« L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait »
J.-P. Sartre
Le concept de gender : manipuler le langage pour nier la personne
Cette étude – précédée de “Les lendemains du mariage Gay”2D65, et suivie de “L’idéologie du Gender et le droit” – stigmatise la subversion de la pensée qui seule rend imaginable, au nom du principe de non-discrimination, le mariage gay, frauduleusement appelé “mariage pour tous”.
Ces réflexions sont inspirées :
• d’une part, par l’étude des Actes du Colloque des 17 et 18 septembre 2011 – organisé par l’Observatoire du diocèse Fréjus-Toulon – consacré à la “Théorie du genre”, auxquels ont participé, entre autres, Juristes, philosophes, spécialistes en psychiatrie sociale.
• d’autre part, par l’approche historique de Xavier Martin “Mythologie du Code Napoléon” qui dégage, souvent avec brio, les paradoxes du compromis que fut le Code Civil.
• et enfin, les actes du colloque “La famille, un atout pour la société”, par l’Académie d’Éducation et d’Études sociales” parus en 2013.
Dans le foisonnement des études consacrées au gender, une retient particulièrement l’attention : le colloque organisé par l’observatoire socio-politique du diocèse de Fréjus Toulon sur le concept de gender, dans une perspective chrétienne, les 17 et 18 septembre 2011, mais qui n’a pas pris une ride. On pourra, pour l’actualiser, lire le savoureux numéro du magazine Causeur de juillet-août : Bobos contre cathos, le choc des cultures.
Les analyses de députés européens, de juristes, de philosophes, de psychiatres, de prêtres, permettent de retrouver, à la manière dont on rassemble les éléments d’un puzzle, la cohérence d’un projet monstrueux que, si l’on osait, on dirait démoniaque, en ce qu’il cumule le mensonge, la manipulation, le refus jaloux du réel, la violence, la passion du clivage: Satan le clivant par excellence…
La théorie du gender avance masquée
Plusieurs intervenants permettent de remonter aux origines de l’idéologie du genre. Elle avance masquée : elle prend d’abord les traits de la lutte contre la discrimination et pour l’égalité, mots d’ordre qui dévalorisent tout autre critère.
La relation de l’homme et de la femme, parce qu’elle est perçue comme inégale et conflictuelle – l’homme asservissant la femme – doit être brisée, et c’est au droit qu’il revient de faire cesser l’oppression masculine, et d’ainsi faire éclater la famille, conçue non plus comme une communauté solidaire, mais comme un ensemble d’individus autonomes.
Cette révolution n’a été ni spontanée ni brutale. Elle est l’héritage des Lumières et de la conception du citoyen-individu égal, des revendications féministes, qui présentaient la relation hommes-femmes en termes de rivalité et de parité comptable, de la révolution sexuelle des années 60 et 70 passant par le meurtre du père, de la mère par la contraception et l’avortement, de l’époux par la multiplication des partenaires.
De l’égalité on passe à l’indifférenciation, par la manipulation du langage. En français, le sexe exprime le sexe biologique et le groupe social homme – femme. En anglais, sex désigne uniquement le sexe biologique et gender le groupe social homme – femme. Les deux ne se confondent pas et peuvent même s’opposer, puisque le genre est la perception subjective que l’individu a de lui-même. Ainsi, ce qu’on appelle « gender equality » est mal traduit par « égalité des sexes », mais doit se comprendre à la lumière de la théorie du genre, selon laquelle on choisit son identité sexuelle : je suis ce que je décide d’être.
La théorie du genre n’est pas facultative : la conférence onusienne qui s’est tenue à Pékin en 1995 l’a présenté comme une nouvelle éthique mondiale, normative et intolérante : les projets de développement qui ne l’incorporeraient pas seraient privés de fonds publics.
La personne, être substantiel ou réalité d’exode ?
« Je suis ce que je décide d’être » : cette injonction suppose au moins l’existence du sujet.
Dans les années 70, le professeur Jean Carbonnier, protestant convaincu, et maître d’oeuvre des réformes en droit de la famille, déclarait : « à chacun sa morale, à chacun son droit ».
Non seulement l’homme est la mesure de toute chose, comme le voulait Protagoras, mais chaque individu est la mesure de toute chose et de soi. La clé du gender est bien l’ultra-libéralisme, qui conduit au relativisme et au subjectivisme.
Grande prêtresse de la théorie du gender, Judith Butler va plus loin. Elle dit « voyager à l’intérieur de son identité » et que « le corps est une matière neutre ». S’inspirant des constructivistes français Deleuze, Foucault, Derrida, elle dénie à la nature toute réalité et toute légitimité, et prétend se construire « indépendamment de l’irréductibilité biologique qui semble attachée au sexe ». Il ne s’agit plus de nommer et de connaître le réel, mais de le produire ; ce qu’elle appelle le « langage performatif», influencé aussi, par le marxisme, puisqu’il ne s’agit plus de connaître le monde, et soi, mais de les changer.
« Cette ambition constructiviste », remarque Finkielkraut dans Causeur de juillet-août 2013, « a quelque chose de totalitaire ». Et encore : «Puisque rien n’est naturel, tout peut être remodelé. Ainsi se met en marche, avec la théorie du genre, un mouvement de transformation de notre démocratie en maison de redressement des vivants et des morts ». A cette ambition totalitaire, Finkielkraut oppose une volonté modeste et forte : « Non pas changer le monde ou refaire le monde », mais comme le disait Camus « empêcher que le monde ne se défasse».
Une des interventions les plus pertinentes du Colloque est celle de Michel Boyancé, qui montre que le concept du genre est l’autre nom d’une radicale remise en question de la personne humaine. Car si la personne a une existence unique et singulière, si elle est déterminée par ce qu’il appelle des « identités sociales », elle a aussi une essence dont Boèce a donné la meilleure définition : la personne humaine est «une substance individuée de nature raisonnable», elle n’est donc pas pure indétermination, elle n’est pas n’importe quoi.
Mais justement Judith Butler refuse cet être substantiel qu’est la personne humaine : elle consacre une dizaine de pages de son livre Troubles dans le genre à la critique de la «métaphysique de la substance». Boyancé résume excellemment la pensée de Judith Butler: «la personne n’est pas un être substantiel, elle est une réalité mouvante, changeante, une réalité d’exode».
Des idées pathogènes : du narcissisme à la violence
Le droit de construire librement son identité est la conséquence extrême de la démocratie moderne reposant sur l’individu roi et souverain, et d’une post-humanité pour laquelle tout ce qui est techniquement possible est moralement permis. Les psychiatres ou psychanalystes (Jean Paul Mialet, Mgr Tony Anatrella) montrent que la théorie du gender, qui légitime toutes les pulsions, engendre narcissisme, angoisse, violence. Angoisse dans l’impossibilité de se cerner soi-même, violence dans la volonté d’éradiquer toute différence sexuelle, et de trouver dans l’autre, y compris dans l’enfant, non un sujet de droit, mais l’objet de son désir. Et l’enfant est perçu comme indépendant de son sexe biologique, selon l’idéologie du gender, contre laquelle le réel prend sa revanche : « Il doit y avoir, dit un scientifique américain, un gène de la bagnole sur le chromosome Y ! ».
Mgr Anatrella développe les dégâts psychiques et sociaux des idées pathogènes qui mènent le monde. En s’inspirant de la sexualité infantile marquée par l’indéterminisme sexuel, la théorie du gender prend l’adolescent dans un réseau qu’il qualifie de « matriarcat éducatif ».
On se rappelle Horace : « Nec tenerum Lycidan mirabere, Quo calet juventus nunc omnis et mox virgines tepebunt » « Tu n’admireras plus l’adolescent Lycidas pour qui s’embrasent maintenant tous les jeunes gens, et pour qui bientôt brûleront les jeunes filles ».
Mais en faisant de la sexualité une activité autonome radicalement dissociée de la procréation, en « effaçant l’image du père et de l’homme pour l’englober dans une symbolique maternelle », la société post-moderne cultive l’infantilisme et fabrique le futur citoyen, docile consommateur de produits et d’idées.
Elargissant leurs perspectives, Tony Anatrella et Jean Marie Andres montrent que le gender est à la fois le révélateur et la conséquence d’une civilisation à la dérive.
Selon Anatrella, « la relation cassée entre hommes et femmes », la sexualité « pulsionnelle, éclatée, déréelle », « l’appauvrissement de la vie affective » commencent par une première défaillance : « On a supprimé l’enseignement de la littérature, de l’histoire linéaire pour une étude structurale et thématique ».
Pour Jean Marie Andres, l’idéologie du gender est au coeur de l’organisation ultralibérale, facteur de violence : « elle développe et durcit la dureté des relations économiques et internationales, sources du développement déséquilibré des peuples (immigration sans intégration, délocalisation des productions industrielles fondées sur le dumping social et productrice de chômage …) et menace notre relation harmonieuse à la nature ».
C’est aussi contre cette dissociété que s’est insurgée, en France, une étonnante génération rebelle.
Danièle Masson
Source: (Pdf) http://www.reseau-regain.net/CivilisationPDF_file/CivilisationPDF_files/2D67ConceptGender.pdf
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