Source: Business Am
Selon Camilla Stoltenberg, directrice générale de l’Institut norvégien de santé publique, il n’y aurait pas eu une énorme différence dans son pays entre les résultats obtenus avec confinement ou sans confinement. C’est la conclusion de l’étude que son institut a menée.
La Norvège est l’un des pays les moins touchés d’Europe. 8.401 cas et 235 décès ont été dénombrés pour une population totale de 5,3 millions d’habitants. Cette bonne gestion de l’épidémie est généralement attribuée aux mesures draconiennes annoncées par le gouvernement.
Toutefois, comme la plupart des pays, la Norvège tente d’étudier la situation du pays pendant les quelques jours avant le confinement. À l’époque, personne ne savait ce qu’il se passait. Le covid-19 était mal connu. Et les mesures ont dû être prises en urgence.
L’étude lancée par l’Institut norvégien de santé publique a collecté les données liées au coronavirus: cas confirmés, hospitalisations, taux de reproduction, etc. Début mars, on craignait qu’une personne infectée en contamine quatre autres. Cette hypothèse de l’Imperial College of London a induit l’idée que seul un confinement pourrait permettre de limiter drastiquement le taux de reproduction. C’est ainsi que la Norvège, comme la plupart des pays européens, ont imposé le confinement.
Pas aussi rapide que cela
L’étude norvégienne aboutit toutefois à une autre conclusion. Le nombre de contaminations par malade n’a jamais atteint les prédictions britanniques. En outre, celui-ci diminuait déjà pendant les quelques jours avant le début du confinement.
‘Il semble que le taux de reproduction effectif était déjà tombé à 1,1 le 12 mars. Il n’a donc pas fallu grand-chose pour le faire descendre encore un peu plus’ a déclaré Stoltenberg lors d’une interview sur la chaîne de télévision NRK. Le graphique ci-dessous représentant les hospitalisations (en rouge et bleu) et le taux de contamination (en noir et gris) confirme les chiffres de la chercheuse norvégienne.
Sans confinement
‘Notre conclusion maintenant est que nous aurions pu avoir un résultat similaire sans imposer un confinement. Nous aurions pu rester ouverts en prenant simplement une série de précautions pour ralentir l’épidémie. Il est important que nous en soyons conscients. Car si le nombre d’infections remonte en hiver ou s’il y a une seconde vague, nous devrons l’inclure dans notre analyse pour savoir si un tel confinement est efficace.’
L’Agence norvégienne de statistique s’est aussi penchée sur le calcul des dommages causés par le confinement, et principalement par la fermeture des écoles et des crèches. Les statisticiens en viennent à la conclusion que chaque semaine de fermeture scolaire fait diminuer un peu plus les potentiels revenus futurs des enfants.
Camilla Stoltenberg est une scientifique de renom, un médecin et la sœur de Jens Stoltenberg, ancien Premier ministre et actuel secrétaire général de l’OTAN. Elle considère que dans le futur, les décisions sur le coronavirus doivent se baser sur des analyses scientifiques. Cette base manquait malheureusement en mars.