royaume.

 

Nous ne saurions assez conseiller à Mgr Eychenne de revoir ses cours d’Histoire et, en passant, de théologie.

Les cathares - petite leçon d'histoire
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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 00:00
Notre-Dame de la Salette avec les deux enfants, ensemble statuaire sur le site même de l'apparition

Notre-Dame de la Salette avec les deux enfants, ensemble statuaire sur le site même de l'apparition

Le 19 septembre 1846, sur les pentes du mont Planeau à près de 1800 m, en haut du village de La Salette-Fallavaux, près de Corps (Isère), deux enfants bergers, Mélanie et Maximin, illettrés et pauvres jouent à faire un paradis avec les fleurs de la montagne. Après avoir partagé un frugal repas vers midi ils s'endorment au soleil, puis recherchent leurs vaches éloignées et voient une grande clarté, une sorte de globe de feu tournoyé d'un éclat insoutenable. Dans la lumière apparaît une femme assise sur une pierre dans le paradis des enfants, les coudes sur les genoux, les mains lui couvrant le visage. Elle pleure. Elle ressemble, au dire de Maximin, à une pauvre mère que ses fils auraient battue. « Avancez, mes enfants, n'ayez point peur. Je suis ici pour vous conter une grande nouvelle. » Se levant elle ressemble à une servante (bonnet, fichu, tablier) qui serait reine. Sa tête s'orne d'un diadème de rayons, sa robe est pailletée d'étoiles. Elle cache les mains dans ses manches, serrant contre elle le crucifix vivant qu'elle porte sur la poitrine suspendue à une chaîne. Aux extrémités de la traverse de la croix sont visibles un marteau et des tenailles entrouvertes. Elle porte une guirlande de roses jouxtant une chaîne sur ses épaules. Elle pleure abondamment.

 

La Dame leur parle « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils : il est si fort et si pesant que je ne puis le maintenir. Depuis le temps que je souffre pour vous autres... vous n'en faites pas de cas. » Elle indique les deux choses qui appesantissent le bras de son Fils : le travail du dimanche et les jurons grossiers des charretiers. Elle se plaint des gens qui manquent la messe... Viendront des châtiments divins redoutables pour les paysans : pommes gâtées, semences mangées par les bêtes, blés en poussière, noix mauvaises, raisins pourris... famines... convulsions de petits enfants, qui se sont réalisés. Pourtant la Dame promet la prospérité si les cœurs changent. « S'ils se convertissent, les pierres et les rochers se changeront en monceaux de blé et les pommes de terre se trouveront ensemencées par les terres. » « Se convertir, c'est déclouer Jésus de sur la croix » dira le Curé d'Ars.

 

Elle interroge ensuite les enfants « Faites-vous bien votre prière ? » et leur recommande de la faire soir et matin. La Vierge Marie leur montre la chaîne qui, un jour, doit enchaîner Satan, c'est le collier de roses, le rosaire qui doit lier l'ennemi. À la Salette elle vient leur apprendre que seul le chapelet donnera la victoire.

 

Après leur avoir confié un secret à chacun des enfants, la Vierge Marie, ses pieds ne touchant plus terre leur dit et redit « Mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple. »

 

Sanctuaire Notre Dame de la Salette

Le Sanctuaire Notre Dame de la Salette est situé aux confins du département de l’Isère, au dessus du village de Corps (entre La Mure et Gap) à 1787 m d’altitude.

 

Il est le deuxième lieu de pélerinage de France après Lourdes. De nombreux pèlerinages sont organisés (on peut coucher à l'hôtellerie), les principaux ayant lieu le 15 août et le 19 septembre.

File:Panorama LaSalette.jpg

 

File:Bois-Colombes Vitrail La Salette.JPG

Apparition de la Vierge - Vitrail (1901) de l'église de Bois-Colombes

 

Source: 1, 2

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17 septembre 2016 6 17 /09 /septembre /2016 13:00
Le célèbre exorciste Gabriele Amorth est décédé à l'âge de 91 ans

Auteur de plusieurs livres sur l'exorcisme, le prêtre romain a réuni des combattants du diable dans le monde entier

 

Le 16 septembre 2016

 

"Le Père Gabriele Amorth, peut-être l'exorciste catholique le plus connu dans le monde, est décédé à l'âge de 91 ans, selon les médias italiens.

 

Le Père Amorth, qui a souvent fait les manchettes au-delà du diocèse de Rome, où il était l'exorciste officiel, avait été hospitalisé pendant plusieurs semaines en raison des complications d'une pneumonie à l'hôpital... selon la Corriere delle Sera.

 

Né à Modène le 1er mai 1925, le Père Amorth a rejoint la Société de Saint-Paul à Alba en 1947, et a été ordonné à Rome en 1951. En 1985, il a été nommé exorciste du diocèse de Rome par le Cardinal Ugo Poletti.

 

Il a réalisé 70.000 exorcisme environ, répétant souvent le rite sur les mêmes personnes, a noté CNA.

 

En mai 2013, il déclara à CNA que le pape François a réalisé un exorcisme sur la Place St Pierre sur un homme, réputé possédé, en utilisant une prière de délivrance au lieu du rite ordinaire.

 

Au fil des ans, le Père Amorth a publié plusieurs livres, dont Un Exociste raconte son histoire; Mémoire d'un exorciste: Ma vie combattant Satan; Un Exorciste : D'autres histoires; et Un Exorciste explique le démon : l'Antiquité de Satan et son armée d'anges perdus.

 

Il a conseillé que la bataille contre Satan commence dans la famille. La raison pour laquelle plusieurs individus deviennent mauvais est souvent parce beaucoup de jeunes "vivent sans savoir que le fait d'être enfant est sacré", et cependant ne savent pas ce que cela signifie être un bon père ou mère, dit-il.

 

En 1991, il a fondé l'Association internationale des exorcistes.

 

He performed an estimated 70,000 exorcisms, often repeating the rite on the same persons, CNA noted. - See more at: http://aleteia.org/2016/09/16/romes-celebrated-exorcist-gabriele-amorth-is-dead-at-age-91/?utm_source=Facebook&utm_medium=aleteia_en&utm_campaign=english_page#link_time=14740602

Le 8 septembre, le Père Amorth avait reçu la "Médaille de la Libération" des mains du préfet de Rome, Paola Baseline, en présence du ministre de la Défense Roberta Pinotti pour l'important rôle qu'il joua comme partisan en Emilie après le 8 septembre 1943."

 

Source : Aleteia.org

via Le Forum catholique

 

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14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 07:51

L'organisation Etat islamique s'est implantée (en Libye) et des réseaux de passeurs se servent des côtes libyennes pour envoyer des dizaines de milliers de migrants vers une traversée périlleuse de la Méditerranée à destination de l'Europe.

GB-Rapport parlementaire critique sur l'intervention en Libye, Reuters le 14/09/2016 à 02:53

Rapport parlementaire britannique critique sur l'intervention en Libye

La Grande-Bretagne et la France ont mené en 2011 une campagne de bombardements aériens en Libye qui a conduit au renversement Mouammar Khadafi, confronté à une rébellion armée.

 

Or, à l'instar de l'intervention occidentale contre l'Irak de Sadam Hussein en 2003 basée sur le mensonge du secrétaire d'Etat américain Colin Powell, "trompé" par la CIA à propos des armes de destruction massive détenues par l'Irak [1], là aussi, l'intervention militaire de la Grande-Bretagne en Libye en 2011, aux côtés de la France de Nicolas Sarkozy, a été lancée à partir d'une interprétation erronée des services de renseignements et l'intervention militaire britannique "a accéléré l'effondrement politique et économique de ce pays." C'est ce qu'affirment aujourd'hui des députés britanniques dans un rapport accablant pour l'ancien Premier ministre, David Cameron. [2]

 

L'intervention militaire britannique était basée sur des "postulats erronés" [3] et "sur une analyse partielle des preuves". Plusieurs erreurs ont été commises dans la décision britannique d'intervenir militairement avec la France pour protéger les civils réprimés par le "dictateur" Mouammar Kadhafi.

 

D'abord, le gouvernement britannique "n'a pas pu vérifier la menace réelle que le régime Kadhafi faisait peser sur les civils". Il a "échoué à identifier les factions islamistes radicales au sein de la rébellion", écrivent les parlementaires dans leur rapport.

 

Ensuite, "au lieu de se focaliser exclusivement sur le changement de régime par des moyens militaires", ["un engagement politique"] "aurait pu permettre de protéger la population civile, de changer et de réformer le régime à un coût moindre pour le Royaume-Uni et la Libye", explique le président de la commission des Affaires étrangères, Crispin Blunt.

 

Rappelons que le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, est mort dans des conditions atroces, jeudi 20 octobre 2011 à Syrte, après avoir été blessé lors du bombardement par des avions français et un drones américain, puis récupéré au sol par les alliés islamistes, avant d’être lynché et abattu d’une balle dans la tête, comme dans les pires dictatures, sans autre forme de procès.

 

Dans un article du 20 octobre 2011, le journal Le Monde a donné cette information: "[L]e convoi "de plusieurs dizaines de véhicules" dans lequel se trouvait Mouammar Kadhafi a été bombardé par les forces de l'OTAN non loin de Syrte. Le ministre de la défense français, Gérard Longuet, a indiqué que l'aviation française avait identifié et "stoppé" la colonne dans laquelle se trouvait Kadhafi, mais précise que les tirs ne l'ont pas détruite. Les tirs français auraient divisé la colonne, et une fraction des véhicules aurait ensuite affronté des hommes du CNT. Les Etats-Unis ont assuré qu'un drone avait également participé à l'opération." [4 Le Monde]

 

Cette version est confirmée par une vidéo diffusée par les chaînes Al-Jazira et Al-Arabiya, montrant un Mouammar Kadhafi, visiblement vivant, aux mains d'hommes du CNT, hagard et le visage ensanglanté, en train d'être malmené et frappé par les combattants rebelles. L'ONG "Human Rights Watch" qui accorde foi à cette version, a publié le 17 octobre 2012 un rapport accablant [5] estimant que Kadhafi a été exécuté, l'anus poignardé avec une baïonnette, après sa capture (et non tué dans "un échange de tirs" comme l'a annoncé Mahmoud Jibri, le numéro deux du "Conseil National de Transition") [6 Le Figaro]. L'ONG dénonce également une soixantaine d'exécutions sommaires perpétrées

 

Une demi-décennie après la chute et la mort de Kadhafi, le chaos continue de régner en Libye. L'Etat islamique s'est implanté

 

Le pays reste sans autorité centrale capable de s'imposer à l'ensemble du pays. Le gouvernement d'union nationale (GNA), soutenu par l'ONU, peine à asseoir son autorité sur l'ensemble du pays depuis son installation en mars à Tripoli.

 

Les anciens rebelles continuent de s'affronter.

 

L'organisation Etat islamique s'est implantée et des réseaux de passeurs se servent des côtes libyennes pour envoyer des dizaines de milliers de migrants vers une traversée périlleuse de la Méditerranée à destination de l'Europe...

 

La commission parlementaire britannique affirme que David Cameron, qui a démissionné en juin dernier, a joué un rôle "décisif" dans la décision d'intervenir militairement en Libye et qu'il doit de ce fait en porter la "responsabilité ultime" car son gouvernement n'est pas parvenu à voir dans les rapports des services de renseignement que la menace contre les civils était exagérée et que la rébellion comprenait une importante composante islamiste. Il manquait aussi un plan pour l'après-intervention, jugent les députés britanniques.

 

"Notre manque de compréhension de la capacité institutionnelle du pays a fait obstacle aux progrès de la Libye pour instaurer la sécurité sur le terrain et absorber les ressources financières et autres en provenance de la communauté internationale", dit Crispin Blunt.

 

Dans une interview publiée en avril par le magazine The Atlantic, le président américain Barack Obama avait déjà en partie imputé le chaos libyen à un manque de "suivi" de la part de la Grande-Bretagne et de la France après leur intervention de 2011.

 

Lors d'un entretien avec les ouvriers de l'usine de Votkinsk (Oudmourtie, Oural) en mars 2011, le président russe Vladimir Poutine, de son côté, avait vivement critiqué la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu sur la Libye qui évoquait "un appel à la croisade, qui autorise l'invasion d'un pays souverain".

 

Chez nous en France, y aura-t-il une commission d'enquête parlementaire pour accuser le président Nicolas Sarkozy et son gouvernement d'avoir soutenu l'intervention en Libye et d'avoir eu un rôle majeur dans le chaos libyen et l'arrivée massive des "migrants" en Europe en 2015 ?

Notes

 

(1) On se rappelle qu'en 2003 Colin Powell, le secrétaire d'État des États-Unis, tint une capsule d'anthrax, lors d'une session du Conseil de sécurité des Nations unies, en prétendant que l'Irak était susceptible de posséder des armes de destruction massive. Dans un entretien en 2013, il déclara au sujet des armes de destruction massive en Irak, que "Saddam Hussein (...) n'en possédait pas un gramme" et que la CIA l'avait "trompé" (Vincent Jauvert, "EXCLUSIF. Colin Powell : comment la CIA m'a trompé", Le nouvel Observateur,‎ 3 mars 2013)

(2) Rapport parlementaire critique sur l'intervention en Libye, Boursorama, Reuters le 14/09/2016 à 02:53

(3) Libye: un rapport parlementaire britannique dénonce l'intervention de 2011, LaLibre.be, Publié le 14 septembre 2016 à 03h23

(4) Ce que l'on sait des circonstances de la mort de Kadhafi, Le Monde.fr avec AFP et Reuters Le 20.10.2011 à 13h11 • Mis à jour le 20.10.2011 à 22h0

(5) Comment est vraiment mort Kadhafi, Frédéric Pons, Valeurs actuelles, 25 octobre 2012

(6) Kadhafi et un de ses fils auraient bien été exécutés, Le Figaro, Par Tristan Vey , AFP, AP, Reuters Agences Mis à jour le 17/10/2012 à 15:35 Publié le 17/10/2012 à 12:40

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13 septembre 2016 2 13 /09 /septembre /2016 10:07
La Sainte Croix (Documentaire)
Depuis 1492, à Rome, la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem abrite le "titulus crucis", petite pièce de bois constituant un morceau de l'écriteau placé au-dessus de la tête du Christ lors de sa crucifixion.
 
La mère de l'empereur romain Constantin, sainte Hélène, l'aurait découvert en 325 à Jérusalem sur le site du Saint-Sépulcre [1] lors d'une expédition menée pour s'emparer des reliques de la Passion du Christ. Elle aurait retrouvé la croix de Jésus et les clous ayant servi à le crucifier après avoir fait raser le temple païen dédié à la triade Capitoline qui avait été construit par l'empereur Hadrien.
 

Trois croix (celle de Jésus, celle du bon larron et celle du mauvais larron) furent alors découvertes dans une ancienne citerne.

 

Le titulus Crucis permit d'identifier la croix sur laquelle le Christ fut supplicié.

 

L'information est rapportée par saint Ambroise de Milan, le fils d'un préfet des Gaules et d'Occident et l'un des évêques les plus estimés du monde chrétien dans les pays méditerranéens, à cette époque. Il écrivit qu'Hélène découvrit "une preuve cruciale, le titulus Crucis, l'écriteau cloué au-dessus de la tête du Christ".

 

Un autre récit vient corroborer le récit de St Ambroise. Un Père de l'Eglise appelé Jean Chrysostome, alors évêque d'Antioche, relate cet évènement. Il dit que l'authenticité de la Croix est prouvée, parce que le titulus était toujours cloué à la Croix.

 

Saint Cyrille de Jérusalem, Evêque et docteur de l'Eglise (+386)Ste Hélène aurait rapporté la plus grande partie de ces reliques dans son palais à Rome (un fragment important de la vraie Croix, la moitié du titulus crucis et l'un des clous). Les premiers historiens de l'Eglise écrivent que les reliques ont été divisées en trois lots. Hélène envoya à son fils à Constantinople des morceaux de la vraie Croix et l'un des trois clous. Des morceaux sont restés à Jérusalem et d'autres à Rome.

 

Saint Cyrille, évêque de Jérusalem au IVe siècle, mentionne dans une lettre que la Vraie Croix a été répartie en tellement de morceaux qu'elle couvre la surface de la terre. Dans des archives du IVe et Ve siècles ap. J.-C., Michael Hesemann a découvert que la Vraie Croix était parvenue jusqu'en Gaule, en Afrique du Nord, en Asie Mineure et en Syrie. Le journaliste et historien allemand Michael Hesemann a découvert quHélène a non seulement partagé en morceaux le bois de la Croix, mais elle a aussi partagé le titulus crucis, dont on ignore le nombre exact de fragments. Mais un récit rapporte ce qu'il est advenu du fragment resté à Jérusalem. Une soixantaine d'année après le triomphe d'Hélène, un fragment a été aperçu par Egérie, une pélerine espagnole venue à Jérusaleme en 380. Elle raconte qu'elle a assisté un jour à une cérémonie où se trouvait une boîte. L'évêque de Jérusalem était accompagné de deux hommes (on pense aujourd'hui que c'était des prêtres), et ils ont assisté à la cérémonie. Lorsqu'il a ouvert la boîte, ils ont vu des fragments de la Croix et du titulus. Egérie déclare l'avoir vu. Elle est d'ordinaire considérée par les historiens comme un témoin fiable. Elle apporte une preuve supplémentaire que la Vraie Croix a bien été retrouvée et conservée.

 

A Rome, Ste Hélène légua ses reliques dans son testament au pape Sylvestre Ier. Autour d'une pièce de ce palais, transformée par Hélène en chapelle, fut construite quelques années après sa mort une église qui deviendra la Basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem.

 

Selon Michael Hesemann, le fragment du titulus avec la moitié de l'inscription originale (lequel avait été mis dans un coffret protecteur en plomb en 1144 lors de travaux de transformation effectués 800 ans après la mort d'Hélène au XIIe siècle et apparemment oublié) fut retrouvé en 1492 dans la basilique lors de travaux de réparation du plafond. Un document de 1492 détaillant les travaux de restauration dans la partie qui était auparavant le palais personnel d'Hélène, a été retrouvé par Michael Hesemann. Les ouvriers retirèrent des mosaïques qui se détachaient et trouvèrent une brique avec l'inscription "titulus crucis". Ils retirèrent cette brique et derrière, ils découvrirent une boîte. Elle portait le sceau d'un cardinal du XIIe siècle de 1144. Ils brisèrent le sceau, et ouvrirent la boîte. A l'intérieur, il y avait un fragment de bois avec l'inscription en trois langues : "Jésus de Nazareth", un fragment de l'écriteau mis sur la Croix. Pour l'historien, le fait que le titulus crucis a été caché rend son authenticité encore plus crédible: qui s'amuserait à fabriquer un faux aussi élaboré pour le cacher dans un mur, sans chercher à l'exposer à la vénération du public, sans le montrer ? M. Hesemann découvre qu'en 1492, les autorités de l'église, exposent le titulus crucis à la vue du public dans la basilique, à l'endroit où il est encore vénéré aujourd'hui. De liens en liens, M. Hesemann a réussi à lier le titulus crucis de Rome à la Terre sainte. Hélène mourut en 329, elle fut canonisée et est souvent représentée avec une croix.

 

Le titulus fut déclaré authentique le 29 juillet 1496 par la bulle Admirabile Sacramentum du pape Alexandre VI. Le 25 avril 1995 l'historienne de l'Église Maria-Luisa Rigato put photographier l'écriteau et le peser. Il est en noyer, pèse 687 grammes, a une longueur de 25 centimètres, une largeur de 14 centimètres et une épaisseur de 2,6 centimètres.

 

Le titre de la Croix que Pilate fit placer est "Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm" (INRI), Jésus de Nazareth, le Roi des Juifs (Jean 19, 19). Des sources romaines, des historiens romains nous apprennent que dans la plupart des cas de crucifixion, le nom de la personne condamnée à mort, et la nature de son crime, était inscrit que l'écriteau. L’Évangile selon Saint Jean précise que l'inscription était en trois langues, en hébreu, en grec et en latin (Jn 19:20).

 

Sur l'écriteau, l'on peut distinguer trois lignes d'écriture. La première ligne est composée de six lettres hébraïques qui ne sont que partiellement conservées. Les deuxième et troisième lignes avec leur inscription grecque et latine le sont mieux. Les mots à l'envers de droite à gauche sont les suivants :

 

ΝΑΖΑΡΕΝΥΣ Β

US NAZARENUS RE

 

À partir de la première ligne, Maria-Luisa Rigato a reconstitué l'expression araméenne ישו נצר מ מ (Jeschu nazara m m), m m abrégeant malk kem, en français : "Jésus le Nazaréen votre roi". A l'instar de l'araméen, les écritures en grec et en romain ont été inscrites de droite à gauche. ce qui montre qu'elles auraient été rédigées par un scribe juif sur l'ordre du préfet romain Ponce Pilate.

 

Basilique du Saint-SépulcreUne preuve bien réelle du passage de Ste Hélène à Jérusalem est que pour commémorer la réussite de sa mission et la découverte de l'emplacement de la Vraie Croix, Hélène fit constuire une église qui est appelée "église du Saint-Sépulcre", un des lieux saints des plus visités de Jérusalem.

 

Un morceau de bois gravé peut-il vraiment avoir survécu près de deux mille ans ? La réponse vient de ruines romaines au Royaume-Uni : le "Mur d'Hadrien" (122 - 127 ap. J.-C.). En 1973, des archéologues creusant dans le fort romain de Vindolanda ont découvert près de 2000 tablettes en bois gravées à la main. Elles datent de l'époque du Christ. Elles se sont admirablement bien conservées dans un sol imbibé d'eau, presque entièrement dépourvu d'oxigène. En effet, l'oxygène favorise la décomposition. Les conditions de leur découverte sont presque identiques à celles du titulus crucis, tel qu'on pense qu'il a été découvert.

 

A la fin des années 1990, sept experts en paléographie comparative datent le titulus du Ier siècle de l'ère chrétienne. Néanmoins, le résultat est contesté par des analyses au carbone 14 en réalisées en 2002 dans un laboratoire à l'Université de Rome, faisant remonter l'existence du titulus Crucis au Moyen Age.

 

Voici le documentaire de la chaîne "Planète", "Chasseurs de légendes, La Sainte Croix", qui rapporte ces informations.

Le documentaire nous indique (à partir de 11:40) que Sainte Hélène se rendit vite compte à Jérusalem que les chrétiens vénéraient déjà la Croix, symbole de la crucifixion du Christ.

 

On retrouve des signes de la vénération de la Croix, dès le commencement du christianisme. Michael Hesemann explique qu'"on a découvert des croix gravées sur des ossuaires chrétiens à Jérusalem. Plusieurs éléments nous indiquent que la Croix a tout de suite été un symbole sacré de la chrétienté."

 

En 1998, il examina avec l'autorisation de l'Académie pontificale des sciences le Titulus Crucis, la relique exposée depuis 1492 dans la Basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem à Rome.

 

Il soumit le titulus à l'expertise de sept experts israéliens en paléographie comparative (la comparaison des écritures selon les époques) et érudits qui ont travaillé sur les Manuscrits de la Mer morte. Ils datèrent l'inscription qu'il porte en hébreu, en grec et en latin du Ier siècle. Hesemann remit ceS résultats au pape Jean-Paul II lors d'une audience privée. Au cours d'une conférence organisée en 1999 à l'Université pontificale du Latran, il les présenta au public, et un an plus tard parut son livre "Die Jesus-Tafel". Des investigations effectuées par le papyrologue protestant Carsten Peter Thiede et l'historienne de l'Église Maria-Luisa Rigato, de l'Université pontificale grégorienne, confirmèrent cette datation. Mais celle-ci tient l'écriteau pour une copie fidèle au titulus original.

 

Des analyses au carbone 14 font remonter le bois de l'écriteau aux environs du XIe siècle [2]. Hesemann attribue les valeurs mesurées à un phénomène de contamination et renvoie aux questions similaires soulevées à propos du linceul de Turin.

 

A l'occasion d'une conférence tenue à l'université madrilène "Universidad CEU San Pablo" en mai 2009, M. Hesemann plaida en faveur de l'authenticité de la relique [3].

La Sainte Croix (Documentaire)

Pilate fit aussi une inscription, et la fit mettre au haut de la croix; Elle portait ces mots: "Jésus de Nazareth, le roi des Juifs."

Evangile selon Saint Jean, 19:19

Notes

 

[1] Le Saint-Sépulcre est le tombeau du Christ. Il se trouve dans un jardin non loin du Golgotha. (Jn 19:41) à Jérusalem. Aujourd'hui "église du Saint-Sépulcre".

[2] F. Bella, C. Azzi, Dating of the Titulus Crucis, in: Radiocarbon, 44 (2002), pp. 685–689

[3] https://heraldosvalencia.wordpress.com/2009/04/23/ultimas-investigaciones-sobre-la-sabana-santa-y-el-sudario-de-oviedo-en-la-universidad-san-pablo-ceu/

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10 septembre 2016 6 10 /09 /septembre /2016 17:31

Extrait d'un texte de l'abbé Christophe Legrier publié pour la revue "Fideliter", n° 189, mai-juin 2009 :

La "messe anticipée" ou samedi contre dimanche

Consultons d’abord le Catéchisme du concile de Trente (Ch. 31). « Ces paroles [interdisant les œuvres serviles] nous montrent d’abord que nous devons éviter tout ce qui peut entraver le culte divin. D’où il est aisé de conclure que les œuvres serviles de toute espèce sont défendues (...) parce qu’elles seraient capables de détourner notre esprit du service de Dieu, qui est la fin du précepte » (§ 5). Voilà qui est clair.

 

Toutefois, comme un mauvais préjugé envahit les esprits actuels, préjugé qui affirme que l’Église du concile de Trente était une Église fort éloignée des origines, nous allons d’une enjambée remonter au VIe siècle, pour y entendre la voix du concile d’Agde (506) : « Nous ordonnons aux fidèles, par un précepte spécial, d’entendre toute la Messe le dimanche, et de ne pas quitter [l’église] avant la bénédiction du prêtre. » Encore cette insistance sur le culte divin.

 

Entrons à présent dans l’ère des persécutions. Nos ancêtres dans la foi sanctifiaient alors le dimanche sans qu’il y eût obligatoirement de repos dominical (il faudra pour cela attendre le IVe siècle, avec la naissance de l’État chrétien). En 305, le concile d’Elvire menace d’excommunication ceux qui manqueraient trois fois de suite à la messe le dimanche. Vers 230, la Didascalie (un texte syrien ou palestinien) s’adresse aux chrétiens avec une belle éloquence : « Abandonnez tout au jour du Seigneur et courez avec diligence à vos églises, car c’est là votre louange (envers Dieu). Sinon quelle excuse auront, auprès de Dieu, ceux qui ne se réunissent pas, au jour du Seigneur, pour entendre la parole de vie et se nourrir de la nourriture divine qui demeure éternellement ? » Remontons encore dans le temps : nous trouvons au IIe siècle l'Apologie de saint Justin, expliquant que les chrétiens se réunissent « le jour du soleil » (c’est-à-dire le dimanche) pour rendre le culte à Dieu. [NDCR. Et encore plus tôt, voici ce que l'on trouve dans la "Didachè", à propos de la réunion dominicale. La Didaché est un "livre anonyme" qui "fut tellement apprécié des premiers chrétiens qu'il fut parfois tenu pour inspiré. Son auteur n'est pas connu. Il a dû voir le jour entre 100 et 150, vraisemblablement dans la région syrienne. C'est une sorte de catéchisme à l'usage des fidèles, composé de textes divers, préexistant à l'état dispersé, concernant la morale chrétienne, la hiérarchie ecclésiastique, les fêtes liturgiques, l'administration du baptême et de l'eucharistie. ... Le document émane d'une communauté de Juifs convertis au christianisme au tournant du premier siècle. ... Voici les prescriptions de la Didaché pour le Jour du Seigneur : "Réunissez-vous le jour dominical du Seigneur, rompez le pain et rendez grâce, après avoir d'abord confessé vos péchés, afin que votre sacrifice soit pur. Celui qui a un différend avec son compagnon ne doit pas se joindre à vous avant de s'être réconcilié, de peur de profaner votre sacrifice, car voici ce qu'a dit le Seigneur : 'Qu'en tout lieu et en tout temps, on m'offre un sacrifice pur; car je suis un grand roi, dit le Seigneur, et mon nom est admirable parmi les nations.'" Source: A. HAMMAN, L'Empire et la Croix, in DANIEL-ROPS, Histoire de l'Eglise du Christ, tome II Les Apôtres et les Martyrs, Librairie Arthème Fayard, Paris 1965, p.26. "[I]nsensiblement, une fissure devait se dessiner entre eux (les premiers chrétiens) et les autres Juifs. Par exemple, la fête hebdomadaire rituelle, le Sabbat, minutieusement consacrée à la prière, se plaçait le samedi. En tant que Juifs, les premiers fidèles l'observaient. Mais à côté, une autre fête s'était imposée à eux, celle du Jour du Seigneur, où l'on commémorait la Résurrection : dans les épîtres de Saint Paul (I Cor., XVI, 2), dans les Actes (XX, 7), comme dans le texte non canonique dit Lettre de Barnabé datant d'environ 132, on trouve la preuve que ce 'premier jour de la semaine' était fête chrétienne. Il en résulte une rivalité entre ces deux journées, et peu à peu, ce fut le dimanche qui l'emporta. ... La substitution des nouvelles observances aux anciennes ne sera complète qu'à la fin du second siècle. DANIEL-ROPS, ibid., p. 27.] Tous ces témoignages montrent que, dans la sanctification du dimanche, le culte rendu à Dieu a toujours tenu la première place.

La "messe anticipée" ou samedi contre dimanche

Une réforme pas à pas

 

L’innovation introduite dans le nouveau droit fut précédée de plusieurs demandes et autorisations. Les premières apparurent au début du pontificat de Paul VI (2). Puis une Instruction (3) fixa en 1967 les règles de cette célébration. En 1968, la faculté d’autoriser la messe anticipée fut confiée à chaque évêque diocésain. Et, en 1983, l’innovation fit son entrée triomphale dans le nouveau droit, au canon 1248 § 1.

 

Il faut rappeler le contexte dans lequel cette nouveauté a vu le jour. Un mot résume l’état d’esprit des hommes d’Église dans les années 1960 : l’aggiornamento, c’est-à-dire, selon certains, l’adaptation à la société moderne. Il y a une bonne adaptation et il y en a une mauvaise. S’adapter à un contexte que l’on n’a pas choisi est permis : l’Église s’est ainsi toujours adaptée aux circonstances que lui imposaient les sociétés qu’elle n’avait pas encore amenées au Christ (« christianisées ») – ou qu’elle ne pouvait plus maintenir sous le règne du Christ (4).

 

S’adapter à des principes néfastes en les adoptant n’est pas permis : l’Église ne peut adopter un état d’esprit contraire à sa mission et à l’esprit de Dieu. Or l’aggiornamento des années 1960 est plus qu’une adaptation au monde moderne, il consiste en une adoption de l’esprit moderne. La messe dominicale anticipée en est une belle illustration et les textes ci-dessous vont nous le montrer.

 

Du Ski au Syndicat

 

Une note de la Commission épiscopale (française) de liturgie, datée du 15 janvier 1969, donne les motifs qui ont amené à autoriser les messes le samedi soir. « Dans le monde tel qu’il se présente maintenant, il y a, le dimanche, des chrétiens qui sont en état de loisir, il y a des chrétiens qui travaillent. » Soit. Examinons à présent ces motifs dans le détail.

 

Voici d’abord pour les chrétiens en « état de loisir ». Il y a premièrement ceux qui « veulent éviter la fatigue du dimanche matin quand il s’agit de préparer toute une famille pour la messe, ou qui reçoivent des amis non croyants et veulent passer toute la journée avec eux ». Deuxièmement, il y a ceux qui partent en week-end : « c’est le cas de jeunes ou d’adultes qui font partie d’un groupe dont les activités de loisirs commencent très tôt le dimanche matin ou qui se rendent dans un lieu où il n’y a pas de messe (ski...) ». Ou encore « c’est le cas de personnes ou de familles qui, s’étant échappées soit le samedi midi, soit même le vendredi soir (...) pourront disposer de tout leur dimanche pour des activités de loisir ». Enfin vient le cas du conjoint incroyant, à qui l’on pourra consacrer tout son dimanche : « Dans les foyers où l’un des époux est incroyant, l’époux croyant pourra participer à la messe du samedi soir et consacrer à son conjoint toute la journée du dimanche... »

 

Quant à ceux qui sont « en état de travail », il y a premièrement ceux dont la profession rend difficile l’assistance à la messe (motif sérieux, mais déjà résolu en grande partie par Pie XII) ; il y a deuxièmement « la mère de famille que ses occupations retiennent le dimanche » ; il y a troisièmement les « chrétiens engagés dans les structures sociales, politiques, syndicales ou autres et qui sont en réunion à l’heure de la messe paroissiale ou toute la journée du dimanche ».

 

Plages de l'atlantique

 

Rome elle-même a donné le ton. En 1964, une concession est donnée pour cause de « tourisme » et de « sports d’équipe » ; en 1965, nouvelle concession accordée à l’archevêque d’Alger, où figurent les motifs de « culture », de « voyage » et de « légitime détente ». A nouveau, en 1967, Paul VI concède à l’archevêque de Bordeaux la possibilité d’anticiper la messe dominicale dès le samedi soir, car « beaucoup de fidèles se rendent le dimanche sur les plages de l’Atlantique ou dans les Pyrénées et peuvent difficilement assister à la messe... » !

 

Pour réaliser toutes ces aspirations, le repos dominical est l’occasion idéale. A une condition, toutefois : que le culte rendu à Dieu, à savoir la messe, ne vienne pas troubler ce repos. Et voilà le divorce entre les deux obligations ! On pense au repos dominical en oubliant qu’il est au service du culte de Dieu. Désormais ce culte divin gêne le repos de l’homme, à qui on donne la place d’honneur : il gêne le sport d’équipe, le tourisme, le séjour sur les plages ou en montagne ; il gêne les réunions politiques et syndicales ; il gêne l’incroyant (pensez!) ; alors on le relègue au samedi soir, à une place secondaire, et l’inversion complète est achevée. Au culte de Dieu, qui tenait la première place, on a substitué à présent le repos de l’homme. Belle adoption, en vérité, de l’esprit moderne, qui place l’homme au centre de tout, et refuse à Dieu la première place qui lui est due !

 

Concluons que la messe anticipée du samedi a contribué, à sa place, à la diminution de la connaissance et de la pratique du précepte dominical.

 

Ces motifs expliquent pourquoi, dans les chapelles de la Fraternité Saint-Pie X, aucune des messes célébrées le samedi soir n’est une messe dominicale : la liturgie n’y est jamais celle du lendemain, mais celle du samedi. Si l’on est empêché d’aller à la messe le dimanche matin, on satisfera au précepte par la messe du dimanche soir. Et si l’empêchement dure toute la journée du dimanche, on recourra alors aux sages et traditionnelles règles de la dispense.

 

La messe anticipée a surtout anticipé... la ruine du dimanche. N’anticipons rien en la matière. Le dimanche, c’est le dimanche, ce n’est pas le samedi. La Palisse n’aurait pas dit autrement !

(2) 21 juin 1963 – 6 août 1978.

(3) Eucharisticum Mysterium, SRC, 25 mai 1967

(4) Un exemple d’adaptation légitime : la messe du dimanche soir. Traditionnellement, la messe dominicale avait pour elle la place d’honneur : le matin. Le pape Pie XII toutefois a autorisé cette messe le soir, non pour adopter l’esprit du monde, mais pour des raisons de bien commun : pour les détenus, empêchés par le règlement d’entendre la messe le matin (1946) ; pour les ouvriers obligés de travailler le dimanche matin (1947) ; pour les prêtres empêchés de célébrer leurs trois messes le matin (1947)

 

Source: http://www.lalettreauxelus.com/dossiers/pdf/messe_anticipee.pdf

 

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10 septembre 2016 6 10 /09 /septembre /2016 07:25

Un fil ouvert sur "le Forum catholique" rapporte un article publié hier par Jeanne Smits sur son blog, intitulé "Pape François : l’interpration d’“Amoris laetitia” comme permettant la communion pour des divorcés remariés est la seule possible". Jeanne Smits réalise une traduction d'une information publiée en espagnol le 5 septembre, sur "Info Catholica" : "Carta del Papa Francisco en respaldo a los criterios de aplicación del capítuloVIII de «Amoris laetitia»", selon laquelle le pape François a levé l'ambiguïté de son Exhortation apostolique "Amoris Laetita": "Il n'y a pas d'autre interprétation" (que l'accès possible aux sacrements pour des couples divorcés remariés).

 

Voici le texte de Jeanne Smits :

 

Les évêques de la région de Buenos Aires en Argentine ont envoyé aux prêtres de leur diocèse un communiqués exposant des « critères de base pour l'application du chapitre 8 d’Amoris laetitia », le plus controversé où il est question de l’accès aux sacrements de la confession et de l'Eucharistie pour les divorcés « remariés ». Dans le même temps, le document a été soumis au pape François qui a répondu le 5 septembre par une lettre où il assure que le texte des prélats argentins « explicite parfaitement le chapitre 8 d’Amoris laetitia », rapporte Infocatolica. « Il n’y pas d’autre interprétation », a écrit le pape François, alors même que les évêques argentins affirment ouvertement que l'accès aux sacrements peut-être autorisé pour certains couples remariés bien que l'un ou l'autre, ou les deux se trouve toujours lié par un précédent mariage religieux qui n'a pas été déclaré nul.
 
La prise de position du pape François dément absolument ses assertions selon lesquelles il n'était pas au courant ne se souvenait pas vraiment de la note de bas de page de l'exhortation apostolique qui ouvre discrètement cette possibilité. Il n'est plus question de conjectures ou d'avancées discrètes. Le pape – mais nous ne dirons pas le pape revêtu de son autorité pontificale – a tranché. A moins qu'on ait abusé de sa signature, auquel cas une mise au point du Vatican s'impose dans les plus brefs délais, François confirme toutes les craintes des catholiques attachés aux normes traditionnelles de l'église et à l'enseignement explicite du Christ. Dans le même temps, il contredit les interprétations bienveillantes d’Amoris laetitia de la part de théologiens, cardinaux, évêques et autres prêtres qui refusaient d'y voir une révolution : oui, révolution il y a. Révolution du magistère ? Quelle est l'autorité d'une simple lettre, fût-elle signée de la main du pape ?
Voici plusieurs points du communiqué envoyé par les évêques de la région de Buenos Aires à leurs prêtres.
 
« Point n° 5. Lorsque les circonstances concrètes d'un couple le rendent possible, spécialement lorsque les deux sont chrétiens et engagés sur un chemin de foi, on peut leur proposer l'effort de vivre dans la continence. Amoris laetitia n'ignore pas les difficultés de cette option (cf la note 329) et laisse ouverte la possibilité d'accéder au sacrement de la réconciliation en cas de défaillance par rapport à cet engagement (cf la note 364, selon l’enseignement de saint Jean-Paul II au cardinal W. Baum du 22 mars 1996). »
Commentaire. Il faut rappeler ici que la citation faite dans la fameuse note 329 de Gaudium et spes est frauduleuse, puisque le document de Vatican II évoquait la continence chez les époux légitimes à des fins de régulation naturelle des naissances en soulignant que cette continence pouvait mettre en danger leur fidélité. Dans Amoris laetitia, cette mise en garde est appliquée à une relation adultérine dont il s'agirait ainsi de préserver la « fidélité ». L’enseignement de Jean-Paul II évoqué ici (par simple citation d’une note d’Amoris laetitia) ne semble pas être disponible en ligne. Il s'agit simplement de souligner qu'un engagement peut être authentique même s'il y a un « probable » risque de chute, cette dernière pouvant être absoute en confession. La révolution n'est pas la.
« Point n° 6. En d'autres circonstances plus complexes, et lorsqu'il n'a pas été possible d'obtenir une déclaration de nullité, l'option évoquée peut ne pas être mise en œuvre dans les faits. Nonobstant, un chemin de discernement est également possible. Si on n'en arrive à reconnaître que, dans un cas concret, il y a des limitations qui atténuent la responsabilité et la culpabilité (cf 301-302), particulièrement lorsqu'une personne estime qu'elle tomberait dans une nouvelle faute en faisant du tort aux enfants de la nouvelle union, Amoris laetitia ouvre la possibilité de l'accès aux sacrements de la Réconciliation et de l'Eucharistie (cf les nores 336 et 351). Ceci à leur tour dispose la personne à continuer de mûrir et de croître avec la force de la grâce. »
Commentaire. Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que saint Thomas More s'est trouvé confronté à un cas analogue alors que le roi Henri VIII d'Angleterre expliquait qu'il était persuadé dans son for interne de la nullité de son mariage avec Catherine d'Aragon, la veuve de son frère, et craindre pour son salut éternel s'il demeurait avec elle. Thomas More avait refusé de l'approuver, estimant notamment que Catherine d’Aragon avait droit à un procès canonique pour établir la vérité. Thomas More y laissa sa tête ; faut-il dire avec le recul en 2016 que son sacrifice était absurde ? Est-il donc mort pour rien ?
 
« Point n°9. Il peut être opportun qu'un éventuel accès aux sacrements se réalise de manière discrète, surtout lorsque l'on prévoit des situations conflictuelles. Mais en même temps il ne faut pas laisser d'accompagner la communauté pour qu'elle grandisse dans l'esprit de compréhension et d'accueil, sans que cela implique de créer des confusions quant à l'enseignement de l'église à propos du mariage indissoluble. La communauté est un instrument de la miséricorde qui est “imméritée, inconditionnelle et gratuite”. »
Commentaire. Ici on comprend que les évêques argentins se méfient de la réaction de certains fidèles. Les voilà avertis. C'est la communauté, et non plus le prêtre dans le confessionnal qui doit dispenser la miséricorde et ne pas poser de questions sur une éventuelle inobservance des règles de l'Eglise.
Le pape François a vivement applaudi le texte dans sa lettre à Mgr Sergio Alfredo Fenoy, délégué de la région pastorale de prononcer, en le remerciant pour ce travail et en félicitant ceux qui l'ont accompli.
 
Voici la traduction de sa lettre :
 
« Mon cher frère, 
« J'ai reçu l’écrit de la région pastorale Buenos Aires “critères de base pour l'application du chapitre 8 d’Amoris laetitia”. Je vous remercie beaucoup de me l'avoir envoyé, et je vous félicite pour le travail que vous avez accompli : un véritable exemple d'accompagnement des prêtres… et nous savons tous combien est nécessaire cette proximité de l'évêque avec son clergé et du clergé avec l'évêque. Le prochain « le plus prochain » de l'évêque et le prêtre, et le commandement d'aimer son prochain comme soi-même commence, pour nous autres évêques, précisément avec nos curés. 
« L'écrit est très bon et il explicite parfaitement le sens du chapitre 8 d’Amoris laetitia. Il n'y a pas d'autre interprétation. Et je suis sûr que cela fera beaucoup de bien. Que le seigneur vous rétribue cet effort de charité pastorale. 
« Et c'est précisément la charité pastorale qui nous pousse à sortir pour rencontrer ceux qui sont éloignés, et une fois que nous les avons rencontrés, a entamé un chemin d'accueil, d'accompagnement, de discernement et d'intégration dans la communauté ecclésiale. Nous savons que cela est fatiguant, il s'agit d'une pastorale du “corps à corps” qui ne se satisfait pas des médiations programmatiques, organisationnelles ou légales, même si elles peuvent être nécessaires. Simplement accueillir, accompagner, discerner, intégrer. Parmi ces quatre attitudes pastorales, la moins cultivée, la moins pratiquée et le discernement ; et je considère urgente la formation au discernement, personnelle et communautaire, dans nos séminaires et dans nos presbytères. 
« Pour finir je voudrais rappeler qu’Amoris laetitia est le fruit du travail et de l'horizon de toute l'église, avec la médiation de deux synodes et du pape. C'est pourquoi je vous recommande une catéchèse complète de l'exhortation qui certainement aidera à la croissance, à la consolidation et à la sainteté de la famille. 
« Je vous remercie à nouveau du travail accompli et je vous encourage à aller de l'avant, dans les différentes communautés des diocèses, pour l'étude et la catéchèse d’Amoris laetitia. 
« S'il vous plaît n'oublier pas de prier et de faire prier pour moi. 
« Que Jésus vous bénisse et que la Sainte Vierge vous garde, 
« Fraternellement, François »

Je ne me risquerai pas à un commentaire.

 

Le Blog de Jeanne Smits

 

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=811843

 

Commentaire Christ-Roi.

 

Amoris Laetitia, un enseignement facultatif ?

 

Nous retiendrons la remarque pertinente suivante de Jeanne Smits: "Quelle est l'autorité d'une simple lettre, fût-elle signée de la main du pape?" (pour changer la morale de l'Eglise sur la famille?)

 

Nous ne sommes plus simplement face à une "interprétation" hétérodoxe possible d'Amoris Laetitia mais dans une affirmation par le Pape lui-même d'une interprétation en contradiction avec deux mille ans de morale chrétienne sur la famille, et pour laquelle des théologiens, des cardinaux et des évêques se sont inquiétés. Amoris Laetitia n'est "pas un acte du magistère" selon le cardinal Burke, qui avait abondamment exprimé ses craintes d’un infléchissement de la doctrine de l’Église sur le mariage au cours des années synodales sur la famille. Le cardinal américain renvoie les lecteurs au numéro 3 du texte où le pape affirme : "Tous les débats doctrinaux, moraux, ou pastoraux ne doivent pas être tranchés par des interventions magistérielles." "La seule clé d’interprétation correcte d’Amoris laetitia est l’enseignement constant de l’Église, et sa discipline qui conserve et promeut cet enseignement" martèle le cardinal Burke pour qui l’exhortation apostolique est une simple "réflexion du Saint-Père", qui propose "ce qu’il croit personnellement être la volonté du Christ pour son Église." (1) Source

 

Par conséquent, un document qui ne serait pas "doctrinal" a-t-il l'autorité suffisante pour s'imposer ?

 

Ainsi, pour le cardinal italien, Carlo Caffarra, il y a des normes morales qui ne peuvent être dépassées. "Tu ne commettras pas d’adultère est une norme négative absolue, qui n’admet aucune sorte d’exception". (2) Source

 

Quoiqu'il en soit, ce nouvel "enseignement" affirmé par le Pape dans une lettre, vide de leur sens les enseignements moraux de l'Eglise qui deviennent désormais facultatifs.

 

Le professeur Denis Crouan a résumé l'impasse :

Autrement dit, il faut conserver l'enseignement de l'Eglise mais en précisant qu 'il est désormais facultatif

Site Pro Liturgia, Actualité du 09/09/2016

Amoris Laetitia : un enseignement facultatif ?

On voit que nous sommes là dans une impasse qui revient à détruire l'idée même d'Eglise comme institution morale normative.

Notes

 

(1) Amoris laetitia diversement commentée par cardinaux et évêques, La Croix, le 12/04/2016 à 17h35

(2) Des théologiens catholiques critiquent Amoris laetitia, La Croix, le 12/07/2016 à 16h33

 

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6 septembre 2016 2 06 /09 /septembre /2016 13:38

Qui a supprimé le latin de la liturgie ? Le Concile ? Non : les évêques.

Qui a supprimé le chant grégorien de la liturgie ? Le Concile ? Non : les évêques.

Qui a supprimé les agenouilloirs dans les églises ? Le Concile ? Non : les évêques.

Qui a rendu obligatoire la célébration face au peuple ? Le Concile ? Non : les évêques.

Qui a autorisé les improvisations en liturgie ? Le Concile ? Non : les évêques.

Qui a autorisé que les prêtres puissent se dispenser de revêtir la chasuble pour célébrer la messe ? Le Concile ? Non : les évêques.

Qui a donné à certains fidèles le droit de se constituer en équipes qui privent d’autres fidèles de la liturgie de l’Eglise ? Le Concile ? Non : les évêques.

Qui a donné l’autorisation de célébrer la liturgie n’importe comment (rondes, danses...) et n’importe où (salles de fêtes, cirques...) ? Le Concile ? Non : les évêques.

Qui a habitué les fidèles à recevoir la communion dans la main ? Le Concile ? Non : les évêques.

« Je vous demande d’importuner vos pasteurs » a dit le Pape François au tout début de son pontificat. [1] Au vu de la situation de l’Eglise en France, il va falloir qu’on s’y mette...

"Je vous demande d’importuner vos pasteurs"

Source: Association Pro Liturgia, Actualité du Mardi, 6 septembre 2016

 

Litanie à laquelle on pourrait ajouter :

 

Qui acquiesce à la désacralisation des églises et leur transformation en "centre d'affaires", parking, brasserie et café ? Le Concile ? Non, les évêques !

Notes

 

[1] Ce mot du Pape François nous demandant d'importuner les pasteurs afin de les "aider à être de bons pasteurs" a été prononcé dans son discours pour la prière du Regina Coeli, Place Saint-Pierre à Rome, dimanche 11 mai 2014, à l'occasion de la Journée mondiale de prière pour les vocations :

 

"En ce dimanche, prions pour les pasteurs de l’Église, pour tous les évêques, y compris l’Évêque de Rome, pour tous les prêtres, pour tous ! Prions en particulier pour les nouveaux prêtres du diocèse de Rome, que je viens d’ordonner dans la basilique Saint-Pierre. Un salut à ces 13 prêtres ! Que le Seigneur nous aide, nous pasteurs, à être toujours fidèles à notre Maître et à être des guides sages et éclairés du Peuple de Dieu qui nous est confié.

À vous aussi, s’il vous plaît, je demande de nous aider: nous aider à être de bons pasteurs. Une fois j’ai lu une très belle chose sur la façon dont le peuple de Dieu aide les évêques et les prêtres à être de bons pasteurs.

C’est un texte de saint Césaire d’Arles, un père des premiers siècles de l’Église. Il expliquait comment le peuple de Dieu doit aider le pasteur, et il donnait cet exemple : quand le petit veau a faim, il va vers la vache, vers sa mère, pour prendre le lait. Mais la vache ne le donne pas tout de suite : il semble qu’elle le garde pour elle. Et que fait le veau ? Il frappe sur le pis de la vache avec son museau, pour que le lait sorte. C’est une belle image ! « Vous — dit ce saint — vous devez être ainsi avec les pasteurs : frapper toujours à leur porte, à leur cœur, pour qu’ils vous donnent le lait de la doctrine, le lait de la grâce et le lait de la conduite ». Et je vous demande, s’il vous plaît, d’importuner les pasteurs, de déranger les pasteurs, nous tous pasteurs, pour que nous puissions vous donner le lait de la grâce, de la doctrine et de la conduite. Importuner ! Pensez à cette belle image du veau, qui importune sa maman pour qu’elle lui donne à manger."

(Fin de citation) Source

 

Video :

Bon Pasteur - Fresque de la catacombe de San Callisto (Rome)

Bon Pasteur - Fresque de la catacombe de San Callisto (Rome)

A partir de la 5e minute

Autre source du discours du Pape : Le Pape François communique la foi avec des images simples et parlantes. Le Suisse Romain

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6 septembre 2016 2 06 /09 /septembre /2016 12:48
Eglise Saint-Bernard (Lyon) menacée de transformation en "centre d'affaires", parking, brasserie et café

Eglise Saint-Bernard (Lyon) menacée de transformation en "centre d'affaires", parking, brasserie et café

Depuis quelques jours, ils se livrent bataille à coup de pétition sur Internet. Avec en sujet de fond : la reconversion de l’église Saint-Bernard, située dans le 1er arrondissement de Lyon. Un édifice désacralisé depuis 1999 et fermé depuis 2004.

Catholiques traditionalistes, ils ont multiplié les courriers à destination de la mairie, demandant que l’église soit à nouveau dédiée au culte et que la fraternité Saint-Pie X (créée par Monseigneur Lefèbvre, fervent opposant au concile de Vatican II), dont ils sont proches, puisse en bénéficier.
« Nous n’avons pas de lieu de culte dédié. Nous sommes obligés de faire des messes dans des appartements, des salles de billard ou des usines de fabrique de vêtements », s’insurge Nicole Hugon, présidente des Amis de Saint-Bernard, précisant que l’association avait demandé à la mairie que les lieux lui soient cédés pour un euro symbolique.
« Mépriser la mémoire des plus pauvres »
« De plus, une église est un lieu sacré », poursuit l’ancienne candidate FN aux législatives et aux municipales, à l’origine de la pétition. « Cet édifice a été construit par les Canuts, des gens pauvres. Ils se sont saignés pour cela. A travers ce projet, la mairie méprise la mémoire des plus pauvres pour installer les commerces des plus riches. »


20mn

Le Forum catholique

 

 

Plutot que des catholiques y entendent la messe, Mgr le Cardinal Barbarin, archevêque de Lyon et primat des Gaules, préfère (pour l'instant) soutenir la désacralisation de l'église et sa transformation en "centre d'affaires" avec café, brasserie, et bureaux:

 

Le diocèse approuve le projet


Quant au diocèse de Lyon ? Le message est clair. « Il est évident que si un casino avait été construit à la place, cela nous aurait dérangés. Mais ce n’est pas le cas. Il est important que les églises désacralisées deviennent des lieux utiles et publics », répond Amaury Dewavrin, économe diocésain.

 

« Par courtoisie, la mairie nous a présenté son projet mais de toute façon, nous ne sommes plus propriétaires des lieux. Nous n’avons donc pas de légitimité à nous opposer à ce projet. Et nous n’y sommes pas hostiles », conclut-il.

 

Contrairement à ce que dit cet économe diocésain, ils ont légitimité à s'y opposer dans la mesure où la loi de spoliation des biens de l'Eglise de 1905 laissait en contrepartie au culte catholique les édifices religieux devenus propriété de l'Etat. Ce n'est donc pas pour qu'un siècle après ces édifices (volés à l'Eglise rappelons-le) soient à présent désacralisés avec l'accord d'évêques complices.

 

En résumé, pendant qu'ils construisent des mosquées et des synagogues au titre de la liberté de religion, un prélat catholique refuse aux catholiques le droit d'avoir une église, déjà consacrée au culte catholique dans le passé ! A quel titre ?

 

Pour que la Mairie de Lyon rende donc l'église Saint-Bernard au culte catholique et l'application simple de la loi de 1905, vous pouvez signer la pétition ici.

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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 17:51
Mel Gibson: "La suite de La Passion du Christ ? La Résurrection"

VIDÉO - Lors d'une interview accordée au site The Christian Post, l'acteur-réalisateur (Blood Father, en salle actuellement) a confirmé que douze ans après son film engagé, il tournera une deuxième œuvre consacrée à la vie de Jésus.

 

En 2004, La Passion du Christ, fresque controversée signée Mel Gibson avait fait chuter l'acteur-réalisateur du statut de star intouchable à celui de mouton noir de Hollywood. Quoique très apprécié par le public, le film avait été boudé par la critique (à l'exception notable du Figaro qui l'avait défendu en titrant La profession de foi de Mel Gibson) qui lui reprochait la violence insoutenable de certaines scènes et d'attiser la haine contre les Juifs.

 

Douze ans après, il ne résiste pas à reprendre cette histoire qui dérange où il l'avait laissée. «La Passion du Christ n'est qu'un début. Il y a encore beaucoup à raconter», avait expliqué en juin le scénariste Randall Wallace au magazine américain The Hollywood Reporter pour justifier cette décision de préparer une suite au film controversé.

 

Aujourd'hui, ce projet ambitieux vient d'être confirmé par Mel Gibson, lui-même, lors d'une interview accordée le 29 août au site américain The Christian Post:

 

«Nous en parlons avec Randall. C'est un sujet très important évidemment. Il mérite beaucoup d'attention car nous ne voulons pas nous contenter de montrer à l'écran la façon dont ça s'est passé. Et vous savez, ce n'est pas La Passion du Christ 2, il s'appellera La Résurrection.»

 

Le metteur en scène - actuellement à l'affiche au cinéma dans le thriller Blood Father - ne manquen salle actuellement) a confirmé que douze ans après son film engagé, il tournera une deuxièm pas d'éloges envers son co-scénariste: «Randall Wallace est l'homme de la situation. En plus d'être un brillant écrivain, c'est un grand réalisateur. Il a mis en scène Nous étions soldats et Et si le ciel existait?».

Jim Caviezel dans le rôle du Christ?

 

Alors que La Passion du Christ portait au grand écran les douze dernières heures de la vie de Jésus, de son arrestation au Jardins des Oliviers à sa mort en croix, la suite racontera sa Résurrection, que les Chrétiens fêtent chaque année le jour de Pâques. Trois jours plus tard, des femmes venues embaumer son corps découvrent son tombeau vide et comprennent qu'il est ressuscité.

 

Mel Gibson et Randall Wallace comptent sur le soutien des chrétiens pour mener à bien ce projet naissant: «La communauté évangélique estime La Passion du Christ comme le plus grand film à Hollywood, et ils nous assurent qu'une suite remportera un plus gros succès encore».

 

Sachant que ce premier tournage avait enflammé le box-office (600 millions de dollars pour un budget très peu élevé de 25 millions de dollars), ils mettent la barre très haut. Plusieurs sources de financement se seraient déjà déclarées intéressées par le projet. Reste à savoir si Jim Caviezel acceptera à nouveau le rôle du Christ, qui lui avait valu d'être mis à l'écart de Hollywood en 2004.

Source: Mel Gibson: «La suite de La Passion du Christ ? La Résurrection», Par lefigaro.fr Publié le 02/09/2016 à 13:36

 

 

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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 15:28

S'appuyant sur les ouvrages de l'historienne médiéviste Régine Pernoud, et notamment "La femme au temps des cathédrales" (1), le jeune et déjà grand cinéaste Hubert Viel, qui se dit "un ancien athée" déçu par le matérialisme, a réalisé un film, un véritable chant à la femme, intitulé "Les Filles au Moyen-Âge", qu'il présente dans l'émission Perles de Culture n° 86, animée par Anne Brassié pour Tv-Libertés.

 

Le film d'Hubert Viel : "Les Filles au Moyen-Age"

Extrait :

 

Hubert Viel : "C'est comme cela aussi que commence le livre de Régine Pernoud, qui insiste bien sur la rupture qu'il y a eu et qu'a apporté le christianisme à la fin de la période romaine. Et cette rupture est d'autant plus nette quand on regarde la condition de la femme, puisque la femme sous l'empire romain, c'est un objet. Elle n'a strictement aucun droit. Elle appartient à son mari qui a le droit de la tuer, si par exemple elle le trompe. Donc je me suis dit, mettons en scène cela. Je vais faire un procès et l'on va faire le procès sous l'empire romain, puis le procès à l'époque du premier Moyen-Âge, c'est-à-dire dans la période mérovingienne.

 

... (Dans cette scène) Je voulais parler de choses très importantes, je voulais parlé de théologie et du Concile d'Ephèse (431). Les théologiens proclament Marie la "Mère de Dieu" (Theotokos), puisque Jésus est Dieu.

 

... Régine Pernoud le dit bien, à douze ans (au Moyen-Âge), les jeunes filles pouvaient choisir le métier qu'elles voulaient. Il y avait une très grande liberté."

 

Le film de Hubert Viel, "en forme de leçon d"histoire décalée et poétique" (Anne Brassié), est à regarder tranquillement chez soi et en famille, car c'est un film pour les enfants aussi, joué par des enfants.

 

Le film est disponible en DVD aux Editions Potemkine.fr. Extrait :

Concile d’Éphèse de 431, mosaïque de Notre-Dame de Fourvière

Concile d’Éphèse de 431, mosaïque de Notre-Dame de Fourvière

Notes

 

(1) Dans ce livre de Régine Pernoud qui s'attacha en particulier à l'étude du statut de la femme dans l'Histoire, on apprendra que le plus ancien traité d'éducation est dû, en France, à une femme (Dhuoda, Manuel pour mon fils), que la médecine était exercée couramment par des femmes au XIIIe siècle, qu'au XIIe, l'Ordre de Fontevraud réunissait aussi bien les moines que les moniales sous l'autorité d'une abbesse, qu'aux temps féodaux, les filles étaient majeures à 12 ans, deux ans avant les garçons.

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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 14:58
[Mensonge républicain] Voltaire : "Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites…"

« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire. » Qui donc n’a jamais lu ou entendu cette fameuse citation que d’aucuns attribuent à Voltaire ?

 

Peut-être le saviez-vous, Voltaire ne l’a ni écrit… ni même pensé ! L’erreur sur la paternité de cette citation se nourrit d’un mensonge beaucoup plus grand : l’image - distillée par l’école républicaine - d’un philosophe tolérant et généreux proclamant la liberté contre l’obscurantisme.

 

D’où vient cette maxime ? Que pense réellement Voltaire et son siècle ?

 

L’ouvrage Voltaire, Œuvres Complètes explique :

 

« Certains commentateurs[1], prétendent que cette citation est extraite d’une lettre du 6 février 1770 à un abbé Le Riche où Voltaire écrivait : « Monsieur l’abbé, je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à l’écrire. » En fait, cette lettre existe, mais la phrase n’y figure pas, ni même l’idée. Le Traité de la tolérance auquel est parfois rattachée la citation ne la contient pas non plus. De fait, la citation est absolument apocryphe (elle n’apparaît nulle part dans son œuvre publiée) et trouve sa source en 1906, non dans une citation erronée, mais dans un commentaire de l’auteure britannique Evelyn Hall, dans son ouvrage The Friends of Voltaire, où pensant résumer la posture de Voltaire à propos de l’auteur d’un ouvrage publié en 1758 condamné par les autorités religieuses et civiles, elle écrivait « « I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it », was his attitude now. »[2]

 

La maladresse de l’auteur britannique Evelyn Hall dans l’usage des guillemets répandit à tort cette déclaration. Le professeur Marjorie Garber de l’Université d’Harvard rapporte à sujet :

 

« Interrogée à propos de la citation plusieurs années après la publication de son livre, Hall expliquait qu’elle ne voulait pas sous-entendre que Voltaire utilisa textuellement ces mots et qu’elle serait très surprise si cette citation se retrouvait dans ses œuvres. »[3]

 

Que Voltaire n’ait jamais exhorté un abbé à exprimer sa pensée, voilà chose démontrée. Dès lors, la vertu de tolérance enseignée par la République dans les pas de Voltaire est-elle intéressée ou objective ? Voici, pour éclairer votre jugement, un florilège de phrases tracées sous la plume de Voltaire, révélant non ce qu’il prétend mais ce qu’il pense : mépris pour le peuple, les races et les femmes :

 

1/ Le peuple…

 

« Le peuple est entre l’homme et la bête ».

 

« La multitude des bêtes brutes appelées hommes, comparée avec le petit nombre de ceux qui pensent, est au moins dans la proportion de cent à un chez beaucoup de nations. »

 

« Ce monde ci (il faut que j’en convienne) est un composé de fripons, de fanatiques et d’imbéciles, parmi lesquels il y a un petit troupeau séparé qu’on appelle la bonne compagnie ; ce petit troupeau étant riche, bien élevé, instruit, poli, est comme la fleur du genre humain ; c’est pour lui que les plaisirs honnêtes sont faits. »

 

« Nous n’avons de compatriotes que les philosophes, le reste n’existe pas. »

 

« L’essentiel est d’être bien avec soi-même, et de regarder le public comme des chiens qui tantôt nous mordent, et tantôt nous lèchent. »

 

2/ Les races…

 

« La lèpre, ainsi que le fanatisme et l’usure, avait été le caractère distinctif des Juifs. » Les juifs forment « de tous les peuples, le plus grossier, le plus féroce, le plus fanatique, le plus absurde. »

 

« C'est à regret que je parle des juifs : cette nation est, à bien des égards, la plus détestable qui ait jamais souillé la terre ».

 

« La maladie des systèmes peut-elle troubler l’esprit au point de faire dire qu’un Suédois et un Nubien sont de même espèce ? »

 

« Le blanc qui le premier vit un nègre fut bien étonné ; mais le premier raisonneur qui dit que ce nègre venait d’une paire blanche m’étonne bien davantage, son opinion est contraire à la mienne ».

 

« Il y a des races jaunes, rouges, grises. (…) Tous sont également hommes mais comme un sapin, un chêne et un poirier sont également arbres ».

 

« Notre aumônier prétend que les Hottentots, les Nègres et les Portugais descendent du même père. Cette idée est bien ridicule ».

 

« La race des nègres est une espèce d’hommes différente de la nôtre, comme la race des épagneuls l’est des lévriers (…). [L]a forme de leurs yeux n’est point la nôtre ; leur laine noire ne ressemble point à nos cheveux, et on peut dire que si leur intelligence n’est pas d’une autre espèce que notre entendement, elle est fort inférieure : ils ne sont pas capables d’une grande attention ; ils combinent peu, et ne paraissent faits ni pour les avantages ni pour les abus de notre philosophie. Ils sont originaires de cette partie de l’Afrique, comme les éléphants et les singes (…) ».

 

3/ Les femmes…

 

« Sur cent mâles il s’en trouve à peine un qui ait du génie ; sur cinq cents femelles à peine une ».

 

« Quant à la supériorité de l’homme sur la femme, c’est une chose entièrement naturelle (…). Les hommes en général ont des organes plus capables d’une attention suivie que les femmes, et sont plus propres aux travaux de la tête et du bras ».

 

« Les guerres qui sont le plus horrible fléau du genre-humain, laissent en vie l’espèce femelle qui le répare. »

 

Qui donc peut encore louer la tolérance de Voltaire ?

 

Joseph Colombe

 

Pour aller plus loin :

 

Xavier Martin, Voltaire méconnu : Aspects cachés de l’humanisme des Lumières (1750-1800), Dominique Martin Morin, 2006.

 

Xavier Martin, Naissance du sous-homme au cœur des Lumières : les races, les femmes, le peuple, Dominique Martin Morin, 2014.

 

Marion Sigaut, Voltaire : Une imposture au service des puissants, Broché, 2014.

 

LesObservateurs.ch, « Je ne suis pas d’accord avec vous, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire. »

 

[1] GUTERMAN Norbert, A Book of French Quotations, 1963.

 

[2] Voltaire, Oeuvres completes, Arvensa, 2014, p.9566.

 

[3] GARBER Marjorie, Quotation marks, Routledge, 2003, p.20.

 

Source: Vexilla-Galliae

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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 07:00
Hôpital: Un acte de violence toutes les 30 minutes dans les hôpitaux en 2014, le ministre de la Santé Marisol Touraine impassible aux appels à l'aide

Un acte de violence toutes les 30 minutes dans les hôpitaux en 2014. Voilà le tableau dressé par l'Observatoire national des Violences en santé. Devant la recrudescence des suicides parmi les personnels de santé, le ministre Marisol Touraine reste impassible aux appels à l'aide.

 

Plus de 14 500 signalements de violences dans le milieu médical en 2014. Le phénomène est en hausse de 17% par rapport à l'année précédente. Tout comme les classements sans suite, le non remplacement de certains postes et la course à la rentabilité ne constituent que la partie émergée du problème. En effet, l'Île-de-France, la région qui accueille le plus de populations d'origine immigrée est aussi la plus touchée par les violences. On y enregistre 30% des signalements pour seulement 61 établissements sur les 337 concernés dans le rapport.

 

Les patients sont à l'origine de 70% des agressions, mais les visiteurs ne sont pas en reste. Le rapport pointe également une hausse des faits les plus graves avec 10 viols, 5 séquestration et une prise d'otages. Leurs auteurs n'hésitent pas à se servir d'armes à feu, de couteaux et de bombes lacrymogènes.

 

Dans une grande majorité des cas, les problèmes surviennent pendant l'attente de la prise en charge, et dont l'alcool et les stupéfiants seraient souvent à l'origine.

 

Entre agressions et injures, le personnel hospitalier est en première ligne, notamment les infirmiers.

 

Au printemps et cet été, au moins 6 suicides ont été constatés liés à la dégradation des conditions de travail.

 

Face à cette banalisation du phénomène, le silence du ministre de la Santé Marisol Touraine, fait scandale au sein du syndicat national des professionnels infirmiers. Son secrétaire général Thierry Amouroux, ironise sur le fait qu'elle s'était montrée bien plus réactive quand des vitres de l'Hôpital Necker à Paris avaient été endommagées lors de la manifestation contre la Loi Travail. Et quand Marisol Touraine communique sur son compte twitter, le 10 juin dernier, c'est pour encourager la victoire des bleus face à l'équipe d'Albanie.

 

La tolérance de Marisol Touraine à l'égard de la délinquance s'explique peut-être par le fait que son fils avait été condamné en 2013 à trois ans de prison ferme pour extorsion et séquestration d'une femme de 59 ans.

 

Source: Journal de TV-Libertés du Jeudi 1er septembre 2016

 

Un acte de violence toutes les 30 minutes dans les hôpitaux en 2014, le ministre de la Santé Marisol Touraine impassible aux appels à l'aide. A quoi peuvent donc bien servir ces ministres grâcement payés avec l'argent du contribuable si on ne les entend pas et n'agissent pas quand il faudrait qu'ils prennent la parole et agissent ?

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1 septembre 2016 4 01 /09 /septembre /2016 07:18
L'Espagne musulmane et le mensonge de la cohabitation heureuse

De 711 à 1492, l’Espagne a été occupée par les musulmans.

 

Aujourd’hui, nos historiens idéologisés voudraient faire passer cette période de plus de 700 ans comme une ère de cohabitation heureuse, d’échanges culturels et de paradis multiculturel.

 

En réalité, les conquérants musulmans ont multipliés les persécutions à l’encontre des chrétiens et juifs non-convertis, et ont établi un régime de terreur et de ségrégation. En se basant sur les travaux d’un historien espagnol délaissé, Christopher Lannes pour TV-Libertés revient avec un nouvel épisode de La Petite Histoire consacré à Al-Andalus, l’Espagne sous domination musulmane.

Extrait :

 

"Rafael Sanchez Saus, considéré comme l’un des meilleurs spécialistes de l’Espagne médiévale, estime que les musulmans ont installé un régime très pervers qui n'a eu de cesse d'humilier et de persécuter les Juifs et les Chrétiens.

 

Un autre historien a fait un travail remarquable sur le sujet. Il s'agit de Serafin Fanjul, professeur de littérature arabe à l'Université autonome de Madrid, membre depuis 2011 de l'Académie royale d'histoire. Pour lui, le régime mis en place par les musulmans en Espagne (Al-Andalous) est un régime qui s'apparente à l'Apartheid en Afrique du Sud.

 

[Serafín Fanjul définit la société du royaume de Grenade (1238-1492) comme "une société monoculturelle, avec une seule langue, une seule religion. Une société terriblement intolérante, par instinct de survie, puisqu'elle était acculée à la mer". "Plus le pourcentage (des musulmans) était important, moins la société était tolérante". Les concessions sont toujours octroyées à des groupes. L'individu, lui, n'est jamais mis sur le même pied que les musulmans. Serafin Fanjul montre contrairement aux interprétations d'un Arnold Toynbee que cette société est loin d'être affranchie des préjugés raciaux. La pression religieuse est constante : "Les pouvoirs religieux d'al-Ándalus cherchèrent toujours l'islamisation totale et il y eut des exodes massifs de chrétiens vers le nord, jusqu'au XIIe siècle." (Serafín Fanjul, entretien, « Le « mythe d'Al-Ándalus », La Nouvelle Revue d'Histoire, no 62, septembre-octobre 2012, p. 31-34.) NDCR.]

 

Pour Serafin Fanjul, il s'agissait d'une période terrifiante pour les minorités en terre d'islam, en terre nouvellement conquise. Cet historien prend à rebrousse-poil l'idéologie dominante qui veut nous montrer Al-Andalous comme une terre riche, pacifique, raffinée, qui a en plus apporté toute la culture du Moyen-Âge. Et cette civilisation supérieure aurait chuté à partir du moment où les royaumes chrétiens du nord (ces barbares incultes), auraient repris possession de ces terres.

 

De 711 à 756, il s'agit pour l'historien d'une véritable orgie de sang, et pas seulement envers les Juifs et les Chrétiens, mais entre musulmans. Il y a des tensions et des rixes entre la caste arabe, qui est minoritaire mais qui a le pouvoir et les Berbères, qui sont majoritaires mais qui ont été écartés de ce pouvoir. Et concernant les quatre à cinq millions d'Hispanos-romains et d'Hispanos-wisigoths, ils ont très vite détesté l'envahisseur qui a dû faire face à de nombreuses révoltes.

 

[Quelques martyrs chrétiens victimes de l'islam Al-Andalous: les saints Olive, Euloge de Cordoue, Rodrigue et Salomon, Nathalie, Aurèle et leurs compagnons, Parfait de Cordoue, Flora et Maria, Laure de Cordoue, Fandilas. NDCR.]

Saint Euloge de Cordoue, martyr en 859

Saint Euloge de Cordoue, martyr en 859

Le ton va se durcir crescendo à chaque fois, suite à l'arrivée de croyants plus fondamentalistes, qui reprochaient à ceux déjà sur place de ne pas avoir assez islamisé le pays. On a eu les Omeyyades en 756, les Almoravides en 1086 et les Almohades en 1145. Et sous le règne de tous ces dirigeants "éclairés", on peut citer de nombreuses persécutions antichrétiennes comme à Cordoue au IXe siècle, le massacre des Frères missionnaires qui avaient osé pénétré dans Grenade pour précher la parole du Christ, la déportation des chrétiens en Afrique et les pogroms lancés contre les Juifs.

 

Et si on se réfère aux chroniques de l'époque, tant musulmanes que chrétiennes, on nous parle de guerres permanentes. Et aujourd'hui, par magie, c'est devenu un état de paix, un modèle de "vivre ensemble".

 

Le plus étonnant dans tout cela est que l'on nous présente Al-Andalous comme un état multiconfessionnel, multiculturel, alors qu'il était avant tout et surtout un état musulman de langue arabe. Les juifs et les chrétiens restés sur place étaient islamisés de force, tolérés ou acceptés selon les circonstances. Un royaume de paix absolue.

 

La majorité de la population d'Al-Andalous qui était islamisée pour 90% d'entre eux au XIIe siècle, et concernant les minorités, certes ils avaient le droit à l'existence en fonction des circonstances, mais une ségrégation de fait était placée entre les musulmans et eux. Le vivre ensemble est derrière le mur.

 

S'agissant des droits des chrétiens, ce sont des droits tout à fait honorables et pas du tout discriminatoires. Le musulman avait le droit de se déplacer à cheval alors que le chrétien était lui monté sur un âne. L'église, quand elle n'était pas rasée, devait être plus petite que la mosquée, le chrétien, dhimmi, devait payer un impôt supérieur (jizya) et les amendes qui le touchaient étaient également supérieures (elles étaient inférieures de moitié pour les musulmans). Les mariages mixtes étaient interdits, et un chrétien qui tuait un musulman (même en cas de légitime défense) était condamné à mort (par contre un musulman qui tue un chrétien, là pas de problème). Un chrétien n'avait pas le droit non plus d'avoir une maison plus haute que celle d'un musulman, et il devait se lever quand un musulman entrait dans une pièce (c'était la moindre des choses !)

Saint Fandila, peinture du début du XIXe siècle

Saint Fandila, peinture du début du XIXe siècle

Voilà le portrait de la société multiculturelle où règne le vivre ensemble et l'harmonie que nous vantent nos idéologues aujourd'hui.

 

Pour Serafin Fanjul,

 

"qu'on le veuille ou non, sur le plan religieux, l'Europe n'a pratiquement rien pris de l'islam, ni les dogmes, ni des arguments théologiques ni des références textuelles. Elle n'a rien pris plus non plus dans le domaine juridique, institutionnel ou politique. Quant à la culture populaire traditionnelle espagnole à laquelle on a prêté de nombreuses influences musulmanes, ces influences ont été tout à fait marginales."

 

Elles ont été marginales surtout par rapport à l'immense héritage latin et chrétien qui constitue la majorité de ces sources.

A lire également, la Provence musulmane, mais là il n'y a pas encore de mensonge officiel : les Sarrasins en Provence (889-975).

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31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 15:01
Une statue de la Vierge intacte après le violent séisme en Italie

Ces images vues dans les médias montrant les dégâts causés par le tremblement de terre qui a frappé le centre de l’Italie mercredi dernier sont terribles. Des villages comme Amatrice ont été presque rayés de la carte, tandis que de nombreux secouristes et bénévoles s’efforçaient d’extirper des personnes restées coincées sous les décombres. La tragédie a même conduit le pape François à suspendre la traditionnelle catéchèse du mercredi pour prier le chapelet avec les pèlerins de la place Saint-Pierre.

 

Cependant, au milieu de la désolation, un signe d’espoir, tout simple, est apparu : une statue de la Vierge a été retrouvée intacte après le violent tremblement de terre, à Pescara del Tronto. L’image a été immédiatement partagée sur Internet. En avril dernier, un signe très semblable avait suscité émotion (et polémique) en Équateur, autre pays durement frappé par un séisme. Là aussi, une statue de Notre Dame était restée intacte au milieu des décombres.

 

Peut-on alors parler de miracle ? Pas nécessairement. Le fait peut être interprété comme un signe d’espérance, mais il existe des critères très rigoureux et exigeants pour que l’Église puisse qualifier un phénomène de miraculeux.

 

Pourtant une question demeure : comment cette représentation de la Madone, si fragile, a-t-elle pu résister à d’aussi fortes secousses ?

 

Source: Une statue de la Vierge intacte après le violent séisme en Italie !, Au milieu des ruines, un signe d’espérance. Gaudium Press/Aleteia.PT, 30 août 2016

 

Autres statues de la Vierge retrouvées intactes suite à une catastrophe naturelle :

 

. La Madone plus forte que le séisme en Équateur le 16 avril 2016

. Séisme des Philippines du 15 octobre 2013 : les statues de la Vierge Marie sont restées intactes

. Notre-Dame, refuge intact au coeur de la tempête Sandy (octobre 2012)

. Séisme des Abruzzes (20 avril 2009): une statue de la Vierge miraculeusement intacte

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31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 09:28

A la veille de la rentrée scolaire, Jean-Pierre Maugendre, Président de l'Association "Renaissance catholique", invité de TV-Libertés, expose le scandale des livres d'histoire qui sur un mode de destruction délibérée de la mémoire collective dans sa mémoire nationale, d'une manière tout à fait assumée par des déconstructeurs qui annoncent s'en prendre à ce qu'ils appellent "le poison de l'identité", passent sous silence des dates importantes constitutives de notre identité nationale.

Extrait :

 

Deux caractéristiques dans les programmes : le cosmopolitisme et l'hypertrophie de la Révolution française

 

Ces programmes, tels qu'ils sont définis, ont vocation à mener un enseignement cosmopolite.

 

Il ne faut pas centrer l'enseignement et les programmes sur l'histoire de la France, voire même sur l'histoire de l'Europe. Il s'agit au contraire d'amener l'ensemble des élèves à prendre conscience, qu'au final, l'histoire de leur pays, n'est qu'une partie d'un ensemble plus général et que toutes les valeurs se valent bien. On le voiyait par exemple dans un exemple très concret dans l'ancien programme qui datait de 2010, où en 5ème il fallait étudier les regards sur l'Afrique et l'enseignant avait le choix entre l'étude d'un empire africain, que ce soit l'empire du Ghana, l'empire du Mali, l'empire Songhaï ou l'empire Monomotapa, avec un axe majeur de ne pas mettre en avant l'histoire de France, mais d'intégrer cette histoire de France dans un ensemble plus large.

 

La deuxième caractéristiques (de ces programmes NDCR.) est que l'observateur ne peut qu'être frappé par l'hypertrophie accordée à l'histoire de la "Révolution française".
 
On a vraiment le sentiment que la France commence à la Révolution !
 
Un exemple : en fin de 3ème existe un document récapitulatif des 43 évènements ou dates que l'élève doit connaître à l'issue de ce cycle d'enseignement, c'est-à-dire au bout de quatre années d'enseignement (plus tout le primaire qui normalement a également inculqué quelques notions). Sur ces 43 évènements, il y en a 16 qui concernent la période avant la Révolution française. On est sur un rapport deux tiers un tiers. Un tiers des dates (seulement) concernent les 18 siècles et plus de l'histoire de France avant la Révolution française (Cf. Lire à ce sujet le superbe ouvrage de Frantz Funck-Brentano, "Les Origines")
 
En revanche, le gros des dates à retenir, concerne la "Révolution française" et dans ce document, il est accordé une place importante à la "philosophie des Lumières" qui précède la Révolution française mais procède du même état d'esprit.
 
En ce qui concerne les manuels, on est frappé par la qualité iconographique des manuels avec de nombreux textes. Mais le pendant est qu'il n'y a plus de textes de cours, ni de textes de résumé. Autre carence qu'on ne peut qu'observer, c'est le faible nombre des repères chronologiques (Depuis l'Ecole dite des Annales, il s'agit de supprimer l'histoire événementielle et de la remplacer par l'histoire thématique vue sous le prisme économique et social. NDCR.).
 
Les documents mis à disposition sont toujours des documents à charge concernant ce que l'on peut appeler très globalement la civilisation occidentale, le monde chrétien.
 
Exemple: le manuel Belin de 5ème propose autour du dossier sur la conquête de l'empire aztèque par les Espagnols une carte du Mexique, des illustrations, une scène de rencontre entre Cortès et l'empereur Moctezuma, une scène de bataille entre les espagnols et les Espagnols et des guerriers, puis trois textes. Un texte d'un compagnon de Cortès qui dit son admiration devant l'abondance et l'achalandage du marché de Tenochtitlan, la reddition à Cortès du jeune empereur Guatimozin. Et puis deux textes décrivent la situation des Indiens après la conquête espagnole: un texte de Sepulveda à l'occasion de la controverse de Valladolid et un texte de Las Casas, le célèbre dominicain. Tous ces textes sont des documents à charge.
 
Et on retrouve le même type d'approche dans tous les documents qui concernent la colonisation, et en particulier la colonisation en Afrique du Nord. ... On retrouve dans tous les manuels une volonté de culpabiliser la civilisation occidentale et de présenter les civilisations que le monde occidental a pu rencontrer comme des paradis sur terre avant l'arrivée des puissances coloniales. C'est une trame homogène que l'on retrouve dans tous les manuels et les programmes tels qu'ils sont conçus.
 

(Le présentateur de l'émission de TV-Libertés, Philippe Conrad, rappelle au passage que l'on avait affaire, s'agissant du Mexique pré-colombien, à une société fondée sur la domination terroriste des aztèques sur les peuples voisins, le tout fonctionnant sur le fond de sacrifices humains, à l'échelle industrielle. Cela, ils n'en parlent pas, ni dans le programme, ni a fortiori dans les manuels.

 

Le scandale de programmes et de manuels d'histoire de la rentrée 2016 qui passent sous silence des dates importantes de notre identité nationale

L'archétype de cette présentation est le film Mission, sur les réductions guaranis (réalisées par les Jésuites. NDCR) au Paraguay, où l'on donne l'impression d'un paradis sur terre dans lequel les puissances coloniales, en l'occurence espagnoles, viennent apporter des germes de destruction et de déstabilisation sociale.

 

Les dates importantes de l'histoire de France passées sous silence

 

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Dans les dates retenues, vous n'avez ni 496 (le baptême de Clovis), ni 732 (la victoire de Charles Martel à Poitiers), ni 1214 (la bataille de Bouvines, dont les fêtes du 800e anniversaire a vu Premier ministre Manuel Valls se désister au dernier moment pour assister au "Tour de France". NDCR), ni 1515 (la bataille de Marignan), qui sont quand même, au regard de l'identité de la France, des dates singulières importantes.

 

Le fondement intellectuel (dans les programmes)

 

La lutte des races, la luttes des minorités sexuelles pour se libérer de l'oppression de l'homme blanc, hétérosexuel, se poursuit, et l'histoire a pour vocation de rendre à ces minorités la place qu'elles auraient dû avoir, et pour culpabiliser en profondeur les représentants de cet ordre traditionnel que constitue les hommes blancs hétérosexuels. Et aujourd'hui, les programmes et les manuels d'histoire procèdent de cet esprit et de cette volonté de culpabiliser l'homme blanc et de montrer que la civilisation occidentale, chrétienne, à laquelle nous appartenons, fait peser à toute la planète un joug insupportable, dont cherchent à se libérer les minorités opprimées.

Pour réagir à toutes ces tendances mortifères que l'on observe aujourd'hui, la résistance est là, quand même. On la voit s'exprimer de manière très diverse, mais de manière de plus en plus nombreuse. Jean-Pierre Maugendre a publié il y a quatre ans un Manuel d'Histoire de France, destiné au cours moyen, qui en 74 chapitres, reprenait l'ensemble de l'histoire de France, avec le schéma traditionnel, une trame chronologique, et le schéma classique, c'est-à-dire des illustrations, un texte, un résumé, un rappel des dates à retenir, et suivant les chapitres, quelques documents illustrant le sujet. L'originalité de ce manuel est qu'il est écrit par des gens qui aiment la France.

Le scandale de programmes et de manuels d'histoire de la rentrée 2016 qui passent sous silence des dates importantes de notre identité nationale

Et vient d'être publié pour le cours élémentaire, une Histoire de France pour nos enfants. La trame est la même, en 62 chapitres plus courts. On peut se procurer ces ouvrages sur le site "Renaissance catholique.org".

Le scandale de programmes et de manuels d'histoire de la rentrée 2016 qui passent sous silence des dates importantes de notre identité nationale
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30 août 2016 2 30 /08 /août /2016 11:45

Vive le Roi ! Un sondage réalisé par BVA et publié ce lundi 30 août indique qu'une partie non négligeable de l’opinion serait favorable à ce que la fonction de chef de l’Etat soit assumée par un roi, comme c’est le cas dans de nombreux pays européens. (1)

 

"[D]e nombreux Français pensent que la présence d’un roi au sommet de l’Etat serait bénéfique pour le pays".

 

"[P]rès d’un Français sur trois" est "prêt à voter pour un candidat royaliste".

 

Près d’un Français sur quatre estime par exemple que cela aurait des conséquences positives sur l’unité nationale (39%) et la stabilité du gouvernement (37%).  Ils étaient à peine 23% en 2007, année où un sondage similaire avait été réalisé.

 

Suite aux évènements de l'été qui ont vu un djihadiste tuer des Français à Nice un 14 juillet, le duc d'Anjou, Aîné des Capétiens, qui n'avait pas voulu s'exprimer jusque-là a dénommé le 25 août en la fête de la Saint-Louis, le "double" "mal" qui atteint la France : une guerre de civilisation et une crise morale et d'identité à la source de laquelle se trouve la "laïcité républicaine", un "leurre" qui nous coupe de nos racines et établit "un vide idéologique" dans lequel s'engouffrent les idéologies mortifères.

Les récents évènements poussent les Français à s’ouvrir à un remplacement du président par un roi (Sondage BVA)

Add. 01/09/2016. Il y a deux erreurs dans l'article de LCI.

 

Le sondage réalisé par BVA, du 22 au 23 août 2016, sur commande de l’Alliance royale, montre que pour 31 % des Français, remplacer le président de la République par un monarque donnerait une meilleure image de la France dans le monde. Ce chiffre est en progression par rapport au précédent sondage, datant de 2012 (et non 2007, comme l’indique LCI qui a relayé l’information), où ils n’étaient que 24 %.

 

Autre erreur dans l’annonce de LCI : « Près d’un Français sur quatre estime, par exemple, que cela aurait des conséquences positives sur l’unité nationale (39 %) et la stabilité du gouvernement (37 %). » 39 % ou 37 % font « plus d’un sur trois » et non « près d’un sur quatre ». Nuance.

 

Pour ceux qui n’ont pas suivi la poussée royaliste, on pouvait lire sur la Toile, le 21 janvier dernier à l’occasion de la commémoration de la mort de Louis XVI, des messages de ce genre : « Est-ce que François Hollande a l’intention de prendre part aux commémorations du jour ? » ou encore, de la part de royalistes de longue date, « Que se passe-t-il ? Il y a 10 ans, la messe de requiem pour Louis XVI rassemblait un pelé trois tondus, et cette année, tout le monde en parle comme si c’était l’événement de l’année ! »

 

Quoi qu’il en soit, le royalisme fait encore peur au système. Ainsi, en 2012, l’Alliance royale souhaitait présenter un candidat royaliste à l’élection présidentielle. Cependant, elle n’obtint pas les 500 parrainages. Certains maires expliquèrent qu’ils renonçaient à donner leur parrainage suite à des appels de leur préfet ou d’autres autorités qui les menaçaient de leur couper les subventions (pour la rénovation d’école, salle de sports, etc.) s’ils ne retiraient pas leur parrainage. Cette situation pourrait bien changer puisque, désormais, il y a des élus Alliance royale dans plusieurs conseils municipaux.

 

Parmi les raisons de ce retour en grâce de la monarchie, il y a certes le rejet du système en place, et le spectacle qui se déroule quotidiennement sous nos yeux ne peut qu’alimenter ce rejet. Mais il faut bien voir aussi que les institutions françaises coûtent deux fois plus cher que la couronne britannique ou quatre fois plus que celle d’Espagne. Une Restauration accompagnée d’une véritable simplification du mille-feuille administratif, mais dans le respect de nos réalités provinciales et régionales, permettrait sans nul doute des économies non négligeables et une baisse substantielle des impôts. Notons aussi – même si l’argument mercantile n’est pas le plus important – que la famille royale est génératrice de richesses, ne serait-ce qu’à travers les événements majeurs, à la fois familiaux et nationaux : couronnement, mariage, etc. Alors qu’en France, allongement de la durée de vie aidant, nous continuons à entretenir grassement les « maisons » des anciens présidents de la République, sans pour autant qu’ils nous rapportent un seul centime d’euro !

 

Mais surtout, une monarchie héréditaire permettrait de libérer la France du régime des partis et de lui donner un véritable arbitre suprême, garant de l’unité nationale et de sa continuité historique, là où la République ne crée que divisions, fractures et haine de soi. Dans la situation actuelle du pays, un roi n’aurait eu aucun scrupule à dissoudre l’Assemblée nationale, permettant de mettre fin à l’état de manifestation permanent dans lequel vit notre pays depuis fin 2012.

 

Depuis saint Rémi, de nombreuses prophéties ont évoqué ce grand monarque qui sauvera la France, accompagné par un grand pontife qui sauvera la foi, les deux étant des jumeaux issus de la maison de France. Certes, une prophétie n’engage personne, mais la naissance des fils jumeaux de Louis XX, duc d’Anjou, peuvent donner à réfléchir…

 

Et puis, en guise de clin d’œil à l’actualité, la monarchie n’a peut-être jamais été aussi moderne : n’est-ce pas Emmanuel Macron qui déclarait, il y a peu, qu’il manquait un roi à la France ?

 

Source: Le Retour du Roi, Benjamin Leduc, Boulevard Voltaire, 01/09/2016

Les récents évènements poussent les Français à s’ouvrir à un remplacement du président par un roi (Sondage BVA)
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30 août 2016 2 30 /08 /août /2016 08:48

Aujourd'hui, a disparu ce qui faisait le sel des révolutionnaires, ce volontarisme en politique, cette foi partagée en le progrès et la création d'un monde nouveau auquel plus aucun français ne croit. Pourtant cela n'empêche pas encore les derniers barbares révolutionnaires, les derniers fous et irresponsables d'un système déjà mort d'en remettre une couche :

 

"Encore une fois, l’objectif est de faire émerger de manière volontariste, dans le respect de la laïcité, dans le dialogue et le respect mutuel, un islam de France ancré dans les valeurs de la République", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dans un entretien La Croix sur son projet de "Fondation pour l’islam de France" (sic) ainsi que le dispositif de formation des imams... (1)

 

Encore une fois ces volontaristes en politique n'ont pas compris la volonté du peuple qui s'exprime lors de chaque scrutin par une augmentation de l'abstention et/ou du vote nationaliste. Ils n'ont pas compris ou ne tirent pas les leçons de la défiance du peuple envers les institutions républicaines. Ils montrent combien ils se moquent des centaines de morts, victimes de l'islam politique en France...

 

Si on devait résumer ce qu'ils font : plus il y a de victimes du terrorisme islamique et plus leur volonté d'imposer l'islam est forte !

Notes

 

(1) Bernard Cazeneuve : « Faire émerger un islam de France ancré dans les valeurs de la République », La Croix, Recueilli par Guillaume Goubert, Anne-Bénédicte Hoffner et Corinne Laurent, le 28/08/2016 à 19h00

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28 août 2016 7 28 /08 /août /2016 18:44


C'est dans ce sens que Paul, notre frère et ami, vous a écrit selon la sagesse qui lui a été donnée. C'est aussi ce qu'il dit dans toutes les lettres où il traite de ces sujets: il s'y trouve des passages difficiles dont les gens ignares et sans formation tordent le sens, comme ils le font aussi des autres Ecritures pour leur perdition.

II Pierre 3.15-16

Saint Pierre, Prince des Apôtres crucifié la tête en bas, Premier Pape

Saint Pierre, Prince des Apôtres crucifié la tête en bas, Premier Pape

D’un internaute (cité sur Pro Liturgia):

 

« J’ai visionné le petit reportage sur “Le village métamorphosé” (voir ci-dessous). En écoutant bien les propos des membres du soviet de laïcs (je ne met même plus de guillemets), je me rends compte à quel point nous sommes habités par une mentalité protestante : une dame dit, à un moment, qu’aller à la messe le dimanche consiste à “se rassembler autour de la Parole”. Elle oublie un peu vite que c’est l’Eucharistie et non les Saintes Ecritures - si importantes soient-elles - qui est au centre de la messe.

De façon plus générale, combien de fois ne m’a-t-on pas déclaré, lors d’une discussion sur tel ou tel élément du catholicisme : “Ce n’est pas dans la Bible”. Pour nos contemporains, même et surtout chez les fidèles “catholiques” (ou ce qu'il en reste), le vrai christianisme c’est le “Sola Scriptura” de Luther : tout est censé être dans la Bible. Or, c’est contraire à ce qu’enseigne l’Eglise depuis toujours, avec notamment la doctrine des deux sources de la Révélation que sont l’Ecriture certes, mais aussi la Tradition (comme le rappelle d’ailleurs le Concile). Il s’agit là d’un important point de doctrine qui n’est enseignée presque nulle part aujourd’hui. En tout cas jamais aux fidèles et rarement par les prêtres et les évêques. Ce point capital, je ne l’aurais sans doute jamais connu si je m’étais contenté des séances de “catéchisme” que j’ai suivies dans ma prime jeunesse. La liturgie faisant partie intégrante de la Tradition, il n’est pas étonnant qu’elle ait disparu avec elle... »

 

Rappelons que durant le premier siècle chrétien, alors que les Evangiles n’étaient pas encore mis en forme, c’est uniquement par la liturgie que la doctrine de la foi a été conservée et a été proposée. (1)

Voici reproduction ci-dessous d'un texte que nous avons publié sur Christ-Roi.net en 2005 et qui explique pourquoi les deux sources de la vérité sont les Saintes Ecritures et la Tradition apostolique (orale et non écrite aux Ier et IIe siècles) qui leur est antérieure. (2)

 

DEFINITION DE LA TRADITION (Jean-Paul II)

 

"L'engagement pris par l'Eglise de transmettre (en latin tradere) le mystère du Christ et l'ensemble de son enseignement qu'elle conserve dans sa mémoire [...], un engagement dans lequel l'Eglise est soutenue constamment par le Saint-Esprit"

 

"Tradition, c'est-à-dire la "mémoire de l'Eglise", mémoire qui "croît à mesure que l'Eglise grandit... En effet, qu'est-ce que la Tradition sinon l'engagement pris par l'Eglise de transmettre (en latin tradere) le mystère du Christ et l'ensemble de son enseignement qu'elle conserve dans sa mémoire. C'est un engagement dans lequel l'Eglise est soutenue constamment par le Saint-Esprit" (Jean-Paul II, Mémoire et identité, Le testament politique et spirituel du pape, Flammarion, Mayenne 2005, p. 178).

 

Historique

 

"Au tout début, il n'y a pas deux traditions, mais une seule, car seul existe DIEU et le bien qui procède de ses mains bienfaisantes. La tradition perverse et cabalistique (ou cabale) tire son origine de la bonne tradition (la "tradition orale judéo-catholique").

 

"La tradition orale communiquée par DIEU à l'homme dès le premier jour de son existence au paradis terrestre fut immédiatement déformée et faussée par la rébellion de l'homme. La tradition orale donna naissance à l'instigation de l'esprit malin, à une tradition gnostico-cabalistique. La Tradition orale judéo-catholique est la bonne gnose et la bonne cabale." Abbé Julio Meinvielle, De la Cabale au Progressisme).

 

Ceux qui rejettent la Tradition de l'Eglise et qui, croyant aller aux sources de l'Eglise pour trouver la vérité, vont directement à la sainte Ecriture, font fausse route. Ce n'est pas l'Ecriture seule qui est la source de la vérité, mais la sainte Tradition, - y compris la tradition orale: au cours des premières décades de son histoire, l'Eglise ne possédait pas encore les livres du Nouveau Testament, et ne vivait donc que par la Tradition orale, - cette Tradition que l'apôtre saint Paul exhorte à garder:

 

II Thessaloniciens, II, 15 "Ainsi donc, frères, tenez bon et gardez fermement les traditions que nous vous avons enseignées, de vive voix ou par lettre."

 

Ephésiens, IV, 13-14 "Ainsi nous ne serons plus des enfants, nous ne nous laisserons plus ballotter et emporter à tout vent de doctrine, au gré de l'imposture des hommes et de leur astuce à fourvoyer dans l'erreur."

 

"Pris isolement, les membres de l'Eglise, y compris les meilleurs de ses fils et de ses maîtres, ne parviennent pas à réunir en eux la totalité des dons du Saint-Esprit. C'est pourquoi leurs doctrines et leurs écrits peuvent présenter certaines imperfections et parfois même des erreurs... Mais dans son ensemble, l'enseignement de l'Eglise, qui est la détentrice de la plénitude des dons spirituels et de la connaissance, demeure vrai dans tous les siècles.

 

"C'est un fait bien connu que tous les hérésiarques se sont toujours fondés sur la sainte Ecriture pour fabriquer leurs hérésies, mais à cette différence près qu'ils l'interprétaient à leur propre manière, selon leur caprice..." (Mgr de Ségur)

 

LES DEUX SOURCES DE LA VERITE

 

Dès le IIe s. les successeurs des apôtres ont posé qu'il y a deux sources de la vérité:

 

1) les saintes Ecritures

 

2) la Tradition apostolique (traditio ab apostolis - saint Irénée -) ou catéchétique.

 

 

L'Ecriture

 

"L'Ecriture, regardée par les protestants comme l'unique règle de foi, ne contient pas toute la religion; elle n'est pas l'unique source de la révélation. La Tradition lui apporte un appoint considérable et un riche contingent de vérités révélées, complétant, avec elle, le trésor de la foi (catholique).

 

"C'est donc par le canal de l'Ecriture et de la Tradition que la Révélation chrétienne est arrivées aux hommes. Entre la parole de Dieu écrite et la parole de Dieu non écrite, la différence n'est que dans la forme; l'une et l'autre dérivent d'une même source, ont droit à une égale vénération."

 

(Abbé Augustin Aubry, Contre le modernisme, Etude de la Tradition, le sens catholique et l'esprit des Pères, Pierre Tequi Editeur, Gand 1927, réédité aux ESR, p. 39.)

 

[...]

 

"C'est pour avoir rejeté l'autorité de la Tradition et, en définitive, la direction de l'Eglise qui en est le dépositaire, que le protestantisme s'est constitué, pour aboutir, finalement, au rationalisme. Car le protestantisme ne possède et ne veut reconnaître que l'Ecriture. Or, l'Ecriture isolée, dépourvue du secours d'une autorité enseignante et interprétante, de même nature qu'elle, ne peut se défendre contre les tendances de la raison à se l'assimiler et à l'affecter à ses propres fluctuations.

 

"La grande force de l'enseignement catholique, c'est la parole de Notre-Seigneur lui-même. Dans le choix qu'il a fait de ses apôtres, et par la mission qu'il leur a donnée - Ite, docete omnes gentes - il a fondé son enseignement sur la parole et non sur l'Ecriture. "Le Christ, dit saint Chrysostome, n'a pas laissé un seul écrit à ses apôtres. Au lieu de livre, il leur promit le Saint-Esprit. C'est lui, leur affirma-t-il, qui vous inspirera ce que vous aurez à dire." (Matt., II, 1.) Ce qui faisait dire à saint Augustin, parlant aux fidèles: "Nous sommes vos livres." (Sermon 227.)

 

"Ce grand livre vivant, auquel il faut se reporter toujours et avant tout, c'est donc l'enseignement oral, perpétué dans la Tradition: Docete... proedicate. L'enseignement par la parole, la parole avec l'assistance du Saint-Esprit promise et assurée, selon les besoins de l'Eglise et jusqu'à la fin des temps. Tel est le seul canal officiel de la diffusion de la foi parmi les nations, passant nécessairement des apôtres à leurs successeurs réguliers, c'est-à-dire à l'Eglise, s'imposant avant même et au-dessus des Ecritures qui ne renferment, d'ailleurs, comme nous en avertissent les Evangélistes, qu'une très faible partie des enseignements du Sauveur.

 

(Source: Abbé Augustin Aubry, ibid., p. 42-43.)

 

Priorité de la Tradition sur l'Ecriture; le principe général de la foi: le "principe d'autorité"

 

Ainsi, la Tradition, qui est déjà, naturellement, le moyen humain de conserver toute doctrine, est érigée, officiellement, explicitement et par une loi positive, sous la forme d'un corps enseignant qui est l'Eglise - Docentes eos servare omnia quaecumque mandavi vobis (Matt., XVIII, 20.) -

 

pour être l'organe de la conservation, de la préservation et du développement de la foi à travers les âges ("colonne et soutien de la vérité", Thim., III, 15.),

pour la défendre soit contre l'oubli, soit contre toute altération spontanée et sans malveillance, à laquelle est exposée toute doctrine confiée aux hommes, et à laquelle n'avait pas échappé, du moins parmi les gentils, la révélation primitive,

soit surtout contre l'altération consciente et préméditée des hérésies."

 

(Source: Abbé Augustin Aubry, Contre le modernisme, Etude de la Tradition, le sens catholique et l'esprit des Pères, Pierre Tequi Editeur, Gand 1927, réédité aux ESR, p. 42-44.)

 

[...]

 

"Sans doute, par la voie de la philosophie, on pourra savoir que l'Ecriture est historique, authentique, vérace, belle, consolante; mais pour savoir qu'elle a une autorité divine, il faut passer par le principe général de la foi, c'est-à-dire par l' autorité infaillible qui la représente (l'Eglise). C'est en ce sens que saint Augustin dit:

 

"Je ne croirais pas à l'Ecriture comme livre divin, si l'Eglise ne me la donnait comme divine."

 

"C'est dans le même sens que les théologiens font préexister l'autorité divine à l'Ecriture, et que le cardinal Franzelin, dans la série des dogmes chrétiens, fait précéder le Traité de l'Ecriture de celui de la Tradition, établissant ainsi la priorité de la Tradition sur l'Ecriture, priorité que beaucoup d'esprits modernes, même ecclésiastiques, tendent à atténuer, sinon à détruire totalement, pour lui substituer, à la légère, ce subjectivisme dangereux qui est un des périls les plus subtils des théories modernistes, et qui vient, en droite ligne, du protestantisme

 

(Source: Abbé Augustin Aubry, ibid, p. 51.)

 

La Tradition

 

Il s'agit de la Tradition apostolique, tradition orale (aux Ier et IIe siècle NDCR.) qui travaille par l'entremise du Saint-Esprit:

 

. envoi du Saint-Esprit à la Pentecôte sur les apôtres: zèle apostolique, conversion des infidèles, retour à la vraie foi des hérétiques et des apostats,

. compilation écrite de l'enseignement de Jésus-Christ.

 

"La doctrine que Jésus nous prêcha de sa bouche, l'Esprit qui vient de lui nous l'enseignera au fond du coeur et nous la fera comprendre intérieurement. C'est le sens de ces paroles du Sauveur à ses apôtres: Quand le Saint-Esprit que mon Père vous enverra en mon nom, c'est-à-dire en ma place et en ma considération, sera venu, il vous apprendra toutes choses. Il vous rappellera tout ce que je vous ai dit, et tout ce que j'ai encore à vous dire (Paraclitus autem Spiritus sanctus, quem mittet Pater in nomine meo, ille vos docebit omnia, et suggeret vobis omnia quaecumque dixero vosbis. joa, XVI, 26). Il vous instruira de ce qu'il est nécessaire que vous sachiez pour votre salut, pour votre perfection, et pour l'accomplissement de votre ministère; et il vous enseignera sur tous ces points beaucoup de choses que vous ne sauriez maintenant comprendre (Adhuc multa habeo vobis dicere: sed non potestis portare modo. Joan XVI, 12). De plus il vous remettra dans la mémoire tout ce que vous aurez entendu, ou lu, ou appris de ma doctrine; il vous le répétera secrètement quand l'occasion le demandera, afin que, ni par ignorance, ni par oubli, vous ne manquiez à aucune des obligations de votre emploi... L'onction divine vous enseignera toutes choses (Unctio ejus docet vos de omnibus. Joan II, 27)" (Vénérable Père Louis du Pont, S.J., Méditations sur les Mystères de notre Sainte Foi, traduites sur le texte espagnol de Valladolid par le R.P. Pierre Jennesseaux, S.J., par le R.P. Ugarte, S.J., cinquième partie, 1605, Imprimerie La Source d'Or, Marsat 1995, p. 167).

 

En tant que présence éternelle et immuable du Saint Esprit dans l'Eglise, la Tradition est bien le fondement le plus profond de son existence. Avant qu'un premier canon du Nouveau testament ne soit fixé au IIe s. (Canon de Muratori v. 160), les Chrétiens suivaient la Tradition. Pourquoi n’y a-t-il pas de listes précises antérieures au Canon de Muratori? Ce ne fut pas avant la venue de critiques gnostiques comme Marcion, au milieu du IIème siècle, que la question se posa de savoir quels livres les chrétiens devaient accepter. Marcion composa son propre canon pour l’adapter à ses doctrines, ne retenant que certaines des lettres de l’apôtre Paul et une forme altérée de l’Évangile de saint Luc... Cela, ajouté à la multitude d’écrits apocryphes en circulation dans le monde d’alors, conduisit l'Eglise à établir la liste des livres canoniques.

 

A supposer que, pour une raison ou pour une autre, l'Eglise se trouvât privée de tous ses livres, l'Ancien et le nouveau Testament, des oeuvres des saints Pères, des livres liturgiques, alors la Tradition reconstituerait l'Ecriture, non point textuellement, sans doute, et dans un autre langage. Mais par son contenu essentiel, cette nouvelle Ecriture continuerait d'être l'expression de la même "foi qui a été transmise aux saints définitivement" (Jude I, 3), et la manifestation de ce même et unique Esprit qui agit immuablement dans l'Eglise.

 

La sainte Ecriture n'est ni plus profonde ni plus importante que la sainte Tradition, elle en est l'une des formes. Cette forme est des plus précieuses, car il est facile de la garder et de s'en servir ; mais retirée du courant de la sainte Tradition, l'Ecriture ne saurait être comprise correctement. C'est pourquoi l'Eglise a toujours mis en garde contre des interprétations personnelles de l'Ecriture, selon son caprice... (voir protestantisme.)

 

La position protestante du sola scriptura (Ecriture seule, libre examen etc...) est hérétique. Car si les premiers Chrétiens ont suivi la tradition catéchétique cela était en vertu de cette sainte Tradition que l'hérésie protestante rejette... Outre l'hérésie, le sola scriptura est aussi un blasphème contre le Saint-Esprit puisqu'il y a :

 

. négation de la Pentecôte,

. négation du travail de l'Esprit dans la Tradition catéchétique orale et écrite (les saints Pères de l'Eglise fixèrent l'orthodoxie catholique romaine et apostolique, dès le IIe. s., contre les hérésies... Voir Irénée).

 

Saint Pierre déjà mettait en garde contre le danger de déformer le sens de l'Ecriture par des interprétations personnelles:

 

II Pierre 3.15-16 "C'est dans ce sens que Paul, notre frère et ami, vous a écrit selon la sagesse qui lui a été donnée. C'est aussi ce qu'il dit dans toutes les lettres où il traite de ces sujets: il s'y trouve des passages difficiles dont les gens ignares et sans formation tordent le sens, comme ils le font aussi des autres Ecritures pour leur perdition."

 

Or que fait le Protestant si ce n'est tordre le sens des Ecritures, selon son caprice?...

 

Le protestantisme est donc une pure gnose intellectualiste et subjectiviste, une philosophie humaine qui ne prend pas sa source dans la tradition comme le fit au IIe siècle un saint Irénée qui entendit la prédication de saint Polycarpe, lui-même disciple de saint Jean l'Évangéliste.

 

Saint Irénée de Lyon, Evêque, et ses compagnons, MartyrsLorsque qu'Irénée écrit sa "Réfutation des systèmes gnostiques", Adversus haereses, (Contre les hérésies, v. 180), presque toutes les écoles gnostiques s'étaient déjà manifestées et développées... Antioche, Alexandrie et Rome étaient les grands centres du mouvement hérétique. Irénée élabora alors, en réaction, toute une théologie de l'institution ecclésiale: il définit la Tradition des Apôtres (traditio ab apostolis, tradition apostolique) que, par un orgueil démesuré, ou une folie non moindre, la révolte protestante rejette.....

 

Comment les Protestants peuvent-ils donc seulement penser que durant 1500 ans de fruits et de travaux de l'Esprit-Saint dans l'Eglise jusqu'à Luther, l'Eglise de Notre Seigneur Jésus-Christ se soit trompée et donc que l'enseignement de cette Eglise soit à considérer comme nul? C'est stupide et odieux. (C'est faire mentir le Christ qui a promis l'assistance éternelle à son Eglise NDCR.)

 

Je rappelle enfin ce que dit l'Ecriture:

 

Thim III.15 Toutefois si je tardais, tu sauras ainsi comment te conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Eglise du Dieu vivant, colonne et soutien de la vérité.

 

L'Eglise est donc définie dans la Sainte Ecriture comme la colonne et le soutien de la vérité.

 

Je pose alors trois questions aux Protestants qui nous lisent en ce moment :

 

1- Pourquoi Saint Paul, en I Thim III, 15, dit-il que c’est l’Église qui est la colonne et le fondement de la vérité et que l'on doive se conduire dans l'Eglise?

 

2- Si l'Eglise était privée de sa Tradition, ne cesserait-elle pas d'être ce qu'elle est? car le ministère du Nouveau Testament est un ministère de l'Esprit, il s'accomplit "non pas avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non pas sur des tables de pierre, mais sur les tables de chair, sur vos coeurs" (II Cor. III, 3)

 

3- Par ailleurs, si saint Paul mentionne le fait que l'on doive se conduire dans l'Eglise, a contrario cela ne signifie-t-il pas qu'il faille NE PAS se conduire hors de l'Eglise?

 

La Tradition le dit: "Hors de l'Eglise, point de Salut!".

Eglise catholique ou protestantisme, choisissez.

 

"L'unique moyen de couper court aux controverses" (St Irénée)

 

"La Tradition orale et vivante dans l'Eglise, tel est, écrivait, au second siècle, saint Irénée, l'unique moyen de couper court aux controverses; sans elle, l'Ecriture Sainte n'est plus qu'un champ ouvert à toutes les disputes des partis." (Saint Irénée cité in Abbé Augustin Aubry, Contre le modernisme, Etude de la Tradition, le sens catholique et l'esprit des Pères, Pierre Tequi Editeur, Gand 1927, réédité aux ESR, p. 40.)

 

Le grand argument de Prescription de Tertullien (v. 160- 240 ap. J.-C.) contre les gnostiques qui dès second siècle, repoussèrent la Tradition, et disputèrent à l'Eglise la possession de la vraie doctrine

 

 

"Et de fait, dès second siècle, les hérétiques repoussèrent la Tradition, et disputèrent à l'Eglise la possession de la vraie doctrine qu'ils revendiquaient pour eux-mêmes...

 

 

"A cet effet, ils voulurent être reçus à discuter avec les catholiques sur les Ecritures, c'est-à-dire à plaider la cause au fond, moyennant un examen critique des textes de la Bible. Tertullien refusa net d'engager un tel combat. Il déclarait les hérétiques non recevables à formuler leur demande, qu'il écarte a priori, en leur opposant une exception péremptoire basée sur une possession paisible et non interrompue. - "Nous n'avons pas besoin, leur dit-il, d'examiner en détail, ni de réfuter vos opinions, l'une après l'autre. Toute la question entre vous et nous consiste à savoir où se trouve la doctrine du Christ. Or, cette doctrine, le Christ l'a communiquée aux Apôtres qui, à leur tour, l'ont transmise aux Eglises fondées par eux. Donc, nous sommes les vrais possesseurs; et ce seul fait de la possession suffit pour mettre en droit de repousser vos prétentions à une doctrine qui existait avant vous et en dehors de vous. En d'autres termes, nous prescrivons contre vous, nous appuyant sur ce fait certain, palpable, et, par là, nous coupons court à toute discussion ultérieure." (Tertullien, De proescript., XX., cité in Abbé Augustin Aubry, Contre le modernisme, Etude de la Tradition, le sens catholique et l'esprit des Pères, Pierre Tequi Editeur, Gand 1927, réédité aux ESR, p. 41.)

 

"Tertullien établit ici le grand argument de Prescription; or, cet argument a une valeur incontestable; et il n'est pas de méthode plus conforme à la nature des choses, lorsqu'il s'agit d'une révélation divine qui, indiscutable quant à son sujet même, ne peut être connue et transmise que par la voie du témoignage légitime; il n'est pas de méthode plus rationnelle, aujourd'hui encore, en face des erreurs contemporaines, et surtout de ce modernisme qui tend à s'ériger en juge de la foi, et à remettre en question la doctrine traditonnelle la plus solidement établie.

 

"D'où nous concluons, à juste titre, que la Tradition a une valeur dogmatique, et que c'est là le principe différentiel entre le catholicisme et toute hérésie en général, puisque toute hérésie est une innovation, et le protestantisme en particulier, puisque le protestantisme est, par excellence, l'innovation ou la "réforme", et la plus subversive de toutes les hérésies." Abbé Augustin Aubry, ibid., p. 41-42.)

 

Notes

 

(1) Pro Liturgia, Actualité du dimanche 28 août 2016

(2) Christ-Roi.net, Tradition

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25 août 2016 4 25 /08 /août /2016 11:49
La Naissance de Vénus de Botticelli (détail), (1485).

La Naissance de Vénus de Botticelli (détail), (1485).

Qui trahit une fois trahit deux fois. Il fallait s'y attendre. Après avoir trahi les femmes une première fois lors du vote de la loi Taubira sur le soit-disant "mariage" homosexuel ouvrant la voie à la gestation pour autrui (GPA), nom politiquement correct de la location d'uterus, autrement dit un contrat sur une personne (néo-esclavage), il fallait s'attendre à voir les dites "féministes" et toute la classe politico-médiatique trahir les femmes une seconde fois en prenant le parti des islamistes sexistes qui, incapables de maîtriser leurs pulsions sexuelles devant des femmes légèrement vêtues demandent aux femmes de porter le dénommé "burkini" pour recouvrir totalement leurs corps de la tête aux pieds à la plage. La pudeur, argument affiché, est un cache-sexe quand on connait le vrai rapport de l'islam à la pureté, inégale selon le sexe, et la perversité même de dogmes islamiques assurant 72 vierges au paradis pour les musulmans.
 
Les hommes musulmans eux-mêmes se recouvrent-ils entièrement à la plage, de la tête aux pieds ? Inégalité entre l'homme et la femme ? Notre civilisation et tout l'art européen depuis l'Antiquité, a une autre représentation de la femme et un autre rapport au corps humain, mais disons-le, que n'eut-on entendu si ces revendications, émanant d'une contre-culture étrangère à notre civilisation et qui nous mène une guerre sur notre territoire, venaient des catholiques, eux-mêmes ? Deux poids deux mesures du féminisme, naufrage du féminisme, collabo de l'islam sexiste !
 
La défense authentique de la liberté des femmes (leur libre arbitre dirions-nous) et de leurs droits à l'égalité entre les sexes consistait au contraire pour les "féministes" à dénoncer le burkini comme un symbole sexiste religieux inégalitaire et à demander son expulsion de nos paysages !
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25 août 2016 4 25 /08 /août /2016 08:04

En cette fête de la Saint-Louis, suite aux dramatiques évènements de l'été pour lesquels le duc d'Anjou, le Prince Louis de Bourbon, Aîné des Capétiens, explique ne pas avoir voulu s'exprimer "sur le moment", désigne le "double" mal qui "atteint la France" une "guerre de civilisation" et une "grave crise morale et d'identité", à la source de laquelle il situe "la laïcité républicaine" qui est "un leurre", qui "nous coupe en réalité de nos racines séculaires et le vide idéologique laisse la place à toutes les idéologies mortifères."

Difficile en effet de se défendre lorsque on a baissé la garde, enlevé casque et bouclier !

Mes chers compatriotes,

 

La date du 25 août, fête de la Saint-Louis, mon aïeul et mon saint patron et aussi le modèle largement reconnu de la sagesse en politique, m’offre l’occasion de m’exprimer. Je n’ai pas voulu le faire au moment où les dramatiques événements de l’été se sont produits car ma voix aurait peu apporté à ce qui fut dit alors. La compassion devant les victimes s’imposait et continue à s’imposer car les conséquences de ces attaques barbares sont loin d’être terminées ; les encouragements aux forces de sécurité et de secours ou aux équipes de soins s’imposaient elles-aussi et s’imposent encore devant l’ampleur du mal. Mais au-delà ? Que pouvait-on dire devant l’horreur des actes commis ? Les assassinats aussi monstrueux que lâches, d’êtres innocents, n’ont jamais aucune justification et les commettre au nom d’une religion encore moins. Fanatisme et politique n’ont jamais fait bon ménage. L’histoire nous le rappelle.

 

Or c’est justement au nom de l’histoire, mais sans nostalgie et dans un souci d’avenir meilleur, que je peux apporter quelque chose, au moment où la France, mon pays, subit une grave crise. Il me semble que les seuls remèdes politiques habituels ne suffiront pas à conjurer les dégâts et la profondeur du mal. Vu avec le recul des siècles et surtout l’expérience que cela donne, le mal qui atteint la France me parait double. Il y a d’abord une guerre de civilisation, déclarée par un ennemi plus ou moins visible et insidieux, et que désormais les gouvernants semblent enfin désigner par son nom mais, surtout, une très profonde et grave crise morale ou d’identité, sorte de cancer de l’intérieur qui nous affaiblit tout autant, peut-être même davantage, que l’ ennemi désigné.

 

De la guerre qui est menée à la France, à l’Europe, à la Chrétienté, que dire ? Accepter de mettre un nom sur les choses et donc les qualifier est déjà le meilleur moyen pour combattre. L’ennemi identifié, il s’agit de concevoir et de mettre en œuvre une politique étrangère et une politique intérieure qui répondent aux intérêts de la France et de l’Europe chrétienne dont nous sommes solidaires. Il s’agit ensuite d’avoir une stratégie et une tactique. Je ne doute pas que l’une et l’autre soient à la portée de nos gouvernants quels qu’ils fussent, s’ils acceptent de se remettre en cause, de se donner les moyens de la lutte et de faire confiance aux spécialistes. Faire parler la raison plus que le sentiment et l’idéologie. La France a toujours su mener les combats, ses forces armées sont reconnues par tous et partout, et le pays entier trouvera l’énergie nécessaire pour les soutenir. Déjà, force est de constater que de saines réactions ont commencé à apparaître.

 

La crise morale est plus grave. Les causes internes sont toujours plus complexes à combattre que les ennemis déclarés. Elles le sont notamment parce qu'elles ont souvent des origines plus profondes, plus lointaines. Mais l’histoire dont par ma naissance je suis en quelque sorte le représentant comme héritier et successeur des souverains qui, patiemment, siècle après siècle, ont façonné la France, l’histoire montre que les crises de conscience ne sont pas insurmontables. C’est même souvent de l’épreuve et de la rupture avec des habitudes passées qui endorment plus qu’elles ne font progresser, que la France s’est constituée. Dès l’origine ! Epreuves et rupture, avec Clovis qui fait passer la Gaule du rang de province romaine à celui de royaume libre et autonome ; épreuves et rupture avec la renaissance carolingienne ; puis avec le renouveau de la souveraineté au XIIIe siècle, celui de Bouvines et de Saint Louis ; et je continue avec le renouveau d’après la guerre de Cent ans qui avait pourtant laissé la France exsangue et quasi à la merci d’une dynastie étrangère. Que dire de la Renaissance qui a suivi le désastre de Pavie, de celle d’après les Guerres de Religion ou encore du sursaut admirable de tout le pays dans les premières années du XVIIIe siècle alors que Louis XIV devait faire face à une Europe une nouvelle fois coalisée. Oui, il y a un ressort très français qui veut que notre pays même malmené, même quasiment abattu, ne capitule pas.

 

Ces sursauts proviennent de la nature très particulière de la France. Ce n’est pas un état comme les autres. Le pouvoir ne s’y confond pas avec la force. La France a toujours reposé sur ses familles, sur des communautés d’intérêt, sur un état de droit mis en place alors que l’Europe connaissait encore régime féodal et droit du plus fort. Si la France présente cette spécificité cela lui vient de ses origines. Clovis, ne fut pas seulement le premier des rois, mais ce fut surtout le premier des rois chrétiens. Ainsi dès l’aube de la civilisation française il y avait, venant couronner au sens propre comme figuré le pouvoir, une transcendance. Politique et mystique allaient de pair. Jamais le roi ne fut un monarque tout puissant. La royauté française a toujours été vécue comme un service, imposant des devoirs garantis par Dieu. Au-dessus du roi il y avait toujours la nécessité de conserver les préceptes de l’évangile qui sont aussi ceux du droit naturel : respect de la personne humaine, respect de la famille. La France a mérité le titre de « Fille aînée de l’Eglise », parce que plus que toute autre nation, elle a su mettre ses devoirs avant ses droits. Elle a puisé dans la religion une éthique qui donnait à la politique une autre dimension. Ainsi, elle devint un modèle.

 

Certes cela a pris des contours bien différents selon les âges, mais le principe a toujours subsisté ; certes il y a eu parfois de mauvaises politiques mais justement reconnues comme telles. Mais l’histoire nous enseigne aussi qu’il y a des limites à ne pas franchir, des principes non négociables : la souveraineté de l’état, le primat du bien commun contre les intérêts particuliers, les libertés notamment collectives pour garantir les particularismes hérités de l’histoire des lieux, etc.

 

L’histoire nous apprend aussi et surtout qu’un peuple est grand quand il a des motifs de partager une vision commune de sa destinée c’est-à-dire de son avenir ; de donner de lui-même pour des causes qui le dépassent mais qui le font entrer dans l’histoire. Tel est bien ce qui a produit les grands artistes, les grands savants, les grands capitaines et les conquérants ; les gloires nationales que nos livres, nos mémoires, nos chansons exaltaient. Durant longtemps, de l’épopée des grognards de l’Empire au « debout les morts ! » de la Guerre de 14-18, les régimes nouveaux ont continué à évoquer ce récit national. La mystique de la Patrie avait su remplacer l’amour pour le Roi et la Couronne. Mais qu’en est-il actuellement ? Quelle « mystique » est-elle offerte aux jeunes depuis deux ou trois générations ? Celle du consumérisme et du matérialisme; celle de la culture de la mort ; celle du jeu et du moindre effort, celle de la toute-puissance de l’argent. Depuis des décennies ont été élevés au rang de nouvelles valeurs l’individualisme, l’abandon de la notion de service et de sacrifice, le relativisme, l’immanence et, comble, la négation des épisodes glorieux de notre histoire dont il faudrait s’excuser ! Tout cela a détruit peu à peu les fondements de la société qui n’a plus su intégrer ceux qui frappaient à sa porte et qui, surtout, a ôté tout souhait et désir de s’intégrer à la France devenue plus un contre-modèle qu’un modèle.

 

Il me semble que la cause première de ce triste état des lieux est avant tout l’abandon des repères notamment religieux par notre pays c’est-à-dire ces limites sans lesquelles les libertés ne sont plus que des licences dangereuses tant pour l’homme que pour la société. Ainsi, en un peu plus de deux siècles a été porté profondément atteinte à notre identité, française et chrétienne. Les repères perdus, l’avenir est difficile à construire ! Aussi, nourrie de bonnes intentions comme le prétendent ses partisans, la laïcité républicaine n’en est pas moins un leurre. Elle nous coupe en réalité de nos racines séculaires et le vide idéologique laisse la place à toutes les idéologies mortifères.

 

Les jeunes ont besoin de grandeur, besoin d’espérance. Une société qui désespère et désenchante sa jeunesse n’a plus sa place. Il faut revenir de cet esprit d’abandon. Il faut retrouver enthousiasme, désir de se dépasser et, surtout, volonté. Retrouver la ferveur de Bouvines et de Patay, celle que montrent les champions sportifs prenant exemple sur les saints ou les militaires. Offrir des perspectives qui présentent leur part de gratuité et de grandeur. Ces occasions ne manquent pourtant pas aujourd’hui où les combats à mener sont nombreux : ceux pour redonner à la vie humaine sa place avec ses multiples facettes depuis l’éthique oubliée dans les états riches jusqu’aux problèmes de malnutrition dans les pays pauvres ; ceux pour rendre notre planète plus durable après qu’elle a été souvent saccagée par l’inconscience de plusieurs générations ; ceux pour faire accéder le plus grand nombre à l’instruction sans laquelle il n’y a pas d’échanges possibles entre les hommes. Savoir se parler et pouvoir se comprendre !

 

Redonner le goût du bien commun et se souvenir que la France est d’abord une communauté forte de son identité façonnée par ses racines gréco-latines et chrétiennes.

 

Heureusement, bon nombre de jeunes l’ont retrouvé d’eux-mêmes dépassant les faux maîtres qui les trompaient plus qu’ils ne les formaient. Depuis plusieurs années on les voit veiller sur leur pays ; retrouver les fondamentaux de la philosophie notamment politique, renouer avec les valeurs du don, de la gratuité sans lesquelles il n’y pas de bien commun possible. On les voit surtout retrouver le sens de la famille et de la vie sur lequel ils assoient leurs perspectives d’avenir. Le monde appartient aux jeunes et à ceux qui donnent du sens à leur vie. L’histoire de France nous l’enseigne.

 

J’ai voulu le rappeler car, en invoquant l’aide de Saint-Louis, mon aïeul, mais aussi celle de tous les saints et saintes de France, si nombreux, et en n’oubliant pas le dernier d’entre eux, le père Hamel, mort en martyr pour sa Foi, je crois plus que jamais en mon pays et en son avenir.

 

Louis de Bourbon, duc d’Anjou

 

Source: Déclaration du duc d'Anjou, Louis XX facebook, 25 août 2016

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