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30 juin 2024 7 30 /06 /juin /2024 00:00
Saint Martial de Limoges († v. 74), évêque des Gaules

Petit enfant, c'est lui que Jésus avait montré aux apôtres comme modèle sur le chemin du ciel. Il vint en Gaule prêcher cette Bonne Nouvelle qui avait marqué son enfance.(1)

Plus connu par la tradition que par les anciens historiens.

 

''Qui sont ces premiers missionnaires qui ont foulé le sol de notre pays'' ?, demande Francine BAY dans ''Au Matin de la France chrétienne, Les Premiers évangélisateurs de la Gaule'' (Transmettre, La Courneuve 2021, p. 14)

''D'abord la barque qui partit de l'Orient, vers l'an 42, avec à son bord Lazare et ses sœurs Marthe et Marie-Madeleine, Maximin, qui était sans doute l'intendant de Béthanie, et Sidoine, l'aveugle-né guéri par Jésus. Il y avait aussi Marthe-Jacobé et Marie-Salomé, cousines déjà âgées de la Vierge Marie.

"La barque accosta en Provence, qui fut la première région de la Gaule touchée par la lumière de l'Évangile. Vers la même époque, sept missionnaires furent envoyés vers notre pays par Saint Pierre : Trophime, Martial, Austremoine, Paul-Serge, Saturnin, Gatien et Valère.

"D'autres encore, compagnons de Saint Paul pendant ses voyages, seront dirigés par lui vers telle, ou telle ville.

"Plus tard, ce sera au tour de Saint Denis, escorté de quelques compagnons. Après le départ de ces groupes, le mouvement amorcé s'amplifie et de nouveaux missionnaires se mettent encore en route; parmi eux : Crescent, Bénigne, Savinien, Sixte, Clément, Front, Eutrope, Pothin et Irénée.

"Il est temps de rendre justice à ces grands oubliés qui, dès les deux premiers siècles, et au risque de leur vie – car la plupart sont morts martyrs – ont foulé au sol notre pays pour lui apporter la Bonne nouvelle. La plupart d'entre eux faisaient probablement partie des 72 disciples qui avaient été désignés par Jésus et qui le suivaient. (Luc 10,1)"

Cette biographie est contestée

"On sait très peu de choses sur saint Martial. Originaire sans doute d'Orient, envoyé par un pontife romain, il arrive en Limousin, il prêche à Toulx-Sainte-Croix, à Ahun. Parvenu à Limoges, il s'y fixe, fonde un centre chrétien, convertit un certain nombre d'habitants appartenant notamment à la haute société, installe un sanctuaire hors de l'agglomération. Il réalise quelques voyages d'évangélisation mais pénètre peu les campagnes qui restent païennes. Il meurt à Limoges et est inhumé dans un tombeau situé hors de la ville.
La légende de Saint Martial est constituée au Xe siècle par les moines de l'Abbaye de Saint Martial qui veulent accroître les prestige de leur saint patron en en faisant un disciple du Christ, envoyé en Gaule par Saint Pierre. Cette légende est combattue au XVIIe et XIXe siècles, cependant saint Martial est bien un des premiers missionnaires de la Gaule et le fondateur de l'Église de Limoges." (source: Les débuts du christianisme en Limousin - diocèse de Limoges.
Nominis)

Saint Martial, premier évêque de Limoges. Fête le 30 juin

 

Saint Martial, était hébreu d'origine, sans doute de la tribu de Benjamin, et vivait en Palestine. Le poète Venance Fortunat (530-609), dans des vers qu’il a composés à sa louange, lui adresse ces paroles : "La tribu de Benjamin vous vit naître d’un sang illustre" ; et Grégoire de Tours lui-même, qui s’est mépris sur la véritable époque de sa mission, reconnaît qu’il "était venu d’Orient", avec les deux prêtres qui l’accompagnèrent dans la Gaule

Plusieurs docteurs du moyen âge, parmi lesquels nous citerons Albert le Grand et saint Thomas d’Aquin (Nous pouvons citer encore Anselme de Laon, Pierre Comestor, Gérald de Fratchet, Adam de Clermont, Durand de Mende, Nicolas de Lyre, Ludolphe le Chartreux.) disent que saint Martial était ce petit enfant que notre Seigneur mit au milieu de Ses disciples, pour leur apprendre à être humbles, lorsqu’ils vinrent Lui demander qui d’entre eux serait le plus grand dans le royaume des cieux ; d’autres écrivains du moyen-âge, rapportent que c’était lui qui apportait les cinq pains d’orge et les deux poissons que Notre-Seigneur multiplia si miraculeusement dans le désert, selon cette parole de saint Philippe : "Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons ; mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ?" Toutefois ces deux traditions ne sont point rapportées dans la légende écrite sous le nom d’Aurélien. Ce que cette légende rapporte et ce qu'on trouve aussi dans la bulle du pape Jean XIX (1024-1032), c'est que saint Martial eut l'honneur de servir notre Seigneur à table, lorsqu'il mangea pour la dernière fois l'Agneau pascal, et qu'après avoir lavé les pieds de ses disciples, il institua le sacrement adorable de l'Eucharistie.(2)

"Certains pensent qu'il était cet enfant portant cinq pains et deux poissons le jour de la multiplication des pains, comme le montre par exemple la belle fresque d'une église de l'Ariège qui lui est dédiée.

"... Faisant partie des 72 disciples, il vivait dans le sillage de Jésus, fut le témoin de la Résurrection et de l'Ascension, et il reçut le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte. Il suivit ensuite Saint Pierre à Antioche, puis à Rome qui a conservé le souvenir de son passage et de ses prédications. C'est à lui en effet qu'on attribue la fondation de l'Oratoire (souterrain aujourd'hui) de l'église Santa-Maria-in-via-Lata, un des sanctuaires primitifs de la Rome chrétienne (tradition de la plus haute antiquité, consignée dans l’ancien bréviaire de Sainte-Marie in Via Lata).

Nous lisons dans cette légende que «saint Pierre étant venu à Rome, fut accompagné entre autres du bienheureux Martial, disciple de Jésus Christ, qui prêchait avec lui la foi chrétienne par les rues et les places publiques, et faisait beaucoup de conversions ; et ainsi le nombre des fidèles augmentait de plus en plus dans la ville.

Et parce que saint Pierre demeurait assidûment avec les principaux de Rome, qui admiraient sa nouvelle doctrine, saint Martial demeurait dans un autre quartier de la ville, dans le lieu qui est appelé Via Lata, où il construisit un petit oratoire, dans lequel il célébrait les saints mystères, et répandait des prières avec les autres fidèles du Christ ; et faisant jaillir de son cœur des paroles suaves sur la foi du Christ, il baptisait un grand nombre de néophytes.

Quelque temps après, l’apôtre saint Paul vint à Rome, avec un grand nombre de disciples, parmi lesquels se trouvait l’évangéliste saint Luc, et la ville de Rome fut éclairée admirablement par leurs prédications, ainsi que par un soleil resplendissant. Mais saint Pierre, voyant que la foi était fondée et affermie dans Rome, et que la ville était déjà remplie de pieux docteurs, résolut de faire annoncer l’évangile aux provinces adjacentes et d’amener les infidèles à la foi. C’est pourquoi il envoya le bienheureux Martial à Ravenne et «dans les pays au-delà des Monts», pour y prêcher la foi du Christ».
Un commentaire de cette légende, imprimé à Rome au XVIIe siècle, dit que saint Martial, fondateur de l’Oratoire de Sainte-Marie in Via Lata, est le même saint Martial qui a prêché l’évangile aux habitants de Limoges, de Toulouse et de Bordeaux.

 

"Le voyant si actif et si zélé à propager la foi, saint Pierre lui confia un grand bâton qu'il bénit, et l'envoya ensuite évangéliser le sud de la Gaule, dans la région de l'Aquitaine. Il lui donna pour compagnons Austriclinien et Alpinien. Hélas, le premier mourut soudainement au tout début de la mission, mais miraculeusement il retrouva la vie au contact du bâton de saint Pierre, comme le montre une inscription ancienne dans l'église Saint-Martial du village de Granciano (près de la ville de Colle di Val d’Elza, en Toscane), où eut lieu ce prodige, église ancienne qui avait été élevée sur le tombeau d’Austriclinien, où on y lit une inscription qui rappelle les traditions les plus glorieuses pour le saint apôtre.

"Après avoir traversé plusieurs régions en répandant l'Évangile, Martial entra dans la ville de Toulx (aujourd'hui dans la Creuse) où, à la suite de plusieurs miracles, il put abattre les statues des faux dieux et procéder à de nouveaux baptêmes.

Après avoir traversé de vastes contrées en semant sur son chemin la parole divine, l’apôtre arriva, avec ses deux disciples, sur les frontières du Limousin. Il entra dans la ville de Toulx, qui n’est aujourd’hui qu’une bourgade située sur une montagne (Toulx-Sainte-Croix, canton de Boussac, Creuse, et non pas Tulle, en Corrèze, comme l’ont avancé quelques auteurs peu versés dans les traditions du pays. Voir sur les ruines et les monuments de la ville celtique de Toulx les Recherches de M. Barailon, membre correspondant de l'institut, p. 316 et 331) mais qui alors était un château ou ville fortifiée, dont la triple enceinte et les ruines, qui subsistent encore, attestent l’ancienne étendue.
On lit dans la légende d’Aurélien qu’un homme riche de cette ville, qui eut le bonheur de recevoir saint Martial et de le loger plusieurs jours dans sa maison, ne fut pas privé de la récompense de son hospitalité ; il avait une fille unique, possédée d’un furieux démon qui lui faisait souffrir de grands maux et la réduisait à un état déplorable : le saint en eut pitié, et, la délivrant de ce terrible ennemi, la rendit saine et sauve à son père ; il ressuscita aussi le fils du prince, ou gouverneur romain de cette ville, et après avoir conféré le baptême à ce jeune, homme et à un grand nombre d’habitants, il alla au temple des faux dieux et en abattit les statues.

De Toulx, l’Apôtre se rendit dans le bourg d’Abun (Chef-lieu de canton en Creuse, sur la voie romaine de Lyon à Limoges) avec l’espérance d’y travailler avec le même succès ; mais les prêtres des idoles, ne pouvant souffrir que le culte qui leur faisait gagner leur vie fût aboli, le frappèrent cruellement, lui et ses bienheureux compagnons. Par un juste châtiment du ciel, ils devinrent aveugles, et, reconnaissant leur crime, ils demandèrent pardon à saint Martial, qui leur rendit la vue. Après que sur une parole de l’apôtre, la statue de Jupiter eut été réduite en poussière, un grand nombre de païens, convertis par ses miracles, reçurent le baptême et brisèrent les images sculptées des démons. Saint Martial guérit encore en ce lieu un paralytique ; et, ayant fait connaître à ceux qu’il avait baptisés qu’il avait reçu l’ordre d’aller plus loin, il se sépara de ses néophytes après les avoir recommandés à Dieu, et se rendit à la cité de Limoges.

C'est alors que Martial arriva à Augustoritum (Limoges), déjà une ville importante, où lui et ses compagnons sont les hôtes d'une dame influente, Suzanne, et de sa fille unique Valérie, qui s'était fait baptiser avec toute leur maison. La légende d’Aurélien entre dans de plus grands détails. Il y avait dans la maison un homme si furieux, qu’on était obligé de le tenir lié de beaucoup de chaînes : mais saint Martial ayant fait sur cet homme le signe de la croix, ses chaînes se brisèrent et il fut entièrement guérie. La noble matrone, en voyant ce miracle, pria l’homme de Dieu de la baptiser ; et elle reçut le baptême avec sa fille et la troupe nombreuse de ses serviteurs.

Voici ce que nous lisons dans l’ancienne vie de saint Martial :
"À son arrivée à Limoges, il trouva la multitude adonnée au culte des idoles ; il se mit à prêcher avec tant d’instance la parole de Dieu, qu’il fit sur le peuple l’impression la plus salutaire ; au bout de peu de temps, un grand nombre de païens demandèrent à être régénérés dans les eaux du baptême, et à recevoir sur le front l’impression sacrée de la croix de Jésus Christ ; par ses exhortations fréquentes l’homme de Dieu produisit, au lieu de cette cité, des fruits abondants de salut."

Puis Martial s’étant rendu avec ses disciples dans la vaste enceinte du théâtre, où le peuple était assemblé, pour y prêcher l’évangile du royaume de Dieu, les prêtres des idoles, craignant que ces heureux commencements ne fussent suivis d’une prompte conversion de toute la ville, conçurent une telle rage contre nos saints, qu’ils se saisirent d’eux, les firent battre de verges et les jetèrent en prison. 

Mais le lendemain, Martial s’étant mis en prière, il parut au milieu du cachot une lumière céleste qui en éclaira les ténèbres et le changea en un temple de gloire ; et, en même temps, les fers tombèrent des pieds et des mains de ces bienheureux prisonniers, et les portes s’ouvrirent pour leur donner la liberté de se retirer. Cependant toute la ville fut agitée d’un furieux tremblement de terre, accompagné d’un tonnerre épouvantable qui la mit en feu ; on vit que Dieu tirait vengeance de l’affront fait à ses serviteurs ; bien plus, les deux principaux prêtres des idoles, qui avaient mis la main sur eux, furent trouvés morts sur la place par la violence de cette tempête, sans que ni leurs vœux sacrilèges, ni leurs sacrifices impies eussent pu les sauver de la justice divine. Les habitants, touchés de ces prodiges, et craignant d’être enveloppés dans cette terrible punition, vinrent implorer Martial. Celui-ci rendit la vie par sa prière aux deux prêtres des idoles, qui se convertirent à leur tour. L'un d'eux, Aurélien, devint plus tard le successeur de Martial sur le siège épiscopal de Limoges! Un si grand miracle fit un merveilleux changement dans toute la ville ; la plupart des idolâtres se convertirent, les statues des faux dieux furent renversées et mises en pièces, et le temple des idoles, où se trouvaient les statues de Jupiter, de Mercure, de Diane et de Vénus, fut changé en une église pour honorer le vrai Dieu. C’est aujourd’hui l’église cathédrale, dédiée en l’honneur du premier martyr saint Étienne. On dit que les personnes qui furent baptisées montèrent jusqu’au nombre de vingt-deux mille.

Entre-temps, Valérie, la fille de Suzanne, en écoutant fréquemment la parole divine, préféra le céleste Époux à un époux terrestre; elle renonça à son mariage pour se consacrer entièrement à Dieu. Rempli de fureur, son futur époux, Julius Silianus, la fit décapiter. Valérie ramassa sa tête et marcha jusqu'au lieu, le puy Saint-Etienne, où Martial célébrait la messe. C'est là qu'elle mourut, en ce lieu devenu aujourd'hui la chapelle Sainte-Valérie dans le transept nord de la cathédrales de Limoges. Le fiancé de Valérie se convertit peu après, prenant le nom de duc Etienne. Riche et puissant, il aida Martial à répandre l'Évangile dans toute la région.

Apôtre du Limousin, Martial évangélisa encore de nombreuses villes des régions avoisinantes : Angoulême, Toulouse, Bordeaux qui reçut de lui les premières annonces de la foi.

C’est une tradition immémoriale dans la province d’Angoumois, que saint Martial, se rendant à Bordeaux pour y prêcher l’évangile, passa par la cité d’Angoulême, y séjourna quelque temps, y convertit le peuple à la foi du vrai Dieu, y baptisa saint Ausone et l’ordonna premier évêque de cette ville.
La ville de Bordeaux se reconnaît redevable à saint Martial des premières annonces de la foi. C’est une tradition recueillie dans la légende d’Aurélien, que l’apôtre d’Aquitaine y a prêché l’évangile et opéré des miracles. Un archevêque de Bordeaux, au Xe siècle, disait dans une éloquente prière : "Ne croyons-nous pas que notre ville épiscopale, la cité de Bordeaux, a été par vous acquise à Jésus Christ, et qu’une femme que vous aviez baptisée, imposant votre bâton pastoral sur le prince de la cité, le guérit d’une maladie invétérée ?" Nous voyons encore, dans l’épître aux Bordelais, que les autels des démons furent réduits en poussière, et que le souverain prêtre des idoles, converti à la foi, fut consacré par saint Martial, premier prêtre de cette Église naissante.

De Bordeaux, le saint apôtre alla prêcher l’évangile à Mortagne, dans la Saintonge : on y voit encore, en face de la Gironde, un ermitage creusé dans le rocher, dont la chapelle est dédiée sous son invocation, et où l’on dit qu’il résida quelque temps.

La chronique composée au moyen âge sous le nom de Dexter, l’ami et le contemporain de saint Jérôme, dit que saint Martial a été l’apôtre des habitants de Limoges, de Cahors et de Toulouse. Cette dernière ville avait écrit sa tradition sur la façade de Saint-Sernin, où l’on voyait autrefois une statue de l’apôtre de l’Aquitaine, avec une inscription qui lui donnait pour auxiliaire saint Saturnin ; enfin, l’épître aux habitants de Toulouse est un autre monument du moyen âge qui montre l’antiquité de cette tradition.

Alors qu'il se trouvait à Poitiers, il eut une apparition de Jésus qui lui dit: "En ce moment, Pierre est crucifié pour la gloire de mon nom. C'est pourquoi fonde ici une église en son honneur." C'est l'actuelle cathédrale Saint-Pierre-de-Poitiers.

Martial évangélisa encore le Rouergue (ancienne province du Midi de la France) où il fit bâtir le sanctuaire de Notre-Dame de Ceignac, haut lieu séculaire de pèlerinage, à douze kilomètres de Rodez.

Des manuscrits anciens, que l’on conservait autrefois à Ceignac, constatent que saint Martial vint dans ce lieu, qu’il y dressa une croix et y fit bâtir un sanctuaire en l’honneur de la Vierge. Ce sanctuaire, l’un des plus anciens et des plus vénérés du diocèse de Rodez, s’appela Notre-Dame des Monts, à raison des montagnes qui l’entourent, ou Notre-Dame de Ceignac. Peu à peu, un village se forma autour de ce sanctuaire ; puis une paroisse y fut érigée ; et, la chapelle primitive se trouvant insuffisante, on bâtit à côté une plus grande église, sous le vocable de Sainte-Madeleine. Plus tard, le temps ayant ruiné ces deux églises, on les remplaça par une nouvelle, sous l’invocation de la Sainte Vierge ; c’est l’église actuelle.

D’anciens documents du diocèse de Mende représentent saint Sévérien, premier évêque du Gévaudan, comme disciple de saint Martial ; de vieilles légendes assurent qu’il a dédié des autels à la Vierge Marie, au Puy-en-Velay, à Rodez, à Mende, à Clermont et à Rocamadour : en un mot, toutes les églises de l’Aquitaine le regardent comme leur apôtre et leur fondateur.

Martial s'éteignit à Limoges après vingt-huit ans d'épiscopat, vers l'an 74.

L’ancienne vie de saint Martial n’indique pas d’une manière précise l’année de son bienheureux trépas ; mais on lit dans la légende d’Aurélien, que l’an 40, après la Résurrection de Notre-Seigneur, qui était la soixante-quatorzième année du salut, saint Martial, après vingt-huit ans d’épiscopat, se trouvant à Limoges, y reçut l’heureuse nouvelle des approches de sa mort, qui devait le faire jouir de la récompense de ses travaux. Il le fit aussitôt savoir à ses disciples, et les ayant assemblés, il les exhorta à persévérer constamment dans la foi et dans la confession de la vérité qu’il leur avait enseignée, et leur donna sa bénédiction. Ensuite, ayant prié pour eux, et ayant imploré pour lui-même la miséricorde de Celui qu’il avait servi avec tant de fidélité, il remit son âme entre Ses mains, pour être couronnée de la gloire qui lui avait été préparée dès le temps de la création du monde.

On dit que, sur le point d’expirer, entendant éclater autour de lui les gémissements et les sanglots, il leva sa main défaillante, et dit à ses disciples : "Silence ! n’entendez-vous pas les beaux chants qui viennent du ciel ? Assurément le Seigneur vient, ainsi qu’il l’a promis". Et, en ce moment, le lieu où il était fut inondé comme par des flots de soleil, et on entendit une voix qui disait : "Âme bénie, sors de ton corps, viens jouir avec moi des douceurs d’une lumière immortelle !" Et lorsque l’âme de Martial montait au ciel au milieu de ces clartés, on entendit un chœur d’esprits bienheureux qui répétait ce verset d’un psaume : "Heureux celui que vous avez choisi et que vous avez appelé à vous : il habitera dans vos parvis éternels".

De nombreux miracles eurent lieu sur sa tombe. Grégoire de Tours en rapporte deux.

 

La grande châsse de Saint Martial (église Saint-Michel, à Limoges)

 

Son corps fut inhumé dans le lieu même où sainte Valérie avait reçu la sépulture, et où s’éleva plus tard la basilique de Saint-Pierre-du-Sépulcre, premier fondement de la célèbre abbaye de Saint-Martial.

Le premier miracle fut opéré sur une fille, dont les doigts, en punition de quelque péché, s’étaient tellement attachés à la paume de la main, qu’il lui était impossible de les redresser. Elle vint au sépulcre du glorieux Apôtre ; elle y veilla et pria avec beaucoup de ferveur, et, la nuit même du jour de sa fête, elle obtint la guérison de son infirmité. Le second miracle fut opéré sur un homme qui était devenu muet pour avoir fait un faux serment dans l’église ; il se rendit au tombeau du saint, et, ayant longtemps gémi dans son cœur, pour obtenir le pardon de sa faute, il sentit comme une main qui lui touchait la langue et le gosier et répandait une vertu secrète ; ce qui fut si efficace, qu’après qu’il eut fait faire par un prêtre, le signe de la Croix sur sa bouche, il commença à parler comme auparavant.

Un miracle bien plus célèbre, c’est celui de la guérison du mal des Ardents. En 994 une contagion, appelée la peste du feu, exerçait d’affreux ravages dans l’Aquitaine; grâce à la procession de ses reliques, elle prit fin immédiatement.

C’était un feu invisible et secret, qui dévorait les membres auxquels il était attaché, et les faisait tomber du corps. Cette putréfaction des corps vivants répandait dans les airs une odeur insupportable. Les pestiférés mouraient par milliers. Les évêques de l’Aquitaine s’assemblèrent à Limoges, afin d’obtenir de Dieu, par l’intercession de saint Martial, la cessation de ce fléau terrible. Arrivé l’un des premiers, l’archevêque Gombaud alla s’agenouiller devant le tombeau de l’apôtre vénéré, et là, éclatant en larmes et en sanglots, et étendant des mains suppliantes, il fit à haute voix cette éloquente prière, que l’histoire nous a conservée :

"Ô pasteur de l’Aquitaine, vous qui l’avez éclairée des lumières de la foi, levez-vous pour secourir votre peuple !…

Ne permettez pas que ces tortures infernales règnent auprès de votre corps sacré !

Ô Martial ! miroir des vertus, ô prince des pontifes, où est donc ce que nous lisons de vous, que vous avez été dans la Cène le ministre du Sauveur, quand il lavait les pieds à ses disciples ?…

Certainement la tradition de nos anciens pères nous a transmis que vous aviez reçu le don des langues avec les autres disciples … Montrez-vous donc le disciple de Celui qui est la source de la miséricorde ! Oui, j’en prends à mon tous ceux qui m’écoutent, si avant que je m’éloigne de cette ville, vous n’éteignez pas cette flamme dévorante dans le cœur de ceux qui sont ici, si je ne vous vois pas guérir cette multitude, je ne croirai plus rien des choses admirables qu’on dit de vous ! Jamais plus je ne reviendrai dans cette cité pour implorer votre patronage ! C’est en vain qu’on me dira que vous vous appelez le disciple du Seigneur ! C’est en vain qu’on me dira que Dieu vous a envoyé comme apôtre aux nations de l’Occident ! C’est en vain qu’on me dira que vous avez baptisé le peuple de Bordeaux, dont je suis l’évêque, je ne le croirai plus, si je n’obtiens pas la faveur que j’implore pour le salut de cette multitude affligée. Et votre bâton pastoral, que l’on conservait jusqu’à présent dans ma ville épiscopale comme un précieux trésor, cette relique sera vile à mes yeux si vous ne réjouissez pas mon cœur par la guérison de tous ces pauvres malades !"

Une prière faite avec tant de foi méritait d’être exaucée. En effet, la contagion cessa ses ravages, et une joie immense se répandit dans les cœurs.

Dès lors, depuis plus de mille ans maintenant, la châsse de saint Martial est sortie tous les sept ans pour les magnifiques "ostensions limousines", inscrites désormais au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité. (3)

Francine BAY, Au Matin de la France chrétienne, Les Premiers évangélisateurs de la Gaule, Transmettre, La Courneuve 2021, p. 63

Francine BAY, Au Matin de la France chrétienne, Les Premiers évangélisateurs de la Gaule, Transmettre, La Courneuve 2021, p. 63

En 1388, à l’occasion d’une ostension, soixante-treize miracles de saint Martial ont été recueillis, impliquant des personnes originaires du diocèse de Limoges, mais aussi de Tulle et de Périgueux. 

En 1519, les ostension limousines sont fixées à quelques semaines tous les sept ans. Tout au long du 16ème – 18ème siècle, le culte des saints et de saint Martial en particulier, se développe en Limousin comme en témoigne à la fois la statuaire et les nombreuses éditions de livres liturgiques comme le bréviaire de Limoges de Mgr Louis-Charles du Plessis d'Argentré qui publie des leçons hagiographiques (vies de saints) de très grande qualité historique et liturgique.

La tourmente révolutionnaire n’épargne pas les reliques de saint Martial, la chasse est rétablie au lendemain de la révolution. Les ostensions seront soumises aux difficultés politiques du 19ème siècle. Interdites en 1880 à Limoges, il faut attendre 1960 pour qu’elles puissent se dérouler de nouveau sur la voie publique.(4)

Tous les sept ans, c'est à la Grande Confrérie de Saint Martial qu'il appartient d'organiser les Ostensions à Limoges, c'est aussi elle qui a le privilège d'en arborer le drapeau qui sera fixé au clocher de l'église Saint-Michel des Lions pendant leur durée. Gardienne des Reliques du Saint, elle en perpétue la mémoire à travers les temps.

Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont mort en 488, écrit que la cité des Limousins reçut saint Martial comme évêque. 


Dans les années 1960, des fouilles furent effectuées à Limoges sous la "Place de la République", sur l'emplacement de l'ancienne abbaye Saint-Martial, le tombeau de saint Martial fut découvert ainsi qu'une mosaïque du Haut-Empire témoignant de l'importance du personnage inhumé.

 

La découverte récente des anciens actes de saint Martial est venue démontrer que la tradition immémoriale du Limousin, écrite avant Grégoire de Tours, était que saint Martial avait reçu, du temps de saint Pierre, sa mission apostolique.

 

Il y a deux siècles, on rejeta comme apocryphe la légende composée sous le nom d’Aurélien, successeur de saint Martial dans l’épiscopat, l’un des deux prêtres des idoles qui moururent d’un coup de foudre et qu’il avait rendus à la vie.

 

En rejetant cette légende, on ne se contenta pas de contester au saint évêque le titre d’apôtre, comme on avait fait dans le XIe siècle, mais on combattit encore l’antiquité de sa mission et sa qualité de disciple de Jésus-Christ. Mais quoique cet écrit ne soit pas d’Aurélien, disciple et successeur de saint Martial, comme le montrent certaines manières de parler qui sont beaucoup plus récentes, cela ne doit point préjudicier à la vérité de l’histoire du premier évêque de Limoges. Cet écrit est au moins un recueil des anciennes traditions du pays sur saint Martial : car la biographie d’un saint que tout un pays connaît est nécessairement conforme à ce que la tradition locale dit de ce saint. Les discussions et les définitions des divers conciles qui ont recherché les titres de l’apostolat de saint Martial, la déclaration de deux souverains pontifes, Jean XIX et Clément VI, les témoignages de tant de Martyrologes, de Rituels et de Litanies qu’on lisait publiquement dans l’Église, il y a plus de huit cents ans, nous doivent suffire pour croire indubitablement que saint Martial est un des disciples de Notre-Seigneur, et qu’il est venu dans les Gaules envoyé par saint Pierre.

Statue de saint Martial, église de Naillat.

Statue de saint Martial, église de Naillat.

Arnaud Bouan du Chef du Bos défend la véritable histoire de saint Martial: Apôtre des Gaules au Ier siècle. Il annonce sur Gloria Tv la parution le 9 décembre 2024, en la fête de sainte Valérie, "si Dieu le veut", de St Martial, Apôtre des Gaules, une synthèse de sa vie, en prenant en compte tous les historiens de saint Martial, les traditions des églises fondées par lui, la science archéologique, la toponymie, les reliques etc... "ce sont des centaines voire des milliers d'indices convergents qui tous crient la vérité éclatante, malgré les injures du temps, les révolutions, et au milieu d'une génération qui voudrait faire table rase du passé."

 

Une série de vidéos tournées cet été accompagnera la parution du livre, jusqu'à Noël, depuis Toulx Sainte Croix et Ahun dans la Creuse, où saint Martial commença son apostolat en Aquitaine, Limoges, Cahors, Rocamadour, Bordeaux, Soulac, Mortagne etc... que de traces de son passage!

 

Sur son site internet tresorsdenosperes.fr l'auteur écrit : 

 

"Hélas, force est de constater que nos saintes traditions sont reléguées au rang des belles légendes, certes crues par quelques fidèles, mais méprisées par les "savants" de notre temps.

 

"Pour avoir assisté aux ostensions de Limoges en 2023, je puis témoigner que cette version légendaire des faits est publiquement présentée aux pèlerins. Pourtant, toute la liturgie, cantiques, vitraux, tableaux et autres représentations prêchent le contraire : la vérité de l’Histoire par la Foi de nos Pères."

 

"Nous ne trouvons pas un des anciens évêchés de Gaule, qui n’ait eu quelque disciple de Jésus-Christ ou des Apôtres pour fondateur.  (Taraud, Traité de l’état des Gaules)

 

"Ce sont plus de quarante apôtres qu’il nous faut retrouver !

"Après saint Drennalus du Yaudet (Disciple de saint Joseph d’Arimathie, qui évangélisa Morlaix et planta le premier siège épiscopal armoricain à Notre-Dame du Yaudet, en l’an 70) et saint Clair de Nantes (Converti et sacré par saint Pierre, envoyé à Nantes par son successeur saint Lin en l’an 69), les premiers apôtres de la Bretagne, il faudra retrouver le grand saint Denys l’Aréopagite (Converti et sacré par saint Paul, témoin de l’Assomption, et envoyé dans les Gaules par saint Clément pour achever l’œuvre de la conquête des Gaules), premier évêque de Paris. Et tout à l’avenant… C’est par eux que nous sommes catholique et Français.

 

"Nous savions que notre histoire de France était née dans le baptistère de Reims le 25 décembre 496 ; mais il faut aujourd’hui affirmer qu’elle fut conçue surnaturellement, lorsque le germe de la foi fut apporté de Judée … à nous de les connaître, de les aimer et de les honorer comme il se doit, pour que revive la foi de nos Pères dans tous les cœurs, pour le réveil de l’Église et la résurrection de la France !"

Saint Martial, Remise du bâton de saint Pierre (détail) à saint Martial. Voûtain est de la chapelle de saint Martial (Palais des papes, Avignon)

Saint Martial, Remise du bâton de saint Pierre (détail) à saint Martial. Voûtain est de la chapelle de saint Martial (Palais des papes, Avignon)

Sources:

 

(1) https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1412/Saint-Martial-de-Limoges.html

(2) Les Petits Bollandistes; Vies des saints tome 7 p. 516 à 527 http://leblogdumesnil.unblog.fr/2020/06/30/2020-83-de-saint-martial-apotre-premier-eveque-de-limoges/

(3) Francine BAY, Au Matin de la France chrétienne, Les Premiers évangélisateurs de la Gaule, Transmettre, La Courneuve 2021, p. 14; 59-63

(4) https://www.correze.catholique.fr/diocese/histoire-du-diocese/saint-martial

 

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T
<br /> <br /> Il fit partie des sept missionnaires envoyés à l'époque de Dèce, par le Pape Fabien, pour évangéliser les Gaules: Denis de Paris, Gatien de Tours, Martial de Limoges, Austremoine de Clermont,<br /> Trophimes d'Arles, Paul de Narbonnes et un dernier que j'ai oublié.<br /> <br /> <br /> <br />
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