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Christ Roi

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18 octobre 2017 3 18 /10 /octobre /2017 19:05

Ce lionceau était détenu dans un appartement d'une cité du 93. Pito a été pris en charge par #30millionsdamis et mis en sécurité. #sauvetage

 

Source: 30 Millions d'Amis

 

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18 octobre 2017 3 18 /10 /octobre /2017 18:18
"Amoris Laetitia" : les évêques polonais arrêtent la fuite en avant

Source: La Nuova Boussola Quotidiana, AL, i vescovi polacchi stoppano le fughe in avanti,17-10-2017

 

AL, les évêques polonais arrêtent la fuite en avant

La Conférence épiscopale polonaise s'est réunie la semaine dernière à Lublin pour discuter et rédiger un document sur les lignes directrices pour lire l'exhortation apostolique Amoris Laëtitia. La réunion a également été suivie par le nonce Salvatore Pennacchio, un peu plus d'un an après avoir été représenté par le Pontife à l'église polonaise. On ne sait pas encore quand le document rédigé sera publié par les évêques polonais ; mais nous sommes en mesure d'anticiper quelques points, quoique brièvement, mais qui sont centraux, et qui sont indicatifs de la lecture que l'épiscopat a donné à l'exhortation. Une lecture qui est en ligne directe avec "Familiaris Consortio" du Jean-Paul II. Il est clair que lorsque les directives approuvées à Lublin seront rendues publiques, la confusion créée par Amoris Laetitia et surtout ses interprétations "ouvertes d'esprit" seront encore plus évidentes. Et il deviendra alors de plus en plus évident combien est embarrassant le silence flagrant du Pontife face aux demandes de clarification.

 

Selon des sources de grandes sources, on peut dire que les évêques polonais rejettent la possibilité d'accès à la communion aux couples vivant "more uxorio", c'est-à-dire sans être unis par le sacrement du mariage. Il est évident que la même chose se produit pour les couples qui vivent ensemble. Naturellement, cette décision s'applique également aux couples divorcés remariés, dans lesquels la première union est toujours valable pour l'Église. Ils ne peuvent pas accéder à la communion sacramentelle, ni même à la communion spirituelle tant qu'ils sont dans une situation existentielle qui s'oppose ouvertement à l'Eucharistie, qui représente l'épouse du Seigneur avec son Église fidèle, un lien indissoluble et fertile.

 

Les évêques insistent cependant fortement sur le fait que l'Eglise n'a pas l'intention de refuser ou même de discriminer les gens. Sont offerts et présentés tous les moyens de salut possibles (Parole, retraites, formation, adoration, participation aux messes, mais leur situation publique les empêche de recevoir l'Eucharistie). Est maintenue l'interdiction pour eux de devenir parrains et marraines de baptisés, comme ils ne peuvent pas l'être dans les cas où cela est autorisés aux laïcs, de même que de distribuer la communion, et d'enseigner la doctrine, c'est-à-dire le catéchisme.

 

Les prêtres sont invités à exercer un service pastoral auprès de ces couples et familles, en les aidant à résoudre les obstacles objectifs de leur situation par la prière, la pénitence et l'espoir.

 

Le document lit Amoris Laetitia dans le contexte de l'enseignement laïc de l'Église et du Magistère le plus récent. En ce sens, une grande attention et une grande importance ont été accordées aux cadres établis par "Familiaris consortio " de Saint Jean Paul II; le décret de la Congrégation pour la doctrine de la foi de 1994 et ce qui est enseigné et affiché par le Catéchisme de l'Église catholique .

 

Une note finale: l'Université catholique de Lublin , "Jean-Paul II", après la plénière des évêques, a annoncé la remise d'un titre honorifique au cardinal Gerhard Mueller pour son travail de "doctrine du gouvernail".

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18 octobre 2017 3 18 /10 /octobre /2017 10:18

En toute objectivité, écrit Van der Eyken, on ne peut que constater l’incompatibilité entre la Révélation et la Gnose. Aussi, l’une offre le Salut par la Foi, l’autre prétend pouvoir délivrer l’homme par la Science (de l’Arbre) !

Karl Van der Eyken

Après Serge Abad Gallardo, ancien franc-maçon converti, qui a exposé l'origine luciférienne de la franc-maçonnerie, voici un autre ancien franc-maçon, qui a passé "22 ans" dans la franc-maçonnerie, y a atteint le grade de "Vénérable Maître" de la "Grande Triade" ("Grande Loge de France"), et l'a quittée parce qu'elle "ne correspondait pas aux attentes". Lui aussi, il témoigne de "l'origine luciférienne" de la franc-maçonnerie. Karl Van der Eyken, a apporté ce témoignage essentiel le 11 décembre 2016 pour "Culture populaire" . Dans le cadre de cette conférence, il a expliqué l’escroquerie de la maçonnerie dite "chrétienne et traditionaliste" s’opposant soit-disant à celle dite "laïque et progressiste". Dans la première, c'est l'imposture de René Guénon : "Souvent opposée à la franc-maçonnerie dite 'progressiste et laïque', la maçonnerie 'chrétienne et traditionaliste' partage pourtant le même dessein !", les "mêmes rites (à quelques variantes près)", la même volonté d'édifier le "temple de la République universelle", et faire de "tout homme" "un Christ en puissance", qui "peut aller plus loin que le Christ"... C'est dire le niveau de blasphème atteint dans ces loges dites "chrétiennes" (!), l'égal du Créateur, le Créateur à la place du Créateur ! Un délire.

"En toute objectivité, écrit Karl Van der Eyken, on ne peut que constater l’incompatibilité entre la Révélation et la Gnose. Aussi, l’une offre le Salut par la Foi, l’autre prétend pouvoir délivrer l’homme par la Science (de l’Arbre) !" (Karl Van der Eyken).

Autrement dit, l'homme qui se sauve tout seul, par ses propres forces.

C'est le projet de Satan dans Genèse 3. Ceci a été bien été également perçu par l'historien médiéviste Jean-Claude Lozac'hmeur dans "les origines occultistes de la franc-maçonnerie".

Pour des raisons de temps, Karl Van der Eyken a dû écourter sa présentation video : le document complet est accessible à l'adresse suivante : http://www.cultpop.fr/kvde/

 

Note du blog Christ-Roi. Le texte de Karl Van der Eyken est reproduit ci-dessous légèrement retouché (coquilles, ponctuation). En orange nos commentaires dans le texte, ainsi que l'ajout de quelques liens :

9 Jan2017

L’imposture de la Maçonnerie chrétienne et traditionaliste

 

Souvent opposée à la franc-maçonnerie dite "progressiste et laïque", la maçonnerie "chrétienne et traditionaliste"… partage pourtant le même dessein (les deux jambes s’articulant vers celui-ci). Ce texte (ci-dessous), présenté lors de la conférence "Illuminés de Bavière et Franc-Maçonnerie – Mythes et Réalités", et complété lors de cette interview, démontre l’escroquerie de cette maçonnerie.

 

Présentation

 

Comment ou pourquoi devient-on maçon ?

Il peut y avoir de multiples raisons, je me limiterai juste à la mienne. Intéressé depuis des années par l’histoire et la philosophie, ne connaissant pas du tout la Maçonnerie, j’étais curieux d’en savoir plus. Une Encyclopédie m’apprend grosso modo que cette institution se définit comme "un ordre initiatique traditionnel non religieux, non politique et universel fondé sur la Fraternité"... Avec une définition aussi simpliste, il est impossible d’y voir le moindre mal.

 

Afin d’en savoir d’avantage, j’ai acheté deux livres qui me confirmaient que la franc-maçonnerie pouvait m’apporter quelques réponses. Coïncidence ? Deux semaines plus tard je fais connaissance d’un maçon qui me parle de René Guénon. Aussitôt, j’ai acheté son livre "La crise du monde moderne". Cet essai m’avait beaucoup impressionné par la synthèse cohérente entre histoire et spiritualité. Guénon était et est toujours la "tête" du néo-gnosticisme contemporain. J’ai dévoré son œuvre, ainsi que des centaines de pages de sa correspondance. Son œuvre avait aussi incité quelques hauts-dignitaires maçonniques à la fondation d’une loge "traditionnelle" d’inspiration guénonienne. C’est là où je voulais entrer, chose faite en 1980.

 

Un petit mot sur Guénon. Il écrivait avec le pluriel majesté "nous savons", et dénonçait sur ce ton persuasif des erreurs, comme par exemple et à juste titre, le panthéisme de Spinoza. Mais, c’est seulement après avoir quitté la franc-maçonnerie, et avoir repris de A à Z sa doctrine et celle de la franc-maçonnerie, que je suis arrivé à des conclusions diamétralement opposées aux siennes.

 

D’après le monisme métaphysique de Guénon, toute la manifestation émane du Principe, impliquant une continuité entre l’un et l’autre, concept qui s’oppose à la Création ex nihilo. La continuité entre le Principe et sa manifestation implique indubitablement le panthéisme (doctrine typiquement gnostique, qui prétend que Dieu est dans toutes les choses et confond donc le Créateur avec les créatures... NdCR.). Mais à cause de son panthéisme, il était inévitablement aussi transmigrationniste, comme l’atteste formellement son adhérence à la doctrine des états préhumains et posthumains [1] avec l’Âtmâ, le "Soi", qui seul transmigre [2]. Cette doctrine figure également dans la Kabbale de Louria ; son disciple Hayyim Vital lui a consacré un livre, le "Traité de Révolutions des Âmes". Avec une lecture superficielle de Guénon, on risque de passer à côté de pas mal de choses, d’autant plus qu’il a toujours réfuté la réincarnation, mais quand on regarde cela de près, sa critique ne visait rien d’autre que les théories enfantines des spirites et théosophistes. En plus, son premier pseudonyme fut "Palingenius" (régénération cyclique des êtres), donc j’aurais pu le constater bien avant. Je ne peux expliquer cette défaillance de ma part autrement que par une distorsion de l’esprit qui empêche de voir les choses telles qu’elles sont…

 

Je ne cherche pas d’excuse, mais la confuse déclaration Nostra Ætate (1965) – la relation Église avec les autres religions –, allait pour moi dans le même sens que l’affirmation de Guénon que toutes les religions avaient une seule et la même origine, d’où leur "unité transcendante". Je ne pouvais donc même pas supposer qu’il s’agissait là d’une imposture monumentale.

 

La loge guénonienne et élitiste "La Grande Triade" avait, parmi ses fondateurs (1947) le "Grand Maître" Michel Dumesnil de Gramont, déjà plusieurs fois "Grand Maître" et membre du "Suprême Conseil" (33ème degré) avant la guerre. C’est lui qui a obtenu à Alger en 1943 du Général de Gaulle l’annulation des lois antimaçonniques du Maréchal Pétain. J’ai appris plus tard que Dumesnil de Gramont avait dit :

 

"La civilisation catholique ne comprenait pas la liberté comme la civilisation maçonnique… Il n’y a pas de conciliation possible entre des principes aussi opposés, il faudra bien que l’une ou l’autre civilisation disparaisse." [3] !

 

[Note du blog Christ-Roi. On retrouve la même doctrine dans la bouche du franc-maçon Vincent Peillon pour qui "on a laissé le moral et le spirituel à l'Eglise catholique. Donc, il faut remplacer cela. Et d'ailleurs l'échec de (la Révolution) de 1848, où l'Eglise catholique et des prêtres sont venus bénir les 'arbres de la liberté' des révolutionnaires, c'est la preuve que l'on ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique." (Vincent Peillon, entretien aux Editions du Seuil le 08 octobre 2008). Et dans un autre entretien pour Le Monde des religions, le 1er mars 2010, Vincent Peillon récidiva en déclarant : "Dans notre pays, l'Eglise, dans le fond, détient le pouvoir spirituel et un formidable pouvoir d'opinion et de conscience. Et nous avons échoué. Nous avons fait des révolutions, mais des révolutions matérielles, et nous avons laissé les esprits, mais aussi tout ce qui est de l'ordre charnel dans l'existence, de ritualisations (le baptême, l'enterrement, etc.) être géré par l'Eglise catholique. Dans un certains nombre de démocraties modernes, ils ont réussi à instaurer leur démocratie – ou leur république – c'était un modèle au XIXe siècle (c'est l'Angleterre, les Etats-Unis, les Pays-Bas) - parce qu'ils ont la religion protestante, qui est une religion qui correspond à la république, à la modernité, parce qu'elle est une religion de libre examen. Mais en France, certains ont tenté d'ailleurs des vagues de conversions au protestantisme (Eugène Sue). Jean Baubérot raconte très bien cela dans ses ouvrages. Cela ne marche pas. Parce que le pays est catholique... Donc il faut que nous inventions pour établir la république, une spiritualité, voire une religion spécifique. Cela germe dans les milieux républicains, beaucoup dans les milieux francs-maçons sous le Second empire." (Entretien pour Le Monde des religions, le 1er mars 2010, "Vincent Peillon: vers une république spirituelle?")]

 

Pourtant, je n’ai pas connu d’anticléricalisme. Comment est-ce possible ? C’est tout bêtement du "Eyes Wide Shut" (les yeux grandement fermés). Je ne prêtais pas attention aux communiqués de l’Obédience. Je considérais l’Obédience comme une Maçonnerie dégénérée, dont les membres ne comprenaient plus le véritable enjeu. C’est Guénon qui avait introduit cette énormité, ce qui n’était pas une énormité innocente de sa part parce que Guénon savait mieux que quiconque… Il a fait croire que les maçons "opératifs" d’avant 1717 étaient de grands initiés. Il y a encore, même actuellement, beaucoup de gens qui sont convaincus du bien-fondé de ce que Guénon "avance" ici. J’espère démontrer d’une manière convaincante l’inanité de tels propos.

 

J’ajouterais encore que chaque société actuelle a besoin de ses idiots-utiles, et les "dupés" ignorent ici non seulement l’enjeu doctrinal, mais également qu’ils sont au service de la construction de la "République universelle" selon le projet annoncé par le Chevalier de Ramsay en 1737. C’est la même catégorie de Frères qui a encore appris récemment par la presse que 28 Obédiences maçonniques avaient encouragé la migration de masse, et parmi ces Frères il y en avait aussi qui sont dans les degrés supérieurs, même très supérieurs. La franc-maçonnerie va de concert avec le mondialisme de l’UNESCO, comme l’exemple, celui du "Planning familial et eugénique" dans les années 70 l’atteste formellement. L’immense majorité des maçons n’est jamais consultée, et apprend, a posteriori, par la presse, la "pensée profonde" de leur Obédience. Comment expliquer autrement que cet "élitisme" maçonnique est fondé sur le principe des sociétés parallèles, cloisonnées selon le modèle de Weishaupt [4].

 

Enfin, pourquoi ai-je quitté la franc-maçonnerie ? Un apprenti attend forcément d’en savoir plus, puisque les "mystères" sont dévoilés degré par degré ; c’est pareil au second degré. C’est au 3ème degré que le maçon devient "maître", et découvre le "secret" initiatique, à la condition de le comprendre, ce qui est rarement le cas. La "maitrise" constitue la "moelle" de la franc-maçonnerie ; même si les Hauts-Grades ajoutent d’autres éléments, sans que cela accroisse l’essentiel du 3ème degré qu’on retrouve dans un autre "emballage" rituélique comme les poupées russes. Mais quand un maçon accède enfin au 3ème degré, il aura attendu quelques années, le temps de nouer des relations personnelles et de s’enraciner… Et même, quand on s’aperçoit au bout de quelques années – comme cela a été mon cas –, que la franc-maçonnerie ne correspondait pas aux attentes, il y a d’autres raisons qui apparaissent de l’ordre d’un chantage moral, parce que la loge comptait sur toi pour… Ou, sans toi, l’effectif ne sera plus suffisant pour assurer la continuité de la loge. Que dire d’autre que c’est du chantage moral avec comme simple dilemme céder ou résister… Bref, c’est après 22 ans que l’occasion me fut offerte de claquer la porte, ce que j’ai aussitôt fait. Quel soulagement !

 

Maintenant, je vais vous parler de l’imposture d’une Maçonnerie dite "chrétienne et traditionaliste" s’opposant à la franc-maçonnerie dite "laïque et progressiste". C’est de la pseudo-opposition qui dissimule une finalité qui est la même pour tous. Non seulement les Obédiences pratiquent les mêmes rites (à quelques variantes près), mais en plus, et même avant tout, toutes les obédiences travaillent à la réalisation du Temple de la République universelle. Ce projet s’appelle le Noachisme et figure en toutes lettres dans les Constitutions depuis 1738 ! C’est le mondialisme !

 

La Maçonnerie moderne a été fondée en 1717, mais elle n’a strictement rien à voir avec les constructeurs dont elle prétend faussement descendre. Et en ce qui concerne sa doctrine, celle-ci vient du paganisme, du gnosticisme et surtout de la Kabbale. Enfin, et ce qui est le plus important pour la bonne adhésion à cette doctrine, c’est que le candidat passe au préalable par une illumination d’origine luciférienne. (Voir plus bas le chapitre "Les rituels")

 

Histoire de la Franc-Maçonnerie

 

J’ai dit que la franc-maçonnerie n’avait rien avoir avec les constructeurs dont elle prétend descendre ; voyons cela. Toutes les corporations étaient réglementées au 13ème siècle, ce qui ne veut pas dire qu’il n’existait pas de réglementation avant. Le Livres des Métiers du prévôt Etienne Boileau (vers 1260) nous apprend, entre autres, que le "titre de maître n’était pas un grade dans le métier ; le maître était celui qui possédait un atelier où il commandait. De ce fait, un maître qui pour quelque raison que ce soit abandonnait son atelier, redevenait valet, c’est-à-dire ouvrier".

 

Donc il n’y avait que des apprentis et des compagnons, appelés ici "valets", mais pas de maître au sens maçonnique [5] ! Les corporations avaient leurs secrets, mais il s’agissait là des secrets de métier, comme par exemple un secret d’alliage, etc… Ces secrets n’avaient donc rien à voir avec les secrets mystificateurs de la Maçonnerie. Que la Maçonnerie n’ait aucun rapport ou affinité avec les corporations apparait manifestement avec la loi de 1791 du Frère Le Chapelier, loi qui porte son nom, et qui anéantissait les corporations de métier et interdisait tout rassemblement, même paysan ! Cette loi était promulguée afin de favoriser la disparition des vrais métiers au bénéfice de l’industrie de la classe bourgeoise et maçonnique qui avait pris le pouvoir…

 

Lire : Loi Le Chapelier, loi liberticide

Comprendre les "Lumières" : aux sources de la prolétarisation du monde ouvrier

 

Il y a deux manuscrits anglais qui font référence dans la franc-maçonnerie : le Regius (1390) et le Cook (1410). Le manuscrit Cooke recense la géométrie d’Euclide, Pythagore, les art libéraux, David, Salomon et le Temple, mais curieusement… ne parle pas du Nouveau Testament – un siècle avant la Réforme ! Ces manuscrits témoignent explicitement que la "Renaissance" avec le néoplatonisme, accompagné du néopaganisme étaient déjà bel et bien enracinés en Angleterre. On peut se poser la question si l’auteur était un catholique ou un gnostique, malgré l’affirmation dans le texte que le "maçon doit aimer Dieu et la Sainte Église". Eu égard au doute, je signale que le Professeur André Crépin, qui a étudié et traduit le Cook, ajoute en note à propos d’une correction apportée au manuscrit : "C’est ici qu’apparaît pour la première fois le 'Temple de Salomon' ignoré du Regius et du Cooke, version première." ! Ce qui n’empêche pas les maçons de se revendiquer fièrement de ces textes comme leurs "Old charges" (c'est-à-dire leurs Anciens devoirs).

 

Avec la Réforme, la révolution est arrivée dans tous les domaines. Les corporations se sont divisées en catholiques et protestants, et il y a des Guildes visiblement influencées par l’hermétisme [6]. Il y a eu des condamnations avec des procès-verbaux. Le Procès verbal de 1665 a entraîné une condamnation par la Sorbonne, ce qui nous permet de constater qu’il s’agissait d’une hérésie chrétienne. J’insiste sur "chrétienne" parce qu’il n’y avait rien de judaïque, contrairement à ce qui est le cas pour la franc-maçonnerie. En fait, tous les corporations avaient leurs cérémonies, je dirais style "bon enfant" qui, si elles ne frôlaient pas l’hérésie s’en approchaient dangereusement.

 

Un exemple caractéristique est celui des Bons Cousins, qui étaient forestiers, bucherons et transformaient au four les débits en charbon, d’où "carbonari". Leurs réunions s’appelaient des Ventes. Pour leurs cérémonies, ils utilisaient du linge blanc, du sel, un crucifix, du feu, de l’eau, une couronne d’épines, des feuilles, des rubans et un four. Ce qui importe, dans cet exemple, c’est la parfaite similitude avec les origines de la franc-maçonnerie. Cette corporation de métier, également constituée en deux degrés avec ses cérémonies propres a été récupérée à des fins politiques et mondialistes. Le Carbonarisme a été condamné en 1821 par le pape Pie VII, et comptait parmi ses membres Mazzini, Garibaldi, et même Madame Blavatsky qui a fondé la société théosophique, et autres illustres figures, qui étaient tous également francs-maçons, martinistes etc. Un des satellites créés par les Carbonari, la société secrète "Jeune-Italie", est à l’origine de la République italienne. Remarquons que "jeune" et "printemps" sont quasiment synonymes, donc on pourrait aussi bien parler d’un "printemps italien", comme d’un "printemps turc" pour les Jeunes-Turcs sabbataïstes. Il y a une correspondance avec ce qui se passe de nos jours… Les cérémonies des Bons-Cousins, puis des Carbonari et des Compagnonnages ont été maçonnisées au 19ème siècle, et, depuis, prévaut aussi chez eux le Temple de Salomon.

 

Après avoir passé en revue les caractéristiques des corporations de métier, examinons maintenant les origines de la franc-maçonnerie. Elles sont multiples : Rose-Croix, Hermétisme, Graal, Chevalerie, Kabbale… Mais, et cela importe, toutes ces organisations ou "courants de pensée" avaient un dénominateur commun : la Gnose.

 

La franc-maçonnerie ou la Grande Loge de Londres a été fondée le 24 juin 1717, le jour du solstice d’été. Au solstice d’été avait lieu autrefois la fête païenne solaire, et au solstice d’hiver les "Saturnales" où tout était permis… Le "tout est permis", cet antinomisme, se retrouve chez Rabelais avec la loi thélémite "fais ce que tu voudras", loi perpétuée, entre autres, par l’ordre paramaçonnique Ordo Templi Orientis (O.T.O.) d’Aleister Crowley. Les gnostiques sont des mystificateurs, qui attribuent des qualités aux choses qu’elles n’ont pas. Plutarque disait déjà "le secret ajoute de la valeur…". Et Guénon dit à propos du solstice d’hiver qui correspond à la "porte des dieux" hindoue [7] : "ce n’est pas sans raison que la fête de Noël coïncide avec le solstice d’hiver" [8]. C’est faux et ahurissant ! La vérité est que le jour de la Nativité fut fixé officiellement par l’Église au 25 décembre par le pape Liberus, en l’an 354 – seulement ! Et cette date fut volontairement choisie pour se superposer à la fête païenne du solstice d’hiver – Natalis Invicti (nativité du soleil invincible) –, car le Christ seul est la véritable lumière du monde. Voilà un exemple d’une mystification ; en plus, et surtout, le christianisme n’a strictement rien à faire avec l’ordre cosmique [Sans doute l'auteur veut-il signifier ici qu'il ne faut pas confondre Le Créateur avec les créatures. NdCR.].

 

Les Rose-Croix, dans leur manifeste Fama Fraternitatis en 1614, prônaient la réformation universelle de l’Église et des États, afin de les assujettir à une Superreligion ésotérique comprenant aussi l’ensemble des connaissances humaines.

 

Avec Francis Bacon (1561-1626) dans "La Nouvelle Atlantide" apparait le Temple de Salomon, le prototype idéal de la franc-maçonnerie. Résumons, sur une île il y a une République exemplaire – une Communauté des Nations –, avec la "maison de la science", concept inspiré de l’ismaélisme des Fatimides [9]. Et… cette Maison s’appelle "Maison et/ou Temple de Salomon", et les habitants de l’île s’appellent "les insulaires de Ben-Salem" – ça alors !

Voilà comment le Temple de Salomon est arrivé en Angleterre, où quelques "invisibles ", des Rose-Croix, y ont ajouté certains mystères… Les fondateurs de la franc-maçonnerie ont réussi à faire oublier la Nouvelle Alliance, et ils ont ressuscité l’Ancienne Alliance, quoique sérieusement défigurée par la Kabbale gnostique. Depuis le Christ a dit : "Tout est accompli !" l’ancien Pacte est mort, il vit dans le Nouveau. Il est mort ostensiblement, depuis, le voile du Temple se déchira du haut en bas. Donc le Temple de Salomon est également mort depuis 2000 ans – mis à part sa destruction qui date d’avant. Je peux encore faire remarquer que la Bible en franc-maçonnerie est appelée le Volume de la Loi Sacrée. Mais là encore, la Loi est le propre de l’Ancien Testament, comme il est écrit : "la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ." [10]. En laissant de côté l’appellation saugrenue "volume", on voit clairement que les fondateurs préféraient la Loi à la Grâce et à la Vérité du Christ. D’ailleurs, l’ère maçonnique, pour dater son "Année de la Vraie Lumière", commence 4000 ans avant le Christ, Qui n’est pas donc la Vraie Lumière !

 

Pourquoi 4000 ans avant ? Parce que selon la chronologie biblique les constructeurs construisaient la Tour de Babel !...

 

 

Qui étaient les fondateurs ?

 

Au début du 17ème siècle, les réunions publiques étaient interdites en Angleterre, d’où l’astuce de se faire "accepter" (d’où le terme de "maçons acceptés"). "À la faveur des révolutions d’Angleterre, Rose-Croix, savants et nobles avaient été nombreux à pénétrer dans les loges de la Maçonnerie opérative, afin d’y bénéficier du droit de réunion, dont seuls jouissaient alors les corps de métiers. Le même phénomène s’était produit en Écosse.

 

La première référence connue au mot "maçonnique" figure dans un poème Rose-Croix publié à Édimbourg en 1638 :

 

"Ce que nous présageons n’est pas à négliger,

 

Car nous sommes frères de la rose-croix,

 

Nous avons le mot 'maçonnique' et la seconde vue

 

Et nous pouvons prédire à l’avance les choses à venir." [11]

 

Le Temple de Salomon trouva une place centrale au sein de la Royal Society fondée en 1660, dont, parmi les membres se trouvait le pasteur anglican Desaguliers, cofondateur de la franc-maçonnerie moderne avec le pasteur calviniste Anderson. Ils étaient les fondateurs "visibles", mais derrière ou au-dessus d’eux il y avait des "invisibles", comparables aux "Supérieurs Inconnus" et aussi comparables aux "Mahatmas" de la Société Théosophique ; dans ces trois cas il y avait le même mode opératoire…

 

Il existe un pamphlet maçonnique, daté de 1676, qui contient cette déclaration : "Nous avertissons que la cabale moderne au ruban vert, avec l’ancienne fraternité de la rose-croix, les adeptes hermétiques et la compagnie des maçons acceptés se proposent de dîner ensemble le 31 novembre prochain". Vient ensuite la description d’un menu comique, et ceux qui pensent venir sont priés d’apporter des lunettes, "car autrement les dites sociétés rendront (comme d’habitude) leur apparence invisible" [12].

 

Être invisible, c’est le "Larvatos prodeo", la devise du Serpent : je m’avance masqué.

 

La Fama Fraternitatis de 1614 relate les voyages vers l’Est de Christian Rosenkreutz, "dont il est revenu avec un nouveau type de 'Magie et de Kabbale, qu’il a incorporé dans sa propre attitude chrétienne' – on peut se faire une idée de l’épidémie. C’est confirmé [13], cette nouvelle Kabbale est celle d’Isaac Louria, sur laquelle je reviendrai parce qu’elle est au cœur-même de la franc-maçonnerie. (Chapitre Les rituels)

Nommé Grand-Maître de la Grande Loge de Londres en 1719, Desaguliers rechercha les "Old Charges" (les anciens devoirs évoqués plus haut) des guildes médiévales, à partir desquelles il conçut les règlements généraux de l’Ordre, dont il confia la rédaction à son larbin Anderson, connues sous le nom des "Constitutions d’Anderson" (1723). À cette époque il y eut l’incendie des archives de la Loge de Saint-Paul. Cela peut arriver, mais ici, ce qui était compromettant avait brûlé, et ce qui n’avait pas brûlé n’existait pas auparavant. Les historiens sont d’accord, et même Guénon était d’accord, mais… pour d’autres raisons. Il confirmait l’incendie intentionnel : "les novateurs eux-mêmes, qui précisément n’avaient rassemblés ces anciens documents que pour les faire disparaître après en avoir utilisé ce qui leur convenait, afin qu’on ne pût faire la preuve des changements qu’ils y avaient introduits." [14]. Guénon en profite pour faire croire et admettre que le degré de maître avait toujours existé. Polémiste comme il était, il répondait à un historien qui niait ce fait : "mais sans doute ne peut-on pas exiger d’un pur historien une trop grande compétence pour tout ce qui touche directement au rituel et au symbolisme." [15]. Avec Guénon il ne faut pas se laisser intimider et surtout tout vérifier ! Le raisonnement de Guénon voulait que les trois degrés correspondent à la constitution tripartite de l’être : corps, âme et esprit (Âtmâ, l’"Étincelle divine").

 

Déjà Aristote avait démontré que l’être est composé d’un corps et d’une âme, et cela d’une manière indivisible (d'où le mot individuum, individu). En 1312 l’Église avait condamné formellement le tripartisme gnostique, esprit, âme et corps, à cause de l’influence croissante de la pensée néo-aristotélicienne d’Averroès. Quand l’Écriture parle de l’âme et de l’esprit c’est toujours de l’âme qu’il s’agit. Par rapport au corps on l’appelle âme, par rapport à Dieu on l’appelle esprit ou raison.

 

Lors de sa fondation, la franc-maçonnerie ne connaissait donc pas le degré de Maître, ce qui n’est pas étonnant parce que ce degré, comme nous l’avons vu, n’existait pas dans les corporations. Pas d’apparition de grade de maître avant 1723 selon des historiens, comme l’atteste aussi le Dictionnaire de la franc-maçonnerie de Ligou. Il a donc fallu "justifier" cette apparition. Il est amusant de voir comment la franc-maçonnerie s’y est prise. Créer un conflit, une fausse-opposition, peut permettre d’atteindre un but dissimulé. C’est avec la querelle entre les "Anciens" irlandais et les "Modernes" londoniens qu’ils ont pu "justifier" le degré de maître. Les Anciens prétendaient pratiquer la vraie maçonnerie. Leur porte-parole Laurence Dermott se moquait d’eux en disant qu’ils ne connaissaient que deux grades ! Mais qui était Dermott ?

 

C'est en 1756 que Dermott a introduit de nouveaux textes irlandais, Ahiman Rezon. Ce n’est pas du latin mais de l’hébreux, d’où les prières hébraïques ou plus précisément talmudiques [16]. Il raconte que 4 hommes lui sont apparus la nuit. Ils venaient de Jérusalem, ils parlaient anglais, mais il ne sait pas d’où il venaient. Ils s’appelaient : Shallum, Ahiman, Akkub et Talmon….Toute l’histoire biblique y est, sauf le Christ bien sûr. Mais il y a aussi des éloges du Coran ! Il cite des gens connus, Virgile, Socrate… et dit qu’ils descendaient tous de parents modestes, comme les tailleurs des pierres. L’origine "modeste" ou "simple" est l’argument préposé ici à faire accepter son sophisme. Et Dermott ajoute que "la franc-maçonnerie existe depuis la Création, quoique sous un autre nom". C’est gagné, il a mis les maçons illuminés dans sa poche !

 

 

Qu’est-ce que la Gnose ?

 

L’hérésie gnostique a commencé dès les premiers temps du christianisme avec Simon le Magicien, qui "a toujours eu depuis ce temps-là sa suite funeste". Cette hérésie est la seule à avoir été prédite dans l’Écriture. Avec ses caractères particuliers, elle constitue le vrai "mystère d’iniquité" dont parle saint Paul et sera l’hérésie des derniers temps.

 

Je cite une belle définition d’Etienne Couvert :

 

"La Gnose (gnosticisme) est essentiellement une végétation religieuse parasitaire, se nourrissant du Christianisme pour en tirer un certain nombre d’éléments qu’elle va détourner de leur sens naturel pour leur donner une signification nouvelle totalement opposée à l’enseignement de l’Église.

 

La Gnose est une secte d’initiés, prétendant avoir reçu une révélation plus parfaite que celle de Jésus, réservée à des esprits d’élite qui vont être détournés de l’enseignement ordinaire de l’Église et constituer comme un chancre rongeur à l’intérieur de la communauté chrétienne" [17].

 

La Tradition chrétienne a été accueillie oralement par les apôtres, par eux seuls ! Ils ont aussitôt prêché, et quelques décennies plus tard sont apparus les Évangiles et les Actes. Les apôtres, avec saint Pierre comme chef, avaient donc toute autorité, aussi sur l’Écriture, et c’est le Magistère de l’Église qui perpétue cette tradition. Il n’y avait pas de dogmes ; ils sont venus plus tard, afin de définir par écrit la Foi contre les hérétiques [Cf. Le Contre les Hérésies de S. Irénée de Lyon (120-202)], qui venaient souvent même de l’intérieur de l’Église.

 

Pas d’ésotérisme dans le christianisme, "tout a été dévoilé" comme l’a encore rappelé le pape Benoit XVI à propos du Pseudo-Denys l’Aréopagite, qui a fait pas mal de dégâts aussi (cela a été écrit vers le VIe siècle. En tous les cas ce n'est pas de l'époque de Saint-Paul, parce que Saint Paul avait un disciple qui s'appelait Denis) [18]. Donc que dit le pape ? C’est "une falsification (la gnose) calculée, par laquelle, en antidatant ses œuvres au 1er siècle, au temps de saint Paul, il voulait donner à sa production littéraire une autorité quasi apostolique" , très influencée par les écrits néoplatoniciens de Proclus ("décédé en 485 à Athènes", qui "appartenait au platonisme tardif"), dont le but consistait dans une grande apologie polythéiste car les vraies forces étaient à l’œuvre dans le cosmos ("dont le but ultime était de constituer une grande apologie du polythéisme grec, écrit Benoît XVI, et de revenir, après le triomphe du christianisme, à l’antique religion grecque. Il tendait à démontrer que, en réalité, les divinités étaient les forces à l’œuvre dans le cosmos. En conséquence le polythéisme devait être considéré comme plus vrai que le monothéisme, avec son unique Dieu créateur. Il y avait un vaste système cosmique de divinités, de forces mystérieuses, dans ce que montrait Proclus pour qui, dans ce cosmos déifié, l’homme pouvait trouver accès à la divinité.) En conséquence, le polythéisme devait être considéré comme plus vrai que le monothéisme, avec son unique Dieu créateur" et Denys, (écrit Benoît XVI) distinguait "les voies destinées aux simples, ceux qui n’étaient pas en mesure de s’élever aux sommets de la vérité et pour qui certains rites pouvaient suffire, d’avec les voies destinées aux sages, qui devaient, eux, se purifier pour arriver à la pure lumière..." Benoit XVI conclut : "On voit que cette pensée est profondément antichrétienne" ! Je tiens à le souligner pour dire qu'il n'y a pas de christianisme ésotérique. [Il n'y a pas d'enseignement chrétien destiné aux "sages" et d'autres destinés aux "simples" : nous sommes tous égaux en Christ. ("Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus." (Galates 3:28). D'où cette vérité que l'authentique "égalité" se trouve dans le christianisme, certainement pas dans la franc-maçonnerie ! NdCR.]

 

En quoi diffère la Gnose de l’enseignement de l’Église ?

 

Comme je l’avais déjà dit à propos de Guénon, les gnostiques sont des métaphysiciens monistes pour qui la manifestation émane du principe, impliquant une continuité entre l’un et l’autre (panthéisme confondant les créatures avec le Créateur. NdCR.). L’émanatisme aboutit inévitablement au panthéisme, concept qui s’oppose à la Création ex nihilo. Les Gnostiques sont depuis toujours confrontés au problème du bien et du mal ; difficulté qu’ils n’arrivent pas à résoudre. Cette difficulté découle de leur monisme métaphysique, puisque toute la manifestation émane entièrement du Principe, donc le mal aussi. La Bible, par contre, révèle qu’après l’achèvement de la Création, "Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et cela était très bon." [19]. Il n’y avait donc pas de mal ; le mal arrive après, par la faute de l’homme ! Voici un échantillonnage des pensées gnostiques des premiers siècles, dont la franc-maçonnerie a aussi hérité…

 

Saturnin avait une théorie selon laquelle le Dieu des juifs, le Yahweh de la Bible, n’est autre que le plus puissant des anges qui a maladroitement créé l’homme tel que nous le voyons, malheureux et ignorant ; et Jésus-Christ vient précisément combattre le Dieu des juifs et sauver l’homme en lui apportant l’étincelle divine que ses créateurs ne lui ont pas donnée.

 

Basilide a introduit le concept des trois mondes. Un monde hypercosmique ou divin, un monde intermédiaire ou supra-lunaire, et un monde sublunaire qui est celui de l’homme, qu'on retrouve aussi dans le védanta et l'hindouïsme.

 

Carpocrate rejette le Dieu de Moise et la Loi, et est adepte d’orgies. C’est du frankisme d’avant l’heure !

 

Valentin est un néoplatonicien incluant les doctrines de ses prédécesseurs, guidé par l’intuition intellectuelle, si chère à Guénon. Il a développé la théorie de la décade d’éons, des "principes éternelles", qui sont à l’origine des dix sephirot de la Kabbale, la Gnose juive.

 

Plotin, Porphyre, Jamblique :(les néo-platoniciens) : À l’origine de Tout se trouve l’UN ou Monade ; puis vient l’intelligence ou dyade : enfin apparaît le démiurge ou triade. C’est le démiurge qui a formé le monde, comme le disent tous les gnostiques. Proclus qui voulait embrasser toutes les religions l’"Hiérophante Universel (l’unité transcendante)" est à la fois syncrétiste, émanatiste, panthéiste et mystique, comme Porphyre et Jamblique.

 

Manès (ou Mani), le fondateur du funeste manichéisme (combattu et vaincu par S. Augustin), était gnostique de formation. Il enseignait que l’univers est l’ouvrage de deux principes opposés, l’un bon, l’autre mauvais, tous deux éternels et indépendants. Ce dualisme, renouvelé du mazdéisme de Zoroastre, n’est également que la radicalisation des thèmes gnostiques sur la maladresse du démiurge, le dieu intermédiaire qui nous a créé et a enfermé les âmes, d'où la nocivité essentielle de la matière, et, en conséquence du corps humain qui emprisonne l’âme; corps et matière dont on doit se libérer ; doctrine qu’on retrouve aussi chez les Cathares. C’est le mépris de la vie, le rejet de la Création. (Les cathares considéraient qu'enfanter était un péché et l'avortement n'était pas un problème pour eux..) [A propos de la manière commune entre les manichéens et les francs-maçons de cacher leurs enseignements, Léon XIII dans Humanum genus (1884) rapporte : "c'est ainsi que, sous les apparences mensongères et en faisant de la dissimulation, une règle constante de conduite, comme autrefois les manichéens, les francs-maçons n'épargnent aucun effort pour se cacher et n'avoir d'autres témoins que leurs complices."]

 

En toute objectivité, on ne peut que constater l’incompatibilité entre la Révélation et la Gnose. Aussi, l’une offre le Salut par la Foi, l’autre prétend pouvoir délivrer l’homme par la Science (de l’Arbre) (Cf. la tentation de Lucifer à Eve exposée dans Genèse 3

). Pour les gnostiques – ça va de soi –, le Salut ou la finalité de l’Église est infiniment inférieure à l’initiation ésotérique... Nier le péché originel, c'est nier la (nécessité de la) Rédemption. C'est aussi ôter la raison d'être de l'Eglise. Le catholicisme est fidèle à la Première Révélation, enseigne l'hérédité du péché. C'est biblique. C'est la Torah pour les Juifs. Mais leurs descendants, influencés par le talmud et la kabbale, considèrent maintenant que l'âme existe avant la naissance et que la vie commence à la naissance sans péché originel. (Chacun peut voir que ceci est un mensonge que la réalité contredit tous les jours).


 

La Gnose juive (kabbale). Le Sepher Ha-Zohar : "Avec cet arbre (celui de la connaissance), Dieu créa le Monde ; mange donc de ce fruit et tu seras semblable à Dieu, connaissant le Bien et le Mal ; car c’est par cette connaissance que l’homme est Dieu. Mange donc et tu seras créateur des mondes. Dieu sait tout cela et c’est pourquoi il vous a défendu de manger de ce fruit, car Dieu est un Artisan [un Demiurge ! le Grand Architecte ?] et un Artisan déteste toujours jalousement [!] les compagnons qui exercent le même métier que lui".

 

La Gnose rosicrucienne. La Tradition primordiale du rosicrucianisme implique obligatoirement la négation du Péché (originel), parce que selon elle, il y a un centre caché quelque part à l'origine de toutes les traditions (Centre Suprême, Agartha, Shambhala ou Grande Loge Blanche.) et qui concerne intégralement la "Tradition primordiale".

 

La Franc-Maçonnerie. Au 28ème degré du Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA), dénommé "Chevalier du Soleil ou Prince Adepte", les maçons sont censés être dans le jardin d’Éden, et le Maître représente Adam ! Accepter Adam, c’est nier le Péché, c’est implicitement nier la Rédemption. C’est l’anathème pour un catholique, mais peu importe quand on est déjà excommunié du fait de l’appartenance à la franc-maçonnerie !..

 

À propos de la Tradition primordiale rosicrucienne, je signale que selon la Révélation il y a deux Traditions ou plus précisément deux postérités issues du Péché (suite au Péché originel. NdCR.). En réponse à la Tentation du serpent "Vous serez comme Dieu." (Eritis sicut Dii), Dieu dit : "Je mettrai des inimitiés entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité, et c’est la postérité de la femme qui écrasera la tête du serpent. " [20]. (Cette postérité et cette femme qui "écrasera la tête du serpent" dont parle Dieu dans Genèse, c'est celle de la Vierge Marie, du Christ et des chrétiens)

 

Ainsi il y a deux lignées, l’une qui a foi et attend l’accomplissement de la promesse, l’autre qui prétend pouvoir délivrer l’homme par la science (de l’Arbre). Ces deux traditions sont inconciliables, mais celle de la Science (de la Gnose des initiés) ne va pas se développer indépendamment de l’autre. Sa nature perfide consiste à détourner le sens de la Révélation en s’y mêlant sous un subterfuge, afin de la fausser, engendrant ainsi non seulement des déviations, mais aussi des contre-vérités. Ces deux Traditions ne sont même pas primordiales au sens strict du mot, parce que par le péché, l’homme a perdu, entre autres, la grâce et la science infuse (maintenant même l’homme intègre peut se tromper). De ce fait, il n’est donc même pas possible de parler d’une tradition adamique, puisqu’il n’y avait rien à transmettre, puisque tout avait été donné directement. Tout au plus peut-on admettre la transmission de la langue parlée, mais en aucun cas d’une transmission de l’amitié avec Dieu par la Grâce, qui a été perdue. Il a fallu attendre le Rédempteur afin de pouvoir prétendre à la Grâce.

 

La Franc-Maçonnerie vue par L’Église

 

La franc-maçonnerie a connu de multiples condamnations avec des rappels.

 

La première condamnation pontificale en 1738, par Clément XII, valable à perpétuité ! (Encyclique In Eminenti, 1738)

 

En 1751 (Benoît XIV, Providas),

1758 Clément XIII, A quo die;

1759 Clément XIII, Ut primum;

1766 Clément XIII, Chritianae republicae salus;

1775 Pie VI, Inscrutabile, 25 décembre 1775;

1821 Pie VII, Ecclesiam a Jesu Christo, 13 septembre 1821;

1826 Léon XII, Quo Graviora, 13 mars 1826;

1829 Pie VIII, Traditi,

1832 Grégoire XVI, Mirari vos,

1846 Pie IX, Qui pluribus

1849 Pie IX, Quibus quantique, 20 avril 1849;

1865 Pie IX, Multiplices inter, 25 septembre 1865;

1884 Léon XIII, Humanum genus.

 

[NdCR. Les condamnations de la franc-maçonnerie par les papes, ont été recensées et reproduites dans "Les enseignements originaux des papes sur la franc-maçonnerie, de 1717 à nos jours", Pierre Téqui éditeur, Paris 1998. Parmi ces condamnations, il y a donc également :

 

Je cite seulement quelques extraits explicites.

 

En 1892 Léon XIII a redit : "Que l’on se rappelle que christianisme et franc-Maçonnerie sont essentiellement inconciliables, si bien que s’agréger à celle-ci, c’est divorcer de celui-là."

 

1892 Léon XIII, Lettre à l'épiscopat d'Italie, 8 décembre 1892;

1892 Léon XIII, Lettre au peuple italien, 8 décembre 1892

1902 Léon XIII, Parvenu à la 25e année, 19 mars 1902;

1906 Pie X, Vehementer nos, 11 février 1906

1907 Pie X, Lettre à la France Une Fois encore, 6 janvier 1907

1932 Pie XI, Caritate Christi compulsi, 3 mai 1932;

1937 Pie XI, Divini Redemptoris, 19 mars 1937

1946 Pie XII, Réponse à la S. Congrégation du S. Office à des questions posées par des évêques italiens

1983 Jean-Paul II, Déclaration sur la franc-maçonnerie de la S. Congrégation pour la doctrine de la foi, 26 novembre 1983.

En 1985 l’Osservatore romano fait un rappel purement doctrinal, au plan de la Foi et de ses exigences morales", dont j’extrais les points suivants :

 

Que le relativisme [à chacun sa vérité] caractérise fondamentalement la franc-Maçonnerie ; qu’il est renforcé par la pratique essentiellement symbolique et rituelle de cette dernière ;

Qu’il a pour conséquence d’entraîner le catholique franc-maçon à "vivre sa relation avec Dieu d’une façon double, c’est-à-dire en la partageant en deux modalités : une humanitaire, qui serait supra-confessionnelle et une, personnelle et intérieure, qui serait chrétienne" ; que "le climat de secret comporte […] le risque pour les inscrits de devenir les instruments d’une stratégie qu’ils ignorent" ;

Que la distinction entre initié et profane n’est pas tenable au sein de la communion chrétienne ;

Qu’enfin, puisque ces principes sont communs à l’ensemble de la franc-Maçonnerie, il n’y a pas lieu sur ces points de distinguer entre les obédiences "malgré la diversité qui peut subsister […] en particulier dans leur attitude déclarée envers l’Église" [21].

 

L’Église vue par la Franc-Maçonnerie

 

Au nom de la tolérance, la Maçonnerie s’est toujours défendue d’être anticatholique, cependant elle se dit antidogmatique, et seule l’Église catholique est dogmatique… [Or l'adogmatisme de la franc-maçonnerie est déjà un dogme, de même que la conception erronée et dévoyée de la "liberté" dans la franc-maçonnerie vue comme un pouvoir de l'homme de se créer lui-même, se sauver par ses propres forces et devenir l'égal de Dieu, ceci est un autre dogme de la franc-maçonnerie qui par définition est le péché d'orgueil de Satan dans le livre d'Isaïe, chapitre 14 versets 12-13 (je cite) : "12. Comment es-tu tombé du Ciel, lucifer, qui dès le matin te levais ?... 13. Qui disais dans ton coeur : Je monterai au ciel, sur les astres de Dieu, j'élèverai mon Trône;..."]

 

La revue L’Acacia en 1908 : "Au lieu de la lutte par voie de législation répressive des privilèges … il nous faudra employer la propagande … Beaucoup de gens… considèrent encore certaines cérémonies du culte : mariage, baptême, première communion, enterrement, comme un rite social obligatoire… De cet accomplissement du rite peut résulter le maintien ou le retour à la croyance. C’est cela qu’il faut combattre…".

Et ce combat continue, écoutez par exemple le F.°. Vincent Peillon. [cité plus haut sur sa conception de la "liberté".]

 

La même revue en 1903 qualifiait fièrement "la franc-maçonnerie de contre-Église". On ne saurait être plus clair et concis !

 

Après la guerre, le F.°. Riandey, alors Grand Commandeur Suprême Conseil de France, exprimait le souhait que se réalise l’unité de la chrétienté, "il donnait un 'assentiment sans réserve… à ces efforts vers l’œcuménisme chrétien', mais en ajoutant : 'il importe toutefois que le lecteur sache que pour nous ces efforts ne représentent que des pas sur le chemin d’un œcuménisme plus large." [22]. L’œcuménisme plus large c’est le Noachisme !

 

Les rituels

 

Le Rite Écossais Ancien et Accepté est composé de 33 degrés. L’initiation au premier degré se fait par une descente aux enfers, suivi de trois purifications par l’eau, l’air et le feu, puis le récipiendaire reçoit la lumière.

 

C’est au 3ème degré que le maçon s’identifie avec la lumière, le maître devient l’étoile flamboyante, que le compagnon au 2ème degré a seulement "vue". J’ai déjà dit que le 3ème degré constitue la "moelle" du Système, et que Christian Rosenkreutz était revenu de ses voyages avec la nouvelle Kabbale de Louria, doctrine perpétuée par les Rose-Croix, les fondateurs "invisibles" de la franc-maçonnerie. Cela explique le caractère lourianique du 3ème degré, l’"élévation à la maîtrise".

 

Qui est Isaac Louria ? Il propose une relecture de la Genèse et de l’homme et de son rapport avec Dieu, et développe une doctrine de la rédemption, Tikkun Olam, la "réparation du monde". Selon lui, Dieu suprême (Ein-Soph) se dédouble et se contracte en lui-même [23], devant une lumière enfermée dans des "vases" comme il dit, et laisse place à autre chose d’exister. C’est de l’émanatisme présenté d’une manière "nouvelle". Donc il faut maintenant libérer Dieu ; c’est ainsi l’homme complète la manifestation inachevée ! Selon cette théorie "imaginale", la lumière primordiale est devenue prisonnière des qlippoth, des "écorces" ou des "coquilles". Il faut briser les qlippoth afin que la lumière puisse se libérer. Ici naît la violence !

 

Par analogie, cette doctrine "illuminée" relative à l’être, le libère donc de tout, y compris des interdits de Dieu ! Cet antinomisme gnostique et radical a inspiré Sabbataï Tsevi et Jacob Frank qui poussent cette "logique" jusqu’à l’extrême avec l’anéantissement total de tout obstacle éventuel à la venue de leur Messiah. La mise en œuvre du Tikkun Olam occasionnera les guerres de destruction des peuples. Et tant mieux quand cela se passe dans la douleur, parce que c’est pour l’heureux accouchement de leur Messiah, l’Antéchrist pour les autres. Détruire pour construire, mourir pour renaître. De l’ordre renaît du chaos, c’est la devise même du Suprême Conseil : Ordo ab Chao !

 

 

La lumière primordiale est prisonnière

 

Au plus profond, au plus bas de l’être réside l’"étincelle divine" en attente de sa libération. La "libération des étincelles divines" c’est le Tikkun du kabbaliste Isaac Louria. Analogiquement, la Chambre du Milieu se trouve au centre de la terre où se déroule l’"élévation à la maîtrise".

 

Quelle est cette lumière au centre de la terre ? C’est Lucifer : "Comment es-tu tombé du ciel, astre brillant, fils de l’aurore ? Comment es-tu renversé par terre, toi, le destructeur des nations ? Tu disais dans ton cœur : Je monterai au ciel […], je serai semblable au Très-Haut ! Et te voilà descendu au sombre séjour, dans les profondeurs de l’abime !" [24].

 

Un rite est constitué d’un ensemble de symboles mis en action, afin de transmettre le "secret" de la Maçonnerie à l’aspirant. À l’élévation à la Maîtrise, l’aspirant va "vivre" par identification avec Hiram, l’architecte assassiné, le drame de la "Chambre du Milieu". Et c’est là où Lucifer engendre la "moelle" des maîtres maçons. On lui a donné un autre nom, évidemment. Ce drame se passe donc en "Chambre du Milieu", lieu uniquement éclairé de l’intérieur, et hors de laquelle ne règnent que les "ténèbres extérieures".

 

L’identification avec Lucifer se fait par la ruse, parce qu’il s’appelle à présent Hiram. C’est même subtilement confirmé par Guénon : "Dante parcourut tous les cercles infernaux en vingt-quatre heures, et atteignit alors le centre de la Terre, qu’il traversa en contournant le corps de Lucifer. N’y aurait-il pas quelque rapport entre ce corps de Lucifer, placé au centre de la Terre, c’est-à-dire au centre même de la pesanteur, 'symbolisant l’attrait inverse de la nature', et celui d’Hiram, placé de même au centre de la "Chambre du Milieu", et qu’il faut aussi franchir pour parvenir à la Maîtrise ? La connaissance de ce rapport mystérieux ne pourrait-elle pas aider à découvrir la véritable signification de la lettre G ?" [25].

 

C’est donc ce "rapport mystérieux" de Lucifer-Hiram, qui "pourrait aider à découvrir" la Gnose !

Le candidat à l’élévation à la maîtrise enjambe non seulement du "pied à la tête" le cadavre de Lucifer-Hiram (concrétisé par un maçon allongé par terre), mais ensuite c’est lui-même qui va prendre la place de Lucifer-Hiram, afin de subir le même sort. Allongé, le candidat s’identifie donc totalement à Lucifer-Hiram avec lequel il va être élevé à la maîtrise. C’est ici où intervient la violence, chère à Louria. Le candidat doit mourir afin de renaitre, et reçoit un coup de maillet sur le front qui, symboliquement, fracasse le crane pour que sa lumière intérieure se libère

 

Subséquemment il est dit avec le relèvement du nouveau maître : "le maître est retrouvé, il reparaît plus radieux que jamais !". Plus radieux que jamais, parce que le maître est une nouvelle "Étoile flamboyante". Cette doctrine continue avec les Hauts-Grades au 4ème degré, dénommé "Maître Secret", où les travaux commencent à l’"éclat du jour", au moment où l’astre de l’aurore, Lucifer, se lève. C’est l’"Aube dorée", the Golden Dawn

 

Le Rite Écossais Rectifié

 

Il y a une maçonnerie qui revendique une doctrine chrétienne ésotérique – évidemment ! –; c’est le Rite Écossais Rectifié.

 

 

« Périr pour Vivre », la devise du RER n’est-elle pas dans la droite ligne qu’Ordo Ab Chao ?

 

En Allemagne, au XVIIIe siècle, la Franc-Maçonnerie templière de la "Stricte Observance" est dirigée en arrière-plan par les "Supérieurs Inconnus", des "invisibles", si l’on préfère. En 1782 la "Stricte Observance" se scinde en deux parties : l’une pour fonder le Rite Écossais Rectifié, l’autre pour rejoindre les Illuminés de Bavière. Or 1782 est également l’année de la création de l’Ordre des Frères d’Asie, essentiellement composé de sabbataïstes et de frankistes, et ils étaient tous Rose-Croix selon l’historien Jacob Katz. Cela ne doit pas être pris dans ce sens qu’ils n’existaient pas avant cette dissociation ; bien au contraire !

 

Le Rite Écossais Rectifié (RER) a été fondé en 1782 par Willermoz, et prétend être chrétien et antidogmatique… Willermoz pratiquait le magnétisme et était disciple de Martinez de Pasqually et de Louis-Claude de Saint-Martin. Martinez avait fondé en 1767 l’Ordre des Élus Coën. Il était de mère maranne et son savoir en kabbale il le tenait de Juifs et de Juifs récemment convertis au Catholicisme, qui avaient les rapports les plus étroits avec le cercle frankiste de Brno (Brünn). Louis-Claude de Saint-Martin est admis dans l’Ordre des Élus Coën, comme Willermoz qui deviendra son disciple. Gershom Scholem note que les pratiques théurgiques des Élus-Coëns "rappellent étrangement les opérations magiques du Baal-Schem de Londres, le célèbre Dr. Samuel Falk" [26].

 

Pour Saint-Martin comme pour ses maîtres, Dieu, avant le temps, produisit par émanation des êtres spirituels. Une partie de ces anges tomba dans le péché d’insubordination. Alors Dieu créa un univers pour circonscrire le mal ainsi introduit et pour servir de prison aux anges déchus. En même temps, il émana l’Homme primordial, l’Adam Qadmon, androgyne au corps glorieux, vice-roi de l’univers, pour servir de geôlier à ces démons, les amener à résipiscence… Et selon lui, tout homme est un Christ en puissance. Et voici un exemple éloquent du délire irrationnel de cet illuminé, Saint Martin dit : "Chaque homme depuis la venue du Christ, peut, dans le don qui lui est propre, aller plus loin que le Christ. J’ose dire que dans le genre qui m’est propre, celui du développement de l’intelligence, j’ai été plus loin que le Christ". Voilà des mots blasphématoires du "maître" de Willermoz, le père de la "Maçonnerie chrétienne".

 

J’espère ainsi avoir répondu à la question, et je dirai peu importe la pseudo-opposition interne, là où tout est imposture !

 

Karl VAN DER EYKEN

Notes

 

1 – Guénon, cf. entre autres, Les états multiples de l’être, ch. XI « Principes de distinction entre les états d’être ».

21 – Guénon, Études sur l’hindouisme, compte-rendu de l’article, « On the One and Only Transmigrant »

3 – Cité par Léon de Poncins, Christianisme et Franc-Maçonnerie, p. 44.

4 – Cf. Mgr Delassus, La Conjuration antichrétienne ; voir aussi Alain Pascal, La Trahison des Inities.

5 – Cf. Civitas N° 28, juin 2008, d’après les travaux d’Henri Charlier.

6 – Cf. Wenzel Jamnitzer, Perspectiva Corporum Regularium, Nuremberg 1568.

7 – Guénon, Symboles Fondamentaux de la Science Sacrée, « Les Portes solsticiales ».

8 –Guénon, Formes traditionnelles et cycles cosmiques, « La Kabbale juive ».

9 – Jean Lombard Cœurderoy, La Face cachée de l’histoire moderne.

10– Jn. 1, 17.

11 – Cité par Frances Yates, La Lumière des Rose-Croix, Éditions Retz 1978.

12 – Idem.

13 – « Christian Rosencreutz décrit, dans la Fama, des voyages vers l’Est, dont il est revenu avec un nouveau type de « magie et de cabale » qu’il a incorporé dans sa propre attitude chrétienne. » Frances A. Yates, Idem p. 259.

14 – C-R juillet 1936 Les Archives de Trans-en-Provence, ECfranc-maçonnerie 1.

15 – « Si l’auteur s’est montré plus clairvoyant que bien d’autres sur cette question de la falsification andersonienne, il est à regretter qu’il ne l’ait pas été autant en ce qui concerne l’origine du grade de Maître, qu’il croit, suivant l’opinion communément répandue, n’être qu’une introduite entre 1723 et 1738 ; mais sans doute ne peut-on pas exiger d’un pur historien une trop grande compétence pour tout ce qui touche directement au rituel et au symbolisme. » C-R livres sept. 1950, Efranc-maçonnerieC II

16 – Ahiman Rezon, p. 43-44 : « Qui a délivré l’enseignement ? Moïse l’a reçu de Dieu. Puis Aaron est arrivé et Moïse lui a délivré le sien ». Ceci est un passage du Talmud de Babylon (Eurvin 54b) et ce passage est cité dans une note explicative des prières (cf. Jacob Katz, Juifs et Francs-Maçons p. 33.

17 – Société Augustin Barruel N° 3, 1976, « La Gnose, Tumeur au sein de l’Église ». Repris dans De la Gnose à l’œcuménisme, Éd. de Chiré 1983. Article en PDF : http://www.a-c-r-f.com/aujourlejour/archives/2007/11/entry_11.html

18 – Le 14 mai 2008. Un pseudépigraphe, probablement d’origine sabéenne du VI° siècle. http://www.patristique.org/Benoit-XVI-Le-Pseudo-Denys-l.html

19 – Genèse, I, 31.

20 – Genèse, III, 3 et 15.

21 – À propos l’animosité à l’égard de l’Église, je recommande, entre autres, Mgr Delassus, La Conjuration Antichrétienne, Éd. Kontre Kulture ; Alain Pascal, La Trahison des Initiés, Éd. des Cimes 2013.

22 – Pierre Virion, Bientôt un Gouvernement mondial ? ESR 2012, p. 253.

23 – Doctrine qu’on retrouve chez Guénon. Cf. entre autres dans Le Symbolisme de la Croix, ch. XVII « L’ontologie du buisson d’ardent ».

24 – Isaïe, XIV, 12-13.

25 – La France Antimaçonnique, octobre 1913 ; « Un côté peu connu de l’Œuvre de Dante » ; Cf. L’Ésotérisme de Dante, ch. VIII, « Les cycles cosmiques ».

26 – Gershom Scholem (article sur Hirschfeld) p. 255. Les « opérations » de Samuel Falk sont décrites dans Adler, The Baal Shem of London, in Transactions of the Jewish Historical Society of England, t. V (1908).

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15 octobre 2017 7 15 /10 /octobre /2017 15:36

Au cours de la messe du dimanche 15 octobre sur la Place S. Pierre, le pape François a déclaré 35 nouveaux saints, dont trente martyrs assassinés au Brésil au 17e siècle par des calvinistes hollandais et trois adolescents mexicains convertis tués au 16e siècle lors de l'évangélisation de l'Amérique latine. (1) Selon Le Point, "dans l'état brésilien de Rio Grande, cette évangélisation avait commencé en 1597 avec des missionnaires jésuites et des prêtres venus du royaume catholique du Portugal. Mais au cours des décennies suivantes, l'arrivée des Hollandais calvinistes fut accompagnée de persécutions contre les catholiques." (2)

 

Les prêtres André de Soveral, Ambrosio Francisco Ferro et leurs 28 compagnons laïcs (dont un Français) furent les premiers martyrs du Brésil, tués par des soldats hollandais et des Indiens au cours de deux massacres en 1645, à Cunhaù et à Uruaçu.

 

Le père André de Soveral, prêtre jésuite brésilien, né en 1572 fut martyrisé le 16 juillet 1645 avec l'un de ses paroissiens,  Domingo Carvalho, dans la chapelle de la Madone des Chandelles à Cunhaú, par une troupe de soldats hollandais.

Le père Ambrozio Francisco Ferro, fut martyrisé le 3 octobre 1645 avec un grand nombre de ses paroissiens laïcs. Il subit diverses tortures avant d'être abattu. Les assaillants furent un groupe de soldats hollandais et de 200 indiens récemment convertis au protestantisme, mené par le commandant Antonio Paraopba. (3) Les martyrs laïcs assassinés sont :

  • Antonio Vilela, laïc, époux et père de famille
  • João do Porto, laïc
  • Francisco de Bastos, laïc
  • Diego Pereira, laïc
  • João Lostau Navarro, laïc
  • Antonio Vilela Cid, laïc
  • Estévão Machado de Miranda, laïc
  • Vicente de Souza Pereira, laïc
  • Francisco Mendes Pereira, laïc
  • João da Silveria, laïc
  • Simão Correia, laïc
  • Antonio Baracho, laïc
  • Mateus Moreira, laïc
  • João Martins, laïc
  • Manuel Rodrigues Moura, laïc
  • la femme de Manuel Rodrigues, laïque
  • la fille de Antonio Vileva, enfant
  • la fille de Francisco Dias, enfant
  • 7 jeunes compagnons de João Martins
  • 2 filles d'Estévão Machado de Miranda

 

Ces martyrs, des hommes, femmes et enfants avaient été béatifiés en l'an 2000 par Jean Paul II. Selon les historiens, ils sont morts atrocement, parfois les coeurs arrachés après des tortures et des mutilations. Mateus Moreira, un laïc, proclama notamment sa foi pendant le massacre.

 

Parmi les 30 Martyrs du Brésil, il y avait un français, Jean (Joao) Lostau Navarro, né en Navarre, qui vivait de la pêche et dont on a retrouvé dont on a retrouvé des titres de propriété et des documents d'Eglise à l'occasion du mariage de l'une de ses filles.

 

Les trois adolescents mexicains convertis tués au XVIe siècle lors de l'évangélisation de l'Amérique latine, Cristobal, Antonio et Juan, furent assassinés en raison de leur foi entre 1527 et 1529. Ils avaient reçu une formation et une éducation chrétienne auprès des premiers missionnaires franciscains arrivés d'Espagne. Le jeune Cristobal tenta de convertir son père qui le tua à l'âge de treize ans à coups de bâtons à son retour de l'école franciscaine. Antonio et Juan, nés également dans le centre du Mexique accompagnèrent en 1529 en tant qu'interprètes des missionnaires dominicains dans la région d'Oaxaca (sud). Les deux garçons furent tués par des Indiens alors qu'ils aidaient les missionnaires à détruire des idoles locales.

 

Un Italien et un Espagnol, non martyrs, sont également devenus saints dimanche. Le prêtre Faustino Miguez (1831-1925), né en Galice, a consacré sa vie à l'enseignement et à l'étude des plantes thérapeutiques, élaborant des remèdes qui sont toujours utilisés. Il fonda un institut destiné à l'éducation des jeunes filles. L'Italien Luca Antonio Falcone (1669-1724), qui après quelques doutes durant son noviciat le capucin Angelo d'Acri (ville de Calabre), devint un prêtre itinérant sillonnant le sud de l'Italie le reste de sa vie. Il avait été béatifié en 1825. (4)

 

La fête des 30 Martyrs du Brésil est fixée au 16 juillet.

C'est Jean-Paul II qui le 6 juin 1989 autorisa le diocèse de Natal à ouvrir la procédure de béatification et canonisation des 30 martyrs brésiliens. Le 21 décembre 1998, il promulgua le décret reconnaissant le martyre d'André de Soveral et de ses 29 compagnons, permettant ainsi leur béatification. Le , il célébra leur béatification sur la place Saint-Pierre de Rome.

Sources

 

(1) Le pape canonise 30 martyrs du Brésil, Par Le Figaro.fr avec AFP Mis à jour le 15/10/2017 à 11:31 Publié le 15/10/2017 à 11:16

(2) Brésil : le pape François canonise 30 martyrs assassinés au XVIIe siècle, publié le 15/10/2017

(3) Wikipedia

(4) L'Orient le jour

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 16:18
Une interprétation biblique du Miracle du Soleil de Fatima

Source: A biblical interpretation of Fatima’s Miracle of the Sun, LifeSiteNews, Fri Oct 13, 2017

 

 

BUCKFAST ABBEY, Angleterre, 13 octobre 2017 ( LifeSiteNews ) - Le miracle du soleil qui a eu lieu à Fatima, au Portugal, il y a exactement cent ans aujourd'hui (le 13 octobre 1917), fut l'un des événements les plus extraordinaires du 20e siècle.

 

Environ 70 000 personnes ont été témoins du Miracle du Soleil, tous deux croyants attirés par la promesse faite par la Vierge Marie aux trois enfants bergers en juillet dernier de faire un miracle en octobre et de nombreux sceptiques et incroyants attirés par des motivations moindres.

A midi, Notre-Dame est apparue aux trois enfants. Après avoir répété ses demandes pour le chapelet quotidien, elle a promis que la Première Guerre mondiale allait bientôt se terminer. Puis elle dit aux enfants: "N'offensez plus le Seigneur notre Dieu, parce qu'il est déjà tellement offensé."

Ce qui s'est ensuite déroulé a été rapporté par le journal séculier de Lisbonne O Dia , de cette façon:

Le soleil d'argent ... a été vu pour tourner et tourner dans le cercle des nuages ​​brisés. Un cri montait de chaque bouche et les gens tombaient à genoux sur le sol boueux. ... La lumière a tourné à un beau bleu comme si elle avait traversé les vitraux d'une cathédrale et s'est répandue sur les gens qui s'agenouillaient avec les mains tendues. Le bleu s'estompait lentement et la lumière semblait passer à travers le verre jaune. ... Les gens pleuraient et priaient avec des têtes découvertes en présence du miracle qu'ils avaient attendu. Les secondes semblaient comme des heures, tellement vives étaient elles.

 

L'événement a été déclaré de "caractère surnaturel" par l'Église catholique en 1930. Mais le miracle du soleil était-il une étrange démonstration du pouvoir divin ou la forme particulière du miracle était-elle symbolique ou même scripturaire?

 

LifeSiteNews a assisté à une conférence commémorant le centenaire de Fatima à Buckfast Abbey à Devon, en Angleterre. Parmi les autres intervenants, dont le Cardinal Raymond Burke, le P. John Hunwicke a offert une interprétation biblique et patristique du Miracle du Soleil.

 

Un siècle après que le soleil a dansé sur la terre, nous offrons aux lecteurs de LifeSite cette analyse importante de la signification profonde du miracle.

 

*****************

Je pense que le miracle du soleil est très intéressant sur le plan biblique, car il porte sur la manière dont le Dieu Tout-Puissant témoigne de sa propre vérité. Parfois, Dieu prend la ligne de "Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui croient encore", comme il le disait à saint Thomas ce dimanche soir après Pâques. Parfois, d'autre part, il dit: "Père (et ensuite fait une demande), afin qu'ils puissent croire". En d'autres termes, à cause de la foule qui se trouve autour, il demande un signe merveilleux qui témoignera de la vérité du message de l'Évangile.

 

Le Miracle du Soleil est, je pense, un autre de ces miracles qui se sont produits afin que "si vous avez des oreilles pour entendre; si vous avez des yeux pour voir" - vous soyez témoins de la vérité. Les messages de Fatima ont été partagés le 13 du mois sur une période de six mois, puis eut lieu le Miracle du Soleil. Après une brève méditation sur l'Ecriture, je veux vous suggérer que le but du Miracle du Soleil était de mettre un sceau divin, pour garantir, défendre la vérité du message divin. Si 70 000 personnes voient le Miracle du Soleil, c'est une très belle garantie de la vérité de quelque chose.

 

Et je voudrais commencer par souligner la description de Notre Dame Bénie dans le chapitre 12 du Livre de l'Apocalypse, où elle est appelée la "Femme vêtue du Soleil". Le mot grec réel est un mot qui signifie "enveloppe" autour de, comme si elle avait un long manteau, et c'était le soleil, et elle l'a juste jeté autour d'elle, enveloppée dans le soleil. Elle est ceinte du soleil.

 

Mais plus particulièrement, je veux revenir au Psaume 18. Si vous regardez la vulgate de saint Jérôme, la traduction latine correcte de la Bible, mais aussi la Septante, qui est la traduction grecque de la Bible qui est utilisée dans la Bible byzantine, Églises orthodoxes et catholiques orientales. La vulgate et la Septante sont toutes deux d'accord sur le compte qu'elles donnent. Voici une traduction littérale des versets cinq et six du Psaume 18:

 

"Il a placé sa tante dans le soleil; et cet astre, comme un époux qui sort de son lit nuptial, s'est élancé comme un géant pour parcourir sa carrière : à l'extrémité du ciel est sa sortie; et le terme de sa course à l'autre extrémité; et il n'y a personne qui se cache à sa chaleur" (Ps XVIII : 6-7; Héb. XIX, dans La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite en français avec des notes par l'Abbé J.-B. Glaire, 1902, Nouvelle édition 2002, éd. D.F.T., p. 1122.NdCR.)

 

Il entre dans les écrits patristiques et dans les hymnes et les liturgies anciennes. Nos catholiques et nos orthodoxes ont pris le soleil pour Notre Dame Bénie. Saint Sophronius, patriarche de Jérusalem à partir de 634, écrit: "Car en toi, ô Vierge, comme dans un ciel très pur et scintillant, Dieu a placé son tabernacle." Les Pères ont compris que l'Epoux était le Christ. La chambre nuptiale est le ventre de la Sainte Vierge parce que dans ce sein il a uni la Divinité à l'union hypostatique", tout comme le marié est uni à la fiancée. Et lui, notre Seigneur incarné, est un géant parce qu'il a deux natures: son être humain et sa nature divine. Sa sortie est sa génération éternelle en tant que Fils divin et unique engendré par le Père. Sa rencontre est l'égalité du Fils avec le Père. Et dans la liturgie de l'Église - prenons un hymne de l'office de l'Avent - "Tu es venu, le marié de la mariée, qui a attiré le monde à l'événement / procède du sanctuaire vierge / la victime sans tache toute divine."Et une hymne de S. Ambroise, le Veni Redemptor gentium : "De sa chambre sort de lui cette maison royale de pureté / un géant en double substance / se réjouissant maintenant de sa course à courir. De Dieu le Père il procède / à Dieu le Père il retourne / son cours il court à la mort et l'enfer / revenant sur le trône de Dieu pour habiter." Et un dernier hymne chrétien tôt patristique. "Le Fils du Père suprême est sorti du palais de la Vierge / Époux, Rédempteur, Créateur, Géant de son Église".

 

Donc ce que je voudrais vous suggérer est une interprétation biblique et patristique de pourquoi le Miracle du Soleil était un miracle du Soleil. Il y a des moments où Dieu donne un signe physique, afin qu'ils puissent croire. C'est parce que les hommes désirent être aveugles qu'ils ne voient pas. "Ils ont des oreilles et n'entendent pas; ils ont des yeux et ne voient pas". Dieu a un grand miracle dans lequel le soleil - icône, type, symbole - de Marie, le tabernacle de Dieu, est descendu sur la terre comme une évocation visible et une démonstration du miracle de l'Incarnation. Le miracle de l'Incarnation et le miracle de Fatima: les foules l'ont vu, mais les hommes croiront-ils ?

 

Donc, le miracle du Soleil ne me semble pas être une sorte de démonstration étrange du pouvoir divin qui n'a pas de véritable logique ou de symbolisme. Au contraire, il me semble que c'est quelque chose de lié à l'Écriture sainte, lié aux Écritures saintes, comme l'Église dès les premiers temps a compris les Écritures comme liées aux Écritures passées dans l'Église.

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 15:41
Cardinal Burke : "Fatima 100 ans plus tard - un appel marial pour l'ensemble de l'Église"

L'un des quatre cardinaux qui ont soumis les dubia demandant au pape François une clarification morale sur Amoris Laetitia, le cardinal Burke, a prononcé hier à l'abbaye de Buckfast (Devon, Angleterre) le discours-programme de la conférence Fatima 100 ans plus tard - un appel marial pour l'ensemble de l'Église, dans laquelle il a notamment expliqué que  "la consécration" (de la Russie au Cœur Immaculé de Marie) "n'a pas été effectuée". Extraits :

La crise dans le monde il y a 100 ans, lorsque Notre-Dame est apparue à Fatima continue aujourd'hui et a également infecté la vie de l'Eglise, a déclaré hier le cardinal Raymond Burke.

Abbaye de Buckfast (Devon, UK)

Abbaye de Buckfast (Devon, UK)

S'adressant à une conférence de Fatima en Angleterre coïncidant avec le 100ème anniversaire de l'apparition finale, le cardinal Burke a déclaré que les fidèles devraient être réalistes quant aux grands maux qui assaillent le monde et l'Eglise mais qu'ils espèrent la victoire du Sacré-Cœur de Jésus par le Cœur Immaculé de Marie.

"La réalité de l'apostasie de la foi à notre époque nous effraie à juste titre et profondément", a-t-il déclaré. "Notre amour du Christ et de son Corps mystique, l'Église nous fait comprendre la gravité du mal qui cherche à nous priver de notre salut éternel en Christ".

 

Le cardinal patron des Chevaliers de Malte a appelé les catholiques à être prêts - avec l'aide de la Vierge Mère de Dieu - à accepter tout sacrifice qui leur est demandé afin d'être des soldats fidèles du Christ. Cela signifie prendre le chemin de la prière, de la pénitence et de la réparation, comme l'a enseigné Notre-Dame de Fatima.

 

Apostasie

Il a expliqué à la conférence que l'apostasie est définie comme l'abandon de la foi.

"La nature fondamentale de l'apostasie est l'éloignement d'une grâce divine, qui avait été donnée par Dieu et reçue par l'homme", a déclaré le Cardinal Burke. "Puisque l'apostasie est commise par un homme qui a reçu le don de la foi, a connu Dieu et sa loi divine, c'est un péché contre la religion, un acte d'injustice devant Dieu".

L'apostasie peut être explicite ou implicite, explique le Cardinal.

Il a cité la Summa Theologica de saint Thomas d'Aquin pour illustrer comment les paroles et les actes extérieurs témoignent de la foi intérieure.

 

Châtiment spirituel

Selon l'ancien évêque de Leiria-Fatima, Alberto Cosme do Amaral, le troisième secret de Fatima ne concerne pas la guerre nucléaire ni la fin du monde. En 1984, il dit que le secret concerne plutôt la foi catholique, en particulier son déclin en Europe.

Il est clair que seule la foi peut sauver l'homme des châtiments spirituels que la rébellion contre Dieu apporte, a-t-il dit, et le clergé a une responsabilité particulière à cet égard.

"L'enseignement de la foi dans son intégrité et son courage est le cœur de l'office des pasteurs de l'Église; le pontife romain, les évêques en communion avec le siège de Pierre et leurs principaux collaborateurs les prêtres ", a poursuivi le cardinal Burke. "Pour cette raison, le troisième secret est dirigé avec une force particulière à ceux qui exercent la fonction pastorale dans leur église.

 

Le cardinal a déclaré que l'appel du Pape Jean Paul II pour une nouvelle évangélisation était une réponse à un abandon constant de la foi et de la pratique et que le pape a fait cet appel à l'évangélisation en soulignant combien les positions philosophiques hostiles à la foi et à sa pratique avaient d'influence sur la vie même de l'Église.

Il a souligné que le pape Jean-Paul II a mentionné la référence à la "culture de la mort", qui découle également de son analyse de l'apostasie.

"Nous pensons à notre époque de l'apostasie pratique des catholiques qui soutiennent et promeuvent des programmes et des lois qui sont contraires à la loi morale ou qui sont silencieux et inactifs à leur sujet", a déclaré le cardinal Burke. "Nous pensons à la confusion et à l'erreur dans l'Église sur les fondements de la foi, sur la sainte eucharistie et le saint mariage, sur les saintes Écritures, sur la vie morale, sur les actes toujours et partout maléfiques et sur la juste punition du péché, y compris la damnation éternelle l'âme qui reste impénitente du péché grave. "

Récemment, cependant, cela peut se produire en toute impunité.

"Et tout cela dans de nombreux endroits non seulement n'est pas corrigé par l'annonce claire de l'enseignement et de la pratique constante de l'Eglise, mais c'est toléré et même encouragé par ceux qui sont chargés par notre Seigneur du soin des âmes", a déclaré le Cardinal Burke.

 

 

Les messages du pape Jean Paul et de la Vierge demeurent pertinents maintenant, a-t-il déclaré.

"Le besoin urgent d'une nouvelle évangélisation du monde rendue possible par une nouvelle évangélisation de l'Eglise elle-même n'a jamais été aussi urgent", a déclaré le cardinal Burke. "Le message de Notre-Dame de Fatima n'a jamais été aussi opportun."

Notre Dame enseigne que la paix de Dieu passera par deux moyens, le cardinal a dit: la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie et la pratique de la communion de réparation le premier samedi du mois.

En ce qui concerne la consécration de la Russie, il a dit qu'il ne doutait pas de l'intention du pape Jean-Paul II de réaliser la consécration en 1984, et il a dit que Sœur Lucie avait indiqué que Notre-Dame l'a acceptée.

"Mais il est évident que la consécration n'a pas été effectuée de la manière demandée par Notre-Dame", a déclaré le cardinal Burke. "Reconnaissant la nécessité d'une conversion totale du matérialisme athée et du communisme au Christ, l'appel de Notre-Dame de Fatima à consacrer la Russie à son cœur immaculé en accord avec son instruction explicite reste urgent".

 

Notre Dame gagne à la fin, mais nous devons agir

 

"Nous avons l'assurance de Notre-Dame que son cœur immaculé triomphera, ajouta-t-il, que la vérité et l'amour de son divin Fils triompheront, et nous sommes appelés à être les agents de son triomphe par notre obéissance à son conseil maternel."

La description de Soeur Lucie du troisième secret incluait l'ange du côté de Notre-Dame, pointant vers la terre et criant à plusieurs reprises "Pénitence !"

Elle a également décrit le martyre de ceux qui restent fidèles au Seigneur.

A ce cardinal Burke a dit: "Ne manquons pas d'embrasser toute souffrance venant de notre témoignage fidèle à Celui qui est le vrai trésor de nos coeurs."

 

Source: Le cardinal Burke : "L'apostasie de la foi de notre temps nous effraie à juste titre et profondément", Cardinal Burke: ‘The apostasy of faith in our time rightly and profoundly frightens us’, Life Site News, Fri Oct 13, 2017

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 14:58
L'espoir et la miséricorde et le "miracle du soleil"

Source : The Catholic Worl Report, Hope and mercy and the “Miracle of the Sun”,

 

"A la fin, mon Coeur Immaculé triomphera", a promis Notre-Dame à Fatima il y a 100 ans.

 

Dans un monde en proie à une guerre qui laisserait la civilisation occidentale en ruines et au début d'un siècle où la place de Dieu dans la société serait rejetée avec témérité et assurance, un message du Ciel parvint à la petite ville inconnue de Fatima . Il y a cent ans, au cœur même de la nature, trois petits enfants qui paissaient paisiblement les moutons de leur famille dans les champs, la Mère de Dieu a livré un message dont nous avions grandement besoin pour notre temps.

Le 13ème jour du mois de mai à octobre 1917, la Sainte Vierge Marie apparut à Lucie, Francisco et Jacinthe, qui avaient dix, neuf et sept ans. Grâce à ces humbles et simples enfants, le Ciel a fourni à la Terre un avertissement des dangers à venir qui pourraient conduire à la destruction du monde et à la ruine d'innombrables âmes. Dans un secret prophétique, la Vierge a donné aux enfants une vision effrayante de l'Enfer et a prédit l'avènement de la Seconde Guerre mondiale, l'avènement de la Russie communiste et la persécution de l'Église. Pour sortir le monde de cette voie ruineuse et instaurer une paix durable, elle a demandé que le chapelet soit prié chaque jour pour des actes de pénitence et pour la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé. Avec ces avertissements terribles et ces demandes pressantes, la Mère de Dieu a également donné une promesse d'espérance: "Au bout du compte, mon Coeur Immaculé triomphera."

Tout cela a été rapporté par les enfants bergers. Le message de Fatima - sans propagande ni publicité - s'est propagé par le bouche à oreille et a franchi les frontières du Portugal. Le flux irrésistible de pèlerins a augmenté de plus en plus en réponse à ce message d'espoir. Lors de la dernière apparition, le 13 octobre 1917, une foule de 70 000 personnes se sont rassemblées à la Cova da Iria, où Notre Dame était apparue aux enfants. Elle a promis un grand miracle ce jour-là afin que tout le monde croirait. Alors que les foules levaient les yeux au ciel dans la prière, elles assistaient au miracle promis, confirmant tout ce que les enfants avaient dit. Ils ont vu le soleil danser.

Dans la Cova étaient rassemblés les dévots, les curieux et les moqueurs, ainsi que des journalistes cherchant à démasquer ce qu'ils considéraient comme un canular. La journée était terriblement sombre, une allégorie pour un monde plongé dans la guerre et perdant son chemin. Tout le monde était trempé, avait de la boue à ses pieds et était glacé à cause des torrents de pluie qui tombaient toute la nuit et jusqu'au moment de l'apparition de la Vierge.

Les enfants ont vu le flash de lumière et Notre-Dame est apparue sur le chêne vert, comme elle l'avait fait lors des précédentes apparitions. Lucie a commencé sa conversation avec la sainte Vierge avec sa question habituelle: "Que veux-tu de moi?" Notre Dame a répondu: "Je veux construire une chapelle ici en mon honneur. Je suis la Dame du Rosaire. Continuez toujours à prier le chapelet tous les jours. La guerre va se terminer et les soldats vont bientôt rentrer chez eux." Lucia a alors présenté à Notre-Dame des pétitions au nom des autres: "J'ai beaucoup de choses à vous demander : guérir des malades et convertir des pécheurs." La réponse était simple et directe: "Certains, oui; d'autres, non. Les gens doivent amender leurs vies et demander pardon pour leurs péchés." Puis, de plus en plus triste, la Madone a dit :"Ils ne doivent plus offenser Notre Seigneur, car il est déjà trop offensé." Lucie demanda enfin : "Voulez-vous quelque chose de plus ? "Rien de plus," fut la réponse.

Comme la Mère de Dieu a pris congé des enfants, elle a ouvert ses mains, libérant un flot de lumière vers le ciel, éclairant le soleil lui-même. Lucia cria à haute voix: "Là elle va; là elle va!" et a attiré l'attention de tout le monde au soleil. En ce moment, les nuages ​​se séparèrent rapidement et les enfants virent la Sainte Famille avec Saint Joseph tenant l'Enfant Jésus sur un bras. Ensemble, ils ont béni le monde en traçant le signe de la croix avec leurs mains. Cette vision a alors disparu et Marie est apparue comme la Mère des Douleurs avec le Christ souffrant qui a béni le monde en traçant le signe de la Croix. Cette vision a également disparu, et a été suivie par la Sainte Vierge comme Notre-Dame du Mont Carmel, tenant son Divin Fils.

C'est ce que les enfants ont vu. La foule cependant, ne pouvait voir que le soleil brillant perçant à travers le ciel, qui avait dégagé si brusquement. Ensuite, ils ont vu ce que le soleil a fait.

La pluie a cessé et le soleil brillant a pu être regardé directement sans aucune perturbation douloureuse pour les yeux. Un témoin du miracle, Mary Allen, a déclaré : "Soudain, les pluies ont cessé, les nuages ​​se sont séparés et j'ai vu un grand soleil, plus brillant que le soleil, mais je pouvais le regarder sans me blesser les yeux comme s'il s'agissait de la lune" (cité dans Fatima pour aujourd'hui: le message d'espoir marial urgent par le père Andrew Apostoli, CFR).

Puis le soleil se mit à danser, tourbillonnant violemment dans le ciel, projetant des courants de lumière qui coloraient les objets sur le sol. Le soleil semblait alors se détacher du ciel et s'effondrer sur la Terre. Un autre témoin, Maria Carreira, a rappelé : "Cela ressemblait à une roue de feu qui allait tomber sur les gens. Ils ont commencé à crier : "Nous serons tous tués ! D'autres ont appelé à la Vierge pour les sauver. Ils récitaient des actes de contrition. Une femme a commencé à confesser ses péchés à haute voix, annonçant qu'elle avait fait ceci et cela..." (cité dans Fatima for Today ). Le soleil a ensuite remonté à son endroit normal dans le ciel, laissant tout instantanément sec, de la saleté sur le sol aux vêtements sur le dos du peuple. Le spectacle entier a duré environ 10 minutes.

Tous les témoins n'étaient pas des croyants consentants. Beaucoup étaient sceptiques, et certains étaient même déclarés ennemis de l'Église.

 

Le livre de John M. Haffert, "Rencontrez les témoins du miracle du soleil", raconte l'histoire de Mario Godinho. Mario était un sceptique. Il était membre d'une famille portugaise distinguée qui travaillait comme ingénieur et vivait à 18 milles de Fatima. Mario a possédé l'une des rares voitures dans la région, et a succombé au harcèlement de sa pieuse mère pour la conduire à la Cova da Iria pour l'apparition de juin. Au cours des six mois, les apparitions ont eu lieu, il a rencontré les trois enfants et a pu leur poser de nombreuses questions. Il a même pris la première photo des petits visionnaires. Mais contrairement à sa mère, il ne croyait pas. Il a quitté chaque rencontre déçu (peut-être à leur simplicité) et n'a même pas pris la peine de sortir de sa voiture le 13 octobre, quand sa mère l'a harcelé pour l'amener à la Cova pour le miracle promis. Désireux d'éviter la foule immense et la pluie, il resta assis dans sa voiture sur une route éloignée de la Cova. Après avoir entendu les cris de la foule, il est sorti de sa voiture et a rendu compte du soleil dansant semblable à celui mentionné ci-dessus, concluant par les mots simples : "J'ai vu ce soleil comme je ne l'ai jamais revu." Il ajouta en note que sa mère était capable de prendre deux feuilles du chêne vert de Notre-Dame, qui avait encore des gouttes de graisse de bougie dans les bougies allumées par les trois enfants. Il envoya une de ces feuilles au Saint-Père à Rome et l'autre dans son portefeuille pour le reste de sa vie comme signe de sa foi restaurée.

 

Deux journaux importants du Portugal à l'époque étaient O Seculo ("Le siècle") et Diario de Noticias ("Le Quotidien Nouvelles"). Ils étaient pro-gouvernementaux, anticléricaux et avaient une large diffusion qui comprenait Lisbonne. Du 13 au 17 octobre 1917, ces journaux ont enregistré les récits de témoins oculaires des rédacteurs et des journalistes qui avaient été à Fatima et ont été témoins du "miracle du soleil". Les reporters envoyés à Fatima s'attendaient à être dispersés par les soldats du gouvernement anticlérical ou, mieux encore, voir les foules répudiant les trois petits enfants parce que le miracle promis ne se serait pas réalisé. Dario de Noticias fut obligé de publier le récit suivant : "... Alors le soleil argenté, encore enveloppé dans cette lumière grisâtre, commença à tourner et à errer dans le cercle des nuages ​​reculés! Les gens ont crié d'une seule voix. Des milliers, transportés par l'extase, tombèrent à genoux sur le sol boueux... " (Haffert, page 74).

 

Avelino da Almeida était le rédacteur en chef d' O Seculo. Il était aussi un franc-maçon et antagoniste envers l'Église catholique. Le matin même du miracle, il a publié un article critique sur le rassemblement à Fatima et a remis en question l'état d'esprit de nombreux qui sont venus à la Cova. Il a également suggéré que le clergé et les intérêts commerciaux favorisaient le spectacle purement pour le bénéfice financier. Le lendemain, il rapporta ceci: "... on voyait l'immense foule se tourner vers le soleil, qui semblait libre des nuages ​​et de son zénith. Il ressemblait à une plaque d'argent terne, et il était possible de la regarder sans la moindre gêne. C'était peut-être une éclipse qui se passait ... Les gens ont alors commencé à se demander ce qu'ils avaient vu. La grande majorité a admis avoir vu le tremblement et la danse du soleil" (Apostoli, page 132). Il dira plus tard que le rationalisme des non-croyants a subi un "coup redoutable" par tout ce qui s'est passé ce jour-là (Haffert, page 75).

 

Tous les témoins n'étaient pas à Fatima non plus. Le grand miracle a été vu par beaucoup de gens des villes et villages voisins jusqu'à 25 milles. Ces témoins lointains dissipent les théories de l'hallucination de masse ou de la suggestion résultant de l'émotion accrue de l'attente.

 

Et avec ce grand miracle, les apparitions de Fatima avaient pris fin.

 

Treize ans après le "miracle du soleil", le 14 avril 1930, l'Église a donné sa décision après la nomination d'une commission chargée d'enquêter sur les événements de Fatima. L'Église a déclaré les visions des trois petits enfants bergers dignes de foi. En ce qui concerne le "miracle du soleil", la commission a déclaré: "Le phénomène solaire du treize octobre 1917, décrit dans la presse de l'époque, a été très merveilleux et a donné la plus grande impression à ceux qui ont eu le bonheur de en témoigner ... Ce phénomène, qu'aucun observatoire astronomique n'a enregistré et qui n'était donc pas naturel, a été observé par des personnes de toutes les catégories et de toutes les classes sociales, des croyants et des incroyants, des journalistes des principaux journaux portugais et même par des personnes éloignées. Faits qui annulent toute explication de l'illusion collective" (Haffert, page 100).

 

En 2017, nous vivons dans une société presque totalement sécularisée, où l'homme a oublié Dieu. Mais dans sa miséricorde, Dieu a donné au monde l'espérance dans le Cœur Immaculé de Marie. En écoutant son message qui nous a été donné il y a 100 ans et qui a été remarquablement mis en évidence par le fameux "Miracle du Soleil", retournons à Dieu.

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 13:13

Selon l'historien Bernard Lugan, le 17 octobre la gauche commémore un "massacre" qui "n’a pas eu lieu" :

17 octobre 1961 : un « massacre » sans cadavres
 
Comme chaque année à la date anniversaire de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris, communistes et socialistes, amis du FLN et militants « anticolonialistes » (sic), vont commémorer un « massacre » qui aurait été perpétré par la police française. Ils se réuniront ensuite sur le Pont Saint-Michel d’où, toujours selon  eux, des dizaines, voire des centaines d’Algériens auraient été précipités dans la Seine.
 
Le seul problème, mais il est de taille, est que ce « massacre » n’a pas eu lieu… Quant aux noyades, à l’exception de celles pratiquées par le FLN sur les membres du MNA ou sur les Harkis, elles n’ont pas davantage existé…car nous sommes en réalité en présence d’un montage.
 
Démonstration [1] :
 
1) Le 18 octobre 1961 au matin, le bilan de la manifestation de la veille parvient à Maurice Legay, directeur général de la police parisienne. Il est de 3 morts. Nous voilà donc loin des dizaines, voire des centaines de morts et de noyés avancés par certains.
 
2) Or, deux de ces trois morts, à savoir Abdelkader Déroués et Lamara Achenoune n’ont aucun lien avec la « répression » du 17 octobre puisqu’ils ont été tués, non pas à coups de matraque, mais par balle, non pas dans le centre de Paris, mais à Puteaux, donc loin de la manifestation. De plus, le second a été préalablement étranglé….
 
3) Un mort, un seul, a tout de même été relevé dans le périmètre de la manifestation et il ne s’agit pas d’un Algérien, mais d’un Français « de souche » nommé Guy Chevallier, décédé vers 21h devant le cinéma REX de fractures du crâne. Etait-il un simple passant ou bien un porteur de valises manifestant avec le FLN ? Nous l’ignorons. Fut-il tué lors d’une charge de la police ou bien par les manifestants ou bien par une toute autre cause ? Nous ne le savons pas davantage.
 
La conclusion qui s’impose à tout esprit doté d’un minimum de réflexion est que la « répression » de la manifestation algérienne du 17 octobre semble n’avoir paradoxalement provoqué aucun mort algérien…
 
A ces faits, les tenants de la thèse du « massacre » répondent que le vrai bilan de la « répression » policière n’a pu être établi que plusieurs jours plus tard, une fois pris en compte les blessés qui décédèrent ultérieurement, et une fois les cadavres retirés de la Seine. Mais aussi, parce que, terrorisés, les manifestants cachèrent d’abord les corps de leurs camarades.
 
Trois grandes raisons font que cette argumentation n’est pas recevable :

- Les archives des hôpitaux parisiens ne mentionnent pas une surmortalité particulière de « Nord-Africains » (selon la terminologie de l’époque), durant la période concernée. Même si de nombreux manifestants blessés à coups de matraques y furent pris en charge.

- La police ayant totalement et hermétiquement bouclé le périmètre de la manifestation, l’on voit mal comment des porteurs de cadavres auraient pu passer à travers les barrages.

- Et, in fine, que seraient devenus les cadavres en question ? Ils n’apparaissent en effet pas dans les archives de l’IML, l’Institut médico-légal (la Morgue), où sont transportés les morts relevés sur la voie publique ou repêchés dans la Seine et dans la Marne.
 
Le « Graphique des entrées de corps « N.A » (Nord-africains) par jour. Octobre 1961 », à l’Institut médico-légal de Paris, pour la période allant du 17 octobre au 21 octobre, nous apprend ainsi que:

- Le 17 octobre, alors que se déroulait dans Paris un prétendu « massacre », l’Institut Médico-Légal n’a enregistré aucune entrée de corps de « NA ».

- Le 18 octobre, deux corps de « NA » furent admis à l’IML. Il s’agissait d’Achour Belkacem, qui avait été tué ce 18 octobre à Colombes, donc le lendemain de la manifestation, par un policier invoquant la légitime défense. Le second était Abdelkader Bennahar relevé lui aussi à Colombes et portant des blessures à la tête avec possibilité, dixit le rapport de police, d’écrasement par un véhicule.

- Les 19 et 20 octobre, l’IML n’a comptabilisé aucune entrée de corps de « NA ».

- Le 21 octobre, soit 5 jours après la manifestation, 1 corps fut déposé à l’IML, celui de Ramdane Mehani décédé vers 22h 30 durant son transfert du commissariat du 13° arrondissement au palais des Sports de la Porte de Versailles. Le registre de l’IML parle de mort naturelle, donc, là encore, sans aucun lien avec la manifestation du 17 octobre.
 
 
Conclusion : nous sommes donc en présence d’un « massacre » sans cadavres, ce qui s’explique parce qu’il n’y eut pas de « massacre » !!!
 
C’est donc un « massacre » imaginaire qui va être commémoré le 17 octobre prochain à l’occasion d’une grande cérémonie culpabilisatrice à laquelle des médias incultes ou partisans vont une fois de plus donner une grande publicité.
 
Un « massacre » imaginaire fruit d’un montage politique fait à l’époque par le FLN voulant peser psychologiquement sur les négociations en cours avec le gouvernement français. Montage qui fut ensuite orchestré par le parti communiste et  plus que complaisamment relayé par les médias…hier comme aujourd’hui.
 
Pour les historiens du futur ce prétendu « massacre » restera donc comme la fabrication d’un des grands mythes du XX° siècle. A l’image de Katyn, des cadavres de Timisoara en Roumanie, des « couveuses » du Koweit et des « armes de destruction massive » en Irak. Leur principal sujet d’étonnement sera cependant l’insolite caution donnée à un tel mensonge par les plus hautes autorités de l’Etat français sous la présidence de François Hollande…
 
Bernard Lugan
13/10/2017
 
 
[1] La brièveté synthétique de cette mise au point interdisant de développer un argumentaire détaillé, la bibliographie et l’historiographie de ce « massacre » seront faits  dans le numéro de novembre 2017 de l’Afrique Réelle que les abonnés recevront le 1er novembre. On pourra également voir à ce sujet le chapitre IX de mon livre : Algérie, l’histoire à l’endroit. Pour le commander, cliquer ici.
 

Source

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 12:13

Au moment où les Français payent déjà une taxe foncière nous apprenons que l'organisme public "France Stratégie" revient avec son idée de "loyer fictif", sorte de double taxe foncière que les propriétaires devraient payer à l'état afin de rembourser la dette... Matignon a annoncé sa mise sous tutelle après un rapport "farfelu".

Dans une note pour le mois d'octobre publiée ce mercredi, le "comité d'expertise" de Matignon dévoile trois pistes explosives pour réduire le niveau de dette publique des pays de la zone euro. Outre la voie d’une plus grande solidarité entre Etats membres et d’un financement par la "planche à billets", les auteurs de l’étude, les économistes Vincent Aussilloux, Christophe Guardo et Marie Cases, et le commissaire général adjoint Fabrice Lenglart, proposent d’instaurer un "impôt exceptionnel sur le capital immobilier résidentiel". (Capital.fr)

 

Concrètement, "l’État « excessivement endetté » pourrait devenir par décret « copropriétaire de tous les terrains construits résidentiels à hauteur d’une fraction fixée de leur valeur ». Les propriétaires devraient ensuite payer à l’État une somme annuelle « correspondant à la rémunération du droit d’occupation du sol ». Les propriétaires s’acquitteraient ainsi d’une sorte de loyer.

Le think tank suggère de laisser au propriétaire le choix de ne pas payer cette somme. Dans ce cas « la fraction du terrain possédée par l’État augmenterait d’autant d’année en année » explique France Stratégie. Dans cette hypothèse, « le montant cumulé interviendrait alors au moment de la vente ou de la transmission du bien » à un héritier. Cela signifie que l’Etat finirait par récupérer tout ou une partie de la valeur du bien." (Les Furets, 12/10/2017)

 

"Cet organisme payé par nos impôts est chargé de « conseiller » le Premier ministre. Il a été dirigé par Jean Pisani-Ferry, qui est désormais un proche du Président Macron et travaille à l’Élysée. L’année dernière, ce comité proposait déjà de taxer les propriétaires occupants et de rajouter à leurs revenus les loyers fictifs qu’ils encaisseraient si leur domicile était loué. Cette spoliation inique était présentée comme la fin d’une fraude massive et scandaleuse et M. Macron a eu beaucoup de mal à se débarrasser de cette suggestion loufoque qu’il n’a (heureusement !) pas reprise à son compte, mais que l’un de ses principaux partisans avait portée.

France Stratégie récidive sans pudeur avec une idée encore plus révoltante. Il préconise que l’État confisque à son profit une partie (non précisée, serait-ce 10 %, 20 %, voire plus ?) des biens immobiliers possédés par des particuliers, cela afin de rembourser la dette colossale qui nous étouffe. Les anciens propriétaires devraient régler chaque année à l’État une rente, car ils occuperaient un domicile qui ne leur appartiendrait plus entièrement. S’ils ne le faisaient pas, le Trésor récupérerait la somme non payée lors de la vente ou de la succession (ajoutera-t-on, alors, des intérêts ?).

Les auteurs de cette « ânerie » avouent bien volontiers que leur suggestion est détonante, radicale, et qu’elle créera des polémiques. Mais, selon eux, leur mesure est habile, car son impact serait bien plus limité qu’une hausse d’impôts. Les propriétés saisies serviraient de garant à la dette et la rendraient soutenable et, dans les faits, cette mesure reviendrait à faire exploser l’impôt sur les successions, puisque la rente ne serait récupérée qu’à la vente ou lors de la transmission. Bien sûr, ils prétendent que les plus fortunés seraient les plus atteints, mais ces beaux esprits ne voient pas l’évidence : les « riches » n’achèteront plus leur logement, mais les loueront à des sociétés immobilières. La charge de ce prélèvement retombera exclusivement sur la classe des Français moyens, et encore : s’il est mesuré. Mais si l’État est trop gourmand, plus personne n’achètera de biens immobiliers et la valeur des maisons et des appartements s’effondrera dans des proportions incalculables, ruinant les Français et rendant inopérante cette mesure stupide.

 

Selon les auteurs de cette proposition, la dette est passée de 50 % à 100 % du PIB entre 1990 et 2017 alors que la fortune immobilière détenue par les ménages, elle, a crû de 125 % à 255 %. Faudrait-il donc, pour eux, confisquer 40 % de la valeur de tous les biens immobiliers ? Non, vraiment, il est grand temps que l’État fasse des économies et dissolve France Stratégie !" (Boulevard Voltaire, 13/10/2017)

 

Selon une dépêche Afp, "Matignon va mettre France Stratégie sous tutelle après un rapport jugé "farfelu"", a appris jeudi La Croix de source proche du Premier ministre. (La Croix.com, 12/10/2017)

 

"Nous allons annoncer vendredi qu'ils sont mis à la disposition du délégué à la Transformation publique, pour travailler sur nos réformes plutôt que sur des idées farfelues", a déclaré auprès de l'AFP un proche d'Edouard Philippe. 

Anciennement dirigé par l'économiste Jean Pisani-Ferry, inspirateur du programme de M. Macron et responsable du plan d'investissement du gouvernement, France Stratégie a pour commissaire général depuis janvier 2017 l'ex-conseiller social de François Hollande à l'Elysée, Michel Yahiel.

"France Stratégie a pris l'habitude de publier des idées irréalistes, sans aucune impulsion politique", a déploré ce proche d'Edouard Philippe.

Cette proposition intervient alors que l'exécutif a déjà décidé de recentrer l'impôt sur la fortune sur les seuls actifs immobiliers.

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13 octobre 2017 5 13 /10 /octobre /2017 22:46

Le philosophe Claudio Pierantoni, spécialiste de philosophie médiévale à l’Université du Chilie (Santiago) et un des signataires de la "Correction Filiale" a donné un entretien à Diana Montagna pour Life Site News le 10 octobre :

Un philosophe catholique : Amoris Laetitia utilise l'orthodoxie comme "masque" pour dissimuler les erreurs morales

Diane Montagna, Amoris Laetitia uses orthodoxy as ‘mask’ to conceal moral errors: Catholic philosopher, Life Site News,

 

ROME, 10 octobre 2017 (LifeSiteNews) - Le philosophe italien et ancien ami du pape Jean-Paul II, Rocco Buttiglione, a attaqué la semaine dernière les auteurs de la "Correction Filiale", les accusant d'être des "juges du Pape" non pas discutant mais "condamnant", et d'être infidèle au texte d'Amoris Laetitia .

Andrea Tornielli, l'un des conseillers les plus proches du pape François, a critiqué les sept hérésies des auteurs et signataires du Vatican , en affirmant que les correcteurs ne comprenaient pas ce que le pape essaye de dire. Buttiglione a également accusé les auteurs et signataires d '"isoler le pape François en l'opposant à ses prédécesseurs", et de les considérer comme des universitaires essentiellement marginaux. Pourtant, il a reconnu que le document Correctio a eu "un grand écho dans les médias".

Maintenant, une connaissance de Buttiglione et l'un des signataires de la "Correction Filiale", le philosophe italien et historien de l'Église Claudio Pierantoni, professeur de philosophie médiévale à l'Université du Chili, répond aux critiques de Buttiglione. Pierantoni, affirme qu'accuser les signataires de la qualité de juges du pape est "faux et tendancieux" et un surprenant "acte de calomnie". Il relève également la tentative de Buttiglione de réfuter les charges des correcteurs de propagations d'hérésies.

Dans cette interview, Pierantoni explique comment le chapitre 8 d'Amoris Laetitia mélange habilement la doctrine catholique authentique des circonstances atténuantes avec les concepts hétérodoxes de l'éthique situationnelle selon laquelle il n'existe "pas d'actions intrinsèquement mauvaises" et où dans certaines situations "ce qui est normalement mal peut être le bon choix, de sorte qu'il peut objectivement être un bon acte". La doctrine des circonstances atténuantes , argumente Pierantoni, est utilisée ici comme" un masque pour dissimuler l'éthique situationnelle".

Quant aux autres hérésies contestées, Pierantoni considère la réfutation de Buttiglione comme "extrêmement précipitée et superficielle", et dit qu'elle ne rend pas justice non plus à la complexité des questions soulevées ni à la vaste bibliographie qui est parue sur le sujet.

"Une personne de la position intellectuelle et morale de Buttiglione" ne défendrait jamais "un texte aussi indéfendable", conclut Pierantoni, s'il ne le faisait pas, pour défendre une position préconçue, un choix idéologique fondé sur un faux concept de la papauté."

 

Voici ci-dessous notre interview avec le professeur Pierantoni. Le texte italien autorisé peut être trouvé ici.

 

LifeSite : Professeur Pierantoni, comment connaissez-vous Rocco Buttiglione? Avez-vous déjà parlé avec lui dans le passé d' Amoris Laetitia ?

 

Prof. Pierantoni : J'ai rencontré Rocco Buttiglione il y a dix ans ici à Santiago du Chili en tant qu'étudiant de l'Académie Internationale de Philosophie (IAP) de Josef Seifert. Buttiglione est depuis de nombreuses années l'un des professeurs les plus qualifiés de l'académie et a occupé divers postes de direction. Au sein de ce cercle d'amis de l'IAP, j'ai participé à un débat en cours par courrier électronique entre les membres ou les anciens membres de l'Académie, depuis le jour où l'on peut dire qu'Amoris Laetitia a été publié. Nous avons échangé des dizaines de courriels sur le sujet, toujours dans des termes très chaleureux et amicaux malgré nos divergences d'opinion.

 

Dans son entretien du 3 octobre avec La Stampa , Rocco Buttiglione semble penser qu'il n'y a pas de réelle différence entre accuser le pape de répandre l'hérésie et l'accuser d'être un hérétique. Est-ce juste?

 

Non, il me semble que ce n'est pas juste du tout. Il y a une nette différence entre "hérésie matérielle" (qui réfère objectivement au contenu de ce que le pape est chargé de propager par ses paroles, ses actes et ses omissions) et "hérésie formelle" qui renvoie subjectivement à sa personne et à son imputabilité personnelle. Maintenant, cela est très clairement exclu dans la Correctio Filialis (CF). Après avoir défini ce qu'est le crime d'hérésie, nous précisons: "Les descriptions ci-dessus du péché personnel d'hérésie et du crime canonique d'hérésie ne sont données que pour pouvoir les exclure du sujet de notre protestation. Nous ne nous préoccupons que des propositions hérétiques propagées par les paroles, les actes et les omissions de Votre Sainteté. Nous n'avons ni la compétence ni l' intention d'aborder la question canonique de l'hérésie" (Elucidation, page 12, soulignement ajouté). Il y a donc une différence évidente entre ce qui est dit sur le contenu et ce qui est dit à propos de la personne. Il est plutôt difficile d'imaginer que Buttiglione a négligé ou ne comprend pas cette différence.

 

Il est tout aussi faux et tendancieux de dire que nous nous élevons ou agissons en tant que juges du Pape ou en tant que Tribunal du Saint-Office, alors qu'au contraire, nous affirmons clairement dans les toutes premières pages: "En tant que sujets, nous n'avons pas le droit de délivrer à Votre Sainteté cette forme de correction par laquelle un supérieur contraint ceux qui lui sont soumis à la menace ou à l'administration de la peine (voir Summa Theologiae 2a 2ae, 33, 4). Nous plubions plutôt cette correction pour protéger nos frères catholiques et ceux qui sont en dehors de l'Église, à qui la clé de la connaissance ne doit pas être enlevée (Lc 11, 52) - dans l'espoir d'empêcher la propagation des doctrines qui tendent à à la profanation de tous les sacrements et à la subversion de la loi de Dieu" (CF page 2).

 

À la lumière de cela, nous devrions évaluer la déclaration de Buttiglione complètement sans fondement : "Ici, un groupe d'hommes se tiennent juges sur le Pape. Ils ne soulèvent pas d'objections, ils ne discutent pas. Ils jugent et condamnent."

 

Laissons cela de côté - peut-être Buttiglione a oublié - que les objections, les discussions, les questions et les "dubia' ont été soumis au Pape pendant 17 mois et qu'aucun d'entre eux n'a reçu de réponse. Mais arriver au point de dire que nous jugeons ou même condamnons le pape est un véritable acte de calomnie que je n'aurais jamais attendu de lui.

 

Buttiglione semble nier cette distinction lorsqu'il insiste sur la différence entre la gravité objective de l'adultère et la culpabilité subjective de l'adultère. Y a-t-il une différence significative entre l'adultère et l'hérésie à cet égard?

 

Il y a certainement une différence importante, car dans le cas de l'hérésie matérielle, la déclaration hérétique peut être comprise en elle-même, indépendamment de la personne qui a fait la déclaration. L'acte d'adultère, en raison de sa nature, n'a pas d'existence indépendante de l'acteur, même s'il peut être considéré dans l'abstrait. Mais il y a aussi une analogie claire entre eux, parce que dans les deux cas l'élément objectif (c'est-à-dire ce qui est dit du fait réel ou de la phrase qu'il exprime) s'oppose à l'élément subjectif de culpabilité). Il est donc étrange, comme vous le dites, que Buttiglione ne prenne pas en compte cette opposition, ce qui est précisément le point principal de son argumentation contre nous.

 

Rocco Buttiglione semble également suggérer que les signataires de la correction nient la nécessité d'une pleine connaissance et du plein consentement pour qu'un péché grave soit mortel. Est-ce juste?

 

Plus précisément, Buttiglione dit que les critiques d'Amoris Laetitia sur ce point ont changé d'avis: "Les critiques ont commencé en arguant que les remariés et les divorcés ne peuvent en aucun cas être dans la grâce de Dieu. Alors que (je leur ai par exemple rappelé) pour commettre un péché mortel, il faut non seulement la matière grave est nécessaire (et l'adultère est certainement une affaire grave de péché), mais aussi la pleine connaissance et le plein consentement de la volonté. Maintenant, ils semblent revenir en arrière : ils ont également compris que, dans certains cas, une personne divorcée et remariée peut ne pas être en faute en raison de facteurs atténuants subjectifs (manque de connaissance et de plein consentement de la volonté). Que font-ils pour couvrir leur retraite ? Ils attribuent au Pape l'affirmation que la personne divorcée / remariée qui reste dans sa situation avec pleine connaissance et plein consentement est néanmoins dans un état de grâce" (soulignement ajouté).

 

Ce "recul" ou "retraite", que Buttiglione nous attribue, est complètement inventé par lui. Sa suggestion que des dizaines d'autres collègues ont été soudainement frappés par un cas d'amnésie quand est sorti Amoris Laetitia et qu'ils aient tous, simultanément, oublié un aspect aussi évident de la doctrine morale, semble plutôt improbable, pour ne pas dire franchement absurde.

Évidemment, ce n'est pas le cas: nous connaissions déjà l'existence de la doctrine qui considère la pleine connaissance et le consentement délibéré comme essentiels à l'imputabilité. Par conséquent, il est évident que nous l'avons pris comme un donné. En effet, si Amoris Laetitia chapitre VIII ne traitait que de cela, comme le prétend Buttiglione, personne n'aurait été scandalisé. D'un autre côté, si ce n'était que pour répéter quelque chose qui est déjà si largement connu, aucun des rédacteurs n'aurait pris la peine d'écrire ce fameux chapitre VIII d'AL. Le fait est que, bien que savamment entrelacé avec de nombreuses déclarations sur la responsabilité subjective et la pleine connaissance, AL VIII contient plusieurs affirmations très claires de "l'éthique situationnelle" (par nous souligné NdCR.) Selon cette doctrine, des interdictions absolues n'existent pas et il y a des situations dans lesquelles la violation d'un commandement négatif peut être un acte moralement bon. Cette doctrine a été vigoureusement condamnée par le pape Saint-Jean-Paul II dans l'encyclique Veritatis Splendor qui n'a pas une occurrence dans Amoris Laetitia. Cela a déjà été souligné dans des dizaines d'articles que Buttiglione ne peut ignorer, d'autant plus que les principaux arguments ont déjà été répétés dans plusieurs lettres du professeur Seifert et de moi-même et d'autres.

 

Lire : Est-ce que Veritatis Splendor est infaillible?

 

Buttiglione n'a pas été capable de répondre efficacement à ces arguments et s'est borné à répéter qu'il n'y a rien de plus dans AL VIII que la doctrine traditionnelle concernant les circonstances atténuantes subjectives. Il faut souligner avec précision que, si le texte de l'AL tente de mélanger la doctrine des circonstances atténuantes , qui est en soi orthodoxe, avec l'éthique de la situation , qui est en revanche hérétique, nous avons affaire à deux choses tout à fait différentes. La première soutient que, même si une action peut en elle-même être mauvaise, il peut y avoir des éléments tels qu'un état de déficience psychologique grave ou une ignorance qui diminuent, voire annulent, la culpabilité subjective.

 

Au lieu de cela, l'éthique situationnelle stipule qu'il n'y a absolument aucune action intrinsèquement mauvaise et que, dans certaines situations, ce qui est normalement mal peut être le bon choix, de sorte qu'il (ce mal) peut objectivement être un bon acte. Je citerai à cet égard un passage très clair à ce propos, Amoris Laetitia, paragraphe 303, qui déclare: "Il faut encourager la maturation d’une conscience éclairée, formée et accompagnée par le discernement responsable et sérieux du Pasteur, et proposer une confiance toujours plus grande dans la grâce. Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif."

 

Pourquoi ce passage est-il particulièrement approprié ?

 

Comme l'a expliqué le professeur Seifert dans un article désormais célèbre, qui lui a coûté la présidence à Grenade (et comme j'ai ensuite cherché à le clarifier dans un article ultérieur en défense de Seifert: "Josef Seifert, Pure Logique et le début de la persécution officielle de l'orthodoxie dans l'Église"), Amoris laetitia affirme à propos d'une situation qui " ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile" (c'est-à-dire l'interdiction de l'adultère), qu'on arrive à "découvrir avec une certaine assurance morale" que c'est ce que "Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations" (AL 303). C'est une revendication extrêmement problématique. En premier lieu, AL déforme la réalité quand elle appelle ce qui est en réalité un commandement strictement observé, un simple "idéal" (latin "exemplar"). Notez que dans la même phrase, il appelle "demande" ("mandatum"). Mais il y a quelque chose de pire: nous réalisons qu'ici, il est dit que "une situation donnée [qui] ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile" serait "ce que Dieu lui-même demande". Cela implique, comme le soutient l'éthique situationnelle, qu'il n'y a pas de commandements absolus. Le texte en question ne parle pas d'une diminution de la culpabilité ou de l'ignorance, mais dit plutôt que le sujet découvre, basé sur "la maturation d’une conscience éclairée, formée et accompagnée par le discernement responsable et sérieux du Pasteur" que le l'action est bonne: ce n'est rien de moins que "ce que Dieu demande".

 

Buttiglione défend maintenant très habilement ce passage vraiment indéfendable, mais pour ce faire, il est obligé d'introduire un élément qui n'apparaît pas du tout dans le texte. En effet, Buttiglione déclare: "Le Pape ne dit pas que Dieu est heureux du fait que les divorcés remariés continuent à avoir des rapports sexuels les uns avec les autres. La conscience reconnaît qu'elle n'est pas conforme à la loi. Cependant, la conscience sait aussi qu'elle a commencé un voyage de conversion. On dort encore avec une femme qui n'est pas sa femme mais qui a cessé de prendre de la drogue et qui va avec des prostituées, qui a trouvé un emploi et s'occupe de ses enfants. Il a le droit de penser que Dieu est heureux de lui, au moins en partie." (Pas d'italique dans l'original)

 

Pour Buttiglione, alors, Dieu serait heureux, avec la personne en question, non par rapport à la situation qui ne correspond pas objectivement au commandement de l'Evangile (la situation adultère), mais avec d'autres (bonnes) choses. Et vraiment, si AL a dit ceci, personne ne s'y opposerait. Malheureusement, le texte ne dit pas cela, puisqu'il ne se réfère pas à d'autres aspects, il dit haut et fort, pour le citer encore une fois, que "une situation [qui] ne correspond pas au commandement de l’Évangile" - situation, pas autre chose - est "ce que Dieu lui-même demande." Donc AL 303 dit quelque chose de complètement différent de ce que le professeur Buttiglione voudrait dire. Et pourtant Buttiglione prétend que c'est nous qui faisons dire au pape ce qu'il n'a pas vraiment dit.

 

Rocco Buttiglione semble dire qu'un prêtre peut conseiller à un pénitent de recevoir la communion, même s'il est un adultère impénitent, tant qu'il manque de connaissance et de plein consentement. Mais le prêtre ne serait-il pas obligé de former la conscience du pénitent pour qu'il en ait la pleine connaissance et le plein consentement, et qu'il ait donc dû cesser de commettre l'adultère ou s'abstenir de recevoir la sainte communion?

 

Et nous arrivons ici à la contradiction la plus évidente du texte considéré: en effet, en plus de ce que nous avons déjà illustré sur la présence de "l'éthique situationnelle", le recours à la question de la conscience diminuée ou de l'ignorance est directement en conflit avec le principal thème proposé par Amoris Laetitia VIII: "accompagner, discerner et intégrer la fragilité".

 

Tout au long de ce processus d'accompagnement et de discernement qui devrait aboutir à la confession sacramentelle, il est logique de s'attendre à ce que la personne soit amenée à connaître la vérité de sa situation: l'absolution sacramentelle ne sera alors possible qu'à ceux qui, une fois conscients de leur situation pécheresse, s'en repentent. Il est impensable que dans un processus de discernement de sa situation adultère, le pénitent ne confesse que ses autres péchés, ceux qu'il "connaîtrait", alors qu'il ne serait pas conscient de l'adultère, ce qui est précisément la question sur laquelle il est être accompagné et discerner.

 

En général, cette contradiction signifie que la doctrine des circonstances atténuantes n'est pas utilisée correctement dans le document; en effet, si le thème principal du texte est "accompagner et discerner", c'est-à-dire aider quelqu'un à prendre conscience et à faire le point, il n'est pas logique d'invoquer dans ce même contexte le manque de conscience.

 

Et l'affirmation de Buttiglione selon laquelle nous sommes infidèles au texte, dans son exemple initial, s'effondre également. Il dit: "Prenons un exemple: dans leur deuxième proposition, ils attribuent au Pape la déclaration que le divorcé remarié qui reste dans cet état en pleine connaissance de la nature de son acte et du plein consentement de la volonté est dans la grâce de Dieu. Alors que le pape dit autre chose: dans certains cas, une personne qui est divorcée et remariée et qui reste dans cet état sans la pleine connaissance et le plein consentement de la volonté peut être dans la grâce de Dieu ". Il est vrai que le pape se réfère à des circonstances atténuantes, mais le fait est que cette référence est en contradiction avec ce qui est supposé avoir lieu, qui est le discernement. Il est en effet contradictoire de prétendre "discerner" et pourtant être "sans connaissance". Ainsi, ces "rares cas" dans lesquels la connaissance complète fait défaut existent certes, mais vous ne pouvez pas prétendre qu'ils appartiennent au sujet considéré. De cette observation, on s'aperçoit que la doctrine des circonstances atténuantes n'est utilisée ici que comme un masque pour dissimuler l'éthique situationnelle.

 

Saint Jean-Paul II dit: "Ce serait une très grave erreur de conclure que l'enseignement de l'Église n'est essentiellement qu'un 'idéal' qui doit alors être adapté, proportionné, gradué aux prétendues possibilités concrètes de l'homme, selon un 'équilibrage des marchandises en cause'. Mais quelles sont les 'possibilités concrètes de l'homme'? Et de quel homme parlons-nous? De l'homme dominé par la convoitise ou de l'homme racheté par le Christ?" Les signataires disent-ils que (si le Pape François agit en toute connaissance de cause et avec son plein consentement), il est coupable de cette "très grave erreur" et nie implicitement "la réalité de la rédemption du Christ" ?

 

En AL VIII, la référence fréquente aux "limitations de la situation", qui entravent prétendument l'observance du commandement, est implicitement, mais clairement, la preuve que le texte est matériellement en conflit avec les canons du Concile de Trente qui condamnent la déclaration qu'il est impossible à un homme qui est justifié d'observer les commandements. Cependant, je dois encore souligner que nous ne faisons aucun jugement sur la question de savoir si le pape est personnellement coupable de cette erreur. Au contraire, nous refusons explicitement à la fois d'avoir l'intention et le pouvoir de le faire. En cela, nous nous distinguons clairement de Buttiglione, qui prend au contraire la liberté de nous juger durement, nous attribuant même "une grande malice" (dans son commentaire à notre quatrième censure).

 

En général, que pensez-vous de la réfutation de vos propositions par Buttiglione?

 

Il me semble clair que c'est une réfutation extrêmement précipitée et superficielle: le fait même que Buttiglione pense qu'il nous réfute avec ces quelques phrases est franchement surprenant de voir dans une personne aussi intelligente et réfléchie. Comme nous l'avons vu à partir des quelques exemples cités dans la correction, chaque phrase mérite un long traitement et une riche bibliographie est déjà parue sur chacun d'eux. Et, comme je l'ai déjà dit, Buttiglione n'ignore pas cela. Et cette attitude révèle plutôt une certaine nervosité, une certaine anxiété de se sortit d'une situation beaucoup plus complexe que Buttiglione est prêt à admettre. J'espère sincèrement qu'il en reviendra et qu'il réfléchira plus sérieusement à toute cette situation.

 

Dans quelle mesure le mouvement néo-conservateur de l'Eglise est-il responsable de la création de cette crise en confondant (pour de nombreuses années) l'ultramontanisme avec l'orthodoxie?

 

Certes, il y a une part de responsabilité: bien souvent, beaucoup de gens disent quelque chose est vrai "parce que le pape l'a dit", en s'évitant d'étudier les sources de la Tradition et de l'Écriture et la difficulté de penser les fondements philosophiques de l'éthique. C'est une chose que nous devons corriger: la papauté est un don immense pour les catholiques, mais elle ne doit pas être une incitation à l'ignorance et à la paresse, comme lorsque les gens adoptent la position du Pape sans vraiment examiner ou comprendre les problèmes.

 

En l'espèce, je suis obligé de faire remarquer qu'une personne de réputation intellectuelle et morale de Buttiglione ne défendrait jamais un texte aussi indéfendable, s'il ne le faisait pas pour défendre une position préconçue, un choix idéologique finalement fondé sur un faux concept de la papauté.

 

Pensez-vous que le pape François connaît très bien la règle selon laquelle il est censé enseigner la doctrine orthodoxe, mais a de grandes difficultés à comprendre "sa valeur inhérente"?

 

J'ai enseigné pendant une décennie dans une faculté de théologie ici en Amérique latine, où j'ai appris à connaître de nombreux jésuites, à la fois comme collègues et comme étudiants. A la lumière de cette expérience, je suis arrivé à la conclusion que le Pape François a malheureusement profondément absorbé tant au sein de la Compagnie de Jésus que dans certaines universités allemandes (qui à leur tour ont profondément influencé la théologie ici en Amérique latine) plus d'une idée qui a peu à voir avec l'orthodoxie catholique. L'une de ces idées est le mépris souverain de tout ce qui est "doctrine" (et de ceux qui se dévouent pour la défendre). Un tel mépris se résume dans sa célèbre maxime: "La réalité est supérieure aux idées" (dont nous avons déjà parlé dans notre précédente interview).

 

Providentiellement, ce même mépris de la "doctrine" l'empêche de présenter comme un véritable magistère (qui serait précisément la "doctrine") les opinions qu'il détient en tant qu'enseignant privé.

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12 octobre 2017 4 12 /10 /octobre /2017 22:59
Psychiatre: Amoris Laetitia est une "grave menace" pour les familles. Jean-Paul II l'a bien compris

12 octobre 2017 (LifeSiteNews) - Les fidèles de l'Église traversent actuellement une période difficile et stressante. Les enseignements de Jésus et de son Église datant de 2 000 ans ont été mis en péril par les déclarations du huitième chapitre d' Amoris Laetitia et par l'incapacité du pape François à corriger les positions hérétiques prises par la hiérarchie des membres de la communauté et des prêtres contre le mariage, l'eucharistie et la moralité sexuelle.

La réponse récente à cette crise dans l'Église a été influencée par les actions de saint Paul quand il a corrigé Saint Pierre, le premier pape choisi par le Christ.

"Mais quand Pierre est venu à Antioche, je me suis opposé à lui ouvertement, parce qu’il était dans son tort." - Galates 2:11.

Le pape François a également reçu une correction filiale formelle dans laquelle il est accusé de propager sept hérésies concernant le mariage, la vie morale et la réception des sacrements.

Amoris Laetitia a été largement critiqué comme étant un danger pour la foi catholique. Le pape François, dont la responsabilité principale est la défense et la transmission des vérités de la foi, a ignoré les demandes de clarification de ses sections les plus confuses et controversées par les cardinaux.

Dans Amoris Laetitia, paragraphe 303, le pape François a également été accusé d'avoir nié l'existence d'absolus moraux : (La thèse du conséquentalisme ou éthique de situation condamnée par Veritatis Splendor. NdCR.)

"Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif."

 

D'un point de vue psychologique, Amoris Laetitia constitue également une grave menace pour la santé et la stabilité du mariage, la vie familiale catholique et des enfants. La raison en est que le chapitre 8 soutient et préconise l'égoïsme et la pensée narcissique qui sont les principaux ennemis de la santé psychologique et donc des mariages stables et forts.

Nous avons travaillé avec de nombreux mariages et familles catholiques, heureuses et en bonne santé, qui ont été minées et détruites sous l'influence d'un conjoint qui a donné dans l'épidémie de narcissisme .

L'égoïsme est aussi le fondement de l'éthique situationnelle qui semble maintenant être renforcée par certains passages d'Amoris Laetitia.

La pensée narcissique a également gravement nui à la prêtrise au cours des 50 dernières années et a joué un rôle majeur dans la crise de l'Église. Aucun homme adulte n'attaquerait sexuellement un adolescent, les principales victimes de la crise, s'il ne croyait égoïstement qu'il avait le droit d'utiliser les autres comme des objets sexuels.

Saint Jean-Paul II a écrit sur les dangers sérieux de l'égoïsme dans le mariage, dans l'amour et la responsabilité :

"Car l'amour ne peut survivre que comme une unité dans laquelle se manifeste le 'nous' mûr; il ne survivra pas comme un arrangement de deux personnes égoïstes" (Love & Responsibility , 2013, p.71).

 

Actions contre les Instituts Saint-Jean-Paul II

 

L'action du Saint-Père a profondément aggravé les inquiétudes suscitées par la dissolution des principes fondateurs de l'Institut Jean Paul II d'études sur le mariage et la famille et par la modification de sa mission première. Désormais, l'Institut mettra principalement en avant les enseignements très controversés que l'on trouve dans Amoris Laetitia, plutôt que de mettre en œuvre l'enseignement brillamment clair et sans ambiguïté de Saint Jean-Paul II sur le mariage, la famille, la personne humaine et la sexualité.

En tant que psychiatre spécialisé dans le traitement des conflits conjugaux et familiaux au cours des 40 dernières années, j'ai pu constater les énormes avantages de la mise en œuvre de l'écriture et de l'enseignement révolutionnaires et indispensables de St. Jean-Paul II. J'ai aussi enseigné leur rôle dans la compréhension du mariage catholique et dans le renforcement des mariages et des familles lors de nombreuses apparitions publiques et en tant que professeur adjoint à l'Institut JPII à Washington DC.

Cet article identifie l'importance psychologique vitale de Familiaris Consortio, la grande charte pour les familles catholiques, en contraste avec la menace sérieuse que le huitième chapitre d' Amoris Laetitia pose à la santé psychologique des mariages catholiques, des familles et de la culture. Elle recommande que les principes fondateurs de l'Institut Jean Paul II d'études sur le mariage et la famille soient conservés et non remplacés par l'enseignement d'Amoris Letitia en partie à cause de la confusion sur le mariage et l'eucharistie dans le monde créée par le huitième chapitre de AL. Une autre raison sérieuse de cette recommandation est que AL omet totalement la préoccupation pastorale pour les millions d'enfants affectés annuellement par le divorce et des cas irréguliers, comme la cohabitation.

 

Familiaris Consortio et les Instituts Jean Paul II

 

Après le Synode sur la famille en 1980, le pape Jean-Paul II a écrit Familiaris Consortio, qui présente clairement et de manière convaincante ce qui est nécessaire pour les couples et les familles catholiques dans la lutte intense pour protéger la santé spirituelle et psychologique du foyer catholique et de la culture .

Le pape Jean-Paul II a ensuite institué le Centre Jean Paul II d'études sur le mariage et la famille à Rome en 1981. La dure réalité est que le jour où il devait établir cet institut, il fut fusillé et échappa miraculeusement à la mort. Cet événement ne devrait pas nous surprendre maintenant, étant donné la controverse intense et la confusion qui s'est développée récemment dans l'Église et la culture s'agissant de la vérité sur le mariage, la famille, la sexualité et l'Eucharistie.

Le récent mouvement du pape François qui a radicalement changé cet institut internationalement respecté et qui se base principalement sur son document confus et psychologiquement dangereux, Amoris Laetitia, a frappé de nombreux catholiques comme un autre attentat contre l'héritage de saint Jean-Paul II pour le mariage et la vie familiale.

Le site officiel des évêques catholiques allemands a célébré la dissolution par le pape de l'Institut Jean Paul II d'études sur le mariage et la famille, "un bastion de résistance contre l'agenda de la miséricorde de François", et son remplacement par un nouveau "think tank pour Amoris Laetitia."

En fait, les écrits de saint Jean-Paul II offrent une approche de la grande miséricorde du Seigneur parce qu'ils présentent la vérité aux conjoints, aux enfants et à la culture de la sexualité humaine, du mariage, de la jeunesse et de la vie familiale.

 

Cardinal Caffarra

 

Le regretté cardinal Carlo Caffarra, président fondateur de l'Institut Pontifical Jean Paul II d'Etudes sur le Mariage et la Famille et l'un des quatre cardinaux qui ont soumis le dubia pour demander une clarification d'Amoris Laetitia, en 2016 à la session de Washington de l'Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, sur la vision du pape Jean-Paul II dans la fondation de l'Institut:

L'idée que la doctrine robuste n'avait pas d'importance fondamentale pour le ministère pastoral était totalement étrangère au pape. Au contraire, il ne pensait pas que la pastorale était possible à moins de "dire la vérité" de la doctrine Eph 4; 15.

Par conséquent, la recherche de la fondation du mariage et de la famille, un retour au commencement, était la tâche de l'Institut. Les deux principales caractéristiques de l'Institut découlent de ceci: un engagement fort dans le domaine de l'anthropologie et de la pensée christocentrique.

Le pape était profondément convaincu que la crise du mariage et de la famille était fondamentalement une crise anthropologique: la personne humaine avait perdu conscience de sa personne, de la vérité de son être, de sorte qu'elle ne comprenait plus la vérité du mariage.

Le fait que sa catéchèse sur l'amour humain (Jean-Paul II) ne soit pas considérée comme la base de la pratique pastorale du mariage a été une des principales raisons de graves difficultés avec les Synodes de 2014 et 2015.

Contrairement aux éléments ambigus et confus du chapitre 8 d' Amoris Laetitia, l'écriture de saint Jean-Paul II sur le mariage et l'Eucharistie dans Familiaris Consortio, n. 84, est claire et fidèle au sacrement du mariage, des enfants et de l'Eucharistie.

Il écrit:

L'Eglise, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l'Ecriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d'y être admis car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d'amour entre le Christ et l'Eglise, telle qu'elle s'exprime et est rendue présente dans l'Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si l'on admettait ces personnes à l'Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l'Eglise concernant l'indissolubilité du mariage. (Souligné par nous. NdCR.)

 

La santé psychologique des mariages et des enfants catholiques dépend d'une compréhension claire de la nature du mariage et de la sexualité décrite par Jean-Paul II et le Catéchisme de l'Église catholique. Les couples ont besoin plus que jamais de la connaissance contenue dans ces ressources que la croissance des vertus et de la grâce les aide à découvrir et à résoudre les conflits, protège leur amour et sauve leurs enfants des fléaux de l'égoïsme et du divorce.

À l'heure actuelle, le huitième chapitre d'Amoris Laetitia est un document magistériel confus, psychologiquement néfaste et dangereux pour les mariages et les familles catholiques selon mon opinion professionnelle. Il ne devrait pas être la base de l'enseignement des Instituts Jean Paul II pour les études sur le mariage et la famille. En fait, Amoris Laetitia sape les contributions brillantes et très nécessaires de Saint-Jean-Paul II pour le mariage et la famille dans Familiaris Consortio et Theology of the Body .

Rick Fitzgibbons, MD, est un psychiatre qui est le directeur de l'Institut pour la guérison conjugale en dehors de Philadelphie. Il a été professeur adjoint à l'Institut pontifical Jean-Paul II sur le mariage et la famille à l'Université catholique d'Amérique et consultant auprès de la Congrégation pour le clergé au Vatican. Il a écrit sur les origines et le traitement des conflits conjugaux dans deux livres de l'American Psychological Association.

 

(Fin de l'article)

Note de Christ-Roi. De même l'encyclique Veritatis Splendor de S. Jean-Paul II, qui pourrait être infaillible, condamne doublement le conséquentialisme (ou éthique de situation) que l'on trouve dans Amoris Laetitia, dans les chapitres 79 et 82 :

Psychiatre: Amoris Laetitia est une "grave menace" pour les familles. Jean-Paul II l'a bien compris

Rappelons que le père dominicain Basil Cole dans un texte paru le 16 décembre 2016 dans le New Catholic Register sur le blog d’Edward Pentin explique que l’éthique de situation contredit la ferme affirmation selon laquelle certaines normes morales valent toujours pour tous : ce sont les préceptes du Décalogue (ST I-II, q. 100, a. 8), et des préceptes universels négatifs du même ordre, car S. Thomas d'Aquin condamne des actes qui sont "mauvais en eux-mêmes et ne peuvent devenir bons" (ST II-II, q. 33, a.2). Il dit expressément que "l’on ne peut commettre l’adultère en vue de quelque fin bonne" (De Malo, q. 15, a.1, ad 5). Dans la même veine, Thomas d’Aquin tient que certains actes "comportent une difformité qui leur est inséparablement attachée, tels la fornication, l’adultère et d’autres actes ce type, qui ne peuvent d’aucune manière être accomplis d’une manière moralement bonne" (Quodlibet 9, q. 7, a. 2).

 

C'est une hérésie que de prétendre que "les circonstances peuvent rendre bonnes des actions intrinsèquement mauvaises" (éthique de situation) quand le Catéchisme de l'Eglise dit l'inverse : "les circonstances ne peuvent de soi modifier la qualité morale des actes eux-mêmes ; elles ne peuvent rendre ni bonne, ni juste une action en elle-même mauvaise." (CEC 1754.)

"Il y a des actes qui par eux-mêmes et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances et des intentions, sont toujours gravement illicites en raison de leur objet ; ainsi le blasphème et le parjure, l’homicide et l’adultère. Il n’est pas permis de faire le mal pour qu’il en résulte un bien." (CEC 1756)

 

Soutenir que les circonstances peuvent atténuer la culpabilité de la fornication et l'adultère, nous fait tomber dans deux autres hérésies:

 

"parfois il peut manquer l'aide de Dieu pour ne pas pécher"

 

et

 

"il peut y avoir une situation où il n'y a pas d'autre possibilité que de pécher ..."

 

... Alors qu'en fait saint Paul dit:

 

"Aucune tentation ne vous est survenue, qui n'ait été humaine; et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces; mais, avec la tentation, il ménagera aussi une heureuse issue en vous donnant le pouvoir de la supporter." (1 Cor 10,13.)

 

... Et le Concile de Trente définit:

 

« Nul, alors, bien que justifié, doit se considérer comme libre de l'observance des commandements, personne ne doit prendre ce regard téméraire et interdit par les Pères, sous peine d'excommunication, qu'il est impossible à l'homme d'être justifié en gardant les commandements de Dieu. Dieu en fait ne commande pas l'impossible; mais quand commandant il vous admoneste de faire ce que vous pouvez, et ce que vous ne pouvez pas, et il est pour vous une aide pour que vous le puissiez : Ses commandements ne sont pas pénibles (1 Jn 5,3) Son joug est facile et son poids léger (Mt 11, 30). Pour les hommes qui sont des enfants de Dieu, aiment Christ et ceux qui l'aiment - comme il le dit (Jn 14:23) - observer ses paroles, avec l'aide de Dieu, peut certainement se faire. »

 

Source: "Amoris Laetitia" : la logique de l'hérésie (Don Alfredo Morselli)

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12 octobre 2017 4 12 /10 /octobre /2017 22:39

Nous avons vu hier que selon un nouvel entretien entre François et le journaliste athée Eugenio Scalfari, le pape ne croirait pas à l'immortalité de l'âme en enfer. La question a été abordée hier dans un article en anglais sur le site One Peter Five. En voici la traduction :

Le pape François et l'archevêque Paglia croient-ils que l'enfer n'existe pas?

Maike Hickson    October 11, 2017

 

Source: One Peter Five, Do pope francis and archbishop Paglia believe hell does not exist

 

Dans notre rapport du 9 octobre sur les récents commentaires du conf. Antonio Spadaro en ce qui concerne la loi morale, nous avons ajouté une mise à jour post-publication sur une nouvelle conversation entre le pape François et Eugenio Scalfari. Scalfari, qui est devenu un intervieweur préféré du pape François, est le fondateur athée du journal italien La Repubblica, connu pour sa méthode non conventionnelle de reconstruire des entrevues à partir de la mémoire, plutôt que d'utiliser des citations directes. (Bien que le récit de Scalfari sur les paroles les plus controversées du pape ait souvent été rejeté par les membres de la presse catholique comme peu fiable, l'insistance du pape à rechercher Scalfari pour des interviews franches et des discussions devrait mettre fin à toute affirmation qu'il serait un déformateur.)

Dans le dernier cas, en examinant le nouveau livre de l' archevêque Vincenzo Paglia, Scalfari cite le pape comme disant que parmi les évêques de l'Église catholique il y a beaucoup de relativisme. Scalfari cite ensuite François en disant *:

Nous, croyants et bien sûr, nous sommes avant tout prêtres et nous, les évêques, croyons en l'Absolu, mais chacun à sa manière parce que chacun a sa tête et sa pensée. Donc, notre vérité absolue, partagée par nous tous, est différente d'une personne à l'autre. Nous n'évitons pas les discussions dans le cas où nos différentes pensées se confrontent. Il y a donc aussi une sorte de relativisme chez nous. [soulignement ajouté]

Scalfari ajoute ensuite ses propres pensées à propos de l'idée distincte du pape et de l'archevêque Paglia que l'enfer est vide:

Le pape François, précédé dans cette vue par Jean XXIII et Paul VI, mais avec une force plus révolutionnaire par rapport à la théologie ecclésiale, a aboli les lieux où, après la mort, les âmes doivent aller: l'enfer, le purgatoire, le paradis. Deux mille ans de théologie ont été basés sur ce type de vie après la mort, que même les évangiles confirment. Cependant, c'est avec une certaine attention au thème de la Grâce - qui est en partie dû aux lettres de Saint Paul (aux Corinthiens et aux Romains) et en partie encore plus à Augustin d'Hippone. Toutes les âmes sont dotées de la grâce, et ainsi elles naissent parfaitement innocentes et elles le restent tant qu'elles ne prennent pas le chemin du mal. Si elles en ont conscience et ne se repentent pas au moment de la mort, elles sont condamnés. Le pape François, je le répète, a aboli les lieux de la demeure éternelle dans l'au-delà des âmes. La thèse soutenue par lui est que les âmes dominées par le mal et ne se repentant pas cessent d'exister tandis que celles qui se sont rachetées du mal seront supposées être dans la béatitude, contemplant Dieu. C'est la thèse de François et aussi de Paglia . [soulignement ajouté]

Comme l'a dit Sandro Magister, expert du Vatican, Scalfari a déjà cité le pape François: "Dans un millénaire, notre espèce humaine s'éteindra et les âmes fusionneront avec Dieu."

Et en 2015, le pape François, de nouveau cité par Scalfari: "Qu'arrive-t-il à cette âme perdue? Sera-t-elle punie? Et comment? La réponse de François est distincte et claire: il n'y a pas de punition, mais l'anéantissement de cette âme."

Ces déclarations tout à fait hérétiques qui sont attribuées au pape François lui-même - et qu'il n'a toujours pas niées publiquement - sont maintenant également attribuées au nouveau chef de l'Académie Pontificale pour la Vie et Grand Chancelier de l'Institut Jean-Paul II réorganisé sur le mariage et Sciences de la famille. Son nouveau livre devrait donc être soigneusement étudié et analysé.

Dans le contexte - sous prémisse qu'il n'y a plus de punition éternelle pour le péché - cette nouvelle ère bergoglienne prend maintenant beaucoup plus de sens. Si l'enfer n'est pas à craindre, quel obstacle y a-t-il à nous empêcher de nous diriger dans le sens du relativisme moral et du laxisme doctrinal?

Il devient donc plus urgent pour les catholiques fidèles qui sont déterminés à rester fidèles à l'enseignement traditionnel de l'Église catholique de continuer dans leurs propres organisations et publications à résister à de telles violations de la vérité de Dieu qui produisent déjà des effets graves sur le comportement moral de Catholiques en matière de contraception, d'avortement et d'adultère. Le professeur Josef Seifert a mis le doigt dans la plaie de l'enseignement du pape François, à savoir: qu'il ne semble plus y avoir d'acte intrinsèquement mauvais.

* Traduction par Andrew Guernsey

Note du blog Christ-Roi. François avait également déclaré selon un entretien rapporté par Scalfari que "chacun a sa propre conception du Bien et du Mal et chacun doit choisir et suivre le Bien et combattre le Mal selon l'idée qu'il s'en fait."

 

Retrouvez le professeur Seifert dans : “Amoris Laetitia”: une bombe atomique à retardement qui menace l’ensemble de l’enseignement moral catholique (Josef Seifert)" et "Robert Spaemann sur Josef Seifert, "Amoris Laetitia" et le Témoin de la Vérité". Sur la thèse erronée et condamnée par S. Jean-Paul II du conséquentialisme (éthique de situation et des circonstances) : "Est-ce que l'encyclique Veritatis Splendor est infaillible ?"

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12 octobre 2017 4 12 /10 /octobre /2017 21:39

Source: Is Veritatis Splendor Infallible? One Peter Five

John P. Joy 12 octobre 2017

Est-ce que Veritatis Splendor est infaillible?

Dans le climat actuel de confusion et de débat sur le contenu d'Amoris laetitia , j'ai récemment relu Veritatis splendor, la lettre encyclique du pape Saint Jean-Paul II sur la théologie morale de 1993, citée dans trois des cinq dubia relatifs à Amoris laetitia .

Ce n'est pas mon but d'entrer ici dans aucune des controverses entourant Amoris laetitia. Ma spécialisation théologique se concentre sur les questions de magistère, d'autorité et d'infaillibilité (mémoire sur le Magistère Ordinaire et Extraordinaire de Joseph Kleutgen au Concile Vatican II qui doit être publié le 31 décembre 2017) et donc ma première pensée en relisant Veritatis Splendor était: y a-t-il ici des points doctrinaux proposés ici infailliblement?

Il est généralement admis que la Veritatis Splendor est un acte du magistère authentique mais non infaillible, exigeant donc une soumission religieuse de volonté et d'intelligence (Code de droit canon, 752) mais pas un assentiment définitif (CDC, 750). Cependant, j'ai également rappelé que l'archevêque Tarcisio Bertone, secrétaire de la Congrégation de la Doctrine de la Foi (CDF) sous la Préfecture du Cardinal Ratzinger, avait parlé de Veritatis Splendor avec Evangelium vitae et Ordinatio sacerdotalis comme exemples de confirmations papales formelles enseignées infailliblement par le magistère ordinaire et universel (L'Osservatore Romano, documents magistraux et dissidence publique).

Or, Bertone lui-même nie que ces trois documents contiennent des définitions solennelles et infaillibles, tout en affirmant que les doctrines proclamées en elles-mêmes sont irréformables. Mais les raisons qu'il donne pour ne pas les considérer comme des définitions solennelles en soi reposent sur deux faux présupposés:

Premièrement, son argument suppose implicitement que seules les définitions du dogme comptent comme des définitions solennelles ex cathedra ; c'est-à-dire seulement des définitions qui proposent une doctrine en tant que celle qui doit être fermement crue comme contenue dans la révélation divine. C'est un malentendu très commun, mais le fait est que le pape parle aussi ex cathedra quand il définit les vérités secondaires de la doctrine catholique ; c'est-à-dire lorsqu'il propose une doctrine qui doit être définitivement considérée comme relevant de la révélation divine.

Deuxièmement, son argument suppose qu'une doctrine ne peut pas (ou du moins ne devrait pas) être enseignée infailliblement par l'Église plus d'une fois. C'est-à-dire qu'il soutient qu'une certaine doctrine a déjà été enseignée infailliblement par le magistère ordinaire et universel, pour conclure qu'il serait impossible (ou du moins inapproprié) que la même doctrine soit infailliblement définie par le magistère extraordinaire (par exemple par une définition solennelle ex cathedra). Ce malentendu est également assez répandu aujourd'hui, mais il n'y a aucune justification dans aucun des textes magistraux traitant de la question; et en fait, il y a beaucoup de preuves du contraire.

Maintenant que je suis déjà fermement convaincu que Ordinatio sacerdotalis et Evangelium vitae contiennent des définitions infaillibles solennelles ex cathedra, il m'est venu à l'esprit de me demander si Veritatis splendor aussi, vu que Bertone avait traité les trois documents ensemble (du moins dans son esprit ) avec un poids magistériel similaire.

 

Trois critères pour l'infaillibilité papale

 

Le Concile Vatican I enseigne que le pape parle infailliblement: "Dans l'exercice de son office de berger et de maître de tous les chrétiens, en vertu de son autorité apostolique suprême, il définit une doctrine concernant la foi ou la morale." Il y a trois conditions essentielles données ici, comme on peut le voir clairement dans l'Explication Officielle de ce texte donné au Vatican I par Mgr Gasser (à lire absolument pour quiconque veut vraiment comprendre l'infaillibilité papale) et de la reformulation de la doctrine de Vatican II. Lumen gentium affirme que le pape parle infailliblement: "En tant que berger suprême et maître de tous les fidèles, qui confirme ses frères dans leur foi, par un acte définitif, il proclame une doctrine de foi ou de morale". Les conditions sont les suivantes:

  1. De la part du sujet : Le pape doit agir à la tête de l'Église universelle (non pas en tant que personne privée ou simplement en tant qu'évêque local du diocèse de Rome).
  2. De la part de l'objet : Le pape doit enseigner une question de foi ou de morale (par opposition à légiférer sur des questions de gouvernement ou de discipline).
  3. Sur la partie de l' acte : Le pape doit proposer la doctrine d'une manière définitive.

 

Qu'est-ce que cela signifie de "définir" la doctrine?

 

Les deux premières conditions sont généralement assez faciles à vérifier. Le troisième peut être déroutantE et les tentatives d'explication compliquent souvent la question. Pour le comprendre correctement, nous ne pouvons faire mieux qu'écouter Mgr Gasser comme il l'explique aux pères du Concile Vatican II avant leur vote final d'approbation du texte:

Il ne suffit pas de proposer une doctrine, même lorsqu'il exerce ses fonctions de pasteur et d'enseignant suprême. Il faut plutôt l'intention manifeste de définir la doctrine, soit de mettre fin à un doute sur une certaine doctrine, soit de définir une chose, de donner un jugement définitif et de proposer cette doctrine comme une doctrine qui doit être tenue par l'Église universelle.

Plus loin, Gasser résume le même point comme suit:

Le Pontife romain, par l'assistance divine promise à lui, est infaillible, quand, par son autorité suprême, il définit une doctrine qui doit être tenue par l'Église universelle ou, comme le disent beaucoup de théologiens, lorsqu'il propose définitivement et de façon concluante son jugement.

Après le discours de Gasser, il y avait encore une certaine confusion parmi les pères du Concile quant à la signification du mot, et c'est pourquoi Mgr Gasser a repris la parole pour expliquer comment ce mot doit être compris en référence à l'infaillibilité papale:

Maintenant, je vais expliquer en quelques mots comment ce mot "définit" doit être compris selon la Députation de foi . En effet, la Députation de foi n'est pas d'avis que ce mot doit être compris dans un sens juridique, de sorte qu'il ne signifie que mettre fin à la controverse qui a surgi à propos de l'hérésie et de la doctrine proprement dite de fide. Le mot 'définit' signifie plutôt que le pape prononce directement et définitivement sa phrase au sujet d'une doctrine qui concerne des questions de foi ou de morale et qui le fait de telle sorte que chacun des fidèles puisse être certain de l'esprit du Siège apostolique, de l'esprit du Pontife Romain; de telle manière, en effet, qu'il sait avec certitude que telle ou telle doctrine est hérétique, proche de l'hérésie, certaine ou erronée, etc., du Pontife romain.

Quand le pape "définit" la doctrine ou "proclame-t-il par un acte définitif"?

  • Quand il a manifestement l'intention de mettre fin à un doute sur une certaine doctrine;
  • Quand il donne un jugement définitif et propose une doctrine comme celle qui doit être tenue par l'Église universelle;
  • Quand il propose définitivement et définitivement son jugement;
  • Quand il prononce directement et de façon concluante sa sentence de manière à ce que nous sachions avec certitude qu'une doctrine donnée est hérétique, proche de l'hérésie, certaine ou erronée, etc., du Pontife romain.

 

Est-ce que Veritatis splendor «définit» la doctrine?

 

Est-ce que Jean-Paul II fait cela dans Veritatis splendor ? Il y a en effet de bonnes raisons de penser qu'il n'enseigne pas seulement mais qu'il définit en fait le point doctrinal central de toute l'encyclique, à savoir qu'il existe des lois morales universelles et immuables interdisant les actes intrinsèquement mauvais.

1. Le pape invoque explicitement son autorité apostolique en référence à cette réaffirmation: " Chacun de nous sait l'importance de la doctrine qui constitue l'essentiel de l'enseignement de la présente encyclique et qui est rappelée aujourd'hui avec l'autorité du Successeur de Pierre." (115).

2. Il déclare explicitement que cet enseignement est basé sur l'Ecriture Sainte: " En montrant l'existence d'actes intrinsèquement mauvais, l'Eglise reprend la doctrine de l'Ecriture Sainte. L'Apôtre Paul l'affirme catégoriquement : 'Ne vous y trompez pas! Ni impudiques, ni idolâtres, ni adultères, ni dépravés, ni gens de mœurs infâmes, ni voleurs, ni cupides, pas plus qu'ivrognes, insulteurs ou rapaces, n'hériteront du Royaume de Dieu' (1 Co 6, 9-10)." (81)

3. Il répète sa condamnation de l'erreur opposée à cette vérité deux fois dans l'espace de quatre paragraphes au centre même de l'encyclique (79, 82). Ceci est très inhabituel et ne peut que donner une force supplémentaire à la condamnation.

4. Il utilise le langage de l'obligation (au moyen du gérondif prédicatif) et choisit le terme énergique "respuenda est", qui signifie littéralement "il doit être craché, expulsé, rejeté".

5. Il identifie spécifiquement la thèse condamnée comme erronée. Dans le langage technique de la théologie, le déni d'un dogme est qualifié d'hérétique, le déni d'une vérité définitive de la doctrine catholique est qualifié d'erroné et le déni de l'enseignement catholique authentique est qualifié d'irréfléchi ou présomptueux. Par conséquent, condamner une thèse erronée, c'est proposer la proposition contradictoire comme une vérité définitive de la doctrine catholique.

 

La réalité des actes intrinsèquement mauvais

 

Voici la double condamnation au cœur de Veritatis Splendor :

 

79. Il faut donc repousser  (respuenda est igitur) la thèse des théories téléologiques et proportionnalistes selon laquelle il serait impossible de qualifier comme moralement mauvais selon son genre — son "objet" — le choix délibéré de certains comportements ou de certains actes déterminés, en les séparant de l'intention dans laquelle le choix a été fait ou de la totalité des conséquences prévisibles de cet acte pour toutes les personnes concernées.

82. C'est pour cette raison, nous le répétons, qu'il faut repousser comme erronée (ut erronea respuenda est ) l'opinion qui considère qu'il est impossible de qualifier moralement comme mauvais selon son genre le choix délibéré de certains comportements ou actes déterminés, en faisant abstraction de l'intention pour laquelle le choix est fait ou de la totalité des conséquences prévisibles de cet acte pour toutes les personnes concernées.

Note du blog Christ-Roi. Sur le conséquentialisme ou éthique de la situation (théorie morale-philosophique qui dit que l'éthique d'un acte repose sur la totalité des conséquences réelles et anticipées, qu'il n'y a pas d'actes qui sont toujours mauvais), on peut lire Robert Spaemann sur Josef Seifert, "Amoris Laetitia" et le Témoin de la Vérité et "Un dominicain répond à l’affirmation selon laquelle la morale d’“Amoris laetitia” serait thomiste"

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12 octobre 2017 4 12 /10 /octobre /2017 20:24

Renaissance, Réforme et Révolution, trois mots qui raisonnent à nos oreilles comme étant ceux de l’époque moderne. Nous allons analyser ce que renferment ces trois termes comme mettre en évidence ce qu’ils incarnent et le poison qu’ils contiennent… "Ces fameux 3 R sont la marque de la Révolte, du Refus, du Rejet, du Ressentiment, … de l’Homme face à Dieu, de la créature face à son Créateur. Ces trois évènements théologico-politico-historiques forment comme des repères, et sont autant de ruptures, de cassures, et de fractures dans la longue durée de l’Histoire humaine", écrivait Christophe Lacroix dans Ripostes au politiquement correct, Tome 3 – p 36

 

Le XVe et le XVIe siècle sont des périodes de transition entre l’époque Médiévale et les Temps Modernes, plus communément appelées Renaissance. Le terme de "Renaissance" en tant qu'époque a été utilisé pour la première fois en 1840 par l’historien Jean-Jacques Ampère dans son Histoire littéraire de la France avant le XIIe siècle (1839). "Le terme même de 'Renaissance' ne peut se comprendre que dans un sens 'révolutionnaire', où l’héritage du christianisme doit être remplacé par une 'renaissance' de l’Homme, affranchi et délesté de tout l’apport de 15 siècles de culture et civilisation chrétienne", écrivait Christophe Lacroix dans « Riposte au politiquement correct » Tome 3 – p 37, et un retour au paganisme et au césarisme antique qui donnera naissance à l'état totalitaire moderne basé sur l'association du volontarisme et du constructivisme, auto-normé, auto-justifié (NdCR.).

 

La "Renaissance", c'est durant cette période qu'apparaît le mouvement "humaniste", mais cet "humanisme" a contrario de l'humanisme chrétien place l'homme au centre de la pensée (nous dirions au centre de la société, alors qu'auparavant c'était Dieu que la pensée classique plaçait au centre de la société. En cela, la Renaissance est d'essence satanique de celle du Tentateur dans Genèse 3, qui prétend à Eve que l'homme peut bien se passer des commandements de Dieu, et qu'ainsi il deviendra dieu lui-même... NdCR.), ce que l'on appelle l'anthropocentrisme.

 

Lire aussi : Les origines occultistes de la franc-maçonnerie

 

Des représentations anthropomorphiques de Dieu apparaissent au début de la Renaissance. Il n'y a qu'à regarder comment Michel-Ange représenta Dieu dans la Chapelle Sixtine, en sa très célèbre Création d'Adam (1508-1512), sous les traits d'un vieil homme aux allures d'un Zeus antique, les éclairs en moins. Ce qui pendant des siècles auraient été considérés comme blasphématoire - Dieu (le Père) étant au-dessus du monde matériel, on ne peut donc le représenter sous les traits d'un homme fait de chair et de sang, en dehors de son Incarnation Jésus-Christ. Mais Michel-Ange faisait déjà partie à cette époque d'une génération admirant et préférant se tourner vers l'art et l'enseignement antique..

 

Le prêtre et théologien Jean-Joseph Gaume (1802-1879), et essayiste français, dans La Révolution, Recherches historiques sur l'Origine et la propagation du mal en Europe depuis la Renaissance jusqu'à nos jours (1856), sut parfaitement définir ce qu'était cette Révolution : "...Si arrachant son masque vous lui demandez  :qui es-tu ? Elle vous dira: Je ne suis pas ce que l'on croit. Beaucoup parlent de moi et bien peu me connaissent... Je ne suis ni le corbonarisme... ni l'émeute... ni le changement de la monarchie en république... ni la substitution d'une monarchie à une autre, ni le trouble momentané de l'ordre public. Je ne suis ni les hurlements des Jacobins, ni les fureurs de la Montagne, ni le combat des barricades, ni le pillage, ni l'incendie, ni la loi agraire, ni la guillotine, ni les noyades. Je ne suis ni Marat, ni Robespierre, ni Babeuf, ni Mazzini, ni Kossuth. Ces hommes sont mes fils, ils ne sont pas moi. Ces choses sont mes oeuvres, elles ne sont pas moi. Ces hommes et ces choses sont des faits passagers et moi je suis un état permanent. Je suis la haine de tout ordre que l'homme n'a pas établi et dans lequel il n'est pas roi et Dieu tout ensemble... Je suis la proclamation des droits de l'homme sans souci des droits de Dieu. Je suis la fondation de l'état religieux et social sur la volonté de l"homme au lieu de la volonté de Dieu. Je suis Dieu détrôné et l'homme à sa place (l'homme devenant à lui-même sa fin). Voilà pourquoi je m'appelle Révolution, c'est-à-dire renversement."

 

Face à cette trinité de notre déclin qui est avant tout la trinité du monde moderne matérialiste soumis au règne de l’argent, nous opposons la Sainte Trinité de la foi catholique. Ce déclin ne fut possible qu’avec l’affaiblissement de la foi de nos ancêtres au fil des siècles succédant à la Guerre de Cent-ans. Face aux évènements futurs que nous subirons, suite à l’avènement de ce Nouvel Ordre Mondial totalitaire enfanté par les 3R, il nous faudra toute la force des valeurs de la Croix du Christ ainsi que le pouvoir des Lys pour que le soleil de l’humanisme chrétien puisse briller à nouveau sur notre Patrie, ou libertés, indépendance et grandeur rimeront avec France.

 

Nous savons que le naturel triomphera des nuées matérialistes, notre force reste dans l’entente de nos liens communautaires et nous vaincrons…

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11 octobre 2017 3 11 /10 /octobre /2017 17:01

Une fois de plus, au cours de la messe à Sainte-Marthe, le pape François s’en est pris aux chrétiens “rigides”, c’est-à-dire à ceux qui attendent des réponses claires de l’Eglise et non des idées nébuleuses tirées de tel ou tel texte magistériel récent.

 

Décidément, la question de la “rigidité” semble être une idée fixe de ce Souverain Pontife. Doit-on y voir un lien avec la psychanalyse qu’il a suivie autrefois ? Y a-t-il une souffrance personnelle mal cicatrisée ? Quoi qu'il en soit, ces soupçons et ces insultes continuelles lancés à la tête des fidèles qui ne demandent rien de plus que de pouvoir vivre en paix dans l'Eglise finissent par être lassants.

 

Source: Pro Liturgia, Actualité du mardi 10 octobre 2017

Vivre en paix dans l'Eglise ?
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11 octobre 2017 3 11 /10 /octobre /2017 16:38

Scalfari : François ne croit pas à l'Enfer éternel, mais croit que les âmes dominées par le mal seront anéanties à propos du livre du p. V. Paglia, "Notre décadence".

 

"Le pape François - je le répète - a aboli les lieux de l'éternelle présence des âmes dans l'au-delà. La thèse soutenue par lui est que les âmes dominées par le mal et qui ne se repentent pas, cessent d'exister, pendant que celles qui se sont repenties seront élevées dans la béatitude de la contemplation divine.

 

Ceci est la thèse de François et aussi de [l'archevêque Vincenzo ] Paglia".

 

(p. 27 du journal, p. 3 du document en ligne).

SOURCE: La Repubblica, lundi 9 octobre 2017, via Le Forum catholique

 

Rappelons, selon ce commentaire sur LFC que "Scalfari jouit manifestement de toute la confiance de François puisque, malgré toutes les polémiques suscitées par les articles dans lesquels il rapportait des propos stupéfiants du pape, celui-ci a continué de lui manifester sa confiance en en faisant son interviewer privilégié."

 

Le passage en italien dans le texte :

 

"Papa Francesco – lo ripeto – ha abolito i luoghi di eterna residenza nell’Aldilà delle anime. La tesi da lui sostenuta è che le anime dominate dal male e non pentite cessino di esistere mentre quelle che si sono riscattate dal male saranno assunte nella beatitudine contemplando Dio.

Questa è la tesi di Francesco ed anche di Paglia."

Note de Christ-Roi. Le problème est le suivant :

Le pape ne croirait pas à l'immortalité de l'âme en enfer

"L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l’enfer, " le feu éternel. "" (CEC 1035)

 

Le pape peut-il donc dire que les âmes "cessent d'exister" en enfer quand le catéchisme dit le contraire ?

 

Ca devient compliqué. Surtout quand ceux qui posent des questions se font traiter en permanence de "rigides".

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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 12:11

Le dernier "progrès" qui a vu un francs-maçon s'en revendiquer c'était pour la légalisation du soit-disant "mariage" homosexuel. Une injustice criante pour des mariés qui ont demandé à être démariés pour modification unilatérale de leur contrat de "mariage", une injustice criante également pour les enfants qui sur cette base légale pourront faire l'objet de PMA étendue (procréation médicalement assistée pour les célibataires et les homosexuels créant des orphelins de père par la loi), GPA, etc. Les opposants au "mariage" modifié l'avaient dit, la prochaine étape serait la PMA, la GPA, voire la polygamie au nom de l'"égalité". On y est : un communiqué du "Grand Orient de France" publié sur "le Blog maçonnique" le 29 septembre dernier titre "Le Grand Orient de France est favorable à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes" :

Le "Grand Orient de France" "favorable à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes". Quid des droits de l'enfant à ne pas être créé orphelin de père par la loi ?

Le GODF favorable à la PMA

Par Géplu dans Divers

 

Communiqué du Grand Orient de France PMA

.

 

LE GRAND ORIENT DE FRANCE EST FAVORABLE A L’OUVERTURE DE LA PROCREATION MEDICALEMENT ASSISTEE (PMA) A TOUTES LES FEMMES

 

http://www.hiram.be/blog/2017/09/29/godf-favorable-a-pma/

 

La PMA (AMP, assistance médicale à la procréation, selon la loi) comprend un ensemble de techniques cliniques et biologiques agréées permettant d’aider à la fécondité d’une femme : fécondation in vitro, conservation de gamètes, insémination artificielle, etc. Elle n’est actuellement ouverte qu’aux couples hétérosexuels, marié ou ayant 2 ans de concubinage, en âge de procréer, et sous réserve de la constatation médicale d’une pathologie : infertilité d’un membre du couple, ou maladie grave transmissible. Elle est remboursée à 100% par la Sécurité sociale si la femme a moins de 43 ans.

 

La rigueur des conditions posées et la complexité des procédures constituent déjà un obstacle à la maternité souhaitée par nombre de femmes hétérosexuelles en couple, qui sont obligées de se rendre en Belgique ou en Espagne, pays où la PMA est ouverte, pour réaliser leur projet –à condition qu’elles en aient les moyens financiers. Les femmes célibataires, alors même qu’elles sont admises à adopter des enfants, ne peuvent pas davantage recourir à la PMA. Quant aux femmes en couple de même sexe, auxquelles la loi du 17 mai 2013 a pourtant reconnu le droit au mariage, elles en sont exclues.

 

Sans qu’il soit besoin d’invoquer un quelconque « droit à l’enfant », une telle situation de fait est contraire à l’égalité, au libre choix des femmes et à leurs droits à la santé et à la reproduction. Elle place la France en retrait sur le plan de l’évolution des moeurs par rapport à certains de ses voisins européens.

 

Or 60% de nos concitoyens sont d’ores et déjà partisans de l’ouverture de la PMA à l’ensemble des femmes. Le président de la République s’y est engagé au cours de sa campagne. Le CCNE (comité consultatif national d’éthique) a délivré le 15 juin 2017 un avis favorable sur le principe.

 

Le Grand Orient de France souhaite que cette évolution vers plus d’égalité et de justice sociale se réalise rapidement. Il suffit pour cela que le législateur prenne toutes ses responsabilités, conformément aux principes de notre République laïque. Il serait contre-productif de relancer à cette occasion d’éternels débats de société qui font la part belle aux lobbies politico-religieux, voire provoquent des déferlements d’homophobie, comme en 2013. Le droit de toutes les femmes à la PMA, leur égalité quelles que soient leurs préférences sexuelles et leurs modes de vie, ne doivent pas plus être otages des campagnes politiciennes que des anathèmes religieux.

 

A celles et ceux qui s’interrogent sincèrement sur l’avenir du concept de filiation ou la « construction identitaire » des enfants concernés, il faut rappeler qu’en France l’adoption est déjà permise aux célibataires, et que 20% des familles comportent un seul parent. Les enfants de couples homosexuels, mariés ou non, ne constituent qu’un cas particulier d’une situation que la loi doit prendre en compte pour assurer l’égalité réelle.

 

Le vrai débat, qui revient au Parlement, doit porter sur la faisabilité technique et financière –notamment les conditions de remboursement- de cette ouverture de la PMA. Le Grand Orient de France met en garde contre tout amalgame avec l’indispensable réflexion sur la GPA (gestation pour autrui), sujet de nature différente, qui pose d’autres types de questions que l’on ne peut considérer tranchées à ce jour.

 

Paris, le 29 septembre 2017

Note du blog Christ-Roi. Un des arguments avancés -le même que pour l'avortement en 1975- est que le mal de la création d'orphelins par la loi se réalisant dans d'autres pays européens (des femmes "obligées de se rendre en Belgique ou en Espagne, pays où la PMA est ouverte, pour réaliser leur projet") pourquoi ne pas l'importer en France, comme si la France avait vocation à légaliser tous les crimes du monde entier ? Nemo auditur propriam turpitudinem allegans, dit la locution latine (Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude). Manifestement, ce n'est pas un adage que partage la franc-maçonnerie qui tiendrait plutôt le principe inverse : "le crime se commet dans d'autres pays? Pourquoi ne pas le faire aussi !"

 

Nous notons que le communiqué de la Secte luciférienne du Grand Orient de France mentionne qu'"il serait contre-productif de relancer à cette occasion d’éternels débats de société qui font la part belle aux lobbies politico-religieux". On la remerciera vivement à cette occasion pour sa défense de la liberté de conscience à nouveau dans cette affaire ! La dernière atteinte à la liberté de conscience était dans la loi Taubira qui n'a prévu aucun dispositif pour les maires qui refuseraient de "marier" des homosexuels...

 

On remarquera enfin que l'argumentation maçonnique fait fi des droits de l'enfant et ne retient que les droits des femmes à l'"égalité". Quid des droits de l'enfant à ne pas être créé orphelin de père par la loi ? Silence total. C'est là, l'angle mort de l'argumentation maçonnique.

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 19:59
Le drapeau de la monarchie à l'Assemblée nationale "dans un souci de concorde nationale"

La députée du Vaucluse et membre de la Ligue du Sud, Marie-France Lorho, a réclamé jeudi 5 octobre que le drapeau blanc de l'ancienne monarchie de la Restauration soit installé au sein de l'Assemblée nationale.

La Ligue du Sud, dirigée par l'ancien député Jacques Bompard, proche de l'Action française, mouvement monarchiste bien connu, n'en est pas à sa première tentative crypto-royaliste. Déjà en janvier 2013, le maire d'Orange (depuis 2001) avait réclamé, au côté de divers députés, que soit reconnu officiellement comme "génocide" les crimes commis en Vendée sous la révolution française par les troupes républicaines. Une information qui avait été relayée par tous les sites monarchistes, toutes obédiences dynastiques comprises, alors que le débat continue encore d'agiter la société française et divise les historiens comme les politiques.

Et bien qu'il ait peu de chances d'aboutir, un amendement devrait être déposé afin que le drapeau blanc de la monarchie française puisse de nouveau siéger au sein de l'assemblée nationale. "Dans un souci de concorde nationale" a précisé toutefois la députée Marie-France Lorho sur son compte Twitter.

C'est le 12 mai 1814 que le pavillon blanc de la monarchie des Bourbons, orné de l'écusson de France (l'écu avec la couronne), fut reconnu comme drapeau officiel du royaume de France sur décret du roi Louis XVIII. Avant d'être remplacé par le drapeau tricolore, bleu-blanc-rouge, lors de la révolution de 1830 qui célébra l'avènement de la monarchie de Juillet.

Un drapeau tricolore qui trouve autant ses origines sous la monarchie capétienne ( les rois Charles V , Charles VII , Charles IX ou encore Henri IV l' arborèrent à de nombreuses reprises. Ce dernier associant même ces deux couleurs, représentant la France et la Navarre, sur les armoiries officielles du royaume de France) qu'il fut un symbole de la révolution française (dès 1789) puis du Premier empire.

Il faudra attendre le baptême du duc de Bordeaux, Henri d'Artois, en 1821 et le sacre de Charles X en 1825 pour que des drapeaux blancs frappés des Lys ou des armoiries de France ne soient hissés sur des mats afin de palier à une vacuité, difficilement admise par la population française de cette époque. Néanmoins, le régime de la Restauration, si il laissait fleurir ces drapeaux à travers la France avec bienveillance, ne lui reconnu aucune fonction officielle.

Un drapeau que l'on devait encore retrouver lors de l'insurrection royaliste, vaine tentative, déclenchée par la duchesse de Berry en 1832 et à qui le prince Charles de Bourbon ( brièvement roi d'Espagne sous le nom de Carlos VII entre 1874 et 1873) devait proclamer son attachement fidèle et sincère lors d'un discours en France, en juin 1889.

Frederic De Natal

 

Vexilla-Galliae

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 19:53
Marie-Antoinette - Portrait de SM la reine Marie-Antoinette, par Joseph Hickel

Marie-Antoinette - Portrait de SM la reine Marie-Antoinette, par Joseph Hickel

Messe en hommage à Marie-Antoinette d'Autriche

La Légitimité, représentant les droits au trône de France du prince Louis de Bourbon, duc d'Anjou, appelée à se rassembler le 16 octobre prochain autour du mémorial de Saint-Denis afin de commémorer l'assassinat de l'infortunée reine Marie-Antoinette d'Autriche et épouses de Louis XVI, tous deux victimes d'un tribunal révolutionnaire en 1793.

Dirigé par le prince Henri de Bauffremont-Courtenay né en 1982), le mémorial a été fondé en 1914 par le prince Xavier de Bourbon-Parme lors du 700ème anniversaire de la bataille de Bouvines, considérée par certains monarchistes comme l'acte fondateur du royaume capétien.

Le prince Henri de Bauffremont-Courtenay est un un descendant de Charles IV, roi d'Espagne (1788-1808) en ligne féminine.
Lors de la dernière messe organisée le 21 janvier dernier en collaboration avec le secrétariat du prince et l'institut de la Maison de Bourbon, plus de 700 personnes s'étaient réunies autour du prince et de la princesse Louis et Marie-marguerite de Bourbon, présents à cette occasion.

Frederic De Natal

 

Source: Vexilla-Galliae

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 12:34

L'oligarchie politico-médiatique est en train de changer son fusil d'épaules. Après avoir loué, vanté et favorisé pendant des décennies l'immigration "chance pour la France" (sic), le discours est en train de changer parmi une partie de l'élite qui se scinde en deux et où une partie d'entre elle rallie le camp populiste (Ex: Valls et son emploi de l'expression critique des "islamo-gauchistes"). Cette césure au sein des élites en général dans l'histoire préfigure un renversement institutionnel... et un changement en profondeur des institutions. (A ce moment-là il ne faudra pas non plus se laisser berner par les discours des apparatchiks qui comme à leur habitude pourraient profiter du chaos pour rajouter une couche supplémentaire à l'édifice... mais devancer la manipulation et proposer l'alternative philosophique et spirituelle.)

Ainsi, le journaliste Christophe BARBIER sur Bfm-tv invite-t-il le président à sortir de son "silence remarquable". Tout ce qu'il décrit ici avait été prédit par un certain Jean-Marie Le Pen, il y a trente ans : on ne peut donc pas dire qu'on n'avait pas été avertis. Le temps du bilan est arrivé. Derrière tout cela c'est toute une politique, ainsi qu'une classe politique aux affaires depuis quarante ans qui devra être jaugée à l'aune de cette analyse :  

Christophe Barbier :

 

«La réalité disjoncte. On n’arrive plus à tenir l’homogénéité de la société par rapport à ses problèmes d’islam, d’islamisme, de communautarisme à l’université ou dans l’entreprise. On l'a vu récemment, regardez comment l’UNEF a fait l’objet d’une une du Monde parce qu’il y aurait des dérives communautaristes avec des réunions où les blancs sont interdits... D’ailleurs aussi une tentative de prise de pouvoir de la France Insoumise au sein de l’UNEF. On le voit, il y a des témoignages tous les jours. Les entreprises sont confrontées à des demandes communautaristes : comment avoir des temps de prière, les problèmes de cantine, etc., et les entreprises ne savent pas comment se défendre. Il y a paralysie des pouvoirs publics qui n'osent pas agir et donc il y a paranoïa du débat (...) Derrière cela, il y a des réalités extrêmement inquiétantes. Notre société sur ce point-là est en train de se désagréger. Un silence remarquable, celui du président Macron. Ni comme candidat, ni comme président, il n’a été audacieux, courageux, inventif. Il faut que le Président prenne la parole sur ces sujets.» – BFM TV, 9 octobre 2017, 7h53

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 10:52
Plusieurs centaines de milliers de catholiques prient le chapelet aux frontières de la pologne

Plusieurs centaines de milliers de catholiques polonais ont prié le chapelet le long de toute la frontière du pays, suppliant Dieu et la Vierge Marie de sauver la Pologne et le monde à l’occasion d’un événement de dimension nationale que certains ont critiqué pour ses accents anti-islamiques.

La manifestation "Chapelet aux frontières" était organisé par des laïcs catholiques et était également soutenu par les autorités ecclésiastiques polonaises. Plus de 320 églises de 22 diocèses différents y ont pris part. Le premier ministre Beta Szydło a également fait la promotion de l’événement et soutenu les participants. (1)

Les prières, organisées samedi 7 octobre à 4000 endroits différents, ont commémoré le centenaire des apparitions de Fatima ainsi que la bataille historique de Lépante au XVI siècle, quand une alliance chrétienne soutenue par le Pape avait repoussé les forces ottomanes sur la mer Ionienne, "sauvant ainsi l’Europe de l’islamisation", affirment les organisateurs. Il s'agissait de réciter le chapelet "pour sauver la Pologne et le monde", à l'appel d'une fondation, Dios Solo Basta.

Même si les organisateurs ont insisté que les prières de ce samedi n’étaient dirigées contre aucun groupe en particulier, certains participants ont mentionné la peur de l’Islam parmi leurs raisons de prier aux frontières, d’autres ont affirmé venir prier pour la paix et pour la sécurité : "l’important c’est de créer un cercle de prière tout le long de la frontière, intense et passionné".

La date du 7 octobre n'a pas été choisie au hasard. C'est celle de la fête de Notre-Dame du Rosaire, qui célèbre la victoire en 1571 de la chrétienté sur les Turcs lors de la bataille navale de Lépante.

L'islam est perçu comme une menace par bon nombre de Polonais, tandis que le gouvernement conservateur, soutenu par une partie importante de l'opinion, refuse d'accueillir des migrants sur le sol national.

Au total 22 diocèses jouxtant les frontières ont participé à l'événement. Les fidèles se sont rassemblés dans quelque 200 églises pour assister d'abord à une conférence et une messe avant de se rendre à la frontière même pour y réciter leur chapelet.

L'objectif était d'avoir des points de prière aussi nombreux que possible sur les 3.511 km des frontières polonaises avec l'Allemagne, la République tchèque, la Slovaquie, l'Ukraine, le Belarus, la Lituanie, la Russie et la mer Baltique.

En mer, des marins sur des bateaux de pêche s'y sont joints. Sur des rivières, des kayaks et des voiliers étaient censés former une chaîne. Des prières furent dites aussi dans les chapelles de quelques aéroports internationaux. Des paroisses polonaises à l'étranger, jusqu'en Nouvelle-Zélande, ont annoncé leur participation à distance.

Le but était de prier pour la paix dans le monde, a dit à l'AFP le porte-parole de la Conférence épiscopale polonaise, père Pawel Rytel Andrianik.

"L'initiative a reçu bien évidemment l'approbation de l'épiscopat polonais", souligne-t-il, et il serait incorrect de l'interpréter comme une réunion de prière pour protéger le pays contre l'arrivée de réfugiés musulmans.

Pour un militant catholique nationaliste, Marcin Dybowski, "l'Autriche et la Hongrie construisent des murs avec du fil barbelé contre les réfugiés. Nous, nous édifions un barrage spirituel par la prière contre le danger du terrorisme". (2)

 

Sources: (1) Diakonos.be (2) Capital

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8 octobre 2017 7 08 /10 /octobre /2017 17:09
Une règle d'or : Méfiez-vous d'emblée de toute opposition trop médiatisée

Une règle d'or :

Méfiez-vous d'emblée de toute opposition trop médiatisée par le système. Cela s'appelle : une opposition contrôlée donc infiltrée.

[...] En tout cas il faut

1) toujours remonter à l'origine d'une opposition
2) analyser les moyens (ampleur, origine etc.) dont elle dispose
3) La Tribune médiatique (en bien ou en mal, mais l'audience).

Avec ces trois critères réunis généralement on a peu de chances de se tromper.

Ariane Bilheran

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5 octobre 2017 4 05 /10 /octobre /2017 06:27

Voici deux videos, une d'un historien et une autre d'une psychologue qui se rejoignent pour illustrer la seule alternative qui soit : l'alternative philosophique et spirituelle, toutes les autres solutions étant des fausses solutions, des produits de la pensée moderne.

Ainsi, Guillaume Bernard, professeur d'histoire du droit à l'ICES, invité de l'université d'été catholique Academia Christiana explique que "l'opposition entre 'libéraux' et 'socialistes' est en fait une opposition interne à la pensée moderne. L'opposition (réelle) est entre Classiques et Modernes."

Et dans cette opposition, le projet des Modernes, un anti-modèle, un anti-projet qui détruit l'ordre naturel et cosmologique.

Extrait :

 

"La matrice de l'alternative philosophique.

 

Je ne crois pas trop simplifier les choses en disant que dans le fond on a une vraie alternative entre les Classiques et les Modernes et que l'opposition entre 'libéraux' et 'socialistes' - je n'aurai pas le temps de le développer ce soir, j'en parle un peu dans le livre - est en fait une opposition interne à la pensée moderne. L'opposition est entre Classiques et Modernes.

 

Dans le fond, la clé des choix politiques se fait entre ceux qui pensent qu'il existe un ordre cosmologique des choses et ceux qui, à l'inverse, considèrent qu'il n'existe pas et que donc tout ordre social ne doit être et ne peut être qu'une construction de l'homme. Soit qu'il y ait un contrat social explicite (Hobbes, Rousseau, Locke), soit que - nous disent un certain nombre de penseurs libéraux -, il n'y a pas de contrat social explicite mais qu'il est implicite par la rencontre de volontés par l'entremise d'une 'main invisible' (Adam Smith, Hayek). In fine, chez Adam Smith et Hayek, même s'il n'y a pas l'idée explicite d'un contrat social que les hommes font par un abandon de leurs droits naturels, il n'empêche qu'il y a quand même cette idée chez eux que l'ordre social n'est pas une donnée, n'est pas donné à l'homme, mais que l'ordre social est quelque chose que les hommes construisent, que la volonté ne consiste pas simplement à se couler dans des institutions dont les règles de fonctionnement sont données par un ordre cosmologique des choses, mais que ces règles de fonctionnement sont le résultat de la rencontre de volontés.

 

Car il faut bien une volonté des hommes, poursuit Guillaume Bernard. Les classiques ne disent pas qu'il n'y a pas de volonté nécessaire manifestée par l'homme pour réaliser la vie en société. Tout le problème est de savoir à quoi sert cette volonté ? Est-ce que cette volonté produit l'ordre social et les règles de l'ordre social ou est-ce que cette volonté consiste à se couler, à s'inscrire (à se conformer, dirions-nous. NdCR) à un Ordre qui leur préexiste.

 

Je vous donne un exemple : pour qu'il y ait un mariage, il faut qu'il y ait le consentement des époux, il faut bien qu'il y ait la manifestation de volontés. Mais est-ce que cette volonté consiste à créer le corps social qu'est la famille, ou est-ce que cette volonté consiste à s'inscrire dans une institution sociale qui existe dans l'ordre des choses et qui est donné à l'homme et auquel les hommes se soumettent.

 

Cet enjeu de débat sur la famille lors des manifestations de 2013, 2014 est exactement le même que celui sur la nation. Est-ce que votre volonté consiste à vous inscrire dans un corps social qui vous préexiste ou est-ce que votre volonté consiste à créer le corps social.

 

Autrement dit, est-ce que l'identité du corps social est une identité qui est plus que la somme des parties et qui existe en tant que tel et que les membres de cette société ne font que recueillir un héritage et le transmettre ? Ou est-ce que ce corps social est le résultat de la somme des identités de ceux qui la composent à un moment donné ?"

 

[...] Du point de vue politique, explique Guillaume Bernard, la question est de savoir si cet ordre existe ou pas. La conséquence est que le rôle du pouvoir politique n'est évidemment pas du tout le même dans l'un et l'autre.

 

S'il existe un ordre cosmologique des choses, cela veut dire que le rôle du pouvoir politique est de restaurer l'harmonie de cet ordre des choses.

 

(Lire : "Un combat aux proportions cosmiques, un combat pour notre planète, physique et spirituel" (Alexandre Soljénitsyne) )

 

... c'est de rendre justice, c'est de restaurer l'équilibre qui a été rompu. Alors que si il n'existe pas d'ordre naturel et que l'ordre social est exclusivement le résultat de la volonté de ceux qui vont constituer cet ordre social la fonction du pouvoir politique va donc être une fonction législatrice..., produire la norme dans ce corps social.

 

Si vous êtes dans la pensée d'Aristote, la pensée thomiste, c'est-à-dire la pensée classique, il existe des règles de vie en société inscrites dans l'ordre des choses de la même manière qu'il existe des lois physiques, des lois chimiques ou biologiques. Le but de l'homme est de rechercher la compréhension de cet ordre cosmologique. L'homme a la capacité de comprendre le fonctionnement naturel de ces choses et donc de découvrir dans ce fonctionnement les lois qui régissent cet ordre social ou cosmologique, que ces lois soient physiques ou qu'elles soient sociales.

 

Alors que dans la pensée moderne, l'objectif du pouvoir politique va être de produire. La fonction souveraine dans la pensée classique est une fonction judiciaire, la fonction souveraine dans la pensée moderne est une fonction législatrice.

 

Je suis en train de vous dire cela parce que peut-être il ne faut pas se tromper de combat ! L'objectif n'est pas simplement  de vouloir substituer notre légalité à leur légalité. L'objectif n'est pas simplement de se substituer à eux mais de restaurer l'ordre naturel des choses qui existe indépendemment des hommes.

 

Et donc vous comprenez bien que par exemple le thème de la souveraineté, toute la question est de savoir si la souveraineté est un moyen ou une fin ? Vous pensez bien que chez les Modernes la souveraineté est une fin en soi, alors que chez les Classiques, la souveraineté n'est qu'un moyen.

 

De la même manière, le régime politique chez les Modernes est la transposition au niveau des institutions de la logique contractuelle du corps social, de la même manière que la société est le résultat de ceux qui la composent il est logique, il est logique en théorie de donner le pouvoir souverain à ceux qui composent la société. Alors que chez les Classiques, le pouvoir souverain, le régime politique n'est qu'un moyen, un instrument pour réaliser le Bien commun. Il faut donc prendre en considération ce choix philosophiques fondamental.

 

[...] Vous, dans vos activités, conseille donc Guillaume Bernard, dans vos formations, dans la manière de rédiger vos articles, vous pouvez peut-être éviter de commettre un certain nombre d'impairs ou de maladresses idéologiques qui font que sans même vous en rendre compte vous êtes rendus à l'adversaire.

 

L'auteur prend l'exemple de l'avortement : "Si l'avortement est quelque chose d'inacceptable, ce n'est pas avant tout parce que l'enfant à naître à un droit à la vie (parce que les Modernes peuvent nier sa nature humaine pour dire qu'à partir de là qu'il n'a pas de droit attribué à son humanité), mais tout simplement parce qu'il est injuste de rétribuer son existence parce qu'il est innocent. Si le droit est une fonction attribuée à la personne en fonction du rôle qu'elle remplit, la justice consiste selon la formule du droit romain à rendre à chacun son dû, il est injuste de rétribuer l'existence de l'enfant à naître par une mise à mort. Ce qui fait que l'avortement est illégitime c'est le fait que l'enfant à naître est innocent. Qu'a-t-il commis comme acte qui justifie que la rétribution de cet acte soit qu'il soit mis à mort?.. Du point de vue catholique on peut considérer que l'homme créé à l'image divine a une dignité intrinsèque, mais du point de vue juridique, ce qui rend l'avortement illégitime, c'est l'innocence de l'enfant à naître, ce n'est pas son humanité. Si nous continuons à argumenter avec la pensée de l'adversaire on ne risque pas de la renverser et de la remplacer.

 

L'auteur conclut ainsi : "[...] Quand on est à droite, on peut être moderne, mais quand on est de droite on est classique. C'est pour cela que je pense qu'il est absolument indispensable d'avoir en tête cette alternative philosophique.

[...] La pensée moderne n'a pu qu'obscurcir l'appréhension, la connaissance, la présence de l'Ordre naturel; Mais l'Ordre naturel, ils ne peuvent pas le faire disparaître. Ils peuvent le nier et s'en passer dans leurs propres vies, ils peuvent essayer de nous imposer de réfléchir sans lui, mais ils ne peuvent pas le détruire. Dans le fond, reconquérir les idées, ce n'est pas nos petites idées que nous défendons, c'est un ordre cosmologique qui nous dépasse et qui fait que nous pouvons le servir, l'illustrer, le défendre, et le faire réapparaître à la conscience de nos contemporains par un combat intellectuel, par un combat politique, par un combat culturel ou par un combat social."

 

Note du blog Christ-Roi. Rappelons ici que selon l'historien Patrice Gueniffey et directeur d'études à l'EHESS, le constructivisme et le volontarisme sont les deux éléments de la Terreur révolutionnaire...: "l'association du 'volontarisme' et du 'constructivisme' constitue ainsi la première racine de la Terreur révolutionnaire.

L'histoire de la Terreur ... ne commence de ce point de vue ni en 1793 ni même en 1791 ni en 1792 : elle est consubstantielle à la Révolution qui, dès 1789, se présente comme une pure aventure de la volonté". (Patrice Gueniffey, La Politique de la Terreur, Essai sur la violence révolutionnaire, Fayard 2000, réed. Tel Gallimard, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 50.)

 

Le projet des Modernes est de détruire l'ordre naturel et cosmologique. C'est le projet de Satan dans Génèse 3 : Satan prétend que l'homme peut et doit pouvoir modifier à sa guise les commandements divins et que de la sorte "vous serez comme des dieux" (Gn 3:5)... Cela donne le "mariage" homosexuel, la PMA pour les paires homo, la Gpa, la théorie du genre qui prétend que l'homme est auto-puissant, auto-créateur, détermine son sexe, que l'homme peut nier ses racines et peut déterminer ses déterminants naturels, etc., et les innombrables dérèglements que nous constatons tous aujourd'hui dans l'univers qui n'en sont que les conséquences.

 

C'est notre projet qui est écologique. Le leur est anti-écologique : il détruit la nature et prétend trouver dans cette destruction le principe de la "libération" !

 

La psychologue clinicienne, Docteur en psychopathologie et psychothérapeute Arianne Bilheran, intéressée par "les processus manipulateurs et totalitaires" au sein du langage (manipulation du langage, "novlangue"), auteur de nombreux ouvrages autour de la psychologie du pouvoir et des pouvoirs déviants, comme "Harcèlement moral", "L'autorité", "Harcèlement en entreprise. Comprendre prévenir, agir", "Harcèlement, Famille, Institution, Entreprise", "L'Imposture des droits sexuels", explique dans une video récente (Source) qu'"il y a derrière tout cela la question d'un projet de société, autour de quoi s'organise la société, la civilisation."

 

"Est-ce qu'elle (la société), explique-t-elle s'organise autour d'interdits civilisateurs comme l'interdit du meurtre, de l'inceste, est-ce qu'elle prône des hautes valeurs morales et des valeurs spirituelles ?

(NdCR. C'est tout le problème de la démocratie moderne qui n'a pas de fondement moral ultime)

 

Ou au contraire est-ce qu'elle est promotrice d'une idéologie du plaisir sans entrave et de la jouissance sans entrave, qui est évidemment le projet pervers ? On le voit très clairement dans la "déclaration des droits sexuels". Je vous cite : 'Le plaisir est un donc un aspect intrinsèque de la sexualité, le droit de rechercher et d'exprimer et de déterminer quand en faire l'expérience ne doit être nié à personne.' On est ici dans une confusion du besoin et du droit. D'ailleurs il est question dans ces textes de satisfaire les droits sexuels. Cela veut dire satisfaire les besoins sexuels. Il y a encore un glissement de langage... :

[...] 'Honorer la femme', 'aller au septième ciel ensemble', explique Arianne Bilheran, on est là vraiment dans une autre dimension. Et,... c'est très étrange que ces textes (sur les "droits sexuels") ne parlent jamais jamais de sentiments, de vie affective, du caractère précieux de la pudeur (mais d'argent, de droits, etc., NdCR.), du caractère précieux de ce mystère, précisément, qui donne accès, pour ceux qui le connaissent et qui savent, à ce que les philosophes appellent le 'sentiment du sublime', qui est un aperçu de la dimension de l'Infini.

 

Nous avons là, explique la psychologue (dans combat contre la théorie du genre) une vraie question spirituelle qui est est-ce que l'humain est tout puissant, autocréateur et s'auto-engendre, détermine son sexe, fait fi de toutes les lois de la nature, pour devenir un être complètement coupé de la nature et s'auto-détermine à tous les étages (NdCR. Donc en fait se prend pour Dieu... Le projet de Satan dans Genèse 3), ou est-ce que l'humain revient à un étage un peu plus humble où il sait très bien qu'il est un produit de la nature et de la culture, c'est-à-dire qu'il ne peut pas être un être de culture s'il renie sa nature et il ne peut pas être un être complètement de nature non plus. Le tout nature (nous ne sommes pas des êtres de culture) n'est pas juste mais le tout culture qui nie la nature me paraît extrêmement dangereux.

 

Et d'ailleurs à chaque fois qu'on nie la nature, on est dans des processus de destruction. Notre civilisation, en terme de destruction de la nature, en est à un point que je pense qu'on peut difficilement faire pire."

 

Conclusion du blog Christ-Roi

 

Nous défendons les caractères précieux des mystères naturels, les hautes valeurs morales universelles, le Beau, le Juste, le Bien. Nous voulons rechercher et restaurer cet Ordre naturel. Dans ce combat nous sommes les authentiques défenseurs de la nature telle qu'elle nous a été donnée. D'où l'importance d'inclure dans notre discours la dimension de l'écologie.

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3 octobre 2017 2 03 /10 /octobre /2017 07:11
L'entrevue entre Saint François de Sales et le protestant Théodore de Bèze

Calvin avait interdit le culte catholique à Genève. En 1597, son successeur, Théodore de Bèze, accepta pourtant de rencontrer saint François de Sales, qui s’était réfugié à Annecy.

Passionnante entrevue.

 

La première question

 

Après les amabilités d’usage, François, avec un sens aigu de l’essentiel, pose une question très courte :

 

Monsieur, peut-on faire son salut en l’Église romaine ?

 

Bèze voit tout de suite la difficulté : si l’Église catholique assure le salut de ses fidèles, pourquoi s’en séparer ? Il suffisait de l’améliorer par le dedans, comme avaient déjà fait tous les saints réformateurs depuis des siècles (saint Grégoire VII, saint François d’Assise, saint Dominique, sainte Catherine de Sienne, etc.) et comme avait aussi fait le concile de Trente.

 

Mais si le salut est impossible dans l’Église romaine, quelle autre société religieuse a donc donné le Christ aux hommes et assuré leur salut, avant le protestantisme ?

 

Théodore de Bèze demande à se retirer pour réfléchir. Après une longue réflexion, il revient pour répondre :

 

Vous m’avez demandé si l’on pouvait faire son salut dans l’Église romaine. Certes je vous réponds affirmativement ; il est ainsi sans doute, et on ne peut nier avec vérité qu’elle ne soit la Mère-Église.

 

Les pasteurs calvinistes Rotan et Morlas avaient été obligés de faire la même réponse au roi Henri IV, qui leur avait posé la même question, quatre ans plus tôt.

 

Deuxième question

 

Nouvelle question de François de Sales :

 

Puisqu’il en est ainsi et que le salut éternel est en l’Église romaine, pourquoi avez-vous planté cette prétendue Réforme, prenons l’exemple en France, avec tant de guerres, de saccagements, de ruines, d’embrasements, de séditions, de rapines, de meurtres, de destructions de temples et autres maux, qui sont innombrables ?

 

Réponse de Théodore de Bèze, après un long silence :

 

Je ne veux point nier que vous ne fassiez votre salut en votre religion. Mais il y a ce malheur que vous embrouillez les âmes de trop de cérémonies et difficultés ; car vous dites que les bonnes œuvres sont nécessaires au salut, qui toutefois ne sont que de bienséance. D’où arrivent plusieurs maux : les peuples, croyant à cette nécessité des bonnes œuvres par vos prédications et ne le faisant pas, ils se damnent misérablement parce qu’ils contreviennent à leur conscience. C’est pourquoi, afin de remédier à ces maux, nous avons tâché d’établir notre religion, en laquelle le chemin du ciel est rendu facile aux fidèles, ayant jeté ce fondement que la foi sauve sans les œuvres, que les bonnes œuvres ne sont point de la nécessité du salut, mais seulement, comme je vous ai déjà dit, de bienséance.

 

Conclusion

 

François réplique alors :

 

Vous ne prenez pas garde qu’en rejetant les bonnes œuvres, vous tombez en des labyrinthes desquels vous aurez peine de sortir !

 

Pouvez-vous ignorer la raison pour laquelle Notre-Seigneur Jésus-Christ, en l’évangile de saint Matthieu, enseignant à ses Apôtres ce qu’il voulait qu’ils crussent du dernier Jugement, ne fait point de mention des péchés commis, mais dit tant seulement qu’il condamnera les mauvais parce qu’ils n’auront pas fait les bonnes œuvres. Voici ces paroles : « Allez, maudits, au feu éternel, qui est préparé au diable et à ses anges ; car j’ai eu faim, et vous ne m’avez point donné à manger… » Et le reste.

 

Voyez-vous que pour avoir manqué aux bonnes œuvres s’ensuit la damnation éternelle. Si elles n’étaient que de bienséance, comme vous dites, pensez-vous que ceux qui ne les auraient pas faites fussent punis d’une peine si rigoureuse ?

 

Quant à moi j’attends votre solution à cette difficulté, ou bien que vous soyez d’un même sentiment avec moi.

 

Théodore de Bèze ne put rien répondre.

 

(d’après Mgr Francis Trochu, Vie de saint François de Sales, t. 1, p. 462 à 465.)

 

Source: Dominicains d'Avrillé

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2 octobre 2017 1 02 /10 /octobre /2017 16:12

Une question posée par « The Remnant » à propos d’un signe dans le ciel : la Femme revêtue de soleil donnait un aspect apocalyptique aux évènements actuels dans l'Eglise. Un autre savant, signataire et auteur de la Correction Filialis, professeur de Philosophie Médiévale à la Faculté de Philosophie de l'Université du Chili (Santiago), évoque une situation "apocalyptique" :

"Apocalyptique": l'organisateur de la "Correction Filiale" met en garde contre le schisme si les erreurs ne sont pas corrigées

Soutenir la correction filiale du pape Francis pour la «propagation des hérésies». Signer la pétition!

 

Source: Life Site News

Traduction Christ-Roi. En rouge, les points que nous trouvons les plus importants.

 

SANTIAGO, Chili, 29 septembre 2017 (LifeSiteNews) - La récente "correction filiale" qui charge le pape François d'avoir permis la propagation de sept hérésies, au moins par omission, a suscité l'admiration et la consternation parmi les catholiques et attiré une attention considérable dans les médias laïques. Mais qu'est-ce qui a motivé ceux qui ont écrit ou contribué à la correction à prendre un pas si rare et si grave?

 

Nous avons voyagé à Santiago, au Chili, où nous avons eu l'occasion d'une entrevue approfondie avec le professeur Claudio Pierantoni, qui est l'un des savants laïcs qui ont contribué à façonner la "correction filiale". Le professeur Pierantoni, né à Rome, est actuellement professeur de Philosophie Médiévale à la Faculté de Philosophie de l'Université du Chili (Santiago). Il a deux doctorats: dans l'histoire du christianisme et dans la philosophie.

 

Dans cette vaste interview, nous discutons du moment déclencheur immédiat de la correction, à savoir le chaos suivant l'exhortation apostolique Amoris Laetitia, les racines philosophiques de la crise et pourquoi le Professeur Pierantoni décrit la situation actuelle comme "apocalyptique".

 

Professeur Pierantoni, qu'est-ce qui vous a conduit personnellement à faire partie de l'initiative Correction Filiale ?

 

J'ai commencé à réfléchir à cette [matière] dès que le document Amoris Laetitia est sorti. Immédiatement, j'ai attiré mon attention, quand j'ai lu l'article du Professeur de Mattei ("Première impression sur un document catastrophique", Corrispondenza Romana), et la première lettre ouverte au pape par Mgr Schneider, qui fut parmi les premières et les plus fortes réactions apparues. J'ai continué à enquêter et à lire les nombreux articles qui ont continué à être publiés, donc j'ai réfléchi de façon ininterrompue depuis. Bien sûr, jusqu'à ce moment-là, j'avais l'habitude de penser qu'il ne s'agissait pas de laïques, car il y a des évêques et des cardinaux. Mais j'ai alors commencé à voir que les évêques et les cardinaux ne faisaient pas beaucoup, à part l'évêque Schneider, ou plus tard, les cardinaux Burke, Caffarra, Brandmüller et Meisner. J'ai donc senti que quelque chose devait être fait.

 

En septembre, j'ai écrit mon premier article sur le sujet, en établissant un parallèle entre la situation actuelle et la controverse arienne, un parallèle suggéré par Mgr Schneider. Depuis lors la pensée ne m'a jamais quitté. En avril 2017, j'ai été invité à participer à la conférence internationale à Rome qui comprenait des conférenciers laïcs des cinq continents et appelait à la clarté sur Amoris Laetitia . Là, j'ai parlé du lien nécessaire entre le Magistère et la Tradition et sur le cas de l'hérésie des Papes Libérius et Honorius. Cela était important pour que les gens puissent bien comprendre la doctrine de l'infaillibilité papale à la lumière de l'histoire de l'Église.

 

Je sentais très fortement que cette contribution était une chose très importante, car l'un des principaux problèmes de cette controverse a été la tendance de nombreux catholiques à interpréter les idées personnelles du pape ou les déclarations accidentelles comme si elles faisaient nécessairement partie du Magistère de l'Église.

 

Certaines personnes ont déclaré: que pouvez-vous réaliser avec la "correction filiale"? Mais je l'ai toujours pensé, en disant la vérité, en le déclarant d'une manière savante et bien fondée, vous pouvez accomplir beaucoup de choses, simplement parce que vous dites la vérité. Ce n'est pas une question de puissance humaine. Bien sûr, la vérité doit être prononcée de manière respectueuse, le pape doit être respecté comme le pape. Et je pense qu'il devrait être clair que nous considérons qu'il est le pape, parce que certaines personnes pourraient confondre cela, en supposant qu'il s'agisse d'un siège vacant. Cela doit être très clair, que nous considérons que François est le pape. C'est précisément pourquoi nous insistons pour qu'il condamne ces erreurs.

 

Pourquoi cette mesure a-t-elle été prise si les cardinaux, qui sont les conseillers du pape, vont faire une correction formelle?

 

La correction formelle, comme vous vous en souvenez, était déjà promise pour janvier. Mais en avril, lors de la conférence de Rome , il n'y avait toujours aucun indice que le Cardinal Burke allait faire une correction. Donc, dans un petit groupe, nous avons commencé à réfléchir à une correction laïque. Ensuite, en juillet, lorsque notre correction a pris sa forme définitive et a gagné un certain nombre de signatures, nous avons entendu avec grand plaisir que le Cardinal Burke réfléchissait encore à une correction de sa part. Je pensais aussi que bien que l'impact d'une correction formelle faite par les cardinaux aurait bien sûr un impact beaucoup plus grand, car conseiller le pape est leur mission spécifique, il n'y a pas nécessairement une différence juridique. Nous sommes inférieurs au pape, mais les cardinaux sont également inférieurs. Certains adversaires de la "correction filiale" font valoir que ce n'est pas un acte juridique, qu'il n'a pas de valeur juridique. Et je pense qu'ils ont raison : à proprement parler, il n'a pas de valeur juridique. Le pape est au-dessus de toute forme juridique de correction d'un supérieur (comme nous l'indiquons dans notre lettre), parce qu'il n'a pas de supérieur sur la terre. Mais, à la fois dans le cas des cardinaux et des savants, une correction a une grande valeur morale. La valeur morale est donc commune aux deux.

 

Vous avez raison de dire que le travail des cardinaux est de conseiller le pape, mais le devoir d'une correction appartient à quiconque a la connaissance pour le faire.

 

Et je pense que, dans ce cas, les cardinaux ont besoin du soutien des savants, car, en premier lieu, ils sont si peu nombreux. S'il y avait 60 cardinaux qui étaient également des savants, bien sûr, cela serait inutile. Mais étant donné qu'ils ne sont maintenant que deux, je pense qu'ils ont besoin de soutien laïc et savant.

 

Peut-être que les gens en dehors de l'Église pensent que c'est une question politique. Mais c'est une question théologique, philosophique, historique qui implique beaucoup de travail scolaire et nécessite beaucoup d'expertise. Le genre de problèmes que cela implique est vaste. Vous devez avoir des philosophes, des historiens, des théologiens.

 

Il serait très facile pour le pape Francis de répondre à vos préoccupations et de clarifier les choses, n'est-ce pas?

 

Oui, bien sûr en termes d'action pratique. Mais cela impliquerait de contredire sa ligne d'action principale et sa pensée pendant de nombreuses années - je crois non seulement pendant ses années comme le pape, mais aussi les années précédentes. Il serait contradictoire avec toute une manière de penser, plutôt que simplement une erreur dans une partie du voyage de la vie. Je pense que c'est pourquoi la référence au modernisme dans notre lettre était particulièrement importante, car ce courant de pensée a une longue tradition au 20ème siècle et a produit une école très influente et une manière de penser.

 

Pensez-vous que le modernisme est la racine des sept propositions hérétiques que vous avez abordées dans le Correctio ?

 

Oui, je pense que le modernisme est la racine fondamentale, même plus que le luthéranisme. Parce que le modernisme est un système plus philosophiquement cohérent avec des présupposés définis, alors que le luthéranisme a des éléments différents qui ne sont pas toujours cohérents les uns avec les autres. Par exemple, la présupposition fondamentale du modernisme, qui en fin de compte est une dérivation de l'idéalisme allemand, est que tout être est histoire, donc la vérité ne peut pas être immuable mais doit évoluer. La présupposition fondamentale est qu'il n'y a pas de dieu vraiment immuable (une erreur condamnée par le premier concile du Vatican) et donc une substance immuable de vérité, mais en quelque sorte Dieu s'identifie à la création (une autre erreur condamnée par Vatican I) et évolue donc avec l'histoire. En ce sens, quelque chose peut être vrai au quatrième siècle et faux dans la vingt et unième. Selon ce point de vue, le magistère d'aujourd'hui n'a pas besoin d'être logiquement cohérent avec le magistère précédent : il suffit d'affirmer que la même "Substance" universelle - Dieu, Réalité ou Vie - parle aujourd'hui comme elle parle dans le magistère actuel, et il est inutile de la comparer au magistère précédent. C'est le fondement philosophique des maximes telles que "La réalité est supérieure aux idées" (voir Evangelii gaudium, 233). Mais, en fin de compte, il est clair que cela conduit à abandonner le principe de la non-contradiction : c'est pourquoi vous entendez aujourd'hui dans les déclarations de Rome comme celle déjà célèbre du père Spadaro : "deux plus deux font cinq." Maintenant, je pense que cette contradiction mène non seulement à l'hérésie, mais encore plus à la maladie mentale. Il n'y a pas d'exagération à ce qu'a déclaré le cardinal Sarah lors d'un des synodes du Vatican de 2014 à 2015, selon quoi : "le divorce entre la doctrine et la pratique est une pathologie schizophrénique dangereuse".

 

Pourriez-vous informer davantage nos lecteurs de ce qu'est le modernisme?

 

Je pense que dans le modernisme, il y a un profond problème philosophique sur l'idée de Dieu lui-même. Dans le modernisme, Dieu est conçu comme variable. D'une manière ou d'une autre, la substance de Dieu est immanente dans le monde de telle sorte que vous ne pouvez pas distinguer métaphysiquement l'être, le devenir, le changement. Si Dieu change avec la réalité, alors vous avez un problème avec la notion même de Dieu, et aujourd'hui, c'est une école de pensée très forte. C'est une origine hégélienne. Je pense que c'est beaucoup plus ancien en tant que doctrine (vous pouvez le retrouver dans le gnosticisme ancien), mais Hegel est son représentant moderne le plus célèbre. Et c'est très fort dans les facultés de théologie modernes. C'est donc un problème très profond.

 

Je pense que l'intention immédiate du pape et de ses conseillers était de donner une réponse à la question de la communion pour les catholiques divorcés et civilement remariés. Mais alors, pour donner une justification théologique et philosophique, ils devaient expliquer leurs propres présuppositions, qui se confondent de manière beaucoup plus profonde. Donc, la vue générale que vous obtenez est très effrayante et apocalyptique. Le modernisme, comme l' a déclaré le pape Pie X, n'est pas seulement "une hérésie", mais la racine et la consommation de toutes les hérésies.

 

Si la correction n'était pas émise, que craignez-vous qu'il risque d'arriver ?

 

Je pense que si une erreur n'est pas corrigée de quelque façon, alors humainement parlant, la prédiction évidente est que l'erreur continuera à se répandre. Au moins, avec une correction, beaucoup de gens peuvent se rendre compte qu'il y a un problème. Je pense dire clairement que ce que nous avons ici est une hérésie matérielle, et que cela est directement contraire à la Foi, met en question quiconque et oblige les gens à réfléchir.

 

Vous êtes également un historien de l'Église. En quoi l'exemple 1333 (la correction du pape Jean XXII) est-il différent du cas présent?

 

Je pense que la principale différence est le "volume" de l'hérésie. On peut faire une erreur sur un point, mais je pense qu'une caractéristique importante de la déclaration que nous avons signée, c'est qu'elle fournit un contexte historique expliquant comment ce genre de pensée se rapporte au modernisme et au luthéranisme. Vous pouvez donc constater que ce n'est pas seulement un point sur lequel une erreur a été commise, mais c'est toute une école de pensée qui se présente dans des propositions hérétiques. La situation actuelle est beaucoup plus complexe et beaucoup plus grave.

Lors de la conférence tenue à Rome en avril dernier, vous avez décrit la situation actuelle comme "apocalyptique" ...

 

Oui, et je pense toujours que c'est apocalyptique, parce que vous n'avez pas l'impression que le pape ne fait qu'une seule erreur. Par exemple, lors du pontificat du pape Jean-Paul II, il y avait une question sur une "guerre juste". Il a dit, lors de la première guerre en Irak, que toute guerre était injuste. Un de mes amis, le père Robert Dodaro OSA, qui plus tard était directeur du Augustinianum, a publié un article disant que la tradition dit qu'il peut y avoir une guerre juste. Saint Augustin enseigne cela; Saint Thomas d'Aquin enseigne cela, bien sûr sur l'Écriture. Donc, cela ne semble pas orthodoxe. Mais personne ne pensait que Jean-Paul II était un hérétique. Il a fait une erreur et on pouvait le corriger. Mais c'est une situation très différente lorsque vous avez une vision du monde complètement différente qui, théologiquement et philosophiquement, risque d'être opposée à la vision catholique, qui a une vision moderniste et dit que la doctrine est essentiellement variable, de sorte que quelque chose qui est l'Écriture signifie une chose au premier siècle, mais une autre chose au XIe siècle, et une autre chose au XXIe siècle. On pourrait alors demander, à quoi sert-il d'avoir une Bible, ou d'avoir la Tradition (les deux sources de la Révélation Divine)?

 

La correction a été présentée dans les médias et ailleurs en termes de ce qu'Amoris Laetitia a dit à propos de la Communion pour les divorcés et se sont remariés, mais de ce que je comprends que vous dites, d'autres problèmes plus larges et plus profonds ont émergé ...

 

Et je pense que c'est providentiel. Bien qu'il soit effrayant, je pense qu'il est providentiel que les erreurs se produisent avec leurs présuppositions théologiques et philosophiques. Car sinon, on pourrait simplement dire: "Faites-le. Donnez la communion sans justification, autant de prêtres l'ont fait avant. Mais si vous commencez à essayer de justifier - rationnellement, théologiquement - le problème se développe, parce que vous montrez quelles sont les présuppositions. Donc, cette exposition crée de plus grands problèmes dans un sens, mais c'est aussi providentiel parce qu'on peut voir où se trouve vraiment l'erreur, quelle erreur de base vous mène à une certaine conclusion. Les papes conservateurs comme le pape Benoît et le pape Jean-Paul II ont essayé de l'arrêter, mais ces théologiens "progressistes" étaient obligés de cacher leurs présupposés et d'attendre en secret. Mais maintenant, ils ont la liberté de s'exprimer et leur chemin de réflexion est beaucoup plus clair. Vous pouvez savoir ce qu'ils pensent, il est donc beaucoup plus facile de comprendre la gravité de la situation.

 

Existe-t-il une préoccupation parmi les signataires - soit prêtres, soit savants laïcs - qu'ils pourraient subir des représailles?

 

Oui, il y a une inquiétude à ce sujet. J'ai entendu de nombreuses personnes dans des institutions catholiques (ici à Santiago et ailleurs) qui ont été directement menacées de cela et donc n'ont pas signé. Par exemple, j'ai entendu des personnes qui ont signé le document des 45 et on leur a dit de ne plus signer quoi que ce soit ou ils perdraient leur position. Bien sûr, l'un est plus à risque en fonction du type d'établissement. J'ai entendu parler de personnes menacées, pas directement de Rome, mais par l'institution locale, s'efforçant parfois d'être "plus romaines que le pape".

 

Êtes-vous personnellement concerné?

 

Dans mon cas, je travaille pour une université d'état, donc ils ne sont pas si concernés. Je travaille également pour une institution catholique, mais là, ils partagent principalement le poste orthodoxe, de sorte qu'ils ne persécutent pas les gens qui occupent un poste orthodoxe. Bien sûr, on a toujours besoin d'une certaine prudence en essayant de ne pas scandaliser les personnes qui ne sont pas préparées.

 

Est-ce que le groupe de signataires que vous avez représenté est représentif d'un groupe beaucoup plus vaste?

 

Oh oui, définitivement. Je l'ai envoyé à 10 personnes, par exemple, et 7 sur 10 m'ont dit qu'ils ne voulaient pas l'enregistrer par crainte de représailles. Quelques-uns ne pensaient pas qu'ils étaient prêts à faire une correction directe du pape, bien qu'ils aient accepté le contenu. Je peux vous dire que beaucoup, beaucoup de gens ont généralement convenu du contenu, beaucoup plus que ceux qui ont signé. Je pense donc que c'est une erreur à prétendre, comme certains l'ont dans les médias, qu'il s'agit d'une initiative "marginale" ou "traditionnelle". Le "traditionaliste" au sens strict signifie quelqu'un qui se dirige vers la messe sous la forme extraordinaire (c'est-à-dire la messe latine traditionnelle) ou qui a une forte objection envers Vatican II. Mais les positions contenues dans le document sont des positions largement partagées. En fait, certains commentateurs ont déclaré : "ils ont été très bons à propos de ne mentionner que sept hérésies, car il y en a beaucoup plus", et ces commentateurs n'étaient pas traditionalistes.

 

Bien sûr, une des raisons pour lesquelles ils l'appellent "ultra-traditionaliste" est en raison de la présence de la signature de l'évêque Fellay.

 

Oui, bien, il est vrai qu'il y a un certain nombre de personnes parmi les signataires qui viennent d'une manière de penser traditionaliste, mais cela ne veut pas dire que le poste en soi est traditionaliste. Ce n'est pas une position traditionaliste pour mentionner ces erreurs. Je pense que de nombreux catholiques normaux, lorsqu'ils commencent à penser, comprennent qu'il y a des erreurs graves.

 

On pourrait définir la correction comme "conservatrice", à condition que l'on comprenne que "conservateur", dans l'Église n'est pas le même que "conservateur" au parlement britannique. La conservation en politique peut être discutée parce que l'on traite du droit humain, pas de la vérité absolue. Mais dans l'Église, un moyen conservateur de conserver ce qui a été transmis du Christ lui-même, par la tradition apostolique. En ce sens, il est essentiel qu'un catholique soit conservateur.

 

Il a été suggéré que la correction pourrait détruire la papauté, que le diable pourrait l'utiliser comme un tour.

 

Au contraire, je pense que dans cette entreprise que le pape et ses conseillers ont entrepris avec Amoris Laetitia se trouve vraiment l'affaire de détruire la papauté. La papauté sortit immensément discréditée après Amoris Laetitia. Je n'ai aucun doute en disant que c'est de loin le pire document qui a été publié avec une signature papale dans toute l'histoire de l'Église. Cela explique pourquoi beaucoup de gens ont commencé à douter sérieusement si François est vraiment le pape. Beaucoup de gens, qui pensent à juste titre que le pape doit être le défenseur de la tradition, ont cru: bien, ce ne peut être le pape. Il a également amené certaines personnes à douter de l'infaillibilité papale ou de la signification de la papauté. Mon ami, le professeur Josef Seifert, a également été accusé par son archevêque à Grenade de discréditer la papauté en soulignant l'un des plus grands problèmes de l' AL . Mais qui déprime vraiment la papauté? Tout d'abord, nous devrions décider si le problème qu'il a souligné était réel et sérieux. (voir ma défense de Seifert dans: http://aemaet.de/index.php/aemaet/article/view/46/pdf ).

 

Enfin, je pense qu'il est très évident que le pape met beaucoup de confiance dans un seul groupe de personnes, qui sont tous d'une école, théologiquement et politiquement; et ce n'est pas bon pour un pape. Il devrait vraiment essayer d'écouter différentes personnes. En Italie, par exemple, mais aussi en Amérique et dans de nombreux autres endroits, il est regardé de plus en plus chaque jour comme quelqu'un qui défend un parti (voir le livre "Le pape politique"). C'est ce qui déconsidère la papauté.

 

Que pensez-vous que Léon XIII voulait dire quand il a écrit, dans la prière d'exorcisme qu'il a composée après sa prétendue vision de saint Michel : "Dans le Saint-Lieu, où a été mis en place le Très Saint Pierre et la Chaire de la Vérité Pour la lumière du monde, ils ont élevé le trône de leur impiété abominable, avec le dessein inique que, lorsque le pasteur a été frappé, les moutons peuvent être dispersés"? Connaissez-vous ce passage?

 

Oui, je l'ai découvert juste après la sortie d'Amoris Laetitia, et cela m'a beaucoup surpris parce que, aussi effrayant que cela fut, c'était une image parfaite de la situation. Je pense qu'aucun écrivain fictif n'aurait pu imaginer cela et c'est une véritable prophétie qui se déroule maintenant. Personne n'aurait pu imaginer que cette prophétie serait vraiment réalité (à un moment donné, ce paragraphe a été jugé si incroyable qu'il a même été supprimé de la Prière de Saint-Michel dans les textes officiels), mais je pense que ce que Léon XIII décrivait est en train de se concrétiser.

 

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Il est important d'ajouter que ce n'est pas un jugement moral sur le pape. Je pense que le pape et ses conseillers, par exemple le père Spadaro, que j'ai appris quand j'étais jeune étudiant à Rome, sont en fait de bonnes personnes. Je crois qu'ils sont bien intentionnés. Le pape François est charismatique et a de nombreuses vertus humaines et chrétiennes, bien sûr, beaucoup de gens ont tendance à le croire. Mais c'est précisément ce qui crée plus de confusion et donc derrière tout cela, il y a un tour vraiment diabolique.

 

Que pensez-vous que cela produira alors que la correction a été rendue publique?

 

Je pense que maintenant, le cardinal Burke doit procéder à sa longue correction promise. Si j'étais lui, je l'appellerais une "correction fraternelle" (mieux que "formelle"). Il nous a donné des indications qu'il approuve notre initiative "filiale" et se sent soutenu par elle, et je suis sûr qu'il sait maintenant qu'il est très urgent d'agir. Peut-être deux ou trois autres cardinaux, ou une demi-douzaine d'évêques, se joindront. Peut-être plus, peut-être moins. Mais même s'il était le seul, je pense qu'il doit bientôt faire une correction.

 

Sommes-nous donc dans un temps semblable à l'hérésie arienne et à saint Athanase?

 

Oui, très semblable, parce que nous avons deux écoles de pensée difficiles à concilier et qu'il y a un consensus assez large entre les théologiens savants dans des institutions académiques très influentes (surtout en Allemagne) que ce que nous considérons comme l'école hérétique est en fait orthodoxe. Donc, je pense qu'il y a aussi dans ce cas, comme dans les anciens évêques appris de l'école Origénienne, un complexe de supériorité parmi les penseurs hérétiques (ou semi-hérétiques): ils ont tendance à considérer les autres comme inférieurs ou bloqués dans le passé, comme cela s'est produit pendant la controverse arienne avec l'attitude envers les évêques occidentaux. Parfois, une formation académique plus modeste peut être un meilleur allié pour l'orthodoxie, car généralement les gens intelligents, qui sont élevés dans une école célèbre ou prestigieuse peuvent être plus facilement induits en erreur, car ils jugent souvent la théologie sur les normes universitaires humaines et ont tendance à suivre la tendance de leur temps et de leur école (par exemple, l'école de Karl Rahner, qui a eu récemment une énorme influence) plus que la Tradition et la Bible.

 

Si une correction fraternelle était faite, que pensez-vous que pourrait être la prochaine étape ?

 

C'est très difficile à dire, mais je crois qu'ils ne l'ont pas encore publié parce qu'ils craignent un schisme. Mais je pense que le contraire est vrai: que s'ils ne le font pas, il y aura un schisme. Ne pas parler de la vraie doctrine, de ne pas corriger les erreurs, car la peur du schisme est une contradiction. Seule la vérité peut unir. Si l'erreur se répand, cela entraînera une scission, de l'église paroissiale à l'église paroissiale, de l'évêque à l'évêque, d'un pays à l'autre. Ce serait un schisme pratique qui, en fait, existe déjà, mais si la correction ne se déroulait pas, il s'agira de beaucoup plus grave.

 

Bien que les défenseurs du pape puissent se moquer de l'initiative et dire que les signataires sont très peu nombreux et ultra-conservateurs, ou les traditionalistes, en fin de compte, ce qui importe, ce n'est pas qui le dit, mais si ce qui est dit est vrai, non la question de savoir si cela est dit par des personnes célèbres ou obscures, que ce soit l'évêque Fellay ou le président de l'IOR. La nouvelle du jour passe, mais la vérité reste.

 

Je ne pense pas que ce soit important. Saint Athanase à son époque n'était qu'un seul. Il y avait des gens qui le soutenaient, mais ils étaient très peu nombreux. Mais ce qui a été maintenu comme l'orthodoxie est resté.

 

Que peuvent faire les fidèles laïcs?

 

Je pense que les laïcs ont un rôle très important, car ils sont plus libres. Je pense que ce document peut aider certaines personnes à réfléchir de manière plus complète. Mais je pense qu'il reste beaucoup à faire. Les laïcs ont besoin de plus de formation. Beaucoup de gens ne peuvent pas réagir à cela parce qu'ils n'ont pas de formation de base. Les chercheurs devraient essayer de prendre l'occasion d'enseigner ce que l'on peut supposer que les gens connaissent, mais ils ne connaissent pas: sur la nature de l'Église, sur le rôle du pape, sur l'infaillibilité, sur la doctrine morale.

 

Le cardinal Müller a suggéré de tenir une dispute théologique. Que pensez-vous de sa proposition?

 

Je considère la proposition du Cardinal Müller comme une excellente idée et une occasion merveilleuse pour le dialogue et pour la poursuite authentique de la vérité au sein de l'Eglise. Il est vital pour nous, à la fois en tant que catholiques et en tant qu'êtres rationnels, que nous nous concentrions sur la vérité intrinsèque des doctrines fondamentales qui sont en jeu dans cette controverse et que nous ne tombions pas dans la tentation de nous concentrer sur des arguments externes basés sur le rang, le prestige ou le nombre de la contrepartie. Le classement, la renommée ou les nombres sont des réalités contingentes qui disparaissent: mais la vérité est celle qui est (voir Ex 3:14). La vérité est Dieu lui-même.

 

NOTE: Pour les lecteurs qui veulent comprendre plus en détail le sens et les dangers du modernisme, LifeSiteNews recommande l'encyclique du Pape Pie X sur les modernistes, Pascendi Dominici Gregis, disponible sur le site du Vatican.

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