Éric Drouet, l'un des porte-parole du mouvement des gilets jaunes, a été interpellé ce mercredi soir vers 21 heures dans le centre de Paris "pour manifestation non déclarée", a appris BFMTV de la préfecture de police. Il allait, avec des bougies, rendre hommage aux personnes blessées et décédées lors du mouvement.
Libéré jeudi après 20 heures de garde à vue, Éric Drouet est convoqué au tribunal correctionnel de Paris le 15 février pour être jugé pour organisation de manifestations sans autorisation. (Source : Jean-Marc Morandini.com)
En 1789, l'article 431-9 du code pénal n'existait pas ! Cet "article 431-9 du code pénal punit aujourd'hui de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende le fait "d'avoir organisé une manifestation sur la voie publique n'ayant pas fait l'objet d'une déclaration préalable dans les conditions fixées par la loi". (Source)
Vous imaginez les révolutionnaires de 1789 aller gentiment demander le petit bon d'autorisation pour manifester ? Ubuesque n'est-ce pas ? C'est pourtant le cas aujourd'hui au pays des "droits de l'homme" où les incohérences et les contradictions règnent.
Ce que les républicains appellent la "liberté de manifestation" est soumis "au régime de la déclaration préalable (art. L 211-1 du code de la sécurité intérieure), déclaration faite par ses organisateurs auprès de l'administration préfectorale (préfet de police à Paris et Marseille). Cette procédure a pour but d'informer les autorités chargées de maintenir l'ordre et de permettre au juge judiciaire de poursuivre d'éventuelles infractions." (Source)
Le motif invoqué par les autorités pour interpeller Eric Drouet – organisation d'une manifestation sans déclaration préalable – a été tourné en ridicule sur Twitter, où les internautes ont rivalisé d'imagination pour en démontrer l'absurdité.
Pour justifier l'interpellation et la garde à vue du Gilets jaune Eric Drouet le soir du 2 janvier, lors d'un rassemblement visant à rendre hommage aux morts et aux blessés au cours de la mobilisation, les autorités ont fait valoir «l'organisation d'une manifestation sans déclaration préalable».
Cette justification est loin d'avoir convaincu sur les réseaux sociaux, nombre d'internautes la tournant en dérision, employant le hasthag #DeclareTaManif. «Il y a un groupe de vieux qui font de la pétanque dans le village [...] Ils sont sept. On déclare ou pas ?», s'interroge par exemple l'un d'eux sur un ton résolument ironique.
Un autre renchérit, racontant avoir stoppé immédiatement son voisin «séditieux», qui comptait aller faire des courses sans en avoir informé les autorités.
[…] Une dernière interpelle directement le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, pour lui faire part de son programme : «Je voudrais pas finir en garde à vue, alors que je veux juste refaire le monde autour d'un Bourgueil et d'un camembert.» (Source: RT)
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