« Je recommande à mon fils s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, [...] qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile. » (Testament de Louis XVI)
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Saint Prosper naquit dans l'Aquitaine, au commencement du Ve siècle; nous le connaissons surtout par ses excellents ouvrages, car ce savant homme semble avoir passé sa vie la plume à la main, dans les controverses contre les hérétiques.
Tout porte à croire que Prosper n'était ni évêque, ni même prêtre; mais comme il a passé sa vie à combattre les hérésies, à soutenir les vérités de la religion et éclaircir le grand et difficile mystère de la grâce, l'Église lui a donné place parmi ses Pères et ses Docteurs.
Il s'était évidemment appliqué à l'étude des belles-lettres et surtout à l'intelligence de la Sainte Écriture. Chez Prosper, à la science se joignait la vertu, et un auteur contemporain, faisant de lui les plus grands éloges, l'appelle homme saint et vénérable. Les semi-pélagiens, en particulier, eurent en lui l'un de leurs plus redoutables adversaires.
Son érudition et sa sainteté le rendirent célèbre dans toute l'Église, et saint Léon le Grand qui se connaissait en mérite, ne fut pas plutôt élevé au suprême pontificat, qu'il attira Prosper à Rome pour faire de lui son secrétaire et se servir de lui, comme saint Damase avait fait de saint Jérôme, pour répondre aux questions qui lui étaient adressées de tout l'univers chrétien. Plusieurs historiens croient même que le fond de l'admirable lettre de saint Léon sur l'Incarnation du Verbe est de la composition de saint Prosper, et que le grand Pape n'a fait qu'y mettre son style.
Le Saint n'était pas moins habile dans les sciences humaines que dans les sciences ecclésiastiques, surtout dans les mathématiques, l'astronomie et chronologie.
Joseph Pronechen/NCR : "De plus en plus de paroisses catholiques aux États-Unis restaurent leurs bancs de communion pour renouveler la révérence et transformer l'expérience eucharistique des fidèles." – Libre choix : communion à la main ou à la bouche, debout ou à genoux
Washington DC (kath.net/pl) Le révérend Dawid Kwiatkowski, de l'église Sainte-Anne de Richmond Hill, en Géorgie, a déclaré au National Catholic Register (NCR) qu'il recherchait une balustrade de communion "qui réponde aux besoins de tous". Il a pris en compte le fait que certaines personnes préfèrent communier à genoux sur la langue, d'autres dans la main, et d'autres encore (peut-être pour des raisons de santé) debout. Jusqu'à présent, il a constaté qu'"environ 90 % des personnes s'agenouillent pour communier. Même si elles communient dans la main, elles s'agenouillent et utilisent la balustrade de l'autel." Ceux qui ne peuvent pas s'agenouiller [pour des raisons de santé, par exemple] se tiennent debout de toute façon. L'esthétique liturgique a joué un rôle dans la rénovation : "Nous voulions que la balustrade de communion ait l'air d'avoir toujours été là", a déclaré le révérend Kwiatkowski à Joseph Pronechen, rédacteur en chef du NCR.
Résultat : "Plus de personnes sont venues", se souvient le Père Kwiatkowski.
Lorsqu'il a pris la paroisse en 2022, il a rencontré des familles plus jeunes qui souhaitaient une réception plus respectueuse de la Sainte Eucharistie. Cette évolution avait déjà commencé sous le curé précédent, qui avait commencé à mettre l'accent sur la révérence pour l'Eucharistie en 2010. Au début, après quelques années, un petit agenouilloir portable a été introduit comme accessoire facultatif pour la communion, ce qui a été bien accueilli.
L'article décrit les réactions de divers paroissiens, dont des parents, des adolescents et des servants de messe, et souligne que chacun apprécie de disposer de plus de temps pour communier, de développer un plus grand sens du recueillement et de se concentrer exclusivement sur Jésus dans le Saint-Sacrement plutôt que sur le ministre de la communion.
Le père marial Matthew Tomeny, recteur du Sanctuaire national de la Divine Miséricorde à Stockbridge, dans le Massachusetts, a également rejoint cette nouvelle tendance. Le sanctuaire a rétabli ses balustrades de communion pour répondre au désir des pèlerins et des habitants de communier à genoux, plutôt que d'utiliser un prie-Dieu pour deux personnes. Le père Tomeny rapporte que les gens sont "très enthousiastes" et ont émis de nombreux commentaires positifs concernant le retour des balustrades, et il constate une nette augmentation de la révérence.
La paix est palpable, a également noté le père Tomeny : "C'est plus paisible pour les gens parce qu'ils peuvent soit s'agenouiller, soit se tenir debout et attendre sans se sentir pressés."
La révérence s'est accrue d'une autre manière. Le Père Tomeny décrit comment, en dehors de la messe, les fidèles s'agenouillent à la balustrade de l'autel et prient devant le Saint-Sacrement, l'image miraculeuse de Dieu ou d'autres images du sanctuaire, notamment celles de l'Immaculée Conception et de la Sainte Trinité.
Le Père Tomeny rappelle qu'"aucun document ecclésiastique" – y compris les documents du Concile Vatican II – "n'a jamais demandé le retrait des bancs de communion". De récents documents officiels de l'Église, notamment l'instruction vaticane Redemptionis Sacramentum (n° 91), soulignent le droit des fidèles à communier debout ou à genoux.
Source: https://www.kath.net/news/87598
Au sujet de la distribution de la sainte Communion, il faut se rappeler que «les ministres sacrés ne peuvent refuser les sacrements aux personnes qui les leur demandent opportunément, sont dûment disposées et ne sont pas empêchées par le droit de les recevoir». Ainsi, tout baptisé catholique, qui n’est pas empêché par le droit, doit être admis à recevoir la sainte Communion. Par conséquent, il n’est pas licite de refuser la sainte Communion à un fidèle, pour la simple raison, par exemple, qu’il désire recevoir l’Eucharistie à genoux ou debout.
- 92 - Tout fidèle a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la sainte communion dans la bouche.
Saint Jean le Baptiste, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011.
Cousin de Jésus, né de Zacharie et Élisabeth, il est appelé "baptiste" car il baptisait dans le Jourdain pour préparer le baptême dans l'Esprit. Il annonçait la venue du Messie (l'Oint de Dieu). Jean est donc celui qui sera la précurseur du Christ, "la lumière du monde" - d'où le lien avec le solstice et le feu de joie.
L'Église célèbre ordinairement la vie des Saints au jour de leur mort, qui est, à proprement parler, le jour de leur naissance à la vie éternelle. La Nativité de saint Jean-Baptiste a été exemptée de cette règle générale, parce qu'il fut sanctifié avant de naître, dans le sein de sa mère, par la présence de Jésus-Christ, dans la visite que fit la très Sainte Vierge à sainte Élisabeth.
La naissance de saint Jean-Baptiste fut une grande joie pour la terre, puisqu'elle lui annonçait l'approche de sa Rédemption. La puissance divine était intervenue d'une manière extraordinaire dans la naissance de quelques prophètes, de Samuel et de Jérémie, par exemple; mais elle éclata bien davantage dans celle du saint Précurseur, que la dignité de son ministère futur et le degré éminent de grâce et de sainteté auquel il était élevé rendaient, selon la parole de Jésus-Christ Lui-même, bien supérieur à tous les patriarches et à tous les prophètes.
Le Baptême du Christ par St Jean Baptiste
Le message d'un Ange à Zacharie (archangeGabriel) pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste, la maternité d'Élisabeth à un âge très avancé, le mutisme subit de Zacharie depuis l'annonce de l'Ange jusqu'à la Circoncision de l'enfant, et sa guérison miraculeuse, qui lui permit d'entonner le beau cantique Benedictus: tout est merveilleux dans l'apparition du Précurseur, qui allait montrer bientôt le Sauveur promis et attendu depuis quatre mille ans.
Saint Jean-Baptiste occupe dans l'histoire de l'humanité une place incomparable : il sert de trait d'union entre les deux mondes, il résume en lui tout l'Ancien Testament et prépare le Nouveau ; il ferme la mission des prophètes et ouvre celle des Apôtres.
Visite de Marie par Ghirlandaio
Jean mena une vie d'ascèse "caché dans le désert", se nourrissant frugalement de "sauterelles et de miel sauvage" (Matthieu III:4), et pratiquant le jeûne. En l'an 27, il s'installe sur les bords du Jourdain, où il commence à pratiquer le "baptême de repentir pour la rémission des péchés" par immersion dans l'eau, et prophétisé parIsaïe. Jean réunit autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue du Messie et leur dit: "Moi, je vous baptise avec de l'eau, pour vous amener à la repentance, mais vient celui plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu" (Matthieu III:11).
Selon l'Evangile de saint Matthieu (III, 13-17), Jésus vint voir Jean pour être baptisé. Jean lui dit : "C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi", et Jésus lui répondit : "Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste". Jean baptise donc Jésus et au sortir de l'eau tous virent l'Esprit Saint "descendre comme une colombe et venir sur lui", et une voix venue des cieux dit "Tu es mon fils, moi, aujourd'hui, je t'ai engendré" (Luc III, 22; Matthieu III, 17).
Jean Baptiste demanda alors à ses disciples de suivre Jésus.
Saint Jean Baptiste prêchant devant Hérode Antipas
Selon Marc (VI, 14-29), Hérode, excédé par les critiques au sujet de son mariage avec Hérodiade, "la femme de Philippe, son frère" fit arrêter Jean et le fit lier en prison.
Hérodiade voulait faire tuer Jean mais Hérode Antipas le protégeait, car il le "connaissait pour un homme juste et saint" et "l'écoutait avec plaisir".
Cependant lors de la fête donnée pour son anniversaire, il dit à Salomé, la fille d'Hérodiade : "Demande-moi ce que tu voudras… ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume". Salomé demanda pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Hérode fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à Salomé, qui l'offrit à sa mère Hérodiade.
La Décollation de Saint Jean le Baptiste
L’Église fête sa nativité, aussi bien en Orient qu'en Occident le 24 juin, au moment du solstice d'été. Le culte de saint Jean-Baptiste a toujours joui d'une immense popularité. Sa fête a été souvent célébrée par desfeux de joieet il était de tradition que les jeunes gens sautent par-dessus les flammes. Les deux d'artifices en sont une réminiscence. On prêtait aussi des vertus magiques aux «herbes de la Saint-Jean» (millepertuis, armoise, fougère,...) cueillies ce jour avant le lever du soleil.
Parmi les nombreux rites qui sont associés à cette fête, certains semblent venir directement des anciennes grandes fêtes celtes du solstice d'été, lorsque cette nuit était réputée surnaturelle, et les feux cérémoniels.
Ces feuxavaient à l'origineun but essentiellement agraire. Ils préservaient de la maladie, de la vermine et des incendies. Ils avaient aussi un pouvoir fécondant. Les brandons étaient promenés à travers les champs pour demander des récoltes abondantes.
Dans la version poitevine, une roue gainée de paille enflammée, dévalait une pente et fertilisait les champs traversés. Et les jeunes couples n'hésitaient pas non plus à sauter au-dessus du feu !
La Saint-Jean (ou Nativité de Saint Jean Baptiste) était une fête chômée en France avant le Concordat de 1801.
Sous la Révolution, les réjouissances de la Saint-Jeanfurent interdites.
Après 1905, l'anticléricalisme élimina peu à peu cette fête de nos contrées.
Le dernier feu de la St Jeanofficiellement reconnu eut lieu à Nîmes le 23 juin 1905, suite à un arrêté du Maire, Gaston Crouzet (1900-1908) en date du 20 juin 1906 : "Considérant que les années précédentes les feux dits "de la St-Jean" ont causé des dégâts importants à des propriétés privées et que les citoyens de la commune de Nîmes ont eu à regretter plusieurs accidents occasionnés par l'explosion de fusées, pétards, serpenteaux, etc.., qu'on a l'habitude de tirer les jours de réjouissances populaires ;Qu'il est indispensable de prévenir le retour de semblables faits de nature à porter préjudice grave aux biens des personnes, à troubler la tranquillité publique et à compromettre la sécurité des citoyens. Article premier. Les feux dits "de la St-Jean" sont expressément défendus dans la commune de Nîmes" (Extrait de l'Histoire de la ville de Nîmes. Léon Ménard, 1636-1755 - livre XXIV, page 227).
Dans certaines communes françaises, la fête survit. Au début du XXe siècle déjà, il n'y a plus guère de feux de la Saint-Jean qu'en Bretagne, en Vendée, et dans quelques cantons du Midi. A Bordeaux, on en allume alors encore sur les places publiques de certains quartiers populaires. Tel apporte un fagot, tel une vieille futaille hors d'usage, tel une caisse ou un panier défoncé. Des rondes se forment, les enfants tirent des pétards, les femmes fredonnent une chanson, quelquefois un ménétrier mène le branle. Bordeaux est vraisemblablement avec Brest la seule grande ville de France qui ait à cette époque conservé l'usage des feux de la Saint-Jean. Encore, à Brest, les bûchers sont-ils remplacés par des torches promenées sur les glacis, qu'on lance en l'air et qui retombent en secouant une poussière lumineuse.
Un bûcher de bois d'une dizaine de mètres de haut est construit pour être brûlé le soir de la fête, notamment dans le sud de l'Alsace, dans les communes de la vallée de la Thur et du pays de Thann, avec le célèbre bûcher de la région qu'est celui de Bourbach-le-Bas avec 18 mètres de haut. En Alsace le bûcher est appelé un fackel. Dans les Vosges, ainsi que dans le Sud de Meurthe-et-Moselle, cette construction est appelée une chavande.
À Sierck-les-Bains, en Lorraine, les lumières de la ville s'éteignent à la nuit tombée et l'on fait descendre le long d'une colline une roue de feu qui termine sa course dans la Moselle. Cette tradition remonte au moins à une cinquantaine d'années, et les spectateurs sont chaque année au rendez-vous.
Dans les Pyrénées, et particulièrement en Comminges, le feu de la Saint-Jean s'appelle le brandon. Il est constitué par un tronc de conifère préparé longtemps à l'avance : il est fendu longitudinalement, sur tout le pourtour, en plaçant dans les fentes des coins de bois. Finalement il a une forme de fuseau, il est dressé et on y met le feu.
Le bûcher de la Saint-Jean se pratiquait jadis à Paris, les autorités de la ville se chargeant de son organisation... Cette tradition a été abandonnée depuis très longtemps... On peut regretter qu'en 1982, le ministre de la Culture Jack Lang ait fixé au 21 juin la fête de la Musique. Le 24 juin eut permis de renouer avec ces traditions...
De nos jours, la pratique des feux de la Saint-Jean restée très vivaceen Espagne, Portugal et Scandinavie tend à se développer à nouveau en France.
Au Québec, où subsistent maintes lois de l'Ancien Régime, la Saint-Jean est toujours une fête chômée.Saint Jean Baptiste est patron de nombreuses paroisses, de nombreuses confréries et des Canadiens français. La Saint-Jeanest devenue, dès 1834, une occasion de célébration patriotique, à l'initiative de Ludger Duvernay, fondateur de la Société Saint-Jean-Baptiste. Depuis 1977, c'est officiellement la Fête nationale du Québec. Elle donne lieu à des concerts en plein air, à des agapes communautaires et à un défilé où les Québécois s'en donnent à coeur joie.
Lähikuva juhannuskokosta Mäntsälässä (Mäntsälä, Finland), Feu de la Saint-Jean (Finlande)
En France, la fête de la Saint-Jean avec ses feux de joie est de retour dans une République "laïque" qui avait tenté d'en interdire les réjouissances. Dans les Pyrénées-Atlantiques, ces dernières années :"l'allumage des feux de la Saint-Jean sur plusieurs collines est désormais devenu une tradition souletine.Sud-Ouest du 22 juin 2010.
À Oloron Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques), en 2010 "la Pastorale samaritaine" a relancé "le feu de la Saint-Jean. Le premier feu de la Saint-Jean organisé par la Pastorale samaritaine avait rencontré un franc succès l'an dernier."... "Au départ, il s'agissait de créer un nouvel événement après la Pastorale de 2003 et le Mystère de Nadau (Noël) en 2004. "Nous avions toujours des sollicitations : quand est-ce que vous recommencez ?". L'an dernier (en 2009. Ndlr.), les organisateurs avaient presque été surpris par l'affluence au feu de la Saint-Jean, tradition remise au goût du jour par la Pastorale samaritaine." République des Pyrénées
L'historien antique Flavius Josèphe a évoqué Jean et son activité de baptiste, "pour la purification du corps, l'âme ayant été préalablement purifiée par la justice" (Antiquités judaïquesXVII, 118-119 ; Histoire ecclésiastique, 11, 6 ; Dem. évang.IX, 5, 17)
Bien que Jean le Baptiste n'apparaisse dans aucun des Manuscrits de la mer Morte, pour certains critiques il pourrait un temps avoir appartenu au groupe des Esséniens, "pour le moins jusqu'à sa vocation (Lc 3,2)." Cet apparentement ne peut toutefois être ni récusé, ni confirmé (François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, éd Cerf, Paris, 2001, p. 213.).
L'Apparition du chef de Baptiste à Salomé, par Gustave Moreau
Décollation du Baptiste, Seconde moitié du XVe siècle, Stefano de Fedeli, Monza, cathédrale, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 510-511.
Graduel de la Messe de la Nativité de Saint Jean-Baptiste (24 juin)
De son vrai nom Aethelthryth, elle était née dans un des royaumes anglais dont son père était le roi. Ayant choisi la virginité, elle la fit admettre au mari que ses parents lui avaient désigné.
Lorsqu'elle devint veuve, elle fut obligée de se remarier à un jeune prince pour des raisons politiques. Celui-ci refusant la continence, elle s'enfuit sur les conseils de Saint Wilfried.
Elle fonda en 673 le monastère double d'Ély et y finit sa vie de manière austère. La sœur, la nièce et la petite-nièce d'Etheldrède, princesses royales dont deux reines en veuvage (royaume de Mercie), prirent sa suite en tant qu'abbesses d'Ely. Ce monastère sera détruit lors de l'invasion danoise de 870.
Corpus Christi n'est pas simplement une célébration de l'Eucharistie - c'est une fête solennelle entièrement axée sur ce qu'est véritablement l'Eucharistie : la présence réelle, vivante et substantielle de Jésus-Christ - Corps, Sang, Âme et Divinité - sous les signes du pain et du vin.
Cette fête découle de la dernière Cène, au cours de laquelle Jésus a dit : "Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi ... Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous." (Luc 22:19-20). Il n'a pas dit qu'il s'agissait d'un symbole. Il a dit que c'était son corps.
La fête du Corpus Christi est une solennité liturgique catholique célébrant la présence réelle du corps et du sang de Jésus-Christ qui est le Fils de Dieu dans le sacrement de l'Eucharistie qui est connu sous le nom de transsubstantiation. L'Eucharistie est pratiquée le Jeudi Saint dans une atmosphère solennelle, fait qui précède le Vendredi Saint.
Saint Paul l'a pris au pied de la lettre : "Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le corps du Seigneur." (1 Co 11, 29). Cela n'a pas de sens s'il s'agit simplement d'un symbole. L'Église primitive savait que c'était réel. C'est un sacrifice, un sacrement et la véritable présence du Christ. Les anciens rituels juifs comme la Pâque pointent directement vers la compréhension catholique de l'Eucharistie. Sa perception comme simplement symbolique est non seulement non biblique mais une rupture avec 1 500 ans de tradition chrétienne.
Saint Ignace d'Antioche (vers 110 après J.-C.), disciple de Saint Jean l'évangéliste et de Saint Pierre, a mis en garde contre les hérétiques qui "s’abstiennent de l’Eucharistie ... parce qu’ils ne veulent pas reconnaître dans l’Eucharistie la chair de Jésus-Christ notre Sauveur, cette chair qui a souffert pour nos péchés et que le Père, dans sa bonté, a ressuscitée." (Smyrn. 7, 1).
St. Justin Martyr (v. ~ 165 après JC):
"Nous ne les recevons pas comme du pain et de la boisson ordinaires… mais en tant que Jésus-Christ, notre Sauveur, fait chair…» (Première Apologie 66). L'enseignement de l'Église sur l’eucharistie a été clair dès le début.
Saint-Irénée (v. 180 après JC):
"Le pain… après l'invocation de Dieu, n'est plus du pain commun mais l'Eucharistie… l'offrande de l'Église." (Contre les hérésies IV.18)
Foi apostolique. Culte apostolique. Cette foi était présente en Orient comme en Occident, dans toute l'Église, dans les traditions grecques, latines, syriaques et coptes. Ce n'est pas une invention ultérieure. Ce n'est pas une innovation romaine. C’est le souvenir vivant des apôtres, fidèlement conservé dans le culte.
St Augustin: "Le sacrifice visible est le sacrement, c'est-à-dire le signe sacré du sacrifice invisible." (Lettre à Boniface, Epître 98). La messe est ainsi la re-présentation liturgique et mystique du seul sacrifice éternel du Christ, dans lequel l'Église participe.
La liturgie de ce jour honore également l'institution du sacerdoce, le lavement des pieds des disciples par Jésus et l'agonie dans le jardin de Gethsémani. Cette fête a été créée pour faire un jour qui se concentrait uniquement sur l'Eucharistie afin d’en expliquer la joie étant donné qu’il s’agit du sacrifice du corps et du sang de Jésus-Christ.
L’Écriture appelle le Christ "un prêtre pour toujours dans la lignée de Melchisédek" (PS 110: 4; Héb 5: 6). Melchisédek a offert du pain et du vin (Gn 14:18). Le Christ accomplit cela. Son église le perpétue.
Saint-Paul lui-même se fait appeler un Leitourgos - un ministre liturgique - "administrant l'Évangile… afin que l'offrande des Gentils soit agréée" (Rm 15:16). Il ne s’agit pas seulement de prêcher - mais d’accomplir un acte sacerdotal.
Dans Malachie 1:11, Dieu dit:
"De la levée du soleil à son coucher, une offrande pure sera faite en mon nom."
L'église primitive a vu cela s’accomplir dans l'Eucharistie - la même offrande pure, à travers tous les pays.
L’épître aux Hébreux ne rejette pas le sacrifice - elle déclare que le Christ est le vrai grand prêtre dans le sanctuaire céleste. L’Apocalypse montre la même chose: une liturgie céleste, un agneau immolé, de l’encens, des calices, un autel.
Alors, qu'est-ce que l'Eucharistie? Ce n'est pas un nouveau sacrifice. C'est notre participation dans l’unique sacrifice éternel. "Ma chair est vraie nourriture… mon sang, vraie boisson" (Jn 6:55). Cela n'a jamais été censé être une métaphore. L'église offre Jésus lui-même - rien de moins. “Le Christ, notre Pâque, a été immolé; célébrons-le” (1 Cor 5:7–8). L'autel est la croix. La festin est l'agneau. Le commandement est "faites ceci".
St. Cyril de Jérusalem (décédé en 386):
"Ensuite, après le sacrifice spirituel… nous prions pour tous… offrant ce sacrifice pour tous." (Catéchèse mystagogique 5.8)
C'était la catéchèse de l'Église antique.
Aucune partie de ce culte n'a été inventée au Moyen Âge. Il était déjà pratiqué à Antioche, Alexandrie, Carthage, Cappadoce, Jérusalem et en Gaule tandis que les mots des apôtres résonnaient encore dans les mémoires.
Les racines de cette solennité remontent à la Belgique du XIIIe siècle. Il s'agissait d'une dévotion locale qui s'est rapidement répandue après le miracle eucharistique de Bolsena et les visions de sainte Julienne de Liège.
La Fête du Saint-Sacrement (2e dimanche après la Pentecôte) a été instituée au Moyen-Age pour commémorer la présence de Jésus-Christ dans le sacrement de l’eucharistie.
Le pape Urbain IV en 1264 rendit la fête du Saint-Sacrement obligatoire pour l’Église universelle, pour donner à l'Eucharistie une fête à part entière - distincte du Jeudi saint, qui est assombri par Gethsémani. Le Corpus Christi est une pure joie et une adoration.
Liturgiquement, le Corpus Christi est une solennité - le rang le plus élevé des fêtes. Les solennités marquent les plus grands mystères : Noël, Pâques, Pentecôte, etc. Elles comprennent une veillée, le Gloria et le Credo. Ce sont les grands jours saints de l'Église.
Cette fête est devenue une fête très populaire, très célèbre en Espagne. Les réformateurs protestants ont pris cette fête au sérieux. Luther l'a maintenue pendant des années.
Elle a été supprimée dans les pays protestants, mais cependant gardée par l’Église anglicane. Aujourd'hui, dans les paroisses anglicanes et de l'Ordinariat, la beauté du Corpus Christi se perpétue, enracinée dans le culte apostolique. Cette fête était appelée fête du Corpus Christi ou Fête du Saint-Sacrement. Le nom de Fête-Dieu n’existe qu’en français.
Les Églises orientales ont-elles une célébration semblable à la Fête-Dieu ? Pas exactement, mais leur liturgie est imprégnée de théologie eucharistique. La Divine Liturgie elle-même proclame : "Approchez-vous avec crainte de Dieu, avec foi et avec amour !"
Jean Chrysostome a écrit : "Quand tu vois [l'Eucharistie] étendue sur l'autel, dis-toi : 'Grâce à cela, je ne suis plus terre, mais ciel...'". C'est la théologie du Corpus Christi, à l'Est comme à l'Ouest : Le Christ parmi nous, nous rendant saints.
"La veille de sa Passion, au cours de la Cène pascale, le Seigneur prit le pain entre ses mains, et, ayant prononcé la bénédiction, le rompit et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps ». Puis, prenant la coupe, il rendit grâces, la leur donna, et ils en burent tous. Et il dit : « Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui va être répandu pour une multitude » (Mc 14, 22-24). Toute l'histoire de Dieu avec les hommes est résumée dans ces paroles. Ce n'est pas seulement le passé qui est réuni et interprété, mais l'avenir également qui est anticipé : la venue du Royaume de Dieu dans le monde.
On fait une procession solennelle le jour de la Fête-Dieu pour sanctifier et bénir, par la présence de Jésus-Christ, les rues et les maisons de nos villes et de nos villages." (Extraits de l’homélie de Benoît XVI, Parvis de la basilique Saint-Jean-de-Latran, Jeudi 15 juin 2006) (2)
Saint Thomas d'Aquin(1225-1274) prépara la liturgie de cette fêtedu Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, notamment par la création duLauda Sion Salvatoremet dePange Lingua Gloriosipermettant aux fidèles une catéchèse simple et belle sur la Présence Réelle. Pange Lingua Gloriosi est l'hymne eucharistique par excellence de l'Église catholique, même s'il faut préciser qu'elle appartient aussi à la tradition orthodoxe, le premier vers de cette pièce reprenant celui de l'hymne de Fortunat (VIe siècle) composé avant le schisme de 1054.
L'hymne Pange lingua gloriosi est chantée le Jeudi saint lors de la translation du Saint-Sacrement au reposoir. La dernière séquence Tantum ergo est chantée à tous les saluts du Saint-Sacrement. L'hymne atteste la croyance très ancienne en la présence réelle du corps et du sang du Christ dans les espèces consacrées.
Texte original : Pange lingua gloriosi Corporis mysterium, Sanguinisque pretiosi, Quem in mundi pretium Fructus ventris generosi, Rex effudit gentium.
Nobis datus, nobis natus Ex intacta Virgine Et in mundo conversatus, Sparso verbi semine, Sui moras incolatus Miro clausit ordine.
In supremae nocte cenae Recum bens cum fratribus, Observata lege plene Cibis in legalibus, Cibum turbae duodenae Se dat suis manibus.
Verbum caro, panem verum Verbo carnem efficit: Fitque sanguis Christi merum, Et si sensus deficit, Ad firmandum cor sincerum Sola fides sufficit.
Tantum ergo Sacramentum Veneremur cernui, Et antiquum documentum Novo cedat ritui; Praestet fides supplementum Sensuum defectui.
Genitori, Genitoque Laus et iubilatio, Salus, honor, virtus quoque Sit et benedictio: Procedenti ab utroque Compar sit laudatio. Amen.
P. Panem de coelo praestitisti eis. (T.P. Alleluia) R. Omne delectamentum in se habentem. (T.P. Alleluia)
Oremus: Deus, qui nobis sub sacramento mirabili, passionis tu? memoriam reliquisti: tribue, quaesumus, ita nos corporis et sanguinis tui sacra mysteria venerari, ut redemptionis tu? fructum in nobis iugiter sentiamus. Qui vivis et regnas in saecula saeculorum. Amen.
Traduction en français : Chante, ô ma langue, le mystère De ce corps très glorieux Et de ce sang si précieux Que le Roi de nations Issu d'une noble lignée Versa pour le prix de ce monde
Fils d'une mère toujours vierge Né pour nous, à nous donné, Et dans ce monde ayant vécu, Verbe en semence semé, Il conclut son temps d'ici-bas Par une action incomparable :
La nuit de la dernière Cène, À table avec ses amis, Ayant pleinement observé La Pâque selon la loi, De ses propres mains il s'offrit En nourriture aux douze Apôtres.
Le Verbe fait chair, par son verbe, Fait de sa chair le vrai pain ; Le sang du Christ devient boisson ; Nos sens étant limités, C'est la foi seule qui suffit Pour affermir les cœurs sincères.
Il est si grand, ce sacrement ! Adorons-le, prosternés. Que s'effacent les anciens rites Devant le culte nouveau ! Que la foi vienne suppléer Aux faiblesses de nos sens !
Au Père et au Fils qu'il engendre Louange et joie débordante, Salut, honneur, toute-puissance Et toujours bénédiction ! À l'Esprit qui des deux procède soit rendue même louange. Amen.
P. Vous leur avez donné un pain descendu du ciel, (T.P. Allélulia) R. Un pain délicieux, (T.P. Alléluia).
Oraison. Seigneur Jésus Christ, dans cet admirable sacrement tu nous as laissé le mémorial de ta passion ; donne-nous de vénérer d'un si grand amour les mystères de ton corps et de ton sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de la rédemption. Toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles. Amen.
Nous devons l'origine de la « Fête-Dieu » ou « Fête du Saint sacrement du corps et du sang du Christ » à une révélation faite à sœur Julienne du Mont Cornillon vers l'an 1210. Cette révélation demandait l'institution d'une fête annuelle en l'honneur du Saint Sacrement de l'autel. Malgré une vive persécution contre sœur Julienne et ceux qui souhaitaient que cette fête se répande, le diocèse de Liège l'institua vers l'an 1245 puis l'Église universelle ajouta cette fête au calendrier liturgique par le pape Urbain IV qui la rendit obligatoire pour l'Église entière en 1264.
En 1318, Jean XXII ordonna de compléter la fête par une procession solennelle où le très Saint Sacrement serait porté en triomphe.
Les processions du Saint Sacrement s'inspirent de 1 Roi 8, lorsque Salomon fit transporter l'Arche au Temple. Dès 675, on fit une procession du Saint Sacrement du Tabernacle. Ces processions du tabernacle étaient courantes et avaient lieu le dimanche ou pendant le Tridium au XIème siècle. « Si quelqu'un dit que, dans le Saint Sacrement de l'Eucharistie, le Christ, Fils de Dieu, ne doit pas être adoré d'un culte de latrie, même extérieur et que, en conséquence, il ne doit pas être vénéré par une célébration festive particulière, ni être porté solennellement en procession selon le rite et la coutume louables et universels de la Sainte Église, ni être proposé publiquement à l'adoration du peuple, ceux qui l'adorent étant des idolâtres : qu'il soit anathème. » (Concile de Trente, XIII session, 11 oct 1551)
Le culte eucharistique s'est développé de plus en plus depuis le XIVème siècle. À ce moment, l'Ostensoir apparaît en Allemagne et en France où l'hostie consacrée est exposée à l'adoration des fidèles. La pratique courante de l'exposition date de la période de l'instauration de la Fête Dieu.
SERMON POUR LA FETE-DIEU par SAINT THOMAS D'AQUIN,
Docteur des Docteurs de l'Église
(prononcé au Consistoire, devant le Pape et les Cardinaux)
Révérendissimes Pères, les souvenirs pleins d'allégresse qu'évoque la solennité de ce jour nous invitent à entourer de joyeuses louanges le Corps très saint du Christ. Quoi de plus doux, quoi de plus suave au cœur des élus que de chanter les trésors de la divine charité et d'exalter l'ardeur d'un amour sans mesure ? C'est qu'à la table de la grâce nouvelle, tous les jours, par les mains du prêtre, Dieu donne à ses enfants et aux héritiers de son royaume sa chair en nourriture et son sang en breuvage. Ce sont là tes œuvres admirables, ô Christ, toi dont la puissance est infinie et la bonté sans bornes ! Dans cet aliment sacré et ce pain super-substantiel qu'annonçaient les prodiges antiques, tu as trouvé le secret d'une union merveilleuse et auguste : la chair immaculée de Jésus-Christ, l'Agneau sans tache, devient le remède de ceux que le fruit défendu avait rendus malades et qui avaient perdu l'éternelle et immarcescible couronne.
Ô prodige qu'on ne peut trop exalter ! Effusion permanente de la bonté divine et d'une miséricorde sans mesure ! Dans ce sacrement, consommation de tous les sacrifices, Il demeure, ce Dieu, indéfectiblement avec nous ; Il y est pour jusqu'à la fin des siècles ; Il donne aux fils d'adoption le pain des anges et les enivre de l'amour qu'on doit aux enfants.
Ô humilité singulière, délices de Dieu, et que le Christ pratique après l'avoir prêchée lui-même ! Il ne se refuse à personne ; Il ne craint pas de prendre pour habitacle même un cœur souillé.
Ô pureté, qui semblable à celle du soleil n'est ternie par aucune fange et ne craint nulle contagion, mais qui gagne les âmes et en fait disparaître toute tache ! Ô nourriture des esprits bienheureux, qui sans cesse nous renouvelle et jamais ne s'épuise ! Tu n'es ni brisée, ni divisée, ni transformée ; mais, gardant ton intégrité et ta nature, tu nous rappelles le buisson antique, la farine et l'huile miraculeuses qui ne diminuaient pas.
Ô Sacrement admirable, où Dieu se cache et où notre Moïse à nous se couvre le visage du manteau de ses œuvres, objet de louanges dans toutes nos générations ! Par la vertu des paroles sacrées, instrument de la puissance divine, les substances symboliques sont changées en chair et en sang ; les espèces sacramentelles subsistent sans support, et pourtant nulle loi naturelle n'a souffert violence. Par la vertu de la consécration, un seul Christ, parfait et intègre, se trouve en divers endroits, comme une parole se communique, toujours identique à elle-même. Quand l'hostie se divise, Jésus s'y trouve comme un même visage dans les fragments d'un miroir brisé. Les fidèles l'offrent à Dieu sous les deux espèces, quoiqu'il soit tout entier sous chacune d'elles, et c'est à bon droit qu'on agit ainsi, car ce sacrement donne aux hommes le double salut du corps et de l'Âme, et il rappelle l'amertume d'une double Passion.
Ô Vertu ineffable du Sacrement, qui embrase notre cœur du feu de la charité et marque du sang de l'Agneau immaculé, au-dessus de leurs deux battants, les linteaux de nos portes !
Ô véritable viatique de notre exil militant, soutien des voyageurs, force des faibles, antidote des infirmités, accroissement des vertus, abondance de la grâce et purification des vices, réfection des âmes, vie des débiles et union des membres dans l'organisme unique de la charité !
Sacrement ineffable de la foi, Tu augmentes notre charité et nous communiques l'espérance ; soutien de l'Église, Tu éteins la concupiscence et parfais le corps mystique du Christ. Voici la substance de l'arbre de vie, ô Seigneur Jésus !
Ô Pasteur et nourriture, prêtre et sacrifice, aliment et breuvage des élus, pain vivant des esprits, remède à nos faiblesses quotidiennes, festin suave, source de tout renouveau !
Ô sacrifice de louange et de justice, holocauste de la nouvelle grâce, repas excellent, non de volailles ou de taureaux, mais de viandes plus succulentes et de ce vin délicieux qui renouvelle les amis de Dieu et enivre ses élus !
Ô table de bénédiction, table de proposition garnie d'une nourriture substantielle ! Table immense où tout est prodige étonnant ! Table plus douce que toute douceur, plus délectable que toute saveur, plus suave que tout parfum, plus magnifique que toute parure, plus succulente que toute nourriture ! Table que le Christ a préparée à ses amis et commensaux, que le père de famille sert à son fils de retour, après le repas de l'agneau symbolique. Vous êtes le bain sacré que figuraient les antiques piscines, ô notre Pâque, immolation du Christ, et vous exigez la conversion du vice à la vertu, donnant ainsi la liberté aux Hébreux de l'esprit.
Ô nourriture qui rassasie et ne dégoûte point, qui demande la mastication de la foi, le goût de la dévotion, l'union de la charité, et que divise non les dents du corps, mais le courage de la croyance !
Ô viatique de notre pèlerinage, qui attire les voyageurs sur les sommets des vertus !
Ô pain vivant, engendré au ciel, fermenté dans le sein de la Vierge, cuit sur le gibet de la croix, déposé sur l'autel, caché sous les espèces sacramentelles, confirme mon cœur dans le bien et assure ses pas dans le chemin de la vie; réjouis mon âme, purifie mes pensées. Voici le pain, le vrai pain, consommé, mais non consumé, mangé, mais non transformé ; il assimile et il ne s'assimile pas ; il renouvelle sans s'épuiser ; il perfectionne et conduit au salut ; il donne la vie, confère la grâce, remet les péchés, affaiblit la concupiscence ; il nourrit les âmes fidèles, éclaire l'intelligence, enflamme la volonté, fait disparaître les défauts, élève les désirs.
Ô calice de toutes suavités, où s'enivrent les âmes généreuses ! Ô calice brûlant, calice qui tourne au sang du Christ ; sceau du Nouveau Testament, chasse le vieux levain, remplis notre intime esprit, pour que nous soyons une pâte nouvelle, et que nous mangions les azymes de la sincérité et de la vérité.
Ô vrai repas de Salomon, cénacle de toute consolation, soutien dans la présente tribulation, aliment de joie et gage de la félicité éternelle, foyer de l'unité, source de vertu et de douceur, symbole de sainteté ! La petitesse de l'hostie ne signifie-t-elle pas l'humilité, sa rondeur l'obéissance parfaite, sa minceur l'économie vertueuse, sa blancheur la pureté, l'absence de levain la bienveillance, sa cuisson la patience et la charité, l'inscription qu'elle porte la discrétion spirituelle, les espèces qui demeurent sa permanence, sa circonférence la perfection consommée ?
Ô pain vivifiant, ô azyme, siège caché de la toute-puissance ! Sous de modestes espèces visibles se cachent d'étonnantes et sublimes réalités.
Ô Corps, ô Âme, et Toi de tous deux inséparable, ô Substance Divine ! De ce dont on chante les grandeurs dans ce sacrement auguste, ô bon Jésus, seules, pour la foi, après la consécration, les espèces sacramentelles demeurent ; ce qui est mangé sans être assimilé ne souffre ni augmentation ni diminution ; ce que tous reçoivent en entier, mille ne le possèdent pas plus qu'un seul, un seul le possède autant que mille. Ce que contiennent tous les autels, les parcelles intactes ou brisées le contiennent toutes ; ta chair est mangée véritablement, c'est véritablement ton sang que nous buvons. Et tu es ici le prêtre, et tu es aussi l'hostie, et les saints Anges sont là présents, qui exaltent ta magnificence et louent ta souveraine majesté. C'est là ta puissance, Seigneur, qui seule opère de grandes choses ; elle dépasse tout sentiment et toute compréhension, tout génie, toute raison et toute imagination. C'est Toi qui as institué et confié à tes disciples ce sacrement où tout est miracle.
N'approche donc pas de cette table redoutable sans une dévotion respectueuse et un fervent amour, homme ! Pleure tes péchés et souviens-toi de la Passion. Car l'Agneau immaculé veut une âme immaculée qui le reçoive comme un pur azyme.
Recours au bain de la confession ; que le fondement de la foi te porte ; que l'incendie de la charité te consume ; que la douleur de la Passion te pénètre ; qu'un droit jugement t'éprouve.
Approche de la table du Seigneur, de cette table magnifique et puissante, de telle sorte que tu parviennes un jour aux noces du véritable Agneau, là où nous serons enivrés de l'abondance de la maison de Dieu; là où nous verrons le Roi de gloire, le Dieu des vertus dans toute sa beauté; là où nous goûterons la Pain vivant dans le royaume du Père, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont la puissance et l'empire demeurent jusqu'à la fin des siècles. Amen.
Traduction du P. Sertillanges (Les plus belles pages de saint Thomas d'Aquin) (3)
La date de la Fête-Dieu est, dans l'Église universelle, le jeudi après la fête de la Trinité. Mais, en France, depuis le Concordat de 1801, la Fête-Dieu est solennisée le dimanche suivant et non le jeudi pour la majorité des catholiques. (4)
"La solennité du 'Corps et du Sang du Christ', instaurée par mon prédécesseur Urbain IV en mémoire de l'institution de ce grand mystère, comme acte de culte public rendu au Christ présent dans l'Eucharistie, appelle ici une mention spéciale." (S. Jean-Paul II, Dominicae Cenae, 3., 1980)
Silvère succéda au Pape Agapet, l'an 536, à une époque fort difficile, où l'Église était troublée par les intrigues et les hérésies.
L'impératrice de Constantinople, Théodora, femme de l'empereur Justinien, ayant voulu obtenir de lui le rétablissement, sur le siège patriarcal de cette ville, d'un hérétique, Anthime, de la secte des acéphales (qui ne reconnaît pas de chef) déposé par le Pape son prédécesseur, Silvère lui déclara qu'il ne le pouvait pas. Ce fut contre lui le signal de la persécution ; Théodora le fit saisir, dépouiller de ses ornements pontificaux et revêtir d'un habit monastique, et un antipape, nommé Vigile, fut proclamé à sa place.
Silvère, envoyé en exil à Patare, en Lycie (Asie mineure, Turquie actuelle), fut sans doute attristé de la grave situation de l'Église ; mais, d'autre part, il eut une joie extrême de souffrir pour la défense de la foi, et il semblait personnellement aussi heureux dans les épreuves de l'exil que dans les gloires du pontificat.
L'évêque de Patare le reçut d'une manière fort honorable et prit hardiment sa défense à la cour de Constantinople ; il menaça le faible empereur Justinien des jugements de Dieu, s'il ne réparait le scandale : "Il y a plusieurs rois dans le monde, lui dit-il, mais il n'y a qu'un Pape dans l'univers." Ces paroles, dans la bouche d'un évêque d'Orient, montrent bien que la suprématie du siège de Rome était reconnue partout.
Justinien, trompé jusqu'alors, se rendit aux observations de l'évêque, et peu après, malgré l'impératrice, Silvère revint en Italie ; mais bientôt de nouvelles intrigues le conduisirent dans l'île déserte de Pontia, où il subit un second exil plus rigoureux que le premier.
Au bout d'un an environ, ce bon Pape mourut de faim et des autres misères de l'exil, le 20 juin 538.
D'après une légende des îles Ponza, des pêcheurs furent pris dans une tempête au large de Palmarola, et ils implorèrent l'aide du pape Silvère. Une apparition de celui-ci les attira vers Palmarola (archipel des Îles Pontines dans la mer tyrrhénienne) où ils accostèrent sains et saufs. Ce miracle fit de lui un saint.
Il ne fut jamais béatifié ou canonisé, mais simplement proclamé saint par le peuple. La première mention de son nom dans la liste des saints remonte au XIe siècle.
PRATIQUE. Faites du bien à ceux qui vous veulent du mal.
Sources:
1; 2; 3; Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p, 171.
Jacques a ordonné la confession verbale dans Jacques 5:16.
Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres afin d’être guéris. La supplication du juste agit avec beaucoup de force.
Le péché nuit à notre relation avec Dieu et avec le Corps du Christ, l’Église.
Jésus a donc voulu nous donner un moyen de nous réconcilier avec les deux simultanément. Le prêtre agit en tant que représentant de l’Église et du Christ (2 Co 2, 10)
"Mais Dieu pourrait me pardonner directement."
Absolument.
Mais Il a choisi de le faire par un sacrement.
Rejeter la méthode qu’Il nous a donnée pour votre propre méthode… c’est de la désobéissance.
On accuse souvent les catholiques de se confesser pour recevoir le pardon "à la demande".
Mais si vous ne vous confessez que "directement à Dieu", VOUS êtes coupable de rechercher le pardon sur demande.
Vous décidez quand vous excuser (et vous décidez que Dieu doit vous avoir pardonné)
Alors qu'un prêtre peut dire (dans des cas extrêmes) que vous n'êtes pas vraiment désolé et refuser l'absolution.
Jésus a donné à l'Eglise l'autorité de lier et de délier.
Pas aux chrétiens individuellement.
Lorsque vous rejetez la confession, vous essayez de vous approprier cette autorité,
et vous ne pouvez pas le faire.
Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.
Figure majeure de la "Renaissance de l'ascèse érémitique" du XIe siècle, Saint Romuald naquit à Ravenne, vers 952, d'une des plus illustres familles d'Italie. Sa jeunesse fut orageuse, mais bientôt la grâce, qui le poursuivait, triompha de ses résistances, et il racheta son passé par les plus effrayantes austérités.
Bientôt Romuald devint le chef d'une foule desolitaires ; il réforma et fonda un grand nombre de monastères, et établit enfin l'Ordre des Camaldules. Ces moines qui portaient un habit blanc et une barbe fournie.
Dieu éprouva sa vertu par les terribles assauts du démon, qui lui demandait à quoi servaient tant de prières et de pénitences. Les victoires du Saint rendaient son ennemi plus furieux, et plus d'une fois il fut battu et foulé aux pieds par des esprits malins revêtus des formes les plus fantastiques.
Notre Saint jouit à un haut degré du don des larmes ; il ne pouvait célébrer la Messe sans pleurer, et, pendant son oraison, vaincu par l'émotion et ravi en extase, il s'écriait : "Jésus, mon cher Jésus ! Ô doux miel, ineffable désir, délices des Saints, suavité des Anges !"
Arrivé à une extrême vieillesse, il jeûnait encore tous les jours, et, pendant le carême, il se contentait d'une écuelle de légumes à son unique repas. Quelquefois il demandait certains mets afin de les voir, d'en faire le sacrifice à Dieu et de se moquer de la sensualité : "Voilà un bon morceau bien apprêté, Romuald, disait-il ; tu le trouverais bien de ton goût, n'est-ce pas ? Eh bien ! Tu n'y toucheras pas, et tu n'en auras eu la vue que pour te mortifier davantage."
Il faisait tant et de si grands miracles que toute la nature semblait lui être soumise.
Cet illustre athlète de la pénitence, malgré ses austérités étonnantes, mourut à un âge avancé.
Asseyez-vous dans votre cellule comme au paradis. Mettez le monde entier derrière vous et oubliez-le. Surveillez vos pensées comme un bon pêcheur qui guette le poisson. Le chemin que vous devez suivre est dans les Psaumes - ne le quittez jamais.
Si vous venez d'arriver au monastère, et malgré votre bonne volonté vous ne pouvez pas accomplir ce que vous voulez, saisissez toutes les occasions que vous pouvez pour chanter les Psaumes dans votre cœur et comprenez-les avec votre esprit. Et si votre esprit vagabonde pendant que vous lisez, n'abandonnez pas ; dépêchez-vous de revenir et appliquez votre esprit aux mots une fois de plus.
Soldat phénicien engagé dans une des légions romaines basées à Tripoli (Liban), Léonce fut arrêté à cause de sa foi. Reniant les dieux romains et s'en moquant, il fut condamné à être décapité.
D'après la tradition, il aurait été martyrisé avec deux autres compagnons, Hypace et Théodule, non cités dans le nouveau Martyrologe Romain.
Saint Léonce était un soldat qui avait été dénoncé comme chrétien auprès du gouverneur de Phénicie Adrien, lequel envoya pour le saisir un tribun nommé Hypate et deux soldats, dont l’un s’appelait Théodule. Mais Hypate & Théodule, favorisés d’une apparition, crurent au Christ et reçurent le saint baptême. Averti de ce qui s’était passé, le gouverneur, après les avoir soumis à de multiples tourments, les fit décapiter. Quand à saint Léonce, il mourut sous les coups au milieu des tortures.
Leur martyre eut lieu à Tripoli en Phénicie, mais la date en est incertaine ; certains la situent sous l’empereur Vespasien (69-79), d’autres la placent au commencement du IVème siècle.
La mémoire de saint Léonce de Tripoli fut rapidement honorée par les différentes églises d’Orient & d’Occident. Sa fête est célébrée au même jour par les rits syriaque, byzantin & romain. Voici du reste ce que dit le Martyrologe romain au 18 juin :
A Tripoli, en Phénicie, saint Léonce soldat. Sous le préfet Adrien, il parvint, après de très cruels tourments, à la couronne du martyre, avec le tribun Hypace et Théodule, convertis par lui au Christ.
L’image de l’Église brûlant des milliers de sorcières est profondément ancrée dans l’imaginaire populaire. Mais la vérité est bien plus complexe. En fait, l’Église catholique n’a pas cautionné la chasse aux sorcières.
Commençons d’abord par définir la chronologie.
La plupart des chasses aux sorcières à grande échelle ont eu lieu dans l’Europe moderne, entre le XVe et le XVIIe siècle, et non au Moyen Âge.
Elles ont atteint leur apogée pendant la Réforme protestante et étaient souvent impulsées par les autorités locales plutôt que par l'Église.
L’Église catholique était en fait sceptique à l’égard de la sorcellerie.
Le Canon Episcopi (également capitulum Episcopi), un document du droit canonique médiéval du Xe siècle, affirmait que les femmes qui prétendaient voler avec des esprits ou jeter des sorts étaient trompées par le diable, ne pratiquant pas de véritable magie.
En d’autres termes, les sorcières n’étaient pas réelles.
Cet enseignement reflétait la croyance plus large de l’Église : la magie n’avait pas de véritable pouvoir propre.
Ce qui semblait surnaturel était soit une fraude, une illusion, soit l’œuvre de démons.
Le vrai pouvoir appartenait à Dieu seul.
En conséquence, les tribunaux de l’Église médiévale étaient prudents face aux accusations de sorcellerie.
La politique générale consistait à corriger et à instruire les prétendues sorcières, et non à les exécuter.
L’objectif était la réforme spirituelle, pas la punition.
Les dirigeants laïcs étaient une autre affaire.
À la fin du Moyen Âge, la peur de la sorcellerie et de la peste a conduit les tribunaux locaux ainsi que les villes à poursuivre les sorcières avec une violence croissante.
Les procès de sorcières étaient souvent menés par les autorités civiles ou par des foules non organisées dans les régions précisément où l'Église avait perdu son influence.
C’est dans ce climat de panique locale et de fragmentation religieuse que se déroulèrent les chasses aux sorcières et les procès.
Les tribunaux laïcs et les foules violentes sont responsables de la mort d'hommes et de femmes accusés de sorcellerie.
L'Inquisition, souvent accusée d'être à l'origine des procès de sorcières, était en réalité plus restreinte et plus juste que les tribunaux civils.
En fait, les inquisiteurs rejetaient fréquemment les affaires en raison du manque de preuves ou par crainte de superstitions et de fausses accusations.
Au cours de plusieurs siècles, l’Inquisition espagnole a condamné à mort entre 3 000 et 5 000 personnes. Au total, environ 1 à 5% des personnes poursuivies ont finalement été condamnées à mort.
Dans la seule Suisse protestante, on estime que 6 000 sorcières présumées ont été exécutées.
Le tristement célèbre traité Malleus Maleficarum, publié en 1487 par deux frères dominicains, a alimenté l'hystérie autour des sorcières.
Mais il n’a jamais été officiellement adopté par l’Église.
En fait, il a même été condamné par l’Inquisition.
L’Église a toujours enseigné que les humains ont le libre arbitre et la dignité, même s’ils tombent dans le péché ou la tromperie.
Bien que le diable soit réel, la réponse appropriée n'est pas la panique ou la justice populaire, mais la repentance, la vérité et les sacrements.
L’Église catholique s’est opposée aux bûchers de sorcières bien avant qu’ils ne deviennent courants.
Dès 1080, le pape Grégoire VII, pape de la Réforme grégorienne, interdit l’exécution des femmes accusées d’avoir provoqué des tempêtes ou de mauvaises récoltes. Grégoire a découvert que de tels événements ne pouvaient être causés (permis) que par Dieu.
L’histoire de la chasse aux sorcières est tragique, mais souvent mal comprise.
Ce qui est régulièrement utilisé pour discréditer l’Église catholique n’a pas grand-chose à voir avec elle.
La plupart des chasses aux sorcières étaient menées par les autorités locales, des foules en colère ou des protestants, et non par le clergé catholique.
Saint Hervé - statue de S. Hervé dans l'église de Guimiliau
Hyvarnion, barde renommé de l'île de Bretagne, est convié à la cour de Childebert, mais, pieux et chaste, la vie de cour ne lui convient pas. Résolu à se consacrer totalement à Dieu, il retourne chez lui en passant par l'Armorique. Là, il rêve d'un futur mariage. Décidé de se consacrer à Dieu il ne sait que penser quand un ange vient lui dire : "Elle s'appelle Rivanone ; tu la rencontreras demain et tu la prendras comme épouse ; de votre union naîtra un grand serviteur de Dieu." Il la rencontre et l’épouse. Ni l'un ni l'autre ne voulant d’une vie commune, le lendemain des noces Rivanone dit à Hyvarnion : "Si j'ai un fils je demande au Dieu tout puissant qu'il ne voie jamais la fausse et trompeuse lumière de ce monde", et avant de la quitter pour toujours, il lui répond : "Oui ! Mais qu'il ait au moins la vision des splendeurs célestes." L'enfant naît aveugle. Quand Hervé atteint l'âge de sept ans, alors qu’il connaît par cœur tous les psaumes et les sept hymnes de l’Église les plus employées de son temps, Rivanone le confie à un saint moine. Hervé ne retrouve sa mère que des années plus tard et c'est pour l'assister dans ses derniers instants. S'il est aveugle, comme le désirait Rivanone, Hervé est aussi barde comme Hyvarnion qui avait demandé que son fils ne cesse d'avoir la vision des splendeurs célestes. C'est ainsi qu'il compose le magnifique cantique du Paradis.
Son éducation terminée, Hervé part vivre en ermite mais il est vite rejoint par des disciples. Guidé par son disciple Guiharan et escorté d’un loup qu’il avait apprivoisé, Hervé, chantant la beauté du Paradis, conduit sa communauté qui, sillonnant la Bretagne, suit le soleil, pour finir par s’installer à Plouider qui deviendra Lanhouarneau (l’ermitage d’Hervé).
Toute sa vie, il refuse obstinément de recevoir le sacerdoce, acceptant seulement d’être ordonné exorciste. Bien qu’il fût aveugle, Hervé avait été lui-même l'architecte de sa petite église qu’il ne voulut jamais quitter. Il s’y trouvait enfermé, trois jours avant sa mort, lorsque ses yeux s'ouvrirent tout à coup, et il se mit à chanter un dernier cantique : "Je vois le Ciel ouvert, le Ciel ma patrie. Je veux m'y envoler. Je vois mon père et ma mère dans la gloire et la beauté ; je vois mes frères, les hommes de mon pays. Des chœurs d'Anges, portés sur leurs ailes, volent autour de leurs têtes, comme autant d'abeilles dans un champ de fleurs."
Le troisième jour après cette vision, il appela sa nièce Christine qui se trouvait alors auprès de lui ; c'était une orpheline élevée par sa mère : "Prépare-moi une pierre pour oreiller et de la cendre pour couchette ; quand l'ange noir viendra me chercher, qu'il me trouve couché sur la cendre."
Christine, tout en lui obéissant, lui dit : "Mon oncle, si vous m'aimez, demandez à Dieu que je vous suive sans tarder, comme la barque suit le courant." Elle fut exaucée : au moment où Hervé expirait, la petite Christine, se jetant à ses pieds, y mourut aussi. Lorsqu'il meurt entouré de ses nombreux moines, tous peuvent entendre les chœurs célestes entonner un hymne que leur saint père chantait depuis toujours.
Inhumé à Lanhouarneau (Finistère), son tombeau est vénéré par de grands concours de peuples.
Ses reliques, par crainte des Normands, sont recueillies dans la chapelle du château de Brest (878) ; mises dans une châsse d’argent, elles sont données par le duc Geoffroy à l’évêque de Nantes (1002) ; elles disparaissent de la cathédrale de Nantes pendant la révolution française. (1)
Saint Hervé est le patron des bardes bretons. A part saint Yves de Tréguier, il n'est pas de saint aussi populaire que lui en Bretagne.(2)
Il est invoqué pour les maladies des yeux, la guérison des peurs, des angoisses et de la dépression nerveuse, pour repousser les démons et protéger les chevaux. (3)
Statue de S. Hervé aveugle, et son loup apprivoisé (Sainte-Marie du Ménez-Hom, Finistère)
Pourquoi devrions-nous croire que Dieu est ''bon'' ?
De nombreux athées posent des questions à ce sujet.
Voici donc trois raisons pour lesquelles nous devrions croire que Dieu est bon.
1. Nier la bonté de Dieu est contre-productif.
Si Dieu n'était pas bon, il pourrait mentir. Il pourrait nous tromper. Il pourrait nous faire croire que nous raisonnons clairement, même si ce n'est pas le cas.
C'est parce que Dieu est celui qui a créé notre esprit. Donc, si la source de notre rationalité était corrompue, notre rationalité elle-même le serait aussi.
Nous ne pourrions pas faire confiance à nos pensées, à notre logique, ni même à nos instincts moraux, car tout cela aurait été construit par un trompeur.
Ainsi, croire que "Dieu n'est pas bon" compromet notre capacité à croire rationnellement quoi que ce soit. Y compris cette croyance (la croyance que Dieu n'est pas bon).
C'est comme dire : "Aucune de mes croyances n'est valable" — ce qui est en soi… une croyance.
C'est une contradiction. Et cela rend irrationnelle l'idée que Dieu n'est pas bon.
2. Dieu est nécessaire – et la nécessité implique la perfection.
L'argument classique de la contingence affirme que tout dans l'univers est contingent. Il aurait pu ne pas exister. Il doit donc exister quelque chose qui explique tout cela, quelque chose qui existe nécessairement.
Cet être nécessaire n'est pas comme tout le reste. Il ne dépend de rien. Il n'est pas limité. Il ne manque de rien. Il est pur être, pure actualité.
Tout ce que nous connaissons est fini, limité et imparfait. Mais un être nécessaire doit être totalement différent. Il doit être parfait.
Voilà ce qu'est Dieu. Ni un monstre de spaghetti volant, ni un tyran mesquin. Mais le fondement de tout être : parfait, infini et complet.
3. Croire en un être parfait mais ne pas l’appeler Dieu est incohérent.
Imaginez que quelqu’un dise qu’il croit en un être qui est extrêmement bon, extrêmement intelligent, tout-puissant, omniscient et parfaitement sage.
Alors vous dites : ''Oh, alors vous croyez en Dieu ?''
Et ils disent : ''Non, je ne crois en aucun dieu.
…Quoi?
Cette réponse devrait dérouter tout le monde. Elle est incohérente. Si quelqu'un croit vraiment en un tel être, c'est bien Dieu.
Et s’ils ne pensent pas que c’est Dieu, vous commenceriez honnêtement à vous demander s’ils ont déjà entendu le mot ''Dieu'' auparavant – ou s’ils pensent clairement.
Car c'est exactement à cela que fait référence le mot ''Dieu''. Autrement dit, lorsque les gens se demandent ''pourquoi Dieu est bon'', ils ne comprennent pas ce qu'est Dieu. C'est comme se demander ''pourquoi un carré a quatre côtés ?''
Jésuite français, apôtre du Velay et du Vivarais, missionnaire des campagnes et en particulier de l'Ardèche.
Saint Jean-François Régis fut l'un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l'émule de saint François-Xavier.
Il fut ordonné prêtre en 1630. À partir de 1636, il parcourt sans relâche les montagnes du Vivarais, des Cévennes et du Velay surtout en hiver afin d’approcher les paysans libérés des travaux des champs afin de leur annoncer la Bonne Nouvelle.
Sa catéchèse comme son mode de vie, très austère, étaient remarquables et attiraient les foules du Puy où il créa même un refuge pour prostituées repenties ce qui lui vaudra beaucoup d'incompréhension.
Le dimanche, il parcourait les villages et les bourgs d'alentour, se faisant précéder d'une clochette; il réunissait les enfants, leur enseignait le catéchisme et leur apprenait l'amour de Jésus-Christ. L'ivrognerie, les jurements, l'impureté régnaient en maîtres en certaines paroisses; il les détruisit par l'énergie de sa parole et par la pratique des sacrements.
On le voit rester à jeun jusqu'au soir au confessionnal. "Les personnes de qualité, disait-il, ne manqueront pas de confesseurs; mon partage, ce sont les brebis abandonnées."
La carrière de Régis fut courte; mais, en dix ans, que de travaux, que de sueurs, que de privations, que de courses, que de conversions, que de miracles! Plusieurs fois il risqua sa vie pour sauver les âmes. Un jour, il se cassa la jambe dans les montagnes; le lendemain, sans remède, elle était guérie.
Un jour de passage à Montpellier, il s'aperçoit que les jeunes filles sont conduites à la prostitution. Il organise les premiers refuges pour elles, au grand dam des notables, qui profitent de ces circuits sordides. Il confesse pendant des heures, parfois assis sur une pierre enneigée, et apporte toute sa vie secours et soutien spirituel aux pauvres.
Fin décembre 1640 une violente tempête de neige ne l'empêcha pas de se mettre en route pour Lalouvesc en (Ardèche). Il contracta une pneumonie qui ne l'empêcha pas de célébrer la messe de Noël et d'entendre les confessions. Il se mit ensuite au lit pour ne plus se relever: il mourut le 31 décembre, alors que le village était entièrement isolé par les neiges. Plus tard, lorsque de la ville les pères vinrent chercher le corps du Père Régis, les villageois refusèrent de le rendre. Ainsi ce village se transforma presque aussitôt en un lieu de pèlerinage et l'est encore de nos jours où Régis a son tombeau toujours très vénéré.
Jean-François Régis fut canonisé en 1737 par le pape Clément XII. La basilique Saint-Régis de Lalouvesc, construite au XIXe siècle lui est consacrée.
La commune de Saint-Régis-du-Coin (42) porte son nom en son hommage. En effet, les habitants du village du Coin pris par le remords du mauvais accueil réservé à celui qui deviendra Saint Jean François Régis ajoutèrent "Saint-Régis" à l'appellation de la commune, ce qui en fait la seule en France à porter le nom de cet apôtre du Velay et du Vivarais.
Saint Jean-François Régis est patron des Jésuites de la province de France.
Le GR 430 ou sentier de "Saint Jean-François Régis"permetde mettre ses pas sur ceux du saint homme, il rejoint le Puy en Velay à la Louvesc en Ardèche. Il s'agit d'un circuit de 9 jours dans les hauts plateaux du Vivarais et à travers les vallées du Velay et de la Haute-Ardèche. Les topoguides correspondant sont disponibles à la Croisée des Chemins(Comité Départemental de la Randonnée Pédestre) ou auprès de l'Office de Tourisme du Meygal.
Sources :
- Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.Les saints du jour, (2) ; (3) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 116.
La trinité de personnes en Dieu est un concept divin concernant la réalité de Dieu que l'on trouve dans toute l'Écriture sainte. Même si le mot lui-même ne s'y trouve pas, d'autres mots ne sont pas dans la Bible (comme le mot bible lui-même) ; Pourtant cela ne signifie pas que ces concepts ne sont pas des réalités.
1. Jésus est pleinement Dieu ; le Christ est ''incréé'' et divin de même essence que le Père = condamnation de l'hérésie arienne (Nicée I 325)
2. Le Saint-Esprit est pleinement Dieu (Constantinople I 381)
3. Il n'y a dans le Christ qu'une seule personne, vrai Dieu et vrai homme (Ephèse 431) ;
-> condamnation de l'hérésie de Nestorius, primat de Constantinople pour qui les deux natures dans le Christ étaient sans influences de l'une sur l'autre.
-> Marie est la Mère de Dieu.
4. Le Christ est une seule personne, divine et humaine, son humanité n'est pas "absorbée" par la nature divine
L'unité des deux natures est ''sans mélange, sans confusion, sans division et sans séparation'', définition négative soulignant un mystère qui nous dépasse. (Chalcédoine 451)
5. Le Fils est une seule personne dans deux natures (Constantinople II 553 sous Justinien)
6. Le Christ a deux volontés, humaine et divine (Constantinople III 680-681)
7. Le Christ peut être vénéré par des images, condamnation de l'iconoclasme (Nicée II 787)
En France, Charles V fixa à trois les fleurs de lys des armes de France qui jusque-là étaient nombreuses et en semis. Il prit cette décision en l'honneur et pour représenter les trois Personnes de la Sainte Trinité.
Pourquoi la Trinité est-elle le modèle insurpassable de l’amour ?
Dieu nous appelle à partager sa vie d'amour.
Le meilleur moyen d'y parvenir est de contempler et d'imiter les trois Personnes divines en greffant notre amour sur celui qui circule entre le Père, le Fils et l'Esprit Saint. (Aleteia)
Baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit veut dire plonger l'homme dans cette Réalité même que nous exprimons par le nom du Père, Fils et Saint-Esprit, la Réalité qu'est Dieu dans sa divinité. Le baptême plonge l'homme dans cette réalité qui s'est ouverte à l'homme. Rien de plus réel que cette ouverture, cette communication, ce don à l'homme du Dieu ineffable.
S. Jean-Paul II en 1980, lors de son premier voyage en France, in Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 450
Définition de la Trinité
"Un des mystères fondamentaux de la religion chrétienne ... consiste à croire que Dieu unique subsiste en trois personnes distinctes, ayant la même nature, la même essence, la même éternité, la même puissance, et la même volonté ; ces trois personnes (le terme trois hypostases est préféré à "trois personne" pour parler de Dieu car il n'y a dans le Christ Jésus qu'une seule personne, divine et humaine. Concile de Chalcédoine 451. NdCR.) sont distinguées par les relations et les rapports qu'elles ont entre elles.
La première n'a point de principe ; elle est au contraire le principe des deux autres ; c'est pourquoi on l'appelle le Père. La seconde procède du Père par une voie ineffable appelée génération ; c'est pourquoi on lui donne le nom de Fils. La troisième personne procède des deux autres par une autre voie ineffable qui n'est pas la génération ; on la nomme le Saint-Esprit. (Abbé François-Marie Bertrand, Dictionnaire universel, historique et comparatif de toutes les religions du monde, Abbé Migne éditeur, Ateliers catholiques du Petit-Montrouge Paris 1851, tome quatrième, p. 935.)
"On trouve assez fréquemment dans la Bible le titre de Fils ou Enfants de Dieu, appliqué
1° aux anges, en qualité de ministres et de serviteurs du Tout-Puissant, ou parce que leur nature a plus de ressemblance que celle des hommes avec la nature de Dieu;
2° aux rois, qui sont regardés comme les vicaires et les représentants de Dieu sur la terre, et que l'on suppose animés et inspirés de l'esprit divin, lorsqu'ils sont vertueux; c'est dans ce sens que le Psalmiste s'écrie en parlant aux rois : 'Pour moi, je dis : vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut; mais vous mourrez comme le reste des humains.' Les Grecs appelaient de même les rois, fils de Jupiter;
3° aux hommes pieux et surtout aux Israélites, qui formaient par excellence le peuple de Dieu. Mais dans ces derniers cas, le titre de Fils de Dieu est purement honorifique, ou n'exprime qu'une forme d'adoption ; tandis que la seconde personne de la sainte Trinité est Fils de Dieu par nature, et en conséquence d'une génération éternelle." (Abbé François-Marie Bertrand, Dictionnaire universel historique et comparatif des religions du monde, 1849, Migne éditeur, tome 2e, p. 728.)
"Le dogme de la Sainte Trinité a toujours été considéré dans le christianisme comme un mystère : le plus fondamental, et le plus insondable. Jésus-Christ lui-même dit : 'Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, comme nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler.' (Mt 11,27)" (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 68.)
On peut bien croire en Dieu d'une manière vague, mais si l'on n'a pas la foi en Jésus-Christ, Son Fils, on n'a pas la foi, le Fils étant sous le ciel, le seul nom donné aux hommes qui puisse nous sauver (Ac 4, 12), le chemin, la vie et la vérité (Jn 14,6) nous conduisant au Père. Et la foi en Jésus-Christ est une vertu théologale qui est une grâce qui nous est donnée par Dieu.
"Le mystère de la Très Sainte Trinité est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne" (CEC 234);l'enseignement le plus fondamental et le plus essentiel de la "hiérarchie des vérités de la foi". On ne peut le savoir que s'il a été révélé d'en haut (CEC 237). De même, "Dieu seul peut nous en donner la connaissance en Se révélant comme Père, Fils et Saint-Esprit." (CEC 261)
Cela ne signifie pas que le dogme de la Trinité est contraire à la raison ou que la raison ne peut pas être appliquée à un degré quelconque (cf. CC 154).
Pourtant, pour cette ouverture au Réel qu'est Dieu, nul besoin d'une "initiation", il suffit d'abord d'accueillir le don de Dieu, et d'ouvrir son cœur à Dieu. Comme l'a dit Saint Anselme, "je ne cherche pas à comprendre afin de croire, mais je crois afin de comprendre. Car je crois ceci - à moins que je crois, je ne comprendrai pas.", Ou Saint Augustin de même : "Crois pour comprendre ... et comprends donc pour croire." (Voir Is 7,9)
« C'est par le mystère de l'auguste et incompréhensible Trinité que Dieu paraît véritablement Dieu, et infiniment supérieur à tout ce qui n'est pas Dieu. Rien de tout ce que les plus sublimes génies ont pu concevoir de cet Être suprême, n'approche des hautes idées que nous en fournit ce mystère adorable. Il nous présente une nature infinie, infiniment simple, et en même temps infiniment, éternellement, et nécessairement féconde, mais dont la fécondité ne détruit pas l'infinie simplicité ; un Dieu existant en une seule nature et substance, et en même temps en trois personnes, le Pères, le Fils et le Saint-Esprit.
« Mais comment concevoir trois personne subsistantes dans une même et unique Essence, ou nature infiniment simple ?
"Voici comment on peut exposer philosophiquement ce dogme
"Dieu le Père ne peut pas subsister sans avoir la conscience de lui-même, autrement il ne serait qu'un être inerte et impuissant ; or, en se connaissant, et en se comprenant lui-même avec ses perfections infinies, il produit la parole de l'entendement divin, éternellement subsistante, vraie image de lui-même et consubstantielle avec lui. C'est cette parole intérieure, ce raisonnement de la personne divine qui est le Fils.' La connaissance que le Père a de Lui est tellement parfaite qu'elle comporte toute sa substance sous la perfection de Personne (c'est le "Verbe", Parole mentale = le Fils).
AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. (Jn 1,1)
La Trinité, déjà dans le premier chapitre de la Genèse (Bible) où Dieu crée par sa Parole, "Dieu dit" (Verbe) https://www.youtube.com/watch?v=xs11AqFKnJg
"Il en est de même en nous, … car lorsque l'entendement humain crée, saisit et conçoit un objet, il s'en forme une image en lui-même, et cette image est appelée par les philosophes la parole de l'intelligence ou l'idée, pour la distinguer de la parole extérieure ou de l'expression par laquelle nous manifestons nos pensées et les communiquons au-dehors.
"Mais cette parole de l'intelligence est en nous muable et fugitive, un pur mode, un accident, non une substance réelle ou quelque chose qui subsiste de soi-même, tandis que Dieu étant essentiellement immuable, ne peut être le sujet d'aucun mode ou accident ; Il est incapable de la moindre altération, bien différent en cela des esprits créés ... C'est pourquoi le Père, par la connaissance infinie qu'il a de lui-même produit une parole intérieure de son intelligence qui est une vraie subsistance ou personne ; et, comme cet acte est nécessaire en lui, il s'en suit que cette subsistance ou personne est produite et engendrée de toute éternité, et que le Fils est aussi ancien que le Père.
"Il en est de même de la troisième personne ; le Père n'a pu engendrer son Fils sans l'aimer ; de même le Fils n'a pu être engendré du Père sans lui rendre un amour égal à cause des perfections divines qui forment leurs attributs mutuels ; Or c'est cet amour mutuel qui est le Saint-Esprit, autre subsistance réelle, permanente et distincte qui procède des deux autres personnes.
"Dieu étant un être éternel, infiniment simple, infiniment fécond, il connaît toutes les infinies perfections, et cette connaissance est dans la substance divine & n'est point distinguée de la substance divine, parce que cette substance est infiniment simple.
"Dieu étant infiniment parfait, et se connaissant parfaitement lui-même, il s'aime infiniment et nécessairement ; et cet amour est dans la substance divine, et ne peut être distingué de la substance divine, parce qu'il ne peut rien y avoir dans cette substance qui soit opposé à son infinie simplicité.
"Cependant nous concevons que la connaissance n'est pas le principe ; que l'amour n'est pas la connaissance ; et que le principe, la connaissance & l'amour, c'est nécessairement et substantiellement Dieu lui-même, toujours UN, toujours unique, toujours infiniment simple.
"Le principe, c'est le Père ;
"la connaissance qui est substantiellement et éternellement dans le Père, c'est le Fils ;
"l'amour qui est substantiellement et éternellement dans le Père & le Fils, c'est le Saint-Esprit."
Saint Athanase († 379) dans sa dispute contre Arius, saint Basile († 379) dans son livre sur le Saint Esprit (chap 16), saint Grégoire de Naziance dans son discours sur Néron, Didyme l’aveugle dans son premier livre sur le Saint Esprit, saint Ambroise († 397) dans son livre 3 sur le Saint-Esprit (chap 2), saint Augustin († 430) livre 1 contre Maximin, saint Grégoire de Nysse († 395) dans son livre "que l’Esprit saint est Dieu", et tous les autres pères enseignent très clairement et très fréquemment que l’Esprit saint est Dieu.
"L'homme porte en lui-même une image imparfaite de la Trinité divine
"Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité." (Livre de la Sagesse 2,23)
L'homme est image, non d'un Dieu solitaire, mais d'un Dieu qui est en relation. S. Augustin l'explique: "l'âme humaine reflète la Trinité par ses trois puissances (la mémoire, l'intelligence, l'amour).
Expliqué autrement, ce sont les trois puissances ou faculté de notre âme : la connaissance, le jugement et la volonté. La première est le principe des autres, qui ne peuvent subsister sans elle. Le jugement procède de la connaissance seule, et la volonté est produite par la connaissance réunie au jugement. (François-Marie BERTRAND, Dictionnaire universel, historique et comparatif de toutes les religions du monde, tome quatrième, Abbé Migne éditeur, Ateliers catholiques du Petit-Montrouge Paris 1851, p. 935-936.)
L'homme est image d'un Dieu en communion, non d'un Dieu isolé.
Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi.
C'est le projet de Dieu d'une union de toutes les créatures avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Dieu ne veut pas rester seul avec le Fils. Il veut se multiplier, se communiquer aux hommes "moi en eux, et toi en moi", afin "qu'ils deviennent ainsi parfaitement Un" (Jn 17,23) La fin ultime de toute l’économie divine, c’est l’entrée des créatures dans l’unité parfaite de la Bienheureuse Trinité" (cf. Jn 17, 21-23). (CEC n° 260). "Voici que je fais toutes choses nouvelles." (Ap 21, 5). "Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né." (2 Co 5, 17).
Prier une personne revient à prier les trois personnes car elles agissent par unité d’opération
Les trois personnes ne sont pas en concurrence les unes avec les autres, et elles ne se brouillent pas les unes avec les autres ou avec nous parce que nous pouvons sembler préférer l'une aux autres.
Toutes les actions de Dieu sont trinitaires, fruit des trois personnes. On peut dire qu’on prie le Père dans le nom du Fils à l’aide du Saint Esprit. Saint Paul nous dit aussi que lorsque nous ne savons pas quels mots utiliser dans la prière, l'Esprit prie pour nous "avec des soupirs trop profonds pour les mots". En d'autres termes, la prière ne commence pas avec nous, mais avec l'Esprit agissant en nous, nous attirant vers le Fils et le Père. (Source: CatholicIrland)
La conscience d'un Dieu trine chez les païens
Le signe de la croix a été pratiqué partout et toujours dans des circonstance solennelles, avec la conscience plus ou moins claire de sa signification. (Source générale : Mgr Jean-Joseph GAUME, Le Signe de la Croix au XIXe siècle, 1869, rééd. Éditions Saint-Sébastien 2016).
Les païens, aussi, faisaient le signe de la croix
Ils l'ont fait en priant et l'ont cru, avec raison, doué d'une force mystérieuse de grande importance. Ils le faisaient en passant le pouce de la main droite sous l'index et le reposant sur le doigt du milieu, de manière à former une croix. Apulée (125-170), philosophe platonicien, en fait foi : "Une multitude de citoyens et d'étrangers, dit-il, étaient accourus au bruit retentissant du spectacle. ... Ils portaient la main droite à leur bouche, l'index reposant sur le pouce; et, par de religieuses prières, l'honoraient comme la divinité elle-même." (Apulée, Asin, Aur, lib. IV.) Quant au murmure d'accompagnements, on connaît les vers d'Ovide (-43 - 18 ap. J.-C.), VI, Métamorph. :
Restitit, et pravido, faveas mihi, murmure Dixit (Il s'est arrêté et m'a dit à voix haute)
Dux mens : simul, faveas mihi, murmure dixi. (Esprit de chef : en même temps, favorisez-moi, murmurai-je.)
Cette manière de faire le signe de la croix est tellement expressive qu'elle est demeurée même de nos jours, familière à un grand nombre de chrétiens dans tous les pays. Elle n'était pas la seule connue des païens. Comme les âmes les plus pieuses, ils faisaient le signe de la croix en joignant les mains sur la poitrine, dans les circonstances les plus solennelles, et les plus mystérieuses en même temps, de leur vie publique.
Lorsqu'une armée romaine venait mettre le siège devant une ville, la première opération du général, quel que fût son nom, Camille, Fabius, Métellus, César ou Scipion, était non de creuse des fossés ou d'élever des lignes de circonvallation, mais d'évoquer les dieux défenseurs de la ville et de les appeler dans son camp. La formule d'évocation est trop longue pour une lettre. Tu la trouveras dans Macrobe. Or, en la prononçant, le général faisait deux fois le signe de la croix. D'abord, comme Moïse, comme les premiers chrétiens, comme, aujourd'hui encore le prêtre à l'autel, les mains étendues vers le ciel, il prononçait en suppliant le nom de Jupiter. Puis, rempli de confiance dans l'efficacité de sa prière, il croisait dévotement les mains sur sa poitrine. (Satur., lib. III, c. II). Voilà bien le signe de la croix sous deux formes incontestables, universelles et parfaitement régulières. Si ce fait remarquable est généralement ignoré, en voici un autre qui l'est un peu moins. L'usage de prier les bras en croix était familier aux païens de l'Orient et de l'Occident. Tite-Live dira : "À genoux, elles élevaient leurs mains suppliantes vers le ciel et vers les dieux." (Lib. XXXIV.) Denys d'Halicarnasse : "Brutus, apprenant le malheur et la mort de Lucrèce, éleva les mains au ciel et appela Jupiter avec tous les dieux. (Antiquit., lib. IV) Et Virgile : "Le père Anchise, sur le rivage, les mains étendues, invoque les grands dieux." (Æneid., lib . III) Et Athénée : "Darius, ayant appris avec quels égards Alexandre traitait ses filles captives, étendit les mains vers le soleil, et demanda, si lui-même ne devait pas régner, que l'empire fût donné à Alexandre." (Lib. XIII, c. XVII.) Apulée déclare formellement que cette manière de prier n'était pas une exception, une excentricité, mais une coutume permanente : "L'attitude de ceux qui prient, est d'élever les mains au ciel." (Lib. de Mundo)
Les Égyptiens plaçaient la croix dans leurs temples, priaient devant ce signe et le regardaient comme l'annonce d'un bonheur futur. Les historiens grecs Socrate (380-450) et Sozomène (400-448) rapportent qu'au temps de l'empereur Théodose (379-395), lorsqu'on détruisait les temples des faux dieux, celui de Sérapis en Égypte, se trouva rempli de pierres, marquées de caractère hiéroglyphiques en forme de croix. Les néophytes égyptiens affirmaient que ces caractères signifiant la croix, signe de la vie future, suivant les interprètes. (Sozom. , 1. V, c. XVII; - Id., lib. VII, c. XV.)
Sur la valeur interprétatoire et latreutique du signe de la croix, le haut Orient était d'accord avec l'Occident, le Chinois et le Romain.
Les Gaulois croyaient en Toutatis, Hésus et Taranis, la triade celtique était "une ébauche de conception trinitaire" (Anne Bernet). Ils vénéraient un seul dieu en trois personnes, ce qui expliquerait la relative facilité avec laquelle l'Eglise a finalement converti les pays celtes. On a conservé une statue du "dieu à trois têtes" du IIe siècle ap. J-C. On trouve cette image dans le livre de Régine Pernoud, "Les Gaulois", avec cette légende : "Le dieu à trois têtes. IIe siècle ap. J.-C."
Le dieu à trois têtes, IIe siècle ap. J-C.
"Les Saints Forts ne sont autres que les habitants d'un village du pays carnute. Ils reconnurent aussitôt la Virgo paritura (la Vierge qui enfantera) qu'adoraient leurs ancêtres dans la Vierge Mère que leur annonçait un missionnaire. Convertis en masse, les Carnutes refusèrent d'abjurer leur foi, qui renouait si bien avec les plus hautes aspirations de l'ancienne religion celte. Ils furent jetés vivants dans le puits que l'on voit toujours sous la cathédrale de Chartres." (Anne BERNET, Clovis et le Baptême de la France, Editions Clovis, Condé-sur-Noireau 1996, p. 81.) Sainte Anne, la mère de la Vierge Marie, était déjà connue et vénérée chez nous en France, avant l'apparition du christianisme. "Elle est ainsi évoquée, écrit Anne Bernet, selon les lieux et les circonstances, sous le nom d'Epona ou de Rigantona...; sous le nom d'Anna ou de Dana, aïeule des dieux et des hommes... ; et parfois sous ceux de Belisima (la 'Très Brillante') ou de Rosmerta.
Des sept manières de faire le signe de la croix, les païens en connaissaient trois.
À leurs yeux, il avait une signification réelle, une valeur considérable, quoique plus ou moins mystérieuse, suivant les lieux, les temps et les personnes.
"Il est infiniment remarquable, dit Gretzer (1562-1625), que dès l'origine du monde Dieu a voulu tenir constamment la figure de la croix sous les yeux du genre humain, et organisé les choses de manière que l'homme ne pût presque rien faire sans l'intervention du signe de la croix. (De Cruce, lib. I, c. III.)
"Pour tenter la fortune et aller chercher des richesses aux extrémités du monde, le navigateur a besoin d'un navire. Le navire ne peut voguer sans mât, et le mât avec ses vergues forme la croix. (S. Hier., in c. XI Marc.) Sans elle nulle direction possible, nulle fortune à espérer. (Orig. Homil. VIII, in divers.)
"Le laboureur demande à la terre sa nourriture, la nourriture des riches et des rois. Pour l'obtenir, il lui faut une charrue. La charrue ne peut ouvrir le sein de la terre si elle n'est armée de son couteau; et la charrue armée du couteau forme la croix." (S. Maxim. Taur., ap. S. Ambr., t. III, ser. 56, etc.)
"Que nous montrent chez les Romains les cantabra et le siparia des étendards, sinon la croix ?
"Les uns et les autres sont des lances dorées surmontées d'un bois, placé horizontalement, d'où pend un voile d'or et de pourpre.
Les aigles aux ailes déployées placées au haut des lances et les autres insignes militaires, toujours terminés par deux ailes étendues, rappellent invariablement le signe de la croix.
"Monuments des victoires remportées, les trophées forment la croix. La religion des Romains est toute guerrière; elle adore les étendards; elle jure par les étendards; elle les préfère à tous les dieux : et tous ses étendards sont des croix : omnes illi imaginum suggestus insignes monilia crucium sunt." (Tertull. Apolog. XVI.) Aussi, lorsqu'il voulut perpétuer le souvenir de la croix par laquelle il avait été vaincu, Constantin n'eut point à changer l'étendard impérial, il se contenta d'y faire graver le chiffre du Christ, comme s'il lui importait seulement de nommer Celui de qui il avait eu la vision et non l'objet de cette vision." (Euseb. lib. IX Histor., 9.)
"Le ciel lui-même est disposé en forme de croix.
Que représente les quatre points cardinaux, sinon les quatre bras de la croix et l'universalité de sa vertu salutaire ? La création tout entière porte l'empreinte de la croix. Platon lui-même n'a-t-il pas écrit que la Puissance la plus voisine du premier Dieu s'est étendue sur le mine en forme de croix." (S. Maxim. Taur., apud S. Ambr., t. III, serm. 56 ; - S. Hier., in Marc, XI ; - Tertull., Apol., XVI; - Orig., Homil. VIII in divers.)
De là cette réponse péremptoire de Minucius Félix († en 250 à Rome) aux païens qui reprochaient aux chrétiens de faire le signe de la croix : "Est-ce que la croix n'est pas partout ? leur disait-il. Vos enseignes, vos drapeaux, les étendards de vos camps, vos trophées, que sont-ils, sinon des croix ornées et dorées ? Ne priez-vous pas comme nous, les bras étendus ? Dans cette attitude solennelle, n'employez-vous pas alors aux chrétiens adorateurs d'un Dieu unique, et qui ont le courage de confesser leur foi au milieu des tortures, en étendant leurs bras en croix ? Entre nous et votre peuple, quelle différence y a-t-il, lorsque les bras en croix, il dit : Grand Dieu, vrai Dieu, si Dieu le veut ? Est-ce le langage naturel du païen, ou la prière du chrétien ? Ainsi, ou le signe de la croix est le fondement de la raison naturelle, ou il sert de base à votre religion." (Octav.)
Le concept de la Trinité dans l'Ancien Testament
Dieu" en hébreu אֱלֹהִים ('ēlohîm)est écrit au pluriel
De même, selon la spécialiste française de l'hébreu biblique, Danielle Ellul, le terme "Dieu" en hébreu אֱלֹהִים ('ēlohîm)est écrit au pluriel :
"Dieu est le terme le plus usité pour désigner Dieu. Malgré sa forme pluriel(d'intensité ou de majesté) il est habituellement accompagné d'un verbe au singulier. (Le verbe est au pluriel quand le sujet désigne les anges ou les divinités païennes)." (Danielle ELLUL, Apprendre l'Hébreu biblique par les textes en 30 leçons, Cerf, 4e édition, Paris 2003, p. 57.)
"Elohim dit : faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance…"
Au Commencement, Dieu(x). En hébreu Bereshit bara Elohim... Elohim est un pluriel mais le Verbe est au singulier.
(1) ‘’AU COMMENCEMENT’’, lorsque ‘’Dieu créa le ciel et la terre’’ (Gn 1,1);
(2) ‘’le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux’’ (Gn 1,2). C’est l’Esprit de Dieu.
(3) Et la Bible ajoute : ‘’Dieu dit : ‘Que la lumière soit.’ Et la lumière fut.’’ (Gn 1,3) C'est la Parole de Dieu (ou Verbe du Prologue de S. Jean 1,14"AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. [...] Et le Verbe s’est fait chair, , il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire.")
Il y a Dieu le Père (1), l’Esprit ou Souffle (2), qui est la Parole ou Verbe, le Fils (3) dès les trois premiers versets de la Bible, les trois à l'oeuvre dès la Création.
L'homme est une lointaine image de Dieu, créée sur la terre pour imiter celle du Ciel.
L'homme est un corps, un esprit, une âme.
"Dieu dit : 'Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance.'" (Gn, 1, 26)
"L'expression 'notre image' ne veut pas dire qu'il y a plusieurs dieux.
Le 'notre' et un signe de majesté, et les théologiens catholiques y ont vu une anticipation de l'expression sainte Trinité.
Dieu dit 'nôtre' image parce qu'il y a trois Personnes en Dieu qui créent ensemble.
Cependant, puisqu'elles sont consubstantielles, Dieu est Un.
La polémique est ainsi résolue par la Trinité, donc l'Intelligence du christianisme est nécessaire à la compréhension de la Genèse."
(Cf. Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2 De la Révélation à l'apostasie, éditions du Verbe Haut 2023, p. 52.)
Pourquoi Dieu fait-il l'homme à son image et pourquoi l'Incarnation ?
"Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous. " Genèse 3,22
Ce n'est pas un Roi qui parle à sa cour... Les anges ne participent ni à la Création, ni au plan du Salut. Ce "nous", ce sont les personnes divines entre elles, dialoguant comme dans Jean 17 où Jésus parle au Père. Le plan du salut est déjà en germe dans l'Ancien Testament et il est trinitaire.
La Raison se trouve en Dieu.
"Le Christ Verbe incarné offre à l'humanité la connaissance rationnelle."
Dieu ouvre une ère nouvelle qui met fin à l'Antiquité, où la métaphysique ancienne – les cultes du cosmos – était partout moniste, alors que celle du christianisme est dualiste (dualisme de l'être : 1- Dieu Créateur et 2 - les créatures, qui ne sont pas une seule et même chose. Dieu et ses créatures ne doivent pas être confondus = hérésie panthéiste).
"L'Incarnation est ainsi le plus grand événement de l'Histoire sur le plan religieux, mais également philosophique et politique."
(Cf. Alain Pascal, Pour une révision totale de l'Histoire, Faire table rase de la table rase, Les Éditions du Verbe haut, La Courneuve 2024, p. 65-73)
Saint Paul fait écho à cet homme fait à l'image de Dieu dans sa première lettre aux Corinthiens :
''ce qui est semé corps physique ressuscite corps spirituel ; car s’il existe un corps physique, il existe aussi un corps spirituel. L’Écriture dit : Le premier homme, Adam, devint un être vivant ; le dernier Adam – le Christ – est devenu l’être spirituel qui donne la vie. Ce qui vient d’abord, ce n’est pas le spirituel, mais le physique ; ensuite seulement vient le spirituel. Pétri d’argile, le premier homme vient de la terre ; le deuxième homme, lui, vient du ciel. Comme Adam est fait d’argile, ainsi les hommes sont faits d’argile ; comme le Christ est du ciel, ainsi les hommes seront du ciel. Et de même que nous aurons été à l’image de celui qui est fait d’argile, de même nous seronsà l’image de celui qui vient du ciel.'' (1 Co 15,44-49)
Si le Christ, Verbe incarné est l'image du Père, l'homme a été créé à l'image du Christ. Ce thème central dans la pensée biblique et chez les Pères grecs est l'élément fondamental de l'anthropologie chrétienne franciscaine de S. Bonaventure. (Dictionnaire des saints et Grands témoins du christianisme, Sous la direction de Jean-Robert ARMOGATHE et André VAUCHEZ, CNRS Éditions, Paris 2019, p. 174.)
Retraçant l'image auguste de Dieu que l'homme porte en lui-même et le conjurant d'en faire l'objet continuel de son imitation, Bossuet expliquera :
"Cette Trinité, incréée, souveraine, toute-puissante, incompréhensible, afin de nous donner quelque idée de sa perfection infinie, a fait une Trinité créée sur la terre... Si vous voulez savoir qu'elle est cette Trinité créée dont je parle, rentrez en vous-mêmes, et vous la verrez; c'est votre âme..." (Sermon sur le mystère de la Sainte Trinité, t. IV, édit. 1846, in Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 364-365.)
Le trisagion d'Isaïe 6,3 mentionne le Dieu trois fois saint
''Ils se criaient l’un à l’autre : 'Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur de l’univers (Deus Sabaot) ! Toute la terre est remplie de sa gloire.''' (Is 6,3)
Pourquoi trois fois "saint"?
« [...] Un exemplaire fort ancien de ce targoun tomba entre les mains de Pierre Galatin, frère franciscain, inventeur au XVIe siècle du terme latinisé "Jéhovah". Celui-ci trouva dans ce targoun la paraphrase suivante du trisagion d'Isaïe, ch. VI, v. 3 : "Saint le Père, Saint le Fils, Saint l'Esprit-Saint !"
Déjà dans la liturgie céleste, la Trinité est-elle chantée.
Le même Galatin, à propos du tétragrammeיהוה Jéhovah en cite des explications ou interprétations hébraïques en douze et quarante-deux lettres : la première se traduirait par ces paroles : Père, FilsetEsprit de sainteté; et la seconde par ces mots : Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, l'Esprit de Sainteté est Dieu; cependant ce ne sont pas trois dieux, mais un Dieu unique.
Et Jésus, la Parole de Dieu, deuxième personne de la Trinité, avertit Jérusalem : ''Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, ... je vous le déclare : vous ne me verrez plus désormais jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !'' (Mt 23,37) C'est-à-dire que les Juifs ne le reverront plus jusqu'à ce qu'ils se convertissent au Dieu trine de la Bible.
« Le Galé-Razaya ou Révélateur des mystères, livre composé au IIe siècle par Juda le Saint (135-217), rédacteur de la Mischna (ou première partie du talmud qui recueille les constitutions et les traditions des magistrats et des docteurs juifs), nous offre ce passage remarquable :
"Traduction littérale : 'Considère que le nom tétragrammaton dénote, d'après son orthographe, un Dieu procréateur.
Or, il n'est pas de procréateur sans procréé, et il faut qu'il procède un amour du procréateur vers le procréé, de même que du procréé vers le procréateur; autrement, ils seraient séparés l'un de l'autre et formeraient deux essences distinctes, tandis qu'à la vérité le procréateur et le procréé, et l'amour, procédant de tous les deux, sont une seule essence; c'est pour cette raison que dans ce nom (tétragrammaton) est renfermé le nom des douze lettres qui forment les mots Père, Fils et Saint-Esprit; et sache que ce mystère est un des secrets du Très-Haut.
Il convient de le dérober aux yeux des hommes jusqu'à la venue du Messie, notre juste.
Je te l'ai révélé; mais le secret de Jéhovah est réservé pour ceux qui le craignent.'
Par ailleurs, « le livre Kozri dit : "La sagesse est trois en une. L'être divin est unique. La distinction des numérations que nous admettons en lui ne consiste que dans une certaine distinction dans la même essence."
Cet ouvrage de M. Drach, d'une inattaquable érudition démontre sans réplique qu'il n'est pas un principe de la morale, des dogmes et du culte catholique, qui ne se trouve implicitement ou formellement dans la loi mosaïque, jusque dans ses prescriptions cérémonielles.
Dans De l'Harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, tome 1, Paul Mellier éditeur, Paris 1844, lecture en PDF p. 201, Paul L.B. Drach ajoute : "Dans les extraits de Rabbi Juda, que nous avions faits forts jeunes, étant étudiant, nous regrettons de ne pas trouvé le passage mentionné par plusieurs savants, passage où le Galé-Razaya explique le nom (De Dieu) en quarante-deux lettres par les mots suivants qui se forment effectivement de nombre de lettres ... ; c'est-à-dire Dieu Père, Dieu Fils, Dieu Saint-Esprit. Trois en un, Un en trois."
Selon Saint Epiphane (310-403), évêque de Salamine né dans un village de Judée d'une famille juive d'agriculteurs et "profondément instruit des choses de sa nation", "les hommes éclairés parmi les hébreux enseignèrent de tout temps, et avec une entière certitude, la Trinité dans une unique essence divine" (Ad. haeres., lib. I, haer. 5.), moins clairement toutefois que les apôtres et les Pères.
"Un autre enfant d'Israël, non moins versé dans l'histoire religieuse de la synagogue, Paul. L. B. Drach (1791-1865) s'exprime ainsi :
"Dans les quatre Évangiles, on ne remarque pas plus la Révélation nouvelle de la sainte Trinité, point fondamental et pivot de toute la religion chrétienne, que celle de toute autre doctrine déjà enseignée dans la synagogue, lors de l'avènement du Christ : comme, par exemple, le péché originel, la création du monde sans matière préexistante et l'existence de Dieu.
"Quand Notre-Seigneur donne à ses disciples, qu'il avait choisis parmi les Juifs, la mission d'aller prêcher son saint Évangile aux peuples de la terre, il leur ordonne de les baptiser au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit." (Mt 28,19).
En effet, "quiconque est familiarisé avec ce qu'enseignaient les anciens docteurs de la synagogue, surtout ceux qui ont vécu avant la venue du Sauveur, sait que la Trinité en un Dieu unique était une vérité admise parmi eux depuis les temps les plus reculés." (Paul. L. B. Drach, De l'harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, in Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 367.)
Le Dictionnaire universel de toutes les religions de François-Marie BERTRAND indique qu'« il entrait sans doute dans les desseins de la Providence que le dogme trinitaire ne fût pas exposé nettement dans l'Écriture, car il était à craindre qu'il ne favorisât le penchant des Israélites au polythéisme.
« [...] Cependant, lorsque l'on étudie avec attention le Talmud, les paraphrases chaldaïques, le Zohar, les anciens commentateurs de l'Ecriture sainte, on ne peut s'empêcher de conclure que le mystère de la Sainte Trinité faisait partie de l'enseignement isotérique de la Synagogue; très fréquemment ils interprètent en ce sens certains passages, qui autrement paraissent obscurs. Jonathan, fils d'Ouziel, qui florissait un peu avant la naissance du Christ, s'exprime ainsi sur ces paroles du Psaume II,7 : "Jéhovah m'a dit : Tu es mon Fils. ''Ces deux, Père et Fils, sont trois en union avec une troisième personne, et ces trois personnes ne forment qu'une substance, qu'une essence, qu'un Dieu."
Dieu peut-il se faire homme ? Un juif du premier siècle répond oui. Philon dans Contre Caïus, en réponse à Caïus qui voulait qu'on le considère comme Dieu :
''(118) Il ne s'agissait pas d'ailleurs d'une chose sans portée, mais de la plus grave de toutes : faire d'un homme, d'un être engendré et périssable l'image de l'être incréé, éternel ! Les Juifs jugeaient que c'étaient le comble de l'impiété et de la profanation : Dieu se changerait plutôt en homme que l'homme en Dieu.''
Ce passage a été commenté par le professeur Brant Pitre, spécialiste américain du Nouveau Testament,dans son récent livre ''Jesus and Divine Christology'' (2024).
''Philon ne formule pas cette affirmation dans le cadre d'une spéculation théologique abstraite, mais dans le contexte impérial concret d'explication des raisons pour lesquelles le peuple juif dans son ensemble refuse de s'engager dans l'impiété consistant à offrir un culte à l'empereur Caligula en se prosternant (proskynesis) devant lui comme s'il était l'un des dieux (theon) ou des demi-dieux (hemitheon).
En bref : dans le contexte d'une confession sans équivoque du monothéisme et de la monolâtrie juives primtives, Philon déclare qu'il serait plus probable que le Dieu unique devienne un être humain plutôt qu'un être humain devienne Dieu !''
''Étonnamment, la déclaration capitale de Philon selon laquelle le Dieu d'Israël pourrait éventuellement devenir un être humain n'est pas seulement ignorée dans les principales ouvrages sur le Jésus historique ; elle est ignorée dans les principales études sur le monothéisme juif et la théologie christique primitive. Pourtant elle est extrêmement importante. En effet, si un monothéiste juif du premier siècle comme Philon pouvait affirmer que le Dieu unique d'Israël pouvait devenir humain, alors il est contextuellement plausible pour un monothéiste juif du premier siècle comme Jésus de Nazareth de suggérer que les prophéties scripturaires sur la venue de Dieu s'accomplissent (d'une manière ou d'une autre) en sa propre personne.'' (Brant Pitre, ibid., pp. 276-277.)
Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : « [...] Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon. »
Dieu donne à la femme "une mission eschatologique. C'est dans la descendance de la femme que doit venir Celui qui écrasera la tête du Serpent" (Gn 3, 14-15). Or, ce rôle éminent ne peut être compris sans le christianisme, puisque Jésus naîtra de la Vierge Marie, qui est la 'nouvelle Ève'. Le christianisme valorise ainsi la femme. [...] La femme se sera 'Mère du Fils', c'est-à-dire 'Mère de Dieu', ce qui est annoncé dans la Genèse, mais ne s'accomplit qu'avec le Christ.
"Sans l'Incarnation, pas de Rédemption, [...] la femme ne rachèterait pas le péché originel. Mais par une femme, la Vierge Marie, femme réelle, le Féminin portera le Sauveur qui rachètera le Péché originel. (Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2 De la Révélation à l'apostasie, ibid., p. 58-59; 81.)
"[...] [L]a Genèse n'acquiert son sens qu'avec l'Incarnation." (Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2ibid. p. 81.),
Après la Chute, la chair est corrompue (l'humain devient mortel), l'âme aussi. Elle est déchue de son état primordial, la communion spirituelle avec Dieu. D'où la nécessité du Fils pour la Rédemption de l'humanité. Il descendra dans la condition humaine par la femme (Marie la nouvelle Ève et viendra restaurer l'état primordial, la communion avec Dieu, non plus seulement le Père, mais aussi le Fils et le Saint-Esprit. La Trinité est donc nécessaire à la compréhension de la Genèse, c'est ce qui fait l'intelligence supérieure du christianisme." (Alain PASCAL, L'Intelligence du Christianisme, tome 2 De la Révélation à l'apostasie, ibid., p. 65.)
Le Fils "Sagesse" et "Parole" de Dieu dans le Livre des Proverbes chapitre 8 (Cf. Gn 1,3 ; et Prologue de Saint Jean 1,1-14)
N’est-ce pas la Sagesse qui appelle, la raison qui élève sa voix ?
Oui, c’est la vérité que je ne cesse d’annoncer, mes lèvres ont la malice en horreur.
Les paroles de ma bouche ne sont que justice ; en elles, rien d’oblique ni de retors
Moi, la Sagesse,[...] Par moi, les rois agissent en rois et les souverains édictent ce qui est juste,
par moi, les princes agissent en princes : tous les chefs ont autorité dans le pays.
[...] Avant les siècles j’ai été formée, dès le commencement, avant l’apparition de la terre.
Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée, quand n’étaient pas les sources jaillissantes.
Avant que les montagnes ne soient fixées, avant les collines, je fus enfantée,
avant que le Seigneur n’ait fait la terre et l’espace, les éléments primitifs du monde.
Quand il établissait les cieux, j’étais là, quand il traçait l’horizon à la surface de l’abîme,
qu’il amassait les nuages dans les hauteurs et maîtrisait les sources de l’abîme,
quand il imposait à la mer ses limites, si bien que les eaux ne peuvent enfreindre son ordre, quand il établissait les fondements de la terre.
Et moi, je grandissais à ses côtés. Je faisais ses délices jour après jour, jouant devant lui à tout moment,
jouant dans l’univers, sur sa terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes."
Le Livre des Proverbes, chapitre 30, 1-4 que la tradition attribue à Salomon (970-931 av. J.-C.), roi d'Israël, annonce le Fils de Dieu :
"Paroles d’Agour, fils de Yaqé, de Massa. Oracle de cet homme pour Ytiel, pour Ytiel et Oukal.
"[...] Qui est monté au ciel et en est descendu ? Qui a retenu le vent au creux de sa main ? Qui a serré les eaux dans son manteau ? Qui a fixé toutes les limites de la terre ? Quel est son nom ? Quel est le nom de son fils ? Sans doute, tu le sais !"
Au Psaume 109 (110), 7, David écrit: "Oracle du Seigneur à mon seigneur : « Siège à ma droite, * et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône. »" Et lorsque Jésus interroge les pharisiens qui se trouvaient réunis, il leur demande : « Quel est votre avis au sujet du Christ ? de qui est-il le fils ? » Ils lui répondent : « De David. » Jésus leur réplique : « Comment donc David, inspiré par l’Esprit, peut-il l’appeler “Seigneur”, en disant : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : “Siège à ma droite jusqu’à ce que j’aie placé tes ennemis sous tes pieds” ? Si donc David l’appelle Seigneur, comment peut-il être son fils ? Personne n’était capable de lui répondre un mot et, à partir de ce jour-là, nul n’osa plus l’interroger. » (Mt 22, 41-46)
Dieu apparaît à Abraham sous la forme de trois hommes, lorsqu'il lui annonce sa descendance (Gn 18,10), à savoir Isaac, image du christianisme futur ("Car Abraham doit devenir une nation grande et puissante, et toutes les nations de la terre doivent être bénies en lui." Gn 18,18). Et Abraham s'adresse à Dieu apparu sous la forme de trois hommes en disant "Mon Seigneur" au singulier. Saint Justin au IIe siècle avance que l'ange qui parle à Abraham pourrait être Jésus lui-même :
01 Aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham, qui était assis à l’entrée de la tente. C’était l’heure la plus chaude du jour.
02 Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Dès qu’il les vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente et se prosterna jusqu’à terre.
03 Il dit : « Mon seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur.
04 Permettez que l’on vous apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds, et vous vous étendrez sous cet arbre.
05 Je vais chercher de quoi manger, et vous reprendrez des forces avant d’aller plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur ! » Ils répondirent : « Fais comme tu l’as dit. »
06 Abraham se hâta d’aller trouver Sara dans sa tente, et il dit : « Prends vite trois grandes mesures de fleur de farine, pétris la pâte et fais des galettes. »
07 Puis Abraham courut au troupeau, il prit un veau gras et tendre, et le donna à un serviteur, qui se hâta de le préparer.
08 Il prit du fromage blanc, du lait, le veau que l’on avait apprêté, et les déposa devant eux ; il se tenait debout près d’eux, sous l’arbre, pendant qu’ils mangeaient.
09 Ils lui demandèrent : « Où est Sara, ta femme ? » Il répondit : « Elle est à l’intérieur de la tente. »
La sainte Trinité au chêne de Mambré, icône russe d'Andreï Roublev.
Paul L. B. Drach qui commente le chapitre 18 de la Genèse écrit : ''Le texte hébreu du chapitre 18 de la Genèse proclame continuellement, d'un bout à l'autre, la Trinité et l'unité de Dieu. [...] Quelques rabbins prétendent que ce sont tout simplement trois anges sous forme humaine, qui ont reçu l'hospitalité du patriarche. Outre que le texte dit positivement que Jéhova lui-même apparut à Abraham, il n'est pas fait mention d'anges une seule fois dans tout ce récit. (Mais de trois HOMMES. Gn 18,2. Ndlr.)
"[...] Abraham avait accompagné pendant un espace de chemin les hommes quand ils se retirèrent. ("Les hommes se levèrent pour partir et regardèrent du côté de Sodome. Abraham marchait avec eux pour les reconduire."Gn 18,16) Ce n'est que dans le chapitre suivant qu'il est parlé d'anges qui se transportèrent à Sodome. Les deux anges arrivèrent à Sodome, le soir. (Gn 19,1) Ces deux anges n'étaient donc pas les trois Personnes d'Abraham. Si donc le texte du chapitre 18,16 dit: Cum ergo surrexissent inde Viri, direxerunt oculos contra Sodomam (Quand les hommes se furent levés de là, ils tournèrent les yeux vers Sodome), il faut l'expliquer que le Seigneur décida d'y envoyer ces anges.'' (De l'Harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, tome 1, Paul Mellier éditeur, Paris 1844, lecture en PDF p. 447-449 et 565-566)
Philon, membre d'une riche famille royale et peut-être sacerdotale d'Alexandrie (vers 15-10 avant J.-C. - vers 50 après J.-C.), a consacré ses volumineux écrits à la préservation des traditions juives concernant la Loi, les cinq premiers livres de la Bible, dans un cadre philosophique, en partant du principe que la meilleure philosophie grecque était inférieure à l'enseignement de Moïse. Parmi ces traditions, on trouve le commentaire suivant sur Genèse 18,2 : "Et [Abraham dans les plaines de Mamré] leva les yeux et regarda, et voici que trois hommes se tenaient près de lui.
"Lorsque ... l'âme est éclairée par Dieu comme en plein midi, .... elle perçoit alors une triple image d'un sujet, une image du Dieu vivant, et d'autres des deux autres, comme si elles étaient des ombres irradiées par lui."
Le mot ombre n'est pas proprement applicable à Dieu, mais c'est une façon de parler pour rester au plus près de la vérité. Ainsi :
"Celui qui est au milieu est le Père de l'Univers, qui, dans les écritures sacrées, est appelé par son nom propre, Je suis ce que je suis ; et les êtres de chaque côté sont ces puissances les plus anciennes qui sont toujours proches du Dieu vivant, dont l'une est appelée sa puissance créatrice, et l'autre sa puissance royale...."
La Trinité chez les Chrétiens
De l'Église judaïque, le signe de la croix est passé dans l'Église chrétienne
Les premiers fidèles, frappés de l'ancienne manière de bénir avec la figure de la croix, ont été facilement instruits par les apôtres de la signification mystérieuse de ce signe, et naturellement portés à le continuer, en y ajoutant les divines paroles qui en donnent l'explication.
C'est "depuis le IIe siècle, (que le) terme de Trinité (est) utilisé par les théologiens pour exprimer la réalité du Dieu unique, vivant en trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit." (Dominique Le Tourneau, Les Mots du christianisme, Bibliothèque de Culture religieuse, Fayard, La Flèche 2005, p. 629.)
Les grands théologiens chrétiens de l'époque pré-nicéenne particulièrement dignes de mérite, évoquant la sainte Trinité, sont Justin, Irénée, Tertullien, Cyprien, Origène.
L'un des premiers chrétiens à employer le terme de "Trinité" est Théophile d'Antioche, septième évêque de l'Église d'Antioche au IIe siècle, dans son ouvrage Autolycus, une apologie de la foi chrétienne qui a été conservée, où l'auteur s'adresse à un païen pour le moins sceptique, qui ne semble pas manifester la moindre sympathie pour les chrétiens et ce qu'il croit savoir d'eux.
Dans son éloquent plaidoyer présenté à l'empereur Antonin vers l'an 120, saint Justin s'exprime ainsi : "Nous honorons en esprit et en vérité le Père et le Fils et le Saint-Esprit." (Apolog., I, n° 6.)
Ce que Justin avait dit à Rome, quelques années plus tard, saint Irénée l'enseignait dans les Gaules. "Ceux, dit-il, qui secouent le joug de la loi et se laissent emporter à leurs convoitises, n'ayant aucun désir du Saint-Esprit, l'apôtre les appelle avec raison des hommes de chair." (Cité par S. Basile, en preuve de la divinité du Saint-Esprit. Lib. de Spir. sanct., c. XXIX, n° 72).
À la même époque, Athénagore d'Athènes (133-190) demandait : "N'est-il pas étrange qu'on nous appelle athées, nous qui prêchons Dieu le Père et Dieu le Fils et le Saint-Esprit ?" (Legat. pro christian, n° 12 et 24.)
À propos dubaptême, S. Cyprien de Carthage (200-258) évoque dans sa Lettre 73 les hérétiques tels Marcion, qui ne croient pas dans la Trinité de Mt 28,19. Et il dit que "c'est seulement à ceux qui sont les chefs dans l'Église, et dont l'autorité repose sur la loi évangélique et l'institution du Seigneur, qu'il est permis de baptiser et de donner la rémission des péchés, tandis qu'au dehors rien ne peut être ni lié ni délié, puisqu'il n'y a personne qui ait le pouvoir de lier ou de délier.'' (Lettre 73)
Eusèbe de Palestine (265-340), pour s'encourager à parler, disait : "invoquons le Dieu des prophètes, auteur de la lumière, par notre Sauveur Jésus-Christ avec le Saint-Esprit." (Ap. Basil., ibid.) (Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 373-374.)
"Au IVe siècle, les conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381) ont contribué à la formulation précise des concepts employés communément pour présenter la doctrine sur la Sainte Trinité : un Dieu unique, qui dans l'unité de sa divinité est Père, Fils et Esprit Saint." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 53.)
Le concept de la Trinité dans les textes du Nouveau Testament
19 Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom duPère, et du Fils, et du Saint-Esprit,
Les Pères de l'Eglise et les théologiens observent que Jésus-Christ a dit au nom sans se servir du pluriel, afin de marquer l'unité de la nature divine.
Quand les évangélistes abordent le thème de la conversion des nations au nom de la sainte Trinité sans le mot, ils s'en emparent comme d'un point de doctrine déjà manifeste, admis dans la croyance de la loi ancienne.
"Le baptême de Jésus lui-même dans le Jourdain est le lieu d'une théophanie trinitaire, la manifestation subite de la transcendance divine, exprimée dans le langage de l'Ancien Testament. L'Esprit se révèle sous la forme d'une colombe qui descend sur Jésus pour montrer qu'il habite en lui. Le Père authentifie sa mission en déclarant : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé qui a toute ma faveur" (Mt 3, 17). Il s'agit d'une révélation du Père, du Fils et de l'Esprit et c'est au nom de cette Trinité, révélée au baptême de Jésus, que tout chrétien sera baptisé." (Bernard Sesboüé, Invitation à croire, Paris, Cerf, 2009, p. 71.)
07 En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,
08 l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois n’en font qu’un.
Selon la Vulgate, I Jean 5,7 mentionne en fait :
7 Car ils sont trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint; et ces trois sont une seule chose.
8 Et ils sont trois qui rendent témoignage sur la terre, l'esprit, l'eau et le sang : et ces trois sont une seule chose.
Comment expliquer l'omission de la mention "le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint; et ces trois sont une seule chose" du verset 7, mention présente dans la Vulgate, mais enlevée dans les Bibles modernes ?
La Bible de Jérusalem explique dans une note e à propos du verset 7 de I Jean 5 que ''le texte des v. 7 est surchargé dans la Vulgate par une incise (ci-dessous entre parenthèses) absente des manuscrits grecs anciens, des vieilles versions et qui semble être une glose marginale introduite plus tard dans le texte : Car il y en a trois qui témoignent (dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint, et ces trois sont un).
L'Encyclopédie théologique, Dictionnaire de théologie de Nicolas Bergier, explique :
''Nous savons que l'authenticité du verset 7 est contestée, […] il ne se trouve point, disent-ils, dans le très grand nombre des anciens manuscrits; il a donc été ajouté dans les autres par des copistes téméraires. Mais il y a aussi des manuscrits non moins anciens dans lesquels il se trouve. On conçoit aisément que la ressemblance des premiers et des derniers mots du verset 7 avec ceux du verset 8 a pu donner lieu à des copistes peu attentifs de sauter le septième; mais qui aurait été l'écrivain assez hardi pour ajouter au texte de Saint Jean un verset qui n'y était pas ?
"Une preuve que la différence des manuscrits est venue d'une omission involontaire, et non d'une infidélité préméditée, est que, dans plusieurs, le verset 7 est ajouté à la marge, de la propre main du copiste.
"En second lieu, dans le verset 6, l'Apôtre a déjà fait mention de l'eau, du sang et de l'esprit qui rendent témoignage à Jésus-Christ : est-il probable qu'il ait répété tout de suite la même chose dans le verset 8, sans aucun intermédiaire ? L'ordre et la clarté du discours exigent absolument que le verset 7 (complet, celui de la Vulgate. Ndlr.) soit placé entre deux.
"Enfin, ceux qui soutiennent que le 7e verset est une fourrure, sont obligés de soutenir que ces mots du verset 8, sur la terre, ont encore été ajoutés au texte, parce qu'ils sont relatifs à ceux du verset précédent, dans le ciel. C'est pousser trop loin la témérité des conjonctures.
"Ce qu'il y a de certain, c'est qu'au IIIe siècle, près de cent ans avant le Concile de Nicée, Tertullien et saint Cyprien ont cité ces mots du verset 7, ces trois sont un, le premier, lib. Contre Praxéas ou sur la Trinité = Adversus Praxeam (rédigé en 213), c. 2 ; le second, lib. De Unitate Eccl., p. 196. Nous n'avons point de manuscrits qui datent d'aussi loin.
- chez Théophile d'Antioche, évêque d'Antioche, dans on ouvrage Autolycus, une apologie de la foi chrétienne qui a été conservée;
- en passant par Saint Justin au IIe siècle ("Nous honorons en esprit et en vérité le Père et le Fils et le Saint-Esprit". Apolog., I, 6);
- saint Irénée de Lyon ("Ceux qui secouent le joug de la loi et se laissent emporter à leurs convoitises, n'ayant aucun désir du Saint-Esprit, l'apôtre les appelle avec raison des hommes de chair", cité par S. Basile, en preuve de la divinité du Saint-Esprit, Lib. de Spir. Sanct. C., XXIX, n°72)
- ou encore Athénagore d'Athènes (133-190) qui demandait : "N'est-il pas étrange qu'on nous appelle athées, nous qui prêchons Dieu le Père et Dieu le Fils et le Saint-Esprit ?" Legat. pro christian, n° 12 et 24).
- Eusèbe de Palestine(265-340), qui pour s'encourager à parler, disait au IIIe s.: "invoquons le Dieu des prophètes, auteur de la lumière, par notre Sauveur Jésus-Christ avec le Saint-Esprit." (Ap. Basil.,ibid, in Mgr Jean-Joseph GAUME,Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 373-374).
Saint Pierre parle ainsi à ceux qui ont sont désignés d'avance par Dieu le Père (1)
et sanctifiés par l'Esprit(2),
"pour entrer dans l’obéissance et pour être purifiés par le sang de Jésus Christ" (le Fils) (3). (1 P 1,2)
Au rapport de S. Basile, le pape saint Clément, troisième successeur de S. Pierre, martyrisé vers l'an 100, avait coutume de faire cette prière : 'Vive Dieu et Notre-Seigneur Jésus-Christ et le Saint-Esprit!' (Apolog., I, n° 6).
14 Mais leurs pensées se sont endurcies. Jusqu’à ce jour, en effet, le même voile demeure quand on lit l’Ancien Testament ; il n’est pas retiré car c’est dans le Christ qu’il disparaît ;
15 et aujourd’hui encore, quand les fils d’Israël lisent les livres de Moïse, un voile couvre leur cœur.
16 Quand on se convertit au Seigneur, le voile est enlevé.
17 Or, le Seigneur, c’est l’Esprit, et là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté.
09 Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.
11 Ils cherchaient quel temps et quelles circonstances voulait indiquer l’Esprit du Christ, présent en eux, quand il attestait par avance les souffrances du Christ et la gloire qui s’ensuivrait.
01 Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; celui qui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui.
02 Voici comment nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu : lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements.
03 Car tel est l’amour de Dieu : garder ses commandements ; et ses commandements ne sont pas un fardeau,
04 puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde, c’est notre foi.
05 Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?
06 C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité.
07 En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,
08 l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois n’en font qu’un.
"L'Esprit est l'Esprit du Père et du Fils. Il est la communion du Père et du Fils. L'Esprit est possédé par le Père et par le Fils, mais différemment. Le Père le possède en le donnant, le Fils en le recevant et en partageant le pouvoir de l'envoyer dans le monde. Si le Père engendre dans l'Esprit et fait être le Fils, le Fils lui aussi, en aimant, provoque l'amour du Père qui l'engendre aussi dans cet amour. Dieu le Père révèle le Fils et se révèle lui-même en donnant le Fils au monde dans la Pâque. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 24-25.)
De l'unité du Père et du Fils :
Un épisode de Jésus arrivant à Jérusalem avec ses disciples, avant sa Passion, révèle la divinité de Jésus qui s'approprie la puissance de Dieu de rassembler les enfants de Jérusalem; en employant le "je", il dit : "Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu !" (Mt 23, 37)
Ailleurs, Jésus s'approprie de nouveau une autre puissance qui n'appartient qu'à Dieu, celle de disposer de la vie :
"Ce que fait celui-ci (le Père), le Fils le fait pareillement. ... Comme le Père, en effet, relève les morts et les fait vivre, ainsi le Fils, lui aussi, fait vivre qui il veut." (Jn 5, 19-21).
Comme le Père dispose de la vie, ainsi le Fils en dispose aussi. (Jn 5, 26).
C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu. (Jn 5, 18)
Les paroles prophétiques du deuxième Psaume parlent du Fils qui est de la même substance que le Père, du Fils engendré par le Père dans le mystère ineffable de sa divinité, dans l'aujourd'hui éternel de la très sainte Trinité : Je proclame le décret du Seigneur ! + Il m'a dit : "Tu es mon fils ; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré." (Ps 2,7 ).
Le Fils vit par le Père, d'abord parce qu'il a été engendré par lui. Il y a une relation étroite entre la paternité et la filiation, en vertu de la génération : "Tu es mon Fils ; moi, aujourd'hui je t'ai engendré" (He I, 5). De même une phrase semblable du livre de Samuel : « Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils », est un témoignage de l'Ancien Testament. (2 S 7,14)
Non pas créé, mais engendré éternellement par le Père, de façon spirituelle. Un peu comme notre esprit humain, dans la connaissance qu'il a de soi, produit une image de lui-même, une idée conçue ou concept, le Fils est le "concept" ou le Verbe intérieur de Dieu, son reflet éternel. (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 43-44.)
"Selon l'évangile de saint Jean, le Fils-Verbe était au commencement avec Dieu, et le Verbe était Dieu (Jn 1, 1-2). Nous avons le même concept dans l'enseignement apostolique. Le Fils est de la même nature que le Père parce qu'il est le Verbe de Dieu." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 45-46.)
Jésus lui-même n'a cessé de révéler son propre mystère par toute une série de paroles inouïes et fortes, accompagnées de signes : "Avant qu'Abraham existât, Je suis" (Jn 8,58) ; "Qui m'a vu a vu le Père" (Jn 14 : 9) ; "le Père et moi, nous sommes UN." (Jn 10,30) ; "Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi" (Jn 14,11)
Jn 8, 14-16 "Jésus leur répondit : "Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais.
Vous, vous jugez de façon purement humaine. Moi, je ne juge personne.
Et, s’il m’arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul : j’ai avec moi le Père, qui m’a envoyé.
I Jean 2 : 22-23 ... Celui-là est l’anti-Christ : il refuse à la fois le Père et le Fils ; quiconque refuse le Fils n'a pas non plus le père.
Jean 14 : 16-17 La Pentecôte ou envoi de l'Esprit-Saint sur les Apôtres :
16 Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :
17 l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.
Jean 15, 26 L'Esprit-Saint est envoyé par Jésus lui-même (lorsque le Fils sera remonté vers le Père) :
26 Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.
Cela signifie que Jésus disposera de l'Esprit-Saint en vertu de sa filiation, et que l'Esprit qui procède du Père procède aussi de lui, en tant qu'il est le Fils. Jésus reconnaît implicitement que l'Esprit dont la source est dans le Père jaillit aussi du Fils éternel, puisque Jésus pourra le donner dans sa gloire, où il jouira pleinement du privilège filial.
Jésus suppose ainsi l'ordre trinitaire lorsque, encore plus explicite, il dit : "L'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom" (Jn 14,26). Le 'nom' exprime ce qu'il y a de plus profond dans la personne du Christ, sa qualité de Fils. La formule 'en mon nom' indique la parfaite communion entre le Père et le Fils dans la mission de l'Esprit : le Père est à l'origine de cette mission; le Fils enverra donc l'Esprit 'd'auprès du Père' (Jn 15,26); mais le Fils, lui aussi, est principe de cet envoi : c'est donc 'au nom du Fils', en vertu de son union avec le Fils, que le Père enverra l'Esprit; le Père et le Fils sont l'un et l'autre le principe de cette mission du Paraclet. Le Fils partage donc toute la gloire du Père, celle de posséder et celle d'émettre l'Esprit-Saint. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 359.)
"Nous rejoignons ici des questions qui ont une importance clé dans l'enseignement de l'Église sur la Sainte Trinité. L'Esprit Saint est envoyé par le Père et par le Fils, après que le Fils, ayant accompli sa mission rédemptrice est rentré dans sa gloire (Jn 7,39), explique encore Jean-Michel Garrigues dans "Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité" (Éditions Parole et Silence, 2000, p. 56.)
"Dans l'Esprit qui est l'Amour, réside la source de tout don envers les créatures, qui trouve en Dieu sa source : le don de l'existence à travers la création, le don de la grâce à travers l'économie du salut." (Jean-Michel GARRIGUES, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, ibid., p. 63.)
L'amour signifie cela : vouloir le bien, adhérer au Bien. Le refus du mélange entre le bien et le mal, entre les volontés divines et les volontés du démon, la conformité de la volonté de l'homme avec la loi morale permettent de faire des actes béatifiants et de conduire l'homme au bonheur pour lequel il a été créé : Dieu.
"'Dieu est Amour' (1 Jn 4,8), dira Saint Jean. Il en est la plénitude et la source toujours jaillissante, pour le bien de ses créatures et spécialement pour le bonheur de l'homme." (Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, ibid., p. 88.)
"Finalement, Jésus est mort parce que, jusqu'à la fin, y compris devant le Sanhédrin, il a rendu témoignage à la vérité sur sa filiation divine. Il a ainsi affermi la foi de ses disciples, et la nôtre." (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 38.)
Une lettre du IIe siècle évoque la Trinité, sans le mot : l'an 169, les fidèles de Smyrne écrivent à ceux de Philadelphie l'admirable lettre dans laquelle ils racontent que saint Polycarpe, leur évêque et disciple de saint Jean, près de souffrir le martyre, a rendu gloire à Dieu en ces termes : 'Père de votre bien-aimé Fils Jésus-Christ, béni soit-il, Dieu des anges et des puissances, Dieu de toute créature, je vous loue, je vous bénis, je vous glorifie, par Jésus-Christ votre Fils bien-aimé, pontife éternel, par qui gloire à vous avec le Saint-Esprit, maintenant et aux siècles des siècles.' (Epist. Smyrn. Eccl. apud Baron., an 169.)
Scutum Fidei, bouclier ou écusson de la Trinité, illustration de la première partie du Symbole d'Athanase
Au Ve siècle, le symbole Quicumque, ou Symbole d'Athanase (298-373) proclame : "L'Esprit Saint n'est ni façonné, ni créé, ni engendré, mais il procède du Père et du Fils.'" (Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 62.)
275. Si quelqu'un pense de façon juste à propos du Père et du Fils, mais ne pense pas de façon juste à propos de l'Esprit, il est hérétique. [...]
276. Si quelqu'un, en disant que le Père est Dieu, que son Fils est Dieu et que le Saint-Esprit est Dieu,
partage, et veut dire ainsi des dieux et non pas Dieu, à cause de l'unique divinité et puissance, que nous croyons et savons appartenir au Père, au Fils et au Saint-Esprit ;
s'il excepte le Fils ou l'Esprit Saint, en estimant que seul le Père doit être dit Dieu, et que c'est ainsi qu'il croit en un seul Dieu, il est hérétique en tous ces points. [...]
L'enseignement de l'Église sur la Sainte Trinité. Par S. Augustin (354 - 430) :
Tous les interprètes de nos livres sacrés, tant de l'Ancien Testament que du Nouveau que j'ai lus, et qui ont écrit sur la Trinité, le Dieu unique et véritable, se sont accordés à prouver par l'enseignement des Ecritures que le Père, le Fils et l'Esprit-Saint sont un en unité de nature, ou de substance, et parfaitement égaux entre eux. Ainsi ce ne sont pas trois dieux, mais un seul et même Dieu. Ainsi encore le Père a engendré le Fils, en sorte que le Fils n'est point le Père : et de même le Père n'est point le Fils, puisqu'il l'a engendré. Quant à l'Esprit-Saint, il n'est ni le Père, ni le Fils ; mais l'Esprit du Père et du Fils, égal au Père et au Fils, et complétant l'unité de la Trinité. C'est le Fils seul, et non la Trinité entière, qui est né de la vierge Marie, a été crucifié sous Ponce-Pilate, a été enseveli, est ressuscité le troisième jour et est monté au ciel. C'est également le Saint-Esprit seul qui, au baptême de Jésus-Christ, descendit sur lui en forme de colombe, qui après l'Ascension, et le jour de la Pentecôte, s'annonça par un grand bruit venant du ciel et pareil à un vent violent, et qui se partageant en langues de feu, se reposa sur chacun des apôtres (Mt III, 16 ; Ac II, 2-4). Enfin c'est le Père seul et non la Trinité entière qui se fit entendre soit au baptême de Jésus par Jean-Baptiste, soit sur la montagne en présence des trois disciples, lorsque cette parole fut prononcée « Vous êtes mon Fils». Et également ce fut la voix du Père qui retentit dans le temple, et qui dit : « Je l'ai glorifié, et je le glorifierai encore (Mc I, 11) ». Néanmoins comme le Père, le Fils et l'Esprit-Saint sont inséparables en unité de nature, toute action extérieure leur est commune. Telle est ma croyance, parce que telle est la foi catholique.
Comment trois personnes ne font-elles qu'un seul Dieu ?
Mais ici quelques-uns se troublent, quand on leur dit qu'il y a trois personnes en Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et que ces trois personnes ne sont pas trois dieux, mais un seul et même Dieu. Aussi demandent-elles comment on peut comprendre un tel langage, surtout si vous ajoutez que toute action extérieure est commune à la Trinité entière, et que néanmoins la voix du Père qui s'est fait entendre, n'est pas la voix du Fils, que l'Incarnation n'appartient qu'au Fils qui a pris une chair, qui a souffert, qui est ressuscité et qui est monté au ciel ; et que seul l'Esprit-Saint s'est montré sous la forme d'une colombe. Ces esprits curieux veulent donc comprendre comment la Trinité entière a pu parler par cette voix qui n'est que la voix du Père, comment encore cette même Trinité a créé la chair que le Fils seul a prise dans le sein d'une Vierge, et enfin comment cette colombe sous-laquelle se montra seul l'Esprit-Saint a été l'oeuvre de toute la Trinité. Car autrement, la Trinité n'agirait pas inséparablement, et le Père serait une chose, le Fils une autre, et l'Esprit-Saint une autre. Si au contraire certaines actions sont communes aux trois personnes, et certaines autres propres seulement à chacune d'elles, l'on ne peut plus dire que la Trinité agisse inséparablement. Ils se tourmentent encore pour savoir comment l'Esprit-Saint fait partie essentielle de la Trinité, puisqu'il n'est engendré ni du Père, ni du Fils, quoiqu'il soit l'Esprit du Père et du Fils.
Telles sont les questions dont quelques personnes me poursuivent à satiété. C'est pourquoi je vais essayer de leur répondre, autant que la grâce divine suppléera à mon impuissance, et en évitant de suivre les sentiers d'une jalouse et maligne critique (Sg VI, 25). Si je disais que jamais je ne me préoccupe de ces mystérieuses questions, je mentirais. J'avoue donc que j'y réfléchis souvent, parce que j'aime en toutes choses à découvrir la vérité, et d'un autre côté la charité me presse de communiquer à mes frères le résultat de mes réflexions. Ce n'est point que j'aie atteint le terme, ou que je sois déjà parfait, car si l'apôtre saint Paul n'osait se rendre ce témoignage, pourrais-je le faire, moi qui suis si éloigné de lui ? «Mais oubliant, selon ma faiblesse, ce qui est derrière moi, et m'avançant « vers ce qui est devant moi, je m'efforce d'atteindre le but pour remporter le prix de la céleste vocation (Ph III, 12.14) ». Quelle distance ai-je donc parcourue dans cette route? à quel point suis-je arrivé ? et quel espace me reste-t-il encore à franchir? voilà les questions auxquelles on désire une réponse nette et précise. Puis-je la refuser à ceux qui la sollicitent, et dont la charité me rend l'humble serviteur ? Mais je prie aussi le Seigneur de faire qu'en voulant instruire mes frères, je ne néglige point ma propre perfection , et qu'en répondant à leurs questions, je trouve moi-même la solution de tous mes doutes. J'entreprends donc ce traité par l'ordre et avec le secours du Seigneur notre Dieu, et je me propose bien moins d'y soutenir d'un ton magistral des vérités déjà connues, que d'approfondir ces mêmes vérités en les examinant avec une religieuse piété.
Consubstantialité des trois personnes
Quelques-uns ont dit que Notre-Seigneur Jésus-Christ n'était pas Dieu, ou qu'il n'était pas vrai Dieu, ou qu'il n'était pas avec le Père un seul et même Dieu, ou qu'il n'était pas réellement immortel parce qu'il était sujet au changement. Mais il suffit pour les réfuter de leur opposer les témoignages évidents et unanimes de nos saintes Ecritures. Ainsi saint Jean nous dit « qu'au commencement était le « Verbe, que le Verbe était avec Dieu, et que le Verbe était Dieu ». Or l'on ne peut nier que nous ne reconnaissions en ce Verbe qui est Dieu, le Fils unique de Dieu, celui dont le même Evangéliste dit ensuite, « qu'il s'est fait chair, et qu'il a habité parmi nous ». Ce qui arriva lorsque par l'incarnation le Fils de Dieu naquit dans le temps de la vierge Marie. Observons aussi que dans ce passage, saint Jean ne déclare pas seulement que le Verbe est Dieu, mais encore qu'il affirme sa consubstantialité avec le Père. Car après avoir dit « que le Verbe était Dieu », il ajoute « qu'au commencement il était avec Dieu, que toutes choses ont été faites par lui, et que rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui » (Jn I, 14, 2.3). Or, quand l'Evangéliste dit que tout a été fait par le Verbe, il entend évidemment parler de tout ce qui a été créé; et nous en tirons cette rigoureuse conséquence que le Verbe lui-même n'a pas été fait par Celui qui a fait toutes choses. Mais s'il n'a pas été fait, il n'est donc pas créature, et s'il n'est pas créature, il est donc de la même substance ou nature que le Père. Et en effet, tout ce qui existe est créature, s'il n'est Dieu; et tout ce qui n'est pas créature, est Dieu, De plus, si le Fils n'est pas consubstantiel au Père, il a donc été créé; mais s'il a été créé, tout n'a donc pas été fait par lui, et cependant l'Evangéliste nous assure que tout a été fait par lui. Concluons donc et que le Fils est de la même substance ou nature que le Père, et que non-seulement il est Dieu, mais le vrai Dieu. C'est ce que saint Jean nous atteste expressément dans sa première épître: « Nous savons, dit-il, que le Fils de Dieu est venu, et qu'il nous a donné l'intelligence, afin que nous connaissions le vrai Dieu, et que nous vivions en son vrai « Fils qui est Jésus-Christ. C'est lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle (I Jn V, 20) ».
Nous pouvons également affirmer que l'apôtre saint Paul parlait de la Trinité entière, et non du Père exclusivement, lorsqu'il disait «que Dieu seul possède l'immortalité (I Tm VI, 16) ». Et, en effet, l'Etre éternel ne saurait être soumis ni au changement, ni à la mortalité; et par conséquent, dès là que le Fils de Dieu « est la vie éternelle », on ne doit point le séparer du Père quand on dit que celui-ci « possède seul l'immortalité ». C'est aussi parce que l'homme entre en participation de cette vie éternelle, qu'il devient lui-même immortel. Mais il y a une distance infinie entre celui qui est par essence la vie éternelle, et l'homme qui n'est immortel qu'accidentellement, et parce qu'il participe à cette vie. Bien plus, ce serait une erreur d'entendre séparément du Fils et à l'exclusion du Père, ces autres paroles du même apôtre : « Il le fera paraître en son temps, Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l'immortalité ». Nous voyons, en effet, que le Fils lui-même parlant au nom de la Sagesse, car « il est la Sagesse de Dieu (I Co I, 24) », ne se sépare point du Père, quand il dit : « Seul, j'ai parcouru le cercle des cieux (Si XXIV, 8) ». A plus forte raison, il n'est point nécessaire de rapporter exclusivement au Père et en dehors du Fils, ce mot de l'Apôtre : « Qui seul possède l'immortalité ». D'ailleurs, l'ensemble du passage s'y oppose. « Je vous commande, dit saint Paul à Timothée, d'observer les préceptes que je vous donne, vous conservant sans tache et sans reproche jusqu'à l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ que doit faire paraître, en son temps, Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs; qui seul possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, qu'aucun homme n'a pu ni ne peut voir, et à qui est l'honneur et la gloire aux siècles des siècles. « Amen (I Tm VI, 14.15.16) ». Remarquez bien que dans ce passage l'Apôtre ne désigne personnellement ni le Père, ni le Fils, ni l'Esprit-Saint, et qu'il caractérise le seul vrai Dieu, c'est-à-dire la Trinité tout entière par ces mots : « Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs ».
Mais peut-être vous troublez-vous, parce que vous saisissez difficilement ce mot de l'Apôtre : « Qu'aucun homme n'a pu, ni ne peut voir ». Rassurez-vous : il s'agit ici de la divinité de Jésus-Christ; et en effet, les Juifs qui ne pouvaient voir en lui le Dieu, ne laissèrent pas de crucifier l'homme qu'ils voyaient. C'est qu'un oeil mortel ne saurait contempler l'essence divine, et qu'elle n'est aperçue que de l'homme qui s'est élevé au-dessus de l'humanité. Nous avons donc raison de rapporter à la sainte Trinité ces paroles « Le Dieu souverainement heureux et seul puissant, qui fera paraître en son temps Notre-Seigneur Jésus-Christ ». D'ailleurs, si l'Apôtre dit ici que ce Dieu « possède seul l'immortalité », le psalmiste n'avait-il pas dit, « que seul il opère des prodiges ? (Ps LXXI, 18) ». Et maintenant je demanderai à mes adversaires de qui ils entendent cette parole. Du Père seul ? Mais alors comment sera-t-elle véritable cette affirmation du Fils: «Tout ce que le Père fait, le Fils le fait également ? » De tous les miracles ? Le plus grand est certainement la résurrection d'un mort. Eh bien! « Comme le Père, dit Jésus-Christ, ressuscite les morts et les vivifie, ainsi le Fils vivifie ceux qu'il veut (Jn V, 19.21)». Comment donc le Père opèrerait-il seul des prodiges ? et comment pourrait-on expliquer autrement ces paroles qu'en les rapportant non au Père seul, ni au Fils, mais au seul vrai Dieu, c'est-à-dire au Père, au Fils et au Saint-Esprit ? L'apôtre saint Paul nous dit encore: « Il n'y a pour nous qu'un seul Dieu, le Père d'où procèdent toutes choses, et qui nous a faits pour lui; et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites, et nous par lui ». Or, je le demande, l'apôtre, comme l'évangéliste, n'affirme-t-il pas « que toutes choses ont été faites par le Verbe ? » Et dans cet autre passage, n'est-ce pas aussi ce même Verbe qu'il désigne évidemment ? « Tout est de lui, tout est par lui, tout est en lui. A lui soit la gloire aux siècles des siècles. Amen (Rm XI,36) ». Veut-on, au contraire, reconnaître ici la distinction des personnes, et rapporter au Père ces mots: «Tout est de lui » ; au Fils, ceux-ci : « Tout est par lui » ; et au Saint-Esprit, ces autres : «Tout est en lui ? ». Il devient manifeste que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un seul Dieu, puisque l'Apôtre attribue à chacune des trois personnes cette même et unique doxologie : « Honneur et gloire aux siècles des siècles. Amen ». Et en effet, si nous reprenons ce passage de plus haut, nous verrons que l'Apôtre ne dit pas « O profondeur des richesses de la sagesse et de la science », du Père, ou du Fils, ou du Saint-Esprit, mais simplement, « de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements, ajoute-t-il, sont incompréhensibles, et ses voies impénétrables ! car qui connaît les desseins de Dieu, ou qui est entré dans le secret de ses conseils ? ou qui lui a donné le premier pour en attendre la récompense ? car tout est de lui, tout est par lui, tout est en lui. A lui la gloire aux siècles des siècles. Amen (Rm XI, 33-36) ». Mais si vous ne rapportez ces paroles qu'au Père, en soutenant que seul il a fait toutes choses, comme l'Apôtre l'affirme ici, je vous demanderai de les concilier et avec ce passage de l'épître aux Corinthiens, où, parlant du Fils, saint Paul dit : « Nous n'avons qu'un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites », et avec ce témoignage de l'évangéliste saint Jean : « Toutes choses ont été faites par le Verbe (I Co III, 6 ; Jn I, 2) ». Et, en effet, supposons que certaines choses aient été faites par le Père, et d'autres par le Fils, il faudrait en conclure que ni l'un ni l'autre n'ont fait toutes choses. Admettez-vous, au contraire, que toutes choses ont été faites ensemble par le Père et par le Fils, vous en déduirez l'égalité du Père et du Fils, et la simultanéité des opérations du Père et du Fils. Pressons encore cet argument. Si le Père a fait le Fils qui lui-même n'a pas fait le Père, il n'est plus vrai que le Fils ait fait toutes choses. Et cependant tout a été fait par le Fils donc il n'a pas été fait lui-même ; autrement il n'aurait pas fait avec le Père tout ce qui a été fait. Au reste, le mot lui-même se rencontre sous la plume de l'Apôtre; car dans l'épître aux Philippiens, il dit nettement « que le Verbe ayant la nature de Dieu, n'a point cru que ce fût pour lui une usurpation de s'égaler à Dieu (Ph II, 6) ». Ici saint Paul donne expressément au Père le nom de Dieu, ainsi que dans cet autre passage : «Dieu est le Chef de Jésus-Christ (I Co, XI, 3) ».
Quant au Saint-Esprit, ceux qui avant moi ont écrit sur ces matières, ont également réuni d'abondants témoignages pour prouver qu'il est Dieu et non créature. Mais s'il n'est pas créature, il est non-seulement Dieu dans le même sens que quelques hommes sont appelés dieux (Ps LXXXI, 6) ; mais il est réellement le vrai Dieu. D'où je conclus qu'il est entièrement égal au Père et au Fils, consubstantiel au Père et au Fils, coéternel avec eux, et complétant l'unité de la nature dans la trinité des personnes. D'ailleurs, le texte des saintes Ecritures qui atteste le plus évidemment que le Saint-Esprit n'est pas créature, est ce passage de l'épître aux Romains, où l'Apôtre nous ordonne de servir non la créature, mais le Créateur (Rm I, 24). Et ici saint Paul n'entend pas nous prescrire ce service que la charité nous recommande envers tous nos frères, et que les Grecs nomment culte de dulie; mais il veut que ce soit ce culte qui n'est dû qu'à Dieu seul, et que les Grecs appellent culte de latrie. Aussi regardons-nous comme idolâtres tous ceux qui rendent aux idoles ce culte de latrie, car c'est à ce culte que se rapporte ce précepte du Décalogue: «Vous adorerez le Seigneur votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul (Dt VI, 13) ». Au reste, le texte grec lève ici toute difficulté, car il porte expressément: « Et vous lui rendrez le culte de latrie ».
Or, si nous ne pouvons rendre à une créature ce culte de latrie, parce que le Décalogue nous dit : « Vous adorerez le Seigneur, votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul », et si l'Apôtre condamne ceux qui ont servi la créature plutôt que le Créateur», nous sommes en droit de conclure que le Saint-Esprit n'est pas une créature, puisque tous les chrétiens l'adorent et le servent. Et en effet, saint Paul dit « que nous ne sommes point soumis à la circoncision, parce que nous servons l'Esprit de Dieu », c'est-à-dire, selon le terme grec, que nous lui rendons le culte de latrie (Ph III, 3). Telle est la leçon que donnent tous ou presque tous les manuscrits grecs, et qui se trouve également dans plusieurs exemplaires latins. Quelques-uns cependant portent : nous servons Dieu en esprit, au lieu de lire : nous servons l'Esprit de Dieu. C'est pourquoi, sans me préoccuper de prouver à mes adversaires l'authenticité d'un texte dont ils récusent la valeur, je leur demanderai s'ils ont jamais rencontré la plus légère variante dans ce passage de la première épître aux Corinthiens : « Ne savez-vous pas que vos corps sont le temple du Saint-Esprit, que vous avez reçu de Dieu? » Mais ne serait-ce point un blasphème et un sacrilège que d'oser dire que le chrétien, membre de Jésus-Christ, est le temple d'une créature inférieure à Jésus-Christ ? Or, l'Apôtre nous affirme, dans un autre endroit : « que nos corps sont les membres de Jésus-Christ ». Si donc ces mêmes corps, membres de Jésus-Christ, sont également les temples de l'Esprit-Saint, celui-ci ne saurait être créature. Et, en effet, dès là que notre corps devient le temple de l'Esprit-Saint, nous devons rendre à cet Esprit le culte qui n'est dû qu'à Dieu, et que les Grecs nomment culte de latrie. Aussi saint Paul a-t-il raison d'ajouter: « Glorifiez donc Dieu dans votre corps (I Co VI, 19.1.20).
Sainte Trinité, Sanctuaire Mont Sacré de la Sainte Trinité de Ghiffa (Piémont, Italie)
La Trinité chez Saint Bonaventure († 1274)
"Les deux degrés précédents nous ont conduits jusqu'en Dieu par ses vestiges, eux par lesquels il brille en toutes les créatures; [...] [C]'est dans le Saint (EX 26, 34-35), à savoir la partie antérieure du tabernacle, que nous devons nous efforcer de voir Dieu par le miroir où, à la façon d'un chandelier, la lumière de la vérité brille sur la face de notre esprit, en qui resplendit l'image de la bienheureuse Trinité (cf. Ps 4,7)
"Entre donc en toi-même et vois que ton esprit s'aime lui-même avec la plus grande ferveur, et qu'il ne pourrait s'aimer s'il ne se connaissait, qu'il ne se connaîtrait pas s'il ne souvenait de lui-même, car nous ne comprenons rien par l'intelligence qui ne soit présent auprès de notre mémoire. Et à partir de cela, remarque, non par l'œil de la chair, mais par l'œill de la raison, que ton âme a une triple puissance. Considère donc les opérations et dispositions de ces trois puissances, et tu pourras voir Dieu par toi comme par une image, ce qui est voir par un miroir et en énigme (1 Co 13,12.)" (Saint Bonaventure, Itinéraire de l'esprit jusqu'en Dieu, Vrin, Paris 2019, p. 83-85.)
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La Sainte Trinité chez le Bienheureux Henri Suso († 1366)
"Écoute : un sage maître dit que Dieu, considéré selon sa divinité, est comme un très vaste cercle dont le centre est partout et la circonférence nulle part. Considère maintenant en imagination quelqu'un qui jette avec force une lourde pierre au milieu d'une eau tranquille; un cercle se forme dans l'eau et, par sa propre force, ce cercle en produit un autre, et celui-là un autre, et les cercles sont vastes et larges selon la puissance du premier jet; la puissance du jet pourrait être si grande qu'elle couvrirait toute l'eau. Vois sous l'image du premier cercle la puissance active de la nature divine dans le Père, qui est infinie; celle-ci, semblable à elle-même, engendre un autre cercle selon la personne, et c'est le Fils, et ces deux Personnes produisent la troisième, et c'est l'Esprit tout-puissant. Voilà ce que représentent les trois cercles : Père, Fils, Saint-Esprit."
La comparaison est très répandue au Moyen-Âge. On la trouve dans des recueils où elle est attribuée à Empédocle. Elle a été reprise par saint Thomas (De verit., q. 2 art. 3, ad 11) et par saint Bonaventure (Itinéraires, V. 8). (Source: La Vie, L III, dans Le Bienheureux Henri SUSO, Œuvres traduites par Jeanne ANCELET-HUSTACHE, Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne, Textes et études, Aubier, Paris 1943, p. 252 et 268.)
"Cet Un unique a trop d'opérations et trop de diversité, ou bien comment se peut-il faire qu'il soit Un et absolument simple avec tant de multiplicité ?
[...] Tout cette multiplicité est sans fond et sa base une simple unité (mêmes expressions chez Eckhart). [...] J'appelle fond la source et l'origine qui produit les diffusions. [...] C'est la nature et l'essence de la divinité; et dans cet abîme sans fond, la Trinité des Personnes reflue dans son unité, et là, toute multiplicité est en quelque sorte supprimée. [...]
Qu'est-ce donc qui lui donne la première impulsion de son opération ? [...] C'est sa force et sa puissance. [...] C'est la nature divine dans le Père." (Le Livre de la Vérité II, inLe Bienheureux Henri SUSO, Œuvres traduites par Jeanne ANCELET-HUSTACHE, Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne, Textes et études, Aubier, Paris 1943, p. 279.)
"La Sainte Trinité des personnes divines, c'est l'article fondamental de toute notre foi chrétienne... Sur cet article de la Trinité est fondée l'Incarnation... sur cet article est fondée la mission du Saint-Esprit, et sur celle-ci toute notre justification [passage de l'état de péché à l'état de grâce]...." (Saint François de Sales, cité in Aimé RICHARDT, Saint François de Sales et la Contre-Réforme, François-Xavier de Guibert, Paris 2013, p. 89.)
La Trinité nous a appris à penser la transcendance et la dialectique de l'un et du multiple, de l'individuel et du collectif, à partir de la grande synthèse permise par saint Augustin, puis saint Thomas d'Aquin entre l'héritage antique et le christianisme.
Ainsi, dans notre civilisation, "les rois voulaient unir en respectant les traditions et les particularités locales, sans user de violence. Ils cherchaient à supprimer de façon graduelle, et tout en les tolérant d'abord, les frontières administratives, financières, douanières, etc., qui séparaient les diverses provinces de France. Les révolutionnaires, sans comprendre que la variété est une forme de la liberté, et peut-être la plus essentielle pour chacun, s'orientaient vers une unité dans l'uniformité. Le niveau, emblème de la Maçonnerie, correspondait à leur projet principal". (Bernard FAY, La Grande révolution 1715-1815, Le Livre contemporain, Paris 1959, p. 244.)
Le mystère de la Trinité, trois personnes en une (Père, Fils et Saint-Esprit), l'unité dans la diversité, cet incompréhensible, a été pendant deux millénaires en Occident le modèle qui a imprégné notre mode de développement. Le mystère de la Trinité est l'antidote à l'unité dans l'uniformité, modèle jacobin hérité de 1789.
Le premier dimanche après la Pentecôte est institué pour honorer la Très Sainte Trinité
Dans l'Église primitive, aucun office ou jour spécial n'était attribué à la Sainte Trinité.
Lorsque au IVe siècle, l'hérésie arienne se répandit, les Pères préparèrent un office avec des cantiques, des répons, une préface et des hymnes, à réciter le dimanche.
Dans le Sacramentaire de Saint Grégoire le Grand (PL, LXXVIII, 116) il y a des prières et la Préface de la Trinité. Les Micrologies (PL, CLI, 1020), rédigées sous le pontificat de Grégoire VII (Nille, II, 460), appellent le dimanche après la Pentecôte un Dominique vacans, sans Office spécial, mais ajoutent qu'en certains endroits on récite l'Office de la Sainte Trinité composée par l'évêque Étienne de Liège (903-20). Par d'autres l'Office était dit le dimanche avant l'Avent. Alexandre II (1061-1073), et non III (Nilles, 1. c.), a refusé une pétition pour une fête spéciale au motif qu'une telle fête n'était pas d'usage dans l'Église romaine qui honorait quotidiennement la Sainte Trinité par le Gloria, Patri, etc., mais il n'en interdisait pas la célébration là où elle existait déjà.
Jean XXII (1316-1334) a ordonné la fête pour toute l'Église le premier dimanche après la Pentecôte. Un nouvel office avait été créé par le franciscain John Peckham, chanoine de Lyon , plus tard archevêque de Cantorbéry (mort en 1292). La fête classée double de seconde classe, mais fut élevée à la dignité de primaire de première classe, le 24 juillet 1911, par Pie X (Acta Ap. Sedis, III, 351). Les Grecs n'ont pas de fête spéciale. Comme c'est après la première grande Pentecôte que la doctrine de la Trinité a été proclamée au monde, la fête suit convenablement celle de la Pentecôte. (Encyclopédie catholique, New Advent)
PRATIQUE.
Écoutons donc l'avertissement de l'apôtre Paul : "Ne contristez pas l'Esprit Saint de Dieu, qui vous a marqués de son sceau pour le jour de la Rédemption. (Ep 4,30). Laissons nous conduire par Lui. Il nous guide sur la "voie" qu'est le Christ vers la rencontre béatifiante avec le Père.
Jean-Michel Garrigues, Père, Fils et Esprit Saint, Catéchèses de Jean-Paul II sur la Trinité, Éditions Parole et Silence, 2000, p. 56-57.
Source image : Bible et Savoir https://www.youtube.com/watch?v=WXf3WgNGEOg
Lorsque je sonnais l’alarme concernant les obligations de port du masque, les confinements et les vaccins génétiques dangereux, presque tous les médias m’ont ignoré, à l’exception de LifeSiteNews.
Début 2020, lorsque je tirais la sonnette d’alarme concernant les obligations de port du masque, la distanciation sociale, les confinements, la suppression des traitements précoces et les vaccins génétiques dangereux, presque tous les médias m’ont ignoré.
Sauf pour LifeSiteNews.
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Si vous parlez de la théorie de Darwin… alors non.
Mais de nombreux catholiques fidèles hésitent encore à rejeter Darwin… alors parlons-en.
Voici ce que l’Église enseigne :
Dieu a créé l’univers à partir de rien.
Toutes choses existent parce qu’Il les a voulues.
Cela signifie qu’aucune théorie de l’évolution qui exclut la providence de Dieu ne peut être acceptable.
Et alors, qu’en est-il de Darwin ?
L’évolution darwinienne affirme que la vie est apparue et s'est diversifiée par des forces naturelles non guidées.
Elle traite l’ordre, l’intelligence et même l’esprit humain comme des accidents.
C'est une mauvaise philosophie. Mais de nombreux catholiques estiment qu’ils doivent accepter la théorie de Darwin. Ils ont peur que la rejeter signifie rejeter la science dans son ensemble. Cette peur est compréhensible. Mais cela repose sur une fausse prémisse. L’Église ne rejette pas la science. Elle rejette le scientisme
Le scientisme suppose que les sciences naturelles peuvent nous dire tout sur la personne humaine, la moralité ou Dieu. Mais elles ne le peuvent pas.
La théorie de Darwin s’appuie sur des hypothèses du XIXe siècle sur la nature.
Elle a été mis à jour, mais ses croyances fondamentales demeurent : le hasard, la mutation, la survie du plus apte.
Pourtant, ces mécanismes n’expliquent pas pourquoi la nature est intelligible ni comment les êtres rationnels sont apparus.
Voici ce que les catholiques fidèles peuvent croire :
• La vie humaine s’est peut-être développée progressivement.
• Les processus naturels ont joué un rôle dans la formation des formes biologiques.
• Dieu a utilisé ces processus intentionnellement, et non par accident.
C'est ce qu'on appelle l'évolution théiste.
Mais cela a des limites.
Limite #1 : L'âme humaine.
Les humains sont distincts des animaux parce qu'ils possèdent une âme rationnelle. On ne peut pas "évoluer" une âme. L'Église enseigne que chaque âme est immédiatement créée par Dieu dans le ventre de sa mère. Elle n'est pas héritée par un processus biologique.
« Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré.
La Genèse 1-3 est historique. Il y a eu une "chute" littérale. Il devait donc y avoir deux premiers parents. Le polygénisme - l'idée que les humains descendent d'un groupe d'animaux (théorie qui prétendait que l'humanité était en fait divisée en espèces ou en races d'origines différentes) - ne peut pas être concilié avec la Bible.
Le Pape Pie XII a bien vu cela. Dans Humani Generis, il a mis en garde contre l'évolution qui nie l'origine divine de l'âme ou nie le monogénisme. Les catholiques fidèles doivent rester dans ces limites.
Vous n’êtes pas obligé de prétendre que le darwinisme explique tout. En fait, de nombreux scientifiques admettent désormais ouvertement que ce n’est pas le cas. Surtout lorsqu’il s’agit de conscience, de moralité ou de l’origine de la vie elle-même.
L’Église n’a pas peur de la science. Mais les catholiques sont libres de poser des questions. Et les scientifiques ne devraient pas avoir peur de ces questions. Après tout, ne sont-ils pas censés avoir toutes les réponses ?
Icône Russe d’Élisée (XVIIIe siècle) Monastère de Kiji, Russie
À une époque troublée où les rois d'Israël successeurs de Salomon s'adonnaient à l'idolâtrie et à la débauche, Elisée, fils de Shafath, prophète de l'ancienne Loi, disciple et successeur du Prophète Élie, exerça son ministère dans le Royaume du Nord, revendiquant avec courage la fidélité au Dieu unique d'Israël, face aux cultes païens de Baal et d'Astarté qui se répandaient depuis la scission du Peuple de Dieu en un royaume de Juda et un royaume d'Israël.
''Tu consacreras Élisée, fils de Shafate, comme prophète pour te succéder.'' (1 Rois 19,16)
19 'Élie s'en alla. Il trouva Élisée, fils de Shafate, en train de labourer. Il avait à labourer douze arpents, et il en était au douzième. Élie passa près de lui et jeta vers lui son manteau.'
20 'Alors Élisée quitta ses bœufs, courut derrière Élie, et lui dit: 'Laisse-moi embrasser mon père et ma mère, puis je te suivrai.' Élie répondit: 'Va-t'en, retourne là-bas! Je n'ai rien fait.'
21 Alors Élisée s'en retourna; mais il prit la paire de bœufs pour les immoler, les fit cuire avec le bois de l'attelage, et les donna à manger aux gens. Puis il se leva, partit à la suite d'Élie et se mit à son service. (1er livre des Rois, chap 19)
Jésus, en sa première prédication dans la synagogue de Nazareth, fait référence à la fois à Élie et à Élisée. Il rappelle la compassion d'Élie pour la veuve qui vivait à Sarepta et la guérison par le ministère d'Élisée, de Naaman le Syrien: deux païens auxquels le Dieu d'Israël fait accueil et miséricorde (Luc 4. 25-30).
Elisha Raising the Shunammite’s Son by Benjamin West, 1766
Sa mission s'est orientée principalement envers les Israélites mais également vers quelques païens. Il est mort (''à un âge avancé'' dit-on) vers -800.
Commémoraison de saint Élisée. Disciple d'Élie, il fut prophète en Israël au temps du roi Joram jusqu'aux jours de Joas, au IXe siècle avant le Christ. S'il n'a pas laissé d'oracles écrits, il a cependant annoncé le salut pour tous les hommes en accomplissant des miracles en faveur d'étrangers. Sa tombe était vénérée à Samarie.
Martyrologe romain
Élisée multipliant les pains par Le Tintoret, 1577-78
Le Prophète Élisée par Vasari, 1566 (musée des Offices, Florence)
Élisée refusant les cadeaux de Naaman par Pieter Franszoon Grebber, 1637 (Haarlem, Musée Frans Hals).
L'Ascension d'Élie devant Elisée, Livre d'heures de Henri II.
Le miracle sur la tombe d’Élisée. (Jan Nagel, 1596)
Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 20.
Religieux de l'ordre des frères mineurs franciscains, Saint Antoine (1195-1231) naît de son vrai nom Fernando Martins de Bulhoes n'est pas né à Padoue mais à Lisbonne en 1195, de la famille glorieuse de Godefroy de Bouillon, premier roi de Jérusalem, dont une branche s'était implantée en Portugal.
Si son oncle Godefroy de Bouillon a été la fleur de la chevalerie, lui, est la fleur de l'Ordre Séraphique et un des plus beaux joyaux de la Jérusalem céleste.
Sa mère portait le beau nom que devait illustrer la Vierge du Carmel, et les mêmes vertus ont orné ces deux grandes âmes (le corps de Dona Teresa repose dans la chapelle dédiée à son fils à l'église Saint-Vincent près de Lisbonne. Sur la tombe de cette glorieuse et heureuse mère sont gravées ces simples paroles : Ici repose la mère de Saint Antoine : Hic jacet mater sancti Antonii.)
"À peine sorti du berceau, ses délices étaient de courir aux autels de Jésus et de Marie dans l'église cathédrale de Lisbonne. C'est là qu'on le trouvait toujours en adoration devant le tabernacle, ou à genoux aux pieds de Marie, chantant un hymne d'amour à la Vierge Immaculée. C'était l'hymne que chantait sa pieuse mère : "Ô gloriosa Domina ! Ô glorieuse Souveraine !" (hymne composée au VIe s. par Saint Venance Fortunat (530-609), Évêque de Poitiers et auteur de nombreuses Hymnes Catholiques). Il la chantait le jour, il la chantait la nuit. Elle le consolait dans ses tristesses et le fortifiait dans ses combats. Elle faisait le charme de sa solitude et, dans les grands travaux et les grandes luttes de l'apostolat, elle faisait son triomphe.
Ô glorieuse Dame, élevée au-dessus des astres, qui de votre Sein sanctifié avez allaité providentiellement votre Créateur. Ce que la triste Eve nous enleva, Vous le rendez par votre sainte Fécondité ; Vous êtes la Voie qui fait entrer au Ciel ceux qui pleurent. Vous êtes la Porte du grand Roi, l'éclatante Entrée de la Lumière. Applaudissez à la vie donnée par la Vierge, ô peuples rachetés. Gloire à Vous, Seigneur, qui êtes né de la Vierge, ainsi qu'au Père et au Saint-Esprit dans les siècles des siècles.
L'amour de Dieu chez S. Antoine
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu "de tout ton cœur". Tout : tu ne peux garder pour toi aucune partie de toi. Il veut l'offrande de tout toi-même. Il t'a racheté tout entier de tout Lui-même pour te posséder Lui seul, toi tout entier. Tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur. Ne va pas comme Ananie et Saphire, garder pour toi une partie de toi-même; car alors, comme eux, tu périras tout entier. Aime donc totalement et non en partie. Car Dieu n'a pas de parties; Il est tout entier partout. Il ne veut pas de partage en ton être, Lui qui est tout entier en son Être. (Ivan GOBRY, Mystiques Franciscains, Éditions Artège, Perpignan 2013, p. 40-41.)
O Gloriosa Domina, Jordi Savall – Hespèrion XXI & La Capella Reial De Catalunya
Enfant, il va à l'école épiscopale et se fait remarquer par une intelligence vive.
"Dès l'âge de cinq ans, il se consacre au Seigneur, et triomphe de Satan. Ce fut son premier miracle. Pris à la gorge par lui, il trace le signe de la croix, sur la marche de l'autel où il priait, et le marbre s'amollissant en garde miraculeusement l'empreinte." (Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Éditions du Pech, Toulouse 2016, pp. 14-15.) Le Père Valentin Strappazzon retrace ainsi ce miracle : "Pendant le service de l'autel, le démon surgit devant lui en même temps que son esprit était assailli par de fortes tentations : il traça alors un signe de croix sur la marche de l'autel, le diable s'enfuit et la croix resta gravée sur le marbre." (Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002.)
Un jour d'été, son père lui avait confié la garde d'un champ de blé contre les bandes d'oiseaux qui traînaient dans les parages, mais c'était l'heure de la prière. Il enferma alors les moineaux dans une masure à ciel ouvert, leur défendit de s'envoler et se rendit à la cathédrale... À son retour, les oiseaux étaient toujours là, sagement à leur place, et le champ de blé intact. (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 8.)
À quinze ans, il entre chez les frères augustiniens du monastère de Saint-Vincent de Fora qui se trouvait alors en dehors de la ville, à Graça, une des sept collines de Lisbonne. Il y reste deux ans. En 1212, il continue ses études théologiques au monastère augustinien de la Sainte-Croix à Coimbra (Portugal).
Un jour qu'il était retenu à l'infirmerie du couvent par les devoirs de sa charge, il eut, au moment de l'élévation de la Messe, un ardent désir de voir le Sauveur, et il se mit à genoux: Ô merveille! Les murs de l'église s'entr'ouvrent et lui laissent voir l'autel, où il adore ravi, la sainte Victime.
Les actes en disent plus que les mots. Que vos paroles enseignent, que vos actes parlent.
Cependant Antoine était appelé de Dieu à devenir disciple de S. François. "D'après plusieurs historiens, il aurait, dans une de ses extases, vu Saint François lui-même venant lui annoncer, de la part de Dieu, qu'il l'avait choisi pour devenir son fils." (Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Éditions du pech, Toulouse 2016, pp. 15-16.)
Il sentit le premier appel à la vue de ces cinq religieux franciscains, Bérard de Carbio, Otton, Pierre de Saint-Géminien, Adjute et Accurse s'embarquant pour les missions d'Afrique en 1219 et qui s'étaient arrêtés dans son monastère de Coimbra. L'appel devint définitif, quand, quelques mois plus tard, les reliques de ces cinq religieux (devenus martyrs de la foi décapités au Maroc par le calife almohade Yusuf al-Mustansir le 16 janvier 1220, après avoir été fouettés à mort) furent ramenées providentiellement à son monastère. Fernando Martins de Bulhoes, qui vient d'être oint prêtre, assiste à la cérémonie funéraire des cinq franciscains. Le jeune homme sent "dans son coeur" qu'il doit impérativement suivre l'exemple des frères martyrisés. Il exprime le voeu de rejoindre l'Ordre et il est accueilli à Olivais (un ermitage des environs de Coimbra) où quelques frères franciscains arrivés au Portugal vers 1217 ou 1218, avaient reçu de la reine Urraque la jouissance d'une chapelle. Il change de nom et prend celui d'Antoine. Il décide de partir lui aussi pour le Maroc mais, malade, il doit rebrousser chemin. Il débarque alors en Sicile, arrive à Assise et participe au chapitre de 1221, où il réussit à se faire mépriser et compter pour rien. Là, il va s'ensevelir à Monte-Paolo, petit couvent perdu dans les montagnes de l'Italie, à dix milles de Forli, sur les pentes de l'Apennin. Là il découvrit une grotte sauvage, cachée dans un massif de sapins, fermée aux vains bruits de la terre, taillée dans le roc, avec une de ces échappées sur l'azur du ciel qui plaisent tant aux contemplatifs. Elle était occupée par un de ses frères en religion, qui consentit à la lui céder. Il y passait une partie de ses journées, depuis les matines jusqu'à la conférence du soir. Un peu de pain, un verre d'eau fraîche, voilà toute sa nourriture. Il matait sa chair pour la soumettre à l'esprit, durement, sans pitié pour frère l'âne (expression par laquelle S. François désignait le corps). "Ses lèvres bleuies et ses joues creusées par le jeûne témoignaient de la rigueur de la lutte. Ses genoux fléchissaient sous le poids du corps, et souvent, au dire d'un témoin oculaire, il lui fallait le bras d'un Frère pour ne pas tomber en chemin." (Legenda prima, p. I, c. VI - Cf. J. RIGAUD, c. IV, et la Legenda secunda, c. II.) Il passa près d'une année dans cette Thébaïde, au milieu d'effrayantes austérités, dont les anges seuls furent témoins. (Léopold de Chérancé, Saint Antoine de Padoue, 1906.)
Un jour, Marie fait entendre sa voix : "Mon fils, dit-elle, ne parle pas. Dieu demande encore de toi ce nouveau sacrifice. Tais-toi, mon fils, tais-toi." Et il se tait. On le croira incapable de parler, on le traitera d'imbécile, d'idiot. Il le sait, il l'accepte, il le veut. Mais, pendant que les hommes le rejettent, le méprisent, Dieu dit à ses anges : Regardez, contemplez, admirez. Et les anges regardent, contemplent, admirent, et le silence de notre géant d'humilité se changeant en immortelle louange, ils portent cent louange jusqu'au trône de Dieu, silentium laus, la louange du silence." (Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Le Saint de Toulouse, Éditions du pech, Toulouse 2016, p. 44.)
Dans sa cellule de 4 m sur 2,50 m, se trouvent une table, une chaise et une planche en guise de lit. Comme la douleur l'empêche de dormir, Frère Antoine passe une partie de ses nuits à lire et à méditer les Écritures.
Saint Antoine de Padoue, Confesseur
Langue bénie, assez, assez de silence. Dieu le veut, il faut parler. Il se rend en mission dans les régions du sud de la France où ses premiers miracles lui assurent une grande renommée.
Placé à la cuisine d'un couvent, il est un jour appelé par son supérieur pour prêcher, sans préparation à la communauté. "Poussé par le devoir d'obéissance, Antoine se mit à parler: ce furent d'abord des paroles simples, puis des arguments bien enchaînés, clairs, convaincants, extraits de l'Écriture, des Pères de l'Église, riches en symboles et en images; bref, un discours dans les règles de l'art, dans un langage adapté à tous, pétri de foi et d'esprit d'oraison, comme le voulait François. Une véritable révélation... Les Frères n'en revenaient pas ! 'Ils le savaient capable de laver la vaisselle, mais non d'exposer les arcanes de la Sainte Écriture.'" (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 14-15.)
Dès lors il occupe les grandes charges de l'Ordre, il évangélise les villes et les campagnes, enseigne dans les universités de Montpellier, Toulouse, Bologne et Padoue.
Dans un concile où il y avait "des Grecs et des Latins, des Français et des Teutons, des Slaves et des Anglais et bien d'autres de différentes langues et d'idiomes variés", le frère Antoine, devant le pape, rend la parole de Dieu tellement douce, que tous ces gens "l'entendent très limpidement, clairement et le comprennent distinctement" ! Puis ils s'émerveillent : "Comment se fait-il que nous entendons tous parler par lui notre langue maternelle?"
Le pape Grégoire IX lui-même s'exclame : "C'est vraiment lui l'arche de l'Alliance et la bibliothèque des écritures divines !"
Sa méthode est plus pastorale que doctrinale. Ce qui ne veut pas dire qu'Antoine ne soit qu'un moraliste et non un homme de doctrine.
Ses prédications rencontrent un succès important, favorisant la conversion de nombreux hérétiques. Il fonde un monastère à Brive, où il fait de nombreuses conversions. Il est d'ailleurs, comme Vincent Ferrier et Torquemada, surnommé le "marteau des hérétiques".
Antoine fut parmi les premiers maîtres de théologie des frères mineurs franciscains, sinon le premier. Avec la bénédiction de S. François, qui, reconnaissant les vertus de S. Antoine, lui envoya une brève lettre qui commençait par ces paroles : 'Il me plaît que tu enseignes la théologie aux frères', il commença son enseignement à Bologne.
Son amour des pauvres est resté dans la mémoire populaire et est à la base de la dévotion dont il est l'objet.
Il posa les bases de la théologie franciscaine qui, cultivée par d'autres éminentes figures de penseurs, devait connaître son apogée avec S. Bonaventure de Bagnoregio et le bienheureux Duns Scot" (Benoît XVI, Audience générale du 10 février 2010).
Se fondant sur l'unité de la nature humaine et celle du baptême qui rend tous les hommes également enfants de Dieu, il proclame une fraternité non pas révolutionnaire, mais génératrice de justice et de charité.
En 1226, il est custode de Limoges et en 1227, après la mort de S. François, il est provincial d'Italie du Nord, tout en continuant ses prêches et ses controverses avec les Albigeois.
En 1228-1229, on le trouve au couvent dit de Mater Domini (Sainte-Marie) à Padoue. C'est alors qu'il commence à rédiger ses Sermons pour les dimanches, après avoir prêché dans la marche de Trévise.
En 1230, au chapitre, il renonce à sa charge de ministre provincial. Il fut envoyé à Rome où il fut un conseiller de Grégoire IX dans le problème de la validité du Testament de S. François.
En 1231, il est envoyé à Padoue où il poursuit ses prêches durant le Carême mais il meurt d'épuisement à 36 ans le vendredi 13 juin suivant à Arcelle, près de Padoue, peu après avoir chanté l'hymne mariale O Gloriosa Domina.
Les miracles constatés aussitôt après la mort d'Antoine seront retenus pour sa canonisationl'année suivante, à Spolète, le 30 mai 1232, par Grégoire IX. On lut à cette occasion une liste de 44 miracles qui lui étaient officiellement attribués.
Son apostolat a duré moins de 10 ans, mais le rayonnement de ses paroles et de ses actes a eu une portée internationale jusqu'à nos jours.
Dans la première Vie du saint rédigée par le Frère Julien de Spire vers 1235, on évoque les grâces susceptibles d'être confiées à son intercession, entre autres un secours providentiel dans les cas de danger mortel, d'erreur, de calamités naturelles, de maladie, d'emprisonnement, d'indigence, et même de perte d'objet.
Le Pape Pie XII le déclara docteur de l'Église le 16 janvier 1946, avec la qualification de "Docteur évangélique". Ce titre se fonde sur son activité de prédicateur et sur les recueils de ses sermons.
Sa méthode est plus pastorale que doctrinale. Se fondant sur l'unité de la nature humaine et celle du baptême qui rend tous les hommes également enfants de Dieu, il proclame une fraternité non pas révolutionnaire, mais génératrice de justice et de charité.
Dans sa prédication Antoine correspond au mouvement apostolique de saint Dominique et de saint François autant qu'aux décisions du IVe concile du Latran et aux directives d'Innocent III. On peut regretter que sa mort l'ait empêché d'achever son oeuvre.
Commençant son manuel de prédication au dimanche de la Septuagésime, où débutait au bréviaire la lecture continue de la Bible, il aurait voulu, dans les aléas du cadre liturgique en exposer toute la sainte Écriture, pour en livrer le contenu complet sur la foi et les mœurs. Du moins nous offre-t-il un type de prédication populaire à la fois biblique, liturgique et patristique, qui inaugure les grands thèmes de la future influence franciscaine, de saint Bonaventure ou de Duns Scot.
Il est le Saint Patron du Portugal, des marins, des naufragés et des prisonniers.
Lisez ces mots écrits en lettres d'or dans la chapelle de son tombeau : "VENEZ À MOI, VOUS TOUS QUI TRAVAILLEZ ET QUI SOUFFREZ, VENEZ, JE VOUS SOULAGERAI." [...] Et depuis plus de six siècles, tous les travailleurs, tous les malheureux qui ont importé le doux, le bien-aimé Saint, ont été soulagés et consolés. (Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Éditions du Pech, Toulouse 2016, p. 65.)
Les représentations de S. Antoine de Padoue sont assez rares, mais elles deviennent très courantes à partir du XIVe siècle. Le culte de S. Antoine se répandit surtout aux XVe et XVIe siècles. Il devint le saint national du Portugal, et les explorateurs le firent connaître au monde entier. Il est ainsi le Patron des marins, des naufragés et des prisonniers.
Parmi les innombrables miracles de ce grand thaumaturge, remarquons ceux qui suivent:
Parmi les prodiges survenus à Saint Antoine, il y a les visions du Christ, soit sous l'aspect d'un enfant, soit de Jésus adulte. La Vierge - Notre-Dame du Bon-Secours - lui apparaît également.
Antoine est célèbre par l'apparition de l'Enfant Jésus, qui vint un jour Se mettre entre ses bras. D'où les nombreuses représentations de S. Antoine portant l'Enfant Jésus. Le prodige eut lieu dans la maison d'un bourgeois de Châteauneuf-la-Forêt, en Haute-Vienne, à 35 km de Limoges.
"Pendant que saint Antoine de Padoue parcourait la France, semant, à chacun de ses pas, de nouveaux prodiges, convertissant les pécheurs, confondant les hérétiques, répandant partout les lumières, la bénédiction et la paix, il reçoit un jour l'hospitalité dans une pieuse famille d'une famille de France (plusieurs historiens nomment Limoges). Son hôte lui choisit la chambre la plus séparée et la plus tranquille, afin, dit son historien, que rien ne puisse troubler ses contemplations. Le Saint apôtre se croyant, dans sa chambre, aussi loin des mortels que lorsqu'il priait dans les grottes profondes, se met à pousser vers le ciel des gémissements ineffables et adresse à Marie la prière qui lui ouvre toujours les cieux et fait descendre dans ses bras le Bien-Aimé de son cœur : "Mère bien-aimée, portez-moi votre Divin Enfant!" Et marie lui porte le divin Enfant. Pendant qu'il le presse sur son cœur, son hôte, qu'il croyait depuis longtemps endormi, mais qui veille encore, s'approche de sa chambre. De la fenêtre qui domine la porte, il voit sortir des rayons de lumière. Étonné, il monte sans bruit jusqu'à la fenêtre, et voit - ô merveille ! - le Saint environné d'anges et tenant dans ses bras un enfant ravissant, debout sur le Livre des Saintes Écritures. L'hôte, ravi lui-même, ne peut contenir sa joie. Il se retire cependant sans bruit. Mais Antoine de Padoue, averti par le divin Enfant, l'appela après son extase et lui fit promettre de la part de Dieu, de ne jamais révéler ce secret tant qu'il serait en vie.
L'hôte a été fidèle à son serment, et l'historien ajoute: "Mais dès qu'il a appris la mort du Père très saint, il s'est empressé, en poussant des cris de joie et en versant des larmes de bonheur, de révéler le grand miracle." (Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Éditions du Pech, Toulouse 2016, pp. 59-60.)
Un jour, tandis qu'il soignait un frère malade qui poussait des cris affreux ou des éclats de rire nerveux plus effrayants encore, l'idée lui vint que le malheureux devait être sous la puissance du démon, et, en effet, il le délivra du démon en le couvrant de son manteau.
Saint Antoine, église de Ciboure
S. Antoine est connu dans le monde comme le Saint qui aide à retrouver les objets perdus. Des objets de la vie quotidienne aux documents importants, avec la même foi.
L'idée d'invoquer le Saint pour retrouver les objets perdus vient du fait qu'un jour un novice qui lui avait subtilisé ses commentaires sur les Psaumes (psautier) se sentit obligé de les lui rendre.
Le Père Strappazzon retrace ainsi l'événement : Après deux années d'apostolat en Romagne, ... Antoine fut appelé à exercer le ministère de la prédication et de l'enseignement dans le Midi de la France, face, là encore et surtout, à l'hérésie cathare, et la première étape fut Montpellier (Languedoc). C'est dans cette ville que la tradition situe l'épisode qui serait à l'origine du privilège dont jouit saint Antoine de faire retrouver les objets perdus. Un novice s'était enfui du couvent emportant le psautier dont le saint se servait pour la prière et ses cours : poussé par le diable lui-même, le novice dut rebrousser chemin et restituer l'objet volé. (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 16.)
La prière qui suit invoque l'aide de S. Antoine dans la recherche de ce qui a disparu :
Glorieux S. Antoine, tu as exercé le divin pouvoir de retrouver ce qui était perdu. Aide-moi à retrouver la Grâce de Dieu, et rends-moi dévoué au service de Dieu et de la vertu. Fais-moi retrouver ce que j'ai perdu et montre-moi ainsi la présence de ta bonté.
(Notre Père, Je vous Salue Marie, Gloire à Dieu)
Le Miracle de la Mule
Antoine parcourut la France méridionale pour combattre les cathares. Il y reçoit le surnom de "marteau des hérétiques", tant sa prédication avait été efficace.
On n'est pas sûr de la date à laquelle Antoine fut envoyé en France, mais on peut pencher pour fin 1224-début 1225.
Il fait adorer le saint Sacrement par une jument. Prodige que le Saint accomplit à Toulouse, et que l'on désigne ordinairement sous le nom de Miracle de la Mule. Un hérétique osa un jour discuter avec notre grand saint sur des points les plus importants de la religion, mais bientôt à court d'arguments, il déclara : 'Je possède une mule, je vais pendant trois jours la priver de nourriture. Dans trois jours, soyez ici avec une hostie consacrée; moi de mon côté j'amènerai ma mule et je lui offrirai à manger. Si, dédaignant le foin que je lui présenterai, elle se tourne vers vous, je reconnaîtrais la supériorité de votre religion.' Le Saint accepte la proposition.
Au jour convenu, Antoine, après avoir célébré la Messe et prié Dieu, accourt au rendez-vous, l'ostensoir sacré à la main. La mule arrivait au-devant d'elle : 'Au nom de ton Créateur, que je porte dans les mains, lui dit-il, je t'ordonne de l'adorer avec humilité, afin que les hérétiques voient avec confusion que les animaux eux-mêmes sont forcés de reconnaître la divinité de celui que le prêtre immole tous les jours à l'autel'.
Aussitôt la mule, quittant son conducteur, se prosterne à terre, et, plaçant sa tête sur les pieds d'Antoine, reste immobile dans cette position.
Miracle de la Mule - Luca Giordano - San Antonio de Padua y la mula que adora la Eucaristía
Le miracle des poissons
Il allait, écrit l'Assidua, de villes en villages, châteaux et campagnes, semant partout la parole de vie, réfutant les hérétiques et évacuant l'erreur, s'adaptant aussi bien aux humbles qu'aux enfants
C'est à Rimini que la tradition situe le 'sermon aux poissons', maintes fois célébré par l'art, et prodige amenant la conversion.
Quand S. Antoine prêchait, les hérétiques cathares ne l'écoutaient pas. Un jour, il leur dit alors qu'il allait s'adresser à des créatures plus simples et plus spontanées que le Bon Dieu a créées. Prêchant sur le bord de la mer, S. Antoine vit venir une multitude de poissons pour l'entendre, et donner une leçon aux hérétiques qui se bouchaient les oreilles : les poissons ne partirent qu'après s'être inclinés sous sa bénédiction.
Prédication de S. Antoine aux poissons
Venez, venez tous, s'écrie-t-il. Vous êtes plus dignes que ce peuple d'entendre la parole de votre Créateur." Les poissons, grands et petits, accourent à l'instant, se rangent en amphithéâtre devant lui et levant leur tête sur l'eau, l'écoutent avec ravissement. Tous tenaient la tête hors de l'eau, attentifs, en grande paix, grand calme et en ordre. Aux paroles d'Antoine, ils ouvraient la bouche et inclinaient la tête, et par ces signes de respect, à leur manière, ils louaient Dieu. À cette vue, les hérétiques, le cœur touché de componction, se jetèrent tous aux pieds d'Antoine pour entendre ses paroles et retrouver le chemin de la vérité et de l'Église. (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 15.)
Comme chez S. François, les prédications de S. Antoine aux animaux invitent ces créatures du Seigneur à louer leur Créateur.
C'est ici une position inverse de celles des cathares, où les créatures avaient été créées par un démiurge, c'est-à-dire un dieu malveillant qui aurait fait tomber les âmes et les esprits dans la matière... En cela, la louange de la Création est en elle-même une prédication anti-cathare, qui veut signifier l'unicité de Dieu comme Créateur et Père de tous les êtres.
Les brigands pénitents
"Jean Rigaud a recueilli ce témoignage de conversion d'une bande de brigands, fruit de la prédication d'Antoine et exemple des pratiques pénitentielles de l'époque.
'J'étais brigand de métier dans une bade de douze voleurs, raconte l'un d'eux, et malheur au voyageur qui passait près des montagnes où nous nous tenions cachés. Mais, un jour parvient à nos oreilles l'écho des sermons d'Antoine et nous décidâmes d'aller l'écouter. Ses paroles de feu touchèrent nos coeurs et nous tous éprouvâmes du remords pour nos crimes. A l'issue du sermon, nous fûmes nous confesser, il nous écouta, nous imposa à chacun une pénitence salutaire et nous fit promettre de ne plus retourner à nos anciens péchés. Certains trahirent leur promesse, mais la plpart y furent fidèles et reposent à présent dans la paix de Dieu. Quant à moi, je fis douze fouis le pèlerinage à Rome en pénitence de mes fautes...'." (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 18.)
S. Antoine rend S. François présent "pour les yeux corporels"
En 1224, Jean de Florence, ministre des Franciscains pour la Provence, avait réuni un chapitre à Arles. Frère Antoine s'y rend et en profite pour faire un commentaire de l'Évangile de Jean, plus exactement, des versets où celui-ci parle de l'arrivée du Christ, chargé de sa croix, sur le Golgotha et de l'ordre de Pilate d'inscrire sur la croix "Jésus de Nazareth, roi des Juifs". Le frère Monaldo, prêtre "éclatant par sa renommée et plus encore par sa vie" (Thomas de Celano), "homme simple et que l'ornement de nombreuses vertus faisait resplendir" (Julien de Spire), fait partie de l'assistance. Pendant qu'il écoute les paroles "bénies" de S. Antoine, "le frère Monaldo regarde vers la porte de la maison où les frères étaient tous ensemble réunis, et là il voit, de ses yeux corporels, le bienheureux François élevé dans les airs, mains tendues comme s'il était en croix et bénissait les frères !"
Pour lui, les distances n'existent pas. Il mesure la terre du regard. (Habaquq 3,6) Pendant qu'il prêche à Padoue, il voit à Lisbonne son père enchaîné devant des juges qui vont le condamner à mort quoique innocent. Il s'y transporte avec la rapidité de l'éclair. Un meurtre ayant été commis près de sa demeure paternelle, on y avait jeté le cadavre. Antoine de Padoue ressuscite le mort, et celui-ci désigne lui-même devant les juges le véritable assassin. Son père, reconnu innocent, est délivré.
À la même heure, Antoine, de retour à Padoue, se rendait à l'office où la cloche appelait les religieux (don de bilocation ou d'ubiquité).
À Limoges même aurait eu lieu un miracle de bilocation. Il fonde en cette ville un couvent sur un terrain donné par l'abbaye de Saint-Martial où il avait prêché.
Le Bref de Saint-Antoine
Une femme du Portugal, en butte aux vexations du démon, ne savait plus où donner de la tête. Même qu’un jour son mari la traita de possédée du démon. N’y tenant plus, elle décida de mettre fin à ses jours, en se jetant dans le fleuve. En cours de route, elle passe devant l’église des Franciscains et s’y arrête pour une dernière prière. C’était un 13 juin. Pendant sa prière, elle s’endort, et soudain Antoine lui apparaît, un papier à la main :
"Prends ce billet et il te délivrera". Or, le billet portait cette citation de l’Apocalypse : (version originale en latin)
À son réveil, toute surprise de se retrouver avec un billet en main, elle reprend confiance et retourne chez elle complètement guérie. On ne sait comment ce parchemin parvint jusqu’au roi du Portugal qui en facilita grandement la diffusion. C’était une formule brève - d’où le mot BREF - mais efficace entre les mains de tous ceux et celles qui croient. Cette dévotion au Bref de saint Antoine est encore très populaire de nos jours et la plupart des gens qui en ont un le portent sur eux. (Ermitage de Saint-Antoine de Lac-Bouchette)
Le pape franciscain Sixte V fit graver cette prière – connue comme étant la devise de Saint Antoine – sur le socle de l’obélisque qu’il fit ériger sur la place Saint-Pierre à Rome.
Cette courte prière ressemble à un petit exorcisme. Nous aussi nous pouvons la dire – en latin ou en français – pour nous aider à surmonter les tentations de toutes sortes. (Aleteia)
Extraite de l'Apocalypse (5,5), qui l'emprunte elle-même à la Genèse (49,9) et à Isaïe (11, 1-10), elle rappelle la victoire du Christ sur Satan, et les miracles accomplis par saint Antoine pour libérer du démon et des tentations.
Commentant ce même passage, Saint Antoine écrit : "Le Christ, le lion de la tribu de Juda, est monté sur la croix pour chasser le démon, après avoir pris possession de sa maison et détruit tous ses biens." (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 42.)
La plupart des églises comptent aujourd'hui une statue de lui. Il est généralement représenté comme un homme chétif, vêtu de la bure sombre franciscaine nouée par une cordelière à trois nœuds serrée à la ceinture, les pieds nus, et la tête rasée ne conserve que la couronne monacale. C'est ainsi qu'il nous prêche la mortification des sens, le mépris de la mollesse et des plaisirs, le détachement des choses de la terre, l'oubli de soi-même et le dédain pour tout ce qui est passager, futile et vain.
Il rappelait souvent au nom de l'Évangile :
"Celui qui ne partage pas, alors qu'il a le nécessaire, c'est un voleur".
Et encore :
"Ô riches, prenez pour amis... les pauvres, accueillez-les dans vos maisons : ce seront eux, les pauvres, qui vous accueilleront par la suite dans les tabernacles éternels, où résident la beauté de la paix, la confiance de la sécurité, et le calme opulent de l'éternelle satiété".
Après leur mort, S. François et S. Antoine apparaissent ensemble dans les visions de certains miraculés. C'est ainsi qu'un jeune frère, la veille du jour où il voulait quitter l'Ordre, voit un long cortège de gens habillés "de précieux ornements diaprés" et dont le visage, les mains et tout ce que l'on voyait de leur corps "rayonnait de manière plus resplendissante que le soleil"; deux surtout "plus nobles que les autres marchaient entourés d'une si grand clarté qu'ils provoquaient chez ceux qui les regardaient une stupeur étonnante". Il voudrait connaître leur identité. Une voix lui répond qu'ils sont S. François et S. Antoine et que le cortège est celui des frères mineurs qui conduisent ce dernier, mort récemment, "vers la gloire du Royaume éternel."
Saint Antoine de Padoue ne doit pas être confondu avecsaint Antoine l'Ermite, ou Antoine d'Egypte, au IVe siècle, considéré comme le fondateur de l'érémitisme chrétien.
S. Antoine a composé un cycle de Sermons pour le dimanche, un autre consacré aux saints, proposant ainsi un parcours spirituel tellement riche que Pie XII le proclama en 1946 Docteur de l'Eglise, en lui attribuant le titre de Docteur évangélique car ses sermons reprenaient toute "la fraîcheur et la beauté de l'Évangile". (Benoît XVI, Audience générale du 10 février 2010).
Sur les hauteurs du Col d'Osquich, frontière historique entre les provinces de Basse-Navarre et de Soule (Pays Basque) au sud de Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), se trouve la "Chapelle St Antoine" (706 m) dédiée à la paix. Les pèlerinages ont lieu le 13 juin, fête de St-Antoine de Padoue, le 2e dimanche de juillet, le dimanche après le 15 août.
S. Antoine est avant tout un auteur moral et ascétique. On pourrait composer tout un livre d'ascétique au moyen de ses sermons. Combattant surtout l'orgueil, la luxure, l'avarice avec une liberté sainte, il n'oublie personne, pas même les prélats.
Fuyez la sensualité; fuyez l'orgueil, parce qu'elle est la mère de la sensualité, de la luxure et de tous les autres vices. Soyez saints ! Soyez fidèles ! Aimez le Seigneur comme je L'aimais, lui donnant votre oui et ne regardant plus jamais en arrière.
Saint Antoine de Padoue, Le plus invoqué parmi les saints et le plus présent dans notre vie, Prières, Neuvaines et Litanies, Editions Lanore, Paris 2014, p. 9
Le Christ Pontife. Enseignement de Saint Antoine
Le Christ est le Pontife des biens futurs. Pontife (en latin pontifex) signifie 'qui établit un pont'. Deux rives se font face : la mort et l'immortalité. Entre elles coule le fleuve de nos péchés et de nos misères. Selon Isaïe (59,2), toutes ces fautes creusent une séparation entre Dieu et nous. En conséquence, Il nous cache Sa Face et ne souhaite plus nous entendre. C'est alors que le Christ vient et se fait lui-même le pont de notre salut.' (Sermon du Dimanche de la Passion, in Bernard-Marie, o.f.s., Saint Antoine de Padoue, Neuvaine pour la protection des distraits et des affligés, Salvator, Paris 2011, p. 25.)
S. Antoine insiste sur l'esprit d'oraison (la prière du coeur). Il vante une vie dont le soin principal est la vie de prière, qu'il proclame supérieure sur la vie active. La meilleure est la vie mixte, apostolique dérivant de la plénitude de la contemplation. L'intimité de l'Évangile doit se vivre en actes. Il rappelait :
"Que les paroles se taisent et que les actions parlent... Le Seigneur a maudit le figuier où il n'a pas trouvé de fruits mais seulement des feuilles."
"Dans cet enseignement de S. Antoine sur la prière, nous saisissons l'un des traits spécifiques de la théologie franciscaine, dont il a été l'initiateur, c'est-à-dire le rôle assigné à l'amour divin, qui entre dans la sphère affectueuse, de la volonté, du coeur et qui est également la source d'où jaillit une connaissance spirituelle, qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous connaissons.
Antoine écrit encore :
'La charité est l'âme de la foi, elle la rend vivante; sans amour, la foi meurt.'
(Sermones, Dominicales et Festivi, II, Messaggero, Padoue 1979, p. 37, in Benoît XVI, Audience générale du 10 février 2010 cité dans Saint Antoine de Padoue, Le plus invoqué parmi les saints et le plus présent dans notre vie, Prières, Neuvaines et Litanies, Editions Lanore, Paris 2014, p. 102.)
[....] Seule une âme qui prit peut accomplir des progrès dans la vie spirituelle: tel est l'objet privilégié de la prédication de S. Antoine. [...] Pour cette raison, Antoine invite à plusieurs reprises les fidèles à penser à la véritable richesse, celle du coeur, qui rend bons et miséricordieux, fait accumuler des trésors dans le Ciel." (Benoît XVI, Audience générale du 10 février 2010).
Les écrits de S. Antoine révèlent une tendre dévotion à l'humanité du Christ, considéré non comme un roi de gloire mais humilié par amour pour nous; il parle souvent de l'Eucharistie et des dispositions requises pour la bien recevoir; il recommande surtout la dévotion à la Passion du Sauveur; il est aussi un des précurseurs de la dévotion au Sacré-Coeur.
Enfin, S. Antoine recommande instamment la dévotion à la Très Sainte Vierge; et l'on peut dire que ses sermons nous donnent une vraie théologie mariale.
Prière pour la guérison des malades. Pour nos intentions personnelles
Saint Antoine, j'ai recours à vous dans ma détresse; je viens implorer votre secours et votre protection, votre conseil et votre consolation. Ô consolateur plein de commisération, vous venez si puissamment au secours de ceux que l'épreuve fait gémir. Je viens donc à vous dans ma pauvreté et ma misère, avec une confiance toute filiale, afin d'obtenir du Dieu puissant et miséricordieux la grâce que je sollicite en toute humilité.
(Ici l'on désigne la grâce que l'on veut obtenir.)
Bon Saint Antoine, il est vrai, je suis indigne de votre commisération, car trop souvent j'ai offensé votre Dieu et le mien. Cependant je mets ma confiance en vous, le bienfaiteur de tant d'hommes éprouvés par la douleur.
J'ai le ferme espoir que vous ne refuserez pas votre aide paternelle à votre indigne enfant.
Daignez donc intercéder pour moi auprès de Dieu jusqu'au jour où ma demande sera agréée.
Ainsi soit-il.
Grégoire IX (Pape 1227-1241), l'affirme dans la Bulle de sa canonisation en le proclamant "le grand Thaumaturge de l'Église universelle." Un historien contemporain, témoin des merveilles qui s'accomplissaient à son tombeau. [...] Le plus grand de ses miracles n'a-t-il pas été le triomphe sur lui-même, sa passion pour la souffrance et l'humiliation ? Être oublié, méprisé, foulé aux pieds, voilà ses délices. [...] Il va chercher la dernière place au milieu des fils de François, ces héroïques mendiants de Jésus. Ayant ainsi partagé toutes les humiliations de Jésus, faut-il s'étonner qu'il partage tous ses triomphes? [...] Aussi a-t-il mérité d'être appelé lui-même par le pape Grégoire IX 'l'Arche du Testament et le Docteur excellent de la sainte Église'. (Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Éditions du Pech, Toulouse 2016, pp. 52-53, 63.)
"La bulle de canonisation promulguée le 3 juin 1232 évoque la figure du 'confesseur qui illustre l'Église par ses miracles.' [...] Cette bulle retient quarante-sept miracles survenus à la prière du saint.
De nouveau, au XXe siècle, Pie XI le définit 'grand thaumaturge', en raison des prodiges accomplis par son intercession (1931). (Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 6.)
"La lettre apostolique de Pie XII datée du 16 janvier 1946 déclarant saint Antoine de Padoue Docteur de l'Église mentionne aussi 'l'insigne renommée de ses miracles.'" (Patrick SBALCHIERO, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, Paris 2019, p. 245.)
Principaux attributs : la bure franciscaine, l'Enfant-Jésus, une mule, des poissons, un cœur enflammé, un lys, symbole d'innocence et de pureté, et le livre de l'Évangile sont les attributs iconographiques les plus fréquents.
"Antoine" est un nom d'origine latine qui signifie "inestimable".
(3) Dictionnaire des saints et Grands témoins du christianisme, Sous la direction de Jean-Robert ARMOGATHE et André VAUCHEZ, CNRS Éditions, Paris 2019, pp. 76-81.
(4) Père Marie-Antoine de Lavaur, Les Grandes Gloires de Saint Antoine de Padoue, Le Saint de Toulouse, Éditions du Pech, Toulouse 2016
(5) Virgil TANASE, Saint François d'Assise, Gallimard Folio Biographies, Malesherbes 2015, p. 211-217
(6) Saint Antoine de Padoue, Le plus invoqué parmi les saints et le plus présent dans notre vie, Prières, Neuvaines et Litanies, Editions Lanore, Paris 2014
(7) Bernard-Marie, o.f.s., Saint Antoine de Padoue, Neuvaine pour la protection des distraits et des affligés, Salvator, Paris 2011
(8) Père Valentin STRAPPAZZON, Saint Antoine de Padoue, Docteur de l'Église et prédicateur populaire, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002.
Originaire d'Espagne, Guy Vignotelli, un seigneur de condition très modeste, mais très hospitalier, reçut chez lui S. François et ses compagnons. Plusieurs jours plus tard, alors qu'il vit S. François prier, il voulut devenir son disciple et vivre davantage encore la pauvreté.
Entré dans l'ordre des Frères mineurs franciscains en 1211, il se retira dans une grotte près de Cortone (Italie) et prêcha la pénitence aux populations voisines. Il mena une vie de jeûnes, de pauvreté et d’humilité.
À Cortone en Toscane, vers 1245, le bienheureux Guy, prêtre. Disciple de saint François, il mena une vie de jeûnes, de pauvreté et d'humilité.
Saint Barnabé est qualifié du nom d'Apôtre, quoiqu'il ne fût pas du nombre des douze que Jésus avait choisis ; on lui a donné ce titre glorieux parce que le Saint-Esprit l'avait appelé d'une manière toute spéciale et qu'il eut une grande part, de concert avec les Apôtres, dans l'établissement du christianisme.
Il était Juif, de la tribu de Lévi, et natif de l'île de Chypre ; son nom de Joseph lui fut changé par les Apôtres contre celui de Barnabé, qui signifie fils de consolation ou d'encouragement (Ac 4:36). C'est de lui dont parlent les Actes des Apôtres qui évoquent celui qui vend son champ et en apporte la somme aux Apôtres (Ac. 4:36-37). Il avait été ami d'enfance de saint Paul et a peut-être été, comme Paul, disciple de Gamaliel à Tarse. Après l'étonnante conversion de cet Apôtre, Barnabé présenta Paul à Pierre, le chef de l'Église de Jérusalem, qui se méfiait encore de son ancien persécuteur (Ac. 9:27).
Envoyé à Antioche de Syrie, capitale de la Syrie et troisième ville de l'empire (la ville antique fondée par Séleucos Ier, successeur d'Alexandre le Grand en Syrie), il vit tant de bien à faire, qu'il appela Paul à son secours, ce dernier se trouvant alors à Tarse où celui-ci s'était retiré. Il passa une année entière avec lui, se consacrant à l'évangélisation de cette ville importante, dans l'Église de laquelle Barnabé était connu comme prophète et docteur (Ac 13, 1) et où la foi prenait de grands accroissements. Ainsi, au moment des premières conversions des païens, Barnabé a compris qu'il s'agissait de l'heure de Saul. En ce moment important, il a comme restitué Paul à l'Église; il lui a donné, en ce sens, l'Apôtre des nations.
En réalité, il s'agit d'un voyage missionnaire de Barnabé, qui était le véritable responsable, et auquel Paul se joignit comme collaborateur, touchant les régions de Chypre et de l'Anatolie du centre et du sud (dans l'actuelle Turquie), et se rendant dans les villes d'Attalia, Pergé en Pamphylie (Ac 13:13),Antioche de Pisidie, Iconium (Konya), Derbe, qui entendirent leur parole éloquente, furent témoins de leurs miracles et, sous leurs pas, la foi se répandit avec une rapidité prodigieuse. À Lystre en Lycaonie(Ac 13, 14), ils furent pris pour des dieux : Barnabé fut pris pour Zeus et Paul pour Hermès. Belle indication qui nous permet de deviner la stature physique de ces apôtres: Barnabé devait être de stature imposante, Hermès (Paul) paraissant plus petit à ses côtés !
Saint Barnabé soignant les pauvres, par Véronèse, Musée des beaux-arts de Rouen
Barnabé se rendit ensuite avec Paul au Concile de Jérusalem (49 ap. J.-C.), où, après un examen approfondi de la question, les Apôtres et les Anciens décidèrent de séparer la pratique de la circoncision de l'identité chrétienne (Ac 15, 1-35). C'est ainsi qu'ils ont rendu officiellement possible l'Église des païens, une Église sans circoncision: nous sommes les fils d'Abraham simplement par notre foi dans le Christ.
Barnabé et Paul eurent ensuite un litige, au début du deuxième voyage missionnaire, car Barnabé était de l'idée de prendre Marc (Jean surnommé "Marc" ou "Jean-Marc") comme compagnon, alors que Paul ne voulait pas, ce jeune homme les ayant quittés au cours du précédent voyage (Ac 13, 13; 15, 36-40). Ils se séparèrent donc et formèrent deux équipes. Paul et Silas partirent pour la Lycaonie, tandis que Barnabé et Marc s'en allèrent évangéliser Chypre (Ac 15:36-40).
Entre les saints, il existe donc aussi des contrastes, des discordes, des controverses. Et cela m'apparaît très réconfortant, écrit Benoît XVI dans l'Audience générale du 31 janvier 2007, car nous voyons que les saints ne sont pas "tombés du ciel". Ce sont des hommes comme nous, également avec des problèmes compliqués. La sainteté ne consiste pas à ne jamais s'être trompé, à n'avoir jamais péché. La sainteté croît dans la capacité de conversion, de repentir, de disponibilité à recommencer, et surtout dans la capacité de réconciliation et de pardon. Ainsi Paul, qui avait été plutôt sec et amer à l'égard de Marc, se retrouve ensuite avec lui. Dans les dernières Lettres de saint Paul, à Philémon et dans la deuxième à Timothée, c'est précisément Marc qui apparaît comme "mon collaborateur". Ce n'est donc pas le fait de ne jamais se tromper, mais la capacité de réconciliation et de pardon qui nous rend saint. Et nous pouvons tous apprendre ce chemin de sainteté.
Quoi qu'il en soit, Barnabé, avec Jean-Marc, repartit vers Chypre (Ac 15, 39) autour de l'année 49. On perd ses traces à partir de ce moment-là. Tertullien lui attribue la Lettres aux Hébreux, ce qui ne manque pas de vraisemblance car, appartenant à la tribu de Lévi, Barnabé pouvait éprouver de l'intérêt pour le thème du sacerdoce. (2)
Selon des traditions plus tardives et moins sûres, Barnabé se serait rendu dans l'île de Chypre d'où il était originaire pour l'évangéliser. (3) Il serait mort martyrisé près de Salamine, lapidé (4) et brûlé (5) vers l'an 60, par des juifs excités et jaloux des conversions qu'il suscitait. (6)
Sources: (1); (2) Benoît XVI, Audience générale du 31 janvier 2007 ; 3 ; (4) Alexandre de Chypre, Laudatio Barnabae, 539-541, éd. Peter Van Deun, CCSG 26, p. 105-106 ; (5) Actes de Barnabé, 23, trad. Enrico Norelli, dans Écrit Apocryphes Chrétiens t.2, Gallimard, 2005, p. 641, le texte n'est pas clair pour savoir si le corps a été brûlé une fois mort ou encore vivant; (6) Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 481
Évêque de Paris, saint Landry n'eut de cesse d'aider les plus démunis. Lors des famines, il vendait tous ses biens jusqu'aux objets liturgiques pour acheter un peu de pain et le redistribuer.
Parce que les maladies faisaient de nombreux morts et se transformaient souvent en épidémies, il eut l'idée de regrouper tous les malades pour mieux les soigner et ne pas contaminer le reste de la population : le premier hôtel-Dieu était créé.
Il semble avoir été avant son épiscopat fonctionnaire à la chancellerie du roi Clovis II (639-657).
Selon le Martyrologue romain : "Pour venir en aide aux miséreux lors d'une famine, il vendit, rapporte-t-on, les vases sacrés et construisit un hospice près de la cathédrale."
Sources : 1, 2, 3, 4; Missel des dimanches 2022, Année C, Nouvelle traduction du Missel romain, p. 485.
J'ai déjà vu cette liste assez souvent et j'ai donc pensé qu'il serait amusant d'examiner brièvement chaque point.
Bien entendu, il ne s'agira pas d'une réfutation en profondeur de chaque accusation, car pour chaque point, on pourrait écrire un livre entier, mais au moins je fournirai de brèves réfutations pour chaque point.
(1) ''300 après J.-C. : Prières pour les morts''
La coutume de prier pour les morts peut premièrement être déduite de la Bible, comme il est écrit :
''Que le Seigneur fasse miséricorde à la famille d’Onésiphore qui m’a plusieurs fois rendu courage et qui n’a pas eu honte de mes chaînes de prisonnier.
17 Arrivé à Rome, il s’est empressé de me chercher, et il m’a trouvé.
18 Que le Seigneur lui donne de trouver miséricorde auprès de Dieu au jour de sa venue ! Et tous les services qu’il a rendus à Éphèse, tu les connais mieux que personne.'' (2 Timothée 1,16-18)
D'après la grammaire et la structure de cette épître, saint Paul montre clairement qu'il prie pour Onésiphore, aujourd'hui décédé. On le sait, car à la fin de son épître, il salue explicitement la famille d'Onésiphore, mais pas Onésiphore lui-même :
''Salue Prisca et Aquilas, ainsi que ceux de la maison d’Onésiphore.'' (2 Timothée 4,19)
Dans le 2e livre des Maccabées nous lisons :
''Il organisa une collecte auprès de chacun et envoya deux mille pièces d’argent à Jérusalem afin d’offrir un sacrifice pour le péché. C’était un fort beau geste, plein de délicatesse, inspiré par la pensée de la résurrection.
44 Car, s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient succombé ressusciteraient, la prière pour les morts était superflue et absurde.'' (2 Maccabées 12,43-44)
Deuxièmement, l'Église a pratiqué cette coutume avant l'an 300.
Par exemple, nous voyons sur le tombeau de saint Abercius de Hiérapolis, mort en 167 après J.-C., qu'il est écrit :
''Que chaque ami qui observe cela prie pour moi''
Tertullien écrit :
''En effet, elle prie pour son âme, demande du réconfort pour lui en attendant et sa communion lors de la première résurrection ; et elle offre son sacrifice aux anniversaires de son sommeil. Car, si elle n'accomplit pas ces actes, elle a véritablement divorcé de lui.'' (De Monogamia X, 5, 6)
Saint Jean Chrysostome ajoute :
''Pleurons pour eux ; aidons-les selon nos forces ; pensons à leur venir en aide, même modestement, mais aidons-les quand même. Comment et de quelle manière ? En priant et en suppliant les autres de prier pour eux, en donnant continuellement aux pauvres pour eux. C'est une action qui a quelque consolation…'' (Homélies sur Philippiens 3,24)
Cette coutume se retrouve donc dans la Bible elle-même et est aussi bien plus ancienne que l'an 300 après J.C.
(2) ''300 après J.-C. : Faire le 'signe de croix' ''
Le signe de croix est une tradition orale, qui ne se retrouve pas explicitement dans les Écritures comme c'est le cas aujourd'hui. Cependant, on en trouve des préfigurations dans la Bible. Il est écrit :
''L'Éternel lui dit : Passe par la ville, par Jérusalem, et fais une marque sur le front des hommes qui soupirent et gémissent à cause de toutes les abominations qui s'y commettent.'' (Ézéchiel 9,4)
Ce signe est un 'Tav' qui – à l’époque où Ézéchiel a été écrit – ressemblait à une croix.
Et plus loin, il est écrit :
''En disant : Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu.'' (Apocalypse 7,3)
Ce n'est pas exact non plus du point de vue de l'époque. Tertullien écrit vers 200 après J.-C. :
''À chaque pas en avant, à chaque mouvement, à chaque entrée et sortie, lorsque nous mettons nos vêtements, nos chaussures, lorsque nous nous baignons, lorsque nous nous asseyons à table, lorsque nous allumons les lampes, sur le canapé, sur le siège, dans tous les actes ordinaires de la vie quotidienne, nous traçons sur le front le signe.'' (De Corona, chapitre 3)
D'autres Pères de l'Église font explicitement remonter le signe de croix aux apôtres. Saint Basile le Grand explique :
''Par exemple, pour prendre le premier exemple, le plus général, qui nous a enseigné par écrit à signer du signe de la croix ceux qui ont eu confiance dans le nom de notre Seigneur Jésus-Christ ?… Car nous ne nous contentons pas, comme on le sait, de ce que l'apôtre ou l'Évangile ont rapporté ; mais, tant dans la préface que dans la conclusion, nous ajoutons d'autres paroles, jugées d'une grande importance pour la validité du ministère, et nous les tirons d'un enseignement non écrit.'' (De Spiritu Sancto, chapitre 27, 66)
(3) ''375 après J.-C. : Vénération des anges et des saints morts''
Là encore, la date et l'idée que les catholiques auraient ''inventé'' cette coutume sont toutes deux erronées.
La Bible prouve clairement la vénération des morts :
"Faisons l’éloge de ces hommes glorieux qui sont nos ancêtres.." (Siracide 44,1)
''En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui se tient auprès des fils de ton peuple. Car ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent, jusqu’à ce temps-ci. Mais en ce temps-ci, ton peuple sera délivré, tous ceux qui se trouveront inscrits dans le Livre.'' (Daniel 12,1)
''Il répondit : 'Ni l’un ni l’autre, car je suis le chef de l’armée du Seigneur!' Alors Josué tomba face contre terre, se prosterna et lui demanda : 'Que dit mon seigneur à son serviteur ?' Le chef de l’armée du Seigneur dit à Josué : 'Retire tes sandales de tes pieds : le lieu où tu te trouves est saint.' Et Josué fit ainsi."(Josué 5,14-15)
Héliodore chassé du temple, Par Raphaël. Détail du tableau montrant le cavalier angélique chassant Héliodore
Quant à la chronologie, il semble une fois de plus que les protestants inventent eux-mêmes des dates. Dans le Martyre de saint Polycarpe (écrit vers 155 après J.-C. et non 375), on peut lire :
''C'est pourquoi nous avons ensuite recueilli ses os, plus précieux que les plus beaux joyaux et plus purifiés que l'or, et nous les avons déposés dans un lieu approprié. Rassemblés, selon l'occasion, avec joie et allégresse, le Seigneur nous accordera de célébrer l'anniversaire de son martyre, à la fois en mémoire de ceux qui ont déjà achevé leur carrière et pour l'exercice et la préparation de ceux qui doivent encore marcher sur leurs traces.'' (Chapitre 18)
''Ceux-là subiront comme châtiment la ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force,
10 quand il viendra en ce jour-là pour être glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux qui ont cru ; or vous, vous avez cru à notre témoignage.."
Ainsi, nous voyons clairement et clairement que Dieu est ''glorifié dans ses saints''.
(4) ''375 après J.-C. : Utilisation des images dans le culte''
C'est vraiment l'une des affirmations les plus confuses, puisque Dieu lui-même a ordonné les images dans le culte. Il est écrit :
''Tu forgeras deux kéroubim (chérubins ou anges) en or à placer aux deux extrémités du propitiatoire..'' (Exode 25,18)
Et plus loin :
''et le Seigneur dit à Moïse : 'Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront !' '' (Nombres 21, 8)
"Le Seigneur dit à Moïse : 'Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront !' Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie !" (Nb 21, 8-9)
Ce ''mât'' est même une préfiguration du Christ (et de sa croix), comme Jésus lui-même l'a dit :
''De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,
afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle..'' (Jean 3,14-15)
De plus, le Christ lui-même est dans l'icône du Dieu invisible, comme le dit Colossiens 1,15 :
''Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né, avant toute créature ;''
Enfin, selon l'époque, cette affirmation peut être réfutée par l'observation des innombrables icônes de l'Église primitive.
Pour ne citer qu'un exemple, la Fractio Panis (première moitié du IIe siècle), située dans les catacombes de Priscille, est une fresque magnifique au-dessus de l'autel funéraire sur lequel l'Eucharistie était célébrée. Puisque nous savons sans l'ombre d'un doute que l'Eucharistie était considérée comme faisant partie du culte, la Fractio Panis seule permet de prouver que les icônes faisaient partie du culte bien plus tôt que ne le prétend la date avancée.
D'une manière générale les catacombes à Rome comprenant des représentations des saints, de la Vierge et du Christ sont un démenti formel de ce marronnier protestant.
Catacombe de Callixte - Fresque de l'Eucharistie, Via Appia
(5) ''394 après J.-C. : La messe comme célébration quotidienne ''
Même si cette accusation était fondée, on ne voit pas en quoi célébrer la messe quotidiennement serait mauvais. Cependant, nous le voyons aussi clairement dans la Bible :
''Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur'' (Actes 2,46)
Ainsi, nous devrions nous efforcer encore plus d’assister à la messe quotidiennement, car la Bible nous dit littéralement que c’est ce que faisaient les premiers chrétiens.
(6) ''431 après J.-C. : L'exaltation de Marie comme 'Mère de Dieu' ''
Encore une fois, ce sujet est biblique :
''D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?'' (Luc 1,43)
Si Marie est la Mère du Seigneur, et que le Seigneur est Jésus – qui est Dieu – alors il s’ensuit qu’elle est la Mère de Dieu.
La date de 431 apr. J.-C. fait référence au concile d'Éphèse, qui a vaincu les Nestoriens en prouvant que le mot ''Theotokos'' (Mère de Dieu) est bien la conclusion logique des Écritures et de la christologie correcte. Mais, comme toujours, la date ne reflète pas l'origine de ce mot. Puisque Saint Grégoire le Thaumaturge (213-270) écrit au IIIe siècle :
'Tous ceux qui observent dignement la fête de l'Annonciation de la Vierge Marie, Mère de Dieu, acquièrent comme juste récompense un intérêt plus profond pour le message : 'Salut, toi qui es comblée de grâce !' Il est donc de notre devoir de célébrer cette fête, étant donné qu'elle a rempli le monde entier de joie et de bonheur.'' (Deuxième Homélie)
Encore plus tôt, dans la célèbre prière Sub Tuum Praesidium, datée au moins de 250 après J.-C., il est dit :
''Sub tuum præsidium confugimus, Sancta Dei Genetrix.'' Ou en français :
''Nous nous réfugions sous ta protection, ô sainte Mère de Dieu.''
(7) ''526 après J.-C. : Extrême-Onction (Derniers Sacrements)''
Une description des derniers sacrements se trouve littéralement dans la Bible :
''L’un de vous est malade ? Qu’il appelle les Anciens en fonction dans l’Église : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur.
15 Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon." (Jacques 5,14-15)
Ici, il n’y a pas grand-chose à dire, car saint Jacques décrit très clairement cette coutume !
Cependant, d'après la datation, il faut souligner que saint Chrysostome (349-407) écrit déjà :
''Et cela, ils le savent, tous ceux qui, avec foi et au temps convenable, se sont oints d'huile, et ont été délivrés de leurs maladies.'' (Commentaire sur Matthieu 9,27-30)
(8) ''593 après J.-C. : Doctrine du Purgatoire''
La doctrine du purgatoire peut également être déduite des Écritures.
''Car, s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient succombé ressusciteraient, la prière pour les morts était superflue et absurde.
45 Mais il jugeait qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui meurent avec piété : c’était là une pensée religieuse et sainte. ''
Car si ceux qui meurent dans la piété n'étaient pas allés au purgatoire, mais étaient directement au ciel, il serait vain de prier pour eux, puisqu'ils étaient déjà auprès de Dieu.
Puisqu'il est bon de prier pour eux, ils doivent être purifiés, car il est dit qu'ils doivent encore être délivrés de leurs péchés.
Or, ils ne peuvent pas non plus être en enfer, car en enfer il n'y a pas d'issue, comme le dit Matthieu 25,46 :
''Et ils iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle.''
Il s’ensuit donc logiquement qu’une sorte de purification après la mort doit avoir lieu.
Cela ressort encore plus clairement de l’écrit de saint Paul :
''l’ouvrage de chacun sera mis en pleine lumière. En effet, le jour du jugement le manifestera, car cette révélation se fera par le feu, et c’est le feu qui permettra d’apprécier la qualité de l’ouvrage de chacun.
14 Si quelqu’un a construit un ouvrage qui résiste, il recevra un salaire ;
15 si l’ouvrage est entièrement brûlé, il en subira le préjudice. Lui-même sera sauvé, mais comme au travers du feu.''(1 Corinthiens 3,13-15)
Ce principe de prier pour les morts et ainsi de suite est également prouvé très tôt dans les Pères, ce qui n'a de sens que si un état comme le Purgatoire existe.
Tertulien (160-240) écrit :
''Chaque fois que l’anniversaire arrive, nous faisons des offrandes pour les morts en l’honneur de leur anniversaire.''
Saint Cyrille de Jérusalem (313-386) explique plus en détail :
''Nous commémorons également ceux qui se sont endormis avant nous, d'abord les patriarches, les prophètes, les apôtres et les martyrs, afin que, par leurs prières et leurs intercessions, Dieu accueille notre requête. Nous adressons également nos condoléances aux saints Pères et aux évêques qui se sont endormis avant nous, et, en un mot, à tous ceux qui, ces dernières années, se sont endormis parmi nous, croyant que ce sera un grand bienfait pour les âmes pour lesquelles nous exprimons nos supplications, tandis que nous offrons ce saint et terrible sacrifice.'' (Catéchèse, 23:9)
(9) ''600 après J.-C. : Prières à Marie et aux saints défunts''
Demander l'intercession des saints peut découler des enseignements implicites des Écritures.
Pour plus de clarté, je placerai l'argumentation dans les prémisses :
P1 : Les chrétiens sont le Corps du Christ. (1. Corinthiens 12,27 ; Romains 12,5)
P2 : Les chrétiens au sein du Corps du Christ doivent prier les uns pour les autres. (1. Timothée 2,1)
P3 : Les saints du ciel font partie du Corps du Christ. (Romains 8,38-39 ; Hébreux 12,22-23)
P4 : Les saints du ciel prient pour nous. (Apocalypse 5,8 ; Apocalypse 8,3-4)
P5. La prière des saints est capable de beaucoup. (Jacques 5,16)
P6 : Les saints du ciel ont une idée de ce qui se passe sur terre (Luc 15,7 ; Hébreux 12,1 ; Apocalypse 6,9)
C1 : Nous pouvons et devons donc demander l’intercession des saints.
Quant à la date, elle semble une fois de plus inventée...
J'ai déjà cité le Sub Tuum Praesidium, qui prouve que l'invocation de l'intercession des saints est non seulement biblique, mais aussi présente dans l'Église primitive bien avant cette date présumée.
De plus, saint Jean Chrysostome explique :
''Les tombeaux des serviteurs du Crucifié sont plus splendides que les palais des rois, non seulement par la taille et la beauté des édifices, car ils excellent en cela aussi, mais, plus encore, par la ferveur des foules qui les visitent. En effet, même celui qui est vêtu de pourpre va vénérer ces tombeaux ; il abandonne son faste et se tient debout, implorant les saints, afin qu'ils intercèdent pour lui auprès de Dieu. Le fabricant de tentes et le pêcheur, tous deux morts depuis longtemps, sont ceux auprès desquels celui qui porte la couronne implore son secours. Osez-vous encore, je vous le demande, dire mort ce Seigneur dont les serviteurs, même après la mort, sont les protecteurs des rois de la terre ?'' (Homélies sur 2 Corinthiens, Homélie 26,5)
(10) ''786 après J.-C. : Culte de la croix, images et reliques''
Cet argument peut être réfuté en examinant à nouveau la Bible.
Premièrement, le mot ''adoration'' ne constitue évidemment pas une explication honnête de la vision catholique.
La Croix, les Images et les reliques méritent révérence, car l'objet représenté est vénéré à travers l'Image. Il n'est cependant pas adoré ; ce terme est trompeur.
La Croix n'est pas un objet neutre. Elle est l'instrument du salut et mérite donc la révérence :
''Pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde.'' (Galates 6,14)
Et plus loin :
« il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.
09 C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom,'' (Philippiens 2, 8-9) https://www.aelf.org/bible/Ph/2
Deuxièmement, des images peuvent également être trouvées dans la Bible :
''Ensuite tu forgeras deux kéroubim en or à placer aux deux extrémités du propitiatoire.
19 Fais un kéroub à une extrémité, et l’autre kéroub à l’autre extrémité ; vous ferez donc les kéroubim aux deux extrémités du propitiatoire.
20 Les kéroubim auront les ailes déployées vers le haut et protégeront le propitiatoire de leurs ailes. Ils se feront face, le regard tourné vers le propitiatoire.
21 Tu placeras le propitiatoire sur le dessus de l’arche et, dans l’arche, tu placeras le Témoignage que je te donnerai.
22 C’est là que je te laisserai me rencontrer ; je parlerai avec toi d’au-dessus du propitiatoire entre les deux kéroubim situés sur l’arche du Témoignage ; là, je te donnerai mes ordres pour les fils d’Israël.'' (Exode 25,18-22) https://www.aelf.org/bible/Ex/25
Et encore :
''et le Seigneur dit à Moïse : 'Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront !' '' (Nombres 21, 8) https://www.aelf.org/bible/Nb/21
Troisièmement, des reliques se trouvent également dans la Bible :
''Il advint que des gens qui portaient un homme en terre aperçurent une de ces bandes ; ils jetèrent l’homme dans la tombe d’Élisée et partirent. L’homme toucha les ossements d’Élisée, il reprit vie et se dressa sur ses pieds.'' (2 Rois 13,21) Et encore :
''Par les mains de Paul, Dieu faisait des miracles peu ordinaires,
12 à tel point que l’on prenait des linges ou des mouchoirs qui avaient touché sa peau, pour les appliquer sur les malades ; alors les maladies les quittaient et les esprits mauvais sortaient.'' (Actes 19,11-12) https://www.aelf.org/bible/Ac/19
Certains prétendent que les icônes ne se trouvent pas dans l'Église primitive. De nombreuses sources le contredisent. Je voudrais tout d'abord souligner un récit moins connu, tiré des Actes de Mar Mari, au début du IIe siècle :
''La lettre parvint au roi Abgar, qui la reçut avec une grande joie. Lorsqu'on lui raconta les prodiges accomplis par Jésus en Judée, il fut admiratif et émerveillé par la puissance de Dieu. N'étant pas digne de voir ces choses… il fit appel à des peintres talentueux et leur ordonna… de représenter l'image de notre Seigneur et de la lui apporter. Les peintres furent incapables de représenter l'apparence humaine du Seigneur. Lorsque notre Seigneur le réalisa, et pensa à la compréhension de sa divinité, à l'amour d'Abgar pour lui, et voyant les peintres qui cherchaient sans succès l'image pour le représenter tel qu'il était, il prit un tissu et y imprima son visage… Le tissu fut déposé dans l'église d'Édesse, où il demeure une source de secours pour tous.'' (Page 327)
En ce qui concerne les reliques, j'ai déjà cité le martyre de saint Polycarpe plus tôt, alors maintenant j'ajouterai le martyre encore plus ancien de saint Ignace :
''Il fut ainsi livré aux bêtes sauvages, tout près du temple, afin que soit accompli par elles le vœu du saint martyr Ignace, selon ce qui est écrit : 'ce que désirent les justes leur est accordé.' (Proverbes 10:24) https://www.aelf.org/bible/Pr/10 , afin qu'il ne soit importun pour aucun des frères par le recueillement de ses restes, comme il l'avait d'avance exprimé dans son épître. Car seules les parties les plus dures de ses saints restes furent conservées, transportées à Antioche et enveloppées dans des linceuls, comme un trésor inestimable légué à la sainte Église par la grâce qui résidait dans le martyr.'' (Chapitre 6)
(11) ''995 après J.-C. : Canonisation des saints décédés''
Cette plainte est particulièrement étrange, car elle ne critique ni un enseignement ni une pratique, mais simplement le changement d'une coutume. Auparavant, les saints étaient canonisés par vote populaire. Il ne s'agit donc pas d'une invention, mais de la formalisation d'un processus.
Ce qui est également amusant, c'est que, même si ce tableau fait référence à ce changement spécifique, la date n'a pas été correctement fixée. Saint Ulrich d'Augsbourg fut le premier saint canonisé selon cette méthode – en 993 apr. J.-C., et non en 995.
Or, avant cela, des saints avaient encore été canonisés ; la canonisation ne date donc pas non plus de cette époque. Seule la question de la canonisation des saints a été tranchée ici. Parmi les saints considérés comme saints auparavant, on trouve saint Ignace d'Antioche, saint Irénée de Lyon ou saint Athanase. Nombre d'entre eux datent du IVe siècle. Cet argument n'a donc pratiquement aucun poids.
(12) ''1079 après J.-C. : Le célibat du sacerdoce''
Les changements de 1079 s'inscrivaient dans une réforme faite contre la corruption cléricale, le concubinage, etc.
Cependant, il ne s'agissait pas d'une innovation, mais plutôt de l'application stricte d'enseignements déjà existants sur le célibat. Comme les autres points, celui-ci est ancré dans les Écritures et les Pères de l'Église :
''Il y a des gens qui ne se marient pas car, de naissance, ils en sont incapables ; il y en a qui ne peuvent pas se marier car ils ont été mutilés par les hommes ; il y en a qui ont choisi de ne pas se marier à cause du royaume des Cieux. Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne !'' (Matthieu 19,12)
''J’aimerais vous voir libres de tout souci. Celui qui n’est pas marié a le souci des affaires du Seigneur, il cherche comment plaire au Seigneur.
33 Celui qui est marié a le souci des affaires de ce monde, il cherche comment plaire à sa femme, et il se trouve divisé.
34 La femme sans mari, ou celle qui reste vierge, a le souci des affaires du Seigneur, afin d’être sanctifiée dans son corps et son esprit. Celle qui est mariée a le souci des affaires de ce monde, elle cherche comment plaire à son mari.
35 C’est dans votre intérêt que je dis cela ; ce n’est pas pour vous tendre un piège, mais pour vous proposer ce qui est bien, afin que vous soyez attachés au Seigneur sans partage.'' (1 Corinthiens 7, 32-35) https://www.aelf.org/bible/1Co/7
De plus, Jésus lui-même, qui est le grand prêtre, et donc le modèle de tous les prêtres, a vécu célibataire. Lui, qui est le grand prêtre, doit être imité, car les prêtres agissent in Persona Christi. Saint Paul dit :
''En parlant d’Alliance nouvelle, Dieu a rendu ancienne la première ; or ce qui devient ancien et qui vieillit est près de disparaître.'' (Hébreux 8, 1-3)
Encore une fois, la date proposée par ce graphique est littéralement décalée de plusieurs siècles.
Tertullien atteste déjà du célibat comme pratique courante, qu'il dit que le Mithraistes ont imité du christianisme :
''Et si je me souviens encore de Mithra, il marque ses soldats au front. Il offre aussi du pain et introduit une image de la résurrection et des couronnes d'épée. Que dire du fait qu'il nomme un grand prêtre issu d'un mariage unique ? Il a aussi ses vierges, ses disciples célibataires.'' (Liber De Praescriptione Haereticorum, XL, 4-5)
Et dans le Concile d'Elvire (306 après J.-C.), il est déclaré :
''Les évêques, les prêtres, les diacres et les autres personnes exerçant une fonction ministérielle doivent s'abstenir totalement de relations sexuelles avec leur épouse et de procréer. Quiconque désobéit sera démis de ses fonctions cléricales.'' (Canon 33)
(13) ''1090 après J.-C. : Le Rosaire''
Cette accusation est à nouveau dénuée de sens, sachant que le Rosaire n'est pas une question de foi ou de morale, mais une coutume.
Les prières et les méditations sur la Parole de Dieu sont une pratique courante au sein du christianisme, et le Rosaire ne modifie en rien l'enseignement chrétien.
L'utilisation de chapelets est aussi ancienne que la vie monastique.
Saint Pacôme le Grand (292-348) recommandait l'utilisation de chapelets similaires aux Komboskini orthodoxes ; ce n'est donc pas non plus une critique.
Si la critique de ce Point concerne les Ave Maria, qui sont aussi priés avec le Rosaire, cette pratique est défendue sur les Points sur l'Invocation des Saints.
Il ne reste donc que l'accusation de ''prière répétitive''. Ce point est réfuté par l'existence des Psaumes, qui sont des prières et des chants à répéter. Je tiens en particulier à souligner le Psaume 136, qui répète sans cesse la phrase ''car sa miséricorde dure à toujours''.
Nous savons de plus que Jésus lui-même utilisait des prières répétitives :
'' Les laissant, de nouveau il s’éloigna et pria pour la troisième fois, en répétant les mêmes paroles. '' (Matthieu 26,44) https://www.aelf.org/bible/Mt/26
Cette accusation contredit donc la Bible et toute l'histoire de l'Église, où le Notre Père, la prière répétitive et la prière des Psaumes étaient omniprésents.
Une dernière hypothèse que je pourrais imaginer est que l'auteur de ce tableau pense que l'Ave Maria serait une invention non biblique. Cette hypothèse est réfutable, l'Ave Maria n'étant qu'un amas de citations bibliques et de références indirectes :
''Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous !'' (Luc 1,28)
''Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni !'' (Luc 1,42)
''Sainte Marie, Mère de Dieu'' (indirect de Luc 1,43 ; cf. aussi le Concile d'Éphèse)
''Priez pour nous, pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.'' (indirect de Jacques 5,16 et 1 Timothée 2, 1-2)
(14) ''1090 après J.-C. : Indulgences''
Concernant les indulgences, il convient d'abord d'examiner la distinction entre pardon et châtiment temporel. Cette distinction est bien sûr présente dans la Bible :
''David dit à Nathan : 'J’ai péché contre le Seigneur !' Nathan lui répondit : 'Le Seigneur a passé sur ton péché, tu ne mourras pas.
14 Cependant, parce que tu as bafoué le Seigneur, le fils que tu viens d’avoir mourra.'' (2 Samuel 12,13-14)
Nous voyons ici une distinction nette entre le pardon des péchés et ses châtiments temporels. Cette distinction est non seulement nécessaire pour les indulgences, mais elle en prouve aussi le fondement et est profondément biblique.
Saint Paul montre que sa souffrance est bénéfique pour les autres, ce qui renforce encore davantage le cas biblique des indulgences :
''Maintenant je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous ; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église.'' (Colossiens 1,24). https://www.aelf.org/bible/Col/1
Et s’il est vrai que la compréhension des indulgences s’est précisée au fil du temps, le principe est déjà visible dans l’Église primitive.
Le Concile d'Ancyre (en 314 après J.-C.) affirme déjà des types d'indulgences pour les peines canoniques :
''Il est également décrété que les diacres qui ont sacrifié et repris ensuite le combat jouiront de leurs autres honneurs, mais s'abstiendront de tout ministère sacré, n'apportant ni le pain ni la coupe, ni ne faisant de proclamations. Toutefois, si l'un des évêques constate chez eux une détresse d'esprit et une humiliation modérée, il leur sera permis d'accorder davantage d'indulgence ou de la supprimer.'' (Canon 2)
''Cependant, tous ceux qui sont montés en deuil, se sont assis et ont mangé, pleurant pendant toute la cérémonie, s'ils ont accompli les trois années de prosternation, seront reçus sans oblation ; s'ils n'ont pas mangé, ils seront prosternés pendant deux ans, et la troisième année, ils communieront sans oblation, afin d'être reçus à la pleine communion la quatrième année. Les évêques ont le droit, après avoir examiné le caractère de leur conversion, de les traiter avec plus d'indulgence ou de prolonger la période. Mais avant tout, que leur vie soit soigneusement examinée avant et après, et que l'indulgence soit fixée en conséquence.'' (Canon 5)
De plus, les indulgences font partie du ''lier et délier'' que l'Église peut faire à travers la Mission, que le Christ a ordonné à son Église de faire ( Matthieu 16,17-19 ; Matthieu 18,18).
(15) ''1215 après J.-C. : Transsubstantiation''
Une fois de plus, ce thème confond doctrine et innovation.
Suivant la même logique, la Trinité aurait été inventée en 325 après J.-C. Ce n'est évidemment pas le cas, car la Trinité est biblique et apparaît dans les écrits patristiques bien avant 325. Il en va de même pour la quasi-totalité des autres points de cette liste.
La transsubstantiation est profondément biblique :
''En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.'' (Jean 6,55-56)
''Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit et, le donnant aux disciples, il dit : « Prenez, mangez : ceci est mon corps. »
27 Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, en disant : « Buvez-en tous,
28 car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés.''(Matthieu 26,26-28)
''Et celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur.
28 On doit donc s’examiner soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe.
29 Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le corps du Seigneur.'' (1 Corinthiens 11,27-29)
Les premiers Pères de l’Église enseignent également cela à l’unanimité.
Saint Ignace d'Antioche (35-110) dit à propos des hérétiques :
''Ils s'abstiennent de l'Eucharistie et de la prière, parce qu'ils ne confessent pas que l'Eucharistie est la chair de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a souffert pour nos péchés et que le Père, dans sa bonté, a ressuscité.'' (Épître aux Smyrniotes, chapitre 7)
Saint Justin le Martyr (100-165) l'explique un peu plus en profondeur :
''Car nous ne recevons pas cela comme du pain commun et une boisson commune ; mais de la même manière que Jésus-Christ notre Sauveur, ayant été fait chair par la Parole de Dieu, avait à la fois chair et sang pour notre salut, nous a également enseigné que la nourriture qui est bénie par la prière de sa parole, et à partir de laquelle notre sang et notre chair, par transmutation, sont nourris, est la chair et le sang de ce Jésus qui a été fait chair." (Première Apologie, Chapitre 66)
Voyez comment saint Justin parle explicitement d'un changement dans la substance, qu'il appelle ''Transmutation''.
Plus tard, la transsubstantiation explique certaines choses plus en profondeur, mais elle est totalement conforme à l’enseignement de l’Église primitive.
(16) ''1215 après J.-C. : Confession des péchés à un prêtre''
Sur ce point, coutume et doctrine se confondent une fois de plus.
La confession était en vigueur bien avant le concile du Latran en 1215 !
De plus, c'est bien sûr aussi biblique :
''Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.'' (Jean 20,23)
''Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière du juste a une grande efficacité.'' (Jacques 5,16)
Et comme d’habitude, l’Église primitive enseignait la confession.
Dans la Didachè (vers 70 après J.-C.), nous lisons :
''Confessez vos péchés à l'église et ne vous rendez pas à la prière avec une mauvaise conscience. C'est là le chemin de la vie.'' (Chapitre 4,14)
Tertullien remarque vers 203 après J.-C. :
''[Concernant la confession, certains] fuient cette œuvre, la considérant comme une exposition d'eux-mêmes, ou la remettent à plus tard. Je présume qu'ils sont plus soucieux de la pudeur que du salut, comme ceux qui contractent une maladie dans les parties les plus honteuses du corps et évitent de se faire connaître aux médecins ; ainsi, ils périssent avec leur propre pudeur.'' (Du Repentir, chapitre 10)
Origène écrit :
''[Une dernière méthode de pardon], bien que dure et laborieuse [est] la rémission des péchés par la pénitence, lorsque le pécheur… n’hésite pas à déclarer son péché à un prêtre du Seigneur et à rechercher un remède, à la manière de celui qui dit : ''J’ai dit : 'C’est au Seigneur que je m’accuserai de mon iniquité' '' (Homélies sur Lévitique 2,4)
Enfin, je voudrais citer saint Cyprien de Carthage, qui écrit vers 251 après J.-C. :
''Combien plus grande est la foi et la crainte salutaire de ceux qui… confessent leurs péchés aux prêtres de Dieu d’une manière directe et dans la douleur, faisant une déclaration de conscience ouverte ! ... Je vous en supplie, frères, que quiconque a péché confesse son péché pendant qu’il est encore dans ce monde, pendant que sa confession est encore admissible, pendant que la satisfaction et la rémission faites par l’intermédiaire des prêtres sont encore agréables au Seigneur.'' (Les Repentis, chapitre 28)
(17) ''1220 après J.-C. : Adoration de l'Hostie (Corps du Christ)''
L'adoration de l'Eucharistie est l'adoration du Christ, car, dans la théologie catholique, l'Eucharistie est véritablement Corps et Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ.
Il est donc pieu et précieux pour la vie spirituelle d'adorer l'Eucharistie, et donc d'adorer le Christ lui-même.
Ceci ne devrait pas prêter à controverse.
Si l'Eucharistie est Corps et Sang, Âme et Divinité du Christ, elle mérite l'adoration.
La question de savoir si cela est vrai devra être tranchée ultérieurement. Pour parler de cette prétendue innovation, l'Église a pratiquement toujours pratiqué l'adoration de l'Eucharistie :
Saint Augustin écrit donc clairement :
"Car il a pris de la terre de la terre ; parce que la chair est de la terre, et il a reçu la chair de la chair de Marie. Et parce qu'il a marché ici dans une chair véritable, et a donné cette même chair à manger pour notre salut ; et personne ne mange cette chair, à moins qu'il n'ait d'abord adoré : nous avons découvert dans quel sens un tel marchepied de notre Seigneur peut être adoré, et non seulement que nous ne péchons pas en l'adorant, mais que nous péchons en ne l'adorant pas." (Commentaire sur les Psaumes 99,8)
Ainsi, du temps de Saint Augustin, c'était déjà une pratique normale.
De plus, de Saint Augustin, nous savons que l'Eucharistie était même donnée en latrie, pas seulement en dulie, comme il explique, car adorer l'Eucharistie n'est pas un péché..
(18) ''1416 après J.-C. : 'La Coupe' interdite au peuple''
Cette objection est encore une fois relativement sans importance pour trois raisons principales :
1. La Coupe n'est pas interdite. Il existe des églises où elle est donnée aux laïcs, etc. L'usage de la Coupe a été restreint afin d'éviter toute fuite du précieux Sacrement.
2. Ce n’est pas une question de foi et de morale, mais une question de logistique.
3. Le corps, le sang, l'âme et la divinité du Christ sont pleinement présents dans le Pain comme dans le Vin.
Par conséquent, l'Eucharistie est valide si l'on participe 'seulement' au Pain. Faire de cela un problème de validité reviendrait à séparer le Corps et le Sang du Christ. Or, puisque la chair contient du sang et que, sans le sang, la chair est morte, cette distinction est dénuée de sens.
(19) ''1439 après J.-C. : Le Purgatoire est proclamé dogme''
Curieusement, l'auteur de ce tableau mentionne ici ''proclamé comme dogme'', prouvant ainsi qu'il connaît bien la différence entre le commencement et la dogmatisation d'un enseignement. Si nous critiquons maintenant la date de dogmatisation d'un enseignement, nous en arrivons à la conclusion logique que la Trinité serait une innovation, comme indiqué ci-dessus. Ses opposants prétendraient le contraire, car elle est biblique. Par conséquent, je continuerai à souligner les preuves bibliques du purgatoire :
''Il organisa une collecte auprès de chacun et envoya deux mille pièces d’argent à Jérusalem afin d’offrir un sacrifice pour le péché. C’était un fort beau geste, plein de délicatesse, inspiré par la pensée de la résurrection.
44 Car, s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient succombé ressusciteraient, la prière pour les morts était superflue et absurde.
45 Mais il jugeait qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui meurent avec piété :
46 c’était là une pensée religieuse et sainte.. (2 Maccabées 12,43-46)
Ces prières ne peuvent avoir de valeur que s'il existe un état de purgatoire, car ceux qui sont au paradis n'ont pas besoin de nos prières et pour ceux qui sont en enfer, nos prières ne valent rien, comme il est écrit : ''– Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance.
26 Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.”'' (Luc 16,25-26)
De plus, il est écrit :
'' Si quelqu’un a construit un ouvrage qui résiste, il recevra un salaire ;
15 si l’ouvrage est entièrement brûlé, il en subira le préjudice. Lui-même sera sauvé, mais comme au travers du feu..'' (1 Corinthiens 3,14-15) https://www.aelf.org/bible/1Co/3
Quant à la date, il a en effet été dogmatisé quelque temps plus tard, mais dans l’Église primitive, nous voyons déjà cet état évident :
Tertullien dit :
''Nous offrons des sacrifices pour les morts à l'occasion de leur anniversaire [la date de la mort — naissance à la vie éternelle]'' (De Corona 3,3)
Saint Jean Chrysostome dit :
''Aidons-les et commémorons-les. Si les fils de Job furent purifiés par le sacrifice de leur père [Job 1,5], pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent une certaine consolation ? N'hésitons pas à aider ceux qui sont morts et à prier pour eux.'' (Homélies sur 1 Corinthiens 41,5)
Et bien sûr, saint Augustin dit avec justesse :
Certains subissent des châtiments temporels seulement ici-bas, d'autres après la mort, d'autres encore ici-bas et dans l'au-delà, mais tous avant le jugement dernier et le plus sévère. Mais tous ceux qui subissent des châtiments temporels après la mort ne subiront pas les châtiments éternels qui suivront ce jugement. (La Cité de Dieu, Livre 21, Chapitre 13)
Et bien sûr, Saint Augustin dit avec justesse : "Les châtiments temporels sont subis par certains dans cette vie uniquement, par d'autres après la mort, par d'autres à la fois ici et dans l'au-delà, mais tous devant le plus strict jugement. Mais tous ceux qui subissent des châtiments temporels après la mort ne seront pas condamnés aux châtiments éternels qui suivront après ce jugement" (La Cité de Dieu, Livre 21, Chapitre 13).
(20) ''1439 après J.-C. : Les sept sacrements confirmés''
Tout comme les autres points, celui-ci est également un malentendu.
Les sept sacrements ont été clarifiés et connus auparavant.
Saint Thomas d'Aquin a longuement défendu les sacrements.
De plus, les sept arguments se trouvent bien sûr dans les Écritures et la Patristique. Il serait trop long de prouver en profondeur les sept sacrements, mais je souhaite au moins souligner leur fondement biblique :
Baptême — Matthieu 28:19, Jean 3:5
Confirmation — Actes 8:17, Actes 19:6
Eucharistie — Matthieu 26, 26-28, Jean 6
Pénitence — Jean 20:21–23, Jacques 5:16
Onction des malades — Jacques 5:14–15
Ordres sacrés — Luc 22:19, 2 Timothée 1:6
Mariage — Matthieu 19:4–6, Éphésiens 5:32
(21) ''1545 après J.-C. : La tradition est établie comme égale à la Bible''
Ce point est l'un des plus drôles de la liste, car il illustre bien l'état d'esprit de l'auteur.
Avant la Réforme, les chrétiens n'ont jamais cru à la Sola Scriptura. Aucun chrétien avant la Réforme n'y croyait, et les Écritures n'enseignent pas non plus la Sola Fide.
Par conséquent, cet enseignement ne peut être une innovation, car la Sola Scriptura n'a jamais été acceptée avant la Réforme. Je souhaite néanmoins passer rapidement en revue les preuves bibliques et patristiques de ce point.
Considérons d’abord saint Paul, lorsqu’il dit que les traditions et les Écritures sont égales :
'' Ainsi donc, frères, tenez bon, et gardez ferme les traditions que nous vous avons enseignées, soit de vive voix, soit par lettre.'' (2 Thessaloniciens 2,15) https://www.aelf.org/bible/2Th/2
Deuxièmement, considérons que l’Église est le pilier et le rempart de la vérité :
''Si je tarde, tu sauras comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Église du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité.'' (1 Timothée 3,15)
Troisièmement, considérons l’infaillibilité des saints Conciles, car ils sont guidés par le Saint-Esprit :
''L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d’autres obligations que celles-ci, qui s’imposent'' (Actes 15,28) https://www.aelf.org/bible/Ac/15
Quatrièmement, considérons la direction de l’Église par le Saint-Esprit :
''Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.'' (Jean 16,13) https://www.aelf.org/bible/Jn/16
Et cinquièmement, considérons que l’Église ne peut jamais tomber :
Jésus lui répondit : ''Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.
18 Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
19 Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux.'' (Matthieu 16,17-19) https://www.aelf.org/bible/Mt/16
On peut affirmer beaucoup de choses concernant l'enseignement patristique. Ce qui est indéniable, c'est qu'aucun Père de l'Église n'aurait enseigné la Sola Scriptura. Examinons quelques éléments :
Saint Basile le Grand répond à cette objection de manière particulièrement claire :
''Parmi les croyances et les pratiques, généralement acceptées ou publiquement prescrites, conservées dans l'Église, certaines nous viennent d'un enseignement écrit ; d'autres nous sont parvenues mystérieusement de la tradition des apôtres ; et toutes deux, par rapport à la vraie religion, ont la même force. Et personne ne les contredira, même s'il est un tant soit peu versé dans les institutions de l'Église.'' (De Spiritu Sancto, chapitre 27, 66)
Un autre témoin, plus ancien, serait saint Irénée de Lyon, qui affirme encore que nous n'avons pas besoin de chercher plus loin que l'Église, car en elle se trouvent toujours les Traditions apostoliques :
''Puisque nous possédons de telles preuves, il n'est pas nécessaire de chercher la vérité parmi d'autres, car il est facile de l'obtenir de l'Église. Les apôtres, comme un riche déposant son argent dans une banque, déposaient entre ses mains une grande quantité de tout ce qui appartient à la vérité, afin que chacun, qui le veut, puisse y puiser l'eau vive.'' (Contre les hérésies, livre 3, chapitre 4)
Et il dit plus loin :
''Que serait-il arrivé si les apôtres eux-mêmes ne nous avaient pas laissé d'écrits ? Ne serait-il pas nécessaire, dans ce cas, de suivre la tradition qu'ils ont transmise à ceux à qui ils ont confié les Églises ?'' (Contre les hérésies, livre 3, chapitre 4)
Ou, comme l'a si bien décrit Saint Vincent de Lérins :
''De plus, dans l'Église catholique elle-même, il faut veiller avec le plus grand soin à conserver la foi qui a été acceptée partout, toujours et par tous. Car est véritablement et strictement catholique ce qui, comme le nom même et la raison de la chose l'indiquent, comprend tout universellement.'' (Commonitoire, chapitre 2, 6)
(22) ''1546 après J.-C. : Des livres apocryphes ajoutés à la Bible''
Une fois de plus, l'auteur présuppose son opinion pour formuler une affirmation erronée sur l'histoire de l'Église.
Dans l'Église primitive en effet, il n'existait pas de canon unifié.
Nous voyons de nombreux canons différents, qui se précisent progressivement au fil du temps, notamment les livres ''deutérocanoniques'' (arrivés en second).
On constate dans la Bible elle-même que la majorité des citations de l'Ancien Testament dans le Nouveau Testament proviennent de la Septante, qui possède le canon catholique le plus important, et non le canon protestant le plus restreint.
De plus, on trouve dans le Nouveau testament de nombreux passages faisant allusion aux livres deutérocanoniques, dont je souhaite souligner quelques-uns rapidement :
2. Maccabées 7 => "Des femmes dont les enfants étaient morts les ont retrouvés ressuscités. Mais certains autres ont été torturés et n’ont pas accepté la libération qui leur était proposée, car ils voulaient obtenir une meilleure résurrection." Hébreux 11,35
1 Maccabées 4:52-59 ; 2 M 1,18 ; 2 M 4=> Jn 10,22-23 ('Jésus allait et venait dans le Temple''... ''sous la colonnade de Salomonlors de la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem.'')
Sagesse 9,13 "Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ?"=> "Qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ?" Romains 11,34
Et bien d'autres encore. Les liens en cours sont si clairs que je ne vois pas comment les ignorer.
En ligne, on trouve des listes contenant probablement plus de 100 de ces références, même si elles ne sont pas toutes aussi claires.
Mais en outre, nous voyons également le Canon catholique confirmé au Concile de Carthage (Canon 24) et le Concile d'Hippone déclare explicitement sur le Canon de l'Ancien Testament :
« Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome, Josué, Les Juges, Ruth, 1 Rois, 2 Rois, 1 Chroniques, 2 Chroniques, Job, les Psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, la Sagesse de Salomon et l'Ecclésiastique, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel, Tobie, Judith, Esther, 1 Esdras, 2 Esdras, 1 Maccabées, 2 Maccabées.''
Notez que Baruch était considéré comme inclus dans Jérémie et n'est donc pas répertorié séparément.
(23) ''1854 après J.-C. : 'L'Immaculée Conception' de Marie''
Une fois de plus, Ce point ne respecte pas les normes pour déduire l'enseignement chrétien de la Bible et des Pères de l'Église.
Premièrement, l’Immaculée Conception peut être implicitement déduite de l’Écriture :
''Il s'approcha d'elle et dit : Je te salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi !'' (Luc 1,28)
Pour l'instant, je n'approfondirai pas le mot ''κεχαριτωμένη'' et ses implications théologiques. De nombreux catholiques peuvent l'expliquer bien mieux que moi. Ce mot si particulier et unique, particulièrement dans ce contexte, constitue une base solide pour cet enseignement. Voir également :
''Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : elle t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.'' (Genèse 3,15)
Voyez maintenant comment il existe une rivalité entre Satan – et donc le péché – et Jésus, mais aussi la Sainte Vierge. Marie s'oppose donc à Satan, et donc au péché. Cette opposition serait impossible si Marie était pécheresse ; c'est pourquoi il s'ensuit logiquement que Marie doit également être sans péché.
Concernant la datation, ce thème confond à nouveau dogmatisation et origine d'un enseignement. Il est franchement étonnant que ce thème soit ainsi diffusé à l'infini, alors que rien n'y est, même vaguement, vrai. Citons encore quelques témoins anciens, juste pour illustrer ce point :
Déjà vers l'an 155 après J.-C, saint Justin le Martyr établit un parallèle entre l'absence de péché d'Ève avant la chute et celle de notre Mère Marie. (Dialogue avec Tryphon, 100)
Saint Éphrem le Syrien, vers 360 après J.-C., dit :
''Toi et ta Mère êtes les plus belles de tous, car il n'y a en toi ni défaut ni tache sur ta Mère. Lequel de mes enfants peut se comparer en beauté à eux ?'' (Hymnes de Nisibène 27, 8)
Saint Ambroise est encore plus clair vers l’an 387 après J.-C. :
''Viens donc, et cherche tes brebis, non par l'intermédiaire de tes serviteurs ou de tes mercenaires, mais fais-le toi-même. Relève-moi corporellement et dans la chair qui est tombée en Adam. Relève-moi, non pas de Sara, mais de Marie, vierge non seulement sans tache, mais vierge que la grâce a rendue immaculée, pure de toute tache de péché...'' (Commentaire sur le Psaume 118)
Et bien sûr, saint Augustin exclut aussi explicitement la bienheureuse Mère de Dieu de la nature pécheresse de tous les humains :
"À l'exception de la sainte Vierge Marie, au sujet de laquelle, pour l'honneur du Seigneur, je ne veux avoir absolument aucune question en traitant des péchés – car comment savons-nous quelle abondance de grâces pour la victoire totale sur le péché fut conférée à celle qui a mérité de concevoir et de porter celui en qui il n'y avait pas de péché ? – ainsi, dis-je, à l'exception de la Vierge, si nous avions pu réunir tous ces saints hommes et femmes, lorsqu'ils vivaient ici, et leur avions demandé s'ils étaient sans péché, quelle aurait été, à notre avis, leur réponse ?" (Nature et Grâce 36, 42)
(24) ''1870 après J.-C. : Infaillibilité du pape dans la foi et les mœurs''
Comme pour les autres points, l'infaillibilité du pape repose sur la Bible et la Patristique, et la datation de ce point repose sur la confusion habituelle entre dogmatisation et origine d'un enseignement.
Dans la Bible, nous lisons :
''Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : 'Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.
18 Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
19 Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux.' '' (Matthieu 16,17-19)
Nous savons que cette promesse, que l’Église, qui est bâtie sur saint Pierre, ne tombera jamais, inclut les attaques par de faux enseignements, car les faux enseignements viennent du Diable, comme le dit saint Paul :
''Ces sortes de gens sont de faux apôtres, des fraudeurs, qui se déguisent en apôtres du Christ.
14 Cela n’a rien d’étonnant : Satan lui-même se déguise en ange de lumière.
15 Il n’est donc pas surprenant que ses serviteurs aussi se déguisent en serviteurs de la justice de Dieu ; ils auront une fin conforme à leurs œuvres.'' (2 Corinthiens 11, 13-15) https://www.aelf.org/bible/2Co/11
Il s’ensuit donc logiquement que le Pape doit être infaillible en matière de foi et de morale, car c’est lui aussi qui doit nourrir les brebis du Christ :
''Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : 'Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ?' Il lui répond : 'Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime.' Jésus lui dit : 'Sois le berger de mes agneaux.'
16 Il lui dit une deuxième fois : 'Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ?' Il lui répond : 'Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime.' Jésus lui dit : 'Sois le pasteur de mes brebis.'
17 Il lui dit, pour la troisième fois : 'Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ?' Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : 'M’aimes-tu ?' Il lui répond : 'Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime.' Jésus lui dit : 'Sois le berger de mes brebis.' (Jean 21,15-17)
De plus, Jésus a prié spécifiquement pour saint Pierre, afin qu’il fortifie ses frères, soulignant ainsi davantage son rôle de premier plan :
'Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé.
32 Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères.' '' (Luc 22,31-32) https://www.aelf.org/bible/Lc/22
Selon l’histoire de l’Église, ce point de vue a toujours été maintenu.
Le pape saint Clément de Rome écrit déjà au premier siècle :
''Si toutefois quelqu'un désobéit aux paroles qu'il a dites par notre intermédiaire, qu'il sache qu'il s'expose à une transgression et à un grave danger.'' (Première épître, chapitre 59)
Saint Irénée de Lyon a déclaré vers l'an 180 après J.-C. :
''Mais comme il serait fastidieux, dans un tel volume, de recenser les successions de toutes les Églises, nous confondons tous ceux qui, de quelque manière que ce soit, par égoïsme, par vaine gloire, par aveuglement ou par opinion perverse, se réunissent en réunions non autorisées ; nous le faisons, dis-je, en rappelant la tradition des apôtres, de la très grande, très ancienne et universellement connue Église, fondée et organisée à Rome par les deux glorieux apôtres Pierre et Paul ; ainsi que la foi prêchée aux hommes, qui nous est parvenue par la succession des évêques. Car il est nécessaire que chaque Église s'accorde avec cette Église, en raison de son autorité prééminente [potiorem principalitatem].'' (Contre les hérésies, Livre 3, Chapitre 3, Paragraphe 2)
(25) ''1950 après J.-C. : L'assomption corporelle de la Vierge Marie ''
Ce dernier point relève à nouveau d'une confusion entre la dogmatisation et l'origine d'un enseignement – comme nous l'avons constaté à maintes reprises dans cette liste.
Là encore, l'assomption corporelle de la Vierge Marie est implicitement enseignée dans les Écritures :
''Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles.'' (Apocalypse 12,1)
L'Arche de Sa puissance est traditionnellement interprétée comme étant Marie, car elle est l'Arche du Nouveau Testament, qui portait le Christ en son sein. Le Psaume 132, parlant du Messie, prophétise donc l'Assomption corporelle de la très sainte Vierge Marie.,,
La préfiguration de l'Assomption de Marie peut être vue avec Enoch dans Genèse 5,24 :
''Il (Hénoc) avait marché avec Dieu, puis il disparut car Dieu l’avait enlevé.''
''Ils étaient en train de marcher tout en parlant lorsqu’un char de feu, avec des chevaux de feu, les sépara. Alors, Élie monta au ciel dans un ouragan.''
On sait maintenant que l'Assomption est possible, c'est pourquoi il est logiqu que la Mère de Dieu soit également élevée au ciel par Dieu.
Concernant la date, comme d'habitude ce graphique est encore erroné, car nous avons des témoins antérieurs :
Saint Épiphane écrit vers 350 après J.-C. :
''Tout comme les corps des saints, elle a été honorée pour son caractère et son intelligence. Et si je devais ajouter quelque chose à son éloge, elle ressemble à Élie, qui était vierge dès le sein de sa mère, le resta toujours, fut élevé au ciel, mais ne connut pas la mort.'' (Panarion 79)
Au IVe siècle, le prêtre Timothée de Jérusalem a déclaré dans un sermon :
''immortelle jusqu'à ce jour par celui qui habitait en elle, qui l'a enlevée et élevée dans les lieux célestes''
De plus, nous disposons de multiples fragments de manuscrits anciens de liturgies, d’histoires et d’enseignements, par exemple certains fragments du ''Liber Requiei Mariae'' de Syrie datant d’entre 250 et 300 après J.-C.
Et dans le texte pseudo-Jean du IVe siècle ''La Dormition de Marie'', on peut lire :
''Le Seigneur dit à sa mère : 'Que ton cœur se réjouisse et soit dans l'allégresse. Car toute grâce et tout don t'ont été accordés par mon Père qui est aux cieux, par moi et par le Saint-Esprit. Toute âme qui invoquera ton nom ne sera point confuse, mais trouvera miséricorde, réconfort, secours et confiance, dans le monde présent et dans le monde à venir, devant mon Père qui est aux cieux.'' Et dès lors, tous savaient que le corps sans défaut et précieux avait été transféré au paradis.
Et saint Grégoire de Tours écrit en 575 après J.-C. :
''Les apôtres transportèrent son corps sur un cercueil et le déposèrent dans un tombeau ; ils veillèrent sur lui, attendant la venue du Seigneur. Et voici que le Seigneur se tint de nouveau parmi eux ; et lorsqu'ils eurent reçu le corps saint, il ordonna qu'il soit transporté dans un nuage au Paradis, où, réunie à son âme, elle se réjouit avec les élus du Seigneur. (Miracles, Livre 8)
Conclusion
Ce qui m'a particulièrement frappé, c'est que ce tableau semble non seulement méconnaître les concepts fondamentaux d'origine et de dogmatisation, même en ce qui concerne la date de dogmatisation – qui est sans importance pour la question elle-même –, il se trompe souvent de dates, les confond, et sur certains points, on peut déduire une intention anticatholique simplement en lisant les titres succincts. Il me semble frappant que quelqu'un ait créé ce tableau en pensant avoir raison, sans pour autant avoir correctement saisi les dates de base et sans même chercher à paraître sérieux.
C'était quand même agréable de parcourir très brièvement ces enseignements catholiques et de revisiter certains des beaux enseignements de la sainte Église catholique.
Merci à tous d'avoir lu, que Dieu vous bénisse tous.
Le lundi de Pentecôte nous fêtons Marie, Mère de l'Église.(1)
Mère de l'Église (en latin : Mater Ecclesiae) est un des titres sous lesquels l’Église vénère la Vierge Marie, Mère de Dieu. Depuis 2018, c'est aussi le nom de la fête mariale célébrée le lundi après la Pentecôte. Son titre complet est fête de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église.
L’Église a traditionnellement dépeint la bienheureuse Vierge Marie avec les Apôtres et les disciples réunis à la première Pentecôte et unis dans la prière avec les premiers membres de l’Église. L'utilisation du titre Mater Ecclesiae à la Vierge Marie remonte à S. Ambroise de Milan au IVe siècle. Le concile Vatican II et le pape Paul VI, citant Ambroise, ont déclaré "Marie Mère de l'Église".
Paul VI a utilisé cette expression dans la promulgation de l'encyclique Lumen Gentium : « C'est donc à la gloire de la bienheureuse Vierge et à notre réconfort que Nous proclamons Marie très sainte, Mère de l'Église, c'est-à-dire de tout le peuple de Dieu, aussi bien des fidèles que des pasteurs, qui l'appellent Mère très aimante, et Nous voulons que, dorénavant, avec un tel titre très doux la Vierge soit encore plus honorée et invoquée par tout le peuple chrétien. »
Dans son Credo du peuple de Dieu, le 30 juin 1968, il dit : « Nous croyons que la Très Sainte Mère de Dieu, nouvelle Ève, mère de l’Église, continue au ciel son rôle maternel à l’égard des membres du Christ, en coopérant à la naissance et au développement de la vie divine dans les âmes des rachetés. »
Dans l'encyclique Redemptoris Mater de 1987 et lors de l'audience générale du 17 septembre 1997, Jean-Paul II confirme le titre de "Marie, Mère de l'Église".
En 2018, le pape François a institué la Mémoire obligatoire de la Vierge Marie, Mère de l'Église le lundi après la Pentecôte, par le décret Laetitia plena. Le décret fut signé au , au 160e anniversaire des apparitions de la Sainte Vierge à Lourdes.
Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :
l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.
En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.
Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père !
C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.
Dix jours après l'Ascension de Notre Seigneur, la Pentecôte, en grec pentêkostề hêméra,(le cinquantième jour), correspond à l'envoi de l'Esprit-Saint aux Apôtres réunis auCénacle de Jérusalempour la Pentecôte juive de Chavouot (au cours de laquelle on célébrait le don de la Torah sur le Mont Sinaï qui se situait cinquante jour après la Pâque), cinquante jours donc après sa résurrection (Pâques).
Le Cénacle est le lieu de l'effusion de l'Esprit lors de la Pentecôte, quand "apparurent comme des langues de feu qui se posèrent sur chacun d'eux" (Ac 2:2-3) C'est au Cénacle qu'eut lieu le premier concile, dit "concile de Jérusalem" (Ac 15:4-19)
Le Cénacle est aussi le nom de la pièce où Notre Seigneur institua le sacrement de l'Eucharistie (la sainte Cène), le Jeudi saint, la veille de sa Passion.
Sur cette gravure, en haut de l'image, on remarque des triangles entremêlés, tête en haut ou tête en bas. Les triangles tête en bas ont à leur base deux points, ce qui dans les Ecritures correspond à l'envoi de l'Esprit-Saint par les deux autres personnes de la Sainte Trinité : le Père et le Fils qui ne font qu'UN, et dans les triangles têtes dirigées vers le haut, l'assemblée de Dieu, qui sur terre est en perpétuelle recherche de Dieu et donc en relation permanente avec le Créateur par la grâce de l'Esprit-Saint.
À leur arrivée, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement ; c’était Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques.
Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères.
En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères qui étaient réunis au nombre d’environ cent vingt personnes...
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
20 Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
21 Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
22 Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.
23 À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
"Le miracle de la Pentecôte, où les Apôtres, cinquante jours après la Résurrection reçoivent l'Esprit Saint, et sont appelés à prêcher dans le monde entier en parlant une multitude de langues, marque la fondation de l'Église.
C'est le Christ qui fonde ici Son Église: « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Et "c'est Pierre qui prend la parole pour annoncer le premier cette bonne nouvelle (Actes 2, 1-36)." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 24-25). Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours :
Alors Pierre, debout avec les onze autres Apôtres, éleva la voix et leur fit cette déclaration : « Vous, Juifs, et vous tous qui résidez à Jérusalem, sachez bien ceci, prêtez l’oreille à mes paroles.
[...] Il s’agit de Jésus le Nazaréen, homme que Dieu a accrédité auprès de vous en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes.
Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies. Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort.
[...] Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins.
[...] Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ.
"Suivant deux illustres Pères de l'Église orientale, saint Hésychius, patriarche de Jérusalem, et saint Proclus, patriarche de Constantinople, le Saint-Esprit descendit au moment même où saint Pierre célébrait, au milieu des disciples, l'auguste sacrifice de la messe." (Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome II, Paris 1890, p. 192).
La Cène, Fra Angelico, 1452
"La vie communautaire et la vie de prière étaient ordonnées à l’annonce de l’Evangile. C’est exactement ce qui a été vécu par les premiers chrétiens dans ce temps entre Ascension et Pentecôte : sur ordre de Jésus, les disciples font communauté, écoutent la Parole, reçoivent l’Esprit, et deviennent messagers de la Bonne Nouvelle. Vivre au Cénacle c'est vivre avec Marie, c'est se laisser comme elle conduire par l'Esprit pour communiquer le Christ aux autres." (Congrégation Notre Dame du Cénacle, n° 37)
C'est comme une précieuse indication : pas de Pentecôte sans cénacle. En un mot, l'Esprit est donné à des êtres qui, déjà, essayent de vivre en communion, unis dans leur diversité et surtout persévérants dans la prière avec Marie, la Mère de Jésus. (Cathedrale du Puy)
Au cours de la prière au Cénacle, dans une attitude de profonde communion avec les Apôtres, quelques femmes et les « frères » de Jésus, la Mère du Seigneur invoque le don de l'Esprit pour elle-même et pour la communauté.
Marie désire une effusion de l'Esprit en vue de sa propre fécondité spirituelle.
Il était bon que la première effusion de l'Esprit sur elle, qui avait eu lieu en vue de sa maternité divine, fût renouvelée et renforcée. En effet, au pied de la Croix, une nouvelle maternité avait été confiée à Marie, qui concernait les disciples de Jésus. Cette mission exigeait précisément un renouvellement du don de l'Esprit. La Vierge le désirait donc, en vue de la fécondité de sa maternité spirituelle.
Alors qu'au moment de l'Incarnation l'Esprit était descendu sur elle en tant que personne appelée à participer dignement au grand mystère, maintenant tout s'accomplit en fonction de l'Église, dont Marie est appelée à être la figure, le modèle et la mère.
Marie désire une effusion de l'Esprit sur les disciples et sur le monde.
Dans l'Église et pour l'Église, la Vierge, se souvenant de la promesse de Jésus, attend la Pentecôte et implore pour tous la multiplicité des dons, selon la personnalité et la mission de chacun.
Dans la communauté chrétienne, la prière de Marie revêt une signification particulière : elle favorise l'avènement de l'Esprit en sollicitant son action dans le cœur des disciples et dans le monde.
Tout comme, lors de l'Incarnation, l'Esprit avait formé en son sein virginal le corps physique du Christ, de même, au Cénacle, le même Esprit descend pour animer son Corps mystique.
La Pentecôte est donc aussi le fruit de l'incessante prière de la Vierge, que le Paraclet accepte avec une faveur toute particulière parce qu'elle est l'expression de son amour maternel à l'égard des disciples du Seigneur. En contemplant la puissante intercession de Marie qui attend l'Esprit Saint, les chrétiens de tous les temps, dans leur long et difficile cheminement vers le salut, recourent souvent à son intercession pour recevoir avec plus d'abondance les dons du Paraclet.
Répondant à la prière de Marie et de la communauté rassemblée au Cénacle le jour de la Pentecôte, l'Esprit Saint comble la Vierge et ceux qui sont présents de la plénitude de ses dons, opérant en eux une profonde transformation en vue de la diffusion de la Bonne Nouvelle.
À la Mère du Christ et aux disciples, sont donnés une force nouvelle et un dynamisme apostolique nouveau, pour la croissance de l'Église.
Éclairée et conduite par l'Esprit, elle a exercé une influence profonde sur la communauté des disciples du Seigneur
En particulier, l'effusion de l'Esprit conduit Marie à exercer sa maternité spirituelle d'une manière singulière, par sa présence toute imprégnée de charité et par le témoignage de sa foi. Dans l'Église naissante, elle transmet aux disciples, comme un trésor inestimable, ses souvenirs sur l'Incarnation, l'enfance, la vie cachée et la mission de son divin Fils, contribuant à le faire connaître et à affermir la foi des croyants.
Nous ne disposons d'aucune information sur l'activité de Marie dans l'Église primitive, mais il est permis de supposer que, même après la Pentecôte, elle a continué à vivre une existence cachée et discrète, attentive et efficace.
Éclairée et conduite par l'Esprit, elle a exercé une influence profonde sur la communauté des disciples du Seigneur.
LeVeni Creator Spiritus est une hymne composée au IXe siècle, considérée comme la plus célèbre de toutes les hymnes grégoriennes, elle signifie Viens Saint Esprit Créateur et commémore laPentecôte.
Cette hymne fut entonnée par Sainte Jeanne D'Arc et son armée lorsque la Pucelle de Domrémy, menait ses soldats vers une de ses plus grandes victoires sur les Anglais à Patay.
Né en Auvergne, il est très tôt envoyé à la cour du roi Louis VI le Gros.
Il participa à la seconde croisadeprêchée par saint Bernard à Vézelay, et s'y battit vaillamment, même s'il ressentit très vite le besoin de servir son Dieu d'une manière moins meurtrière.
A son retour en France, il donna une partie de son immense fortune aux pauvres et construisit un monastère. Il arriva à convaincre sa femme et sa fille d'entrer en religion comme lui souhaitait le faire. Il entra dans l'Ordre des Prémontrés de Saint Norbert.
Fidèle au charisme de saint Norbert, il construisit un hôpital qui devint rapidement célèbre par les miracles que Gilbert y accomplissait.
Il fut ensuite envoyé dans l'Allier pour être le supérieur de l'abbaye de Neuffontaines. Celle-ci prit son nom quelques temps après sa mort.
Pénitent et charitable, il attira une foule de malades et de pécheurs, désireux de soulager leurs maux physiques et spirituels. On lui amenait de tous côtés des enfants gravement malades. Il leur imposait les mains et les rendait guéris à leurs parents. Epuisé par la pénitence et le labeur, il mourut le 5 juin 1152. Selon ses vœux, on l’enterra dans le cimetière des pauvres de l’abbaye. Comme saint Gilbert bénéficiait d’une grande dévotion populaire et à la suite de nombreux miracles, Jean Lepaige, procureur de l‘Ordre, encouragea la recherche des restes mortels du fondateur. Les ossements furent retrouvés le 26 octobre 1645. La fête de saint Gilbert rappelle la date de cette translation. En 1791, pendant le tumulte de la Révolution française, les reliques furent transférées dans l’église Sint-Didier, pour les mettre à l’abri. On ne les a jamais retrouvées. Le pape Benoît XIII reconnut son culte le 22 janvier/8 mars 1728.
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