Joseph "fils de David" (Mt 1,20) descendait en droite ligne des plus grands rois de Juda, et des plus illustres d'entre les anciens patriarches; mais il tirait sa principale gloire de ses vertus, surtout de son humilité et des fonctions sublimes qu'il eut à remplir auprès du Sauveur du monde et auprès de la sainte Vierge Marie, son auguste Mère. Saint Jérôme assure que saint Joseph a toujours été vierge. Le Ciel avait présidé à un mariage qui entrait dans l'accomplissement de ses desseins. Marie, en devenant mère miraculeusement, n'avait plus rien à craindre de la calomnie pour son honneur. Elle trouvait de plus dans Joseph un aide qui partageait avec elle le soin de pourvoir à la subsistance de son fils, un compagnon qui l'assistait dans ses voyages, un consolateur qui lui adoucissait le sentiment de ses peines. Quelle ne dut pas être la pureté et la sainteté de celui que le ciel avait choisi pour être le gardien de la plus pure et et de la plus sainte des vierges ! L'Evangile fait son éloge en disant que c'était un homme juste, c'est-à-dire éminemment saint, orné de toutes les vertus. (1)
Un ange apparut en songe à Joseph pour lui annoncer le grand mystère qui venait de s'accomplir en Marie, son épouse: par l'opération du Saint-Esprit, le Verbe s'est incarné dans le sein de cette Vierge des vierges. C'est le Messie annoncé par les Patriarches, c'est Jésus qui racheta le monde de l'esclavage du péché.

L'ange apparut de nouveau à Joseph en songe et lui dit : "Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr." (Mt 2:13)
Hérode envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans à Bethléem et dans toute la région.
L'ange du Seigneur apparut de nouveau à Joseph et lui dit: "Prends l'Enfant et sa mère et retourne dans la terre d'Israël. Ceux qui cherchaient à faire périr l'Enfant sont morts". (Mt 2:22-23) Il revit Nazareth, retrouva sa sainte maison, y amena l'Enfant Jésus, et y demeura avec lui dans la paix.
La présence de Jésus dans l'atelier de Nazareth enseigna à saint Joseph le prix des heures pénibles, et le dur labeur accepté comme une réparation pour le mépris de l'homme des lois de Dieu, a acquis grâce au Christ, une valeur rédemptrice. Artisan avec Dieu créateur, frère de travail de Jésus-Ouvrier, associé avec Lui au rachat du monde, saint Joseph n'attirera jamais trop les regards et la prière de notre siècle.
C'est pourquoi l'Église, s'inspirant de la Tradition qui baptisa autrefois quantité de fêtes païennes pour les doter d'un contenu chrétien tout nouveau plaça la fête civile du travail sous le puissant patronage de saint Joseph. Ouvrier toute sa vie, qui mieux que lui rendit grâces à Dieu le Père en son labeur de chaque jour ? C'est ce modeste artisan que Dieu choisit pour veiller sur l'enfance du Verbe incarné venu sauver le monde par l'humilité de la croix. (2)
On peut raconter le mystère de l'Annonciation, celui de la Nativité du Sauveur, les premières humiliations du Dieu fait Homme? Ses trente ans de vie cachée et tous ce qu'ils contiennent de lumières pour ceux qui les méditent, sans faire apparaître Joseph. Il est comme l'ombre de Jésus, le voile de la virginité de Marie, il est inséparable de cette "Trinité de la terre", visible image de la Trinité du Ciel. Tous les saints reconnaissent Joseph pour le premier d'entre eux, pour le plus semblable, pour le plus uni au Coeur de Jésus, après Marie. (3)
Au XIII° siècle déjà, le roi de Castille, Alphonse X le Sage, avait déjà associé dans un de ses chants la beauté de Marie et celle du mois de mai ; au siècle suivant, le bienheureux dominicain Henri Suso avait, durant l'époque des fleurs, l'habitude de tresser des couronnes pour les offrir, au premier jour de mai, à la Vierge.
En 1549, un bénédictin, Seidl, avait publié un livre intitulé "Le mois de mai spirituel", alors que saint Philippe Néri exhortait déjà les jeunes gens à manifester un culte particulier à Marie pendant le moi de mai où il réunissait les enfants autour de l'autel de la Sainte Vierge pour lui offrir, avec les fleurs du printemps.
Un peu plus tard, les jésuites recommandaient que, la veille du premier mai, dans chaque appartement, on dressât un autel à Marie, orné de fleurs et de lumières, devant quoi, chaque jour du mois, la famille se réunirait pour réciter quelques prières en l'honneur de la Sainte-Vierge avant de tirer au sort un billet qui indiquerait la vertu à pratiquer le lendemain.
Cette dévotion mariale s'est perpétuée de part le monde jusqu'à aujourd'hui. (4)
La fête de saint Joseph, travailleur, a été fixée au 1er mai par le pape Pie XII en 1955.
Le monde du travail prend une conscience grandissante de son importance et c'est le rôle de l'Église de lui enseigner toute sa dignité. Cette fête de saint Joseph est une triple fête patronale : fête de l'Église, fête de la famille et du foyer, fête du travail.
PRATIQUE. Exercez-vous, à l'exemple de saint Joseph, à vivre d'une vie intérieure.
Sources: (1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 78 ; (2); (3), La Dévotion à Saint-Joseph, Mois de Saint Joseph, consécration et prières, Parvis, Hauteville 2004, p. 25-26, 28; (4)