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17 avril 2025 4 17 /04 /avril /2025 00:00

L'eucharistie dans la plantation du Père, qui est l'Église, est l'image opposée de l'arbre de la connaissance du bien et du mal au paradis selon le récit biblique (Gn 2,17). Là, le goût du fruit apporte la mort, ici, le fruit de la croix de la Passion du Christ offre l'incorruptibilité (Cf. A.-G. HAMMAN, op. Cit., Les évêques, n° 17, p. 129). La vie de la communauté chrétienne quand elle se trouve en unité avec son évêque, est la garantie du don du Christ aux hommes et leur protection du danger du péché et de la mort.

Elefthérios Anyfankatis, La Théologie de l'Unité chez les Pères apostoliques, Clément de Rome, Ignace d’Antioche, Pasteur d’Hermas, L'Harmattan, 2023, p. 340

Jeudi saint

Le Jeudi saint est un des jours les plus importants de la Semaine sainte : il correspond à la commémoration de la dernière Cène (au Cénacle) suivie de la nuit d'agonie du Christ au Jardin des Oliviers (Gethsémani). 

Simon Ushakov, La Dernière Cène, École de Moscou, 1685

Simon Ushakov, La Dernière Cène, École de Moscou, 1685

Le Jeudi saint est un jour de fête, qui commémore l'institution de l'Eucharistie par Jésus lors du repas pascal au Cénacle la veille de sa mort, – le "sacrifice unique" de la Nouvelle Alliance préfiguré tout au long de l'Ancienne Alliance et prophétisé dans des endroits comme Malachie 1,11 –; Et le sacerdoce qui l'offrirait, les Apôtres et leurs successeurs, c'est-à-dire l'institution de l'ordination des prêtres.

 

 

Jeudi saint

Tout prêtre, chaque jour, se tenait debout dans le Lieu saint pour le service liturgique, et il offrait à maintes reprises les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais enlever les péchés.

Jésus Christ, au contraire, après avoir offert pour les péchés un UNIQUE SACRIFICE, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu.

Hébreux 10, 11-12

Les prêtres ont reçu un pouvoir que Dieu n'a donné ni aux anges ni aux archanges... Celui qui offense un prêtre offense Dieu.

Saint Jean Chrysostome

Jeudi saint

Jésus réunit autour de lui ses chers apôtres, sans en excepter même celui qui devait le trahir, pour célébrer avec eux la dernière cène judaïque, à laquelle allait succéder le sacrifice de sa chair et de son sang, sous les symboles eucharistiques.

 

Il établit dans le même temps le sacerdoce de son église, ordonne à ses apôtres de n'offrir qu'à Dieu seul l'oblation d'un prix infini, dont il allait être volontairement l'hostie sanglante sur la croix, mais qui jusqu'à la fin des temps, serait offerte d'une manière non sanglante, toujours aussi glorieuse à Dieu que salutaire aux hommes, dans tous les sanctuaires du monde catholique.

 

Jésus-Christ daigna laver lui-même les pieds de ses apôtres, après leur avoir déjà dit :

 

"Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui... Je suis le pain descendu des cieux; celui qui mange de ce pain vivra éternellement.. Ceci est mon corps... Voilà la coupe de mon sang... Prenez et mangez... et faites-le toujours en mémoire de moi." (1)

 

 

La messe et les prêtres trouvent en ce jour leur origine et la profondeur de leur mystère. 

   

Pendant la célébration de ce jour, on lit l'évangile du lavement des pieds, et le célébrant refait le geste de Jésus en lavant les pieds de quelques personnes de l'assemblée. 

Cette messe est la dernière qui soit célébrée avant la "Veillée pascale" du Samedi saint (veille de Pâques).

 

Après le repas pascal, Jésus et ses apôtres se sont retirés à Gethsémani pour y bivouaquer, comme à l'habitude. Cette nuit fut cependant pour le Christ une nuit de prière et d'agonie - au cours de laquelle le Christ accepta le "calice" de sa Passion.

 

La célébration liturgique du Jeudi saint se termine par une procession, pendant laquelle la réserve eucharistique (les hosties consacrées) est amenée dans un endroit spécialement aménagé, le reposoir. Une veillée y est souvent organisée, et les fidèles peuvent s'y recueillir et adorer le Christ dans une nuit de veille.

 

Le triduum pascal est un ensemble de trois jours (en latin triduum) qui marquent l'aboutissement de la Semaine Sainte et le sommet de l'année liturgique : c'est la célébration du mystère de Pâques, avec : - la mort et la mise au tombeau de Jésus-Christ (le Vendredi saint), - la descente du Christ aux Enfers durant le "Grand sabbat" du Samedi saint, - la nouvelle de la Résurrection, nouvelle Pâque, durant la nuit du samedi au dimanche (Vigile pascale), où surgit la lumière de Pâques, l'alléluia du Dimanche de Pâques, avec les messes de l'aube et du jour.

 

Le triduum pascal est l'articulation entre les quarante jours de préparation pénitentielle du Carême et les cinquante jours du temps pascal jusqu'à la Pentecôte (dont quarante jours jusqu'à l'Ascension). 

 

C'est au pape Pie XII que l'on doit la restauration de la liturgie du triduum pascal dans son ancienne grandeur et à des heures et dans une atmosphère correspondant à celles du mystère, dans la liturgie latine (notamment, la vigile pascale), dans le même esprit qui avait été gardé dans les liturgies orientales.

Jeudi saint

"C'est le pieux roi Robert qui, aux lointains alentours de l'an mil, institua l'usage par les Roys de France de laver les pieds des pauvres le Jeudi Saint de chaque année et de célébrer la Cène en leur honneur. Cette coutume qui courbait devant des malheureux la Majesté Royale, avait été pratiquée déjà par les Empereurs Grecs de Byzance, et c'est de là qu'elle était venue d'Europe.

 

"Le nombre des pauvres amenés au palais pour cette cérémonie fut d'abord illimité. Il se réduisit par la suite et au début du XVIIème siècle, Henri IV régnant, il avait été définitivement fixé à treize garçons ou fillettes, ce nombre symbolisant Jésus-Christ et les douze Apôtres.

 

"Si le roy était empêché, le Dauphin le remplaçait...

 

"Une cérémonie se déroula jusqu'à la Révolution, également dans les grands appartements de la Reine. Elle aussi y servait les petits pauvres, assistée par les Princesses de la Famille Royale et par des Duchesses qui lui tendaient les plats." (Extrait tiré du livre de Paul Gruyer, Quand les Roys de France lavaient les pieds des pauvres). 

Jeudi saint

L'hymne Pange lingua gloriosi écrite par S. Thomas d'Aquin (1225-1274) est chantée le Jeudi saint lors de la translation du Saint-Sacrement au reposoir. La dernière séquence Tantum ergo est chantée à tous les saluts du Saint-Sacrement. L'hymne atteste la croyance catholique en la présence réelle du corps et du sang du Christ dans les espèces consacrées.

La Cène, Philippe de Champagne

La Cène, Philippe de Champagne

Sources:

 

(1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. XV ; (2) L'Évangile au Quotidien. 

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16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 18:38
Les Trinitaires, gardiens des chrétiens persécutés : "Nous sommes nés pour aller dans les cachots"

''La fondation de l’ordre en 1198 fut un événement unique dans l’histoire de l’Église, car jusqu’alors seule la vie monastique existait'', selon Aurelio, le vicaire général.

 

Saint Jean de Matha, son fondateur, créa le premier ordre sorti du couvent pour aider les nécessiteux, en particulier les chrétiens faits prisonniers pendant les années des Croisades (1096-1291), pour lesquels les Trinitaires payèrent des rançons et même échangèrent des places.

 

L'ordre avait pour mission de sauver et de racheter les captifs chrétiens et musulmans, établissant ainsi un nouveau modèle de vie religieuse centré sur l'action et le service hors du monastère. Les Trinitaires se rendaient dans les zones de guerre ''au nom de la paix, non pas avec une arme, mais avec une croix''.

 

''On nous appelle rédempteurs parce que nous suivons le même chemin que le Rédempteur. Il quitte son lieu de gloire, pour ainsi dire, et descend dans le monde. Il va à la rencontre des besoins, des faiblesses de l'homme, pour le libérer, le sortir des ténèbres. Et les Trinitaires suivent le même chemin. Ils quittent leurs foyers pour aller à la rencontre de ceux qui sont dans le besoin, pour leur apporter la clarté du Dieu du jour, les sortant des ténèbres des cachots'', a-t-il déclaré.

 

En fait, il y a actuellement des Trinitaires en cours de béatification comme Antonio da Conceiçao, un Trinitaire chaussé portugais (qui accomplit une rédemption de 232 captifs en 1579 à Marrakech), José de la Madre de Dios et Ignacio Tavares, morts en prison après s'être échangés contre des prisonniers chrétiens.

 

''Il y avait des religieux qui, quand l'argent n'arrivait pas et qu'ils voyaient que les prisonniers étaient dans une situation désespérée, prenaient leur place, offrant littéralement leur vie pour les captifs'', a ajouté Aurelio.

 

Aujourd'hui, les Trinitaires perpétuent l'héritage de leur ordre, consacrant leur vie aux captifs du XXIe siècle, ceux qui souffrent de persécutions en raison de leur foi. L'ordre compte actuellement 54 communautés en Europe, 22 aux États-Unis et au Canada, 21 en Amérique latine, 10 à Madagascar, deux en Inde et deux en Afrique continentale.

 

Source: 

 

https://www.catholicnewsagency.com/news/263387/trinitarians-guardians-of-persecuted-christians-we-were-born-to-go-to-the-dungeons

Les Trinitaires, gardiens des chrétiens persécutés : "Nous sommes nés pour aller dans les cachots"
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16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 11:25
Mercredi saint

Aujourd'hui, c'est mercredi, une journée de trahison camouflée en silence.

 

Mais qu'est-ce qui la rend si grave?


Quel secret fait tourner la tendance de l'histoire ce jour-là?

 

Il commence par des mots chuchotés dans le temple et se termine par trente pièces d'argent et un baiser de trahison.

Aujourd'hui, les ombres s'epaississent.

 

Jérusalem, la ville sainte, bourdonne de pèlerins se préparant pour la grande fête de la Pâque. Le temple est rempli d'offrandes, de prières et de fumée de sacrifices...

 

Mais à huis clos, dans les chambres près du sanctuaire, les principaux prêtres, scribes et anciens du peuple complotent.

 

"Et les principaux prêtres et les scribes cherchaient à l'arrêter par furtivité et à le tuer; car ils ont dit:" Pas pendant la fête, de peur qu'il y ait une émeute du peuple." - Marc 14,1–2

Ils sont terrifiés. Pas de Dieu, mais du peuple.

 

Il y a quelques jours seulement, Jésus de Nazareth était entré dans la ville pour crier "Hosanna!" La foule l'avait salué comme le fils de David. Ses enseignements dans le temple étaient captivants, son autorité irrésistible. Les gens étaient accrochés à chaque mot. L'arrêter maintenant, au plus fort de la semaine de la Pâque, pourrait provoquer un soulèvement, et les Romains n'hésiteraient pas à l'écraser.

 

Les dirigeants décident donc d'attendre.

 

Laissez passer la fête. Puis, peut-être en secret, ils pourraient le saisir et en disposer discrètement. 

À leur grand étonnement, un personnage familier demanda à être admis. Judas Iscariote, l’un des Douze, un homme qui marcha avec Jésus, partagé des repas avec lui, été témoin de ses miracles, se tenait maintenant devant eux, le visage illisible.

 

"Que me donnerez-vous", dit-il, "si je vous le livre ?" - Matthieu 26,15. Un murmure de joie maléfique se répandit dans le conseil. Ils n’avaient pas osé l’espérer. La Divine Providence, du moins c’est ce qu’il leur semblait, leur donnait la clé même de la chute de Jésus.

L’accord fut conclu.

Mercredi saint

Ils comptent trente pièces d’argent, le prix d’un esclave. La somme même prédite par le prophète Zacharie des siècles auparavant :

"Ils pesèrent comme salaire trente pièces d’argent." - Zacharie 11,12

Judas prend l’argent. L’alliance de la trahison est scellée.

Et maintenant, le plan est en marche.

Judas, qui a accès aux temps privés de Jésus, trouvera le bon moment, loin de la foule, pour conduire à Lui les gardes du Temple. Mais comment s’assurer qu’ils arrêtent la bonne personne ?

Judas a un signal : "Celui que j’embrasse, c’est l’homme ; saisissez-le." - Matthieu 26, 48

Un baiser, le geste universel d’affection et de paix, déformé en signe de trahison.

Mercredi saint

Le mercredi des espions, comme on l’appelle communément, du nom de la trahison secrète de Judas, "l’espion" parmi les Douze, nous confronte à la tournure la plus sombre de la Semaine sainte.



Le Seigneur de Gloire est vendu comme un esclave ordinaire, trahi par un ami, chassé par ses propres prêtres et pris pour cible par ceux qui auraient dû le reconnaître comme le Messie.



Et pourtant, rien de tout cela n’est en dehors du plan de Dieu.

Mercredi saint

Les prêtres pensent qu’ils agissent en secret. Judas croit qu’il se déplace dans l’ombre. Mais la lumière de la prophétie brille à travers tout cela :



> L’Agneau pascal doit être sacrifié, non pas la semaine prochaine, mais cette même Pâque, comme ordonné avant la fondation du monde.

> Les trente pièces d’argent ne sont pas aléatoires, mais prédites.


> Même le baiser de la trahison devient un pas vers la Croix, où l’Amour vaincra le péché et la mort.

Mercredi saint

Aujourd’hui, l’Église entre dans un souvenir douloureux. Pendant des siècles, le mercredi a été un jour de pénitence et de jeûne, pour expier la trahison du Christ, pas seulement la trahison de Judas, mais toute trahison, y compris la nôtre.

Tel est le plan impie conçu ce jour-là, dans l’enceinte du Temple de Jérusalem.

 

Pour témoigner sa détestation, et pour faire expiation au Fils de Dieu de l’outrage qui lui était ainsi offert, la sainte Église, dès les premiers âges, consacra le mercredi de chaque semaine à la pénitence.

 

De nos jours, le jeûne du Carême commence un mercredi ; et lorsque l’Église a ordonné que nous commencions chacune des quatre saisons de l’année par le jeûne, le mercredi a été choisi pour être l’un des trois jours ainsi consacrés à la mortification corporelle.

 

- DOM PROSPER GUÉRANGER, ABBÉ DE SOLESMES

Cf. Trad West https://x.com/trad_west_/status/1912449554550567324?t=MIuMm-qP0J_nhkPoKbjM9Q&s=19

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16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 00:00
Saint Benoît-Joseph Labre († 1783)

Benoît-Joseph Labre naquit à Amettes, diocèse d'Arras, et fut l'aîné d'une famille de quinze enfants. Âgé de douze ans, il fut reçu chez son oncle paternel, curé d'Érin, pour faire ses études en vue du sacerdoce.

 

Après la mort de son oncle, Benoît-Joseph passa chez son oncle maternel, vicaire de Conteville, où il ne fit que grandir dans la mortification et la prière. Son attrait était toujours vers le Saint-Sacrement devant lequel il s'abîmait des heures entières en contemplation.

 

Il y avait longtemps que Benoît-Joseph aspirait à une vie plus parfaite : "Être prêtre est bien beau, disait-il ; mais j'ai peur de me perdre en sauvant les autres."

 

Il finit par vaincre les résistances de ses parents et entre chez les Chartreux, espérant y trouver sa voie définitive. Il se trompait, car la Providence permet qu'il soit bientôt renvoyé par ses supérieurs, comme n'ayant pas la vocation de cet Ordre. La pensée de la Trappe, qu'il avait eue d'abord, lui revient ; on ne l'y accepte pas.

 

Ballotté de nouveau entre la Chartreuse et la Trappe, il est forcé de s'adresser enfin à Sept-Fonts.

 

Ses scrupules, ses peines d'esprit et une maladie sérieuse donnent bientôt lieu à son renvoi; son aspect inquiétant le fait prendre pour un voleur... Libéré de prison, il part à Saint-Jacques de Compostelle puis va vivre dans une caverne d'Aix-en-Provence.

 

Toute sa réponse à tant d'épreuves était : "Que la Volonté de Dieu soit faite !" C'est alors que Dieu lui inspire cette vocation de pèlerin-mendiant qui devait le mener droit, par les chemins les plus ardus de la pénitence, à une éminente sainteté. 

 

Il n'aura plus de relations suivies avec personne, vivra en solitaire au milieu du monde, ira toujours à pied, cherchera tous les lieux consacrés par la dévotion. Il sera revêtu d'un habit pauvre et déchiré, qu'il ne changera point.

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b1/BJLABRE1.jpg/260px-BJLABRE1.jpg

 

Un chapelet à la main, un autre au cou, un crucifix sur la poitrine, sur les épaules un petit sac contenant tout son avoir, c'est-à-dire son Nouveau Testament, l'Imitation de Jésus-Christ et le Bréviaire : tel on verra Benoît-Joseph dans ses continuels pèlerinages.

 

La pluie, le froid, la neige, la chaleur, rien ne l'arrête ; il couche le plus souvent en plein air, il vit de charité, au jour le jour, sans rien réserver pour le lendemain ; il ne prend que la plus misérable et la plus indispensable nourriture, et se fait lui-même pourvoyeur des pauvres. Souvent il est le jouet des enfants et de la populace ; il est regardé comme un insensé ; il souffre tout avec patience et amour.

 

Rome, Lorette, Assise et une multitude d'autres lieux saints sont l'objet de sa dévotion. À Rome, dans les ruines du Colisée, il s'installe une cabane. Ses visites quotidiennes à l'église Notre-Dame de Lorette attirent l'attention du sacristain qui lui trouve un emploi chez un marchands d'objets de piété. 

 

"Benoît Labre est reconnu pour avoir guéri de multiples maux : apoplexie, chancre, fistule, hernie, tumeur, calcul, sciatique, épilepsie, scorbut, fractures, cécité, surdité, hydropisie, etc. L'éventail clinique est de loin le plus extraordinaire de l'histoire des miracles chrétiens.

 

Il rend son âme à Dieu le 16 avril 1783 et devient le plus populaire saint de France en Italie. Le peuple romain avait été touché par la vie de cet homme, vêtu de haillons et distribuant ses maigres vivres aux pauvres.

 

En 1787, le premier volume des actes de sa canonisation avance le chiffre de 168 guérisons inexpliquées. En 1789, on parle de 200 cas. C'est une estimation importante, nettement supérieure aux chiffres fournis par les actes des procès de béatification et de canonisation à l'époque classique et pendant la période contemporaine.

 

La première guérison citée, intervenue après la mort du saint, est celle d'une clarisse italienne Angélique Gardellini, victime d'une chute grave dans un escalier, souffrante d'un anévrisme et de troubles sensoriels. Après avoir reçu l'extrême-onction, les religieuses veillant sur elles la recommandent au saint. Le résultat est immédiat : guérison totale, sans séquelle ni convalescence. [4]

 

***

Sources: (1), (2) Saints et Saintes de France, Des premiers martyrs à nos jours, Hatier, Renens (Suisse) 1988, p. 88, (3Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 20; (4) Patrick SBALCHIERO, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, Paris 2019, p. 271-272.

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour
15 avril 2025 2 15 /04 /avril /2025 00:00
Saint Paterne de Vannes, Évêque d’Avranches († v. 565)

Saint Paterne de Vannes, Évêque d’Avranches († v. 565)

Surnommé aussi Paterne l'Ancien, pour le distinguer de celui de Coutances en Normandie.

On connaît peu de choses de lui, mais l'auteur imaginatif de l'aimable roman hagiographique connu sous le nom de "Vita Paterni" supplée largement à ces lacunes.

Ce Breton d'Armorique émigre en Bretagne insulaire (actuellement Pays de Galles) au rebours du mouvement habituel des Bretons à cette époque.

Il va fonder, au comté de Cardigan, un monastère qui prendra le nom de "Lhan-Paderne-Vaur" - église du grand Paterne.

On dit qu'il bâtit d'autres monastères au Pays de Galles et convertit des rois en Irlande.

Au cours d'un pèlerinage en Terre Sainte, il reçoit la consécration épiscopale à Jérusalem. De retour en Armorique, le roi Caradoc lui confie l'évêché de Vannes.

Le nouveau venu se lie d'amitié avec son voisin, saint Samson, évêque de Dol.

Vilipendé par de faux frères, il prend une retraite anticipée.

 

Sources : 1, 2, 3

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14 avril 2025 1 14 /04 /avril /2025 18:10
https://www.thetimes.com/uk/defence/article/the-untold-story-of-british-military-chiefs-crucial-role-in-ukraine-3j2zpgrxg

https://www.thetimes.com/uk/defence/article/the-untold-story-of-british-military-chiefs-crucial-role-in-ukraine-3j2zpgrxg

En janvier 2023, Lloyd Austin, le secrétaire américain à la Défense, a annoncé que les États-Unis et d'autres pays de l'OTAN enverraient un énorme paquet d'armes lourdes de grande envergure à l'Ukraine. La Maison Blanche avait annoncé que les États-Unis enverraient 31 chars M1 Abrams en Ukraine pour les aider à repousser les forces russes, mettant fin à leur nervosité de longue date à fournir à Kiev des véhicules blindés offensifs.

La Grande-Bretagne, pour sa part, deviendrait le premier pays occidental à fournir à l'Ukraine des missiles de croisière longue portée Storm Shadow afin d'accroître ses chances de succès, a déclaré Wallace. Des troupes britanniques ont été secrètement envoyées pour équiper les avions ukrainiens de ces missiles et leur apprendre à les utiliser. Ce ne serait pas la première fois que des troupes britanniques seraient déployées au sol : quelques dizaines de soldats britanniques réguliers avaient déjà été envoyés à Kiev pour former les nouvelles recrues et celles qui revenaient de l'armée à l'utilisation des NLAW, des missiles antichars fournis par le Royaume-Uni et livrés en février 2022, alors que l'invasion ne faisait que commencer.

 

Bien que des troupes d'entraînement britanniques soient déployées en Ukraine depuis 2015, elles ont été contraintes de se retirer en février 2022, craignant que la Russie ne lance une attaque à tout moment.

La contre-offensive

La contre-offensive à venir était censée marquer un tournant dans la guerre. Un sentiment d'optimisme régnait au sein de la coalition : la bataille serait la dernière pour l'Ukraine et le président Poutine serait contraint de faire la paix.

 

Dans les mois qui suivirent juin 2023, les chefs américains devaient commencer à jouer la guerre lors de l’offensive du printemps. Les Américains ne sont allés en Ukraine qu’à de rares occasions, craignant d’être perçus comme trop impliqués dans la guerre, contrairement aux chefs militaires britanniques qui ont eu la liberté d’y aller chaque fois que nécessaire. Parfois, leurs visites étaient si délicates qu’ils y allaient en civil.

 

...Août 2023, la diplomatie britannique a ramené les deux parties et, à la mi-août, Radakin, Zaluzhny et Cavoli se sont rencontrés en personne à la frontière polono-ukrainienne. Au cours d’une discussion de cinq heures, ils élaborèrent des plans pour la contre-offensive et complotèrent pour l’hiver, ainsi que pour l’année suivante. C’était un signe que les Américains n’allaient nulle part de sitôt.

À l’approche de Noël, environ six mois après la contre-offensive de l’été, les forces de Kiev avaient fait peu de progrès face à la résistance russe retranchée. La guerre grondait.

Au fil du temps, la Grande-Bretagne et l’Amérique ont assoupli leurs restrictions sur la façon dont les armes à longue portée telles que Storm Shadow pouvaient être utilisées contre des cibles à l’intérieur de la Russie. Le centre névralgique des livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine a été déplacé d’un grenier dépoussiéré d’un bâtiment de la Seconde Guerre mondiale à Stuttgart, dans le sud de l’Allemagne, à une garnison militaire américaine à Wiesbaden.

Zaluzhny, maintenant en poste à Londres, déclara que Wiesbaden était devenu ''notre arme secrète'' en coordonnant avec nos partenaires la planification opérationnelle et en identifiant les ressources nécessaires pour la ligne de front. Les exercices de guerre entre Britanniques et Américains se sont poursuivis et les besoins en approvisionnement ont été identifiés et communiqués à Londres, Washington et d’autres capitales européennes. Les chefs britanniques ont posé des questions telles que celle de savoir si un plan d’attaque fonctionnerait et si les chiffres correspondaient à certaines offensives.

 

Le travail s’est poursuivi. En août 2024, les Ukrainiens ont envoyé des troupes de l’autre côté de la frontière sud-ouest de la Russie, dans la région de Koursk, sans en informer les États-Unis ou d’autres alliés. Selon une source militaire ukrainienne, on craignait que les détails de l’attaque prévue ne parviennent à Moscou après une fuite américaine en avril 2023 avant la contre-offensive. Des documents secrets du Pentagone mettant en évidence de graves pénuries de munitions au sein de l’armée ukrainienne avaient été exposés sur les réseaux sociaux. Les deux parties ont estimé que le niveau de confiance avait chuté.

 

La Grande-Bretagne et la France ont convoqué jeudi à Bruxelles une réunion de la ''coalition des volontaires'' des ministres de la Défense pour discuter des plans avec 50 pays. John Healey, le ministre britannique de la Défense, a déclaré : ''Bien que les discussions d’aujourd’hui soient privées, notre planification est réelle et substantielle. Nos plans sont bien élaborés."

Alors que l’engagement de la Grande-Bretagne à défendre l’Ukraine s’intensifie, certains se méfient de la fin de la route. John Foreman, ancien attaché de défense à Moscou et à Kiev, s’inquiète de la perspective imminente d’un engagement militaire à durée indéterminée envers l’Ukraine avec une 'mission incertaine' qui pourrait durer plus d’une décennie, ainsi que de l’impact que cela pourrait avoir sur l’OTAN.

Londres était impliquée militairement et stratégiquement, à l’insu du public.

 

Un nouveau rapport du British Times montre à quel point le Royaume-Uni a été profondément impliqué dans l’offensive ukrainienne du printemps 2023 – politiquement, militairement et en termes de renseignement.

Les responsables ont toujours souligné que le soutien occidental à Kiev était "défensif" et "à la demande de l’Ukraine". Mais un nouveau rapport complet du Times (du 11 avril 2025) révèle à quel point la Grande-Bretagne a activement participé en coulisses à l’élaboration, à la coordination – et à l’exécution significative – des plans d’attaque de l’Ukraine .

Des relations publiques à la participation directe à la guerre

Ce qui était auparavant vendu comme un "soutien moral" s’avère être une participation stratégique à la guerre. Les chefs militaires britanniques, en particulier l’amiral Tony Radakin, n’étaient pas seulement des conseillers, mais étaient profondément impliqués dans la planification, la mise en œuvre et la médiation entre les États-Unis et l’Ukraine. Dans certains cas, ils se sont rendus à Kiev incognito pour désamorcer les tensions au sein de la coalition occidentale – sans aucun débat public ni mandat parlementaire.

L'article se concentre sur le secrétaire à la Défense de l'époque, Ben Wallace, en l'honneur duquel un axe d'attaque a même été nommé. Les officiers ukrainiens l’ont surnommé avec révérence "l’homme qui a sauvé Kyiv". Le général Roly Walker et le chef du renseignement Hockenhull ont également joué un rôle central – ce dernier avait été impliqué dans la préparation du conflit avec la Russie pendant des années.

Des troupes britanniques sur place – malgré les dénégations ?

Le rapport du Times affirme ouvertement que des soldats britanniques ont été déployés en Ukraine, par exemple pour intégrer des missiles de croisière occidentaux ou pour s'entraîner sur des chars.

Cela contredit les déclarations antérieures selon lesquelles les États occidentaux n’étaient pas présents militairement.

Particulièrement explosif : de nombreux voyages se déroulaient en civil, ce qui témoigne du caractère secret de ces opérations.

Différend stratégique entre les États-Unis et l'Ukraine : Londres intervient comme médiateur

Alors que Washington cherchait à obtenir une percée décisive et ciblée, les généraux ukrainiens préféraient un front plus large et fragmenté – une erreur tactique, comme il s’est avéré plus tard. Les Britanniques ont tenté de jouer un rôle de médiateur, jouant le rôle de modérateur dans une alliance de plus en plus fragile.

Mais malgré tous les efforts, l’offensive n’apporta que peu de gains territoriaux et les défenses russes se révélèrent plus tenaces que prévu. Les soldats souffraient de niveaux de stress élevés, l’équipement était retardé et le moral s’effondrait.

Bases secrètes, centres de commandement, "Force de réassurance"

Le rapport décrit également comment le centre de commandement occidental a été déplacé d’un grenier improvisé à Stuttgart vers une base militaire américaine à Wiesbaden – "notre centre secret", selon le général ukrainien Zaluzhny. Selon le Times, tous les fils conducteurs convergent là : livraisons d'armes, planification des attaques, définition des cibles.

Et les perspectives ? La Grande-Bretagne et la France prévoient une "force de réassurance" pour l'après-guerre. Ce qui ressemble à un maintien de la paix pourrait se transformer en une mission militaire permanente. L'ancien attaché militaire John Foreman met en garde : "Il est facile de s’engager dans une guerre, il est plus difficile d’en sortir."

Conclusion : La participation a été plus complète que ce qui a été admis

Ce que révèle le Times ne laisse qu’une seule conclusion : la Grande-Bretagne n’était pas un soutien en coulisses, mais le principal architecte de l’offensive ukrainienne – militairement, politiquement et en termes de renseignement.

Et le public ? Je n'en ai pas entendu parler.


Source : The Times, 11 avril 2025, "L’histoire inédite du rôle crucial des chefs militaires britanniques en Ukraine"

 

Cf. https://uncutnews.ch/the-times-enthuellt-die-geheime-kriegsfuehrung-britische-soldaten-in-der-ukraine-im-einsatz/

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14 avril 2025 1 14 /04 /avril /2025 00:00
Saint Maxime Martyr à Rome († 260)

Valérien et Tiburce donnaient une sépulture aux chrétiens massacrés ce qui leur valut d'être condamnés à mort.

 

Maxime, chargé de les exécuter se convertit et subit lui aussi le martyr.

 

Martyrologe Romain : À Rome, au cimetière de Prétextat sur la voie Appienne, les saints martyrs Tiburce, Valérien et Maxime.

 

Sources: 1, 2

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13 avril 2025 7 13 /04 /avril /2025 00:00
Entrée de Jésus à Jérusalem, miniature romane du début du XIIe siècle

Entrée de Jésus à Jérusalem, miniature romane du début du XIIe siècle

Le dimanche des Rameaux rappelle l'entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem (Évangile selon saint Jean 12, 12 - 15) et marque le début de la "Semaine sainte", dernière semaine du Carême, qui s'achève les trois derniers jours par le "triduum pascal".

 

Le Jeudi saint célébrera l'institution par le Christ de la Cène ou Eucharistie lors du dernier repas pris avec ses disciples avant son arrestation; 

le Vendredi saint, la Passion et la mort du Christ; 

le Samedi saint célébrera la veillée pascale précédant la Résurrection le dimanche de Pâques.

 

L’entrée de Jésus à Jérusalem manifeste la venue du Royaume que le Roi-Messie va accomplir par la Pâque de sa Mort et de sa Résurrection.

 

 



L'Évangile raconte qu'à proximité de la fête de la Pâque juive, Jésus décide de faire une entrée solennelle à Jérusalem. Il organise son entrée en envoyant deux disciples chercher un ânon. Il entre à Jérusalem sur une monture pour se manifester publiquement comme le messie que les juifs attendaient. (Mt 21,1-9 ; Mc 11,1-10 ; Lc 19, 28 - 40)

 

C'est une monture modeste comme l'avait annoncé le prophète pour montrer le caractère humble et pacifique de son règne.

 

Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus. Une foule nombreuse venue à Jérusalem pour la fête l'accueille en déposant des vêtements sur son chemin et en agitant des branches coupées aux arbres.

 

 

Le "Roi de Gloire" entre dans sa Ville "monté sur un ânon" : il ne conquiert pas la Fille de Sion, figure de son Église, par la ruse ni par la violence, mais par l’humilité qui témoigne de la Vérité. C’est pourquoi les sujets de son Royaume, ce jour-là, sont les enfants et les "pauvres de Dieu", qui l’acclament comme les anges l’annonçaient aux bergers. Leur acclamation, "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur", est reprise par l’Église dans le "Sanctus" de la liturgie eucharistique pour ouvrir le mémorial de la Pâque du Seigneur.

(Catéchisme de l'Eglise catholique, n° 560 et 559)

 

"À Jérusalem au IVe siècle, on lisait aujourd'hui, à l'endroit même où la scène s'est passée, le passage d'évangile qui raconte l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, acclamé par le peuple comme Fils de David et roi d'Israël. Un évêque, monté sur un âne, allait ensuite du sommet du Mont des Oliviers à l'église de la Résurrection, entouré de la foule portant des rameaux et chantant des hymnes et des antiennes. L'Église de Rome, en adoptant cet usage vers le IXe siècle, y a ajouté les rites de la bénédiction des rameaux. Nous refaisons donc ce que les Juifs ont fait." (1)

 

Cette fête est attestée pour la première fois en Gaule au IXe siècle. Elle est apparue à Jérusalem au IVe siècle, et se déroulait au mont des Oliviers, au Saint-Sépulcre, les fidèles brandissant des rameaux. À Rome, au VIe siècle, ce dimanche était appelé ''dimanche des Palmes et de la Passion du Seigneur''. Le Christ est appelé ''Rameau de Jessé'' (descendance de David et de Jessé) : ''Une rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l'Esprit du Seigneur'' (Esaïe 11, 1-2). (2)

Wykonanie: Schola San Clemente, Kraków

L'hymne Gloria laus (IXe s.) "Gloire, louange et honneur à Toi, Christ Roi Sauveur", est une hymne écrite et composée par Théodulfe, évêque d'Orléans vers 818.

Les ornements sont rouges, couleur de la Passion.

 

L'hymne, formée de distiques élégiaques, s'inspire de l'Évangile selon Matthieu XXI, 1-16, ainsi que du livre des Psaumes 117, 26.


R/ Gloria, laus et honor tibi sit, Rex Christe, Redemptor,
Cui puerile decus prompsit Hosanna pium.
Gloire, louange et honneur à Toi, Christ Roi Sauveur.
Pour toi le cortège des enfants chanta "Hosanna !"

1.- Israel es tu rex, Davidis et inclyta proles,
Nomine qui in Domini, rex benedicte, venis.
Tu es le roi d'Israël, tu es le glorieux rejeton de David,
Roi béni qui viens au nom du Seigneur.

2.- Cœtus in excelsis te laudat cælicus omnis,
et mortalis homo, et cuncta creata simul.
Le chœur céleste en entier te loue au plus haut des cieux ;
à lui se joint l'homme mortel et toute la création.

3.- Plebs Hebræa tibi cum palmis obvia venit ;
Cum prece, voto, hymnis, adsumus ecce tibi.
Le peuple hébreu vint au devant de toi avec des palmes,
avec nos prières, nos vœux et nos hymnes, nous voici devant toi.

4.- Hi tibi passuro solvebant munia laudis ;
nos tibi regnanti pangimus ecce melos.
Ceux-ci te payaient leur tribut de louanges, alors que tu allais souffrir ;
Et nous, voici que nous te célébrons par nos chants, maintenant que tu règnes.

5.- Hi placuere tibi, placeat devotio nostra ;
rex bone, rex clemens, cui bona cuncta placent.
Ils ont su te plaire, que te plaise aussi notre dévotion :
bon Roi, doux Roi, à qui plaît tout ce qui est bon.

Iconographie :

Christ des Rameaux, bois polychromé, Nesselwang, Souabe, v. 1640

Christ des Rameaux, bois polychromé, Nesselwang, Souabe, v. 1640

Entrée à Jérusalem (fresque par Giotto, Arena Chapel, Padoue, vers 1305)

Entrée à Jérusalem (fresque par Giotto, Arena Chapel, Padoue, vers 1305)

Sources :

 

(1) Missel Vespéral Romain Quotidien, Par Dom Gaspar Lefebvre et le Chanoine Émile Osty, Biblica Bruges - Paris 1964, p. 362

(2) Dictionnaire culturel du christianisme, Le sens chrétien des mots, Pascal-Raphaël AMBROGI, Honoré Champion, Paris 2021, p. 795-796.

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12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 09:27
"Les Apocryphes ne sont pas des Écritures" (Protestants)

Vous l'avez entendu dire : "Les Apocryphes ne sont pas les Écritures"". Peut-être n'étiez-vous pas sûr de ce qu'il fallait dire. Peut-être ne saviez-vous même pas ce que signifiait "Apocryphe".

 

La vérité est plus ancienne, plus profonde et plus belle que ce que l'on vous a dit.

Lorsqu'un protestant parle des "Apocryphes", il fait généralement référence aux livres que les catholiques et de nombreux chrétiens apostoliques appellent les livres deutérocanoniques. "Deutero" signifie "second" - non pas de second ordre, mais affirmé après que la première liste de livres ait été utilisée.

Ces livres sont :

– Tobie

– Judith

– Sagesse

– Sirach ou Siracide (Ecclésiastique)

– Baruch

1 et 2 Maccabées

– Plus des portions supplémentaires de Daniel et Esther

 

Ces passages figurent dans la Bible de l'Église depuis l'Antiquité. Nous reviendrons sur leur origine.

Les protestants les appellent "apocryphes", d’un mot qui signifie "caché". Mais les chrétiens historiques ne les ont jamais considérés comme cachés ou suspects.

 

Ces livres ont été lus à l’Église, utilisés dans la prière, copiés dans des manuscrits et prêchés pendant des siècles.

Lors de la fête de la Dédicace en ~ 165 (fête relatée dans II Maccabées 15, 34-36, livre "apocryphe" supprimé par les protestants), "Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon. (Jean 10,22-23). Selon la tradition rabbinique, la fête de la Dédicace a donné lieu à un miracle. Lorsque les Juifs sont rentrés dans le temple, ils n'ont trouvé qu'une petite cruche scellée d'huile d'olive qui n'avait pas été profanée ou contaminée par les Séleucides. Ils l'ont utilisée pour allumer la ménorah dans le temple et, bien que l'huile n'ait suffi que pour une journée, elle a miraculeusement duré huit jours, le temps d'en préparer d'autres. C'est la raison pour laquelle Hanouka dure huit jours.

Lors de la fête de la Dédicace en ~ 165 (fête relatée dans II Maccabées 15, 34-36, livre "apocryphe" supprimé par les protestants), "Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon. (Jean 10,22-23). Selon la tradition rabbinique, la fête de la Dédicace a donné lieu à un miracle. Lorsque les Juifs sont rentrés dans le temple, ils n'ont trouvé qu'une petite cruche scellée d'huile d'olive qui n'avait pas été profanée ou contaminée par les Séleucides. Ils l'ont utilisée pour allumer la ménorah dans le temple et, bien que l'huile n'ait suffi que pour une journée, elle a miraculeusement duré huit jours, le temps d'en préparer d'autres. C'est la raison pour laquelle Hanouka dure huit jours.

Alors d'où viennent-ils ?

 

La plupart d’entre eux ont été écrits au cours des quelques siècles précédant Jésus-Christ.

 

Et ils ont été inclus dans la Septante, l’Ancien Testament grec utilisé par les Juifs hors de Judée et par l’Église primitive elle-même.

Mettons les choses en pratique. Certaines choses que vous pourriez connaître et aimer proviennent uniquement de ces livres :

 

- L'histoire de Raphaël guidant Tobie

- Les sept frères martyrisés dans 2 Maccabées

- "Dieu a créé l'homme pour qu'il soit immortel" (Sagesse 2:23)

- Les proverbes de Sirach sur l'amitié, l'orgueil, et la miséricorde.

Les Réformateurs ont remis en question ces livres. Pourquoi?

 

– Certains n’ont pas été écrits en hébreu

– Certains contiennent des enseignements avec lesquels ils ne sont pas d’accord

– Jésus ne les a pas cités directement

– Les conciles juifs ultérieurs ne les ont pas inclus

 

Examinons chacune de ces affirmations et pourquoi encore l’Église primitive les recevait.

"Les Apocryphes ne sont pas des Écritures" (Protestants)

Pas écrit en hébreu ?

 

En fait, certains l'étaient – ​​nous avons trouvé des fragments hébreux à Qumran (par exemple, Sirach, Tobie).

 

Et même si ce n'était pas le cas, l'Église primitive utilisait le grec. La langue n'était pas le critère, mais l'usage apostolique et la vie liturgique.

Non cité par Jésus ?

 

C’est vrai, mais ce n’était pas le cas non plus des Juges, de Ruth, de l’Ecclésiaste ou du Cantique des Cantiques. Jésus ne se promenait pas avec une liste de contrôle.

 

L'Église ne décide pas de la canonicité par la citation, mais par la réception et l'usage.

Des Objections doctrinales ?

 

Oui, certains protestants les ont rejetés parce qu'ils contiennent des choses comme des prières pour les morts (2 Maccabées 15,11-16).

 

Mais cela soulève une question : Formons-nous la doctrine autour de l'Écriture ou l'Écriture autour de la doctrine ?

Les Églises apostoliques n'ont jamais utilisé les Écritures pour les adapter à leur théologie.

 

Elles ont reçu l'ensemble des Écritures, y compris les Deutérocanoniques, et ont permis au Saint-Esprit de guider la doctrine en harmonie avec elles.

 

Elles n'ont pas supprimé de livres pour éviter les conclusions. 

Ce n’était pas seulement l’Église romaine.

 

Les orthodoxes grecs et russes, les coptes, les éthiopiens, les assyriens, tous lisent des Écritures qui comprennent encore plus de livres que les catholiques :

– 3 Maccabées

– Psaume 151

– Jubilés

– La prière de Manassé

– 1 Énoch

 

Ceux-ci sont également anciens.

Alors soyons clairs: Les livres deutérocanoniques ont été lus, aimés et honorés par l'Église dès le début. Ils n'ont pas été ajoutés plus tard.

 

La vraie question n'est pas "quand ont-ils été inclus ?", mais "pourquoi ont-ils été enlevés ?"

La plupart des chrétiens du monde - catholiques, orthodoxes et de nombreuses églises apostoliques orientales - lisent toujours ces livres comme des Écritures.

 

Ainsi, lorsque quelqu'un dit "Les Apocryphes ne sont pas des Écritures", vous pouvez répondre gentiment: Ce n'est pas ainsi que l'Église primitive voyait les choses. Et ce n'est pas ainsi que nous voyons les choses aujourd'hui.

Source: Père Chris Vorderbruggen

https://x.com/FatherChrisVor1/status/1910826304619901031

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12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 00:00

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/51/Iulius_I.jpg

Jules Ier travailla à affermir la foi en combattant l'arianisme qui professait que, si le Christ était parfait, en revanche il n'était pas divin.

Son mérite fut d'avoir maintenu le mystère de la Sainte Trinité contre ceux qui tentaient de faire de la doctrine chrétienne un monothéisme à moitié rationaliste, acceptable par tous sans doute, mais éloigné des paroles du Christ lui-même dans leur interprétation fondamentale.

Il fallut six conciles pour que la doctrine trinitaire et christologique puisse exprimer et respecter le mystère essentiel de la foi. (1)

Alors que sévissaient les ariens, Jules prit la défense de S. Athanase, défenseur de la foi trinitaire, contre les attaques de ses ennemis, l’accueillit quand il fut exilé et prit soin de convoquer dans cette affaire le Concile de Sardique (actuellement Sofia en Bulgarie) (2) en 347.

 

La foi trinitaire (Mt 28:19; II Co 13 : 13I Jn 5 : 1-7 ; Jn 15 : 26) est définie dès 325 au concile de Nicée, et complétée, après presque un siècle de discussions subtiles, au premier concile de Constantinople en 381.

 

"Nous croyons en un seul Dieu, Père Tout-Puissant, créateur de toutes choses visibles et invisibles.

Et en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré mais non pas fait (Note: Ceci est dirigé contre les théories d'Arius qui qualifiait le Fils de "créature de Dieu parfaite"), de même substance que le Père (Homoousios), par qui toutes choses ont été faites, ce qui est au ciel et sur la terre, qui pour nous les hommes et pour notre salut est descendu et s'est incarné, et s'est fait homme, a souffert et est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux et viendra juger les vivants et les morts.

Et au Saint-Esprit.

 

Quant à ceux qui disent: 'Il fut un temps où il n'était pas et avant d'être engendré il n'était pas', ou bien: 'Il a été tiré du néant' (Note: cet anathème vise Arius), ou qui prétendent que le Fils de Dieu est d'une autre substance, ou qu'il est créé, ou changeant, ou variable, ceux-là l'Eglise catholique et apostolique les déclare anthèmes" (Concile de Nicée). (3)

 

Jules fait élever à Rome, la Basilique des Douze Apôtres communément nommée à l'époque la Basilica Juliana ainsi que la Basilique Sainte-Marie-du-Trastevere.

 

Il mourut le 12 avril 352 et fut enterré au cimetière de Calepodio via Aurelia où il avait fait construire une église. Sa dépouille fut transférée par le pape Adrien Ier, en 790, en l'église Sainte-Marie-du-Trastevere où il repose désormais. (4)

 

***

 

Sources:(1) L'Evangile au quotidien; (2) http://nominis.cef.fr/contenus/saint/958/Saint-Jules-Ier.html; (3) Jacques LOEW et Michel MESLIN, Histoire de l'Eglise par elle-même, Fayard, Paris 1978, p. 21, 40; (4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Ier

 

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11 avril 2025 5 11 /04 /avril /2025 20:23
Les centurions

Les centurions étaient l'incarnation de la vertu romaine et de la puissance militaire.

 

Leur force, leur discipline et leur loyauté ont forgé le plus grand empire de l'histoire.

Les centurions étaient des officiers romains uniques qui commandaient des centuries de quatre-vingts à cent légionnaires.

 

Ils étaient chargés de diriger et d'inspirer leurs soldats, de maintenir les formations, de prendre des décisions tactiques et de maintenir la discipline sur le champ de bataille.

 

Dans son De Re Militari, Vegetius explique que "le centurion est choisi pour sa taille, sa force et sa dextérité à lancer ses armes à projectiles et pour son habileté à utiliser son épée et son bouclier ; en bref, pour son expertise dans tous les exercices".

Vegetius ajoute que le centurion était la source de la force de la légion romaine, et l'incarnation des attributs que les Romains célébraient chez leurs soldats.

 

Pour être promu à ce poste illustre, le centurion devait "être vigilant, tempérant, actif et plus prompt à exécuter les ordres qu'il reçoit qu'à parler, rigoureux dans l'exercice et le maintien d'une bonne discipline parmi ses soldats".

 

Le portrait du centurion dressé par Végèce met en évidence le rôle essentiel que le leadership exemplaire, les prouesses physiques et la discipline inébranlable ont joué dans le succès de l'armée romaine, en reflétant les valeurs qui définissaient la culture martiale romaine.

Les centurions

Au combat, les centurions sont chargés de veiller à ce que leurs légionnaires restent en formation et exécutent efficacement les tactiques. Cet objectif ne pouvait être atteint que grâce à un entraînement rigoureux et à l'endurcissement des recrues.

 

Végèce souligne l'importance d'un entraînement rigoureux comme source de succès militaire. Il explique que "la victoire à la guerre ne dépend pas entièrement du nombre ou du simple courage ; seules l'habileté et la discipline peuvent l'assurer".

 

Nous constatons que les Romains n'ont dû la conquête du monde qu'à un entraînement militaire continu, à l'observation exacte de la discipline dans leurs camps et à la culture inlassable des autres arts de la guerre".

 

Végèce explique que les centurions étaient nécessaires pour inculquer aux recrues les normes légionnaires, déclarant que "peu d'hommes naissent courageux, mais beaucoup le deviennent grâce aux soins et à la force de la discipline".

 

Ce système d'entraînement permettait à la légion romaine de rester une force de combat redoutable et cohérente, et à tous les légionnaires de reconnaître les normes requises pour la victoire.

Les centurions sont chargés d'appliquer la loi martiale, de veiller à l'obéissance de leurs soldats et d'administrer les peines et les châtiments corporels.

 

Dans ses Histoires, Denys d'Halicarnasse explique que les officiers romains avaient le pouvoir d'exécuter les lâches ou les soldats qui négligeaient leurs devoirs militaires. Il écrit que "la loi a donné aux commandants l'autorité de mettre à mort sans procès tous ceux qui sont désobéissants ou qui désertent leurs étendards".

 

Dans les cas extrêmes, les centurions administraient la punition des soldats battus à mort, voire la décimation. Dans ses Histoires, Polybe explique que la décimation était un châtiment réservé aux soldats coupables de lâcheté ou d'insubordination. Il précise qu'"une cohorte choisie pour être châtiée par décimation était divisée en groupes de dix ; chaque groupe tirait au sort, et le soldat sur lequel tombait le sort était exécuté par ses neuf camarades."

 

L'application par le centurion de punitions collectives sévères était jugée nécessaire pour maintenir une discipline stricte, l'unité et la responsabilité personnelle.

 

Cela a permis aux légionnaires romains de craindre davantage la mort aux mains de leurs propres officiers, qui représentait le plus grand déshonneur, que la mort sur le champ de bataille aux mains de leurs ennemis.

 

Dans son Commentaire sur la guerre des Gaules, Jules César souligne l'importance de centurions courageux, à savoir Lucius Vorenus et Titus Pullo, qui ont inspiré l'armée romaine vers la victoire. Lors d'une bataille contre les Nervii (l'une des tribus belges les plus puissantes du nord de la Gaule) en 54 avant J.-C., César raconte : "Pullo et Vorenus ont fait preuve d'un courage extrême. Lorsque le combat fut le plus acharné devant les fortifications, Pullo sortit des rangs et se jeta au plus fort de l'ennemi."

Les centurions

En outre, Jules César a raconté l'exemple édifiant du centurion Marcus Petreius, qui s'est sacrifié pour la sécurité de ses soldats.

 

Caesar raconte que "lorsque ses hommes ont tenté de l'aider à battre en retraite, Petreius a répondu "C'est en vain que vous vous efforcez de me procurer la sécurité, puisque le sang et les forces m'abandonnent maintenant, alors laissez ceci, pendant que vous en avez l'occasion, et battez en retraite jusqu'à la légion". C'est ainsi qu'il tomba au combat quelques instants plus tard, sauvant ses hommes par sa propre mort."

La bravoure des centurions - connus pour jeter les étendards romains par-dessus les murs ennemis afin de forcer les cohortes à avancer - a inspiré des légions entières à se battre pour leur gloire personnelle et celle de l'Empire romain.

Enfin, l'Évangile de Matthieu met en lumière la vertu naturelle des centurions romains. Il raconte qu'à Capharnaüm, Jésus-Christ a accepté la demande d'un centurion de guérir son serviteur souffrant.

 

Au lieu de diriger Jésus-Christ vers son serviteur, le centurion lui dit : "Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ; dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Car moi aussi je suis un homme soumis à l’autorité, ayant sous moi des soldats ; et je dis à l'un : Va, et il va, et à un autre : Viens, et il vient, et à mon serviteur : Fais ceci, et il le fait."

 

En entendant cela, Jésus-Christ s'est émerveillé et a dit : "Amen, je vous le dis, je n'ai pas trouvé une si grande foi en Israël."

 

Les Évangiles soulignent le rôle unique des centurions en tant que témoins de la divinité de Jésus-Christ et, en fin de compte, de l'introduction du christianisme dans l'Empire romain.

Les centurions étaient la source de la puissance militaire romaine, servant de chefs au sein des légions et responsables du maintien de la discipline, de l’entraînement et du moral de leurs soldats.



Au-delà de leurs devoirs militaires, ils étaient d’une importance fondamentale en tant que symboles de la vertu et de l’autorité romaines dans tout l’empire.

Les centurions

Cf. https://x.com/IMPERATORAUS/status/1910524925108248960

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11 avril 2025 5 11 /04 /avril /2025 00:00
Photo d'Enrico Giannini prise en 1901, et conservée à "la casa Giannini" des Sorelle missionarie di santa Gemma à Lucques.

Photo d'Enrico Giannini prise en 1901, et conservée à "la casa Giannini" des Sorelle missionarie di santa Gemma à Lucques.

Gemma Galgani est née le 12 mars 1878 à Borgo nuovo di Camigliano (près de Lucques en Italie) et baptisée le lendemain. Elle est la quatrième de huit enfants. Dès sa petite enfance, Gemma montre un vif intérêt pour Jésus et les choses du Ciel. C’est sa maman qui fait sa formation spirituelle. A sept ans, Gemma reçoit le sacrement de la confirmation, elle n’a que huit ans lorsqu’elle perd sa chère maman, elle se donne alors à la Vierge Marie.

 

Suite à cela, elle désire ardemment communier mais son âge ne le permet pas encore. Son confesseur la voyant dépérir lui donne une autorisation spéciale et Gemma en est vivifiée. Enfant, Gemma surprenait ses maîtresses par son intelligence exceptionnelle. Dès l’âge de 13 ans, la jeune fille vit plongée en Dieu, puisant dans l’eucharistie sa vie et sa force, elle obtient de son confesseur la permission de communier et se confesser souvent.

 

Successivement, meurent le frère puis le père de Gemma, la famille est réduite à une grande misère. Gemma est alors placée dans une famille amie et vit unie au Christ. Elle fait le vœu de chasteté et, par la suite, refuse plusieurs demandes en mariage.

 

Lors de sa première communion, le , jour de la fête du Sacré-Cœur de Jésus, à l'âge de neuf ans, elle vécut comme une expérience spirituelle intense : "En ces instants, je saisis que les délices du Ciel ne sont pas comme celles de la terre. (…) Ce fut ce matin-là que Jésus me donna le grand désir d’être religieuse." (1)

 

En 1898, Gemma est gravement malade, elle prie plusieurs neuvaines à sainte Marguerite-Marie Alacoque et au Sacré-Cœur de Jésus. Peu après, un premier vendredi du mois de mars, saint Gabriel de l’Addolorata, passioniste mort à 24 ans, lui apparaît et la guérit miraculeusement. Ayant retrouvé la santé, Gemma souhaite réaliser le rêve de sa vie : devenir religieuse passioniste. Malheureusement elle n’est pas acceptée ; le Seigneur a pour elle d’autres desseins. Quelques mois plus tard, Gemma reçoit les stigmates et la veille de la fête du Sacré Cœur, Jésus lui dit : "apprends à souffrir car la souffrance apprend à aimer".

 

Par la suite, Gemma est providentiellement accueillie par une autre famille, les Giannini, qui compte déjà onze enfants. En 1899, elle rencontre les pères passionistes et Jésus lui annonce que l’un d’eux sera son père spirituel. Ce sera en effet le père Germano, il lui demandera notamment de rédiger son Autobiographie. La vie de Gemma est maintenant partagée entre la souffrance et les extases d’union au Christ. Gemma revit dans sa chair les événements de la Passion : la sueur de sang, le couronnement d’épines, elle est harcelée par le démon qui la roue de coups. Gemma offre tout cela en esprit de réparation. Pendant deux ans, Gemma est marquée des stigmates chaque semaine, du jeudi vers 20h au vendredi vers 15h. Alors que Gemma a 24 ans et attend de monter au Ciel, Jésus lui demande d’offrir une dernière épreuve terrible, en expiation de péchés commis dans le sacerdoce. Ainsi elle endure des souffrances indicibles les derniers mois de sa vie et meurt le 11 avril 1903, c'était un Samedi Saint.

 

Gemma Galgani est béatifiée en 1933 par Pie XI et canonisée en 1940 par Pie XII, elle est fêtée le jour de sa naissance au Ciel, le 11 avril.

 

Sainte Gemma Galgani et son ange gardien

Gemma Galgani eut - dès l'âge de dix-sept ans - une relation personnelle avec son ange-gardien. Elle consigne tout cela, à la demande de son confesseur, dans son Journal. Les paroles de Gemma Galgani sont pleines de précieux conseils spirituels. L’ange-gardien de Gemma lui apparut pour la première fois en 1895 sous la forme d’un très bel adolescent et lui proposa de devenir "l'épouse du Roi crucifié". A partir de ce moment, il se fit pour elle un parfait maître spirituel, la préparant à tout ce que Jésus lui proposerait par la suite. Il fut à la fois très sévère, n’acceptant pas la moindre imperfection et en même temps d’une grande douceur, consolant et réconfortant Gemma chaque fois qu’elle en avait besoin. En trois ans, l’ange-gardien la mena aux sommets de la sainteté, la préparant à sa “visitation” qui n’est autre que la grâce des stigmates. Par la suite, lorsque Gemma revivra la Passion de Jésus, son bon ange sera toujours près d’elle, l’accompagnant et l’encourageant dans ses souffrances. Voici le programme de sainteté proposé par l’ange à Gemma :

 

Rappelle-toi, ma fille, que celui qui aime vraiment Dieu parle peu et supporte tout.

 

Je te commande, au nom de Dieu, de ne jamais formuler ton avis, sinon lorsqu’on te le demande ; de ne jamais vouloir imposer ton sentiment, mais de céder aussitôt.

 

Obéis ponctuellement à ton confesseur et à ce qu’il veut, sans répliquer. Et, dans les choses qui exigent une explication, fais-le en peu de mots. En toutes choses, sois sincère.

 

Quand tu as commis quelque faute, accuse-t-en aussitôt, sans attendre qu’on te le demande.

 

Enfin, rappelle-toi de garder ta vue, et pense qu’un regard mortifié verra les beautés du Ciel”

 

Comme Gemma, Padre Pio eut aussi une relation extraordinaire avec son ange-gardien.

 

Gemma Galgani et Padre Pio

Padre Pio (1887-1968) avait une grande dévotion à sainte Gemma Galgani qu’il priait tous les jours. L’ouvrage du père Bernard Gallizia, Gemma Galgani, la sainte que Padre Pio priait chaque jour, relate la relation spirituelle qui s’est tissée entre ces deux saints. Padre Pio est né six ans avant la mort de Gemma, elle fut donc pour lui une “amie au Ciel” et une aide le long de son chemin sur la Terre. De nombreuses similitudes de vie ont uni les deux saints : les expériences mystiques, les combats contre le démon, les manifestations surnaturelles de l'Enfant Jésus, de la Vierge Marie et de leur ange gardien.

 

Prière d’abandon de sainte Gemma Galgani

Mon Dieu très cher, je m'abandonne entièrement dans Vos Très Saintes mains, ainsi, Vous faites de moi et de ce qui m'appartient ce qu'il y a de mieux pour Vous faire plaisir. Dans ce doux abandon, je me repose sur Votre Cœur Divin comme la tendre enfant se repose sur le sein de sa maman. Vous pensez à tout et moi, je ne penserai qu'à Vous aimer et à accomplir Votre très Sainte Volonté.

Ainsi soit-il.”

 

Miracles de sainte Gemma Galgani

Après la mort de Gemma, sa vie de sainteté fut connue d’abord en Italie puis partout dans le monde. Beaucoup ont commencé à prier et à demander son intercession. Les grâces ne se sont pas faites attendre et partout on trouve des récits de guérisons physiques obtenues par son intercession ainsi qu’une abondance de grâces spirituelles.

 

L’un des miracles de Gemma Galgani et qui fut présenté pour la cause de béatification est celui d’une italienne, Maria Menicucci, souffrant d'une forme aiguë de synovite au genou. Maria fait une neuvaine à la sainte et applique une relique sur son genou. Lorsqu’elle retire ses bandages, le dernier jour de la neuvaine, elle découvre son genou parfaitement sain. Remplie de joie, elle écrit à une amie : “Gemma a entendu ma prière, je suis guérie !", les médecins constatent la guérison et son caractère inexplicable.

 

Un autre miracle est celui de Filomena Bini atteinte d’une maladie à l'estomac dégénérant en cancer. Etant donne l’âge avancé de cette femme (72 ans), les medecins declarent ne rien pouvoir faire. Endurant de grandes souffrances, Filomena n’arrive plus a dormir, c’est alors qu’on lui applique une relique de sainte Gemma Galgani. La malade s’endort aussitôt pour se réveiller le lendemain parfaitement guérie. Lors de l’examen, le médecin constate la disparition totale des signes de la maladie et s’exclame : “C’est un miracle du Seigneur”. Il certifie les faits par la suite. (2)

Sources

 

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Gemma_Galgani

(2) Hhttps://hozana.org/saints/sainte-gemma-galgani

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10 avril 2025 4 10 /04 /avril /2025 14:07
Les conversions au catholicisme explosent chez les jeunes en France

Les conversions au catholicisme explosent chez les jeunes en France

 

44% des personnes qui se convertissent au catholicisme en France cette année ont moins de 25 ans, selon une enquête de Famille Chrétienne et Aleteia.

 

Cela fait suite à un rapport du Royaume-Uni indiquant que les jeunes fidèles catholiques sont désormais plus nombreux que les anglicans en Angleterre et au Pays de Galles.

 

Cf. https://x.com/Sachinettiyil/status/1910143882148340052?t=vnOfNUSbpoWoYOcn9AhuqA&s=19

Les demandes de baptêmes d’adultes en 2025 augmentent de 44% par rapport à 2024, qui fut déjà une année record. 

 

Le nombre de catéchumènes adolescents a fortement augmenté cette année encore. On observe une hausse de 33 % pour les diocèses dont nous avons les chiffres pour les deux années consécutives 2024 et 2025.

 

Cf. https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-sacrements/le-bapteme/baptemes-adultes/

Un record de 17 800 personnes, dont d'anciens athées et musulmans, sera baptisé cette année dans l'Église catholique en France. 

 

Cf. https://x.com/Sachinettiyil/status/1910334662439739815?t=_DLRB27VXKW1gmxmfwTjEQ&s=19

Add. 16-04-2025

 

 

Les médias sociaux et les recherches personnelles sont à l'origine du boom record des baptêmes en France, selon une enquête

 

L'Église catholique en France accueillera un nombre record d'adultes en 2025, avec une croissance particulièrement forte du nombre de jeunes adultes et d'adolescents, selon les statistiques récemment publiées par la Conférence des évêques de France.

 

Une enquête menée auprès de 900 catéchumènes français par les médias catholiques Famille Chrétienne et Aleteia a révélé que les médias sociaux jouent un rôle crucial pour attirer les jeunes adultes vers le catholicisme, 78 % d'entre eux déclarant que les médias sociaux ont joué un rôle dans la découverte ou l'approfondissement de leur foi, tandis que 84 % ont déclaré suivre des créateurs de contenu chrétiens ou des ''influenceurs''.

 

Cf. https://www.catholicnewsagency.com/news/263379/social-media-and-personal-research-driving-frances-record-baptism-boom-survey-reveals

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10 avril 2025 4 10 /04 /avril /2025 00:00
Saint Fulbert de Chartres dans sa cathédrale (Chartres, Bibliothèque municipale, Ms. 4, fol. 94)

Saint Fulbert de Chartres dans sa cathédrale (Chartres, Bibliothèque municipale, Ms. 4, fol. 94)

Fulbert. Vient du germanique fulk ou folk = le peuple, et berth = brillant.

 

À Chartres, en 1029, saint Fulbert, évêque. Il nourrit de sa doctrine un grand nombre de personnes, entreprit par sa munificence et son zèle le grand œuvre de la cathédrale et magnifia par ses chants la Vierge Marie.

 

Martyrologe romain

 

Saint Fulbert, l'un des plus grands et des plus saints évêques de Chartres, fut aussi le premier savant de son époque ; l'un de ses biographes dit qu'il surpassait facilement tous ses contemporains, tant dans la connaissance des Saintes Écritures que dans les sciences profanes. [1]

L'auguste Mère de Dieu se plut à récompenser sa piété par des faveurs extraordinaires. Dans une maladie très grave, Marie fit couler sur ses lèvres un baume céleste, et le mal disparut. 

Précepteur du fils du roi Hugues Capet, Robert II le Pieux, Fulbert fonde à Chartres une école appelée à une grande notoriété. On y apprend la théologie, la géométrie, la médecine, la philosophie. [2] Expert en médecine, pédagogue écouté, savant, historiographe, musicien, poète, mais également administrateur prudent, pasteur zélé, ce maître rassemble autour de lui les plus grandes intelligences du royaume. Il est choisi comme évêque de Chartres en 1006. Il se disait "le tout petit évêque d'une grande Église";  [3]

 

Une de ses gloires, c'est la construction de la cathédrale de Chartres (dont la crypte subsiste encore), mais qu'il ne verra jamais terminée. Humble et doux, il fréquente les petits comme les princes qui l'aident à bâtir la cathédrale qu'il tient à dédier à Notre-DameL'ancienne construction avait été détruite par un effroyable incendie en 1020. Fulbert employa au temple magnifique qu'il fit construire tout ce qu'il possédait ; les largesses royales affluèrent de toutes parts. Il s'appliqua ensuite à y faire honorer Dieu par des chants harmonieux et des cérémonies majestueuses. Ses dons musicaux furent mis au service de la liturgie et au service du culte marial qu'il contribua à développer; Notre-Dame était souveraine à Chartres. 

C'est dans la crypte de cette cathédrale insigne qu'est honorée Notre-Dame-de-sous-terre, dont l'histoire merveilleuse remonterait au temps des Druides, et dont l'image était dédiée à la Vierge qui devait enfanter : Virgini pariturae.

À l'époque des druides, les Saints Forts ne sont autres que les habitants d'un village du pays carnute. Ils reconnurent aussitôt la Virgo paritura qu'adoraient leurs ancêtres dans la Vierge Mère que leur annonçait un missionnaire. Convertis en masse, les carnutes refusèrent d'abjurer leur foi, qui renouait si bien avec les plus hautes aspirations de l'ancienne religion celte. Ils furent jetés vivants dans le puits que l'on voit toujours sous la cathédrale de Chartres... [4]

L'enseignement de S. Fulbert attira d'éminents disciples. On possède de lui 140 lettres. [5] 

 

***

 

Sources: [1] Catholique.org ; [2] Nominis [3]  Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 391-392 ; [4] Anne Bernet, Clovis et le Baptême de la France, éd. Clovis, Condé-sur-Noireau 1996, p. 81. [5] Gérard BEDEL, Le Cardinal Pie, Un défenseur des droits de Dieu, Clovis Diffusion, Suresnes 2015

 

***

 

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9 avril 2025 3 09 /04 /avril /2025 20:25
Synodalité contre épiscopat ?

L’enseignement de Vatican II sur l’autorité des évêques en tant qu’organe directeur de l’Église, avec et sous le pape, continue d’être sévèrement atténué.

 

9 avril 2025 Georges Weigel La Dépêche 

 

Après avoir défini, dans des limites strictes, l'infaillibilité de l'enseignement pontifical sur la foi et les mœurs [Ndlr. Constitution dogmatique du Concile Vatican I, Pastor aeternus, sur l'Église du Christ)], le premier concile du Vatican entendait aborder la question parallèle de l'autorité des évêques dans l'Église. Mais la guerre franco-prussienne en 1870 interrompit Vatican I ; le concile ne fut jamais convoqué à nouveau, et il revint au deuxième concile du Vatican de préciser qui exerce l'autorité, et comment, dans l'Église.

 

Vatican II l'a fait dans deux documents : sa Constitution dogmatique fondamentale sur l'Église et son Décret sur la fonction pastorale des évêques dans l'Église. Ces textes enseignaient que les évêques de l'Église sont les héritiers des apôtres nommés par le Christ ; que les évêques forment un « collège » successeur du « collège » apostolique d'Actes 15 ; et que ce « collège », avec et sous sa direction, l'évêque de Rome, a « le pouvoir suprême et plénier sur l'Église universelle ».

 

Vatican II a corrigé un déséquilibre dans la relation entre le pape et les évêques qui s'était insinué dans la théologie et la pratique catholiques depuis Vatican I en enseignant que les évêques sont de véritables vicaires du Christ dans leurs Églises locales, et non de simples administrateurs de l'Église catholique, exécutant les instructions du directeur général à Rome. Il en est ainsi car l'ordination à l'épiscopat confère à l'évêque les trois fonctions de docteur, de sanctificateur et de gouverneur. Le bon exercice de l'autorité épiscopale dépend de la communion de l'évêque local avec l'évêque de Rome. L' autorité elle-même est une réalité sacramentelle conférée par la réception des ordres sacrés au plus haut degré.

 

Ces enseignements cruciaux sont désormais remis en question, voire contredits, par divers aspects du projet de synodalité, encore amorphe, mais néanmoins protéiforme.

 

Le 15 septembre 1965, le pape Paul VI a institué un Synode des évêques qui se réunirait périodiquement pour l'assister dans son gouvernement de l'Église universelle. Ce nouvel organisme était un synode des évêques ; il ne s'agissait pas d'un parlement où les différents états de l'Église (clergé, religieux consacrés, laïcs) joueraient des rôles équivalents. Le Synode de Paul VI était donc une expression de l'enseignement de Vatican II sur l'épiscopat comme "collège" gouvernant l'Église en union avec le pape.

 

La situation a radicalement changé en octobre 2023 et octobre 2024, lorsque le "Synode des évêques" est devenu le "Synode" : un organisme composé d’évêques, de religieux consacrés, de prêtres et de laïcs, tous disposant du droit de parole et de vote. La composition de cet organisme novateur a été délibérément conçue pour réunir dans la salle du Synode un nombre suffisant de voix exprimant les points de vue "corrects", et son fonctionnement a été soigneusement contrôlé (certains diraient même manipulé) par le biais du processus dit des "Conversations dans l’Esprit".

 

Français Le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode, a informé l'épiscopat mondial qu'un nouveau processus synodal de trois ans, culminant avec une "Assemblée ecclésiale" en 2028, évaluera la mise en œuvre du Synode de 2023 et du Synode de 2024. Dans cette "Assemblée ecclésiale" - un terme sans précédent dans la tradition catholique - les évêques ne seront qu'une partie intégrante, et en préparation de l'Assemblée, les évêques doivent "accompagner" leur peuple, c'est-à-dire, ne pas le diriger.

 

Ainsi, l’enseignement de Vatican II sur l’autorité des évêques en tant qu’organe directeur de l’Église, avec et sous le pape, continue d’être sévèrement atténué.

 

Il y a ensuite la constitution apostolique de 2022, Praedicate Evangelium, qui reconfigure la Curie romaine. Selon ce texte, le fondement de l'autorité dirigeante dans les départements de la Curie (dicastérias) est la nomination papale à une fonction, point final, et non l'autorité dirigeante conférée sacramentellement par les Ordres sacrés.

Lorsque les cardinaux de l'Église se sont réunis en août 2022 pour discuter des nouvelles structures de la Curie, le cardinal George Pell a demandé au cardinal Gianfranco Ghirlanda, SJ, une influence majeure sur Praedicate Evangelium : "Cela signifie-t-il qu'une religieuse ou une laïque pourrait être préfète du dicastère pour les évêques ?" Le cardinal Ghirlanda a répondu allègrement :"Oh, cela n'arriverait jamais." Ce à quoi le cardinal Pell a répondu, à juste titre : "La question, Éminence, n'est pas de savoir si cela arriverait ; la question est de savoir si cela peut arriver."

 

Dans cet échange, le cardinal Pell était la voix authentique du Concile Vatican II. Le cardinal Ghirlanda, quant à lui, était la voix de l'autocratie papale absolutiste, une déformation de l'ecclésiologie caractéristique d'une partie de la pensée catholique entre Vatican I et Vatican II.

 

Vatican II a rejeté résolument le tsarisme catholique, apportant une correction à la conception que l'Église avait d'elle-même, que Jean-Paul II et Benoît XVI ont tous deux présentée comme l'une des grandes réussites du Concile.

 

L'incendie ecclésiastique des douze dernières années a été marqué par de nombreuses ironies. Le retour de l'autocratie papale parmi les progressistes catholiques, et la dégradation des évêques qui en a résulté, est certainement l'une des plus frappantes – et des plus inquiétantes.

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9 avril 2025 3 09 /04 /avril /2025 00:00
Saint Gautier de Pontoise († 1099)

C'est avec grande réticence et après trois fugues (dont les moines profitaient pour relâcher la discipline) et un appel au pape (refusé) qu'il finit par accepter sa charge d'abbé de l'abbaye de Saint-Martin Pontoise.

 

D'abord professeur de philosophie et de rhétorique, il entra chez les Bénédictins à Rebais dans le diocèse de Meaux. Selon la tradition, il n'était encore que novice lorsque, pris de pitié pour un frère qui avait été mis au cachot dans le monastère, il l'aida à s'enfuir.

 

Philippe Ier en fit le premier abbé de l'abbaye Saint-Martin de Pontoise (alors abbaye de Saint-Germain) qu'il venait de fonder à Pontoise, malgré ses protestations. La discipline y était fort relâchée, car Gautier ne manquait pas une occasion de s’éloigner de l'abbaye, pour se dérober à ses responsabilités.

 

Il finit par démissionner de sa charge de Pontoise pour rejoindre le réformateur Hugues à Cluny mais, bientôt rattrapé, il fut contraint de rejoindre Pontoise. Il serait parvenu à s’échapper une fois encore, gagnant la Touraine où il trouva refuge sur une île de la Loire, mais fut repris de nouveau ; il s’évada encore d’un oratoire consacré à Côme et Damien près de Tours mais fut reconnu par un pèlerin.

 

Alors Gautier décida de partir pour Rome et d’en appeler directement au pape Grégoire VII, à qui il remit sa démission écrite, mais le Souverain Pontife lui enjoignit de respecter ses premiers vœux, de reprendre ses fonctions à Pontoise et de ne plus jamais y manquer.

 

De retour, il n’eut de cesse de dénoncer les abus et la corruption de mœurs de ses frères bénédictins. (1)

 

Au concile de Paris, il s’opposa aux prélats laxistes qui le menacèrent de mort et finirent par le mettre en prison ! Pourtant, il était préparé à tous les renoncements. Avant même de rentrer au monastère, il s’était exercé à toutes les disciplines du couvent pour vérifier qu’il serait bien capable de les vivre toujours. (2) Battu et jeté au cachot pour ses dénonciations du laxisme des moines, il reprit ses harangues dès qu’on le relaxa. 

 

Il s’imposait des pénitences incroyables qu’il cachait avec soin. Pour ses frères, il était miséricordieux, calme, serein et joyeux. Quand il donnait aux pauvres il attribuait ses aumônes à des inconnus dont il se disait l’intermédiaire.

 

En 1094, il fonda un couvent de femmes à Berteaucourt-les-Dames près d’Amiens, avec l'aide de deux fidèles, les dames Godelinde et Elvige. Mais la propriétaire des terrains, qui l'avait autorisé à s'installer à cet endroit, s’inquiéta pour ses récoltes qui risquaient d’être piétinées par la foule, et lui demanda de partir. Gautier retourna donc au monastère de Pontoise où il mourut le 9 avril 1099.

 

Culte de Saint Gautier

 

Gautier fut inhumé dans l’abbaye Martin de Pontoise. En 1153, il fut canonisé par l’archevêque de Rouen Hugues de Boves : c'est d'ailleurs le dernier d'Europe de l'Ouest canonisé par une autorité subalterne :

 

"Le dernier cas de canonisation par un évêque métropolite serait celui de Gaultier, ou Gaucher, abbé de Pontoise, par l'archevêque de Rouen, en 1153. Un bref d'Alexandre III de 1170 en limita dorénavant la prérogative au pape, pour ce qui concernait l'Église d'Occident."

 

L'abbaye devient un lieu de pèlerinage renommé vers le tombeau sculpté de Gauthier, et un puits à l'eau réputée miraculeuse.

 

Au cours de la Révolution française, ses reliques furent translatées par précaution au cimetière de Pontoise, puis l'emplacement exact en fut perdu. Le domaine de Saint-Martin abrite aujourd’hui l'École Saint-Martin-de-France, animée par les oratoriens. Les riches archives de l’abbaye sont conservées aux archives départementales du Val-d’Oise

 

Selon les sources, il est fêté le 23 mars selon le Martyrologe romain, le 9 avril, date de sa mort, et le 4 mai par les diocèses de France.

 

Une chapelle lui est dédiée au lieu-dit Andainville au bois près de son village natal d'Andainville, dans la Somme.

Sources : 1; 2

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8 avril 2025 2 08 /04 /avril /2025 18:28
Les jeunes fidèles catholiques sont désormais plus nombreux que les anglicans au Royaume-Uni

Les jeunes fidèles catholiques sont désormais plus nombreux que les anglicans en Angleterre et aux Pays de Galles.

L'Église a une forte augmentation au Royaume-Uni avec 41% des jeunes adultes (18-34) pratiquants, tandis que la fréquentation anglicane a baissé à 20% selon un rapport publié par la Bible Society.

Cf. https://x.com/Sachinettiyil/status/1909642271391105162?t=L5qdfuJh-en1R_l3Op-kpw&s=19

 

L'islam ouvre-t-il la voie au retour du christianisme en Occident? 


Il y a eu une forte augmentation de la fréquentation des églises au Royaume-Uni, le nombre de jeunes hommes pratiquants passant de seulement 4% en 2018 à 21% à présent, selon un rapport publie par la Bible Society.

Cf. https://x.com/Sachinettiyil/status/1909647320284905605?t=HM26OGUnd7C5h4oqAFIC4Q&s=19

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8 avril 2025 2 08 /04 /avril /2025 06:05
Eurodéputée allemande Christine Anderson: "Je ne sais pas qui est vraiment derrière tout cela"

L'eurodéputée allemande Christine Anderson a récemment fait part de son point de vue sur les forces cachées qui façonnent la gouvernance mondiale. "Je ne sais pas qui est vraiment derrière tout cela", a-t-elle admis. "Ce n'est pas Ursula von der Leyen - elle ne prend pas de décisions. Ce n'est pas Bill Gates, ni même Klaus Schwab. Ce ne sont pas eux qui prennent les décisions. Ce ne sont que les visages publics, ceux qui mettent leur tête devant les caméras et poussent cette absurdité totalitaire."

Selon Mme Anderson le véritable pouvoir réside dans un groupe insaisissable qu'elle appelle, faute d'un meilleur terme, les "misanthropes mondialistes". "Je n'ai aucune idée de qui ils sont, mais ce sont eux qui tirent les ficelles. Nos gouvernements élus ? De simples marionnettes qui mettent en œuvre tout ce que ces personnages de l'ombre leur dictent."

Elle pense que leur objectif ultime est clair : "Ils veulent un gouvernement mondial unique, transformant nos sociétés libérales, ouvertes et démocratiques - fondées sur des individus libres - en un système collectiviste où les gens ne sont que des pièces malléables, que l'on déplace selon les besoins." Pour Mme Anderson, ce programme explique l'existence même de l'Union européenne.

"Regardez l'Europe", poursuit-elle. "Ce petit continent, avec sa riche mosaïque de cultures, de traditions, d'histoires et de langues, est fier de ses habitants. Vous ne pourrez jamais les convaincre d'abandonner leurs États-nations et leur souveraineté au profit d'un gouvernement mondial unique. Ils résisteraient. L'UE a donc été créée pour servir de tremplin." 

Elle souligne le prétexte historique : Ils disent : "Oh, nous avons eu tellement de guerres ici, nous avons besoin de nous unir en tant qu'UE."

C'est vrai, mais c'est une excuse commode. Les institutions européennes ne cessent d'absorber davantage de pouvoir, conditionnant les Européens à accepter le prochain saut - un gouvernement mondial à part entière."

Mme Anderson y voit une érosion progressive et délibérée de l'identité nationale et de la liberté individuelle, orchestrée par ceux qu'elle qualifie de "misanthropes mondialistes". "Il ne s'agit pas de paix", conclut-elle. "Il s'agit de contrôle."

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8 avril 2025 2 08 /04 /avril /2025 00:00

http://nominis.cef.fr/images/gallerie/juliadenonza_copy1.jpg

Sainte Julie (santa Ghjulia en corse), chrétienne d'origine carthaginoise, Patronne de la Corse, vécut au début de l'ère chrétienne, est fêtée le 8 avril.

 

À Nonza, on note qu'elle a été martyrisée en 303.


Patronne de la Corse avec Ste Dévote, elle est l'une de ces jeunes carthaginoises qu'un marchand d'esclaves allait vendre en Gaule. Elle fut volée dans un port de Corse, comme une vulgaire marchandise, où le bateau relâchait. Elle demeura dans l'île, mais fidèle à sa foi, elle refusa de sacrifier aux divinités païennes. Pour cela, elle fut crucifiée. D'autres récits l'accompagnent de belles légendes.

 

Vierge et martyre: un document remontant au Ve siècle évoque sa passion et le Martyrologe romain ajoute: "... en Corse, Sainte Julie, Vierge, qui, par le supplice de la Croix, obtint la couronne de la Gloire". Chrétienne d’origine carthaginoise, vendue comme esclave, le navire qui la transportait aurait échoué à Nonza, dans le Cap Corse. C’est là qu’en haine de la foi, elle aurait été torturée et crucifiée. C’est là qu’elle fut toujours vénérée avec ferveur.
En Corse, commémoraison de sainte Julie, vierge et martyre.

Martyrologe romain

 

Sources : 1; 2

 

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7 avril 2025 1 07 /04 /avril /2025 06:05
Genre et woke. Les racines du suicide culturel de l'Occident

La culture de l’annulation et l’idéologie woke et immigrationniste déterminent le suicide de la civilisation occidentale. C’est ce que Giulio Meotti documente en profondeur dans son récent essai Manicomio Occidente.

 

« La guerre, c'est la paix. La liberté c'est l'esclavage. L'ignorance est une force. Le voile est libération. Les hommes et les femmes n'existent pas. La décapitation est une résistance. Tout cela se présente sous le nom doux et séduisant de woke.

 

Dans le Nouveau Monde, nous vivons de slogans orwelliens, inversés dans leur sens, faux dans leur bien-être rassurants et suicidaires. Les fondamentalistes islamiques n’ont rien en commun avec les progressistes occidentaux, mais cela n’a pas d’importance. Il n’y a qu’une seule question : qui déteste qui ? Avec ces mots, Giulio Meotti, dans son récent essai Manicomio Occidente (Il Timone 2025, pp. 200), souligne avec beaucoup de perspicacité comment, aux racines du suicide de la civilisation occidentale, se trouvent le « politiquement correct » de la culture woke et l'idéologie immigrationniste, qui voit dans l'acceptation indiscriminée des autres, surtout s'ils sont musulmans, l'espoir d'une régénération sur les ruines d'un monde laïc.

 

« La diversité est notre force », tonnent les champions du « politiquement correct ». Mais au nom de cette même idée, on est prêt à stigmatiser, et pas seulement dans les médias, la civilisation judéo-chrétienne comme étant « raciste, islamophobe et patriarcale ».

 

En lisant l’histoire à travers les catégories marxistes d’opprimés et d’oppresseurs, l’Occident blanc est le bourreau et le Sud global est la victime. Ainsi, « le noir est la couleur de l'innocence et le blanc du péché, l'islam est la « paix » et le christianisme est « médiéval », les frontières doivent être éclipsées car « nous sommes tous des migrants », la liberté doit être sacrifiée à l'égalité, le suicide démographique est une aubaine pour Gaïa, l'Église doit s'assimiler au monde et les peuples doivent être éclairés sur leurs « phobies », la liberté de parole doit être réprimée d'abord en public puis aussi en privé, la télévision doit rééduquer et la littérature pédagogiser, la terre souffre des crimes CO2 du mâle capitaliste hétérosexuel blanc », observe Meotti.

 

De cette façon, « la civilisation occidentale peut expier son existence ».

 

Et ainsi, pour n'offenser personne, les célébrations liturgiques sont oubliées ou remplacées par des célébrations des lumières ou des saisons ; la pensée de Socrate, Platon, Aristote, Descartes et Kant, selon une université londonienne, ne devrait plus être enseignée parce qu’ils sont blancs, racistes et colonialistes ;

Le drapeau LGBT flotte sur la cathédrale de Manchester ;

de nombreuses églises catholiques sont transformées en mosquées en Europe comme aux USA ;

L'Église d'Angleterre fait référence à Dieu avec des pronoms neutres et le Carême est renommé aux Pays-Bas « Ramadan chrétien », encore une fois pour être plus inclusif.

En bref, « le culte de la « diversité » est le lieu où les nations vont mourir ».

 

Et en effet, « la haine de la démocratie, du capitalisme, des libertés, du christianisme, des juifs, de la civilisation » n'a qu'un seul bouc émissaire : l'homme blanc, coupable de tous les abus et de toutes les barbaries dans le monde, pire encore s'il est chrétien. Il suffit de rappeler que "dans tous les classements des chrétiens persécutés, sur les 15 premiers pays, 13 sont islamiques (les autres sont des dictatures communistes). Pourtant, nous avons la « Journée contre l'islamophobie » aux Nations unies et au Conseil de l'Europe". Ainsi, poursuit Mr Meotti, « nous vivons tous désormais dans le monde dément de Judith Butler, qui se réclame du pluriel »ils", mais ne peut distinguer une démocratie qui compte les têtes d'un califat qui les coupe, des fées arc-en-ciel de Netflix, des salles de bains neutres, des tampons masculins, de Homère le transgenre, des divagations apocalyptiques de Greta, de l'écriture inclusive, du transcorps, des croissants du Ramadan accrochés dans nos villes déchristianisées, et des universités qui censurent Peter Pan et Alice au pays des merveilles et rééditent des opéras classiques, voire réécrivent Mozart dans une tonalité inclusive.

 

Ainsi, "la culture qui circule" est devenue un immense dépositaire de banalités, car nous avons voulu donner crédit à chaque idiotie. Ainsi, conclut Meotti, « l'Occident est aujourd'hui une couronne gisant dans la boue, attendant d'être récupérée. Récoltons-la, avant que la religion des fous qui ont pris le contrôle de l'asile ne le fasse. » 

 

En bref, l'essai de Meotti a le mérite de ne pas être une analyse théorique ni même morale de la crise profonde dans laquelle se trouve la culture du Vieux Monde, mais plutôt une immense mine de faits condensés en quelques lignes incisives qui, dans leur simple corrélation, révèlent comment le genre, le multiculturalisme et la cancel culture - « le stalinisme en jupe qui met en désordre le 'canon occidental' » - opèrent concrètement pour désintégrer l'héritage spirituel et l'âme noble de notre civilisation encore capable d'irriguer un nouveau sang vital même sous les décombres de l'idéologie woke dominante.

 

Source: https://www.brujulacotidiana.com/it/gender-e-woke-le-radici-del-suicidio-culturale-delloccidente

* Giulio Meotti est un journaliste italien qui écrit sur les questions juives et du Moyen-Orient. Fervent défenseur d'Israël, il critique l'Église catholique et les Juifs, eux-mêmes critiques envers Israël, les considérant comme des complices de l'antisémitisme. Accusé de plagiat, il travaille depuis pour Il Foglio et Arutz Sheva. Meotti est né à Arezzo , fils d'un orfèvre qui avait une vaste clientèle de juifs polyglottes dont Meotti aurait absorbé la vision cosmopolite. Il est diplômé en philosophie de l'Université de Florence avec un doctorat sur George Steiner. 

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7 avril 2025 1 07 /04 /avril /2025 06:00

John Leake

Lorsque j’étais à l’université, j’ai lu toute la littérature sur la façon dont la doctrine révolutionnaire européenne avait déstabilisé la Russie à la fin du XIXe siècle. Ce processus a culminé avec les bolcheviks, animés par la doctrine grossière du marxisme-léninisme, qui ont déchaîné l’enfer dans le pays. La bibliographie est vaste et je soupçonne que peu d’Américains ou d’Anglais vivants aujourd’hui ont lu beaucoup de ces livres.

En tant que jeune homme, le président russe Vladimir Poutine a participé à ce système corrompu en tant qu'agent de renseignement en poste à Dresde entre 1985 et 1990, où il aurait travaillé avec la Stasi, la tristement célèbre police secrète de la République démocratique allemande.

 

Cependant, de nombreux indices laissent penser qu’à un moment donné après 1991, ou peut-être même pendant son service au KGB, il a eu une sorte de moment de Damas lorsqu’il a réalisé que la religion d’État laïque qu’il servait était corrompue.

Je n’ai jamais rencontré Poutine et je ne sais rien de son caractère. Cependant, selon Alexandre  Guelievitch Douguine, considéré comme le conseiller intellectuel et spirituel de Poutine, il a sincèrement rejeté la doctrine marxiste-léniniste de sa jeunesse.

Il convient de noter ici que l’Occident a toujours eu du mal à comprendre l’esprit russe, que Churchill a décrit comme « une énigme enveloppée d’un mystère intérieur ».

Le conservatisme russe de Douguine paraîtrait sans aucun doute étrange et politiquement incorrect à la plupart des Occidentaux. J’ai le sentiment qu’une partie de cette réflexion remonte au  roman  de Dostoïevski, Les Démons , paru en 1871, qui parle de jeunes révolutionnaires russes possédés par l’idéologie laïque-socialiste européenne.

Malgré la corruption et les problèmes de la Russie, le pays représente toujours un contrepoids fascinant à de nombreux courants culturels et politiques incroyablement stupides, destructeurs, superficiels et infantiles de l’Occident.

L'un de mes meilleurs amis est un Russe qui, en raison des origines juives de sa famille, a été autorisé à quitter l'Union soviétique dans le cadre d'un accord conclu entre Reagan et Gorbatchev. Sa famille s'installe à Vienne, où il grandit. Après avoir étudié les mathématiques à Cambridge, il est retourné à Moscou, où il a vécu plusieurs années et a vécu ce qu’il a décrit comme « la période de sa vie ». Il comprenait tous les problèmes du pays mieux que quiconque, mais trouvait néanmoins la plupart des Russes extrêmement amicaux et drôles.

Ce qui lui a particulièrement rafraîchi, c’est l’absence flagrante du marxisme culturel et d’autres doctrines qui ont empoisonné les systèmes universitaires américains et anglais. Il a également développé une passion incontrôlable pour les femmes russes et, malgré le sentiment anti-russe extrême auquel il doit désormais faire face dans sa maison actuelle à Londres, il continue d'entretenir une excellente relation avec sa petite amie russe. Il est compréhensible qu’elle soit une fille charmante et intelligente.

Je dis cela parce que j’ai été choqué par le récent rapport du New York Times (  The Partnership: The Secret History of the War in Ukraine  ) selon lequel la CIA et le Département de la Défense des États-Unis ont fourni toutes les armes sophistiquées et les frappes qui ont permis à l’armée ukrainienne de tuer jusqu’à 700 000 Russes.

Je crois que l’ensemble des circonstances indique que le gouvernement américain et la CIA ont, depuis 2014 au plus tard, incité de manière persistante et systématique la Russie à prendre des mesures militaires contre l’Ukraine pour contrer la prise de contrôle de facto du pays par les États-Unis, une prise de contrôle dont les objectifs et les activités sont impitoyablement hostiles à la Russie, juste à sa porte. Un ami exceptionnellement instruit qui a grandi en Ukraine est tout à fait d’accord avec cette évaluation.

Mon expérience personnelle en Russie s’est limitée à une visite à Saint-Pétersbourg, fondée par le tsar russe Pierre le Grand en 1703. Vladimir Poutine est né à Saint-Pétersbourg et je soupçonne qu’au moins une partie de lui partage la fascination du tsar russe pour la culture européenne. Son histoire me rappelle celle de Mausole, un dirigeant de ce qui est aujourd’hui l’Anatolie occidentale (en Turquie) dans l’Empire perse entre 377 et 353 av. J.-C. Bien que Mausole ait la réputation d'être un dirigeant influent dans les sensibilités culturelles et politiques perses, il s'est profondément impliqué dans les affaires grecques par le biais d'actions militaires. Finalement, il semble devenir un plus grand amoureux de la culture grecque que la plupart des Grecs, en particulier en ce qui concerne l'art et l'architecture.

   

Le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg est riche en trésors de l'art occidental.

 

Depuis 2022, j’ai souvent dit à qui voulait l’entendre que les États-Unis devraient adopter une politique de reconnaissance des intérêts économiques et sécuritaires légitimes de la Russie. La plupart des gens à qui j’ai parlé m’ont accusé d’être un « apologiste de Poutine » ou un « larbin de Poutine » et m’ont demandé pourquoi je devrais faire confiance à Vladimir Poutine.

Ma réponse a toujours été :  « Pourquoi devrais-je faire confiance à Joe Biden, Boris Johnson, Emmanuel Macron et Olaf Scholz ?  »

En fait, il me semble que, depuis 2008 environ, pratiquement tout ce que nous avons entendu en provenance de Washington DC, Londres, Paris et Berlin était au mieux douteux, et la plupart du temps un mensonge. La plupart des politiques mises en œuvre par les élites européennes ont été néfastes pour la classe ouvrière et la classe moyenne européennes. Les politiques insensées de l’Allemagne en matière d’« énergie verte » ont été un désastre total pour son secteur manufacturier qualifié, qui jusqu’à récemment faisait l’envie de l’Occident, et ses politiques d’immigration insensées ont été un désastre pour la sécurité publique et la sécurité des femmes allemandes.

Ces dernières années, le gouvernement britannique a répudié la longue et vénérable tradition de liberté d’expression du pays. Aujourd’hui, le Royaume-Uni est un endroit où  Big Brother surveille  et punit sévèrement ceux qui violent le code de liberté d’expression de l’État, qui est en pleine expansion. Il y a quelques années, le comédien et auteur britannique Konstantin Kisin (né et élevé en Russie et fervent critique de Vladimir Poutine) a souligné qu'au cours d'une année récente, 400 personnes avaient été arrêtées en Russie pour des propos tenus sur les réseaux sociaux. La même année, 3 300 personnes ont été arrêtées au Royaume-Uni pour des propos tenus sur les réseaux sociaux. C’est, me semble-t-il, absolument choquant.

Hier, la nouvelle est tombée : Marine Le Pen a été exclue de la prochaine course présidentielle en raison d'une irrégularité comptable. Ces accusations m’ont rappelé des tactiques juridiques similaires utilisées par le Parti démocrate contre Donald Trump.

Depuis 2020, nous, en Occident, sommes confrontés à la vaccination obligatoire à ARNm contre la COVID-19, à la censure et à l’interdiction de l’opposition politique.

Considérant tout cela, je pose la  question provocatrice suivante  : est-il possible que, malgré tous ses défauts, la nation russe soit aujourd’hui une sorte de défenseur de la civilisation occidentale contre les barbares militants qui ont pris le contrôle de la politique et de la culture de l’Occident ?

Avant que les lecteurs ne répondent avec des commentaires, j’espère qu’ils garderont à l’esprit que je ne prétends PAS que cela soit vrai, je pose simplement la question. Pour moi, poser des questions provocatrices est la première étape pour ouvrir une réflexion et une enquête sérieuses sur un sujet complexe et difficile.

§§§

Source: https://www.marcotosatti.com/2025/04/03/focal-points-la-russia-e-ora-il-difensore-della-civilta-occidentale-una-domanda-provocatoria/

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7 avril 2025 1 07 /04 /avril /2025 00:00
Saint Jean-Baptiste de la Salle, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 113.

Saint Jean-Baptiste de la Salle, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 113.

Au moment où tout le monde constate le désastre de l'éducation républicaine, dite "laïque" et obligatoire, qui a chassé Dieu des écoles, l'augmentation exponentielle des agressions envers les professeurs, ainsi que des violences envers les personnes, la destruction du lien social dans la société, le triomphe du matérialisme, il est toujours utile de rappeler les grands exemples des Saints qui se sont faits les éducateurs dévoués de l'enfance chrétienne dans notre pays. Parmi ces éducateurs, saint Jean-Baptiste de La Salle occupe le premier rang.

 

"C'est l'Église qui a créé le service public de l'enseignement et en a assumé seule la charge pendant plus d'un demi-millénaire. D'abord limitées aux monastères, les écoles se développent à partir du XIe siècle en milieu urbain, autour de certaines cathédrales ou collégiales. Vers 1200, les écoles parisiennes se regroupent dans un corps unique, l'Université. Celle-ci reste d'abord soumise à l'autorité de l'évêque de Paris, puis passe très vite sous le contrôle du pape. Dans le courant du XIIIe siècle l'Université de Parus se scindera en plusieurs facultés, en fonction des disciplines étudiées. [...] Réalisée sous l'autorité de l'Église, l'invention des université fut l'oeuvre de la chrétienté occidentale. [...] C'est aussi l'Église qui, sous l'Ancien Régime, assurera un enseignement du second degré dans les collèges, normalement rattachés à l'université de la région. Financées par des fondations pieuses, confiés à des congrégations telles que les Dominicains, les Oratoriens et surtout les jésuites, les Collèges accueillaient des élèves payants, mais aussi un certain nombre de boursiers, conformément à la volonté des fondateurs. [...] L'Église se chargera [...] de l'instruction des enfants, laquelle sera, sous l'Ancien Régime, dispensée dans ce que l'on appelait les petites écoles. L'autorité épiscopale invitait fréquemment les curés à en créer un maximum, et le pouvoir royal avait prescrit d'en ouvrir partout. Afin de former les maîtres et les maîtresses de ces écoles de paroisse furent fondées plusieurs congrégations dont la plus connue est celle des Frères des écoles chrétiennes, établie en 1680 par S. Jean Baptiste de La Salle." (Jean-Louis HAROUEL, Droite – Gauche, Ce n'est pas fini, Desclée de Brouwer, Paris 2017, p. 137) Pour s'y consacrer pleinement Jean-Baptiste renonce à sa charge de chanoine.

 

Autrement dit, "qui sait [...] que le principe de l'école gratuite pour les enfants du peuple a été introduit en France non par Jules Ferry en 1881, mais par saint Jean-Baptiste de La Salle, fondateur des Frères des écoles chrétiennes, exactement deux siècles plus tôt ?", demande fort justement Jean Sévillia dans "L'Eglise en procès, La réponses des historiens" (Tallandier Le Figaro, Paris 2019, p. 15).

 

Né le 30 avril 1651, Jean-Baptiste appartenait à une noble maison de Reims; il fut orphelin à dix-huit ans. Après l'achèvement de ses études, il veilla si bien à l'éducation de ses frères et de ses sœurs, qu'il eut deux frères prêtres et une sœur religieuse : ce fut le commencement de son apostolat.

 

Ordonné prêtre à l'âge de vingt-sept ans, il comprit, sous l'inspiration de Dieu, le plus grand besoin de son époque, et songea à combler une lacune regrettable dans les œuvres si belles et si multiples de la sainte Église. Après avoir assumé l'éducation de ses six frères et soeurs à la mort de ses parents, il se sentit attiré par celle des enfants pauvres : avec quelques disciples, il fonda l'institut des Frères des écoles chrétiennes. Recruter des jeunes gens, les installer dans sa maison de chanoine de Reims, les former à l'enseignement de l'enfance, tel fut le commencement de son entreprise. Cette entreprise subit dès l'abord des épreuves terribles.

 

Peu de Saints ont eu à souffrir un plus entier crucifiement, que le bienheureux de La Salle. La communauté fut vite déchirée par des conflits internes, des oppositions virulentes venant de prêtres et d'évêques, des dénonciations et des procès. Jean-Baptiste de la Salle, "modèle de régularité, de modestie et de candeur", affronta toutes ces vexations avec patience. Peu de Saints ont montré plus de désintéressement, plus de joie dans le sacrifice ; il poussait l'amour divin jusqu'à joindre à tant de Croix d'effrayantes mortifications volontaires, soutenues par un esprit de prière tout angélique.

 

L'éducation prodiguée par ses religieux non prêtres est rigoureuse et novatrice, avec notamment l'usage du français en lieu et place du latin, un enseignement gratuit, des horaires et un comportement stricts. À l'image de leur fondateur, qui les appelle "ignorantins", les frères de cet ordre se dépouillent de toute propriété et vivent pauvrement. Ils portent un manteau jeté sur les épaules, qui leur donnera leur surnom de "frères quatre bras". 

 

Soucieux du recrutement des maîtres, Jean-Baptiste crée une école normale d'instituteurs avant la lettre. 

 

La bénédiction de Dieu ne pouvait manquer à son œuvre, et, en peu d'années, l'Institut comptait seize écoles, où plus de quinze cents enfants recevaient les leçons de la vertu et de la science ; mais chaque année les développements devenaient de plus en plus merveilleux, et quand le saint fondateur, affaibli par la maladie, força ses frères à accepter sa démission, en 1717, toute la France était couverte par les légions de son armée pacifique. 

Saint Jean-Baptiste de La Salle, peinture de Pierre Léger

Saint Jean-Baptiste de La Salle, peinture de Pierre Léger

Jean-Baptiste de La Salle employa les deux dernières années de sa vie à sa propre sanctification : "La victime est prête à être immolée ; il faut travailler à la purifier", disait-il.

 

Il meurt un Vendredi Saint, lui dont le coeur, des années durant, avait été transpercé par les trahisons et les calomnies. En 1719, à sa mort, 274 frères, répartis en vingt-six maisons, enseignaient à 9 885 élèves dans 23 écoles. À la veille de la Révolution, il y avait, en France, 930 frères, répartis en 128 établissements et donnant l'instruction à 35 700 élèves.

 

Comme toutes les autres congrégations enseignantes, l'institut des Frères sera supprimé le 18 août 1792 par un décret de l'Assemblée législative; le secrétaire général de l'Institut, Nicolas Leclercq (frère Salomon), béatifié par la suite, puis canonisé par le pape François en 2016, premier saint martyr de la Révolution française, sera assassiné dans la prison des Carmes à Paris le 2 septembre 1792. Toutes les écoles seront évacuées le 1er octobre 1792. Les frères réfractaires n'auront droit à aucune indemnité. Tous les biens de l'Institut seront saisis.

 

Béatifié en 1888 et canonisé en 1900, il figure parmi les grands éducateurs dans une des niches supérieures de la basilique Saint-Pierre de Rome.

 

Le Pape Pie XII a déclaré S. Jean-Baptiste de la Salle "patron de tous les éducateurs chrétiens."

 


Voir aussi le site Internet des Lassaliens en France et sur le site du diocèse de Reims: Jean-Baptiste de la Salle - Un saint rémois (1651-1719).

Le Pape Léon XIV a rencontré les Frères de La Salle. Rappelant les paroles de saint Jean-Baptiste de La Salle : "Votre autel est la salle de classe", il a fait l'éloge de leur mission éducative et les a encouragés à continuer à "inspirer des chemins de sainteté joyeux et fructueux".

Saint Jean-Baptiste de la Salle, image pieuse populaire, 1846, Milan, Civica Raccolta delle Stampe, A. Bertarelli, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 212-213.

Saint Jean-Baptiste de la Salle, image pieuse populaire, 1846, Milan, Civica Raccolta delle Stampe, A. Bertarelli, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 212-213.

Sources: (1) ; (2) ; (3) ; (4) Calendrier perpétuel, Les saints en 365 jours, éd. Chêne ; (5) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 112.

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6 avril 2025 7 06 /04 /avril /2025 00:00
Saint Marcellin de Carthage († 413)

Laïc marié, Marcellin fut nommé tribun par l'empereur Honorius avec mission de pacifier l'Afrique agitée par la crise donatiste. En 410, il présida une conférence à Carthage où les esprits s'apaisèrent. Mais le parti donatiste lui en voulut et attisa une révolte populaire contre lui et le calomnia.

Malgré l'intervention de saint Augustin, il fut exécuté.

 

Un an après sa mort, l'empereur, pris de remords, le réhabilita.

 

Il figure au Calendrier à sa date orientale du 6 avril, à la suite du déplacement de sa fête au 13 septembre, date anniversaire de sa mort, par le plus récent martyrologe romain.

 

Sources: (1) ; (2)

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Publié par Ingomer - dans Saints du jour
5 avril 2025 6 05 /04 /avril /2025 18:24
La succession apostolique dans L'histoire de l'Église d'Eusèbe de Césarée

Trois papes sont mentionnés dans la Bible : Saint Pierre (Mt 16,18), Saint Lin (2 Tm 4,21), Saint Clément (Ph 4,3).

La succession apostolique dans l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée (260-339) retrace la succession des évêques depuis l'époque apostolique jusqu'au début des années 300 pour les principales églises fondées par les apôtres, à savoir :

- Rome, église fondée par saint Pierre

- Alexandrie, église fondée par saint Marc

- Antioche, église fondée par saint Pierre

et Jérusalem, église fondée par saint Jacques

 

Ces documents indiquent que les anciens chrétiens ne croyaient pas que l’Église catholique était une société invisible mais une société visible dont les dirigeants pouvaient être retracés jusqu’au Christ et aux Apôtres eux-mêmes :

Succession apostolique et primauté papale

Dans son Épitre aux Corinthiens 44, épître datée de 95 ap. J.-C., S. Clément de Rome3e Pape après S. Pierre (qui a connu St Pierre et St Paul), écrit en effet :

 

"Nos apôtres ... au sujet de la dignité de l'épiscopat ... instituèrent les ministres ... et posèrent ... la règle qu'à leurs morts d'autres hommes éprouvés SUCCEDERAIENT à leurs fonctions."

Les évêques de Rome (les papes)

La succession apostolique dans L'histoire de l'Église d'Eusèbe de Césarée

Les évêques d'Alexandrie

  •  
  • Évêque d'Alexandrie n° 1 : saint Marc (apôtre) | Livre 2, ch. 17, §1 ; ch. 24
  • Évêque d'Alexandrie n° 2 : Annien | Livre 2, chap. 24 | Livre 3, chap. 14 ; chap. 21, § 2
  • Évêque d'Alexandrie n° 3 : Abilius | Livre 3, chap. 14 ; chap. 21, § 1
  • Évêque d'Alexandrie n° 4 : Cerdon | Livre 3, Ch. 21, §1
  • Évêque d'Alexandrie n° 5 : Primus | Livre 4, Ch. 1, §1 ; Ch. 4
  • Évêque d'Alexandrie n° 6 : Justus | Livre 4, chapitre 4
  • Évêque d'Alexandrie n° 7 : Eumène | Livre 4, chap. 5, §5 ; chap. 11, §6
  • Évêque d'Alexandrie n° 8 : Marc Aurèle | Livre 4, Ch. 11, §6
  • Évêque d'Alexandrie #9 : Céladion | Livre 4, Ch. 11, §6 ; Ch. 19
  • Évêque d'Alexandrie n° 10 : Agripinnus | Livre 4, chapitre 19 | Livre 5, chapitre 9
  • Évêque d'Alexandrie n° 11 : Julien | Livre 5, chap. 9 ; chap. 22
  • Évêque d'Alexandrie n° 12 : Démétrius | Livre 5, chap. 22 ; Livre 6, chap. 3, § 2 ; chap. 26 ; chap. 29, § 5
  • Évêque d'Alexandrie n° 13 : Héraclas | Livre 6, chap. 3, §2 ; chap. 26 ; chap. 29, §5 ; chap. 35
  • Évêque d'Alexandrie n° 14 : Denys | Livre 3, chap. 28, §3 | Livre 6, chap. 35 | Livre 7, Intro. ; chap. 7, §6 ; chap. 11, §26 ; chap. 28, §3
  • Évêque d'Alexandrie n° 15 : Maxime | Livre 7, chap. 11, § 26 ; chap. 28, § 3 ; chap. 32, § 30
  • Évêque d'Alexandrie n° 16 : Théonas | Livre 7, Ch. 32, §§30-31
  • Évêque d'Alexandrie n° 17 : Pierre | Livre 7, chap. 32, §31 | Livre 8, chap. 13, §7 | Livre 9, chap. 8, §2

Les évêques d'Antioche

 

  • Évêque d'Antioche n° 1 : saint Pierre (apôtre) | Livre 3, ch. 36, §2
  • Évêque d'Antioche n° 2 : Évodius | Livre 3, chapitre 22
  • Évêque d'Antioche n° 3 : saint Ignace d'Antioche | Livre 3, chap. 22 ; chap. 36, §§2, 15
  • Évêque d'Antioche n° 4 : Héros | Livre 3, chap. 36, §15 | Livre 4, chap. 20
  • Évêque d'Antioche n° 5 : Corneille | Livre 4, chapitre 20
  • Évêque d'Antioche n° 6 : Éros | Livre 4, chapitre 20
  • Évêque d'Antioche n° 7 : Théophile | Livre 4, chap. 20 ; chap. 24, § 3
  • Évêque d'Antioche n° 8 : Maximin | Livre 4, Ch. 24, §3 | Livre 5, Ch. 19, §1
  • Évêque d'Antioche n° 9 : Sérapion | Livre 5, chap. 19, §1 | Livre 6, chap. 11, §4
  • Évêque d'Antioche n° 10 : Asclépiade | Livre 6, chap. 11, §§4-5 ; chap. 21, §2
  • Évêque d'Antioche #11 : Philète | Livre 6, Ch. 21, §2 ; Ch. 23, §3
  • Évêque d'Antioche n° 12 : Zébin | Livre 6, chap. 23, §3 ; chap. 29, §5
  • Évêque d'Antioche n° 13 : Babylas | Livre 6, chap. 29, §5 ; chap. 39, §4
  • Évêque d'Antioche n° 14 : Fabius | Livre 6, chap. 39, §4 ; chap. 43, §§3, 22 ; chap. 46, §4
  • Évêque d'Antioche n° 15 : Démétrianus | Livre 6, chap. 46, §4 | Livre 7, chap. 5, §1 ; chap. 14 ; chap. 27, §1
  • Évêque d'Antioche n° 16 : Paul de Samosate (hérétique ; excommunié ultérieurement) | Livre 7, ch. 28, §1 ; ch. 30, §18
  • Évêque d'Antioche n° 17 : Domnus | Livre 7, chap. 30, §18 ; chap. 32, §2
  • Évêque d'Antioche n° 18 : Timée | Livre 7, Ch. 32, §2
  • Évêque d'Antioche n° 19 : Cyrille | Livre 7, Ch. 32, §§2, 4
  • Évêque d'Antioche #20 : Tyrannus | Livre 7, Ch. 32, §4
La succession apostolique dans L'histoire de l'Église d'Eusèbe de Césarée

Les évêques de Jérusalem

 

  • Évêque de Jérusalem n° 1 : Saint Jacques (Apôtre) | Livre 2, Ch. 1, §§2-3 ; Ch. 23, §1 | Livre 3, Ch. 5, §2 ; Ch. 7, §9 ; Ch. 11, §1 | Livre 7, Ch. 19
  • Évêque de Jérusalem n° 2 : Syméon | Livre 3, chap. 11, §2 ; chap. 22 ; chap. 32, §1
  • Évêque de Jérusalem n° 3 : Justus | Livre 3, chapitre 35
  • Évêque de Jérusalem n° 4 : Zachée | Livre 4, chapitre 5, § 3
  • Évêque de Jérusalem n° 5 : Tobie | Livre 4, chapitre 5, § 3
  • Évêque de Jérusalem n° 6 : Benjamin | Livre 4, Ch. 5, §3
  • Évêque de Jérusalem n° 7 : Jean | Livre 4, Ch. 5, §3
  • Évêque de Jérusalem n° 8 : Matthias | Livre 4, Ch. 5, §3
  • Évêque de Jérusalem n° 9 : Philippe | Livre 4, Ch. 5, §3
  • Évêque de Jérusalem n° 10 : Sénèque | Livre 4, Ch. 5, §3
  • Évêque de Jérusalem n° 11 : Justus | Livre 4, Ch. 5, §3
  • Évêque de Jérusalem n° 12 : Lévi | Livre 4, Ch. 5, §3
  • Évêque de Jérusalem n° 13 : Éphrès | Livre 4, Ch. 5, §3
  • Évêque de Jérusalem n° 14 : Joseph | Livre 4, Ch. 5, §3
  • Évêque de Jérusalem n° 15 : Judas | Livre 4, chapitre 5, § 3
  • Évêque de Jérusalem n° 16 : Marc | Livre 5, Ch. 12, §1
  • Évêque de Jérusalem #17 : Cassien | Livre 5, Ch. 12, §2
  • Évêque de Jérusalem n° 18 : Publius | Livre 5, Ch. 12, §2
  • Évêque de Jérusalem n° 19 : Maxime | Livre 5, Ch. 12, §2
  • Évêque de Jérusalem n° 20 : Julien | Livre 5, Ch. 12, §2
  • Évêque de Jérusalem n° 21 : Gaïus | Livre 5, Ch. 12, §2
  • Évêque de Jérusalem #22 : Symmachus | Livre 5, Ch. 12, §2
  • Évêque de Jérusalem n° 23 : Gaïus | Livre 5, Ch. 12, §2
  • Évêque de Jérusalem n° 24 : Julien | Livre 5, Ch. 12, §2
  • Évêque de Jérusalem n° 25 : Capiton | Livre 5, Ch. 12, §2
  • Évêque de Jérusalem n° 26 : Valens | Livre 5, Ch. 12, §2
  • Évêque de Jérusalem n° 27 : Dolichianus | Livre 5, Ch. 12, §2
  • Évêque de Jérusalem #28 : (Manquant)
  • Évêque de Jérusalem #29 : (Manquant)
  • Évêque de Jérusalem n° 30 : Narcisse | Livre 5, chap. 12, §1 ; chap. 22 ; chap. 23, §2 | Livre 6, chap. 8, §7 ; chap. 10
  • Évêque de Jérusalem n° 31 : Dius | Livre 6, chapitre 10
  • Évêque de Jérusalem n° 32 : Germanio | Livre 6, chapitre 10
  • Évêque de Jérusalem n° 33 : Gordius | Livre 6, chapitre 10
  • Évêque de Jérusalem n° 34 : Narcisse (restauré) | Livre 6, chap. 10 ; chap. 11, § 1
  • Évêque de Jérusalem n° 35 : Alexandre | Livre 6, chap. 8, §7 ; chap. 11, §§1-4 ; chap. 19, §17 ; chap. 27 ; chap. 39, §§2-3 ; chap. 46, §4
  • Évêque de Jérusalem n° 36 : Mazabanes | Livre 6, Ch. 39, §3 | Livre 7, Ch. 14
  • Évêque de Jérusalem #37 : Hyménée | Livre 7, Ch. 14 ; Ch. 28, §1 ; Ch. 32, §29
  • Évêque de Jérusalem n° 38 : Zambdas | Livre 7, chapitre 32, § 29
La succession apostolique dans L'histoire de l'Église d'Eusèbe de Césarée
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5 avril 2025 6 05 /04 /avril /2025 12:54

Pour répondre à cette question nous devons d'abord comprendre les dix raisons interconnectées qui ont conduit au déclin et à la chute du plus grand empire de l’histoire : l’Empire romain.

 

L'expansion rapide sans assimilation efficace des peuples conquis a largement contribué au déclin et à la chute de l'Empire romain, qui s'est efforcé d'intégrer des populations diverses, ce qui conduisit à une fragmentation politique et à des divisions culturelles croissantes.

Dans ses Res Gestae, Ammien Marcellin (330-395) souligne la fragmentation de la cohésion sociale en écrivant : "L'empire fut envahi par des peuples qui n'avaient pas été romanisés, et ce manque d'unité entraîna des troubles civils et une vulnérabilité aux menaces extérieures."

 

L'édit de Caracalla dit "Constitution Antonine" de 212, imitant Alexandre qui avait mis sur un même pied d’égalité Orientaux et Occidentaux, accorde la civitas romana (citoyenneté romaine) à tous les hommes libres de l'empire sans distinction d’origine, Romains, Italiens, Provinciaux, germains, tous achevaient de se confondre dans l’égalité des droits. Le but visait surtout à généraliser la perception des lourds impôts dus par les citoyens romains. À ce syncrétisme politique se superposa un syncrétisme religieux avec le développement de cultes orientaux et du culte de la divinité unique.

 

Mercenaires gaulois recrutés dans l'armée romaine

 

L'affaiblissement des légions romaines par le recours à des mercenaires étrangers (Gaulois, Germains, Goths) a largement contribué au déclin et à la chute de l'Empire romain, car la nécessité de disposer d'une armée plus nombreuse a conduit à recruter des soldats qui manquaient de loyauté envers Rome.

Ce passage de la légion traditionnelle aux mercenaires sapa la loyauté, l'efficacité et la cohésion militaires, rendant les frontières davantage vulnérables aux invasions barbares. Combiné aux luttes économiques et à l'instabilité politique, cela rendit finalement Rome incapable de défendre ses vastes territoires et précipita son effondrement.

 

Rome passa des fœdus (traités d'alliance) avec des peuples étrangers, qui prirent le statut de cité alliée (cīvitās fœderāta) ou de "peuple fédéré". Mais l'incapacité à assimiler les tribus barbares entraîna une instabilité interne, certaines tribus établissant des entités semi-autonomes au sein des territoires romains, ce qui affaiblit encore davantage le contrôle de Rome en raison de ressources militaires trop importantes et de défenses frontalières faibles. 

L'augmentation exponentielle de l'esclavage et du chômage des citoyens a fortement contribué au déclin et à la chute de l'Empire romain. Cette dynamique engendra une instabilité économique et des troubles sociaux, l'afflux d'esclaves déplaçant les travailleurs libres et entraînant une pauvreté généralisée.

Dans son Histoire romaine, Dion Cassius (163-235) observe les troubles sociaux causés par l'esclavage et le chômage, en écrivant : "La plèbe, exclue de tout emploi par le nombre considérable d'esclaves, tomba dans l'oisiveté, la pauvreté et le vice."

Cette évolution affaiblit également la base économique et la puissance militaire de l'empire, en réduisant le nombre de citoyens capables de servir dans l'armée, tout en érodant les valeurs romaines traditionnelles et en grevant les ressources, ce qui finit par miner la cohésion sociale et la résistance aux menaces extérieures.

La lourdeur des impôts et l'inflation ont largement contribué au déclin et à la chute de l'Empire romain. Ce phénomène a été amplifié par l'avilissement de la monnaie initié par Néron, qui conduisit à une inflation galopante.

Dans son ouvrage Sur l'ambassade auprès de Gaius, Philon d'Alexandrie (20 av. J.-C. - 45 ap. J.-C.) commente la situation financière désastreuse de l'empire en écrivant : "En effet, lorsqu'il faut payer des impôts, les percepteurs n'ont pas honte de recourir à la violence et à l'extorsion, et ils n'ont aucun respect pour les lois ou pour la justice."

Cette fiscalité oppressive, combinée aux pressions inflationnistes, a affaibli les fondements économiques de l'empire, érodé la confiance du public et rendu Rome vulnérable aux menaces extérieures et à l'instabilité interne en dépouillant les familles romaines de leur richesse et de leur dignité.

La corruption gouvernementale et l'instabilité politique ont largement contribué au déclin et à la chute de l'Empire romain, car la corruption endémique, le détournement de fonds et le népotisme ont érodé la confiance du public et affaibli la gouvernance.

Dans ses Annales, Tacite (58-120) décrit l'état de la corruption et de l'instabilité politiques en écrivant : "C'était l'époque où les esclaves de chacun étaient corrompus, où la maison de chaque riche était dans un état d'anarchie."

L'ingérence de la garde prétorienne dans la succession impériale, combinée à des structures de pouvoir régionales contestant l'autorité centrale, a créé une incertitude constante et des divisions internes qui rendirent Rome vulnérable aux menaces extérieures.

 



Dans sa Vie de Sulla, Plutarque (44-125) révèle la descente des Romains dans l'efféminement, en écrivant : "Les Romains, qui avaient été autrefois invincibles à la guerre, étaient maintenant amollis par le luxe et l'indolence, et n'étaient plus capables de supporter les épreuves de la guerre. Ils devinrent ainsi la proie de leurs ennemis, enhardis par leur faiblesse."

 


 

L'effondrement de la population dû à la baisse des taux de natalité et aux maladies contribua en outre, de manière significative, au déclin et à la chute de l'Empire romain, en particulier à la suite de la peste dévastatrice sous les Antonins (96-192) qui, selon les estimations, tua 15 % de la population.

Dans ses Anecdotes, Procope (500-565) observe l'effondrement de la population romaine et écrit : "Ainsi l'empire, qui avait été construit par la vertu, fut détruit par le vice. En effet, le peuple s'était tellement corrompu qu'il ne se souciait plus de son propre bien-être ni de celui de ses enfants. Ils étaient non seulement indifférents à leur propre sécurité, mais aussi à celle de l'État."

Cette crise démographique, amplifiée par les pratiques contraceptives, entraîna une pénurie de main-d'œuvre et une instabilité économique qui finirent par compromettre la puissance militaire de l'Empire romain et sa capacité à défendre ses territoires.

 



L'importance accordée au divertissement, notamment par le biais de spectacles tels que les courses de chars et les jeux de gladiateurs, contribua au déclin et à la chute de l'Empire romain en détournant l'attention du peuple des questions sociales et politiques urgentes.

Dans ses Satires, Juvénal (fin 1er s.  - début 2e s.) résume ce déclin moral en écrivant : "Le peuple a renoncé à ses devoirs. Tout se retient et n'espère plus que deux choses : du pain et des jeux." Ce phénomène, souvent appelé "pain et cirque", consistait à fournir des prestations sociales et des divertissements extravagants pour apaiser les masses, favorisant ainsi une culture de la dépendance et de l'apathie parmi les citoyens.

En investissant davantage de ressources dans ces spectacles pour gagner en popularité, les empereurs négligeaient les besoins essentiels en matière de gouvernance et d'armée, ce qui a affaibli les structures de l'État et accru sa vulnérabilité face aux menaces extérieures.

Les invasions barbares ont largement contribué au déclin et à la chute de l'Empire romain. Ces invasions ont déstabilisé le pouvoir et l'autorité des gouvernements provinciaux et ont entraîné un pillage et un chaos généralisés.

Dans ses Res GestaeAmmien Marcellin (330-395) souligne les effets dévastateurs des invasions barbares continues, en écrivant : "Les Goths et d'autres tribus ont franchi nos frontières. Ils ont dévasté nos terres par le feu et l'épée, et réduit nos villes en cendres."

À mesure que les défenses de l'empire s'affaiblissaient, des groupes barbares s'installaient sur le territoire romain, épuisant les ressources, perturbant le commerce, érodant la confiance dans les dirigeants et fragmentant finalement l'Empire romain d'Occident en royaumes barbares émergents.

 

 

Enfin, l'abandon des vertus romaines traditionnelles a conduit au déclin et à la chute de l'Empire romain, l'expansion et la richesse ayant érodé les valeurs de discipline, de devoir et de responsabilité civique qui définissaient autrefois la société romaine - connue sous le nom de Mos Maiorum.

Dans son AgricolaTacite (58-120) décrit les effets de l'abandon de la vertu romaine traditionnelle, en écrivant : "Pas à pas, ils ont été conduits à des choses qui prédisposent au vice, le salon, le bain, le banquet élégant. Tout cela, dans leur ignorance, ils l'appelaient civilisation, alors que ce n'était qu'une partie de leur servitude."

 



En abandonnant les vertus romaines traditionnelles qui ont fait la grandeur des Romains, la famille et la légion ont été affaiblies, ce qui a finalement conduit à l'effondrement de l'empire tout entier.

 

 

Le déclin et la chute de l'Empire romain constituent une mise en garde pour la civilisation occidentale.

Une fois que l'Occident abandonne les vertus et les traditions qui ont fait sa grandeur, l'effondrement est inévitable, car l'effondrement moral précède toujours l'effondrement civilisationnel.

 


Cf. https://x.com/IMPERATORAUS/status/1908266486038487245

La civilisation occidentale est-elle au bord de l’effondrement ?

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