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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 18:43

Un article de Corse matin évoque Louis XVI et l'espérance du retour du roi :

Source: Corse Matin

225 ans après Louis XVI, ils espèrent le retour du roi

Pour les royalistes de France, ce dimanche est un jour de deuil. Le 21 janvier 1793, Louis XVI était décapité à Paris. Un "anniversaire" commémoré par des messes dans l'ensemble du pays et notamment en Provence (1). À Marseille, elle aura lieu en la basilique du Sacré-Coeur. Parmi les personnes qui y assisteront, des nostalgiques de l'Ancien Régime. Mais pas que. Pour d'autres, comme Félix Thévot, pas question de nostalgie quand on évoque la monarchie. Pour lui, bien au contraire, la monarchie est une idée moderne et promise à un réel avenir dans un pays troublé et face à une République affaiblie. "Pour moi, la monarchie est le régime naturel car calqué sur la famille. Elle assure la continuité de génération en génération alors que la République est sujette à de multiples changements. L'ensemble du peuple peut se retrouver dans son roi en cas de crise majeure. Le peut-il dans un président de la République ? [...] Le roi, parce qu'il a une vision a beaucoup plus long terme que les politiques soumis à des élections, peut les guider, les conseiller, les mettre en garde à la manière de la reine d'Angleterre. De plus, il sait que son action sera poursuivie par son héritier."

 

[...] "quand je parle de ce sujet, je ne sens autour de moi aucune hostilité, mais un réel intérêt. Les gens me paraissent plus demandeurs d'informations qu'il y a quelques années."

 

Une impression que deux sondages semblent confirmer. Selon BVA datant d'août 2016, 39 % des Français estiment que la présence d'un roi au sommet de l'État serait positive pour l'unité nationale, ébranlée après les attentats islamistes, et la stabilité du gouvernement (37 %), contre 23 % en 2007. 31 % des Français pensent aussi qu'un roi donnerait une meilleure image du pays qu'un président (24 % en 2007).

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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 18:03
 Vœux de Mgr le Prince Louis de Bourbon, Duc d'Anjou

Source: Legitimite.fr  Le blog du Secrétariat du Prince - Vive le Roy 

 

Dans ses « voeux » 2018, donnés à l'occasion de la date anniversaire de la mort du Roi Louis XVI, le duc d'Anjou s'adresse aux personnes qui revivent « en leur cœur, l'espérance de la tradition », avec « sans doute[...] un peu de nostalgie en souvenir d’un temps glorieux où la France était une grande nation ». Ces rencontres et ces cérémonies « permettent de résister à la destructrice amnésie mémorielle instrumentalisée par ceux qui n’ont pas envie de voir la France fière d’elle-même et soucieuse de prolonger dans l’avenir, le rôle de moteur qu’elle eut durant si longtemps. »

 

En tant qu'  « héritier d'une dynastie millénaire », il lui appartient, écrit-il, « de contribuer à l’édification du présent et de l’avenir à ma manière, avec mes moyens. Je serai ainsi fidèle à ce qui était la nature de la royauté française, faire de l'action du roi, avant tout, un service rendu à tous ». 

 

Le Prince rappelle que notre pays est aujourd'hui attaqué de l'extérieur et de l'intérieur : « Attaquée à l'extérieur et sur notre sol par un ennemi aussi insidieux que brutal et qui souvent trouve du renfort dans nos faiblesses et notre laxisme; rongée de l'intérieur par une crise morale qui lui fait parfois renier son identité, notre pays, la France, est tenue de réussir à se reprendre. Elle le doit à tous ses enfants ; elle a aussi une obligation envers ceux qui l’ont toujours regardée comme le foyer où naissent les grandes idées et s’épanouit la civilisation née du double héritage gréco-latin et chrétien. Cet héritage, s’il nous a été transmis, n’a de sens que pour le présent. Il nous appartient de le faire vivre. Cela d’autant plus que la société est à un tournant et, surtout, en attente. Le contexte ayant changé, il faut lui redonner un cadre. Celui dans lequel nous vivions depuis deux siècles s’effrite. Fait de beaucoup d’idéalisme, d’égoïsme et de matérialisme il ne répond plus aux besoins de la société car elle s’est prise dans ses propres contradictions. Ses excès dans tous les domaines ont abouti à d’immenses échecs tant dans le domaine social qu’environnemental et l’homme en fait les frais. Ce mouvement délétère pour les libertés devenues licences, l’économie devenue financiarisation, l’emploi précarisé, la culture, l’éducation et le patrimoine trop souvent livrés aux destructions, se développe puisque, face à lui, un nouveau contexte se met en place. Il se nomme mondialisme, société du numérique et de la dématérialisation, émergence de nouvelles puissances, éclatement de la société en « réseaux », remise en cause de certains fondamentaux en matière d’éthique tels que famille et couple ou la valeur de la vie humaine, déculturation. »

 

Face à cette situation, qui « n’est pas simple », le Prince rappelle l'importance pour chacun de se donner gratuitement : « il est difficile de trouver la juste conduite face à ce monde qui change. Un monde nouveau est à redessiner ce qui demande de récréer une anthropologie donnant sa place à la gratuité. […] Acceptons, enfin, de relever les défis de demain pour redonner du sens à nos actions présentes et futures. Redonnons à la jeunesse l’espérance, non pas celle des facilités matérielles mais celle(s) de l’épanouissement de soi et des autres à commencer par la famille qui doit redevenir le socle principal de toute vie commune. La génération montante, la mienne, ayant redécouvert les vertus du réalisme qui doit imprégner l’action, a largement déjà contribué à la remise en cause des excès d’une société sans limite et oublieuse de la nécessaire transcendance sans laquelle l’homme n’est pas pleinement homme.

 

[…] Déjà de nombreux d’entre vous en ont conscience : ceux qui entreprennent, ceux qui trouvent de nouveaux terrains sur lesquels le génie français peut se déployer ; ceux qui pensent que le Bien commun sera toujours supérieur aux égoïsmes ; ceux qui ont compris que la vie en société est préférable à tous les communautarismes, formes nouvelles des féodalités archaïques. Il y a un espace pour la France dans le monde de demain et donc pour les Français. Il appartient à chacun de le construire en restant fidèle aux valeurs et aux principes légués par l’histoire. Soyons fiers d’être des héritiers et sachons transmettre l’héritage. »

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20 janvier 2018 6 20 /01 /janvier /2018 21:07
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20 janvier 2018 6 20 /01 /janvier /2018 16:32

Peter Kwasniewski

OnePeterFive

17 janvier 2018

 

La réalité de l'enfer et la crainte de Dieu: bannies d'une église près de chez vous

Note du traducteur. Pour une meilleure compréhension dans la traduction de ce texte, des liens des sources bibliques en français ont été ajoutés ainsi que des liens vers wikipedia français. 

Dans mon article "L'évolution de Cinquante Ans à la Note 351: La progressive désensibilisation à la Très Sainte Eucharistie", j'ai parlé de la façon dont les nombreux changements soudains et radicaux apportés à la réforme liturgique ont contribué à une érosion continuelle de la croyance en la Messe comme un Sacrifice vrai et réel et dans la Présence Réelle de Notre Seigneur dans le Saint Sacrement. Dans le présent article, je souhaite aborder un sujet étroitement lié, à savoir, comment la sainte crainte de Dieu, qui commence dans la crainte de ses justes punitions pour le péché et mûrit dans l'amour de Lui pour Lui-même et un désir de demeurer avec Lui pour toujours dans le ciel, a été miné par l'enlèvement systématique des textes liturgiques concernant la réalité de l'enfer et notre besoin de vigilance et de renoncement de soi afin d'éviter cela.

De nombreux articles montrent à quel point les prières ont été radicalement modifiées dans le missel du Novus Ordo, soit pour minimiser la subordination des choses terrestres aux choses célestes (comme par exemple avec saint Albert), soit pour "purger l'élément mythique" (comme avec Sainte Catherine), ou pour éviter de s'adresser directement au Christ en tant que Dieu (comme cela se produit à l'Avent), ou pour minimiser la royauté du Christ sur les sociétés et les gouvernements (comme la réinvention du Christ Roi) [Cf. traduction de ce dernier lien : ici. NDT.]. La liste s'allonge encore et encore, comme Lauren Pristas, Anthony Cekada, et d'autres auteurs l'ont montré. Ici, mon propos est plus modeste: je me concentrerai sur des textes qui parlent d'enfer, et nous verrons comment ils se sont tenus dans le temps entre le Missale Romanum de 1962 et son remplacement prévu moins d'une décennie plus tard.

La Messe de Requiem

Le témoignage le plus évident et éloquent de la doctrine de l'Église sur les Quatre fins dernières (la mort, le jugement, le ciel et l'enfer, ainsi que leur adjonction,  le purgatoire) est la traditionnelle Messe de Requiem, qui a été priée dans le Rite Latin pendant tant de siècles inchangée et est toujours utilisée partout où la messe latine fleurit. La Messe de requiem s'est organiquement développée de telle sorte qu'il y a un équilibre dans ses textes entre, d'une part, la consolation et la confiance dans le ciel, et, d'autre part, la peur de la punition par des prières pour le salut de l'âme de l'enfer. Elle est simplement catholique à cet égard, en tenant compte de la plénitude de l'enseignement de l'Évangile sur l'au-delà. Inutile de dire que tous ces textes doivent être récités ou chantés à chaque Messe de Requiem - rien n'est "optionnel", tout comme la mort, le jugement et la destinée éternelle de la béatitude ou de la souffrance ne sont pas facultatifs.

Le Requiem ne manque certainement pas de prières consolantes ou confiantes. Regardez l'Introït, l'Épître (1 Thessaloniciens 4: 13-18), le Graduel (Psaume 111: 7), l'Evangile (Jean 11: 21-27), le Secret, la Communion et la Postcommunion: toutes celles-là demandent un pardon miséricordieux et un repos éternel, et expriment votre confiance que l'âme avec foi en Christ "sera dans le souvenir éternel" et "ne craindra pas l'audition maléfique" (Graduel). Le Trait semble osciller entre la lumière et les ténèbres:

"Absous, Ô Seigneur, les âmes de tous les fidèles défunts de tout lien de péché, et que, secourues par ta grâce, elles méritent, Seigneur, d’échapper au jugement vengeur et de goûter aux joies de la lumière éternelle ".

La Séquence, le fameux "Dies Irae", laisse libre cours aux vérités terrifiantes et tremblantes:

Le jour de la colère, ce terrible jour, réduira le monde en cendres, comme David et la Sibylle l'ont prophétisé. Que la terreur sera grande, quand le juge viendra examiner tout rigoureusement! ... Le livre écrit doit être présenté, contenant tout ce pour quoi le monde doit être jugé. Quand, donc, le Juge sera assis, tout ce qui est caché sera mis au jour, rien ne restera impuni. Que vais-je donc, malheureux homme, alléguer? Qui invoquerai-je comme protecteur, alors que le juste sera à peine assuré? Ô Roi de la majesté terrible, qui de ton don gratuit sauve ceux qui doivent être sauvés, sauve-moi, ô source de miséricorde! ... Mes prières ne sont pas dignes, mais toi qui es bon, accorde dans ta bonté que je ne puisse pas brûler dans le feu éternel. Donne-moi une place parmi tes brebis et sépare-moi des boucs, en me plaçant à ton côté droit. Quand le réprouvé, couvert de confusion, aura été condamné aux flammes cruelles, appelle-moi avec le bienheureux.

L'Offertoire continue dans la même veine:

Ô Seigneur Jésus-Christ, Roi de gloire, délivre les âmes de tous les fidèles qui se sont éloignés des douleurs de l'enfer et de la fosse sans fond. Délivre-les des mâchoires du lion, que l'enfer ne les engloutisse pas, afin qu'ils ne soient pas plongés dans les ténèbres. Mais que le porte-étendard Saint-Michel les conduise dans cette lumière sainte, Répons. que tu as promis une fois à Abraham et à sa postérité. Célébrant. Seigneur, nous t'offrons des sacrifices de louanges et de prières; accepte-les en faveur de ceux dont nous nous souvenons ce jour: Seigneur, fais-les passer de la mort à la vie, Répons. ce que tu as autrefois promis à Abraham et à sa postérité.[1]

Peut-être le plus parlant de tout est le Collect nommé pour le jour de la mort ou de l'enterrement:

O Dieu, dont la propriété doit toujours avoir pitié et épargner, nous te supplions humblement en faveur de ton serviteur N., que tu as commandé aujourd'hui de sortir de ce monde, afin que tu ne le livres pas entre les mains de l'ennemi, ne l'oublie jamais, mais ordonne qu'il soit pris par tes saints anges et porté à la patrie du paradis; comme il met son espoir et sa foi en Toi, il ne souffrira pas les douleurs de l'enfer, mais il pourra posséder des joies éternelles.

Ce sont des prières fortes qui traitent sans vergogne des mâchoires béantes de l'enfer et de la possibilité que nous puissions être consommés par elles pour des péchés non repentis. Les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre l'Église; mais elles peuvent très bien prévaloir contre vous ou moi.

Une telle liturgie présente toute la foi catholique. Encore une fois: lex orandi, lex credendi. [NDT. La loi de la prière détermine la loi de la croyance] Nous croyons comme nous prions. Et ce que nous ne prions pas, nous cesserons tôt ou tard de le croire - il sera remplacé par un ersatz de doctrine au pedigree douteux.

Le témoin de la Lex Orandi

Une reconnaissance salutaire des conséquences éternelles peut être vue dans n'importe quel nombre d'endroits dans le missel romain traditionnel. Voici la collecte pour la fête de Saint-Nicolas le 6 décembre:

O Dieu, qui a paré d'innombrables miracles le bienheureux évêque Nicolas: accorde-nous, nous t'en supplions, que par ses mérites et ses prières nous puissions être délivrés des flammes de l'enfer.

(Dans le Novus Ordo, cela a été affadi: "Nous implorons humblement votre miséricorde, Seigneur: protégez-nous en tous les dangers par les prières de l'évêque saint Nicolas, afin que la voie du salut puisse s'ouvrir devant nous.")

Le Vendredi de la Semaine de la Passion comprend cette galvanisation de la prière d'ouverture [Collecte]:

Verse miséricordieusement, nous t'en supplions, Ô Seigneur, Ta Grâce dans nos coeurs: que nous qui nous préservons du péché par le châtiment volontaire, souffrions plutôt pendant un certain temps que de nous condamner à la punition éternelle.

La Collecte pour la Messe du Jeudi Saint parle avec clarté du sort de Judas :

Ô Dieu, de qui Judas a reçu le châtiment de sa culpabilité, et le voleur la récompense de sa confession; accorde-nous le plein fruit de ta clémence; que, comme dans sa Passion, notre Seigneur Jésus-Christ a donné à chaque rétribution selon ses mérites, ainsi, ayant purifié notre ancienne culpabilité, il peut nous accorder la grâce de Sa résurrection.

Le deuxième dimanche après Pâques prie dans sa Collecte :

Ô Dieu, qui, par l'humilité de ton Fils, a relevé un monde déchu, accorde une joie sans fin à tes fidèles; que ceux que tu as arrachés aux périls de la mort sans fin, tu peux les faire jouir des délices sans fin.

Le troisième dimanche après la Pentecôte offre une de ces magnifiques Collectes qui en dit tellement en si peu de mots, et qui peut être priée avec ferveur par quiconque a la moindre connaissance de soi:

O Dieu, protecteur de tout ceux qui se confient en Toi, sans qui rien n'est fort, rien n'est saint, multiplie Tes miséricordes sur nous: que t'ayant pour chef et guide, nous pouvons ainsi passer à travers les choses temporelles, et que nous ne perdions pas finalement. celles qui sont éternels.

Bien sûr, la seule Prière Eucharistique jamais utilisée dans l'usus antiquior [usage ancien NDT] est le Canon Romain du 6ème siècle, qui implore sans détour la Majesté Divine:

Nous Te supplions, Seigneur, d'être apaisés et d'accepter cette oblation de notre service, comme aussi de toute ta famille, et de disposer de nos jours dans ta paix, de nous arracher à la damnation éternelle et de nous compter dans le troupeau de tes élus.

En outre, on pourrait citer des versets pertinents des Séquences Stabat Mater et Lauda Sion, qui, bien que donnés en option dans le Novus Ordo, sont généralement sautés, en raison de leur longueur; ils sont, comme d'habitude, exigés dans la vieille messe latine certains jours de l'année. 

Cher lecteur, me croiriez-vous si je disais qu'aucun des textes liturgiques précédents n'a survécu à la réforme liturgique? Mais c'est vrai. Dans certains cas, les textes ont été supprimés complètement et ne peuvent être trouvés nulle part dans les nouveaux livres. Dans d'autres cas, certains textes (tels que l'Offertoire du Requiem) peuvent être trouvés dans un livre recherché et rare comme le Graduale Romanum, ou caché comme une quatorzième option quelque part, mais en pratique ils ont disparu de la vie de l'Eglise. Le seul endroit où ils s'épanouissent est l'endroit où ils sont au centre dans leur culte public, notamment dans les communautés qui profitent de la liturgie traditionnelle. 

 

"La Parole de Dieu n'est pas enchaînée" (2 Tim 2: 9)

Au-delà de ces prières, l'enfer est mentionné plusieurs fois par an dans les lectures évangéliques de la Messe latine traditionnelle, qui, heureusement, conserve l'ancien cycle de lectures d'un an, plutôt que les cycles gargantuesques de deux et trois ans du Novus Ordo. Dans l'usus antiquior, la déclaration solennelle de Notre-Seigneur dans le chapitre 12 de l'Évangile de saint Luc: "Je vous le dis, mes amis, ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais qui ensuite ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre; craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne. Oui, je vous le dis, craignez-le" - on le lit au moins quatre fois dans l'année, à savoir, pour la fête de saint Justin Martyr (14 avril), SS. Jean et Paul (26 juin), les saints Maccabées (1er août) et SS. Tiburtius et Susanna (11 août), ainsi que n'importe quel autre moment, le commun de plusieurs martyrs pourrait être utilisé. En comparaison, ce passage est lu une fois tous les deux ans dans le Novus Ordo. Le passage parallèle du chapitre 10 de l'Évangile de saint Matthieu: "Et ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et qui ne peuvent tuer l'âme; mais craignez plutôt celui qui peut détruire l'âme et le corps en enfer". lisons pour quatre fêtes, celles de Saint-Polycarpe (26 janvier), de Saint-Cyrille de Jérusalem (18 mars), de Saint-Athanase (2 mai) et de Saint-Irénée (3 juillet). Dans le Novus Ordo, il est lu un samedi de chaque année et un dimanche tous les trois ans.

Matthieu 5:22, "Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu", fait partie de l'Evangile du cinquième dimanche après la Pentecôte. Dans le Novus Ordo, cela apparaît heureusement deux jours de la semaine par an, et un dimanche tous les trois ans. La péricope de Matthieu 18: 1-10, qui comprend ces mots obsédants-

Malheur au monde à cause des scandales. Car il faut que les scandales viennent: mais malheur à l'homme par qui le scandale vient. Et si ta main ou ton pied te scandalise, coupe-le et jette-le loin de toi. Il vaut mieux pour toi entrer dans la vie mutilé ou boiteux, que d'avoir deux mains ou deux pieds, pour être jeté dans le feu éternel. Et si ton oeil te scandalise, arrache-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi avoir un œil pour entrer dans la vie que d'avoir deux yeux pour être jeté dans le feu de l'enfer.

- est lu au moins deux fois par an dans l'usus antiquior, à savoir, pour la dédicace de St. Michel Archange (29 septembre) et les anges gardiens saints (2 octobre). Dans le Novus Ordo, étonnamment, ces versets ne sont jamais lus : les versets "amicaux" 1-5, 10 et 12-14 sont lus à plusieurs reprises, mais les versets sur le feu de l'enfer sont supprimés. Trop effrayant, je suppose.

Si j'ai fait les calculs correctement, sur une période de trois ans, celui qui assiste à la messe latine traditionnelle entendra 33 fois ces Evangiles en particulier, alors que celui qui fréquente le Novus Ordo les entendra 13 fois. [2] Évidemment, il y a beaucoup d'autres facteurs dont il faudrait tenir compte pour une comparaison complète de la présentation des quatre dernières choses dans les deux formes du Roman Rite, un projet qui dépasse le but de cet article. Néanmoins, la comparaison que nous venons d'exposer expose déjà le genre de différences profondes dans la lex orandi que je prétends pertinentes pour comprendre la confusion de notre temps dans la doctrine (lex credendi) et en morale (lex vivendi). [3]

Conséquences spirituelles pour les fidèles

Nous avons vu que la liturgie traditionnelle prie pour les vivants et les morts de manière réaliste et nous instruit en conséquence, soulignant la miséricorde de Dieu et la possibilité d'atteindre la vie éternelle sans négliger le "jugement vengeur" du Seigneur et la possibilité réelle de la damnation. La liturgie nous inculque une conscience vive de notre faiblesse et de notre dépendance à la grâce, de la gravité du péché, du besoin de pénitence et d'ascétisme, et du rôle fondamental que la crainte du Seigneur doit jouer dans notre vie intérieure. L'attitude de base de l'adorateur est celle louée par le psalmiste: "Servez le Seigneur avec crainte, rendez-lui votre hommage en tremblant." (Ps 2, 11). [4]

Instruits par la messe des âges et d'autres textes liturgiques, [5] nous croyons que (a) tout le monde ne va pas automatiquement au ciel, (b) il y a un juge tout-puissant, omniscient, juste qui examinera nos œuvres et nous donnera ce que nous avons cherché dans nos choix, que ce soit la gloire ou la honte, la béatitude ou la damnation. (c) l'âme défunte a désespérément besoin de nos prières parce que nous souhaitons qu'elles soient libérées des angoisses du purgatoire, et l'une des manières qui se produit est quand les membres de l'Église militante offrent des prières et des pénitences pour les morts.

Nos actions dans cette vie ont des conséquences éternelles, pour le bien ou pour le mal. Une de ces actions que nous devons discerner est de savoir si nous vivons maintenant en accord avec les commandements de Dieu, en particulier les Dix Commandements. Ce n'est pas un examen de conscience facultatif pour l'extra-pieux mais un examen exigé pour chaque être humain qui a atteint l'usage de la raison. En d'autres termes, personne ne peut s'excuser devant le Juge en disant: "Je ne savais pas que j'étais censé examiner ma conscience pour savoir si j'acceptais ou non les Dix Commandements." Il y a certaines choses dont personne ne peut être blâmées de ne pas le savoir, si on ne leur a jamais dit, mais il y a d'autres choses - la loi morale naturelle, en particulier - que nous sommes obligés de connaître et que tous sont capables de connaître. En outre, le catholique, après avoir examiné sa conscience de cette manière, doit discerner s'il est dans un état de grâce sanctifiante, afin qu'il puisse s'approcher du banquet céleste pour recevoir la chair blessée et glorifiée du Sauveur. Ceci, après tout, est l'enseignement de non moins une autorité que l'apôtre saint Paul dans 1 Corinthiens 11: 27-29:

Celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur.  On doit donc s’examiner soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe. Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le corps du Seigneur.

Mais ces versets ont été entièrement enlevés du Novus Ordo. On commence à détecter un motif dans tout cela. Le fait effrayant, Mesdames et Messieurs, est que le Novus Ordo minimise systématiquement la réalité de l'enfer. [6]

La disparition virtuelle de certaines prières et lectures liturgiques, et la réduction significative des autres, fait sûrement partie de la raison, sans doute la raison principale, que les catholiques d'aujourd'hui sont enclins à croire au salut universel et à une attitude "tout le monde est le bienvenu", concernant ceux qui peuvent recevoir la Sainte Communion. Ces deux points de vue vont main dans la main.

La débâcle d'Amoris Laetitia ne peut être résolue que lorsqu'il y a un large retour à l'enseignement traditionnel (c'est-à-dire catholique) sur tous ces sujets. La restauration de cet enseignement dépend de sa pénétration, de son efficacité et de sa longévité dans l'adhésion zélée aux liturgies traditionnelles (orientales et occidentales) où elles fleurissent déjà, et leur restauration complète partout où elles ne le sont pas. Aussi loin que paraisse cet objectif, nous ne devons jamais nous lasser de le poursuivre, car le lien qui unit la lex orandi, la lex credendi et la lex vivendi est intrinsèque, indissoluble et inévitable.

NOTES

[1] Incidemment, la grande antiquité de cet Offertoire est évidente dans un certain nombre de dispositifs. Premièrement, il conserve la forme d'un respons, qui était la forme originale de toutes les antiphons de l'offertoire. Au fil du temps, les autres chants d'offrandes furent raccourcis, mais celui-ci resta toujours entier. (Les versets originaux pour d'autres chants d'Offertoire sont disponibles dans Offertoriale publié par Solesmes.) Deuxièmement, ses résonances de l'Ancien Testament sont caractéristiques de la prière classique de l'Église romaine, en particulier la mention de la promesse à Abraham et à sa postérité (c.-à-d. Christ, comme l'enseigne saint Paul dans Galates), et l'utilisation de l'expression "sacrifice de louange", qui décrit comment le canon romain du 6e siècle décrit l'oblation eucharistique. Nous examinons ici le cœur même de la liturgie catholique romaine.

[2] Les nombres que j'ajoute ensemble sont (4 + 4 + 4) + (4 + 4 + 4) + (1 + 1 + 1) + (2 + 2 + 2) pour les évangiles de l'usus antiquior, et (1 + 0 + 1) + (1 + 1 + 2) + (2 + 2 + 3) + (0 + 0 + 0) pour le Novus Ordo.

[3] L'outil d'étude idéal pour cette question est l'Index Lectionum de Matthew P. Hazell : Un Tableau Comparatif des Lectures pour les Formes Ordinaires et Extraordinaires du Rite Romain (np: Lectionary Study Press, 2016). Ma préface à ce volume va dans un certain nombre d'autres aspects inquiétants du lectionnaire révisé. Récemment j'ai écrit sur la signification du fait que l'Évangile de la fête de mariage à Cana est lu chaque année dans la Messe traditionnelle (deuxième dimanche après l'Epiphanie) mais seulement une fois tous les trois ans dans le Novus Ordo (Second Dimanche du Temps Ordinaire, Année C).

[4] Saint Augustin commente ce verset: "Servez le Seigneur avec crainte, de peur que ce qui est dit: vous, rois et juges de la terre, ne vous tourniez dans l'orgueilet ne vous réjouissiez pas en tremblant. On se réjouit très excellemment, de peur que servir le Seigneur avec crainte ne semble tendre à la misère. Mais encore une fois, de peur que cette même réjouissance ne coule sur une inconsidération sans retenue, il est ajouté avec tremblement, qu'il pourrait servir à un avertissement, et à la garde prudente de la sainteté."

[5] Tels que le Credo de S. Athanase Quicumque, dont les premières paroles sont comme un renversement du gant de l'indifférentisme et de l'universalisme: "Quiconque veut être sauvé doit, avant tout, tenir la foi catholique : s'il ne la garde pas entière et pure, il périra sans aucun doute pour l'éternité."

[6] Nous voyons souvent la même chose dans les versions édulcorées des prières traditionnelles qui sont utilisées dans de nombreuses classes de catéchisme aujourd'hui. Je suis tombé sur un acte de contrition dans une salle de classe du CCD qui lisait plus ou moins comme suit: "Mon Seigneur, je suis désolé pour mes péchés. Aide-moi à vivre comme Jésus et à aimer tous ceux que je rencontre. Amen." Une prière de ce genre n'exprime convenablement ni la contrition parfaite ni la contrition imparfaite. Comparez-la avec l'une des versions traditionnelles de l'Acte de Contrition: "O mon Dieu, je suis sincèrement désolé de t'avoir offensé, et je déteste tous mes péchés, parce que je redoute la perte du ciel et les douleurs de l'enfer, mais surtout parce que ces péchés t'ont offensé, mon Dieu, qui est tout bon et qui mérite tout mon amour. Je prends la ferme résolution, avec le secours de Ta grâce, de faire pénitence, de ne plus pécher, et d'éviter tout ce qui me conduit au péché. Amen."

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20 janvier 2018 6 20 /01 /janvier /2018 16:12
Priez contre les "puissances des ténèbres", dit le cardinal Dolan aux marcheurs pro-vie

Washington DC, 18 janvier 2018 / 16:36 ( CNA / EWTN News ) .- Dans la lutte contre l'avortement, il est crucial de reconnaître la réalité du mal et l'importance de la prière, a déclaré le cardinal Timothy Dolan de New York à la veille de la Marche annuelle pour la vie.

Le pouvoir du mal dans le monde est "plus fort qu'aucun dans la création sauf un, notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, qui s'est appelé" le chemin, la vérité et la vie ", a-t-il dit.

"C'est pourquoi nous arrivons à ce lieu de prière pour commencer notre projet, une maison où les puissances des ténèbres ont peur, une maison où Marie est notre Mère, où Jésus habite et où nous sommes avec la famille", a-t-il dit. "Nous arrivons à admettre de façon réaliste qu'il y a des pouvoirs de ténèbres dans une culture que le pape François appelle 'jetable' et que saint Jean-Paul a appelé 'de la mort'".

Le cardinal Dolan a prononcé l'homélie lors de la messe du 18 janvier à la Vigile pour la Vie, qui a eu lieu à la basilique du sanctuaire national de l'Immaculée Conception à Washington, DC.

La veillée pour la vie a lieu chaque année la veille de la Marche pour la vie, un événement annuel à l'occasion de l'anniversaire de la décision de la Cour suprême Roe v. Wade qui a imposé l'avortement légal dans tout le pays.

La marche attire régulièrement des centaines de milliers de personnes de partout au pays pour témoigner de la dignité de chaque vie humaine.

Dans son homélie, le cardinal Dolan a déclaré que les observateurs de la marche - maintenant dans sa 45e année - l'ont comparée aux "manifestations pacifiques mais pourtant efficaces pour les droits civils organisés par le pasteur prophétique", Martin Luther King, Jr.

"Comme le révérend Martin Luther King, nos prières et nos témoignages portent sur les droits civiques, le droit civil à la vie et à la protection égale de la loi, garantie par notre constitution, pour les plus fragiles, marginalisés et menacés. bébé innocent dans l'utérus", a-t-il dit.

[...] Les législateurs ont besoin d'entendre "que nous n'allons pas abandonner, que la raison et la grande tradition américaine inscrites dans nos documents fondamentaux sont de notre côté, et que notre amour pour les bébés, leurs mères et leurs papas en difficulté, et notre passion pour une société pour aider et protéger toute la vie vulnérable nous y maintiendra", a-t-il dit.

Il a également noté que la marche est un moyen puissant "pour combattre la tentation que nous devons admettre - la tentation de découragement." Avec le message du mouvement pro-vie ridiculisé et harcelé par une grande partie des médias, académie, industrie du divertissement et l'un des deux principaux partis politiques, la lutte peut parfois se sentir seule, a-t-il dit.

Le cardinal Dolan a déclaré que dans son état natal de New York, l'avortement est légal jusqu'à la naissance et peut être financé avec l'argent des contribuables, tandis que ceux qui ont des objections de conscience peuvent voir leur travail menacé.

"Quel paradoxe et signe céleste que les Soeurs de la Vie ont été fondées dans un tel état pro-avortement!"

Malgré les défis, le mouvement pro-vie a des raisons d'espérer, a ajouté le cardinal.

Il encourageait les présents à être "des apôtres de la vie, des apôtres armés non d'argent, pas de paroles haineuses ou destructrices, mais armés, comme l'exhorte notre Saint-Père, d'amour et de joie".

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20 janvier 2018 6 20 /01 /janvier /2018 14:30

Donald Trump devient le président américain à faire un discours en direct à l'occasion de la Marche pour la Vie, à Washington hier.

Sous mon administration, nous défendrons toujours le très premier droit dans la Déclaration d'Indépendance, et c'est le droit à la vie.

Source: Discours historique de Trump à March for Life: L'avortement est "mauvais, il doit changer", LifeSiteNews

 

Dans le tout premier discours en direct d'un président à l'occasion de la "Marche pour la vie", le président républicain Donald Trump a promis que son administration œuvrerait pour préserver le caractère sacré de la vie.

"Sous mon administration, nous défendrons toujours le tout premier droit dans la Déclaration d'Indépendance, et c'est le droit à la vie", a déclaré le président à des foules enthousiastes de centaines de milliers de personnes qui ont rempli Washington Mall vendredi.

La Marche pour la vie de cette année, dont les organisateurs disent qu'elle est "la plus grande manifestation annuelle des droits de l'homme au monde", marque le 45e anniversaire de la décision Roe v Wade rendue le 22 janvier 1973 par la Cour suprême.

Depuis ce temps, environ 60 millions d'enfants dans l'utérus ont été légalement tués aux États-Unis.

"Comme vous le savez tous, Roe contre Wade a abouti à certaines des lois les plus permissives de l'avortement n'importe où dans le monde", a déclaré Trump à la foule dans un discours diffusé en direct depuis la Maison Blanche Rose Garden.

Les Etats-Unis sont "l'un des sept pays à autoriser les avortements volontaires à terme avec la Chine, la Corée du Nord et d'autres", a-t-il déclaré.

"C'est mal, ça doit changer."

Dans son discours optimiste, Trump a fait l'éloge du mouvement pro-vie, en énumérant les accomplissements pro-vie de son administration et en montrant des signes d'espoir.

"Les Américains sont de plus en plus pro-vie, vous voyez cela tout le temps", a déclaré Trump. "En fait, seulement 12 pour cent des Américains soutiennent l'avortement sur demande à tout moment."

"La Marche pour la vie est un mouvement né de l'amour, vous aimez vos familles, vous aimez vos voisins, vous aimez notre nation", a déclaré Trump à la foule.

"Et vous aimez chaque enfant, né et à naître, parce que vous croyez que la vie est sacrée, que chaque enfant est un cadeau précieux de Dieu."

"Nous savons que la vie est le plus grand miracle de tous, nous le voyons aux yeux de chaque nouvelle mère", a ajouté le président, père de cinq enfants.

"Je tiens à remercier tous ceux qui travaillent aujourd'hui avec un grand cœur et un dévouement infatigable pour s'assurer que les parents reçoivent les soins et le soutien dont ils ont besoin pour choisir la vie", a-t-il déclaré.

"A cause de vous, des dizaines de milliers d'Américains sont nés et ont atteint le potentiel que Dieu leur a donné."

Alors que Trump est le premier président à s'adresser directement en vidéo en direct à la Marche pour la Vie, deux anciens présidents républicains ont téléphoné à la Marche pour exprimer leur soutien; Ronald Reagan en 1987 et George W. Bush en 2003 et 2004.

Le thème de la Marche pour la vie de cette année est "L'amour sauve des vies".

Operation Rescue a récemment nommé Trump "personnalité pro-vie de l'année 2017".

Depuis son entrée en fonction, Trump a rétabli la politique de Mexico, qui empêche l'aide étrangère américaine d'aller à des organisations qui commettent ou favorisent l'avortement à l'étranger. Il a signé une loi permettant aux États de défrayer Planned Parenthood, nommé un certain nombre de défenseurs de la vie pro-vie à des postes clés de l'Administration et a mis fin à la contraception HHS d'Obama et au mandat de la pilule aborigène obligeant les employeurs à violer leurs consciences.

Depuis que Trump a pris ses fonctions, les États-Unis ont défendu le droit à la vie aux Nations Unies. Trump a sorti les États-Unis d'une agence pro-avortement, pro-LGBT des Nations Unies, l'UNESCO.

Lorsqu'il a déclaré le mois national de l'adoption de novembre 2017, Trump a déclaré : "Aucun enfant né en Amérique ou né à naître n'est indésirable ou mal aimé."

Il a fustigé l'avortement forcé et l'infanticide en Corée du Nord, a nommé le juge conservateur Neil Gorsuch à la Cour suprême des États-Unis, et a activement soutenu le définancement du business de l'avortement de Planned Parenthood.

Pendant ce temps, dans ce que les défenseurs pro-vie saluent comme une énorme victoire, la Chambre des États-Unis a voté plus tôt dans la journée pour adopter un projet de loi protégeant les bébés nés vivants lors d'avortements bâclés.

Extrait du discours de Trump

 

"Merci beaucoup. Nous sommes des dizaines de milliers de personnes nous regardant juste plus bas dans la rue. Des dizaines de milliers que je félicite, et au moins nous avons choisi une belle journée, nous ne pouvions pas rêver d'une plus belle journée.

 

[...]

 

Aujourd'hui, je suis honoré et réellement fier d'être le premier président à me tenir avec vous ici à la Maison Blanche pour la 45ème Marche pour la Vie. C'est très très spécial, la 45ème Marche pour la vie. Et c'est vraiment un groupe remarquable aujourd'hui où des dizaines de milliers de familles, d'étudiants, patriotes, et réellement de grands citoyens qui se rassemblent ici dans notre capitale nationale. Vous venez de beaucoup d'endroits, mais vous venez tous pour une seule belle cause, construire une société où la vie est célébrée, protégée et chérie. La Marche pour la Vie est un mouvement né de l'amour. Vous aimez vos familles, vous aimez vos voisins, vous aimez notre nation et vous aimez chaque enfant né et non-né parce que vous croyez que chaque vie est sacrée, que chaque enfant est un précieux don de Dieu.

Nous savons que la vie est le plus grand miracle. Nous le voyons dans le regard de chaque nouvelle maman qui berce dans ses bras ce merveilleux, innocent et glorieux nouveau-né. Je veux remercier ici chaque personne aujourd'hui et tous ceux qui à travers notre pays travaillent avec un tel grand coeur et dévouement infatigable pour s'assurer que les parents ont l'attention et le soutien dont ils ont besoin pour choisir la vie. Grâce à vous, des dizaines de milliers d'Américains sont nés et ont atteint leur plein potentiel divin. Parce que les témoins de la vie de cette année de Marche ont ce thème pour la vie et ce thème est : 'l'amour sauve des vies'.

Comme vous le savez tous Roe vs Wade a conduit à l'une des plus permissives loi d'avortement partout dans le monde. Par exemple, aux Etats-Unis, c'est un des seulement sept pays à autoriser l'avortement à terme tardif facultatif, avec la Chine, la Corée du Nord et d'autres. Maintenant encore, dans de nombreux états la loi autorise à avorter de bébé à naître jusqu'au neuvième mois. C'est mal, cela doit changer.

Les Américains sont de plus en plus pro-vie. Vous voyez cela tout le temps. En fait 12% des Américains supportent l'avortement à la demande. Et quoiqu'il en soit, sous mon administration, nous défendrons toujours le très premier droit dans la Déclaration d'Indépendance, et c'est le droit à la vie.

 

[...] 

 

Lors de ma première semaine de mandature, j’ai réinstallé une politique pour la première fois mise en place par le président Ronald Reagan, la politique de la Ville de Mexico (politique du du gouvernement des États-Unis qui bloque le financement fédéral des États-Unis pour les organisations non gouvernementales qui fournissent des conseils d'avortement, plaident pour décriminaliser l'avortement ou développer des services d'avortement. NdCR)

J'ai fortement soutenu la loi de la Chambre des Représentants sur les enfants à naître capable de ressentir la douleur, qui devrait mettre fin aux avortements tardifs douloureux dans l’ensemble du pays. Et je prie le Sénat d'adopter cette loi importante et de l’envoyer à mon bureau pour signature.

Lors de la Journée nationale de la prière, j’ai signé un ordre exécutif afin de protéger la liberté religieuse. Je suis vraiment très fier de cela. Aujourd’hui, j’annonce que nous venons de présenter une nouvelle proposition visant à protéger les droits de la conscience et les libertés religieuses des médecins, des infirmières et des autres professions médicales. C’est si important.

Je viens également juste d’inverser la politique de l’administration précédente qui empêchait les états de s’assurer que les fonds Medicaid ne soient pas versés à des facilités d'avortement qui violent la loi.

Nous protégeons le caractère sacré de la vie et de la famille en tant que fondement de notre société. Mais ce mouvement ne peut réussir qu’avec le cœur et l’âme et la prière du peuple.

 

[...] 

 

Merci à la Marche pour la vie, des gens vraiment, vraiment formidables. Nous somment avec vous, de toutes les façons. Que Dieu vous bénisse et que Dieu bénisse l’Amérique. Merci. Merci. Merci beaucoup.

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15 janvier 2018 1 15 /01 /janvier /2018 21:24
Dolores O'Riordan, la chanteuse du groupe The Cranberries est décédée

La chanteuse irlandaise Dolores O'Riordan, à Londres pour "une courte session d'enregistrement", est décédée aujourd'hui "soudainement", selon son agent. 

Elle avait chanté un Ave Maria avec Pavarotti en 1995. Elle était pro-vie, anti-avortement, anti-féministe.

Repose en paix +++

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4 janvier 2018 4 04 /01 /janvier /2018 12:37

Des ex-musulmans convertis au catholicisme et aidés par leurs amis ont écrit une lettre ouverte au pape François suite à son attitude vis-à-vis de l’islam. Obtiendront-ils une réponse ? (Pro Liturgia, Actualité du mercredi 3 janvier 2018)

Des ex-musulmans convertis au catholicisme écrivent au pape

Des ex-musulmans devenus catholiques, et leurs amis,
à Sa Sainteté le pape François,
au sujet de son attitude vis-à-vis de l’islam.

Très Saint Père,

Plusieurs d’entre nous, à maintes reprises, et depuis plusieurs années, avons cherché à vous contacter, et nous n’avons jamais reçu le moindre accusé de réception de nos lettres ou demandes de rencontre. Vous n’aimez pas les mondanités, et nous non plus, aussi permettez-nous de vous dire très franchement que nous ne comprenons pas votre enseignement au sujet de l’islam, tel que nous le lisons par exemple dans les paragraphes 252 et 253 de Evangelii gaudium, parce qu’il ne rend pas compte du fait que l’islam venant APRÈS le Christ, est, et ne peut être qu’un Antichrist (Cf. 1 Jn 2.22), et l’un des plus dangereux qui soient du fait qu’il se présente comme l’accomplissement de la Révélation (dont Jésus n’aurait été qu’un prophète). Si l’islam est en lui-même une bonne religion, comme vous semblez l’enseigner, pourquoi sommes-nous devenus catholiques ? Vos propos ne remettent-ils pas en cause le bienfondé du choix que nous avons fait… au péril de notre vie ? L’islam prescrit le meurtre des apostats (Coran 4.89 ; 8.7-11), l’ignorez-vous ? Comment est-il possible de comparer la violence islamique et la prétendue violence chrétienne ?! « Quel rapport entre le Christ et Satan ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle ?(2 Co 6.14-17) » Conformément à Son enseignement (Lc 14.26), nous L’avons préféré, Lui, le Christ, à notre propre vie. Ne sommes-nous pas bien placés pour vous parler de l’islam ?

En réalité, du moment que l’islam veut que nous soyons son ennemi, nous le sommes, et toutes nos protestations d’amitié n’y pourront rien changer. En bon Antichrist, l’islam n’existe qu’en étant l’ennemi de tous : « Entre nous et vous, c’est l’inimitié et la haine à jamais jusqu’à ce que vous croyez en Allah, seul ! (Coran 60.4) ». Pour le Coran, les chrétiens « ne sont qu’impureté (Coran 9.28) », « les pires de la Création (Coran 98.6) », tous condamnés à l’Enfer (Coran 4.48), aussi Allah doit-il les exterminer (Coran 9.30). Il ne faut pas se laisser abuser par les versets coraniques réputés tolérants, car ils ont tous été abrogés par le verset du Sabre (Coran 9.5). Alors que l’Évangile annonce la bonne nouvelle de Jésus mort et ressuscité pour le salut de tous, accomplissement de l’Alliance initiée dans le peuple hébreu, Allah n’a rien d’autre à proposer que la guerre et le meurtre des « infidèles » en échange de son paradis : « Ils combattent dans le chemin d’Allah, ils tuent et se font tuer. (Coran 9.111) ». Nous ne faisons pas d’amalgame entre islam et musulmans, mais si pour vous le « dialogue » est la voie de la paix, pour l’islam il est une autre façon de faire la guerre. Aussi, comme il l’a été face au nazisme et au communisme, l’angélisme face à l’islam est suicidaire et très dangereux. Comment parler de paix et cautionner l’islam, ainsi que vous semblez le faire : « Arracher de nos cœurs la maladie qui empoisonne nos vies (…) Que ceux qui sont chrétiens le fassent avec la Bible et que ceux qui sont musulmans le fassent avec le Coran. (Rome, 20 janvier 2014) » ? Que le Pape semble proposer le Coran comme voie de salut, n’est-ce pas inquiétant ? Devrions-nous retourner à l’islam ?

Nous vous supplions de ne pas chercher en l’islam un allié dans le combat que vous menez contre les puissances qui veulent dominer et asservir le monde, car ils sont tous en réalité dans une même logique totalitaire, fondée sur le rejet de la royauté du Christ (Lc 4.7). Nous savons que la Bête de l’Apocalypse cherchant à dévorer la Femme et son Enfant, a plusieurs têtes… Allah défend d’ailleurs de telles alliances (Coran 5.51) ! Et surtout, les prophètes ont toujours reproché à Israël sa volonté d’alliance avec les puissances étrangères, au détriment de la confiance absolue qu’il faut avoir en Dieu. Certes, la tentation est forte de penser que tenir un discours islamophile épargnera un surcroît de souffrances aux chrétiens en pays devenus musulmans, mais outre que Jésus ne nous a jamais indiqué d’autre chemin que celui de la Croix, en sorte que nous devons y trouver notre joie, et non la fuir avec tous les damnés, nous ne doutons pas que seule la proclamation de la Vérité apporte avec le salut, la liberté (Jn 8.32). Notre devoir est de rendre témoignage à la vérité « à temps et à contretemps (2 Tm 4.2) », et notre gloire est de pouvoir dire avec saint Paul : « Je n’ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. (1 Co 2.2) ».

Corrélativement au discours de Votre Sainteté sur l’islam, et alors même que le Président Erdogan, entre autres, demande à ses compatriotes de ne pas s’intégrer dans leurs pays hôtes, que l’Arabie Saoudite et toutes les pétromonarchies n’accueillent aucun réfugié, expressions parmi d’autres du projet de conquête et d’islamisation de l’Europe, officiellement proclamé par l’OCI et d’autres organisations islamiques depuis des décennies, Très saint Père, vous prêchez l’accueil des migrants sans tenir compte du fait qu’ils sont musulmans, alors que le commandement apostolique l’interdit : « Si quelqu’un vient à vous en refusant l’Évangile, ne le recevez pas chez vous. Quiconque le salue participe à ses œuvres mauvaises. (2 Jn 10-11) » ; « Si quelqu’un vous annonce un évangile différent, qu’il soit maudit ! (Ga 1.8-9) ».

De même que « J’ai eu faim et vous ne M’avez pas donné à manger. (Mt 25.42) » ne peut pas signifier que Jésus aurait aimé avoir été un parasite, de même « J’étais un étranger et vous M’avez accueilli. » ne peut pas signifier « J’étais un envahisseur et vous M’avez accueilli. », mais « J’ai eu besoin de votre hospitalité, pour un temps, et vous Me l’avez accordée ». Le mot ξένος (Xénos) dans le Nouveau Testament ne renvoie pas seulement au sens d’étranger mais à celui d’hôte (Rm 16.23 ; 1 Co 16.5-6 ; Col 4.10 ; 3 Jn 1.5). Et lorsque YHWH dans l’Ancien Testament commande de bien traiter les étrangers parce que les Hébreux ont eux-mêmes été étrangers en Égypte, c’est à la condition que l’étranger s’assimile si bien au peuple élu qu’il en prenne la religion et en pratique le culte… Jamais il n’est question d’accueillir un étranger qui garderait sa religion et ses coutumes ! Aussi, nous ne comprenons pas que vous plaidiez pour que les musulmans pratiquent leur culte en Europe. Le sens de l’Écriture ne doit pas être donné par les tenants du mondialisme, mais dans la fidélité à la Tradition. Le Bon Berger chasse le loup, il ne le fait pas entrer dans la bergerie.

Le discours pro-islam de Votre Sainteté nous conduit à déplorer que les musulmans ne soient pas invités à quitter l’islam, que nombre d’ex-musulmans, tel Magdi Allam, quittent l’Église, écœurés par sa lâcheté, blessés par des gestes équivoques, confondus du manque d’évangélisation, scandalisés par l’éloge fait à l’islam… Ainsi les âmes ignorantes sont-elles égarées, et les chrétiens ne se préparent pas à la confrontation avec l’islam, à laquelle les a appelés saint Jean Paul II (Ecclesia in Europa, n°57). N’avez-vous jamais entendu votre confrère Mgr Emile Nona, archevêque catholique chaldéen, exilé, de Mossoul, nous crier : « Nos souffrances actuelles sont le prélude de celles que vous, Européens et chrétiens occidentaux, allez souffrir dans un proche avenir. J’ai perdu mon diocèse. Le siège de mon archevêché et de mon apostolat a été occupé par des islamistes radicaux qui veulent que nous nous convertissions ou que nous mourrions. (…) Vous accueillez dans votre pays un nombre toujours croissant de musulmans. Vous êtes aussi en danger. Vous devez prendre des décisions fortes et courageuses (…). Vous pensez que tous les hommes sont égaux, mais l’Islam ne dit pas que tous les hommes sont égaux. (…) Si vous ne comprenez pas ceci très vite, vous allez devenir les victimes de l’ennemi que vous avez accueilli chez vous. (9 août 2014) ». C’est une question de vie ou de mort, et toute complaisance face à l’islam est une trahison. Nous ne voulons pas que l’Occident continue à s’islamiser, ni que votre action y contribue. Où irions-nous à nouveau chercher refuge ?

Permettez-nous de demander à Votre Sainteté de convoquer rapidement un synode sur les dangers de l’islam. Que reste-t-il en effet de l’Église là où l’islam s’est installé ? Si elle y a encore droit de cité, c’est en dhimmitude, à condition qu’elle n’évangélise pas, qu’elle doive donc se renier elle-même… Dans un souci de justice et de vérité, l’Église doit montrer au grand jour pourquoi les arguments avancés par l’islam pour blasphémer la foi chrétienne sont faux. Si l’Église a le courage de faire cela, nous ne doutons pas que par millions, des musulmans, et d’autres hommes et femmes cherchant le vrai Dieu, se convertiront. Comme vous l’avez rappelé : « Celui qui ne prie pas le Christ, prie le Diable. (14.03.13) ». Si les gens savaient qu’ils vont en Enfer, ils donneraient leur vie au Christ (Cf. Coran 3.55).

Avec le plus profond amour pour le Christ qui, par vous, conduit Son Église, nous, chrétiens venus de l’islam, soutenus par nombre de nos frères dans la foi, notamment les chrétiens d’Orient, et par nos amis, nous demandons à Votre Sainteté de confirmer notre conversion à Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, seul Sauveur, par un discours franc et droit sur l’islam, et, Vous assurant de nos prières dans le cœur de l’Immaculée, nous sollicitons votre bénédiction apostolique.

Liste des noms des signataires

Note du blog Christ-Roi. Nous remarquerons que les justes remarques des "ex-musulmans chrétiens" sur l'islam antichrist viennent en opposition frontale avec la nouvelle vision de Dieu dans le concile Vatican II, où notamment dans "Nostra aetate", "Les relations de l'Église avec les religions non chrétiennes", un schéma du cardinal Béa adopté contre celui plus traditionnel du cardinal Ottaviani, relativisait le Dieu des chrétiens et le Dieu de l'islam :

 

"3. L'Église regarde aussi avec estime les Musulmans, qui adorent le Dieu un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes."

 

... Ce schéma néglige le fait que dans l'islam Dieu n'a pas de Fils et n'a pas été engendré (sourate 112), la notion de la Trinité n'est pas comprise. Saint Jean l'évangéliste n'avait-il pas prévenu que l'esprit antichrist était l'esprit qui divisait le Père ET le Fils : "Le menteur n’est-il pas celui qui refuse que Jésus soit le Christ ? Celui-là est l’anti-Christ : il refuse à la fois le Père ET le Fils ;  23 quiconque refuse le Fils n’a pas non plus le Père..." (I Jn 2 : 22-23) "Voici comment vous reconnaîtrez l’Esprit de Dieu : tout esprit qui proclame que Jésus Christ est venu dans la chair, celui-là est de Dieu.  03 Tout esprit qui refuse de proclamer Jésus, celui-là n’est pas de Dieu : c’est l’esprit de l’anti-Christ" (I Jn 4 : 2-3

 

Comme je l'écrivais en 2008 à propos d'une note de la Commission doctrinale des évêques de France intitulée "Comment chrétiens et musulmans parlent-ils de Dieu ?" (une note qui rappelait certaines vérités mais n'allait pas jusqu'à dénoncer l'"esprit" antichrist dans l'islam) : "Le diable cherche à diviser Jésus du Père, à le séparer de sa filiation divine (Incarnation), à lui ôter sa nature divine en niant l’unité du Père ET du Fils. C'est très clair. Si l'on étudie l'histoire des hérésies, on s'aperçoit que la plupart attaquent le dogme de l'Incarnation d'une manière ou d'une autre."

 

Sur ce point-là aussi, la cohérence ferait du bien. L'ambiguïté du texte de Nosta aetate de Vatican II devra être levée, tôt ou tard.

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4 janvier 2018 4 04 /01 /janvier /2018 12:14
Évêques : Profession sur les vérités immuables du mariage sacramentel

Extraits du document diffusé par Mgr Athanasius Schneider le 31 décembre 2017 :

« (...) Après la publication de l’exhortation apostolique “Amoris laetitiae” (2016), divers évêques ont émané, au niveau local, régional et national, des normes d’application sur la discipline sacramentelle des fidèles, dits « divorcés-remariés » qui, bien que le conjoint auquel ils sont unis par un lien valide du mariage sacramentel vive encore, ont toutefois entamé une cohabitation stable à la manière des époux avec une personne autre que leur conjoint légitime.

Ces normes prévoient entre autres que, dans des cas individuels, les personnes dites “divorcées-remariées” puissent recevoir le sacrement de Pénitence ainsi que la Sainte Communion bien qu’ils continuent de vivre habituellement et intentionnellement à la manière des époux avec une personne autre que leur conjoint légitime. De telles normes pastorales ont reçu l’approbation de plusieurs autorités hiérarchiques. Quelques-unes de ces normes ont même reçu l’approbation de l’autorité suprême de l’Eglise.

(...) D’après la doctrine de l’Eglise, (...) l’admission des fidèles dits “divorcés-remariés” à la Sainte-Communion, qui est l’expression la plus haute de l’unité du Christ-Epoux avec Son Eglise, signifie dans la pratique l’approbation ou légitimation du divorce. En ce sens, elle introduit en quelque sorte le divorce dans la vie de l’Église.

Les normes pastorales évoquées contribuent de fait et dans le temps à la diffusion de “l’épidémie du divorce”, expression utilisée par le Concile Vatican II (cf. Gaudium et spes 47).

(...) De manière absolument univoque et sans admettre aucune exception, Notre Seigneur et Rédempteur Jésus Christ a solennellement reconfirmé la volonté de Dieu quant à l’interdiction absolue du divorce. Une approbation ou légitimation de la violation de la sacralité du lien matrimonial, même indirectement par la nouvelle discipline sacramentelle évoquée, contredit gravement la volonté expresse de Dieu et Son commandement. Une telle pratique altère donc substantiellement la discipline sacramentelle bimillénaire de l’Eglise, ce qui entraînera aussi avec le temps une altération de la doctrine correspondante.

(...) Parce qu’établie par Dieu, la discipline des sacrements ne doit jamais contredire la parole révélée de Dieu ni la foi de l’Eglise dans l’indissolubilité absolue du mariage ratifié et consommé. “Non seulement les sacrements supposent la foi, mais encore, par les paroles et les choses, ils la nourrissent, ils la fortifient, ils l’expriment ; c’est pourquoi ils sont dits sacrements de la foi” (Concile Vatican II, Sacrosanctum Concilium, 59). “Même l’autorité suprême dans l’Eglise ne peut changer la liturgie à son gré, mais seulement dans l’obéissance de la foi et dans le respect religieux du mystère de la liturgie” (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 1125). (...) C’est en ce sens qu’on peut comprendre l’affirmation suivante du Magistère : “Ce divorce entre la foi dont ils se réclament et le comportement quotidien d’un grand nombre est à compter parmi les plus graves erreurs de notre temps » (Concile Vatican II, Gaudium et spes, 43) et “la pédagogie concrète de l’Eglise doit toujours être liée à sa doctrine et jamais séparée d’elle” (S. Jean-Paul II, Exhortation Apostolique Familiaris consortio, 33).

(...) L’admonition du Pape Jean-Paul II demeure actuelle et valide : “La confusion créée dans la conscience de nombreux fidèles par les divergences d’opinions et d’enseignements dans la théologie, dans la prédication, dans la catéchèse, dans la direction spirituelle au sujet de questions graves et délicates de la morale chrétienne, finit par amoindrir, presque au point de l’effacer, le véritable sens du péché » (Exhortation apostolique Reconciliatio et paenitenia, 18).

(...) “Par rapport aux normes morales qui interdisent le mal intrinsèque, il n’y a de privilège ni d’exception pour personne. Que l’on soit le maître du monde ou le dernier des ‘misérables’ sur la face de la terre, cela ne fait aucune différence : devant les exigences morales, nous sommes tous absolument égaux” (Jean-Paul II, Encyclique Veritatis splendor, 96).

(...) En tant qu’évêques catholiques, suivant l’enseignement du concile Vatican II, nous devons défendre l’unité de la foi et la discipline commune de l’Eglise et veiller à faire surgir pour tous les hommes la lumière de la pleine vérité (cf. Lumen gentium, 23). Face à la confusion actuellement toujours grandissante, nous sommes ainsi obligés en conscience de professer l’immuable vérité et la discipline sacramentelle tout aussi immuable sur l’indissolubilité du mariage, conformément à ce qu’enseigne le Magistère de l’Eglise de manière inaltérable depuis 2000 ans. Dans cet esprit, nous rappelons que :

- Les rapports sexuels entre des personnes non liées par un mariage valide - ce qui est le cas des “divorcés-remariés” - sont toujours contraires à la volonté de Dieu et constituent une grave offense faite à Dieu.

- Aucune circonstance ou finalité, pas même une possible diminution de l’imputabilité ou de la culpabilité, ne peuvent rendre de telles relations sexuelles moralement positives ou agréables à Dieu. (...) La non-admission à la Sainte Comunion des “divorcés-remariés” ne revient donc pas à juger leur état de grâce devant Dieu mais à juger le caractère visible, public et objectif de leur situation. A cause de la nature visible des sacrements et de l’Église même, la réception des sacrements dépend nécessairement de la situation correspondante, visible et objective, des fidèles.

- Il n’est pas moralement licite d’entretenir des rapports sexuels avec une personne qui n’est pas le conjoint légitime pour éviter soi-disant un autre péché. En effet, la Parole de Dieu enseigne qu’il n’est pas licite de “faire le mal afin qu’advienne le bien” (Rm 3, 8).

L’admission de telles personnes à la Sainte-Communion ne peut être permise que lorsque, avec l’aide de la grâce de Dieu et un accompagnement pastoral individualisé et patient, elles se proposent sincèrement désormais de cesser de tels rapports sexuels et d’éviter le scandale.

(...) Les évêques, par leur office (munus) pastoral sont “cultores catholicæ et apostolicæ fidei” : ils “veillent fidèlement sur la foi catholique reçue des Apôtres” (cf. Missale Romanum, Canon romain). Nous sommes conscients de cette grave responsabilité et de notre devoir face aux fidèles qui attendent de nous une profession publique et sans équivoque de la vérité et de la discipline immuable de l’Église sur l’indissolubilité du mariage. Pour cette raison, il ne nous est pas permis de nous taire.

(...) Il n’est pas permis (non licet) de justifier, d’approuver ou de légitimer, ni directement, ni indirectement, le divorce et une relation sexuelle stable non conjugale en admettant les soi-disant “divorcés-remariés” à la Sainte-Communion, puisqu’il s’agit en ce cas d’une discipline autre que celle conforme à la Tradition de la foi catholique et apostolique.

En faisant cette profession publique devant notre conscience et devant Dieu qui nous jugera, nous sommes sincèrement convaincus d’avoir ainsi rendu un service de charité dans la vérité à l’Eglise actuelle et au Souverain Pontife, Successeur de Pierre et Vicaire du Christ sur la terre. »

 

Sources:

 

L'Homme Nouveau - Belgicatho - Pro Liturgia, actualité du mardi 2 janvier 2018 

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30 décembre 2017 6 30 /12 /décembre /2017 19:08
La Pologne prête à interdire l'avortement eugénique

Source: Filip Mazurczak

Catholic World Report

 

Poland poised to ban eugenic abortion

L'année dernière, lors de grandes manifestations, la Pologne n'a pas réussi à faire adopter une interdiction totale de l'avortement. Aujourd'hui, le pays semble prêt à interdire l'avortement eugénique.

 

27 décembre 2017

 

L'année dernière, au milieu de grandes manifestations de rue, le gouvernement conservateur polonais a abattu une initiative citoyenne qui aurait complètement interdit l'avortement et pénalisé les femmes pour avortements. Les pro-vie polonais ont été déçus, mais ils n'ont pas jeté l'éponge. Grâce à leurs efforts, la Pologne semble désormais prête à interdire l'avortement eugénique dans un proche avenir.

L'avortement a été légalisé pour la première fois en Pologne en 1932, bien que dans des circonstances très limitées: lorsque la grossesse menaçait la santé de la femme ou résultait d'un acte illégal, tel que le viol ou l'inceste. La Pologne est devenue le premier pays européen à légaliser l'avortement dans ce dernier cas. Bien que ce fait soit sans doute embarrassant pour les avorteurs, l'avortement à la demande fut d'abord légalisé en Pologne par Adolf Hitler en 1943. Pendant l'occupation brutale de la Pologne par l'Allemagne nazie, les femmes polonaises et juives pouvaient avoir des avortements sans restrictions. Cela faisait partie de la politique raciste de l'Allemagne nazie d'exterminer complètement les Juifs de Pologne et d'Europe et d'exterminer partiellement les Polonais non juifs, dans le but de transformer la Pologne en Lebensraum, salon de la "race maître" aryenne.

Après la Seconde Guerre mondiale, la Pologne se retrouva derrière le rideau de fer qui, "s'étendait de Stettin [alors Szczecin, Pologne] dans la Baltique à Trieste dans l'Adriatique", selon les mots célèbres de Winston Churchill. L'Union Soviétique a été le premier pays à légaliser l'avortement à la demande et les régimes communistes ont favorisé l'avortement (une exception rare a été le gouvernement de Nicolae Ceauşescu en Roumanie, qui a tenté de le restreindre non pas parce qu'il était pro-vie, mais parce qu'étant nationaliste, il voulait qu'il y ait autant de Roumains que possible). En 1956, le parlement de la Pologne, qui n'était qu'une marionnette du Kremlin, a légalisé l'avortement en grande partie à la demande.

Sous le régime communiste, l'avortement était considéré comme une procédure médicale de routine chez la plupart des Polonais. Cependant, il est bien connu que l'Église catholique a joué un rôle de premier plan dans l'opposition et la chute du régime communiste polonais. Ainsi, après la restauration de la démocratie en Pologne en 1989, de fervents catholiques ont fait campagne pour rendre l'avortement illégal. En 1993, le Premier ministre Hanna Suchocka, un pieux catholique qui deviendra plus tard l'ambassadeur de Pologne auprès du Saint-Siège et membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs du pape François, a signé un projet de loi interdisant l'avortement à trois exceptions près: la grossesse menaçant la vie ou la santé de la mère, la grossesse résultant d'un acte illicite tel que le viol ou l'inceste, et en cas de "malformation fœtale".

Au départ, la plupart des Polonais se sont opposés à ces changements. Cependant, tout au long des années 1990, 2000 et 2010, le nombre de Polonais acceptant l'avortement sur demande a chuté. Un sondage réalisé en 2016 par CBOS, l'agence de sondage polonaise, montre que 66% des Polonais pensent que "toujours et indépendamment des circonstances, la vie humaine devrait être protégée de la conception à la mort naturelle". Cpendant lorsqu'on les interroge sur les spécificités, la plupart des polonais soutiennent la législation actuelle. La plupart s'opposent à l'avortement sur demande: 75% pensent qu'une femme ne devrait pas avoir le droit à un avortement en raison d'une situation financière difficile, tandis que 76% pensent que les femmes ne devraient pas avoir le droit de se faire avorter quand elles ne veulent pas un enfant. Cependant, 80% des Polonais soutiennent les avortements légaux lorsque la grossesse menace la vie d'une femme, 71% sont favorables quand elle menace sa santé et 73% pensent que l'avortement devrait être légal en cas d'inceste ou de viol. L'avortement légal en cas de «malformation fœtale» a le soutien le plus faible; 53% des Polonais sont en faveur. Le plus encourageant est le fait que les jeunes Polonais sont les plus pro-vie; 65% des Polonais âgés de 18 à 24 ans pensent que l'avortement devrait être interdit en toutes circonstances, le pourcentage le plus élevé parmi tous les groupes d'âge (pour les 45-54 ans, il n'est que de 42%).

 

Cet énorme changement dans les mentalités en Pologne concernant l'avortement est le fruit d'années de travail acharné de la part de l'Église et des organisations pro-vie. En 1990, l'éducation religieuse a été réintroduite dans les écoles publiques polonaises. Bien que ces cours soient optionnels, environ 90% des étudiants polonais y assistent. Dans les cours de religion, les catéchistes polonais parlent souvent d'avortement et montrent fréquemment le documentaire The Silent Scream ; l'éducation religieuse est probablement l'une des raisons pour lesquelles les jeunes Polonais sont plus susceptibles de s'opposer à l'avortement que leurs parents et leurs grands-parents. Pendant ce temps, les ONG pro-vie sont très actives dans toute la Pologne. La Fondation Pro ( Fundacja Pro ) a mis en place de nombreux panneaux d'affichage montrant des êtres humains avortés à travers la Pologne au fil des ans.

Les panneaux d'affichage sont souvent placés dans les zones stratégiques des grandes villes que beaucoup de passants voient. La Fondation Pro estime que 200 000 Polonais tous les jours les voient. Ces panneaux d'affichage ont souvent été critiqués pour leur caractère trop graphique, et les gauchistes polonais ont essayé de les faire interdire (pourraient-ils avoir peur de la vérité?), Mais avec peu de succès. En 2013, par exemple, un tribunal du district de Mokotów à Varsovie a trouvé un militant de la Fondation Pro non coupable de "scandale dans un lieu public" en accrochant un tel panneau près d'une paroisse de Varsovie.

Naturellement, les avortements illégaux et le "tourisme d'avortement" se produisent en Pologne. La gauche utilise cela comme argument pour soutenir la légalisation de l'avortement. S'il est très difficile, voire impossible, de prouver combien de femmes polonaises se rendent dans d'autres pays pour y subir un avortement ou si elles le font illégalement, les preuves suggèrent qu'il ne s'agit pas de phénomènes très répandus.

En 1997, les post-communistes polonais ont légalisé l'avortement à la demande (la Cour constitutionnelle a finalement déclaré la loi inconstitutionnelle et l'avortement a de nouveau été interdit dans la plupart des cas). Selon le ministère de la Santé, environ 3 000 avortements ont été pratiqués en Pologne en 1997, tous légaux (cette année, 412 000 bébés sont nés en Pologne, ce qui se traduit par un taux très faible de moins d'un avortement pour 100 naissances). En 2010, le tabloïde britannique The Sun affirmait que 10 000 femmes polonaises avaient des avortements au Royaume-Uni. Rapidement, cependant, les tactiques Pinocchio du Sun ont été exposées et il s'est avéré que selon le document Statistiques sur l'avortement pour l'Angleterre et le Pays de Galles en 2009, seulement une vingtaine de femmes polonaises avaient avorté en Grande-Bretagne. Étant donné l'ampleur de l'immigration polonaise dans les îles britanniques (près d'un million, les Polonais sont la plus grande minorité nationale du Royaume-Uni ) et le fait que la Grande-Bretagne a l'une des lois d'avortement les plus permissives d'Europe. Tout cela suggère que relativement peu de femmes polonaises ont des avortements, légaux ou non; cela est probablement dû au fait que de plus en plus d'entre elles voient l'avortement comme quelque chose de mauvais moralement.

À l'exception de l'Irlande, de Malte et d'Andorre, tous les pays d'Europe et d'Amérique du Nord ont des lois d'avortement beaucoup plus permissives que la Pologne, et un Américain, Canadien ou un Italien pro-vie ne peut que rêver de lois relativement favorables à la vie pour son pays. Cependant, le mouvement pro-vie en Pologne continue de se battre pour le droit à la vie. Selon le ministère polonais de la Santé, 1 098 avortements légaux ont été pratiqués dans les hôpitaux polonais l'année dernière. Il y a une variation régionale significative; La plupart des avortements (336) ont été effectués dans la Mazovie libérale, la région de la Pologne centrale où se trouve Varsovie, tandis que le moins (seulement deux) ont été pratiqués en Subcarpathie, l'une des régions les plus traditionnelles et religieuses de Pologne.

L'écrasante majorité des avortements légaux en Pologne sont eugéniques; Selon le ministère polonais de la Santé, 1 042 des 1 098 avortements légaux pratiqués en Pologne en 2016 étaient dus à une "malformation fœtale". De manière troublante, les enfants à naître atteints du syndrome de Down sont ciblés de manière disproportionnée; 35% des avortements légaux de l'année dernière concernaient de tels cas.

Pendant de nombreuses années, le mouvement pro-vie de la Pologne s'est efforcé d'interdire complètement l'avortement. Comme nous l'avons vu, la plupart des Polonais soutiennent le statu quo juridique en la matière, donc, de manière prévisible, cette stratégie s'est révélée chimérique. Selon la loi polonaise, si un comité réunit 100 000 signatures sur une initiative citoyenne, le Sejm, la chambre basse du Parlement polonais, doit voter. Au cours des dernières années, les ONG polonaises pro-vie ont systématiquement rassemblé beaucoup plus que le nombre requis de signatures sur des initiatives qui interdiraient l'avortement en toutes circonstances. L'initiative la plus aboutie fut celle de 2011, où 600 000 signatures furent recueillies.

Bien que ces chiffres soient impressionnants, les politiciens polonais les plus avertis connaissent les attitudes sociales et ont donc rejeté ces initiatives. Entre 2007 et 2015, la Pologne a été gouvernée par le Parti de la plate-forme civique, pro-UE, qui s'est prononcée en faveur du statu quo sur l'avortement. S'étant humilié par des scandales de corruption et de népotisme et des enregistrements de conversations restaurants candides montrant que ses principaux politiciens étaient complètement indifférents aux besoins de la plupart des Polonais (et tentaient de faire des choses inconstitutionnelles, comme le contrôle politique de la banque nationale). Ils furent sévèrement punis par les électeurs polonais en 2015. Ils ont été remplacés par le parti conservateur Droit et Justice.

Alors que certains médias gauchistes occidentaux présentent Droit et Justice comme des nationalistes d'extrême droite, ils sont en réalité beaucoup plus modérés; ils appartiennent à la même fraction que les conservateurs britanniques au Parlement européen. Ainsi, alors que son électorat principal est composé de catholiques conservateurs et que beaucoup de ses principaux dirigeants politiques sont eux-mêmes des catholiques pieux (par exemple, le fils de Beata Szydło, qui était Premier ministre jusqu'à début décembre) a été ordonné prêtre plus tôt cette année. et évitent des politiques trop radicales afin d'éviter de perdre le soutien des électeurs modérés.

Ce fut le cas en 2007, lors du premier gouvernement Droit et Justice, lorsque son partenaire de coalition, la Ligue catholique des familles polonaises, a tenté d'interdire complètement l'avortement. Le leadership de Droit et Justice, y compris son président Jarosław Kaczyński, a rejeté cette proposition (par conséquent, le président du Parlement, Marek Jurek, désormais membre du Parlement européen, a quitté Droit et Justice et a créé son propre parti).

Quelque chose de très similaire s'est produit l'année dernière. En 2016, l'Institut Ordo Iuris, un groupe de réflexion juridique basé à Varsovie, a produit 450 000 signatures pour un projet de loi civique qui interdirait non seulement l'avortement dans tous les cas, mais poursuivrait également les femmes qui en ont été victimes. Cette dernière clause était très controversée, car même les évêques de Pologne se sont prononcés contre l'emprisonnement des femmes pour avortement. Dans le même temps, un comité pro-avortement appelé "Save the Women" (Ratujmy Kobiety) a obtenu 215 000 signatures en faveur d'une initiative qui légaliserait l'avortement à la demande. Les députés de Droit et Justice ont voté pour déplacer le projet de loi pro-vie aux comités et pour abattre les pro-avortement.

Par la suite, de grandes manifestations ont eu lieu à travers la Pologne le 3 octobre 2016. Ils ont été ouvertement soutenus par Gazeta Wyborcza , principal journal de gauche polonais édité par le légendaire dissident Adam Michnik (1989) qui a compromis son héritage en étant trop amical avec des voyous de l'ère communiste comme Czesław Kiszczak et Wojciech Jaruzelski). Cependant, ces protestations n'étaient pas aussi spontanées que le prétendaient les médias de gauche libéraux en Pologne et à l'étranger; Selon le quotidien conservateur polonais Rzeczpospolita , les organisateurs des marches ont reçu un million de zlotys d'ONG pro-avortement américaines et occidentales.

Craignant une réaction sociale qui pourrait, paradoxalement, conduire à des demandes sociales pour la légalisation de l'avortement, Droit et Justice a invalidé le projet de loi dans les commissions parlementaires quelques jours après les manifestations. De nombreux pro-vie polonais ont été très déçus. Cependant, il y a des raisons d'être optimiste.

Les manifestations de l'année dernière ont montré aux ONG pro-vie que pour éliminer l'avortement en Pologne, il est plus efficace de poursuivre des changements graduels plutôt que révolutionnaires. Depuis les protestations de l'année dernière, les pro-vie polonais ont travaillé pour mettre fin à l'avortement eugénique. Si leurs efforts sont couronnés de succès, cela sauvera de nombreuses vies humaines car, comme nous l'avons vu, la plupart des avortements légaux pratiqués en Pologne concernent des "malformations fœtales" et ciblent en particulier les enfants atteints de trisomie 21.

Cet automne, le comité "Arrêter l'avortement" (Zatrzymaj Aborcję), formé par la Fondation "Vie et famille" (Fundacja Życie i Rodzina) et la branche polonaise de CitizenGO, a recueilli 830 000 signatures pour une initiative qui interdirait l'avortement eugénique. C'est un record absolu pour les initiatives pro-vie dans la Pologne post-communiste. Les évêques catholiques ont explicitement approuvé cette initiative.

Dans le même temps, la popularité des marches pro-avortement de l'année dernière a fait long feu. Bien qu'il soit clair que le véritable objectif de ses organisateurs était de légaliser l'avortement à la demande en Pologne, de nombreux entretiens avec des Polonais m'ont permis de déduire que de nombreux participants à ces marches étaient en faveur du statu quo sur l'avortement; ils sont allés protester contre l'interdiction des avortements lorsqu'une grossesse pouvait menacer la vie d'une femme ou d'autres cas extrêmes. Le fait que les organisateurs se soient complètement effondrés pour attirer des supporters lors des prochaines marches le montre. Cette année, le 3 octobre, des marches commémorant l'anniversaire des manifestations de l'année dernière ont eu lieu. La participation était très faible ; à Varsovie, seulement 2 000 personnes y ont assisté (contre 17 000 l'année précédente), tandis qu'à Kielce, une cinquantaine de personnes sont venues. Les rues bondées de Nowy Sacz, quant à elles, étaient gonflées de 30 pro-avorteurs en colère.

Comme les pro-vie de Pologne, les partisans pro-avortement ont également recueilli des signatures pour une nouvelle initiative. Cet effort a été organisé par Barbara Nowacka, une politicienne de gauche pro-avortement qui n'a pas reçu suffisamment de voix pour obtenir un siège au Parlement en 2017; elle a dit à l'orateur du Sejm que 371 156 Polonais ont signé l'initiative. Cependant, Mme Nowacka est soit malhonnête ou les mathématiques n'étaient pas sa meilleure matière à l'école: son comité a donné 21 823 documents, chacun avec dix signatures, au Sejm. Un procureur cherche actuellement à savoir si elle mentait. Même si elle était honnête, 371 156 signatures sont encore moins de 830 000, le nombre de signatures que l'initiative pro-vie a reçu.

Le parti au pouvoir en Pologne a exprimé son soutien aux mesures pro-vie. En octobre, le président Andrzej Duda, du parti Droit et Justice, a déclaré à Gość Niedzielny , l'hebdomadaire catholique polonais le plus vendu, qu'il signerait un projet de loi interdisant l'avortement eugénique. Jarosław Kaczyński, le chef du parti, a dit la même chose. Pendant ce temps, en novembre, un groupe de 100 députés (sur un total de 460) de Droit et Justice et plusieurs groupes d'opposition conservateurs ont présenté une requête au Tribunal constitutionnel pour voir si l'avortement eugénique était inconstitutionnel. Alors que Droit et Justice ne veut pas interdire complètement l'avortement, ils savent que s'ils ignorent totalement les groupes pro-vie, ceux-ci pourraient former un nouveau parti, comme en 2007, et leur coûter les prochaines élections.

Il semble donc extrêmement probable que dans les prochains mois, la Pologne interdira l'avortement eugénique. Cela pourrait avoir des conséquences internationales. Les Papes Jean-Paul II, Benoît XVI et François ont vu des pays comme la Pologne, la Slovaquie et la Croatie comme des bastions de la foi qui pourraient aider l'Occident de plus en plus post-chrétien à revenir à ses racines. Plus tôt cette année, des centaines de milliers de Polonais ont prié le Rosaire pour la paix, pour leur pays et pour l'Europe. Cela a inspiré des catholiques en Italie , aux États-Unis et en Irlande à accueillir des événements similaires dans leurs pays. Si la Pologne réussit à interdire l'avortement eugénique, il est probable que les pro-vie dans d'autres pays suivront l'exemple de la Pologne.

Cependant, si tout se passe bien, l'Église et le mouvement pro-vie de la Pologne ne peuvent pas se reposer sur leurs lauriers. Comme nous l'avons vu, environ la moitié des Polonais acceptent toujours l'avortement légal en cas de "malformation fœtale". Il est temps d'éduquer la société polonaise sur le droit à la vie partagé par tous les humains, même malades ou handicapés. pour combattre ce que le pape François a appelé la "culture du déchet". En particulier, les pro-vie doivent prouver à la société polonaise que l'avortement n'est pas une question confessionnelle, catholique, mais une question universelle de droits humains. Les succès précédents du mouvement pro-vie de la Pologne en réduisant considérablement le soutien populaire à l'avortement légal sur demande montrent que cela est possible.

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26 décembre 2017 2 26 /12 /décembre /2017 11:39
Le dernier pied de nez de Johnny Hallyday aux modernes

En ces temps de Noël, voici quelques réflexions qui nous viennent sur l’anticatholicisme qui selon Mathieu Bock-Côté dans Le Journal de Montréal ne serait qu'un "antioccidentalisme", la vision d'"esprits chagrins", expression de Jean-Pierre Denis dans La Vie, à propos de ceux qui comme Jean-Luc Mélenchon s'offusquèrent des funérailles catholiques de Johnny Hallyday auxquelles assistèrent des présidents de la république. 

 

Extrait de l'article de Mathieu Bock-Côté

 

"On veut bien croire que la fête de Noël est aujourd’hui déchristianisée, au point même d’être neutralisée dans de plus vastes «fêtes de fin d’année», mais il n’en demeure pas moins que si l’histoire a ses droits, on conviendra au moins de ses origines chrétiennes. Faut-il désormais censurer toute mention des racines chrétiennes de l’Occident pour ne pas froisser les tenants de l’orthodoxie diversitaire et les représentants les plus intransigeants des religions non-chrétiennes? Les Américains, sans se tromper, parlent depuis des années d’une guerre contre Noël.

Plusieurs l’ont noté, le remplacement du traditionnel Joyeux Noël par Joyeuses Fêtes s’inscrit, consciemment ou inconsciemment, dans ce processus de déchristianisation de la culture. En 2009, les commerçants du Plateau Mont-Royal, à Montréal, avaient cru trouver la formule la plus inclusive qui soit pour ne vexer personne en souhaitant «Joyeux Décembre». La formule était incroyablement ridicule mais montrait jusqu’où peut aller la censure du réel pour ne pas heurter les sensibilités minoritaires exacerbées qui hurlent à la discrimination dès qu’on redécouvre que toutes les religions n’ont pas laissé la même empreinte sur notre civilisation. Il y a dans le monde occidental un zèle déconstructeur qui pousse à vouloir éradiquer toutes les traces du christianisme, comme si on espérait un jour le chasser du décor et l’effacer de la vie publique: la diversité pourrait alors s’exprimer et le christianisme serait privé de ses derniers privilèges . On a pu le constater il y a quelques semaines encore avec l’affaire de la croix de Ploërmel, qu’on a prétendu condamner au nom de la laïcité alors qu’il s’agissait surtout de pousser plus loin la neutralisation de l’identité historique de la France. Un jour pour ne plus heurter personne, faudra-t-il changer de calendrier?

[...] Il ne s’agit plus seulement de réfléchir au régime politique de la cité mais à la conception de l’homme sur laquelle elle repose – sur son anthropologie, pour le dire autrement. Cela implique aussi de dégager notre compréhension du politique d’un présentisme asséchant en renouant avec une conception historique de la communauté politique, qui fasse droit à la part sacrée de l’appartenance à la cité. En d’autres mots, on peut ressaisir le christianisme à travers un patriotisme de civilisation qui n’impose à personne quelque foi que ce soit mais qui réinscrit le politique dans l’histoire en se tenant loin de la tentation de la table-rase. L’art politique a davantage à voir avec l’histoire qu’avec la gestion.

On y revient alors: ce n’est pas en déconstruisant elles-mêmes leur propre socle de civilisation que les sociétés occidentales sauront vraiment se montrer à la hauteur des exigences de l’hospitalité. Au contraire, plus elles se renient et moins ceux qui les rejoignent peuvent vraiment les aimer. La haine de soi ne fait rêver personne, le nihilisme non plus. Il ne s’agit pas de fantasmer sur je ne sais quelle reconfessionnalisation de l’État ou d’idéaliser de quelque manière que ce soit la parole du Pape ou d’autres officiels du monde catholique mais simplement d’assumer ce qu’on pourrait appeler les marqueurs identitaires les plus profonds de notre civilisation: la cité ne saurait être une simple structure juridique sans épaisseur historique et culturelle. Elle plonge ses racines dans le cœur de l’homme et ne saurait se fermer aux besoins fondamentaux de l’âme humaine..."

Cette réflexion nous en ouvre une autre à propos des funérailles de Johnny Hallyday : nos ancêtres les Gaulois -donc c'est vieux !...- croyaient déjà dans l'immortalité de l'âme, et toutes leurs institutions étaient empruntes de cette croyance. Il aura fallu attendre 1789 et les Modernes pour assister à une tentative de destruction de cette croyance ancestrale. Malgré cette tentative, cette croyance n'est pas vraiment morte, elle continuera encore longtemps d'irriguer notre corps social.

Le dernier exemple en date est le 9 décembre dernier, avec l'exploit de Johnny Hallyday, lors de ses funérailles, de réunir autour de lui dans une église (La Madeleine), le président actuel de la république et des anciens présidents : 

Le dernier pied de nez de Johnny Hallyday aux modernes

"La Cité ne saurait être une simple structure juridique sans épaisseur historique et culturelle", écrit Mathieu Bock-Côté : la cité ne saurait fonder la société sur le mythe du "contrat social", en faisant une table rase du passé. La nation-contrat des modernes contre la nation-héritage. Dans cette lutte de la nation-négatrice du passé, on voit bien que la volonté de l'homme ne peut pas tout faire, il y a des choses dans la nature qui résistent...

Le dernier pied de nez de Johnny Hallyday aux modernes

Jean-Pierre Denis dans La Vie a parfaitement résumé l'évènement : "Depuis quand un missionnaire n’avait-il pas fait mission à telle échelle ? Retenez cette date : le 9 décembre 2017, en la solennité de la Sainte-Laïcité et à la suite de l’apôtre Johnny Hallyday, des millions de Français sont entrés non pas dans une église, mais dans leur Église !"

 

"[...]  « Je suis né catholique et je mourrai catholique », rappelle Daniel Rondeau, comme Johnny l’avait jadis dit à La Vie." (Affirmation de Johnny Hallyday qui fut accueillie par une foule sidérée et immédiatement emprunte de respect attentif).

L’avez-vous notée, poursuit Jean-Pierre Denis, cette formule aussi bizarre que juste et aussi juste qu’incroyable, qui fait du rockeur défunt « l’ange crucifié de la résurrection et du pardon » ? Ces mots… oui, vous les avez notés, forcément. D’ailleurs qui, venu pleurer ses pauvres souvenirs, ne les a saisis, fût-ce malgré lui ? Alors un grand silence national se fait. Il se fait pour Johnny, mais il se fait incidemment, accidentellement, providentiellement pour Dieu. Rumeurs, ricanements de petits marquis et de starlettes de talk show, postures… tout disparaît. Et l’Église, qui sait si mal communiquer, qui si sait si peu s’expliquer, qui sait si rarement se faire entendre, qui doit tant se faire pardonner… L’Église prend la parole, comme elle sait si bien en ces moments-là. Elle donne, elle pardonne. Entendez ce sermon, enfants perdus, et saluez l’impressionnant à propos de l’officiant, le père Benoist de Sinety – franc, bienveillant, explicite, solide comme le roc sur lequel on rebâtit l’Église : « Tout homme peut entendre de ses oreilles une espérance nouvelle. La mort n’est pas le dernier mot de nos histoires... L’amour dont Dieu vous aime est bien la seule promesse que rien ni personne ne pourra jamais nous arracher. »

 

[...] Les obsèques de Johnny auront marqué, et avec quelle force, avec quelle évidence, la persistance et la vitalité d’un catholicisme qui, pour n’être plus officiellement d’État le demeure de facto, comme ultime recours. Un catholicisme qui reste, jusqu’à nouvel ordre, la langue qui sait le mieux nous dire. La religion du petit peuple sans religion. J’ai noté, au vol, ces mots d’écrivain : « La grâce aura été l’aboutissement de sa gloire ». Que dire de plus chrétien ?

 

[...] On comprend la rage des esprits chagrins, qui tel Jean-Luc Mélenchon ont bien vu la portée de cet acte et s’en sont offusqués. ​Ils disent vrai, même s'ils n'y voient pas plus loin que leurs marottes. ​La Madeleine, c’est redoutable et c’est contestable à tous points de vue​​. Un temple catholique qui toise, par-delà la Seine, le temple républicain. Palais Bourbon contre Église impériale, face à face gravés dans la topographie capitale, empreinte et emprise que ne pourraient effacer les sectaires qu’en rasant la ville lumière. Mais c’est aussi cela, la laïcité​, cette intelligence du vis-à-vis​ et du l'un après l'autre, chacun dans son ordre propre ! Ce jeune président parlant au peuple alors que Dieu patiente, certain que le cortège entrera. Et ce prêtre qui, calmement, publiquement, nationalement dit alors au défunt : « Vous avez été baptisé dans la mort et la résurrection du Christ… entrez avec nous dans cette église pour y célébrer l’amour de Dieu et la victoire de l’amour sur toute mort. » Soyons donc, puisqu’à la mort de Johnny le père de Sinety nous y a invités, « des icônes de l’amour de Dieu plutôt que des idoles dont la vie s’épuise »."

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24 décembre 2017 7 24 /12 /décembre /2017 13:25

La crèche de Noël du Vatican a été critiquée comme une "crèche des ténèbres" "offensante et blasphématoire" "sans fondement et inspiré par le Diable en personne" (sic). Cette crèche met en scène les oeuvres de miséricordes nécessaires pour faire son salut (un cadavre qu’on met au tombeau, un homme nu qu’il faut vêtir, un homme blessé qu’il faut soigner). D'aucuns ont cru voir dans l'homme nu l'influence du lobby LGBT ! Tout ce qui est excessif est insignifiant. L'on sait que dans la religion catholique, les oeuvres sont nécessaires pour faire son salut et cette crèche ne fait que rappeler cette vérité.

14 Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ?
[...] 17 Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. [...] 24 l’homme devient juste par les œuvres, et non seulement par la foi.

Jacques 2:14-24

Lorsque Saint François de Sales s'entretint avec le protestant Théodore de Bèze, il lui demanda: "Pouvez-vous ignorer la raison pour laquelle Notre-Seigneur Jésus-Christ, en l’évangile de saint Matthieu, enseignant à ses Apôtres ce qu’il voulait qu’ils crussent du dernier Jugement, ne fait point de mention des péchés commis, mais dit tant seulement qu’il condamnera les mauvais parce qu’ils n’auront pas fait les bonnes œuvres. Voici ces paroles : "Allez, maudits, au feu éternel, qui est préparé au diable et à ses anges ; car j’ai eu faim, et vous ne m’avez point donné à manger…" Et le reste... (Mt 25:42-43) ? Théodore de Bèze ne put rien répondre (Vie de saint François de Sales, d’après Mgr Francis Trochu, t. 1, p. 462 à 465.)

Même si à titre personnel je ne suis pas très fan de cette crèche de Noël (beaucoup préfèrent les crèches traditionnelles empruntes d'un mélange de simplicité et d'émerveillement enfantin), certains peuvent aimer l'accent réaliste de cette crèche et y trouver une raison de croire. Cependant, il s'y trouve des éléments critiquables comme la tête des anges exprimant un air effrayé. Dans cette expression, on peut songer aux gargouilles dans nos cathédrales qui n'étaient guère plus attirantes. On comprend que les démons puissent être effrayés, mais pourquoi les anges ? Il y a aussi le mage noir Balthazar amenant de l'or (signification de la royauté) mais qui semble vouloir repartir dans la direction opposée. Enfin, la Vierge Marie et Saint Joseph sont placés au milieu de la scène sans qu'on les puisse vraiment distinguer. On eut pu les faire dominer la scène ou les mettre à part de manière à mettre l'accent sur l'Incarnation, signification de Noël (Dieu avec nous).

 

Le site Pro Liturgia revient ce dimanche sur cette crèche en livrant l'analyse du Père Dwight Longenecker. Le problème avec ce genre de crèche est l'accent mis sur les oeuvres au détriment de la foi, au risque de tomber dans un néo-pélagianisme :

Crèche 2017 du Vatican : crèche pélagienne ?

Dimanche, 24 décembre 2017. Le problème de la crèche de la place Saint-Pierre du Vatican

Excellente analyse du Père Dwight Longenecker.

 

« Il n’est pas question pour moi me joindre au chœur des catholiques prudes qui ont, sur la crèche du Vatican, un jugement négatif. Les gens grommellent contre l’homme nu, vêtu par un acte de miséricorde. D’autres s’effraient du mort que l’on prépare pour l’enterrer parce que cela ressemble à une scène de film d’horreur.

Comme tant de choses dans l’Eglise catholique, nous avons déjà vu tout cela ! Les corps nus de la fresque de Michelange dans la chapelle Sixtine ne plaisaient pas au peuple. Et vous pouvez voir quantité de nudités partielles ou de scènes horribles dans beaucoup d’œuvres d’art catholiques : David qui tient la tête tranchée de Goliath ; Yaël qui cloue au sol, avec un piquet de tente, la tête de Sisera... Tout de même : l’image centrale de notre foi n’est-elle pas celle un homme nu torturé, exposé aux regards et cloué au gibet ?

Je ne m’offusque pas de la nudité ni du côté sordide. Je fais abstraction du fait que c’est du mauvais art - de fade et médiocre facture. Les personnages sont gauches et empruntés. Cela ressemble à une de ces scènes dans un musée de cire de troisième catégorie. Vous pourriez dire : « Allons ! C’est cela le catholicisme. Nous sommes habitués au kitsch ». D’accord, mais le Vatican pourrait faire mieux.

Il y a un autre problème encore : ils ont projeté, sur la scène de la Nativité, leur petite leçon habituelle. C’est typique de la conscience sociale de pacotille des années 70. Cela me rappelle les églises où on mettait du sable dans les bénitiers pendant le carême ou ces gens bien inspirés qui, pour Pâques, préparaient des montages avec des briques et du fil barbelé au lieu de fleurs, pour nous rappeler les prisonniers, ou encore ces dessins de Noël où Marie et Joseph sont représentés comme des hippies SDF.

Mais le véritable problème (que personne d’autre ne semble avoir perçu) n’est pas la nudité, le sordide ou l’art douteux - ni même le triste prêchi-prêcha. C’est la théologie.

Un des principaux problèmes dans l’Eglise d’aujourd’hui est ce que j’appelle le néo-pélagianisme.

Le pélagianisme est la conception selon laquelle on peut gagner son entrée au ciel par de bonnes œuvres. Le néo-pélagianisme est aussi appelé d’un autre nom : “l’évangile social”. Il réduit le message surnaturel chrétien à la formule : « Mettons-nous tous ensemble pour faire du monde un endroit meilleur, soyons gentils les uns pour les autres et donnons une chance à la paix ».

Certes, les œuvres de miséricorde corporelle sont importantes et, théologiquement, on peut dire qu’elles découlent naturellement de la nativité du Christ. Parce que le Christ a pris une forme corporelle, nous nous appliquons aux œuvres de miséricorde corporelle. Parce qu’il a pris un corps humain, nous prenons soin des corps humains autour de nous. Parce qu’il est entré dans ce monde fait de matière, la matière a de l’importance.

Je comprends tout cela ; mais une scène de la Nativité n’est pas un tableau des œuvres de miséricorde corporelle.

La Nativité du Vatican me dérange parce qu’elle donne la place centrale aux bonnes œuvres plutôt qu’à l’Incarnation. En fait, les bonnes œuvres dans la scène de la Nativité noient la Nativité elle-même, prennent le pas sur la Nativité et la relèguent au second plan.

Les bonnes œuvres sont littéralement à l’avant-plan. La Nativité du Christ, Fils de Dieu et fils de la Vierge Marie, est à l’arrière-plan.

La plus grande tentation dans le christianisme d’aujourd’hui est de rendre l’Eglise acceptable pour le monde en s’attachant aux bonnes œuvres plutôt qu’à l’Evangile de Jésus-Christ. Nous oublions tranquillement le message d’une humanité perdue et pécheresse, éloignée de Dieu et qui a besoin de rédemption. Nous lui substituons une religion d’entr’aide, une religion qui rend le monde meilleur. On pourrait penser que ce n’est qu’une question de marketing. Les gens pensent qu’il est plus attractif et facile de vendre une religion qui consiste à être gentil plutôt qu’une religion qui prêche la nécessité du repentir et de la foi.

C’est certes une partie du problème. Mais le véritable problème est encore plus grave.

Les hommes d’Eglise remplacent une religion de la grâce par une religion des œuvres, parce qu’ils ne croient plus que la rédemption et le salut soient nécessaires. Et ils ne croient plus que le repentir, la rédemption et le salut soient nécessaires parce qu’ils sont universalistes. Ils pensent qu’à la fin, tout le monde ira au ciel.

Ainsi, soyons logiques. Si tout le monde à la fin doit aller au ciel, à quoi peut donc encore servir de parler de péché, d’enfer, de repentir et de foi en Jésus-Christ ? Rien de tout cela n’a d’importance, si tout le monde va au ciel à la fin.

Et, par conséquent, ce qu’il subsiste de la religion chrétienne, c’est d’être gentil, de prêcher une sorte de message doucereux qui dit que chaque nuage a sa frange d’or, qu’il faut regarder le côté ensoleillé de la vie ! Résolvons le problème du changement climatique si nous le pouvons.

Et donc, tout cela me rappelle ce mauvais spectacle son et lumière qui fut projeté sur la façade de Saint-Pierre voici quelque temps et qui tournait exclusivement autour du climat et de l’écologie.

Tout cela est beau et bon. Loin de moi de vouloir jouer les trouble-fête et de m’opposer au sauvetage des pandas : mais quand donc allons-nous reconnaître ce faux Evangile pour ce qu’il est, le bannir, le condamner, nous rappeler la foi chrétienne ?

Quand commencerons-nous à prêcher la nécessité de nous repentir de nos péchés et de croire au Fils de Dieu incarné, mort pour racheter le monde ? »

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23 décembre 2017 6 23 /12 /décembre /2017 16:30
Le pouvoir de donner l'"absolution" promis et accordé aux pasteurs de l'Eglise

L'obligation de la confession est une conséquence du pouvoir judiciaire de lier et de délier, de retenir les péchés, donnés aux pasteurs de l'Eglise du Christ. 

Dans le Nouveau Testament, le pouvoir de donner l'absolution a été promis et accordé aux pasteurs de l'Eglise :

 

Matthieu 3 : 6

 

6 et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés.

Saint Jean Baptiste baptise le peuple au bord du Jourdain, Nicolas Poussin, 1634

Saint Jean Baptiste baptise le peuple au bord du Jourdain, Nicolas Poussin, 1634

Matthieu 16 : 18-19

 

18 Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.

 

19 Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

 

Matthieu 18 : 18

 

18 Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.

Le pouvoir de donner l'"absolution" promis et accordé aux pasteurs de l'Eglise

Jean 20 : 22-23

 

22 Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.

 

23 À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

 

Actes 19:18

 

18 Beaucoup de ceux qui étaient devenus croyants venaient confesser publiquement les pratiques auxquelles ils s’étaient livrés.

 

Jacques 5 : 16

 

16 Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres afin d’être guéris. La supplication du juste agit avec beaucoup de force.

 

Dans l'Ancien Testament, on trouve également la confession des péchés pour se réconcilier avec Dieu (afin que Dieu se souvienne de son alliance avec Adam et Eve, Noé, Abraham, Isaac et Jacob) :

 

Lévitique 26 : 40-42

 

40 Ils confesseront alors leur péché et celui de leurs pères, qu’ils ont commis par leurs infidélités envers moi et par leur persistance à s’opposer à moi.

[...] 42 je me souviendrai de mon alliance avec Jacob, et de mon alliance avec Isaac, et de mon alliance avec Abraham ; alors je me souviendrai du pays.

 

Exode 2 : 24

 

24 Dieu entendit leur plainte ; Dieu se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob.

 

Les extraits bibliques ci-dessus sont tirés de la Bible de l'Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones.

Dix commandements

Dix commandements

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22 décembre 2017 5 22 /12 /décembre /2017 11:30

Il y a quelques jours, le pape François disait que l’Avent devait être un temps de silence et de respect des autres durant lequel mieux vaut s’interdire les critiques. Ne respectant pas les conseils qu’il donne aux autres, François s’est livré à une attaque en règle des membres de la Curie, comme le relève le site allemand Kathnet” :

 

« La tradition voulait que, lors de son allocution de Noël aux membres de la Curie, le pape, quel qu’il soit, revienne sur les divers événements de l’année passée ou développe un thème plus théologique. Avec François, les choses se passent autrement. L’année dernière déjà, il avait profité de l’occasion pour dénoncer les résistances de la Curie contre les priorités de son pontificat et avait souligné qu’à côté des critiques positives, de l’expression d’une certaine inquiétude, il y avait aussi des résistances malveillantes qui s’infiltrent en montrant patte blanche ou se cachent derrière “la tradition, les faux-semblants, les formes extérieures et familières”. Tout cela sans nommer de cas précis. En 2014, le pape argentin était allé jusqu’à accuser ses collaborateurs de souffrir d’un “Alzheimer spirituel” et leur avait diagnostiqué pas moins de quinze maladies.

Et cette année, dans son discours de Noël à la Curie, encore des critiques : il y aurait, selon François, de petits groupes à la Curie, sûrs de leur bon droit et prompts à se justifier, mais qui en réalité sont de véritables “tumeurs cancéreuses” qui se veulent autoréférentes et qui infiltrent les organismes ecclésiaux et ceux qui y travaillent. Et le pape lance cet avertissement : “Lorsque cela arrive, on perd la joie de l’Evangile, la joie de communier avec le Christ ; c’est le don de notre sacerdoce qui se perd.”

Plus loin le pape critique encore les “martyrs autoproclamés” qui en vérité méprisent la charge qui leur est confiée : ils seraient des “antennes doubles”, c’est-à-dire des instruments capables d’envoyer des informations, et d’en recevoir. Mais, constate le pape, il a aussi dans la Curie une grande majorité de personnes fidèles, qui travaillent avec un don de soi admirable, beaucoup de fidélité et de compétence. Ouf !

Plus loin, il développe ce qu’il entend par fidélité en reprenant l’image d’une antenne “haute fidélité” : “Pour tous ceux qui travaillent au Siège, le terme de fidélité prend un sens très particulier dans la mesure où ils se sont mis au service du successeur de Pierre et consacrent à ce service une bonne partie de leur énergie, de leur temps et de leurs occupation quotidiennes. C’est une lourde responsabilité qui avec le temps développe un lien affectif avec le pape, une profonde confiance, une ‘sensus naturalis’, toutes choses qui se résument dans le terme de fidélité.”

Munis ainsi de cette réceptivité profonde, les dicastères de la Curie romaine se doivent, selon François, d’entrer généreusement dans un processus d’écoute et de synodalité. »

 

Source: KATHNET - PRO LITURGIA, Actualité du vendredi 22 décembre 2017

Selon l'article de Marie-Lucile Kubacki sur le site de l’hebdomadaire "La Vie",

"Le pape s’en est également pris aux « traîtres à la confiance » et à « ceux qui profitent de la maternité de l'Église, à savoir ceux qui sont soigneusement sélectionnés pour renforcer le corps et la réforme, mais qui – ne comprenant pas leur responsabilité – se laissent corrompre par l'ambition ou la vaine gloire et, quand ils sont doucement éloignés, se proclament faussement des martyrs du système, du "pape mal informé", de la "vieille garde"... au lieu de faire leur mea culpa. » Une allusion aux cardinaux Burke et Brandmüller, deux auteurs des Dubia ? Ou au cardinal Müller, « doucement éloigné » de la Congrégation pour la Doctrine de la foi dont il était préfet et qui, dans une interview récente, a évoqué des « divisions profondes » dans l’Église, enjoignant François à répondre aux critiques qui lui sont adressées ?"

 

Sources: LA VIEBELGICATHO

Des "Voeux de Noël" particuliers : le pape se livre à une attaque en règle des membres de la Curie
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22 décembre 2017 5 22 /12 /décembre /2017 07:53
Israël: découverte des vestiges d'un monastère vieux de 1.500 ans

"La richesse du site suggère que le complexe pourrait avoir été un lieu de pèlerinage important"

 

Des archéologues israéliens ont mis au jour près de Bet Shemesh (centre) les vestiges vieux de 15 siècles d'un monastère chrétien, notamment une gracieuse mosaïque figurant des oiseaux et des grenades."La richesse du site suggère que le complexe pourrait avoir été un lieu de pèlerinage important dans la région de Judée-Shephelah", à l'ouest de Jérusalem, ont indiqué les autorités archéologiques israéliennes dans un communiqué.

Sur le site datant de la période byzantine, les archéologues ont exhumé les vestiges de murs faits de pierres aux dimensions imposantes ainsi que des éléments architecturaux en marbre provenant pour partie de l'actuelle Turquie.Parmi ces éléments figure la base d'un pilier couvert d'une croix et de motifs décoratifs.

 

Le site, dont une petite partie seulement a été fouillée pour le moment, a été abandonné au VIIe siècle pour des raisons inconnues.

"Nous savions déjà qu'un certain nombre d'anciennes églises et monastères existaient (dans la région) mais ce qui a été découvert est remarquablement préservé", a dit Benyamin Storchan, directeur des fouilles, cité dans le communiqué.

Le site est proche de la maison salésienne de Beit Jamal, où vit une communauté catholique d'hommes et de femmes, séparément.

Les excavations menées depuis l'été avec l'aide d'un millier de jeunes ont précédé un projet d'extension, destiné aux juifs ultra-orthodoxes, d'un quartier de Bet Shemesh.

Interrogée par l'AFP, une porte-parole des autorités archéologiques a dit ne pas savoir ce qui allait advenir du site. "Une chose est sûre: la mosaïque sera préservée. Mais nous ne savons pas si elle restera en place tout en étant protégée ou si elle sera transférée ailleurs", a-t-elle dit.

Source: I24news

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21 décembre 2017 4 21 /12 /décembre /2017 15:00

Dans sa divine Providence, Dieu Tout-puissant a fondé l’Eglise et institué la Liturgie Sacrée à travers laquelle nous pouvons Lui offrir un culte véritable dans la Nouvelle Alliance établie par le Christ. Ce faisant, en entrant dans les exigences des rites sacrés déployés dans la tradition de l’Eglise, nous donnons un vrai sens à notre identité de fils et de filles du Père. La liturgie garde ainsi résolument les yeux fixés sur Dieu Tout-puissant, et non sur la modernité, la postmodernité ou je ne sais quel autre courant culturel ou philosophique. Elle occupe, comme l’a enseigné Sacrosanctum Concilium, une place fondamentale dans la vie du chrétien comme source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise. La liturgie catholique est normative pour la vie du chrétien, et bénéficie d’une objectivité dans la mesure où son contenu n’est pas affecté par les modes passagères propres à chaque génération – ou les formes particulières que lui donneraient certains prêtres ou évêques – mais est maintenue ferme et intègre dans la tradition tout en restant raisonnablement adaptable à des besoins pastoraux avérés. Comme l’enseigne le Catéchisme de l’Eglise Catholique, la liturgie catholique est un élément constituant de la sainte et vivante Tradition.

Il est ainsi évident que la Sainte Liturgie est de par sa nature contraire à cette exaltation de la subjectivité en toutes circonstances propre aux cultures postmodernes ; et cela se confirme tout particulièrement pour la prétention centrale de l’Eglise qui affirme que la Vérité est constituée par la Révélation de Dieu à l’humanité. »

Catherine Pickstock, théologienne professeur à Cambridge, présente à ce propos une appréciation fascinante de cette confrontation entre deux mondes quand elle écrit : « Une réforme liturgique authentique… devrait, soit être amenée à renverser notre modernité antirituelle, ou, cela étant impossible, à concevoir une liturgie qui refuserait d’être inculturée dans nos schémas de pensée et de discours modernes. » Elle plaide pour la création d’une liturgie qui « serait plus apte à nous confronter au défi que représente le choc avec un langage non familier », et aussi « à faire de toute notre vie une adoration, et à nous réunir dans le seul but de recevoir le don du Corps du Christ ». Catherine Pickstock voit juste lorsqu’elle dit que la liturgie doit refuser de suivre servilement les chemins de la modernité, et reste persuadée que le côté peu familier de la liturgie peut et doit servir à secouer de façon salutaire ceux qui se sont déjà avancés trop loin sur ces chemins.

 

Source: Pro Liturgia, Actualité du jeudi 21 décembre 2017

Réforme Liturgique : "renverser notre modernité anti-rituelle" (Catherine Pickstock)
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21 décembre 2017 4 21 /12 /décembre /2017 14:17
Le protestantisme aujourd’hui

Cinq siècles après son apparition, le protestantisme, né du mouvement initié par Luther, est plus divisé que jamais. Petit panorama de sa situation actuelle.

Rien n’est simple quand on parle du protestantisme. Non seulement il n’y a pas unité de foi et unité de pratique entre les différentes dénominations ou « églises », mais c’est un monde en perpétuel mouvement institutionnel. Ce que disait Bossuet en 1688 aux premières lignes de son Histoire des variations des églises protestantes reste toujours vrai : les protestants « se sont séparés premièrement de nous, et puis entre eux », ensuite « ils ont tâché de réparer leurs divisions et de rassembler les membres épars de leur Réforme désunie », sans jamais y parvenir.

Le mot « protestants » est apparu en 1529, adopté par les princes luthériens allemands opposés à l’empereur catholique Charles Quint. En France, on parlera pendant longtemps des « huguenots », majoritairement « réformés » (c’est-à-dire « calvinistes »). Les « luthériens » ont toujours été une minorité dans le protestantisme français, forts surtout des communautés d’Alsace, intégrées dans le royaume à partir de 1681, et de Montbéliard, intégrées dans les années 1790.

Patrick Cabanel, dans sa volumineuse Histoire des protestants en France. XVIe-XXIe siècle (1), peut décrire cette histoire comme celle d’un « échec » : les protestants représentaient à leur apogée (en 1560) 10 % des Français ; 2 % après la révocation de l’édit de Nantes (1685) et au XVIIIe siècle ; un peu plus aujourd’hui, grâce à l’essor des « évangéliques ».

Un long processus d’union, mis en œuvre depuis la fin du XIXe siècle, a abouti partiellement il y a peu d’années. L’Église évangélique luthérienne de France (EELF) a été créée en 1872. En 1938 a été fondée l’Église réformée de France (ERF) qui regroupait les quatre principales unions d’Églises réformées. Le 1er janvier 2013, l’EELF et l’ERF se sont unies pour former l’Église protestante unie de France (EPUF).

Cette nouvelle entité, jugée la plus représentative du protestantisme français, pèse pourtant peu dans le paysage religieux. Elle ne rassemble que quelque 250 000 fidèles réguliers et moins de 500 pasteurs (un tiers sont des femmes) et quelque 480 paroisses ou « Églises locales ».

Ce n’est que par la très forte progression des « évangéliques » que le protestantisme français ne se réduit pas à cette peau de chagrin. Les « évangéliques » ne sont ni calvinistes, ni luthériens, mais baptistes, darbystes, méthodistes, pentecôtistes, etc. Jugés plus festifs, plus confessants et plus prosélytes que les réformés ou les luthériens, les évangéliques attirent nombre de populations d’origine africaine ou d’outre-mer. Ils regrouperaient quelque 500 000 fidèles aujourd’hui. Le 15 juin 2010 a été constitué un Conseil national des Évangéliques de France (CNEF) qui regroupe les représentants de quelque 30 Unions, Églises, Communions et de 130 œuvres d’évangélisation ou sociales.

DIVISIONS

Ces diverses unions masquent, en réalité, une grande diversité de pratiques, de croyances et d’enseignement. Depuis longtemps, le protestantisme français a été traversé de multiples courants, qui correspondent non seulement à des pratiques variées mais à des enseignements différents. Dans tel temple, il y a célébration de la cène et récitation du Credo tous les dimanches, alors que dans beaucoup d’autres le primat est donné à la lecture de l’Écriture sainte et au sermon, la cène n’étant célébrée que quatre fois par an.

Le pasteur Pierre Courthial (1914-2009), qui avait été en 1974 un des fondateurs de la Faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence, en réaction contre les facultés de théologie protestante de Paris et de Montpellier jugées trop libérales, affirmait il y a dix ans : « Je suis un protestant confessant, c’est-à-dire fidèle aux confessions de foi de la Réformation et à travers elles aux conclusions des six premiers conciles œcuméniques (et donc aux définitions christologiques de Nicée-Constantinople et de Chalcédoine), alors que le protestantisme moderniste rejette l’autorité normative de l’Écriture et les dogmes confessés par les six premiers conciles. »

L’Église protestante unie, née en 2013, n’est pas restée unie longtemps. En mai 2015, par 94 voix contre 3, elle a autorisé les pasteurs à bénir les couples homosexuels. Les évangéliques de la CNEF ont déploré cette décision et au sein même de l’EPUF les opposants (environ 80 pasteurs sur 500) ont formé un courant dit des « Attestants » qui entend « retourner vers les fondamentaux que sont la prière et l’autorité des Écritures ».

CRISE EN SUISSE ET EN SUÈDE

Les évangéliques sont la seule portion du protestantisme qui progresse en France comme dans le monde. Au Brésil, en trente ans, plusieurs millions de catholiques ont rejoint les églises évangéliques. Évangéliques et pentecôtistes représentent quelque 700 millions de fidèles dans le monde, contre 50 à 70 millions de fidèles pour chacune des autres dénominations (luthériens, réformés, anglicans et épiscopaliens).

En Suisse, pays de naissance de la deuxième Réforme, celle du Français Calvin venu se réfugier à Genève, la crise est visible. Le Temps, grand quotidien de Lausanne, titrait, chiffres à l’appui, il y a deux ans sur « L’inexorable déclin de l’Église protestante ». Les temples suisses se vident : 50 % des protestants suisses ont plus de 50 ans, le nombre des baptêmes est tombé de 42 000 en 1950 à 15 000 en 2010. Le nombre des personnes qui quittent l’Église protestante est toujours plus élevé : 6000 en 1984, 12 000 en 2010. Genève, la capitale mondiale de la foi réformée, qui comptait 120 pasteurs il y a trente ans n’en compte plus que 40.

Jörg Stolz, professeur de sociologie des religions à l’université de Lausanne, a expliqué dans Religion et spiritualité à l’ère de l’ego (2) pourquoi le protestantisme suisse était davantage frappé par la désaffection que le catholicisme : « le protestantisme est très individualiste, ce qui est en principe compatible avec la société actuelle. Mais du même coup, il a un problème d’identité, de ligne théologique directrice. Or, pour qu’une offre spirituelle marche, il faut a priori un produit, une ligne, des têtes bien connues et du marketing. » La dernière formule reste à la surface des choses, mais on voit l’impasse où s’engage inéluctablement le protestantisme s’il n’ose se confronter à la modernité. Dans Évangile et liberté, pourtant organe du protestantisme libéral, le professeur Jacques Guin fait écho, le 1er septembre 2016, à ce diagnostic : « En ne cessant de courir après la dernière mode de la vie en société, de céder à toutes les facilités pour ne pas risquer de déplaire, aux jeunes en particulier, en acceptant que notre Église dérive au gré des courants qui bafouent la responsabilité individuelle, n’avons-nous pas laissé le protestantisme perdre sa saveur et surtout sa raison d’être “autre” ? »

L’Institut suisse de pastorale (SPI), catholique, confirme dans une enquête statistique publiée en 2015 que le nombre des protestants a beaucoup baissé (passant de 56,3 % en 1950 à 26,1 % en 2013), alors que celui des catholiques se maintient autour de 40 % et que celui des personnes se déclarant sans confession ne cesse d’augmenter (22,2 % de la population en 2013).

En Suède, pays qui fut quasi unanimement luthérien depuis le milieu du XVIe siècle, la situation change beaucoup aussi. Le catholicisme n’y est à nouveau autorisé que depuis 1873 et le luthéranisme y fut Église d’État jusqu’en 2000. Aujourd’hui encore le pays ne compte qu’un diocèse catholique, celui de Stockholm. Son titulaire, Mgr Arborelius, est un converti du protestantisme (à l’âge de 20 ans) et il a été créé cardinal le 28 juin dernier, premier cardinal dans toute l’histoire de la Suède.

Le déclin de l’Église luthérienne est bien visible dans ce pays (62 % de la population, mais 1 % seulement de pratiquants) tandis que le nombre des évangéliques et des catholiques ne cesse de croître, grâce à l’immigration (Polonais, Croates, Érythréens hier, Irakiens et Syriens aujourd’hui) mais aussi par un fort mouvement de conversion. En mars 2014, le pasteur Ulf Ekman, fondateur en 1983 d’une mega church évangélique, La Parole de la Vie, a annoncé sa conversion au catholicisme. En 2015, ce sont huit des dix membres d’une communauté œcuménique installée à Berget et leur pasteur qui ont été reçus dans l’Église catholique. Ce sont les questions éthiques (notamment l’attitude face à l’homosexualité) et celle de l’ordination des femmes qui ont fait prendre conscience des séparations toujours plus grandes. « Nous sommes entrés petit à petit dans le Mystère de l’Église », dira un des membres de la communauté.

Yves Chiron

(1) Fayard, 2012.

(2) Labor et Fides, 2013.

LA NEF n°295 Septembre 2017

À PROPOS YVES CHIRON

Yves Chiron

Historien, spécialiste de l’histoire religieuse des XIXe et XXe siècle, ses biographies de Pie IX, Pie X, Pie XI et Paul VI font référence. Collaborateur de La Nef, il est encore l’auteur notamment de Fatima, vérités et légendes (Artège, 2017), Histoire des conciles (Perrin, 2011), Padre Pio (Perrin, 1998, rééd. 2004), Enquête sur les apparitions de la Vierge (Perrin-Mame, 1997, rééd. Tempus, 2007).

 

SOURCE: LA NEF - BELGICATHO

Pour poursuivre la réflexion :

 

"Pourquoi une personne complètement digne de confiance et omnicompétente (Dieu) permettrait-elle aux églises "authentiques" de diminuer et de disparaître? Pourquoi une personne totalement digne de confiance et omnicompétente donnerait-elle des messages différents à différentes églises? Pourquoi une personne totalement digne de confiance et omnipotente voudrait-elle que nous soyons désunis quand elle a spécifiquement dit que nous devrions être unis?  (1 Corinthiens 1:10, Ephésiens 4: 11-13, Col 3: 13-14, Jean 17:23, Psaume 133: 1, 1 Pierre 3: 8, 1 Jean 4:12, Éphésiens 4: 3, Romains 12 : 16, Matthieu 23: 8, Philippiens 2: 1, Éphésiens 1:10, 2 Chroniques 30:12, Éphésiens 2:14, Romains 12: 4, Galates 3: 26-28, 1 Corinthiens 12: 12-13, Éphésiens 4:16, Romains 6: 5)". Pas besoin de regarder plus loin: le catholicisme est l'Eglise originelle

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20 décembre 2017 3 20 /12 /décembre /2017 19:06

Une information d'un article de Sputnik tempère le "virage à 180 degrés" de la politique étrangère de la France sous Emmanuel Macron, dont parle le grand reporter au Figaro, Renaud Girard dans une conférence intitulée "L'idéologie néo-conservatrice et la politique étrangère française" :

Emmanuel Macron affirme avoir «déployé beaucoup d’énergie pour revenir dans le jeu diplomatique» sur le dossier syrien. Son but: replacer la France au cœur des pourparlers de paix. Pourtant, vouloir à la fois «juger» Assad et «parler avec lui» risque de le disqualifier pour de bon, comme l’a aussitôt martelé Bachar el-Assad.

Emmanuel Macron veut redonner à la diplomatie française son importance au Moyen-Orient en s'attaquant au dossier syrien. Critique envers la politique menée sous François Hollande, il a exposé, lors de son interview du 17 décembre sur France 2, les fondements de sa stratégie en Syrie. 

Son discours tient en deux axes: «Bachar est l'ennemi», «il doit répondre de ses crimes» et en même temps, Emmanuel Macron affirme que le Président syrien «sera présent» lors des pourparlers de paix et qu'«il faut parler avec lui». Cette position d'équilibriste trace une relative continuité avec le quinquennat Hollande, tout en ouvrant la voie à une potentielle rupture.

Inutile de dire que ce double discours ne convainc pas Damas et a peu de chances d'avoir un écho auprès de ses alliés russe et iranien.

[...] S'il est vrai que le groupe de Genève piétine depuis son lancement, les pourparlers d'Astana, regroupant le gouvernement syrien, l'opposition, ainsi que la Russie, l'Iran et la Turquie, ont permis de réelles avancées. Un processus d'Astana auquel ses parrains associent de plus en plus l'ONU, histoire de renforcer sa légitimité. Un contexte qui fait douter de la pertinence de l'initiative de M. Macron.

[...] la volonté affichée d'Emmanuel Macron de voir son homologue syrien «répondre de ses crimes devant la justice internationale» est incompatible avec ses ambitions en termes de realpolitik au Moyen-Orient et la réaction du Président Assad ne s'est pas fait attendre.

Dès le 18 décembre, ce dernier a vivement écarté l'hypothèse d'une médiation française, arguant que la France avait été «le fer-de-lance du soutien au terrorisme» en Syrie et que, son rôle «n'ayant pas fondamentalement changé», elle n'était pas compétente pour servir de médiateur.

Bachar el-Assad, ajoutant que la France avait «le sang des Syriens sur les mains», a définitivement rejeté la possibilité que Paris dirige un groupe de contact pour la résolution du conflit qui enflamme le pays depuis presque sept ans. Il a déclaré à ce propos que les Français «ne sont pas en mesure d'appeler à une conférence de paix». Les ambitions d'Emmanuel Macron se heurtent donc à la réalité syrienne.

Autrement dit, le fait que Emmanuel Macron ne rompe pas totalement avec l'idéologie néo-conservatrice moralisatrice risque encore de mettre notre pays sur la touche dans les affaires internationales en Syrie...

Le double discours d'Emmanuel Macron sur la Syrie ne devrait pas permettre un retour de la France à la table des négociations
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20 décembre 2017 3 20 /12 /décembre /2017 16:10
L'idéologie néo-conservatrice (Renaud Girard)

Grand reporter au Figaro, Renaud Girard était l'invité de Pierre Gentillet, président du Cercle Pouchkine qui œuvre à l'amélioration des relations franco-russes. L'auteur de "Quelle diplomatie pour la France" a donné à cette occasion une conférence intitulée :"L'idéologie néo-conservatrice et la politique étrangère française". TV Libertés s'est rendue sur place pour interroger Renaud Girard.

 

Extrait :

 

"L'idéologie néo-conservatrice, qui vient au départ de la gauche américaine (le sénateur Jackson), c'est l'idéologie portée par des hommes comme Bill Cristol, Robert Kaplan, Paul Wolfowitz, Richard Perle. Cette idéologie considère qu'il n'y a rien de plus important que la démocratie et la justice et que donc il faut la répandre au monde entier, quitte à devoir employer les armes pour ce faire, alors que les réalistes, les metternichiens, les kissingériens, pensent que la paix est supérieure aux droits de l'homme, la justice ou à la démocratie. C'est comme cela que l'on peut définir les néo-conservateurs.

 

[...] A la base, cette idéologie n'est pas celle de la république française (mais elle a fini par s'y imposer), celle du général de Gaulle en 1959 ('la France n'a pas d'amis mais n'a que des intérêts') et 1964 avec la Chine ('il faut prendre les réalités telles qu'elles sont'), c'est une politique réaliste et pas moralisatrice. Et le néo-conservatrice ne se trouve pas dans les gènes de la politique étrangère française. Petit à petit nous avons pris des postures morales en nous alignant sur les Etats-Unis..., des postures moralisatrices, donneuses de leçons, comme sur la Syrie par exemple, où nous avons rompu pour des raisons morales nos relations diplomatiques avec Damas, alors que nous avions beaucoup investi sur ce régime (puisque nous avions reçu sur les Champs-Elysées en 2008 Bachar el Assad), et ensuite nous avons fermé l'ambassade, nous privant ainsi d'un instrument d'influence sur le régime syrien, et cela va nous faire défaut au moment des attaques terroristes en France...

 

[...] Les grands moments de la diplomatie française, c'est juste le contraire de l'idéologie néo-conservatrice, le grand moment de ce refus par la France de ce rêve du Moyen-Orient démocratique que brandissait les néo-conservateurs autour de W. Bush, c'est le discours de de Villepin de février 2003 aux Nations-Unies. Ca c'est une grande initiative française qui nous a coûté très cher puisque les Américains avaient dit 'Nous allons oublier les Russes, pardonner aux Allemands, et punir les Français'. Il y a eu alors un glissement où l'on a vu sous Sarkozy et Hollande une politique émotionnelle, moraliste, moralisante avec Kadhafi le méchant qu'il faut aller tuer en Libye. [...] Je suis  allé plusieurs fois en Libye et en Irak après les interventions occidentales et je peux vous dire que je ne trouvais pas une seule mère de famille qui ne regrettait pas le système ancien. Parce que c'est vrai que personne n'aime la dictature politique, mais il y a pire que la dictature c'est l'anarchie, et il y a pire que l'anarchie c'est la guerre civile. Et il y a une troisième chose, en attaquant Kadhafi nous n'avons pas ménagé à moyen et long terme les intérêts de la France. Toute la bande sahélienne a été déstabilisée, tous nos alliés sont déstabilisés et Kadhafi avait tous les torts du monde mais il avait trois qualités. La première, il combattait les islamistes de manière farouche, la deuxième est qu'il avait accepté de coopérer avec l'Europe pour combattre les trafiquants d'êtres humains. Il avait même accepté tout un réseau de radars qui coopérait avec sa police qui repérait toutes les embarcations de trafiquants d'êtres humains que les Libyens allaient détruire grâce aux radars fournis par l'Union européenne. Et ce sont nos hélicoptères d'attaque qui ont détruit ces radars fournis et payés par le contribuable français ! Et Kadhafi avait lui-même abandonné son programme nucléaire. Il avait même contacté les services secrets britanniques et américains pour leur donner le réseau de trafic de matières nucléaires du pakistanais Abdel kader Khan, le père de la bomba pakistanaise, qui vendait des centrifugeuses et d'autres équipements nucléaires un peu partout. Et à cause de Kadhafi ce trafic a été stoppé. Alors en le tuant, parce que c'est l'aviation française en fait qui a bombardé son convoi et qui l'a pratiquement tué [1], la France a donné un message très clair à Kim Jong-Un le dictateur nord-coréen disant 'n'abandonne jamais tes armes nucléaires parce que tu ne peux jamais faire de deals avec les Occidentaux, ils finiront par te tuer !'... Et ce message Kim Jong-Un l'a compris cinq sur cinq.

 

[...] Je crois que la France s'est ridiculisée lorsque le président Hollande nous expliquait qu'on allait faire la guerre contre Bachar el Assad, en septembre 2013. (NdCR. dans des circonstances humiliantes où le vote négatif des députés britanniques et le désistement surprise d'Obama avait laissé François Hollande seul en rase en campagne en Syrie !...) et donc nous allions faire la guerre au méchant Bachar el assad avec les Américains et les Britanniques... Et puis nos alliés Anglais et Américains ont changé d'avis... La Chambre des Communes a refusé à Cameron le droit de faire la guerre, et Obama a commencé à atermoyer, disant qu'il allait consulter le Congrès !... Et là, il y a eu un accord qui s'est fait à Genève directement entre les Américains et les Russes (c'est l'accord Lavrov-Kéry) sans que même la France n'ait été invitée ! La France devenue les petits supplétifs des Anglo-Saxons n'est même pas à la table des négociations sur le problème syrien. Et donc on est resté tout seul...

 

Si les raisons qui nous poussaient à faire la guerre, explique Renaud Girard, étaient si bonnes que cela, il fallait les continuer ! Ce n'est pas parce que les Anglais et les Américains changent d'avis, pourquoi la France changerait-elle d'avis si elle avait de si bonnes raisons de faire la guerre à la Syrie ? Là il y a quelque chose qui cloche profondément ! Ou bien, vraiment il fallait faire la guerre et il fallait y aller. Alors pourquoi Hollande n'a pas fait la guerre tout seul ? Parce qu'il s'est dit peut-être qu'administrer tout seul la Syrie je ne saurais pas très bien faire. Les Américains n'ont déjà pas su le faire très bien en Irak ! Alors il faudra un jour lui demander pourquoi un jour il veut faire la guerre à la Syrie et le lendemain il ne veut plus la faire ? !

 

je pense que Laurent Fabius a eu une posture très néo-conservatrice et moralisatrice quand en 2013 il a voulu que ne soit pas invité l'Iran à la Conférence sur la Syrie de Genève et je crois que la Norvège était invitée ! Et moi j'ai été le trouver et je lui ai dit: Mr le ministre il faut prendre les réalités telles qu'elles sont : si vous n'invitez pas l'Iran à la conférence de Genève, jamais vous n'arriverez à faire la paix, c'est impossible puisque l'Iran est le principal partenaire stratégique de la Syrie. Donc il faut prendre les réalités telles qu'elles sont.

Et effectivement, oui, Laurent Fabius m'a paru être le tenant d'une posture morale, moralisatrice.

 

[...]

 

(Aujourd'hui), le président Emmanuel Macron s'en éloigne (de cette idéologie néo-conservatrice), il y a même un tournant à 180 degrés. J'en veux pour preuve le fait qu'il ait invité Poutine à Versailles pour le 300e anniversaire des relations diplomatiques, alors que Hollande n'était pas allé à la célébration de la victoire du 9 mai 1945. [...] (Du point de vue de la diplomatie française) je pense que oui il y a aujourd'hui un sans faute d'Emmanuel Macron en politique étrangère."  

Notes

 

[1]  Dans un article du 20 octobre 2011, le journal Le Monde a donné cette information: "[L]e convoi "de plusieurs dizaines de véhicules" dans lequel se trouvait Mouammar Kadhafi a été bombardé par les forces de l'OTAN non loin de Syrte. Le ministre de la défense français, Gérard Longuet, a indiqué que l'aviation française avait identifié et "stoppé" la colonne dans laquelle se trouvait Kadhafi, mais précise que les tirs ne l'ont pas détruite. Les tirs français auraient divisé la colonne, et une fraction des véhicules aurait ensuite affronté des hommes du CNT. Les Etats-Unis ont assuré qu'un drone avait également participé à l'opération." [Le Monde] Autrement dit, Kadhafi, a été blessé lors du bombardement par des avions français et de drones étasuniens prêtés à l’OTAN, puis récupéré sur le sol par les alliés islamistes des forces étrangères à la Libye..., avant d’être lynché puis abattu d’une balle dans la tête comme dans les pires dictatures, sans aucune forme de procès..., sans aucun respect pour les règles humanitaires sur les conflits armés de la Convention de Genève 1949. 

 

Lire : Exécution de Kadhafi par les alliés islamistes aux cris d’Allah Akbar: L'OTAN et les "alliés" sont bien des démocraties !

 

Le président russe Vladimir Poutine s'était indigné des images qui passaient en boucles dans les médias occidentaux : "La quasi-totalité de la famille de Mouammar Kadhafi a été tuée. Son corps a été exposé sur toutes les chaînes de télévision du monde. Il était impossible de regarder ces images sans écœurement. Il est tout ensanglanté, blessé, encore vivant, puis achevé (...) et on exhibe tout ça sur les écrans."

Une demi-décennie après la chute et la mort de Kadhafi, le chaos continue de régner en Libye. L'organisation Etat islamique s'est implantée. "L’organisation terroriste Daesh et le grand nombre de milices islamiques présentes à travers le territoire compliquent la sortie de crise", écrit aujourd'hui RT dans un article consacré au fils de Kadhafi, qui pourrait se présenter à la prochaine élection libyenne en mars 2018. 

Des réseaux de passeurs se servent des côtes libyennes pour envoyer des dizaines de milliers de migrants vers une traversée périlleuse de la Méditerranée à destination de l'Europe...(Source: Rapport parlementaire britannique critique sur l'intervention en Libye)

De ce point de vue l'intervention néo-conservatrice de Nicolas Sarkozy en Libye est une catastrophe.

En 2011, l'historien Bernard Lugan écrivait : "L’aveuglement et la bêtise n’ont d’ailleurs pas de limites car, depuis plusieurs décennies, au nom des « droits de l’Homme », religion-vérité postulée universelle, les « Occidentaux » n’ont cessé de faire fausse route dans le monde arabo-musulman où ils ont préparé la voie à l’anarchie et à l’islamisme !"

Add. 24 décembre 2018. Inutile de le préciser, le lecteur qui nous suit régulièrement l'aura compris, ce que recouvre cette "idéologie néo-conservatrice" qui "considère qu'il n'y a rien de plus important que la démocratie et la justice et que donc il faut la répandre au monde entier, quitte à devoir employer les armes pour ce faire", est ce que nous dénonçons régulièrement sur ce blog, comme la mentalité caractéristique des révolutionnaires de 1789, et de tous les révolutionnaires depuis, pour qui la fin sanctifie les moyens..." Ce qui est faux et a pu amener aux pires totatitarismes.  

 

Lire : Contre le Nouvel Ordre mondial : en finir avec la révolution (IIe partie)

 La Grande Histoire des guerres de Vendée - Pas de théorisation de la violence chez les révolutionnaires de 1789 ?

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15 décembre 2017 5 15 /12 /décembre /2017 16:13

On a vu hier l'effondrement en cours des mythes et piliers de la modernité (la croyance dans le progrès, la démocratie). Aujourd'hui, pour illustrer ce propos, on découvre qu'une enquête PEP/Kantar, réalisée -une fois n'est pas coutume- par un média français (L'Obs, jeudi 14 décembre) montre cette fois la fin de la croyance dans la devise républicaine française: "la devise de la Révolution française fait de moins en moins écho aux oreilles des Français"... Le sentiment d'une fracture sociale en France augmente. Pas moins de 76% des personnes interrogées jugent la société comme inégalitaire, 22% affirmant même qu’elle est "très inégalitaire", tandis que 20% seulement considèrent qu’elle est au contraire "égalitaire"... Ce sentiment d’inégalité gagne la société française dans son ensemble. La fracture sociale s'aggrave.

C'est ce que révèle la quatrième édition du baromètre annuel PEP/Kantar sur les inégalités, rendu public ce jeudi 14 décembre par le Nouvel Observateur.

"Le plus révélateur", commente "Sputnik", est le pessimisme qui gagne la société française : en effet, 25% seulement des Français considèrent qu'une personne peut trouver sa place dans cette société présentée pourtant comme "inclusive"...

Liberté, égalité, exclusion résume le sentiment actuel des Français.

Un sondage montre la fin de la croyance dans la devise républicaine

Ce qui enfonce le clou est ce qui a été considéré comme des privilèges accordés aux réfugiés récemment arrivés en France. 39% seulement jugent "normale" la mise à disposition de logements vacants pour les migrants, mise à disposition très fortement rejetée en Haut-de-France, avec 73% d'avis contre, et en région PACA, avec 68%.

L'Éducation nationale n'est pas absente des secteurs inégalitaires de la République : 63% d'entre les Français pensent que les récentes déclarations du ministre de l'Éducation ne vont pas contribuer à diminuer ces inégalités.

Cette enquête réalisée en France métropolitaine sur Internet auprès d'un échantillon de 2.602 personnes a fait l'objet d'un article sur le média russe Sputnik.

Un sondage montre la fin de la croyance dans la devise républicaine

Le commentaire que l'on peut faire est l'analyse que l'on trouvera dans l'ouvrage de Michel VILLEY, "La Formation de la pensée juridique moderne". Le résultat de cette enquête n'est pas étonnant dans un système philosophique et politique moderne conçu pour défendre les intérêts des riches, où le droit a été livré au bon vouloir d'une certaine élite cultivée sous prétexte qu'elle serait rationnelle, "paravent qui masque cette réalité cynique : le droit est l'oeuvre des riches, des hommes les plus influents - disons de la classe dominante -, plus arbitraire en réalité que juste et rationnel".

Un système de "droits subjectifs" (La République de Bodin), conçu comme une anti-thèse de la justice distributive aristotélicienne ou thomiste (où le "droit de chacun" est "la part qui mérite de lui être attribuée en tenant compte de toutes les données de la coexistence sociale"). Ce droit moderne (issu de la nature de l'homme sans considération d'un ordre naturel extérieur à respecter), partagé par l'ensemble des pays de l'Occident, est parfaitement approprié à procurer la sûreté des possessions établies, la sûreté des transactions, la tranquillité nécessaire au développement de l'économie libérale, il proclame la liberté de principe que réclame le jeu du marché (C.B. MACPHERSON, The Political Theory of possession individualism, Oxford, 1962, trad. M. PUCHS, La Théorie politique de l'Individualisme, Gallimard, 1971), mais son premier point faible est l'escamotage de toute justice sociale... Promouvoir une juste proportion n'est plus le rôle central du droit. Il n'a d'autres vocations que de défendre la proportion qui résulte des droits subjectifs prétendus des individus (Hobbes). "Encore une fois, comme ce système simpliste de distribution se trouve commode pour les riches !" (Michel VILLEY, La Formation de la pensée juridique moderne, Texte établi, révisé et présenté par Stéphane RIALS, Quadrige PUF, Mercuès 2006, p. 315, 417, 484, 557, 588, 590, 592, 616.) L'intérêt général, le Bien commun n'existe pas dans notre société moderne, seul existe l'individu et ses droits.

Conséquence : un tel droit ne permet pas l'apaisement ni le développement harmonieux de la société. S'étant trompé sur les fondements du droit (l'homme plutôt que le droit naturel classique), s'étant en outre trompé sur la nature de l'homme (cela fait beaucoup!), ce système tombe logiquement de Charybde en Scylla, et finit en échec :

"La nature de l'homme, écrit Michel Villey, constitue un excellent point de départ pour bâtir une morale privée. Et je n'ai pas dit que cette idée n'ait en rien à intervenir dans la constitution du droit, mais elle ne saurait y suffire : à partir de la nature de l'homme on ne saurait aboutir au droit au sens où l'entendent Aristote ou les jurisconsultes romains. On ne débouche que dans le droit subjectif... 

(...) C'est une gageure que de prétendre fonder le droit, système des rapports entre hommes, sur l'individu séparé - c'est-à-dire de prétendre fonder le droit sur la négation du droit -; c'est la quadrature du cercle; à partir de l'individu, à partir de son droit subjectif, on ne trouvera jamais que l'anarchie et l'absence d'ordre juridique." (Michel VILLEY, ibid., p. 480, 592.)

Conclusion

Dans la société moderne ce n'est plus l'adage médiéval Nos seigneurs les pauvres (en souvenir de la pauvreté du Christ), c'est nos seigneurs les riches !

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14 décembre 2017 4 14 /12 /décembre /2017 19:40

Dans une conférence sur le sujet "République et démocratie : la fin des mythes ?" à la fête du livre organisée par Renaissance Catholique, à Villepreux le dimanche 10 décembre 2017, Patrick Buisson, Président de la Chaîne Histoire, a tout d'abord exposé une petite historiographie officielle de la Révolution de 1789, puis a expliqué "sans faire montre d'un optimisme excessif", des raisons d'espérer. 

Extrait

 

"Pendant près de deux siècles, les guerres de Vendée furent l'objet d'un consensus qui justifie tout à fait la sentence terrible de Joseph de Maistre : 'l'histoire est une conspiration permanente contre la vérité'. endant deux siècles, l'historiographie officielle qui avait chaire à la Sorbonne - les Aulard, les Mathiez, les Soboul, les Lefebvre -, ont cherché une deuxième fois à ensevelir les Vendéens dans un sépulcre d'occultation, de négation, un sépulcre du non-dit et du déni : il fallait à tout prix exonérer le mythe fondateur de la République, son moment inaugural de ce que Pierre Chaunu, le grand historien, a appelé la 'messe de sang' qui l'a accompagné, faire oublier que la devise initiale des révolutionnaires ('la liberté ou la mort'), portait en elle-même toutes les virtualités idéologiques du plan d'extermination qui allait suivre.

 

La négation du martyre vendéen a d'abord été une nécessité politique pour un régime qui s'est longtemps senti faible, à tel point que le révision constitutionnelle de 1884 (presque un siècle après les évènements) a cru devoir introduire un article qui interdisait de remettre en cause la forme républicaine du régime. Cet article figure toujours dans la constitution de la 5ème république, dans notre constitution. (NdCR. article anti-démocratique que l'on retrouve à l'article 89 de la constitution de 1958... toujours d'actualité et toujours pas abrogé...[1]).  Cet article renforce le particularisme français. Par exemple, à la différence de la constitution espagnole qui n'interdit nullement de remettre en cause la forme monarchique des institutions, en France c'est la forme qui est sacralisée. Pas le fond. La 'république' en France est une religion, une religion séculière, certes, mais une religion quand même. On peut tout faire : le fond importe peu, la forme de la république est intouchable !

 

Or, contre toute attente, le temps est en train de sceller la victoire des vaincus de 1793. Longtemps il y a eu cette excuse absolutoire des circonstances de 'salut public', la 'Patrie en danger'... Par quoi, on a prétendu justifier la Terreur. ("la fin sanctifie les moyens"... La théorisation de la violence révolutionnaire en 1789NdCR.) Elle ne rencontre - même dans l'historiographie jacobine - plus beaucoup de soutien. L'exécution du plan d'extermination voulu par la Convention intervient sans aucune relation avec les nécessités militaires ni avec les impératifs de la défense nationale. L'holocauste vendéen commence après que les armées catholiques et royales aient été écrasées dans les bois de Savenay en décembre 1793, au terme de la Virée de Galerne, alors que les armées de la république sont victorieuses aux frontières. Si bien que l'argument de la conjonction des périls (intérieurs et extérieurs) ne tient pas. Il s'agit d'une politique dictée pour des raisons strictement idéologiques.

 

Il n'y a plus grand monde aujourd'hui pour contester que la Vendée ait été victime de crimes de masses. L'estimation la plus sérieuse - celle de l'historien démographe Jacques Hussenet - à partir d'une étude au niveau de chaque canton, oscille entre 150 000 et 190 000 victimes.

 

Pour faire image, le grand historien Pierre Chaunu que je citais tout à l'heure, le maître de l'histoire statistique disait que ces évènements de la Terreur et de la Vendée avait fait plus de victimes au total, un volume de victimes supérieur à tous les mouvements, toutes les jacqueries sous l'Ancien Régime.[2]

 

Au reste, l'histoire jacobine a dû en rabattre ces dernières années, elle a dû passer d'un négationnisme partial à un négationnisme partiel : elle ne nie plus les massacres. Ce qu'elle nie c'est l'intention génocidaire de la Convention. Crimes de masses, oui, crimes de guerre, oui, et on s'arrête là. Or la réalité du génocide (en Vendée), aujourd'hui n'est plus contestable, notamment du point de vue juridique.

 

[...] Ce sont les ultra-royalistes dur reste, qui se firent, dès la Restauration, les partisans du suffrage universel. Il faut bien avoir cela présent à l'esprit. Les républicains n'ont toujours été favorables qu'à une forme de démocratie censitaire.

 

Carl Schmitt disait "le mythe de la représentation supprime le peuple comme le mythe de l'individualisme supprime l'individu". Et bien nous y sommes. Car c'est bien ce à quoi nous assistons sous la 5ème république, avec la combinaison de deux choses : la scrutin majoritaire, adopté depuis 1958, et l'explosion de l'abstention qui aboutit à un rétablissement de facto du suffrage censitaire, sans qu'il ait été nécessaire de l'inscrire dans la loi ! Faute d'un mode de scrutin qui permettrait aux catégories populaires d'être représentées dans les élections intermédiaires, seuls votent les inclus qui se reconnaissent dans l'offre électorale (PS, Républicains, La République en marche). En clair, les bobos, les retraités, les fonctionnaires, les catégories qui participent du système. Aux dernières Législatives, par exemple, selon les enquêtes d'opinion, l'abstention des bas revenus a été de plus de 70%. Les pauvres savent que le mode de scrutin ne permet pas de représenter les partis populistes : ils n'ont pas voté. Rappelons les chiffres des élections présidentielles. Avec 15% des inscrits aux premier tour, LREM rafle la majorité des sièges à l'Assemblée nationale ! Je dis 'des inscrits' car vous savez qu'il y a près de quatre millions des français qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales, c'est-à-dire que le pourcentage est encore plus bas. Mélenchon, Le Pen et Dupont-Aignan totalisent à eux trois 45% des suffrages à la présidentielle, là où tout le monde va voter. Un mois et demi après, aux législatives, ils ne vont obtenir que 26 députés, c'est-à-dire à eux trois 4% de la représentation nationale. Regardez: 45% à l'élection présidentielle donne 4% de députés !... Et on appelle cela une démocratie représentative ! Mais vous voyez bien la filiation depuis 1789 ! Je le disais tout à l'heure, la Convention nationale (1792) a été élue par moins de 10% du corps électoral. Notre démocratie ne consacre pas la loi du nombre, elle consacre la loi du petit nombre ! Notre démocratie est un décor, c'est une démocratie Potemkime. Elle n'est plus qu'un rituel, un rituel dont la classe dirigeante a besoin pour assoir son pouvoir et lui donner une apparence légale.

 

Cette dénaturation de la démocratie correspond parfaitement à la définition qu'en donnait le poète Paul Valéry : 'La démocratie, c'est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde.'

N'importe quel autre mode de désignation, y compris le tirage au sort, c'est-à-dire le retour à la démocratie athénienne, permettrait de redonner au peuple le sentiment qu'il participe, ou est associé pour le moins au gouvernement de la cité.

On comprend désormais que l'usage abusif qui fait aujourd'hui du mot démocratie recouvre très précisément une réalité contraire à ce qu'il énonce. Il s'agit d'une anti-phrase qui désigne la privatisation des instruments de gouvernement par une minorité résolue à imposer sa loi au plus grand nombre, et à exclure le peuple du processus de décisions.

C'est la privatisation du pouvoir au bénéfice d'un système. Napoléon disait à Fouché 'Supprimez tous les journaux, mais en tête du décret, mettez six pages de considérations libérales sur les principes'. Telle était la méthode de Napoléon. On supprime, on interdit, mais on proclame la 'Liberté'. C'est exactement la post-démocratie: on affirme des principes, on les proclame d'autant plus sacrés qu'on a la ferme résolution de ne pas les mettre en oeuvre. 

L'antique principe élaboré au temps de la cité grecque, qui voulait que la politique soit déterminée par l'accord de la majorité est aujourd'hui répudié en pratique. La majorité n'est plus une réalité arithmétique mais un concept politique, résultant d'une application truquée et tronquée du principe majoritaire.

 

[...]

 

Et bien il se trouve qu'il y a de moins en moins de français pour voter. C'est-à-dire de moins en moins de français pour croire au miracle.

[...] Dire que la république n'a pas accouché de la démocratie, mais qu'elle l'a détournée et empêchée ne relève donc pas de la polémique mais d'un simple constat que nous impose l'histoire.

 

Et la réflexion qui vient au terme de cette réflexion est Qu'est-ce que la république aujourd'hui ? Depuis les attentats terroristes, il est de bon ton d'exalter les 'valeurs républicaines', des valeurs que l'on ne situe pas vraiment, des valeurs aussi ronflantes que creuses. Il est d'usage commun de les présenter comme l'antithèse et l'antidote absolu du fanatisme islamiste [3], comme si les promoteurs de la guillotine, comme si les promoteurs du rasoir national en 1793, comme si les organisateurs de la Terreur révolutionnaire avaient obéi à des motivations radicalement différentes de celles des sectateurs de Daech, et autres adeptes de la décollation. Comme si l'implacable terrorisme d'état qui s'est mis en place en France en 1793, n'avait pas de servi de matrice et de modèle à toutes les entreprises totalitaires de siècles suivants (nazisme et communisme compris). Comme s'il eut fallu l'été 2016 en France pour que les prêtres fussent égorgés derrière des autels ! Il a fallu vraiment que le sectarisme le discute à l'ignorance à un niveau rarement atteint pour que celui qui nous a tenu lieu de président de la république pendant cinq ans dans un mélange de bassesse et de médiocrité qui a fait honte à toute la France - je veux dire François Hollande - se croit autorisé à dire après l'égorgement du Père Hamel : 'Attaquer l'Eglise, tuer un prêtre, c'est profaner la république !'. Dans ce cas, Monsieur Hollande, la république, durant les trois premières années d'existence n'a cessé de s'auto-profaner en expulsant, en déportant, en guillotinant les prêtres par milliers pour tenter d'assoir son pouvoir sur les esprits. 

 

[...]

 

Avec la crise de la représentation que nous subissons aujourd'hui de plein fouet se pose aujourd'hui la question de la légitimité. [...] Hier la légitimité procédait du sacre, et donc de la religion. En démocratie la légitimité résulte du contrat social, ou de l'expression de la Volonté générale. Or ce mode de légitimation  - on vient de le voir à l'instant - ne fonctionne plus (crise de le représentation, mode de scrutin). Une grande partie de nos concitoyens ont l'impression d'être exclus du jeu démocratique.

 

Quand le pouvoir s'avère impuissant à garantir le Bien commun, c'est-à-dire à assurer et garantir les protections et sécurités vitales, protections sociales, protections culturelles (notre identité), protections physiques (le terrorisme) s'amorce dès lors un processus de délégitimation. Emmanuel MACRON semble avoir pris conscience de cette crise de la légitimité puisqu'il dit vouloir inventer une nouvelle forme d'autorité démocratique. Si l'objectif est de réintégrer le peuple dans le jeu démocratique en lui assurant les protections vitales évoquées à l'instant, alors la politique de l'oxymore qui est celle Emmanuel MACRON, qui consister à associer des termes et des objectifs absolument contradictoires, ne va pas faciliter les choses : on ne peut en même temps vouloir libérer le travail et protéger les Français (les salariés), déclarer la guerre à l'islamisme et vanter les mérites du multiculturalisme qui en constitue le terreau, déclarer vouloir retrouver le sens du récit historique et promouvoir un projet post-national où la France n'est plus une communauté, mais l'absence de communautés, la nation de la sortie des nations !

En fait, pour restaurer le Bien commun, il faudrait pour cela rompre avec l'individualisme libéral, avec la dérive moderne fondée sur la négation de l'axiome aristotélicien selon lequel l'homme est un animal politique, un être naturellement social. Le Bien commun n'est toujours plus vivable que celui de l'individu disait S. Thomas d'Aquin. Or, il ne peut y avoir de Bien commun quand le politique est réduit au champ d'affrontements des intérêts privés, c'est-à-dire à l'économie, à l'économisme.

La crise de la légitimité ouverte en 1793, et mon point de départ n'était pas innocent, n'a jamais été résolue.

Alors peut-être faut-il rendre grâce d'une certaine manière à notre nouveau président de la république d'avoir reconnu - on n'a jamais entendu ces propos dans ses prédécesseurs - que la crise de la légitimité ouverte en 1793, dans une interview un an avant son élection, 'l'incomplétude de notre démocratie', - je reprends ses mots -, 'le vide émotionnel que la disparition de la figure du roi a laissé dans l'inconscient politique français'.

[...]  En France, pays de traditions chrétiennes, le pouvoir ne se délègue pas par délégation (c'est pour cela que l'on a un peu de mal avec le régime représentatif) mais pas incarnation. C'est selon la formule magistrale de Marcel Gauchet un concentré de religion à visage politique. oui, il faut savoir gré à Macron de l'avoir compris, jusqu'à faire durant les premiers mors (Cour du Louvres, Versailles) de la démonstration in vivo que la république ne peut se survivre qu'en cherchant à reproduire la monarchie et en lui reconnaissant au fond une sorte de supériorité ontologique et existentielle. 

Si l'on veut que le politique retrouve une légitimité, il faut le restaurer en tant que service, en tant que sacerdoce au service de la communauté.

Si l'on veut, il faut retrouver l'autorité comme fonctionnalité, il faut la rétablir comme transcendance.

 

[...]

 

Je n'ai pas traité des trois piliers fondateurs de la république, de leur république,. Le progrès, aujourd'hui, c'est très simple, au début du siècle dernier tous les cafés s'appelaient Cafés du progrès ou Cafés de l'avenir. Aujourd'hui, quand vous interrogez les Français, près de 80% pensent que les générations qui viennent derrière auront une vie moins facile. L'idée du progrès est morte. La religion du progrès est morte comme notre pratique de la démocratie et de la république arrive à bout de souffle. Et c'est la grande leçon d'espérance. Même si l'on met ni nom ni étiquette sur ce qui va venir, les mythes fondateurs de nos adversaires, les trois piliers, progrès, république, démocratie (ou ce qu'ils appellent 'démocratie'), sont en pleine décomposition. C'est un fait politique essentiel. Et je pense que nous pouvons dire sans faire montre d'un optimisme excessif que le jour approche où nous pourrons reprendre à notre compte la formule de - ce n'est pas un de mes auteurs favoris - René Viviani [4], président du Conseil en 1914, laïque, un des hommes de la loi de 1905 -, qui a dit : "Nous avons éteint des étoiles au Ciel de France. Personne ne les rallumera plus jamais." 

 

Lire: Le record d'abstention aux Législatives sous la Cinquième république n'a été battu que lors de la Révolution dite "française"

Notes

 

[1] "La forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l'objet d'une révision". Article 89 cité in "Les Constitutions de la France depuis 1789", édition mise à jour au 1er septembre 1995, GF Flammarion, p. 450. Article que l'on trouve en ligne sur le site de l'Assemblée nationale.

[2] "La révolution française a fait plus de morts en un mois au nom de l'athéisme que l'Inquisition au nom de Dieu pendant tout le Moyen Age et dans toute l'Europe..." (Pierre CHAUNU, Eglise, culture et société, SEDES 1981.)

[3] Pierre CHAUNU disait par exemple à propos de la laïcité, qu'elle "revêt un sens qui l'oppose à la laïcité telle qu'elle est comprise en Europe et en Amérique et plus particulièrement dans les pays de tradition protestante. Il suffit pour s'en convaincre de tenir en main un dollar ou d'entendre l'hymne britannique qui résonne comme un cantique : "God save our noble Queen" Notre acharnement laïcard choque nos voisins et nous ridiculise... Aujourd'hui, on peut mesure l'échec d'un enseignement incapable de transmettre une morale sociale sans fondement ontologique !" (P. CHAUNU, Préface du livre de Jean DUMONT, L'Eglise au risque de l'histoire, Editions de Paris, Ulis 2002, p. 17-18.)

[4] Socialiste anticlérical fanatique sous la IIIe république, René Viviani (1863-1925) participa, en 1904 avec Jaurès, à la création du journal l’Humanité... Il fonda le parti républicain socialiste.

La citation complète de Viviani est la suivante : "La IIIe république a appelé autour d'elle les enfants des paysans, les enfants des ouvriers et, dans ces cerveaux obscurs, dans ces consciences enténébrées, elle a versé, peu à peu, le germe révolutionnaire de l'instruction. Cela n'a pas suffi. Tous ensemble, nous nous sommes attachés, dans le passé, à une oeuvre d'anticléricalisme, à une oeuvre d'irreligion. Nous avons arraché les consciences à la croyance. Lorsqu'un misérable, fatigué du poids du jour, ployait le genou, nous l'avons relevé, nous lui avons dit que, derrière les nuages, il n'y avait que des chimères. Ensemble et d'un geste magnifique, nous avons éteint, dans le ciel, des étoiles qu'on ne rallumera plus. Voilà notre oeuvre, notre oeuvre révolutionnaire." (J. d'Arnoux, L'Heure des Héros, p. 42, cité in Jean Ousset, Pour qu'Il règne, DMM, Niort 1998, p. 138.)

République et démocratie : la fin des mythes (Patrick Buisson)
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14 décembre 2017 4 14 /12 /décembre /2017 08:10
Terre jeune : le chrétien Mark Armitage licencié par l’université de Californie pour avoir découvert des tissus mous sur un dinosaure, ébranlé le dogme évolutionniste et questionné la chronologie longue de la Terre

Les pontes de l’université de Californie The California State University at Northbridge (CSUN) ne supportent pas la moindre remise en question du faux dogme évolutionniste. Ils ont licencié le spécialiste en microscopie Mark Armitage dans ce qui ressemble à un complot destiné à se débarrasser d’un encombrant scientifique chrétien. Armitage avait publié des éléments explosifs fragilisant la chronologie longue de la Terre, nécessaire à la théorie darwinienne d’une évolution de la vie sur un très long terme : la découverte de tissus mous sur un dinosaure. Signe de l’importance du sujet, l’université publique a accepté de verser 400.000 dollars au scientifique licencié afin d’échapper à un procès pour discrimination.

 

 

Licencié par l’université de Californie pour avoir découvert des tissus mous sur un os de dinosaure

 

 

L’histoire commence quand Armitage découvre en 2012 une énorme corne de triceratops au Montana. Le triceratops est un dinosaure herbivore qui aurait vécu au crétacé supérieur. Passant l’objet au peigne fin de son microscope à la CSUN, il découvre l’impensable : autour de la corne subsistent des tissus mous qui ne se sont pas dégradés. Armitage conclut que si l’objet était bien vieux de 65 millions d’années, comme le consensus scientifique l’affirme, il n’y aurait aucune raison que la chair fût demeurée en si bon état de conservation. Il en déduit que l’objet découvert est infiniment plus récent.

 

Les implications scientifiques et philosophiques de cette découverte sont « considérables », relève l’analyste américain Alex Newman sur son blog de freedomproject.com. Mark Armitage relève en effet que « les os de dinosaures ne peuvent pas être anciens s’ils restent entourés de tissus mous ». La découverte « contredit la théorie des temps antédiluviens », conclut Newman. Or cette datation à l’ère du crétacé supérieur est l’un des piliers de la pensée évolutionniste.

 

 

Mark Armitage et la chronologie longue : « Sans temps antédiluviens, vous n’avez pas de théorie de l’évolution »

 

 

Mark Armitage explique : « Sans temps antédiluviens, vous n’avez pas de théorie de l’évolution. Toute la discussion sur l’évolution prend fin si vous montrez que la Terre est jeune, or vous pouvez contredire complètement l’évolutionnisme par la seule découverte de viande autour d’os de dinosaures ».

 

Mark Armitage publia finalement ses découvertes et conclusions par un article paru en février 2013 dans la revue scientifique Acta Histochemica, spécialisée dans la recherche sur les cellules et les tissus organiques. Dans les semaines qui suivirent, plutôt que de contester scientifiquement cet exposé, l’université décida tout bonnement de licencier son spécialiste en microscopie. « Nous ne tolérerons pas votre religion dans cette faculté », lui a lancé un professeur de biologie dans son bureau, selon un témoin. Un collègue d’Armitage a qualifié l’affaire de « chasse aux sorcières », rapporte la presse.

 

 

Discrimination antichrétienne : ébranlée, la CSUN a préféré une transaction à la perte d’un procès

 

 

Après avoir perdu son poste, Armitage déposa une plainte pour discrimination anti-chrétienne. L’université plaida non coupable pendant des années, prétextant avoir voulu simplement « réorganiser la faculté ». Mais ayant échoué à obtenir un non-lieu, la CSUN accepta une énorme transaction amiable plutôt que de perdre un procès, sans toutefois admettre sa culpabilité.

 

Ce précédent pourrait faire jurisprudence aux Etats-Unis pour d’autres affaires de discrimination anti-chrétienne survenues dans le cadre d’institutions publiques. Défenseur d’Armitage, Me Alan Reinach, directeur exécutif du Church State Council, organisation juridique à but non lucratif, considère qu’il s’agit d’une avancée considérable : « Nous ne connaissons aucun autre cas dans lequel un créationniste ait eu gain de cause ; c’est vraiment une affaire historique ». Et ce d’autant que l’Etat de Californie n’aurait, selon lui, jamais payé une telle somme s’il n’avait pas réellement craint de perdre le procès.

 

 

Pour Alex Newman, « Toute personne contestant le point de vue séculier » est dans le viseur

 

 

Pour Alex Newman, « Quelle que soit l’opinion qu’on puisse avoir sur la question de l’évolution, le fait de licencier des professeurs qui font des découvertes scientifiques dérangeantes – plutôt que de les enterrer ou de les contester – devrait être considéré comme totalement incompatible avec des institutions financées par le contribuable, supposément dispensatrices d’un savoir supérieur ». Mais il semble que dans une Amérique « post-chrétienne », gangrenée comme la France par une franc-maçonnerie et une « libre-pensée » à visées totalitaires, il faille s’attendre à ce que « Toute personne contestant le point de vue séculier, païen, globaliste et socialiste soit dans le viseur », prévient Newman. Qui ajoute : « Soyez prêts ».

 

 

Matthieu Lenoir

 

Source: REINFORMATION.TV

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13 décembre 2017 3 13 /12 /décembre /2017 19:16

Nouvelles images choc de l'élevage français, cette fois l'association de protection animale L214 a décidé de s'introduire dans une usine de poules élevées en batterie dans les Côtes d'Armor. C'est l'animateur Stéphane Bern qui prête sa voix pour la cause : "dans cet élevage mal tenu, 140 000 poules pondeuses sont enfermées dans des cages durant leurs vies entières. Elles sont privées de nombreux comportements essentiels, comme gratter le sol, prendre des bains de poussières, s'occuper de leurs petits. Les cages s'empilent à perte de vue, sur plusieurs étages, leur espace de vie est extrêmement réduit et elles sont des dizaines par cage, ce qui leur laisse en terme d'espace l'équivalent d'une feuille A4 pour chacune."

 

Entassées, déplumées et mutilées, les poules de cet élevage en batterie font peine à voir. Alors que le candidat Macron s'est engagé à en finir avec les oeufs issus d'élevage de poules en cages d'ici 2022, les nouvelles images font froid dans le dos. Au-delà de la promiscuité, la video fait état de la profonde saleté de l'évage avec des fientes partout et même des cadavres de poules au milieu de leurs congénères en passe de les rejoindre.

 

Les consommateurs peuvent faire le choix de refuser ce type d'élevage en achetant des oeufs issus d'élevages soucieux de garantir des conditions de vie acceptables aux animaux. Les oeufs disposant du code 3FR sur leurs coquilles sont issus justement ces élevages concentrationnaires tels que celui des Côtes d'Armor. Les oeufs avec le code 2FR sont guère préférable : ils désignent les poules élevées au sol dans des entrepôts sans lumière naturelle. Comme pour le 3, le bec des animaux est dépointé pour éviter la casse des oeufs. Les codes 1FR ou 0FR sont préférables: les animaux ont accès à l'extérieur, ce qui leur permet de gratter le sol, ce que leur nature les incite à le faire. Le 0 indique de plus un élevage biologique.

 

La moitié des oeufs sont destinés à entrer dans la préparation de produits et non à être vendus en tant que tels. Dans ce cas, la traçabilité est impossible pour les consommateurs, mis à part dans les produits Bio, lesquels sont élaborés à partir d'ingrédients bio exclusivement.

 

Pour autant, face à l'éveil des consciences et au travail des associations de protection animale, de plus en plus d'enseignes se sont engagées à stopper la vente d'oeufs issus de pondeuses en cages. C'est déjà le cas de de "Monoprix" ou "Atac".

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13 décembre 2017 3 13 /12 /décembre /2017 12:18

Le philosophe Stéphane Mercier vient de sortir le livre "La Philosophie pour la vie", éd. Quentin Moreau.

En mars 2017, Stéphane Mercier, docteur en philosophie et enseignant à l'université catholique de Louvain en Belgique, a déclenché une incroyable tempête médiatique après avoir dispensé un cours contre le droit de choisir l'avortement. Dans son livre, l'auteur démontre que "la raison naturelle, que nous avons tous en partage, établit assez clairement et assez rapidement", que l'avortement est "le meurtre d'un être humain innocent". Hurlements des médias, lâcheté du monde universitaire, silence du clergé belge, Stéphane Mercier a subi un lynchage tel qu'il a été chassé de l'université "catholique" de Louvain. Récit de cette exécution professionnelle sur TV Libertés.

Extrait :

 

"L'argument (des pro-avortement selon lequel l'embryon avant la 8e semaine n'est qu''un amas de cellules' - et pas une personne à part entière-) est assez étrange quand on y pense parce que un amas c'est un tas désorganisé. Or, ce qu'on, et là ce n'est même pas le philosophe qui parle, c'est simplement l'observation que font les scientifiques, que fait la biologie, c'est que loin d'être un tas de cellules qui par définition serait désorganisé, on est devant, dès le moment de la conception, à un être qui s'organise selon une logique extrêmement précise, dans une direction extrêmement précise, elle aussi, si bien que dès le moment de la conception, on voit bien qu'il y a non seulement un être vivant, qui grandit, qui se développe en fonction d'un plan, d'une structure logique qui est parfaitement clair. On ne peut pas parler de 'tas de cellules', le tas c'est vraiment un ensemble désorganisé, c'est quand vous laissez tomber vos papiers et que vous avez un ensemble qui ne correspond à rien. Au contraire, on voit bien ici que ce petit être vivant s'organise d'une manière extrêmement précise dans une direction déterminée.

 

[...]

 

L'argument (des pro-avortement qui n'est pas un argument mais un slogan) selon lequel la femme peut disposer de son corps, l'affirmation c'est mon corps, c'est mon droit, quand on y réfléchit un instant est un slogan qui ne signifie pas grand chose parce que la femme ne peut pas dire c'est mon corps, mais c'est dans mon corps. C'est une position géographique si on veut. C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas simplement de son corps, mais de quelque chose, de quelqu'un qui se vérifie du point de vue l'ADN. Ce qui se développe dans le sein de la femme n'a pas l'ADN de la femme. Cela n'en a qu'une partie, cela a son ADN propre, c'est-à-dire qu'il s'agit bien d'un autre être vivant, un être distinct qui est dans son corps. Mais ce n'est pas son corps.

 

[...]

 

L'avortement n'est jamais une vraie bonne solution. C'est quelque chose qui en plus de tuer un être humain, l'enfant, est quelque chose qui blesse irrémédiablement la femme qui y a recours. Et donc, loin de lui apporter une solution satisfaisante c'est au contraire ajouter à sa détresse, en la rendant complice d'un meurtre, sans même qu'elle s'en rende compte dans bien des cas. Et cela risque de la poursuivre toute sa vie. Et cela c'est une catastrophe bien évidemment.

 

[...]

 

(S'agissant de l'interdiction légale) Quand il s'agit de quelque chose d'intrinsèquement mauvais, d'intrinsèquement désordonné, il faut absolument l'interdire, et si les autres pays ne suivent pas, c'est très regrettable mais on ne peut jamais dire que sous prétexte que les gens iront commettre un méfait ailleurs, on doit le laisser faire dans tel ou tel pays. Donc en Belgique, il est interdit de génocider, de faire de la traite humaine, de violer, et bien il devrait être interdit aussi de tuer des êtres humains innocents et donc d'avorter."

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13 décembre 2017 3 13 /12 /décembre /2017 09:45
L’Église dans la tourmente. Histoire du Premier millénaire de l'Eglise - Roberto de Mattei

Les Éditions Le Drapeau blanc publient l’ouvrage de vulgarisation historique intitulé L’Église dans la tourmente. Histoire du Premier millénaire de l'Eglise, du professeur Roberto de Mattei.

Aujourd’hui, la barque de Pierre affronte des crises internes aussi bien que des persécutions sanglantes, notamment en Orient. Les papes successifs parlent volontiers d’affaiblissement de la foi, et le message de Notre-Dame de Fatima semble chaque jour plus actuel.

Mais le combat de Satan contre l’Église n’est pas nouveau. Celle-ci a dû dès le départ s’établir par le martyre, avant de connaître des hérésies terribles et des compromissions odieuses, mais aussi de grandes manifestations de sainteté – comme le monachisme.

Connaître l’histoire de l’Église aide à rester sur la voie droite dès lors que la tempête se déchaîne. La dimension naturelle du Corps mystique du Christ, liée à la fragilité des hommes, ne fait que rehausser l’éclat de sa dimension surnaturelle.

Des premiers martyrs à la libération de Jérusalem, le professeur de Mattei nous invite en toute simplicité à mieux connaître les ombres et lumières qui ont marqué le premier millénaire de l’Église.

L’auteur : Roberto de Mattei est né en 1948 à Rome. Historien, il a enseigné à l’Université européenne de Rome et à l’université de Cassino, où il a été titulaire de la chaire d’histoire moderne. Président de la fondation Lépante, il anime également la revue Radici Cristiane ainsi que les agences d’information Correspondance européenne et Corrispondenza Romana. De 2004 à 2007 et de 2008 à 2011, il a été le vice-président de l’équivalent du CNRS en Italie. Enfin, entre 2002 et 2005, il a été conseiller du gouvernement italien pour les questions internationales.

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