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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 09:42
Paysans modernes (Les) dépossédés de leurs terres par les financiers et cédant aux sirènes citadines
 
(Extrait de « Revue universelle. Recueil documentaire universel et illustré », paru en 1902)

 

Au début du XXe siècle, l’écrivain Paul Adam dénonce dans Le Journal la ruine de vingt siècles de labeur paysan, précipitée non seulement par des villes dont les attraits mensongers détournent le travailleur agricole des vraies valeurs et affaiblissent le tissu rural, mais également par des banques érigées en créanciers anonymes dépossédant ce même travailleur, devenu leur esclave, de ses terres.

Grâce à son labeur de vingt siècles, le paysan a permis que la pensée pût naître dans les cerveaux de ceux qui mangeaient le pain en médisant. Mais voici que sa descendance ingrate condamne l’ancêtre. Née de son abnégation, l’intelligence des villes le dépouille de toutes forces. Continûment, sûrement, elle attire les plus accortes des villageoises et les plus délurés des gars. Elle les absorbe, les transforme, les différencie de leurs aïeux, détourne leurs âmes naïves du travail agricole, les éblouit avec les élégances de la mercière et la discussion du cabaret ivre.

Danse des paysans. Peinture de Pieter Bruegel l'Ancien (1568)
Danse des paysans. Peinture de Pieter Bruegel l’Ancien (1568)

Veuve de ses initiatives mâles et des amoureuses aptes à susciter la passion, à stimuler, pour être conquises, la paresse des esprits mornes, la population rurale, assurent les sociologues, verra décroître toujours son niveau moral et spirituel. Seuls, les gros cultivateurs et les gens incapables de servir à l’atelier demeureront aux villages. Des maîtres et des esclaves. Le citoyen disparaîtra des champs. Bien que la petite propriété se multiplie, les hypothèques considérables qui la grèvent en laissent la disposition au laboureur d’une manière absolument fictive. Les établissements de crédit se font les véritables détenteurs du sol et des fermes. Ces banques se peuvent syndiquer, former un trust. Alors les champs passeront dans les mains de compagnies financières prêtes à exploiter le fonds plus habilement au moyen de la science.

Partout les créanciers acquièrent indirectement le bien du pauvre. Créanciers inexorables parce qu’ils demeurent anonymes, parce que des commis et des règlements les représentent, parce que les actions changent de titulaires, au gré des mouvements de Bourse. Certain jour, les assemblées d’actionnaires pourront obtenir les champs de leurs débiteurs malheureux afin d’y établir, avec des instruments aratoires et des cornues, les ingénieurs agronomes à leurs gages.

Déjà le paysan ne possède plus de terre. Comme les usines et l’outillage industriel, elle devient l’apanage du capital. En sorte que l’évolution collectiviste s’accomplit, en ce qui concerne la vie agricole, autour des corbeilles, dans les bourses et dans les cabinets des administrateurs. Les apôtres du communisme n’ont point à prêcher leurs théories aux prolétaires de la campagne. La finance se charge de réaliser d’abord leur désir sans révolution. Or les comptoirs de crédit prospèrent mal. Leurs affaires ne sont pas brillantes. Rien n’annonce qu’elles puissent s’amender. A mesure que leur situation empire, la nécessité surgit de nouveaux systèmes.

Probablement faudra-t-il en venir à créer, puis affermer des établissements de moyenne culture, les plus rémunérateurs, mais de culture chimique, sur les terrains des propriétaires insolvables. La petite et la très grande exploitation ne donnent pas de bénéfices appréciables : la première, parce que l’état de son rendement ne permet guère l’achat des engrais, des machines ; la seconde, parce que le transport des ouvriers et du matériel sur une vaste étendue coûte trop de temps, de salaires, de travail animal ou d’installations mécaniques. Pour ces raisons, les Américains s’en tiennent au juste milieu, les découvertes de laboratoire fertilisant davantage les efforts des agronomes dans un lieu convenablement mesuré.

Fini le naïf orgueil d’être le possesseur du lopin, le maître de l’arpent, des poules et de la vache, le seigneur absolutiste de l’âtre où tisonne la ménagère soumise. Bientôt des gens viendront pour l’enrôler dans les équipes et lui offrir un salaire. Il dormira dans une demeure commune ; il fatiguera la terre pour des maîtres inconnus. Le blé ne sera pas répandu dans son aire, mais dans les alvéoles de machines monstrueuses, aux membres d’acier vif et muet que des démons gouailleurs activeront. Le paysan ne comprendra point la grandeur d’abdiquer son indépendance illusoire au bénéfice de tous, afin que la terre produise en grand nombre des fruits meilleurs et moins chers, savoureux sur toutes les bouches.

Dix-huit siècles de christianisme ne l’ont pas instruit des magnificences de cette joie qui s’exalte en sachant les dons de ses labeurs. Il ne ressentira que l’ennui d’avoir perdu la possession jalouse, lamentable et précaire d’un pauvre bien. Plus de salaire et plus d’aisance ne le consoleront pas. Car, en dépit de l’évidence, très peu de gens, et parmi les mieux éduqués, s’aperçoivent combien le renchérissement des salaires, loin de ruiner les industries qui le mettent en pratique, au contraire, augmente la production et la richesse. L’ouvrier américain reçoit les honoraires les plus élevés qu’on accorde au travail. Cependant les courtiers yankees offrent sur tous les marchés d’Europe, malgré les tarifs de douane, des produits excellents à des prix inférieurs.

La concurrence est difficile à soutenir pour les fabriques d’Allemagne même, où le prolétaire reste le moins rémunéré. C’est qu’aux Etats-Unis un travailleur d’usine, placé dans des conditions identiques aux nôtres, crée pour 150 francs de marchandises, alors que, dans le même temps, l’Européen en crée pour 100 francs. En effet, une hygiène favorable, de l’aisance, une bonne nourriture, choses octroyées par la haute paye, valent à l’ouvrier une énergie de qualité supérieure, une ingéniosité, une adresse, une vigueur et un goût qui font défaut à notre prolétaire abêti par sa gêne, en butte aux mille inconvénients de la misère. On peut dire hardiment que plus le salaire s’élève et plus l’usine enfante. M. Daniel Halévy, dans son livre sur le mouvement ouvrier, Essais sur le mouvement ouvrier (1901), le remarque et le prouve de manière judicieuse et parfaite.

Versant au villageois plus d’or que n’en rapporte sa petite propriété, les trusts agricoles augmenteraient certes la fertilité du sol arable par l’amélioration de l’effort humain. Mais notre rustre n’admettra que lentement les mérites de cet essai. Avoir du bien, fût-ce la cause de la douleur permanente, lui paraîtra longtemps préférable à tout. Le sens atavique de la propriété l’affole. Dans quelque vingt années, la lutte sera terrible entre cette foi rustique et les entreprises des compagnies financières voulant soutenir la concurrence contre les importateurs d’outre-mer par l’exploitation directe et scientifique du domaine foncier.

 

Source: http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article4616

 

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 00:00
Simon de Trente, Altobello Melone, 1521, peinture à l'huile, Castello del Buonconsiglio, Trente

 

Saint Siméon ou Simon figure dans le martyrologe romain. Il est fêté dans le calendrier du "rite extraordinaire" (messe traditionnelle tridentine ou "de saint Pie V") à la date du 24 mars. 

 

Vies de Saints pour tous les jours de l'année, avec une pratique de piété pour chaque jour, Des instructions sur les fêtes mobiles, par F.D.B, approuvé par Monseigneur l'archevêque de Tours, Alfred Mame et Fils Éditeurs, Tours 1867, p. 83

 

« Les Juifs de Trente, s'étant assemblés dans leur synagogue, le mardi de la semaine sainte de l'année 1472, pour délibérer sur les préparatifs de leur pâque, qui tombait le jeudi suivant, résolurent, pour assouvir leur haine contre Jésus-Christ et ses disciples, d'égorger un enfant chrétien le lendemain de leur fête, le vendredi saint. Un médecin d'entre eux se chargea du soin de fournir la victime. » [1]  

 

Plus de cent miracles furent directement attribués au « petit saint Simon » dans l’année qui suivit sa disparition. [2]

 

Le culte du jeune Simon de Trente se propagea à travers l'Italie et l'Allemagne et fut confirmé (ce qui équivaut à une béatification) en 1588 par le pape Sixte-Quint (1585-1590), qui le proclame martyr et saint patron des victimes enlevées et torturées. La même année, Sixte V le canonise et approuve qu'une messe spéciale en l'honneur du « petit Simon » soit dite dans le diocèse de Trente. [3] [4]

 

En 1965, l'Église rouvre l'enquête et réexamine les dossiers. L'affaire est reconnue comme frauduleuse par la Congrégation pour les causes des saints et le pape Paul VI abolit le culte de Simon de Trente, qui dès lors ne fait plus partie des saints du catholicisme.

 

Voici son histoire avant 1965, telle que relatée par Mgr Paul Guérin, camérier de Léon XIII, connu par sa série Les Petits Bollandistes : vie des Saints [5] dont les quinze volumes (1866-1869) furent plusieurs fois réédités :

 

"Né comme par prédestination, un vendredi, le 26 novembre 1472, l'enfant d'une pauvre et pieuse famille de Trente jouait devant la porte de ses parents, beau comme un ange. Il avait vingt-neuf mois moins trois jours. Un juif, nommé Tobie, l'enleva sans bruit et l'emporta dans la demeure d'un autre juif appelé Samuel, où la communauté israélite était rassemblée pour célébrer la Pâque.

Dans la nuit du jeudi au Vendredi saint, l'innocente victime fut portée à la synagogue et dépouillée de ses vêtements; on lui entoura la bouche et le cou d'un mouchoir pour étouffer ses cris. Alors le chef de la synagogue, Moïse, après des cruautés qu'on ne peut décrire, lui coupa la joue droite, et chacun vint enlever quelque partie de sa chair vive.

Puis on le dressa à demi mort sur ses pieds, on lui plaça les bras en croix, et les assistants se mirent à percer tous ses membres, les uns avec des aiguilles, les autres avec divers instruments à la pointe acérée.

Pendant cet horrible supplice, qui ne dura pas moins d'une heure, ces forcenés hurlaient sans cesse contre ce tendre martyr: « Tuons-le comme Jésus, le Dieu des chrétiens, qui n'est rien, et qu'ainsi nos ennemis soient à jamais confondus ». Enfin le pauvre enfant, levant les yeux au ciel, laissa retomber sa tête et expira.

Ce crime atroce fut découvert, et les assassins condamnés à mort. L'évêque de Trente recueillit en grande pompe les restes du petit saint et les transporta dans l'église de Saint-Pierre, où ils opérèrent de nombreux miracles...

Le pape Benoît XIV (1740-1758) démontre, dans son traité de la Canonisation, que l'on ne doit point canoniser les enfants qui meurent après le baptême et avant l'usage de la raison, quoiqu'ils soient saints, parce qu'ils n'ont point pratiqué des vertus dans le degré d'héroïsme requis pour la canonisation. Mais il faut excepter les enfants, même non baptisés, qui ont été massacrés en haine du nom de Jésus-Christ: tels sont les saints Innocents, que l'Église honore comme martyrs; tel est aussi saint Siméon, dont le nom figure dans le Martyrologe romain.

(Mgr Paul Guérin, Vie des Saints pour tous les jours de l'annéeÉditions D.F.T., Argentré-du-Plessis 2003, p. 179-180.)

 

Saint Simon, dans Mgr Paul Guérin, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Éditions D.F.T., Argentré-du-Plessis 2003, p. 179-180.

 

L'"affaire Toaff"

 

Source: Wikipedia

 

En février 2007, le professeur et chercheur israélien Ariel Toaff publie un livre dont le titre est Pasque di sangue: Ebrei d'Europa e omicidi rituali (Pâques sanglantes : Juifs d'Europe et meurtres rituels). Il avance la thèse que la communauté juive de Trente aurait pu commettre le crime rituel dont elle était accusée, revenant ainsi sur les conclusions de tous les historiens du XXe siècle pour qui les meurtres rituels attribués aux Juifs étaient sans fondement.

 

Toaff ne pense pas que le crime rituel ait été une pratique généralisée, mais il estime que certaines communautés ashkénazes, hantées par le souvenir des massacres lors des croisades et de la peste noire, auraient pu pratiquer ce genre de crime comme une vengeance antichrétienne au moment de la Pâque. [6]

 

Le témoignage de Giovani da Feltre, le procès pour meurtre rituel à Endingen en Alsace en 1470, sont pour lui des indices concordants. [7]

 

Ariel Toaff considère que les aveux, même extorqués sous la torture, peuvent recéler une part de vérité. Celle-ci est mesurable dans l'écart entre les attentes du juge et les réponses des suppliciés. 

 

Ariel Toaff affirme que les procédures judiciaires de la ville qui autorisaient la torture en présence d'indices graves et fondés, ont été respectées. 

 

Le livre soulève un grand émoi aussi bien dans le monde des historiens que dans la communauté juive.

 

La première édition tirée à 1 500 exemplaires est épuisé en une semaine grâce à la publicité faite par la polémique. L’auteur, très affecté par l’ampleur prise par cette affaire, demande à son éditeur de ne pas procéder à une réimpression.

 

En février 2008, une nouvelle version de son ouvrage est enfin disponible. Dans certaines parties, le conditionnel remplace l'indicatif; certaines pages sont purement et simplement supprimées. Dans la postface l'auteur affirme que : « L'homicide rituel est et demeure un stéréotype relevant de la calomnie ». [8]

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Simon_de_Trente#L'affaire_Ariel_Toaff

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Simon_de_Trente#L'affaire_Ariel_Toaff

L'auteur juif Bernard Lazare (1865-1903), dans son ouvrage L'Antisémitisme, son histoire, et ses causes paru en 1894, n'écarte pas lui-même la possibilité que des "Juifs meurtriers" aient commis des meurtres d'enfants chrétiens; mais il ne s'agit pas de crimes rituels liés aux rites religieux juifs, il s'agit de crimes réalisés par des "Juifs magiciens" (je cite) :

 

« [A]ssurément, pendant le Moyen-Âge, il dut y avoir des Juifs meurtriers, des Juifs que les avanies, les persécutions poussaient à la vengeance et à l'assassinat de leurs persécuteurs ou de leurs enfants même.  

[...] Or, il est fort probable, certain même, que des Juifs magiciens durent immoler des enfants ; de là, la formation de la légende du sacrifice rituel. On établit une relation entre les actes isolés de certains goëtes et leur qualité de Juif, on déclara que la religion juive, qui approuvait la mise en croix du Christ, recommandait en outre de répandre le sang chrétien, et on chercha obstinément des textes talmudiques et kabbalistiques qui puissent justifier de telles assertions. Or, ces recherches n’ont abouti que par suite de fausses interprétations, comme au moyen âge, ou de falsifications semblables à celles récentes du docteur Rohling que M. Delitzch a démenties. Donc quels que soient les faits énoncés, ils ne peuvent prouver que, chez les Juifs, le meurtre des enfants ait été ou soit encore rituel, pas plus que les actes du maréchal de Retz et des prêtres sacrilèges qui célèbrent la messe noire ne signifient que l’Église recommande dans ses livres l’assassinat et les sacrifices humains. Existe-t-il encore, dans des pays orientaux, quelques sectes où l’on pratique de telles coutumes ? C’est possible ; des Juifs font-ils partie de semblables associations ? rien ne permet de l’affirmer ; mais le préjugé général du meurtre rituel n’en reste pas moins sans fondement ; on ne peut attribuer les meurtres d’enfants, je parle des meurtres démontrés, et ils sont fort rares, qu’à la vengeance ou aux préoccupations de magiciens, préoccupations qui ne sont pas plus spécialement juives que chrétiennes» [9]

 

https://fr.wikisource.org/wiki/L’Antisémitisme_(Lazare)/XIII

 

Sources :

 

(1) Vies de Saints pour tous les jours de l'année, avec une pratique de piété pour chaque jour, Des instructions sur les fêtes mobiles, par F.D.B, approuvé par Monseigneur l'archevêque de Tours, 384 gravures d'après les dessins de M. Rahoult, Alfred Mame et Fils Éditeurs, Tours 1867, p. 83 ; (2) Wikipedia ; (3) A Blood Libel Cult:Anderl von Rinn, d.1462, Medieval Sourcebook ; (4) Marco Polo und Rustichello: „notre livre“ und die Unfaßbarkeit der Wunder https://refubium.fu-berlin.de/handle/fub188/1 ; (5) Mgr Paul Guérin, Vie des saints pour tous les jours de l'année, Editions D.F.T., Argentré-du-Plessis 2003, p. 179-180 ; (6) Giovanni Miccoli, Contre-enquête sur les meurtres rituels des Juifs, L'Histoire n°334, septembre 2008, p. 8 ; (7) Giovanni Miccoli, ibid., p. 14 ; (8) Giovanni Miccoli, ibid., p. 10 ; (9) Bernard Lazare, L'Antisémitisme, son histoire et ses causes, 1894, rééd. Documents et Témoignages, Vienne 1969, p. 173-175.

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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 13:06
Le journaliste Jean-Michel Vernochet donne sa version au sujet de la mort de Mohamed Merah, et parle d'affaire manipulée.
 
Tout d'abord, rappelons que nombreux sont ceux qui n'ont pas été étonnés d'apprendre la mort expéditive de Merah, une balle dans la tête... et donc pas de procès. Cela arrange bien du monde. Ce mode de liquidation devient classique : Mohamed Merah a été liquidé d'une balle dans la tête comme les Kadhafi, Kennedy ou l'assassin présumé de Kennedy, Lee Harvey Oswald, abattu lui aussi en direct lors de son transfert, par le juif polonais Jack Ruby, moins de 48 heures après son arrestation. Dans toutes ces affaires, un point commun : pas de procès, ni même le début d'une instruction judiciaire. 
 
Deux anomalies relevées par Vernochet :
 
(1) le fait qu'alors que Merah était, selon le mot de Claude Guéant mercredi 21 mars 2012, "assidument suivi par les services de police de la Direction centrale du Renseignement et de la Sécurité Intérieure", pourquoi les forces de sécurité ne sont pas intervenues dès le premier meurtre de Toulouse?
Merah avait en effet pris contact et rendez-vous (pour l'achat d'une moto) avec le soldat d'origine antillaise de confession chrétienne grâce à un ordinateur familial, celui de son frère, dont l'adresse ip était facilement identifiable : les services de police savaient qui était Merah, le suivaient, savaient ce qu'il avait fait, et pourtant l'on a laissé faire. 
 
(3) Comment, puisque cet homme était sous surveillance policière, a-t-il pu acquérir, entreproser des armes, et notamment une arme de guerre israélienne ?
 
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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 22:08

Un sondage effectué les 19 et 20 mars, juste après l’horreur de lundi matin (Ndlr. 19 mars, qui a vu le meurtre de quatre juifs dont trois enfants devant une école juive à Toulouse), par l’institut CSA place Marine Le Pen à 13,5 % d’intentions de vote au premier tour.

 

Vincent Bolloré, ami du président en place, est devenu en 2008,  l’actionnaire unique de l’institut de sondage ! Au delà de l’enquête d’opinion, comme pour l’Ifop de Parisot, également proche de Nicolas Sarkozy, l’Institut CSA est spécialisé dans la communication média, marketing et marque. La proximité de Vincent Bolloré avec le président de la République est une donnée que tous devraient avoir à l’esprit. Ce même sondage place également Sarkozy en tête du premier tour avec 30 %.

 

A chaque élection les instituts de sondages ont toujours voulu pour faire taire la voix du Front National, la sous-estimer sciemment. Rappelez-vous en 2002, Jean-Marie Le Pen était estimé à 11 % des intentions de vote et finalement il a obtenu 17 % des suffrages exprimés, devant Lionel Jospin. Avant chaque élection, c’est le même enfumage.

 

Source: http://www.nationspresse.info/?p=165032

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 22:07

Nouveau livre d'Hervé Ryssen : Comprendre le judaïsme, Comprendre l'antisémitisme

 

 

 

 

Format poche.

Ce petit ouvrage récapitule les recherches (6 livres) d'Hervé Ryssen sur le judaïsme et l'antisémitisme.

 

 

4e de couverture :

« Tout le monde entend parler des juifs, mais bien peu de gens les connaissent vraiment. Qui sont-ils ? En quoi se distinguent-ils du reste de la population ?

Ces questions sont d’autant plus importantes que le peuple juif joue un rôle central dans l’évolution de l’humanité. On cite souvent Marx, Freud et Einstein, qui ont personnifié un temps le génie du judaïsme.

Aujourd’hui, l’apport des juifs à la culture mondiale est d’une richesse extraordinaire. Leur amour de la paix, de l’égalité et de la tolérance, leur combat inlassable pour les droits de l’homme, font d’eux les meilleurs défenseurs de l’idéal démocratique. Alors comment expliquer l’antisémitisme ?

Ce petit livre est une synthèse des six livres d’Hervé Ryssen parus sur le sujet et publiés entre 2005 et 2010. Ils sont indispensables pour comprendre le monde contemporain. »

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Table des matières
I. L’identité juive
Parfaitement intégrés
Assimilation ou dissimulation ?
La solidarité juive
Une communauté fermée sur elle-même
La mission des juifs
Les droits de l’homme
Les juifs et l’humanité
L’Esperanto
II. La propagande cosmopolite
L’apologie du métissage et de la société plurielle
La culpabilisation des Blancs
Détruire les élites locales
L’antichristianisme
Les Noirs vont sauver l’humanité
Les races n’existent pas
Vous ne voyez rien !
III. Le nouvel ordre mondial
La finance au service de la démocratie
Guerre à l’islam
Les guerres libératrices
IV. Les traumatismes de l’histoire
Le traumatisme de la shoah
Le monde entier est coupable
L’esprit de vengeance
Le communisme sous Lénine
Le communisme sous Staline
Mai 1968
V. L’antisémitisme
Un phénomène inexplicable
La théorie du bouc émissaire
Nier les évidences
Inverser la réalité
Les bienfaits des juifs
La jalousie des antisémites
Toujours innocents
L’antisémitisme : une maladie
La folie des hommes
L’inversion accusatoire
La haine de l’humanité
VI. La mafia
Trafic mondial d’ecstasy : 100% kasher
Les grandes escroqueries
Le proxénétisme international
Le trafic d’organes
VII. La destruction de la famille traditionnelle
L’apologie de l’homosexualité
Travestis et transsexuels
Le féminisme
La destruction du patriarcat
VIII. Psychopathologie de “l’antisémitisme”
Violeurs et désaxés
Pédocriminalité
IX. La psychanalyse enfin expliquée
Le mythe du complexe d’Œdipe
X. La secte hystérique
Besoin d’amour
L’art juif
La prison juive
Les symptômes de folie
Le juif suicidaire
Avec quelques références inédites, et surprenantes !
 

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 07:46

Il y a un débat que vous ne rencontrerez pas au cours de cette campagne présidentielle 2012, c'est le débat autour de la société multiculturelle.

 

Soudainement, ce débat s'est arrêté. Que s'est-il passé ?

 

À d'autres moments de l'année ou des années précédentes, le métissage a pu être présenté par la communauté organisée (Umps, Licra, Sos-Racisme, Crif, etc.) comme l'horizon indépassable et obligatoire de notre avenir proche (rappelez-vous un Nicolas Sarkozy soulignant les racines juives de la France; portant la kippa, "homme d'Etat 2008"; déclarant que l'objectif était de "relever le défi du métissage" avec "des méthodes plus contraignantes encore"; appelant à la fondation "du Nouvel Ordre mondial du XXIe siècle"; ou encore qu'"on ira ensemble vers ce nouvel ordre mondial" et que "personne ne pourra s'y opposer").

 

... Plus aucun candidat à présent ne parle de bienfaits de l'immigration, de mélange ou de métissage. Ce thème du métissage était pourtant récurrent avant la présidentielle 2007, dans la bouche de Ségolène Royal comme de Nicolas Sarkozy.

 

Ségolène Royal, lors de son Discours de campagne en Martinique, le 26 janvier 2007, déclarait : "Le métissage, je le dis ici, est une chance pour la France. Je serai la présidente de la France métissée et qui se reconnaît comme telle."

 

Le candidat "Nicolas Sarközy, dont la mère était née Mallah, et qui serait quelques mois plus tard le président de la République, déclarait pareillement, dans son discours d'investiture au Congrès du parti libéral, le 14 janvier 2007 : 'Je veux être le président d'une France qui aura compris que la création sera dans le mélange, dans l'ouverture, dans la rencontre, je n'ai pas peur du mot, dans le métissage'" (Nicolas Sarkozy, cité in H. Ryssen, Le miroir du judaïsme, Editons Baskerville, Mercuès 2009, p. 61)

 

Ce discours sur le métissage a donc, jusqu'à présent, disparu de la campagne présidentielle 2012. Le retour du réel ces dernières années (guerres en Afghanistan, en Libye, etc.), la tuerie de Juifs à Toulouse et la manipulation médiatique de ces évènements ont-ils joué inconsciemment en faveur du reflux de l'hystérie métisseuse ? Ou ne s'agit-il que d'un intermède ? 

 

D'un côté, face à l'augmentation des actes d'antisémitisme venant des jeunes immigrés, il se peut que l'on voie la communauté organisée changer subitement son fusil d'épaules (on sentait quand même le vent tourner ces dernières années via la conversion des élites au néo-conservatisme, à la droite dure, avec une certaine thématique anti-arabe ou islamophobe. Ex: un Kouchner, un BHL, un Finkielkraut, un Cohn-Bendit, etc., tous pour l'ingérence et les interventions otaniennes dans le monde islamique) et se mettre à condamner ce qu'elle louait hier. Le discours d'Alain Soral dénonçant un système important le conflit israélo-arabe en France (via l'immigration et organisant la division ethnico-religieuse pour mieux régner) serait validé.

 

Pourtant, comme nous l'avons déja dit, en dehors du fait que la démocratie, au niveau national, organise la division via le système des partis politiques (la division des Français se réalise à grande échelle à chaque élection nationale), nous pensons plutôt que les élites jouent sur deux tableaux, et que jusqu'à présent, c'est le 'diviser pour mieux régner' au plan international qui est valide, et non au plan national.

 

De même, on peut dire que l'orchestration du conflit de civilisation se réalise au plan international, dans une sorte de continuation du colonialisme (Ex: la France-Afrique prolongeant les outils de contrôle et de domination par d'autres moyens) bien que les élites s'en dédisent. Ainsi que probablement, dans une optique de Choc des civilisations et d'orchestration de IIIe Guerre mondiale destinée à assoir le "Nouvel Ordre mondial" israélo-américain. Le mondialisme lui-même s'analyse comme une prolongation de l'ancien colonialisme par d'autres moyens (via corruptions, chantages, crises de la dette et "aides financières" se transformant en tutelles...) 

 

Au plan national, au contraire et jusqu'à présent, le système fait tout son possible pour organiser la société mélangée, métissée. On voit résultat...

 

L'organisation de la division au plan national ou au plan international, la continuation du colonialisme, le métissage obligatoire, ce débat devrait être ouvert et non pas occulté. Nous attendons donc les réactions prochaines des candidats à l'"élection présidentielle".

 

De l'autre côté, un Front national propulsé subrepticement au second tour via une hystérie émotionnelle médiatique délibérée est plausible.

 

Depuis le début sur ce blog, nous dénonçons le projet politique juif de société mélangée destinée à l'exportation, c'est-à-dire aux goyim (Ex: un Attali immigrationniste pour l'Angleterre ou pour la France, anti-immigrationniste pour Israël; une Tzipi Livni déclarant : "Israël va se transformer en un Etat arabe"). Or, il est fort possible que les présidentielles 2012 amènent quelques surprises. Une Marine Le Pen au-dessus des 20% est dorénavant possible : nous la voyons même dans une fourchette entre 21 et 23%.

 

Le fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, vit le danger de cette société multiculturelle oublieuse de son histoire, comme porteuse de conflits multiples, et notamment le danger de l'importation du conflit israélo-arabe en France.

 

La division s'opérant dans les faits depuis 1789, en premier contre les catholiques (lire l'ouvrage de Jean Sévillia, "Les catholiques hors-la-loi"), la laïcité conçue comme arme de déchristianisation massive, ne peut en aucun cas être présentée comme empêchant la division ou les "guerres religieuses". 

 

Le tueur de Toulouse déclarant vouloir venger les enfants palestiniens et la guerre en Afghanistan, on pourrait même tenir que c'est la conception intransigeante, belliqueuse et impérialiste de la laïcité (et de la "démocratie") qui produit et importe les conflits... en France, tout en organisant ces conflits et le Choc des Civilisations au plan international (guerres en Irak, Afghanistan, Libye.)

 

- LIESI s'interroge au sujet de l'instrumentalisation du drame de Toulouse

- Marine Le pen sur i télé face à C. Barbier dénonce la manipulation (intégrale)

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 17:33

Suite aux attentats de Toulouse, on a vu un déchaînement des mediats accusant l'extrême droite "néo-nazie" d'être responsable des meurtres de trois enfants juifs devant une école juive.

 

Le site Contre-Info rapporte cette hystérie : "Un journaleux pas discret".

 

Nicolas Chapuis, journaliste au Nouvel Observateur, se confie sur twitter :
« Putain je suis dégoûté que ce soit pas un nazi »
« Ca aurait été effectivement plus simple », lui répond un collègue journaliste et réalisateur.

Ben oui les gars, ça va être plus dur de vomir sur ce qui touche à la résistance française. Mais on fait confiance à votre malhonnêteté pour corriger le tir rapidement.

 

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 14:29
Dans une conférence sur la IIIe Guerre mondiale à Toulon le 29 janvier 2012, Alain Soral analysant les risques d'importation de la guerre civile en France, avait prophétisé la possibilité du meurtre de "trois gosses" pour manipuler l'opinion via des "explosions émotionnelles de haine" (à partir de 02:58 dans la video ci-dessous).
 
Le système dit-il, "a intérêt à dévier un conflit social légitime en conflit ethnico-religieux. C'est leurs intérêts, et ils y travaillent."
 
La même logique serait aussi le prétexte de la IIIe Guerre mondiale : "Les mediats nous présenteront le monde libre blanc judéo-sioniste ou le monde horrible des égorgeurs musulmans. Ce sera cela qui nous sera présenté comme alternative. Et avec les mediats, cela sera très difficile d'y échapper. C'est comme les gens qui à la fin des années 30 ont essayé d'échapper à la IIe Guerre mondiale, - destin des pacifistes européens -, ils ont très mal fini, considérés à la fin de la guerre, comme des traîtres, des collabos".
 
Voir la vidéo en entier : http://www.youtube.com/watch?v=zIWzaOYA3I0
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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 14:29
Marine Le pen sur i télé face à C. Barbier dénonce la manipulation (intégrale)
 
Marine LE PEN sur le plateau de i-télé, mercredi 21 Mars 2012 à 7h47, face à Christophe Barbier, au sujet de la tuerie de Montauban, commente la manipulation des médias... durant l'intervention du RAID et les négociations engagées pour l'arrestation du tueur. 
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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 07:52

La police a retrouvé le tueur des meurtres de Toulouse et Montauban : un "jeune homme de 24 ans, de nationalité française et d’origine pakistano-afghane ou algérienne" (1) ... qui "s’est déjà rendu plusieurs fois en Afghanistan", se revendique d’al-Qaida et du salafisme, et a dit "vouloir venger les enfants palestiniens". Le frère du suspect a été arrêté. L’immeuble est cerné et le quartier bouclé. Les journalistes sont sur place, ainsi que le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, et Olivier Christen, le chef de la section antiterroriste.

 

Une immigration en France qui avait été souhaitée de toutes forces par la communauté juive organisée depuis 50 ans, un "jeune homme" issu de l'immigration musulmane qui tue des Juifs : la thèse du Golem du Choc des civilisations se confirme. Le vengeur créé pour défendre les Juifs des attaques des antisémites français, se retourne contre son créateur. Le vengeur juif devenu incontrôlable se transforme en vengeur des enfants palestiniens et des soldats français engagés en Afghanistan... Le conflit israélo-palestinien importé en France par l'immigration est désormais acté. Les apprentis sorciers, fous de la société multiculturelle et sans-frontières sont désormais chassés par leurs propres créatures... Il ne fallait pas jouer au feu. Les laudateurs de l'immigration en sont pour leurs frais. Et les vrais responsables devraient maintenant passer en jugement...

 

Sources:

 

(1) http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/03/21/97001-20120321FILWWW00008-tuerie-de-toulouse-la-police-intervient.php

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 23:59

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a mis en garde mardi contre une hausse des prix du pétrole qui affecterait l'économie mondiale en cas d'interruption des exportations de brut iranien.

"Ce serait clairement un choc pour les économies s'il y avait une interruption majeure des exportations de pétrole iranien. Cela provoquerait sans aucun doute une hausse des prix pour un certain temps", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse.

 

Source

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 15:05

Le site "Juif.org" a publié le 6 février 2012 une petite étude sur le golem, ce personnage humanoïde ésotérique fait d'argile, vengeur et défenseur de la communauté juive - "massacreur de Goyim, invulnérable et invincible" - nous dit Hervé Ryssen in "Le fanatisme juif" (Editions Baskerville, Mercuès 2007, p. 377).

Le personnage du golem est sorti du cerveau d'un rabbin de Prague (Tchéquie) au XVIe siècle, le Maharal de Prague nommé Yehudah-Leib, au moment où les Juifs de cette ville étaient, "dans le courant du XVIe siècle, menacés d'une annihilation certaine et imminente" (H. Ryssen, ibid., p. 376) ; Il continue d'attirer des touristes, plus ou moins persuadés que ses restes sont conservés... au grenier de la synagogue du Maharal, où pourtant "nul n'est autorisé à monter".

Le golem surgit donc, nous dit l'article, dans une période où "il était rare qu'une fête de Pessa'h passât sans une attaque, ou la menace d'une attaque, de la part d'une populace déchaînée et débordant de ressentiment contre les juifs sans défense". Des juifs toujours victimes, toujours innocents... Il fut fabriqué par le rabbin de la synagogue "dans le but de protéger la communauté juive de Prague contre les fausses accusations et les attaques" (Ndlr. Notamment les pogroms et accusations de crimes et de meurtres rituels d'enfants chrétiens à Pessa'h, la Pâque juive célébrant l'Exode des Juifs hors d'Egypte. Sur ces crimes rituels, leurs sources, leurs procès, lire l'ouvrage incontournable d'Hervé Ryssen, "Histoire de l'antisémitisme", qui en fait une large recension au fil des chapitres).

Le rabbin de Prague aurait donné la vie au golem en inscrivant EMET(H) (אמת, vérité en hébreu et un des noms de Dieu) sur son front et en introduisant dans sa bouche un parchemin sur lequel était inscrit le nom ineffable de Dieu, parfois dit Hashem (Le Nom) pour ne pas le prononcer.

Pour le tuer, il aurait fallu effacer la 1re lettre (l’aleph) car MET(H)(מת) signifie mort. Le Golem étant devenu trop grand pour que le Rabbin pût effacer l’aleph, Rabbi Loew lui demanda de lacer ses chaussures, ce qu’il fit. Le plan fonctionna : la créature se baissa et mit son front à portée de son créateur, le Golem redevint ce qui avait servi à sa création : de la terre glaise.

Selon d'autres sources, certains racontent que le golem devenu trop grand et incontrôlable..., "son créateur est mort, écrasé par la masse de sa créature". La fiche "golem" de Wikipedia ajoute : "Une autre légende veut aussi que le golem, son corps, soit entreprosé - ou dormant - dans la genizah (entrepôt des vieux manuscrits hébreux, il est interdit de jeter des écrits qui contiennent le nom du très-haut) de la communauté juive de Prague, qui se trouve dans les combles de la synagogue Vieille-Nouvelle de Josefov, qui serait d'ailleurs toujours scellé et gardé".

 

Plus globalement, la légende du Golem de Prague se rattache à ce qu'Hervé Ryssen nomme la "théologie de la vengeance" (Cf. Le Fanatisme juif, ibid., p. 215.).

 

Article in extenso :

 

Peu de personnes ignorent le Golem, cette créature étrange à laquelle donna le jour le célèbre Rabbi Judah-Leïb Loëwe, le Maharal de Prague, qui vécut il y a plus de 350 ans. De merveilleux récits au sujet de cet être étonnant nous ont été transmis de génération en génération. L'ancienne synagogue du Maharal, dans le vieux quartier juif de Prague, n'a pas cessé d'attirer nombre de visiteurs et de touristes, juifs aussi bien que non-juifs.

Non seulement parce qu'elle est l'une des plus anciennes de la ville, celle que fréquenta le Maharal, et où le siège qu'il occupait à côté de l'Arche Sainte est respectueusement gardé vacant, mais aussi parce qu'on affirme que les restes d'argile du Golem sont conservés au grenier de ce lieu de prière. Nul n'est autorisé à y monter. Et quand les visiteurs en demandent la raison, il leur est répondu qu'un souci de sécurité l'impose, car le toit, peu solide, pourrait s'effondrer. En fait, ce grenier fut interdit depuis de longues années, étant considéré comme un lieu sacré.

 

Les fausses accusations

 

Enfants, nous n'étions pas en âge de comprendre grand-chose aux livres saints que le grand Maharal a écrits, et qui sont une source inépuisable d'inspiration. En revanche, nous étions fascinés par les récits sur le Golem, que le vieux Zékhariah, le Chammache de notre Beth Hamidrache, avait l'habitude de nous faire de temps en temps, et surtout pendant la fête de Pessa'h. Car le Maharal est né la première nuit du Sédère, et bon nombre des histoires sur le Golem se rapportaient à Pessa'h et aux terribles « Libellés du Sang » d'alors. Il était rare qu'une fête de Pessa'h passât sans une attaque, ou la menace d’une attaque, de la part d'une populace déchaînée et débordant de ressentiment contre les Juifs sans défense.

 

C'est dans le but de protéger la communauté juive de Prague contre les fausses accusations et les attaques que le Maharal fit le Golem, un personnage d'argile, et lui insuffla la vie par l'invocation du Nom de D.ieu que seuls de saints Kabbalistes d'une valeur exceptionnelle connaissent.

 

On affirme que la naissance même du Maharal mit en échec une telle accusation, comme l'atteste le récit suivant :

 

Un provocateur

 

Rabbi Betsalel, père du Maharal et chef de la communauté juive de Worms, était assis à la table du Sédère en compagnie de quelques invités de marque et d'un certain nombre d'indigents sans foyer. Quand, conformément à la coutume, le moment vint d'ouvrir la porte au prophète Élie, la femme de Rabbi Betsalel, enceinte de neuf mois, fut prise des douleurs de l'enfantement. Quelques invités se hâtèrent d'aller chercher une sage-femme. À ce moment précis, un individu d'allure louche profitait de l'obscurité pour s'approcher à pas feutrés de la maison de Rabbi Betsalel. Il portait sur l'épaule un sac contenant le cadavre d'un enfant chrétien. Son intention était de déposer son sinistre ballot dans la cave du rabbin, afin que ce dernier fût accusé, avec preuves à l'appui, de « meurtre rituel ». Mais voyant la porte de la maison s'ouvrir avec fracas, et plusieurs hommes se précipiter au dehors, le traître prit peur et s'enfuit. Il tomba sur une patrouille de police. Un homme qui court en pleine nuit ne peut qu'éveiller les soupçons. On l'arrêta et le cadavre de l'enfant fut découvert. Pris de panique, le gredin reconnut sans peine que des comploteurs l'avaient chargé, moyennant rémunération, de déposer le sac avec son macabre contenu dans la cave de Rabbi Betsalel. Ainsi, avant même que de naître, le Maharal sauvait la communauté juive d'un terrible « Libellé du Sang ».

 

Quand il devint Der Hohe Rabbi Loëwe, le Grand-Rabbin de Prague, le péril était grand pour les Juifs. Un moine nommé Tadeusz, antisémite notoire, suscitait et entretenait l'agitation contre les Juifs, se livrant à toutes sortes de machinations destinées à leur nuire. Cela ne laissait pas d'inquiéter beaucoup le Maharal ; il priait constamment D.ieu de leur venir en aide. Puis, il eut un songe dans lequel lui fut indiquée la conduite à tenir en ces circonstances.

 

Le lendemain matin, il fit appeler son gendre et son disciple le plus proche, et leur fit part du secret que le Ciel lui avait révélé. « Nous trois, nous constituerons un Beth Din (Cour de Justice) régulier, et nous ferons un Golem d'argile qui nous aidera à nous défendre contre nos ennemis », conclut-il.

 

Naissance du Golem

 

Les trois hommes se rendirent au Mikvé où ils se sanctifièrent trois jours durant, se livrant aux prières et au jeûne, et purifiant leurs esprits et leurs cœurs avec une concentration extrême. A l'aube du troisième jour, ils préparèrent un paquet de vêtements de la taille d'un homme normal, et l'emportèrent à un endroit hors de la ville, non loin de la rive du fleuve. Là, ils modelèrent une statue d'argile ayant l'apparence et la taille d'un homme ; il était dans une position inclinée, et son visage tourné vers le ciel.

Le Maharal dit à son gendre, qui était un Cohen, d'accomplir sept Hakafoth (tours) autour du Golem tout en concentrant son esprit sur certains Noms et certaines lettres, saints les uns et les autres, et que le Maharal lui avait préalablement révélés. Puis il dit à son disciple, qui était un Lévite, de faire de même. Enfin, le Maharal accomplit à son tour les sept Hakafoth autour du Golem inerte. Ayant achevé le dernier tour, il posa un parchemin portant inscrit le Nom de D.ieu, sur les lèvres de la statue d'argile. Puis tous ensemble, ils récitèrent avec une grande concentration le verset des Écritures Saintes : « Et Il souffla dans ses narines un souffle de vie, et l'homme devint un être vivant. » Verset qu'ils répétèrent sept fois. À ce moment, le Golem ouvrit les yeux. Alors, le Maharal lui ordonna de se lever et de se couvrir avec les vêtements qu'ils lui avaient apportés.

 

Yossel Golem

 

« Ton nom est Yossel », dit le Maharal au Golem. « Je t'ai créé avec l'aide de D.ieu, afin que tu accomplisses la mission Divine de protéger les Juifs contre leurs ennemis. Tu obéiras à tous mes ordres, car tu n'as aucune volonté propre. Ta place sera à l'intérieur du Beth Din et tu rempliras les fonctions de Chammache (bedeau) ».

 

Ceci fait, les trois hommes prirent le chemin de la ville, suivis par le Golem. Il avait, comme nous l'avons dit, l'apparence d'un homme ordinaire, encore que ses mouvements eussent une certaine raideur. Muet — car le Maharal ne l'avait pas doté du don de la parole —, il était dépourvu de toute pensée et de toute intelligence.

 

On donna vite au nouveau bedeau le sobriquet de Yossel Golem. Toute la journée il demeurait assis au Beth Din, ne disant rien, ne faisant rien, le regard vide. Lui adressait-on la parole ? Il ne réagissait point, n'ouvrait jamais la bouche. Son visage s'animait seulement quand le Maharal lui parlait ; alors il écoutait attentivement, humblement, puis partait exécuter ponctuellement l'ordre reçu, quel qu'il fût.

 

Le Maharal envoyait le Golem patrouiller dans le ghetto. Il avait fort à faire surtout durant la période — la plus dangereuse pour les Juifs — allant de Pourime jusqu'après Pessa'h. Le Golem, obéissant à l'ordre de son maître, arpentait les rues étroites du ghetto. Il avait un flair, dont l'avait doté le Maharal, pour détecter dans le noir un ennemi des Juifs, quel qu'il fût. Il était à la fois puissant et agile. Sa proie ne pouvait espérer lui échapper. Le Golem capturait le chenapan, le garrottait, et le transportait comme un ballot jusque devant l'Hôtel de Ville, où il l'abandonnait. Cela fait, il disparaissait, et reprenait le chemin du Beth Din où il regagnait la place qu'il occupait habituellement quand il n'avait pas de mission à accomplir. Ainsi le Maharal, avec l'aide de son Golem, déjouait les complots de Tadeusz, qui mettait à contribution jusqu'à la magie noire pour nuire aux Juifs [Ndlr. Les Juifs étant connus pour leurs pratiques des sortilèges, maléfices et incantations magico-kabbalistiques de toutes sortes, on peut noter ici la remarquable inversion accusatoire qui caractéristise une des pathologies du judaïsme].

 

Tels étaient les récits que nous faisait le vieux Zékhariah sur le Golem. Un jour, lisant quelque frayeur sur nos visages, il nous conta pour nous dérider l'histoire suivante.

La maison inondée

 

On était à Erev Pessa'h, et la femme du Maharal était occupée à préparer la maison pour la fête. C'était une tâche fatigante ; aussi, à un moment, demanda-t-elle à son mari de permettre à Yossel Golem de l'aider. Le Maharal ordonna à ce dernier de faire ce que la Rebbetsine lui demanderait. Celle-ci lui dit d'aller chercher de l'eau du puits et de remplir le tonneau qui se trouvait à la cuisine. Yossel Golem prit les deux seaux qu'elle lui tendait et se dirigea vers le puits. Obéissant, il les remplit d'eau et alla les vider dans le tonneau. Il ne fallut pas longtemps pour que celui-ci fût plein. Mais le Golem, comme si de rien n'était, continuait son travail. Le tonneau déborda, mais l'automate poursuivait sa tâche, apparemment ne s'apercevant de rien. Et il continuait de verser de l'eau dans le tonneau depuis longtemps déjà plein. Quand la Rebbetsine accourut, la cuisine et le salon étaient inondés. « Arrête ! Arrête ! » cria-t-elle affolée ; mais Yossel n'écoutait point. Elle courut au Beth Din. « Ton Golem est en train d'inonder la maison », dit-elle hors d'haleine à son mari, « et si tu ne l'arrêtes pas à l'instant, c'est toute la ville qui va être inondée ! »

 

Le Maharal se précipita vers la maison. Il ordonna au Golem de s'arrêter ; ce qu'il fit sur-le-champ. L'histoire, quand elle fut connue, amusa toute la ville. Yossel Golem avait failli provoquer un déluge aussi grave que celui du temps de Noa'h ! Quant à la Rebbetsine, ce fut la première et la dernière fois qu'elle demanda de l'aide à l'étrange personnage.

 

Quand la situation des Juifs s'améliora et que le Golem eut achevé sa mission, le Maharal lui ordonna de l'accompagner au grenier de la synagogue. Là, il lui dit de se coucher et d'ouvrir la bouche. Le saint Rabbi retira le parchemin sur lequel était inscrit le Nom Divin et dit au Golem : « Tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. » Instantanément, ce dernier devint un monceau d'argile.

Ce fut la fin du Golem. C'est aussi la fin de notre récit.

 

Source : http://www.juif.org/le-mag/443,le-golem.php

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 14:36

Alors que les medias ont commencé à parler aujourd'hui de "piste de l'extrême-droite néo-nazie" ou de l'"Utra-droite" et d'"actes d'antisémitisme" à propos de l'assassinat de trois militaires issus des minorités, et de 4 personnes de confession juive, dont 3 enfants, devant une école juive, le site 911nwo.info du Mouvement pour la Vérité, a publié dès hier soir un article au sujet de ces attentats, article intitulé "Consciemment ou non, pour qui roule le tueur « fou » au scooter de Toulouse ?", et avance plusieurs pistes. Dont celle du "Golem du choc des Civilisations", "un acte de racisme gratuit", "qu'il convient de replacer dans son contexte. Le tueur déséquilibré, serait alors ... une sorte de bras armé des forces obscures qui se déchainent de par le monde et qui nous poussent vers le chaos". Et celle de la manipulation politique : "Outre le terrain sécuritaire (qui pourrait aussi bénéficier à Marine Le Pen), on peut penser que le terrain du racisme et de l'anti-sémitisme sera placé au centre de la campagne électorale par les faiseurs d'opinion (ce qui favoriserait les partis du PS et de l'UMP ou encore le Front de gauche)".

 

Sur un blog "antifasciste" d'un nouveau genre, on parle de "Carpentras bis" (Profanations d'un cimetière juif attribuées à tort au Front national en 1990 par l'ensemble de la classe médiatico-politique): "Comme par hasard, cet acte antisémite arrive quelques semaines avant les élections. Pour nous, il s'agit très probablement d'une manipulation des services pour effrayer la population face au danger que représenterait le Front national. C'est un Carpentras bis, en somme, qui doit bien satisfaire l'ami Sarkozy." Source: http://anarchiste.vefblog.net/lien_article.php?id_art=1177729&nom_url=Carpentras_bis

 

Dans son livre "Le Fanatisme juif", publié en 2007 (chapitre intitulé "Bluffs et canulars"), Hervé Ryssen rapporte qu'un certain nombre de crimes et d'attentats attribués immédiatement à l'antisémitisme par les mediats occidentaux, se révélèrent par la suite n'être que des canulars.

 

Ainsi, écrit-il, il s'avère "que les canulars médiatiques sont assez fréquents sur ce sujet. Une étude publiée aux Etats-Unis et traduite en français en 2003 par la revue Tabou (Laird Wolcox, Crying wolfes, hate crime hoaxes in America, Editorial researche service, Kansas, 1994, in Tabou, volume 4, Editions Akribeia, 2003, p. 64-120) recense plusieurs dizaines d'actes prétendument antisémites, aux Etats-Unis et à l'étranger, qui se sont avérés finalement avoir été commis par des juifs 'à l'esprit dérangé'. Cette étude recense également des dizaines d'accusations d'antisémitisme contre des individus que l'on tente de discréditer. L'affaire, qui fait toujours grand bruit au départ, est ensuite étouffée avec soin, après la découverte de la supercherie."

 

Après avoir présenté quelques-uns de ces canulars outre-Atlantique, le chercheur Hervé Ryssen reproduit quelques-unes de ces manipulations médiatiques en France.

 

"En France, l'actualité récente présente aussi fréquemment des canulars qui donnent lieu à des 'boursouflures médiatiques'. En voici quelques exemples :

 

En mars 1990, Louisa Zemour, militante de SOS-Racisme à Grenoble était blessée par un 'nervi du Front nationa' qui avait dissimulé son visage derrière un foulard 'bleu-blanc-rouge'. Il s'avéra par la suite qu'en réalité, elle s'était blessée en tenant de rentrer par la fenêtre de sa maison parce que son mari refusait de lui ouvrir la porte à la suite d'une scène de ménage. (Rivarol du 15 juin 1990).

 

En 1992, durant la nuit de la Saint-Sylvestre, un coktail Molotov provoquait un incendie de la synagogue de Lilepinte, en Seine-Saint-Denis. L'attentat fut revendiqué par un mystérieux groupuscule baptisé 'France pure'. Ce fut l''émoi dans la communauté'. Le 10 janvier 1993, plusieurs ministres participaient à la manifestation organisée par le grand rabbin Joseph Sitruk pour protester contre cet acte barbare. Mais il s'avéra par la suite que l'auteur était en fait un certain Michel Zoubiri, juif algérien, qui voulait imputer l'attentat à Patrick E. un rival amoureux, membre du Front national (Rivarol du 15 janvier 1993).

 

En janvier 2003, l'agression au couteau contre le rabbin Gabriel Farhi avait été démesurément médiatisée et politisée, avant d'être enterrée : il n'y avait eu en fait aucune agression. ... Faute de témoins, tout reposait sur la déclaration de la victime, qui avait signalé un 'homme casqué', qui aurait crié 'Allah Akbar' avec 'un accent français'. En réalité, le rabbin Fahri s'était poignardé lui-même.

 

L'incendie d'un centre social juif à Paris, le 22 août 2004 avait aussi fait grand bruit dans tous les mediats. Les coupables avaient laissé des inscriptions antisémites, des slogans islamistes et des croix gammées à l'envers, agrémentées de fautes d'orthographe grossières. Le maire de Paris et le Premier ministre s'étaient succédés sur les lieux de l'incendie pour dire leur indignation. L'attentat avait déterminé le maire à débloquer 300 000 euros supplémentaires pour la sécurisation des lieux fréquentés par la communauté juive à Paris. Mais l'enquête avait finalement abouti à un homme âgé de 52 ans, issu de la communauté, qui y travaillait au titre de bénévole et bénéficiait des repas qui y étaient servis pour les plus démunis. 'Fragile psychologiquement', il n'avait pas supporté la perte annoncée de son appartement que lui louait le centre.'"

 

 Les exécutions par armes à feu étant facilement identifiables, le fait que le tueur des attentats de Toulouse, devenu l'"ennemi public n° 1" n'ait toujours pas été retrouvé malgré l'ampleur des moyens mis en oeuvres (lutte antiterrorisme, plan vigipirate réactivé, police scientifique, raid, etc.) est une coïncidence qui indique une anomalie dans ce que les élites nomment le "tout sera mis en oeuvre", dans les recherches policières.

 

Quoiqu'il en soit, le mobile et les ressorts réels de ces attentats restent à découvrir.

 

(A suivre)

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 07:52
Gouvernance mondiale (La) ou l’asservissement des peuples par une oligarchie apatride et financière
(Extrait de « Questions politiques », paru en 1899)
En 1899, le futur académicien Émile Faguet (Ndlr. écrivain et critique littéraire français) anticipe dans ses Questions politiques, l’hégémonie d’un « gouvernement mondial » apatride spoliant les réels producteurs de richesses, manœuvrant de « sa main souple, puissante et secrète » les peuples au gré de son seul intérêt, et auprès duquel la plus colossale possession territoriale d’autrefois apparaîtra comme une force « absolument insignifiante » ; un gouvernement n’ayant aucun idéal, ni moral, ni intellectuel, habile à instrumentaliser des hommes politiques dont il aura pris soin de s’assurer la dévotion ; un gouvernement considérant « l’humanité comme un troupeau qu’il faut faire travailler, qu’il faut bien nourrir, qu’il faut empêcher de se battre et qu’il faut tondre ».
 
La richesse territoriale n’est plus qu’un amusement de quelques grands seigneurs, mais la vraie richesse est tout entière mobilière. Elle consiste à avoir une part dans une grande entreprise, ou une créance soit sur une grande entreprise, soit sur un État. Cela veut dire que tout, maintenant, se fait par grande entreprise ou socialement ; cela veut dire qu’autrefois le producteur travaillait pour lui-même, pour ses voisins ou pour le marché proche ; que maintenant le marché est universel et que le producteur travaille pour ce marché universel ou pour l’État que, par conséquent, l’homme riche sera celui qui, a un des centres de ce marché universel, aura sa grosse part d’une des entreprises qui centralisent et puis distribuent la production, ou sera celui qui sera devenu le créancier pour une grosse somme soit d’une de ces entreprises, soit d’un État.

 
« Au-dessus de lui, sera plus riche encore l’homme qui se sera aperçu que cette richesse « mobilière » est extrêmement « mobile » ; que ces « actions ou « créances » étant des valeurs de crédit, ont une valeur très différente selon les circonstances favorables ou défavorables à telle entreprise ou à tel État ; que l’on peut par conséquent les acheter bon marché et les vendre cher, spéculer sur leurs fluctuations ; et qu’ainsi le véritable riche n’est pas le possesseur du sol, n’est pas le producteur, n’est pas même le détenteur d’un grand nombre d’actions d’une grande entreprise ; mais celui qui, sans posséder le sol, sans rien produire, sans participer à une grande entreprise, participe à toutes, en passant de l’une à l’autre, ou plutôt en faisant passer rapidement par ses mains la force vive de chacune d’elles et en gardant, à chaque fois, une petite portion.

« Celui-ci, c’est le spéculateur, c’est le grand financier, le régulateur, le directeur, le roi du marché universel, et, à très peu près, le roi du monde moderne. Auprès de ce qu’il est, la plus colossale richesse territoriale d’autrefois est une quantité, c’est-à-dire une force, absolument insignifiante.

« Ce nouveau roi du monde, en pesant sur les centres du marché universel centralisé, pèse sur toutes les transactions de la planète. Son métier est précisément de les prévoir pour les gouverner, car là surtout gouverner c’est prévoir, de les diriger, de les aiguiller dans tel ou tel sens favorable à ses intérêts, de s’opposer de toute sa force, – et ici intervient le sacrifice pécuniaire, – à tel événement qui serait préjudiciable à telle combinaison fructueuse, de provoquer tel événement ou incident qui est favorable à tel projet.

« Il est donc forcé, ne le voulût-il point, d’avoir un pouvoir politique ; il l’a, par son argent, créant des journaux, tuant par la concurrence les journaux qui lui seraient hostiles, pesant ainsi sur les élections et par suite sur le gouvernement et sur la politique tout entière ; faisant les frais des élections d’hommes politiques qu’il aura désormais à sa dévotion ; plus souvent, et plus facilement, circonvenant, soit par rétribution directe et brutale, soit par les innombrables services que l’homme riche peut rendre à l’homme pauvre, le député une fois nommé ; glissant partout, dans les bureaux de rédaction, dans les comités électoraux, dans les commissions parlementaires, dans les bureaux des ministères, sa main souple, puissante et secrète, qui souvent fait agir, et énergiquement, des hommes à cent lieues de savoir qu’ils agissent par elle.

« Il n’est pas vrai encore, il le sera demain, que, sous tous les gouvernements officiels de la planète, il y a des gouvernements occultes qui dirigent tout sans paraître et qui élaborent la vie politique sans qu’il semble qu’ils s’y mêlent. Il ne sera pas vrai demain, mais il le sera après-demain peut-être, que sous tous les gouvernements officiels de la planète, il y a un seul gouvernement qui mène le monde et qui tient, sans montrer ses doigts, tous les rouages, tous les leviers d’aiguilleur, tous les fils et toutes les ficelles.

« Ce gouvernement en voie de formation n’a aucun idéal, ni moral, ni intellectuel. Il n’est ni bon ni méchant. Il considère l’humanité comme un troupeau qu’il faut faire travailler, qu’il faut bien nourrir, qu’il faut empêcher de se battre et qu’il faut tondre. Il est essentiellement pacifique, dévoué à l’ordre matériel, et insoucieux de tout progrès intellectuel, artistique ou moral. Il ressemble trait pour trait à l’empire romain. Comme lui il veut « la paix romaine » et le monde tranquille dans une concorde et une unité toutes matérielles ; comme lui il est international, ne tient pas à une capitale plutôt qu’à une autre, regarde toutes les nations du même œil, ne favorise nullement la prédominance de l’une sur l’autre, n’a pas de patrie, et tend, sans du reste s’en inquiéter, à exténuer dans le monde l’idée de patrie comme lui il est rebelle aux innovations de l’ordre intellectuel ou moral, et s’il naissait un nouveau christianisme, le verrait s’élever avec déplaisir. »

 
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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 11:41
Nouveau détournement des aventures de Tintin et Milou de la couverture de l’album « les cigares du pharaon« , dans laquelle on observe Dieudonné et Biquette en pleine initiation à l’ananas !

Après des années de recherches et de fouilles minutieuses, leur découverte semble être fondamentale et ils en ignorent encore les conséquences universelles. Traversant un long tunnel au pavés mosaïques caractéristiques, tunnel bordé de hauts initités de la shoananas, momifiés dans des sarcophages gravé du fameux 33ème degré. Degré initiatique qui les positionne bien au delà du soleil vous l’aurez compris. Sont visibles le frère la truelle de grand-père en petit-fils J.-L. Mélenchon, le ministre de l’intérieur, haut lieu de la maçonnerie, Claude Guéant. Mais aussi l’ex grand maître du Grand Orient Alain Bauer, l’insupportable Xavier Bertrand, et enfin Brice Hortefeux. On observe dessiné sur la colonne de Boaz un pharaon adepte du glissage de quenelles qui démontre que la dissidence était déjà présente à l’époque.

Effectivement les bobards des frères la truelle sont nombreux et imprègnent le paradigme moderne. À commencer par la supercherie démocratique, les droits de l’homme ou la liberté d’expression bâillonnée par des lois qui permettent votre emprisonnement. Effectivement le baratin maçonnique ne correspond jamais à la réalité vécue au quotidien, c’est même le parfait contraire.


Source : http://www.egaliteetreconciliation.fr/Les-bobards-du-Franc-Macon-10956.html

 

via http://www.democratie-royale.org/article-melenchon-les-bobards-du-franc-ma-on-par-joe-lecorbeau-101867384.html
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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 11:35

Un article de LIESI (Lettre d'informations économiques stratégiques internationales) rapporte comment les élections présidentielles françaises 2012 "vont confirmer la fin du libéralisme et concrétiser la naissance d’un nouveau système", que LIESI a appelé « rouge ». Extraits :

 

"Aujourd’hui, la fin du libéralisme n’est absolument pas perçue par l’écrasante majorité de nos contemporains. Pourtant, la façon dont l’argent est maintenant créé, n’est plus du tout représentatif d’un système libéral. La BCE, un organisme supra-étatique, distribue de l’argent aux banques, qui le prêtent ensuite aux Etats. Eux-mêmes prélèvent des impôts à leurs populations dont une partie conséquente est redonnée aux banques privées pour payer les intérêts de la dette souveraine ! Ce vol des populations ne peut se réaliser que par une complicité entre les politiques et les banquiers. Voilà pourquoi les politiques justifient les mesures d’austérité comme démocratiques.

C’est un véritable complot des élites. L’Europe, qui fut présentée comme une association de démocraties, se révèlent au grand jour être un système mafieux de racket des populations pour entretenir le système d’usure au profit des patrons officieux de la BCE. Cette BCE qui est dirigée, rappelons-le, par un ancien employé de Goldman Sachs, directement impliquée dans le krach de 1929 ; plus récemment, dans l’affaire des subprimes et de la Grèce." (Source: http://liesidotorg.wordpress.com/2012/03/16/7260/ )

 

Note de Christroi.

 

La thèse de cet article de LIESI est celle de la corruption d'un libéralisme originel prétendu immaculé. Elle oppose un libéralisme originel au système "rouge" actuel. Le libéralisme, né du siècle des "Lumières" et de la révolution dite "française" aurait été corrompu par le hold-up de la mafia bancaire sur les institutions dites "libérales" et bien sûr... "démocratiques". Il s'agirait donc de revenir aux manes de la république, et d'une démocratie conçue comme pure à l'origine, mais corrompue par la suite...

 

Si le hold-up de la mafia bancaire appelé ici "cartel bancaire" est bien réel, la thèse de la corruption (du libéralisme) est moins certaine. Il nous semble au contraire sur Christroi que la Révolution dite "française" qualifiée de "libérale" par la propagande révolutionnaire et républicaine après 1789 et tout au long des XIX et XXe siècles, marque en réalité la naissance de cette dictature de la finance que l'article de LIESI semble condamner. La thèse d'une opposition entre le libéralisme originel et le libéralisme actuel transformé en système "rouge" est factice. Il n'y a aucune opposition de nature entre les deux, le système "rouge" actuel n'étant que l'accomplissement du libéralisme d'hier... Nous pouvons dire en quelque sorte que la dictature de la finance d'aujourd'hui procède directement de 1789.

 

Quelques rappels historiques. Comme nos lecteurs le savent maintenant, 1789 marque non pas la prise du pouvoir par le peuple (mythe républicain), mais constitue un coup d'Etat bancaire, bourgeois, maçonnique et oligarchique : la "démocratie", le "libéralisme" n'ont rien à voir là-dedans ni le "peuple" d'ailleurs (personne ne croyait à la démocratie à ce moment-là, pas même les "révolutionnaires"). Ces mots-idées "démocratie", "république", "libéralisme", ne servaient que d'écrans de fumée contre un peuple endormi, trompé, floué et génocidé (génocide vendéen). Ce mécanisme, fondé sur le mensonge et l'imposture, est né dans le sang. Il est toujours à l'oeuvre aujourdui. Les guerres, la "crise de la dette", lui servent de tremplins et de "saut qualitatif" (mot de Sarkozy à propos de la dette grecque : "Notre ambition est de saisir l'occasion de la crise grecque pour faire un saut qualitatif dans la gouvernance de la zone euro". Nicolas Sarkozy, Conférence de presse du 21 juillet 2011).

 

En 1789 (1792 exactement) une autre guerre, celle qui devait mettre le feu à toute l'Europe et y apporter les idées nouvelles, avait été déclenchée par les francs-maçons républicains, universalistes, alors emmenés par le duc d'Orléans, 33e degré et "Grand Maître" du "Grand Orient de France", et sa marionnette, le franc-maçon Brissot de Warville, son secrétaire général et trésorier de chancellerie, un certain 20 avril 1792. (1) Brissot, qui avait des biens à Ouarville dans l'Eure-et-Loir, et qui en bon anglomane, se disait Brissot de Warville, était le stipendié des banquiers et des hommes d'affaires (2) appelait à la guerre "révolutionnaire" "pour libérer les peuples". Jusque-là, Brissot, (tel un Attali aujourd'hui), s'était illustré comme "philanthrope", un grand créateur (et financeur) de sociétés dites "philosophiques", en réalité véritables postes centraux maçonniques dispersés sur l'ensemble du territoire. Ce jour-là, à la dite "Assemblée", curieusement, sur des centaines de députés (745 députés exactement), tous sauf sept votèrent la guerre. (1) Un "hasard" sans doute... L'"Assemblée Législative", élue par une minorité d'électeurs, eux-mêmes une minorité faisait la loi dans le pays ! À Paris, le taux de participation n’excèdait pas 10%; sur 7 millions d'électeurs, moins de 700.000 votèrent à la "Convention nationale" en septembre 1792). Sous le couvert de la "majorité" et de soit-disant "souveraineté nationale" (une imposture gigantesque), c'était le règne de l'oligarchie et de la mafia bancaire qui commençait. Le 11 juillet 1792, les philanthropes déclarèrent la "Patrie en danger". On connait la suite : Waterloo, 1815, des millions de morts. Brissot avait bien travaillé pour l'Angleterre. La république "française", la franc-maçonnerie et la banque s'étaient nourries du sang de millions de Français et d'européens pour instaurer leur pouvoir.

 

Si la Révolution "française" portait en elle l'accomplissement de la dictature actuelle de la finance, elle chariait aussi les germes du totalitarisme via le mythe progressiste qu'elle contenait et le règne de la souveraineté populaire, transformée en souveraineté dite "nationale"

 

Selon la formule de MirabeauLe livre noir de la Révolution Française 'Aucune barrière ni droit naturel ni règle constitutionnelle' "ne devait s'opposer... à une majorité législative (en l'occurence issue comme nous l'avons vu d'une minorité activiste dans le pays)." Ce régime n'est qu'une forme de la tyrannie. Sous l'angle de l'Etat de droit, elle marque une régression par rapport à la pratique au XVIIIe siècle, de l'Ancien Régime. C'est ce que Hayek appelle une 'démocratie illimitée', et ce que Benjamin Constant avait stigmatisé comme une 'souveraineté illimitée'" (Source: Le Livre noir de la Révolution française, par Pierre Chaunu, Jean Tulard, Emmanuel Leroy-Ladurie, Jean Sévillia, Cerf, Paris 2008, p. 14).

La formule de Mirabeau est à rapprocher de la doctrine étatiste créonienne de Jacques Chirac synthétisant les principes républicains et "laïcs" : "pas de loi morale au-dessus de la loi civile" ("non à une loi morale qui primerait la loi civile", Jacques Chirac, Journal du Dimanche, avril 1995). Cette doctrine démoncratique a pu légitimer des génocides du moment que ceux-ci étaient conformes à la loi, expression de la Volonté générale... 

D'autre part, politiquement, la "Révolution française" et le mythe "libéral" qui en est issu et dans lequel nous continuons aujourd'hui de vivre peut s'analyser comme un paradis terrestre perdu, une sorte de Jardin d'Eden qu'il s'agirait de retrouver pour apporter le bonheur à l'homme. Et pour cela tous les moyens sont bons : "la fin justifie les moyens" (principe politique conçu par Adam Weishaupt pour renverser l'alliance du Trône et de la monarchie). Le paradis terrestre perdu n'a bien évidemment rien à voir avec le vrai Jardin d'Eden, le croquement de la pomme - fruit défendu - par Adam et la Chute originelle qui s'en est suivie. Non, ici, la Chute est niée, elle n'existe pas. C'est tout le socle chrétien qui est balayé et remplacé par un mythe originel nouveau, le mythe rousseausite progressiste, repris par les révolutionnaires de 1789 et 1793, dans lequel nous continuons de vivre aujourd'hui. Ce qui motive ce paradis perdu, et qu'il s'agirait de retrouver, c'est la négation de la Chute : Dieu a menti, l'homme n'a pas désobéi à Dieu, il aurait simplament voulu s'émanciper des lois divines pour se fabriquer son paradis à lui... Il s'agit bien évidemment de satanisme. Et c'est ce satanisme qui continue d'imprégner l'ensemble de nos institutions. Dans le Contrat social de Rousseau, ce qui motive et anime le mythe nouveau c'est cette pitiée qui pousse à en finir toujours avec le mal. Ce qui le rend féroce, c'est de rendre effectif le "plus jamais ça!". Le totalitarisme ne se présente jamais qu'en agitant l'épouvantail du totalitarisme d'hier ou d'en face. Son mal essentiel est de prétendre produire le bien total. Son problème majeur est de vouloir donner la solution : "Toute tentative pour résoudre la question sociale par des voies politiques mène à la terreur" (Hannah Arendt, Essai sur la Révolution, 1963, trad. Michel Chrestien, Paris, Gallimard, coll. Tel, p. 161).

 

(1) Bernard Faÿ, La Grande révolution 1715-1815, Le Livre contemporain, Paris 1959; p. 183, 345 et suivantes, 367, 369, 407

 (2) René Sédillot, Le Coût de la Terreur, Vérités et Légendes, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 1990, p. 213, 214. 

 

 

- Révolution et totalitarisme, république-assimilation et extermination

- La démocratie totalitaire

- La démocratie? Une forme de la tyrannie, l'absolutisation de la "Volonté générale"

- Jacques Attali et le Gouvernement Mondial sur Europe1

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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 11:35

Article trouvé sur Néochouannerie

 

Bien sûr il appartient à chacun de faire un choix, de décider ou non de se rendre à la mairie pour voter pour les prochaines échéances électorales. Mais nous voulons dire par ce billet que voter ne va pas dans le sens du royalisme. Nous condamnons fermement le système démocratique actuel qui ne représente en rien la volonté des peuples de France. En outre ce que nous allons dire n’est pas forcément valable pour les élections de proximités comme les communales. Quand on est royaliste on l’est jusqu’au bout. On affirme fièrement son appartenance afin de rallier les troupes à ne pas céder au chantage républicain!

 

« Le suffrage universel ne me fait pas peur, les gens voteront comme on leur dira ». Alexis de Tocqueville

 

afficheVB.jpgPrésenté comme la rencontre entre un(e) homme/femme et le peuple, l’élection présidentielle au suffrage universelle instaurée par le général De Gaulle n’est démocratique que sur le papier. Seule une assemblée peut représenter tous les courants de pensées du peuple et non un homme seul. Au mieux lors du premier tour des présidentielles le candidat vainqueur recueillera un peu plus de 20% des voies. Il gagnera avec un faible écart de 5% maximum au second tour. Les personnes votant au second tour le font par défaut. Seuls sont représentatifs les votes du premier tour qui là encore sont faussés.

La république qui se prétend au service du peuple ne prend pas en compte l’abstention ni les votes blancs. Du coup on imagine bien le fameux candidat retomber dans les 10% si jamais ces votes ou non votes étaient comptabilisés. Comment une personne ayant le soutien de 10% de la population peut elle se prétendre légitime ? Elle ne l’est en rien.

Souvent on nous culpabilise pour aller voter, paraît-il que des gens sont morts pour ça. Personnellement quand je regarde du côté de la Vendée j’ai plus l’impression que le peuple s’est fait massacrer parce qu’il n’était pas en accord avec la dictature parisienne ayant vu le jour dés 1789. A contrario les troupes royales n’ont jamais reçu l’ordre de Louis XVI de tirer contre les émeutiers. Le Roi martyr tenant à préserver coûte que coûte le sang des Français. Ceux qui sont mort l’ont été par des fanatiques qui se sont entretués pour obtenir le pouvoir ! La culpabilisation à outrance est la preuve de la diablerie républicaine. Qu’ils le veuillent ou non, ne pas voter c’est exprimer un choix. Celui du refus du système. Celui qui en à marre que le peuple soit pris pour des imbéciles. Ne pas comptabiliser le vote blanc est la preuve du mépris absolu qu’a le système envers le choix du peuple. Parce que le vote blanc est un vote de contestation qui marque qu’aucun candidat n’est digne de diriger le pays, c’est un danger pour le système républicain. Nous n’irons pas voter blanc aux prochaines élections car ce n’est pas comptabiliser contrairement à l’abstention. Bien que le chiffre soit donné il ne rentre pas en compte dans les calculs. Plus nous nous abstiendrons plus nous prouverons que ce régime est illégitime et plus fort sera notre chance de voir exploser le système.

 

Source et suite: http://neochouannerie.over-blog.com/article-pourquoi-les-royalistes-ne-doivent-pas-voter-101685760.html

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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 11:34

Assemblées politiques avant 1789 : comment le peuple français était associé aux décisions gouvernementales.

 

(D’après « Revue de Lille », paru en 1890)

 

On croit assez généralement que, du 5 mai 1789, jour de la réunion des États-Généraux à Versailles et qui déboucha sur la suppression des trois ordres ainsi que l’avènement d’une Assemblée constituante, date la participation du peuple français à son gouvernement. Or, tandis que dès les temps les plus reculés, la Gaule se dotait d’assemblées délibérant sur les intérêts généraux des diverses cités, la France mérovingienne, puis celle de Charlemagne et de Saint-Louis, associa le peuple dans les décisions gouvernementales, avant la constitution effective des États-Généraux dès 1302.

Les siècles qui nous ont précédés n’étaient pas dépourvus d’institutions libres, et les souverains appelaient leurs sujets à défendre leurs intérêts et à se prononcer sur les propres affaires. Assurément, ce droit ne s’exerçait pas dans les mêmes conditions que de nos jours, mais il n’était pas moins réel. « En France, a dit Mme de Staël, la liberté est ancienne, c’est le despotisme qui est nouveau. » Les mots sont souvent trompeurs ; ils expriment moins ce qui est, que ce que l’on veut faire croire, et le mot de probité se trouve plus souvent sur les lèvres des fripons, que sur celles des honnêtes gens. On ne le voit pas moins prodigué dans la langue politique.

Le pouvoir n’a jamais été absolu en France, même lorsque ses excès étaient les plus grands. Au moment où François Ier terminait ses édits par cette formule qui semblait tout autoriser : « Car tel est notre bon plaisir », il avait à compter avec l’Église, les grands, les provinces, les villes, les communautés, les corporations, les Etats particuliers, les parlements. Son « bon plaisir » n’était pas assurément aussi libre qu’il l’aurait voulu, et il dut plus d’une fois s’incliner devant des droits d’autant plus respectables, qu’ils n’avaient pas la force pour appui.

Ce qui nous trompe dans nos jugements sur le passé, c’est que nous le ramenons violemment aux conditions du présent. L’homme est le même dans tous les temps, et ses besoins, comme ses aspirations, ne changent pas. Mais le milieu dans lequel il vit suscite des exigences auparavant inconnues, et impose des obligations nouvelles. Caton se plaignait un jour, à Rome, d’être jugé par des gens d’un autre âge. C’était dire qu’il se trouvait mal jugé. L’injustice nous devient ainsi familière, et nous sommes prompts à condamner ceux dont les pensées et les sentiments ne s’accordent pas avec les nôtres, sans prendre la peine d’examiner si les temps, les lieux, les hommes, les circonstances n’autorisaient pas des vues, des opinions et des institutions différentes. En étudiant le rôle des assemblées politiques dans le passé, nous devrons donc reconnaître qu’il n’était pas, qu’il ne pouvait pas être le même que de nos jours, parce que les conditions sociales avaient d’autres exigences. En constatant leurs bienfaits, nous rendrons hommage au principe dont elles sont l’expression. En signalant leurs fautes et les dangers qui en ont été la conséquence, nous serons contraints de nous tenir également en garde contre des louanges et un blâme excessifs.

Réunion de druides
Réunion de druides

Les Grecs et les Romains ne connaissaient pas le régime représentatif. Le peuple tout entier prenait part, dans la mesure et avec les tempéraments indiqués par la législation, au gouvernement. Il délibérait, votait, ordonnait, faisait des lois. Les magistrats étaient ses délégués, mais ils n’avaient la charge ni de faire connaître ses désirs, ni d’exprimer ses volontés. Leur mission était de gouverner et d’administrer.

La Gaule eut, dès les temps les plus reculés, des assemblées qui délibéraient sur les intérêts généraux des diverses cités dont se formait la nation. Sous la domination des Druides, sous l’aristocratie qui lui succéda, dans l’état mixte qui vint après et qui dura jusqu’à la conquête par les Romains, les assemblées se continuèrent. Avec des caractères et à des degrés différents, elles maintenaient le principe de la participation de tous au gouvernement, soit par eux-mêmes, soit par des délégués. César, impitoyable tant qu’il trouva devant lui une résistance armée, traita généreusement la Gaule épuisée et soumise. Il respecta ses usages, conserva ses lois, convoqua ses conventus ou assemblées nationales, appela au Sénat ses principaux citoyens, dans les légions ses soldats, et voulut faire d’elle une seconde Italie. De tous ces bienfaits, le plus grand est celui qui lui permettait de s’occuper d’elle-même.

Auguste, à peine maître du pouvoir (27 av. J. C.), réunit à Narbonne les représentants de la Gaule et soumit à leurs délibérations les objets qui les intéressaient. Sous ses successeurs, au milieu même des excès du despotisme impérial, cette liberté ne fut pas atteinte. La Narbonnaise demeura la province privilégiée, et si la partie située sur la rive gauche du Rhône méridional, eut trois assemblées périodiques, à Nîmes, à Narbonne et à Toulouse, les autres provinces ne furent pas privées de ce souvenir de leur antique liberté, de cette garantie de leurs intérêts, ou de cette consolation dans leur assujettissement. Arles, Vienne, Autun, Trèves, virent les gouverneurs réunir autour d’eux des fonctionnaires, des curiales et des propriétaires à qui ils promirent des réformes, et de qui ils obtinrent des ressources que la décadence de l’empire rendait de jour en jour plus nécessaires, mais plus difficiles à recueillir.

La constitution par laquelle Honorius appelait, en 418, à Arles, les représentants des sept provinces, montre le double élément qui entrait dans l’Assemblée, l’importance des objets soumis à ses délibérations, et par dessus tout, le respect pour une vieille liberté. L’invasion germanique ne rompit pas cette tradition. Les Germains avaient des assemblées, et Tacite en a déterminé, avec sa lumineuse précision, tous les caractères. « Les chefs, dit-il dans Mœurs des Germains, délibèrent sur les petites choses, la nation tout entière sur celles de grande importance. Cependant, celles mêmes dont la décision appartient au peuple, sont discutées d’abord par les chefs. Ils s’assemblent, à moins d’empêchements inattendus et soudains, à certains jours (...) Ils siègent tous armés. Le silence est commandé par les prêtres, qui ont le droit de répression.

« Bientôt, le roi ou le prince, selon son âge, sa nation, sa gloire militaire, son éloquence, se fait écouter, bien plus par le pouvoir de la persuasion, que par celui du commandement. Si la proposition déplaît aux Germains réunis, ils témoignent leur dédain par des frémissements. Si elle leur convient, ils frappent leurs framées. Louer par le choc des armes, c’est le plus honorable des assentiments. On peut aussi accuser devant ces assemblées, et y déférer les affaires criminelles (...) On y élit les chefs qui doivent rendre la justice dans les cantons et les villages. On adjoint à chacun d’eux cent assesseurs tirés du peuple, qui forment leur conseil et augmentent leur autorité. Ils ne traitent qu’en armes les affaires publiques et les affaires privées. »

Ce que les Germains avaient chez eux, ils le portèrent dans leur établissement au-delà du Rhin, et vainqueurs, ils n’abandonnèrent certainement pas leurs plus chères prérogatives. Ces usages se mêlèrent, comme les autres, avec ceux des Gaulois soumis par les Romains.

La France mérovingienne eut des assemblées dont le caractère et le but ne différèrent pas essentiellement de ce que la Gaule avait observé pendant des siècles, et de ce que l’invasion lui apportait. Elles furent composées de guerriers, l’élite de la nation, car porter les armes était un privilège, et chez les Germains, « nul ne pouvait être armé que si la cité l’en avait jugé digne », explique encore Tacite. Il en fut toujours ainsi en France, et sous Charlemagne l’Ost ne reçut que ceux qui possédaient une ou plusieurs manses. Indépendamment des réunions que rendaient nécessaires les circonstances exceptionnelles, il y avait des réunions annuelles au mois de mars. Les guerriers n’y furent bientôt plus seuls. S’ils étaient la force, d’autres étaient la lumière et l’autorité. Les évêques et les abbés des monastères prirent place à côté des guerriers, et bien que la nation ait toujours conservé pour les armes le respect qu’elles inspirent, l’influence des hommes de l’Église s’établit sans peine et s’accrut rapidement parce qu’elle était bienfaisante.

Elle ne se manifestait pas seulement dans les champs de mars et dans les champs de mai, assemblées guerrières et administratives. Elle avait un terrain où elle régnait en souveraine, et où elle concentrait ses efforts. Réunis dans des conciles, les évêques décidaient les questions de foi, de mœurs, de discipline. Ils condamnaient les hérésies toujours ingénieuses et tenaces, les abus toujours prompts et insaisissables. Ils donnaient à la société la sécurité extérieure et la tranquillité morale dont elle a besoin. Ils substituaient l’autorité à la force et organisaient un monde nouveau avec les débris et sur les ruines du monde ancien. La justice et la vérité dominaient l’arbitraire et l’erreur, la vie remplaçait la mort.

Pour cette œuvre difficile et multiple, un seul élément social n’aurait pas suffi. La force eût risqué de dégénérer en violence, et l’Église se heurtant à l’ignorance et aux passions, fût restée impuissante. Pour organiser le monde nouveau, faire sortir la civilisation de la barbarie et l’ordre du désordre, le pouvoir civil et le pouvoir religieux devaient unir leurs efforts. Voilà pourquoi, pendant plusieurs siècles, les évêques appelèrent auprès d’eux ceux qui formaient l’aristocratie sociale. L’Église avait l’initiative des institutions ; pénétrés de son esprit, les grands appliquaient aux abus anciens et aux besoins nouveaux, des réformes qu’imposait la justice et que tempérait la charité. La force morale servait de guide à la force matérielle, et, grâce à ce concours, la société put sortir du chaos où l’avaient jetée la corruption romaine et la brutalité des barbares.

Les Conciles restèrent toujours distincts des assemblées des champs de mars et des champs de mai. Toutes les questions sur lesquelles ils avaient à se prononcer, étaient de la compétence des membres du clergé, mais il fallait, pour l’exécution, recourir à ceux qui disposaient de la force. Voilà pourquoi les seigneurs laïques siégèrent pendant longtemps à côté des évêques et des abbés, et jouèrent un rôle qui ne nous étonne que parce que nous ne nous rendons pas compte des conditions particulières d’existence de la société du Moyen Age, et des exigences de tout état social. Pour les mêmes raisons, mais en sens inverse, et dans une plus large proportion, les membres du clergé eurent leur place marquée dans les assemblées politiques. De l’accord harmonique de ces pouvoirs résultaient l’influence bienfaisante de l’esprit religieux, le progrès de la société civile, l’adoucissement des mœurs, la protection des faibles et la substitution du règne du droit à celui de la force.

Il y eut 15 conciles dans la Gaule au IVe siècle, 25 au Ve, 54 au VIe, 20 au VIIe, et 7 dans la première moitié du VIIIe. Nous n’avons pas tous les canons de ces assemblées provinciales, ni toutes les décisions des réunions moins importantes que tenaient dans une ville épiscopale, des membres d’un ordre inférieur dans l’Église et dans l’État, mais il est permis d’affirmer, d’après ce que nous connaissons, qu’il n’y eut pas une question relative aux personnes, à la conscience, aux intérêts et à l’ordre public, qui n’ait été portée, librement discutée et résolue, de la manière la plus sage et la plus conforme à la justice et à la charité.

Au-dessous des conciles étaient les plaids. L’autorité royale cherchait à multiplier les concours et les appuis. Elle convoquait des évêques, des abbés, des seigneurs, des juges, des bons hommes, et leur déléguait le soin de se prononcer sur ce qu’elle ne pouvait ou ne voulait pas décider elle-même. C’est ainsi que dans les plaids étaient discutées et résolues les questions relatives à l’état des personnes, aux contestations sur la propriété, et aux actes criminels. Les plaids étaient des tribunaux plutôt que des assemblées politiques, mais ils touchaient à l’organisation sociale et à l’action administrative, en appliquant les principes proclamés dans des assemblées dont l’autorité était plus haute et plus générale. Ils établissaient par la sagesse et l’accord de leurs décisions, une jurisprudence, et maintenaient l’harmonie de tous les éléments sociaux. Les peuples ont surtout besoin de justice, et s’ils respectent les décisions et les actes des souverains, ils ne sont pas moins disposés à s’incliner devant ceux des corps plus rapprochés d’eux, quand ils ne peuvent mettre en doute ni leur intégrité, ni leurs lumières.

Charlemagne présente ses premiers Capitulaires
Charlemagne présente ses premiers Capitulaires
à l’assemblée des Francs en 779
Il y avait encore d’autres assemblées qui ne se réunissaient pas périodiquement, et qui devaient prononcer sur des faits déterminés, intéressant des personnes d’un ordre social supérieur. Les hommes qui pouvaient, à tout moment et à tout propos, en appeler à leur épée, avaient besoin de voir au-dessus d’eux un tribunal dont ils ne pouvaient récuser l’autorité. Ils formaient une cour des pairs, où chacun avait sa place, et où chacun trouvait des juges. Ces assemblées ne bornaient pas leur action et leur compétence à des actes criminels. Elles se prononçaient sur des questions multiples qui résultaient des conditions incertaines d’un état en formation, et la féodalité y trouva un frein, en même temps qu’un principe d’organisation et de force.

Ainsi, les vassaux eurent leurs tribunaux comme l’Église avait les siens, et ceux dont l’état social était inférieur ne tardèrent pas à être jugés par leurs pairs (de là est née l’institution du jury que nous avons, plus tard, empruntée à l’Angleterre, et qui existait « de toute antiquité en France » d’après un document de 1224. Un règlement de Bernard de Combret, évêque d’Albi, en 1269, fixe à vingt au moins le nombre des prohomes chargés de se prononcer sur la culpabilité des malfaiteurs). Les décisions ne s’appliquaient pas uniquement à des cas particuliers, et il en résultait, non pas seulement une jurisprudence, mais une véritable législation, à laquelle les rois étaient étrangers, et qui mettait de l’ordre et de la régularité dans une société qu’il fallait arracher à la confusion et à l’anarchie.

Sous Charlemagne et ses successeurs, il y eut deux assemblées par an, au printemps et à l’automne. « On y réglait, dit Hincmar, archevêque de Reims, les affaires générales de tout le royaume ; aucun événement, si ce n’est une nécessité impérieuse et universelle, ne faisait changer ce qui y avait été arrêté. Dans cette assemblée, se réunissaient tous les grands, ecclésiastiques ou laïques, les premiers pour prendre et arrêter les décisions, les seconds pour recevoir ces décisions, en délibérer et les confirmer, non par un consentement irréfléchi, mais par leur opinion et l’adhésion de leur conscience. L’autre assemblée, où l’on recevait les dons généraux du royaume, était composée des premiers de l’assemblée du printemps et des principaux conseillers : on y traitait des affaires de l’année suivante et de celles qui étaient survenues depuis l’année précédente, et auxquelles il fallait immédiatement pourvoir. »

Hincmar cite, parmi ces affaires, les trêves conclues par les gouverneurs des provinces, la guerre et la paix ce qui sauvegardait le présent ou préparait l’avenir, les satisfactions à donner aux seigneurs, la sécurité à garantir aux faibles, la direction à imprimer à l’esprit public, tout cela était arrêté du consentement des assistants et tenu secret jusqu’à l’assemblée générale. La décision était ensuite exécutée, de concert entre tous les membres de l’assemblée, et par les ordres du roi. « Les conseillers laïques ou ecclésiastiques, ajoute Hincmar, étaient choisis parmi les hommes reconnus capables pour ces fonctions, remplis de la crainte de Dieu et animés d’une fidélité inébranlable, au point de ne rien mettre au-dessus des intérêts du roi et du royaume, si ce n’est la vie éternelle. » Il ne dit pas par qui le choix était fait, mais les conditions qu’il indique sont une garantie de compétence et de justice que les peuples seraient heureux, dans tous les temps, de trouver chez ceux qui doivent s’occuper de leurs affaires.

Le chapelain et le chambellan assistaient à ces assemblées, ainsi que quelques officiers du palais. C’est de là que sont sortis les articles des Capitulaires. Le roi se rendait à l’Assemblée quand elle en exprimait le désir. Le résultat des délibérations était mis alors sous ses yeux, et, « avec la sagesse qu’il avait reçue de Dieu, il adoptait les résolutions auxquelles tous obéissaient. » Ces résolutions étaient proclamées par un héraut et portées à la connaissance du peuple réuni autour de l’Assemblée. Les applaudissements du peuple étaient le signe de son assentiment. C’est dans un Capitulaire que se trouve exprimée la condition de la loi qui est faite « par l’autorité du roi et le consentement populaire. » Elle était ainsi « l’expression de la volonté générale parce qu’elle devait être conforme aux principes éternels de la vérité et de la justice. » Le droit donné aux missi dominici, inspecteurs et enquêteurs qui parcouraient le royaume, de choisir les échevins, les avocats, les notaires, de changer les vicomtes et de proposer les comtes et les gouverneurs, semble indiquer que les membres des assemblées devaient leur rôle au pouvoir central, à l’exception des évêques et des abbés, qui le tenaient de leur dignité.

L’usage des assemblées, associées plutôt aux mesures législatives ou financières qu’à l’exercice du pouvoir ne se perdit pas sous les successeurs de Charlemagne. Les conditions n’étaient pas les mêmes, et les rapports entre le peuple et les souverains subirent des modifications considérables. La royauté s’affaiblissait de jour en jour et le traité de Verdun de 843, en faisant trois parts de l’empire de Charlemagne, ne donna ni plus d’unité, ni plus de force à ce qui, désormais dans des limites plus étroites, devait constituer la France. La féodalité, en affirmant ses droits reconnus, augmentait ses prétentions, et les assemblées autorisées par le roi ou formées sous son assentiment, furent trop souvent dirigées contre lui.

La participation de ces assemblées au changement de dynastie et à l’avènement des Capétiens est manifeste. Il n’est pas vraisemblable pourtant que les seigneurs aient, de leur propre initiative, élevé au trône l’un d’eux, Hugues Capet, ni que la reconnaissance de son nouveau titre ait été acceptée par eux avec empressement. Ils s’inclinèrent devant le plus ambitieux, le plus habile, le plus fort, devant celui dont les ancêtres avaient rendu d’éclatants services, mais ils se promirent bien de se trouver réunis pour mettre des bornes à son pouvoir. C’est ce qu’ils firent dans des assemblées d’où sortirent des révoltes, et cette lutte qui devait durer des siècles rendit d’abord sinon impossible, du moins difficile, toute participation du pays à la création de la loi et à la direction politique.

En présence d’ennemis aussi redoutables, la royauté chercha des appuis. Elle les trouva dans les communes, dont elle favorisa la constitution et l’expansion. La Commune s’administrait elle-même par ses délégués, et associait ainsi chacun de ses membres à la gestion de ses affaires. En rapport avec le roi, dont elle avait besoin et qui comptait sur elle pour affaiblir l’ennemi commun, la féodalité, elle ne tarda pas à prendre part aux intérêts généraux. C’était pour elle un avantage, et pour le roi une force. Sous saint Louis, les Établissements furent délibérés et amendés, non pas seulement par le Conseil et par les magistrats formant ce parlement ambulatoire auquel il avait confié les causes dont il ne pouvait connaître lui-même, mais encore par les barons, devenus plus souples après une ligue impuissante, et par les prud’hommes des bonnes villes unis aux seigneurs ecclésiastiques. C’est ce qu’on appelait « le grand Conseil des sages hommes et de bons clercs. » Ce conseil prit une forme définitive lorsqu’il eut été convoqué, en 1302, sous le nom d’Etats-Généraux.

Le parlement vécut et agit à côté des États-Généraux avec des attributions différentes, puisqu’il avait été créé pour rendre la justice, mais en s’élevant peu à peu à un rôle politique. Il avait reçu la mission d’enregistrer les édits royaux, et de leur donner ainsi force de loi. Il s’enhardit, au milieu des troubles, sous les rois faibles, à faire des remontrances, à retarder ou à refuser l’enregistrement, à formuler des déclarations, à rendre des arrêts sur des questions qui ne le concernaient pas, et prétendit « s’entremettre utilement des affaires publiques, et y avoir été appelé par les rois. » C’était un frein à l’autorité royale, une représentation permanente du pays, et, bien que ce fut une usurpation, bien que les prétentions aient été souvent exorbitantes et funestes, il n’en faut pas moins considérer le parlement de Paris, comme un intermédiaire utile entre le souverain et ses sujets, et le représentant de la tradition nationale auprès de ceux qui pouvaient la méconnaître.

États-Généraux de 1506
États-Généraux de 1506

Les rois avaient souvent choisi ceux à qui ils voulaient demander des conseils, ou qu’ils associaient, dans une certaine mesure, à l’exercice de leur pouvoir. Ils ne renoncèrent pas à ce privilège ou à cet expédient, lorsque les États-Généraux eurent été constitués en 1302 avec les trois ordres. On voit naître, aussitôt après, l’idée d’une convocation périodique. Mais cette convocation était une grande affaire, qui présentait toujours des difficultés et souvent des dangers. Les rois ne voulaient pas d’une surveillance ininterrompue, ils redoutaient une intervention trop curieuse dans les questions de politique, d’administration et de finances, mais ils tenaient à rester en communication avec les différentes classes de la société, et à les faire concourir au gouvernement. Ils choisirent des représentants du clergé, de la noblesse et des communes, et leur soumirent tout ce qui aurait pu faire le sujet des délibérations des États-Généraux. Ils étaient ainsi assurés d’un concours plus dévoué, et n’avaient à craindre ni prétentions, ni empiétements.

On ne sait pas à quelle époque précise ces assemblées de notables furent convoquées pour la première fois, avec des représentants de toutes les classes de la société. Les rois avaient intérêt à se trouver en communication avec leurs sujets, et comme l’opinion publique a toujours eu une grande force, ils ont dû chercher de bonne heure à la former par ceux qu’ils honoraient en les appelant dans leurs conseils. La première convocation qui ait laissé des traces, est celle de Tours en 1470, par Louis XI. Ce prince si jaloux de son autorité et si défiant à l’égard de la féodalité, ne se serait pas volontiers mis en tutelle sous les États-Généraux — on le vit quand il les convoqua — mais les Notables devaient servir à l’accomplissement de ses projets, et il eut recours à eux. Les deux dernières sont de 1787 et de 1788.

Le pouvoir royal s’est trouvé ainsi limité, pendant plusieurs siècles, par l’état social, les mœurs, des libertés particulières et des Assemblées différentes dans leur composition et leur caractère. Il eut souvent a lutter pour faire prévaloir ses vues et imposer ses volontés, mais généralement le concours empressé ne lui manqua pas. Ceux qui composaient ces Assemblées étaient, pour la plupart, directement ou indirectement sous sa main. Après 1302, les États-Généraux furent convoqués dans des circonstances graves et pour des besoins pressants. Ils furent le produit de l’élection, et ils se sentirent indispensables ; aussi les rois les trouvèrent rarement dociles.

Jusqu’à la fin du XIIIe siècle, les revenus du domaine royal avaient suffi à l’exercice du pouvoir. L’Église avait ses propriétés, la justice était rendue par le roi et les seigneurs, les communes s’administraient elles-mêmes, et les frais de la guerre étaient supportés par ceux qui la faisaient. Mais lorsque l’autorité royale se fut affirmée par les enquêteurs royaux de Saint-Louis, qui visitaient tous les fiefs pour recueillir les doléances du peuple, lorsque la distribution de la justice eut été confiée à des prévôts ou à des baillis institués par le roi, il fallut pourvoir au salaire de ces magistrats, et de ceux que la nécessité imposait, plus nombreux de jour en jour. Le roi dut dès lors recourir à ceux qui ne connaissaient d’autres charges que celles qui venaient des Seigneurs. La tradition de la fiscalité romaine, si ingénieusement tenace, et dont nous trouvons les traces jusqu’au XIIe siècle, était perdue. La nécessité politique la fit revivre et lui donna des perfectionnements rapides auxquels les peuples n’eurent garde d’applaudir.

L’impôt est légitime, parce qu’il est le paiement des services rendus à chacun par ceux qui détiennent le pouvoir, et la condition essentielle de la sécurité publique. Mais il paraît toujours lourd à ceux qui doivent le payer, car s’il prend habituellement une partie du superflu, il touche quelquefois au nécessaire. On ne saurait dire quels sont ceux qui le supportent le plus impatiemment. Aussi, ceux qui ont la mission glorieuse et difficile de conduire les peuples, doivent-ils n’y toucher qu’avec une extrême circonspection et une rigoureuse justice. Faire des dépenses qui ne sont pas nécessaires, satisfaire des cupidités particulières sur le trésor, former des sacrifices imposés à tous, autoriser par négligence ou par complicité des malversations et des vols, ce sont des crimes que la conscience publique n’absout pas, lors même qu’ils ne sont l’objet d’aucune répression judiciaire.

C’est ce qui explique l’importance attachée aux taxes par toutes les assemblées, et l’appel fait aux trois ordres par la royauté lorsqu’elle se trouva obligée de recourir à l’impôt pour remplir les nouvelles obligations que lui imposaient les transformations politiques et sociales accomplies. Le principe : « Nulle taxe n’est légitime si elle n’est consentie », n’était pas encore formulé, mais les rois lui rendaient hommage puisque, pour se procurer de l’argent et le demander à l’impôt, ils convoquaient les représentants de la nation.

Les questions financières ne furent pas les seules soumises aux États-Généraux, mais elles occupent le premier rang. Les événements politiques en firent surgir d’autres, et les États s’y montrèrent souvent dévoués au roi et au pays, quelquefois trop préoccupés de leur prépondérance, et en de trop nombreuses circonstances, plus disposés à profiter des embarras ou des malheurs de la royauté pour la dominer, que pour venir à son aide. En 1302, les trois Ordres furent convoqués pour la première fois. Philippe IV avait à créer le budget de la royauté par l’établissement de subsides permanents. Il avait surtout à soutenir la participation de la nation à sa lutte contre la Papauté. Il obtint tout ce qu’il demandait, sans qu’il soit possible de croire que ce fut par de bons moyens.

En 1308, il soumit aux États-Généraux la question des Templiers, qu’ils tranchèrent dans un sens conforme à sa volonté. En 1313, il leur demanda de nouveaux subsides. La refonte des monnaies, la spoliation des Juifs et des Lombards, les décimes levés sur le clergé, les impôts nouvellement établis n’avaient pas été suffisants. Il fallait renouveler les taxes anciennes et en créer de nouvelles. Les États-Généraux, en prenant la responsabilité de ces nouvelles charges, dont ils avaient reconnu la nécessité, se montraient un instrument utile et docile entre les mains de la royauté. En 1317, ils eurent à se prononcer sur une question constitutionnelle. Louis X avait laissé, en mourant, une fille que les princes du sang voulaient, au mépris de l’interprétation jusqu’alors donnée à la loi salique, faire monter sur le trône. Les Etats, organes de la nation, déclarèrent que la couronne, comme l’héritage des terres de la conquête, ne pouvait échoir qu’aux mâles. La fille de Louis X fut exclue, et le second fils de Philippe IV, frère du roi défunt, fut proclamé.

La même décision fut prise en 1328, malgré les prétentions d’Edouard III, roi d’Angleterre, qui revendiquait le titre de roi de France, en vertu des droits de sa mère Isabelle, fille de Philippe IV. L’application de la loi sauva la France de la domination de l’Angleterre ; elle ne put empêcher une guerre qui dura plus de cent ans, fut marquée par d’épouvantables défaites, et aurait fini par l’anéantissement de notre indépendance, sans l’avènement de Jeanne d’Arc qui restaura Charles VII sur le trône de France. Les Etats-Généraux de 1338, dont l’existence est contestée, auraient, d’après certains historiens, formulé les premiers la maxime : « Les rois ne lèveront aucuns deniers extraordinaires sur le peuple, sans l’octroi des Trois-Etats, et ils en prêteront le serment à leur sacre. »

En 1356, au moment où la trêve expire entre la France et l’Angleterre, les Etats votent trente mille hommes d’armes, pour lesquels ils fournissent, par jour, cinquante mille livres. Les Communes entretenaient elles-mêmes leurs milices. La gabelle, ou taxe sur le sel, et une imposition de huit deniers sur tous les comestibles devaient faire face à ces dépenses. Mais les États prétendirent désigner les commissaires chargés de lever l’impôt, et d’en surveiller l’emploi, qui ne devait pas être détourné de la guerre. Ils fixèrent à un an leur prochaine réunion. Les doléances furent impératives. Ils ne voulaient plus de fausse monnaie et demandaient la suppression du droit de gîte ou de chevauchée, droit rationnel lorsque le roi n’avait que le produit de son domaine, droit excessif, dès qu’on lui fournissait le moyen de pourvoir aux besoins de l’Etat. Ils proclamaient le droit de résistance armée contre ceux qui renouvelaient de pareilles prétentions, et réclamaient des réformes pour la police des tribunaux et les entraves mises au commerce.

C’est ainsi que l’on parlait avant la funeste bataille de Poitiers, dans laquelle périt une grande partie de la noblesse et où le roi Jean II le Bon fut fait prisonnier. Quelle devait être l’attitude, quel devait être le langage des Etats, après ce désastre qui frappa la France de terreur ? Huit cents députés se réunirent. La moitié représentait les villes, les autres appartenaient en grand nombre à l’Eglise, parce qu’il « restait en France peu de nobles à qui on pût avoir recours », rapporte Froissart. Il fallait trouver de l’argent pour continuer la guerre et délivrer le roi.

L’ennemi était au cœur du royaume. Les Etats le rendirent témoin d’une tentative de révolution qui augmentait sa force. Sous l’inspiration d’Etienne Marcel, qui profita des malheurs de la France pour conquérir une popularité destinée d’abord à seconder une ambition personnelle, et mise ensuite au service de Charles le Mauvais, dont la main criminelle prétendait saisir le sceptre de saint Louis, ils commencèrent par demander la réforme du royaume. C’était un acte d’accusation qui ne pouvait aboutir à rien, une difficulté pour les négociations relatives à la liberté du roi, et une usurpation du pouvoir en présence de l’ennemi. Déjà une commission de cinquante membres prenait l’administration et réunissait les trois ordres en un seul. Il n’y avait plus d’esprit public pour condamner ces attentats, et le dauphin, qui n’avait pas été héroïque à Poitiers, semblait incapable de résister.

États-Généraux de 1614
États-Généraux de 1614

Le dauphin temporisa pour envoyer demander des instructions à son père, prisonnier à Bordeaux. La réponse se fit attendre. Les Etats n’osaient passer outre, et leur audace même se tournait contre eux. Le peuple s’impatientait, les murmures de désapprobation s’accentuaient et les divisions, habilement fomentées, finirent par rendre les réunions impossibles. On se sépara et le dauphin resta le maître. L’année suivante, une nouvelle convocation amena les mêmes prétentions et les mêmes troubles. Le Dauphin avait pourtant enlevé tout prétexte à ceux qui voulaient sérieusement la suppression des abus, en renouvelant la grande ordonnance de réforme publiée en 1355 par son père. Son application eut été un grand bienfait. Mais était-elle possible lorsqu’il fallait négocier et tenir partout tête à l’ennemi ? Les États ne parurent pas y attacher une grande importance. S’ils avaient eu quelque souci des intérêts du peuple, ils ne tardèrent pas à le subordonner à leur désir de dominer, et l’amour des réformes n’était pas autre chose que l’amour du pouvoir.

En 1359, les États rejetèrent le traité qui délivrait le roi, comme trop onéreux pour le royaume. En 1369, tout avait changé. Le Dauphin était devenu Charles V, et ce roi qui avait fait l’apprentissage de son noble et rude métier, au milieu des épreuves les plus douloureuses, relevait la France par son habileté et sa sagesse. Les États lui accordèrent tout ce qu’il demanda gabelle, quatre livres par feu pour la guerre, trente sous sur les campagnes, un droit sur les vins, proportionnel à leur qualité. La France redevenait grande et puissante. Seize années suffirent pour accomplir cette oeuvre de relèvement social, qui montre ce que peut un souverain, quand il a la plénitude de son pouvoir, le sentiment profond de son droit, et au cœur, l’amour de son peuple.

En 1380, là France retomba sous une régence. Les États refusèrent les subsides et prétendirent ramener les impôts au taux de Philippe le Bel, oubliant qu’on n’avait qu’une trêve avec l’Angleterre, que l’argent avait perdu de sa valeur, et que les libertés, franchises et privilèges, dont ils réclamaient le maintien n’avaient été accordés qu’en échange des charges financières qu’ils repoussaient. Les Assemblées ne se sont jamais piquées de logique. Celle de 1380 a une large part de responsabilité dans les désordres qui marquèrent les premières années de ce règne si long et si fatal à la France. En 1420, les États ratifièrent le honteux traité de Troyes fait par une reine criminelle, et par lequel un roi insensé reconnaissait le roi d’Angleterre pour roi de France, et déclarait la guerre à son propre fils, dont il avait abandonné le droit. Ce n’est pas dans une Assemblée des États-Généraux, mais dans une réunion dont il avait choisi les membres, que Charles VII fit accepter la taille perpétuelle, mesure excellente, qui devait assurer une armée permanente, et la pragmatique sanction, dont le principe était une révolte, et dont l’application fut si funeste à l’Église de France.

En 1468, un roi qu’un obstacle ne détournait jamais de son but, convoqua les États, après avoir laissé toute liberté à l’élection, mais indiqué les candidats agréables. Ils lui accordèrent tout ce qu’il demandait : « les gens d’Église par prières, oraisons et biens temporels, et la noblesse et le peuple de leurs corps et de leurs biens, jusqu’à la mort inclusivement. » Louis XI ne se crut cependant tenu à aucune reconnaissance à leur égard. En 1483, Charles VIII fut averti par Me Jean Rely, chanoine de l’église de Paris, orateur des Trois Ordres, qu’il lui appartenait de relever le peuple de l’oppression, et que l’argent demandé pour les gens de guerre, en manière de don, l’était pour deux ans, et pas davantage. Ce langage hautain s’explique. Le vieux roi Louis XI venait d’être remplacé par un enfant.

Le 15 janvier 1484, la question suivante fut posée aux Etats : « A qui appartient l’autorité suprême ? » Un représentant de la noblesse de Bourgogne, Philippe Pot, répondit : « Il faut reconnaître une autorité supérieure, souveraine, en qui réside le pouvoir, et qui peut le déléguer. Cette autorité est celle du peuple, ou des Etats-Généraux, composés de ses élus », rapporte Olivier Masselin dans États-Généraux. Ces idées ne portèrent pas immédiatement leurs fruits. La réforme religieuse du siècle suivant devait les répandre et les exagérer. La taille, que l’on voulait supprimer, fut maintenue avec cette réserve « que la nation ne pouvait être imposée sans son consentement. » La régente accepta l’impôt, mais ne tint pas compte de la réserve et, sur sa demande, le parlement prorogea la levée de ce subside.

A cause du nombre des votants, mais aussi afin de montrer qu’ils étaient les maîtres, les États changèrent l’ordre ancien des délibérations. Ils se divisèrent en commissions. Chacune rédigeait un cahier, le portait à l’assemblée, en soutenait les conclusions, et, de ces cahiers particuliers, on formait un cahier général. Le vote avait lieu, non par ordre, mais par tête, et il fallait pour l’adoption, l’unanimité des suffrages. En 1506, le royaume était heureux sous le gouvernement paternel de Louis XII. Les États, d’accord avec lui, annulèrent les traités de Blois, par lesquels il avait fiancé sa fille Claude à Charles d’Autriche, en lui assurant des avantages territoriaux. Il vit trop tard les conséquences de cette faute, et il chargea les États de la réparer. Ne reconnaissant pas au roi le droit de disposer de sa famille, sans l’aveu de la nation, ils cassèrent les stipulations de Blois « comme contrevenant au premier serment solennel fait par lui à Reims, qui est de faire toute chose que connaîtra être au bien, sûreté et conservation du royaume, sans consentir ni permettre la diminution d’icelui. » (Ordonnances des rois de France) C’est dans cette assemblée que Louis XII reçut le titre de Père du peuple, « le plus saint nom qu’on puisse donner à un prince, car nommer un roi Père du peuple, est moins faire son éloge, que l’appeler par son vrai nom et faire sa définition », explique La Bruyère dans Du Souverain.

Les États-Généraux jouèrent plus tard un rôle déterminant lors des guerres de religion qui ensanglantèrent le royaume et illustrèrent, une fois encore, le rapport de force constant entre eux et le pouvoir royal. Lorsqu’ils se réunirent notamment à Blois le 16 octobre 1588, au milieu des circonstances les plus graves, le trône avait pour héritier présomptif un prince que la religion éloignait et que l’Édit d’Union venait de déclarer incapable de régner, et que les États le repoussaient. La journée des barricades ayant anéanti le pouvoir de Henri III à Paris, les États, après lui avoir enlevé les ressources les plus nécessaires, déclarèrent qu’ils « avaient tout pouvoir, et que le roi ne devait qu’exécuter leurs volontés. » En réponse, le roi fit assassiner le duc de Guise et le cardinal son frère, puis il dispersa les États. Mais les crimes ne sont jamais une solution, et le danger resta le même pour lui. Frappé le 1er août 1589 par Jacques Clément, il expira le lendemain, en désignant comme son successeur celui dont la France catholique reconnaissait le droit, mais qu’elle repoussait à cause de l’hérésie, Henri IV.

Convoqués lors de la majorité de Louis XIII en 1614, les États-généraux ne le furent plus ensuite que sous Louis XVI, en 1787 et 1788, puis le 5 mai 1789, qui marqua le début de la période révolutionnaire

 

Source: http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article5698

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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 09:08

Joachim Gauck sera en principe élu dimanche, par le Congrès des parlementaires allemands, président de l'Allemagne. L'ancien pasteur de Rostock a en face de lui Beate Klarsfeld, qui, chassant les nazis, avait giflé un président allemand.

 

Joachim Gauck est inattaquable. Avant la chute du mur de Berlin, il était un pasteur prostant dans la ville de Rostock, très engagé dans la contestation contre le régime totalitaire. Il s'est fait connaître du plus grand nombre en tant que responsable des archives de la Stasi après la chute du Mur de Berlin : une tâche bien sûr essentielle dans l'édification de l'Allemagne nouvelle, puisque les tout-puissants services secrets de Berlin-Est avaient fiché la quasi-totalité de la population de RDA. Un homme qui se dit "de gauche libéral et conservateur".

 

Le pasteur a en face de lui la femme (juive) du "chasseur de nazis" Serge Klarsfeld, Beate, qui partage sa vie entre Paris et Berlin, et qui s'est fait connaître en Allemagne grâce à la gifle mémorable assénée en 1968 au chancelier de l'époque, Kurt Kiesinger (de la CDU), un ancien cadre hitlérien. Ses adversaires l'accusent d'avoir touché des subsides de la Stasi pour accomplir ce geste spectaculaire: ils parlent de 2000 marks de l'époque. Ils l'accusent surtout d'avoir pactisé avec les services secrets de la RDA, ce dont l'intéressée de se cache d'ailleurs pas: ne fallait-il pas, expliquent Beate Klarsfeld et ses partisans, savoir faire des concessions afin d'obtenir certains documents indispensables pour confondre certains anciens nazis ?

 

Mais ce "pacte avec le diable" fait de la femme de Serge Klarsfeld une postulante "intolérable" pour le parti d'Angela Merkel. Ni les sociaux-démocrates, ni les Verts, ni les libéraux du FDP ne la soutiennent non plus. En face du front pro-Gauck, Beate Klarsfeld ne bénéficie que du soutien de "Die Linke", la gauche de la gauche. Ironie de cette candidature de témoignage quin'a pas de chance d'aboutir: Mme Klarsfeld n'est pas sur la même ligne en France puisqu'elle n'hésite pas à afficher son soutien à ... Nicolas Sarkozy.

 

Source: Sud-Ouest du samedi 17 mars 2012, p. 5

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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 06:48

La Bataille de l’euthanasie (Salvator-2012) : l’enquête qui révèle les dessous des grandes orchestrations médiatiques.

Le saviez-vous ?
Affaires Malèvre, Humbert, Sébire… et les autres : avec ces 7 drames, l’idée de l’euthanasie s’est infiltrée en France.

Mais que s’est-il réellement passé ?

A LIRE, et faire lire, avant qu’il ne soit trop tard !

La Bataille de l’euthanasie

Enquête sur les sept affaires qui ont bouleversé la France
Par Tugdual Derville

Paru aux Editions Salvator le 16 février 2012

La Bataille de l'euthanasie

La Bataille de l'euthanasie

La mesure n°21 du programme de François Hollande dévoilée le 25 janvier 2012 prévoit la légalisation de l’euthanasie. Que l’on y soit ou non favorable, il s’agirait d’une réforme historique : l’enjeu électoral est majeur.

Mais comment cette question de société s’est-elle imposée aux Français ? C’est ce qu’a voulu comprendre Tugdual Derville dont l’ouvrage arrive à point.

Il enquête sur les sept grands drames de l’euthanasie qui ont défrayé la chronique, en France, de 1998 à 2008. Personnages principaux : l’infirmière Christine Malèvre, Vincent Humbert et sa mère Marie, les soignantes de Saint-Astier, Chantal Sébire, Maïa Simon, Hervé Pierra et ses parents et enfin Lydie Debaine. Les plus connus imprègnent désormais notre imaginaire. Les lecteurs qui croyaient les connaître iront pourtant de surprise en surprise. Et ils verront surgir bien d’autres protagonistes : soignants, militants, journalistes, magistrats, responsables politiques, à commencer par Nicolas Sarkozy. Tous agissent et réagissent selon l’intensité médiatique des « affaires ». Car ce sont bien ceux qui les exploitent  qui mènent le jeu.

... En revenant aux faits, de la réalité médicale à l’orchestration médiatique, Tugdual Derville nous fait revivre des rebondissements surprenants et montre des connexions entre les affaires qui nous avaient échappées. S’attachant à retrouver le témoignage de ceux qui ont été au plus près des drames, il démontre que l’idée que l’on garde n’est pas toujours fidèle à la réalité. Trop souvent l’émotion a pris le dessus, laissant croire que l’euthanasie ou le suicide étaient les solutions obligées à la souffrance. Jusqu’à forger des opinions… Sous cet angle, La Bataille de l’euthanasie (Editions Salvator) restera un cas d’école.

Si le fil des événements se déroule comme dans les pages d’un roman policier, il s’agit de faits bien réels avec, à la clé, non seulement « mort d’homme », mais une influence sur nos destins personnels qui peut s’avérer déterminante.

Communiqué de presse
Paris, le 6 février 2012

 

Contacts presse :
Alliance VITA :
Ségolène du Closel – 06 14 20 42 38 – segolene.duclosel@alliancevita.org

Editions Salvator :
Thomine Josseaume – 01 53 10 38 32 – tjosseaume@edictions-salvator. com

Source: http://www.alliancevita.org/2012/02/la-bataille-de-l%E2%80%99euthanasie/

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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 23:59

Les Etats-Unis et Israël lanceront une opération militaire contre l'Iran avant la fin de l'année 2012, rapporte mercredi le journal russe Kommersant citant un haut responsable du ministère russe des Affaires étrangères.

"L'intervention aura lieu avant la fin de l'année en cours. En fait, les Israéliens font chanter Obama en le mettant dans une situation gênante: soit il soutient la guerre, soit il perd lui-même le soutien (de l'influent lobby juif)", a indiqué le diplomate.

Dans le même temps, selon le quotidien, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a prié son homologue russe Sergueï Lavrov d'informer Téhéran que le prochain round de négociations entre l'Iran et le groupe des six médiateurs internationaux constituerait la dernière chance d'éviter la guerre.

Le journal cite également un responsable du ministère russe de la Défense, qui estime que l'opération militaire en Iran pourrait "aggraver la situation déjà difficile dans le Caucase russe".

Selon cette même source, Moscou a déjà défini son plan d'action en cas de guerre contre l'Iran.

Plusieurs pays occidentaux, les Etats-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de chercher à se doter d'une arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil. Le président américain et les responsables de son administration n'excluent aucun moyen d'action à l'encontre de Téhéran mais insistent sur leur préférence pour une solution diplomatique.

 

Source

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 19:00

Alors qu’il était invité sur le plateau de Laurence Ferrari, le Pinocchio Nicolas Sarkozy, a affirmé à la télévision qu’il n’avait jamais dit "La France tu l’aimes ou tu la quittes".

 

 

via http://www.nationspresse.info/?p=164006

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 23:59

Jacques Cheminade, candidat de "Solidarité et Progrès" à l'élection présidentielle [Ndlr. parfois présenté comme résistant à l'empire et au nouvel ordre mondial], a assuré mardi 13 mars 2012 qu'il ne voterait au deuxième tour ni pour Marine Le Pen, ni pour Nicolas Sarkozy ni pour François Bayrou, mais éventuellement pour François Hollande en fonction de la façon dont "il se comporte".

Interrogé par Radio Classique-Public Sénat, ce candidat s'est dit "gaulliste parce que Nicolas Sarkozy ne l'est pas". "Je suis de gauche parce que François Hollande ne l'est pas toujours" a-t-il ajouté. Au second tour, pour qui votera-t-il ? "Certainement pas pour Marine Le Pen, certainement pas pour Nicolas Sarkozy et certainement pas pour François Bayrou. Donc tirez-en les conséquences". François Hollande ? "On verra comment il se comporte. S'il continue à faire preuve d'une certaine faiblesse, il y a aussi le vote blanc qui est possible" a-t-il fait remarquer. Source

 

Cheminade est une balance. Ayant partagé quelques temps le combat politique d'Alain Soral - alors que celui-ci était encore au Front national et associé à la Liste antisioniste avec Dieudonné... - Cheminade l'a ensuite abandonné parce, "on ne fait pas ça en France, dit-il. ... on n'importe pas les conditions d'un conflit en France et on ne souffle pas sur les braises d'un très vilain feu" (video ci-dessous).

 

Malgré les quelques vulgarités d'Alain Soral dans sa réponse, vulgarités que nous réprouvons et regrettons naturellement, voici l'histoire de Cheminade remise à l'endroit : 

 

 

Cheminade est un menteur : bien après la radicalisation de Dieudonné, il a donné une conférence au théâtre de la Main d'Or, le "temple de l'antisionisme" (20 avril 2008) et ce sans aucun problème à l'époque.

 

Sur l'"importation du conflit", "ce sont les sionistes qui importent le conflit en France et qui ont soumis entièrement la France aux intérêts sionistes", répond assez logiquement Soral. Il aurait également pu ajouter que ce sont les sionistes qui font faire les guerres d'Israël par la France (Irak, Afghanistan, Libye, Iran bientôt...) 

 

Quoiqu'il en soit du Cheminade qui retourne sa veste, avec cette déclaration aujourd'hui sur son possible ralliement à Hollande au second tour, Cheminade a mis un terme à sa carrière. Plus personne dans le camp anti-mondialiste ne le prendra au sérieux à l'avenir.

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 08:38

Lors des élections législatives de 1898, le journaliste satirique Zo d’Axa – pseudonyme d’Alphonse Gallaud de La Pérouse et descendant de l’illustre navigateur – surnommé le « mousquetaire de l’anarchie », informe les lecteurs de son journal La Feuille, dont 25 numéros paraîtront entre octobre 1897 et mars 1899, qu’il a trouvé le candidat idéal à même de réconcilier les abstentionnistes avec le vote : un âne blanc appelé Nul. Le jour des élections, « la Bête qu’il faudrait à la Belle Démocratie » traverse Paris entourée de ses partisans, déclenchant une bagarre et entraînant l’intervention de la police.

 

 Ces élections sont pour Zo d’Axa l’occasion de consacrer trois numéros de sa Feuille à l’abstention et aux travers du système électoral, son âne offrant enfin la possibilité aux mécontents refusant d’ordinaire d’apporter leurs voix, « de voter blanc, de voter Nul, tout en se faisant entendre ».

 

Zo d’Axa, pseudonyme
d’Alphonse Gallaup de La Pérouse
LE CANDIDAT DE LA FEUILLE (La Feuille n°9)
Simples Réserves
J’avais toujours cru que l’abstention était le langage muet dont il convenait de se servir pour indiquer son mépris des lois et de leurs faiseurs. Voter, me disais-je, c’est se rendre complice. On prend sa part des décisions. On les ratifie d’avance. On est de la bande et du troupeau. Comment refuser de s’incliner devant la Chose légiférée si l’on accepte le principe de la loi brutale du nombre ? En ne votant pas, au contraire, il semble parfaitement logique de ne se soumettre jamais, de résister, de vivre en révolte. On n’a pas signé au contrat. En ne votant pas, on reste soi. On vit en homme que nul Tartempion ne doit se vanter de représenter. On dédaigne Tartalacrème. Alors seulement on est souverain, puisqu’on n’a pas biffé son droit, puisqu’on n’a délégué personne. On est maître de sa pensée, conscient d’une action directe. On peut faire fi des parlottes. On évite cette idiotie de s’affirmer contre le parlementarisme et d’élire, au même instant, les membres du parlement.
Je me garderai d’insister. Dans le peuple même on perd la foi : les derniers électeurs ricanent. Le paysan renonce à implorer. L’ouvrier songe à d’autres moyens… Rien de bon n’est sorti de l’Urne. Jamais, pour cause de misère, il n’y eut autant de suicides. Qu’a-t-on fait contre le chômage ? Que n’a-t-on pas fait contre la pensée ? Lois d’exception, lois scélérates… Bientôt, plus que le suffrage, le dégoût sera universel. Je tiens pour prudent de décréter vite le fameux vote obligatoire. Sans cela, au vingtième siècle, je présume que les fonctionnaires seraient seuls en carte d’électeur. Voterait, par ordre, l’état-major. Voteraient aussi les magistrats, les recors [officier de justice] et les gens de police. L’Urne, dont rien n’est sorti de bon, serait la boîte à Pandore — le gendarme.
(...)

 

Votez pour Lui !
Je n’aime pas flagorner le peuple. Voilà le candidat qu’il mérite. À Rome, aux jours de la décadence, la plèbe acclamait un cheval consul (Ndlr. Cheval de l'empereur Caligula, nommé Incitatus) Le bourricot doit triompher en république opportuniste. N’ai-je pas parlé de boulangisme ? En bien ! oui, un boulangisme, mais sans général à panache, sans cheval hoir décoratif :

C’est un âne, un âne, un âne,
C’est un âne qu’il nous faut.

Et l’âne est prêt. Il va courir les réunions. On le verra dans les rues de Paris. Ses amis diront son programme, et les abstentionnistes eux-mêmes, pour une fois, s’en iront voter. C’est un âne blanc. Il se nomme Nul. Les bulletins blancs, les bulletins nuls, compteront enfin — et seront comptés(Ndlr. L'abstention a atteint 53,6 % au 1er tour des régionales 2010, ce qui fait des abstentionnistes le premier parti de France loin devant tout autre parti "arrivé en tête" et représentant soit-disant "la majorité" des Français après l'élection...) Tout à l’heure de grandes affiches inscriront sur les murailles le manifeste du candidat. Un comité se constitue : des écrivains, des artistes, quelques orateurs des clubs. De précieux concours sont acquis. Que les Philistins se méfient : L’Âne trotte vers le palais Bourbon.

 

Votez pour Lui !!
Un régime s’enterre gaîment. Ce serait se tromper, en partie, que de croire à une plaisanterie, à quelque farce montmartroise. Réactionnaires, conservateurs, socialistes désabusés, tous les lassés de cette république constituent une majorité qui peut, en souriant, s’exprimer. Il faut voter pour l’âne Nul. Nous ne nous faisons pas d’illusion : on empêchera notre élu de joindre l’écurie du quai d’Orsay. On le persécutera peut-être. La fourrière l’attend sans doute. Mais nous verrons l’autorité dont jouira la nouvelle Chambre, quand, à l’orateur faisant des effets de tribune, quelqu’un des galeries criera : — Assez ! je demande la parole pour votre collègue l’Âne blanc.

AUX ÉLECTEURS (La Feuille n°11)
Électeurs,
En me présentant à vos suffrages, je vous dois quelques mots. Les voici : De vieille famille française, j’ose le dire, je suis un âne de race, un âne dans le beau sens du mot — quatre pattes et du poil partout. Je m’appelle Nul, comme le sont mes concurrents les candidats. Je suis blanc, comme le sont nombre de bulletins qu’on s’obstinait à ne pas compter et qui, maintenant, me reviendront. Mon élection est assurée. Vous comprendrez que je parle franc.

Citoyens,
On vous trompe. On vous dit que la dernière Chambre composée d’imbéciles et de filous ne représentait pas la majorité des électeurs. C’est faux. Une chambre composée de députés jocrisses et de députés truqueurs représente, au contraire, à merveille les Électeurs que vous êtes. Ne protestez pas : une nation a les délégués qu’elle mérite.

Pourquoi les avez-vous nommés ? Vous ne vous gênez pas, entre vous, pour convenir que plus ça change et plus c’est la même chose, que vos élus se moquent de vous et ne songent qu’à leurs intérêts, à la gloriole ou à l’argent.

Pourquoi les renommerez-vous demain ? Vous savez très bien que tout un lot de ceux que vous enverrez siéger vendront leurs voix contre un chèque et feront le commerce des emplois, fonctions et bureaux de tabac. Mais pour qui les bureaux de tabac, les places, les sinécures si ce n’est pour les Comités d’électeurs que l’on paye ainsi ? Les entraîneurs des Comités sont moins naïfs que le troupeau. La Chambre représente l’ensemble. Il faut des sots et des roublards, il faut un parlement de ganaches et de Robert Macaire pour personnifier à la fois tous les votards professionnels et les prolétaires déprimés. Et ça, c’est vous !

On vous trompe, bons électeurs, on vous berne, on vous flagorne quand on vous dit que vous êtes beaux, que vous êtes la justice, le droit, la souveraineté nationale, le peuple-roi, des hommes libres. On cueille vos votes et c’est tout. Vous n’êtes que des fruits… des Poires. On vous trompe encore. On vous dit que la France est toujours la France. Ce n’est pas vrai. La France perd, de jour en jour, toute signification dans le monde — toute signification libérale. Ce n’est plus le peuple hardi, coureur de risques, semeur d’idées, briseur de culte. C’est une Marianne agenouillée devant le trône des autocrates. C’est le caporalisme renaissant plus hypocrite qu’en Allemagne — une tonsure sous le képi.

On vous trompe, on vous trompe sans cesse. On vous parle de fraternité, et jamais la lutte pour le pain ne fut plus âpre et meurtrière. On vous parle de patriotisme, de patrimoine sacré — à vous qui ne possédez rien. On vous parle de probité ; et ce sont des écumeurs de presse, des journalistes à tout faire, maîtres fourbes ou maîtres chanteurs, qui chantent l’honneur national. Les tenants de la République, les petits bourgeois, les petits seigneurs sont plus durs aux gueux que les maîtres des régimes anciens. On vit sous l’œil des contremaîtres.

Les ouvriers aveulis, les producteurs qui ne consomment pas, se contentent de ronger patiemment l’os sans moelle qu’on leur a jeté, l’os du suffrage universel. Et c’est pour des boniments, des discussions électorales qu’ils remuent encore la mâchoire — la mâchoire qui ne sait plus mordre. Quand parfois des enfants du peuple secouent leur torpeur, ils se trouvent, comme à Fourmies, en face de notre vaillante Armée… Et le raisonnement des Lebel leur met du plomb dans la tête. La Justice est égale pour tous. Les honorables chéquards du Panama roulent carrosse et ne connaissent pas le cabriolet. Mais les menottes serrent les poignets des vieux ouvriers que l’on arrête comme vagabonds !

L’ignominie de l’heure présente est telle qu’aucun candidat n’ose défendre cette Société. Les politiciens bourgeoisants, réactionnaires ou ralliés, masques ou faux-nez républicains, vous crient qu’en votant pour eux ça marchera mieux, ça marchera bien. Ceux qui vous ont déjà tout pris vous demandent encore quelque chose : Donnez vos voix, citoyens ! Les mendigots, les candidats, les tire-laine, les soutire-voix, ont tous un moyen spécial de faire et refaire le Bien public. Écoutez les braves ouvriers, les médicastres du parti : ils veulent conquérir les pouvoirs… afin de les mieux supprimer. D’autres invoquent la Révolution, et ceux-là se trompent en vous trompant. Ce ne seront jamais des électeurs qui feront la Révolution. Le suffrage universel est créé précisément pour empêcher l’action virile. Charlot s’amuse à voter…

L’âne blanc Nul

Et puis quand même quelque incident jetterait des hommes dans la rue, quand bien même, par un coup de force, une minorité ferait acte, qu’attendre ensuite et qu’espérer de la foule que nous voyons grouiller — la foule lâche et sans pensée. Allez ! allez, gens de la foule ! Allez, électeurs ! aux urnes… Et ne vous plaignez plus. C’est assez. N’essayez pas d’apitoyer sur le sort que vous vous êtes fait. N’insultez pas, après coup, les Maîtres que vous vous donnez. Ces Maîtres vous valent, s’ils vous volent. Ils valent, sans doute, davantage ; ils valent vingt-cinq francs par jour, sans compter les petits profits. Et c’est très bien : L’Électeur n’est qu’un Candidat raté.

Au peuple du bas de laine, petite épargne, petite espérance, petits commerçants rapaces, lourd populo domestiqué, il faut Parlement médiocre qui monnaie et qui synthétise toute la vilenie nationale. Votez, électeurs ! Votez ! Le Parlement émane de vous. Une chose est parce qu’elle doit être, parce qu’elle ne peut pas être autrement. Faites la Chambre à votre image. Le chien retourne à son vomissement — retournez à vos députés…

Chers électeurs,
Finissons-en. Votez pour eux. Votez pour moi. Je suis la Bête qu’il faudrait à la Belle Démocratie. Votez tous pour l’Âne blanc Nul, dont les ruades sont plus françaises que les braiments patriotards. Les rigolos, les faux bonshommes, le jeune parti de la vieille-garde : Vervoort, Millevoye, Drumont, Thiébaud, fleurs de fumier électoral, pousseront mieux sous mon crottin. Votez pour eux, votez pour moi !

IL EST ÉLU ! (La Feuille n°12)
Bonnes Gens de la Ville, Électeurs,
Écoutez l’édifiante histoire d’un joli petit âne blanc, candidat dans la Capitale. Ce n’est pas conte de mère l’Oie, ni récit de Petit Journal. C’est une histoire véridique pour les vieux gosses qui votent encore : Un bourriquet, fils du pays de La Fontaine et de Rabelais, un âne si blanc que M. Vervoort en a mangé gloutonnement, briguait au jeu électoral un mandat de législateur.

Le jour des élections venu, ce bourriquet, candidat-type, répondant au nom clair de Nul, fit une manœuvre de la dernière heure. Par le chaud dimanche de mai où le peuple courait aux urnes, l’âne blanc, le candidat Nul, juché sur un char de triomphe et traîné par des électeurs, traversa Paris, sa bonne ville. D’aplomb sur pattes, oreilles au vent, émergeant, fier, du véhicule bariolé de ses manifestes — du véhicule à forme d’urne ! la tête haute entre le verre d’eau et la sonnette présidentielle, il passa parmi des colères et des bravos et des lazzis… L’Âne vit Paris qui le regardait.

Paris ! Le Paris qui vote, la cohue, le peuple souverain tous les quatre ans… Le peuple suffisamment nigaud pour croire que la souveraineté consiste à se nommer des maîtres. Comme parqués devant les mairies, c’était des troupeaux d’électeurs, des hébétés, des fétichistes qui tenaient le petit bulletin par lequel ils disent : J’abdique. Monsieur Un Tel les représentera. Il les représentera d’autant mieux qu’il ne représente aucune idée. Et ça ira ! On fera des lois, on balancera des budgets. Les lois seront des chaînes de plus ; les budgets, des impôts nouveaux…

Lentement, l’Âne parcourait les rues. Sur son passage, les murailles se couvraient d’affiches que placardaient des membres de son comité, tandis que d’autres distribuaient ses proclamations à la foule : « Réfléchissez, chers citoyens. Vous savez que vos élus vous trompent, vous ont trompés, vous tromperont — et pourtant vous allez voter… Votez donc pour moi ! Nommez l’Âne !… On n’est pas plus bête que vous. » Cette franchise, un peu brutale, n’était pas du goût de tout le monde.

— On nous insulte, hurlaient les uns.
— On ridiculise le suffrage universel, s’écriaient d’autres plus justement.

Quelqu’un tendit son poing vers l’âne, rageusement, et dit :
— Sale Juif !

Mais un rire fusait, sonore. On acclamait le candidat. Bravement l’électeur se moquait et de lui-même et de ses élus. Les chapeaux s’agitaient, les cannes. Des femmes ont jeté des fleurs… L’Âne passait. Il descendait du haut Montmartre, allant vers le Quartier Latin. Il traversa les grands boulevards, le Croissant où se cuisine, sans sel, l’ordinaire que vendent les gazettes, il vit les Halles où des meurt-de-faim, des hommes du Peuple-Souverain, glanent dans des tas de détritus ; les Quais où des Électeurs élisent les ponts comme logis…

Il est élu

Cœur et Cerveau !… C’était Paris. C’était ça la Démocratie ! On est tous frères, vieux vagabonds ! Plaignez le bourgeois ! il a la goutte… et c’est votre frère, gens sans pain, homme sans travail et mère lasse qui, ce soir, rentrerez chez vous pour mourir avec les petits… On est tous frères, jeune conscrit ! C’est ton frère, l’officier, là-bas, corset de fille et front barré. Salue ! Fixe ! la main dans le rang… Le Code te guette — le Code militaire. Douze balles dans la peau pour un geste. C’est le tarif Républicain.

L’Âne arrivait devant le Sénat. Il longea le Palais d’où le poste sortit en bousculade ; il suivit extérieurement, hélas ! les jardins trop verts. Puis ce fut le boulevard Saint-Michel. À la terrasse des cafés, des jeunes gens battaient des mains. La foule sans cesse grossissante s’arrachait les proclamations. Des étudiants s’attelaient au char, un professeur poussait aux roues… Or, comme trois heures sonnaient, apparurent des gens de police. Depuis dix heures du matin, de poste en commissariat, le télégraphe et le téléphone signalaient le passage étrange de l’animal subversif. L’ordre d’amener était lancé : Arrêtez l’Âne ! Et, maintenant, les sergents du guet barraient la route au candidat. Près de la place Saint-Michel, le fidèle comité de Nul fut sommé par la force armée de reconduire son client au plus proche commissariat. Naturellement le Comité passa outre — il passa la Seine. Et bientôt le char faisait halte devant le Palais de Justice.

Plus nombreux, les sergents de ville cernaient l’Âne blanc, impassible. Le Candidat était arrêté à la porte de ce Palais de Justice d’où les députés, les chéquards, tous les grands voleurs sortent libres. Parmi le flot populaire, le char avait des mouvements de roulis. Les agents, brigadier en tête, avaient saisi les brancards et s’étaient passé la bricole. Le Comité n’insistait plus : il harnachait les sergents de ville… Ainsi fut lâché l’âne blanc par ses plus chauds partisans. Tel un vulgaire politicien, l’animal avait mal tourné. La police le remorquait, l’Autorité guidait sa route… Dès cet instant, Nul n’était qu’un candidat officiel ! Ses amis ne le connaissaient plus. La porte de la Préfecture ouvrait ses larges battants — et l’âne entra comme chez lui.

Aujourd’hui si nous en causons c’est pour faire remarquer au peuple, peuple de Paris et des Campagnes, ouvriers, paysans, bourgeois, fiers Citoyens, chers Seigneurs, c’est pour faire assavoir à tous que l’âne blanc Nul est élu. Il est élu à Paris. Il est élu en Province. Additionnez les bulletins blancs et comptez les bulletins nuls, ajoutez-y les abstentions, voix et silences qui normalement se réunissent pour signifier ou le dégoût ou le mépris. Un peu de statistique s’il vous plaît, et vous constaterez facilement que, dans toutes les circonscriptions, le monsieur proclamé frauduleusement député n’a pas le quart des suffrages. De là, pour les besoins de la cause, cette locution imbécile : Majorité relative — autant vaudrait dire que, la nuit, il fait jour relativement.

Aussi bien l’incohérent, le brutal Suffrage Universel qui ne repose que sur le nombre — et n’a pas même pour lui le nombre — périra dans le ridicule. À propos des élections de France, les gazettes du monde entier ont, sans malice, rapproché les deux faits notoires de la journée : « Dès le matin, vers neuf heures, M. Félix Faure allait voter. Dans l’après-midi, à trois heures, l’Âne blanc était arrêté. » J’ai lu ça dans trois cents journaux. L’Argus et le Courrier de la Presse m’ont encombré de leurs coupures. Il y en avait en anglais, en valaque, en espagnol ; toujours pourtant je comprenais. — Chaque fois que je lisais Félix, j’étais sûr qu’on parlait de l’âne.

A noter :
Dans l’Anthologie de La Feuille, parue en 1900 sous le titre Les Feuilles, l’éditeur ajoute ici une note : « Durant la période électorale l’affiche-programme fut réellement placardée sur les murailles, et le jour du scrutin le candidat satirique traversa réellement Paris, de Montmartre au quartier Latin, fendant la foule enthousiaste ou scandalisée qui manifestait bruyamment. Boulevard du Palais, l’âne fut dûment appréhendé par la police qui se mit en devoir de traîner son char pour le conduire en fourrière, et s’il n’y eut alors bagarre entre les partisans de l’Âne et les représentants de l’Ordre c’est bien, ainsi que le contèrent les journaux de l’époque, grâce au rédacteur de la Feuille qui s’écria : — N’insistons pas, c’est maintenant un candidat officiel ! »

 

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 08:01

Voici tout juste 100 ans, le quotidien La Presse, observant une recrudescence du grand banditisme, un perfectionnement des moyens techniques utilisés par les malfaiteurs et une violence des attaques sur les personnes que l’on pensait révolue dans une société civilisée, mettait en lumière l’absence de scrupules des auteurs de crimes, sans doute lié à l’absence d’idéal de la génération nouvelle. Lire la suite

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- A propos de la sécurité des personnes sous l'Ancien Régime, lire : "Être français s'est d'abord confondu avec le privilège de vivre protégé sous les fleurs de lys" (Pierre Chaunu) où l'on apprend qu'"aucune ville au monde n'est aussi sûre que Paris, de jour et de nuit, de 1730 à 1789". ...

 

La "France d'après" du Nicolas Sarkozy de 2007 ou la "France forte" du candidat Sarkozy de 2012, ou encore le "monde nouveau" de l'apparatchik franc-maçon Mélenchon... nous auront effectivement plongé dans un monde d'une extraordinaire sûreté et sécurité !

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