"Dis-nous, Marie-Madeleine, qu'as-tu vu en chemin ?" "J'ai vu le sépulcre du Christ vivant, j'ai vu la gloire du Ressuscité. J'ai vu les anges ses témoins, le suaire et les vêtements. Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! Il vous précédera en Galilée."
Patronne des convertis, des pécheurs repentants, de la tentation sexuelle et des femmes, Marie Madeleine, soeur de Marthe et de Lazare, était d'une famille distinguée de Béthanie.
Après la mort de ses parents, Marie avait reçu en héritage le château de Magdala, en Galilée, d'où lui vint le surnom de Madeleine, et elle y vivait dans le luxe et les plaisirs au point qu'elle devint le scandale de toute la Galilée, et qu'on ne la connut bientôt que sous le nom de la Pécheresse.
En punition de ses débordements, elle fut possédée du démon jusqu'au jour où le Sauveur, lui remettant ses péchés, la délivra de la domination de Satan.
Dieu avait fait naître en ce coeur coupable le désir de voir Jésus; ce désir devait être son salut, car le Sauveur voulait donner en Madeleine un exemple frappant de Sa miséricorde infinie en même temps que de la plus parfaite pénitence. C'est elle qui, ayant un jour suivi le Seigneur chez Simon le Pharisien, versa sur les pieds de Jésus un vase de parfum précieux, les arrosa de ses larmes et les essuya avec ses cheveux, et qui entendit ensuite cette parole:
"Beaucoup de péchés lui sont pardonnés, parce qu'elle a beaucoup aimé." (1)
Nous la rencontrons, depuis lors, très souvent dans l'Évangile; elle contemple Jésus et L'écoute, dans la maison de Béthanie, pendant que sa soeur Marthe s'occupe seule du service de la maison: "Marie, dit le Sauveur, a choisi la meilleure part."
Une autre fois, dans les derniers jours de sa vie, Jésus voit Madeleine répandre un parfum délicieux sur cette tête divine qui bientôt sera couronnée d'épines.
Elle accompagne le Sauveur au sommet du Calvaire, assiste à Sa mort et à Sa sépulture, et bientôt reçoit l'une des premières visites du Christ ressuscité: "Marie!", s'écrie le Sauveur. Et Marie, reconnaissant Jésus, Lui répond dans une effusion d'amour: "O mon Maître!" (Jn 20:16). (1) Marie-Madeleine avait connu les ténèbres du péché, elle s'était égarée dans un amour passionnel et sensible, alors que, comme beaucoup sans le savoir, elle recherchait le véritable amour. Et elle rencontra Jésus, celui qui pouvait, à lui seul, combler son coeur. Elle se jeta à ses pieds jusqu'à ce que Sa miséricorde la délivre du mal et la relève. Elle l'a suivi sur les chemins de Galilée. C'est l'amour qui la rend fidèle et lui donne la force d'être au pied de la Croix. C'est encore lui qui la fait courir au tombeau dès le lever du jour de Pâques. Elle qui avait connu de si profondes ténèbres, celles du péché qui conduit à la mort, elle découvre, la première, les lueurs du jour de Pâques qui ne finira jamais. La foi de l'Église en la résurrection du Christ se manifeste merveilleusement dans l'obéissance de son amour.
Fondée sur la tradition écrite et la tradition orale de l'Église, la séquence de la liturgie catholique de Pâques, petit chant ou poème récité avant la lecture de l'Évangile qui condense ou résume l'Évangile, indique ainsi : "Dis-nous, Marie-Madeleine, qu'as-tu vu en chemin ?" "J'ai vu le sépulcre du Christ vivant, j'ai vu la gloire du Ressuscité. J'ai vu les anges ses témoins, le suaire et les vêtements. Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! Il vous précédera en Galilée".(2) [Mt 28:1-10; Mc, 16:1-10; Lc 24:1-10, Jn 20:1-18]
Peu après, les Juifs endurcis, fatigués de ses exhortations et de celles de Marthe et de Lazare, les exposèrent sur la mer par une tempête, dans une pauvre barque sans rames ni voiles. La nacelle voguait à la garde de Dieu, et vint aborder, après quelques jours, au rivage de Marseille. Les pieux disciples du Christ firent là de nombreuses conquêtes.
''Qui sont ces premiers missionnaires qui ont foulé le sol de notre pays'' ?, demande Francine BAY dans ''Au Matin de la France chrétienne, Les Premiers évangélisateurs de la Gaule'' (Transmettre, La Courneuve 2021, p. 14)
''D'abord la barque qui partit de l'Orient, vers l'an 42, avec à son bord Lazare et ses sœurs Marthe et Marie-Madeleine, Maximin, qui était sans doute l'intendant de Béthanie, et Sidoine, l'aveugle-né guéri par Jésus. Il y avait aussi Marthe-Jacobé et Marie-Salomé, cousines déjà âgées de la Vierge Marie. La barque accosta en Provence, qui fut la première région de la Gaule touchée par la lumière de l'Évangile. Vers la même époque, sept missionnaires furent envoyés vers notre pays par Saint Pierre : Trophime, Martial, Austremoine, Paul-Serge, Saturnin, Gatien et Valère. D'autres encore, compagnons de Saint Paul pendant ses voyages, seront dirigés par lui vers telle, ou telle ville. Plus tard, ce sera au tour de Saint Denis, escorté de quelques compagnons. Après le départ de ces groupes, le mouvement amorcé s'amplifie et de nouveaux missionnaires se mettent encore en route; parmi eux : Crescent, Bénigne, Savinien, Sixte, Clément, Front, Eutrope, Pothin et Irénée, ... - ces grands oubliés qui, dès les deux premiers siècles, et au risque de leur vie - car la plupart sont morts martyrs - ont foulé au sol notre pays pour lui apporter la Bonne nouvelle. La plupart d'entre eux faisaient probablement partie des 72 disciples qui avaient été désignés par Jésus et qui le suivaient. (Luc 10,1)"
Quant à Madeleine, elle s'enfonça dans les montagnes sauvages et solitaires et fut transportée par les anges dans une grotte appelée depuis la Sainte-Baume, où elle mena une vie plus angélique qu'humaine, favorisée des grâces les plus merveilleuses, ne vivant que de la Sainte Communion, soupirant et versant des larmes de pénitence et d'amour.
Dans la tradition chrétienne médiévale, après avoir débarqué aux Saintes-Maries-de-la-Mer, Sainte Marie-Madeleine aurait occupé pendant trente ans une grotte du massif de la Sainte-Baume (départements des Bouches-du-Rhône et du Var), pendant qu'elle évangéliseait la Provence, de nombreuses années dans le dénuement et l'abandon le plus total, on dit qu'un ange venait lui apporter à manger. A sa mort, elle aurait été ensevelie dans la crypte de la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. Une église y a été élevée et les reliques de Sainte Marie Madeleine y sont conservées, ainsi que dans la basilique de Saint-Maximin.
La basilique est mondialement connue pour son orgue, magnifique témoin de l'école française, ayant conservé l'intégralité de ses 2960 tuyaux d'origine. En juillet 1971 André Stricker (1931-2003) y donne un récital "Des fils de Bach à Beethoven" d'où est extrait ce choral de Buxtehude: "Wie schön leuchtet der Morgenstern", d'aprés l'hymne de 1599 de Philipp Nicolai dont Bach tirera sa cantate du même nom.
À propos de Sainte Marie-Madeleine, Grégoire de Nysse explique que "puisque c'est par une femme qu'a été causée la séparation d'avec Dieu par la désobéissance, il convient qu'une femme soit aussi le premier témoin de la Résurrection, afin que la ruine résultant de la désobéissance soit redressée par la foi en la Résurrection". (3)
Un décret publié le 10 juin 2016 par la Congrégation du culte divin a élevé la mémoire de Marie de Magdala le 22 juillet au rang de fête dans le calendrier liturgique. Lorsque Jésus lui dit : "Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père", c’est à toute l’Église que cette invitation s’adresse, pour qu’elle entre dans une expérience de foi capable de dépasser toute appropriation matérialiste et toute compréhension humaine du mystère divin. Ces mots ont une portée ecclésiale et constituent une leçon pour les disciples de Jésus afin qu’ils ne cherchent pas les certitudes humaines ou les titres mondains, mais la foi dans le Christ vivant et ressuscité. Voilà pourquoi la célébration liturgique de cette femme a désormais le même caractère festif réservé à la célébration des apôtres dans le calendrier romain afin qu’elle soit un modèle pour toute femme dans l’Église.
Peu après, les Juifs endurcis, fatigués de ses exhortations et de celles de Marthe et de Lazare, les exposèrent sur la mer par une tempête, dans une pauvre barque sans rames ni voiles. La nacelle voguait à la garde de Dieu, et vint aborder, après quelques jours, au rivage de Marseille. Les pieux disciples du Christ firent là de nombreuses conquêtes.
Quant à Madeleine, elle s'enfonça dans les montagnes sauvages et solitaires et fut transportée par les anges dans une grotte appelée depuis la Sainte-Baume, où elle mena une vie plus angélique qu'humaine, favorisée des grâces les plus merveilleuses, ne vivant que de la Sainte Communion, soupirant et versant des larmes de pénitence et d'amour.
Dans la tradition chrétienne médiévale, après avoir débarqué aux Saintes-Maries-de-la-Mer, Sainte Marie-Madeleine aurait occupé pendant trente ans une grotte du massif de la Sainte-Baume (départements des Bouches-du-Rhône et du Var), pendant qu'elle évangéliseait la Provence, de nombreuses années dans le dénuement et l'abandon le plus total, on dit qu'un ange venait lui apporter à manger. A sa mort, elle aurait été ensevelie dans la crypte de la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. Une église y a été élevée et les reliques de Sainte Marie Madeleine y sont conservées, ainsi que dans la basilique de Saint-Maximin.
La basilique est mondialement connue pour son orgue, magnifique témoin de l'école française, ayant conservé l'intégralité de ses 2960 tuyaux d'origine. En juillet 1971 André Stricker (1931-2003) y donne un récital "Des fils de Bach à Beethoven" d'où est extrait ce choral de Buxtehude: "Wie schön leuchtet der Morgenstern", d'aprés l'hymne de 1599 de Philipp Nicolai dont Bach tirera sa cantate du même nom.
À propos de Sainte Marie-Madeleine, Grégoire de Nysse explique que "puisque c'est par une femme qu'a été causée la séparation d'avec Dieu par la désobéissance, il convient qu'une femme soit aussi le premier témoin de la Résurrection, afin que la ruine résultant de la désobéissance soit redressée par la foi en la Résurrection". (3)
Un décret publié le 10 juin 2016 par la Congrégation du culte divin a élevé la mémoire de Marie de Magdala le 22 juillet au rang de fête dans le calendrier liturgique. Lorsque Jésus lui dit : "Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père", c’est à toute l’Église que cette invitation s’adresse, pour qu’elle entre dans une expérience de foi capable de dépasser toute appropriation matérialiste et toute compréhension humaine du mystère divin. Ces mots ont une portée ecclésiale et constituent une leçon pour les disciples de Jésus afin qu’ils ne cherchent pas les certitudes humaines ou les titres mondains, mais la foi dans le Christ vivant et ressuscité. Voilà pourquoi la célébration liturgique de cette femme a désormais le même caractère festif réservé à la célébration des apôtres dans le calendrier romain afin qu’elle soit un modèle pour toute femme dans l’Église.
Le matin de la résurrection, par Edward Burne-Jones (1833-1899). Guidée par deux anges, Marie-Madeleine aperçoit le Christ ressuscité.
Sources: (1) Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950; (2) Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 378 (3) Missel du dimanche 2018, ibid., p. 341 ; Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 126.