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Christ Roi

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22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 14:23

Le 15 avril 2019, il y a presque un an, Notre-Dame de Paris était en feu. Aujourd’hui la nef de la cathédrale, comme celle de bien des églises du monde, est vide et silencieuse. Les routes, les places, sont désertes. Dieu nous aurait-il abandonnés ?

Le père abbé de Fontgombault Jean Pateau soulève une question que nous avions abordée au lendemain de l'incendie de Notre-Dame en ces termes : "à l'heure actuelle, il n'y a plus ni la flèche, ni la toiture, ni les quatre évangélistes, ni les Douze Apôtres : il n'y a plus de protection sur la France. Prions pour que ce drame fasse réfléchir de nombreux Français."

 

Dans l'épidémie de coronavirus qui nous frappe dom Jean Pateau rapporte le mot de Monseigneur Jérôme Beau, archevêque de Bourges :

 

«La situation sanitaire que notre monde traverse nous révèle beaucoup sur la fragilité humaine, et particulièrement de nos sociétés. Dans quelque temps, il sera nécessaire d’y réfléchir aussi théologiquement. Aujourd’hui, nous sommes d’abord invités à la prière, à la charité et à la prudence. »

 

Voici le texte du "Message de Fontgombault" :

Message de Fontgombault : Notre-Dame de Paris incendiée, coronavirus : "Dieu nous aurait-il abandonnés ?"

Le 15 avril 2019, il y a presque un an, Notre-Dame de Paris était en feu. Aujourd’hui la nef de la cathédrale, comme celle de bien des églises du monde, est vide et silencieuse. Les routes, les places, sont désertes. Dieu nous aurait-il abandonnés ? En ces temps difficiles, je veux vous rejoindre pour vous manifester la proximité des moines et l’assurance de leur prière.

 

Beaucoup parmi vous vivent la privation imposée de la Messe et de l’Eucharistie comme une grande souffrance. L’occasion douloureuse vous est donnée de vous souvenir que l’Eucharistie est un don gratuit, non un dû. C’est aussi le moment d’un examen de conscience sur la façon dont nous nous préparons à recevoir ce sacrement, et sur la manière dont nous le recevons : les sacrements ne sont-ils pas trop souvent traités à la même enseigne que les biens de consommation ? Ce temps vous invite à une prière familiale et personnelle renouvelée et plus intense. Les diocèses développent heureusement des moyens pour y initier les fidèles. Heureusement aussi, les églises restent encore ouvertes, et le Saint-Sacrement y est parfois exposé. Notre prière doit vraiment s’intensifier en ces périodes de détresses corporelles et spirituelles.

 

Oculi mei semper ad Dominum : « Mes yeux toujours tournés vers le Seigneur », chantions-nous dimanche dernier à l’introït de la Messe. Ces mots résonnent comme une invitation pressante, alors que le fléau d’une épidémie particulièrement contagieuse dévaste la terre, sans que personne ne puisse dire aujourd’hui quelles en seront les conséquences.

 

Il y a déjà et il y aura encore des morts. Les médias en offrent le décompte quotidien, ajoutant le nombre des nouveaux cas diagnostiqués, et celui des gens dont l’état se révèle particulièrement grave.

 

Monseigneur Jérôme Beau, archevêque de Bourges, remarquait: «La situation sanitaire que notre monde traverse nous révèle beaucoup sur la fragilité humaine, et particulièrement de nos sociétés. Dans quelque temps, il sera nécessaire d’y réfléchir aussi théologiquement. Aujourd’hui, nous sommes d’abord invités à la prière, à la charité et à la prudence. »

 

Contre la propagation de ce virus inconnu, des mesures de prudence ont été recommandées par les pouvoirs publics et spécifiées dans les diocèses par les évêques. Ces mesures dérangent nos habitudes. Il ne viendrait pourtant à l’idée de personne de supposer qu’elles ont été prises dans un autre but que de préserver la santé de la population et d’éviter autant que faire se peut une contagion massive, en particulier des personnes vulnérables que les services hospitaliers ne pourraient prendre en charge. Les respecter relève de la charité. N’oublions pas l’avertissement de saint Paul aux Romains : « Que chacun se soumette aux autorités en charge. Car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent sont constituées par Dieu. Si bien que celui qui résiste à l’autorité se rebelle contre l’ordre établi par Dieu. Et les rebelles se feront eux-mêmes condamner. » (Rm, 13, 1-2) Tant que rien de contraire à la loi divine ne nous est commandé, il faut obéir. Mieux vaut obéir que de commenter sans fin, au risque de s’épuiser et d’épuiser les autres, les décisions prises par ceux qui sont responsables et qui cherchent de façon évidente le bien de tous. Les plus loquaces dans le genre de la critique sont souvent ceux qui ont le moins de responsabilités. C’est dans ce contexte que des restrictions d’accès à l’église abbatiale vous sont imposées.

 

Cette crise sanitaire mondiale révèle aussi la petitesse de l’homme en face de la nature. Un virus, ce n’est pas très gros et pourtant... Le colosse fait d’or et d’argent qui asservit le monde tremble et révèle ses pieds d’argile. Les bourses s’effondrent. Les frontières se ferment. Aurions-nous oublié que notre planète si confortable poursuit une course fulgurante dans un univers hostile ? Que la nature est généreuse, mais qu’elle peut s’épuiser ? Que le petit homme qui naît a besoin d’être accueilli, aimé ? Que tout homme a besoin d’être aimé ?

 

Confronté au fléau, l’homme moderne, si sûr de lui, apparaît impuissant. Acheter la mort d’un enfant, acheter le silence des hommes en face d’une enfance ou d’une humanité exploitées et avilies ne lui pose pas de problème ; mais ce petit virus, lui, nul ne peut l’acheter. Il ne se vend pas. Sans foi ni loi, il contamine, offrant au monde l’image de ce qui se passe de manière beaucoup plus discrète, silencieuse et depuis longtemps, dans le domaine moral. Évoquons à titre d’exemple la double et récente décision particulièrement révoltante de trois juges de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), rendue publique le 12 mars dernier, qui prive les sages-femmes en Europe de la garantie de leur droit à l’objection de conscience face à l’avortement. Comment imposer à ceux qui font profession de lutter pour la vie de poser des gestes de morts, et leur refuser une légitime liberté de conscience en face d’un acte qui demeure objectivement un crime ? Notre monde est devenu fou, incohérent.

 

Que faire ? L’angoisse devant ce monde, devant cette épidémie serait-elle la seule réponse ? Ou plutôt, ne serions-nous pas invités à regarder ailleurs ?

 

[…] Est-il plus exaltant de se considérer comme le fruit du hasard, ou de se reconnaître modelé par un Dieu qui accomplit toute chose par amour ? Si je sais que toute chose a pour Maître et Seigneur le Dieu qui m’a créé, alors l’univers, les pays voisins, le frère ou l’ami d’hier peuvent bien devenir hostiles : en Lui se trouve ma confiance et mon salut. La terreur ou l’anxiété ne sont plus la seule réponse à la souffrance. La consolation de la présence de Dieu, seule, la rend supportable. Alors, au cœur de l’épreuve, la lumière paraît. La vie de l’homme retrouve un sens. Le monde n’est plus cet univers liquide et gluant où tout homme, comme en apesanteur et sans repères, lutte contre un inéluctable destin : retourner au néant. Non, la vie de l’homme a un sens. Elle est grande. Elle est belle.

 

L’épreuve que nous vivons aujourd’hui, si elle rappelle la faiblesse de l’homme, invite aussi à méditer la grandeur, la miséricorde et la bonté de Dieu. Elle nous invite à l’adoration. Si nos yeux se tournent vers le Seigneur, il ne faut pas douter que Dieu, lui aussi, nous regarde toujours. Comme l’affirme saint Paul : « Cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous... Conduisez-vous comme des enfants de lumière. » (Eph 5,1-2.8)

 

Que doivent faire des enfants de lumière en ces temps si sombres ? Plusieurs fois par jour, le moine redit avec le psalmiste : « Notre secours est dans le Nom du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre. » (Ps 123, 8) Invoquons ce nom par la prière, pour l’éloignement de ce fléau, pour le personnel soignant particulièrement sollicité, pour les malades et leurs familles, pour les gouvernants qui ont à gérer cette situation difficile dans un pays en état de profonde crise économique, éthique et, osons le dire, spirituelle. Si la crise que nous vivons nous conduit à implorer le secours de Dieu, elle nous invite aussi à y associer le monde, à l’inviter à adresser, au mépris de tout respect humain, une prière à Dieu.

 

Les moines portent dans leur prière tous ceux qui sont touchés par les cataclysmes que nous vivons, les familles dont la vie est bouleversée, les entreprises, les salariés fragilisés, tous nos amis.

 

En ces temps, la tentation peut se faire plus grande de se replier sur soi-même et d’oublier les autres. Ce repli doit être combattu par une charité inventive. En cela, l’épreuve que nous vivons devra porter du fruit. L’homme de notre temps a besoin de s’ouvrir à l’autre, de respecter sa propre humanité, de respecter la nature, et cela commence au sein même des familles souvent si disloquées. Regardez comment tant de soignants payent de leur personne, mettent en danger leur vie au service de la vie des autres. Quel beau témoignage !

 

Le confinement imposé est aussi l’occasion de redécouvrir le cœur du foyer, ce lieu si sacré de la vie de famille et en famille. Devant le mal, les hommes redécouvrent ce lieu où ils ont été conçus, où ils ont grandi, où ils ont appris à vivre ensemble sous le regard de Dieu ; ce creuset de l’amour familial si malmené se révèle un refuge béni. Puissiez-vous prendre en ces jours le temps du silence, le temps de vivre la vraie vie.

 

Pour nous moines, la charité passe par l’offrande de notre prière. Unissez-vous spirituellement à nous chaque mardi, lors des Messes pro tempore mortalitatis, « pour les temps d’épidémie », que célèbrent les prêtres de l’abbaye en réponse à la demande de notre évêque.

 

Unissez-vous aussi à la neuvaine à Notre-Dame de Lourdes, et au geste proposé par les évêques de France, qui invitent à déposer, le mercredi 25 mars prochain, fête de l’Annonciation, une bougie sur le rebord de la fenêtre, au moment où sonneront les cloches des églises. Ce signe, expliquent-ils, « sera une marque de communion de pensée et de prière avec les défunts, les malades et leurs proches, avec tous les soignants et tous ceux qui rendent possible la vie de notre pays. Ce sera aussi l’expression de notre désir que la sortie de l’épidémie nous trouve plus déterminés aux changements de mode de vie que nous savons nécessaires depuis des années. »

 

Notre-Dame est notre Mère, tout particulièrement en ces temps difficiles. Nous nous adressons à elle chaque jour après None, en chantant la séquence dont le texte est joint à ce message.

 

Soyez assurés, chers amis, de la prière des moines pour vous, pour les soignants, pour ceux qui assurent le service de la charité auprès des personnes faibles, malades ou âgées, et pour le monde entier in hac lacrimarum valle, dans cette vallée de larmes. Une vallée qui peut devenir aussi le lieu d’une renaissance, comme nous l’espérons, comme nous le confessons, et comme nous voulons y travailler. Saint Chemin vers Pâques.

 

+ fr Jean Pateau abbé

 

Fin de citation.

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Publié par Ingomer - dans Religion Société
22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 13:51
https://eglise.catholique.fr/espace-presse/communiques-de-presse/495268-covid-19-message-eveques-de-france-aux-catholiques-a-nos-concitoyens

https://eglise.catholique.fr/espace-presse/communiques-de-presse/495268-covid-19-message-eveques-de-france-aux-catholiques-a-nos-concitoyens

L’ensemble des évêques de France invite les Français à un geste commun le mercredi 25 mars prochain. Les catholiques lui donneront une signification particulière en raison de la fête de l’Annonciation, mais tout le monde peut s’y joindre : déposer une bougie sur sa fenêtre au moment où les cloches sonneront sera une marque de communion de pensée et de prière avec les défunts, les malades et leurs proches, avec tous les soignants et tous ceux qui rendent possible la vie de notre pays. Ce sera aussi l’expression de notre désir que la sortie de l’épidémie nous trouve plus déterminés aux changements de mode de vie que nous savons nécessaires depuis des années. Nous, catholiques, demanderons en même temps à la Vierge Marie de remplir nos cœurs de foi, d’espérance et de charité en ces temps et de nous obtenir la grâce de l’Esprit-Saint pour que nous sachions trouver les gestes nécessaires.

 

Mgr Éric de Moulins-Beaufort

Archevêque de Reims

Président de la Conférence des évêques de France

 

Notre pays, avec de nombreux autres, traverse une grande épreuve. Le chef de l’État nous appelle à laisser de côté nos divisions et à vivre ce temps dans la fraternité. C’est pourquoi nous avons voulu que ce message destiné en premier lieu aux catholiques s’adresse aussi à tous nos concitoyens sans distinction.

 

Nous le faisons dans un esprit d’humilité, mais avec la certitude que la foi chrétienne a une mission spécifique dans ce monde et qu’elle ne doit pas s’y dérober. Nous pensons aussi à tous ceux et celles qui partagent avec nous la foi en Dieu et la conviction qu’Il accompagne notre vie. Nous pensons enfin à tous ceux et celles qui ne croient pas mais souhaitent que la solidarité et l’esprit de service s’accroissent entre les hommes.

 

À tous, nous disons notre désir que notre communauté nationale sorte grandie de cette épreuve. Depuis bien des années déjà notre humanité a l’intuition qu’elle doit changer radicalement sa manière de vivre. La crise écologique nous le rappelle sans cesse, mais la détermination a fait largement défaut jusqu’ici pour prendre ensemble les décisions qui s’imposent et pour s’y tenir. Osons le dire, l’égoïsme, l’individualisme, la recherche du profit, le consumérisme outrancier mettent à mal notre solidarité. Nous avons le droit d’espérer que ce que nous vivons en ce moment convaincra le plus grand nombre, qu’il ne faut plus différer les changements qui s’imposent : alors, ce drame porteur d’angoisse n’aura pas été traversé en vain.

 

Le mercredi 25 mars, à 19h30

 

Un peu partout en France, les cloches de toutes les églises sonneront pendant dix minutes, non pour appeler les fidèles à s’y rendre, mais pour manifester notre fraternité et notre espoir commun.

 

Elles sonneront comme elles ont sonné aux grandes heures de notre histoire, la Libération par exemple. En réponse à ce signe d’espoir, nous invitons tous ceux qui le voudront à allumer des bougies à leur fenêtre. Ce geste, qui est de tradition dans la ville de Lyon, est un signe d’espérance qui transcende les convictions particulières : celui de la lumière qui brille dans les ténèbres !

 

 

 

CE QUI SUIT S’ADRESSE MAINTENANT AUX CATHOLIQUES.

 

Mercredi 25 mars, nous fêterons l’Annonciation du Seigneur. Elle eut lieu à Nazareth, chez une jeune fille, Marie. Dans sa maison, le Ciel rencontre la terre ; dans sa maison, le salut du monde est conçu ; dans sa maison, une joie nouvelle apparaît, la joie de l’Évangile, une joie pour le monde: «Car rien n’est impossible à Dieu» (Lc 1, 37).

 

Cette année, sans l’avoir voulu, nous fêterons l’Annonciation, confinés, dans nos maisons ! Pouvons-nous célébrer cette fête plus en vérité, plus intensément, plus en communion?

 

Quand les cloches sonneront, le 25 mars, à 19h30, que chaque disciple de Jésus, dans sa maison, ouvre sa Bible (ou son ordinateur) et lise, seul ou en famille, le récit de l’Annonciation, dans l’Évangile selon saint Luc, chapitre 1, versets 26 à 38.

 

Et qu’au même moment chaque maison allume une ou plusieurs bougies, à sa fenêtre, pour dire son espérance et conforter celle de ses voisins.

 

Nous prierons en communion par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie en nous unissant au chapelet récité, à Lourdes, chaque jour à 15h30. Nous demanderons à Marie de nous protéger et de nous aider à mieux accueillir Jésus dans nos maisons, dans nos cœurs, dans nos vies comme elle l’a fait elle-même pour nous: «Que tout m’advienne selon ta parole» (Lc 1, 38) – [1re dizaine].

 

Nous confierons à Marie qui devient Mère du Sauveur et qui deviendra notre Mère, nos frères et sœurs malades, nos frères et sœurs soignants, notre communauté humaine éprouvée. Nous lui dirons que nous voulons les aimer comme nous aimons Jésus, «le fruit béni de ses entrailles» (cf. Lc 1, 42), Lui qui a pris sur lui nos souffrances et nos péchés [2e dizaine].

 

Nous pourrons aussi confier nos craintes et nos doutes à celle qui fut toute bouleversée et s’interrogea: «Comment cela va-t-il se faire?» (Lc 1, 34). La peur d’une vie remise à Dieu, différente de celle dont nous rêvons, rejoint la peur de la mort. Marie la connaît de l’intérieur et nous pouvons lui dire sans cesse: «Prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort», comme l’Église nous l’a appris [3e dizaine].

 

Enfin, poussés par l’Esprit, nous pourrons dire à Jésus: «Guéris-nous !» Nous ne savons pas quelle sera la réponse sinon que, dans quelques jours, nous fêterons la passion, la mort et la résurrection de Jésus, le premier-né d’une multitude de frères qu’il fait entrer dans la vie de Dieu [4e dizaine.]

 

[5e dizaine avec intentions particulières].

 

Ouvrir sa fenêtre, allumer une bougie est un geste de communion que nous voulons offrir à toute la nation pour qu’elle rende hommage aux défunts, victimes du Covid-19, et aussi à ceux qui donnent de l’espoir, soignants, autorités mais aussi famille, amis, voisins.

 

C’est pourquoi nous vous demandons de relayer ce message très largement autour de vous, par tous les moyens autorisés à votre disposition !

 

LES ÉVÊQUES DE FRANCE

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Publié par Ingomer - dans Religion
22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 11:15
https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/exclusif-coronavirus-le-gouvernement-confirme-le-lancement-dun-essai-clinique-de-grande-ampleur-de-la-chloroquine-1187599

https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/exclusif-coronavirus-le-gouvernement-confirme-le-lancement-dun-essai-clinique-de-grande-ampleur-de-la-chloroquine-1187599

EXCLUSIF - Coronavirus : lancement d'un essai clinique de grande ampleur de la chloroquine

Le traitement controversé contre le coronavirus de Didier Raoult rejoint l'essai européen Discovery dont la part française est conduite par l'Inserm. Il portera sur plusieurs centaines de patients hospitalisés. Réponse probable dans six semaines.

 

Une semaine aura suffi pour que la chloroquine passe du statut de fake news vilipendée par une majorité du milieu scientifique, à celui de candidat médicament contre Covid-19. De source gouvernementale, on confirme que l'autorisation accélérée d'un essai clinique randomisé de grande ampleur supervisé par l'Inserm va être accordée ce mardi.

 

Ce produit controversé rejoindra les trois candidats déjà inclus dans le vaste essai Discovery que conduit l'institut de recherche médicale dans le cadre du consortium multidisciplinaire Reacting (Research and action targeting emerging infectious diseases) qui réunit plusieurs groupes de recherche français d'excellence. Cette étude est prévue pour inclure au total 3.200 patients en Europe, dont 800 en France.

 

Quand il a été inauguré en mars 2018, l'IHU Méditerranée Infection de Didier Raoult n'a pas obtenu d'Yves Lévy, alors patron de l'Inserm et encore époux de l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, le label qui lui donnerait une reconnaissance indiscutable. Le chercheur iconoclaste a donc dû batailler auprès du gouvernement pour faire entendre la voix de son pôle de recherche qui figure pourtant parmi les plus prolifiques du pays.

 

« Nous parlons ensemble plusieurs fois par semaine et j'ai donné toutes les impulsions nécessaires pour que son étude puisse être expérimentée de façon indépendante ailleurs, à plus grande échelle, pour confirmer ou infirmer ses résultats », a expliqué samedi Olivier Véran, ministre des Solidarité et de la Santé.

 

Plusieurs dizaines de centres impliqués

 

L'étude Discovery qui démarre ce dimanche sera conduite dans une poignée de CHU (Paris, Lyon, Nantes, Lille) et progressivement étendu « à plusieurs dizaines de centres », selon l'infectiologue Jad Ghosn, qui supervisera l'essai à l'hôpital Bichât de Paris Nord. Les patients seront répartis en cinq groupes : un groupe placebo traité pour les symptômes uniquement, un pour tester l'efficacité d'un médicament anti-VIH (le Kaletra), un autre qui l'associera à de l'interféron bêta pour moduler la réponse immunitaire, un troisième pour vérifier l'effet d'un antiviral développé contre le virus Ebola (le Remdesivir).

 

Le « bras chloroquine » sera ajouté vendredi prochain. Il implémentera Discovery de plusieurs centaines de patients « par vagues successives », en France mais aussi en Italie et en Espagne notamment. Les résultats pourraient être connus dans moins de 6 semaines.

SourceLes Echos.fr

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Publié par Ingomer - dans Sciences Société
22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 09:51

La stratégie sanitaire de LREM qui nous renvoie au rang d'un simple pays du Tiers-Monde inquiète à juste titre les Français, bien plus intelligents collectivement qu'on ne le pense. La preuve : "Les ­Français portent désormais un regard ­critique sur la gestion de la ­crise, reflet des polémiques sur le manque de masques ou la stratégie de dépistage" (Jdd.fr).

Sans doute l'histoire devra-t-elle elle rendre justice au professeur Didier Raoult, menacé de morts tous les deux jours, qui réclame depuis de semaines un dépistage systématique, et dont les travaux IHU Méditerranée-Infection furent classés "fake news" trente six heures par le ministère de la santé, pendant que d'autres pays soignent leurs malades avec efficacité avec le traitement préconisé par le professeur et son équipe. 

"Pour 64% d'entre les Français, "le ­gouvernement a caché ­certaines informations".

https://www.lejdd.fr/Politique/sondage-les-francais-inquiets-et-de-plus-en-plus-critiques-contre-le-gouvernement-3956864

https://www.lejdd.fr/Politique/sondage-les-francais-inquiets-et-de-plus-en-plus-critiques-contre-le-gouvernement-3956864

Les Français inquiets et de plus en plus critiques contre le gouvernement

 

"[...] à en croire le sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche *. Quels que soient leur bord politique, leur profession ou leur âge, et y compris les plus jeunes, ils sont inquiets à 84%. L'angoisse, qui a bondi de 40 points depuis fin janvier, ­atteint des sommets jamais connus lors des précédentes alertes sanitaires.

 

"Les ­Français portent désormais un regard ­critique sur la gestion de la ­crise, reflet des polémiques sur le manque de masques ou la stratégie de dépistage. Pour 64% d'entre eux, "le ­gouvernement a caché ­certaines informations". Seuls 39% jugent qu'il "donne tous les moyens aux professionnels de santé" pour faire face. Un chiffre qui s'est effondré de 15 points en quatre jours.

 

"D'une gestion jugée à la hauteur en janvier, on est passé à des représentations négatives et qui pourraient encore se ­dégrader", ­souligne Dabi. Dans ces ­conditions, "le consensus vole en éclats".

 

* L'enquête a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 19 au 20 mars 2020 auprès d'un échantillon de 1.013 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

 

Jdd.fr

 

Fin de citation

 

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Publié par Ingomer - dans Sciences Société
21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 18:54
Coronavirus covid-19 : Un simple microbe est capable de mettre à genoux l’humanité

"Un simple microbe est capable de mettre à genoux l’humanité. A l’ère des grandes réalisations technologiques et scientifiques, c’est surtout l’orgueil humain qu’il met à genoux. L’homme moderne, si fier de ses réalisations, qui installe des câbles de fibre optique jusqu’au fond des océans, construit des porte-avions, des centrales nucléaires, des gratte-ciels et des ordinateurs, qui après avoir posé son pied sur la lune poursuit sa conquête jusqu’à Mars, cet homme est impuissant devant un microbe invisible. Le tumulte médiatique de ces derniers jours et la peur que nous pouvons avoir nous-mêmes ne doivent pas nous faire manquer cette leçon profonde et facile à comprendre pour les cœurs simples et purs qui considèrent avec foi les temps présents. La Providence enseigne encore aujourd’hui à travers les événements. L’humanité – et chacun d’entre nous – a l’occasion historique de revenir à la réalité, au réel et non au virtuel fait de rêves, de mythes et d’illusions.

 

"Traduit en termes évangéliques, ce message correspond aux paroles de Jésus qui nous demande de rester unis à Lui le plus étroitement possible, car sans lui, nous ne pouvons rien faire ni résoudre aucun problème (cf. Jn 15, 5). Nos temps incertains, l’attente d’une solution et le sentiment de notre impuissance et de notre fragilité doivent nous inciter à chercher Notre-Seigneur, à l’implorer, à lui demander pardon, à le prier avec plus de ferveur et surtout à nous abandonner à sa Providence.

 

"[...] Le moment est venu de prier le chapelet dans nos maisons plus systématiquement et avec plus de ferveur que d’ordinaire. [...] Lisons l’Evangile en son entier, méditons-le calmement, écoutons-le en paix : les paroles du Maître sont les plus efficaces, car elles atteignent facilement l’intelligence et le cœur." (Fin de citation)

 

Source : Lettre du Supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X aux fidèles en ce temps d'épidémie, 17-03-2020

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Publié par Ingomer - dans Religion Sciences Société
21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 18:24

Le professeur Didier Raoult réclame depuis des semaines le test systématique dès les premiers symptômes + le traitement hydroxychloroquine+Azithromycine (+confinement des infectés) : le virus est blanchi en 6 jours au lieu de 20 (et pas 14)

 

Or un article du Monde publié aujourd'hui tend à le confirmer :

https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/21/en-allemagne-le-faible-taux-de-mortalite-interroge_6033957_3244.html

https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/21/en-allemagne-le-faible-taux-de-mortalite-interroge_6033957_3244.html

Coronavirus : en Allemagne, le faible taux de mortalité interroge

Un grand nombre de tests a été pratiqué de manière précoce outre-Rhin par rapport au degré d’avancement de l’épidémie.

 

[...] Avec 16 662 cas de coronavirus répertoriés par l’institut Robert-Koch, l’Allemagne était, samedi 21 mars, le quatrième pays le plus touché après la Chine, l’Italie et l’Espagne. Avec 46 décès, en revanche, elle restait loin derrière plusieurs autres comptant pourtant moins de personnes détectées, comme la Corée du Sud (8 652 cas, 94 morts) ou le Royaume-Uni (4 014 cas, 177 décès). Le taux de létalité au Covid-19, calculé en divisant le nombre de morts par celui des malades repérés, est actuellement de 0,3 % en Allemagne, contre 3,6 % en France, 4 % en Chine et 8,5 % en Italie.

 

Pourquoi un taux aussi faible ? L’explication tiendrait au grand nombre de tests ainsi qu’à leur précocité par rapport au degré d’avancement de l’épidémie. Selon la Fédération allemande des médecins conventionnés, 35 000 personnes ont été testées dans la semaine du 2 mars, alors qu’aucun mort n’avait encore été répertorié outre-Rhin, et 100 000 pendant la suivante, au cours de laquelle ont été enregistrés les premiers décès.

 

[...] « Depuis le début, nous avons encouragé les médecins à tester les personnes présentant des symptômes, ce qui nous a permis d’intervenir alors que l’épidémie était encore dans une phase peu avancée en Allemagne », avait expliqué M. Wieler, le 11 mars. A l’époque, seulement trois décès liés au Covid-19 avaient été répertoriés en Allemagne.

(Fin de citation)

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Publié par Ingomer - dans Société Sciences
20 mars 2020 5 20 /03 /mars /2020 21:31

"C'est caractéristique de ce que nous traversons. Il est très intéressant de constater que c'est déclenché par une pandémie, c'est-à-dire un choc externe qui n'est pas un choc de nature économique. Mais qui va avoir des conséquences économiques et financières considérables".

 

"Une nouvelle page se tourne". "Je ne pense pas que le parlement européen repartira comme avant. L"Union européenne vient une nouvelle fois de faire la preuve qu'elle est incapable de protéger les européens".

"Je ne pense pas que cela redeviendra comme avant. Et je partage avec quelques amis essayistes (cette idée) : cela n'est probablement pas sur un sujet économique ou financier que l'Union européenne va exploser. Cela peut être sur un renouveau de la crise migratoire ou sur quelque chose comme la pandémie où l'Union européenne fera d'une manière magistrale la démonstration qu'elle ne protège pas les européens. Je crois que la globalisation naïve c'est fini, mais c'est déjà acté depuis longtemps."

"Nous voyons aujourd'hui que face à la crise migratoire comme face à la pandémie il n'y a que les Etats-nations qui agissent et qui réagissent. La situation est extrêmement claire. Et elle est impitoyable."

"J'entendais récemment sur France culture un des vrais experts français en écologie, qui est Dominique Bourg, dire qu''on ne pourra rien faire en faveur d'un environnement plus sain, d'une terre mieux conservée et la préoccupation écologique si l'on n'a pas un état fort en pleine possession de son territoire.' Je suis absolument convaincu de cela : ce n'est qu'au niveau national et au niveau local qu'on peut traiter les grandes questions écologiques. Et là, il faut déconstruire l'imposture écologique (ouverture des frontières, solution globale), c'est un bon moyen pour mettre beaucoup d'argent pour ne rien faire. C'est le scandale des mille milliards du 'pacte vert' de madame Van der Leyen, dont les multinationales et les intermédiaires financiers se frottent les mains. Je ne suis pas sûr que cela ramène des oiseaux en Bretagne ou des poissons dans les rivières." (Hervé Juvin) :

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20 mars 2020 5 20 /03 /mars /2020 20:54
https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2743779-20200319-coronavirus-debut-destabilisation-cours-apres-selon-philosophe-dominique-bourg

https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2743779-20200319-coronavirus-debut-destabilisation-cours-apres-selon-philosophe-dominique-bourg

20 Minutes

Coronavirus : « C’est le début d’une déstabilisation en cours, il n’y aura pas d’après », selon le philosophe Dominique Bourg

INTERVIEW Assiste-t-on à l'effondrement de notre monde? Le philosophe Dominique Bourg se penche sur la question

 

Publié le 19/03/20 à 16h16 — Mis à jour le 20/03/20 à 10h06

 

[...] La crise du coronavirus marque-t-elle le début de cet effondrement, à entendre comme la convergence de toutes les crises : climatiques, écologiques, biogéophysiques, économiques… ? Dominique Bourg*, philosophe et professeur honoraire à l’université de Lausanne, n’en doute pas.

 

Je refuse de parler d’effondrement au singulier. Depuis plus d’un demi-siècle, on nous dit que notre système n’est pas durable. C’est logique qu’il s’effondre. Vous ne pouvez pas dire d’un côté, ce n’est pas durable, et de l’autre, il va se maintenir à l’infini. C’est absurde. Ce qu’il se passe aujourd’hui ridiculise tous les propos un peu hautains et rigolards autour de la question de l’effondrement. Il faut quand même être prudent. Il ne faut pas dire : ça y est, c’est l’effondrement au sens de Yves Cochet. Ça nourrit des réactions pitoyables. Vous avez des gens qui vont vider les rayons, il y a des vols de masques dans les hôpitaux... [Sur ce blog nous pensons plutôt que c'est l'hésitation du gouvernement qui a fini par créer la panique. Ndlr.]

 

Selon vous, il s’agirait plutôt d’effondrement au sens du livre « Comment tout peut s’effondrer » écrit par Pablo Servigne et Raphaël Stevens : l’effondrement de la civilisation telle qu’on la connaît.

C’est en cours. Il faut être très clair là-dessus. Ce qui se passe en ce moment est une étape très importante dans le processus de délitement. Je n’ai aucun doute là-dessus. 

 

[...] Lors de son allocution, Emmanuel Macron a répété à plusieurs reprises qu’il [saura] en « tirer toutes les conséquences ». Mardi, Olivier Véran, invité de France Inter, a insisté sur le fait qu’on devrait changer de modèle de société. Cette crise est-elle « intéressante » pour la prise de conscience ?

Plus que la prise de conscience. Comparons la crise de 2008-2009 et celle d’aujourd’hui. Elles n’ont rien à voir. En 2008-2009, on a une crise financière qui débouche sur une crise économique, qui, elle-même, débouche sur des dommages sociaux. Là, nous avons une crise sanitaire, avec la question de la vie et de la mort des gens. Cette crise sanitaire débouche sur le fait de figer l’économie. La mondialisation montre qu’il est plus difficile d’y faire face. [Et en ayant des économies davantage intriquées les unes les autres. Ndlr.[...] les états vont dépenser énormément en étant déjà extrêmement endettés. C’est-à-dire que l’idée même de remboursement de la dette n’a pas forcément de sens après cette crise. Ensuite, le coronavirus arrive avec un basculement culturel qui n’avait pas du tout eu lieu en 2007-2008.

 

C'est-à-dire ?

L'enquête de Philippe Moati, publiée dans Le Monde au mois de novembre, propose un choix entre trois modèles de société : l’utopie techno-libérale, l’utopie écologique et l’utopie sécuritaire. Elle montre que 55 % des sondés préfèrent la sobriété et la relocalisation des activités. Selon un sondage Odoxa, plus de 50 % des sondés sont favorables à la décroissance, contre 45 % pour la croissance verte. Et lorsque vous ramenez ces chiffres à l’étude de l’institut Jean-Jaurès sur la sensibilité dans différents pays à l’effondrement, vous avez 65 % des Français qui sont d’accord avec l’assertion selon laquelle « la civilisation telle que nous la connaissons actuellement va s’effondrer dans les années à venir ». C’est énorme. On est déjà entré dans une dynamique culturelle où les gens ont commencé à comprendre que le monde tel qu’ils l’ont connu va disparaître.

 

[...] Voulez-vous dire que ce n’est que le début ?

On rentre dans une dynamique de changement extrêmement profond et on y entre en fanfare. Et quelle est la leçon de tout ça ? Ce que nous montre le Covid-19, c’est ce que nous devrions faire pour le climat. [...] Réduire nos émissions à l’échelle mondiale, vous ne le faites pas avec des techniques, vous le faites avec des comportements. C’est la leçon.

 

[...] Si cette crise sanitaire permet une prise de conscience, ne peut-on pas imaginer inverser la tendance ?

[...] Covid-19 c’est le début d’une déstabilisation en cours. Il n’y aura pas d’après, il y aura un rappel permanent des difficultés, de la fragilité, du caractère non durable de notre société. Je ne vois pas du tout un retour à la normale.

[...] Covid-19 [...] nous contraint à revenir sur les fondamentaux, à comprendre qu’on est en train de changer d’époque, et qu’on ne peut pas continuer nos modes de vie. S’il y a vraiment quelque chose qui met un coup d’arrêt à l’idéologie du progrès, c’est ce qu’il se passe aujourd’hui. On n’est pas du tout dans la notion de progrès, le temps accumulation, c’est fini.

 

*Auteur du livre Le marché contre l’humanité (PUF) et coauteur de Collapsus (Albin Michel)

 

***

Une analyse du site "Alliance pour la France" va dans le même sens : 

 

"Le coronavirus, par sa gravité, est en train de changer un certain nombre d’habitudes en particulier dans le domaine de la sociabilité et du travail. Les interactions sociales doivent être divisées par quatre pour faire ralentir l’épidémie selon les estimations de certains épidémiologistes (voir Le Figaro, 12 mars 2020, Tristan Rey). Cette obligation de raréfier les interractions sociales vient heurter le bavardage socio-entrepreneurial de la nécessaire coopération de tous avec tous, la religion des synergies de tout et n’importe quoi. La proximité, le mélange, la fusion est le sabir des relations interpersonnelles postmodernes. Le coronavirus nous oblige à la distance, nous contraint à sortir de religion vaine de l’interaction permanente. Cela pose les bases d’une démythification de l’Autre dont il faudra essayer de tirer un parti social et politique. L’homo festivus, avec la fermeture des bars, des restaurants consécutive au stade 3, perd ses lieux de prédilections et l’ouverture des seuls lieux essentiels à la survie détruit l’univers et l’environnement du divertissement si essentiel à l’homo ludens . L’homo economicus, autre pilier de la postmodernité, n’est pas en reste. Le confinement auquel nous allons devoir faire face pendant quelques semaines conduit au développement forcé du télétravail : la communauté physique traditionnelle, les lieux professionnels d’interaction se transforment en communauté virtuelle. Le travail poursuit sa dématérialisation et travailler ne se réduit plus à être présent sur son lieu de travail. L’épidémie de coronavirus sera une parenthèse mais il est évident que certaines pratiques collectives vont être modifiés marginalement peut-être ou plus fondamentalement.

 

"Le coronavirus a ensuite heurté de plein fouet l’idéologie cartésienne et plus généralement scientiste d’une maîtrise et possession de la nature. Les maladies de masse avaient disparu en Europe, et quelque chose de l’ordre du « plus jamais ça » flottait dans l’air scientiste et optimiste de notre monde technicisé, rationalisé et prédictif. Le coronavirus nous avertit que le positivisme scientiste s’est trompé, que l’histoire technologique n’est pas linéaire, que la nature n’est en soi ni bonne ni mauvaise mais qu’elle est, et qu’elle reprend ses droits lorsque l’on croit la maîtriser. L’idéologie progressiste de rupture avec la nature, de l’homme augmenté, omnipotent par la grâce de sa raison, se heurte au mur du réel. Collectivement, on ne sortira pas idéologiquement indemne de cette expérience d’humilité.

 

"Le coronavirus est le miroir inversé de la mondialisation. Le virus, parti de Chine et issu d’un animal, s’est étendu en Occident à l’homme, passant les frontières ouvertes. On a cru à la libre circulation des biens, des hommes, des capitaux. On ne voulait pas voir son reflet inversé. La libre circulation des dettes, des conflits et maintenant des virus. Plutôt qu’une nouveauté, il s’agit d’une prise de conscience d’un versant que nous ne voulions pas voir, la mondialisation anxiogène et malheureuse que le coronavirus a mise en évidence. Les reproches parfois faits – y compris par des médias de gauche – aux autorités politiques est de ne pas avoir fermé certaines frontières assez tôt signeraient-ils un retour à l’éloge de la frontière ? La frontière protège, limite, immunise même si le Président de la République jeudi 12 mars a donné un répit à la propagande mondialiste en déclarant vouloir « éviter le repli nationaliste » !

 

"Le coronavirus est le tragique par excellence. Il est la peste de Thèbes dans le monde postmoderne. Nous perdrons beaucoup dans cet épisode – on ne sait encore à quel point – et la France est en souffrance comme tant d’autres nations. Mais nous avons les ressources du courage qui devra arrêter son déclin et préparer la régénération …"

***

"C'est caractéristique de ce que nous traversons. Il est très intéressant de constater que c'est déclenché par une pandémie, c'est-à-dire un choc externe qui n'est pas un choc de nature économique. Mais qui va avoir des conséquences économiques et financières considérables". La même analyse sur l'effondrement en cours est faite par Hervé Juvin et Charles Gave : "Une nouvelle page se tourne" :

"Un simple microbe est capable de mettre à genoux l’humanité. A l’ère des grandes réalisations technologiques et scientifiques, c’est surtout l’orgueil humain qu’il met à genoux. L’homme moderne, si fier de ses réalisations, qui installe des câbles de fibre optique jusqu’au fond des océans, construit des porte-avions, des centrales nucléaires, des gratte-ciels et des ordinateurs, qui après avoir posé son pied sur la lune poursuit sa conquête jusqu’à Mars, cet homme est impuissant devant un microbe invisible. Le tumulte médiatique de ces derniers jours et la peur que nous pouvons avoir nous-mêmes ne doivent pas nous faire manquer cette leçon profonde et facile à comprendre pour les cœurs simples et purs qui considèrent avec foi les temps présents. La Providence enseigne encore aujourd’hui à travers les événements. L’humanité – et chacun d’entre nous – a l’occasion historique de revenir à la réalité, au réel et non au virtuel fait de rêves, de mythes et d’illusions.

 

"Traduit en termes évangéliques, ce message correspond aux paroles de Jésus qui nous demande de rester unis à Lui le plus étroitement possible, car sans lui, nous ne pouvons rien faire ni résoudre aucun problème (cf. Jn 15, 5). Nos temps incertains, l’attente d’une solution et le sentiment de notre impuissance et de notre fragilité doivent nous inciter à chercher Notre-Seigneur, à l’implorer, à lui demander pardon, à le prier avec plus de ferveur et surtout à nous abandonner à sa Providence." (Lettre du Supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X aux fidèles en ce temps d'épidémie, 17-03-2020)

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17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 17:08

Le confinement n'est ni nécessaire ni suffisant. Macron l'impose, dans une allocution télévisée lundi soir (16 mars), simplement parce que avec le retour des frontières (ce qui fait de la France le dernier pays à fermer ses frontières en Europe) il n'a rien d'autre à proposer comme mesure de protection. La santé est un service gouvernemental sinistré. La France n'a malheureusement rien pour tester : on est au Congo !

Dans une video publiée lundi par "IHU Méditerranée-Infection", le professeur Didier RAOULT explique en effet que "la dernière fois que l'on a instauré une quarantaine c'était pour le choléra à Marseille (1834-1835) et cela n'a pas marché".  

Selon un article de Ouest-France du 30 janvier 2020, 

"Dans certains ports, en cas d’épidémies ou de soupçons de maladie, les voyageurs étaient envoyés dans des « lazarets », établissement dans lesquels ils étaient mis en quarantaine. « C’était par exemple le cas à Marseille, pour se prémunir du choléra à partir des années trente du XIX e siècle, indique Patrick Zylberman. En général, ces lazarets étaient arrangés en deux sections : celle des malades et celle des personnes ne laissant apparaître aucun symptôme. Celles-ci rongeaient leur frein. Les contacts entre les deux sections n’étaient pas rares. La nourriture y était exécrable, et certains se faisaient servir des repas par des gargotiers du voisinage, offrant ainsi d’autres occasions pour la circulation des virus. Les lazarets étaient donc des machines à transmettre le virus plutôt qu’à y faire obstacle.

[...]

« Des études rétrospectives montrent que la quarantaine est davantage efficace lorsqu’elle est appliquée tôt après le début de l’épidémie. Attention cependant : la mise en quarantaine collective, qui réunit dans un même lieu des personnes non-infectées et infectées, peut être contre-productive. C’est un outil très spectaculaire mais peu efficace sanitairement », pense Patrick Zylberman, spécialiste d’histoire de la santé à l’École des hautes études en santé publique (EHESP).

Et d’ajouter : « Pour avoir ne serait-ce qu’une efficacité relative, la quarantaine doit être couplée avec d’autres mesures, telles que la réduction des contacts, des déplacements, des rassemblements ; la réduction de la durée d’attente entre la survenue des symptômes et l’hospitalisation ou encore une application plus stricte des mesures de contrôle de l’infection dans le cadre de l’hôpital. »

Pour lui, il importe de rassurer la population, et non de l’effrayer par des mesures coercitives. Car « lorsqu’on est en quarantaine, on a peur d’être infectés et on a qu’une idée en tête : s’évader ». Fin de citation. (Source)

 

"Si l'on veut avoir une idée de ce qui est vraiment la mortalité (par coronavirus dans le monde), précise le professeur Raoult, vous regardez une bonne source d'information : "South China Morning post", vous cochez "corona virus state", et vous regardez combien il y a de mort dans le monde, combien par pays, et combien de cas par pays.

 

"À l'époque actuelle on doit faire autre chose, et ce que l'on doit faire, en maladie infectieuse, c'est diagnostiquer et traiter. [...] On teste, on détecte, on traite".

Sur ce blog nous posons la question : à quel moment le traitement, dont parle le professeur Raoult a-t-il été décidé depuis la prise de parole de Macron hier soir pour confiner les Français en limitant les contacts à 5 personnes ?

 

Selon la donnée la plus récente des sources officielles au 13 mars 2020, la proportion de tests faits par millions d'habitants montre la France au vingtième rang mondial, derrière la Malaisie, la Slovaquie, la Finlande, ou encore Taïwan.

 

"La France a pris une stratégie qui n'est pas la stratégie du reste du monde technologique. Le niveau de test en France, depuis le début, est très bas. C'est très peu testé.

 

"Et cette stratégie très basse de test n'est pas celle choisie par la majorité des pays, en particulier les Coréens, qui font partie avec les Chinois, de ceux qui ont maîtrisé l'épidémie, en faisant cela : dépistage+traitement."

Coronavirus : la France au 20e rang mondial du diagnostic et du traitement

La Corée du Sud contrôle le virus par test systématique + le traitement hydroxychloroquine+Azithromycine (+confinement) des infectés : le virus est blanchi en 6 jours au lieu de 20 (et pas 14).

 

Pour l'anecdote, notons tout de même, dans cette video "Coronavirus : diagnostiquons et traitons ! Premiers résultats pour la chloroquine", cette anecdote qui mérite d'être rapportée pour ce qu'elle dit de l'état de la "démocratie" dans ce pays, autour du scoop du professeur Raoult sur le traitement du coronavirus par "500 milligrammes de chloroquine par jour pendant 10 jours"  :

 

"Là il y a quelqu'un qui me menace tous les deux jours la nuit en me menaçant de tous les maux si je ne retire pas le fait que la chloroquine est efficace (pour soigner le coronavirus), je crois que je vais porter plainte, mais cela ne m'émeut pas tellement.

"Et puis pour la première fois de ma vie, il y a eu sur facebook où cela avait été rapporté : il y avait marqué fake news. C'était quelqu'un du Monde qui avait estimé que ce que je disais de ce qu'avait rapporté les Chinois n'était pas vrai et cela a même été mis fake news pendant 36 heures sur le site du ministère de la santé, sur ce que moi je dis.

 

"Du coup je pense que cela a donné une publicité considérable et ce truc a été vu par 450 000 personnes. Donc j'espère qu'ils vont continuer de dire des horreurs parce que cela mobilise les gens et cela leur donne envie d'aller regarder ce qui est critiqué d'une telle manière." (Fin de citation du professeur Raoult, directeur de l'IHU Méditerranée-Infection.)

Add. 18 mars 2020 19h31. France-Info : Vaccins, chloroquine, remdesivir... Où en sont les recherches pour trouver des remèdes contre le coronavirus ? (Source)

Source: https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccins-chloroquine-remdesivir-ou-en-sont-les-recherches-pour-trouver-des-remedes-contre-le-coronavirus_3871331.html

Source: https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccins-chloroquine-remdesivir-ou-en-sont-les-recherches-pour-trouver-des-remedes-contre-le-coronavirus_3871331.html

Un traitement à la chloroquine prometteur

A Marseille, l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée infection teste depuis le 9 mars le traitement des malades du Covid-19 avec de la chloroquine (ou plus exactement d'hydroxychloroquine). Avec des résultats encourageants, rapporte France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur. Sur 24 patients volontaires testés, "il n'y a plus que 25% de porteurs" du virus après six jours, a affirmé Didier Raoult, directeur de l'IHU, lundi, dans une vidéo YouTube. Les autres sont donc en voie de guérison. Le professeur explique que ce groupe a été comparé avec un groupe de patients à Nice et Avignon, qui n'a pas reçu de chloroquine, et comptait toujours 90% de porteurs du virus après la même durée.

 

Ces résultats sont d'autant plus prometteurs que la chloroquine est un médicament peu onéreux, couramment utilisé contre le paludisme. En février, un essai mené sur plus de 100 malades de plusieurs hôpitaux en Chine avait déjà montré des signes d'efficacité, selon une étude cependant publiée (dans la revue BioScience Trends) de façon préliminaire, c'est-à-dire sans avoir été validée par un comité d'experts scientifiques. L'étude marseillaise, elle, va être "envoyée à un journal" pour validation, a assuré Didier Raoult lundi.

 

[...] La chloroquine n'avait pas été retenue parmi les quatre traitements testés dans un essai clinique national en France, lancé le 11 mars. Le ministre de la Santé Olivier Véran a estimé mardi que ces résultats "intéressants" de l'IHU devaient être soumis aux "processus de validation" scientifiques. Et il a annoncé avoir donné son feu vert à "un essai plus vaste (...) sur plus de patients", qui serait mené par "d'autres équipes" que celle de Didier Raoult. Dans la foulée, le laboratoire français Sanofi s'est dit prêt à offrir des millions de doses d'hydroxychloroquine aux autorités françaises.

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7 mars 2020 6 07 /03 /mars /2020 18:57
Distribution de la Communion : historique

Suite aux récentes mesures de l’épiscopat français sur l’interdiction de la communion sur la langue dans certains diocèses, les lecteurs sont nombreux à réagir.

 

Pour justifier ses “mesures de précautions” le diocèse de Paris a publié une vidéo pleine de mensonges et d’approximations [Disant que "jusqu'au Haut Moyen-Âge dans l'Eglise catholique au cours de la célébration de la sainte messe on a toujours communier dans la main" (sic) et laissant donc entendre que la Communion dans la bouche est une invention du "Moyen-Âge".]

 

Le site "Riposte catholique" a apporté des éléments historiques précis :

 

Voici donc ces quelques éléments:

 

On vous raconte qu’au cours des premiers siècles de l’ère chrétienne, le rite de la communion aurait comporté la manipulation des hosties consacrées par les fidèles se tenant debout. Avec cette présentation historique, on peut évidemment faire passer ensuite la nouveauté pour une vieille tradition remise à l’honneur.

 

En fait, il s’agit là d’une tentative malhonnête de justifier par une coutume prétendument "antique" la pratique récente, bien postérieure au concile Vatican II (1962-1965) et, de plus, absolument pas ordonnée ni même prévue par celui-ci.

Le Concile Vatican II ne s'est pas pas exprimé sur le sujet de la communion dans la bouche ou dans les mains. Il faut attendre 1969 pour que ce sujet soit abordé par la Sacrée Congrégation pour le culte divin dans l’instruction Memoriale Domini du 29 mai 1969. "[L]es fidèles ont pu autrefois recevoir cet aliment divin dans la main et le porter eux-mêmes à la bouche. […] Cependant, les prescriptions de l'Église et les textes des Pères attestent abondamment le très profond respect et les très grandes précautions qui entouraient la sainte Eucharistie."

 

Feuilletez donc attentivement les documents conciliaires et vous constaterez que nous disons vrai. [Sacrosanctum concilium, Constitution sur la sainte liturgie. Lire également Sacrosanctum caritatis, exhortation apostolique du pape Benoît XVI. NdCR.]

 

Quant au véritable rite antique de la communion à genoux et sur la langue, on vous raconte de manière tout aussi trompeuse que ce serait un phénomène médiéval.

 

Or, pour mentionner brièvement ici quelques éléments de réfutation, signalons que le pape Sixte I (117-126) avait déjà interdit de toucher les mystères sacrés si l’on ne faisait pas partie du clergé (ut mysteria sacra non tangerentur, nisi a ministris). ["Les Mystères Sacrés ne doivent pas être manipulés par des personnes autres que celles consacrées au Seigneur" (Liber Pontificatis, éd. DUCHESNE, I (Paris, 1886, 128.) NdCR]

 

Le pape Saint Eutychian (275-283) interdira que la communion à porter aux malades soit confiée à un laïc ou à une femme (nullus praesumat tradere communionem laico vel feminae ad deferendum infirmo).

 

Déjà Tertullien de Carthage (160-250) attestait que la sainte eucharistie était reçue uniquement du prêtre et pas d’autrui (nec de aliorum manu sumimus).

 

Le pape Saint Léon I (440-461) notait, pour sa part, que l’on reçoit en bouche ce qui est cru par la foi (hoc enim ore sumitur quod fide tenetur). 

 

Plus tard, à savoir en 536, le pape Saint Agapet I accomplira un miracle de guérison après avoir donné l’hostie en bouche à quelqu’un (cumque ei Dominicum corpus mitteret in os). C’est le pape Saint Grégoire I (590-604) qui le relate, attestant également la pratique de l’Église dans les premiers siècles de l’ère chrétienne. Dans ses dialogues (Romain 3, c. 3) il rapporte que le Pape saint Agapet accomplit un miracle durant la messe après avoir placé le Corps du Seigneur dans la bouche d'une personne. Jean le Diacre nous parle également de la manière dont ce Pape distribuait la sainte communion. 

 

En l’an 380, le concile de Saragosse avait en son canon 3 lancé l’anathème (excommunication) contre ceux qui voudraient encore toucher la sainte eucharistie et communier comme en temps de persécution. Décision confirmée par le synode de Tolède (400). Saint Basile, Père grec et Docteur de l’Église (329-379), avait expliqué qu’en des circonstances pareilles et en l’absence de prêtre ou de diacre pour administrer la communion et la porter aux malades, on avait pu jadis "recevoir la communion au moyen de sa propre main". L’historien Eusèbe de Césarée (270-339) attestait déjà au livre VI de son "Histoire ecclésiastique" que cela se faisait seulement en cas de véritable nécessité. La pratique normale avait toujours été que les fidèles communient à genoux et sur la langue. Devant des abus locaux, le concile de Rouen rappellera en 650 cette norme apostolique, interdisant la communion avec les mains (nulli autem laico aut feminae Eucharistiam in manibus ponat, sed tantum in os ejus).

 

Lire : La communion dans la main et le mot apocryphe de saint Cyrille

 

[En Orient, le 6 ème concile œcuménique à Constantinople (680-681) interdira aux fidèles de prendre l'Armée sacrée entre leurs mains, en menaçant les transgresseurs d'excommunication. NdCR]

 

Le concile de Constantinople statuera pareillement en 692, frappant d’excommunication tous ceux qui s’aviseraient de prendre l’hostie en main alors qu’un évêque, un prêtre ou un diacre sont disponibles pour la leur dispenser en bouche. Dans une homélie sur la première épître à Timothée, Saint Jean Chrysostome (347-407) indiquait déjà cette humble et pieuse attitude de réception de la part des fidèles : "Que rien d’amer ne sorte de la bouche qui a été gratifiée d’un si grand mystère ; que la langue, sur laquelle le divin Corps a été déposé, ne profère rien de déplaisant."

 

Ces éléments et ces témoins remontent à la fin de l'Antiquité. Dès les premiers siècles du christianisme la communion est prise sur la lange, bien avant le "Moyen âge" qui pratiquait peu la communion, et en tous les cas, pas à la main, sauf en temps de persécution, et en l’absence de prêtre ou de diacre pour administrer la communion et la porter aux malades.

La communion fréquente, et des enfants, est une pratique instaurée par le pape Saint Pie X (1903-1914).

88% du volume de l’instruction Memoriale Domini (29 mai 1969) du pape Paul VI est consacré à confirmer la réception de la communion à genoux et sur les lèvres

 

Comment peut-on raisonnablement affirmer que la communion dans la main était la pratique officielle qui s'est poursuivie jusqu'au dixième siècle ? Comment peut-on affirmer que la communion sur la langue est une invention médiévale ? Nous ne prétendons pas que jamais, en aucune circonstance, les fidèles n'ont reçu la communion dans la main. Mais dans quelles conditions cela se passait-il ? 

Il est certain que les apôtres ont pris le pain et ont bu la coupe à la main, mais eux étaient des ministres désignés par Notre-Seigneur.

 

On ne vous rapporte pas des citations de ce genre. On ne vous donne aucune référence pertinente, pas même celle alléguée comme étant de Saint Cyrille de Jérusalem (313-386), à savoir les « Catéchèses mystagogiques » dont on vous épingle un passage cité hors de son contexte qui aurait pu vous faire réaliser que ce n’est pas un texte chrétien normal. En effet, on vous cite seulement ce qui fait penser à la pratique moderne : « Lorsque tu t’avances pour Le recevoir, ne t’approche pas sans respect, les paumes des mains grandes ouvertes ou les doigts écartés ; mais avec ta main gauche, fais un trône pour la droite où va reposer le Roi. Reçois le Corps du Christ dans le creux de ta main et réponds Amen.»

 

Les passages sautés sont notamment ceux-ci : « Sanctifie tes yeux par le contact du saint Corps » et puis, après avoir bu au calice, « lorsque tes lèvres en sont encore mouillées, touche-les avec les mains et passe sur tes yeux, ton front et tous tes autres sens, pour les sanctifier.» (sic)” 

Source: Jusqu’au Haut Moyen-Âge on communiait dans la main : fake news, Riposte catholiqueLe Forum catholique

 

 

Le Synode de Cordoue au IXe siècle condamnera  en 839 la secte de "Casiani" pour son refus de recevoir la Sainte Communion directement dans la bouche [Mgr Athanasius Schneider, ''Dominus Est'', p.47.]

 

Le Synode de Rouen (878) déclarera : "L'Eucharistie ne peut jamais être confiée à un laïc, ni à une femme, mais doit seulement être donnée à la bouche".

 

Au XIIIe siècle saint Thomas d'Aquin (1225–1274) précisera : 

 

"Par respect pour ce sacrement [la Sainte Eucharistie], rien ne le touche, sauf ce qui est consacré. c'est pourquoi le corporal et le calice sont consacrés, ainsi que les mains du prêtre, pour toucher ce sacrement " (Summa Theologica, partie III, Q.82, art. 3, Rep. Obj.8.)

 

Lire : Main ou langue: le débat sur la réception eucharistique

En 1969, Paul VI indique dans Memoriale Domini que :

 

"les prescriptions de l'Église et les textes des Pères attestent abondamment le très profond respect et les très grandes précautions qui entouraient la sainte Eucharistie.

[...] De plus, le soin et le ministère du Corps et du Sang du Christ étaient confiés d'une façon toute spéciale aux ministres sacrés ou aux hommes désignés à cet effet : « Après que celui qui préside a récité les prières et que le peuple tout entier a acclamé, ceux que nous appelons les diacres distribuent â tous ceux qui sont présents, et portent aux absents, le pain, le vin et l'eau sur lesquels ont été données les grâces »

[...] Aussi, la fonction de porter la Sainte Eucharistie aux absents ne tarda-t-elle pas à être confiée uniquement aux ministres sacrés, afin de mieux assurer le respect dû au Corps du Christ, et en même temps de mieux répondre aux besoins des fidèles. Par la suite, lorsque la vérité et l'efficacité du mystère eucharistique, ainsi que la présence du Christ en lui, ont été plus approfondies, on a mieux ressenti le respect dû à ce Très Saint Sacrement et l'humilité avec laquelle il doit être reçu, et la coutume s'est établie que ce soit le ministre lui-même qui dépose sur la langue du communiant une parcelle de Pain consacré.

Compte tenu de la situation actuelle de l'Église dans le monde entier, cette façon de distribuer la Sainte Communion doit être conservée, non seulement parce qu'elle a derrière elle une tradition multiséculaire, mais surtout parce qu'elle exprime le respect des fidèles envers l'Eucharistie.

[...] Ce respect exprime bien qu'il s'agit non pas « d'un pain et d'une boisson ordinaires », mais du Corps et du Sang du Seigneur, par lesquels « le peuple de Dieu participe aux biens du sacrifice pascal, réactualise l'alliance nouvelle scellée une fois pour toutes par Dieu avec les hommes dans le Sang du Christ, et dans la foi et l'espérance préfigure et anticipe le banquet eschatologique dans le Royaume du Père ». 

[...] De plus, cette façon de faire, qui doit déjà être considérée comme traditionnelle, assure plus efficacement que la Sainte Communion soit distribuée avec le respect, le décorum et la dignité qui lui conviennent ; que soit écarté tout danger de profanation des espèces eucharistiques, dans lesquelles, « d'une façon unique, totalement et intégralement le Christ, Dieu et homme, se trouve présent substantiellement et sous un mode permanent » ; et qu'enfin soit attentivement respecté le soin que l'Église a toujours recommande à l'égard des fragments de Pain consacré : « Ce que tu as laissé tomber, considère que c'est comme une partie de tes membres qui vient à te manquer. »

[...] [U]ne forte majorité d'évêques estiment que rien ne doit être changé à la discipline actuelle et que si on la changeait cela offenserait le sentiment et la sensibilité spirituelle de ces évêques et de nombreux fidèles.

C'est pourquoi, compte-tenu des remarques et des conseils de ceux que « l'Esprit-Saint a constitués intendants pour gouverner » les Églises, eu égard à la gravité du sujet et à la valeur des arguments invoqués, le Souverain Pontife n'a pas pensé devoir changer la façon traditionnelle de distribuer la Sainte Communion aux fidèles.

Aussi, le Saint-Siège exhorte-t-il vivement les évêques, les prêtres et les fidèles à respecter attentivement la loi toujours en vigueur et qui se trouve confirmée de nouveau, en prenant en considération tant le jugement émis par la majorité de l'épiscopat catholique que la forme utilisée actuellement dans la sainte liturgie, et enfin le bien commun de l'Église.

Mais là où s'est déjà introduit un usage différent - celui de déposer la Sainte Communion dans la main - le Saint-Siège, afin d'aider les Conférences épiscopales à accomplir leur tâche pastorale, devenue souvent plus difficile dans les circonstances actuelles, confie à ces mêmes Conférences la charge et le devoir de peser avec soin les circonstances particulières qui pourraient exister, à condition cependant d'écarter tout risque de manque de respect ou d'opinions fausses qui pourraient s'insinuer dans les esprits au sujet de la Très Sainte Eucharistie, et d'éviter soigneusement tous autres inconvénients."

 

Depuis une lettre de la Sacrée Congrégation du 6 juin 1969, en réponse à une demande de la Conférence épiscopale de France sur la permission de distribuer la Communion en déposant l'Hostie dans la main, le Saint-Siège, tout en rappelant l'instruction en date du 29 mai 1969 sur le maintien en vigueur de l'usage traditionnel de la communion "sur la langue", 

 

"accorde que, sur le territoire de Votre Conférence Épiscopale, chaque Évêque, selon sa prudence et sa conscience, puisse autoriser dans son diocèse l'introduction du nouveau rite pour distribuer la Communion, à condition que soient évités toute occasion de surprise de la part des fidèles et tout danger d'irrévérence envers l'Eucharistie.

 

Pour cela, on tiendra compte des normes suivantes :

1. La nouvelle manière de communier ne devra pas être imposée d'une manière qui exclurait l'usage traditionnel. Il importe notamment que chaque fidèle ait la possibilité de recevoir la Communion sur la langue, là où sera concédé légitimement le nouvel usage et lorsque viendront communier en même temps d'autres personnes qui recevront l'Hostie dans la main. En effet, les deux manières de communier peuvent coexister sans difficulté dans la même action liturgique. Cela, pour que personne ne trouve dans le nouveau rite une cause de trouble à sa propre sensibilité spirituelle envers l'Eucharistie et pour que ce Sacrement, de sa nature source et cause d'unité, ne devienne pas une occasion de désaccord entre les fidèles." (Fin de citation)

 

Les conférences épiscopales peuvent donc autoriser officiellement l’introduction de la communion dans la main à partir de 1969. Mais la Sacrée Congrégation pour le culte divin précise bien, dans la lettre du 6 juin 1969, que l’usage traditionnel est maintenu "en vigueur", et que "la nouvelle manière de communier ne devra pas être imposée d'une manière qui exclurait l'usage traditionnel", ... "les deux manières de communier" pouvant "coexister dans la même action liturgique".

 

Ainsi, nous arrivons presque à la fin du texte de Paul VI et on se demande si c’est bien dans ce document-là que Paul VI a introduit la réception dans la main ? Et voilà que, dans les dernières lignes, un indult est accordé, en totale incohérence avec tout le raisonnement qui précède. Tolérance restreinte, encadrée, assortie d’un contrôle strict etc. mais toutes ces précautions étaient évidemment illusoires. Ce qui est important, ce n’est pas le barrage qui est solide en tous points sauf un, c’est la brèche. On sait ce qui est advenu après cette instruction romaine de 1969... La norme est à présent si bien inversée que c’est la communion "sur la langue" qui est vue comme une bizarrerie à peine tolérée par les évêques de France et que c'est l'indult (la communion dans les mains) qui est devenu quasiment la norme.

 

Lire: La brèche par laquelle s'est introduite la "communion dans la main"

Il n’y a finalement pas si longtemps, lorsque se déclarait une épidémie, on allait prier dans les églises, on faisait dire des messes, on utilisait l’eau bénite...

Aujourd’hui, on fait tout le contraire : le coronavirus conduit à fermer les églises, à supprimer les messes et à vider les bénitiers.

On fera difficilement croire aux païens que les catholiques ont des comportements accordés à leur foi en un Dieu tout puissant.

 

SourcePro Liturgia, Actualité du vendredi 6 mars 2020

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7 mars 2020 6 07 /03 /mars /2020 09:23

Sainte Jeanne d'Arc a été canonisée par le pape Benoît XV le 16 mai 1920. Il y a bientôt cent ans. Sa fête religieuse est fixée au 30 mai, jour anniversaire de sa mort.

Source: https://www.famillechretienne.fr/eglise/vie-de-l-eglise/le-centenaire-de-la-canonisation-de-jeanne-d-arc-approche-270649

Source: https://www.famillechretienne.fr/eglise/vie-de-l-eglise/le-centenaire-de-la-canonisation-de-jeanne-d-arc-approche-270649

Les principales cérémonies du centenaire de la canonisation de Jeanne d’Arc par Benoît XV en 1920 se dérouleront à Domrémy le 10 mai, à Rouen le 17 mai, à Orléans lors des traditionnelles fêtes johanniques, du 26 avril au 17 mai, et à Soissons le 17 mai. Mais, ici et là, cet anniversaire est déjà marqué de diverses façons.

 

Après un colloque qui lui était consacré début janvier, l’aumônerie de l’École militaire organise le 7 mars un pèlerinage sur ses pas à Domrémy-la-Pucelle, son village natal, et Notre-Dame de Bermont où elle eut ses visions. Au passage, le diocèse aux Armées rappelle que le centenaire est aussi celui de l’institution d’une fête nationale en l’honneur de Jeanne d’Arc le deuxième dimanche de mai.

 

Dans le diocèse de Saint-Dié, où le centenaire a été officiellement ouvert le 1er novembre à Domrémy-la-Pucelle, se déroulent les « vendredis de Jeanne ». Une fois par mois, une conférence a pour but de « mettre en avant son influence dans notre culture », indique ce diocèse : architecture et édifices le 6 mars (à la faculté de droit d’Épinal), littérature le 3 avril (à Remiremont), peintures et toiles le 5 juin (à Domrémy), etc.

 

Dans le diocèse d’Orléans, plusieurs expositions sont organisées, notamment à la cathédrale Saint-Croix, du 25 avril au 18 mai. Dans cet édifice, un parcours historique et spirituel sera proposé aux visiteurs, de Pâques à la Toussaint.

 

Source: Famille chrétienne

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6 mars 2020 5 06 /03 /mars /2020 19:54
Distribution de la Communion en période d'épidémie : Réponse de la Congrégation pour le Culte divin (en 2009)

Lors de la grippe porcine de juin 2009, un catholique britannique avait demandé à la Congrégation pour le Culte divin quelles étaient les restrictions diocésaines contre la communion sur la langue en raison des inquiétudes liées à l'épidémie.

Dans sa réponse, la Congrégation avait alors réaffirmé que LES FIDELES ONT TOUJOURS LE DROIT de recevoir la sainte Communion sur la langue :

Distribution de la Communion en période d'épidémie : Réponse de la Congrégation pour le Culte divin (en 2009)
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4 mars 2020 3 04 /03 /mars /2020 10:15

Dans l'émission CNEWS Face à l'Info du 03/03/2020, Eric Zemmour était face à Jean-Louis Touraine, professeur de médecine, député "En marche" de Lyon, ex-député du PS, rapporteur de la "loi bio-éthique", pro-euthanasie, pro-PMA post-mortem, pour la FIV à trois parents. Son dernier livre en 2019 : "Donner la vie, choisir sa mort, Pour une bioéthique de liberté". Eric Zemmour a résumé le projet "progressiste" franc-maçonnique de Jean-Louis Touraine : "Un Dieu: l'argent, un maître: le lobby Lgbt". 

 

"Quand vous parlez de progressisme, pourquoi le fait de faire un enfant sans père serait un progrès ? Pourquoi le fait d'acheter des enfants à des femmes qui louent leur ventre serait un progrès ? Moi j'y vois une régression phénoménale. On revient à l'homme de cro-magnon qui ne savait pas que le père était le membre actif de la procréation et où l'on croyait que c'était le soleil qui engrossait les femmes. Pour moi, le progrès humain c'est le fait d'avoir inventer la famille et d'avoir mis un père qui n'était pas évident au départ parce qu'on ne savait pas que c'était le père qui engrossait la mère. C'est cela le progrès. Et vous, vous revenez en arrière.

"Les anarchistes disaient jadis 'ni Dieu ni maître'. Et vous, en regardant vos déclarations, j'en ai déduit que vous avez un Dieu: l'argent, un maître: le lobby Lgbt.

"[…] Moi je ne fais pas une famille, on est une famille ou on n'est pas une famille.

"C'est tout à fait le vocabulaire progressiste, (faire une famille), on fait nation, on fait société, on fait famille, et bien non. Ce projet est celui de déraciner les gens de leurs attachements originaires, la nation, la société, la famille. Il faut les arracher à ces enracinements. Vous avez un projet qui est tout à fait en conformité avec le progressisme franc-maçon auquel vous vous attachez, c'est-à-dire arracher les gens à leurs enracinements.

"Les études (que vous citez), je les ai lues comme vous, d'abord ce sont des études commandées et manipulées par le lobby Lgbt, donc qui n'ont aucune crédibilité scientifique.

 

"[...] (Sur l'euthanasie) Vous connaissez la fable de La Fontaine avec ce malheureux qui appelle la mort et qui, quand la mort arrive, trouve tous les prétextes pour ne pas mourir. Je pense que la nature humaine c'est plutôt cela et que votre 'geste d'amour' va vite devenir un geste de mort. Vous ouvrez la boîte de Pandore à toutes les manipulations, à tous les scandales, à tous les crimes, sous couvert de geste d'amour. Cela me choque beaucoup. [...] Et ce sentiment de toute-puissance est terrifiant. Parce que vous avez l'impression, et cela est en adéquation avec votre philosophie, que l'homme est un démiurge et que l'homme a tout pouvoir, sur sa vie, sur ses enfants, sur sa mort... J'ai un effroi. Et quand je vous écoute, je ne peux pas m'empêcher d'être effrayé. 'Science sans conscience n'est que ruine de l'âme' (disait Rabelais) : je trouve que c'est exactement ce que vous incarnez."

 

(Eric Zemmour face à Jean-Louis Touraine, CNEWS, Face à l'Info du 03/03/2020). 

Note du blog Christ Roi. On peut noter que l'homme "démiurge" qui "a tout pouvoir, sur sa vie, sur ses enfants, sur sa mort", est une réactualisation du droit romain où l'homme avait effectivement tout pouvoir sur sa femme... et sur ses enfants, lesquels il pouvait exposer aux bêtes fauves pour qu'ils meurent. Leur "progrès", c'est un retour à l'Âge de pierre. 

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2 mars 2020 1 02 /03 /mars /2020 22:07
Coronavirus : "Seigneur, délivrez-nous de l'épidémie de nos lâchetés !" (Abbé Matthieu Raffray)

Trois réactions ce soir après la suppression hier, premier dimanche de Carême, de la messe dans nombre de paroisses :

 

Editoriaux - Religion - 2 mars 2020

Seigneur, délivrez-nous de l’épidémie de nos lâchetés ! Abbé Matthieu Raffray

 

Dans la frénésie actuelle, nos évêque français font du zèle : sans que personne ne leur demande rien, ils ferment leurs églises, suppriment les messes dominicales (au moins dans le diocèse de Beauvais), interdisent la communion sur les lèvres (quelle aubaine, depuis le temps !)… que chacun reste chez soi, il ne faudrait pas être accusé de collaboration avec le méchant virus.

 

Permettez-moi, comme théologien, comme prêtre, et avec beaucoup de catholiques, de regretter une telle pusillanimité, ou même une telle compromission. Quand on pense que le brave catholique qui n’aura pas pu assister à sa messe du dimanche chopera le satané virus au supermarché, dans un bus bondé ou dans la salle d’attente du médecin, on se dit qu’il aurait peut-être mieux valu qu’il puisse faire ses dévotions, demander pardon pour ses péchés, mettre un cierge à saint Roch, que sais-je, peut-être même recevoir la sainte communion ! Surtout si, par malheur, le virus devait l’emmener directement devant son Juge, aux portes de l’éternité…

 

On dira que je manque de prudence, de précaution, de sagesse épiscopale… Mais il me semble qu’à une autre époque, peut-être pas si lointaine et, en tout cas, beaucoup plus noble, l’évêque de Beauvais serait sorti de sa cathédrale en procession, portant lui-même les reliques du grand saint Éloi et accompagné du chapitre des chanoines au grand complet, d’une foule d’enfants de chœur et de tous les paroissiens réunis, en chantant des cantiques et des psaumes pénitentiels à travers la ville, revêtu d’une chape violette en signe de pénitence, pour demander à Dieu sa miséricorde et sa protection, pour implorer l’aide de la Vierge Marie et de tous les saints protecteurs de ce diocèse fondé au IIIe siècle… Alors, une foule se serait jointe spontanément à la procession et on l’aurait fait durer jusqu’à la nuit, par l’adoration du Saint-Sacrement dans la cathédrale, portes grandes ouvertes, au son du glas et à grand renfort d’encens. Les jeunes eux-mêmes seraient entrés dans l’église incrédules, en ricanant peut-être, et ils en seraient ressortis bouleversés, comprenant que lorsque c’est la vie qui est en jeu, alors on se doit de préparer son éternité, et qu’en ce domaine, les prêtres dont on se moque si souvent peuvent bien être, pour une fois, utiles à quelque chose…

 

On aurait alors instauré une prière spéciale, par décret spécial de Monseigneur l’évêque (avec son sceau aux armes épiscopales, et non avec un logo ridicule payé on ne sait combien à une officine parisienne), on aurait fait célébrer des messes « pro vitanda mortalitate vel tempore pestilentiae » par tous les prêtres de la région, on aurait fait prêcher sur la pénitence et sur les fins dernières, sur la nécessité de se convertir, c’est-à-dire de se tourner vers Dieu lorsque les choses nous échappent, comme c’est souvent (pour ne pas dire toujours) le cas, surtout face à une épidémie. On aurait fait un boulot d’hommes de Dieu, en somme, et non un travail de prudent pisse-copie provincial…

 

Abbé Matthieu Raffray

Prêtre, professeur de philosophie & de théologie

 

Source : https://www.bvoltaire.fr/seigneur-delivrez-nous-de-lepidemie-de-nos-lachetes/

 

Le vide laissé par la laïcité laissera-t-il la place au vide de nos églises ? C'est en substance ce que regrette Andrea Riccardi dans La Vie : 

 

Coronavirus : “Non, ne fermons pas nos églises !“ 

 

Publié le 01/03/2020 Andrea Riccardi dans « La Vie »

 

Non à la propagation de « l’épidémie de la peur » ! Alors que les autorités civiles exigent la suspension des messes dans certaines régions d’Italie et de France pour lutter contre le coronavirus Covid-19, Andrea Riccardi proteste. Fondateur de la communauté de Sant’Egidio mais aussi historien du christianisme, il rappelle que les catholiques n’ont jamais cessé de se rassembler, même pendant la peste de Milan et sous les bombes de la Seconde Guerre mondiale.

 

Les nombreuses églises fermées dans le nord de l’Italie, la suspension des messes, les obsèques célébrées en présence des seuls proches et d’autres mesures de ce genre m’ont laissé une certaine amertume. Je ne suis pas épidémiologiste, mais nous trouvons-nous vraiment face à des risques si grands qu’il faille renoncer à notre vie religieuse communautaire ?

La prudence est de mise, mais sans doute nous sommes-nous laissé prendre la main par le grand protagoniste de l’époque : la peur. Par ailleurs, commerces, supermarchés et bars sont en partie ouverts, tandis que bus et métros fonctionnent. Et à juste titre. Quant aux églises, elles ont été quasiment traitées à l’égal des théâtres et des cinémas, contraints à la fermeture. Elles peuvent rester ouvertes, mais sans prière commune.

Quel danger représentent les messes de semaine auxquelles participent une poignée de personnes, éparpillées sur les bancs dans des édifices de grande capacité ? Moins qu’un bar, que le métro ou le supermarché. Ce n’est qu’en Émilie que les messes de semaine ont été autorisées. Un signe fort de peur. Mais aussi l’expression de l’alignement de l’Église sur les institutions civiles.

Les églises ne sont pas seulement un « rassemblement » à risque, mais aussi un lieu de l’esprit : une ressource en des temps difficiles, qui suscite de l’espérance, qui console et qui rappelle qu’on ne se sauve pas seul. Je ne voudrais pas remonter à Charles Borromée, en 1576-77, l’époque de la peste à Milan (épidémie bien plus grave que le coronavirus et combattue alors à mains nues), mais en ce temps-là on visitait les malades, on priait avec le peuple et on faisait une procession pieds nus et en nombre pour la fin du fléau.

Assurément, la prière commune dans l’église nourrit l’espérance et la solidarité. On sait combien des motivations, fortes et spirituelles, aident à résister à la maladie : c’est l’expérience commune. Le sociologue américain Rodney Stark, écrivant au sujet de l’ascèse du christianisme dans les premiers siècles, note combien le comportement des chrétiens dans les épidémies était décisif : ceux-ci ne fuyaient pas comme les païens à l’extérieur des villes et ne s’en allaient pas comme les autres, mais, motivés par leur foi, se rendaient des visites et se soutenaient, priaient ensemble, ensevelissaient les morts. Si bien que leur taux de survie fut plus élevé que celui des païens en raison de l’assistance consciencieuse, pourtant sans médicaments, et en raison du lien communautaire et social.

Les temps changent, mais les récentes mesures sur le coronavirus semblent banaliser l’espace de l’Église, révélant la mentalité des gouvernants. Face à la « grande peur », seul parle le message de la politique, unique et incertaine protagoniste de ces jours. Le silence dans les églises (même si elles sont ouvertes) est un peu un vide dans la société : le fait de se retrouver librement ensemble dans la prière aurait constitué un tout autre message, même si la prudence et le contrôle de soi sont de mise. Médias sociaux, radio et télévision ne le remplacent pas.

 

Source: Andrea Riccardi, La Vie / Le Forum catholique

Après avoir rappelé l'exemple du pape saint Grégoire le Grand durant l'épidémie de peste à Rome en 590, on peut également évoquer l'épidémie de peste à Mexico en 1737 où Notre-Dame de Guadalupe joua un rôle de protection des Mexicains qui vinrent se réfugier sur la colline du Tepeyac, ce qui valut à la Vierge d'être reconnue comme patronne de Mexico la même année et de tout le Mexique en 1746. (François BRUNE, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, pp. 111-112 et 138.)

 

On peut également rappeler une terrible épidémie de choléra qui fera plus de 20 000 morts à Paris en 1832. En juin 1832, les premières "médailles miraculeuses" réalisées par l’orfèvre Vachette étaient distribuées par les Filles de la Charité. Aussitôt guérisons, conversions, protections se multiplièrent. Ce fut un raz-de-marée. Le peuple de Paris appela la médaille de l’Immaculée la "médaille miraculeuse". (Chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse).

 

Enfin, dernière réaction, ce soir, et non des moindres, celle d'un évêque, Mgr Pascal ROLAND, évêque de Belley-Ars

 

Epidémie du coronavirus ou épidémie de peur ?

 

Plus que l’épidémie du coronavirus, nous devons craindre l’épidémie de la peur ! Pour ma part, je me refuse de céder à la panique collective et de m’assujettir au principe de précaution qui semble mouvoir les institutions civiles.

 

Je n’entends donc pas édicter de consignes particulières pour mon diocèse : les chrétiens vont-ils cesser de se rassembler pour prier ? Vont-ils renoncer à fréquenter et à secourir leurs semblables ? Hormis les mesures de prudence élémentaire que chacun prend spontanément pour ne pas contaminer les autres lorsqu’il est malade, il n’est pas opportun d’en rajouter.

 

Nous devrions plutôt nous souvenir que dans des situations bien plus graves, celles des grandes pestes, et alors que les moyens sanitaires n’étaient pas ceux d’aujourd’hui, les populations chrétiennes se sont illustrées par des démarches de prière collective, ainsi que par le secours aux malades, l’assistance aux mourants et la sépulture des défunts. Bref, les disciples du Christ ne se sont ni détournés de Dieu ni dérobés au semblable. Bien au contraire !

 

La panique collective à laquelle nous assistons aujourd’hui n’est-elle pas révélatrice de notre rapport faussé à la réalité de la mort ? Ne manifeste-elle pas les effets anxiogènes de la perte de Dieu ? Nous voulons nous cacher que nous sommes mortels et, nous étant fermés à la dimension spirituelle de notre être, nous perdons pied. Parce que nous disposons de techniques de plus en plus élaborées et plus performantes, nous prétendons tout maîtriser et nous occultons que nous ne sommes pas les maîtres de la vie !

 

Au passage, notons que l’occurrence de cette épidémie au moment des débats sur les lois de bioéthique nous rappelle fort heureusement notre fragilité humaine ! Et cette crise mondiale présente au moins l’avantage de nous rappeler que nous habitons une maison commune, que nous sommes tous vulnérables et interdépendants, et qu’il est plus urgent de coopérer que de fermer nos frontières !

 

Et puis nous semblons tous avoir perdu la tête ! En tous cas nous vivons dans le mensonge. Pourquoi focaliser soudainement notre attention sur le seul coronavirus ? Pourquoi nous cacher que chaque année, en France, la banale grippe saisonnière fait entre 2 à 6 millions de malades et provoque environ 8.000 décès ? Nous semblons avoir également évacué de notre mémoire collective le fait que l’alcool est responsable de 41.000 décès par an, tandis qu’on estime à 73.000 ceux qui sont attribués au tabac !

 

Loin de moi donc, l’idée de prescrire la fermeture des églises, la suppression de messes, l’abandon du geste de paix lors de l’Eucharistie, l’imposition de tel ou tel mode de communion réputé plus hygiénique (ceci dit, chacun pourra toujours faire comme il voudra !), car une église n’est pas un lieu à risque, mais un lieu de salut. C’est un espace où l’on accueille celui qui est la Vie, Jésus-Christ, et où par lui, avec lui et en lui, on apprend ensemble à être des vivants. Une église doit demeurer ce qu’elle est : un lieu d’espérance !

 

Faut-il se calfeutrer chez soi ? Faut-il dévaliser le supermarché du quartier et constituer des réserves afin de se préparer à tenir un siège ? Non ! Car un chrétien ne craint pas la mort. Il n’ignore pas qu’il est mortel, mais il sait en qui il a mis sa confiance. Il croit en Jésus qui lui affirme : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vite et croit en moi ne mourra jamais » (Jean 11, 25-26). Il se sait habité et animé par « l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts » (Romains 8, 11).

 

Et puis un chrétien ne s’appartient pas à lui-même, sa vie est donnée, car il suit Jésus, qui enseigne : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera » (Marc 8, 35). Il ne s’expose certes pas indûment, mais il ne cherche pas non plus à se préserver. A la suite de son Maître et Seigneur crucifié, il apprend à se donner généreusement au service de ses frères les plus fragiles, dans la perspective de la vie éternelle.

 

Alors, ne cédons pas à l’épidémie de la peur ! Ne soyons pas des morts-vivants ! Comme dirait le pape François : ne vous laissez pas voler votre espérance !

 

+ Pascal ROLAND

 

Les prochains rassemblements prévus dans le diocèse (haltes spirituelles le 10 mars à Ambérieu et le 14 à Oyonnax, Journée du Pardon le 28 mars...) sont donc maintenus.

 

Source: Mgr Pascal ROLAND, L'Église dans les Pays de l'Ain

 

 

*

Add. 23h20. Sur le site "Aleteia" :

 

Même son de cloche chez Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban, pour qui « interdire les gens à communier directement sur la langue, alors qu’il n’y a aucune preuve que ce soit plus hygiénique dans la main, c’est absurde ». « Je me refuse à ce que des mesures soient appliquée à l’Église catholique, alors qu’elles ne sont pas appliquées à d’autres structures, comme les supermarchés et les cinémas », assure-t-il à Aleteia. Il a donc transmis les recommandations du ministère de l’Intérieur, sans donner la moindre consigne aux prêtres de son diocèse.

 

En Italie, des églises à nouveau ouvertes

En Italie, le patriarche de Venise, l’archevêque de Milan et celui de Turin avaient suspendu les messes dès le 25 février. Ce dimanche 1er mars, elles ont repris à Turin, où Mgr Nosiglia implore de « revenir à la normale », d’après des propos relayés par le quotidien La Stampa. Il regrette que les offices religieux puissent être considérés comme « superflus », et qu’ils et soient « non exemptés de mesures restrictives ». À Milan, la célèbre cathédrale a rouvert ses portes aux touristes ce lundi. Dès mercredi, l’église Saint-Louis des Français de Rome sera de nouveau accessible au public. Elle avait été fermée ce week-end après que l’un de ses prêtres rentré en France ait été testé positif.

 

Source: https://fr.aleteia.org/2020/03/02/coronavirus-les-fideles-partages-sur-les-mesures-a-adopter/

 

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1 mars 2020 7 01 /03 /mars /2020 15:40

... Le Saint-Sacrifice aboli ? (Daniel 8,11Matthieu 24,15)

 

Vendredi 28 février, Mgr Michel Dubost, Administrateur apostolique à Lyon, a recommandé de "ne pas être agent de la propagation du coronavirus (Covid-19)", appelle "les catholiques [...] à suivre scrupuleusement les consignes des autorités publiques" et demande "en ce qui concerne nos assemblées eucharistiques" "pour éviter tout risque de contamination" "que le « pain eucharistique » soit exclusivement donné dans les mains (et non dans la bouche) et qu’il n’y ait pas de communion des fidèles au sang du Christ. Ces mesures seront levées lorsque les risques de toute contamination auront disparu." 

Le même qui, arrivant dans le diocèse, s'étonnait, en s'en agaçant, du nombre de fidèles qui persistent à s'agenouiller. (Le Forum catholique)

 

L'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, a adressé une message urgent aux prêtres et aux diacres de la capitale. Il leur demande d'appliquer dès aujourd'hui plusieurs mesures pour éviter la propagation du coronavirus. À savoir :

 

- proposer la communion uniquement dans les mains des fidèles et refuser dans la bouche,

- ne pas proposer de communion au calice pour les fidèles,

- demander aux concélébrants de communier par intinction,

- demander aux fidèles de ne pas échanger de poignée de main en signe de paix pendant les messes,

- vider les bénitiers présents dans l’église. 

 

Mgr Aupetit a révélé qu'un prêtre du diocèse de Paris, rentré mi-février d'Italie, a été contaminé par le virus. Ce prêtre résidait à Rome et a rejoint la France en traversant l'Italie en voiture. (Le Figaro / Le Forum catholique)

Les messes sont suspendues jusqu'à nouvel ordre dans l'Oise.

Refuser de donner l'hostie dans la bouche des communiants, «vider les bénitiers» : à Paris, Rennes, Lille, Lyon ou Marseille, les archevêques ont demandé aux prêtres de leurs paroisses de prendre des mesures contre la propagation du nouveau coronavirus.

Dans l'Oise, [...] la célébration des messes (entendue dans le simple sens de célébration de l'eucharistie) est suspendue jusqu'à nouvel ordre dans les 41 paroisses du département. (Le Figaro)

 

Source: https://www.lefigaro.fr/flash-actu/coronavirus-les-messes-sont-suspendues-jusqu-a-nouvel-ordre-dans-l-oise-20200301

 

La contamination ne se fait pas seulement par les mains mais aussi par les gouttelettes de salive émises durant l’action de parler, il faudrait donc aussi interdire aux fidèles de répondre au prêtre, de chanter, et de parler entre eux à la sortie de la messe !

La suite servile bien plus que scrupuleuse des consignes des autorités publiques semble bien davantage être la ligne de l'Église-qui-est-en-France, laquelle préconise des consignes irrationnelles. La communion dans la main contient en effet beaucoup plus de risques de contagion que la communion directement dans la bouche, la paume de mains et les doigts du fidèle étant beaucoup plus contaminées que la bouche elle-même. De sorte que si l'on voulait vraiment lutter efficacement contre la contagion, c'est la communion dans la main qu'il faudrait logiquement proscrire. 

La sécurité totale serait de supprimer les messes en raison du risque de contagion lors des rassemblements de foules. On ne peut s'empêcher de penser qu'il y a donc comme un petit côté idéologique dans le fait de rendre obligatoire la communion dans la main à cause de l’épidémie.

D'autant que à l'issue du conseil extraordinaire des ministres ce matin consacré au coronavirus, Olivier Véran, ministre de la Santé (et médecin) a été particulièrement clair : "la contamination se fait par les mains. Donc, dit-il : on ne se serre plus la main etc." (Le Forum catholique)

Source: https://www.europe1.fr/societe/coronavirus-stop-aux-poignees-de-mains-3952398

Source: https://www.europe1.fr/societe/coronavirus-stop-aux-poignees-de-mains-3952398

Dans un point presse vendredi, le ministre de la Santé Olivier Véran a recommandé de ne plus se serrer la main, en raison de la diffusion du coronavirus sur le territoire français. [...] Olivier Véran affirmait vendredi que "l'essentiel des contaminations se faisait par les mains". (Europe 1)

Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Sainte-Marie à Astana (Kazakhstan), auteur d'un message sur la réception de la sainte communion en temps de pandémie, dénonce dans ces conditions, et assez logiquement, un "abus d’autorité" et un "manque de foi" :

 

"Personne ne peut nous contraindre à recevoir le Corps du Christ d'une manière qui comporte un risque de perte des fragments, et qui entraîne une diminution de la révérence, comme c’est le cas lorsqu’on reçoit la Communion dans la main. [...] La Communion dans la main n’est pas plus hygiénique que la Communion dans la bouche. En effet, elle peut être dangereuse sur le plan de la contagion. Du point de vue de l’hygiène, la main est porteuse d’une énorme quantité de bactéries. De nombreux agents pathogènes sont transmis par les mains. Que ce soit en serrant la main d’autres personnes ou en touchant fréquemment des objets, telles les poignées de porte ou les rampes et barres d’appui dans les transports en commun, les germes peuvent rapidement passer d’une main à une autre ; et les gens se portent alors souvent ces mains peu hygiéniques au nez et à la bouche. En outre, les germes peuvent parfois survivre pendant plusieurs jours à la surface des objets touchés. Selon une étude de 2006, publiée dans la revue “BMC Infectious Diseases”, les virus de la grippe et les virus similaires peuvent persister pendant quelques jours à la surface d’objets inanimés, comme par exemple les poignées de porte ou les rampes et les poignées dans les transports et les bâtiments publics. De nombreuses personnes qui viennent à l'église et reçoivent ensuite la sainte Communion dans leurs mains ont d’abord touché les poignées de porte ou les rampes et les barres d’appui dans les transports en commun ou dans d'autres bâtiments. Ainsi, des virus s’impriment sur la paume et les doigts de leurs mains. Puis, pendant la Sainte Messe, ils se touchent parfois le nez ou la bouche avec ces mains et ces doigts. Avec ces mains et ces doigts, ils touchent l’hostie consacrée, transférant ainsi le virus également sur l’hostie, et ils transporteront ainsi les virus par l’hostie dans leur bouche. La communion dans la bouche est certainement moins dangereuse et plus hygiénique que la communion dans la main. En effet, la paume et les doigts de la main, à défaut de lavage intense, contiennent indéniablement une accumulation de virus. L’interdiction de la Communion dans la bouche n’est pas fondée par rapport aux grands risques sanitaires de la Communion dans la main en temps de pandémie. Une telle interdiction constitue un abus d’autorité. De plus, il semble que certaines autorités ecclésiastiques utilisent la situation d’une épidémie comme prétexte. Il semble également que certaines d’entre elles éprouvent une sorte de joie cynique à propager de plus en plus le processus de banalisation et de désacralisation du très saint et divin Corps du Christ dans le sacrement eucharistique, exposant le Corps du Seigneur lui-même aux dangers réels de l’irrévérence (perte de fragments) et des sacrilèges (vol d’hosties consacrées).

"Il y a aussi le fait qu’au cours des 2000 ans d’histoire de l’Église, on ne connaît pas de cas avéré de contagion due à la réception de la Sainte Communion. 

"Dans l’Église byzantine, le prêtre donne même la Communion aux fidèles avec une cuillère, la même cuillère pour tous. Et ensuite, le prêtre ou le diacre boit le vin et l’eau avec lesquels il a purifié la cuillère, qui parfois avait même été touchée par la langue d’un fidèle lors de la réception de la sainte communion. De nombreux fidèles des Églises orientales sont scandalisés par le manque de foi qu'ils constatent chez des évêques et des prêtres de rite latin lorsque ceux-ci mettent en place l'interdiction de recevoir la Communion par la bouche, interdiction faite finalement par manque de foi dans le caractère sacré et divin du Corps et du Sang du Christ eucharistique.

"Si l’Église de notre temps ne s’efforce pas à nouveau avec le plus grand zèle d’accroître la foi, la révérence et les mesures de sécurité à l’égard du Corps du Christ, toutes les mesures de sécurité pour les êtres humains seront vaines.

"Si l’Église de nos jours ne se convertit pas et ne se tourne pas vers le Christ, en donnant la primauté à Jésus, et notamment à Jésus Eucharistique, Dieu montrera la vérité de Sa Parole qui dit : « Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain travaillent ceux qui la bâtissent ; Si le Seigneur ne garde pas la cité, en vain la sentinelle veille à ses portes » (Psaume 126, 1-2)." (Fin de citation) (Source: Pro Liturgia, actualité du 29 février 2020)

 

Rappelons qu'en 590, lorsque saint Grégoire le Grand (540–604), Pape et docteur de l'Église, fut élu pape, prenant le nom de Grégoire Ier, "l'Italie se trouvait dans une situation déplorable : la peste et la famine avaient exterminé les populations." (Yvan GOBRY, Dictionnaire des Papes, Pygmalion, Paris 2013, p. 187). Entre 589 et 590, une violente flambée de peste, les terribles lues inguinaria, après avoir dévasté le territoire byzantin à l'est et les terres franques à l'ouest, sema la mort et la terreur dans la péninsule et frappa la ville de Rome. Les citoyens romains virent cette épidémie comme un châtiment divin en réponse à la corruption qui régnait dans la ville. La première victime que fit la peste à Rome fut le Pape Pélage II, mort le 5 février 590 et enterré dans la crypte de la Basilique Saint-Pierre. Le clergé et le Sénat romain élurent Grégoire en tant que son successeur qui, après avoir été praefectus urbis [Préfet de Rome], vécut dans sa cellule monastique à Monte Celio. À l'occasion de cette épidémie de peste à Rome, le saint Pontife s'illustra par sa foi comme le rapporte Grégoire de Tours (538-594), contemporain de ces événements et qui en fut le chroniqueur. Dans un sermon mémorable prononcé dans l'église de Santa Sabina, il invita le peuple romain à suivre — contrit et pénitent — l'exemple des habitants de Ninive :

 

"Puis le Pape exhorta [tout le peuple] à lever les yeux vers Dieu, Qui permet de si terribles châtiments dans le but de corriger Ses enfants. Pour apaiser le courroux divin, le Pape ordonna une « litanie en sept Chœurs », c'est-à-dire une procession de toute la population romaine, divisée en sept cortèges, selon le sexe, l'âge et la condition. La procession se déplaça depuis les différentes églises romaines en direction de la basilique Saint-Pierre au Vatican, chantant des litanies en chemin. C'est l'origine de ce que l'on appelle aujourd'hui les grandes Litanies de l'Église, ou Rogations, que nous prions pour que Dieu nous protège contre les adversités. Les sept cortèges traversèrent les bâtiments de la Rome antique, pieds nus, à pas lent, la tête couverte de cendres. Tandis que la multitude traversait la ville, dans un silence sépulcral, la peste atteignit un tel point de fureur qu'en l'espace d'une heure, quatre-vingts personnes tombèrent mortes au sol. Cependant, Grégoire ne cessa pas une seconde d'exhorter le peuple à continuer de prier et insista pour que l'image de la Vierge peinte par saint Luc et conservée à Santa Maria Maggiore soit portée en tête de procession. (Gregorio di Tours, Historiae Francorum, liber X, 1, in Opera omnia, a cura di J.P. Migne, Parigi 1849 p. 528)"

(Source: LifeSiteNews / Le forum catholique )

 

Voici les réactions pour le moment dans le monde catholique traditionnel francophone :

 

La communion sur la langue ayant été interdite dans le diocèse d'Amsterdam, la paroisse de la Fraternité Saint Pierre suspend la distribution de la communion jusqu'à Pâques. (Le forum catholique)

Par mandement en date du samedi 29 février 2020, l’archevêque de Bordeaux interdit la distribution de la Très Sainte Eucharistie directement sur la langue, afin de contribuer à la lutte contre l’épidémie de coronavirus. En raison de l’attachement de la Fraternité Saint-Pierre à la forme extraordinaire du rit romain qui ne prévoit aucun autre mode de distribution de la Sainte Eucharistie, et dans l’obéissance à leurs supérieurs, les prêtres de Fraternité Saint-Pierre à Bordeaux ne distribueront donc plus la Très Sainte Eucharistie et ce jusqu’à nouvel ordre. (Le Forum catholique)

 

Un canoniste consulté a fait la réponse suivante :

 

"De mon point de vue, un évêque ne peut demander à personne de recevoir dans la main. Même dans la forme ordinaire, la prescription est la communion sur la langue, avec le droit d'approcher et de recevoir dans la main. La norme est la norme, et elle est fondée sur le droit des fidèles de choisir comment adorer Dieu à un moment de la messe profondément personnel et non communautaire. Mon opinion est basée sur la jurisprudence répétée du Saint-Siège confirmant le droit d'un catholique de recevoir la communion sur la langue tout en s'agenouillant lors d'une messe OF, même si son évêque a émis une loi particulière à l'effet contraire. Ces lois sont considérées de nature suggestive et nullement contraignantes."

 

Quel que soit le cas avec la forme ordinaire de la messe, il faut comprendre que les évêques n'ont aucun pouvoir de modifier les rubriques de la forme extraordinaire, qui est régie par les rubriques et les lois en vigueur en 1962.

 

Le document législatif pertinent, l'Instruction Universae Ecclesiae, détermine ce qui suit:

24. Les livres liturgiques de la forme extraordinaire seront utilisés tels qu’ils sont. Tous ceux qui désirent célébrer selon la forme extraordinaire du rite romain doivent connaître les rubriques prévues et les suivre fidèlement dans les célébrations.

28. De plus, en vertu de son caractère de loi spéciale, le Motu Proprio Summorum Pontificum déroge, dans son domaine propre, aux mesures législatives sur les rites sacrés prises depuis 1962 et incompatibles avec les rubriques des livres liturgiques en vigueur en 1962.

 

À la forme extraordinaire, les laïcs doivent recevoir la communion sur la langue; il n'y a aucun autre moyen envisagé ou autorisé par la loi. Pour qu'une nouvelle coutume soit établie ( quod Deus avertat ), un évêque ou une conférence épiscopale devrait demander un rescrit à la Congrégation pour la doctrine de la foi, tout comme les évêques de différents pays devaient demander à Rome un rescrit pour permettre la communion dans la main il y a des décennies. Et même si un évêque obtenait ce rescrit, il resterait au choix du profane, à qui l'on ne peut refuser le Saint-Sacrement à moins qu'il ne soit un pécheur public notoire. Un prêtre qui, de sa propre initiative, a dit aux gens qu'ils devaient recevoir dans la main violerait la loi et entraînerait le peuple à la violer. (New Liturgical Movement)

 

 

Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6,35

Voici ce que nous pouvons dire sur ce blog cet après-midi.

Si la communion n'est pas une obligation, elle est nécessité pour notre vie spirituelle et notre croissance en tant qu'enfant de Dieu d'où émane la vie (Jean 6:35) et qui est le pain eucharistique. L'Eucharistie est notre nourriture spirituelle, elle est vitale pour nos âmes. Jésus est présent dans l'Eucharistie, c'est Lui qui donne la vie. Il ne peut pas apporter la maladie ! 

Et là, les évêques et les prêtres obéissants sont en train de nous dire que Jésus pourrait nous apporter la maladie, Lui qui guérissait les malades ! Et l'eau bénite également puisqu'il est demandé aux prêtres de vider l'eau des bénitiers ! 

 

Source: https://croire.la-croix.com/Definitions/Sacrements/Eucharistie/Jesus-present-dans-l-hostie

 

Lire : Comment expliquer que Jésus est présent dans l'hostie ?

 

Si la Communion reste autorisée mais obligatoirement dans la main, il nous semble moralement permis, voire nécessaire, de ne pas obéir à un tel ordre injustifié du fait de l'état actuel de la science (communiqués de presse du ministère de la santé quant à la propagation de la maladie essentiellement par les mains), et surtout injustifié théologiquement du fait que la communion dans la main expose le Corps du Christ à un risque sérieux de profanation.

D'autant que : 

- 91 [...] il n’est pas licite de refuser la sainte Communion à un fidèle, pour la simple raison, par exemple, qu’il désire recevoir l’Eucharistie à genoux ou debout.

- 92 - Tout fidèle a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la sainte communion dans la bouche.

Instruction Redemptionis sacramentum § 91-92

La Fraternité Saint Pierre s'alignant déjà sur les consignes de leurs évêques, il s'agit de trouver des lieux de messes  dans la forme extraordinaire du rit romain (missel de 1962), en particulier dans la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X. Site : 

https://laportelatine.org/district/lieux/lieux.php

Add. 01/03/2020 20:12. Curieusement en ce jour où l'on nous annonce la quasi suppression de la messe dans nombre de diocèses, nous fêtons un anniversaire providentiel, qui donne à réfléchir sur le sens de l'eucharistie. En effet : 

 

"nous nous trouvons actuellement entre deux anniversaires importants : d’une part, il y a cinquante ans, la nouvelle messe était promulguée et, avec elle, les fidèles se sont vu imposer une nouvelle conception de la vie chrétienne, adaptée aux soi-disant exigences modernes. D’autre part, nous fêtons cette année le cinquantième anniversaire de la fondation de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. Il va de soi que ces deux anniversaires ont une relation étroite, car le premier événement demandait une réaction proportionnée. C’est de cela que je voudrais vous entretenir afin d’en tirer quelques conclusions valables pour le présent, mais en faisant d’abord un retour en arrière, car ce conflit qui s’est manifesté il y a cinquante ans a, en réalité, déjà commencé pendant la vie publique de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

 

En effet, lorsque Notre-Seigneur annonça pour la première fois aux Apôtres et à la foule qui l’écoutait à Capharnaüm le grand don de la Messe et de l’Eucharistie, un an avant sa Passion, certains se séparèrent de lui, tandis que d’autres s’attachèrent à lui de façon plus radicale. Cela est paradoxal, mais c’est l’idée-même de l’Eucharistie qui a provoqué le premier « schisme » et, en même temps, a poussé les Apôtres à adhérer définitivement à la personne de Notre-Seigneur.

 

Voici comment saint Jean rapporte les paroles de Notre-Seigneur et la réaction de ses auditeurs : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. De même que le Père vivant m’a envoyé, et que, moi aussi, je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra aussi par moi. Voici le Pain qui est descendu du ciel. Ce n’est pas comme la manne, que vos pères ont mangée, après quoi ils sont morts. Celui qui mange ce Pain vivra éternellement. Il dit ces choses en enseignant dans la synagogue, à Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, l’ayant entendu, dirent : “Cette parole est dure, et qui peut l’écouter ?” (…) Dès lors beaucoup de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec lui. » (Jn 6, 57-61, 67).

 

Essayons de répondre à trois questions qui s’appellent l’une l’autre. Pourquoi les Juifs se scandalisèrent et que refusèrent-ils dès lors ? Que refuse à son tour le chrétien moderne ? Que devons-nous faire pour ne pas tomber, nous aussi, dans cette erreur si ancienne ?

 

* * *

 

L’Evangile nous dit que les Juifs se scandalisèrent, car ils ne pouvaient pas comprendre comment Notre-Seigneur pouvait leur donner à manger sa chair. Et Notre-Seigneur, devant cette difficulté, au lieu de leur donner des explications rationnellement plus accessibles, insiste davantage, en réaffirmant plusieurs fois la nécessité de manger sa chair et de boire son sang pour avoir la vie éternelle. En fait, ce qui manqua aux Juifs, c’était la disponibilité et la confiance à se laisser guider par Notre-Seigneur, malgré le miracle dont ils venaient d’être témoins (cf. Jn 6, 5-14). En un mot, il leur manquait la foi par laquelle le Père introduit les âmes dans le mystère du salut : « La volonté de mon Père qui m’a envoyé, c’est que quiconque voit le Fils, et croit en lui, ait la vie éternelle ; et moi-même je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6, 40). Ce faisant, les Juifs refusaient déjà ce qu’ils allaient refuser définitivement une année plus tard : ils rejetteraient le sacrifice de la Croix, dont la Messe est la continuation, et la Sainte Eucharistie, le fruit. Ils refusaient par avance l’économie de la Croix, qui devient incompréhensible sans un regard de foi. Pour eux, la Croix serait un scandale, tout comme les paroles de Notre-Seigneur annonçant la Sainte Eucharistie les scandalisaient. Il s’agit donc de deux manifestations d’un seul et même « scandale ». En effet, l’on ne peut aimer l’Eucharistie si l’on n’aime pas la Croix, et l’on ne peut aimer la Croix si l’on n’aime pas l’Eucharistie.

 

* * *

 

Et que refuse, de son côté, le chrétien moderne ? Il rejette également d’entrer lui-même dans l’économie de la Croix, c’est-à-dire d’être incorporé au sacrifice de Notre-Seigneur, qui se renouvelle sur l’autel. Cette perspective le scandalise de nouveau aujourd’hui. Il ne parvient pas à comprendre comment Dieu pourrait lui demander une telle chose, car il ne comprend plus comment Dieu le Père a pu demander à Notre-Seigneur de mourir sur la Croix. Par-là, sa conception de la vie chrétienne change irrémédiablement. Il n’accepte plus l’idée de compléter en lui-même ce qui manque aux souffrances du Christ (cf. Col. 1, 24). Ainsi, graduellement, l’esprit de la Croix est remplacé par celui du monde. Le désir profond de voir le triomphe de la Croix laisse la place à un vague désir de voir un monde meilleur, une terre plus vivable, le respect de l’écosystème, une humanité meilleure, mais sans plus savoir dans quel but et par quel moyen. Ainsi, du moment que cette nouvelle perspective propre au chrétien moderne n’a pas de sens et conduit à l’indifférence, l’Eglise tout entière, avec sa hiérarchie et ses fidèles, perd sa raison d’être, entre dans une crise profonde et cherche alors désespérément à se donner dans le monde une nouvelle mission, car elle a abandonné la sienne propre, celle qui ne cherche que le triomphe de la Croix par la Croix. Immanquablement, dans cette nouvelle conception de la vie chrétienne et de l’Eglise, le saint sacrifice de la Messe n’a plus sa place, car la Croix elle-même ne l’a plus. Par conséquent, la chair et le sang du Christ, que les hommes sont censés manger et boire pour avoir la vie éternelle, vont revêtir une nouvelle signification. La nouvelle messe n’est pas seulement un nouveau rite, mais c’est la dernière expression de l’infidélité à la Croix, telle que Notre-Seigneur l’avait prêchée aux Juifs et telle que les Apôtres l’avaient prêchée à l’Eglise naissante. Nous avons ici, à la fois, la clef d’interprétation des derniers cinquante ans d’histoire de l’Eglise et celle de la plupart des erreurs et des hérésies qui l’ont menacée pendant deux mille ans.

 

* * *

 

Mais alors, que devons-nous faire en 2020 pour garder l’esprit de la Croix et un amour inconditionnel envers l’Eucharistie ? Car, tôt ou tard, la même tentation qui poussa les Juifs à s’éloigner de Notre-Seigneur, va nous atteindre par d’autres biais et Notre-Seigneur nous interrogera comme il a interrogé les Apôtres : « Et vous, est-ce que vous voulez aussi vous en aller ? » (Jn 6, 68) Comment pouvons-nous être toujours prêts à répondre comme saint Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle. Et nous, nous avons cru et nous avons connu que Vous êtes le Christ, le Fils de Dieu. » (Jn 6, 69-70) ?

 

La réponse à cette question primordiale se trouve dans la vraie participation au sacrifice de la Messe et dans une vie vraiment eucharistique. La sainte Messe renouvelle nos âmes dans la mesure où nous entrons dans le mystère de la Croix, où nous le faisons nôtre, non seulement en assistant à un rite exprimant notre foi dans le Sacrifice, mais en entrant nous-mêmes dans ce Sacrifice, de telle manière qu’il devienne parfaitement nôtre, tout en restant parfaitement celui de Notre-Seigneur. Pour y parvenir, pour s’offrir soi-même avec Notre-Seigneur, il est d’abord nécessaire d’accepter sincèrement la Croix, avec toutes ses conséquences. Il s’agit de nous détacher de tout pour être vraiment en mesure de tout offrir avec et par Notre-Seigneur : notre ego, notre volonté, notre cœur, nos aspirations, nos ambitions, nos affections, en un mot ce que nous sommes et ce que nous avons, et même nos frustrations.

 

Avec ces prédispositions, lorsque le Fils s’offre au Père, nous sommes aussi dans le Fils, car la Croix nous unit à lui et fusionne notre volonté avec la sienne. De cette façon, nous sommes prêts pour être offerts au Père avec lui. Nous ne pouvons pas nous offrir véritablement au Père si nous ne sommes pas un seul être avec le Christ. C’est seulement grâce à cette union à la divine Victime que l’offrande de nous-mêmes acquiert une grande valeur. Or cela peut se réaliser uniquement pendant et par la sainte Messe.

 

Et c’est après ce don total de nous-mêmes, renouvelé à chaque Messe, que nous sommes capables de recevoir le Tout en échange : c’est la sainte Eucharistie, fruit du Sacrifice, dans lequel le Fils s’offre et dans lequel nous nous offrons avec lui."

 

 

 

(Don Davide Pagliarani, Supérieur général de la FSSPX, Lettre du Supérieur général aux amis et bienfaiteurs, n° 89, 29 FÉVRIER, 2020, le 1er mars 2020, premier dimanche de Carême. Source: FSSPX.news )

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29 février 2020 6 29 /02 /février /2020 13:45

Le progressisme a décliné son argumentaire sophiste sur Les Echos. On peut très facilement développer, à notre tour, un argumentaire critique du dit "progressisme", en tenant compte de paramètres ignorés :

C'était mieux avant ! Argumentaire critique du progressisme

* "la pauvreté a baissé dans le monde ces 50 dernières années" : cet argument progressiste est nul s'agissant de la situation économique des seuls Français. Il s'agit donc d'un argument fallacieux et de mauvaise foi qui consiste à opposer aux Français (qui se plaignent de leur situation économique qui s'est dégradée ces 50 dernières années, et qui donc, disent que c'était mieux avant), le fait que la situation des Chinois s'est considérablement améliorée pendant la même période. "Quoi, les 50 millions de Français se plaignent qu'ils mangeaient de la viande tous les jours il y a 50 ans alors qu'ils n'en mangent plus qu'une fois par semaine aujourd'hui ? Alors que le milliard de Chinois mangent de la viande tous les jours aujourd'hui alors qu'ils n'en mangeaient qu'une fois par semaine il y a 50 ans ! Salauds de populistes !"

Cette argumentation sophiste consiste à opposer à une affirmation formulée dans un cadre national, par un Peuple donné, au regard de sa propre situation la considération d'un point de vue mondial d'autres Peuples au regard de la situation de ces derniers.

 

* "la pauvreté a baissé en France grâce à un système social performant". Argument bidon : outre le fait que ce système social n'est pas en équilibre et n'est financé que par la cavalerie de la dette, cette argumentation prend en considération un indicateur (le taux de pauvreté) qui n'est pas en rapport avec une base fixe, mais avec un taux (50 %) du niveau de vie médian. Or, même si le taux de pauvreté stagne, voire baisse, si le niveau de vie médian baisse ou s'effondre, les pauvres sont bien encore plus pauvres.

 

* "la productivité, et donc la richesse, augmente en France". Ces 30 dernières années ont surtout vu la part du capital accaparer les richesses produites au détriment de la part du travail salarié. Gilbert a ainsi une meilleure productivité en travaillant chez Total (+ 5 % cette année), mais Total se taillant la part du Lion en appréhendant + 4 % et en laissant + 1 % à Gilbert (ce qui permettra aux Echos de dire que les salaires augmentent dans le privé, soit dit en passant), permet-il honnêtement de dire que la richesse augmente en France ? L'argumentation progressiste cache simplement le fait que la plus grosse partie de la population est surexploitée.

 

* "les salaires augmentent et l'inflation est faible, le niveau de vie des Français augmente". Les principaux postes de dépense des Français, à savoir le logement et les impôts, ne sont pas pris en compte dans le calcul de l'inflation ( + 300 % d'augmentation de l'immobilier en 20 ans à Paris au bas mot, de + 90 à +250 % en province) : qui a vu ses salaires augmenter dans de telles proportions ? Quant aux impôts… no comment.

Pour le reste, le calcul de l'inflation est faussé car les dépenses quotidiennes (notamment la nourriture, pour une qualité égale, dépense contrainte) sont sous-pondérées.

 

* "aujourd'hui on peut voyager plus facilement, on a internet, la médecine fait des progrès" Argument anachronique puisque on compare ce qui n'est pas comparable, à savoir deux périodes dans le temps qui ne sont pas au même niveau d'avancée scientifique. Depuis que l'Homme existe, le progrès technique s'est toujours déroulé de manière continue. Personne chez ceux qui disent "c'était mieux avant" ne souhaite revenir à l'âge de pierre. Moins d'ailleurs ceux-là que les écolos intégristes. Le progrès technique a lieu de toutes façons, nonobstant toute autre considération économique, sociale, sociétale, identitaire. Le "c'était mieux avant" ne concerne bien évidemment pas le progrès technique et scientifique mais concerne le reste, l'économique, le social, le sociétal et l'identitaire.

Au surplus, le progrès technique et scientifique n'est pas toujours corrélé à un absolu progrès économique, social, sociétal et identitaire : l'informatique dans le monde du travail, peut revêtir une forme d'esclavage des salariés, le progrès médical ne constitue un progrès social que si son financement est assuré.

 

* "le monde ouvert est un monde d'opportunité pour les jeunes". Le monde ouvert est aussi et surtout un moyen de perdre son identité, sa culture, le sens de ce qu'on est, sa spiritualité, pour devenir un résidu d'"homo economicus", interchangeable, producteur et consommateur, sans autre perspective que de trimer, d'acheter des choses inutiles et vaines, manger, déféquer, dormir et re-trimer.

 

En conclusion.

Le niveau de vie n'a pas suivi la croissance, les salaires sont restés plutôt stables, la création d'emploi n'a pas suivi. Tout n'est pas économique, tout n'est pas matériel, il y a une impression aussi, l'image que l'on a de son pays, de sa nation, de l'école, de l'avenir de ses enfants. La thèse des Echos selon laquelle la mondialisation est formidable, parce qu'elle nous a tous enrichi est fausse. Elle a enrichi certains, les habitants des métropoles mais pas des périphéries. Lire le géographe Christophe Guilluy.

Eric Zemmour sur CNews le 10/12/2019.

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29 février 2020 6 29 /02 /février /2020 11:57

Dans le cadre du colloque sur la Terreur à l'ICES, Reynald Secher intervient sur la Terreur et la Révolution française. 

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25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 16:12

Dans cette nouvelle video, publiée aujourd'hui, le professeur Didier Raoult, directeur de l'IHU Méditerranée-Infection à Marseille, informe :

 

"Un scoop de dernière minute, une nouvelle très importante. Les Chinois qui sont ceux qui vont le plus vite et qui sont les plus pragmatiques, plutôt que de chercher un nouveau vaccin, ou une nouvelle molécule qui soigne le coronavirus, ont fait ce que l'on appelle du repositioning, c'est-à-dire tester des molécules qui sont anciennes, qui sont connues, qui sont sans problème de toxicité, pour les tester contre leur nouveau virus. Ils les ont testées contre leur nouveau virus, et ils ont trouvé comme cela avait été trouvé sur le sars et oublié, que sur leur nouveau virus, leur nouveau corona, la chloroquine est active in vitro.

"J'avais été interviewé par la télévision chinoise. On m'a demandé le conseil que je donnais aux Chinois et ce que j'attendais des Chinois, que je considère comme une des meilleures équipes de virologie au monde, je leur ai dit que j'espérais que très vite les Chinois nous donneraient les résultats d'une première étude sur l'efficacité de la chloroquine sur les coronavirus. Et cela vient de sortir : c'est efficace sur les coronavirus avec 500 milligrammes de chloroquine par jour, pendant 10 jours, il y a une amélioration spectaculaire, et c'est recommandé pour tous les cas cliniquement positifs d'infection à coronavirus chinois.

"Donc c'est une excellente nouvelle, (le coronavirus) c'est probablement l'infection respiratoire la plus facile à traiter de toutes ! 

"Et donc ce n'est pas la peine de s'exciter pour promettre des vaccins dans dix ans. Il faut travailler, voir les molécules qui sont potentiellement actives et qui sont immédiatement disponibles sur le marché.

"La seule chose que je dis, c'est : faites attention, il n'y aura bientôt plus de chloroquine dans les pharmacies !"

Add. Mercredi 26 février. La Provence : "Le professeur Didier Raoult explique pourquoi la chloroquine peut traiter facilement le Coronavirus"

 

Un banal traitement à la chloroquine, médicament couramment utilisé contre le paludisme, a montré des signes d'efficacité contre le coronavirus, assure Didier Raoult, directeur de l'Institut Méditerranée Infection à Marseille. Il s'appuie pour cela sur les résultats d'une étude clinique chinoise. "Nous savions déjà que la chloroquine était efficace in vitro contre ce nouveau coronavirus et l'évaluation clinique faite en Chine l'a confirmé", explique ce spécialiste renommé des maladies infectieuses, en commentant la première publication sur cette étude clinique de trois chercheurs chinois dans la revue BioScience Trends. «Finalement, cette infection est peut-être la plus simple et la moins chère à soigner de toutes les infections virales», ajoute Didier Raoult. Devant la caméra de La Provence, il est revenu en détail sur ce possible traitement, simple et peu coûteux, du Corona chinois.

Add. 26.02.2020. BFM-TV : La chloroquine, utilisée contre le paludisme, peut-elle aussi combattre le coronavirus ?

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16 février 2020 7 16 /02 /février /2020 16:29

Thibault Devienne est un jeune Gilet Jaune Royaliste. Il fit ses débuts en politique dans le communisme et bifurqua par la suite dans le royalisme. Il se fit connaître grâce à internet et ses participations au sein des diverses manifestations des Gilets jaunes. Pour SACR.TV, Thibault a accordé un entretien.

 

Extraits marquants: 

 

"Je suis venu aux Gilets jaunes en fait en étant français, pas 'royaliste', pas 'communiste', ni 'démocrate' ou je ne sais quoi. Français tout simplement. Je n'ai pas réfléchi deux secondes et beaucoup de gens n'ont pas réfléchi deux secondes pour se demander si cela correspondait idéologiquement (à leurs idées). Et les gens qui précisément se sont posé cette question sont nos ennemis politiques. C'est le cas d'une grande partie d'une gauche trotskiste, de cette gauche de fac qui s'est posée la question de rejoindre ou non les GJ.

[...] La division partisane est une question dépassée. La république est prise dans son sale petit jeu de division partisane. 

 

Lire : Principe du moteur de la Révolution

La cité où ceux qui doivent commander sont les moins empressés à rechercher le pouvoir est la mieux gouvernée et la moins sujette à la sédition, et celle où les chefs sont dans des dispositions contraires se trouve elle-même dans une situation contraire.

Platon, La République VII / 520c

 

[...] On est mort par là où on a péché. On a péché par excès de démocratie, dans le mauvais sens du terme, la démocratie dans le sens parfaitement égalitariste, lisse, qui tue les spécificités, les spécialisations et qui tue aussi un commandement intelligent et naturel. Parce qu'il y a un commandement naturel au milieu des Gilets jaunes. Que toute personne qui dise le contraire aille en AG. J'ai assisté à des AG qui glosaient pendant 1/2 heure sur le fait qu'il n'y avait pas de leader et qu'il ne devait pas y en avoir. Or le fait que vous discutiez du sujet est déjà une preuve que, de fait, il y en a (des leaders). Et Eric Drouet rentre dans la salle, et tout le monde laisse en plan la personne qui parle et va saluer Eric Drouet. Donc  à mon avis on a péché par manque de commandement, par absence de verticalité, par modestie aussi. Moi je vois tous les gars qui ont trouvé sur le terrain et perdu beaucoup de chose et qui refusent d'en prendre la tête, c'est navrant, parce que derrière, les plus viles, les plus lâches, eux, ils n'hésitent pas une seconde à se faire mousser et eux la prenne. Ce n'est donc pas une question de choix, ce n'est pas arbitre des bonnes élégances, ce n'est pas une question de modestie, c'est une question de nécessité, en fait. C'est une question de responsabilité que tu as vis-à-vis du mouvement que de proposer et d'innover. Je pense que l'on a énormément péché par là. Le manque de renouvellement des stratégies militantes est aussi assez flagrante. C'est-à-dire qu'au bout d'un moment la manif toutes les semaines ne répondait pas avec intelligence aux enjeux.

 

[...] Il faut frapper là où stratégiquement on a péché. Manque de structures, manque de verticalité, manque d'organisation en comités, en cellules autonomes les unes des autres. Manque de colonne vertébrale, parfois aussi manque d'éducation politique, au bon sens du terme. Il y a des lectures assez indépassables, Maurras, la lecture révolutionnaire, etc. L'intelligence avec les corps constitués. C'est vrai qu'on n'a pas peut-être pas assez joué à ce niveau-là. Beaucoup de gendarmes et de polices disent la même chose et disent "j'adhère, mais c'est quoi votre plan?" Alors c'est vrai tu prends n'importe quel Gilet jaune il va te dire son plan, il ne va pas te dire Le plan.

 

[...] Une révolution qui réussit, tu prends l'exemple de l'Algérie, ils sont toujours sur une haine profonde de la France; la Corée du Nord c'est des téléfilms antijaponais tous les matins. Tout cela c'est pour cacher le fait qu'à part cela il n'y a rien, ce n'est qu'un projet d'opposition.

 

Si tu veux faire une révolution qui réussit, il faut une idée supérieure, transcendantale, [Je dirai positive, spirituelle. NdCR.] pas seulement du "à bas la république", pas seulement du ce que l'on peut entendre dans les conseils. C'est-à-dire les tribunaux populaires, les cordes, etc. Ce n'est pas cela un projet, cela c'est une vengeance. Il faut dépasser ce stade de la vengeance, et de la jacquerie, pour aller vers refaire France. Face à l'anti-France, refaire France. Savoir comment le faire, comment l'organiser et faire face."

 

Lire aussi : Louis XX soutient les Gilets jaunes

Gilets jaunes : Révolution de l'amour, rien par force, tout par amour

Gilets jaunes : la Révolution de l'amour en marche, "On est en train de refaire un peuple, au final"

 

 

Merci à Thibault et à Sacr.Tv.

 

 

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16 février 2020 7 16 /02 /février /2020 13:55
Querida Amazonia: Résumé et analyse (Par Adam Rasmussen / Where Peter Is)

Source: Querida Amazonia: Résumé et analyse

PAR ADAM RASMUSSEN

Where Peter is, 14 février 2020

 

[Entre crochets, dans la traduction, nos commentaires en orange.]

 

La réponse officielle du pape sur le Synode en Amazonie a été publiée mercredi. Intitulée Querida Amazonia ("Amazonie bien-aimée"), elle est censée plutôt compléter que remplacer le document final du synode (dont vous pouvez lire l'analyse ici) (QA 2). Le pape recommande à tout le monde de lire ce document dans son intégralité, et il dit qu'il le "présente officiellement" (QA 3). De plus, François dit qu'il a choisi de ne pas répondre à tout dans le document (QA 2). Cela ne signifie pas que ces parties ont été rejetées ou jugées sans importance. Ces parties dépendent plutôt de leur propre autorité.

 

Chapitre 1: Justice sociale

 

Le premier chapitre déplore l'injustice sociale et l'exploitation dont a souffert l'Amazonie, à la fois la terre et - plus important encore - les peuples autochtones. Les puissants ont saisi les ressources de l'Amazonie comme si elles n'appartenaient pas aux autochtones, et ont tué et asservi ces personnes (QA 12). Le pape souligne que cette exploitation, vol et violence sont souvent légales et perpétrées avec la complicité des gouvernements locaux. Néanmoins, "elles devraient être appelées pour ce qu'elles sont: l'injustice et le crime" (QA 14).

 

[Qa 13 "Les pauvres restent toujours pauvres, et les riches deviennent toujours plus riches." (S. Paul VI, Lett. enc. Populorum progressio (26 mars 1967), n. 57 : AAS 59 (1967), p. 285.)]

 

Face à cela, les chrétiens devraient se sentir outragés, à l'imitation de Dieu:

 

"Nous devons ressentir l'indignation, comme Moïse l'a fait (cf. Ex 11, 8), comme Jésus l'a fait (cf. Mc 3, 5), comme Dieu le fait face à l'injustice (cf. Am 2, 4-8; 5: 7-12; Ps 106: 40)."

 

Les nombreuses citations bibliques ici sont révélatrices. Le pape réfute une erreur pernicieuse qui s'est développée au sein de l'Église: le quiétisme. C'est la conviction selon laquelle parce que le monde est plein de péchés, la personne spirituelle devrait chercher à s'en échapper par la paix et la foi intérieures. Plutôt que d'essayer d'affronter le péché et de corriger l'injustice, elle devrait plutôt se retirer dans la prière et la méditation, en se concentrant sur le Royaume de Dieu, où tout ira bien. Après tout, le péché est la condition humaine; rien ne peut être fait à ce sujet, sauf pour chercher votre propre salut et vous échapper. En fait, devenir bouleversé et indigné par la misère et l'exploitation humaines menacerait votre paix intérieure, indiquant une préoccupation déplacée, voire dangereuse pour les choses temporelles! Il est arrogant de penser que vous pouvez y faire quelque chose: seul Dieu peut éliminer le mal. Ceux qui prétendent faire du monde un meilleur endroit se considèrent comme des dieux, se vénérant au lieu de faire confiance au calendrier de Dieu pour éliminer le mal lors de la seconde venue du Christ. Les chrétiens devraient rester concentrés sur les choses éternelles et prier pour que la fin arrive. Lorsque les chrétiens se préoccupent de justice sociale, ils deviennent "mondains", "laïcs" et "politiques". Ils devraient plutôt porter leur attention sur le "salut des âmes", qui passe par la foi et les sacrements, et non par l'action politique.

 

Comme toutes les hérésies, le quiétisme prend une vérité et la souffle hors de proportion avec l'exclusion des autres vérités. Toutes les choses que les quiétistes apprécient, comme la prière, les sacrements, la méditation sur le Royaume de Dieu, sont bonnes et nécessaires. Mais elles n'excluent ni ne minimisent l'action sociale ou les œuvres de miséricorde. C'est plutôt l'inverse: elles sont le fondement de l'action sociale de la personne spirituelle, sans laquelle nous ne pouvons pas être sauvés (cf. Matt 7:21; 25: 31-46). La colère est une réponse naturelle à l'injustice et en tant que telle est une bonne chose (cf. St. Thomas d'Aquin, Summa Theologiae I-II, q. 46, a. 2). Comme le pape le mentionne, les gens de la Bible se mettent en colère lorsqu'ils sont témoins d'une grave injustice. Supprimer cet outrage est égoïste, en ce que vous mettez votre propre désir de contentement avant les besoins des affligés. Dieu nous a donné de la colère pour nous inciter à demander justice.

 

Le pape reconnaît la complicité historique de l'Église dans l'exploitation de l'Amazonie, car les missionnaires catholiques faisaient souvent partie du système d'exploitation, bien que certains aient essayé de protéger les indigènes (QA 18-19). François demande à l'Église de la région d'examiner la provenance des dons financiers, car ceux-ci ont souvent constitué de la corruption: tant que les puissants faisaient un don à l'Église, l'Église ignorait leurs crimes (QA 25).

 

Le chapitre conclut en disant que l'objectif principal à l'avenir est le dialogue avec les autochtones: "Et la grande question est: "Quelle est leur idée de 'bien vivre' pour eux-mêmes et pour ceux qui viendront après eux?"" (QA 27). Aucune proposition pour la région amazonienne ne peut être faite sans leur permission explicite (QA 26).

 

Chapitre 2: Culture

 

Dans le deuxième chapitre, le pape François déclare que les cultures particulières de la région amazonienne doivent être préservées et respectées. Il y a ici un motif théologique:

 

Dans chaque pays et ses caractéristiques, Dieu se manifeste et reflète quelque chose de sa beauté inépuisable. Chaque groupe distinct, puis, dans une synthèse vitale avec son environnement, développe sa propre forme de sagesse. Ceux d'entre nous qui observent cela de l'extérieur devraient éviter les généralisations injustes, les arguments simplistes et les conclusions tirées uniquement sur la base de nos propres mentalités et expériences. (QA 32)

 

Il y a deux modes de révélation ici. Premièrement, la création est le miroir de la beauté de Dieu. Lorsque nous examinons la beauté naturelle, nous voyons l'œuvre de Dieu (cf. Rm 1, 19-20). Regarder l'Amazonie et ne voir que les ressources à saisir et à vendre est gravement diabolique.

 

Deuxièmement, les cultures de l'Amazonie contiennent la sagesse divine. La référence du pape à la sagesse évoque l'ancienne théologie chrétienne des "semences du Verbe". Cela signifie que Dieu a révélé sa vérité ou sa Parole, non seulement dans les Écritures, mais partout dans le monde, au moins sous une forme fragmentaire. Ces révélations partielles préparent et trouvent leur accomplissement dans le Verbe incarné, Jésus-Christ. Ce n'est pas une compétition mais un achèvement. Cette idée profonde a d'abord été exprimée par l'apologiste du deuxième siècle, St. Justin Martyr:

 

"Il semble y avoir des graines de vérité parmi tous les êtres humains. (Première apologie 44 [tr. Roberts-Donaldson])

 

"Chaque [philosophe] parlait bien en proportion de la part qu'il avait du mot spermatique, en voyant ce qui s'y rapportait. [...] Tout ce qui a été dit à juste titre parmi tous les êtres humains est la propriété de nous chrétiens. Car à côté de Dieu, nous adorons et aimons la Parole, qui vient du Dieu non engendré et ineffable [...]. Car tous les écrivains ont été capables de voir les réalités de façon obscure à travers la semence du Verbe implanté qui était en eux." (Deuxième Apologie 13)

 

 

La Parole de Dieu est dans l'Ancien Testament appelée la Sagesse de Dieu (par exemple, Prov 8: 22-31). Alors que les Pères de l'Église se sont surtout penchés sur les écrits de Platon, parce qu'il était une lumière de leur propre culture, le principe est universel. Lorsque le pape dit que les peuples de l'Amazonie ont également la sagesse, il parle en accord avec la tradition chrétienne. Les Occidentaux qui trafiquent des stéréotypes désobligeants à propos des peuples amazoniens et méprisent leur sagesse comme "non civilisés" (cf. QA 29), pensant que leur propre culture est supérieure, ne parviennent pas à penser avec la tradition chrétienne et la théologie saine.

 

Une menace pour la préservation des cultures est "une vision consumériste des êtres humains, encouragée par les mécanismes de l'économie mondialisée d'aujourd'hui" (Laudato Si' 144; QA 33). C'est un thème commun du pape François: la mondialisation menace de réduire chaque culture et chaque être humain à rien d'autre qu'aux consommateurs, dont la seule valeur réside dans leur pouvoir d'achat. Ceux qui n'ont pas ce pouvoir sont jetables. Il appelle souvent cela "culture du déchet".

 

Il ne s'agit pas d'un rejet général de ce que les nationalistes appellent le "mondialisme". Le pape François, peu de temps avant le synode, a dénoncé les dangers du nationalisme et de l'isolationnisme, affirmant, par exemple, qu'"un pays doit être souverain, mais pas fermé." Ici, il cite Jean-Paul II: "Le défi, en somme, est d'assurer une mondialisation solidaire, une mondialisation sans marginalisation" (QA 15). Nous voulons que les personnes et les cultures travaillent ensemble sans effacer les identités individuelles et culturelles.

 

Il est bon que les nations et les cultures travaillent ensemble et partagent; ce n'est pas le danger:

 

"L’identité et le dialogue ne sont pas ennemis. La propre identité culturelle s’approfondit et s’enrichit dans le dialogue avec les différences, et le moyen authentique de la conserver n’est pas un isolement qui appauvrit." (QA 37)

 

Le nationalisme et l'isolationnisme prétendent offrir la préservation de la culture et de l'identité. Ce sont de bons objectifs, mais ils y parviennent en méprisant les autres cultures avec une supériorité qui se manifeste par la violence et le racisme. Ce que le pape François propose comme antidote au globalisme, c'est plutôt un dialogue interculturel dans lequel les cultures ne sont pas statiques mais sont enrichies par l'autre. Le "mélange" des cultures est une bonne chose et quelque chose qui ne peut en aucun cas être empêché. Il s'agit de construire des ponts, pas des murs , un autre thème de sa papauté.

 

Chapitre 3: Écologie

 

Le troisième chapitre s'inspire largement de la lettre encyclique de François Laudato Si' de 2015. Le point principal, qui vient à l'origine du pape Benoît XVI (le "pape vert"), est que l'écologie naturelle doit être intégralement unie à l'écologie humaine et sociale (QA 41). Il ne suffit pas seulement de prendre soin de la nature; cette tâche est inextricablement liée à la prise en charge des êtres humains pour qui la terre a été faite pour être notre maison commune (QA 42). Donc:

 

"Abuser de la nature c'est abuser des ancêtres, des frères et sœurs, de la création et du Créateur, en hypothéquant l'avenir."(QA 42)

 

Le pape François prend une note libératrice quand il compare le cri des pauvres et de la terre elle-même (les deux cris sont unis) au cri des Israélites en Égypte, qui a incité Dieu à se souvenir de son alliance (Exode 2: 23-25; 3: 7; QA 52).

 

Un fondement biblique pour prendre soin de la terre est la parole de Jésus selon laquelle Dieu se souvient même des moineaux (Luc 12: 6; QA 57). J'ajouterais à cela la préoccupation explicite de Dieu pour les animaux, énoncée dans Jonas 4:11. (Et, bien sûr, Genèse 1 et 2!)

 

Le Pape François dit que nous pouvons même "entrer en communion avec la forêt" et ainsi offrir une prière de louange et de chant au Créateur de tous (QA 56)! Cela remonte au célèbre Cantique du Soleil de Saint François d'Assise, dans lequel Dieu est loué ("Laudato si") à travers la nature. Notez bien qu'il n'y a rien ici comme adoration de la nature ou idolâtrie. Nous n'adorons pas plus la forêt ou la rivière que saint François n'adorait le soleil et la lune; nous adorons Dieu en vantant et en contemplant toutes ses merveilleuses créations, dont le fleuve Amazone et la forêt en sont les meilleurs exemples!

 

Dans ce chapitre, le Saint-Père réitère le danger du consumérisme, qui ne voit la nature que comme quelque chose à utiliser plutôt que la création de Dieu et un instrument de louange (QA 58-59).

 

Chapitre 4: Mission et évangélisation

 

Le quatrième chapitre concerne l'Église elle-même et ce qu'elle doit faire pour évangéliser et prospérer dans la région amazonienne. C'est là que se trouvent les problèmes brûlants qui ont été tellement examinés par les médias catholiques et laïques.

 

Proclamation

Le Pontife romain définit d'abord quelle est la mission fondamentale de l'Église: proclamer le kérygme (Grec pour proclamation), qui est que Dieu "aime infiniment chaque être humain, qui a manifesté pleinement cet amour dans le Christ crucifié pour nous et ressuscité dans nos vies" (QA 64). Les chrétiens doivent revenir sur cette fondation encore et encore et ne jamais la perdre de vue (QA 65). Comme le pape a mis en garde contre l'indifférence à l'égard de la souffrance (quiétisme), il met maintenant en garde contre l'erreur inverse: réduire le christianisme à un "message social" ou à un "code moral" et réduire l'Église à "une ONG de plus" (QA 63- 64). C'est quelque chose qu'il a déjà dit. Comme d’habitude, le catholicisme est à la fois/et, pas l'un ou l'autre. Nous devons à la fois lutter pour la justice sociale et le changement politique - atténuer la misère humaine et protéger la terre - et proclamer le salut au nom de Jésus le Sauveur. Ceux-ci ne sont pas opposés. C'est précisément notre foi en Jésus-Christ qui nous motive, chrétiens, à prendre soin des pauvres, des étrangers, des orphelins et des veuves - en un mot, des marginalisés. En eux, nous trouvons Jésus lui-même (Mt 25, 37-40). Si nous ne le trouvons pas là, nous ne le trouverons pas non plus dans le Pain et le Vin.

 

Inculturation

Pour que l'évangélisation réussisse, dit le pape, l'Évangile doit être inculturé. Il doit s'adapter et s'intégrer dans les formes, les schémas de pensée et les coutumes de chaque culture (QA 66-67). Dans l'Église primitive, cela a été si réussi dans la culture gréco-romaine que de nombreux termes philosophiques grecs ont fait leur chemin dans le vocabulaire du dogme chrétien (par exemple, prosopon, ousia, hypostase). En fait, il a presque réussi, car il peut être difficile de séparer l'essence de la religion de formes gréco-romaines et médiévales particulières. C'est un danger constant pour les missionnaires, qui finissent par essayer d'imposer la culture occidentale plutôt que de proposer l'Évangile (QA 69). François cite Jean-Paul II disant que "l'inculturation engage l'Église dans un voyage difficile mais nécessaire" (Discours du 17/01/87).

 

L'inculturation est une voie à double sens de dialogue interculturel (QA 68-69). Non seulement une culture reçoit l'Évangile, mais l'Église apprend alors de cette culture: "L'Église elle-même vit un chemin de réception qui l'enrichit de ce que l'Esprit a déjà semé mystérieusement dans cette culture" (QA 68). Cela renvoie à cette sagesse culturelle que Justin Martyr appelait les "graines de vérité". L'Église découvre ce que Dieu avait déjà révélé à cette culture et intègre cette sagesse dans sa propre compréhension de la révélation. François cite encore JP II: "Le Saint-Esprit orne l'Église, lui montrant de nouveaux aspects de la révélation et lui donnant un nouveau visage" (Vita Consecrata 116). Cette compréhension de l'œuvre missionnaire en tant qu'échange interculturel la libère du fléau du colonialisme. François cite un document de conférence épiscopale (comme c'est son habitude) qui énumère certaines des choses que l'Église peut apprendre et embrasser de la culture amazonienne:

 

"l’ouverture à l’action de Dieu, le sens de la reconnaissance pour les fruits de la terre, le caractère sacré de la vie humaine et la valorisation de la famille, le sens de la solidarité et la coresponsabilité dans le travail commun, l’importance du cultuel, la croyance en une vie au-delà de la vie terrestre, et beaucoup d’autres valeurs." (QA 70)

 

Le pape François fait également allusion à la controverse "Pachamama". (Les catholiques conservateurs prétendaient qu'une statuette d'une femme enceinte au synode était une idole de la déesse Pachamama.) Comme beaucoup d'entre nous à l'époque, le pontife défend la pratique catholique traditionnelle d'incorporer des éléments religieux indigènes:

 

"Ne décrivons pas rapidement comme superstition ou paganisme certaines pratiques religieuses qui naissent spontanément de la vie des peuples. […] Il est possible de reprendre un symbole indigène d'une certaine manière, sans nécessairement le considérer comme de l'idolâtrie. Un mythe chargé de sens spirituel peut être utilisé à son avantage et n'est pas toujours considéré comme une erreur païenne. Certaines fêtes religieuses ont un sens sacré et sont des occasions de rassemblement et de fraternité, bien qu'elles aient besoin d'un processus graduel de purification ou de maturation. (QA 78-79, emphases ajoutées)

 

Un exemple précoce de cela dans l'histoire de l'Église est lorsque saint Grégoire le Grand a conseillé que les temples et festivals païens en Angleterre, plutôt que d'être détruits, soient absorbés et transposés dans le christianisme, même s'il a fallu du temps pour purifier complètement les anciennes manières (Bede, History of the English Church and People, 86-87, cité dans l'excellent article de Henry Karlson, "Christian Missions, Inculturation and the Amazon Synod"). Le pape François a dit à l'époque que l'affichage de la figure de "Pachamama" n'avait aucune "intention idolâtre". Étant donné tout ce que l'Église enseigne sur la protection de la nature et sa révérence à l'égard de la Vierge Marie en tant que Mère universelle, l'adoption de "Pachamama" est un exemple classique de "prendre [un] symbole autochtone".

 

Ensuite, François écrit sur la nécessité d'inculturer la liturgie et les sacrements eux-mêmes (QA 81-84). Il est dans la nature des sacrements, étant des moyens matériels de grâce surnaturelle, de nous inculquer une appréciation du monde matériel (QA 81). Il cite son encyclique Laudato Si' selon laquelle les sacrements encouragent l'intendance environnementale et réfutent toute tentation de "fuir le monde" (quiétisme encore!) (QA 82). Sans entrer dans des propositions spécifiques, il rappelle que Vatican II a appelé à l'inculturation de la liturgie (Sacrosanctum Concilium 37-40, 65, 77, 81). Cela signifie plus que simplement traduire le latin (et encore moins d'une manière servilement littérale). François déplore que "plus de cinquante ans se sont écoulés et nous avons fait peu de progrès dans ce sens" (QA 82). Si l'Église va grandir en Amazonie, elle aura besoin d'une vie liturgique pleinement inculturée.

 

Clergé et laïcs

Nous arrivons enfin à la question qui est devenue si importante dans les médias qu'elle a menacé d'engloutir le synode: autoriser ou non les diacres mariés à être ordonnés prêtres dans les régions reculées. Le synode a demandé cela dans le document final:

 

"Nous proposons que des critères et des dispositions soient établis par l'autorité compétente, dans le cadre de Lumen Gentium 26, pour ordonner comme prêtres des hommes de la communauté convenables et respectés avec une famille légitimement constituée et stable, qui ont eu un diaconat permanent fructueux et reçoivent une formation adéquate pour le sacerdoce, afin de soutenir la vie de la communauté chrétienne à travers la prédication de la Parole et la célébration des sacrements dans les régions les plus reculées de la région amazonienne." (111)

 

Le pape François a choisi de ne pas répondre directement à cette proposition dans ce document. Au lieu de cela, il appelle à une augmentation du nombre de diacres et à ce qu'ils, avec les religieuses et les laïcs, "assument régulièrement des responsabilités importantes pour la croissance des communautés" (QA 92). Il dit que le besoin de plus de prêtres doit être considéré dans le contexte plus large d'un besoin de renouvellement de la vie spirituelle de l'ensemble des communautés avec des ministres laïcs (QA 93).

 

Beaucoup ont déjà mal interprété sa décision de ne pas répondre comme l'équivalent d'une réponse négative. C'est une erreur parce que le pape François a ouvert son document en disant que le document final reste valable en soi, que son exhortation ne le remplace pas et qu'il "présente officiellement" le document final. Par conséquent, la proposition du synode d'ordonner des diacres mariés comme prêtres reste ouverte. Le cas a été confirmé explicitement par le cardinal Michael Czerny lors de la conférence de presse présentant l'exhortation.

 

Je pense que François a refusé de décider pour le moment comme un moyen de lutter contre le récit selon lequel ce synode était entièrement consacré aux prêtres mariés. (Ce n'est pas seulement la faute des médias, car les opposants de François dans l'Église ont toujours affirmé que tout le synode n'était qu'un subterfuge pour abolir la loi du célibat sacerdotal.) Le pape a déjà dit à certains évêques américains qu'il était frustré par le réaction des médias à son exhortation à se focaliser sur la question du célibat. Les synodes familiaux ont été également submergés par la discussion de savoir si certains catholiques remariés seraient autorisés à recevoir à nouveau la communion. Apparemment pour lutter contre cela, le pape a relégué la décision de l'autoriser "dans certains cas" à une note de bas de page. Mais plutôt que de se concentrer sur d'autres questions, cela a provoqué l'indignation des catholiques conservateurs qui pensaient qu'il essayait de faire des changements en catimini. Cette fois, il a séparé la question des prêtres mariés, qui n'a jamais été au centre du synode, des préoccupations plus larges de la région amazonienne. François estime que les préoccupations plus générales - injustice et exploitation sociales, effacement des identités autochtones et destruction de l'environnement - sont plus urgentes. La question des prêtres mariés est devenue une distraction (tout comme l'affaire "Pachamama"), tout comme la question des catholiques divorcés distrait du problème plus large du ministère de l'Église auprès des familles.

 

Femmes diacres

Enfin, de nombreux évêques du synode amazonien ont proposé d'ordonner des femmes diacres: "Dans un grand nombre de ces consultations, le diaconat permanent des femmes a été demandé" (Document final 103). Ils ont jugé cela possible parce que

 

1) Les femmes diacres sont mentionnées dans le Nouveau Testament (Rom 16: 1-2; 1 Tim 3: 8-11).

2) Il y avait un bureau de diaconesse dans l'Église primitive, avec un rituel d'ordination par l'évêque (par exemple, Constitutions apostoliques 8, 19-20).

3) Les décisions du magistère romain contre l'ordination des femmes au XXe siècle (Inter Insigniores et Ordinatio Sacerdotalis) ne concernent que l'ordination sacerdotale, tandis que les diacres sont ordonnés au service, pas la prêtrise.

 

Un examen attentif du libellé exact utilisé par François dans cette section (QA 99-103) révèle qu'ici aussi, il n'a pas répondu directement et explicitement à la demande. Comme pour la proposition de prêtres mariés, elle est toujours techniquement "sur la table". Je ne joue pas avec les mots; le pape a déjà rouvert la commission théologique sur les femmes diacres pour une étude plus approfondie. S'il avait déjà réglé le problème magistralement, il ne l'aurait pas fait. Du point de vue d'une doctrine définie, les femmes diacres restent une question ouverte.

 

Cela étant dit, cependant, François s'oppose clairement à l'ordination des femmes et le dit. Cela a déjà causé à certains catholiques de la déception, de la douleur et de la colère. Selon François, ordonner des femmes équivaudrait à les "cléricaliser" et constituerait une réponse étroite aux problèmes actuels (QA 100). Cela ne devrait pas être trop surprenant à entendre, car il a prévu son opinion sur cette question juste après la fin du synode.

 

François est sensible à la critique selon laquelle l'exclusion des femmes du ministère ordonné garde le pouvoir dans l'Église entre les mains des hommes; que c'est sexiste. Il a deux réponses: premièrement, que le sacerdoce n'est pas principalement un exercice de pouvoir. Il ne nie pas que les prêtres exercent un pouvoir hiérarchique, mais il insiste pour que ce pouvoir soit compris comme le pouvoir de sanctifier (QA 87), principalement en célébrant l'Eucharistie et la confession (QA 88). Ce sont les seuls aspects du ministère sacerdotal qui ne peuvent pas être délégués aux laïcs. En revanche, les femmes ont beaucoup contribué à l'Église d'Amazonie, notamment en baptisant (en l'absence de prêtres), en catéchisant, en priant et en agissant comme missionnaires (QA 99). Il appelle ces rôles "le genre de pouvoir qui est typiquement le leur" (QA 101, je souligne). Ces rôles ne devraient pas être informels ou ad hoc, mais commandés publiquement par l'évêque en tant que ministères laïques stables (QA 103). Grâce à ces ministères officiels, les femmes "auraient un impact réel et efficace sur l'organisation, les décisions les plus importantes et l'orientation des communautés" (AQ 103, je souligne). "Une Église aux caractéristiques amazoniennes nécessite la présence stable de dirigeants matures et laïcs dotés d'autorité" (QA 94, italiques ajoutés). En donnant aux ministres laïcs un véritable pouvoir de décision et en définissant le pouvoir de la prêtrise comme étant plus sacramentel qu'administratif, il envisage une Église dans laquelle le clergé n'est pas le seul à prendre des décisions. Au contraire, ils exerceraient leur pouvoir sacramentel aux côtés de nombreuses formes de ministère laïc qui exercent également un véritable pouvoir.

 

De l'aveu même de François, le cléricalisme est un énorme problème dans l'Église; il l'attaque constamment. Par conséquent, faire du rêve du pape ici une réalité me semble très éloigné. Aux États-Unis, les catholiques considèrent généralement le prêtre comme "le patron" de tout, même lorsqu'il y a des ministres laïcs et des conseils paroissiaux. Amener les catholiques et les prêtres eux-mêmes à repenser les ministères sacerdotaux et laïques de cette manière serait un changement radical. (Et cela signifierait probablement aussi réécrire des parties du droit canonique.) Cependant, en Amazonie, il y a peu de prêtres, donc cela pourrait arriver si les évêques le soutenaient activement. Le pape indique que c'est déjà de facto le cas dans une certaine mesure. Selon Austen Ivereigh : "Presque toutes les communautés catholiques de la région sont dirigées par des laïcs, dont 60% de femmes; seule une infime proportion a un clergé résident."

 

François estime que les réponses divergentes aux problèmes de l'Église (telles que ces débats sur les femmes diacres et les prêtres mariés) sont mieux résolues en "transcendant les deux approches et en trouvant d'autres voies meilleures, peut-être même pas encore imaginées" (QA 104). En d'autres termes, il ne veut pas qu'une partie gagne et que l'autre perde, mais que tout le problème soit transcendé de manière créative. Cela ne se fera pas du jour au lendemain et cela semble presque impossible dans notre société fortement polarisée. "Mais avec Dieu, tout est possible" (Matthieu 19:26). Le pape insiste sur le fait que chercher une réponse transcendante "cela ne veut assurément pas dire qu’il faille relativiser les problèmes, les fuir ou laisser les choses comme elles étaient. Les vraies solutions ne sont jamais atteintes en affaiblissant l’audace, en se soustrayant aux exigences concrètes ou en cherchant les culpabilités chez les autres." (QA 105). Il s'attend à être critiqué pour "laisser les choses rester telles qu'elles sont" et "se dérober" aux "exigences concrètes" du synode envers les femmes diacres et les prêtres mariés! Il attend une réponse plus élevée qui permettra aux deux côtés de l'Église de "s'intégrer à l'autre dans une nouvelle réalité" (QA 104).

 

Le chapitre conclut en disant que l'Église doit engager sa mission dans le contexte du dialogue interreligieux et œcuménique (QA 106-10). Nous, chrétiens, ne devons pas nous concentrer autant sur ce qui nous divise, mais sur ce qui nous unit (QA 108). Cela n'a rien à voir avec un affaiblissement de la doctrine ou un obscurcissement de notre propre identité catholique (QA 106). Comme il l'a déjà dit: le dialogue et l'identité ne sont pas des ennemis (QA 37)! Comme pour les autres documents papaux, l'exhortation se termine par une prière à Marie.

 

Dernières pensées

Le document est puissant. Il est regrettable que notre guerre culturelle sans fin, qui afflige même le Corps du Christ, ait réduit ce processus synodal et ses documents au débat vieux de 60 ans sur les prêtres mariés et l'ordination des femmes. Les questions soulevées dans les trois premiers chapitres sont des questions de vie ou de mort. Je ne veux pas minimiser l'importance des propositions des évêques pour la réforme du ministère, qui sont également graves pour l'Église, mais elles ne doivent pas éclipser tout le reste comme elles l'ont fait. Que le pape François a placé la section controversée comme le dernier chapitre dit quelque chose; il a fait de même avec Amoris Laetitia après les synodes familiaux. J'espère que les catholiques prendront le temps de lire ce document et, plus important encore, de donner suite à ses paroles sur la justice sociale, la préservation et le dialogue culturels et l'écologie.

 

Adam Rasmussen

 

Le Dr Rasmussen est chargé de cours au Département de théologie de l'Université de Georgetown. Il a un doctorat. en théologie et études religieuses de l'Université catholique d'Amérique, spécialisée en théologie historique et au début du christianisme. Ses recherches portent sur Saint-Basile, Origène et l'interface entre la théologie et la science dans leurs écrits.

 

Source : (Traduction) Querida Amazonia: Summary and Analysis, Adam Rasmussen, Where Peter Is, 14/02/2020

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13 février 2020 4 13 /02 /février /2020 09:07

Le document de François "Querida Amazonia" porte un regard positif sur le rôle des laïcs dans la mission amazonienne de l'Église, et élargit leur domaine de  compétence vu comme une présence accrue et un rôle approfondi qui doit être étendu aux femmes.

Mais le cœur de la lettre du Pape est son appel à une plus grande inculturation. Le message de l'Église "doit constamment résonner en Amazonie", écrit François, "à travers l'écoute et le dialogue avec le peuple, les réalités et l'histoire des terres dans lesquelles elle se trouve".

Le document papal appelle ainsi à une estimation plus importante du "mysticisme indigène" vu comme "l'interconnexion et l'interdépendance de l'ensemble de la création", une "gratuité qui aime la vie comme un cadeau", un "émerveillement sacré devant la nature et toutes ses formes de vie."

"Le Concile Vatican II a appelé à cet effort pour inculturer la liturgie parmi les peuples autochtones; plus de cinquante ans se sont écoulés et nous avons encore beaucoup à faire dans ce sens."

"Les entreprises, nationales et internationales" "ne respectent pas le droit des peuples originels à la terre et à ses frontières, à l'autodétermination et au consentement préalable." Les actes d'irrespect envers la région "devraient être appelés pour ce qu'ils sont: l'injustice et le crime." Les gouvernements nationaux doivent faire preuve d'un "plus grand sens des responsabilités", car nombre d'entre eux sont largement responsables de la déforestation de la région.

La mondialisation ne peut pas risquer de devenir "une nouvelle version du colonialisme", avertit François.

Querida Amazonia : un appel pour une authentique inculturation

Cité du Vatican - Dans sa dernière exhortation apostolique, Querida Amazonia, le pape François appelle à une inculturation "authentique" en Amazonie, afin de permettre la création d'une Église qui porte véritablement les caractéristiques de la région et la culture de son peuple.

 

Dans le dernier document du Pape, publié le 12 février, François établit un "cadre bref" pour la présence de l'Église dans la région. En réfléchissant au synode qui eut lieu en octobre 2019, le pontife latino-américain exhorte l'Église à prendre au sérieux la réalité et "l'appel" de la région amazonienne et à ne pas recourir à une "nouvelle version du colonialisme".

 

"Nous, croyants, rencontrons dans la région amazonienne un lieu théologique", écrit le pape François, "un espace où Dieu lui-même se révèle et convoque ses fils et ses filles".

 

Au début de la lettre, François souligne qu'il ne "remplacera" ni "dupliquera" le document final du synode d'octobre 2019, mais "voudrait le présenter officiellement". Cela fait de Querida Amazonia le tout premier document papal reconnaissant l'enseignement autoritaire inhérent - c'est-à-dire la nature magistrale - au processus synodal.

 

Le document final du Synode sur l'Amazonie appelait l'Église dans la région à porter un "visage amazonien" et cherchait à revigorer son "option préférentielle pour les pauvres".

 

Le document proposait également d'autoriser l'ordination de diacres mariés - ce que l'on appelle les viri probati - un point qui fut adopté par la majorité des deux tiers des pères synodaux.

 

Malgré les attentes de beaucoup, Querida Amazonia ne traite pas de la question du célibat, même si le silence de François sur la question ne doit pas être considéré comme une réponse définitive - ou, du reste, une réponse du tout.

 

Cependant, le document fait des pas vers l'élargissement de la compétence des ministères laïcs dans la région. "Une église aux caractéristiques amazoniennes nécessite la présence stable de dirigeants matures et laïcs", écrit François, "dotés d'autorité et familiers avec les langues, les cultures, l'expérience spirituelle et le mode de vie communautaire dans les différents endroits".

 

Dans un langage qui rappelle les critiques du pape à l'égard du cléricalisme, il appelle "à faire confiance, et à permettre concrètement, la croissance d'une culture ecclésiale spécifique qui est distinctement laïque".

 

La présence accrue et le rôle approfondi des laïcs dans la mission amazonienne de l'Église doivent également être étendus aux femmes. François reconnaît la participation des femmes de la région, l'un des thèmes clés du Synode sur l'Amazonie: "Nous devons continuer à encourager ces cadeaux simples et directs qui ont permis aux femmes de la région amazonienne de jouer un rôle si actif dans la société."

 

François ajoute que cette présence des femmes nécessite "l'émergence d'autres formes de service et de charismes propres aux femmes" et écrit "qu'il convient de noter que ces services impliquent stabilité, reconnaissance publique et commission de l'évêque".

 

Cela implique une imposition des mains au nom des évêques de la région, l'envoi de femmes laïques pour servir davantage la région et l'église amazonienne d'une manière institutionnellement reconnue.

 

Cependant, le cœur de la lettre du Pape est son appel à une plus grande inculturation, qui a été longuement débattu par les pères synodaux en octobre 2019.

 

Le message de l'Église "doit constamment résonner en Amazonie", écrit François, "à travers l'écoute et le dialogue avec le peuple, les réalités et l'histoire des terres dans lesquelles elle se trouve".

 

"Pour que l'Église parvienne à une inculturation renouvelée de l'Évangile dans la région amazonienne", souligne encore le Pape, "elle doit écouter sa sagesse ancestrale, écouter à nouveau la voix de ses aînés, reconnaître les valeurs présentes dans la voie de la vie des communautés d'origine et retrouver les riches histoires de ses habitants."

 

Querida Amazonia place l'inculturation et le désir de l'Église au cœur de son rôle missionnaire dans la région. "L'inculturation élève et accomplit", dit le document, "nous devons estimer le mysticisme indigène qui voit l'interconnexion et l'interdépendance de l'ensemble de la création, le mysticisme de la gratuité qui aime la vie comme un cadeau, le mysticisme d'un émerveillement sacré devant la nature et toutes ses formes de vie."

 

Lors du Synode sur l'Amazonie, beaucoup de participants - et le document final lui-même - ont évoqué l'importance de puiser dans le sensus fidei, l'instinct de foi, déjà présent dans les traditions de la région. Dans le document final du synode, il était écrit que "nous devons donner une réponse authentiquement catholique à la demande des communautés amazoniennes, adapter la liturgie en valorisant sa vision du monde, ses traditions, ses symboles et ses rites originaux qui incluent des dimensions transcendantes, communautaires et écologiques".

 

La compréhension du sensus fidei avec lequel les pères synodaux travaillaient est basée sur le document du Concile Vatican II Lumen Gentium, qui le définit comme un "sentiment de foi surnaturel", qui doit ensuite être guidé par l'Église et ses ministres.

 

L'appel, porté par le Concile Vatican II, est repris par François dans Querida Amazonia lorsqu'il écrit: "Le Concile Vatican II a appelé à cet effort pour inculturer la liturgie parmi les peuples autochtones; plus de cinquante ans se sont écoulés et nous avons encore beaucoup à faire dans ce sens."

 

Mais la transformation pastorale que réclame François ne s'arrête pas seulement aux questions d'ecclésiologie. L'état de la région amazonienne nous appelle à avoir un "sain sentiment d'indignation" pour le tort qui lui est fait.

 

"Les entreprises, nationales et internationales", écrit François, "ne respectent pas le droit des peuples originels à la terre et à ses frontières, à l'autodétermination et au consentement préalable." Les actes d'irrespect envers la région "devraient être appelés pour ce qu'ils sont: l'injustice et le crime."

 

La responsabilité politique de ceux qui contrôlent la région - qui comprend neuf États d'Amérique latine, dont environ 60 % de la forêt tropicale humide se trouve à l'intérieur des frontières du Brésil - est également mise en avant dans Querida Amazonia.

 

Les gouvernements nationaux doivent faire preuve d'un "plus grand sens des responsabilités", car nombre d'entre eux sont largement responsables de la déforestation de la région.

 

Sous le président d'extrême droite du Brésil, Jair Bolsonaro, la déforestation a explosé en Amazonie, les critiques affirmant que ses politiques et sa rhétorique encouragent également les activités illégales dans la région.

 

En octobre 2019, Bolsonaro a accusé le Vatican, et le Synode sur l'Amazonie en particulier, de chercher à "internationaliser" la région, la soustrayant ainsi au "contrôle souverain" du Brésil. Bien que les fonctionnaires du Vatican aient nié à plusieurs reprises cette allégation, et qu'aucune preuve d'un tel plan n'ait jamais fait surface, les critiques et les personnalités proches de Bolsonaro au sommet de l'Église n'ont pas cédé.

 

Dans Querida Amazonia, François mentionne explicitement ce point : "La réponse ne se trouve donc pas dans "l'internationalisation" de la région amazonienne".

 

Mais François met également en garde contre une plus grande culture de la "corruption" qui entoure la région, et qui est la source de beaucoup de ses problèmes. "Les puissants ne se satisfont jamais des profits qu'ils font, et les ressources du pouvoir économique augmentent considérablement grâce aux progrès scientifiques et technologiques", écrit François. De plus, il prévient que la mondialisation ne peut pas risquer de devenir "une nouvelle version du colonialisme".

 

Ce qui émerge de Querida Amazonia est l'appel de François à proposer une approche pastorale de la région amazonienne qui supprime les simplifications et les comportements d'exploitation inhérents au "colonialisme" et, à la place, "apprendre à contempler la région amazonienne" afin de "l'aimer, pas simplement l'utiliser, avec pour résultat que l'amour peut éveiller un intérêt profond et sincère."

 

François cite ensuite Laudato Si, son encyclique de 2015 sur l'écologie, appelant l'Église à "ne pas regarder le monde de l'extérieur mais de l'intérieur, consciente des liens avec lesquels le Père nous a liés à tous les êtres".

 

C'est seulement ainsi que "nous pourrons nous sentir intimement partie prenante et non seulement la défendre ; alors la région amazonienne redeviendra comme une mère pour nous", poursuit François dans Querida Amazonia.

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13 février 2020 4 13 /02 /février /2020 00:00
Fresque représentant Jordain, au couvent dominicain de Worms, en Allemagne

 

À la mort de Saint Dominique († 1221), Jourdain est élu à la tête de l'ordre des Frères prêcheurs. Pourtant, il n'a pris l'habit dominicain que deux ans plus tôt ! 

 

Né en Saxe vers 1190, il étudie les lettres et la théologie à Paris où il mène une vie pieuse. Chaque nuit il va à Notre-Dame pour l'office de matines.

 

Il rejoint en 1219 les frères nouvellement installés au couvent de Saint-Jacques dans un dénuement extrême.

 

En 1221, Saint Dominique le nomme premier provincial de Lombardie et, quelques mois plus tard, il est élu par les Frères pour succéder au Père qui vient de mourir.

 

Fidèle au fondateur, Jourdain donne l'impulsion décisive à l'ordre, le consolide et le gouverne avec zèle et sagesse, multipliant les prédications et les voyages.

 

Il va gouverner l'Ordre seize ans pendant lesquels il attira à la suite de Saint Dominique une multitude de vocations, étudiants et maîtres, séduits par sa parole.

 

Sous son généralat, pas moins de quatre provinces et deux cents quarante couvents sont créés.

 

C'est un homme charitable qui, très jeune, a pris l'habitude de faire une aumône chaque jour au premier pauvre qu'il rencontre. Doux et compatissant avec ses frères, il les corrige avec humour. (1)

 

Un procureur lui ayant demandé d'être relevé de sa charge, il lui répondit :

 

"Mon fils, cette charge a quatre annexes : la négligence, l'impatience, le travail et le mérite ; je vous décharge des deux premières et je vous laisse les deux autres." (2)

 

Il prêche plusieurs carêmes à Paris et à Bologne recrutant ainsi un grand nombre de disciples. (3)

 

Pacifique, il sait aussi se montrer ferme et courageux avec les puissants de ce monde. Ainsi, dans la lutte entre le Sacerdoce et l'empire, Jourdain joue un rôle de premier plan. Pacifique, il est également intrépide quand il le faut, n'hésitant pas à aller au camp de Frédéric II pour lui reprocher sa conduite et l'adjurer de mettre fin au scandale que provoquait son opposition.

 

Pauvre à l'extrême, il aime la compagnie des pauvres. Doux pour les Frères, compatissant à leurs infirmités, il les aide de tout son pouvoir.

 

Il institue à Bologne le chant du Salve Regina après les Complies, coutume qui se répand rapidement en Lombardie, puis dans tout l'Ordre. 

 

Un usage liturgique traditionnel veut qu'on incline la tête en prononçant les noms de Jésus et Marie, par respect pour leurs personnes.

Salve, Regina, mater misericordiæ. Vita, dulcedo et spes nostra, salve. Ad te clamamus, exsules filii Hevæ. Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle. Eia ergo, Advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte. Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende. O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria ! Amen.

Salut, Reine, Mère de Miséricorde, notre Vie, notre Douceur, et notre espérance, salut.

Vers toi nous élevons nos cris, pauvres enfants d'Ève exilés.

Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.

Tourne donc, ô notre Avocate, tes yeux miséricordieux vers nous.

Et, Jésus, le fruit béni de tes entrailles, montre-le nous après cet exil.

Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie ! Amen.

 

 

En 1237, au retour d'une visite à ses frères en Terre sainte, il périt dans un naufrage au large de la Syrie. Il n'a pas 50 ans.

 

Raymond de Peñafort prend sa suite comme maître général des Dominicains.

 

Nous avons gardé ses lettres à soeur Diane d'Andalo, fondatrice du monastère de Bologne:

 

"Le temps dont je dispose à présent est trop court pour que je t'écrive, ainsi qu’il me serait doux, une de ces lettres comme tu les aimes. Cependant je t'écris, et je t'envoie le Verbe abrégé, fait tout petit dans la crèche, qui pour nous s'est incarné : Verbe de salut et de grâce, Verbe de douceur et de gloire, Verbe qui est le très bon, le très suave Jésus-Christ; et Jésus-Christ crucifié, exalté sur la Croix et élevé à la droite du Père.

 

"C'est ce Verbe qu'il faut relire dans ton cœur, repasser dans ton esprit: c'est la douceur qu'il faut avoir en ta bouche comme celle du miel. C'est ce Verbe qu'il faut méditer sans cesse, sans cesse rouler dans ta pensée: qu'Il demeure en toi, et habite toujours en toi." (4)

 

Jourdain de Saxe est aujourd'hui vénéré comme le patron des vocations dominicaines ; béatifié en 1825 par le pape Léon XII, il est fêté le 13 février, jour anniversaire de sa mort. (5)

 

Jourdain de Saxe est aujourd'hui vénéré comme le patron des vocations Dominicaines.

Sources: (1) Missel du Dimanche 2020, Nouvelle traduction liturgique, Année A, Artège Bayard Éditions, p. 188 ; (2) Reflexion chrétienne ; (3) Nominis ; (4) Extrait d’une lettre du bienheureux Jourdain de Saxe, Dominicaines d'Estavayer-le-Lac ; (5) Wikipedia

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11 février 2020 2 11 /02 /février /2020 00:00

 

Saint Séverin naquit en Bourgogne, vers le milieu du Ve siècle. Devenu religieux très tôt, il s'adonna au jeûne et à la prière au monastère d'Agaune à Saint-Maurice en Valais (Suisse), dont il devint abbé, et qu'il gouverna pendant plusieurs années avec autant de sagesse que de prudence. 

 

Le roi Clovis, informé qu'un grand nombre de malades recouvraient tous les jours la santé par la vertu des prières de Séverin, l'envoya chercher, en 504, pour obtenir la guérison d'une fièvre opiniâtre dont l'art des plus habiles médecins n'avait pu le délivrer. Le saint partit après avoir pris congé de ses moines, auxquels il annonça qu'ils ne le reverraient plus.

 

A Nevers, il guérit Eulalius, évêque de cette ville, lequel était devenu sourd et muet. Il rendit la santé à un lépreux qu'il rencontra aux portes de Paris. Arrivé chez le roi, il le couvrit de son habit, et la fièvre le quitta aussitôt. (1) Séverin refusa rémunérations et cadeaux mais demanda l'ouverture des prisons et le soulagement des pauvres. Puis Séverin et les compagnons reprirent le chemin du retour. (2)

 

Le prince pour témoigner à Dieu sa reconnaissance, fit distribuer aux pauvres d'abondantes aumônes et mit effectivement tous les prisonniers en liberté.

 

Séverin, jugeant que sa présence n'était plus nécessaire à Paris, reprit le chemin de son monastère. Il était pas loin de Castrum Nantonis (Château-Landon, aujourd'hui en Seine-et-Marne), qui était alors dans le diocèse de Sens. Arrivé au lieudit "la Croix du Bourdon" il dit à ses compagnons : "Ici sera mon repos éternel". Deux saints prêtres anachorètes y servaient Dieu dans un petit oratoire qu'ils s'étaient bâti à l'écart, au lieu-dit "la montagne de Château-Landon" (3). Il les pria de le recevoir chez eux. Un ermitage fut aménagé dans la partie est de l'éperon rocheux ainsi qu'une petite église en bois. Et, après les avoir édifiés par l'éclat de ses vertus, il mourut le 11 février 507.

 

Inhumé dans la chapelle, Héraclius, archevêque de Sens prévenu, alerta lui-même Clovis. Il insista auprès du roi pour faire construire une église à dédier à ce saint qui lui avait si justement rendu la santé. Mais Clovis mourut à son tour quatre ans plus tard sans avoir pu tenir ses engagements.

 

C'est le fils de Clovis, Childebert Ier qui régna sur le Gâtinais à partir de 524 qui exauça enfin le voeu de Clovis en 545. L'église de Château-Landon fut consacrée par saint Léon en 558. (4) Styles carolingien, pré romain, romain, gothique s’y côtoient. Elle a été classée Monuments historiques en 1840.(5)

 

De nombreux miracles vinrent attester de la faveur de l’higoumène Séverin auprès du Seigneur.

 

Par la suite, ce fut un lieu de pélerinage annuel et des bâtiments conventuels furent rattachés à l'église qui abrita une petite communauté de religieux en 558.
 

Saint Eloi fit une châsse en argent massif. pour y déposer les reliques de Séverin. Elles y furent déposées en 636. D'une grande valeur, ce reliquaire, attisa de nombreuses convoitises au cours des siècles.

 

Les abbés, pour protéger le reliquaire avaient pris l'habitude lorsqu'un danger menaçait l'abbaye de le cacher à l'intérieur des murs de la ville. C'est ainsi que, lors de l'invasion des Saxons, il put être sauvé alors que l'abbaye disparaissait dans les flammes. En remerciement, une église fut construite à l'endroit même de la cachette en 774 et prit le nom de Saint Etienne.

 

L'Abbaye royale de Saint-Séverin (photo-ci-dessous) fondée au VIe siècle autour de l'église mérovingienne de Chateau-Landon (77) fut incendiée par les Saxons deux siècles plus tard; et au IXe siècle, par les Normands. (6)

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8f/Abbaye_Saint-S%C3%A9verin_(1).jpg/700px-Abbaye_Saint-S%C3%A9verin_(1).jpg

L'Abbaye Royale de Saint-Séverin, Château-Landon.

 

http://www.patrimoine-histoire.fr/images/Patrimoine/Paris/eStSeverin/ParSS01.JPG

Eglise Saint-Séverin, Paris

 

L'église Saint-Séverin à Paris, détruite par les Vikings au IXe siècle, fut reconstruite au XIe siècle. Elle est gothique, belles gargouilles en façade extérieure. Portail principal du XIIIe. (7)

 

A la fin XIIe siècle, l'Université de Paris, créée par Philippe Auguste, attire maîtres et étudiants de toute l'Europe. L'Ile de la Cité est surpeuplée ; la rive gauche les accueille. Avec l'église Saint-Julien, Saint-Séverin devient la paroisse des étudiants et le siège des assemblées générales de l'Université.

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Saint-Séverin, Eglise de Chateau-Landon (77)
Armes de l'Universite de paris, Devise Hic et ubique terrarum, Ici et partout sur la terre

Armes de l'Universite de paris, Devise Hic et ubique terrarum, Ici et partout sur la terre

Vers 1230, on décide de construire plus grand ; un nouveau sanctuaire est élevé. L’une de ses cloches, a été fondue en 1412, ce qui en fait la plus vieille de Paris.

 

Un incendie détruisit une partie du sanctuaire vers 1448. Mais la guerre de Cent Ans s'achevait bientôt par une victoire totale des troupes françaises (hormis Calais, tout le territoire était libéré) et une reprise économique s'amorça. (8)

 

Saint-Séverin sera rebâtie avec une certaine magnificence ; le chantier se poursuivit jusqu'au XVIIe siècle.

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/51/Eglise_St_S%C3%A9verin_portail_St_Martin.JPG/450px-Eglise_St_S%C3%A9verin_portail_St_Martin.JPGL’intérieur de l’église contient des vitraux gothiques. La construction du chœur en marbre a été financée par la duchesse Anne de Montpensier, cousine de Louis XIV. 

Une chapelle a été ajoutée par Mansart sur le côté droit de l’église.

Une partie de l’intérêt architectural de l’église réside aussi dans son ancien cimetière paroissial.


La Révolution ne l'endommagea pas. Si Saint-Julien, toute proche, devint magasin à sel, Saint-Séverin devint dépôt de poudre, puis entrepôt de fourrage et de cloches. L'église fut rendue au culte en 1803. Si vous visitez Paris, ne manquez pas cette église magnifique avec sa superbe verrière, ses double-collatéraux et son double déambulatoire. Tout cela nous vient tout droit du XVe siècle.

 

On le fête le 11 février. (9)

 

Sources:

 

(1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 42.

(2) http://www.loisirsengatinais.com/fiche.php?nb_rec=61&nb_rec_fiche=1089&langue= 

(3) http://www.france-voyage.com/communes/chateau-landon-30836.htm

(4) http://www.panoramio.com/photo/22898522

(5) http://www.mairie-chateau-landon.fr/curiosites.php

(6) http://foter.com/f/photo/3580915011/476a0780dc/

(7) http://www.evous.fr/Eglise-Saint-Severin,1119785.html

(8) http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Paris/Paris-Saint-Severin.htm

(9) Séverin d'Agaune, Wikipedia

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10 février 2020 1 10 /02 /février /2020 09:00

Merci à Famille chrétienne du 3 février 2020 (n° 2195) pour cette merveilleuse nouvelle : l'édition du Missel français 2021 « à paraître en novembre prochain » réintroduit les mentions du missel rénové de 1969 (missel de Paul VI) selon lesquelles à certains moments le prêtre doit se tourner vers l’assemblée, et que donc la messe doit se célébrer ad orientem. Traduisez « tournés vers Dieu ». Célébrer la messe face au peuple est une simple permission :

Source: https://www.famillechretienne.fr/vie-chretienne/liturgie/ils-celebrent-la-messe-vers-l-orient-269032

Source: https://www.famillechretienne.fr/vie-chretienne/liturgie/ils-celebrent-la-messe-vers-l-orient-269032

Ces prêtres qui célèbrent en français tournés vers l'Orient

 

Joseph Ratzinger

• « La prière vers l’orient est de tradition depuis l’origine du christianisme, elle exprime la spécificité de la synthèse chrétienne, qui intègre cosmos et Histoire, passé et monde à venir dans la célébration du mystère du Salut. »

• « Dans la prière vers l’orient, nous exprimons donc notre fidélité au don reçu dans l’Incarnation et l’élan de notre marche vers le second avènement. »

 

Extraits de L’Esprit de la liturgie, Ad Solem, 2001.

 

Des prêtres diocésains disent parfois la messe en direction de l’est. Ils nous expliquent les raisons de ce choix.

 

lls ne sont pas « tradis », n’ont pas adopté la forme extraordinaire du rite romain, mais célèbrent pourtant de temps à autre la messe ad orientem. Traduisez « tournés vers Dieu ». D’aucuns disent « dos au peuple » 

 

« Je célèbre habituellement la messe face au peuple, mais j’ai toujours considéré que c’était naturel de célébrer vers l’orient », indique l’abbé Vincent de Mello, aumônier du patronage du Bon Conseil à Paris. « Je le fais systématiquement pour certaines messes : celle de l’aurore, à Noël, celle de l’Ascension, pour signifier que nous sommes tournés vers le Christ monté en gloire et que notre vocation est d’aller au Ciel, et lorsque c’est la fête d’un saint représenté sur la mosaïque placée derrière l’autel de la chapelle. » Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, déclare célébrer « assez régulièrement » la messe ad orientem dans les églises de son diocèse, selon l’emplacement de l’autel qui s’y trouve :

 

« À travers cette disposition, je signifie que le prêtre et la communauté sont dirigés dans la même direction qu’est le Christ. »

 

Tandis que, pour prier, les juifs et les musulmans se tournent vers un lieu spirituel (Jérusalem, La Mecque), les chrétiens ont pris l’habitude de se tourner vers l’orient, d’où, selon les Écritures, le Christ est venu sur Terre et d’où Il reviendra. « Comme l’éclair part de l’orient et brille jusqu’à l’occident, ainsi sera la venue du Fils de l’homme », nous dit saint Mathieu (24, 27).

 

Sur la base notamment d’une interprétation de la « participation active » des fidèles, souhaitée par Vatican II (Constitution sur la sainte liturgie Sacrosanctum Concilium, 1963), cette pratique de célébrer la messe vers l’orient a été très largement abandonnée dans l’Église catholique après le Concile.

 

Abandonnée, mais pas abolie, nuance l’abbé de Mello. « Après le concile, l’Église n’a pas absolutisé une manière de faire.

 

Célébrer face au peuple est une permission.

 

Dans le missel rénové de 1969, les rubriques précisent qu’à certains moments le prêtre doit se tourner vers l’assemblée, ce qui signifie que la messe doit être célébrée dos au peuple. Ce sont les éditions françaises successives du missel romain qui ont supprimé ces mentions, mais je constate qu’elles ont été réintroduites dans l’édition du missel à paraître en novembre prochain. »

 

Fondateur de la communauté Aïn Karem et auteur d’une Initiation à la liturgie romaine (Ad Solem), le Père Michel Gitton explique que la célébration ad orientem est très ancienne et que les premières églises étaient déjà orientées vers l’est. « Cela a été remis en cause dans les années 1930 par le Mouvement liturgique sur la base d’études sans doute incomplètes montrant que le prêtre était tourné vers le peuple dans les premiers temps de l’Église. Certains ont alors commencé à célébrer face au peuple. Le concile Vatican II n’a pas tranché cette question, mais cette nouvelle pratique s’est généralisée dans les années qui l’ont suivi, avant que l’on retrouve, notamment sous l’influence du cardinal Joseph Ratzinger, l’importance de la célébration versus dominum. »

 

En 2016, le cardinal Robert Sarah, préfet pour la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a invité les prêtres à « retourner aussi vite que possible à une orientation [...] vers l’est ou du moins vers l’abside [...] dans toutes les parties du rite où l’on s’adresse au Seigneur ».

 

Source: Diakonos.be facebook / Famille Chrétienne

 

Note du blog Christ-Roi. En 1992, le Cardinal Ratzinger rédigea une préface pour le livre de Mgr Klaus Gamber «Tournés vers le Seigneur», dans laquelle il écrit :

 

« L'orientation de la prière commune aux prêtres et aux fidèles - dont la forme symbolique était généralement en direction de l'est, c'est-à-dire du soleil levant - était conçue comme un regard tourné vers le Seigneur, vers le soleil véritable. Il y a dans la liturgie une anticipation de son retour; prêtre et fidèles vont à sa rencontre. Cette orientation de la prière exprime le caractère théocentrique de la liturgie; elle obéit à la monition : Tournons-nous vers le Seigneur !»

 

 

L'édition du Missel français 2021 réintroduit les mentions du missel rénové (Paul VI) de 1969 selon lesquelles à certains moments le prêtre doit se tourner vers l’assemblée
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9 février 2020 7 09 /02 /février /2020 18:54

À propos de l'émission de Co2 d'origine humaine dans l'atmosphère, le milliardaire Bill Gates propose d'utiliser les vaccins et la "santé reproductive", pour réduire la population mondiale de 10 à 15%. 

 

Un Bill Gates dont la richesse dépasse le PIB de nations n'aurait pas existé avant 1789, un temps où l'enrichissement indéfini était considéré comme suspect parmi la noblesse et où l'enrichissement d'un Nicolas Fouquet pouvait provoquer le déclenchement d'une procédure de destitution et de déchéance de la noblesse, qu'on appelait la "dérogeance" (le commerce était d'ailleurs interdit à la noblesse). Depuis 1789, il y a la "liberté" (l'homme était considéré chez nous comme naissant libre "selon le droit de nature" depuis un édit de Louis X en 1315... Et un esclave était considéré comme affranchi du seul fait qu'il mettait le pied sur le sol français métropolitain. Rien de nouveau donc du côté de la liberté), mais la liberté de 1789 présuppose l'inégalité économique pour tout le monde... D'où des écarts de richesse... entre les plus riches et les plus pauvres... qui ne font que croître. L'hyper-classe née de 1789, arrivée à la super-puissance politique veut maintenant éradiquer les sans-dents. Voyez aussi le monument maçonnique des "Georgia Guidestones" où est inscrit en programme la diminution de la population mondiale.

 

Première citation :

"L'une des incantations républicaines consiste à faire croire que la République a apporté l'égalité entre les citoyens. ... [J]e ne suis pas certain que les inégalités aient été plus criantes sous Louis XVI que sous notre république. Précisément parce que l'institution de la noblesse, cet ordre prestigieux auquel toute famille désireuse de se hisser dans la société rêvait d'accéder, empêchait par là même qu'elles continuent à s'enrichir interminablement. Un Bill Gates était inimaginable à l'époque, ces fortunes qui dépassent la richesse de nombreuses nations n'existaient pas... Rien de plus politique que d'arrêter, par un moyen aussi puissant que volontaire, par le motif de l'honneur, l'accroissement immodéré des richesses dans les mêmes mains (BONALD, La Vraie révolution, 1818). Ainsi l'institution de la noblesse empêchait-elle la constitution de fortunes insensées, aberrantes, outrancières, et ce n'est pas le moindre paradoxe que de voir dans l'ancienne monarchie un monde mieux armé pour prévenir ces aberrations. (Yves-Marie ADELINE, Le Royalisme en question, 1792-2002, Perspectives pour le XXIe siècle, L'Âge d'Homme - Editions de Paris, Libres Mobiles, 2e édition corrigée, Paris 2002, p. 96-97).

 

Deuxième citation sur ce sujet :

"La noblesse peut se perdre par déchéance à la suite d'une condamnation infamante. ... Elle se perd encore par dérogeance, lorsqu'un noble est convaincu d'avoir exercé métier roturier ou un trafic quelconque : il lui est interdit de sortir du rôle qui lui est dévolu, et il ne doit pas non plus chercher à s'enrichir..." (Régine PERNOUD, Lumière du Moyen Âge, Grasset, Paris 1981, p. 39-40).

 

Ci-dessous une video du professeur Didier Raoult sur les vaccins. Citations :  

"Je suis extrêmement réservé sur les interventions politiques. La pire que j'ai vue, c'est l'intervention de Bernard Kouchner sur l'hépatite B, ou l'intervention de Roselyne Bachelot pour H1N1."

"La confiance (dans le gouvernement) s'érode... parce que plus personne ne comprend l'intérêt d'un certain nombre de vaccins, puisque on ne voit pas de stratégies vaccinales autour des maladies qui existent. La poliomyélite, ce n'est pas inintéressant mais il n'y en a plus en Europe depuis 40 ans. Pas plus que de diphtérie. Et il doit y avoir un mort par an de tétanos. La stratégie de vaccination des nourrissons pour méningocoque C, c'est un mort par an. [...] (En revanche) Il y a une stratégie vaccinale à avoir pour la grippe. Cela, c'est une priorité de santé publique parce que l'on parle de millions de cas par an, et de milliers de morts par an. [...] La varicelle, c'est une maladie qui frappe environ 7000 personnes par an, il y a plus de morts avec la varicelle qu'avec la rougeole. Pourquoi donc personne ne parle de vaccination contre la varicelle ? La poliomyélite est en voie d'éradication totale et on ne parle pas de la grippe qui en tue 20 000 par an en France."

"La diphtérie : il n'y a plus de cas en France depuis 30 ans. Pas la peine d'injecter le vaccin à un bébé de trois mois !"

"Le tétanos non plus. En plus le tétanos, qui a totalement disparu, n'est pas une maladie contagieuse."

"Il y a trois virus de polio. Le virus de la poliomyélite 1 est totalement éradiqué, il n'existe plus. [...] Les seules poliomyélites (méningites) depuis 30 ans en Europe sont des poliomyélites liées au vaccin, à un revertant vaccinal. Le vaccin était tolérable quand il y avait un risque. À partir du moment où il n'y a plus de risque, il n'y a pas de bénéfice."

"Le virus de poliomyélite 2, il n'y a plus de cas naturel déclaré dans le monde depuis plusieurs années. Donc il reste le virus de poliomyélite 3, qui n'existe plus que dans trois pays, l'Afghanistan, le Pakistan, et le Nigéria, pour des raisons politiques de refus vaccinal. Des réseaux islamistes y propagent l'idée que le vaccin est fait pour stériliser les gens et que c'est des thérapeutiques occidentales."

"Le vaccin contre le polio3 pour des nourrissons en France n'a aucun sens."

"Actuellement le vaccin antipoliomyélitique n'a pas d'intérêt."

"Coqueluche. Oui il faut le faire, surtout pour les femmes enceintes."

"L'hépatite B a été une gestion politique qui a amené la France à une situation catastrophique, on était le pays de l'OCDE pour lequel on vaccinait le moins. C'était devenu une question clivante entre les gens de gauche qui pensait que c'était une manipulation de l'industrie pharmaceutique et les gens de droite qui disaient que c'était bien. Aujourd'hui, le nombre d'hépatite B chez les Français est assez bas, entre 120 à 150 cas diagnostiqués, ce qui représente environ 700 cas. On l'attrape par les rapports sexuels essentiellement, et par les piqûres, un peu moins. [...] Or il y a des coïncidences entre vaccins contre l'hépatite B et scléroses en plaques."

"La pneumonie est une cause de mortalité très importante. Le vaccin pneumocoque couvre la plupart des problèmes (otites, sinusites, etc.). Il y a des maladies fréquentes. Pneumonie, haemophilus, c'est contre celles-là qu'il faut se mobiliser. Les maladies qui sont en train de disparaître, ce n'est pas la peine de faire des obligations pour elles."

"Les effets secondaires ne sont pas répertoriés en France au sein d'un registre comme aux États-Unis."

"La solution à tout n'est pas le vaccin. Il y a des maladies pour lesquelles les vaccins ne sont pas efficaces : le sida, le paludisme, tuberculose. Le bcg n'est donc pas efficace."

"Il y a des vaccins dangereux. Le vaccin contre la dengue, avec des risques de mutants résistants. Les vaccins ne sont donc pas la panacée définitive."

"Une des premières causes de mortalité en France par infection, vous n'en avez probablement jamais entendu parler, c'est clostridium difficile, qui tue 2500 personnes par an en France, diagnostiqués, 30 000 par an en Europe, et 30 000 par an aux Etats-Unis, et pour cela il y a des mesures à prendre en particulier arrêter la prescription de deux groupes d'antibiotiques."

"Toutes les maladies émergentes qui font le buzz depuis 20 ans sur internet, cela n'a pas tué quinze personnes en tout en France."

 

Le professeur Didier Raoult est le scientifique européen qui compte le plus de publications scientifiques à son actif. Il a reçu Prévention santé à l'institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection qu'il dirige à Marseille. Il vient de publier un livre intitulé "La vérité sur les vaccins" aux éditions Michel Lafon. Lors de cet entretien de 55 minutes, le Professeur Raoult nous apporte son éclairage sans langue de bois sur la politique vaccinale du gouvernement. Pour lui, l'obligation ne se justifie pas et 6 vaccins sur les 11 sont inutiles. Une interview iconoclaste et exhaustive, du meilleur connaisseur des maladies infectieuses en France que nous vous faisons découvrir en exclusivité sur notre média.

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