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Christ Roi

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24 avril 2025 4 24 /04 /avril /2025 00:00

Saint-Fidele-de-Sigmaringen.jpg

Saint Fidèle de Sigmaringen

Fidèle, de son nom civil Marc Roy, né le 1er octobre 1577 à Sigmaringen, petite ville d'Allemagne voisine de la Suisse, est mort assassiné martyr pour la foi à Seewis im Prättigau (Suisse) le 24 avril 1622.

Son éducation fut soignée, même brillante, et ses vertus étaient si appréciées de ses condisciples, qu'ils l'appelaient le Philosophe chrétien. Dès lors il s'approchait souvent des sacrements, visitait et soignait les malades dans les hôpitaux et passait des heures entières au pied des autels, dans une intime conversation avec Jésus-Christ.



Il exerça plusieurs années la profession d'avocat à Colmar, en Alsace, et s'y fit remarquer par sa loyauté, sa haine du mensonge et la sagesse de ses plaidoyers ; il mérita le surnom d'Avocat des pauvres.



Bientôt pourtant la Lumière divine lui fit comprendre qu'il était difficile d'être en même temps riche avocat et bon chrétien : aussi il quitta sans hésiter le monde, où il eût fait bonne figure, pour se retirer chez les Capucins de Fribourg; il y prit l'habit en 1612, à l'âge de trente-cinq ans. 



Devenu prêtre capucin et éminent prédicateur, il obtint de nombreuses conversions auprès des calvinistes des Grisons. L'animosité que cela entraina fit qu'il fut assassiné.



Ses premières années de vie religieuse furent difficiles, il éprouva de profonds doutes, et fut victime de violentes tentations. Son guide spirituel l'aida à voir clair en lui et le rassura. Dès lors, il vendit tous ses biens, et retrouva la paix. Il disait : "J'ai rendu les biens de la terre, et Dieu me donne en retour le royaume du Ciel."

Il choisissait les meubles les plus humbles, les habits les plus usés, il s'infligeait de pénibles mortifications, et vivait les temps de pénitence en ne mangeant que du pain, de l'eau et quelques fruits. "Quel malheur, disait-il, si je combattais mollement sous ce Chef couronné d'épines !"



Il mit tout son zèle dans sa mission, sa vie sainte et austère était un témoignage éloquent, et fit de nombreuses conversions.

Toutefois, il fut trahi, et fut poignardé par un groupe d'hommes qui contestaient son enseignement. Il mourut à Seewis im Prättigau, en 1622.



Béatifié le 24 mars 1729 par le Pape Benoît XIII il fut canonisé une vingtaine d'années plus tard (29 juin 1746) par le Pape Benoît XIV. Liturgiquement il est commémoré le 24 avril.
 

Citation de saint Fidèle :

 

"Ô foi catholique, comme tu es ferme, comme tu es inébranlable, bien enracinée, bien fondée sur la pierre solide! Le ciel et la terre disparaîtront, mais tu ne pourras jamais disparaître. Dès le commencement, le monde entier t'a contredite, mais tu as triomphé de tous par ta grande puissance. La victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi. Elle a fait plier des rois très puissants sous le joug du Christ, elle a conduit les peuples à obéir au Christ."

 

Saint-Fidele-avec-Saint-Joseph-de-Leonessa-par-Tiepolo.jpg

Saint Fidèle avec Saint Joseph de Leonessa par Tiepolo

Sources: 1, 2, 3

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23 avril 2025 3 23 /04 /avril /2025 00:00
Saint Georges († 303)

Georges de Lydda naît vers 275/280 à Mazaca, en Cappadoce (Turquie), dans une famille relativement aisée. Son père, Gérontius, noble d’Arménie, vint en Cappadoce servir dans l'armée romaine. Son éducation fut toute chrétienne

 

À l'âge de dix-sept ans, il embrassa la profession des armes comme son père, et bientôt sa beauté, sa distinction, son courage, l'élevèrent à la dignité de tribun militaire (commandant) dans la garde impériale.
 

La légende du dragon

 

Dans l'histoire de S. Georges il n'y a ni dragons ni princesses.

 

Georges combattit une bande de pillards dirigée par un homme qui terrorisait la région de Lydda (Lod, dans l'état actuel d'Israël). Le nom de cet homme, Nahfr, en égyptien voulait dire le "serpent", le "dragon" : la région appela l'armée romaine à l'aide. Le pays était obligé de lui fournir chaque jour deux moutons. Un jour que le pays de Lydda n'eut plus de moutons, l'homme réclama un enfant chaque jour en sacrifice. Une jeune fille de quatorze ans fut offerte. C'est alors que Georges décida de mettre fin à cette terreur. Chevauchant son cheval, armé de sa lance, il tua la bête et délivra la région de ce monstre.

 

La légende Jacques de Voragine au XIIIe siècle a spiritualisé cette histoire, qui a sans doute un fondement réel. Le plus ancien récit connu de l'épisode complet du dragon est un texte en géorgien du XIe siècle.

 

De ses origines orientales, il a été introduit dans la tradition chrétienne occidentale, peut-être par les Croisades.

 

La légende est devenue un symbole de la victoire de la foi contre le malin.

 

Le monde de la chevalerie médiévale en a fait l'incarnation de ses propres idéaux. 

De retour à Nicomédie, Georges rendit visite aux chrétiens emprisonnés. Dioclétien ayant rallumé la persécution contre les chrétiens, l'indignation de Georges éclata en face même du tyran, devant lequel il exalta la grandeur du Dieu véritable et confondit l'impuissance des fausses divinités. Sa noble audace lui mérita le reproche d'ingratitude et des menaces de mort. 

 

Dioclétien (empereur 284-305) lui enjoignit de cesser ses actions pro-chrétiennes et de reprendre son service. Il refusa et quitta le palais, en détruisant une tablette sur laquelle figurait l'édit obligeant au culte d'Apollon. Arrêté pour cet acte, il fut soumis à de nombreux supplices, mais il survit miraculeusement, provoquant de nombreuses conversions, notamment celle de l'épouse de Dioclétien, une princesse perse nommée Alexandra, et deux autres consuls d'Orient, Anatole et Protole, ainsi que celle du gardien de la prison où il fut interné.

 

Georges profita de ses derniers jours de liberté pour distribuer ses biens aux pauvres et affranchir ses esclaves. Ainsi préparé aux combats du Christ, le tribun aborde l'empereur lui-même et plaide devant lui la cause des chrétiens.

 

"Jeune homme, lui répond Dioclétien, songe à ton avenir!



- "Je suis chrétien, dit Georges, je n'ambitionne ni ne regrette rien dans ce monde; rien ne saurait ébranler ma foi." Il est alors battu de verges, puis il subit l'affreux supplice de la roue, on le met dans l'intérieur d'une roue armée de tous côtés de pointes d'acier, afin de le déchirer en mille pièces : au sortir de ce supplice, il est entièrement guéri. Un ange descendit du Ciel pour guérir ses blessures.

 

Quelques jours après, le martyr reparaît plein de vie en présence de l'empereur, qui le croyait mort; il lui reproche de nouveau sa cruauté et l'engage à reconnaître le vrai Dieu. Trois jours il est abandonné sur un lit de chaux vive; on lui met ensuite des chaussures de fer rougies au feu, on lui fait avaler un poison très violent, on lui passe les pieds dans des entraves, on l'étend sur le pavé, on lui roule sur la poitrine une énorme pierre; On le suspend à un poteau pour l'éventrer à coups de lance.

 

 

Georges, par la grâce de Dieu, subit toutes ces épreuves sans en ressentir aucun mal; plusieurs païens même se convertissent à la vue de tant de merveilles. Reconduit de nouveau dans sa prison, l'athlète invincible de la foi vit en songe Jésus-Christ descendre vers lui:



"Georges, lui dit-Il en lui présentant une couronne de pierres précieuses, voilà la récompense que Je te réserve au Ciel; ne crains rien, Je combattrai avec toi demain, et tu remporteras sur le démon une victoire définitive."

 

Le jour suivant, Dioclétien tâcha d'ébranler le martyr par des flatteries:

 

"Conduisez-moi devant vos dieux," dit Georges. On l'y conduit, croyant qu'il va enfin sacrifier.

 

Parvenu devant la statue d'Apollon, Georges fait le signe de la Croix et dit: "Veux-tu que je te fasse des sacrifices comme à Dieu?"

 

La voix du démon répond: "Je ne suis pas Dieu; il n'y a de Dieu que Celui que tu prêches." Et en même temps la statue tombe en poussière. Le peuple s'enfuit épouvanté, et l'empereur vaincu, humilié et furieux, fait trancher la tête au martyr, un vendredi 23 avril 303, à l'âge de 22 ans.

 

Des chrétiens recueillent sa dépouille pour l'enterrer à Lydda, dans une église qui lui est dédiée, là où il avait vaincu "le dragon".

 

 

En Israël, où son tombeau est vénéré à Lydda (Lod). Chrétiens d'Orient et Musulmans affirment qu’il s'y trouve encore, dans la crypte, sous l’autel.

 

Le culte de saint Georges est attesté dès le IVe siècle en Palestine. Des églises lui sont dédiées, ainsi qu'un monastère à Jérusalem et un autre à Jericho.

 

En Égypte, il patronne une quarantaine d'églises et trois monastères ; à Constantinople, Constantin devenu empereur en 324, fait élever une église à sa mémoire; saint Georges devient un des protecteurs des milices de Byzance ; En Grèce se construisent des sanctuaires à Mytilène, à Bizana, à Thessalonique et Athènes, tandis qu’à Chypre, on compte plus de soixante églises.

 

En Italie son culte arrive par la Sicile, Naples et Ravenne où il est attesté dès le VIe siècle, ainsi qu’à Ferrare.

 

Gélase Ier le canonise en l'an 494.

 

Dans le royaume des Francs, sous l'influence de Clotilde, Clovis (466 - roi de 481 à 511) fait élever un monastère en son honneur.

 

Il semble que le culte de saint Georges fut établi à Rome sous Léon II (682) avec l'église des saints Sébastien et Georges.

 

Son culte fleurit au IXe siècle, probablement grâce aussi aux croisades et ne faiblira plus au cours du Moyen Âge. Il devient le saint patron de l'ordre du Temple, de l'ordre Teutonique, de l'ordre de la Jarretière...

 

Des textes laïcs évoquant le martyre du saint furent écrits aux Xe et XIe siècles, comme le Georgslied, un poème vernaculaire relatant la passion du saint ou "la Légende dorée" au XIIIe.

Le culte de saint Georges est très fort en Angleterre où au moins six rois portent son nom. La "Croix de Saint Georges" fut le drapeau officiel de l'Angleterre de 1277 à la création du Royaume-Uni en 1707.

 

En 1970, l'Église a réduit le culte de saint Georges de "fête" à mémoire facultative", car nous manquons de renseignements sur sa vie. Mais la dévotion des fidèles est restée très forte.

Saint Georges terrassant le dragon, Paolo Uccello, 1470

Saint Georges terrassant le dragon, Paolo Uccello, 1470

Saint Georges combattant le dragon, Eugène Delacroix, 1847, musée du Louvre

Saint Georges combattant le dragon, Eugène Delacroix, 1847, musée du Louvre

Saint Georges est vénéré : en Géorgie, dont il est le saint patron ; en Éthiopie, dont il est également le saint patron ("patron céleste de l’Éthiopie") ; en Bourgogne, dont il est le saint protecteur ; en Angleterre, où il remplaça Édouard le Confesseur en tant que saint national lors de la fondation de l’ordre de la Jarretière par Édouard III en 1348. Le drapeau anglais porte d'ailleurs la croix de saint Georges ; en Navarre, où son nom était scandé lors des batailles, notamment par les troupes du roi Charles II ; en Israël, où son tombeau est vénéré à Lydda (Lod) ; chez les scouts dont il est le saint patron ; chez les Grecs, qui lui ont conféré la qualité de Grand-Martyr (mégalomartyr) ; en Arménie, où un monastère dans la ville de Moughni est supposé avoir quelques reliques du saint ; à Beyrouth, dont il est le patron, avec un monastère remontant au IVe siècle ; en Russie, qui l'a adopté comme principal emblème de ses armoiries et où le premier des ordres militaires porte son nom (voir ordre de Saint-Georges) ; au cours de la Seconde Guerre mondiale, une division de l’Armée rouge, constituée sous le patronage de l’Église orthodoxe, porta le nom de Saint-Georges ; en Bulgarie où il est le saint patron de l’armée bulgare ; à Moscou, Gênes, Venise et Barcelone, dont il est un des saints patrons ; en Espagne, il est aussi le saint patron de l’Aragon et la Catalogne, dont il est le saint patron et où la principale décoration, la creu de Sant Jordi ou croix de saint Georges porte son nom, bien qu'il soit aussi vénéré comme saint patron par quelques villes espagnoles importantes dans d’autres régions autonomes du pays, telles que Alcoy ou Cáceres ; en Serbie, Balkans, par les communautés Slaves du Sud comme les Serbes de Croatie, de Bosnie, du Monténégro et les Macédoniens (Đurđevdan), Serbe (Sveti Georgije ou Djurdjic) fêté le 16 novembre en référence à saint Georges de Lyidie et chez les Rroms (Hıdırellez), il est fêté le 6 mai et marque le début du printemps ; en Allemagne où il est le saint patron de la cité de Fribourg-en-Brisgau ; en Suisse où il est le saint patron de la commune de Chermignon ; Dans les troupes blindées de l'armée suisse, qui ont pour devise :  "Par saint Georges, vive la cavalerie !" ; au Brésil et plus particulièrement à Rio de Janeiro où il est très apprécié et où la journée du 23 avril lui est dédiée ; dans toute la chrétienté, en tant que patron des chevaliers ; par les frères de l’ordre du Temple dont il était le saint patron et protecteur ; par les membres de l’ordre Teutonique, dont il est le saint patron ; ainsi qu’au Portugal où il est préféré à saint Jacques ; en Lituanie, où il est vénéré comme "deuxième patron" après saint Casimir ; en Belgique, saint patron des gendarmes à cheval et de la cavalerie ; dans l’arme blindée et cavalerie française, qui a pour devise : "Et par saint Georges… !" ; en Camargue, il est le patron de la Confrérie des gardians ; Il est représenté sur la bannière des Dauphins de Viennois, dont le cri de guerre était "Saint Georges et Dalphiné", et aussi sur la croix de Georges, la médaille la plus haute pour la bravoure des civils dans le Royaume-Uni ; Il est le saint patron des plumassiers.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/bc/Sv_Juraj_Fernkorn_Zg_0707.JPG/645px-Sv_Juraj_Fernkorn_Zg_0707.JPG

Saint Georges et le dragon, Anton Dominik Fernkorn, Zagreb, Croatie
Ordre impérial (russe) et militaire de Saint-Georges, institué par Catherine II de Russie en 1769 pour récompenser officiers et soldats. Supprimé par Lénine, en 1918, il fut réinstauré en 1994 par Boris Eltsine sous le nom d’ordre de Saint-Georges (Орден Святого Георгия). Il comporte quatre classes et ses couleurs distinctives sont l’orange rayé de trois bandes noires.

Ordre impérial (russe) et militaire de Saint-Georges, institué par Catherine II de Russie en 1769 pour récompenser officiers et soldats. Supprimé par Lénine, en 1918, il fut réinstauré en 1994 par Boris Eltsine sous le nom d’ordre de Saint-Georges (Орден Святого Георгия). Il comporte quatre classes et ses couleurs distinctives sont l’orange rayé de trois bandes noires.

Ordre impérial (russe) et militaire de Saint-Georges, Croix de Saint-Georges de 3e classe

Ordre impérial (russe) et militaire de Saint-Georges, Croix de Saint-Georges de 3e classe

Sources : (1), (2) Mgr Paul Guérin, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Editions D.F.T., Saint-Etienne 2003, p. 247 ; (3) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 68.

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21 avril 2025 1 21 /04 /avril /2025 21:01

Maj permanente

Les oeuvres du Christ ne reculent pas, mais elles progressent.

Saint Bonaventure

Après le décès du pape François ce matin, certains commencent déjà à demander si l'on verra les "progressistes" poursuivre les thèmes portés par François dans le prochain pontificat ou si l'on verra au contraire un "retour en arrière" avec les "conservateurs" (sic) ?

 

En réalité il n'y a jamais de retour en arrière, ni de fuite en avant.

 

L'Église des conservateurs n'est pas non plus contradictoire avec une Église des réformateurs : l'Église est toujours nouvelle, elle est toujours en progrès car greffée sur le cep du Ressuscité. L’Église intègre en elle-même une auto-contestation arbitrée par le Saint-Esprit agissant lors de la désignation du Successeur de Pierre à chaque conclave. Cette problématique de débat politique à l’intérieur de l’Église ne remet pas en cause l’unité de la foi mais est au contraire le fruit d’une sage volonté divine. 

 

Il est vrai cependant que le pape François fait partie d'une génération dans le Clergé qui a porté des thèmes mondialistes ou de gauche qui ont vu la persécution des catholiques de la messe latine traditionnelle, des déclarations hérétiques sur l'enfer, la Résurrection du Christ, la suppression de la peine de mort dans le catéchisme de S. Jean-Paul II, l'accueil sans limites des migrants, le relativisme de la religion, un regard candide sur l'islam et l'islamisation de l'Europe, au point qu'en 2018 des ex-musulmans convertis au catholicisme lui écrivaient pour s'inquiéter de cette orientation. 

 

Au début de son pontificat, c'est Amoris laetitia qui a fait comprendre à tous que l'approche des questions morales avait radicalement changé. C'était en 2016. Le paragraphe 305 ainsi que la note 351 de cette Exhortation ouvraient une double morale en réconciliant l'inconciliable : l'adultère, dans les cas où il est innocent ou pas entièrement coupable, peut s'approcher de l'Eucharistie tout en restant adultère. La même année, les évêques de la région de Buenos Aires publient une lettre intitulée "Accompagner, discerner et intégrer les fragilités", qui admet à la communion les personnes divorcées et remariées. François déclare que "le texte est très bon et explique de manière excellente le chapitre VIII d’Amoris laetitia. Il n'y a pas d'autre interprétation." La lettre et le commentaire du Pape ont été incorporés aux Acta Apostolicae Sedis en 2017, devenant ainsi un Magistère authentique.

Une application abusive de Gaudium et spes aux divorcés et "remariés" avait été relevée par Don Alfredo Morselli dans l'article en italien de "Corrispondenza Romana" titré "Amoris Laetitia: la logica dell’eresia", "Amoris Laetitia : la logique de l'hérésie", dont nous avions proposé une traduction :

"Pour soutenir que la fornication et l'adultère ne sont pas toujours des péchés mortels, vous avez ... a) une utilisation absurde de Gaudium et Spes utilisé pour soutenir que dans certains cas, le péché est bon pour l'amour, en appliquant à une relation adultère le principe selon lequel s'il lui manque certaines expressions d'intimité conjugale, il n'est pas rare que "la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis" (Conc Concile œcuménique Vatican II, Constitution Gaudium et spes, 51;..... cf. Amoris laetitia, note 329) ..." (Fin de citation)

 

François critiqua les cardinaux qui ne voulurent pas se faire injecter le "vaccin" covid et assura que se vacciner (avec le "vaccin" covid expérimental) était "un acte d’amour".
 
Le Cardinal Burke, l’une des voix les plus critiques du Vatican à l’égard de François, a sévèrement critiqué les vaccins contre la COVID-19, allant jusqu’à les décrire comme faisant partie d’un "programme totalitaire". Sa position fut perçue comme un scandale par le Vatican, qui promut la vaccination comme un acte de responsabilité chrétienne.

Burke aura plus tard raison avec sa position sceptique sur les vaccins, et les organisations de santé ont fini par admettre les dangers de l’injection génique expérimentale promue par le pape François.
 
Mort du pape François, fin d'une époque ?

Tout en cultivant l’image médiatique d’un pape "soucieux des périphéries", François était coutumier d'un langage brutal envers les fidèles réclamant plus de clarté, les traitant de "rigides" ou envers ses opposants. Il dit par exemple du cardinal Burke qu’il était son "ennemi" et que c'était la raison pour laquelle il lui supprimait son salaire et le chassait de ses appartements. 

 

Le Pontificat des purges vit en 2023 une longue série d'évêques destitués prématurément.
 

François fractura et divisa profondément l’Église. Il nomma régulièrement des cardinaux de sa mouvance, ce que ne firent ni S. Jean-Paul II ni Benoît  XVI, qui au contraire nommèrent leurs opposants. 

En 2019, des érudits l’accuserent d'hérésie. En 2020, l'accord d'Abou Dhabi trouvait un débouché cynique mais logique dans l'invitation du président turc Erdoğan au pape François à venir prier dans la "mosquée" Sainte-Sophie. Dans le dit "accord" du 4 février 2019 signé entre le Pape François et le Grand Imam d'Al-Azhar Ahmad Al-Tayeb, se trouvait cette phrase : "le pluralisme et la diversité des religions, des couleurs, du sexe, de la race et de la langue sont une sage volonté divine".

 

En 2024, François affirmait encore qu'"il n'y a qu'un seul Dieu et chacun a son propre langage pour arriver à Dieu. Sikh, musulman, hindou, chrétien, ce sont des chemins différents." Ces propos tenus à Singapour, alors que François s'adressait à un groupe interreligieux de jeunes ont fait que l'évêque Strikland aux Etats-Unis l'accusa publiquement d'hérésie. Le professeur américain Edward Feser ironisait : 

 

"Si, comme le dit le pape François, nous devions accepter toutes les religions comme des chemins vers Dieu et ne pas les condamner comme fausses, alors cela inclurait le catholicisme traditionaliste, la FSSPX, le sédévacantisme, etc. - Dans ce cas, pour être cohérents, les défenseurs du pape doivent cesser de critiquer ces points de vue."

( Cf. x.com/FeserEdward/status/1835021839367823603)

 

La déclaration Fiducia supplicans signée sous ce pontificat a été critiquée pour sa grande confusion ou son hérésie (par des cardinaux, ce qui est du jamais vu) et a fait l'objet d'un barrage mondial de la part des conférences épiscopales. La foudre même détruisit la clé et la main de la statue de Saint-Pierre le jour de l'anniversaire du pape François, la veille même de la publication de la dite déclaration. Un hasard ?

 

La disparition du pape François un lundi de Pâques est-elle un signe de la résurrection de l'Église ?

 

La génération du pape François est en train de disparaître et d'être remplacée par une autre génération plus "conservatrice" davantage soucieuse du sacré, du respect des dogmes, de la religion, et en ce qui concerne les racines chrétiennes, de la souveraineté et de la culture.

 

Prions pour François.

 

Et prions pour le prochain pape afin que les oeuvres du Christ continuent.

Mort du pape François, fin d'une époque ?
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20 avril 2025 7 20 /04 /avril /2025 19:15

Dans un monde qui court après des illusions passagères, une vérité inébranlable demeure : Jésus-Christ est ressuscité des morts. De l'image mystérieuse du Suaire de Turin au martyre courageux des apôtres, les preuves sont convaincantes.

 

Explorons…

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Le suaire de Turin, un tissu de lin de 2,5 mètres de long portant l'image légère et détaillée d'un homme crucifié, défie les explications modernes. Son négatif - comme l'image - montre des blessures correspondant à la crucifixion romaine : des marques de clous, des blessures de fouet et une blessure latérale correspondant à une lance.

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

L'image est dépourvue de pigments ou de colorants, ce qui exclut toute forme d'art conventionnel.

 

Il s'agit d'une décoloration superficielle des fibres supérieures du lin, pénétrant à peine à 200 nanomètres.

 

Son image codée en 3D et sa précision anatomique défient toute falsification. 

Des théories telles qu'une explosion de lumière ultraviolette ou de radiations ont été proposées, mais aucun processus naturel ou artificiel connu ne permet de reproduire ce phénomène.

 

Une étude réalisée en 2018 par le Conseil national italien de la recherche a relevé les propriétés "photochimiques" de l'image, suggérant un événement instantané.

Les grains de pollen présents sur le Suaire comprennent des espèces originaires de Judée, et son tissage en chevrons correspond aux textiles syriens du 1er siècle.

 

Une datation au radiocarbone réalisée en 1988 l'a placé au Moyen Âge, mais la contamination due à des réparations et des méthodes d'échantillonnage défectueuses ont jeté le doute sur ces résultats.

Des études ultérieures, comme une analyse réalisée en 2019 par le chercheur français Tristan Casabianca, suggèrent que les données n'étaient pas cohérentes, ce qui relance la possibilité d'une origine au 1er siècle.

 

Les sceptiques affirment qu'il s'agit d'un faux, citant la date du radiocarbone.

 

Pourtant, la précision anatomique - qui correspond à des blessures de crucifixion inconnues des artistes médiévaux - et l'absence de coups de pinceau remettent en cause cet argument. Aucun faussaire n'aurait pu anticiper l'effet négatif de la photographie des siècles plus tard.

Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. ... L’ange prit la parole et dit aux femmes : "Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié.

Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. ... [A]llez dire à ses disciples : “Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.”"

Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples..

Mt 28,1-8

"Peu d'époques et de sociétés ont accordé un grand crédit aux femmes. ...

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

S'ils (les Apôtres) avaient voulu monter une telle opération d'intoxication, une telle manipulation, comme on dit aujourd'hui, ils auraient choisi d'autres messagers que des femmes (Mt 28,1; Mc 16,1-4; Lc 24,1-3; Jn 20,1-2).

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Faire annoncer la résurrection de Jésus par des femmes, quelles qu'elles soient, était le plus sûr moyen de ne pas être cru." (Jacques DUQUESNE, Jésus, Desclée de Brouwer/Flammarion, Éditions J'ai lu, Paris 1996, p. 250)

Fra Angelico, Fresques de San Marco

Fra Angelico, Fresques de San Marco

Il est frappant de constater que les apôtres sont passés du statut de disciples timides à celui de proclamateurs audacieux de la résurrection du Christ.

 

Après l'arrestation de Jésus, Pierre l'a renié trois fois et la plupart ont fui.

 

Pourtant, après la résurrection, ils ont prêché sans crainte, affrontant la torture et la mort.

Pierre a été crucifié la tête à l'envers à Rome (selon l'historien de l'Église primitive Eusèbe).

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Jacques, fils de Zébédée, a été décapité (Actes 12:2), Philippe crucifié.

 

La tradition veut que la plupart des apôtres aient connu une fin atroce : André crucifié sur une croix en X, Thomas transpercé. Jean, exilé à Patmos, est mort naturellement mais a subi des persécutions.

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Les menteurs ne meurent pas pour des histoires inventées.

 

Les apôtres n'ont acquis ni richesse ni pouvoir, mais seulement des souffrances.

 

Leur conviction inébranlable suggère qu'ils ont été témoins de quelque chose d'extraordinaire. Comme l'a fait remarquer le sceptique devenu chrétien C.S. Lewis, on peut mourir pour une croyance, mais pas pour un mensonge avéré. 

"Ces hommes couchés se sont relevés, et ils ont tout affronté pour proclamer que Jésus était vivant, et la meilleure preuve, ce sont ces hommes eux-mêmes, ces moins que rien, ces poltrons à demi illettrés qui allaient affronter tous les périls, ressusciter le mouvement de Jésus, répéter partout ses paroles d'amour et de libération." (Jacques DUQUESNE, Jésus, Desclée de Brouwer/Flammarion, Éditions J'ai lu, Paris 1996, p. 252)

Les critiques suggèrent qu'ils étaient délirants ou motivés par le zèle religieux.

 

Mais il est improbable que des personnalités diverses aient pu délirer en masse sous la torture.

 

Le zèle seul n'explique pas leur témoignage unifié à travers les décennies et les régions. 

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Des documents historiques autres que la Bible confirment des détails essentiels de la vie et de la mort de Jésus.

 

Des sources non chrétiennes, écrites en l'espace d'un siècle, s'alignent sur les récits de l'Évangile. 

En 116 après J.-C., l'historien romain Tacite rapporte l'exécution de Jésus sous Ponce Pilate, notant que le christianisme s'est répandu malgré les persécutions. 

En écrivant 𝘐𝘯 𝘈𝘯𝘵𝘪𝘲𝘶𝘪𝘵𝘪𝘦𝘴 𝘰𝘧 𝘵𝘩𝘦 𝘑𝘦𝘸𝘴 en 93, l'historien juif Flavius Josèphe mentionne la crucifixion de Jésus et la croyance de ses disciples qu'il est ressuscité. 

Le tombeau vide a posé problème aux Romains et aux dirigeants juifs.

 

Les Évangiles font état d'un tombeau scellé, gardé par des soldats romains, et pourtant le corps de Jésus a disparu.

 

L'explication du Sanhédrin - les disciples ont volé le corps - n'est pas crédible.

Les gardes romains risquaient la mort s'ils manquaient à leur devoir.

 

Une lourde pierre, roulée en bas d'une pente dans un sillon, devait être déplacée par plusieurs hommes.

 

Les disciples, décrits comme dispersés et craintifs, n'avaient ni le motif ni les moyens de dominer des soldats entraînés. 

Le Sanhédrin avait toutes les raisons d'exposer le corps de Jésus pour écraser le christianisme.

 

Il n'existe aucune trace de la découverte du corps, malgré l'intérêt du public.

 

Les premières prédications chrétiennes à Jérusalem, à quelques pas du tombeau, auraient été impossibles si le corps avait été conservé.

Certains prétendent que le tombeau n'a jamais été vide ou que Jésus n'y a pas été enterré.

 

Pourtant, Joseph d'Arimathie, membre du Sanhédrin, est cité comme ayant fourni le tombeau - un détail vérifiable qui ne saurait être inventé.

Paul, dans 1 Corinthiens 15 (~55 ap. J.-C.), affirme que plus de 500 personnes ont vu Jésus ressuscité, dont beaucoup étaient encore en vie et pouvaient être interrogées. Ces apparitions ont eu lieu dans différents groupes, contextes et époques : des disciples, des sceptiques et des foules.

 

En l'espace de quelques décennies, le christianisme s'est répandu dans l'Empire romain, convertissant des milliers de personnes dans un environnement hostile.

 

En l'an 100 de notre ère, les croyants comprenaient d'anciens sceptiques comme Paul et même des élites romaines.

Les premiers chrétiens ont été persécutés - les boucs émissaires de Néron, les exécutions publiques.

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Pourtant, le mouvement s'est développé, attirant des juifs, des païens et des intellectuels.

 

Quelque chose de réel a déclenché ce mouvement.

 

Pharisien et persécuteur, le revirement spectaculaire de Paul après sa rencontre avec Jésus ressuscité (Actes 9) a déconcerté ses pairs. Ses écrits, incontestés dès le début, reflètent un homme transformé par une expérience tangible.

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Les preuves cumulées - scientifiques (Suaire), historiques (martyre, sources non chrétiennes) et logiques (tombeau vide, croissance rapide de l'Église, témoignages des femmes dans une époque où leurs paroles ne valaient rien) - pointent vers une seule réalité : Jésus a vaincu la mort.

 

Les sceptiques doivent se confronter à ces faits, et non les rejeter.

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Il est vraiment ressuscité.

Les preuves convaincantes de la Résurrection du Christ

Cf. Catholic Frequency

 

https://x.com/CatholicFQ/status/1913974589618561165

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19 avril 2025 6 19 /04 /avril /2025 10:40
Si tu aimes la Bible, tu aimeras la Messe catholique

Si tu aimes la Bible, tu aimeras la Messe catholique. Chaque dimanche quatre extraits de la Bible sont proclamés publiquement.

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19 avril 2025 6 19 /04 /avril /2025 07:20
L'université d'Oxford a déterminé la date de la Crucifixion : 3 avril 33

La date de la crucifixion fait l'objet de débats, mais aucun consensus n'a été trouvé sur l'année ni sur le jour de la mort de Jésus. Dans cette analyse, des calculs astronomiques sont utilisés pour reconstituer le calendrier juif du Ier siècle après J.-C. et dater une éclipse lunaire qui, selon des références bibliques et autres, a suivi la crucifixion. Les preuves suggèrent fortement que le vendredi 3 avril 33 après J.-C. est la date de la mort du Christ.

 

 

La chronologie est l'épine dorsale de l'histoire. La date clé de la vie de Jésus est celle de la crucifixion, car elle est directement liée à la durée de son ministère, ainsi qu'à la date et à la nature de la Dernière Cène. Nous pensons que la seule façon d'établir la date précise de la crucifixion est d'utiliser la science, l'histoire et la théologie dans une étude interdisciplinaire. Les tentatives précédentes de datation de la crucifixion ont utilisé un processus d'élimination, montrant que toute année autre que celle choisie est incompatible avec les preuves disponibles (voir, par exemple, Hoehner, 1 Finegan 2 ). Dans cet article, nous examinons la première datation positive de la crucifixion à l'aide de preuves d'éclipse lunaire. Nous réévaluons également la "méthode d'élimination" en utilisant une nouvelle technique de reconstruction du calendrier juif du Ier siècle après J.-C., qui devrait être plus précise que les versions précédentes. Les détails de notre travail ont déjà été publiés. 3,4

Dans cet article, nous rassemblons ces détails et ajoutons quelques commentaires.

 

Contexte biblique

 

Il existe trois principaux éléments de preuve pour dater la crucifixion :

 

(I) Jésus a été crucifié lorsque Ponce Pilate était procurateur de Judée (les quatre Évangiles ; également Tacite 5 ), 2 ce qui est bien documenté comme étant entre 26 et 36 après J.-C.

 

(II Les quatre Évangiles s’accordent à dire que Jésus est mort quelques heures avant le début du sabbat juif, c’est-à-dire qu’il est mort avant la tombée de la nuit un vendredi.

(III) Les quatre Évangiles s’accordent à un jour près (voir ci-dessous) sur le fait que la crucifixion a eu lieu au moment de la Pâque.

 

Ces trois éléments nous obligent à rejeter de nombreuses dates proposées par le passé pour la crucifixion.

Par exemple, l'une des plus anciennes traditions, remontant à Tertullien (200 apr. J.-C.), la situe au 29 apr. J.-C., le 25 mars. Cette date n'était pas acceptée partout dans l'Église primitive, et nous savons maintenant, grâce aux calculs astronomiques, que la lune de Pâques en 29 apr. J.-C. tombait en avril, et non en mars.

 

Dans le calendrier officiel des fêtes de Judée, tel qu'il était utilisé par les prêtres du temple, la date de la Pâque était spécifiée avec précision (voir, par exemple, Reicke 6 ). L'abattage des agneaux de la Pâque avait lieu entre 15 h et 17 h le 14e jour du mois juif de Nisan (correspondant à mars/avril dans notre calendrier). Le repas pascal commençait au lever de la lune ce soir-là, c'est-à-dire au début du 15 Nisan (le jour juif qui s'étend d'un soir à l'autre) (Lévitique 23 v. 5 ; Nombres 28 v. 16). Il existe une divergence apparente d'un jour dans les récits évangéliques de la crucifixion, qui a fait l'objet de nombreux débats. Dans l'Évangile de Jean, il est indiqué que le jour du procès et de l'exécution de Jésus était la veille de la Pâque (Jean 18 v. 28 et 19 v. 14). Jean situe donc la crucifixion au 14 Nisan. L’interprétation correcte des Synoptiques est moins claire et nous considérons brièvement trois des nombreuses interprétations possibles qui ont été proposées.

 

(a) Une lecture directe des Synoptiques semble indiquer que la Cène était un repas pascal, consommé au moment de la Pâque (c'est-à-dire le soir au début du 15 Nisan), la crucifixion ayant lieu plus tard ce jour-là, soit le 15 Nisan (par exemple, Marc 14 v. 12). Ceci contredit la date du 14 Nisan donnée par Jean (voir Jérémie 7 ).

 

(b) De nombreux érudits suggèrent que la Cène décrite par les Synoptiques n'était pas un repas pascal au sens strict. On suggère que Jésus, conscient de son arrestation imminente, aurait organisé un repas pascal la veille de la Pâque (voir Luc 22 v. 15). Les partisans de cette interprétation notent que les Synoptiques ne font aucune mention d'un agneau pascal immolé et rôti pour la Cène. Cette interprétation concorde largement avec le récit johannique, où le repas d'adieu est explicitement mentionné comme ayant eu lieu avant la fête de Pâque (Jean 13 v. 1). La chronologie concorde également, de sorte que, selon cette théorie, les quatre Évangiles donnent le 14 Nisan comme date de la crucifixion. Il existe plusieurs variantes de cette interprétation de base (par exemple, références 7, 8, 9 ).

 

(c) Jaubert 10 a proposé que la Cène rapportée par les Synoptiques était un repas pascal strict, mais célébré à la date de la Pâque, calculée selon le calendrier "sectaire" de la communauté de Qumrân et d'autres. Selon cette théorie, la Cène aurait eu lieu le mardi soir, c'est-à-dire au début du mercredi juif (jour de la Pâque selon le calendrier sectaire, tel qu'il est rapporté par les Synoptiques), la crucifixion aurait eu lieu le vendredi (les quatre Évangiles) et la Pâque officielle aurait eu lieu le samedi (rapportée par Jean). (Pour une discussion des calendriers en usage au premier siècle après J.-C., voir par exemple les références 2 et 11). Selon cette théorie, les quatre Évangiles donnent à nouveau le 14 Nisan (calendrier officiel) comme date de la crucifixion.

 

Ainsi, certains érudits pensent que les quatre Évangiles situent la crucifixion le vendredi 14 Nisan, tandis que d'autres, selon les Synoptiques, elle a eu lieu le vendredi 15 Nisan. Par souci de généralité, nous supposons que les deux dates sont possibles. Le problème qui se pose alors est de déterminer dans laquelle des années 26 à 36 de notre ère les 14 et 15 Nisan tombaient un vendredi. Comme on le sait, divers auteurs (par exemple, 7, 12, 13, 14, 15) ont tenté d'utiliser l'astronomie pour apporter une solution à ce problème. Ce n'est cependant pas tout à fait simple, car, si les calculs astronomiques permettent de préciser avec précision les heures des nouvelles et des pleines lunes, nous ne le savons pas.

 

 

Il existe donc une unanimité impressionnante de toutes les sources selon laquelle la crucifixion a eu lieu le 14 Nisan et, par conséquent, les deux seules années plausibles pour la crucifixion sont 30 et 33 après J.-C.

 

Source et suite: https://www.asa3.org/ASA/PSCF/1985/JASA3-85Humphreys.html

L'université d'Oxford a déterminé la date de la Crucifixion : 3 avril 33

RÉFÉRENCES

 

1 Hoehner, HW, Aspects chronologiques de la vie du Christ. Zondervan : Grand Rapids (1977).

2 Finegan, J., Manuel de chronologie biblique. Princeton University Press : Princeton (1964).

3 'Humphreys, CJ, et Waddington, WG Nature , 306, 743 (1983).

4 'Humphreys, CJ, et Waddington, WG dans le Finegan Festschrift (éd. J. Vardaman, EM Yamauchi et B. Van Eldeven). (1984).

5 Tacite, Annales , XV, 44.

6 Reicke, B., L'ère du Nouveau Testament . Traduit de l'allemand par DE Green. Black : Londres (1968).

7 Jeremias, J., Les paroles eucharistiques de Jésus , traduit par N. Perrin. Français : SCM Press : Londres (1966).

8 Bruce, FF, Histoire du Nouveau Testament . Pickering et Inglis ; Londres et Glasgow (1982).

9 Whiteley, DEH, Aufstieg und Niedergang der Romischen Welt , 25, partie 11, de Gruyter : Berlin-Est et New York, sous presse (1983).

10 Ojaubert, A., La Date de la Cène . Gabalda : Paris (1957).

11 Schurer, E., Vermes, G., et Millar, F., L'histoire du peuple juif à l'époque de Jésus-Christ , vol. 1. Edinburgh University Press : Édimbourg (1973).

12 Fotheringham, JK, J. Études théologiques , 35, 146 (1934). Français

: 13 Goldstine, H, H., Nouvelles et pleines lunes , 1000 av. J.-C. à 1651 apr. J.-C. Fortress Press : Philadelphie (1973).

14 Fotheringham, JK, Mon. Not. R. Astr. Soc . 70 527 (1910).

15 Maunder, EW, J. Brit. Asir. Assoc . 21, 355 (1911).

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22 avril 2025 2 22 /04 /avril /2025 00:00
Saints Alexandre de Lyon et Épipode, Martyrs à Lyon († 178)

Cet Alexandre que nous fêtons aujourd'hui ne doit pas être confondu avec saint Alexandre, Martyr à Apamée sur le Méandre en Phrygie (Turquie) l'an 171.

 

Alexandre, d'origine grecque, natif de Lugdunum, et Épipode, sont deux jeunes hommes nés au milieu du IIe siècle et habitant Lyon. Amis, ayant suivi les mêmes études et professant tous deux la religion chrétienne, ils échappent à la persécution contre les chrétiens de 177 sous Marc-Aurèle Antonin (161-180), pendant laquelle périssent entre autres sainte Blandine et l'évêque Pothin, en se cachant à l'extérieur de la ville dans la maison d'une veuve chrétienne prénommée Lucie, dans le faubourg de Vaise. Il y restent quelques mois mais, dénoncés, ils sont arrêtés alors qu'ils tentent de s'enfuir. Lors de l'arrestation, Épipode aurait perdu un soulier que la veuve conserva. Jetés en prison puis interrogés et torturés par le gouverneur romain, ils refusent d'abjurer leur foi et sont condamnés à mort.

 

Épipode est décapité alors qu'Alexandre est crucifié deux jours plus tard. Selon les martyrologes d'Adon et de Florus, 34 autres chrétiens sont exécutés avec eux.

 

Après leur mort, d'autres chrétiens récupèrent secrètement les corps d'Épipode et d'Alexandre et les cachèrent dans une petite grotte non loin de Lyon. Dès la fin de l'Antiquité, des récits de miracles prêtent à ces deux saints des guérisons qui font de la grotte un lieu de pèlerinage.

 

Probablement vers la fin de l'Antiquité, lorsque le christianisme est autorisé, les corps de ces deux saints sont transférés à côté du corps de saint Irénée.

 

L'évêque de Lyon Patient construit à cet emplacement l'église Saint-Irénée au Ve siècle. Les trois corps sont enterrés dans la crypte de cette basilique.

 

Grégoire de Tours dans ses Sept livres des miracles évoque ces trois tombeaux, en situant Épipode et Alexandre de part et d'autre d'Irénée. Il écrit également que "la poussière de leurs tombeaux, si on la recueille avec soin, soulage aussitôt ceux qui souffrent".

 

Les corps sont détruits en grande partie, lors de l'occupation de la ville par les protestants en 1562. Il n'en resta que quelques ossements d'Épipode, perdus lors de la Révolution, et la main gauche d'Alexandre.

 

Saint Épipode est fêté le 22 avril par les églises catholique et orthodoxe, et Saint Alexandre le 24 avril.

 

Les deux sont fêtés ensemble le 22 avril dans le diocèse de Lyon. 

 

La passion d'Épipode et Alexandre a été écrite dans les Actes des saints Épipode et Alexandre, rédigés au Ve siècle par un auteur anonyme. Le récit, attribué par le passé à l'évêque de Lyon Eucher, est plus probablement l'œuvre de Fauste de Riez (462-485).

 

Les deux martyrs sont également cités dans le Martyrologe hiéronymien et dans ceux d'Adon de Vienne et de Florus de Lyon.

 

Saint Eucher leur consacre une homélie. (1)

 

 

À Lyon, en 178, saint Alexandre, martyr. Deux jours après la passion de son ami saint Épipode, il fut retiré de sa prison, déchiré sur tout le corps et enfin attaché en croix, où il rendit l'esprit.

 

Martyrologe romain (2) 

 

Saint Alexandre expire en invoquant le saint Nom de Jésus.

 

Pensée spirituelle d’Alexandre à son juge :

 

"Apprends donc que les âmes, auxquelles tu crois donner la mort, prennent leur essor vers le ciel où un royaume les attend."

 

Courte prière d’après les paroles d’Alexandre mourant :

 

"Dieu que j’adore, Tout-Puissant et Eternel, donne-moi la force de te confesser jusqu’au dernier soupir."  (3) 

Saints Alexandre de Lyon et Épipode, Martyrs à Lyon († 178)

À Lyon, en 178, saint Épipode, qui, après les combats glorieux des quarante-huit martyrs, l'année précédente, fut arrêté avec son ami très cher Alexandre, torturé sur le chevalet et eut enfin la tête tranchée, terminant ainsi son martyre. (4)

 

Réplique d'Épipode au juge qui tentait de vaincre sa résolution :

 

"La vie que tu me proposes est pour moi une éternelle mort; et la mort dont tu me menaces est un passage à une Vie qui ne finira jamais !

 

Lorsque nous périssons par vos ordres, vos tourments nous font passer du temps à l'éternité, des misères d'une vie mortelle au Bonheur d'une Vie qui n'est plus sujette à la mort.(5)

 

Parole de Saint Epipode au moment de sa condamnation :

 

"Je confesse que le Christ est Dieu avec le Père et le Saint-Esprit. Il est juste que je lui rende mon âme, à lui mon créateur et mon sauveur. Ainsi la vie ne m’est pas ôtée, elle est transformée en une vie meilleure. Peu importe la faiblesse du corps, par laquelle il se dissout finalement, du moment que mon âme, transportée aux cieux, soit rendue à son créateur." (6)

Sources: (1) Wikipedia ; (2) Nominis ; (3) CNews;  (4) Nominis ; (5) Réflexions chrétiennes ; (6) Eglise catholique.fr

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20 avril 2025 7 20 /04 /avril /2025 00:00

Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

Matthieu 28:10

Bonnes et Joyeuses Fêtes de Pâques à tous !

La fête de Pâques se célèbre dans l'Église chrétienne en mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ

 

"Inaugurées dans la nuit de Pâques, les fêtes de la Résurrection vont se prolonger pendant quarante jours. Elles se complèteront par les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte, couronnement des mystères du Christ et rayonnement de sa vie sur la nôtre par l’envoi du Saint-Esprit.

Le Temps pascal est le temps de la vie nouvelle. Celle du Sauveur d’abord, à jamais vivant d’une vie qui n’appartient plus à la terre, et qu’un jour nous partagerons au ciel avec lui. La nôtre ensuite ; du Christ à nous, il y a plus que la certitude de le rejoindre ; arrachés par lui au pouvoir de Satan, nous lui appartenons comme sa conquête et nous participons à sa vie." (Dom G. Lefebvre, Dimanche de Pâques, Textes avec commentaire de Dom Guéranger, dans l’Année liturgique )

 

D’après les Évangiles, c’est le jour de la fête juive de Pâque, commémorant la délivrance de l'esclavage en Égypte (Ex 12,1,28), qu’eut lieu la résurrection du Sauveur. 

 

Dès la pointe du jour, de pieuses femmes vinrent au sépulcre, avec des aromates pour achever l'embaumement. Pendant cet intervalle, il se fit un grand tremblement de terre aux environs du tombeau. Le Sauveur en sortit vivant, glorieux et triomphant, et un ange descendit du ciel, renversa la pierre qui fermait le sépulcre et s'assit dessus. Les gardes demeurèrent d'abord comme morts, puis ils prirent la fuite et allèrent rapporter aux princes des prêtres ce qu'ils avaient vu. Ceux-ci leur donnèrent de l'argent pour dire qu'on était venu enlever le corps pendant qu'ils dormaient. 

Bonnes et Joyeuses Fêtes de Pâques à tous !

Cependant les saintes femmes pénétrèrent dans l'intérieur, et n'y trouvèrent que des linges qui avaient enveloppé le corps. Leur inquiétude fut extrême; mais des anges les rassurèrent, et leur apprirent que Jésus-Christ était ressuscité. Lui-même, il apparut à sainte Marie-Madeleine (Mt 28,1-10 ; Mc 16,1-10 ; Lc 24,1-10 ; Jn 20,1-18), à Jean et à Pierre (Jn 20,2-4), aux deux disciples d'Emmaüs (Lc 24:13), et aux onze apôtres assemblés (1Co 15,5 Mc 16,14 ; Mt 28, 16-17Lc 24,33).

 

Les apparitions de Jésus ressuscité continuèrent; on le vit, on le toucha; on mangea et conversa avec lui. Les plus incrédules se rendirent; la conviction était portée à son comble.

 

La mort de Jésus, sa résurrection, et le don du Saint-Esprit à Pentecôte, cinquante jour après Pâques, sont le déploiement du même mystère, le mystère pascal ou temps pascal. Saint Pierre le dit longuement à la foule à Jérusalem le jour de la Pentecôte (Ac 2:23-33). Cela reflète la relation entre les fêtes de la Pâque juive et le Chavouot/Pentecôte, qui commémore l'alliance que Dieu fait avec Israël.

 

L'histoire d'Israël, elle-même, est porteuse d'un dynamisme messianique qui la dépasse, puisque le peuple ancien porte déjà en lui de façon embryonnaire les noms mêmes qui seront ceux du Ressuscité : Christ, fils, serviteur. Ce dynamisme s'accomplit dans la Pâque, qui est un mystère d'attraction de tout, même l'ancienne Alliance dans son entièreté, de ses Écritures et de son peuple. L'Église plonge donc ses racines en Israël, lequel à son tour est enraciné dans le Christ pascal. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 14).

 

Aujourd'hui on se prépare à cette grande fête par le jeûne solennel de quarante jours, que nous appelons le carêmeLes plus anciens monuments nous attestent que cette solennité est de même date que la naissance du christianisme, qu'elle a été établie du temps des apôtres. Dès les premiers siècles, la fête de Pâques a été regardée comme la plus grande et la plus auguste fête de notre religion, avant Noël; le moment qui explique et résume l'Écriture.

 

C'est avec la Résurrection du Seigneur que prend toute sa valeur la mission de Jésus. La fête de Pâques renfermait les huit jours que nous nommons la Semaine sainte, et l'octave entière du jour de la Résurrection; on y administrait solennellement le baptême aux catéchumènes; les fidèles y participaient aux saints mystères avec plus d'assiduité et de ferveur que dans les autres temps de l'année; on y faisait d'abondantes aumônes : la coutume s'introduisit d'y affranchir les esclaves; plusieurs empereurs ordonnèrent de rendre à cette occasion la liberté aux prisonniers détenus pour dettes ou pour des crimes qui n'intéressaient point l'ordre public.

 

 

La fixation de la date de Pâques a été réalisée par S. Léon le Grand qui intervint dans la querelle qui avait repris au Ve siècle concernant la date de la fête de Pâques. Le concile de Nicée (325) avait mis fin aux anciennes controverses en condamnant définitivement les quartodecimans qui voulaient célébrer Pâques avec les Juifs le 14 Nisan, et en fixant cette fête au dimanche qui suit la pleine lune de mars. Alexandrie avait été chargée de la notification de cette décision. Mais au milieu du Ve siècle, on mit en doute de-ci de-là l'exactitude des calculs alexandrins. S. Léon trancha en faveur des décisions prises et des calculs faits à Alexandrie, par "souci de l'unité qu'il importe avant tout de conserver." (Source: Daniel-Rops, Histoire de l'Eglise du Christ, tome III L'Eglise des temps barbares, Librairie Arthème Fayard, Editions Bernard Grasset, Paris 1965, p. 91.)

 

"Dans les Églises des Gaules et des autres contrées occidentales, on chanta longtemps à la Procession qui précédait la Messe, d’admirables strophes de saint Venance Fortunat, évêque de Poitiers.'' (Dom G. Lefebvre, Dimanche de Pâques, Textes avec commentaire de Dom Guéranger, dans l’Année liturgique )

 

De nos jours, la plupart des Églises chrétiennes célèbrent Pâques à une date indépendante du calendrier juif selon les prescriptions du Concile de Nicée et de S. Léon au Ve siècle. Seules quelques cultes évangélistes schismatiques suivent le calendrier juif : "Église de Dieu du Septième Jour", "Baptistes du Septième Jour", "Témoins de Jéhovah", "Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours."

 

"Le dimanche, où, de par la tradition apostolique, est célébré le mystère pascal, doit être observé dans l’Église tout entière comme le principal jour de fête de précepte." (CEC 2177)

 

Après la fête du dimanche du Pâques, les employeurs donnaient traditionnellement un jour de repos. Cette coutume civile a été conservée sous Napoléon et par la République. 

Bonnes et Joyeuses Fêtes de Pâques à tous !

La Résurrection du Christ est le grand miracle devant lequel l'incrédulité est forcée de s'avouer vaincue

 

Les ennemis de Jésus-Christ ayant voulu le faire passer pour un imposteur, les mesures mêmes qu'ils avaient prises pour dévoiler sa prétendue imposture ne devaient servir, en rendant impossible l'enlèvement de son corps, qu'à les confondre eux-mêmes, et à donner une force irrésistible à cette preuve capitale de Sa divinité.

 

Après la Résurrection, beaucoup des Juifs qui se sont convertis l'ont fait en méditant les prophéties juives du Messie devant mourir au combat pour son peuple. "Et après soixante-deux semaines, le Christ sera mis à mort" (Dn 9,26). (Cf. Robert EISENMAN, défenseur de la thèse du Messie mourant à la guerre in Michael WISE, Martin ABEGG, Edward COOK, Les Manuscrits de la mer Morte, Perrin 2003, page 361. Le fragment 5 de 4Qumran 285,11Q14 décrit l’exécution d’un messie.)

 

"Car il s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu'il portait le péché des multitudes et qu'il intercédait pour les pécheurs" (Is 53 ,5-12). Jésus n'a donc pas immédiatement annoncé à ses disciples qu'il était le Christ et qu'il serait mis à mort, car il devait accomplir sa mission. Le Messie devait d'abord mourir et ressusciter le 3e jour, conformément aux Écritures (Osée 6, 2). Jésus défendit même à ses disciples de dire à personne qu'il était le Christ. "Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne que c'était lui Christ. À partir de ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter." (Mt 16, 20-21.) Leur disant cela, les disciples ne comprenaient pas. Et en effet, beaucoup n'ont compris la messianité de Jésus et n'ont cru en Lui qu'après la Résurrection.

 

C'est la semence de la Résurrection en nous qui nous fait reconnaître la vraie nature de Jésus-Dieu

 

Marie-Madeleine, d'abord, crut à un enlèvement du corps de Jésus, les disciples d'Emmaüs (Luc 24, 22-24), les apôtres (Luc 24, 11) n'ont d'abord pas cru en sa résurrection ni n'ont reconnu immédiatement le Christ Ressuscité parce qu'il leur manquait cette semence de la Résurrection. (Jésus le dit dans Le Livre du Ciel de Luisa Piccarreta).

 

"Leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître" nous dit Luc 24,16 au sujet des disciples d'Emmaüs. En effet, cela ne correspondait pas à ce qu’ils attendaient. À la veille même de l’Ascension du Christ, les Actes nous disent qu’ils ont demandé à Jésus s’il allait "restaurer la royauté en Israël" (Ac 1, 6). Ils restaient encore accrochés à un messianisme immédiatement triomphant. Jésus était 'ressuscité d’entre les morts" (Jn 20, 9), sans que la Résurrection finale et son triomphe eschatologique soient arrivés. Il apparaît donc de manière non glorieuse, tout ordinaire : Marie-Madeleine le prend pour le jardinier, les disciples d’Emmaüs pour un voyageur et les apôtres qui pêchent dans le lac de Galilée voient la silhouette d’un inconnu sur le rivage.

 

Jésus apparaissait et disparaissait. Si au moins il était resté tout le temps avec eux, mais sa présence était intermittente. On dit d’habitude qu’il est passé à travers les portes ou les murs du Cénacle ("Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : La paix soit avec vous !". Jn 20,19). Mais, non, cela voudrait dire qu’il venait de l’autre côté de la porte ; pas plus qu’il n’a eu à rattraper les disciples d’Emmaüs sur le chemin. Jésus était là dans toute sa réalité ; et puis il n’était plus là. Car Jésus n’est pas revenu comme Lazare à la vie de ce monde. Jésus ressuscité n’appartient plus à notre monde, c’est notre monde qui lui appartient. Lui, dans son humanité ressuscitée, appartient au monde à venir dont il est "les prémices" (1 Co 15, 20.23).

 

Il n’est plus soumis aux lois de la pesanteur, ni à celles de la distance ou du temps ; il n’ y a plus pour lui de barrières infranchissables. (Christ est vivant.fr)

 

Cela lui donne la possibilité de se rendre réellement présent partout où il veut dans notre monde, sans être contenu par aucun de ces lieux. Non pas qu’il soit partout, il est ailleurs. C’est très exactement ainsi qu’il se donne à nous dans le sacrement de l’eucharistie quand il se rend présent sur tous les autels et dans tous les tabernacles sans être contenu par aucun. La présence du Christ ressuscité continue parmi nous, de manière très réelle même si voilée par les signes du pain et du vin, dans le sacrement de l’eucharistie. Jésus a donc dû apporter sans cesse aux apôtres la solidité de la paix que donne la foi. (Toulouse Dominicains)

 

Les disciples d'Emmaüs sont découragés, ils ont perdu l'espérance, ils continuent le mouvement de dispersion provoqué par la crucifixion de Jésus. Celui-ci les rejoint inopinément, mais ne révèle pas son identité : il entre dans leur tristesse et la transforme progressivement en joie, en leur donnant une leçon sur les Écritures qui rend leur cœur tout brûlant. Ce sont eux qui le reconnaissent à la fraction du pain, un geste particulièrement familier à Jésus, celui qui l'évoque tout entier. Thomas, également, n'a compris la messianité divine de Jésus et n'a cru qu'après la Résurrection. "Alors Thomas lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! (Jean 20, 28). Jésus ne le corrige pas pour cette assimilation de Sa personne à Dieu. Jésus au contraire lui répond : Heureux celui qui croit sans voir. Jésus n'est pas reconnu comme tel par la simple perception sensorielle, mais bien par les yeux de la foi, par une expérience spirituelle, une rencontre et grâce à des paroles qui expliquent le sens des Écritures.

 

Après la Résurrection, Jésus est resté sur terre pendant quarante jours au cours desquels il est apparu plusieurs fois à ses disciples dans son corps glorieux avant son Ascension au Ciel. Combien de fois ? ? Nous ne le savons pas précisément, car comme il est dit dans l’Évangile de Jean : "Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre." (Jn 20, 30) (Aleteia.org)

Bonnes et Joyeuses Fêtes de Pâques à tous !

La Résurrection est la pierre angulaire que les Écritures attribuent au projet du Salut.  

 

Une loi du devenir dans la mort et la Résurrection du Christ

Les œuvres du Christ ne reculent pas, mais elles progressent.

Saint Bonaventure

La Résurrection est l'effusion de la plénitude de l'Esprit-Saint dans cet homme, Jésus, offert sur la Croix à son Père. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 5-6.)

 

La mort et la résurrection signifiaient pour le Christ lui-même, la fin d'une vie "selon la chair" et l'entrée dans la vie de l'Esprit; la Rédemption est accomplie dans le Christ; elle fut pour Lui un drame personnel. Et les hommes sont sauvés non par distribution des mérites du Christ mais par communion avec lui. (F.-X. DURRWELL, Jésus Fils de Dieu dans l'Esprit Saint, Desclée, Paris 1977, p. 39, n. 1, cité in F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 6).

 

La Pâque du Christ est le mysterium princeps à partir duquel doit être repensé le mystère de l'Église, des sacrements, de l'homme et de son agir responsable. La Résurrection constitue l'événement sommet et terminal du Salut. Elle n'est pas l'anticipation de l'eschatologie (discours sur la fin du monde ou fin des temps), mais l'eschatologie elle-même. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p.7; 9-10).

 

Dieu s'est fait chair (Jn 1,14. "Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.")

 

"Celui qui est le roi de gloire", "le Seigneur vaillant des combats" (Ps 23,7-8) est venu "sans armes, sans la force car il ne prétend pas conquérir, pour ainsi dire, de l'extérieur, mais entend plutôt être écouté de l'homme dans sa liberté." (Benoît XVI, Audience générale de la Catéchèse du mercredi 23 décembre 2009).

 

"Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir; son nom est proclamé : Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince de la Paix (Prophétie d'Isaïe 9,5 qui parle d'un Messie Dieu-Fort). "Il vient lui-même et va vous sauver. Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie", annonce encore Isaïe 35,4Il a pris sur Lui nos infirmités, nos maladies, nos iniquités (Isaïe 53, 3-6). Dans cet échange, Dieu Père n'est pas exactement le même que lorsqu'il est Dieu Fils dans son humanité, qui lui-même n'est pas le même que Dieu-Père avant qu'il ne soit retourné à Dieu Père dans son Corps glorieux (ressuscité).

 

Les apparitions du Ressuscité aux disciples expriment une communication inattendue entre un corps glorieux et des corps non ressuscités. Les disciples ne l'ont pas immédiatement reconnu. Si l'on a bien réalisé le caractère étrange de la manifestation d'un corps glorieux à des hommes restés dans les conditions de notre monde, cela apparaît très cohérent (La Croix).

 

L'incarnation, la mort et la résurrection ont prétention salvifique. Il y a un aspect profond qui garantit aux trois mystères unité et salut.

 

La vérité de l'incarnation du Verbe impose la nécessité d'une soumission terrestre à la loi du devenir. Cette loi exige que le mystère de la filiation s'incarne dans toute l'existence terrestre jusqu'au moment sommet de la vie représenté par la mort.

 

Dans la Pâque de Jésus s'accomplit le mystère de l'incarnation parce que dans la mort, comme moment synthétique et sommet de la vie, le Fils de Dieu fait homme accueille du Père qui le ressuscite le don de sa propre filiation. C'est précisément ce mystère de la filiation qui garantit unité et pouvoir salvifique à l'incarnation, mort et résurrection de Jésus. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 8-9).

 

Le Christ glorieux apparaît avec ses plaies. La Résurrection ne dépasse pas la mort du Christ; elle ne la renie pas. Au contraire : elle la glorifie, l'éternise, la transfigure, la transforme en son contraire, de sorte que, de fin de vie, elle soit inversée en plénitude vie toujours naissante. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 8-9; 11; 75)

 

Saint Paul explique ainsi cette loi du devenir :

 

"Il s’agit pour moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en devenant semblable à lui dans sa mort, avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts. ... Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus."  (Ph 3, 10-14)

 

C'est dans le Ressuscité et son mystère pascal, et non dans une action reportée ou prolongée à partir de lui, que les croyants ressusciteront. Leur corps sera incorruptible, fort, glorieux et spirituel (Voir 1 Co 15,42-44).

 

"La logique même du péché est vaincue sur son propre terrain; nous sommes libérés de la mort spirituelle par la mort éminemment sainte du Christ. (Quodlibet II, q. 1, a. 2, c). ... 'Le Fils de Dieu n'est pas venu détruire la souffrance, écrit Claudel, mais pour souffrir avec nous. Il n'est pas venu pour détruire la croix, mais pour s'étendre dessus.' (P. CLAUDEL, Les Invités à l'attention). Il a ainsi atteint le mal en sa racine même, triomphant de la souffrance par la souffrance." Le Christ vivifie de l'intérieur la souffrance humaine. ... Le chrétien n'est pas isolé dans sa souffrance, un autre est là qui ne le laisse jamais seul : telle est la consolation (con-solation) que le Christ apporte au malade à travers le sacrement de l'onction.

 

"... Les mots du pape Benoît XVI prennent alors tout leur relief : '... L'homme ne porte plus seul son épreuve, mais il est conformé au Christ qui s'offre au Père, en tant que membre souffrant du Christ, il participe, en lui, à l'enfantement de la nouvelle création.' (Benoît XVI, Le Sourire de Marie, Homélie à Lourdes du 15 septembre 2008, DC n° 2409 (2008), p. 867-870).

 

"... Déjà par le baptême et les autres sacrements, le fidèle est identifié par mode de configuration sacramentelle au Christ pascal : il est ainsi mystiquement descendu dans la mort du Christ, participant à la rédemption que celle-ci apporte à l'humanité déchue." [Père ROBERT AUGÉ, Dieu veut-il la souffrance des hommes? La souffrance humaine dans le dessein divin selon saint Thomas d'Aquin, Artège Lethielleux 2020, p. 543, 611, 657.]

 

"La mort est le préalable de la glorieuse venue du Fils de l'homme, elle caractérise la messianité de Jésus (Mt 16, 13-23).

 

 

Le partage du destin de mort sera, pour les disciples, la condition de leur accès au Royaume (Mc 10,39), leurs relations au Royaume étant celles mêmes qui les unissent à Jésus. 

 

Saint Paul professe que l'homme meurt à la chair de péché - trouve donc la rémission des péchés - et ressuscite à la vie 'dans le Christ' (Rm 6,11; 8, 1 et suiv.; 1 Co 15,22; Col 2,11.) C'est là que nous atteint la rédemption (Rm 3,24; 1 Co 1,30; Col 1,14), que nous acquérons le Salut (cf. 2 Tm 2,10); là est le lieu où se communique la justice de Dieu (2 Co 5,21 ; Ga 2,17). Or c'est toujours d'une communion au Christ de gloire que nous parle la formule 'dans le Christ'.

 

Plusieurs textes baptismaux parlent d'une communion au Christ en sa mort : 'baptisés dans le Christ Jésus, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons été ensevelis avec lui par le baptême en la mort... Notre vieil homme a été crucifié avec lui.' (Rm 6, 3-6). Du haut de la gloire, descendent sur tous les hommes les effets de la mort. La mort et la résurrection constituent le point central du programme de Jésus. Le sens de la mort est dans la gloire du Règne, qu'elle inaugure. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 49, 55,57,62,65.)

 

La Résurrection est à part entière et dans le sens le plus réel du terme une génération filiale. Dieu a ressuscité Jésus. Ainsi est-il écrit dans les Psaumes : Tu es mon fils, moi-même aujourd'hui je t'ai engendré. (Ac 13, 33). La communauté primitive déclare le Christ constitué pleinement Fils par la résurrection (voir Rm 1,4). Bien que le titre de Fils puisse être considéré en un sens messianique, il exprime aussi l'intimité avec Dieu et l'appartenance à Lui, plus qu'un pouvoir et une mission. Dans la mort, Jésus est ressuscité dans l'Esprit du Père, ou encore il est engendré par Lui. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 11). 

 

L'homme a un visage christique, sa vie est une vie dans la mort, où ce qui est mort dans le Christ est mort aussi en lui (le péché in primis). Il appartient à une humanité nouvelle, il est réellement fils de Dieu. Engendré dans l'acte même d'engendrement du Christ, il perd les traits serviles et assume la ressemblance avec le Père (voir Col 3,9 s.)

 

Sa morale n'est pas celle d'un perfectionnisme dans l'observance d'une loi, ni celle d'une initiative personnelle, aussi consciencieuse qu'elle soit. C'est plutôt une morale communionnelle, une morale du consentement  et par là de l'accueil de l'action formatrice de l'Esprit de Dieu qui l'engendre continuellement dans la chair, en un passage continu en lequel s'achèvera l'appel à la pleine communion avec le Fils.

 

L'agir croyant aura donc toujours la forme de la Pâque, de la conversion, du passage, de la communion, de la réponse accueillante et libre d'une action d'engendrement...; exactement comme le Fils accueille le dont du salut rédempteur dans la mort. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 15-16).

 

"Notre Seigneur Jésus, crucifié pour nous, est le fondement de notre espérance, & c'est de lui, & par lui, que nous devons attendre la justice & le bonheur, qui sont les deux grands objets de l'espérance chrétienne. Ceux qui ne sont pas éclairés par la foi, ou qui ne suivent pas la lumière, séparent ces deux choses, en désirant le bonheur, sans désirer la justice, qui est le seul moyen d'y parvenir. Mais ces deux choses sont inséparablement unies. Sans la justice véritable, on sera toujours malheureux : & avec elle, on ne peut l'être. ''L'affliction et le désespoir, dit S. Paul, accableront tout homme qui fait le mal. [...] Et au contraire, l'honneur, la gloire, & la paix seront le partage de tout homme qui fait le bien.'' (Rom 2,2) La loi éternelle l'ordonne ainsi."

De quelque côté que l'homme se tourne, s'il cherche hors de Dieu la paix & le bonheur, il ne trouvera qu'affliction et misère. Plus l'homme cherchera dans des biens étrangers celui qu'il n'a pas, plus il augmentera son indigence, en augmentant son agitation. Hors du Seigneur, il n'y a qu'une vaine apparence de félicité, qui cache aux imprudents un vide affreux & une réelle misère.

"En nous disant que c'est par les souffrances que le chef & le prince du salut a été consommé & perfectionné, S. Paul aux Hébreux nous enseigne que c'est aussi par les souffrances que le mérite des saints devient plein & parfait. (Héb 10, 12-14 ; Lc 24,46) [...] Il nous dit dès le commencement de sa prédication, que "quiconque ne portait pas sa croix, & ne le suivait pas, n'était pas digne de lui, & qu'il ne pouvait pas être son disciple. (Lc 14,27). [...] Nous ne pouvons vivre avec Jésus-Christ qu'en mourant avec lui. Nous ne pouvons partager sa gloire, qu'en partageant ses souffrances.

[...] Entre les souffrances, [...] il faut faire usage de toutes, en commençant par celles que Dieu lui-même a imposées à l'homme, & qui font partie de la pénitence générale à laquelle il l'a condamné en le chassant du paradis terrestre; en se cachant de lui; en l'obligeant à un continuel combat contre la concupiscence, dont les branches & les racines sont inépuisables; en l'exerçant par les infirmités du corps, qui s'augmentent avec l'âge; en le tenant toujours exposé au danger de la mort; en l'assujettissant à une suite d'événements dont il n'est pas le maître; en lui faisant un devoir du travail; en l'environnant de besoins; de servitudes; de nécessités qui se succèdent [...]; en le soumettant à des maîtres qui ne dépendent pas de son choix. [...] "Car celui qui voudra sauver son âme (sa vie) la perdra; et celui qui la perdra pour l'amour de moi, la sauvera." (Mc 8,35) Il faut donc que du côté du cœur & de l'amour, un tel sacrifice soit réel et sérieux. [...] Les occasions où le sacrifice réel & extérieur est exigé, sont rares. Mais celles où il faut du courage pour être fidèle à son devoir & à sa conscience, sont plus fréquentes." (Abbé Jacques-Joseph DUGUET, Explication du Mystère de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ suivant la Concorde, volume 1, éd. Jacques Estienne et François Babuty, Paris 1728, rééd. Lightning Source Milton Keynes UK, p. 150; 285-286; 340; 343; 364; 368.)

 

"La force que Jésus-Christ communique à ceux qui souffrent pour lui, élève l'âme au-dessus de toutes passions capables de l'affaiblir. Elle la prépare aux plus grands combats par le mépris des délices, du repos, des espérances du siècle; par l'amour de la pauvreté, de l'obscurité, de la prière; et par le détachement de tout ce qu'on aimait légitimement.. [...] Cette force, est une force spirituelle, qui guérit l'âme, qui l'élève au-dessus des passions capables de l'amollir, qui l'attache à des devoirs d'une manière ferme & confiante. Cette force est celle de la charité, c'est-à-dire de l'amour de la justice & de la sainteté, qui surmonte les douleurs, après avoir vaincu la volupté, & qui se rend maîtresse de la crainte & du sentiment des maux les plus pressants, après avoir triomphé de tous les désirs & de tous les attraits de la cupidité.

 

"La première victoire n'est pas celle que l'on remporte par la patience, & le premier ennemi qu'on a à combattre, n'est pas la douleur. Il faut te préparer à ce combat par la haine des délices; par l'amour de la pauvreté; par une vie humble; & cachée autant qu'il est possible dans une salutaire obscurité; par la fuite du siècle; par le mépris de la fausse gloire & de ses vaines promesses; par la miséricordes envers les pauvres; par une vie sérieuse remplie de devoirs & de saintes actions; par une prière assidue & fervente; C'est par où il faut commencer. Car on sera toujours faible, si l'on aime quelque chose que le monde puisse nous ôter. [...] On cédera enfin à des persécutions, si l'on n'est pas au-dessus de ses promesses, & de ses manières séduisantes & flatteuses. 

"Il n'est pas nécessaire que l'on tienne à beaucoup de choses, ni qu'on ait de grandes espérances pour être affaibli par une occasion importante & décisive. Il suffit qu'on s'aime soi-même, qu'on aime son repos, sa liberté, son obscurité même, où l'on est tranquille; & où l'on espérait d'être à l'abri. Il suffit de tenir à la vie, à sa santé, à ses livres, à ses amis, à son emploi, souvent juste & nécessaire. Il suffit de désirer de ne pas déplaire & de n'être pas désapprouvé; de vouloir conserver la paix avec tout le monde, de craindre d'être singulier; & de s'engager dans un combat, dont la durée et la fin sont incertaines. Il suffit de retenir dans son cœur quelque attachement qui donne prise au monde ou à l'ennemi de notre salut, & qui lui serve comme le premier anneau de la chaîne qu'il nous prépare.

"[...] Le moyen unique pour résister à toutes les tentations, est de croître tous les jours dans l'amour de Jésus-Christ, de s'y affermir, de s'y enraciner, & de demander par une prière continuelle, qu'il nous rende supérieurs à tout autre amour, à toute autre crainte, & à toute autre espérance." (Abbé Jacques-Joseph DUGUET, Explication du Mystère de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Chris, ibid., p. 98-99; 338)

Bonnes et Joyeuses Fêtes de Pâques à tous !

L'agir salvifique dans le cadre trinitaire

 

La dimension filiale déployée dans la Pâque est salvifique. Jésus meurt à l'heure de la prière, il meurt en priant. À l'heure de son élévation sur la Croix, tout son être devient prière et, dans la prière, accueille le don engendrant du Père qui l'exauce dans la Résurrection (voir He 5, 7-9). Et c'est l'Esprit qui déclenche cette supplication filiale du Christ qui, dans la mort, est sauvé par son Père. 

 

L'initiative vient du Père et de son action engendrante, et non de l'homme-Dieu Jésus. Si le Père sauve en engendrant, le Fils sauve en consentant. Dans le salut, l'Esprit personnalise le Père et le Fils qui deviennent dans la Pâque ce qu'ils sont dans l'éternité. Le salut est une réalité de communion, avant que d'être une expiation des péchés. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 20).

 

"Béni soit Dieu , Père de notre Seigneur Jésus-Christ!" (1 P 1,3; 2Co 1,3; 11-31; Ep 1,3; 1 Co 1,4; Ph 1,3 ; Col 1,3). Saint Paul unit "l'action de grâce rendue à Dieu, Père de notre Seigneur Jésus-Christ" et le souhait que soient données aux fidèles "grâce et paix de par Dieu, notre Père. (Col 1,2; Rm 1,7; 1 Co 1,3; 2 Co 2,2; Phm 3) Paul appelle Dieu ''notre Père" dans des contextes où il parle du Christ et situe ainsi les fidèles dans la relation de Jésus avec son Père. Dieu est aussi pour les fidèles le Dieu-Père. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 387-388).

 

"Quiconque se joint au Christ dans le mystère de sa pâque, le Père le 'ressuscite ensemble avec' le Christ, l'engendre en Lui, le 'fait asseoir dans les cieux en Christ Jésus'. (Ep 2,6; Ph 3,20) Il en fait une "pierre vivante" dans la construction de la maison spirituelle (1 P 2,5). Et au-delà de la multitude humaine, le ciel étend sa grâce sur la création entière, pour qu'elle "ait part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu" (Rm 8,21), car elle est filiale tout entière, créée en Christ er vers lui (cf. Col 1,16).

 

Le centre de la communion (avec Dieu) est donc ce Fils en son engendrement, c'est-à-dire le Fils dans l'Esprit qui est amour.' (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 463-464). Le Christ est l'alpha et l'omega de la création (Ap 21,6).

 

La gloire qui exalte Jésus auprès de Dieu, non seulement le donne comme tête à l'Église (Ep 1,22), mais elle l'établit seigneur de l'univers (Ph 2,11). Le Christ est, en toutes choses, "principe (Col 1,18), "prémices de l'activité (de Dieu), prélude à ses œuvres" (Cf. Pr 8,22; Si 24,9, textes concernant la sagesse de Dieu en laquelle la foi chrétienne a reconnu le Christ) : la création entière est fondée sur lui. Car Dieu, en créant, étend sur tous les êtres l'amour qui engendre le Fils, les englobant dans l'unique mystère. Saint Paul affirme ainsi la seigneurie universelle du Christ, dont la puissance s'exerce jusqu'à la racine des choses (Col 1,12-20). (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 465.)

                                              

L'engendrement du Fils qui est à l'origine de la création (Ap 3,14; Col 1, 16) en est aussi l'avenir : "Tout est créé vers lui". 1 Col, verset 16 : on traduit d'ordinaire "Tout est créé pour lui", mais la préposition grecque eis dit plus que en faveur, elle exprime un mouvement vers le Christ. C'est de même que les fidèles sont baptisés dans (eis) le Christ et dans sa mort (Rm 6,3), baptisés à (eis) un seul corps (1 Co 12,13), non seulement en faveur du Christ, mais dans un mouvement vers Lui. Le monde naît dans un mouvement qui le porte vers le Fils en son éternelle naissance. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 470)

                                  

Dans la Résurrection, le Père est le don. Le Fils accepte ce don dans sa mort.

 

Dans la Pâque, le Fils se révèle et se donne comme celui qui accueille le Père dans la mort, tandis que le Père se révèle et se donne dans la résurrection comme celui qui engendre le Fils. 

 

La mort filiale constitue le lieu où la mort humaine devient le contraire d'elle-même : de fin de vie, elle établit son véritable commencement, de destructrice elle devient créatrice, de solitaire elle se transforme en lieu de pleine communion avec le Fils. 

 

À l'intérieur du mystère trinitaire lui-même, il y a donc une priorité de la résurrection sur la mort, parce que le don a priorité sur l'attente accueillante.

 

Le mystère pascal est un évènement salvifique qui accomplit un véritable devenir dans la vie de Dieu, puisque en Jésus, Dieu est devenu pour nous ce qu'il est dans son mystère éternel : le Père du Fils unique.

 

Le devenir divin s'inscrit dans le devenir plus grand et éternel qui est dynamisme continuel d'un Père qui engendre le Fils, dans le mouvement agapique de l'Esprit.

 

La différence essentielle entre le Fils et les fils réside dans le fait que si le Christ est engendré par une action du Père sans médiation, les chrétiens, eux, deviennent fils par l'indispensable médiation du Fils pleinement incarné dans le mystère pascal.

 

Le Père constitue la véritable origine de tout mystère présent dans l'Église. De l'Apôtre, par exemple, il participe à la même action par laquelle le Père ressuscite le Christ dans la multitude des hommes. Ou même de l'Eucharistie : c'est le Père, en effet, qui, en engendrant le Fils, fait de lui le Seigneur de la table et, en même temps, le pain et la coupe. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 27-28). 

 

Grâce au Fils, nous pouvons certainement affirmer que le Père est le principe de tout dynamisme ad intra et ad extra. Il réalise tout le mouvement salvifique dans et en vue du Fils. Le Père apparaît comme le générateur, celui qui dans le mouvement agapique trinitaire se donne pleinement : s'abandonnant dans le don du Fils, il ne peut se perdre parce que c'est précisément dans ce don qui consiste sa personne. 

 

Le mystère pascal reste unique et la tentation du théologien est de vouloir tout dire à la fois, tentation qui ne peut être réalisée en raison des richesses infinies que ce mystère projette sur le monde. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 31-32). 

 

Une leçon de prière du Fils au Père

 

Dans la mort du Christ et de ses fidèles, l'Esprit joue le rôle qui est le sien dans le mystère trinitaire. Il est l'amour en lequel le Fils naît de son Père et se porte vers lui. Pour le Christ et son fidèle, la mort est la naissance de plénitude; elle est le mouvement vertigineux qui les porte hors de ce monde vers Dieu. [Ignace d'Antioche (Rom, 2,2, SC 10, 128) a trouvé cette formule : "Mourir hors du monde vers Dieu."). Le Christ partage avec son fidèle son propre mourir : deux dans une seule mort, ils sont unis dans une inconcevable unité. ... La promesse de Jésus trouve son accomplissement : "En ce jour (de leur Pâque commune), vous saurez que vous êtes en moi et moi en vous." (Jn 14,20). Mourir dans la communion est l'acte d'amour absolu et la racine du bonheur éternel. Cette mort est la forme de la présence totale de l'Esprit en Jésus et son fidèle. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 341.)

 

Prier ne consiste pas à informer Dieu de nos besoins : "Votre Père sait ce dont vous avez besoin" (Mt 6, 8-32) Ni à fléchir Dieu et à le rendre bon, car il est le Père essentiel. La prière ne devance pas l'action de Dieu pour la mettre en mouvement, elle reconnaît Dieu en sa paternité, consent à elle, se laisse engendrer par elle. S'il est vrai que la prière est une montée vers Dieu, on peut dire aussi qu'elle est une montée de l'homme vers sa naissance. L'homme qui prie se laisser lover vers sa propre origine où le Père engendre son Fils; c'est ainsi qu'il monte vers Dieu.

 

Telle a été la prière pascale de Jésus. En sa mort glorifiante, il n'a pas informé son Dieu et Père, il ne l'a pas fléchi à la bonté, il n'a pas modifié ses desseins : il s'est soumis, il a consenti, et son Père l'a amené à la plénitude de la naissance filiale.

 

L'homme qui prie est, du fait de la prière, saisi dans "la rédemption qui est en Christ Jésus". 

 

Crucifix de Saint-Damien (XIIe s.)

Le salut du monde est dans la communion à cette mort filiale.

 

En Jésus-Christ, Dieu sauve les hommes en sauvant leur mort, en la transformant en naissance. Dieu n'exempte pas l'homme de mourir : il le sauve en établissant la mort dans sa vérité filiale que "l'envie du diable" veut dénaturer.

 

En leur leur permettant de mourir dans l'éternelle naissance du Fils, Dieu amène les hommes au terme de leur création.

 

La mort si mystérieuse, inconnue tant qu'on n'en a pas fait l'expérience, le chrétien la connaît, ... il fait en lui-même l'expérience de sa propre mort, bien avant l'échéance finale et peut reconnaître en elle la grâce ultime en laquelle se réalisera son éternelle naissance. En effet, c'est en mourant avec le Christ que le chrétien devient enfant de Dieu : "Nous tous qui avons été baptisés, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés... nous sommes morts avec le Christ." (Rm 6, 3-8); Col 2,11; cf. 2 Co 5,14). Dans l'eucharistie, plus encore réellement que dans le baptême, le chrétien vit d'avance la mort qui l'attend. "Chaque fois que nous mangeons ce pain et buvons à cette coupe c'est la mort du seigneur que nous annonçons" (1 Co 11,26) et aussi la nôtre. Cette communion de mort avec le Christ se vit aussi (tous les jours) en dehors de la célébration des sacrements. Paul se sait "crucifié avec le Christ" (Ga 2,19).

 

En toute rencontre du Christ en sa pâque, le fidèle meurt avec lui, jusqu'au jour de la rencontre définitive, dans une entière communion de mort. C'est pourquoi mort et résurrection sont éternellement inséparables." (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 561; 572-576.) 

 

Joyeuses et saintes Fêtes de Pâques à tous !

Bonnes et Joyeuses Fêtes de Pâques à tous !

Pourquoi le ruban de l'œuf de Pâques et le lapin ?

 

La signification du ruban de l'œuf de Pâques est en rapport avec la résurrection de notre Seigneur bien aimé au tombeau.

 

Que nous dévoile la Sainte bible :

"On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a déposé."

Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s'aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n'entre pas.

Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat,

ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.

C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.

Il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus. Non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.

 

Entourer le visage d'un mort était une pratique funéraire ancestrale. Cela signifie que les bandelettes mortuaires qui entouraient la tête de notre Seigneur bien aimé étaient comme à leur origine intacte et encore roulées à leur place.

 

Essayez de sortir un œuf roulé de larges bandelettes bien serré sur ses 4 cotés avec un nœud au-dessus de la tête sans casser l'œuf, ni défaire le nœud, cela est bien impossible et révèle le caractère miraculeux de la résurrection.

 

Une résurrection bien différentes de celle de Lazare qui enleva lui-même ses bandelettes. C'est en voyant ce prodige que Pierre et Jean crurent.

 

Quelle est la signification du lapin de Pâques ?

 

Le jour de Pâques correspond au premier dimanche qui suit (ou tombe en même temps que) le jour de la première pleine lune après l'équinoxe de printemps.

 

Le lapin blanc est un symbole qui exprime la pleine lune. Lorsque la lune est pleine vous verrez avec un peu d'imagination un lapin sur ses deux pattes. Le blanc est un symbole féminin lunaire associé au métal argent, son contraire est le jaune un symbole solaire masculin associé à l'or. 

 

En fait, ce n'est pas un lapin, mais une lapine, car elle est représentée avec plusieurs petits lapins, cela suggère une mère avec ses enfants.

 

Les veilles gravures de Pâques, représentaient un œuf avec un large ruban blanc dentelé avec un nœ​​​​​​​ud au dessus et une lapine blanche entourée de ses petits.

 

C'est bien une femme (Marie-Madeleine) qui alla au tombeau et qui fut la première a témoigné de la résurrection. C'est elle qui annonça la première la résurrection, c'est une analogie au lapin blanc qui dévoile le secret caché aux enfants (de Dieu) la résurrection de notre Seigneur bien aimé et qui nous apportent la joie (de la Pâques).

 

Trouver un œuf de Pâques dans le jardin est aussi une expression cachée de trouver notre Dieu ressuscité et de se réjouir de sa présence au jardin du Paradis comme un de ses enfants. (GloriaTv)

Bonnes et Joyeuses Fêtes de Pâques à tous !

Pourquoi colorons-nous les œufs pour Pâques? 

 

Dans le christianisme, l'œuf de Pâques représente le Saint-Sépulcre dans lequel la vie éternelle était cachée. Selon la légende, la pierre qui enfermait le tombeau de Jésus-Christ ressemblait au contour d'un œuf. Sous la coquille d’œuf se trouve une nouvelle vie. Par conséquent, pour les chrétiens, l'œuf de Pâques est un rappel de la Résurrection de Jésus-Christ, du salut et de la vie éternelle. Le rouge, l'œuf le plus souvent coloré, signifie la souffrance et le sang du Christ.

 

Il existe plusieurs versions de la raison pour laquelle nous teignons les œufs pour Pâques. Une légende raconte que Marie-Madeleine, vénérée par l'Église comme sainte pour les apôtres, est venue avec un sermon auprès de l'empereur romain Tibère (14-37). Selon l'ancienne coutume, des cadeaux ont été offerts à l'empereur, et Madeleine a offert un œuf avec les mots: "Le Christ est ressuscité !" L'empereur a répondu qu'il était blanc, pas rouge, comme un œuf, donc les morts ne se sont pas relevés. À ce moment, l'œuf dans sa main est devenu rouge. (Gloria Tv)

Iconographie. 

Noli me tangere, Fra Angelico, 1440-1441.

Noli me tangere, Fra Angelico, 1440-1441.

La Résurrection du Christ,  Matthias Grünewald, retable d'Issenheim, 1515

La Résurrection du Christ, Matthias Grünewald, retable d'Issenheim, 1515

La nuit de Pâques peut être célébrée soit en début soit en fin de nuit. Mais si l’on considère que toute la fête repose sur la symbolique du passage des ténèbres à la lumière, il apparaît que si une célébration organisée le soir, après le coucher du soleil, a certes des côtés pratiques, une célébration placée au lever du jour correspondrait mieux à l’essence même de cette liturgie. Ainsi la liturgie de Pâques débuterait dans l’obscurité : l’Église bénit le feu pascal, la lumière est transportée dans l’église et partagée entre les fidèles, et l’on chante l’ « Exultet », la louange solennelle de la lumière pascale.

De tout temps l’Église a comparé la Résurrection du Christ avec le soleil levant.

Qu’on pense à la façon dont Matthias Grünewald a représenté la Resurrection du Christ au XVIe siècle sur son retable d’Issenheim : Jésus-Christ y apparaît comme un soleil personnifié illuminé de l’intérieur. Et pourtant, le corps de Jésus porte les stigmates de sa Passion, preuve qu’il ne s’agit pas ici d’une transfiguration ésotérique, mais d’une réelle transformation, au cours de laquelle la personnalité et l’histoire individuelle restent intactes. Le Crucifié et le Ressuscité sont tout un.

Angelus Silesius a repris cette même symbolique dans ces vers qui sont parvenus jusqu’à nous et qui sont chantés aussi bien dans la liturgie catholique que dans le culte protestant en Allemagne: « Morgenstern der finstern Nacht, der die Welt voll Freuden macht, Jesu mein, komm herein, leucht in meines Herzens Schrein. (…) Du erleuchtest alles gar, was jetzt ist und kommt und war; voller Pracht wird die Nacht, weil dein Glanz sie angelacht. » « Sainte étoile du matin, qui illumine la nuit et remplit la terre de sa joie, mon Jésus, viens en moi, illumine le secret de mon cœur. (…) Tu illumines tout ce qui est, tout ce qui vient et tout ce qui était. Grandiose est la nuit que ton sourire illumine. »

C’est pour toutes ces raisons que, déjà dans l’Église primitive, les fidèles se tournaient vers l’Est lors de la célébration de la sainte messe. Les prêtres et les fidèles se trouvaient ainsi dans une orientation commune au cours de leur prière : ils faisaient face au Christ ressuscité, symbolisé par le soleil levant.

Dans les églises orthodoxes on a conservé cette attitude mais dans la plupart des églises catholiques et protestantes, l’orientation de la prière a été malheureusement abandonnée pour mettre l’accent davantage sur la communion du prêtre avec l’assemblée. Au départ, beaucoup d’églises avaient pourtant été construites en orientant l’abside vers l’Est.

Dans l’Église catholique, la célébration « ad orientem » a disparue de facto depuis la réforme liturgique : mais cette liquidation ne repose sur aucune norme liturgique. Il importe de repréciser les choses : la célébration de la messe n’est pas un face à face prêtre/communauté. Le Cardinal Ratzinger, futur pape Benoît XVI, écrivait déjà dans ses livres consacrés à la liturgie que le célébrant devrait à tout le moins se tourner vers une grande croix pour célébrer la messe, créant ainsi une sorte d’orient virtuel pour pallier la perte d’une orientation physique réelle.

Au cours de l’été 2016, le cardinal Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, a encouragé prêtres et fidèles à reprendre l’habitude de se tourner ensemble dans la même direction pour prier. Il a même clairement demandé que tous les prêtres reviennent à la célébration de la messe « ad orientem ». Malheureusement, le pape François n’a donné aucune suite à cette demande.

La liturgie catholique a ainsi perdu son orientation. Qui, parmi les chrétiens, connaît encore de nos jours la symbolique du soleil levant ? Mgr Georg Alois Oblinger, Recteur de Marienfried (diocèse d’Augsbourg). Source: Kathnet (Trad. MH/APL) / Pro Liturgia Actualité du dimanche de Pâques 21 avril 2019.

Résurrection du Jésus, par Noël Coypel (1700)

Résurrection du Jésus, par Noël Coypel (1700)

Jésus retourne des Enfers, par Kocheliov (1900)

Jésus retourne des Enfers, par Kocheliov (1900)

Résurrection de Jésus, Hans Memling.

Résurrection de Jésus, Hans Memling.

La Résurrection du Christ, par Raphaël, v. 1501

La Résurrection du Christ, par Raphaël, v. 1501

Matin de Pâques (M. Denis, 1870-1943)

Matin de Pâques (M. Denis, 1870-1943)

Musique.

 

Gaudii Paschalis (A. Scandello, 1517-1580)

 

Dialogo per la Pescua (H. Schültz, 1535-1672)

 

J.S. Bach (1685-1750)

Les thèmes de cette ouverture sont en grande partie extraits de la liturgie orthodoxe russe, basés plus exactement sur une collection d'anciens cantiques disparates, souvent anonymes, appelés Obikhod et adoptés comme chants liturgiques officiels à la Cour Impériale des Romanov.

La Grande Pâque russe (N. Rimski-Korsakov, 1844-1908)

***

 

PRATIQUE. Un jour, un prêtre, un moine dit : "Tu sais pourquoi les couvents ont des cloîtres, qui sont fermés et sans sortie ? C'est parce que la seule sortie c'est vers le haut."

 

"Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui." (Rm 6,8)

 

Si vous êtes ressuscité avec Jésus-Christ, cherchez les choses du ciel.

 

***

Sources :

(1) Encyclopédie théologique Nicolas BERGIER 1718-1790, publié par M. l'abbé Migne, Ateliers catholiques au Petit-Montrouge, tome III, Paris 1850-1851, p. 1262; (2) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. XVIII; (3) Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 337; (4) François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021. 

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19 avril 2025 6 19 /04 /avril /2025 11:00
Samedi saint

En ce jour, l'Église se prépare à célébrer au lever de l'aurore, la glorieuse résurrection du Sauveur. C'est le "Grand et saint Sabbat".

   

Le corps de Notre Seigneur Jésus-Christ, détaché de la croix, le soir du vendredi, jour de sa mort, fut embaumé et enseveli par quelques-uns de ses disciples. Ce corps, toujours uni à la Divinité dans le tombeau, ainsi que son âme, qui descendit aux limbes pour y visiter celles des justes et leur annoncer leur entrée prochaine dans le ciel, est le sujet que l'Eglise propose aujourd'hui à notre adoration. 

Samedi saint

''Il est descendu aux enfers''. Chaque fois que nous récitons le Credo des Apôtres, nous prononçons ces mots. Mais qu'est-ce qu'ils signifient ? Examinons ce que les Pères de l'Église disent à propos de la "descente aux enfers".

 

En tant que chrétiens, nous considérons la résurrection du Christ le dimanche de Pâques comme le triomphe de Jésus. Mais en réalité, son triomphe commence le Vendredi saint, quelques instants après sa mort sur la Croix.

 

Ce n'est pas le dimanche de Pâques que Satan a découvert que Dieu utiliserait la mort de son Fils pour sauver l'humanité - c'est le Vendredi saint. De nombreux Pères de l'Église ont écrit sur ce qu'il est convenu d'appeler "la descente aux enfers".

 

 

Dans le livre III, 23.2 et le livre IV, 27.2 de l'ouvrage Contre les hérésies, saint Irénée enseigne que le Christ est descendu dans les "parties inférieures de la terre" (en référence à Éphésiens 4.9) pour offrir le salut aux justes morts avant sa venue. Irénée souligne que la mort et la descente du Christ étaient nécessaires pour atteindre ceux qui se trouvaient dans le séjour des morts, garantissant qu'aucune partie de l'humanité n'était laissée sans rédemption. Le Christ a délivré de la captivité de la mort les patriarches, les prophètes ainsi les fidèles (par exemple Adam, Abraham, David). Il écrit que le Christ "a prêché aux esprits en prison" (1 Pierre 3:19) les amenant dans son royaume, accomplissant la promesse de salut de Dieu à travers tous les âges (Contre les hérésies IV, 33.1). La descente du Christ est une victoire sur les puissances de la mort et de Satan. Le Christ entre dans le séjour des morts non pas en tant que victime, mais en tant que conquérant, liant "l'homme fort" (Satan) et libérant ceux qui sont retenus captifs (Contre les hérésies III, 18.6).

 

Dans son 𝘋𝘪𝘢𝘭𝘰𝘨𝘶𝘦 avec 𝘛𝘳𝘺𝘱𝘩𝘰n vers 150, saint Justin Martyr écrit : "Le Seigneur Dieu s'est souvenu de son peuple d'Israël qui gisait dans ses tombes, et il est descendu pour lui annoncer son propre salut." Justin Martyr a à l'esprit le Psaume 16:10 ("Tu n'abandonneras pas mon âme au séjour des morts") et il utilise cette descente pour affirmer que le christianisme accomplit les Écritures juives. Il relie les actions du Christ dans l'Hadès aux prophéties sur la seigneurie universelle du Messie.

 

Saint Cyrille de Jérusalem, évêque et théologien du IVe siècle, a parlé du déchirement de l'enfer dans ses conférences catéchétiques, décrivant la descente du Christ dans le séjour des morts comme un acte triomphal où, après sa crucifixion, le Christ est entré dans le monde souterrain pour libérer les âmes justes qui y étaient retenues prisonnières. Cyrille souligne que le Christ, à la fois Dieu et homme, a brisé les portes de l'Hadès, vaincu la mort et libéré les âmes des justes. Il affirme que le Christ est "descendu dans les régions souterraines" pour "racheter" les justes, notant que le séjour des morts a été "frappé de terreur" par sa présence.

 

Dans sa Summa Theologiae III, saint Thomas d'Aquin explique que la descente du Christ avait pour but de libérer les saints pères qui étaient retenus en enfer en raison du péché originel, qui les empêchait d'entrer immédiatement au paradis jusqu'au sacrifice rédempteur du Christ. Le Christ n'est pas descendu en enfer pour souffrir, mais pour vaincre et libérer. Et l'Aquinate a précisé que le Christ n'est pas descendu dans l'enfer des damnés pour les délivrer, mais spécifiquement dans le lieu où sont détenus les justes.

 

 

Clément d'Alexandrie (150-215) suggère que le Christ, après sa mort, a prêché aux âmes du séjour des morts, y compris aux Juifs justes et potentiellement aux païens qui vivaient selon la raison (logos). Il interprète 1 Pierre 3:19-20, qui parle du Christ prêchant aux "esprits en captivité", comme une preuve que le Christ est descendu aux enfers pour offrir le salut à ceux qui sont morts avant sa venue. Clément postule que la descente du Christ a offert une chance de salut même aux païens vertueux qui ont suivi le Logos divin dans leur vie - des personnages comme Platon, Aristote, etc. Bien qu'il s'agisse d'une spéculation et non d'un enseignement officiel, c'est un point intéressant à méditer.

 

 

Ainsi, alors que l'Église retient son souffle en ce Samedi saint solennel, nous nous souvenons de la souffrance de la Vierge et des apôtres en ce jour, mais nous savons aussi que le Christ proclamait déjà sa victoire et dévastait Satan et les chiens de l'enfer en ce jour.

 

La descente du Christ n'est pas un acte passif, mais un acte triomphal, où il brise les portes du Hadès et libère les justes. Ceci affirme qu'aucun domaine - ni la terre, ni les enfers - n'échappe à l'autorité du Christ. "Je suis celui qui vit, et qui était mort ; et voici que je vis aux siècles des siècles'', Amen, et j'ai les clefs de l'enfer et de la mort.

Cf. CATHOLIC FREQUENCY https://x.com/CatholicFQ/status/191358773225058758

Cf. CATHOLIC FREQUENCY https://x.com/CatholicFQ/status/191358773225058758

Cette célébration festive commence par la bénédiction du feu nouveau, auquel est allumé le Cierge pascal. ''Lumière du Christ ! Nous rendons grâce à Dieu !'' 

 

Elle place dans son sanctuaire un grand cierge, portant, pour symboles des plaies glorieuses du corps de Jésus-Christ vivant, cinq grands encens, et chante ensuite les oracles des saints Prophètes qui annoncèrent son triomphe sur la mort et sur l'enfer.

 

Un chantre chante d'abord l'''Exultet'', grand chant de joie.

Puis, l'histoire du Salut est récapitulée, depuis la Création jusqu'à la Résurrection, en passant par la sortie d'Egypte, les prophètes, etc., au cours d'une grande liturgie de la Parole. On relit tout ce que Dieu a fait pour les Hommes à la lumière de la Résurrection de Jésus-Christ. Ceci amène à chanter la gloire de Dieu, en faisant sonner les cloches à toute volée. L'évangile est acclamé en chantant Alléluia (ce qui n'avait pas été fait pendant tout le carême).

 

Pendant la nuit du samedi saint au dimanche de Pâques, on fête la Résurrection du Christ lors de la Vigile pascale.

 

L'Eglise bénit aujourd'hui les fonds baptismaux et confère solennellement le baptême aux catéchumènes, en versant sur eux, au nom des trois personnes divines, les eaux vivifiantes qui, par l'institution de Jésus-Christ, et en vertu de ses mérites, nous régénèrent comme enfants de Dieu, en gravant sur nos âmes le sceau indélébile de notre adoption.

 

PRATIQUE. N'oublions pas en ce jour de remercier le Seigneur de la grâce qu'il nous a faite en nous recevant pour ses enfants, dans le saint baptême.

"Le terme Exultet correspond au premier mot du chant liturgique qui, du haut de la Chaire, a été chanté par le diacre lors de la cérémonie de la nuit du samedi Saint. Le texte et la mélodie des Exultet ont été transcrits à plusieurs reprises entre le Xe et le XIVe siècle sur des rouleaux formés de plusieurs feuilles de parchemin cousues ensemble. L'origine de cette pratique est attestée presque exclusivement dans le contexte méridional et se trouve peut-être dans le soi-disant libelli, petits livrets composés d'un ou plusieurs quaternions destinés à la célébration de certaines festivités ou d'actions particulières de Rites liturgiques (le rite de l'investiture sacerdotale, l'onction des malades et d'autres). Ils étaient très communs au Moyen-Âge et constituaient des artefacts extrêmement simples et modestement précieux. Par conséquent, dans les célébrations les plus importantes, ils ont parfois été remplacés par des spécimens assemblés dans la forme la plus noble de rouleau. L'adoption de ce type de livre insolite à des fins liturgiques rappelait en fait les formes de l'ancien papyrus. Toutefois, il a probablement été suggéré dans le sud aussi par la connaissance des rites de l'église gréco-orientale. Ce dernier envisageait l'utilisation de rouleaux de manuscrits, appelés Kontakia, peut-être déjà au Ve-VIème siècle et en tout cas certainement au VIIIe-IXe siècle. Leurs connaissances ont dû avoir lieu dans le domaine de Bénévent-Cassino. [...] C'est en fait dans la région Bénévent (Italie) qu'apparaissent les premiers spécimens de rouleaux de Exultet. Comme un genre créé ad hoc, le Exultet ne se conforme pas à un type déjà existant d'illustration, mais est le résultat d'une véritable invention iconographique élaborée autour du 10e siècle. Pour cette raison les décorations ne suivent pas un modèle prédéfini, mais composent un cycle variable qui fournit l'illustration de différents sujets. Elles sont essentiellement attribuables à trois domaines thématiques liés au texte et à la liturgie pascale: l'histoire sacrée, les cérémonies liturgiques-le spectacle le plus récurrent le diacre qui reçoit le rouleau de l'évêque, allume la bougie Pascale, ou prie De la chaire-et les portraits de contemporains. Différentes solutions sont également proposées pour la traduction visuelle du même concept. Par exemple, l'allégorie de la terre, Tellus, appelée à célébrer la résurrection, peut être dépeinte comme une femme richement habillée, ou comme une figure, ou comme le Christ trône avec des animaux; La figure de Mater Ecclesia est parfois indiquée par la communauté des fidèles rassemblés autour de l'évêque, d'autres fois par une figure de femme, ou par d'autres variantes. Les scènes bibliques sont nombreuses et tirées principalement du Nouveau Testament. L'exception est quelques thèmes, tels que le salut du premier-né juif, le péché originel, le passage de la mer rouge, qui sont inspirés par les pièces de la Genèse et de l'exode contenues dans l'ancien testament. Une des images récurrentes est celle introduite dans le Apium de Lamy, la louange des abeilles. Il suit plusieurs variantes dictées par les orientations spécifiques des illuminateurs: elle suppose parfois un caractère fortement symbolique ou décoratif; D'autres fois, il est basé sur la narration animée et montre les essaims qui volent à travers les champs et les paysans qui recueillent le miel et la cire. Le Exultet a pris fin avec les commémorations liturgiques, souvent accompagnées du portrait solennel et stéréotypé des figures politiques et religieuses évoquées."

L'Ange ouvre le sépulcre

L'Ange ouvre le sépulcre

Samedi saint
Samedi saint
Samedi saint
Samedi saint
Samedi saint
Samedi saint
La Résurrection – Irma Martin. Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n'est pas ici, il est ressuscité. Lc 24, 5-6

La Résurrection – Irma Martin. Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n'est pas ici, il est ressuscité. Lc 24, 5-6

Sources: (1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. XVII ;(2)

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18 avril 2025 5 18 /04 /avril /2025 00:00
Vendredi Saint

C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ;
l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure,
car le soleil s’était caché.
Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu.
Alors, Jésus poussa un grand cri :
"Père, entre tes mains je remets mon esprit."
Et après avoir dit cela, il expira.

Lc 23,44-46

Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien.
En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié.
Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris.
Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.

Esaie 53, 3-6

Le Vendredi saint est le jour de la célébration liturgique du mystère de la Passion, de la mort sur la Croix et de la mise du Christ au tombeau.

 

C'est un jour de jeûne et d'abstinence, à l'instar du Mercredi des Cendres qui, quarante jours plus tôt, ouvre le temps du Carême.
 
Le Vendredi saint est marqué encore davantage par le deuil et le recueillement.
 
"Il s’agit pour moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en devenant semblable à lui dans sa mort, avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts. ... Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus."  (Ph 3, 10-14)
 
Le Vendredi saint est marqué par une liturgie particulière (vénération de la croix, communion eucharistique mais pas de célébration du sacrifice de la messe ce jour-là). Le moment culminant de la journée, dans son silence recueilli, est celui de la Crucifixion (entre 12h et 15h) et le moment même où le Christ expira, à 15 heures.
 
Chez les Romains, le crucifiement était un supplice infamant réservé aux criminels, ce qui indique que les charges retenues contre Jésus devaient être très sérieuses : « agitateur dangereusement arrogant », criminel politique, il fut probablement accusé de créer de graves troubles à l'ordre public, « ce qui correspondrait à l'idée d'une prétention messianique royale, qu'elle soit de son fait ou de celui de ses disciples » (Larry W. Hurtado, Le Seigneur Jésus Christ: la dévotion envers Jésus aux premiers temps du Christianisme, Éditions du Cerf, 2009, p. 69-70.)
 
 
C'est spécialement ce jour que se fait la dévotion du Chemin de croix. Cette procession est particulièrement solennelle dans les lieux mêmes où elle eut lieu il y a près de 2000 ans, à Jérusalem, le long de la Via Dolorosa (Chemin de la souffrance, à Jérusalem) puis dans la basilique du Saint-Sépulcre, où se trouvent le rocher du Golgotha et le Tombeau du Christ. A Rome, le Chemin de Croix est traditionnellement célébré au Colisée, durant le soir du Vendredi saint.
 
Par référence au jour du Vendredi saint, tout au long de l'année et spécialement durant le Carême, les vendredis sont un jour de pénitence, en principe d'abstinence de viande. On y dit les mystères douloureux du Rosaire.
 
Ce mystère ineffable, prédit si souvent et si clairement dans les siècles qui le précédèrent (prophéties messianiques) est le triomphe complet de la justice divine et le chef d'oeuvre le plus glorieux de la miséricorde infinie. Il fut opéré par la charité sans bornes du Verbe incarné, qui, selon les décrets divins, voulut de toute éternité s'anéantir, souffrir et mourir dans la plénitude des temps, pour réconcilier le ciel et la terre (1), suite à la première désobéissance ou Péché originel.
Vendredi Saint

D’après les Évangiles synoptiques, sur la route du Golgotha, les soldats obligent un passant, Simon de Cyrène, à porter la croix de Jésus. Luc ajoute que les femmes disciples suivaient Jésus et pleuraient sur son destin (Sainte Véronique, Sainte Marie-Madeleine, et la Vierge Marie).

Les quatre Évangiles canoniques mentionnent un titulus - pancarte qui porte une inscription laconique - déclarant, sur un ton moqueur, "Jésus roi des Juifs", "Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm" (le futur acronyme INRI).
 
L’Évangile selon Jean dit que l'inscription avait été rédigée et placée par Pilate, en hébreu, en latin et en grec (Jn 19:19-20).
 
Jean mentionne la "lance" qu'un des soldats utilisa pour percer le côté du Christ "et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau" (Jn 19:34
 
Les Évangiles canoniques disent que deux criminels sont crucifiés avec Jésus. Tandis que l'un l'insulte, l'autre le respecte et lui demande : "Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne". En raison de la réponse de Jésus dans cet évangile : "aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis", on le considère comme un saint, en l’appelant 'le bon larron". On considère ainsi que dès le jour de la mort, l'âme est jugée pour aller soit au Purgatoire (ou au paradis directement si l'âme est en état de grâce), soit en enfer.
Vendredi Saint, on voile les crucifix ce jour-là jusqu'à la veillée pascale (Samedi Saint au soir)

Vendredi Saint, on voile les crucifix ce jour-là jusqu'à la veillée pascale (Samedi Saint au soir)

 Liturgie :
        Le vendredi saint est le seul jour de l'année où on ne célèbre pas d'Eucharistie. La communion est distribuée aux fidèles au cours d'une célébration qui dégage une ambiance particulière : l'église est sombre, les autels sont dépouillés de leurs nappes, les statues et images sont voilées. Il n'y a pas de sonnerie de cloche, de jeu d'orgues, et les chants sont absents, ou très peu nombreux. La célébration commence et finit en silence. On lit l'évangile de la Passion. Il n'y a pas de prière eucharistique mais une grande prière universelle.
        C'est le jour de la célébration de la Croix : la croix est amenée en procession puis proposée à la vénération des fidèles. Dans certains pays, comme l'Espagne, il y a d'importantes processions dans les rues des villes.
        La dernière messe célébrée était celle du soir du Jeudi saint, correspondant à son institution au Cénacle, et la prochaine sera celle de la Vigile pascale, le soir du Samedi
saint.
(2)

Historicité

 

Selon le Digeste, code de droit romain, "le crime commis contre le peuple romain ou contre sa sécurité est un crime de lèse-majesté (maiestatis crimen)". Jésus, provincial juif condamné pour sédition, tombe ainsi sous le coup de la Lex Iulia maiestatis (it) qui établit pour ce crime de rébellion envers l'autorité impériale, la crucifixion. [Pierre Maraval, Simon Claude Mimouni, Le christianisme des origines à Constantin, Presses Universitaires de France, 2006, p. 87.]

 

L'historicité de la crucifixion ne fait plus aucun doute pour la majorité des chercheurs, qui y voient des critères d'authenticité (critère d'embarras ecclésiastique, d'attestation multiple, de cohérence) [Jacques Giri, Les nouvelles hypothèses sur les origines du christianisme, éditions Karthala, 2011, p. 182; John Paul Meier, How do we decide what comes from Jesus, in The Historical Jesus in Recent Research, James D. G. Dunn et Scot McKnight, 2006, p. 126–136 ]

 

L'évangéliste Jean évoque le cloutage des mains au moment de la crucifixion en rapportant la remarque de S. Thomas "si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas !" (Jn 20:25).

 

Les autres évangélistes ne mentionne pas le procédé de la crucifixion chez les Romains. Mais la recherche contemporaine qui s'appuie sur les sources documentaires relatant les crucifiements à l'époque romaine, sur le contexte historique (les crucifiements en masse privilégiaient les cordes mais il n'était pas rare pour des exécutions singulières d'utiliser des clous) et les découvertes archéologiques confirment la pratique de la crucifixion chez les Romains. 

 

En 1938, des recherches archéologiques près de Jérusalem, à Giv’at mivtar, ont démontré que les crucifiés contemporains du Christ étaient exécutés sur une croix. (Les Dossiers de l'Archéologie n°10 page 107. Article du professeur N. Haas de l'Université Hébraïque de Jérusalem.) Les crucifiés avaient les bras étendus à l’horizontale. 

 

Dans les documents latins de l'époque romaine, le mot "crux" est mentionné, et ces sources antiques évoquent la poutre transversale sur les épaules attachée aux bras sous le terme de patibulum (partie transversale de la croix destinée au crucifiement). Le poteau vertical était appelé stipes, qui était généralement fixé de manière permanente dans la terre à l’emplacement de l’exécution.

 

 

Saint Irénée, évêque de Lyon et Martyr (120-202 ap.J.-C.) dans Contre les hérésies, cote II, 24,4, daté d'entre 175 et 189 ap. J.-C., explique que la croix a cinq extrémités ; sur la cinquième se repose le crucifié : "La structure de la croix présente cinq extrémités, deux en longueur, deux en largeur, une cinquième sur laquelle s’appuie le crucifié." (Irénée de Lyon, Contre les hérésies, Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur, Sagesses chrétiennes, Cerf, Paris 2007, p. 225.)

   

Iconographie

 

        La Crucifixion de Jésus a donné lieu à différentes représentations à travers les âges :

 

Dans la "Maison du Bicentenaire" à Herculanumcité romaine qui fut détruite par l'éruption du Vésuve en l'an 79 apr. J.-C., une croix a été découverte en 1938 par les archéologues, qui donne sur le decumanus maximus, prestigieux immeuble d'un bloc d'habitations ayant des sols à mosaïques, des cloisons fastueusement décorés avec peintures, l'atrium avec toit à compluvium et un jardin avec portique. Dans l'un des côtés d'un somptueux tablinum décoré avec des peintures à sujet mythologique, on remarque une singulière grille en bois avec ouverture à soufflet. Dans l'une des modestes pièces du premier étage, on trouve un réduit, probablement le logement d’un esclave, où une croix a été gravée dans le plâtre d'une paroi. Selon l'interprétation la plus répandue, il s'agirait de l'un des témoignages les plus anciens de la religion chrétienne.Sources 1, 2

 

À Pompéi, d’autres symboles chrétiens ont été relevés, dont dans la Maison dite de Pansa :

une croix gravée en relief sur un mur (découverte en 1813-1814)

https://www.eecho.fr/pompei-herculanum-vestiges-chretiens-avant-79/ 

Une des plus anciennes représentation de la Crucifixion et de Croix chrétienne est le graffiti d'Alexamenos, dessin injurieux réalisé entre le IIe et le IIIe siècle sur un mur de Rome (colline Palatin), au moment des persécutions. 

Graffito d'Alexamenos. La légende signifie "d'Alexamenos rend un culte à son Dieu". Michael Gough, dans La Grèce et Rome (éd. Imprimerie des arts et manufactures, 1974, direction Marcel Brion, p. 364), suppose que Alexamenos était sans doute un esclave, que ses compagnons raillaient parce qu'il était chrétien. Daniel-Rops explique qu'Alexamenos fut un "page impérial" caricaturé par ses camarades. Le jeune chrétien d'alors n'avait guère à attendre que l'ironie et l'outrage. (DANIEL-ROPS, Histoire de l'Eglise du Christ, tome II Les Apôtres et les Martyrs, Librairie Arthème Fayard, Paris 1965, p. 175)

Graffito d'Alexamenos. La légende signifie "d'Alexamenos rend un culte à son Dieu". Michael Gough, dans La Grèce et Rome (éd. Imprimerie des arts et manufactures, 1974, direction Marcel Brion, p. 364), suppose que Alexamenos était sans doute un esclave, que ses compagnons raillaient parce qu'il était chrétien. Daniel-Rops explique qu'Alexamenos fut un "page impérial" caricaturé par ses camarades. Le jeune chrétien d'alors n'avait guère à attendre que l'ironie et l'outrage. (DANIEL-ROPS, Histoire de l'Eglise du Christ, tome II Les Apôtres et les Martyrs, Librairie Arthème Fayard, Paris 1965, p. 175)

Enluminure de l’Évangéliaire syriaque de Rabula (586)

Enluminure de l’Évangéliaire syriaque de Rabula (586)

La Crucifixion, Bartolomeo Bulgarini, v. 1330 Hermitage, Saint Petersbourg

La Crucifixion, Bartolomeo Bulgarini, v. 1330 Hermitage, Saint Petersbourg

La Crucifixion, style byzantin du XIIIe siècle, monastère Sainte-Catherine du Sinaï

La Crucifixion, style byzantin du XIIIe siècle, monastère Sainte-Catherine du Sinaï

Giovanni Previtali, historien de l'art, crédite Giotto de l'innovation du Christ en croix avec trois clous et le suppedaneum, la planchette de bois chevillée sur laquelle les crucifiés pouvaient appuyer leurs pieds.

Le Portement de Croix par Raphaël

Le Portement de Croix par Raphaël

Giotto, La Crucifixion, 1320-1325

Giotto, La Crucifixion, 1320-1325

La Crucifixion- Le Pérugin (Pietro Perugino) - 1482

La Crucifixion- Le Pérugin (Pietro Perugino) - 1482

Sources: (1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. XVI. (2) L'Evangile au quotidien (3) Vendredi Saint (4) Crucifixion

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17 avril 2025 4 17 /04 /avril /2025 18:26

Les musulmans prétendent détenir le monothéisme le plus pur.

Mais leur Dieu n'est pas celui qu'ils disent qu'il est.

 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

On nous dit souvent que "Allah" n'est que le nom arabe de "Dieu".

Mais ce n'est pas vraiment vrai.

La parole arabe d'origine pour Dieu n'est pas "aḷḷāh" (اللّٰه), mais "al-ʾilāh" (إِلٰه). 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

En fait, "aḷḷāh" et "al-ʾilāh" sont des mots très différents: - "al-ʾilāh" est un titre, mais
- "Aḷḷāh" est un nom propre.

C'est-à-dire que "aḷḷāh" ne signifie pas "Dieu". «Aḷḷāh» est plutôt le nom d'un Dieu particulier. 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Avant l'apparition de l'islam, les chrétiens arabes n'ont jamais appelé Dieu "aḷḷāh".

Ils ont plutôt appelé Dieu "al-ʾilāh" (الإلٰه), ce qui signifie littéralement "le dieu".

(NB. Cette locution correspond exactement à l'expression chrétienne grecque normale pour Dieu, «ὁ θεός».)

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen
Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Aḷḷāh n'était pas le dieu des chrétiens ou des juifs.

"Aḷḷāh" était plutôt l'un des dieux des Nabatéens polythéistes.

Aḷḷāh était une divinité mineure dans le panthéon nabatéen, associée à une déesse féminine appelée Allat, qui était à la fois sa fille et sa concubine. 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Avant l'islam, Allah et Allat étaient deux des 360 dieux adorés par les Nabatéens dans leur sanctuaire païen dans la ville de La Mecque.

Au centre du sanctuaire se trouvait un rocher noir ("The Kaaba"). Les Nabatéens païens circuleraient dans ce sanctuaire dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et embrasseraient le rocher noir. 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Aujourd'hui, les musulmans continuent d'adorer ce dieu nabatéen Allah.

Ils continuent de se rendre dans son sanctuaire à La Mecque.

Ils continuent de se promener dans le même Kaaba dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et, quand ils le peuvent, embrassent le Rocher noir. 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Ce Dieu, bien sûr, n'est pas le Dieu des chrétiens.

Le Dieu chrétien est le Dieu de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

Le Dieu chrétien n'a jamais eu de consort - la fille appelée Allat.

Et le Dieu chrétien n'est pas adoré en se promenant ou en embrassant une pierre noire à la Mecque. 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Loin d'être le même Dieu que le dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen, qui continue d'être adoré d'une manière païenne par les musulmans aujourd'hui.

Le rejet chrétien de tous les dieux païens est un rejet de l'Allah islamique. 

Loin d'être le même Dieu que le Dieu des chrétiens, le dieu islamique Allah est en fait l'un des dieux de l'ancien paganisme nabatéen

Cf. https://x.com/maksimologija/status/1912646629066223710?t=IjlTPmlyDpkHtgmvR81ABA&s=19

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17 avril 2025 4 17 /04 /avril /2025 00:00
Jeudi saint

Le Jeudi saint est un des jours les plus importants de la Semaine sainte : il correspond à la commémoration de la dernière Cène (au Cénacle) suivie de la nuit d'agonie du Christ au Jardin des Oliviers (Gethsémani). 

Simon Ushakov, La Dernière Cène, École de Moscou, 1685

Simon Ushakov, La Dernière Cène, École de Moscou, 1685

Le Jeudi saint est un jour de fête, qui commémore l'institution de l'Eucharistie par Jésus lors du repas pascal au Cénacle la veille de sa mort, – le "sacrifice unique" () de la Nouvelle Alliance préfiguré tout au long de l'Ancienne Alliance et prophétisé dans des endroits comme Malachie 1,11 –; Et le sacerdoce qui l'offrirait, les Apôtres et leurs successeurs, c'est-à-dire l'institution de l'ordination des prêtres.

 

 

Jeudi saint

Tout prêtre, chaque jour, se tenait debout dans le Lieu saint pour le service liturgique, et il offrait à maintes reprises les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais enlever les péchés.

Jésus Christ, au contraire, après avoir offert pour les péchés un UNIQUE SACRIFICE, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu.

Hébreux 10, 11-12

Jeudi saint

Jésus réunit autour de lui ses chers apôtres, sans en excepter même celui qui devait le trahir, pour célébrer avec eux la dernière cène judaïque, à laquelle allait succéder le sacrifice de sa chair et de son sang, sous les symboles eucharistiques.

 

Il établit dans le même temps le sacerdoce de son église, ordonne à ses apôtres de n'offrir qu'à Dieu seul l'oblation d'un prix infini, dont il allait être volontairement l'hostie sanglante sur la croix, mais qui jusqu'à la fin des temps, serait offerte d'une manière non sanglante, toujours aussi glorieuse à Dieu que salutaire aux hommes, dans tous les sanctuaires du monde catholique.

 

Jésus-Christ daigna laver lui-même les pieds de ses apôtres, après leur avoir déjà dit :

 

"Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui... Je suis le pain descendu des cieux; celui qui mange de ce pain vivra éternellement.. Ceci est mon corps... Voilà la coupe de mon sang... Prenez et mangez... et faites-le toujours en mémoire de moi." (1)

 

 

La messe et les prêtres trouvent en ce jour leur origine et la profondeur de leur mystère. 

   

Pendant la célébration de ce jour, on lit l'évangile du lavement des pieds, et le célébrant refait le geste de Jésus en lavant les pieds de quelques personnes de l'assemblée. 

Cette messe est la dernière qui soit célébrée avant la "Veillée pascale" du Samedi saint (veille de Pâques).

 

Après le repas pascal, Jésus et ses apôtres se sont retirés à Gethsémani pour y bivouaquer, comme à l'habitude. Cette nuit fut cependant pour le Christ une nuit de prière et d'agonie - au cours de laquelle le Christ accepta le "calice" de sa Passion.

 

La célébration liturgique du Jeudi saint se termine par une procession, pendant laquelle la réserve eucharistique (les hosties consacrées) est amenée dans un endroit spécialement aménagé, le reposoir. Une veillée y est souvent organisée, et les fidèles peuvent s'y recueillir et adorer le Christ dans une nuit de veille.

 

Le triduum pascal est un ensemble de trois jours (en latin triduum) qui marquent l'aboutissement de la Semaine Sainte et le sommet de l'année liturgique : c'est la célébration du mystère de Pâques, avec : - la mort et la mise au tombeau de Jésus-Christ (le Vendredi saint), - la descente du Christ aux Enfers durant le "Grand sabbat" du Samedi saint, - la nouvelle de la Résurrection, nouvelle Pâque, durant la nuit du samedi au dimanche (Vigile pascale), où surgit la lumière de Pâques, l'alléluia du Dimanche de Pâques, avec les messes de l'aube et du jour.

 

Le triduum pascal est l'articulation entre les quarante jours de préparation pénitentielle du Carême et les cinquante jours du temps pascal jusqu'à la Pentecôte (dont quarante jours jusqu'à l'Ascension). 

 

C'est au pape Pie XII que l'on doit la restauration de la liturgie du triduum pascal dans son ancienne grandeur et à des heures et dans une atmosphère correspondant à celles du mystère, dans la liturgie latine (notamment, la vigile pascale), dans le même esprit qui avait été gardé dans les liturgies orientales.

Jeudi saint

"C'est le pieux roi Robert qui, aux lointains alentours de l'an mil, institua l'usage par les Roys de France de laver les pieds des pauvres le Jeudi Saint de chaque année et de célébrer la Cène en leur honneur. Cette coutume qui courbait devant des malheureux la Majesté Royale, avait été pratiquée déjà par les Empereurs Grecs de Byzance, et c'est de là qu'elle était venue d'Europe.

 

"Le nombre des pauvres amenés au palais pour cette cérémonie fut d'abord illimité. Il se réduisit par la suite et au début du XVIIème siècle, Henri IV régnant, il avait été définitivement fixé à treize garçons ou fillettes, ce nombre symbolisant Jésus-Christ et les douze Apôtres.

 

"Si le roy était empêché, le Dauphin le remplaçait...

 

"Une cérémonie se déroula jusqu'à la Révolution, également dans les grands appartements de la Reine. Elle aussi y servait les petits pauvres, assistée par les Princesses de la Famille Royale et par des Duchesses qui lui tendaient les plats." (Extrait tiré du livre de Paul Gruyer, Quand les Roys de France lavaient les pieds des pauvres). 

Jeudi saint

L'hymne Pange lingua gloriosi écrite par S. Thomas d'Aquin (1225-1274) est chantée le Jeudi saint lors de la translation du Saint-Sacrement au reposoir. La dernière séquence Tantum ergo est chantée à tous les saluts du Saint-Sacrement. L'hymne atteste la croyance catholique en la présence réelle du corps et du sang du Christ dans les espèces consacrées.

La Cène, Philippe de Champagne

La Cène, Philippe de Champagne

Sources:

 

(1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. XV ; (2) L'Évangile au Quotidien. 

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16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 18:38
Les Trinitaires, gardiens des chrétiens persécutés : "Nous sommes nés pour aller dans les cachots"

''La fondation de l’ordre en 1198 fut un événement unique dans l’histoire de l’Église, car jusqu’alors seule la vie monastique existait'', selon Aurelio, le vicaire général.

 

Saint Jean de Matha, son fondateur, créa le premier ordre sorti du couvent pour aider les nécessiteux, en particulier les chrétiens faits prisonniers pendant les années des Croisades (1096-1291), pour lesquels les Trinitaires payèrent des rançons et même échangèrent des places.

 

L'ordre avait pour mission de sauver et de racheter les captifs chrétiens et musulmans, établissant ainsi un nouveau modèle de vie religieuse centré sur l'action et le service hors du monastère. Les Trinitaires se rendaient dans les zones de guerre ''au nom de la paix, non pas avec une arme, mais avec une croix''.

 

''On nous appelle rédempteurs parce que nous suivons le même chemin que le Rédempteur. Il quitte son lieu de gloire, pour ainsi dire, et descend dans le monde. Il va à la rencontre des besoins, des faiblesses de l'homme, pour le libérer, le sortir des ténèbres. Et les Trinitaires suivent le même chemin. Ils quittent leurs foyers pour aller à la rencontre de ceux qui sont dans le besoin, pour leur apporter la clarté du Dieu du jour, les sortant des ténèbres des cachots'', a-t-il déclaré.

 

En fait, il y a actuellement des Trinitaires en cours de béatification comme Antonio da Conceiçao, un Trinitaire chaussé portugais (qui accomplit une rédemption de 232 captifs en 1579 à Marrakech), José de la Madre de Dios et Ignacio Tavares, morts en prison après s'être échangés contre des prisonniers chrétiens.

 

''Il y avait des religieux qui, quand l'argent n'arrivait pas et qu'ils voyaient que les prisonniers étaient dans une situation désespérée, prenaient leur place, offrant littéralement leur vie pour les captifs'', a ajouté Aurelio.

 

Aujourd'hui, les Trinitaires perpétuent l'héritage de leur ordre, consacrant leur vie aux captifs du XXIe siècle, ceux qui souffrent de persécutions en raison de leur foi. L'ordre compte actuellement 54 communautés en Europe, 22 aux États-Unis et au Canada, 21 en Amérique latine, 10 à Madagascar, deux en Inde et deux en Afrique continentale.

 

Source: 

 

https://www.catholicnewsagency.com/news/263387/trinitarians-guardians-of-persecuted-christians-we-were-born-to-go-to-the-dungeons

Les Trinitaires, gardiens des chrétiens persécutés : "Nous sommes nés pour aller dans les cachots"
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16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 11:25
Mercredi saint

Aujourd'hui, c'est mercredi, une journée de trahison camouflée en silence.

 

Mais qu'est-ce qui la rend si grave?


Quel secret fait tourner la tendance de l'histoire ce jour-là?

 

Il commence par des mots chuchotés dans le temple et se termine par trente pièces d'argent et un baiser de trahison.

Aujourd'hui, les ombres s'epaississent.

 

Jérusalem, la ville sainte, bourdonne de pèlerins se préparant pour la grande fête de la Pâque. Le temple est rempli d'offrandes, de prières et de fumée de sacrifices...

 

Mais à huis clos, dans les chambres près du sanctuaire, les principaux prêtres, scribes et anciens du peuple complotent.

 

"Et les principaux prêtres et les scribes cherchaient à l'arrêter par furtivité et à le tuer; car ils ont dit:" Pas pendant la fête, de peur qu'il y ait une émeute du peuple." - Marc 14,1–2

Ils sont terrifiés. Pas de Dieu, mais du peuple.

 

Il y a quelques jours seulement, Jésus de Nazareth était entré dans la ville pour crier "Hosanna!" La foule l'avait salué comme le fils de David. Ses enseignements dans le temple étaient captivants, son autorité irrésistible. Les gens étaient accrochés à chaque mot. L'arrêter maintenant, au plus fort de la semaine de la Pâque, pourrait provoquer un soulèvement, et les Romains n'hésiteraient pas à l'écraser.

 

Les dirigeants décident donc d'attendre.

 

Laissez passer la fête. Puis, peut-être en secret, ils pourraient le saisir et en disposer discrètement. 

À leur grand étonnement, un personnage familier demanda à être admis. Judas Iscariote, l’un des Douze, un homme qui marcha avec Jésus, partagé des repas avec lui, été témoin de ses miracles, se tenait maintenant devant eux, le visage illisible.

 

"Que me donnerez-vous", dit-il, "si je vous le livre ?" - Matthieu 26,15. Un murmure de joie maléfique se répandit dans le conseil. Ils n’avaient pas osé l’espérer. La Divine Providence, du moins c’est ce qu’il leur semblait, leur donnait la clé même de la chute de Jésus.

L’accord fut conclu.

Mercredi saint

Ils comptent trente pièces d’argent, le prix d’un esclave. La somme même prédite par le prophète Zacharie des siècles auparavant :

"Ils pesèrent comme salaire trente pièces d’argent." - Zacharie 11,12

Judas prend l’argent. L’alliance de la trahison est scellée.

Et maintenant, le plan est en marche.

Judas, qui a accès aux temps privés de Jésus, trouvera le bon moment, loin de la foule, pour conduire à Lui les gardes du Temple. Mais comment s’assurer qu’ils arrêtent la bonne personne ?

Judas a un signal : "Celui que j’embrasse, c’est l’homme ; saisissez-le." - Matthieu 26, 48

Un baiser, le geste universel d’affection et de paix, déformé en signe de trahison.

Mercredi saint

Le mercredi des espions, comme on l’appelle communément, du nom de la trahison secrète de Judas, "l’espion" parmi les Douze, nous confronte à la tournure la plus sombre de la Semaine sainte.



Le Seigneur de Gloire est vendu comme un esclave ordinaire, trahi par un ami, chassé par ses propres prêtres et pris pour cible par ceux qui auraient dû le reconnaître comme le Messie.



Et pourtant, rien de tout cela n’est en dehors du plan de Dieu.

Mercredi saint

Les prêtres pensent qu’ils agissent en secret. Judas croit qu’il se déplace dans l’ombre. Mais la lumière de la prophétie brille à travers tout cela :



> L’Agneau pascal doit être sacrifié, non pas la semaine prochaine, mais cette même Pâque, comme ordonné avant la fondation du monde.

> Les trente pièces d’argent ne sont pas aléatoires, mais prédites.


> Même le baiser de la trahison devient un pas vers la Croix, où l’Amour vaincra le péché et la mort.

Mercredi saint

Aujourd’hui, l’Église entre dans un souvenir douloureux. Pendant des siècles, le mercredi a été un jour de pénitence et de jeûne, pour expier la trahison du Christ, pas seulement la trahison de Judas, mais toute trahison, y compris la nôtre.

Tel est le plan impie conçu ce jour-là, dans l’enceinte du Temple de Jérusalem.

 

Pour témoigner sa détestation, et pour faire expiation au Fils de Dieu de l’outrage qui lui était ainsi offert, la sainte Église, dès les premiers âges, consacra le mercredi de chaque semaine à la pénitence.

 

De nos jours, le jeûne du Carême commence un mercredi ; et lorsque l’Église a ordonné que nous commencions chacune des quatre saisons de l’année par le jeûne, le mercredi a été choisi pour être l’un des trois jours ainsi consacrés à la mortification corporelle.

 

- DOM PROSPER GUÉRANGER, ABBÉ DE SOLESMES

Cf. Trad West https://x.com/trad_west_/status/1912449554550567324?t=MIuMm-qP0J_nhkPoKbjM9Q&s=19

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16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 00:00
Saint Benoît-Joseph Labre († 1783)

Benoît-Joseph Labre naquit à Amettes, diocèse d'Arras, et fut l'aîné d'une famille de quinze enfants. Âgé de douze ans, il fut reçu chez son oncle paternel, curé d'Érin, pour faire ses études en vue du sacerdoce.

 

Après la mort de son oncle, Benoît-Joseph passa chez son oncle maternel, vicaire de Conteville, où il ne fit que grandir dans la mortification et la prière. Son attrait était toujours vers le Saint-Sacrement devant lequel il s'abîmait des heures entières en contemplation.

 

Il y avait longtemps que Benoît-Joseph aspirait à une vie plus parfaite : "Être prêtre est bien beau, disait-il ; mais j'ai peur de me perdre en sauvant les autres."

 

Il finit par vaincre les résistances de ses parents et entre chez les Chartreux, espérant y trouver sa voie définitive. Il se trompait, car la Providence permet qu'il soit bientôt renvoyé par ses supérieurs, comme n'ayant pas la vocation de cet Ordre. La pensée de la Trappe, qu'il avait eue d'abord, lui revient ; on ne l'y accepte pas.

 

Ballotté de nouveau entre la Chartreuse et la Trappe, il est forcé de s'adresser enfin à Sept-Fonts.

 

Ses scrupules, ses peines d'esprit et une maladie sérieuse donnent bientôt lieu à son renvoi; son aspect inquiétant le fait prendre pour un voleur... Libéré de prison, il part à Saint-Jacques de Compostelle puis va vivre dans une caverne d'Aix-en-Provence.

 

Toute sa réponse à tant d'épreuves était : "Que la Volonté de Dieu soit faite !" C'est alors que Dieu lui inspire cette vocation de pèlerin-mendiant qui devait le mener droit, par les chemins les plus ardus de la pénitence, à une éminente sainteté. 

 

Il n'aura plus de relations suivies avec personne, vivra en solitaire au milieu du monde, ira toujours à pied, cherchera tous les lieux consacrés par la dévotion. Il sera revêtu d'un habit pauvre et déchiré, qu'il ne changera point.

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b1/BJLABRE1.jpg/260px-BJLABRE1.jpg

 

Un chapelet à la main, un autre au cou, un crucifix sur la poitrine, sur les épaules un petit sac contenant tout son avoir, c'est-à-dire son Nouveau Testament, l'Imitation de Jésus-Christ et le Bréviaire : tel on verra Benoît-Joseph dans ses continuels pèlerinages.

 

La pluie, le froid, la neige, la chaleur, rien ne l'arrête ; il couche le plus souvent en plein air, il vit de charité, au jour le jour, sans rien réserver pour le lendemain ; il ne prend que la plus misérable et la plus indispensable nourriture, et se fait lui-même pourvoyeur des pauvres. Souvent il est le jouet des enfants et de la populace ; il est regardé comme un insensé ; il souffre tout avec patience et amour.

 

Rome, Lorette, Assise et une multitude d'autres lieux saints sont l'objet de sa dévotion. À Rome, dans les ruines du Colisée, il s'installe une cabane. Ses visites quotidiennes à l'église Notre-Dame de Lorette attirent l'attention du sacristain qui lui trouve un emploi chez un marchands d'objets de piété. 

 

"Benoît Labre est reconnu pour avoir guéri de multiples maux : apoplexie, chancre, fistule, hernie, tumeur, calcul, sciatique, épilepsie, scorbut, fractures, cécité, surdité, hydropisie, etc. L'éventail clinique est de loin le plus extraordinaire de l'histoire des miracles chrétiens.

 

Il rend son âme à Dieu le 16 avril 1783 et devient le plus populaire saint de France en Italie. Le peuple romain avait été touché par la vie de cet homme, vêtu de haillons et distribuant ses maigres vivres aux pauvres.

 

En 1787, le premier volume des actes de sa canonisation avance le chiffre de 168 guérisons inexpliquées. En 1789, on parle de 200 cas. C'est une estimation importante, nettement supérieure aux chiffres fournis par les actes des procès de béatification et de canonisation à l'époque classique et pendant la période contemporaine.

 

La première guérison citée, intervenue après la mort du saint, est celle d'une clarisse italienne Angélique Gardellini, victime d'une chute grave dans un escalier, souffrante d'un anévrisme et de troubles sensoriels. Après avoir reçu l'extrême-onction, les religieuses veillant sur elles la recommandent au saint. Le résultat est immédiat : guérison totale, sans séquelle ni convalescence. [4]

 

***

Sources: (1), (2) Saints et Saintes de France, Des premiers martyrs à nos jours, Hatier, Renens (Suisse) 1988, p. 88, (3Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 20; (4) Patrick SBALCHIERO, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, Paris 2019, p. 271-272.

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour
15 avril 2025 2 15 /04 /avril /2025 00:00
Saint Paterne de Vannes, Évêque d’Avranches († v. 565)

Saint Paterne de Vannes, Évêque d’Avranches († v. 565)

Surnommé aussi Paterne l'Ancien, pour le distinguer de celui de Coutances en Normandie.

On connaît peu de choses de lui, mais l'auteur imaginatif de l'aimable roman hagiographique connu sous le nom de "Vita Paterni" supplée largement à ces lacunes.

Ce Breton d'Armorique émigre en Bretagne insulaire (actuellement Pays de Galles) au rebours du mouvement habituel des Bretons à cette époque.

Il va fonder, au comté de Cardigan, un monastère qui prendra le nom de "Lhan-Paderne-Vaur" - église du grand Paterne.

On dit qu'il bâtit d'autres monastères au Pays de Galles et convertit des rois en Irlande.

Au cours d'un pèlerinage en Terre Sainte, il reçoit la consécration épiscopale à Jérusalem. De retour en Armorique, le roi Caradoc lui confie l'évêché de Vannes.

Le nouveau venu se lie d'amitié avec son voisin, saint Samson, évêque de Dol.

Vilipendé par de faux frères, il prend une retraite anticipée.

 

Sources : 1, 2, 3

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14 avril 2025 1 14 /04 /avril /2025 18:10
https://www.thetimes.com/uk/defence/article/the-untold-story-of-british-military-chiefs-crucial-role-in-ukraine-3j2zpgrxg

https://www.thetimes.com/uk/defence/article/the-untold-story-of-british-military-chiefs-crucial-role-in-ukraine-3j2zpgrxg

En janvier 2023, Lloyd Austin, le secrétaire américain à la Défense, a annoncé que les États-Unis et d'autres pays de l'OTAN enverraient un énorme paquet d'armes lourdes de grande envergure à l'Ukraine. La Maison Blanche avait annoncé que les États-Unis enverraient 31 chars M1 Abrams en Ukraine pour les aider à repousser les forces russes, mettant fin à leur nervosité de longue date à fournir à Kiev des véhicules blindés offensifs.

La Grande-Bretagne, pour sa part, deviendrait le premier pays occidental à fournir à l'Ukraine des missiles de croisière longue portée Storm Shadow afin d'accroître ses chances de succès, a déclaré Wallace. Des troupes britanniques ont été secrètement envoyées pour équiper les avions ukrainiens de ces missiles et leur apprendre à les utiliser. Ce ne serait pas la première fois que des troupes britanniques seraient déployées au sol : quelques dizaines de soldats britanniques réguliers avaient déjà été envoyés à Kiev pour former les nouvelles recrues et celles qui revenaient de l'armée à l'utilisation des NLAW, des missiles antichars fournis par le Royaume-Uni et livrés en février 2022, alors que l'invasion ne faisait que commencer.

 

Bien que des troupes d'entraînement britanniques soient déployées en Ukraine depuis 2015, elles ont été contraintes de se retirer en février 2022, craignant que la Russie ne lance une attaque à tout moment.

La contre-offensive

La contre-offensive à venir était censée marquer un tournant dans la guerre. Un sentiment d'optimisme régnait au sein de la coalition : la bataille serait la dernière pour l'Ukraine et le président Poutine serait contraint de faire la paix.

 

Dans les mois qui suivirent juin 2023, les chefs américains devaient commencer à jouer la guerre lors de l’offensive du printemps. Les Américains ne sont allés en Ukraine qu’à de rares occasions, craignant d’être perçus comme trop impliqués dans la guerre, contrairement aux chefs militaires britanniques qui ont eu la liberté d’y aller chaque fois que nécessaire. Parfois, leurs visites étaient si délicates qu’ils y allaient en civil.

 

...Août 2023, la diplomatie britannique a ramené les deux parties et, à la mi-août, Radakin, Zaluzhny et Cavoli se sont rencontrés en personne à la frontière polono-ukrainienne. Au cours d’une discussion de cinq heures, ils élaborèrent des plans pour la contre-offensive et complotèrent pour l’hiver, ainsi que pour l’année suivante. C’était un signe que les Américains n’allaient nulle part de sitôt.

À l’approche de Noël, environ six mois après la contre-offensive de l’été, les forces de Kiev avaient fait peu de progrès face à la résistance russe retranchée. La guerre grondait.

Au fil du temps, la Grande-Bretagne et l’Amérique ont assoupli leurs restrictions sur la façon dont les armes à longue portée telles que Storm Shadow pouvaient être utilisées contre des cibles à l’intérieur de la Russie. Le centre névralgique des livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine a été déplacé d’un grenier dépoussiéré d’un bâtiment de la Seconde Guerre mondiale à Stuttgart, dans le sud de l’Allemagne, à une garnison militaire américaine à Wiesbaden.

Zaluzhny, maintenant en poste à Londres, déclara que Wiesbaden était devenu ''notre arme secrète'' en coordonnant avec nos partenaires la planification opérationnelle et en identifiant les ressources nécessaires pour la ligne de front. Les exercices de guerre entre Britanniques et Américains se sont poursuivis et les besoins en approvisionnement ont été identifiés et communiqués à Londres, Washington et d’autres capitales européennes. Les chefs britanniques ont posé des questions telles que celle de savoir si un plan d’attaque fonctionnerait et si les chiffres correspondaient à certaines offensives.

 

Le travail s’est poursuivi. En août 2024, les Ukrainiens ont envoyé des troupes de l’autre côté de la frontière sud-ouest de la Russie, dans la région de Koursk, sans en informer les États-Unis ou d’autres alliés. Selon une source militaire ukrainienne, on craignait que les détails de l’attaque prévue ne parviennent à Moscou après une fuite américaine en avril 2023 avant la contre-offensive. Des documents secrets du Pentagone mettant en évidence de graves pénuries de munitions au sein de l’armée ukrainienne avaient été exposés sur les réseaux sociaux. Les deux parties ont estimé que le niveau de confiance avait chuté.

 

La Grande-Bretagne et la France ont convoqué jeudi à Bruxelles une réunion de la ''coalition des volontaires'' des ministres de la Défense pour discuter des plans avec 50 pays. John Healey, le ministre britannique de la Défense, a déclaré : ''Bien que les discussions d’aujourd’hui soient privées, notre planification est réelle et substantielle. Nos plans sont bien élaborés."

Alors que l’engagement de la Grande-Bretagne à défendre l’Ukraine s’intensifie, certains se méfient de la fin de la route. John Foreman, ancien attaché de défense à Moscou et à Kiev, s’inquiète de la perspective imminente d’un engagement militaire à durée indéterminée envers l’Ukraine avec une 'mission incertaine' qui pourrait durer plus d’une décennie, ainsi que de l’impact que cela pourrait avoir sur l’OTAN.

Londres était impliquée militairement et stratégiquement, à l’insu du public.

 

Un nouveau rapport du British Times montre à quel point le Royaume-Uni a été profondément impliqué dans l’offensive ukrainienne du printemps 2023 – politiquement, militairement et en termes de renseignement.

Les responsables ont toujours souligné que le soutien occidental à Kiev était "défensif" et "à la demande de l’Ukraine". Mais un nouveau rapport complet du Times (du 11 avril 2025) révèle à quel point la Grande-Bretagne a activement participé en coulisses à l’élaboration, à la coordination – et à l’exécution significative – des plans d’attaque de l’Ukraine .

Des relations publiques à la participation directe à la guerre

Ce qui était auparavant vendu comme un "soutien moral" s’avère être une participation stratégique à la guerre. Les chefs militaires britanniques, en particulier l’amiral Tony Radakin, n’étaient pas seulement des conseillers, mais étaient profondément impliqués dans la planification, la mise en œuvre et la médiation entre les États-Unis et l’Ukraine. Dans certains cas, ils se sont rendus à Kiev incognito pour désamorcer les tensions au sein de la coalition occidentale – sans aucun débat public ni mandat parlementaire.

L'article se concentre sur le secrétaire à la Défense de l'époque, Ben Wallace, en l'honneur duquel un axe d'attaque a même été nommé. Les officiers ukrainiens l’ont surnommé avec révérence "l’homme qui a sauvé Kyiv". Le général Roly Walker et le chef du renseignement Hockenhull ont également joué un rôle central – ce dernier avait été impliqué dans la préparation du conflit avec la Russie pendant des années.

Des troupes britanniques sur place – malgré les dénégations ?

Le rapport du Times affirme ouvertement que des soldats britanniques ont été déployés en Ukraine, par exemple pour intégrer des missiles de croisière occidentaux ou pour s'entraîner sur des chars.

Cela contredit les déclarations antérieures selon lesquelles les États occidentaux n’étaient pas présents militairement.

Particulièrement explosif : de nombreux voyages se déroulaient en civil, ce qui témoigne du caractère secret de ces opérations.

Différend stratégique entre les États-Unis et l'Ukraine : Londres intervient comme médiateur

Alors que Washington cherchait à obtenir une percée décisive et ciblée, les généraux ukrainiens préféraient un front plus large et fragmenté – une erreur tactique, comme il s’est avéré plus tard. Les Britanniques ont tenté de jouer un rôle de médiateur, jouant le rôle de modérateur dans une alliance de plus en plus fragile.

Mais malgré tous les efforts, l’offensive n’apporta que peu de gains territoriaux et les défenses russes se révélèrent plus tenaces que prévu. Les soldats souffraient de niveaux de stress élevés, l’équipement était retardé et le moral s’effondrait.

Bases secrètes, centres de commandement, "Force de réassurance"

Le rapport décrit également comment le centre de commandement occidental a été déplacé d’un grenier improvisé à Stuttgart vers une base militaire américaine à Wiesbaden – "notre centre secret", selon le général ukrainien Zaluzhny. Selon le Times, tous les fils conducteurs convergent là : livraisons d'armes, planification des attaques, définition des cibles.

Et les perspectives ? La Grande-Bretagne et la France prévoient une "force de réassurance" pour l'après-guerre. Ce qui ressemble à un maintien de la paix pourrait se transformer en une mission militaire permanente. L'ancien attaché militaire John Foreman met en garde : "Il est facile de s’engager dans une guerre, il est plus difficile d’en sortir."

Conclusion : La participation a été plus complète que ce qui a été admis

Ce que révèle le Times ne laisse qu’une seule conclusion : la Grande-Bretagne n’était pas un soutien en coulisses, mais le principal architecte de l’offensive ukrainienne – militairement, politiquement et en termes de renseignement.

Et le public ? Je n'en ai pas entendu parler.


Source : The Times, 11 avril 2025, "L’histoire inédite du rôle crucial des chefs militaires britanniques en Ukraine"

 

Cf. https://uncutnews.ch/the-times-enthuellt-die-geheime-kriegsfuehrung-britische-soldaten-in-der-ukraine-im-einsatz/

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14 avril 2025 1 14 /04 /avril /2025 00:00
Saint Maxime Martyr à Rome († 260)

Valérien et Tiburce donnaient une sépulture aux chrétiens massacrés ce qui leur valut d'être condamnés à mort.

 

Maxime, chargé de les exécuter se convertit et subit lui aussi le martyr.

 

Martyrologe Romain : À Rome, au cimetière de Prétextat sur la voie Appienne, les saints martyrs Tiburce, Valérien et Maxime.

 

Sources: 1, 2

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13 avril 2025 7 13 /04 /avril /2025 00:00
Entrée de Jésus à Jérusalem, miniature romane du début du XIIe siècle

Entrée de Jésus à Jérusalem, miniature romane du début du XIIe siècle

Le dimanche des Rameaux rappelle l'entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem (Évangile selon saint Jean 12, 12 - 15) et marque le début de la "Semaine sainte", dernière semaine du Carême, qui s'achève les trois derniers jours par le "triduum pascal".

 

Le Jeudi saint célébrera l'institution par le Christ de la Cène ou Eucharistie lors du dernier repas pris avec ses disciples avant son arrestation; 

le Vendredi saint, la Passion et la mort du Christ; 

le Samedi saint célébrera la veillée pascale précédant la Résurrection le dimanche de Pâques.

 

L’entrée de Jésus à Jérusalem manifeste la venue du Royaume que le Roi-Messie va accomplir par la Pâque de sa Mort et de sa Résurrection.

 

 



L'Évangile raconte qu'à proximité de la fête de la Pâque juive, Jésus décide de faire une entrée solennelle à Jérusalem. Il organise son entrée en envoyant deux disciples chercher un ânon. Il entre à Jérusalem sur une monture pour se manifester publiquement comme le messie que les juifs attendaient. (Mt 21,1-9 ; Mc 11,1-10 ; Lc 19, 28 - 40)

 

C'est une monture modeste comme l'avait annoncé le prophète pour montrer le caractère humble et pacifique de son règne.

 

Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus. Une foule nombreuse venue à Jérusalem pour la fête l'accueille en déposant des vêtements sur son chemin et en agitant des branches coupées aux arbres.

 

 

Le "Roi de Gloire" entre dans sa Ville "monté sur un ânon" : il ne conquiert pas la Fille de Sion, figure de son Église, par la ruse ni par la violence, mais par l’humilité qui témoigne de la Vérité. C’est pourquoi les sujets de son Royaume, ce jour-là, sont les enfants et les "pauvres de Dieu", qui l’acclament comme les anges l’annonçaient aux bergers. Leur acclamation, "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur", est reprise par l’Église dans le "Sanctus" de la liturgie eucharistique pour ouvrir le mémorial de la Pâque du Seigneur.

(Catéchisme de l'Eglise catholique, n° 560 et 559)

 

"À Jérusalem au IVe siècle, on lisait aujourd'hui, à l'endroit même où la scène s'est passée, le passage d'évangile qui raconte l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, acclamé par le peuple comme Fils de David et roi d'Israël. Un évêque, monté sur un âne, allait ensuite du sommet du Mont des Oliviers à l'église de la Résurrection, entouré de la foule portant des rameaux et chantant des hymnes et des antiennes. L'Église de Rome, en adoptant cet usage vers le IXe siècle, y a ajouté les rites de la bénédiction des rameaux. Nous refaisons donc ce que les Juifs ont fait." (1)

 

Cette fête est attestée pour la première fois en Gaule au IXe siècle. Elle est apparue à Jérusalem au IVe siècle, et se déroulait au mont des Oliviers, au Saint-Sépulcre, les fidèles brandissant des rameaux. À Rome, au VIe siècle, ce dimanche était appelé ''dimanche des Palmes et de la Passion du Seigneur''. Le Christ est appelé ''Rameau de Jessé'' (descendance de David et de Jessé) : ''Une rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l'Esprit du Seigneur'' (Esaïe 11, 1-2). (2)

Wykonanie: Schola San Clemente, Kraków

L'hymne Gloria laus (IXe s.) "Gloire, louange et honneur à Toi, Christ Roi Sauveur", est une hymne écrite et composée par Théodulfe, évêque d'Orléans vers 818.

Les ornements sont rouges, couleur de la Passion.

 

L'hymne, formée de distiques élégiaques, s'inspire de l'Évangile selon Matthieu XXI, 1-16, ainsi que du livre des Psaumes 117, 26.


R/ Gloria, laus et honor tibi sit, Rex Christe, Redemptor,
Cui puerile decus prompsit Hosanna pium.
Gloire, louange et honneur à Toi, Christ Roi Sauveur.
Pour toi le cortège des enfants chanta "Hosanna !"

1.- Israel es tu rex, Davidis et inclyta proles,
Nomine qui in Domini, rex benedicte, venis.
Tu es le roi d'Israël, tu es le glorieux rejeton de David,
Roi béni qui viens au nom du Seigneur.

2.- Cœtus in excelsis te laudat cælicus omnis,
et mortalis homo, et cuncta creata simul.
Le chœur céleste en entier te loue au plus haut des cieux ;
à lui se joint l'homme mortel et toute la création.

3.- Plebs Hebræa tibi cum palmis obvia venit ;
Cum prece, voto, hymnis, adsumus ecce tibi.
Le peuple hébreu vint au devant de toi avec des palmes,
avec nos prières, nos vœux et nos hymnes, nous voici devant toi.

4.- Hi tibi passuro solvebant munia laudis ;
nos tibi regnanti pangimus ecce melos.
Ceux-ci te payaient leur tribut de louanges, alors que tu allais souffrir ;
Et nous, voici que nous te célébrons par nos chants, maintenant que tu règnes.

5.- Hi placuere tibi, placeat devotio nostra ;
rex bone, rex clemens, cui bona cuncta placent.
Ils ont su te plaire, que te plaise aussi notre dévotion :
bon Roi, doux Roi, à qui plaît tout ce qui est bon.

Iconographie :

Christ des Rameaux, bois polychromé, Nesselwang, Souabe, v. 1640

Christ des Rameaux, bois polychromé, Nesselwang, Souabe, v. 1640

Entrée à Jérusalem (fresque par Giotto, Arena Chapel, Padoue, vers 1305)

Entrée à Jérusalem (fresque par Giotto, Arena Chapel, Padoue, vers 1305)

Sources :

 

(1) Missel Vespéral Romain Quotidien, Par Dom Gaspar Lefebvre et le Chanoine Émile Osty, Biblica Bruges - Paris 1964, p. 362

(2) Dictionnaire culturel du christianisme, Le sens chrétien des mots, Pascal-Raphaël AMBROGI, Honoré Champion, Paris 2021, p. 795-796.

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12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 09:27
"Les Apocryphes ne sont pas des Écritures" (Protestants)

Vous l'avez entendu dire : "Les Apocryphes ne sont pas les Écritures"". Peut-être n'étiez-vous pas sûr de ce qu'il fallait dire. Peut-être ne saviez-vous même pas ce que signifiait "Apocryphe".

 

La vérité est plus ancienne, plus profonde et plus belle que ce que l'on vous a dit.

Lorsqu'un protestant parle des "Apocryphes", il fait généralement référence aux livres que les catholiques et de nombreux chrétiens apostoliques appellent les livres deutérocanoniques. "Deutero" signifie "second" - non pas de second ordre, mais affirmé après que la première liste de livres ait été utilisée.

Ces livres sont :

– Tobie

– Judith

– Sagesse

– Sirach ou Siracide (Ecclésiastique)

– Baruch

1 et 2 Maccabées

– Plus des portions supplémentaires de Daniel et Esther

 

Ces passages figurent dans la Bible de l'Église depuis l'Antiquité. Nous reviendrons sur leur origine.

Les protestants les appellent "apocryphes", d’un mot qui signifie "caché". Mais les chrétiens historiques ne les ont jamais considérés comme cachés ou suspects.

 

Ces livres ont été lus à l’Église, utilisés dans la prière, copiés dans des manuscrits et prêchés pendant des siècles.

Lors de la fête de la Dédicace en ~ 165 (fête relatée dans II Maccabées 15, 34-36, livre "apocryphe" supprimé par les protestants), "Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon. (Jean 10,22-23). Selon la tradition rabbinique, la fête de la Dédicace a donné lieu à un miracle. Lorsque les Juifs sont rentrés dans le temple, ils n'ont trouvé qu'une petite cruche scellée d'huile d'olive qui n'avait pas été profanée ou contaminée par les Séleucides. Ils l'ont utilisée pour allumer la ménorah dans le temple et, bien que l'huile n'ait suffi que pour une journée, elle a miraculeusement duré huit jours, le temps d'en préparer d'autres. C'est la raison pour laquelle Hanouka dure huit jours.

Lors de la fête de la Dédicace en ~ 165 (fête relatée dans II Maccabées 15, 34-36, livre "apocryphe" supprimé par les protestants), "Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon. (Jean 10,22-23). Selon la tradition rabbinique, la fête de la Dédicace a donné lieu à un miracle. Lorsque les Juifs sont rentrés dans le temple, ils n'ont trouvé qu'une petite cruche scellée d'huile d'olive qui n'avait pas été profanée ou contaminée par les Séleucides. Ils l'ont utilisée pour allumer la ménorah dans le temple et, bien que l'huile n'ait suffi que pour une journée, elle a miraculeusement duré huit jours, le temps d'en préparer d'autres. C'est la raison pour laquelle Hanouka dure huit jours.

Alors d'où viennent-ils ?

 

La plupart d’entre eux ont été écrits au cours des quelques siècles précédant Jésus-Christ.

 

Et ils ont été inclus dans la Septante, l’Ancien Testament grec utilisé par les Juifs hors de Judée et par l’Église primitive elle-même.

Mettons les choses en pratique. Certaines choses que vous pourriez connaître et aimer proviennent uniquement de ces livres :

 

- L'histoire de Raphaël guidant Tobie

- Les sept frères martyrisés dans 2 Maccabées

- "Dieu a créé l'homme pour qu'il soit immortel" (Sagesse 2:23)

- Les proverbes de Sirach sur l'amitié, l'orgueil, et la miséricorde.

Les Réformateurs ont remis en question ces livres. Pourquoi?

 

– Certains n’ont pas été écrits en hébreu

– Certains contiennent des enseignements avec lesquels ils ne sont pas d’accord

– Jésus ne les a pas cités directement

– Les conciles juifs ultérieurs ne les ont pas inclus

 

Examinons chacune de ces affirmations et pourquoi encore l’Église primitive les recevait.

"Les Apocryphes ne sont pas des Écritures" (Protestants)

Pas écrit en hébreu ?

 

En fait, certains l'étaient – ​​nous avons trouvé des fragments hébreux à Qumran (par exemple, Sirach, Tobie).

 

Et même si ce n'était pas le cas, l'Église primitive utilisait le grec. La langue n'était pas le critère, mais l'usage apostolique et la vie liturgique.

Non cité par Jésus ?

 

C’est vrai, mais ce n’était pas le cas non plus des Juges, de Ruth, de l’Ecclésiaste ou du Cantique des Cantiques. Jésus ne se promenait pas avec une liste de contrôle.

 

L'Église ne décide pas de la canonicité par la citation, mais par la réception et l'usage.

Des Objections doctrinales ?

 

Oui, certains protestants les ont rejetés parce qu'ils contiennent des choses comme des prières pour les morts (2 Maccabées 15,11-16).

 

Mais cela soulève une question : Formons-nous la doctrine autour de l'Écriture ou l'Écriture autour de la doctrine ?

Les Églises apostoliques n'ont jamais utilisé les Écritures pour les adapter à leur théologie.

 

Elles ont reçu l'ensemble des Écritures, y compris les Deutérocanoniques, et ont permis au Saint-Esprit de guider la doctrine en harmonie avec elles.

 

Elles n'ont pas supprimé de livres pour éviter les conclusions. 

Ce n’était pas seulement l’Église romaine.

 

Les orthodoxes grecs et russes, les coptes, les éthiopiens, les assyriens, tous lisent des Écritures qui comprennent encore plus de livres que les catholiques :

– 3 Maccabées

– Psaume 151

– Jubilés

– La prière de Manassé

– 1 Énoch

 

Ceux-ci sont également anciens.

Alors soyons clairs: Les livres deutérocanoniques ont été lus, aimés et honorés par l'Église dès le début. Ils n'ont pas été ajoutés plus tard.

 

La vraie question n'est pas "quand ont-ils été inclus ?", mais "pourquoi ont-ils été enlevés ?"

La plupart des chrétiens du monde - catholiques, orthodoxes et de nombreuses églises apostoliques orientales - lisent toujours ces livres comme des Écritures.

 

Ainsi, lorsque quelqu'un dit "Les Apocryphes ne sont pas des Écritures", vous pouvez répondre gentiment: Ce n'est pas ainsi que l'Église primitive voyait les choses. Et ce n'est pas ainsi que nous voyons les choses aujourd'hui.

Source: Père Chris Vorderbruggen

https://x.com/FatherChrisVor1/status/1910826304619901031

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12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 00:00

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/51/Iulius_I.jpg

Jules Ier travailla à affermir la foi en combattant l'arianisme qui professait que, si le Christ était parfait, en revanche il n'était pas divin.

Son mérite fut d'avoir maintenu le mystère de la Sainte Trinité contre ceux qui tentaient de faire de la doctrine chrétienne un monothéisme à moitié rationaliste, acceptable par tous sans doute, mais éloigné des paroles du Christ lui-même dans leur interprétation fondamentale.

Il fallut six conciles pour que la doctrine trinitaire et christologique puisse exprimer et respecter le mystère essentiel de la foi. (1)

Alors que sévissaient les ariens, Jules prit la défense de S. Athanase, défenseur de la foi trinitaire, contre les attaques de ses ennemis, l’accueillit quand il fut exilé et prit soin de convoquer dans cette affaire le Concile de Sardique (actuellement Sofia en Bulgarie) (2) en 347.

 

La foi trinitaire (Mt 28:19; II Co 13 : 13I Jn 5 : 1-7 ; Jn 15 : 26) est définie dès 325 au concile de Nicée, et complétée, après presque un siècle de discussions subtiles, au premier concile de Constantinople en 381.

 

"Nous croyons en un seul Dieu, Père Tout-Puissant, créateur de toutes choses visibles et invisibles.

Et en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré mais non pas fait (Note: Ceci est dirigé contre les théories d'Arius qui qualifiait le Fils de "créature de Dieu parfaite"), de même substance que le Père (Homoousios), par qui toutes choses ont été faites, ce qui est au ciel et sur la terre, qui pour nous les hommes et pour notre salut est descendu et s'est incarné, et s'est fait homme, a souffert et est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux et viendra juger les vivants et les morts.

Et au Saint-Esprit.

 

Quant à ceux qui disent: 'Il fut un temps où il n'était pas et avant d'être engendré il n'était pas', ou bien: 'Il a été tiré du néant' (Note: cet anathème vise Arius), ou qui prétendent que le Fils de Dieu est d'une autre substance, ou qu'il est créé, ou changeant, ou variable, ceux-là l'Eglise catholique et apostolique les déclare anthèmes" (Concile de Nicée). (3)

 

Jules fait élever à Rome, la Basilique des Douze Apôtres communément nommée à l'époque la Basilica Juliana ainsi que la Basilique Sainte-Marie-du-Trastevere.

 

Il mourut le 12 avril 352 et fut enterré au cimetière de Calepodio via Aurelia où il avait fait construire une église. Sa dépouille fut transférée par le pape Adrien Ier, en 790, en l'église Sainte-Marie-du-Trastevere où il repose désormais. (4)

 

***

 

Sources:(1) L'Evangile au quotidien; (2) http://nominis.cef.fr/contenus/saint/958/Saint-Jules-Ier.html; (3) Jacques LOEW et Michel MESLIN, Histoire de l'Eglise par elle-même, Fayard, Paris 1978, p. 21, 40; (4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Ier

 

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11 avril 2025 5 11 /04 /avril /2025 20:23
Les centurions

Les centurions étaient l'incarnation de la vertu romaine et de la puissance militaire.

 

Leur force, leur discipline et leur loyauté ont forgé le plus grand empire de l'histoire.

Les centurions étaient des officiers romains uniques qui commandaient des centuries de quatre-vingts à cent légionnaires.

 

Ils étaient chargés de diriger et d'inspirer leurs soldats, de maintenir les formations, de prendre des décisions tactiques et de maintenir la discipline sur le champ de bataille.

 

Dans son De Re Militari, Vegetius explique que "le centurion est choisi pour sa taille, sa force et sa dextérité à lancer ses armes à projectiles et pour son habileté à utiliser son épée et son bouclier ; en bref, pour son expertise dans tous les exercices".

Vegetius ajoute que le centurion était la source de la force de la légion romaine, et l'incarnation des attributs que les Romains célébraient chez leurs soldats.

 

Pour être promu à ce poste illustre, le centurion devait "être vigilant, tempérant, actif et plus prompt à exécuter les ordres qu'il reçoit qu'à parler, rigoureux dans l'exercice et le maintien d'une bonne discipline parmi ses soldats".

 

Le portrait du centurion dressé par Végèce met en évidence le rôle essentiel que le leadership exemplaire, les prouesses physiques et la discipline inébranlable ont joué dans le succès de l'armée romaine, en reflétant les valeurs qui définissaient la culture martiale romaine.

Les centurions

Au combat, les centurions sont chargés de veiller à ce que leurs légionnaires restent en formation et exécutent efficacement les tactiques. Cet objectif ne pouvait être atteint que grâce à un entraînement rigoureux et à l'endurcissement des recrues.

 

Végèce souligne l'importance d'un entraînement rigoureux comme source de succès militaire. Il explique que "la victoire à la guerre ne dépend pas entièrement du nombre ou du simple courage ; seules l'habileté et la discipline peuvent l'assurer".

 

Nous constatons que les Romains n'ont dû la conquête du monde qu'à un entraînement militaire continu, à l'observation exacte de la discipline dans leurs camps et à la culture inlassable des autres arts de la guerre".

 

Végèce explique que les centurions étaient nécessaires pour inculquer aux recrues les normes légionnaires, déclarant que "peu d'hommes naissent courageux, mais beaucoup le deviennent grâce aux soins et à la force de la discipline".

 

Ce système d'entraînement permettait à la légion romaine de rester une force de combat redoutable et cohérente, et à tous les légionnaires de reconnaître les normes requises pour la victoire.

Les centurions sont chargés d'appliquer la loi martiale, de veiller à l'obéissance de leurs soldats et d'administrer les peines et les châtiments corporels.

 

Dans ses Histoires, Denys d'Halicarnasse explique que les officiers romains avaient le pouvoir d'exécuter les lâches ou les soldats qui négligeaient leurs devoirs militaires. Il écrit que "la loi a donné aux commandants l'autorité de mettre à mort sans procès tous ceux qui sont désobéissants ou qui désertent leurs étendards".

 

Dans les cas extrêmes, les centurions administraient la punition des soldats battus à mort, voire la décimation. Dans ses Histoires, Polybe explique que la décimation était un châtiment réservé aux soldats coupables de lâcheté ou d'insubordination. Il précise qu'"une cohorte choisie pour être châtiée par décimation était divisée en groupes de dix ; chaque groupe tirait au sort, et le soldat sur lequel tombait le sort était exécuté par ses neuf camarades."

 

L'application par le centurion de punitions collectives sévères était jugée nécessaire pour maintenir une discipline stricte, l'unité et la responsabilité personnelle.

 

Cela a permis aux légionnaires romains de craindre davantage la mort aux mains de leurs propres officiers, qui représentait le plus grand déshonneur, que la mort sur le champ de bataille aux mains de leurs ennemis.

 

Dans son Commentaire sur la guerre des Gaules, Jules César souligne l'importance de centurions courageux, à savoir Lucius Vorenus et Titus Pullo, qui ont inspiré l'armée romaine vers la victoire. Lors d'une bataille contre les Nervii (l'une des tribus belges les plus puissantes du nord de la Gaule) en 54 avant J.-C., César raconte : "Pullo et Vorenus ont fait preuve d'un courage extrême. Lorsque le combat fut le plus acharné devant les fortifications, Pullo sortit des rangs et se jeta au plus fort de l'ennemi."

Les centurions

En outre, Jules César a raconté l'exemple édifiant du centurion Marcus Petreius, qui s'est sacrifié pour la sécurité de ses soldats.

 

Caesar raconte que "lorsque ses hommes ont tenté de l'aider à battre en retraite, Petreius a répondu "C'est en vain que vous vous efforcez de me procurer la sécurité, puisque le sang et les forces m'abandonnent maintenant, alors laissez ceci, pendant que vous en avez l'occasion, et battez en retraite jusqu'à la légion". C'est ainsi qu'il tomba au combat quelques instants plus tard, sauvant ses hommes par sa propre mort."

La bravoure des centurions - connus pour jeter les étendards romains par-dessus les murs ennemis afin de forcer les cohortes à avancer - a inspiré des légions entières à se battre pour leur gloire personnelle et celle de l'Empire romain.

Enfin, l'Évangile de Matthieu met en lumière la vertu naturelle des centurions romains. Il raconte qu'à Capharnaüm, Jésus-Christ a accepté la demande d'un centurion de guérir son serviteur souffrant.

 

Au lieu de diriger Jésus-Christ vers son serviteur, le centurion lui dit : "Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Car moi aussi je suis un homme soumis à l’autorité, ayant sous moi des soldats ; et je dis à l'un : Va, et il va, et à un autre : Viens, et il vient, et à mon serviteur : Fais ceci, et il le fait."

 

En entendant cela, Jésus-Christ s'est émerveillé et a dit : "Amen, je vous le dis, je n'ai pas trouvé une si grande foi en Israël."

 

Les Évangiles soulignent le rôle unique des centurions en tant que témoins de la divinité de Jésus-Christ et, en fin de compte, de l'introduction du christianisme dans l'Empire romain.

Les centurions étaient la source de la puissance militaire romaine, servant de chefs au sein des légions et responsables du maintien de la discipline, de l’entraînement et du moral de leurs soldats.



Au-delà de leurs devoirs militaires, ils étaient d’une importance fondamentale en tant que symboles de la vertu et de l’autorité romaines dans tout l’empire.

Les centurions

Cf. https://x.com/IMPERATORAUS/status/1910524925108248960

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11 avril 2025 5 11 /04 /avril /2025 00:00
Photo d'Enrico Giannini prise en 1901, et conservée à "la casa Giannini" des Sorelle missionarie di santa Gemma à Lucques.

Photo d'Enrico Giannini prise en 1901, et conservée à "la casa Giannini" des Sorelle missionarie di santa Gemma à Lucques.

Gemma Galgani est née le 12 mars 1878 à Borgo nuovo di Camigliano (près de Lucques en Italie) et baptisée le lendemain. Elle est la quatrième de huit enfants. Dès sa petite enfance, Gemma montre un vif intérêt pour Jésus et les choses du Ciel. C’est sa maman qui fait sa formation spirituelle. A sept ans, Gemma reçoit le sacrement de la confirmation, elle n’a que huit ans lorsqu’elle perd sa chère maman, elle se donne alors à la Vierge Marie.

 

Suite à cela, elle désire ardemment communier mais son âge ne le permet pas encore. Son confesseur la voyant dépérir lui donne une autorisation spéciale et Gemma en est vivifiée. Enfant, Gemma surprenait ses maîtresses par son intelligence exceptionnelle. Dès l’âge de 13 ans, la jeune fille vit plongée en Dieu, puisant dans l’eucharistie sa vie et sa force, elle obtient de son confesseur la permission de communier et se confesser souvent.

 

Successivement, meurent le frère puis le père de Gemma, la famille est réduite à une grande misère. Gemma est alors placée dans une famille amie et vit unie au Christ. Elle fait le vœu de chasteté et, par la suite, refuse plusieurs demandes en mariage.

 

Lors de sa première communion, le , jour de la fête du Sacré-Cœur de Jésus, à l'âge de neuf ans, elle vécut comme une expérience spirituelle intense : "En ces instants, je saisis que les délices du Ciel ne sont pas comme celles de la terre. (…) Ce fut ce matin-là que Jésus me donna le grand désir d’être religieuse." (1)

 

En 1898, Gemma est gravement malade, elle prie plusieurs neuvaines à sainte Marguerite-Marie Alacoque et au Sacré-Cœur de Jésus. Peu après, un premier vendredi du mois de mars, saint Gabriel de l’Addolorata, passioniste mort à 24 ans, lui apparaît et la guérit miraculeusement. Ayant retrouvé la santé, Gemma souhaite réaliser le rêve de sa vie : devenir religieuse passioniste. Malheureusement elle n’est pas acceptée ; le Seigneur a pour elle d’autres desseins. Quelques mois plus tard, Gemma reçoit les stigmates et la veille de la fête du Sacré Cœur, Jésus lui dit : "apprends à souffrir car la souffrance apprend à aimer".

 

Par la suite, Gemma est providentiellement accueillie par une autre famille, les Giannini, qui compte déjà onze enfants. En 1899, elle rencontre les pères passionistes et Jésus lui annonce que l’un d’eux sera son père spirituel. Ce sera en effet le père Germano, il lui demandera notamment de rédiger son Autobiographie. La vie de Gemma est maintenant partagée entre la souffrance et les extases d’union au Christ. Gemma revit dans sa chair les événements de la Passion : la sueur de sang, le couronnement d’épines, elle est harcelée par le démon qui la roue de coups. Gemma offre tout cela en esprit de réparation. Pendant deux ans, Gemma est marquée des stigmates chaque semaine, du jeudi vers 20h au vendredi vers 15h. Alors que Gemma a 24 ans et attend de monter au Ciel, Jésus lui demande d’offrir une dernière épreuve terrible, en expiation de péchés commis dans le sacerdoce. Ainsi elle endure des souffrances indicibles les derniers mois de sa vie et meurt le 11 avril 1903, c'était un Samedi Saint.

 

Gemma Galgani est béatifiée en 1933 par Pie XI et canonisée en 1940 par Pie XII, elle est fêtée le jour de sa naissance au Ciel, le 11 avril.

 

Sainte Gemma Galgani et son ange gardien

Gemma Galgani eut - dès l'âge de dix-sept ans - une relation personnelle avec son ange-gardien. Elle consigne tout cela, à la demande de son confesseur, dans son Journal. Les paroles de Gemma Galgani sont pleines de précieux conseils spirituels. L’ange-gardien de Gemma lui apparut pour la première fois en 1895 sous la forme d’un très bel adolescent et lui proposa de devenir "l'épouse du Roi crucifié". A partir de ce moment, il se fit pour elle un parfait maître spirituel, la préparant à tout ce que Jésus lui proposerait par la suite. Il fut à la fois très sévère, n’acceptant pas la moindre imperfection et en même temps d’une grande douceur, consolant et réconfortant Gemma chaque fois qu’elle en avait besoin. En trois ans, l’ange-gardien la mena aux sommets de la sainteté, la préparant à sa “visitation” qui n’est autre que la grâce des stigmates. Par la suite, lorsque Gemma revivra la Passion de Jésus, son bon ange sera toujours près d’elle, l’accompagnant et l’encourageant dans ses souffrances. Voici le programme de sainteté proposé par l’ange à Gemma :

 

Rappelle-toi, ma fille, que celui qui aime vraiment Dieu parle peu et supporte tout.

 

Je te commande, au nom de Dieu, de ne jamais formuler ton avis, sinon lorsqu’on te le demande ; de ne jamais vouloir imposer ton sentiment, mais de céder aussitôt.

 

Obéis ponctuellement à ton confesseur et à ce qu’il veut, sans répliquer. Et, dans les choses qui exigent une explication, fais-le en peu de mots. En toutes choses, sois sincère.

 

Quand tu as commis quelque faute, accuse-t-en aussitôt, sans attendre qu’on te le demande.

 

Enfin, rappelle-toi de garder ta vue, et pense qu’un regard mortifié verra les beautés du Ciel”

 

Comme Gemma, Padre Pio eut aussi une relation extraordinaire avec son ange-gardien.

 

Gemma Galgani et Padre Pio

Padre Pio (1887-1968) avait une grande dévotion à sainte Gemma Galgani qu’il priait tous les jours. L’ouvrage du père Bernard Gallizia, Gemma Galgani, la sainte que Padre Pio priait chaque jour, relate la relation spirituelle qui s’est tissée entre ces deux saints. Padre Pio est né six ans avant la mort de Gemma, elle fut donc pour lui une “amie au Ciel” et une aide le long de son chemin sur la Terre. De nombreuses similitudes de vie ont uni les deux saints : les expériences mystiques, les combats contre le démon, les manifestations surnaturelles de l'Enfant Jésus, de la Vierge Marie et de leur ange gardien.

 

Prière d’abandon de sainte Gemma Galgani

Mon Dieu très cher, je m'abandonne entièrement dans Vos Très Saintes mains, ainsi, Vous faites de moi et de ce qui m'appartient ce qu'il y a de mieux pour Vous faire plaisir. Dans ce doux abandon, je me repose sur Votre Cœur Divin comme la tendre enfant se repose sur le sein de sa maman. Vous pensez à tout et moi, je ne penserai qu'à Vous aimer et à accomplir Votre très Sainte Volonté.

Ainsi soit-il.”

 

Miracles de sainte Gemma Galgani

Après la mort de Gemma, sa vie de sainteté fut connue d’abord en Italie puis partout dans le monde. Beaucoup ont commencé à prier et à demander son intercession. Les grâces ne se sont pas faites attendre et partout on trouve des récits de guérisons physiques obtenues par son intercession ainsi qu’une abondance de grâces spirituelles.

 

L’un des miracles de Gemma Galgani et qui fut présenté pour la cause de béatification est celui d’une italienne, Maria Menicucci, souffrant d'une forme aiguë de synovite au genou. Maria fait une neuvaine à la sainte et applique une relique sur son genou. Lorsqu’elle retire ses bandages, le dernier jour de la neuvaine, elle découvre son genou parfaitement sain. Remplie de joie, elle écrit à une amie : “Gemma a entendu ma prière, je suis guérie !", les médecins constatent la guérison et son caractère inexplicable.

 

Un autre miracle est celui de Filomena Bini atteinte d’une maladie à l'estomac dégénérant en cancer. Etant donne l’âge avancé de cette femme (72 ans), les medecins declarent ne rien pouvoir faire. Endurant de grandes souffrances, Filomena n’arrive plus a dormir, c’est alors qu’on lui applique une relique de sainte Gemma Galgani. La malade s’endort aussitôt pour se réveiller le lendemain parfaitement guérie. Lors de l’examen, le médecin constate la disparition totale des signes de la maladie et s’exclame : “C’est un miracle du Seigneur”. Il certifie les faits par la suite. (2)

Sources

 

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Gemma_Galgani

(2) Hhttps://hozana.org/saints/sainte-gemma-galgani

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10 avril 2025 4 10 /04 /avril /2025 14:07
Les conversions au catholicisme explosent chez les jeunes en France

Les conversions au catholicisme explosent chez les jeunes en France

 

44% des personnes qui se convertissent au catholicisme en France cette année ont moins de 25 ans, selon une enquête de Famille Chrétienne et Aleteia.

 

Cela fait suite à un rapport du Royaume-Uni indiquant que les jeunes fidèles catholiques sont désormais plus nombreux que les anglicans en Angleterre et au Pays de Galles.

 

Cf. https://x.com/Sachinettiyil/status/1910143882148340052?t=vnOfNUSbpoWoYOcn9AhuqA&s=19

Les demandes de baptêmes d’adultes en 2025 augmentent de 44% par rapport à 2024, qui fut déjà une année record. 

 

Le nombre de catéchumènes adolescents a fortement augmenté cette année encore. On observe une hausse de 33 % pour les diocèses dont nous avons les chiffres pour les deux années consécutives 2024 et 2025.

 

Cf. https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-sacrements/le-bapteme/baptemes-adultes/

Un record de 17 800 personnes, dont d'anciens athées et musulmans, sera baptisé cette année dans l'Église catholique en France. 

 

Cf. https://x.com/Sachinettiyil/status/1910334662439739815?t=_DLRB27VXKW1gmxmfwTjEQ&s=19

Add. 16-04-2025

 

 

Les médias sociaux et les recherches personnelles sont à l'origine du boom record des baptêmes en France, selon une enquête

 

L'Église catholique en France accueillera un nombre record d'adultes en 2025, avec une croissance particulièrement forte du nombre de jeunes adultes et d'adolescents, selon les statistiques récemment publiées par la Conférence des évêques de France.

 

Une enquête menée auprès de 900 catéchumènes français par les médias catholiques Famille Chrétienne et Aleteia a révélé que les médias sociaux jouent un rôle crucial pour attirer les jeunes adultes vers le catholicisme, 78 % d'entre eux déclarant que les médias sociaux ont joué un rôle dans la découverte ou l'approfondissement de leur foi, tandis que 84 % ont déclaré suivre des créateurs de contenu chrétiens ou des ''influenceurs''.

 

Cf. https://www.catholicnewsagency.com/news/263379/social-media-and-personal-research-driving-frances-record-baptism-boom-survey-reveals

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10 avril 2025 4 10 /04 /avril /2025 00:00
Saint Fulbert de Chartres dans sa cathédrale (Chartres, Bibliothèque municipale, Ms. 4, fol. 94)

Saint Fulbert de Chartres dans sa cathédrale (Chartres, Bibliothèque municipale, Ms. 4, fol. 94)

Fulbert. Vient du germanique fulk ou folk = le peuple, et berth = brillant.

 

À Chartres, en 1029, saint Fulbert, évêque. Il nourrit de sa doctrine un grand nombre de personnes, entreprit par sa munificence et son zèle le grand œuvre de la cathédrale et magnifia par ses chants la Vierge Marie.

 

Martyrologe romain

 

Saint Fulbert, l'un des plus grands et des plus saints évêques de Chartres, fut aussi le premier savant de son époque ; l'un de ses biographes dit qu'il surpassait facilement tous ses contemporains, tant dans la connaissance des Saintes Écritures que dans les sciences profanes. [1]

L'auguste Mère de Dieu se plut à récompenser sa piété par des faveurs extraordinaires. Dans une maladie très grave, Marie fit couler sur ses lèvres un baume céleste, et le mal disparut. 

Précepteur du fils du roi Hugues Capet, Robert II le Pieux, Fulbert fonde à Chartres une école appelée à une grande notoriété. On y apprend la théologie, la géométrie, la médecine, la philosophie. [2] Expert en médecine, pédagogue écouté, savant, historiographe, musicien, poète, mais également administrateur prudent, pasteur zélé, ce maître rassemble autour de lui les plus grandes intelligences du royaume. Il est choisi comme évêque de Chartres en 1006. Il se disait "le tout petit évêque d'une grande Église";  [3]

 

Une de ses gloires, c'est la construction de la cathédrale de Chartres (dont la crypte subsiste encore), mais qu'il ne verra jamais terminée. Humble et doux, il fréquente les petits comme les princes qui l'aident à bâtir la cathédrale qu'il tient à dédier à Notre-DameL'ancienne construction avait été détruite par un effroyable incendie en 1020. Fulbert employa au temple magnifique qu'il fit construire tout ce qu'il possédait ; les largesses royales affluèrent de toutes parts. Il s'appliqua ensuite à y faire honorer Dieu par des chants harmonieux et des cérémonies majestueuses. Ses dons musicaux furent mis au service de la liturgie et au service du culte marial qu'il contribua à développer; Notre-Dame était souveraine à Chartres. 

C'est dans la crypte de cette cathédrale insigne qu'est honorée Notre-Dame-de-sous-terre, dont l'histoire merveilleuse remonterait au temps des Druides, et dont l'image était dédiée à la Vierge qui devait enfanter : Virgini pariturae.

À l'époque des druides, les Saints Forts ne sont autres que les habitants d'un village du pays carnute. Ils reconnurent aussitôt la Virgo paritura qu'adoraient leurs ancêtres dans la Vierge Mère que leur annonçait un missionnaire. Convertis en masse, les carnutes refusèrent d'abjurer leur foi, qui renouait si bien avec les plus hautes aspirations de l'ancienne religion celte. Ils furent jetés vivants dans le puits que l'on voit toujours sous la cathédrale de Chartres... [4]

L'enseignement de S. Fulbert attira d'éminents disciples. On possède de lui 140 lettres. [5] 

 

***

 

Sources: [1] Catholique.org ; [2] Nominis [3]  Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 391-392 ; [4] Anne Bernet, Clovis et le Baptême de la France, éd. Clovis, Condé-sur-Noireau 1996, p. 81. [5] Gérard BEDEL, Le Cardinal Pie, Un défenseur des droits de Dieu, Clovis Diffusion, Suresnes 2015

 

***

 

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