Quentin fut un de ces jeunes Romains qui, comme les saints Crépin et Crépinien, vinrent prêcher l'Évangile dans les Gaules et y communiquer le trésor de la foi qu'ils avaient reçu. (1)
Fils d’un sénateur romain, cinquième enfant, si l'on en croit son nom, ce qui était rare dans le Bas-Empire. Il se convertit au Christianisme et partit pour la Gaule avec saint Lucien de Beauvais et plusieurs compagnons pour évangéliser cette région du Beauvaisis et de la Picardie. (2)
Durant la persécution de Maximien, il fut arrêté par un préfet nommé Rictiovar, qui le fit conduire en un lieu nommé Augusta Veromandorum (ou Augusta des Vermandois).
Amiens (Somme, Picardie) fut le centre de son apostolat.
Les miracles confirmaient son enseignement :
- il traçait le signe de la Croix sur les yeux des aveugles, et ils voyaient ;
- il faisait parler les muets, entendre les sourds, marcher les paralytiques.
Ces éclatants prodiges excitaient l'admiration des uns et la haine des autres. Quentin fut bientôt dénoncé à Rictiovarus, gouverneur romain, et il comparut devant lui :
- « Comment t'appelles-tu ? lui demande Rictiovarus.
- “Je m'appelle chrétien. Mon père est sénateur de Rome ; j'ai reçu le nom de Quentin.
- Quoi ! un homme de pareille noblesse est descendu à de si misérables superstitions !
- La vraie noblesse, c'est de servir Dieu ; la religion chrétienne n'est pas une superstition, elle nous élève au bonheur parfait par la connaissance de Dieu le Père tout-puissant et de son Fils, engendré avant tous les siècles.
- Quitte ces folies et sacrifie aux dieux.
- Jamais. Tes dieux sont des démons ; la vraie folie, c'est de les adorer.
- Sacrifie, ou je te tourmenterai jusqu'à la mort.
- Je ne crains rien ; tu as tout pouvoir sur mon corps, mais le Christ sauvera mon âme.”»
Cette si généreuse confession est suivie de cruels supplices ; mais Dieu soutient son martyr, et l'on entend une voix céleste, disant : « Quentin, persévère jusqu'à la fin, je serai toujours auprès de toi. »
En même temps, ses bourreaux tombent à la renverse. Jeté dans un sombre cachot, Quentin en est deux fois délivré par un Ange, va prêcher au milieu de la ville, et baptise six cents personnes. Après de nouveaux et plus cruels encore supplices, Quentin eut la tête tranchée à Vermand, ville qui prendra son nom : Saint Quentin (Aisne, Picardie). Son corps fut jeté par les soldats romains dans les marais qui entourent la Somme. Mais grâce à la révélation d’un ange, il fut retrouvé intact plus de cinquante après.
Les versions les plus anciennes des récits de la passio (passion ou martyre) et de l’inventio prima (découverte), ont été rédigées entre le milieu du VIIe siècle et le début du VIIIe siècle.
Mais l’évêque de Tours Grégoire dans son livre sur les martyrs (In gloria martyrum), écrit avant la fin du VIe siècle, donne un résumé de l’inventio en tous points conforme au texte qui nous est parvenu. L’existence d’un texte antérieur, perdu, est donc probable. (3)
Vitrail de St Quentin martyr, Eglise du Hameau de Marthes, Commune de Mametz (Pas-de-Calais)
L’archéologie vient de confirmer l’ancienneté du culte de saint Quentin.
Son tombeau est un lieu de pèlerinage important depuis le VIe siècle au moins (cf. Grégoire de Tours, cité plus haut qui rapporte un miracle survenu suite à une prière faite sur la tombe du martyr).
Les recherches archéologiques récentes montrent que l'emplacement de sa tombe était matérialisé à l'intérieur de l'église, depuis le milieu du IVe siècle, par un monument de bois, puis de pierre.
Son tombeau devint un lieu de pèlerinage important au VIe siècle (cf. Grégoire de Tours rapporte un miracle survenu suite à une prière faite sur la tombe du martyr).
Il n’est donc pas étonnant que l’église de Saint-Quentin ait été hautement favorisée par les Carolingiens, puis par les puissants comtes de Vermandois (l’église de Saint-Quentin a été l’une des plus riches de Picardie).
Dans le Vermandois, en Gaule Belgique, vers la fin du IIIe siècle, saint Quentin, martyr, qui était de l'Ordre sacerdotal et fut mis à mort pour le Christ sous l'empereur Maximien.
Martyrologe romain (4)
Sources: