"Le pape Benoît XVI a décidé par décret d'accorder la célébration de la messe en latin abandonnée par l'Eglise après le concile Vatican II aux prêtres et aux fidèles qui la réclament." (Avec AFP).
Précision: il s'agit de la messe dite de Saint Pie V, car il existe aussi la messe moderne (Paul VI) en latin, mais jamais célébrée, vu qu'au lendemain de Vatican II, les évêques progressistes prédisaient un "renouveau" et un "Printemps" de l'Eglise, avec la suppression du latin et des autres "vieilleries dépassées et d'un autre temps"... Il fallait s'ouvrir au monde, c'était l'aggiornamento.
On dirait bien aujourd'hui qu'après les expériences désastreuses de ces trente-sept dernières années, et la publication de ce Motu Proprio de Benoît XVI, "les vieilleries dépassées" soient au contraire toutes ces nouveautés introduites dans les années 70 à la faveur du concile Vatican II, souvent même contre la lettre du concile (qui recommandait de conserver l'usage du latin), et que Benoît XVI recouvre sous le terme de "créativité" pour les condamner : "cette créativité a souvent porté à des déformations de la Liturgie à la limite du supportable".
Avec ce Motu Proprio, Benoît XVI envoie un signal fort aux progressistes pour dire que "la révolution culturelle des années 70, c'est terminé. Il faut que les fidèles aient libre accès à la puissance spirituelle de toutes ces richesses de la Tradition catholique" (Guillaume de Tanouarn, Institut du Bon pasteur, video Tf1-Lci du 28 juin 2007, "Le pape Benoît XVI réhabilite la messe en latin").
Benoît XVI n'autorise pas la messe traditionnelle (cette messe n'a jamais été ni interdite ni abrogée), il la libéralise en permettant que des prêtres puissent la célébrer sans l'accord préalable de l'évêque. La messe traditionnelle en effet a été canonisée "valable à perpétuité" par Saint Pie V dans la Bulle Quo Primum (14 juillet 1570).
Les évêques modernistes, dépassant souvent la lettre du concile Vatican II (1962-1965) sont allés au-delà des prescriptions retenues par ce concile, au-dela même du canon de la nouvelle messe Paul VI (1970) pour créer des liturgies, "à la limite du supportable".
L'association Pro Liturgia dénonce, dans la célébration même de la messe moderne (Paul VI), toutes les pitreries et autres expériences liturgiques fantaisistes des curés et évêques progressistes qui sévissent particulièrement en France; les "déformations arbitraires de la Liturgie" dont parle Benoît XVI dans son Motu proprio.
En France, ces évêques progressistes ont persécuté les prêtres qui souhaitaient conserver l'usage du rite traditionnel de l'Eglise; Certains en sont morts de chagrin. Il faut le dire.
Ces évêques-là, adeptes du nouvel oecuménisme de l'Eglise, du "dialogue" et de la "tolérance", surtout, adeptes de la repentance pour les péchés des autres (et repentance sur le dos de catholiques morts depuis parfois des siècles...) feraient donc bien aujourd'hui, de commencer par se repentir eux-mêmes de leurs propres péchés, de faire pénitence et de demander pardon à Dieu; pardon pour ces quarante années où l'Eglise est devenue cette "barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toute part" (Cardinal Ratzinger, Chemin de Croix, méditation du Vendredi Saint 2005).