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Christ Roi

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3 novembre 2024 7 03 /11 /novembre /2024 01:00
Saint Martin de Porrès (1579-1639), Patron de toutes les oeuvres sociales du Pérou

Saint patron des métis, des Noirs, de la justice sociale, de l'anti-racisme, des coiffeurs, des employés d'hôtel et de de toutes les œuvres sociales du Pérou, Martin de Porrès est fêté le 3 novembre. 

 

Fils de Juan de Porrès, chevalier espagnol de l’ordre d’Alcantara, et d’Anna Velasquez, esclave noire affranchie, Martin, naît le 9 décembre 1579 à Lima (Pérou) très noir de peau; il n'est d’abord pas reconnu par son père, pas plus que par Juanita, sa sœur, plus blanche de deux ans plus jeune.

 

En 1500, la conquête espagnole du Nouveau Monde voit dès 1510, douze dominicains espagnols débarquer : l’un d’eux, Antonio de Montesino, prend la défense des Amérindiens, allant jusqu’à retourner en Espagne obtenir du Roi, dès 1514, la promulgation des lois de Burgos garantissant leurs droits. Bartoloméo de las Casas, prêtre diocésain devenu dominicain puis Evêque, sera à l’origine de nouvelles lois pour leur défense en 1542, tandis que Lima avait été fondée près de la mer par Pizarro le jour de l’Epiphanie 1535. En 1552, les Dominicains y fondent l’université Saint Marc. Le premier Evêque de Lima, Vicente de Valverde était dominicain ; Rose de Lima, tertiaire dominicaine qui sera la première sainte canonisée du nouveau Monde, y a été baptisée en 1586.

 

Petit, Martin manifeste une grande charité envers les pauvres et une prière assidue. Le citron qu’il a planté dans la cour produit toujours des fruits abondants. Juan de Porrès vint de Guayaquil (Equateur) chercher ses deux enfants pour assurer leur éducation. Mais étant nommé à Panama, il confia Juana, six ans, à son frère Jaime de Mirana, et ramena à sa mère à Lima Martin, huit ans, après l’avoir fait confirmer, avec une somme conséquente pour prendre en charge leur subsistance.

 

À l’âge de 12 ans, Martin devient apprenti-barbier chez Marcel de Rivero, coiffeur-chirurgien-rebouteux. L’apprentissage est rapide, au point de remplacer son maître lors de ses absences, mais refusant l’argent des pauvres. Sa prière nocturne, à genoux les bras en croix devant le Crucifix, est bientôt découverte : "J’ai soif !" (Jn 19, 28). "Le Christ s’est fait obéissant jusqu’à la mort sur une Croix" (Ph 2, 6) ; "Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi" (Ga 2, 20).

 

A 15 – 16 ans, il se présente au couvent dominicain du Saint-Rosaire pour y prendre l’habit de donado, familier ou aide de ménage, d’où son balai, intérieur aux frères convers. Dans cet immense couvent aux cinq cloîtres, abritant environ deux-cents frères et pères Dominicains, il s’acquitte du rôle d’infirmier et sa réputation de thaumaturge se répand très vite dans toute la ville.

 

Martin travaille beaucoup. Il a une profonde piété : il se lève avant le jour pour s'arrêter à l'église afin de servir la Messe, et après son travail, il s'enferme dans sa chambre pour prier, les yeux fixés sur le crucifix, et lire des ouvrages pieux.

 

Il est infatigable à la tâche durant le jour où il balaye les couloirs et nettoie les latrines (d’où le balai qui est son attribut hagiographique), gère les draps et les habits des pères et des frères, gère des plantations, assure la cuisine et nourrit non seulement les bêtes mais bientôt les pauvres de la ville jusqu’à deux cents par jour; il bâtit l’orphelinat de Sainte-Croix !

 

Ses journées dépassent seize heures, qu’il vit dans une humble obéissance à ses supérieurs, sauf quand il lui semble préférable d’obéir d’abord aux préceptes évangéliques quant il s’agit de la charité.

 

En dehors de son service auprès des malades, Martin prie beaucoup, passant de longues heures devant le Saint Sacrement, s'arrêtant pour de courtes et profondes oraisons devant toutes les images pieuses du monastère, consacrant une grande partie de ses heures de repos à la vénération de la Vierge, ne manquant jamais de sonner lui-même l'Angélus.

 

Il effectue de longues pénitences, priant pour les âmes du Purgatoire, se faisant fouetter de verges par les autres moines en signe d'humilité. Il portait le Cilice et jeûnait souvent. 

 

Quand on remarque sa sainteté parce qu’il a encore guéri un malade, il répond invariablement : "Ainsi se moque-t-on d’un pauvre mulâtre !"

 

Les animaux sont immédiatement ses amis : il calme un groupe de taureaux fous qui viennent frotter leurs naseaux contre son habit de convers, il guérit des chiens éventrés en les recousant, nourrit à heure fixe les souris qui envahissaient le couvent à condition qu’elles libèrent les lieux et aillent au rendez-vous au fond du jardin, et va jusqu’à ressusciter un vieux chien ficèle à qui son maître avait fait écraser la tête ! Au chien qui mange sa gamelle, il ordonne d’accepter qu’un chat partage la pitance, puis une souris se joint à eux impunément (la scène fait désormais partie de l’iconographie traditionnelle de saint Martin).

 

Durant la nuit, il se flagelle à trois reprises, se repose quelques heures sur un brancard dans l’infirmerie et va passer de longs moments dans l’église devant le Saint-Sacrement ou trouve refuge lors de ses extases dans un petit réduit sous la chaire.

 

Les miracles se multiplient, au point qu’un ouvrage sur saint Martin de Porrès est intitulé : "Arrête de faire des miracles !" Il prophétise pour réconforter : "Non , ce n’est pas de cette maladie que tu mourras" (le mourant se rétablit au bénéfice de l’improbable mission que Martin lui avait dit qu’il accomplirait) ou pour rassurer : "Le tremblement de terre n’atteindra jamais cette chapelle" (encore debout aujourd’hui) ; Il traverse des portes et des murs pour aller soigner des malades au Noviciat fermé à clef ; Il a des dons de bilocations pour rester dans l’obéissance à ses supérieurs sans manquer ailleurs à la charité (ou même a des missions… au Japon !) ; Il multiplie la nourriture (comment faisait-il pour nourrir une centaine de pauvres venus quémander quotidiennement à la porte du couvent ?) ; Il a des dons de lévitations fréquentes devant le crucifix de la chapelle ; a la connaissance des coeurs ; des aroles de science divine sur des questions théologiques difficiles alors qu’il n’avait pas fait d’étude !

 

Mais toujours avec les yeux baissés et un doux sourire aux lèvres qui lui font pardonner par les autres le bien qu’il leur fait.

 

Après neuf ans, son supérieur l’oblige à faire profession religieuse solennelle comme frère convers, mais cela ne change rien à son silence et à sa fidélité d’humble serviteur de tous, avec une attention spéciale pour les noirs souvent méprisés à l’époque dans le Nouveau Monde et pour les esclaves. Il aime à prier Marie dans la chapelle de la Reine du Très-Saint-Rosaire et le Christ présent au tabernacle.

 

Un témoignage dira de lui que Martin "obéissait et révérait les prélats tant religieux que diocésains, ainsi que tous ceux qui étaient investis d'une dignité ecclésiastique ou civile, comme s'il vénérait en eux Dieu, Son Autorité et Sa Puissance déléguées" tandis qu'un de ses frères observera qu'il "accomplissait son vœu d'obéissance avec une volonté prompte, joyeuse, et virile."

 

Martin avait l'habitude, à la fin du repas, de passer de table en table pour récupérer tout ce qui avait pu être laissé et de sortir immédiatement le distribuer aux pauvres qui l'attendaient. Sa confiance en la Providence était telle qu'il avait coutume de dire : "Puisse Dieu, en son infinie miséricorde, multiplier cette nourriture", et les pauvres ne manquaient jamais d'être tous servis !

 

En 1639, durant sa soixantième année, contrairement à son habitude, il se présenta durant quinze jours avec un bel habit tout neuf : à ceux qui le lui faisait remarquer, il déclara que cela lui servirait bientôt…

 

Puis il le rangea dans sa cellule jusqu’au jour où, pris d’atroces douleurs, il dut s’aliter. Toute la communauté défila auprès de son grabat et il leur déclara que c’était sa dernière maladie : "Ne pleurez pas : il es possible que je sois plus utile là-haut qu’ici".

 

Objet d’assauts diaboliques le corps de Martin dégageait pourtant un parfum extraordinaire évoqué ensuite par tous les témoins.

 

À 21h le 3 novembre 1639, alors qu’il serait son crucifix sur son coeur, Martin quitta ce monde au milieu de la prière de ses frères dominicains. La rigidité cadavérique avait déjà saisi le mort quand le P. Cypriano de Medina demanda à Martin qu’il veuille bien rendre son corps flexible et le visage reprit son expression naturelle. Le défilé qui commença fut suscité par la rumeur qui traversa Lima, et tous les visiteurs admis voulaient un morceau de son vieux vêtement, au point qu’il fallut revêtir finalement le corps de Martin du bel habit neuf qu’il avait soigneusement rangé.

 

Les plus hautes autorités ecclésiastiques et civiles de Lima procédèrent à l’inhumation. Les guérisons miraculeuses se succédèrent à rythme soutenu, au point qu’on procéda rapidement aux enquêtes en vue d’une béatification en sollicitant les nombreux témoignages — plus de soixante six — de ceux qui avaient vécu avec Martin ou bénéficié de ses miracles.

 

Le Roi d’Espagne lui-même intervint auprès du Pape pour que Martin soit élevé à la gloire des autels, mais l’acheminement des documents de Rome à Lima et de Lima à Rome et les aléas correspondant à l’humilité de Martin firent durer trois siècles la procédure qui aboutit à sa béatification comme "patron de toutes les oeuvres sociales du Pérou" par Pie XII le 10 juin 1945 et à sa canonisation le 7 mai 1962 par Jean XXIII qui fixa sa fête liturgique au 3 novembre.

 

Citations: 

Considère toujours les autres comme plus saints et plus dignes que toi, et efforce-toi en même temps d'être aussi saint que tu peux l'être.

Saint Martin de Porrès

Dans son homélie de canonisation, Jean XXIII déclare :

 

"Saint Martin, toujours obéissant et inspiré par son divin Maître, a vécu parmi ses frères avec ce profond amour qui vient de la Foi pure et de l'humilité du cœur. Il aima les hommes parce qu'il les voyait comme des enfants de Dieu, et comme ses propres frères et sœurs. Telle fut son humilité qu'il les aima plus qu'il ne s'aimait lui-même, et qu'il les considérait comme étant meilleurs et plus vertueux que lui-même... Il excusait les fautes des autres. Il pardonna les insultes les plus amères, convaincu qu'il était qu'il méritait de plus sévères châtiments à cause de ses propres péchés. Il essaya de toutes ses forces de sauver les coupables ; il consola amoureusement les malades ; il fournit des remèdes, de la nourriture, des vêtements aux pauvres ; il aida tant qu'il fut possible les ouvriers agricoles et les Nègres, sans oublier les mulâtres, qui en ce temps étaient considérés ni plus ni moins que comme des esclaves."

Autel de la basilique N.-D. du Très-Saint-Rosaire du monastère Saint-Dominique à Lima, avec les reliques des saints Martin de Porrès, Jean Macias et Rose de Lima.

Autel de la basilique N.-D. du Très-Saint-Rosaire du monastère Saint-Dominique à Lima, avec les reliques des saints Martin de Porrès, Jean Macias et Rose de Lima.

Sources

https://saintmartindeporresparis.fr/vie-de-saint-martin-de-porres/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_de_Porr%C3%A8s

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