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7 octobre 2018 7 07 /10 /octobre /2018 17:09

Avec son nouveau « grand plan » contre les violences conjugales, le gouvernement prétend nous sensibiliser à ce problème. « Après le "plan contre la pauvreté", le "plan pour la santé", "on ne peut encore une fois qu'être dubitatif face à un plan dont la principale mesure consiste en une simple mesure de diffusion de spots de sensibilisation ! » Cela coûte un peu cher: quatre millions d'euros pour cette campagne de spots. Objectif affiché: mobiliser l'ensemble de la société française et changer les comportements. « Ou comment changer le monde avec un spot de pub de trente secondes ! » Ne riez pas !

La réalité est qu'avec la forte hausse des violences sexuelles, Paul VI il y a un demi siècle avait raison, la religion des droits de l'homme (contraception, avortement) conduit à l'explosion des violences envers les femmes. C'est l'homme intérieur qu'il faut changer. Mobilisez tant que vous voulez la société, cela n'y changera rien ! 

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7 octobre 2018 7 07 /10 /octobre /2018 11:12
À propos du chant grégorien

Témoignage reçu d'un lecteur :

 

À propos du chant grégorien

 

J’ai assisté l’autre jour à un enseignement sur le chant grégorien lors d’une retraite de famille. Le moine nous parlait de l’histoire du chant grégorien. Le chant grégorien était à l’origine un chant aux intonations orientales mais depuis la révolution française, les partitions de ces chants ont été brûlées et perdues.

[L’église/les moines] a donc créé de nouveaux chants grégoriens inspirés par les premiers chants.

Nous avons ainsi deux sortes de chants grégoriens : les chants grégoriens orientaux ou grecs et les occidentaux.

Le moine a continué son enseignement en nous montrant comment on pouvait faire pour chanter ces chants, en paroisse, car ce chant est le chant par excellence de la liturgie. Les papes n’ont cessé de le rappeler, et pendant presque 2 000 ans le chant grégorien était le chant officiel de la liturgie.

Le moine a fait tenir à l’assemblée une note pendant que lui chantait un chant grégorien. Il nous a ainsi montré que peu de gens bien formés sur le chant grégorien pourraient animer le chant dans une paroisse.

Lorsque j’écoutais les chants grégoriens, durant cet enseignement, j’étais comme porté aux portes du Ciel, c’était ineffable, mais c’est ainsi que je l’ai ressenti.

Ensuite, j’en discutais avec mon épouse qui dit ne pas être très enthousiaste sur ce type de chant, qu’elle n’aimait pas vraiment. Elle est plus versée dans les chants à la Glorious un peu plus pop ou rock. Je me sens alors bien seul. J’ai réfléchi aux différences entre l’homme et la femme. Je pense que les femmes sont plus à agir et à penser avec le psychisme, le sensible et l’affectif. La femme donne la vie au bébé à naître et le fait de porter la vie en elle en fait une personne plus touchée par le message du Christ que l’homme. Mais pourtant, l’homme malgré sa nature moins sensible, est probablement un être plus spirituel et lorsqu’il se tourne vers Dieu, il n’a pas de demi-mesure. Le chant grégorien touche directement l’âme de la personne contrairement aux chants à la Glorious qui touchent la partie sensible de l’être et va nous rappeler des moments heureux ou des moments tristes. Pour le chant grégorien, il ne rappelle rien car est inchangé depuis 2 000 ans (sauf le changement suite à la révolution française qui n’a finalement pas changé grand-chose à ce chant), et le chanteur ou le compositeur, est souvent (ou presque toujours) anonyme, le chanteur s’efface devant le chant car la façon de le chanter est toujours la même.

Le lendemain, je parlais avec une personne que j’ai prise pour le moine qui nous avait parlé du chant grégorien la veille. Je ne peux m’empêcher de déplorer qu’aujourd’hui l’Église catholique (du moins en France) est à côté de la plaque. Le chant grégorien en paroisse à quasiment totalement disparu sauf dans certaines abbayes. Le prêtre me dit que ce n’est pas lui qui a fait l’enseignement de la veille. Il me dit que je suis un peu sévère car il existe de très beaux chants non grégoriens utilisés dans la liturgie. Je lui dis que je suis d’accord mais que le chant par excellence, le chant de prédilection, le chant qui a 10 sur 10 pour la liturgie est le chant grégorien. Même les très beaux chants non grégoriens sont inférieurs en pertinence pour la liturgie comme nous l’a expliqué le moine de la veille. Le prêtre que j’avais pris pour le moine de la veille a fini par acquiescer en disant que j’avais raison. Je n’ai pu m’empêcher de penser que tous les prêtres fidèles à la tradition savent que le chant grégorien est le chant par excellence de la liturgie mais préfèrent pour la majorité d’entre eux (et je ne parle pas des prêtres modernistes) laisser chanter des chants au mieux très beaux mais non liturgiques, au pire les chants les plus mièvres et parfois hérétiques qui restent pendant au moins un mois dans la tête avant d’en sortir.

Je me suis dit que faute de pouvoir influer mon prêtre sur le sujet (je me promets qu’un jour je lui en parlerai au moment opportun même si ça fait grincer des dents), ma façon de témoigner sur ce sujet est d’ignorer les répétitions de chants qui rompent le silence avant la messe, et de ne pas chanter ces même chants anti-liturgiques pendant la messe.

Si demain tous les fidèles ignorent et ne chantent plus tous ces chants non grégoriens, cela préparera les prêtres à instaurer le chant grégorien. Amen

(Fin de citation)

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Petite histoire du chant grégorien :

 

Grégoire Ier (590 - † 604)

Un mélange de musiques païennes, juives, grecques, et romaines, a engendré la musique officielle de l'Église Catholique Romaine, rassemblée et codifiée sous Grégoire Ier, d'où le nom de chants Grégoriens.

Les manuscrits occupent des pans entiers de bibliothèques. Le chant grégorien connaît de nombreuses modifications au fil du temps, mais les mélodies originales, simples et sacrées ont survécu et constituent la base de la musique rituelle de l'Église latine.

Le récent succès mondial de l'enregistrement Chants grégoriens fait par les moines bénédictins de Sancto Domingo de Silos en Espagne, illustre le regain d'intérêt non seulement au sein de l'Église, mais également dans le monde séculier pour les chants grégoriens. Beaucoup de personnes apprécient ces mélodies nobles sans avoir besoin de comprendre les paroles. Ce son enchanteur et mystique semble porteur d'une transcendance qui va bien au-delà de la signification du texte sacré.

 

De nombreuses maisons de disques ont participé à la résurrection de ces mélodies médiévales, ce qui permet au chant grégorien de retentir également dans les foyers et plus seulement dans les églises. 

Les racines du chant grégorien sont antérieures au christianisme. Les mélodies et la structure sont le résultat d'un amalgame de styles de chants païens, juifs, grecs et romains utilisés jusqu'en 590, que l'Église a récupérés pour ses chants rituels. Ainsi, le chant grégorien existe depuis les origines de l'Église. La Synagogue utilisait déjà une forme de chant grégorien. Dans l'Ancien Testament – et et S. Paul précise même qu'il était un pharisien converti au judaïsme –, il a dit qu'on chantait des chants et des cantiques. Il y avait toujours une lecture des saintes Écritures, quelques commentaires sur leurs significations, puis des chants. Et l'Église a réutilisé cette forme de culte. N'oubliez pas que les premiers convertis étaient juifs. Avec l'essor du christianisme, les Juifs se sont dispersés. Ils étaient déjà convertis, ou bien c'étaient les Apôtres qui partaient. Paul, en particulier était un grand voyageur. Les musiques des différents pays furent intégrées dans le culte. Le chant grégorien n'avait d'unique que son caractère de musique sacrée. C'était un style de musique ordinaire utilisé pour accompagner des textes sacrés. Nous avons perdu le lien avec la musique séculaire qui a continué une évolution propre. Par exemples, la plupart des miracles étaient accompagnés par une musique chantée qui était la musique à la mode, c'était un moyen d'instruire les gens illettrés. (Père Sayles, historien et moine bénédictin, dans le documentaire "Sanctus! The History, Spirit, and Music of The Gregorian Chant", Recherche historique Marc Retish, Musique additionnelle Jon Menell, 1994.)  

 

À l'origine du chant grégorien, il y a les 150 psaumes dont la composition est attribuée au roi David (env. 1000 avant J.C.) Ces psaumes, qui sont des "prières poétiques" pour diverses circonstances, ont eu une place très importante dans la liturgie des Juifs. Jésus lui-même en cite régulièrement des passages et l'on sait que sur la croix, il a récité le Psaume 21: "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné..." Les premières liturgies chrétiennes - qui se déroulent avant que les Évangiles n'aient été mis par écrit - reprennent elles-mêmes les textes des psaumes.

Lorsque les Évangiles sont composés (fin premier siècle), la liturgie chrétienne en saisit certains passages pour les ajouter aux textes déjà connus des psaumes. Ces passages sont choisis en respectant deux grands critères: soit on choisit un passage narratif qui rappelle un épisode de la vie du Christ ou qui reprend une parole tirée de son enseignement, soit on choisit un passage qui exprime une démarche intérieure de foi ou une attitude extérieure capable d'exprimer cette démarche.

On peut aussi trouver des textes plus tardifs qui sont des compositions ecclésiastiques plus ou moins inspirées de textes bibliques.

On aboutit ainsi à la constitution d'un corpus de textes qui possède deux caractéristiques: premièrement, certains textes sont "adaptés" à la liturgie et ne reprennent pas exactement le texte biblique original, et deuxièmement, les "organisateurs" de ces textes sont - à quelques rares exceptions près -anonymes.

Le chant qui est l'ancêtre du grégorien - et au sujet duquel nous ne savons pour ainsi dire rien - n'a pu naître que lorsque l'Église a employé la langue latine. Sans latin, pas de chant grégorien...

Au cours des premiers siècles, la liturgie se fait en grec qui est la langue ordinairement comprise dans le bassin méditerranéen. C'est au cours du IIIe siècle que l'on passe assez rapidement du grec au latin. Mais, contrairement à ce qui a souvent été dit, l'usage du latin ne se fait pas pour permettre aux fidèles qui parlent cette langue de comprendre la liturgie. Car le latin qui va être utilisé par l'Église n'est pas le latin qui est parlé dans la rue et que les gens comprennent: en liturgie, c'est un latin spécial qui va être utilisé dans le but de donner à la chrétienté un outil linguistique pouvant garantir la justesse des notions théologiques. Pour les chrétiens, ce ne sont pas tellement les mots de la liturgie qu'il faut absolument comprendre, mais la liturgie elle-même: c'est par son mouvement, par son déroulement harmonieux qu'elle crée un "climat" capable d'entraîner le fidèle dans la prière. La liturgie s'adresse donc plus à l'oeil qu'à l'ouïe; d'où l'utilité de sa ritualisation et de mise en valeur de sa beauté intrinsèque. Et il en sera ainsi jusqu'au XXè siècle... jusqu'à l'installation des micros et des hauts-parleurs dans les églises qui vont conduire à donner de l'importance à ce qui s'entend - et donc doit être compris des fidèles, alors même que ça ne s'adresse pas à eux directement - au détriment de ce qui doit se voir.

L'histoire du chant grégorien se divise en quatre périodes. Une période de formation entre le début de l'Église et environ 590 ap. J.-C. Il s'est développé plus particulièrement après la fin des persécutions contre les chrétiens en 313, où ils acquirent la liberté de culte (édit de Milan). Cette période marque pour toute la chrétienté une sorte d'éclosion printanière à la fois théologique et liturgique. Dans le même temps, les cinq Eglises-mères (les Patriarcats apostoliques de Jérusalem, Antioche, Alexandrie, Rome et Constantinople) doivent combattre ensemble les premières grandes hérésies gnostiques (S. Irénée de Lyon) afin de maintenir la vraie foi, l'"orthodoxie". C'est toujours le respect de la liturgie reçue des "Anciens" qui va garantir la fidélité à la vraie foi. Ainsi donc, au moment où la liturgie passe du grec au latin au IIIe siècle, puis pendant tout le premier millénaire, l'unité de la foi sera maintenue en même temps que l'unité de la prière liturgique. Unité dans la variété (et non dans l'uniformité), si l'unité liturgique demeure bien marquée, elle n'exclut jamais des différences légitimes, principalement dans les formes et les expressions extérieures du culte. La liturgie de l'Église présente des visages variés avec une grande variété de rites, chacun ayant son chant propre.  

Parmi ces chants existe le "romain", propre à la liturgie romaine. On sait peu de choses à son sujet. Probablement n'était-il pas très démonstratif, très orné: à Rome, on se voulait plus attentif aux textes sacrés qu'aux mélodies. À Jérusalem, puis à Antioche, à Alexandrie, à Rome, et plus tard à Byzance, le même enseignement évangélique, la même filiation apostolique et la même prière liturgique, unissent toutes les communautés chrétiennes tant orientales qu'occidentales. Le noyau central de la liturgie - la "fraction du pain" - est sensiblement le même partout. Mais autour de la prière eucharistique qui constitue le coeur de la liturgie (offrande, récit de la Cène, consécration et communion), s'ajoutent peu à peu d'autres éléments (lectures de lettres des Apôtres, d'extraits de l'Évangile, prières d'intercessions, processions, proclamation du Symbole des Apôtres, de la "Prière de Jésus", prières d'action de grâces... etc.) dont l'agencement va donner la forme spécifique de chaque rite.

 

En 590, Grégoire Ier fut élu pape après avoir été moine, puis abbé. Il a donné son nom au chant grégorien bien qu'il soit improbable qu'il ait composé quoique ce soit, mais il a organisé des mélodies qui existait déjà, les a ressemblées dans des livres pour qu'elles soient facilement accessibles, et aussi attribué des textes et des mélodies au divers actes du culte. Il a en fait organisé tout un ensemble de musiques qui existaient depuis des siècles. Et aussi il a créé des écoles de chants. (Père Sayles.)

L'introït (procession d'entrée), l'offertoire et la communion, les chants les plus importants de la messe, n'ont été écrits que des années après la mort de S. Grégoire.

S. Augustin de Cantorbéry

Avec la diffusion du christianisme dans toute l'Europe, les chants utilisés au cours des cérémonies variaient d'une région à l'autre. Le pape Grégoire envoya l'abbé bénédictin Augustin (fondateur de l'église anglo-saxonne, † 605) accompagné de quarante moines romains en Angleterre pour convertir les Anglo-Saxons. Ils traversèrent les Alpes et la France et eurent l'occasion au cours de ce voyage d'assister à des services bien différents de ceux auxquels ils étaient habitués à Rome. Cette découverte leur ouvrit de nouvelles perspectives, et lorsqu'ils s'installèrent en Angleterre, Augustin envoya un messager demander au pape quelle forme de musique et de prière liturgique ils devaient utiliser, la romaine ou la gauloise. Le pape lui donna la permission d'utiliser les prières et la musique que préféraient les fidèles, et susceptibles de plaire à Dieu. 

Chaque école possède sa propre originalité. Vous avez l'école romaine sous le règne de Pépin et de son fils Charlemagne. Ils ont pensé qu'adopter ce type de musique pour le culte pouvait unifier l'empire. Ils ont donc encouragé Pierre, qui était diacre et qui connaissait parfaitement le grégorien à généraliser son utilisation. Ils l'ont fait venir en France, puis voyager pour apprendre aux gens le chant grégorien. Des manuscrits apparurent avec du texte et des gribouillis. Il y a donc une école romaine et une école gallicane ou française. Il y a également l'école ambrosienne (rite ambrosien) antérieure à l'école romaine. La forme du chant diffère du chant romain, elle est influencée par les Arabes qui envahirent le sud de l'Espagne

Le chant grégorien se caractérise par l'absence de rythme. Il semble flotter dans l'air sans effort et n'est interrompu par aucune pause. Il transporte les gens dans un autre monde.

Quand on écoute le chant grégorien, on ressent quelque chose de fort même si on ne comprend pas ce qui se dit. Le son de la musique suffit à nous transcender au-delà de nous, à un niveau plus élevé, spirituel. La musique du chant grégorien comprend des accents aigus caractéristiques, légers et courts, et pourtant forts. Ils apportent ce côté aérien qui fait que les pensées et les sentiments sont plus proches du surnaturel que du monde terrestre.

Il existe essentiellement deux types de mélodies pour les plains-chants, la syllabique (où chaque syllabe est portée par une seule note) et la mélismatique (où chaque syllabe est portée par plusieurs notes).

Le chant syllabique était un type de chant simple dans lequel à chaque syllabe correspond une seule note, parfois plusieurs à certains endroits. Dans le chant mélismatique, les syllabes sont chantées sur plusieurs notes.

 

Aujourd'hui, l'originalité et la simplicité de ces chants ont traversé les âges et procurent toujours le même sentiment de sérénité et de plénitude.

Dans les communautés qui observent la forme de Paul VI, certaines parties de l’ordinaire de la messe (Kyrie, Gloria, Credo, Pater noster, Sanctus, Agnus Dei) sont chantées en latin sur les airs traditionnels grégoriens, mélangés aux chants liturgiques en langue vernaculaire.

 

Le Père Sayles, dans le documentaire "Sanctus! The History, Spirit, and Music of The Gregorian Chant" (Recherche historique Marc Retish, Musique additionnelle Jon Menell, 1994) indique que le chant grégorien peut être chanté dans les langues vernaculaires. Selon lui: 

"si le chant grégorien n'est pas traduit dans les langues parlées, il va disparaître. Plus personne ne l'utilisera. Aux États-Unis, peu de personnes le font. Certaines y sont opposées. Je chante parfois en anglais. Cela gêne les personnes qui ont un sens poétique, particulièrement les hymnes parce qu'elles ne riment pas. Dans le texte latin des hymnes, il n'y a aucune volonté de rimes, ce n'était pas le style de l'époque l'époque. Mais biensûr il existait une métrique définie. Ce que fait Soeur Cécile (elle est très forte pour cela et je l'aide pour la traduction), elle ne transpose pas exactement le latin, mais les idées selon la métrique latine. Il n'y a donc pas de décalage entre l'anglais et la musique des chants."

 

« "Au troisième congrès de musique sacrée, qui s'est tenue à Paris en 1957, Joseph Samson a dit en substance : "Si entendre ou chanter du chant grégorien ne mène pas à une vie spirituelle plus intense, rien ne sert de chanter. Si la prière n'apporte pas d'aide, autant se taire. Si elle ne calme pas le tumulte intérieur, autant ne rien faire. Si elle n'a pas le même pouvoir que le silence qu'elle brise, place au silence. Et si le chant grégorien n'encourage pas le silence, il est inutile." C'est une pensée très profonde.

« [...] Ce qu'il est essentiel de retenir, c'est que le chant grégorien est (par-dessus tout) une prière chantée. » (Père Sayles, historien et moine bénédictin, dans le documentaire "Sanctus! The History, Spirit, and Music of The Gregorian Chant", Recherche historique Marc Retish, Musique additionnelle Jon Menell, 1994.)

C'est pour cette raison que les cérémonies religieuses et les actes de foi sont un moment idéal pour l'exécution de ces mélodies sans âge. Il n'existe nulle part dans le monde d'oeuvres musicales aussi anciennes, aussi vastes et pourtant aussi pures que le chant grégorien.

 

Un proverbe bulgare dit que le silence irrite le diable.

Nombre de célébrations liturgiques sont si peu propices au silence que le malin pourrait s’y sentir à l’aise.

Une liturgie faite de silence est souvent le dernier refuge du croyant. Malheureusement, on trouve aujourd’hui trop peu de prêtres qui savent cela. (Source: Pro Liturgia - Actualité du jeudi 19/05/2016 )

 

"Le vrai et bon silence appartient toujours à celui qui veut sa place aux autres, et surtout à tout autre, à Dieu." (Cardinal R. Sarah)

 

 

LireDans la liturgie, Dieu parle à son peuple, le bruit l'en empêche

 

« Le chant grégorien n'est plus audible par celui qui, relativiste, n'admet que ce qu'il comprend ou ressent. Or la liturgie chantée en grégorien nous apprend à déjouer cette prétention: elle nous fait approcher Dieu en shuntant le circuit usé de la connaissance sceptique ou sensuelle (pour reprendre ici une expression du P. Diradourian). Le chant grégorien conserve cette possibilité de connecter l'homme directement au mystère de Dieu qui ne se révèle pas "aux sages et aux intelligents" mais qui se fait "sensible au coeur". Ainsi le chant grégorien, né de la contemplation des mystères divins, est-il une théologie mise à la portée des plus humbles. Voilà pourquoi le concile Vatican II, dans sa Constitution Sacrosanctum concilium sur la liturgie, a jugé nécessaire d'en rappeler toute la valeur. » (Source: Pro Liturgia )

PRO LITURGIA, Vendredi 10/4/2015 : Quelques conseils pour chanter le grégorien...

 

1. CONTRÔLER SA VOIX.

Souvent, nous perdons le contrôle de notre voix dès que nous chantons : nous nous mettons à chanter fort, plus fort que les autres, quand nous pensons bien connaître un chant, ou quand une pièce nous plaît particulièrement, ou encore quand l’accompagnement de l’orgue est trop fort, ou que la puissance des micros de l’église est mal réglée et que celui qui chante à l’ambon incite à chanter... encore plus fort que lui.

Souvenons-nous que même si nous avons à remplir le volume d’un sanctuaire, Dieu n’est pas sourd ! Il nous faut donc sans cesse garder le contrôle de ce que nous chantons, de la façon dont nous chantons. Et garder aussi un bon “tempo” : un chant ne devient pas plus “religieux” parce qu’il est chanté avec lenteur.

Chacun doit donc apprendre à garder le contrôle de sa propre voix : le célébrant à l’autel, le chantre à l’ambon, le choriste à la tribune, le fidèle dans la nef. Pour cela, avant de vouloir chanter à tout prix, il faut apprendre à écouter et à respecter le silence du sanctuaire dans lequel se déploie la louange. Ecouter : c’est essentiel !

 

2. NE JAMAIS CHANTER UNE SUCCESSION DE NOTES.

Le grégorien n’est pas un chant constitué d’une succession de notes, mais d’inflexions vocales. N’oublions jamais que le chant grégorien a été composé et a été chanté en des siècles où les notes n’existaient pas.

Le grégorien est d’abord une parole chantée ou, si l’on préfère, une “parole qui chante”, une “parole devenue chant”. C’est donc bien le mot latin qu’il faut faire chanter ; et au-delà du mot, toute la phrase. Ce qui n’est pas la même chose que chanter une succession de notes et de syllabes sans y mettre le moindre relief !

 

3. APPRENDRE À ARTICULER.

Le respect de la valeur des syllabes - valeur élastique même quand elle est traduite par un simple “punctum” dans les livres de chant - de la couleur des voyelles, du timbre des consonnes... est essentiel.

Chaque mot doit être correctement articulé pour pouvoir être correctement chanté et clairement entendu. C’est ainsi qu’il aura sa propre vie au sein de la phrase grégorienne.

Le latin est une langue qui ne connaît pas les liaisons. Il faut donc éviter de “coller” la fin d’un mot au début du mot suivant. Par exemple, pour “Agnus Dei”, le “s” de “Agnus” achève le mot “Agnus” et ne doit pas coller au mot “Dei”. Il ne faut donc pas entendre “Agnu - sdei” ou encore, comme c’est si souvent le cas dans Messe XVII pour l’Avent et le Carême, “A - gnusde - i”. Même chose dans le “Credo” où l’on entend trop souvent “Patre - momnipotentem”...

 

4. BIEN ACHEVER LES MOTS ET LES PHRASES.

Tout mot latin, toute phrase, a une syllabe finale qui a autant d’importance que l’ensemble du texte de la pièce qu’on chante. Les finales doivent être particulièrement soignées, posées sans heurts et non pas brusquement rompues ou appuyées.

La finale d’un mot achève l’épanouissement de l’accent réalisé sur la syllabe importante de ce mot (= l’accent verbal indiqué par un accent aigu dans les livres de chants : exemple “iustificatiónibus”). Le développement de la syllabe finale d’une phrase met en relief l’atmosphère qui se dégage de l’ensemble de la pièce : son traitement mérite donc un soin particulier.

 

5. NE PAS CHANTER DE FAÇON DISTRAITE.

Il est important de toujours chanter en faisant attention en même temps à ce qui est écrit dans le livre et aux indications données par le maître de chœur.

Ce n’est pas parce qu’on croit bien savoir une pièce grégorienne qu’il faut relâcher son attention : les chantres qui sont sûrs d’eux parce qu’ils connaissent une pièce par cœur sont souvent ceux qui répètent inlassablement les mêmes erreurs. Croyant pouvoir se dispenser de faire attention, ils ne tiennent pas compte des indications données par le maître de chœur et souvent même entraînent les autres choristes dans leurs fautes... C’est ce qui explique que les pièces les plus courantes sont généralement les moins réussies : la fameuse “Messe des Anges” et le populaire “Credo III” sont souvent exécutés d’une façon fort peu... “grégorienne”.

Il faut donc se concentrer et, à la fin d’une pièce, ne pas bouger tant que le maître de chœur n’a pas fait signe qu’on peut poser son livre de chant et tant que le silence qui suit la dernière note chantée n’est pas total. Même le chant d’un “amen” demande de la concentration et de l’application : le “amen” le plus simple se chante sur deux notes. Existe-t-il beaucoup de chorales capables de respecter ces deux notes ? Non. Car en général, par manque de concentration, d’attention, on se laisse entraîner à doubler, à tripler la valeur de ces deux notes, ce qui a pour effet de produire un “amen” pâteux, lent... Surtout si l’organiste croit utile d’accompagner cette acclamation en plaquant deux accords. On entend alors : “aaaaaaaaa - meeeeeeeen”.

 

6. NE PAS RALENTIR LE CHANT.

Le ralentissement est un phénomène naturel : une foule a toujours tendance à ralentir le chant. Il faut donc que les choristes veillent à ne pas chanter lentement, surtout au démarrage des pièces. Le grégorien doit demeurer un chant souple, léger, vivant : évitons de le traîner sous prétexte qu’il est un “chant sacré” et qu’un chant sacré est nécessairement lent (ce que l’on prétendait au XIXe siècle).

Certes, chaque pièce possède sont propre “tempo” et l’on ne chante pas un graduel comme on chante un introït. On ne chante pas non plus un “Credo” - qui est une proclamation - comme on chante un “Sanctus”, qui est une louange où nos voix sont associées à celles des anges (cf. Préfaces).

Enfin, pour ce qui concerne la vitesse du chant, il faut tenir compte de deux autres facteurs importants : l’acoustique de l’église et le nombre de choristes. Une acoustique généreuse impose un “tempo” plus lent. Ceci pour éviter que le chant ne devienne une véritable “soupe”. Une schola composée de 5 ou 6 choristes chevronnés, habitués à chanter ensemble, permet un chant plus souple, plus allant, qu’une chorale de 30 personnes. De ce fait - pour ne prendre que cet exemple - un verset d’ “Alleluia” chanté par 5 chantres (ce qui est suffisant) devra être plus fluide que l’ “Alleluia” orné de son “iubilus”. Il ne faut pas hésiter à marquer ces contrastes pour respecter le style de chaque pièce.

 

7. RESPIRER CALMEMENT.

La respiration est d’autant plus importante que le grégorien impose parfois de chanter de longues successions de notes : des mélismes.

Pour réussir à chanter une longue phrase musicale, mieux vaut ne pas attendre le dernier moment pour reprendre son souffle : mieux vaut respirer souvent - et surtout calmement - pour bien remplir ses poumons. Cette façon de faire permet d’aller plus loin dans la phrase suivante.

Pour bien respirer, il faut “quitter le chant” doucement - ce qui ne peut se faire que si l’on n’est pas déjà à court d’air -, continuer à chanter dans sa tête pour ne perdre ni le “tempo” ni le texte, puis revenir dans le chant en fondant sa voix dans le chœur sans attaquer brutalement la note sur laquelle on repart. De cette façon, il n’y aura pas de “trou” dans le chant... ce qui se produit généralement quand tous les chantres attendent consciencieusement d’être à bout de souffle pour respirer et reprennent inévitablement de l’air tous au même moment.

 

8. AVOIR UNE BONNE TENUE.

Pour bien chanter, il est nécessaire d’avoir une bonne tenue : être bien droit et avoir une bonne assise sur les deux jambes... sans être raide.

Il faut tenir son livre des deux mains et à hauteur de la poitrine, ce qui permet de suivre le texte et les notes tout en gardant toujours un œil sur les indications gestuelles données par le geste du maître de chœur.

La tête doit rester droite : ce sont les yeux qui travaillent et qui bougent pour suivre la direction du maître de chœur, et non le cou ou la nuque. Il faut absolument s’interdire tout geste, tout mouvement qui conduirait à faire sa propre direction du chant, indépendante de celle du maître de chœur. Dom Cardine, à Solesmes, disait que même emporté par le chant, le choriste n’a le droit que de remuer discrètement un orteil dans sa chaussure... Enfin, il ne faut jamais regarder ailleurs que devant soi, même si le voisin fait une fausse note ou s’il y a un bruit distrayant quelque part : la pratique du chant grégorien n’est pas difficile en elle-même, mais elle exige toujours une certaine discipline.

 

9. APPRENDRE À “ECOUTER LA PARTITION” AVEC LES YEUX.

Avant de vouloir chanter, il convient d’avoir une vue d’ensemble de la partition musicale, de la pièce : il faut donc, avant tout, avoir préalablement repéré les notes essentielles, les formules mélodiques qui reviennent en plusieurs endroits, les montées et les descentes importantes, les mots soulignées par des notes particulières ou des mélismes, les phrases musicales qui se répondent ou s’opposent... etc.

Quand l’œil a bien fait ce premier travail de déchiffrage, alors l’ “oreille intérieure” se met à l’ouvrage à son tour : elle permet d’entendre déjà en soi-même, grosso modo, la mélodie de la pièce. Certaines subtilités apparaissent alors et se mettent déjà en place : en travaillant la pièce avec les autres choristes, on ne sera plus surpris par tel ou tel passage délicat.

Quand l’oreille intérieure a correctement achevé son travail, c’est alors la voix qui entre en action. A ce moment, il faut bien s’écouter soi-même et prendre conscience de ce que l’on fait : il faut contrôler si ce que l’on chante correspond bien à ce que l’on avait entendu intérieurement et se souvenir qu’une bonne exécution d’une pièce grégorienne résulte d’un subtil dosage de 20% de chant... et de 80% d’écoute attentive.

Enfin, le maître de chœur corrige, achève et parfait le travail.

 

10. L’ORGANISTE.

L’organiste donne le ton d’une pièce sans faire de fioritures.

Il accompagne le plus discrètement possible en veillant à être dans le mode de la pièce. (Un bel exemple d’accompagnement qui ne respecte habituellement pas le mode d’une pièce est celui du “Credo I” : dans les livres d’accompagnements, il est systématiquement donné en majeur alors que le 4e mode dans lequel il est écrit impose le mineur).

Aux respirations, l’organiste devance très subtilement les choristes afin que ceux-ci ne soient pas hésitants à la reprise de la note qui débute la phrase musicale suivante.

L’organiste ne traîne pas, surtout lorsqu’il s’agit d’accompagner une assemblée qui a l’habitude de ralentir. Il s’abstient d’utiliser des jeux de 2’ ou des fournitures, lesquelles ont généralement pour effet de faire “brailler” les assemblées qui, à ce moment, ne font plus attention à la façon dont elles chantent.

 

11. LE MAÎTRE DE CHŒUR.

Il reste un mot à dire à propos du maître de chœur. Ou plutôt de sa direction. Partons du principe qu’il connaît les bases de l’interprétation du chant grégorien : l’importance de l’accent latin, le sens à donner à chaque épisème en fonction de sa place dans le texte, le rôle joué par les “coupures neumatiques” qui structurent les pièces ornées ainsi que les mélismes... etc. Ne donnons donc ici que quelques conseils - ou “trucs” - qui aideront à obtenir la meilleure interprétation possible du chant. Il conviendra surtout :

- d’éviter une direction à deux temps ou qui fait des “moulinets” ;

- d’éviter une direction faite de gestes trop “morcelés” qui conduiraient à briser l’unité des mots et des phrases ;

- de donner de l’élan au chant, surtout dans les passages ascendants ; et pour cela mieux vaut s’interdire de faire comme des vagues en agitant les bouts des doigts ; mieux vaut toujours “porter” le chant en le dirigeant paumes des mains dirigées vers le haut ;

- d’éviter de laisser tomber - ou mourir - les fins de phrases (même là, la paume de la main est dirigée vers le haut afin de faire sentir que la dernière syllabe doit être correctement posée) ;

- de préparer le bon tempo d’une pièce afin que l’interprétation ne donne pas l’impression de démarrer de façon “poussive” et de n’atteindre sa “vitesse de croisière” qu’après échauffement des choristes.

 

 

Source: http://www.proliturgia.org/

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30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 12:10

Mise à jour en orange dans le texte le 26/12/2021.

Un débat a été organisé par France Inter autour de la parution du dernier livre d'Éric Zemmour, « Destins français ». Après une joute sur les Croisades qu'Eric Zemmour réhabilite pour avoir préservé l'Europe d'une invasion islamique dès le XIe siècle et permis l'éclosion de la Renaissance et de la civilisation européenne (Zemmour cite le grand orientaliste René Grousset à ce sujet), Raphaël Glücksman donne les vraies raisons de la détestation médiatique : la réhabilitation de Pétain, et l'attaque des "Lumières" que furent Voltaire et Victor Hugo :  

En réponse à Raphaël Glucksman, Eric Zemmour cite Suarès 

 

« Je vais vous répondre tout d'abord par une phrase d'André Suarès et vous allez comprendre exactement mon point de vue qui est aux antipodes du vôtre. Vous avez tout à fait raison. André Suarès est un auteur des années 30, oublié malheureusement alors que c'est un très grand écrivain et qui avait écrit des livres terribles pour passer à la guerre contre Hitler, fils de juif italien et patriote français, et surtout grand écrivain, fou de Pascal et qui avait fini presque par écrire aussi bien que Pascal. Et qui disait - et vous allez voir que c'est la réponse à notre querelle : "Que le peuple français aille ou non à l'Église, il a l'Évangile dans le sang. Et ses plus grandes fautes sont quand il met du sentiment dans la politique."

 

« [...] (Victor) Hugo, en politique, s'est trompé sur tout. Il est l'incarnation de ce que je viens de dire, le sentiment dans la politique. (Charles) Péguy lui-même dit (de Victor Hugo): "il aime les assassins." Et c'est une part de sa naïveté. Il nous a introduit dans cette victimisation.

 

« Voltaire, le chantre de "la liberté" était le plus sectaire du monde. Relisez Augustin Cochin. »

 

En réponse, Raphaël Glucksman déclare: « Quand vous citez l'Évangile, moi je ne nie absolument pas le fait que la France ait une histoire chrétienne et que dans ses veines coulent les Évangiles. Simplement ce que vous, vous écrivez dans votre livre - parce que même nos conceptions du christianisme diffèrent totalement, on est à l'opposé absolument - , vous écrivez dans votre livre, vous dites clairement : "Je suis pour l'Église et contre le Christ." Quand vous dites cela, vous ne comprenez rien à la Révolution française, vous ne comprenez rien à tout ce qui fait l'histoire des révoltes françaises pour la liberté puisque, eux, épousent le Christ contre l'imposition verticale. »

 

Eric Zemmour fait une réponse curieuse qui mériterait une explication en profondeur : « Mais biensûr, vous êtes pour le christianisme et moi pour le catholicisme. »

 

Sur ce point, Eric Zemmour exagère et déforme sans aucun doute le vrai christianisme. Le terme « christianisme » englobe les hérésies protestantes, le catholicisme ne rejette pas ce qu'il y a de chrétien (catholique) dans ces hérésies (raison pour laquelle par exemple le Concile de Trente reconnaît les baptêmes protestants valides si faits au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et en raison de faire ce qu'a toujours fait l'Église). Zemmour tombe dans le piège des hérétiques gnostiques des premiers siècles comme des protestants aujourd'hui, en sous-entendant que le catholicisme serait opposé au christianisme : ceci est faux bien évidemment. [Le catholicisme, tronc d'origine du premier christianisme, n'est pas une ''secte du christianisme'' comme on l'entend dire dans certains cercles (comme les ''Témoins de Jéhovah'' par exemple). Le terme grec, kajolik´ov, catholicos qui avait déjà chez les auteurs grecs (Aristote, Zénon, Polybe) le sens d’universel, de total, de général, est employé depuis le début du IIe siècle, presque exclusivement par les auteurs chrétiens, et pour la première fois par Ignace d’Antioche en 112 ap. J.-C., dans sa Lettre aux chrétiens de Smyrne (VIII,2), pour désigner l’Église de Jésus-Christ. Dès ce moment, le mot a un double sens: il désigne la foi catholique commune à toute l'Église déjà répandue dans de nombreux pays, par opposition aux communautés ayant assez tôt dévié de la foi apostolique (nicolaïtes, gnostiques de toutes obédiences, et hérétiques tels que définis par saint Irénée de Lyon). "C'est l'orthodoxie qui crée l'hétérodoxie et non pas l'inverse : c'est en se considérant orthodoxes que ceux qui ne le sont pas sont rejetés comme hétérodoxe." (Simon Claude MIMOUNI, Le judaïsme ancien et les origines du christianisme, Bayard, Italie 2018, p. 296-297)]. Sur ce point, aussi bien Glücksman qui assimile l'Église catholique à une « imposition verticale » que les révolutionnaires de 1789 auraient voulu rejeter (ce qui ferait d'eux en quelque sorte les vrais chrétiens, avant d'imposer leur propre religion celle des droits de l'homme !...), que Zemmour avec son "Je suis pour l'Église et contre le Christ", sont dans l'erreur. Ne lisons-nous pas dans l'Évangile de ce dimanche 30 septembre, qui tombe à point :

 

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9:38-48: En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous. » (Fin de citation de l'Evangile) 

Jésus explique ici la vraie tolérance qui vient de Dieu et nous explique que les hérétiques n'étant pas contre nous sont pour nous. Et ceci a toujours été la position de l'Église catholique qui a toujours cherché à ramener les hérétiques à la pleine communion.

 

Décrivant son activité messianique, Jésus a dit de Lui-même qu'il était venu porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu'ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés. (Luc 4:18). Les Évangiles nous montrent ceux qui sont contre Jésus : les pharisiens viennent Le voir, et devant les guérisons que fait Jésus, ces faux docteurs veulent troubler l'activité messianique de Jésus en faisant passer le bien pour le mal, jusqu'à faire passer le Christ pour un auxiliaire de Satan : Il chasserait les démons par le prince des démons. Et l'on comprend que Jésus ait alors dit d'eux : « Tout royaume divisé contre lui-même devient un désert ; toute ville ou maison divisée contre elle-même sera incapable de tenir. Si Satan expulse Satan, c’est donc qu’il est divisé contre lui-même ; comment son royaume tiendra-t-il ? Et si c’est par Béelzéboul que moi, j’expulse les démons, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais, si c’est par l’Esprit de Dieu que moi, j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous. Ou encore, comment quelqu’un peut-il entrer dans la maison de l’homme fort et piller ses biens, sans avoir d’abord ligoté cet homme fort ? Alors seulement il pillera sa maison. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. » (Matthieu 12:30)

 

À bien analyser aussi bien le discours de Raphaël Glucksman que celui de Zemmour, aucun des deux ne semblent consister précisément à être contre Jésus, même si pour le coup, la position de Zemmour qui déclare être pour l'Église et contre le Christ (en pensant certainement être contre les hérésies protestantes qui se disent chrétiennes) est maladroite, inexacte, contre-productive, pour le moins ambigüe. Les deux expressions pourraient bien être aussi éloignées l'une que l'autre du Christ en produisant pour l'une la religion des droits de l'homme, pour l'autre en privant le catholicisme de son amour du prochain, une simple doctrine autoritaire et intolérante.

 

Être "contre" le Christ c'est choisir volontairement l'enfer.

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24 septembre 2018 1 24 /09 /septembre /2018 18:34

Giovanni Fighera

 

La Nuova Bussola Quotidiana

 

CULTURE 23/09/2018

 

Lucrezio, la ricerca impossibile di una felicità

L'épidémie de peste à Athènes

L'épidémie de peste à Athènes

(Traduction)

 

Dans le troisième livre de De rerum natura, Lucrèce (poète philosophe latin du Ier siècle av. J.-C., disciple d'Épicure, dont les idées ont imprégné la culture moderne, les "Lumières" et le darwinisme. NdCR.) présente la condition existentielle de l'homme qui perçoit au fond de l'âme, une nuisance qui le tourmente, définit le taedium vitae (la fatigue de la vie), comme un aiguillon, un poids, une insatisfaction qui le conduit à se déplacer d'un endroit à l'autre, à la recherche de la sérénité ou, mieux, du bonheur :

 

 

Si les hommes, comme ils semblent sentir sur leur cœur le poids qui les accable, pouvaient aussi connaître l'origine de leur mal et d'où vient leur lourd fardeau de misère, ils ne vivraient pas comme ils vivent trop souvent, ignorant ce qu'ils veulent, cherchant toujours une place nouvelle comme pour s'y libérer de leur charge.

 

L'un se précipite hors de sa riche demeure, parce qu'il s'ennuie d'y vivre, et un moment après il y rentre, car ailleurs il ne s'est pas trouvé mieux. Il court à toute bride vers sa maison de campagne comme s'il fallait porter secours à des bâtiments en flamme ; mais, dès le seuil, il baille ; il se réfugie dans le sommeil pour y chercher l'oubli ou même il se hâte de regagner la ville. Voilà comme chacun cherche à se fuir, mais, on le sait, l'homme est à soi-même un compagnon inséparable et auquel il reste attaché tout en le détestant ; l'homme est un malade qui ne sait pas la cause de son mal. S'il la pouvait trouver, il s'appliquerait avant tout, laissant là tout le reste, à étudier la nature ; car c'est d'éternité qu'il est question, non pas d'une seule heure ; il s'agit de connaître ce qui attend les mortels dans cette durée sans fin qui s'étend au delà de la mort. Enfin pourquoi trembler si fort dans les alarmes ?

 

Lucrèce nous représente un homme qui se fuit de lui-même, de ce silence qui le conduirait à prendre conscience de lui-même, de ses questions et du vide qu'il ressent au fond de son âme.

 

Giacomo Leopardi

Leopardi, qui connaît bien Lucrèce, montre une grande harmonie avec cette vision de l'être humain : «La vie continuellement occupée est la plus heureuse, même lorsqu'elle n'est pas occupée et ressentie avec diverses sensations. L'âme occupée est distraite par ce désir inné qui ne la laissera pas en paix et l'assignera à ces petits objectifs quotidiens (terminer un travail, subvenir à ses besoins ordinaires, etc.), puisqu'elle les considère alors comme des plaisirs (plaire à tout ce que l'âme désire) et en atteignant l'un, il passe à un autre, de sorte qu'il est distrait par de plus grands désirs et qu'il n'a pas de champ pour affaiblir la vanité et le vide des choses et l'espoir de ces petites fins [...] suffisent à le remplir et à le retenir au moment de son repos ».

 

Leopardi, cependant, est bien conscient de la tromperie de l’occupation amusante et continue de sa journée par un millier d’activités. En fait, écrit-il dans le Zibaldone : « Ni l’occupation, ni l’amusement, ne donnent de bonheur aux hommes. Néanmoins, il est de toute façon certain que l'homme occupé ou diverti est moins malheureux que la personne au chômage, à la vie uniforme sans distraction. [...]. Occupée ou amusée (la vie implicite), elle se ressent et se passe apparemment mieux, et donc seulement les hommes occupés ou qui s'amusent, ont plus de plaisir que les autres, et les chômeurs et les malchanceux sont plus malheureux, non pas parce qu’ils ont moins de biens, mais pour la majorité du manque, c’est-à-dire du grand sentiment d'une vie apparemment plus grande. »

 

La vie frénétique d'aujourd'hui semble être la représentation paradigmatique d'une réponse que la société contemporaine a donnée à la question du bonheur, une réponse induite par le pouvoir qui induit de faux besoins et les place comme des besoins fondamentaux de l'ego. Remplir le vide, faire taire l'horreur du vide, qui provoque un sentiment de vertige, c'est le mot d'ordre actuel. La plupart, dans leur oubli, ne réalisent même pas qu'ils ne sont pas libres dans cette façon d'agir, ils supposent qu'ils vont bien simplement parce qu'ils n'entendent plus la question. Paradoxalement, une montagne de plaisirs submerge le véritable désir.

 

Dans les Pensées de Pascal, cette attitude humaine de distraction est définie par le terme de divertissement. L'expression dans son sens étymologique (du latin divertere qui «tourner ici et là, loin de la route principale, du sillon ») désigne bien la tentative, consciente ou non, de nous arracher à notre question originelle, siège des questions les plus authentiques sur le sens et la fin des choses, à travers des distractions, des palliatifs, des plaisirs substitutifs du bonheur qui ont pour conséquence de nous aliéner, de nous éloigner de nous-mêmes, de nous trouver toujours en dehors de nous, inhabité. »

 

Lucrèce ne peut pas expliquer pourquoi l'homme est animé de cet ennui existentiel, du taedium vitae. Il ne peut même pas offrir de réponse satisfaisante à la recherche du bonheur qui anime l'âme humaine.

 

En accord avec sa philosophie, en insérant les hommes (mortels) dans une vision du monde matérialiste, Lucrèce tente de leur enlever les peurs qui les assaillent, en particulier la peur de la mort et de l’au-delà. Rien n'est créé et rien n'est détruit, mais tout revient à faire partie de l'univers. La personne, après la mort, n'existe plus. En fait, l'homme est constitué d'âme et de corps, tous deux mortels. Lucrèce suit ici ce qu'Épicure a écrit dans l'épître à Meneceo : « Le courrier le plus horrible, la mort, n'est donc rien pour nous, car, quand nous sommes, la mort n'est pas là, et quand la mort est là nous ne sommes plus. »

 

Pour cette raison, l'homme n'a selon Lucrèce, aucune raison de craindre la mort ou la vie après la mort, car les dieux ne se soucient pas des punitions ou des prix des hommes, qui disparaissent avec la mort même. Vaines sont toutes les croyances qui peuplent le monde: Sisyphe, Cerbère, Furies et autres créatures fruit de l'imagination humaine et de la superstition stupide.

 

Évidemment, l'argument emprunté au philosophe Épicure n'est certainement pas en mesure d'éliminer la peur de la mort de l'esprit et du cœur de l'homme. Un raisonnement, encore plus dépourvu de tout statut scientifique, mais simplement cohérent à la logique du système philosophique construit, ne peut certainement pas chasser la peur ancestrale de l'homme de laisser à jamais ce monde et combien plus cher. L'homme ne ressent pas en lui la crainte des punitions imposées dans les « temples acherontei », mais aspire à l'éternité, il a dans son cœur un désir d'absolu et de totalité que Lucrèce semble oublier. L'homme a toujours été religieux.

 

Ainsi, dans la conclusion du De rerum natura, Lucrèce explique les causes de l'épidémie dévastatrice qui a frappé la ville d'Athènes en 430 av. C. par des causes physiques très spécifiques. Avec des images effrayantes et horribles, le poète décrit la souffrance humaine tragique:

 

Tous alors en foule étaient livrés à la maladie et à la mort. Ils commençaient par sentir leur tête en feu, une rouge lueur troublait leurs yeux. Leur gorge toute noire était baignée d'une sueur de sang et des ulcères leur obstruaient le canal de la voix ; l'interprète de la pensée, la langue, dégouttait de sang, affaiblie par le mal, alourdie, rude au toucher.

 

 

Loin d'éloigner la peur de la mort, la conclusion du poème l’accentue certainement.

 

Pourquoi alors une œuvre visant à conjurer les fausses craintes des mortels (y compris celles de la mort et des dieux) se termine-t-elle par des images de désespoir? Peut-être Lucrèce veut-il créditer davantage la thèse du VIe et dernier livre du poème selon lequel tout se passe selon des causes naturelles, non selon des châtiments et des interventions divines. Mais l'hypothèse selon laquelle le De rerum natura n'était pas complètement achevé est encore plus probable.

 

Deux mille ans plus tard, la sécurité avec laquelle Épicure retrace certaines causes de l’épidémie (en réalité erronées) nous fait sourire. Il est surprenant aussi de voir l'arrogance avec laquelle Lucrèce affirme qu'après la victoire d'Épicure contre la religion, l'homme est l'égal des dieux. Sur le piédestal, à la place des dieux, se trouve maintenant l'homme avec ses certitudes et ses vérités atteintes.

 

Dans ce cas, Épicure et Lucrèce anticipèrent l'attitude prométhéenne d'un certain siècle des Lumières, du positivisme, du néo-positivisme et de tous les courants qui deviennent les porte-parole d'une vie meilleure possible grâce aux efforts de la raison humaine pour se libérer du Mystère [Lire: Les fondements philosophiques de la démocratie moderne (Maxence Hecquard) - La nature totalitaire de la démocratie moderneNdCR.]. L'impression qui donne lieu à la lecture du travail est que l'objectif n'a pas été atteint. La sérénité et la joie dans le poème ne dominent pas. Le sens de l'absurde et de l'irrationnel semble finir par triompher dans les dernières scènes tragiques.

 

Giovanni Fighera

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21 septembre 2018 5 21 /09 /septembre /2018 17:59

Libération, du 13 septembre 2018, dans un article intitulé "La sexualité, une question d'éducation", associe une fois de plus Farida Belghoul à Alain Soral. Farida Belghoul répond dans une lettre ouverte à Libération.

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20 septembre 2018 4 20 /09 /septembre /2018 06:05

Nouvel éclairage sur Voltaire et les soit-disant "Lumières" encensées par la république:

Voltaire : cet être méprisant, ami des despotes étrangers, flagorneur, anglomane, raciste, hypocrite et pingre, que l'on porte aux nues

Du site "Pour une école libre au Québec" :

 

Voltaire : méprisant, ami des despotes étrangers, flagorneur, anglomane, raciste, hypocrite et pingre mais adulé aujourd'hui

 

Extraits du Destin français d'Eric Zemmour, on comprend que les gardiens du temple enragent dans les médias...

 

La flatterie des grandeurs

 

 

Voltaire (F.-M. Arouet)Il tempête. Il éructe. Il tonne. Il menace. Il vocifère. Il agonit les faibles d’injures, mais courbe l’échine devant les puissants. Il reçoit avec faste dans sa demeure de Ferney les riches et les gens titrés, il en chasse les pauvres et les manants. Il se plaint, gémit, se lamente, souffre mille morts, sempiternel moribond hypocondriaque, Volpone de comédie toujours entre la vie et la mort, pour mieux apitoyer et circonvenir.

 

On se croit avec Louis de Funès, mais on est avec Voltaire. On croit entendre de Funès : « Les pauvres sont faits pour être très pauvres et les riches très riches » ; mais c’est Voltaire qui dit : « Il faut absolument qu’il y ait des pauvres. Plus il y aura d’hommes qui n’auront que leurs bras pour toute fortune, plus les terres seront en valeur. »

 

On se croit avec de Funès frappant ses domestiques : « Vous êtes trop grand, baissez-vous, un valet ne doit pas être si grand ! », mais c’est Voltaire qui dit : « Il faut un châtiment qui fasse impression sur ces têtes de buffles… Laissons le peuple recevoir le bât des bâtiers qui le bâtent, mais ne soyons pas bâtés. »

 

Voltaire ou de Funès ? « Il eut toujours l’air d’être en colère contre ces gens, criant à tue-tête avec une telle force, qu’involontairement j’en ai plusieurs fois tressailli. La salle à manger était très sonore et sa voix de tonnerre y retentissait de la manière la plus effrayante1. »

 

Voltaire ou de Funès ? « J’ai honte de l’abrutissement et de la soumission basse et servile où j’ai vécu trois ans auprès d’un philosophe, le plus dur et le plus fier des hommes2. » Voltaire ou de Funès ? « En général le respect pour les grands avilit le fait qu’on admire ce qui est bien loin d’être admirable. On loue des actions et des discours qu’on mépriserait dans un particulier3. »

 

Voltaire est un de Funès lettré, un de Funès en majesté ; un de Funès en robe de chambre et perruque coiffée d’un bonnet de patriarche. De Funès pouvait tout jouer, industriel ou commerçant, flic ou mafieux, restaurateur ou grand d’Espagne ; Voltaire pouvait tout écrire, poésie, tragédie, roman, conte, essai politique, récit historique ou épopée. Le personnage incarné par Louis de Funès, avec un génie comique incomparable, traduisait l’avènement, dans la France pompidolienne du milieu du XXe siècle, d’une nouvelle bourgeoisie, avide et brutale, amorale et cynique, pressée de faire fortune et de parvenir. Voltaire incarne, avec un génie littéraire incomparable, l’avènement, dans la France de Louis XV du milieu du XVIIIe siècle, d’une nouvelle bourgeoisie, avide et brutale, amorale et cynique, pressée de faire fortune et de parvenir. La même soif de reconnaissance. Le même arrivisme. Le même mépris de classe. Le même darwinisme libéral. La même cruauté sociale. Le même règne de l’argent.

 

Un confident de Voltaire évoque ses « 150 000 livres de rentes dont une grande partie gagnée sur les vaisseaux ». La traite des Noirs « n’est pas sans doute un vrai bien », reconnaît Voltaire dans une formule alambiquée, avant d’écrire à son homme d’affaires : « J’attends avec toute l’impatience d’un mangeur de compote votre énorme cargaison bordelaise. » En octobre 1760, Voltaire sable le champagne avec quelques amis pour fêter la défaite au Québec des Français dans une guerre « pour quelques arpents de neige ». L’humiliation patriotique et le déclassement géostratégique lui paraissent de peu d’importance eu égard à l’enjeu commercial : sauvegarder en échange les possessions françaises aux Antilles et leurs exploitations sucrières, très abondantes et très rémunératrices, même si elles utilisent une main-d’œuvre d’esclaves alimentée par la traite des Noirs.

 

Notre humaniste détourne le regard. Business is business. Le travail est le souverain bien. Surtout le travail des pauvres. « Forcez les gens au travail, vous les rendrez honnêtes gens. » Il vante les déportations en Sibérie comme les forçats dans les colonies anglaises condamnés « à un travail continuel ». Il pense comme Quesnay, le chef de file des économistes physiocrates, « qu’il est important que le petit peuple soit pressé par le besoin de gagner » ; et n’a aucune compassion pour les « deux cent mille fainéants qui gueusent d’un bout du pays à l’autre, et qui soutiennent leur détestable vie aux dépens des riches ».…

 

Le grand importateur des « idées anglaises »

 

Notre grand homme habille son insensibilité sociale et sa cupidité insatiable des oripeaux savants de la liberté. Il a rapporté d’Angleterre ce mariage de libéralisme économique et de libéralisme politique et philosophique. Il est le grand importateur de ces « idées anglaises » que nos armées vont bientôt répandre dans toute l’Europe, après avoir bouleversé la France, pour le meilleur, mais aussi pour le pire : « Les Français ne furent que les singes et les comédiens de ces idées, leurs meilleurs soldats aussi, en même temps, malheureusement, que leurs premières et plus complètes victimes, car la pernicieuse anglomanie des “idées modernes” par étioler si bien l’âme française qu’on ne se rappelle plus, aujourd’hui, qu’avec une surprise presque incrédule son XVIeet son XVIIe siècle, sa force profonde et passionnée de jadis, son pouvoir créateur, sa noblesse… La noblesse européenne — noblesse du sentiment, du goût, des mœurs, bref, la noblesse de tous les sens élevés du mot — est l’œuvre et l’invention de la France ; la vulgarité européenne, la bassesse plébéienne des idées modernes est l’œuvre de l’Angleterre4. »

 

L’attrait était trop grand. Le goût du changement. La fascination des grands mots et des grands principes. La liberté de penser, d’écrire, de parler ; la liberté de commercer aussi. La liberté de croire ou de ne pas croire. Les droits de l’homme. La tolérance qu’il défend urbi et orbi, pour la réhabilitation de Calas ou du chevalier de La Barre, et qu’il pratique si peu : « La tolérance ? Prêchez-la d’exemple », lui lance Madame du Deffand. Ses proches seuls ont deviné que la tolérance voltairienne reposait non tant sur le respect de chacun que sur le mépris de tous.

 

Même mépris de la « populace » catholique qui a persécuté les Calas et de ces « imbéciles » de Calas. « Nous ne valons pas grand-chose, mais les huguenots sont pires que nous. » Mépris des Juifs : ces « ennemis du genre humain » ; cette « horde vagabonde des Arabes appelés Juifs ».

 

Mépris des pauvres : « Il me paraît essentiel qu’il y ait des gueux ignorants… Le vulgaire ne mérite pas qu’on pense à l’éclairer… Les frères de la doctrine chrétienne sont survenus pour achever de tout perdre: ils apprennent à lire et à écrire à des gens qui n’eussent dû apprendre qu’à dessiner et à manier le rabot et la lime, mais qui ne veulent plus le faire. »

 

Mépris du peuple : « C’est une très grande question de savoir jusqu’à quel degré le peuple, c’est-à-dire neuf parts du genre humain sur dix, doit être traité comme des singes. »

 

Mépris des Français : « La chiasse du genre humain… les premiers singes de l’univers… une race de singes dans laquelle il y a eu quelques hommes… Au-dessous des Juifs et des Hottentots. »

 

Mépris de l’humanité : « Regardons le reste des hommes comme les loups, les renards, et les cerfs qui habitent nos forêts. »

 

C’est à ce point d’intersection que se rejoignent le tempérament et l’idéologie. Son humanisme est perverti par son sentiment de supériorité. Voltaire s’approprie le mot célèbre de Terence : « Je suis homme ; rien de ce qui est humain ne m’est étranger » ; mais il décide qui est homme et qui ne l’est pas. Il y a les « honnêtes gens » et la « canaille ». Pour cette « canaille », un Dieu est indispensable pour les « empêcher de me voler ». Voltaire animalise à tour de bras ses ennemis : « Il est juste d’écarter à coups de fouet les chiens qui aboient sur notre passage », autant que la populace, les « sauvages », les Noirs, les Hottentots, les Juifs : « animaux calculants », les « bêtes puantes de jésuites ».

 

C’est le cœur de son désaccord avec Rousseau : « Il n’y a que lui qui soit assez fou pour dire que tous les hommes sont égaux. » C’est surtout le cœur de son conflit avec l’Église catholique. Dans son combat inexpiable contre le catholicisme, on ne sait qui est la poule et qui est l’œuf ; on ne sait si Voltaire récuse l’égale dignité de tous les hommes parce que c’est un credo catholique ou s’il vomit le catholicisme parce qu’il défend l’égale dignité de tous les fils d’Adam : « Notre aumônier prétend que les Hottentots, les nègres et les Portugais descendent du même père. Cette idée est bien ridicule... voilà bien une plaisante image de l’être éternel qu’un nez noir épaté avec pas ou point d’intelligence. »

 

Dans son livre Naissance du sous-homme au cœur des Lumières, Xavier Martin montre comment la remise en cause par Voltaire du message universaliste chrétien le conduit irrémédiablement à une hiérarchisation entre les hommes, mère de toutes les dérives ; comment sa haine du christianisme l’amène naturellement à celle du peuple qui l’a inspiré. Jésus : « Un Juif de la populace, né dans un village juif, d’une race de voleurs et de prostituées… un ignorant de la lie du peuple, prêchant surtout l’égalité qui flatte tant la canaille… » Saint Paul : « menteur et méchante bête », qui « parviendrait à ruiner l’Empire romain en faisant triompher le principe d’égalité de tous les hommes devant un seul Dieu ». Sans oublier la Genèse, ce « roman asiatique », un texte alourdi de « toutes les dégoûtantes rêveries dont la grossièreté juive a farci cette fable ».

 

Notre historien iconoclaste note que Drumont dans La France juive comme Fourier ou Proudhon, dans leurs diatribes antisémites, citent copieusement Voltaire. Chamberlain, célèbre antisémite anglais du XIXe siècle, fonde lui aussi « sa récusation de l’unité de l’espèce humaine sous l’autorité des Lumières ». Le coup de grâce est donné par le plus grand historien de l’antisémitisme en Europe, Léon Poliakov : « L’écrasement de l’infâme préludera (à travers autant de médiations qu’on voudra) à des égorgements autrement vastes. » Le peuple vendéen sera le premier à subir dans sa chair ce déni d’humanité. D’autres ne tarderont pas à être qualifiés de « sous-hommes » et d’animaux. « Le christianisme avait fait prévaloir l’unité du genre humain. Le règne de la raison va paradoxalement battre en brèche cette conception adamique de l’humanité en minant l’idée même de l’unité de l’espèce », souligne Georges Bensoussan, historien de la Shoah.

 

La division de l’humanité en races distinctes, et bientôt inégalitaires, sortira au XIXe siècle de cette remise en cause voltairienne de l’unité chrétienne de l’espèce humaine. Les Chamberlain, Gobineau, Rosenberg ne sont pas les produits odieux des anti-Lumières, mais les fils des Lumières. Pas les rebelles contre Voltaire, mais ses enfants dégénérés. Les bâtards de Voltaire !

 

L’auteur de Candide a de la chance : la postérité progressiste et humaniste refuse cette leçon pourtant implacable. Et se bouche les oreilles lorsque Poliakov retourne l’ironie voltairienne contre le maître : « On continuera donc à combattre le racisme au nom de ces apôtres des Lumières qui en furent les inventeurs de fait. »

 

Voltaire est encore plus grand mort que vivant

 

Ces efforts démythificateurs sont vains. Voltaire est encore plus grand mort que vivant. Son talent littéraire souverain intimide jusqu’aux plus hostiles. Même Joseph de Maistre prend des précautions avant d’abattre l’idole : « Il ne faut louer Voltaire qu’avec une certaine retenue, j’ai presque dit à contrecœur. L’admiration effrénée dont trop de gens l’entourent est le signe infaillible d’une âme corrompue. »

 

Pourtant de Maistre voit juste avec deux siècles d’avance. La postérité n’a pas conservé grand-chose de son œuvre protéiforme : quelques contes où sa légèreté ironique fait merveille, comme Candide ; mais rien de ses tragédies, encore moins de ses poésies ou épopées (La Henriade !) ne subsiste dans les mémoires. Ses textes politiques n’ont pas la profondeur de ceux de Montesquieu ou de Rousseau. Il est un pamphlétaire de talent, un activiste de génie. La profondeur allemande du XIXe siècle fait de Voltaire un usurpateur de la « philosophie ».

 

En dépit de tout, François-Marie Arouet, dit Voltaire, incarne, à nos yeux qui refusent de se dessiller, la liberté et la modernité, la fin de l’obscurantisme religieux et de la superstition, l’ère de la raison souveraine et de l’individu qui s’émancipe des corsets holistes de la société traditionnelle. « Voltaire, c’est la fin du Moyen Âge », s’inclinera encore Lamartine. Mais pourquoi lui ? Ses thuriféraires évoquent les persécutions qu’il aurait subies, ses séjours à la Bastille, les bastonnades des grands pour son irrévérence, son mot célèbre et insolemment prophétique : « Votre nom finit où le mien commence. » En 1717, il a 23 ans ; il est emprisonné pour avoir écrit des vers injurieux contre le Régent ; mais il sort de la Bastille onze mois plus tard après avoir envoyé un poème au Régent… qui lui verse une pension. En 1726, après la volée que lui inflige le chevalier de Rohan-Chabot, tout Paris se presse pour le visiter. L’appartement qui lui sert de prison s’avère trop petit pour recevoir la foule qui se bouscule ; il faut le libérer.

 

On a connu persécutions plus cruelles. Celles que connaissent notamment les Polonais envahis en 1768 par Catherine II. Voltaire la défend pourtant : « L’impératrice de Russie non seulement établit la tolérance universelle dans ses vastes États, mais elle envoie une armée en Pologne, la première de cette espèce depuis que la terre existe, une armée de paix qui ne sert qu’à protéger les droits des citoyens et à faire trembler ses persécuteurs. »

 

Voltaire invente à cette occasion la guerre humanitaire, la guerre pour la paix, la guerre pour la liberté des peuples qu’on occupe. Il est prêt à tout pour protéger ses amis souverains. Il qualifiera même le meurtre de son mari par l’impératrice de « bagatelle ».

 

En revanche, il ne passe rien au roi de France, ce « despote ». Louis XV a un irrémédiable défaut : il ne le reçoit pas, ne dîne pas avec lui en tête à tête, n’entretient pas de conversation épistolaire. Ne lui demande pas son avis sur la politique à mener ; ne recherche pas son aval avant de déclarer la guerre. En dépit des pressions, des supplications de la Pompadour, Louis XV ne goûte pas la compagnie de Voltaire, le trouve pédant, fat. Louis XV est de l’ancienne roche, il a un confesseur de l’Église catholique. Ces Capétiens sont désuets ; ils n’ont pas compris les temps nouveaux : ils ne traitent pas Voltaire (et les autres philosophes) en directeur de conscience : « Aucun prince ne commencera la guerre, disait Frédéric II, avant d’en avoir obtenu l’indulgence plénière des philosophes. Désormais ces messieurs vont gouverner l’Europe comme les papes l’assujettissaient autrefois. » L’impératrice russe Catherine II ne dira pas autre chose à propos de son long compagnonnage avec Diderot : « Tout au long de ces années, j’ai fait semblant d’être l’élève et lui le maître sévère. »

 

 

Une nouvelle race d’écrivains

 

Voltaire est libéral, mais pas démocrate : « J’aime mieux obéir à un seul tyran qu’à trois cents rats de mon espèce. » Son régime idéal est le despotisme éclairé. Le despotisme éclairé par la philosophie. Il est une réinvention du roi-philosophe de Platon. Il se rêve despote du despote. D’où ses démêlés tumultueux avec Frédéric II, qui supporte mal sa tutelle. Il inaugure une nouvelle race d’écrivains, qu’on appellera un siècle plus tard « intellectuels », qui ont pour caractéristique commune d’aduler les despotes (on dira bientôt « tyran » ou « dictateur »), mais seulement quand ils sont étrangers : allemands, italiens, russes, algériens, égyptiens, africains, vietnamiens et même chinois. Déjà, à l’époque de Voltaire, Quesnay faisait l’éloge du Despotisme de la Chine (1767) ! Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. Ces despotes sont tous éclairés, progressistes, humanistes. Ils sont l’avenir du monde. L’horizon indépassable. Encore plus loués, louangés et flattés lorsqu’ils sont les ennemis de la France. Cette xénophilie militante s’étend à leurs peuples. Ceux-ci sont fiers, dignes, et ont les vertus viriles qu’on reproche au peuple français d’avoir perdues ; ou qu’on lui interdit de posséder. Ils se battent toujours pour la liberté. Eux aussi sont encore plus dignes d’éloges quand ils se révoltent contre la France.

 

Voltaire est le père de tous ces futurs « intellectuels ». Leur maître. Leur modèle indépassable. Le père de générations successives de destructeurs, « déconstructeurs », nihilistes, amoureux insatiables de la table rase. Dans Les Origines de la France contemporaine, Taine a bien saisi la place éminente que tient Voltaire dans la généalogie de l’esprit français qui conduit à la grande saturnale de la Révolution française. Au XVIIe siècle, les classiques utilisent un langage épuré, abstrait, qui par sa clarté devient universel. Avec La Rochefoucauld, La Bruyère, Racine, Descartes, Boileau, l’honnête homme est déjà de nulle part et de partout. Il est français parce qu’il est universel ; universel parce que français. Mais le dogme monarchique et religieux est à l’époque encore intact.

 

Enfin vint Voltaire. Ou plutôt l’esprit scientifique du monde revisité par Voltaire. Descartes et Newton apportés, transcendés, simplifiés, épurés par Voltaire. La raison, sacralisée par la science, corrode tout, mine tout, détruit tout. La tradition est balayée. Le dogme religieux ne s’en remettra pas. La monarchie suivra. Il suffira qu’au pessimisme du XVIIe siècle succède l’optimisme du XVIIIe, pour que toutes les digues soient emportées. L’homme est partout le même, il a donc les mêmes droits partout. Dans les livres des philosophes, les Persans, les Chinois, les Grecs, les Byzantins, les Turcs, les Arabes, les ouvriers, les bourgeois, les chevaliers du Moyen Âge parlent et pensent tous comme un Parisien du XVIIe siècle qui fréquente les salons de Madame du Deffand. Personne ne s’en étonne.

 

Le premier témoin du déclin de la France

 

Voltaire est le premier à avoir connu, subi, souffert sans doute, le déclin de la France à la fin du siècle de Louis XIV. Les défaites de la guerre de Succession d’Espagne, la montée en puissance de l’Angleterre, les concessions du traité d’Utrecht, les ouvertures de la Régence vers les puissances protestantes, autant de signes d’un détestable affaiblissement. Voltaire sera le premier théoricien du « déclinisme » français avec son « siècle de Louis XIV », conçu comme un monumental reproche à son successeur. Voltaire sera également le premier intellectuel — d’une interminable lignée — qui ira chercher à l’étranger – Angleterre, mais aussi Prusse, voire Russie – un modèle et un maître, voire un protecteur contre la « canaille » française.

 

Seul Rousseau, une fois encore, a compris ce qui se trame ; seul Rousseau a dénoncé l’entourloupe : « Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux ; tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d’aimer ses voisins. » Voltaire ne peut déchoir dans la mémoire collective, car, tel un roi, il est porté par les générations successives des écrivains et intellectuels qui se glorifient à travers lui. Le voltairien est le soutien solide de la République radicale ; l’ancêtre de Ferney est la figure tutélaire des « couches nouvelles » de Gambetta, de cette élite bourgeoise qui a compris qu’il est des Républiques douces à l’argent. Encore un siècle et on retrouve notre Voltaire en aïeul des libéraux-libertaires qui ne sont sortis de leurs chimères révolutionnaires de Mai 68 que pour mieux endosser les habits de la cossue bourgeoisie mondialisée. Toujours au nom de la liberté, du progrès, du cosmopolitisme. Un joyeux agnosticisme tonitruant les anime qui n’épargne que les monothéismes juif et musulman ; au nom des crimes du passé de l’odieuse Église catholique : toujours et encore « écraser l’infâme », même lorsque l’infâme est à terre.

 

Cette alliance entre la « philosophie » et l’« argent », entre les intellectuels de la liberté et les capitalistes libéraux, donnera ses fruits politiques les plus éclatants lors de la Révolution, comme l’a si bien analysé Edmund Burke : « C’est pourquoi l’alliance des auteurs en question avec les capitalistes n’a pas peu contribué à affaiblir dans le peuple les sentiments de haine et d’envie que lui inspirait cette forme de richesse […] ils attiraient, à force d’exagération, les haines les plus fortes sur les fautes de la cour, de la noblesse et des prêtres. Devenus une espèce de démagogues, ils servirent de chaînon pour unir, au service d’une même entreprise, l’opulence et la misère, le faste odieux des uns et la turbulence affamée des autres […] l’alliance des gens d’argent et des gens de lettres explique la furie universelle avec laquelle on a attaqué l’ensemble du patrimoine foncier de l’Église et des communautés religieuses tout en protégeant avec un soin extrême, contrairement aux principes mêmes qui sont invoqués, des intérêts d’argent qui tirent leur origine de la seule autorité de la Couronne5. »

 

Cette alliance a déjà vaincu avant la Révolution. Voltaire a connu de son vivant la déchristianisation de la société française. Une déchristianisation profonde, inéluctable, qui commença par les hautes sphères de la société pour s’étendre jusqu’au peuple. Ses amis en plaisantaient : « Vous voyez la Terre promise et vous n’y entrerez pas », lui écrit Madame du Deffand. Lui-même en riait : « Cela est pourtant fâcheux ; de quoi nous moquerons-nous ? »

 

Voltaire « écrasa l’infâme ». Ce n’est ni la Révolution, ni la Terreur, ni Robespierre, mais Louis XV lui-même, pourtant profondément catholique, qui donnera les premiers et décisifs coups de ciseaux dans la millénaire robe sans coutures de l’Église, en expulsant la congrégation des Jésuites en 1764, à l’exultation des philosophes, pour la plupart anciens élèves ingrats de ces mêmes jésuites.

 

Voltaire et Diderot n’avaient pas été les seuls à sortir des collèges jésuites. Toutes les élites, pendant des siècles, avaient été éduquées par les émules d’Ignace de Loyola. Avec l’expulsion des Jésuites, le rapport de force bascule. L’école ne cessera plus d’être un enjeu majeur de la guerre idéologique. Qui éduque les enfants tient les cerveaux de l’élite. Qui tient les cerveaux de l’élite domine les esprits du pays. Les élèves rebelles deviennent les maîtres. Les persécutés, les persécuteurs. Les vaincus, les vainqueurs. C’est la Révolution avant la Révolution. La Révolution sous l’Ancien Régime. La Révolution avec la bénédiction de l’Ancien Régime.

 

Cette victoire idéologique et culturelle n’est pas le fruit du hasard ni du seul talent littéraire de Voltaire. Elle est le produit d’une organisation de fer, quasi militaire, d’une lutte inexpiable menée contre les adversaires de la « philosophie ». Une guerre imaginée, orchestrée, conduite par Voltaire lui-même. « Je voudrais que les philosophes puissent faire un corps d’initiés et je mourrais content », écrit-il à d’Alembert ; « Ameutez-vous et vous serez les maîtres : je vous parle en républicain, mais aussi il s’agit de la République des lettres oh ! la pauvre République. »

 

Il donne l’exemple. Il poursuit de sa vindicte tous ceux qui osent le contredire, le contester, l’affronter. La postérité a conservé le souvenir de ses altercations avec Jean-Jacques Rousseau. Son mépris, sa morgue contre celui qui « donnait envie de se mettre à quatre pattes ». On sait moins que la lutte intellectuelle se doublait d’une chasse à l’homme judiciaire et policière. Il n’hésite pas à susciter des lettres de cachet contre ses ennemis ; il fait tout pour qu’on enferme Fréron à la prison de Bicêtre ; s’en réjouit quand ses souhaits sont exaucés : « Vous avez enterré Fréron, vous étoufferez les autres insectes dans leur naissance. » Il écrit au duc de Richelieu : « Nous avions besoin autrefois qu’on encourageât la littérature et aujourd’hui il faut avouer que nous avons besoin qu’on la réprime. »

 

Il revient à l’historien Augustin Cochin le grand mérite d’avoir exhumé la face noire de ce qu’il appelait la « secte philosophique. » Elle prend forme et force pendant les années 1770. La « République des lettres » chère à Voltaire intimide jusqu’à la cour. L’Encyclopédie de Diderot impose ses thèmes et ses lois ; deux ou trois salons parisiens, dirigés par des amies ou des alliées de Voltaire, animent un débat intellectuel biaisé d’où les adversaires de la « philosophie » sont ostracisés ou ridiculisés ; l’Académie française a été conquise de haute lutte avec l’entrée de Duclos, et surtout de d’Alembert. En province se multiplient les académies dans les grandes villes et les sociétés littéraires dans les bourgades, sur le modèle parisien. La correspondance au sein de ce petit monde est incessante ; elle unifie et rassemble l’armée des philosophes, petits et grands, au sein des « foyers de Lumières ». La meute se ligue et se lève à volonté contre le clergé ou la cour, contre tel ou tel qui a cru s’attaquer à une coterie locale et se retrouve déchiqueté de toutes parts.

 

 

« De 1765 à 1780, le monde littéraire et politique subit une Terreur sèche, dont l’Encyclopédie est le Comité de salut public et d’Alembert le Robespierre. Sa guillotine est la diffamation, l’“infamie”, comme on dit alors, mot lancé par Voltaire, qui s’emploie dès 1775 dans les sociétés de province : “Noter d’infamie est une opération bien définie, qui comporte toute une procédure, enquête, discussion, jugement, exécution enfin, c’est-à-dire condamnation publique au mépris, encore un de ces termes de droit philosophique dont nous n’apprécions plus la portée. Et les têtes tombent en grand nombre : Fréron, Pompignan, Palissot, Gilbert, Linguet, l’abbé de Voisenon, l’abbé Barhélemy, Chabanon, Dorat, Sedaine, le président de Brosses, Rousseau lui-même, pour ne parler que des gens de lettres, car le massacre fut bien plus grand dans le monde politique6…” »

 

La révolution intellectuelle a précédé la révolution politique selon un cheminement qui sera théorisé plus tard par le communiste italien Gramsci. C’est l’Ancien Régime qui a élevé, protégé et choyé en son sein le serpent philosophique qui le tuera. Des années après la Révolution, le comte de Ségur évoquera dans ses Mémoires le climat qui régnait dans les hautes sphères de la société : « La gravité des anciennes doctrines nous pesait. La riante philosophie de Voltaire nous entraînait en nous amusant […] La liberté, quel que fût son langage, nous plaisait par son langage ; l’égalité, par sa commodité […] Si l’inégalité durait encore dans la distribution des places et des charges, l’égalité commençait à régner dans les sociétés. En beaucoup d’occasions, les titres littéraires avaient la préférence sur les titres de noblesse […] Les institutions restaient monarchiques, mais les mœurs devenaient républicaines […]. Nous préférions un mot d’éloge de d’Alembert, de Diderot, à la faveur la plus signalée d’un prince… »

 

Un climat de guerre civile froide

 

Voltaire a forgé ce climat de guerre civile froide propre à la vie intellectuelle française. Les Jacobins traiteront leurs adversaires en criminels à exécuter ; les communistes, en ennemis de classe à ostraciser. Le sectarisme des progressistes perdure jusqu’à aujourd’hui ; leur propension à judiciariser, psychiatriser, animaliser les conflits politiques ; à refuser à leurs adversaires leur liberté, leur raison, jusqu’à leur statut d’être humain parfois. Leur faculté sidérante à se poser en victimes alors qu’ils sont bourreaux. Leur réécriture fallacieuse de l’Histoire. Tout est dans Voltaire, à la fois père tutélaire et matrice expérimentale.

 

Les « philosophes » ont reproché aux pères de l’Église d’avoir asservi la raison à la théologie ; mais ils ont, eux, asservi Dieu à la raison. Au moins, la raison a-t-elle pu se rebeller et s’émanciper de la théologie. Tous les pays occidentaux ont connu une sécularisation de l’espace public comparable à celle de la France ; mais seul notre pays voltairien a poussé la déchristianisation aussi loin et avec une telle hargne vengeresse, provoquant désert spirituel, anomie sociale et contrôle quasi totalitaire des esprits par une élite sectaire et intolérante.

 

Sans doute les deux phénomènes sont-ils intimement liés : parce qu’ils voulaient détruire l’Église et la religion catholique, et non pas seulement desserrer son étau parfois étouffant, Voltaire et les siens ont dû la remplacer. Pour la remplacer, l’imiter. Les adversaires de l’Église ont fondé une contre-Église ; les ennemis des prêtres ont prêché ; pour mieux dénoncer les persécutions et les excommunications, ils ont persécuté et excommunié.

 

Voltaire était drôle mais méchant ; talentueux mais arrogant ; esprit supérieur qui use de sa liberté pour balayer ceux qui ne sont pas à son niveau. Ses défauts de caractère altèrent son génie. Son sourire est toujours ironie ; sa tolérance toujours mépris ; ses moqueries toujours sarcasmes. Il blasphème ou insulte. Il a pour l’éternité ce masque de vieillard amer et revêche dont l’a affublé le sculpteur Houdon ; et arbore à jamais cet « hideux sourire » qu’évoque Musset. « Le rire qu’[il] excite n’est pas légitime : c’est une grimace […]. Un rictus épouvantable, notait déjà Joseph de Maistre.

 

D’autres cyniques étonnèrent la vertu, Voltaire étonne le vice. Sodome l’eût banni7. »

 

Son talent souverain a corrodé pour toujours l’esprit français de cette aigreur hautaine et grimaçante. L’Église n’avait pas tort de refuser les honneurs du génie à celui qui abuse de ses dons.

 

Voltaire le notait lui-même : « Un esprit corrompu ne fut jamais sublime. »

 

 

 

Notes

 

1. Madame de Genlis décrivant l’ambiance à Ferney.

2. Collini, un secrétaire de Voltaire.

3. Voltaire parlant sans doute d’expérience.

4. Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, 1886.

5. Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France, 1790.

6. Augustin Cochin, Les Sociétés de pensée et la démocratie moderne, 1921.

7. Joseph de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, 1821.

 

Source: BelgiCatho

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Le racisme des "Lumières"

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17 septembre 2018 1 17 /09 /septembre /2018 15:27

Les media de masse parlent beaucoup des conversions de chrétiens ou de Français à l'islam, mais évoquent peu ou rarement les nombreuses conversions de musulmans au christianisme ou leur apostasie. Or, un chiffre peu commenté a été donné par le rapport de septembre 2016 de l'Institut Montaigne intitulé "Un islam français est possible". Ce chiffre est rapporté par le journal La Croix dans l'article "L'athéisme progresse dans le monde musulman" : il y a 15% des personnes ayant au moins un parent musulman qui aujourd'hui se déclaraient "non-musulmanes".

 

Deux incohérences demeurent dans la présentation de cette information. La première est que l'intitulé du rapport Montaigne "Un islam français est possible" conjugué au titre du journal La Croix, "L'athéisme progresse dans le monde musulman", laisse entendre que la seule francisation possible pour une personne "ayant au moins un parent musulman" serait l'apostasie ou l'athéisme. Un peu comme si le choix de devenir chrétien n'entrait pas en compte, mais l'athéisme et l'apostasie, oui. La deuxième incohérence est l'oxymore dans l'expression "l'athéisme progresse dans le monde musulman". Soit le dit "monde musulman" est "musulman", soit il ne l'est pas, il ne peut être à la fois "musulman", et athée. 

 

Le chiffre de 15% d'apostats chez "les personnes ayant au moins un parent musulman" montre également deux choses. Premièrement, malgré la colonisation de remplacement et les chiffres exponentiels de l'immigration dans notre pays, la France garde étonnamment une forte capacité d'assimilation et d'attraction pour son mode de vie. Deuxièmement, le "Prophète" ayant dit à ses fidèles qu'il leur leur livrait en butin les terres des infidèles (sourate 8 Le Butin), si l'islamisation avance dans de nombreux territoires perdus de la république, elle n'est pas une réalité aussi prégnante qu'on le dit. Et elle tendrait même à le devenir de moins en moins. Il s'agit d'une grande victoire de la France, et cette victoire, les Français la doivent à cette mentalité européenne et à cette identité européenne qui pendant mille ans a été le refus d'être soumis à la domination musulmane.

Islam 15% d'apostats : la France garde une forte capacité d'assimilation
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17 septembre 2018 1 17 /09 /septembre /2018 14:21

L'animateur du site "Les Crises.fr" a accordé un entretien à "RT France" pour expliquer sa démarche de désenfumage face aux rumeurs qui ont circulé début août sur une influence de la "russosphère" dans l'ampleur prise par l'affaire Benalla sur Twitter.

Le seul complot que les media de masse nous servent chaque jour ad nauseam c'est le complot russe :

Extrait:

 

« Il y a une chose dont on ne parle pas, c'est le complotisme autorisé - le complotisme légal - c'est le complotisme russe. Et je vois la même chose : vous remplacez "américain" ou "israélien" par "russe" et vous avez les mêmes fonctionnements. [...] Sauf que là, c'est très bien, c'est des gens qui luttent contre la "désinformation" !

 

« [...] (Dans ce complotisme autorisé) Il ne faut pas s'imaginer que ce sont des gens surper-organisés. Ce sont des complotistes qui ne respectent pas les principes élémentaires de respect des faits, de respects des preuves afin d'accuser quelqu'un, le genre de choses que font les gens honnêtes intellectuellement. Mais quand on est un obsessionnel, on n'a pas plus cela. Donc, ce sont des gens qui sont souvent irrationnels, des gens qui vont se rencontrer entre eux et dire que le grand danger c'est Vladimir Poutine ! 

 

« Le fait que par exemple que notre Premier ministre et notre président de la république soient des leaders de la French American Fondation ne semble pas leur poser de gros problème en termes de capacité d'influence. Et le fait, par exemple, que Donald Trump nous ait déclaré une vraie guerre commerciale à nos entreprises, que ce soit en Iran ou sur l'acier, il n'y a aucune réaction en Europe ou en France. Ou, soyons précis, les seules réactions qu'on a, c'est quand lorsque Donald Trump dit qu'il va sanctionner nos entreprises si elles travaillent avec l'Iran, on dit qu'on ne vas pas se laisser faire et qu'on va sanctionner nos propres entreprises si elles écoutent Donald Trump et qu'elles arrêtent leur business avec l'Iran ! Vous voyez, c'est quand même phénoménal, on ne sanctionne pas les entreprises américaines. Non, non, non ! C'est toujours les entreprises européennes qui sont sanctionnées, maintenant par leurs propres gouvernements ! Donc on peut se demander à quoi ils jouent et qui défend les intérêts de qui là-dedans ! Et si l'on mène des enquêtes sérieuses sur l'influence et sur le soft power (capacité d'influencer indirectement le comportement d'un acteur à travers des moyens non coercitifs. NdCR.), il faudrait peut-être commencer par s'occuper des Américains avant de s'occuper des Russes !. Il faut quand même être sérieux.

 

« [...] Au lieu de s'occuper de la désinformation "russe" qui, peut-être, un jour, une fois, arrivera à tromper les Français pendant quatre minutes et demie, si on peut s'occuper des gens qui font des fichiers avec toute la population sur les opinions politiques, sexuelles, philosophiques, religieuses, peut-être que c'est un peu plus urgent ! »

 

En fin d'entretien, à la question comment Olivier Berruyer compte poursuivre son action sur ces sujets-là, il répond :

 

« S'il y a des personnes qui sont intéressées ou concernées, qu'ils me contactent via le site, pour que derrière on s'occupe soit de porter plainte soit aussi sur la manière de lutter contre ces big data, qui deviennent vraiment dangereuses. »

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Sortie des Etats-Unis de l'accord nucléaire iranien : les entreprises françaises menacées

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15 septembre 2018 6 15 /09 /septembre /2018 17:37

Extraits de la conférence de Jean-Louis Harouel pour le Cercle de l'Aéropage :

 

« On ne peut pas fonder une société sur les droits de l'homme, pour une bonne raison que les droits de l'homme sont un dissolvant social.

 

« En effet, dès le départ, dans les droits de l'homme, il n'y a que deux entités qui soient légitimes, l'individu et l'humanité entière. L'idée de l'homme indépendant de toute attache particulière, cette idée de droits universels s'adressant à chaque individu, elle est complètement négatrice de toutes les appartenances particulières (famille, province, régions, patrie, civilisation, etc.) Et dès le départ, il y a eu dans ce concept des droits de l'homme, il y a eu une idée de religion de substitution.

 

« Pendant un siècle et demi, les marxistes ont dit le plus grand mal des droits de l'homme, qui étaient pour eux une idéologie bourgeoise, des pseudo-droits, etc. Or, étonnement les droits de l"homme ont pris la place du communisme comme promesse d'une rédemption terrestre, comme promesse d'une émancipation de l'Humanité. Le premier à l'avoir remarqué, c'est François Furet, au début des années 1990. Il avait constaté à ce moment-là que l'Urss explosait, que le communisme s'affaissait et que les droits de l'homme avaient repris la place du communisme qui paraissait en voie d'extinction, comme projet, comme promesse du paradis sur la terre...  Et c'est une utopie. Il y a un historien américain qui s'appelle Samuel Moyn, qui appelle cela The Last Utopia (La Dernière utopie), qui a pris la place des totalitarismes affaissés les uns après les autres... 

 

« [...] Au départ, la nation, l'état-nation, c'est tout simplement une création de la Chrétienté médiévale au milieu du XIIIe siècle, où pour S. Thomas d'Aquin, il est évident qu'il y a la cité (la cité et l'empire, il reprend Aristote), mais le véritable cadre de vie, c'est le royaume national, c'est l'état-nation, l'état monarchique royal. C'est-à-dire (pour nous) l'état de Saint-Louis. Et dans le cadre de l'état-nation, dans le cadre la souveraineté nationale, il y a une dimension de propriété. Une nation, un peuple, c'est un groupe qui est propriétaire de lui-même, de son sol, qui est maître de son contenu humain, qui est propriétaire de son passé, qui doit avoir la maîtrise de son avenir, et qui est chez lui sur un sol. Combien de fois entendons-nous "on n'est plus chez soi !" Et si on n'est plus chez soi, cela montre que l'on devrait normalement être chez soi. Et quand on est chez soi quelque part, cela montre que l'on est dans sa propriété. Il y a une dimension de propriété collective dans l'état-nation. Dans un pays comme le nôtre, le peuple qui le compose est propriétaire de lui-même, propriétaire de son passé, propriétaire de son patrimoine, et devrait être normalement propriétaire de son avenir, ou de la manière de déterminer son avenir. Or tout cela, le droit de l'hommisme, la religion séculière des droits de l'homme le détruit. Elle casse de la propriété. C'est la même chose que le communisme. Simplement cela marche à un autre niveau. Le communisme cassait de la propriété individuelle, le droit de l'hommisme casse de la propriété collective... Mais finalement la mécanique est la même, le droit de l'hommisme est d'essence collectiviste. Et les nouveaux droits de l'homme, avec notamment cette dimension immigrationniste, sont indubitablement avec quelque chose de communiste en eux..

 

« Les droits de l'homme sont un dissolvant social dans n'importe quel contexte, à n'importe quelle époque, dans n'importe quelle situation, parce que les droits de l'homme c'est un faisceau de droit subjectifs, qui détruit le droit objectif. Et on ne construit pas une société sur des droits subjectifs parce que les droits subjectifs détruisent les droits objectifs et donc les fondements d'une société.

 

[...] Et à chaque fois qu'il y a eu comme cela une éruption révolutionnaire millénariste, à chaque fois le paradis annoncé s'est révélé être un enfer... »

 

A la fin de sa conférence, Jean-Louis Harouel évoque son livre "Droite -gauche, ce n'est pas fini" (Desclée de Brouwer, Paris 2017) : 

 

« Et c'est ce que je montre dans ce livre, que la gauche a pour racines les hérésies chrétiennes et que la droite - la vraie droite - a pour racine le christianisme et la Chrétienté. Mais je dirais la vraie droite parce que vous savez que René Rémond disait qu'il y avait trois droites, la légitimiste, l'orléaniste, et la bonapartiste. Mais la seule vraie, c'est la légitimiste. Parce que dans l'orléanisme, il y a un peu de droite, mais il y a beaucoup de gauche, et le bonapartisme c'est pareil, il y a un peu de droite mais il y a beaucoup de gauche.

 

Alors le "ni droite ni gauche", c'est une fumisterie. En réalité, il y a la droite et la gauche, comme corps d'idées. Et puis il y a des gens qui mettent dans leurs paniers quelques fois un peu de droite et beaucoup de gauche. Mais il faut bien reconnaître que dans l'ordre politique, dans l'offre (pour employer une terminologie économiste et marchande - ce qui n'est pas tout à fait dans mes habitudes mais est une réalité -) qui nous est faite, il n'y a quasiment pas de droite, et il y a surtout de la gauche. »

 

Extraits du livre de Jean-Louis Harouel, "Les Droits de l'Homme contre le peuple (Desclée de Brouwer, Paris 2016, p. 11; 51-52; 65-71; 81-82; 88-89; 91; 94-97; 103; 124; 135-137), "un ouvrage écrit en quinze jours et quinze nuits après les attentats du 13 novembre (2015):

 

« Aujourd'hui transformés en une religion séculière de nature millénariste obsédée par la non-discrimination, les droits de l'homme exposent chaque peuple européen à voir des membres d'un autre peuple s'installer massivement chez lui et mettre à profit ces droits pour travailler à le détruire, pour faire prévaloir leur mode de vie et leurs valeurs, au détriment de ceux du pays d'accueil. Les droits de l'homme permettent à un groupe identitaire installé au sein d'une nation, étranger à elle par les origines et  les sentiments, de la combattre de l'intérieur et de chercher à s'emparer de son sol, de son être, à se substituer à elle.

« [...] Le millénarisme et la gnose ont pour point commun très important, qui est le refus de considérer que le mal peut résider en l'homme, ainsi que l'enseignent le judaïsme et le christianisme. Pour les gnostiques, le mal résulte exclusivement de l'enfermement de parcelles de l'esprit divin dans la matière et dans le temps. [...] Le responsable du mal est le démiurge Yahvé, créateur d'un monde terrestre calamiteux. [...] L'homme n'est qu'une victime. Il est innocent du mal qu'il peut faire. Saint Augustin rapporte qu'ils (les manichéens) enseignaient que "le péché n'est pas notre fait, mais l'oeuvre en nous de je ne sais qu'elle substance étrangère." Si bien que l'individu peut tout se permettre, tout en se trouvant "hors de faute". Il n'est pas responsable puisqu'il est agi par une force qui le domine. Situation infiniment confortable, quand on a fait quelque chose de mal", que de ne pas avoir à se dire qu'on en est l'auteur. (S. Augustin, Les Confessions, V.) [...] On trouve la même idée d'extériorité du mal par rapport à l'homme dans le millénarisme révolutionnaire. Celui-ci véhiculait les dogmes annonciateurs du socialisme : l'inégalité comme origine du mal, le communisme comme remède. [...] [L]e millénarisme médiéval et moderne reposait sur la certitude que l'origine du mal se trouvait non pas dans l'homme comme l'enseignait la religion chrétienne, mais dans la mauvaise organisation de la société. [...] [L]a source du mal résidait dans l'inégalité, dans l'exploitation, dans la domination. Tout cela supprimé, le mal allait disparaître...

«  [...] Le millénarisme des droits de l'homme prend le relais du millénarisme communiste, à ce changement près que la promesse de perfection sociale ne réclame plus la suppression de toute propriété, mais la négation de toute différence entre les humains. [...] D'évidence, les peuples d'Europe occidentale sont les victimes désignées de la mécanique historiciste de la religion des droits de l'homme. La disparition de ces peuples [...] constitue pour le millénarisme humanitaire l'équivalent de ce que fut pour le millénarisme communiste son obsession de détruire la bourgeoisie.

« [...] Naguère condamnée par le millénarisme communiste parce que réputée bourgeoise et oppressive du prolérariat, la civilisation de l'Europe occidentale est aujourd'hui condamnée par le millénarisme des droits de l'homme parce que sa population est blanche et qu'est perçu comme une injustice son niveau de vie envié par l'Afrique et le Moyen-Orient. L'îlot de différence jalousée qu'est l'Europe occidentale se trouve mortellement menacé par la religion des droits de l'homme, car son existence contrevient au dogme qui sous-tend cette religion : le mêmisme. 

« [...] Le mêmisme [...] exige que l'on proclame - contre l'évidence - la parfaite identité de tous les hommes. Le mêmisme, c'est le dogme de l'interchangeabilité de tous les humains. [...] [T]ous les hommes étant parfaitement interchangeables, des Maliens ou des Turcs en nombre illimité peuvent indifféremment replace au pied levé des Français indigènes pour faire fonctionner correctement la France. Il est bien évident que c'est faux, mais c'est un article de foi, un dogme religieux.

« C'est au nom de ce dogme que les Européens se voient aujourd'hui sommés par le gnostico-millénarisme de la religion des droits de l'homme de disparaître en tant que civilisation en en tant que nations pour se fonde dans le grand tout d'une humanité mondialisée...

« [...] Pierre Manent déclarait en 2010 : "Je suis très surpris de la léthargie des Européens qui semblent consentir à leur propre disparition. Pis, ils interprètent cette disparition comme la preuve de leur supériorité morale." (Pierre Manent, Valeurs Actuelles, 25 novembre 2010). Le même constat a été effectué par Malika Sorel-Sutter: "On ne peut pas dire à un peuple : 'Vous êtes destinés à disparaître et vous devez l'accepter.' Or, c'est précisément ce qui est en train de se passer. [...] On demande aux peuples européens de disparaître: c'est une entreprise terrifiante." (Malika Sorel-Sutter, Le Figaro Magazine, 6 mai 2011; Valeurs actuelles, 21 avril 2011) 

« [...] Tout comme le millénarisme communiste, le millénarisme humanitaire est capable de broyer des millions d'humains, physiquement et psychologiquement. Aussi bien que le projet du paradis communiste, le projet du paradis humanitaire peut avoir son cortège de victimes. Dans les deux cas, au nom de l'amour.

« [...] C'est ici que la haine de soi, la culpabilisation, la repentance ont leur utilité. C'est un moyen psychologique de faire légitimement passer l'autre avant soi. Le masochisme européen est l'outil obligé de la religion humanitaire.

 

Un amour obligatoire

 

« [...] [U]n devoir d'amour de l'autre. Cette dimension d'amour des droits de l'homme est longtemps restée strictement dans le registre de la morale individuelle. Elle ne relevait que de la conscience de chacun, qui était absolument libre de s'y conformer ou non. [...] Ce devoir restait purement éthique: il n'entraînait pas d'obligation juridique et donc pas de sanction judiciaire. L'autre ne disposait pas du droit de s'adresser aux tribunaux pour exiger l'accomplissement du devoir d'amour qui lui était moralement dû. Cette fraternité pouvait être fervente et sans limite, mais elle était librement consentie.

« Or tout a changé dans le seconde moitié du XXe siècle après l'entrée en vigueur de la Convention européenne des droits de l'homme de 1950. [...] Il en est résulté une nouvelle version de la morale des droits de l'homme, centrée sur l'obsession de la non-discrimination. L'État s'est approprié cette "morale renouvelée". [...] Dès 1972, la loi Pleven a introduit la sanction pénale de tout propos jugé susceptible d'encourager à une quelconque discrimination. [...] Le nouveau code pénal de 1994 sanctionne comme des délits pénaux "une série de pratiques discriminatoires". [...] Du code civil ainsi que de diverses autres lois, il en résulte une obligation juridique de non-discrimination : celui qui "propose au public quelque avantage" ne doit en exclure personne pour cause de sexe, de race, de religion, etc. Désormais, si quelqu'un estime avoir fait l'objet d'une discrimination de la part d'un autre individu, d'une entreprise ou d'un organisme quelconque, cette personne ou une association désireuse d'agir pour elle peut déclencher un procès pénal.

« [...] L'amour qui est au coeur de la religion séculière des droits de l'homme n'est pas l'amour chrétien, même s'il présente des ressemblances avec lui. C'est une version profondément déformée de l'amour évangélique.

« [...] (L'amour dans) [L]e christianisme évangélique, [...] c'est une démarche purement personnelle, intérieur et libre. La religion séculière des droits de l'homme transforme radicalement cette démarche en lui fixant pour objet non plus Dieu, mais l'homme-Dieu de la gnose, en la rendant collective et en lui donnant un caractère obligatoire. [...] [I]l s'agit comme on l'a vu d'obtenir le paradis sur la terre en instaurant hic et nunc un amour de l'autre jusqu'au mépris de soi au nom de l'humanité divinisée. C'est au nom de cet amour que l'on est requis de voir l'autre comme le même, fût-ce contre l'évidence. 

« [...] Avatar actuel de la religion de l'humanité, la religion séculière des droits de l'home est un système politico-religieux réglementariste, coercitif et répressif dont l'État est en même temps l'Église.

« [...] Il y a une véritable trahison du peuple par l'État. Car si tout État a des devoirs envers l'humanité, il a des devoirs prioritaires envers le pays dont il constitue le visage institutionnel. Il doit veiller prioritairement à ses intérêts, sa prospérité, son inscription dans la durée. Mais en Europe occidentale - et en France moins qu'ailleurs -, l'État n'a presque aucun souci des intérêts concrets du peuple. Son avenir importe peu. L'État veille seulement à sa sainteté, à sa vertu, par le respect obligatoire des dogmes du millénarisme de l'amour de l'autre jusqu'au mépris de soi. Les manifestations d'opinions non conformes à ces dogmes sont les nouveaux crimes religieux, sanctionnés par un nouveau droit pénal religieux...

« [...] [D]ès 1965 [...] Léo Strauss [...] expose que le libéralisme repose essentiellement "sur la reconnaissance d'une sphère privée, protégée par la loi, mais où la loi ne peut pénétrer." Or une interdiction légale de toute discrimination signifie une inquisition policière et judiciaire constante au sein de la vie privée, et donc "l'abolition de la sphère privée, la négation de la différence entre l'État et la société, la destruction de l'État libéral." (Leo Strauss, cité par Pierre Manent, La raison des nations, p. 82-83) Bref, un système totalitaire. Il est fou et suicidaire de faire de l'amour absolu de l'autre la norme juridique suprême sanctionnée par le juge.

« [...] Or, une fois laïcisées et transformées en religion séculière d'État dont les violations sont sanctionnées par le droit, les valeurs évangéliques sont socialement catastrophiques. Il y a un côté impraticable de l'Évangile pour la vie normale. Aimer son ennemi, tendre l'autre joue : ce sont des chemins de sanctification individuelle, pas des règles de droit que l'on peut imposer à toute une population. [...] Le Christ conseille de pardonner sans fin et de tendre l'autre joue quand on est frappé. Mais cela concerne la morale individuelle et non la justice publique. 

 

Effets sociaux mortifères de la religion des droits de l'homme

 

« Dans la dénaturation des idées chrétiennes par le millénarisme humanitaire, la gnose joue un rôle décisif.

« Détestée par la gnose, la famille est une grande victime de ce rejet du legs biblique. Sa destruction se fait au nom des valeurs d'origine chrétienne (l'égalité, la liberté), mais coupées de la religion chrétienne et utilisées par des groupes d'influence d'inspiration gnostique, à commencer par la franc-maçonnerie. 

« Des règles nées de valeurs individualistes (comme la libéralisation du divorce, le droit à l'avortement) et égalitaires (comme l'égalité successorale de l'enfant naturel et de l'enfant légitime, ou encore le mariage homosexuel) ont investi le droit, pour le plus grand agrément des bénéficiaires et au grand détriment de la solidité de l'institution familiale.

« La liberté souveraine de l'individu absolutisé rejoint elle aussi le vieux mépris gnostique d'un ordre naturel conforme à la tradition biblique. La Genèse dit que furent créés l'homme et la femme - "Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femmes il les créa" (Gn 1:27) -; et point n'est besoin d'être croyant pour savoir que les humains sont sexués. Mais, dans une logique gnostique, l'individu souverain affranchi du respect de toute règle, et même de la prise en compte du réel, peut bien se réclamer du sexe qui lui plaît. Le Décalogue dit que l'on doit honorer son père et sa mère. Pourtant, la même conception gnostique qui autorise l'individu à faire tout ce qu'il veut, engendre, quand elle est consacrée par le droit, des pseudo-familles bi-paternelles ou bi-maternelles. Les criminels ont toute la sympathie de la religion séculière des droits de l'homme, qui, dans une logique gnostique d'indifférence au bien et au mal, réprouve la sévérité à leur égard de la tradition biblique. La prédilection de Marcion pour le criminel et pour l'ennemi est aujourd'hui largement reprise par une justice dmnée par la religion des droits de l'homme. Nous sommes en plein marcionisme judiciaire. La prohibition du meurtre a perdu beaucoup de son autorité morale. Le "tu ne tueras pas" n'est vraiment pris au sérieux que pour préserver les assassins de la peine capitale. Parallèlement, la désinvolture gnostique envers le Décalogue conduit l'idéologie des droits de l'homme à revendiquer diverses possibilités de tuer (suicide assisté, euthanasie, etc.) Quand à la phobie gnostique de la procréation, elle se retrouve dans l'usage généralisé de la contraception et plus encore dans le banalisation de l'avortement. On est ici au coeur de la gnose.

« [...] Les fanatiques de l'immigration prétendent mener en faveur des étrangers un combat citoyen. Mais c'est une contre-vérité. Au nom de l'immigration érigée en droit de l'homme, ils mènent en réalité un combat pour la destruction des nations européennes au moyen des flux migratoires. Leur combat est un combat mondialiste, un combat contre la cité et la citoyenneté. Bref, un combat anti-citoyen.

 

Discriminer pour bloquer les flux migratoires

 

« [...] Sur son territoire, chaque peuple a droit à ce que soit respectée son "identité propre" (Malika Sorel-Sutter, Migration - intégration, Paris, Mille et une nuits, 1011, p. 254). Il faut revenir à l'amour prioritaire de soi. La France doit modifier son droit pour mettre fin à l'immigration de colonisation. [...] Pour cela, il faut que la France cesse de se comporter comme le bureau d'aide sociale et médicale de l'univers. Il faut changer la législation pour qu'il n'existe plus d'avantage matériel (prestations, allocations, logement, soins médicaux gratuits) à pénétrer ou rester de manière illégale sur le territoire français. [...] Bref, il est indispensable de discriminer. Comme l'observait le grand politologue italien Norberto Bobbio, la justice veut que les égaux soient traités de façon égale et les inégaux de façon inégale. Une discrimination ne sera injuste qu'à cause de "l'inexistence de raisons valables pour un traitement inégal", si bien qu'il peut y avoir des discriminations justes (Norberto Bobbio, Droite et gauche, Paris, éd. du Seuil, 1998, p. 1088-109). Dans la logique de la cité, la discrimination juste par excellence est celle que l'on fait entre le citoyen et le non-citoyen, les nationaux et les étrangers.

 

Conclusion

 

« [...] Très grand nom du droit international privé, Henri Battifol observait qu'un faisceau de droits subjectifs ne résout aucunement le problème premier de toute société qui est celui de la vie en commun et que l'erreur du libéralisme individualiste a été de croire que la protection de l'individu suffirait à organiser la vie en commun. (cité par Yves Lequette, De la Proximité au fait accompli, Mélanges en l"honneur du Professeur Pierre Mayer, Paris, LeGDJ, 2015 , p. 514-515).

« [...] Avec la religion des droits de l'homme, s'estompe l'idée de citoyenneté. l'idée d'une appartenance commune rassemblant les citoyens d'un même pays fait place à une juxtaposition d'individus ne se définissant plus que par leur "droit à avoir des droits", selon la célèbre formule de Hannah Arendt. (Hannah Harendt, Les origines du totalitarisme, 1951, Paris, éd. Gallimard, 2002)

[...] On dit toujours qu'un peuple ne doit pas s'enfermer dans son passé, or c'est ce que nous faisons avec notre culte béat de la religion des droits de l'homme. La France ne peut espérer survivre qu'en rompant avec son culte de non-discrimination. Elle doit tout particulièrement maintenir et surtout restaurer la nécessaire discrimination entre nationaux et étrangers, qui est le fondement de la cité. Là est le véritable combat citoyen. »

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15 septembre 2018 6 15 /09 /septembre /2018 11:42
Un vieil homme chrétien courageux évangélise des musulmans

Le vieil homme évangélise des musulmans. Il leur dit : "Allah est un dieu démon, ce n'est pas le Vrai Dieu; c'est un dieu de mensonge." "Muhammed est un faux prophète."Il ajoute: "Jésus est l'unique chemin. C'est la vérité." (Jn 14:6; Actes des Apôtres 4:12). Le vieil homme, disant cela, les musulmans autour de lui se moquent de lui, lui crient dessus, et le traitent de "menteur". Le vieil homme répond: "Je ne mens pas, la Bible est la parole de Dieu." Il ajoute: "Vous voulez la vérité ? Vous allez aller en enfer." Il conclut : "Donnez votre vie à Jésus !"

 

Rappelons que selon les lettres de S. Jean, évangéliste, l'"esprit antichrist" est "un esprit" (I Jn IV, 3) qui ne confesse pas "Jésus-Christ venu dans la chair" (I Jn, IV, 2-3). Or il s'agit de l'esprit que l'on retrouve dans l'islam qui soutient (sourate 112:3) "Il (Allah) n'a pas engendré et n'a pas été engendré"; "esprit antichrist" que l'on retrouve dans toutes les fausses religions et grandes hérésies, qui ont pour point commun de s'attaquer à la vérité de l'Incarnation, et de la sainte Trinité
 

Source: Gloria.Tv

Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »

Jn 14-6

Beaucoup d’imposteurs se sont répandus dans le monde, ils refusent de proclamer que Jésus Christ est venu dans la chair ; celui qui agit ainsi est l’imposteur et l’anti-Christ.

2 Jn 0:7

Voici comment vous reconnaîtrez l’Esprit de Dieu : tout esprit qui proclame que Jésus Christ est venu dans la chair, celui-là est de Dieu.

Tout esprit qui refuse de proclamer Jésus, celui-là n’est pas de Dieu : c’est l’esprit de l’anti-Christ, dont on vous a annoncé la venue et qui, dès maintenant, est déjà dans le monde.

1 J 4:2-3

Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; celui qui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui.

1 Jn 5:1

Je ne vous ai pas écrit que vous ignorez la vérité, mais que vous la connaissez, et que de la vérité ne vient aucun mensonge.

Le menteur n’est-il pas celui qui refuse que Jésus soit le Christ ? Celui-là est l’anti-Christ : il refuse à la fois le Père et le Fils ; quiconque refuse le Fils n’a pas non plus le Père ; celui qui reconnaît le Fils a aussi le Père.

1 Jn 2:21-23

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14 septembre 2018 5 14 /09 /septembre /2018 17:59

Tatiana, agressée dans le métro, dénonce "un climat d'incivilités permanentes où si tu refuses de baisser les yeux, on te fout une torgnole", "des mecs qui s'attendaient à ce que je baisse les yeux", et "cette ville qui commence à ressembler de plus en plus à une ville du Tiers-Monde" et demande à Gérard Collomb "des moyens pour la police."

Source: Tatiana Ventose Twitter 

 

Soutien et bon rétablissement à Tatiana. Chaine Youtube 

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14 septembre 2018 5 14 /09 /septembre /2018 15:27

Depuis quelques semaines, à l’église Saint-Joseph de Biarritz (ancien couvent des dominicains), desservie par les prêtres de la Communauté saint Martin, les messes de semaine sont célébrées versus orientem à l’autel du saint sacrement. Un exemple à suivre.

 

Source: Pro Liturgia, Actualité du 14 septembre 2018

Église Saint-Joseph de Biarritz : Messe versus orientem
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14 septembre 2018 5 14 /09 /septembre /2018 13:49
Pourquoi les chrétiens célèbrent-ils aujourd'hui l'un des pires instruments de torture et de mort de l'histoire

Pourquoi les chrétiens célèbrent-ils aujourd'hui l'un des pires instruments de torture et de mort de l'histoire

 

14 septembre 2018 ( LifeSiteNews ) - Il y a des années, je suis parti en retraite avec un guide spirituel sage qui a partagé de profondes connaissances sur le mystère de la Croix. En l'honneur de la fête d'aujourd'hui, le triomphe (ou exaltation) de la Sainte-Croix, j'aimerais les partager avec les lecteurs de LifeSite, au mieux de mes capacités. Cela semble d'autant plus approprié de le faire, compte tenu de la participation toujours croissante de l'Église au mystère de la crucifixion à ce stade de l'histoire.

 

La Sainte Trinité, l'infini et l'éternel Trois-en-Un qui existe avant et au-delà de toutes choses et règne sur l'univers avec puissance, sagesse et amour - cette Trinité demeure dans l'âme en état de grâce. Une merveille trop belle à saisir! L'âme spirituelle faite à l'image de Dieu devient Son tabernacle, Son temple, Son lieu de repos, Son délice. Que nous goûtions cette présence de Dieu dans un souvenir tranquille ou que nous y ayons simplement foi en nous basant sur les paroles de Notre-Seigneur (Jn 14, 23), la vérité est une source de joie et de force, surtout lorsque nous traversons la mort - que ce soit la mort métaphorique, la mort en institution ou la mort physique.

 

La foi et l’espoir sont surtout nécessaires lorsque nous ne voyons rien et que nous n’avons rien entre les mains lorsque nous sommes pauvres. Et c'est en soi quelque chose dont on peut se réjouir: que nous sommes pauvres! "Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux." Il est à eux à ce moment-là. Lorsque nous sommes dans l'obscurité, "la vallée de l'ombre de la mort" (comme le dit très sobrement les Écritures), nous avons d'autant plus besoin de foi et d'espoir. Dieu nous demande de nous livrer entre ses mains, de compter sur lui, de lui faire confiance, de regarder vers lui, de chercher sa face.

 

La joie de la Sainte Trinité est présente au cœur du Crucifié, au centre même de la Croix. La Croix est la source de notre vie chrétienne; la passion est ce qui nous a racheté du péché, nous a ouvert les portes du ciel, gagné pour nous l'amitié de Dieu. Mais la Croix n'est jamais la fin, ni pour le Christ ni pour le chrétien. La Passion a son accomplissement dans la résurrection. "Si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine et votre foi aussi est vaine" (1 Co 15, 14). Pourquoi l'apôtre dit-il cela? Parce que s'il n'était pas ressuscité, alors la souffrance et la mort seraient le dernier mot sur la vie. Mais la mort ne peut pas être le sens de la vie; c'est plutôt la vie, la vie du Seigneur ressuscité, qui explique la signification de la mort, le point de mourir, et pourquoi il est bon de mourir au monde et de le faire par amour. En dépit des difficultés rencontrées, nous n'oublions jamais le but: "notre maison est au ciel" (2 Cor 5: 1; cf. Phil 3:20). Les moments de joie sur la terre sont des signes pour nous rappeler notre destination: la joie éternelle.

 

Jésus, qui est la vérité, ne tient pas la vérité de nous; il ne nous "épargne pas", il ne nous cache pas la vérité. Cela est devenu plus clair que jamais avec les scandales ecclésiaux qui nous entourent, dans lesquels des hommes supposés être "d'autres christs" ont tenu et nous ont caché la vérité. Jésus n'est pas comme les gens qui parlent (avec une condescendance fière) de l'ignorance bienheureuse, ou promettent une vie sans douleur. Il n'offre pas de médicaments qui peuvent enlever toute douleur, car de tels médicaments enlèvent aussi quelque chose de notre humanité et peuvent même nous enlever notre conscience et notre vie. Jésus a enseigné ses disciples la Croix et la Résurrection en même temps, car elles vont toujours ensemble. Il ne nous trompe pas en nous disant qu'il ne peut y avoir Pâques sans Vendredi saint.

 

L'Église est sortie du côté transpercé du Christ endormi. Si toute l'Église est née de cette façon, alors chaque baptisé naît de cette manière: conçu dans le Cœur de Jésus et sortant de Son côté percé. Jésus a donné sa dernière goutte de sang et d'eau pour vous, à qui Il a donné naissance. Et pourquoi? Parce qu'il vous aime, veut partager sa joie éternelle, son amour et sa gloire avec vous, et fera tout son possible pour vous permettre d'atteindre cet objectif.

 

C'est pourquoi il nous donne le Paraclet - le Consolateur, l'Avocat. Comme saint Jean déclare dans l'Apocalypse: "Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé." (Ap 21: 4). Le Paraclet nous réconforte déjà, pour ne pas nous faire perdre courage. "Dieu demande trop, je suis trop faible" - pour être honnête, c'est ce que nous pensons souvent. Mais c'est faux. Rappelez-vous Elie dans le désert: "Enlève ma vie, car je ne vaux pas mieux que mes pères", gémit-il. Dieu lui envoie un ange: "Lève-toi, mange quelque chose, sinon le voyage sera trop grand pour toi" (1 R 19: 7). Dieu sait ce dont nous avons besoin et nous l'a donné abondamment; nous devons nous décider à prendre et à manger. Par nous-mêmes, le chemin est trop dur; c'est seulement avec Dieu que c'est possible.

 

Nous essayons toujours de faire les choses par nous-mêmes; Dieu nous enseignera, de la manière facile ou difficile, que "sans moi, vous ne pouvez rien faire" (Jn 15, 5), mais "je peux tout en celui qui me donne la force" (Phil 4: 13). "Notre secours est le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre." (Ps 123, 8). S'il a fait le ciel et la terre, il peut certainement nous aider à sortir de nos pires épreuves. Notre plus grande dignité est d'être aidé par Dieu, car alors il se met, d'une certaine manière, à notre service (cf. Lc 12, 37).

 

Pour l'humble, pour le pauvre qui compte sur Dieu, le chemin devient plus facile. Il ne nous décevra pas, il ne manquera pas de remplir ses promesses. Il est notre Père fidèle et aimant. "Si vous lui demandez du pain, vous donnera-t-il une pierre?" (Cf. Mt 7, 9). "Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien": et il le fait, dans le la transsubstantiation du pain des anges, la très sainte Eucharistie.

 

Il n'attend de nous que de demander, de faire confiance, de nous mettre entre ses mains aimantes. C'est ce que fait la foi; c'est l'acte de foi. Nous sommes fidèles à Dieu quand nous avons confiance en Lui, indépendamment des ténèbres. Quand l'Écriture dit que nous sommes "sauvés par la foi" (Ep 2, 8), c'est ce que cela signifie: nous sommes sauvés chaque fois que humblement et en toute pauvreté, nous prions Dieu: "J'ai confiance en toi, je me donne à toi Je me mets entre tes mains, fais de moi comme tu veux, fais de moi ce que tu voudras, car je suis à toi." C'est l'attitude d'un enfant de Dieu qui sait que son Père aime, c'est l'amour.

 

C'est ce que le sacrifice parfait de la Croix nous montre, nous enseigne et nous permet de faire nous-mêmes. C'est ce que le saint sacrifice de la messe rend encore et réactualise parmi nous, de sorte que le mystère de la Passion, de la mort, de la résurrection et de l'ascension du Seigneur peut toujours être la nôtre. C'est pourquoi un chrétien qui a la foi est invincible et aucune force sur la terre ne peut le vaincre.

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12 septembre 2018 3 12 /09 /septembre /2018 21:48

Présentation de la video sur la chaine youtube de JC Rabiller :

 

Françoise Dolto a, dans plusieurs documents, défendu la pédophilie "consentante" (sauf pour l'inceste). Portée au pinacle par l'Éducation Nationale, qui en a fait la référence absolue en terme de psychologie de l'enfant, cette psychanalyste prétendait même qu'à partir du moment où le gamin (de n'importe quel age visiblement) était mis au courant qu'il pouvait refuser une relation pédophile, celui-ci en devenait complice si il se laissait faire ! Comme si un enfant pouvait naturellement avoir l'ascendant psychologique sur un adulte... En France, le nombre d'établissements baptisés "Françoise Dolto" se compte par centaines. Si la justice et l'éducation sexuelle "officielle" se basent sur ces délires (séniles ?), on comprend mieux pourquoi les pédophiles sont si peu condamnés en France... Comme promis, voici le lien pour télécharger le dossier "Les enfants en morceau", publié dans "Choisir la cause des femmes", N°44, septembre-octobre-novembre 1979: http://www.philap.fr/HTML/inconscient... Visitez mon site : http://jcrabiller.free.fr/

Note du blog Christ-Roi : "Françoise Dolto a, dans plusieurs documents, défendu la pédophilie "consentante" (sauf pour l'inceste)." Quoique, comme expliqué dans la video à partir de la 5e minute, dans le dossier "Les enfants en morceau", publié dans "Choisir la cause des femmes", N°44, septembre-octobre-novembre 1979, p. 21, on lit :

Françoise Dolto défendait la pédophilie "consentante"
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12 septembre 2018 3 12 /09 /septembre /2018 20:45

Est considéré comme parlementaire l'individu autorisé par l'un des belligérants à entrer en pourparlers avec l'autre et se présentant avec le drapeau blanc. Il a droit à l'inviolabilité ainsi que le trompette, clairon ou tambour, le porte-drapeau et l'interprète qui l'accompagneraient.

Article 32 de la Convention de La Haye du 29 juillet 1899

En avez-vous entendu parlé dans les media de masse ce soir ? Le président de la République s'était exprimé pour la première fois mardi 24 juillet, après six jours sur l'affaire Benalla en déclarant devant les députés de "La République en Marche" être "le seul responsable" dans cette affaire, ajoutant : "Qu'ils viennent me chercher" (Rtl).

Selon son organisateur, le mouvement "Renaissance française" est venu chercher aujourd'hui Emmanuel Macron "pour respecter son souhait".

L'action initialement annoncée le 19 septembre a été accomplie le 12 septembre 2018. Une délégation munie d'un drapeau blanc a été bloquée aujourd'hui par les autorités sous le prétexte fallacieux du plan vigipirate. Elle assurait la protection du président Macron par la présence du drapeau blanc mais exigeait sa "reddition sans condition" en vue de son procès, ainsi que ceux de ses prédécesseurs et complices pour usurpation de fonctions, selon les arguments de droit invoqués.

Le "plan vigipirate" rendrait donc caduque la Convention de la Haye signée par tous les pays du monde il y a plus d'un siècle !

Extrait:

 

"Le drapeau blanc [1] peut être symbole de reddition en cas de guerre. Comme nous ne sommes pas en temps de guerre, le drapeau blanc est symbole de négociation. Le drapeau blanc permet de parlementer avec l'ennemi de façon pacifique, sans arme, sans contrainte. Le drapeau blanc est juridiquement reconnu par la Convention de la Haye depuis 1899. Même monsieur Macron ne peut prétendre passer outre ce symbole a priori inviolable.

 

[...] Le citoyen qui se présente avec un drapeau blanc dans le but de parlementer ne peut être arrêté, ne peut être atteint avec une arme, ne peut être neutralisé à moins qu'il ne constitue une menace directe." [2]

 

----------------------------------

Notes

 

[1] Le drapeau blanc reconnu par la Convention de la Haye de 1899 est une avancée que l'on doit aux croisades et à la conception à ce moment-là de la définition chrétienne de la guerre juste.  

[2] Dans le même temps, un autre mouvement appelle à discuter sur les places de nos villes et villages munis d'un brassard blanc après que le président ait critiqué aux Danemark le 29 août les "Gaulois réfractaires au changement."

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12 septembre 2018 3 12 /09 /septembre /2018 19:13

Et si l'on écoutait ce qu'en disent les associations de protection de l'enfance, plutôt que les médias de masse ?

Comprendre pourquoi la Loi Française actuelle ne protège pas assez les enfants contre l'inceste et la pédocriminalité.

 

Comprendre pourquoi la nouvelle loi de juillet 2018 sur les "violences sexistes et sexuelles" ne change rien au fait qu'un enfant est toujours considéré par la loi comme "consentant" par défaut à un acte sexuel avec un adulte.

 

Source : Ariane Bilheran facebook

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11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 19:52

La chaine youtube "Nous voulons vivre" aborde quelques-uns des grands thèmes qui ont fait la nation française, notamment l'importance du spirituel :

"D'abord la France est née d'un baptême, celui de Clovis. [...] C'est-à-dire que sans le baptême, il n'y aurait pas de nation (française). Par la suite, vous avez des nations qui ont été le fruit de volontés politiques. Mais la première nation au monde, la France, elle naît d'un baptême. C'est ce qui dès le départ lui donne sa vocation spirituelle. La France a une vocation spirituelle, parce qu'elle en est le fruit. [..] Cela, c'est un petit message pour les gens qui se disent nationalistes mais antichrétiens ou païens. C'est un contresens. Vous ne pouvez pas être nationaliste français sans être chrétien. Alors je ne vous dis pas d'être d'accord avec le pape actuel, mais je vous dis qu'il n'y aurait pas de nation française sans baptême, sans chrétienté.

 

Note de Christ-Roi. Notons ici que les Gaulois  formaient déjà une nation spirituelle. Ils ne vivaient pas sous une république "laïque", ils vivaient sous des monarchies électives, parfois héréditaires, où le clergé druidique était constitué en une "fédération de dignitaires" hiérarchisée (Camille Jullian), et où les druides représentaient pour les Gaulois ce qu'étaient pour le peuple romain pontifes et augures. (Camille JULLIAN, Vercingétorix, Editions mise à jour et préfacée par Paul-Marie Duval, Marabout Université, 1979, p. 31)

 

"Il faut garder en mémoire cette phrase de César : 'Tous les peuples gaulois sont adonnés aux choses de la religion.'" (Jean-Louis BRUNAUX, Les Religions gauloises, Ve- Ier siècles av. J.-C., Biblis Cnrs Editions, Paris 2016, p. 205)

 

Et en effet le sens mystique des Gaulois paraît avoir été chez eux extrêmement développé.

 

Les prêtres en étaient les druides qui formaient une sorte de classe à part dans le peuple, bien que mêlés à toutes les activités de la vie courante. Ces druides subissaient une très longue formation qui s'étendait parfois sur vingt années d'études et, trait caractéristique, ils n'ont pas laissé d'écrit. ... Leur tradition se transmettait oralement.

 

La religion gauloise était spécifique. Dans les religions préhistoriques européennes en effet, la religiosité reposait essentiellement sur la croyance en des forces naturelles et associait l'environnement à la divinité dans une forme de panthéisme. L'arbre y avait par exemple une place spéciale. Or, dans la religion gauloise, cette religiosité primitive a disparu peu à peu de nos contrées pour laisser place à des religiosités plus élaborées. Ainsi, à la fin du IVe siècle avant .-C., les ensembles architecturaux ont succédé aux lieux remarquables (montagnes, grottes, sources, arbres, etc.), même si ces derniers peuplaient encore les poèmes et les chants qui envahissaient encore la mémoire des Gaulois :

 

"Les arbres et les cultes purement naturistes ont disparu à l'époque de La Tène (450-25 av. J.-C.). Seuls des noms divins associés aux rivières et aux montagnes ont survécu. Les arbres ne sont plus chez les Gaulois un objet de culte comme ils le sont encore à la même époque chez les Germains." (Jean-Louis BRUNAUX, Les Religions gauloises (Ve- Ier siècles av. J.-C.), Biblis Cnrs Editions, Paris 2016, p. 92-93.)

 

"Les pratiques religieuses mais également politiques s'abreuvaient d'une philosophie morale et d'une connaissance mythologique totalement contrôlées par la classe sacerdotale et les druides en particulier. Le caractère oral de ce savoir préservait évidemment un pouvoir qui était de nature aristocratique.... Les ministres du culte étaient de véritables fonctionnaires du sacré, pris en charge par la collectivité." (Jean-Louis BRUNAUX, Les Religions gauloises (Ve- Ier siècles av. J.-C.), ibid., p. 38; 69) 

 

Bon nombre de nos belles légendes remontent jusqu'à ce vieux fonds celte de même qu'une bonne part de notre folklore : pèlerinages plus ou moins christianisés à des sources ou des pierres 'miraculeuses', fêtes équinoxiales ou solsticiales telles que feux de la Sait-Jean." (Claude STERCKX, La mythologie du Monde celtique, Poche Marabout, Allemagne 2014, p. 9-11.)

 

"Et donc oui, le Français, depuis le départ, c'est un peuple spirituel, c'est un peuple qui rêve, c'est un peuple de créateur, c'est un peuple de conquérants, c'est un peuple de guerriers. En réalité, le Français c'est l'équilibre entre l'esprit germain, et l'esprit romain. La France conjugue le côté allemand, c'est-à-dire le côté travailleur - malgré son côté resquilleur, le français est quand même très productif et c'est un peuple (de bâtisseurs. NdCR.), qui a un nombre d'ingénieurs, de mathématiciens, absolument faramineux, et c'est cet équilibre avec l'esprit romain qui est le côté créateur, artiste, conquérant. Et c'est cet équilibre qui fait de la France une nation et un très grand pays. 

 

 

Note de Christ-Roi. Les Gaulois conquérants le furent sous leurs grands rois. 

 

"Frantz Funck-Brentano évoque la figure du roi myhtique Ambigat, "monarque patriarcal", "roi des Bituriges" "qui paraissent avoir été le peuple dominant". "On l'a nommé le Charlemagne des Celtes." Aux Bituriges serait due l'invention de l'étamage. (Frantz FUNCK-BENTANO, Les Origines, Librairie Hachette, 1925, p. 57)



"Les poètes gaulois racontaient que les deux conquérants de l'Europe avait été Bellovèse et Ségovèse, neveux du roi Ambigat (Ve siècle av. J.-C.) : ils s'étaient mis en route, l'un pour franchir les Alpes, l'autre pour traverser le Rhin, mais le roi Ambigat était resté en sa résidence du Berry pour gouverner les Celtes. [...] Ces courses triomphales n'étaient point inutiles au maintien de l'entente celtique. Elles contribuaient à former un esprit national. L'écho des victoires du Danube ou du Tibre revenait en Gaule, mêlé de rumeurs de miracles.



On racontait les hauts faits d'un Brennos, vainqueur de Rome (390 av. J.-C. Ndlr.) d'un autre Brennos, adversaire de l'Apollon de Grèce (279 av. J.-C.). Des hymnes et des poèmes naissaient sous les pas des conquérants.

 

Nous connaissons par l'histoire quelques-uns des rois de la Gaule qui régnèrent après lui (Ambigat), Luern et Bituit (au IIe siècle av. J.-C.,), dont l'autorité, dit-on, s'étendit au-dessus des Belges et des Celtes, jusqu'aux Pyrénées et jusqu'au Rhin. Ceux-ci étaient l'un le père, l'autre le fils: ce qui permit de supposer que les gaulois acceptèrent un instant une royauté héréditaire. Tous deux étaient des Arvernes, rois des Puys et de la Limagne en même temps que dictateurs militaires de la Gaule.[...] Luern et Bituit sont, je le répète, des figures d'histoire. Des voyageurs grecs ou italiens les ont vus, ont été reçus à leur cour. Ils nous ont montré Luerne paradant à travers les routes en un cortège de fête, debout sur un char plaqué d'argent, lançant des pièces d'or, et près de lui un poète chantant sa gloire, pareille à celle d'un laboureur divin qui fait lever la richesse sous le soc de sa charrue. Et ils nous ont aussi montré Bituit, marchant contre les Romains à la tête de cent cinquante mille hommes et de ses meutes de chiens de guerre. Si folle et si vaniteuse qu'elle ait pu être, je ne trouve pas que cette royauté d ela gaule soit moins grandiose que celle d'un Cyrus ou d'un Alexandre. [...] Luern et Bituit, ... sont moins les maîtres d'un Empire que les symboles vivants et directeurs d'une unité nationale. Leur pouvoir ne sort pas des frontières de la Gaule, et ils l'exercent du centre même de cette Gaule, à l'ombre de ses plus hautes montagnes et sous l'appui de ses plus grands dieux." (Camille Jullian, De la Gaule à la France, Nos Origines historiques, Librairie Hachette, Paris 1922, p. 130) Mais les Eduens, pour faire pièce aux Arvernes, se rapprochèrent des Romains. Les Eduens avait, comme les Romains, un gouvernement aristocratique sous forme républicaine ; tandis que chez les Arvernes, sous la direction de leur roi, le célèbre Bituit, prédominait l'élément populaire, le 'commun', comme dira le Moyen Âge. Les Allobroges, alliés des Arvernes, accueillirent avec honneur les Salyens (Provençaux) fugitifs qui avaient été vaincus par les Romains dans une première campagne en 125 av. J.-C. par le consul Caius Sextius, vendit la plus grande partie de la population à l'encan, et fonda sur le territoire une colonie, 'les eaux de Sextius', Aquae Sextiae, Aix. Comme les Eduens se déclaraient pour Rome, Bituit, alliés des Allobroges, ravagea leur territoire. En 122 av. J.-C., le consul Cnéius Domitius Ahénobarbus se mit en route avec une armée puissante où se trouvaient des éléphants. Il s'agissait d'épouvanter les Gaulois qui n'en avaient jamais vu. L'entrevue entre l'ambassadeur de Bituit et l'Ahénobarbus est demeurée céléèbre. Bituit fit les offres les plus conciliantes, mais l'Ahénobarbus ne voulut rien entendre. La bataille s'engagea au confluent de l'Isère et du Rhône. La tactique des Romains, la supériorité de leurs armement et leurs gros éléphants remportèrent la victoire (121 av. J.-C.) ; encore les historiens latins, 120 000 Gaulois auraient péri contre 15 (sic) Romains. Le noble chef arverne fut traîné à Rome et promené comme un bœuf gras dans le cortège triomphal. La plèbe romaine poussait des cris d'enthousiasme à la vue du prince gaulois en son armure resplendissante. Pour se donner la crertitude que la tentative de Bituit ne serait pas reprise, le sénat de Rome se fit livrer son fils Congentiat, par l'aristocratie arverne, et se crut désormais tranquille de ce côté.



Rome vainquit Bituit, ... et après cette défaite, elle coupa la Gaule en deux : comme territoire en annexant les terres du midi, Provence, Languedoc et Dauphiné; comme nation, en supprimant l'hégémonie arverne et en soutenant, à l'aide de son alliance, les prétentions des Eduens.



[…] Un demi siècle plus tard, Celtill, chez les mêmes Arvernes, tenta à nouveau l'aventure. Il rétablit momentanément la suprématie de son peuple sur les peuples voisins. Le succès durable de son entreprise aurait pu amener l'unité de la Gaule et, par l'union, l'indépendance : Celtill fut renversé par la faction rivale, par les chefs des familles patriciennes. […] Il périt sur le bûcher ; mais sur les traces laissées par l'oeuvre du père marchera le fils, l'un des plus grands parmi les hommes : Vercingétorix. (Frantz FUNCK-BENTANO, Les Origines, Librairie Hachette, 1925, p. 78-83)

Au pied de la statue élevée à Vercingétorix sur les hauteurs d'Alise-Sainte-Reine, on a gravé ces paroles de César : "Unie la Gaule défierait le monde."

Frantz FUNCK-BENTANO, Les Origines, Librairie Hachette, 1925, p. 82

Et c'est là où je voulais en venir, c'est que la France, elle est toujours là. Le Français, il est toujours là, dévoyé, totalement dévoyé, mais il est toujours là dans son essence. Depuis le baptême, le Français n'a pas changé. Il est resté cette vocation spirituelle. Il est resté ce peuple. Il est resté cette civilisation, forgée par le christianisme, forgé par l'esprit celte aussi, et c'est cet équilibre de l'esprit européen. Le Français est la quintessence de cet esprit européen. Il prend les qualités des plus grands peuples européens et de la grande histoire de l'Europe. Quant aux Anglais, pour moi, ce sont des Français ratés. Mais ils nous ressemblent beaucoup sur certains points.

 

Donc sur la question : est-ce que les Français sont restés royalistes ? Oui, ils le sont. Ils le sont toujours et ils ont raison parce que c'est cela la France.

Alors le sont-ils trop ? Mais pas du tout.

Justement, ils ne le sont pas assez, royalistes !, dans ce sens qu'ils n'en ont pas conscience, endormis qu'ils sont par le nihilisme, le consumérisme, (voir le libéralisme pour les nuls), en fait le matérialisme. C'est cela l'ennemi : le matérialisme qu'il soit libéral ou égalitariste, c'est le matérialisme qui pousse nos compatriotes à ne plus se percevoir comme héritiers. C'est le matérialisme qui pousse au délestage des attaches symboliques, tel que l'héritage, la tradition, les liens du sang. C'est le matérialisme qui permet à l'islam de prendre pied en France, puisque nous n'avons rien à lui opposer que notre narcissisme (la neutralité laïciste laisse un vide que l'islam se charge de combler. NdCR.) 

 

Comment voulez-vous que des hommes aillent mourir au combat si leur but dans la vie c'est de jouir en permanence ? [...] Ils ne pourront plus jouir, aller en boîte, fumer un joint ou je ne sais quoi. C'est cela le coeur atomique du problème. C'est d'avoir fait passé l'avoir avant l'être. Derrière, c'est l'idée de progrès et en fait la destruction de la France.

 

Puisque justement, le peuple français, ce pays, par essence n'est pas matérialiste. Il est vertical. Il n'est pas horizontal. La France, son histoire, c'est une histoire monarchiste, c'est une histoire de verticalité. Ce n'est pas une histoire d'horizontalité, ce n'est pas une histoire de lutte des classes. Ce n'est pas une histoire de savoir 'est-ce que je vais pouvoir avoir une deuxième voiture parce que l'Etat va être plus riche ?' Ce n'est pas cela la question. Par contre c'est cela le problème. C'est d'avoir dévoyer cette vocation (spirituelle), c'est d'avoir dévoyer l'esprit français qui demeure.

Note de Christ-Roi. Illustrant cette verticalité de leur culture spirituelle, les Gaulois n'avaient peur de rien - hormis que le ciel ne leur tombe sur la tête -, pas même de la mort :  "la croyance en l'immortalité de l'âme était, dans la pensée des Gaulois, d'une intensité particulière. Elle était si vive que les Grecs et les Romains, qui cependant la partageaient, en étaient frappés. Ils lui attribuaient ce mépris de la mort qui faisait marcher les Gaulois la poitrine découverte contre des ennemis casqués et cuirassés. Déjà aurait-on pu dire d'eux ce que les Italiens diront des gentilshommes français au temps de Louis XIII : 'Ils vont au combat comme s'ils devaient ressusciter le lendemain.' (Frantz FUNCK-BENTANO, Les Origines, Librairie Hachette, 1925, p. 40)

Aujourd'hui, sur ce point de la verticalité, sous la présidence Emmanuel Macron, comme l'explique Louis de Lauban dans un article pour Vexilla-Galliae : 

 

"le royaliste légitimiste devrait a priori se réjouir du renforcement du pouvoir exécutif au détriment du parlementarisme. Or, il n’en est rien, au contraire, le royaliste condamne absolument l’attitude de l’exécutif, comme celle des parlementaires et de leurs défenseurs. Cette position pourrait paraître paradoxale, mais nous allons l’expliquer en précisant notre positionnement d’une part sur la politique de renforcement de l’exécutif et d’abaissement du parlement suivie par le Président de la République et son gouvernement, et d’autre part sur les opinions des parlementaires et de leurs défenseurs.

 

"Le royaliste souhaite un chef de l’Etat au pouvoir fort, on trouvera donc paradoxal la critique de la politique macronienne lorsqu’elle semble s’accorder avec ce désir. Cependant, c’est oublier que le royaliste veut avant tout un pouvoir légitime, fondé sur une légitimité issue des Lois Fondamentales et sur une légitimité historique qui sont les deux piliers de la légitimité nationale du roi de France. Cette légitimité est hors du jeu des partis, hors des contingences, des fausses promesses et des compromissions des élections. Elle ne saurait en aucun cas être comparée à la « légitimité » du Président de la République, élu d’a peine la moitié des de la part des citoyens qui se sont déplacés pour urner. Rappelons que la voix du sage comme celle de l’imbécile ont la même valeur dans ce système, que ni l’honnêteté véritable, ni les services rendus à la patrie, ni l’abnégation à servir la France n’ont de poids réel dans cette grande entreprise de communication, de compromission et de tromperie qu’est l’élection démocratique moderne.

 

"La légalité du pouvoir du Président de la République existe, mais sa légitimité est douteuse. Fondée sur l’élection par un peu plus de la moitié des deux tiers ou trois quarts des citoyens qui daignent se déplacer pour déposer leur bulletin de vote. Elle est constamment contestée par des groupes de pression en tous genre dès qu’une décision est prise ou un projet révélé. Ceci est facteur de division et de dissensions entre Français et d’abaissement de la fonction de chef de l’Etat et, de ce fait de la France elle-même. Que le Président de la République abuse de ses pouvoirs pour diminuer ceux de l’opposition est légal, rien ne s’y oppose puisque la Constitution elle même peut-être modifiée par de multiples moyens et sans réelle contraintes.

 

"A la vérité, le Président de la République est une forme moderne du tyran démagogue. Parvenu au pouvoir par la violence symbolique et verbale de la joute électorale, son manque de fidélité aux principes démocratique est souvent consternant et démontre leur vacuité essentielle. On ne peut pas dire qu’il représente les qualités attribuées à la démocratie par les philosophes classiques : austérité, vertu, … au contraire, en France il se comporte comme un substitut de Roi, mais un substitut qui ne s’astreint à aucune des obligations et des qualités royales. C’est donc un roi illégitime et parvenu, qui divise et n’a pas de limites traditionnelles telles que les Lois Fondamentales. Un faux roi soumis à la versatilité de ses soutiens et qui ne dispose pas du temps nécessaire pour agir dans la durée, ni de la force que donne l’indifférence à la trompeuse popularité médiatique issue des sondages. Même avec la meilleure bonne volonté et l’honnêteté de sa démarche, il ne peut réunir tous les Français et ne peut donc réussir à relever la France.

 

"Un faux roi qui se vend à l’étranger parfois avant même d’arriver au pouvoir, que ce soit par des diamants africains, de l’argent libyen, des prêts russes ou par la soumissions aux pouvoirs cosmopolite de l’argent.

 

"Macron souhaite réformer la constitution de la Ve République car il sait que le système politique actuel se meurt. De Gaulle avait donné de grands pouvoirs à la fonction présidentielle, sa stature historique lui permettait d’en imposer à tous, une certaine droite s’était démonétisée du fait de sa compromission avec l’ennemi pendant la guerre, tandis que l’âge d’expansion économique auquel sa présidence a correspondu pouvait faire taire les critiques de gauche dont les groupes les plus radicaux étaient compromis par leur soumission à l’URSS. Aucun de ceux qui lui ont succédé n’a pu se prévaloir d’une telle stature, ni, mis à part Pompidou, d’une telle expansion économique conjuguée à un abaissement politique et moral des oppositions. Aucun d’eux n’a été le président de tous les Français autrement que sur le papier, ils n’ont jamais eu le cœur de nos compatriotes. Cette situation s’est aggravé du fait de l’abaissement de la fonction présidentielles sous les mandats de Chirac, Sarkozy et Hollande où se son succédés.

 

"A l’évidence, ce système est mauvais pour la France car il la divise, la fatigue par des combats incessants dictés par la seule ambition de parvenir à la présidence, et l’humilie par le spectacles d’hommes politiques menteurs, voleurs et manipulateurs qui ne vivent que pour tromper les Français et profiter d’avantages indus. Mais une autre évidence est que nous sommes dans un système bâtard qui n’est plus la république telle qu’elle a été pensée au XIXe siècle, mais qui se complet à se présenter comme l’héritière directe de cette époque tout en étant autre chose. En effet, au commencement les régimes politiques issus de la modernité, et la république française en particulier, ont cherché à affaiblir les pouvoirs du gouvernement et du chef de l’Etat en prétextant de l’arbitraire monarchique. Or aujourd’hui, la république Française est totalement présidentialisée, même si elle ne s’affirme pas comme telle, et l’essentiel du pouvoir est concentré entre les mains de son chef suprême qui n’est plus considéré comme un obstacle à la démocratie mais comme le principal vecteur de l’expression du peuple." (Louis de Lauban)

"On dit : 'la France, elle est morte'. Non, pas du tout. Même le gauchiste, il est toujours là. Le problème c'est qu'il est manipulé. C'est la raison et le coeur malade de notre contemporain. C'est l'orgueil qui les pousse à détruire leur propre cité et à ne penser qu'à eux-mêmes, à leurs conforts, à leur argent, alors que nous sommes des héritiers. Nous dépendons des autres, en l'occurrence de nos ancêtres, tant au temporel qu'au spirituel. Et dans le fond, ceux qui refusent cela, ils refusent l'amour. Et c'est pourquoi dans le fond c'est une entreprise diabolique. Comment Satan est devenu Satan ? Satan (qui au départ était un ange fait de feu) est devenu Satan parce qu'il a refusé Dieu. Et ce faisant, il a refusé l'Amour, et c'est comme cela qu'il est descendu en enfer. C'est parce qu'il a refusé l'autre par orgueil. C'est ici un symbole, mais à partir du moment où l'on ne pense qu'à soi on refuse l'autre.

 

Oui en France est resté un fond royaliste. Le peuple français est toujours là (même si les populicides hériters de 1789 tentent toujours de le tuer pour créer leur "homme nouveau". NdCR). Mais il faut qu'il en ait conscience, qu'il ait conscience de sa nature. Oui la France a une vocation spirituelle, la France est née du spirituel. C'est le spirituel qui a créé la France. La France est la première nation du monde.

 

La flamme est toujours là. Il suffira d'un vent soufflant dans la bonne direction - et c'est le sens que le vent est en train de prendre - pour que le brasier prenne. 

 

L'âme de notre peuple, elle reviendra à sa place originelle. Que Dieu vous bénisse. Et d'ici là, restez solides."

« Tout au long de l’histoire de la monarchie française, cette constitution (de l'Ancienne France) bornera la volonté du prince — conformément aux commandements de Dieu d’abord, ensuite au respect des lois naturelles — et tout acte qui y portera atteinte sera frappé de nullité. » Ainsi « la royauté, loin d’être une prérogative avantageuse, est devenue un officium, un ministerium, c’est-à-dire une fonction dévolue par Dieu et engendrant pour son titulaire devoirs et responsabilités dans l’intérêt commun. Le royaume n’appartient pas au roi comme un fief à son seigneur. »

Frédéric Bluche, Jean Barbey, Stéphane Rials, La constitution de la France monarchique, Lois de succession du Royaume de France (1984)

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11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 07:11

Démocasserie, liberté et progrès

Source: Vexilla-Galliae 

 

Poussin, Le Déluge

Dans sa Correspondance, se trouve cette formule lapidaire de Georges Bernanos : « Grattez un démocrate, vous trouverez un théologien. » Le tonitruant écrivain, - qui n'est alors âgé que de dix-huit ans, s'adressant à son « cher professeur », le Père Lagrange, vise principalement Marc Sangnier et son Sillon. Il vise juste, giflant à la fois la démocratie et la théologie moderniste. Qu'est-ce donc en effet que la démocratie révolutionnaire sinon une nouvelle religion prétendant incarner l'idée de progrès ? Sur le continent sud-américain, l’écrivain argentin Leonardo Castellani, hélas peu connu en France, batailla lui aussi contre ce nouveau mirage. C’est à lui que nous empruntons le terme « démocasserie », belle traduction de l’espagnol « pseudodemogresca ».

Dans un article daté de 1962 et intitulé en français La démocasserie libérale, il écrit avec un ton bloyen : « Tous les systèmes politiques sont corruptibles et il n’en existe aucun d’infaillible. Mais le système actuel de la démocasserie est né corrompu, parce qu’il y a une erreur dans ses fondements.(…) Absolue en théorie, la monarchie chrétienne était dotée de quatre freins qui étaient en même ses colonnes : les corporations, possédant l’argent ; l’université, possédant le savoir (…) ; la magistrature, possédant les lois ; et enfin l’Église, possédant le pouvoir spirituel. (…) Cela poussa et bourgeonna de façon naturelle, par évolution vitale, et non en suivant un script écrit par quelques imposteurs, dans une assemblée baptisée « Constitution ». (…) C’est cette société qui, en dépit de ses péchés et de ses crimes, fit les cathédrales et les épopées, u’elles fussent écrites ou tacites. C’est cette société qui fit les croisades et la Conquête, après avoir fait la Reconquête. En éprouver la nostalgie n’est pas vain. Et ce n’est pas de l’idéalisation non plus. Ses fruits sont parmi nous. » Il précise qu’en politique Dieu semble toujours être en position d’infériorité par rapport au Malin, que ce dernier s’évertue à faire chauffer la marmite, tout en négligeant parfois le couvercle qui risque de lui sauter au visage, et il termine en appelant à l’espérance dans les ténèbres : « Quand tout s’obscurcit, soyez sûr qu’alors viendra l’aube. Et souvenez-vous de la parabole du figuier. » Si nous n’avons pas cette dernière en mémoire, relisons-la pour nous donner du courage : « Du figuier apprenez cette comparaison : Dès que sa ramure devient tendre et que ses feuilles poussent, vous savez que l’été est proche. Ainsi, lorsque vous verrez toutes ces choses, sachez que (l’événement) est proche, aux portes. » (Matthieu XXIV.32-33)

 

La démocratie singe le règne de Dieu en promettant aux hommes un bonheur sans fin, progressif, toujours plus attrayant. L’arbre peut être jugé à ses fruits, ou, plus exactement à sa stérilité. Le seul arbre de vie planté par la démocratie héritée des Lumières est l’arbre de la « liberté » arrosé du sang de tant de victimes et de martyrs, arbre chétif mais qui ne cesse de faire des petits encore plus débiles que le premier rameau, ceci à travers le monde entier où il s’exporte en s’imposant et en écrasant sans vague à l’âme les traditions les plus anciennes et les plus raffinées.Le culte de la déesse Raison n’a pas rencontré le succès escompté. Qu’importe ! Cette idole survit en Marianne dépoitraillée comme une « femen » avant l’heure, gardienne tutélaire franc-maçonne imposée à tous sans discussion. Depuis cet échec relatif, un autre statue a vite été érigée pour éclairer le monde : la Liberté. Les démocraties occidentales, toujours guidées par les mêmes loges et les mêmes « lobbies », lui vouent un culte unique et absolu qui ne souffre aucune discussion et aucune opposition rationnelle.

 

Il suffit de relire L’Histoire de l’Europe au XIX° siècle, du philosophe Benedetto Croce, pour constater que cet éminent esprit se situe tout à fait dans la ligne qui divinise le libéralisme économique et le couronne de la dignité d’une vestale. Pour lui, l’unique vérité intangible, alors qu’il repousse la Vérité du christianisme à cause de sa prétention à être la Vérité-, est la liberté comme caractéristique de l’esprit. Il en résulte la croyance dogmatique qu’il existe un effort indéfini et progressif pour la perfection morale de la personne humaine. L’homme de Rousseau serait ainsi meilleur que l’homme de Socrate, de Platon, d’Aristote. Le progrès indéfini se retaille des oripeaux dans les vêtements de la divine providence définitivement rejetée. Souvenons-nous du petit père des peuples Victor Hugo chantant l’ange Liberté ! Bien évidemment, la liberté humaine est un idéal qui peut être réalisé, à force d’exercice des vertus et du travail de la grâce, mais cela n’implique pas qu’il faille tomber dans l’idolâtrie forgée par deux siècles de déformation de l’intelligence. Notre Seigneur a déclaré : « La vérité vous rendra libre » (Jean VIII.32) et non point : « La liberté vous rendra vrai ». Mettre la liberté partout, à l’origine et à la fin, en haut, et surtout en bas, de tous côtés, procède non pas d’une naïve intention mais d’une très mauvaise intention. Rien de plus liberticide qu’une société démocratique qui se gargarise de « valeurs républicaines » vagues dont le seul fondement serait la Liberté portant à bout de bras la torche de l’illumination de l’initiation gnostique et occultiste. Cette lumière de la Liberté, contrairement à la seule Lumière du Christ, n’éclaire pas tous les peuples mais une petite élite, tandis qu’elle aveugle les autres et les conduit là où elle veut.

 

La Liberté comme cheftaine de la colonne du progrès est un leurre immense. Charles Baudelaire avait bien vu le contenu religieux d’une telle obsession. Il écrit à Narcisse Ancelle, le 18 février 1866 : « Le progrès, c’est ce que j’appelle, moi : le paganisme des imbéciles ». Et encore, dans ses Etudes sur Edgar Poe : « Le progrès, cette grande hérésie de la décrépitude. » Poursuivant dans sa Critique d’art : « Transportée dans l’ordre de l’imagination, l’idée du progrès (…) se dresse avec une absurdité gigantesque, une grotesquerie qui monte jusqu’à l’épouvantable. »

 

[...] Gustave Flaubert, terrifié par la France veule de son époque, écrivait à Madame Roger des Genettes : « O France ! Bien que ce soit notre pays, c’est un triste pays, avouons-le ! Je me sens submergé par le flot de bêtise qui le couvre, par l’inondation de crétinisme sous laquelle peu à peu il disparaît. Et j’éprouve la terreur qu’avaient les contemporains de Noé, quand ils voyaient la mer monter toujours. » 

 

[...] Léon Bloy, dans Au seuil de l’Apocalypse, fait remarquer que « c’est tout de même ahurissant de penser à l’inexplicable autosurvie du régime républicain. » La réponse est surnaturelle : sans doute parce que Dieu nous l’inflige, espérant de notre part une salutaire réaction qui tarde à venir, et aussi, bien sûr, parce que ce régime fait partie de la batterie de casseroles du Malin. Nous assistons aujourd’hui à la lente agonie de ce système politique qui fut, dès le départ en France, un arbre mort et maudit. Le seul fruit qu’il porte ne peut être que celui qui a trahi Notre Seigneur et qui s’y est pendu de désespérance.

 

P. Jean-François Thomas s.j.

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 16:34

«  Avec la financiarisattion du capitalisme, la mentalité économique que stigmatise Pasolini, a si bien progressé qu'elle a fini par étendre la logique de la marchandise à la sphère non-marchande des activités humaines. Pour ce faire, elle s'attaque à tout ce qui, peu ou prou, forme un écran entre le désir de l'individu isolé et le marché unifié, qui aspire désormais à organiser la totalité de son existence.

"L'économie transforme le monde", constate Guy Debord, mais le transforme seulement en monde de l'économie. En ce sens le néo-libéralisme est bien une forme économique du totalitarisme, tout comme le nazisme et le communisme en ont été au XXe siècle les formes politiques. Comme eux, il a pour projet l'utopie d'un homme nouveau, qu'il soit le produit d'une manipulation psychologique ou biologique, d'un reformatage médiatico-publicitaire ou d'une expérimentation en laboratoire. Car pour bien fonctionner, l'économie de la cupidité a besoin d'une nouvelle humanité exclusivement mue par le désir du consommateur et la raison du technicien. C'est pourquoi elle s'attache à produire en série cet homo oeconomicus libéré de toute appartenance ou attache symbolique et, demain, émancipé des limites physiologiques qui fixaient jusqu'ici sa condition.

La droite française n'a pas pris le chemin de Pasolini. Aujourd'hui encore, elle veut croire que le libéralisme n'est qu'un mode d'organisation de l'économie, le meilleur et le plus efficace, celui dont on peut attendre croissance, emplois, création et partage de richesses. À aucun moment, elle n'a voulu prendre en compte les conséquences que pouvaient avoir sur les rapports sociaux, tout autant que sur les comportements individuels, le passage du libéralisme restreint au libéralisme généralisé, principale caractéristique du monde contemporain. Pas plus qu'elle n'a voulu voir qu'en changeant de nature, le capitalisme s'emploie à liquider toutes les valeurs altruistes et sacrificielles, qu'elles soient commandées par la foi ou notre vie, et par les finalités profanes, pour laisser place à la tyrannie des désirs instables.

C'est donc un enjeu de civilisation que porte le débat sur le libéralisme et la mondialisation.

Ayant répudié le sacré et consenti à l'abaissement du politique au niveau de la gouvernance économique, la droite vénère un marché, nouvel état de nature, qui détruit les valeurs et les institutions dont elle s'était attribué historiquement la garde. Si pour des raisons de pures opportunités électorales elle peut encore demain s'opposer, au moins momentanément, à la légalisation de la gestation pour autrui (GPA), de la procréation médicalement assistée (PMA), voire de l'euthanasie, elle est en revanche philosophiquement incapable de réfuter ce qui en à l'origine, c'est-à-dire l'extension du principe marchand à la sphère sociale et privée, incapable d'appréhender cette défaite de l'homme dans l'homme, qu'engendre le libéralisme au nom de la dynamique de nouveaux droits subjectifs, incapable de comprendre qu'avec l'avènement de l'économisme comme réenchantement du monde, quelque chose d'humain est fini, selon le bon mot de Pasolini, incapable de saisir toutes les raisons qu'il y a de refuser de l'accepter.

Tant que la droite continuera d'adhérer à ce présupposé du libéralisme qui fait de la société une collection d'individus n'obéissant qu'aux lois mécaniques de la rationalité et de la poursuite de leur seul intérêt, tant qu'elle ne renouera pas, dans une fidélité inventive, à ses racines, avec l'idée qu'une société ne peut reposer exclusivement sur le contrat, c'est-à-dire sur le calcul, mais sur l'adhésion à un projet qui fait d'elle une communauté, rien ne pourra la repositionner au service du bien commun et lui valoir un retour de confiance du peuple, rien ne lui rendra sa raison d'être au regard des Français, et au regard de l'histoire.»

 

(Patrick Buisson, La Cause du peuple).

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 13:01

Source: Claire Chretien

LifeSite news,  jeudi 6 septembre 2018

 

Franciscan Friars of the Renewal: Investigate ‘each and every allegation’ in Viganò testimony

Les Franciscains du Renouveau demandent une enquête du Saint-Siège sur les allégations d'abus sexuels dans l'Église de l'archevêque Carlo Maria Vigano

Frères Franciscains du Renouveau: Enquêter sur « chaque allégation » du témoignage de Viganò

 

6 septembre 2018 ( LifeSiteNews ) - Mercredi, les Frères Franciscains du Renouveau ont envoyé à l'actuel nonce apostolique américain, l'archevêque Christophe Pierre, une lettre de soutien à « une enquête du Saint-Siège sur les allégations spécifiques contenues dans le témoignage de l'archevêque Carlo Viganò. »

 

Ce témoignage a impliqué le pape François et un certain nombre de cardinaux et d'évêques du Vatican de haut rang dans la dissimulation de la prédation sexuelle de l'ex-cardinal Theodore McCarrick.

 

Les Frères Franciscains du Renouveau (CFR) ont été fondés par le Père Benedict Groeschel, célèbre pour ses nombreux écrits sur la personne humaine et la psychologie, ainsi que pour son activisme en faveur de la vie. L'ordre sert les pauvres et exécute d'autres œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles.

 

« En vivant dans des quartiers pauvres, en faisant des refuges pour sans-abris, des soupes populaires et des programmes pour les jeunes, les frères s'efforcent de remplir le commandement de l'Évangile et notre Saint-Père Saint François de vivre parmi les pauvres, en pourvoyant à leurs besoins physiques et spirituels », expliquent les CFR expliquent sur leur site web.

 

Les frères ont écrit à l'archevêque Pierre « dans un esprit d'obéissance et de respect » et ont réaffirmé leur « obéissance filiale et notre amour pour la fonction et la personne du Souverain Pontife ».

 

« Malheureusement, nous nous trouvons au cœur d’une grave crise dans l’Église causée par les péchés des prêtres et des évêques », ont écrit les CFR. « Ces péchés et ces crimes ont profondément blessé le Cœur du Christ et défiguré le visage de son épouse, l’Église. Le premier pas vers la purification et la guérison est la révélation de toute la vérité sur ce qui s'est passé. Ce n'est qu'alors que le jugement sera fait par les autorités civiles et canoniques compétentes, que les contrevenants seront punis et expulsés, les victimes indemnisées, le scandale réparé et la justice rendue ».

 

« Par conséquent, nous joignons nos voix à tous ceux qui demandent une enquête du Saint-Siège sur les allégations spécifiques contenues dans le témoignage de l'archevêque Carlo Maria Viganò », ont poursuivi les frères. « En particulier, nous faisons écho aux paroles du cardinal Daniel DiNardo : « Les questions posées méritent des réponses concluantes et fondées sur des preuves. Sans ces réponses, des hommes innocents peuvent être entachés de fausses accusations et les coupables peuvent être amenés à répéter les péchés du passé ».

 

Ils ont promis de prier pour le pape François, car cette enquête est « uniquement de [sa] responsabilité ».

 

Sans une telle enquête et « une véritable réforme et un renouveau », l'Église est « gravement entravée » dans l'évangélisation.

 

« Comment pouvons-nous inviter les autres avec conviction dans l'église de la communion du Christ alors que ce nuage abominable de suspicion et de corruption morale plane sur elle ? », demandent-ils. « Comment pouvons-nous montrer la fermeté du rocher sur lequel le Christ a construit son Église alors que même le pape et ses plus proches collaborateurs restent sous ce nuage toxique ? » 

 

Pour que « ce nuage » soit levé, « chaque allégation soulevée dans le témoignage de l’archevêque Viganò doit être corroborée publiquement par des preuves ou démentie », ont-ils écrit. De plus, les prêtres et les évêques doivent « réaffirmer publiquement un engagement sans équivoque à observer fidèlement les enseignements moraux de l’Église catholique, en particulier dans le domaine de la sexualité humaine. » Citant un document de 2005 de la Congrégation pour l’enseignement catholique, les CFR ont également dit que « ceux qui pratiquent l'homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondes ou soutiennent la soi-disant "culture gay" » ne devait pas être admis dans les séminaires.

 

La lettre des CFR est signée par le père John Paul Ouelette, le serviteur général de l'ordre, et par le père Fidelis Moscinski , procureur général de l'ordre. Fr. Fidelis est connu par beaucoup dans le mouvement pro-vie pour sa participation au mouvement pacifique Red Rose Rescues, un mouvement soutenu par les CFR.

 

Lisez la lettre complète des Frères Franciscains du Renouveau au nonce ici.

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8 septembre 2018 6 08 /09 /septembre /2018 14:33
Légitimité et devoir de Résistance passive et pacifique

La vérité n'est pas toujours en soi. (Dire que la vérité serait toujours en soi serait plutôt une assertion gnostique ou franc-maçonnique du super-homme qui conduit à l'enfer et au désastre actuel). La vérité n'est pas toujours en soi, c'est la raison pour laquelle beaucoup de personnes se trompent et se perdent. Exemple: obéir à une passion ou à une propagande à la mode qu'on prend pour une vérité ou quelque chose de bien alors que cela peut être un mal. Et quand beaucoup de personnes se perdent, c'est toute la société qui se perd, l'intérêt général et l'ordre public qui sont atteints. L'homme qui est matière, âme et esprit n'a pas toujours en lui-même la vérité. Il doit la chercher et la trouver et par la suite y rester fidèle. La vérité nous rend libre (Jn 8:31-36) dès lors qu'une fois trouvée, on y reste fidèle. Et si la vérité n'est pas toujours en nous, elle est toujours en Dieu. Et cette vérité, c'est le Christ, qui a dit qu'il était "le Chemin, la Vérité, la Vie."  (Jn 14:6) Il faut donc chercher le Christ qui a dit: "Cherchez (la vérité) et vous trouverez (la vérité)." (Mt 7:7) Et on trouve la "Vérité - Christ" en appliquant ses commandements, d'amour de Dieu et d'amour du prochain. Et appliquer ces commandements va souvent contre notre nature matérielle déchue (Chute originelle) et donc égoïste. Et c'est en allant contre notre nature souvent égoïste, c'est-à-dire en portant notre croix (par amour du Christ), que l'on trouve le "Christ - Vérité" et son Amour.

 

La vérité est en soi dès lors que notre conscience, notre éthique, est éclairée par la loi naturelle. Dans le cas contraire on ne peut pas dire que vous êtes dans la vérité.

 

Il faut refuser ce qui n'est pas en accord avec son éthique, c'est-à-dire ce qui ne serait pas conforme à la loi naturelle. C'est la raison pour laquelle nous encourageons tous les Résistants à lire et relire l'Ancien Testament où se trouvent les Dix commandements (résumé de la loi naturelle), ainsi que bien évidemment le Nouveau Testament où le Christ (en sa personne) accomplit la Loi de Moïse.

 

St Thomas d'Aquin

"Comme cela ressort, une fois encore, de l'encyclique déjà citée de Jean XXIII: « L'autorité, exigée par l'ordre moral, émane de Dieu. Si donc il arrive aux dirigeants d'édicter des lois ou de prendre des mesures contraires à cet ordre moral et par conséquent, à la volonté divine, ces dispositions ne peuvent obliger les consciences... Bien plus, en pareil cas, l'autorité cesse d'être elle-même et dégénère en oppression ». 95 C'est là l'enseignement lumineux de saint Thomas d'Aquin qui écrit notamment: « La loi humaine a raison de loi en tant qu'elle est conforme à la raison droite; à ce titre, il est manifeste qu'elle découle de la loi éternelle. Mais, dans la mesure où elle s'écarte de la raison, elle est déclarée loi inique et, dès lors, n'a plus raison de loi, elle est plutôt une violence ». (Summa theologiae, I-II, q. 93, a. 3, ad 2.) Et encore: « Toute loi portée par les hommes n'a raison de loi que dans la mesure où elle découle de la loi naturelle. Si elle dévie en quelque point de la loi naturelle, ce n'est alors plus une loi mais une corruption de la loi »." (Saint Thomas d'Aquin, Summa theologiae, I-II, q. 95, a. 2., in S. Jean-Paul II, Encyclique Evangelium Vitae, # 72, 1995 )

 

Source: http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_25031995_evangelium-vitae.html  

 

 

"Il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes. Cette réponse que faisaient autrefois Pierre et les apôtres aux magistrats qui leur commandaient les choses illicites, il faut, en pareille circonstance, la redire toujours et sans hésiter.   [...] La loi n'est pas autre chose qu'un commandement de la droite raison porté par la puissance légitime, en vue du bien général. Mais il n'y a de vraie et légitime puissance que celle qui émane de Dieu, souverain Seigneur et Maître de toutes choses, lequel seul peut investir l'homme d'une autorité de commandement sur les autres hommes. On ne saurait donner le nom de droite raison à celle qui est en désaccord avec la vérité et avec la raison divine; ni, non plus, appeler bien véritable celui qui est en contradiction avec le bien suprême et immuable, et qui détourne et éloigne de Dieu les volontés humaines.  [...] [s]i les lois de l'Etat sont en contradiction ouverte avec la loi divine, si elles renferment des dispositions préjudiciables à l'Eglise ou des prescriptions contraires aux devoirs imposés par la religion, si elles violent dans le Pontife Suprême l'autorité de Jésus-Christ, dans tous ces cas, il y a obligation de résister et obéir serait un crime dont les conséquences retomberaient sur l'Etat lui-même. Car l'Etat subit le contrecoup de toute offense faite à la religion. On voit ici combien est injuste le reproche de sédition formulé contre les chrétiens. En effet, ils ne refusent, ni au prince, ni aux législateurs, l'obéissance qui leur est due ou, s'ils dénient cette obéissance, c'est uniquement au sujet de préceptes destitués d'autorité parce qu'ils sont portés contre l'honneur dû à Dieu, par conséquent en dehors de la justice, et n'ont rien de commun avec de véritables lois. » (Léon XIII, Lettre Encyclique Sapientiae Christianae, n. 12)  

 

Source: http://w2.vatican.va/content/leo-xiii/fr/encyclicals/documents/hf_l-xiii_enc_10011890_sapientiae-christianae.html  

 

Les chrétiens sont donc les vrais défenseurs du Bien commun, de l'intérêt général et de l'ordre public, les protecteurs de l'État, de la loi et de l'ordre. On a vu jeudi dernier, 6 septembre, avec la publication des chiffres des atteintes et des violences aux personnes ("une hausse de 23,1% sur les sept premiers mois" de l'année) qu'il serait temps temps de créer après deux siècles de tyrannie des droits de l'homme sans Dieu, un mécanisme législatif qui permette d'évaluer la pertinence d'un "choix de mode de vie". La loi naturelle est cet outil législatif, le critère d'évaluation qui nous permettrait d'encadrer l'exercice des libertés, dans le respect de l'ordre public. Le philosophe Pierre Manent réhabilite la loi naturelle et l'explique dans son livre "La Loi naturelle et les droits de l'homme" (PUF).

 

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6 septembre 2018 4 06 /09 /septembre /2018 16:38
Macron, les "Gaulois" discutent sur les places de nos villes et villages

La parole se libère avec une chemise blanche ou un brassard blanc au bras. Les "Gaulois" [1] appellent à la discussion le dimanche après-midi sur les places des villes et villages. 

Notes

 

[1] En visite au Danemark, évoquant son admiration pour le modèle danois de fexisécurité, Macron a dénigré les Français en les qualifiant de "Gaulois réfractaires au changement." Il faut croire que ces apparatchiks ont une vénération quasi superstitieuse et même religieuse pour le mot "changement". Sous Hollande, le slogan était "le changement c'est maintenant". Sous Sarkozy, c'était "changer le monde", avec les jeunes de l'UMP... Tout changer, pour que rien ne change...

 

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Macron les Gaulois te répondent

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6 septembre 2018 4 06 /09 /septembre /2018 15:38

Les prophéties de Paul VI au sujet de la "société du plaisir égoïste" se sont réalisées. Il y a un "abaissement général de la moralité". Une autre nouvelle aujourd'hui le confirme : la contre société a entraîné une "forte hausse des violences sexuelles en 2018".

 

Nous disons "contre société" car ce qui fait le lien social, c'est-à-dire la bonne moralité entre les personnes a disparu. La machine à corrompre à l'oeuvre depuis des décennies, a créé un enfer. 

Source: http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/09/06/97001-20180906FILWWW00139-forte-hausse-des-violences-sexuelles-en-2018.php

Source: http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/09/06/97001-20180906FILWWW00139-forte-hausse-des-violences-sexuelles-en-2018.php

Le nombre des violences sexuelles enregistrées par les forces de sécurité a bondi depuis le début de l'année, avec une hausse de 23,1% sur les sept premiers mois, a indiqué aujourd'hui Gérard Collomb, évoquant un mouvement de libération de la parole. Les services de police et gendarmerie ont enregistré 27.728 faits de violences sexuelles contre 22.533 au cours des sept premiers mois de 2017.

 

Il y a un demi-siècle, le 25 juillet 1968, l’encyclique Humanæ Vitæ de Paul VI réaffirmait l’enseignement catholique sur la vie, l’amour et la sexualité humaine. Dans ce texte, il dressait la liste des conséquences d’une existence vécue en dehors de l’enseignement catholique. Il prédisait que :

1. La contraception conduirait à l’infidélité conjugale.

2. La pratique contraceptive conduirait à “un abaissement général de la moralité”.

3. La contraception conduirait les hommes à cesser de respecter le femmes dans leur intégralité, et les amènerait à traiter les femmes comme “de simples instruments du plaisir égoïste” plutôt que comme des partenaires chéries.

4. Et, finalement, l’acceptation généralisée de la contraception au sein des couples conduirait à l’imposition massive de la contraception par des gouvernements sans scrupule.

 

En d’autres mots, le pape Paul VI prédisait que la contraception évoluerait d’un “choix de mode de vie” à une arme de destruction massive.

 

Bien que chaque jour la Pyramide parle de "droits des femmes", la considération de la femme dans cette contre-société a profondément régressé.

 

Les progressistes, et autres tenants de la  "libéralisation des moeurs" et de la Pyramide mondiale ont échoué. Après l'enfer communiste au XXe siècle, voici l'enfer nouvel ordre sexualiste du XXIe siècle.

 

Alors que les ténèbres commençaient à tout recouvrir dans les années 1960, l'encyclique Humanæ Vitæ allumait une petite veilleuse rouge. Les ténèbres ont épaissi depuis, mais la veilleuse rouge demeure.

 

Au regard du désastre, n'est-il pas temps de créer un mécanisme qui permette d'évaluer la pertinence d'un "choix de mode de vie" ? La loi naturelle est l'outil législatif, le critère d'évaluation qui nous permettrait d'encadrer l'exercice des libertés, dans le respect de l'ordre public. (Cf. Pierre Manent réhabilite la loi naturelle

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6 septembre 2018 4 06 /09 /septembre /2018 15:21

On dit, avec raison, que dans la liturgie, Dieu parle à son peuple.

Mais si, au cours des célébrations liturgiques, le peuple ne s’emploie plus qu’à chanter, à remuer, à faire des commentaires... alors, le bruit qu’il fait ne permet plus à Dieu de se faire entendre. Et le peuple, tout occupé qu'il est à s'exprimer, ne peut plus écouter Dieu.

On dit qu’il faut « animer » les célébrations liturgiques. Réfléchissons : « animer » signifie « donner une âme ». Si donc il faut « animer » les célébrations, c’est que les messes n’ont plus d’âme... Quand une messe n’a plus d’âme, elle devient morte, ennuyeuse, pénible. Voilà pourquoi certains célébrant essaient de trouver un « truc » qui rendra la célébration moins rebutante : rondes, fabrication de panneaux, mots d’accueil et souhaits de bon dimanche... Il faut bien trouver des occupations pour passer le temps en attendant le « allez dans la paix du Christ » libérateur.

 

Source: Pro Liturgia, Actualité du jeudi 6 septembre 2018

Dans la liturgie, Dieu parle à son peuple, le bruit l'en empêche
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4 septembre 2018 2 04 /09 /septembre /2018 15:15

Des parents ont retiré leurs enfants de l'école hier 3 septembre, jour de la rentrée scolaire. En avez-vous entendu parlé dans les media ?

 

Dominique Normand est l'organisateur du mouvement de retrait des enfants de l'école le 3 septembre, pour protester contre la légalisation de la pédophilie et l'éducation sexuelle à l'école. Il explique en exergue de sa video (en 4 parties : partie 1, 2, 3, 4) qu'il est athée, qu'il n'y a donc pas de religion derrière, et qu'il y a encore moins de partis politiques derrière son initiative.

 

via un post d'Arianne Bilheran facebook 

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Note du blog Christ-RoiEn 2014, sous la pression des journées de retrait de l'école organisées par Farida Belghoul, l'Etat a abandonné le programme des "ABCD de l'égalité", programme porté par Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des droits des femmes, programme qui avait été enseigné de manière expérimentale à la rentrée 2013 dans quelque six cents classes maternelles et élémentaires.

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Le media "Causeur.fr" a publié hier, 3 septembre, une tribune du professeur Maurice Berger, spécialiste de l'enfance: "Education sexuelle à l'école : Marlène Schiappa fait "comme si".

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La partie 3 évoque la "transgression de l'innocence des enfants qui pourrait ensuite créer des traumatismes sérieux sur leur psychique, selon des professionnels de la santé mentale de l'enfant".

 

Il est certain qu'en pondant ce genre de lois totalitaires, le jour où les enfants, devenus adultes, comprendront l'immensité de l'attaque dont ils ont été les victimes dès leur plus jeune âge par un système d'Etat, organisé depuis des décennies dans le but de les corrompre, le déficit de confiance envers la dite "république" atteindra son maximum.

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