Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Christ Roi

  • : Christ Roi
  • : Blog d'informations royaliste, légitimiste, pour une France libre, indépendante et souveraine
  • Contact

Horloge

26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 00:00
Sainte Alida (Alde) de Sienne, Veuve, Tertiaire des Humiliés † 1309

Alida épousa Bindo Bellanti, un noble de Sienne dont la bonté était aussi grande que la piété, et fut toute sa vie une épouse exemplaire. À la mort de celui-ci, alors qu'elle avait 30 ans, malgré les nombreux prétendants qui la sollicitèrent, elle resta veuve et entra dans le tiers ordre des Umiliati pour y soigner les malades jusqu'à sa mort.

 

Les biens qui lui restaient furent distribués aux pauvres, et sa dépouille mortelle repose dans l'église San Tommaso à Sienne.

Sources: (1); (2)

Partager cet article
Repost0
25 avril 2024 4 25 /04 /avril /2024 00:00
Saint Marc, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011

Saint Marc, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011

Saint Marc était probablement de la race d'Aaron; il était né en Galilée. Il semble avoir fait partie du groupe des soixante-douze disciples du Sauveur; mais il nous apparaît surtout dans l'histoire comme le compagnon fidèle de l'apostolat de saint Pierre avec Barnabé à Chypre et en Asie Mineure.

S. Irénée de Lyon écrivait vers 180 : "Marc, le disciple et l'interprète de Pierre, nous transmit lui aussi par écrit ce que prêchait Pierre". (Adversus Haereses, III Prologue). C'est sous l'inspiration du chef des Apôtres et à la demande des chrétiens de Rome qui désiraient avoir par écrit ce que saint Pierre leur avait enseigné de vive voix, qu'il écrivit l'Évangile qui porte son nom. L'Evangile de Marc est le plus ancien. Des fragments de cet Évangile  retrouvés à Qumran prouvent qu'il est antérieur à 68, voire à l'an 41 selon certains historiens.

"L'Évangile selon marc est situé autour des années 60 après l'avoir été autour des années 70, mais il pourrait bien être des années 50", observe Simon Claude Mimouni dans "Le judaïsme ancien et les origines de christianisme" (Bayard 2018, p. 21).  

"L'Évangile selon Jean est situé autour des années 90, mais à cause de son caractère mystique et de certaines caractéristiques relevant de la topographie et de la chronologie il pourrait bien être des années 60.

"L'Évangile selon Luc + les Actes des Apôtres sont situés de manière habituelle dans les années 80, mais ils pourraient bien être aussi des années 60." (4)

 

Origène et S. Jérôme prétendent que c'est lui que le chef des Apôtres appelle son fils.

Marc reçut de saint Pierre la mission spéciale d'évangéliser Alexandrie, qui était après Rome la ville la plus célèbre de l'univers, l'Égypte et d'autres provinces africaines. 

Cela se passe probablement en 45. Eusèbe, HE 2,16,1 évoque l'évangélisation d'Alexandrie par Marc d'après une tradition fixée à la fin du IIe siècle. Ac 15,36-39 : "Paul dit à Barnabé : 'Retournons donc visiter les frères en chacune des villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir où ils en sont.' Barnabé voulait emmener aussi Jean appelé Marc. [...] Barnabé emmena Marc et s’embarqua pour Chypre." Les relations en Chypre et Alexandrie sont faciles. (5) Il s'y forma en peu de temps une église fort nombreuse et si fervente que ses nouveaux fidèles, à l'exemple de ceux de Jérusalem, ne faisaient qu'un coeur et qu'une âme. Les païens endurcis s'en alarmèrent, et résolurent la mort du saint évangéliste et cherchèrent tous les moyens de s'emparer de lui. Marc forma un clergé sûr et vraiment apostolique, puis échappa aux pièges de ses ennemis en allant porter ailleurs la Croix de Jésus-Christ. Quelques années plus tard, il eut la consolation de retrouver l'Église d'Alexandrie de plus en plus florissante.

La nouvelle extension que prit la foi par sa présence, les conversions nombreuses provoquées par ses miracles, renouvelèrent la rage des païens. Il fut saisi et traîné, une corde au cou, en criant qu'il fallait mener ce boeuf à Bucoles (Alexandrie), qui était
un lieu près de la mer, plein de rochers et de précipices. Le saint fut traîné pendant tout le jour. La terre et les pierres furent teintes de son sang, et l'on voyait partout des lambeaux de sa chair. Tandis qu'on le traitait si cruellement, il remerciait Dieu de ce qu'Il l'avait trouvé digne de souffrir. Le soir, après ce long et douloureux supplice, on le jeta en prison, où il fut consolé la nuit venue, par l'apparition d'un ange qui le fortifia pour le combat décisif, et par l'apparition du Sauveur Lui-même.

Le lendemain matin, Marc fut tiré de prison; on lui mit une seconde fois la corde au cou, on le renversa et on le traîna en poussant des hurlements furieux. La victime, pendant cette épreuve douloureuse, remerciait Dieu et implorait Sa miséricorde. Enfin broyé par les rochers où se heurtaient ses membres sanglants, il expira en disant: "Seigneur, je remets mon âme entre Vos mains."

Ses reliques furent
conservées dans une petite chapelle du petit port de pêche de Bucoles proche d'Alexandrie où il avait souffert le martyre.

Il
devint le saint patron de Venise avec son lion comme symbole de la ville. Marc était venu évangéliser la région par bateau et avait fait naufrage dans la lagune qui allait donner naissance en 452 à Venise.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f7/Stmark.jpg/221px-Stmark.jpg

Église d'Orsanmichele de Florence: statue de saint Marc par Donatello (1411)

 

Sources :

(1) Abbé L. JAUD, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950 ;
 (2) Les saints du jour (3) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 115 ; (4) Simon Claude MIMOUNI, Le Judaïsme ancien et les origines du christianisme, Bayard, Italie 2018, P 21 ; (5) Wikipedia (source à prendre avec prudence) ; (6) Marie-Françoise BASLEZ, Saint Paul, Fayard, Saint Amand-Montrond 1991, p. 138 ; (7) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011.

Partager cet article
Repost0
24 avril 2024 3 24 /04 /avril /2024 00:00

Saint-Fidele-de-Sigmaringen.jpg

Saint Fidèle de Sigmaringen

Fidèle, de son nom civil Marc Roy, né le 1er octobre 1577 à Sigmaringen, petite ville d'Allemagne voisine de la Suisse, est mort assassiné martyr pour la foi à Seewis im Prättigau (Suisse) le 24 avril 1622.

Son éducation fut soignée, même brillante, et ses vertus étaient si appréciées de ses condisciples, qu'ils l'appelaient le Philosophe chrétien. Dès lors il s'approchait souvent des sacrements, visitait et soignait les malades dans les hôpitaux et passait des heures entières au pied des autels, dans une intime conversation avec Jésus-Christ.



Il exerça plusieurs années la profession d'avocat à Colmar, en Alsace, et s'y fit remarquer par sa loyauté, sa haine du mensonge et la sagesse de ses plaidoyers ; il mérita le surnom d'Avocat des pauvres.



Bientôt pourtant la Lumière divine lui fit comprendre qu'il était difficile d'être en même temps riche avocat et bon chrétien : aussi il quitta sans hésiter le monde, où il eût fait bonne figure, pour se retirer chez les Capucins de Fribourg; il y prit l'habit en 1612, à l'âge de trente-cinq ans. 



Devenu prêtre capucin et éminent prédicateur, il obtint de nombreuses conversions auprès des calvinistes des Grisons. L'animosité que cela entraina fit qu'il fut assassiné.



Ses premières années de vie religieuse furent difficiles, il éprouva de profonds doutes, et fut victime de violentes tentations. Son guide spirituel l'aida à voir clair en lui et le rassura. Dès lors, il vendit tous ses biens, et retrouva la paix. Il disait : "J'ai rendu les biens de la terre, et Dieu me donne en retour le royaume du Ciel."

Il choisissait les meubles les plus humbles, les habits les plus usés, il s'infligeait de pénibles mortifications, et vivait les temps de pénitence en ne mangeant que du pain, de l'eau et quelques fruits. "Quel malheur, disait-il, si je combattais mollement sous ce Chef couronné d'épines !"



Il mit tout son zèle dans sa mission, sa vie sainte et austère était un témoignage éloquent, et fit de nombreuses conversions.

Toutefois, il fut trahi, et fut poignardé par un groupe d'hommes qui contestaient son enseignement. Il mourut à Seewis im Prättigau, en 1622.



Béatifié le 24 mars 1729 par le Pape Benoît XIII il fut canonisé une vingtaine d'années plus tard (29 juin 1746) par le Pape Benoît XIV. Liturgiquement il est commémoré le 24 avril.
 

Citation de saint Fidèle :

 

"Ô foi catholique, comme tu es ferme, comme tu es inébranlable, bien enracinée, bien fondée sur la pierre solide! Le ciel et la terre disparaîtront, mais tu ne pourras jamais disparaître. Dès le commencement, le monde entier t'a contredite, mais tu as triomphé de tous par ta grande puissance. La victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi. Elle a fait plier des rois très puissants sous le joug du Christ, elle a conduit les peuples à obéir au Christ."

 

Saint-Fidele-avec-Saint-Joseph-de-Leonessa-par-Tiepolo.jpg

Saint Fidèle avec Saint Joseph de Leonessa par Tiepolo

Sources: 1, 2, 3

Partager cet article
Repost0
23 avril 2024 2 23 /04 /avril /2024 00:00
Saint Georges († 303)

Georges de Lydda naît vers 275/280 à Mazaca, en Cappadoce (Turquie), dans une famille relativement aisée. Son père, Gérontius, noble d’Arménie, vint en Cappadoce servir dans l'armée romaine. Son éducation fut toute chrétienne

 

À l'âge de dix-sept ans, il embrassa la profession des armes comme son père, et bientôt sa beauté, sa distinction, son courage, l'élevèrent à la dignité de tribun militaire (commandant) dans la garde impériale.
 

La légende du dragon

 

Dans l'histoire de S. Georges il n'y a ni dragons ni princesses.

 

Georges combattit une bande de pillards dirigée par un homme qui terrorisait la région de Lydda (Lod, dans l'état actuel d'Israël). Le nom de cet homme, Nahfr, en égyptien voulait dire le "serpent", le "dragon" : la région appela l'armée romaine à l'aide. Le pays était obligé de lui fournir chaque jour deux moutons. Un jour que le pays de Lydda n'eut plus de moutons, l'homme réclama un enfant chaque jour en sacrifice. Une jeune fille de quatorze ans fut offerte. C'est alors que Georges décida de mettre fin à cette terreur. Chevauchant son cheval, armé de sa lance, il tua la bête et délivra la région de ce monstre.

 

La légende Jacques de Voragine au XIIIe siècle a spiritualisé cette histoire, qui a sans doute un fondement réel. Le plus ancien récit connu de l'épisode complet du dragon est un texte en géorgien du XIe siècle.

 

De ses origines orientales, il a été introduit dans la tradition chrétienne occidentale, peut-être par les Croisades.

 

La légende est devenue un symbole de la victoire de la foi contre le malin.

 

Le monde de la chevalerie médiévale en a fait l'incarnation de ses propres idéaux. 

De retour à Nicomédie, Georges rendit visite aux chrétiens emprisonnés. Dioclétien ayant rallumé la persécution contre les chrétiens, l'indignation de Georges éclata en face même du tyran, devant lequel il exalta la grandeur du Dieu véritable et confondit l'impuissance des fausses divinités. Sa noble audace lui mérita le reproche d'ingratitude et des menaces de mort. 

 

Dioclétien (empereur 284-305) lui enjoignit de cesser ses actions pro-chrétiennes et de reprendre son service. Il refusa et quitta le palais, en détruisant une tablette sur laquelle figurait l'édit obligeant au culte d'Apollon. Arrêté pour cet acte, il fut soumis à de nombreux supplices, mais il survit miraculeusement, provoquant de nombreuses conversions, notamment celle de l'épouse de Dioclétien, une princesse perse nommée Alexandra, et deux autres consuls d'Orient, Anatole et Protole, ainsi que celle du gardien de la prison où il fut interné.

 

Georges profita de ses derniers jours de liberté pour distribuer ses biens aux pauvres et affranchir ses esclaves. Ainsi préparé aux combats du Christ, le tribun aborde l'empereur lui-même et plaide devant lui la cause des chrétiens.

 

"Jeune homme, lui répond Dioclétien, songe à ton avenir!



- "Je suis chrétien, dit Georges, je n'ambitionne ni ne regrette rien dans ce monde; rien ne saurait ébranler ma foi." Il est alors battu de verges, puis il subit l'affreux supplice de la roue, on le met dans l'intérieur d'une roue armée de tous côtés de pointes d'acier, afin de le déchirer en mille pièces : au sortir de ce supplice, il est entièrement guéri. Un ange descendit du Ciel pour guérir ses blessures.

 

Quelques jours après, le martyr reparaît plein de vie en présence de l'empereur, qui le croyait mort; il lui reproche de nouveau sa cruauté et l'engage à reconnaître le vrai Dieu. Trois jours il est abandonné sur un lit de chaux vive; on lui met ensuite des chaussures de fer rougies au feu, on lui fait avaler un poison très violent, on lui passe les pieds dans des entraves, on l'étend sur le pavé, on lui roule sur la poitrine une énorme pierre; On le suspend à un poteau pour l'éventrer à coups de lance.

 

 

Georges, par la grâce de Dieu, subit toutes ces épreuves sans en ressentir aucun mal; plusieurs païens même se convertissent à la vue de tant de merveilles. Reconduit de nouveau dans sa prison, l'athlète invincible de la foi vit en songe Jésus-Christ descendre vers lui:



"Georges, lui dit-Il en lui présentant une couronne de pierres précieuses, voilà la récompense que Je te réserve au Ciel; ne crains rien, Je combattrai avec toi demain, et tu remporteras sur le démon une victoire définitive."

 

Le jour suivant, Dioclétien tâcha d'ébranler le martyr par des flatteries:

 

"Conduisez-moi devant vos dieux," dit Georges. On l'y conduit, croyant qu'il va enfin sacrifier.

 

Parvenu devant la statue d'Apollon, Georges fait le signe de la Croix et dit: "Veux-tu que je te fasse des sacrifices comme à Dieu?"

 

La voix du démon répond: "Je ne suis pas Dieu; il n'y a de Dieu que Celui que tu prêches." Et en même temps la statue tombe en poussière. Le peuple s'enfuit épouvanté, et l'empereur vaincu, humilié et furieux, fait trancher la tête au martyr, un vendredi 23 avril 303, à l'âge de 22 ans.

 

Des chrétiens recueillent sa dépouille pour l'enterrer à Lydda, dans une église qui lui est dédiée, là où il avait vaincu "le dragon".

 

 

En Israël, où son tombeau est vénéré à Lydda (Lod). Chrétiens d'Orient et Musulmans affirment qu’il s'y trouve encore, dans la crypte, sous l’autel.

 

Le culte de saint Georges est attesté dès le IVe siècle en Palestine. Des églises lui sont dédiées, ainsi qu'un monastère à Jérusalem et un autre à Jericho.

 

En Égypte, il patronne une quarantaine d'églises et trois monastères ; à Constantinople, Constantin devenu empereur en 324, fait élever une église à sa mémoire; saint Georges devient un des protecteurs des milices de Byzance ; En Grèce se construisent des sanctuaires à Mytilène, à Bizana, à Thessalonique et Athènes, tandis qu’à Chypre, on compte plus de soixante églises.

 

En Italie son culte arrive par la Sicile, Naples et Ravenne où il est attesté dès le VIe siècle, ainsi qu’à Ferrare.

 

Gélase Ier le canonise en l'an 494.

 

Dans le royaume des Francs, sous l'influence de Clotilde, Clovis (466 - roi de 481 à 511) fait élever un monastère en son honneur.

 

Il semble que le culte de saint Georges fut établi à Rome sous Léon II (682) avec l'église des saints Sébastien et Georges.

 

Son culte fleurit au IXe siècle, probablement grâce aussi aux croisades et ne faiblira plus au cours du Moyen Âge. Il devient le saint patron de l'ordre du Temple, de l'ordre Teutonique, de l'ordre de la Jarretière...

 

Des textes laïcs évoquant le martyre du saint furent écrits aux Xe et XIe siècles, comme le Georgslied, un poème vernaculaire relatant la passion du saint ou "la Légende dorée" au XIIIe.

Le culte de saint Georges est très fort en Angleterre où au moins six rois portent son nom. La "Croix de Saint Georges" fut le drapeau officiel de l'Angleterre de 1277 à la création du Royaume-Uni en 1707.

 

En 1970, l'Église a réduit le culte de saint Georges de "fête" à mémoire facultative", car nous manquons de renseignements sur sa vie. Mais la dévotion des fidèles est restée très forte.

Saint Georges terrassant le dragon, Paolo Uccello, 1470

Saint Georges terrassant le dragon, Paolo Uccello, 1470

Saint Georges combattant le dragon, Eugène Delacroix, 1847, musée du Louvre

Saint Georges combattant le dragon, Eugène Delacroix, 1847, musée du Louvre

Saint Georges est vénéré : en Géorgie, dont il est le saint patron ; en Éthiopie, dont il est également le saint patron ("patron céleste de l’Éthiopie") ; en Bourgogne, dont il est le saint protecteur ; en Angleterre, où il remplaça Édouard le Confesseur en tant que saint national lors de la fondation de l’ordre de la Jarretière par Édouard III en 1348. Le drapeau anglais porte d'ailleurs la croix de saint Georges ; en Navarre, où son nom était scandé lors des batailles, notamment par les troupes du roi Charles II ; en Israël, où son tombeau est vénéré à Lydda (Lod) ; chez les scouts dont il est le saint patron ; chez les Grecs, qui lui ont conféré la qualité de Grand-Martyr (mégalomartyr) ; en Arménie, où un monastère dans la ville de Moughni est supposé avoir quelques reliques du saint ; à Beyrouth, dont il est le patron, avec un monastère remontant au IVe siècle ; en Russie, qui l'a adopté comme principal emblème de ses armoiries et où le premier des ordres militaires porte son nom (voir ordre de Saint-Georges) ; au cours de la Seconde Guerre mondiale, une division de l’Armée rouge, constituée sous le patronage de l’Église orthodoxe, porta le nom de Saint-Georges ; en Bulgarie où il est le saint patron de l’armée bulgare ; à Moscou, Gênes, Venise et Barcelone, dont il est un des saints patrons ; en Espagne, il est aussi le saint patron de l’Aragon et la Catalogne, dont il est le saint patron et où la principale décoration, la creu de Sant Jordi ou croix de saint Georges porte son nom, bien qu'il soit aussi vénéré comme saint patron par quelques villes espagnoles importantes dans d’autres régions autonomes du pays, telles que Alcoy ou Cáceres ; en Serbie, Balkans, par les communautés Slaves du Sud comme les Serbes de Croatie, de Bosnie, du Monténégro et les Macédoniens (Đurđevdan), Serbe (Sveti Georgije ou Djurdjic) fêté le 16 novembre en référence à saint Georges de Lyidie et chez les Rroms (Hıdırellez), il est fêté le 6 mai et marque le début du printemps ; en Allemagne où il est le saint patron de la cité de Fribourg-en-Brisgau ; en Suisse où il est le saint patron de la commune de Chermignon ; Dans les troupes blindées de l'armée suisse, qui ont pour devise :  "Par saint Georges, vive la cavalerie !" ; au Brésil et plus particulièrement à Rio de Janeiro où il est très apprécié et où la journée du 23 avril lui est dédiée ; dans toute la chrétienté, en tant que patron des chevaliers ; par les frères de l’ordre du Temple dont il était le saint patron et protecteur ; par les membres de l’ordre Teutonique, dont il est le saint patron ; ainsi qu’au Portugal où il est préféré à saint Jacques ; en Lituanie, où il est vénéré comme "deuxième patron" après saint Casimir ; en Belgique, saint patron des gendarmes à cheval et de la cavalerie ; dans l’arme blindée et cavalerie française, qui a pour devise : "Et par saint Georges… !" ; en Camargue, il est le patron de la Confrérie des gardians ; Il est représenté sur la bannière des Dauphins de Viennois, dont le cri de guerre était "Saint Georges et Dalphiné", et aussi sur la croix de Georges, la médaille la plus haute pour la bravoure des civils dans le Royaume-Uni ; Il est le saint patron des plumassiers.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/bc/Sv_Juraj_Fernkorn_Zg_0707.JPG/645px-Sv_Juraj_Fernkorn_Zg_0707.JPG

Saint Georges et le dragon, Anton Dominik Fernkorn, Zagreb, Croatie
Ordre impérial (russe) et militaire de Saint-Georges, institué par Catherine II de Russie en 1769 pour récompenser officiers et soldats. Supprimé par Lénine, en 1918, il fut réinstauré en 1994 par Boris Eltsine sous le nom d’ordre de Saint-Georges (Орден Святого Георгия). Il comporte quatre classes et ses couleurs distinctives sont l’orange rayé de trois bandes noires.

Ordre impérial (russe) et militaire de Saint-Georges, institué par Catherine II de Russie en 1769 pour récompenser officiers et soldats. Supprimé par Lénine, en 1918, il fut réinstauré en 1994 par Boris Eltsine sous le nom d’ordre de Saint-Georges (Орден Святого Георгия). Il comporte quatre classes et ses couleurs distinctives sont l’orange rayé de trois bandes noires.

Ordre impérial (russe) et militaire de Saint-Georges, Croix de Saint-Georges de 3e classe

Ordre impérial (russe) et militaire de Saint-Georges, Croix de Saint-Georges de 3e classe

Sources : (1), (2) Mgr Paul Guérin, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Editions D.F.T., Saint-Etienne 2003, p. 247 ; (3) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 68.

Partager cet article
Repost0
22 avril 2024 1 22 /04 /avril /2024 00:00
Saints Alexandre de Lyon et Épipode, Martyrs à Lyon († 178)

Cet Alexandre que nous fêtons aujourd'hui ne doit pas être confondu avec saint Alexandre, Martyr à Apamée sur le Méandre en Phrygie (Turquie) l'an 171.

 

Alexandre, d'origine grecque, natif de Lugdunum, et Épipode, sont deux jeunes hommes nés au milieu du IIe siècle et habitant Lyon. Amis, ayant suivi les mêmes études et professant tous deux la religion chrétienne, ils échappent à la persécution contre les chrétiens de 177 sous Marc-Aurèle Antonin (161-180), pendant laquelle périssent entre autres sainte Blandine et l'évêque Pothin, en se cachant à l'extérieur de la ville dans la maison d'une veuve chrétienne prénommée Lucie, dans le faubourg de Vaise. Il y restent quelques mois mais, dénoncés, ils sont arrêtés alors qu'ils tentent de s'enfuir. Lors de l'arrestation, Épipode aurait perdu un soulier que la veuve conserva. Jetés en prison puis interrogés et torturés par le gouverneur romain, ils refusent d'abjurer leur foi et sont condamnés à mort.

 

Épipode est décapité alors qu'Alexandre est crucifié deux jours plus tard. Selon les martyrologes d'Adon et de Florus, 34 autres chrétiens sont exécutés avec eux.

 

Après leur mort, d'autres chrétiens récupèrent secrètement les corps d'Épipode et d'Alexandre et les cachèrent dans une petite grotte non loin de Lyon. Dès la fin de l'Antiquité, des récits de miracles prêtent à ces deux saints des guérisons qui font de la grotte un lieu de pèlerinage.

 

Probablement vers la fin de l'Antiquité, lorsque le christianisme est autorisé, les corps de ces deux saints sont transférés à côté du corps de saint Irénée.

 

L'évêque de Lyon Patient construit à cet emplacement l'église Saint-Irénée au Ve siècle. Les trois corps sont enterrés dans la crypte de cette basilique.

 

Grégoire de Tours dans ses Sept livres des miracles évoque ces trois tombeaux, en situant Épipode et Alexandre de part et d'autre d'Irénée. Il écrit également que "la poussière de leurs tombeaux, si on la recueille avec soin, soulage aussitôt ceux qui souffrent".

 

Les corps sont détruits en grande partie, lors de l'occupation de la ville par les protestants en 1562. Il n'en resta que quelques ossements d'Épipode, perdus lors de la Révolution, et la main gauche d'Alexandre.

 

Saint Épipode est fêté le 22 avril par les églises catholique et orthodoxe, et Saint Alexandre le 24 avril.

 

Les deux sont fêtés ensemble le 22 avril dans le diocèse de Lyon. 

 

La passion d'Épipode et Alexandre a été écrite dans les Actes des saints Épipode et Alexandre, rédigés au Ve siècle par un auteur anonyme. Le récit, attribué par le passé à l'évêque de Lyon Eucher, est plus probablement l'œuvre de Fauste de Riez (462-485).

 

Les deux martyrs sont également cités dans le Martyrologe hiéronymien et dans ceux d'Adon de Vienne et de Florus de Lyon.

 

Saint Eucher leur consacre une homélie. (1)

 

 

À Lyon, en 178, saint Alexandre, martyr. Deux jours après la passion de son ami saint Épipode, il fut retiré de sa prison, déchiré sur tout le corps et enfin attaché en croix, où il rendit l'esprit.

 

Martyrologe romain (2) 

 

Saint Alexandre expire en invoquant le saint Nom de Jésus.

 

Pensée spirituelle d’Alexandre à son juge :

 

"Apprends donc que les âmes, auxquelles tu crois donner la mort, prennent leur essor vers le ciel où un royaume les attend."

 

Courte prière d’après les paroles d’Alexandre mourant :

 

"Dieu que j’adore, Tout-Puissant et Eternel, donne-moi la force de te confesser jusqu’au dernier soupir."  (3) 

Saints Alexandre de Lyon et Épipode, Martyrs à Lyon († 178)

À Lyon, en 178, saint Épipode, qui, après les combats glorieux des quarante-huit martyrs, l'année précédente, fut arrêté avec son ami très cher Alexandre, torturé sur le chevalet et eut enfin la tête tranchée, terminant ainsi son martyre. (4)

 

Réplique d'Épipode au juge qui tentait de vaincre sa résolution :

 

"La vie que tu me proposes est pour moi une éternelle mort; et la mort dont tu me menaces est un passage à une Vie qui ne finira jamais !

 

Lorsque nous périssons par vos ordres, vos tourments nous font passer du temps à l'éternité, des misères d'une vie mortelle au Bonheur d'une Vie qui n'est plus sujette à la mort.(5)

 

Parole de Saint Epipode au moment de sa condamnation :

 

"Je confesse que le Christ est Dieu avec le Père et le Saint-Esprit. Il est juste que je lui rende mon âme, à lui mon créateur et mon sauveur. Ainsi la vie ne m’est pas ôtée, elle est transformée en une vie meilleure. Peu importe la faiblesse du corps, par laquelle il se dissout finalement, du moment que mon âme, transportée aux cieux, soit rendue à son créateur." (6)

Sources: (1) Wikipedia ; (2) Nominis ; (3) CNews;  (4) Nominis ; (5) Réflexions chrétiennes ; (6) Eglise catholique.fr

Partager cet article
Repost0
21 avril 2024 7 21 /04 /avril /2024 00:00
Saint Anselme de Cantorbéry, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 15.

Saint Anselme de Cantorbéry, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 15.

Je ne cherche pas à comprendre afin de croire, mais je crois afin de comprendre. Car je crois ceci - à moins que je crois, je ne comprendrai pas.

Saint Anselme est vraiment un homme européen :

 il est né à Aoste en Piémont (Italie) en 1033 d'une famille noble et riche; il a ensuite été abbé du Bec, en Normandie, et il est ensuite devenu archevêque de Cantorbéry, en Angleterre.


Par sa culture, en tant qu'éducateur, et en tant que prêtre, c'était un Européen.

 

Sa pieuse mère Ermengarde lui apprit de bonne heure à aimer Dieu et la Très Sainte Vierge; mais, privé du soutien maternel vers l'âge de quinze ans, poursuivi dans sa vocation religieuse par un père mondain et intraitable, il se laissa entraîner par le monde.

Las d'être la victime de son père, - son père en effet ne cessait de le poursuivre pour le bien qu'il faisait -, 
il s'enfuit en France, et se fixa comme étudiant à l'abbaye du Bec, en Normandie. Il avait déjà plus de vingt ans. Là il dit à Lafranc, chef de cette célèbre école: "Trois chemins me sont ouverts: être religieux au Bec, vivre en ermite, ou rester dans le monde pour soulager les pauvres avec mes richesses: parlez, je vous obéis." Lafranc se prononça pour la vie religieuse. Ce jour-là, l'abbaye du Bec fit la plus brillante de ses conquêtes. 

Quand bientôt Lafranc prit possession du siège archiépiscopal de Cantorbéry
, il fut élu prieur de l'abbaye, malgré toutes ses résistances; il était déjà non seulement un savant, mais un Saint. De prieur, il devint abbé, et dut encore accepter par force ce fardeau, dont lui seul se croyait indigne.

 

Très tôt, il fut appelé à prendre une part très active dans la réforme monastique, déchue en Angleterre, réforme entreprise avec beaucoup de difficulté par Lafranc face à l'hostilité unanime de l'épiscopat anglais. L'influence d'Anselme se fit sentir bientôt non seulement dans la communauté monastique de Saint-Sauveur de Cantorbéry, mais partout en Angleterre

 

Sa vertu croissait avec la grandeur de ses charges. Le temps que lui laissait libre la conduite du couvent, il le passait dans l'étude de l'Écriture Sainte et la composition d'ouvrages pieux ou philosophiques. Bien qu'il n'ait jamais suffisamment personnalisé ses vues pour être chef d'école, convaincu que la foi elle-même pousse à une compréhension rationnelle plus intelligente (fides quaerens intellectum), Anselme est le véritable fondateur de la pensée et de la méthode scolastiques défendues par Abélard et couronnées par Thomas d'Aquin.

Sceau d'Anselme "par la grâce de Dieu archevêque"

Sceau d'Anselme "par la grâce de Dieu archevêque"

Car, dans ses entretiens et son enseignement, Anselme commença à utiliser une méthode qui devait marquer profondément les époques postérieures. Appuyé sur la "seule raison" (sola ratione), il essaya de montrer l'enchaînement nécessaire des vérités révélées: la nécessité logique qui relie tout ce que nous croyons de Dieu et de ses attributs, à l'exception de l'Incarnation. C'est ainsi qu'est né le Monologion. Dans ce livre, au lieu de faire appel aux autorités scripturaires ou patristiques - procédé habituel jusqu'alors pour exposer la doctrine de la foi - Anselme s'efforça de prouver les vérités de la foi uniquement par des arguments rationnels. À l'opposé de sa méthode, surgira quelques siècles plus tard celle de Luther, qui insistera unilatéralement sur la foi alors que chez Anselme, foi et raison demeurent étroitement liées. 

 

On lui attribue la première formulation de la preuve ontologique de l'existence de Dieu qui sera reprise par Descartes et critiquée par Kant. Comme Dieu est unique, il devait y avoir une voie unique pour la raison, "un argument unique", capable de démontrer que Dieu est vraiment et qu'Il est le souverain bien dont tout dépend, mais qui n'a besoin de rien. Ce projet se réalisa soudain un jour, telle une lumière foudroyante accompagnée d'une immense joie, après une recherche longue et laborieuse. Tout de suite, Anselme mit par écrit sa pensée sur des tablettes de cire. C'est ainsi que vit le jour ce petit opuscule qu'Anselme intitula, après quelques hésitations, Proslogion, et qui lui valut de perpétuer son nom dans l'histoire de la pensée. C'est un véritable défi à l'adresse de l'"insensé" du Psaume, personnifiant les athées de tous les temps. Depuis, jusqu'à nos jours, très peu de penseurs ont pu se dispenser de se prononcer au sujet du contenu de ce petit livre.

 

Ayant défini Dieu comme "l'être tel que rien de plus grand ne peut être pensé", Anselme argumente que, si on affirmait que Dieu n'existe pas en réalité mais seulement dans notre pensée, comme idée, il serait possible de penser un être plus grand, qui aurait les mêmes caractéristiques mais qui, lui, existerait non seulement comme idée dans notre pensée, mais aussi en réalité. Et cet être serait Dieu, conformément à la définition initiale : l'être tel que rien de plus grand ne peut être pensé. Ainsi, en niant l'existence de Dieu tel que défini, on admet implicitement son existence, et donc on se contredit, on est "insensé". Et Anselme de conclure qu'il est raisonnable de croire en Dieu et que foi et raison sont compatibles. Il soutient qu'il est possible de concilier la foi et les principes de la logique et de la dialectique. À ses détracteurs, Anselme répondait que son traité reflétait parfaitement les doctrines de saint Augustin.

Il reprend de Platon l'idée que celui qui connaît la vérité connaît Dieu

Sa définition la plus courte de la vérité est :

« La vérité est la rectitude qui seule est compréhensible par l’esprit (veritas est rectitudo mente solo perceptibilis)».

La rectitude rapportée à l’homme signifie selon lui que l’homme tout entier - avec sa pensée, son comportement, et sa volonté - se tourne vers l’éternel fondement qui est Dieu, et qu’il s’engage dans l’être juste qui rend possible la rencontre avec la vérité.

La foi est un don et un point de départ et aucun argument rationnel ne peut la renverser et la détruire, ni lui nuire. La raison vraie conduit nécessairement aux vérités de la foi. Celui qui cherche à comprendre si Dieu existe, peut comprendre ce principe parce qu’il se trouve dans son intelligence. Si l’on admet à présent que ce qui est plus parfait n’est pas seulement pensé mais qu’en plus, il existe en réalité a priori, alors doit exister nécessairement "ce qui est tel qu’on ne peut rien penser a priori de plus parfait". Saint Anselme étend l’argument en constatant que, d’après la définition de départ de Dieu la non-existence d’un tel être est inconcevable, car ce qui existe nécessairement, est plus parfait que quelque chose dont la non-existence peut être pensée, et qui existe donc par contingence. L’argument de Saint Anselme fut âprement discuté tout au long du Moyen Age.

 

Dans le Proslogion il définit Dieu comme : « ce qui est tel qu’a priori rien de plus grand (de plus parfait) ne peut être pensé ». Selon sa théologie, la connaissance, bien que nécessaire pour croire, n’est ni l’origine ni l’achèvement de la foi, car, à son tour, elle doit se transformer en amour et en contemplation de Dieu (Monologion). Mais c’est dans le Proslogion qu’Anselme pense atteindre ce but par l’argument de la preuve ontologique. Cette "preuve" est au point de départ de la controverse sur l’existence de Dieu qui traversa la philosophie jusqu’à Hegel et la théologie jusqu’à K. Barth (Dictionnaire Encyclopédique Larousse, 1979).

 

La prière toutefois passait avant tout le reste; l'aube le retrouvait fréquemment à genoux. Un jour le frère excitateur, allant réveiller ses frères pour le chant des Matines, aperçut dans la salle du chapitre, une vive lumière; c'était le saint abbé en prière, environné d'une auréole de feu.

Le Christ ne veut pas d'une esclave pour épouse; Il n'aime rien tant en ce monde que la liberté de Son Église.

 



 

 

Avec la mort de Lafranc, la situation de l'Eglise d'Angleterre devint de plus en plus difficile: le roi refusa de nommer des évêques à la tête des diocèses, il confisqua les biens ecclésiastiques, et les barons laïques ne furent pas épargnés.



Forcé par la voix du Ciel, le roi d'Angleterre, Guillaume le Roux (fils du Conquérant), le nomme archevêque de Cantorbéry en 1093; Anselme refuse obstinément; mais, malgré lui, il est porté en triomphe sur le trône des Pontifes. Huit mois après, il n'était pas sacré; c'est qu'il exigeait comme condition la restitution des biens enlevés par le roi à l'Église de Cantorbéry. Le roi promit; mais il manqua à sa parole; le siège de Cantorbéry resta vacant, et dès lors Anselme, inébranlable dans le maintien de ses droits, ne fut plus qu'un grand persécuté.

 

En qualité de primat d'Angleterre, il s'attaque à la corruption du clergé et à l'invasion du pouvoir laïque, au point de se trouver en conflit avec le roi Guillaume II "le Roux".

 

Il connut deux exils sous deux rois successifs.

Le motif du premier exil sous Guillaume le Roux fut la question de l'obéissance à l'égard du pape: d'après Anselme, c'était le Souverain pontife et non pas le roi qui devait lui remettre le pallium, symbole du pouvoir spirituel. Or, malgré l'insistance réitérée d'Anselme, le roi lui refusa la permission d'aller à Rome. À ce moment-là, Anselme se trouva devant le dilemme : obéir au roi, auquel il avait prêté serment de fidélité en tant que premier baron du royaume, ou obéir au pape, qui, seul, avait le pouvoir de lui donner les insignes du pontificat. Harcelé par les agents du roi et dépouillé de tous ses biens, Anselme quitta le port de Douvres. C'est ainsi qu'il commença son pèlerinage à travers toute l'Europe jusqu'à son arrivée à Rome, où le pape Urbain II l'accueillit avec des égards extraordinaires. Ce dernier le proclama hautement "héros de doctrine et de vertu; intrépide dans les combats de la foi." 

 

Pendant son séjour italien, Anselme assista au concile de Bari, où il défendait l'orthodoxie face aux Grecs, ensuite au synode de Rome, qui renouvela les décrets contre la simonie, le concubinage des clercs et l'investiture laïque. Mais l'esprit d'Anselme cherchant le repos, il supplia le pape de le libérer de sa charge d'archevêque. En vain.

 

C'est alors dans son exil qu'il rédigera son célèbre ouvrage théologique, le Cur Deus homo ("Pourquoi Dieu s'est fait homme"), dans lequel il essaie de trouver des raisons nécessaires pour expliquer, face peut-être aux juifs ou aux musulmans, l'Incarnation du Verbe, problème qu'il n'avait abordé avec sa méthode ni dans le Monologion ni dans le ProslogionL’alliance entre Dieu et l’homme, brisée par le péché originel de ce dernier, est restaurée par la venue de Jésus sur terre, précisément parce qu’il est Dieu et homme. (1098) Anselme montre qu’il est impossible à l’homme, s’il est laissé à lui-même, de faire réparation du péché commis par Adam et Ève contre Dieu. Mais Dieu lui-même prend l’initiative de la réconciliation en se faisant homme parmi les hommes en la personne de Jésus-Christ.

 

Son exil se prolongea encore et il quitta l'Italie pour être accueilli par son ami Hugues, archevêque de Lyon. Partout, lors de son passage, les gens se précipitaient pour voir et écouter Anselme, cet homme charismatique. De Lyon, il visita les communautés religieuses de la région. C'est ainsi qu'il se rendit à Cluny, à La Chaise-Dieu, où il apprit le décès de Guillaume le Roux. Le frère de ce dernier, Henri Beauclerc (Henri Ier), invita Anselme à reprendre son siège archiépiscopal tout en lui promettant de respecter les lois de l'Église. (1100)

 

Quand Anselme apprit la mort tragique de Guillaume dans une partie de chasse, il s'écria en fondant en larmes: "Hélas! J'eusse donné ma vie pour lui épargner cette mort terrible!". Anselme put revenir en Angleterre, vivre quelques années en paix sur son siège, et il vit refleurir la religion dans son Église.

 

Mais une nouvelle crise éclata bientôt entre le nouveau roi et Anselme. Cette fois-ci l'enjeu était l'investiture laïque. Le roi se fit sacrer par l'un de ses évêques, sans attendre l'arrivée du primat d'Angleterre, auquel incombait le sacre du roi. Renforcé dans ses convictions durant son séjour romain, Anselme n'entendait point céder au roi, car il s'agissait d'une chose sacrée ne relevant pas du domaine temporel. En 1103, Anselme partout de nouveau en exil et se rendit à Rome. Puis, en revenant, il alla voir à Blois la comtesse Adèle, soeur d'Henri Ier, qu'il croyait gravement malade, et il lui confia son intention d'excommunier ce dernier pour avoir entravé la liberté de l'Église en Angleterre et l'exercice de la fonction primatiale de l'archevêque de Cantorbéry. Alerté par sa soeur et craignant les conséquences politiques graves de l'excommunication dans son royaume, le roi se précipita pour rencontrer Anselme à L'Aigle. Il renonça alors à l'investiture et promit son obéissance au pape. Mais, toujours rusé et intrigant, il décida d'envoyer des messagers à Rome pour gagner du temps et pour différer ainsi son renoncement à l'hommage qu'Anselme exigeait également pour rendre aux évêques leur pleine liberté spirituelle à l'égard du pouvoir temporel. Le pape Pascal II trancha et, vu le changement de comportement d'Henri, il autorisa les évêques à prêter l'hommage au roi. La décision romaine ouvrit la voie à une réconciliation définitive entre Anselme et le roi Henri. Celui-ci promit de rendre toute liberté à l'archevêque et de lui restituer tous ses biens ainsi que ceux d'autres ecclésiastiques qu'il avait confisquer pour financer une campagne militaire destinée à étendre son pouvoir sur le continent en arrachant la Normandie à son frère Robert. 

 

Cependant, une maladie grave empêcha Anselme de regagner son siège primatial après trois années d'absence pendant lesquelles l'Église avait été soumise aux pires persécutions: confiscations des biens du clergé, emprisonnements, tortures d'un grand nombre de prêtres, exactions et spoliations continuelles, tandis que les agents du rois 'installaient dans les évêchés et les monastères. Anselme, malgré plusieurs rechutes, reprit des forces petit à petit. Le roi lui rendit visite au Bec, puis il lui confia l'administration de la Normandie. Une fois rétablie, Anselme regagna enfin Cantorbéry. Ses relations avec Henri s'amélioraient si bien que ce dernier, pendant son expédition militaire sur le continent, remit entre les mains d'Anselme le gouvernement du royaume. 

 

Saint Anselme disait à ses moines : 

 

Prenez modèle sur les anges du ciel et imitez en tout la vie des anges. Que cette contemplation soit votre maîtresse, que cette considération soit votre règle.

Saint Anselme, Un Croyant cherche à comprendre, Paris, le Cerf, 1970, Épître 230. (Chrétiens de tous les temps, 40.) Cité dans Gilles JEANGUENIN, Les Anges existent !, Éditions Savator, Paris 2008, p. 207.

Assomption avec saints (Saint Anselme est le deuxième à partir de la gauche), Pier Francesco Foschi, Second moitié du XVIe s., Florence, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 241-242.

Assomption avec saints (Saint Anselme est le deuxième à partir de la gauche), Pier Francesco Foschi, Second moitié du XVIe s., Florence, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 241-242.

À son retour l'an 1106, âge de 73 ans, Anselme dut se remettre au travail pour mettre de l'ordre dans cette Église ravagée par tant d'années de désordres et de persécutions. Cette fois, le roi lui prêta la main : le concile de Londres (1107), en présence du roi Henri et d'Anselme, abolit définitivement l'investiture royale et laïque, mais il statua également que la consécration épiscopale ne devait pas être refusée à quiconque pour avoir prêté hommage au roi.

 

Affaibli, épuisé, Anselme quitta ce monde à Cantorbéry, à l'aube du Mercredi saint, le 21 avril 1109 à 76 ans.

 

Il a été déclaré docteur de l'Église en 1720. On le représente en habits épiscopaux. 

 

NOM : vient de l'ancien allemand et signifie "protégé de Dieu".

 

"Tel temps à la Saint-Anselme, tel temps pendant une semaine."

 

 

Dans l'incarnation de Dieu, il n'y a pas d'abaissement de la Divinité ; mais nous croyons que la nature de l’homme est exaltée.

Saint Anselme de Cantorbéry, Cur Deus Homo

Saint Anselme de Cantorbéry (1033-1109)

Sources : (1) ; (2) ; (3) ; (4) ; (5) ; (6) ; (7) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 14-15; (8) Rosa GIORGI, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 241-242 ; (9) Dictionnaire des saints et Grands témoins du christianisme, Sous la direction de Jean-Robert ARMOGATHE et André VAUCHEZ, CNRS Éditions, Paris 2019, pp. 63-68.

Partager cet article
Repost0
18 avril 2024 4 18 /04 /avril /2024 00:00

http://nominis.cef.fr/images/gallerie/perfectodecordoba.jpg

Prêtre à Cordoue (Espagne), saint Parfait ne cachait pas son engagement religieux. Les musulmans qui occupaient l'Espagne l'arrêtèrent et le décapitèrent à Cordoue, l'an 850.

 Il desservait une paroisse et, comme tous ses confrères, il savait qu'il risquait sa tête à vouloir convertir les musulmans. Il se méfia donc quand deux musulmans l'abordant dans la rue lui demandèrent ce qu'il pensait de Mahomet et de Jésus car, disaient-ils, "nous ne désirons que nous instruire". Il se mit à leur prouver que Mahomet était un faux prophète et que seul Jésus était le sauveur. Ils souhaitèrent le bonjour à saint Parfait, le laissèrent rentrer tranquillement chez lui, puis quelques jours après, ils le dénoncèrent à des amis. Traduit devant le tribunal arabe, il fut condamné à mort. Une fois encore et publiquement, il dit ce qu'il pensait de Mahomet et du Coran. La légende dit que ses derniers mots furent pour bénir le Christ et condamner Mahomet et son Coran. Plusieurs chrétiens sont massacrés en représailles par les musulmans d'Al-Andalus

Parfait est considéré comme l'un des plus grands martyrs de son époque, l'un des premiers au cours d'une période de persécution des chrétiens par les musulmans en Al-Andalus, qui commença en 850 sous Abd al-Rahman II, se poursuivit sous son successeur Muhammad Ier, et par la suite continua de façon intermittente jusqu'en 960.

Son supplice, enregistré par S. Euloge, figure dans le Memoriale sanctorum. Son culte passa en France puisque les chanoines de la cathédrale de Paris chantèrent longtemps une messe solennelle en son honneur chaque 18 avril.

***

 

Sources : 1, 2, 3

 

Partager cet article
Repost0
17 avril 2024 3 17 /04 /avril /2024 00:00
La bienheureuse Kateri Tekakwitha, le lys des iroquois

La bienheureuse Kateri Tekakwitha, le lys des iroquois

Kateri est la première sainte autochtone du continent nord-américain. Elle est née d'une mère algonquine chrétienne et d'un père agnier (Les Algonquins, les Agniers - ou Iroquois - et les Hurons étaient des tribus des Indiens d'Amérique du Nord) en 1656 à Ossernenon (Auriesville, New York), où les saints Isaac Jogues, René Goupil et Jean de la Lande avaient versé leur sang pour la foi.

 

Fille de chef, elle refusa d'être mariée et convertit celui qu'elle devait épouser.

 

Après bien des péripéties, elle trouve refuge à la mission jésuite Saint-François-Xavier sur le Saint-Laurent. Là elle mènera une vie de prière et de travail exemplaire. Elle y mourra en 1680.

 

Tekakwitha, née en 1656 à Ossernenon (USA), était fille d'un chef mohawk et d'une algonquine catholique, baptisée et éduquée par des missionnaires français. La variole la priva à quatre ans de sa famille, et elle-même resta défigurée et handicapée des suites de l'infection. Adoptée par un parent chef d'une tribu voisine, elle affermit sa foi et fut baptisée par un missionnaire à l'âge de vingt ans. Marginalisée et menacée par sa famille, qui ne comprenait pas sa conversion, elle échappa à leur persécution et fonda à Kahnawake une communauté d'indiens chrétiens, vivant dans la prière, la pénitence et le soin des malades.

 

Elle mourut le 17 avril 1680, invoquant Jésus, après avoir fait vœu de chasteté l'année précédente. La tradition affirme que ses cicatrices disparurent pour faire place à un beau visage, et qu'à son enterrement de nombreux malades furent guéris.

 

Son procès en canonisation fut ouvert en 1884, Pie XII la proclama vénérable en 1943 et Jean-Paul II bienheureuse en 1980 (fête le 14 juillet).

 

Elle occupe une place particulière dans la dévotion des amérindiens catholiques du Canada et des Etats-Unis.

 

À Sault dans le Québec, en 1680, la bienheureuse Catherine Tekakwitha, vierge. Née dans une tribu indienne, baptisée le jour de Pâques, elle offrit à Dieu la virginité qu'elle s'était appliquée à conserver avant d'être chrétienne, même si elle fut en butte à des menaces et à de multiples vexations.

 

Martyrologe romain

 

"Qui est-ce qui m'apprendra ce qu'il y a de plus agréable à Dieu afin que je le fasse?"

Source: Nominis https://nominis.cef.fr/contenus/saints/9934/Bienheureuse%20Kateri%20Tekakwitha.html

Partager cet article
Repost0
16 avril 2024 2 16 /04 /avril /2024 00:00
Saint Benoît-Joseph Labre (1748-1783), dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 21.

Saint Benoît-Joseph Labre (1748-1783), dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 21.

Benoît-Joseph Labre naquit à Amettes, diocèse d'Arras, et fut l'aîné d'une famille de quinze enfants. Âgé de douze ans, il fut reçu chez son oncle paternel, curé d'Érin, pour faire ses études en vue du sacerdoce.

 

Après la mort de son oncle, Benoît-Joseph passa chez son oncle maternel, vicaire de Conteville, où il ne fit que grandir dans la mortification et la prière. Son attrait était toujours vers le Saint-Sacrement devant lequel il s'abîmait des heures entières en contemplation.

 

Il y avait longtemps que Benoît-Joseph aspirait à une vie plus parfaite : "Être prêtre est bien beau, disait-il ; mais j'ai peur de me perdre en sauvant les autres."

 

Il finit par vaincre les résistances de ses parents et entre chez les Chartreux, espérant y trouver sa voie définitive. Il se trompait, car la Providence permet qu'il soit bientôt renvoyé par ses supérieurs, comme n'ayant pas la vocation de cet Ordre. La pensée de la Trappe, qu'il avait eue d'abord, lui revient ; on ne l'y accepte pas.

 

Ballotté de nouveau entre la Chartreuse et la Trappe, il est forcé de s'adresser enfin à Sept-Fonts.

 

Ses scrupules, ses peines d'esprit et une maladie sérieuse donnent bientôt lieu à son renvoi; son aspect inquiétant le fait prendre pour un voleur... Libéré de prison, il part à Saint-Jacques de Compostelle puis va vivre dans une caverne d'Aix-en-Provence.

 

Toute sa réponse à tant d'épreuves était : "Que la Volonté de Dieu soit faite !" C'est alors que Dieu lui inspire cette vocation de pèlerin-mendiant qui devait le mener droit, par les chemins les plus ardus de la pénitence, à une éminente sainteté. 

 

Il n'aura plus de relations suivies avec personne, vivra en solitaire au milieu du monde, ira toujours à pied, cherchera tous les lieux consacrés par la dévotion. Il sera revêtu d'un habit pauvre et déchiré, qu'il ne changera point.

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b1/BJLABRE1.jpg/260px-BJLABRE1.jpg

 

Un chapelet à la main, un autre au cou, un crucifix sur la poitrine, sur les épaules un petit sac contenant tout son avoir, c'est-à-dire son Nouveau Testament, l'Imitation de Jésus-Christ et le Bréviaire : tel on verra Benoît-Joseph dans ses continuels pèlerinages.

 

La pluie, le froid, la neige, la chaleur, rien ne l'arrête ; il couche le plus souvent en plein air, il vit de charité, au jour le jour, sans rien réserver pour le lendemain ; il ne prend que la plus misérable et la plus indispensable nourriture, et se fait lui-même pourvoyeur des pauvres. Souvent il est le jouet des enfants et de la populace ; il est regardé comme un insensé ; il souffre tout avec patience et amour.

 

Rome, Lorette, Assise et une multitude d'autres lieux saints sont l'objet de sa dévotion. À Rome, dans les ruines du Colisée, il s'installe une cabane. Ses visites quotidiennes à l'église Notre-Dame de Lorette attirent l'attention du sacristain qui lui trouve un emploi chez un marchands d'objets de piété. 

 

"Benoît Labre est reconnu pour avoir guéri de multiples maux : apoplexie, chancre, fistule, hernie, tumeur, calcul, sciatique, épilepsie, scorbut, fractures, cécité, surdité, hydropisie, etc. L'éventail clinique est de loin le plus extraordinaire de l'histoire des miracles chrétiens.

 

Il rend son âme à Dieu le 16 avril 1783 et devient le plus populaire saint de France en Italie. Le peuple romain avait été touché par la vie de cet homme, vêtu de haillons et distribuant ses maigres vivres aux pauvres.

 

En 1787, le premier volume des actes de sa canonisation avance le chiffre de 168 guérisons inexpliquées. En 1789, on parle de 200 cas. C'est une estimation importante, nettement supérieure aux chiffres fournis par les actes des procès de béatification et de canonisation à l'époque classique et pendant la période contemporaine.

 

La première guérison citée, intervenue après la mort du saint, est celle d'une clarisse italienne Angélique Gardellini, victime d'une chute grave dans un escalier, souffrante d'un anévrisme et de troubles sensoriels. Après avoir reçu l'extrême-onction, les religieuses veillant sur elles la recommandent au saint. Le résultat est immédiat : guérison totale, sans séquelle ni convalescence. [4]

 

***

Sources: (1), (2) Saints et Saintes de France, Des premiers martyrs à nos jours, Hatier, Renens (Suisse) 1988, p. 88, (3Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 20; (4) Patrick SBALCHIERO, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, Paris 2019, p. 271-272.

Partager cet article
Repost0
15 avril 2024 1 15 /04 /avril /2024 00:00
Saint Paterne de Vannes, Évêque d’Avranches († v. 565)

Saint Paterne de Vannes, Évêque d’Avranches († v. 565)

Surnommé aussi Paterne l'Ancien, pour le distinguer de celui de Coutances en Normandie.

On connaît peu de choses de lui, mais l'auteur imaginatif de l'aimable roman hagiographique connu sous le nom de "Vita Paterni" supplée largement à ces lacunes.

Ce Breton d'Armorique émigre en Bretagne insulaire (actuellement Pays de Galles) au rebours du mouvement habituel des Bretons à cette époque.

Il va fonder, au comté de Cardigan, un monastère qui prendra le nom de "Lhan-Paderne-Vaur" - église du grand Paterne.

On dit qu'il bâtit d'autres monastères au Pays de Galles et convertit des rois en Irlande.

Au cours d'un pèlerinage en Terre Sainte, il reçoit la consécration épiscopale à Jérusalem. De retour en Armorique, le roi Caradoc lui confie l'évêché de Vannes.

Le nouveau venu se lie d'amitié avec son voisin, saint Samson, évêque de Dol.

Vilipendé par de faux frères, il prend une retraite anticipée.

 

Sources : 1, 2, 3

Partager cet article
Repost0
14 avril 2024 7 14 /04 /avril /2024 00:00
Saint Maxime Martyr à Rome († 260)

Valérien et Tiburce donnaient une sépulture aux chrétiens massacrés ce qui leur valut d'être condamnés à mort.

 

Maxime, chargé de les exécuter se convertit et subit lui aussi le martyr.

 

Martyrologe Romain : À Rome, au cimetière de Prétextat sur la voie Appienne, les saints martyrs Tiburce, Valérien et Maxime.

 

Sources: 1, 2

Partager cet article
Repost0
13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 00:00
Sainte Ida, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 99

Sainte Ida, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 99

Mère de Godefroy de Bouillon et de Baudouin Ier, premiers rois de Jérusalem après la Première Croisade, on attribue une grande part du succès de cette croisade à ses prières.

 

Ide ou Ida de Lorraine est une figure injustement méconnue du XIe siècle français. Descendante de Charlemagne et nièce du Pape Etienne IX, elle épouse le Comte Eustache de Boulogne qui sauve la vie de Guillaume le Conquérant lors de la bataille d’Hastings. Belle-sœur de Geoffroy, évêque de Paris et chancelier du roi de France Philippe Ier, son influence politique est considérable. Ses fils, Godefroy de Bouillon et Baudouin sont les premiers rois francs de Jérusalem.

 

Une de ses filles devient l'épouse de l'empereur germanique Henri IV. Sa petite fille Mathilde monte sur le trône d’Angleterre. Et son dernier fils devient l'ancêtre de la lignée des rois du Portugal.

 

Entre la Croix et l’Epée, elle bâtit des cathédrales vénère le précieux sang du Christ et sera canonisée. Son épopée nous entraîne dans un étonnant voyage au cœur de l’Histoire médiévale.

 

Vers le 15 août et début septembre 1095, les Lorrains entraînés par le duc de Lorraine, Godefroy, et ses deux frères, tous trois fils d’Ide de Boulogne, se dirigent vers Pontarlier pour la vallée du Danube et la Terre Sainte, parce que les "Français" se mettent enfin en route pour la Croisade. 

 

Très belle femme, grande, blonde, mère de famille exemplaire, Ida était aussi une femme pieuse, elle fonda de nombreuses abbayes en Picardie, bâtit la cathédrale de Boulogne et celle de Lens, fonda des maladreries (soins des lépreux) et des hôpitaux, elle resta célèbre pour sa grande charité auprès des pauvres, ce qui lui valut de devenir sainte. Quand elle meurt elle n'a plus sur elle que sa robe de bure, elle a tout donné. Elle fit de nombreux miracles de son vivant, mais également après.

 

C'est à elle que l'on doit le dicton du boulonnais "à chacun son pain et son hareng". Le roi Louis XI la nomma patronne de Boulogne et de son comté en avril 1478.

Sainte Ide (Ida) de Boulogne (1040-1113)

Devenue veuve, Ida vend ses biens en partie au profit des pauvres et en partie pour la fondation de monastères à Boulogne, Calais, Arras et dans les Pays-Bas.

 

Elle meurt le dimanche 13 avril 1113. De son vivant déjà de nombreux miracles accompagnent ses bontés pour les veuves et les enfants abandonnés.

 

Son culte a repris au début du XXe siècle. Ses reliques sont visibles chez les Bénédictines de Bayeux (Calvados).

 

Dans la messe, la fête de sainte Ide est le 13 avril.

 

Le nom de Ida est actuellement le nom qui est le plus donné dans la totalité des pays nordiques, et est extrêmement commun tant en Russie qu'en Allemagne.

 

Sources : (1); (2); (3) ; (4) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 98.

 

Partager cet article
Repost0
12 avril 2024 5 12 /04 /avril /2024 00:00

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/51/Iulius_I.jpg

Jules Ier travailla à affermir la foi en combattant l'arianisme qui professait que, si le Christ était parfait, en revanche il n'était pas divin.

Son mérite fut d'avoir maintenu le mystère de la Sainte Trinité contre ceux qui tentaient de faire de la doctrine chrétienne un monothéisme à moitié rationaliste, acceptable par tous sans doute, mais éloigné des paroles du Christ lui-même dans leur interprétation fondamentale.

Il fallut six conciles pour que la doctrine trinitaire et christologique puisse exprimer et respecter le mystère essentiel de la foi. (1)

Alors que sévissaient les ariens, Jules prit la défense de S. Athanase, défenseur de la foi trinitaire, contre les attaques de ses ennemis, l’accueillit quand il fut exilé et prit soin de convoquer dans cette affaire le Concile de Sardique (actuellement Sofia en Bulgarie) (2) en 347.

 

La foi trinitaire (Mt 28:19; II Co 13 : 13I Jn 5 : 1-7 ; Jn 15 : 26) est définie dès 325 au concile de Nicée, et complétée, après presque un siècle de discussions subtiles, au premier concile de Constantinople en 381.

 

"Nous croyons en un seul Dieu, Père Tout-Puissant, créateur de toutes choses visibles et invisibles.

Et en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré mais non pas fait (Note: Ceci est dirigé contre les théories d'Arius qui qualifiait le Fils de "créature de Dieu parfaite"), de même substance que le Père (Homoousios), par qui toutes choses ont été faites, ce qui est au ciel et sur la terre, qui pour nous les hommes et pour notre salut est descendu et s'est incarné, et s'est fait homme, a souffert et est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux et viendra juger les vivants et les morts.

Et au Saint-Esprit.

 

Quant à ceux qui disent: 'Il fut un temps où il n'était pas et avant d'être engendré il n'était pas', ou bien: 'Il a été tiré du néant' (Note: cet anathème vise Arius), ou qui prétendent que le Fils de Dieu est d'une autre substance, ou qu'il est créé, ou changeant, ou variable, ceux-là l'Eglise catholique et apostolique les déclare anthèmes" (Concile de Nicée). (3)

 

Jules fait élever à Rome, la Basilique des Douze Apôtres communément nommée à l'époque la Basilica Juliana ainsi que la Basilique Sainte-Marie-du-Trastevere.

 

Il mourut le 12 avril 352 et fut enterré au cimetière de Calepodio via Aurelia où il avait fait construire une église. Sa dépouille fut transférée par le pape Adrien Ier, en 790, en l'église Sainte-Marie-du-Trastevere où il repose désormais. (4)

 

***

 

Sources:(1) L'Evangile au quotidien; (2) http://nominis.cef.fr/contenus/saint/958/Saint-Jules-Ier.html; (3) Jacques LOEW et Michel MESLIN, Histoire de l'Eglise par elle-même, Fayard, Paris 1978, p. 21, 40; (4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Ier

 

Partager cet article
Repost0
11 avril 2024 4 11 /04 /avril /2024 00:00

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/cb/SStanis%C5%82aw.JPG/441px-SStanis%C5%82aw.JPG

Saint Stanislas

 

Stanislas. Vient du polonais stan = mettre debout, et slava = gloire.

 

Saint Stanislas, évêque de Cracovie au XIe siècle, Patron de la Pologne, naquit en 1030 de parents fort avancés en âge, mariés depuis trente ans et encore sans postérité. Dieu, qui avait des vues élevées sur cet enfant, lui inspira dès son bas âge de grandes vertus, surtout la charité pour les pauvres, et une mortification qui le portait à jeûner souvent et à coucher sur la terre nue, même par les plus grands froids. 

La plus belle partie de la vie de Stanislas est celle où il fut en butte à la persécution du roi de Pologne, Boleslas II, prince qui menait une conduite publiquement scandaleuse. Seul l'évêque osa comparaître devant ce monstre d'iniquité, et d'une voix douce et ferme, condamner sa conduite et l'exhorter à la pénitence. Le roi, furieux, attendit l'heure de se venger. 

Le pontife avait acheté pour son évêché, devant témoins, et il avait payé une terre dont le vendeur était mort peu après. Le roi, ayant appris qu'il n'y avait pas d'acte écrit et signé, gagna les témoins par promesses et par menaces, et accusa Stanislas d'avoir usurpé ce terrain. L'évêque lui dit : "Au bout de ces trois jours, je vous amènerai comme témoin le vendeur lui-même, bien qu'il soit mort depuis trois ans." 

Le jour venu, le saint se rendit au tombeau du défunt ; en présence d'un nombreux cortège, il fit ouvrir la tombe, où on ne trouva que des ossements. Stanislas, devant cette tombe ouverte, se met en prière, puis touche de la main le cadavre : "Pierre, dit-il, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, viens rendre témoignage à la vérité outragée.

À ces mots, Pierre se lève, prend la main de l'évêque devant le peuple épouvanté, et l'accompagne au tribunal du roi. Le ressuscité convainc de calomnie le roi et les témoins, et de nouveau accompagne l'évêque jusqu'au tombeau, qu'on referme sur son corps, redevenu cadavre. Loin de se convertir, le roi impie jura la mort de Stanislas, et bientôt l'assassina lui-même pendant qu'il offrait le saint sacrifice.

 

Innocent IV canonisa Stanislas le 17 septembre 1253. Il est fêté le 11 avril.

 

 

Sources: (1); (2) Jean-Louis Beaucarnot, Les Prénoms et leurs secrets, France Loisirs, Paris 1991, p. 170; (3)

Partager cet article
Repost0
10 avril 2024 3 10 /04 /avril /2024 00:00
Saint Fulbert de Chartres dans sa cathédrale (Chartres, Bibliothèque municipale, Ms. 4, fol. 94)

Saint Fulbert de Chartres dans sa cathédrale (Chartres, Bibliothèque municipale, Ms. 4, fol. 94)

Fulbert. Vient du germanique fulk ou folk = le peuple, et berth = brillant.

 

À Chartres, en 1029, saint Fulbert, évêque. Il nourrit de sa doctrine un grand nombre de personnes, entreprit par sa munificence et son zèle le grand œuvre de la cathédrale et magnifia par ses chants la Vierge Marie.

 

Martyrologe romain

 

Saint Fulbert, l'un des plus grands et des plus saints évêques de Chartres, fut aussi le premier savant de son époque ; l'un de ses biographes dit qu'il surpassait facilement tous ses contemporains, tant dans la connaissance des Saintes Écritures que dans les sciences profanes. [1]

L'auguste Mère de Dieu se plut à récompenser sa piété par des faveurs extraordinaires. Dans une maladie très grave, Marie fit couler sur ses lèvres un baume céleste, et le mal disparut. 

Précepteur du fils du roi Hugues Capet, Robert II le Pieux, Fulbert fonde à Chartres une école appelée à une grande notoriété. On y apprend la théologie, la géométrie, la médecine, la philosophie. [2] Expert en médecine, pédagogue écouté, savant, historiographe, musicien, poète, mais également administrateur prudent, pasteur zélé, ce maître rassemble autour de lui les plus grandes intelligences du royaume. Il est choisi comme évêque de Chartres en 1006. Il se disait "le tout petit évêque d'une grande Église";  [3]

 

Une de ses gloires, c'est la construction de la cathédrale de Chartres (dont la crypte subsiste encore), mais qu'il ne verra jamais terminée. Humble et doux, il fréquente les petits comme les princes qui l'aident à bâtir la cathédrale qu'il tient à dédier à Notre-DameL'ancienne construction avait été détruite par un effroyable incendie en 1020. Fulbert employa au temple magnifique qu'il fit construire tout ce qu'il possédait ; les largesses royales affluèrent de toutes parts. Il s'appliqua ensuite à y faire honorer Dieu par des chants harmonieux et des cérémonies majestueuses. Ses dons musicaux furent mis au service de la liturgie et au service du culte marial qu'il contribua à développer; Notre-Dame était souveraine à Chartres. 

C'est dans la crypte de cette cathédrale insigne qu'est honorée Notre-Dame-de-sous-terre, dont l'histoire merveilleuse remonterait au temps des Druides, et dont l'image était dédiée à la Vierge qui devait enfanter : Virgini pariturae.

À l'époque des druides, les Saints Forts ne sont autres que les habitants d'un village du pays carnute. Ils reconnurent aussitôt la Virgo paritura qu'adoraient leurs ancêtres dans la Vierge Mère que leur annonçait un missionnaire. Convertis en masse, les carnutes refusèrent d'abjurer leur foi, qui renouait si bien avec les plus hautes aspirations de l'ancienne religion celte. Ils furent jetés vivants dans le puits que l'on voit toujours sous la cathédrale de Chartres... [4]

L'enseignement de S. Fulbert attira d'éminents disciples. On possède de lui 140 lettres. [5] 

 

***

 

Sources: [1] Catholique.org ; [2] Nominis [3]  Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 391-392 ; [4] Anne Bernet, Clovis et le Baptême de la France, éd. Clovis, Condé-sur-Noireau 1996, p. 81. [5] Gérard BEDEL, Le Cardinal Pie, Un défenseur des droits de Dieu, Clovis Diffusion, Suresnes 2015

 

***

 

Partager cet article
Repost0
9 avril 2024 2 09 /04 /avril /2024 00:00
Saint Gautier de Pontoise († 1099)

C'est avec grande réticence et après trois fugues (dont les moines profitaient pour relâcher la discipline) et un appel au pape (refusé) qu'il finit par accepter sa charge d'abbé de l'abbaye de Saint-Martin Pontoise.

 

D'abord professeur de philosophie et de rhétorique, il entra chez les Bénédictins à Rebais dans le diocèse de Meaux. Selon la tradition, il n'était encore que novice lorsque, pris de pitié pour un frère qui avait été mis au cachot dans le monastère, il l'aida à s'enfuir.

 

Philippe Ier en fit le premier abbé de l'abbaye Saint-Martin de Pontoise (alors abbaye de Saint-Germain) qu'il venait de fonder à Pontoise, malgré ses protestations. La discipline y était fort relâchée, car Gautier ne manquait pas une occasion de s’éloigner de l'abbaye, pour se dérober à ses responsabilités.

 

Il finit par démissionner de sa charge de Pontoise pour rejoindre le réformateur Hugues à Cluny mais, bientôt rattrapé, il fut contraint de rejoindre Pontoise. Il serait parvenu à s’échapper une fois encore, gagnant la Touraine où il trouva refuge sur une île de la Loire, mais fut repris de nouveau ; il s’évada encore d’un oratoire consacré à Côme et Damien près de Tours mais fut reconnu par un pèlerin.

 

Alors Gautier décida de partir pour Rome et d’en appeler directement au pape Grégoire VII, à qui il remit sa démission écrite, mais le Souverain Pontife lui enjoignit de respecter ses premiers vœux, de reprendre ses fonctions à Pontoise et de ne plus jamais y manquer.

 

De retour, il n’eut de cesse de dénoncer les abus et la corruption de mœurs de ses frères bénédictins. (1)

 

Au concile de Paris, il s’opposa aux prélats laxistes qui le menacèrent de mort et finirent par le mettre en prison ! Pourtant, il était préparé à tous les renoncements. Avant même de rentrer au monastère, il s’était exercé à toutes les disciplines du couvent pour vérifier qu’il serait bien capable de les vivre toujours. (2) Battu et jeté au cachot pour ses dénonciations du laxisme des moines, il reprit ses harangues dès qu’on le relaxa. 

 

Il s’imposait des pénitences incroyables qu’il cachait avec soin. Pour ses frères, il était miséricordieux, calme, serein et joyeux. Quand il donnait aux pauvres il attribuait ses aumônes à des inconnus dont il se disait l’intermédiaire.

 

En 1094, il fonda un couvent de femmes à Berteaucourt-les-Dames près d’Amiens, avec l'aide de deux fidèles, les dames Godelinde et Elvige. Mais la propriétaire des terrains, qui l'avait autorisé à s'installer à cet endroit, s’inquiéta pour ses récoltes qui risquaient d’être piétinées par la foule, et lui demanda de partir. Gautier retourna donc au monastère de Pontoise où il mourut le 9 avril 1099.

 

Culte de Saint Gautier

 

Gautier fut inhumé dans l’abbaye Martin de Pontoise. En 1153, il fut canonisé par l’archevêque de Rouen Hugues de Boves : c'est d'ailleurs le dernier d'Europe de l'Ouest canonisé par une autorité subalterne :

 

"Le dernier cas de canonisation par un évêque métropolite serait celui de Gaultier, ou Gaucher, abbé de Pontoise, par l'archevêque de Rouen, en 1153. Un bref d'Alexandre III de 1170 en limita dorénavant la prérogative au pape, pour ce qui concernait l'Église d'Occident."

 

L'abbaye devient un lieu de pèlerinage renommé vers le tombeau sculpté de Gauthier, et un puits à l'eau réputée miraculeuse.

 

Au cours de la Révolution française, ses reliques furent translatées par précaution au cimetière de Pontoise, puis l'emplacement exact en fut perdu. Le domaine de Saint-Martin abrite aujourd’hui l'École Saint-Martin-de-France, animée par les oratoriens. Les riches archives de l’abbaye sont conservées aux archives départementales du Val-d’Oise

 

Selon les sources, il est fêté le 23 mars selon le Martyrologe romain, le 9 avril, date de sa mort, et le 4 mai par les diocèses de France.

 

Une chapelle lui est dédiée au lieu-dit Andainville au bois près de son village natal d'Andainville, dans la Somme.

Sources : 1; 2

Partager cet article
Repost0
8 avril 2024 1 08 /04 /avril /2024 00:00

http://nominis.cef.fr/images/gallerie/juliadenonza_copy1.jpg

Sainte Julie (santa Ghjulia en corse), chrétienne d'origine carthaginoise, Patronne de la Corse, vécut au début de l'ère chrétienne, est fêtée le 8 avril.

 

À Nonza, on note qu'elle a été martyrisée en 303.


Patronne de la Corse avec Ste Dévote, elle est l'une de ces jeunes carthaginoises qu'un marchand d'esclaves allait vendre en Gaule. Elle fut volée dans un port de Corse, comme une vulgaire marchandise, où le bateau relâchait. Elle demeura dans l'île, mais fidèle à sa foi, elle refusa de sacrifier aux divinités païennes. Pour cela, elle fut crucifiée. D'autres récits l'accompagnent de belles légendes.

 

Vierge et martyre: un document remontant au Ve siècle évoque sa passion et le Martyrologe romain ajoute: "... en Corse, Sainte Julie, Vierge, qui, par le supplice de la Croix, obtint la couronne de la Gloire". Chrétienne d’origine carthaginoise, vendue comme esclave, le navire qui la transportait aurait échoué à Nonza, dans le Cap Corse. C’est là qu’en haine de la foi, elle aurait été torturée et crucifiée. C’est là qu’elle fut toujours vénérée avec ferveur.
En Corse, commémoraison de sainte Julie, vierge et martyre.

Martyrologe romain

 

Sources : 1; 2

 

Partager cet article
Repost0
7 avril 2024 7 07 /04 /avril /2024 23:00
L'Annonciation, par Federico Barocci (XVIe s.)

L'Annonciation, par Federico Barocci (XVIe s.)

La fête de l'Annonciation se situe dans le calendrirer exactement neuf mois avant Noël. Elle rappelle la visite de l'ange Gabriel à Marie et célèbre la conception de Jésus des oeuvres du Saint-Esprit.

Le mode de représentation le plus répandu en Occident montre la Vierge en prière devant un lutrin et accueillant l'annonce de l'ange, qui parle soit à genoux, soit debout, soit en vol; celui-ci porte souvent comme attribut un lis en fleur. La colombe, symbole du Saint-Esprit, descend du ciel.

 

L'archange Gabriel annonce à Marie son nouveau statut de mère du Fils de Dieu, le moment où le divin s'incarne en homme, et lui explique qu'elle portera un enfant en son sein tout en restant vierge. C'est l'origine de la croyance en une conception virginale qu'il ne faut pas confondre avec le dogme de l'Immaculée conception qui est propre au catholicisme.

 

Autrement dit, comme l'ont expliqué les théologiens, une femme juive vivant sous la loi de Moïse accepte d'introduire dans le monde celui qui mourra pour les péchés des hommes, c’est-à-dire que la loi, tout en restant valide, cesse d'être le principe théologique essentiel, et laisse la place au salut.

 

Le message céleste est confié à l'Archange Gabriel. Où trouvera-t-il celle qui, d'après les plans divins, doit donner naissance au Sauveur du monde ? Sera-ce dans un grand empire ? Non, mais dans la petite province de Galilée, perdue au milieu de l'immense empire romain. Ne convient-il du moins de prendre sur un trône celle qui doit devenir la Mère de son Dieu ? Non : il y a dans la petite ville de Nazareth une humble et pauvre maison où habite une jeune vierge inconnue ; son nom est Marie ; elle est promise en mariage à un ouvrier, Joseph, homme juste.

En ce moment, elle prie à genoux, et soupire peut-être après la venue du Messie promis. L'Ange soudain paraît devant elle :

 

« Je te salue, pleine de grâce, dit-il, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre toutes les femmes ! » (Lc 1,28-30)

 

Marie se trouble, à ces étonnantes paroles.

L'ange ranime aussitôt la confiance de la Vierge :

 

« Ne crains rien, Marie, ajoute-t-il, tu as trouvé grâce devant Dieu ; tu concevras et tu enfanteras un Fils, à qui tu donneras le nom de Jésus ; Il sera grand, et on l'appellera le Fils du Très-Haut, et son règne n'aura pas de fin. » (Lc 1,30-33)

 

Quelle promesse, quel honneur et quel bonheur ! Mais comment s'opérera cette merveille en celle qui a voué à Dieu sa virginité ? La réponse est facile à l'envoyé du Ciel :

 

« L'Esprit-Saint descendra en toi, et la vertu du Très-Haut te couvrira de Son ombre. » Marie n'a plus qu'à prononcer le Fiat qui va faire tressaillir la terre d'espérance : « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole. » (Lc 1,35-38)

 

À cet instant béni, le mystère s'accomplit. Le Verbe se fait chair, et Marie pourra entonner bientôt le cantique de la reconnaissance :

 

« Mon âme glorifie le Seigneur, et mon cœur exulte en Dieu mon Sauveur ! À cause des grandes choses que Dieu a opérées en moi, toutes les nations m'appelleront bienheureuse ! » (Lc 1,46-48)

 

L'Annonciation est célébrée le 25 mars, soit exactement neuf mois avant Noël, qui commémore la naissance du Christ.

 

La date est fixe, chaque année elle a lieu le 25 mars, sauf lorsque la fête coïncide avec les jours importants de Pâques, auquel cas la fête est décalée au lundi suivant la semaine consécutive à Pâques, celle-ci faisant partie intégrante de Pâques. (3)

 

Annonciation, Fra Angelico, 1433-1434, Musée diocésain (4)

 

Source: http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_commissions/archeo/francese/documents/rc_com_archeo_doc_20011010_cataccrist_fr.html

Source: http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_commissions/archeo/francese/documents/rc_com_archeo_doc_20011010_cataccrist_fr.html

C'est dans les catacombes romaines qu'est conservée l'image la plus ancienne de la Vierge, représentée en peinture dans le cimetière de Priscille, sur la Via Salaria. La fresque, datable à la première moitié du IIIème siècle, représente la Vierge avec l'Enfant Jésus sur ses genoux, face à un prophète (Balaam, ou bien Isaïe) qui indique une étoile – allusion à la prophétie messianique. On trouve représentés dans les catacombes d'autres épisodes avec la Vierge, comme l'adoration des Rois Mages et les scènes de crèche. (5)

 

Une peinture de la catacombe de Priscille à Rome (IIIe siècle) représenterait l'Annonciation (Cubiculum dit de l'Annonciation). (6) 

L'Annonciation et deux Saints, Simone Martini (1284-1344)

L'Annonciation et deux Saints, Simone Martini (1284-1344)

Le mode de représentation le plus répandu en Occident montre la Vierge en prière devant un lutrin et accueillant l'annonce de l'ange, qui parle soit à genoux, soit debout, soit en vol; celui-ci porte souvent comme attribut un lis en fleur. La colombe, symbole du Saint-Esprit descend du ciel. (7)

Annonciation, Antonello da Messina, v. 1430-1476

Annonciation, Antonello da Messina, v. 1430-1476

Annonciation de Pedro Berruguet, v. 1490

Annonciation de Pedro Berruguet, v. 1490

Annonciation, G. Vasari (1511-1574)

Annonciation, G. Vasari (1511-1574)

Annonciation - Le Greco, 1576

Annonciation - Le Greco, 1576

Annonciation, Philippe de Champaigne, 1645

Annonciation, Philippe de Champaigne, 1645

L'Annonciation de Francisco de Zurbarán - Philadelphia Museum of Art

L'Annonciation de Francisco de Zurbarán - Philadelphia Museum of Art

Annonciation
Annonciation, Philippe de Champaigne, 1644

Annonciation, Philippe de Champaigne, 1644

Annonciation, G. Morozov

Annonciation, G. Morozov

Annonciation

Sources : (1) ; (2) ; (3) ; (4) Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 184-185 ; (5) Vatican.va(6) Les peintures de la catacombe de Priscille ; deux scènes relatives à la vie intellectuelle, P.-A. Février, Mélanges de l'école française de Rome Année 1959 / 71 / pp. 301-319 (7) Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 184-185 ; (8) Icononographie: Dominique Le Tourneau, Les Mots du christianisme, Catholicisme, Orthodoxie, Protestantisme, Bibliothèque de Culture religieuse, Fayard, La Flèche 2005, p. 50.

Partager cet article
Repost0
7 avril 2024 7 07 /04 /avril /2024 00:00
Deuxième dimanche de Pâques - Dimanche de la Divine Miséricorde

La fête de la Miséricorde est célébrée le premier dimanche après Pâques ou le deuxième dimanche de Pâques, appelé actuellement Dimanche de la Divine Miséricorde. (1) 

 

Cette fête correspond également à la fête de la quasimodo, également appelée octave de Pâques, deuxième dimanche de Pâques, dimanche in albis, ou dimanche de saint Thomas. (2)

 

C'est Jean Paul II qui institua cette fête en 2000 le jour de la canonisation de Sainte Faustine. Le Christ lui avait dit "La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu'elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques". (3)

 

Le Seigneur Jésus ... dit à Soeur Faustine : Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde (P. J. 299). Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs.

En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s'approcheront de la source de ma miséricorde; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s'écoulent les grâces (P. J. 699).

 

Jésus parlait de cette fête à Soeur Faustine dans plusieurs révélations. Il en a indiqué la date dans le calendrier liturgique de l’Eglise ; Il en a expliqué la motivation et le rôle à remplir ; Il a instruit l’Eglise sur la façon de la préparer et célébrer, et surtout Il a donné de grandes promesses dont la plus insolite est celle « d’une totale rémission de ses fautes et de leurs châtiments » à « qui s'approchera, ce jour-là de la Source de Vie » (cf. P. J. 300).

Il faut donc recevoir pendant la fête de la Divine Miséricorde la sainte Communion après une bonne confession, c’est-à-dire sans avoir d’attache au moindre péché, et en toute confiance en la Miséricorde Divine et la miséricorde envers autrui. Jésus dit : toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition (cf. P. J. 699).

La grâce de la fête – explique l’abbé prof. Ignace Różycki – dépasse la grâce de l’indulgence plénière. Citons ses paroles : La grâce de l’indulgence plénière consiste en la rémission des seuls châtiments temporaires dûs pour avoir commis des péchés, mais elle ne remet jamais les fautes elles-mêmes. La grâce absolument extraordinaire (de cette fête) dépasse aussi toutes les grâces des 6 saints sacrements (sept, hormis le baptême), parce que la rémission de toutes les fautes et peines est uniquement la grâce sacramentelle du saint baptême. Or, le Christ a promis ici la rémission des fautes et peines en fonction de la sainte Communion reçue le jour de la fête de la Miséricorde, c’est-à-dire qu’il Il l’a élevée au rang d’un « second baptême. » Comment se préparer à la fête de la Divine Miséricorde ? – Par une neuvaine qui consiste à réciter le Chapelet à la Miséricorde Divine pendant 9 jours consécutifs, à partir du Vendredi Saint. Jésus insista : Dis, ma fille, que la fête de la Miséricorde a jailli de mes entrailles pour la consolation du monde entier (P. J. 1517).

 

La fête de la Miséricorde est une pratique prépondérante de toute la Dévotion à la Miséricorde Divine, vu les promesses particulières qu’elle contient et la place qu’elle occupe dans la liturgie de l’Eglise. Jésus en parlait à Soeur Faustine pour la première fois au couvent de Płock, au mois de février 1931, lors de sa première apparition concernant la peinture du tableau. Il lui dit alors : Je désire qu'il y ait une fête de la Miséricorde. Je veux que cette image que tu peindras avec un pinceau, soit solennellement bénie le premier dimanche après Pâques ; ce dimanche doit être la fête de la Miséricorde (P. J. 49). Le Seigneur réitérait la demande les années suivantes, dans d’autres révélations à Soeur Faustine, en précisant non seulement la date, mais aussi la raison et la façon de célébrer la fête.

 

Que le Seigneur ait choisi le premier dimanche après Pâques comme date de la célébration de la fête de la Miséricorde, n’est pas un hasard, on y trouve un profond fondement théologique : en ce jour se termine l’Octave de Pâques qui clôt la célébration du Mystère Pascal de Jésus-Christ. Or, cette période montre plus que tous les autres Temps de l’Année liturgique le mystère de la Divine Miséricorde, révélé pleinement dans la Passion, mort et Résurrection du Christ. L’institution de la fête de la Divine Miséricorde à proximité de la liturgie de la Passion, la mort et la Résurrection du Seigneur fait mieux voir d’où jaillit la source de tous ces mystères, à savoir la Miséricorde Divine. L’Oeuvre de notre Rédemption est impensable sans la Miséricorde de Dieu. Soeur Faustine a bien perçu ce lien qui existe entre le salut et la Miséricorde : Je comprends maintenant que l’œuvre de la rédemption est unie à cette oeuvre de la miséricorde que le Seigneur exige (P. J. 89).

 

Quelles étaient les raisons en faveur de l’institution de la fête de la Divine Miséricorde dans le calendrier liturgique de l’Eglise universelle ? Ecoutons Jésus nous le dire : Les âmes périssent malgré mon amère passion. Je leur offre une dernière planche de salut, c'est la fête de ma Miséricorde. Si elles n'adorent pas ma miséricorde, elles périront pour l'éternité (P. J. 965).

 

L’ultime planche de salut pour le monde est le recours à la Miséricorde de Dieu. Cependant, pour le faire, il faut la détecter, tout d’abord, cette planche, donc connaître Dieu dans son mystère de Miséricorde et s’adresser à Lui avec confiance. L’institution d’une fête à part, celle de la Divine Miséricorde favorise la connaissance de Dieu riche en miséricorde : tout notre être se tourne en ce jour-là comme spontanément vers Lui, vers sa Miséricorde, cet attribut majeur de Dieu pour l’honorer, lui faire confiance et l’obtenir à son tour.

 

Cette fête doit être précédée d’une neuvaine, à commencer le Vendredi Saint, et qui consiste à réciter 9 jours de suite le Chapelet à la Divine Miséricorde. Jésus promit à Soeur Faustine d’accorder de grandes grâces au cours de cette neuvaine : Pendant cette neuvaine j'accorderai aux âmes toutes sortes de grâces (P. J. 796). On diffuse aussi largement une neuvaine à la Divine Miséricorde qui est insérée dans le "Petit Journal" de Soeur Faustine ; elle consiste à amener chaque jour à Dieu un groupe d’âmes différent (cf. P. J. 1209 et ss.) ; on peut la faire par piété également. Cependant, c’est la neuvaine de Chapelets à la Miséricorde Divine qui compte comme préparation de la fête de la Miséricorde, conformément au souhait de Jésus.

 

Le jour même de la fête, en ce premier dimanche après Pâques, le tableau de la Miséricorde doit être solennellement béni par des prêtres et exposé à la vénération publique des fidèles. Des prêtres doivent prêcher en ce jour l’infinie Miséricorde de Dieu, en suscitant ainsi une grande confiance dans les âmes. Quant aux fidèles, ils devraient participer aux cérémonies le coeur pur (en état de grâce sanctifiante), pleins de confiance en Dieu et de miséricorde envers le prochain. Jésus dit : Oui, le premier dimanche après Pâques est la fête de la Miséricorde, mais il doit y avoir aussi l'action; et j'exige qu'on honore ma miséricorde en célébrant solennellement cette fête et en honorant cette image qui a été peinte (P. J. 742).

 

Il n’est pas obligatoire de se confesser le jour de la fête de la Miséricorde ; on peut se confesser avant la fête. Ce qui est important, c’est qu’on communie ce jour-là (et à chaque fois qu’on s’approche de la Table eucharistique !) en état de grâce sanctifiante, en abhorrant le moindre péché. Il faut en plus avoir cet esprit de confiance et d’abandon à Dieu, et de miséricorde à l’égard des autres.

Notre âme préparée de la sorte, nous pouvons espérer se réaliser dans notre vie les grandes promesses du Christ données pour la fête de la Divine Miséricorde.

 

Le Seigneur a dit qu’en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s'écoulent les grâces;qu'aucune âme n'ait peur de s'approcher de moi, même si ses péchés sont comme l'écarlate (P. J. 699). Aussi tout le monde, même ceux qui ne pratiquaient pas jusqu’alors la Dévotion à la Miséricorde Divine, peuvent-ils se tourner avec foi en Dieu, en ce jour, et puiser à toutes les promesses du Christ données pour la fête. Ses promesses concernent et les grâces du salut et des bienfaits temporels : il n’est pas de limites, on peut tout demander à Dieu et tout obtenir de sa Miséricorde, pourvu qu’on prie avec confiance et qu’on soumette sa volonté à la volonté divine.

 

Lui, ne désire pas uniquement notre bien temporel, mais notre salut éternel obtenu par Son Fils au prix de la mort sur la Croix. Si nous Lui demandons les grâces du salut, nous pouvons être sûrs d’agir selon Sa volonté.

 

Sources : 1, 2, 3

Chapelet de la Divine Miséricorde

 

Le chapelet de la miséricorde est une prière donnée par Jésus à Sœur Faustine le 13 septembre 1935 à Vilnius. Il lui promettait alors de nombreuses grâce pour ceux qui implorent sa Miséricorde par ce moyen :

 

« Les âmes qui réciteront ce chapelet seront enveloppées par ma miséricorde pendant leur vie et surtout à l’heure de la mort. »

(Petit Journal - § 754).

 

QUAND RÉCITER LA PRIÈRE DE LA MISÉRICORDE DIVINE ?

Il est possible de le réciter quand on veut mais plus particulièrement à deux moments :

 

tous les jours à 15h (heure de la miséricorde, heure de la mort de notre sauveur Jésus-Christ),

ou lors d'une neuvaine à la Divine Miséricorde.

Faire mémoire à 15h de la passion du Seigneur Jésus est un bon moyen d'attirer à lui beaucoup d'âmes.

 

«Essaie à cette heure-là de faire le Chemin de Croix ; mais si tu ne peux pas faire le Chemin de Croix, entre au moins un moment à la chapelle et célèbre mon Cœur qui est plein de Miséricorde dans le Très Saint Sacrement ; et si tu ne peux entrer à la chapelle, plonge-toi dans la prière là où tu te trouves, ne serait-ce que pour un tout petit moment. J’exige de toute créature de vénérer ma Miséricorde »

(Petit Journal - § 1572).

 

COMMENT RÉCITER LE CHAPELET DE LA MISÉRICORDE DIVINE ?

Pour réciter le chapelet de la miséricorde dire :

 

1 Notre Père (ou Pater Noster en latin)

1 Je vous salue Marie (ou Ave Maria en latin)

1 Symbole des Apôtres

Répéter 5 fois :

Sur les gros grains : "Père Éternel, je Vous offre le corps et le sang, l'âme et la divinité de Votre Fils bien-aimé, notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et ceux du monde entier". (x1)

Sur les petits grains : "Par sa douloureuse Passion, soyez miséricordieux pour nous et pour le monde entier".(x10)

"Dieu saint, Dieu fort, Dieu éternel, ayez pitié de nous et du monde entier" (× 3)

(Petit Journal - § 476).

 

Le chapelet de la Miséricorde est récité à l'aide de chapelets ordinaires de cinq dizaines.

 

Prière de clôture facultative

Dieu éternel, en qui la miséricorde est sans fin et le trésor de la compassion inépuisable, regardez avec bonté et augmentez votre miséricorde en nous, afin que, dans les moments difficiles, nous ne désespérions ni ne nous découragions, mais nous nous soumettions avec une grande confiance à Votre sainte volonté, qui est amour et miséricorde.

 

Cf. https://www.prierlechapelet.com/pages/chapelet-divine-misericorde#pere-eternel

Partager cet article
Repost0
7 avril 2024 7 07 /04 /avril /2024 00:00
Saint Jean-Baptiste de la Salle, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 113.

Saint Jean-Baptiste de la Salle, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 113.

Au moment où tout le monde constate le désastre de l'éducation républicaine, dite "laïque" et obligatoire, qui a chassé Dieu des écoles, l'augmentation exponentielle des agressions envers les professeurs, ainsi que des violences envers les personnes, la destruction du lien social dans la société, le triomphe du matérialisme, il est toujours utile de rappeler les grands exemples des Saints qui se sont faits les éducateurs dévoués de l'enfance chrétienne dans notre pays. Parmi ces éducateurs, saint Jean-Baptiste de La Salle occupe le premier rang.

 

"C'est l'Église qui a créé le service public de l'enseignement et en a assumé seule la charge pendant plus d'un demi-millénaire. D'abord limitées aux monastères, les écoles se développent à partir du XIe siècle en milieu urbain, autour de certaines cathédrales ou collégiales. Vers 1200, les écoles parisiennes se regroupent dans un corps unique, l'Université. Celle-ci reste d'abord soumise à l'autorité de l'évêque de Paris, puis passe très vite sous le contrôle du pape. Dans le courant du XIIIe siècle l'Université de Parus se scindera en plusieurs facultés, en fonction des disciplines étudiées. [...] Réalisée sous l'autorité de l'Église, l'invention des université fut l'oeuvre de la chrétienté occidentale. [...] C'est aussi l'Église qui, sous l'Ancien Régime, assurera un enseignement du second degré dans les collèges, normalement rattachés à l'université de la région. Financées par des fondations pieuses, confiés à des congrégations telles que les Dominicains, les Oratoriens et surtout les jésuites, les Collèges accueillaient des élèves payants, mais aussi un certain nombre de boursiers, conformément à la volonté des fondateurs. [...] L'Église se chargera [...] de l'instruction des enfants, laquelle sera, sous l'Ancien Régime, dispensée dans ce que l'on appelait les petites écoles. L'autorité épiscopale invitait fréquemment les curés à en créer un maximum, et le pouvoir royal avait prescrit d'en ouvrir partout. Afin de former les maîtres et les maîtresses de ces écoles de paroisse furent fondées plusieurs congrégations dont la plus connue est celle des Frères des écoles chrétiennes, établie en 1680 par S. Jean Baptiste de La Salle." (Jean-Louis HAROUEL, Droite – Gauche, Ce n'est pas fini, Desclée de Brouwer, Paris 2017, p. 137) Pour s'y consacrer pleinement Jean-Baptiste renonce à sa charge de chanoine.

 

Autrement dit, "qui sait [...] que le principe de l'école gratuite pour les enfants du peuple a été introduit en France non par Jules Ferry en 1881, mais par saint Jean-Baptiste de La Salle, fondateur des Frères des écoles chrétiennes, exactement deux siècles plus tôt ?", demande fort justement Jean Sévillia dans "L'Eglise en procès, La réponses des historiens" (Tallandier Le Figaro, Paris 2019, p. 15).

 

Né le 30 avril 1651, Jean-Baptiste appartenait à une noble maison de Reims; il fut orphelin à dix-huit ans. Après l'achèvement de ses études, il veilla si bien à l'éducation de ses frères et de ses sœurs, qu'il eut deux frères prêtres et une sœur religieuse : ce fut le commencement de son apostolat.

 

Ordonné prêtre à l'âge de vingt-sept ans, il comprit, sous l'inspiration de Dieu, le plus grand besoin de son époque, et songea à combler une lacune regrettable dans les œuvres si belles et si multiples de la sainte Église. Après avoir assumé l'éducation de ses six frères et soeurs à la mort de ses parents, il se sentit attiré par celle des enfants pauvres : avec quelques disciples, il fonda l'institut des Frères des écoles chrétiennes. Recruter des jeunes gens, les installer dans sa maison de chanoine de Reims, les former à l'enseignement de l'enfance, tel fut le commencement de son entreprise. Cette entreprise subit dès l'abord des épreuves terribles.

 

Peu de Saints ont eu à souffrir un plus entier crucifiement, que le bienheureux de La Salle. La communauté fut vite déchirée par des conflits internes, des oppositions virulentes venant de prêtres et d'évêques, des dénonciations et des procès. Jean-Baptiste de la Salle, "modèle de régularité, de modestie et de candeur", affronta toutes ces vexations avec patience. Peu de Saints ont montré plus de désintéressement, plus de joie dans le sacrifice ; il poussait l'amour divin jusqu'à joindre à tant de Croix d'effrayantes mortifications volontaires, soutenues par un esprit de prière tout angélique.

 

L'éducation prodiguée par ses religieux non prêtres est rigoureuse et novatrice, avec notamment l'usage du français en lieu et place du latin, un enseignement gratuit, des horaires et un comportement stricts. À l'image de leur fondateur, qui les appelle "ignorantins", les frères de cet ordre se dépouillent de toute propriété et vivent pauvrement. Ils portent un manteau jeté sur les épaules, qui leur donnera leur surnom de "frères quatre bras". 

 

Soucieux du recrutement des maîtres, Jean-Baptiste crée une école normale d'instituteurs avant la lettre. 

 

La bénédiction de Dieu ne pouvait manquer à son œuvre, et, en peu d'années, l'Institut comptait seize écoles, où plus de quinze cents enfants recevaient les leçons de la vertu et de la science ; mais chaque année les développements devenaient de plus en plus merveilleux, et quand le saint fondateur, affaibli par la maladie, força ses frères à accepter sa démission, en 1717, toute la France était couverte par les légions de son armée pacifique. 

Saint Jean-Baptiste de La Salle, peinture de Pierre Léger

Saint Jean-Baptiste de La Salle, peinture de Pierre Léger

Jean-Baptiste de La Salle employa les deux dernières années de sa vie à sa propre sanctification : "La victime est prête à être immolée ; il faut travailler à la purifier", disait-il.

 

Il meurt un Vendredi Saint, lui dont le coeur, des années durant, avait été transpercé par les trahisons et les calomnies. En 1719, à sa mort, 274 frères, répartis en vingt-six maisons, enseignaient à 9 885 élèves dans 23 écoles. À la veille de la Révolution, il y avait, en France, 930 frères, répartis en 128 établissements et donnant l'instruction à 35 700 élèves.

 

Comme toutes les autres congrégations enseignantes, l'institut des Frères sera supprimé le 18 août 1792 par un décret de l'Assemblée législative; le secrétaire général de l'Institut, Nicolas Leclercq (frère Salomon), béatifié par la suite, puis canonisé par le pape François en 2016, premier saint martyr de la Révolution française, sera assassiné dans la prison des Carmes à Paris le 2 septembre 1792. Toutes les écoles seront évacuées le 1er octobre 1792. Les frères réfractaires n'auront droit à aucune indemnité. Tous les biens de l'Institut seront saisis.

 

Béatifié en 1888 et canonisé en 1900, il figure parmi les grands éducateurs dans une des niches supérieures de la basilique Saint-Pierre de Rome.

 

Le Pape Pie XII a déclaré S. Jean-Baptiste de la Salle "patron de tous les éducateurs chrétiens."

 


Voir aussi le site Internet des Lassaliens en France et sur le site du diocèse de Reims: Jean-Baptiste de la Salle - Un saint rémois (1651-1719).

Saint Jean-Baptiste de la Salle, image pieuse populaire, 1846, Milan, Civica Raccolta delle Stampe, A. Bertarelli, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 212-213.

Saint Jean-Baptiste de la Salle, image pieuse populaire, 1846, Milan, Civica Raccolta delle Stampe, A. Bertarelli, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 212-213.

Sources: (1) ; (2) ; (3) ; (4) Calendrier perpétuel, Les saints en 365 jours, éd. Chêne ; (5) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 112.

Partager cet article
Repost0
6 avril 2024 6 06 /04 /avril /2024 00:00
Saint Célestin Pape († 432)

À la mort du Pape saint Boniface, on élut à l'unanimité Célestin, romain de naissance et proche parent de l'empereur Valentinien. Le nouveau Pontife gouverna l'Église pendant dix ans avec une sollicitude et une prudence admirables.

 

"Ma vigilance pastorale, écrivait-il, n'est point bornée par les lieux; elle s'étend à tous les pays où l'on adore Jésus-Christ." En exerçant cette vigilance, il avait surtout à coeur le salut des âmes:

 

"Accordez l'absolution à tous ceux qui la demanderont sincèrement à l'article de la mort: la contrition dépend moins du temps que du coeur," écrivait-il à quelques évêques.

 

Mais ce qui mit en relief le zèle et l'autorité du grand Pontife, ce fut la manière dont il combattit l'hérésie de Nestorius, patriarche de Constantinople. Ce malheureux, voyant sa doctrine condamnée par les orientaux, se tourna vers l'Occident, et il écrivit à Rome deux lettres où il déguisait ses sentiments sous des expressions captieuses. Célestin, prévenu en même temps par saint Cyrille d'Alexandrie, assembla un concile à Rome; on y examina les écrits de Nestorius, et on condamna ses blasphèmes contre l'unité de personne en Jésus-Christ. Le Pape nomma Cyrille son commissaire en Orient, et il le revêtit de toute son autorité pour agir en son nom. L'hérésiarque refusant de se soumettre, on convoqua le concile d'Éphèse. Cette assemblée, présidée par les légats de Célestin, à la tête desquels se trouvait Cyrille, excommunia Nestorius et le déposa.

 

Une autre question s'éleva dans les Gaules: quelques-uns y attaquaient la doctrine de saint Augustin sur la nécessité de la grâce. Le Pape prit la défense du grand évêque d'Hippone, dans une lettre écrite aux évêques de ce pays.

 

"Nos prédécesseurs, disait-il, l'ont toujours regardé comme un des plus grands Docteurs de l'Église; sa mémoire ne pourra plus être flétrie par les clameurs de quelques-uns. Il suffit de savoir et de croire que l'enseignement traditionnel des Apôtres attribue à la grâce de Jésus-Christ aussi bien le commencement que la fin de nos oeuvres. Nul catholique ne peut s'écarter de cette règle."

 

Pour étouffer dans la Grande-Bretagne les semences du pélagianisme, il chargea saint Germain, évêque d'Auxerre, et saint Loup, évêque de Troyes, de préserver ce pays du danger qui le menaçait.

 

Ce fut aussi Célestin qui envoya saint Pallade prêcher l'Évangile aux Scots, et saint Patrice, aux Irlandais.

 

Après un règne de dix ans, ce grand Pape mourut le 1er août 432.

 

L'église Sainte-Praxède possède une partie de ses reliques.

Sources :

(Frères des Écoles Chrétiennes 1932, Vie des Saints, p. 151-152) https://sanctoral.com/fr/saints/saint_celestin.html

Partager cet article
Repost0
4 avril 2024 4 04 /04 /avril /2024 00:00

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/79/Isidor_von_Sevilla.jpeg/503px-Isidor_von_Sevilla.jpeg

Isidore de Séville par Murillo

 

En Espagne, saint Isidore contribua largement à convertir les Wisigoths, majoritairement ariens, au christianisme trinitaire catholique, le christianisme ancien issu du premier Concile de Nicée (325).

 

À la mort de son frère Léandre (601) qui était l'évêque de Séville, Isidore lui succéda et il continua avec éclat l'organisation de l'Église d'Espagne dans le royaume wisigothique, que son frère avait entreprise. En 589, Léandre avait tenu à Tolède un important concile ; Isidore prolongea son action en de nombreux synodes et spécialement dans le célèbre IVème Concile de Tolède (633). (1)

 

Par sa formule "rex, gens, patria" (un roi, un peuple, une patrie), Isidore rassembla les Hispano-Romains et Wisigoths dans une seule et même nation, référence de la future ReconquistaLa monarchie wisigothique se caractérise par une étroite alliance entre le roi et l’Église catholique : "un roi, une foi, une loi" est déjà une devise espagnole.

 

Il définit la qualité royale par des vertus, essentiellement par la iustitia et la pietas (bonté, miséricorde). Les rois, avant de "rendre des comptes à Dieu pour l'Église que le Christ a remis à leur défense", doivent rendre des comptes aux évêques, qui peuvent les déclarer incapables. Les mauvais rois sont des tyrans qui peuvent être renversés, et les évêques peuvent excommunier ceux qui ont enfreint les lois, y compris les lois civiles : "Reges a recte agendo vocati sunt, ideoque recte faciendo regis nomen tenetur, peccando amittitur".

 

La conversion de l'Espagne wisigothique, la "Renaissance isidorienne" et l'éclosion de l'unité nationale espagnole

 

Du temps des rois wisigoths ariens, ceux-ci faisaient lourdement peser leur joug sur les catholiques, tandis qu'ils laissaient les Juifs en possession de leurs droits civils et politiques, les admettaient aux fonctions publiques et leur permettaient de circoncire leurs esclaves païens et chrétiens. 

 

Le frère d'Isidore, Léandre, instruisit le roi wisigoth Récarède Ier, le convertit au catholicisme et présida avec lui le III concile de Tolède, le 8 mai 589. Ce concile consacrait le triomphe de l'Église catholique dans la péninsule. Avec l’abjuration de l’arianisme par Récarède au Concile de Tolède s’ouvre une nouvelle période pour l’Espagne wisigothique, c’est ce qu’on a appelé la "renaissance isidorienne". 

 

Concrètement, Isidore n’admit plus aucune célébration de fête juive, et refusa le shabbat ; toutes ces cérémonies devaient être remplacées par les fêtes chrétiennes (Noël, Pâques) et la messe dominicale. 

 

Par sa pastorale intransigeante et charitable, poursuivant l'action engagée par son frère Léandre et celle du roi Récarède, Isidore permit l'éclosion du sentiment national espagnol. 

 

Havre de paix dans l'Occident de cette fin du VIe siècle, l'Espagne devint le conservatoire de la culture antique ; la bibliothèque sévillane en était alors le centre le plus brillant.

 

Tout en accordant une priorité aux grands écrivains chrétiens du IVe au VIe siècle, tels Augustin, Cassiodore, Grégoire le Grand — ce dernier fut l’ami personnel de son frère Léandre —, Isidore tenta d’assumer cet immense héritage dans toute sa diversité.

 

C’est pourquoi il est souvent associé aux Pères de l'Église les plus anciens : Tertullien, Cyprien de Carthage, Hilaire de Poitiers, Ambroise.

 

Isidore mourut à Séville en 636. Il est canonisé en 1598 et déclaré docteur de l'Église en 1722. (2)

 

Œuvres

 

La production littéraire d'Isidore est une sorte d'inventaire de l'ensemble des connaissances humaines, auquel l'auteur fournit un apport original.

 

Son œuvre majeure est Étymologies (Etymologiæ) constituée de vingt livres, un dictionnaire complet en théologie, philosophie, histoire, sciences naturelles, etcqui propose une analyse étymologique des mots divisée en 448 chapitres. Par cette œuvre, Isidore essaie de rendre compte de l'ensemble du savoir antique et de transmettre à ses lecteurs une culture classique en voie de disparition.

 

Dans le livre 8 de ses Étymologies, il énumère 67 hérésies, tout en notant qu’il y avait "d’autres hérésies sans fondateur et sans nom". Depuis l'Ascension de Jésus-Christ, il y a toujours eu une Église catholique et des gens qui, tout en revendiquant le nom du Christ, se contredisent à la fois avec l'Église qu'il a établie et entre eux. "Ces hérésies, bien qu'elles soient en désaccord les unes avec les autres, différant entre elles par de nombreuses erreurs, conspirent néanmoins sous un nom commun contre l'Église de Dieu [l'Église catholique]" (Livre 8, Ch. 5, §70). Les hérésies répertoriées par Saint-Isidore sont : les Simoniens, Mélandriens, Basilidiens, Nicolaïtes (Nicholatiens), Gnostiques, Carpocrates, Cérinthiens, Nazaréens, Ophites, Valentiniens, Apellites, Archontique, Adamites, Caïnites, Sethiens, Melchisétechiens, Angéliques, Apostoliques, Cerdoniens, Marcionites, Artotrites, Verseaux, Sévériens, Tatianites, Alogi, Cataphrygiens, Cathares, Pauliens, Hermogènes, Manichéens (Manichéens), Anthropomorphites, Héraclite, Novatiens, Montanistes, Ébionites, Photiniens, Aériens, Aétiens (Eunomiens), Originiens, Noétiens, Sabelliens, Ariens, Macédoniens, Apollinaristes, Antidicomites, Métangismonites, Patriciens, Coluthiens, Floriens, Donatistes, Bonosiaques, Circoncelliens, Priscillianistes, Lucifériens, Jovinianistes, Elvidiens, Paterniens, Arabes, Tertullianistes, Tessarescaedecatites, Nyctages, Pélagiens, Nestoriens, Euchiens, Acéphalites, Théodosiens, Agnoites."

 

Parmi ses autres travaux, citons sa Chronique, une histoire universelle, qui reprend la Chronique de S. Jérôme, et son Histoire des Goths (De origine Getarum…).

 

Il est également l'auteur de traités théologiques et d'une règle monacale (Regula monachorum).

 

Beaucoup d'autres traités pourraient venir compléter cette liste ; les plus importants sont le De natura rerum, traité d'astronomie, de météorologie et de géographie, dédié à Sisebut, roi des wisigoths (612-621) et le Liber numerorum (théorie des nombres, inspirée principalement de S. Augustin).

 

 

Statue en marbre blanc d'Isidore de Séville, sur les marches de la bibliothèque nationale d'Espagne, à Madrid

 

Saint patron d’Internet !

Suite à son oeuvre « les Etymologies » qui fait appelle à une structure rappelant celle d’une base de données et qui préfigure les inventions du classement avec index, Saint Isidore est nommé en 2002 saint patron d’internet et des informaticiens.(3)

Sources: (1), (2), (3)

Partager cet article
Repost0
3 avril 2024 3 03 /04 /avril /2024 00:00
Saint Richard, évêque (1197-1253)

Saint Richard naquit en Angleterre. Ses parents occupaient alors un rang élevé et jouissaient d'une belle fortune ; mais ils tombèrent dans une misère si profonde, qu'après leur mort, leur fils aîné fut longtemps retenu en prison pour dettes. Richard, son frère, travailla généreusement à sa délivrance ; mais il s'appauvrit lui-même au point d'être obligé de gagner sa vie comme valet de ferme. 

Bientôt il put aller à Paris continuer les bonnes études qu'il avait déjà faites dans sa jeunesse. Il se lia d'amitié avec deux amis aussi pauvres que lui ; ils n'avaient qu'un manteau à tous les trois et se voyaient obligés de n'aller prendre leurs leçons que l'un après l'autre. Leur nourriture était plus que frugale, un peu de pain et de vin leur suffisait, et ils ne mangeaient de chair ou de poisson que le dimanche. Cependant Richard assura depuis que ce fut là pour lui le beau temps, tant il était absorbé par la passion de l'étude. Ses succès furent prompts et remarquables, si bien qu'à son retour en Angleterre il professa fort brillamment à l'Université d'Oxford. 

Quelques années plus tard, sa modestie, sa chasteté, sa douceur et sa dévotion lui attirèrent le respect et l'amour de tout le monde ; il fut élu chancelier de l'Université. Nommé ensuite évêque de Chichester, il eut à subir quelques temps les vexations du roi Henri III, en guerre avec Rome, mais il rétablit la paix par ses prières et ses procédés de conciliation. 

Devenu désormais libre dans l'exercice de son ministère, il se fit remarquer par sa grande condescendance pour les petits et par sa miséricorde pour les pauvres. Comme on lui disait que ses dépenses excédaient ses revenus : "Il vaut mieux, dit-il, vendre son cheval et sa vaisselle d'argent que de laisser souffrir les pauvres, membres de Jésus-Christ." 

Un jour, distribuant du pain, il en eut assez pour contenter trois mille pauvres, et il lui en resta pour cent autres qui survinrent après. Ces multiplications merveilleuses se renouvelèrent plusieurs fois. Il honorait les religieux et les embrassait souvent : "Qu'il est bon, disait-il, de baiser les lèvres qui exhalent l'encens des saintes prières offertes au Seigneur !

Il mourut en baisant le Crucifix et en invoquant Marie contre les ennemis du salut.

Gravure murale représentant saint Richard

Gravure murale représentant saint Richard

Sources: (1) ; (2)

Partager cet article
Repost0
31 mars 2024 7 31 /03 /mars /2024 01:00

Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

Matthieu 28:10

Bonnes et Joyeuses Fêtes de Pâques à tous !

La fête de Pâques se célèbre dans l'Église chrétienne en mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ

 

"Inaugurées dans la nuit de Pâques, les fêtes de la Résurrection vont se prolonger pendant quarante jours. Elles se complèteront par les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte, couronnement des mystères du Christ et rayonnement de sa vie sur la nôtre par l’envoi du Saint-Esprit.

Le Temps pascal est le temps de la vie nouvelle. Celle du Sauveur d’abord, à jamais vivant d’une vie qui n’appartient plus à la terre, et qu’un jour nous partagerons au ciel avec lui. La nôtre ensuite ; du Christ à nous, il y a plus que la certitude de le rejoindre ; arrachés par lui au pouvoir de Satan, nous lui appartenons comme sa conquête et nous participons à sa vie." (Dom G. Lefebvre, Dimanche de Pâques, Textes avec commentaire de Dom Guéranger, dans l’Année liturgique )

 

D’après les Évangiles, c’est le jour de la fête juive de Pâque, commémorant la délivrance de l'esclavage en Égypte (Ex 12,1,28), qu’eut lieu la résurrection du Sauveur. 

 

Dès la pointe du jour, de pieuses femmes vinrent au sépulcre, avec des aromates pour achever l'embaumement. Pendant cet intervalle, il se fit un grand tremblement de terre aux environs du tombeau. Le Sauveur en sortit vivant, glorieux et triomphant, et un ange descendit du ciel, renversa la pierre qui fermait le sépulcre et s'assit dessus. Les gardes demeurèrent d'abord comme morts, puis ils prirent la fuite et allèrent rapporter aux princes des prêtres ce qu'ils avaient vu. Ceux-ci leur donnèrent de l'argent pour dire qu'on était venu enlever le corps pendant qu'ils dormaient. 

Cependant les saintes femmes pénétrèrent dans l'intérieur, et n'y trouvèrent que des linges qui avaient enveloppé le corps. Leur inquiétude fut extrême; mais des anges les rassurèrent, et leur apprirent que Jésus-Christ était ressuscité. Lui-même, il apparut à sainte Marie-Madeleine (Mt 28,1-10 ; Mc 16,1-10 ; Lc 24,1-10 ; Jn 20,1-18), à Jean et à Pierre (Jn 20,2-4), aux deux disciples d'Emmaüs (Lc 24:13), et aux onze apôtres assemblés (1Co 15,5 Mc 16,14 ; Mt 28, 16-17Lc 24,33).

 

Les apparitions de Jésus ressuscité continuèrent; on le vit, on le toucha; on mangea et conversa avec lui. Les plus incrédules se rendirent; la conviction était portée à son comble.

 

La mort de Jésus, sa résurrection, et le don du Saint-Esprit à Pentecôte, cinquante jour après Pâques, sont le déploiement du même mystère, le mystère pascal ou temps pascal. Saint Pierre le dit longuement à la foule à Jérusalem le jour de la Pentecôte (Ac 2:23-33). Cela reflète la relation entre les fêtes de la Pâque juive et le Chavouot/Pentecôte, qui commémore l'alliance que Dieu fait avec Israël.

 

L'histoire d'Israël, elle-même, est porteuse d'un dynamisme messianique qui la dépasse, puisque le peuple ancien porte déjà en lui de façon embryonnaire les noms mêmes qui seront ceux du Ressuscité : Christ, fils, serviteur. Ce dynamisme s'accomplit dans la Pâque, qui est un mystère d'attraction de tout, même l'ancienne Alliance dans son entièreté, de ses Écritures et de son peuple. L'Église plonge donc ses racines en Israël, lequel à son tour est enraciné dans le Christ pascal. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 14).

 

Aujourd'hui on se prépare à cette grande fête par le jeûne solennel de quarante jours, que nous appelons le carêmeLes plus anciens monuments nous attestent que cette solennité est de même date que la naissance du christianisme, qu'elle a été établie du temps des apôtres. Dès les premiers siècles, la fête de Pâques a été regardée comme la plus grande et la plus auguste fête de notre religion, avant Noël; le moment qui explique et résume l'Écriture.

 

C'est avec la Résurrection du Seigneur que prend toute sa valeur la mission de Jésus. La fête de Pâques renfermait les huit jours que nous nommons la Semaine sainte, et l'octave entière du jour de la Résurrection; on y administrait solennellement le baptême aux catéchumènes; les fidèles y participaient aux saints mystères avec plus d'assiduité et de ferveur que dans les autres temps de l'année; on y faisait d'abondantes aumônes : la coutume s'introduisit d'y affranchir les esclaves; plusieurs empereurs ordonnèrent de rendre à cette occasion la liberté aux prisonniers détenus pour dettes ou pour des crimes qui n'intéressaient point l'ordre public.

 

 

La fixation de la date de Pâques a été réalisée par S. Léon le Grand qui intervint dans la querelle qui avait repris au Ve siècle concernant la date de la fête de Pâques. Le concile de Nicée (325) avait mis fin aux anciennes controverses en condamnant définitivement les quartodecimans qui voulaient célébrer Pâques avec les Juifs le 14 Nisan, et en fixant cette fête au dimanche qui suit la pleine lune de mars. Alexandrie avait été chargée de la notification de cette décision. Mais au milieu du Ve siècle, on mit en doute de-ci de-là l'exactitude des calculs alexandrins. S. Léon trancha en faveur des décisions prises et des calculs faits à Alexandrie, par "souci de l'unité qu'il importe avant tout de conserver." (Source: Daniel-Rops, Histoire de l'Eglise du Christ, tome III L'Eglise des temps barbares, Librairie Arthème Fayard, Editions Bernard Grasset, Paris 1965, p. 91.)

 

"Dans les Églises des Gaules et des autres contrées occidentales, on chanta longtemps à la Procession qui précédait la Messe, d’admirables strophes de saint Venance Fortunat, évêque de Poitiers.'' (Dom G. Lefebvre, Dimanche de Pâques, Textes avec commentaire de Dom Guéranger, dans l’Année liturgique )

 

De nos jours, la plupart des Églises chrétiennes célèbrent Pâques à une date indépendante du calendrier juif selon les prescriptions du Concile de Nicée et de S. Léon au Ve siècle. Seules quelques cultes évangélistes schismatiques suivent le calendrier juif : "Église de Dieu du Septième Jour", "Baptistes du Septième Jour", "Témoins de Jéhovah", "Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours."

 

"Le dimanche, où, de par la tradition apostolique, est célébré le mystère pascal, doit être observé dans l’Église tout entière comme le principal jour de fête de précepte." (CEC 2177)

 

Après la fête du dimanche du Pâques, les employeurs donnaient traditionnellement un jour de repos. Cette coutume civile a été conservée sous Napoléon et par la République. 

Bonnes et Joyeuses Fêtes de Pâques à tous !

La Résurrection du Christ est le grand miracle devant lequel l'incrédulité est forcée de s'avouer vaincue

 

Les ennemis de Jésus-Christ ayant voulu le faire passer pour un imposteur, les mesures mêmes qu'ils avaient prises pour dévoiler sa prétendue imposture ne devaient servir, en rendant impossible l'enlèvement de son corps, qu'à les confondre eux-mêmes, et à donner une force irrésistible à cette preuve capitale de Sa divinité.

 

Après la Résurrection, beaucoup des Juifs qui se sont convertis l'ont fait en méditant les prophéties juives du Messie devant mourir au combat pour son peuple. "Et après soixante-deux semaines, le Christ sera mis à mort" (Dn 9,26). (Cf. Robert EISENMAN, défenseur de la thèse du Messie mourant à la guerre in Michael WISE, Martin ABEGG, Edward COOK, Les Manuscrits de la mer Morte, Perrin 2003, page 361. Le fragment 5 de 4Qumran 285,11Q14 décrit l’exécution d’un messie.)

 

"Car il s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu'il portait le péché des multitudes et qu'il intercédait pour les pécheurs" (Is 53 ,5-12). Jésus n'a donc pas immédiatement annoncé à ses disciples qu'il était le Christ et qu'il serait mis à mort, car il devait accomplir sa mission. Le Messie devait d'abord mourir et ressusciter le 3e jour, conformément aux Écritures (Osée 6, 2). Jésus défendit même à ses disciples de dire à personne qu'il était le Christ. "Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne que c'était lui Christ. À partir de ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter." (Mt 16, 20-21.) Leur disant cela, les disciples ne comprenaient pas. Et en effet, beaucoup n'ont compris la messianité de Jésus et n'ont cru en Lui qu'après la Résurrection.

 

C'est la semence de la Résurrection en nous qui nous fait reconnaître la vraie nature de Jésus-Dieu

 

Marie-Madeleine, d'abord, crut à un enlèvement du corps de Jésus, les disciples d'Emmaüs (Luc 24, 22-24), les apôtres (Luc 24, 11) n'ont d'abord pas cru en sa résurrection ni n'ont reconnu immédiatement le Christ Ressuscité parce qu'il leur manquait cette semence de la Résurrection. (Jésus le dit dans Le Livre du Ciel de Luisa Piccarreta).

 

"Leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître" nous dit Luc 24,16 au sujet des disciples d'Emmaüs. En effet, cela ne correspondait pas à ce qu’ils attendaient. À la veille même de l’Ascension du Christ, les Actes nous disent qu’ils ont demandé à Jésus s’il allait "restaurer la royauté en Israël" (Ac 1, 6). Ils restaient encore accrochés à un messianisme immédiatement triomphant. Jésus était 'ressuscité d’entre les morts" (Jn 20, 9), sans que la Résurrection finale et son triomphe eschatologique soient arrivés. Il apparaît donc de manière non glorieuse, tout ordinaire : Marie-Madeleine le prend pour le jardinier, les disciples d’Emmaüs pour un voyageur et les apôtres qui pêchent dans le lac de Galilée voient la silhouette d’un inconnu sur le rivage.

 

Jésus apparaissait et disparaissait. Si au moins il était resté tout le temps avec eux, mais sa présence était intermittente. On dit d’habitude qu’il est passé à travers les portes ou les murs du Cénacle ("Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : La paix soit avec vous !". Jn 20,19). Mais, non, cela voudrait dire qu’il venait de l’autre côté de la porte ; pas plus qu’il n’a eu à rattraper les disciples d’Emmaüs sur le chemin. Jésus était là dans toute sa réalité ; et puis il n’était plus là. Car Jésus n’est pas revenu comme Lazare à la vie de ce monde. Jésus ressuscité n’appartient plus à notre monde, c’est notre monde qui lui appartient. Lui, dans son humanité ressuscitée, appartient au monde à venir dont il est "les prémices" (1 Co 15, 20.23).

 

Il n’est plus soumis aux lois de la pesanteur, ni à celles de la distance ou du temps ; il n’ y a plus pour lui de barrières infranchissables. (Christ est vivant.fr)

 

Cela lui donne la possibilité de se rendre réellement présent partout où il veut dans notre monde, sans être contenu par aucun de ces lieux. Non pas qu’il soit partout, il est ailleurs. C’est très exactement ainsi qu’il se donne à nous dans le sacrement de l’eucharistie quand il se rend présent sur tous les autels et dans tous les tabernacles sans être contenu par aucun. La présence du Christ ressuscité continue parmi nous, de manière très réelle même si voilée par les signes du pain et du vin, dans le sacrement de l’eucharistie. Jésus a donc dû apporter sans cesse aux apôtres la solidité de la paix que donne la foi. (Toulouse Dominicains)

 

Les disciples d'Emmaüs sont découragés, ils ont perdu l'espérance, ils continuent le mouvement de dispersion provoqué par la crucifixion de Jésus. Celui-ci les rejoint inopinément, mais ne révèle pas son identité : il entre dans leur tristesse et la transforme progressivement en joie, en leur donnant une leçon sur les Écritures qui rend leur cœur tout brûlant. Ce sont eux qui le reconnaissent à la fraction du pain, un geste particulièrement familier à Jésus, celui qui l'évoque tout entier. Thomas, également, n'a compris la messianité divine de Jésus et n'a cru qu'après la Résurrection. "Alors Thomas lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! (Jean 20, 28). Jésus ne le corrige pas pour cette assimilation de Sa personne à Dieu. Jésus au contraire lui répond : Heureux celui qui croit sans voir. Jésus n'est pas reconnu comme tel par la simple perception sensorielle, mais bien par les yeux de la foi, par une expérience spirituelle, une rencontre et grâce à des paroles qui expliquent le sens des Écritures.

 

Après la Résurrection, Jésus est resté sur terre pendant quarante jours au cours desquels il est apparu plusieurs fois à ses disciples dans son corps glorieux avant son Ascension au Ciel. Combien de fois ? ? Nous ne le savons pas précisément, car comme il est dit dans l’Évangile de Jean : "Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre." (Jn 20, 30) (Aleteia.org)

La Résurrection est la pierre angulaire que les Écritures attribuent au projet du Salut.  

 

Une loi du devenir dans la mort et la Résurrection du Christ

Les œuvres du Christ ne reculent pas, mais elles progressent.

Saint Bonaventure

La Résurrection est l'effusion de la plénitude de l'Esprit-Saint dans cet homme, Jésus, offert sur la Croix à son Père. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 5-6.)

 

La mort et la résurrection signifiaient pour le Christ lui-même, la fin d'une vie "selon la chair" et l'entrée dans la vie de l'Esprit; la Rédemption est accomplie dans le Christ; elle fut pour Lui un drame personnel. Et les hommes sont sauvés non par distribution des mérites du Christ mais par communion avec lui. (F.-X. DURRWELL, Jésus Fils de Dieu dans l'Esprit Saint, Desclée, Paris 1977, p. 39, n. 1, cité in F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 6).

 

La Pâque du Christ est le mysterium princeps à partir duquel doit être repensé le mystère de l'Église, des sacrements, de l'homme et de son agir responsable. La Résurrection constitue l'événement sommet et terminal du Salut. Elle n'est pas l'anticipation de l'eschatologie (discours sur la fin du monde ou fin des temps), mais l'eschatologie elle-même. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p.7; 9-10).

 

Dieu s'est fait chair (Jn 1,14. "Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.")

 

"Celui qui est le roi de gloire", "le Seigneur vaillant des combats" (Ps 23,7-8) est venu "sans armes, sans la force car il ne prétend pas conquérir, pour ainsi dire, de l'extérieur, mais entend plutôt être écouté de l'homme dans sa liberté." (Benoît XVI, Audience générale de la Catéchèse du mercredi 23 décembre 2009).

 

"Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir; son nom est proclamé : Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince de la Paix (Prophétie d'Isaïe 9,5 qui parle d'un Messie Dieu-Fort). "Il vient lui-même et va vous sauver. Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie", annonce encore Isaïe 35,4Il a pris sur Lui nos infirmités, nos maladies, nos iniquités (Isaïe 53, 3-6). Dans cet échange, Dieu Père n'est pas exactement le même que lorsqu'il est Dieu Fils dans son humanité, qui lui-même n'est pas le même que Dieu-Père avant qu'il ne soit retourné à Dieu Père dans son Corps glorieux (ressuscité).

 

Les apparitions du Ressuscité aux disciples expriment une communication inattendue entre un corps glorieux et des corps non ressuscités. Les disciples ne l'ont pas immédiatement reconnu. Si l'on a bien réalisé le caractère étrange de la manifestation d'un corps glorieux à des hommes restés dans les conditions de notre monde, cela apparaît très cohérent (La Croix).

 

L'incarnation, la mort et la résurrection ont prétention salvifique. Il y a un aspect profond qui garantit aux trois mystères unité et salut.

 

La vérité de l'incarnation du Verbe impose la nécessité d'une soumission terrestre à la loi du devenir. Cette loi exige que le mystère de la filiation s'incarne dans toute l'existence terrestre jusqu'au moment sommet de la vie représenté par la mort.

 

Dans la Pâque de Jésus s'accomplit le mystère de l'incarnation parce que dans la mort, comme moment synthétique et sommet de la vie, le Fils de Dieu fait homme accueille du Père qui le ressuscite le don de sa propre filiation. C'est précisément ce mystère de la filiation qui garantit unité et pouvoir salvifique à l'incarnation, mort et résurrection de Jésus. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 8-9).

 

Le Christ glorieux apparaît avec ses plaies. La Résurrection ne dépasse pas la mort du Christ; elle ne la renie pas. Au contraire : elle la glorifie, l'éternise, la transfigure, la transforme en son contraire, de sorte que, de fin de vie, elle soit inversée en plénitude vie toujours naissante. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 8-9; 11; 75)

 

Saint Paul explique ainsi cette loi du devenir :

 

"Il s’agit pour moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en devenant semblable à lui dans sa mort, avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts. ... Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus."  (Ph 3, 10-14)

 

C'est dans le Ressuscité et son mystère pascal, et non dans une action reportée ou prolongée à partir de lui, que les croyants ressusciteront. Leur corps sera incorruptible, fort, glorieux et spirituel (Voir 1 Co 15,42-44).

 

"La logique même du péché est vaincue sur son propre terrain; nous sommes libérés de la mort spirituelle par la mort éminemment sainte du Christ. (Quodlibet II, q. 1, a. 2, c). ... 'Le Fils de Dieu n'est pas venu détruire la souffrance, écrit Claudel, mais pour souffrir avec nous. Il n'est pas venu pour détruire la croix, mais pour s'étendre dessus.' (P. CLAUDEL, Les Invités à l'attention). Il a ainsi atteint le mal en sa racine même, triomphant de la souffrance par la souffrance." Le Christ vivifie de l'intérieur la souffrance humaine. ... Le chrétien n'est pas isolé dans sa souffrance, un autre est là qui ne le laisse jamais seul : telle est la consolation (con-solation) que le Christ apporte au malade à travers le sacrement de l'onction.

 

"... Les mots du pape Benoît XVI prennent alors tout leur relief : '... L'homme ne porte plus seul son épreuve, mais il est conformé au Christ qui s'offre au Père, en tant que membre souffrant du Christ, il participe, en lui, à l'enfantement de la nouvelle création.' (Benoît XVI, Le Sourire de Marie, Homélie à Lourdes du 15 septembre 2008, DC n° 2409 (2008), p. 867-870).

 

"... Déjà par le baptême et les autres sacrements, le fidèle est identifié par mode de configuration sacramentelle au Christ pascal : il est ainsi mystiquement descendu dans la mort du Christ, participant à la rédemption que celle-ci apporte à l'humanité déchue." [Père ROBERT AUGÉ, Dieu veut-il la souffrance des hommes? La souffrance humaine dans le dessein divin selon saint Thomas d'Aquin, Artège Lethielleux 2020, p. 543, 611, 657.]

 

"La mort est le préalable de la glorieuse venue du Fils de l'homme, elle caractérise la messianité de Jésus (Mt 16, 13-23).

 

Le partage du destin de mort sera, pour les disciples, la condition de leur accès au Royaume (Mc 10,39), leurs relations au Royaume étant celles mêmes qui les unissent à Jésus. 

 

Saint Paul professe que l'homme meurt à la chair de péché - trouve donc la rémission des péchés - et ressuscite à la vie 'dans le Christ' (Rm 6,11; 8, 1 et suiv.; 1 Co 15,22; Col 2,11.) C'est là que nous atteint la rédemption (Rm 3,24; 1 Co 1,30; Col 1,14), que nous acquérons le Salut (cf. 2 Tm 2,10); là est le lieu où se communique la justice de Dieu (2 Co 5,21 ; Ga 2,17). Or c'est toujours d'une communion au Christ de gloire que nous parle la formule 'dans le Christ'.

 

Plusieurs textes baptismaux parlent d'une communion au Christ en sa mort : 'baptisés dans le Christ Jésus, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons été ensevelis avec lui par le baptême en la mort... Notre vieil homme a été crucifié avec lui.' (Rm 6, 3-6). Du haut de la gloire, descendent sur tous les hommes les effets de la mort. La mort et la résurrection constituent le point central du programme de Jésus. Le sens de la mort est dans la gloire du Règne, qu'elle inaugure. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 49, 55,57,62,65.)

 

La Résurrection est à part entière et dans le sens le plus réel du terme une génération filiale. Dieu a ressuscité Jésus. Ainsi est-il écrit dans les Psaumes : Tu es mon fils, moi-même aujourd'hui je t'ai engendré. (Ac 13, 33). La communauté primitive déclare le Christ constitué pleinement Fils par la résurrection (voir Rm 1,4). Bien que le titre de Fils puisse être considéré en un sens messianique, il exprime aussi l'intimité avec Dieu et l'appartenance à Lui, plus qu'un pouvoir et une mission. Dans la mort, Jésus est ressuscité dans l'Esprit du Père, ou encore il est engendré par Lui. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 11). 

 

L'homme a un visage christique, sa vie est une vie dans la mort, où ce qui est mort dans le Christ est mort aussi en lui (le péché in primis). Il appartient à une humanité nouvelle, il est réellement fils de Dieu. Engendré dans l'acte même d'engendrement du Christ, il perd les traits serviles et assume la ressemblance avec le Père (voir Col 3,9 s.)

 

Sa morale n'est pas celle d'un perfectionnisme dans l'observance d'une loi, ni celle d'une initiative personnelle, aussi consciencieuse qu'elle soit. C'est plutôt une morale communionnelle, une morale du consentement  et par là de l'accueil de l'action formatrice de l'Esprit de Dieu qui l'engendre continuellement dans la chair, en un passage continu en lequel s'achèvera l'appel à la pleine communion avec le Fils.

 

L'agir croyant aura donc toujours la forme de la Pâque, de la conversion, du passage, de la communion, de la réponse accueillante et libre d'une action d'engendrement...; exactement comme le Fils accueille le dont du salut rédempteur dans la mort. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 15-16).

 

"Notre Seigneur Jésus, crucifié pour nous, est le fondement de notre espérance, & c'est de lui, & par lui, que nous devons attendre la justice & le bonheur, qui sont les deux grands objets de l'espérance chrétienne. Ceux qui ne sont pas éclairés par la foi, ou qui ne suivent pas la lumière, séparent ces deux choses, en désirant le bonheur, sans désirer la justice, qui est le seul moyen d'y parvenir. Mais ces deux choses sont inséparablement unies. Sans la justice véritable, on sera toujours malheureux : & avec elle, on ne peut l'être. ''L'affliction et le désespoir, dit S. Paul, accableront tout homme qui fait le mal. [...] Et au contraire, l'honneur, la gloire, & la paix seront le partage de tout homme qui fait le bien.'' (Rom 2,2) La loi éternelle l'ordonne ainsi."

De quelque côté que l'homme se tourne, s'il cherche hors de Dieu la paix & le bonheur, il ne trouvera qu'affliction et misère. Plus l'homme cherchera dans des biens étrangers celui qu'il n'a pas, plus il augmentera son indigence, en augmentant son agitation. Hors du Seigneur, il n'y a qu'une vaine apparence de félicité, qui cache aux imprudents un vide affreux & une réelle misère.

"En nous disant que c'est par les souffrances que le chef & le prince du salut a été consommé & perfectionné, S. Paul aux Hébreux nous enseigne que c'est aussi par les souffrances que le mérite des saints devient plein & parfait. (Héb 10, 12-14 ; Lc 24,46) [...] Il nous dit dès le commencement de sa prédication, que "quiconque ne portait pas sa croix, & ne le suivait pas, n'était pas digne de lui, & qu'il ne pouvait pas être son disciple. (Lc 14,27). [...] Nous ne pouvons vivre avec Jésus-Christ qu'en mourant avec lui. Nous ne pouvons partager sa gloire, qu'en partageant ses souffrances.

[...] Entre les souffrances, [...] il faut faire usage de toutes, en commençant par celles que Dieu lui-même a imposées à l'homme, & qui font partie de la pénitence générale à laquelle il l'a condamné en le chassant du paradis terrestre; en se cachant de lui; en l'obligeant à un continuel combat contre la concupiscence, dont les branches & les racines sont inépuisables; en l'exerçant par les infirmités du corps, qui s'augmentent avec l'âge; en le tenant toujours exposé au danger de la mort; en l'assujettissant à une suite d'événements dont il n'est pas le maître; en lui faisant un devoir du travail; en l'environnant de besoins; de servitudes; de nécessités qui se succèdent [...]; en le soumettant à des maîtres qui ne dépendent pas de son choix. [...] "Car celui qui voudra sauver son âme (sa vie) la perdra; et celui qui la perdra pour l'amour de moi, la sauvera." (Mc 8,35) Il faut donc que du côté du cœur & de l'amour, un tel sacrifice soit réel et sérieux. [...] Les occasions où le sacrifice réel & extérieur est exigé, sont rares. Mais celles où il faut du courage pour être fidèle à son devoir & à sa conscience, sont plus fréquentes." (Abbé Jacques-Joseph DUGUET, Explication du Mystère de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ suivant la Concorde, volume 1, éd. Jacques Estienne et François Babuty, Paris 1728, rééd. Lightning Source Milton Keynes UK, p. 150; 285-286; 340; 343; 364; 368.)

 

"La force que Jésus-Christ communique à ceux qui souffrent pour lui, élève l'âme au-dessus de toutes passions capables de l'affaiblir. Elle la prépare aux plus grands combats par le mépris des délices, du repos, des espérances du siècle; par l'amour de la pauvreté, de l'obscurité, de la prière; et par le détachement de tout ce qu'on aimait légitimement.. [...] Cette force, est une force spirituelle, qui guérit l'âme, qui l'élève au-dessus des passions capables de l'amollir, qui l'attache à des devoirs d'une manière ferme & confiante. Cette force est celle de la charité, c'est-à-dire de l'amour de la justice & de la sainteté, qui surmonte les douleurs, après avoir vaincu la volupté, & qui se rend maîtresse de la crainte & du sentiment des maux les plus pressants, après avoir triomphé de tous les désirs & de tous les attraits de la cupidité.

 

"La première victoire n'est pas celle que l'on remporte par la patience, & le premier ennemi qu'on a à combattre, n'est pas la douleur. Il faut te préparer à ce combat par la haine des délices; par l'amour de la pauvreté; par une vie humble; & cachée autant qu'il est possible dans une salutaire obscurité; par la fuite du siècle; par le mépris de la fausse gloire & de ses vaines promesses; par la miséricordes envers les pauvres; par une vie sérieuse remplie de devoirs & de saintes actions; par une prière assidue & fervente; C'est par où il faut commencer. Car on sera toujours faible, si l'on aime quelque chose que le monde puisse nous ôter. [...] On cédera enfin à des persécutions, si l'on n'est pas au-dessus de ses promesses, & de ses manières séduisantes & flatteuses. 

"Il n'est pas nécessaire que l'on tienne à beaucoup de choses, ni qu'on ait de grandes espérances pour être affaibli par une occasion importante & décisive. Il suffit qu'on s'aime soi-même, qu'on aime son repos, sa liberté, son obscurité même, où l'on est tranquille; & où l'on espérait d'être à l'abri. Il suffit de tenir à la vie, à sa santé, à ses livres, à ses amis, à son emploi, souvent juste & nécessaire. Il suffit de désirer de ne pas déplaire & de n'être pas désapprouvé; de vouloir conserver la paix avec tout le monde, de craindre d'être singulier; & de s'engager dans un combat, dont la durée et la fin sont incertaines. Il suffit de retenir dans son cœur quelque attachement qui donne prise au monde ou à l'ennemi de notre salut, & qui lui serve comme le premier anneau de la chaîne qu'il nous prépare.

"[...] Le moyen unique pour résister à toutes les tentations, est de croître tous les jours dans l'amour de Jésus-Christ, de s'y affermir, de s'y enraciner, & de demander par une prière continuelle, qu'il nous rende supérieurs à tout autre amour, à toute autre crainte, & à toute autre espérance." (Abbé Jacques-Joseph DUGUET, Explication du Mystère de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Chris, ibid., p. 98-99; 338)

 

L'agir salvifique dans le cadre trinitaire

 

La dimension filiale déployée dans la Pâque est salvifique. Jésus meurt à l'heure de la prière, il meurt en priant. À l'heure de son élévation sur la Croix, tout son être devient prière et, dans la prière, accueille le don engendrant du Père qui l'exauce dans la Résurrection (voir He 5, 7-9). Et c'est l'Esprit qui déclenche cette supplication filiale du Christ qui, dans la mort, est sauvé par son Père. 

 

L'initiative vient du Père et de son action engendrante, et non de l'homme-Dieu Jésus. Si le Père sauve en engendrant, le Fils sauve en consentant. Dans le salut, l'Esprit personnalise le Père et le Fils qui deviennent dans la Pâque ce qu'ils sont dans l'éternité. Le salut est une réalité de communion, avant que d'être une expiation des péchés. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 20).

 

"Béni soit Dieu , Père de notre Seigneur Jésus-Christ!" (1 P 1,3; 2Co 1,3; 11-31; Ep 1,3; 1 Co 1,4; Ph 1,3 ; Col 1,3). Saint Paul unit "l'action de grâce rendue à Dieu, Père de notre Seigneur Jésus-Christ" et le souhait que soient données aux fidèles "grâce et paix de par Dieu, notre Père. (Col 1,2; Rm 1,7; 1 Co 1,3; 2 Co 2,2; Phm 3) Paul appelle Dieu ''notre Père" dans des contextes où il parle du Christ et situe ainsi les fidèles dans la relation de Jésus avec son Père. Dieu est aussi pour les fidèles le Dieu-Père. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 387-388).

 

"Quiconque se joint au Christ dans le mystère de sa pâque, le Père le 'ressuscite ensemble avec' le Christ, l'engendre en Lui, le 'fait asseoir dans les cieux en Christ Jésus'. (Ep 2,6; Ph 3,20) Il en fait une "pierre vivante" dans la construction de la maison spirituelle (1 P 2,5). Et au-delà de la multitude humaine, le ciel étend sa grâce sur la création entière, pour qu'elle "ait part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu" (Rm 8,21), car elle est filiale tout entière, créée en Christ er vers lui (cf. Col 1,16).

 

Le centre de la communion (avec Dieu) est donc ce Fils en son engendrement, c'est-à-dire le Fils dans l'Esprit qui est amour.' (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 463-464). Le Christ est l'alpha et l'omega de la création (Ap 21,6).

 

La gloire qui exalte Jésus auprès de Dieu, non seulement le donne comme tête à l'Église (Ep 1,22), mais elle l'établit seigneur de l'univers (Ph 2,11). Le Christ est, en toutes choses, "principe (Col 1,18), "prémices de l'activité (de Dieu), prélude à ses œuvres" (Cf. Pr 8,22; Si 24,9, textes concernant la sagesse de Dieu en laquelle la foi chrétienne a reconnu le Christ) : la création entière est fondée sur lui. Car Dieu, en créant, étend sur tous les êtres l'amour qui engendre le Fils, les englobant dans l'unique mystère. Saint Paul affirme ainsi la seigneurie universelle du Christ, dont la puissance s'exerce jusqu'à la racine des choses (Col 1,12-20). (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 465.)

                                              

L'engendrement du Fils qui est à l'origine de la création (Ap 3,14; Col 1, 16) en est aussi l'avenir : "Tout est créé vers lui". 1 Col, verset 16 : on traduit d'ordinaire "Tout est créé pour lui", mais la préposition grecque eis dit plus que en faveur, elle exprime un mouvement vers le Christ. C'est de même que les fidèles sont baptisés dans (eis) le Christ et dans sa mort (Rm 6,3), baptisés à (eis) un seul corps (1 Co 12,13), non seulement en faveur du Christ, mais dans un mouvement vers Lui. Le monde naît dans un mouvement qui le porte vers le Fils en son éternelle naissance. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 470)

                                  

Dans la Résurrection, le Père est le don. Le Fils accepte ce don dans sa mort.

 

Dans la Pâque, le Fils se révèle et se donne comme celui qui accueille le Père dans la mort, tandis que le Père se révèle et se donne dans la résurrection comme celui qui engendre le Fils. 

 

La mort filiale constitue le lieu où la mort humaine devient le contraire d'elle-même : de fin de vie, elle établit son véritable commencement, de destructrice elle devient créatrice, de solitaire elle se transforme en lieu de pleine communion avec le Fils. 

 

À l'intérieur du mystère trinitaire lui-même, il y a donc une priorité de la résurrection sur la mort, parce que le don a priorité sur l'attente accueillante.

 

Le mystère pascal est un évènement salvifique qui accomplit un véritable devenir dans la vie de Dieu, puisque en Jésus, Dieu est devenu pour nous ce qu'il est dans son mystère éternel : le Père du Fils unique.

 

Le devenir divin s'inscrit dans le devenir plus grand et éternel qui est dynamisme continuel d'un Père qui engendre le Fils, dans le mouvement agapique de l'Esprit.

 

La différence essentielle entre le Fils et les fils réside dans le fait que si le Christ est engendré par une action du Père sans médiation, les chrétiens, eux, deviennent fils par l'indispensable médiation du Fils pleinement incarné dans le mystère pascal.

 

Le Père constitue la véritable origine de tout mystère présent dans l'Église. De l'Apôtre, par exemple, il participe à la même action par laquelle le Père ressuscite le Christ dans la multitude des hommes. Ou même de l'Eucharistie : c'est le Père, en effet, qui, en engendrant le Fils, fait de lui le Seigneur de la table et, en même temps, le pain et la coupe. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 27-28). 

 

Grâce au Fils, nous pouvons certainement affirmer que le Père est le principe de tout dynamisme ad intra et ad extra. Il réalise tout le mouvement salvifique dans et en vue du Fils. Le Père apparaît comme le générateur, celui qui dans le mouvement agapique trinitaire se donne pleinement : s'abandonnant dans le don du Fils, il ne peut se perdre parce que c'est précisément dans ce don qui consiste sa personne. 

 

Le mystère pascal reste unique et la tentation du théologien est de vouloir tout dire à la fois, tentation qui ne peut être réalisée en raison des richesses infinies que ce mystère projette sur le monde. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 31-32). 

 

Une leçon de prière du Fils au Père

 

Dans la mort du Christ et de ses fidèles, l'Esprit joue le rôle qui est le sien dans le mystère trinitaire. Il est l'amour en lequel le Fils naît de son Père et se porte vers lui. Pour le Christ et son fidèle, la mort est la naissance de plénitude; elle est le mouvement vertigineux qui les porte hors de ce monde vers Dieu. [Ignace d'Antioche (Rom, 2,2, SC 10, 128) a trouvé cette formule : "Mourir hors du monde vers Dieu."). Le Christ partage avec son fidèle son propre mourir : deux dans une seule mort, ils sont unis dans une inconcevable unité. ... La promesse de Jésus trouve son accomplissement : "En ce jour (de leur Pâque commune), vous saurez que vous êtes en moi et moi en vous." (Jn 14,20). Mourir dans la communion est l'acte d'amour absolu et la racine du bonheur éternel. Cette mort est la forme de la présence totale de l'Esprit en Jésus et son fidèle. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 341.)

 

Prier ne consiste pas à informer Dieu de nos besoins : "Votre Père sait ce dont vous avez besoin" (Mt 6, 8-32) Ni à fléchir Dieu et à le rendre bon, car il est le Père essentiel. La prière ne devance pas l'action de Dieu pour la mettre en mouvement, elle reconnaît Dieu en sa paternité, consent à elle, se laisse engendrer par elle. S'il est vrai que la prière est une montée vers Dieu, on peut dire aussi qu'elle est une montée de l'homme vers sa naissance. L'homme qui prie se laisser lover vers sa propre origine où le Père engendre son Fils; c'est ainsi qu'il monte vers Dieu.

 

Telle a été la prière pascale de Jésus. En sa mort glorifiante, il n'a pas informé son Dieu et Père, il ne l'a pas fléchi à la bonté, il n'a pas modifié ses desseins : il s'est soumis, il a consenti, et son Père l'a amené à la plénitude de la naissance filiale.

 

L'homme qui prie est, du fait de la prière, saisi dans "la rédemption qui est en Christ Jésus". 

 

Crucifix de Saint-Damien (XIIe s.)

Le salut du monde est dans la communion à cette mort filiale.

 

En Jésus-Christ, Dieu sauve les hommes en sauvant leur mort, en la transformant en naissance. Dieu n'exempte pas l'homme de mourir : il le sauve en établissant la mort dans sa vérité filiale que "l'envie du diable" veut dénaturer.

 

En leur leur permettant de mourir dans l'éternelle naissance du Fils, Dieu amène les hommes au terme de leur création.

 

La mort si mystérieuse, inconnue tant qu'on n'en a pas fait l'expérience, le chrétien la connaît, ... il fait en lui-même l'expérience de sa propre mort, bien avant l'échéance finale et peut reconnaître en elle la grâce ultime en laquelle se réalisera son éternelle naissance. En effet, c'est en mourant avec le Christ que le chrétien devient enfant de Dieu : "Nous tous qui avons été baptisés, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés... nous sommes morts avec le Christ." (Rm 6, 3-8); Col 2,11; cf. 2 Co 5,14). Dans l'eucharistie, plus encore réellement que dans le baptême, le chrétien vit d'avance la mort qui l'attend. "Chaque fois que nous mangeons ce pain et buvons à cette coupe c'est la mort du seigneur que nous annonçons" (1 Co 11,26) et aussi la nôtre. Cette communion de mort avec le Christ se vit aussi (tous les jours) en dehors de la célébration des sacrements. Paul se sait "crucifié avec le Christ" (Ga 2,19).

 

En toute rencontre du Christ en sa pâque, le fidèle meurt avec lui, jusqu'au jour de la rencontre définitive, dans une entière communion de mort. C'est pourquoi mort et résurrection sont éternellement inséparables." (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 561; 572-576.) 

 

Joyeuses et saintes Fêtes de Pâques à tous !

Bonnes et Joyeuses Fêtes de Pâques à tous !

Pourquoi le ruban de l'œuf de Pâques et le lapin ?

 

La signification du ruban de l'œuf de Pâques est en rapport avec la résurrection de notre Seigneur bien aimé au tombeau.

 

Que nous dévoile la Sainte bible :

"On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a déposé."

Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s'aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n'entre pas.

Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat,

ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.

C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.

Il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus. Non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.

 

Entourer le visage d'un mort était une pratique funéraire ancestrale. Cela signifie que les bandelettes mortuaires qui entouraient la tête de notre Seigneur bien aimé étaient comme à leur origine intacte et encore roulées à leur place.

 

Essayez de sortir un œuf roulé de larges bandelettes bien serré sur ses 4 cotés avec un nœud au-dessus de la tête sans casser l'œuf, ni défaire le nœud, cela est bien impossible et révèle le caractère miraculeux de la résurrection.

 

Une résurrection bien différentes de celle de Lazare qui enleva lui-même ses bandelettes. C'est en voyant ce prodige que Pierre et Jean crurent.

 

Quelle est la signification du lapin de Pâques ?

 

Le jour de Pâques correspond au premier dimanche qui suit (ou tombe en même temps que) le jour de la première pleine lune après l'équinoxe de printemps.

 

Le lapin blanc est un symbole qui exprime la pleine lune. Lorsque la lune est pleine vous verrez avec un peu d'imagination un lapin sur ses deux pattes. Le blanc est un symbole féminin lunaire associé au métal argent, son contraire est le jaune un symbole solaire masculin associé à l'or. 

 

En fait, ce n'est pas un lapin, mais une lapine, car elle est représentée avec plusieurs petits lapins, cela suggère une mère avec ses enfants.

 

Les veilles gravures de Pâques, représentaient un œuf avec un large ruban blanc dentelé avec un nœ​​​​​​​ud au dessus et une lapine blanche entourée de ses petits.

 

C'est bien une femme (Marie-Madeleine) qui alla au tombeau et qui fut la première a témoigné de la résurrection. C'est elle qui annonça la première la résurrection, c'est une analogie au lapin blanc qui dévoile le secret caché aux enfants (de Dieu) la résurrection de notre Seigneur bien aimé et qui nous apportent la joie (de la Pâques).

 

Trouver un œuf de Pâques dans le jardin est aussi une expression cachée de trouver notre Dieu ressuscité et de se réjouir de sa présence au jardin du Paradis comme un de ses enfants. (GloriaTv)

Bonnes et Joyeuses Fêtes de Pâques à tous !

Pourquoi colorons-nous les œufs pour Pâques? 

 

Dans le christianisme, l'œuf de Pâques représente le Saint-Sépulcre dans lequel la vie éternelle était cachée. Selon la légende, la pierre qui enfermait le tombeau de Jésus-Christ ressemblait au contour d'un œuf. Sous la coquille d’œuf se trouve une nouvelle vie. Par conséquent, pour les chrétiens, l'œuf de Pâques est un rappel de la Résurrection de Jésus-Christ, du salut et de la vie éternelle. Le rouge, l'œuf le plus souvent coloré, signifie la souffrance et le sang du Christ.

 

Il existe plusieurs versions de la raison pour laquelle nous teignons les œufs pour Pâques. Une légende raconte que Marie-Madeleine, vénérée par l'Église comme sainte pour les apôtres, est venue avec un sermon auprès de l'empereur romain Tibère (14-37). Selon l'ancienne coutume, des cadeaux ont été offerts à l'empereur, et Madeleine a offert un œuf avec les mots: "Le Christ est ressuscité !" L'empereur a répondu qu'il était blanc, pas rouge, comme un œuf, donc les morts ne se sont pas relevés. À ce moment, l'œuf dans sa main est devenu rouge. (Gloria Tv)

Iconographie. 

Noli me tangere, Fra Angelico, 1440-1441.

Noli me tangere, Fra Angelico, 1440-1441.

La Résurrection du Christ,  Matthias Grünewald, retable d'Issenheim, 1515

La Résurrection du Christ, Matthias Grünewald, retable d'Issenheim, 1515

La nuit de Pâques peut être célébrée soit en début soit en fin de nuit. Mais si l’on considère que toute la fête repose sur la symbolique du passage des ténèbres à la lumière, il apparaît que si une célébration organisée le soir, après le coucher du soleil, a certes des côtés pratiques, une célébration placée au lever du jour correspondrait mieux à l’essence même de cette liturgie. Ainsi la liturgie de Pâques débuterait dans l’obscurité : l’Église bénit le feu pascal, la lumière est transportée dans l’église et partagée entre les fidèles, et l’on chante l’ « Exultet », la louange solennelle de la lumière pascale.

De tout temps l’Église a comparé la Résurrection du Christ avec le soleil levant.

Qu’on pense à la façon dont Matthias Grünewald a représenté la Resurrection du Christ au XVIe siècle sur son retable d’Issenheim : Jésus-Christ y apparaît comme un soleil personnifié illuminé de l’intérieur. Et pourtant, le corps de Jésus porte les stigmates de sa Passion, preuve qu’il ne s’agit pas ici d’une transfiguration ésotérique, mais d’une réelle transformation, au cours de laquelle la personnalité et l’histoire individuelle restent intactes. Le Crucifié et le Ressuscité sont tout un.

Angelus Silesius a repris cette même symbolique dans ces vers qui sont parvenus jusqu’à nous et qui sont chantés aussi bien dans la liturgie catholique que dans le culte protestant en Allemagne: « Morgenstern der finstern Nacht, der die Welt voll Freuden macht, Jesu mein, komm herein, leucht in meines Herzens Schrein. (…) Du erleuchtest alles gar, was jetzt ist und kommt und war; voller Pracht wird die Nacht, weil dein Glanz sie angelacht. » « Sainte étoile du matin, qui illumine la nuit et remplit la terre de sa joie, mon Jésus, viens en moi, illumine le secret de mon cœur. (…) Tu illumines tout ce qui est, tout ce qui vient et tout ce qui était. Grandiose est la nuit que ton sourire illumine. »

C’est pour toutes ces raisons que, déjà dans l’Église primitive, les fidèles se tournaient vers l’Est lors de la célébration de la sainte messe. Les prêtres et les fidèles se trouvaient ainsi dans une orientation commune au cours de leur prière : ils faisaient face au Christ ressuscité, symbolisé par le soleil levant.

Dans les églises orthodoxes on a conservé cette attitude mais dans la plupart des églises catholiques et protestantes, l’orientation de la prière a été malheureusement abandonnée pour mettre l’accent davantage sur la communion du prêtre avec l’assemblée. Au départ, beaucoup d’églises avaient pourtant été construites en orientant l’abside vers l’Est.

Dans l’Église catholique, la célébration « ad orientem » a disparue de facto depuis la réforme liturgique : mais cette liquidation ne repose sur aucune norme liturgique. Il importe de repréciser les choses : la célébration de la messe n’est pas un face à face prêtre/communauté. Le Cardinal Ratzinger, futur pape Benoît XVI, écrivait déjà dans ses livres consacrés à la liturgie que le célébrant devrait à tout le moins se tourner vers une grande croix pour célébrer la messe, créant ainsi une sorte d’orient virtuel pour pallier la perte d’une orientation physique réelle.

Au cours de l’été 2016, le cardinal Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, a encouragé prêtres et fidèles à reprendre l’habitude de se tourner ensemble dans la même direction pour prier. Il a même clairement demandé que tous les prêtres reviennent à la célébration de la messe « ad orientem ». Malheureusement, le pape François n’a donné aucune suite à cette demande.

La liturgie catholique a ainsi perdu son orientation. Qui, parmi les chrétiens, connaît encore de nos jours la symbolique du soleil levant ? Mgr Georg Alois Oblinger, Recteur de Marienfried (diocèse d’Augsbourg). Source: Kathnet (Trad. MH/APL) / Pro Liturgia Actualité du dimanche de Pâques 21 avril 2019.

Résurrection du Jésus, par Noël Coypel (1700)

Résurrection du Jésus, par Noël Coypel (1700)

Jésus retourne des Enfers, par Kocheliov (1900)

Jésus retourne des Enfers, par Kocheliov (1900)

Résurrection de Jésus, Hans Memling.

Résurrection de Jésus, Hans Memling.

La Résurrection du Christ, par Raphaël, v. 1501

La Résurrection du Christ, par Raphaël, v. 1501

Matin de Pâques (M. Denis, 1870-1943)

Matin de Pâques (M. Denis, 1870-1943)

Musique.

 

Gaudii Paschalis (A. Scandello, 1517-1580)

 

Dialogo per la Pescua (H. Schültz, 1535-1672)

 

J.S. Bach (1685-1750)

Les thèmes de cette ouverture sont en grande partie extraits de la liturgie orthodoxe russe, basés plus exactement sur une collection d'anciens cantiques disparates, souvent anonymes, appelés Obikhod et adoptés comme chants liturgiques officiels à la Cour Impériale des Romanov.

La Grande Pâque russe (N. Rimski-Korsakov, 1844-1908)

***

 

PRATIQUE. Un jour, un prêtre, un moine dit : "Tu sais pourquoi les couvents ont des cloîtres, qui sont fermés et sans sortie ? C'est parce que la seule sortie c'est vers le haut."

 

"Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui." (Rm 6,8)

 

Si vous êtes ressuscité avec Jésus-Christ, cherchez les choses du ciel.

 

***

Sources :

(1) Encyclopédie théologique Nicolas BERGIER 1718-1790, publié par M. l'abbé Migne, Ateliers catholiques au Petit-Montrouge, tome III, Paris 1850-1851, p. 1262; (2) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. XVIII; (3) Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 337; (4) François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021. 

Partager cet article
Repost0
30 mars 2024 6 30 /03 /mars /2024 12:00
Samedi saint

En ce jour, l'Église se prépare à célébrer au lever de l'aurore, la glorieuse résurrection du Sauveur. C'est le "Grand et saint Sabbat".

   

Le corps de Notre Seigneur Jésus-Christ, détaché de la croix, le soir du vendredi, jour de sa mort, fut embaumé et enseveli par quelques-uns de ses disciples. Ce corps, toujours uni à la Divinité dans le tombeau, ainsi que son âme, qui descendit aux limbes pour y visiter celles des justes et leur annoncer leur entrée prochaine dans le ciel, est le sujet que l'Eglise propose aujourd'hui à notre adoration. 

Samedi saint

Cette célébration festive commence par la bénédiction du feu nouveau, auquel est allumé le Cierge pascal. ''Lumière du Christ ! Nous rendons grâce à Dieu !'' Elle place dans son sanctuaire un grand cierge, portant, pour symboles des plaies glorieuses du corps de Jésus-Christ vivant, cinq grands encens, et chante ensuite les oracles des saints Prophètes qui annoncèrent son triomphe sur la mort et sur l'enfer.

 

Un chantre chante d'abord l'''Exultet'', grand chant de joie.

Puis, l'histoire du Salut est récapitulée, depuis la Création jusqu'à la Résurrection, en passant par la sortie d'Egypte, les prophètes, etc., au cours d'une grande liturgie de la Parole. On relit tout ce que Dieu a fait pour les Hommes à la lumière de la Résurrection de Jésus-Christ. Ceci amène à chanter la gloire de Dieu, en faisant sonner les cloches à toute volée. L'évangile est acclamé en chantant Alléluia (ce qui n'avait pas été fait pendant tout le carême).

 

Pendant la nuit du samedi saint au dimanche de Pâques, on fête la Résurrection du Christ lors de la Vigile pascale.

 

L'Eglise bénit aujourd'hui les fonds baptismaux et confère solennellement le baptême aux catéchumènes, en versant sur eux, au nom des trois personnes divines, les eaux vivifiantes qui, par l'institution de Jésus-Christ, et en vertu de ses mérites, nous régénèrent comme enfants de Dieu, en gravant sur nos âmes le sceau indélébile de notre adoption.

 

PRATIQUE. N'oublions pas en ce jour de remercier le Seigneur de la grâce qu'il nous a faite en nous recevant pour ses enfants, dans le saint baptême.

"Le terme Exultet correspond au premier mot du chant liturgique qui, du haut de la Chaire, a été chanté par le diacre lors de la cérémonie de la nuit du samedi Saint. Le texte et la mélodie des Exultet ont été transcrits à plusieurs reprises entre le Xe et le XIVe siècle sur des rouleaux formés de plusieurs feuilles de parchemin cousues ensemble. L'origine de cette pratique est attestée presque exclusivement dans le contexte méridional et se trouve peut-être dans le soi-disant libelli, petits livrets composés d'un ou plusieurs quaternions destinés à la célébration de certaines festivités ou d'actions particulières de Rites liturgiques (le rite de l'investiture sacerdotale, l'onction des malades et d'autres). Ils étaient très communs au Moyen-Âge et constituaient des artefacts extrêmement simples et modestement précieux. Par conséquent, dans les célébrations les plus importantes, ils ont parfois été remplacés par des spécimens assemblés dans la forme la plus noble de rouleau. L'adoption de ce type de livre insolite à des fins liturgiques rappelait en fait les formes de l'ancien papyrus. Toutefois, il a probablement été suggéré dans le sud aussi par la connaissance des rites de l'église gréco-orientale. Ce dernier envisageait l'utilisation de rouleaux de manuscrits, appelés Kontakia, peut-être déjà au Ve-VIème siècle et en tout cas certainement au VIIIe-IXe siècle. Leurs connaissances ont dû avoir lieu dans le domaine de Bénévent-Cassino. [...] C'est en fait dans la région Bénévent (Italie) qu'apparaissent les premiers spécimens de rouleaux de Exultet. Comme un genre créé ad hoc, le Exultet ne se conforme pas à un type déjà existant d'illustration, mais est le résultat d'une véritable invention iconographique élaborée autour du 10e siècle. Pour cette raison les décorations ne suivent pas un modèle prédéfini, mais composent un cycle variable qui fournit l'illustration de différents sujets. Elles sont essentiellement attribuables à trois domaines thématiques liés au texte et à la liturgie pascale: l'histoire sacrée, les cérémonies liturgiques-le spectacle le plus récurrent le diacre qui reçoit le rouleau de l'évêque, allume la bougie Pascale, ou prie De la chaire-et les portraits de contemporains. Différentes solutions sont également proposées pour la traduction visuelle du même concept. Par exemple, l'allégorie de la terre, Tellus, appelée à célébrer la résurrection, peut être dépeinte comme une femme richement habillée, ou comme une figure, ou comme le Christ trône avec des animaux; La figure de Mater Ecclesia est parfois indiquée par la communauté des fidèles rassemblés autour de l'évêque, d'autres fois par une figure de femme, ou par d'autres variantes. Les scènes bibliques sont nombreuses et tirées principalement du Nouveau Testament. L'exception est quelques thèmes, tels que le salut du premier-né juif, le péché originel, le passage de la mer rouge, qui sont inspirés par les pièces de la Genèse et de l'exode contenues dans l'ancien testament. Une des images récurrentes est celle introduite dans le Apium de Lamy, la louange des abeilles. Il suit plusieurs variantes dictées par les orientations spécifiques des illuminateurs: elle suppose parfois un caractère fortement symbolique ou décoratif; D'autres fois, il est basé sur la narration animée et montre les essaims qui volent à travers les champs et les paysans qui recueillent le miel et la cire. Le Exultet a pris fin avec les commémorations liturgiques, souvent accompagnées du portrait solennel et stéréotypé des figures politiques et religieuses évoquées."

L'Ange ouvre le sépulcre

L'Ange ouvre le sépulcre

Samedi saint
Samedi saint
Samedi saint
Samedi saint
Samedi saint
Samedi saint

Sources: (1) Vie des Saints pour tous les jours de l'année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. XVII ;(2)

Partager cet article
Repost0