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Christ Roi

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Horloge

7 février 2021 7 07 /02 /février /2021 18:21
Désobéissance civile. Rémi Brague : "Il faut obéir aux lois tant qu’elles assurent la plus élémentaire justice, et donc l’ordre public et la paix civile. S'il (l'Etat ou César) la transgresse, on a le droit, et même le devoir ... de lui désobéir"

Le philosophe et théologien analyse la déclaration du ministre de l’Intérieur selon qui « la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu ». Rémi Brague est membre de l’Institut, normalien, agrégé de philosophie et professeur émérite de philosophie à l’université Panthéon-Sorbonne, Rémi Brague est notamment l’auteur d’Europe, la voie romaine (3e édition, Folio essais, 1999) et Le Règne de l’homme. Genèse et échec du projet moderne (Gallimard, 2015). Il s’entretient ci-dessous dans les colonnes du Figaro.

 

« Pour les chrétiens, Dieu parle par la conscience, inscrite dans la nature de l’homme, que Dieu a créé animal rationnel », explique Rémi Brague.

 

[…]

 

Si l’on suppose que deux lois sont face à face, l’une de la République, l’autre de Dieu, il est bien clair que la première ne fera pas le poids. Aucune loi humaine ne tient devant une loi divine. Votée par un Parlement régulièrement élu dans une démocratie civilisée ou imposée par le plus cruel des tyrans, peu importe.

 

Reste la question essentielle : quel genre de divinité entre en jeu et comment légifère-t-elle ? Pour les chrétiens, Dieu parle par la conscience, inscrite dans la nature de l’homme, que Dieu a créé animal rationnel. Rousseau appelait la conscience « instinct divin, immortelle et céleste voix ». Il faut prendre ces mots tout à fait au sérieux. Il me faut ici mettre en garde contre une façon galvaudée d’en appeler à sa « conscience ». Souvent, on la confond avec le caprice irréfléchi. Dire que seule sa conscience doit décider, c’est souvent une façon de dire : « Mêlez-vous de vos affaires ! Je fais ce que je veux ! » Quelle naïveté, d’ailleurs. La plupart du temps, est-ce bien moi qui veux ce que je crois vouloir ?

 

La conscience doit s’éduquer, un peu comme le goût. Le gourmet a appris à distinguer un grand cru d’un médiocre vin de table. L’alcoolique, lui, ne fera pas la différence, du moment que cela soûle. De même, la délicatesse de la conscience s’acquiert. Par l’exemple des parents, quand ils sont à la hauteur. Par la fréquentation des honnêtes gens. Par la grande littérature. Mais, en dernière analyse, c’est toujours moi qui déciderai de me former et d’acquérir une conscience exigeante ou, au contraire, de m’abandonner aux influences de mille facteurs : les souvenirs de pouponnière, la coutume, la pub, la mode, le politiquement correct, etc.

 

— Quand Antigone décide de braver les lois de Créon pour enterrer son frère, ne place-t-elle pas les droits de la conscience au-dessus de ceux des hommes ?

 

— Cela ne fait pas de mal de retourner aux sources de temps en temps, et, en l’occurrence, de relire Sophocle. Dans Antigone, l’héroïne vient d’enterrer son frère, considéré comme rebelle à la cité. Le chef, son oncle Créon, avait ordonné de punir le coupable en abandonnant son cadavre aux fauves et aux rapaces. Arrêtée, elle ne fait pas appel à sa conscience. La notion de « conscience » n’est pas clairement dégagée dans la pensée grecque. Le mot grec dont on s’est servi plus tard pour la désigner ne signifie pas la conscience morale, mais la conscience psychologique, celle dont il est question quand on dit « perdre conscience ».

 

Antigone oppose aux décrets de Créon non pas la conscience, mais des lois venant des dieux et « à chaque fois vivantes ». Ce qui montre leur divinité, c’est, ce qui est paradoxal pour nous, formés dans une religion de révélation, que « nul n’a jamais su d’où elles étaient apparues » (vers 456-457). Pour les Grecs, le divin est évident, aussi manifeste que l’Olympe, et sans origine. Ainsi, les rumeurs sont des déesses parce que personne ne les a mises en circulation. Ces lois divines, non écrites, priment sur toutes les décisions humaines.

 

[...]

 

— Dans l’Évangile, le Christ déclare qu’il faut rendre à César ce qui est à César. Faut-il en déduire l’obéissance des chrétiens aux lois en toutes circonstances ?

 

— Le passage des Évangiles où se trouve la formule (Matthieu 22, 21 et parallèles) est souvent mal compris. On s’imagine que César, le pouvoir politique, serait parfaitement indépendant de Dieu. Or, il en dépend comme tout le reste de la Création, ni plus ni moins. Il n’a pas de domaine réservé à l’intérieur duquel il pourrait n’en faire qu’à sa tête. Nul « sécularisme » là-dedans. Dieu est présent dans le domaine politique comme partout ailleurs.

 

Seulement, là aussi, il faut se demander de quelle façon Il s’invite chez César. Pour le christianisme, il est là d’abord dans la loi morale. Dans la Bible, Abraham craint que les Amalécites n’aient aucune « crainte de Dieu » (Genèse 20, 11) et ne le tuent pour lui prendre sa femme. La « crainte de Dieu » n’est autre ici que la common decency d’Orwell, ce qui « ne se fait pas ».

 

Il faut obéir aux lois tant qu’elles assurent la plus élémentaire justice, et donc l’ordre public et la paix civile. Saint Paul faisait prier pour l’empereur. C’était alors Néron, qui allait d’ailleurs le faire décapiter. Mais César est soumis à la loi morale. S’il la transgresse, on a le droit, et même le devoir, d’abord de le lui rappeler, ensuite de lui désobéir.

 

Source : Le Figaro | Pour une école libre

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6 février 2021 6 06 /02 /février /2021 19:47
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26 janvier 2021 2 26 /01 /janvier /2021 10:51

Tweet épinglé d'Ariane Walter, agrégée de lettres, dramaturge, romancière, blogueuse : 

La "théorie du complot" c'est le fait de s'interroger sur la véracité des discours politiques, et se demander à qui profite le crime", certes, mais avec cette nuance qu'aujourd'hui la tendance à s'interroger sur la véracité des discours, le questionnement et la mise en doute de la narrative qui nous est présentée vient non pas des conspirateurs réels (la franc-maçonnerie, et la finance travaillant au Great Reset, ou la "Grande réinitialisation" fondée sur la destruction de nos sociétés) mais du peuple réel, qui en est diabolisé pour cela. Et la différence est que cette fois-ci le complot est réel.

 

En 1789, en revanche, "le fantasme du 'complot aristocratique' émanait essentiellement des loges maçonniques et du club des Jacobins. La théorie du complot des aristocrates "envahit très vite l'espace du discours révolutionnaire. (...) Il suffit de considérer le flot ininterrompu des dénonciations qui sont adressées au Comité des recherches de l'Assemblée constituante (Pierre Caillet, Comité des recherches de l'Assemblée nationale 1789-1791, Inventaire analytique de la sous-série D XXIX bis, Paris, Archives nationales, 1993.) (...) Il convient de préciser que cette frénésie dénonciatrice témoigne autant de l'irruption de l'esprit révolutionnaire que de la persistance de cette mentalité traditionnelle déjà évoquée et accoutumée à incriminer des conspirateurs." (Patrice Gueniffey, La Politique de la Terreur, Essai sur la violence révolutionnaire, Fayard 2000, réed. Tel Gallimard, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 64.)

 

"Voyez en 1792 la république du soupçon des "Argus, Surveillants, Dénonciateurs, Sentinelles et Aveugles clairvoyants" (Patrice Gueniffey, La Politique de la Terreur, Essai sur la violence révolutionnaire, Fayard 2000, réed. Tel Gallimard, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 70) repose tout entière et seulement dans l'exercice du soupçon."

 

En vue du changement promis", "l'idéologie révolutionnaire est à la recherche d'auteurs, de responsables, d'un ou plusieurs 'individus' à désigner." (Lucien Jaume, Le Discours jacobin et la démocratie, Fayard, Saint-Amand-Montrond 1989, note 65, p. 170.)

 

En 1789, "l'imaginaire du complot remplit une autre fonction encore. "La crainte du 'complot aristocratique' est en effet le vecteur par lequel la nation se constitue. (...) La nation [révolutionnaire de 1789. NdCR.] se définit par ce qu'elle rejette; elle prend forme matérielle, consistance et réalité, à travers la mobilisation qu'entraînent les rumeurs sur les complots qui le menacent." (Patrice Gueniffey, La Politique de la Terreur, Essai sur la violence révolutionnaire, Fayard 2000, réed. Tel Gallimard, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 65.)

 

Le discours républicain, dès le début de la république en 1792 se constitue contre, il n'y a rien de positif là-dedans.

 

Ce qu'ils appellent "théorie du complot" s'appelait autrefois esprit critique et était considéré comme salutaire pour une démocratie

En juin 2013, dans l'Appel à la résistance ! Ce message qui se lève, "la Résistance ... s'exprime de différentes façons"...

 

Le mouvement de la Résistance aux mondialistes, initié en 2013, respecte le libre arbitre et la loi naturelle, "cette force mystérieuse, immuable, qui rend l'homme capable de raison, de justice et d'équité. Ce droit naturel est lui aussi d'origine divine; mais indépendant des lois révélées. La loi naturelle représente ce qui est tacitement commun aux chrétiens et aux non-chrétiens... Une loi de déraison ou d'iniquité n'engage pas en conscience les sujets." (François BLUCHE, Louis XIV, Fayard, Paris 2002, p. 191.)

 

L'unité dans la diversité était une des richesses de l'Ancien Régime et ses libertés concrètes, innombrables. "Les libertés sous la Monarchie se déclinaient au pluriel" (François Bluche, Louis XIV) 

Sous l'"Ancien Régime", du XVIe siècle à 1789, la France était un "pays hérissé de libertés" (F. Funck-Brentano, Ce qu'était un Roi de France, Librairie Hachette 1940, p. 179), au point que pour Tocqueville, "les libertés (françaises)... offraient une résistance à l'arbitraire 'plus efficace,... que celle des lois" (cité in Frantz Funck-Brentano, L'Ancien Régime, Les Grandes études Historiques, Librairie Arthème Fayard, Paris 1926, p. 528).

 

"Les rois voulaient unir en respectant les traditions et les particularités locales, sans user de violence. Ils cherchaient à supprimer de façon graduelle, et tout en les tolérant d'abord, les frontières administratives, financières, douanières, etc., qui séparaient les diverses provinces de France.

 

"Les révolutionnaires, sans comprendre que la variété est une forme de la liberté, et peut-être la plus essentielle pour chacun, s'orientaient vers une unité dans l'uniformité. Le niveau, emblème de la Maçonnerie, correspondait à leur projet principal. "(Bernard Faÿ, La Grande révolution 1715-1815, Le Livre contemporain, Paris 1959, p. 244.)

 

"Une loi de déraison ou d'iniquité n'engage pas en conscience." (François Bluche, louis XIV). Le mouvement actuel de désobéissance civile. Les 11 actes de désobéissances civiles les plus mémorables de l'histoire étaient tous fondés sur le respect de cette loi naturelle, elle-même d'origine divine.

 

C'est sans doute cette pensée constitutive d'une unité dans la diversité face à l'uniformité du projet mondialiste qui sous-tend aujourd'hui encore l'ensemble du mouvement de la Résistance s'opposant à la mondialisation de la grande réinitialisation.

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26 janvier 2021 2 26 /01 /janvier /2021 10:45

"Comment réorganiser le monde ? Comment le contrôler ?

 

"Préconiser la lutte. 

 

"Enseigner le matérialisme et l'athéisme dans les écoles.

 

"Apprendre au peuple à lutter pour obtenir ce qu'il désire. Et pour assouvir ses pulsions, dites-leur de nier les valeurs morales élevées et de nier l'existence de Dieu. Car celles-ci ne sont pas en adéquations avec le 'progrès' et la 'science'.

 

"Qu'arrive-t-il alors quand les gens ne croient plus en Dieu ? Où vont-ils rechercher refuge ? À qui vont-ils demander de l'aide ? Et bien ils vont demander de l'aide ... au gouverne-ment.

 

"Vous savez que pendant longtemps, l'interprétation marxiste de l''histoire nous a laissé entendre que les rois d'autrefois étaient tout aussi autoritaires que les dirigeants communistes des régimes totalitaires.

 

"On nous a laissé entendre que la monarchie de droit divin avait amené les rois à se prendre pour des dieux vivants sur terre. Il s'agit en fait d'une confusion. Dans une société où les gens sont tous profondément convaincus de l'existence de Dieu, où ils sont convaincus que les mauvaises actions seront rétribuées par des punitions célestes, ils sont moins enclins à faire du mal.

 

"En fait on disait autrefois que la Couronne du roi était ce qui permettait de connecter le roi avec le ciel. Elle faisait le lien entre le Ciel ... et la terre.

 

"Je ne dis pas bien sûr que tous les rois du passé étaient de bons rois. Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu de mauvais rois dans l'histoire. Ce n'est pas ce que je dis. Ce que je dis c'est que la monarchie de droit divin faisait du roi le représentant de Dieu sur terre. C'est-à-dire qu'il devait régner sur son Royaume en se conformant aux lois divines. Il avait été investi de cette mission. Or dans un régime sans Dieu, dans un régime fondé sur l'athéisme et sur la croyance dans le marxisme-léninisme, comme le régime soviétique ou le régime communiste chinois, les dirigeants ne sont pas des représentants de Dieu sur terre, ce sont des dieux vivants sur terre. Cela veut dire qu'ils considèrent qu'il n'y a personne au-dessus d'eux, qu'il n'y a personne pour les juger et les punir s'ils agissent mal. Dès lors, ils n'ont plus aucune crainte. Et la censure, la propagande et le contrôle social ne leur pose aucun problème. La terreur amène donc le peuple à penser que la seule façon d'échapper à la souffrance est de s'en remettre au gouverne-ment. Il n'y aura personne d'autre que le gouvernement pour sauver le peuple. Et s'ils ont le malheur de s'en remettre à quelqu'un d'autre, alors ils seront considérés comme des dissidents... (Des "complotistes", ... Ndlr.)

 

"Le communisme est responsable de la mort de 100 millions de personnes.

 

"Or ce fait est très peu enseigné dans les écoles. Et nombre d'historiens et de sociologues cherchent encore à défendre l'idéologie marxiste.

 

"En parler, c'est briser un tabou. C'est permettre aux jeunes de ma génération, et tous ceux qui viendront après nous, de comprendre les dangers d'une société qui repose sur la lutte des classes et le rejet des valeurs du passé.

 

"L'Amérique actuelle (celle des "démocrates" de Biden. Ndlr.) et la société moderne promeuvent la lutte des races. L'assouvissement sans fin des pulsions, l'éradication de la croyance et de la morale d'autrefois. Elle façonne des dissidents et les accuse de toutes sortes de crimes pour mieux justifier la répression et la restriction de la liberté de conscience et de parole, par le biais des entreprises de hautes technologies et en prônant la cancel culture dans les universités et dans les milieux intellectuels.

 

"Si on vous accuse d'être un dissident, un élément mauvais pour la société ou un danger pour la démocratie, songez-y à deux fois.

 

"(...) En fait, le seule moyen de savoir si une chose est juste ou non est de juger avec son cœur tout en sachant s'en remettre aux valeurs morales de nos ancêtres basées sur la justice, la vérité, et la gentillesse."

 

(Fin de citation)

 

___________

Pour compléter ce que dit Laetitia Rodrigues dans cette video, précisons par exemples que la mère de Saint Louis, disait à son fils : "je vous aime après Dieu plus que toutes choses; cependant, sachez-le bien, j'aimerais mieux vous voir mort que coupable d'un seul péché mortel." Ces quelques 26 mots sont à eux seuls tout un traité politique.

 

Sous Louis XIV, encore, écrit l'historien François Bluche citant les Instructions ou Mémoires rédigés par Louis XIV pour la formation du Dauphin :

"Le droit divin, (...) impose au souverain des devoirs. 'Le ciel, écrit Louis, nous confie des peuples et des États', apportant aussitôt une limitation au pouvoir des princes. Un monarque, surtout le roi 'très-chrétien', doit appliquer mieux que ses sujets les commandements de Dieu et de l'Église. Même la modestie lui incombe : 'S'il y a une fierté légitime en notre rang, il y a une modestie et une humilité qui ne sont pas moins louables.' Le roi doit pratiquer l'examen de conscience, gage de lucidité politique, antidote des flatteries de cour. Enfin, plus que tous les autres hommes, les souverains doivent 'instruire leurs enfants par l'exemple et par le conseil.' 

 

"Les Mémoires pour l'année 1661, (...) sont justement célèbres. S'ils n'avaient pas les réflexions d'un Marc-Aurèle ou d'un Frédéric II, ils renferment, en excellent style, l'essentiel du message politique du Roi : la théorie de la monarchie absolue française et sa pratique." (François BLUCHE, Louis XIV, Fayard, Paris 2002, p. 178-179.)

 

"Aujourd'hui ces faits sont trop oubliés. (...) [D]epuis 1789, un enseignement simplificateur a noirci le concept de monarchie absolue;. Le XIXe siècle l'a d'ailleurs peu à peu remplacé par l'horrible mot d'absolutisme, faisant de l'ancien régime un système de l'arbitraire, voire du despotisme ou de la tyrannie. La monarchie de Louis XIV devenait rétrospectivement comme le règne du bon plaisir.

 

"(...) Mais absolutus, venant du verbe absolvere (délier), les Français du XVIIe siècle savent aussi que monarchia absoluta signifie monarchie sans liens, et non pas sans limites. (sans liens avec les puissants, les "lobbies" dirions-nous aujourd'hui. Ndlr.)

 

"(...) Pour les juristes comme pour les Français instruits, le pouvoir royal, s'il est absolu, est également circonscrit. Le monarque doit respecter les maximes fondamentales dites encore lois du royaume." (François BLUCHE, Louis XIV, Fayard, Paris 2002, p. 185-187.)

 

"Le Décalogue est un redoutable cahier des charges ! (...) Si le Roi devient par exemple idolâtre, sacrilège, polygame, il risque dès ici-bas d'attirer sur lui et sur le royaume la colère divine. dans les cas les plus graves, la révolte des sujets serait légitime, ces derniers étant ipso facto déliés du devoir de soumission. 

"Le monarque est aussi tenu au respect de la loi naturelle, cette force mystérieuse, immuable, qui rend l'homme capable de raison, de justice et d'équité. Ce droit naturel est lui aussi d'origine divine; mais indépendant des lois révélées. La loi naturelle représente ce qui est tacitement commun aux chrétiens et aux non-chrétiens.. Il résulte, de l'obligation de s'y soumettre, que le Roi quand il fait des lois, doit légiférer conformément à la raison et à la justice. Une loi de déraison ou d'iniquité n'engage pas en conscience les sujets." (François BLUCHE, Louis XIV, Fayard, Paris 2002, p. 191.)

 

Tout au long de l’histoire de la monarchie française, cette constitution bornera la volonté du prince — conformément aux commandements de Dieu d’abord, ensuite au respect des lois naturelles — et tout acte qui y portera atteinte sera frappé de nullité.

___________

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23 janvier 2021 6 23 /01 /janvier /2021 15:17

Il est désormais clair que l'objectif des élites politico-médicales est de nous maintenir dans un état d'incertitude indéfinie. Le tout dans un état d'engourdissement général dans lequel les médias de masse et les plus hautes institutions s'affrontent pour ne pas poser de questions et ne pas apporter de réponses...

Le président du Conseil italien, Conte

Le président du Conseil italien, Conte

L'hiver de la démocratie

La Nuova Bussola Quotidiana

Par Antonio Zama *

 

Nous savons bien que, surtout en politique, il est écrit provisoire, et il est lu définitif. Ceux qui avaient l'illusion que les mesures restrictives étaient de nature temporaire ont reçu la confirmation entre Noël et l'Épiphanie qu'au contraire l'objectif des élites politico-médicales était de nous maintenir dans un état d'incertitude indéfinie, affaiblissant tout désir résiduel, je ne dis pas de liberté mais plutôt de sérieux.

 

Le robinet s'ouvre, se ferme, reste à moitié ouvert ou à moitié fermé, il pourrait partiellement s'ouvrir ou se fermer complètement, "accrochant" la décision à des indices variables et facilement surmontables ou non, selon la volonté politique. Le tout dans un état d'engourdissement général, dans lequel les médias de masse et les plus hautes institutions se font concurrence pour ne pas poser de questions et ne pas apporter de réponses.

 

Exemple, parmi mille: quelqu'un connaîtrait-il pas tant la date, Dieu nous en préserve, mais les conditions sur la base desquelles nous pouvons revenir à la vie normale ? 50, 60 ou 70% des vaccinés ? Et sur la base de quels paramètres ? Est-ce que ceux qui ont déjà développé des anticorps au moins sur une base statistique ont-ils été pris en compte ? Il ne me semble pas que nous parlions de cela de manière laïque , comme nous le disons aujourd'hui avec un terme qui ne veut rien dire mais qui est très populaire.

À y regarder de plus près, il n'est pas si paradoxal qu'alors que nous nous concentrons tous sur les batailles pour la reconnaissance de nouveaux droits et libertés, nous perdons au passage ceux sur lesquels nous comptons depuis des décennies, ce qui nous a semblé une réalisation établie et maintenant considérée comme acquise.

 

Et il n'est pas paradoxal que ces chaires dont pendant des décennies la fanfare du souvenir, des libertés à conquérir jour après jour, à ne pas oublier ont retenti, soient aujourd'hui silencieuses ou occupées à trouver ou à propager les justifications les plus convaincantes, celles qui normalement anéantissent le public qui finit d'abord par se demander s'il n'a pas exagéré en pensant mal et, ensuite, par s'auto-flageler, espérant ne pas être précipité parmi les damnés étiquetés du négationnisme.

 

Ce n'est pas paradoxal parce que nous vivons plongés dans les dogmes du liquide amniotique moderne et politiquement correct alimenté par la rhétorique et la peur. L'effet est que l'exercice du questionnement, du doute, du raisonnement est auto-refoulé et celui de la dissidence est réduit au silence. C'est pourquoi 2020 était l'annus horribilis, certainement pas pour le Covid. L'année-épiphanie du visage dictatorial de la démocratie avec laquelle nous devrons faire face dans les années à venir.

 

Le dogme du politiquement correct est hors de la vérité: il décrit quelque chose qui est, qui n'a pas besoin d'explication, qui doit être accepté comme une réalité ontologique à l'avance et hors du temps, indiscutable. C'est la religion qui anesthésie et désinfecte.

 

Voyons quelques-uns de ces dogmes: on peut faire un joli jeu de société pour enrichir les après-midis domestiques:

- Le gouvernement en exercice travaille pour notre bien, il faut avoir confiance

- Nous avons besoin d'unité: nous ne pouvons pas discuter ou faire des controverses

- Ce qui est essentiel pour le citoyen est décidé par le gouvernement et, en dernier ressort, par l'État.

- Si quelque chose ne va pas, c'est la faute du citoyen (et du peuple. Ndlr.) indiscipliné

- La compression des droits et libertés est justifiée et proportionnée au risque de contagion

- Les réseaux sociaux ont le droit d'occulter ce qui n'est pas conforme au politiquement correct

- Les villes vides sont plus désirables que les villes surpeuplées

- Les chiffres ne nécessitent aucune explication

- Les conférences de presse sont des événements de gala dans lesquels vous écoutez et ne posez pas de questions

- La médecine est une science basée sur des déclarations apodictiques infaillibles

- Le vaccin est le seul espoir et c'est un devoir moral de se faire vacciner

- L'objection de conscience est intolérable

- Si vous ne vous faites pas vacciner, vous devez être banni

- La liberté d'expression est valable aussi longtemps que vous dites ce que j'attends d'entendre

- Le monde sans argent liquide est souhaitable

- Si vous êtes un commerçant, vous faites du black

- La santé publique est l'avenir, la santé privée est un passé détestable

- Nous devons changer les modes de vie, définitivement

- Être plus pauvre mais avec un revenu garanti c'est mieux

- Que ce soit une fausse nouvelle dépend d'où elle vient

- Un Noël sobre et seul est mieux que qu'un Noël traditionnel

- L'agenda vert est au cœur de l'avenir de la planète

 

L'exercice pourrait durer longtemps : il suffit d'observer les réactions envers les audacieux imprudents qui posent des questions ou, pire encore, émettent des déclarations extra-ordinaires .

La rhétorique et la peur se prêtent mutuellement leurs armes dans des phases alternées. Masque et autodéclaration, vaccination et couvre-feu, distanciation et permission. Les médias du régime n'ont pas besoin de voile, ils sont parfaitement alignés. Le sujet doit se sentir appelé aux armes et ne pas pouvoir demander pourquoi.

 

Que puis-je faire pour l'Etat? Il conviendrait que les élites fassent quelque chose pour moi: clarifier comment les morts sont comptés, le sens des mesures adoptées et les moments dans lesquels elles ont été décidées, l'utilisation des communications du palais, le rôle des techniciens, car ils ne se sont pas concentrés sur soins, sur la base de quels éléments le vaccin est considéré comme aussi sûr que les autres en cours d'utilisation, dans quelles conditions ils pensent que nous pourrons revenir (si nous pouvons revenir) à la normale.

 

L'impression est qu'il est trop tard maintenant, une fois que le renard est entré dans le poulailler, il n'y a plus d'histoire, nous nous sommes volontairement habitués à la mystique de l'information politiquement correcte et mystifiée. Si j'avais pu choisir, j'aurais préféré la mystique du toucher de la scrofule, attribut et pouvoir de certains souverains médiévaux.

C'était le bon temps : il y avait la peste, les famines, la guerre, la mort, la peur quotidienne, mais la vie était florissante et la liberté bien plus grande que ce que nous sommes enclins à croire. Avant tout, les cathédrales ont été construites dans une course pour voir qui pourrait les rendre plus grandes, et plus riches. Nous, pleins de rhétorique sur la culture, avons, sans réfléchir, fermé des musées, des théâtres et des cinémas. Gonflé de rhétorique sur l'éducation, nous avons fermé des écoles. Gavés de rhétorique sur les relations sociales, nous avons fermé les bars, les pubs, les restaurants, les trattorias, les tavernes, les piscines, les gymnases, les terrains de sport et les stations de ski. Bourrés de rhétorique sur le partage, nous avons éteint la famille. Il doit y avoir une raison.

 

C'est l'hiver de la démocratie. Rendez-nous l'automne du Moyen Âge.

 

* Juriste, directeur du portail juridique Filodiritto

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20 janvier 2021 3 20 /01 /janvier /2021 13:23

En 1792 les "républicains" parlaient d'un "complot" des gens de Vendée contre la république, mais l'inverse ne pouvait être qu'une fake news !

Source: GloriaTv

Assassinat de Louis XVI : prémédité par la Franc-Maçonnerie en 1785. D’après « La Franc-Maçonnerie et la Révolution française » de Maurice Talmeyr, paru en 1904)

 

Quel a été, en 1789, en 1792 et en 1793, le rôle exact de la Franc-Maçonnerie dans la Révolution française ? s’interroge en 1904 l’historien et essayiste Maurice Talmeyr. Rapportant que la Franc-Maçonnerie consiste, dans un premier en temps et en apparence, surtout en bals, en banquets et en démonstrations de bienfaisance, il explique qu’il s’agit d’une simple façade, les philosophes des Lumières, et en tête Voltaire, s’appliquant méthodiquement à « maçonniser » les hautes classes de la société afin de préparer la Révolution et le renversement du régime monarchique, tandis qu’en 1785, un congrès de la Franc-Maçonnerie prémédite l’assassinat du roi Louis XVI...

Les documents authentiques, émanant de la Maçonnerie elle-même, ne peuvent pas, on le comprend, ne pas être rares sur le rôle exact de la Franc-Maçonnerie dans la Révolution française, écrit Maurice Talmeyr. Une société secrète ne serait pas une société secrète, si elle ne prenait pas le plus grand soin de cacher tout ce qui peut renseigner sur elle, et les témoignages positifs, là où par principe on les supprime, ne peuvent nécessairement pas abonder.

Néanmoins, si le véritable témoignage nous fait souvent ainsi défaut, il n’en est pas de même de certains faits, singulièrement saisissants, et qui en arrivent, rapprochés les uns des autres, à produire une lumière presque aussi probante que la lumière même des documents. Or ces faits-là sont innombrables, et la démonstration qui en résulte, c’est qu’il n’est peut-être pas une seule des grandes journées de la Révolution qui n’ait pas été, plus ou moins longtemps à l’avance, machinée et répétée dans les Loges, comme on répète et comme on machine une pièce dans un théâtre...

 

Suivez donc avec un peu d’attention les faits qui vont vous être exposés, et vous verrez, comme de vos yeux, tout un grand pays violemment transformé, par la plus évidente des conspirations, en une immense et véritable Loge. Vous le verrez jeté par force dans toute une succession d’épreuves maçonniques graduées, dont les premières dissimulaient soigneusement le secret final, mais dont la dernière, dès le début, avait toujours dû être le meurtre du roi, pour aboutir au but suprême et caché, c’est-à-dire à la destruction de la nationalité elle-même !

 

Avant d’en arriver aux faits particuliers, nous constaterons d’abord un grand fait général, c’est que l’histoire de la Révolution a toujours joui, jusqu’ici, du privilège singulier d’être acceptée comme histoire, sans que personne, au fond, l’ait jamais expliquée. D’après les documents les moins niables, et contrairement à une légende audacieusement fabriquée, la nation française, comme masse populaire, en dehors d’une certaine noblesse, d’un certain clergé et d’une certaine bourgeoisie, était alors profondément catholique et royaliste.

 

Au moment même où on massacrait les prêtres, où l’on détruisait avec le plus de rage tout ce qui était de la Religion traditionnelle, on avait dû renoncer à interdire les processions dans Paris, où le peuple, comme l’établissent aujourd’hui les témoignages les plus précis, obligeait, en pleine Terreur, les patrouilles de sectionnaires à rendre dans la rue les honneurs au saint Sacrement.

 

Taine, dans La conquête jacobine, explique qu’alors, si un prêtre portant le viatique passe dans la rue, on voit la multitude « accourir de toutes parts pour se jeter à genoux, tous, hommes, femmes, jeunes et vieux, se précipitant en adoration ». Le jour où la châsse de Saint-Leu est portée en procession rue Saint-Martin, « tout le monde se prosterne : je n’ai pas vu, dit un spectateur attentif, un seul homme qui n’ait ôté son chapeau. Au corps de garde de la section Mauconseil, toute la force armée s’est mise sous les armes. » En même temps, « les citoyennes des Halles se concertaient pour savoir s’il n’y aurait pas moyen de tapisser. Dans la semaine qui suit, elles obligent le comité révolutionnaire de Saint-Eustache à autoriser une autre procession, et, cette fois encore, chacun s’agenouille ».

 

Quant au culte envers le prince, poursuit Talmeyr, il se prouve par les manifestations mêmes dirigées contre sa personne. Pendant deux ans, la Révolution se fait au cri de Vive le Roi ! Ensuite, la plupart même des hommes et des femmes d’émeute, soldés pour outrager le souverain, sont tout à coup ressaisis, en face de lui, de l’insurmontable amour de leur race, pour le descendant de ses monarques. Toute leur exaltation, en sa présence, tourne, comme en octobre 1789, en respect et en tendresse.

 

Que voit-on, au retour de Varennes, pendant que la famille royale prend son repas ? On voit le député révolutionnaire Barnave se tenant respectueusement debout derrière le roi, et le servant comme un valet de chambre ! Et ce sentiment catholique et royaliste, presque général à cette époque, se confirme, de façon certaine, par les chiffres mêmes des élections. Dès 1790, les ennemis de la Religion et de la Monarchie ne sont plus élus partout que par le dixième, puis par le quinzième, puis par le vingtième des électeurs. Taine constate, à Paris, aux assemblées primaires de 1791, un an déjà avant le 10 août, plus de soixante-quatorze mille abstenants sur quatre-vingt-un mille deux cents inscrits !

 

N’est-il pas rigoureusement vrai, en conséquence, que la Révolution, considérée comme mouvement national, ne peut pas s’expliquer ? On comprend une nation comme l’Amérique, chez qui la domination anglaise est impopulaire, et qui s’en débarrasse. On ne comprend pas une nation qui a la Religion et la Monarchie dans le sang, qui les veut, qui ne veut qu’elles, et qui les renverse avec fureur. Et cette Révolution-là est tellement inexplicable que tous les historiens, quels qu’ils soient, renoncent, en réalité, à l’expliquer, car les explications par la « fatalité », la « Providence », la « force des choses », le châtiment divin, ou l’ « anarchie spontanée », les seules qu’on nous ait encore données, ne sont pas des explications.

 

Plus loin, notre essayiste s’interroge : où en était, au dix-huitième siècle, la Franc-Maçonnerie en France ? Elle y daterait, exactement, d’après ses propres annuaires, de soixante-quatre ans avant la Révolution, de 1725, et ses deux premiers grands maîtres auraient été deux Anglais, lord Derwentwater, et lord Harnouester. Elle est ensuite présidée par un grand seigneur français, le duc d’Antin, puis par un prince du sang, Louis de Bourbon, comte de Clermont, puis, de 1771 à 1793, par le duc de Chartres, plus tard duc d’Orléans, et, plus tard encore, Philippe-Égalité (père de Louis-Philippe, roi des Français de 1830 à 1848).

 

Comme en témoigne la liste de ses grands maîtres, la Franc-Maçonnerie, dans la période immédiatement antérieure à la Révolution, ne cesse pas de suivre, malgré ses crises, une marche ascendante rapide. Elle devient à la mode, finit par faire fureur et le Grand Orient en arrive à créer ces fameuses Loges d’adoption où les femmes étaient admises. Les récipiendaires femmes, nous apprend M. d’Alméras, auteur d’une histoire de Cagliostro, et qui ne semble l’ennemi ni de Cagliostro, ni des Loges, sont des « actrices, des danseuses, des bourgeoises ou des grandes dames sans préjugés ».

 

Alors, en résumé, la Franc-Maçonnerie, au moins en apparence, consiste surtout en bals, en banquets, en démonstrations de bienfaisance. En 1775, la duchesse de Bourbon recevait le titre de grande maîtresse de toutes les Loges d’adoption de France, le duc de Chartres l’installait lui-même dans ce pontificat féminin, au milieu de fêtes magnifiques, et on faisait une quête, à la fin du banquet, en faveur « des pères et mères retenus en prison pour n’avoir pas payé les mois de nourrice de leurs enfants ».

 

Telle est, pendant toute cette période, la façade de la Franc-Maçonnerie. Elle est à la fois somptueuse et amusante, avec la promesse d’un mystère, probablement inoffensif, et peut-être même agréable, à l’intérieur de la maison. Sous prétexte de philanthropie, on s’y divertit énormément. On s’y mêle entre gens de la bonne société et de la moins bonne, dans l’illusion d’une égalité sociale qui ne manque pas toujours de piment. On se donne la sensation d’une vie en double où l’on s’appelle de noms de guerre, en échangeant des mots de passe. On se procure le petit frisson d’attendre quelque chose de secret qui sera peut-être défendu.

 

On joue en grand, en un mot, à ces jeux innocents qui ne le sont pas toujours, et un prodigieux enjouement jette toute la société dans ce jeu-là. Les plus honnêtes gens s’en mettent, et Marie-Antoinette écrit, à cette époque, à Mme de Lamballe : « J’ai lu avec grand intérêt ce qui s’est fait dans les loges franc-maçonniques que vous avez présidées, et dont vous m’avez tant amusée. Je vois qu’on n’y fait pas que de jolies chansons, et qu’on y fait aussi du bien. »

 

N’existait-il donc, cependant, aucun motif de se méfier ? Si, et certains Etats, dès le milieu du dix-huitième siècle, chassaient assez rudement ces francs-maçons qui s’attachaient en France, avec une si extraordinaire activité, à amuser les Français, à les faire danser, à chatouiller leur frivolité. Le pape Clément XII, en outre, avait lancé contre eux une bulle assez suggestive, dans laquelle il les comparait « aux voleurs qui percent la maison ». On pouvait donc, dès ce moment-là, ne pas déjà voir dans les Loges de simples lieux d’amusements, comme la malheureuse Marie-Antoinette.

 

Une société « maçonnisée », c’est donc bien celle qui précède immédiatement la Révolution. Elle s’est « maçonnisée » pour s’amuser, mais elle s’est « maçonnisée ». C’est l’atmosphère en dehors de laquelle il ne faut pas même essayer de voir cette époque, sous peine de n’en rien voir de vrai. Et Talmeyr d’expliquer que le « maçonnisme », dès trente ou quarante ans avant 1789, est si bien déjà devenu l’ambiance générale, que les philosophes, en réalité, ne répandent pas simplement leur philosophie par leurs écrits, mais se conjurent maçonniquement pour la répandre, et dans le sens rigoureux du mot...

 

Ecoutez Voltaire dans sa correspondance : « Il faut, écrit-il, agir en conjurés, et non pas en zélés... Que les philosophes véritables fassent une confrérie comme les Francs-Maçons... Que les mystères de Mithra ne soient pas divulgués... Frappez, et cachez votre main... »

 

En 1789, entre les atrocités de la prise de la Bastille et celles des massacres d’octobre, un certain Leroy, lieutenant des chasses royales, s’écriait avec des sanglots, lors d’un dîner qui avait lieu chez d’Angevilliers, intendant des Bâtiments du Roi : « J’étais le secrétaire du Comité à qui vous devez cette Révolution et j’en mourrai de douleur et de remords !... Ce Comité se tenait chez le baron d’Holbach... Nos principaux membres étaient d’Alembert, Turgot, Condorcet, Diderot, La Harpe, et ce Lamoignon qui s’est tué dans son parc !... La plupart de ces livres que vous avez vus paraître depuis longtemps contre la religion, les mœurs et le gouvernement étaient notre ouvrage, et nous les envoyions à des colporteurs qui les recevaient pour rien, ou presque rien, et les vendaient aux plus bas prix... Voilà ce qui a changé ce peuple, et l’a conduit au point où vous le voyez aujourd’hui... Oui, j’en mourrai de douleur et de remords... »

 

Les lettres de Voltaire en date de mars 1763 confirment ces faits : « Pourquoi les adorateurs de la raison, écrivait-il alors à Helvetius, restent-ils dans le silence et dans la crainte ? Qui les empêcherait d’avoir chez eux une petite imprimerie et de donner des ouvrages utiles et courts dont leurs amis seraient les seuls dépositaires ? C’est ainsi qu’en ont usé ceux qui ont imprimé les dernières volontés de ce bon et honnête curé Meslier... » Et il ajoute : « On oppose ainsi, au Pédagogue chrétien et au Pensez-y bien, de petits livres philosophiques qu’on a soin de répandre partout adroitement. On ne les vend point, on les donne à des personnes affidées qui les distribuent à des jeunes gens et à des femmes... »

 

 

En réalité, poursuit Maurice Talmeyr, la conjuration philosophique n’avait que très peu perverti le peuple, et par une excellente raison, c’est que le peuple ne savait pas lire. Elle avait surtout empoisonné les hautes classes. Mais cette philosophie qui est une conjuration, et qui machine, dans le mystère, avec des masques et des trahisons, l’application de ses préceptes, n’est-elle pas, pour une époque, toute une caractéristique ?

 

Notre essayiste rapporte la tenue à Wilhelmsbad (Allemagne), en 1781, d’un grand congrès de la Franc-Maçonnerie universelle, où les délégations arrivaient en masse, de France, de Belgique, de Suède, d’Italie, d’Angleterre, d’Espagne, d’Amérique, de tous les points du globe ! Est-il exact, comme on l’a dit, qu’on ait arrêté, dix ans d’avance, dans cette tenue de Wilhemsbad, la mise à mort de Louis XVI et presque toute la Terreur ? On peut affirmer, dans tous les cas, que, trois ans plus tard, la mort du roi de Suède et celle de Louis XVI étaient décidées dans une tenue de Francfort, en 1785, comme l’atteste une lettre du cardinal Mathieu, archevêque de Besançon :

 

« Il y a dans mon pays, écrit le cardinal Mathieu, un détail que je puis vous donner comme certain. Il y eut à Francfort, en 1785, une assemblée de Francs-Maçons où furent convoqués deux hommes considérables de Besançon, qui faisaient partie de la Société, M. de Reymond, inspecteur des postes, et M. Maire de Bouligney, président du Parlement. Dans cette réunion le meurtre du roi de Suède et celui de Louis XVI furent résolus. MM. de Reymond et de Bouligney revinrent consternés, en se promettant de ne jamais remettre les pieds dans une Loge, et de se garder le secret. Le dernier survivant l’a dit à M. Bourgon... Vous avez pu en entendre parler ici, car il a laissé une grande réputation de probité, de droiture et de fermeté parmi nous. Je l’ai beaucoup connu, et pendant bien longtemps, car je suis à Besançon depuis quarante-deux ans. »

 

Ce qu’on sait aussi, et avec certitude, c’est que la réunion de Wilhemsbad avait un épilogue dans le genre des révélations désespérées du malheureux M. Leroy. Le comte de Virieu, sur qui les Illuministes avaient cru pouvoir compter, et qui avait fait partie de la délégation française, revenait terrifié du Congrès, déclarait quitter la secte, et disait au baron de Gilliers : « Je ne vous révélerai pas ce qui s’est passé ; ce que je puis seulement vous dire, c’est que tout ceci est autrement sérieux que vous ne pensez. La conspiration qui se trame est si bien ourdie qu’il sera pour ainsi dire impossible à la Monarchie et à l’Église d’y échapper. »

 

Enfin, c’est également encore à cette époque que l’écrivain Cazotte, qui avait appartenu aux Illuministes français (alliés à la Franc-Maçonnerie), faisait un soir, dans un dîner, cette soi-disant prophétie dont la réalisation devait, évidemment, comporter une part de coïncidence, mais qui était aussi, avant tout, comme celles de Cagliostro, et sans aucun doute possible, de l’information anticipée. Il disait aux convives qui s’en amusaient beaucoup, trois ou quatre ans avant 1789 :

 

« Vous, Monsieur Bailly, et vous, Monsieur de Malesherbes, vous mourrez sur l’échafaud... Vous, Madame, on vous conduira en charrette, les mains liées derrière le dos, à la place des exécutions. — Mais, Monsieur le prophète, lui répondait en riant la duchesse de Grammont, ne me laisserez-vous pas au moins un confesseur ? — Non, Madame, non, lui répondait Cazotte énigmatique, non, vous n’en aurez pas, et le dernier supplicié qui en aura un, ce sera le roi !... », rapporte Louis Blanc dans son Histoire de la Révolution française.

 

Source: La France pittoresque

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19 janvier 2021 2 19 /01 /janvier /2021 20:47

Sidney Powell a publié un classeur de 270 pages de documents qui prouvent hors de tout doute raisonnable que l’ingérence étrangère directe et la fraude ont entaché l’élection présidentielle du 3 novembre.

 

L’illusion de la victoire de Joe Biden était basée sur des bulletins de vote frauduleux et des programmes informatiques. Le président Donald Trump a été le véritable vainqueur de l’élection. La fraude électorale a été orchestrée par des États socialistes étrangers, dont entre autres la Chine.

Source: Pdf à télécharger de 270 pages. MirastNewsLes Observateurs 

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18 janvier 2021 1 18 /01 /janvier /2021 16:16

Tim Brown 18 janvier 2021

Alors que la désobéissance civile se développe non seulement aux États-Unis mais dans le monde entier, c'est un rappel important des moments incroyables de l'histoire où les hommes se sont opposés à la tyrannie.

 

Lawrence W. Reed de la Fondation pour l'éducation économique nous rappelle 11 des actes de désobéissance civile les plus mémorables de l'histoire.

 

La «désobéissance civile» suscite une gamme de réactions lorsque les gens entendent le terme. Certains grimacent instinctivement, la considérant comme antisociale ou subversive.

 

D'autres, comme moi, veulent en savoir plus avant de juger. Qu'est-ce qui pousse quelqu'un à s'y engager? Qui sera affecté et comment? Qu'est-ce que la personne «désobéissante» espère accomplir? Existe-t-il des actions alternatives qui pourraient être plus efficaces?

 

Un de mes premiers souvenirs d'enfance était un acte de désobéissance civile. Ma famille résidait près de Beaver Falls, en Pennsylvanie, à environ 18 km de la ville frontalière de l'Ohio de Negley. À l'époque, la Pennsylvanie interdisait l'introduction et la vente non autorisées de lait de l'Ohio. Lors de nombreux samedis de la fin des années 50 et du début des années 60, mon père et moi nous rendions à Negley et remplissions la banquette arrière de notre voiture avec du lait bon marché. Pendant le trajet de retour à la maison, il m'a averti de "garder couvert et de ne rien dire si les flics nous arrêtent".

 

Pour moi, la contrebande de lait était une aventure passionnante. C'était carrément excitant de se soustraire à une loi stupide tout en gardant un œil sur un flic qui n'aurait peut-être rien de mieux à faire que de démanteler quelques marchands laitiers notoires. Je sais que mon père a gagné quelques dollars en revendant le lait à des voisins heureux. Nous n’avons jamais eu de regrets ni de douleurs de conscience pour avoir commis ce crime sans victime. Nous soutenions simplement une cause que même Abraham Lincoln aurait peut-être soutenue lorsqu'il déclara: "La meilleure façon de faire abroger une mauvaise loi est de l'appliquer strictement."

 

Les représentants du gouvernement détestent la désobéissance civile parce que c'est la façon d'un citoyen mécontent de lever le nez. Si nous ne sommes pas satisfaits des lois ou des politiques stupides, destructrices, corrompues, contre—productives, inconstitutionnelles ou indéfendables, ils nous conseillent de faire la chose “démocratique” - ce qui signifie espérer le meilleur lors d'une élection future, se présenter en ligne pour être condescendu à une audition publique ennuyeuse, ou tout simplement se taire.

 

Mon expert en la matière n’est ni un politicien, ni un prédicateur, ni un universitaire. C'est Henry David Thoreau, qui a demandé : "Le citoyen doit-il jamais pour un moment, ou dans une moindre mesure, démissionner de sa conscience au législateur? Pourquoi chaque homme a-t-il alors une conscience? Je pense que nous devons d'abord être des hommes, et des sujets ensuite."

 

Si le choix est l'obéissance ou la conscience, je fais de mon mieux pour choisir la conscience.

 

Historiquement, la désobéissance civile - le refus de se conformer à une loi ou à un commandement d'une autorité politique - est extrêmement courante. Parfois, elle est calme et largement invisible. D'autres fois, elle est bruyante et publique. Pour qu'un acte soit un acte de désobéissance civile, il doit être accompagné d'objections de principe ou philosophiques à une loi ou à un ordre (pour exclure des actes tels que le simple vol, la fraude, etc.).

 

Certains théoriciens politiques soutiennent que pour être qualifié de désobéissance civile, un acte doit être pacifique; d'autres autorisent la violence dans leur définition du terme. Les révolutions sont certainement des actes de désobéissance, même si, du fait qu'elles ont tendance à s'accompagner de violence, elles ne sont souvent pas très "civiles". En tout état de cause, la violence indéfendable de cette semaine à Washington ne doit pas nous aveugler sur l’histoire très honorable d’une véritable désobéissance civile et ses motivations plus élevées.

 

Voici une courte liste de ce que j'appelle «de grands moments de désobéissance civile». Il n'y a pas d'ordre particulier autre que chronologique, et je ne dirais même pas que ce sont tous parmi les «meilleurs» exemples de l'histoire. Ils sont, au moins, matière à réflexion intéressante. Voyez combien d'entre eux vous pourriez approuver.

 

1. Défier un pharaon dans l'Égypte ancienne

Le premier chapitre du livre de l'Exode de l'Ancien Testament fournit ce qui est probablement le plus ancien exemple enregistré de désobéissance civile. Cela remonte à environ 3 500 ans. Deux sages-femmes en Égypte, nommées Shiphra et Pouah, ont désobéi à l'ordre du pharaon de tuer tous les bébés hébreux mâles à la naissance. Lorsqu'elles ont été appelées à rendre des comptes, elles ont menti pour couvrir leurs traces. Le récit de l'Exode dit que leur défiance a plu à Dieu, qui les a récompensées pour cela. Donc, quiconque dit que Dieu est toujours du côté des politiciens doit lutter contre cet exemple, ainsi que le suivant.

 

2. La représentation d'Antigone par Sophocle *

Le dramaturge Sophocle a écrit de nombreuses tragédies littéraires, dont l'une (bien que fictive) raconte l'histoire d'Antigone. Créon, le roi de Thèbes, tente de l'empêcher de donner à son frère Polynice un enterrement convenable. Antigone a déclaré que sa conscience était plus importante que n'importe quel décret royal. Elle a été condamnée à mort pour son mépris mais ne s'est jamais rétractée.

 

3. La Judée et le massacre des innocents

Le livre de Matthieu dans le Nouveau Testament révèle que lorsqu'on lui a dit qu'un Messie juif était né à Bethléem, le roi Hérode s'est senti personnellement menacé. Il a ordonné aux mages (les trois sages en visite) d'aller en ville, de trouver le bébé, puis de lui faire rapport. Comme nous le savons tous, les mages se sont effectivement rendus à Bethléem où ils ont présenté des cadeaux à Joseph, Marie et l'enfant Jésus, mais ils ont ensuite désobéi à Hérode et ont disparu. Dans un accès de colère, le roi ordonna alors l'exécution de tous les garçons de moins de deux ans dans les environs de Bethléem. Si Joseph et Marie et les autres qui les ont aidés n'avaient pas refusé de se plier, l'histoire du christianisme serait bien différente.

 

4. Robert Bruce défie un pape

En 1317, le pape a exigé que le roi Robert I d'Ecosse (mieux connu sous le nom de Robert Bruce) embrasse une trêve avec les Anglais lors de la première guerre d'indépendance écossaise. Pour son refus de suivre les ordres du pape, Robert a été excommunié. Les nobles écossais ont porté le défi de leur roi au niveau supérieur en 1320 dans une lettre connue sous le nom de Déclaration d'Arbroath. C'était la première fois dans l'histoire qu'un groupe organisé de personnes affirmait que c'était le devoir d'un roi de gouverner avec le consentement des gouvernés et le devoir des gouvernés de se débarrasser de lui s'il ne le faisait pas. "Ce n'est pas pour les honneurs, la gloire ou la richesse que nous combattons", déclarèrent- ils, "mais pour la liberté seule, à laquelle aucun homme bon ne renonce que par sa vie." Voir Sept siècles depuis William Wallace.

 

5. Le stand de Flushing pour les quakers

Le gouverneur Peter Stuyvesant des colonies hollandaises d'Amérique du Nord n'aimait pas les Quakers. En 1656, il a commencé à les persécuter et a exigé la participation des autorités locales. L'année suivante, les citoyens de Flushing (aujourd'hui Queens, New York) ont rédigé et signé un document connu sous le nom de Flushing Remonstrance. Comme je l'ai récemment écrit, ces braves gens ont essentiellement dit à Stuyvesant: "Vous nous commandez de persécuter les Quakers. Nous ne le ferons pas. Alors prends ton intolérance et mets-la là où le soleil ne brille pas." Le gouverneur a fermé le conseil municipal de Flushing et a arrêté certains des signataires du document, mais la Compagnie des Indes occidentales néerlandaises lui a finalement ordonné d'annuler sa politique de persécution.

 

6. Smashing Tea Party de Boston
Personne ne prend le thé comme les colons mécontents de Beantown. En 1773, le Parlement britannique a conféré à la Compagnie britannique des Indes orientales un monopole commercial sur le commerce du thé. Cela, ainsi que la "taxation sans représentation", a incité les Fils de la Liberté à organiser le célèbre Boston Tea Party, un événement organisé par Samuel Adams et d'autres patriotes américains. Sous le couvert de la nuit, les colons montèrent à bord d'un navire britannique et jetèrent sa cargaison de thé dans le port de Boston. Trois ans plus tard, la désobéissance civile avait évolué vers une Déclaration d'indépendance et une guerre ouverte entre la Grande-Bretagne et ses colonies américaines.

 

 

7. L'évasion audacieuse de Robert Smalls

Robert Smalls est né esclave en Caroline du Sud en 1839. Vingt-trois ans plus tard, lors d'une audacieuse évasion, lui et d'autres amis esclaves ont réquisitionné un navire de transport confédéré dans le port de Charleston. Ils l'ont fait passer devant les canons confédérés et se sont engagés dans l'étreinte du blocus de l'Union. Je partage cet exemple comme étant emblématique de la désobéissance civile historique de tous les esclaves en fuite, ainsi que du soutien courageux qu'ils ont reçu de la part d'autres personnes qui ont défié les lois sur les esclaves en fuite et leur ont apporté une aide vitale. Le combat pour la liberté des Noirs américains ne s'est pas terminé avec la guerre de Sécession. N'oublions pas ceux qui ont résisté aux lois Jim Crow, comme Rosa Parks. Elle a commis une désobéissance civile en refusant de céder son siège d'autobus à Montgomery, en Alabama.

 

 

8. Partout, aux États-Unis

De 1920 à 1933, l'Amérique s'est engagée dans la croisade quichotte à l'échelle nationale contre l'importation, la fabrication, le transport et la vente de boissons alcoolisées connue sous le nom de Prohibition. Les gens ont bu quand même. Les femmes, qui auparavant ne se présentaient presque jamais dans les bars, mangeaient maintenant dans les bars clandestins et les ruelles de tout le pays. Les hommes ont construit leurs propres alambics illégaux et se sont tirés dessus pour gagner des parts de marché. Les taux de criminalité ont grimpé en flèche. Les jurys ont souvent refusé de condamner des contrevenants évidents, et au moins un jury a bu la preuve avant de déclarer l'accusé innocent. Lorsque Woodrow Wilson a quitté la Maison Blanche en janvier 1921, il a emporté sa réserve d'alcool avec lui. Son successeur, Warren Harding, en a amené un autre. Au moment où tout a été aboli, les gens avaient vraiment besoin de la bonne boisson dure qu'ils buvaient depuis le début. (Voir Les ennemis de la prohibition.)

 

9. La fameuse marche du sel de Gandhi
En Inde, sous domination britannique, les entreprises britanniques jouissaient de privilèges de monopole. En 1882, la loi sur le sel a interdit aux Indiens de collecter ou de vendre le sel, un aliment de base. Le ressentiment contre la loi et la domination britannique en général a finalement donné lieu à la célèbre Marche du sel de Mohandas Gandhi en 1930. Un grand nombre d'Indiens ont suivi Gandhi dans une manifestation pacifique sur une distance de 240 miles jusqu'à la mer d'Arabie. Plus de 55 000 personnes ont été arrêtées, mais l'Inde a finalement obtenu son indépendance en 1947.

 

10. Le stand héroïque de Sophie et Hans Scholl

Sophie Scholl et son frère Hans étaient étudiants à l'Université de Munich lorsque, au plus fort du pouvoir d'Hitler en 1942, ils formèrent le Mouvement de la Rose Blanche. Par milliers, ils ont imprimé et distribué des tracts dénonçant la domination nazie et les atrocités contre les juifs. Ils ne se sont jamais livrés à la violence alors qu'ils s'efforçaient de saper le soutien au régime. Ils ont finalement été découverts, arrêtés, traduits en justice et décapités. Leur histoire est tristement mais joliment racontée dans le film de 2005, Sophie Scholl: Les derniers jours.

 

11. La "révolution du chant" en Europe de l'Est

L'"empire du mal" de l'Union soviétique s'est effondré au cours de l'année charnière de 1989, mais avant cela, les citoyens des États baltes jusqu'en Roumanie ont rendu la vie impossible pour les seigneurs communistes. En Estonie, la "Révolution chantante" a mis en musique une désobéissance civile généralisée. En Pologne, une clandestinité florissante a produit des marchés noirs massifs jusqu'à ce que le régime communiste déclare le pays "ingouvernable" et organise des élections libres. Lorsque le dictateur roumain Nicolae Ceausescu a envoyé des troupes pour arrêter un pasteur à Timisoara, des fidèles non armés ont appelé l'église pour le défendre. Les soldats ont refusé de tirer sur eux et la révolution roumaine était en cours; le dictateur était mort en un mois.

 

___________

 

Je vous demande maintenant, cher lecteur, où vous situez-vous à chacune de ces occasions historiques de désobéissance civile ? Personnellement, je peux dire que j'applaudis chacune d'elles, de tout cœur et sans réserve. Mais en tant qu'ancien contrebandier de lait, je suis peut-être partial.

 

Les sermons du prédicateur colonial américain, le révérend Jonathan Mayhew (1720-1766), sont à l'origine de la devise révolutionnaire "La résistance aux tyrans, c'est l'obéissance à Dieu".

Je voterais pour Mayhew en un instant - deux fois, si je le pouvais.

Aujourd'hui, plus que jamais, le monde lui-même est confronté à un assaut de tyrannie, comme nous n'en avons jamais vu auparavant.  Il appartient aux hommes et aux femmes de conviction et de principes moraux de s'opposer à la tyrannie, et c'est ce que nous ferons par la grâce de Dieu !  Ce que les morts-vivants nous ont appris sur l'Islam.

 

Article publié avec l'autorisation de Sons of Liberty Media

 

Source : Dcdirtylaundry 

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* Lire : Lorsque l’ordre institué par les mortels viole la loi de la nature, faut-il se soumettre au droit positif, fut-il inique ? L’ordre injuste et le réveil des consciences

Du devoir de résistance : Antigone, héroïne de la loi naturelle

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13 janvier 2021 3 13 /01 /janvier /2021 10:25
On est carrément dans le totalitarisme, ce n’est plus la peine de parler de démocratie

D'Ariane Bilheran, psychologue clinicienne, docteur en psychopathologie :

 

"Je m’appelle Ariane Bilheran, je suis psychologue clinicienne, docteur en psychopathologie. [...] Et je m’intéresse tout particulièrement depuis des années à la question de la déviance du pouvoir au niveau psychopathologique, c’est-à-dire aux pathologiques que sont la perversion et la paranoïa essentiellement, et je dirai qu’il y a un point d’étude qui m’interpelle tout particulièrement car il n’est quasiment pas travaillé or il me paraît essentiel, c’est la question de la contagion délirante dans les collectifs, comment ça opère…

 

En fait on sait que le délire paranoïaque peut être contagieux, et comment opère cette contagion d’un psychisme à un autre ?

 

Et ceci me paraît essentiel pour expliquer les dérives totalitaires dans l’Histoire, que l’on ne peut pas simplement expliquer par des tyrans.

 

C’est qu’à un moment donné il y a dans le peuple quelque chose qui s’active et qui participe au phénomène de façon complice.

 

[...] [L]a paix n’est qu’un moment d’accalmie dans toute l’Histoire de l’humanité, c’est-à-dire que l’humanité elle n’est aux prises qu’avec des complots contre elle-même. C’est intéressant parce que j’ai indiqué à des personnes autour de moi, voilà je vais participer etc., de quoi il faudrait que je parle à votre avis ?

 

Et on m’a répondu : « surtout, surtout tu ne parles pas du complot ».

 

Alors évidemment j’ai envie de commencer par ça !

 

[...] Premièrement, il y a une constante dans l’Histoire de l’humanité, c’est que ceux qui ont des privilèges au détriment de ceux qui n’en ont pas, se sentent persécutés par ceux qui n’en ont pas, parce que ceux qui n’en ont pas et qui sont plus nombreux pourraient éventuellement se rendre compte qu’ils ont confisqué des privilèges, et même, pourquoi pas les tuer.

 

Et donc, ils organisent des complots contre ceux qui n’en ont pas.

 

[...] C’est l’Histoire de l’humanité, sauf qu’il y a quelque chose d’absolument inédit aujourd’hui, c’est qu’on n’a pas le droit de le penser.

 

Et que toute pensée sur cette question est criminalisée.

 

Alors, pourquoi la pensée elle est criminalisée ?

 

Pour éviter de penser les crimes. C’est tout simplement cela.

 

 

[...] Les tyrans ont plus d’un tour dans leur sac pour soumettre les foules.

 

Et cette année est le symptôme d’une dégénérescence dans laquelle nous sommes depuis très longtemps.

 

Moi déjà en 2010, dans un livre, je parlais de « démocratie totalitaire »,

 

Bah aujourd’hui, je vais vous le dire : on est carrément dans le totalitarisme, ce n’est plus la peine de parler de démocratie, car l’opinion du peuple et son consentement : on s’en fout !

 

L’État décide pour vous. Ce que vous faites, où vous allez, ce que vous avez le droit de boire ou pas, puisque maintenant ici, en tout cas il y a eu la loi sèche, interdiction de vendre de l’alcool.

 

L’État décide qui vous avez le droit de voir, qui vous n’avez pas le droit de voir, l’État décide pour vous.

 

L’État pense pour vous.

 

L’État s’intruse dans l’intime pour vous.

 

[...]

 

A partir du moment où l’on vient nous expliquer que « ceci est pour notre bien », ça doit déclencher des alarmes… très importantes, très importantes…

 

Lire : La société de l'injonction au bonheur ou du bonheur obligatoire

 

Donc quatrième stratégie, il y en a beaucoup mais on peut énumérer les essentielles.

 

La stratégie de la division. Je n’aurai confiance en des gouvernants que le jour où ils auront des discours d’union des peuples.

 

On a bien vu que tout ce qui s’est passé en 2020, ce sont des stratégies de division du corps social.

 

C’est-à-dire, la ligne de fracture n’est plus entre ceux qui ont des privilèges, et ceux qui n’en ont pas, c’est-à-dire entre les maîtres qui confisquent tout, et les esclaves à qui on laisse les restes, mais elle devient une ligne de fracture tout à fait invisible, puisque c’est un ennemi invisible.

 

Ça, c’est très très raffiné aussi, c’est un ennemi invisible.

 

Donc la ligne de fracture c’est au sein du corps social, chacun peut devenir mon ennemi. Chacun peut être contagieux.

 

Et au sein de ma propre famille, je peux avoir des ennemis. Et d’ailleurs, ils sont tellement mes ennemis, qu’on va venir les mettre en quarantaine, comme dans certains pays, et on va venir les arracher à leur groupe d’appartenance.

 

Et ça, c’est très totalitaire.

 

Hannah Arendt avait bien précisé que le totalitarisme, pour fonctionner, il a besoin de casser les groupes d’appartenance.

 

En particulier les classes sociales, mais bien sûr la famille est un groupe d’appartenance.

 

Donc on a cette stratégie de division, où en fait on oriente les gens vers des divisions internes, est-ce qu’il faut porter le masque ou pas le masque, est-ce qu’on est noir ou on est blanc, est-ce qu’on est chrétien ou musulman, etc. etc.

 

Or la question est plutôt : est-ce que nous avons des privilèges ?

 

Ou pas ? Et à qui profite le crime ? Alors « à qui profite le crime ? », maintenant il paraît que c’est une question « conspirationniste ».

 

Donc, j’annonce à tout le monde que Cicéron, le grand philosophe romain, était « conspirationniste », c’est important !

 

C’est une question essentielle en matière d’investigation : à qui profite le crime ?

 

A qui profite l’orchestration de la paralysie de l’humanité cette année ?

 

C’est une question essentielle.

 

 

 

ReinfoCovid

___________

Le peuple continue d'apprendre de ces événements à se réapproprier le pouvoir qu'il peut avoir sur la décision politique. Ce qui est le propre de la démocratie organique, celle qui existait avant 1789 où le peuple avait plus de prise sur la décision qu'il n'en allait avoir après...

 

Depuis 1789, "(e)n théorie, le nouveau citoyen se voit reconnaître un pouvoir de contribuer à la formation des décisions, ... Mais en réalité, il a moins de prise sur la décision qu'il n'en a jamais eu (Voir P. Gueniffey, Le Nombre et la raison, p. 208-213). En effet, la participation démocratique transfère le pouvoir théoriquement possédé par les individus à une oligarchie composée de professionnels de la politique. Cette oligarchie trie les problèmes et définit les termes dans lesquels ils peuvent être résolus, médiation indispensable pour transmuer la poussière des volontés individuelles en 'volonté collective'. La toute-puissance de la 'machine', ou du parti, est la réalité de la liberté du citoyen moderne. ...[L]e pouvoir réel se trouve entre les mains du 'cercle intérieur'. ... [L]e peuple est réellement dépossédé de son pouvoir au profit du parti indispensable au fonctionnement de la démocratie. ... [L]e mensonge: la dictature d'une minorité prétendant énoncer la Volonté générale au nom du peuple mais à la place du peuple." (Patrice Gueniffey, La Politique de la Terreur, Essai sur la violence révolutionnaire, Fayard 2000, réed. Tel Gallimard, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 206-207).

___________

La première logique totalitaire apparaît sous la "Révolution française" (Stéphane Courtois)

La démocratie n'a jamais existé

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9 janvier 2021 6 09 /01 /janvier /2021 10:25

Le raid sous faux drapeau sur le Capitole, dirigé par des agents d'Antifa et du BLM déguisés en partisans de Trump, a préparé le terrain pour justifier la trahison finale de l'Amérique alors que les démocrates et les républicains ont voté pour installer Joe Biden en tant que président, même après la preuve irréfutable d'un trucage électoral généralisé et de la fraude dans les États.

 

Les images videos de NTD (video ci-dessus) montrent de vrais partisans de Trump essayant d'empêcher les infiltrés d'Antifa de casser des fenêtres du bâtiment du Capitole. D'autres partisans de Trump plus loin en arrière, en voyant cela, ont commencé à crier des choses comme: "Non Antifa!" et "Ne cassez pas la fenêtre!" On peut les entendre dire "Quiconque fait cela n'est pas des nôtres!" 

Un homme a été entendu criant aux gens devant : "Arrêtez-les!", les exhortant à empêcher les infiltrés de devenir violents. 

 

D'autres images montrent des partisans de Trump essayant d'arrêter les casseurs ou de les pousser vers la police.

 

Il est certain que des vrais supporters de Trump ont passé les barrières du Capitole, mais des images montrent des policiers leur ouvrant les barrières.

 

Le reportage video de NTD montre un manifestant pro Trump interrogé peu de temps après avoir quitté la manifestation au moment où celle-ci a commencé à mal tourner. Ce manifestant affirme avoir entendu des personnes préparer un plan pour ternir l'image des supporters de Trump.

 

Un dépliant est apparu mercredi qui appelle les Antifa à se déguiser en supporters de MAGA (trumpistes) afin de se faire passer pour eux tout en incitant à la violence:

 

 

Les patriotes sont polis. C'est la gauche radicale qui utilise la violence à des fins politiques ("la fin justifie les moyens" depuis 1789).

 

Lire : Contre le Nouvel Ordre mondial : en finir avec la révolution (IIe partie)

 

La "prise d'assaut du Capitole américain" est ainsi présentée partout dans le monde par les fausses nouvelles des médias de gauche pour diaboliser les partisans de Trump en tant que terroristes violents. 

 

Pourtant, les mêmes médias, l'été dernier, avaient décrit la violence Antifa / BLM comme "principalement pacifique", même lorsque ces acteurs de gauche lançaient des cocktails Molotov et brandissaient des lasers aveuglants contre les forces de l'ordre.

 

Maintenant, les médias de gauche, la Big Tech et les législateurs font valoir que Trump a incité au terrorisme, que tous les partisans de Trump sont des insurrectionnels violents et que le président Biden doit invoquer la loi sur l'insurrection pour "purger" tous les partisans de Trump de la nation et destituer Trump. Un directeur d'ABC News appelle même à un "nettoyage" de la nation en éliminant / exécutant tous les partisans de Trump.

 

La gauche utilise l'attaque sous faux drapeau pour blanchir toutes les preuves de fraude électorale. D'une manière ou d'une autre, depuis que des personnes prétendant être des partisans de Trump prenant d'assaut le bâtiment, les preuves massives de la fraude et de la tricherie écrasantes de Biden n'ont plus d'importance. La gauche prétend une fois de plus occuper le haut niveau moral, alors même qu'elle opère en tant que criminelle.

 

L'assaut sous faux drapeau du Capitole est utilisé par les médias et les membres du Congrès pour blanchir toutes les preuves accablantes de fraude électorale lors des élections générales. Soudain, dans le récit des médias, même la possibilité de fraude électorale du camp de Biden n'a plus d'importance car certaines personnes ont "pris d'assaut" le bâtiment du Capitole et c'était effrayant. (Dcdirtylaundry)

 

Voici les faits saillants de ce qui s'est passé au Capitole :

 

Dems et GOP conspirent pour mettre DC sous la loi martiale, puis installent Biden en tant que président sous le couvert de la nuit.

La membre du Congrès Cori Bush appelle tous les membres du Congrès à expulser tous ceux qui se sont opposés à la fraude Biden. Si vous remettez en question la fraude, vous êtes banni!

Les videos de l'opération sous faux drapeau montrent comment Antifa / BLM s'est coordonné avec la police du Capitole pour s'assurer qu'ils prennent le bâtiment, organisant l'événement de l''assaut" devant les caméras des nouvelles.

La seule "violence" réelle qui a eu lieu hier était le meurtre / l'exécution par la police du Capitole d'une jeune femme partisan de Trump qui n'était pas armée.

La rapidité avec laquelle les médias de gauche oublient toute la violence réelle de la gauche radicale et leurs protestations, les incendies criminels, les attaques contre les forces de l'ordre, les incendies de bâtiments et de voitures de police, les dégradations de biens publics, etc.

"Ce matin le président Trump a explicitement appelé à ce que les manifestations et les protestations soient pacifiques. Il a été bien plus explicite que ce ce que vous pouvez imaginer, et il a été bien plus explicite dans ses appels à la paix que certains dirigeants des membres de BLM et des militants de gauche cet été lorsque nous avons vu la violence déferler sur le pays", a déclaré le député républicain de Floride Matt Gaetz (Ntd YouTube: La maison blanche: la violence au Capitole; Bilan des débats du congrès USA; Qui sont les casseurs?

Les agents Antifa ont été mis en place avec la protection de la police, pour mener leur attaque sous faux drapeau.

Twitter et Facebook agissent ensemble contre Trump, bloquant tous ses messages et tweets.

Une censure totale du président des États-Unis sur les réseaux sociaux instagram, facebook, twitter.

Le VP Mike Pence ne s'oppose pas à la certification de Biden.

Même Rand Paul refuse de s'opposer au vol de Biden.

Trump publie une déclaration de dispersion, dit aux gens de "rentrer chez eux en paix". (DcDirtyLaundry)

Hypothèses quant aux choix restants:

 

1) Trump invoque l'autorité militaire.

 

Trump n'a PAS concédé, et la "transition du pouvoir" ne signifie pas nécessairement une transition vers Biden.

Quelques heures plus tard, Trump a publié une déclaration sur une "transition de pouvoir" : 

 

"Même si je ne suis pas du tout d'accord avec le résultat de l'élection, et les faits me le confirment, il y aura néanmoins une transition ordonnée le 20 janvier. J'ai toujours dit que nous continuerions notre combat pour que seuls les votes légaux soient comptés. Bien que cela représente la fin du plus grand premier mandat de l'histoire présidentielle, ce n'est que le début de notre combat pour rendre l'Amérique à nouveau formidable!"

 

Cette déclaration est largement interprétée par les médias comme une déclaration de concession du président. Cependant, Trump n'a pas du tout concédé . Il n'a pas félicité Joe Biden et il n'a pas dit qu'il quitterait la Maison Blanche.

 

Dans un tweet qui a passé la censure, Trump a tweeté au contraire qu'il n'assistera pas à l'investiture de Biden le 20 janvier. Cela indique qu'il ne reconnait pas la légitimité des résultats de l'élection et qu'il ne reconnait pas qu'il a perdu. 

 

Quand il dit "la fin du plus grand premier mandat", le second mandat de Trump commencerait le 20 janvier. Son premier mandat se terminerait donc.

 

Plus important, Trump n'a pas précisé ce que signifie la "transition ordonnée". Il n'a pas dit qu'il y aurait une transition vers l'installation de Biden en tant que président. Il pourrait faire référence à la transition de l'Amérique loin de la tyrannie de l'État profond et au retour du pouvoir au peuple.

 

En fait, la déclaration de Trump semble être conçue pour désarmer ceux qui appellent à sa destitution immédiate en vertu du 25e amendement afin que Trump puisse continuer à travailler la solution militaire qui chercherait des arrestations massives des traîtres qui ont tenté de réussir leur coup d'État criminel contre l'Amérique.

 

"De nombreux traîtres seront arrêtés et emprisonnés au cours des prochains jours", a écrit l'avocat Lin Wood dans un tweet sur "Parler" qu'il a publié tôt le matin (8 janvier), après que le Congrès ait achevé son dernier acte de trahison de l'Amérique.

 

Trump ne savait pas avec certitude qui étaient les traîtres avant 3 heures du matin ce matin, car c'est à ce moment-là que les votes finaux ont eu lieu au Congrès, confirmant la liste complète des sénateurs américains et des députés de la Chambre complices du coup d'État criminel contre le Les États-Unis d'Amérique.

 

2) "Les MILICES américaines ne laisseront PAS passer BIDEN LE 20 JANVIER 2021". Le 16 janvier est la date fixée par les "militias" pour faire ce que, selon eux, les fédéraux auraient dû faire. C'est l'hypothèse de "Première de couverture" :

3) Les États peuvent se séparer de l'union ou annuler les lois fédérales.

Leçons à tirer 

 

Quoiqu'il advienne de la suite des événements aux Etats-Unis, ces faits doivent servir de leçons à tous les activistes politiques chez nous, en France... 

Manifester n'a plus aucune utilité sauf de se voir infiltré puis décrédibilisé aux yeux de l'opinion comme activistes violents. 

La seule utilité des manifestations est simplement de circonscrire les résistants et de les faire passer pour des personnes violentes aux yeux de l'opinion et de les décrédibiliser.

La résistance doit trouver d'autres chemins que les seules actions classiques traditionnelles.

La résistance passive, l'immobilité sociale horizontale, sont des moyens efficaces et pacifiques de bloquer la machine révolutionnaire qui finit par s'arrêter toute seule..., faute de combattants et de relai dans les territoires. 

Le peuple continue d'apprendre de ces événements à se réapproprier le pouvoir qu'il peut avoir sur la décision politique. Ce qui est le propre de la démocratie organique, celle qui existait avant 1789 où le peuple avait plus de prise sur la décision qu'il n'en allait avoir après...

Depuis 1789

 

"(e)n théorie, le nouveau citoyen se voit reconnaître un pouvoir de contribuer à la formation des décisions, ... Mais en réalité, il a moins de prise sur la décision qu'il n'en a jamais eu (Voir P. Gueniffey, Le Nombre et la raison, p. 208-213). En effet, la participation démocratique" transfère "le pouvoir théoriquement possédé par les individus à une oligarchie composée de professionnels de la politique. Cette oligarchie trie les problèmes et définit les termes dans lesquels ils peuvent être résolus, médiation indispensable pour transmuer la poussière des volontés individuelles en 'volonté collective'. La toute-puissance de la 'machine', ou du parti, est la réalité de la liberté du citoyen moderne. ...[L]e pouvoir réel se trouve entre les mains du 'cercle intérieur'. ... [L]e peuple est réellement dépossédé de son pouvoir au profit du parti indispensable au fonctionnement de la démocratie. ... [L]e mensonge: la dictature d'une minorité prétendant énoncer la Volonté générale au nom du peuple mais à la place du peuple" (Patrice Gueniffey, La Politique de la Terreur, Essai sur la violence révolutionnaire, Fayard 2000, réed. Tel Gallimard, Mesnil-sur-l'Estrée 2003, p. 206-207).

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6 janvier 2021 3 06 /01 /janvier /2021 15:56

Source : Vexilla Galliae

La "liberté d'expression" est une imposture !

La liberté d’expression est une imposture !

 

Trop souvent, nous entendons parmi les nôtres des discours erronés qui n’identifient pas les causes ! En effet, la liberté d’expression est une imposture dangereuse. Elle est même l’une des causes de ce qui se passe aujourd’hui !

 

Relisons les penseurs contre-révolutionnaires, Blanc de Saint-Bonnet en particulier — qui parle de liberté de la presse, ce qui est la même chose. Blanc de Saint-Bonnet rappelle, à la suite des Papes, que la liberté d’expression est une imposture qui ne vise qu’à protéger l’erreur et à la répandre sans réaction. C’est le cas, en particulier, des erreurs contre Dieu, mais aussi contre la loi naturelle en matière politique (la démocratie, par exemple, va contre la nature de de l’homme et de sa société).

 

« Sans parler des erreurs occultes, trois erreurs politiques constituent le libéralisme : la liberté de la presse, la liberté intrinsèque de conscience, et la liberté politique; ou du moins ce qu’il nomme ainsi.

 

La liberté de la presse (condamnée par les Encycliques) livre au premier venu l’âme et l’esprit du peuple. Elle l’abandonne aux factions, le rend la proie des faiseurs d’utopies, des envieux, des mécontents et des pervers.

 

La liberté de conscience (condamnée par les Encycliques) constitue une égale protection en faveur du bien et du mal. Elle aboutit en définitive, par suite de l’état actuel de la nature humaine, à l’oppression du bien par le mal, de la vérité par l’erreur.

 

La liberté politique, (condamnée par les révolutions successives qui détrônèrent Louis XVI, Charles X, Louis-Philippe, etc.) établit une égalité dangereuse entre l’autorité royale et celle des assemblées. Elle soumet en définitive l’autorité du Roi au pouvoir de la multitude, la livre aux ambitieux, aux envieux, à la Révolution.

 

(…) À ces trois erreurs politiques, l’histoire et nos traditions françaises opposent trois vérités.

 

À la liberté politique, qui livre aux foules les droits des souverains, elles opposent la constitution de la province, c’est-à-dire les droits publics et privés, qui sont les droits des individus, des corporations, des ordres, des cités.

 

À la liberté de conscience elles opposent la condescendance pour les personnes, la tolérance pour l’erreur existante, mais aussi la sauvegarde du bien, et la protection honorablement assurée à la vérité.

 

[Note du blog Christ Roi. Le cardinal Newman disait :

"L'Eglise est intolérante dans les principes, tolérante en pratique tandis que les ennemis de l'Eglise c'est le contraire, ils sont tolérants dans les principes et intolérants dans la pratique."]

 

À la liberté de la presse, elles opposent d’abord l’enseignement de l’Église, à laquelle seule il a été dit Docete gentes ; ensuite, l’exemple et l’ascendant des classes vertueuses et éclairées sur les classes inférieures, qu’il faut, ainsi que la jeunesse, mettre à l’abri du mal et de ses illusions[1]. »

 

Pourquoi la liberté d’expression est-elle une imposture aujourd’hui ?

 

Car toute société humaine ne peut vivre que sur un certain nombre de dogmes, et sur du sacré.

 

[Note du blog Christ Roi. La république elle-même n'a-t-elle pas ses dogmes que personne ne peut blasphémer ? 

La liberté d'expression n'est ni valable pour tout le monde ni valable sur tous les sujets.

Aujourd'hui par exemple, des médecins se voient menacés et privés de leur liberté d'expression par la dictature sanitaire... Et les citoyens fichés sur la base de leurs simples opinions.]

 

Nous sommes des êtres avant tout religieux, qui ont soif de Dieu, puisqu’il est notre Créateur, et qu’Il nous a fait pour L’aimer. Quand nous n’en n’avons pas conscience, nous prenons d’autres objets pour Dieu.

 

Chez les païens, dont les religions sont naturelles, les dogmes se limitent surtout à des rituels formels et à une obéissance aveugle au Prince, sacralisé à outrance. Hors de cela, rien n’est sacré. La censure, souvent incarnée par des tabous, est d’une extrême sévérité, mais uniquement dans cet espace limité.

 

Chez les chrétiens, le dogme révélé clarifie la Vérité du Dieu Créateur, et met clairement le sacré où il doit être, et dans sa source, c’est-à-dire Notre Seigneur Jésus-Christ. Les tabous font place au blasphème, réprimé pour le calme de la société et l’honneur de Dieu. La société catholique exerce une censure saine qui interdit l’attaque des Vérités révélées (et donc objectives), résumées dans le Credo : ce n’est pas aux clercs, ni aux politiciens de décider ce qui est vrai ou pas. La censure est donc ici objective et saine, car dépendante d’une référence extérieure : Dieu Lui-même ! Sachant cela, et connaissant la faiblesse humaine — l’homme n’étant qu’un pêcheur —, le système de censure devient d’une grande miséricorde et d’une grande douceur, mais sans mollesse pour autant — c’est quand il y eut mollesse que le protestantisme et la modernité triomphèrent — et cela même pour le blasphème, qu’il faut punir relativement faiblement, mais sans le laisser nuire à la Chrétienté non plus (c’est toute la différence entre l’Église et les sectes mahométanes, qui placent le sacré dans des objets comme le Coran ou dans des idoles comme Mahomet, dont l’atteinte appelle la haine et la mort…).

 

Chez les apostats, le sacré devient l’homme dans son entièreté et dans sa subjectivité. Ainsi, tout peut devenir ou devient sacré, tout, sauf la Vérité ! La loi naturelle est totalement inversée ! Ainsi, d’immondes vices et pêchés sont désormais considérés comme des droits sacrés : avortements, pédérastie, euthanasie, et nous en passons ! Le tabou touche aujourd’hui tout qui n’est pas décrété « pravda » !

 

Alors, pour contrer ce terrorisme intellectuel latent, ne parlons pas de liberté d’expression. Rappelons, au contraire, que la liberté d’expression nous a conduit là où nous sommes ! C’est le sacré et la vérité qu’il faut défendre et remettre à leur place, c’est-à-dire dans le Dieu trinitaire incarné en Jésus-Christ.

 

Paul-Raymond du Lac

 

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !

 

[1] Antoine BLANC de SAINT-BONNET, La Légitimité, Casterman, Tournai, 1873, p. 234-236.

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2 janvier 2021 6 02 /01 /janvier /2021 12:46

LIBERTÉ DE RELIGION

02-01-2021

La Nuova Bussola Quotidiana

Roberto Marchesini

(Ma traduction)

 

Un article de La Stampa accuse un cours de la faculté de psychologie de l'Université européenne de Rome parce qu'il adopte le manuel de bioéthique du cardinal Sgreccia, qui reflète fidèlement la doctrine de l'Église sur les questions de l'avortement et de l'homosexualité. Et au nom de la laïcité, on attend de l'Église qu'elle n'enseigne plus ces vérités. Cette position est de plus en plus explicitement affirmée, ce qui montre à quel point le dialogue avec la culture moderne est une grande déception. En réalité, la laïcité a déclaré la guerre aux catholiques, il n'y a pas de possibilité de dialogue, il faut en prendre note et faire des choix. Autant que possible.

Université européenne de Rome

Ces derniers jours , un article signé par le célèbre avocat spécialisé en divorce Bernardini De Pace est apparu en première page de La Stampa, dirigée par Massimo Giannini (cliquez ici). Pour résumer: l'auteur de l'article a découvert (elle l'a appris en lisant un article de Libero de Giulia Sorrentino) que la célèbre et estimée professeure de philosophie morale de l'Université européenne de Rome Claudia Navarini a adopté, comme texte de bioéthique, un livre écrit par le cardinal Elio Sgreccia, théologien et moraliste de premier ordre. Dans ce livre, il est écrit que la seule union sexuelle moralement licite est le mariage et que l'avortement est mauvais.

 

Je répète et résume: un cardinal de l'Église catholique a divulgué la morale catholique dans un livre de bioéthique. En fait, d'un certain point de vue, on pourrait aussi le considérer comme une actualité mais, ironie mise à part, l'article propose des idées bien plus intéressantes.

 

Je cite : "L'Église catholique, qui exprime son magistère au sein de notre État laïque [...] a-t-elle le droit d'enseigner ouvertement comment s'opposer aux lois ? Le texte cité enseigne-t-il ouvertement comment s'opposer aux lois ? Dans les extraits cités dans l'article, cela ne semble pas être le cas. Il dit que l'Organisation mondiale de la santé a corrigé le DSM (qui est le manuel de diagnostic de l'Association psychiatrique américaine, mais ne soyons pas subtils) dépathologisant l'homosexualité, mais il ne semble pas que le manuel de diagnostic d'une organisation américaine ait force de loi en Italie. Il est fait référence à "l'histoire des femmes [de toutes?] dans les années 60 et 70" ; l'histoire est-elle un droit ? Le cardinal Sgreccia affirme que la seule union sexuelle moralement licite est celle du mariage ; quelle loi cette affirmation inviterait-elle à être violée ? Pourquoi sommes-nous passés du livre d'un cardinal aux relations entre l'Église et l'État ?

 

Ensuite: "Notre État critique-t-il et se moque-t-il de l'Église?". Je crois que l'implication implicite est "Alors pourquoi l'Église critique-t-elle et se moque-t-elle de notre État?" Le saut est maintenant terminé: le sujet, maintenant, est la relation entre l'Église et l'État italien. L'Église critique-t-elle et se moque-t-elle de l'État italien? À mon humble avis, il le critique que trop peu, et ne se moque pas du tout de lui, je ne pense pas. Je comprends, cependant, que l'État italien mette continuellement l'Église dans une position inconfortable avec une attitude très peu coopérative.

 

Oubliez la mise en œuvre de 194, euthanasie masquée et la question des unions homosexuelles; voulons-nous parler de l'imposition de l'idéologie du genre dans les écoles primaires ? Ou du projet de loi Zan contre l'homotransphobie ? Non seulement il (ce projet de loi) introduit la propagation de l'homosexualité dans les écoles ( compris les écoles primaires); mais il place une épée de Damoclès menaçante sur la tête des catholiques. Les prêtres en chaire, les évêques dans leur magistère peuvent-ils divulguer ce que la Bible, le Catéchisme et la morale catholique affirment sur l'homosexualité ? C'est un piège qui peut être déclenché à tout moment, mais même s'il n'est pas tendu, il a toujours un effet menaçant. Même si indirectement (jusqu'à quand ? À la discrétion de qui ?), la loi Zan est en fait une loi qui restreint la liberté d'expression.

 

Allons-y et allons droit au but: "Est-il correct de former de jeunes psychologues en les couvrant d'une éducation vétéro-catholique, paternaliste et, oserais-je le dire, dictatoriale ? Je reformule : est-il exact qu'il existe une éducation catholique ? Est-il exact qu'il existe un enseignement gratuit et alternatif à l'enseignement laïc ? Est-il tolérable que l'Eglise enseigne, s'exprime ? Ma réponse est : évidemment oui. C'est l'une des tâches fondamentales de l'Église.

La réponse de l'avocat Bernardini De Pace est: absolument pas. Ce qui veut dire que l'Église est tolérée (jusqu'à quand?), Mais n'a pas le droit de parler. Les catholiques peuvent (malheureusement?) penser comme ils veulent, mais ils n'ont aucun droit d'expression.

 

C'est le point clé. Nous avons une culture moderne qui utilise des termes tels que "liberté", "tolérance", "pluralisme", "débat", "droits", etc. Mais ce n'est que de l'hypocrisie. Toutes ces choses s'appliquent à l'Église, et seulement tant qu'elle dispose d'un certain pouvoir. Ensuite, on enlève le masque : censure, interdiction de manifester et d'enseigner, prison. Je l'ai écrit (cliquez ici) et je le répète : chercher un dialogue avec la culture moderne signifie se faire mettre un pied dans la porte par quelqu'un qui veut voir les catholiques dans les catacombes.

 

Le Magistère de l'Église, immuable et éternel, serait-il le "vétéro-catholicisme" ? Bien sûr, parce que l'Église doit (j'insiste : doit) se mettre à jour. Évidemment, dans le sens qui plaît à ses messieurs. Le "paternalisme", je n'en parle pas : c'est un oubli ou un insert comique dans une déclaration de guerre dramatique. J'avoue que j'étais un peu confus quant à l'utilisation de ce mot dans ce contexte et j'ai eu recours au dictionnaire Garzanti : "attitude politique de souverains absolus qui ont accordé des lois ou des mesures favorables au peuple, mais en les considérant comme des actes de bienveillance personnelle, et non comme une reconnaissance de droits". C'est bon, ne nous fâchons pas.

 

Le dernier mot de l'article reste : "dictatorial". Mais comment : vous voulez empêcher l'Eglise de remplir l'une de ses principales missions, vous voulez la priver de la liberté d'expression ... et vous l'accusez d'être dictatoriale ? Ah, oui, nous l'avons déjà dit. L'invocation de la dictature n'est qu'un artifice rhétorique hypocrite ; ce n'est qu'une matraque avec laquelle on peut matraquer les catholiques. C'est la même vieille rhétorique (au moins cinq cents ans) du "tyran" qui, après tout, est celui qui s'oppose aux plans des révolutionnaires.

 

J'espère maintenant que c'est clair : nous sommes en guerre, il n'y a pas de possibilité de dialogue. il s'agit de faire un choix, tant que c'est possible.

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26 décembre 2020 6 26 /12 /décembre /2020 08:15

Source: Catholic World Report

 

L'Église, médiatisée par l'autorité investie dans le successeur de Pierre, peut nous lier en conscience sur des questions définies et infaillibles de foi et de morale, mais qu'en est-il de la loi humaine, ces questions de directives et de discipline, parfois trop faillibles?

 

21 décembre 2020 John Paul Meenan

 

L'obéissance n'est pas nécessairement une vertu. Cela n'excusait pas les nazis de Nuremberg, qui ne faisaient que "suivre les ordres". Tout comme Serviam a ses exceptions et ses nuances, Non Serviam peut également être fermement déclaré sans ses connotations démoniaques habituelles.

 

Alors, comment savons-nous quand l'obéissance est bonne, et quand ne l'est-elle pas ? Avec Saint Pierre, il faut finalement obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Oui, Dieu parle généralement à travers l'autorité des hommes et de leurs lois - rare est la voix directe du Tout-Puissant dans nos esprits, et "Dieu m'a dit de le faire" n'est pas non plus une excuse pour le mal. Voici Thomas More, dans la pièce de Bolt, répondant à son gendre Roper, qui voulait enfreindre la loi pour attaquer le roi Henry:

 

Roper - Maintenant, vous donnez au diable le bénéfice de la loi!

 

More - Oui, que feriez-vous? Couper une route à travers la loi pour s'attaquer au diable?

 

Roper- Oui. J'aurais aboli toutes les lois en Angleterre pour faire cela.

 

More - Et quand la dernière loi était en vigueur, et que le diable s'est retourné contre vous… où vous cacherez-vous, Roper, les lois étant toutes plates? Ce pays est planté de lois d'un océan à l'autre, les lois de l'homme, pas celles de Dieu, et si vous les abaissez, et que vous êtes juste l'homme pour le faire, pensez-vous vraiment que vous pourriez vous tenir debout dans le vent qui soufflerait alors ?

 

Nous devrions tenir compte de l'avertissement de More lorsque nous réfléchissons à la violation des lois. Même ainsi, la loi est en fin de compte un guide pour notre conscience, pas notre conscience elle-même. Et c'est sur notre conscience que nous devons agir, et sur laquelle nous serons jugés, car c'est par notre conscience où nous sommes "seuls avec Dieu", pour entendre la "petite voix tranquille" qu'Élie a entendu sur la montagne. Nous devons agir en accord avec notre conscience, que le Pape Jean-Paul II dans son encyclique Veritatis Splendor de 1993 appelle la "norme immédiate de la moralité" (VS, 59-60).

 

Plus précisément, la conscience est définie dans notre tradition comme "un jugement de raison, par lequel la personne humaine reconnaît la qualité morale d'un acte concret" (CEC, 1778). C'est un acte, discernant la moralité d'un autre acte. Ce jugement n'est pas quelque chose de purement autonome, fait dans le vide et sous l'impulsion du moment. Au contraire, la conscience doit être formée dans la vérité, par un bagage solide de principes a priori, qui guident notre chemin dans la vérité et la bonté. Le pape Jean-Paul II décrit cela comme une "théonomie participée" (VS, 41), une coopération dans la propre loi éternelle de Dieu. Nous avons tous une certaine conscience innée de ces vérités morales écrites dans nos cœurs, appelées synderesis (CEC, 1780). Comme Moïse l'a enseigné autrefois, le catéchisme plus récent dit: "Nul n'est censé ignorer les principes de la loi morale" (CEC, 1860).

 

Au-delà de ces principes de base, il existe de nombreux guides de notre conscience pour toutes les complexités de la vie morale: nos familles, première et primaire, écoles de toutes sortes, amis, conseillers, l'Église dans la myriade de ses enseignements, littérature, théologiens, les philosophes, les experts et les prophètes sous toutes leurs formes et, pour le moment, l'État dans ses lois. Ce sont tous des degrés d'autorité divers par lesquels ils agitent notre conscience, l'exhortant, l'éduquant, l'inspirant ou même la contraignant, positivement ou négativement.

 

L'Église, médiatisée par l'autorité investie dans le successeur de Pierre, peut nous lier en conscience sur des questions définies et infaillibles de foi et de morale, mais qu'en est-il de la loi humaine, ces questions de directives et de discipline, parfois trop faillibles? Est-ce toujours un péché de contourner la loi, et pouvons-nous le faire en bonne conscience? Saint Thomas d'Aquin pose cette question même (I-II, q.96, a. 4), et les principes qu'il offre aideront à guider nos propres décisions, comme nous le faisons à notre façon "par l’enchevêtrement de nos esprits", comme le conseille Roper.

Thomas d'Aquin définit la loi comme une "ordonnance de la raison, promulguée par celui qui a autorité sur la communauté, pour le bien commun" (I-II, Q. 90, a. 4). La loi humaine, comme elle est basée sur la raison, a finalement sa force contraignante de la loi morale naturelle, à son tour définie comme "la participation de la créature rationnelle à la loi éternelle". Ainsi, la loi ne lie pas de sa propre autorité mais de celle de Dieu, et nous sommes tenus d'obéir à la loi dans la mesure où elle porte l'autorité de Dieu.

 

 

Par conséquent, si une loi viole la loi de Dieu - la loi naturelle ou divine - alors non seulement elle ne nous lie pas en conscience, mais nous sommes plutôt tenus de désobéir à ces lois, au moins par une résistance passive (comme le refus de participer à l'avortement ou l'euthanasie), et, si la pression s'aggrave, de mourir en martyr plutôt que de les suivre, comme l'ont fait les premiers chrétiens de Rome, comme Thomas More lui-même, et comme l'ont fait d'innombrables témoins contre tous les régimes totalitaires anti-chrétiens.

 

Les choses deviennent un peu plus floues lorsque les lois ne violent pas - ou ne violent pas si manifestement - la loi naturelle ou divine, mais sont plutôt insensées, autoritaires ou, du moins parfois, irréalisables.

 

Prenez la marche sur les passages piétons : Selon la lettre de la loi, nous, les piétons, sommes censés ne traverser les routes encombrées qu'aux carrefours, mais qui d'entre nous ne s'est pas précipité ou n'a pas déambulé de l'autre côté comme le proverbial poulet quand le trafic est plus léger ? 

 

Ou, ici dans la province canadienne où je réside, la consommation d'alcool n'est autorisée que dans les maisons privées et les établissements agréés. Que dire de ceux qui emmènent du vin à un pique-nique, ou peut-être une gorgée de scotch après une dure journée de randonnée dans les collines?

 

Il existe des cas plus graves, comme dans les protocoles Covid de plus en plus onéreux, et le vaccin imminent.

 

Thomas d'Aquin dit que les lois sont contraignantes si elles remplissent trois critères:

 

Premièrement, la "fin": la loi doit servir le bien commun de la société pour laquelle elle est promulguée et destinée, et elle ne doit pas seulement être "bonne en général". Il peut être bénéfique pour les étudiants de faire de la gymnastique le matin, mais il serait étrange qu'un collège l'exige comme partie du régime du matin de chaque classe. 

 

Deuxièmement, "l'auteur": la loi doit être promulguée par l'autorité compétente. Un évêque ne peut décréter des lois liturgiques et autres que dans les limites géographiques (ou spirituelles) de son propre diocèse. Il y a des cardinaux et des archevêques qui voudraient imposer leurs protocoles de Covid à des provinces, des États ou des nations entières, mais eh bien, tant pis.

 

Troisièmement, la "forme'': la "charge" de la loi - car toute loi a sa dimension coercitive - ne peut être disproportionnée par rapport au bien recherché ou au mal évité [Le remède ne doit pas être pire que le mal. NdCR.], ni retomber de manière disproportionnée sur une partie de la population plutôt qu'une autre. Les impôts devraient être imposés de manière équitable, de même que la conscription, la fonction de juré, et personne ne devrait bénéficier d'un traitement préférentiel indu. Tous sont égaux devant la loi, sans que certains soient plus égaux que d'autres.

 

Troisièmement, la "forme" : La "charge" de la loi - car toute loi a sa dimension coercitive - ne peut être disproportionnée par rapport au bien recherché ou au mal évité, ni retomber de manière disproportionnée sur une partie de la population plutôt que sur une autre. Les impôts doivent être imposés de manière équitable, tout comme la conscription et la fonction de juré, et personne ne doit bénéficier d'un traitement préférentiel injustifié. Tous sont égaux devant la loi, sans que certains soient plus égaux que d'autres. 

 

Si une loi échoue dans l'un de ces critères, Thomas d'Aquin dit qu'elle ne lie pas, à proprement parler, en conscience.

 

Mais - et il y a toujours un mais - il met en garde que nous devons généralement toujours obéir à de telles lois, afin d'éviter "le scandale ou le trouble". Après tout, dédaigner une loi, c'est dédaigner l'autorité qui a promulgué la loi, au moins dans une certaine mesure. De plus, nous ne sommes pas infaillibles et devrions considérer que nous ne connaissons peut-être pas tous les faits, ni toutes les raisons d'une loi. Les sociétés doivent maintenir la cohésion et l'ordre, sinon l'anarchie s'ensuit rapidement - les schismes et les hérésies proviennent toujours de ceux qui pensent savoir mieux que l'Église, ou de quiconque est placé au-dessus d'eux.

 

Il y a une sainteté dans l'humble obéissance, et le chemin de l'orgueil est rapide et mortel. Le péché originel était en grande partie le désir de décider par nous-mêmes de ce qui est ``bien et mal'', et saint Philippe Neri avait l'habitude de répéter que la sainteté se trouve dans ``l'espace des trois doigts'' - la largeur de son front, et mortifiant sa raison.

 

Comme tous les aphorismes, cela a des limites, tout comme l'obéissance. Si, après la prière, la réflexion et les conseils, nous jugeons vraiment dans notre conscience - la norme immédiate et finale de la moralité - qu'une loi ne lie pas et qu'un bien supérieur nous anime, alors nous pouvons contourner la loi, nous efforçant d'éviter "le scandale et le désordre" autant que possible. C'est une chose d'agir en dehors d'une loi donnée en privé, ou dans le vaste désert de Dieu - et il y en a beaucoup là-bas - et c'en est une autre de faire délibérément un pied de nez à l'autorité.

 

Pourtant, il y a des moments où nous devons résister publiquement, où les pouvoirs en place sont allés trop loin, où nos libertés données par Dieu sont compromises, les lois deviennent un fardeau au-delà de tout support, le bien commun est vicié, et nous sommes appelés à causer un "dérangement", même s'il s'agit d'un "scandale" pour certains. Au moment où j'écris, c'est l'anniversaire du Boston Tea Party de 1773. Justifié? Il semble que oui, dans l'esprit du plus grand nombre, même si le thé perdu a coûté une petite fortune aux Britanniques et que les actes intolérables ont suivi, avec la révolution qui a suivi - eh bien, vous comprenez l'essentiel.

 

 

Rappelons que comme l'autorité dont elles découlent, les lois et leur obéissance sont hiérarchiques: celle d'un prêtre est contremandée par un évêque, lui-même trompé par le pape, qui est tour à tour sous le Christ, dont il est le vicaire. Et tout revient finalement à notre conscience, qui a des limites dans ce qu'elle peut endurer.

 

Thomas d'Aquin nous a averti cinq siècles avant que le thé ne soit jeté, que des lois autoritaires produiraient des fruits amers, voire des effusions de sang, alors que la population atteindrait un point de rupture, d'où il est presque impossible de revenir en arrière. Les révolutions dans le temps depuis lui ont donné raison.

 

En ce moment à travers le monde autrefois libre, de nombreuses régions sont sous des confinements draconiens et des assignations à résidence virtuelle, avec des invités verboten (interdits) même dans ou à proximité des maisons privées. Beaucoup, en particulier ceux qui sont abandonnés et seuls, sont poussés au désespoir, voire au suicide. La maladie mentale est en hausse. Les familles sont divisées, voire déchirées. Les écoles sont fermées, les parents à bout de souffle. Les églises sont fermées, partiellement ouvertes, puis refermées, au gré de la péripétie médicale avec de nouveaux pouvoirs pontificaux. Les évêques capitulent en se tordant les mains. Certains prêtres et fidèles se dirigent vers les "catacombes" pour recevoir l'Eucharistie. Beaucoup d'autres, avec peu ou pas d'accès aux sacrements ou adorant ensemble, dérivent comme ils le pourraient, certains perdant leur foi et leur espérance.

 

Nous nous évitons les uns les autres, même avec un contact visuel. La démographie, déjà en chute libre, est en train d'imploser, alors que les couples désespèrent de faire entrer des enfants dans un tel monde si peu accueillant pour eux. Les dettes montent en flèche dans la stratosphère. Les petites et moyennes entreprises font faillite. Pendant ce temps, les apparatchiks ``essentiels'' du gouvernement, qui confisquent les dites entreprises pour des "infractions'' minimes en constante évolution, continuent d'encaisser leurs gros chèques de paye, profitant ainsi de libertés refusées au commun des mortels. Toute dissidence par rapport à la ligne du parti dirigeant est censurée par les médias sociaux omniprésents, main dans la main avec le gouvernement. Pendant tout ce temps, la culture de la mort et de la sexualité déviante continue sa longue marche presque sans relâche.

 

Ce n'est pas une recette pour la cohésion sociale et l'harmonie. Reviendrons-nous à l'état normal des choses ? Ou sera-ce, comme l'a dit un expert, l'alliance rebelle fidèle contre l'empire sans Dieu et son étoile de la mort ? Pouvons-nous espérer une intervention miraculeuse, le Tout-Puissant intervenant d'une manière surprenante ? Nous devrions toujours espérer cela. Alors, autant que vous le pouvez, alimentez le foyer et remplissez la table. Et réjouissez-vous, car c'est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés (Gal 5, 1).

 

Et sur cette note de liberté, en ce qui concerne notre propre réponse aux lois et aux autorités autoritaires et injustes - ou, plus exactement, à l'obéissance aux lois et aux autorités supérieures - je laisserai cela à la conscience du lecteur, que nous espérons éclairée par le Saint-Esprit, qui nous conduit sur le chemin de la vérité.

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21 décembre 2020 1 21 /12 /décembre /2020 12:04

Celui qui oublie son passé est mort pour l'avenir.

Euripide

Nos dirigeants cherchent des repères, une direction à suivre, une identité. Or souvenons-nous que lorsque le mot "république" remplace le mot "France", nous renonçons à des siècles d'histoire :

Le baptême de Clovis représenté dans une enluminure des Grandes Chroniques de France de Charles V, vers 1370-1379.

Le baptême de Clovis représenté dans une enluminure des Grandes Chroniques de France de Charles V, vers 1370-1379.

Les mots ont une signification, un sens : ils permettent l’expression d’une pensée tout en précision et en nuance. Certains d’entre eux ont un poids particulier : celui de l’Histoire. Ils sont des témoins du temps, de ce qui était ou de ce qui est.

 

Lorsque M. le Premier ministre emploi le mot « République » en lieu et place de celui de « France », il ne s’y trompe pas. Le projet de loi « confortant les principes républicains », qu’il a défendu dans les colonnes du Monde, en est la parfaite illustration : ce qu’il veut protéger, ce qu’il veut sauver, c’est la République. Et la France de devoir céder la priorité. Mais la République n’est qu’une forme de gouvernement parmi d’autres.

Source : Profession Gendarme.comBoulevard Voltaire

 

Le problème dans lequel nous nous trouvons depuis 1789 (Commentaire d'Elbo trouvé sous l'article de Profession Gendarme.com) est celui-ci

 

Lorsqu’on parle de République on fait oublier la France.

Et lorsqu’on parle des républicains, on fait oublier les français…

C’est quoi un républicain ? Depuis 1789, c’est un citoyen qui accepte de se soumettre aux lois de la république, donc, si une loi est mauvaise, et que vous ne voulez pas vous y soumettre, parce qu’elle serait, par exemple, dangereuse pour vous même et pour les autres, le régime a le droit de vous exclure de la société. Comprenez-vous l’arnaque ?

 

Avant 1789, on était des français, peu importe le type de régime en place, et nous ne pouvions perdre cette qualité de français.

 

Une autre arnaque aussi, on vous a fait croire qu’avant 1789 nos ancêtres ont vécu 10 siècles d’obscurantisme ? Il n’y a rien de plus faux là dedans. Nos ancêtres ont au contraire connu la Lumière et c’est nous qui sommes dans l’obscurantisme, pourquoi ?

 

Parce qu’avant 1789, notre société avait pour fondement LA MORALE : comportement digne, recherche de la vérité, valeurs… défense du bien commun.

 

Après 1789, la France a pris pour fondement LA LOI, exit la morale.

 

[Ndlr. "Art. 4 de la Déclaration des droits de l'homme de 1799. La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi."]

 

Elle (la France) était là, ou non, peu importe, ce qui importait désormais étaient ceux qui écrivaient les lois et ceux qui les acceptaient.

Or, quand tout repose sur la loi, tout dépend de la valeur des personnes qui imposent leurs lois aux autres, si vous avez des personnes droites, ça peut encore aller, mais si vous vous retrouvez avec des voyous… ça donne ce que nous vivons aujourd’hui, et si vous ne voulez pas respecter leurs lois, hé bien vous devenez à votre tour un criminel aux yeux de la république, alors que vous n’avez rien fait.

 

Comprenez vous désormais de quelle façon on a été dupés ?

 

En 1789, on a donc troqué la morale (la loi naturelle) contre "la loi".

Mais en réalité, une autre morale a pris la place de la morale. Cette nouvelle morale est celle de l'opinion.

 

Qu'est-ce que l'opinion ? L'opinion est façonnée par de nouvelles idoles que sont les sondages, la "majorité". Un phénomène que l'on peut ainsi résumer : "tout le monde le fait, donc je peux le faire aussi". Ce qui était interdit par la morale devient possible dans la nouvelle morale de l'opinion. L'humain a-t-il progressé au change quand je peux tuer parce que la majorité le fait ?

 

"'Aucune barrière ni droit naturel ni règle constitutionnelle' ne doit s'opposer à une majorité législative (Mirabeau).

Ce régime n'est qu'une forme de la tyrannie. Sous l'angle de l'Etat de droit, elle marque une régression par rapport à la pratique au XVIIIe siècle, de l'Ancien Régime. C'est ce que Hayek appelle une 'démocratie illimitée', et ce que Benjamin Constant avait stigmatisé comme une 'souveraineté illimitée'"... (Le Livre noir de la Révolution française, Par Pierre Chaunu, Jean Tulard, Emmanuel Leroy-Ladurie, Jean Sévillia, Cerf, Paris 2008, p. 14).

La formule de Mirabeau est à rapprocher de la doctrine étatiste créonienne de Jacques Chirac qui a synthétisé les principes républicains et "laïcs" en disant : "pas de loi morale au-dessus de la loi civile" ("non à une loi morale qui primerait la loi civile", Jacques Chirac, Journal du Dimanche, avril 1995).

Cette doctrine démocratique a pu légitimer des génocides du moment que ceux-ci étaient conformes à la loi, expression de la Volonté générale.

 

"La Volonté générale ne pouvait que finir par vouloir changer toutes les lois, aujourd'hui la loi naturelle, demain peut-être les lois de la gravitation universelle", a pu ironiser le professeur de droit Jean-Claude Martinez.

 

En réalité, la civilisation nous enseigne que liberté s'arrête là où commence celle des autres. Autrement dit il y a toujours une limitation, une limite de la liberté, pour que la liberté reste "liberté".

D'ailleurs, cette liberté limitée, n'est-elle pas inscrite dans la déclaration des Droits de l'homme elle-même qui stipule d'une manière incohérente avec le fondement de la loi comme source du droit et non la morale (Art. 3. Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation et Art. 6. La Loi est l'expression de la volonté générale), Art. 4, je cite : "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme N'A DE BORNES QUE CELLES QUI ASSURENT AUX AUTRES MEMBRES DE LA SOCIETE LA JOUISSANCE DE CES MÊMES DROITS. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi."

Ainsi, la limite de la liberté est la vraie garantie des droits de l'homme et de la civilisation. La déclaration des droits de l'homme le reconnaît elle-même, tout en se contredisant, en fantasmant une source du droit dans la loi elle-même, une loi qui pourrait tout. "La Volonté générale ne pouvait que finir par vouloir changer toutes les lois, aujourd'hui la loi naturelle, demain peut-être les lois de la gravitation universelle", a pu ironiser le professeur de droit Jean-Claude Martinez.

 

Et cette limite à la liberté (et donc à la loi) trouve dans la morale traditionnelle son fondement extérieur (la loi morale du Décalogue et non celle de l'opinion).

 

Contrairement donc aux incohérents et artificiels Droits de l’Homme — que l’Occident décadent essaie d’imposer au reste du monde —, le droit naturel apparaît aux civilisations traditionnelles comme la source du droit.

 

En effet, il n’existe qu’une nature humaine universelle, et tous les hommes sont soumis à des mêmes lois qu’ils n’ont pas choisies ; des lois physiques et physiologiques bien sûr, mais aussi des lois de bon comportement, ou lois morales, dont le païen Cicéron nous rappelle l’origine : la raison qui nous distingue de l’animal... À l’instar d’un Confucius ou d’un Aristote, il reconnaît le droit divin ; la loi naturelle ne saurait provenir que du Dieu auteur de la nature humaine, et non de l'opinion changeante et fluctuante de l'homme.

 

"La loi civile doit rechercher et reconnaître les exigences de la loi naturelle, car la loi naturelle niée, elle ouvre la voie au relativisme éthique individuel comme au totalitarisme politique." Tel a été l'enseignement de Benoît XVI (Catéchèse pour l'audience générale Place St.Pierre, 16 juin 2010.)

 

Comme remède dans un monde en perte de repères (l'équerre et le compas relativistes ayant détruit la boussole...) et qui ne parvient plus à créer du lien social, je propose que l'on reconnaisse le christianisme comme religion historique de notre pays.

Ce n'est pas en effet la "laïcité" qui est "au-dessus" - n'en déplaise aux francs-maçons - (la laïcité elle-même est une invention du christianisme), c'est le christianisme qui est au-dessus de la laïcité.

Ainsi, symboliquement, la croix placée dans une salle de classe serait la garantie de la laïcité permise, précisément par le règne de la Croix. Dès lors qu'on enlève l'auteur de la laïcité, on détruit ce qui l'a créée. 

Entendu comme distinction du temporel et du spirituel (qui n'existe dans aucune autre civilisation), le christianisme est le meilleur garant des droits de l'homme et de la démocratie. Après libre à chacun de croire ou non..., d'être adepte d'une idole ou pas... Mais la France est chrétienne. Le christianisme est au-dessus. La Constitution de notre nation le dit depuis 496.

Toutes les religions ne se valent pas. Pas même la religion de la laïcité (pour les francs-maçons) qui ne vaut pas la religion qui l'a permise, qui donc, historiquement et logiquement, est au-dessus. Ne serait-ce déjà que pour cette seule raison : le catholicisme a construit la France que la république cherche à éliminer en supprimant le mot, le catholicisme mérite à ce titre de (re)devenir religion d'Etat, en lieu et place de la laïcité que seul, il permet.

Une laïcité auto-référencée, c'est comme la liberté sans la morale, la "république" sans la "France", la destruction est au bout.

Il est temps de revenir aux principes qui ont fait la France.

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19 décembre 2020 6 19 /12 /décembre /2020 18:54

Depuis longtemps déjà Louis XVI porte sur les évènements révolutionnaires un regard surnaturel. À ses yeux, le mal est spirituel et le remède ne peut être que spirituel.

Philippe Pichot-Bravard, La Révolution française, Via Romana 2014, p. 164.

Penser un nouveau pacte d'égalité, plus équitable

Dans le système hérité de 1789, l'égalité des uns présuppose l'inégalité économique et sociale des autres. Belle réussite du marché, mais impasse totale des droits de l'homme de 1789.

Un livre paru en 2020, de l'historien italien Aldo SCHIAVONE, intitulé "Une Histoire de l'égalité, Leçons pour le XXIe siècle" (traduit de l'italien par Giulia Puma, Fayard, L'épreuve de l'histoire, Saint-Amand-Montrond 2020, p. 153; 161-165) évoque ce que l'auteur nomme "la contradiction insurmontable que 1789 laissa en héritage au XIXe siècle, ... jusqu'à nous."

 

L'auteur fait le bon diagnostic mais il propose aussi un remède, qui nous ramène à Dieu.

 

"Émergeait ainsi en pleine lumière, dès les formules sèches de ce texte, ... ce que François Furet pointait comme le grand dilemme du XVIIIe siècle : comment penser la sociabilité - c'est-à-dire plus exactement, le lien, la connexion, le commun - ... en partant uniquement de l'individuel, de la singularité, de la solitude du fragment.

 

"'La richesse et la pauvreté étaient destinées à disparaître dans un régime d'égalité', lit-on dans un décret de la ville de Paris en novembre 1793, et : 'Il ne faut plus ni riches ni pauvres. L'opulence est une infamie,' dirait Saint-Just cette même année. ... Montesquieu et Rousseau - d'accord sur ce point - avaient raison. La démocratie, pour être effective, avait besoin d'une égalité qui dépasse le seul plan des droits, pour arriver à toucher la substance de la vie matérielle des citoyens.

 

"... Une égalité comme celle projetée en 1789 ... tendait à être rendue vaine, pour ce qui est de son effectivité...

 

Mais si le problème existait vraiment..., la voie choisie pour le résoudre était tragiquement erronée. Cette dernière imaginait que pour en voir le bout il suffisait d'armer le pouvoir - d'un pouvoir inouï - une avant-garde révolutionnaire, auto-persuadée d'agir au nom de la nation tout entière, et d'imposer, au moyen de son commandement, la politique et la volonté dont il était l'expression, en dehors duquel ne pouvait exister aucun espace de salut, aucune marge autonome de l'humain." Dans ce livre, Aldo Schiavone tente de trouver une solution à la contradiction fondamentale de la déclaration de 1789 : "Si l'individuel demeure la seule forme avec laquelle concevoir l'humain [...], comment concilier la pleine valorisation avec une égalité qui dépasse le niveau d'une parité formelle uniquement politique et juridique ?" (Aldo Schiavone, Une Histoire de l'égalité, Leçons pour le XXIe siècle", ibid.,p. 283.) "La construction de l'individu moderne, cuirassé dans ses libertés - auxquelles ont contribué organisation capitaliste, tradition chrétienne et pensée libérale puis démocratique - reste peut-être la conquête la plus importante d'un parcours d'émancipation auquel l'Occident a voué la meilleure partie de lui-même.

 

"Si nous définissons l'humain uniquement par l'individuel, son universalité - aussi emphatisée soit-elle par la tradition moderne et son arrière-plan chrétien - en pâtit forcément, et risque de se réduire à tout instant à une construction seulement abstraite. Afin d'écarter ce danger, deux voies ont été suivies. La première a fini par attribuer à l'Etat - comme c'est le cas de la pensée de Hegel, qui représente, à cette aune, l'apogée de la modernité chrétienne-bourgeoise - un rôle de conciliation et de producteur d'éthicité. [...] L'autre a déplacé, au contraire, cette instance de réunification supérieure au-delà du plan de l'histoire, dans un royaume des cieux théologiquement inféré, lieu exclusif où l'on trouverait la plénitude de la vérité et de la vie. Mais si on parvient plutôt à construire et à articuler, tout en restant bien dans l'horizon de l'histoire, une forme alternative de l'humain, les choses changent. Une figure qui ne se confonde ni avec le 'je' de l'individuel ni avec le 'nous' de la tradition rousseauiste-socialiste, mais avec l'impersonnalité du 'il', [...] qui à l'extérieur de tout homme, permet à chacun d'exister et de penser, et de ne pas se noyer dans la prison d'une autoreprésentation sans fin. [...] Tout l'effort des mystiques a toujours visé à obtenir qu'il n'y ait plus dans leur âme aucune partie qui dise 'je'. Mais la partie de l'âme qui dit 'nous' est encore infiniment plus dangereuse.' (Simone Weil, La Personne et le sacré, 1942-43, paru en 1950, Paris 2017, p. 37) Au contraire, elle finirait même par en perpétuer les effets, en se limitant à juxtaposer les individualités [...] sans les dépasser si ce n'est en surface, en croyant les unifier à travers le seul lien de la sérialité du travail à l'usine..." (Aldo Schiavone, Une Histoire de l'égalité, Leçons pour le XXIe siècle", ibid.,p. 309-311.)

 

"Il est certain que les inégalités imprévues qui ont soudain vu le jour dans les sociétés occidentales [...] ont eu un poids décisif. Il faut injecter des idées dans la démocratie, et ne pas la considérer comme une forme immuable, la 'fin de l'histoire', le lieu d'une vérité acquise pour toujours, mais simplement un mécanisme imparfait, fruit d'une combinaison instable entre éléments hétérogènes. [...] Une seule réponse, totale et définitive, n'existe pas. Il n'y a pas de proportion idéale - une espèce de règle d'or - à trouver et à mettre en pratique, valable dans toutes les situations. [...] Si nous essayons de [...] réduire l'égalité démocratique à l'intérieur de ses frontières strictement formelles, [...] - droits politiques, parité des citoyens face à la loi, et rien d'autre - nous empruntons une impasse

 

"[...] Le moment est venu de commencer à penser un nouveau pacte d'égalité pour sauver le futur de la démocratie.

 

[...] Un pacte d'égalité qui sache se transformer en programme politique [...] et qui parle non pas de la parité des individus, mais de la divisibilité [...] de certaines choses, de certains biens, matériels et immatériels, à commencer par le bien que constitue la vie, à partager équitablement entre tous les vivants. [...] 

 

"À la dernière page de La Personne et le sacré, [...] Simone Weil [...] se demande si, au fond, il est bien vrai que le Dieu-Personne de la tradition chrétienne ne laisse pas de place à la pensée de l'impersonnel - une question qui parcourt silencieusement la pensée du philosophe allemand (Hegel). Et elle conclut qu'une jonction est concevable. À l'appui, elle cite le texte de Matthieu 5,45 : 'afin de devenir fils de votre père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes', considérant ce passage comme un exemple limpide de l'allusion évangélique à un 'ordre impersonnel et divin de l'univers', et donc à la possibilité que la figure de Dieu et celle de l'homme puissent se retrouver au-delà d'une théologie de la personne conçue comme dénuée d'alternatives. Je crois bien qu'elle avait raison."  (Aldo Schiavone, Une Histoire de l'égalité, Leçons pour le XXIe siècle", ibid., p. 331-332.)

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30 novembre 2020 1 30 /11 /novembre /2020 08:10
Nicolas Oresme (1400-1420) "Traité de la sphère"; Aristote, "De caelo et de mundo", traduit en français par Nicolas Oresme

Nicolas Oresme (1400-1420) "Traité de la sphère"; Aristote, "De caelo et de mundo", traduit en français par Nicolas Oresme

L'ensemble des commentateurs de la vie politique déplorent la disparition de la confiance des citoyens dans leurs représentants et les institutions. Ce phénomène a trait à la légitimité.

Au Moyen-Âge, pour Nicolas Oresme (1320-1382), un des plus grands savants de son temps, philosophe, astronome, mathématicien, économiste, le roi pouvait être corrigé, car "la puissance royale est telle qu'elle est la plus grande que celle d'un quelconque sujet, et est moindre que la puissance de tous ensemble." [1] 

Le pouvoir est limité par le droit, et par la morale.

Nicolas Oresmes affirmait également dans son Traité sur l'origine, le droit et la mutation des monnaies (De moneta, 1556) que la monnaie appartenait à tous et que le roi devait être garant de sa stabilité. S'appuyant sur Aristote, il affirmait que la monnaie appartenait à la communauté, contrairement à la maxime avancée par les légistes, qui voulait que toute chose est censée appartenir au prince. Le prince qui muait sa monnaie arbitrairement était un tyran, car celle-ci n'appartenait pas à son domaine. [2]

La dimension sacrale de la monarchie faisait du roi de France le nourricier de son peuple, ce qui s'exprimait entre autres à travers d'abondantes aumônes : donner était conforme à son rôle, prendre en revanche était indigne de sa fonction. [3]

L'impôt royal n'était légitime que s'il était consacré au bien commun, s'il était consenti par le pays, si son assiette était juste, et surtout si les sujets n'avaient pas plus besoin de l'aide du roi que le roi de ses sujets. Ces principes, qui ne cédaient en rien sur la souveraineté royale associée à celle de la communauté, étaient définis dans Le Songe du Verger, écrit en 1378 par Évrard de Trémaughon († 1386), maître des Requêtes de l'Hôtel. Voilà ce que disait la principale œuvre de science politique produite dans l'entourage de Charles V (roi de France, 1364-1385).

De même, le produit de l'impôt ne devait pas être détourné de son objet.

De nombreux philosophes et théologiens affirmaient également que le gouvernement était là pour servir et non être servi, par conséquent la gratuité du service était essentielle à la fonction royale, dont la rétribution consistait dans l'accomplissement de l'idéal chrétien d'une monarchie de paix et de justice.

De Thomas d’Aquin à Jean Bodin, les avis étaient unanimes - le roi lui-même le disait en préambule de ses ordonnances fiscales -, "Le roi doit vivre du sien", c'est-à-dire du revenu de son domaine, dont il est le seigneur foncier [4], qui représentent environ 69% des recettes. À ces revenus domaniaux s'ajoutent les profits issus de sa souveraineté royale, en particulier ceux de la justice (12%), que l'on peut considérer comme ordinaires dans la mesure où ils sont réguliers ou admis sans négociation. Mais le roi pouvait recourir à des expédients ou revenus extraordinaires non coutumiers, mis en place par Philippe le Bel et qui constituaient 19% des recettes prévisionnelles. Il est vrai que la distinction entre dépenses publiques et privées est un peu arbitraire dans la mesure où les magnificences du train de vie royal contribuant au prestige du souverain a une dimension politique. [5]

L'émergence du mythe des origines troyenne de la monarchie faisait des Francs un peuple libre de toute sujétion fiscale.

L'idée que le roi devait vivre du sien inspirée d'un passage de la Bible (Ez 45, 7-9) était largement partagée par le commun comme par les juristes et les théologiens. [6]

08 du pays ; ce sera sa propriété en Israël. Ainsi mes princes n’exploiteront plus mon peuple ; ils donneront le pays à la maison d’Israël, à ses tribus.

09 Ainsi parle le Seigneur Dieu : C’en est trop, princes d’Israël ! Loin de vous la violence et la dévastation ; pratiquez le droit et la justice ; cessez vos exactions contre mon peuple – oracle du Seigneur Dieu !

Livre d'Ezekiel 45, 8-9

Au XIVe siècle, en France, si le prince refuse de rendre la justice, s'il ne reçoit pas les appelants, s'il ne défend pas le pays, selon le droit écrit fondé sur la raison, un tel prince devrait être déposé, et le peuple aurait le droit d'élire un autre prince. [7]

La justice est le principal soutien de la légitimité. 

Le règne de Saint Louis fut ainsi associé à un âge d'or de justice et de paix, sans impôt et sans mutation monétaire. [8]

La décentralisation médiévale permettait la confiance dans les institutions ; elle avait l'immense mérite d'associer la société politique au gouvernement et aux profits de la fiscalité.

L'impôt était accepté par le pays grâce à une politique réformiste qui associait généreusement les élites à ses profits.

L'impôt conciliait l'opinion, et obtenait en retour le soutien du pays.

Au XIIIe siècle, la monarchie féodale vit surgir un nouveau venu, "le monde de l'argent, qui revendiqua un droit de contrôle sur la machine politique au nom d'une idée nouvelle, la 'liberté'... [9]

Fin XIVe siècle, les Marmousets n'oubliaient pas que seule une bonne justice pouvait faire accepter l'administration fiscale, d'où l'apparition de cours de justices fiscales pour gérer les contentieux nés de la levée de l'impôt.

De nos jours, le parlement vient d'ouvrir le débat sur "un mécanisme de revenu minimum universel auquel tout le monde aurait droit, le gouvernement travaillant de son côté sur un 'revenu universel d'activité'." [10] 

Emmanuel Macron ne reçoit pas les appelants; il ne défend pas le pays ; l'impôt n'est pas consenti par le pays; l'assiette de l'impôt est bien trop importante; surtout, les citoyens sont rendus dépendants des aides publiques, donc dépendants du prince.

Le prince lui-même, ne vit plus du sien, mais est rendu dépendant des recettes des impôts, et de la dette.

Qui donc est le "Souverain" dans un tel système ?

Conclusion

 

Selon le droit écrit et la morale médiévale exposés ici, en quelques mots, nous voyons que nous vivons dans un régime politique illégitime. 

Le souverain n'est pas celui que l'on dit, ni le peuple ni le prince (l'Etat) ne sont souverains, mais est souverain celui qui contrôle le peuple et l'Etat. 

Les marchands de monnaie, les banques ont obtenu contrôler la politique au nom de la liberté; ils sont les véritables maîtres du système car ils détiennent la dette qui engage les Etats.

Un recours à la pratique fiscale médiévale équilibrée, à sa philosophie et à sa morale ne serait pas du luxe.

Sources 

 

[1] Boris BOVE, 1328-1453, Le Temps de la Guerre de Cent ans, Folio, Histoire de France, Trebaseleghe, Italie, 2020, p. 178.

[2] Boris BOVE, 1328-1453, Le Temps de la Guerre de Cent ans, ibid., p. 113-114.

[3] Boris BOVE, 1328-1453, Le Temps de la Guerre de Cent ans, ibid., p. 104.

[4] "Le Roi doit vivre du sien ". La théorie de l'impôt en France, XIIIe-XVe siècle, Lydwine Scordia, L'Histoire, mensuel n° 310, juin 2006.

[5] Boris BOVE, 1328-1453, Le Temps de la Guerre de Cent ans, ibid., p. 99.

[6] Boris BOVE, 1328-1453, Le Temps de la Guerre de Cent ans, ibid., p. 104-105.

[7] Boris BOVE, 1328-1453, Le Temps de la Guerre de Cent ans, ibid., p. 178-179; 185.

[8] Boris BOVE, 1328-1453, Le Temps de la Guerre de Cent ans, ibid., p. 195.

[9] Patrice Gueniffey & François-Guillaume Lorrain, Révolutions françaises, Du Moyen-Âge à nos jours, Perrin Le Point, Lonrai 2020, p. 50.

[10] L'Assemblée nationale pour ouvrir le débat sur le revenu universel, Par Le Figaro avec AFP, Publié le 26/11/2020 à 11:48.

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13 novembre 2020 5 13 /11 /novembre /2020 20:10

SourceFrance Soir, Publié le 13/11/2020 à 18:52 - Mise à jour à 19:08

Depuis la première vague du tsunami thanatophobe qui n'en finit pas de submerger nos vies, voilà une nouvelle vague qui déferle à présent depuis la sortie du film Hold-Up : celle des complotophobes qui se déchaînent en meute depuis la sortie du documentaire le 11/11à 11h.

 

En France comme en Belgique, les chaînes de propagande sortent leurs arsenaux et leurs contre-mesures à coups de ré-informations et de "debunkings". Chacun y va de sa plume acérée, style infantilisant et scolaire proverbial en Belgique avec ses copistes promus au rang de covid-commissaires toujours friands de métaphores stupides à deux balles promulguant leurs conseils aux pauvres âmes égarées avec des modes d'emploi et des notices "boîte anti complotistes" prêts à être utilisés en famille autour du sapin virtuel, dans le sillage de la lettre adressée par deux ministres (Santé et Intérieur) à Saint-Nicolas, sans oublier le déjà très célèbre virologue Van Laethem qui nous a gratifié d'un sketch viral hallucinant que ne renieraient pas les Inconnus.

 

En France, le style a toujours plus de panache et France Culture nous a gratifiés de deux minutes d'entretien dans lequel l'universitaire Tristan Mendès France essaye de discréditer le film à coups d'accusations parsemées du mot "complotiste", comme autant de perles enfilées pour former un chapelet en guise d'antidote.

 

Vade retro satanas, les cohortes de prêtres guerriers sanitaires sont lâchées dans une croisade anti-complotiste, chassant sur les terres des mécréants et des apostats qui refusent obstinément de rentrer dans le rang, qui résistent de toute leur raison et de toutes leurs facultés de juger, refusent d'abdiquer leur sens critique, leur bon sens et leur intelligence, et rejettent avec obstination l'abjuration qui leur est réclamée avant l'excommunication et la mort sociale et professionnelle définitive.

 

On se croirait vraiment entre Star Wars et Le Seigneur des anneaux, en se demandant si le sénateur Palpatine et le Jedi Skywalker ne vont pas croiser bientôt Gandalf et Gollum en sortant de la pellicule numérique dans un combat entre le Bien et le Mal où la lumière affronte les ténèbres.

 

Complotiste.

 

Ils n'ont que ça à la bouche depuis la sortie du film, ils, les détenteurs de la vérité du récit, les chiens de garde du narratif officiel du Covid, et Ils ont peur, et leur peur les pousse à sortir du bois jusqu'à en perdre leur sang-froid pour certains, comme Mme Ilana Cicurel, eurodéputée et porte-parole de LaREM qui décompensait hier en mode hystérique sur le plateau de CNews face à la journaliste Sonia Mabrouk qui l'a fermement recadrée.

 

Mais de quoi ont-ils peur au juste et pourquoi tant de réactions épidermiques, exacerbées, oui pourquoi tant de haine même, comme s'il y avait réellement le feu au lac, ou péril en la demeure?

 

De quoi donc cette peur est-elle constituée et de quoi nous parlent les croisés enragés de la foi du Covid qui tiennent tant à défendre leur dogme incontestable, ne supportant aucune contradiction ni aucune remise en question ?

 

C'est là qu'il est utile de convoquer l'inconscient, car quoi qu'on puisse en penser, nous sommes encore tous et toujours gouvernés par ce continent immergé décrit par le père Freud il y a un siècle.

 

Ce qui est frappant, ces dernières 24h, c'est l'embrasement des réactions des complotophobes et leur acharnement parfois violent contre les protagonistes du film.

 

On a vraiment le sentiment que ce documentaire les a atteints au "bon" endroit, au lieu-même de leurs conflits névrotiques, au centre de leur QG stratégique, au cœur du réacteur nucléaire de leurs émotions contradictoires inconscientes, inavouables, indicibles, refoulées.

 

Comme si leur discours et leurs convictions avaient été frappés de plein fouet par un missile conceptuel dangereux, cet autre narratif du Covid qui aurait atteint sa cible, touchée coulée, comme si leur logiciel avait été infecté par un virus dangereux mettant en péril l'édifice conceptuel officiel, pulvérisant leurs croyances en générant un sentiment d'insécurité allant même jusqu'à la panique et la crise d'angoisse.

 

Comme si ce "Hold-Up" avait réveillé les dormeurs et les endormis, agissant comme un catalyseur ou un révélateur, à l'instar d'un cauchemar qui réveille le dormeur pour l'empêcher de continuer son rêve dérangeant trop intense, comme si ce qui est exposé dans le film pouvait tout d'un coup être plausible, envisageable, chose inacceptable et insoutenable pour une conscience formatée et docile.

 

Car si cette version, qui n'est qu'une hypothèse de travail dans le film puisqu'elle est proposée comme telle dans le but de faire réfléchir autrement, si ce narratif alternatif tient la route ne fusse qu'une seule seconde, alors elle devient crédible. Mais elle fait peur et elle effraye tellement qu'elle provoque chez de nombreuses personnes un rejet violent qui n'est en fait rien d'autre qu'un mécanisme de défense du moi sous forme de déni de réalité, le fameux "je n'en veux rien savoir", trop dangereux à envisager.

 

Car enfin, restons logiques et sérieux un moment : si ce film n'est qu'un ramassis de délires conspirationnistes complotistes débités par des personnes non crédibles tenant des propos ridicules et mensongers non sourcés, où est alors le souci ? Il eût suffi de laisser pisser le mouton et de l'ignorer.

 

En réalité, en y regardant bien, il y a un rapport "inversement" proportionnel entre les deux narratifs, plus l'officiel est contesté de manière appuyée, logique et efficace plus les réactions sont "virulentes" et virales, normal en régime covidien, et plus les "complotistes" semblent entendus et suivis, semant la peur et la panique chez les adhérents et les ayatollahs du régime covidien qui se sentent menacés dans leur certitudes et qui n'attendent que le vaccin en étant persuadés de pouvoir revivre comme "avant", ce qui n'est qu'un mensonge et une illusion pour toute personne un peu intelligente et avertie car il n'y aura plus JAMAIS de retour en arrière à une vie "normale telle que nous l'avons connue", c'est un fait avéré et vérifiable, nous avons changé de norme sociale et politique pour une longue durée indéterminée.

 

Quand on pense que cette presse officielle fabrique et propage la peur et l'angoisse tous les jours en ré-écrivant le cours de cette épidémie, en biaisant les données biostatistiques pour consolider leur narratif effrayant de manière servile, on est en droit de leur demander qui fait réellement peur et qui est vraiment dangereux, eux ou les "complotistes" ? Qui fait du mal à qui ?

 

N'est pas complotiste qui veut.

 

Ainsi, dans un subtil retour du boomerang, les complotophobes qui produisent tant d'efforts quotidiens pour construire et alimenter le narratif officiel apocalyptique du covid et qui sont les alliés de ce régime biopolitique-techno-sanitaire autoritaire inique, récoltent ce qu'ils ont semé et reçoivent en pleine figure ce qu'ils ont envoyé depuis plus de six mois.

 

Qui sème le vent récolte la tempête. Le vent s'est levé et la tempête ne fait que commencer, soulevant une houle et des vagues de raison sur l'océan du Covid-(19(84).

 

Attention, ça va tanguer.

 

 

 

Michel Rosenzweig

 

Philosophe et psychanalyste.

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12 novembre 2020 4 12 /11 /novembre /2020 21:39
Cultes publics : État-Providence et despotisme sanitaire

La confirmation par le Conseil d’État de l’interdiction des cultes publics a suscité un émoi légitime chez les croyants, principalement chez les catholiques. Les oppositions au gouvernement (LFI, LR et RN) ont, lors d’un débat à l’Assemblée nationale, souligné le caractère disproportionné et donc injuste d’une telle mesure. Il convient que la forte mobilisation en cours perdure et se développe. Il convient également de réfléchir aux conditions, prochaines et lointaines, qui ont rendu possible une telle interdiction.

L'Incorrect.org

Par Thibaud Collin

Publié le 12 novembre 2020

 

L’État moderne trouve grâce à Thomas Hobbes (1588-1679) sa justification dans l’impérieux désir des individus de se soustraire à la peur de la mort violente, inhérente à l’état de nature pré-social (« la guerre de tous contre tous »). Ils sacrifient leur liberté naturelle à l’État souverain afin qu’en retour celui-ci garantisse leur sécurité. Hobbes fonde ainsi la science politique moderne sur une condition nécessaire et égale pour tous : la fuite du mal absolu qu’est la mort. Tel est, considère-t-il, le seul moyen de sortir des divisions sociales engendrées par la poursuite du bien ultime. L’unité de la société politique ne tient plus à une quête illusoire du bien commun mais à la peur, bien réelle, d’un mal commun mettant ainsi « tout le monde d’accord ». La mort devient la nouvelle figure de l’absolu disqualifiant la question surnaturelle du salut et de la damnation. L’État est cet artifice par lequel les hommes s’assurent une société paisible, jouissant dans leur vie privée des libertés individuelles que celui-ci, ce « dieu mortel », leur garantit.

 

Ce dispositif va se compléter progressivement au XXème siècle par ce que l’on a nommé « l’État-providence » qui devient également garant de la santé. Celle-ci étant redéfinie en 1946 par l’OMS comme « un état de complet bien être physique, mental et social », l’État contemporain devient de facto responsable du bonheur des citoyens.

 

LireLa société de l'injonction au bonheur ou du bonheur obligatoire 

 

 

De même que la sécurité ne peut être obtenue que par le sacrifice des libertés naturelles, de même la santé exigera parfois d’abandonner la jouissance de certaines libertés individuelles, y compris celles que le Conseil d’État nomme « fondamentales ». Nous y sommes !

 

Lire aussi : Marc Billig : « Si l’on ampute l’homme de sa dimension verticale, on en tue une partie »

 

Ainsi le culte public rendu à Dieu, identifié à l’exercice d’une liberté individuelle régie par le droit commun, est logiquement supprimé au nom d’un impératif de santé publique. La pandémie est l’occasion que se révèle, par une telle décision politique et judiciaire, l’esprit animant notre société. Les catholiques sont donc au pied du mur (les protestants, les juifs et les musulmans ont un rapport au culte et au politique fort différent, manifesté aujourd’hui par leur acceptation) ; car il y a bien, dans cette affaire, une singularité catholique.

 

De deux choses l’une, soit ils acceptent une telle décision et par là ils valident la primauté de la santé sur le devoir de rendre un culte à Dieu, ce qui est une contradiction pratique et un contre témoignage révélateur de l’altération de la foi catholique. Soit ils contestent une telle interdiction comme symptôme d’un despotisme sanitaire et ils font preuve d’une liberté radicale et créative s’incarnant dans de nombreuses initiatives.

 

L’Eucharistie n’est pas, en effet, une simple réunion d’individus ; elle est ce par quoi vit cette cité nommée l’Église

 

Cette suppression sanitaire des cultes publics est aussi l’occasion pour nombre de fidèles de réaliser à quel point le catholicisme contemporain a fini par intérioriser le laïcisme républicain pour lequel les cultes sont réductibles à des convictions individuelles et à ce titre ne peuvent rivaliser avec la loi politique les transcendant. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire que le pouvoir politique, pour diverses raisons, conteste le droit fondamental des hommes à honorer Dieu. Le cardinal Ratzinger rappelle dans L’Esprit de la liturgie (2000) que l’une des deux raisons de la sortie du peuple hébreu d’Égypte est de rendre un culte à Dieu dans le désert. « Ce bras de fer prolongé entre Pharaon et Moïse, dit-il, fait apparaître que la manière dont le culte doit être rendu n’est pas matière à compromis : la liturgie tire sa mesure et son ordonnance de Dieu même et de sa révélation » (p. 15). L’Eucharistie n’est pas, en effet, une simple réunion d’individus ; elle est ce par quoi vit cette cité nommée l’Église (ecclesia, terme désignant l’assemblée des citoyens dans la Grèce antique). Impossible donc d’identifier la participation à la messe dominicale à une activité au sein d’un club sportif ou d’une quelconque association de droit privé.

 

L’interdiction de l’assistance à la messe dominicale est une expérience cruciale pour les catholiques. La méditation de l’histoire de l’Église doit les soutenir dans leur détermination. Saint Jean-Paul II dans sa lettre apostolique Dies Domini (1998) rappelle « l’héroïsme authentique avec lequel prêtres et fidèles ont obéi à cette obligation dans de nombreuses situations de dangers et de restrictions à la liberté religieuse, comme on peut le constater depuis les premiers siècles de l’Église jusqu’à notre époque ». Et le pape polonais de citer le témoignage des premiers chrétiens, prêts à tout pour être fidèles à la messe dominicale :

« Au cours de la persécution de Dioclétien, lorsque leurs assemblées furent interdites avec la plus grande sévérité, les chrétiens courageux furent nombreux à défier l’édit impérial et ils acceptèrent la mort plutôt que de manquer l’Eucharistie dominicale. C’est le cas des martyrs d’Abithina, en Afrique proconsulaire (actuelle Tunisie. Ndlr.), qui répondirent à leurs accusateurs: ‘’C’est sans crainte aucune que nous avons célébré la Cène du Seigneur, parce qu’on ne peut y renoncer; c’est notre loi’’; (Sine dominico non possumus) ‘’Nous ne pouvons pas vivre sans la Cène du Seigneur’’ » (n°46).

 

La participation à la messe dominicale est un devoir des fidèles envers Dieu, c’est donc un droit imprescriptible dont l’État ne peut suspendre l’exercice. Certes le « sanitarisme » maternant se présente et se présentera toujours « pour notre bien ». Refusons avec résolution et calme ce « despotisme doux » que Tocqueville entrevoyait comme un devenir possible des sociétés modernes. Les catholiques seront alors, une nouvelle fois, les hérauts de la liberté de l’esprit, pour le plus grand bénéfice de tous leurs concitoyens.

 

Thibaud Collin

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26 octobre 2020 1 26 /10 /octobre /2020 22:51

La vérité historique sur le "Moyen Âge" gagne l'Italie avec cet article de Giovanni Fighera pour La Nuova Bussola Quotidiana qui évoque l'historienne française Régine Pernoud à l'origine de la révolution historiographique sur cette période. Un âge jusque-là qualifié de "sombre" (dark ages) ou d'"obscurantiste" revu à l'aune des dernières connaissances  :

 

Dissipons la légende noire du Moyen Âge

Dissipons la légende noire du Moyen Âge : la vérité historique sur le "Moyen Âge" gagne l'Italie

Giovanni Fighera

L'historiographie la plus récente, dirigée par Régine Pernoud (1909-1998), a dissipé le mythe négatif - résultat du préjugé des Lumières - sur le Moyen Âge. Dans ses Lumières du Moyen Âge, Pernoud souligne l'épanouissement culturel, social, artistique et même juridique de cette époque, en s'appuyant sur des sources archivistiques souvent peu lues et étudiées.

 

En cinématographie, dans les livres d'histoire, en langage courant, quand on entend parler du Moyen Âge, le banal invétéré émerge, en fait souvent considéré comme presque dogmatique, d'un âge obscurantiste et sombre. C'est un préjugé créé par l'historiographie du XVIIIe siècle et répandu dans la production littéraire, pamphlique, journalistique et non romanesque du siècle, qui a hanté les siècles suivants, nous atteignant avec ses germes de dénonciation sarcastique de la décadence de l'ère chrétienne par excellence.

 

L'âge de la raison ou, si vous préférez, l'âge des Lumières regardait les époques précédentes, en particulier le Moyen Âge et le XVIIe siècle baroque, avec une présomption hautaine et une supériorité culturelle. Un illuministe comme Voltaire a écrit qu'une époque de «barbarie, de superstition, d'ignorance couvrait la face de la Terre». Les opinions de ce genre étaient si fréquentes et unanimes que, jusqu'à récemment, même les dictionnaires et les encyclopédies présentaient l'âge des ténèbres comme un fait historique.

L'historiographie la plus récente, menée par celle de Régine Pernoud (1909-1998) que l'on a qualifiée de «Dame du Moyen Âge», a dissipé ce mythe négatif et de nombreuses publications ont commencé à rendre hommage à une ère d'épanouissement économique, technologique, scientifique, artistique et littéraire.

 

«La culture académique [...] sait désormais que le Moyen Âge n'est pas une époque de sous-développement, d'obscurantisme, d'ignorance et encore moins de tyrannie. Cependant, cela n'est pas toujours transmis à ceux qui fréquentent l'université: […] les étudiants ont la possibilité d'acquérir un sens littéraire décent, mais souvent pas un vrai sens historique » (R. Pernoud).

 

Dans la culture commune, l'image des «âges sombres» est loin de s'éteindre. La vision dominante est, en fait, celle que l'écrivain Umberto Eco a transmise dans Le Nom de la Rose : superstition, incendies, sorcières, ignorance, Église corrompue et hérésies sont les ingrédients dominants d'un monde d'intrigues qui semble plus répondre aux besoins constructifs de un thriller qui à une hypothèse de reconstruction historique véridique. Ainsi, même à l'école, presque tous les élèves connaissent ce Moyen Âge depuis Le Nom de la rose.

 

Il vaut donc la peine de lire l'essai Lumières du Moyen Âge de Régine Pernoud qui souligne l'épanouissement culturel, social, artistique et même juridique de cette époque, en reconstruisant une opinion sur ces années à travers des sources d'archives souvent peu lues et étudiées. Prenons le domaine littéraire comme exemple. Savons-nous que l'essentiel de la production littéraire n'est pas connu?

 

«Il reste toujours à l'état manuscrit, enterré dans nos bibliothèques, tandis que les mêmes ouvrages sont continuellement réédités. […] La faute en est plutôt à nos méthodes d'histoire littéraire qui, appliquées à la littérature du Moyen Âge, nous ont beaucoup gênés. Nous avons cherché les sources des œuvres médiévales, […] comme s'il s'agissait de tragédies classiques. […] De cette manière, un temps précieux a été perdu. […] Cela ne veut pas dire que le Moyen Âge a ignoré l'Antiquité » (R. Pernoud).

 

Si de nos jours la poésie est l'apanage d'une élite, au Moyen Âge « les joies de l'esprit n'étaient pas réservées aux privilégiés ou aux lettrés et il était possible, sans connaître le grec ou le latin, et même sans connaître l'abc, d'accéder au plus grands délices de la poésie. » (Pernoud).

Dans le domaine artistique, le Moyen Âge a donné naissance à des bijoux disséminés dans toute l'Italie et l'Europe. Est-il crédible qu'un âge sombre ait pu engendrer des cathédrales et assister à l'épanouissement de l'art roman? L'expression « art roman » a été inventée au XIXe siècle pour faire allusion au fait que le renouveau de l'art s'est réalisé grâce à la réunification, après des siècles de retard culturel, avec la grande expérience architecturale romaine. Selon cette interprétation, les nouvelles œuvres artistiques dérivent donc d'une imitation de celles du passé et, de plus, souvent d'une mauvaise imitation.

Le Moyen Âge a, en réalité, une conception organique, synthétique, unitaire de la culture qui se transfuse dans les créations artistiques qui communiquent le lien profond du particulier avec le Tout, avec l'idéal, avec le mystère.

 

«Des créations, des scènes, des personnages, des monuments semblent avoir surgi tout d'un coup, tant ils tremblent de vie et expriment fortement le sentiment ou l'action qu'ils sont appelés à représenter. Chaque œuvre, à cette époque, est à sa manière une Somme, une unité puissante, dans laquelle, cependant, sous l'apparente fantaisie, de nombreux éléments entrent en jeu, sagement subordonnés les uns aux autres » (R. Pernoud).

 

Il suffit d'aller à Pérouse pour admirer l'étonnante fontaine créée par Nicola et Giovanni Pisano entre 1274 et 1278, regarder les statues dédiées aux symboles, aux vertus théologales, aux signes du zodiaque pour se rendre compte que l'œuvre d'art médiévale en est affectée effort didactique et éducatif visant à subsumer les connaissances fondamentales et à introduire le sens de la réalité.

L'homme médiéval est également très pragmatique et concret. L'œuvre d'art tire sa beauté de ce besoin utilitaire et pratique. Régine Pernoud écrit:

 

«Contrairement à ce que pourrait nous faire croire l'imagination qui semble présider à ses idées ingénieuses, l'artiste est loin d'être libre; il obéit à des prescriptions d'ordre extérieur et technique, qui règlent point par point les étapes de son travail. Le Moyen Âge ignorait l'art pour l'art, et à cette époque l'utilité détermine toutes les créations. Or, c'est précisément de cette utilité que les œuvres tirent leur principale beauté, consistant en une parfaite harmonie entre l'objet et le but pour lequel il a été conçu. En ce sens, les objets les plus courants de cette époque nous semblent désormais revêtus d'une vraie beauté: une cruche, un chaudron, une coupe, auxquels l'honneur des musées est désormais réservé, n'ont souvent d'autre mérite que cette parfaite adaptation. aux besoins auxquels ils répondent ».

 

Toute culture médiévale est fortement symbolique, car elle renvoie au sens global, à l'ensemble, à l'horizon ultime, à Dieu le créateur. On pourrait définir «symbolique» ce qui unit le particulier à l'universel, au tout. La certitude de la positivité de la réalité vient à l'homme médiéval de la conscience du lien inséparable entre vérité et beauté. Également présente dans la culture classique, cette connexion trouve sa formule dans l'art chrétien et médiéval dans la définition éclairante de la beauté comme splendeur de la vérité.

Chaque époque a certainement ses symboles. Cependant, toutes les époques ne sont pas également riches en symboles. Il existe des cultures plus symboliques et d'autres moins symboliques. Notre époque, qui a privilégié une approche matérialiste pour expliquer la vie et les relations humaines, a largement perdu la dimension symbolique et ne possède pas pleinement la symbolique médiévale. Pensons, par exemple, à la richesse des images présentes dans les cathédrales:

 

«Nous n'avons pas encore pleinement compris le« pourquoi »des détails architecturaux et ornementaux qui les composent; nous savons seulement que tous ces détails avaient un sens. Pas une seule de ces figures qui prient, font des grimaces ou gesticulent n'y a été placée arbitrairement: elles ont toutes leur propre sens et constituent un symbole, un signe » (R. Pernoud).

 

L'analyse de la chercheuse couvre tous les domaines, de l'organisation sociale aux liens féodaux, de la vie rurale à la vie urbaine, des relations internationales à l'Église, de l'éducation à la vie quotidienne, de la science à la technologie. C'est une ère plus technique que scientifique. Mais il est faux de dire que la science était absente.

 

«La vérité est qu'il existe encore des centaines de manuscrits importants, de nature très scientifique, qui n'ont été ni publiés ni étudiés. […] De plus, avant que toute une série de manuscrits techniques ne soient étudiés et publiés, beaucoup pensaient que le Moyen Âge n'était pas particulièrement développé, même du point de vue technique. Aujourd'hui, les manuscrits ont été publiés et l'opinion a été renversée. Lorsque les manuscrits scientifiques seront étudiés en profondeur, il est probable que beaucoup de choses seront découvertes que nous ignorons aujourd'hui ou à peine soupçonnons […]. Il existe de nombreuses découvertes pertinentes pour l'histoire des sciences au Moyen Âge qui attendent encore d'être faites. » (R. Pernoud).

 

C'est avec ces mots que l'historienne Pernoud s'est exprimée dans une interview de 1985. À quel point en sont les études sur la science médiévale aujourd'hui? Il serait intéressant d'ouvrir un débat sur cette question après trente-cinq ans.

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15 octobre 2020 4 15 /10 /octobre /2020 09:35

"Diviser pour conquérir, cela signifie le mot 'diable'. Aujourd'hui, nous devons penser à l'unité, et pour cela nous devons rechercher la réconciliation.

"J'invite également le gouvernement national à présenter des excuses pour les événements plus récents, à s'excuser pour les lois, la 17 Constitution et la loi Calles qui ont violé la liberté religieuse de 90% de sa population, de ses propres citoyens; qui a forcé les chrétiens à vivre cachés. Qu'il s'excuse pour tous ceux qui ont été sommairement assassinés par les autorités". Telle est la réponse l'évêque du diocèse de La Paz Baja California Sur, Mgr Miguel Ángel Alba Díaz, suite à la lettre du président mexicain López Obrador adressée au pape François demandant que l'Église s'excuse auprès des Mexicains pour les "Atrocités commises lors de la conquête" : 

 

 

Quiconque sème des divisions ... est du diable!"

 

En direct de la cathédrale Notre-Dame de la Paix , l'évêque du diocèse de La Paz Baja California Sur, Mgr Miguel Ángel Alba Díaz , à la fin de la messe du 10 octobre, surpris par un message ferme et fort, dont la dédicace a été adressée à Andrés M. López Obrador , président du Mexique.

 

Le message a été répliqué et s'est rapidement répandu sur les réseaux sociaux en raison de sa force à affirmer que "quiconque sème les divisions, riches et pauvres, fifís et chairos, est du diable!"

 

Dans le même message lent, avec emphase, serein et ferme, il a évoqué l'épouse du président, qui a annoncé qu'elle avait remis une lettre au Pape François dans laquelle López Obrador insiste sur le fait que «l'Église doit s'excuser auprès des Mexicains pour le "Atrocités commises lors de la conquête"; Ceci selon la légende noire dans laquelle le président a formé ses critères et l'a répété dans la matinée.

 

La réponse du prélat, avec laquelle il a renversé le gouvernement de la république, est extrêmement dure et énergique:

 

«J'invite également le gouvernement national à présenter des excuses pour les événements plus récents, à s'excuser pour les lois, la 17 Constitution et la loi Calles qui ont violé la liberté religieuse de 90% de sa population, de ses propres citoyens; qui a forcé les chrétiens à vivre cachés. Qu'il s'excuse pour tous ceux qui ont été sommairement assassinés par les autorités pendant le christianisme.

 

Il est clair que ce président de la République n'a épargné aucun effort de polarisation sociale, de division des Mexicains et de colère contre les institutions, les communicateurs, les scientifiques, les enfants qui meurent du cancer, les experts de la santé et avec tout. quiconque se met en travers de son chemin.

 

Voici le texte intégral:

 

À la fin du texte de la lettre aux Galates que nous avons entendu aujourd'hui, Saint Paul insiste une fois de plus sur la nécessité d'une Église unie, non d'une Église de juifs et d'une Église de non-juifs; une Église où il n'y a plus de juifs et de non-juifs, une Église où les femmes ne sont pas discriminées, une Église où les pauvres ne sont pas discriminés, une Église où l'esclave n'est pas discriminée, une Église où les riches ne sont pas discriminés, une Église où la peau claire n'est pas discriminée, une Église où l'homme n'est pas discriminée. Une Église qui ne propose pas de divisions et qui polarise.

 

Quiconque sème des divisions, riche et pauvre, beau et droit, est du diable!

 

C'est lui qui aime diviser, c'est lui qui suit le principe de diviser pour conquérir. Cela signifie le mot «diable»: celui qui divise, celui qui crée les conflits, celui qui retourne les femmes contre les hommes, la lutte féministe; les pauvres contre les riches, la lutte marxiste.

 

Aujourd'hui, nous devons penser à l'unité et pour cela nous devons rechercher la réconciliation, non pas vers le passé, mais vers l'avenir.

 

Aujourd'hui, l'épouse du président López Obrador a remis une lettre au Saint-Père dans laquelle elle insiste une fois encore sur la nécessité pour l'Église de s'excuser pour les atrocités commises lors de la conquête.

 

J'invite également le gouvernement national à présenter des excuses pour les événements plus récents, à s'excuser pour les lois, pour la Constitution de 17 et la loi sur les rues qui ont violé la liberté religieuse de 90% de sa population, de ses propres citoyens; qui a forcé les chrétiens à vivre cachés. Puisse-t-il s'excuser pour tous ceux qui ont été sommairement assassinés par les autorités pendant le christianisme. Je m'excuse parce que de nombreux Mexicains rebelles contre cette loi injuste ont pris les armes et ont provoqué une guerre qui a laissé beaucoup de sang et beaucoup de pauvreté.

 

Ne retournons pas à 1500, cela s'est passé en 1900. Il faut demander pardon! Prions.

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13 octobre 2020 2 13 /10 /octobre /2020 07:58

En France il est interdit d'invoquer Dieu dans un discours politique public (par exemple dire vive le Christ Roi, ou Jésus premier servi), aux Etats-Unis, non. C'est ce qui fait toute la différence entre la démocratie américaine et la république dite française :

Détail de la "pièce de César" (1612-14) de Peter Paul Rubens [WikiArt.org]

SourceCatholic World Report

 

12 octobre 2020 Fr. Charles Fox

 

La relation entre l'Église et l'État est chargée de complexité et de périls. L'Évangile de ce dimanche (Matthieu 22, 15-21) présente l'un des textes scripturaires sur cette relation. Jésus dit: "Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu."

 

Il y a plusieurs années, il y eu un reportage sur un sénateur d'État du Nebraska qui avait intenté une action en justice contre Dieu, "cherchant une injonction permanente pour empêcher Dieu de commettre des actes de violence tels que des tremblements de terre et des tornades". Un juge du tribunal de district a sagement rejeté l'affaire hors du tribunal, invoquant l'impossibilité de signifier une assignation à Dieu.

 

Toutes les personnes sensées peuvent s'accorder sur l'absurdité de poursuivre Dieu. Mais cette histoire nous montre un exemple dramatique des conséquences de voir une division absolue entre Dieu et la politique, entre l'Église et l'État. L'Église et l'État peuvent devenir imprudemment enchevêtrés, parfois avec un effet désastreux. Mais il peut aussi y avoir une séparation trop nette, qui met l'État en but au libre exercice de la croyance religieuse. Et quand cela arrive, les gens peuvent être très près de dire qu'il y a une partie de la vie humaine sur laquelle Dieu n'est pas Seigneur.

 

Ensuite, ils ne sont plus qu'à un pas de faire de Dieu un défendeur, celui qui est soumis à nos lois, notre politique, nos idées.

 

Dieu rétablit les faits dans la première lecture de dimanche (Ésaïe 45: 1, 4-6), en disant: "(À cause de mon serviteur Jacob, d’Israël mon élu, je t’ai appelé par ton nom, je t’ai donné un titre, alors que tu ne me connaissais pas. Ndt.) Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre : hors moi, pas de Dieu." Dieu est le Seigneur de toutes choses, même de la politique et du gouvernement.

 

La vérité de la souveraineté de Dieu trouve un écho dans la plupart des documents fondateurs de notre pays (des Etats-Unis. Ndt.), ainsi que dans la longue tradition de discours présidentiels, l'existence d'aumôneries gouvernementales, le serment d'allégeance et d'innombrables autres façons dont la règle providentielle de Dieu a été honorée en notre société.

 

Prenons la Déclaration d'indépendance, qui dit que les gens sont "dotés par leur Créateur de droits inaliénables". Ou considérez le deuxième discours inaugural d'Abraham Lincoln, l'un des discours présidentiels les plus appréciés jamais prononcés. C'est un exemple classique d'efforts pour honorer le règne de Dieu sur les affaires de la société humaine et pour démontrer que nous sommes responsables devant Dieu des péchés de notre société, tels que le fléau de l'esclavage :

 

"Tous deux lisent la même Bible et prient le même Dieu, et chacun invoque son aide contre l'autre. Il peut sembler étrange que des hommes osent demander de l'aide à Dieu simplement pour arracher leur pain à la sueur du front des autres hommes, mais ne jugeons pas, afin de ne pas être jugés. Les prières des uns et des autres n'ont pas pu être exaucées. Celle des uns et des autres n'ont pas été pleinement exaucées. Le Tout-Puissant a ses propres desseins. "Malheur au monde à cause des offenses ; car il faut que les offenses viennent, mais malheur à l'homme par qui l'offense vient." Si nous supposons que l'esclavage américain est l'une de ces offenses qui, par la providence de Dieu, doivent venir, mais que, ayant continué pendant le temps qu'Il a fixé, Il veut maintenant le supprimer, et qu'Il donne au Nord et au Sud cette terrible guerre comme malheur dû à ceux par qui l'offense est venue, y discernerons-nous un quelconque écart par rapport à ces attributs divins que les croyants en un Dieu vivant Lui attribuent toujours ? Nous espérons vivement, nous prions avec ferveur, que ce puissant fléau de la guerre disparaîtra rapidement. Cependant, si Dieu veut qu'il se poursuive jusqu'à ce que toutes les richesses accumulées par les deux cent cinquante années de labeur sans merci de l'esclave soient englouties, et jusqu'à ce que chaque goutte de sang tirée du fouet soit payée par une autre tirée de l'épée, comme on l'a dit il y a trois mille ans, il faut encore dire que "les jugements du Seigneur sont toujours vrais et justes.

 

"Avec malice envers personne, avec charité envers tous, avec fermeté dans le droit comme Dieu nous donne de voir le droit, efforçons-nous d'achever l'oeuvre dans laquelle nous sommes engagés, de panser les blessures de la nation, de prendre soin de celui qui aura porté le combat et de sa veuve et de son orphelin, de faire tout ce qui peut réaliser et chérir une paix juste et durable entre nous et avec toutes les nations."

 

Jésus se garde contre l'ingérence excessive des autorités religieuses dans les affaires de l'État lorsqu'il dit: "Rendez à César ce qui appartient à César". Mais Jésus est aussi Celui qui répond protège contre l'hyper-séparation de l'Église et de l'État. ["Rendez à Dieu": Jésus est celui qui répond aux tentatives de l'Etat de dominer Dieu à travers l'histoire. Ndt.]

 

Jésus est le Fils de Dieu, et Il est la Source des droits de l'homme, de la loi naturelle et de l'autorité légitime de "César", c'est-à-dire de ceux qui gouvernent. Et ainsi, Il a le "droit" de parler, à travers les Écritures et à travers les enseignements de Son Église, de la façon dont nous gouvernons, comment nous votons et comment nous vivons en bons citoyens, défendons la vie humaine, la dignité humaine, la paix et la justice dans le monde.

 

Encore une fois, l'Église ne cherche pas à diriger le monde au moyen du pouvoir politique. Son seul pouvoir est le pouvoir de la croix, le pouvoir de la mort et de la résurrection de Jésus. Le Christ Roi règne du lieu de son exécution. Son trône est la Croix, l'instrument par lequel les puissances de ce monde ont cherché à tuer Dieu. La première loyauté de tous doit toujours être avec Lui. Et tous ceux qui ont une allégeance au Christ sont appelés à se sacrifier pour le bien des autres.

 

Mais si l'Église ne cherche pas à diriger le monde au moyen du pouvoir politique, elle doit s'engager activement dans la recherche du bien des autres, des individus et de nos communautés. Les fidèles ont besoin de servir les autres dans la charité chrétienne et d'être la voix de Dieu sur la place publique. Il y a des choses qui appartiennent proprement à César, certainement, et ces affirmations méritent le respect, mais il ne faut jamais oublier que César lui-même appartient à Dieu.

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11 octobre 2020 7 11 /10 /octobre /2020 12:27
La volonté de Macron d'interdire l'école à la maison sous prétexte de "séparatisme" islamiste est un faux prétexte trompeur

Quod omnes tangit ab omnibus tractari et approbari debet (QOT). "Que ce qui touche à tout le monde soit discuté et approuvé par tout le monde !" est une maxime médiévale qui signifie que tout pouvoir nécessite le consentement de ceux sur qui il s'exerce, sinon il s'agit d'une tyrannie.

 

 

Pour Anne Coffinier, présidente de Créer son école et d’Educ’France, la décision d’Emmanuel Macron d’interdire l’école à la maison, sauf raison médicale, loin d’endiguer l’islamisme, laisse prospérer le problème en stigmatisant les bons élèves de la liberté scolaire :

 

"Le séparatisme islamiste, lui, ne se développe qu’anecdotiquement dans l’enseignement à domicile, ou dans le hors-contrat déclarés et soumis à contrôles réguliers. Il se déploie plutôt dans des structures informelles. Or les dispositions citées par le président ne visent pas cet enseignement clandestin. Le président ne parle non plus des enfants régulièrement exclus de l’école, qui se trouvent à la rue la moitié de l’année et fréquentent des réseaux délinquants ou islamistes. Certains de ces jeunes se retrouvent régulièrement impliqués dans des réseaux de drogue comme guetteurs tombent dans la petite délinquance, font un peu de prison et en sortent radicalisés. Il n’aborde pas non plus le séparatisme à l’intérieur même de l’école publique, alors même que ce phénomène est largement documenté par Jean-Pierre Obin, ancien inspecteur général de l’Éducation nationale, qui vient de publier Comment on a laissé l’islamisme pénétrer l’école, ou encore par le député LR Eric Diard ou le député de gauche François Pupponi, tous deux auteurs de rapports et livres sur la radicalisation au cœur de service public.

 

"Emmanuel Macron ne mesure pas la force des réactions que sa proposition suscite. La mesure est perçue comme totalement choquante, alors que tant d’enfants sont aujourd’hui en souffrance dans le système scolaire. L’interdiction de l’instruction en famille est la dernière chance pour beaucoup d’enfants pour qui le système scolaire français n’est pas adapté. Alors que l’Éducation nationale peine à accueillir les enfants à besoin spécifique et à endiguer des phénomènes comme le harcèlement scolaire, interdire l’école à la maison revient à tirer sur l’ambulance. Une question prioritaire de constitutionnalité sera très vraisemblablement déposée par les parlementaires. Même si la décision du Conseil constitutionnel de 1977 n’aborde pas la question de l’école à la maison, il est clair que, « le principe de liberté de l’enseignement constitue l'un des principes fondamentaux reconnus par les lois de la République ». La question constitutionnelle reste ouverte. Tout dépendra de la rédaction exacte du projet de loi. Ensuite, il est évident que les amendements seront très nombreux pour obtenir des dérogations pour tous les cas ayant besoin de pouvoir continuer à faire l’école à la maison. Psychologiquement, on passerait du droit à choisir le mode d’enseignement de son enfant à l’interdiction, sauf dérogation, de poser un tel choix. C’est une infantilisation du peuple français qui ne va pas dans le sens nécessaire de la responsabilisation toujours plus forte des parents et des enfants en matière d’éducation. L’urgence est d’obtenir une implication accrue des familles dans l’éducation, pas de les démobiliser, en leur expliquant, à l’instar de Danton, que l’État sait mieux qu’elles-mêmes ce qui est bon pour leurs enfants. Ce serait une régression de l’État de droit d’avoir désormais à se justifier pour exercer une liberté fondamentale." (Source : Pourquoi l’interdiction de l’instruction à la maison fait le jeu de l’islamisme ? Anne Coffinier, dans Famille Chrétienne, 08/10/2020 / Le Forum catholique)

 

Ce faux prétexte de Macron passe sous silence le fait que les premiers à avoir fait sécession d'avec le peuple ce sont les élites. C'est la thèse de l'historien et sociologue américain Christopher Lasch en 1995 (La Révolte des élites et la trahison de la démocratie), thèse reprise et développée par le géographe Christophe Guilluy (La France périphérique, 2014, et No Society. La fin de la classe moyenne occidentale, 2018.)

 

C'est une atteinte à loi naturelle (la liberté des parents d'éduquer leurs enfants), et une nouvelle atteinte à une liberté fondamentale.

Voici quelques citations de grandes consciences républicaines sur l'éducation :

 

"Il faut pourtant gagner à notre Ordre le commun du peuple : le grand moyen pour cela est l'influence sur les écoles (...) C'est à la jeunesse qu'il faut aller, c'est elle qu'il faut séduire, elle qu'il faut entrainer, sans qu'elle s'en doute... Allez à la jeunesse, et si c'est possible jusqu'à l'enfance." (Adam Weishaupt, 1748-1830)

 

"Les enfants appartiennent à la république avant d'appartenir à leurs parents: l'égoïsme des pères pourrait être dangereux pour la République. Voilà pourquoi la liberté que nous leur laissons ne va pas jusqu'à élever leurs enfants autrement qu'à notre gré." (Georges-Jacques Danton, 1759-1794)

 

"Il existe un père de famille qui les comprend tous: c'est l'Etat." (Jules Ferry, 1832-1893)

 

"Les enfants n'appartiennent pas à leurs parents." (Laurence Rossignol, Secrétaire d'Etat à la famille, en fonction depuis le 9 avril 2014)

 

"Il faut être capable d'arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire son choix. (...) Et donc, l'école a un rôle fondamental puisque l'école doit dépouiller l'enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l'élever jusqu'à devenir citoyen." (Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale)

 

"Vous devez sans cesse former de nouveaux plans, afin de voir comment on peut dans vos provinces s'emparer de l'éducation publique, du gouvernement ecclésiastique, des chaires d'enseignement et de prédication." (Adam Weishaupt, Code des Illuminés de Bavière, 1777. Cf. Barruel, Opus. cit., t. II, p, 243, édition de 1819, cité in Jean Ousset, Pour qu'Il règne, Editions DMM, Niort 1998, p. 260.)

 

Il faut "saisir les enfants à l'époque où ils reçoivent des impressions décisives, pour préparer des hommes dignes de la République" (Robespierre, 13 août 1793, Archives parlementaires, 1/72/126/1, cité in Xavier MARTIN, Nature humaine et Révolution française, Du siècle des Lumières au Code Napoléon, Dominique Martin Morin, Mayenne 2002, p. 112.)

 

"La patrie seule a le droit d'élever ses enfants " (Robespierre, 18 floréal an II, Arch. parlem., 1/82/138/2, cité in Xavier MARTIN, ibid., p. 112.)

 

"Il y a cette idée qu'en dépaysant les personnes et en agissant sur l'éducation on peut améliorer les races." (Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, ibid., p. 138-139.)

 

"(La famille) est un fédéralisme domestique qui rétrécit les âmes en les isolant" (Robespierre, 18 floréal an II, 7 mai 1794, Archives parlementaires, 1/82/138/2., cité in Xavier MARTIN, ibid., p. 113.)

 

"Tout se rétrécit dans l'éducation domestique" (Danton, 13 août 1793, Arch. parlem., 1/72/126/2., cité in Xavier MARTIN, ibid., p. 113.)

 

"Mon fils ne m'appartient pas, il est à la république" (Danton, 13 août 1793, Arch. parlem., 1/72/126/2., cité in Xavier MARTIN, ibid., p. 112.)

 

"Les enfants appartiennent à la République avant d'appartenir à leurs parents." (Danton, 22 frimaire an II, 12 décembre 1793: Moniteur n° 84, 24 frimaire, 14 décembre, p. 339/2., cité in Xavier MARTIN, ibid., p. 112.)

 

"Il serait heureux pour l'espèce humaine que tous les enfants ne connussent point leur père" (Lequinio, Les Péjugés détruits, Paris 1792, p. 144, cité in Xavier Martin, ibid., p. 111.) Lequinio était un député à l'"Assemblée législative" où le signalaient des propositions d'avant-garde... puis conventionnel régicide et représentant en mission particulièrement pugnace...

 

"Toute sa doctrine (à l'éducation par l'État) consiste donc à s'emparer de l'homme dès le berceau, et même avant sa naissance; car l'enfant qui n'est pas né, appartient déjà à la patrie." (Rabaut Saint-Etienne, Arch. parlem., 1/55/346/2., cité in Xavier MARTIN, ibid., p. 113.)

 

"Elle (l'éducation nationale) s'empare de tout l'homme sans le quitter jamais en sorte que l'éducation nationale n'est pas une institution pour l'enfance, mais pour la vie tout entière" (Rabaut Saint-Etienne, 21 décembre 1792, Arch. parlem., 1/55/346/2, cité in Xavier MARTIN, ibid., p. 115.)

 

"Pour rendre le peuple heureux, il faut le renouveller, changer ses idées, changer ses lois, changer ses moeurs, changer les hommes, changer les choses, tout détruire, oui, tout détruire puisque tout est à recréer." (Rabaut-Saint-Etienne cité in Henri Delassus, La Conjuration antichrétienne, Le Temple maçonnique voulant s'élever sur les ruines de l'Eglise catholique, 1910, rééd. Expéditions pamphiliennes 2007, p. 280.)

 

Quel était le point commun de tous ces personnages ? Ils étaient tous francs-maçons..., rosicruciens et autres "illuminés"...

 

À aucun moment le peuple n'a été consulté sur ce programme républicain d'"éducation" des enfants pour les "élever jusqu'à devenir citoyen" (V. Peillon), "pour préparer des hommes dignes de la République" (Robespierre)... À aucun moment la théorie du genre, introduite en douce et sans débat à l'école, n'a été médiatisée, présentée au peuple, discutée ou même approuvée. À aucun moment le peuple non plus n'a été consulté sur l'interdiction de l'école à la maison. La république en marche...

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26 septembre 2020 6 26 /09 /septembre /2020 12:32

Soyez donc rusés comme les serpents et candides comme les colombes.

Matthieu 10,16

La vérité nous mènera sur le chemin de la liberté car les mensonges ne pourront plus gouverner. 

 

La colère devant l'énormité des mensonges gouvernementaux ne doit pas déborder en violence. La violence ne sert à rien car c'est l'oligarchie qui a les armes et les hommes qui les manipulent. La réaction violente est ce que l'oligarchie recherche afin de décrédibiliser la résistance aux yeux de l'"opinion". La guerre civile et l'insurrection, c'est leur plan. Ne les attaquons donc pas sur le terrain qu'ils ont choisi, mais choisissons plutôt le terrain.

 

Ils ont imposé le masque pour aller à l'école, au travail, à l'épicerie, aux magasins. Remplacez le mot masque par "vaccin" et vous comprendrez le précipice qui s'ouvre sous nos pas. Il faut être plus rusés qu'eux par la désobéissance, le boycott; Il s'agit de vivre et de s'organiser en dehors de leurs prérogatives et circuits. Cela a fonctionné pour les Russes lors de l'effondrement de l'URSS en 1991, effondrée de l'intérieur comme une coquille vide : la réalité de la vie sociale des Russes s'était organisée ailleurs que dans les institutions pourries de la vieille oligarchie.

 

N'allons donc pas où ils veulent nous mener, mais surprenons le monde. Plutôt que notre psychose collective (peur du virus), et notre instinct primaire de survie qui voudrait qu'on les attaquent frontalement, donnons-leur notre intelligence collective. Et leur mirage disparaîtra aussitôt. 

 

Inventons et créons la vie, soyons pour nous comme pour les autres nos propres acteurs; soyons ce que nous voulons pour nous et nos enfants. La colère est bonne si elle est bien gérée.

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7 septembre 2020 1 07 /09 /septembre /2020 14:10
Valeurs Actuelles du 3 septembre 2020, n° 4371

Valeurs Actuelles du 3 septembre 2020, n° 4371

1793-1794 est un épisode terroriste et génocidaire

 

Quand la France reconnaîtra le génocide vendéen, elle sera réconciliée avec son histoire. C'est le but que poursuit l'historien Jacques Villemain, qui apporte dans Génocide en Vendée les preuves irréfutables de son déroulement.

 

Entretien

 

Propos recueillis par Solange Bied-Charreton

 

La première question qui s'impose, en commençant votre ouvrage, est celle qui l'ouvre : pourquoi parler d'un génocide, pour les actes commis en Vendée en 1793-1794 par l'armée républicaine ?

 

La meilleure raison, sinon la seule pour en parler, est que les faits constatés en particulier lors de l'épisode des "colonnes infernales" (janvier - mai 1794) s'encadrent parfaitement dans la définition juridique du crime de génocide, telle que posée par la convention de l'ONU en 1948 et précisée ensuite par la jurisprudence des tribunaux pénaux internationaux institués par cette organisation pour juger les coupables des atrocités commises au Rwanda (1994). Cette définition, qui reprend et approfondit les acquis des tribunaux militaires internationaux de Nuremberg et de Tokyo, a ét encore reprose, voire précisée, dans le Statut de Rome (1968) qui crée la Cour pénale internationale, et par sa jurisprudence subséquente. C'est le référentiel juridique auquel je confronte les faits de la guerre de Vendée sur la période qui va de mars 1793 à la fin de 1794. Dans une spirale de violence croissante, on est passé des "crimes de guerre" (mars-août 1793), à une phase de crimes contre l'humanité d'août 1793 au début de 1794, puis, à partir de janvier 1794 jusqu'à la mi-mai, l'expédition des "colonnes infernales" constitue un véritable génocide.

 

En quoi les crimes commis en Vendée sont-ils comparables à ceux de la Seconde guerre mondiale ?

 

Les deux choses ne sont pas entièrement comparables mais il y a des points de contact entre les deux histoires. Le nazisme est, en tant qu'idéologie raciste, intrinsèquement criminel et on ne peut pas être surpris des crimes qu'il a fait concevoir et commettre. Au contraire, la Révolution française porte des idéaux universalistes de liberté et d'égalité: comment, à partir de la poursuite de tels idéaux (1789), en arrive-t-on en cinq ans (1794) à commettre un génocide ? La réponse se trouve dans la grande question que se posent les révolutionnaires parisiens : "Comment toute la population d'une région peut-elle se soulever aussi massivement, unanimement, contre une Révolution faite en principe à son bénéfice, ce qu'on ne voit nulle part ailleurs en France ?" Ce mystère de l'"inexplicable Vendée" (Barère) va recevoir une explication bien dans l'esprit du XVIIIe siècle. Les Vendéens sont alors stigmatisés comme une population "dégénérée", une "race maudite", "race exécrable", "à exterminer jusqu'au dernier", abrutie par des siècles de domination nobiliaire et cléricale, définitivement impropre au progrès politique et social que représente la Révolution : il faut donc les faire disparaître en totalité. C'est un peu comme les nazis qui estimaient que les Juifs étaient une population inférieure et dégénérée, et constituaient une pollution de l'espèce humaine, mais un peu aussi comme Staline pour qui les koulaks, notamment en Ukraine, étaient un obstacle à l'avènement d'une économie socialisée, il fallait les "liquider en tant que classe", autrement dit pour ce qu'ils étaient, ce qui caractérise l'intention génocidaire. 

 

[...] Et puis il y a les rapports des représentants en mission, des membres de la Convention mandatés pour aiguillonner les généraux. Garnier de Saintes écrit ainsi au Comité de salut public, qui encore une fois s'abstient de réfréner son action : "Tout est exécrable dans ce malheureux pays et cette race doit être anéantie jusqu'au dernier." Les représentants Hentz et Francastel écrivent le 9 mars 1794 au Comité de salut public (qui encore une fois se garde bien de protester) : "La bonne preuve que la Vendée ne sera jamais redoutable, c'est qu'elle ne contient plus d'habitants, qu'une quinzaine ou une vingtaine de mille habitants de l'ancienne population, qui devait être de plus de 160 000 habitants." Si c'était vrai, cela voudrait dire qu'on a déjà massacré environ 90% de la population. Il se trouve que c'est faux, les chiffres cités sont fantaisistes, mais cela montre bien que l'extermination complète était le but poursuivi. 

 

Les historiens pensent aujourd'hui que c'est plutôt 170 000 personnes, soit environ 20 et 25% de la population de la "Vendée militaire", qui ont été tuées au cours de la guerre : à peu près la même proportion que celle de la population cambodgienne massacrée par les Khmers rouges. Les quelques généraux qui protestent contre cette politique de massacres ou ne la mènent pas avec assez d'énergie sont dénoncés par Turreau et les représentants en mission, et sanctionnés par les autorités parisiennes."

 

(Fin de citation)

Pourquoi évoquer un génocide en parlant du groupe des "Vendéens" ?

 

Voici, ci-dessous, quelques citations (non-exhaustives) de révolutionnaires, conventionnels, membres en mission, réduisant le groupe des Vendéens à des "brigands", des "sangs impurs", "une race rebelle", "des monstres", "le vieux sang", "une race infâme à purger", "à détruire", "à épuiser", "à anéantir", "détruire totalement", "la race maudite des fanatiques et des traîtres", etc.

 

"Détruisez la Vendée!" (Barère)

 

"Cette guerre ne finira que par la mort du dernier Vendéen, et tous auront mérité leur sort." (Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, Editions du Cerf, Paris 2020, p. 125.)

 

"Dans le discours révolutionnaire, surtout à partir du mois d'août 1793, les Vendéens sont stigmatisés comme une 'race" ou comme une 'engeance' nuisible. C'est ainsi que Barère et Billaud-Varenne, membres du comité de salut public, parlent à propos des Vendéens d'une 'race impure'; les représentants en mission Hentz, Garrau, Francastel parlent d'une 'race mauvaise', 'race infernale' ou 'race abominable', 'race impure' et finalement 'race 'qui doit être anéantie jusqu'au dernier.' Carrier parle encore des Vendéens comme d'une 'race ennemie', et donc à exterminer entièrement." (Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, ibid., p. 125.) 

 

"Il y a bien une 'race vendéenne', dès lors que les Révolutionnaires parisiens étaient persuadés qu'elle existait, qu'elle était mauvaise, et qu'on ne pourrait pas résoudre le problème qu'elle posait à la 'République' d'alors autrement que par une extermination 'comme telle'." (Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, ibid., p. 139.)

 

"Si cette racialisation en vue de justifier l'extermination est utilisée en haut de la hiérarchie, elle circule dans les troupes révolutionnaires avec une telle intensité qu'on la retrouve tout en bas. On la retrouve sous la plume de celui qui deviendra le grand scientifique et 'saint laïc' républicain : François Broussais. [...] Sa correspondance avec ses parents exsude sa haine à l'égard de ceux-ci. Il leur écrit ainsi le 17 septembre 1793 : "Nous ne rentrerons qu'après en avoir définitivement exterminé toute la race." (Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, ibid., p. 126.)

 

"Il faut ici entendre 'racial' au sens qu'avait au XVIIIe siècle le terme de 'race', qu'il faut interpréter d'une manière non génétique. Le concept de 'race' vendéenne a été un critère de ciblage d'une population dont on a considéré que l'arriération mentale (et religieuse) était indissolublement liée au 'terroir' vendéen et au mode de vie qui en résultait. [...] Le racisme du XVIIIe siècle, [...] résulte à la fois de la théorie des climats et de la théorie 'sensualiste' de la connaissance. Il y a cette idée qu'en dépaysant les personnes et en agissant sur l'éducation on peut améliorer les races." (Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, ibid., p. 138-139.)

 

"L'animalisation des Vendéens, [...] est aussi une des constantes du discours 'bleu'." (Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, ibid., p. 127.)

 

Camille Desmoulins affirme que les Vendéens sont des 'animaux à face humaine', et qu'il 'leur courir sus non pas comme dans une guerre, mais comme dans une chasse.'" (C. DESMOULINS dans son Histoire des Brissotins, cité par A. GERARD, Vendée, Les Archives de l'extermination, 2013, La Roche-sur-Yon, CVRH, 2013, p. 289,  in Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, ibid., p. 127.)

 

Ils sont "une gangrène", une "peste", une "rage" et diverses métaphores animales, soit d'animaux féroces ("lions", "tigres" ou "loups") quand ils sont vainqueurs soit d'animaux de chasse ou de boucherie ("lièvres", "cochons", etc.) quand ils sont en déroute. La réalité rejoint ici la métaphore, car c'est précisément dans un contexte où ils sont systématiquement massacrés ou à massacrer que ces métaphores sont utilisées. (Mme A. ROLLAND-BOULLESTREAU, Les Colonnes infernales - violences et guerre civile en Vendée militaire 1794-1795, Fayard, Paris 2015, p. 49-71.)

 

"Dans le vocabulaire des acteurs et témoins de l'époque le terme 'exterminer' et son substantif 'extermination' sont clairement les plus utilisés." (Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, Editions du Cerf, Paris 2020, p. 77) "D'une manière générale, 'exterminer' et 'extermination' sont spécialement récurrents dans le lexique révolutionnaire et dans celui de Robespierre." (Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, ibid., p. 83.) 

 

"Cette volonté de 'purge', de 'saignement', d''anéantissement' constitue le fond de la logique génocidaire de 1793-1794 en Vendée." (Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, ibid.., p. 89.)

 

"Il n’y a plus que deux partis en France, le Peuple et ses ennemis. Il faut exterminer tous ces êtres vils et scélérats, qui conspireront éternellement contre les droits de l'homme et contre le bonheur de tous le peuple, celui qui a des culottes dorées est l'ennemi né de tous les sans-culottes. Il n'existe que deux partis, celui des hommes corrompus et celui des hommes vertueux." (Robespierre, Discours aux Jacobins, séance du 8 mai 1793).

 

"Les 'êtres vils et scélérats' à exterminer, dans ce discours de Robespierre, sont précisément les Vendéens. [...] La nature de la politique selon Robespierre, c'est la guerre de la Vertu contre le Vice poursuivie par d'autres moyens." (Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, Editions du Cerf, Paris 2020, p. 230-232.)

 

___________

Le professeur Xavier Martin, dans son ouvrage "Régénérer l'espèce humaine. Utopie médicale des Lumières (1750-1850) (Dominique Martin Morin édition, Mayenne 2008, recense d'autres citations :
 

"Je ne juge pas, je tue. Une nation ne se régénère que sur des monceaux de cadavres." (Saint Just)

"Ce que j’ai fait dans le midi, dit Baudot, je le ferai dans le sud. Je les rendrai patriotes, ou ils mourront ou je mourrai." (Marc-Antoine Baudot (1765-1837). Député envoyé en mission dans le sud-ouest et près de l’armée des Pyrénées d’avril 1793 à mars 1794. H. TAINE, Les Origines de la France contemporaine, p. 53.)

"Le Comité de Salut Public a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle (Vendéens), à faire disparaître ses repères, à incendier ses forêts, à couper ses récoltes. Le vaisseau de la Révolution ne pourra arriver au port que sur une mer de sang." (Bertrand Barrère)

 

"Nous sommes à la Vendée pour exterminer tous ces gens de brigans où ils se sont rassemblé" (Lettre du soldat Bénard du 2 septembre 1793 à sa famille, cité in Jacques VILLEMAIN, Génocide en Vendée, 1793-1794, ibid., p. 78.)



"Il n'y a plus de Vendée. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l'enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay, suivants les ordres que vous m'avez donnés. J'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré des femmes, qui au moins pour celles-là n'enfanteront plus de brigands. Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher. J'ai tout exterminé... Les routes sont semées de cadavres. Il y en a tant dans plusieurs endroits qu'ils font pyramides." (Général François-Joseph Westermann, cité in Jean-François CHIAPPE, La Vendée en Armes 1793, tome 1, Librairie Académique Perrin, Paris 1982, p. 455.)

"Nous ferons de la France un cimetière, plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière et de manquer le but que nous nous sommes proposé." (Jean-Baptiste Carrier, in G.-A. TRONSON-DUCOUDRAY, La Loire vengée ou recueil historique des crimes de Carrier et du comité révolutionnaire de Nantes, Paris, an III de la République (coll. « Hervé de Bélizal »), p. 232.)

"Vous avez à délivrer le pays d'un chancre qui le dévore. Le poison est plus sûr que toute votre artillerie. Ne craignez donc pas de le mettre en jeu. Faites empoisonner les sources d’eau. Empoisonnez du pain que vous abandonnerez à la voracité de cette misérable armée de brigands, et laissez faire l’effet. Vous avez des espions parmi ces soldats qu’un enfant conduit. Lâchez-les avec ce cadeau et la partie sera sauvée." (Jean-Baptiste Carrier, le 9 novembre 1793, qui préconise d'empoisonner les puits et les sources d'eau...)

"La défaite des brigands est si complète qu'ils arrivent à nos avant-postes par centaines. Je prends le parti de les faire fusiller... C'est par principe d'humanité que je purge la terre de la liberté de ces monstres... J'invite mon collègue Francastel à ne pas s'écarter de cette salutaire et expéditive méthode." (Lettre de Carrier à la Convention nationale, 30 frimaire an II, 20 décembre 1793, lue à l'assemblée le 6 nivôse, 26 décembre; Moniteur, n° 98, 8 nivôse, 28 décembre ("à la une") p. 393, col. 1.)
"Il paraît qu'on a fusillé plus de deux mille brigands. On appelle cela : envoyer à l'ambulance.' (Benaben, commissaire, cité dans Jean-François CHIAPPE, La Vendée en Armes 1793, tome 1, Librairie Académique Perrin, Paris 1982, p. 455.)
"Oui, nous devons l'avouer, nous faisons répandre beaucoup de sang impur, mais c'est par humanité, par devoir." (Lettre de Fouché à la Convention, 27 décembre 1793, cité d'après A. GERARD, Par Principe d'humanité..., La Terreur et la Vendée, Paris 1999, p.
25.)

Il faut "régénérer l'espèce humaine en épuisant le vieux sang" (Le Batteux à Carrier, 21 nivôse an II, 10 janvier 1794: cité dans J. CRETINEAU-JOLY, Histoire de la Vendée militaire (1840-1842), 4 vol., Paris 1979, t. 2, p. 78.)

"La guerre de Vendée est enfin terminée sur la rive droite de la Loire. Un petit séjour dans ses cantons fera disparaître les fantassins qui auraient pu s'évader à la faveur des bois... C'en sera fini de l'engeance fuyarde, de la race maudite, des fanatiques et des traîtres." (Général Marceau, cité in Jean-François CHIAPPE, La Vendée en Armes 1793, tome 1, Librairie Académique Perrin, Paris 1982, p. 455.)

"Ce qui constitue une République, c'est la destruction totale de ce qui lui est opposée." (Saint-Just)

"Si nous nous purgeons, dit sous peu son collègue Garnier de Saintes, c'est pour avoir le droit de purger la France. Nous ne laisserons aucun corps hétérogène dans la République." (Garnier de Saintes aux Jacobins, 16 germinal an II, 5 avril 1794 : Aulard, La Société des Jacobins, Recueil de Documents..., t. 6, Paris, 1897, p. 47.)
Couthon bientôt, membre au surplus du Comité de salut public, ne dit guère moins lorsqu'il préconise, pour l'accomplissement du régime nouveau, "la résolution d'exterminer tous ceux qui ne veulent pas de la République." (Couthon aux Jacobins, 6 messidor an II, 24 juin 1794 : ibidem., p. 188.)

D'autres orateurs à la Convention ou aux Jacobins : ce dont "il s'agit", c'est "de faire éprouver au corps politique la sueur immonde de l'aristocratie ; […] aristocratie qualifie ici un état d'esprit. Ou bien ceci : "Le virus aristocratique et sacerdotal circule encore dans les veines de bien des hommes" ; ce sont des "contagieux qu'il faut séparer de la foule, de peur que [leur] mal ne devienne épidémique." Le génocide en raison de la religion (emploi du terme de "sacerdotal").

Le texte de la "Marseillaise" qui est devenu l'hymne de la république indique que le sang impur qui doit abreuver "nos sillons" est celui de cette horde d'esclaves, de "traîtres" (les nobles) et de "rois conjurés" (couplet 2).

"Il ne doit entrer dans sa composition (de la République) que des éléments purs. Dans ses premiers moments de fermentation elle a déjà vomi […] le clergé et la noblesse, il lui reste encore à se purger des égoïstes, des lâches, des traîtres et des ripons." [Fouché aux habitants de la Nièvre, 10 octobre 1793 : Arch. Parlem., 1ère série, t. 76, p. 686, col. 1.]

"La Convention nationale est sublime dans ce moment ; elle vomit de son sein tout qui s'y trouve d'impur." [Couthon, Propos du 29 messidor an II, 17 juillet 1794 : cité de seconde main d'après M. Braconnier, notice « Couthon », dans A. Soboul, dir., Dictionnaire de la Révolution française, Paris, p. 310.]

"Purgeons, purgeons à jamais le pays de cette race infâme (…). Purgeons, mes amis, saignons jusqu'à blanc." [Francastel, représentant en mission, Lettre des 22 et 20 décembre 1793 : cf. notre livre Sur les Droits de l'Homme et la Vendée, éd. DMM, Bouère, 1995, p. 60.] Ce ne sont pas la vaillance, ni les bonnes intentions, qui font défaut à ce philanthrope dévoré de zèle pour le bien public.

[…] Simple parenthèse : un médecin d'Auschwitz, confronté au souvenir du serment d'Hippocrate (par une détenue médecin elle-même), expliquait ceci : "Par respect pour la vie humaine, je pratique l'ablation des appendices purulents." [E. Klee, [Auschwitz. Die NS-Medizin une ihre Opfer, Francfort, 1997], La Médecine nazie et ses victimes (trad. O. Mannoni), s.l. (Actes Sud), 1999, p. 293 ; suite : "Les
Juifs sont un appendice purulent sur le corps de l'Europe » (p. 293-294) (p. 424 : déposition d'Ella Lingens, 19 septembre 1960). - Napoléon, quant à lui, s'estimait fondé à appliquer aux Juifs la qualification de "masse de sang vicié" : cf. infra., p, 229.]
C'est par principe d'humanité que Carrier "purge" la France des asociaux (donc sous-humains) du Bas-Poitou : il l'annonce en précisant fièrement qu'il fait massacrer les naïfs qui se rendent. [Lettre de Carrier à la Convention, 30 frimaire an II, 20 décembre 1793, lue à l'assemblée le 6 nivôse, 26 décembre ; Moniteur, n° 98, 8 nivôse, 28 décembre, ("à la une") p. 393, col. 1 : "C'est par principe d'humanité que je purge la terre de la liberté de ces monstres." "J'invite mon collègue Francastel à ne pas s'écarter de cette salutaire et expéditive méthode". … - Sur la logique intellectuelle qui peut conduire la répression républicaine à méconnaître effectivement les qualités d'hommes et de citoyen chez les insurgés, ou à tendre à le faire, voir notre ouvrage Sur les Droits de l'Homme et la Vendée, Bouère, 1995 ; il s'articule intégralement sur cette problématique. - Sur tout cela voir également A. Gérard , "Par principe d'humanité...", La Terreur et la Vendée, Paris, 1999.]

Fouché, de Lyon, en dit autant : "Oui, nous devons l'avouer, nous faisons répandre beaucoup de sang impur, mais c'est par humanité, par devoir" [Lettre de Fouché à la Convention, 27 décembre 1793 : cité de seconde main d'après A. Gérard, op. cit., p, 25.] Fouché dit "par humanité" ; Carrier dit "par principe d'humanité" ; le médecin du camp (nazi) exprime-t-il autre chose lorsque disant éradiquer "un appendice purulent", il déclare agir "par respect pour la vie humaine" ?

Source de ces citations : Xavier MARTIN, "Régénérer l'espèce humaine. Utopie médicale des Lumières (1750-1850) (Dominique Martin Morin édition, Mayenne 2008.)

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7 septembre 2020 1 07 /09 /septembre /2020 09:23

En s'appuyant sur l'histoire féodale médiévale qui a vu la destruction de la res publica, Aram Mardirossian, professeur agrégé des facultés de droit à l'Ecole de droit de la Sorbonne et directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, établit dans Valeurs Actuelles du 27 août 2020, n° 4370, pp. 82-85, un lien entre ce qui s'est produit à l'époque des seigneurs du Moyen-Âge et les caïds d'aujourd'hui. Mais ce qui se produit aujourd'hui est "pire encore" :

"Pour la première fois, le système de la personnalité des lois et le processus de décomposition de la puissance frappent en même temps le pays."

Quand la république détruit la France

Quand la république détruit la France

 

Source: Valeurs Actuelles, n° 4370 du 27 août 2020, pp. 82-85

 

Aujourd'hui la République et plus encore les "valeurs républicaines" - resucée novlanguienne du droit-de-l'hommisme - sont devenues un véritable credo qu'égrènent tous ceux qui, avant d'être français, se considèrent comme "républicains". 

 

République versus res publica. Le choc des mots ou l'ironie de l'histoire. À Rome, la res publica constitue une entité supérieure à la personne de ses dirigeants, à la prospérité de laquelle tous doivent œuvrer. Elle exige la primauté de l'utilité commune sur les intérêts privés des gouvernants, mais aussi de la distantiation entre le principe d'autorité perpétuel et la personne qui exerce temporairement celle-ci. Si la res publica désigne classiquement l'État, sa traduction en "république" a fini par endosser une acception réductrice qui vise un type de régime politique. Or, depuis un demi-siècle, cette République et ses "valeurs" démolissent pan après pan la res publica, l'édifice millénaire que représente l'État, et in fine, détruisent la France.

 

[...] Dès la fin du IXe siècle, la généralisation du système féodal sanctionne la dislocation de la puissance publique carolingienne. [...] Les Capétiens vont, au prix d'un intense labeur d'un demi millénaire, forger l'État. [...] [L]a res publica, dès l'époque médiévale, la chose (appelée notamment corona, "couronne") existe avant le mot, qui, se généralise au XVIe siècle. Ainsi, l'État n'a pas fait la France à lui seul, mais il y a fortement contribué. Bientôt le royaume de Louis XIV devient la première puissance mondiale.

 

Et puis, les révolutionnaires, de façon sanglante, et Napoléon, de manière brutale, ont repris l'État capétien en l'arrachant à sa matrice chrétienne. La France ne se remettra jamais réellement de cette rupture paradigmatique. Et puis, les deux guerres mondiales ont fracassé l'Europe, et puis, le poison de la (dé)construction européenne a été insidieusement distillé, et puis des bouleversements démographiques ravageurs se sont enclenchés, et puis, la res publica a muté en "valeurs républicaines".  Le cycle millénaire qui avait débuté avec le relèvement capétien se clôt aujourd'hui dans une atmosphère de guerre civile. Ainsi, la situation de la France "républicaine" de 2020 paraît pire encore que celle de la Francie féodale. Pour la première fois, le système de la personnalité des lois et le processus de décomposition de la puissance frappent en même temps le pays. 

 

Il existe actuellement non pas plusieurs centaines de zones de non-droit, mais plutôt de territoires où s'appliquent d'autres normes que celles de la res publica française, en l'occurence, un mélange de loi islamique et de règles coutumières ethnico-culturelles et criminelles. Ce droit est imposé par des potentats locaux qui se considèrent comme l'unique autorité dans leur district et appréhendent l'État, et ses représentants comme une puissance étrangère hostile. Le recul de la res publica encourage ces groupes séparatistes à sortir de leurs quartiers pour braver son autorité jusqu'au coeur de sa capitale. Alors que le décret du 31 mai 2020 interdisait tout rassemblement de plus de dix personnes dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, le 2 juin, une manifestation réunissait plusieurs dizaines de milliers de personnes pour "réclamer justice" après le décès d'Adama Traoré lors de son interpellation par les forces de l'ordre en 2016. Les manifestants prétendaient artificiellement lier leur cause à la mort de George Floyd tué lors d'une arrestation de la police aux États-Unis en mai 2020. Ces prétextes fallacieux dissimulent mal une démonstration de force orchestrée par des groupes sécessionnistes promoteurs d'un islam intégral mâtiné de racisme anti-français. Leur silence sur les meurtres récents d'un jeune homme à Sarcelles, ainsi que d'une gendarme et d'un chauffeur de bus dans le sud de la France - d'aucuns parlent d'"incivilités" - tient-il au fait que les trois victimes étaient blanches contrairement à leurs tueurs respectifs ? Ces séparatistes bénéficient d'un soutien inconditionnel du ban et de l'arrière-ban de l'extrême-gauche qui pense trouver là un nouveau prolétariat à encenser. Ces islamo-gauchistes et écologistes-pastèques ne saisissent pas que leurs "protégés" les manipulent, en usant au besoin de la taqiya, et, qu'en réalité, ils les exècrent en raison de leur athéisme.

 

En face [...] [p]ar la bouche de l'ancien ministre de l'Intérieur [Christophe Castaner. Ndlr.], il justifie ce renoncement de façon inconsidérée et suicidaire : "L'émotion mondiale [...] dépasse au fond les règles juridiques qui s'appliquent." Nul besoin d'être agrégé des facultés de droit pour comprendre qu'ici, le cher "État de droit" de tous les hérauts des "valeurs républicaines", cédera sa place, dans le sang, à la loi du plus fort. Inventif, il a également lancé un improbable "ovni" juridique en clamant qu'une suspension devait être systématiquement envisagée à l'encontre de tout policier ou gendarme sur lequel pèserait un soupçon avéré d'actes ou de propos racistes. Pour couronner le tout, ce même ex-ministre, a précisé qu'il était prêt à "s'agenouiller" pour "vaincre le racisme". Un peu comme le vassal qui, dans le cadre de l'hommage féodal, prête allégeance à son seigneur, sauf qu'en l'occurrence, ce dernier ne le relèvera pas pour lui donner l'osculum - le baiser sur la bouche - avant de se jurer loyauté mutuelle. Ici, il s'agirait plutôt de l'humiliation du dhimmi qui se soumet à son maître.

 

Un adage résume le comportement de l'État gangréné par les "valeurs républicaines" : "faible avec les forts, fort avec les faibles". Ainsi, les "gilets jaunes" authentiques - qui disparurent rapidement après leur récupération par les mouvements islamo-gauchistes - avaient été violemment réprimés par les forces de l'ordre qui, en même temps, laissaient les casseurs et autres racailles commettre librement leurs exactions. Les rares voyous interpellés bénéficiaient de l'indulgence infinie d'une justice largement contaminée, en ce domaine, par une idéologie laxiste mortifère. Puis, durant la véritable claustration médiévale que le pouvoir politique a brutalement imposée à la population - pour tenter de camoufler son incurie et ses mensonges face à la pandémie qui a frappé le pays - , les policiers ou les gendarmes, chapitrés par leur hiérarchie, se sont montrés impitoyables avec la population inoffensive. Malheur à celui qui avait oublié ou mal rempli son attestation de sortie : il était aussitôt frappé d'une amende de 135 euros. Pire, une minorité d'agents bornés n'ont pas hésité à verbaliser de façon imbécile, qui une dame de 79 ans simplement postée quelques minutes près de la fenêtre de l'hospice où dépérissait son mari de 93 ans; qui un homme muni d'une attestation dérogatoire de déplacement se rendant au chevet de son père mourant qu'il ne reverra jamais vivant ayant été contraint de rebrousser chemin. Mieux, sur dénonciation d'un voisin, des policiers armés pénétraient dans une église parisienne pour interrompre une messe non publique qui réunissait 7 personnes non sans verbaliser grossièrement le prêtre officiant. Au même moment, un préfet de police reconnaissait implicitement que les fidèles musulmans pouvaient se réunir entre voisins le soir pour la rupture du jeûne durant le mois de ramadan, tandis qu'un directeur départemental de la sécurité publique demandait aux forces de l'ordre de se tenir en retrait des "quartiers à forte concentration de population suivant le ramadan."

 

L'effondrement de l'État qui s'accélère autorise les nouveaux sombres sires et leurs sbires à s'affronter ouvertement. Le chaos qui a récemment frappé Dijon est archétypique. À la suite de l'agression de l'un des siens, la "communauté" tchétchène a entrepris de le venger, c'est-à-dire, tout simplement, d'appliquer son droit coutumier ethnico-religieux. Les agresseurs qui appartiennent à la "communauté" maghrébine sont originaires d'un des quartiers de la ville qu'ils tiennent en coupe réglée pour organiser leurs activités criminelles. Face à l'offensive tchétchène, les "seigneurs" locaux ont "naturellement" pris en charge la défense de leur territoire. Pendant plusieurs jours les deux "communautés" se sont affrontées, tandis que la puissance publique impuissante a laissé faire. La population dijonnaise, à commencer par celle qui vit dans le quartier disputé, a été totalement laissée à la merci des deux groupes lourdement armés. Puis le sreligieux ont pris les choses en mains et les "communautés" en guerre ont conclu un "armistice" à la mosquée ! De bien pires violences seraient survenues si l'un des deux camps n'avait été pas musulman, car là, il aurait fallu en sus donner une leçon aux infidèles. Cet épisode illustre parfaitement le fait, qu'aujourd'hui, plusieurs centaines de territoires codirigés par des caïds et des religieux se considèrent comme autonomes par rapport à la puissance publique, comme jadis les sires et châtelains. Mais le parallèle s'arrête là.

 

Cette fois, il n'y aura pas un Capétien pour restaurer - au besoin en utilisant la force de manière implacable, tel un Philippe le Bel - la res publica au nom du Christ. La Révolution a expulsé Dieu pour mettre l'homme à sa place, et depuis, la France déchristianisée n'en finit pas de se déliter. Désormais, à la tête du pouvoir séculier, se trouve un président de la République élu par le peuple. Et afin que les électeurs votent "correctement", la lessiveuse médiatrice essore intensément leur cerveau. Tout est fait pour promouvoir les "valeurs républicaines" destructrices de la res publica, et conséquemment, de la société française. Ici triomphe une vision suicidaire des droits de l'homme couplée à une idéologie mondialiste et européiste, l'ensemble étant promu par une oligarchie déracinée dont l'objectif est de faire de l'Europe une immense zone commerciale peuplée de consommateurs invertébrés, sans identité. Dès lors, le terrorisme des minorités s'exerce et il est aisé pour les groupes séparatistes de déboulonner les statues de Colbert et d'autres grands personnages du passé. L'objectif de ces conventicules "antiracistes", qui constituent en réalité le racisme incarné, est de détruire de fond en comble la France, ses symboles et son histoire, qu'ils haïssent.

 

Cette fois, il n'y aura ni Paix ni Trêve de Dieu. Les évêques actuels ne paraissent guère de la même trempe que leurs devanciers des temps féodaux. Il est vrai que les seigneurs médiévaux étant tous chrétiens, la plupart d'entre eux respectaient, bon gré mal gré, l'autorité morale de l'Église. On ne peut pas exactement dire la même chose s'agissant des sécessionnistes d'aujourd'hui.

 

Cette fois, la plupart des séparatistes ne cherchent pas seulement à s'octroyer pouvoir et richesse. Ils prétendent également agir au nom d'une religion qui veut prendre sa revanche pour, enfin, conquérir la France et l'Europe, après avoir essayé sans succès pendant près d'une millénaire, entre le VIIIe et le XVIIe siècle.

 

Cette fois, en raison de la démission ou de l'incapacité des bellatores et des oratores, ce qu'il reste de laboratores lucides ne semble pas avoir d'autres choix que de prendre les choses en main pour enrayer la balkanisation mortelle de la France. Une telle perspective paraît aussi effrayante qu'inexorable.

 

(Fin de l'article)

Note du blog Christ-Roi.

 

La res publica n'a pas attendu la république de 1792 ni celle de 1870 et encore moins celle de 1958 pour exister. En plein XVIe siècle, Jean Bodin a pu écrire ses Six Livres de la République (1576), en pleine monarchie de droit divin. 

La démocratie fondée sur la conviction que le corps politique est le produit des volontés de chacun, et portant jusqu'à l'incandescence l'idée d'une création de l'homme par lui-même, est vouée à étendre sans cesse les droits des individus. Elle contraint les hommes à vivre dans un monde d'individus inégaux, alors même qu'elle a posé en principe leur égalité. Elle se condamne donc à rendre sans cesse moins tolérable l'écart entre les promesses [...], les espérances qu'elle suscite et les accomplissements qu'elle offre...

Préface de Mona Ozouf dans François Furet, La Révolution française, Quarto Gallimard, Malesherbes 2007, p. XXI.

Dans le système hérité des principes contradictoires de 1789, il y a deux erreurs fatales qui conduisent à leur annulation dans la réalité de nos vies quotidiennes. 

 

La première erreur fatale, bien perçue par Mono Ozouf, consiste à organiser un système (la "démocratie") "sur la conviction que le corps politique est le produit des volontés de chacun, et portant jusqu'à l'incandescence l'idée d'une création de l'homme par lui-même" [Article 3 de la DDHC de 1789. Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Et Art. 6. La Loi est l'expression de la volonté générale.] Cette première erreur conduit à la conséquence seconde qui est d'"étendre sans cesse les droits des individus", de contraindre "les hommes à vivre dans un monde d'individus inégaux, alors même qu'elle a posé en principe leur égalité." La démocratie ainsi organisée "se condamne [...] à rendre sans cesse moins tolérable l'écart entre les promesses [...], les espérances qu'elle suscite et les accomplissements qu'elle offre..." L'égalité des uns présuppose comme condition préalable l'inégalité économique et sociale des autres : c'est une belle réussite du marché, mais une impasse totale pour les principes de 1789.

 

Conclusion. Le principe de toute souveraineté ne réside pas essentiellement dans la Nation. Il y a effectivement des réalités spirituelles, physiques, naturelles..., en dehors de "la Nation", qui s'imposent à elle, et dont la nation doit tenir compte sous peine d'être totalitaire (exemple: les droits "inaliénables", "imprescriptibles" et "naturels" de l'article 2 de la DDHC de 1789 comme la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression : il serait faux de prétendre que la Nation leur serait supérieure en Souveraineté...) Un enfant de cinq ans s'en rendrait compte mais nos dirigeants, dont on se demande pour qui ils travaillent, non.

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