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5 janvier 2019 6 05 /01 /janvier /2019 18:00
Gilets jaunes : pourquoi les insultes de la Macronie doivent-elles cesser ?

"Séditieux d'ultra-droite" (Christophe Castaner), "peste brune" (Gérald Darmanin), la diabolisation des Gilets jaunes a été entreprise dès le début du mouvement. Ce modeste article a pour objectif de montrer qu'il est temps à présent que les insultes de la Macronie sur les Gilets jaunes cessent.  

 

Dès le 21 novembre 2018, un des premiers sites résistants à la pointe de la clairvoyance et à annoncer la diabolisation a été le site nationaliste "Jeune nation", rapportant une page de "Rivarol" (n°3353) :

 

Libération s’en étrangle de rage : les gilets jaunes, du nom de ce mouvement protestant contre la hausse continue du prix du carburant, seraient racistes, antisémites et homophobes. [...] Alors qu’ils voulaient forcer un barrage dans l’Ain avec leur voiture, un conducteur et son passager ont été pris à partie, nous assure-t-on, par des gilets jaunes. [...] [I]l en va de la prétendue homophobie comme de l’antisémitisme, il suffit que les minorités visibles, surprotégées et surreprésentées accusent et se lamentent pour qu’on les croie sur parole. Alors que l’on recense des millions de crimes et de délits dans notre pays chaque année, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a cru bon de poster un tweet alarmiste, à propos d’un incident mineur dont n’est donnée de surcroît qu’une seule version des faits : « Rien. Absolument rien ne saurait justifier ces actes odieux. Chaque insulte, chaque agression homophobe est une injure à notre pacte républicain. Solidarité avec les victimes. Confiance en nos enquêteurs qui feront toute la lumière sur ces faits ». [...] Les officines spécialistes de la délation ont également pointé du doigt des gilets jaunes qui faisaient la fameuse quenelle de Dieudonné, que la LICRA assimile, avec un grand sens de l’imagination, à « un salut nazi inversé » voire à une « sodomisation des victimes de la Shoah ».

 

[...] Le quotidien anarcho-bancaire en a fait des tonnes également sur la mésaventure supposée d’une automobiliste de couleur qui aurait tenté de forcer le passage et qui aurait été prise à partie, avec des propos jugés racistes, sur les déboires d’une conductrice mahométane qui aurait été contrainte par des gilets jaunes à enlever son voile. Sachant que la journée du 17 novembre a réuni sur les routes de France plusieurs centaines de milliers de manifestants, on constate une nouvelle fois la volonté de désinformation des media mainstream qui braquent le projecteur sur des faits mineurs, accessoires, et dont de plus nous ne connaissons ni le contexte exact ni la réalité. (Source)

 

Cinq jours après la une de Rivarol, presstv.com rapportant l'acte II du 24 novembre et un rapport du quotidien français Le Temps, paru le 25 novembre, titrait le 26 novembre : "En France, le gouvernement veut diaboliser les Gilets jaunes".

 

« Séditieux de l’ultra-droite », « peste brune »: dans la majorité, les éléments de langage sont clairs: mettre les violences des «gilets jaunes» sur le compte de la présidente du Rassemblement national. Mais, pour l’instant, aucune force politique n’est en mesure de récupérer l’inclassable mouvement.

 

[...] [L]e ministre français de l’Intérieur Christophe Castaner est passé directement de la case « maintien de l’ordre » à la case « offensive politique ». Il a directement mis en cause la présidente du Rassemblement national (ex-Front national), Marine Le Pen, l’accusant d’avoir appelé à manifester sur les Champs-Élysées et d’avoir ainsi ouvert la voie à des « séditieux de l’ultra-droite ».

 

La réalité est plus complexe. Marine Le Pen s’est en effet interrogée en fin de semaine dernière sur le fait que les «gilets jaunes» n’auraient pas droit à ce qu’on appelle « la plus belle avenue du monde » (du moins quand il n’y a ni casse, ni incendie, ni barricade). Mais elle n’a pas formellement appelé à manifester.

Dans la manifestation, on y voyait surtout des « gilets jaunes » sans appartenance politique, lassés de tout, déçus par tout et qui ont tendance, depuis quelques jours, à passer de la demande de baisse des taxes à la démission d’Emmanuel Macron.  Le piège tendu par le président de la République et sa majorité (le ministre Gérald Darmanin a évoqué « la peste brune ») est gros comme une maison: tenter d’imposer l’idée que le mouvement des « gilets jaunes » est une affaire de l’extrême droite et que la politique française se résume à un face-à-face entre Marine Le Pen et lui-même, entre « les nationalistes » et les « progressistes », à six mois des élections européennes, explique le journal. (Source)

 

Se tenant à distance de tout commentaire des évènements après l'acte II, Emmanuel Macron jouait alors la carte du pourrissement du mouvement.  

 

Deux jours après l'acte III des Gilets jaunes samedi 1er décembre 2018, le ministre de l'Intérieur Castaner à l'Assemblée nationale assurait que les manifestations étaient «de fait interdites», qualifiant ces rassemblements d'«attroupements». (Source: Le Figaro, 03/12/2018 21:17)

 

Dans ses voeux 2018 pour 2019, Emmanuel Macron, pompier pyromane parlant derrière un pentacle, traitait les Gilets jaunes de "foule haineuse".

 

Réagissant aux propos du chef de l'Etat sur les «porte-voix d'une foule haineuse», des internautes partagent une photographie de deux Gilets jaunes assis près d'un feu : une femme reposant sa tête sur l'épaule d'un homme âgé appuyé sur une canne.  [...]  Il avait en effet, notamment eu cette phrase : «Que certains prennent pour prétexte de parler au nom du peuple [...] et n'étant en fait que les porte-voix d'une foule haineuse, s'en prennent aux élus, aux forces de l'ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels, c'est tout simplement la négation de la France.» (Source)

 

Ce soir, pour le huitième samedi du mouvement, l'espoir d'essoufflement du mouvement par le gouvernement a été déçu, le mouvement ne faiblit pas avec des milliers de manifestants dans toute la France, 3500 à Paris au lieu de 800 samedi dernier (Bfmtv en direct.). Ceci montre que l'entêtement du gouvernement Macron à insulter les Gilets jaunes ne produit aucun effet bénéfique. Luc Ferry, remettant en question, dimanche 23 décembre dernier, la légitimité du chef de l’État et sa compréhension de la situation actuelle, a comparé Emmanuel Macron, à un "gamin qui ne comprend rien" et qu'on allait le "payer très cher". (Source) Du point de vue de la simple image, cette séquence montre en effet combien l'entêtement de Macron confine à l'image d'enfant mal-éduqué. Il y a un moment où Macron devra donner des explications.

 

Le gouvernement qui a pour vocation d'être le garant de l'ordre public ne doit pas servir à être le porte-parole d'un parti. Cette gestion de la part de la Macronie qui consiste à jeter de l'huile sur le feu et à faire constamment de la surenchère dans le mépris et l'insulte doit cesser immédiatement. La cohésion de la nation en dépend.

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