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Christ Roi

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7 mars 2025 5 07 /03 /mars /2025 00:00

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/49/Verri%C3%A8re_de_Sainte_Perp%C3%A9tue_%28%C3%A9glise_Notre-Dame_de_Vierson%2C_XIXe_si%C3%A8cle%29.jpg/440px-Verri%C3%A8re_de_Sainte_Perp%C3%A9tue_%28%C3%A9glise_Notre-Dame_de_Vierson%2C_XIXe_si%C3%A8cle%29.jpg

Martyre de sainte Perpétue et de ses compagnons. Vitrail de l'église Notre-Dame de Vierzon (XIXe siècle).

 

Victimes de la persécution de Septime Sévère, Perpétue, Félicité et leurs compagnons sont probablement originaires de Thuburbo Minus, cité de l'Afique proconsulaire, l'actuelle Tebourba en Tunisie. Ils subirent le martyre à Carthage, dans l'amphithéâtre, le 7 mars 203.(1)

Perpétue est une jeune patricienne, Félicité une jeune esclave. Elles avaient toutes deux demandé le baptême à l'évêque de Carthage.(2) 

L'empereur Septime Sévère ayant interdit le christianisme, le groupe des catéchumènes, dont elles faisaient partie, est arrêté, avec Sature, Saturnin, Révocat et Secondule, à Thuburbo minus (Tebourba, actuelle Tunisie), au sud-ouest de Carthage (203). Pendant plusieurs mois, ils connurent la prison dans des conditions très dures, d'autant qu'ils étaient dans l'incertitude du sort exact qui les attendait. Perpétue a laissé une relation écrite de sa détention (Actes et Passions des martyrs chrétiens des premiers siècles, Cerf 2010). On peut noter qu'il s'agit d'un témoignage de femme unique dans l'Antiquité

À plusieurs reprises, Perpétue affronte victorieusement les autorités, celles de l'État, celle de son père ou encore celle du tribun responsable de la prison militaire.(5)

Félicité était enceinte et Perpétue, jeune mariée, allaitait son enfant. Le père de la jeune femme tenta en vain de la faire sacrifier aux dieux au nom de l'amour maternel. Quant à Félicité, elle mit au monde une petite fille dans sa prison. Trois jours après la naissance, elle était martyrisée et l'enfant fut adoptée par une chrétienne de la ville.

 

Extraits de la Passion de Perpétue et Félicité :

 

Un autre jour, pendant que nous prenions notre repas, on nous emmena subitement pour être interrogés et nous arrivâmes au forum. Le bruit se répandit aussitôt dans les environs du forum et une foule immense se rassembla.

Nous montâmes sur l'estrade. Interrogés, les autres firent leur confession de foi. On en vint à moi, et mon père apparut soudain avec mon fils; il me tira de la marche et dit :

"Sacrifie, aie pitié de ton enfant."

Le procurateur Hilarianus, qui avait alors reçu le droit de glaive à la place du proconsul Minucius Timinianus, défunt, dit :

"Epargne les cheveux blancs de ton père, épargne l'enfance de ton fils, fais le sacrifice pour le salut des empereurs."

Je répondis :

"Je suis chrétienne."

Et comme mon père se tenait près de moi pour provoquer ma chute, Hilarian

Texte issu d'Actes et Passions des martyrs chrétiens des premiers siècles, Cerf 2010.

Comme leurs compagnons, Perpétue et Félicité furent livrées aux bêtes du cirque, enveloppées dans un filet, et livrées à une vache furieuse.

Elles attirèrent la pitié des spectateurs devant ces jeunes mères torturées. L'une des jeunes femmes était très frêle et l'autre venait d'accoucher.

Perpetue, la première, fut projetée en l'air et retomba sur le dos. Sa tunique se déchira sur le côté. Alors, elle s'assit, et l'arrangea afin de cacher ses cuisses, plus préoccupée de sa pudeur que de sa souffrance. Ensuite, elle chercha une épingle à cheveux et rattacha sa chevelure qui s'était défaite. Elle ne voulait pas endurer le martyre les cheveux dénoués et paraître porter le deuil en pleine gloire. Pour une romaine, c'est un signe d'affliction de laisser ses cheveux libres sur ses épaules. Puis elle se releva et voyant Félicité à terre, elle alla vers elle, lui tendit la main et l'aida à se relever. Toutes les deux restèrent ainsi debout. La cruauté de la foule en fut vaincue et on les reconduisit par la porte des Vivants. On les acheva en les égorgeant. C'est Perpétue qui guida la main de l'apprenti gladiateur chargé de l'égorger.

 

 

Saintes Perpétue et Félicité, Martyres (†203)

Selon les "acta" de leur martyre, des témoins disaient :

Leur visage était rayonnant et d'une grande beauté. Il était marqué non de peur mais de joie.

Avec saint Cyprien, les saints Perpétue et Félicité comptent parmi les plus illustres des martyrs africains, tant en Afrique même que plus généralement en Occident, en Italie et en Espagne.

 

Leur culte connut très vite une grande popularité : leur jeunesse, leur situation de mère de famille, leur courage, le fait qu'elles fussent des catéchumènes les font figurer en tête des martyres mentionnées dans la première prière eucharistique de la liturgie latine.

 

Quelques années plus tard, Tertullien (150- † 220) évoquait la martyre Perpétue (De l'âme, 55, 4.) L'anniversaire de leur martyre, à la date du 7 mars figure dans la Depositio martyrum, calendrier romain du IVe siècle.

 

Dans toute la littérature hagiographique, il n'est guère de textes qui présentent autant de fraîcheur et de spontanéité que les parties narratives de la Passion de Perpétue et Félicité, un document élaboré probablement peu après le martyre, donc dans les toutes premières années du IIIe siècle. (Dictionnaire des saints et Grands témoins du christianisme, Sous la direction de Jean-Robert ARMOGATHE et André VAUCHEZ, CNRS Éditions, Paris 2019, p. 953-955.)

 

Elles sont fêtées par les Églises d'Orient le 1er février.

 

 

Sources

(1) Dictionnaire des saints et Grands témoins du christianisme, Sous la direction de Jean-Robert ARMOGATHE et André VAUCHEZ, CNRS Éditions, Paris 2019, p. 953-958; (2); (3); (4) Anne BERNET, Les Chrétiens dans l'Empire romain, des persécutions à la conversion Ier - IV° siècle, Perrin, Mesnil, sur-l'Estrée 2003; (5) Revue Codex, 2000 ans d'aventure chrétienne, Editions CLD, n° 1, Automne 2016, p. 128-129.

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6 mars 2025 4 06 /03 /mars /2025 00:00
Sainte Colette, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 48

Sainte Colette, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 48

Ses parents qui habitent Corbie en Picardie, ne peuvent avoir d'enfants. Mais sa mère, qui prie S. Nicolas, est un jour enceinte. Elle a soixante ans. Heureuse de cette naissance qui a eu lieu le 13 janvier 1381, elle appelle sa fille Nicolette (devenu en diminutif Colette.) Elle est élevée dans la crainte de Dieu et la pratique des vertus chrétiennes.

 

Colette est si petite que tout le monde se moque d'elle. On l'appelle "la naine". A quatorze ans, elle se rend à Notre-Dame-de-Berbières, haut lieu de pélerinage, et prie ainsi: "Hélas, sire, s'il vous plaît-il que je demeure aussi petite!". Et, dit la narration, "incontinent, l'oraison terminée, elle trouva qu'elle était creuche (accrue) et qu'elle était plus grande au retourner qu'elle n'avait été au venir". Depuis, les petites filles de Picardie chantent : "Sainte Colette, tire-moi les jambettes, rends-moi sage et parfaite". [1]

 

Colette s'est fait une solitude de la maison paternelle, vivant retirée dans une petite chambre, où elle partage son temps entre la prière et le travail des mains. Alarmée du péril auquel l'exposait sa beauté, elle prie Dieu de la lui ôter; et elle devient si maigre et si pâle, qu'elle est à peine reconnaissable.

Statue de sainte Colette : monastère des Clarisses à Poligny (Jura)

Statue de sainte Colette : monastère des Clarisses à Poligny (Jura)

Devenue orpheline à dix-huit ans, Colette se sépare de ses biens au profit des pauvres et fait plusieurs essais de vie religieuse. Elle obtient du père Abbé d'un monastère voisin, la possibilité d'entrer chez les béguines d'Amiens malgré son âge; elle n'y reste qu'un an jugeant leur vie trop douce. Même déception chez les bénédictines, puis chez les clarissesSon père spirituel est franciscain et comprend son désir d'austérité. Il la fait entrer dans le Tiers-Ordre de Saint François comme recluse à Corbie où elle reste quatre ans entiers, dans une cellule étroite, chargée d'un cilice et de chaînes de fer, et s'abandonnant à toutes les austérités de la pénitence. [2] Là, elle doute de ses révélations intérieures et devient aveugle jusqu'à ce qu'elle consente à répondre à un appel de Dieu à réformer le Second Ordre de Saint François, les Clarisses. Après avoir reconnu en effet, par plusieurs inspirations, que la volonté de Dieu était qu'elle travaille aussi au salut des autres, elle obtient de rencontrer le pape Benoît XIII qui réside alors en Avignon. Ce pape était un "antipape d'Avignon" du Grand Schisme qui déchirait alors l'Occident. Mais son sens spirituel était réel et profond. Il reçut la profession religieuse de sainte Colette dans la règle de Sainte Claire et la nomme abbesse de tous les monastères qu'elle sera amenée à fonder ou réformer. Si Colette s'adressa à Benoît XIII, c'est que, dans l'incertitude sur l'obédience à laquelle il fallait se rattacher, elle suivit la France entière, qui avait reconnu le pape d'Avignon ; mais dès les décisions connues du concile de Pise (1409), elle fit ratifier par Alexandre V, l'élu du concile, les faveurs reçues précédemment de Benoît XIII. [3]

Sainte Colette de Corbie, clarisse († 1447)

Sa mission confirmée par le pape, Colette vint en Franche-Comté, parcourut la Bourgogne, la Savoie, l'Espagne, l'Allemagne et la Belgique, fonda dix-huit monastères très observants, dont celui de Poligny (Jura) - ses religieuses sont appelées "colettines" -et celui de Besançon, puis bien d'autres.

 

Grâce à elle, les "Clarisses" reviennent à leur idéal primitif de "pauvres dames" et les monastères se multiplient. Au Puy-en-Velay, Colette fonda un monastère de Clarisses dans les années où sainte Jeanne d'Arc relevait notre nationalité. Il serait facile de montrer en quel lieu se trouvait ce monastère si la Révolution n'avait pas profané ces souvenirs. [4] 

 

Au total dix-sept Couvents furent fondés de 1410 à 1447 et d'autres réformés : Besançon (1410), Auxonne (1412), Poligny (1415-1417), Seurre (1421-1423), Decize (1419), Moulins (14221-1425), Aigueperse (1422-1425), Le Puy-en-Velay (1425-1432), Vevey (1422-1425), Orbe (1426-1427), Montbéliard (1430), Lézignan-Corbières (avant 1431), Castres (avant 1443), Béziers (avant 1443), Heidelberg (1438), Pont-à-Mousson (1431-1447), Hesdin (1437-1440), Amiens (1442-1444), Gand (1437-1442). [5]

 

Colette aime dire : "La vraie sagesse se soumet à Jésus et à la Vierge sa douce Mère". [6]

 

Tandis qu'elle vivait recluse à Corbie, Colette reçut des visions de saint François d'Assise. Un jour, elle vit François qui la présentait à Dieu comme la réformatrice de son ordre. [7]

 

Colette meurt à Gand en Belgique, à 66 ans, le 6 mars 1447. Elle est invoquée contre la stérilité, et pour la guérison des maladies des yeux.

Son corps sera, par la suite, transporté à Poligny dans le Jura.

Colette est béatifiée en 1625 et canonisée le 24 mai 1807 par Pie VII.

 

PRATIQUE. Aimez à méditer la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, les vendredis surtout.  

 


Sources

 

(1) Le Petit Livre des Saints, Editions du Chêne, tome 2, 2011, p. 48 ; (2) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 65 ; (3) L'Evangile au quotidien ; (4) Père J.-B.-J. Ayroles, Jeanne d'Arc sur les autels et la régénération de la France, 1885, Rééd. Éditions Saint-Rémi, Cadillac 2009, p. 361 ; (5) Réflexion chrétienne ; (6) Saints de France ; (7) Evangélisation http://nouvl.evangelisation.free.fr/leblanc_colette_de_corbie.htm ; (8) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 48.

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5 mars 2025 3 05 /03 /mars /2025 00:00
Sainte Olive ou Olivia, Martyre à Brescia (IIe siècle)

Mise à mort à Brescia (Lombardie) en 119 où se trouvent ses reliques mais l'histoire est plus discrète que la légende.(1)

 

À ne pas confondre avec Sainte Olive de Palerme (IXe siècle), martyre à Tunis.

 

Elle est invoquée par les filles dont la virginité est en danger. Son corps est vénéré dans l’église Sainte-Afra à Brescia.

 

Sources: (1) Nominis ; (2)

 

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5 mars 2025 3 05 /03 /mars /2025 00:00

Le Carême est un exemple de tradition ORALE apostolique contraignante qui n’est pas explicitement mentionnée dans les Écritures (bien qu’elle ait des précédents dans les jeûnes de 40 jours de Moïse, du Christ, etc.), mais qui a été universellement observée dans l’Église catholique depuis l’Antiquité.

Mercredi des Cendres : entrée en Carême

Tu es poussière, et à la poussière tu retourneras.

Genèse 3,19

Voici le temps favorable,
Voici le Jour du Salut ;
Venez, adorons le Seigneur

               

Jésus appelle à la conversion. Cet appel est une partie essentielle de l’annonce du Royaume : "Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l'Évangile" (Mc 1,15).

 

Dans la prédication de l’Église cet appel s’adresse d’abord à ceux qui ne connaissent pas encore le Christ et son Évangile. Aussi, le Baptême est-il le lieu principal de la conversion première et fondamentale. C’est par la foi en la Bonne Nouvelle et par le Baptême (cf. Ac 2, 38) que l’on renonce au mal et qu’on acquiert le salut, c’est-à-dire la rémission de tous les péchés et le don de la vie nouvelle.

          
Or, l’appel du Christ à la conversion continue à retentir dans la vie des chrétiens.

Cette seconde conversion est une tâche ininterrompue pour toute l’Église qui "enferme des pécheurs dans son propre sein" et qui "est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et qui poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement" (LG 8). Cet effort de conversion n’est pas seulement une œuvre humaine. Elle est le mouvement du "cœur contrit" (Ps 51(50), 19) attiré et mû par la grâce (cf. Jn 6, 44 ; 12, 32) à répondre à l’amour miséricordieux de Dieu qui nous a aimés le premier (cf. 1 Jn 4, 10).

         
Comme déjà chez les prophètes, l’appel de Jésus à la conversion et à la pénitence ne vise pas d’abord des œuvres extérieures, "le sac et la cendre", les jeûnes et les mortifications, mais la conversion du cœur, la pénitence intérieure. Sans conversion du cœur, sans bonne volonté, les œuvres de pénitence restent stériles et mensongères ; par contre, la conversion intérieure pousse à l’expression de cette attitude en des signes visibles, des gestes et des œuvres de pénitence (cf. Jl 2, 12-13 ; Is 1, 16-17 ; Mt 6, 1-6. 16-18).  

       
La pénitence intérieure est une réorientation radicale de toute la vie, un retour, une conversion vers Dieu de tout notre cœur, une cessation du péché, une aversion du mal, avec une répugnance envers les mauvaises actions que nous avons commises. En même temps, elle comporte le désir et la résolution de changer de vie avec l’espérance de la miséricorde divine et la confiance en l’aide de sa grâce. Cette conversion du cœur est accompagnée d’une douleur et d’une tristesse salutaires que les Pères ont appelées animi cruciatus (affliction de l’esprit), compunctio cordis (repentir du cœur) (cf. Cc. Trente : DS 1677-1678 ; 1705 ; Catech. R. 2, 5, 4).    

       

Le cœur de l’homme est lourd et endurci. Il faut que Dieu donne à l’homme un cœur nouveau (cf. Ez 36, 26-27). La conversion est d’abord une œuvre de la grâce de Dieu qui fait revenir nos cœurs à lui : "Convertis-nous, Seigneur, et nous serons convertis" (Lm 5, 21). Dieu nous donne la force de commencer à nouveau. C’est en découvrant la grandeur de l’amour de Dieu que notre cœur est ébranlé par l’horreur et le poids du péché et qu’il commence à craindre d’offenser Dieu par le péché et d’être séparé de lui. Le cœur humain se convertit en regardant vers Celui que nos péchés ont transpercé (cf. Jn 19, 37 ; Za 12, 10) :
      

Ayons les yeux fixés sur le sang du Christ et comprenons combien il est précieux à son Père car, répandu pour notre salut, il a ménagé au monde entier la grâce du repentir (S. Clément de Rome, Cor. 7,4). (…)         
         

La pénitence intérieure du chrétien peut avoir des expressions très variées. L’Écriture et les Pères insistent surtout sur trois formes : le jeûne, la prière, l’aumône (cf. Tb 12, 8 ; Mt 6, 1-18), qui expriment la conversion par rapport à soi-même, par rapport à Dieu et par rapport aux autresÀ côté de la purification radicale opérée par le Baptême ou par le martyre, ils citent, comme moyen d’obtenir le pardon des péchés, les efforts accomplis pour se réconcilier avec son prochain, les larmes de pénitence, le souci du salut du prochain (cf. Jc 5, 20) l’intercession des saints et la pratique de la charité "qui couvre une multitude de péchés" (1 P 4, 8).  

      

La conversion se réalise dans la vie quotidienne par des gestes de réconciliation, par le souci des pauvres, l’exercice et la défense de la justice et du droit (cf. Am 5, 24 ; Is 1, 17), par l’aveu des fautes aux frères, la correction fraternelle, la révision de vie, l’examen de conscience, la direction spirituelle, l’acceptation des souffrances, l’endurance de la persécution à cause de la justice.

Prendre sa croix, chaque jour, et suivre Jésus est le chemin le plus sûr de la pénitence (cf. Lc 9, 23) : »

Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive.

Mercredi des Cendres : entrée en Carême

Source : Catéchisme de l’Église catholique §1427-1428 ; 1430-1432 ; 1434-1435

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour Religion
4 mars 2025 2 04 /03 /mars /2025 11:23

L'Église catholique ne reconnaît pas comme surnaturelles les "visions", "révélations" et "communications" de la mystique Maria Valtorta (1897-1961), a annoncé le dicastère pour la Doctrine de la foi ce 22 février 2025.

L'Église catholique ne reconnaît pas comme surnaturelles les "visions", "révélations" et "communications" de la mystique Maria Valtorta

Les ‘révélations’ de Maria Valtorta ne sont pas surnaturelles, affirme le Saint-Siège

 

I.Media - publié le 04/03/25

 

L'Église catholique ne reconnaît pas comme surnaturelles les "visions", "révélations" et "communications" de la mystique Maria Valtorta (1897-1961), a annoncé le dicastère pour la Doctrine de la foi ce 22 février 2025.

L'Église catholique ne reconnaît pas comme surnaturelles les "visions", "révélations" et "communications" de la mystique Maria Valtorta (1897-1961), a annoncé le dicastère pour la Doctrine de la foi dans un bref communiqué publié sur son site à la date du 22 février 2025. Les écrits de cette Italienne connaissent encore aujourd'hui un certain succès, même s'ils ont été mis à l’Index en 1959 et critiqués par le Saint-Siège à plusieurs reprises depuis.

 

Le dicastère explique avoir voulu publier cette note après avoir été souvent sollicité concernant la position de l’Église sur les écrits de Maria Valtorta. Il cite notamment son livre L'Évangile tel qu'il m'a été révélé, ouvrage en dix tomes dans lequel l’Italienne raconte à sa manière le récit de la vie du Christ, aussi connu sous le nom de "poème de l'Homme-Dieu".

 

"Les prétendues 'visions', 'révélations' et 'communications' contenues dans les écrits de Maria Valtorta, ou en tout cas qui lui sont attribuées, ne peuvent être considérées comme d'origine surnaturelle", affirme le dicastère pour la Doctrine de la foi. Elles "doivent simplement être considérées comme des formes littéraires que l'auteur a utilisées pour raconter, à sa manière, la vie de Jésus-Christ", insiste-t-il.

 

Le dicastère rappelle que l’Église n’accepte pas les "Évangiles apocryphes et autres textes similaires" comme "normatifs", car elle "ne reconnaît pas leur inspiration divine". L’Église se réfère uniquement au canon des "Évangiles inspirés", soit ceux écrits par les évangélistes Jean, Marc, Matthieu et Luc.

 

Entre 1943 et 1951, Maria Valtorta, une grande lectrice d’écrits mystiques ayant traversé de nombreuses épreuves dans sa vie, a rédigé un Évangile, selon elle "sous la dictée du Saint-Esprit". Plus tard, elle a aussi affirmé avoir reçu des commentaires de textes liturgiques de la part de son ange gardien. Ses écrits, amplement diffusés, ont alors attiré les foudres du Saint-Siège.

 

Condamnation à l'Index

En 1959, l’«Évangile" de Valtorta a été mis à l’Index par le "Saint Office", ancêtre du dicastère pour la Doctrine de la foi, qui lui reprochait principalement son "irrévérence" envers le récit biblique. Le Vatican avait décrit l’ouvrage comme "une vie de Jésus mal romancée" dans L’Osservatore Romano du 6 janvier 1960.

 

En outre, Rome déplorait un récit dans lequel "Jésus est loquace à l'extrême, presque vantard, toujours prêt à se proclamer Messie et Fils de Dieu et à donner des leçons de théologie dans les mêmes termes que ceux qu'utiliserait un professeur d'aujourd'hui" et Marie "a la facétie d'un propagandiste moderne" et donne des "leçons de théologie mariale". Le Saint-Siège mettait aussi en garde contre une forme de "nouvelle mariologie" présente dans le texte.

 

Critiques du cardinal Ratzinger

Malgré l’interdiction, la publication se poursuit dans les années suivantes, profitant en outre de la suppression de l’Index par le Concile Vatican II en 1966. Cependant, le Saint-Siège va continuer de mettre en garde contre les écrits de Maria Valtorta. Ainsi le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi, a rappelé que la condamnation de l’Index conservait sa valeur morale et mettait en garde contre les "dommages" provoqués par ce texte, dans une lettre publiée en 1984. En 1988, il déplorait dans une autre lettre "un ensemble de fantaisies enfantines, d’erreurs historiques et exégétiques, le tout présenté dans un contexte subtilement sensuel".

 

En 2021, la commission doctrinale de la Conférence des évêques de France avait publié un "bref avertissement" pour rappeler que le Magistère de l’Église n’a jamais reconnu les écrits de Maria Valtorta comme étant d’inspiration surnaturelle.

SOURCES:

- https://fr.aleteia.org/2025/03/04/les-revelations-de-maria-valtorta-ne-sont-pas-surnaturelles-affirme-le-saint-siege

- https://x.com/AleteiaFR/status/1896865358805713143?t=0b-q47JaZSs--Q_Z1twJ8w&s=19

Autres informations sur Maria Valtorta :

Les erreurs, les hérésies et les blasphèmes du Poème de l’Homme-Dieu de Maria Valtorta (d'après un article de Fide Post)

 

[...]

 

Après 10 ans d’enquête sous le pontificat de Pie XII, une nouvelle sentence tombe dès le 16 décembre 1959 par un décret du Saint Office qui condamne à nouveau toutes les pseudo-révélations de Valtorta et interdit toute impression ou toute distribution de ces textes, qui sont placés à l’Index des livres prohibés :

 

Les éminentissimes et très révérends cardinaux de la Suprême Congrégation du Saint Office, à qui a été confié la sauvegarde des choses ayant attrait à la Foi et aux mœurs, après avoir recueilli les précédents opinions des consultants, ont unanimement condamné et ordonné que les livres écrits par un auteur anonyme en quatre volumes, soient inscrits à l’index des livres prohibés. Le premier de ces livres étant :

 

Il Poema di Gesu (Le poème de Jésus), chez l’imprimeur M. Pisani

 

Suivi de :

 

Il Poema dell’Uomo-Dio (Le poème de l’homme-Dieu), ibidem.

 

Le vendredi de ce même mois et de cette même année, « le très saint père Jean XXIII, pape par la grâce de la divine providence » (sic), après avoir entendu les rapports des très révérends pères, approuva cette décision et ordonna sa publication.

 

Donné à Rome, au Saint Office, le 5 Janvier 1960. Sebastian Masala, Notaire.

 

Dans l’Osservatore Romano du 6 Janvier 1960, on lit la notice suivante, qui explique la décision du Saint Office et qui résume pour nous la teneur générale de l’œuvre de Valtorta :

 

Les raisons de cette mise à l’index sont facilement compréhensibles pour ceux qui ont eu la douloureuse patience de lire les 4000 pages de cette édition. Tout d’abord, le lecteur est frappé par la longueur des discours attribués à Jésus et à la Très Sainte Vierge, ainsi que par les interminables dialogues entre les nombreux personnages qui peuplent ces passages. Les Quatre Evangiles nous présentent un Jésus humble, réservé. Ses discours sont parcimonieux, précis, et ont une efficacité maximale. A l’inverse, dans cette espèce de fiction, Jésus est décrit comme bavard, presque revendicatif, toujours prêt à se déclarer lui-même le Messie et le Fils de Dieu et à donner des leçons de théologie avec les termes qu’emprunterait un professeur de notre époque. Dans l’Evangile, nous admirons l’humilité et le silence de la Mère de Jésus. Ici, au contraire, l’auteur de ce livre montre la Sainte Vierge comme une sorte de propagandiste moderne, présente dans tous les coups, toujours prête à donner des leçons de théologie mariale, présentées à la manière des études actuelles. L’histoire se poursuit lentement, au milieu des ragots. On découvre de nouveaux faits, de nouvelles paraboles, de nouveaux personnages et beaucoup, beaucoup de femmes suivant Jésus. Certains passages sont ainsi fort scabreux et rappellent les descriptions et les scènes que l’on trouve dans les romans modernes. Pour ne donner que quelques exemples : la confession faite à Marie par une certaine Aglaé, une femme de mauvaise vie (volume 1, p. 790), une histoire bien peu édifiante (volume 1, p. 887), une danse réalisée, certainement pas de façon modeste, devant Pilate dans le Prétoire (volume 4, p. 75), etc. Arrivés à ce point, une réflexion nous vient spontanément : cet ouvrage, par sa nature et selon les intentions de l’auteur et de l’éditeur, pourrait aisément tomber dans les mains des religieux et des élèves de leurs écoles. Dans ce cas, la lecture de passages tels que nous les avons cités, pourrait difficilement se faire sans danger ou sans dommages spirituels. […] Au milieu de tant de prétentions de culture théologique, on trouvera dans cet ouvrage quelques perles qui ne brillent certainement pas de l’éclat de l’orthodoxie catholique. […] Ainsi, même si cet ouvrage n’avait prétendu n’être qu’un roman, il aurait aussi bien mérité sa condamnation en raison de son irrévérence. Mais en réalité, les intentions de l’auteur vont bien plus loin que cela. En effet, vers la fin du 4e volume, à la page 839, l’auteur se révèle. C’est une femme et elle écrit qu’elle est un témoin de tous les temps messianiques et qu’elle s’appelle Maria.

 

Malgré la condamnation du Saint Office, ainsi que la recension pour le moins hostile de l’Osservatore Romano (doublée d’une autre le 1er Décembre 1961), une seconde édition du Poème fut publiée, puis traduite en allemand, en français, en espagnol et en anglais.

 

Précisons encore une fois que l’enquête et la condamnation sont l’œuvre des loyaux cardinaux et pères du Saint Office sous Pie XII. L'anti-pape Jean XXIII ne fit que ratifier une décision prise bien avant son intrusion, et il lui aurait été bien mal avisé de s’y opposer, alors qu’il devait discrètement lancer le programme de destruction moderniste avec le concile de Vatican 2. Notez aussi que peu de temps après Vatican 2, Paul VI, en plus de supprimer le Saint Office, supprima également l’Index des Livres Prohibés. Nous verrons plus loin dans cet article comment la hiérarchie conciliaire a considéré les « révélations » de Valtorta au fil du temps.

 

Car en effet, si nous écrivons cet article, c’est parce que jusqu’à aujourd’hui, on observe dans certains milieux conciliaires, et même dans certains milieux traditionnalistes, une dévotion proprement obsessionnelle pour l’ouvrage de Maria Valtorta. Certes, la passion désordonnée pour la fausse mystique et l’attrait malsain de l’apparitionnisme n’est pas une chose nouvelle. La Chrétienté a connu son lot de phénomènes de ce type par le passé.

 

Comme nous allons le prouver, les « révélations » de Maria Valtorta, en plus de contenir des erreurs théologiques énormes, contiennent également des blasphèmes épouvantables contre Notre Seigneur Jésus-Christ et contre la Très Sainte Vierge Marie.

 

Comment expliquer que ces pseudo-révélations aient pu trouver de l’intérêt chez des prêtres d’avant Vatican 2 comme le père Romualdo Migliorini (le directeur spirituel de Valtorta) ou comme le frère Juan de Escobar qui en traduisit l’édition espagnole à la fin des années 1970, sinon en considérant que ces clercs étaient déjà séduits par les idées modernistes qui se dégagent de l’œuvre ?

 

Comment expliquer aussi que même des catholiques plutôt proches de la Tradition se passionnent ou recommandent la lecture de ce tissu d’horreurs ?

 

Nous avertissons les lecteurs que certains passages que nous allons décrire plus bas sont très réellement choquants, tant ils insultent l’honneur de Notre Seigneur Jésus-Christ et de Sa Très Sainte Mère. Nous ne les reproduirons que partiellement, avec autant de retenue que possible, mais de façon suffisamment exhaustive pour que les adeptes de Valtorta réalisent qu’il est urgent pour eux de cesser au plus tôt d’accorder du crédit à ces fausses révélations.

 

Aspect général du Poème de l’homme-Dieu

 

D’une façon générale, et comme l’a bien expliqué l’article de l’Osservatore Romano, et comme le titre de l’ouvrage le suggère lui-même, ce qui frappe avant tout, c’est que le Poème de l’homme-Dieu nous présente un « Jésus » excessivement humanisé. En conséquence de quoi la perfection de sa nature humaine est rabaissée à l’extrême, tandis que sa divinité est pour ainsi dire effacée.

 

En ce qui me concerne, lorsque je lus pour la première fois quelques passages du Poème il y a quelques années, mon impression se fixa rapidement sur une conviction claire : ces révélations sont fausses. Elles sont soit l’œuvre d’une malheureuse fabulatrice, ou bien d’une malheureuse ignorante trompée par le démon.

 

Il suffit de jeter un œil sur l’horrible croquis du « Jésus », réalisé par l’artiste Lorenzo Ferri sur les instructions directes de Valtorta, pour être frappé de frayeur et de dégout. Nous avons ici affaire à un faux Jésus, à un Christ gnostique, et non pas à Notre Seigneur Jésus-Christ. Le contenu de cette œuvre putride que nous allons maintenant analyser achèvera de vous convaincre de son extrême dangerosité.

 

Le « Jésus » de Valtorta apparait donc globalement plutôt comme un homme fait Dieu, plutôt que comme Dieu fait homme. Depuis son enfance jusqu’à l’âge adulte, le « Jésus » de Valtorta est décrit comme un individu sans grande dignité, agité, gourmand, et surtout, quasiment sans aucune conscience de sa mission, de sa messianité et de sa divinité, comme s’il ne la découvrait qu’au fur et à mesure de sa vie.

 

De la même façon, la « Marie » de Valtorta est présentée sans aucune dignité, mais comme une femme agitée, bavarde et mondaine. À l’instar du faux Jésus, la « Marie » de Valtorta est décrite comme étant partiellement ignorante de sa sainteté particulière, ce qui s’en ressent dans la manière par laquelle elle nous est présentée.

 

De plus, comme le remarquait Anselmo de la Cruz dans un excellent article, un autre aspect du Poème de l’homme-Dieu est son ton particulièrement graveleux, commun et vulgaire. On y trouve une certaine propension à parler de choses impures et on y décèle « une obsession sexuelle généralisée », selon le mot d’un critique catholique bien avisé.

 

Pour le reste, le style du discours est la plupart du temps parfaitement indigne de toute parole inspirée. Comme le notèrent de sages observateurs du temps de la parution du Poème, ce qu’on peut en dire, au grand minimum, c’est qu’il s’agit là d’un très mauvais roman. D’après nous, c’est bien pire que cela.

 

Voyons à présent les problèmes théologiques graves que l’on trouve dans cet ouvrage.

 

La Révélation biblique n’est pas close et doit être complétée par de nouvelles révélations

 

Selon les messages du « Jésus » de Valtorta, la Révélation divine n’est pas close et n’est pas parfaitement possédée par l’Église. Il faut y ajouter et y remplacer certaines parties, devenues obscures au fil des âges, d’autres ayant disparu. Les passages ci-dessous se trouvent dans le volume 11, aux pages 887 et suivantes, dans l’édition du Centro Editoriale Valtortiano de 1987.

 

On fait dire à ce « Jésus » :

 

Ta mission est d’illuminer certains points que diverses circonstances ont recouverts de ténèbres, formant ainsi des zones obscures dans la lumière des livres évangéliques et des points qui semblent fracturés. Et pour ces points obscurs entre un épisode et un autre, des points indéchiffrables, ceci est la clé pour comprendre certaines situations de façon exacte.

 

Plus loin, « Jésus » affirme à l’endroit de ceux qui voudraient remettre en cause les « visions » de Valtorta :

 

S’ils répondent que la Révélation s’est close par le dernier Apôtre et que rien de doit être ajouté, voici : Et si je désirais reconstruire l’image de ma divine charité, comme l’on restaure les mosaïques en rénovant les parties endommagées et manquantes, et si je remplaçais les parties manquantes et désirais faire ceci en ce siècle alors que l’espèce humaine est plongée dans les ténèbres ? En vérité, tu devrais me remercier, car j’ai ajouté de nouvelles lumières à la lumières que tu possèdes, laquelle ne suffit plus pour voir ton sauveur.

 

Remarquez ici qu’on ne parle pas de simples révélations privées qui pourraient édifier les fidèles par quelque enseignement vertueux ou quelque instruction pouvant aider à grandir spirituellement ou à approfondir légitimement quelque point de la foi. Non, ici, le « Jésus » de Valtorta affirme que la Révélation n’est pas parfaite, qu’elle s’est obscurcie au fil du temps et qu’il en manque certaines parties, lesquelles doivent être remplacées.

 

Tout ceci s’oppose complètement à la Sainte Écriture et aux dogmes de l’Église. On lit dans les derniers versets du livre de l’Apocalypse :

 

Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre : Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu lui ajoutera à lui les plaies écrites dans ce livre ; et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu lui retranchera sa part du livre de vie, et de la ville sainte, et de ce qui est écrit dans ce livre. – Apocalypse 22 ; 18-19

[...]

 

Un salut promis à tous sans condition

 

Pour preuve de notre développement précédent, le fait est que les messages de Valtorta insistent sur une notion vague de rédemption universelle et inconditionnelle du genre humain par les seuls mérites de Jésus-Christ. Le pseudo-Jésus affirme ceci dans le volume 11, p. 544 (voir aussi p. 788) :

 

Le couple Jésus-Marie est l’antithèse du couple Adam-Eve. Le couple Jésus-Marie est destiné à annuler tout ce que firent Adam et Eve, et de restaurer la race humaine au point où elle se trouvait lors de sa création, riche en grâces et dans tous les dons que lui offrit le Créateur. La race humaine a obtenu une régénération totale par l’œuvre du couple Jésus-Marie qui en sont ses nouveaux fondateurs. Le temps passé a été effacé. Le temps et l’histoire humaine commence réellement à partir du moment où la nouvelle Eve, par un changement dans la Création, tira de son ventre le nouvel Adam.

 

S’il est exact que le Seigneur Jésus-Christ S’est offert et a souffert pour la rémission de nos péchés, cette œuvre salvifique n’est efficace que pour ceux qui, considérant Ses ineffables mérites, adhèrent sincèrement à Sa doctrine et à Son Église. Ce passage de Valtorta, ainsi que d’autres, insinuent donc une imprécision certainement délétère.

 

« Marie » est la « seconde-née du Père »

 

Autre développement très étrange des messages de Valtorta. Dans le volume 1, à la page 3, Valtorta prétend que la Vierge Marie est, après le Christ, la « seconde-née du Père ».

 

Cette formulation bizarre exprime certains relents gnostiques. Dans tous les cas, il s’agit ici d’une erreur, étant donné que le Christ est le Fils unique de Dieu, comme nous le répétons dans le Crédo : « Je crois…en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu ».

 

Dans un autre passage, au volume 4, p. 240[3], « Marie » est décrite comme devant devenir « seconde après Pierre dans la hiérarchie ecclésiastique ».

 

Ces affirmations hétérodoxes ont possiblement quelque rapport avec l’erreur précédemment analysée, ainsi qu’avec la suivante. Bien des critiques de Valtorta ont en effet remarqué qu’il y avait chez elle une certaine volonté de développer une mariologie et une ecclésiologie particulières.

 

La Rédemption est consommée par « Marie »

 

Le « Jésus » de Valtorta lui révèle que la Rédemption ne fut pas consommée par lui, mais par « Marie ». Nous lisons ceci à la page 600 du volume 11 :

 

Tout le monde pense que la Rédemption s’acheva par mon dernier soupir. Non, tel ne fut pas le cas. La mère acheva la rédemption, en y ajoutant sa triple torture afin de racheter la triple concupiscence.

 

Nous voyons ici encore une probable hérésie. Premièrement, le Concile de Trente affirme clairement que :

 

Notre Seigneur Jésus-Christ est le seul Rédempteur et Sauveur.

 

Certes, il est exact que la doctrine catholique enseigne que la Très Sainte Vierge Marie a coopéré plus que quiconque à la Rédemption du genre humain par sa très pieuse participation aux souffrances de son Divin Fils, comme ceci fut prophétisé dès Genèse 3 ; 15. Le Pape Pie IX enseigne ainsi :

 

En sorte que, comme le Christ, médiateur entre Dieu et les hommes, détruisit, en prenant la nature humaine, l’arrêt de condamnation qui était contre nous et l’attacha triomphalement à la croix ; ainsi la Très Sainte Vierge, unie étroitement, unie inséparablernent avec lui, fut, par Lui et avec Lui, l’éternelle ennemie du serpent venimeux, le vainquit, le terrassa sous son pied virginal et sans tache, et lui brisa la tête. – Pie IX, Ineffabilis Deus, proclamation du dogme de l’Immaculée Conception

 

C’est pourquoi, et dans cette acception uniquement, le magistère de l'Église qualifie notre Très Sainte Mère du Ciel de médiatrice et de co-rédemptrice, et ce dernier terme doit se comprendre comme Marie, coopératrice et « participante des souffrances de Son cher Fils, L’assistant alors qu’Il offrait le sacrifice de notre Rédemption sur l’autel de la croix » (Pie XI, Message Radiophonique aux Pèlerins de Lourdes, 28 Avril 1935).

 

Or, là n’est pas le propos vu plus haut chez Valtorta, puisqu’il y est affirmé que la Rédemption ne fut pas achevée par Jésus-Christ Lui-même, mais postérieurement, par « la Mère ». Ces propos fort troubles, mis en rapport avec la notion du couple « Jésus-Marie » proposée dans les passages vus précédemment, laisse apparaître une subversion complète, ou du moins l’introduction de confusions infernales, dans les doctrines catholiques relatives à ces matières.

 

Et en ce qui concerne la « triple torture » et la « triple concupiscence », de tels éléments ne peuvent que nous conforter dans l’idée que toute cette « révélation » n’a pas d’autre objet que de se moquer de façon impie de Notre Seigneur Jésus-Christ et de la Très Sainte Vierge Marie, puisque nous allons voir à présent les passages les plus douloureux et les plus scandaleux de Valtorta, dans lesquels sont décrits un « Jésus » et une « Marie » soumis aux tentations de la chair.

 

Ces passages sont si scandaleux que nous avons honte de les rapporter, si ce n’était pour prémunir les uns et avertir les autres. Leur lecture ne conviendra qu’à un public averti. Du reste, nous nous en tiendrons au minimum, tant il existe de passages semblables dans le livre en question.

 

Un « Jésus » contre-nature ?

 

La chose la plus choquante chez Valtorta est la présentation d’un « Jésus » aux tendances pour le moins tendencieuses. Il est absolument impossible que des catholiques dignes de ce nom puissent sérieusement porter du crédit à cet ouvrage après avoir lu les passages suivants, que l’on trouve dans le volume 2, n°165, pp. 57-58 et 390.

 

Par exemple, dans ce passage, p. 390, « Jésus » se livre à des embrassades avec « Saint Jacques » :

 

Viens, je t’embrasserai de cette manière, afin de t’aider à oublier le fardeau de mon destin en tant qu’homme. Voici que j’embrasse [choquant ...] Ils restèrent à s’embrasser pendant un long moment et Jacques semblait s’assoupir dans la joie des baisers de Dieu qui lui faisaient oublier ses souffrances.

 

Dans un autre passage, pp. 57-58, on découvre une scène tout aussi scandaleuse entre « Jésus » et « Saint Jean » :

 

« [choquant... ]

 

Quel abominable tissu de blasphèmes ! Que Dieu nous pardonne d’avoir à reproduire de pareilles insanités, mais nous le faisons que pour que les obstinés et les aveugles constatent d’eux-mêmes que tout ceci ne peut qu’être l’œuvre de l’esprit impur.

 

Et dire que certains ont l’audace de vouloir nous faire croire que ces passages ne devraient être pris qu’au « sens spirituel ».

 

Et il existe encore d’autres passages de ce type, mais nous pensons que l’offense est déjà bien trop grande pour les oreilles pies.

 

« Jésus » sous-entend une histoire adultérine entre « Pierre » et « Marie » ?

 

Voici encore un autre passage étrange et non moins scandaleux. Ici, on trouve le même « Jésus » indigne et excessivement humain de Valtorta, n’hésitant pas à faire des farces et des sous-entendus graveleux avec ses apôtres et sa mère. Dans le passage suivant, « Jésus » interpelle « Pierre » de façon virulente :

 

– Viens ici, toi, l’usurpateur et le corrupteur !

 

– Moi ? Pourquoi ? Qu’ai-je fait Seigneur ?

 

– Tu as souillé ma mère. C’est pourquoi tu voulais être seul. Que ferais-je de toi ?

 

Jésus sourit et Pierre retrouve sa confiance :

 

– Tu m’as vraiment fait peur ! Et maintenant, tu ris.

 

(Volume 2, n°199, p. 185)

 

Ce passage grotesque se passe de commentaires.

 

Le péché originel aurait été l’acte sexuel

 

Il s’agit ici d’une erreur anti-biblique très ancienne et que les Pères de l’Église dénonçaient déjà en leur temps. Valtorta prétend en effet que le péché originel se déroula sous la forme d’un acte sexuel.

 

Valtorta s’étend à ce sujet pendant de très nombreuses pages, parfois avec des détails obscènes qui ne sauraient venir d’une source inspirée. On lit tout ceci dans le volume 1, PP. 49, 98, 254, 257, 258.

 

 

Extrait (et suite)

https://gloria.tv/post/LeeP83dooT6Z16csXLGeFSchG

***

***

L’avertissement des évêques contre Maria Valtorta

13-10-2021

https://lecatho.fr/actualite/lavertissement-des-eveques-contre-maria-valtorta/

***

Contre l'ouvrage de Maria Valtorta

https://gloria.tv/post/oHuZvpybV6vi1UmZvC81mZQwe

 

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4 mars 2025 2 04 /03 /mars /2025 00:00
Saint Casimir, prince de Pologne, Patron de la Lituanie († 1484)

Saint Casimir, Prince de Pologne (1458-1484)

 

Casimir est le deuxième des treize enfants du grand-duc de Lituanie, devenu roi de Pologne, Kazimierz Jagellon le Grand.

Saint Casimir, prince de Pologne, Patron de la Lituanie († 1484)

S'étant éloigné de la vie facile et des honneurs, le jeune Casimir refusa la couronne que lui offraient les Hongrois après avoir déposé Mathias Corvin, en 1461. Mort à vingt-cinq ans, il a vécu sa brève existence dans l'ascétisme, tout en aidant son père à gouverner le royaume.

Il a treize ans quand son père lui commande d'aller ceindre la couronne de Hongrie. Mais il devra livrer bataille. Casimir refuse une couronne qu'il lui faudra conquérir dans un bain de sang chrétien. "J'ai en vue, écrit-il alors, une union de la Hongrie avec la Pologne, mais pas une guerre fratricide."

Régent de Pologne en l'absence de son père, prince intelligent et généreux, il accomplit ses fonctions avec conscience et justice. Atteint de tuberculose pulmonaire, il refuse les moyens qu'on lui propose pour sauver sa vie. Il avait fait vœu de chasteté et ses médecins lui proposaient de l'abandonner comme étant le meilleur moyen de guérir : "Plutôt mourir que de commettre le péché." Au milieu d'une cour luxueuse, il sut garder un grand amour des pauvres et de la pauvreté grâce à une vie de prière intense.(1)

Lors d’un voyage en Lituanie en 1484, il mourut à Grodno. Ses restes furent inhumés à Vilnius. Ses reliques sont depuis vénérées à la chapelle Saint-Casimir de la cathédrale Saint-Stanislas de Vilnius. En 1953 sous l’ère soviétique, lorsque la cathédrale devint une galerie de tableaux, ses reliques furent transférées à l'église Saints-Pierre-et-Paul. Elles ont solennellement retrouvé leur place le 4 mars 1989. (2)

Beaucoup de miracles lui ont été attribués. Cent vingt ans après sa mort, son corps fut trouvé sans corruption. Les riches étoffes dont on l'avait enveloppé furent aussi trouvées entières, malgré l'excessive humidité du caveau où il avait été enterré. (3)

Il fut canonisé en 1522 par le Pape Adrien VI et, sous le nom de saint Casimir, devint le saint patron de nombreux pays. Sa fête est le 4 mars. Il a été déclaré patron de la Lituanie en 1613 et patron de la Pologne et de la Lituanie en 1636.

Le 11 juin 1948 le Pape Pie XII nomma saint Casimir patron spécial de toute la jeunesse et modèle de pureté.

 

PRATIQUE. Veillez sur votre volonté, afin que vous n'ayez jamais le malheur d'offenser Dieu de propos délibéré.

Saint Casimir. Peinture de Daniel Schultz (1615–1683), peintre polonais, vers 1670

Saint Casimir. Peinture de Daniel Schultz (1615–1683), peintre polonais, vers 1670

Sources: (1); (2); (3) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 63; (4) Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 142-143.

 

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour Religion
2 mars 2025 7 02 /03 /mars /2025 00:00
Portrait de Charles le Bon - Cathédrale Saint-Sauveur de Bruges.

Portrait de Charles le Bon - Cathédrale Saint-Sauveur de Bruges.

Le Bienheureux Charles le Bon, Comte de Flandre Martyr fut très populaire pour les mesures qu'il prit en faveur des pauvres. Il fut est assassiné en 1127 par ceux dont les intérêts étaient menacés.

Fils de Saint Canut, frère du roi du Danemark, Charles devint Comte de Flandre, Picardie et Artois en 1119, quand il revint de la première Croisade. Il était très aimé de ses sujets car il avait la réputation d'être bon et juste. Il instaura sur ses terres la "trêve de Dieu" qui interdisait tout acte de guerre depuis la nuit du mercredi jusqu'au lundi matin, pendant l'Avent, les temps de Noël, de Carême, et le Temps Pascal). Il prit des mesures en faveur des petites gens lors de la terrible famine de 1125. Cela lui valut la haine des spéculateurs.

On raconte que l’abbé de St-Bertin, ayant une plainte à formuler à propos d’une terre dont l’abbaye avait hérité par donation, s’étant présenté au comte le jour de l’Épiphanie, ce dernier lui fait reproche de n’être pas présent en son abbaye pour y célébrer et y chanter la messe, alors qu'un messager aurait suffi pour transmettre la plainte. Charles rend toutefois justice en sa faveur. Sa réputation est telle que le siège impérial et le trône de Jérusalem lui sont tour à tour proposés. Mais il décline ces deux offres, arguant qu’il préférait se consacrer au bonheur de ses sujets flamands.

En 1123-1124 il s'unit au roi de France Louis VI le Gros pour repousser l'empereur Henri V.

Il fut assassiné un mercredi des Cendres dans l'église Saint-Donatien de Bruges (Belgique) par un seigneur dont il avait stoppé net les complots. Le peuple l'invoquait pour guérir les fièvres.

Il fut béatifié officiellement en 1883 par le pape Léon XIII, alors qu'il n'avait cessé entretemps d'être vénéré comme un martyr par les Flamands.

Il est le Patron des comtes et des croisés.

Charles le Bon, martyr († 1127)

Martyrologe romain

Celui qui veut ici-bas porter un amour au cœur doit s’attendre à traverser peines et joies. Il ne suffit pas de me donner une partie du jour.

Bienheureux Henri Suso - Livre de la Sagesse éternelle
Calendrier perpétuel, Les saints en 365 jours, Chêne

Calendrier perpétuel, Les saints en 365 jours, Chêne

Sources: 123Calendrier perpétuel, Les saints en 365 jours, Chêne

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1 mars 2025 6 01 /03 /mars /2025 15:46
Voici l'histoire de l'Ukraine et de Zelensky que vous n'entendrez pas dans les médias

Le masque est tombé. Hier, Zelensky a eu une altercation avec Donald Trump et JD Vance à la Maison Blanche.

Pendant des années, il a été salué comme un héros. Aujourd'hui, il est démasqué.

Voici l'histoire de l'Ukraine et de Zelensky que vous n'entendrez pas dans les médias : 👇 1/22

 

JD Vance a demandé pourquoi l'Ukraine ne remerciait pas les États-Unis pour les milliards d'aide financés par les contribuables.

 

Au lieu de remercier l'Amérique, Zelenskyy s'est emporté, avertissant que les États-Unis ne "comprennent pas ce qui se prépare". [Le moment clé de la rupture fut à ce moment précis lorsque Zelensky, a été irrespectueux envers le peuple américain et menaçant l'Amérique de mauvaises retombées même séparée d'un océan si elle n'acceptait pas ses conditions, tout en la bénissant...

Il a également traité en russe HD Vance à voix basse de "suka" ou "сука блять", fils de p... (des images virales faisant le tour du monde. Sources : 123, 45, 6, 7..).

Vous n’êtes pas obligé d’aimer la façon dont Trump a géré cette affaire, mais ne croyez pas non plus à l’histoire selon laquelle il aurait tendu un piège à Zelensky... NdCR.]

JDVance a demandé pourquoi l'Ukraine ne remerciait pas les États-Unis pour les milliards d'aide financés par les contribuables. Au lieu de remercier l'Amérique, Zelensky s'est emporté, avertissant que les États-Unis ne "comprennent pas ce qui se prépare".

C'est alors que Donald Trump l'a coupé dans son élan : "Vous n'avez pas les cartes en main pour le moment". 2/22

 

Trump avait raison. Zelensky n’a jamais eu les cartes en main. Il n’est pas un dirigeant courageux qui donne les ordres. C’est un homme désespéré, qui s’accroche au pouvoir dans un régime en voie d’effondrement, soutenu par l’argent, les armes et la propagande occidentale.

Et avec l'Ukraine en train de perdre la guerre des relations publiques et la vraie guerre, il panique.

 

L'Ukraine n'a pas été un acteur indépendant dans cette guerre. Les véritables détenteurs du pouvoir se trouvent à Washington, Bruxelles et Londres, où ils jouent leurs jeux géopolitiques.

 

Cette guerre a été conçue pour affaiblir la Russie.

 

Pour comprendre cela, il faut comprendre l'histoire qu'on ne vous racontera jamais. 4/22

 

Pendant des siècles, l'Ukraine a fait partie intégrante de l'Empire russe, et non d'une nation "opprimée". Même à l'époque soviétique, l'Ukraine n'était pas occupée : elle était au cœur de l'URSS. Même le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev était ukrainien.

 

Lorsque l’URSS s’est effondrée, l’Ukraine est devenue indépendante et Washington est intervenu – non pas pour aider l’Ukraine, mais pour l’utiliser comme arme contre la Russie.

 

Lire : 

Otan : Les promesses non tenues de l'Occident - 12 avril 2014

L'Otan exploite la crise ukrainienne pour justifier sa propre nécessité (Moscou 14 mai 2014)

Ukraine : l'inversion accusatoire atlantiste - 7 août 2014

Guerre des États-Unis contre la Russie - prévue de longue date (22-11-2022)

 

 

 

Les États-Unis et l'OTAN ont menti à Gorbatchev en promettant qu'ils ne s'étendraient pas "d'un pouce vers l'est". Pourtant, l'OTAN a pénétré en Pologne et dans les États baltes. 07/22

 

Lire :

 

En pleine guerre de l’Ukraine, l’OTAN rattrapé par la vérité : "Une nouvelle découverte de fichiers de 1991 confirme l'accusation russe" (Der Spiegel, 22 février 2022)

 

 

L’Ukraine était le prix ultime de l’OTAN.

 

L’Occident a investi des milliards en Ukraine, finançant des groupes politiques pro-OTAN, des ONG et des médias pour fabriquer un État antirusse.

Voici l'histoire de l'Ukraine et de Zelensky que vous n'entendrez pas dans les médias

En 2004, la CIA a soutenu la "Révolution orange", annulant une élection qui avait favorisé un candidat pro-russe...

 

Le véritable coup d’État a eu lieu en 2014. Le président ukrainien démocratiquement élu, Viktor Ianoukovitch, a rejeté un accord commercial avec l'UE qui aurait détruit l'économie ukrainienne. Washington a jugé cela inacceptable. Ils l'ont donc destitué par une révolution colorée fabriquée de toutes pièces.

 

La soi-disant "révolution de Maïdan" ne fut pas non plus un mouvement populaire.

 

C’e fut un coup d’État soutenu par la CIA et orchestré par des responsables comme Victoria Nuland.

 

Lire :

 

Obama révèle que le changement de régime en Ukraine en février 2014 est une action des USA

 

Washington était si effronté que Nuland a même été surprise lors d’une fuite téléphonique, en train de choisir personnellement le prochain dirigeant de l’Ukraine avant le départ de Ianoukovitch.

Bataillon Azov

Bataillon Azov

Les foules violentes qui se sont emparées de Kiev n'étaient pas des manifestants pacifiques. Elles étaient dirigées par des groupes néonazis tels que le Bataillon Azov, qui célèbrent ouvertement les collaborateurs nazis et portent des insignes SS. 11/22

 

Le régime post-coup d’État a ensuite interdit la langue russe, attaquant directement des millions d’Ukrainiens russophones à l’est.

 

C'est à ce moment-là que le Donbass et la Crimée ont dit stop.

 

Lire :

 

Crimée: le Parlement adopte l'indépendance, la junte de Kiev menace de dissolution (11 mars 2014)

Ukraine: Donetsk pourrait organiser un référendum sur le rattachement à la Russie (7 avril 2014)

 

La Crimée a organisé un référendum : plus de 90 % des habitants ont voté pour le retour à la Russie. Le Donbass a également voté pour l'indépendance. 12/22

 

Lire :

 

Les autorités de la Crimée demandent à Poutine de garantir la paix, la Russie ne laissera pas sans réponse la demande de la Crimée (Kremlin 1er mars 2014)

Ukraine : le coup d'Etat fomenté par les USA et l'UE (ex-agent américain 5 mars 2014)

Crimée, évènements du 6 mars : La Crimée demande son rattachement à la Russie

Droit à l'autodétermination des peuples et droit d'ingérence au coeur du référendum en Crimée (10 mars 2014)

Crimée: Moscou juge légitime la déclaration d'indépendance (11 mars 2014)

Crimée : Kiev autorise les soldats ukrainiens à tirer (19 mars 2014)

Où est le référendum au Kosovo dont parle Obama ? (28 mars 2014) (le 17 février 2008, le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance et sa séparation d'avec la Serbie, en violation du droit international avec la bénédiction de l'Union européenne et des Etats-Unis...)

Referendum en Crimée : la France sanctionne, Gaza : la France NE sanctionne PAS (18 août 2014)

Les habitants du Donbass ont rejeté Kiev, mais Kiev ne les a pas laissés partir. Au lieu de cela, ils ont lancé une guerre brutale contre leur propre peuple, bombardant des civils pendant huit ans.

 

 

Où était l'indignation occidentale ? Nulle part ! (Sauf au début avec ce reportage de CNN sur les atrocités !) 13/22

 

Et qu'en est-il de Zelensky ? Qui est-il ?

 

Est-il un leader organique venu de nulle part ou a-t-il été installé ?

 

Covert Action a rapporté qu'en 2020, Zelenskyy a secrètement rencontré le chef du MI6, Richard Moore. Pourquoi un président étranger rencontrerait-il le plus grand espion du Royaume-Uni au lieu de son Premier ministre ? 14/22

 

Zelenskyy est-il un atout pour le Royaume-Uni ?

 

Selon certaines informations, il est personnellement protégé par les services de sécurité britanniques et non ukrainiens. Lors de sa visite au Vatican, il a snobé le pape et rencontré un évêque britannique. Devinez qui d'autre était présent ? Richard Moore, du MI6, encore lui ! Quelle coïncidence ! 15/22

 

Avant de se lancer dans la politique, Zelenskyy était un humoriste et un acteur, jouant littéralement le rôle du président dans une émission de télévision. Sa campagne a été financée par l'oligarque Ihor Kolomoisky, propriétaire de la plus grande compagnie pétrolière et de la plus grande banque d'Ukraine. 16/22

 

Une fois au pouvoir, la priorité de Zelenskyy n'était pas de lutter contre la corruption, mais de s'assurer que BlackRock et les banques occidentales prennent le contrôle de l'économie ukrainienne.

 

Pendant ce temps, il a versé des millions sur des comptes offshore et a acquis un manoir de 34 millions de dollars à Miami ainsi qu'un appartement de 3,8 millions de dollars à Londres. 17/22

 

En 2022, l'OTAN avait armé l'Ukraine jusqu'aux dents et Kiev avait amassé des forces près du Donbass.

 

La Russie avait le choix:

Laisser le Donbass subir un nettoyage ethnique

Laisser l'OTAN transformer l'Ukraine en base militaire

Intervenir

Elle est intervenue, comme l'auraient fait d'autres nations dans ces circonstances. 18/22

 

Les médias ont crié à l'invasion non provoquée.

 

Mais l'expansion de l'OTAN, le coup d'État de 2014, huit années de guerre dans le Donbass - cette guerre a été provoquée à chaque étape...

 

L'Ukraine a été utilisée comme un pion. 19/22

 

Avec la défaite de l'Ukraine, Zelenskyy est abandonné.

 

Donald Trump lui a dit : "Vous n'avez pas les cartes en main". Et il a raison.

 

Cette guerre a été manigancée. L'Ukraine avait besoin d'une intervention occidentale pour gagner, ce qui signifierait la Troisième Guerre mondiale. Il est temps que le monde se réveille à cette réalité. 20/22

 

La guerre en Ukraine a été délibérément provoquée par l'Occident. Zelensky n'est qu'une marionnette de plus - son temps est compté.

 

Et Trump ? Il le sait. Il veut la paix - pas une autre guerre sans fin.

 

La question est : Voyez-vous la vérité maintenant ?

 

Réveillez-vous. 21/22

 

N'hésitez pas à partager ce fil de discussion... et pour plus d'analyses, suivez-moi ici sur X et abonnez-vous à ma lettre d'information à l'adresse http://NationFirst.com.au. Restez informé. Restez vigilants. Le combat ne fait que commencer. 22/22

 

Cf. https://x.com/NationFirstAust/status/1895791087144595837

Huit minutes de la conférence (traduites en français) :

***

 

L'intégralité des 46 minutes de la conférence Trump Zelensky :

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28 février 2025 5 28 /02 /février /2025 01:00
Saint Romain († 463)

Abbé du Jura, frère de saint Lupicin († 460), Romain quitta son Ain natal à 35 ans et se retira dans un "désert" au confluent de deux rivières, pour y vivre en ermite. À Condat (aujourd'hui Saint-Claude), il trouva refuge sous un grand sapin solitaire dont les branches épaisses formaient une sorte de voûte impénétrable à la pluie. En dehors de l’abri jaillissait une fontaine fraîche où il pouvait de désaltérer. Sa nourriture était constituée de baies sauvages. Il avait apporté une bêche et des graines.

Il ensemença ce désert et put bientôt vivre de ses récoltes. Il vécut là quelques années comme s'il était dans le désert égyptien de la Thébaïde. Son frère Lupicin vint le rejoindre quelques années plus tard. Ils priaient tous les jours en se prosternant contre terre et vivaient du fruit de leur labeur.

Romain fut rejoint par plusieurs disciples et fonda deux monastères qu'il nomma Condat et Leucone. Les deux monastères donnèrent, plus tard, naissance à deux villages : Saint-Claude et Saint Lupicin.

Romain et Lupicin étaient deux frères dont les cheminements spirituels et le caractère étaient fort différents, mais bien complémentaires. Plutôt que de s'opposer, ils unirent leurs différences, pour se rejoindre dans un même service de Dieu. Romain garda la direction de Condat et confia Lauconne à Lupicin. Romain était indulgent, doux et patient, Lupicin, sévère et intransigeant. Quand le relâchement s'introduisait à Condat, Lupicin reprenait les choses en main et rétablissait la discipline. Quand les moines de Lauconne commençaient à se décourager de trop de rigueur, Romain devenait leur supérieur, les faisant dormir et manger davantage, leur rendant bonne humeur et santé. La gloire de Dieu, dans les deux cas, y trouvait son compte.

Romain et Lupicin avaient installé leur sœur Yole (Iola) comme abbesse de leur fondation pour moniales au monastère de la Balme sur un rocher surplombant une combe pittoresque qui s'ouvre sur la rive droite de la Bienne, appelé ensuite Saint-Romain-de-Roche, (aujourd'hui sur le territoire de la commune de Pratz, dans le canton de Moirans-en-Montagne). Jusqu’à 125 religieuses occupèrent ce monastère.

En 450, Romain fonda sur le versant oriental du Jura le premier monastère de l'actuelle Suisse, qui prit plus tard le nom de Romainmôtier (entre Orbe et Vallorbe, dans le canton de Vaud) et qui dura jusqu'à l'introduction de la Réforme protestante, en 1536.

Un des plus anciens religieux reprocha un jour à Romain de recevoir trop facilement tous les sujets qui se présentaient, au risque de n'avoir plus de place pour accueillir les sujets d'élite: "Mon frère, lui dit le Saint, Dieu seul discerne le fond des coeurs, confions-nous en Lui. Accueillons toutes ces brebis que nous envoie le divin Pasteur, et, par notre zèle, conduisons-les avec nous aux portes du Paradis."

Romain mourut dans le Jura en 463.

Chaque année, dans le cadre du festival de musique du Haut-Jura, des concerts sont donnés dans la chapelle de Saint-Romain, située sur la commune de Pratz.

 

Sources : 1, 2, 3, 4

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour Religion
27 février 2025 4 27 /02 /février /2025 01:00
Sainte Honorine, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 95.

Sainte Honorine, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 95.

On ne connaît d'elle que les reliques qui furent rapportées de Haute-Normandie jusqu'en Ile-de-France à Conflans-Saint-Honorine. Son culte en Normandie est très ancien et la tradition en fait une martyre gauloise.

 

- la tradition rapporte qu'elle fut martyrisée en l'an 303 lors de la dernière persécution romaine. Sainte Honorine est également patronne des prisonniers.

- Honorine était originaire de la tribu gauloise des Calètes (actuellement pays de Caux). Vers 303, elle fut martyrisée par les Romains à Lillebonne et son corps jeté dans la Seine proche.

 

Son corps fut recueilli à Graville (actuel quartier du Havre) et y fut enterré.

 

Pour échapper aux invasions normandes, son corps est transporté par des religieux jusqu'au castrum de Conflans près du confluent de la Seine et de l'Oise, en 876. Elles y restèrent la paix revenue. Un pèlerinage régional, le jour de l'Ascension, se développa sous l'impulsion des moines du prieuré de Conflans, dépendant de l'abbaye Notre-Dame du Bec, installés depuis 1080. De nos jours, ce pèlerinage a lieu le dimanche précédant ou suivant le 27 février.

Sainte Honorine, vierge, martyre gauloise († 303)

Le 27 février est la date actuellement retenue pour les cérémonies et processions et ce, depuis l'an 1080. Voir le site de la paroisse de Conflans-Sainte-Honorine où Vêpres et vénération des reliques sont organisés tous les ans pour sa fête.

 

Certains auteurs localisent Honorine dans le pays d'Auge (diocèse de Bayeux) comme en témoignent les nombreux villages qui portent son nom. D'autres la situent dans le pays de Caux : c'est à Graville que se trouve son tombeau.

 

Sainte Honorine aurait fait partie du peuple gaulois des Calètes et aurait été martyrisée à Lillebonne (Juliobonna). Son corps jeté dans la Seine aurait été recueilli à Graville où il fut enterré (début du IVe siècle).

 

Sur le territoire de Rouen, au IVe siècle, sainte Honorine, vierge et martyre. Martyrologe romain

Statue de sainte Honorine sur l'église de Corbeil-Cerf.

Statue de sainte Honorine sur l'église de Corbeil-Cerf.

"Sainte Honorine, l’espérance des captifs et des matelots, obtenez-nous la délivrance de nos périls et de nos maux" (cantique composé vers 1875)

 

Sources : (1) L'Evangile au quotidien ; (2) Nominis ; (3) Wikipedia ; (4) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 94.

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour Religion
26 février 2025 3 26 /02 /février /2025 01:00
Saint Alexandre, Évêque d'Alexandrie (+326)

Né en 250, il succède à Achille au patriarcat d'Alexandrie.

 

Il chasse de la communion de l'Église Arius, prêtre perverti par l'impiété hérétique, réfuté par la vérité divine.

Plus tard, il le condamne, avec les 318 Pères du Concile de Nicée.
Il meurt quelques mois après le Concile.

Invoquons-le pour garder intact le dépôt de la Foi jusqu'à notre dernier souffle !

Sources : (1); (2)

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26 février 2025 3 26 /02 /février /2025 00:00

Il était évêque de Magydos, en Pamphylie, dans le sud de l'actuelle Turquie, quand éclata la persécution de Dèce. Nombreux furent alors les chrétiens qui apostasièrent pour sauver leur vie. Craignant que ses fidèles n'en fassent autant, il leur conseilla de fuir et lui-même se laissa arrêter. Conduit devant le gouverneur, il s'entendit condamner: "Puisque tu préfères un homme crucifié à nos divins empereurs, toi aussi tu mourras sur une croix." Et saint Nestor fut crucifié. (1)

Saint Nestor, Evêque en Pamphylie. Miniature du Menologion de Basil II, manuscrit enluminé contenant un synaxaire, livre liturgique orthodoxe, daté de la fin du Xe, du début du XIe siècle, actuellement conservé à la bibliothèque apostolique vaticane. C'est un des manuscrits byzantins les plus célèbres.

Saint Nestor, Evêque en Pamphylie. Miniature du Menologion de Basil II, manuscrit enluminé contenant un synaxaire, livre liturgique orthodoxe, daté de la fin du Xe, du début du XIe siècle, actuellement conservé à la bibliothèque apostolique vaticane. C'est un des manuscrits byzantins les plus célèbres.

Le préfet avait dit : "Tant que nous n’aurons pas l’évêque entre les mains, nous ne pourrons rien contre les chrétiens."

 

Simulacre de procès et de déférences, pour le faire abjurer. Nestor garde son calme et sa détermination. Il est renvoyé devant une instance supérieure à Perge. Même scénario. Le jugement est sans appel : "Nestor, puis­que tu n’as pas voulu obéir au victorieux empereur, ni aux dieux immortels, puisque tu es voué, comme je le vois, au Christ crucifié sous Ponce Pilate, tu subiras la même peine que lui. Tu seras crucifié !" Et il en fut ainsi.

 

Jusqu’à son dernier souffle, Nestor continue de parler du Christ. Certains de ses bourreaux, émus par cette constance, se convertissent. C’était en 250. (2)

 

Pensée spirituelle de Nestor :

 

"Toujours j’ai été, je suis et je serai avec mon Christ."

 

Courte prière de Nestor crucifié :

 

"Je bénirai le Seigneur en tout temps, et sa louange est toujours sur mes lèvres." (Psaume 33)

 

Le prénom Nestor est d'origine grecque et vient du nom d'un roi légendaire de Pylos. (3)


À Pergé en Pamphylie, l’an 250, la passion de saint Nestor, évêque de Magydos et martyr. Arrêté au temps de la persécution de l’empereur Dèce, il fut condamné à la croix par le gouverneur de la province, pour qu’il subisse le même supplice que celui qu’il reconnaissait comme le Crucifié.

Martyrologe romain

 

***

 

Sources : (1) Nominis ; (2) 26 février : Saint Nestor, Direct Matin ; (3) Le Jour du Seigneur ; (4) Wikipedia english

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25 février 2025 2 25 /02 /février /2025 01:00
Bienheureux Roméo et saint Avertan

Frère au couvent des Carmes à Limoges, au XIVe siècle, il décida avec un autre frère de sa communauté, Saint Avertan, de faire à pied, en mendiant, un pèlerinage aux Lieux Saints de Palestine. Il voulut passer d'abord par Rome, pour vénérer les tombeaux des Apôtres Pierre et Paul.

 

Il périra en route, victime de la peste noire, à Lucques en Italie, à la fin de février 1380. (1)

 

La tradition populaire a changé son prénom de baptême, Henri, en celui de Roméo : le "pèlerin qui va vers Rome." (2)

 

On fit de belles funérailles aux pieux pèlerins, on les plaça sur les autels, on leur composa une biographie merveilleuse: ils étaient venus de si loin, pour aller auprès du tombeau du Christ.

 

L'on ignore pourquoi l'un est saint et l'autre seulement bienheureux. (3)

Sources

(1) https://www.lejourduseigneur.com/saint/saint-romeo

(2) Missel des dimanches 2024, Lectures de l’année B, Édition collective des Éditeurs de liturgie, p. 243

(3) https://nominis.cef.fr/contenus/saint/700/Saint-Avertan-et-le-bienheureux-Rom%C3%A9o.html

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24 février 2025 1 24 /02 /février /2025 00:00
Saint Modeste, évêque de Trèves († v. 480)

 À Trèves en Allemagne (Gaule Belgique), vers 480, saint Modeste, évêque. Martyrologe romain (1)

 

On ne commence à parler de lui qu'à la fin du IXe siècle. L'auteur en fait un évêque de Trêves en Rhénanie quand Clovis devint roi des Francs, période très difficile pour l'évangélisation. C'était au temps de l'invasion des Francs sur le Rhin, c'est-à-dire avant que Clovis et ses compagnons n'aient été convertis à la foi par saint Remi et la reine Clotilde, et baptisés le jour de Noël 496. (2)

 

Modeste est le saint Patron de l'Auvergne. (3)

 

Même si ce prénom a été très por­té à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe, aussi bien par les garçons que par les filles, nous savons très peu de choses sur ce saint évêque de Trèves.

 

Il portait bien son nom de Modeste, puisque l’histoire n’a retenu que la date de son élection comme évêque de Trèves, en Rhénanie en 486. Nous savons aussi qu’il meurt à l’époque des Francs, en 489. Quoique d’autres martyrologues le fassent mourir en 480. Ses reliques sont toujours vénérées dans l’église Saint-Mathias de Trèves, en Allemagne. (4)

Plaque commémorative de tous les évêques de Trèves, dans la cathédrale de Trèves.

Plaque commémorative de tous les évêques de Trèves, dans la cathédrale de Trèves.

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23 février 2025 7 23 /02 /février /2025 00:05
Saint Polycarpe, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 123.

Saint Polycarpe, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 123.

Polycarpe, a été disciple des apôtres à Smyrne entre le Ier et le IIe siècle. Élu évêque sur les instances de saint Jean l'Évangéliste, il se rendit à Rome pour conférer avec le pape Anicet, au sujet de questions concernant la datation de la fête de Pâques. De retour à Smyrne, il fut conduit au cirque pour y abjurer en présence du gouverneur Stabius Quadratus. Il refusa et périt sur le bûcher en 155, à quatre-vingt six ans.

Son nom vient du grec, et signifie "qui donne de nombreux fruits."

Saint Polycarpe, évêque et martyr († 155)

Polycarpe, né vers 69, fut un personnage d'une éminente sainteté et d'une très profonde doctrine. Il avait eu le bonheur de connaître plusieurs disciples du Sauveur, et de les entretenir familièrement, surtout l'apôtre saint Jean, par l'autorité duquel il fut établi évêque de Smyrne, aujourd'hui Izmir en Turquie.

 

Né à Smyrne de parents chrétiens, il est un disciple de l'apôtre Jean qui d'après la tradition, vers la fin de sa vie s'était établi à Éphèse après avoir été exilé sur l'île de Patmos, puis libéré après la mort de Domitien. Nommé évêque de Smyrne au tournant du siècle (vers 100), Polycarpe remplit les fonctions de son ministère durant une cinquantaine d'années.

 

http://www.introibo.fr/IMG/jpg/0126polycarpe2.jpgPolycarpe combattit de nombreuses sectes hérétiques, en particulier certains gnostiques et notamment Marcion qui rejetant l'Ancien Testament ne gardait qu’une sélection des nouveaux écrits et ne croyait pas que Jésus était le Messie attendu des Juifs. Exclu de l’église de Rome en 144, Marcion se lança dans des campagnes missionnaires, fonda de nombreuses églises où l’on pratiquait une morale très austère, comportant la renonciation à la sexualité et à la vie de famille, tout en se préparant au martyre. Marcion, ayant été à la rencontre de saint Polycarpe lui dit :

 

«Reconnais-nous.

Je te reconnais, répondit Polycarpe, pour le premier-né de Satan.

 

Si grande était la circonspection des apôtres et de leurs disciples, qu'ils allaient jusqu'à refuser de communier, même en paroles, avec l'un de ces hommes qui falsifiaient la vérité.

 

Comme le dit également Paul : 'L'hérétique, après un premier et un deuxième avertissement, rejette-le, sachant qu'un tel homme est perverti et qu'en péchant il est lui-même l'auteur de sa condamnation.' (Tite 3, 10-11)." (Irénée de Lyon, Contre les hérésies, III, 3,4.)

 

"L'Église, [...] c'est elle, [...] qui est la voie d'accès à la vie; 'tous' les autres 'sont des voleurs et des brigands' (Jn 10,8). C'est pourquoi il faut les rejeter (Tite 3,10), mais aimer par contre avec un zèle extrême ce qui est de l'Église et saisir la Tradition de la vérité." (Irénée de Lyon, Contre les hérésies, III, 4,1.)

Dès le milieu du IIIe siècle, le marcionisme est en déclin et disparut en moins de 100 ans.

 

Polycarpe accueille en sa ville de Smyrne l'évêque d'Antioche, Ignace, condamné ad bestias dans les arènes de Rome. Les deux évêques deviennent amis et Ignace d'Antioche lui écrit de Troas une lettre le remerciant de son accueil et lui demandant d'envoyer des missionnaires affermir sa communauté dans la foi chrétienne. C'est vraisemblablement grâce à Polycarpe que l'on a conservé le corpus des sept lettres d'Ignace, car il les fit circuler dans les communautés d'Asie mineure.

 

Lorsqu'éclate la persécution commandée par l'empereur et philosophe Marc Aurèle, Polycarpe est très âgé. Il tient tête au proconsul qui l'interroge. Il est brûlé vif à une date inconnue située vers 155, "comme un pain dans le four" selon son expression. 

 

Dans sa Lettre à Florinus, Irénée de Lyon le reconnait comme étant celui dont il a reçu la foi ; de lui il a reçu la tradition johannique.

 

"Je me souviens, écrit Irénée à Florinus, que quand j’étais encore enfant, dans l’Asie inférieure, où tu brillais alors par ton emploi à la cour [2], je t’ai vu près de Polycarpe, cherchant à acquérir son estime. Je me souviens mieux des choses d’alors que de ce qui est arrivé depuis, car ce que nous avons appris dans l’enfance croît dans l’âme, s’identifie avec elle : si bien que je pourrais dire l’endroit où le bienheureux Polycarpe s’asseyait pour causer, sa démarche, sa physionomie, sa façon de vivre, les traits de son corps, sa manière d’entretenir l’assistance, comment il racontait la familiarité qu’il avait eue avec Jean et les autres qui avaient vu le Seigneur. Et ce qu’il leur avait entendu dire sur le Seigneur et sur ses miracles et sur sa doctrine. Polycarpe le rapportait comme l’ayant reçu des témoins oculaires du Verbe de Vie, le tout conforme aux Écritures."

 

Irénée de Lyon, Lettre à Florinus, citée par EUSEBE, H.E. V, 20, 4-6.

 

Selon Régine Pernoud, le culte des saints débute avec saint Polycarpe :

 

"Si dans un louable désir de pureté nous nous retrouvons à la primitive Église, que voyons-nous? Au IIe siècle déjà les corps des martyrs, ceux qui ont affirmé leur foi au prix même de leur vie, sont l'objet d'une vénération particulière… Non pas, comme l'écrit tel auteur, que l'on considérât désormais Polycarpe comme une sorte de 'divinité inférieure' ni son corps comme un 'talisman précieux', mais parce que lui et ses semblables avaient réalisé dans toute sa plénitude la remarque évangélique : 'Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime', et que leur martyre avait fait de chacun d'eux, à jamais, un autre Christ." (Régine Pernoud, Les saints au Moyen Age, la sainteté d'hier est-elle pour aujourd'hui? Plon, Mesnil-sur-l'Estrée 1984, p. 239-240).

 

L'identification des saint au Christ, et spécialement au Christ en croix, a été ressentie vivement par les premières générations chrétiennes. À sa mort, les chrétiens de Smyrne veillèrent à recueillir ses restes, afin de "célébrer dans la joie et l’allégresse l’anniversaire de sa naissance à Dieu" près de son tombeau. (Martyre de Polycarpe, dans A. HAMMEN, La geste du sang, Paris, 1953.)

 

De même pour S. Pothin, la Lettre des fidèles de Vienne et de Lyon aux frères d’Asie (en 177) en témoigne :"Le Christ souffrait en Sanctus… Le corps de Pothin s’en allait de vieillesse, mais il gardait son âme en lui, afin que par elle le Christ triomphât." Quant à Blandine, "petite, faible, méprisée, elle avait revêtu le Christ. Ses compagnons voyaient des yeux du corps, par le moyen de leur sœur, celui qui avait été crucifié pour eux." (EUSEBE DE CESAREE, Histoire ecclésiastique, V, I, 23 – 26, édit. G. Bardy. Sources chrétiennes 41, Paris, 1955, pp. 12 – 17)

 

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Jaud_Saints/calendrier/gifs/0126.jpg

 

Le Martyrologe précise : "Polycarpe fut livré aux flammes; mais le feu ne lui ayant porté aucune atteinte, on le frappa du glaive et il reçut ainsi la couronne du martyre. Avec lui et dans la même ville de Smyrne, subirent aussi le martyre douze autres chrétiens venus de Philadelphie".


Comme les bourreaux se préparaient à l'attacher sur le bûcher, il leur dit : "C'est inutile, laissez-moi libre, le Ciel m'aidera." Le Saint lève les yeux au Ciel et prie. Tout à coup la flamme l'environne et s'élève par-dessus sa tête, mais sans lui faire aucun mal, pendant qu'un parfum délicieux embaume les spectateurs. À cette vue, les bourreaux lui percent le cœur avec une épée. Selon l'abbé L. Jaud, c'était le 25 avril 167. (Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Mame, Tours, 1950.)


Le martyre de Polycarpe nous est raconté en détail dans une lettre que l’Église de Smyrne adresse à l’Église de Philomélium et à toutes les chrétientés du monde appartenant à l’Église catholique.


La lettre de l’Église de Smyrne a une valeur historique certaine.

Nous citerons simplement les avis du Père Delehaye, bollandiste, et du Père Lebreton :

"C’est le plus ancien document hagiographique que nous possédions et il n’y a qu’une voix pour dire qu’il n’en existe pas de plus beau.

Il suffit de le relire et de peser chaque phrase pour se persuader que ce récit est ce qu’il prétend être, la relation d’ un contemporain qui a connu le martyr, l’a vu au milieu des flammes, a touché de ses mains les restes du saint corps." (DELEHAYE, Les Passions des Martyrs, p. 12-13, cité par FLICHE et MARTIN, Histoire de l’Église, Paris 1935, 1, p. 342.)

 

Citons les trois passages de la lettre de l'Église de Smyrne où le terme catholique est employé :

 
• 8,1 Polycarpe acheva enfin sa prière dans laquelle il avait fait la mention de tous ceux qu’il avait jamais connus, petits ou grands, illustres ou obscurs, et de toute l’Église catholique répandue sur la surface de la terre.
 
• 16,2 Au nombre de ceux-ci (= des élus), doit être rangé Polycarpe, ce très glorieux martyr, qui, à notre époque, fut, par ses enseignements, un apôtre et un prophète et l’évêque de l’Église catholique de Smyrne.
 
• 19,2 Maintenant, Polycarpe glorifie Dieu le Père tout-puissant et il bénit notre Seigneur Jésus-Christ, le Sauveur de nos âmes, le pilote de nos corps, le pasteur de l’Église universelle répandue sur toute la terre.
 
 

 

Le texte le plus ancien où est employé le terme "catholique" est de saint Ignace d’Antioche :

 

"Partout où est le Christ Jésus, là est l’Église catholique" (Smyrn. 8, 2).

 

Le terme "catholique" signifie "universelle", mais dans la Lettre de l'Église de Smyrne (16, 2) le mot a pris une deuxième acception : "orthodoxe", par opposition à hérétique ou schismatique, puisqu’il ne serait pas possible de parler de "l’Église universelle de Smyrne".

 

Dans ce sens, le terme se retrouve dans le Canon de Muratori :

 

"Il circule sous le nom de Paul une autre épître qui favorise l’hérésie de Marcion, et un certain nombre d’autres qui ne peuvent être reçues dans l’Église catholique, car il ne convient pas de mêler le fiel et le miel.")

 

Puis dans les œuvres de Clément d’Alexandrie, etc.

 

Ce sens nouveau est né le jour où l’Église dut distinguer la véritable Église des sectes chrétiennes qui s’en détachaient. Or nous savons qu’à Smyrne existaient au milieu du second siècle, des sectes gnostiques : Marcionites, Valentiniens, etc.

 

Deux sources indépendantes - l’une est incomplète - nous transmettent le récit du martyre de saint Polycarpe :

 

• Eusèbe, dans son Histoire ecclésiastique IV, 15, résume la lettre (chap. 2 à 7), après quoi il en cite heureusement la plus grande partie (chap. 8 à 19).
• Une soixantaine d’années plus tard, vers 400, l’auteur inconnu qui se fait faussement passer pour le prêtre Pionius de Smyrne (mort martyr en 250), insère dans sa Vie de Polycarpe légendaire le texte complet de la lettre de l’Église de Smyrne appelée Martyre de saint Polycarpe.

 

 

http://vatopaidi.files.wordpress.com/2010/02/the-martyrdom-of-st-polycarp.jpg

 

 

Au chapitre 5 de la Lettre de l'Église de Smyrne commence le récit circonstancié du martyre de Polycarpe. Sur les instances de ses conseillers, l’évêque de Smyrne se retire dans une petite maison de campagne :
• Nuit et jour, il ne faisait que prier pour tous les hommes et pour les Églises du monde entier (l’oikoumenè) selon son habitude. Trois jours avant son arrestation pendant qu’il priait, il eut une vision : il vit son oreiller consumé par le feu. Se tournant vers ses compagnons, il leur dit : « Je dois être brûlé vif ».
5, 1-2
 
Devant l’insistance des recherches, Polycarpe se retire dans une autre villa. Mais « associé du Christ » (ch. 6), il fut trahi par l’un des siens : jeune esclave mis à la torture.
L’arrestation eut lieu.
• C’était un vendredi, vers l’heure du souper… Il eût pu encore s’échapper… mais il ne le voulut pas et dit : « Que la volonté de Dieu soit faite ».
7, 1
 
• Il leur (aux policiers) fit servir à manger et à boire à volonté, il leur demanda de lui accorder une heure pour prier librement. Ils y consentirent ; alors, se tenant debout, Polycarpe se mit en prière, tellement rempli de la grâce de Dieu que, deux heures durant, il ne put s’interrompre…
7, 2-3
 
Dans cette longue prière, il avait fait mention de tous ceux qu’il avait jamais connus, petits ou grands… et de toute l’Église catholique répandue sur la surface de la terre.
On l’emmena, monté sur un âne, à la ville. Deux magistrats - Hérode et son père Nicète - le prirent ensuite dans leur voiture et s’efforcèrent de le persuader :
• Quel mal y a-t-il donc à dire : César est le Seigneur
8
 
De tels mots, pour un chrétien, étaient la négation directe de la Seigneurie de Jésus, de sa divinité : « Jésus est Seigneur » (1 Co 12, 3).
Outrés du refus du vieillard, les magistrats le chassèrent brutalement de la voiture. Polycarpe tomba et s’écorcha la jambe.
• Sans même se retourner, et comme s’il ne lui était rien arrivé, Polycarpe reprit la route à pied, allègrement et d’un pas rapide.
8, 3
 
On le conduisit vers le stade où régnait un grand tumulte. Les chrétiens entendaient une voix venue du ciel qui disait : « Sois fort, Polycarpe, et agis en homme » (Voir Josué 1, 6, 7 et 9. Cf. Dt 31, 6, 7 23 et Ps 26, 14 ; Ps 30, 25.). Engagé à renier et à crier ensuite : « Plus d’athées », Polycarpe, très grave, montrant la foule, les yeux levés au ciel, dit avec un profond soupir : « Plus d’athées » (Αἶρε τοὺς ἀθέους signifie littéralement : enlève les athées. Les athées qui, pour le proconsul, sont les chrétiens, sont, dans la pensée de Polycarpe, les païens. Ce n’est nullement une malédiction qu’il prononce, mais une instante prière, comme le prouve son attitude). Sommé alors de maudire le Christ, Polycarpe répond :
• Il y a quatre-vingt-six ans que je le sers et il ne m’a jamais fait aucun mal. Comment pourrais-je blasphémer mon Roi et mon Sauveur ?
9, 3
 
Le dialogue se poursuit et il semble certain qu’il ait été pris sur le vif. Polycarpe propose de discuter avec le proconsul, mais se refuse à le faire devant le peuple : « Quant à ceux-là, je ne les juge pas dignes (ἀξίους) d’entendre ma défense. » On traduirait peut-être mieux l’idée en disant qu’ils ne sont pas désignés pour cela : Polycarpe se refuse à un procédé qui ne convient pas.
• Polycarpe donna ces réponses avec joie et assurance. Son visage rayonnait de la grâce divine. Ce n’était pas lui que l’interrogatoire avait troublé, mais le proconsul.
12, 1
 
À l’accusation de christianisme, la foule vociféra :
• Le voilà, le docteur de l’Asie, le père des chrétiens, le destructeur de nos dieux, celui qui, par ses enseignements, détourne tant de gens de sacrifier et d’adorer.
12, 2
 
Les combats des bêtes étaient terminés, aussi Polycarpe fut-il condamné à être brûlé vif [Le souvenir de la vision de Polycarpe (ch. 5) est alors mentionné.]. La foule prépara le bûcher. L’hostilité des Juifs est soulignée :
• Selon leur habitude, les Juifs se distinguèrent par leur ardeur à cette besogne.
13, 1
 
Polycarpe s’applique à se déchausser : il n’y était pas accoutumé :
• En toute occasion, les fidèles se disputaient l’honneur de toucher son corps, tant était grand le prestige dont l’avait entouré, même avant son martyre, la sainteté de sa vie.
13, 2
 
Polycarpe refuse d’être cloué :
• Celui qui me donne la force d’affronter le feu me donnera aussi celle de rester immobile sur le bûcher sans qu’il soit besoin de vos clous.
13, 3
 
Lié au poteau, il semblait « un bélier de choix pris dans un grand troupeau, pour le sacrifice », levant les yeux au ciel, il dit :
• Seigneur, Dieu tout-puissant, père de Jésus-Christ, ton enfant bien-aimé et béni, qui nous a appris à te connaître, Dieu des Anges, des Puissances et de toute la création, Dieu de toute la famille des justes qui vivent en ta présence, je te bénis pour m’avoir jugé digne de ce jour et de cette heure, digne d’être compté au nombre de tes martyrs et d’avoir part avec eux au calice de ton Christ, pour ressusciter à la vie éternelle de l’âme et du corps dans l’incorruptibilité de l’Esprit Saint ! Puissé-je, aujourd’hui, être admis en ta présence, avec eux, comme une victime grasse et agréable, de même que le sort que tu m’avais préparé, que tu m’avais fait voir d’avance, tu le réalises maintenant, Dieu de vérité, Dieu exempt de mensonge ! Pour cette grâce et pour toute chose, je te loue, je te bénis, je te glorifie par l’éternel grand-prêtre du ciel, Jésus-Christ, ton enfant bien-aimé, par qui, à toi, avec lui, dans l’Esprit Saint, soit gloire maintenant et dans les siècles à venir. Amen.
14
 
Merveilleuse prière d’action de grâces et de louange qui, à la suite de celle de Clément de Rome, nous remet sous les yeux le type même de la prière ancienne [On remarquera le trait johannique : « Ce jour et cette heure » - et aussi la formule liturgique si proche de celle du Gloria : « Je te loue, je te bénis, je te glorifie ». Il y a intérêt à analyser tous les termes de cette prière ; voir à ce sujet J. LEBRETON, Histoire du dogme de la Trinité, Paris 1928, tome 2, p. 196-199.].
Le feu ne s’attaquant pas à la victime, le bourreau l’acheva en le frappant du glaive.
« À l’instigation et sur les instances des Juifs », on voulut refuser le corps aux fidèles de Smyrne :
• Ils seraient capables d’abandonner le crucifié pour rendre un culte à Polycarpe.
 
 

Saint Polycarpe est liturgiquement commémoré le 23 février.

 

Sources: (1); (2) Wikipedia; (3); (4); (5); (6); (7)Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 122.

 

 

. Les prophéties messianiques

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23 février 2025 7 23 /02 /février /2025 00:00
Saint Lazare, moine en Arménie († v. 867)

Il défendit avec ardeur la sainte foi orthodoxe dans le temps de la fureur iconoclaste de l'empereur Théophile. Exilé sur les bords du Bosphore, il peignit, à son retour à Constantinople, une grande icône du Sauveur qui fut placée à la porte du palais impérial. Il fut envoyé deux fois à Rome auprès du Pape pour s'entretenir avec lui sur les moyens de restaurer la paix et l'unité. C'est au cours du second voyage qu'il meurt dans la ville des saints Apôtres.

Il est connu aussi sous le nom de Lazare le Confesseur: Ce moine peignait des icônes à Constantinople, alors que régnait Théophile, un iconoclaste forcené qui le fit jeter dans un cloaque. Saint Lazare s'en tira et se remit à peindre. L'empereur lui fit alors brûler la paume des mains. Mais l'impératrice Théodora le cacha dans une église, le soigna et le guérit. Devenue régente, elle mit fin à cette persécution et chargea saint Lazare d'aller annoncer la nouvelle au pape de Rome. Saint Lazare serait mort durant ce voyage, dans un naufrage, on ne sait si ce fut à l'aller ou au retour.

Lazare du Caucase est fêté le 23 février dans l'Église orthodoxe.

À Constantinople, vers 867, saint Lazare, moine. Né en Arménie, peintre remarquable de saintes images, il refusa de détruire ses œuvres et, sur l'ordre de l'empereur iconoclaste Théophile, fut soumis à d'atroces tortures, mais peu après, quand la controverse sur le vrai culte des icônes fut apaisée, l'empereur Michel III l'envoya à Rome pour rétablir la concorde et l'unité de toute l'Église.

 

Martyrologe romain (1)

Son corps fut rapporté à Constantinople où il fut enseveli dans l'église de saint Évandre en Galatie.

 

Il aurait peint les anges de l'Icône de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours avant d'offrir cette icône au Pape Nicolas Ier. (2)

Sources: (1) Nominis ; (2) Notre-Dame de la Bidassoa ; (Wikipedia

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22 février 2025 6 22 /02 /février /2025 09:19

Pour les anglophones (vous pouvez aussi activer la traduction automatique dans les paramètres de la video), l'ex protestant américain (ex-baptiste) converti au catholicisme, Joshua Charles, a fait une video sur sa chaine ''Eternal Christendom'', pour expliquer pourquoi "contrairement à l'affirmation protestante commune selon laquelle le terme 'catholique' dans les credos historiques était une référence à tous les chrétiens en général qu'ils appellent souvent le 'petit C' catholique (terme entendu chez les presbytériens non confessionnels, les baptistes réformés, etc.), le terme faisait en réalité référence à une communion et à une Église singulière visible et identifiée, avec la même foi, le même culte, [la même eucharistie "légitime".(1)] et le même gouvernement."

 

"Contrairement à ce que l'on m'a dit en tant que protestant, il n'y avait pas de 'petit c' catholique dans l'ancienne Église catholique. C'était toujours et partout un 'grand C' catholique."

''Pour les Pères de l'Église, il n'y avait que des catholiques 'grand C' et des non-catholiques, à savoir les hérétiques et les schismatiques, et il n'y avait rien d'autre entre les deux. [...]

 

Beaucoup de Pères le disent très explicitement, ils avaient à l'esprit une Société chrétienne bien visible et faisant autorité quand ils utilisaient le mot 'catholique' et non une référence générale et vague pour parler de tous les chrétiens, signifiant tous ceux qui prétendaient être chrétiens. Et pas même tous ceux qui prétendaient être trinitaires (parce qu'il y avait des trinitaires hérétiques, mais qui avaient tort sur d'autres points) : toujours ils les considéraient comme non catholiques.

"À la fin de la deuxième moitié du IIe siècle le mot catholique désigne la vraie Église comme distincte des groupes hérétiques". (J.N.D KELLY 1909-1997, théologien et historien des religions britannique spécialiste du christianisme ancien, enseignant à l'Université d'Oxford dans "Early christian doctrines", Revised edition, New York, Harper One, 1978, p. 190)

Pourquoi dans l'Église primitive le terme ''catholique'' renvoie-t-il à une Église hiérarchique, bien visible, singulière et identifiée ?

"Il conclut à la page suivante, p. 191 que : 'ce que ces premiers disciples envisageaient était quasiment toujours la communauté visible empirique. Ils n'avaient aucune idée de la distinction qui allait plus tard devenir importante entre une Église visible et une église invisible.'" Fin de citation.

Pourquoi dans l'Église primitive le terme ''catholique'' renvoie-t-il à une Église hiérarchique, bien visible, singulière et identifiée ?

"En fait, selon JND Kelly, dans la mesure où existait une idée d'une 'petite église catholique invisible', elle avait tendance à venir des groupes gnostiques qui revendiquaient pour eux-mêmes une sorte de connaissance privée spéciale pour justifier une croyance différente ainsi qu'une séparation de l'Église catholique 'grand C'.

 

"Et en effet, Kelly a raison : il n'y avait pas de 'petite Église catholique' du 'petit c', mais seulement le grand C de l'Église catholique

Cette idée de la seule véritable Église catholique apostolique a existé tout au long du premier millénaire du christianisme.

"La première utilisation du terme d'Église 'catholique' remonte à environ 107 après J.-C. avec S. Ignace, qui fut un compagnon des apôtres Pierre et Jean. 

 

"L'idée même des anciens conciles de l'Église qui ont écrit et défendu les credos - que de nombreux protestants prétendent accepter - présupposent un grand C de l'Église catholique, dans laquelle les chrétiens vivent une unité de foi visible, de culte et de gouvernement.

 

"Ce concept d'un petit c de l'église catholique me semble intentionnellement assez flou car il permet toujours à ses tenants l'autonomie même qui est la base de leur schisme.

 

"À ce jour, j'ai presque huit ans dans cette recherche sur les Pères de l'Église derrière moi, et jusqu'à ce jour, je n'ai trouvé aucune idée de ce sens du mot 'catholique' dans les écrits des Pères de l'Église catholique. Pas une trace.

 

"Ce qui m'a encore plus troublé, c'est que lorsque les Pères décrivaient les hérétiques non catholiques, ils décrivaient invariablement des gens qui me ressemblaient beaucoup quand j'étais protestant, et les diverses confessions protestantes auxquelles j'ai appartenu, à des sectes qui prétendent interpréter les Écritures en dehors de l'autorité de l'Église, qui manquaient souvent de succession apostolique, et donc d'autorité, et des sacrements eux-mêmes, et enseignaient de nouvelles doctrines dont l'adhésion initiale était souvent connue sous le nom de leurs fondateurs (luthériens, ariens, calvinistes, etc.), et au moins initialement, étaient confinées à un emplacement géographique déterminé.

Cette description des groupes hérétiques continue de s'appliquer aujourd'hui à des milliers de sectes protestantes, en contraste avec ce qui existe dans le 'grand C' de l'Église catholique.

 

"Donc, sans plus tarder je vais mentionner les citations des Pères de l'Église qui illustrent ce concept (d'une Église visible avec une unité de foi, de culte et de gouvernement). Il existe une multitude de citations.

Saint Ignace d'Antioche († v. 107), compagnon des Apôtres Pierre et Jean, dans sa Lettre aux Smyrniotes 8, écrite v. 107 alors qu'il était en route vers Rome pour y mourir martyr :

 

"Que personne ne fasse, en dehors de l'évêque, rien de ce qui regarde l'Église. Que cette eucharistie seule soit regardée comme légitime, qui se fait sous la présidence de l'évêque ou de celui qu'il en aura chargé. 2. Là où paraît l'évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le Christ Jésus, là est l'Église catholique." (Les Pères apostoliques, Texte intégral, Sagesses chrétiennes, Cerf 1990, p. 207-208.)

Pourquoi dans l'Église primitive le terme ''catholique'' renvoie-t-il à une Église hiérarchique, bien visible, singulière et identifiée ?

C'est ici, dans l'histoire, la première mention de l'Église 'catholique'.

 

Vous pourriez aussi dire que le concept que le mot recouvre se trouve aussi dans les Écritures sous certaines formes, mais nous laissons cela de côté pour l'instant.

 

Remarquez que cela est également très clair dans ses autres lettres (Lettre aux Ephésiens 20; Lettre aux Magnésiens 3; Lettre aux Tralliens 2; Trall. 7; Lettre aux Romains 9; Lettre aux Philadelphiens introduction et Philadel. 4) : S. Ignace relie l'Église catholique à l'endroit (géographique) où se trouve l'évêque. Et il parle d'être avec l'évêque et de ne rien faire de ce qui regarde l'Église en dehors de l'évêque. 

 

Donc l'Église catholique est connectée à une réalité visible, tangible, unie autour de l'autel eucharistique, ce n'est pas un terme général pour quiconque prétend être chrétien, et certainement pas quelqu'un qui s'est éloigné de l'évêque : il n'aurait pas été considéré comme catholique par S. Ignace.

Le Fragment de Muratori

 

Le fragment de Muratori, la plus ancienne ébauche de canon néotestamentaire (avec le canon de S. Irénée de Lyon dans Contre les Hérésies v. 180), est une traduction d'un original en grec dont une référence au Pasteur d'Hermas et à l'évêque de Rome Pie (140-155) ont permis de le dater d'entre la fin du IIe siècle et le IVe siècle, avec une "origine orientale". (Harry Gamble, The Formation of the New Testament Canon and Its Significance for the History of Biblical Interpretation, dans Alan J. Hauser et Duane F. Watson (éds.), A History of Biblical Interpretation, vol. I : The Ancient Period, Wm. Β. Eerdmans Publishing, 2003, p. 410). Et voici ce que ce dit ce Fragment de Muratori, en référence à S. Paul :

 

'Il a écrit en plus de ces livres, une lettre à Philemon et une à Tite, et deux à Timothée, dans une simple affection et amour personnels, mais ces livres sont sacrés dans l'estime de l'Église catholique et dans la réglementation de la discipline ecclésiastique. Il y a aussi en circulation une lettre aux Laodicéens, et une aux Alexandriens, contrefaites sous le nom de Paul, et adressées contre l'hérésie de Marcion. Et il y a encore d'autres supposés livres de l'Écriture qui ne peuvent pas être accueillis dans l'Église catholique car il ne convient pas de mélanger le fiel avec le miel.'"

La non réception dans le canon catholique de deux fausses lettres de Saint Paul au IIe s. montre que l'Eglise catholique n'est une vague référence générale.

La non réception dans le canon catholique de deux fausses lettres de Saint Paul au IIe s. montre que l'Eglise catholique n'est une vague référence générale.

Ici ce qui est intéressant c'est que l'on voit que des faux, écrits sous le nom de Paul, circulaient au IIe siècle, et bien qu'écrits soit-disant pour combattre l'hérésie, ils n'ont 'pas été reçus dans l'Église catholique'. Nous voyons par cet exemple que l'Église catholique n'est pas cette vague référence générale pour tous ceux qui se prétendent chrétiens. Marcion se considérait comme chrétien, il croyait quelque chose comme la Trinité, mais il rejetait l'Ancien Testament (et il fut appelé le 'Fils aîné de Satan' par S. PolycarpeNdlr.)

Tertullien (150-220), (qui lutta contre le gnosticisme de Marcion) mais qui n'est pas un Père de l'Église car tombé dans l'hérésie montaniste à la fin de sa vie, mais est au IIIe siècle un important écrivain ecclésiastique, écrit v. 200 dans Contre les hérésies, chapitre 30 :

 

'Où était alors Marcion, le pilote du Pont, si zélé pour le stoïcisme? Où était Valentin, le disciple du platonisme ? On sait qu'ils ne sont pas tellement anciens : ils vécurent à peu près sous le règne d'Antonin (138-161). Ils crurent d'abord à la doctrine de l'Église catholique dans l'Église romaine sous l'épiscopat du bienheureux Eleuthère (175-189), jusqu'au jour où leur curiosité toujours inquiète, par où ils corrompaient leurs frères mêmes, les en fit expulser par deux fois, Marcion avec les deux cent mille sesterces qu'il avait apportés à l'Église. Puis, exilés dans une séparation perpétuelle, ils dispersèrent le venin de leurs doctrines.'

Pourquoi dans l'Église primitive le terme ''catholique'' renvoie-t-il à une Église hiérarchique, bien visible, singulière et identifiée ?

Tertullien fait donc référence à l'Église 'catholique' et il la relie à cet égard en particulier à l'évêque de Rome Eleuthère, le pape, qui expulsa les hérétiques Marcion et Valentin. Donc vous ne pouvez pas expulser de l'Église catholique un chrétien autoproclamé si vous ne pouvez pas identifier ce qui est catholique et ce qui ne l'est pas !

 

Donc encore une fois, l'Église 'catholique' est liée à une réalité visible, tangible, l'épiscopat, la fonction d'évêque qui peut vous excommunier. Pas seulement un terme général vague. 

Nous voyons cela encore plus dans les écrits de Saint Cyprien (200-258), lorsque l'empereur Dèce exigeant de chaque sujet un sacrifice aux dieux de l'empire pour sa prospérité et alors que surgit le problème des lapsi (chrétiens qui ont sacrifié et sont considérés comme apostats mais que Cyprien souhaite réintégrer dans la communauté sans autre forme de pénitence).

Cyprien, cet homme courageux et merveilleux, probablement mort dans une arène de gladiateurs romains, martyr à Carthage (Tunis), argumente dans sa lettre 66 "à Florentius, autrement dit puppianus", l'année 254 que "l'évêque est dans l'Église et l'Église dans l'évêque, et que si quelqu'un n'est pas avec l'évêque, il n'est pas dans l'Église" :

 

'Vous écrivez encore que ... ceux-là seuls sont restés hors de l'Église, qu'il eût fallu en chasser s'ils avaient été dedans. Le Seigneur, Protecteur et Gardien de son peuple, ne permet pas que le bon grain soit emporté loin de son aire, mais seulement que la paille puisse être éloignée de l'Église. L'Apôtre dit en effet : "Mais quoi ? Si quelques uns n'ont pas cru, leur incrédulité a-t-elle anéanti la Fidélité de Dieu ? Loin de nous une telle pensée ! Dieu est véridique, et tout homme est menteur" (Rm 3,3-4). Et le Seigneur Lui-même dans l'évangile, voyant les disciples le quitter au milieu de son discours, se tourna vers les Douze et leur dit : "Est-ce que vous aussi, vous voulez vous en aller ?" Pierre Lui répondit : "Seigneur, à qui irions nous : c'est Toi qui as la parole de la vie éternelle, et nous Te croyons et reconnaissons que Tu es le Fils du Dieu vivant". (Jn 6,67-69). Celui qui parle là, c'est Pierre, sur qui l'Église avait été bâtie, et au nom de l'Église, il fait voir que quand bien même une multitude en révolte et refusant d'obéir s'éloignerait, l'Église cependant ne s'éloigne pas du Christ; il montre que l'Église, c'est pour lui le peuple uni à son pontife, et le troupeau resté près du pasteur. Par là, vous devriez comprendre que l'évêque est dans l'Église et l'Église dans l'évêque, et que si quelqu'un n'est pas avec l'évêque, il n'est pas dans l'Église; que ceux-là se flattent et se font illusion qui, subrepticement et en cachette, veulent communiquer avec certains, puisque l'Église qui, tout entière est une, n'est pas en plusieurs morceaux séparés, mais ne forme qu'un tout dont l'union des évêques est le lien.
C'est pourquoi, frère, si vous voulez songer à la Majesté de Dieu qui ordonne les évêques, si vous tournez vos pensées vers le Christ dont la Volonté souveraine, présente à son Église et à ses chefs, les gouverne les uns et les autres, si pour juger de l'innocence des évêques, vous nous en rapportez, non à la haine des hommes, mais au Jugement de Dieu.'

 

Donc, encore une fois, comme l'a fait S. Ignace d'Antioche v. 107, S. Cyprien de Carthage vers 258 relie la réalité de l'Église catholique à l'évêque, avec le fait d'être avec vos prêtres, d'être avec vos évêques et la cohésion de ces évêques ensemble. Notez qu'il a parlé de l'Église qui ne peut jamais s'éloigner du Christ, ce qui a trait à l'indestructibilité et l'indéfectibilité de l'Église, que nous voyons très fréquemment chez les Pères de l'Église.

Saint Cyprien est également l'auteur de "De l'Unité de l'Église" où il argumente ainsi à propos de l'"unité évidente" (Voir aussi http://orthodoxievco.net/ecrits/peres/cyprien/unite.pdf ) :

 

Cela arrive, mes frères bien aimés, parce qu’on ne remonte pas à l’origine de la vérité; parce qu’on ne cherche pas le principe, parce qu’on ne conserve pas la doctrine du maître céleste.

 

4° Si on se livrait à cet examen, on n’aurait besoin ni de longs traités, ni d’arguments. Rien de plus facile que d’établir sur ce point la foi véritable. Dieu parle à Pierre: Je te dis que tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église et les puissances des enfers n’en triompheront jamais. Je te donnerai les clefs du royaume du Ciel, et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le Ciels et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans le Ciel (Matt., XVI.). Après sa résurrection, il dit au même apôtre : Pais mes brebis. Sur lui seul il bâtit son Église, à lui seul il confie la conduite de ses brebis. Quoique, après sa résurrection,. il donne à tous ses apôtres un pouvoir égal, en leur disant : : Comme mon Père m’a envoyé, je vous envoie; recevez le Saint-Esprit les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez (Joan., XX), cependant, afin de rendre l’unité évidente, il a établi une seule chaire et, de sa propre autorité, il a placé dans un seul homme le principe de cette même unité. Sans doute les autres apôtres étaient ce que fut Pierre; ils partageaient le même honneur, la même puissance, mais tout se réduit à l’unité. La primauté est donnée à Pierre, afin qu’il n’y ait qu’une seule Église du Christ et une seule chaire. Tous sont pasteurs; mais on ne voit qu’un troupeau dirigé par les apôtres avec un accord unanime. L’Esprit-Saint avait en vue cette Eglise une, quand il disait dans le Cantique des cantiques : Elle est une ma colombe, elle est parfaite, elle est unique pour sa mère... (Ct., VI,9). Et celui qui ne tient pas à l’unité de l’Église croit avoir la foi ! Et celui qui résiste à l’Église, qui déserte la chaire de Pierre sur laquelle l’Église repose, se flatte d’être dans l’Église! Ecoutez l’apôtre saint Paul; il expose lui aussi le dogme de l’unité : Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous, et en tous (Ephés., IV, 5-6).

 

Nous devons tenir fortement à cette unité, nous devons la défendre, nous surtout évêques, qui occupons la première place dans l’Église, afin que le corps épiscopal soit un et indivisible. Que personne n’altère, par le mensonge, la fraternité qui nous unit; que personne, par des enseignements perfides, ne nuise à la sincérité de notre foi. L’épiscopat est un, chacun de nous possède cette dignité solidairement avec ses frères. [...]

 

5° Ce dogme de l’unité est figuré dans l’Évangile par la tunique du Christ : les soldats ne la partagèrent pas; mais ils La tirèrent au sort et ainsi elle resta dans son entier. Écoutez l’évangéliste : Quant à la tunique, comme elle n’était pas cousue, mais entièrement tissée, ils se dirent les uns aux autres : ne la partageons pas, mais tirons au sort pour voir à qui elle appartiendra (Joan., XIX.). Elle représentait cette unité qui vient du Ciel, c’est-à-dire de Dieu, qui ne peut être violée par les hommes, mais qui doit subsister en entier et sans la moindre altération. Or, comment posséder le vêtement du Christ, quand on scinde et qu’on divise l’Église du Christ? 

[...] Qui donc pousserait assez loin la scélératesse, la perfidie ou la fureur de la discorde pour croire qu’on peut scinder l’unité divine pour oser déchirer la robe du Seigneur, l’Église du Christ? Il nous dit lui-même dans son Évangile : Il n’y aura qu’un seul troupeau et un seul pasteur (Jn, X,16.); et vous croyez que, dans le même lieu, il peut exister plusieurs pasteurs ou plusieurs troupeaux? L’apôtre saint Paul nous recommande la même unité : Je vous supplie, mes frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de suivre tous la même doctrine, afin qu’il n’y ait pas de schismes parmi vous. Soyez unis dans le même sentiment, dans la même croyance (I Cor., I,10). Il dit encore : Supportez-vous les uns les autres dans la charité; efforcez -vous de conserver l’unité de l’esprit dans le lien de la paix. Vous croyez qu’on peut vivre hors de l’Église, qu’on peut s’y établir une demeure, alors qu’il fut dit à Raab, qui était la figure de l’Église : Introduis dans ta maison ton père, ta mère, tes frères, toute ta famille, et quiconque en franchira le seuil périra (Jos., II)? De même, dans l’Exode, la cérémonie de la Pâque porte que l’agneau, qui est la figure du Christ, doit être mangé dans une seule maison. Écoutez plutôt la parole du Seigneur : Il sera mangé dans une seule maison et vous ne jetterez dehors aucune partie de sa chair (Exod., XII.). Jeter dehors la chair de Jésus-Christ, le Saint du Seigneur, serait un sacrilège : les croyants n’ont donc qu’une seule maison, qu’une seule Église. C’est cette maison,. c’est l’harmonie qui y règne que le Saint-Esprit a en vue quand il dit dans les Psaumes: Dieu réunit dans la même demeure ceux qui sont unis par la même pensée, le même sentiment (Ps. LXVII); c’est-à-dire, dans la maison de Dieu, dans l’Église du Christ, habitent les âmes simples, unies ensemble par les liens d’une foi commune. Voilà pourquoi l’Esprit-Saint se montre sous la forme d’une colombe. La colombe est un oiseau simple et joyeux, sans fiel, sans violence; il ne déchire ni avec son bec ni avec ses ongles; il aime les habitations humaines, se contente d’une seule demeure. Les colombes élèvent leurs petits en commun, volent ensemble serrées les unes contre les autres, vivent en famille, témoignent leur amour par des caresses, en un mot, elles paraissent n’avoir toutes qu’un même sentiment. Ainsi, dans l’Église, ayons cette simplicité, cette charité qui fait de nous des colombes, cette douceur et cette innocence qui nous rend semblables aux agneaux et aux brebis. La férocité des loups, la rage des chiens, le venin mortel des serpents, la cruauté des bêtes sauvages peuvent-ils trouver place dans un coeur chrétien? Lorsque des hommes souillés de ces passions infâmes se séparent de l’Église, il faut s’en féliciter; du moins ils n’infecteront pas de leur contagion mortelle les colombes et les brebis du Christ. L’amertume ne peut s’unir à la douceur, l’obscurité à la lumière, la pluie à la sérénité, la lutte à la paix, la stérilité à l’abondance, la sécheresse â la source, la tempête au calme de l’atmosphère.

 

Ce ne sont pas les bons, croyez-le bien, qui peuvent se séparer de l’Église. Le vent n’emporte pas le pur froment, la tempête ne renverse pas le chêne solidement assis sur ses racines. C’est la paille inutile que le vent emporte; c’est l’arbre faible et sans vigueur qui est renversé par les tourbillons. Ils sont sortis du milieu de nous, dit l’apôtre saint Jean, mais ils ne furent jamais des maitres; s’ils l’avaient été, ils seraient restés avec nous (I Jn., II,19). La cause des hérésies passées et présentes ce sont ces esprits pervers qui ne peuvent rester en paix, ces hommes perfides qui brisent les liens de l’unité. Dieu permet et souffre ces désordres pour laisser à la liberté humaine toute son intégrité. Ainsi l’examen de la vérité devient pour le coeur et l’esprit une épreuve décisive, et la foi des élus en sort victorieuse pour se montrer au grand jour. L’Esprit-Saint, d’ailleurs, a eu soin de nous en prévenir par la bouche de l’apôtre: Il faut qu’il y ait des hérésies pour faire connaître les vrais disciples du Christ (I Corint., XI,19). Par là les fidèles sont éprouvés, les perfides. découverts; même avant le jour du jugement, les âmes des justes sont séparées de celles des méchants et le froment delà paille.

 

Ces chefs de secte se placent d’eux-mêmes et sans l’ordre divin à la tête de leurs concitoyens; ils s’emparent du pouvoir, sans s’inquiéter de l’ordination qui le donne; ils prennent le titre d’évêques, sans que personne leur confère l’épiscopat. L’esprit nous les représente, au livre des Psaumes, assis dans la chaire empestée; ce sont, dit-il, les fléaux de la foi; sur leur langue réside la malice du serpent; ils sont habiles à corrompre la vérité; ils vomissent de leur bouche empoisonnée des venins mortels; leur parole se glisse comme la vipère; leur contact seul frappe d’une blessure mortelle les esprits et les coeurs. Le Seigneur s’élève contre ces faux prophètes; il cherche à en détourner son peuple : N’écoutez pas leurs paroles, dit-il, car ils sont le jouet de leurs propres visions. Ils parlent, mais ce n’est pas Dieu qui parle par leur bouche. Ils disent à ceux qui repoussent la parole du Seigneur: la paix sera avec vous. Ils disent à ceux qui suivent leurs conseils perfides: tout homme qui suit le mouvement de son coeur n’a à craindre aucun mal. Je n’ai jamais parlé à ces faux prophètes, dit le Seigneur; ils prophétisent de leur propre autorité. S’ils étaient restés fidèles à ma loi, s’ils avaient écouté ma parole, s’ils avaient travaillé à instruire mon peuple, je les aurais détournés de leurs funestes pensées (Jér. XXIII). Le Seigneur désigne encore ces mêmes prophètes lorsqu’il dit : Ils m’ont abandonné, moi la fontaine d’eau vive, et ils se sont creusé des réservoirs vermoulus qui ne peuvent contenir l’eau (Jér., II.) Il ne peut y avoir qu’un baptême, et eux pensent pouvoir baptiser (On peut voir ici le principe des erreurs de Saint Cyprien relativement au baptême conféré par les hérétiques.). Après avoir quitté la fontaine de vie, ils promettent la grâce de l’eau régénératrice. Loin de purifier les. hommes, ils les souillent davantage; loin de laver les fautes, ils les multiplient. Une telle génération donne des enfants, non à Dieu, mais au démon. Nés du mensonge, ils n’ont aucun droit aux promesses de la vérité; issus de la perfidie, ils perdent la grâce de la foi. Peuvent-ils compter sur, la paix ceux qui, aveuglés par l’esprit de discorde, ont ruiné la paix du Seigneur?

 

Certains pourraient peut-être se faire illusion, en interprétant mal ces paroles du Christ : Là où se trouvent deux ou trois personnes réunies en mon nom, je suis au milieu (125) d’elles ( Matt., XVIII..). Ces corrupteurs de l’Évangile, ces faux interprètes des Écritures citent la fini du texte et en suppriment le commencement, selon les besoins de leur cause. De même qu’ils sont eux-mêmes retranchés de l’Église, ils scindent, pour en altérer le sens, les paroles de l’Écriture. Le Seigneur, exhortant ses disciples à la concorde et à la paix, leur dit : Si deux d’entre vous s’entendent sur la terre pour une chose à demander, quelle qu’elle soit, elle vous sera accordée par mon Père qui est dans le Ciel; car là où se trouvent deux ou trois personnes réunies en mon nom, je suis au milieu d’elles. Il montre par là que la grâce est accordée, non à la multitude de ceux qui prient, mais à la concorde et à la charité qui les animent. Si deux d’entre vous, dit-il, s’entendent sur la terre: voilà la concorde; il la place en première ligne, il nous y exhorte de tout son pouvoir. Or, comment peut-on se mettre d’accord avec quelqu’un, lorsqu’on est séparé du corps de l’Église et de toute la société des frères? Comment deux ou trois personnes peuvent-elles se réunir au nom de Jésus-Christ, lorsqu’il est certain qu’elle sont séparées de Jésus-Christ et de son Évangile? Ce n’est pas nous qui nous sommes éloignés d’eux, mais ils se sont éloignés de nous. De là les hérésies et les schismes : en cherchant à former des assemblées hors du sein de l’Église, ils ont abandonné le principe et la source de la vérité.

 

[...] 7° C’est pour cela que Jésus a dit en nous imposant la loi de la prière : Lorsque vous vous mettrez a prier, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans le Ciel vous pardonne vos péchés (Marc., XI.). Il repousse de l’autel celui qui vient offrir son sacrifice avec la haine dans le coeur; il lui ordonne d’aller d’abord se réconcilier avec son frère et de venir ensuite présenter son offrande. Dieu n’accueillit pas les présents de Cain : il ne pouvait être en paix avec Dieu celui qui par jalousie avait voué à son frère une haine aveugle. Quelle paix peuvent donc se promettre nos ennemis? quels sacrifices croient-ils célébrer quand ils dressent autel contre autel ? s’imaginent-ils que le Christ assiste à leurs réunions, alors que ces réunions se font hors de l’Église? Leur crime est si grand que, s’ils mouraient en confessant la foi, leur sang ne suffirait pas à le laver. La discorde anéantit toute charité; rien ne peut l’expier, pas même le martyre. Peut-il y avoir des martyrs hors de l’Église? Peut-on arriver au royaume céleste, quand on abandonne celle en qui nous devons régner? Le Christ nous a donné la paix; il nous a recommandé la concorde et l’union; il nous a prescrit de conserver dans leur intégrité les liens de la charité et de l’amour il ne peut donc se dire martyr celui qui ne persévère pas dans la charité fraternelle. C’est aussi la doctrine de l’apôtre saint Paul: Quand ma foi serait capable de transporter les montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens aux pauvres, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, je ne gagne rien. La charité est magnanime, bienveillante, sans jalousie, sans pensée amère; elle ne s’enfle pas, ne s’irrite pas, ne pense pas le mal; elle aime tout, croit tout, espère tout, supporte tout. La charité ne périt pas (I Corint., XIII). Vous l’entendez, mes bien-aimés, la charité ne périt pas; elle vivra dans le royaume céleste; elle sera le lien éternel et indissoluble des élus. Mais, pour la discorde, elle sera à tout jamais frappée d’exclusion.

 

Le Christ a dit : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés moi-même. Il a promis une récompense à ceux qui observeraient ce précepte : comment mériterait-il la récompense celui qui, par des dissensions perfides, anéantit la charité du Christ? Celui qui n’a pas la charité ne possède pas Dieu, dit l’apôtre saint Jean, car Dieu est amour; celui qui persévère dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui (I Jn 4,12). Les déserteurs de l’Église de Dieu ne peuvent demeurer en Dieu. Qu’ils périssent dans les flammes, qu’ils meurent sous la dent des bêtes, ce n’est pas un-titre à la récompense, mais le châtiment de leur perfidie; ce n’est pas la fin glorieuse d’une vie chrétienne , mais le dernier acte d’un aveugle désespoir. Ils peuvent recevoir la mort, mais non pas la couronne. Ils se disent chrétiens, comme le démon se dit le Christ, selon cet avertissement du Maître : Plusieurs viendront en mon nom, disant : Je suis le Christ; et ils séduiront la multitude (Marc., XIII,6.). De même que le démon n’est pas le Christ, quoiqu’il se serve de son nom pour séduire, ainsi l’homme qui ne persévère pas dans la vérité (le l’Évangile et de la foi ne peut se dire chrétien. Certes, c’est une chose sublime et admirable que de prophétiser, chasser les démons, opérer des prodiges; et pourtant le dépositaire de tous ces pouvoirs ne peut arriver au royaume céleste qu’autant qu’il suit le chemin de la vérité et de la justice. Le Maître nous en avertit lui-même : Plusieurs diront en ce jour : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé, n’avons-nous pas chassé les démons, n’avons-nous pas fait de grands prodiges en votre nom? et je leur dirai : Je ne vous connais pas; éloignez-vous de moi, hommes d’iniquité (Matt., VII,22). C’est par la justice qu’on peut fléchir la justice de Dieu; c’est en obéissant à ses préceptes que nous pouvons obtenir la récompense due à nos mérites.

 

Le Seigneur établit en deux mots, dans l’Évangile, les fondements de notre espérance et de notre foi : Votre Dieu, dit-il, est un Dieu unique. Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre coeur, de tout votre esprit et de toutes vos forces c’est là le premier commandement. Le second commandement est semblable au premier : Vous aimerez votre prochain comme vous-même. Dans ces deux commandements se trouvent toute la loi et les prophètes (Marc, XII). En renfermant dans deux préceptes les prophètes et la loi, le Seigneur nous recommande l’unité et la charité. L’unité et la charité! ils s’en occupent bien ces fauteurs de discordes qui. emportés par une haine aveugle, scindent l’Église, détruisent la foi, troublent la paix, ruinent la charité, profanent nos mystères.

 

[...]

 

8° Tels sont les hommes que nous devons fuir; la parole du Seigneur est formelle : Ce sont des aveugles, dit-il, et des conducteurs d’aveugles. Si un aveugle conduit un autre aveugle, tous deux tomberont dans la fosse (Matt., XV). Si un homme est séparé de l’Église, évitez-le, fuyez-le. C’est un pervers, un pécheur, condamné par sa propre conduite. Eh quoi! il s’imagine être avec le Christ, celui qui agit contre les prêtres du Christ, qui se sépare de l’assemblée du clergé et du peuple du Christ? Armé contre l’Église, il combat l’institution de Dieu. Ennemi de l’autel et du divin sacrifice, perfide envers la foi, sacrilège envers la religion, serviteur désobéissant, fils impie, frère révolté, il méprise les évêques de Dieu, il abandonne ses prêtres et il dresse un autel étranger; il fait monter vers le Ciel une prière sacrilège, il profane par un sacrifice menteur la sainteté de l’hostie divine. Il ne sait donc pas que ceux qui s’élèvent contre l’ordre divin sont punis de leur audacieuse témérité? Coré, Dathan et Abiron, révoltés contre Aaron et Moïse, avaient voulu s’attribuer l’honneur d’offrir à Dieu des sacrifices; à l’instant même, ils reçurent leur châtiment : la terre s’entrouvrit sous leurs pas et les engloutit vivants dans ses profondeurs. La justice divine ne se contenta pas de frapper ceux qui furent les auteurs de la sédition; mais deux cent cinquante hommes qui avaient partagé leur crime, en s’attachant à leur parti, périrent consumés par le feu du Ciel. Dieu nous montre par ce châtiment terrible que les méchants, en cherchant à détruire l’ordre divin, s’attaquent à Dieu lui-même. Il en fut de même du roi Osias. Malgré la loi divine et les résistances du grand prêtre Azarias, il porta la main à l’encensoir et s’arrogea par la violence le droit de sacrifier. Le châtiment ne se fit pas attendre : frappé par la colère divine, son front fut souillé de la lèpre. Ainsi cette partie du corps où Dieu imprime un caractère sacré pour désigner ses élus, porta les traces de-la vengeance céleste. Les fils d’Aaron placèrent sur l’autel un feu profane : ils furent frappés de mort en présence du Dieu qu’ils avaient offensé. Ils imitent ces grands coupables ceux qui s’attachent à des doctrines étrangères, méprisent la tradition divine et lui substituent leurs propres folies. Le Seigneur s’élève contre eux dans son Évangile : Vous rejetez l’ordre de Dieu pour établir vos traditions (Marc, VII).

 

Ce crime est pire que celui des apostats qui, admis à la pénitence, cherchent à fléchir la justice du Ciel par leurs expiations. Chez ceux-ci on cherche l’Église, on implore son pardon; chez les hérétiques on lui résiste en face. Un apostat a pu céder à la violence; l’hérétique, de son plein gré persévère dans le crime. En succombant dans la persécution, on ne nuit qu’à soi-même; en se mettant à la tête d’une hérésie ou d’un schisme, on entraîne la multitude et on la trompe. Dans le premier cas, il n’y a danger que pour une seule âme, dans le second, que d’âmes se perdent! Celui qui tombe comprend sa faute, il la déplore amèrement; mais l’hérétique se glorifie de son crime, il s’y complaît, il sépare les enfants de la mère, les brebis du pasteur, il profane les’ sacrements institués par Dieu lui-même. Le premier ne pèche qu’une fois, le second tous les jours. Enfin l’apostat peut encore recevoir la palme du martyre et par suite la couronne céleste; mais le sectaire, mis à mort hors de l’Église, n’a droit à rien.

 

Ne vous étonnez pas, mes frères bien-aimés, de voir des confesseurs tomber dans l’hérésie : ce n’est pas plus étonnant que d’en voir d’autres commettre des fautes graves. La confession du nom de Jésus-Christ ne nous garantit pas des embûches du démon, pas plus qu’elle n’éloigne entièrement de nous, pendant cette vie, les tentations, les périls, les séductions du siècle. S’il en était ainsi, nous ne verrions pas, chez des hommes qui ont confessé la foi, ces fraudes, ces impuretés, ces adultères qui arrachent parfois nos gémissements et nos larmes. Pour être confesseur, on n’est ni plus grand, ni plus saint, ni plus cher à Dieu que Salomon. Tant qu’il marcha dans la voie du Seigneur, Salomon conserva son amitié; en quittant le droit chemin, il perdit la grâce divine, selon cette parole de l’Écriture : Le Seigneur excita Satan contre Salomon lui-même. De là cette autre parole: Soyez fidèle, de peur qu’un autre ne reçoive votre couronne (Apoc., III). Dieu nous parlerait-il de la perte de la couronne de la sainteté, si en perdant la sainteté nous ne perdions infailliblement la couronne ?

 

La confession du nom chrétien est le commencement de la gloire, mais elle n’assure pas définitivement la récompense céleste; elle rehausse notre dignité, mais sans nous conduire au couronnement de l’édifice. Il est écrit: Celui qui persévèrera jusqu’à la fin sera sauvé; donc tout ce qu’on fait avant la fin est un degré par lequel on arrive au faîte du salut. Mais ce n’est pas encore le salut.

 

 

Je vous en supplie, mes frères bien-aimés, si c est possible, qu’aucun de vous ne périsse : c’est là que tendent mes conseils et mes exhortations. Que l’Église, notre mère, fière de sa fécondité, renferme dans son sein tout un peuple ne formant qu’un seul corps, n’ayant qu une seule et même foi. Si certains schismatiques, auteurs de toutes nos dissensions, s’obstinent dans leur aveugle démence et repoussent nos conseils salutaires, vous, du moins, dont la simplicité a été surprise, vous, séduits un instant par les artifices de l’erreur, brisez ces liens perfides où vous êtes enveloppés, sortez de ces sentiers ténébreux, reconnaissez la route qui conduit directement au Ciel. Écoutez l’apôtre :

 

Nous vous prescrivons, au nom de Jésus-Christ, de vous séparer des frères qui marchent en dehors de toute règle et non selon la tradition qu’ils ont reçue de nous. Ne vous laissez pas égarer, dit-il encore, par des paroles trompeuses; car c’est à cause de cela que Dieu a fait tomber sur le peuple rebelle le poids de sa colère. Ne participez donc pas à leurs erreurs (II Thess., III, 6-14)."

(Fin de citation De l'Unité de l'Eglise de S. Cyprien)

Au Concile de Nicée en 325 au IVe siècle, dans ses différents documents, nous voyons comment est utilisé le terme catholique d'une façon très claire qui ne signifie pas le 'petit C' catholique d'un concept vague et général pour tous ceux qui se diraient chrétiens, mais dans Echthesis : 

 

'Ceux qui disent qu'il fut un temps où le Fils fut, et un temps où il n'était pas, parce qu'il n'était pas avant d'être engendré, ou qu'il fut (tiré) du néant ou d'une autre essence, disant du fils de Dieu qu'il est muable ou altérable, ceux-là, l'Église catholique et apostolique les anathématise.'

Pourquoi dans l'Église primitive le terme ''catholique'' renvoie-t-il à une Église hiérarchique, bien visible, singulière et identifiée ?

Donc, encore une fois, très concrètement, cela parle de gens qui bien que se disant chrétiens ariens au IVe siècle, ils étaient anathématisés, c'est-à-dire qu'ils ne faisaient plus parti de l'Église catholique. Cela suppose que l'Église catholique a la même foi, le même culte, le même gouvernement.

 

Consultons également les canons 8 et 19 du premier Concile de Nicée.

 

Canon 8 : 

'Au sujet des clercs de ceux qui s'appellent eux-mêmes les cathares (novatiens) (2) le grand concile décide, si jamais ils veulent entrer en groupe dans l'Eglise catholique et apostolique, qu'on leur impose les mains, et qu'ils restent ensuite dans le clergé ; mais avant tout ils promettront par écrit de se soumettre aux règles disciplinaires de l'Eglise catholique et apostolique, et d'y conformer leur conduite.'

 

L'Église catholique n'est pas une communauté vague et générale. Il est dit que pour être catholique vous devrez promettre de suivre 'les règles disciplinaires de l'Église'.

 

Canon 9 :

'De ceux qui sont promus au sacerdoce sans enquête.
Si quelques-uns ont été sans enquête élevés à la prêtrise, ou si au cours de l'enquête ils ont avoué leurs fautes et malgré cet aveu des hommes désobéissant au canon leur ont imposé les mains, le canon n'admet pas de tels sujets dans le clergé ; car l'Église catholique exige d'être irrépréhensible."

 

Ce genre de terme ne sont pas possibles dans une communauté vague et générale. Il s'agit au contraire d'une communauté visible, tangible, une dans la foi, le culte et le gouvernement.

Canon 19

 

"A l'égard des paulianistes (3) qui reviennent à l'Église catholique, une ordonnance fut édictée, portant qu'ils doivent absolument être rebaptisés. Si quelques-uns d'entre eux étaient auparavant membres de leur clergé, ils seront rebaptisés, puis ordonnés par l'évêque de l'Eglise catholique, à la condition toutefois qu'il aient eu une vie sans tache et irréprochable ; mais si l'enquête montre qu'ils sont indignes, on doit les exclure du clergé."

 

Ici encore, il s'agit d'un autre groupe hérétique qui niait la divinité du Christ. S'ils voulaient revenir à l'Eglise catholique, ils devaient être rebaptisés, probablement parce qu'ils n'ont pas eu de baptême trinitaire valide. C'est vrai aujourd'hui pour les 'Saints des derniers jours, les Mormons. 

 

C'est très concret, très tangible, ce n'est ni vague ni ambigü. C'est une communauté qui établit des lois pour la conduite de ses membres. C'est une société visible, spécifique, encore une fois unie dans la foi, le culte et le gouvernement.

Saint Cyrille de Jérusalem 315-387, Conférence 18, 23-26_vers 350:

 

'Elle est appelée catholique parce qu'elle s'étend sur tout le monde d'un bout à l'autre de la Terre et parce qu'elle enseigne universellement et complètement toutes les doctrines qui devraient parvenir à la connaissance des hommes concernant les choses visibles et invisibles, célestes et terrestres, et parce qu'elle soumet à la piété toute la race humaine, gouverneurs et gouvernés, savants et ignorants, et parce qu'elle traite et guérit universellement toute la classe des péchés commis par l'âme ou le corps et possède en elle-même toute forme de vertu qui est nommée à la fois dans les actes et les paroles et dans chaque sorte de don spirituel.'

Pourquoi dans l'Église primitive le terme ''catholique'' renvoie-t-il à une Église hiérarchique, bien visible, singulière et identifiée ?

Donc ici encore Saint Cyrille de Jérusalem ne fait pas mention des chrétiens autoproclamés qui ont des doctrines différentes et contradictoires. Saint Cyrille dit même le contraire : l'Église est catholique parce que d'un bout à l'autre de la Terre, elle enseigne la même foi, et vraisemblablement elle a le même culte parce que c'est en quelque sorte un sujet intrinsèque pour la foi. Car vous le savez, si vous avez une foi, vous avez un mode particulier de culte.

 

Donc encore une fois, on a quelque chose de concret, tangible, ce n'est pas une référence vague ou générale.

A la section 26 de la leçon catéchétique 18, S. Cyrille écrit :

'Mais puisque le mot église est appliqué à différentes choses, et puisque l'on peut dire à juste titre et en vérité qu'il existe des églises de malfaiteurs, je veux dire les rassemblements d'hérétiques, Marcionistes, Manichéens et autres, pour cette raison, la foi vous a solidement établis, vous les nouveaux convertis, dans une seule sainte Église catholique" (Fin de citation) pour que vous évitiez leurs funestes réunions et que vous demeuriez toujours dans la 'seule sainte Église catholique dans laquelle vous avez été régénérés !' 

Pourquoi dans l'Église primitive le terme ''catholique'' renvoie-t-il à une Église hiérarchique, bien visible, singulière et identifiée ?

Le canon 7 du concile de Constantinople 381 mentionne :

 

"Ceux qui de l'hérésie se convertissent à l'orthodoxie, et ceux qui sont en voie de salut, nous les recevons selon la méthode et la coutume suivantes : les ariens, les macédoniens, les sabbatiques, les novatiens qui se disent cathares (purs) ou aristori, les quartodécimains ou tétradites et les apollinaires, nous les recevons, sur présentation d'une renonciation écrite, et nous anathématisons toute hérésie qui n'est pas conforme à la sainte, catholique et apostolique Église de Dieu."

 

Le canon 7 du concile oecuménique de Constantinople (381) fait référence à de multiples groupes hérétiques qui se seraient tous considérés comme chrétiens, dont certains auraient même affirmé une certaine forme de Trinité, et pourtant il est mentionné qu'ils ne font pas partie de l'Église catholique et qu'ils doivent faire une déclaration écrite de renonciation à leurs erreurs.

 

Ce concile mentionne explicitement que le mot catholique se réfère donc à quelque chose de très concret et particulier. Il n'y a rien de compatible avec une petite idée catholique dans ces conciles oecuméniques.

Le concile de Constantinople 381 établit le symbole de foi de Nicée-Constantinople qui complète celui de Nicée 325

Le concile de Constantinople 381 établit le symbole de foi de Nicée-Constantinople qui complète celui de Nicée 325

Notes

(1) Lettre aux Smyrniotes de S. Ignace d'Antioche 8,1 : "Suivez tous l'évêque, comme Jésus-Christ suit son Père, et le presbyterium comme les Apôtres; quant aux diacres, respectez-les comme la loi de Dieu. Que personne ne fasse, en dehors de l'évêque, rien de ce qui regarde l'Église. Que cette eucharistie seule soit regardée comme légitime, qui se fait sous la présidence de l'évêque ou de celui qu'il en aura chargé. 2. Là où paraît l'évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le Christ Jésus, là est l'Église catholique." (Les Pères apostoliques, Texte intégral, Sagesses chrétiennes, Cerf 1990, p. 207-208.)

 

S. Ignace d'Antioche sur l'eucharistie "légitime". Lettre aux Smyrniotes 8,1 dans Les Pères apostoliques, Texte intégral, Sagesses chrétiennes, Cerf 1990, p. 207

S. Ignace d'Antioche sur l'eucharistie "légitime". Lettre aux Smyrniotes 8,1 dans Les Pères apostoliques, Texte intégral, Sagesses chrétiennes, Cerf 1990, p. 207

(2) Les "cathares" dont il est question ici sont les novatiens, et pas les cathares des XII et XIIIe siècles. Cathare signifie 'pur'. Les novatiens, très rigoureux, voulaient exclure à perpétuité de l’Eglise tous ceux qui avaient faibli durant les dernières persécutions... Les novatiens apparaissent historiquement à l’époque de la persécution de Dèce, au milieu du 3ème siècle donc, et tirent leur nom d’un prêtre romain, Novatien, qui accusa son évêque, Cécilien, une fois la persécution terminée, d’être trop doux en acceptant la pénitence des lapsi, du nom de ceux qui avaient flanchés et qui se repentaient de cette faiblesse. Novatien fut un temps pressenti pour être évêque de Rome mais ce fut Corneille qui fut élu en 251. Ceci causa un schisme car Novatien se fit élire évêque par trois évêques convaincus de ses positions et il se proclama évêque de Rome en parallèle à Corneille. Son point de doctrine principal était que l’apostasie était un péché irrémissible. Ses partisans se nommèrent les kataroi, les purs, en opposition avec une église véritable qu’ils voyaient comme corrompue et déchue de la grâce. Leur doctrine se durcit ensuite en considérant que tout péché commis après le baptême ne pouvait être pardonné... L’Eglise n’était pourtant pas ce qu’on peut appeler laxiste : tout péché grave ne permettait de rentrer en pénitence qu’une seule fois. Un deuxième péché grave vous excluait de l’Eglise pour toujours. Montanistes et Novatiens s’influencèrent mutuellement, et les novatiens adoptèrent les vues montanistes contre les secondes noces.
Le canon ici doit se comprendre sur le fait que les novatiens étaient au final schismatiques mais pas formellement hérétiques concernant les points fondamentaux de la foi chrétienne. Leur doctrine de la grâce était déficiente, mais cela n’est pas pour autant une hérésie fondamentale comme l’arianisme. Cela eut été absurde pour l’Eglise de reconnaître les faiblesses humaines, mais pas celles de ceux qui ne reconnaissent pas les faiblesses humaines. Il est donc logique que les novatiens puissent revenir dans l’Eglise. Pour l’anecdote, le schisme novatien perdura jusqu’au 5ème siècle.

(3) Disciples de Paul de Samosate, évêque d'Antioche qui nia la divinité de Jésus, et qui fut déclaré hérétique et destitué par le concile d'Antioche en 268 ou 269.

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22 février 2025 6 22 /02 /février /2025 00:00
Bienheureuse Isabelle de France († 1270)

Bienheureuse Isabelle de France (1225 - 1270)

 

Fille du roi de France Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille. Elle est morte sans alliance ni postérité, fondatrice du monastère des Clarisses urbanistes de Longchamp près de Paris.

 

Sœur cadette de saint Louis IX, Isabelle reçut, comme son frère, une éducation chrétienne très forte : dès son plus jeune âge elle se fit remarquer par sa piété et sa tempérance.

 

Pour des raisons politiques, son père voulait la marier au comte Hugues de la Marche qui préféra épouser Yolande, la fille du comte de Bretagne. Le pape Innocent IV souhaitait la voir épouser le fils de Frédéric II de Hohenstaufen, empereur du Saint Empire. Ce prince Conrad était en titre mais non en fait, roi de Jérusalem, et devait hériter de l’Empire. Isabelle refusa ce parti et fit connaître à sa famille et au Pape qu’elle souhaitait garder la virginité. Le Pape comprit son dessein, et lui accorda, par bulle (26 mai 1254) l’autorisation de se mettre sous la tutelle spirituelle de religieux franciscains.

 

Un an plus tard, elle entreprit la construction d’un monastère, dans la forêt de Rouvray (le bois de Boulogne), proche de Paris, sur un terrain concédé par son frère, le roi Louis IX. Celui-ci, très attaché à sa sœur, l’avait autorisée à consacrer une somme de trente mille livres, soit la somme qu’elle aurait eue comme dot, pour la construction du monastère. Le monastère de Longchamp fut achevé en 1259, et accueillit les premières clarisses (de l’obédience de Saint-Damien), venues du monastère de Reims, le 23 juin 1260. En s’inspirant de la Règle écrite par Claire d’Assise, elle avait composé elle-même une règle, un peu moins sévère, qui fut approuvée par Alexandre IV (2 février 1259). Saint Bonaventure, ministre général des Franciscains et d’autres frères l’avaient conseillée ; il prêcha plusieurs fois à Longchamp et rédigea un traité de vie spirituelle dédié à Isabelle : de Perfectione vitae ad sorores (La vie parfaite, pour les sœurs). Le monastère fut consacré à l’humilité de la Bienheureuse Vierge Marie.

 

A partir de 1260, Isabelle vint s’installer dans une petite maison, construite pour elle dans l’enclos du monastère, pour partager la vie et la prière des sœurs, mais elle ne fit jamais profession religieuse. En 1263, elle obtint du pape Urbain IV, un remaniement de la Règle. Cette dernière rédaction fut adoptée par plusieurs monastères, en France et en Italie (clarisses urbanistes).

 

Isabelle mourut le 23 février 1270 et fut enterrée dans l’église du monastère. Après la mort de saint Louis (à Tunis, la même année), Charles d’Anjou, frère du roi et d’Isabelle, demanda à une dame de compagnie d’Isabelle d’écrire sa vie, en vue de sa canonisation. Agnès d’Harcourt publia ce récit hagiographique, vers 1280, mais Isabelle ne fut béatifiée qu’en 1521, par le pape Léon X (bulle Piis omnium).

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/ec/St._Isabel_of_France_Saint-Germain_l%27Auxerrois.jpg/220px-St._Isabel_of_France_Saint-Germain_l%27Auxerrois.jpg

Statue d'Isabelle de France sous le porche de Saint-Germain-l'Auxerrois, refaite en 1841 par Louis Desprez

 

Dicton du jour

 

"Neige à la Sainte-Isabelle, fait la fleur plus belle."

 

Sources : 1; 2

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21 février 2025 5 21 /02 /février /2025 01:00
Bienheureux Noël Pinot, prêtre, martyr de la révolution française (1747-1794)

Né à Angers, seizième enfant d'une famille très croyante, Noël devint prêtre en 1771.

 

Comme de nombreux saints prêtres, il refusa de prêter serment à la Constitution de 1789, rappelant que ses pouvoirs spirituels ne lui viennent que de Dieu et non d'une loi civile.

 

Il fut arrêté dans la nuit du 8 février alors qu'il s'apprêtait à célébrer clandestinement la messe.

 

Condamné à mort, il est conduit à l'échafaud en ornement sacré. Il meurt à Angers, le 21 février 1794 récitant le psaume 42, “ Introibo ad altare Dei ” (prières au bas de l'autel au début de la messe).

 

Il a été béatifié par Pie XI le 31 octobre 1926.

 

 

Cf. L'Evangile au quotidien

https://twitter.com/ChristianVenard/status/1760165061442641953

 

***

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20 février 2025 4 20 /02 /février /2025 00:00

Née à Assise vers 1200, elle avait choisi de vivre très mondainement jusqu'à la visite qu'elle rendit un jour à sa tante Ste Claire dans son couvent de Saint Damien; elle changea aussitôt sa vie, sans même revenir à Assise pour saluer ses parents.

Elle vécut dès lors dans la plus complète austérité.

Elle en tomba malade et Claire la délivra d'un signe de croix, d'une toux persistante qui dura 13 mois.

Aimée mourut en 1252 d'hydropisie. Son corps fut transféré au couvent de Sainte-Claire d'Assise dans la chapelle Saint-Georges.

Bienheureuse Aimée, religieuse (1200-1252)

Sources : 1; 2; 3

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour Religion
19 février 2025 3 19 /02 /février /2025 00:00
Saint Gabin († 296)

Gabin était parent de l'Empereur Dioclétien, frère du Pape Caïus et père de Sainte Suzanne, martyrisée pour n'avoir pas épousé le fils de l'empereur. Gabin mourut de faim dans la même prison que sa fille.

On trouve d'assez nombreux Gabinius ou Gabinus, et quelques Gabinia durant l'Antiquité, mais, comme beaucoup d'autres, ce prénom n'a pas survécu à la période des grandes invasions barbares (Ve-VIe siècles). La France semble être le seul pays où l'on a observé sa renaissance. Elle date des années 1970, et c'est peut-être la célébrité de l'acteur Jean Gabin (1908-1976) qui l'a déclenchée. Toujours est-il que les nouveaux Gabin commencent à être nombreux.

Les reliques de Gabin sont conservées dans la Basilique Sainte Suzanne à Rome.


Sources : 1, 2
 

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18 février 2025 2 18 /02 /février /2025 00:00
Sainte Bernadette Soubirous, vierge (1844-1879)

C'est parce que j'étais la plus plus pauvre et la plus ignorante que la sainte Vierge m'a choisie.

Bernadette Soubirous, née à Lourdes le 7 janvier 1844 et décède à Nevers le 16 avril 1879. Elle fut témoin plusieurs jours des apparitions de la Vierge Marie en 1858 dans la Grotte de Massabielle à Lourdes. "Massabielle", en patois du pays, veut dire "vieux rochers".

À quatorze ans, le 18 février 1858, quand la Vierge lui apparaît la première fois, elle n’a pas encore pu fréquenter le catéchisme, parce que la pauvreté extrême l’a obligée à travailler depuis son plus jeune âge pour aider sa famille.
 Si elle préfère les pâturages sur les montagnes au  "Cachot" humide et malsain où les Soubirous, endettés, sont obligés de vivre, Bernadette ne tire de ce travail qu’un toit et de la nourriture. Dans les périodes où Bernadette ne s’occupe pas du troupeau de sa nourrice Marie Lagües, son père François doit l’envoyer sur les terres domaniales pour ramasser du bois qui sera ensuite vendu.
 

 

Une "dame" portant un chapelet et "une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied" lui apparaît pour la première fois alors qu'elle est occupée à ramasser du bois près de la grotte. 

 

La Vierge Marie lui parle de prière et de pénitence, et lui demande de faire construire une chapelle sur le lieu des apparitions. (1) Elle lui dit : "Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l'autre."

 

Mais quand la jeune fille raconte ce qui lui est arrivé, elle ne rencontre qu'incompréhension, moqueries, incrédulité.

 

"De retour à Lourdes, Bernadette dut parler à ses parents de la promesse qu'elle venait de faire à la Dame mystérieuse, et des quinze jours consécutifs pendant lesquels elle devait se rendre à la Grotte. De leur côté, Antoinette et Mme Millet racontèrent ce qui s'était passé, la merveilleuse transfiguration de l'enfant durant l'extase, les paroles de l'Apparition, l'invitation de revenir pendant la Quinzaine. Le bruit de ces étranges choses se propagea aussitôt de toutes parts, et, franchissant vite les couches populaires, jeta, soit dans un sens, soit dans un autre, la plus profonde agitation dans la société de ce pays.

 

Elle ne dira pas avoir vu la Vierge avant d'affirmer l'avoir entendue dire "Que sòi era Immaculada Concepcion", c'est-à-dire, "Je suis l'Immaculée Conception" (René Laurentin, Bernadette vous parle, Paris, Letheilleux, 2011, p. 134), le 25 mars 1858, jour de l'Annonciation.

 

Ce jeudi, 18 février 1858, était précisément jour de marché à Lourdes. Il y avait comme à l'ordinaire beaucoup de monde, de sorte que, le soir même, la nouvelle des visions, vraies ou fausses, de Bernadette, se répandit dans la montagne et dans les vallées, à Bagnères, à Tarbes, à Cauterets, à Saint-Pé, à Nay, dans toutes les directions du département et dans les villes du Béarn les plus rapprochées. Dès le lendemain, une centaine de personnes se trouvaient déjà à la Grotte au moment où Bernadette y arriva. Le lendemain, il y en avait quatre ou cinq cents. On en comptait plusieurs milliers le dimanche". (2) 

 

L'ouvrage d'Henri Lasserre (Les Apparitions de N.D. de Lourdes, 1870) a l'avantage d'avoir été le premier écrit non seulement par un témoin, mais par un miraculé (d'une grave ophtalmie par l'eau de la grotte le 10 octobre 1862). Cet ouvrage continue depuis de faire autorité en la matière. Il a été réédité de nombreuses fois. L'auteur distribua aux bonnes oeuvres les immenses bénéfices littéraires de ce best-seller du XIXe siècle.

 

Un jour, une source surgit au pied de la grotte et bientôt les miracles commencent : un aveugle qui vient s'y baigner les yeux recouvrent la vue, un bébé mourant revient à la vie. La nouvelle se propage très vite.

 

Bernadette niera avoir été témoin de guérisons ou y avoir contribué : "On m'a dit qu'il y avait eu des miracles, mais à ma connaissance, non", déclare-t-elle en septembre 1858. (René Laurentin, Bernadette vous parle, Paris, Letheilleux, 2011, p. 213.)

 

Ces apparitions valent à Bernadette l'opposition des autorités civiles (interrogatoires et menaces de prison) et ecclésiastiques ("C'est un carnaval d'apparitions", constate l'abbé Peyramale, curé de Lourdes.)

Je ne crains que les mauvais catholiques.

Sainte Bernadette au chevalier Gougenot des Mousseaux durant la guerre de 1870


Sainte Bernadette Soubirous (1844-1879)En juillet 1866, voulant réaliser son désir de vie religieuse, à vingt-deux ans elle entre chez les Sœurs de la Charité de Nevers à Saint-Gildard, Maison-Mère de la Congrégation. Elle y mène une vie humble et cachée. Bien que de plus en plus malade, elle remplit avec amour les tâches qui lui sont confiées. 

 

"Quand on montre à Bernadette Soubirous la statue de la Vierge sculptée par un artistes, elle s'écrie : 'C'est bien beau, mais ce n'est pas elle... Oh non ! La différence est comme de la terre au ciel !'"(3)

 

Les sœurs de Nevers chez lesquelles Bernadette est entrée, lui réservent un accueil glacial : "À votre âge, vous devriez descendre quelquefois à la chapelle et méditer un peu ! ", lui dit sa supérieure, agacée par son ingénuité. Ce à quoi Bernadette réplique doucement : "Je ne sais pas méditer, moi !" Infirmière charitable et docile, Bernadette devenue sœur Marie-Bernard, a pour seuls petits défauts l'entêtement et la bouderie, qui s'effacent peu à peu. Elle meurt le 16 avril 1879 à 35 ans.

        

 

Son cercueil sera ouvert trois fois et son corps retrouvé intact.

Lors des exhumations, son corps fut lavé et le contact avec les "détergents" aurait noirci la peau : le corps de la vénérable Bernadette est intact, le squelette complet, les muscles atrophiés mais bien conservés ; la peau parcheminée paraît seule avoir subi l'humidité du cercueil. Elle a pris une teinte grisâtre et est recouverte de quelques moisissures et d'une certaine quantité de cristaux de sels calcaires (…) (Dr Talon et Dr Comte, chargés de l'examen du corps après 1923), cités par Dominique Lormier dans Bernadette Soubirous, éd. CMD, 1999. Dans le même livre on apprend que quelques années plus tard, la peau de Bernadette a noirci. Le visage de Bernadette et ses mains ont donc été recouverts d'un très fin masque de cire pour la présentation publique.

 
Corps resté intact de Ste Bernadette, Châsse de verre et de bronze, Chapelle de Nevers Son corps, miraculeusement préservé de toute corruption, repose dans une châsse de verre et de bronze dans la chapelle de l'Espace Bernadette à Nevers.

Bernadette Soubirous a été béatifiée le 14 juin 1925 et canonisée le 8 décembre 1933.

 

Elle est représentée en bergère ou en religieuse.

Le pèlerinage de Lourdes est l'un des plus fréquentés de la chrétienté.

 

Sainte Bernadette Soubirous, vierge (1844-1879)

NOM : d'origine allemande, signifie "ours courageux".

Sainte Bernadette Soubirous, image pieuse populaire, XIXe siècle, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 230-231.

Sainte Bernadette Soubirous, image pieuse populaire, XIXe siècle, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 230-231.

***

Testament spirituel de Sainte Bernadette Soubirous Empty Testament spirituel de Sainte Bernadette Soubirous

 

« J’ai peur, merci mon Dieu .

 

« pour la misère de père et mère, la ruine du moulin, le madrier de malheur, le vin de lassitude, les brebis galeuses, merci mon Dieu !

 

Bouche de trop à nourrir que j’étais, pour les enfants mouchés, les brebis gardées, merci !

 

Merci, mon Dieu, pour le procureur, le commissaire, les gendarmes, et les mots durs de l’abbé Peyramale !

 

Pour les jours où vous êtes venue, Notre-Dame Marie, pour ceux où je vous ai attendue, je ne saurais vous rendre grâce qu’en Paradis !

 

Mais pour la gifle de Mlle Pailhasson, les railleries, les outrages, pour ceux qui m’ont crue folle, pour ceux qui m’ont crue menteuse, pour ceux qui m’ont crue avide, merci Dame Marie !

 

Pour l’orthographe que je n’ai jamais sue, la mémoire des livres que je n’ai jamais eue, pour mon ignorance et ma sottise, merci !

 

Merci! Merci ! Car s’il y avait eu sur terre fille plus ignorante et plus sotte, c’est elle que vous auriez choisie…

 

Pour ma mère morte au loin, pour la peine que j’ai eue quand mon père au lieu de tendre les bras à sa petite Bernadette m’appela « Sœur Marie Bernard », merci Jésus !

 

Merci d’avoir abreuvé d’amertume ce cœur trop tendre que vous m’avez donné !

 

Pour Mère Joséphine qui m’a proclamé bonne à rien, merci !

 

Pour Mère Maîtresse, sa voix dure, sa sévérité, ses moqueries, et le pain d’humiliation, merci !

 

Merci d’avoir été celle à qui Mère Marie-Thérèse pouvait dire : « Vous n’en faites jamais d’autres ! »

 

Merci d’avoir été cette privilégiée des semonces dont mes Sœurs disaient : « Quelle chance de n’être pas Bernadette ! »

 

Merci pourtant d’avoir été Bernadette, menacée de prison parce qu’elle vous avait vue, regardée par les foules comme une bête curieuse, cette Bernadette si ordinaire qu’en la voyant on disait : « C’est ça » !

 

Pour ce corps piteux que vous m’avez donné, cette maladie de feu et de fumée, ma chair pourrie, mes os cariés, mes sueurs, ma fièvre, mes douleurs sourdes ou aiguës, merci mon Dieu !

 

Et pour cette âme que vous m’avez donnée, pour le désert des sécheresses intérieures, pour votre nuit et vos éclairs, vos silences et vos foudres, pour tout, pour vous absent ou présent, merci Jésus ! »

 

Sainte Bernadette, Père L.-Hyacinthe Petitot. o.p.(4)

Il s'agit de la seule photo connue de Sainte Bernadette Soubirous à la grotte de Lourdes, prise trois ans après les apparitions. Cf. https://x.com/father_rmv/status/1889225579393908997/photo/1

Il s'agit de la seule photo connue de Sainte Bernadette Soubirous à la grotte de Lourdes, prise trois ans après les apparitions. Cf. https://x.com/father_rmv/status/1889225579393908997/photo/1

Sources: (1) Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 230 ; (2) Henri Lasserre, Les Apparitions de N.D. de Lourdes, 1870, rééd. Maisonneuve, Sainte-Ruffine 1968, p. 55-56) ; (3) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 22; (4) https://deojuvante.forumactif.org/t676-testament-spirituel-de-sainte-bernadette-soubirous

 

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour Religion
16 février 2025 7 16 /02 /février /2025 00:00
Sainte Julienne, Vierge et martyre (286 - † 310)

Née à Nicomédie (Turquie), elle voulut rester vierge à une époque où ne pas se marier était inconcevable.

D'après la Légende dorée, Julienne était fiancée au préfet de Nicomédie, mais refusait de s'unir à lui tant qu'il resterait païen. Son propre père la fit battre et la livra au dit préfet éconduit, qui la fit fouetter puis suspendre par les cheveux, avant de lui faire verser sur la tête du plomb en fusion, puis, comme cela était sans effet, de l'enchaîner et de la jeter en prison. Là, elle vainc par la prière un démon qui tente de la persuader de sacrifier aux dieux. Le préfet la fit écarteler, mais un ange la guérit, et ce prodige permit la conversion d'un grand nombre de personnes. Le préfet lui fit alors prendre un bain de plomb fondu, qui parut à la sainte être un bain d'eau tiède. Il la fit donc décapiter.

D'après la Légende dorée, le fiancé éconduit et violent serait mort peu de temps après, noyé dans une tempête.

Sainte Julienne est particulièrement honorée dans la région d'Etampes depuis le Moyen Âge.

Sainte Julienne, Vierge et martyre (286 - † 310)

Le tableau Le martyre de sainte Julienne, dû à Barré, figure le martyre de Julienne de Nicomédie. Invoquée contre les maladies contagieuses et les douleurs de l'accouchement, elle est représentée ici dans la scène du chaudron. Devant son refus d'unir sa vie au païen Euloge, elle est plongée dans un chaudron de plomb fondu, qu'une intervention divine fait instantanément refroidir, et ce malgré les efforts des bourreaux. Julienne, le visage impassible, a les mains enchaînées et réunies en prière.

 

Sources: 1; 2; 3; 4

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15 février 2025 6 15 /02 /février /2025 00:00

Image illustrative de l'article Claude La Colombière

Ses écrits encouragent la dévotion au Cœur de Jésus.

 

Claude La Colombière, troisième enfant du notaire Bertrand La Colombière et Marguerite Coindat, naît le 2 février 1641 à St. Symphorien d'Ozon dans le Dauphiné.

 

Quatre des six enfants de cette famille profondément chrétienne entrent dans la vie religieuse, dont Claude. Un de ses frères, Joseph La Colombière, fut vicaire général au Canada.

 

Après des études au collège de la Sainte Trinité de Lyon, Claude entra le 25 octobre 1658 au noviciat de la Compagnie de Jésus. Après quinze ans de vie religieuse, cherchant la plus haute perfection spirituelle, il fit le vœu d'observer fidèlement la règle et les constitutions de son ordre sous peine de péché. Ceux qui vécurent avec lui purent certifier que ce vœu fut observé avec la plus grande exactitude.

 

En 1675, Claude La Colombière, arrive à Paray comme supérieur de la communauté. Confesseur des religieuses du couvent de la Visitation, il rencontre alors Marguerite-Marie Alacoque : il prend nettement position en faveur de la voyante et la soutient dans sa mission.

 

« Mon fidèle serviteur et parfait ami » : c’est par ces mots étonnants que Notre-Seigneur lui-même avait désigné Claude La Colombière à Marguerite-Marie. Et il était en effet bien préparé à comprendre le message de l’amour de Dieu. Bien avant de venir à Paray, il avait écrit dans son journal :

« Je veux que mon cœur ne soit désormais que dans celui de Jésus et de Marie, ou que celui de Jésus et de Marie soient dans le mien afin qu’ils lui communiquent leurs mouvements, et qu’il ne s’agite et qu’il ne s’émeuve que conformément à l’impression qu’il recevra de ces Cœurs ».

 

Quand la sœur Marguerite-Marie Alacoque lui ouvre sa conscience, Claude voit en elle l’œuvre de Dieu, la rassure et l’encourage.

 

Mais dès l’année suivante, il part pour Londres en qualité de  prédicateur de Marie Beatrice de Modène, duchesse d’York. Bientôt éclate en Angleterre la « Terreur papiste » : Claude est calomnieusement accusé, jeté en prison pendant trois semaines, frôle le martyre et finalement est expulsé. Il revient en France phtisique et presque mourant. Il ne retournera à Paray que pour de brefs séjours qui lui permettront de réconforter Sœur Marguerite-Marie dont la vie mystique se heurte toujours au scepticisme de son entourage. (1)

Il passa les deux dernières années de sa vie à Lyon, où il était le directeur spirituel de jeunes jésuites. Quand la tuberculose l’emporte, le 15 février 1682 à Paray-le-Monial,  il n’a que 41 ans mais la mission est accomplie.

 

Deux ans plus tard, paraît en librairie la Retraite spirituelle du Père Claude La Colombière : ce modeste opuscule va merveilleusement ouvrir les voies à la mission de Marguerite-Marie (canonisée le 13 mai 1920) et au message du Cœur de Jésus.

 

La « dévotion au Sacré-Cœur » va se répandre dans toute la chrétienté et en 1899, le Pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) instituera la fête du Sacré-Cœur.

 

Claude La Colombière a laissé de très nombreux écrits :

  • Sermons (3 vol.), Lyon, 1684.
  • Réflexions chrétiennes, Lyon, 1684.
  • Retraite spirituelle, Lyon, 1684.
  • Lettres spirituelles, Lyon, 1715.
  •  

Des éditions complètes de ses œuvres ont été publiées plusieurs fois :

  • Œuvres du R. P. Claude de la Colombière, Avignon, 1832 ; Paris, 1864.
  • Œuvres complètes (6 vol.), Grenoble, 1900-1902.
  • Écrits spirituels (éd. par André Ravier), Collection 'Christus', Paris, 1962

 

Claude La Colombière a été béatifié, le 16 juin 1929, par le Pape Pie XI (Ambrogio Damiano Achille Ratti, 1922-1939)  et canonisé, le 31 mai 1992, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).

 

Son charisme, aux dires de S. Marguerite Marie Alacoque, fut d'élever les âmes à Dieu, en suivant le chemin de l'amour et de la miséricorde que le Christ nous révèle dans l'Evangile.

 

Ses reliques sont conservées à Paray-le-Monial, en la chapelle de la Colombière, à proximité du couvent des sœurs de la Visitation. (2)

 

Pour un approfondissement : >>> Claude La Colombière

Sources: (1); (2) ; (3); Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 46.

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14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 08:20

Les Wisigoths sont arrivés dans la province romaine d'Hispanie au début du Ve siècle, remplaçant la domination romaine décadente. Tolède était la capitale du royaume.

Wisigoths en Espagne au VIe siècle

Wisigoths en Espagne au VIe siècle

En 710 après la mort de Wittiza, les nobles s'opposent à la transmission héréditaire de la couronne et élisent Rodrigo comme roi. Agila n'accepte pas les élections, et déclenche une guerre civile dans laquelle les nobles demandent l'aide des musulmans.

 

En l'an 711, profitant de la désunion des Wisigoths, le général musulman Tariq Ibn Ziyad  débarque avec une armée d'Arabes et de Berbères à Algésiras. Il affronte le roi Rodrigo dans les environs de la rivière Guadalete (Cadix, Andalousie) où il obtient une victoire écrasante. Les Arabes conquièrent toute la péninsule ibérique, à l'exception du Royaume des Asturies au Nord. On dit que Rodrigue fut trahi par Oppas, évêque de Séville, son frère Sisberto et d'autres partisans de Witiza. Don Rodrigo mourut dans la bataille et certains historiens indiquent que Pélage (Pelayo) était son cousin et chef de la garde personnelle du roi.

Cf. https://x.com/HumbleFlow/status/1889411112837210537/photo/1

Cf. https://x.com/HumbleFlow/status/1889411112837210537/photo/1

La conquête semble totale. Le roi wisigoth, Rodéric, est tué au combat. La noblesse restante s'enfuit ou se soumet. Mais dans les montagnes escarpées des Asturies, un homme refusa de se rendre : Pelayo. 

 

Il rassembla un petit groupe de guerriers, déterminés à résister.

Le gouverneur omeyyade d'al-Andalus, Al-Qama, ne voyait en Pelayo qu'une simple nuisance.

Le gouverneur omeyyade d'al-Andalus, Al-Qama, ne voyait en Pelayo qu'une simple nuisance.

Pélage avait moins de 300 hommes. Mais il avait quelque chose de plus puissant que le nombre : le terrain et la conviction que Dieu était de son côté.

Pélage le Conquérant (Pelayo), roi des Asturies. Début de la Reconquista

Pelayo était un noble wisigoth, fils du duc Favila — Faffila —. 

En raison d'intrigues au sein de la noblesse wisigoth, le roi Wittiza (701-710) complota pour assassiner son père. Pelayo fuit vers les Asturies, où il avait des amis ou de la famille.

Plus tard, ne se sentant pas en sécurité dans la péninsule, il se rendit en pèlerinage à Jérusalem. Il y resta jusqu'à la mort de Witiza et l'intronisation de Rodrigo (710-711), dont il était un partisan. Avec lui, il occupa le poste de comte d'espatarios ou de garde du roi et, à ce titre, il combattit à la bataille de Guadalete en avril ou mai de l'année 711. Après la bataille, il se réfugia à Tolède et, lorsque la ville tomba (714), tandis que d'autres s'enfuyaient en France, il retourna dans les Asturies, en gardant le trésor du roi wisigoth.

http://reyesmedievales.esy.es/asturiaspelayo.htm

http://reyesmedievales.esy.es/asturiaspelayo.htm

Pelayo occupait la fonction de spatien, garde personnelle du dernier roi wisigoth Don Rodrigo.

Cependant ce fait ait été remis en question par certains historiens, surtout après la publication des travaux d'Abilio Barbero et de Marcelo Vigil sur le sujet : il serait paradoxal que les Astures, qui s'étaient rebellés contre la domination gothique au temps du roi Wamba, d'accepter comme chef de la nouvelle lutte contre les musulmans un aristocrate ennemi, appartenant à un peuple qui, vingt ans auparavant seulement, avait soumis les Asturies. D'autre part, même les régions les plus romanisées, comme la Bétique et le Tarraconense opposèrent une sérieuse résistance à l'effondrement du royaume wisigoth, et la majeure partie de l'aristocratie wisigothe, représentée par des comtes comme Teodomiro ou Cassio, accepta la nouvelle domination Omeyyade en échange du maintien de son statut. Même la veuve de Rodrigo, Egilona, ​​​​a été prise comme épouse par l'un des chefs des envahisseurs, Abd al-Aziz, premier vali d'Al-Andalus. Les premières chroniques asturiennes, comme l'Albeldense, n'incluent pas la généalogie de Pelayo, bien qu'elles le déclarent fils du duc Faffila, d'ascendance gothique. Les premiers documents qui retracent un supposé arbre généalogique de Pelayo qui ferait de lui un descendant de Chindasvinto (comme l'Estoria générale d'Espagne écrite par le roi Alphonse X le Sage) datent de cinq siècles après les événements. En ce sens, l'idéologie néo-gothique qui a imprégné les règnes des rois des Asturies Alphonse II et Alphonse III a progressivement déformé les origines du royaume des Asturies : elle aurait visé à relier les origines du royaume des Asturies à l'État wisigoth, afin de légitimer les aspirations impériales des rois de León et de Castille. 

 

En fait, l'anthroponyme Pelayo n'est pas germanique (comme le sont tous les noms des rois wisigoths), mais dérive plutôt du grec Perugius  (marin en latin, un nom commun dans le nord-ouest de l'Hispanie à son époque), ce qui indiquerait une origine hispano-romaine du personnage. De plus, ce prénom était largement utilisé par les habitants du nord-ouest de l’Hispanie. Enfin, la transmission du pouvoir au sein de la monarchie asturienne se faisait selon des règles d'origine celtique, résidus d'une structure matriarcale antérieure : ainsi, l'épouse transmettait souvent les droits héréditaires à son mari, comme dans le cas des rois Alfonso I et Silo, qui accédèrent au pouvoir grâce à leurs épouses Ermesinda et Adosinda, toutes deux issues de la famille de Pelayo. Ce n'est que plus tard, à partir de Ramiro Ier des Asturies (842-850), que la succession en ligne patrilinéaire s'est définitivement imposée.(1)

 

Les historiens récents supposent que Pelayo était d'origine gothique avec de fortes racines familiales parmi les Asturiens, étant connu par les clans qui habitaient ces montagnes. 

Il y a ceux qui supposent que le duc Favila (père de D. Pelayo) appartenait à la lignée des rois Recesvinto et Chindasvinto, et qu'il possédait le duché de Cantabrie et les terres asturiennes, où Pelayo aurait vécu, en effet les chroniques attribuent des possessions de Pelayo à Siero et Piloña.
Pour cette raison, il est très probable qu'après la défaite de la bataille de Guadalete, au lieu de fuir à Narbonne (France) comme la majorité, il a fui vers les Asturies où il avait vécu et avait des parents, des amis...
Et Pelayo fut proclamé roi. (2)

 

Les premières incursions arabes dans le nord furent celles de Muza entre les années 712 et 714.

Ils entrèrent dans les Asturies par le port de Tarna, remontèrent le fleuve Nalón et prirent Lucus Asturum (Santa María de Lugo de Llanera) puis Gijón, où ils laissèrent la charge au gouverneur Munuza.

Les familles dominantes du reste des villes asturiennes capitulèrent et probablement aussi la famille Pelayo.

 

En 718, une première révolte dirigée par Pelayo eut lieu (apparemment parce que Munuza avait épousé de force sa sœur Adosinda), qui échoua. Pelayo a été arrêté et envoyé à Cordoue. Cependant, il parvient à s'échapper et à retourner dans les Asturies, où il mène un deuxième soulèvement et se réfugie dans les montagnes de Covadonga et Cangas, où la résistance se poursuit.

Il est objectivement inconcevable que, malgré sa nette infériorité, le Royaume des Asturies ait réussi à survivre.

José Javier Esparza, La grande aventure du royaume des Asturies, 2009

En 719, les Omeyyades envahirent la Septimanie, province de Narbonne, et commencèrent à attaquer l'Aquitaine franque.

 

 

En 721, ils assiégeaient Toulouse, l'un des bastions les plus redoutables de la Gaule. Mais cela se termina dans un désastre pour eux. Après trois mois d'attaques mauresques peu concluantes, le duc Othon (Eudes) d'Aquitaine défia les musulmans dans une attaque hardie et annihila leur force dans la bataille de Toulouse qui suivit.

 

La défaite contraint Al-Kalbi, le nouveau gouverneur d'Al-Andalous de trouver un moyen de remontrer le moral de ses troupes. Il décida que réprimer la rébellion dans les Asturies permettrait d'atténuer la défaite de Toulouse.

 

Les forces omeyyades dirigées par les commandants Al-Qama et Munuza entrèrent sur les terres montagneuses des Asturies au début de l'été 722.

 

Année 722, Pelayo, noble wisigoth né en Cantabrie, premier roi des Asturies, chef des rebelles asturiens, rassemble une armée.

 

Pelayo au courant de l'importance des effectifs musulmans évita la bataille rangée. Il établit la bataille à Covadonga (722), un lieu stratégique dans les montagnes des Picos de Europa, à l'entrée d'une vallée étroite près de Covadonga.

 

L'armée musulmane partit de Gijon, sous le commandement d'Al Qama, avec l'ordre de réprimer la résistance des Asturies.

 

Quand Al-Qama arriva dans la région, il envoya un émissaire à Pélage, réclamant sa reddition. Pélage refusa.

 

Al-Qama, bien que probablement conscient de la probabilité d'une embuscade fit marcher ses meilleurs hommes dans la vallée étroite. L'étroitesse du col devait empêcher les forces musulmanes d'utiliser leur supériorité numérique.

 

Le gouverneur omeyyade d'al-Andalus, Al-Qama

 

Al-Qama commandait entre 1000 et 3000 soldats. Pelayo commandait 300 asturiens et wisigoths.

 

Pelayo tira parti du terrain montagneux et plaça ses hommes en positions élevées pour tendre une embuscade. Les asturiens lancèrent des pierres, des flèches et d'autres projectiles depuis les hauteurs, surprenant et désorganisant les musulmans. 

 

Le reste de l'armée de Pélage cachée dans des grottes voisines attendit que le moment soit venu pour frapper dans une attaque brutale les envahisseurs.

 

Les musulmans tentèrent de se réorganiser et de contre-attaquer, mais le terrain difficile limita leurs mouvements.

 

Al-Qama ordonna une retraite mais l'indiscipline et l'incapacité à manoeuvrer dans la vallée étroite permirent à Pélage de massacrer la majorité des envahisseurs. Seule une poignée réussit à s'en tirer.

 

Al-Qama mourut au combat.

 

 

Le désordre s'intensifia parmi les troupes en retraite. Selon certains rapports, une poignée de survivants ont fui vers le sud, avant d'être avalés par une avalanche, ce qui a été considéré par la suite comme une intervention divine.

 

Le nombre exact de pertes est inconnu, mais on sait que ce n'était pas un bon jour pour les musulmans.

 

D'après certains chroniqueurs comme Al-maqquari, seuls dix hommes survécurent du groupe initial de Pelayo (3) (4).

 

La nouvelle de la victoire se répandit.

 

Pelayo consolida le contrôle sur les Asturies et se déclara chef d'un territoire indépendant. Il est élu roi des Asturies, fondant ainsi le premier royaume chrétien d'Espagne.

 

Covadonga encouragea d'autres peuples chrétiens du nord à résister à la domination musulmane. Et le royaume des Asturies devint un refuge sûr pour tous les chrétiens d'Al-Andalus cherchant protection.

 

Basilique de Covadonga

Basilique de Covadonga

Au cours des siècles suivants, les Asturies se sont étendues, inspirant de nouveaux royaumes chrétiens - Léon, Castille et Aragon - à se joindre à la lutte.

 

La Reconquista chrétienne commençait dans la péninsule

 

La résistance de Pélage préserva l'indépendance chrétienne en Ibérie et est considérée comme le premier acte d'un combat multiséculaire qui est devenu la Reconquista, la "reconquête" de l'Espagne. 

https://www.esferalibros.com/libros/don-pelayo/

https://www.esferalibros.com/libros/don-pelayo/

Basilique de Covadonga (1877-1901), aux alentours de laquelle, disent les chroniques, chrétiens et musulmans se sont battus en grand nombre. Cf. https://www.senderismoenasturias.es/reino.htm

Basilique de Covadonga (1877-1901), aux alentours de laquelle, disent les chroniques, chrétiens et musulmans se sont battus en grand nombre. Cf. https://www.senderismoenasturias.es/reino.htm

Les chroniques disent qu'après la défaite de Covadonga, Munuza s'enfuit avec ses forces, probablement par crainte que les habitants de Gijón ne se joignent à la révolte, ou par crainte que les troupes asturiennes qui avaient vaincu ses propres troupes ne lui donnent accès à la ville. Cependant, de nombreux villageois cantabres prirent les armes et attaquèrent les troupes restantes des Omeyyades venues en renfort, leur infligeant de lourdes pertes et rendant leur retraite longue et délicate au sein de ce labyrinthe de montagnes. Ils couvrirent près de 50 km à pied durant deux jours et deux nuits, sans cesse en butte aux embuscades. Après avoir abandonné la ville, Munuza tenta de quitter les Asturies par le port de La Mesa, tandis que les troupes victorieuses de Covadonga effectuaient des marches forcées pour lui couper la fuite vers le plateau, Munuza et ses troupes furent de nouveau vaincus et Munuza finit par trouver la mort près du village de Olalíes (Sainte Eulalie), l'actuelle Conseil de Santo Adriano. 

 

Lorsque la nouvelle de la prise de Gijón se répandit dans les pays musulmans, de nombreux chrétiens rejoignirent l'armée de Pelayo.

 

Ce sera le gendre de Pelayo, Alfonse I, fils de Pierre de Cantabrie, qui laissera des traces historiques des batailles de Pelage, notamment avec les conquêtes de la Galice en 740 et de León en 754.

Le premier drapeau des Asturies. Les Asturies adoptent la Croix comme bannière et la religion marque la différence entre l'Espagne maure de 711 et l'Espagne chrétienne qui résiste à l'invasion. Cf. https://www.senderismoenasturias.es/reibander.htm

Le premier drapeau des Asturies. Les Asturies adoptent la Croix comme bannière et la religion marque la différence entre l'Espagne maure de 711 et l'Espagne chrétienne qui résiste à l'invasion. Cf. https://www.senderismoenasturias.es/reibander.htm

Il est à noter que les musulmans étaient plus intéressés à s'étendre à travers la France, et à avancer vers le centre de l'Europe jusqu'aux batailles de Toulouse et de Tours où Charles Martel stoppa leur course vers le centre de l'Europe, qu'à dégager l'arrière des petits royaumes hostiles qui étaient isolés avant l’avancée musulmane.

Pélage le Conquérant (Pelayo), roi des Asturies. Début de la Reconquista

Le roi Pelayo mourut à Cangas de Onís, où il avait sa cour, en 737. Après sa mort, son corps fut enterré dans l'église de Santa Eulalia de Abamia , située dans la ville asturienne d'Abamia, où son épouse, la reine Gaudiosa, avait été enterrée auparavant. Dans l'église, du côté de l'Épître, on conserve encore aujourd'hui le tombeau vide qui contenait les restes du roi, et en face, le tombeau qui contenait les restes de l'épouse de Don Pelayo. Le chroniqueur Ambrosio de Morales rapporte dans son œuvre qu'Alphonse X le Sage, roi de Castille et de León, ordonna que les restes du roi Pelayo et ceux de son épouse soient transférés dans la Sainte Grotte de Covadonga.

 

Dans une cavité naturelle de la Santa Cueva de Covadonga, et insérée dans un monticule de pierre, reposent actuellement les restes du roi Don Pelayo, ceux de son épouse et ceux d'Ermesinda, la sœur du roi. L'inscription suivante est gravée sur le tombeau :

 

ICI REPOSE LE SEIGNEUR ROI DON PELAIO, ÉLU L'AN 716 QUI DANS CE BASSIN MIRACULEUX A COMMENCÉ LA RESTAURATION DE L'ESPAGNE BANNIE PAR LES MAURES ;

IL EST DÉCÉDÉ EN 737 ET ACCOMPAGNE SS MÈRE ET SŒUR

En Syrie, en 1995, on a parlé de Pelayo, "un âne non civilisé venu des montagnes qui a vaincu les musulmans". C’est un exemple de l’importance accordée à l’événement et de la manière dont il a été perçu au sein du monde musulman.

Royaumes hispaniques, lors de la découverte du tombeau de Santiago Apóstol (année 814). Cf. https://www.senderismoenasturias.es/reino.htm

Royaumes hispaniques, lors de la découverte du tombeau de Santiago Apóstol (année 814). Cf. https://www.senderismoenasturias.es/reino.htm

Douze rois asturiens succédèrent au roi Pelayo, pendant deux siècles, au cours desquels le Royaume connut des problèmes, mais parvint à étendre son territoire, dans toute la bande cantabrique et plus au sud, jusqu'à atteindre les fleuves Duero et Mondego à la fin du règne d'Alphonse III le "Grand", en 910. 

Arbre généalogique des rois du royaume des Asturies , où manque le dernier roi Alphonse III, asturien de bout en bout, bien qu'il ait finalement déplacé la cour à León, pour des raisons d'État.

Arbre généalogique des rois du royaume des Asturies , où manque le dernier roi Alphonse III, asturien de bout en bout, bien qu'il ait finalement déplacé la cour à León, pour des raisons d'État.

La légende raconte qu'après la bataille de Covadonga, Pelayo reçut une croix en bois avec laquelle il remporterait la victoire sur les envahisseurs musulmans grâce à l'intervention divine. 


Cette croix était jalousement gardée par les descendants de Pelayo, d'abord dans l' église de Santa Cruz de Cangas de Onís et plus tard dans la Sainte Chambre d'Oviedo, étant "la croix de la Victoire" , recouverte d'or et de pierres précieuses et offerte au cathédrale d'Oviedo, par le roi Alphonse III et son épouse Jimena en 908.

Sous Alphonse Ier le Catholique (739-756), la monarchie asturienne se consolide, profitant d'un moment de crise parmi les ennemis islamiques, auxquels furent confrontés les Berbères d'Afrique du Nord (que les musulmans traitaient comme les autres, bien qu'ayant combattu à leurs côtés) et les Baladís d'origine arabe orientale, les Maures se battant entre eux, ce qui les amena à abandonner le Nord.

 

Une colonisation de la Galice, de León et de la Castille du Nord la Vieja (Bardulia) commence, qui prend comme symbole ou signe d'identité du royaume la Croix Chrétienne ou Croix de la Victoire, qui unit les territoires du nord.

 

Alphonse créa un désert stratégique ou défensif entre le Royaume des Asturies et le Royaume musulman du sud "Champs Gothiques" (une zone de la Vieille Castille), en évitant les attaques surprises, pour cela il pilla et dévasta une vaste zone entre les deux royaumes, tuant les musulmans et amenant les Mozarabes chrétiens de ces terres vers le nord, qui furent repeuplées, il restaura les anciennes forteresses du nord dans des zones stratégiques, comme Pajares, La Mesa , La. Bureba (Burgos), La Rioja, etc.

 

Il fit la guerre aux Sarrasins accompagné de son frère Fruela Pérez, élargissant ainsi le territoire. Il ordonna la construction du premier sanctuaire dans la grotte de Covadonga et du monastère de San Pedro de Villanueva, sur le versant de la montagne où mourut Favila, ses conquêtes s'étendant de la côte cantabrique jusqu'au sud du fleuve Duero.

 

Il dépeupla les terres conquises sur le plateau castillan, pour établir un "désert stratégique" et emmena ses habitants vers le nord, incorporant Liébana, Trasmiera, Vardulias et la zone côtière de Galice dans son royaume. (5)

Alphonse II "Le Chaste" (791-842), dernier descendant direct de Pelayo qui occupa le trône du royaume des Asturies, vécut jusqu'en 842, soit 83 ans; c'est l'un des règnes les plus longs de l'histoire de l'Espagne, ce qui lui permet de réaliser un programme politique, consolidant et organisant à la fois le royaume et l'Eglise, créant le siège métropolitain d'Oviedo, avec ADAULFO, premier évêque d'Oviedo, une évocation du modèle de la ville royale de Tolède, d'une conception urbaine, avec des églises et des palais, des thermes, la construction de murs de protection pour la population et des symboles de la ville comme des palais, bureaux administratifs, etc.

 

Il construisit des temples (à Compostelle la première église sur laquelle se trouve la cathédrale actuelle, à Oviedo San Salvador avec de la pierre et de la chaux ; basilique de San Tirso... etc.), des ouvrages admirables. Dans la première moitié du IXe siècle, il fit construire dans son palais une chapelle qui devint plus tard la Chambre Sainte (patrimoine mondial) lorsque les reliques de Jérusalem y furent déposées, améliorées et embellies au XIIe siècle.

 

C'est une époque qui coïncide avec la découverte du tombeau de l'apôtre Saint-Jacques, près d'Iria Flavia en 810.

 

Il fit face aux attaques musulmanes les plus dures, gardant les frontières intactes.

Pélage le Conquérant (Pelayo), roi des Asturies. Début de la Reconquista

En 825, il écrasa deux armées de musulmans sur les terres galiciennes, consolidant son royaume et, se sentant en sécurité, il commença la recherche du tombeau de l'Apôtre, qu'il soit réel ou non, ce fait cache une manœuvre politique qui renforce le royaume et l'indépendance religieuse (Compostelle) face à l'église mozarabe de Tolède.


Il échangea des ambassadeurs avec Charlemagne et se maria tardivement, grandement influencé par lui. Dans la mémoire historique du Royaume, le panthéon des rois d'Oviedo est l'un des plus anciens d'Occident...

 

Sous Alphonse II, la croix devient un "symbole et une image du pouvoir royal".

 

Alphonse II chercha une alliance avec l'empereur franc Charlemagne, pour unir leurs forces contre l'ennemi musulman commun.

 

En 795, après la victoire d'Alphonse II à Lutos sur le général arabe Abs al-Malik ben Mugait et son armée, eut lieu la première rencontre documentée entre les envoyés de Charlemagne (742-814) et Alphonse II, dont on parle dans "La Vie de Louis le Pieux", écrit en 840, par un auteur connu sous le nom de "l'Astronome", après avoir offert des cadeaux et un pacte d'amitié.

 

Alphonse II favorisa la construction de monuments préromans et de pièces d'orfèvrerie, etc. Certains d'entre eux sont conservés :

San Julián de los Prados ou Santullano à Oviedo. Site du patrimoine mondial
L'église de San Tirso à Oviedo, à côté de la cathédrale.
L'église de Santa María de Bendones.
Église de San Pedro de Nora (Las Regueras).
Chambre Sainte d'Oviedo. Site du patrimoine mondial
L'Arche Sainte
La Croix des Anges. En 808, Alphonse II fit don de la Croix de Los Angeles à l'église de San Salvador d'Oviedo, conservée dans la Sainte Chambre (site du patrimoine mondial).

 

L'épitaphe qu'Alphonse II avait gravée dit : "Celui qui a tout fait en paix, reposait en paix". Il est censé faire référence à votre paix intérieure...

Alphonse III "le Grand" (866-910)

fut l'un des rois les plus importants de l'histoire de l'Espagne, le dernier roi des Asturies, où reposent ses restes. 
Il promeut le faste culturel, avec la publication d'études historiographiques, encouragée par la cour. Le cycle des chroniques asturiennes d'Alphonse III comprend trois pièces :

  • La Chronique d'Albeldense
  • La Chronique prophétique
  • Et la Chronique d'Alphonse III dans ses deux versions :. le Rotense et l'annonce Sebastianum.

Il épousa la Navarraise Jimena et combattit à de nombreuses reprises contre les musulmans, remportant de nombreuses batailles.
Pendant son règne, l'idée de la reconquête de l'ancien royaume wisigoth de Tolède, détruit par l'invasion musulmane, fut formulée comme un programme politique, un projet qui fut maintenu pendant des siècles jusqu'à la récupération totale de tout le territoire espagnol.

En 908, Alphonse III fit don de la Croix de la Victoire, réalisée dans le château de Gauzón, à l'église de San Salvador d'Oviedo. À l'intérieur, sont conservés les restes de la croix que Pelayo portait à Covadonga.

En 1492, le dernier bastion musulman en Espagne, Grenade, tombera aux mains du roi Ferdinand et de la reine Isabelle.

Pélage le Conquérant (Pelayo), roi des Asturies. Début de la Reconquista

Aujourd'hui, Covadonga est un symbole de résistance et de foi.  

Pélage le Conquérant (Pelayo), roi des Asturies. Début de la Reconquista

Si Pelayo avait échoué, l’Espagne serait-elle redevenue chrétienne ? L’Europe serait-elle restée la même ? (6)

Pélage le Conquérant (Pelayo), roi des Asturies. Début de la Reconquista

***

Sources

 

(1) Harold S. WHITMORE, Légendes de guerre, Les 100 batailles qui ont changé l 'histoire

https://www.tiktok.com/@legendesdeguerre/photo/7432237249753894177?is_from_webapp=1

(2) https://www.senderismoenasturias.es/reipelayo.htm

(3) Teresa GARULO, « Notas sobre muyun en al-Andalus. El capítulo VII del Nafh al-tib de al-Maqqari [archive] », Madrid, Complutense University of Madrid, 

Maria Dolores RODRÍGUEZ GÓMEZ et Antonio PELÁEZ ROVIRA BÁRBARA BOLOIX GALLARDO, "Saber y poder en al-Andalus Ibn al-Jatib (s. XIV)", Ediciones El Almendro Biblioteca Viva de al-Andalus – Fundación Paradigma Córdoba, Córdoba,‎ 

https://x.com/HumbleFlow/status/1889411334233612686

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