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13 octobre 2025 1 13 /10 /octobre /2025 06:15

Quelqu'un a demandé : "Pourquoi vous appelez-vous Père alors que Jésus a dit de ne pas le faire dans Matthieu 23 ?" Cette question n'est pas nouvelle. Elle est posée depuis les premiers siècles de l'Église. Et l'Église a toujours eu une réponse claire.

 

Jésus dit dans Matthieu 23:8-10 : "Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ."

 

Dans ce passage, "Rabbi" signifie "maître". Jésus n'interdit pas ces mots. Il met en garde contre l'orgueil spirituel, contre le fait d'aimer les titres et l'autorité plus que Dieu lui-même.

 

Si cela devait être considéré comme une interdiction stricte, personne ne pourrait appeler son père "père", personne ne pourrait appeler son professeur "professeur". Pourtant, les Écritures utilisent ces mots librement et avec respect ailleurs. Les apôtres l'avaient compris. Ils savaient que l'autorité appartient à Dieu seul, et que toute paternité ou tout enseignement dans l'Église doit renvoyer à Lui.

 

Paul écrit : "Car, dans le Christ, vous pourriez avoir dix mille guides, vous n’avez pas plusieurs pères : par l’annonce de l’Évangile, c’est moi qui vous ai donné la vie" (1 Co 4, 15).

 

 

Il s'agit là de paternité spirituelle, et non d'orgueil. Il appelle Timothée "mon fils dans la foi" (1 Tim. 1:2). Les premiers chrétiens considéraient l'Église comme une famille spirituelle, avec des pères et des mères dans la foi qui aidaient à former les nouveaux croyants.

 

L'Ancien Testament le montre également. Élisée s'écria vers Élie : "Mon père !... Mon père !... Char d’Israël" (2 Rois 2:12). Ce langage exprime la révérence et l'amour, et non la rivalité avec Dieu.

 

Dès les premiers siècles, les chrétiens appelaient leurs aînés "père". Saint Ignace d'Antioche, l'un des premiers évêques, utilisait ce terme aussi naturellement qu'il respirait. Il faisait partie intégrante de la vie de l'Église depuis ses débuts.

 

Saint Jean Chrysostome a averti que le titre de père n'est pas un honneur à revendiquer, mais une responsabilité à assumer. Enseigner, guider, aimer, prier pour les âmes confiées à ses soins.

 

Cette pratique n'est pas propre à Rome. Les Églises orthodoxe, copte, syriaque, vieille-catholique et autres Églises apostoliques utilisent toutes ce langage, qui appartient au patrimoine commun de la foi apostolique.

 

Éphésiens 3:14-15 dit : "C’est pourquoi je tombe à genoux devant le Père, de qui toute paternité au ciel et sur la terre tient son nom." Toute paternité découle de Lui.

 

Ainsi, lorsque l'Église utilise le mot "père", il ne s'agit pas de revendiquer un pouvoir. Il s'agit de pointer au-delà du prêtre vers le véritable Père qui est aux cieux, dont toute paternité spirituelle est empruntée. Interpréter Matthieu 23 comme une interdiction contredirait les paroles des apôtres eux-mêmes et la manière dont vivait l'Église primitive. Jésus mettait en garde contre l'orgueil, et non contre les paroles qui expriment l'amour et la sollicitude spirituelle.

 

Lorsque les chrétiens appellent un prêtre "père", ils ne créent pas un rival à Dieu. Ils utilisent le langage de l'Église primitive, un langage de famille, de révérence et de responsabilité qui ramène toujours à Lui.

 

Père Chris Vorderbruggen

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