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23 mars 2019 6 23 /03 /mars /2019 23:50

Pour le dimanche des Rameaux, le village de Sainte-Pazanne (Loire Atlantique), gros bourg de plus de 5 000 habitants, au sud-ouest de Nantes, joue le spectacle intitulé "Christ Roi" (4 heures), animé par des dizaines de bénévoles au théâtre "Jeanne d'Arc", qui réunit 220 spectateurs. 

L’oeuvre du Christ Roi, dont l’auteur est Paul Greslé, a été représentée pour la première fois à Trignac (Loire Atlantique) en Décembre 1930. À l’initiative et sous la direction de l’abbé Victorien Portier, un vicaire dynamique et autoritaire, le spectacle "Christ-Roi" se lève le 15 janvier 1933. Exemple de réussite et de longévité, il est joué chaque année à Sainte-Pazanne, sans interruption, depuis 1933. Il en est aujourd'hui à sa 86e année de représentation. (Historique du spectacle)

Le spectacle "Christ Roi" à Sainte Pazanne (Loire Atlantique)

Source video: Gloria.tv

 

Pour cause de rénovation de la salle de théâtre Jeanne d’Arc, le spectacle à lieu cette année à l’église. Il n’ y pas de réservation, entrée libre.

Site internet du spectacle : Bienvenue sur le site du Christ Roi

Spectacle unique le samedi 13 avril 2019, 14h30

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21 mars 2019 4 21 /03 /mars /2019 13:30
Source: www.sudouest.fr/2019/03/20/gilets-jaunes-les-militaires-de-sentinelle-mobilises-samedi-5914442-10530.php

Source: www.sudouest.fr/2019/03/20/gilets-jaunes-les-militaires-de-sentinelle-mobilises-samedi-5914442-10530.php

Gilets jaunes : L'armée envoyée contre des Français

L'Europe et l'O.N.U ont condamné le 14 février dernier l'usage disproportionné de la force par la police, lors des manifestations des Gilets jaunes. En réponse, Emmanuel Macron et son gouvernement répondent par l'envoie de l'armée contre les Gilets jaunes : les militaires de "Sentinelle" seront mobilisés samedi pour la prochaine manifestation des Gilets jaunes (Sud-Ouest 20/03/2019). Cela amène le commentaire que l'armée n'est pas formée pour faire du "maintien de l'ordre", mais pour faire la guerre.

Serions-nous en guerre ? Que le pouvoir envoie l'armée contre le peuple, c'est déjà arrivé plusieurs fois dans l'histoire de la "république". Quand l'Oligarchie maçonnique (issue de 1789 et de la démocratie dite "représentative") a craint de perdre le pouvoir, elle n'a jamais craint d'envoyer l'armée, de faire tirer sur les Français et d'écraser les principes des droits de l'homme qu'elle avait pourtant elle-même déclarés :

 

- Génocide vendéen de 1793, révolte contre la bourgeoisie (1), 170 000 victimes vendéennes (2),

- Annulation des élections qui virent les royalistes gagner, déportations et mises à morts des mal-pensants les 4 et 5 septembre 1797 (3);

 

"Vivre en travaillant, ou mourir en combattant". Bataille dans les rues de Lyon devant l'église de Saint-Nizier - Révolte des Canuts octobre 1831

 

- Canuts de Lyon, dans les années 1830, ces ouvriers tisserands qui se battaient pour un "salaire minimal" aux cris de "Vivre libre en travaillant ou mourir en combattant". En 1830, Lyon est la première ville ouvrière de France. L'arrivée des métiers à tisser de grande taille révolutionne le travail de la soie. On s'installe dans les anciens couvents de la Croix-Rousse, aux plafonds très élevés. C'est le quartier des "Canuts", des ouvriers qui travaillent quatorze, quinze heures par jour et qui n'arrivent pas à faire vivre leur famille sur leur salaire, ce qui fait qu'il y a des familles où le père, la mère et les enfants sont obligés de travailler pour survivre. Au milieu du siècle, on compte environ 40 000 compagnons lessivés par les ignobles conditions de travail. Ils partirent en 1831 de la Croix-Rousse, derrière le drapeau noir. Le pouvoir envoya contre eux 20 000 hommes de troupe et 150 canons.(4)

Adolphe Thiers (1797-1877). Photographié par Nadar

"En novembre 1831, les républicains ont tenté de récupérer la révolte des ouvriers tisserands de Lyon, en vain, car ceux-ci, dont l'esprit corporatif était tout le contraire de l'esprit révolutionnaire et dont le meneur, Pierre Charnier (un des fondateurs du mutuellisme, assurance maladie et chômage) était [...] un catholique légitimiste, avaient des revendications purement professionnelles. Le conflit, au demeurant, avait trouvé sa solution par la négociation, sans effusion de sang." (5); En revanche, "le 9 avril 1834, une nouvelle insurrection des Canuts s'étend à d'autres catégories populaires de Lyon. Thiers commence par abandonner la ville aux insurgés, avant de mater la révolte dans le sang au prix de 600 victimes." (6) La révolte des Canuts de Lyon avait été précédée en 1819, d’émeutes écrasées par l'armée à Vienne, lors de l’introduction de nouvelles machines à tondre les draps (7).

 

La Révolte des Gilets jaunes, par sa dimension économique et sociale est une nouvelle révolte de Canuts.

En 1845, Mgr Giraud, évêque de Rodez, dans son mandement s'en prit à cet édifice d'orgueil et d'ambition (Sur la loi du travail) qui "s'élève sur les débris d'intelligences abaissées, de santés ruinées, de consciences perverties, d'âmes immortelles perdues pour l'éternité." Il écrivit une page vengeresse contre l'injustice des salaires et les odieuses conditions de travail : "Pour tout dire en un mot, la religion proteste contre cette exploitation de l'homme par l'homme qui spécule sur son semblable comme un vil bétail, ou comme sur un agent et un pur instrument de production; qui calcule froidement jusqu'à quelles limites ont peu ajouter à sa tâche, sans qu'il tombe écrasé sous le poids; qui suppute goûte à goûte ce que des ruisseaux de sueur peuvent lui rapporter d'or, pareille à ces vampires que la sombre imagination des enfants de la Germanie nous représente s'abattant sur des corps pleins de force et de vie, et n'abandonnant leur proie qu'après lui avoir tirée toute la moëlle de ses os et tout le sang de ses veines!" Ainsi, trois ans avant le Manifeste du Parti communiste, Mgr Giraud dénonce "l'exploitation de l'homme par l'homme". Il a emprunté l'expression aux catholiques sociaux qu'il cite dans son mandement : Villeneuve, de Coux, Rousseau. Dans les années 1840-1841, Louis Rousseau écrivait : "L'état normal de la civilisation consiste dans la lutte du principe spirituel qui tend incessamment à éliminer de la société l'élément païen, c'est-à-dire l'exploitation de l'homme par l'homme, contre le principe matériel qui tend à retenir cet élément subversif." (J. TOUCHARD, Aux Origines du catholicisme social, Louis Rousseau, A. Colin, 1968, p. 151, note 126.) Aux ouvriers de Lyon, dont la condition est particulièrement dure, Mgr de Bonald s'adresse dès son arrivée en juillet 1840. Dans son mandement de Carême de 1842, l'archevêque de Lyon proteste contre les économistes qui ne voient dans l'ouvrier que son utilité et son rendement. Il montre la caractère impitoyable de la production industrielle et l'asservissement auquel elle condamne les ouvriers. En 1847, il réclame "une justice rigoureuse pour proportionner le salaire au labeur." La plupart de ces interventions épiscopales dénoncent en un vigoureux langage, l'exploitation des ouvriers par un salaire insuffisant, blâment la condition qui leur est faite et qui constitue un attentat permanent contre leur conscience religieuse (travail le dimanche), mais aussi contre leur santé, contre leur intelligence. Ils réclament un salaire juste. Ils protestent vigoureusement contre tout ce qui porte atteinte à la dignité de l'homme. (8)

 

Communards fusillés, 1871

Communards de 1871, fusillés et écrasés par le franc-maçon adhérent de la Charbonnerie Adolphe Thiers (9) (7 000 morts a minima), le même que celui qui écrasa les Canuts en 1834. La répression contre les communards est impitoyable : tous les témoins mentionnent les nombreuses exécutions sommaires commises par les troupes versaillaise. En 1876, le journaliste et polémiste socialiste Prosper-Olivier Lissagaray, ancien communard, estime de 17 000 à 20 000 le nombre des fusillés (10), nombre revu à la baisse par l'historien britannique Robert Tombs, qui estime que les communards ont eu entre 6 000 et 7 500 morts, dont environ 1 400 fusillés. (11) Thiers appliqua à la capitale la stratégie qu'il avait mise en oeuvre pour mater l'insurrection de Lyon en 1834 : laisser l'émeute s'étendre, pour mieux l'écraser. Mgr Darboy, l'archevêque de Paris est arrêté avec 200 prêtres. Durant la "Semaine sanglante" qui débute le 21 mai 1871, des dizaines d'otages sont fusillés, dont Mgr Darboy. Les survivants des ultimes affrontements sont alignés contre l'enceinte du cimetière du père-Lachaise, emplacement qui deviendra le légendaire mur des Fédérés. Bilan humain de la "Semaine sanglante" : 3000 à 4000 insurgés tués au combat, 17 000 pris les armes à la main fusillés sans jugement, 43 000 personnes arrêtées, 11 000 condamnées à une peine de prison, 4 500 à la déportation en Nouvelle-Calédonie et une centaine à la peine capitale. En août 1871, Thiers se fait nommer par l'Assemblée président de la République. La répression de la Commune a permis d'instituer la "République" en France. Thiers redit sa foi dans la "République", écartant explicitement toute possibilité de restauration monarchique. (12)

 

Clemenceau photographié par Henri Manuel (1904)

- Carriers et vignerons grévistes de 1906-1908 écrasés par le franc-maçon (13) anticlérical George Clémenceau, journaliste enterré par sa compromission dans le scandale de Panama (14), une affaire de corruption liée au percement du canal de Panama, qui éclaboussa plusieurs hommes politiques et industriels français, (jusqu'auboutiste de la Guerre de 14-18 alors qu'une offre de paix de l'empereur d'Autriche Charles Ier proposait la paix, l'Alsace et la Moselle à la France dès 1917), n'hésita pas à envoyer la troupe (il n'y avait pas encore de gendarmerie mobile) lors des grèves de 1906-1908.

En juin et juillet 1908, à Draveil-Vigneux et Villeneuve-Saint-Georges, où le 27e régiment de dragons affronta des carriers déterminés, on déplora neuf morts et deux cents blessés. "'Premier flic de France', comme il aimait s'appelait, Clémenceau n'hésitait pas à faire infiltrer les manifestations par des agents provocateurs" (15)

Clémenceau "inaugure même la tactique consistant à susciter la violence en infiltrant des agents provocateurs parmi les manifestants, ce qui lui permet de justifier ensuite la rigueur de la répression : une technique qui fera des émules parmi ses successeurs... 'Premier flic de France', le ministre de l'Intérieur modernise la police, créant notamment les mobiles 'brigades du Tigre', la brigade mondaine et l'identité judiciaire." (16)
 
En 1907, dans le Midi, les vignerons avaient hissé le drapeau noir, sonné le tocsin et organisé la grève administrative. À Montpellier, l'évêque du lieu, le très royaliste Mgr de Cabrières ouvrit sa cathédrale aux grévistes. À Narbonne, le cafetier-vigneron Marcelin Albert prit la tête d'un soulèvement : il y eut cinq morts devant l'hôtel-de-ville. 

 

- Épuration de 1945, 10 000 morts (17),

 

Guerre d'Algérie.

 

L’opération Sentinelle, opération de l’armée française déployée au lendemain des attentats islamistes des 7, 8 et 9 janvier 2015, pour faire face à la menace terroriste sur le territoire national et protéger les "points" sensibles du territoire (synagogues), renforcée lors des attaques du 13 novembre 2015 en Île-de-France, renvoie immanquablement à cette défense du système oligarchique depuis deux siècles. 

De mémoire, quoiqu'il en soit, que l'armée soit envoyée contre des Français, cela ne s'est pas vu depuis la Guerre d'Algérie. Que l'armée soit envoyée contre des manifestants ouvriers, paysans, salariés, cela ne s'est pas vu depuis Clémenceau en 1908 et Thiers en 1834. De nouveau, des civils Français en révolte contre "l'exploitation de l'homme par l'homme" et luttant pour leur survie sont considérés comme des émeutiers bons à être massacrés. Avec en plus cette incroyable assimilation qui les associe aux terroristes de "Daesh - État islamique".

 

Conclusion

Cela ne s'arrêtera jamais, tant que la Secte maçonnique ne sera pas séparée de l'État, chaque révolte populaire et sociale authentique sera impitoyablement écrasée.

 

***

Sources : (1) Histoire et Dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799, J. TULARD, J-F. FAYARD, A. FIERRO, Bouquins Robert Laffont, Paris 2004, p. 1135-1136: "Vendée. L'insurrection contre le régime révolutionnaire à l'annonce de la levée de 300 000 hommes décidée par la Convention ; [...] la vente des biens nationaux. [...] L'insurrection vendéenne est une révolte contre la bourgeoisie des villes assimilée à juste titre à la classe dirigeante et bénéficiaire de la Révolution. [...] La Vendée est dévastée par douze colonnes infernales, organisées sous les ordres de Turreau pour "exterminer sans réserve tous les individus de tout âge et de tout sexe convaincus d'avoir participé à la guerre"; (2) La Révolution française, Préface de Michel WINOCK, L'Histoire Editions, 2014, p. 120 ; (3) François FURET, La Révolution française, Quarto Gallimard, Malesherbes 2007, p. 413-415 ; Histoire et Dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799, J. TULARD, J-F. FAYARD, A. FIERRO, Bouquins Robert Laffont, Paris 2004, p. 222 ; Frédéric BLUCHE, Stéphane RIALS, Jean TULARD, La Révolution française, Que sais-je? Puf, n°142, p. 116 ; (4) Jean-Christian PETITFILS, Histoire de la France, Le Vrai roman national, Fayard, Lonrai 2018, p. 545 ; (5) Jean SÉVILLIA, Histoire passionnée de la France, Perrin, Paris 2013, p. 294 ; (6) Jean SÉVILLIA, Histoire passionnée de la France, ibid., p. 295 ; (7) Gérard GAYOT, Le Second Empire drapier des Neuflize à Sedan (1800-1830) dans Histoire, économie & société  Année 1986  5-1  pp. 103-123, p. 11 ; (8) Paul CHRISTOPHE, 2000 ans d'Histoire de l'Église, Nouvelle Édition Mame Desclée, Paris 2017, p. 929-930 ; (9) Adolphe Thiers, "Adhérent de la Charbonnerie (franc-maçonnerie)", "fondamentalement assassin si le peuple demande à manger à sa faim." "Un ambitieux traître à toutes les causes qu’Honoré de Balzac dépeint magnifiquement dans ses romans sous le nom de Rastignac." "Honoré de Balzac a dégagé son portrait "Mr THIERS est une girouette qui malgré son incessante mobilité reste sur le même bâtiment… Mr THIERS a toujours voulu la même chose, il n’a jamais eu une seule pensée, un seul système, un seul but. Tous ses efforts y ont constamment tendu : il a toujours songé à Mr THIERS. (Chronique de Paris, 12 mai 1836)." Source: Midi Insoumis, 31 août 1871 : Adolphe Thiers, le massacreur du peuple, élu premier président de la 3ème République bourgeoise de France. samedi 16 mars 2019. Jacques Serieys Sélection 40 ; (10) Prosper-Olivier LISSAGARAY, L'histoire de la commune de 1871, rééd. La Découverte, 526 p. 2004 / Première publication en 1876 ; (11) H-France Salon, How bloody was la Semaine Sanglante? A revision. Robert Tombs, St John’s College, Cambridge ; (12) Jean SÉVILLIA, Histoire passionnée de la France, ibid., p. 342-345 ; (13) Clémenceau franc-maçon. Première source : "François Mitterrand ne l'était pas", La Dépêche.fr, Publié le 19/04/2001 ; Deuxième source: Jean Ousset, Pour qu'Il règne, DMM, Niort 1998, p. 243 ; (14) Jean SÉVILLIA, Histoire passionnée de la France, ibid., p. 372 ; (15) Jean-Christian PETITFILS, Histoire de la France, Le Vrai Roman national, Fayard, Lonrai 2018, p. 706 ; (16) Jean SÉVILLIA, Histoire passionnée de la France, Perrin, Paris 2013, p. 373 ; (17) Wikipedia.

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10 mars 2019 7 10 /03 /mars /2019 23:50
Une proposition du Vatican de changer l'eucharistie créerait une «nouvelle religion»

ROME, 5 mars 2019 ( LifeSiteNews ) - Des experts, parmi lesquels le cardinal Raymond Burke et l'évêque Athanasius Schneider tirent la sonnette d'alarme au sujet d'une proposition choc au Vatican qui envisage de modifier la matière de l'Eucharistie.

 

Une telle démarche, préviennent les critiques, invaliderait le sacrement et créerait en réalité une «nouvelle religion».

 

Le théologien jésuite, le père Francisco Taborda, a évoqué la semaine dernière la possibilité que le prochain synode amazonien prévu pour octobre prochain envisage de changer la matière de l'Eucharistie, en permettant l'utilisation d'un légume sud-américain appelé yucca plutôt que du pain de froment.

 

Le 28 février, le P. Taborda a déclaré à Crux que les problèmes climatiques et l'inculturation justifiaient ce changement. La forte humidité qui règne pendant la saison des pluies amazonienne transforme les hosties de blé en pâte pâteuse, a-t-il déclaré, ajoutant qu'«en Amazonie, le pain est fabriqué à partir de yucca», un arbuste originaire d'Amérique du Sud, à l'origine du tapioca.

 

Taborda, professeur de théologie à l'université jésuite de Belo Horizonte, au Brésil, a été l'un des conférenciers invités à un séminaire d'étude tenu au Vatican les 25 et 27 février dernier, en préparation du synode d'octobre prochain intitulé «Amazonie: nouveaux chemins pour l'Église et pour une écologie intégrale.»

 

Le cardinal italien Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques, et le cardinal brésilien Claudio Hummes, défenseur principal du mariage des prêtres du rite latin, ont été des personnalités importantes lors de ce séminaire de deux jours. Furent également présents les présidents des conférences épiscopales panamazoniennes et d'autres «prélats et experts» d'Amazonie et d'autres régions géographiques.

 

Le P. Taborda a reconnu qu'un changement dans la matière de l'Eucharistie était un «sujet très complexe», estimant que cela devrait être décidé par les évêques locaux.

 

Yuccaristie: une nouvelle religion

 

LifeSite a contacté un certain nombre d'éminents théologiens catholiques et ecclésiastiques pour leur demander si un tel changement était concevable. Ils ont à l'unanimité répondu avec véhémence par la négative.

 

«Il serait tout à fait inapproprié que le Synode sur l'Amazone discute du changement de la matière de la Sainte Eucharistie», a déclaré le cardinal Burke à LifeSite. «S'éloigner de l'utilisation de ce qui a toujours été la matière du sacrement de la Sainte Eucharistie a les plus graves implications», a-t-il déclaré.

 

«C’est tout à fait impossible, car c’est contre la loi divine que Dieu nous a donnée», a répondu Mgr Athanasius Schneider, auxiliaire d’Astana, au changement proposé. «Célébrer l'Eucharistie avec le yucca, reviendrait à introduire une sorte de nouvelle religion.»

 

Fr. John Saward, chargé de recherche à Blackfriars Hall, Université d'Oxford, a déclaré que le remplacement du pain de blé par du yucca irait à l'encontre du témoignage de la Tradition, de St Thomas d'Aquin, et du Code de droit canonique.

 

Et un éminent théologien, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a déclaré à LifeSite:

 

Si le pape insistait avec cette permission pour des raisons de «développement de la doctrine», en aidant ainsi les théologiens hétérodoxes de Rome (ou du Brésil ou de l’Allemagne) qui l’avaient proposée, il autoriserait un changement de substance de la Sainte-Cène déterminée par l'action du Christ notre Seigneur à la dernière Cène. Dans les «messes» célébrées avec du «yucca», le pain ne serait pas des messes; il n'y aurait pas de présence réelle, pas de sacrifice.

 

Tout simplement impossible

 

Nous avons demandé à ces autorités d'expliquer plus en détail pourquoi il est tout simplement impossible qu'un tel changement se produise.

 

Le cardinal Burke a expliqué que «selon la foi de l'Église romaine, le sacrement de la Sainte Eucharistie concerne le pain de froment et le vin de raisin naturel».

 

«Si une autre matière est utilisée, le sacrement de la Sainte Eucharistie n'est pas conféré validement», a-t-il déclaré.

 

Le cardinal a noté que «l'ancienne coutume de l'Église, selon laquelle seul le pain de froment pouvait être utilisé pour le sacrifice eucharistique, a été confirmée au concile de Florence (bulle de l'union avec les Arméniens Exsultat Deo, 22 novembre 1439)».

 

«La question des sacrements respecte ce qui est enseigné dans les Saintes Écritures», a également expliqué le cardinal Burke. «Le récit de l'Institution de la Sainte Eucharistie précise que Christ prit du pain de blé, pas du pain d'orge ou toute autre forme de pain, à la Dernière Cène et changea sa substance en substance de son corps. Le mot grec, artos, signifie presque toujours pain de froment.»

 

L'évêque Athanasius Schneider a acquiescé: «Notre Seigneur Jésus-Christ a pris du pain de blé et du vin de raisin naturel. L'Église a toujours enseigné dans le même sens depuis plus de deux mille ans que seul le pain au blé est l'affaire du sacrement de l'Eucharistie. C'est un enseignement infaillible du Magistère Universel Ordinaire.»

 

L'auxiliaire d'Astana a ajouté que le Catéchisme du Concile de Trente stipule que la Sainte Eucharistie n'est que du pain de froment. Le passage pertinent se lit comme suit:

 

Il existe cependant différentes sortes de pains, soit parce qu’ils sont constitués de différents matériaux - tels que le blé, l’orge, les légumineuses et d’autres produits de la terre; ou parce qu'ils possèdent des qualités différentes - certaines étant levées, d'autres totalement sans levain. Il convient de noter que, dans le premier cas, les paroles du Sauveur indiquent que le pain doit être à base de blé; car selon l'usage courant lorsque nous parlons simplement de pain, nous entendons assez le pain de froment. Ceci est également déclaré par une figure de l'Ancien Testament, parce que le Seigneur a commandé que les pains de proposition, qui signifient ce sacrement, soient faits de farine fine.

 

Il a donc soutenu que changer la question de l’Eucharistie de pain de froment en un autre type de sujet reviendrait à «inventer un sacrement, étranger à celui établi par Notre Seigneur, qui a été préservé de manière immuable par la tradition bi-millénaire de la toute l’Église d'Est en Ouest.»

 

«Célébrer l'Eucharistie avec du yucca reviendrait à introduire une sorte de nouvelle religion», a affirmé Schneider. «S'ils introduisaient le yucca dans l'eucharistie, ce ne serait plus le sacrement de la religion catholique. Ce serait une nouvelle religion amazonienne à apparence catholique, mais ce ne serait plus le sacrement de l'Eucharistie de l'Église apostolique catholique.»

 

Mgr Schneider a également souligné que «le concile de Trente, le pape Pie XII et Jean-Paul II ont enseigné que l’Église n’a aucun pouvoir pour changer le contenu des sacrements.»

 

«L’Église ne peut que changer ce qu’elle a établi», a-t-il déclaré. «Et l'Église n'a pas établi le sacrement de l'Eucharistie. Il a été établi par notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, qui a également établi que l'eau soit la matière du baptême.»

 

LifeSite a également demandé au théologien et écrivain anglais très estimé, le Père John Saward, d'expliquer pourquoi il était impossible d'introduire un changement en matière d'Eucharistie. Le P. Saward a répondu:

 

Le témoignage de la Tradition est aussi clair que possible: la seule matière valide de l’Eucharistie est le pain de froment (panis triticeus). C’est l’enseignement du concile de Florence et de saint Thomas qui l’a défendu dans son traité sur l’Eucharistie dans la Somme : «Nous croyons que Christ a utilisé ce type de pain lorsqu’il a institué l’Eucharistie» (3a q. 74, a. 3). Saint Thomas poursuit: «Sans le pain de froment, le sacrement n'est pas valablement conféré» (sine quo non perficitur sacramentum) (3a q. 74, a. 4).

 

«Le code de 1983 est également sans ambiguïté: "Le pain doit être composé uniquement de blé (can. 924/2)" », a-t-il ajouté.

 

Saward a fait valoir qu'une notion vague de «développement de la doctrine» ne peut être invoquée pour justifier une telle rupture avec la Tradition sacrée. Le Concile Vatican II a soigneusement défini les limites d'un tel développement: «Ce sens des dogmes sacrés que la Sainte Mère l'Eglise a déterminé une fois pour toutes doit être toujours être retenu, et l'on ne doit jamais s'en écarter sous prétexte et au nom d'une intelligence supérieure de ces dogmes.» (Constitution dogmatique Dei Filius sur la foi catholique, ch. 4).

 

Le théologien basé à Oxford a déclaré que «le bienheureux John Henry Newman a formulé le même argument: «Il n’y a rien que l’Église ait défini ou définisse, qu’un apôtre, s’il avait été questionné, n'eut été pleinement en mesure de répondre et n'eut pas répondu. (Lettre à Flannigan). En d'autres termes, si vous aviez demandé à Saint-Pierre : «Quelle est la seule matière valide de l'Eucharistie?» il aurait répondu: «Du pain de blé.»

 

Fr. Saward a également observé que, récemment, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a insisté sur le fait que les prêtres qui souffrent de la maladie coeliaque «doivent consacrer et consommer des pains d'autel à base de blé, même si le contenu en gluten est réduit.»

 

En 2017, la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements a publié des directives à l'intention des évêques sur le pain et le vin destinés à la Sainte Eucharistie.

 

Des questions sérieuses soulevées

 

Pour toutes ces raisons, le cardinal Burke a déclaré qu'«il serait totalement inapproprié que le Synode de l'Amazonie discute du changement de la matière de la Sainte Eucharistie.»

 

«Cela laisserait planer un doute sur la Tradition ininterrompue selon laquelle la Sainte Eucharistie continue d'être l'action du Christ parmi nous, en fait la manifestation la plus haute et la plus parfaite de sa présence parmi nous», a-t-il déclaré. «S'éloigner de l'utilisation de ce qui a toujours été la matière du sacrement de la Sainte Eucharistie a les plus graves implications.»

 

Le cardinal a ajouté: «On peut se demander pourquoi, après des siècles de célébration de la Sainte Eucharistie en Amazonie, il est maintenant si difficile d'utiliser des hosties de pain de froment.»

 

«Il y a quelque chose de plus complexe qu'un problème de maintien de la fraîcheur des hosties», a observé le cardinal Burke. «L’utilisation d’une nourriture locale, qui est comme du pain mais n’est pas le genre de pain que Notre Seigneur a utilisé lors de la Cène, reflète une vision totalement horizontale de la Sainte Eucharistie, dans laquelle la Sainte Eucharistie est l’action de la communauté qui se rassemble au lieu de l'action du Christ qui rassemble la communauté.»

 

Si, comme le suggèrent ces autorités, la proposition de transformer la matière de l'Eucharistie de pain de froment en yucca constitue une rupture claire et manifeste avec la foi catholique, la question se pose de savoir si un évêque orthodoxe doit refuser même de participer au synode amazonien où une telle question serait à l'ordre du jour?

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10 mars 2019 7 10 /03 /mars /2019 19:26

La sécularisation du mariage (mariage civil), c'est-à-dire la "loi sur le mariage et le divorce" autorisant le divorce en France, fut adoptée le 20 septembre 1792, qui est aussi le jour de la proclamation de la première "république" (!), comme s'il n'y avait rien de plus important que de... légaliser le divorce le jour de la proclamation de la "république". Tout le programme de destruction de la France est là dès le premier jour de la dite "république".

L'intégrisme républicain contre le catholicisme
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10 mars 2019 7 10 /03 /mars /2019 00:00
Saints Caïus et Alexandre († 171)

À Apamée sur le Méandre en Phrygie, après l'an 171, les saints martyrs Caïus et Alexandre, qui reçurent la glorieuse couronne du martyre durant la persécution de Marc Antonin et de Lucius Verus.

 

Martyrologe romain (1)

 

Caïus et Alexandre furent de farouches défenseurs de la foi contre les chrétiens hérétiques disciples de Montan (millénaristes rigoristes intransigeants qui rêvaient d'une Église de purs et pour qui il fallait courir au martyre). Ils furent arrêtés, comme eux, et c'est ainsi que Caïus, Alexandre et les montanistes furent unis par delà leurs querelles théologiques et reçurent ensemble la glorieuse couronne du martyre durant la persécution de Marc Antonin et de Lucius Verus, à Apamée sur le Méandre en Phrygie. (2)

 

Fête le 10 mars.

Saints Caïus et Alexandre († 171)

Sources: (1) l'Evangile au quotidien; (2) Nominis.

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3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 17:12

Relevé nulle part. À l'occasion de la «marche blanche contre l'antisémitisme» organisée le 19 février 2019 par quatorze partis politiques, dont La République en marche, Les Républicains, le PS, le MoDem, EELV et le PCF, et où des partis comme la France insoumise, Debout la France, ou le Rassemblement national n'ont pas été conviés (Source), Gérard, juif antisioniste, militant «insoumis», scandalisé, a ainsi critiqué le CRIF, dans l'émission «les Grandes gueules» sur RMC : 

 

« Je suis totalement scandalisé par l'attitude du CRIF, qui démontre que le Crif est un valet servile de l'oligarchie israélienne, et je trouve cela scandaleux. Ils n'ont pas à me dire si je dois y aller ou pas, si je suis le bienvenu ou pas. J'estime que bien que je sois juif, j'ai le droit de penser ce que je veux, et d'agir comme je le veux, du fait que je n'ai jamais fait d'attentat, du fait que je ne sois pas violent. 

« Je suis totalement scandalisé par la position du Crif. Et je le dis. Je connais de nombreux juifs français qui sont d'abord français, qui sont français, et qui font partie de l'UFJP, qui pourtant soutient l'État, le double État israélien et palestinien. Cela veut dire que ce n'est pas parce que je suis juif que je dois être un valet servile du gouvernement israélien.

« Le rapport, je vais vous le donner. C'est que quelqu'un s'est fait tuer. Elle était juive (Mireille Knoll, octogénaire juive assassinée parce que juive en France en 2018. Source), rescapée des camps, comme 90% de ma famille pendant la guerre. Et il se trouve que j'estime que j'ai le droit de revendiquer ma francité. Je ne sais pas comment le dire. Je suis français et c'est une juive française qui s'est faite assassinée.

« Et j'ai envie de dire que malheureusement, et on doit le dire, tout le monde doit être ensemble. Tout français de quelque confession que ce soit, c'est comme si le CRIF disait "ah houi, mais les arabes n'ont pas le droit d'y aller". Et pourquoi ? Ou alors les blacks et les chinois. Et pourquoi ? De quel droit le CRIF se permet cela ? Pour moi, ils ne le font que parce qu'ils sont serviles d'une idéologie qui est communautariste. Et cela, je ne peux pas le supporter. »

 

« C'est-à-dire qu'ils mettent au-dessus du fait d'être français le côté israélien et juif ?», demande le journaliste Alain Marschall de RMC. «Le côté juif pro-israélien, oui.», répond Gérard.

 

(Fin de citation).

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1 mars 2019 5 01 /03 /mars /2019 01:03

Y a-t-il un fascisme de la république dite française ?

« Le fascisme […] promet l'ordre et la force, la prospérité et le renouveau, il exalte la grandeur de la patrie en ranimant les souvenirs de l'Empire romain. Son fondateur, Benito Mussoloni. [...] Son premier programme s'inspire des thèmes du socialisme et du nationalisme. […] C'est […] l'affirmation de la suprématie de l'État, valeur absolue, qui réclame toutes les énergies à son service, fût-ce au mépris des personnes, et qui sollicite tous les moyens, y compris la violence.

 

Benito Mussolini en 1938.

 

Mussolini se présente comme le « sauveur » de l'Italie, le duce, le guide, le chef auquel il faut obéir. Dans la république, il y a aussi cette dimension du leader, du sauveur de la Révolution, depuis Robespierre, en passant par Napoléon Bonaparte à l'homme providentiel, qui n'est jamais que l'homme d'un parti qui devient président de la Ve république.

 

Pie XI

« […] Le Syllabus (de Pie XI en 1864) (39e proposition) avait déjà condamné une telle conception qui fait de l'État l'origine et la source de tous les droits et qui lui reconnaît une autorité sans limites.

 

« […] En mai 1931, il (Mussolini) fait fermer les cercles catholiques de jeunes et il supprime la procession de la fête-Dieu. À Rome et dans toute l'Italie, des escouades fascistes déploient leur violence contre les sièges des œuvres catholiques et contre les adhérents, garçons et filles. Mussoloni couvre lui-même les excès en concluant une interview de façon catégorique : "L'enfant, dès qu'il est en âge d'apprendre, appartient à l'État, à lui seul, sans partage possible."

 

Pie XI décide alors de réagir fermement. Son encyclique du 5 juillet 1931, Non abbiamo bisogno, rédigée en italien, condamne le totalitarisme étatique, repousse "une idéologie qui se résoud en une vraie statolâtrie païenne".

 

« […] Le conflit entre l'Église et le fascisme reprend avec le renversement de la politique italienne et la réalisation de l'Axe Rome-Berlin. […] À la veille du dixième anniversaire des accords du latran, Pie XI s'apprête à dénoncer l'attitude du fascisme à l'égard de l'Église. Mais il meurt le 10 février 1939. » (1)

 

Formule condamnée n°XXXIX du Syllabus : «L’État, étant l’origine et la source de tous les droits, jouit d’un droit qui n’est circonscrit par aucune limite.» 

 

Hormis les prétentions de ranimer l'Empire romain et la promesse affichée de la force, cette définition du fascisme correspond étrangement à la république dite française, particulièrement dans la promesse de prospérité (progrès) et de renouveau, dans le culte de l'homme providentiel, la prétention d'éduquer « l'enfant dès qu'il est en âge d'apprendre » (Mussolini), dès 3 ans chez Emmanuel Macron.

 

La promesse de renouveau est celle des politiciens républicains et francs-maçons qui ont une vénération quasi superstitieuse et religieuse pour le mot "changement", depuis Nicolas Sarkozy, sa "France d'après", son "monde nouveau" ("De cette crise va naître un monde nouveau". N. Sarkozy, voeux à la nation 31-12-2008; "Changer le monde" LipDub avec les jeunes de l'UMP en 2009) ; en passant par François Hollande et sa promesse "le changement c'est maintenant", le Nouveau Monde d'Emmanuel Macron. Un côté haineux contre la nature et la Création, qu'il faut changer, recréer. Au final, les naïfs se font systématiquement avoir avec ce type de promesses fallacieuses qu'affectionnent les francs-maçons depuis 1789 avec Rabaut de Saint-Etienne et son "pour rendre le peuple heureux, il faut le renouveler, changer ses idées, changer ses lois, changer ses moeurs, changer les hommes, changer les choses, tout détruire, oui, tout détruire, puisque tout est à recréer". (Rabaut-Saint-Etienne cité dans Henri Delassus, La Conjuration antichrétienne, Le Temple maçonnique voulant s'élever sur les ruines de l'Eglise catholique, 1910, rééd. Expéditions pamphiliennes 2007, p. 280). Pour Emmanuel Macron le "Nouveau Monde" fait furieusement penser à l'ancien monde en pire.

 

La conception du pouvoir où (sous couvert de «souveraineté nationale»), l’État est en fait (dans les faits) la source et l'origine de tous les droits via la démocratie dite «représentative» est celle de la république. Pour Jacques Chirac en 1995, «il n'y a pas de loi morale au-dessus de la loi civile» («non à une loi morale qui primerait la loi civile», Jacques Chirac, Journal du Dimanche, avril 1995). Tout est possible, y compris le pire.

 

En 1789 déjà, « "aucune barrière ni droit naturel ni règle constitutionnelle" ne devait s'opposer, selon Mirabeau, à une majorité législative (en l'occurrence issue d'une minorité activiste dans le pays). Ce régime n'est qu'une forme de la tyrannie. Sous l'angle de l'État de droit, elle marque une régression par rapport à la pratique au XVIIIe siècle, de l'Ancien Régime. C'est ce que Hayek appelle une "démocratie illimitée", et ce que Benjamin Constant avait stigmatisé comme une "souveraineté illimitée". » (2)

 

En France, par exemple en 2019, la sécurité de manifestants contre les politiques économiques et sociales du gouvernement, les manifestants pacifiques se retrouvent blessés, éborgnés par des tirs de flashball des forces dites de l'"ordre". Cette force employée à la défense d'institutions qui ne respectent même pas la dignité humaine la plus élémentaire a pu faire l'objet de plaintes auprès de la Cour pénale internationale sur la base de la l'article 7 du "Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale". En réponse, sans viser un pays en particulier, l'Europe et l'ONU ont condamné le 14 février 2019 « l'usage disproportionné de la force par la police. »

 

Source: http://www.lefigaro.fr/international/2019/02/14/01003-20190214ARTFIG00278-l-europe-condamne-l-usage-disproportionne-de-la-force-par-la-police.php

 

Selon les auteurs du communiqué de presse diffusé le 14 par le groupe d'experts des droits de l'homme de l'Onu, «les restrictions imposées aux droits ont également entraîné un nombre élevé d'interpellations et de gardes à vue, des fouilles et confiscations de matériel de manifestants, ainsi que des blessures graves causées par un usage disproportionné d'armes dites "non-létales" telles que les grenades et les lanceurs de balles de défense ou flashballs».

 

Source: https://fr.sputniknews.com/international/201902151040029128-experts-denonciation-restrictions-droits-manifestants-france/

Source: https://fr.sputniknews.com/international/201902151040029128-experts-denonciation-restrictions-droits-manifestants-france/

CONCLUSION. Face à une statolâtrie envahissante et sans limites, et un État prêt à blesser des manifestants pacifiques, il est urgent de retrouver le sens de l'humanité et de remettre de l'humain dans nos institutions.

Add. Le Figaro 6 mars 2019: «Gilets jaunes»: l'ONU réclame à Paris une enquête sur «l'usage excessif de la force».

Dans un discours à Genève, la Haut-commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Michelle Bachelet, a mis en cause les conditions du maintien de l'ordre lors des manifestations des «gilets jaunes». Des critiques déjà formulées en février au sein de l'ONU, mais aussi de l'UE et de la CEDH.

Source: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/03/06/01016-20190306ARTFIG00119-gilets-jaunes-l-onu-reclame-a-paris-une-enquete-sur-l-usage-excessif-de-la-force.php

Source: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/03/06/01016-20190306ARTFIG00119-gilets-jaunes-l-onu-reclame-a-paris-une-enquete-sur-l-usage-excessif-de-la-force.php

Notes

 

(1) Paul CHRISTOPHE, 2000 ans d'Histoire de l'Église, Nouvelle Édition Mame Desclée, Paris 2017, p. 1004-1008.

(2) Le Livre noir de la Révolution française, par Pierre CHAUNU, Jean TULARD, Émmanuel LEROY-LADURIE, Jean SÉVILLIA, Cerf, Paris 2008, p. 14.

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28 février 2019 4 28 /02 /février /2019 12:24

Nicolas Sarkozy a pu être décrit comme le "président des riches" avec son bouclier fiscal d'un milliard fait aux plus riches. Sous François Hollande, le milliard d'euros donné aux plus riches chaque année continue jusqu'en 2017 : "930 millions d’euros échappent à l’État en 2014, 1 milliard 1 en 2015, et ainsi de suite. 3.600 foyers aux patrimoines les plus élevés, plus de 10 millions d’euros, vont de partager les neuf dixièmes de cette manne. Un comble pour le président "qui n’aimait pas les riches"." (Source) Mais avec Emmanuel Macron, c'est entre quatre à six fois fois plus de cadeaux fiscaux faits aux plus riches chaque année. Sources : 1 et 2 : 

Source: https://www.europe1.fr/emissions/Le-vrai-faux-de-l-info2/le-bouclier-fiscal-macron-sera-t-il-quatre-fois-plus-epais-que-le-bouclier-fiscal-sarkozy-3446108

Source: https://www.europe1.fr/emissions/Le-vrai-faux-de-l-info2/le-bouclier-fiscal-macron-sera-t-il-quatre-fois-plus-epais-que-le-bouclier-fiscal-sarkozy-3446108

Source: https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/isf-macron-est-il-plus-genereux-avec-les-riches-que-sarkozy-comme-le-dit-sapin_1946511.html

Source: https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/isf-macron-est-il-plus-genereux-avec-les-riches-que-sarkozy-comme-le-dit-sapin_1946511.html

Emmanuel Macron, ex-banquier chez Rothschild, est l'homme du sérail qui a coordonné la campagne économique de François Hollande en 2012 avec les amis de "la Rotonde", et s'est retrouvé ensuite (une fois François Hollande élu), ministre de l'économie. On ne peut donc pas parler d'homme neuf :

 

"Ce groupe d'amis, auxquels sont rattachées des personnalités soucieuses de rester dans l'ombre pour ménager leur carrière - on n'est jamais trop prudent ! -, s'est baptisé La Rotonde, du nom de la brasserie du quartier de Montparnasse à Paris où ils aiment se retrouver.

 

[...]

 

Un homme, enfin, a joué un rôle essentiel dans la mise en forme du programme présidentiel (de François Hollande. Ndlr.) : il s'agit d'Emmanuel Macron. Ancien rapporteur de la commission Attali sur la libération de la croissance française, inspecteur général des finances et associé gérant chez Rothschild et Cie, il a coordonné l'activité du groupe d'économistes de La Rotonde de septembre à janvier, préparé l'agenda des séances de travail, recruté les jeunes - des inspecteurs des finances pour la plupart - qui ont travaillé avec le groupe et finalement rassemblé tous ces travaux pour les remettre à François Hollande." (Source)

Source: www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/25/la-troupe-heteroclite-des-economistes-hollandais_1634193_1471069.html

Source: www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/25/la-troupe-heteroclite-des-economistes-hollandais_1634193_1471069.html

A ce niveau de cadeaux fiscaux faits aux plus riches il ne s'agit plus d'une oligarchie, mais d'une ploutocratie, dans la continuation de ce qui s'est passé en 1789.

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24 février 2019 7 24 /02 /février /2019 16:15
Récession 2019 : la faute aux "Gilets jaunes" ou la faute à Macron ?

Selon Bfm-Tv et la macronie les Gilets jaunes plomberaient l'économie. Les Gilets jaunes plombent-ils vraiment l’économie ? Ce mouvement serait-il "une catastrophe pour le commerce, une catastrophe pour l'économie" (Bruno Lemaire, ministre de l'économie) ? Les économistes Jacques Sapir et Charles Gave analysent cette assertion. Les mauvais résultats datent d’avant le début de la contestation. 

Extrait

 

Jacques Sapir :

 

"L'examen des chiffres montre que les causes de ce ralentissement sont bien autre. L'INSEE en particulier a établi que le mouvement de ralentissement a commencé dès le 1er trimestre 2018, soit avant même la grève à la SNCF."

 

Dans le graphique ci-dessous, on voit (en bleu indigo) la courbe descendante de la consommation des ménages entre 2016 et 2018. Le ralentissement de la consommation a donc débuté bien avant la première manifestation des Gilets jaunes le 17 novembre 2018 et le mouvement des Gilets jaunes n'a donc rien à voir avec cette baisse de la consommation, mais sans doute tout à voir avec la perte de pouvoir d'achat.

Récession 2019 : la faute aux "Gilets jaunes" ou la faute à Macron ?

Charles Gave :

 

"Monsieur Macron voulait et a organisé une baisse de la demande interne, et cela s'est passé bien avant le mouvement des Gilets jaunes. Et l'on pourrait même dire que cette baisse de la demande interne est la cause première de l'explosion des Gilets jaunes.

 

"[...] Pour établir la compétitivité de la France, il y a deux possibilités, ou vous augmentez l'impôt sur les pauvres gens, (comme le disait Mark Twain 'il faut augmenter l'impôt sur les plus pauvres parce qu'il y en a beaucoup plus'), cela est la stratégie de monsieur Macron, ou on fait baisser le train de vie de l'État, de façon à couper dans toutes ces dépenses inutiles, avec une rentabilité marginale du capital investi négative.

 

"Macron, si vous regardez ses mesures, il n'a pas cessé de taper sur les petites gens, tout en protégeant les gens qui n'étaient pas des petites gens. C'est une des autres causes de la montée des Gilets jaunes, c'est que d'abord on a commencé par ne taper que sur eux - aurait-on tapé sur les autres aussi, ils auraient probablement été plus calmes -, et en plus on n'a pas arrêté de les insulter. Pendant un an, les phrases du président sur le côté crétin du peuple se sont multipliées. Quelque part c'est la première dans l'histoire de France, qu'on a un roi qui déteste le peuple. Ce qui est quand même une nouveauté.

 

"[...] On en arrive à un scenario politique tout à fait curieux. Comme il est complètement impossible de s'adresser au pouvoir central, puisque il est complètement autiste. Et donc, ce qui se passe, c'est que les gens ont décidé que la seule façon de se faire entendre c'était de bloquer. Donc le blocage n'est pas créé par ceux qui le font mais par l'autisme de ceux qui devraient les écouter.

 

"[...] Ce que j'ai écrit il y a quelques mois, c'est que en Europe vous aurez une récession en 2019 pour toute une série de raisons que j'ai expliquées dans les différents papiers que j'ai écrit.

Récession 2019 : la faute aux "Gilets jaunes" ou la faute à Macron ?

 Lire :

 Institut des Libertés, Charles Gave, 2 juillet 2018 "En route vers la Récession Mondiale de 2019"

 Le Point 23/01/2019 "Le Point - Nouailhac - La France bientôt en récession ?"

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18 février 2019 1 18 /02 /février /2019 16:45
Cronos, titan de la mythologie grecque, statue à Nuremberg, Allemagne

 

Saint Irénée de Lyon, Père de l'Église, auteur du livre "Contre les hérésies", dit au livre V que le nom de l'antéchrist pourrait être "Titan".

 

Or, dans la mythologie grecque, le roi des Titans est Cronos, père de Zeus (Jupiter). La question que nous nous posons actuellement est de savoir s'il y a un lien entre ce Titan, père de Zeus (Jupiter) et le président de la république "Macron-Jupiter", élu à 66,06% ? Le nom de Macron est composé de Cron. Diminutif de Cronos ? Par crainte d'être renversé par l'un de ses enfants, Titan (Cronos) les mangea, sauf Zeus qui, caché enfant en Crète grandit loin de ses parents, nourri par la chèvre Amalthée et élevé par des Méliades. Le temps venu, Zeus accomplit la prophétie et renversa son père avec l'aide de ses frères, des Cyclopes et des Géants. Avec Gaïa, il s'arrangea pour les faire recracher à son père. Voilà pour le cadre mythologique. Voyons à présent ce que dit saint Irénée de Lyon à propos du nom de l'antéchrist :

 

Extrait de Irénée de Lyon, Contre les hérésies, Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur, Sagesses chrétiennes, Cerf, Paris 2007, Livre 5, p. 656-659 :

 

« Le chiffre du nom de l'Antéchrist permet-il de connaître ce nom avec certitude dès à présent ?

« 30,2. [...] [Q]uand ceux-ci régneront et qu'ils s'imagineront affermir leur pouvoir et étendre leur empire, l'homme qui surgira alors à l'improviste pour usurper la royauté et terrifier ces rois et qui portera un nom contenant le chiffre ci-dessus indiqué, cet homme-là, qu'ils sachent que c'est bien réellement lui « l'abomination de la désolation ». C'est cela même que dit l'Apôtre : « Quand ils diront : Paix et sécurité, c'est alors qu'une ruine soudaine fondra sur eux ». De son côté, Jérémie, non content de souligner la soudaineté de sa venue, avait fait connaître la tribu d'où il sortirait : « Depuis Dan nous entendrons le bruit de la course de ses chevaux ; au bruit du hennissement de ses coursiers toute la terre sera épouvantée ; et il viendra, et il dévorera la terre et ce qu'elle renferme, la ville et ceux qui l'habitent » (Jr, 8,16 ; Ap 7, 5-8). C'est pour cette raison que la tribu de Dan n'est pas comptée, dans l'Apocalypse, parmi celles qui sont sauvées.

 

« 30,3. Il est donc plus sûr et moins dangereux d'attendre l'accomplissement de cette prophétie, que de se livrer à des recherches et de conjecturer les premiers noms venus, car on peut trouver un grand nombre de noms ayant le chiffre que nous avons dit, et le problème n'en demeurera pas moins posé : en effet, si l'on trouve beaucoup de noms ayant ce chiffre, on se demandera quel est celui d'entre eux que portera l'homme qui doit venir. Ce n'est pas faute de noms ayant le chiffre du nom de l'Antéchrist que nous parlons de la sorte, mais par crainte de Dieu et par zèle de la vérité. Car le mot EyanyaV (Florissant), par exemple, possède bien le chiffre cherché, mais nous n'affirmons rien à son sujet pour autant. Le mot LateinoV (Latin) a également le chiffre six cent soixante-six et est tout à fait digne de créance, puisque le dernier royaume possède précisément ce nom : car ce sont les Latins qui dominent en ce moment ; cependant, nous ne nous ferons pas gloire de ce mot. Le mot Teitan (Titan) — en écrivant la première syllabe avec deux voyelles, l'epsilon et l'iota — est, de tous ceux qui se rencontrent chez nous, le plus digne de créance. En effet, il possède le chiffre que nous avons dit et se compose de six lettres, chaque syllabe étant constituée par trois lettres ; c'est un nom ancien et exceptionnel, car aucun de nos rois ne s'est appelé Titan, et aucune des idoles publiquement adorées chez les Grecs et les barbares ne possède ce nom ; ce nom passe même pour divin auprès de beaucoup, au point que le soleil est appelé Titan par ceux qui dominent en ce moment ; ce nom contient encore l'évocation d'un châtiment et d'un vengeur, et c'est un fait que l'Antéchrist affectera de venger les victimes des mauvais traitements ; surtout, enfin, c'est un nom digne d'un roi, et plus encore d'un tyran. Ainsi, le nom de Titan possède assez de probabilité pour nous permettre de conclure, à partir d'indices nombreux, qu'il pourrait fort bien être celui de l'homme qui doit venir. Cependant, nous ne risquerons pas notre fortune sur lui ni ne déclarerons péremptoirement que l'Antéchrist portera ce nom-là, sachant que, si son nom avait dû être ouvertement proclamé dès à présent, il aurait été dit par celui qui a vu l'Apocalypse : car il n'y a pas très longtemps que celle-ci a été vue, mais cela s'est passé presque au temps de notre génération, vers la fin du règne de Domitien.

 

« 30,4. En fait, Jean a fait connaître le chiffre du nom de l'Antéchrist, afin que nous nous gardions de lui lorsqu'il viendra, sachant qui il est ; mais il a tu son nom, parce que celui-ci n'était pas digne d'être proclamé par l'Esprit Saint. Si, en effet, ce nom avait été proclamé par lui, peut-être l'Antéchrist eut-il dû demeurer longtemps ; mais puisqu'en fait « il était et n'est plus, et qu'il monte de l'abîme pour aller à sa perte », comme s'il n'était jamais venu à l'existence, son nom n'a pas été proclamé : car on ne proclame pas le nom de ce qui n'est pas. Or, après que l'Antéchrist aura réduit le monde entier à l'état de désert, qu'il aura régné trois ans et six mois et qu'il aura siégé dans le Temple de Jérusalem, le Seigneur viendra du haut du ciel, sur les nuées, dans la gloire de son Père, et il enverra dans l'étang de feu l'Antéchrist avec ses fidèles ; il inaugurera en même temps pour les justes les temps du royaume, c'est-à-dire le repos, le septième jour qui fut sanctifié, et il donnera à Abraham l'héritage promis : c'est là le royaume en lequel, selon la parole du Seigneur, « beaucoup viendront du levant et du couchant pour prendre place à table avec Abraham, Isaac et Jacob ». (Fin de citation)

Note du blog Christ-Roi. Cet article n'est qu'une réflexion, qui ne se propose pas d'affirmer que Macron serait le fils du titan dont parle saint Irénée de Lyon. Mais il est vrai que l'appellation de Macron "Jupiter", le rapport entre Ma -"Cron" et le titan Cronos, père de Jupiter, le rapport entre le titan Cronos dévorant ses enfants et Macron massacrant et dévorant les Gilets jaunes, Macron élu à 66,06%, et le passage de saint Irénée de Lyon sur le nom "titan" de l'antéchrist, cela fait beaucoup d'éléments qui donnent à réfléchir.

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9 février 2019 6 09 /02 /février /2019 22:08

Une définition de nos dirigeants actuels se trouve étonnamment dans La Didachè ou Doctrine des douze apôtres, un petit livre contemporain du nouveau Testament, écrit vers la fin du Ier siècle, qui mentionne ce qu'il ne faut pas être car c'est la "voie de la mort" : 

 

« Didachè V, 1.  La voie de la mort est celle-ci : avant tout elle est mauvaise et pleine de malédiction : "Meurtres, adultères, convoitises, débauches, vols, idolâtrie", pratiques magiques, [...], rapines, faux témoignages (Mt 15,19 ; Ga 5,20), hypocrisie, duplicité du cœur, "fourberie, orgueil, méchanceté", arrogance, "cupidité", propos obscènes, jalousie, insolence, faste, "fanfaronnade", (absence de crainte) (Cf. Rm 1,29 s. ; Col. 3,8) 2. Persécuteurs des hommes de bien, ennemis de la vérité, […] amis du mensonges, ignorants de la récompense de la justice, […] en éveil non pour le bien mais pour le mal, loin de qui se tiennent la douceur et la patience, "qui aiment ce qui n'est rien" (Ps. 4,3 "l'amour du néant et la course au mensonge"), sont avides de profits (Is, 1,23), qui sont sans pitié pour le pauvre et ne se mettent pas en peine de l'affligé, ne reconnaissent pas leur propre créateur, "assassins des enfants" (Sg 12,5), meurtriers par avortement de la créature de Dieu, qui se détournent de l'indigent, accablent l'opprimé, avocats des riches, juges iniques des pauvres, pécheurs de part en part ! Puissiez-vous, mes enfants, être préservés de ces gens-là ! »

Une étonnante définition de nos dirigeants actuels dans la Didachè

Source: Les Écrits des Pères apostoliques, Sagesses chrétiennes, Les Éditions du Cerf, Paris 2012, p. 51-52.

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6 février 2019 3 06 /02 /février /2019 13:35

 

Dans notre pays, les rois sont héréditaires, cependant en période de troubles il est arrivé qu'un roi soit déposé, et qu'un autre soit élu à sa place pour les services rendus, et ses vertus (Pépin le Bref en 751; Eudes, le sauveur de Paris, en 888; Hugues Capet en 987). 

 

Ainsi en 987, l'archevêque de Reims Adalbéron, acquitté par Hugues Capet, dans son procès contre Lothaire, propose que le duc de France soit nommé roi à titre provisoire. Il soutient que le carolingien Charles de Lorraine n’a pas de droit au trône puisque vassal du roi de Germanie. Il convoque les plus hauts seigneurs de la Francie à Senlis et leur dit « Nous n'ignorons pas que Charles [de Lorraine] a des partisans : ils soutiennent qu'il a des droits à la couronne, transmis par ses parents. Mais on ne doit porter sur le trône qu'un homme exceptionnel par la noblesse du sang et la vertu de l'âme. Or, Charles n'obéit pas à l'honneur, il a perdu la tête au point de s'être remis au service d'un roi étranger Otton II. » [1] Adalbéron de Reims se démarque de l'opinion de son temps en refusant la règle de l'hérédité royale. Ceci va à l'encontre de l'interdiction pontificale qui affirme « d'oser jamais élire à l'avenir un roi d'autres reins » que ceux des Carolingiens. L'archevêque sait que par deux fois, les papes du Xe siècle ont soutenu le carolingien Louis IV contre Hugues le Grand. La thèse d'Adalbéron est la suivante : « Des empereurs de race illustre furent déposés à cause de leur absence de vertu (virtus), ils eurent des successeurs tantôt égaux, tantôt inférieurs par leurs origines » (allusion à Charles le Gros (887) et à Charles le Simple (922)). En bref, si le prétendant est un Carolingien, mais manque de virtus le trône doit revenir à quelqu'un de plus illustre. [2] Il plaide une dernière fois en faveur d'Hugues : « Le trône ne s'acquiert point par droit héréditaire, et l'on ne doit mettre à la tête du royaume que celui qui se distingue par ses qualités. Donnez-vous donc pour chef le duc Hugues, recommandable par ses actions, par sa noblesse et par ses troupes, en qui vous trouverez un défenseur, non seulement de l'intérêt public mais aussi des intérêts privés. » [3] Ainsi Hugues Capet est élu contre le carolingien Charles de Lorraine, en tant que prince national, grâce au soutien de l’archevêque de Reims, Adalbéron. Richer écrit qu'Hugues est couronné et sacré le 1er juin mais Yves Sassier n'imagine pas qu'on puisse à l'époque sacrer le nouveau souverain dix jours seulement après la mort du Carolingien. Il semble plutôt qu'Hugues ait été acclamé roi par l'assemblée de Senlis (peut-être le 3 juin) puis couronné et sacré roi le 3 juillet à Noyon. [4] Mais les sources font également mention d'une cérémonie à Reims, d'où l'idée émise de deux cérémonies : une à Noyon (laïque) et l'autre à Reims (religieuse).

 

Il y avait d’ailleurs une centaine d’années que la Couronne était devenue élective non seulement en France depuis l’agonie des Carolingiens au IXe siècle, avec l’élection d'Eudes en 888, mais en Lotharingie, en Italie, et en Allemagne où elle devait le rester.

Ainsi, en 887, en France, le carolingien Charles III le Gros est déposé pour avoir acheté le départ des Normands au lieu de les combattre, il abdique couvert de honte et est remplacé par Eudes (888-898), fils de Robert le Fort, comte de Paris, élu roi par les Grands à Compiègne en 888 parce qu'il avait sauvé Paris de l'envahisseur viking, lors de l'hiver 885-886. Là aussi, deux cérémonies, déjà, le couronnèrent : une laïque élit Eudes, roi des Francs, à Compiègne, puis une religieuse le sacre à Reims le 13 novembre 888

 

Un peu plus tard, en 922, Robert Ier (922-923), frère d'Eudes, sera élu roi contre Charles III (883-922). Robert Ier est le grand-père d'Hugues Capet, et donc l'ancêtre des Capétiens.

 

Saint David, fils de Jessé

 

En 751, « Pépin partage avec Saül et David le fait de ne pas avoir été appelé à régner par sa naissance. Comme ce dernier il devait recevoir une promesse de pérennité. » [5] Il se fait élire roi par les grands de Soissons et est sacré par Saint Boniface : il devint le premier roi de la dynastie carolingienne (751-887). Les rois mérovingiens étaient héréditaires depuis Clovis.

 

Auparavant encore, en remontant dans le temps, les monarchies gauloises étaient électives, parfois également héréditaires (Ambigat, Bellovèse, Segovèse pour les Bituriges au VIe s. av. J.-C., Luernos, Bituitos, Congentianos pour les Arvernes au IIe s. av. J.-C.). « La légitimité des princes était avant tout généalogique. » [6] « C'était du souvenir de l'unité primitive que s'inspiraient les traditions ou les légendes indigènes. - Elles racontaient que la Celtique avait formé autrefois un seul royaume, et n'ayant qu'un souverain. Ce roi lui était donné par les hommes du Centre, les Bituriges: le chef qui commandait tous les Celtes siégeait au milieu même du pays. On conserva longtemps la mémoire d'un de ces rois, Ambigat. » [7] « Divers auteurs ont cru pouvoir faire remonter l'apparition des Celtes au deuxième millénaire (avant J.-C.). Pour d'autres, on peut la chercher dans les phénomènes complexes qui touchent le domaine nord-alpin au Chalcolithique, au troisième millénaire [Brun 2006] » [8] 

 

Autrement dit, la monarchie sur notre territoire, depuis les Gaulois, a entre quatre et cinq millénaires. La république dite française, à côté, représente, en fait, 3,09% de l'histoire de France et de la Gaule. [9]

Nous sommes de loin la nation la plus vieille d'Europe, grâce à la monarchie.

Notes

 

[1] Richer de Reims, Histoire, IV, en 991-998, cité dans J.-M. LAMBIN, Histoire-Géographie, 5e, Hachette Collèges, Paris, 1992, p. 69.

[2] Y. SASSIER, Royauté et idéologie au Moyen Âge, Colin, Paris, 2000, p. 206-207.

[3] Richer de Reims, Histoire, IV, en 991-998 cité dans J.-M. LAMBIN, Histoire-Géographie, 5e, Hachette Collèges, Paris, 1992, p. 69.

[4] Michel PARISSE, La France de l'an Mil, Seuil, Paris, 1990, p. 38. 

[5] Patrick DUMOUY, Le Sacre du Roi, La Nuée bleue, Place des Victoires, Éditions du Quotidien, Strasbourg 2016, p. 30.

[6] Jean-Louis BRUNAUX, Les Religions gauloises (Ve- Ier siècles av. J.-C.), Biblis Cnrs Editions, Paris 2016, p. 62.

[7] Camille JULLIAN, La Gaule avant César, Editions du Trident, Paris 2012, p. 69;

[8] L'Europe celtique à l'Âge du fer (VIIIe-Ier siècles), sous la direction de Olivier BUCHSENSCHUTZ, Nouvelle Clio, PUF, Mayenne 2015, p. 78.

[9] En comptant 8 ans entre 1792 et 1800 (1ère république), 3 ans entre 1848 et 1851 (2e république), 70 ans entre 1870 et 1940 (3e république), 73 ans entre 1946 et 2019 (4e et 5e républiques), la république a 154 ans d'histoire. Rapporté à 5000 ans de monarchie, cela fait 3,09%.

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5 février 2019 2 05 /02 /février /2019 17:40
À l'intérieur de la caverne sanctuaire de Monte Gargano (Italie) où saint Michel Archange est apparu

Source : À l'intérieur de la caverne-sanctuaire où saint Michel Archange est apparu, Par Billy Ryan - 21 janvier 2019 - Ucatholic.com

(Traduction)

 

C'est l'un des sites de pèlerinage les plus importants depuis le début du Moyen-Âge, visité par les empereurs, les rois, les princes et le plus saint des saints de l'histoire. Aujourd'hui, c'est un site du patrimoine mondial de l'UNESCO, et le site de destination de plus de 2 millions de pèlerins par an. Pourquoi le sanctuaire de Monte Gargano (en italien : Santuario di Monte Sant'Angelo sul Gargano), se retrouve-t-il à travers l'histoire catholique ? La réponse remonte à un millénaire et demi, lors de quatre apparitions célestes.

 

Le Liber de apparitione Sancti Michaelis, latin, "livre sur l’apparition de saint Michel sur le mont Gargano", raconte l’histoire des trois premières apparitions de l’archange dans la grotte de Monte Gargano - aujourd'hui sanctuaire catholique découvert dans la ville de Monte Sant'Angelo, Italie.

 

La première apparition a lieu vers l'an 490 de notre ère. Un homme riche, Garganus, avait perdu un de ses précieux taureaux après s'être séparé de son troupeau. En cherchant partout l'animal, il le trouva au repos à l'embouchure d'une grotte au sommet de la montagne. Irrité qu'il osa quitté le reste du bétail, il tira une flèche empoisonnée sur la bête, flèche qu'il vit seulement se retourner miraculeusement vers lui et le frapper. Il consulta l'évêque de Siponto, qui ordonna trois jours de jeûne et de prière pour chercher des réponses à Dieu. Le dernier jour, l'archange parla à l'évêque dans une vision: "Vous avez bien fait de chercher auprès de Dieu le mystère qui était caché aux hommes; c'est-à-dire un homme frappé par sa propre arme. Car vous devriez savoir que cela a été fait par ma propre volonté. Car je suis Michel Archange, qui reste toujours dans la contemplation du Seigneur. Et décidant de garder cet endroit et ses habitants dans ce pays, je voulais montrer par ce signe que je surveillais cet endroit et tout ce qui s'y passe."

 

Les habitants vivant près de Siponto ont instauré la coutume de prier Dieu et l’archange Saint-Michel près de l’entrée de la grotte.

 

La deuxième apparition (en 492 Ndlr.) intervient lorsque les Napolitains païens commencèrent une guerre contre les Sipontans. L'évêque de Siponto leur demanda une trêve de trois jours afin qu'ils puissent jeûner et prier pendant trois jours pour la protection de saint Michel. La nuit précédant le début du combat, l'archange apparut de nouveau à l'évêque, s'assurant qu'ils trouveraient la victoire dans le combat qui s'ensuivrait.

 

"C'est pourquoi, dans la matinée, heureux et confiants que l'ange apporterait la victoire, tandis que les Napolitains seraient réduits au moyen d'un esprit démoniaque, les chrétiens rencontraient les païens. À la fin de la bataille, le Mont Gargano fut frappé par un immense tremblement de terre. Des éclairs volèrent, et une brume sombre couvrit le sommet de la montagne."

 

Une empreinte de pas a été laissée dans le marbre des grottes-chapelles au nord, un signe que les Sipontans ont pris comme une marque laissée par saint Michel.

 

La troisième apparition eut lieu environ un an plus tard (en 493. Ndlr.), lorsque les Sipontans doutèrent de la pertinence des actions miraculeuses de l'évêque : devaient-ils entrer dans la grotte ou y dédier l'église? L'évêque de Saponto implora le pape pour obtenir une direction, ordonnant à nouveau trois jours de jeûne et de pénitence. Encore une fois, l'archange parla à l'évêque dans une vision le dernier jour:

 

"Ce n'est pas votre travail de dédier l'église que j'ai construite. Car moi, qui l’ai construit, je l’ai également dédiée. Mais entrez dans cet endroit où je suis présent en tant que protecteur et remplissez-le de prières. Et célébrez-y la messe demain et laissez les gens prendre la communion de la manière habituelle; ma prérogative est cependant de montrer de quelle manière, par moi-même, j'ai consacré cet endroit."

 

À l'intérieur, ils trouvèrent de l'eau douce coulant de la pierre du sanctuaire près de l'autel de la chapelle. Les Sipontans l'appelaient "le goutte-à-goutte" et en prenaient après la célébration de l'Eucharistie, car il était connu pour soigner toutes les blessures et les infirmités:

 

"Et par la suite beaucoup ont retrouvé la santé, après avoir longtemps souffert des flammes de la fièvre, il ont été immédiatement rafraîchis par la consommation de cette goutte. Également beaucoup de gens y furent guéris de maladies innombrables et diverses, et de nombreux miracles y sont attestés, ce qui ne pouvait avoir été accompli que par le pouvoir de l'ange."

 

La dernière apparition de l'archange a eu lieu plus de mille ans plus tard, le 25 septembre 1656. La région de Gargano était frappée par la peste qui faisait de nombreuses victimes; l'archevêque Alfonso Puccinelli eut recours à Saint Michel avec trois jours de jeûne et prière. Le dernier jour, l'archange Michael apparut à l'évêque et déclara :

 

"Je suis l'archange Saint Michel, celui qui utilise les pierres de cette grotte sera libéré de la peste; bénissez ces pierres, donnez-leur le signe de la croix et mon nom."

 

Bientôt, ceux de Gargano furent libérés de la peste, et ceux d'ailleurs aussi qui tenaient les pierres, connues aujourd'hui sous le nom de pierres reliques de saint Michel. [Ndlr. "Très rapidement, non seulement la ville fut délivrée de l'épidémie, mais également tous ceux qui invoquaient son intercession étaient guéris." (Gilles Jeanguenin, Le Prince des Anges Saint Michel, Pierre Téqui éditeur, Paris 2002, p. 12-13).]

 

Pierre relique de Saint Michel Archange du Mont Gargano (Italie)

 

Au cours de l'histoire, de nombreux pèlerins ont visité le sanctuaire de Saint-Michel, notamment les saints Thomas d'Aquin, Catherine de Sienne, Bernard et Guillaume de Vercelli. Lorsque Saint François d’Assise s'y rendit en 1221 pour se préparer au carême, la tradition veut qu’il se considéra indigne et qu’il n’entra pas, mais qu’il grava plutôt une croix dans le marbre. En 1987, le pape saint Jean-Paul II visita le sanctuaire de Saint-Michel et prononça une allocution que vous pouvez lire intégralement ici :

 

"Je suis venu ici, comme beaucoup de mes prédécesseurs sur la chaire de Pierre, pour profiter un instant de l'atmosphère propre à ce sanctuaire, une atmosphère de silence, de prière et de pénitence."

 

Lettre grecque tau gravée dans la pierre par saint Francois d'Assise au mont Gargano de saint Michel Archange (Italie)

 

Aujourd'hui, le sanctuaire de Saint-Michel demeure un lieu de pèlerinage chrétien extrêmement populaire. Les pèlerins peuvent recevoir les pierres reliques de saint Michel, considérées comme un puissant sacramental pour invoquer l'intercession de saint Michel Archange.

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4 février 2019 1 04 /02 /février /2019 18:10

Macron, chef d'État ou chef de clan ? Macron, "guerre civile à l'intérieur et guerre à l'extérieur en marche", est le sujet que nous avions pu aborder le lendemain de l'élection de Macron, le 8 mai 2017, au vu des meetings politiques très agités du candidat Macron ("parce que c'est notre projet")...

 

Après le complot de «la Russie de Poutine, à travers Russia Today ou Sputnik», voici donc venu le complot des "ennemis intérieurs" ! Décidément Macron a la complotite aiguë ! 

 

Dans un article écrit pour Slate.fr, Claude Askolovitch dénonce "le contrôle des médias" et un "journalisme de cour". Claude Askolovitch rapporte cette tendance (que nous avions annoncée dès le lendemain de l'élection de Macron et que nous observons à présent dans la macronie depuis quelques semaines) de dénoncer des complots extérieurs imaginaires (la faute à Poutine, la faute à l'Italie), et à animaliser les opposants politiques (loi anti-brutes), bref à créer des conditions de division et de guerre à l'extérieur et à l'intérieur, afin de détourner l'opinion du fond du problème de la mainmise d'une oligarchie sur le pays. C'est très grave, car ce faisant, Macron met en danger la sécurité des citoyens et la paix internationale. Il semble néanmoins que la presse, timidement, commence peu à peu, à se réveiller de sa léthargie, et à faire son travail d'information. C'est le cas dans cet article de Claude Askolovitch, qui dénonce une "mise au pas de la presse", déjà bien mal en point depuis des années via les subventions de l'État :

 

Lors d'un échange avec quelques journalistes triés sur le volet, comme dans "l'ancien monde", le président a confié ses projets de mise au pas de la presse.

Notre président de la République veut réordonner notre monde; nous manquons de vérité, il va y remédier. Il veut «s’assurer de la neutralité» et «vérifier l’information» dans les médias, en créant des «structures», financées par l’État, qui contrôleraient médias publics et privés, structures nanties de journalistes qui seraient les «garants» de l’affaire. Notre président de la République, disons simplement, veut mettre le journalisme sous tutelle. 

[...] On a connu d’autres ennemis de la liberté de la presse, tonitruant ici, tweetant aux Amériques. On n’imaginait pas Emmanuel Macron en Trump lissé, en Mélenchon poli? Il leur ressemble pourtant et les dépasse quand il pense à voix haute, et par un journaliste, nous ne pouvons l’ignorer. Qu’en ferons-nous?

 

[...] L’article est paru sur le site du Point, signé par Emmanuel Beretta, un des happy few à carte de presse conviés jeudi à prendre le café avec le chef de l’État, pour un «échange informel» qui illustra, une fois de plus, la misère du journalisme de cour ou de petit salon. Il est, heureusement, aussi des antichambres, et un journaliste éveillé en dépit des dorures: seul Beretta, à l’Élysée, conserva l’urgence de son métier. Le président raccompagnait ses invités, dans l’antichambre donc, quand il développa son projet de contrôle de la presse; il pense à voix haute, se dit Beretta, et il le pense vraiment; Beretta nota donc les pensées de Macron, et nous les livre: ce que souhaite un libéral en charge de notre destin; soumettre la presse à la vérification étatique, soumission volontaire si possible, «quelque part, cela doit aussi venir de la profession». Suis-je, écrivant, une profession?

L’article de Beretta a été mis en ligne jeudi. Je l’ai signalé, le lendemain, sur France Inter. Ce qu’il révèle aurait pu faire scandale, au moins débat. Il n’en est rien. Depuis jeudi, on a, dans le bruit du journalisme «politique», alternativement paraphrasé les confidences du président et fustigé ses «dérapages». Nous avons lu qu’Emmanuel Macron souhaitait «un nouveau souffle», qu’il se disait «scarifié» par l’exercice du pouvoir, et qu’il allait s’astreindre à une «conversion personnelle» pour éviter les «petites phrases» blessantes.

 

[...] Ce qu’a rapporté le Point, sur les envies présidentielles de mise au pas de la presse est étouffé par la paresse commune. Ces rêveries sont sérieuses; elles font corps avec sa vision du monde, ou du moment. Il faut alors entreprendre ce que le journalisme de petite cour n’a pas accompli. Trier, passer au tamis, ordonner, comprendre, dans le fatras des mots élyséens, ce qui le révèle, et pourtant n’a pas fait les titres, ni les commentaires, ni le bruit.

Voici.

Emmanuel Macron, président de la République, pense que des dizaines de milliers de militants politiques, «40 à 50.000 militants ultras», se lovent dans les manifestations de gilets jaunes, pour «provoquer une crise de régime» (Libération), car ils veulent (Paris-Match) «la destruction des institutions».

Emmanuel Macron, président de la République, pense (le Point encore) que des puissances étrangères agitent les «gilets jaunes» et que «les structures autoritaires nous regardent en se marrant», car nous sommmes «des pitres», «des naïfs», manipulés par «la fachosphère, la gauchosphère, la russosphère», sphères responsables «90%» de la diffusion sur le web de l’affaire Benalla comme des «gilets jaunes», sphères hostiles qui dicteraient ainsi l’agenda de la presse stupide.

Emmanuel Macron, président de la République (le Point toujours), pense que Christophe Dettinger, le boxeur de gendarmes, «a été briefé par un avocat d'extrême gauche», pour la vidéo qu’il a réalisée avant de se rendre, et cela se voit: «Le type, il n'a pas les mots d'un Gitan. Il n'a pas les mots d'un boxeur gitan.»

Passons sur les considérations un peu lestes sur le niveau de vocabulaire des boxeurs et des Gitans; d’autres s’en formalisent ailleurs car c’est une habitude de s’indigner sur les mépris sociaux, réels ou ressentis, du président. Mais cette indignation coutumière est un leurre. Le propos est terrible pour autre chose. Le président de la République, homme sensé, s’irrite de la banale influence d’un avocat sur l’expression de son client? Emmanuel Macron, homme moderne, dont le pouvoir, comme tous les pouvoirs, s’est bardé de conseils en communication, d’éléments de langages, de stratégies d’opinion, s’indigne qu’un rude boy se montre un peu habile comme la gentry, et que Dettinger prépare ses mots comme –au hasard– Marlène Schiappa ou Alexandre Benalla?

 

L'invention d'un ennemi intérieur

Le chef de l’État, garant de nos libertés, souligne comme circonstance agravante le fait que l’avocat de Dettinger serait un mystérieux bavard «d’extrême gauche», et ce flou ajoute à la peur qui transpire de ses autres propos, dans l’invention d’un ennemi intérieur, dans la mise à l’index d’opinions pas encore interdites mais suspectes? L’extrême gauche donc, désignée par Emmanuel Macron, chef de l’État, on insiste, et non pas obscur ministre de l’Intérieur des années Pompidou, comme composante d’une subversion gigantesque? L’avocat mystérieux qui briefe un boxeur en taule, un parmi les dizaines de milliers de militants qui dans les manifestations pourraient faire tomber le régime, un parmi les «40.000 à 50.000 ultras» qui menacent la République?

 

L’apathie mentale du commentaire, et au-delà de l’opinion, est aberrante.

 

Ces cohortes révolutionnaires, aux effectifs de deux divisions de l’armée, ont disparu du bavardage journalistique, à peine évoquées par le président. Les commentateurs ont l’indignation embrumée, comme les happy few du café élyséen, qui ont enfoui cette peur étatique au milieu de leurs articles, voire l’ont occultée, comme un babil sans importance, tellement moins épicé que «Jojo le gilet jaune», tellement moins intelligent que «il faudra peut-être répondre par une société du débat permanent», tellement moins concernant que «la vie des gens, c'est un sujet présidentiel».

 

Le président de la République, dans notre monde ahuri, affirme devant l’élite choisie par lui des journalistes que deux divisions de militants déterminés mettent la République en danger, et nul n’en pense rien, nul n’en commente, nul ne s’en affole, nul n’interroge, ne vérifie, ne conteste ou ne renchérit? On pensait jusque-là que la population militante des exrêmes se chiffrait en dizaines, éventuellement en centaines? Les voici alors, fascistes ou bolcheviques formés, des dizaines de milliers? Le président, ou bien dévoile un danger existentiel, ou bien vaticine sur l’ennemi intérieur qu’il construit pour protéger son pouvoir ou sa forteresse mentale. Dans l’un comme l’autre cas, l’apathie mentale du commentaire, et au-delà de l’opinion, est aberrante.

 

L'invention d'un ennemi intérieur. Source: http://www.slate.fr/story/173082/emmanuel-macron-le-journalisme-de-cour-et-le-controle-des-medias

L'invention d'un ennemi intérieur. Source: http://www.slate.fr/story/173082/emmanuel-macron-le-journalisme-de-cour-et-le-controle-des-medias

Note du blog Christ-Roi. Notons l'incroyable phrase raciste de Macron, à propos du boxeur de l'acte 8, "le type, il n'a pas les mots d'un gitan. Il n'a pas les mots d'un boxeur gitan", comme si un gitan ne pouvait pas avoir de langage soutenu. Aucune association dite "antiraciste" n'a bronché.

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4 février 2019 1 04 /02 /février /2019 14:24

Eric Drouet propose une "charte" qui irait "dans ce sens" d'"une modification profonde de nos institutions à travers une VIème République". En choisissant volontairement ce lexique, il présume du résultat d'une consultation des Français sur ce sujet. Etienne Chouard, défenseur du RIC a pourtant bien précisé que la question du régime politique "république" ou "monarchie" devra être tranchée par RIC par les Français. C'est-à-dire qu'aucun parti, aucun mouvement, aucun "porte-parole" ne peut se targuer de préempter le débat et présumer à l'avance du résultat d'une consultation sur ce sujet. Présumer du résultat d'une consultation des Français sur ce sujet, c'est une nouvelle fois voler le pouvoir qui appartient au peuple.

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3 février 2019 7 03 /02 /février /2019 23:29

Macron utilise la presse, toujours avec la même stratégie de communication : parler de la violence des Gilets jaunes (sans jamais parler des violences des forces de l'ordre et des crimes passibles de la cour pénale internationale.) 

Voici une stratégie qui devrait changer le regard des gens sur les Gilets jaunes qui sont pacifiques : quatre semaines pour exposer les mensonges de la presse. Quatre semaines et le peuple a gagné.

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1 février 2019 5 01 /02 /février /2019 18:58

Après les Gilets jaunes insultés par la Macronie (alors qu'il s'agit d'un mouvement pacifiste et que les violence sont venues du rang des forces de l'ordre dès l'acte 1), voici venu le temps de l'animalisation des manifestants. Castaner veut "stopper les brutes". Bientôt les purges jacobines à la façon de Carrier ?

Source: https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Loi-anti-casseurs-Castaner-veut-stopper-les-brutes-1602301

Source: https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Loi-anti-casseurs-Castaner-veut-stopper-les-brutes-1602301

Le ministre de l'Intérieur, Castaner, emploie le terme de loi "anti-brutes" pour justifier sa loi anti-casseurs. Ses ancêtres jacobins de 1789 n'ont qu'à bien se tenir ! Carrier à la Convention nationale, le 30 frimaire an II (20 décembre 1793) disait : "je purge la terre de la liberté de ces monstres." [1] Camille Desmoulins parlait d'"animaux à face humaine". [2] Bourdon, de l'Oise, au club des Jacobins, le 11 septembre 1793, parlait d'"un ramas de cochonsde gens qui n'avaient pas de figure humaine". [3] Le général républicain Marceau se vantait : "C'en sera fini de l'engeance fuyarde, de la race maudite, des fanatiques et des traîtres." [4] 

 

Le Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative, a en outre rejeté ce vendredi les demandes de suspension de l'usage du lanceur de balles de défense (LBD) dans les prochaines manifestations de «gilets jaunes». C'est donc la république qui valide cet usage d'une arme qui blesse des manifestants pacifiques. Le Conseil d'État avait été saisie par la Ligue des droits de l'homme et la CGT, qui demandaient l'interdiction de cette arme dans le cadre des manifestations de «gilets jaunes». Les juges estiment que le LBD ne constitue pas une atteinte à la liberté de manifester et reste nécessaire pour faire face à de potentielles violences. (Source)

La réalité est que cet usage de LBD 40 place les manifestants pacifiques directement sous la menace totalitaire d'être atteints par des tirs de LBD 40, et d'être éborgnés. Il s'agit d'une atteinte grave à la liberté de manifestation. Et la liste des blessés va s'allonger.

Le Conseil d'État confirme l'usage du LBD lors des manifestations. Source: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/02/01/01016-20190201ARTFIG00134-le-conseil-d-etat-confirme-l-usage-du-lbd-lors-des-manifestations.php

Le Conseil d'État confirme l'usage du LBD lors des manifestations. Source: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/02/01/01016-20190201ARTFIG00134-le-conseil-d-etat-confirme-l-usage-du-lbd-lors-des-manifestations.php

Sources : (1) « La défaite des brigands est si complète qu'ils arrivent à nos avant-postes par centaines. Je prends le parti de les faire fusiller... C'est par principe d'humanité que je purge la terre de la liberté de ces monstres... J'invite mon collègue Francastel à ne pas s'écarter de cette salutaire et expéditive méthode. » (Lettre de Carrier à la Convention nationale, 30 frimaire an II, 20 décembre 1793, lue à l'assemblée le 6 nivôse, 26 décembre; Moniteur, n° 98, 8 nivôse, 28 décembre ("à la une") p. 393, col. 1. Dans Xavier Martin, Sur les Droits de l'Homme et la Vendée, DMM, Niort 1995, p. 52 1; (2) Bourdon de l'Oise, au club des Jacobins, le 11 septembre 1793 : Aulard, éd. La Société des Jacobins, t. 5, p. 399, cité dans Xavier Martin, Sur les Droits de l'Homme et la Vendée, ibid., p. 52 ; (3) Général Marceau, cité dans Jean-François CHIAPPE, La Vendée en Armes 1793, tome 1, Librairie Académique Perrin, Paris 1982, p. 455.

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30 janvier 2019 3 30 /01 /janvier /2019 14:00

Etienne Chouard, professeur de droit et d’économie, milite depuis 2005 pour la mise en place du RIC. Avec Tv Libertés, il revient sur ce système permettant de replacer le peuple au centre des décisions politiques sans avoir à déléguer les pouvoirs à des représentants élus.

Interrogé sur quelle crise le mouvement des Gilets jaunes a révélé, l'auteur de « Notre cause commune, Instituer nous-mêmes la puissance politique qui nous manque  » (Max Milo), explique : 

 

« Crise du gouvernement représentatif ou prétendument "représentatif", c'est-à-dire qu'il y a depuis deux cents ans, depuis 1789. Les plus riches ont pris le contrôle du politique à l'occasion d'une procédure, qui est l'élection, de candidats, qu'on peut aider, et qui donne le moyen à ceux qui ont le plus le moyen d'aider de parvenir au pouvoir. Et progressivement, ces gens-là sont devenus les maîtres de tout, et en laissant le peuple totalement impuissant. Là, on s'est mis dans une situation où les riches sont hors de contrôle du politique.  

 

[Dans ce système], les riches ont besoin des pauvres pour exister. Les riches siphonnent l'argent. Alors un peu d'accord, mais soyons raisonnables, s'il n'y a pas de limite, s'il y a trop de liberté, c'est très mauvais pour la société.

 

Donc, les Gilets jaunes, sur les ronds points, pour la plupart d'entre eux, ce sont des gens qui gagnent presque rien. On ne peut pas vivre avec 800 euros par mois et ces gens-là ont des enfants à nourrir. 

 

[...] De bonnes institutions, limiteraient la richesse, et les revenus, et le pouvoir. »

 

D'Artagnan arrête Fouquet

Note du blog Christ-Roi. Etienne Chouard propose justement de limiter l'enrichissement des riches, en limitant la liberté. C'est simplement le système qui existait avant 1789 où il existait une procédure (la dérogeance) pour déchoir de la noblesse les nobles qui s'étaient enrichis [1] Exemple: Nicolas Fouquet contre Louis XIV« Un Bill Gates était inimaginable à l'époque, ces fortunes qui dépassent la richesse de nombreuses nations n'existaient pas. » [2] L'enrichissement indéfini et faire du commerce était interdit aux nobles. « Plus que lés édits royaux, il s'agit d'une maxime coutumière selon laquelle "le commerce dérogeait." [3] Cette valeur de la noblesse imprégnait toute la société et les bourgeois eux-mêmes ne pouvaient pas s'enrichir comme ils l'auraient souhaité. C'est la raison pour laquelle les riches ont fait leur révolution de clubs de 1789.

Ce qu'explique ici Etienne Chouard avec l'expression « s'il y a trop de liberté, c'est très mauvais pour la société », c'est fondamentalement l'impasse des droits de l'homme de 1789, principes de la pseudo démocratie dite représentative, de la société marchande et du capitalisme financier qui rendent esclave l'humanité, en organisant la libre concurrence entre eux des pauvres, divisés avec les partis politiques, et forcés à se combattre les uns les autres. C'est la loi du plus fort, celui qui a l'argent. Dans ce système, depuis 1789, si les droits de l'homme proclament l'égalité, c'est pour organiser la libre concurrence des citoyens et les forcer à se combattre. La démocratie rétablit les combats de gladiateurs, non plus à l'échelle de l'arène mais à l'échelle du marché. Elle contraint les hommes à vivre dans un monde d'individus toujours plus inégaux, et d'inégalités sans cesse croissantes. L'égalité des uns présuppose comme condition préalable l'inégalité économique et sociale des autres, la liberté de l'enrichissement indéfini des 1% présuppose l'appauvrissement des 99%, et un écart toujours plus grand entre les plus riches et les pauvres.

Notes

 

[1] CfRégine Pernoud, Lumière du Moyen Âge, Grasset, Paris 1981, p. 39-40.

[2] Yves-Marie Adeline, Le Royalisme en question, L'Âge d'Homme - éd. de Paris,  Libres Mobiles, 2e édition, Paris 2006, p. 96.

[3] « Lexique historique de la France d'Ancien Régime » de Guy Cabourdin et Georges Viard, Armand Colin, 3e éd. Paris 1998, p. 105.

 

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30 janvier 2019 3 30 /01 /janvier /2019 02:50

Outre que le chant en lui-même de la Marseillaise est un ignoble appel à la tuerie d'autres Français opposants à la révolution, les « traîtres » du couplet 2 (nobles et prêtres réfractaires et tout opposant) parce que leur « sang impur » souillait le sol de la république (!), l'idée d'écrire ces quelques précisions sur le contexte de la création de la Marseillaise nous est venue suite à la volonté des Gilets jaunes de se doter, eux-mêmes, d'une nouvelle hymne. 

 

Fabuleux exemple de fabrication d'une fake new au berceau de la république et aux conséquences incalculables pour les Français (qui le payent encore), voici la coalition d'armées autrichiennes, « des cohortes étrangères », « ces phalanges mercenaires » (couplet 3), qui étaient prêtes à fondre sur le pays, en 1792, pour (soit-disant) enrayer la révolution : 

"Le Départ des Volontaires de 1792", également connue comme "La Marseillaise" : sculpture par François Rude, Arc de Triomphe de l'Etoile, Paris.

"Le Départ des Volontaires de 1792", également connue comme "La Marseillaise" : sculpture par François Rude, Arc de Triomphe de l'Etoile, Paris.

L'école républicaine enseigne encore un mythe qui n'est pourtant plus d'actualité parmi la majorité des historiens. Ce mythe, qui a eu court durant tout le XXe siècle, qui a endoctriné des générations d'écoliers et qui a servi à légitimer la république en 1792 est celui d'une Marseillaise composée en 1792 (de son vrai nom Chant de guerre pour l'armée du Rhin) pour les soldats qui se préparaient à affronter les armées autrichiennes soit-disant prêtes à envahir le pays pour enrayer la révolution et préserver la monarchie en France et dans toute l'Europe. Ceci est un mythe.

 

Et maintenant la vérité historique : Un sang impur souillait le sol de la république

 

Le révolutionnaire anglomane Brissot écrivait aux généraux de sa Révolution:

 

« Il faut incendier les quatre coins de l'Europe, notre salut est là[1]

 

Dans la mystique révolutionnaire, les républicains se prétendaient "régénérés" grâce a la régénération républicaine. Ils se voyaient eux-mêmes pourvus d'un sang purifié. Sur ce thème de la régénération révolutionnaire, il faut lire l'ouvrage du professeur Xavier MARTIN, "Régénérer l'espèce humaine. Utopie médicale des Lumières (1750-1850) (Dominique Martin Morin édition, Mayenne 2008.) On trouve l'origine du thème du sang impur chez les Lumières, en lien au mépris de classe envers les pauvres (les paysans), par exemple chez Voltaire. « Le grand malheur (...) est d'être imbéciles » (Correspondance, t. 12, Paris 1988, p. 69, lettre du 18 mars 1775). « Le petit peuple ne raisonnera jamais », disait Voltaire, « le peuple non pensant », « la multitude sera toujours composée de brutes. » (Voltaire's Notebooks, éd. Bestermann, 2 vol. Genève, 1952,n t. 2, p. 131, 391 et 395.) D'où la haine de la démocratie directe chez les Lumières et les hommes de la Révolution. D'Holbach parlait de « l'homme sans culture, sans expérience, sans raison ». Un tel homme, interrogeait-il, « n'est-il pas plus méprisable et plus digne de la haine (sic) que les insectes les plus vils ou que les bêtes les plus féroces ? » (D'Holbach, Le Bon sens, ou idées naturelles opposées aux idées surnaturelles, 1772, Paris, éd. Rationalistes, 1971, p. 91) 

« À d'Alembert, Voltaire, déjà, ne confiait-il pas que tous chrétiens "fanatiques" sont "pétris" de matière fécale, poussée même au superlatif, puisque "détrempée de sang corrompu" (Lettre du 12 décembre 1757 : "Fanatiques papistes, fanatiques calvinistes, tous sont pétris de la même m... détrempée de sang corrompu". Voltaire, Correspondance, t. 4, p. 1187) : toujours donc, ou déjà, le thème du sang impur. » [2] 

Le mépris tenace de la paysannerie demeurera encore au XIXe siècle un thème tout à fait « progressiste ». Ainsi Fourier, le socialiste, évoquera-t-il « l'âne, emblème du paysan, de son patois ou braiment risible, de sa nourriture chétive. » (Le Nouveau monde industriel et sociétaire, ou Invention du procédé d'industrie attrayante, 1829, Paris 1973, p. 529.)

 

Pour les révolutionnaires, la guerre de la liberté purifie les âmes : 

« La guerre de la liberté est une guerre sacrée, une guerre commandée par le ciel; et comme le ciel elle purifie les âmes. ... Au  sortir des combats, c'est une nation régénérée, neuve, morale; tels vous avez vu les Américains: sept ans de guerre ont valu pour eux un siècle de moralité. ... La guerre seule peut égaliser les têtes et régénérer les âmes. » (Jacques-Pierre Brissot de Warville, discours du 16 décembre 1791). [3]

 

« Nous ferons de la France un cimetière, plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière et de manquer le but que nous nous sommes proposé. » (Jean-Baptiste Carrier) [4]

 

Carrier « purge » la France des asociaux (donc sous-humains) du Bas-Poitou: il annonce qu'il fait massacrer « par centaines » les naïfs qui se rendent. « La défaite des brigands est si complète qu'ils arrivent à nos avant-postes par centaines. Je prends le parti de les faire fusiller... C'est par principe d'humanité que je purge la terre de la liberté de ces monstres... J'invite mon collègue Francastel à ne pas s'écarter de cette salutaire et expéditive méthode. » (Lettre de Carrier à la Convention nationale, 30 frimaire an II, 20 décembre 1793, lue à l'assemblée le 6 nivôse, 26 décembre; Moniteur, n° 98, 8 nivôse, 28 décembre ("à la une") p. 393, col. 1.)

 

Fouché avoue simplement : « Oui, nous devons l'avouer, nous faisons répandre beaucoup de sang impur, mais c'est par humanité, par devoir. » (Lettre de Fouché à la Convention, 27 décembre 1793) [5]

 

Il faut « régénérer l'espèce humaine en épuisant le vieux sang » (Lettre de Le Batteux à Carrier, 21 nivôse an II, 10 janvier 1794.) [6] 

 

« Je ne juge pas, je tue. Une nation ne se régénère que sur des monceaux de cadavres» (Saint Just)

 

Les opposants politiques à la révolution sont animalisés : « La  République, en effet, bestialise les insurgés.» Elle « parle de "troupeau", et de "femelles", et de "juger les mâles et les femelles", et d'"animaux à face humaine" (Camille Desmoulins) [7], ou d'"un ramas de cochons, de gens qui n'avaient pas de figure humaine" (Bourdon de l'Oise, au club des Jacobins, le 11 septembre 1793 : Aulard, éd. La Société des Jacobins, t. 5, p. 399), ou qu'elle empile leurs corps "à peu près comme des cochons qu'on aurait voulu saler" (rapporté en l'an III par un républicain d'Anjou, réprobateur : Rapport du citoyen Benaben, p. 81). » [8]

 

Un observateur calviniste protestant contemporain des évènements de 1789, qu'on ne peut pas taxer de sympathie pour la monarchie catholique, Mallet du Pan, dans ses « Considérations sur la nature de la Révolution française », écrit :

 

 

(C'est le girondin) « Brissot qui s'est vanté solennellement d'avoir fait déclarer la guerre, pour avoir l'occasion au premier chef d'accuser le roi de collusion avec les ennemis, et de le précipiter du trône. » [9]

 

Il ne s'agit pas là d'une thèse « complotiste » ni d'une fake new. Cette thèse a été admise aujourd'hui par l'ensemble des historiens.

 

Ainsi, le spécialiste de la Révolution et de l'empire, Patrice Gueniffey, dans La Politique de la Terreur, écrit :

 

« La plupart des historiens s'accordent aujourd'hui pour reconnaître avec Jaurès que la guerre (de 1792), loin d'avoir été provoquée par l'étranger (et le roi), fut déclenchée à l'initiative de la Révolution et qu'elle le fut, non par la nation unanime que célèbre Michelet, mais par les hommes de la Révolution. […] [L]'incendie qui devait mettre le feu à toute l'Europe pendant un quart de siècle résulta des calculs et des intérêts des différents partis. […] Certains historiens ont pu s'appuyer sur cette distinction pour avancer l'idée que la guerre, même voulue par les révolutionnaires en l'absence de toute réelle et pressante menace extérieure, était inéluctable. » [10] 

 

« [L]es Girondins orchestrent la campagne d'opinion destinée à imposer la guerre. » [11]

 

Et dans Histoires de la Révolution et de l'Empire, Patrice Gueniffey ajoute :

 

« Cette crise […] a pour effet de renforcer le parti qui veut renverser la monarchie – les futurs Girondins – et qui, pour y parvenir, conçoit l'idée d'engager la France dans une guerre (celle de 1792) dont ils espèrent qu'elle sera perdue, défaite dont la responsabilité serait rejetée sur le roi. » (!) [12]

 

Parallèlement : 

 

les Girondins qu'on appelait aussi Brissotins du nom de l'anglomane Brissot, stipendié des banques et d'intérêts qui n'étaient pas ceux du peuple... (Cf. Le génocide en Vendée qui a fait entre 180 000 et 300 000 morts civils Français) ont orchestré « à partir de la fin de l'été 1791 une campagne contre les "ennemis de l'intérieur", nobles émigrés et prêtres réfractaires, qui leur permet […] de faire adopter des lois d'exception. » [13] (Comme nos patriot act d'aujourd'hui ou nos lois d'états d'urgence.) 

 

Enfin :

 

« En 1792, la rupture de l'alliance avec l'Autriche avait été décidée par les révolutionnaires en fonction de principes idéologiques et de calculs partisans : les Girondins avaient voulu, en déclarant la guerre à l'Autriche (20 avril 1792) sous prétexte d'une IMAGINAIRE coalition internationale contre la Révolution, non seulement porter un coup fatal à l'alliance forgée par la monarchie, mais attaquer le roi dans ses alliances familiales et démontrer ainsi […] qu'il était […] le représentant et l'allié des ennemis de la Révolution. 'Nous avons besoin de grandes trahisons', avait avoué Brissot, […] en se réjouissant par avance des défaites qui établiraient ainsi la preuve de la trahison royale. » [14] 

 

Ajoutons que l'ultimatum ou « Manifeste de Brunswick », connu à Paris dans la journée du 1er août 1792, et prévoyant de livrer la ville de Paris à « une exécution militaire et à une subversion totale » s'il était fait le moindre outrage au roi et à la reine, est en réalité un faux signé le 25 juillet à Coblence par le duc de Brunswick, « philosophe, franc-maçon » [15]. Ce texte provocateur servit de prétexte à l'insurrection et au coup d'État maçonnique du 10 août 1792 qui renversa la monarchie : « Connu à Paris le 1er aout, le manifeste servit de détonateur, de prétexte à l'insurrection du 10 août », mentionne le Dictionnaire de la Révolution française de Jean Tulard, J.F. Fayard et A. Fierro. [16] Un hasard sans doute ! « Le rédacteur du texte final, écrit l'historien Jean-Christian Petitfils, fut un obscur financier émigré proche de Fersen et de Breteuil, le marquis Geoffroy de Limon, ancien agent d'affaires du duc d'Orléans, renvoyé pour escroquerie. [17] Le duc d'Orléans était le « Grand-Maître du Grand Orient de France » (sic) : un hasard là encore. Louis XVI adressa à l'Assemblée nationale un ferme démenti niant toute collusion avec les puissances étrangères. Le 3 août, Pétion et la Commune présentaient à l'Assemblée une demande de déchéance du monarque...

 

La Marseillaise mettant en scène des soldats engagés sur les frontières contre une coalition imaginaire prête à envahir la France et à renverser la Révolution est donc une imposture qui servit à la république à renverser la monarchie contre l'usure, et aux bourgeois des clubs parisiens à prendre le pouvoir et le donner au capitalisme financier. Le malheur est que l'Europe a connu par la suite 23 années de guerre continue jusqu'en 1815, que la France, en guerre à l'extérieur, a elle-même connu une guerre civile à l'intérieur, simplement pour que la république dite française puisse émerger et que le capitalisme financier puisse tenir le haut du pavé. 

Sources:

(1) Mallett du Pan, Considérations sur la nature de la Révolution, 1793, réed. Editions du Trident, Paris 2007, p. 75 ; (2) Xavier Martin, Sur les Droits de l'Homme et la Vendée, DMM, Niort 1995, p. 64 ; (3) Brissot cité dans Lucien Jaume, Le Discours jacobin et la démocratie, Fayard, Saint-Amand-Montrond 1989, p. 71 ; (4) Jean-Baptiste Carrier cité dans G.-A. TRONSON-DUCOUDRAY, La Loire vengée ou recueil historique des crimes de Carrier et du comité révolutionnaire de Nantes, Paris, an III de la République, coll. Hervé de Bélizal, p. 232) ; (5) Fouché cité dans A. GERARD, Par Principe d'humanité..., La Terreur et la Vendée, Paris 1999, p. 25 ; (6) Cité dans J. CRETINEAU-JOLY, Histoire de la Vendée militaire (1840-1842), 4 vol., Paris 1979, t. 2, p. 78 ; (7) Camille Desmoulins, cité dans A. Gérard, La Vendée, 1789-1793, Seyssel, 1992, p. 144 ; (8) Xavier Martin, Sur les Droits de l'Homme et la Vendée, DMM, Niort 1995, p. 52 ; (9) Mallet du Pan, Considérations sur la nature de la Révolution française, 1793, rééd. Editions du Trident, Paris 2007, p. 68 ; (10) Patrice Gueniffey, La Politique de la Terreur, Tel Gallimard 2000, p. 133; (11) P. Gueniffey, La Politique de la Terreur, ibid., p. 161 ; (12) P. Gueniffey, Histoires de la Révolution et de l'Empire, Tempus Perrin 2011, p. 176 ; (13) P. Gueniffey, Histoires de la Révolution et de l'Empire, ibid., p. 176 ; (14) P. Gueniffey, Histoires de la Révolution et de l'Empire, ibid., p. 670 ; (15) Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, Perrin, Lonrai 2012, p. 863 ; (16) J. Tulard, J.-F. Fayard, A. Fierro, Histoire et Dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799, Robert Laffont, Paris 2004 ; (17) J.-C. Petitfils, Louis XVI, ibid., p. 863.

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29 janvier 2019 2 29 /01 /janvier /2019 05:10
Article 7 du "Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale". Source: https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20002381/index.html#a7

Article 7 du "Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale". Source: https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20002381/index.html#a7

La juriste Georgia Pouliquen reprend ses arguments sur sa page : 

https://m.facebook.com/story.php?stor...

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28 janvier 2019 1 28 /01 /janvier /2019 23:30

Les "foulards rouges" manifestent contre la "violence" des "Gilets jaunes" mais sont pour la violence d'état : cherchez l'erreur.

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23 janvier 2019 3 23 /01 /janvier /2019 19:52

Au matin du 21 janvier 1793, sur l'ancienne place Louis XV, du nom de son grand-père, celui qui en tant que Roi avait ratifié la Déclaration des Droits de l'Homme a rendez-vous avec son Créateur. Albert Camus dans "l'Homme révolté" écrira "Le 21 janvier avec le meurtre du roi-prêtre s'achève ce qu'on a appelé significativement la Passion de Louis XVI. Certes, c'est d'un répugnant scandale d'avoir présenté comme un grand moment de notre histoire l'assassinat public d'un homme faible et bon. Cet échafaud ne marque pas un sommet, il s'en faut. Il reste au moins que, par ses attendus et ses conséquences, le jugement du roi est à la charnière de notre histoire contemporaine. Il symbolise la désacralisation du Dieu chrétien. Dieu se mêlait jusqu'ici à l'Histoire par les rois. Mais on tue son représentant historique, il n'y a plus de roi. Il n'y a donc plus qu'une apparence de Dieu reléguée dans le ciel des principes." En faisant tomber la tête du roi, gardien de l'ordre social chrétien, on fait aussi tomber la société traditionnelle ! C'était la fin de l'ancienne France et l'avènement d'une ère nouvelle, mère de tous les totalitarismes contemporains et des idéologies "progressistes".

 

Pour "commémorer" la mort du "tyran", le 21 janvier 1794 à Laval, la justice républicaine fait guillotiner 14 "fanatiques", des prêtres qui ont choisi le chemin du martyr à celui de la souillure d'un parjure. L'Eglise les béatifiera. L'arrêté du 22 décembre 1793 les condamnant à mort, illustre ce nouveau monde inspiré des philosophes du XVIIIème siècle. Suivant l'esprit du Contrat Social de Jean-Jacques Rousseau, l'Etat tire sa légitimité de la loi, expression de la volonté générale. En l'espèce la Commission judiciaire Volcler se comporte comme Créon, le tyran qui appliquait sans états d'âme la rigueur de la loi : "Par lequel il est prouvé que, requis par la loi de prêter le serment exigé des fonctionnaires publics prêtres, par l'Assemblée constituante, et celui de liberté et égalité exigé pour tous les républicains français, par la Convention nationale, et que, requis encore une fois de prêter devant le tribunal, s'ils s'y sont constamment refusés. Sur ce, considérant que ces individus, par le refus opiniâtre de se conformer aux lois de la République, de les reconnaître et de les observer, sont coupables de conspiration secrète contre la République française, conspiration d'autant plus dangereuse que, présentée sous les couleurs séduisantes de l'hypocrisie et du fanatisme, elle pourrait induire en erreur un peuple crédule, toujours facile à séduire dans ses opinions religieuses, enfin, que les principes que ces hommes professaient ouvertement étaient les mêmes qui avaient allumé dans l'intérieur de la République la guerre désastreuse de la Vendée...."

 

Ce même jour, les Colonnes infernales pénètrent dans la Vendée disparue administrativement devenue le département "Vengé" sur proposition du député aristocrate Antoine Merlin de Thionville. Les "Forces de l'ordre" ne font qu'exécuter les ordres reçus : "Je vous donne l'ordre de brûler tout ce qui peut brûler, de passer à la baïonnettes tous les habitants que vous rencontrerez. Je sais qu'il peut y avoir des patriotes, tant pis : il faut tout sacrifier" ainsi est la mission de la colonne de Grignon.

 

Par une loi du 21 nivôse an III (10 janvier 1795), le 21 janvier devient une "fête révolutionnaire" intitulée fête du "2 pluviôse (21 janvier) ou fête du serment de haine à la Royauté et à l'Anarchie". On y prête alors le serment suivant : "Je jure haine à la Royauté et à l'Anarchie, je jure attachement et fidélité à la République et à la Constitution de l'an III". L'instituteur breton Hémery compose même une chanson :

Français, c'est aujourd'hui le jour anniversaire



de la mort de Capet, le tyran, le faussaire.



Réjouissons-nous tous, il n'est plus de Tarquin ;



nous devenons républicains (bis).







La voyez-vous là-bas l'hideuse politique ?



menacer le berceau de votre République ;



plus près, le fanatisme éguiser ses poignards



et agiter ses étendards (bis)







Ces monstres infernaux ont des agents perfides



qui, du sang fraternel, sont des Caïns avides ;



défiez-vous, français, ces coquins sont nombreux ;



lisez les noms les plus fameux (bis) :



Dumouriez, La Fayette et Pichegru, ô traitre,



Talmont, Stofflet, Charette, abominables êtres !







Périssent tous les traitres et les rois conjurés,



c'est fait d'eux, vous l'avez juré (bis)



Je vous laisse, courez, volez à la victoire



en chantant ce refrain si digne de mémoire :



"Aux armes, citoyens ! formons nos bataillons,



Marchons, qu'un sang impur abreuve nos sillons !"







Etre suprême, viens, souris à notre fête,



fais briller ton soleil par-dessus nos têtes,



nous te faisons des voeux pour que tous nos guerriers



reviennent, couverts de lauriers (bis),



l'an prochain, célébrer, au temple décadaire,



de la mort de Capet le jour anniversaire



et chanter avec nous, il n'est plus de Tarquin,



le dernier en mourant nous fit républicain.

La Restauration fera du 21 janvier une fête expiatoire mais Louis-Philippe d'Orléans, fils de Philippe-Egalité, régicide, "gardien de l'héritage révolutionnaire" l'abolira. Cruel destin, le Comte de Paris, son descendant, vient de rejoindre en ce jour expiatoire la Maison du Père pour paraître devant le Christ-Roi, son Sauveur.

 

 

 

Source : Lys de france, Nicolas Chotard, Président des Lys de France. Trésorier de la Chouannerie du Maine.

https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1905_num_21_4_1231

https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1905_num_21_4_1231

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23 janvier 2019 3 23 /01 /janvier /2019 07:00
Jeanne d'Arc: Réponses aux falsificateurs de l'histoire de Jeanne d'Arc

En 2007, le journaliste au quotidien L’Est républicain, Marcel Gay, et le latiniste paléographe Roger Senzig, publiaient le livre "L'Affaire Jeanne d'Arc" (Florent Massot, 2007), dont les propos guère innovants, datent comme la presque totalité des pamphlets anticléricaux du XIXe siècle. Dans la tradition des auteurs "survivo-bâtardisants" comme on les appelle, Marcel Gay affirmait que la sainte de Domrémy n’était pas morte sur le bûcher mais dans son lit ; qu’elle aurait été mariée au chevalier lorrain Robert des Armoises. Entre temps, elle fut manipulée par la machiavélique Yolande d’Aragon, qui n’eut aucune difficulté à trouver cette jeune fille puisque, toujours d’après Gay, elle était ni plus ni moins que la fille d’Isabeau de Bavière et du duc d’Orléans ! Bâtarde donc de sang royale… Quelques mois plus tard, la chaîne de télévision Arte diffusait un reportage au cours duquel Marcel Gay fut largement interviewé en situation favorable tandis que la caution universitaire, elle, était cantonnée à l’obscurité des bibliothèques. Au cours de ce docu-fiction, la thèse de monsieur Gay fut largement retenue et exploitée quand celle des historiens fut déformée pour ne pas dire amputée… [1] Indignée par les inepties du livre et le montage du film, l'historienne Colette Beaune, agrégée d'histoire, professeur  émérite à l'université Paris X - Nanterre, qui avait pourtant été consultée par Arte, décida dans Jeanne d'Arc, Vérités et légendes (Perrin, Paris, 2008), de réagir et de répondre point par point aux bêtises qui circulent aujourd'hui sur le compte de la Pucelle. Or le résultat dépasse de loin le simple écrit de circonstances. Au-delà des rectifications nécessaires, le volume constitue une très bonne présentation, à jour, de l'histoire de Jeanne d'Arc et des enjeux dont elle est porteuse pour comprendre la fin du Moyen Age. [2]

 

Fille de Jacques d'Arc et d'Isabelle Rommée, Jeanne d'Arc a été condamnée pour hérésie par un tribunal ecclésiastique acheté par les Anglais en 1431. Prétendre que l'histoire de Jeanne d'Arc est un mythe inventé par l'Église de France à des fins de propagande monarchique est ridicule : c'est oublier que l'Angleterre, à cette époque-là, était également de cette même religion catholique romaine que la France; c'est écarter près de cinq cents ans entre le martyre de Jeanne et sa canonisation (1920) : un peu long pour y voir un "complot" de l'Église ! Et c'est ignorer que le roi Charles VII, ayant reconquis le pays, entreprit à la demande de la famille de Jeanne d'Arc un procès en annulation de la condamnation parce qu'il  n'était pas possible que le roi dut sa couronne à une "hérétique". Ce qui élimine également la thèse du "complot" monarchique.

 

On imagine en outre que Jeanne d'Arc est depuis longtemps l'une des saintes patronnes du pays. En réalité, sa sainteté est récente, elle date du début du XXe siècle. La démarche fut enclenchée en 1874 par l'évêque d'Orléans, Mgr Dupanloup, tandis que Jeanne d'Arc est déjà entrée dans le panthéon des grandes figures de la nation. [3]

 

Jeanne appartient à une famille de cinq enfants : Jeanne, Jacquemin, Catherine, Jean et Pierre. Elle n'était pas bergère, c'est vrai, et elle l'a déclaré elle-même : à Domrémy, elle s'occupait notamment des chevaux que possédait son père - un laboureur, doyen du village -, chevaux qu'elle montait à l'occasion. [4]

 

« Contrairement à ce que pensent nos chers mythographes du XIXe siècle, écrit Colette Beaune, le cheval n'est pas réservé aux nobles. Tous se déplacent ainsi dès que le trajet est un peu long. Destrier et haquenée sont de nobles montures mais le cheval de labour, le mulet ou le bourricot sont en revanche accessibles au plus grand nombre. » [5]

Que les paysans n'auraient pas le droit de monter à cheval « est une invention pure et simple. » [6]

 

Le père de Jeanne, Jacques d'Arc, devait être un laboureur aisé. Il bénéficiait d'une certaine notoriété à Domrémy, où il représenta à plusieurs reprises la communauté des villageois. Il avait été doyen (l'équivalent de maire du village), mais il avait été aussi procureur de celui-ci lors d'affaires évoquées devant Robert de Baudricourt, le capitaine royal de Vaucouleurs [7], forteresse voisine de Domrémy qui faisait partie des Marches de Lorraine (enclave française en terres barroises.) Les parents de Jeanne étaient armagnacs.

 

La légende de la bergère résulte probablement de la volonté des Armagnacs de transmettre cette image (plus symbolique qu'une simple fille de paysan) à des fins de propagande politico-religieuse pour montrer qu'une « simple d'esprit » pouvait aider le chef de la chrétienté du royaume de France et guider son armée, illuminée par la foi. [8]

 

De l'autre côté, se trouvaient les Bourguignons. « Aucun de ces deux ensembles mythiques n'est ni plus vrai ni plus rationnel que l'autre, contrairement à ce que croient les mythographes d'aujourd'hui, acharnés à détruire l'imaginaire armagnac mais prêts à gober tout ce que racontent les Bourguignons. » [9]

 

Jeanne, habitait à Vaucouleurs, qui appartenait au Royaume de France : elle parlait français. « Son adresse dans l'équitation [...] fut expliquée [...] par le fait qu'elle avait, quelque temps, fréquenté des gens de guerre, notamment à Neufchâteau: comme le dit Jean d'Estivet, ce fut là qu'elle "apprit la manière de monter à cheval et à avoir une connaissance des armes." Pour ce qui est de sa maîtrise du français de France, prononcé avec l'accent lorrain, il n'étonne pas les spécialistes des "francophonies" du XVe siècle non plus. » [10]

 

Elle n'était pas illettrée. ll est vrai qu'elle n'a jamais porté le nom de d'Arc : les filles, dans sa région, portaient le nom de leur mère. [11] 

 

Jeanne, fille d'Isabeau de Bavière ? Absurde. Si Charles VI ne pouvait pas coucher avec Isabeau de Bavière du fait de sa maladie, Charles VII serait également un bâtard (thèse bourguignonne du temps de Jeanne d'Arc). Mais si les deux enfants étaient des bâtards, quel eut été l'intérêt pour l'Église de légitimer des adultères et d'inventer toute une histoire pour défendre des enfants adultérins ? Cela n'a aucun sens. De même, si Jeanne était la soeur de Charles, comment expliquer que Charles VII ait pu abandonner sa soeur ? 

 

L'explication de l'abandon de sa soeur par Charles sera tentée par Jean Grimod en 1952 : « Charles VII n'avait pas abandonné sa soeur : elle avait survécu, c'était la dame des Armoises ! » [12] (Voir plus bas.)

 

Selon les bâtardisants, Jeanne aurait été amenée à Domremy en 1408. «[E]n acceptant que l'escorte imaginée ait réellement apportée une enfant pour la faire passer pour la fille d'Isabelle Romée, on aurait eu bien du mal à faire croire, même au paysan le plus crédule, qu'une enfant née en 1407 serait née dans la nuit du 6 janvier 1412; il y a quand même quelques différences visibles entre un nouveau-né et un enfant de quatre ans révolus. [...] Enfin, en acceptant même l'idée que Louis d'Orléans et Isabeau de Bavière ait eu un enfant, pourquoi la mener à Domremy, qui se trouve à la frontière de la Lorraine ? Le duc d'Orléans était justement en conflit avec le duc de Lorraine pour la question de Neufchâteau, qui lui avait été confisqué. On voit bien que son bâtard - lui, certifié comme tel - le futur comte de Dunois, avait été au contraire mis à l'abri en plein centre des domaines orléanais, à Blois. Comme les raisons du choix de Domremy restaient effectivement douteuses, on a voulu faire des d'Arc des familiers de la famille d'Orléans ou de la reine. Et comme il n'y avait pas qu'un âne qui s'appelle Martin, on a effectivement trouvé des d'Arc, harc ou Dart dans l'entourage d'Isabeau de Bavière. Les bâtardisants en ont tiré argument pour conforter leur choix de Domremy pour abriter une petite bâtarde, et les survivistes y ont trouvé des preuves que jeanne était de naissance bien plus noble que ce que les pauvres historiens bornés par les textes pouvaient croire. mais qu'il existe des d'Arc ailleurs qu'à Domremy ne constitue pas une preuve qu'ils faisaient partie de la même famille. [...] Il existe même deux autres authentiques Jeanne d'Arc quasi contemporaines, repérées par Marie-Thérèse Caron dans son étude sur la noblesse bourguignonne [...] : heureusement, personne n'a encore songé à affirmer que l'une ou l'autre était de la famille de la Jeanne de Domremy ! » [13]

 

En fait, les rumeurs sur Isabeau de Bavière, soufflées par le parti bourguignon qui cherchait à délégitimer Charles, commencèrent vers 1404-1405 : « le duc de Bourgogne fit semer faux mensonges de la reine et du duc d'Orléans. » Le petit Philippe dont les mythographes disent qu'il devait être Jeanne d'Arc, a « toute chance d'avoir été un enfant légitime. [...] On ne peut donc pas dire tout à trac : "Les mœurs légères d'Isabeau étaient connues de tous", parce que ce n'est pas vrai. Les rumeurs sont chronologiquement (1404-1407, 1428-1429) et géographiquement situées. Elles sont instrumentalisées par la propagande bourguignonne. Toute femme de pouvoir est potentiellement une Marie-couche-toi-là. Encore aujourd'hui ? » [14] Notons au passage que c'est le même mauvais procès que la Révolution dite française fit à Marie-Antoinette pour pouvoir la décapiter.

 

« La victoire de la monarchie et l'écriture d'une histoire nationale de plus en plus unitaire font prévaloir au XVIe siècle la vision des armagnacs. Celle des Bourguignons subsiste en contrepoint chez les protestants et nourrit l'illusion d'une Jeanne cachée au grand public mais qui serait la vraie » [15] « Les mythographes, écrit Colette Beaune, ne racontent son parcours que d'après les textes bourguignons. » [16]  

 

Ce petit garçon - Philippe - que les mythographes ont déclaré bâtard, […] a été enterré à Saint-Denis où le religieux moine Chantre de l'abbaye, […] Michel Pintouin […] dit qu'il fut inhumé près de ses frères, probablement donc dans le même tombeau que Charles, mort en 1386 à trois mois, que décrit le 10 août 1793 procès-verbal des exhumations à Saint-Denis. […] C'était un garçon : lors d'un accouchement public, il est difficile de tricher sur le sexe, qui est vérifié (un garçon est un héritier possible, une fille non). Que faire donc ? P. de Sermoise, mythographe notoire, fait naître des jumeaux : un petit Philippe qui meurt et une petite Jeanne conduite à Domrémy. » [17] 

 

Lors de son procès en 1430, Jeanne n'a pas affirmé qu'elle avait vingt-trois ou vingt-quatre ans, puisque, aux deux premières séances du procès de condamnation (1430), lorsque les juges demandèrent son âge à Jeanne, elle répondit qu'elle était âgée de 19 ans environ et ne rien savoir de plus sur ce sujet. [18]

 

Jeanne savait son âge approximativement comme la plupart de ses contemporains ; il n'est guère d'usage de fournir alors sa date de naissance. [19] 1412 est la date que les historiens sérieux retiennent aujourd'hui comme l'année de naissance de Jeanne.  « Nous n'avons pas de registre paroissial conservé. Il n'y a pas lieu de soupçonner un complot qui viserait à nous priver d'une date exacte puisque seuls trois registres de baptême-mariage-funérailles sont conservés pour cette période (Givry, Lyon, Porrentruy) et pour tout le royaume. » [20] 

 

L'armure de Jeanne, son cheval, lui furent donnés par Charles VII. Ce n'est donc pas Jeanne qui se serait elle-même « financé » son armure et son cheval.

 

La mort de Jeanne sur le bûcher a été constatée par des témoins « qui ne l'ont pas quittée des yeux » [21] et qui ont témoigné au procès de réhabilitation en 1452-1456, à commencer par son bourreau. Olivier Bouzy cite quinze témoins [22] qui la virent mourir sur le bûcher de Rouen, en les citant in extenso : malgré ces témoignages convergents, les auteurs survivistes ne mentionnent jamais leur existence et proposent à la place des descriptions de l'évasion !

Selon les survivistes il n'y a pas de procès-verbal ou d'acte de décès de Jeanne. « Utilisé par Grimod (p. 81), l'argument a été rarement réutilisé par ses successeurs. Il est en effet à double tranchant : si l'on réclame un acte de décès pour la vraie Jeanne d'Arc, le moins qu'on puisse faire est d'en produire un pour la fausse. Or il n'y a pas non plus d'acte de décès pour Claude des Armoises, pour laquelle les survivistes sont déjà bien en peine de fournir un acte de mariage. Il serait même fort suspect qu'acte de décès il y  eût : ce serait le seul du Moyen-Âge. Rappelons que l'état civil n'existe pas, et que ce n'est que François Ier qui rend obligatoire la tenue de registres de baptêmes, de mariages et de décès. Faudrait-il en conclure que Claude des Armoises est toujours vivante ? » [23]

La tête de Jeanne sur le bûcher ne fut pas recouvert ou dissimulé. « Grimod a rajouté [...] un voile qui n'est attesté dans aucun texte. [...] [A]ucun des témoins directs ne signale de "visage embronché" ni de voile ni davantage de substitution. Jeanne, le jour où elle fut brûlée, n'était pas méconnaissable. » [24]

 

Jeanne d'Arc mariée en 1436 à Robert des Armoises ?

« La nouvelle commence à circuler au mois de juin 1436 : Jeanne la Pucelle serait vivante, elle se serait manifestée aux environs de son pays d'origine ! [...] Après s'être fait remettre quelques cadeaux par les uns et les autres, un cheval, une épée, une armure, être allée à Metz et à Notre-Dame de Liesse, l'aventurière épouse un chevalier, Robert des Armoises, et le couple s'installe à Metz. La même aventurière est mentionnée dans un ouvrage de l'inquisiteur alsacien Jean Nider, prieur des Dominicains de Nuremberg, qui s'intitule le Formicarium. [...] Il termine son récit en disant que la fausse Pucelle aurait épousé un certain chevalier, dont il ne donne pas le nom. En 1440, [...] la carrière de "Jeanne" ou "Claude" des Armoises semble s'être achevée à Paris, où sa supercherie aurait été démasquée par le roi lui-même. La cité orléanaise mentionnent expressément le service funèbre fait, comme chaque année, à la mémoire de Jeanne d'Arc. D'où l'on peut conclure qu'on ne croyait guère à l'identité de la fausse Pucelle. » [25] 

 

Johannes Nyder

« Peut-être [...] n'a-t-on pas assez tiré parti du texte de Jean Nyder (vers 1380-13 août 1438), prieur des dominicains de Bâle (la cité du concile, où les informations ne manquaient pas de circuler) tel qu'il figure dans son célèbre Formicarius ? (1435-1437, Un traité sur les questions sociales du temps. Ndlr.) Il y expose les mesures prises à Cologne par son collègue Henri Kaltyseren, professeur de théologie et inquisiteur de la perversité hérétique, contre celle que nous appelons Jeanne des Armoises. [...] Nyder distingue parfaitement les deux femmes, celle de Cologne et celle de Rouen. » [26]

 

Pour authentifier Claude des Armoises, « curieusement, aucun examen de virginité n'est envisagé (j'ai quelques doutes sur le résultat!) et nul ne semble avoir demandé à la ressuscitée ce qu'elle avait bien pu faire pendant presque cinq ans ! », ironise Colette Beaune [27] « Quel aurait été l'intérêt, pour les partisans de Charles VII qui organisèrent le procès de réhabilitation (en 1452-1456), de dissimuler la survie de Jeanne si elle avait échappé au bûcher ? » [28]

 

« Claude-Jeanne » aurait fondé son imposture sur une vague ressemblance avec l'héroïne du siège d'Orléans. Les frères de Jeanne d'Arc et quelques membres de l'aristocratie messine auraient feint ou l'auraient reconnue pour leur sœur. Plusieurs personnages naïfs ou douteux auraient pu être dupés ou vouloir devenir les complices de l'aventurière pour tirer quelque subside de l'escroquerie. Soumise à une enquête de l'Université et du Parlement de Paris, Jeanne des Armoises (Claude des Armoises) est démasquée et condamnée en 1440. » [29]

 

Claude des Armoises s’effondra aux pieds du roi Charles VII, en sollicitant son pardon pour la supercherie. Elle admit publiquement son imposture et se retira avec son mari en son château de Jaulny, où elle termina ses jours. Est-il donc si difficile aujourd’hui d’accéder aux textes concernant Jeanne d’Arc ? Non. Le chartiste Quicherat publia, au milieu du XIXe siècle, l’intégralité des sources connues de son temps ; et il n’eut garde d’oublier la dame des Armoises, cette femme qui se fit passer pour Jeanne d’Arc après la mort de la Pucelle.

 

Les sources historiques sur Jeanne d'Arc sont les deux procès, celui de condamnation en 1431 à Rouen, et celui en annulation de la condamnation de 1452-1456.

 

« [L]e peu qu'on sache d'elle (la dame des Armoises) la situe très loin de la figure de l'authentique Jeanne d'Arc telle que la simple lecture des deux procès, de condamnation et de réhabilitation, permet de la reconstituer. [...] La difficulté vient d'ailleurs, en réaction. En effet, on a du mal à admettre que cette petite paysanne, [...] ait pu avoir l'idée, à elle toute seule, entre treize et dix-sept ans, de sauver le royaume de France, par sa propre action guerrière. [...] On a du mal à admettre qu'elle ait eu la capacité matérielle de ce faire [...], comme on a du mal à comprendre comment que Charles VII, [...] l'ait admise en audience, ait été convaincu par elle et lui ait confié la tâche urgentissime de porter secours à la cité d'Orléans, laquelle pouvait ouvrir ses portes d'un moment à l'autre à l'adversaire d'Angleterre. » [30] 

 

« L'ouvrage de Jules Quicherat, paru de 1841 à 1849, et réunissant la documentation du XVe siècle alors connue sur Jeanne d'Arc, à commencer par les deux procès de condamnation (1430) et de réhabilitation (1452-1456), [...] fut pris pour base des travaux [de canonisation de Jeanne]; ce qui ne laisse pas d'être paradoxal, lorsqu'on sait que Jules Quicherat, s'il fut un admirable érudit, était aussi un athée et un anticlérical convaincu. Il reste que c'est encore lui qui a élevé à Jeanne d'Arc le plus irremplaçable des monuments. » [31]

 

Dans les années 1960, la Société d’histoire de France fit traduire et publier les deux procès de Jeanne. Régine Pernoud et Georges Duby en ont publié des extraits facilement accessibles. Quant à Colette Beaune, professeur agrégée d'histoire médiévale à Paris Nanterre, elle en a édité le Journal d’un bourgeois de Paris qui est la source sur la dame des Armoises. Chacun peut le trouver en livre de poche pour 8,50 €. Une chose est sûre : les sources sont manuscrites, en latin, ou en vieux français [32]. Claude des Armoises qui se fit passer pour Jeanne d’Arc n’est pas Jeanne d’Arc mais l’imposture de cette aventurière fascinante est bien documentée. La notion d’une Jeanne manipulée est une nouveauté du XXe siècle : nul n’a jamais pensé avant les années 1900 qu’elle l’avait été par Yolande d’Aragon ou par l’internationale franciscaine ! [33]

 

« Les franciscains (à une autre époque, l'Opus Dei ou les Jésuites auraient tout aussi bien pu faire l'affaire) seraient à l'oeuvre dès la naissance de Jeanne. Ils organiseraient son apparition puis ses victoires. Reste à expliquer pourquoi Yolande ne se soucie nullement de la capture de Jeanne et pourquoi il y a des franciscains parmi les juges de Rouen. » [34]

 

« En fait, les survivo-bâtardisants partent d'une conviction souvent politisée, accablent leur lecteur sous un flot d'hypothèses et en cherchent ensuite désespérément les preuves, quitte à écarter les indices et réécrire les textes qui ne rentrent pas dans leur système. La bonne méthode aurait été de commencer par rassembler les textes disponibles, de chercher ensuite à en faire une synthèse, et d'écarter non pas les textes, mais les hypothèses qui ne conviennent pas. » [35]

***

 

Sources : (1) Source: Canal Academie; (2) Le Monde, 09 octobre 2008); (3) Le Point, Jeanne d'Arc : 8 mensonges sur la Pucelle d'Orléans, le 01/05/2017 ; (4) Marie-Véronique Clin, directrice de la Maison Jeanne d'Arc à Orléans et conservatrice du Musée d'histoire de la Médecine, qui a réfuté la plupart des hypothèses des mythographes Roger Senzig et Marcel Gay. Dans La Dépêche.fr, Et si l'Histoire de Jeanne d'Arc avait été falsifiée ? ; (5) Colette Beaune, Jeanne d'Arc, Vérités et légendes, Pour en finir avec ceux qui racontent n'importe quoi !, Perrin, Paris, 2008, p. 95 ; (6) (7) Colette Beaune, Jeanne d'Arc, Vérités et légendes, Perrin, Paris, 2008, p. 39 ; (8) Olivier Bouzy, Jeanne d'Arc : mythes et réalités, La Ferté-Saint-Aubin, l'Atelier de l'Archer, 1999, p. 48 ; (9) Colette Beaune, Jeanne d'Arc, Vérités et légendes, ibid., p. 16 ; (10) Préface de Philippe Contamine dans Olivier Bouzy, Jeanne d'Arc, L'histoire à l'endroit !, Éditions CLD, Tours 2008, p. 12 ; (11) Philippe Contamine, Olivier Bouzy et Xavier Hélary, Jeanne d'Arc. Histoire et dictionnaire, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2012 ; (12) Olivier Bouzy, Jeanne d'Arc, L'histoire à l'endroit !, Éditions CLD, Tours 2008, p.  36 ; (13) Olivier Bouzy, Jeanne d'Arc, L'histoire à l'endroit !, ibid., p. 82-86 ; (14) Colette Beaune, Jeanne d'Arc, Vérités et légendes, ibid., p. 61 ; (15) Colette Beaune, Jeanne d'Arc, Vérités et légendes, ibid., p. 17 ; (16) Colette Beaune, Jeanne d'Arc, Vérités et légendes, ibid., p. 20 ; (17) Colette Beaune, Jeanne d'Arc, Vérités et légendes, ibid., p. 61 ; (18) G. Duby, Le Procès de Jeanne d'Arc, Paris, réed. 1995 ; (19) R. Boucher de Molandon, Les Comptes de la Ville d'Orléans aux XIVe et XVe siècles, Orléans, 1884 ; (20) Colette Beaune, Jeanne d'Arc, Vérités et légendes, ibid., p. 58-61 ; (21) Le Point, Jeanne d'Arc : 8 mensonges sur la Pucelle d'Orléans, le 01/05/2017 ; (22) Olivier Bouzy, Jeanne d'Arc, L'histoire à l'endroit !, ibid., p. 135-144 ; (23) Olivier Bouzy, Jeanne d'Arc, L'histoire à l'endroit !, ibid., p. 148-149 ; (24) Olivier Bouzy, Jeanne d'Arc, L'histoire à l'endroit !, ibid., p. 155 ; (25) Régine Pernoud, Jeanne d'Arc, La Reconquête de la France, Gallimard, Saint-Amand 1997, p. 59-62 ; (26) Préface de Philippe Contamine dans Olivier Bouzy, Jeanne d'Arc, L'histoire à l'endroit !, ibid., p. 16-17 ; (27) Colette Beaune, Jeanne d'Arc, Vérités et légendes, ibid., p. 185-186 ; (28) Olivier Bouzy, Jeanne d'Arc, L'histoire à l'endroit !, ibid., p. 148 ; (29) Colette Beaune, « Une nouvelle affaire Jeanne d’Arc », Libération.fr, 10 juin 2009) ; (30) Préface de Philippe Contamine dans Olivier Bouzy, Jeanne d'Arc, L'histoire à l'endroit !, ibid., p. 9 ; (31) Régine Pernoud, Les Saints au moyen-Âge, La sainteté d'hier est-elle pour aujourd'hui ?, Éditions Plon, Paris 1984, p. 273-274 ; (32) Libération.fr ; (33) Une nouvelle affaire Jeanne d’Arc, Par Colette Beaune, médiéviste, professeur émérite à l'université de Paris-X. — 10 juin 2009, Libération.fr ; (34) Colette Beaune, Jeanne d'Arc, Vérités et légendes, Perrin, Paris, 2008, p. 232-233; (35) Olivier Bouzy, Jeanne d'Arc, L'histoire à l'endroit !, Éditions CLD, Tours 2008, p. 22.

***

Sources internet :

* www.ladepeche.fr/article/2007/09/09/10767-si-histoire-jeanne-arc-avait-ete-falsifiee.html

* https://www.liberation.fr/societe/2009/06/10/une-nouvelle-affaire-jeanne-d-arc_563566

* www.lemonde.fr/livres/article/2008/10/09/jeanne-d-arc-verites-et-legendes-de-colette-beaune_1104811_3260.html

* www.lepoint.fr/histoire/jeanne-d-arc-8-mensonges-sur-la-pucelle-d-orleans-01-05-2017-2123913_1615.php

* https://montjoye.net/jeanne-des-armoises-fausse-jeanne-darc

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21 janvier 2019 1 21 /01 /janvier /2019 15:00

« J'étais franc-maçon. Être chrétien et franc-maçon n'est pas compatible ». Témoignage de Serge Abad Gallardo, qui, franc-maçon durant 24 ans et ayant atteint le "haut-grade" du 18e degré, explique l'incompatibilité entre l'appartenance à l'Église et l'appartenance à la franc-maçonnerie.

 

Serge Abad-Gallardo est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la franc-maçonnerie. Ses arguments sont implacables.  Dans,"J'ai Frappé À La Porte Du Temple - Parcours D'un Franc-Maçon En Crise Spirituelle" (Broché 2014), il met en évidence les antagonismes entre la vision ésotérique maçonnique et la pensée humaniste chrétienne.

Dans "La Franc-Maçonnerie Démasquée" (Editeur : Bonne Nouvelle, 2017), il montre l'incompatibilité entre foi chrétienne et franc-maçonnerie, et la lutte terrible entre les deux réalités, le combat caché de la franc-maçonnerie derrière le visage d'une association apparemment "philanthropique" et "humaniste".

Dans "Je Servais Lucifer Sans Le Savoir" (Pierre Téqui éditeur, 2017), où l'auteur a "environ deux cents citations maçonniques" qui démontrent tout ce qu'il dit, Serge Abad-Gallardo explique que s'il a pu mettre fin à son ascension au sein de la franc-maçonnerie, c'est grâce à la lumière de la foi chrétienne retrouvée. Celui qui a choisi de rendre le bien pour le mal en se mettant au service des malades s'appuie maintenant sur l'Église ; il peut désormais rendre compte de l'emprise occulte que peut exercer progressivement, la franc-maçonnerie, sur ses membres.

 

Quel est le sens de ces innombrables symboles tablier, Pavé mosaïque, Chaîne d'union - qui émaillent les rituels des réunions initiatiques ' Pourquoi les textes maçonniques eux-mêmes font-ils appel à Lucifer et à Tubal-Caïn ? [1] 

 

Comment expliquer les énergies ressenties en lien avec les frères décédés ? Qui est ce Christ du 18e degré ? Etc. Après 24 années d'allégeance, poursuivant la clef de la connaissance et du secret en se libérant de tout dogme, l'auteur revient dans cette video sur les dangers de l'ésotérisme maçonnique, son influence sociétale au sein de la politique et son objectif multiséculaire de transformer les mentalités au nom du « bonheur » de l'humanité.

Dans cette conférence filmée, Serge-Abad Gallardo, baptisé enfant, devenu franc-maçon durant vingt-quatre ans, adulte, et ayant atteint le "haut-grade" 18e degré, témoigne de sa redécouverte de la foi et de l'incompatibilité entre foi chrétienne et religion maçonnique.

 

 

 

Extraits :

 

« Tout d'abord, il faut être convaincu qu'il est existe deux mondes bien séparés, le monde du visible et le monde de l'invisible. Dans ce monde de l'invisible qui est celui du surenaturel, est celui de la divinité et auquel nous n'avons pas accès. Et entre les deux il y a des entités, des espaces dans lesquels il se déroule un certain nombre de choses et cette espace-à est souvent un espace relativement dangereux. C'est celui auquel se réfère l'ésotérisme et l'occultisme. Quelques chiffres: nous avons en France 5000 psychologues, psychiatres et psychanalystes confondus, environ 10 000 prêtres catholiques, mais nous avons 100 000 voyants et médiums. Cela démontre l'intérêt que va susciter l'occultisme chez le commun des mortels. Étant précisé que, selon l'exorciste de Paris, tout ce qui concerne la voyance, les médiums, la magie et l'occultisme peut être considéré à 80% comme du charlatanisme; c'est de l'esbroufe qui sert à faire de l'argent. Mais pour les 20% qui restent, il s'agit d'une mise en contact avec le démon.  Quelques pratiques occultes, citées également par l'exorciste de Paris, l'envoûtement, le channeling, les chakras, le magnétisme, et la franc-maçonnerie.

 

« Je précise qu'au sein de la franc-maçonnerie, on va trouver quelque chose qui ressemble au channeling, on va trouver quelque chose qui ressemble à l'action sur les chakras, et également quelque chose qui s'apparente à du magnétisme. Cela n'est pas dit précisément dans les rituels. [...] Le channeling, c'est la mise en contact avec les entités qui sont passées dans l'autre monde. [...]

 

« D'abord qu'est-ce que l'occultisme? L'occultisme, c'est l'ensemble des pratiques qui se basent sur ce qu'on appelle la théorie des correspondances, c'est-à-dire que tout serait lié. Cela renvoie, un peu, à ce que l'on pourrait appeler le naturalisme, le monisme : tout est Dieu, tout est divinité, tout est puissance entre guillemets "spirituelle". Et l'ésotérisme, c'est l'ensemble des doctrines qui comportent une initiation et qui permettent d'accéder à l'occultisme.

 

« En observations préliminaires, je vais vous donner quelques informations d'ordre politique, puisque la franc-maçonnerie intervient en politique.

« Cela n'est pas une invention de ma part, c'est la franc-maçonnerie qui le reconnait. Je précise une chose : je ne suis pas théologien, je suis architecte de formation, et juriste également, j'ai une carrière de haut-fonctionnaire. Je me pose comme témoin, je suis quelqu'un qui a vécu et compris des choses. Donc je les donne, je les offre, et afin que ce témoignage ne soit pas considéré comme uniquement subjectif, parce qu'il y a toujours une forme de subjectivité dans le témoignage, je confirme tout ce que je vous ai dit par des écrits qui sont issus à 90 ou 95% issus d'écrits maçonniques, le restant est issu de spécialistes de la franc-maçonnerie. Donc ce que je vais vous dire repose sur des données qui sont vérifiables.

 

« Par exemple, lorsque je vous dis que la franc-maçonnerie intervient dans la politique, je cite Pierre Simon, ancien grand-maître" de la "Grande Loge de France" : "Ce que nous nous attachons à transformer, c'est la société. Ce sont les frères de la grande loge de France qui ont été à l'origine des transformations législatives, et le tout dernier qui vient d'être proposé au peuple français, est le problème de l'euthanasie." Alors, on sait qu'en ce moment, il y a un débat, mais cette citation (de Pierre Simon) n'est pas récente. Cette citation date de l'an deux mille, donc cela veut dire que cela fait presque vingt-ans que la franc-maçonnerie essaye de modifier les textes (sur ce sujet de l'euthanasie.) Et même plus, puisque Henri Caillavet, qui a été sénateur et franc-maçon a déposé le premier projet de loi en faveur de l'euthanasie en 1976. Maurice Caillet, à qui je voudrais rendre honneur puisque c'est quelqu'un pour qui j'ai beaucoup d'amitié, que j'ai rencontré et qui a signé la préface de mon deuxième livre a expliqué que le suicide assisté et l'euthanasie sont des projets purement maçonniques. [...] Nous sommes en train d'assister aujourd'hui, en matière d'euthanasie à un véritable coup d'État maçonnique.

 

« [...] Sans rentrer dans le détail, [...] Monsieur Jean-Louis Touraine, député et franc-maçon, a déposé un projet de loi visant à légaliser l'euthanasie en France. Quelques mois plus tard, le 1er février 2018, il a été élu président du groupe d'étude "Fin de vie" à l'Assemblée nationale. Il faut savoir que le président de l'Assemblée nationale, monsieur de Rugy, est favorable à l'euthanasie. Donc nous avons une mise en place de personnes qui sont [...] également favorables à l'euthanasie. Donc, on voit bien que la franc-maçonnerie, non seulement intervient en politique, mais elle intervient de manière secrète. Alors les francs-maçons font la différence entre le secret et la discrétion, moi je ne la fais pas : c'est volontaire. Par manque de temps, je vais passer sur les citations maçonniques - et elles sont nombreuses - et elles viennent de dignitaires francs-maçons eux-mêmes. C'est un petit peu comme si le cardinal Sarah venait dire quelque chose du Vatican aujourd'hui, on serait forcé de le croire, il me semble !

 

« Je vous donne quelque citation concernant le domaine de la religion qui vous montreront que la franc-maçonnerie est une anti-Église catholique, tout simplement. je cite: "La franc-maçonnerie est la contre-Église, le contre-catholicisme, l'Église de l'hérésie" (citation de la revue maçonnique L'Acacia, début XXe siècle.)

 

« [...] Je vous donne une citation de celui a créé le rite écossais rectifié, qui est le rite qui se rapprocherait avec un conditieonnel extrême de la doctrine catholique, ou chrétienne - il s'agit de Jean-Baptiste Willermoz - qui disait: "Chaque homme, depuis la venue du Christ, peut, dans le don qui lui est propre [2], aller plus loin que le Christ. J'ose dire que dans le genre qui m'est propre, celui du développement de l'intelligence, j'ai été plus loin que le Christ." Bravo !

 

 

« L'incompatibilité

 

« Sur le plan de l'orgueil, c'est la rébellion contre Dieu. Je cite Saint Augustin : "Deux amours ont bâti deux cités, l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu : la cité de la terre, l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi, la cité de Dieu." Et bien voilà toute la différence entre la franc-maçonnerie, au sens luciférien, et la foi dans l'Église.

 

« La franc-maçonnerie estime qu'il y a plusieurs franc-maçonnerie. Et je pense que c'est une erreur (volontaire ou pas), en fait il existe une seule franc-maçonnerie, divisée en plusieurs obédiences, tout simplement parce que toutes les obédiences que nous connaissons aujourd'hui, sont issues du même tronc commun, de la naissance de la franc-maçonnerie en 1717. En fait, ce que la franc-maçonnerie appelle "les francs-maçonneries" sont des variations autour d'un même thème. En réalité, on constate simplement qu'il y a deux branches, une première branche qu'on va évacuer rapidement, celle qui laisse ses membres libres de croire ou de ne pas croire en Dieu, franc-maçonnerie qui se dit laïque mais qui est en réalité plutôt anticléricale, voire anti-catholique, et une deuxième branche, celle qui impose à ses membres de croire en Dieu, et c'est grâce à cette branche de la franc-maçonnerie, que la franc-maçonnerie attire certains chrétiens, voire certains catholiques en les trompant. Il s'agit de la "Grande Loge nationale française" (GLNF), de la "Grande loge traditionnelle symbolique opéra", et du "Grand prieuré des Gaules", essentiellement, parfois aussi la "Grande Loge de France".

« Et celle qui est la plus déiste, la GLNF nous nomme des éléments qui nous permettent de comprendre que le dieu des francs-maçons n'est pas le dieu des chrétiens. Je cite le grand maître de la Glnf, Jean-Pierre Servel (vous trouvez ce que je vous dis là sur le site officiel de la Glnf, www.glnf.fr ): "Entre les éléments de notre règle, la croyance (non dogmatique) en Dieu, Grand architecte de 'univers, est l'interdiction faite à un moment de traiter de sujets religieux au sein des loges". Et bien, le grand maître de la Glnf, quand il nous dit cela, il nous dit simplement que nous devons apostasier pour entrer en franc-maçonnerie, puisque je ne peux pas croire en Dieu, en dehors du dogme de la Trinité, il me semble, et c'est un minimum. Donc, croire en Dieu, d'une manière "non dogmatique", c'est une apostasie.

 

« (Historiquement), dès le début du XVIIIe siècle, lorsque va naître la franc-maçonnerie, elle va se diffuser partout en Europe, et comme par hasard, partout où la franc-maçonnerie arrive, on va voir arriver la destruction des monarchies. Mon ami qui a écrit "Iglesia y masoneria, Les deux Cités" (ed. San Roman, Madrid 2016) professor Alberto Barcena, démontre très bien dans son livre à quel point il y a une relation entre la profusion de ces républiques en Europe et l'avènement de la franc-maçonnerie quelques décennies auparavant.

 

« Sur l'importance numérique des loges et de la franc-maçonnerie, en France, nous avons selon les chiffres donnés par des sites maçonniques, nous avons 155 887 francs-maçons, les chiffres varient d'une année à l'autre, mais l'ordre de grandeur c'est 150 / 160 000. Cette franc-maçonnerie cherche à intervenir dans l'élaboration des loirs, et n trouve dans certains textes de lois, des termes, des phrases, des explications qui proviennent des "planches maçonniques", qui sont des écrits maçonniques discutés en loge. Or, nous avons un peu moins de 46 millions d'électeurs en France. Si on rapporte le chiffre du nombre de francs-maçons à celui des électeurs, la franc-maçonnerie représente un peu plus de 0,3% des électeurs, ce qui est quand même extrêmement pauvre, au point que l'on peut se demander si l'on est vraiment en démocratie dans notre pays ! Il y a des loges qui sont classées à droite et d'autres qui sont classées à gauche. Le détail n'est pas très important. 

 

« Je prends les principaux rites, les autres sont anecdotiques et par définition ne représentent rien,

« Le "rite écossais ancien et accepté", le plus ancien et le plus pratiqué au monde - c'est celui que j'ai pratiqué et que je connais très bien -, le rite français, le rite écossais rectifié, le rite Émulation et le rite Memphis Misraïm. Tous ces rites ont en commun ce que l'on appelle la "légende maçonnique". Lorsque vous allez parlez à des francs-maçons et leur dire que ce n'est pas compatible, je vous donne déjà la réponse de ce franc-maçon : il va vous répondre "oui mais moi je suis dans telle obédience, je pratique tel rite, et chez nous nous sommes déistes"; certains vont vous dire "nous sommes théistes". Certains vont vous dire "nous sommes christiques". Alors bien entendu, on peut être christique: moi demain, en dehors de toute religion je peux vous dire que le Christ est fabuleux et que je vais suivre son chemin, que je suis christique, mais je ne suis pas dans l'Église.

« Ce qui est important, ce sont les fondements de ces rites, et l'on va voir tout de suite apparaître que l'incompatibilité est indiscutable :  

« Le rite "écossais ancien et accepté" a pour fondement l'hermétisme égyptien, le pythagorisme grec, l'alchimie islamique, la cabale hébraïque, le gnosticisme chrétien et la chevalerie templière. Encore une fois, vous prenez le site de la Glnf et vous trouverez toutes ces références.

« Le "rite français", qui se dit laïque, en réalité a des tendances alchimiques, a comme fondements les "emblèmes bibliques", mais dixit le site de la Glnf, ces emblèmes bibliques ne sont pas compris comme la parole de Dieu, mais comme une simple allégorie: là, c'est déjà ennuyeux en tant que chrétien. L'"alchimie islamique" : par exemple, lors de l'initiation dans le "rite français", il y a bien la purification par les éléments alchimiques, l'eau, le feu et l'air, et la légende maçonnique avec le héros maçonnique qui s'appelle "Hiram".

« Le "rite écossais rectifié" : première source, la tradition chrétienne initiale. Cela peut nous intéresser fortement puisqu'il s'agit notamment des écrits des Pères de l'Église, sauf que ce n'est pas l'enseignement du Magistère. C'est comme si un athée, un bouddhiste, n'importe qui prenait un livre de S. Irénée ou S. Augustin et en faisait sa propre philosophie, pourquoi pas, mais le deuxième fondement est un peu plus problématique, puisqu'il s'agit de la doctrine ésotérique de Martines de Pasqually, qui est un occultiste et un hermétiste du XVIIIe siècle. Donc là, cela commence à nous poser une réelle difficulté.

« Le "rite Émulation" est fondé sur la tradition abrahamique sauf que tous les symboles qui font expressément référence au christianisme ont été supprimés au début du XIXe siècle. Je ne l'invente pas non plus. Ce sont des citations. Du reste, le rite Émulation est un rite qui possède également la légende maçonnique, c'est-à-dire que le modèle pour l'initiation, ce n'est pas Jésus, c'est Hiram.

« Le rite Memphis-Misraïm : c'est l'hermétisme de l'Égypte antique et la doctrine de Cagliostro (Joseph Balsamo, alchismiste, magicien et hermétiste du XVIIIe siècle)

 

« Conclusion

 

« Sur l'ensemble de ces rites, tous les points communs sont le syncrétisme, le relativisme, l'hermétisme, l'occultisme, le manichéisme, et surtout le gnosticisme.

 

« Je vous donne quelques références dans les Écritures, qui dénoncent la pratique de l'occultisme: Deutéronome 18, Lévitique 19, Lévitique 20, Actes 16, Actes 19, également Catéchisme de l'Église catholique, CEC n° 2115 à 2118

 

« Surtout, le gnosticisme est considéré comme une hérésie par l'Église. Donc quand un franc-maçon viendra vous dire que dans sa loge on est plus proche de l'Église que dans une autre, j'ai des doutes, franchement.

 

« Je vous cite un ancien Grand maître qui dit: "Ce qu'il est important de comprendre, c'est que le combat qui se livre repose sur l'équilibre de deux cultures, l'une fondée sur l'Évangile, et l'autre reposant sur la tradition historique d'un humanisme républicain. Et ces deux cultures sont fondamentalement opposées: ou la vérité est révélée et intangible à l'origine toutes choses, ou elle trouve son fondement dans les constructions de l'homme, toujours remises en question parce que perfectibles à l'infini." Donc vous voyez bien que lorsqu'on cherche un petit peu, la franc-maçonnerie, elle-même, reconnaît que cette incompatibilité n'est pas indiscutable. Néanmoins, on trouve dans certains sites maçonniques des déclarations de nature à troubler - et c'est fait volontairement- les catholiques, pour les aspirer vers la franc-maçonnerie.

 

« Or la franc-maçonnerie est une religion. Les sciences des religions considèrent un faisceau d'indices pour définir s'il y a ou non religion. Ces indices sont tous présents dans la franc-maçonnerie:

- l'existence de rites, de cérémonies,

- un idéal ou une croyance commune (le Grand architecte de l'univers, ou la croyance dans la circonstance que la franc-maçonnerie peut apporter le "bonheur" de l'humanité);

- l'existence d'adeptes et un lien régulier: il y a deux tenues par mois obligatoires, auxquelles les francs-maçons sont obligés d'assister.

 

« Il existe une campagne continue de déclarations publiques continues selon lesquelles la franc-maçonnerie n'est pas une religion mais seulement une organisation sociale.

« Or, c'est ici c'est clair. Comme toutes les religions, elle possède des dogmes, alors même qu'elle se dit adogmatique : cet adogmatisme concerne les dogmes de l'Église essentiellement, puisqu'elle possède ses propres dogmes.

 

« Les dogmes de la franc-maçonnerie

 

« La franc-maçonnerie considère que pour accéder à la vérité il faut se libérer des dogmes. Et bien cela est un dogme.

 

« J'étais franc-maçon : être chrétien et franc-maçon n'est pas compatible » - Serge Abad Gallardo

« - Le dogme de la lumière maçonnique : en dehors de la lumière maçonnique, pas de salut.

 

« - Le dogme d'un Dieu protéiforme. C'est un monisme.

 

« - Le dogme de l'inaccessibilité de la vérité : la vérité est construite par l'homme et non révélée par Dieu. Il peut y  avoir une bible dans une loge, mais une bible corrigée par une équerre et un compas, c'est-à-dire une bible lue à travers la légende maçonnique.

 

« - Le dogme d'Hiram. Hiram est le modèle de la franc-maçonnerie.

 

« - Le dogme de la similitude entre le microcosme et le macrocosme.

 

« - Le dogme de la relativité de Dieu, etc.

 

« L'incompatibilité entre la franc-maçonnerie et la foi catholique affecte toutes les obédiences et tous les rites.

« J'étais franc-maçon : être chrétien et franc-maçon n'est pas compatible » - Serge Abad Gallardo

« Dès lors qu'un fidèle catholique est initié franc-maçon, il est excommunié latae sententiae (automatiquement). Dans une obédience déiste, on jure sur la bible mais corrigée par l'équerre et le compas. Ce qui est incompatible. Dans une obédience adogmatique, on jure sur les règlements généraux dans lesquels est précisé le caractère adogmatique de la doctrine. On rejette le dogme, on s'excommunie soit-même. Ce qui est également incompatible.

 

[...]

 

« Le pape François a refusé, à l'automne 2017, la nomination de l'ambassadeur du Liban, au motif qu'il était franc-maçon.

 

« L'influence luciférienne 

 

« Il faut savoir lire entre les lignes maçonniques des rituels maçonniques 

 

« Exemples de glorification luciférienne :

 

« Au quatrième degré, qui est le premier des haut-grade. Question dans le rituel maçonnique : "Êtes-vous maître secret ?" Réponse : "Je m'en glorifie".

 

« Et bien, moi, ce que je retiens sur la glorification, c'est que S. Paul nous répond sur ce thème: "Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, il m'a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m'empêcher de m'enorgueillir. Trois fois j'ai prié le Seigneur de l'éloigner de moi et il m'a dit: "Ma grâce te suffit'." (2 Co, 7,12) La différence entre la doctrine maçonnique et la foi, elle est là, dans cette phrase du rituel et dans cette phrase de S. Paul.

 

« Les francs-maçons, pour se reconnaître, ont des signes, des maux et des attouchements. Les signe se sont à distance, les mots de manière plus rapprochée et l'attouchement, c'est la poignée de main, des choses comme cela.

 

« Au 18e degré des hauts-grades, il y a un signe, qui consiste à montrer le ciel avec l'index et montrer la terre également avec l'index.

Baphomet, Eliphas Levi

Baphomet, Eliphas Levi

« L'image du Baphomet (qui est Lucifer) dessiné par Eliphas Levi, qui est un franc-maçon occultiste et magicien du XIXe siècle. On voit les attributs féminins et les attributs masculins étant simplement figurés (on peut voir le lien aujourd'hui avec la théorie du gender), mais on voit se préciser le geste du 18e degré. Sur le front, le pentagramme, qui est un signe maçonnique, de magie blanche, étant précisé qu'il n'y a ni blanche ni noire, mais magie simplement, et tout ce qui est magie vient du démon. On voit les attribut du démon assez facilement.

Hishtar

Hishtar

« Troisième personnage, la déesse Ishtar: ce dessin est tiré d'un livre qui s'appelle Le Symbolisme occulte de la Franc-maçonnerie, écrit par Oswald Wirth, un franc-maçon du XIXe, occultiste, hermétiste également. C'est l'équivalent pour la franc-maçonnerie d'un père de l'Église pour notre doctrine. C'est quelqu'un de référence. Voilà ce qu'il dit d'Ishtar : Ishtar est une déesse des enfers, déesse sumérienne qui était appelée "Lucifer", d'ailleurs, par les Romains. Je cite, dans ce livre, "le secret du bonheur, est en nous, Ishtar nous enseigne à le trouver lorsqu'elle descend volontairement aux enfers."

 

« Et là (image ci-dessous), vous avez - dernière image -, Baphomet, qui est la statue édifiée par l'"église de Satan" en 2015. Il y a quand même une ressemblance surprenante, qui doit tout de même nous interroger : 

 

"Baphomet", statue de l'"église de Satan" (2015)

"Baphomet", statue de l'"église de Satan" (2015)

« Je précise que Baphomet est également traduit par un auteur qui a fait des recherches dans ce domaine, par connaissance. Or, la connaissance est l'objectif de la recherche de la franc-maçonnerie.

 

« Quelle est la signification du signe index vers le haut, index vers le bas ? Je cite - c'est tiré du rituel du 18e degré, donc c'est un document que je possède, je ne l'invente pas : "Le signe du grade s'exécute en élevant la main droite fermée index levé verticalement montrant le ciel. Le contre-signe s'exécute en descendant la main et en montrant la terre avec l'index. Signe et contre-signe évoque la maxime hermétique 'Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut.'" Si on se réfère à ce que nous dit le Christ, il nous dit tout le contraire. Je cite: (Jn 8,23) "Jésus leur disait : "Vous, c'est d'en bas que vous êtes, moi c'est d'en haut que je suis. Vous, c'est de ce monde que vous êtes, moi je ne suis pas de ce monde." J'ai d'autres éléments encore. Saint Paul aux Colossiens, chapitre 3, 1-2 : "Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d'en-haut, c'est là qu'est le Christ, assis à la droite de Dieu. Pensez aux réalités d'en-haut, et non dans celles de la terre." Cette conception maçonnique est tout à fait logique puisque su le mal et le bien sont d'égales valeurs, le haut et le bas s'équivalent. Et nous, au contraire, nous pensons que le bien est en haut, et le mal est en bas. 

 

« Tubal-Caïn est le mot de passe des maîtres. En fait, Tubal Caïn est un descendant de Caïn (Gn 4, 22). Je cite la Bible de Jérusalem (en note à propos de Gn 4, 23-24) : "la descendance de Tubal-Caïn se caractérise par un témoignage de violence croissante des descendants de Caïn". 

« La franc-maçonnerie, elle-même le reconnaît, je cite une planche maçonnique (source: http://www.ledifice.net/7076-3.html ) : "Tubalcaïn, le forgeron, travaillait les métaux, et s'inscrit spirituellement comme continuateur de la lignée caïnite." Donc, nous connaissons tous l'histoire de Caïn: Caïn, inspiré par le diable, tua à Abel. Il a ensuite une postérité (Genèse 4, 16-26). Dans cette postérité nous allons retrouvé Tubal-Caïn (Gn 4, 22) et nous allons ensuite retrouver Hiram. Pourquoi ? Parce que la lignée caïnite est une lignée de forgerons et d'artisans de métaux. Ce qu'était Hiram.

« Donc, nous avons comme mot de passe des maîtres, la référence spirituelle à quelqu'un qui est descendant d'une lignée spirituelle de celui qui a tué son frère, sous l'inspiration du démon. C'est confirmé par ce qu'on appelle le mot sacré des maîtres qui est Mohabon ( une source maçonnique le rapporte : http://www.ledifice.net/7156-4.html ). "Mohabon", selon la franc-maçonnerie, se traduirait par "fils du père". 

« Donc la boucle est bouclée. Un maitre franc-maçon devient fils du père selon la lignée caïnite, il est donc fils de Lucifer. [...] Je ne l'invente pas. Je l'invente d'autant moins, qu'un Jean-Baptiste Willermoz , dont nous avons parlé tout à l'heure, qui est celui qui a inventé le rite écossais rectifié, a supprimé du troisième degré de maître, le terme de Tubalcaïn. Je cite: "Tubalcaïn est qualifié d'agent diabolique qui porte les vices charnels. Il n'apprit l'art du travail des métaux et la maîtrise du feu que par des voies profanatrices et sataniques."

 

« La franc-maçonnerie glorifie le serpent de la Genèse.

 

« Parmi de nombreux exemples, je cite Oswald Wirth: "Le serpent séducteur qui incita à mordre le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal est le symbole d'un instinct particulier, cet aiguillon secret est le promoteur de tous les progrès, de toutes les conquêtes qui étendent la sphère d'action des individus. Cela explique pourquoi le serpent inspira la désobéissance, l'insubordination et la révolte, et c'est pourquoi il fut maudit par les anciens théocrates (sous-entendu l'Église) alors qu'il était toujours honoré par les initiés." En d'autres termes, selon la franc-maçonnerie, le serpent est un bienfaiteur de l'humanité, sans qui la terre, aujourd'hui, ne serait pas ce qu'elle est !

 

« [...] Le magnétisme (en franc-maçonnerie)

 

 

« Le vénérable maître joue un rôle très important dans la chaine d'union puisqu'il fait le lien spirituel entre les francs-maçons qui constituent la chaine et des entités que l'on appellera des égrégores, entités malsaines (en référence au livre d'Hénoch). Je cite de mémoire la sorcière Hécate, qui se dit ouvertement "sataniste": "Chaque sorcier crée lui-même son propre égrégore par ses incantations." Cela n'est pas de moi, c'est une sorcière qui le dit.

 

« Et bien, les francs-maçons se tiennent de cette manière-là par les mains, et par les mains passent un fluide, à tel point que lorsque la chaine se termine, le vénérable maitre secoue trois fois les bras pour rompre la chaine, et à ce moment-là j'ai pris une décharge. Sur le coup je n'ai pas trop compris ce qui s'était passé, mais cela s'est reproduit à chaque fois. Je savais quand cela allait arriver. Cela aussi je ne l'invente pas.

 

« [...] C'est un procédé magique également, qui permet d'obtenir une puissance occulte. Je cite: "Quand elle célèbre la chaine d'union, une loge génère une personne communautaire - l'égrégore, Hiram, également parfois - dont les facultés de perception sont très supérieures à la somme des individus qui la composent."

 

« Dernière citation, sur la chaine d'union, si c'était nécessaire de vous convaincre : "C'est un procédé spirite, fluidique, de type magnétique. La chaine d'union est autre chose qu'un simple geste sans répercussion. Les rites unissent le visible à l'invisible, ils constituent le lien fluidique qui unit le corps maçonnique à l'esprit maçonnique libéré des loges matérielles." 

 

« Pour conclure. L'initiation maçonnique est une négation de l'effusion de l'Esprit-Saint lors du baptême que nous avons reçu. Et cela, aucun maçon ne s'en rend compte, et je peux en témoigner. Pour le discerner et le comprendre, il faut avoir une foi bien ancrée et réfléchir, et lire les rituels. 

 

L'initiation maçonnique : une négation du baptême catholique

« Le rituel d'initiation maçonnique (bien sûr là il s'agit du "rite écossais ancien et accepté" et on va vous dire "notre rituel ne dit pas la même chose", mais l'esprit est le même, c'est cela qui est important) :

 

« Question du vénérable Maître: "Pourquoi ce profane demande-t-il à entrer dans la franc-maçonnerie ?" - Réponse d'un officier qui répond pour le candidat: "Parce qu'il est libre et de bonne moeurs, qu'il est dans les ténèbres et cherche la lumière."

 

« Liturgie du baptême.

Le prêtre demande : "Pour suivre Jésus-Christ, rejetez-vous Satan qui est l'auteur du mal ?" Réponse du parrain ou du catéchumène : "Oui, je le rejette." Le prêtre poursuit: "Recevez la lumière du Christ, que cet enfant illuminé par le Christ avance dans la vie en enfant de lumière et persévère dans la foi."

 

« Donc, il n'y a pas de doute, dès lors que que j'ai reçu la lumière à mon baptême, de quelle lumière me parle-t-on dans la franc-maçonnerie ? Cela n'est pas la lumière de Dieu, puisque je l'ai déjà reçue; cela n'est pas la lumière de Dieu, puisque celui qui officie n'est que le vénérable maître, et qu'il n'est pas non plus prêtre et ne peut pas me donner par un sacrement, faire venir l'Esprit-Saint sur moi. De toute évidence, il s'agit de la lumière de Lucifer. Moi je n'ai pas de doute là-dessus, je crois l'avoir démontré dans mes ouvrages. 

 

« Je suis désolé d'avoir été si mal en point pour cette conférence, mais il se trouve que dans ma démarche je dois vaincre un certain nombre d'obstacles qui régulièrement viennent essayer de m'empêcher de parler, de différentes manières. Mais cela n'est pas grave, puisqu'on arrive au bout, par la grâce de Marie.

 

[...] Étant précisé encore une fois que nous devons parler aux francs-maçons de l'amour du Christ, [...] et de cet amour que l'on ne trouvera pas en franc-maçonnerie. Vingt-quatre ans en franc-maçonnerie me permettent de dire, oui, on y trouve une camaraderie, un amour "fraternel" entre guillemets, mais la franc-maçonnerie est une série d'entrées et de portes ouvertes au démon. »

Notes

 

[1] Dans la mythologie juive, Tubal-Caïn a une relation incestueuse avec sa sœur Nahama. Cette union engendre le démon Asmodée. (Encyclopédie des gens du monde: répertoire universel des sciences, des lettres et des arts; avec des notices sur les principales familles historiques et sur les personnages célèbres, morts et vivants, Volume 2 p. 392.)

[2] (Dans la franc-maçonnerie) Il n'y a pas de grâce, il n'y a pas de salut d'ordre divin, c'est moi-même par moi-même.

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20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 22:39

À l'occasion de la réception du 20 janvier 2019 suivant la Messe célébrée à la Chapelle Expiatoire à la mémoire du Roi Louis XVI, assassiné par les révolutionnaires le 21 janvier 1793, le prince Louis de Bourbon, duc d'Anjou, Aîné des Capétiens, a déclaré : 

Chers Amis,

Louis XVI, nous réunit une nouvelle fois et, comme toujours, vous êtes nombreux à être fidèles à son souvenir et à ce que représente son assassinat. A travers la mémoire du roi sacrifié à son devoir, vous honorez la royauté française et ce qu’elle incarne et vous montrez aussi le manque que cette mort a produit.

Louis XVI, par sa vie et son action, a révélé combien il était soucieux de ce qu’il devait à la France. Jusqu’à la mort il a pensé à Elle et aux Français. Son Testament en témoigne, une ultime et tragique dernière fois.

Je remercie le Père Pic qui, par son homélie, nous a montré la double nature du roi, à la fois homme avec toutes ses failles et chrétien avec ses certitudes. N’est-ce pas là l’ambiguïté du pouvoir que le règne du Roi Louis XVI traduit ?

Cette convergence entre la société humaine avec ses égoïsmes et la nécessité de garder le cap du Bien commun, est au cœur de la notion de pouvoir politique. Il doit toujours être un service, une fonction pour la collectivité. La royauté française avait réussi cette synthèse, parce qu’elle était à la fois sacrée et profondément pragmatique, assise sur ses lois fondamentales qui lui donnaient une constitution avant même que le mot n’existe. Ainsi la France fut longtemps le modèle des nations.

Au moment où la tête du Roi est tombée, il y eut une rupture dans la vie sociale. Elle a perdu une de ses assises. Elle a perdu la nécessaire transcendance.

Désormais il n’y avait plus de limites au pouvoir et tout devenait permis du moment qu’une loi ou un décret l’autorisait. Nous connaissons le ravage d’une telle approche. Elle est mère de tous les totalitarismes ; elle cautionne les lois contre-nature qui minent la France et nombre d’autres états. Plus profondément, elle entraîne une crise morale tant le fossé se creuse entre la société légale et le pays. Il devient bien difficile de vivre, d’entreprendre, d’éduquer ses enfants, de protéger ses handicapés et ceux qu’au nom de principes abstraits pour lesquels l’homme n’a plus sa place, il faudrait laisser de côté, voire tuer.

Pourtant une société ne peut vivre longtemps, mue par les seules idéologies sans risquer de disparaître livrée notamment aux dangers extérieurs d’ennemis prêts à fondre sur elle dès lors qu’elle n’affirme plus clairement sa souveraineté ; disparaître aussi en ayant perdu conscience de l’avenir ce qui l’entraîne à des mesures mortifères.

Mais une société peut aussi retrouver les voies de son destin. Depuis plusieurs années, nous voyons en France, un désir ardent de renouer avec les traditions et le concret. Les jeunes notamment sont les acteurs de ce renouveau et cela dans tous les secteurs, privés ou publics, d’entrepreneurs, d’artisans comme de ruraux. Cela repose sur un sens du bien commun retrouvé et sur la nécessité de remettre l’homme comme échelle de toute chose. Héritage de l’antiquité gréco-romaine d’une part, héritage chrétien d’autre part.

Les fondamentaux existent donc toujours comme au temps de Louis XVI. Il convient désormais qu’ils puissent s’épanouir. Cela ne se fera que si chacun d’entre nous, dans nos familles, dans nos activités, dans nos pensées, dans nos façons de faire, nous prenons la société à bras le corps. Il n’y a pas de fatalisme dès lors qu’une espérance guide les hommes.

Il ne faut pas désespérer. Bien au contraire. La Fille aînée de l’Eglise, la patrie de Saint Louis, de Sainte Jeanne d’Arc et de tant et tant de saints et saintes, doit continuer à montrer l’exemple. Cela est nécessaire pour elle-même comme pour l’Europe qui doit, elle aussi, retrouver ses racines si elle veut tenir son rang face à la mondialisation. Ce n’est pas en abdiquant sa souveraineté que l’on peut se faire respecter des autres, mais, au contraire en affirmant, ce que l’on est.

Tel est le message de la royauté française. Vrai hier au temps de Louis XVI. Toujours vrai aujourd’hui.

Merci de m’avoir donné l’occasion de le rappeler. Ce retour sur l’essentiel est ce que je souhaite à vous tous, à vos familles et à la France pour la nouvelle année.

Louis de Bourbon,
Duc d’Anjou.

Le blog du Mesnil

 

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