« Je recommande à mon fils s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, [...] qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile. » (Testament de Louis XVI)
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Fils de prêtre, Damase naît à Rome vers 305. Les souvenirs et l'engagement de sa famille dans l'église chrétienne remontent à la période pré-constantinienne, celle qui a connu la Grande persécution.
Il compte au nombre des diacres de Libère (Pape 352-366) et il le suit lors de son exil en 355.
Dès la mort de Libère, le 24 septembre 366, un groupe de prélats se réunit dans la basilique julienne au Trastévère, et désigne pour successeur le diacre Ursin (Ursinus), sacré par l'évêque de Tibur. Il y a alors un combat de trois jours entre les partisans d'Ursin et ceux de Damase qui, ayant pris le dessus, firent sacrer celui-ci Pape le 1er octobre 366.(1)
Evêque de Rome, Damase devient pape dans une époque agitée par l'hérésie arienne. Il soutient la foi en la Trinité que les ariens, bien que reconnaissant la divinité du Christ, combattaient. Ce qui entraîne son accord avec les principaux Pères de l'Église d'Orient, saint Athanase, saint Épiphane, saint Grégoire de Naziance et surtout saint Basile de Césarée.
Et moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle.
Pour Damase, la primauté romaine se fonde sur son origine pétrinienneet la promesse évangélique faite par le Christ à S. Pierre (Mt 16,18), à la différence de Constantinople dont la primauté repose sur des décisions synodales. (John Norman Davidson KELLY, trad. Colette Friedlander, Dictionnaire des Papes, "The Oxford Dictionary of Popes, Brepols, coll. "Petits dictionnaires bleus", 1994, 1re éd. 1986, p. 60-63)
Il recourt pour la première à l'autorité civile pour combattre les plus intransigeants d'entre les ariens(qui refusent la consubstantialité adoptée par les pères du premier concile de Nicée en 325) à l'instar des disciples de Lucifer de Cagliari, qu'ont rejoints certains partisans de son rival Ursin.
En 377, il réunit à Rome un concile qui condamne l'apollinarisme, doctrine hérétique d'Apollinaire de Théodicée selon laquelle le Christ n'avait pas eu d'âme humaine, mais était le Verbe uni immédiatement à un corps humain.
Damase anathématise également le macédonianisme des pneumotomaques ("ceux qui combattent l'Esprit"), ou nom de l'hérésie qui refuse l'idée de la divinité du Saint-Esprit, hérésie proche du subordinatianisme, ainsi que de l'arianisme, et fait poursuivre la communauté donatiste (hérésie violente et schismatique d'Afrique romaine) de Rome par l'autorité civile qui expulse son évêque Claudianus à Carthage.
En 377, le Tomus Damasi (Tome de Damase), est l'exposé théologique constitué d'une série d'anathématismes contre les doctrines non-nicéennes, condamnant les sabelliens, les ariens, les eunomiens, les apollinaristes, les macédoniens et les partisans de Photin. (Charles PIETRI, Les dernières résistances au subordinatianisme, dans Jean-Marie Mayeur, Charles Pietri, Luce Pietri, André Vauchez et Marc Venard (dirs.), Histoire du Christianisme, vol. 2 : Naissance d'une chrétienté (250-430), Desclée, 1995, p. 381.)
Cette énumération d'erreurs qui entachent la foi, fixe en creux, l'orthodoxie nicéenne au nom du siège romain, témoignant des progrès de la réflexion théologique à Rome. (Charles PIETRI, Les dernières résistances au subordinatianisme, ibid., p. 382.)
Damase accueille à Rome S. Jérôme qu'il choisit pour secrétaire, et auquel il commande la traduction latine de la Bible à partir de l'hébreu: ce sera la Vulgate.
Il encouragea des matrones romaines, spécialement sainte Marcelle et sainte Paule, à transformer leurs palais en monastères, favorisant ainsi le monachisme féminin, très en retard en Occident.
Son action contribue indiscutablement à un renforcement de la primauté romaine autant en matière de foi que de juridiction. (Françoise Monfrin, "Damase Ier", dans Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la Papauté, Fayard, 1994, p. 537).
Lorsque Théodose promulgue l'édit de Thessalonique le 27 février 380, celui-ci définit l'orthodoxie par la communion avec l'évêque de Rome en la décrivant comme "religion que le divin apôtre Pierre a transmise aux romains (...) que suit manifestement le pontife Damase", première loi séculière connue qui comporte en son préambule une définition positive de ce qu’un souverain considère comme l'orthodoxie religieuse (R. Malcolm ERRINGTON, Roman imperial policy from Julian to Theodosius, The University of North Carolina Press, 2006, p. 217), et jalon important vers la christianisation officielle de l'Empire romain, qui se dessine au fil des décrets du règne de Théodose, conduisant à l’interdiction de toute manifestation des cultes païens au sein de l'Empire promulguée le 8 novembre 392. (Alain CORBIN (dir.), Histoire du christianisme, Des origines au XVe siècle, Seuil, coll. Points Histoire, 2007, p. 61.)
L'édit s’adresse essentiellement aux chrétiens de Constantinople, la ville comptant alors plusieurs communautés hérétiques, des macédoniens — nicéens opposés à la divinité de l'Esprit —, des Anoméens — ariens qui refusent toute réalité ontologique au Père et au Fils — ou encore des Apollinaristes — qui refusent la présence d'une âme humaine dans le Christ, auxquels s'ajoutent des Novatiens ayant développé leur propre Église depuis plusieurs décennies, pour des différends pénitentiels. (Pierre MARAVAL, Théodose le Grand : Le pouvoir et la foi, Arthème Fayard, Paris 2009, p. 108.)
Il est possible que le code de l’orthodoxie défendu dans l’Édit soit inspiré de celui du Tome de Damase, profession de foi occidentale nicéenne élaborée à Rome trois ans plus tôt. (Pierre MARAVAL, Théodose le Grand, ibid., p. 107.) La formule de foi présentée dans l'édit affirme clairement l'égale divinité des trois personnes divines, exposant sans détour la position doctrinale nicéenne.
Ce texte législatif — qui sera bientôt suivi par d’autres plus répressifs — est le premier à vouloir définir un point de foi chrétienne lui conférant une valeur programmatique. (Pierre MARAVAL, Théodose le Grand, ibid., p. 107)
Il est vraisemblable que l’évêque de Rome Damase lui-même, bien qu’il soit cité dans l'édit, n’ait jamais eu vent de l'édit de Thessalonique. (P. MARAVAL, ibid. p. 106.)
Homme de lettres et poète cultivé, Damase est considéré comme l'initiateur de l'épigraphie chrétienne officielle ainsi que l'ordonnateur du culte des saints répandu dans l'Église depuis le IIe siècle, et des martyrs à Rome, particulièrement dans les catacombes romaines qu'il fait restaurer et rouvrir.
Il organise le culte des martyrs, et sur leur tombe il fait graver des épigrammes qui firent de lui l'un des premiers poètes latins chrétiens.(2)
La plus ancienne décrétale connue ("Canones synodi Romanorum ad Gallos episcopos"), en réponse à des questions soulevées par des évêques gaulois au cours d'un concile à Arles (353), est datée de cette époque et a régulièrement été attribuée à Damase. (Cette attribution reste débattue, ainsi que sa datation, la décrétale étant parfois attribuée à Sirice ou à Innocent Ier, successeurs de Damase, ou encore sa rédaction attribuée à Jérôme de Stridon. La recherche actuelle penche plutôt pour une attribution à Sirice. Pour un point de la question voir Yves-Marie Duval, La décrétale Ad Gallos Episcopos : son texte et son auteur : Texte critique, traduction française et commentaire, Brill, 2004.)
Enfin, du Concile convoqué à Rome en 382 par l’empereur Gratien (367-383) est issu le Décret de Damase (Decretum Damasus ou De explanatione fidei catholicae), composé de trois courts chapitres, dont le second porte sur un canon des Écritures reçues que l'on retrouve ensuite dans les actes des synodes d'Hippone (393) et de Carthage (397), Bible chrétienne incorporé au VIe siècle au Decretum Gelasianum, et le 3e sur la primauté romaine. Les copies de ce décret attribué à l'évêque de Rome figurent dans quatre manuscrits, deux datés du VIIIe et deux du IXe siècles.
Selon le comput de la tradition catholique qui le célèbre comme saint le 11 décembre, il est le 37e pape.(3)
Il meurt à Rome le 11 décembre 384 à soixante-neuf ans.
On le représente en habit sacerdotal.
Il est le protecteur des archéologues.
Son nom, d'origine grecque, signifie "celui qui peut maîtriser".(4)
Sources:
(1) Ivan GOBRY, Dictionnaire des Papes, Pygmalion, Paris 2018, p.141-142
(2) Missel des Dimanches 2024, Nouvelle Traduction du Missel Romain, p. 111
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Damase_Ier
(4) Rosa GIORGI, Le Petit Livre des Saints, Larousse, 2006, p. 726
"O viens, O viens, Emmanuel" (en latin : "Veni, veni, Emmanuel") est un hymne chrétien pour l'Avent, qui est également souvent publié dans des livres de chants de Noël.
Hymne pour l'Avent/Noël ici joué sur l'orgue Conacher à 3 claviers de l'église All Saints d'Oystermouth Swansea (Pays de Galles)
Le texte a été écrit à l'origine en latin.
L'hymne trouve ses origines il y a plus de 1 200 ans dans la vie monastique du VIIIe ou IXe siècle.
Les paroles et la musique de "O viens, O viens, Emmanuel" se sont développées séparément. La mélodie la plus connue dans le monde anglophone trouve ses origines en France au XVe siècle.
Anthony Schratz analyse habilement les défauts de "l’individualisme expressif" et aborde directement ce que les chrétiens devraient faire dans la situation difficile actuelle.
Nous vivons dans un monde devenu fou. Cette folie a été annoncée il y a un siècle par le poète irlandais William Yeats (1865-1939) dans La Seconde Venue : "Les choses s’effondrent, le centre ne peut tenir / Une simple anarchie s’est déchaînée sur le monde". Il nous faut comprendre ce qui s’est passé.
Dans Paradise Cancelled, Anthony Schratz fait précisément cela en analysant d’abord les fondements intellectuels et spirituels de la vision du monde chrétienne et ceux de la vision du monde postmoderne (qu’il appelle "individualisme expressif"), puis en expliquant pourquoi il est impossible pour ces deux visions du monde de coexister pacifiquement.
La vision chrétienne du monde décrite par Schratz est en tous points conforme au Magistère. Elle proclame que l'univers a été créé par un Être transcendant, infiniment bon et puissant, un Dieu qui est aussi une Trinité de personnes enracinée dans une communion d'amour d'où sont issus l'univers et l'homme. Elle proclame également que Dieu a créé l'homme à son image et à sa ressemblance, l'appelant à la béatitude céleste avec Lui après une vie vertueuse sur terre.
L’homme possède un corps matériel et mortel, ce qui fait de lui un élément de la nature comme les autres animaux. Mais, contrairement à ces derniers, il a été créé "à l’image de Dieu", ce qui signifie qu’il est doté d’un intellect lui permettant de saisir les réalités universelles et immatérielles, et d’un libre arbitre lui permettant de choisir librement entre le bien et le mal, c’est-à-dire d’obéir ou de désobéir à son Créateur.
En choisissant de désobéir au Créateur, Adam et Ève ont introduit le péché dans le monde. C’est ce qu’on appelle le péché originel. La vision chrétienne du monde est incompréhensible sans cette doctrine du péché originel. Bien que nous ayons encore des facultés remarquables, nous avons tendance à les utiliser pour faire le mal. Au fond, nous savons que quelque chose ne va pas chez nous. Nous naissons sans vie divine dans l’âme parce que la vie humaine que nous avons héritée de nos premiers parents est "déconnectée" de Dieu. Le résultat, comme l’a dit Alexandre Soljenitsyne dans une phrase célèbre, est que "la ligne séparant le bien du mal ne traverse pas les États, ni les classes, ni les partis politiques, mais traverse chaque cœur humain".
L’homme étant incapable de remédier à ce mal aux conséquences infinies, seule une intervention divine pourrait le réconcilier avec son Créateur. Ainsi, Dieu lui a promis un Sauveur qui lui rendrait son amitié originelle. Dieu s’est approprié un peuple qui, fortifié par la Loi et les prophètes, devait préparer l’humanité à recevoir ce Sauveur. Après s’être révélé aux hommes par les prophètes, Dieu s’est révélé à eux en prenant leur nature humaine, ce qui a donné naissance à une nouvelle Alliance entre Dieu et l’homme. Cette Alliance est représentée par l’Église, qui continue l’œuvre de la rédemption en proclamant que seul le Christ peut nous conduire au bonheur éternel.
Tout cela implique que l’Église a une conception très spécifique de la nature humaine. Elle enseigne que notre fin première est l’imitation de Jésus-Christ et son incorporation à lui, c’est-à-dire la vertu humaine et la sainteté divine. Le Christ a en effet redéfini le sens de la vie en montrant qu’elle n’est pas destinée à la richesse ou au plaisir, mais plutôt au don de soi et au sacrifice. Parce que le cœur humain ne se réconcilie pas facilement avec un tel enseignement, l’Église est souvent mal comprise, crainte ou persécutée.
L’Église enseigne que la loi naturelle (ou loi morale) est inscrite dans le cœur de l’homme. Elle nous dit ce que nous devons faire et éviter pour atteindre notre fin, qui est la sainteté. La loi naturelle peut être comparée à un mode d’emploi, c’est-à-dire à l’ensemble des instructions et des informations dont un être humain doit disposer pour vivre selon sa nature. Une chose n’est pas bonne ou mauvaise en raison de ce que dit la loi naturelle à son sujet. Elle nous dit seulement ce qui est bien ou mal à la lumière des grandes données de la vie humaine. Elle est constitutive de notre nature et s’accorde avec notre fin. Par conséquent, la loi naturelle est absolue, objective et universelle. Elle ne dépend pas de nos sentiments ou de nos intentions.
En bref, la vision chrétienne du monde est une anthropologie centrée sur le Christ. L’anthropologie pose la question : quel est le sens de la vie ? La réponse n’est pas une idée, mais une personne : Jésus-Christ ! Dieu fait chair !
La vision du monde concurrente est ce que Schratz appelle "l’individualisme expressif", autrement connu sous le nom de "wokéisme", de théorie critique ou, plus généralement, de postmodernisme. Elle affirme que l’univers est gouverné par l’homme et non par Dieu. Sa devise est celle de Protagoras, pour qui l’homme est la mesure de toutes choses. Elle contredit celle de Platon, pour qui Dieu est la mesure de toutes choses ; d’où l’impossibilité pour les deux visions du monde de coexister pacifiquement.
La caractéristique distinctive de cette vision du monde concurrente est l’accent qu’elle met sur l’autonomie personnelle.
Plus précisément, elle ne reconnaît aucune autorité supérieure, religieuse ou autre, à laquelle nous devons rendre des comptes. Elle nie l’existence de tout ordre sacré ou, en fait, de toute vérité permanente. Nous sommes donc tenus de choisir nos propres valeurs et nos propres modes de vie. La nature humaine n’est pas un don dont nous héritons, mais une sorte de pâte à modeler – une sorte de pâte à modeler sophistiquée – que chacun peut manipuler à sa guise.
L’expression la plus aboutie de l’autonomie personnelle est l’idéologie LGBTQ+ qui remet en cause les fondements biologiques du couple homme-femme et de la famille. Elle vise à les remplacer par une conception purement subjective de la sexualité et du genre destinée à abolir la famille traditionnelle.
L'expression la plus éloquente de ce sens gnostique de l'autonomie personnelle a peut-être été exprimée dans la décision de la Cour suprême des États-Unis de 1992 dans l'affaire Planned Parenthood v. Casey, qui a défini cette autonomie comme suit : "Au cœur de la liberté se trouve le droit de définir sa propre conception de l'existence, du sens, de l'univers et du mystère de la vie humaine". En bref, il n'y a pas de sens transcendant à la vie.
L’un des grands mérites de Cancelled Paradise est la clarté avec laquelle il montre les contradictions internes de l’individualisme expressif. Il met en évidence l’intolérance de ceux qui partagent cette vision du monde envers ceux qui n’y adhèrent pas. Comme tous les idéologues du passé, qu’ils soient marxistes, fascistes ou maoïstes, ils considèrent tous leurs adversaires comme pathologiquement irrationnels, homophobes, transphobes, sexistes ou racistes. Tous ces soi-disant "déplorables" ne doivent pas être tolérés car ils menacent l’avènement du paradis laïc que les individualistes expressifs autoproclamés éclairés (également connus sous le nom de libéraux progressistes ) cherchent à établir. Et si ces déplorables invoquent un jour leur droit à la liberté d’expression, on leur répond qu’il n’existe pas de droit au "discours de haine" et que s’opposer à l’individualisme expressif revient à s’engager dans un discours de haine.
Un autre mérite important de Paradis annulé est qu’il aborde directement ce que les chrétiens devraient faire dans la situation difficile actuelle. Il affirme qu’il n’y a pas de solution politique à notre crise existentielle et que la solution est essentiellement spirituelle. C’est ce qu’a écrit Jacques Maritain (1893-1973) dans L’humanisme intégral, lorsqu’il a appelé à une "nouvelle chrétienté", fondée sur "un nouveau style de sainteté, que l’on peut caractériser avant tout comme la sainteté et la sanctification de la vie séculière". C’est ce que le Concile Vatican II nous a rappelé lorsqu’il a proclamé que tous les catholiques – laïcs comme clercs – sont appelés à être des saints au milieu du monde. C’est ce que demandaient les papes Jean-Paul II et Benoît XVI lorsqu’ils ont proposé une nouvelle évangélisation. Et c’est la réponse à l’affirmation de Yeats dans La Seconde 0Venue selon laquelle l’ère chrétienne est terminée.
En bref, la vision chrétienne du monde ne peut vaincre son pendant laïc que si vous et moi devenons des saints. Dans le langage d’aujourd’hui, cela signifie devenir "bizarre", comme l’a récemment découvert une personnalité publique bien connue. C’est aussi ainsi qu’étaient perçus les chrétiens vivant dans l’Empire romain. Ils étaient témoins du Christ dans un monde païen qui ressemblait à bien des égards au nôtre.
Le philosophe italien Roberto Marchesini démasque la première des hérésies, la gnose, qui trouve sa présence dans la modernité, de l'art contemporain à la bande dessinée, du corps maltraité au cinéma. La modernité ne peut être comprise sans prendre en compte le phénomène gnostique.
Par Paolo Gulisano
La Nouvelle Boussole Quotidienne
05-12-2024
Traduction Christ Roi overblog
La Gnose est une hérésie ancienne, dont l'origine se perd dans la nuit des temps, mais qui a traversé les siècles comme un fleuve karstique pour émerger, de manière toujours cachée et initiatique, dans la modernité. En effet : la modernité a été forgée précisément par la gnose. C'est la thèse que développe Roberto Marchesini dans son essai agile et bien documenté Il trionfo dellla Gnosi, Le Triomphe de la Gnose. Une lecture de la modernité (publié par Sugarco). Marchesini est psychologue et psychothérapeute, mais aussi philosophe thomiste et lecteur attentif des phénomènes culturels. Dans cet essai, il nous introduit à la connaissance de cette vision magmatique du monde, en retraçant son histoire, les façons dont elle s'est présentée depuis l'Antiquité, puis en documentant la façon dont elle s'est imposée en s'inversant dans les idéologies modernes et enfin contemporaines.
Dans la préface du volume, le professeur Stefano Fontana souligne que le gnosticisme se veut un nouveau départ. C'est pourquoi il est "l'hérésie de toutes les hérésies", comme Pie X a appelé le modernisme, dont les caractéristiques gnostiques sont incontestables. Toutes les autres hérésies sont nées après elle, au cours de l'histoire du salut et de l'impiété, et en sont donc en quelque sorte une expression particulière.
En se posant comme pseudo-principe, le gnosticisme est à la fois une hérésie religieuse et une hérésie philosophique. Il en va ainsi de toute hérésie, qui rompt toujours l'unité entre la foi et la raison. Pour le gnosticisme, c'est d'autant plus vrai qu'il se pose d'emblée comme un nouveau principe et qu'il est donc à l'origine religion et philosophie ensemble, mais disjointes et déformées.
Le gnosticisme ressemble à un caméléon et se présente de manière ambiguë, voire contradictoire, tantôt considérée comme mauvaise, tantôt comme dimension à partir de laquelle trouver la confirmation de la justification de Dieu, comme c'est le cas dans le calvinisme. La matière est la production d'un dieu mauvais et doit donc être rejetée, mais en même temps, le gnostique peut s'y adonner sans être pollué par elle. Le gnosticisme s'accompagne d'un ascétisme mondain ambigu et pénétrant. La pratique de la vie mondaine, qui devrait être condamnée pour un certain gnosticisme séparatiste et ascétique, est au contraire revalorisée par Calvin, Kant ou Marx comme ayant quelque chose de divin en elle.
L'essence du gnosticisme, comme le démontre le livre de Marchesini, consiste essentiellement à ne pas savoir tenir correctement la relation entre la nature et le surnaturel, tombant ainsi dans le naturalisme en même temps qu'il le condamne : la grâce est réduite à la nature et la nature est déjà grâce. Luther sépare foi et raison, politique et religion, mais Calvin identifie ensuite le succès "mondain" comme un signe certain de la prédestination divine. Tous les millénarismes gnostiques, depuis Joachim de Fiore ou le paupérisme médiéval jusqu'à Marx ou Bloch avec son "huitième jour" utopique , parle d'un monde nouveau, mais le fait consister en une phase de l'histoire du monde.
D'un savoir ésotérique pour "initiés" - qui le considèrent supérieur tant à la foi chrétienne qu'aux croyances de la raison naturelle - la gnose a pénétré les diverses idéologies de la modernité, qui n'ont en fait en commun que la prétention de concevoir le salut, ou la "libération" sans la Grâce. Elles nient le péché originel et remplacent le Christ par une prétendue sagesse pour quelques élus, mais cette "sagesse" se reconnaît dans les croyances les plus diverses et les plus contradictoires.
Le gnosticisme est trompeur, mais Marchesini le démasque, en découvrant sa présence et en décrivant son action dans ses métamorphoses dans la phénoménologie de la modernité, de l'art contemporain à la bande dessinée, du corps maltraité au cinéma, jusqu'à l'extrême de plus en plus progressiste, qui se réalise dans une attaque contre ce qui a été l'ennemi principal du gnosticisme depuis le début : le christianisme. La modernité ne peut donc être pleinement comprise sans tenir compte de ce qu'elle est en tant que catégorie de croyance et de pensée : un grand phénomène gnostique.
Sur X, un certain nombre de tweets affirment que "Notre-Dame a été transformée en temple maçonnique." (Cf. https://x.com/DidierMaisto/status/1863128608245535195 )
Exemples:
"Le Noir et le Blanc du Pavé Mosaïque et non des losanges beiges et bruns
-l’autel et sa forme
-Le début du discours dans les codes très maçonniques"
En 1771, le pavé en damier aurait "été posé avant la Révolution pour faire référence au damier FM." ( https://x.com/MarijkeF40/status/1863390429871227149 )
le choix architectural (pierres brillantes de la nef / blondes des colonnes) de blancheur fade d'empêcher les bougies d'éclairer les recoins, tout est anti-catholique au mieux et franc-maçon au pire." ( https://x.com/AlbaCarnet/status/1863137681904955603 )
- la couronne d'épines enfermée dans un reliquaire "kabbalistique" doré, "oeil d'Horus en conjonction avec le soleil Hélios".
- "Le ciel étant bleu comme dans les temples maçonniques, le ciel serait maçonnique ??? Remettez les pieds sur terre. Retrouvez le bon sens." (Cf. https://x.com/BrugadeJM/status/1863183282713530459 )
- En réalité, l'oculus ne porte pas un symbole maçonnique mais une vierge à l'enfant bordée d'angelots datant de 1728-1729. Une photo de l'élément architectural prise avant l'incendie prouve également que l'oculus n'a pas été rajouté avec la rénovation.
"le ciel étoilé est un symbole et un décor très courant : on en trouve dans de nombreux édifices religieux parisiens", précise Alexandre Gady, historien de l'art et du patrimoine français.
On retrouve ainsi ce motif sur les voûtes de la Sainte-Chapelle ou de l'église de Saint-Germain-des-Prés, dans le 6e arrondissement de Paris.
Le Figaro Hors-Série précise que "l'oculus en pierre, véritable anneau de compression qui répartir les forces au centre de la voûte (l'intérieur de l'oculus est décoré d'une Vierge de l'Apocalypse réalisée sur un fond en feuille de palladium dans un ciel bleu étoilé). Ce travail est terminé en février 2023."
Source: LE FIGARO, Hors-Série, Notre-Dame, Passion et résurrection, p. 65
"Réduite en cendres dans l'incendie, la toile peinte qui fermait le centre de l'anneau de compression, l'oculus, a été recréée à l'identique. [...] Le bleu du fond a été choisi en référence à celui des clés de voûte, et la feuille d'argent du décor remplacée par du palladium, un métal inerte à la corrosion." (Cf. Revue Beaux Arts, Hors Série, Notre-Dame de Paris Les secrets du résurrection, p. 87.)
Traditionnellement on représente la Vierge Marie sous un ciel bleu étoilé.
Notre-Dame de Pontmain, la Vierge aux Etoiles appelle ses enfants à l'espérance
Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Ap 12,1
- Le reliquaire doré :
"Peut être, les divers cercles d'évolution spirituelle, notamment, par le travail sur soi, pour approcher le plus possible, le niveau du porteur de la couronne : Jesus Christ ?" (Cf. https://x.com/Etincel142857/status/1863333489589825631)
- Lesol en pavé mosaïque a été restauré, non remplacé. (ici et là)
"Le sol à damier de Notre-Dame relève à mon sens plutôt des codes architecturaux classiques du XVIIIe siècle que d’une influence maçonnique. On le retrouve dans de nombreux édifices religieux et civils de la renaissance et du baroque, notamment en Italie. Il s'agit d'une esthétique répandue dans l'architecture européenne de l'époque, liée à l'idée d'ordre, de symétrie et d'équilibre, et non à une quelconque connotation ésotérique, bien que l'un n'empêche pas l'autre dans l'absolu. D'ailleurs, historiquement, on sait que le nouveau dallage à damier de Notre-Dame date de la période 1723-1728, alors que le pavé mosaïque devient réellement codifié et répandu dans la maçonnerie spéculative à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle. ( Cf. https://x.com/LePelerin111/status/1863499290363953216 )
"Le dallage de la cathédrale a en fait été reproduit à l'identique. Le dallage noir et blanc était déjà présent avant la rénovation de Notre-Dame.
"Le dessin [noir et blanc] du damier du sol de la nef remonte aux années 1769-1774, sous Louis XV", rappelle [...] Alexandre Gady. Ce dallage avait été posé "à la demande du clergé" […] lors des travaux entrepris à l'époque par Jacques-Germain Soufflot, architecte en chef de la cathédrale, indique Alexandre Gady.
Ainsi, le plateau liturgique, le lieu où se trouve l'autel, détruit lors de la chute de la flèche et de la voûte, a été reconstruit comme à l'origine, indique sur son site Internet la société de maçonnerie en charge de la rénovation de l'espace religieux.
Cf. "Non, Notre-Dame de Paris n'a pas été restaurée avec des symboles franc-maçonniques" https://observers.france24.com/fr/non-notre-dame-de-paris-n-a-pas-%C3%A9t%C3%A9-restaur%C3%A9e-avec-des-symboles-franc-ma%C3%A7onniques
Toutefois notons que selon Le Figaro dans l'article du 20-07-2012 ''Paris, capitale maçonnique'', ''Du Louvre à la tour Eiffel, en passant par le Panthéon ou la Grande Arche de la Défense, la Ville Lumière semble avoir été pensée par des 'philosophes', et Jacques-Germain Soufflot, l'architecte qui a posé le dallage noir et blanc en 1771 "à la demande du clergé", et dessiné l'église néoclassique en forme de croix grecque du Panthéon était "franc-maçon".
Du Panthéon à la tour Eiffel, nombre de ses monuments portent les traces de symboles maçonniques. «C'est souvent par petites touches, plus que par grand dessein organisé», précise Emmanuel Pierrat, coauteur du Paris des francs-maçons. Cf. https://www.lefigaro.fr/culture/2012/07/20/03004-20120720ARTFIG00279-paris-capitale-maconnique.php
Une autre source ( https://gallica.bnf.fr/blog/18042019/notre-dame-de-paris-fluctuat-nec-mergitur?mode=desktop ) précise que "le carrelage noir et blanc est posé" "entre 1708 et 1725" par l'architecte Robert de Cotte (1656-1735).
Une représentation de Notre-Dame du XVe siècle de Jean de Wavrin dans Les Chroniques d'Angleterre représentant la Couronnement d'Henri VI, roi d'Angleterre, à Notre-Dame, montre que la cathédrale avait déjà un dallage en damier au XVe siècle.
Le couronnement d'Henri VI à Notre-Dame dans les Chroniques d'Angleterre de Jean de Watrin (1394-1472). Source: LE FIGARO, Hors-Série, Notre-Dame, Passion et résurrection, p. 28-29
- L'autel maçonnique a des bords droits, les bords de l'autel de Notre-Dame a au contraire des formes arrondies.
"Cette théorie de Notre-Dame devenue temple maçonnique est fondée sur plusieurs biais cognitifs connus, notamment le "biais de confirmation" ou cherry picking :
➡On voit des colonnes, un autel et un pavé mosaïque, et HOP le cerveau fait immédiatement le lien avec le temple maçonnique.
MAIS, c'est oublier un peu vite que :
- le pavé mosaïque existait déjà avant la restauration ;
- il y a toujours des colonnes dans une cathédrale ;
- il y a toujours des autels et des promontoires dans une cathédrale !
À ce moment là alors, si on prend une photo de la cathédrale avant l'incendie, on peut DÉJÀ y voir un temple maçonnique, puisque les mêmes éléments y figuraient déjà. Sur la base de ce constat, elle n'a donc pas pu être transformée en temple maçonnique !
Simple déduction logique...
De plus, toujours selon ce principe du cherry picking ou biais de confirmation, on va sélectionner des détails qui vont "nourrir" le narratif complotiste, en l'occurrence le mauvais goût du nouvel autel en bronze, certains mots prononcés dans le discours de Macron ("alchimiste", "gradés"), ou la position de ses mains durant la cérémonie.
À ce petit jeu-là le mental est très, très fort, et peut toujours trouver des indices qui vont venir conforter son narratif.
Par contre, il va ignorer tout ce qui contredit ce même narratif, ici notamment la beauté restaurée de la cathédrale, le fait qu'elle ait été rebâtie par 80 corps de métiers issus de l'artisanat français (compagnons), qu'elle comporte toujours autant de symboles chrétiens (vitraux, statues, crucifix, etc.), que les dalles du sol à damier sont disposées en diagonal par rapport à l'autel, et non de manière axiale comme dans une loge maçonnique. Et je pourrais citer bien d'autres exemples encore...
Si des pentagrammes inversés étaient apparus après la restauration, des 666, des têtes cornues, etc., on pourrait légitimement se poser des questions, mais là, il n'y a évidemment rien de tout cela, raison pour laquelle il faut aller chercher des petits détails insignifiants et les lier entre eux tenter de créer un ensemble cohérent.
Il faut comprendre qu'il y a une réelle dissonance cognitive qui survient entre, d'un côté, la thèse de l'incendie criminel fomenté par les élites, et de l'autre, cette magnifique œuvre de restauration qui conserve intact l'esprit de la cathédrale. Il faut donc élaborer une théorie pour réduire cette dissonance : d'où la théorie de la transformation de la cathédrale en temple maçonnique.
Un autre problème est le type de raisonnement, totalement binaire, manquant cruellement de nuance.
Ici, c'est évidemment "tout blanc ou tout noir" (exactement comme le pavé mosaïque pointé du doigt, c'est là toute l'ironie de la chose... 😏).
Par exemple, si
@PhdeVilliers
se réjouit de cette réouverture et encense le savoir-faire des artisans français, alors pour coller avec le narratif et résoudre la dissonance cognitive que son intervention génère (lui qui est un souverainiste), il faut en faire un "traître à la cause" qui a rejoint le camp de l'ennemi.
Ce sont-là des biais typiques de la pensée complotiste lorsqu'elle est devient extrémiste. Cette incapacité à analyser rationnellement et à faire honnêtement la part des choses permet d'alimenter le narratif tout en réduisant toute forme de dissonance cognitive, ce qui en retour fera le bonheur des "déconspirateurs" qui pourront ainsi s'en donner à cœur joie pour discréditer, par amalgame, l'ensemble des chercheurs de vérité qui s'évertuent à dénoncer légitimement l'influence toxique de certaines élites corrompues au sein de nos sociétés !
C'est toute l'ironie de la chose, puisque in fine cette pensée complotiste, quand elle va beaucoup trop loin, fait complètement le jeu de ce qu'elle s'évertue à dénoncer... démontrant par là que les extrêmes se ressemblent se renforcent toujours mutuellement." (Cf. Le Pelerin https://x.com/LePelerin111/status/1863177270812385695
"L'''interprétation sur les autels'' illustre là aussi un biais de confirmation, qui consiste à sélectionner et relier des éléments pour confirmer une hypothèse préexistante. En effet, on pourrait tout aussi bien rassembler des photos d’autels de cathédrales qui n’ont aucun lien apparent avec les loges maçonniques, montrant que ces rapprochements sont subjectifs.
Concernant les figures kabbalistiques, il faut relever que la châsse-reliquaire dorée, dans le contexte chrétien, symbolise une auréole divine et non les sphères kabbalistiques. Cette interprétation repose donc sur une méprise des codes symboliques.
L'écueil que l'on pourrait reprocher au nouveau reliquaire de la Couronne d'épines est qu'il est tellement imposant que par sa présence il cache ce qu'il devrait révéler.
"[...] Enfin, historiquement, il est avéré que les loges maçonniques modernes se sont inspirées de symboles hérités des traditions médiévales, notamment des bâtisseurs de cathédrales (équerre, compas, pavé mosaïque, pierre brute).
Ces symboles existaient bien avant la franc-maçonnerie spéculative et s’inscrivaient dans une vision chrétienne et artisanale du monde (les fameux "compagnons"). Inverser cette chronologie mène à une confusion des influences."
Il n'y a effectivement aucun lien de filiation directe entre la franc-maçonnerie spéculative et les constructeurs des cathédrales (Cf. Roger Dachez et Alain Baueur dans "La Franc-maçonnerie", Que Sais-je?, 2023 : les historiens maçonniques eux-mêmes le disent.) C'est la FM qui emprunte ses symboles aux bâtisseurs de cathédrales. Pas l'inverse.
L'"Europe" devait nous permettre de concurrencer les Etats-Unis, la Chine. Paix, emploi, croissance, progrès, disaient-ils...
En 1980 avec le franc (et avant le traité de Maastricht de 1992 fondant l'"Union européenne" avec l'euro), les Français avaient un PIB par habitant supérieur au PIB par habitant des États-Unis. 13 069 $ contre 12 552 $.
Puis est venue l'"Union européenne"...
Résultat : les Français se sont appauvris depuis 40 ans. Aujourd'hui il y a un écart abyssal de PIB par habitant de 80% avec les États-Unis :
***
France:
En 1980 le PIB par habitant est de 13 069 $ ;
en 2016 de 38 350 dollars;
en 2023 de 47 360 dollars.
États-Unis:
En 1980 le PIB par habitant est de 12 552 $;
en 2016 de 58 180 dollars (soit un écart de 50 % avec la France selon les données du FMI);
en 2023 de 85 370 dollars (soit un écart abyssal de 80 % avec la France).
Depuis la fin du mandat de François Hollande avec Emmanuel Macron, ministre de l'économie, pendant que les Français s'appauvrissaint, "seuls les plus riches des plus riches (plus de 300 000 € par mois) ont bénéficié des largesses du macronisme, avec des croissances annuelles des revenus de 3 % à 16 %."
Père de famille, ancien courtisan du roi d’AustrasieThéodebert (VIIe siècle) il était leude de la Cour de Metz (haute aristocratie).
Tous ses biens furent confisqués par la reine Brunehaut. (1)
Revenu à la Cour, il resta convaincu de l’instabilité des valeurs humaines, et fut convertit à la vie monastique par Amé, disciple de Colomban, venu de Grenoble.
Devenu moine à Luxeuil, dans les Vosges, il fonda avec lui à Saint-Mont un monastère double (moines au bas de la montagne, religieuses au sommet, monastère fondé par deux de ses filles) qui s’appellera Romarici Mons (Abbaye du Saint-Mont), sur le site de l’actuel canton de Remiremont. C’est là qu'il mourra en 653 avant d’être canonisé.
Sources : Missel des dimanches 2025, Cerf, Édition collective es Éditeurs de liturgie, p. 114; 2; 3
Le miracle de la guérison d'un blessé grave de la Première Guerre mondiale n'a été annoncé qu'hier, 101 ans après sa guérison.
Lourdes (kath.net/pl) kath.net documente le communiqué de presse du 8 décembre 2024 du Sanctuaire de Lourdes sur la reconnaissance de la guérison de John Traynor (photo d'archive) comme le 71e miracle à Lourdes dans son intégralité dans notre propre traduction - traduction de travail
Le Sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes se félicite de l'annonce officielle post-mortem du 71e miracle à Lourdes par Mgr Malcolm McMahon, archevêque de Liverpool. Il s'agit de la guérison de John Jack Traynor, grièvement blessé pendant la Première Guerre mondiale, survenue à Lourdes en 1923, à l'occasion du premier pèlerinage du diocèse de Liverpool.
Le soldat a été miraculeusement guéri des blessures de guerre en 1923
Traynor est né à Liverpool en 1883 d'une mère irlandaise et a rejoint la Royal Navy au début de la Première Guerre mondiale. Il fut blessé pour la première fois le 8 octobre 1914, près d'Anvers, en Belgique, et fut touché par des tirs de mitrailleuse le 8 mai 1915, lors de la bataille de Gallipoli (aujourd'hui Turquie). De nombreuses opérations médicales ont échoué. Il a perdu l'usage de son bras droit, mais a refusé l'amputation et a souffert de graves crises d'épilepsie. En 1920, un chirurgien de Liverpool tenta de guérir l'épilepsie par trépanation, ce qui entraîna une paralysie partielle des deux jambes. Son état était si mauvais qu'au début de l'été 1923 il était « destiné à l'Hospice des Incurables, où il devait être admis le 24 juillet 1923 » (procès verbal de guérison du Bureau des Constatations Médicales, signé par le Président , Docteur Auguste Vallet, 2 octobre 1926).
En juillet 1923, il se rend au sanctuaire de Lourdes à l'occasion du premier pèlerinage de l'archidiocèse de Liverpool. Il a été guéri le 25 juillet après s'être immergé dans les bassins du sanctuaire puis avoir participé à la procession eucharistique et à la bénédiction des malades. Le même jour, les médecins accompagnant le pèlerinage confirment son état. Il quitte Lourdes le lendemain.
Le 7 juillet 1926, il se présente au Bureau des Constatations Médicales pour déclarer sa guérison.
John Traynor revient chaque année à Lourdes comme brancardier jusqu'en 1939. Il est membre de l'association Liverpool Brancardier. On dit en Grande-Bretagne qu'il fut le premier catholique britannique à être guéri à Lourdes. Il décède le 8 décembre 1943 d'une toute autre maladie.
Sa guérison n’a été officiellement reconnue par l’Église qu’en 2024.
Le miracle fut annoncé un siècle après sa guérison.
Le Sanctuaire de Lourdes accueille la proclamation officielle postmortem du 71e miracle de Lourdes, par Mgr Malcolm McMahon, archevêque de @lpoolcatholic . Il s’agit de la guérison de John Traynor, survenue à Lourdes en 1923 lors du premier pèlerinage du diocèse de Liverpool. pic.twitter.com/nsc2QYoBWE
— Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes (@lourdes_france) December 8, 2024
En 2024, parce que le 8 décembre tombe un dimanche, la fête de l’Immaculée Conception est reportée au 9 décembre. ( https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/connaitre-et-aimer-dieu/marie/371604-la-fete-de-limmaculee-conception/ )
Sur notre route vers Noël, nous fêtons la solennité de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie. La mère de Dieu fut préservée de tout péché dès sa conception, y compris le péché originel.
Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon.
Quatre arguments en faveur de l'Immaculée Conception
1) Gabriel a appelé Marie "Pleine de Grâce".
C’est le premier indice biblique selon lequel Marie a été conçue sans péché.
Pour être "Pleine de Grâce", vous devez être "vide de péché".
2) Marie est la nouvelle arche de l'alliance
• Elle a été "couverte" par l'Esprit
• Elle a tenu à l'accomplissement des commandements
• Elle apparaît à côté de l'Arche dans Apocalypse 11-12
Tout comme l'Arche, Marie est un vase pur et intact. Intouché par l'homme et par le péché.
3) L'Immaculée Conception accomplit l'histoire d'Adam et Ève.
• Une femme sans péché a écouté le diable et a aidé Adam à introduire le péché dans le monde
• Une femme sans péché a écouté un ange et a aidé le Christ à vaincre le péché.
Marie est la Nouvelle Ève.
"L'Immaculée Conception met Marie au même niveau que Jésus."
Non, Adam et Ève sont tous deux nés sans péché.
Ce qui rend Jésus spécial, c'est qu'il est Dieu
4) Les archives historiques ne montrent aucune douleur de travail
"Elle a travaillé et a enfanté le Fils, mais sans douleur." (Odes de Salomon, 19)
"Nous n'avons entendu aucun cri de douleur" (Ascension d'Isaïe, 11)
Elle n’a pas péché, donc elle n’a pas subi les effets du péché.
Dans Genèse 3,15, Dieu déclare qu'il doit y avoir une inimitié entre la "femme" (Marie nouvelle Ève) et le serpent, et que cette inimitié est partagée entre sa semence et la semence du serpent. Sa semence est le messie, qui s'oppose à la semence du serpent.
Qui les verra pourra reconnaître la descendance bénie du Seigneur.
Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux.
"Voici que je fais toutes choses nouvelles" (Ap 21,5)
C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).
L'immaculée conception de Marie estun dogme de l'Eglise catholique, défini le 8 décembre 1854 par le pape Pie IX dans sa bulle Ineffabilis Deus, selon le quel la Vierge Marie a été conçue sans le péché originel.
Marie, mère de Jésus-Christ, fut conçue exempte du péché originel. Ce privilège accordé à la Sainte Vierge avait été prédit et figuré dès l'origine du monde dans les prophéties universelles d'une Vierge Mère d'un Sauveur, les prophéties druidiques en particulier en France, du collège national de la forêt des Carnutes sous l'appellation de "la Vierge qui enfantera".
En Gaule, la croyance des Carnutes en la Vierge-Mère était propre à annoncer le mystère de l'Incarnation. Le sanctuaire de la "Virgo paritura" se trouve sur le site de l'actuelle cathédrale de Notre-Dame de Chartres. Les sanctuaires d'"Anna" sont devenus ceux de sainte Anne (la mère de Marie), aïeule elle aussi, mais du vrai Dieu..., et que les Bretons nomment toujours "Mamm Goz", grand-mère !
Par Son Immaculée Conception, Marie devait écraser la tête du serpent qui a introduit le péché originel sur la terre.La foi à l'Immaculée Conceptionestimmémoriale dans l'Église. La constitution apostolique d'Alexandre VII (1655-1667), Sollicitudo omnium ecclesiarum, du 8 décembre 1661 renouvelle les décrets de Sixte IV, Paul V et Grégoire XV, déjà favorables à la reconnaissance de l'Immaculée Conception comme dogme de la foi, énonçant la doctrine de l'Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie en des termes presque identiques à ceux utilisés par le pape Pie IX lorsqu'il publie sa définition de l'infaillibilité Ineffabilis Deus, le 8 décembre 1854, et imposant cette croyance à tous les fidèles (magistère infaillible). Pie IX cite la bulle d'Alexandre VII dans sa note 11. Les dominicains, de leur côté, firent remarquer au pontife que l'immaculée conception était déjà une acquisition de tout le christianisme, une tradition qui durait depuis des siècles sans qu'il soit besoin d'une proclamation officielle comme dogme.
Le Ciel lui-même donna son témoignage quatre ans plus tard. L'apparitionde Lourdeseut lieu au commencement de l'année 1858; Marie venait dire au monde : "Je suis l'Immaculée Conception !"
Il est dit dans Genèse 3,15 que la mère du Messie partage la même inimitié - l'opposition totale - avec Satan. Si la Vierge Marie, "la femme" de Genèse 3,15, avait commis un péché, elle ne serait pas en opposition totale avec le diable.
Une référence implicite se trouve également dans la salutation de l'ange à Marie en Luc 1,28 : "Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi". L'expression gratia plena, "pleine de grâce", est une traduction (par S. Jérôme) du mot grec kecharitomene. Ce mot représente le nom propre de la personne à laquelle s'adresse l'ange; il exprime donc une qualité caractéristique de Marie. Kecharitomene est en effet un participe parfait passif de charitoo, qui signifie "remplir ou doter de grâce", et ce terme étant au parfait, il indique une perfection de la grâce à la fois intensive et étendue, ce qui suggère une continuité sans donner de commencement. Le choix du parfait souligne que la Vierge se trouve déjà sous l'influence de la grâce de Dieu et persévère dans cette condition. Cela signifie que la grâce dont Marie a bénéficié n'était pas le résultat de la visite de l'ange, et qu'elle n'était pas seulement aussi "pleine", forte ou complète que possible à un moment donné, mais qu'elle s'étendait sur toute sa vie, depuis sa conception jusqu'à aujourd'hui. Elle était en état de grâce sanctifiante dès le premier instant de son existence, ce qui lui a valu d'être appelée par l'ange "pleine de grâce". C’est pourquoi Marie demande immédiatement à l’ange ce qui lui valait une telle salutation (Luc 1, 29). C’est un peu comme si on saluait une personne qui est excellente au tennis en lui disant : "Salut, Mr Tennis". C’est dans ce même esprit que l’ange Gabriel dit de Marie qu’elle est "pleine de grâce", puisqu’elle excelle dans la réception de la grâce. C’est un titre qui n’est donné à personne d’autre dans la Bible, seulement Marie a été désignée de la sorte par un messager de Dieu. Les chrétiens catholiques et orthodoxes voient dans ce passage une des raisons pour laquelle ils croient que Marie est "Immaculée Conception", c’est-à-dire qu’elle a été préservée du péché originel et qu’elle n’a pas péché de toute sa vie.
Au cours des siècles, les Pères et les docteurs de l'Église ont souvent parlé de la pertinence du privilège de l'Immaculée Conception de Marie. Le dogme est particulièrement approprié si l'on considère l'honneur qui a été fait à l'Arche d'Alliance. Celle-ci contenait la manne (le pain du ciel), les tablettes de pierre des dix commandements (la parole de Dieu) et le bâton d'Aaron (l'instrument de la rédemption d'Israël). Si cette boîte avait été créée avec tant d'honneur - pour porter un bâton, du pain et des tablettes de pierre - combien plus Marie devrait-elle être une digne demeure pour Dieu lui-même ? Elle est la nouvelle arche d'alliance parce qu'elle a porté le vrai pain du ciel, la Parole de Dieu et l'instrument de notre rédemption, le corps de Jésus. (Cf. 'Avee. ☧ ; Marie de Nazareth; Foi catholique)
Certains soutiennent que la nouvelle arche n'est pas Marie, mais le corps de Jésus. Même si c'était le cas, il convient de noter que 1 Chroniques 15:14 indique que les personnes qui portaient l'arche devaient être sanctifiées. Il semblerait absurde de sanctifier des hommes qui ont porté une caisse et de ne pas sanctifier les entrailles qui ont porté le Saint lui-même. Après tout, la sagesse n'habitera pas "dans un corps endetté par le péché" (Sagesse 1,4) :
Car la Sagesse ne peut entrer dans une âme qui veut le mal, ni habiter dans un corps asservi au péché.
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Saint Irénée de Lyon était un évêque et un martyr qui fut formé par des hommes eux-mêmes formés par les Apôtres. Écrivant au IIe siècle, il réfléchit sur la façon dont Dieu, à travers le mystère de l'Incarnation, a utilisé la Vierge Marie pour annuler les actions de la vierge Ève, faisant de Marie la Nouvelle Ève. Son œuvre beaucoup plus vaste, ''Contre les hérésies'', comprend des réflexions très similaires.
"Et de même que par une vierge désobéissante l'homme fut frappé et tomba, il mourut, de même aussi par une vierge qui obéit à la parole de Dieu, l'homme, ressuscité [par l'Incarnation], reçut la vie. Car le Seigneur est venu chercher la brebis perdue, et c'était l'homme qui était perdu ; et, par conséquent, il n'est devenu aucune autre formation, mais [étant né] de celle qui était de la race d'Adam, il a conservé la ressemblance de la formation. Car il était nécessaire qu'Adam soit récapitulé dans le Christ, afin que 'la mortalité soit engloutie dans l'immortalité' (Cf. 2 Cor. 5, 4 ; 1 Cor. 15, 54) ; et Ève en Marie, afin qu'une vierge, devenue avocate d'une vierge, puisse défaire et détruire la désobéissance virginale par l'obéissance virginale. (Saint Irénée de Lyon, Démonstration de la prédication apostolique, Partie 1, Ch. 3, §33, vers 175 après J.-C.)
La belle idée de Marie "Nouvelle Eve" se trouve également au IIe siècle chez S. Justin :
"Le Christ s'est fait homme par le moyen de la Vierge, afin que la désobéissance provoquée par le serpent prit fin par la même voie qu'elle avait commencé.
"En effet, Eve, Vierge et intacte, ayant conçu la parole du serpent, enfanta la désobéissance et la mort; la Vierge Marie, ayant conçu la foi et la joie, répondit: 'Qu'il me soit fait selon votre parole'. Il est donc né d'elle celui dont parlent les Ecritures. Par lui, Dieu ruine l'empire du serpent et de ceux, anges ou hommes qui lui sont devenus semblables, et affranchit de la mort ceux qui se repentent de leurs fautes et croient en lui.
"Fille digne de Dieu, beauté de la nature humaine, réhabilitation d'Ève notre première mère", écrit le moine Saint Jean de Damas (v. 675-749) au VIIIe siècle.
"Aujourd'hui le Créateur de toutes choses, Dieu le Verbe, a composé un ouvrage nouveau, jailli du coeur du Père pour être écrit, comme avec un roseau, par l'Esprit qui est la langue de Dieu... Fille toute sainte de Joachim et d'Anne, qui as échappé aux regards des Principautés et des Puissances et 'aux flèches enflammées du Mauvais' (Col 1,16; Ep 6,16), tu as vécu dans la chambre nuptiale de l'Esprit, et as été gardée intacte pour devenir épouse de Dieu et Mère de Dieu par nature...
"Fille aimée de Dieu, l'honneur de tes parents, les générations des générations te disent bienheureuse, comme tu l'as affirmé avec vérité (Lc 1,48).
"Fille digne de Dieu, beauté de la nature humaine, réhabilitation d'Ève notre première mère ! Car par ta naissance, celle qui était tombée est relevée...
"Si, par la première Eve 'la mort a fait son entrée' (Sg 2,24; Rm 5,12) parce qu'elle s'était mise au service du serpent, Marie, elle, qui s'est fait la servante de la volonté divine, a trompé le serpent trompeur et introduit dans le monde l'immortalité."
Saint Jean de Damas (v. 675-749), moine, théologien, docteur de l'Église, Homélie pour la Nativité de la Vierge, 7, 10 (trad. SC 80, p. 63 rev.)
Sainte Anne tenant dans ses bras Marie et le Christ
Statue en Albâtre de la Chapèle Sur Vire
La naissance de l'"Immaculée", la "mère du Beau" (S. André de Crète)
"Aujourd'hui, Adam offre Marie à Dieu en notre nom comme les prémices de notre nature. ... Aujourd'hui l'humanité, dans tout l'éclat de sa noblesse immaculée, reçoit le don de sa première formation par les mains divines et retrouve son ancienne beauté. Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine; mais naît la mère du Beau par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges et est façonnée suivant un modèle parfait et vraiment digne de Dieu... Aujourd'hui de Juda et de David est sortie une jeune vierge, portant la marque du règne et du sacerdoce de celui qui, selon l'ordre de Melchisédec, a reçu le sacerdoce d'Aaron... Pour tout dire en un mot : aujourd'hui, la réformation de notre nature commence, et le monde vieilli, soumis à une transformation toute divine, reçoit les prémices de la seconde création."
(S. André de Crète, in P. Regamey, Les plus beaux textes sur la Vierge Marie)
Basilique Sainte-Marie-Majeure, Rome
St. Antoine (1195-1231), l'un des premiers fils de saint François d'Assise, appelait Marie dans ses sermons, par le doux nom de "Vierge Immaculée".
En 1305, le Bienheureux franciscain Jean Duns Scot (1266-1308) soutint publiquement le privilège de l'Immaculée Conception, dans une disputatio à la Sorbonne qui l'opposa à tous les professeurs opposés à cette définition, et en présence des légats du Pape.
"Le Père Saint François... En effet, en envoyant les premiers frères à la conquête des âmes, leur a enseigné une prière à Notre-Dame: "Je vous salue, Dame... choisie par le Très Saint Père du Ciel, qui vous a consacrée avec le Fils très saint et bien-aimé et avec le Saint-Esprit le Paraclet. En Toi est et était toute plénitude de grâce et tout bien."
Les professeurs de Paris affirmèrent que c'était une nouvelle doctrine. ''Une nouvelle doctrine ? [...] Les Pères de l'Église ne proclament peut-être pas assez clairement leur foi et celle de leurs siècles dans l'Immaculée Conception de Marie, lorsqu'ils affirment qu'Elle est très pure à tous égards et totalement sans défaut, toujours pure. , que le péché n'a jamais dominé en Elle, qu'Elle est plus que sainte, plus qu'innocente, sainte à tous égards, pure sans défaut, plus sainte que les saints, plus pure que les esprits célestes, la seule sainte, la seule innocente, la seule sans tache au-delà de toute mesure, le seul béni au-delà de toute mesure ?", demanda-t-il.
"La vérité est que tous ces messieurs ne connaissent pas exactement les écrits des Pères de l'Église, en particulier ceux de l'Est ; qu'ils lisent donc aussi ces rouleaux. Ils prétendent que l'affirmation selon laquelle la Sainte Vierge était immunisée de la tache du péché originel est un outrage à la dignité du Christ Seigneur, qui a racheté tous sans exception et est mort pour tous. Mais n’est-ce pas précisément à cause de cela, à cause des mérites de sa mort future, qu’il n’a pas même permis qu’elle soit souillée par une quelconque culpabilité ? N'est-ce pas précisément pour cela qu'Il l'a rachetée de la manière la plus parfaite ?"
Lorsque le courageux défenseur du privilège de l'Immaculée Conception quitta cet exil terrestre, le 8 novembre 1308, à Cologne, où il enseignait à l'université pendant ses dernières années, la foi en l'Immaculée Conception de Marie était alors si profondément enracinée que le célèbre théologien espagnol Vasquez pouvait à juste titre écrire au XVIe siècle "Depuis Scot, la foi en l'Immaculée Conception] a tellement grandi non seulement parmi les théologiens scolastiques, mais aussi parmi le peuple, que personne n'est désormais capable de la faire disparaître."
La définition du dogme de l'Immaculée Conception parPie IX, le 8 décembre 1854, s'exprime ainsi: "Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine suivant laquelle, par une grâce et un privilège spécial de Dieu tout-puissant, et en vertu des mérites de Jésus-Christ, sauveur du genre humain, la bienheureuse Vierge Marie a été préservée de toute tache du péché originel au premier instant de sa conception, est révélée de Dieu et doit, par conséquent, être crue fermement et constamment par tous les fidèles" (Denzinger, n° 1641).
Cette définition contient surtout trois points importants:
1° la bienheureuse Vierge Marie a été préservée de toute tache dupéché originelau premier instant de sa conception. [...] L'Eglise n'a pas défini quelle est la nature intime du péché originel, mais elle a fait connaître ses effets: inimitié ou malédiction divine, souillure de l'âme, état d'injustice ou de mort spirituelle, servitude sous l'empire du démon, assujettissement à la loi de la concupiscence, de la souffrance et de la mort corporelle, considérée comme peine du péché commun (IIe Concile d'Orange, Denz., 174, 175. - Concile de Trente, Denz., 788, 789). Ces effets supposent la privation de la grâce sanctifiante qu'Adam avait reçue avec l'intégrité de nature pour lui et pour nous, et qu'il a perdue pour lui et pour nous (Concile de Trente, Denz., 789).
Mais le SEIGNEUR lui-même vit ! son ange m'a gardée, et lorsque je suis sortie d'ici, et tant que j'ai demeuré là, et lorsque je suis revenue ici; et le Seigneur n'a pas permis que moi, sa servante, je fusse souillée : mais il m'a rappelée vers vous sans tache de péché, me réjouissant de sa victoire, de mon salut et de votre délivrance.
Judith 13,20 - La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite en français par l'Abbé J.-B. Glaire, Nouvelle Edition, Editions D.F.T. 2002, p. 978-979
Aussi vrai que le Seigneur est vivant, son ange m'a gardée à mon départ, durant mon séjour au milieu d'eux, et à mon retour, et le Seigneur n'a pas permis que sa servante fût souillée; mais il m'a rendue à vous sans aucune tache de péché, toute joyeuse de sa victoire, de ma conservation et de votre délivrance.
2° c'est en vertu des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain que Marie a été préservée du péché originel, comme l'avait déclaré en 1661Alexandre VII(Denz., 1100). On ne saurait donc plus admettre comme le soutinrent quelques théologiens au XIIIe siècle que Marie est immaculée en ce sens qu'elle n'a pas eu besoin de rédemption, et que la première grâce en elle est indépendante des mérites futurs de son Fils.
Selon la bulle Ineffabilis Deus, Marie a été rachetée par les mérites de son Fils, et de la façon la plus parfaite par une rédemption, non pas libératrice du péché originel déjà contracté, mais par une rédemption préservatrice.
A l'idée de rédemption préservatrice se rattache celle-ci que Marie, fille d'Adam, descendant de lui par voie de génération naturelle, devait encourir la tache héréditaire et l'aurait encourue de fait, si Dieu n'avait pas décidé de toute éternité de lui accorder ce privilège singulier de la préservation en dépendance des mérites futurs de son Fils.
Ce point de doctrine était déjà affirmé par la liturgie dans l'oraison propre de l'Immaculée Conception, qui fut approuvée parSixte IV(1476) et où il est dit: "Ex morte ejusdem Filii tui praevisa, eam (Mariam) ab omni labe praeservasti". La Sainte Vierge a été préservée du péché originel par la mort future de son Fils, c'est-à-dire par les mérites de Jésus mourant pour nous sur la croix.
On voit dès lors que cette préservation de Marie diffère beaucoup de celle du Sauveur lui-même, car Jésus ne fut nullement racheté par les mérites d'un autre, ni par les siens; il a été préservé du péché originel et de tout péché à un double titre: premièrement par l'union personnelle ou hypostatique de son humanité au Verbe, ... et secondement de par sa conception viriginale, due à l'opération du Saint-Esprit, Jésus ne descend pas d'Adam par voie de génération naturelle (selon la parole deS. Augustin, De Genesi ad litteram, liv. X, c. 19 et 20, le Christ fut en Adam "non secundum seminalem rationem", mais seulement "secundum corpulentam substantiam". Cela n'appartient qu'à lui seul.
3° La définition du dogme de l'Immaculée Conception propose cette doctrine comme révélée, et donc comme contenue au moins implicitement dans le dépôt de la Révélation, c'est-dire dans l'Ecriture et laTradition, ou dans l'une de ces deux sources.
Le témoignage de l'Écriture
La bulle Ineffabilis Deus cite deux textes de l'Ecriture: Gen., III, 15 et Luc, I 28, 42.
Dans le Genèse, ce privilège est implicitement ou confusément révélé comme en germe dans ces paroles de Dieu adressées auserpent, figure du démon (Gen., III, 15): "Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité; celle-ci t'écrasera la tête et tu la mordras au talon". Celle-ci, c'est-à-dire la postérité de la femme, car dans le texte hébreu, le pronom est masculin et désigne les descendants de la femme; de même dans lesSeptanteset la version syriaque. LaVulgatea mis ipsa qui se rapporte à la femme elle-même. Le sens d'ailleurs n'est pas essentiellement différent, car la femme sera associée à la victoire de celui qui représentera éminemment sa postérité en lutte avec le démon au cours des âges.
Par elles-mêmes ces paroles ne suffisent certainement pas à prouver que le privilège de l'Immaculée Conception est révélé, mais les Pères, dans leur comparaison d'Eve et Marie, y ont vu une allusion à cette grâce, c'est à ce titre que Pie IX cite cette promesse.
Le témoignage de la Tradition
Latradition chrétiennea vu dans cette promesse, qui a été appelée le protévangile, le premier trait qui sert à désigner le Messie et sa victoire sur l'esprit du mal. Jésus représente, en effet, éminemment la postérité de la femme, en lutte avec la postérité du serpent.
La bulle Ineffabilis Deus cite aussi dans la salutation de l'ange à Marie (Luc I, 28): "Je vous salue, pleine de grâce, vous êtes bénie entre les femmes", et les mêmes paroles dites par sainte Elisabeth sous la révélation divine (Luc, I, 42). Pie IX ne dit point que ces paroles suffisent par elles-mêmes à prouver que le privilège de l'Immaculée Conception est révélé; pour qu'elles aient cette efficacité, il faut y joindre la tradition exégétique des Pères.
Cettetraditiondevient explicite avec saint Ephrem le Syrien (+373) (Dict. Théol., art. Ephrem, col. 192) et chez les Pères grecs au lendemain duConcile d'Ephèse(431), en particulier chez deux évêques adversaires deNestorius: saint Proclus, un des successeurs deS. Jean Chrysostomesur le siège de Constantinople (434-446) et Théodote, évêque d'Ancyre (430-439), puis chezS. Sophrone, patriarche de Jérusalem (634-638), André de Crète (+ 740), saint Jean Damascène, mort vers le milieu du VIIIe siècle, dont les témoignages sont assez longuement rapportés par le P. X.-M. Le Bachelet, Dict. Apol., art., Marie, col. 223-231.
À la lumière de cette tradition exégétique les paroles de l'ange à Marie:
"Je vous salue, pleine de grâce", ... la Sainte Vierge n'aurait pas reçu cette plénitude de grâce si son âme avait été un instant dans l'état de mort spirituelle par suite du péché originel, si elle avait été un instant privée de la grâce, détournée de Dieu, fille de colère, dans un état de servitude sous l'empire du démon. Saint Proclus dit qu'elle a été "formée d'un limon pur" (Orat. VI).
Théodote d'Ancyre dit que le "Fils du Très-Haut est issu de la Très-Haute" (Hom VI, in sanctam Mariam Dei genitricem, 11-12).
S. Jean Damascène écrit que Marie est la fille très sainte de Joachim et d'Anne qui "a échappé aux traits enflammé du malin" (Hom. I in Nat., 7), qu'elle est un paradis nouveau "où le serpent n'a pas d'entrée furtive" (Hom. II in dormit., 2 col 725) qu'elle est exempte de la dette de la mort, qui est une des suites du péché originel (Hom. II in dormit., 3, col 728), elle doit donc être exempte de la déchéance commune.
Si Marie avait contracté le péché originel, la plénitude de la grâce aurait été restreinte en ce sens qu'elle ne se serait pas étendue à toute sa vie. L'Eglise, en lisant les paroles de la salutation angélique à la lumière de la tradition et avec l'assistance du Saint-Esprit, y a vu le privilège de l'Immaculée Conception, implicitement révélé, non pas comme l'effet dans la cause qui peut exister sans lui, mais comme une partie dans le tout; la partie est actuellement dans le tout au moins implicitement énoncée.
Matthieu et Luc écrivent que Marie a conçu Jésus sans l'intervention d'aucun père humain, et qu'elle est demeurée vierge après la conception.
LaTradition, elle-même, affirme de plus en plus explicitement cette vérité. S. Justin(Dial. cum Tryphone, 100), S. Irénée(Ad. Haereses, III, XXII, 3, 4; V, XIX), Tertullien(De Carne Christi, XVII) opposent Eve cause de la mort et Marie cause de la vie et du salut. Cette antithèse est constamment rééditée par les Pères (par exemple saint Cyrille de Jérusalem, saint Ephrem, saint Epiphane, saint Ambroise, saint Jérôme, saint Augustin, saint Jean Chrysostome, etc.).
Saint Ephrem le Syriaque, mort en 373, dit : "Toutes deux innocentes, toutes deux saintes, Marie et Eve avaient été faites en tous points semblables, mais ensuite l'une est devenue cause de mort et l'autre cause de notre vie,
Didyme d'Alexandrie, mort en 398, parle de "Vierge Immaculée, toujours et en tout".
Les Pères disent souvent de Marie qu'elle est immaculée, qu'elle a toujours été bénie de Dieu, au sens de sans tache, pour l'honneur de son Fils, qu'elle est intemerata, intacta, impolluta, illibata, entièrement sans souillure.
Elle trouve place dans les documents les plus personnels du magistère suprême, en particulier dans la bulle Ineffabilis Deus de Pie IX.
S. Ambroise dit de même de Marie qu'elle est exempte de toute souillure du péché "per gratiam ab omni integra labe peccati" (in Ps. CXVIII, 22, 30; P. L., XV, 1521), etS. Augustinque "au sujet seulement de la Sainte Vierge Marie, l'honneur du Seigneur ne permet pas de soulever la question du péché." (De natura et gratia XXXVI, 42; P. L. XLIV, 267).
Au Ve siècle, Saint Proclus, patriarche de Constantinople de 434 à 446, dit : "Le Verbe n'a pas été souillé en habitant le sein que Lui-même a créé sans déshonneur..."
Depuis le VIIe et le VIIIe siècle, on célèbre dans l'Église, surtout dans l'Église grecque, la fête de la Conception de la Bienheureuse Vierge Marie: en Sicile au IXe, en Irlande au Xe, presque dans toute l'Europe au XIIIe.
Le Concile de Latran de 649 (Denz., 256) appelle Marie, "immaculée".
En 1476 et 1483, Sixte IVparle en faveur du privilège à propos de la Conception de Marie (Denz. 734 s.)
Le Concile de Trente (Denz., 792) déclare lorsqu'il parle du péché originel qui atteint tous les hommes, qu'il n'est pas de son intention d'y inclure la bienheureuse et immaculée Vierge Marie.
En 1567, Baius est condamné pour avoir enseigné le contraire (Denz., 1073). En 1661, Alexandre VIIaffirme le privilège en disant que presque tous les catholiques l'admettent, quoiqu'il ne soit pas défini (Denz., 1100). Enfin, le 8 décembre 1854 est promulgué la définition solennelle (Denz., 1641). (P. Reginald Garrigou-Lagrange O. P., La Mère du Sauveur et notre vie intérieure, Les Editions du Cerf, Imprimatur 1941, rééd. Editions Saint-Rémi, p. 36-45).
Exaltation franciscaine de l'Immaculée conception, XVIIe
En 1531, lors de l'apparition de la Vierge du Mexique sur la colline de Tepeyac près de Mexico, Notre-Dame de Guadalupe se présenta ainsi à un Indien : "Je suis la parfaite et toujours Vierge Sainte Marie, la Mère du vrai Dieu."
En 1858, quatre ans après la définition dogmatique, lorsque la Vierge apparaît la première fois à Lourdes à Bernadette Soubirous, celle-ci n’a pas encore fréquenté le catéchisme, les campagnes n'étaient pas encore au courant de cette définition. Elle lui déclare : "Je suis l'Immaculée conception."
Sainte Valérie, figure emblématique de l’Église primitive à Limoges, incarne la pureté, le dévouement et le courage des premiers chrétiens. Issue d’une famille noble et aisée, elle renonça à toutes les richesses et aux honneurs pour se consacrer entièrement à Dieu, devenant ainsi une des premières vierges martyres de la Gaule.
Son histoire, marquée par la foi et la générosité, est un modèle de vie chrétienne exemplaire.
Une éducation pieuse et une rencontre décisive
Fille unique de Léocadius, proconsul d’Aquitaine, et de Suzanne, Valérie fut élevée dans une atmosphère de piété et de charité.
Après la mort de son père, elle se retira avec sa mère dans un château aux portes de Limoges.
Vivant à l’écart du monde, Valérie se distinguait par ses œuvres de bienfaisance et la générosité envers ses voisins. Mais c’est la rencontre avec Saint Martial, disciple de Jésus-Christ, qui allait changer sa vie à jamais.
Envoyé par Saint Pierre pour évangéliser les Gaules, Saint Martial arriva à Limoges, accompagné de ses disciples. Très vite, sa prédication et ses miracles attirèrent l’attention des habitants. Lorsque Martial guérit un homme enchaîné et possédé, Valérie et sa mère, Suzanne, furent témoins de ce miracle et se convertirent au christianisme. Elles demandèrent à être baptisées, rejoignant ainsi les premiers croyants de la région.
Le renoncement aux biens terrestres
Après la mort de sa mère, Valérie se consacra entièrement à sa foi, renonçant aux biens matériels.
Elle fit don de ses terres, de son or et de ses bijoux à Saint Martial, pour subvenir aux besoins de l’Église et fonder des œuvres de charité. En échange, elle reçut la grâce de l’Esprit-Saint, s’engageant dans une vie de pauvreté volontaire. Ce renoncement, loin de diminuer son influence, renforça son autorité morale auprès des habitants de Limoges.
Valérie s’impliquait activement dans la mission de Saint Martial, hébergeant les pauvres et les malades, et mettant sa maison au service des étrangers venus chercher la guérison et le baptême. Elle n’était pas seulement une femme de charité, mais aussi une vierge consacrée à Dieu, déterminée à suivre les conseils évangéliques de manière radicale.
Le vœu de virginité et la colère de Silanus
Promise au proconsul Julianus Silanus, Valérie choisit de rompre ses fiançailles pour se consacrer entièrement à Dieu. Elle fit vœu de virginité devant Saint Martial, renonçant aux plaisirs et aux richesses du monde. Ce choix provoqua la colère de Silanus, qui, apprenant la nouvelle, la convoqua immédiatement.
Lorsque Valérie lui expliqua qu’elle avait choisi le Christ comme époux, Silanus, furieux et humilié, la condamna à mort. Malgré la menace, Valérie demeura inébranlable, confiante dans l’amour de Dieu. Elle accepta son destin avec une foi profonde, prête à sacrifier sa vie pour rester fidèle à son engagement envers le Christ.
Le martyre de Sainte Valérie
Conduite au lieu de son exécution, Valérie marcha avec assurance, le cœur rempli de joie à l’idée de rejoindre son divin époux. Après avoir prié pour la grâce de la persévérance, elle remit son âme à Dieu. Selon la tradition, après avoir été décapitée, son corps se releva et marcha jusqu’à l’autel de Saint Martial, où elle déposa sa tête.
Le martyre de Sainte Valérie eut un impact profond sur la communauté chrétienne de Limoges. Son corps devint l’objet d’une grande vénération, et des miracles furent rapportés à son tombeau, attirant des pèlerins de toute la région.
Héritage et vénération de Sainte Valérie
Après sa mort, Sainte Valérie fut honorée dans toute la Gaule, et son culte se répandit dans plusieurs églises de France. Ses reliques furent transférées à Chambon, et une portion fut conservée à la cathédrale de Limoges. Son exemple de foi et de courage continue d’inspirer les chrétiens, et sa mémoire est célébrée chaque année le 9 décembre.
C´est à Mirecourt, en Lorraine indépendante, que naquit le 30 novembre 1565, Pierre Fourier, de parents foncièrement chrétiens. Ceux-ci voulurent nommer leurs trois fils, Pierre, Jacques et Jean, "afin qu´autant de fois ils se souviendraient d'eux-mêmes, ils fussent poussés à ne pas se contenter d'une vertu médiocre".
Pierre mit généreusement à profit ces leçons : ferveur dans la prière, obéissance prompte et affectueuse, douceur inaltérable, fuite des plus innocentes familiarités et des moindres mensonges. À quinze ans son père le conduisit à l´Université de Pont-à-Mousson. Son séjour se résume dans cet éloge décerné par ses maîtres : "Ou il prie, ou il étudie."
Pierre Fourier entra ensuite chez les Chanoines Réguliers de Saint-Augustin : il était appelé à travailler à la réforme de cet Ordre alors fort relâché. Après six ans d´études théologiques à Pont-à-Mousson, il rentra au monastère. Sa ferveur fit scandale parmi ses confrères ; il dut se retirer, et accepta la petite paroisse de Mattaincourt, aussi indifférente que dépravée.
Le premier sermon du nouveau curé de Mattaincourt fut si pathétique qu'après quarante ans on s'en souvenait encore. Mais personne ne le retint autant que Pierre Fourier lui-même, pour le réaliser dans sa conduite. Brûlant d'amour pour Dieu et le prochain, il se met à l´œuvre avec un courage et une persévérance qui ne se démentent jamais. Il ménage le temps comme un baume précieux dont il ne faut pas, dit-il perdre une seule goutte à escient.
Attentif au bien des âmes, il l'est aussi à celui des corps : il secourt ses paroissiens dans leurs nécessités, leurs embarras, leurs discordes, leurs intérêts, il leur évite d'avoir à emprunter de l'argent aux usuriers, il crée une caisse mutuelle: la bourse Saint-Èvre.
Il passe des nuits entières auprès des malades.
Un jour il prête à l´un ses couvertures, à l´autre ses draps, à un autre la paillasse et le bois du lit. Un pauvre soldat, auquel, le jour de Pâques, il a donné un repas, lui dit : "Je suis content. Je prie Dieu de bon cœur, pour l´honneur de son Église, que tous les curés vous ressemblent !"
Mais c´est surtout pour les enfants qu'il déploie son affectueuse sollicitude. Il crée pour eux une Congrégation de maîtresses, qui, aux exercices de la vie religieuse, à la clôture même, joignent l'enseignement. Quelques jeunes filles, à la tête desquelles est Alix Le Clerc, forment le noyau de l'Ordre des Chanoinesses de Saint-Augustin Notre-Dame.
On lui doit l'invention du "tableau noir" et son introduction dans les classes. (Jean Vartier, Histoire de la Lorraine, Editions France-Empire, 1994, p.11.)
La fidélité de Pierre Fourier aux Princes lorrains sauva pour un siècle la nationalité de la Lorraine (le duché de Lorraine est issu du partage de l'ancienne Lotharingie en 959. Ancien état du Saint Empire romain germanique, souverain dès 1542, le duché perdurera jusqu'en 1766, date de son intégration dans le Royaume de France. On utilise également l'expression "Duchés de Lorraine" et de "Bar"), mais empoisonna ses derniers jours ; car Richelieu ne put lui pardonner cet échec à sa politique. Traqué de maison en maison, le curé de Mattaincourt en fut réduit à s'exiler à Gray en Franche-Comté (1636), alors possession espagnole, et à y passer les quatre dernières années de sa vie. Pendant ce temps, Mattaincourt était pillé à plusieurs reprises.
Pierre Fourier, âgé de 71 ans fit ce qu'il avait toujours fait ; il employa ses dernières forces à secourir et à consoler le prochain.
Même dans l'adversité, Pierre Fourier restait un patriote lorrain. Depuis trois ans à Gray, dans une lettre adressée à la duchesse Nicole de Lorraine, il l'assura de sa fidélité et de son attachement à la famille ducale en ces termes : "comme très humbles et très fidèles et très obéissants sujets, portent en tout temps à leurs bons princes, et encore à leurs bonnes princesses. C'est le cœur des lorrains" (Pierre Fourier, Sa Correspondance 1598-1640 recueillie par Sœur Hélène Derréal, Presses Universitaires de Nancy 1989, tome 4, page 576).
En octobre 1639, il tomba malade, et après deux mois de maladie, il exhala son âme avec ces paroles qu'il avait tant de fois répétées : "Nous avons un bon Maître et une bonne Souveraine !" C'était le 9 décembre 1640.
Ses portraits (vitraux, statues) sont le plus souvent auréolés de sa devise, qu'il a repris à saint Ambroise : Obesse nemini, omnibus prodesse, "être utile à tous, ne nuire à personne." (Saint Pierre Fourier en son temps, Études réunies par René Taveneaux, Presses Universitaires de Nancy, 1992, p. 22).
Béatifié le 29 janvier 1730 par Benoît XIII, il sera canonisé le 27 mai 1897 par Léon XIII.
Statue en bois polychrome du XVIIIe siècle à l'église abbatiale de Moyenmoutier (Vosges)
Ambroise convertissant Théodose, Par Pierre Subleyras, 1745
Ambroise, né en 339 à Augusta Treverorum dans l'Empire romain (aujourd'hui Trèves), fils d'un préfet des Gaules et d'Occident, était gouverneur de Milan.
Sa grand-tante, la belle Aurelia Sotheris, vierge chrétienne, fut suppliciée le 10 février 305, flagellée puis décapitée sur la Via Appia.
Baptisé à 35 ans, Ambroise devint prêtre et évêque par acclamation (à la demande de la foule) ; il combattit avec succès l'arianisme, et fut l'inventeur de nombreuses reliques de saints.
Afin de pouvoir poursuivre leur cursus honorum, beaucoup d'hommes de l'aristocratie romaine, quoique chrétiens de cœur, repoussaient leur baptême jusqu'à leur vieillesse. Ils considéraient que le sacrement laverait les fautes qu'ils auraient dû commettre dans l'exercice des magistratures. Cette attitude perdurera longtemps après la conversion de l'empire puisque dans les années 350 le père de saint Ambroise, préfet du prétoire d'Occident, mourra sans avoir été baptisé en dépit de sa réelle ferveur. Ses deux fils, qui commencèrent par suivre à leur tour la carrière administrative, en avaient fait autant. Ambroise fut baptisé en catastrophe, à trente-cinq ans, puis aussitôt ordonné prêtre et sacré évêque de Milan, ce qui d'ailleurs, n'était pas une procédure canoniquement valable et autorisée.
Ambroise a une conception de l'État originale pour l'époque
C'est en effet aux idées républicaines qu'il fait appel, n'hésitant pas à mobiliser le peuple contre le pouvoir impérial, comme il le fait pour éviter l'installation d'un prêtre arien à Milan.
Il a aussi une haute conception de l'Église et pour lui, l'empereur n'est qu'un chrétien parmi d'autres. Aussi oblige-t-il Théodose Ier à une expiation publique pour avoir massacré le peuple de Thessalonique.
Le fait le plus célèbre : le châtiment qu'il osa imposer à l'empereur Théodose Ier
En 390, la population de Thessalonique en Grèce se révolta contre l'impôt et tua le gouverneur, ainsi que plusieurs magistrats. L'empereur chrétien Thédodose Ier fit alors massacrer autour de 7 000 personnes qu'il avait fait rassembler dans l'hippodrome. Ce prince, dont les mains étaient encore souillées du sang versé au massacre de Thessalonique, se présenta alors au seuil du temple. Ambroise était là, menaçant de l'excommunier : "Arrêtez, lui dit-il ; imitateur de David dans son crime, imitez-le dans sa pénitence."Théodose, craignant cette dernière peine, accepta la pénitence publique et resta pendant huit jours à la porte de l'église (Seignobos, Histoire de la civilisation ancienne, Masson et Cie éditeurs, 1900, vol. 1, p. 343), marquant ainsi la subordination du pouvoir temporel au pouvoir spirituel.
Le fléau des ariens
L'évêque de Milan, Auxence, qui était arien, venait de mourir. Les évêques de la province, le clergé, les fidèles, assemblés pour élire son successeur, ne pouvaient s'entendre. La lutte électorale était vive entre catholiques et hérétiques ariens (négateurs de l'unité du Père et du Fils et donc de la Trinité). Le peuple, réuni à l'église, semblait prêt à faire une sédition pour obtenir un évêque, dont il était privé depuis vingt ans par la faute des ariens; le magistrat Ambroise, gouverneur de la Province, accourut, se rendit à l'église pour calmer la foule ; mais voici qu'un enfant l'interrompit et cria : "Ambroise évêque !" C'était la voix du Ciel ; celle du peuple y répondit, et le temple retentit de ce cri répété avec enthousiasme : "Ambroise évêque ! Ambroise évêque !" La multitude saisit ce mot avec enthousiasme; tous, ariens et catholiques, répétaient ce mot.Ambroise protesta ; il objecta qu'il n'était que catéchumène, il se fraya un passage à travers la foule et s'esquiva en son palais ; mais la foule le suivit, déjoua tous ses stratagèmes et répéta cent fois le même cri. Il s'enfuit à cheval pendant la nuit, mais il perdit son chemin, et à son grand étonnement se retrouva le matin à son point de départ (374).
Ambroise fut le fléau des ariens, et le vaillant défenseur de la vraie foi. Dans plusieurs conciles, il confondit Priscillien, Jovinien et d'autres hérétiques.
Il défendit courageusement le christianisme contre les païens et le préfet Symmaque.
À la fin du IVe siècle, sous Théodose, le gouvernement de l'Empire était en effet toujours assumé par des païens : avec le sénateur païen Symmaque, Préfet (384), puis consul (391), et son collège Prétextat,"tout le Sénat tenait encore pour le paganisme"; Les Vestales habitaient toujours le "Temple de la Mère des dieux"...Ambroise,dut combattre pour s'opposer aux initiatives de Symmaque en faveur du culte païen; dans la polémique qui s'ensuivit, il nota que les païens devaient être satisfaits de voir les places publiques, les portiques et les bains toujours remplis des statures de leurs dieux...
Parmi toutes ses vertus, l'énergie, une fermeté tout apostolique, semble avoir été la principale. Un jour on vint lui apporter un ordre injuste signé par l'empereur Valentinien : "Allez dire à votre maître, répondit Ambroise, qu'un évêque ne livrera jamais le temple de Dieu."
Bientôt il apprit que les hérétiques ariens, soutenus par l'autorité, allaient s'emparer de deux basiliques : "Allez, s'écria Ambroise du haut de la chaire sacrée, dire aux violateurs des temples saints que l'évêque de Milan excommunie tous ceux qui prendront part au sacrilège."
Saint Ambroise fut un grand évêque, un savant docteur, un orateur éloquent. Il a l'éloquence de Cicéron et enthousiasme son auditoire.
Parmi les saints qu'il priait et affectionnait, Ambroise vouait une grande dévotion à saint Laurent. À Milan, pour récupérer les reliques des martyrs, il se fia aux inspirations divines, qui lui permirent à plusieurs reprises d'inventer des reliques, terme qui ne signifie pas qu'il les a supposées mais qu'il les a découvertes... Il retrouva ainsi Celse et Nazaire, Vital et Agricola, Gervais et Protais, qui avaient été martyrisés à la fin du IIIe siècle.
Ambroise consacra une partie de son traité De virginibus à sainte Agnès de Rome, Vierge et Martyre (304) dont il raconta la vie en s'appuyant sur des témoignages de témoins oculaires du procès, encore vivants et très âgés à la fin du IVe siècle.
Augustin écrira plus tard : "Ma mère ... a pleuré pour moi plus que les mères n'ont l'habitude de pleurer pour la mort corporelle de leurs enfants."
Augustin rappelle ce que saint Ambroise a dit à sainte Monique : "Femme, l'enfant de tant de larmes ne périra jamais."
Il organisa la liturgie de son diocèse, qui est restée sous son nom jusqu'à ce jour (rite ambrosien). On lui doit doit quelques hymnes appelée précisément "ambroisiennes".
C'est lui qui, d'après la tradition, a le premier réglé la forme du chant ecclésiastique (cantus ambrosianus, seu firmus). Ce n'est qu'à la fin du IVe siècle que saint Ambroise imposa, pour parler de l'assemblée dominicale (dominicum), le mot missa, messe.
Dans sa charité sans bornes, il ne craignit pas de vendre les vases sacrés de l'Église pour le rachat des captifs. Il mourut la veille de Pâques, en 397.
(1) L'Evangile au Quotidien ; (2) Anne BERNET, Les Chrétiens dans l'Empire romain, des persécutions à la conversion Ier - IVe siècle, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 298, 372, 442, 453, 461, 464 ; (3) Wikipedia ; (4) Mgr Paul Guérin, Vie des saints pour tous les jours de l'année, Editions D.F.T., Saint-Etienne 2003, p. 753-754 ; (5) Fernand COMTE, Dictionnaire de la Civilisation chrétienne, Larousse In Extenso, Manchecourt 1999, p. 184-185; (6)
Dans l'Ancien Testament, Isaïe 48,12 : Dieu dit : "C'est Moi, Moi qui suis le Premier, C'est aussi Moi Qui suis le Dernier."
Et dans Isaïe 44,6 : "Ainsi parle le Seigneur, le roi d’Israël, son rédempteur, le Seigneur de l’univers : Je suis le premier et je suis le dernier, hors moi, pas de Dieu."
Or, dans le livre de l'Apocalypse chapitre 22,13-16 Jésus dit encore : "Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.
Faisant une interprétation privée coupée de l'interprétation apostolique traditionnelle de Matthieu 23,9 (où Jésus demande que l'on n'appelle personne Père sur terre car l'on n'a qu'un Père qui est aux cieux), les protestants disent que les prêtres ne devraient pas être appelés "père". Or leur interprétation est fausse : l'Écriture est remplie de contre-exemples dans lesquels des personnes sont appelées "père"; un fait qui pourtant aurait dû être facile à voir pour quiconque croit à la sola scriptura !
Saint Nicolas, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 138.
Saint Nicolas de Patare, né en Lycie (Asie mineure, actuelle Turquie) entre 250 et 270 ap. J.-C., fut le fruit des prières de ses pieux parents. Il eut l'esprit ouvert aux choses divines dès sa plus petite enfance ; à peine sut-il manger, qu'il sut jeûner. Il avait un oncle évêque, qui, voyant avec admiration les vertus de Nicolas, l'ordonna prêtre dès qu'il eut l'âge requis et fit de lui cette prédiction : "Il sera la consolation des affligés, le sauveur des âmes en péril, le bon pasteur qui rassemble ses brebis égarées au bercail de Jésus-Christ." (1)
C'est lui, dit-on, qui "apporte des cadeaux" aux enfants à l'approche de Noël. (2)
Après un pèlerinage aux Lieux saints, Nicolas se retira à Myre, espérant échapper aux honneurs qu'il voulait éviter avec tant de soin, et à la mort de l'évêque de Myre, qui arriva peu de temps après, il fut élu pour lui succéder.Il semble que ce nom "Myre" soit lycien, la racine "Myrrh" pouvant signifier "la cité de la déesse mère". Des vestiges romains, partiellement dégagés, comportent pour l'essentiel des thermes et un théâtre. Celui-ci fut détruit en 141 par un tremblement de terre et rebâti ensuite.
L'une des légendes les plus populaires sur Nicolas est que le saint, qui serait issu d'une famille riche, aurait secrètement aidé un pauvre homme avec trois filles. Le père ne pouvait pas fournir une dot convenable aux filles pour qu'elles se marient, et sans mari pour les soutenir, elles auraient pu être contraintes de se tourner vers la prostitution. Après avoir pris connaissance de la situation, Nicholas glissa secrètement un sac de pièces d'or à travers la fenêtre de la famille pendant qu'ils dormaient. Il laissa ensuite un deuxième sac de pièces de monnaie, ainsi qu'un autre sac pour la troisième fille. À ce moment-là, dit la légende, le père, qui avait attendu toute la nuit, "prit" Nicolas en flagrant délit alors qu'il lui offrait un cadeau. Mais Nicolas lui fit promettre de garder le secret.
L’histoire explique probablement pourquoi le personnage de Noël moderne du Père Noël apporte ses cadeaux aux enfants sous le couvert de la nuit.
Dans les œuvres d’art faisant référence à cette légende, les trois sacs de pièces sont souvent représentés comme trois boules dorées. Des images de boules d'or étaient également utilisées pour marquer les magasins des prêteurs sur gages, ce qui explique probablement pourquoi Nicolas est également devenu leur saint patron.
L’un des nombreux miracles attribués à Saint-Nicolas s’est produit en mer alors qu’il voyageait à bord d’un bateau vers la Terre Sainte. Nicolas est le saint patron des marins et des voyageurs car il a calmé les eaux tumultueuses qui menaçaient leur vie. (CNA)
Il a participé au premier Concile de Nicée (325) au cours duquel, défendant la nature divine du Christ, il combat l'arianisme avec force, accomplissant des miracles devenus légendaires.
On dit qu’il ressuscita à Myre deux jeunes écoliers de qualité qu’un hôtelier avare et cruel avait égorgés et serrés dans un saloir, afin de profiter de leur argent et de leur corps. D’autres disent qu’il en ressuscita trois sur le chemin de Nicée, qu’un méchant homme avait traités avec la même barbarie et dont il vendait la chair hachée comme de la viande commune. Ces deux prodiges, néanmoins, n’ont aucun témoignage dans l’antiquité ; nous n’avons que la tradition des peuples pour nous en assurer. Peut-être aussi que ce n’a été qu’un seul miracle rapporté différemment par divers auteurs. (France Pittoresque, Saint Nicolas : vie, miracles, légendes, d’après "Les petits Bollandistes" paru en 1876, "Le romancéro populaire de la France : choix de chansons populaires françaises" paru en 1904, "La Légende dorée - édition enrichie" paru en 1910 et "Revue britannique" paru en 1851.)
Saint-Nicolas n’est pas simplement un gentil Saint qui distribue des cadeaux. La légende raconte que c’est en Lorraine que le Saint-Nicolas réalisa sa première "bonne action". Trois enfants, partis cueillir quelques fruits, se perdirent sur le chemin du retour. Voyant au loin de la lumière dans une maison, ils décidèrent d’aller demander l’hospitalité pour la nuit. Pierre Lenoir, un boucher, leur ouvrit et accepta leur demande. Finalement, il les tua pour les transformer en petit salé, un plat typique de la région. Une légende faisant un peu écho à celle d’Hansel et Gretel… Saint-Nicolas, passant dans les environs, toqua lui aussi à la porte du boucher. Ce dernier n’osa pas refuser l’entrée à un évêque et l’invita donc à diner. Le saint homme demanda alors un petit salé, mettant le boucher dans l’embarras et avoua finalement son crime. Saint-Nicolas décida alors de ressusciter les trois enfants, et devint ainsi le Saint protecteur des enfants. Mais pour punir le méchant boucher, l’évêque l’enchaina à son âne, et devint alors le Père Fouettard, chargé de réprimander les garnements. Une légende qui explique alors le rôle de Saint-Nicolas, encore à l’heure actuelle. (3)
Une de ses premières œuvres fut de sauver l'honneur de trois filles exposées à la perte de leur vertu ; il les dota toutes, l'une après l'autre, et il le fit si discrètement, que c'est à la fin seulement que le père, touché d'admiration, surprit la main du bienfaiteur.
Saint Nicolas, Nicolas de Myre (icône russe, Eglise de Saint-Nicolas, Novgorod, Russie), reproduction photographique fidèle d'une œuvre d'art originale de 1294.
L'habitude qu'il avait de pourvoir anonymement à la dot des jeunes filles pauvres, en introduisant discrètement des cadeaux dans leurs maisons est à l'origine de la légende du père Noël, version profane ou "laïcisée" de l'histoire du saint évêque. En Turquie, et particulièrement à Demre (nom actuel de Myre), les deux personnages sont confondus et le souvenir de saint Nicolas est maintenu. (4)
Le théâtre de Myre
Dès lors il s'appliqua à devenir le modèle de son troupeau. Il ne mangea plus qu'une fois le jour, et jamais de viande ; il faisait toujours lire à sa table quelque livre de la Sainte Écriture ; ses nuits se passaient en oraison, et la terre dure était sa couche pour le peu de repos qu'il prenait. Levé avant le jour, il réveillait ses clercs pour chanter des hymnes et des psaumes ; aussitôt le soleil paru, il allait à l'église et employait le reste du jour à ses diverses fonctions pastorales.
Sous la persécution de Dioclétien, il fut jeté dans un cachot et mis à la torture ; mais on n'osa pas le faire mourir, par peur de la vengeance de son peuple.
Peu de Saints ont opéré de plus nombreux et de plus éclatants miracles. Tantôt il apparaît à Constantin pendant la nuit, pour lui ordonner de mettre en liberté trois innocents qui doivent être exécutés le lendemain ; tantôt il se montre, en pleine tempête, à des matelots en danger qui l'ont appelé à leur secours.
Il est surtout légendaire entre mille, le miracle de la résurrection de trois enfants tués par un boucher et hachés menu, pour être mêlés à la viande de son commerce. On l'honore comme le patron des écoliers.
Statue de Saint-Nicolas à Myre
Église Saint-Nicolas de Myre
Le culte de saint Nicolas, d’abord spécial aux Grecs, passa en Occident à l’époque des Croisades.
L'église Saint-Nicolas, appelée par les Turcs Noel baba kilisesi (église du père Noël) est un édifice byzantin, orné de fresques et partiellement restauré. Elle se trouve près du centre de la ville et reçoit la visite de nombreux touristes et pèlerins, russes en particulier.
La première église Saint-Nicolas de Myre remonte au VIe siècle. L'édifice actuel fut construit essentiellement au VIIIe siècle. Un monastère vint s'ajouter au milieu du XIe siècle. En 1863, le tsar Alexandre II de Russie acheta le bâtiment et entama une restauration. En 1963, on dégagea les ailes Est et Sud. En 1968, la tombe de saint Nicolas fut couverte d'une toiture.
Le sol de l'église est réalisé en opus sectile, une mosaïque de marbre coloré, et des fresques subsistent sur les murs. Un ancien sarcophage grec a été réutilisé pour recevoir les reliques du saint, qui reposent aujourd'hui dans la basilique de Bari. De nouveaux travaux de restauration sont en cours (2009). En 2007, après de nombreux refus, le gouvernement turc a donné l'autorisation d'y célébrer le culte chrétien.
Un archevêque membre du saint synode du patriarcat de Constantinople porte le titre d'archevêque de Myre.
Au cours de la persécution des chrétiens de 310, il est arrêté et torturé. Il distribue la richesse dont il a hérité parmi les pauvres. Ce fait est rapporté par les évêques du IVe siècle, Ambroise de Milan et saint Basile de Césarée et, pour cette raison est considéré comme un fait historique.
Un an avant sa mort, Nicolas fait démolir le temple d'Artémis de Myre. (Kevers-Pascalis, Saint Nicolas personnage historique, dans Musée Lorrain, Saint Nicolas et les Lorrains, entre histoire & légende, Editions serpenoise, 2005, p. 26.)
Un jour, des pèlerins s'embarquaient pour le miraculeux tombeau, quand une vieille femme vint les prier d'emporter avec eux son offrande, une provision d'huile pour les lampes du sanctuaire. Au deuxième jour du voyage, la tempête s'éleva, mettant le navire en danger. Les pèlerins envisagent de s'abriter dans un port, mais voici venir à eux, ô prodige! saint Nicolas sur une petite barque... Il leur dit de jeter à l'eau l'huile dont ils se sont chargés, les assurant qu'ensuite ils voyageraient sans encombre. Obéissant, les pèlerins versent l'huile dans les flots et, terrifiés, comprenant qu'elle leur vient du démon, ils la voient qui s'enflamme avec un bruit et une odeur épouvantables. On dit que la veille femme était la déesse Diane, qui, furieuse de la destruction de son temple, cherchait à se venger sur les fervents de saint Nicolas. (Germaine et Pierre Noury, Saint Nicolas, Ernest Flammarion, 1928.)
J'aimais et pratiquais dans la perfection les saintes vertus d'humilité et de chasteté.
Saint Nicolas
Sainte Brigitte, née en 1302, se marie et met au monde 8 enfants dont sainte Catherine de Suède. Elle fait de nombreux pèlerinages dont un à Bari pour honorer les reliques de saint Nicolas. "Ce fut au prix de peines et de fatigues considérables que les voyageurs accomplirent le long voyage de Manfredonia à Bari. En pénétrant dans le temple qui renferme le tombeau du grand saint Nicolas, Brigitte ressentit une joie inexprimable ; elle se prosterna avec une humble dévotion devant les saintes reliques. À ce moment apparut à ses yeux une forme vénérable, toute brillante et comme ointe d'un baume odorant. La céleste vision lui dit : 'Je suis l'évêque Nicolas ; je vous apparais sous cette forme pour vous révéler l'état dans lequel se trouvait mon âme aux jours de ma vie terrestre ; mes membres étaient adroits et souples au service de Dieu, comme l'est un instrument frotté d'huile sous la main de celui qui le manie. Et si mon âme tressaillait toujours d'allégresse et de bonheur, si ma bouche ne prêchait que la parole de Dieu, si enfin la patience reluisait dans toutes mes œuvres, c'est que j'aimais et pratiquais dans la perfection les saintes vertus d'humilité et de chasteté. Écoutez donc : [...] mes ossements ont reçu de Dieu le rare privilège de distiller une huile salutaire. En effet, le Tout-Puissant n'honore et n'exalte pas seulement ses élus dans le ciel ; il les glorifie également sur la terre, pour l'édification d'un grand nombre, qui participent ainsi aux grâces accordées aux Saints.
"Brigitte se réjouit grandement de la faveur dont elle venait d'être l'objet ; elle en rendit grâces à Dieu et à saint Nicolas. Elle voulait ne s'arrêter que peu de temps à Bari, et retourner ensuite à Rome, s'il était possible, avant Noël ; mais Dieu en ordonna autrement." (Vie de sainte brigitte de suèdeécrite d'après les documents authentiques par une religieuse de l'adoration perpétuelle avec approbation épiscopale, tome second, Paris Librairie Saint-Joseph Tolra, libraire-éditeur 112, rue de rennes, 1879.)
C'est de l'évolution de la représentation de cet évêque que naît la tradition des jouets et friandises offerts dans la nuit du 5 décembre par saint Nicolas aux enfants sages. (Philippe Duley, Saint Nicolas, Éditions de l'Est, 1990, p. 43.)
Au XVIe siècle, Luther refusa que cette mission soit confiée à un saint. En 1545, il prône le remplacement des "cadeaux de saint Nicolas" par ceux du "Seigneur Christ" ou Christkindel et veut remplacer le 5 décembre par la fête de Noël, mais la fonction convenait probablement mieux à un vieillard barbu qu'au "petit Jésus", et c'est ainsi que fut inventé l'artificiel Père Noël du 25 décembre qui ne supplanta pas saint Nicolas auprès des enfants de Lorraine (Colette Méchin, Saint Nicholas: fêtes et traditions populaires d'hier et d'aujourd'hui, Berger-Levrault, 1978, p. 12.)
Aujourd'hui Nicolas est le Saint patron des écoliers, des enfants, des marins et bateliers, des avocats du barreau de Paris, des célibataires, mais aussi de la Lorraine, de la Russie, de la ville de Houilles, de la ville de Fribourg, de l'île de Terre-de-Bas aux Saintes, de l'Université de Valladolid en Espagne et de la ville de Bari en Italie. (4)
Plaque invoquant saint Nicolas fixée sur la croix érigée par les mariniers de Saint-Père-sur-Loire, avant le passage sur le pont menant sur l'autre rive, à Sully-sur-Loire.
La fête de Saint-Nicolas est célébrée dans beaucoup de pays d’Europe, dans la nuit du 5 au 6 décembre.
Le Saint descend du ciel dans la nuit du 5 au 6 décembre, accompagné d'un âne ou d'un cheval blanc, selon les pays. Il se glisse dans les cheminées, et distribue cadeaux et friandises: sa monture, elle, se nourrit des pommes et des carottes laissées par les enfants. (5)
En Belgique, où le Saint (Sinterklaas en Région flamande et aux Pays-Bas) se charge de venir offrir quelques douceurs telles que des spéculoos ou des mandarines, aux gentils enfants pendant la nuit, si ceux-ci ont pris la peine de préparer sa venue en déposant un verre de vin et une carotte pour son âne. C’est aussi dans les écoles que Saint-Nicolas se déplace, pour demander aux enfants les cadeaux qu’ils souhaitent, et les encourage à écrire une lettre au Père Noël.
Aux Pays-Bas aussi, Saint-Nicolas est bien fêté. 2 semaines avant le 6 décembre, il arrive en bateau à vapeur depuis l’Espagne. Chaque année, les autorités nationales choisissent une ville différente pour accueillir le bateau, qui fera ensuite sa tournée à travers le pays. Mais la soirée du 5 décembre a lieu le Pakjesavond, la soirée des paquets surprises. Ces paquets sont distribués par les cheminées ou les paliers des maisons et sont souvent accompagnés de poèmes retraçant les éléments de l’année.
En France, et particulièrement en Lorraine, la fête est d’autant plus célébrée puisque le Saint est le saint-patron de la région depuis 1477. Jusque dans les années 60, la Saint-Nicolas était bien plus importante que Noël. Dans toutes les grandes villes de la région comme Metz, Nancy ou Verdun, le cortège de Saint-Nicolas est une véritable tradition. Il passe ainsi de porte-en-porte pour distribuer quelques friandises aux enfants. A Saint-Nicolas-de-Port, la fête prend une toute autre dimension. C’est dans cette ville qu’une relique, l’os du doigt de Saint-Nicolas, est conservée dans la basilique. A lieu alors une grande procession de cierges à travers les rues de la ville. Lors de cette marche, le Saint, le boucher et les trois enfants de la légende sont présents.
En Allemagne, c’est Nikolaus qui descend du ciel avec sa luge et ses cadeaux à distribuer aux gentils enfants allemands. Les enfants sont invités à déposer une chaussure au pas de la porte de leur chambre avant d’aller se coucher. Si le soulier est rempli de cadeaux et de friandises le lendemain, cela veut dire qu’ils ont été sages ! Cette tradition marque le début des fêtes de fin d’années en Allemagne.
En Autriche, selon les régions, le nom du Saint change. Dans l’est du pays, il est appelé Nikolo ou Niglo, tandis que dans le Tyrol, il est nommé SantaKlos ou Klos. Mais peu importe la région, partout en Autriche, le soir du 5 décembre, le Saint défile traditionnellement dans les rues et questionne les enfants sur leur catéchisme. S’ils répondent correctement, les enfants reçoivent des noix et des pommes. Ici, le Saint n’est pas accompagné du Père Fouettard mais des Krampus, des créatures venues des Enfers, chargées de punir les enfants dont les réponses sont erronées. Il irait même jusqu’à les emmener en Enfer avec lui, en les mettant sans sa hotte appelée Buckelkraxen. Dans une autre région encore, en Haute Styrie, Saint-Nicolas est accompagné des Schnabs, qui claquent leurs fouets pour chasser les démons de l’hiver.
Dans beaucoup d’autre pays d’Europe est célébré Saint-Nicolas, comme en Pologne, en Hongrie, en Suisse… Mais dans tous les pays, le principe est le même, celui de la distribution de cadeaux aux enfants.
La plupart des gens savent que la fête de Nicolas est célébrée le 6 décembre, jour de sa mort en 343, mais pour les Slaves de l'Est, ainsi que pour les habitants de Bari, en Italie, le 9 mai est également un jour important pour célébrer le saint. .
Cette date correspond à l'anniversaire du jour où les reliques de Saint-Nicolas ont été transférées de Myra, dans l'actuelle Turquie, à Bari, peu de temps après le grand schisme des catholiques et des orthodoxes en 1054 après JC.
Les récits diffèrent quant à savoir si la transmission des reliques était un vol ou une tentative de marins chrétiens de préserver les restes du saint de la destruction par les Turcs. Mais quelle que soit la véritable raison, les reliques peuvent encore être vénérées aujourd'hui dans la basilique Saint-Nicolas de Bari.
Le pape François s'est rendu à Bari, dans la région des Pouilles, au sud de l'Italie, à deux reprises au cours de son pontificat. Lors des visites de 2018 et 2020, il s'est arrêté dans la crypte de la basilique pour vénérer les reliques de Saint-Nicolas.
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Sources: (1) ; (2) Dominique Le Tourneau, Les Mots du christianisme, Catholicisme, Orthodoxie, Protestantisme, Bibliothèque de Culture religieuse, Fayard, La Flèche 2005, p. 425; (3) LeSoir.be; (4) Myra Wikipedia ; (5) Le Figaro ; (6) Wikipedia0; (7) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 138; (8) CatholicNewsAgency
Né dans le Lot, S. Gérald était maître de chant dans l'abbaye bénédictine de Moissac (Tarn-et-Garonne).
De passage, Bernard, archevêque de Tolède, le décida à le suivre dans son diocèse pour devenir maître de chœur. Sa réputation de sainteté et de musicien fit que le clergé de Braga au Portugal le nomma évêque de leur diocèse (1100).
Là, il remit de la ferveur dans ce diocèse que les Maures avaient fort déchristianisé.
Il construisit ou reconstruisit de nombreuses églises et mourut en allant consacrer la dernière.
Enterré à Braga, il est vénéré dès le Moyen Âge dans toute la péninsule ibérique.
Sainte Barbe naquit aux environs de Nicomédie et vécut au milieu du IIIe siècle à Héliopolis (aujourd'hui Baalbek au Liban) sous l’empereur Maximien (285-305).
Statue de Sainte Barbe récente, située dans la chapelle Sainte-Barbe (1545), Enclos paroissial de Saint-Herbot (ancienne paroisse de l'évêché de Cornouaille, Finistère).Source
Barbe, (270-306), fille d'un riche marchant phénicien païen, refuse la mariage organisé par son père car elle veut se consacrer au Christ.
Son père, nommé Dioscore, s'aperçut alors qu'elle était chrétienne. Saisi de fureur, il la fit enfermer dans une tour à deux fenêtres; un prêtre déguisé s'introduit dans la tour et baptise Barbe, qui perce une troisième fenêtre dans le mur pour représenter la Sainte Trinité. Furieux, le père incendie la tour, mais Barbe parvient à s'enfuir.
Peu après, la courageuse vierge, découverte dans la retraite ou elle s'était cachée, fut dénoncée et amenée à Dioscore, qui la conduisit lui-même à Marcien, préteur de la ville.
Barbe fut jugée, torturée. Frappée d'abord à coups de nerfs.
Le lendemain, sa fermeté la fit condamner à être déchirée avec des peignes de fer et brûlée avec des torches ardentes. La douce victime endura tout, le sourire sur les lèvres.
La foule des païens commençait à s'émouvoir d'un si étonnant spectacle.
Le juge résolut de tenter un supplice plus horrible que tous les autres pour la pudeur de la vierge. Il la fit dépouiller complètement pour lui faire traverser avec ignominie les rues de la ville, pendant que les bourreaux la fouetteraient cruellement. Puis le juge ordonna de lui trancher la tête. Mais Dioscore, son père, s'écria : "C'est à moi de la frapper !" et saisissant son épée, il trancha la tête de l'innocente victime agenouillée devant lui. Dioscore fut aussitôt châtié par le Ciel : il mourut frappé par la foudre!
Les empereurs byzantins vénéraient particulièrement ses reliques qu’ils firent transférer à Constantinople au VIe siècle.
Une partie de ces reliques fut emmenée en Italie par les Vénitiens, et une autre au XIe par Anne Comnène la fille de l'empereur bizantinAlexis Ier Comnène à Kiev, où elles se trouvent toujours à la Cathédrale Saint Vladimir.
Martyre de Sainte Barbara, par Gaspar Requena, fin XVIe s.
Sainte Barbe, calcaire polychromé, Villeloup (Aube) vers 1520-1530
Sainte Barbe est la patronne des Pompiers et tous les corps de métiers qui ont à redouter la foudre ou le feu.
On l'invoque également contre la mort subite et imprévue.
Le fort patronage que lui vouaient les mineurs de fond s’est progressivement transmis aux ouvriers et ingénieurs des travaux souterrains (tunnels, cavernes, etc.) avec la disparition progressive de l’industrie minière occidentale.
De nos jours, une sainte Barbe trône toujours à l’entrée des tunnels en construction pour protéger les ouvriers-mineurs des accidents de chantier.
Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 28.
Sainte Barbe est généralement représentée en jeune fille, avec une palme de martyre, elle peut porter une couronne, un livre. Une tour à trois fenêtres, un éclair constituent également d'autres attributs de la sainte.
Statue de sainte Barbe dans l'église Saint-Pierre de Plouyé, 27
Sainte Barbe décapitée par Dioscore, par Jörg Ratgeb (1510), église Saint-Jean de Schwaigern.
Flagellation de Sainte Barbara par Gaspar Requena, fin XVIe s.
Martyre de Sainte Barbe, élément de diptyque du xvie siècle, musée Brukenthal (Roumanie)
Sainte Barbe, par Goya
Statue en plâtre de sainte Barbe, fin XIXème siècle, lampe de mineur à la ceinture. Église St Omer d'Houchin
"Et par Sainte Barbe vive la bombarde !"
Il est de tradition chez les artilleurs, comme chez les sapeurs pompiers, les mineurs et les artificiers, de fêter la sainte Barbe, patronne du feu, de la poudre à canon, fêtée chaque 4 décembre.
Sources : 1; 2 ; Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 28; (3) https://www.arquus-defense.com/fr/et-par-sainte-barbe-vive-la-bombarde
Grand missionnaire jésuite en Extrême-Orient, François-Xavier naquit en 1506 dans une famille noble de Navarre (Pays Basque). Il était originaire d'une vieille famille de Basse-Navarre, Jaxu près de Saint-Jean-Pied-de-Port, une terre ravagée par la guerre. Coincée entre les puissances impériales croissantes de Castille-Aragon (Espagne) et de la France, la Navarre a rarement connu la paix pendant l'enfance de François.
En tant que membre de la noblesse, François était censé mener une vie de guerrier aux côtés de son père et de ses frères. Mais à l’âge de 10 ans, sa vie prend un premier tournant dramatique et tragique. Son père est mort, son royaume de Navarre a été vaincu par l'Espagne, ses frères ont été emprisonnés et sa maison d'enfance, le château de la maison de Javier (Xavier), a été presque entièrement détruite.
Avec la famille de Francis déshonorée et presque anéantie, ses perspectives d'un avenir radieux semblaient sombres. Mais Dieu avait encore des projets incroyables pour le jeune François.
Dans l'espoir de reconstruire l'héritage familial, François fut envoyé en 1525 au centre de théologie et d'études européennes, l'Université de Paris.
Après de brillantes études au collège Sainte-Barbe, à Paris, il enseigna la philosophie avec un succès qui, en lui attirant les applaudissements, développa l'orgueil dans son cœur.
Ignace de Loyola, converti, étant venu à Paris pour perfectionner ses études et cherchant à recruter des compagnons pour jeter les bases de la Compagnie de Jésus, s'éprit d'amitié et d'admiration pour ce jeune homme.
François fut d'abord repoussé par les idées d'Ignace de dévotion radicale à Dieu. Mais Ignace lui rappelait les paroles de Jésus dans la Bible : « "Car à quoi sert à un homme de gagner le monde entier et de perdre son âme ?" (Mt 16,26).
Le 15 août 1534, sept jeunes gens, parmi lesquels Ignace et Xavier, prononcèrent leurs vœux dans une chapelle souterraine de l'église de Montmartre. La "Compagnie de Jésus" était fondée.
Sceau de la Compagnie de Jésus, ou christogramme, IHS, représente les trois premières lettres de IHΣOYΣ, « Jésus » en grec, ultérieurement réinterprété comme "Ièsous hèmôn sôter", "Iesus Hominis Salvator" ("Jesus Sauveur de l'homme").
Quelques années plus tard, Xavier, devenu prêtre était prêt pour sa mission.
Le pape Léon III a demandé aux jésuites nouvellement fondés d'envoyer des missionnaires dans les colonies portugaises en Inde. Bien que François n'était pas censé y aller à l'origine, l'un des jésuites affectés à la mission tomba malade et François se porta volontaire à sa place. Par cet acte courageux de confiance, Dieu utiliserait François pour transformer l’ensemble du continent asiatique.
François partit pour l'Inde en 1541, le jour de son 35e anniversaire. Voyager par mer à cette époque était extrêmement dangereux et inconfortable, et ceux qui osaient le faire risquaient la maladie sans aucune garantie d’arriver un jour à destination. François a dû faire tout le tour de l'Afrique, passer le cap de Bonne-Espérance, presque jusqu'au fond du globe, pour traverser l'océan Indien et arriver à Goa, sur la Côte sud-ouest de l'Inde.
À son arrivée en Inde en 1542, François fut immédiatement confronté à d’innombrables défis pour apporter la parole de Dieu aux habitants de cette région nouvelle et étrangère. Pendant sept ans, François a prêché dans les rues et sur les places publiques, travaillant sans relâche à travers l'Inde et les îles de l'Asie-Pacifique, luttant contre la persécution des seigneurs de la guerre et parfois même des autorités portugaises censées l'aider.
Cette mission finie, une autre l'appelait ; l'ambition du salut des âmes était insatiable dans son cœur. Il rencontra l'ignorance des langues, l'absence de livres en langues indigènes, les persécutions, la défiance et la rivalité des ministres païens.
Dieu lui donna le don des langues, le pouvoir d'opérer des miracles sans nombre.
Dès son vivant, on rapporte des faits surprenants, comme des guérisons, des prophéties, des sauvetages inespérés.
Il évangélisa, en onze années, cinquante-deux royaumes et baptisa une multitude incalculable.
Alors qu'il était à Cochin (Inde), il constate : "Thomas (Apôtre) se livra avec ardeur à la prédication et convertit à la foi un monde innombrable. Dans l'Inde supérieure, il se rendit célèbre par un grand nombre de miracles", et "dans les environs, il y a beaucoup de chrétiens qui remontent au temps de saint Thomas; ils vivent dans plus de soixante villages."
Tandis qu'il est à Amboine, dans les Moluques (Indonésie), à l'est du détroit de Malacca et sur les franges du monde chinois, François-Xavier poursuit son témoignage : "J'ai rencontré à Malacca un commerçant qui revenait d'une contrée au commerce fort actif, appelé Chine. Ce commerçant m'a dit qu'un Chinois très honorable qui venait de la cour du roi lui avait posé beaucoup de questions. ... Le Chinois répondit qu'en son pays ... nombreux sont ceux qui disent que l'apôtre saint Thomas est allé jusqu'en Chine et qu'il y a fait beaucoup de Chrétiens; que l'Eglise de Grèce (église nestorienne de Mésopotamie. Ndt.) y envoyait des évêques pour instruire et pour baptiser les Chrétiens que saint Thomas et ses disciples avaient convertis dans ces contrées. (Cf : Pierre PERRIER, Xavier WALTER, Thomas fonde l'Église en Chine (65-68 ap. J.-C.), Asie Éditions du Jubilé, Mercuès 2008, p. 153-154)
Après avoir converti des dizaines de milliers de personnes et semé les graines d’une Église chrétienne renouvelée et durable en Inde, François entendit des histoires sur une nation insulaire enchanteresse connue sous le nom de "Japon". Son cœur était enflammé par le désir d’apporter l’Évangile au Japon.
Après s'être assuré que les fidèles en Inde seraient correctement pris en charge, François a mis le cap sur cette nouvelle terre mystérieuse, devenant ainsi le premier à apporter la foi chrétienne au Japon, à l'autre bout du monde de sa maison de Navarre.
Son plus beau et son plus difficile triomphe fut la conquête du Japon.
Au Japon, François et ses compagnons voyageaient très loin, souvent à pied et avec presque aucune ressource.
Il est alors autorisé à utiliser un temple bouddhique abandonné, où il prêche pendant plusieurs mois. Des documents historiques indiquent qu’il réussit à convertir plus de 500 Japonais en un semestre jusqu’en mars 1551.
Une nouvelle visite à Hirado le mois suivant laisse à penser à la construction d’une nouvelle église. Plus de 500 Japonais se convertissent en six mois jusqu’en mars 1551.
En dix-sept mois de présence au Japon, François Xavier estimait près de douze mille conversions.(5)
Ses contacts avec les autorités civiles et religieuses au Japon lui font comprendre l'importance de l'influence de la Chine dans le domaine philosophico-religieux. Progressivement, il est persuadé que, pour convertir l'Orient, il faut commencer par la Chine. En novembre 1551, il confie sa décision à ses compagnons jésuites et commence à préparer ce voyage.
Avant de s'y rendre, il rejoint l'Inde via Malacca.
De retour en Inde, il embarque pour la Chine en avril 1552 à bord du Santa Cruz.
Statue du saint, dans la basilique Saint-Guy à Český Krumlov (République tchèque)
Début septembre 1552, l’équipage arrive à l’île de Sancian, au large des côtes chinoises à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Macao. L’accueil des quelques Portugais présents lui est favorable et on lui aménage hutte et petite chapelle.
Il aspirait à convertir la Chine, pour rentrer en Europe par les pays du Nord, quand Dieu appela au repos cet incomparable conquérant des âmes, qu'on a justement surnommé l'apôtre des Indes et du Japon.
Le 21 novembre, à l’issue d’une messe, François Xavier défaille, il est conduit sur le Santa Cruz, puis après une saignée est ramené sur l’île. Il y décède le 3 décembre 1552 à l'âge de 46 ans.
Mort de saint François Xavier sur l'île de Sancian (Shangchuan), Baciccio (XVIIe siècle)
Après sa mort en 1552, l'incorruption du corps de François-Xavier devient un fait reconnu.
Sa dépouille est exhumée à huit reprises entre 1553 et 1932. [...] Les "apparences d'un homme vivant" plusieurs dizaines d'années après sa mort... Il n'en fallait pas davantage pour "prouver" la sainteté de François-Xavier aux yeux du monde. (6)
En 1555, les documents recensent déjà neuf miracles obtenus part sa prière.
François Xavier est canonisé le 12 mars 1622, en même temps qu'Ignace de Loyola et Thérèse d'Avila, par le pape Grégoire XV.
Pie XI le fait saint patron de toutes les missions catholiques en 1927.
Il est aussi le saint patron des joueurs de pelote basque. Son secrétaire ayant noté qu'il prononça ses dernières paroles "en langue maternelle navarraise", c'est-à-dire en basque, sa fête (le 3 décembre) est aussi celle de l'euskara, la langue basque.
Marc-Antoine Charpentier a composé un In honorem Sancti Xaverii canticum, (Cantique en l'honneur de Saint Xavier), catalogué H 355, pour chœur, soli, flûtes, cordes, et basse continue.
Une église, puis une cathédrale Saint François Xavier existe depuis 1908 au centre de la ville de Kagoshima, Japon, au sud de la grande ile méridionale de Kyushu, où François Xavier débarqua pour la première fois en août 1549. A la suite de destructions, elle a été réparée en 1949, puis reconstruite en 1999 avec une architecture moderne à l'occasion du 450 ème anniversaire de l'arrivée de François Xavier au Japon.
Aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands missionnaires de l'Église, saint François Xavier a prouvé qu'une vie vécue dans une confiance totale en Dieu peut transformer tout un continent et le monde entier.
Citations
"D’abord et avant tout, soyez attentif à vous-mêmes et à vos relations avec Dieu et à votre conscience car c’est de celles-ci que dépend votre pouvoir d’être utile à votre prochain. N’oubliez pas de faire un examen particulier de conscience au moins une fois par jour si vous ne pouvez le faire deux fois. Souciez-vous et occupez-vous de votre propre conscience plus que de celle de qui que ce soit d’autre, car celui qui ne désire pas être bon et saint lui-même, comment peut-il rendre les autres tels ?"
Sources : (1) ; (2) ; (3) Litanies de Saint-François-Xavier ; (4) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 64-65; (5) La mission japonaise de François Xavier par Jean Lacouture (estimation du nombre de convertis), revue suisse Choisir de novembre 2002; (6) Patrick SBALCHIERO, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, Paris 2019, p. 160-162; (7); (8)
Bibiane ou Viviane naquit à Rome. Son père (Flavien), préfet de Rome, sa mère (Dafrose) et sa soeur (Démétrie) souffrirent le martyre avant elle, sous l'empereur Julien l'Apostat.
Flavien, officier supérieur s'étant déclaré contre ce prince, fut jeté en prison ; il eut l'honneur d'être dégradé, privé de tous ses biens, et de tous ses emplois, marqué au front d'un fer rouge comme un esclave, il en mourut peu de temps après avec la qualité glorieuse de Confesseur et de Martyre de Jésus-Christ, en Toscane, où il avait été exilé dans un lieu que l'on appelait "l'Aquae Faurinae" aujourd'hui "Acqua pendente". Sa femme Dafrose, et ses filles Bibiane et Démétrie, restaient à Rome exposées aux coups du tyran. Il ne les oublia pas. Apronien, préfet de Rome et favori de Julien l'Apostat, était aussi méchant que lui. Comme il se rendait à Rome pour prendre possession de son gouvernement, il perdit un œil. Il crut que c'était par quelques maléfices des magiciens, c'est à dire des chrétiens; car on les appelait ainsi à cause des fréquents miracles qu'ils faisaient. Le dépit qu'il eut de cet accident lui fit décharger sa fureur sur les chrétiens, et il commença la persécution par la famille flavienne.
Sainte Dafrose, mère de Bibiane, fut d'abord enfermée dans sa maison avec ses deux filles, pour les y faire mourir de faim ; mais, ce supplice lui paraissant trop lent, on l'en tira quelque temps après, par l'ordre du gouverneur Apronien, et on lui trancha la tête.
On aurait pu croire qu'après la mort de leurs parents, deux jeunes sœurs Bibiane et Démétrie seraient épargnées. Quelle crainte ou quelle défiance pouvait inspirer deux jeunes filles? Il n'en fut pas ainsi. Elles avaient encore des richesses, d'ailleurs elles étaient chrétiennes. C'en fut assez pour exciter la convoitise et la colère du tyran. Il leur fut signifié qu'elles eussent à renoncer au christianisme et à adorer les dieux de l'empire ; sinon elles devaient s'attendre à une mort encore plus cruelle que celle de leurs parents. Le préfet les dépouilla d'abord de tous leurs biens, puis il les envoya en prison avec ordre de les laisser manquer de tout, ne doutant point que cette épreuve de la misère et de la faim n'ébranlât leur constance et ne les disposât à céder à ses volontés. Mais Dieu les soutint par sa grâce comme cette horrible tentation de l'indigence et de la faim. Apronien, voyant que cette tentative avait mal réussie eut recours à une autre plus dangereuse. Il employa les caresses les plus flatteuses et les promesses les plus séduisantes.
Malgré une très longue privation de toute nourriture, elles parurent au tribunal plus fortes et plus belles que jamais : "Craignez, leur dit le juge, une mort honteuse et cruelle." "Les biens de ce monde, répondent-elles, ne peuvent plus avoir pour nous aucun attrait, nous n'aspirons qu'à posséder Jésus-Christ ; plutôt mille morts que la trahison à nos promesses !"
À ces mots, Démétrie qui était encore toute jeune, tombe morte aux pieds de sa sœur. Dieu, peut-être par compassion pour elle, et pour ménager sa faiblesse, lui épargna les horreurs du supplice.
Quant à Bibiane, le juge la livra aux mains d'une femme de mauvaise vie, Rufine, qui après avoir promis de la faire changer de religion essaya de la pervertir ; elle employa d'abord les flatteries et les bons traitements et feignit de lui témoigner une amitié sincère ; puis bientôt elle eut recours aux menaces, aux injures et aux coups. Bibiane résista courageusement à toutes ses tentatives, elle demeura pure, et digne du céleste Époux. La méchante femme dut avouer au juge Apronien qu'elle avait perdu son temps et sa peine. Celui-ci, furieux de son peu de succès, ordonna de frapper de verges la vierge chrétienne jusqu'à ce qu'elle eût rendu l'esprit.
Bibiane fut donc attachée à une colonne, et les bourreaux s'acharnèrent sur son corps innocent jusqu'au moment où elle s'affaissa mourante à leurs pieds. Elle expira au bout de quelques instants, le 2 décembre 363.
Son corps fut jeté à la voirie pour y être dévoré par les bêtes ; mais aucune d'elles n'en approcha pendant les deux jours qu'il demeura exposé. Il est écrit que "Dieu veille sur les restes de ses saints."
Deux jours après, un prêtre courageux nommé Jean put s'emparer pendant la nuit de cette dépouille et l'ensevelir ; Il l'enterra auprès de Dafrose, sa mère, et de Démétrie, sa sœur en face du palais de Ficinius. Ce lieu fut toujours respecté des chrétiens. Depuis ils y bâtirent une chapelle sous le nom de la sainte. Cette chapelle dura jusqu'à ce que le pape Simplice (468-483) la remplaça par une église qu'il éleva en son honneur. Cette église fut rebâtie et magnifiquement ornée en 1628 par le pape Urbain VIII qui y fit la translation des corps des trois saintes qui avaient été trouvés depuis peu. Leurs précieuses reliques furent placées sous le grand autel, dans un tombeau de porphyre, et au dessus, la statue de Sainte-Bibiane, en marbre, qui passe pour un des plus beaux morceaux de sculpture qu'on voit en Italie. Le culte de Viviane était déjà en honneur à Rome au Ve siècle.
Seul maître de l'Empire à partir de 361, Julien l'Apostat mourut le 26 juin 363, en livrant bataille contre les Perses. Il avait renié son baptême et, durant son rêgne éphémère, tenté d'anéantir le christianisme en lui substituant une sorte de paganisme rajeuni. Il rendit leur liberté d'action à toutes les sectes chrétiennes, espérant qu'elles s'entre-détruiraient l'une l'autre ; il fit des lois scolaires propres à provoquer l'apostasie des enfants chrétiens, réserva les emplois, civils et militaires aux seuls païens, et frappa d'ostracisme tous ceux qui passaient pour professer la religion du Christ. Sans aller jusqu'à porter des édits sanglants contre eux il les rendit tellement odieux qu'on put souvent, çà et là, les torturer et mettre à mort impunément.
Sculpture Italienne - Terre Cuite - Sainte Vivienne - Sainte Bibiane - Ange (Le Bernin - Gian Lorenzo Bernini)
Héliogravure originale sur papier d'art. Anonyme. 1920
Prière*
Sainte Bibiane tu as grandi dans une famille chrétienne toute dévouée au Christ. Fidèle à cet héritage si précieux tu as continué à propager la Bonne Nouvelle au-delà des menaces, jusqu'au don de ta vie dans le martyre. À ton exemple, puissions-nous demeurer enracinés dans le Christ, et empressés à témoigner de l'évangile.
Par ton intercession que le Seigneur nous accorde d'accueillir courageusement les difficultés de la vie. Que notre foi demeure solide afin que nous marchions avec persévérance à la suite du Seigneur ressuscité jusqu'au jour où Il nous réunira dans la plénitude de son Amour pour l'éternité des siècles. AMEN.
Sainte-Bibiane PRIE POUR NOUS Vous tous saints et saintes des premiers siècles PRIEZ POUR NOUS
Martyrologe Romain : À Poitiers, après 360, sainte Florence, vierge, qui fut convertie au vrai Dieu par l’évêque S. Hilaire quand il était exilé en Asie et qui le suivit quand il revint vers les siens. [1]
Sainte Florence, fille spirituelle de Saint-Hilaire, qui l'avait suivi depuis la Phrygie, a vécu en ermite à Comble (commune de Celle-Lévescault) qui devint lieu de pélerinage au cours des siècles. (secteur pastoral de Vivonne)
Ses reliques se trouvent à Celle l'Evescault-86 (église romane, chapelle dédiée à Sainte-Florence de Comblé) sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.
Elle figure sur un vitrail de l'église Saint-Nicolas de Moncontour du diocèse de Poitiers.
"La tradition dit que saint Hilaire (303-367) prenait ses quartiers à Celle-l’Evescault où il avait de vastes propriétés, et où il bâtit un monastère. Sur sa propriété de Comblé, village à l’est de la commune, saint Hilaire aurait proposé à sainte Florence de se retirer pour vivre en ermite, après l’avoir consacrée à Dieu. Cette jeune fille avait suivi l’évêque Hilaire depuis la Phrygie (Turquie actuelle) où il avait été déporté par l’Empereur Constance II. Florence mena à Comblé une vie de sainteté, dans la prière et la mortification et elle mourut à l’âge de 29 ans." (Pèlerinage à Comblé, sur le tombeau de sainte Florence - Fondation Européenne pour la recherche sur les pèlerinages) [2]
La Troisième Personne de la Trinité a servi de prétexte pour promouvoir un programme progressiste, sapant la foi et l’unité de l’Église. L'ancien préfet de la Doctrine de la Foi condamne les tentatives visant à faire passer des impulsions hétérodoxes pour de prétendues "inspirations" venues d'en haut.
Après la torpille de la liste des péchés inventés par le Synode sur la synodalité (voir ici ), le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, revient au bureau en dénonçant les sept péchés du même Synode contre le Saint-Esprit : "'Celui qui a des oreilles, qu'il écoute ce que l'Esprit dit aux églises' (Ap 2, 11). C'est le passage de l'Écriture souvent remis en question pour justifier une soi-disant 'Église synodale', un concept qui contredit, sinon totalement, du moins partiellement, la compréhension catholique de l'Église" ; Cette étape a également été lancée pour promouvoir un programme progressiste qui implique "un renversement à 180 degrés" de la doctrine, de la liturgie et de la moralité de l'Église catholique.
C'est la teneur d'un article publié le 22 novembre dernier, sur le site de la revue américaine First Things , dans lequel Müller démasque la tant vantée "écoute de l'Esprit", révélant ses intentions subversives : "la communication directe entre l'Esprit Saint et le Synode est invoqué pour justifier des concessions doctrinales arbitraires", comme par exemples "le mariage pour tous", les fonctionnaires laïcs à la tête du "pouvoir" ecclésiastique, l'ordination des diaconesses comme récompense de la bataille pour les 'droits des femmes'".Et c'est précisément ce projetde vouloir concilier "l'enseignement de l'Église avec une idéologie hostile à la révélation et avec la tyrannie du relativisme", poursuivi derrière une prétendue inspiration divine, qui constitue le péché contre l'Esprit Saint stigmatisé par le Seigneur Jésus des Évangiles, dont saint Thomas explique qu'il n'est rien d'autre que "la contestation de la vérité connue [...] pour pécher avec une plus grande licence" (Summa Theologiæ II-II, q. 14, a. 2).
La liste des sept péchés contre le Saint-Esprit ne met pas seulement le doigt sur la blessure du Synode, mais de toutes ces initiatives inspirées par des courants idéologiques et hétérodoxes qui se sont implantés depuis longtemps dans l'Église grâce à des hommes et des femmes de chair et de sang qui, plus ou moins de bonne foi, les ont soutenues et promues. C'est donc un péché contre l'Esprit Saint - explique le Cardinal - que de confondre la troisième personne de la Sainte Trinité avec "la divinité numineuse anonyme des études religieuses comparées" et avec toutes les "utopies politiques, du communisme au transhumanisme athée". L'Esprit divin est l'Esprit du Christ, qui nous rappelle et nous fait pénétrer tout ce que lui, Verbe éternel incarné, a enseigné ; toute "nouvelle révélation" ou prétendument meilleure compréhension de la vérité qui prétend améliorer et surpasser l'enseignement du Seigneur ne vient pas de l'Esprit. Jésus-Christ est "la pleine vérité de Dieu", en dehors de laquelle il n'y a pas de salut : pour cette raison "il n'existe a priori aucune nouvelle étude scientifique (en principe toujours faillible) qui puisse modifier les vérités de la révélation surnaturelle et la loi morale naturelle (toujours infaillibles en raison de leur nature intrinsèque)". Même le Pape ne peut pas le faire, car, comme l'enseigne la constitution dogmatique Dei Verbum (n. 10), son Magistère n’est pas au-dessus de la Parole de Dieu, mais il est à son service. Penser à un développement de la révélation en ces termes erronés est la deuxième forme du péché contre le Saint-Esprit.
D'autres péchés graves découlent des deux premiers "péchés" : les évêques et les théologiens pèchent contre l'Esprit lorsqu'ils soutiennent publiquement le Pape seulement lorsque celui-ci fait des déclarations qui satisfont leurs "préférences idéologiques". La défense de la loi morale naturelle est un devoir essentiel de tout chrétien et de tout pasteur et doit devenir un critère "pour juger les lois (toujours faillibles) de l'État" ; sans ce jugement, "le pouvoir politique glisse vers le totalitarisme, qui piétine ces mêmes droits de l'homme qui doivent constituer la base de toute société démocratique et de tout Etat de droit". L'Église et son enseignement ne peuvent être subordonnés "aux objectifs et aux finalités d'un projet de salut mondain, qu'il s'agisse de la neutralité climatique éco-socialiste ou de l'Agenda 2030 des 'élites mondialistes'".
Le cardinal Müller stigmatise également les prétendues "inspirations" de l'Esprit qui portent en réalité atteinte à l'unité de l'Église et à sa nature apostolique. Un péché contre l'Esprit Saint est en effet la promotion de cette décentralisation qui se traduit par la remise "à l'arbitraire et à l'ignorance des conférences épiscopales locales" de l'unité de l'Église qui repose sur l'enseignement de la juste foi ; c'est cette foi, "présentée dans la doctrine infaillible de l'Église" qui doit guider le discernement, et non des objectifs à connotation politique et idéologique. Et "le critère objectif de la foi catholique est l’orthodoxie, par opposition à l’hérésie (et non la décision subjective de vouloir préserver plutôt que changer des aspects culturels contingents)". L'arbitraire est également devenu le "critère" pour la désignation des évêques et des prêtres, ainsi que pour leur destitution ou leur renvoi de l'État clérical, oubliant "les critères objectifs des mesures disciplinaires" tels que "l'apostasie, le schisme, l'hérésie, une morale dépravée" conduite, une vie sérieusement peu spirituelle et une incapacité évidente à accomplir la tâche".
Face à l'effondrement évident et incessant de la foi catholique et de l'unité de l'Église, le cardinal Müller continue de dénoncer la gravité de la situation, bien conscient que la voie à suivre est celle déjà tracée par saint Paul : s'opposer ouvertement à ses propres frères dans l'épiscopat "qui n'ont pas agi avec justice selon la vérité de l'Évangile" et aussi envers le successeur de Pierre, car "il avait manifestement eu tort" (Gal. 2,14.11). Aucun calcul humain sur l'utilité de cela et aucune illusion sur la gravité d'une situation qui voit les dissolvants de l'Évangile dans les positions de "commandement" les plus importantes de l'Église. Sous nos yeux, conclut le Cardinal, nous devons toujours avoir cette devise : "mieux vaut s'exiler cinq fois avec saint Athanase plutôt que de faire la moindre concession aux ariens".
Si le monde est contre la Vérité,
je serai alors contre le monde.
Ayant été avec Jean l'évangéliste l'un des deux premiers disciples de S. Jean le Baptiste à suivre Jésus, il est le premier des apôtres qui ait connu Jésus-Christ aussitôt après son baptême sur les bords du Jourdain.(1) Pour cette raison, la tradition de l'Église l'appelle "Protoclet", c'est-à-dire "le premier des appelés".
Son appel définitif ne date que du moment où Jésus le rencontra de nouveau avec son frère Simon (Pierre), jetant les filets pour pêcher, dans le lac de Tibériade, et leur dit à tous deux : "Suivez-Moi, Je vous ferai pêcheurs d'hommes." Les deux Galiléens de Capharnaüm ont en commun d'avoir subi le martyre et d’être morts crucifiés, comme le Christ.
Si Pierre est le « premier » (princeps) des apôtres, André est le « premier appelé » (protocletos). L’un est considéré comme fondateur de l’Église de Rome (Église occidentale), l’autre comme fondateur de l’Église de Constantinople (Église orientale).
André a donné son nom à une croix en X qui fut celle de son supplice.
Après la Pentecôte, André prêcha dans Jérusalem, la Judée, la Galilée, puis alla évangéliser les Scythes, les Éthiopiens, les Galates et divers autres peuples jusqu'au Pont-Euxin (Asie Mineure).
Les prêtres de l'Achaïe (Grèce) prirent soin d'envoyer aux églises du monde entier la relation de son martyre, dont ils avaient été les témoins oculaires. Menacé du supplice de la croix, il dit : « Si je craignais ce supplice, je ne prêcherais point la grandeur de la Croix. » Le peuple accourt en foule, de tous les coins de la province, à la défense de son apôtre et menace de mort le proconsul. Mais André se montre, calme la foule de chrétiens ameutés, les encourage à la résignation et leur recommande d'être prêts eux-mêmes au combat.
Le lendemain, menacé de nouveau : « Ce supplice, dit-il au juge, est l'objet de mes désirs ; mes souffrances dureront peu, les vôtres dureront éternellement, si vous ne croyez en Jésus-Christ. » Le juge irrité le fit conduire au lieu du supplice. Chemin faisant, l'apôtre consolait les fidèles, apaisait leur colère et leur faisait part de son bonheur. D'aussi loin qu'il aperçut la croix, il s'écria d'une voix forte : « Je vous salue, ô Croix consacrée par le sacrifice du Sauveur ; vos perles précieuses sont les gouttes de son sang. Je viens à vous avec joie, recevez le disciple du Crucifié. Ô bonne Croix, si longtemps désirée, si ardemment aimée, rendez-moi à mon divin Maître. Que par vous je sois admis à la gloire de Celui qui par vous m'a sauvé. »
Il se dépouilla lui-même de ses vêtements, les distribua aux bourreaux, puis fut lié à une croix d'une forme particulière, appelée depuis croix de Saint-André. Le saint, du haut de sa croix, exhortait les fidèles, prêchait les païens, attendris eux-mêmes. Une demi-heure avant son dernier soupir, son corps fut inondé d'une lumière toute céleste, qui disparut au moment où il rendit l'âme.(2)
André est représenté en sautoir sur sa croix en X, appelée "decussata" en raison de sa ressemblance avec le decussis, le chiffre romain dix.
Protecteur : Saint André est invoqué pour que la vérité se fasse dans les fausses accusations, contre la coqueluche des enfants, la stérilité, les maux de gorge, la goutte, et par les filles qui veulent trouver un mari.(3)
Saint André, 1640, François Duquesnoy, Vatican, Basilique Saint-Pierre (4)
En 360 des reliques des SS. Timothée, André et Luc furent apportées, sur ordre de Constance II (337-361), dans l'église des Saints Apôtres de Constantinople, qui avait été bâtie par Constantin pour être son mausolée (5). Elle deviendra la principale nécropole des empereurs et impératrices byzantins. Lorsqu'en 1461, après la chute de Constantinople, les derviches du sultan Mehmed II passèrent quatorze heures à briser les vestiges à coups de masses et de barres de fer, les ossements des apôtres, des basileus, des hauts dignitaires et des patriarches, furent jetés dans le Bosphore (du côté européen). (6)
Outre l'Église de Constantinople, la ville de Patras (Grèce), et le monastère du cap Saint-André à Chypre, de nombreux lieux et communes de par le monde portent le nom de Saint-André, en particulier Santander dont la croix figure sur le drapeau basque.
L’ordre de Russie le plus prestigieux était l’ordre impérial de Saint-André. La Russie actuelle a rétabli la croix de saint André sur les pavillons de ses navires de guerre, comme le faisaient autrefois les marins du tsar depuis 1690, sous le règne de Pierre Ier (1682-1725).
En souvenir du patronage de saint André sur l’ancien État de Bourgogne, la marine royale belge arbore aussi un pavillon à la croix de saint André.
Saint André est également considéré comme le premier évangélisateur du territoire sur lequel se trouve actuellement la Roumanie, étant célébré comme un des plus importants saints de l'orthodoxie roumaine. D'après George Alexandrou, saint André aurait passé vingt ans en ermite en Scythie mineure dans une grotte près d'un village actuellement nommé Ion Corvin aujourd’hui en Roumanie. (George Alexandrou, The Astonishing Missionary Journeys of the Apostle Andrew, in Road to Emmaus, vol. V, no 4, pp. 43-45.)
Il est le saint patron de l'Écosse.
Saint André est aussi le patron de la ville de San Andrés (Tenerife, Espagne).
De nombreux lieux de culte lui sont dédiés, en particulier les cathédrales de Bordeaux, d'Avranches, de Wells (Angleterre), d'Aberdeen (Écosse), de Glasgow (Écosse), d'Amalfi (Italie), de Saint-Pétersbourg, de Little Rock (Arkansas, USA), de Grand Rapids (Michigan, USA), de Yopougon (Côte d'Ivoire).
Le Martyre de saint André, de Bartolomé Esteban Murillo (1682), musée du Prado, Madrid, Espagne.
Il fit parti de ces grands évangélisateurs de la Gaule et fut le fondateur du siège épiscopal de Toulouse. Son nom latin "Saturnius", a été transformé dans la langue d'Oc en "Sarni" puis francisé en "Sernin".
Il évangélisa le Languedoc à partir de 245.
Saturnin mourut martyrisé en 250 pour avoir refusé de se plier à l'obligation qui était faite à tous les citoyens par l'empereur romain Dèce de sacrifier aux dieux païens.
Il s'oppose vigoureusement aux prêtres païens qui le martyrisent. Il aurait été jeté sur les marches du Capitole, le temple dédié à Jupiter quise trouvait à l'emplacement de l'actuelle place Esquirol. Puisil fut attaché par les pieds à un taureau furieux que l'on devait immoler et traîné le long du cardo maximus (la rue Saint-Rome) jusqu'à la rue du Taur (taureau).
Son corps aurait été lâché à l'endroit de l'actuelle église du Taur qui s'est appelée Notre-Dame de Saint-Sernin jusqu'au XVIème siècle. C'est là que le corps aurait été enterré en cachette.
À la fin du IVème siècle et au tout début du Vème l'évêque Exupère prit la décision de transférer les reliques de Saint Sernin à l'emplacement de la basilique actuelle et d'y construire un édifice.
Il nous rappelle l'ancienneté de notre foi chrétienne en France.
Confions-lui en ce jour le destin de la France.
Sous Decius et Gratus consuls, ainsi qu’un fidèle souvenir en est conservé, la cité de Toulouse reçut saint Saturnin, son premier et éminent évêque.
Saint Jacques de la Marche, Franciscain (1391-1476)
Ami de S. Bernardin de Sienne et de S. Jean de Capistran, saint Jacques de la Marche fut un grand orateur qui parcourut la Dalmatie, la Bosnie, la Hongrie, la Bohème, la Pologne et l'Italie, où il convertit des foules d'hérétiques. [1]
Né en 1391, il était originaire de la Marche d'Ancône (Italie); son berceau fut entouré d'une vive lumière qui présageait d'une manière évidente son glorieux avenir.
Quand il fut en âge de choisir un état de vie, sa première pensée fut de se faire Chartreux: mais quelques relations qu'il eut avec les Franciscains le décidèrent à entrer dans leur Ordre. Il fut, dès son noviciat, le modèle des vertus héroïques. Il ne donnait que trois heures au sommeil et passait le reste de la nuit à prier au pied du crucifix, pendant que des larmes inondaient son visage.
C'est dans la méditation des souffrances de son Sauveur qu'il puisa cette énergie surhumaine dont il montra de si beaux exemples durant ses courses apostoliques. Jamais il ne mangeait de viande; un peu de pain et quelques herbes étaient sa nourriture. Tous les jours il se donnait la discipline jusqu'au sang, et, pendant dix-huit ans, il porta sur sa chair nue un cilice avec une cotte de mailles armée de pointes de fer aiguës. Telle fut la préparation de l'apôtre.
Il eut d'immenses succès, en Allemagne, contre les hérétiques; dans une seule ville, deux cents jeunes gens, entraînés par ses exemples embrassèrent la vie religieuse. Une fois, les hérétiques tentèrent de l'empoisonner; mais voyant le plat se briser, au seul signe de la Croix fait par le Saint, ils s'écrièrent: "Le doigt de Dieu est là", et ils se convertirent.
St Jacques de la Marche et le breuvage empoisonné
En Norvège et en Danemark, il administra le Baptême à deux cent mille personnes. La Bohème était la proie de l'hérésie. A Prague, les hérétiques, pleins d'admiration pour l'éloquence de l'apôtre, lui promirent de se convertir s'il faisait un miracle. Après avoir invoqué Dieu et fait le signe de la Croix, il avala un breuvage empoisonné sans en ressentir aucun mauvais effet.
De retour en Italie, ayant affaire à un batelier qui refusait de lui faire traverser le Pô, Jacques n'hésita pas, étendit son manteau sur le fleuve et vogua heureusement vers l'autre rive.
Un jour qu'il avait combattu avec véhémence le vice de l'impureté, un auditeur, qui s'était cru visé personnellement, alla se poster sur son passage, dans un sanctuaire dédié à Marie, pour l'assassiner; mais il entendit une voix irritée qui lui cria: "Malheureux! Que fais-tu en Ma présence? Tu veux faire mourir Mon serviteur et le serviteur de Mon Fils!" Le coupable, demi-mort de peur, renonça à son criminel dessein.
Le prodige le plus étonnant de l'illustre apôtre fut la découverte et la résurrection d'un enfant assassiné par un juif et coupé en morceaux. [2]
Son amour de la pauvreté allait si loin, que c'était pour lui un sujet de joie que de manquer du nécessaire. Ayant été élu archevêque de Milan, il prit la fuite, et ne voulut jamais accepter cet honneur.
Il rendit la santé au duc de Calabre et au roi de Naples, attaqués de maladies dangereuses. Il mourut au couvent de la Trinité, près de Naples, le 28 novembre 1479, à l'âge de quatre-vingt-dix ans. [3]
[3] Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p.335.