Cet Alexandre que nous fêtons aujourd'hui ne doit pas être confondu avec saint Alexandre, Martyr à Apamée sur le Méandre en Phrygie (Turquie) l'an 171.
Alexandre, d'origine grecque, et Épipode, natif de Lugdunum, sont deux jeunes hommes nés au milieu du IIe siècle et habitant Lyon. Amis, ayant suivi les mêmes études et professant tous deux la religion chrétienne, ils échappent à la persécution contre les chrétiens de 177 sous Marc-Aurèle Antonin (161-180) pendant laquelle périssent entre autres sainte Blandine et l'évêque Pothin, en se cachant à l'extérieur de la ville dans la maison d'une veuve chrétienne prénommée Lucie, dans le faubourg de Vaise. Il y restent quelques mois mais, dénoncés, ils sont arrêtés alors qu'ils tentent de s'enfuir. Lors de l'arrestation, Épipode aurait perdu un soulier que la veuve conserva. Jetés en prison puis interrogés et torturés par le gouverneur romain, ils refusent d'abjurer leur foi et sont condamnés à mort. Épipode est décapité alors qu'Alexandre est crucifié deux jours plus tard.
Selon les martyrologes d'Adon et de Florus, 34 autres chrétiens sont exécutés avec eux.
Après leur mort, d'autres chrétiens récupèrent secrètement les corps d'Épipode et d'Alexandre et les cachèrent dans une petite grotte non loin de Lyon. Dès la fin de l'Antiquité des récits de miracles prêtent à ces deux saints des guérisons qui font de la grotte un lieu de pèlerinage.
Probablement vers la fin de l'Antiquité, lorsque le christianisme est autorisé, les corps de ces deux saints sont transférés à côté du corps de saint Irénée. L'évêque de Lyon Patient construit à cet emplacement l'église Saint-Irénée au Ve siècle. Les trois corps sont enterrés dans la crypte de cette basilique. Grégoire de Tours dans ses Sept livres des miracles évoque ces trois tombeaux, en situant Épipode et Alexandre de part et d'autre d'Irénée. Il écrit également que "la poussière de leurs tombeaux, si on la recueille avec soin, soulage aussitôt ceux qui souffrent".
Les corps sont détruits en grande partie lors de l'occupation de la ville par les protestants en 1562. Il n'en resta que quelques ossements d'Épipode, perdus lors de la Révolution, et la main gauche d'Alexandre.
Saint Épipode est fêté le 22 avril par les églises catholique et orthodoxe et Saint Alexandre le 24 avril. Les deux sont fêtés ensemble le 22 avril dans le diocèse de Lyon.
La passion d'Épipode et Alexandre a été écrite dans les Actes des saints Épipode et Alexandre, rédigés au Ve siècle par un auteur anonyme. Le récit, attribué par le passé à l'évêque de Lyon Eucher, est plus probablement l'œuvre de Fauste de Riez (462-485).
Les deux martyrs sont également cités dans le Martyrologe hiéronymien et dans ceux d'Adon de Vienne et de Florus de Lyon.
Saint Eucher leur consacre une homélie. (1)
À Lyon, en 178, saint Alexandre, martyr. Deux jours après la passion de son ami saint Épipode, il fut retiré de sa prison, déchiré sur tout le corps et enfin attaché en croix, où il rendit l'esprit.
Martyrologe romain (2)
Saint Alexandre expire en invoquant le saint Nom de Jésus.
Pensée spirituelle d’Alexandre à son juge :
"Apprends donc que les âmes, auxquelles tu crois donner la mort, prennent leur essor vers le ciel où un royaume les attend."
Courte prière d’après les paroles d’Alexandre mourant :
"Dieu que j’adore, Tout-Puissant et Eternel, donne-moi la force de te confesser jusqu’au dernier soupir." (3)
À Lyon, en 178, saint Épipode, qui, après les combats glorieux des quarante-huit martyrs, l'année précédente, fut arrêté avec son ami très cher Alexandre, torturé sur le chevalet et eut enfin la tête tranchée, terminant ainsi son martyre. (4)
Réplique d'Épipode au juge qui tentait de vaincre sa résolution :
"La vie que tu me proposes est pour moi une éternelle mort; et la mort dont tu me menaces est un passage à une Vie qui ne finira jamais !
Lorsque nous périssons par vos ordres, vos tourments nous font passer du temps à l'éternité, des misères d'une vie mortelle au Bonheur d'une Vie qui n'est plus sujette à la mort." (5)
Parole de Saint Epipode au moment de sa condamnation :
"Je confesse que le Christ est Dieu avec le Père et le Saint-Esprit. Il est juste que je lui rende mon âme, à lui mon créateur et mon sauveur. Ainsi la vie ne m’est pas ôtée, elle est transformée en une vie meilleure. Peu importe la faiblesse du corps, par laquelle il se dissout finalement, du moment que mon âme, transportée aux cieux, soit rendue à son créateur." (6)
Sources: (1) Wikipedia ; (2) Nominis ; (3) CNews; (4) Nominis ; (5) Réflexions chrétiennes ; (6) Eglise catholique.fr