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Christ Roi

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Horloge

3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 15:30

Note du blog Christ Roi. La video ci-dessus montrent des Juifs annoncer le Christ Jésus "homme de douleurs" du chapitre 53 du Livre d'Isaïe, c'est-à-dire des Juifs évangéliser des Juifs. Il ne s'agit pas de protestants, mais de "Juifs messianiques", des Juifs qui conservent les préceptes juifs mais reconnaissent Jésus comme le Messie d'Israël, le Sauveur annoncé par les prophètes.

 

"Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien.

En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié.

Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris.

Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.

Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche.

Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s’est inquiété de son sort ? Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à mort pour les révoltes de son peuple.

On a placé sa tombe avec les méchants, son tombeau avec les riches ; et pourtant il n’avait pas commis de violence, on ne trouvait pas de tromperie dans sa bouche.

Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur. S’il remet sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours : par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.

Par suite de ses tourments, il verra la lumière, la connaissance le comblera. Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes.

C’est pourquoi, parmi les grands, je lui donnerai sa part, avec les puissants il partagera le butin, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs. (Is 53)

 

Cette description du Messie se trouvent non seulement dans ces versets, mais aussi dans Zacharie, Daniel, et d'autres livres comme les Psaumes : "Ils regarderont vers moi. Celui qu’ils ont transpercé, ils feront une lamentation sur lui, comme on se lamente sur un fils unique ; ils pleureront sur lui amèrement, comme on pleure sur un premier-né." (Zach 12:10) ; "un messie sera supprimé" (Dn 9:26); "Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête" (Ps 21:8 ; "C'est pour toi que j'endure l'insulte, que la honte me couvre le visage : je suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère" (Ps 68:8-9).

 

 

La conversion des Juifs est annoncée dans le Nouveau comme dans l'Ancien Testament :

 

 

Dans le Nouveau Testament :

 

"Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs." (Jn 4:22)

vous ne me verrez plus désormais jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! " (Mt 23:39)

"J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur." (Jn 10:16)

il a supprimé les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Ainsi, à partir des deux, le Juif et le païen, il a voulu créer en lui un seul Homme nouveau en faisant la paix, et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps par le moyen de la croix ; en sa personne, il a tué la haine." (Ep 2: 15-16)

  

Dans l'Ancien Testament :

 

"Il arrivera, en ce jour-là, que l’on sonnera de la grande trompe ; ils viendront, ceux qui étaient perdus au pays d’Assour, et ceux qui étaient dispersés au pays d’Égypte ; ils se prosterneront devant le Seigneur, sur sa montagne sainte, à Jérusalem." (Is 27:13)

"Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication. Ils regarderont vers moi. Celui qu’ils ont transpercé, ils feront une lamentation sur lui, comme on se lamente sur un fils unique ; ils pleureront sur lui amèrement, comme on pleure sur un premier-né." (Zach 12:10)

 

L'évangéliste S. Jean, l'Apôtre bienaimé du Christ, annonce : "Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé." (Jn 19:37)

 

Comment le prophète Zacharie qui écrit 500 ans avant J.-C. sous le règne de Darius Ier, roi de Perse, peut-il dire que les juifs regarderont vers Celui qu’ils ont transpercé (Jésus), si ce Messie qu'il annonce n’était déjà pas apparu dans l'histoire ?  Les juifs se repentiront donc d’une repentance collective et individuelle à la fois, et regarderont vers celui qu’ils ont transpercé

 

Si les Juifs ont transpercé le Christ, un commentaire du Concile de Trente précise que la crucifixion a pour cause l'ensemble des péchés de tous les hommes depuis le péché originel jusqu'à la fin des temps :

"Il faut ensuite exposer les causes de la Passion, afin de rendre plus frappantes encore la grandeur et la force de l'amour de Dieu pour nous. Or, si l'on veut chercher le motif qui porta le Fils de Dieu à subir une si douloureuse Passion, on trouvera que ce furent, outre la faute héréditaire de nos premiers parents, les péchés et les crimes que les hommes ont commis depuis le commencement du monde jusqu'à ce jour, ceux qu'ils commettront encore jusqu'à la consommation des siècles

[...]. Les pécheurs eux-mêmes furent les auteurs et comme les instruments de toutes les peines qu'il endura." (Catéchisme du Concile de Trente, Première partie : Du symbole des Apôtres, Chapitre 5 Du 4e article du symbole : Qui a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort, et a été enseveli, § 3, éditions DMM, Niort 1998, p. 56.)

 

Le Catéchisme du concile de Trente précise (1re partie, chapitre 5, § 3) :

 

"Nous devons donc regarder comme coupables de cette horrible faute, ceux qui continuent à retomber dans leurs péchés. Puisque ce sont nos crimes qui ont fait subir à Notre-Seigneur Jésus-Christ le supplice de la Croix, à coup sûr, ceux qui se plongent dans les désordres et dans le mal (Hebr., 6, 6.) crucifient de nouveau dans leur cœur, autant qu’il est en eux, le Fils de Dieu par leurs péchés, et Le couvrent de confusion. Et il faut le reconnaître, notre crime à nous dans ce cas est plus grand que celui des Juifs. Car eux, au témoignage de l’Apôtre (Cor., 2, 8.), s’ils avaient connu le Roi de gloire, ils ne L’auraient jamais crucifié. Nous, au contraire, nous faisons profession de Le connaître. Et lorsque nous Le renions par nos actes, nous portons en quelque sorte sur Lui nos mains déicides."

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30 novembre 2017 4 30 /11 /novembre /2017 18:41

Un texte important est paru sur Viveleroy.fr : "Catholiques, protestants, musulmans, juifs, athées... pour le Roi". Il pose les termes de l'adhésion des différentes religions, voire de l'athéisme, à la légitimité.

On voit par là que si les principes de la légitimité s'opposent à ceux de la modernité énoncés dans les Droits de l'Homme, ils peuvent pourtant rallier le plus grand nombre.

Catholiques, protestants, musulmans, juifs, athées... pour le Roi

Extrait:

Un gouvernement, même le plus mauvais et le plus injuste, possède une légitimité minimale, car il est encore préférable au chaos de l’anarchie qui n’est que la version atomisée et généralisée de la loi du plus fort. Cependant il existe des degrés positifs de légitimité qui permettent de définir et de classer les gouvernements justes, selon qu’ils se fondent sur un de ces trois degrés de légitimité :

1er degré : Reconnaissance de la loi naturelle — véritable écologie du comportement humain —, et reconnaissance du droit naturel pour tout homme de vivre selon cette loi (critère compatible avec l’athéisme).

2e degré : Reconnaissance de l’origine divine de la loi naturelle et donc reconnaissance du droit divin de vivre selon cette loi (critère compatible avec la plupart des religions).

3e degré : Reconnaissance de Jésus-Christ Roi des rois, Verbe de Dieu, Dieu unique fait-homme et modèle du roi serviteur de tous (critère compatible avec la plupart des religions chrétiennes).

Les monarchies traditionnelles s’efforcent au moins de respecter la loi naturelle. En reconnaissant à leurs sujets le droit naturel d’observer cette loi transcendante, les rois établissent la justice et obtiennent de tous leurs peuples, non seulement l’obéissance libre, mais plus encore leur amour.

 

 

[...]

 

Le théoricien socialiste et anarchiste Proudhon (1809-1865) reconnaît le caractère unique et rationnel de cette religion catholique qu’il a combattue avec acharnement toute sa vie :

L’Église croit en Dieu : elle y croit mieux qu’aucune secte ; elle est la plus pure, la plus complète, la plus éclatante manifestation de l’essence divine, et il n’y a qu’elle qui sache l’adorer. Or, comme ni la raison ni le cœur de l’homme n’ont su s’affranchir de la pensée de Dieu, qui est le propre de l’Église, l’Église, malgré ses agitations, est restée indestructible […] tant qu’il restera dans la société une étincelle de foi religieuse, le vaisseau de Pierre pourra se dire garanti contre le naufrage […] l’Église catholique est celle dont le dogmatisme, la discipline, la hiérarchie, le progrès, réalisent le mieux le principe et le type théorique de la société religieuse, celle par conséquent qui a le plus de droit au gouvernement des âmes, pour ne parler d’abord que de celui-là […] au point de vue religieux, principe de toutes les églises, le catholicisme est resté ce qu’il y a de plus rationnel et de plus complet, l’Église de Rome, malgré tant et de si formidables défections, doit être réputée la seule légitime. [Pierre-Joseph Proudhon, De la justice dans la Révolution et dans l’Église, éd. Office de publicité, Bruxelles, 1860, p.23,24,25.].

 

Suite

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Récemment, l'écrivain Michel Houellebecq a déclaré dans un entretien à "Der Spiegel", traduit par Valeurs actuelles, que pour éviter la guerre civile, le retour du catholicisme comme religion d'état serait une solution:

"Au fond, l’intégration des musulmans ne pourrait fonctionner que si le catholicisme redevenait religion d’État. Occuper la deuxième place, en tant que minorité respectée, dans un État catholique, les musulmans l’accepteraient bien plus facilement que la situation actuelle. Ils n’arrivent pas à se faire à l’État laïc, porteur d’une liberté de religion qu’ils ne comprennent pas. Le prophète Mahomet ne pouvait pas imaginer l’existence d’un athée".

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30 novembre 2017 4 30 /11 /novembre /2017 15:21

Partout où le christianisme faiblit, le paganisme se renforce. Cette vérité que l'on n'entend plus prêcher aujourd'hui nulle part, il faut que cela soit un rabbin qui nous la rappelle :

Le rabbin Elad Dokow, professeur à l'Institut Technologique Technion d'Israël, a commenté une statue de la déesse grecque Pallas Athéna, qui fait partie d'une exposition au siège de New York, aux États-Unis.

 

Interrogé par Breaking Israel News, il a relié la statue à "une montée indubitable du paganisme et du culte des idoles dans le monde". Il a expliqué que le paganisme permet à l'homme "de créer sa propre vérité" et que les Nations Unies sont comme le paganisme "un lieu de réalité subjective créé par un vote".

 

Dokow a conclu ainsi : "Ce que nous voyons dans le monde aujourd'hui, c'est que partout où le christianisme s'affaiblit, le paganisme et l'idolâtrie se renforcent et là où le christianisme disparaît, des choses horribles se produisent."

Rabbin : "Partout où le christianisme faiblit, le paganisme se renforce"

Gloria.tv

 

Et des choses horribles se produisent... On peut dire : goût du morbide (Halloween), sacrifices humains, violences sexuelles envers les femmes, envers les enfants... Les prophéties de Paul VI se sont réalisées...

 

Voici la source de l'article en anglais qui rapporte les propos du rabbin Elad Dokow 

https://www.breakingisraelnews.com/98498/pagan-war-goddess-statue-unveiled-un-idol-worship-makes-global-comeback/

avec ma traduction de cet article écrit par Adam Eliyahu pour Breaking Israel News

 

Dans cette traduction j'ai mis en liens des traductions de la Sainte Bible faites par l'Association épiscopale liturgique pour les pays francophones :

Les Émirats arabes apportent la déesse païenne de la guerre aux Nations Unies
Statue de la déesse grecque Athena exposée à Nashville, Tennessee. (Ron Cogswell/Flickr)

Statue de la déesse grecque Athena exposée à Nashville, Tennessee. (Ron Cogswell/Flickr)

28 Novembre 2017


 

" Il rebâtit les lieux sacrés qu’avait fait disparaître Ézékias, son père, et il fit élever des autels à Baal."
 
II Rois 21:3 (la Bible d'Israël ™)

 

Le même groupe multinational qui a recréé l'arche de la victoire de Palmyre et l'a envoyée pour une tournée mondiale a maintenant recréé une statue d'Athéna, la déesse romaine de la guerre, pour une exposition aux Nations Unies, une organisation qui prétend travailler à la paix mondiale, mais qu'un rabbin compare au paganisme moderne.
 
Les Émirats Arabes Unis (UAE) inaugurent officiellement l'exposition d'archéologie numérique, "l'esprit dans la pierre" au siège de l'Organisation des Nations Unies à New York, jeudi dernier. Les Émirats Arabes Unis, la mission italienne à l'ONU, et l'Institut d'archéologie numérique (IDA) ont coopéré en recréant une statue de la déesse romaine Athena pour l'exposition.
 
La statue originale d'Athéna était à Palmyre en Syrie, jusqu'à ce qu'elle fût détruite par ISIS en 2015. L'annonce des Émirats Arabes Unis décrivait la déesse comme "synonyme de raison, de refuge et de primauté du droit, toutes les mêmes valeurs sur lesquelles cette institution historique a été construite", mais la statue représente Athéna dans sa posture classique saisissant une lance, trahissant son rôle éminent de Déesse romaine de la guerre.
 
On pense également que la déesse romaine Athena (Athéna est une déesse grecque identifiée à Minerve chez les Romains. NdCR.) était basée sur la déesse de la Mésopotamie antérieure Ashera et a été incorporée plus tard dans l'Islam précoce comme Al-Lāt, vénérée en Arabie saoudite comme l'épouse d'Allah mentionnée dans le Coran. Cela serait compatible avec l'histoire de la statue sur le site de Palmyre, qui a été utilisé comme un temple par les mésopotamiens, les Romains et les musulmans à la suite.
 
Rabbi Elad Dokow, le rabbin en chef et conférencier à l'Institut de technologie Technion d'Israël, n'a pas été étonné que l'ONU tienne une exposition de symboles païens.
 
"Il y a actuellement une croissance indubitable du paganisme et de l'adoration d'idole dans le monde, plus que n'importe quelle autre religion, et il est naïf de croire que cet affichage soit déconnecté de ce phénomène," a déclaré le rabbin Dokow à Breaking Israel News. "Le paganisme donne la capacité pour chaque homme de créer sa propre vérité, par opposition au judaïsme et au christianisme, qui déclarent qu'il y a pour l'homme une vérité objective à laquelle il doit se conformer. L'ONU, comme le paganisme, est un lieu de réalité subjective créé par un vote."
 
"Ce que nous voyons dans le monde d'aujourd'hui, c'est que chaque endroit où le christianisme s'affaiblit, le paganisme et l'idolâtrie se renforcent, et là où le christianisme disparaît, des choses horribles se produisent."
 
Bien que l'initiative rassemblant Émirats Arabes Unis et Italie de recréer une idole païenne romaine semble incongrue, une telle Union a été décrite dans la prophétie juive, et une allusion en a été faite dans les Psaumes.
 
Oui, tous ensemble ils intriguent; ils ont fait alliance contre toi, 
ceux d'Édom et d'Ismaël, ceux de Moab et d'Agar. Ps 83 (82):6-7
 
Le sage juif du premier siècle Jonathan Ben Ouzziel a décrit comment cette Alliance biblique entre Ismaël et Esaü réapparaîtrait dans la guerre de la fin des temps.
 
"Des grands navires pleins d'armes partiront comme une grande flotte de l'Italie romaine et se joindront à une Légion qui s'écartera de Constantin [c'est Ismaël]." Ils nuiront aux habitants d'autres terres, et asserviront les descendants de Eber [une référence à Israël].
 
Les Émirats Arabes Unis ont travaillé avec l'IDA dans le passé. Leur première collaboration, l'arc imprimé 3-D de Palmyre, fut mis en évidence lors de l'exposition des Nations Unies par une projection sur grand écran. L'arche originale de Palmyre était une arche de la victoire romaine qui se tint pendant 1 800 ans devant le temple du dieu païen Ba'al à Palmyre jusqu'à ce que, comme la statue d'Athéna, il fût détruit par ISIS.
 
Ba'al était la forme d'adoration idolâtrique fréquemment mentionnée dans la Bible comme accompagnant le culte de la fausse déesse féminine, Ashera.
 
Ils ont abandonné tous les commandements du Seigneur leur Dieu et se sont fait des idoles en métal, deux statues de veaux ; ils ont fait des poteaux sacrés, se sont prosternés devant toute l’armée des cieux et ont servi Baal. II Rois 17:16
 
La reproduction de l'Arche a d'abord été présentée en avril de l'année dernière à Trafalgar Square (Londres) lors de la semaine du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la science et la culture (UNESCO) dans le Monde. Le dévoilement a coïncidé (un hasard.... NdCR...) avec les fêtes païennes les plus importantes de l'année, Beltane, inaugurant une période de 13 jours connue dans l'occultisme comme "le sacrifice du sang à la bête", qui est traditionnellement célébré avec des sacrifices d'enfants et des orgies bisexuelles.

Similaire à l'affichage actuel d'Athéna à l'ONU, l'arche de Palmyre a également été exposée lors d'événements associés à un gouvernement mondial. Elle était la pièce maîtresse du Sommet du Gouvernement Mondial à Dubaï en février dernier, et est apparu à Sarona, en Italie, en juin, son exposition coïncidant intentionnellement avec le Sommet du G7 des dirigeants du monde.

 
Rapporté par: Adam Eliyahu-Breaking Israel News

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L'information a également été rapportée avant-hier sur un site protestant en anglais "OpenHeaven".

 

Rappelons que lors des temps bibliques, Abel, Noé, Abraham et les autres patriarches offraient des sacrifices au Seigneur et que Satan, le singe de Dieu voulut se faire lui aussi adorer et avoir les siens. Les Hébreux, sortis de leur captivité en Egypte furent mis en contact avec des nations de Chanaan plongées dans la plus sanguinaire idolâtrie et se laissèrent parfois corrompre. Afin de leur éviter de se fourvoyer dans ces faux cultes, le Seigneur dicta à Moïse cet article de la loi : "Celui qui sacrifie aux dieux sera voué à l’anathème" (Exode 22: 19). Mais malgré les défenses réitérées contre les prévaricateurs, les Hébreux, fascinés par le démon, se laissèrent entraîner dans l'idolâtrie. Déserteurs du vrai Dieu, on les vit offrir des victimes aux idôles. C'est le reproche que Moïse leur fit au moment de mourir : "Ils sacrifient à des démons qui ne sont pas Dieu, à des dieux qu’ils ne connaissent pas" (Deut, 32:17). Quelles étaient ces victimes ? David nous l'apprend: des victimes humaines, et surtout de jeunes enfants des deux sexes (Ps 105:35-36). Trois cents ans après le règne de David, le prophète Isaïe montra le sacrifice humain toujours en vigueur chez les Juifs, ses contemporains qui immolaient des enfants dans les torrents : Immolantes parvulos in torrentibus (Is 57:5-6).

Cent ans après Isaïe, le prophète Jérémie constate la persistance du sacrifice humain chez ses compatriotes : "Car ils m’ont abandonné ; ils ont rendu ce lieu méconnaissable ; ils y ont brûlé de l’encens pour d’autres dieux que ni eux, ni leurs pères, ni les rois de Juda n’avaient connus ; ils l’ont rempli du sang des innocents. Ils ont édifié les lieux sacrés du dieu Baal, pour consumer par le feu leurs fils en holocauste à Baal : cela, je ne l’avais pas ordonné, je ne l’avais pas dit, ce n’était pas venu à mon esprit !" (Jr, 19:4-5).

Cent ans après Jérémie, le prophète Ezéchiel élève la voix : "Tu as pris tes fils et tes filles que tu m’avais enfantés, et tu les as sacrifiés pour qu’elles s’en nourrissent. Était-ce donc trop peu que ta prostitution ? Tu as égorgé mes fils et tu les as livrés en les faisant passer par le feu pour elles." (Ez, 16:20-21)

Même reproche dans le prophète Osée qui nous apprend qu'on ne sacrifiait pas seulement des enfants, mais encore des hommes faits, à l'instar de tous les peuples païens : "Quand Éphraïm parlait, c’était la terreur, car lui, il était chef en Israël. Mais il s’est compromis avec Baal et il en est mort. À présent, ils continuent de pécher, ils se font des images de métal fondu, des idoles avec leur argent et par habileté : œuvre d’artisans que tout cela ! C’est à leur propos que l’on dit : 'Eux qui sacrifient des hommes, ils vénèrent des veaux.'' (Os 13:1-2)

Le Livre de la Sagesse nous révèle les abominables pratiques qui accompagnaient les sacrifices humains : "...meurtres rituels d’enfants, célébrations de mystères occultes, délires et cortèges au cérémonial extravagant ; ainsi, ils ne respectent plus la pureté ni de la vie ni du mariage, mais ils conspirent pour s’entretuer et s’infligent les tourments de l’adultère. Tout est mêlé : sang et meurtre, vol et fraude, corruption, déloyauté, sédition, parjure, confusion des valeurs, oubli des bienfaits, souillure morale, perversion sexuelle, désordre dans le mariage, adultère et débauche. Oui, le culte des idoles sans nom est le commencement, la cause et le comble de tout mal." (Sg, 14:23-27). Dans l'Antiquité, il en était de même dans tous les peuples païens, Chananéens, Phéniciens, Grecs, Romains, Gaulois, tous pratiquaient le sacrifice humain. "Après avoir pris un bain de sang humain, on allait prendre un bain de luxure. Voilà ce qui se passait chaque jour, dans la belle Antiquité." (Mgr GaumeMort au cléricalisme, ou Résurrection du sacrifice humain, 1877, rééd. Saint-Rémi, p. 38.)

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28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 19:09

Stéphane Courtois, l'historien du "Livre noir du communisme" traduit en 26 langues et à 10 millions d'exemplaires, était aujourd'hui l'invité de Tv-Libertés pour présenter son dernier livre "Lénine, l'inventeur du totalitarisme". Le récit glaçant d'un criminel, d'un monstre hors du commun. 100 ans après la naissance du communisme, la lecture de cet ouvrage qui mériterait le Goncourt est tout simplement indispensable.

Extrait

 

"(Le culte de la personnalité) C'est le propre des régimes totalitaires, qui sont créés, imaginés, menés par un leader charismatique et Lénine était ce leader charismatique initial. C'est lui qui a tout pensé. Quand il prend le pouvoir à St Petersbourg le 7 novembre 1917, cela fait trente ans qu'il y travaille, trente ans qu'il rumine sa vengeance contre le tsar. Donc quand il arrive il est prêt à appliquer sa doctrine absolument, qui est une doctrine collectiviste de suppression de la propriété privée, de renversement de la bourgeoisie et de l'extermination de tous les opposants. Donc il ne faut pas s'étonner de cette violence initiale que l'on trouve dans cette période 1917-1922. Quant à Staline, il est un des principaux lieutenants de Lénine bien avant 1917. C'est un révolutionnaire très dur, très conséquent, acharné, impitoyable. C'est pour cela que Lénine l'a d'ailleurs choisi."

 

Stéphane Courtois explique :

 

"Une grande partie de mon livre, c'est-à-dire jusqu'au 7 novembre 1917, c'est les trente années de l'histoire d'une radicalisation qui va en s'intensifiant en permanence. Cela démarre effectivement par un double choc psychologique. Un premier dans lequel le régime n'a rien à voir c'est la mort brutale de son père d'un avc à cinquante-trois ans, quand il a quinze ans, et l'année suivante, en 1887 c'est la condamnation à mort de son frère pour avoir participé à la préparation d'un attentat contre le tsar. Et là il y a un choc beaucoup plus important.

 

[...]

 

Vous avez employé le terme de 'monstre', moi c'est un mot que j'hésite à utiliser parce que l'idée de monstre semble indiquer que cette personne en réalité n'est pas un homme, il est hors de l'humanité. L'ennui est que ces gens-là sont des hommes - que ce soit Lénine, Staline - comme vous et moi. Simplement que s'est-il passé ? Qu'est-ce qui les a rendu aussi enragés, aussi violents, avec une telle haine ? Parce que ce sont des gens qui sont animés, vraiment, par une haine extraordinaire de la société, du régime en place, des bourgeois, etc. Ce sont aussi des gens animés par ce que j'appelle un hyper-narcissisme.

 

[...]

 

Sur la référence de Lénine à la Révolution française : 

 

"Lénine qualifie les bolchéviques, avant même 1917, de 'jacobins prolétariens'. Les jacobins de 1793 étaient des jacobins 'bourgeois' pour Lénine, lui il est 'jacobin prolétarien'. En fait, il ne connait pas les ouvriers, mais peu importe ! Le prolétariat chez Lénine n'est pas une notion sociologique, c'est une notion idéologique. Être prolétarien, en réalité, c'est être membre du parti de Lénine."

 

Sur la théorie des "contraintes des circonstances" (expliquant la violence...), (mais aussi voir "la fin justifie les moyens", théorisation de la violence...NdCR.)

 

"tarte à la crème de l'historiographie communiste française sur la Révolution française". En France, quand le roi convoque les Etats généraux en 1789 - parce que c'est le roi qui convoque les états généraux -, personne à ce moment-là n'imagine que trois ans plus tard tout aura sauté. Avec Lénine, c'est tout à fait différent, parce que comme je le disais, Lénine, depuis trente ans il prépare cela. Et donc il n'y a pas de circonstances, même si des circonstances il y en a toujours, il y a ici surtout une stratégie clairement établie dès 1905 ou en tout cas 1906 de prise du pouvoir par la force, dictature du prolétariat, guerre civile, extermination des ennemis !... Et instauration bien évidemment du... communisme. Parce que c'est quand même cela - le communisme - qui est l'idéologie porteuse." 

 

Comment peut-on arriver à un tel aveuglement, comment explique-t-on encore des avenues Lénine en France comme à deux pas des studios de Tv-Libertés ?

 

"Je crois que ce n'est plus de l'aveuglement. C'est simplement la protection de positions acquises, parce qu'évidemment ces gens-là sont en place, si ils admettent ce que les historiens racontent, tout leur récit et tout leur engagement s'effondre. Donc là c'est une espèce de position de survie personnelle, et de survie collective de tout un tas de gens qui ont participé à tous ces groupes depuis 1968, et bien avant. Il y a un homme qui en avait tiré les conséquences, c'est Robert Hue, qui avait été propulsé Secrétaire national du Parti communiste français et qui finalement a quitté ce parti. Et dans un colloque où je l'avais invité il avait clairement dit 'voilà, Staline, Lénine, ce n'est pas possible, il faut absolument couper avec cela.' Et il mettait même Marx en cause. Voilà un homme honnête entre guillemets qui reconnait les choses. Simplement, ce n'est pas un intellectuel. Le problème des intellectuels, surtout français, c'est qu'ils ne reconnaitront jamais qu'ils ont pu se tromper ! Il y a (de leur part) une arrogance phénoménale. Or, en principe, l'intellectuel devrait avoir des doutes, il devrait être capable de faire son autocritique ! Mais c'est la chose du monde la moins partagée dans ce pays !"

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28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 18:39
L’orientation mystérieuse du château de Versailles bientôt expliquée ?

Mystère. L’étude de l’orientation du château du Roi-Soleil fait apparaître un alignement troublant avec l’un des lieux les plus connus de la chrétienté. Simple coïncidence ? Maître d’œuvre en bâtiment, amateur d’histoire, Philippe Chocat a voulu en avoir le cœur net.

 

C’est le genre de sujet qu’un journaliste ne sait jamais trop comment aborder. Ça commence par un appel, un jour de printemps où l’on est forcément occupé à autre chose qu’à la résolution d’une énigme historique. « Bonjour, j’ai découvert le mystère de l’orientation du château de Versailles, je voudrais savoir si vous êtes prêts à en parler dans votre journal. » Forcément, on marque une pause. Le mystère de l’orientation du château de Versailles ? On répond que oui, bien sûr. On s’intéresse, poliment. On ajoute qu’on n’est pas certain d’avoir de la place dans nos pages mais qu’on veut bien recevoir un mail avec un peu plus d’informations, pour se faire une idée. Réponse de l’interlocuteur : « Je préfèrerais ne pas en dire trop par téléphone, vous comprenez ? Et puis vous vous rendrez mieux compte de visu, avec les plans. » Ah oui, le secret, forcément. C’est bête mais on ne peut pas s’empêcher, à ce moment-là, d’imaginer en souriant les membres d’une quelconque confrérie secrète aux aguets, prêts à empêcher que le secret ne soit trahi.

 

Comme, malgré tout, il arrive qu’un journaliste soit curieux, et que l’interlocuteur, qui se présente comme maître d’œuvre en bâtiment et amateur d’histoire, semble tout-à-fait rationnel, qu’il affirme avoir été très étonné lui-même de sa découverte, on fixe un rendez-vous. Dans l’intervalle, on se documente un petit peu. Versailles, on connait sans connaître. L’orientation du château ? Ah oui, le grand canal, évidemment. On lit. Son orientation aurait été choisie de telle sorte que, le 5 septembre, jour de la naissance de Louis XIV, le soleil se couche dans l’axe de cette très grande et très belle installation. On tape « polémique », « controverse », mais rien d’intéressant ne semble émerger, si ce n’est pour la date : ce serait plutôt le 25 août, jour de la Saint-Louis, ou même le 15 août, solennité de l’Assomption, que le soleil est supposé se coucher dans l’axe du plan d’eau. Bon.

“Que la galerie des glaces, supposée recevoir la lumière, soit orientée au nord-est, ça me paraissait bizarre, comme une grosse bourde de Le Vau”

 

L’arrière-salle d’un café du XVe arrondissement de Paris. Notre homme est déjà installé. Philippe Chocat, 56 ans, a la poigne franche et le regard solide. « J’ai apporté mon ordinateur, vous allez mieux vous rendre compte », explique-t-il. Le temps que les fichiers se chargent, je le questionne sur cette histoire de date et de coucher de soleil. « Oui, je sais, répond-il tranquillement, mais ça ne change rien, c’est quelque chose de très différent, vous verrez. » Tournant face à moi l’écran de son ordinateur, il reprend : « j’ai toujours trouvé étrange l’orientation du château, ou du canal, comme on veut, les deux vont ensemble puisque le corps principal est perpendiculaire au canal. Que la galerie des glaces, supposée recevoir la lumière, soit orientée au nord-est, ça me paraissait bizarre, comme une grosse bourde de Le Vau. Bref, ça m’intriguait et je trouvais un peu courte la seule explication « solaire ». J’ai eu la curiosité de prolonger très loin, bien au-delà de Versailles et des environs le segment de droite que constitue le canal et c’est là que j’ai vu… »

 

La lenteur du réseau wifi du café rendait l’opération un peu laborieuse et, voyant la droite sortir de l’hexagone, je sentais me revenir l’idée qu’on allait tomber sur une chapelle cathare perdue dans le Tyrol ou quelque chose comme ça ; ainsi quand Philippe Chocat me montra, carte planétaire à l’appui, que la droite partie du canal se perdait quelque part dans le désert anatolien, j’ai presque trouvé cela rassurant même si je ne voyais plus, du coup, où il voulait en venir.

 

L’explication, toute simple, n’a pas tardé. « Évidemment cette ligne droite, tracée ainsi, ne tient pas compte de la rotondité de la Terre. Mais l’avantage de Google Earth, c’est qu’il est facile de faire en sorte que cette rotondité soit intégrée dans le calcul. On obtient alors une toute autre droite, enfin une parabole, comme vous voyez… » Et, de fait, je vis le segment de droite, ainsi recalculé, suivre une trajectoire qui, davantage orientée vers le sud, abordait l’orient non plus en Turquie mais exactement à la hauteur de… Jérusalem. Philippe Chocat s’agaçait de la lenteur du système de calcul qui rendait chaotique un tracé qu’il aurait voulu limpide. J’étais pour ma part déjà convaincu que je n’avais pas perdu mon temps. Je reprenais : « le château a été orienté pour faire face à la Terre Sainte ? C’est le cas de nombreux édifices religieux – c’est même l’origine du verbe « orienter », il me semble… ».

 

Le découvreur ne se démonta pas. « Oui mais c’est beaucoup plus précis que cela, regardez ». Encore quelques zooms sur la cité trois fois sainte et sous mes yeux le trait violet matérialisant le segment de droite vint se superposer exactement… sur, sur… « Vous reconnaissez ? » J’ai beau ne pas être spécialiste, ce dôme me disait en effet quelque chose. Je hasardais : « C’est l’église du Saint-Sépulcre ? » Chocat opinait. « Exactement. Portée jusqu’en Israël, la droite née du grand canal, l’axe même de Versailles vient frapper exactement sur le tombeau du Christ. Ce n’est pas moi qui le dis, d’ailleurs, c’est le calculateur. Ce que je dis, moi, c’est que ça me semble un peu gros pour n’être qu’une coïncidence. »

 

De fait, visuellement, l’effet est saisissant. Le grand canal, donc aussi les pièces du château situées sur cet axe, fait face, à 3 500 kilomètres de distance à l’emplacement supposé (et, en tout cas, vénéré comme tel) du tombeau de Jésus. Or, parmi les pièces concernées, il y a bien évidemment la chambre du roi. Louis XIV, dont la piété était connue (son premier geste, le matin, était de tremper la main droite dans une coupelle d’eau bénite portée par son chambellan et de se signer), pouvait ainsi, tous les jours, saluer par la fenêtre ce Dieu, fils de Dieu, de l’autorité de qui il tenait son pouvoir. « Chaque matin les volets des portes fenêtres face au lit sont ouverts par le premier valet de chambre, la lumière fait place à la nuit, et l’extrémité de cette perspective qui se dévoile c’est le Saints des Saints de la chrétienté, s’enthousiasme Pierre Chocat. Ces volets sont la pierre du tombeau qui roule, la lumière est celle de la résurrection, la victoire de la lumière sur la nuit, la victoire de la vie sur la mort. En quelque sorte, chaque jour la résurrection est commémorée au monarque ».

“Portée jusqu’en Israël, la droite née du grand canal, l’axe même de Versailles vient frapper exactement sur le tombeau du Christ”

 

L’image est certes séduisante mais, en réalité, elle est un peu hors-sujet. Le grand canal, dont l’axe traverse la chambre du roi avant de cingler, donc, vers Jérusalem, n’est perpendiculaire qu’à un bâtiment qui préexistait au château voulu par le Roi-Soleil. La clé, s’il y en a une, n’est donc pas tellement dans le grand canal que dans le petit pavillon de chasse construit par Louis XIII. Raisonnons. Et questionnons. « Que sait-on des personnes qui ont construit ce château ? Les architectes, les maçons ? » Les sciences de l’époque, mathématique, (triangulation notamment), géographie, offraient sans doute de déterminer, depuis Versailles, rotondité de la Terre incluse, la direction précise de Jérusalem. Au degré près ? Au vu de la distance mise en jeu, une erreur infime d’orientation aurait fait manquer le Saint-Sépulcre de plusieurs kilomètres.

 

En vérité, je ne suis pas sûr de tout cela et Philippe Chocat non plus. « Il faudrait savoir si ces personnes ont écrit des mémoires sur la question, ou quels sont les autres édifices prestigieux qu’ils ont été amenés à bâtir, etc. » Philippe Chocat opine mais ne cache pas une légère déception. La précision toute mathématique du tracé et la piété de Louis XIV ou de Louis XIII, qui était très grande, lui semblaient constituer des arguments suffisants.

 

Il paraît étonnant qu’une telle volonté, un tel symbole, n’ait pas, en ces temps très chrétiens, été davantage mis en avant

 

En histoire, pourtant, il est rare de disposer de la preuve ultime, absolue. Il faut, bien souvent, se contenter d’un faisceau d’indices, et le souhaiter le plus dense possible. En réalité, il paraît étonnant qu’une telle volonté, un tel symbole, n’ait pas, en ces temps très chrétiens, été davantage mis en avant. Qu’il ne l’ait pas été, ou si peu que les traces aient pu s’en perdre, ne semble pas tenir la route. Pourquoi Louis XIII aurait-il gardé pour lui un tel secret ? Pourquoi personne ne semble avoir été au courant que l’axe du petit pavillon (dont Louis XIII, qui avait personnellement participé à l’élaboration du plan, désirait faire un lieu de retraite spirituelle) menait tout droit au tombeau de Jésus ? Un secret de l’architecte ? Mais, encore une fois, pourquoi le secret ? Bref, il faut vérifier.

 

Avant Le Vau, les architectes s’appelaient Philibert Le Roy, Métezeau père et fils, ou Nicolas Huaut le maître-maçon. Un examen superficiel des sources n’a rien fait émerger de significatif. Qu’en pensent les historiens de métier ? « J’avais soumis l’idée à Monsieur Guillou, reprend Chocat. Il l’a trouvée séduisante mais m’a dit ne rien savoir de sa pertinence. Je ne sais pas s’il a suivi la piste. » Il serait peut-être temps de le faire ? Si ce face-à-face a été voulu, il est incroyable que le souvenir s’en soit perdu ; et si au contraire c’est un pur hasard, un tel degré de précision ne laisserait plus guère de doute sur la nature divine de la chose…

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28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 11:57

Alors que nous avons fêté dimanche la solennité du Christ Roi, une fête qui rappelle que les dirigeants ont "l'obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre au Christ un culte public et d'obéir à ses lois" (les dirigeants se rappelleront "le dernier jugement, où le Christ accusera ceux qui l'ont expulsé de la vie publique, mais aussi ceux qui l'ont dédaigneusement mis de côté ou ignoré, et punira de pareils outrages des châtiments les plus terribles". Pie XI, Lettre encyclique Quas Primas instituant la fête du Christ-Roi, § 21., 1925), un évêque secoue le monde endormi des évêques et les rappelle charitablement à leur devoir:

Evêque: les catholiques seront jugés par Dieu pour avoir omis de demander au Pape de mettre fin à la confusion
Évêque: les catholiques seront jugés par Dieu pour avoir omis de demander au Pape de mettre fin à la confusion

 

27 novembre 2017 (LifeSiteNews)--l'un des évêques ayant le plus franc-parler au monde au sujet de la crise actuelle dans l'Eglise a dit que, au jugement dernier, Dieu demandera aux catholiques vivant aujourd'hui qui ont ignoré la crise pourquoi ils n'ont pas demandé au pape de mettre fin à la confusion dans le Église.
Mgr Athanase Schneider, évêque auxiliaire d'Astana au Kazakhstan, a déclaré dans un entretien avec Michael Matt du journal The Remnant que "les vrais amis du pape" sont ceux des cardinaux évêques et laïcs "qui expriment leur inquiétude publique au sujet de ces très importantes questions, sur l'état de confusion dans l'église. Ils sont vraiment les amis du pape."
 
Sur ces préoccupations, il a lance des appels à la clarté, "un acte de charité envers le pape". Il a ajouté qu'il était convaincu que lorsque le pape fera face à son jugement devant Dieu, "il sera reconnaissant à ces cardinaux, évêques et laïcs qui auront appelé à lui pour offrir la clarté."
 
L'archevêque Schneider a dit que ceux qui adoptent l'"adulation du pape" et "nient la preuve" que l'ambiguïté dans les enseignements du pape soit à l'origine de la confusion ne sont pas des auxiliaires du pape ni d'eux-mêmes quand ils seront confrontés à leur jugement dernier.
 
En ce qui concerne ceux qui disent au pape: "tout va bien", malgré la "situation désastreuse", l'archevêque a prévenu que, à leur jugement, Dieu leur demandera "qu'avez-vous fait quand il y avait confusion, pourquoi n'avez-vous pas élevé votre voix pour défendre la vérité?"
 
Mgr Schneider voit l'église comme une "grande famille de Dieu" et au sein de la famille, nous devons avoir l'occasion de parler "sans craindre d'être punis ou isolés". Il a noté que cet "esprit de famille" a été "souligné au Concile Vatican II" et qu'un "climat familial" devrait être favorisé dans l'église.
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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 20:07

Ce pays de 40 millions d'habitants à l'économie florissante est en train de voir son organisation politique muter, suivant l'exemple de la Hongrie de Viktor Orbán, et devenant un nouveau poids lourd européen de l'illibéralisme, par opposition à l'agenda libéral-libertaire des élites de Bruxelles.

 

Si l'on s'en tient aux médias « mainstream » , la Pologne est presque une dictature et les rues sont truffées d'extremistes. Pour en avoir le coeur net, notre correspondant pour l'Europe centrale, Ferenc Almássy, s'est rendu sur place et a rencontré diverses personnalités et suivi la marche de l'Indépendance tant décriée. Retrouvez dans le zoom exclusif de TV Libertés intitulé "Pologne : brève histoire d'un renouveau patriotique »,des éléments explicatifs par delà la propagande et les préjugés, pour mieux comprendre ce grand pays catholique en pleine reconstruction.

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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 19:42

"Les images ont fait le tour du monde en Libye. La traite d'êtres humains est remise au goût du jour. De plus en plus d'africains candidats à la migration en Europe se retrouvent pris au piège, ils sont vendus aux enchères pour être réduits en esclavage. Une situation qui 'émeut' la bienpensance sans que les véritables clause, l'ummigration, ne soient clairement énoncées.

 

La semaine dernière, la chaîne de télévision américaine CNN a diffusé un reportage faisant état d'un marché aux esclaves. Une information loin d'être nouvelle. En réalité, depuis le début des grandes vagues migratoires et la chute de Kadhafi, les côtes libyennes donnent lieu à une véritable poudrière. Des migrants venus du Niger, du Mali, du Nigeria, du Ghana, du Sénégal, de la Gambie, de l'Erythrée ou encore du Soudan, sont capturés, ligotés, parqués dans des cages comme des animaux de cirques, puis vendus comme main d'oeuvre.

 

Selon les informations données dans le reportage, ces migrants font l'objet de violences de la part des acheteurs. Et ces méthodes sont pratiquées depuis des années, les associations ont décidé de se mobiliser maintenant, au point d'organiser des manifestations un peu partout en France pour dénoncer la situation. Une mobilisation qui doit d'ailleurs fait trembler les trafiquants d'esclaves. Evidemment, l'indignation est essentiellement suscitée parmi les mouvements droitsdel'hommistes historiquement favorables à un monde sans frontières. Ainsi on comprend pourquoi les militants sont prompts à dénoncer l'esclavage en Libye mais pas les causes premières, à savoir l'immigration et l'intervention française en Libye.

 

Par ailleurs, au rang des choses à ne pas évoquer parmi ces manifestations se trouve aussi le rapport des sociétés islamiques vis -à-vis de la pratiques de la traite d'êtres humains. On pense notamment au Qatar qui utilise largement ce trafic pour construire les infrastructures nécessaires à l'organisation de la Coupe du monde de football 2022.. En Arabie Saoudite, l'esclavage a été officiellement aboli seulement en 1968; en 1970 à Oman; Quant à la Mauritanie, elle affirme en avoir fini avec cette pratique en 1980, mais en 2002 le pays comptait encore une centaine de milliers d'esclaves. En tout, dans l'ensemble des pays musulmans, on en dénombrerait encore trois millions. Le quart de la population d'Île-de-France.

Les flux migratoires ont donc apporté leur pierre à un édifice esclavagiste déjà bien solide. De leur côté, les associations mobilisées tranquillement en France militent contre une situation qu'elles ont contribué à aggraver à approuvant une ingérence dans le pays de Kadhafi, en même temps qu'elles renforçaient l'appel d'air migratoire."

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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 11:51

Voici la bande-annonce du film Ignace de Loyola, film d’action et de contemplation sur la vie du fondateur de la Compagnie de Jésus (jésuites), réalisé par le philippin Paolo Dy.  

Ce film a été conçu comme une réponse à "l’absence de matériel contemporain" sur saint Ignace de Loyola. Le dernier film sur le saint, en effet, était un film espagnol en noir et blanc datant des années 40... Hollywood pourrait ainsi trouver dans la vie des saints une source intarissable de films passionnants !

Le script du film a été réalisé conjointement entre le réalisateur et sa femme Cathy, sous la supervision de pères jésuites.

Le rôle d’Iñigo-Ignacio a été confié à l’acteur espagnol Andreas Muñoz. Et la musique est due à un compositeur philippin, Ryan Cayabyab, qui dirige l’Orchestre philharmonique ABS-CBN.

 

Présentation du film : Zenit.org

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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 08:41

Dans un débat organisé sur la chaîne américaine Breibart, un éditorialiste, Milo Yiannopoulos, répond à la question d'une "féministe" qui lui demande :

 

"Durant toute votre intervention j'ai remarqué que vous n'avez pas mentionné que le féminisme était la croyance que les hommes et les femmes étaient égaux, vous n'y croyez pas ?"

 

Réponse du journaliste :

 

"Les femmes ne sont pas d'accord avec vous ! Seulement une femme sur cinq aux USA se décrit comme une féministe, même si plus de 85% d'entre elles croient à l'égalité entre les sexes. Pourquoi ? Parce qu'elles savent que le féminisme est en train de devenir quelque chose de différent maintenant. Elles savent que le féminisme dont vous parlez, est celui où vous traitez les hommes comme de la merde. Puis, quand quelqu'un dit qu'il n'est pas féministe, vous répondez 'Oh le féminisme, c'est l'égalité'. Ce n'est pas ce que le féminisme est devenu. Le féminisme est méchant, rancunier, malveillant, désagréable, une misandrie.

 

Laissez moi finir car je vous ai laissé finir.

 

(Une misandrie) qui n'a rien à voir avec l'égalité des sexes. [...] Le moyen de s'en rendre compte est de constater que les femmes l'abandonnent par millions ! Les femmes ne veulent plus du 'féminisme'. Elles ont rejeté complètement votre version. Elles ne sont pas d'accord avec vous. Au Royaume-Uni, seulement 7% des femmes se disent féministes, malgré le fait que 90% des femmes au Royaume-Uni croient en l'égalité des sexes. Ce qui est en train d'arriver est très clair : elles ne croient pas que ces deux choses soient synonymes. Parce que si elles y croyaient, elles auraient donné la même réponse aux deux questions. Les femmes savent que les féministes disent une chose mais font quelque chose d'autre. Les femmes savent aujourd'hui que les principaux buts des féministes ne sont pas l''égalité', mais de taper sur les hommes.... Donc vous avez perdu.

Et quand vous disez 'oh, comment osez-vous ne pas la mentionner ? Ne croyez-vous pas en l'égalité des sexes ?', j'ai dit plusieurs fois dans mon discours que j'y crois, que j'aime et que je fais attention aux femmes.

Vous savez, ce genre de jeux illusionnistes que les féministes présentent, où elles sont très contentes de traiter les hommes comme de la merde, répandre ces thèses complotistes sur le patriarcat, ces mensonges sur le revenu, sur la culture du viol, puis tournent en rond et jouent aux victimes innocentes, et disent 'le féminisme, c'est juste l'égalité'. Lachez-nous!"

En France, dans une séance du Café Philo La Garde du vendredi 14 octobre 2016 sur le sujet "Le féminisme, ennemi des femmes", une journaliste, Eugénie Bastié, a parfaitement résumé la position qui doit être la nôtre sur ce sujet du "féminisme" :

"Si on vous pose la question fondamentalement, êtes-vous féministe, que répondez-vous ?

 

Eugénie Bastie: "Je dirais, non, je ne suis pas féministe parce que en fait le féminisme est une idéologie, et je pense que l'on peut très bien être sensible aux inégalités sociales, sensibles à la condition ouvrière sans être 'marxiste'. De la même façon que l'on peut être très sensible à la condition des femmes, aux inégalités entre femmes et hommes, sans pour autant verser dans le féminisme, qui est en fait une idéologie qui consiste à regarder les rapports entre hommes et femmes uniquement sous l'angle et le prisme de la domination, et avec cette idée qui est un peu l'équivalent de la lutte des classes, mais appliquée aux relations hommes - femmes, qui est l'idée du patriarcat, idée selon laquelle il y aurait une sorte de complot (des hommes) contre les femmes pluri-millénaire, et que les hommes ont organisé la société pour soumettre les femmes... Cette idée-là, je n'y adhère pas parce qu'elle instaure la lutte des classes à l'intérieur du foyer et instaure une relation de lutte entre les hommes et les femmes là où les relations sont beaucoup plus complexes.

 

[...]

 

(Les droits des femmes), on les a refusé très longtemps aux femmes, pendant plus d'un siècle et demi parce que on les trouvé trop conservatrices ! Les progressistes, les libéraux, ont longtemps tenu la femme en dehors de la politique, parce qu'elle était trop réactionnaire ! C'étaient elles qui allaient à la messe et soutenaient les curés. On leur a donc longtemps refusé le 'droit de vote'. Donc la modernité a été extrêmement régressive pour les droits des femmes. La Révolution française par exemple est une régression pour la femme, où elle y est quasiment absente, alors qu'elle était très présente dans les salons aristocratiques du XVIIIe siècle. C'est pourquoi je ne m'inscris pas dans cette vision linéaire dans laquelle la femme serait passée de l'ombre à la lumière grâce à la pilule et l'avortement. C'est beaucoup plus complexe que cela. Il y a effectivement des périodes dans l'histoire où la femme est plus rentrée que d'autres, des civilisations où la femme est plus en retrait que d'autres, mais ce n'est absolument pas linéaire. Par exemple, la femme avait une position beaucoup plus importante au 'Moyen Âge' qu'elle n'en avait au moment du code Napoléon, au XIXe siècle. On n'est pas dans un progrès linéaire qui ferait que la femme est de plus en plus libre.

 

[...] Ce qui me gêne dans le féminisme, c'est le isme, le côté systématique et idéologue."

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26 novembre 2017 7 26 /11 /novembre /2017 14:32

A l'occasion de la solennité du Christ Roi, voici le poème Signaux Perdus *

Charles Robin itinéraire d'un gauchiste repenti - Meta TV

Les grands semeurs de ciel des phares lointains

Jalonnant de leurs feux l'immense nuit humaine

Où la foule sans yeux titube et se démène

Implorant de ses bras fourbus d'autres destins.

 

Parfois, perçant la nuit, un des rayons atteint

la triste horde aveugle errant dans les ténèbres.

Alors, hurlant de rage et de terreur funèbres,

Elle se rue. Abat la tour. Le feu s'éteint.

 

Puis le troupeau stupide, encore grondant de haine,

Eperdu, tâtonnant et tirant sur sa chaîne, 

Se replonge dans l'ombre, éternelle prison...

 

Tandis qu'au loin, fragile et clignotant fanal

Sur le chemin qui mène hors du cycle infernal,

Un autre feu s'allume et monte à l'horizon.

Auteur inconnu.

Signaux Perdus
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25 novembre 2017 6 25 /11 /novembre /2017 08:27
La Grande Histoire des guerres de Vendée - Pas de théorisation de la violence chez les révolutionnaires de 1789 ?

Invité de France Inter mardi 21 novembre pour la sortie de son livre"La Grande Histoire des guerres de Vendée", Patrick Buisson a dénoncé justement le "terrorisme d'État" de la Révolution, comparable au djihad de Daech. Une analogie que l'historien Loris Chavanette juge pourtant "mal fondée", dans un article du Point. Selon cet historien, "les révolutionnaires de 1789 [...] n'ont jamais théorisé la violence comme une nécessité de l'histoire." (Sic) "La nuance est de taille et doit être rappelée pour ne pas confondre les révolutions entre elles" (Resic).

 

http://ecx.images-amazon.com/images/I/41GCVZEBMWL._SL500_AA300_.jpgOr, pas de chance, il ressort des discours des révolutionnaires de 1789 un volontarisme et un constructivisme qui sont "la première racine de la Terreur révolutionnaire". Ceci a été bien défini par Patrice Gueniffey dans  La Politique de la Terreur, Essai sur la violence révolutionnaire (Fayard 2000, réed. Tel Gallimard, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 50.). "L'histoire de la Terreur ... ne commence de ce point de vue ni en 1793 ni même en 1791 ni en 1792 : elle est consubstantielle à la Révolution qui, dès 1789, se présente comme une pure aventure de la volonté".

 

Par leur volonté de construire un homme nouveau arraché à tout ce qui le définit, à son passé comme à la religion de ses ancêtres, par leur volonté de construire un corps social régénéré, les révolutionnaires de 1789 sont les premiers à théoriser la violence comme moyen pour parvenir à leur projet de société. Et parmi ces moyens, il y a la guerre.

 

Avant tout propos, nous pouvons rappeler ici que d'un point de vue spirituel, il y a chez les révolutionnaires de 1789, comme chez les Modernes, une volonté de détruire l'ordre naturel et cosmologique.

 

Lire: "L'alternative philosophique" et "spirituelle" (Guillaume Bernard et Ariane Bilheran)

 

"La fin sanctifie les moyens". La guerre, comme moyen

 

L'abbé Barruel, célèbre auteur contre-révolutionnaire en 1797, voit dans la conjuration des Illuminés de Bavière, la source de la Révolution "française" de 1789. "C'est, dit-il, de la secte qu'est venu le serment de dénoncer parents, amis, frères et soeurs, et de regarder, sans exception, comme proscrit, tout homme qui ne partage point les opinions révolutionnaires. Ce serment était celui des loges, avant d'être celui des Jacobins. (Abbé Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, 1797, rééd. Editions de Chiré, Poitiers 2005, tome 2, p. 479).

 

ll relate ce que Sieyès, l'abbé franc-maçon révolutionnaire, répondit aux reproches de M. Mallet du Pan, horrifié des moyens révolutionnaires :

"Vous nous parlez toujours de nos moyens; eh ! Monsieur, c'est la fin, c'est l'objet et le but qu'il faut apprendre à voir'"

 

L'abbé Barruel précise que "ce principe qui console nos Sieyès de tant d'atrocités, c'est encore de la secte elle-même qu'ils l'ont appris; c'est du code et des loges de Weishaupt que nous l'avons vu passer au code Jacobin". Il ajoute que c'est de la bouche même de cet auteur, qu'il a appris la réponse que Sieyès faisait à ses reproches. (A. BARRUEL, Mémoires pour servir à l'Histoire du jacobinisme, rééd. Editions de Chiré, Poitiers 2005, tome 2, p. 479.)

 

A la page 102 : "(Weishaupt). Il avait inventé ce principe : 'La fin sanctifie les moyens', il l'appliquait au vol que ses adeptes pouvaient faire et faisaient dans les bibliothèques des princes ou des religieux. ... Nous verrons la secte en faire des applications bien plus importantes..."

 

En 1789, Brissot, invoquant l'autorité de Machiavel, rétorqua à Clermont-Tonerre : "Rappelez-vous, l'axiome : 'qui veut la fin, veut les moyens'" (Source: Le Patriote français, n° 201, 25 février 1790, p. 5-8, cité in P. Gueniffey, La Politique de la Terreur, Essai sur la violence révolutionnaire, Fayard 2000, réed. Tel Gallimard, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 89).

 

Ce qui est mal sous le régime "despotique" (sous l'Ancien Régime, le délateur était vil et abject) devient un bien dès lors que le peuple devient "souverain". L'inversion générale des valeurs se retrouve ici. "La dénonciation, loin d'être un crime en morale, est devenue une vertu et un devoir" ! (Lucien Jaume, Le Discours jacobin et la démocratie, Fayard, Saint-Amand-Montrond 1989, p. 204.)

 

La terreur révolutionnaire de 1789 trouve son héraut le 12 septembre lorsque Marat publie le premier numéro de son journal intitulé Le Publiciste parisien qui prendra le titre de L'Ami du peuple à partir du n° 6, le 16 septembre 1789.

 

"Marat n'est pas le seul à s'être donné pour mission la surveillance et la dénonciation des 'complots' (contre-révolutionnaires, Ndlr.). Argus, Surveillants, Dénonciateurs, Sentinelles et même Aveugles clairvoyants: telles sont les publications qui se bousculent aux étalages des libraires. (Patrice Gueniffey, La Politique de la Terreur, Essai sur la violence révolutionnaire, Fayard 2000, réed. Tel Gallimard, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 69-71.)

 

Le révolutionnaire Brissot, qui avait des biens à Ouarville dans l'Eure-et-Loir, et qui en bon anglomane, se disait Brissot de Warville, était le stipendié des banquiers et des hommes d'affaires .(R. Sédillot, Le Coût de la Terreur, Vérités et Légendes, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 1990, p. 213, 214). Il était également le secrétaire général et trésorier de chancellerie du duc d'Orléans, alors "Grand Maitre du Grand Orient de France". (Bernard Faÿ, La Grande révolution 1715-1815, Le Livre contemporain, Paris 1959; p. 183, 345 et suivantes, 367, 369, 407)Brissot appelait à la guerre "révolutionnaire" "pour libérer les peuples" (sic). C'est donc une théorisation de la libération des peuples par la guerre. C'est ce même principe que l'on trouvera chez les communistes de 1917, inspirés du Manifeste de Karl Marx de 1848.  'Les communistes déclarent ouvertement qu'ils ne peuvent atteindre leurs objectifs qu'en détruisant par la violence l'ancien ordre social.'" (Cf. Stéphane Courtois, Communisme et totalitarisme, Tempus, Paris 2009, p. 76)

 

Lire: Révolution d’octobre : un documentaire ne fait pas l'impasse sur les crimes de Lénine

 

Jusque-là pourtant, Brissot s'était illustré comme "philanthrope", "ami de l'humanité", un grand créateur (et financeur) de sociétés dites "philosophiques"..., en réalité véritables postes centraux maçonniques dispersés sur l'ensemble du territoire.

 

Dans son livre Le Discours jacobin et la démocratie, Lucien Jaume explique :

 

http://ecx.images-amazon.com/images/I/518vmFiw1IL._AA278_PIkin4,BottomRight,-54,22_AA300_SH20_OU08_.jpg"La guerre de la liberté, (dit Brissot, ce 16 décembre 1791. Ndlr.) est une guerre sacrée, une guerre commandée par le ciel; et comme le ciel elle purifie les âmes. [...] Au  sortir des combats, c'est une nation régénérée, neuve, morale; tels vous avez vu les Américains: sept ans de guerre ont valu pour eux un siècle de moralité. ... La guerre seule peut égaliser les têtes et régénérer les âmes" (Jacques-Pierre Brissot de Warville, discours du 16 décembre 1791, cité in Lucien Jaume, Le Discours Jacobin, Fayard, p. 71.) 

 

La guerre avait également chez Brissot une visée économique :

 

'Enfin, n'y a-t-il pas un commerce au milieu des guerres ?'..." Il faut cependant signaler que les 'brissotins' ne furent pas les seuls initiateurs de la guerre; comme l'ont signalé F. Furet et D. Rocher (La Révolution française), c'est tout le courant d'esprit démocratique en France qui s'enflamma pour elle..." (L. Jaume, ibid., p. 73.)

 

Comme l'explique Patrice Gueniffey, les Brissotins (ou "Girondins")  avaient voulu, en déclarant la guerre à l'Autriche (20 avril 1792), porter un coup fatal à la monarchie, en se réjouissant par avance de la défaite militaire de la France, qui établirait enfin la preuve de la 'trahison du roi'"... (P. Gueniffey, Histoire de la Révolution et de l'Empire, Perrin, Collection Tempus, Paris 2011, pages 176, 227 et 670).

 

L'abbé Barruel écrit, qu'après la "conspiration du 10 août" 1792, dite "insurrection du 10 août" [journée au cours de laquelle fut envahie l'Assemblée ainsi que le Palais des Tuileries, siège du pouvoir Exécutif, pris d'assaut. Lucien Jaume dans Le Discours jacobin et la démocratie, parle d"insurrection" qui "n'est pas spontanée", d'"une collusion supposée entre Lafayette et les amis de Brissot", d'un "Directoire secret" dont les "manifestants" "ont été préparés politiquement et militairement , "une synthèse a été fournie par G. Maintenant" : Les Jacobins, coll. Que sais-je? PUF, Paris 1984, p. 52-58. L'abbé Barruel parle d'une "conspiration" "ourdie par Brissot"]:

 

"dès lors, on les entend dire dans leur club, ce que Brissot écrivait ensuite aux généraux de sa Révolution: 'Il faut incendier les quatre coins de l'Europe, notre salut est là' (Voyez Considér. sur la nature de la Révol. par M. Mallet du Pan, p. 37).

 

"L'historien pourra trouver toute l'histoire de cette atroce révolution du 10 août, dans les discours du député Louvet (journaliste, conventionnel régicide, député aux Cinq-Cents): 'nous la voulions, nous autres jacobins, parce qu'à coup sûr la paix tuait la république...'" (Jean-Baptiste Louvet, dit Louvet de Couvray, cité in A. Barruel, ibid., p. 473.)

Comme l'explique Patrick Buisson sur France Inter,  "en matière de terrorisme d'État, la Terreur, c'est nous qui l'avons inventée" !

 

Preuves, quelques citations de nos révolutionnaires :

 

"Je ne juge pas, je tue. Une nation ne se régénère que sur des monceaux de cadavres." (Saint Just)

 

"Ce que j’ai fait dans le midi, dit Baudot, je le ferai dans le sud. Je les rendrai patriotes, ou ils mourront ou je mourrai." (Marc-Antoine Baudot (1765-1837). Député envoyé en mission dans le sud-ouest et près de l’armée des Pyrénées d’avril 1793 à mars 1794. H. TAINE, Les Origines de la France contemporaine, p. 53.)

 

"Le Comité de Salut Public a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle (Vendéens), à faire disparaître ses repères, à incendier ses forêts, à couper ses récoltes. Le vaisseau de la Révolution ne pourra arriver au port que sur une mer de sang." (Bertrand Barrère) Question : pourquoi est-on obligé de n'y arriver que "sur une mer de sang" ? N'y a-t-il pas des moyens plus pacifiques ? Pas de théorisation de la violence ?

 

"Il n'y a plus de Vendée. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l'enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay, suivants les ordres que vous m'avez donnés. J'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré des femmes, qui au moins pour celles-là n'enfanteront plus de brigands. Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher. J'ai tout exterminé... Les routes sont semées de cadavres. Il y en a tant dans plusieurs endroits qu'ils font pyramides." (Général François-Joseph Westermann, cité in Jean-François CHIAPPE, La Vendée en Armes 1793, tome 1, Librairie Académique Perrin, Paris 1982, p. 455.)

 

"Le Comité de Salut public a pensé que, pour célébrer la Journée du 10 août qui a abattu le trône, il fallait pour son anniversaire détruire les mausolées fastueux qui sont à Saint-Denis. Les porte-sceptre, qui ont fait tant de maux à la France et à l'Humanité semblent encore, même dans la tombe, s'enorgueillir d'une grandeur évanouie. La main puissante de la république doit effacer impitoyablement ces épitaphes superbes et démolir ces mausolées qui rappelleraient des rois l'effrayant souvenir.

Décision prise par la Convention nationale visant à profaner les tombes royales, au nom des "valeurs républicaines", le 31 juillet 1793. Pas de violence dans la profanation de tombes ?

 

"Nous ferons de la France un cimetière, plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière et de manquer le but que nous nous sommes proposé." (Jean-Baptiste Carrier, in G.-A. TRONSON-DUCOUDRAY, La Loire vengée ou recueil historique des crimes de Carrier et du comité révolutionnaire de Nantes, Paris, an III de la République (coll. "Hervé de Bélizal"), p. 232.) Pas de théorisation de la violence ?

 

"Vous avez à délivrer le pays d'un chancre qui le dévore. Le poison est plus sûr que toute votre artillerie. Ne craignez donc pas de le mettre en jeu. Faites empoisonner les sources d’eau. Empoisonnez du pain que vous abandonnerez à la voracité de cette misérable armée de brigands, et laissez faire l’effet. Vous avez des espions parmi ces soldats qu’un enfant conduit. Lâchez-les avec ce cadeau et la partie sera sauvée." (Jean-Baptiste Carrier, le 9 novembre 1793, qui préconise d'empoisonner les puits et les sources d'eau... Pas de théorisation de la violence ?)

 

"Ce qui constitue une République, c'est la destruction totale de ce qui lui est opposé." (Saint Just)

 

Carrier "purge" la France des asociaux (donc sous-humains) du Bas-Poitou: il l'annonce en précisant fièrement qu'il fait massacrer "par centaines" les naïfs qui se rendent. "La défaite des brigands est si complète qu'ils arrivent à nos avant-postes par centaines. Je prends le parti de les faire fusiller... C'est par principe d'humanité que je purge la terre de la liberté de ces monstres... J'invite mon collègue Francastel à ne pas s'écarter de cette salutaire et expéditive méthode." (Lettre de Carrier à la Convention nationale, 30 frimaire an II, 20 décembre 1793, lue à l'assemblée le 6 nivôse, 26 décembre; Moniteur, n° 98, 8 nivôse, 28 décembre ("à la une") p. 393, col. 1.) Pas de théorisation de la violence ?

 

 

Le professeur de philosophie Benaben, commissaire : 'Il paraît qu'on a fusillé plus de deux mille brigands. On appelle cela : envoyer à l'ambulance.' (Jean-François CHIAPPE, La Vendée en Armes 1793, tome 1, Librairie Académique Perrin, Paris 1982, p. 455.)

 

Il faut "régénérer l'espèce humaine en épuisant le vieux sang" (Le Batteux à Carrier, 21 nivôse an II, 10 janvier 1794: cité dans J. CRETINEAU-JOLY, Histoire de la Vendée militaire (1840-1842), 4 vol., Paris 1979, t. 2, p. 78.)

 

"La guerre de Vendée est enfin terminée sur la rive droite de la Loire. Un petit séjour dans ses cantons fera disparaître les fantassins qui auraient pu s'évader à la faveur des bois... C'en sera fini de l'engeance fuyarde, de la race maudite, des fanatiques et des traîtres." (Général Marceau, cité in Jean-François CHIAPPE, La Vendée en Armes 1793, tome 1, Librairie Académique Perrin, Paris 1982, p. 455.)

 

"Les brigands de la Vendée ne la reverront plus; hommes, femmes, marquis, comtesses, tout est tombé sous le sabre que vous nous aviez confié." (Un aide de camp du Général Kléber à la Convention, cité in Jean-François CHIAPPE, La Vendée en Armes 1793, tome 1, Librairie Académique Perrin, Paris 1982, p. 456.)

 

"Nous pourrons être humains quand nous serons assurés d'être vainqueurs." (Lettre de Hérault de Séchelle à Carrier, le 29 septembre 1793, citée d'après C.L. CHASSIN, La Vendée patriote, t. 3, Paris, 1894, reprint Mayenne 1973, p. 559.) Pas de théorisation de la violence ?

 

"Oui, nous devons l'avouer, nous faisons répandre beaucoup de sang impur, mais c'est par humanité, par devoir." (Lettre de Fouché à la Convention, 27 décembre 1793, cité d'après A. GERARD, Par Principe d'humanité..., La Terreur et la Vendée, Paris 1999, p. 25).

"Fouché dit 'par humanité' ; Carrier dit 'par principe d'humanité' ; le médecin du camp (nazi), remarque le professeur Xavier Martin, exprime-t-il autre chose lorsque disant éradiquer 'un appendice purulent', il déclare agir 'par respect pour la vie humaine'?" (Xavier Martin, Régénérer l'espèce humaine, Utopie médicale et Lumières 1750-1850, La médecine au pouvoir ?, DMM, Mayenne 2008, p. 114).

L'animalisation dont parle Patrick Buisson:

 

Comme l'a montré Xavier Martin dans "Régénérer l'espèce humaine. Utopie médicale des Lumières (1750-1850) (Dominique Martin Morin édition, Mayenne 2008), la République bestialise les récalcitrants. "Ne sont-ils que bêtes, ou bien sont-ils des bêtes ? "Elle parle de 'troupeau', et de 'femelles'. Le mot est fréquent. Significative, cette formulation de deux commissaires municipaux s'adressant à la Convention (4 germinal an II, 24 mars 1794), à propos des femmes et enfants jetés vivants dans les fours : 'Les femelles des royalistes manquants, ils s'adressent aux épouses des vrais patriotes.' (cité dans HVM/2/118)." ... "Et de juger les mâles et les femelles" (Lettres de la Commission militaire Parein-Félix, dans Anjou Historique, 1917-1918, [p. 231-248], p. 242.), et d'"animaux à face humaine" (Camille Desmoulins, cité par A. Gérard, La Vendée, 1789-1793, Seyssel, 1992, p. 144.), ou d'"un ramas de cochons, de gens qui n'avaient pas figure humaine" (Bourdon (de l'Oise), au Club des Jacobins, le 11 septembre 1793 : Aulard, éd., La Société des Jacobins..., t. 5, op. cit., p. 399), ... elle empile leurs corps 'à peu près comme des cochons qu'on aurait voulu saler' (rapporté en l'an III par un républicain d'Anjou, réprobateur: Rapport du citoyen Benaben..., op. cit. p. 81)

 

La république en vient "à dénier aux Vendéens tout caractère humain" (A. Gérard, op. cit., p. 277) Un "naturaliste célèbre" en ces années de drame, n'avait-il pas renom d'avoir imaginé qu'entre l'homme et le singe, le Bas-Poitevin, peut-être, est le chaînon manquant ? (c'est ce que rapporte, indigné il est vrai, le républicain J.-B. Leclerc : Essai sur la propagation de la musique, op. cit. (an VI), p. 66-67). Voltaire avait écrit (et le thème est commun sous sa plume) : "Le peuple est entre l'homme et la bête" (Voltaire's Notebooks, éd. Bestermann, 2 vol., Genève, 1952, t. 2, p. 381.); il estimait que seuls les philosophes "ont changé les bêtes en hommes" (Voltaire, Correspondance, t. 7, p. 913, lettre du 7 novembre 1764 à Damilaville). Dès l'origine des évènements, il s'était volontiers agi de battue, de chasse aux "bêtes fauves", de "traquer ces brigands comme des loups" (Lettre des Commissaires dans les Deux-Sèvres et la Vendée, 19 mars 1793 : Aulard, éd., Recueil des actes du Comité de Salut public..., t. 2, Paris, 1889, p. 416.), de "leur courir sus, non pas comme dans une guerre, mais comme dans une chasse" (Desmoulins, référence de la note 155.), de les poursuivre "comme on poursuit les sangliers. Il faut des éclaireurs qui fassent lever ce gibier" (Un militaire aux Jacobins, le 1er juin 1793 : Aulard, La Soc. des Jacobins, t. 5, op. cit., p. 221.) Barrère, à la tribune, a alors, sur mesure, ajusté l'expression "chasse civile" (Convention, 15 brumaire an II, 5 novembre 1793: AP/1/78/403/1.) (Source: Xavier Martin, Sur les Droits de l'Homme et la Vendée, DMM, Niort 1995, p. 52-55.)

 

Mallet du Pan, penseur calviniste incarnant une Contre-révolution réformatrice en 1789, partisan d'une monarchie constitutionnelle à l'anglaise qu'il aurait voulu voir introduire en France (dont il croyait l’application possible), et sous la plume duquel l’expression "suffrage universel" fit son apparition, s'indigna très vite des excès des philanthropes rédacteurs des "droits de l'homme", se jeta avec emportement dans le parti royaliste et se mit en 1793 à faire une critique sévère de la Révolution et les hommes qui en avaient adopté les principes. Le roi conçut pour lui une si grande estime qu’en 1792, il le chargea d’une mission de confiance en Allemagne et d'y inciter les souverains étrangers à la modération.

 

En 1793, attaché à la propriété, hostile à la bourgeoisie d'argent qui avait pris le pouvoir par la conspiration républicaine du 10 août 1792 qui mettait en danger la civilisation européenne tout entière, Mallet du Pan, écrivait, dans un style vif, plein de verve et de franchise :

 

En 1792, "la France est une vaste caserne :

 

tous les révolutionnaires sont soldats ou destinés à le devenir; de gré ou de force, pour l'intérêt même de leur sûreté, les mécontents et les opprimés seront obligés de dévouer leurs armes à la défense de leurs tyrans.

 

Une Convention décrétante et des camps, voilà le régime de la République française: les Représentants du peuple ne sont pas autre chose que les Représentants de l'armée; leur principale fonction est de voler d'une main, et de partager de l'autre leurs vols avec les soldats.

 

Ainsi en usait Cartouche; mais Attila et Mahomet, les Beys des Mameluks et les Sheiks d'Arabes bédouins fondèrent aussi leur autorité sur des procédés analogues.

 

Les Huns et les Hérules, les Vandales et les Goths, ne viendront ni du Nord ni de la Mer noire, ils sont au milieu de nous." (Mallet du Pan, Considérations sur la nature de la Révolution française, 1793, rééd. Editions du Trident, Paris 2007, p. 58.)

 

(En 1793), "tous les Français sont désormais en loge." (Augustin Cochin, L'Esprit du jacobinisme, éd. J. Baechler, Paris, PUF, 1979.)

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24 novembre 2017 5 24 /11 /novembre /2017 07:56
Un cardinal exhorte la "clarification" d'Amoris laetitia: "l'état d'esprit sous-jacent au texte est trop libéral"

ROME, 22 novembre 2017 (LifeSiteNews) — Une semaine après que le cardinal Raymond Burke ait fait un "dernier plaidoyer" au pape François pour plus de clarté concernant l'enseignement moral de l'église et la pratique sacramentelle, un autre cardinal a déclaré: "une clarification est à l'ordre du jour."

 

Dans un récent entretien à la Fede quotidiana , le cardinal Janis Pujats, archevêque émérite de Riga en Lettonie, et président émérite de la Conférence épiscopale locale, a déclaré que, alors qu'il croit que le débat sur Amoris laetitia sera finalement résolu, une chose semble claire: "la mentalité sous-jacente du texte est trop libérale." Aujourd'hui, je vois une certaine détente de la moralité catholique et surtout de ce qu'on appelle des valeurs et des principes non négociables.

Interrogé sur le point de savoir s'il est possible de donner la sainte communion aux divorcés civilement remariés qui vivent more uxorio (ayant des relations sexuelles), le Cardinal Pujats a dit: "nous avons certainement besoin de donner soins et attention pastorale à ces personnes", mais "elles ne peuvent pas recevoir la Communion sacramentelle."

"Elles ne sont pas légitimement unies dans le mariage et se retrouvent donc dans un état de péché mortel." Tout cela fait partie de la doctrine des sacrements, a-t-il déclaré.

A la question de savoir si cette position est "trop sévère", le cardinal letton a demandé: "qu'est-ce que cela signifie?". La doctrine de l'église ne change pas et personne n'est autorisé à faire cela. Tout est écrit dans l'Évangile et doit être accepté.

"Aujourd'hui, pour le bien de l'Eglise et du peuple de Dieu, une clarification en accord avec les préceptes de l'Évangile et le magistère constant de l'Eglise est nécessaire", a poursuivi le cardinal de 87 ans. "Personne ne devrait avoir peur de la clarté doctrinale". "Le cas échéant, si il y a quelque chose de destructeur, c'est l'incertitude couplée à l'ambiguïté et à la confusion."

"Nous devons avoir le courage de parler le langage de la vérité, clairement et sans crainte ou sans vouloir plaire au monde parce que peu à peu nous risquons de glisser dans une grave erreur." "Nous devons réitérer la doctrine éternelle sur le mariage et la famille", a-t-il déclaré.

Un peu plus tôt cette année, le Cardinal Pujats a mis son nom à une déclaration de fidélité à l'enseignement immuable de l'Eglise sur le mariage.

Interrogé à propos de l'insistance des évêques polonais à lire Amoris laetitia en continuité avec l'enseignement de Saint Jean Paul II, le cardinal letton a déclaré : "Je crois que la doctrine de Saint Jean Paul II est pure et droite." Elle ne peut pas changer ou être changée. Comme je l'ai dit, elle n'est pas modifiable et je pense qu'une clarification est à l'ordre du jour.

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23 novembre 2017 4 23 /11 /novembre /2017 08:11
"La messe, c’est revivre le calvaire, ce n’est pas un spectacle" (François)

Le site Zenit a publié la traduction intégrale de la catéchèse en italien prononcée par le pape, lors de l’audience générale de ce mercredi 22 novembre 2017 sur la Place Saint-Pierre :

 

Le pape a invité à réfléchir :

 

"si, au moment de la messe, nous allons au calvaire – réfléchissons avec notre imagination – et si nous savons que cet homme, là, est Jésus. Mais est-ce que nous nous permettrions de bavarder, de faire des photos, de faire un peu de spectacle ? Non ! Parce que c’est Jésus ! Nous resterions certainement en silence, en pleurs et aussi dans la joie d’être sauvés. Quand nous entrons dans une église pour célébrer la messe, pensons à cela : j’entre au calvaire, où Jésus donne sa vie pour moi. Et ainsi, le spectacle disparaît, les bavardages disparaissent, les commentaires et ce genre de choses qui nous éloignent de cette chose si belle qu’est la messe, le triomphe de Jésus."

 

Et le pape de conclure :

 

"La messe, c’est revivre le calvaire, ce n’est pas un spectacle."

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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 21:10

Le philosophe et essayiste Charles Robin était l'invité de MetaTv, un peu avant les présidentielles, le 8 février 2017, pour évoquer son dernier livre "Itinéraire d'un gauchiste repenti, Pour un anticapitalisme intégral" (2017). Dans ce livre, l'auteur revient sur le parcours qui l'a amené à défendre les idées qu'il défend dans "La Gauche du capital" (édition krisis 2014) et revient sur certaines d'entre elles et les approfondit, car "beaucoup de personnes ne comprenaient pas" d'où il parlait, sa position et pourquoi il critiquait "la gauche et l'extrême-gauche comme s'il était un auteur d'extrême-droite qui voulait régler ses comptes avec l'extrême-gauche." Dans cet entretien à Metatv, il explique pourquoi il ne vote plus.

Charles Robin itinéraire d'un gauchiste repenti - Meta TV

Extraits choisis :

 

"Le socialisme et la gauche ce n'est pas du tout la même chose. La gauche, c'est le libéralisme culturel historiquement et philosophiquement, et le socialisme c'est un mouvement au départ philosophique et politique qui va prendre la défense des classes populaires indépendamment du clivage droite-gauche. C'est fin XIXe, début XXe siècle - Michéa situe cela au moment de l'affaire Dreyfus, qu'il y a eu une alliance entre la gauche et le socialisme contre la droite et l'extrême-droite et qu'à partir de là, la gauche et le socialisme en sont venus à se confondre et à s'incarner comme dans le 'Front populaire', savant équilibre entre la gauche et le socialisme. Ensuite, dans la Ve république, les présidents de gauche qui se sont succédé, sont restés de gauche mais ont cessé d'être socialistes. C'est par exemple avec le tournant de la rigueur dans les années sous Mitterand, où cela a été de plus en plus difficile de cacher que la gauche avait cessé de défendre le peuple (ils se sont complètement ralliés au libéralisme au plan économique, ce n'est pas un scoop). Et le libéralisme a complètement contaminé l'échiquier politique. Et le libéralisme est une question centrale car c'est une question qui n'est jamais abordée explicitement. C'est-à-dire que tu peux regarder n'importe quel débat politique, à de très rares exceptions près on ne fera jamais porter le clivage sur les idées avec le critère du libéralisme, alors que c'est omniprésent !

Alors quand on voit des disputes entre des gens de gauche et les gens de droite sur certains aspects, ils ne s'aperçoivent pas qu'en fait ils sont absolument d'accord sur le fond, ils ne sont simplement pas d'accord sur la manière de mettre en oeuvre le programme libéral jusqu'au bout. Exemple: on voit avoir des personnalités de droite qui vont condamner le 'mariage pour tous' en disant que cela s'inscrit contre les valeurs traditionnelles, etc., mais à côté de cela, les mêmes personnalités de droite vont valider l'économie de marché, alors que l'économie de marché et la libéralisation des droits marchent ensemble. C'est-à-dire que le marché, pour s'étendre, ne veut pas que les individus soient pris dans des dogmes, des contraintes morales, il faut que l'individu soit complètement libéré de toutes les contraintes culturelles et morales. Il faut qu'il puisse jouir sans entraves, pour reprendre le slogan de Soixante-huit, et jouir sans entraves cela passe par la libéralisation des moeurs.

Donc en fait, il y a une corrélation directe entre le libéralisme politique qui veut toujours plus de droits individuels, toujours plus de libertés, toujours moins de communauté et toujours plus d'individu, et le libéralisme économique qui a besoin de former des consommateurs.

 

[...]

 

Les premiers qui sont à défendre les droits des femmes au nom des 'valeurs' libérales, on les entend beaucoup moins lorsqu'il s'agit de défendre la représentation médiatique des femmes comme objets sexuels... Car cela s'inscrit totalement dans la logique libérale. D'ailleurs à tel point que parfois on va présenter cela comme un signe d'émancipation des femmes. Et finalement, réduire la femme à une paire de fesses c'est oeuvrer pour l'émancipation de la femme ! Donc là en effet on est dans un retournement complet.

 

Il y avait déjà le vers dans le fruit avec le travail des femmes alors que finalement c'était pour mieux les convaincre d'adhérer à ce système-là, et on leur dit vous allez être libres ?

 

Edward Bernez, qui est le petit-neveu de Sigmund Freud, qui lui est un libéral dans toute sa quintessence et avec le cynisme qui va avec, c'est-à-dire qu'il assume, il assume que ce qu'il appelle les spin doctors, ceux qui forment et forgent même l'opinion publique, leur travail c'est de manipuler l'opinion publique. Cela passe par faire consentir la population à des changements civilisationnels, mais qui soient consentis. Et pour qu'ils soient consentis, il faut qu'on les leur présente sous un jour attrayant. C'est le 'capitalisme de la séduction' de Clouscard. Exemple: la cigarette. Dans les années 40 - 50, c'était très mal vu pour une femme de fumer : les seules femmes qui fumaient c'était les prostituées. Donc cela faisait très mauvais genres et c'était les hommes qui fumaient. Bernez travaillait pour Luky Strike et Luky Strike voulait savoir comment élargir son marché. Bernez a eu l'idée la plus simple, il y a la moitié du monde qui ne fume pas, il faut faire fumer cette moitié de la population, c'était les femmes. On a alors présenter la cigarette aux femmes comme un symbole d'émancipation, et comme un symbole d'appropriation par les femmes du phallus masculin, c'est-à-dire du pouvoir. Edouard Bernez a alors recruter des jeunes mannequins qui ont défiler avec des pancartes sur lesquelles étaient marquées 'torches de la liberté'... en fumant. Et c'est à partir de là qu'on a commencé à élargir le marché de la cigarette aux femmes, avec des affiches sur lesquelles on mettait des femmes très pulpeuses, très belles, qui fumaient... Et, aujourd'hui, les femmes fument autant, voire plus que les hommes...

 

[...]

 

C'est la phrase de Bossuet qui dit: 'Dieu se rit de ceux qui déplorent les conséquences dont ils chérissent les causes'. Quand on fait quelque chose, on doit accepter les conséquences, quand on veut les causes on veut les effets. On ne peut pas vouloir les causes et pas les effets. Et dans l'idéologie de l'extrême-gauche il y a beaucoup la prétention à vouloir oeuvrer à l'égalité et à la justice, mais dans les modalités de lutte, on en arrive à produire l'inverse ! Exemple: on va oeuvrer pour l'égalité homme-femme, et dans les faits on va favoriser plutôt l'opposition homme-femme ! On va oeuvrer pour les la reconnaissance des droits homosexuels et on va dresser les homosexuels contre les hétérosexuels ! Et inversement. Sachant qu'il y aura toujours dans les deux camps des gens qui vont tomber dans le piège et qui vont participer à cela. Cela va donner des discours extrémistes de la part d'hétérosexuels avec une vision extrêmement rigoriste qui va faire que les homosexuels vont se sentir agressés, lesquels vont réagir, cela va surréagir, c'est l'horizontalisation de la lutte. Et le logiciel d'extrême-gauche fonctionne beaucoup sur ce principe-là.

 

[...] On s'aperçoit que le système idéologique libéral fonctionne sur la mise en opposition des catégories populaires les unes avec  les autres. Et la plupart des combats de l'extrême-gauche vont renforcer cette opposition, cette confrontation, en fait, des égaux et des individus

Charles Robin itinéraire d'un gauchiste repenti - Meta TV

[Beaucoup de gens, sans se renseigner, ni prendre la peine de lire les textes à leurs sources, déversent leur idéologie scientiste des Lumières, calomnient, mentent, étiquettent (extrême-droite, fachos, nazis, etc.), contribuant ainsi à désinformer la population (quand ils ne sont pas payés pour le faire), à diviser et à cliver, et à édifier la nouvelle tour de Babel sur un mensonge. NdCR.

Lire : Principe du moteur de la Révolution ]

 

On ne va plus parler au nom du peuple, on va parler au nom des 'minorités', on va parler au nom des femmes, au nom des jeunes, au nom des 'blacks', au nom de toutes les communautés. On va faire une sorte de segmentation du peuple pour en arriver aujourd'hui à l'idée par exemple que le peuple est une fiction, qu'il n'existe pas, et qu'il n'y a que des individus... Oui, mais il n'y a que des individus qui partagent une langue, un territoire, une culture, une histoire, même symbolique. C'est-à-dire qu'on a pas besoin d'être d'origine française pour partager la culture française, il suffit que n'importe quelle personne française aille à l'étranger, elle va se sentir française à l'étranger, puisque précisément c'est quand on n'est plus chez soi qu'on se rend compte qu'on était chez soi..

"Historiquement, le clivage droite - gauche s'est construit sur les partisans du progrès, les partisans du mouvement comme on les appelait, qui étaient les libéraux, et qui historiquement sont la 'gauche' puisqu'ils siégeaient à gauche à l'assemblée. Et ce qu'on appelait la droite, c'était les partisans de la monarchie. Donc, en fait, la 'gauche', ce sont les libéraux face aux royalistes. Ensuite, les clivages se sont déplacés. On se disait de 'gauche' quand on défendait le libéralisme culturel et politique et on était de droite quand on défendait le libéralisme économique (fausse "droite" orléaniste et libérale après 1830. NdCR.)

 

Il faut intégrer le fait que l'alliance qui s'est faite entre la 'gauche' et le socialisme au moment de l'affaire Dreyfus, a fait que la gauche s'est retrouvée à devoir endosser le rôle de défendre la cause du peuple sur le plan économique (ce qu'elle ne fit jamais jusqu'au début du XXe siècle.. NdCR.) Elle devait assumer une position paradoxale qui était à la fois d'incarner le progrès des libertés et en même temps défendre la cause du peuple qui n'avait que très peu à voir avec le combat pour les libertés.

 

[...] Ce clivage a complètement éclaté à partir du moment où, à partir des années 1980 la gauche a rallié le libéralisme économique. Et aujourd'hui la 'droite', elle-même, a de plus en plus de mal à cacher le fait qu'elle ne reviendra pas sur les mesures sociétales qui ont été prises par la gauche.

 

[Lire: la "droite impossible, l'effet cliquet et le "mouvement sinistrogyre" qui fait que la (fausse) droite va toujours plus à gauche, et qu'aujourd'hui le libéralisme retourne là d'où il est venu : à gauche... dégageant ainsi un espace politique énorme pour une droite authentique, décomplexée, qui assume les idées de droite de la légitimité. NdCR.]

 

Je fais partie de ces personnes qui n'attendent plus rien en terme de changement de fond de la part de la classe politique. Ce n'est pas du renoncement. C'est-à-dire que soit on veut l'émancipation, on veut recouvrer cette vraie liberté et dans ce cas-là on doit l'assumer nous-même, et ne pas attendre que ce soit des hommes politiques qui fassent le boulot à notre place, ou soit on poursuit la logique de l'inféodation à la classe politique, mais à partir de là on ne peut pas se plaindre des conséquences... Voilà, je ne vote plus.

Et dans ce cas-là je considère qu'une personne qui ne vote pas n'a pas le droit de se plaindre d'un homme politique. C'est la raison pour laquelle je ne suis pas du tout dans la lamentation, et la récrimination. En fait, les hommes politiques font leur travail. On leur donne un pouvoir et ils utilisent ce pouvoir. [...] Quand on dit que l'homme est mauvais par nature, non, il de vient mauvais, il devient égoïste lorsqu'il est mis dans un contexte où il a la possibilité d'écraser son prochain [l'homme, en fait, a la capacité de faire le bien ou le mal selon son libre arbitre. La nature humaine n'est ni bonne ni mauvaise, l'homme a le bon et le mauvais en lui. Parfois il penche vers le bien, parfois il penche vers le mal en fonction de sa sanctification personnelle, en fonction de sa lutte personnelle contre le péché, en raison de ses vertus personnelles, etc. NdCR.]

 

[...] Aujourd'hui, pour gagner une élection, poursuit Charles Robin, il faut mentir. Tu ne peux pas dire la vérité au peuple, parce que le peuple ne votera pas pour toi si tu lui dis la vérité. Et l'histoire du XXe siècle nous a montré que le pouvoir ne profite jamais au peuple.

 

C'est peut-être une vision très manichéenne, très populiste, etc.,  je l'assume. Car plus j'étudie l'histoire et plus j'ai l'impression que l'histoire confirme cela.

 

[...] Attention là j'annonce - c'est du complotisme - que si le FN passait, je verrais bien une instrumentalisation de sa victoire, qui expliquerait une situation de chaos, dont le responsable principal pourrait être désigné comme... le FN... Donc, lorsqu'on prend conscience de la perversion stratégique des gens qui nous gouvernent, on se dit que la victoire du FN  pourrait en dernière instance servir leurs intérêts !

 

Passer à l'action ?

 

Il n'y a pas à réfléchir d'abord et on agit ensuite. Le fait même de parler et de dire ce qu'on dit, c'est déjà de l'action, car cela a déjà un impact sur ce qui nous entoure.

Une action, c'est le résultat d'une pensée. Si on veut transformer le monde, il faut transformer la pensée qui agit sur ce monde. Chacun à son niveau, si on incarnait ce que l'on propose dans le discours, forcément il y aurait une évolution. Mais il faut tout de même prendre en compte les limites inhérentes à la situation dans laquelle on est. On fait ce qu'on peut, et on ne peut pas faire beaucoup plus que ce qu'on peut.

Mais déjà le dire, c'est déjà beaucoup. Parce que par exemple, il va y avoir des gens qui vont écouter cette émission et qui vont se dire, tiens là j'ai appris quelque chose, ou là, je n'aurais pas vu cela comme ça. Donc cela va produire une évolution dans leurs pensée qui fait qu'ensuite - pour moi c'est comme cela que s'est fait le processus -. 

Il ne faut pas oublier que dans un monde de la matière et du temps, les choses ne se font pas instantanément et c'est cela l'histoire, le déploiement des actions humaines dans le temps. Et entre ce qu'on dit et les effets de ce qu'on dit, il y a forcément du temps. Donc, patience est mère de vertus ou de sagesse, je sais plus ! [Il y a aussi le proverbe de Jean de La Fontaine, "patience et longueur de temps font plus que force ni que rage." Ce qui est certain, c'est que pour lutter efficacement contre la Révolution, il ne faut pas "une révolution contraire, mais le contraire de la révolution". Joseph de Maistre. Donc refuser l'action par la force (la violence) et l'impatience. NdCR.]

 

En fin d'entretien, Charles Robin avance que "beaucoup ont proposé que le christianisme ne pouvait que muter dans la laïcité puisque c'est une religion de l'amour universel, de l'amour de son prochain, et qu'en fait le christianisme, en tant que tel, était dans la bienveillance fondamentale, et que la bienveillance fondamentale aboutit à un moment donné à la laïcisation. C'est-à-dire le refus d'imposer un dogme pratique. Donc, pour beaucoup 1789 est la fille du christianisme. Et on pourrait presque dire que tout ce que subit la société libérale c'est la fille du libéralisme aussi. L'histoire s'accomplit et il y a une logique derrière."

 

Cette opinion c'est un peu faire mourir le Christ sur la Croix en vain, si ses enseignements ne devaient pas être suivis par les peuples et les nations. Or, Mgr Louis-Édouard Pie (1815-1880), évêque de Poitiers, cardinal et prélat antilibéral du XIXe siècle, a expliqué la doctrine intégrale de la Royauté de Jésus-Christ. Il a répondu ici à l'avance à Charles Robin. Cette opinion de la laïcisation "fille du christianisme" est, en fait, celle des catholiques libéraux - ce libéralisme que dénonce Charles Robin - qui objectent la parole du Christ "Mon Royaume n'est pas de ce monde". Cette parole de Jésus à Pilate indique simplement que le royaume de Jésus est avant tout un royaume qui vient d'en haut, et non de ce monde. Son pouvoir s'origine du Ciel et non d'ici-bas. Il s'agit d'un royaume spirituel, et non matériel. Il s'agit d'un royaume qui s'établit par la puissance divine et non par la force des armes, ou la violence révolutionnaire. Il ne résulte aucunement de cette parole que Jésus ne veuille pas régner socialement sur les nations : ce serait un blasphème qui prétendrait que le Christ serait mort en vain sur la Croix et que ses lois n'auraient pas à être suivies par les souverains et les nations. Ainsi, "dire que Jésus-Christ est le Dieu des individus et des familles, et n'est pas le Dieu des peuples et des sociétés, c'est dire qu'il n'est pas Dieu. Dire que le christianisme est la loi de l'homme individuel et n'est pas la loi de l'homme collectif, c'est dire que le christianisme n'est pas divin. [...] C'est le droit de Dieu de commander aux états comme aux individus. Ce n'est pas pour autre chose que N.-S. est venu sur la terre..." (Source:La Royauté sociale de N.S. Jésus-Christ, d'après le Cardinal Pie, P. Théotime de Saint-Just, O.M.C., Lecteur émérite en théologie, Editions Saint-Rémi, p. 43-44; 73).

De même, ce n'est pas pour rien qu'en montant au Ciel, lors de son Ascension, Jésus adressa ces paroles explicites à ses disciples : "Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre", leur commandant : "Allez donc: de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps."" (Mt 28:18-19) Il y a un devoir d'évangéliser les nations. C'est-à-dire d'apprendre aux nations et à leurs souverains à "garder" - c'est le terme qu'emploie Jésus - les enseignements du Christ. Nulle laïcisation ici.

Le cardinal Pie a d'ailleurs prononcé une phrase demeurée célèbre "la France sera chrétienne ou elle ne sera pas". Le pape canonisé S. Jean-Paul II avait dit : "France, fille aînée de l'Eglise, qu'a-tu fais de ton baptême ?"

 

Il ne s'agit donc pas d'imposer un dogme, il s'agit d'affirmer qu'il y a une vérité et des enseignements que la société doit respecter si elle veut être libre, de la liberté divine de l'Esptit-Saint.

Enfin, nous notorons que l'idée (des loges maçonnique) de l'adogmatisme est déjà une croyance en elle-même et un dogme jacobin imposé à l'homme collectif (jacobinisation). Toute société même "laïcisée" ou adogmatique est déjà une métaphysique qui s'impose à la société. Le tout est de choisir la bonne métaphysique qui permette de tenir la société debout. En début d'entretien [à partir de 8 minutes 15 première video], Charles Robin explique : "...le marché, pour s'étendre, ne veut pas que les individus soient pris dans des dogmes, des contraintes morales"... Force est de constater que le vide moral au fondement de la démocratie laïque (le refus de définir le fondement ultime du pouvoir) ne permet pas de fonder la société sur un socle solide.

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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 12:23
Le Seigneur des anneaux : le rapport avec la foi catholique

Source: Aleteia.org

Le Seigneur des anneaux a-t-il un rapport avec la foi catholique ?

 

Alors qu'Amazon vient d'acquérir les droits du "Seigneur des anneaux" pour près de 250 millions de dollars pour en faire une série, retour sur une question fondamentale : où se niche la partie catho dans la célèbre trilogie de Tolkien ?

 

Le Seigneur des anneaux a-t-il un rapport avec la foi catholique ? Tolkien le croyait fermement et il a essayé de l’expliquer, lui qui disait :« Le Seigneur des Anneaux est bien entendu une œuvre fondamentalement religieuse et catholique ; de manière inconsciente dans un premier temps, puis de manière consciente lorsque je l’ai retravaillée ».

 

John Ronald Reuld Tolkien (1892-1973) fut professeur en langue et littérature anglaise à l’université d’Oxford. Sa passion pour la philologie, l’étude des langues et des dialectes, l’a amené à s’intéresser de près aux mythes et récits anciens. Il se lamentait du fait que son propre pays ait perdu son fond de culture mythologique, et s’est alors donné pour tâche d’en élaborer une. Cela donnera le Silmarillon, cadre dans lequel s’inscrit l’histoire du Seigneur des Anneaux. Tout en empruntant largement aux mythes païens et nordiques, il a cependant choisi de construire une histoire fictive qui soit cohérente avec sa propre foi catholique.

Lire aussi : Tolkien, le grand romancier catholique, continue d’inspirer

 

Si le Silmarillion se présente comme la synthèse de toute la mythologie imaginée par Tolkien, Le Seigneur des Anneaux est un détail de cette fresque gigantesque. Ce récit est présenté par l’auteur comme une Faërie, un conte de fée. Non qu’il faille y voir là une histoire naïve, gentillette avec des personnages simplistes, faisant abstraction de toute laideur, car ce serait là, pour Tolkien une dégénérescence du genre. La Faërie est en réalité très liée à la mythologie et désigne le fait de raconter une histoire se déroulant dans un pays imaginaire : le pays des Elfes, aussi appelés Fées. En résumé, la Faërie tient alors dans l’art d’imaginer un monde dans lequel trois éléments sont réunis : le recouvrement, l’évasion et la consolation.

 

L’œuvre de Tolkien présente trois niveaux de catholicité : un premier explicite, disons un catholicisme de surface, qui est celui des correspondances entre les personnages, ainsi que des similitudes entre les éléments factuels du récit et ceux de l’histoire sainte. C’est le niveau le plus faible, sur lequel Tolkien insiste le moins et qui ne correspond pour lui qu’a de brefs clins d’oeil plus ou moins pertinents disséminés dans le roman. Selon lui, tout au mieux peuvent-ils évoquer des éléments de la Révélation mais cela limité et accessoire. Ainsi les personnages de Frodon, Gandalf et Aragorn apparaissent sous certains aspects comme des figures christiques, tandis que la quête de destruction de l’Anneau, responsable de la chute des hommes évoque l’histoire du Salut, et les différentes batailles ont quelque chose de l’eschatologie chrétienne, etc.

Lire aussi : Un inédit de Tolkien publié un siècle après son écriture

 

Le second niveau est celui du catholicisme de fond, qui est, selon l’auteur, la vraie richesse de son œuvre. Il ne s’agit pas ici de lire en cherchant des références chrétiennes mais d’effectuer la démarche inverse : assimiler les messages portés par l’histoire sans a priori, pour ensuite s’apercevoir que ceux-ci se trouvent pleinement exprimés dans tout le christianisme. On peut ainsi distinguer deux types de thèmes abordés : ce qui a rapport au transcendant d’un côté et à l’immanent de l’autre. Tout au long de l’histoire on s’aperçoit en effet que la suite des événements s’enchaîne grâce aux actes des protagonistes, mais aussi par d’heureux « hasards » qui semblent être bien plus que cela. La présence d’une transcendance est discrètement insérée dans tout le récit : l’échec de Frodon au point ultime de sa quête est ainsi très significatif. Tout en illustrant la participation des créatures à la lutte contre le mal, il rappelle que la grâce divine est cependant nécessaire pour vaincre. A travers le personnage de Gollum se manifeste la question de la miséricorde, etc.

 

Mais il y a aussi des thématiques de natures plus immanentes, on pourrait dire morales. Et c’est sans doute à ce niveau que se situe ce qu’il y a de plus intéressant dans le Seigneur des Anneaux : L’histoire présente des personnages très différents faisant face à une menace grandissante, qui les dépasse largement, dans des situations contingentes dont ils ne maîtrisent qu’une petite part. Il s’agit donc pour eux de discerner le mal à combattre et de s’y atteler, même si cela paraît sans espoir. Les thématiques tournent beaucoup autour de la tentation du pouvoir et de ses dangers. Tolkien, très sensible au thème du respect de la Création et de la nature, dénonce les dangers de l’industrialisation et des machines sans pour autant tomber dans un écologisme naïf.

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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 07:14

Source: La Nuova Bussola Quotidiana

Dalla rivista illuminista spunta un Voltaire cattolico

20-11-2017

Rino Cammilleri

Du magazine illuminé apparaît un Voltaire catholique

François-Marie Arouet (1694-1778) signait avec le pseudonyme de Voltaire et vous savez quel était son sport favori: tirer à bout portant sur le christianisme. C'est la fameuse phrase "Écrasez l'infâme !" (Écraser l'infâme, c'est-à-dire avant tout l'Église catholique). Cependant, comme Napoléon (mais aussi comme Cavour), à la fin de la vie, il voulait le prêtre. Oui, parce que vous ne savez jamais. Il ne sera pas le premier - ni le dernier - de ceux qui, après avoir donné le corps et leurs œuvres au diable, donneront du moins l'âme à Dieu. En fait, la nouvelle de sa conversion à l'article de la mort est une nouveauté, rapporté par Aleteia.org le 16 novembre 2017.

Le professeur Carlos Valverde a noté le volume XII d'un vieux magazine français: Correspondance littéraire, philosophique et critique (1753-1793). En avril 1778, pages 87-88, voici le document manuscrit (ou dicté) de Voltaire en personne: "je, soussigné, déclare que le fait d'avoir vomi du sang il y a quatre jours, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, et ne pas être en mesure d'aller à l'église, le curé de la paroisse de Saint-Sulpice, a voulu ajouter à ses bonnes actions que de m'envoyer à monsieur Gauthier, prêtre. Je suis allé en confession avec lui, et si Dieu dispose de moi, je meurs dans la sainte religion catholique dans laquelle j'étais né, en espérant que la miséricorde divine daigne pardonner toutes mes fautes, et si j'ai scandalisé l'Église, je demande pardon à Dieu et à elle. Signé, Voltaire, 2 mars 1778, chez le marquis de Villevielle, en présence de monsieur l'abbé Mignot, mon neveu, et de monsieur le marquis de Villevielle, mon ami."

 

Voltaire mourut le 30 mai suivant , et rien n'indique qu'il ait changé d'avis à l'égard de ce 2 mars. Une profession de foi extraordinaire pour celui qui a consacré sa vie, avec les armes de l'ironie et du sarcasme, à vomir la haine de l'Église et du christianisme. Bien sûr, l'âme humaine est insondable. Ou peut-être simplement, la peur, quatre-vingt-dix. Serait-ce un bluffe, cette conversion sur le fil du rasoir? Cela ne semble pas, car le magazine en question a été édité par des encyclopédistes tels que Diderot et Grimm. Puis parce qu'il renvoie à cet autre document: "Nous déclarons cette copie conforme à l'original, qui est resté entre les mains de M. Abbe Gauthier et que nous avons tous deux signé, comme ce certificat. Paris, 27 mai 1778. L'abbé Mignot (le marquis de Villevielle). Le magazine, dans le numéro qui dépeint la mort de Voltaire, proteste à l'éloge de ce dernier, "le plus grand, le plus illustre, peut-être le seul monument de cette ère glorieuse, dans lequel tous les talents, tous les arts de l'esprit humain semblait s'être élevé au plus haut degré de perfection."

Dans le numéro de juin, apparaît une lettre de l'abbaye de Scellières à l'évêque de Troyes. Celle-ci interdisait à Voltaire d'être inhumé à l'abbaye comme le voulait sa famille, mais le prieuré averti de la profession de foi que Voltaire avait écrite (ou dictée) le 2 mars ne pouvait pas rejeter consciencieusement la demande. Ce document confirme également la conversion de Voltaire. Cependant, le corps de Voltaire resta peu dans cette abbaye. Quelques années plus tard, en 1791, la Révolution triomphante, ignorant peut-être ce qui se passa le 2 mars 1778 chez le marquis de Villevielle, le porta avec honneur au Panthéon parisien, c'est-à-dire à l'ancienne église de Sainte-Geneviève désacralisée, et le plaça devant Rousseau, un autre grand héros de cette "ère glorieuse".

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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 05:11

Source: La Nuova Bussola Quotidiana

La visione di Giovanni Paolo II: «L'islam invaderà l'Europa»

18-11-2017

Valerio Pece

 

 

La vision de Jean-Paul II: "L'Islam envahira l'Europe"

NdCR. J'ai rajouté des liens en français dans cette traduction.

La vision de Jean-Paul II: "L'Islam envahira l'Europe"

 

"Je vois l'église du troisième millénaire affligée par une peste mortelle, elle s'appelle l'Islam. Elle envahira l'Europe. J'ai vu les hordes venir de l'Ouest à l'Est: du Maroc à la Libye, de l'Egypte aux pays de l'Est." C'est la vision choquante de saint Jean-Paul II, jamais publiée auparavant. Témoin de la confession destinée à faire du bruit, Monseigneur Mauro Longhi du Presbytère de la Prélature de l'Opus Dei, très souvent en contact étroit avec le Pape polonais pendant son long pontificat. L'évêque de de Trieste a révélé l'épisode depuis l'ermitage "Saints Pierre et Paul" à Bienno Val Camonica lors d'une conférence organisée en mémoire de Jean-Paul II, le 22 octobre, jour où l'Eglise célèbre la mémoire liturgique du saint .

Faire la clarté nécessaire et encadrer la vision prophétique de Karol Wojtyla comme rapportée par un prêtre au-dessus de tout soupçon (Monseigneur Longhi a bénéficié de l'estime personnelle non seulement de Jean-Paul II, mais aussi de Benoît XVI, tant qu'il fut appelé en 97 au dicastère Vatican pour la Congrégation du Clergé), certaines références géographiques et temporelles sont nécessaires.

Entre 1985 et 1995, le jeune économiste Mauro Longhi (ordonné prêtre en 95) accompagna et accueillit le pape Wojtyla dans ses fières randonnées de ski en montagne. Régulièrement, quatre à cinq fois par an pendant dix ans, et il l'a fait dans ce qui est maintenant le lieu d'été du Séminaire international de la Prélature de l'Opus Dei, mais qui était alors une simple maison de campagne pour ceux qui dans le travail ont voulu se préparer pour la prêtrise et à l'enseignement de la théologie. Nous sommes dans la province de l'Aquila, environ à 800 mètres, en direction de la Piana delle Rocche, hameau d'Ocre. "Le Saint-Père est sorti de Rome avec beaucoup de confiance, accompagné d'une petite voiture de son secrétaire, Mgr Stanislaw Dziwisz et de quelques amis polonais, et au péage de l'autoroute - le seul endroit où l'on pouvait le reconnaître - faisait semblant de lire un journal devant le visage." Ainsi Mgr. Longhi, inaugura un interminable tas d'anecdotes subtiles (souvent accompagné –  d'un berger minutieux, qu'il est  d'explications théologiques opportunes).

Mais c'est certainement le Karol Wojtyla mystique, que l'évêque a diverti les auditeurs chanceux, montés à Bienno; Ce que très peu savent, le secret et le mystérieux, le grand protagoniste de l'un des plus longs pontificats de l'Église. C'est le pape que Mgr Longhi a rencontré la nuit dans la chapelle de montagne agenouillée pendant des heures sur les bancs de bois inconfortables devant le Tabernacle. Et c'est le pape qui, la nuit, habitait la maison des Abruzzes, a entendu, parfois même de façon animée, le dialogue entre le Seigneur et sa Mère bien-aimée, la Vierge Marie.

Pour enquêter sur le mystique Karol Wojtyla (ce qu'Antonio Socci a magistralement fait dans son livre bien documenté "Les Secrets de Karol Wojtyla", édité par Rizzoli en 2008), Mgr Longhi dit combien confié fut Andrzej Deskur, le Cardinal polonais, compagnon de séminaire de Jean-Paul II, secrétaire cubain de Cracovie. Deskur, pendant des années le Président de la Commission Pontificale pour les Communications sociales (1973-1984), peut certainement être considéré comme le plus grand ami de Wojtyla, qui, à l'appui de son pontificat, s'est offert en victime - en acceptant la volonté divine de l'accident vasculaire cérébral et la paralysie conséquente - dans ce profond mystère qu'est la "substitution du vicaire" (ce sera d'aller à l'hôpital pour l'ami souffrant qui le soir même de l'élection Jean Paul II fera sa première, incroyable et clandestine "évasion du Vatican).

C'est ce que dit l'évêque Longhi: "Il a le don de vision", m'a dit Andrzej Deskur. Je lui ai demandé ce que cela signifiait. "Il parle avec Dieu incarné, Jésus, il voit son visage et il voit aussi le visage de sa mère." Depuis quand? "Depuis sa première messe le 2 novembre 1946, lors de l'élévation de l'Ostie. Il était dans la crypte Saint Léonard de la cathédrale de Wawel à Cracovie, où il a célébré sa première offrande de messe au suffrage de l'âme de son père. Monseigneur Longhi ajoute que le secret révélé par le Cardinal Deskur - ces yeux de Dieu qui se tiennent sur Wojtyla chaque fois qu'il érige la coupe et l'hostie - peut paradoxalement être compris en lisant la dernière encyclique de Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia. A la conclusion 59, le pape polonais se souvenant du moment de sa première messe, finit par dévoiler le mystère qui l'a accompagné toute sa vie: "mes yeux se sont concentrés sur l'hostie et sur le calice, dans lesquels le temps et l'espace se sont en quelque sorte 'contractés' et dans lesquels le drame du Golgotha s'est à nouveau rendu présent avec force, dévoilant sa mystérieuse 'contemporanéité'."

Parmi les nombreux témoignages, cependant, l'épisode qui a le plus frappé le public de l'ermitage de Bienno, et qui s'inscrit dans le cadre de l'une des nombreuses promenades sur le Massif du Gran Sasso, est sans aucun doute ce qui a trait à l'islam et à l'Europe. Monseigneur Longhi anticipe les paroles du saint polonais - objectivement impressionnantes - d'un prologue très humain, parfois hilarant, composé de blagues, d'échanges de sandwichs et de reproches théâtraux sur la première publication de ce Catéchisme de l'Église catholique, fortement voulu par Wojtyla (ne pas attendre l'édition latine typique, en fait, infligera des erreurs que vous devrez réparer avec des corrections rigoureuses). A cette occasion, le Saint-Père et Monseigneur, évidemment plus rapides que les autres, ont séparé le groupe, dans lequel - comme toujours quand le Pape a quitté Rome - il y avait son secrétaire spécial, le plus fiable Stanislao Dziwisz, qu'en 2006 Benoît XVI créera cardinal et est maintenant archevêque émérite du diocèse de Cracovie. Le passage de Mgr. Longhi (avec ses approches de la terrible vision mystique du Pape) doit donc être complètement rapporté (la conférence est sur YouTube, à partir de la minute 48 vous pouvez voir le passage que nous vous rapportons).


Les deux se penchent sur un rocher, face à face, mangent un sandwich et attendent que le groupe arrive. Voici le récit textuel de Monseigneur: "Je l'avais regardé en pensant qu'il pourrait avoir besoin de quelque chose, mais il se rendit compte que je le regardais, il eu le frisson dans la main, c'était le début de la maladie de Parkinson. "Cher Mauro, c'est la vieillesse...", et j'ai immédiatement dit: "Non, Sainteté, elle est jeune!" Quand il a été contredit dans certaines conversations familiales, il est devenu bête. "Ce n'est pas vrai! Je dis que je suis vieux parce que je suis vieux!". De l'opinion de Monseigneur, c'est précisément l'écoulement du temps avec l'introduction de la maladie qui amène le Pape polonais à ressentir le besoin urgent de transmettre cette vision mystique. "Ici alors, Wojtyla change de ton et de voix, continue le Monseigneur, et prenant part à une de ses visions nocturnes, il me dit: 'Souviens-toi de ceux que tu rencontreras dans l'Église du troisième millénaire. Je vois l'Église affligée par une plaie mortelle. Plus profonde, plus douloureuse que celles de ce millénaire', se référant à celles du communisme et du totalitarisme nazis. 'Ça s'appelle l'Islam. Ils envahiront l'Europe. J'ai vu les hordes venir de l'Occident à l'Orient', et il fait une description des pays: du Maroc à la Libye en Egypte, et ainsi de suite à la partie orientale. Le Saint-Père ajoute: 'Envahissant l'Europe, l'Europe sera une cave de vieilles reliques, de crépuscules, de toiles d'araignées. Des souvenirs de famille. Vous, l'église du troisième millénaire, devrez contenir l'invasion. Mais pas avec des armes, les armes ne suffiront pas, avec votre foi vécue avec intégrité.' "

C'est le précieux témoignage de ceux qui, pendant des années, ont été en contact étroit avec le Saint-Père, et avec qui il a concélébré maintes fois. Il va sans dire que la confession du pape Wojtyla remonte à mars 1993, et il y a 24 ans, très différents étaient à la fois le cadre social et le nombre de la présence islamique en Europe. Ce n'est pas par hasard, sans doute, que dans l'Exhortation Apostolique de 2003, Ecclesia in Europa, Jean-Paul II a clairement parlé d'une relation avec l'Islam qui devait être "correcte", menée avec "prudence, des idées claires sur ses possibilités et ses limites", consciente de la "divergence notable entre la culture européenne, qui a de profondes racines chrétiennes, et la pensée musulmane" (n° 57). Bien qu'avec le langage d'un document magistral, par sa nature même, il a semblé que le Saint-Père a imploré l'établissement d'une connaissance "objective" de l'islam (No.57). Un paradigme et une sensibilité, donc, claire et sans équivoque, surtout si l'on considère un autre passage d'Ecclesia in Europa, dans lequel le pape Wojtyla après avoir stigmatisé "l'étonnement et le sentiment de frustration des chrétiens qui accueillent", pendant que dans de nombreux pays islamiques ils "se voient interdire tout exercice du culte chrétien" (n ° 57 parle des arrivées des flux migratoires, espérant même une "ferme répression des abus" (n ° 101). 

Nous devons prendre note que nous sommes confrontés à la lecture politiquement incorrecte du phénomène islamique par un pape canonisé par l'Eglise catholique; une première lecture "prophétique", puis magistrale (il n'est pas difficile d'imaginer que la jeune vision prophétique choquante ait influencé l'écriture d'Ecclesia in Europa). "L'Islam va nous envahir." Peut-être qu'il le fait déjà. Tandis qu'inexorablement, s'éteint la lumière sur l'Europe chrétienne, réduite à une cave pleine de vieilles reliques et de toiles d'araignées. "Karol le Grand" a parlé, encore aujourd'hui nous invite à résister à l'invasion avec la foi vécue dans son intégralité.

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19 novembre 2017 7 19 /11 /novembre /2017 06:28

Vous ne voulez pas du Christ, vous aurez des porcs ! La société déplore en ce moment l'augmentation des cas de harcèlements sexuels envers les femmes avec le hasgtag "balance ton porc". Or, en 1968, évoquant les "graves conséquences des méthodes de régulation artificielle de la natalité", Paul VI avait averti :

 

"Les hommes droits pourront encore mieux se convaincre du bien-fondé de la doctrine de l'Eglise en ce domaine, s'ils veulent bien réfléchir aux conséquences des méthodes de régulation artificielle de la natalité. Qu'ils considèrent d'abord quelle voie large et facile ils ouvriraient ainsi à l'infidélité conjugale et à l'abaissement général de la moralité. Il n'est pas besoin de beaucoup d'expérience pour connaître la faiblesse humaine et pour comprendre que les hommes - les jeunes, en particulier, si vulnérables sur ce point - ont besoin d'encouragement à être fidèles à la loi morale, et qu'il ne faut pas leur offrir quelque moyen facile pour en éluder l'observance. On peut craindre aussi que l'homme en s'habituant à l'usage des pratiques anticonceptionnelles, ne finisse par perdre le respect de la femme et, sans plus se soucier de l'équilibre physique et psychologique de celle-ci, n'en vienne à la considérer comme un simple instrument de jouissance égoïste, et non plus comme sa compagne respectée et aimée." (Paul VI, Humanae Vitae, # 17)

​​​​​​​

Dans cette encyclique, Paul VI prédisait 

  • 1. La contraception conduirait à l’infidélité conjugale.
  • 2. La pratique contraceptive conduirait à “un abaissement général de la moralité”.
  • 3. La contraception conduirait les hommes à cesser de respecter le femmes dans leur intégralité, et les amènerait à traiter les femmes comme “de simples instruments du plaisir égoïste” plutôt que comme des partenaires chéries.
  • 4. Et, finalement, l’acceptation généralisée de la contraception au sein des couples conduirait à l’imposition massive de la contraception par des gouvernements sans scrupule.

 

Au paragraphe 22, il voulait "rappeler l'attention des éducateurs et de tous ceux qui ont des tâches de responsabilité pour le bien commun de la société sur la nécessité de créer un climat favorable à l'éducation à la chasteté, c'est-à-dire au triomphe de la saine liberté sur la licence par le respect de l'ordre moral."

 

Au paragraphe précédent, il disait : "une pratique honnête de régulation de la natalité exige avant tout des époux qu'ils acquièrent et possèdent de solides convictions sur les vraies valeurs de la vie et de la famille et qu'ils tendent à acquérir une parfaite possession d'eux-mêmes. La maîtrise de l'instinct par la raison et la libre volonté impose sans nul doute une ascèse pour que les manifestations affectives de la vie conjugale soient dûment réglées, en particulier pour l'observance de la continence périodique. Mais cette discipline, propre à la pureté des époux, bien loin de nuire à l'amour conjugal, lui confère au contraire une plus haute valeur humaine. Elle exige un effort continuel, mais grâce à son influence bienfaisante, les conjoints développent intégralement leur personnalité, en s'enrichissant de valeurs spirituelles: elle apporte à la vie familiale des fruits de sérénité et de paix, et elle facilite la solution d'autres problèmes; elle favorise l'attention à l'autre conjoint, aide les époux à bannir l'égoïsme, ennemi du véritable amour, et approfondit leur sens de responsabilité."

 

Paul VI avertissait, de nouveau au paragraphe 22: "Tout ce qui, dans les moyens modernes de communication sociale, porte à l'excitation des sens, au dérèglement des mœurs, comme aussi toute forme de pornographie ou de spectacles licencieux, doit provoquer la franche et unanime réaction de toutes les personnes soucieuses du progrès de la civilisation et de la défense des biens suprêmes de l'esprit humain. Et c'est en vain qu'on chercherait à justifier ces dépravations par de prétendues exigences artistiques ou scientifiques, ou à tirer argument de la liberté laissée en ce domaine par les autorités publiques."

 

C'est donc en vain que les "féministes" réclament le respect de la femme si d'un autre côté elles promeuvent une société coupée des enseignements chrétiens. C'est tout le logiciel moderne de la porcherie créée par les progressistes depuis cinquante ans qui devra être nettoyé et revu à l'aune de la critique catholique si l'on se soucie réellement de la défense des droits des femmes.

Encore une fois, en ce domaine, l'Eglise est maîtresse en matière de morale conjugale, la gardienne authentique des droits de la femme et des valeurs humaines.

 

Lire : La femme au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime : l'exclusion des femmes ne date pas des "siècles obscurs" mais vient plus tard, de la modernité

 

Enfin, "aux gouvernants, qui sont les principaux responsables du bien commun, et qui peuvent tant pour la sauvegarde des valeurs morales", Paul VI leur disait au paragraphe 23 : "ne laissez pas se dégrader la moralité de vos peuples; n'acceptez pas que s'introduisent, par voie légale, dans cette cellule fondamentale de la société qu'est la famille, des pratiques contraires à la loi naturelle et divine !"

On imagine l'immense dégât causé par le "mariage homosexuel" imposé par voie légale ("loi Taubira") et les conséquences incalculables en terme de violences dans la société que ce genre de pratiques contraires à la loi naturelle et divine engendrera.

Les prophéties d'Humanae Vitae de Paul VI se sont réalisées

Les prédictions faites par le Pape Paul VI dans l'encyclique Humanae Vitae se sont réalisées selon le cardinal de New York Timothy Dolan, ainsi que le rapporte lifesitenews.com.

 

Lors d'une réunion des évêques américains, Dolan a parlé d'une "mentalité contraceptive généralisée" conduisant à l'infidélité conjugale et à un abaissement général des normes morales : les personnes sont utilisées pour la satisfaction d'autrui et abandonnées lorsqu'elles ne procurent plus de plaisir.

 

Il lie la contraception à la violence conjugale, à la traite des êtres humains, à la pornographie, au harcèlement sexuel, aux agressions, aux abus et à l'avilissement général des femmes.

 

Gloria.tv

L'article en anglais publié sur LifeSiteNews le 16 novembre : "Cardinal Dolan: Humanae Vitae’s warnings about contraception coming true ‘in so many ways’ "

Les prophéties d'Humanae Vitae de Paul VI se sont réalisées

(Traduction partielle)

 

Les avertissements d'Humanae Vitae sur la contraception se réalisent de tant de manières

 

Les prédictions du Bienheureux Pape Paul VI sur la propagation de la contraception se sont réalisées, a déclaré le cardinal Timothy Dolan à ses confrères américains lors de leur rencontre cette semaine.

 

Dolan, le président du Comité des évêques sur les activités pro-vie, a fait le point sur les efforts pro-vie des évêques. Une partie de cette mise à jour a souligné le 50e anniversaire de Humanae Vitae, l'encyclique du pape Paul VI confirmant l'opposition de l'Église à la contraception artificielle.

 

"En 1968, le Bienheureux Pape Paul VI nous a prophétiquement rappelé le noble dessein original de Dieu pour l'amour conjugal des époux", a déclaré Dolan. "Pour ceux qui étaient disposés à accepter la sagesse et la vision de Humanae Vitae , aussi difficile que cela puisse être, ils ont trouvé la beauté et la liberté dans l'enseignement de l'Église."

 

"Nous aimerions utiliser l'occasion du 50ème anniversaire pour relever la vérité, la beauté et la liberté" qui viennent du suivi des enseignements de l'Eglise sur la sexualité humaine, a-t-il dit.

 

" Humanae Vitae , bien sûr, a donné une vision prophétique et positive de l'amour et de la vie", a expliqué Dolan. "Mais il a également donné un avertissement sobre de l'endroit où nous allions si nous choisissions un chemin différent."

 

Il ne fait aucun doute que la prédiction du pape défunt selon laquelle "une mentalité contraceptive étendue conduirait à une 'infidélité conjugale et à un abaissement général des normes morales'" est devenue réalité, a déclaré Dolan.

 

Paul VI "a averti que 'un homme qui s'habitue à l'utilisation de méthodes contraceptives peut oublier la révérence due à sa partenaire, une femme, et en négligeant son équilibre physique et émotionnel, la réduire à n'être plus qu'un simple instrument pour la satisfaction de ses désirs'", a-t-il continué. "Garçon, à bien des égards aujourd'hui, nous voyons des personnes utilisées pour la satisfaction des autres et abandonnées lorsqu'elles ne procurent plus de plaisir ou deviennent gênantes."

 

Avec l'influence de la contraception, "la violence domestique, la traite des êtres humains, la pornographie, le harcèlement sexuel, les agressions, les abus et l'avilissement général des femmes" sont devenus monnaie courante.

 

"Prédisant, malheureusement avec précision, les mandats de contraception imposés par le gouvernement, a averti le Bienheureux Paul, 'si [le gouvernement] considère cela comme nécessaire, ils peuvent l'imposer même à tout le monde", a poursuivi Dolan. "De nouveau à droite!"

 

Le cardinal a noté la "colonisation idéologique" de la contraception que les pays occidentaux imposent aux pays moins développés et le mandat de contraception du gouvernement américain comme exemples.

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19 novembre 2017 7 19 /11 /novembre /2017 05:14

Source: The Catholic Worl Report

18 Novembre 2017

Carl E. Olson

We must fear God from love, not love God from fear

 

Sur les lectures du dimanche 19 novembre 2017

Note du Blog Christ-Roi. Dans cette traduction, j'ai ajouté dans le texte des liens vers les sources bibliques de l'"Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones".

Nous devons craindre Dieu par amour, non aimer Dieu par la peur

Lectures

Prov 31: 10-13, 19-20, 30-31

Ps 128: 1-2, 3, 4-5

1 Th 5, 1-6

Matt 25: 14-30

 

L'évêque français Jean Pierre Camus (1584-1652) était un disciple de saint François de Sales et l'auteur de L'Esprit de Saint François de Sales. Dans ce travail, il a enregistré les paroles suivantes du grand évêque, confesseur et docteur: "La méditation sur les quatre choses dernières (mort, jugement, paradis, enfer. NdCR.) vous sera utile pourvu que vous finissiez toujours par un acte de confiance en Dieu. Ne représentez jamais à vous-même la Mort ou l'Enfer d'un côté, à moins que la Croix ne soit de l'autre côté; de sorte que lorsque vos craintes ont été excitées de l'un vous puissiez avec confiance demander de l'aide de l'autre.

Camus a ensuite enregistré cette observation frappante de St. Francis de Sales: "Le point sur lequel il a insisté principalement était que nous devons craindre Dieu par amour, pas aimer Dieu par la peur."

Les références à la "crainte de Dieu" se produisent plusieurs fois dans l'Écriture. Il s'agit d'une phrase facilement incomprise, car craindre quelque chose ou quelqu'un nous rappelle l'envie de fuir ou d'éviter quoi que ce soit ou quiconque cause notre peur. Pourtant, cette crainte du Seigneur est étroitement liée dans la Bible à un amour vrai et durable du Seigneur. Un texte fondamental est Deutéronome 6, dans lequel il est dit six fois aux Hébreux de "craindre le Seigneur votre Dieu" (Dt 6: 2, 13, 24), mais sont également commandés d'aimer le seul vrai Dieu: "... et vous devrez aimer le Seigneur, votre Dieu, de tout votre cœur, de toute votre âme et de toute votre force" (Dt 6, 5).

 

Cette crainte amoureuse de Dieu est aussi intimement liée à la sagesse: "La crainte du Seigneur est le commencement de la connaissance" (Proverbes 1: 7) et la vraie vie: "La crainte du Seigneur est source de vie" (Prov 14:27; Cf. Prov 19:23). Les exemples abondent, mais cela suffit pour fournir un contexte à la première lecture, dans laquelle la femme digne est louée pour beaucoup de choses, qui sont toutes enracinées dans sa crainte du Seigneur (Prov 31:30). Comme l'expliquent les notes de la Nouvelle Bible Américaine, cette crainte est "d'abord une disposition plutôt que l'émotion de la peur; la crainte révérencielle et le respect envers Dieu, associés à l'obéissance à la volonté de Dieu."

C'est pourquoi le prophète Isaïe a énuméré la crainte du Seigneur comme l'un des sept dons de l'Esprit de Dieu (Es 11: 2-3, CCC, 1831). Cette crainte est, paradoxalement, une conscience vibrante de qui nous sommes aux yeux d'un Dieu aimant; C'est aussi une reconnaissance des devoirs qui viennent avec le don de la miséricorde et la grâce de Dieu. Cela signifie que ceux qui ont une crainte correcte de Dieu sont spirituellement éveillés et conscients, préparés pour le jour du Seigneur que Saint Paul a écrit sur les chrétiens à Thessalonique. Ceux qui sont remplis du Saint-Esprit sont des "enfants de la lumière" et des "enfants du jour" qui ne dorment pas comme les autres, c'est-à-dire qui sont spirituellement vigilants et alertes.

L'Évangile d'aujourd'hui fait mention de la peur, mais c'est une crainte différente. La parabole des talents est d'environ trois serviteurs confiés par leur maître sortant avec des montants d'argent différents. Chaque somme est assez grande; il est probable qu'un "talent" équivaudrait à vingt ans de salaire. Les deux premiers serviteurs ont utilisé leurs talents (oui, c'est pourquoi le terme "talent"  fait référence aux capacités ou aux dons) pour produire un profit. Mais le troisième est allé et enterré son seul talent dans le sol. Pourquoi? Quand cela lui a été demandé par son maître en colère, il a expliqué qu'il a agi "par peur".

La réaction fâcheuse du maître est choquante et nous sommes tentés de penser qu'il réagit de manière excessive. Mais nous voyons ici la différence entre une crainte Sainte et vertueuse, et une crainte douteuse et sans foi. Les premiers agissent par amour pour Dieu et sont sans peur pour l'amour du Royaume; ce dernier est paralysé et sans foi, manquant d'amour. Nous devons, comme un grand Saint l'a enseigné, craindre Dieu par amour.

 

 

(Cette colonne "Explication du mot" est parue dans l'édition du journal Our Sunday Visitor, du 13 novembre 2011)

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14 novembre 2017 2 14 /11 /novembre /2017 18:04

Un an après la publication des dubia le cardinal Raymond Burke présente un dernier plaidoyer au Saint-Père afin de clarté, disant que la situation "grave" s'aggrave continuellement et qu'il est "urgent" que le Pape "confirme ses frères dans la foi avec une expression claire de l'enseignement concernant à la fois la morale chrétienne et le sens de la pratique sacramentelle de l'Église".

Destiné à clarifier les passages controversés du chapitre 8 de l'exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia, les dubia par cinq questions - une pratique ancienne et coutumière visant à clarifier les domaines de la doctrine - cherchaient à déterminer, entre autres, si l'enseignement de l'Église autorisait les divorcés "remariés", engagés dans des relations sexuelles, à recevoir les sacrements.

Depuis qu'Amoris Laetitia a été publié en avril 2016, certaines conférences épiscopales, s'appuyant sur l'exhortation, ont déclaré que certains divorcés civilement remariés pouvaint désormais recevoir les sacrements en fonction de leur situation personnelle, tandis que d'autres évêques se fondent sur l'enseignement pérenne de l'Église, disent qu'ils ne peuvent pas.

Dans un entretien du 14 novembre au National Catholic register, le cardinal américain a expliqué qu'"un processus qui est subversif des parties essentielles de la Tradition a été mis en mouvement. En ce qui concerne la morale chrétienne, certains prétendent que les normes morales absolues doivent être relativisées et qu'une conscience subjective autoréférentielle doive recevoir une primauté - en fin de compte équivoque - en ce qui concerne la morale. Ce qui est en jeu, par conséquent, n'est en aucun cas quelque chose de secondaire au kérygme ou message fondamental de l'Evangile. Nous parlons de savoir si oui ou non la rencontre d'une personne avec le Christ peut, par la grâce de Dieu, donner forme au chemin de la vie chrétienne afin qu'elle puisse être en harmonie avec la conception sage du créateur. Pour comprendre l'ampleur de ces changements proposés, il suffit de penser à ce qui se passerait si ce raisonnement devait s'appliquer à d'autres cas, comme celui d'un médecin pratiquant un avortement, d'un homme politique appartenant à un cercle de corruption, d'une personne souffrante décidant de faire une demande d'aide au suicide..."

A la question "Certains ont dit que l'effet le plus pernicieux de tout cela est une attaque contre les sacrements ainsi que l'enseignement moral de l'Église. Comment peut-il en être ainsi?", voici sa réponse :

"Au-delà du débat moral, le sens de la pratique sacramentelle ecclésiale s'érode de plus en plus dans l'Église, notamment en ce qui concerne les sacrements de la pénitence et de l'Eucharistie. Le critère décisif pour l'admission aux sacrements a toujours été la cohérence du mode de vie d'une personne avec les enseignements de Jésus. Si au contraire le critère décisif devait devenir l'absence de culpabilité subjective d'une personne - comme l'ont suggéré certains interprètes d'Amoris Laetitia - cela ne changerait-il pas la nature même des sacrements? En fait, les sacrements ne sont pas des rencontres privées avec Dieu, ni des moyens d'intégration sociale dans une communauté. Ce sont plutôt des signes visibles et efficaces de notre incorporation au Christ et à son Église, par lesquels l'Église professe et active publiquement sa foi. Ainsi, en transformant la culpabilité subjective ou le manque de culpabilité d'une personne en critère décisif de l'admission aux sacrements, on mettrait en danger la regula fidei, la règle de la foi, que les sacrements proclament et actionnent non seulement par des mots, mais aussi par des gestes visibles."

Le Cardinal conclut par cette grave question :

"Comment l'Église pourrait-elle continuer à être le sacrement universel du salut si la signification des sacrements devait être vidée de son contenu?"

Le cardinal Burke s'exprime sur les Dubia un an après leur publication

Les passages les plus importants se trouvent en fin d'article :

Le cardinal Burke s'exprime sur les Dubia un an après leur publication
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13 novembre 2017 1 13 /11 /novembre /2017 00:00

http://diocese.cayenne.free.fr/media/kamenpaveljosaphat.jpgBienheureux Eugène Bossilkov, Kamen (Petâr) Vitcev,Pavel Djidjov, Josaphat (Rober Matej) Chichkov, prêtres bulgares martyrs du régime communiste († 1952). 

 

 

MARTYRS DE NOTRE TEMPS : Quatre saints Bulgares, victimes d’un atroce procès "lavage de cerveau" stalinien.

 


Les quatre hommes de Dieu sont fusillés dans la nuit du 11 au 12 novembre 1952, à 23h30, à bout portant, en présence du substitut du procureur, du directeur et du médecin de la prison dans une cour de la prison centrale de Sofia. On ne retrouvera qu’en 1994 le procès verbal de leur exécution, mais elle n’est pas rendue publique. Elle sera confirmée à Paul VI en 1973 par le président bulgare. Leurs corps sont jetés dans une fosse commune et toutes les mesures sont prises pour dissimuler l’endroit de leur sépulture, comme s’il fallait effacer à tout jamais le souvenir de ces quatre prêtres, victimes de l’un des derniers et plus cruels procès staliniens. Procès téléguidé par Moscou, truqué de bout en bout, procès simulacre avec tout l’arsenal de preuves préfabriquées, des aveux extorqués et des crimes imaginaires. Procès immonde.

 

Eugène Bossilkov. Né le 16 novembre 1900 à Belene, en Bulgarie du Nord. A 11 ans il entre au séminaire des Passionnistes. Ordonné prêtre en 1926, il est nommé ensuite curé d’une grosse paroisse de la plaine du Danube. Animé d’un souci œcuménique constant, il est estimé des Orthodoxes. Pendant la guerre il sauve de nombreux juifs.

Nommé évêque de Nicopoli en 1947, alors que le pouvoir communiste s’est installé et que les biens de l’Eglise sont confisqués depuis 1944, les missionnaires expulsés et les chrétiens persécutés. Il protège sa petite communauté de catholiques (50.000 sur 8 millions). Les écoles et hôpitaux sont confisqués. Il est arrêté le 16 juillet 1952 avec d’autres et incarcéré à Sofia. Quarante sont accusés en septembre, dont l’évêque, 27 prêtres et 10 religieuses assomptionnistes.

Le dossier préparé pour la béatification est terrible. Il révèle la sophistication des moyens policiers mis en œuvre par l’un des plus sinistres régimes de l’après-guerre et démontre comment la milice bulgare, en moins de dix semaines, à force d’interrogatoires, de jours sans pain et de nuits sans sommeil, à réussi "à dissocier complètement la personnalité psychologique de presque tous les accusés et à leur inculquer des réflexes primaires" (note au Quai d’Orsay du représentant français à Sofia).

Un procès typiquement stalinien avec preuves préfabriquées, aveux extorqués par sévices et tortures, campagnes de presse etc.

Le procès s’ouvre le 29 septembre. Le ministre de l’intérieur fustige "ces ennemis du progrès qui ont accueilli les directives jésuites de l’obscurantisme du Vatican, fomentateurs professionnels de guerre, ennemis jurés de la paix, de la démocratie et du socialisme.

Le journal Varnenski Novini qualifie le pape Pie XII de "vaticanesque mercenaire de Wall Street", de "chacal moribond", qui a substitué "à la théologie l’anathème, à la foi religieuse le business, à la croix la bombe atomique, à la miséricorde la soif de sang !".

Les pièces à conviction ? Des courriers envoyés à leurs supérieurs religieux en France où à Rome, par le canal des ambassades, deviennent des rapports d’espionnage.

Les ressources acheminées de l’étranger après la nationalisation des biens des congrégations sont considérés comme du "trafic de devises", les produits pharmaceutiques et alimentaires, considérés comme du matériel pour les "maquis" contre-révolutionnaires.

Au Musée du collège Saint-Augustin, un "arsenal de guerre" a été découvert : deux fusils-mitrailleurs (ramassés sur le champ de bataille de 1941), des cartouches, des grenades et un masque à gaz. On a "trouvé" au séminaire une ronéo pour imprimer des tracts, un vieux poste de radio qualifié "des postes émetteurs américains."

On découvre aussi une maîtresse à Kamen Vitchev, supérieur des Assomptionnistes, chef du complot. Un à un, les accusés déclinent leur identité, confirment leurs dépositions, faites lors de l’instruction, passent des aveux complets. Ils se reconnaissent coupables de crimes contre l’Etat, éclatent en sanglots, se rétractent, puis sortent pour revenir aussitôt et de nouveau s’accuser.

Cinquante ans après, les religieux rescapés du camp de Belene décrivent les techniques de fabrication de coupables : humiliations, tortures, insomnies, privation d’hygiène et de nourriture, chantage (l’aveu et le repentir contre le répit), violences morales "pour faire avouer ce que les policiers voulaient contre le pape et leurs professeurs en Occident" (Sœur Gabriella Bossilkova).

Aujourd’hui curé de Bourgas, le Père Koupen Gueorguiev témoigne : "Il était interdit de s’appuyer contre le mur, de fermer les yeux, de s’allonger sur le lit. Ou marcher ou rester assis. Dès qu’on fermait les yeux, la sentinelle était sur vous… Le soir, à dix heures, elle passe et tu entends crier : au lit, au lit ! Tu attends ce moment avec impatience pour dormir… Quinze ou trente minutes plus tard, on frappe à la porte. Et tu entends le bruit des clefs : ‘lève-toi, lève-toi… On t’emmène à la cellule où l’officier de service t’attend pour l’interrogatoire. Il sais que tu as faim. Il a du saucisson. Lui mange ou fait semblant de manger. Il joue avec un pistolet. Soudain, tu entends dans une cellule voisine des hurlements infernaux. L’officier t’observe : ‘tu vois ce qui t’attends si tu ne parles pas. Parle ! Parle ! Je peux attendre un jour, une semaine, un mois, un an… Si tu ne parles pas, tu vas rester ici’."

Après le procès de Sofia, le journal hollandais De Maasbode écrira : "Ces nouveaux martyrs ont été abattus dans les laboratoires hygiéniques de leurs bourreaux psychiques, torturés physiquement et rendus spirituellement inaptes. La résistance d’un paysan, devenu haut dignitaire ecclésiastique, c’est effilochée. On a aboli son psychisme."

Le procès dure jusqu’au 3 octobre 1952. Vingt-cinq avocats commis d’office plaident les circonstances atténuantes, l’éducation anticommuniste reçue par les accusés dans les séminaires, leur âge, les aveux complets, leur repentir, et prient le tribunal de prononcer des peines "sévères, justes, à caractère rééducatif."

Le 3 octobre 1952, donc, le verdict de mort est prononcé :

la Cour suprême de la République Populaire de Bulgarie "reconnaît les accusés Kamen Vitchev, Pavel Djidjov, Josaphat Chichkov et Eugène Bossilkov coupables d’avoir organisé et dirigé, après le 9 septembre 1944 et jusqu’à l’été 1952, une organisation clandestine, une agence des services de renseignements secrets du pape et des impérialistes, dont l’objectif est de renverser et miner le pouvoir démocratique du peuple par un coup d’Etat, des actes terroristes, des crimes dangereux et une intervention étrangère. La cour les condamne à mort par fusillade en confisquant tous leurs biens au profit de l’Etat."

33 autres prêtres, religieuses et laïcs catholiques sont condamnés à de lourdes peines de détention.

Mgr Bossilkov est condamné à mort avec les trois autres assomptionnistes. Il écrit : "J’ai le courage de vivre, j’espère en avoir autant pour subir le pire en demeurant fidèle au Christ, au pape et à l’Eglise... Je sens que le Seigneur m’a donné la grâce, et j’accepte la mort".

Au cours de son dernier entretien avec sa nièce, en prison, il lui demande de dire à tous qu’il était resté fidèle "à l’Eglise et au pape".

Le Bx Bossilkov est le premier bienheureux bulgare catholique. Béatifié par Jean-Paul II le 15 mars 1998 à Rome. Fête le 13 novembre.

 

 

Kamen (Petâr) Vitcev. Né le 23 mai 1893 à Strem, diocèse de Thrace (département de Bourgas), dans une famille orthodoxe bulgare. On lui donna au baptême le nom de Pierre. A 10 ans il commence ses études dans un petit séminaire passionniste à Kara-Agatch, Adrianopoli, jusqu’en 1907. Il va alors à Phanaraki (banlieue d’Istamboul), jusqu’en 1909.

Le 8 septembre 1910, il commence son noviciat avec les Augustins de l’Assomption (Assomptionnistes) à Gemp et reçoit le nom de Kamen. Il fait sa profession solennelle en 1913 à Limperzberg. Il commence ses études ecclésiastiques la même année et devient professeur au Collège de St Augustin à Plovdiv et puis au petit séminaire de Koum Kapou à Istanbul.

En 1920 il retourne à Louvain pour compléter ses études et devient professeur de théologie à Kadiköy où il enseigne jusqu’en 1925. Il est ordonné prêtre dans le rite oriental le 22 décembre 1921 à Kadiköy (une banlieue d’Istanbul).

Après des études en France et à Louvain, en Belgique. Il exerce des responsabilités dans le Collège St Augustin de Plovdiv où il est professeur de Philosophie. En 1927 il va à Rome et à Strasbourg pour continuer ses études et obtenir en 1929 un doctorat en théologie. En 1930 il retourne au Collège St Augustin de Plovdiv, en Bulgarie, où il est choisit comme recteur, doyen des études et professeur de philosophie jusqu’à ce que les communistes ferment le collège le 2 août 1948. Le Père Kamen avait une nature "apparemment" sévère, et il gouvernait avec autorité. Ses étudiants, cependant, avaient un profond respect pour lui.

Il fit beaucoup pour l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, et accepta dans son école des croyants sans distinction : Orthodoxes, Catholiques, Arméniens, Juifs et Musulmans vivaient ensemble en parfaite harmonie. On lui demandait souvent de donner des leçons sur les problèmes de vie sociale ou des jeunes. Il écrivit des articles pour la revue Istina et pour la « Revue des Etudes Byzantines » Il publia aussi de nombreux articles pour des revues scientifiques et des magazines, utilisant différents noms de plume. Il devient alors supérieur de séminaire. En 1949, après l’expulsion des religieux étrangers, sa congrégation fait de lui le vicaire provincial de la Mission d’Orient. Il y avait 20 assomptionnistes bulgares. Ils s’occupaient de 5 paroisses de rite oriental et de 4 paroisses de rite latin.

Dans une lettre à son supérieur général, le Père Kamen prophétisait son terrible destin : 'le rideau de fer devient de plus en plus épais, sans aucun doute ils sont en train de préparer des dossiers sur les prêtres catholiques". Son ascendant sur les jeunes et les intellectuels croyants lui vaut d’être l’un des hommes à abattre. Le 4 juillet 1952, à 4 heures du matin, huit hommes de la police secrète font irruption au séminaire de Plovdiv, fouillent les lieux et arrêtent le supérieur. il est accusé d'être le meneur du complot catholique contre la sécurité de l’Etat. On n’entendit plus rien sur lui jusqu’à ce que le 20 septembre les journaux publient une accusation contre une liste de 40 personnes condamnés comme "espions du Vatican, de la France, des conspirateurs, qui cherchent à fomenter une guerre impérialiste contre l’Union Soviétique, la Bulgarie et les républiques populaires." Le Père Kamen était désigné comme l’organisateur de la conspiration. Au procès, les dernières paroles des accusés donnent la mesure de la manipulation psychique et physique qu’ils ont subie : ainsi le père Kamen Vitchev : 'Je tiens à souligner, Messieurs les juges du peuple, l’attitude humaine et noble du chef de l’instruction… Grâce à lui, j’ai pu voir les pages sombres de mon attitude hostile à l’égard du pouvoir populaire, de mes actes espionnage… Il est vrai qu’on m’avait confié l’organisation et la direction de l’activité catholique d’espionnage des Pères Assomptionnistes en Bulgarie.'

Fusillé dans la nuit du 11-12 novembre 1952 à Sofia avec le Bx Eugène Bossilkov.

Le procès de béatification a été retardé pour ne pas mettre en danger les membres de sa congrégation. Béatifié par Jean-Paul II avec ses deux compagnons, à Plovdiv, le 26 mai 2002, fête de la Très Sainte Trinité.

 


Pavel (Joseph) Djidjov. Né le 19 juillet 1919 à Plovdiv, en Bulgarie, de parents catholiques de rite latin. Son nom de baptême est Joseph. Il va au collège Saint-André des Assomptionnistes de 1926 à 1930.

De 1931 à 1938, il continue ses études au collège Saint Augustin de Plovdiv.

Le 2 octobre 1938, il entre au noviciat Assomptionniste de Nozeroy, dans le Jura français. Il prend le nom de Pavel. Le 8 Septembre 1942 il prononce ses voeux solennels. C’est un jeune homme ouvert, athlète, pratique et avec un grand sens de l’humour. Il dédie le meilleur de son temps à l’éducation des jeunes. Après ses vœux, il doit retourner en Bulgarie pour cause de maladie. Et il y demeure, faisant sa théologie hors salle de classe. Il est ordonné prêtre de rite latin le 26 janvier 1945 dans la cathédrale de Plovdiv. Il est transféré à Varna, sur la Mer Noire, où il enseigne et continue ses études de cadre d’entreprise et de sciences sociales. Il devient économe du Collège Saint Augustin quand le Père Kamen est recteur, et y demeure jusqu’à la fermeture du collège en 1948. A Varna, il est actif parmi les étudiants et ne cache pas ses sentiments anti-communistes. Pour cette raison, il est étroitement surveillé par les agents des services secrets. En 1949, il devient économe et procureur des Assomptionnistes bulgares. Il montre un véritable courage pour défendre les droits de sa congrégation et de l’Eglise. A ce moment, les Assomptionnistes n’ont pas d’argent. Leurs collègues Assomptionnistes français essaient d’envoyer de l’argent par l’ambassadeur de France. Un mois avant son arrestation, le Père Pavel commente l’arrestation et la condamnation de plusieurs prêtres en ces termes : “Que la volonté de Dieu soit faite. Nous attendons notre tour.

Lorsqu’il est arrêté avec d’autres religieux, le 4 juillet 1952, il est emmené avec le Père Kamen. Son nom se trouve sur une liste de 40 personnes accusées d’espionnage contre la république du Peuple.

Le dernier épisode connu de sa vie, enchaîné dans sa cellule, nous vient d’un autre détenu, Gorazd Kourtev, également prêtre. En lavant le carreau du couloir des futurs suppliciés, il reconnaît la faible voix du père Pavel Djidjov, 33 ans, demandant l’absolution de ses péchés : "Tout en faisant semblant de laver le corridor, répond Kourtev, j’ai dit : ‘absolution, absolution !’ Il a récité l’acte de contrition. Ce fut l’unique rencontre : lui dans la cellule des condamnés, moi dehors, avec ma serpillière, en train de lui donner l’absolution sacramentelle."

Au cours du procès, les dernières paroles des accusés donnent la mesure de la manipulation dont ils sont l’objet : Ainsi, le Père Pavel Djidjov déclare:

"j’avoue avoir commis des actes illégaux, trahi ma patrie en me livrant à des activités espionnage. Mon éducation, mes convictions m’avaient entraîné dans le camp des ennemis des communistes et de la classe ouvrière… Camarade procureur, les juges qui ont mené mon instruction étaient touchants par leur attitude à mon égard. Cette façon de nous traiter a fait naître en moi la conviction que ce n’est pas en rejetant la faute sur les autres, mais en vous révélant mon vrai visage d’ennemi, un ennemi égaré, mais quand même un ennemi, que je pourrai gagner votre confiance et votre indulgence. "

Le jour de la sentence, le Père Emile Gabel, rédacteur en chef de La Croix, écrivait:

"Jamais je n’avais compris comme à l’annonce du verdict de Sofia la situation exacte de ces témoins de la foi – la cruauté du bourreau allant jusqu’à leur enlever, s’il se pouvait, cette assurance et cette fierté et cette joie ‘d’être estimés dignes de souffrir pour le Christ’. Car, parmi eux, se trouvaient non seulement des frères, mais aussi un fils : le père Pavel Djidjov fut en effet mon élève en théologie aux années 1940-1943.

(…) Je ne pensais pas alors qu’un jour, de cette classe de 110 étudiants, se trouveraient de futurs témoins de la foi. Parmi ces étudiants, il y en avait une quinzaine des pays balkaniques, de divers rites : latin, slave, roumain. Ils se préparaient dans l’espérance à travailler à la grande cause de l’unité de l’Eglise.

(…) La lecture du martyrologe nous a familiarisés avec des noms : Néron, Dèce, Dioclétien ; Nicomédie, Antioche, Carthage. On y parlait de gril, de plomb fondu, de glaive. D’autres noms dans le nouveau martyrologe et pourtant la même fidélité. Le martyrologe n’est poins terminé. Car il est du mystère de l’Eglise qu’il ne le soit jamais. Le P. Pavel Djidjov, qui fut un peu mon fils, sera-t-il mentionné dans ces lignes que nous lirons peut-être un jour : ‘Aux Ides de novembre, l’an du Seigneur 1952, à Sofia, capitale de la république non démocratique populaire de la Bulgarie, furent fusillés en haine de la foi et pour leur fidélité à l’Eglise catholique, après un simulacre de procès, un évêque et trois prêtres. Dans le même pays en d’autres endroits, d’innombrables frères dont les noms sont inconnus furent jusqu’au sang fidèles à leur foi’."

 

le Père Pavel fut fusillé dans la nuit du 11-12 novembre 1952 à Sofia. Le procès de béatification a été retardé pour ne pas mettre en danger les membres de sa congrégation. Béatifié par Jean-Paul II avec ses deux compagnons, à Plovdiv, le 26 mai 2002, fête de la Très Sainte Trinité.

 

 

Josaphat Chichkov naît le 9 février 1884, à Plovdiv, en Bulgarie. Il reçoit le nom de Robert à son baptême. Il appartient à une grande famille de catholiques fervents de rite latin. Il fait ses études à l’école-séminaire assomptionniste de Kara-Agatch entre 1893 et 1899. le 29 avril 1900 il commence son noviciat et reçoit le nom de Josaphat.

En 1901 il devient professeur à Kara-Agatch et en 1902 à Varna, où il dirige l’orchestre musical du collège. Il écrit des articles pour des magazines bulgares. En 1904 ses supérieurs l’envoyèrent à Louvain, en Belgique. Il achève ses études de philosophie et de théologie en 1909.

Le 11 juillet 1909, à Malines, il est ordonné prêtre du rite latin.

De retour en Bulgarie, il enseigne au Collège Saint Augustin, à Plovdiv, puis au Collège Saint Michel à Varna.

Il est également supérieur du Séminaire St Cyrille et Méthode à Yambol, curé de la paroisse latine de Yambol et aumônier des Sœurs Oblates de l’Assomption.

Puis il retourne à Varna et y demeure jusqu’à être arrêté en décembre 1951 par la milice communiste.

Josaphat un homme rempli d’énergie, un homme de grande érudition qui cite les exégètes catholiques et protestants les plus en vue de son époque, fin musicien, grand prédicateur et bon éducateur avec un grand sens de l’humour. Il a l’une des premières machines à écrire avec les caractères cyrilliques, un électrophone et un projecteur de cinéma. Il agrandit le séminaire pour recevoir 30 séminaristes de chaque rite, latin et byzantin-slavon. Il célèbre la liturgie une semaine en latin et une semaine en slavon.

De manière à s’en tirer économiquement, il organise des campagnes de collectes et gagne de l’argent en enseignant le français à des professeurs, des fonctionnaires et des officiers de l’armée régulière. A Varna, il commence le « Cercle franco-bulgare St Michel », qui a plus de 150 membres, la plupart étudiant des Hautes Etudes d’entreprise. La ville est en effet au bord de la mer Noire. Il est souvent l’hôte de Mgr Roncalli qui aimait venir au séminaire pour prendre un peu de repos. En 1949 il devient curé de la paroisse latine française. Il travaille dur dans la paroisse tout en écrivant des articles qui sont publiés dans un magazine pour les chrétiens bulgares : Poklonnik (le Pèlerin). Les prêtres introduisent la dévotion au Sacré Coeur dans les familles.

 

Josaphat est arrêté en décembre 1951 et l’on n’a aucune nouvelle de sa situation pendant un an. Le 16 septembre 1952 son nom est sur la liste des 40 personnes accusées de trahison. Sa vie peut se résumer en une phrase courte, trouvée dans une de ses lettres écrite en 1930 :

 

"Nous cherchons à faire aussi bien que nous le pouvons pour nous sanctifier nous-mêmes sans faire semblant."

 

Le Père Josaphat est fusillé dans la nuit du 11-12 novembre 1952 à Sofia.

Le procès de béatification a été retardé pour ne pas mettre en danger les membres de sa congrégation. Béatifié par Jean-Paul II avec ses deux compagnons, à Plovdiv, le 26 mai 2002, fête de la Très Sainte Trinité. (2)

 

 

Sources: 1, 2

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12 novembre 2017 7 12 /11 /novembre /2017 18:19

Note du blog Christ-Roi. L'article suivant, écrit par Mgr Michel Schooyans, décrit les problèmes actuels dans l'Eglise, développés notamment lors du "Synode sur la famille" ("la question des divorcés remariés, des modèles pour la famille, le rôle des femmes, le contrôle des naissances, le substitut la maternité, l'homosexualité et l'euthanasie"). L'auteur décrit une situation comme une nouvelle confrontation entre d'un côté, les casuistes ou "néo-casuistes" (rapport aux Jésuites du XVIIIe siècle) et les défenseurs rigoureux de la vérité, de l'autre côté.

Les traductions en français des sources scripturaires citées dans l'article sont celles de l'Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones.

Source: OnePeterFive

Mgr Michel Schooyans    November 9, 2017 31 Comments

From Casuistry to ‘Mercy’: Toward a New Art of Pleasing?

Image: Antonio Escobar y Mendoza, un casuiste éminent du 17ème siècle.

Image: Antonio Escobar y Mendoza, un casuiste éminent du 17ème siècle.

On pourrait penser que la casuistique est morte et enterrée, que les controverses du 17ème siècle devraient être terminées une fois pour toutes.

Rarement aucun de nos contemporains ne lit encore les Lettres Provinciales et les auteurs que Pascal (1623-1662) y attaque. Ces auteurs sont des casuistes, c'est-à-dire des moralistes qui cherchent à résoudre des questions de conscience sans succomber au rigorisme. En relisant les fameuses Lettres , nous avons été frappés par la similitude entre un document controversé écrit au 17ème siècle et les positions défendues aujourd'hui par des pasteurs et des théologiens aspirant à effectuer des changements radicaux dans l'enseignement et la doctrine pastorale de l'Eglise.

Le récent Synode sur la famille (octobre 2014-octobre 2015) a révélé une pugnacité réformatrice dont les Lettres Provinciales nous donnent une meilleure compréhension aujourd'hui. Par conséquent, Pascal vient à être connu dans une lumière inattendue.

Le trésor de l'Église

Le Synode sur la famille a révélé un malaise profond dans l'Église - une crise de croissance sans doute, mais aussi des débats récurrents sur la question des divorcés remariés, des modèles pour la famille, le rôle des femmes, le contrôle des naissances, le substitut la maternité, l'homosexualité et l'euthanasie. Il est futile de fermer les yeux: l'Église est défiée dans ses fondements mêmes. Ceux-ci se trouvent dans l'ensemble des Saintes Ecritures, dans l'enseignement de Jésus, dans l'effusion du Saint-Esprit, dans l'annonce de l'Evangile par les Apôtres, dans une compréhension toujours plus fine de la Révélation, dans l'assentiment de la foi par la communauté des croyants. Jésus a confié à l'Église la mission de recevoir ces vérités, en mettant en lumière leur cohérence, en les commémorant.

L'Église n'a pas été donnée par le Seigneur, soit une mission pour modifier ces vérités, soit une mission de réécriture du Credo. L'Église est la gardienne de ce trésor. L'Église devrait étudier ces vérités, les clarifier, approfondir la compréhension de l'homme et inviter tous les hommes à y adhérer par la foi. Il y a même des discussions - sur le mariage, par exemple - qui ont été conclues par le Seigneur lui-même. C'est précisément pour dissimuler ces vérités historiques que les descendants des pharisiens ont nié l'historicité des évangiles (Marc 10:11).

L'enseignement du Seigneur a une dimension morale exigeante. Cet enseignement nous pousse certainement à une adhésion rationnelle à la Règle d'Or, sur laquelle les grands sages de l'humanité ont médité pendant des siècles. Jésus apporte cette règle à sa perfection. Mais la tradition de l'Église a ses propres préceptes de conduite, parmi lesquels l'amour de Dieu et du prochain est primordial. "En tout, fais aux autres ce que tu voudrais qu'ils te fassent; car c'est la loi et les prophètes "(Matthieu 7:12). Ce double commandement est la référence fondamentale pour les actions du chrétien. Le chrétien est appelé à s'ouvrir à l'inspiration de l'Esprit, qui est l'amour, et à répondre à cette inspiration par la foi, qui agit par l'amour (Galates 5: 6). Entre l'un, l'amour, et l'autre, la foi, le lien est indissoluble.

Si, dans l'enseignement de l'Église, ce lien est brisé, la morale chrétienne s'enfonce dans diverses formes de relativisme ou de scepticisme, au point de se contenter d'opinions subjectives et fluctuantes. Il n'y a plus aucune référence à la vérité, ni à l'autorité qui la garantit. La transgression est finalement abolie, parce que les points de référence moraux donnés par Dieu à l'homme sont rejetés. L'homme, sera-t-il même suggéré, n'a plus besoin d'aimer Dieu afin d'obtenir le salut ou de croire en son amour. La moralité est fatalement divisée, et la porte s'ouvre au légalisme, à l'agnosticisme et à la sécularisation.

Dans son enseignement, saint Paul nous exhorte à éviter les pièges d'une morale dépourvue de racines dans la révélation. C'est ainsi qu'il exhorte les chrétiens:

Vous ne devez pas tomber dans les mœurs de ce monde. Il doit y avoir un changement intérieur, une refonte de votre esprit, afin que vous puissiez vous satisfaire de ce qu'est la volonté de Dieu, la bonne chose, la chose désirable, la chose parfaite. (Romains 12: 2).

Et ceci est ma prière pour vous: que votre amour devienne plus riche et plus riche encore, dans la plénitude de sa connaissance et dans la profondeur de sa perception, afin que vous puissiez apprendre à apprécier ce qui a de la valeur. "(Ph 1, 9 s ., 1 Thess 5: 19-22)

Le retour de la casuistique

On perçoit ici le retour de la casuistique censée permettre aux moralistes d'examiner et de résoudre les questions de conscience. Certains moralistes ont l'intention d'offrir des solutions qui plaisent à ceux qui ont recours à leurs connaissances supérieures. Parmi les casuistes d'hier et d'aujourd'hui, les principes fondamentaux de la morale sont éclipsés par les opinions (souvent divergentes) prononcées par ces conseillers spirituels graves. Le désintérêt avec lequel la morale fondamentale est maintenant perçue ouvre la voie à l'introduction d'une loi positive, qui élimine les normes de conduite de toute référence restante aux règles fondamentales de la moralité.

Le casuiste, ou néo-casuiste, est devenu législateur et juge. Il cultive l'art de dérouter les fidèles. Le souci de la vérité , révélé et accessible à la raison, n'a plus d'intérêt. En fin de compte, le seul intérêt sera dans les positions "probables". Par probabilisme , une proposition est ouverte à des interprétations contradictoires.

Le probabilisme permettra de souffler d'abord chaud, puis froid, pour et contre. L'enseignement de Jésus est oublié: "Que ta parole soit 'oui' ou 'non';le reste vient du malin" (Matthieu 5:37, Jacques 5:12, 2 Col. 1:20). Cependant, chaque néo-casuiste ira avec sa propre interprétation. La tendance est à la confusion des propositions, à la duplicité, à la double ou à la triple vérité, à une avalanche d'interprétations. Le casuiste a un cœur divisé mais a l'intention d'être un ami du monde (Jacques 4: 4-8).

Progressivement, les règles de comportement issues de la volonté du Seigneur et transmises par le Magistère de l'Église languissent en déclin. L'évaluation morale des actes peut donc être modifiée. Non contents d'atténuer cette appréciation, les casuistes souhaitent transformer la loi morale elle-même. Ce sera la tâche des casuistes - confesseurs; conseillers spirituels; et, à l'occasion, les évêques. Tous doivent avoir un souci de plaire. Ils doivent en conséquence recourir au compromis et accommoder leurs arguments à la satisfaction des passions humaines: personne ne doit être repoussé. L'évaluation morale d'un acte ne dépend plus de sa conformité à la volonté de Dieu, telle qu'elle nous a été révélée par la révélation. Cela dépend de l'intention de l'agent moral, et cette intention peut être modulée et modelée par le conseiller spirituel qui "soutient" ses disciples. Pour plaire, le conseiller spirituel devra adoucir la rigueur de la doctrine transmise par la tradition. Le pasteur devra adapter ses paroles à la nature de l'homme, dont les passions sont naturellement entraînées au péché. D'où la relégation progressive des références au péché et à la grâce originels.

L'influence de Pelagius (un moine d'origine britannique) est évidente: l'homme doit se sauver lui-même et prendre sa destinée en mains. Dire la vérité ne fait pas partie du rôle du casuiste, qui doit captiver, présenter une argumentation engageante, favoriser la faveur, rendre le salut facile et ravir ceux qui aspirent à "avoir des oreilles qui démangent" (2 Tim 4: 3) .

Bref, l'éclipse de l'apport décisif de la révélation à la morale ouvre la voie à l'investiture du casuiste et crée un espace favorable à la mise en place d'un gouvernement des consciences. L'espace rétrécit pour la liberté religieuse, telle qu'elle est offerte dans les Écritures aux enfants de Dieu et inséparable de l'adhésion à la foi dans le Seigneur.

Passons à l'analyse d'exemples de domaines dans lesquels les actions des néo-casuistes d'aujourd'hui émergent clairement.

Le gouvernement des consciences

Avec l'arrivée dans l'Eglise, des gouverneurs de conscience, nous percevons la proximité de la notion casuistique de gouvernement de la ville, avec la notion de se retrouver, par exemple, dans Machiavel, Boétie et Hobbes. Sans s'affirmer ni s'en rendre responsables, les néo-casuistes sont certainement les héritiers de ces maîtres dans l'art de gouverner les esclaves. Dieu mortel, le Léviathan définit ce qui est juste et ce qui est bon; il décide ce que les hommes devraient penser et souhaiter. C'est lui, le Léviathan, qui gouverne les consciences, les pensées et les actions de tous ses sujets. Il ne rend compte à personne.

Avec les trois auteurs cités plus haut, nous pouvons voir que les néo-casuistes se sont alignés sur les théoriciens de la tyrannie et du totalitarisme. L'ABC du pouvoir totalitaire ne consiste-t-il pas tout d'abord à la subjugation, à l'aliénation, de la conscience? Par ce moyen, les casuistes offrent une garantie solide à tous ceux qui souhaitent établir une seule religion civile facilement contrôlable et des lois discriminatoires à l'égard des citoyens.

Adapter les sacrements?

Pour plaire à tous, il faut "adapter" les sacrements. Prenons le cas du sacrement de pénitence. Le désintérêt avec lequel ce sacrement est aujourd'hui perçu peut être compris à travers le "rigorisme" démontré par les confesseurs à l'époque des anciens. Au moins, nous sommes donc assurés par les casuistes. Aujourd'hui, le confesseur devrait apprendre à faire de ce sacrement s'il vous plaît des pénitents. Cependant, en atténuant la sévérité attribuée à ce sacrement, le casuiste sépare le pénitent de la grâce offerte par Dieu. Le néo-casuiste d'aujourd'hui éloigne le pécheur de la source divine de miséricorde, mais c'est à cette source que le pécheur doit revenir.

Les conséquences de cette déviation délibérée sont paradoxales et dramatiques. La nouvelle morale conduit le chrétien à rendre futile le sacrement de pénitence, et par conséquent la croix de Christ et sa résurrection (1 Col. 1:17). Si ce sacrement n'est plus reçu comme une des manifestations majeures de l'amour miséricordieux de Dieu pour nous, s'il n'est plus perçu comme nécessaire au salut, il cessera bientôt d'être nécessaire pour instruire les évêques et les prêtres en offrant l'absolution aux pécheurs . La rareté et, en fin de compte, la disparition de l'offre sacramentelle de pardon par le prêtre conduiront, et en réalité a déjà conduit, à d'autres aliénations, y compris celle du sacerdoce ordonné et de l'Eucharistie. Et ainsi de suite pour les sacrements de l'initiation chrétienne (Baptême et Confirmation) et le sacrement des malades, sans parler de la liturgie en général.

En tout cas, pour les néo-casuistes, il n'y a plus de révélation à recevoir ni de tradition à transmettre. Comme il a déjà été remarqué, "la vérité est la nouvelle!" Le nouveau est le nouveau sceau de la vérité. Cette nouvelle casuistique amène les chrétiens à faire une rupture nette avec le passé. Enfin, l'obsession du compromis pousse les néo-casuistes à un retour à la nature, comme avant le péché originel.

La question du "re-mariage"

L'enseignement des néo-casuistes rappelle l'esprit de compromis largement démontré par les évêques anglais vis-à-vis d'Henri VIII. Cette question a de la pertinence aujourd'hui, bien que le mode de compromis soit différent. Qui sont les clercs de tous les ordres qui cherchent à plaire aux puissants de ce monde? Est-ce qu'ils jurent ou refusent? A quel point le nombre de pasteurs de tous les rangs qui souhaitent allégeance aux puissants de ce monde est-il grand, bien que facile et sans la nécessité de jurer publiquement la fidélité aux nouvelles «valeurs» du monde aujourd'hui? En poussant à faciliter le "remariage", les néo-casuistes donnent leur soutien à tous les acteurs politiques qui minent le respect de la vie et de la famille. Avec leur aide, les déclarations de nullité seront faciles à obtenir, de même que les "mariages" flexibles ou répétés.

Les néo-casuistes montrent un grand intérêt pour les divorcés qui se remarient. Comme dans d'autres cas, les différentes étapes de leur approche illustrent bien la tactique du salami (une expression inventée par Matyas Rákosi), selon laquelle ce que l'on ne concéderait jamais dans son ensemble est concédé tranche par tranche.

Alors laissez-nous suivre le processus. Première tranche: Au point de départ, nous trouvons des références à l'enseignement de l'Écriture sur le mariage et la doctrine de l'Église sur cette question. Deuxième tranche: L'accent est mis sur les difficultés à "recevoir" cet enseignement. Troisième tranche, sous la forme d'une question: les personnes divorcées sont-elles "remariées" dans un état de péché grave? La quatrième tranche se compose de l'entrée sur la scène du conseiller spirituel, qui aidera à "remarier" les personnes divorcées à "discerner"- qui est de choisir ce qui leur convient dans leur situation. Le conseiller spirituel doit se montrer compréhensif et indulgent. Il doit faire preuve de compassion, mais quelle compassion?

Pour le casuiste, en effet, lorsque l'on entreprend une évaluation morale d'un acte, le souci de compassion doit primer sur l'évaluation d'actions objectivement fausses. Le conseiller doit être indulgent, s'adapter aux circonstances.

Avec la cinquième tranche de salami, chaque individu sera capable de discerner, personnellement et en toute liberté de pensée, ce qui lui convient le mieux. En effet, en cours de route, le mot discernement est devenu équivoque , ambigu. Il ne doit pas être interprété dans le sens paulinien rappelé dans les références scripturaires citées plus haut. Il ne s'agit pas de rechercher la volonté de Dieu, mais de discerner le bon choix, le choix qui maximisera la "démangeaison des oreilles".

Homicide

L'homicide est une autre question qui mérite notre attention. Nous allons maintenant nous concentrer sur une question de déviation de l'intention. Selon la casuistique classique du 17ème siècle, l'homicide pourrait provenir d'un désir de vengeance, ce qui est un crime. Pour éviter cette définition criminelle, il fallait s'écarter de cette intention criminelle, l'intention de se venger, et assigner à l'homicide une intention différente, moralement permise. Plutôt que d'invoquer la vengeance comme motif, le casuiste invoquait, par exemple, le désir de défendre son honneur, considéré comme moralement admissible.

Nous allons maintenant voir comment cette déviation de l'intention s'applique à une matière moderne. L'argument s'exécute comme suit: Mme X souhaite avorter le bébé qu'elle attend; le bébé n'est pas voulu. Pourtant, l'avortement est un crime moralement irrecevable. L'intention est alors déviée avec pour résultat que l'intention initiale est effacée. Pas avec l'intention de se libérer d'un bébé indésirable! Au lieu de cette intention initiale, on fera valoir que, dans certaines circonstances, l'avortement est moralement admissible parce que, par exemple, son but est de sauver la vie de personnes malades, en fournissant aux médecins des pièces anatomiques en bon état et à laquelle un prix est fixé. L'intention définit la qualité morale du don. Par conséquent, il est possible de plaire à un large éventail de bénéficiaires, dont la "générosité" et la "liberté d'esprit" que les casuistes ne perdent aucune occasion de flatter.

Les enseignements de l'Église sur l'avortement sont bien connus. Dès que la réalité de l'être humain est établie, l'Église enseigne que la vie et la dignité de cet être doivent être respectées. La doctrine de l'Église sur cette question est constante et attestée dans toute la tradition.

Cette situation trouble certains néo-casuistes. Ils ont donc inventé une nouvelle expression: l'humanisation de l'embryon. Il n'y a pas - disent-ils - d'humanisation de l'embryon à moins qu'une communauté ne souhaite accueillir cet embryon. C'est la société qui humanise l'embryon. Si la société refuse d'humaniser l'embryon, il ne peut y avoir d'homicide, étant donné que la réalité humaine de cet embryon n'est pas reconnue.

Dans les exemples que nous citons ici, la tactique du salami vient en aide aux néo-casuistes. Au départ, l'avortement est clandestin, puis présenté comme exceptionnel, puis rare, puis facilité, puis légalisé, puis habituel. Ceux qui s'opposent à l'avortement sont dénigrés, menacés, ostracisés, condamnés. C'est ainsi que les institutions politiques et la loi sont défaites.

Notons grâce aux casuistes, l'avortement est d'abord facilité dans l'Église, et de là dans l'État. La même chose s'applique maintenant au "remariage". La loi positive prend le relais de la nouvelle morale. Il trouve son inspiration dans les néo-casuistes. Cela a été observable, en France, lors des débats sur la législation sur l'avortement. C'est un scénario qui pourrait se propager à travers le monde. Sous l'impulsion des néo-casuistes, l'avortement pourrait être déclaré un nouveau «droit humain» à l'échelle universelle.

Euthanasie

La question de l'euthanasie mérite également d'être discutée. Cette pratique devient de plus en plus étendue dans les pays occidentaux traditionnellement chrétiens. Les démographes attirent régulièrement l'attention sur le vieillissement de la population dans ces régions du monde. L'espérance de vie à la naissance augmente presque partout. En principe, le vieillissement en soi est une bonne nouvelle. Pendant des siècles, dans le monde entier, les hommes ont lutté contre la mort prématurée. Au début du XIXe siècle, l'espérance de vie à la naissance était souvent de trente ans. Aujourd'hui, l'espérance de vie est d'environ quatre-vingts.

Cependant, cette situation va générer des problèmes de toutes sortes. Mentionnons-en un: qui paiera les pensions? L'euthanasie des personnes âgées lourdes et onéreuses permettrait certainement de réaliser de meilleures économies. On dira alors qu'il est nécessaire d'aider les personnes âgées coûteuses à "mourir dans la dignité". Parce qu'il est politiquement difficile de différer l'âge de la retraite, l'espérance de vie sera réduite. Le processus a déjà commencé dans certaines régions d'Europe - d'où une réduction des soins de santé; produits pharmaceutiques; et, surtout, une réduction de la facture de retraite. Parce que les personnes justes politiquement correctes rechignent devant un programme aussi austère, l'intention doit être modifiée pour pouvoir adopter une loi légalisant l'euthanasie.

La façon de procéder? En développant un argument pitoyable sur la compassion. Il est nécessaire de plaire à toutes les catégories de personnes touchées par ce programme. Ces personnes doivent être persuadées de souscrire à un plan dont l'objectif est de donner la mort "dans de bonnes conditions" et "dans la dignité". La mort dans la dignité serait le point culminant de la qualité de vie! Plutôt que de recommander un traitement palliatif et d'entourer la personne malade d'affection, sa fragilité sera mise à mal; il sera induit en erreur quant au traitement fatal à infliger.

Des néo-casuistiques vigilants seront sur place pour vérifier que l'acte homicide "autorisant" le don de la mort soit conforme à la loi positive. La coopération d'aumôniers soigneusement préparés sera particulièrement appréciée pour authentifier la compassion manifestée dans la mort donnée en cadeau.

La fête des casuistes

Les discussions au cours du Synode sur la famille ont révélé la détermination avec laquelle un groupe de pasteurs et de théologiens n'hésite pas à saper la cohésion doctrinale de l'Église. Ce groupe fonctionne à la manière d'un parti puissant, international, bien nanti, organisé et discipliné. Les membres actifs de ce parti ont un accès facile aux médias; ils apparaissent souvent démasqués. Ils fonctionnent avec le soutien de certaines des plus hautes autorités de l'Église. La cible principale de ces militants est la morale chrétienne, critiquée pour avoir une sévérité incompatible avec les "valeurs" de notre temps. Nous devons trouver des moyens qui conduisent l'Eglise à plaire, en réconciliant son enseignement moral avec les passions humaines.

La solution proposée par les néo-casuistes commence par remettre en cause la morale fondamentale, puis obscurcit la lumière naturelle de la raison. La signification originelle des références à la morale chrétienne révélées dans l'Écriture et l'enseignement de Jésus est déformée. Les préceptes de la raison sont considérés comme indéfiniment discutables - le probabilisme prévaut. La primauté devrait être accordée à la volonté de ceux qui sont assez puissants pour imposer leur volonté. Des partenariats disproportionnés avec les incroyants seront formés sans hésitation (voir 2 Col. 6:14).

Cette morale volontariste aura les mains libres pour se mettre au service du pouvoir politique, de l'Etat, mais aussi du marché, de la haute finance, de la loi, etc. Concrètement, il faudra s'il vous plait corrompre les chefs politiques, fraude fiscale et usuriers, avorteurs, fabricants de pilules, avocats prêts à défendre les causes les moins défendables, agronomes enrichis par des produits transgéniques, etc. La nouvelle morale pénétrera donc insidieusement dans les médias, les familles, les écoles, les universités, les hôpitaux et les tribunaux .

Cela a conduit à la formation d'un corps social qui refuse d'accorder la primauté du lieu à la recherche de la vérité mais qui est très actif là où il y a des consciences à gouverner, des assassins à rassurer, des malfaiteurs à des citoyens libres et aisés. Grâce à ce réseau, les néo-casuistes pourront exercer leur influence sur les rouages ​​de l'Église, influencer le choix des candidats aux hautes fonctions et forger des alliances qui mettent en péril l'existence même de l'Église.

Vers une religion de compromis?

Le texte ici produit n'a pas pour but d'exposer un essai sur le Synode consacré à la Famille. Il vise à attirer l'attention sur le clivage entre dogme et morale, sur la confusion entre vérité et nouveauté, entre morale et droit positif, entre vérité et action, et sur des énoncés équivoques troublants de discernement.

Ce qui est le plus troublant à l'égard des casuistes, c'est leur désintérêt pour la vérité. En eux, nous trouvons un relativisme, voire un scepticisme, ce qui signifie qu'en termes de moralité, il convient d'agir selon la norme la plus probable. On devrait choisir la norme qui, dans une circonstance donnée, est considérée comme la plus agréable à une personne donnée, à un adepte spirituel donné, à un public donné. Cela s'applique à la ville comme aux hommes. Tout le monde doit faire son choix - pas en termes de vérité, mais en termes de circonstances . Les lois de la ville ont aussi leur origine dans les circonstances. Les meilleures lois sont celles qui plaisent le plus et qui plaisent au plus grand nombre. Nous assistons donc à l'expansion d'une religion de compromis, voire d'utilitarisme individualiste, puisque le souci de plaire aux autres n'éteint pas le souci de se faire plaisir.

Pour plaire, les casuistes doivent être à jour avec les développements actuels, attentifs aux nouveautés. Les Pères de l'Église des générations précédentes et les grands théologiens du passé, même le passé récent, sont présentés comme inadaptés à la situation actuelle dans l'Église; ils sont considérés comme démodés. Pour les casuistes, la tradition de l'Église doit être filtrée et fondamentalement remise en question. Comme nous sommes gravement assurés par les néo-casuistes, nous savons ce que l'Église devrait faire aujourd'hui pour plaire à tous (Jean 9). Le désir de plaire s'adresse particulièrement aux gagnants. La nouvelle morale sociale et politique devrait traiter ces personnes avec soin. Ils ont un mode de vie à protéger et même à améliorer; ils doivent maintenir leur rang. Tant pis pour les pauvres, qui n'ont pas les mêmes contraintes matérielles! Certes, il faut aussi plaire aux pauvres, mais il faut reconnaître qu'ils sont moins "intéressants" que les personnes influentes. Tout le monde ne peut pas être un gagnant!

La moralité des casuistes ressemble finalement à une gnose distillée dans certains cercles, une connaissance que l'on pourrait appeler ésotérique, ciblée sur une minorité de personnes qui n'ont pas besoin d'être sauvées par la Croix de Jésus. Le pélagianisme a rarement autant fleuri.

La morale traditionnelle de l'Église a toujours reconnu qu'il y a des actes qui sont objectivement faux. Cette même théologie morale reconnaît aussi, et l'a fait depuis longtemps, l'importance des circonstances. Cela signifie que, dans l'évaluation d'un acte, il faut tenir compte des circonstances dans lesquelles l'acte a été commis et des niveaux de responsabilité ; c'est ce que les moralistes appellent la responsabilité. Les casuistes d'aujourd'hui procèdent de la même manière que leurs fondateurs: ils minimisent l'importance de la morale traditionnelle et surestiment le rôle des circonstances. En chemin, la conscience est conduite à se tromper elle-même parce qu'elle se laisse déformer par le désir de plaire.

Ainsi, on perçoit dans les médias que les casuistes sont fréquemment transpercés par un monde destiné à disparaître. Trop souvent, ils oublient qu'avec Jésus, un nouveau monde a déjà commencé. Nous rappelons ce point central de l'histoire humaine: "Le vieux monde a passé, maintenant une nouvelle réalité est ici" (Apocalypse 21: 5). Nous retournons à Saint Paul:

Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité. (Eph 4: 23 s.)

Les actions des casuistes aujourd'hui affectent non seulement l'enseignement moral de l'Église, mais aussi l'ensemble de la théologie dogmatique, en particulier la question du Magistère. Ce point est souvent insuffisamment souligné. L'unité de l'Église est en péril lorsqu'il existe des suggestions de propositions de décentralisation biaisées, parfois démagogiques, largement inspirées par la réforme luthérienne. Mieux vaut être responsable devant les princes de ce monde que d'affirmer l'unité autour du Bon Pasteur!

La sainteté de l'Église est en péril où les casuistes exploitent la faiblesse de l'homme et prêchent une dévotion facile et négligente de la Croix. La catholicité est en péril lorsque l'Église s'aventure sur le chemin de Babel et sous-évalue l'effusion du Saint-Esprit, le don des langues. N'est-ce pas Lui, l'Esprit, qui rassemble la diversité de ceux qui partagent la même foi en Jésus, le Fils de Dieu? L' apostolicité de l'Église est en péril où, au nom de l'exemption , mal comprise, une communauté, un "parti" est exempté de la juridiction de l'évêque et considéré comme relevant directement du pape.

Beaucoup de néo-casuistes sont exemptés. Comment peut-on douter que cette exemption affaiblisse le corps épiscopal dans son ensemble?

Crédits bibliographiques

Cariou, Pierre, Pascal et la casuistique , ouvrage essentiel, Paris, PUF, Collection Questions, 1993.

Jean-Paul II, Encyclique Veritatis Splendor , Cité du Vatican, 1993.

Nouveau Testament , TOB, plusieurs éditions.

Pascal, Les Provinciales , édité par Jacques Chevalier, Paris, La Pléiade, 1954.

Pascal, Les Provinciales , édité par Jean Steinmann, Paris, Armand Colin, 1962.

Pascal, Les Provinciales , Préface de Robert Kanters, Lausanne, Ed. Rencontre, 1967.

Wikipedia: excellents articles sur Pascal, Casuistry, Provinciales.

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Note du blog Christ-Roi.

L'article, très bien écrit, a le mérite d'apporter un éclairage sur les casuistes du XVIIe siècle. Après une première lecture, je n'étais pas loin de partager le ton général de l'article, après une seconde lecture je n'étais plus aussi certain. L'article semble posséder un défaut d'exagération et de simplification anachronique. Par exemples ici : "pour les néo-casuistes, il n'y a plus de révélation à recevoir ni de tradition à transmettre", ou là : "l'obsession du compromis pousse les néo-casuistes à un retour à la nature, comme avant le péché originel." Ou encore : "La même chose s'applique maintenant au 'remariage'. La loi positive prend le relais de la nouvelle morale." N'est-ce pas plutôt la nouvelle morale qui prend le relais de la loi positive ?

L'article s'ouvre sur une image du jésuite Antonio de Escobar y Mendoza (1589-1669), casuiste du XVIIe siècle qui tint la maxime selon laquelle la pureté d'intention peut justifier des actions qui en elles-mêmes sont contraires au code moral et aux lois humaines. S'il est vrai que la sincérité ne fait pas la vérité, il n'en demeure pas moins que d'un point de vue qui fait consensus dans l'Eglise, il n'y a que des volontaires en enfer, que des âmes qui souhaitent définitivement aller en enfer. Antonio Escobar est toujours resté lui-même un homme sobre et simple dans ses mœurs, un strict observateur des règles de son ordre, et qui consacrait tous ses efforts à réformer la vie de ses pénitents. On a dit à son sujet qu'il achetait le ciel chèrement pour lui, mais le donnait à bon marché aux autres. Dix ans après sa mort cependant, le pape Innocent XI condamna publiquement soixante-cinq de ses quatre-vingt trois ouvrages, en même temps que des maximes de Suarez, un autre casuiste, comme propositiones laxorum moralistarum. Par là, le Vatican interdisait à tout catholique de les enseigner et menaçait d'excommunication ceux qui le feraient. (John Norman Davidson Kelly, The Oxford History of the Popes, Oxford University Press, 1986.)

On notera l'absence du mot "janséniste" dans l'article. Inversement à la situation décrite actuelle, les jansénistes -qui ne sont pas nommés-, ennemis des casuistes, étaient en France les législateurs et les juges de l'époque des XVII et surtout XVIIIe siècles. En matière de foi, ils étaient les défenseurs rigoureux du dogme et de son application. En politique, ils étaient une "société secrète, qui reste à étudier comme telle" et pour laquelle "il est piquant de constater que, dans le même temps, la franc-maçonnerie, autre société secrète, se propageait rapidement dans le royaume" (Cf. Michel Antoine, Louis XV, Fayard, Saint-Amand-Montrond 1989, p. 276.) Récemment, dans une conférence donnée avec Philippe Prévost à Nice le 12 février 2016, intitulée "Des lumières aux ralliements, l'église face aux hérésies modernes", Marion Sigaut a pu expliquer : "Pour les jansénistes, les affaires religieuses sont les affaires des juges. Ils veulent l'ingérence du temporel dans le spirituel. Et là je reviens à ce que l'on nous a dit à l'école : l'Eglise a passé son temps jusqu'à la Révolution à faire de l'ingérence du religieux dans le laïc, c'est l'inverse qui se passait, c'était le civil qui se mêlait de faire de l'ingérence dans le religieux. Ils (les jansénistes) feront la guerre aux Jésuites jusqu'à leur disparition par leur fait. (...) L'alliance avec les jansénistes s'est faite également avec les francs-maçons. Et là, à un moment donné on ne voit plus la différence entre les uns et les autres. Le franc-maçon Conti, 'Grand prieur de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem', logeait à Paris Le Paige, le rédacteur des Nouvelles ecclésiastiques. C'est-à-dire que l'agent de toute la propagande janséniste était logé par un maître franc-maçon (et l'un des un des personnages clefs de l’opposition princière à Louis XV. NdCR.). Et à la mort de Conti, on a retrouvé sur lui la bague comprenant les reliques du fameux diacre Paris. Si ce n'est pas l'alliance de la franc-maçonnerie et du jansénisme, je n'ai pas compris ! La Révolution verra la victoire des uns et des autres. Après 170 ans de travail de sape méthodique et systématique. Les jansénistes vaincront puisque la Constitution civile du Clergé (1790) et l'expropriation des Biens de l'Eglise est ce qu'ils ont voulu depuis le début. Ils ont voulu la soumission de l'Eglise à l'Etat, c'était cela le projet, le programme. (...) Et cela a été la victoire des Lumières et grâce à l'interdiction des jésuites, le libéralisme économique a produit le renversement du dernier rempart protecteur des peuples qui était le roi absolu." (Fin de citation)

Bien qu'au fur et à mesure qu'avançait le XVIIIe siècle les jansénistes de dogme se raréfiaient, les jansénistes de parti étaient de plus en plus nombreux. Ils avaient été condamnés eux aussi par la papauté dans la Bulle Unigenitus en 1713, un document papal qui condamnait comme hérétiques cent une propositions jansénistes, que les magistrats des parlements de France et de Navarre refusèrent d'enregistrer malgré la ratification du roi. Les jansénistes en vinrent ainsi à rejeter l'autorité royale autant que la pontificale et à revendiquer pour la magistrature civile le droit et même le devoir de faire obstacle au "despotisme" (sic).... "La fronde parlementaire pratiquait une obstruction qui ne tendait à rien d'autre qu'à rejeter la gestion administrative de l'état pour lui substituer le despotisme des juges". "Par leur incessante propagande idéologique, par la désinformation, par la manipulation des opinions dans les assemblées de chambres, par les pressions dirigées sur les magistrats loyalistes, les cours supérieures mettaient en oeuvre des moyens puissants pour déstabilisrer l'Etat". Il s'agissait d'une "organisation nationale de subversion". Tout opposant aux jansénistes était qualifié de "suppôt des jésuites". Périodiquement était renouvelée "l'insinuation obsessionnelle d'un complot des jésuites" (Cf. Michel Antoine, Louis XV, ibid., p. 572, 584, 592, 742, 613, 631.)

L'article de Mgr Schooyans n'est néanmoins pas dénué de toutes vérités intéressantes s'agissant de la controverse actuelle autour du document du pape François "Amoris Laetitia".

Pour conclure nous dirons que tout se passe comme si les néo-casuistes, comme leurs ancêtres, avaient une sorte de christianisme light, un christianisme allégé, première étape pour des commençants, marche pieds d'un christianisme plus complet, par la suite plus exigeant. On sait que les "casuistes" Jésuites des XVIIe et XVIIIe siècles réussirent des conversions miraculeuses dans des pays où la culture locale leur étaient totalement étrangère (Chine, Japon, Indes, Paraguay, Uruguay,  Canada et Amérique du Nord), et qu'ils furent expulsés, non sans avoir obtenu des résultats prodigieux, notamment en Chine, après avoir été moins accommodants sur certains aspects de la culture locale. Des expulsions qui anéantirent quasiment l'évangélisation de ces contrées.

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11 novembre 2017 6 11 /11 /novembre /2017 17:57
Lénine. Timbre soviétique commémorant la révolution d'Octobre 1917

Lénine. Timbre soviétique commémorant la révolution d'Octobre 1917

La révolution bolchévique d’octobre 1917 est célébrée sans trop de bruit ces jours-ci. Elle a marqué pour les Chrétiens une longue persécution. Des figures de martyrs émergent de ces décennies d’athéisme d’Etat, en guerre contre les religions (Cath.ch), en guerre contre le peuple.

 

C'est dès les années 1920 que se met en place la lutte méthodique contre l’Eglise de Rome et contre toutes formes de croyance. L’homo sovieticus est le nouvel homme à créer, c'est le "Grand Soir".

Des figures de martyrs émergent : l'abbé Constantin Budkewicz, vicaire général du diocèse de Moguilev, est tué d'une balle dans la nuque par la GPU, police politique soviétique, le Vendred-Saint 31 mars 1923 pour avoir donné des cours de religion (un enseignement interdit depuis 1921), refusé de livrer des calices et des ostensoirs aux autorités. Comme en France en 1789, les biens de l'Eglise seront saisis. Dès 1919, l’archevêque de Moghilev, Mgr Edouard der von Ropp, est arrêté et condamné à la prison pendant quelques mois. Son successeur Mgr Cieplak est condamné à mort. Echangé contre un communiste polonais, il échappera à la peine capitale. Le quotidien communiste La Pravda propose d'intenter un procès au pape à Rome, jugé responsable de la résistance organisée par des prêtres contre-révolutionnaires contre la saisie des biens de l’Eglise.

Dans les années 1930, orthodoxes et catholiques voient leurs églises fermées, voire détruites, des prêtres et des croyants, déportés, condamnés aux travaux forcés ou fusillés.


Voici deux documentaire télévisés. Le premier en trois parties a été réalisé par Isabelle Clarke et Daniel Costelle pour France Télévisions. Diffusé en août-septembre 2009 sur plusieurs chaines francophones, il est intitulé "Apocalypse, la Seconde Guerre mondiale". Ce documentaire est le premier, à ma connaissance, à avoir le mérite de ne pas faire l’impasse habituelle sur les crimes de la Révolution bolchévique du 7 novembre 1917 commis par Lénine et Trotski... Ce silence sur les crimes des premiers initiateurs de la mise en place d'un régime communiste fondé sur les écrits de Karl Marx, dont le Manifeste du Parti communiste (1848) a servi à permettre que l'idéologie communiste ne sombre totalement.

 

Ce documentaire est sorti en DVD et Blu-ray le 23 septembre 2009. Composé de documents d'époque connus ou inédits, il relate les grands événements de la Seconde guerre mondiale, basés sur des images d'archives en noir et blanc restaurées et colorisées. Cette série de films est dédiée à toutes les victimes de tous les totalitarismes.

 

Le premier documentaire est présenté ici en trois parties. Le second documentaire, moins précis, intitulé "Staline, le tyran rouge", de Mathieu Schwartz et Serge de Sampigny, est réalisé également à base d’images d’archives. Il a été diffusé sur la chaîne M6 en 2007 et a reçu le label du ministère de l’Education nationale pour être utilisé dans le milieu scolaire. Mais dans ce documentaire, à charge contre Staline, aucune mention de Lénine n'est faite.

 

Premier documentaire

Première partie : Staline, le possédé

C’est Lénine qui, promettant une "société sans classes", instaure en 1919 les premiers camps de concentration (goulags, initiales de "Administration principale des camps") qui seront reproduits sur l'ensemble du territoire de l'"URSS", la politique de la Terreur, l'établissement de la société communiste par la guerre civile et la violence, la mise à mort des "ennemis de classe", des opposants de droite comme de gauche, qualifiés d'"ennemis du peuple" et de "contre-révolutionnaires", en fait le plus souvent des petites gens comme en 1789, des paysans qualifiés de koulaks (profiteurs, exploiteurs) et considérés dans le vocable léninien comme des "insectes nuisibles", des "poux", des "vermines", des "microbes", dont il faut "épurer", "nettoyer", "purger" la société russe. (Nicolas Werth, Crimes et violences de masse des guerres civiles russes (1918-1921), Encyclopédie en ligne des violences de masse, publié le 21 décembre 2009 http://www.massviolence.org/Crimes-et-violences-de-masse-des-guerres-civiles-russes )

Le régime de Lénine repose sur trois piliers: (1) le parti communiste bolchévique (mars 1918), parti unique, (2) la police politique (la Tcheka, initiales russes de Commission de répression de la contre-révolution), et (3) les Gardes rouges (l'Armée rouge).

Son mot d'ordre est : "lançons une terreur de masse impitoyable, une révolution sans pelotons d'exécution n'a aucune chance"... 

"La notion de guerre civile est au coeur du projet communiste, tel qu'il apparaît dès 1848 dans le Manifeste du Parti communiste où, Marx, évoquant la lutte des classes, parle de 'la guerre civile plus ou moins latente au sein de la société actuelle, jusqu'au point où elle éclate en révolution ouverte et où le prolétariat jette les fondements de sa domination par le renversement violent de la bourgeoisie.'

La conclusion du Manifeste est fort claire : 'Les communistes déclarent ouvertement qu'ils ne peuvent atteindre leurs objectifs qu'en détruisant par la violence l'ancien ordre social.'

[...] En 1871, après l'écrasement de la Commune de Paris, Marx publie La Guerre civile en France, où il rappelle qu'à ses yeux 'la guerre des asservis contre leurs oppresseurs [est] la seule guerre juste dans l'histoire', et où il dénonce 'la conspiration de la classe dominante pour abattre la révolution par une guerre civile poursuivie sous le patronage étranger', oubliant au passage que la Commune s'opposait à une Assemblée nationale régulièrement élue en février 1871.

[...] Marx tire une conclusion décisive : 'La guerre nationale est une pure mystification des gouvernants destinée à retarder la lutte des classes, et qui est jetée de côté aussitôt que cette lutte des classes éclate en guerre civile.'

Dès 1914-1915, Lénine s'empare de cette conclusion de Marx pour inaugurer un slogan appelé à un grand retentissement : 'Transformer la guerre impérialiste en guerre civile.'

Dès août-septembre 1916, il écrit : 'A la guerre bourgeoise impérialiste, à la guerre du capitalisme hautement développé, ne peuvent objectivement être opposées, du point de vue du progrès, du point de vue de la classe d'avant-garde, que la guerre contre la bourgeoisie, c'est-à-dire avant tout la guerre civile du prolétariat contre la bourgeoisie pour la conquête du pouvoir, guerre sans laquelle tout progrès sérieux est impossible.' (Lénine, Oeuvres, Paris/Moscou, Editions sociales/Editions en langue étrangères, 1959, t. 23. p. 339.)

[...] Désormais pour Lénine, la révolution est définitivement inséparable de la 'guerre civile pour le socialisme'. Or, celle-ci est 'aussi une guerre, par conséquent, elle doit aussi ériger inévitablement la violence au lieu et place du droit. [...] Le but de la guerre civile est de s'emparer des banques, des fabriques, des usines, etc., d'anéantir toute possibilité de résistance de la bourgeoisie, d'exterminer ses troupes.' (Lénine, Oeuvres, Paris/Moscou, Editions sociales/Editions en langue étrangères, 1959, t. 23. p. 25.) Il le rappelle en octobre 1917 : 'Cette guerre pourra être violente, sanguinaire, elle pourra coûter la vie de dizaines de milliers de propriétaires fonciers, de capitalistes et d'officiers qui épousent leur cause. Le prolétariat ne reculera devant aucun sacrifice pour sauver la révolution'." (Source: Stéphane Courtois, Communisme et totalitarisme, Tempus, Paris 2009, p. 76-78)

"Jusqu'en 1914, la conception de la violence chez Lénine se nourrit à quatre sources :

Karl Marx dans le Manifeste du Parti communiste - 'Les communistes déclarent ouvertement qu'ils ne peuvent atteindre leurs objectifs qu'en détruisant par la violence l'ancien ordre social.' ;

Auguste Blanqui et ses tentatives d'insurrection menées par un groupe révolutionnaire;

la Commune de Paris et les leçons tirées par Marx sur l''Art de l'insurrection';

et enfin la révolution russe de 1905-1906, avec ses combats de rue en ville et ses émeutes paysannes - bunt - qui balaient tout sur leur passage." (Stéphane Courtois, Communisme et totalitarisme, ibid., p. 118.)

 

Les pillages des appartements sont publiquement appelés "contributions de la bourgeoisie".

En six semaines, la Tcheka commet 50 000 assassinats. Plus de droit, plus de justice. Le procureur général déclare : "Nous ne devons pas simplement exécuter les coupables, l'exécution des innocents impressionnera bien mieux les masses".

"En seulement quelques semaines, la Tchéka exécute deux à trois fois plus de personnes que l'ancien régime n’en avait condamné à mort en 92 ans" (Nicolas Werth, Crimes et violences de masse des guerres civiles russes (1918-1921), Encyclopédie en ligne des violences de masse, publié le 21 décembre 2009 http://www.massviolence.org/Crimes-et-violences-de-masse-des-guerres-civiles-russes )

"Les camps de concentration et la peine de mort deviennent dès ce moment des composantes indispensables du système de Terreur, qui, pour Lénine, est inséparable de la dictature du peuple." (Hélène Carrère d'Encausse, Le Malheur russe: Essai sur le meurtre politique )

La guerre civile commence, elle durera quatre ans jusqu'à la soumission complète des Russes et fera dix millions de morts. Dans les mois et années qui suivent, une vague de "révolutions" éclateront à leur tour en Europe (en Allemagne, Hongrie, Finlande, Italie, etc.).

L'athéisme communiste fera dans le monde 100 millions de morts en un siècle.

Lénine et une poignée d'hommes ont plongé un continent dans le chaos.

 

Stéphane Courtois : Lénine, l'inventeur du totalitarisme

L'utilisation de la terreur, de la violence et des mesures dictatoriales pour assurer le triomphe de la révolution, tient une place primordiale dans la pensée de Lénine. (Nicolas Werth, Lénine est aussi coupable que Staline, L'Histoire, no 324, octobre 2007). 

Le philosophe et historien Tzvetan Todorov qualifie Lénine de "fondateur du premier État totalitaire" (L'Expérience totalitaire, in Le Siècle des totalitarismes, Robert Laffont, 2010, page 457). 

C'est Lénine qui élabore le concept de "Terreur de masse" dès 1905. La terreur est "l’instrument d’une politique d’hygiène sociale visant à éliminer de la nouvelle société en construction des groupes définis comme 'ennemis'" (Nicolas Werth, Crimes et violences de masse des guerres civiles russes (1918-1921), Encyclopédie en ligne des violences de masse, publié le 21 décembre 2009 http://www.massviolence.org/Crimes-et-violences-de-masse-des-guerres-civiles-russes )

En tant qu'"inventeur de la dictature du parti unique", Lénine est le "prototype des tyrans modernes", un "fanatique", car il veut détruire la société capitaliste pour instaurer l'équivalent du Royaume de Dieu sur terre (le socialisme) quel qu'en soit le coût. (Cf. Dominique Colas, Lénine et le léninisme, Presses universitaires de France, ).

Le "programme démiurgique" de Lénine et la logique léniniste permettent de se demander si le parti tel que le concevait Lénine n'est pas la "matrice du totalitarisme". (D. Colas, ibid.)

Stéphane Courtois, historien, préfacier du Livre noir du communisme juge fondamental le rôle du léninisme dans le développement du totalitarisme (S. Courtois, Communisme et totalitarisme, Perrin, 2009, pages 63-95).

Le "léninisme" sera l'idéologie officielle de l'URSS et de l'ensemble des régimes communistes durant le XXe siècle. (D. Colas, Lénine et le léninisme, Presses universitaires de France, , p. 110-114)

 

Pour Staline, successeur de Lénine mort en 1924, le projet marxiste est au-dessus de la loi : "La fin justifie les moyens". Dès lors tout est possible.

 

Staline entre au Parti social démocrate clandestin à Tiflis en 1901. "Il lit les ouvrages de Karl Marx, dont le Manifeste du Parti communiste  écrit avec Friedrich Engels en 1848, texte qui appelle à la fin de la propriété privée, du capitalisme, à l'union des ouvriers du monde entier, et à la révolution par les armes."

 

Joseph Djougachvili (Staline), agitateur révolutionnaire, est arrêté le 5 avril 1902. Sa fiche de police indique "taille 1m62, cheveux bruns, corpulence moyenne, âge 24 ans". Il dira : "Les maisons du Tsar sont des maisons de repos !" En effet, la discipline et le traitement des prisonniers n'ont rien à voir avec les futures méthodes staliniennes, d'une autre cruauté. Un an dans sa cellule, il passe son temps à lire, comme ce manuel pratique du révolutionnaire intitulé 'Que faire ?' (1901), signé Lénine, un marxiste russe en exil, qui va devenir le guide de la "révolution". C'est sa statue que les Allemands, près d'un demi siècle plus tard, déboulonnent en priorité en 1941.

En 1903, entre deux séjours en prison, Djougachvili rejoint la tendance la plus dure du Parti social démocrate clandestin, les "Bolchéviques" de Lénine, toujours en exil. Lénine repère Djougachvili et favorise son ascension à la tête des Bolchéviques du Caucase. Lénine apprécie son sectarisme marxiste et surtout son apport au financement des Bolchéviques, avec ce qui est pudiquement appelé les "expropriations", en fait les braquages de banques, "légitimes" pour Djougachvili, parce que le projet marxiste est au-dessus de la loi : "la fin justifie les moyens". Son ancêtre révolutionnaire de 1789, l'anglomane Brissot, invoquant Machiavel, déclarait : "Rappelez-vous l'axiome : 'Qui veut la fin veut les moyens!'" (Source: Le Patriote français, n° 201, 25 février 1790, p. 5-8, cité in P. Gueniffey, La Politique de la Terreur, Essai sur la violence révolutionnaire, Fayard 2000, réed. Tel Gallimard, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 89). C'est l'illuministe franc-maçon Adam Weishaupt, qui au XVIIIe siècle "avait inventé ce principe : 'La fin sanctifie les moyens', il l'appliquait au vol que ses adeptes pouvaient faire et faisaient dans les bibliothèques des princes ou des religieux. (...) Nous verrons la secte en faire des applications bien plus importantes..." (Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, 1797, rééd. Editions de Chiré, Poitiers 2005, tome 2, p. 102).

Djougachvili se défend. Il dit : "Nous devons rester dans l'illégalité jusqu'à la révolution. Entrer dans la légalité serait devenir normal. Seule la lutte armée vaincra le tsarisme." Il devient l'un des parrains du banditisme géorgien. Il mérite son pseudonyme de Staline, "l'homme d'acier".

Eté 1917, l'influence des Bolchéviques grandit dans le pays, grâce au slogan de Lénine "je vous apporterai la paix, la terre, et le pain" (sic). Mais des pancartes se font plus menaçantes : "A bas le gouvernement provisoire, à bas les ministres capitalistes

 

Trotski

La "révolution d’Octobre" proprement dite démarre à Pétrograd, alors capitale de la Russie, par une insurrection armée dirigée par Léon Trotski dans la nuit du 24 au 25 octobre de l’ancien calendrier julien, qui correspond en fait à la nuit du 6 au 7 novembre. 

En France, le fan club de Trotski s’est enrichi dans les années 1960-70 de nombreux juifs et "intellectuels", et a réussi le tour de force – avec l’aide complaisante de médias dévoyés – à imposer une vision positive du personnage, occultant soigneusement les zones d'ombres de sa biographie.

Lev Davidovitch Bronstein naît en 1879 en Ukraine dans une famille de commerçants juifs. Bien que n'ayant rien d'un prolétaire, il participe à la révolution de 1905 et dès cette époque invente avec un coreligionnaire, Alexander Helphand, dit Parvus, le concept de "révolution permanente".

Après bien des péripéties au cours desquelles il adopte son nom "de guerre", Trotsky, on le retrouve à New York en 1916, où il nouera de très fructueux contacts. Il rentre en Russie en 1917 et participe activement avec Lénine au coup de force des bolcheviques qui les portera au pouvoir. Il aura l’occasion de déployer tous ses talents en tant que commissaire de la guerre de 1918 à 1925. En décembre 1917, il déclarait : "Dans moins d’un mois, la terreur va prendre des formes très violentes, à l’instar de ce qui s’est passé lors de la grande révolution française. Ce ne sera plus seulement la prison, mais la guillotine, cette remarquable invention de la grande révolution française, qui a pour avantage reconnu celui de raccourcir un homme d’une tête, qui sera prête pour nos ennemis".

Pour faire triompher la société "plus juste et plus humaine", des Russes par millions vont y passer.  Dès août 1918, les "éléments douteux" sont internés sans le moindre jugement dans les camps de concentration. L'Armée rouge dont Trotski est le chef, fait régner la terreur, surtout parmi les paysans, qui seront matés par le "balai de fer" employé par Trotsky notamment pour le nettoyage de l’Ukraine. C’est lui qui, en 1921, noiera la révolte de Cronstadt dans le sang : les marins de cette base navale, pourtant autrefois qualifiés par le même personnage de "valeur et gloire de la Russie révolutionnaire" furent à l’origine d’une révolte de la population due à l’insupportable misère qui régnait alors. Tous demandaient que le carcan de fer qui enserrait le pays se desserre quelque peu... La réponse de Trotsky et des bolcheviques fut une répression sanglante qui fit des milliers de morts.

Celui qui avait écrit, en 1920, Terrorisme et communisme, s’opposera à Staline par la suite et sera exclu du parti en 1927. Expulsé d’URSS en 1929, il commencera une longue errance qui s’achèvera en 1940 au Mexique sous le coup de piolet d'un agent de Staline.

En juillet 2010, 80 corps furent retrouvés à Saint-Petersbourg, exhumés de fosses communes datant de la révolution bolchevique. L'examen des restes humains montre que les victimes furent exécutées d'une balle dans la tête. La forteresse Pierre-et-Paul contient plusieurs bâtiments, parmi lesquels la cathédrale Pierre-et-Paul, où tous les tsars depuis Pierre le Grand furent enterrés. Les exécutions y eurent lieu lors de la "terreur rouge", organisée par la Tcheka et l'Armée rouge entre 1918-1921.

La révolution "russe" (février 1917 et octobre de la même année) puise son inspiration dans la Révolution "française". Comme elle, elle a été soutenue publiquement après février 1917 par les banques notamment la Banque Kuhn, Loeb & Co, Wall Street, New York City, et présidée par le "philanthrope" Jacob Schiff, le "roi du rail" propriétaire de vingt deux miles de chemins de fer. Hostile à Nicolas II, qu'il nomme "ennemi de l'Humanité" (Jacques Attali, Un homme d'influence : Sir Sigmund Warburg 1902-1982, Éditions Fayard, 1985, p. 96.), Jacob Schiff, est issu d'une famille juive rabbinique de Hesse dont la lignée remonte au XIVe siècle. Il utilisa "son influence pour empêcher que d'autres établissements financiers consentent des prêts à la Russie" jusqu'en 1917. Il "poursuivit cette politique pendant toute la Première Guerre mondiale' (Encyclopédie Judaïca, Jérusalem, 1971, vol. 14., p. 961) et fit pression sur les autres banques pour qu'elles agissent de même" (Alexandre Soljénitsyne, Deux siècles ensemble, 1795-1995, tome I, Juifs et Russes avant la Révolution, Fayard, 2002, p. 539.)

"Le célèbre banquier Jacob Schiff, qui régente le monde financier à New York, refuse catégoriquement toute idée de prêt à la Russie" tsariste (Doklad P.N. Milioukova v Voïenno-morskoï komissii Gosoud. Doumy 19 iouinia 1916, Krasny arkhiv, 1933, t. 58, pp. 13-14 cité in Alexandre Soljénitsyne, Deux siècles ensemble, 1795-1995, tome I, p. 539), mais se signale "tout particulièrement par un prêt de 200 millions de dollars au Japon pendant le conflit qui opposa celui-ci à la Russie en 1904-1905...  Il refusa constamment de participer à l'attribution de prêts à la Russie et usa de son influence pour dissuader d'autres établissements de de le faire, tout en accordant une aide financière aux groupes d'autodéfense des Juifs russes" (Alexandre Soljénitsyne, Deux siècles ensemble, 1795-1995, tome I, ibid., p. 382).

Une fois révolution de février 1917 déclenchée, J. Schiff "entreprit alors de soutenir le gouvernement Kerenski par une substantielle ligne de crédit..." (Encyclopédie Judaïca, Jérusalem, Keter Publishing House 1971, vol. 14., p . 961 cité in Alexandre Soljénitsyne, Deux siècles ensemble, 1917-1972, tome II, Juifs et Russes pendant la période soviétique, Fayard, 2003, p. 40.)

"Plus tard, dans la presse russe des émigrés de droite, parurent des études tendant à prouver que Schiff avait en fait activement financé la révolution elle-même. (...) Au demeurant, les démarches de Schiff, publiques et bien connues, invariablement hostiles à l'autocratie russe, avaient plus de poids qu'une éventuelle aide occulte à la révolution." (A. Soljénitsyne, Deux siècles ensemble, 1917-1972, tome II, ibid., p. 40)

"Au début du mois d'avril 1917, le Gouvernement provisoire constata, à son plus grand étonnement, qu'un mois seulement après la révolution, la situation financière de la Russie (...) était catastrophique; il décida alors de lancer, à grand renfort de publicité (...) un 'Emprunt pour la Liberté' (sic). (...) Aussitôt des dizaines de millions ont été pris pour couvrir cet emprunt par des banquiers juifs pour la plupart. (...) "Jacob Schiff prêta un million, le Rothschild de Londres - un million lui aussi; à Paris, 'à l'incitation du baron Guinzbourg, (...) plusieurs millions ont déjà été collectés'" (Rousskaïa volia, 23 avril 1917, p. 4 cité in A. Soljénitsyne, Deux siècles ensemble, 1917-1972, tome II, ibid., p. 49-50).

"Dès le début de mai (1917), puis début juin et encore à la fin juillet, on publia dans la presse des listes de ceux qui avaient souscrit chacun pour plus de 25 000 roubles (en ajoutant : 'Honte !' aux riches qui s'étaient dérobés (par exemple: Rouskaïa volia, 10 mai 1917, p. 5; Birjevye vedomosti, 9 mai 1917, p. 5; 1er juin, p. 6.; Retch, 29 juillet 1917, p. 6.).

Alexandre Soljénitsyne explique qu''en parcourant ces listes, on est moins frappé par le grand nombre de noms de famille juifs (suivis du reste par ceux d'allemands russifiés dont la situation était plutôt confortable pendant la guerre) que par l'absence de la haute bourgeoisie russe, mis à part quelques grands négociants moscovites." (A. Soljénitsyne, Deux siècles ensemble, 1917-1972, tome II, ibid., p. 50.)

En avril 1917, "la position des sionistes" fut "confortée" par Jacob Schiff qui déclara publiquement son adhésion au sionisme. (A. Soljénitsyne, Deux siècles ensemble, 1917-1972, tome II, ibid., p. 53). Le Conseil international des sionistes avec à leur tête Israël Zangwill, recevait des subsides de Jacob Schiff et du baron de Rothschild." (Alexandre Soljénitsyne, Deux siècles ensemble, 1795-1995, tome I, p. 297.)

Lorsque Jacob Schiff mourut le 20 septembre 1920 à New York, les journaux célèbrent sa "philanthropie" et son "humanisme".

En fait d'"humanisme" et de "philanthropie", une petite minorité féroce et dépourvue de sens moral soumit par la Terreur l’immensité d’un empire séculaire.

L'ambassadeur des Etats-Unis en Russie, David R. Francis, écrivit à Washington en janvier 1918 : "Les dirigeants bolchéviques ici, dont la plupart sont des juifs et dont 90% sont des exilés de retour, font peu de cas de la Russie ou de tout autre pays, mais sont des internationalistes et ils essayent de déclencher une révolution sociale à l'échelle mondiale."

Le Times du 29 mars 1919 renchérissait : "Une des caractéristiques les plus intéressantes du mouvement bolchevique est le haut pourcentage d’éléments non russes de l’équipe dirigeante. Sur environ trente commissaires ou dirigeants qui forment l’appareil central bolchevique, 75% pour le moins sont des juifs".

Alexandre Soljénitsyne a pu écrire dans "Deux siècles ensemble, 1917-1972" que "l'omniprésence des Juifs aux côtés des bolcheviks eut, au cours de ces journées et de ces mois terribles, les plus atroces conséquences. (...) Parmi elles, l'assassinat de la famille impériale. Deux personnages jouèrent un rôle décisif : Philippe Golochtchokine et Iakov Iourovski. (...) Golochtchokine s'entendait à merveille avec Sverdlov, il devint le secrétaire du Comité de province de Perm et de Iékaterinbourg, puis du Comité de région de l'Oural, autrement dit le maître absolu de la région. (...) Golochtchokine... était rentré le 12 juillet à Iékatérinbourg dans l'attente du dernier signal envoyé de Moscou. Ce fut Sverdlov qui transmit l'ultime instruction de Lénine." Par la suite, "Iourovski se vantait avec aplomb d'avoir été le meilleur : 'C'est la balle de mon colt qui a tué raide Nicolas'". Mais cet honneur-là échut aussi à Ermakov et à son camarade Mauser" (Mikhaïl Heifets, Tsareoubiistvo v 1918 godou [L'assassinat du tsar en 1918], Moscou-Jérusalem, 1991, p. 355, in Alexandre Soljénitsyne, Deux siècles ensemble, 1917-1972, tome II, Juifs et Russes pendant la période soviétique, Fayard, La Flèche 2003, p. 99-102.)

Plus récemment, Vladimir Poutine a pu dire que 80 à 85% des chefs bolchéviques étaient juifs.

 

Deuxième partie :

1921. Après 4 ans de guerre civile en Russie, des millions de morts, d'émigrés, d'orphelins, la famine fait des ravages, le communisme de guerre a entraîné l'effondrement de l'économie.

Le rationnement est féroce, sauf pour les 20 000 cadres du Parti et de la police qui ont droit à 4 kilos de viande et 4 kilos de poisson par mois, alors qu'un ouvrier n'a que 200 grammes de poisson pourri. Les ouvriers ne peuvent plus nourrir leur famille, ils se révoltent, alors que la grève est interdite, depuis décembre 1917. Trotski dit : "Toute résistance peut être surmontée par ce mot : fusillé". C'est alors que les 18 000 marins et officiers de Kronstadt, la base navale de l'ancienne capitale Petrograd, se déclare solidaire des ouvriers en grève. Leur mot d'ordre: "Les soviets oui, mais sans les bolchéviques". Trotski ordonne l'assaut contre les Marins de Kronstadt le 7 mars 1921. Sur la Baltique gelée, 20 000 soldats de l'Armée rouge avancent, et derrière eux, pour les empêcher de reculer, les hommes de la police politique se positionne avec leurs mitrailleuses. Après dix jours de combats sanglants, les mutins, à bout de munitions, se rendent aux soldats de l'Armée rouge. 2168 marins sont fusillés et enterrés groupés. Ce sont les mêmes qui avaient pourtant permis la victoire des communistes en 1917.

La révolte des Marins de Kronstadt oblige Lénine à faire marche en arrière. Il dit : "Nous pouvons revenir quelque peu sur nos pas, sans détruire la dictature du prolétariat". Dès mars 1921, Lénine initie la NEP (initiales de Nouvelle politique économique), une libéralisation temporaire mais spectaculaire. Dénationalisations, fin des réquisitions forcées, fin du travail obligatoire, rétablissement de l'héritage.. Les paysans peuvent de nouveau librement vendre leurs récoltes. Les boutiques se remplissent de nouveau. Moscou respire.

Comme leurs ancêtres de 1789 qui confisquèrent les Biens de l'Eglise sur proposition de Talleyrand (décret du 2 novembre 1789) - un vol pur et simple -, la confiscation des biens des émigrés et des suspects (décrets du 30 mars 1792 et du 27 juillet 1792), les Bolchéviques ont besoin d'argent. Lénine envoie au politburo le 19 mars 1922 la directive suivante : "Nous devons confisquer les biens de l'Eglise ! Nous devons livrer bataille au clergé de la manière la plus résolue, écraser sa résistance avec une telle cruauté qu'il ne l'oubliera pas." Lénine conclut : "La violence est la vérité de la politique." Les événements se précipitent au kremlin, les rolls des dirigeants bolchéviques arrivent..

Le 3 avril 1922, celui qui est appelé "le meilleur disciple de Lénine, Staline, devient Secrétaire général du Parti communiste. Il est puissant, mais toujours respectueux de Lénine. Son futur ministre Molotov dit : "On me demande qui est le plus dur, Lénine ou Staline ? C'est Lénine biensûr !"... C'est lui qui nous tous formé.

Lénine est soudainement terrassé à cinquante-deux ans par un accident vasculaire cérébral. Le 25 mai 1922, il est à moitié paralysé. Six mois plus tard, il est victime d'un deuxième avc. Le Comité central du Parti confie à Staline le soin de veiller sur lui... Staline l'isole et empêche son entourage d'écrire quoique ce soit sous sa dictée... Et l'année se termine par la création le 22 décembre 1922 de l'URSS, l'Union des républiques socialistes soviétiques, dont l'emblème est la faucille du paysan.., et le marteau du prolétariat ouvrier.

C'est la fin de la guerre civile. Mais la terreur s'abat de plus belle. Les fourgons de la police politique déversent leurs cargaison de condamnés d'avance. Le Commissaire du peuple à la justice, Isaac Steinberg, leader du mouvement juif et écrivain soviétique, s'enfuit en Allemagne en 1923. Il avait dit à Lénine : "A quoi bon un Commissariat à la Justice, appelons-le plutôt Commissariat à l'Extermination sociale !" Lénine avait répondu : "Excellente idée." Steinberg écrira plus tard: "La Terreur, c'est le réseau étroit de la surveillance, la police secrète qui observe tous les faits et gestes, les provocations, les formes méprisantes, humiliantes, et douloureuses des interrogatoires, les prisons bondées où l'on affame, les déplacements de population, les réquisitions, les confiscations qui frappent les affamés et les épuisés."

Staline porte le cercueil de Lénine. La veuve de Lénine révèle qu'il aurait quand même réussi à dicter un testament où il aurait dit : "Staline est trop brutal. Je propose au camarades d'étudier un moyen de le démettre de son poste de Secrétaire général". Staline réagit très violemment et oblige sous la menace la veuve de Lénine à publier un démenti dans "La Pravda" (la Vérité). Tous ceux qui chercheront à utiliser ce testament pour écarter Staline en mourront : le vrai testament de Lénine, respecté à la lettres par son héritier, Staline ! Ce sont ces préceptes, l'épuration sans fin du corps social, la traque du "parasite", le "faux communiste", "infiltré dans les organes du parti état". La tache essentielle est de se débarrasser de ces "parasites", les survivants de la maudite société capitaliste. Pour Staline, comme pour Lénine, ce sera la purge permanente. La lutte contre l'"ennemi" ne sera jamais achevée.

Tandis que le corps de Lénine est embaumé, Staline fait dynamité le sol gelé devant le Kremlin pour y poser les fondations d'un mausolée, d'abord en bois, puis en granite rouge et marbre noir, avec une tribune sur laquelle les tout puissants dirigeants communistes viendront dominer le peuple. Devant le tombeau, les Komsomols, les jeunesses communistes défilent toute l'année.. Le culte de la personnalité de Lénine commence. Son nom est donnée à l'ancienne capitale Petrograd qui s'appellera désormais Léningrad.

Le 21 décembre 1929, Staline se débarrasse de la NEP, la tentative libérale, et se lance dans la collectivisation. La Pravda titre en première page : "Un grand salut soviétique au plus grand dirigeant communiste du monde". Vingt ans plus tard il sera réellement un des hommes les plus puissants de la planète.

25 novembre 1943. Staline se rend à Téhéran pour une conférence entre les principaux alliés contre l'Allemagne. Churchill en uniforme de la Royal Air force prend la pose. Il offre à Staline au nom du roi George VI une épée sur laquelle est gravée "Au courage héroïque des citoyens de Stalingrad". Ensuite, Churchill et Staline rejoigne le président des Etats-Unis, Franklin Roosevelt. Staline cherche à se rapprocher de Roosevelt qu'il juge, d'après les écoutes, naïf et malléable. Il a besoin d'un appui contre Churchill sur la question du second front. Churchill voudrait attaquer par le Sud (Italie ou Balkans) qu'il appelle le ventre mou de l'Europe et prendre les Russes de vitesse, arriver le premier à Berlin. Mais Staline obtient le débarquement plus éloigné en Normandie pour le printemps 1944. L'atmosphère est à l'optimisme. Staline vient de mettre Hitler en échec à la bataille de Koursk. Churchill dit : "Dieu est aux côtés des alliés." Staline répond : "Le diable est avec moi, le diable est communiste !"

 

http://dieuetmoilenul.blogspot.fr/2017/11/tant-que-cette-chose-reste-debout-la.html

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Troisième partie :

Juillet 1944. La mobilité de l'Armée rouge est stupéfiante. Les Américains ont donné à Staline les moyens financiers, l'acier, les métaux rares pour construire 55 000 chars T34 parmi les plus performants de la guerre, des centaines de milliers de camions, des jeeps, des véhicules blindés. Les Soviétiques avancent en Pologne jusqu'à Varsovie, mais reçoivent l'ordre de s'arrêter. En 1939, Staline s'était déjà partagée la Pologne avec son allié d'alors, Hitler. En 1940, à Katyn, Staline avait fait exécuter 20 000 officiers polonais prisonniers pour se débarrasser des élites qui lui étaient hostiles. En 1944 il interdit de porter assistance aux résistants polonais, il ne fait rien pour aider les alliés qui tentent de parachuter des armes aux insurgés. Il les laisse massacrer par les SS qui détruisent complètement la ville. Le Maréchal Joukov écrit dans ses Mémoires: "Staline m'a dit : 'Nous ne pouvions pas nous permettre une Pologne bourgeoise à nos frontières!'" L'Armée rouge prend Varsovie, ou ce qu'il en reste, puis occupe toute la Pologne.

Dans leur avance, les soldats soviétiques découvrent l'horreur nazie, les camp d'exterminations des Juifs à Majdanek, Belzec, Sobibor, Treblinka.

A Yalta (4/11 février 1945), Staline dira à Roosevelt : "Les Juifs sont des profiteurs et des parasites". Quinze ans plus tôt, en 1929, il créé dans l'Extrême orient soviétique le Birobidjan, région autonome juive, langue officielle le yeddish, préféré à l'hébreu, considéré comme trop religieux. Sous prétexte de peupler cette région inhospitalière et de promouvoir l'agriculture (sic), il s'agit bien de déportation.

En 1929, fini les izbas et les fermes ancestrales,les paysans vivront en communauté dans les Kolkhozes, ils produiront les millions de tonnes de blé vendus par l'état pour acheter les machines qui fabriqueront les tracteurs, les chars, les avions. C'est le premier plan quinquennal de Staline.Mais il se heurte immédiatement aux paysans qui refusent de perdre leur terre, ils refusent la collectivisation. Staline leur donne un nom infâmant : koulak (profiteur, exploiteur). Et il fait préciser le terme de koulak: tout fermier qui a des salariés, qui possède un moulin, une fromagerie, une sécheuse de pommes de terres, des machines agricoles à moteur est du "bétail". Une définition vague qui ouvre la voie aux dénonciations, aux règlements de compte, aux viols. La police se déchaîne contre ceux qui tentent de cacher leurs réserves de grains. La résistance des paysans est telle que le pouvoir mobilise 27 000 dékoulakisateurs, des militants communistes venus des villes et une ordre misérable de journaliers payés en parts de butin. Staline encourage la délation. La propagande diffusée dans les salles de cinéma, montre une jeune tatare de Crimée, Olga Balykina, célèbre pour avoir accuser son père de voler du blé dans son kolkhoze. Félicitée par le parti, elle est fêtée par les pionniers, les 9-14 ans, et les komsomols, les 15-18 ans, organisations de masse créées par Lénine. Olga dit: "J'ai agi comme tous les pionniers doivent agir". Dans tous les villages, des satues de Pavel Morozov glorifie celui qui est appelé le "pionnier - héros numéro 001" de l'Union soviétique. Selon la légende forgée par la police, il aurait dénoncé son père hostile à la collectivisation et son oncle l'aurait assassiné à 14 ans. Deux millions de paysans ont été envoyés défraichir la Sibérie, 300 000 autres déportés au goulag, et 300 000 exécutés. La famine organisée par Staline dès le début des années 1930 en Ukraine est la plus terrible : 5 millions d'êtres humains meurent de faim. En ukrainien, on a appelé la famine holodomor, extermination par la faim. On leur avait tout pris, tout confisqué jusqu'à la dernière miette. Une mère a tué un de ses enfants à coups de haches, pour le faire cuire et le donner à manger aux autres. Et personne ne posait de questions.

Pendant ce temps, Staline affectionne de longs séjours à la campagne. Son chauffeur est Nikolaï Vlassik, policier et photographe du tyran. Alors que les membres du politburo affectionnent comme Lénine les rolls, Staline préfère une voiture américaine de luxe, la pacar. Il se fera construire une vingtaine de datchas, des villas somptueuses réparties dans toute la Russie selon les saisons. Il y est heureux et y chantent sans arrêts des airs d'opéras. Pendant que son peuple agonise de faim, il pèche de la truite et il lit beaucoup. Il trompe sa femme avec sa coiffeuse qui le rase tous les matins. Son passe-temps favoris est de planter des arbres, des citronniers et des orangers.

Les artistes qui avaient cru que la révolution leur apporterait la liberté créatrice se voient imposer par Staline la doctrine officielle du réalisme socialiste. Tous, peintres, musiciens, poètes, écrivains, que Staline appellent les "ingénieurs de l'âme" doivent exalter le travail, la famille, et la patrie, et surtout, la gloire de Staline. Ceux qui ne sont pas en prison ou en exil tentent encore de résister. Ossip Mandelstam, le plus grand poète russe de cette époque est arrêté, et meurt de faim au goulag. Il avait écrit Le Montagnard du Kremlin, un bref poème de seize vers, une épigramme contre Staline, "Ses doigts sont gras comme des vers, des mots de plombs tombent de ses lèvres, sa moustache de cafard nargue, chaque mise à mort est une fête et vaste est son appétit".

Les "procès de Moscou" (août 1936 / mars 1938) secouent les opinions publiques du monde entier. Le 11 mars 1938, quatre vingt-vingt dix huit membres du Comité central du Parti communistes, les principaux chefs de la police avec leur chef Iagoda, une grande partie de l'état-major de l'Armée rouge avec à sa tête le maréchal Toukhatchevski et ceux qui ont permis à Staline de prendre le pouvoir, Boukharine, Kamenev, Zinoviev, sont exécutés. L'accusé principal, Léon Trotski (expulsé d'URSS en janvier 1929), réussit à échapper aux procès du fait de son exil. Mais il fut retrouvé au Mexique par Ramón Mercader, un agent du NKVD qui l'exécuta avec un piolet le 21 août 1940 sur ordre de Staline.

La moscovite Nina Poglazova dit : "On vit dans un monde soviétique où il n'y a qu'une seule règle du jeu et tout le monde joue selon cette règle. Il est debout sur la tribune, il ment, tout le monde applaudit mais tout le monde sait qu'il ment, et lui il sait qu'on le sait. Mais il débite ses mensonges et il est tout content qu'on l'applaudisse".

Le second documentaire, "Staline, le tyran rouge", de Mathieu Schwartz et Serge de Sampigny, a été diffusé sur la chaîne M6 en 2007. Bernard de Lavillardière, qui présente le documentaire, explique : 

 

"Staline a suscité un incroyable espoir, on  lu ia voué un culte sans précédent, notamment en France. Mais dans les faits, Staline a martyrisé son peuple. On estime aujourd'hui qu'il est responsable de la mort de vingt millions de personnes. Staline, le petit père des peuples était un être sanguinaire, paranoïaque, fanatique. Pendant près de trente ans, personne n'a sur l'arrêter.

 

Staline est mort il y a un demi-siècle mais le monde n'est pas plus hier qu'aujourd'hui à l'abri d'hallucinations collectives, de régimes tyranniques et de crimes de masse. (...) Ce documentaire a reçu l'aval du ministère de l'Education nationale, les professeurs peuvent l'utiliser en classe."

 

Malgré quelques erreurs et un ton clairement à charge qui occulte les crimes des autres monstres de la révolution bolchévique de 1917 (Staline présenté comme le créateur du goulag à la place de Lénine...), ce documentaire est un des premiers à apporter néanmoins en France un portrait négatif du tyran rouge. Il aura fallu une centaine d'années pour qu'enfin la vérité sur la monstruosité des dirigeants communistes - Lénine compris - éclate.

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10 novembre 2017 5 10 /11 /novembre /2017 23:52

Un article de Paolo M Siano pour la Nouvelle Boussole Quotidienne montre bien comment le seul "dialogue" utilisé par la franc-maçonnerie envers l'Eglise est "la menace" :

Source: La Nuova Bussola Quotidiana

Paolo M. Siano

10-11-2017

Massoneria & Chiesa: l'unico dialogo usato è la minaccia

Maçonnerie et Eglise: Le seul dialogue utilisé est la menace

Maçonnerie et église: Le seul dialogue utilisé est la menace

 

Beaucoup de questions et de perplexité ont surgi de l'initiative engagée par la franc-maçonnerie sicilienne d'organiser une rencontre entre un évêque et un théologien (L'événement aura lieu à Syracuse le 12 novembre au Salon Borsellino de la Piazza Duomo avec l'organisateur du Grand Orient de l'Italie et un invité d'honneur un évêque et un monseigneur théologien, malgré des appels de protestation arrivés au diocèse. Participeront l'évêque de Noto Antonio Staglianò et Monseigneur Maurizio Aliotta de l'Archidiocèse de Syracuse. Selon Staglianò, le critère fondamental qui animera sa participation est celui qui est souligné par S. Jean XXIII dans le fameux "nous cherchons plus ce qui nous unit que ce qui nous divise". NdCR.) pour discuter des points de proximité et de distance entre le Grand Orient et l'Église catholique. Mais ce n'est pas la première fois que les tabliers tentent de demander un dialogue avec l'Église. C'est arrivé par exemple en 1977 et la première fois en 1937, tel que documenté par le père Paolo Siano pour la Nuova Bussola Quotidiana. Dans les deux cas, l'Église a rejeté une proposition déplorable qui fournissait de l'arrogance et de l'intimidation, un certain ramollissement du pape contre les francs-maçons. Parce que la doctrine maçonnique est à tous égards inconciliable avec le christianisme. Voilà ce qui arriva alors, pour comprendre que ce dialogue voulu par de grands et vénérables maîtres cache en fait une étreinte mortelle.

***

Il y a quarante ans, en 1977 à Palerme, l'Edition "Il Vespro" publiait la première et unique traduction italienne de la "Lettre" (en réalité un livre) adressée au Pape Pie XI en 1937 par le Flamand Albert Lantoine (1869 -1949), membre de la Grande Loge de France et 33ème et dernier degré du Conseil Suprême du Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA) de France.

L'édition italienne porte la préface du maçon Giordano Gamberini (1913-2003), Grand Maître du Grand Orient d'Italie - Palazzo Giustiniani (GOI) de 1961 à 1970, directeur en 1966 du magazine Massonica (GOI). Il était l'un des auteurs de la "Bible Concordante" (Mondadori, 1968) traduisant l'Évangile de Saint Jean. Il a cherché à obtenir la reconnaissance du gouvernement indien par la Grande Loge unifiée d'Angleterre en 1972. Gamberini était également "évêque" de l'Église Gnostique d'Italie avec le nom initial "Tau Julianus" et 33ème degré de REAA.

Comme Lantoine, Gamberini 33° propose également un étrange armistice entre l'Eglise et la franc-maçonnerie, c'est-à-dire qu'il prétend que l'Eglise ne doive plus parler de l'incompatibilité entre être catholique et être maçon. Gamberini conclut la préface en en faisant une phrase sibylline de Lantoine 33, qui affirme que le jour où Hiram (le héros et le prototype des maîtres maçons) succombera pour la deuxième fois, le Christ souffrira aussi pour la deuxième fois l'outrage de la foule. (Cf. G. Gamberini, Préface de A. Lantoine, Lettre d'un Maçon au Pape, éditée par Giuseppe Mannino, rédacteur en chef de "il Vespro", Palerme 1977, pp. 7-9).

Selon Gamberini , Lantoine "rend témoignage à la maçonnerie authentique" (p.8) et est "le prophète" (page 9) de la relation entre la franc-maçonnerie et l'Église. Le 33ème livre de Lantoine est imprégné d'une logique initiatique, la "conciliatio oppositorum" (la conciliation des contraires ) pour laquelle Hiram & Christ, la Franc-maçonnerie et l'Eglise, Lucifer & Dieu, seraient nécessaires l'un à l'autre... Le texte de Lantoine suggère que l'avenir et la survie de l'Église dépendent de l'acceptation de la proposition maçonnique, c'est-à-dire de commander aux prêtres et aux ecclésiastiques d'adoucir les tons envers la franc-maçonnerie...

Lantoine espère une trêve entre la franc-maçonnerie et l'Église catholique afin que les deux ne tombent pas sous les coups d'ennemis communs, le communisme et le nazisme (Cf. A. Lantoine, Lettre d'un Maçon au pape , page 29). Pourtant, la "supplication" de Lantoine est étrange, illogique, intimidante, menaçante; il semble aussi essayer d'insinuer des scrupules et des complexes de culpabilité de Pie XI s'il n'accepte pas l'appel maçonnique (Cf. page 32).

Toujours en quête de paix, Lantoine continue d'accuser Église d'abus de pouvoir et de péché contre la spiritualité (Cf. pp. 25-26)... Lantoine se révèle comme un relativiste: "Nous sommes les exaltateurs d'une vérité qui est muette, des propagandistes d'une vérité immuable. Tout nous sépare ou semble nous séparer" (page 32).

Puis Lantoine affirme que les maçons et les catholiques ne doivent pas être des ennemis, mais juste au-dessus, il montre une aversion profonde pour eux et de la maçonnerie envers l'Église comme Dieu ne peut pas pardonner à l'ange rebelle, et il n'abandonnera jamais : "[...] Devrions-nous toujours insister pour être des adversaires? Peut - être! Peut-être ... parce que votre Dieu ne peut pas pardonner à l'Ange rebelle ni l'Ange rebelle abandonner, jamais! Devrions-nous insister toujours pour être des ennemis? Non, bien sûr que non!" (Page 41, le gras est de moi).

L'esprit de Lantoine est du côté de cet ange, comme il ressort d'un autre passage. Selon Lantoine, "l'élite" maçonnique et catholique doivent s'unir "pour le salut de la beauté" et mettre de côté "les divergences d'opinions", les "sectarismes" (Cf. p. 55). Mais alors Lantoine admet que l'Église ne peut pas accepter le relativisme maçonnique: "Je ne me berce pas d'illusions sur le résultat de ma demande qui voudrait faire cohabiter le Doute et la Certitude. Demander à l'Église de revenir un sur son intolérance pendant un certain temps, c'est croire contre toute logique qu'elle pourrait abandonner le Monopole de la Vérité. Un tel sacrifice peut être toujours plus facile pour nous, pour nous, maçons, qui faisons nôtre cette pensée de Lessing: "Ce qui rend un homme bon n'est pas la vérité qu'il possède et croit posséder, c'est l'effort sincère qu'il fait pour la conquérir; non pas avec la possession de la vérité, mais avec la recherche d'elle, l'homme est grandi et perfectionné." Cette "recherche de la vérité", qui est l'objet de notre travail, nous interdit de la croire immuable." (p. 55-56).

Lantoine espère que l'Eglise ne s'engagera pas avec les pouvoirs politiques et ne va pas aider de telles puissances à persécuter les maçons... Alors, conformément à la logique de l'unité des contraires, Lantoine observe: "Le jour où Hiram succombe à la seconde sous les coups de ses frères diaboliques, votre Christ subira, pour la seconde fois, les outrages de la foule. Et la même sépulture mettra fin aux restes de notre splendeur meurtrière" (p.61).

Lantoine réaffirme encore la nécessité et l'unité des opposés : "Pris comme nous sommes par l'instinct d'examen, nous sommes les serviteurs de Lucifer. Vous, les détenteurs de la vérité, vous êtes les serviteurs de Dieu. Les deux maîtres se complètent. L'un a besoin de l'autre. Ne poussez donc pas le Pouvoir à exterminer la Franc-Maçonnerie! Méfiez-vous! Ce jour-là, pour le dire avec Méléagre, vos odeurs de mort éclateront: la mort de Lucifer marquera l'agonie de votre Dieu" (page 65, le gras est de moi).

Et même Lantoine demande au pape de faire taire les prêtres qui s'opposent à la franc-maçonnerie. Lantoine les dépeint plutôt comme des irascibles ramenés à la paix, tandis qu'il présente les Maçons comme de pauvres victimes (voir page 76)... Lantoine indique à Pie XI que bien qu'il ne fasse pas taire ces prêtres, il s'approche dans la nuit du couteau du bourreau : "Peut-être que nous sommes encore dans les temps." Pape! Ne vois-tu pas, dans les ténèbres de la nuit, briller le couteau du bourreau? " (p.76). Il ne précise pas exactement quel est ce bourreau... Étrange façon de dialoguer et de demander la paix. Quel genre de paix? Voici: Ne prêchez plus l'incompatibilité entre l'Église et la Franc-Maçonnerie! Mais quelle vraie paix, quelle véritable coopération peut-on construire avec ceux qui rejettent la Vérité immuable et croient que Dieu et Lucifer ont besoin l'un de l'autre?

(Fin de l'article)

 

Note du blog Christ-Roi. L'argumentation du franc-maçon Lantoine montre bien le manichéisme de la franc-maçonnerie et qui fait de Lucifer un dieu égal au Vrai Dieu, selon le "principe maçonnique du 18e degré des Hauts Grades de Chevalier Rose Croix." Ce qui est en haut vaut ce qui est en bas, et inversement. Cf. Serge Abad Gallardo : "Pourquoi j'ai quitté la franc-maçonnerie?".

"Nous cherchons plus ce qui nous unit que ce qui nous divise". Ce n'est pas aussi simple que cela. Par exemple, Lucifer sait que Jésus est le Christ, le Sauveur. Pour autant cette connaissance ne fait pas qu'il l'ait suivi, tout au contraire. Il veut prendre sa place ! D'un côté il y a donc l'Ennemi du genre humain qui dit je connais cette Vérité, mais je ne la suis pas ! Et de l'autre côté il y a les catholiques qui connaissent aussi cette Vérité et la suivent; et il faudrait maintenant qu'ils dialoguent avec le premier ? Pour quelle raison ? Quelle idée étrange...

Maçonnerie et Eglise: Le seul dialogue utilisé est la menace
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