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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 09:14

Avant 1830, il n’y avait pas d’Algérie. Ce pays a été inventé par la France. Il était contrôlé par le régime ottoman sous le nom de "la Régence d'Alger". Il y avait la Côte des Pirates barbaresques, dont la réputation était excécrable dans toute la Méditerranée occidentale, à cause des raids sur les navires de voyageurs et de marchandises, des enlèvements d’hommes, de femmes et d’enfants réduits en esclavage par la Régence depuis le XVIe siècle. Voilà où commence cette histoire franco-algérienne, et les pays civilisés ont approuvé l’expédition de Charles X car elle sécurisait enfin une région où tout le monde craignait de naviguer depuis des siècles. Alger capitulait le 5 juillet 1830.

Ce documentaire video se propose de retracer la vie du conquérant de l'Afrique du Nord, Thomas Robert Bugeaud (1784-1849). "Cet homme d'action au caractère pragmatique" "qui vécut durant une période politique très instable", vit se succéder 8 régimes politiques différents (royauté, monarchie constitutionnelle, 1ère république, empire, monarchie constitutionnelle, monarchie de Juillet, 2e république, Second empire), et mit fin aux raids barbaresques en Méditerranée, aux enlèvements d'hommes, femmes et enfants réduits en esclavage.

Bugeaud s'accomoda des différents régimes toujours animé d'un seul but: être utile à la France. L'influence libérale anéantit totalement son oeuvre en Afrique du nord.

 

La conquête de l'Algérie - le Maréchal Bugeaud

L'équilibre politique opéré par l'institution des "bureaux arabes" créés par Bugeaud dans le but "d'améliorer le renseignement mais aussi de rendre une justice impartiale" et qui durant trois décennies défendit "régulièrement les intérêts arabes contre les européens" se termina, après la chute du Second empire (1870) par la proclamation de la 3e république (1875). Sous la pression des colons européens, les bureaux furent progressivement abandonnés par la IIIe république. La république mit fin à la politique arabe de Bugeaud et imposa les nouveaux principes philanthropiques démocratiques.

 

En 1880, Léon Hugonnet radical, acolyte de Jules Ferry déclara: “la grandeur de la France est indispensable au progrès de l’humanité. C’est pourquoi j’approuve une politique qui unira sous le drapeau français cent millions de défenseurs de la république ”.

Albert Bouyet au nom de la ligue des droits de l’homme, déclara : “Faire connaître aux peuples les droits de l’homme, ce n’est pas une besogne d’impérialisme, c’est une tache de fraternité ”.

Jules Ferry consacra le "droit supérieur" de la "race supérieure" de civiliser les autres : “C’était un devoir supérieur de civilisation qui légitimait le droit d’aller chez les barbares (sic)” “ La race supérieure (sic) ne conquiert pas pour le plaisir, dans le désir d’exploiter le faible, mais bien de le civiliser et de l’élever jusqu’à elle ”.
Et Léon Blum, d'ajouter : “Le droit et même le devoir des races supérieures (sic) est d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture.(Nouvelle Revue d'Histoire, N° 22, pages 40 et suivantes.)
 
Dans la bouche de Jules Ferry et de Léon Blum, inutile de traduire ce que ces mots veulent réellement dire... L'historien Philippe Conrad a résumé :
 
la mission civilisatrice de la France est mise en avant avec une référence très claire au langage des lumières. La France se plaçait ainsi dans l’héritage de 1789(Nouvelle Revue d'Histoire, N° 22, pages 39.)

 

La colossale énergie que la France a dépensée pour ces colonies, les milliers de sacrifices que les français ont consentis pour notre empire, tout cela était vain ou condamné à périr à plus ou moins long terme. Au-dessus de ces bonnes intentions, et des éminents sacrifices, il y avait la volonté de répandre la démocratie et les “Lumières” de 1789. L'Algérie fut alors administrée par des fonctionnaires civils, qui gouvernèrent largement au profit des européens, mais qui ne furent jamais acceptés par les indigènes comme le furent leurs vainqueurs militaires.

 

Le gouvernement libéral (maçonnique) de Juillet 1830 a annulé les bonnes dispositions prises par Charles X. Ce sont de tels faits qui ont fait dire au marquis de Roux, historien de la Restauration, la phrase suivante : "La Restauration a été le dernier gouvernement français qui ait compté parmi ses devoirs d’état l’appui à donner à l’Eglise pour le bien des âmes."  (“La Restauration”, Arthème Fayard, Paris, 1930, p 439.)

 

Aujourd'hui, après avoir expérimenté différemment les "Lumières" des philanthropes européens et la "civilisation" de la "race supérieure" (Jules Ferry) et face à des régimes corrompus, les pays d'Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye) comme les pays occidentaux, sont sous la pression de l'"Etat islamique" (EI), un califat qui leur propose un messianisme concurrent, une sorte de retour aux sources.

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 22:07
Des combattantes chrétiennes combattent le groupe djihadiste Etat islamique (EI) dans le nord-ouest de la Syrie

Babylonia, une chrétienne, membre du bataillon composé de dizaines de femmes syriaques et baptisé "les forces de protection des femmes de Mésopotamie", le 1er décembre 2015 dans un camp de la ville de al-Qahtaniyah, près de la frontière turque.

Babylonia a laissé de côté son rôle de mère et son métier de coiffeuse pour rejoindre ses camarades chrétiennes qui combattent le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le nord-ouest de la Syrie.

"Mes enfants Limar (9 ans) et Gabriella (6 ans) me manquent et je pense qu'ils doivent avoir faim, soif et froid mais j'essaie de leur expliquer que je me bats pour protéger leur avenir", raconte cette femme de 36 ans à l'allure robuste, vêtue d'une tenue militaire.

Avant d'être sur le front, Babylonia était coiffeuse. C'est son mari qui l'a encouragée à prendre les armes pour "lutter contre l'idée qu'une femme syriaque n'est bonne que pour les activités ménagères et le maquillage", selon ses propres dires. Lui aussi est devenu combattant contre l'EI alors que la Syrie est déchirée par la guerre depuis 2011.

Babylonia fait partie d'un bataillon composé de dizaines de femmes syriaques et baptisé "les forces de protection des femmes de Mésopotamie". Ce nom fait référence aux régions historiquement habitées par cette minorité chrétienne d'Orient entre les fleuves Tigre et Euphrate.

Les syriaques parlent et prient en langue araméenne. La majorité est orthodoxe ou jacobite et une minorité catholique, rattachée à Rome au 18e siècle. Ils sont présents au Liban, en Syrie, en Irak et même en Inde.

 

Source (et suite) : En Syrie, des combattantes chrétiennes en première ligne contre les jihadistes, France 24, 13 décembre 2015 - 15H05

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 13:22

(Aux Etats généraux de 1789), depuis le plus petit village jusqu'à la capitale, tous les habitants de quelque état et condition qu'ils fussent participaient à l'exercice des droits politiques. Ils avaient le droit de concourir directement à la rédaction des cahiers, c'est-à-dire d'exposer leurs vues et leurs opinions sur toutes les affaires de l'Etat. Ils concouraient indirectement à l'élection des représentants de la nation : c'était le suffrage universel libre à plusieurs degrés. On était électeur, éligible sans aucune condition de propriété, de cens, de capacité.

Antoine Claire Thibaudeau (1765-1854), "Histoire des Etats généraux, et des institutions représentatives en France, depuis l'origine de la monarchie jusqu'à 1789", 1814

site emma 4Au lendemain du second tour des Régionales 2015 qui ont vu un éclatement de la république, l'instrumentalisation de la division (vote communautariste et "race blanche" de Claude Bartolone, "guerre civile" de Manuel Valls), Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts, dans un communiqué, appelle à "une refondation du régime politique français pour aller vers une meilleure représentation des Françaises et des Français". Si elle n'a pas précisé quelle modification précise du régime politique elle appelait de ses voeux, elle a néanmoins rappelé qu'après ne pas être "passé loin de la catastrophe", "aucun camp ne peut se réjouir du résultat". [1].

 

 

Faisons donc un rappel de nos propositions déjà abordées ici pour une meilleure représentation des Français

 

Tout d'abord rappelons que si au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime il n'y avait pas d'abstention, c'est parce que la représentation y était réelle. Les élections s'organisaient au sein des corps réels de la société - et non dans les partis politiques -, et sans l'interférence d'un pouvoir occulte secret (contrairement à aujourd'hui où la franc-maçonnerie dicte sa volonté comme dans les dernières Régionales 2015).

 

Le peuple sera libre et "souverain" lorsqu'il sera débarrassé de l'Oligarchie !

 

Nos ancêtres les Gaulois - La Gaule, les origines de la FranceEn France, la monarchie a trois millénaires. Nos ancêtres les Gaulois connaissaient déjà l'intérêt du régime politique de la monarchie comme meilleur moyen de la prise de décision au plan national (du fait de l'impossibilité pratique de réunir le peuple entier sur une place publique pour la prise de décision politique, légiférer et décider lui-même) et comme gardien du Bien commun.
 
La dérive bien connue de la démocratie étant l'oligarchie (le pouvoir de quelques-uns), pour renverser celle-ci, il faut briser le régime des partis qui est l'instrument du pouvoir d'une minorité qui, en outre, a organisé depuis le XVIIIe siècle des serments d'entraide et de secret via les sociétés secrètes maçonniques, qui si elles affichent des divergences apparentes d'opinion n'en ont pas pour le moins un but commun (renverser toute autorité qui ne soit pas maçonnique). Il faut, au-dessus des divers intérêts, une autorité souveraine, indépendante des lobbys et des groupes de pression. Il faut un Roi.

 

"Ce qu'il faudrait à ce pays, c'est un roi" (Charles de Gaulle). Ils nous ont volé notre Souveraineté, reprenons-la !C'est ce qu'avait compris le général de Gaulle en 1947, qui démissionnant du "Gouvernement provisoire de la République française", déclarait :

 

"Ce qu'il faudrait à ce pays, c'est un Roi." [2]

 

Pour que les élections représentatives soient sincères, elles doivent s'organiser dans les corps de la nation. Il faut une représentation par poids des corps et non plus par têtes. Le "nombre" et la Volonté générale sont une escroquerie au service de l'oligarchie. Ce qui fait que "la modernité est une époque qui est moins démocratique que celle d'avant" (Francis Dupuis-Déry). Il y avait plus de démocratie en France avant 1789 qu'après...

 

Il est également urgent d'organiser une déclaration officielle des lobbys maçonnique devant la représentation "nationale", afin que des lobbys secrets cessent de courcircuiter la volonté nationale. C'est la législation que la Suisse démocratique est en train d'adopter.

 

Rappelons enfin que la constitution de la Ve république a verrouillé le système et que le peuple ne peut en sortir qu'en changeant la constitution qui définit que "la forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision" (article bien nommé "89"...)

Notes

 

[1] EN DIRECT - Bruno Le Roux prône un «grand parti de gauche réformateur», Le Figaro, Par Roland Gauron, Mis à jour le 14/12/2015 à 13:17, Publié le 14/12/2015 à 06:18

[2] Charles de Gaulle in J.-R. Tournoux, Pétain et de Gaulle, p. 495, cité in Georgette Elgey, La République des Illusions 1945-1951 ou la Vie secrète de la IVe république, Les Grandes Etudes contemporaines, Fayard, Rennes 1965, p. 92.

 

. Etats généraux et droits politiques en 1789 comparés à aujourd'hui

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 09:04

La reconnaissance par les élites oligarchiques que c'est certainement la dernière fois qu'ils parviennent à endiguer la colère du peuple.

 

Le franc-maçon Xavier Bertrand est conscient que c'est la "dernière chance" pour la "classe politique" :

Ce que l'histoire retiendra des Régionales 2015

Avec 6,82 millions de voix au second tour, le FN dépasse de 400 000 voix son record historique de la présidentielle de 2012, (6 421 426 à la présidentielle 2012 contre 6 820 147 à ce second tour des régionales 2015) et avec une moindre participation de 11 millions de votants pour ces régionales (37 016 309 de votants à la présidentielle 2012 contre 26 455 563 hier)

 

Lors de ces élections régionales, le FN a rassemblé 6,018 millions de voix au premier tour. Il a donc amélioré son nombre de voix de 800 000 entre le premier et le second tour(DIRECT. Avec plus de 6,8 millions de voix au second tour, le FN dépasse son record historique de la présidentielle de 2012, France Tv Info, Par Marie-Adélaïde Scigacz, Pierre Godon, Thomas Baïetto, Mis à jour le 14/12/2015 | 08:53 , publié le 13/12/2015 | 07:13) Ceci prouve que la hausse de la participation entre les deux tours a autant profité au Front national qu'à la "gauche" et la "droite".

 

Au soir du second tour des Régionales 2015, qui a vu un score historique pour le Front national qui progresse de 400.000 voix par rapport à l'élection la plus mobilisatrice, le premier tour de la présidentielle, qui était déjà son précédent record historique, et triple le nombre de ses conseilleurs régionaux, le franc-maçon Xavier Bertrand, membre du "Grand Orient de France", élu président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a fait un court discours dans lequel il avertit ses amis mondialistes que c'est leur "dernière chance"  avant que le Front national n'arrive au pouvoir s'ils ne mettent pas en oeuvre les "véritables réformes qui redresseront le pays" :

 

« L'histoire retiendra que c'est ici que nous avons stoppé la progression du Front national. Mais le résultat de ce soir nous oblige à rester humbles. Je ne pourrai jamais oublié ce que j'ai vécu pendant cette campagne. Cela changera à jamais ma façon de faire de la politique. Je n'oublie pas les résultats du premier tour. Ils ont claqué comme un coup de tonnerre. Sans doute comme le dernier coup de tonnerre avant qu'un jour peut-être le Front national n'accède au pouvoir.

 

Ce soir, nul ne peut dire qu'il a gagné. Nul ne peut se prévaloir de ce résultat. Car cela fait trente ans, trente années que l'ensemble de la classe politique, dont je fais partie, explique qu'elle a reçu le message, qu'elle a tout compris, que plus rien ne sera comme avant, et pourtant qu'a-t-elle fait cette classe politique ?

 

Alors ce soir, je lance un appel à l'ensemble des dirigeants politiques, au président de la république et au gouvernement, mettez en oeuvre tout de suite, sans perdre une minute, les véritables réformes qui redresseront notre pays, qui permettront aux Français de vivre mieux, de reprendre confiance et espoir en l'avenir », a déclaré l'homme de gauche, mondialiste, élu sous l'étiquette "droite"...

 

Compte tenu que Xavier Bertrand fait partie de cette "classe politique" au pouvoir depuis des décennies, c'est un peu facile de s'en tirer avec cette déclaration. Que n'a-t-il fait jusqu'ici pour redresser le pays ? L'histoire et les évènements prochains se chargeront de corriger ces bonimenteurs, pétris de mensonges.

 

L'hystérisation de la vie politique, la fin de l'indivisibilité de la "république", l'instrumentalisation du vote communautariste, la provocation à la "guerre civile" par un Premier ministre.

 

Manuel Valls, premier ministre fou, a agité le chiffon rouge de la "guerre civile" (si le Front national remportait les élections). Claude Bartolone, hystérique, président de l'Assemblée nationale, a déclaré qu'en Île-de-France, Valérie Pécresse (Les Républicains), défendait la "race blanche". Question "rassemblement" on pourra en (re)parler !

 

Par le danger qu'elles font encourir à la paix dans notre société et la préservation du Bien commun, de telles déclarations - cela n'a pas assez été relevé par les media et la presse -  devraient être condamnées à la juste mesure pour mise en danger de la chose de tous (res publica)...

 

Manuel Valls, conscient d'ailleurs d'avoir franchi les limites durant cette campagne, et conscient du fait qu'un programme politique doive être dans le pour et non dans le contre, s'exprimait quelques minutes après l'annonce des résultats du second tour, hier soir, en plaidant en sens inverse de tout ce qu'il fit et déclara jusque-là :

 

« Le danger de l’extrême droite n’est pas écarté.

Nous devons apporter la preuve que la politique ne reprend pas comme avant, montrer que nous sommes capables – en particulier à gauche – de redonner envie de voter pour, plutôt que de voter uniquement contre. » (Manuel Valls : « Le danger de l’extrême droite n’est pas écarté », Le Monde.fr | 13.12.2015 à 21h40 • Mis à jour le 13.12.2015 à 22h06)

 

Une semaine avant, le même Manuel Valls, invité du JT de 20h sur Tf1, suivant l'appel du "Grand Orient de France" aux candidats de gauche à se retirer pour "faire barrage" au Front national, appelait à voter à droite dans trois régions (ce qui constituait un programme contre et non pour) :

 

"J'appelle à voter pour Philippe Richert dans la région Grand Est, j'appelle à voter pour Christian Estrosi dans la région Paca, j'appelle à voter pour Xavier Bertrand en Nord-Pas-de-Calais Picardie. Dans toutes les autres régions, la gauche peut l'emporter." (RÉGIONALES Manuel Valls appelle à voter à droite dans trois régions, Le Dauphine.com, 07/12/2015 à 20:24)

 

Les mêmes s'étonneront ensuite de la montée de l'abstention... (41,5% au second tour). Moins forte qu'en 2010 (48 %) mais plus forte qu'en 2004 (34%).

 

. Combat aux proportions cosmiques : Être dans le "pour" et pas seulement dans le "contre"

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13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 17:57

Le Valais Suisse renforce la transparence démocratique en imposant aux magistrats francs-maçons de déclarer leur appartenance maçonnique :

Suisse / transparence: Une motion UDC adoptée au Grand Conseil valaisan propose d'imposer aux magistrats l'annonce de leur éventuelle appartenance à une société secrète

Justice et franc-maçonnerie: mais qui a peur de la transparence?

 

Doit-on imposer aux magistrats de l’ordre judiciaire et du ministère public du canton du Valais l’obligation d’annoncer leur éventuelle appartenance à une société secrète, comme le suggère une motion UDC adoptée au Grand Conseil valaisan. La réponse de Jean-Luc Addor, conseiller national UDC de Savièse

 

Cette question a agité le monde politique valaisan cet automne. En septembre, le Grand Conseil, traitant alors des liens d’intérêts que les députés doivent indiquer, a refusé à une majorité de deux voix (et cinq abstentions…) une proposition pourtant soutenue par son Bureau d’étendre l’obligation d’annonce à l’appartenance à un club service ou une loge maçonnique. En novembre, malgré l’opposition d’une alliance du PLR et de la gauche, une majorité UDC/PDC a en revanche accepté clairement une motion UDC pour une transparence complète dans l’indication des liens d’intérêts.

 

[...] L’UDC ne méconnaît pas l’enseignement de l’Eglise catholique, qui considère l’appartenance à une loge comme incompatible avec l’enseignement chrétien. Elle dont les statuts se réfèrent expressément au droit naturel et chrétien, n’ignore pas que l’ésotérisme de l’idéologie maçonnique, avec les rites initiatiques qui l’accompagnent, le primat et l’autonomie proclamés de la raison par rapport à toute vérité révélée, entre autres, ne correspondent pas à cet enseignement. Toutefois, la motion UDC, loin de faire la fixation que d’aucuns lui prêtent sur la franc-maçonnerie, a voulu appréhender des problématiques qui vont au-delà et qui touchent au fonctionnement de l’Etat et particulièrement de cette institution essentielle qu’est la Justice: celle de la transparence et des sociétés secrètes, ce que les loges sont incontestablement (essayez simplement de demander à un maçon la liste de ses «frères» ou l’accès au rituel d’initiation…).

 

La transparence est dans tous les discours, à commencer par ceux de la gauche. Elle est également consacrée par la loi, qui en fait un principe fondamental de l’activité de l’Etat. Elle en garantit en effet la crédibilité. Il ne s’agit pas de mettre tout le monde à nu, mais simplement de faire en sorte que les élus et les magistrats agissent en pleine lumière; dans ce sens, il est bon que les citoyens connaissent les intérêts et – c’est le sujet – les fidélités qui lient leurs représentants. Or, en Valais, l’obligation d’indiquer les liens d’intérêts n’incombe en l’état qu’aux députés et aux conseillers d’Etat. Et dans un contexte où la Justice valaisanne fait face à certaines critiques, à l’heure où le Valais se dirige sans doute vers la création d’un conseil de la magistrature, l’UDC, suivie par le Conseil d’Etat et par le PDC, estime normal que cette obligation d’annonce soit étendue aux magistrats de l’Ordre judiciaire et du Ministère public.

 

 

[...] le fait, pour un magistrat, d’appartenir à une société secrète, d’être lié par un serment obscur, c’est la quintessence de l’opacité, une opacité que le procureur français Eric de Mongolfier a dû affronter lorsqu’il a été envoyé au Parquet de Nice, alors réputé pour ses collusions maçonniques. C’est cela que l’UDC veut éviter, dans l’intérêt des citoyens, des justiciables qui ont droit à une Justice réellement indépendante et crédible.

 

Car enfin, qui a peur de la lumière? Ou peut-être, qui a intérêt à travailler dans l’ombre?

Suisse / transparence: Une motion UDC adoptée au Grand Conseil valaisan propose d'imposer aux magistrats l'annonce de leur éventuelle appartenance à une société secrète

Source: Justice et franc-maçonnerie: mais qui a peur de la transparence?, Le Temps, Jean-Luc Addor, Publié vendredi 11 décembre 2015 à 12:47, modifié vendredi 11 décembre 2015 à 13:59.

A quand la même chose en France et la déclaration officielle des lobbys maçonnique devant la représentation "nationale" ?

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13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 08:31

Dans un entretien à "Boulevard Voltaire", l'historien Philippe Conrad, Directeur de "la Nouvelle Revue d’Histoire", a analysé le "retour des identités en Europe" (pour la France, l'héritage grec et romain, les racines celtiques et germaniques), qui "s'il ne se traduit pas en termes politiques ou électoraux" s'assimile à une "sourde révolution culturelle".

"Nous avons un retour spectaculaire et inattendu des identités plurielles en Europe"

Extrait :

 

« Nous avons un retour tout à fait spectaculaire, on pourrait même dire inattendu des identités. Nous étions dans la foulée du grand suicide européen 1914-1945 d'une construction européenne libérale qui se caractérisait uniquement par l'addition d'intérêts économiques. Nous étions dans une idéologie dominante issue de l'individualisme hérité des "Lumières", individualisme hédoniste, progressiste, optimiste.

 

Et puis nous sommes confrontés aujourd'hui à un retour du réel, à un retour du tragique notamment, qui fait que les sentiments communautaires, les identités régionales parfois, mais nationales surtout, sont en train de ressurgir.

Et cela ne va pas rester sans conséquences politiques.

Sans que cela se traduise en termes politiques, électoraux par l'émergence de ce que l'on appelle des populismes, ou assimilés souvent à des nationalismes, on voit bien qu'une sourde révolution culturelle est en cours, qu'une nouvelle représentation du monde est en train de se construire, en réaction à ce qui se passe ailleurs. Et notamment en réaction à l'échec du projet mondialiste wilsonien, progressiste, qui a dominé le XXe siècle et a eu un concurrent pendant un temps avec le messianisme communiste et qui a disparu depuis.

 

On voit bien le réveil, le retour des identités civilisationnelles fortes. Et dans ce contexte-là, on peut penser que l'Europe ne va pas échapper à ce mouvement-là. Encore faut-il le penser justement pour pouvoir le construire, et le mettre en oeuvre d'une manière optimale. »

 

Les Peuples fondateurs de l'Europe, La Nouvelle Revue d'Histoire, Hors série n° 11 H, Automne-Hiver 2015

Les Peuples fondateurs de l'Europe, La Nouvelle Revue d'Histoire, Hors série n° 11 H, Automne-Hiver 2015

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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 22:26
Manuel Valls et la guerre civile : un rédacteur en chef à l'hebdo "Marianne" répond au Premier ministre

Manuel Valls a parlé ce matin de guerre civile?

 

Un peu facile de crier au loup pour sauver les meubles et de prédire le pire pour remonter dans les sondages. Faire peur, en appeler à la panique nationale, quitte à mentir un peu et à trahir beaucoup, pour détourner la colère populaire, c'est la base même du fascisme. Quelle est la politique qui peut aujourd'hui conduire à la guerre civile? Qui est au pouvoir depuis 40 ans en général et 4 ans en particulier et nous a conduit à la situation actuelle? Qui s'est essuyé les pieds sur le référendum de 2005 quand 55% des Français avaient voté non à un traité constitutionnel mettant l'Europe sous l'emprise de Goldman Sachs et des marchés financiers dirigés depuis Wall Street? Qui a réduit l'école de la République à une machine à fabriquer des analphabètes? Qui a maintenu la suppression du service national pour que l'on ne mesure pas concrètement le niveau d'ignorance de la jeunesse? Qui a éradiqué la classe paysanne en laissant un syndicat agricole transformer nos campagnes en usines? Qui a installé sur tout le territoire des cités ghettos où l'en entasse l'immigré pour qu'il ne s'émancipe pas et devienne de la main d'oeuvre bon marché pour le patronat? Qui a autorisé les grandes surfaces à coloniser les grandes agglomérations et à s'emparer de 90% du marché de la consommation en étranglant les petits producteurs et les artisans créateurs d'emploi? Qui a autorisé la grande distribution à s'installer dans les centre ville, avec la bénédiction de M. Macron, pour éradiquer les derniers commerces de proximité?

 

On ne peut pas imputer tous ces échecs au seul premier ministre!

 

Qui avait dans ses rangs Jérôme Cahuzac au Ministère du budget? Qui appelle à voter pour les amis de Patrick Balkany et consorts au prix de la démission de ses militants? Qui fut si proche de Dominique Strauss Kahn en fermant, des années durant, les yeux et les oreilles sur des comportements indignes? Qui a supprimé les 60.000 places de prison qui devaient permettre à une population carcérale d'avoir des conditions moins inhumaines de détention pour ne pas transformer les cellules en école du crime? Qui a applaudi l'intervention en Libye avec les intellectuels de gauche pour faire de ce pays le futur Etat Islamique de l'Afrique du Nord? Qui au lendemain du 7 janvier a refusé de parler d'islamisme pour ne pas stigmatiser une religion? Qui après le 7 janvier a refusé de rétablir les contrôles aux frontières et dans les aéroports pour ne pas créer un climat d'insécurité? Qui au lendemain du 7 janvier a refusé d'intervenir dans les mosquées où des imams intégristes prêchent quotidiennement leur haine de la France? Qui s'acoquine et vend son âme contre les deniers du Qatar et de l'Arabie Saoudite? Qui refuse d'interpeller publiquement la Turquie à propos du pétrole de contrebande qui enrichit Daech? Qui a refusé de discuter avec la Russie pour étudier les moyens de combattre ensemble le terrorisme islamique? Qui a démantelé les services secrets au Ministère de l'Intérieur pour créer une cellule de statistique sur la baisse de la criminalité en France, empêchant des milliers de fonctionnaires compétents d'être sur le terrain? Qui n'a pas rétabli la police de proximité déconstruite par Sarkozy, seul instrument efficace de prévention contre la délinquance? Qui a laissé des lignes de bus du réseau nord de la RATP aux mains de militants islamistes? Qui durant le discours au Congrès de Versailles le 16 novembre n'a pas une seule fois utilisé le mot islamiste? Qui a promis une baisse assurée du chômage pourvu que l'on accepte de renoncer aux promesses électorales de la campagne présidentielle de 2012? Qui nous a vendu en grandes pompes une COP21 retentissante pour sauver le climat de la planète et qui va finir en flop magistral? Qui rackette les PME, les artisans, les commerçants avec le RSI? Qui saigne les classes moyennes avec une fiscalité qui appauvrit le pays et décrédibilise l'Etat? Qui, enfin, est entrain de négocier en douce et à l'insu des peuples le Traité transatlantique (TATFTA) qui veut mettre l'Europe à genoux devant le marché américain? Qui, qui, qui?

 

Vous balayez tout le spectre politique et géopolitique, il parlait en l'occurrence du Front National…

 

Qui veut la guerre civile? Celui qui s'accroche par tous les moyens à un pouvoir honni et discrédité ou 30% d'un électorat (+ 45% d'abstentionnistes) qui essaye de faire comprendre aux gouvernants de ce pays, qu'il n'en peut plus, qu'il n'en veut plus et qu'il est exaspéré d'avoir voté pour des menteurs et des tricheurs? Le meilleur moyen d'éviter la guerre civile, Monsieur le Premier Ministre, c'est de vous excuser d'avoir conduit ce grand pays là où il en est aujourd'hui et d'en tirer les conséquences politiques. Vous avez tout fait pour que cette partie du peuple Français en arrive à ce degré d'indignation et son égarement vous sert. Vous êtes le meilleur allié et le principal pourvoyeur en voix du Front National. Vous n'êtes pas habilité à donner des leçons de morale à ceux que vous avec jetés dans le désespoir. Silence Manuel! Et un peu de pudeur en ces heures difficiles. La guerre civile, c'est de votre discours dont elle se nourrit.

 

Périco Légasse

 

Source: Manuel Valls et la guerre civile : le coup de gueule de Périco Légasse, FIGARO VOX Vox Politique, Par Périco Légasse Mis à jour le 11/12/2015 à 20:35 Publié le 11/12/2015 à 19:20

 

. L'irresponsable Manuel Valls brandit la "guerre civile" face à la Résistance nationale

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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 15:55
La "participation" en liturgie

On dit souvent que le concile Vatican II a demandé aux fidèles de participer “activement” à la liturgie. Il s’agit d’une erreur que nous avons souvent soulignée. En effet, la Constitution conciliaire parle de “participatio actuosa” - de participation effective - et non de “participation activa” - de participation active -.

A présent, si l’on regarde ce qui se fait dans les paroisses, on constate qu’à partir de cette erreur s’est développée une participation proprement “activiste”.

Et de ce fait, deux types de participations s’opposent. La première, généralement mal perçue par les prêtres de la génération postconciliaire, consiste à entrer dans la contemplation de ce qui est signifié par la liturgie de l’Eglise. A première vue, il s’agirait d’une participation “passive” proche de l’indifférence. La seconde, qui a le vent en poupe, consiste à inviter un maximum de personnes à se mettre en scène dans des célébrations adaptées à des présupposés pastoraux. Il s’agit de cette participation “active” que des pasteurs considèrent encore comme dynamisante, même si tout le monde reconnaît aujourd’hui qu’elle est aussi artificielle et stérile... en plus d’être destructrice de la liturgie (cf. les enseignements de S. Jean-Paul II et de Benoît XVI).

La participation donnant l’impression d’être “passive” est du type de celle qu’on retrouve dans les liturgies orientales ou orthodoxes. Là, les fidèles ne se promènent pas dans le chœur qui demeure l’espace sacré réservé aux prêtres ; ils ne chantent pas, car c’est la chorale qui est chargé du chant ; ils ont peu de réponses à donner aux célébrants, ne s’agenouillent pas, ne s’asseyent pas. Les seuls gestes qu’ils puissent faire, en dehors de s’avancer pour recevoir la communion, sont le signe de croix et la vénération des icônes. Et pourtant ces fidèles “participent” au plein sens du terme : il suffit de les observer au cours d’une longue liturgie pour constater qu’ils sont attentifs, que rien de ce que font les ministres sacrés ne leur échappe. On peut dire que leur “participation” naît de ce qu’ils sont proprement saisis par le déroulement d’une liturgie - qui est la même pour tous quel que soit l’âge des fidèles - se voulant le reflet de la liturgie céleste qui se célèbre de toute éternité devant le trône de la Majesté divine.

En fin de compte, ce type de participation que l’on ne retrouve que trop rarement dans nos paroisses est totalement en phase avec ce qui est demandé par le Concile pour permettre aux fidèles d’acquérir une juste compréhension de la liturgie romaine : “Dans les célébrations liturgiques, chacun, ministre ou fidèle, en s’acquittant de sa fonction, fera seulement et totalement ce qui lui revient en vertu de la nature de la chose et des normes liturgiques. Même les servants, les lecteurs, les commentateurs et ceux qui font partie de la schola cantorum s’acquittent d’un véritable ministère liturgique. C’est pourquoi ils exerceront leur fonction avec toute la piété sincère et le bon ordre qui conviennent à un si grand ministère, et que le peuple de Dieu exige d’eux à bon droit. Aussi faut-il soigneusement leur inculquer l’esprit de la liturgie, selon la mesure de chacun, et les former à tenir leur rôle de façon exacte et ordonnée.” (Sacrosanctum Concilium, nn. 28-29)

L’agitation, le désordre, les changements continuels, la présence de fidèles laïcs dans les chœurs des églises, l’animation liturgique... sont autant d’éléments factices et étrangers à la liturgie qui conduisent les pratiquants à perdre le sens véritable de la participation “en profondeur” à la liturgie de l’Eglise.

En conclusion, on peut dire que l’authentique participation souhaitée par le Concile n’est pas dans le “faire quelque chose”. Elle consiste d’abord à se mettre en présence de Dieu et à se “laisser instruire” par la liturgie. Or le premier moyen de favoriser cette “instruction” du peuple de Dieu est de lui permettre de participer à des liturgies célébrées par des prêtres qui auront parfaitement intégré et intériorisé cet “ars celebrandi” qui découle de l’obéissance fidèle aux normes liturgiques dans leur totalité, puisque c'est justement cette façon de célébrer qui a assuré, depuis 2000 ans, la vie de foi de tous les croyants appelés à vivre la célébration en tant que peuple de Dieu, sacerdoce royal, nation sainte. (Cf. Exhortation post-synodale “Sacramentum Caritatis”.)

 

Que signifie “participer” en liturgie ? Comment “participer” à la liturgie ?

L’idée de “participation” n’est pas née au moment du concile Vatican II. On la retrouve dans le “mouvement liturgique” du XIXe siècle, essentiellement dans le Motu proprio de S. Pie X, en 1903, “Tra le sollecitudini”, qui fait accéder la participation active au rang d’un concept permettant le renouveau liturgique : “Notre plus vif désir étant que le véritable esprit chrétien refleurisse de multiples façons et se maintienne chez tous les fidèles, il est nécessaire de pourvoir avant tout à la sainteté et à la dignité du temple où les fidèles se réunissent, précisément pour puiser cet esprit à la source première et indispensable : la participation active aux mystères sacro-saints et à la prière publique et solennelle de l’Eglise.” Ce texte de S. Pie X sera repris quasi à la lettre au n° 14 de la Constitution “Sacrosanctum Concilium” de Vatican II : “Cette participation pleine et active de tout le peuple est ce qu’on doit viser de toutes ses forces dans la restauration et la mise en valeur de la liturgie. Elle est en effet la source première et indispensable à laquelle les fidèles doivent puiser un esprit vraiment chrétien.”

Pour autant, le Concile précise, au n° 19 de “Sacrosanctum Concilium”, qu’il est nécessaire de former les fidèles à la “participation intérieure et extérieure”. Ces deux aspects de la participation, en effet, ne peuvent pas être dissociés puisqu’ils caractérisent les deux faces d’une même et unique réalité.

Cet enseignement du Concile sera ensuite résumé dans le “Compendium du Catéchisme de l’Eglise catholique” de la manière suivante : “La liturgie est la célébration du Mystère du Christ, en particulier du Mystère pascal” (n° 218). Ainsi l’ “actio” à laquelle sont appelés à participer, est l’ “actio” même du Christ continuée par son Corps qui est l’Eglise : elle est divine avant de devenir nôtre ou d’être notre façon de faire.

On comprend alors la requête si souvent formulée par le Magistère post-conciliaire, en particulier devant les dérives auxquelles la mise en œuvre de la réforme liturgique a souvent conduit, de “redécouvrir le sens du Mystère”. Dans l’Exhortation post-synodale “Ecclesia in Europa”, Jean-Paul II écrivait : “A toi, Eglise qui vit en Europe, j’adresse un appel pressant : sois une Eglise qui prie, qui loue Dieu, qui en reconnaît la primauté absolue et qui l’exalte avec une foi joyeuse. Redécouvre le sens du Mystère (...). Célèbre le Salut du Christ : accueille-le comme un don qui fait de toi son sacrement ; fais de ta vie le vrai culte spirituel qui plaît à Dieu (cf. Rm 12, 1)” (n° 69). Et d’ajouter : “Certains symptômes révèlent un affaiblissement du sens du mystère dans les célébrations liturgiques elles-mêmes, qui devraient au contraire y introduire. Il est donc urgent que l’Eglise soit retrouvé le sens authentique de la liturgie” (n° 70).

Le fidèle est donc appelé à participer à la liturgie qui doit apparaître comme célébration du Mystère de notre Rédemption. Ainsi comprise, la “participation”, pour être enrichissante sur le plan de la foi, doit pouvoir s’enraciner dans un acte qui est de l’ordre de l’être et qui n’est autre que la participation à la nature divine du Christ, sans laquelle l’action liturgique ne serait pas proportionnée à son objet. C’est ce que le pape Jean-Paul II soulignait dans le texte déjà cité :

“Comme le souligne bien aussi la tradition des vénérables Eglises d’Orient, par la liturgie, les fidèles entrent en communion avec la Sainte Trinité, faisant l’expérience de leur participation à la nature divine, en tant que don de la grâce” (Ecclesia in Europa, n° 70).

Il ne s’agit donc pas pour les prêtres qui célèbrent la liturgie de créer les conditions d’un contact avec le Mystère, mais plutôt d’en accueillir la présence, d’en célébrer la présence à travers le rite de l’Eucharistie que le seigneur a lui-même institué. Il s’agit donc, pour l’ensemble des fidèles, de participer, au sens de “prendre part” au Mystère pascal du Christ, lequel est rendu réellement présent dans la liturgie. On revient ainsi à l’invitation pressante de Jean-Paul II dans l’Exhortation apostolique “Ecclesia in Europa” “à redécouvrir le sens du mystère ; à renouveler les célébrations liturgiques afin qu’elles soient des signes toujours plus éloquents de la présence du Christ Seigneur” (n° 69). La participation ne sera alors que la conséquence pastorale de l’actualisation du Mystère par la liturgie : puisque le Mystère est présent, il faut lui être présent ! D’où le concept de participation consciente : consciente du Mystère ainsi rendu présent et qui précède la célébration elle-même.

Cette participation à la liturgie revêt aussi aspect communautaire. Car c’est l’Eglise qui est le sujet de la liturgie. C’est ce qu’enseigne clairement “Sacrosanctum Concilium” : les actions liturgiques ne sont pas des actions privées, mais des célébrations de l’Eglise qui est le sacrement de l’unité, c’est-à-dire le peuple saint réuni et organisé sous l’autorité des évêques (n° 26) : c’est pourquoi elles manifestent le Corps tout entier de l’Eglise.

La participation n’est donc pas livrée à l’arbitraire du célébrant, encore moins à la fantaisie de telle ou telle communauté ou groupe de fidèles ; car l’action de l’Eglise précède toujours cette participation.

A présent, si l’on regarde de près les préconisations du Concile sur la “participatio actuosa”, on voit bien qu’on y insiste surtout sur les activités extérieures. Trois principes pastoraux commandent même cette participation extérieure.

Il y a d’abord l’agencement liturgique, c’est-à-dire la répartition des rôles. On peut lire au n° 50 de “Sacrosanctum Concilium” : “Le rituel de la messe sera révisé de telle sorte que se manifestent plus clairement le rôle propre de chacun” (Voir aussi le n° 28). Il y a ensuite la question de l’intelligibilité : au n° 34, on insiste sur la “noble simplicité” des rites, sur la “transparence” des signes et l’intelligence des textes et des signes qui en facilitent la compréhension. Enfin, il y va de la nature communautaire de l’action liturgique qui l’emporte sur toutes les célébrations individuelles ou privées (cf. n° 27).

Force est de constater que si l’on n’établit pas assez clairement le lien vital qui unit participation extérieure et participation intérieure, ces principes pastoraux peuvent conduire à une conception erronée de la liturgie qui s’exprimera en terme de théâtralisation excessive des rôles, de célébration réductrice des rites, et d’autocélébration abusive de l’assemblée.

Il faut dire, comme l’écrit Aidan Nichols dans son livre “Regard sur la liturgie et la modernité”, “qu’au moment de l’ouverture du Concile, les principales écoles de sociologie à la disposition des liturgistes étaient positivistes, empiristes ou fonctionnalistes” (p. 63). Fort de présupposés hérités davantage de la philosophie rationaliste des Lumières que de la grande tradition théologique de l’Eglise, on a recherché la simplicité, par un désir de renouer avec la pratique de l’Eglise primitive, mais avec le refus a priori de voir dans la complexification du rituel à travers les siècles un enrichissement qui pouvait bien découler d’une expérience toujours plus profonde par le sujet-Eglise du Mystère du Christ.

De même, on partait du principe que plus un rite est rendu intelligible et convivial, plus il suscite un assentiment plus profond. Or, les sociologues d’aujourd’hui affirment que l’action symbolique nécessite au contraire une certaine opacité.

La méconnaissance de cette réalité fait qu’on assiste aujourd’hui, au nom de la répartition des rôles, à une excessive personnalisation, voire à une théâtralisation du rôle de chacun qui se fait au détriment de la manifestation de la personne même du Christ qui, dans la liturgie, doit avoir la place centrale. D’où ce fâcheux appauvrissement du sens de la foi que l’on constate dans de nombreuses assemblées, et cet aplatissement du Mystère qui caractérise tant de célébrations.

Le dessèchement liturgique ainsi induit par une conception par trop rationaliste de la participation active, a paradoxalement engendré par réaction un certain romantisme liturgique, où l’excès de cérébralisation a laissé la place à un excès de sensiblerie, accru par cette autre requête de certains liturgistes modernes de créer des communautés vivantes et chaleureuses qui réduisent la liturgie à une fête au sens du divertissement ou de la distraction par rapport aux épreuves souvent pesantes de l’existence.

C’est dans ce contexte qui rend difficile la découverte du véritable sens de la liturgie que des pasteurs dûment formé doivent apprendre aux fidèles en quoi doit consister la “participation” aux célébrations telle qu’elle est demandée par l’Eglise. Ne serait-il pas urgent, pour mener à bien un tel travail pastoral, de bénéficier d’un enseignement solide donné par les évêques ?

 

Source : Pro Liturgia, Actualité du 11 décembre 2015

 

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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 13:43

Une gravissime irresponsabilité qui s'ajoute à celle de la "guerre civile" du Premier ministre Manuel Valls ce matin sur "France inter", le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone a raillé avant-hier dans l'"OBS", la "race blanche" de Valérie Pécresse dans le cadre du second tour des Régionales, dimanche 13 décembre 2015. Personne n'avait parlé de "race blanche" jusque-là. C'est la gauche qui, se saisissant du mot comme arme politique, essentialise la politique et divise la société à des fins de basses politiques.

"Race blanche" : Claude Bartolone racialise la fin de campagne des Régionales 2015

"Quand Pécresse fait des affiches disant "nous ne voulons pas devenir la Seine-Saint-Denis de Bartolone", c'est du racisme là aussi. Se rend-elle compte de l'opprobre qu'elle jette sur un million et demi d'habitants ? Ils connaissent des difficultés, mais ils connaissent aussi des réussites. Heureusement que des entreprises, y compris du CAC 40, sont moins débiles, viennent s'y installer, découvrent la richesse de cette jeunesse et des surfaces qui leurs sont proposées.

Bien entendu que la Seine-Saint-Denis connaît des difficultés économiques, sociales, sécuritaires, mais quel élu local peut prétendre y répondre seul ? Elle devrait plutôt s'en prendre à l'action qui a été la sienne et celle de Sarkozy, quand ils ont supprimé dans le département 13.000 postes de policiers, quand ils ont envoyé valdinguer les postes d'enseignant. C'est cela qu'elle devrait regarder au lieu de pointer du doigt les habitants. Elle tient les mêmes propos que le FN, elle utilise une image subliminale pour faire peur. Avec un discours comme celui-là, c'est Versailles, Neuilly et la race blanche qu'elle défend en creux", a déclaré Claude Bartolone,

 

Source: Bartolone : "Pécresse défend Versailles, Neuilly et la race blanche", L'OBS, Par Julien Martin, Publié le 09-12-2015 à 18h06Mis à jour le 10-12-2015 à 13h31

Le philosophe François-Xavier Bellamy* a répondu ce matin à cette déclaration du Président de l'Assemblée nationale, "quatrième personnage de l'Etat" en l'accusant de jouer "le conflit ethnique" et l'appelle à démissionner :

"Race blanche" : Claude Bartolone racialise la fin de campagne des Régionales 2015

"[...]

 

Pauvre Monsieur Bartolone… Etes-vous à ce point incapable de proposer une vision positive, un vrai projet politique? Ces caricatures sont tellement vides qu'elle ne peuvent même pas nous blesser. Votre envie électorale est trop pressante, et vous n'arrivez pas à vous retenir. Je me contenterais de vous plaindre, si vous n'étiez pas le quatrième personnage de l'Etat: car dans votre naufrage, c'est la France que vous abîmez. Et c'est cela qu'il fallait que je vous dise.

Monsieur Bartolone, soyons sérieux: votre tactique de fin de campagne n'est pas seulement ridicule. Elle est coupable. Elle est dangereuse. Elle est irresponsable. Il aura fallu, c'est un comble, que ce soit le candidat du Front National qui vous ramène à la raison, en rappelant cette évidence: «Personne n'a parlé de race blanche dans cette campagne.» Vous êtes le seul à le faire. Incapable d'assumer le jeu politique, vous jouez le conflit ethnique. Les noirs et les arabes avec moi, si vous voulez battre les blancs! C'est cela que vous appelez «la République»? C'est cela «le rassemblement»?

Y a-t-il un seul petit, minuscule, infime indice qui vous permette d'affirmer que Valérie Pécresse propose une politique raciale? Non, bien sûr que non. En l'accusant ainsi, c'est vous qui, par opportunisme, encouragez le racisme. Car c'est bien de cela qu'il s'agit: il faudrait proposer un vrai projet politique, qui puisse réunir les Français - quelle que soit leur couleur de peau. Mais en désignant tranquillement «la race blanche», vous installez les divisions que vous ferez mine ensuite de déplorer, et vous préparez la violence dont d'autres que vous devront pleurer.

Votre sortie n'a rien d'un accident. Elle signe, noir sur blanc, le seul vrai nom de votre camp: vous n'avez pas de vision, pas de projet, parce que votre moteur, c'est la haine. La haine de celui qu'on peut rejeter en toute bonne conscience, de cette France que vous insultez, et qu'une tribune sur le site de l'Obs appelait cette semaine à violer… La haine de ces familles que vous méprisez, des catholiques qui osent encore exister, de tous ceux qui, parce qu'ils aiment encore leur pays, méritent bien d'être méprisés. Votre Île-de-France est «humaine et fraternelle», sauf pour les Versaillais, qui ne méritent pas votre humanité. Votre Île-de-France est «ensemble, ensemble, ensemble»… mais ensemble contre «la race blanche»?

[...]

En jouant la carte du vote ethnique, vous défaites la République. Monsieur Bartolone, vous l'avez montré cette semaine, en sortant à découvert, dans la lumière crue de cette rase, très rase campagne: depuis des décennies, avec tous ceux qui ont choisi les mêmes méthodes, c'est vous, Monsieur Bartolone, à coup de communautarisme, de mensonge, d'insultes, de sectarisme, c'est vous qui défaites la France.

Monsieur Bartolone, ce n'était pas un dérapage, il ne faut pas vous excuser. Vous êtes déjà inexcusable. S'il vous restait un peu de dignité, il n'y aurait qu'une seule chose à faire, et c'est pour cela que je vous écris. Vous démissionnerez de l'Assemblée Nationale, avez-vous dit, si vous gagnez cette élection ; c'est bien la moindre des choses. Mais s'il reste un peu de bon sens dans l'esprit des électeurs, si devant votre indécence un sursaut civique s'imposait, si demain, ce que j'espère, vous perdez cette élection, alors il faudra aussi démissionner. Car en conservant un mandat confié par le peuple comme une protection contre l'avis du peuple, vous signeriez votre indignité. Quand on a divisé les Français, quand on les a dressés les uns contre les autres, comment peut-on prétendre encore les servir et les représenter? Comment peut-on être légitime pour présider leur Assemblée? Vous serez désavoué, Monsieur Bartolone, et avec vous, cette politique de l'insulte, du communautarisme et du racisme autorisé ; vous serez désavoué, je l'espère de toutes mes forces. Et alors, il faudra partir.

 

Source: François-Xavier Bellamy : Claude Bartolone, le racisme autorisé, FIGARO VOX Vox Politique, Par François-Xavier Bellamy Mis à jour le 10/12/2015 à 16:01 Publié le 10/12/2015 à 15:46

 

* François-Xavier Bellamy est maire adjoint de Versailles (sans étiquette). Ancien élève de l'École normale supérieure et agrégé de philosophie, il enseigne en classe préparatoire. Il est également l'auteur de «Les Déshérités, ou l'urgence de transmettre» (Plon, 240 p. 17€)

Pour rappel :

"Race blanche" : Claude Bartolone racialise la fin de campagne des Régionales 2015
"Race blanche" : Claude Bartolone racialise la fin de campagne des Régionales 2015

Source : "La race blanche". En pleine polémique, Manuel Valls soutient Claude Bartolone, Paris Match, 11/12/2015

 

Valls et Bartolone, démission !

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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 10:03

Les Régionales 2015 démontrent le clivage et la division créée par l'Oligarchie depuis trente ans dans notre société. Le Premier ministre Manuel Valls agite ce matin sur "France inter", le risque d'une "guerre civile" si le FN remportait les élections. Ce qui est une déclaration proprement irresponsable venant de la part d'un Premier ministre de "gauche" qui est tout de même aux reponsabilités en co-gérance exclusive avec la "droite" depuis trente ans..., refuse d'entendre les électeurs, refuse toute autocritique et rejette la responsabilité des évènements sur les autres.

De l'autre côté nous avons un peuple réel qui souhaite rester lui-même dans un vivre ensemble réaliste, ethnique, culturel et civilisationnel, ancré dans les réalités humaines, fidèle à la vision gaullienne du "peuple français" :

 

 

L'irresponsable Manuel Valls brandit la "guerre civile" face à la Résistance nationale

Le peuple réel rejette donc au loin le "Vivre ensemble" idéologique, hors sol, déconnecté des réalités, qui est le projet mondialiste travaillant à la juxtaposition de peuples du monde entier au sein d'une même nation (Cf. "politique de peuplement" de Manuel Valls). 

La classe dirigeante oligarchique et mondialiste démontre en réaction sa phobie haineuse du peuple historique attaché à sa survivance, fidèle à la vision gaullienne et qui traduit cette volonté dans les urnes.

Or, il y a moins d'un mois surgissait la "guerre" en France, une guerre que nous faisait des soldats de l'Etat islamique ayant la citoyenneté "française". Une guerre civile donc, créée de toute pièce par les immigrationnistes UMPS qui ont favorisé l'implantation d'une population hostile chez nous et devront en être tenus pour responsables.

Les régionales 2015 révèlent cet affrontement, ainsi que l'irrésistible retour du Réel en politique.

D'un côté nous avons les responsables de la guerre civile par implantation d'une population hostile et "politique de peuplement", et de l'autre nous avons les Résistants qui avaient averti depuis trente ans de ce qui est en train de se passer..., sous les insultes haineuses et la calomnie, en se faisant traiter de "fascistes" et de "racistes"... Que se passe-t-il ? Les responsables de la guerre civile accusent tout simplement les Résistants et les lanceurs d'alerte d'être les responsables de la "guerre civile" !

 

"Valls : le FN peut conduire à la guerre civile" :

 

Valls: le FN peut conduire à la «guerre civile», Le Figaro, Home ACTUALITE Flash Actu, Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 11/12/2015 à 08:55 Publié le 11/12/2015 à 08:48

Valls: le FN peut conduire à la «guerre civile», Le Figaro, Home ACTUALITE Flash Actu, Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 11/12/2015 à 08:55 Publié le 11/12/2015 à 08:48

Rappelons-nous qu'en terme de "guerre civile", Manuel Valls en connaît un rayon, vu qu'un de ses ancêtres et pères spirituels, Lénine, expliquait en 1914-1915, qu'il fallait "transformer la guerre impérialiste en guerre civile..." (Stéphane Courtois, Communisme et totalitarisme, Tempus, Paris 2009, p. 77) et qu'en 1848, dans son "Manifeste du Parti communiste", Karl Marx brandissait déjà la "guerre civile" comme moyen : "Les communistes déclarent ouvertement qu'ils ne peuvent atteindre leurs objectifs qu'en détruisant par la violence l'ancien ordre social" (Stéphane Courtois, ibid, p. 76.) Il y a comme un fil d'ariane qui se poursuit.

 

La question n'est plus de savoir s'il y aura une victoire de la Résistance, mais quand.

L'irresponsable Manuel Valls brandit la "guerre civile" face à la Résistance nationale
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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 19:22

On nous communique :

21 janvier 2016 TOUS à la Concorde

à noter sur vos agendas, publier, et transmettre.

21 janvier 2016 TOUS à la Concorde et que Dieu nous garde!

Dossier de presse


Jeudi 21 janvier 2016, 10 heures, TOUS à la CONCORDE au pied de la statue de Rouen (côté Hôtel Crillon et Ambassade des Etats-Unis)

 

Il y a 223 ans, le roi très-chrétien Louis XVI, le « roi bienveillant » selon Jean de Viguerie
a été assassiné à la suite d’un procès inique.

« Le Roi Très Chrétien Louis XVI a été condamné au dernier supplice par une conjuration impie, et ce jugement s'est exécuté (…) Qui pourra jamais douter que ce Monarque ait été principalement immolé en haine de la Foi et par esprit de fureur contre les dogmes catholiques (...) Ah ! France ! Ah ! France ! Toi que nos prédécesseurs appelaient le miroir de la Chrétienté et l'inébranlable appui de la foi ; toi qui, par ton zèle pour la croyance chrétienne et par ta piété filiale envers le Siège Apostolique, ne marche pas à la suite des nations, mais les précède toutes, combien tu nous es contraire aujourd'hui ! Ah ! encore une fois, France ! Tu demandais toi-même auparavant un roi catholique. Tu disais que les lois fondamentales du royaume ne permettaient pas de reconnaître un roi qui ne fût pas catholique. Et maintenant que tu l'avais, ce roi catholique, c'est précisément parce qu'il était catholique que tu viens de l'assassiner !... Jour de triomphe pour Louis XVI, à qui Dieu a donné et la patience dans les tribulations et la victoire au milieu de son supplice ! » (Sa Sainteté le pape Pie VI Allocution au Consistoire secret du 17 juin 1793 sur l'assassinat de Louis XVI)
 


« Notre Patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos pères ont aimé avant nous. Notre Patrie, c’est notre Foi, notre terre, notre Roi... Mais leur Patrie à eux, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ? Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la Tradition. Alors, qu’est-ce que cette Patrie narguante du passé, sans fidélité, sans amour ? Cette Patrie de billebaude et d’irréligion ? Beau discours, n’est-ce pas ? Pour eux, la Patrie semble n’être qu’une idée; pour nous elle est une terre. Ils l’ont dans le cerveau ; nous l’avons sous les pieds… Il est vieux comme le diable, le monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder dans l’absence de Dieu… On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions ; faut rire ! Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur... ».

François-Athanase Charette de La Contrie
 

et en outre, comme si ça ne suffisait pas : nos ennemis ont le sens des symboles :
Avortement : 21 janvier, jour de deuil


« Le 21 janvier 2013, ils ont voté la « licence to kill ». En effet, en supprimant la référence à la « détresse de la femme », les députés de la gauche et de la droite-caméléon ont transformé un acte thérapeutique d’exception en un droit positif. Désormais, toutes les adolescentes à partir de 15 ans et toutes les mères de France sont potentiellement tueuses. Il ne reste plus qu’à les conditionner par la propagande d’Etat, dès la maternelle, pour les faire passer à l’acte. »
Rédigé par Louis Blase le 27 janvier 2014.


Mais le pire n’est jamais sûr !!!:


« Dans la politique française, absent(e) est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi n’est plus là ! »
Emmanuel MACRON
 


« France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ?
Permettez-moi de vous demander : France, fille aînée de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle ? » Saint Jean-Paul II le 1er juin 1980 au Bourget.
On dit qu’il n’a jamais répété cette phrase de toute la fin de son pontificat : en effet cette appellation s’applique à la FRANCE ROYALE, pas à la république.

Vous devez avoir à cœur d’être présents nombreux sur le lieu du sacrifice pour crier avec nous :
« Vive le Roi ! »

Organisation : France royaliste

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 14:02

(Aux Etats généraux en 1789),

 

« depuis le plus petit village jusqu'à la capitale, tous les habitants de quelque état et condition qu'ils fussent participaient à l'exercice des droits politiques. Ils avaient le droit de concourir directement à la rédaction des cahiers, c'est-à-dire d'exposer leurs vues et leurs opinions sur toutes les affaires de l'Etat. Ils concouraient indirectement à l'élection des représentants de la nation : c'était le suffrage universel libre à plusieurs degrés. On était électeur, éligible sans aucune condition de propriété, de cens, de capacité. »

 

Antoine Claire Thibaudeau (1765-1854), député Conventionnel dans "Histoire des Etats généraux, et des institutions représentatives en France, depuis l'origine de la monarchie jusqu'à 1789", 1814.

Etats généraux et droits politiques en 1789 comparés à aujourd'hui

A comparer avec aujourd'hui où le gouvernement s'immiscant dans des élections régionales n'est pas loin de supprimer l'élection pour nommer lui-même les administrateurs locaux. Des administrateurs qui doivent suivre la ligne franc-maçonnique imposée depuis Paris ou être désistés.

 

(Lire: Grand Est : Masseret se maintient, le PS lui retire son investiture aux régionales, Le Parisien.fr, J.Cl. | 08 Déc. 2015, 13h37 | MAJ : 09 Déc. 2015, 02h10)

Etats généraux et droits politiques en 1789 comparés à aujourd'hui

Les communes au Moyen-Âge eurent des libertés très étendues, et constituaient de véritables petits Etats. Elles bénéficiaient de droits et privilèges qui feraient pâlir nos maires d'aujourd'hui.

Ecoutons François Guizot (1787-1874), homme politique et historien français :

 

Imaginons la venue d'un bourgeois du XIIe siècle ou du XIIIe, dans une de nos communes actuelles.

 

"Il s'enquiert, dit-il, de ce qui s'y passe, de la manière dont elle est gouvernée et du sort des habitants.

 

On lui dit qu'il y a hors des murs un pouvoir qui les taxe comme il lui plaît sans leur consentement, qui convoque leur milice et l'envoie à la guerre, aussi sans leur aveu. [1]

 

On lui parle des magistrats, du maire, et il apprend avec étonnement qu'ils ne sont pas nommés par les bourgeois de la ville. Il apprend que les affaires de la Commune ne se défendent pas dans la commune, qu'un fonctionnaire les administre de loin.

 

On lui dit que les habitants n'ont pas le droit de s'assembler, de délibérer en commun sur tout ce qui les touche."

 

Le bourgeois du XIIe siècle, habitué à toutes ses franchises, reste confondu. [2]

 

Mais la scène change, un Français du XIXe siècle pénètre dans une ville du Moyen Âge. Il se trouve dans une espèce de place forte, défendue par les bourgeois armés; ces bourgeois se taxent eux-mêmes, élisent leurs magistrats, jugent, punissent, s'assemblent pour délibérer sur leurs affaires. Tous viennent à ces assemblées. [3]

 

Lire : Le self-government rural ou la "démocratie" et des élections à la pluralité des voix dans chaque village (F. Funck-Brentano, La société d'Ancien Régime)


 Ils font la guerre pour leur compte contre leurs seigneurs; ils ont une milice; en un mot, ils se gouvernent eux-mêmes, ils sont souverains. Le Français du XIXe siècle n'en peut croire ses yeux."

 

(François Guizot, Histoire de France)

 

Extrait de la video "Chroniques de la Monarchie populaire" :

Notes

 

[1] La circonscription et la levée en masse décrétée par la Convention dite "nationale" de 1792 est à l'origine du soulèvement et de la révolte vendéenne qui sera écrasée dans le sang en 1793-94 par les "humanistes" : il fallait "purger la France" (Garnier de Saintes) du "sang impur", du "clergé", de la "noblesse" (Fouché), des récalcitrants. (Source: Xavier Martin, Régénérer l'espèce humaine, Utopie médical des Lumières, DMM, Mayenne, 2008. Extraits)

[2] Le terme bourgeois au XIXe siècle désigne les habitants du bourg.

[3] Il n'y avait pas d'abstention dans les élections médiévales parce que ces élections étaient organisées dans les corps réels de la société, contrairement à aujourd'hui où un pouvoir lointain, obscur et secret (franc-maçonnerie) dicte sa volonté, sans le consentement de la base.

 

Lire aussi : Des impôts dix fois supérieurs à ce qu'ils étaient avant 1789 !

"La fabrication de la légende noire du Moyen-Âge" par Claire Colombi

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 00:00
Saint Juan Diego Cuautitlatuazin, voyant (1474-1548)

Saint Juan Diego Cuauhtlatoatzin, Témoin des apparitions de Notre-Dame de Guadalupe

Juan Diego Cuauhtlatoazin (l'aigle qui parle) naît en 1474 à Cuautlitlán, devenu aujourd’hui un quartier de Mexico.

La tradition, diverses sources archéologiques et iconographiques, ainsi que le « Nican Mopohua », le document le plus important et le plus ancien au sujet des événements de Guadalupe (écrit en Náhuatl en caractères latins par l’auteur indigène Antonio Valeriano en 1556), rapportent certaines informations sur sa vie et les apparitions.

Membre du peuple de Chichimeca, un des peuples les plus avancés sur le plan culturel de la vallée d’Anáhuac, il se distinguait par son talent.

À 50 ans, il fut baptisé par un des premiers missionnaires franciscains, le P. Pierre da Gand. [1]

On savait peu de choses de Juan Diego avant sa conversion, jusqu'à ce que lors de sa canonisation en 2002, une étude anthropologique fût entreprise à la demande de la conférence des évêques catholiques du Mexique par Asunción García, anthropologue espagnol qui a pris en compte les archives disponibles. Selon cette étude anthropologique, il faudra revoir l'idée que Juan Diego ait été un Indien d'origine pauvre. Les traditions orales laissent penser au contraire qu'il s´agissait d´un noble. [2]

"Nous avons utilisé des documents des bibliothèques d´ici, de Mexico et d´Espagne, ainsi que l´histoire orale, qui est très importante", avait alors expliqué l'anthropologue (Asunción García) à l'agence catholique des Etats-Unis, "Catholic News Service" (CNS).

"On aurait établi que Juan Diego était né d'une union royale entre Netzahualpilli, empereur d'Acolhuacan-Texcoco et la princesse Azcaxochitli. D'après la date exacte de sa naissance, les prêtres auraient reconnu en lui le futur prêtre de Tontantzin, la grande déesse Mère des dieux et de Quetzalcoatl, le dieu serpent. [...] Il avait été élevé par son oncle maternel, Axoquetzin, seigneur de diverses cités, et qu'il avait donc reçu une éducation princière. Il avait eu frère jumeau, destiné à devenir prêtre de Tlacanteculli, déeesse de la pluie. On avait la liste des personnalités indiennes et espagnoles qui avaient présidé à la cérémonie très solennelle de son baptême. [...] Il avait alors renoncé à l'une de ses deux épouses, dont on nous donnait les noms ainsi que ceux des enfants qu'elles lui avaient donnés. Il avait [...], avec un autre de ses frères, combattu comme capitaine aux côtés de Cortès, lors de la prise de Mexico. [3]

"Les recherches sur la vie de Juan Diego, [...] avaient considérablement progressé. On avait pu établir une généalogie. Il n'était pas du tout un pauvre paysan, mais le fils d'un empereur; avait été lui-même prêtre de Tonantzin, la Mère des Dieux et prêtre de Quetzalcoatl. [...] Cette généalogie princière était aujourd'hui remise en cause, [...] partiellement, mais [...] de toute façon, il ne s'agissait certainement pas d'un pauvre, mais d'un homme assez fortuné, possédant plusieurs bâtiments, des exploitations agricoles et des ateliers de tissage et de poteries, comportant un personnel assez important. [...] Une ascendance princière n'était pas, par ailleurs, formellement exclue. [4]

Alors qu’il se rendait à la messe, le matin du 9 décembre 1531, la Sainte Vierge lui apparut sur la colline de Tepeyac, qui se situe dans la banlieue actuelle de Mexico. Elle le pria de demander à son évêque de faire construire en son nom un sanctuaire à Tepeyac. Elle fit la promesse que ceux qui y invoqueraient son nom recevraient de nombreuses grâces. L’évêque, qui ne croyait pas Juan Diego, réclama un signe prouvant la véracité de l’apparition.

Le 12 décembre, Juan Diego retourna à Tepeyac. Là, la Sainte Mère lui demanda de monter sur la colline et de ramasser les fleurs épanouies qu’il verrait. Il obéit, et bien que ce fût l’hiver, il trouva des roses florissantes. Ayant ramassé les fleurs, il les apporta à Notre-Dame qui les plaça dans son manteau avec délicatesse et lui dit de les donner à l’évêque comme preuve.

Quand il ouvrit son manteau devant l’évêque, les fleurs tombèrent à terre et une image de la Sainte Vierge et de l’apparition de Tepeyac resta imprégnée sur l'étoffe.

Avec la permission de l’évêque, Juan Diego vécut le reste de sa vie en ermite dans une cabane proche de la chapelle où l’image miraculeuse avait été placée pour être vénérée. Il s’occupa de la chapelle et des premiers pèlerins qui vinrent y prier la Mère de Jésus.

Juan Diego reçut une grâce bien plus profonde que celle extérieure d’avoir été choisi comme le messager de Notre Dame. Il reçut la grâce de l’illumination intérieure, et à partir de ce moment, il commença une vie de prière, de vertu et d’amour sans limite pour Dieu et son prochain.

Il meurt en 1548 et fut enterré dans la première chapelle dédiée à la Vierge de Guadalupe.

Juan Diego a été béatifié le 6 mai 1990 en la basilique Sainte Marie de Guadalupe à Mexico et canonisé le 31 juillet 2002, par saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005), lors de sa 5ème visite pastorale au Mexique.

L’image miraculeuse, qui est gardée dans la basilique de Notre Dame de Guadalupe, décrit une femme revêtue de l’habit local et ayant les traits d'une indigène. Elle est portée par un ange dont les ailes rappellent l’un des plus grands dieux de la religion traditionnelle locale. La Lune est sous ses pieds et son manteau bleu est recouvert d’étoiles dorées. La ceinture noire à sa taille signifie qu´elle est enceinte.

Le sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe est, après la basilique Saint-Pierre du Vatican le lieu de culte catholique qui attire le plus de pèlerins. Les jours de plus grande affluence sont ceux qui précèdent et suivent la fête de la Vierge de Guadalupe le 12 décembre où près de 9 millions de fidèles et de touristes assistent aux festivités et viennent vénérer la relique de Juan Diego.

 

Sources :

 

[1] L'Evangile au quotidien

[2] La canonisation de Juan Diego, acte de justice pour les Amérindiens, Zenit,‎ 6 février 2002.  

[3] P. François Brune, La Vierge du Mexique, ou le miracle le plus spectaculaire de Marie, Le Jardin des Livres, Référence, Paris 2008, p. 114-115.

[4] François Brune, José Aste Tönsman, Le Dernier miracle de la Vierge du Mexique, le Secret des Yeux, Editions du temps présent, Collection Mutation, Agnières 2011, p. 19-22.

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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 23:36

Ca sentait la franc-maçonnerie derrière l'acharnement de Valls et de l'appareil de parti du PS contre l'élu régional PS Masseret qui refuse de se désister aux Régionales avec des motifs solides de pluralisme des voix dans notre société que l'Oligarchie monopolistique refuse (tout en s'étonnant de la montée de l'abstention...) Il ne faudra pas s'étonner ensuite de la rupture de la base et de l'appareil dirigeant complètement déconnecté des réalités du terrain, en complète autarcie - refusant toute autocritique après une gifle électorale -, la sécession des gens qui n'en peuvent plus de cette manière de faire la politique et de cette magouille politicienne qui, en outre, depuis trente ans, n'a fait que faire monter le FN...

 

C'est confirmé :

Le Grand Orient de France demande au PS Jean-Pierre Masseret de se retirer
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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 10:15
Mode de scrutin : ils ont changé les règles du jeu, ils risquent d'être éliminés

La droite mais surtout la gauche ont changé les règles des élections pour contenir le Front national… qui peut profiter de ces tactiques risquées.

 

Avant le second tour des élections régionales, il est utile de s'intéresser au mode de répartition des sièges. La liste qui arrivera en première position dans chaque région bénéficiera d'une prime de 25 %. Il suffit donc de remporter 35 % des suffrages pour disposer de la majorité absolue. À l'origine, cette « prime » a été instaurée pour évincer les petits partis du jeu politique, à commencer par le Front national, comme l'explique Sylvain Brouard, chercheur au CEVIPOF-LIEPP, Sciences Po : « Les élections régionales de 1998 avaient placé le FN, et dans une moindre mesure les écologistes, d...

 

Source: Mode de scrutin : les arroseurs arrosés, Le Point, Par Sophie Coignard, Publié le 08/12/2015 à 06:41 - Modifié le 08/12/2015 à 08:04 | Le Point.fr

A noter en ce moment au sujet des appels aux désistements désespérés parmi les socialistes, qu'un certain Jean-Pierre Masseret (candidat PS Alsace Champagne Ardenne Lorraine) se démarque des autres en refusant le désistement pour "faire barrage" au FN Florian Philippot, avec des arguments solides  :

 

"l’évitement du front républicain existe depuis des années, mais à chaque fois, le FN a continué de monter. Par conséquent cette stratégie de l'évitement n'est pas une stratégie qui réussit, puisqu'à chaque fois on constate que le FN continue de marquer des points. C'est pas l'évitement qui évite le  FN, c'est l'affontement avec le FN qui fera reculer ce parti. Et c'est à l'intérieur de cette assemblée territoriale que les choses doivent se poser". (Source : Video I-télé, Régionales 2015 – Publié hier à 13:55 – Mis à jour hier à 14:01 Régionales : Jean-Pierre Masseret persiste et maintient sa liste dans le Grand Est)

 

Masseret a raison, le cordon sanitaire ne fonctionne pas. Ce n'est pas en interdisant des idées qu'on empêche celles-ci de se répandre. Mais au contraire, c'est toujours en assumant son identité que, dans un dialogue authentique, on peut convaincre son interlocuteur. Certainement pas en se suicidant... La position de Masseret est donc beaucoup plus "digne" que celle de Manuel Manuel Valls qui, lui-même, demande à Masseret d'être "digne", de se retirer et appelle à voter pour l'opposant de droite ! La priorité de Valls n'est donc pas d'affirmer et de combattre pour des idées, mais de "faire barrage" au FN. Attitude d'autant plus dangereuse que si le FN gagne quand même au second tour, le PS se sera complètement auto-éliminé - ce dont on ne se plaindra pas ! -. Et le FN aura démontré sa capacité à gagner non plus en triangulaire, mais en duel, préparant ainsi la présidentielle 2017.

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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 08:26

Lors du synode sur la famille, des évêques ont pu déclaré ne pas empêcher les divorcés remariés de communier, car ils ne jugeaient pas de leur conscience. Or, le danger est que la conscience devienne l'élément prépondérant qui présume de la légitimité ou non d'une communion (sacramentelle) en dehors de toute communion spirituelle, avec toutes les dérives possibles que j'exposais ici.

Avant de céder la place à son successeur à la tête du diocèse de Malines-Bruxelles, Mgr Léonard a répondu sur ce sujet à Andrea Gagliarducci pour ACI Stampa que "lors du dernier synode, on a tenu – à propos de ces situations – un langage ambigu qui permet diverses interprétations. Ce langage a déjà fait l'objet d'une récupération, comme s'il équivalait à un accès à la communion qui dépende seulement de la conscience personnelle ou de l'avis d'un prêtre local", espérant que l'exhortation post-synodale pourra clarifier ces difficultés.

 

Avant de céder la place à son successeur à la tête du diocèse de Malines-Bruxelles, il répond longuement aux questions d’Andrea Gagliarducci.

 

[...]

 

Quelle est la situation des familles dans le diocèse ?

Le souci des familles était, lui aussi, une de mes priorités particulières. Déjà à l'époque où j'étais évêque de Namur, j'ai rencontré des personnes qui vivaient dans des situations conjugales irrégulières, des personnes qui n'étaient pas seulement divorcées mais remariées. Et qui parlaient de leur désir de cheminer avec le Seigneur, à partir de leur situation. Après avoir rencontré une dizaine de personnes dans cette situation, j'ai décidé de les réunir et, ensemble, nous avons organisé des journées pour accueillir les personnes divorcées, séparées et remariées. J'ai toujours essayé d'aller à la rencontre de ces frères et sœurs, et toujours avec beaucoup d'amour, de patience et de bienveillance. Mais ces rencontres se faisaient toujours dans la vérité, dans la fidélité à l'Evangile, à Jésus, au mariage tel que lui-même nous le présente. Cette expérience m'a confirmé dans la conviction qu'il est possible d'aider les gens à vivre cette situation dans un chemin de sanctification et de conversion.

 

Quelle était votre pastorale envers les divorcés engagés dans une nouvelle union ?

 

Lorsque je rencontrais des personnes divorcées ou séparées, je les aidais, dans la mesure du possible, à rester fidèles à leur mariage, et aussi à leur conjoint, même s'ils étaient séparés. Je faisais cela avec l'aide d'une communauté appelée « Notre-Dame de l'Alliance ». Et, s'ils ne pouvaient, ou ne voulaient pas, faire ce choix, et si, pour diverses raisons, ils se remariaient, parce qu'ils ne se sentaient pas appelés à vivre seuls ou bien s'ils désiraient assurer l'éducation de leurs enfants, je les aidais à faire un choix authentiquement chrétien, en m'inspirant de Familiaris Consortio [Familiaris consortio 84. NdCR.] Je leur expliquais alors que, du fait de leur remariage, ils devaient s'abstenir de la communion, parce qu'il y a une contradiction objective entre l'alliance nouvelle et éternelle que constitue l'Eucharistie et l'alliance conjugale qui se trouvait rompue. Lorsque l'on prend un peu de temps, dans une ambiance de prière fraternelle, les gens peuvent accepter ce langage. Dans mon équipe, j'avais aussi des divorcés et des personnes remariées, mais ils donnaient toujours le témoignage de la fidélité à l'enseignement de l'Evangile et de l’Église.

J'ai l'impression que, lors du dernier synode, on a tenu – à propos de ces situations – un langage ambigu qui permet diverses interprétations. Ce langage a déjà fait l'objet d'une récupération, comme s'il équivalait à un accès à la communion qui dépende seulement de la conscience personnelle ou de l'avis d'un prêtre local. Mais ce qui est en jeu est, par sa nature, universel. Cela ne dépend pas de situations locales mais de la nature même de l'alliance conjugale. J'espère que l'exhortation post-synodale pourra clarifier ces difficultés.

 

Source: ACI Stampa, Bruxelles, sfide future e bilancio del passato. Nelle parole dell'arivescovo Léonard, 1er décembre 2015.

Traduction : Une interview de Mgr Léonard, Benoit-et-moi.fr, 7 décembre 2015

 

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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 09:54
De l'avenir de l'Eglise

Le “New Age” des années postconciliaires, qui a consisté à admettre plusieurs voies d’accès à l’absolu, ajouté au pragmatisme ecclésial se manifestant dans une démocratisation du gouvernement de l’Eglise et dans l’horizontalisme liturgique, a été à l’origine du relativisme qui mine les sociétés occidentales.

A ce sujet, le Pape Benoît XVI parlait d’une véritable “dictature du relativisme” qui s’était introduite même dans l’Eglise pour favoriser tant les théologies qui considèrent que toutes les religions se valent que les courants œcuméniques qui, voyant les Eglises comme égales, sont favorables à l’intercommunion.

Or, la Constitution dogmatique de Vatican II “Lumen gentium” considère que l’Eglise n’est pas qu’une organisation pouvant s’adapter au relativisme ambiant. Elle est l’organisme de l’Esprit Saint. Et à ce titre, elle ne peut se développer que de l’intérieur - et non à partir de “périphéries” coupées du centre - par sa communion au Christ, dans la foi, l’espérance et la charité.

Affirmer et croire que l’Eglise est le Corps du Christ, implique que celui-ci s’est donné un corps communautaire et historique, fondé sur l’Eucharistie.

Ainsi, la liturgie de la messe est-elle la loi essentielle, capitale, fondamentale de l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique : elle est née à la dernière Cène et permet, à travers sa forme rituelle authentifiée par le Magistère, d’actualiser la Nouvelle Alliance.

Il en découle qu’une Eglise locale - diocèse, paroisse... - ne peut jamais apparaître comme une réalité isolée ou se considérer comme telle, mais doit sans cesse veiller à s’affirmer dans une communion catholique avec les fidèles de tous les temps : passé, présent et à venir.

En effet, l’Eglise catholique n’est pas une juxtaposition statique d’Eglises locales et de communautés particulières : celles-ci ne sont que des réalisations de la seule et unique Eglise née à la Pentecôte et dans laquelle l’essence de la vocation chrétienne ne peut en aucun cas se réduire à un programme politique, à une morale, à un humanisme quelconque, à une philosophie ou à une sagesse.

On comprend donc que le véritable leitmotiv du message de Jésus est le Royaume de Dieu : le Christ qui a proclamé la venue du Royaume était lui-même ce Royaume.

Le Royaume de Dieu n’est donc pas un concept politique. Il n’est pas davantage une règle dont on pourrait se servir directement pour élaborer une praxis politique ou exercer une critique des réalisations de tel ou tel gouvernement.

L’image du Royaume de Dieu nous est donnée par la liturgie, laquelle est d’une importance capitale pour la vie de l’Eglise en ce qu’elle est une incarnation de l’espérance eschatologique, de notre désir d’accéder au Royaume.

Une théologique saine ne peut que s’appuyer sur une liturgique saine. Inversement, des liturgies bancales, approximatives, banalisées sont inévitablement le lieu où s’élaborent des théologies hétérodoxes. On s’en rend compte si l’on considère que la crise que traverse aujourd’hui l’Eglise a été précédée d’une destruction de la liturgie, laquelle destruction a elle-même été précédée du rejet de la prière au profit de l’activisme pastoral.

Car, en effet, le point de départ d’une liturgie juste capable de protéger la doctrine est la prière : la liturgie de l’Eglise naît de la prière et enseigne la prière.

Cependant, on ne peut pas faire de la prière liturgique un acte personnel sans rapport avec l’héritage liturgique. Ainsi, par exemple, le chant liturgique ne peut pas se couper du chant grégorien pour adopter des formes de pop ou de rock, lesquelles relèvent essentiellement de l’excitation politique ou érotique, ou du simple désir de divertissement. Le chant liturgique authentique doit être créateur d’instants où l’homme devient capable de saisir intérieurement son attente persévérante du Royaume.

Par conséquent, tout dans la liturgie - paroles, chants, gestes, vêtements des ministres, beauté du sanctuaire - doit s’opposer aux tendances qui préfèrent la rationalité à la Tradition. En effet, ces tendances, généralement dictées par le relativisme contemporain qui conduit à oublier de sens de l’eschatologie, ont toutes comme conséquence de réduire la liturgie à une austérité calviniste qui abolit la contemplation pour mettre les questions morales (la communion aux “divorcés-remariés”) et politiques (il faut se mobilier pour sauver la planète) au centre du christianisme et à la place du Royaume de Dieu.

On en vient alors à oublier ce n’est ni la rationalité ni les changements de structures qui détermineront l’avenir de l’Eglise mais les saints. Ça a toujours été le cas dans l’histoire, surtout dans les périodes de crises.

Source: Pro Liturgia, Actualité du samedi 5 décembre 2015

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 19:35

Le professeur Xavier MARTIN, dans son ouvrage "Régénérer l'espèce humaine", cite quelqu'uns de nos humanistes philanthropes de la Révolution, dont les déclarations littéralement stupéfiantes, éclairent le contre-sens affligeant de malhonnêteté donné en ce moment au sujet de l'expression "qu'un sang impur abreuve nos sillons".

 

Il est bon de faire oeuvre de pédagogie. Face à la version tout aussi ridicule d'un "sang impur" désignant des étrangers et faisant de l'hymne républicain un hymne raciste et xénophobe, des désinformateurs et intoxicateurs répondent en tentant de présenter une "Marseillaise" expurgée de son sens premier, et que les enfants à l'école devraient apprendre. Cette interprétation, incohérente, prétend que le "sang impur" à la Révolution en 1792 serait non pas celui des "Rois conjurés" et des "traîtres" (les nobles, les "Brigands" Vendéens, les "récalcitrants" au nouveau régime), mais serait le sang des Patriotes eux-mêmes (par opposition au "sang pur" des nobles) qui, en quelque sorte, verseraient leur sang pour la Patrie. Ils iraient à la guerre en chantant : "pourvu que notre sang impur coule dans nos sillons !". Cette interprétation, en plus d'être ridicule, est mensongère. Décontextualisée, elle nous vient de nationaux souverainistes, qui oublient que le mot "purge" est passé, d'une manière choquante, du lexique médical au XVIIIe siècle, au lexique politique, pour aboutir au XXe siècle chez les communistes et les nazis à la justification des crimes politiques totalitaires.

 

Il ne faut pas croire que la véritable interprétation du "Sang impur" qui doive couler n'ait plus lieu ou ne soit plus de mise. A notre époque encore, il y a des humanistes parmi nous qui connaissent parfaitement le sens premier de l'expression "qu'un sang impur abreuve nos sillons" : Jean-Paul Sartre, qui regrettait que les révolutionnaires n'eussent "pas assez tué". (Nous citerons les déclarations de ce fou furieux un peu plus bas.) Jean-Paul Sartre ne croit, lui, pas du tout à l'explication du sang versé des Patriotes eux-mêmes. Sartre, c'est à notre époque, et c'est très proche. Il faut insister là-dessus. Car à tout moment les bourreaux peuvent revenir et justifier, à nouveau, leurs crimes par la nécessité de la purge. L'épée de Damocles de la Marseillaise "qu'un sang impur abreuve nos sillons", constitue donc encore aujourd'hui une véritable menace pour le Bien public, une menace qui plane toujours au-dessus de nos têtes. A tout moment, un gouvernement dépassé par des évènements graves, par exemple, peut être tenté de réactiver le sens premier de la Marseillaise, au nom du Peuple souverain, de la "république", de la "Patrie en danger", etc.

 

On relira donc avec profit les explications du professeur Xavier Martin, souvent empruntes d'ironie, au sujet de la "pulsion exterminatrice" qui se trouvait au coeur du projet révolutionnaire en 1792. Une pulsion qui animait les révolutionnaires qui voulaient éliminer le "virus aristocratique et sacerdotal", les récalcitrants, les "aristocrates", le "clergé", la "noblesse", les "ennemis de la Patrie", mais aussi les "égoïstes", les "lâches", les "traîtres" et les "fripons". Il s'agissait de les "purger du sol de la Patrie", d'éliminer de la Convention, tout ce qui s'y trouvait d'"impur". Et cela, pour notre bien, le bien du "Peuple" et de l'"intérêt public", "au nom de la Liberté". Le "sang impur" était répandu "par humanité" (Fouché) :

"Qu'un sang impur abreuve nos sillons" (suite)
Chapitre II La Révolution : un discours politique « chirurgicalisé »

 

Cannibalisme encouragé médicalement

 

La médecine est présente, dans l'atmosphère de la Révolution : elle l'est plus, à vrai dire, que les médecins eux-mêmes. Quelques-uns, c'est vrai, s'y sont distingués. Comment ne pas songer tout d'abord à Marat, lequel selon Vovelle tient « une place unique (…) comme théoricien du mouvement révolutionnaire » ? Effectivement, nul plus que lui sans doute n'est le symbole de la haine sanguinaire délirante en Révolution. Esprit non cloisonné – on allait presque dire : « pluridisciplinaire » - ce médecin ne craint pas d'effleurer au besoin la boucherie, lorsqu'il dit par exemple au sujet du nanti, dans les premiers mois révolutionnaires, que le nécessiteux « a droit de l'égorger et de dévorer ses chairs palpitantes. » Ce n'est pas un propos fugitif de beuverie : c'est consigné, dès le mois d'août 1789, dans son propre projet de « déclaration des droits de l'homme et du citoyen » [1]. Un droit fondamental de dévorer citoyennement des chairs d'hommes palpitantes : l'amorce est prometteuse. Il est permis de saliver.

 

Rééditer l'espèce humaine améliorée ?

 

[…] Est-il besoin de le préciser ? Assimiler l'entité sociale à un organisme ne peut qu'ouvrir la voie aux ressources lexicales de la science des maladies quant à l'expression des imperfections et dysfonctionnements du corps politique.

 

[…] Sans doute le pressent-on : l'assimilation révolutionnaire de la société à un organisme, en corrélation avec une approche de type médical matérialisante, n'est pas sans rapport avec la violence révolutionnaire. L'un des maîtres mots de la décennie – régénération – nous semble voué très spécialement à incarner ce phénomène. Le terme est porteur d'une forte charge de radicalité, en connexion avec l'aspect fondamental de table rase, donc de fondation, de refondation simplificatrice d'un donné social vétuste et complexe que va présenter, de façon notoire, le processus inauguré en 1789 [169], et puissamment accéléré en 1792. C'est de façon logique que l'esprit fondateur de la Révolution justifie la violence initiale, laquelle techniquement est nécessitée par un besoin fondamental de « déblaiement ». Adressant à Carrier l'arrêté du Comité de Salut public déterminant sa mission à Nantes, Hérault de Séchelles joint cet avis d'encouragement : « Nous pourrons être humains, quand nous serons assurés d'être vainqueurs. » [170]

 

[…] On a là, d'évidence, un élément majeur de la virulence révolutionnaire, et d'autant plus que l'intention qui la sous-tend ne saurait être qu'excellente. Raynal et Diderot en avaient prévenu : « Une nation ne se régénère que dans un bain de sang », c'était quelques lignes après avoir dit, d'un fondateur archétypal (ou re-fondateur) de société : « [C]'est un médecin qui tente la guérison d'un cadavre gangréné. » [175]

 

[…] Et Benjamin Constant ne s'estimera-t-il pas fondé, par l'expérience, à récapituler : « Le mot de régénération nous a poussés à tout détruire » ? [186] C'était pour le bien : « [L]es bourreaux qui coupaient le cou des enfants et des vieillards, les bénins spectateurs qui assistaient au guillotiner des femmes s'attendrissaient sur les progrès de l'humanité. » [187]

 

[…] On connaît l'expression suivante de Saint-Just : « Ce qui constitue une République, c'est la destruction totale de ce qui lui est opposée. » [197] Si nous nous purgeons, dit sous peu son collègue Garnier de Saintes, c'est pour avoir le droit de purger la France. Nous ne laisserons aucun corps hétérogène dans la République. » [198]

 

Couthon bientôt, membre au surplus du Comité de salut public, ne dit guère moins lorsqu'il préconise, pour l'accomplissement du régime nouveau, « la résolution d'exterminer tous ceux qui ne veulent pas de la République. » [199]

 

[…] Oui, la perspective régénératrice porte donc en elle – et fort heureusement c'est pour la bonne cause – une pulsion exterminatrice des récalcitrants.

 

Portrait de Marat par Joseph Boze (1793), musée Carnavalet.Selon le docteur Marat, « cinq ou six cents têtes abattues » auraient suffi fin 1789 ; un an plus tard, estimera-t-il, « il en faudrait abattre dix mille », bientôt cent mille si l'on diffère ; de toute façon, les « ennemis de la Patrie », il les faudra « extermine[r] jusqu'au dernier rejeton. » [201] Jusqu'au dernier rejeton, ce sera dit également en Vendée ; il s'agit bien ici de massacre d'enfants pour raison politique. On sait que Marat aura la sagesse d'en venir au souhait exterminateur de cinq à six cent mille têtes, palmarès idéal des « exécutions populaires ». Sans l'interférence de Charlotte Corday l'on se fût hissé en sa compagnie, assez probablement, à cinq ou six millions, et à ce rythme d'emballement l'espèce humaine à bref délai y fût passée, « retirés tous de dessus le globe », eût dit Manuel.

 

[…] Ce type d'achèvement, - l'extinction totale de la race humaine », - au moins pour la France, au moins par certains et par rhétorique, n'était pas loin d'être assumé. On connaît le mot splendide de Carrier sur l'opportunité de transformer la France en cimetière national : « Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière, et de manquer le but que nous nous sommes proposé. » Ce trait plutôt martial d'un des grands visionnaires de la philanthropie, mis au grand jour par son procès [204], eut quelque audience.

 

[…] Saint-Just, quant à lui, pour qui « c'est l'indulgence qui est féroce », a l'élégance du détachement philosophique : « Peu importe que le temps ait conduit des vanités diverses à l'échafaud, au cimetière, au néant, pourvu que la liberté reste. » [206]

 

[…] C'est pour son bien que le corps politique est à purger, saigner, etc., à amputer de certaines des « petites vies particulières » qui le composent, lesquelles sont vues comme des menaces pour sa santé ou sa survie.

 

[…] D'autres orateurs à la Convention ou aux Jacobins, quelques citations : ce dont « il s'agit », c'est « de faire éprouver au corps politique la sueur immonde de l'aristocratie ; […] aristocratie qualifie ici un état d'esprit. [219] Ou bien ceci : « Le virus aristocratique et sacerdotal circule encore dans les veines de bien des hommes » ; ce sont des « contagieux qu'il faut séparer de la foule, de peur que [leur] mal ne devienne épidémique. » [220]

 

Joseph Fouché[…] Il se trouve que c'est sous la Terreur que le mot purge, médical, est étendu dans notre langue au politique, où la civilisation communiste, en surenchérissant sur celle des Jacobins, saura lui assurer une enviable fortune. On parle aussi à cette époque, de vomitif (ou d'émétique), pour viser bien sûr l'élimination, l'extermination des récalcitrants – ou de saignée, naturellement. Purge, émétique ? La charge de violence qui leste ces concepts trouve par exemple une admirable illustration dans tel propos de Fouché terrorisant la Nièvre. La République, telle qu'il la voit ? « Il ne doit entrer dans sa compostion que des éléments purs » (cette annonce est chimique). « Dans ses premiers moments de fermentation elle a déjà vomi […] le clergé et la noblesse, il lui reste encore à se purger des égoïstes, des lâches, des traîtres et des fripons. » [NdCR. En gros tout le monde !] [224] Vocables efficaces, adaptés à l'esprit du discours.

 

Portrait de Georges Couthon, par François Bonneville, Musée Carnavalet.Couthon s'émerveillera d'un vomissement civique : « La Convention nationale est sublime dans ce moment ; elle vomit de son sein tout qui s'y trouve d'impur. » [225]

 

[…] Du représentant en mission Francastel, cette gaillarde incitation pour fouetter le zèle des commis d'abattoir assumant en Vendée, sans lésine incongrue, l'oeuvre républicaine de régénération : « Purgeons, purgeons à jamais le pays de cette race infâme (…). Purgeons, mes amis, saignons jusqu'à blanc. », il faut, « purger, saigner jusqu'au blanc cette génération vendéenne ». [228] Ce ne sont pas la vaillance, ni les bonnes intentions, qui font défaut à ce philanthrope dévoré de zèle pour le bien public.

 

[…] Simple parenthèse : un médecin d'Auschwitz, confronté au souvenir du serment d'Hippocrate (par une détenue médecin elle-même), expliquait ceci : « Par respect pour la vie humaine, je pratique l'ablation des appendices purulents. » [236]

 

[…] « C'est par principe d'humanité » que Carrier « purge » la France des asociaux (donc sous-humains) du Bas-Poitou : il l'annonce en précisant fièrement qu'il fait massacrer « par centaines » les naïfs qui se rendent. [237]

 

Jean-Baptiste Carrier,estampe de François Bonneville,Paris, BnF, département Estampes et photographie, 1796.Fouché, de Lyon, en dit autant : « Oui, nous devons l'avouer, nous faisons répandre beaucoup de sang impur, mais c'est par humanité, par devoir. » [238] Fouché dit « par humanité » ; Carrier dit « par principe d'humanité » ; le médecin du camp (nazi) exprime-t-il autre chose lorsque disant éradiquer « un appendice purulent », il déclare agir « par respect pour la vie humaine » ?

 

[…] Notable précision : avec le recul, un autre « excellent coeur » et grande intelligence de la philosophie moderne, l'humaniste Jean-Paul Sartre, ne dissimulera guère certaine inclinaison à faire sien ce point de vue raisonnable : « [U]n régime révolutionnaire doit se débarrasser d'un certain nombre d'individus qui le menacent, et je ne vois pas là d'autre moyen que la mort. […] Les révolutionnaires de 1793 n'ont probablement pas assez tué », d'où « un retour à l'ordre, puis la Restauration » [241]. … [L]a dialectique de l'humaniste Jean-Paul Sartre est explicite et cohérente : il eût fallu qu'on massacrât plus ardemment sous la Terreur. 

 

Notes

 

[1] Marat, La Constitution ou Projet de Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, suivi d'un Plan de Constitution juste, sage et libre, Paris (fin août) 1789, rééd., dans les Oeuvres politiques, 1789-1793, t. 1, publ. J. De Cock et C. Goetz, Bruxelles, 1989, [p. 69-105], p. 74.

[169] Voir M. Ozouf, L'Homme régénéré, Essais sur la Révolution française, Paris 1989 ; et A. de Barecque, Le Corps de l'Histoire..., op. Cit., p. 166-194.)

[170] Hérault de Séchelles à Carrier, 29 septembre 1793 : lettre citée de troisième main d'après C.-L. Chassin, La Vendée patriote, t. 3, Paris 1894, reprint Mayenne, 1973, p. 559.

[175] Raynal, Histoire philosophique et politique des établissements du Commerce des Européens dans les deux Indes, 10 vol., Genève 1780-1781, t. 6 (1780), p. 21 et 20-21.

[186] B. Constant, De l'Esprit de Conquête et de l'Usurpation dans leurs rapports avec la civilisation européenne (ajout de juillet 1814), Paris 1986, p. 251.

[187] Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe (écr. 1811-1833), 4 vol., Lausanne, 1968, t. 4, p. 453 (passage écrit en 1833).

[197] Saint-Just à la Convention, 8 ventôse an II, 26 février 1794 : dans ses Oeuvres complètes, publ. A Kupiec et M. Abensour, Paris 2004, p. 659 ; et Arch. Parlem., 1ère série, t. 85, p. 517., col. 1.

[198] Garnier de Saintes aux Jacobins, 16 germinal an II, 5 avril 1794 : Aulard, La Société des Jacobins, Recueil de Documents..., t. 6, Paris, 1897, p. 47.

[199] Couthon aux Jacobins, 6 messidor an II, 24 juin 1794 : ibidem., p. 188.

[204] Témoignage de François Lamarie au tribunal criminel révolutionnaie, 21 frimaire an III, 11 décembre 1794 : Moniteur, n° 97, 7 nivôse an III, 27 décembre 1794, p. 401, col. 3. C'est ce que Carrier disait : « à qui voulait l'entendre ». « Carrier nie les faits, et répond par des injures. »

[206] Saint-Just à la Convention, 11 germinal an II, 31 mars 1794 : Arch. Parlem., 1ère série, t. 87, p. 638, col. 1.

[219] Aulard, La Société des Jacobins..., op. Cit. t. 6 (mars-novembre 1794), Paris 1897, p. 80-81, à la date du 28 germinal an II, 17 avril 1794.

[220] J.-B. Leclerc à la Convention, 18 décembre 1792 : Arch. Parlem., 1ère série, t. 55, p. 145, col.1.

[224] Fouché aux habitants de la Nièvre, 10 octobre 1793 : Arch. Parlem., 1ère série, t. 76, p. 686, col. 1.

[225] Propos du 29 messidor an II, 17 juillet 1794 : cité de seconde main d'après M. Braconnier, notice « Couthon », dans A. Soboul, dir., Dictionnaire de la Révolution française, Paris, p. 310.

[228] Lettre des 22 et 20 décembre 1793 : cf. notre livre Sur les Droits de l'Homme et la Vendée, éd. DMM, Bouère, 1995, p. 60.

[236] E. Klee, [Auschwitz. Die NS-Medizin une ihre Opfer, Francfort, 1997], La Médecine nazie et ses victimes (trad. O. Mannoni), s.l. (Actes Sud), 1999, p. 293 ; suite : « Les Juifs sont un appendice purulent sur le corps de l'Europe » (p. 293-294) (p. 424 : déposition d'Ella Lingens, 19 septembre 1960). - Napoléon, quant à lui, s'estimait fondé à appliquer aux Juifs la qualification de « masse de sang vicié » : cf. infra., p, 229.

[237] Lettre de Carrier à la Convention, 30 frimaire an II, 20 décembre 1793, lue à l'assemblée le 6 nivôse, 26 décembre ; Moniteur, n° 98, 8 nivôse, 28 décembre, (« à la une ») p. 393, col. 1 : « C'est par principe d'humanité que je purge la terre de la liberté de ces monstres. » « J'invite mon collègue Francastel à ne pas s'écarter de cette salutaire et expéditive méthode ». … - Sur la logique intellectuelle qui peut conduire la répression républicaine à méconnaître effectivement les qualités d'hommes et de citoyen chez les insurgés, ou à tendre à le faire, voir notre ouvrage Sur les Droits de l'Homme et la Vendée, Bouère, 1995 ; il s'articule intégralement sur cette problématique. - Sur tout cela voir également A. Gérard , « Par principe d'humanité... » La Terreur et la Vendée, Paris, 1999.

[238] Lettre de Fouché à la Convention, 27 décembre 1793 : cité de seconde main d'après A. Gérard, op. cit., p, 25.

[241] Interview de J.-P. Sartre, dans Actuel, 28 février 1973, p, 76, col. 2.

 

Xavier MARTIN, Régénérer l'espèce humaine. Utopie médicale des Lumières (1750-1850), Dominique Martin Morin édition, Mayenne 2008

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 06:55

NdCR. De la même façon que leur régime satanique a démarré le 10 août 1792 par la suppression de la procession à la Vierge Marie le 15 août, et l'organisation volontaire de massacres destinés à créer un climat de terreur propice à la déclaration de leur "république" (Prises des Tuileries, Massacres de Septembre), à chaque fois qu'une Marseillaise est chantée, il faut contrer le maléfice en récitant un Ave Maria.

D'une façon générale, si nous partageons et diffusions certaines analyses de certains intervenants expliquant la situation calamiteuse dans laquelle se trouve notre pays actuellement, ça ne signifie pas que nous cautionnons leurs analyses sur la solution à adopter.

 

Nous rappelons que face à la volonté de détruire notre pays, la seule solution viable et honnête est le rétablissement de la Monarchie Catholique, représentée par le seul héritier des rois qui ont fait la France, son souverain légitime : Monseigneur Louis de Bourbon, duc d’Anjou, aîné des Capétiens, de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX. Le reste n'étant que poudre aux yeux servant des intérêts plus que douteux.

Naissance de la République – Une conférence de Marion Sigaut au Théâtre de la Main d'or (03/10/2015)

 

Source: Démocratie Royale

 

Merci à Marion Sigaut pour cette conférence qui fait le jour sur des pans entiers méconnus de l'histoire de la république, qui achèvent de discréditer définitivement ce régime politique sanguinaire né grâce à deux complots (prise des Tuileries le 10 août 1792) et Massacres de Septembre 1792.

 

Extrait :

 

"Fin 1788, le roi convoque les Etats généraux pour régler le problème de la dette publique (que la France a depuis que le roi a épuisé son budget suite à son aide aux insurgés américains dans la Guerre d'Indépendance des Etats-Unis. NdCR.), Etats généraux, c'est-à-dire les corps constitués représentant la nation française. Les Etats généraux se réunissent en mai 1789 à Versailles. La noblesse, ce sont ceux qui font la guerre, le clergé, ce sont ceux qui font la prière et assurent tous les services sociaux, et le Tiers-Etat, c'est le reste, c'est-à-dire tout le monde.

 

Et le 17 juin, les représentants du Tiers Etat se proclament 'Assemblée nationale Constituante', c'est-à-dire que ces gens ont été députés par leur paroisse, jusqu'au fin fond de la France, pour venir présenter aux Etats généraux les doléances de la population. Et, arrivés sur place, ils disent 'nous venons faire une nouvelle constitution'. Cela s'appelle un coup d'Etat. C'est-à-dire que ces gens n'ont pas reçu des Français du fin fond des campagnes ou de l'intégralité des villes leur demandant faites une nouvelle constitution. Ils n'ont pas mandat pour cela. 

 

Le 12 et 14 juillet, c'est-à-dire un petit mois après, des troubles éclatent à Paris, la Bastille est prise et elle est l'occasion de violences abominables. Les violences que déclenchent le mouvement révolutionnaire sont absolument insensées et inouïes. Le peuple parisien, le peuple de France n'a pas l'habitude de telles violences, c'est-à-dire des têtes coupées qu'on exhibe. Alors cela vous dit quelque chose les têtes coupées, les sauvages c'est toujours les autres. Mais non, là, c'est chez nous, à Paris. Et des témoignages affluent de gens qui sont absolument indignés... et offusqués (ce sera le début d'une longue indignation qui durera deux siècles jusqu'à aujourd'hui. NdCR.) de voir ce déchaînement de violences qu'ils n'attendaient pas.

 

C'est à ce moment-là qu'est fondée la Société des Amis de la Constitution. C'est-à-dire un club de pensée, une réunion de francs-maçons.

 

Le 14 juillet est l'occasion d'organiser à Paris une commune insurrectionnelle et une Garde nationale. Une Commune, c'est un gouvernement de Paris. Cette Commune de 1789 va représenter le 'gouvernement' de paris. Et la Garde nationale, ce sont les bourgeois en armes. On leur a donné un uniforme et des fusils et ce sont eux qui étaient chargés d'assurer l'ordre (14 juillet 1789).

 

Au mois d'Octobre, un second coup d'Etat a lieu. Une manifestation allant réclamer du pain au roi, part de Paris à Versailles, revient avec le roi. C'est une manifestation que l'on appelle le retour du boulanger, de la boulangère et du petit mitron. Le pain étant de plus en plus cher - et il le sera de plus en plus, cela sera certainement un des éléments clés des violences que cela déchaîne... -. 

 

"Je ne peux plus chanter la Marseillaise" : Marion Sigaut sur "la naissance de la république"

La manifestation ramène le roi, la reine et les enfants royaux des Tuileries à Paris (6 octobre 1789) et le roi est privé de son droit à participer à la confection des lois. Le roi était le législateur en son royaume jusqu'à cette date. A partir du moment où on l'a amené aux Tuileries, on peut dire qu'il est prisonnier et c'est un véritable second coup d'Etat.

 

Au mois de juillet 1790 est décrété la Constitution civile du Clergé. Cette constitution, c'est la soumission de l'Eglise à l'Etat. Cela n'a rien à voir avec la séparation de l'Eglise à l'état. Cette Constitution va dire que dorénavant les prêtres ne sont plus soumis à l'autorité de Rome, qui est l'autorité religieuse, mais à l'autorité de l'Assemblée et du gouvernement. C'est un renversement dramatique et beaucoup de sang va couler à cause de cela.

 

Le 20 juin 1791, le roi s'échappe des Tuileries pour essayer de retrouver une partie de son armée. Il est arrêté à Varennes. Il est ramené à Paris et suspendu de ses fonctions.

 

En juillet 1791, la Société des Amis de la Constitution, le club de pensée franc-maçon va se diviser entre Feuillants et Jacobins. Les Jacobins se sont installés dans un ancien couvent de Jacobins, rue Saint Honoré. Et c'est là que va se jouer et s'organiser 'la Révolution', le Club des Jacobins.

 

En août 1791 est élu une 'Assemblée nationale Législative'. Le roi l'accepte, il signe la nouvelle Constitution. Il dit je suis d'accord, puisque c'est cela que veut le peuple.

 

Lire : Des droits de l'Homme à la Terreur : lecture critique de la Constitution de 1791

 

Des élections ont lieu. Et dans cette élection, ne seront élus que les gens qui ont les moyens.

 

En mars 1792, l'Assemblée contraint le roi à prendre un ministère entièrement jacobin. Et parmi les ministres, on a un certain Roland, un certain Clavière et un certain Sevran, qui vont peser de tous leurs poids sur le gouvernement de Louis XVI.

 

Le 20 avril 1792, la France déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie, c'est-à-dire l''Assemblée nationale' déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie. Et cela n'est pas le roi qui a déclaré la guerre. On dit souvent, et on entend régulièrement que c'est le roi. Or, c'est bien l'Assemblée Législative qui a déclaré la guerre sur la pression du parti que l'on appellera plus 'Les Girondins'.

 

Jean-Marie Roland de la Platière, ministre du roi, était en 1787 à l'Académie de Lyon et il a proposé à la sortie de l'Académie devant un certain nombre de témoins qui étaient suffoqués, de produire de l'huile avec des cadavres des humains. Ses confrères lui demandent ce qu'il fait des ossements, il répond de l'acide phosphorique. Ses confrères, suffoqués, se tournent vers sa femme, Manon, essaient de voir s'il était sérieux, et rien du tout, il était sérieux.

 

Brissot, girondin bien connu, avait écrit en son temps, également avant la Révolution française :

 

'Les hommes peuvent-ils se nourrir de leurs semblables ? Les êtres ont le droit de se nourrir de toute matière propre à satisfaire leurs besoins. Les anthropophages qui ne sont point guidés par les institutions sociales ne font que suivre l'impulsion de la nature.' C'est eux qui vont renverser la Royauté !

 

[...] Les trois ministres harcèlent le roi pour qu'il sanctionne un décret de l'Assemblée qui veut qu'on déporte les prêtres réfractaires. Ceux-ci sont des prêtres qui refusent de se soumettre à la Constitution civile du Clergé, parce que c'est leur conscience. Le roi refuse, il oppose son veto. Le roi a encore le droit de veto. Et le roi refuse aussi de signer le décret qui consiste à mettre 20 000 fédérés (garde nationale) aux portes de Paris. Et les trois ministres sont tellement odieux que le roi renvoie les trois ministres. Manon Roland écrit une lettre que son mari signe, une lettre d'une violence insensée. C'est un véritable appel au meurtre contre le roi. 'Comment le roi ose-t-il mettre son veto ?'

 

Le 20 juin 1792, l'Assemblée reçoit 10 000 clubistes armés, au mépris des lois. L'Assemblée nationale n'a pas à recevoir des gens armés. ... La population parisienne est suffoquée par cette violence. Et en fait, on connaît une des sources de toute cette agitation, c'est le duc d'Orléans, qui se trouve être le cousin du roi, qui stipendie les agitateurs. Ce Philippe d'Orléans, qui deviendra Philippe Egalité et qui perdra la tête - mais ils l'a perdront tous, ou presque -, entretient l'agitation et c'est lui qui organise toutes ces émeutes. 

 

Le 22 juin, deux jours après les violences aux Tuileries, le roi envoie une très belle protestation. C'est du grand Louis XVI. Il dit :

 

'Le Roi n'a opposé aux menaces et aux insultes des factieux que sa conscience et son amour pour le Bien public. Le Roi ignore quel sera le terme où ils voudront s'arrêter, mais il a besoin de le dire à la nation française, que la violence, à quelque excès qu'on veuille la porter, ne lui arrachera jamais un consentement à tout ce qui est contraire à l'intérêt public. Comme représentant héréditaire de la nation française, il a des devoirs sévères à remplir, et s'il peut faire le sacrifice de son repos, il ne fera pas le sacrifice de ses devoirs. Dans l'état de crise où elles se trouvent, le roi donnera à toutes les autorités constituées l'exemple du courage et de la fermeté, en conséquence il ordonne à tous les corps administratifs et municipalités de veiller à la sûreté des personnes et des propriétés. Fait à Paris, le 22 juin 1792.'

 

Immédiatement après, des pétitions de partout en France arrivent de soutien au roi. A Paris, une pétition de 16 000 personnes est déposée chez 16 notaires. Le roi, à l'heure actuelle est désarmé, on lui a retiré sa Garde constitutionnelle de 1800 hommes depuis le mois de mai. Et le Commandant de cette Garde constitutionnelle a été envoyé à la Haute Cour à Orléans. On a créé une Haute Cour spécialement pour régler leurs comptes. On verra plus tard ce que sont devenus les malheureux envoyés à la Haute Cour à Orléans.

 

Pour la justification de la Garde constitutionnelle du roi, écoutons ce que disait Condorcet :

 

'Cette Garde manifestait une audace et un incivisme qui indignait et effrayait les citoyens. La haine de la Constitution et surtout celle de la Liberté et de l'Egalité était le meilleur titre pour y être admis.

 

Vous imaginez vous les Gardes constitutionnels cracher sur la liberté et l'égalité ? Qu'est-ce que c'est que ce délire ?

 

'L'Assemblée, poursuit Condorcet, fut forcée de dissoudre cette Garde pour prévenir les complots de contre-révolution dont ils ne manifestaient que trop d'indices'.

 

En d'autres termes, la Garde du roi était royaliste. Ben oui !

 

En fait l'Assemblée nationale traite avec les émeutiers de puissance à puissance. Les émeutiers font une partie de la loi, en tous les cas ils essayent et ils vont bientôt gagner.

 

Petion, maire de Paris (1791-1792), va voir le roi après l'émeute et il se comporte en gougnafier. Il parle en même temps que le roi et lui coupe la parole. Le roi lui dit : 'Est-ce me respecter que de rentrer chez moi armé, de briser mes portes, de forcer ma Garde. Ce qui s'est passé hier est un vrai scandale pour tout le monde.'

 

Petion est franc-maçon. Il est membre de la Loge des Neuf Soeurs des Amis réunis, et il est secrétaire de la Société philanthropique du duc d'Orléans, il se moque bien de ce que le roi lui raconte. Les Girondins répliquent qu'il s'agit d'un roi faussaire, indigne d'occuper le trône. On ne répond à la grandeur du roi que par des lazzis, des quolibets et des expressions de mépris.

 

Il ya eu des adresses de sympathie et de soutien de partout pour soutenir le roi. Des adresses hostiles vont commencer à arriver. On lit le 26, une adresse de Grenoble : 'Louis XVI a renvoyé trois ministres patriotes. Législateur, le Peuple est Souverain. Si Louis XVI ne veut pas être un avec la Nation, la Nation va se soulever toute entière et la Constitution à la main, elle s'écrira : Louis XVI, roi des Français, est déchu de la Couronne. On est encore en juin, Grenoble envoie après l'affaire du 20 juin, un appel à déchoir le roi de sa Couronne ? Parce qu'il a renvoyé des ministres ? Ecoutez bien. La lettre est datée du 19 juin et le veto du roi est du 18. Il faut six jours aller et six jours retour pour aller à Grenoble. Vous savez ce que c'est ces adresses ? Elles sont fabriquées au Club des Jacobins à Paris. Vous savez comment disait Voltaire ? 'Mentez, mentez...' Ces gens n'ont aucun scrupule.

 

Quelqu'un va essayer d'intervenir pour renverser la vapeur, c'est Lafayette, qui a été commandant de la Garde nationale pendant trois ans. Et là, s'il n'est plus à Paris, c'est qu'il est parti à la guerre, il est sur le front. C'est un franc-maçon lui aussi. Il a été entièrement d'accord avec tout ce qui s'est passé jusque-là. C'est un proche du duc d'Orléans, le 'Grand Maître du Grand Orient', et il avait essayé d'être maire de Paris quand il y eu des élections en novembre 1791. Alors pour vous donner une idée de ce qu'étaient les élections à la mairie de Paris en 1791, il y avait 200 000 inscrits, 12 000 votants. Lafayette a eu 3000 voix et Petion 9000. Il n'y avait que deux candidats, pareil qu'aujourd'hui. On ne vous présente que deux candidats, même si vous ne voulez pas voter pour eux. Donc le maire de Paris a été elu avec 4,5% des inscrits, soit 1,8% de la population (parisienne) ! Cela juste au passage pour vous donner une idée de ce qu'était déjà la 'démocratie' à l'époque.

 

Le 16 juin 1792, c'est-à-dire avant les émeutes du 20 juin, Lafayette a écrit à l'Assemblée nationale pour mettre en garde contre les Jacobins. Depuis le début il était d'accord, mais brusquement il a changé d'avis et a compris que les loups étaient lâchés et qu'on ne va plus tenir ce qui se passe.. Il écrit à propos des Jacobins :

 

'Cette Secte forme une corporation distincte au milieu du peuple français [1] dont elle usurpe les pouvoirs, en subjuguant ses représentants et ses mandataires. C'est là que dans les séances publiques l'amour des lois se nomme aristocratie et leur infraction patriotisme.'

 

C'est exactement ce qui se passe: vous n'êtes pas d'accord, vous êtes un aristocrate, et vous êtes d'accord, vous êtes un patriote. Et à partir de maintenant cela va être comme cela jusqu'à la fin.

 

Alors bien vu de la part de Lafayette, mais c'est un peu tard. Il a quand même soutenu ce mouvement-là pendant trois ans. La France a à présent 4 000 Clubs affiliés aux Jacobins. C'est un maillage. Le territoire est rempli de ces sections. [La France va devenir en 1793 un immense camp militaire, une caserne. NdCR.] Et le 29 juin à l'Assemblée nationale, Lafayette dit que l'Armée est indignée et veut qu'on respecte la Constitution. L'armée, il la commande, il est au front. Il vient à l'Assemblée nationale et il demande qu'on poursuive les responsables des violences du 20 juin. Parce que c'est des infamies. Parce qu'on ne peut pas laisser faire des choses pareilles. Il demande qu'on détruise les Jacobins, Secte qui envahit la Souveraineté nationale, tyrannise les citoyens, et dont les débats publics ne laissent aucun doute sur l'atrocité de ceux qui la dirigent. Des gens soutiennent Lafayette et s'écrient:

 

'Depuis quand des factieux de Paris s'imaginent-ils, à eux seuls, former le peuple français ? Qu'ils montrent les mandats par lesquels les 80 départements leur ont délégué leur pouvoir. La ville de Paris sera responsable du dépôt de l'acte constitutionnel, de la sûreté des représentants élus et du représentant héréditaire de la nation', c'est-à-dire le roi. Donc forts de ce soutien, que va-t-il se passer ? Rien. Et Lafayette s'en va, il retourne à l'armée. Et cela va s'arrêter là, tout ce qu'il a demandé ne sera absolument pas suivi d'effet.

 

La première fête de la Fédération, cela avait été le 14 juillet 1790. On avait réuni tous les fédérés qui étaient venus en grande pompe jurer fidélité et soutien à la constitution. Et en 1791, elle n'avait pas pu avoir lieu parce que le roi était parti à Varennes à ce moment-là (à l'instigation de Lafayette qui lui avait conseillé la fuite et le chemin de la fuite pour pouvoir mieux l'arrêter en chemin, selon les Mémoires de l'abbé Barruel en 1798. Un Lafayette qui donc entretemps, curieusement, change d'avis, change de camp et redevient royaliste. NdCR.).

 

Donc on propose d'organiser une seconde fête de la Fédération le 14 juillet 1792. Le moment est choisi après des émeutes, des rassemblements de fédérés de partout. Donc, cela va être l'occasion pour les Girondins de faire venir les fameux 20 000 hommes armés que le roi avait refusé d'installer aux portes de Paris.

 

Ils vont organiser la venue des Fédérés de partout grâce à leurs clubs. Et Mme Roland, elle, elle prépare la république carrément, avec ses amis Barbaroux et Servan. Barbaroux qui est un député de Marseille, écrit à son ami fédéré pour lui demander qu'il envoie '600 hommes qui sachent mourrir et des canons'. 

 

600 hommes et des canons. Que prépare-t-on à votre avis ? La démocratie !

 

Dont acte. La marche des Marseillais commence le 5 juillet avec des hommes de Toulon, de Nîmes, de Montpellier, d'Avignon, et de quelques autres villes. Et ces braves fédérés arrivent en chantant une certaine chanson, écrite ailleurs, qu'on va appelée la Marseillaise. Et bien non, les Marseillais qui arrivent ce n'est pas le 'peuple en marche'. Parce que en fait, Marseille, c'est un lieu, c'est un port, c'est tous les criminels vomis des prisons de Gênes, du Piémont, de Sicile, de l'Italie, de l'Espagne, de la Barbarie. Un député marseillais quand il apprend qui arrive, essaie d'avertir sur la qualité de ces brigands. Il dit: 'ce sont des spadassins, des suppôts des mauvais lieux. Tout fut trouvé bon et les véritables marseillais sont en petit nombre.' Les véritables Marseillais sont au front puisqu'ils sont partis à la guerre. Donc on fait venir sous le titre de 'Marseillais' la pègre, la pègre des ports du sud de la France. Les Marseillais arrivent à Paris le 30 juillet. Ils sont régalés par Santerre, et s'en prennent à des gardes nationaux parisiens et ils tuent un agent de change. C'est-à-dire qu'ils rentrent dans la ville, ils terrorisent les gens, et ils vont tenir Paris en coupe réglée pendant trois ans. 'Allons enfants de la Patrie', c'est eux. Je ne peux plus chanter la Marseillaise. Je l'ai chantée, vous ne pouvez pas savoir combien de fois, et encore il n'y a pas longtemps. Là maintenant que je sais cela, je ne peux plus.

 

Le 4 juillet, on vote un supplément à la constitution qui dit que 'la Patrie est en danger.' Cela veut dire que tous les citoyens qui sont en état de porter les armes sont en état d'activité permanente. Tout le monde doit être réquisitionné.

 

 

"Je ne peux plus chanter la Marseillaise" : Marion Sigaut sur "la naissance de la république"

Le 12 juillet, on lit une lettre de Marseille qui demande la république. Un député de Marseille monte à la tribune et dit que cette lettre est l'oeuvre de quelques factieux et non de la population marseillaise. Et bien les Fédérés qui sont dans la Tribune le huent et le forcent à se taire. Des députés protestent et disent que les tribunes tyrannisent l'Assemblée. Et on leur réplique :

 

'Il est bien étonnant que des membres de l'Assemblée bravent les Fédérés qui assistent à la Séance.'

 

Alors, qui fait la loi en France ?  Les 'Fédérés' 'Marseillais' dans les Tribunes ? C'est le début de la dictature de l'Assemblée nationale et de l'émeute. C'est le début de la dictature de celui qui crie le plus fort dans le groupe. C'est exactement comme cela que ça se passe. Et à ce moment-là, on instaure, puisque la 'Patrie est en danger', la permanence des sections. C'est-à-dire que les 'Sections' vont maintenant pouvoir délibérer à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit ! C'est-à-dire qu'à l'heure où les gens travaillent ou dorment, vous allez avoir des gens qui vont décider du salut de la France.

 

Paris a 48 sections. Ces sections se rassemblent dans les églises. Chaque assemblée a un président avec un vice-président et des secrétaires. Vous avez donc 48 petites assemblées législatives qui se réunissent, complètement délirantes, qui se rassemblent jour et nuit, dans Paris désormais. ... La démocratie est en marche.

 

... Brunswick est le commandant de la coalition anti-française. C'est également un franc-maçon. N'y voyez évidemment aucun rapport... Un Manifeste de puissances étrangères fait sur un ton menaçant, au nom du Roi, va perdre le roi. Si le roi demande à l'ennemi de faire peur à sa population, c'est le roi qui est coupable. C'est ce que veulent les Jacobins. Ils l'accusent en permanence de trahir et de saboter la défense nationale. Donc si le Manifeste de Brunswick arrive au nom du roi, il est bien évident que le roi est coupable. La reine le sait bien puisqu'elle écrit le 12 juillet à Fersen :

 

'On dit que les Jacobins de l'Assemblée attendent le Manifeste des puissances étrangères pour prendre un parti. On l'attendait cette semaine, on ignore qui a pu en retarder l'envoi.'

 

Elle trouve que cela ne vient pas assez vite. Le Manifeste de Brunswick est le texte d'un franc-maçon qui sert les francs-maçons jacobins. C'est clair. Il arrive à Paris le 30 juillet et il dit notamment :

 

'La ville de Paris et tous ses habitants seront tenus de se soumettre sur le champ et sans délai au roi. Si le chateau des Tuileries est forcé ou insulté, s'il est fait la moindre violence, le moindre outrage à Sa Majesté le Roi et à la Reine et à la famille royale, s'il n'est pas pourvu immédiatement à leur sûreté et à leur liberté, leur Majesté royale et impériale - c'est-à-dire d'Autriche et d'Allemagne -, en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable, en livrant la ville de Paris à une exécution militaire, et à une subversion totale.'

 

Qui va croire que le roi de Prusse et l'empereur d'Autriche ont pu autorisé une telle publication si ce n'est pas Louis XVI qui l'a demandée ? La boucle est bouclée. Mais le roi n'était pas au courant ! Ecoutez ce qu'il écrit :

 

'Il circule depuis quelques jours un écrit intitulé Déclaration du duc de Brunswick, Commandant des Armées combinées de l'empereur et le roi de Prusse. Cet écrit ne présente aucun des caractères qui pourrait nous en garantir l'authenticité, il n'a été envoyé par aucun de mes ministres dans les diverses cour d'Allemagne qui avoisinent le plus nos frontières. Cependant, sa publicité me paraît exiger de moi une nouvelle déclaration de mes sentiments et de mes principes. La France se voit menacée par une grande réunion de forces. Ceux qui savent ce que valent à mes yeux le sang et la fortune du peuple croiront à mes inquiétudes et à mes chagrins. Jamais on ne me verra composer sur la gloire et les intérêts de la Nation, ni recevoir la loi de l'étranger ou d'un parti. C'est à la Nation que je me dois. Je ne fais qu'un avec elle. Aucun intérêt ne saurait m'en séparer. Elle seule sera écoutée. Je maintiendrai jusqu'à mon dernier soupir l'indépendance nationale. Les dangers personnels ne sont rien auprès des malheurs publics. Un jour peut-être le peuple saura combien son bonheur m'est cher. Combien il fut toujours, et mon seul intérêt et mon premier besoin. Que de chagrins pourraient être effacés par la plus légère marque de son retour.'

 

Le peuple n'a pas à savoir cela. Le peuple est travaillé par l'Opinion et de la manière qu'on a dite.

 

Dès la parution du 'Manifeste', les Jacobins peuvent enfin prendre parti., réunir un certain nombre de bons citoyens pour tramer patriotiquement le siège des Tuileries.

 

... Le roi écrit le 31 juillet :

 

'Depuis plusieurs jours, la tranquilité publique est troublée dans la capitale et des actes de violence s'y répètent avec une scandaleuse impunité. Hier en particulier, pendant toute la journée, des vexations sans nombre ont été commises. Les propriétés, les personnes, rien n'a été respecté. Des citoyens ont été arrêtés, plusieurs ont été insultés, plusieurs ont été victimes des coups qui ont été portés dans les Champs Elysées. Et par un attentat à la liberté individuelle, plus inconcevable encore, deux citoyens ont été constitués prisonniers par des Marseillais et détenues en chartes privées dans cette même ville où les détentions arbitraires ont été justement placées au nombre des crimes que notre législation punit le plus sévèrement. Des heures se sont écoulées avant qu'ils ne soient remis entre les mains du Juge de Paix. Le roi n'a pu voir sans indignation les lois violées avec tant d'audace, sous les yeux du corps législatif et sous les siens. Son premier devoir est de garantir à chaque individu la liberté et la sûreté que la Constitution lui promet.'

 

Et bien ce n'est plus qu'un voeu pieux. Le roi peut bien écrire cela, ceux qui ont la responsabilité de l'ordre public s'en fichent. La Garde parisienne sait maintenant qu'elle n'a plus aucune protection et aucune justice à espérer de l'Assemblée, qui laissent les Marseillais faire la loi avec la violence qu'on vient de décrire.

 

Les Fédérés et les Marseillais ont donc la permission du maire de maltraiter, et de détenir arbitrairement, de blesser et de tuer qui il leur plaît. C'est le chaos.

 

Un courrier parvient au roi. Les Girondins lui offrent de s'associer à lui s'il rappelle Roland, Clavière et Sevran, Le roi dit non.

 

Le 3 août, le maire de Paris Petion s'adresse à la Commune. Il veut que le duc d'Orléans prenne la place du Roi. Pourquoi se gêner ? Lui, il ne parle toujours pas de république, il parle de remplacer un roi par un autre.

 

Le 4 août, la section du Bon-Conseil se réunit dans l'église Saint-Jacques-l’Hôpital (située à l'emplacement du no 133 actuel de la rue Saint-Denis. Cette section s’appela d’abord « section de Mauconseil » d’après le nom de l’ancien quartier de Mauconseil. En août 1792, le trouvant malsonnant, elle l’abandonna pour prendre celui de « Bon-Conseil ». NdCR.) La section réunie au nombre de plus de 600 citoyens, délibérant sur les dangers de la Patrie, considérant que Louis XVI a perdu la confiance de la nation et que les pouvoirs constitués n'ont de force que par l''Opinion', proclame : 'Unissons-nous tous pour prononcer la déchéance de ce roi cruel.' Alors, accoler 'cruel' à Louis XVI, c'est suffocant.

 

Cette section annonce que :

 

'si le 9 août, la déchéance n'est pas prononcée, les Patriotes des deux quartiers sonneront le tocsin et marcheront sur le château.'

 

Un citoyen prend la parole et dit qu'on a fraudé scandaleusement en signant pour les absents.

 

C'est la tyrannie du vote populaire qui fait dire ce que l'on veut du moment qu'on dit 'c'est populaire.'

 

Le 8 août, les Jacobins demandent un décret d'accusation contre Lafayette, pour avoir osé venir à l'Assemblée, le 29 du mois précédent dire qu'il fallait arrêter et fermer les Jacobins. Ce décret est rejetté massivement par 424 voix contre 206. Après la séance, les Fédérés, Marseillais et Brestois, pourchassent les députés qui ont voté contre. Ils les insultent, leur jettent de la boue et des pierres. Ils vont les insulter dans leurs domiciles qu'ils menacent d'incendier, et ils font mine de les égorger ou de les pendre. Terrorisés, ces députés sont presque tous absents à la séance du lendemain quand l'Assemblée se déclare 'permanente'. Ils envoient leur plainte par écrit et disent qu'ils vont en appeler à leurs électeurs. Et au moment où leurs plaintes sont lues à l'Assemblée, tout le monde rigole. Des députés demandent à ce moment-là qu'on fasse sortir l'Assemblée de Paris pour la protéger des émeutiers. C'est-à-dire qu'une Assemblée ne peut pas délibérer avec l'émeute dans les tribunes en permanence. Et là, c'est pas que dans les tribunes, c'est à la sortie également. C'est-à-dire que si vous avez le malheur à l'Assemblée de ne pas dire comme les 'Fédérés', vous êtes un 'aristocrate.' Deux Girondins s'opposent à la sortie de l'Assemblée de Paris pour la mettre ailleurs en disant : 'Il n'est pas vrai que des factions dominent les représentants du Peuple.'

 

Tous ces mouvements insurrectionnels sont dirigés par les Girondins, avec Petion et le Conseil général de la Commune. La force publique est sous les ordres immédiats de Petion.

 

La fin de la monarchie. On y est. Les Girondins ont lâché un monstre, mais qu'ils ne maîtrisent pas et dont ils commencent à avoir peur.

 Ils se rendent compte qu'une fois lâchée l'insurrection, ils peuvent très bien ne pas la maîtriser.

 

Le 7 août, juste avant le moment fatidique, ils envoient Petion à Robespierre et tenter d'arrêter une insurrection dont ils savent qu'il est l'âme. Petion lui dit : 'Je propose qu'on prononce d'abord la déchéance du roi par l'Assemblée.' Et Robespierre lui répond : 'Le Peuple et les Fédérés ne vous croient point. Tout se prépare à l'insurrection.

 

Mais c'est qui 'le peuple' dont parle Robespierre ?

 

En fait, quand Robespierre parle, c'est lui le peuple.

 

Donc, vous avez compris qu'on prépare l'insurrection. On va renverser le roi. On veut une 'Convention'. L'Insurrection est préparée et exécutée par un directoire secret des 'Fédérés', qui se réunit aux Jacobins.

 

Le directoire secret des Fédérés a extrait d'un comité central de 43 membres, 5 personnes, dont je ne vous donne le nom, car j'ai vu que c'était des inconnus qui resteront inconnus, mais ces 5 inconnus, on va leur adjoindre 10 personnes, dont un certain Cara (orthographe incertaine NdCR.), journaliste, un certain Fournier l'Américain, qui fera parler de lui, un certain Santerre, dont on a déjà entendu parlé et dont on entendra encore parler, et un certain Westermann, qui dans deux ans écrira :

 

'Il n'y a plus de Vendée. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l'enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay, suivant les ordres que vous m'avez donnés. J'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré des femmes, qui au moins pour celles-là n'enfanteront plus de brigands. Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher. J'ai tout exterminé.'

 

Le Comité central décide de détourner le drapeau rouge. Le drapeau rouge est le signe de la loi martiale. D'après la loi, au seul signal du drapeau, tous les attroupements avec ou sans armes deviennent criminels et doivent être dissipés par la force. L'idée des révolutiutionnaires est de retourner ce drapeau rouge en disant :

 

'on proclame la loi martiale du Peuple souverain contre la rebellion du pouvoir.'

 

C'est-à-dire que c'est le roi qui est rebelle et on va hisser le drapeau rouge pour renverser la rebellion du pouvoir.

 

Une affiche est placardée dans Paris :

 

'Ceux qui tireront sur les colonnes du Peuple seront mis à mort sur le champ.' Ha oui ? Par qui ? Qui décide ?

 

Le directoire révolutionnaire des 'Fédérés' fixent à la nuit du 9 au 10 août le signal de l'insurrection et la dernière heure de la Monarchie.

 

Nous sommes le 9 au soir. Brissot propose au roi de lui faire quitter le royaume contre 12 millions en espèces. Si on compare les revenus d'une famille moyenne de l'époque et maintenant, il lui propose : Majesté, on vous fait sortir pour 300 millions d'euros. On ne sait pas si le roi l'aurait fait ou pas, mais ce que l'on sait, c'est qu'il ne les avait pas, c'est certain.

 

La Section du Théâtre français, rue de l'Ecole de Médecine, présidée par Danton, héberge le bataillon de Marseille. On leur distribue 300 cartouches par personne. La Garde nationale parisienne, elle, est encore royaliste.

 

Et vous savez comment on le sait ? Parce qu'un certain journaliste, Louis-Marie Prudhomme, personnage très intéressant, démarre la Révolution à fond avec les révolutionnaires pour devenir un des plus farouches dénonciateurs de toutes les atrocités commises. Il écrit (époque où il était encore très anti-monarchiste) :

 

"Dans les guinguettes des chansonniers glapissaient des complaintes niaises, mais attendrissantes sur le sort du tyran. J'ai vu, oui j'ai vu le buveur laisser tomber dans son vin une larme en faveur de Louis Capet. Cette complainte sur l'air du pauvre Jacques commence ainsi : 'Oh mon peuple, que t'ai-je fait ?' On en vend par milliers, elle fait oublier l'hymne des Marseillais."

 

C'est-à-dire que les Parisiens aiment encore le roi et un anti-royaliste comme Prudhomme est là pour le remarquer.

 

A 1 heure du matin (dans la nuit du 9 au 10 août), le tocsin sonne. Les ministres et le roi sont complètement désarmés. Et ils sont placés sous la sauvegarde du maire qui est l'allié objectif de l'émeute. 

 

La Garde nationale de Paris, dont on a dit qu'elle était encore royaliste, n'a plus depuis fin 1791 un commandant général. On leur donne un commandant nouveau tous les deux mois. Alors essayez d'avoir de la discipline des troupes avec un gars qui change tous les deux mois. Le commandant à ce moment-là s'appelle Mandat. Quand Mandat va chercher des cartouches, on lui refuse. C'est-à-dire que la Garde nationale n'a pas d'armes. Il n'y a plus de cartouches, on a tout donné aux Marseillais.

 

Les colonnes se mettent en marche à 6 heure du matin vendredi 10 août 1792. A 1 heure du matin, vous avez 192 délégués des sections qui se rendent à l'hôtel de Ville. Ces sections siègent de façon permanente, dans les églises. Par exemple, à la Section des Lombards qui siège à St Jacques de la Boucherie, la fameuse Tour St Jacques que l'on voit au Chatelet, il y a huit personnes qui ont délégué cinq commissaires. Et toutes les sections vont en faire autant. 192 sections, 192 délégués qui se présentent à la mairie de Paris à une heure du matin, ont été nommés par 400 personnes. Paris a 500 000 habitants. (Le complot républicain de la Nuit du 10 août a donc été réalisé par 0,08% de la population parisienne... NdCR.)  Ils arrivent devant la mairie et ils chassent les 192 membres de l'ancienne majorité. Cela s'appelle une Commune insurrectionnelle. L'insurrection est maîtresse, vous partez, nous prenons la place. Ils vont gouverner la France, ils ne vont pas que gouverner Paris. Cela s'appelle la 'permanence des sections' pendant que vous dormez.

 

Seuls Petion et Manuel seront conservés dans cette municipalité. Il y a un nouveau venu qui s'appelle Tallien et fera parler de lui plus tard. Et à 4 heure du matin, la Commune s'installe. C'est 'populaire'. On ne dit pas (encore) la démocratie, on dit que c'est la 'Volonté du peuple'. Et elle veut voir Mandat, le Commandant de la Garde nationale. Mandat est chez le roi. Alors on va le chercher. Il vient, on l'interroge, il s'approche du perron, et là il est massacré, à coups de piques, à coups de sabres, à coups de pistolets. Et devant son fils qui hurle, on jette son cadavre à la Seine.

 

A 7 heures du matin, les députés se retrouvent à l'Assemblée qui se trouvait à l'emplacement actuel de la rue de Rivoli, à 5 minutes à pieds du Chateau des Tuileries. Elle apprend que Mandat vient d'être massacré, elle ne bouge pas. Il va falloir un nouveau Commandant pour la Garde nationale : on a quelqu'un 'de très bien', c'est Santerre. Santerre est un brasseur qui fait de la bière, qui a de quoi aviner les gens qu'il manipule. Et c'est un affidé du duc d'Orléans. Il est nommé Commandant de la Garde nationale par acclamation. A 8 heures, le roi a compris qu'il n'a pas les moyens de la résistance. Il se rend au manège et il demande la protection de l'Assemblée. L'Assemblée nationale lui accorde sa protection. Et il entre avec sa femme et ses enfants. Et ils sont mis dans la 'loge du logographe', une loge au-desus de l'Assemblée sise au manège. Et à 8 heures, un coup de canon ébranle les vitres et l'assaut du Château est donné.

 

Description de cette image, également commentée ci-aprèsAlors qu'est-ce que l'Assaut des Tuileries ? Je ne vous donnerai pas le détail, parce que, à la fois, je ne voudrais pas me salir la bouche et de vous choquer par des descriptions trop crues de l'abomination. Ce que je peux vous dire, c'est que la prise des Tuileries a été d'une atrocité indicible contre la population du château. Une sauvagerie que l'imagination normale d'un être sain se refuse. On a pillé, on a tué, on a profané, hommes, femmes et même enfants ont été massacrés, brûlés vifs et mangés. Des actes de cannibalisme dans l'intérieur du château, dans les cuisines. Cela a été une abomination. On a bu du sang d'homme encore palpitant, on a arraché des coeurs d'hommes vivants. On a massacré jusqu'aux chiens. C'est une épouvante. L'assaut des Tuileries est une épouvante. Au son des hurlements des victimes de l'assaut, l'Assemblée législative a cru enfin être arrivé au terme de son projet, elle va gouverner la France avec un roi potiche. L'Assemblée croit qu'elle a gagné. Elle va décréter la suspension du roi, la convocation d'un Convention. Et, en fait, ses décrets sont prêts depuis des semaines. Tout cela est préparé, minutieusement. Les ministres sont déchus. on rappelle Roland, Sevran, et Clavière et en présence de la famille du roi entassée dans le logographe, on nomme un nouveau ministre de la justice, Danton. Et on décrète que le roi va être installé au Palais du Luxembourg où il attendra les décisions de la Convention, ce que 'le Peuple' va décider. Et le dauphin, qui doit avoir six, sept ans, aura pour gouverneur Petion.

 

... La famille royale va être gardée comme otage, et gardée par qui, par 300 'Marseillais'. Et qui dirige ? Ce n'est pas l'Assemblée. C'est la Commune insurrectionnelle, les 192 péquins nommés par 400. au cours de la nuit. La Commune donne les ordres et l'Assemblée, désormais, obéit. C'est une véritable dictature qui s'instaure, immédiate.

 

L'ancien Procureur du roi est devenu procureur de la Commune. La Commune, c'est l'Assemblée du Conseil général de la Commune et c'est un Tribunal. Petion est et reste maire de Paris. Le procureur de la Commune, c'est Manuel. Et il a un substitut qui s'appelle Billaud-Varenne. Le Conseil général de la Commune, c'est 144 officiers autour du maire qui discutent publiquement comme autour d'une Convention. Ils ont une espèce de gouvernement, il y a des tribunes, il y a des gens qui écoutent, qui applaudissent, et ce sont ces gens-là qui vont donner des ordres à l'Assemblée nationale. Marat, le fameux journaliste à qui la Commune achetait 10 000 exemplaires par jour, a son bureau à côté. Il est le journaliste officiel de la Commune.

 

Pour s'installer, les membres de la Commune ont besoin de leurs aises. Donc ils vont aller piller toutes les proriétés de l'Etat et de l'Eglise. Les meubles, les étoffes, l'argent, tout est bon... On pille les maisons des émigrés, on pille les églises, on leur enlève tous les objets de valeur. Tout est entassé dans les sales de la mairie et sera presque intégralement pillé, volé, disparu.

Il y aura une commission qui sera chargé des comptes, qui relèvera des soustractions, dilapidations, malversations, bris de scellés, violations de dépôts, infidélités. Et les gens qui étaient en charge de surveiller le dépôt, c'est-à-dire Servan, Marat, Panis, membres du Comité de Surveillance, et Tallien, préposé à la garde des Objets volés, seront nommés députés à la Convention...

 

Le 10 août, la Commune à l'Hôtel de Ville, mande Roland, ancien ministre de l'Intérieur, en ces termes :

 

'Monsieur le Commandant (Santerre), a été autorisé à faire chercher le ministre de l'Intérieur, et à défaut du ministre, à faire venir son premier commis.' C'est-à-dire que la Commune de Paris donne des ordres aux ministres.

 

Le soir même, la Commune insurrectionnelle ferme les portes de Paris. Et elle annonce le 11 au matin, que la sortie de la ville est provisoirement interdite. Cela veut dire que les députés de l'Assemblée législative ne peuvent pas sortir de Paris pour aller raconter à leurs mandats ce qui vient de se passer. Paris est coupée du reste de la France.

 

... Le 10 août au matin, le sieur Roland, grenadier du bataillon des Minimes, écrit à l'Assemblée pour demander la suppression de la procession ordonnée par le voeu de Louis XIII. Louis XIII avait ordonné que tous les ans à l'Assomption pour le 15 août, la France se mette en procession. C'est comme cela que ça se faisait à l'époque. Donc un sieur Roland (ce n'est pas l'autre Roland de la Platière) demande la suppression de la procession, l'Assemblée nationale décrète que l'édit de Louis XIII qui ordonne la procession est révoquée, sur la demande d'un citoyen. On appellait cela la 'Volonté du Peuple'.

 

... Le 16 août, quelqu'un vient dire à l'Assemblée qu''un grand nombre des effets précieux qui remplissaient autrefois les maisons royales ont disparu. Il y en avait beaucoup de meubles massifs en or et en argent, nous n'en avons trouvé aucun. Il est probable qu'ils ont été fondus, convertis en espèces et envoyés aux émigrés.' C'est-à-dire que la preuve, c'est l'absence de preuves. La preuve qu'il y en avait, c'est qu'il n'y en a plus. Ils faisaient déjà le coup avec les Jésuites. Quand les Jansénistes s'en prenaient aux Jésuites, ils disaient : il n'y a aucune preuve contre eux. Seuls eux sont capables de cacher des preuves à ce point-là. C'est donc bien la preuve que c'est eux... Cela, c'était dans l'affaire Damiens. On n'avait aucune trace de l'intervention des Jésuites dans cette affaire. Mais c'était eux, c'était la preuve que c'était eux... Ici, c'est la même logique. Cela s'appelle de la paranoïa. Une logique paranoïaque.

 

Le 17 août, on dénonce à l'Assemblée la ville de Sedan où on a fait prêter aux troupes le serment d'être fidèle à la nation, à la loi et au roi. On décrète la ville de Sedan en contre-révolution ouverte. Merlin déclare: 'Je demande à présent l'arrestation de tout le Conseil général de Sedan.' Cette proposition est décrétée. Et on fera pareil en Seine inférieure, en Ardennes, dans la Somme, la Moselle, dans la Haute-Loire. Qui n'est pas avec eux est contre eux. Si vous avez le malheur de vous dire fidèle au roi, attendez-vous au pire et il arrivera.

 

Le 17 août, on organise les élections au Tribunal correctionnel, par acclamations... Le même jour, la Commune prive de leurs droits civiques et déclare incapables de remplir aucune fonction, les signataires de la pétition contre l'insurrection du 20 juin. Des pétitions avaient été déposées pour soutenir le roi. Tous les signataires vont être déclarés incapables de remplir aucune fonction, c'est-à-dire qu'ils sont déchus de leur citoyenneté. Et tous ceux qui ont prêté serment à Lafayette.

 

Le 29 août, Danton propose de faire dans les sections un état de tous les citoyens nécessiteux qui sont propres au service militaire et de leur donner une paye. Tiens, tiens, qu'est-ce qu'ils préparent ? Le même jour on bat le tambour dans la rue pour annoncer que tous les citoyens absents de chez eux doivent rentrer et que toutes les maisons seront éclairées toute la nuit. Et que des 'visites domiciliaires' sont annoncées dans chaque quartier.

 

Et le 30 août, les prisons sont combles : on a passé la nuit à aller chercher les gens chez eux par des 'visites domiciliaires.' Le Conseil général de la Commune écrit: 'Il est arrêté que les prisons seront chargées de juger et d'examiner sous leurs responsabilités les citoyens arrêtés cette nuit.' Ah bon? Parce que maintenant les Sections vont être juges, cela va être des tribunaux ? On arrête les gens au milieu de la nuit sans leur dire pourquoi, pour les faire juger par les sections.

 

Le 31 août Tallien dit :

 

'Nous avons fait arrêter des conspirateurs. Et nous les avons mis entre les mains des tribunaux pour leur salut et celui de l'état. Nous avons fait arrêter les prêtres perturbateurs. Ils sont enfermés dans une maison particulière. Et sous peu de jour, le sol de la liberté sera purgé de leur présence.'

 

Se préparent ce que l'on va appeler 'les massacres de Septembre'.

 

On a rempli les prisons dans la nuit du 29 au 30 août.

 

Dimanche 2 septembre, au matin. Pierre Manuel, le procureur de la Commune fait fermer les barrières de la Ville. Personne ne sortira. Il réquisitionne les chevaux et fait donner les canons d'alarme. Les prisons sont bondées de politiques, de prêtres et de personnes arrêtées depuis le 10 août. Et les prêtres sont arrêtés à tour de bras. Manuel vient s'assurer en personne qu'on ne mélange pas les uns avec les autres. C'est-à-dire qu'il donne l'ordre de faire sortir les prisonniers pour dette et les prisonniers pour cause civile et militaire ou pour indiscipline. On va chercher dans les prisons les voleurs. Et à 14h30, que fait-on ? On lâche les assassins. Et commencent les Massacres de Septembre à l'Abbaye où se trouvent les prêtres. Et le soir, les massacres commencent au Châtelet où il n'y a que des prisonniers de droit commun. Il s'agit de tuer à coups de sabres, de piques, et de masses des centaines de gens désarmés. C'est une furie, une sauvagerie sans nom. Cela va durer cinq jours. Des flots de sang coulent des prisons. Bien heureux celui qui meurt du premier coup. Les mêmes scènes de barbarie, de cannibalisme et d'outrages qu'on avait vues aux Tuileries se répètent pendant 5 jours sur des civils désarmés et enfermés.

 

A Bicêtre, à l'Hôpital Général, lieu de renfermement des pauvres à l'intérieur duquel se trouve la prison de la prison. Bicêtre, c'est la prison des hommes. Ce sont les sectionnaires qui massacrent depuis le 2 septembre au soir jusqu'au 4 septembre dans l'aprés-midi.

 

Ecoutez bien, c'est très pénible à entendre, mais je crois qu'il faut dire ces choses-là. Un ancien garde de Bicêtre témoigne de ce que ces sauvages ont fait aux enfants de Bicêtre :

 

'Ils nous en ont tué trente-trois, les malheureux. Ils nous disaient les assomeurs : D'ailleurs nous l'avons pu le voir par nous-mêmes, ces pauvres enfants étaient bien plus difficiles à achever que les hommes faits. Vous comprenez, à cet âge, la vie tient bien. Ils nous en ont tué 33. On en avait fait des montagnes là dans ce coin, que l'on démolit à votre droite. Le lendemain, quand il a fallu les enterrer, c'était un spectacle à fendre l'âme. Il y en avait un qui avait l'air de dormir comme un ange du Bon Dieu. Tous les autres étaient horriblement mutilés.

 

Le lundi 3 (cela a commencé dimanche 2), les tueurs arrivent à la Salpêtrière, Hôpital général pour les femmes et les petites filles. Ils sont arrivés le soir, ont libérés les femmes qui leur plaisent ou qu'ils connaissent, et ils passent la nuit au dortoir des petites filles. Qu'est-ce que vous croyez qu'ils ont fait, pendant une nuit complète ? Un viol pédophile de masse, et le massacre des femmes a seulement commencé après. Et à la Salpêtrière, elles ont été assomées à mort.

 

Prudhomme, le fameux journaliste dont je vous ai parlé, très bien informé, vient voir Danton le 2 au matin, 4 heures avant le début des massacres. C'est donc bien que les massacres étaient programmés et qu'on savait qu'ils allaient arriver. Et Danton dit à Camille Desmoulins : 'Tiens, Prudhomme vient me demander ce qu'on va faire.' Camille Desmoulins dit à Danton:

 

'Tu ne lui as donc pas dit qu'on ne confondra pas les innocents avec les coupables ?' Ce qui prouve que c'est bien programmé.

 

Alors Danton lui explique qu'on allait procurer à ces coquins d'aristocrates qui sont prisonniers, des armes à feu et des poignards. A une heure indiquée de la nuit prochaine, on devait leur ouvrir les portes et ils se seraient répandus dans les différents quartiers pour égorger les femmes et les enfants des Patriotes qui partiront pour marcher. C'est-à-dire que Danton annonce qu'on va aller massacrer des gens qui s'apprêtaient à massacrer les Parisiens. Alors, essayez d'imaginer comment des gens qui sont enfermés dans des prisons peuvent sortir et aller massacrer qui que ce soit ?

 

Danton raconte cela à prudhomme, qui rien moins que naïf ne s'en laisse pas comter, et il demande que les autorités et les députés se répandent en ville pour appeler au calme. Parce que prudhomme n'a pas encore compris que c'est totalement organisé. Il croit que c'est simplement hors de contrôle au début.

 

Le 3 au matin, le Comité d'exécution dirigé par Marat rédige un appel qui sera contresigné par Danton:

 

'La Commune de Paris se hâte d'informer ses frères de tous les départements qu'une partie des conspirateurs féroces, détenus dans ses prisons a été mis à mort par le peuple.'

 

Alors les conspirateurs féroces : les petites filles de la Salpêtrière, et les petits garçons, les prêtres, les femmes, les voleurs ? Et mis à mort par qui ? Par 'le peuple' ? C'est 'le peuple' qui a commis les Massacres de Septembre ? On le dira !

 

'Actes de justice qui lui ont paru indispensables, pour retenir par la Terreur, les légions de traîtres cachés dans ses murs, au moment où il allaient marcher à l'ennemi et sans doute la Nation entière après une longue suite de trahison, qui l'ont conduite sur les bords de l'abîme, s'empressera d'adopter ce moyen si nécessaire de salut public. Et tous les Français s'écriront comme les Parisiens : Nous marchons à l'ennemi, mais nous ne laisseront pas derrière nous ces brigands, égorger nos enfants et nos femmes.'

 

C'est-à-dire que Marat, avec la signature de Danton lance un appel au meurte général de tous les prisonniers dans toute la France.

 

Qui a voulu et permis le massacre à l'arme blanche de 1500 civils captifs ? Ecoutons Robespierre qui dès le mois suivant d'octobre à la Convention, déclare :

 

'Avant d'abandonner leur foyer, leur femmme et leurs enfant, les vainqueurs des Tuileries veulent la punition des conspirateurs qui leur avaient été souvent promise. On courut aux prison, c'était un mouvement populaire, et non comme on l'a ridiculement proposé, la sédition partielle de quelques scélérats payés pour assassiner leurs semblables.'

 

He bien, monsieur Robespierre, ce n'est pas bien de mentir ! Robespierre savait très bien ce qu'il disait.

 

Il dira plus tard :

 

'L'univers, la postérité ne verra dans ces évènements que leur cause sacrée et leurs sublimes résultats. Vous devez les voir comme tels. Vous devez les juger non en juge de paix, mais en hommes d'état. Ne pensez pas que j'ai évoqué ces principes éternels parce que nous avons besoin de couvrir d'un voile quelques actions répréhensibles. Nous n'avons point failli. J'en jure par le trône renversé et par la république.'

 

Il le justifie a posteriori. Il justifie encore les mesures qui ont rempli les prisons et supprimé la presse royaliste. Ecoutez bien :

 

'Est-ce donc le Code criminel à la main qu'il faut justifier les précautions salutaires qui exigent le Salut public dans les temps de crise, amené par l'impuissance même des lois ? Que me reprochez-nous d'avoir briser illégalement les plumes mercenaires dont le métier était de propager l'imposture et de blasphémer contre la Liberté ?'

 

C'est-à-dire qu'on a supprimé la presse royaliste parce qu'elle blasphémait contre la liberté ! Ce n'est pas cinglé, cela ? Et il minimise l'horreur :

 

'On assure qu'un innocent a péri.'

 

1500 civils désarmés et au milieu un innocent...

 

'On ne sait plus à en exagérer le nombre sans doute. Mais un seul, citoyens, pleurez cette méprise cruelle, nous l'avons pleurée avant longtemps, mais que votre douleur ait un terme comme toutes les choses humaines. Gardons quelques larmes pour des choses plus touchantes.'

 

Petion est plus honnête. Il va le reconnaître, il va dire :

 

'Plusieurs de ces défenseurs de la Patrie croyaient que ces journées désastreuses et déshonnorantes étaient nécessaires, qu'elles purgeaient l'empire d'hommes dangereux, qu'elles portaient l'épouvante dans l'âme des conspirateurs et que ces crimes odieux en morale étaient utiles en politique'

 

Cela veut dire que cela a été préparé parce que c'était politiquement utile, politiquement correct.

 

Description de cette image, également commentée ci-aprèsCollot d'Herbois dira à propos de la journée du 2 septembre :

 

'Nous gémissons sur les maux particuliers produits, mais sans cette journée, la Révolution ne serait jamais accomplie. Sans le 2 septembre, il n'y aurait pas de Liberté, et il n'y aurait pas de Convention nationale.'

 

Et oui mesdames et messieurs, c'est comme cela qu'elle est venue la 'république' !

 

Jean-Louis Laneuville, Portrait de Barère (1794), Kunsthalle de Brême.Barrère :

 

'Cette journée dont il ne faudrait plus parler, car il ne faut pas faire le procès de la Révolution.' Ha bon ? 'présente aux yeux du vulgaire un crime car il y a eu violation des lois, mais aux yeux de l'homme d'état, elle présente deux grands effets : premièrement de faire disparaître ces conspirateurs que le glaive de la loi semblait ne pas pouvoir atteindre.' He bien oui, les prêtres, la Princesse de Lamballe, les femmes, les enfants, etc.

 'Et d'anéantir tous les projets désastreux enfantés par l'hydre du feuillantisme, du royalisme et de l'aristocratie qui levait sa tête hideuse.

 

Portrait de Marat par Joseph Boze (1793), musée Carnavalet.Marat a dit, au 30 aôut, c'est-à-dire deux jours avant, au cours d'une réunion qu'il fallait : 

 

'effrayer la Convention prête à se réunir, par un coup de vigueur capable de la faire trembler devant la Commune de Paris, et que l'on ferait, par ce moyen, marcher à son gré'

 

Il proposa tranquillement 'l'égorgement de prisonniers, dont selon lui, la mort délivrerait Paris d'autant d'ennemis de la 'république'.

 

Elle arrive la république, elle arrive...'L'évènement des 2 et 3 septembre a été uniquement provoqué par l'indignation du peuple qui a craint de se voir esclave de tous les traîtres qui ont si longtemps causé ses désastres et ses malheurs' Les gens enfermés dans les prisons.'Qui de vous messieurs ont osé me faire un crime d'avoir appelé sur les têtes coupables des scélérats la hâche des vengeances populaires ?

 

Et bien, les massacres de Septembre - c'est dit ici - ont été organisés pour terroriser les députés de la Convention. C'était un programme.

 

Les données incontestables de ces massacres :

 

1500 personnes ont été massacré à l'arme blanche pendant 5 jours par même pas 200 assassins, alors que Paris avait 50 000 gardes nationaux. Les massacres ont duré 5 jours pleins dans 9 prisons disséminées dans Paris. Un nombre considérable de détenus ont été mis en liberté sans raison apparente dans les deux jours précédents. Des listes de prisonniers avaient été remises à Danton juste avant. On a quantité de preuves que les massacreurs ont été rémunérés. Des factures, des quittances, des bons, des procès verbaux des sections. On a leur nom, leur profession et leur adresse sur les factures, les quittances qu'ils ont signées eux-mêmes. 200 personnes ont été payées à aller massacrer 1500 prisonniers. La république arrive !

 

'On va organiser des élections à la Convention.' Non, on ne va pas organiser des élections à la Convention, on est en train de les organiser. La convocation à la Convention date du 10 août. Elle dit que tout Français âgé de 21 ans vivant du produit de son travail et non domestique, va pouvoir être électeur. Il n'y a plus de citoyen actif ou passif, on se rapproche du suffrage universel masculin. Alors que dans les anciennes institutions, les femmes votaient. Là, elles ne votent plus. Mais c'est un suffrage indirect, c'est-à-dire que des assemblées primaires vont nommer des électeurs qui vont nommer des députés. Et bien ces élections se sont déroulées pendant les massacres de Septembre. C'est-à-dire que Paris était fermé, il fallait des passeports pour sortir. Vous avez compris à qui il fallait les demander... L'assemblée des députés par les électeurs s'est déroulée dans Paris dans la Salle des Jacobins. Le vote s'est déroulé à voix haute, par appel nominal, en présence du public, et pendant les massacres. Qui représente qui à cette Assemblée qu'on nomme Convention ? L'abstention sur le territoire de France a été de 90%. Alors que le mode de scrutin était élargi sur 7 millions de votants potentiels, seuls 700 000 se sont déplacés. Ces 700 000 vont élire 749 députés.

 

Le 20 septembre a lieu la 'Victoire de Valmy'. (L'agenda fait bien les choses NdCR...) Valmy, vous savez c'est le 'Vive la Nation' et les Sans-culottes qui se précipitent contre les Armées coalisées contre la France révolutionnaire. D'un côté, Dumouriez pour la France et de l'autre Brunswick. Et c'est la 'victoire du peuple sans-culotte contre les armées royales'. Vous avez entendu dire cela ? Et bien je vais vous expliquer un truc qu'on sait maintenant : Dumouriez et Brunswick étaient deux francs-maçons qui appartenaient tous les deux à l''Ordre de St Jean l'Evangéliste d'Asie et d'Europe'. C'est un nom ronflant d'une partie de la secte satanique issue du sabbataïsme frankiste qui prône l'ordre par le chaos et l'ordre par le mal pour le mal. La bataille de Valmy n'a pas eu lieu : Brunswick s'est retiré. C'est cela 'la victoire'. La république a été proclamée (le lendemain) le 21 septembre (1792) à l'unanimité. La Convention réunie avait rassemblé 200 députés sur 749. Les autres n'étaient pas encore arrivés. Le quorum (nombre minimal de membres d'un corps délibératif nécessaire à la validité d'une décision) n'était même pas atteint. La proclamation de la république est totalement illégale. 200 individus sous influence et sous une pression de Terreur, et ce n'est pas une terreur psychologique - le sang coulait dans les rues -, venaient d'abolir douze siècles de monarchie, 'au nom du Peuple'... C'est quoi les valeurs de la république au fait ? Connais plus !

Selon un commentaire de Marion Sigaut sur le site "Egalité & réconciliation", ses sources sur la naissance de la république sont :

 

Enquête sur le procès du roi Louis XVI, par Paul et Pierrette Girault de Coursac

Histoire des Girondins et les massacres de septembre, Granier de Cassagnac : https://books.google.fr/books?id=1d...

Histoire impartiale des révolutions en France, Louis-Marie Prudhomme.

Enfin les ouvrages d’Augustin Cochin.

Le régime a été sapé par les sociétés de pensée (la FM) et le plan était également international. l’Angleterre voulait notre destruction, le cousin du roi (Philippe d’Orléans) a mis toute son énergie à tout détruire.

La crise financière a fait le reste. Pendant TOUTE la révolution le peuple a eu faim. Sans discontinuer. Les riches se vautraient dans l’opulence, comme jamais avant.

 

Source: http://www.egaliteetreconciliation.fr/Naissance-de-la-Republique-Une-conference-de-Marion-Sigaut-36268.html

 

Notes

 

[1] Sophie Coignard a pu parler d'état dans l'Etat à propos de la franc-maçonnerie.

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 15:24

La Révolution périra, car elle est un attentat sur les peuples encore plus que sur les gouvernements, car elle est conjurée contre les droits des nations beaucoup plus qu'en faveur des droits de l'homme.

Mallet du Pan, Considérations sur la nature de la Révolution française, 1793, rééd. Editions du Trident, Paris 2007, p. 120.

L'Oligarchie qui tient le pays depuis 1791 ne se laissera pas dessaisir de son pouvoir sans nous faire une guerre sans pitié à l'intérieur et à l'extérieur comme en 1792-1794. Le meilleur moyen de l'achever est de cesser d'alimenter la haine instituée, haine portée par la soit-disant "république" révolutionnaire. Une république qui divise les Français à chaque élection avec son "front républicain".

C'est cette vérité qu'il s'agit de mettre en évidence, en exposant aux Français que leur salut, inséparable de celui de l'Europe et du reste du monde, passe par une réappropriation des droits et des principes qui leur ont été volés en 1789.

 

Sous prétexte de "Souveraineté nationale", c'est une école du meurtre et du mensonge qui nous a volé notre souveraineté politique et notre pouvoir. Reprenons-les !

 

Il reste à convaincre les Participants, c'est-à-dire ceux qui pensent encore - malgré tous les signes contraires - que le vote peut "changer les choses" (sic), en leur disant deux choses :

 

1/ Dans l'histoire depuis 1791, ce vote qui a été mis en place par une Secte fanatique pour déposséder les Français de leur pouvoir politique. Ceci est vérifiable. C'est un fait historique. Dès lors, le vote mis en place dans les institutions partisanes n'a servi à rien, il n'a jamais été ni pris en compte ni respecté par ceux-là même qui les avaient dépossédés, si ce n'est à faire perdurer un système de meurtres, l'"école du meurtre et de barbarie" (E. Burke) Il est temps de se réveiller..

 

2/ En plus de couler la France depuis deux siècles et de déposséder les Français de leurs droits et de leur pouvoir, les Participants divisent les Français (diviser pour régner est le principe machiavélique moderne qui a été mis en place dès la Première République en 1792), renforcent la lutte incessante des partis entre eux, et donc renforcent le mal d'une haine instituée.

 

Solution : en cessant d'alimenter la haine, on cesse d'alimenter le moteur de la Révolution qui tombe en panne.

 

Le soit-disant "Contrat social", la soit-disant "Volonté générale" qui s'exprimerait librement dans les urnes, est une illusion. C'est un mensonge de dire qu'on peut changer les choses dans un système où droite et gauche sortent toutes les deux du même athanor matérialiste.

 

Nous appelons donc à ne plus voter. Et c'est là qu'intervient la logique :

 

En ne votant plus, contrairement à ce que disent les Participants, nous ne nous dessaisissons pas de notre droit civique, au contraire nous nous le réapproprions ! Et nous nous le réapproprions à notre volonté. Nous réaffirmons notre Souveraineté individuelle et notre Libre arbitre.

 

Faisons oeuvre de pédagogie. Ils nous disent "nos ancêtres se sont battus" pour le droit de vote... Répondons-leur : Non, nos ancêtres se sont battus pour la France. Ils ne se sont pas battus pour un "droit de vote" usurpé. Selon les historiens en effet, il y avait plus de démocratie avant 1789 qu'après.

 

L'abstention devient un geste éclatant de protestation et d'affirmation politique.

 

Un Comte de Chambord l'avait compris après avoir soutenu et bien cerné le suffrage universel tout au long du XIXe siècle.

 

La république c'est le règne des partis. Aucune responsabilité, retour en arrière tous les cinq ans.

 

L'abstention est l'étendard de la Résistance

 

L'abstention est l'étendard d'une France où le Politique n'a pas la capacité de changer la civilisation à sa guise sans mandat du peuple pour cela, une France où la loi appartient aux Français et non à une minorité sectaire, encore moins à des multinationales et des intérêts privés où libéralisme économique et libéralisme libertaire se rejoignent dans un même nihilisme.

 

"Nul Etat, nul souverain, nul peuple n'a la prérogative d'attaquer par ses institutions l'ordre nécessaire de la société et la justice universelle." (Mallet du Pan, Considérations sur la nature de la Révolution française, 1793, rééd. Editions du Trident, Paris 2007, p. 121.)

 

Lire : Les libertés et l'égalité : des principes monarchiques millénaires dévoyés ou le bilan effroyable de la République "française"

 

François Hollande élu par une minorité, moins de 50% des Français inscrits

Ce qu'il faudrait à ce pays, c'est un roi.

Charles de Gaulle in J.-R. Tournoux, Pétain et de Gaulle, p. 495, cité in Georgette Elgey, La République des Illusions 1945-1951 ou la Vie secrète de la IVe république, Les Grandes Etudes contemporaines, Fayard, Rennes 1965, p. 92

"Ce qu'il faudrait à ce pays, c'est un roi" (Charles de Gaulle). Ils nous ont volé notre Souveraineté, reprenons-la !

"Ce qu'il faudrait à ce pays, c'est un roi."

 

Ecoeuré par le régime des partis, Charles de Gaulle a prononcé cette phrase dans une confidence à son ministre de la Population de 1945 à 1946, Robert Prigent, dimanche 20 janvier 1946, à Neuilly, où le général passait le reste de la journée en famille pour rédiger sa lettre de démission du Gouvernement provisoire.

 

Il considérait sa "mission" "terminée", la "tâche" qu'il s'était assignée, "accomplie", et le régime exclusif des partis" étant "reparu", selon les termes de sa déclaration à ses ministres dimanche matin 20 janvier 1946, au ministère de la Défense nationale, rue St Dominique, il lui fallait se retirer.

 

De Gaulle quitta la salle, serra la main de ses collaborateurs et s'en alla.

 

Depuis Neuilly, plus tard en ce 20 janvier 1946, la lettre de démission du Général indiquait :

 

"Depuis le jour même où j'ai assumé la charge de diriger le pays vers sa libération, sa victoire et sa souveraineté, j'ai considéré que ma tâche devrait prendre fin lorsque serait réunie la représentation nationale et que les partis politiques se trouveraient ainsi en mesure d'assumer leurs responsabilités.

 

Si j'ai accepté de demeurer à la tête du gouvernement après le 13 novembre 1945, c'était à la fois pour répondre à l'appel unanime de l'Assemblée nationale constituante m'avait adressé et pour ménager une transition nécessaire. Cette transition est aujourd'hui réalisée." (Georgette Elgey, La République des Illusions 1945-1951 ou la Vie secrète de la IVe république, Les Grandes Etudes contemporaines, Fayard, Rennes 1965, p. 91.)

 

Apès la démission de Charles de Gaulle, l'Assemblée nationale libérée, retomba dans ses travers.

 

La suite, vous la connaissez.

 

Georgette Elgey précise que :

 

"M. Malraux regrette que la lettre ne soit pas plus sévère, qu'elle n'aborde pas le fond du problème: l'attitude des partis. Il insiste pour que de Gaulle s'adresse aux Français le lendemain à la radio." (ibid., p. 91.) Ce qu'il ne fit pas.

 

Achevons la Libération nationale de 1945. Restaurons la royauté, la vraie république, selon les voeux du Général de Gaulle.

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 13:08

L'économiste Charles Gave avertit : "un groupe mafieux criminel a pris le pouvoir aux Etats-Unis." Qui s'en soucie en France ? Personne. En attendant, les contribuables payent.

Un groupe mafieux (criminel) a pris le pouvoir aux Etats-Unis - Charles Gave. Qui s'en soucie ?
Un groupe mafieux (criminel) a pris le pouvoir aux Etats-Unis - Charles Gave. Qui s'en soucie ?

Extrait :

 

"Nous avons eu la crise financière la plus importante de l'histoire, depuis les années 30. Et aucun de ces gars-là n'a été en prison.

 

... Il y a un homme qui a cherché à avoir un petit déjeuner avec moi, il y a trois quatre ans, qui s'appelaient Thomas Hoenig, qui était le chairman de la réserve fédérale de Kansas City, qui a voté huit fois contre son chairman Bernanke. Et il m'a dit - on a sympathisé -, Charles, il faut que je te dise quelque chose, tu m'es sympathique :

 

'Depuis la fin des années Clinton, il y a une ploutocratie qui a pris le contrôle des Etats-Unis avec les trois grandes banques que tout le monde connaît. Et cette ploutocratie gère la masse monétaire au profit de cette ploutocratie. Et la grande question est comment, nous Américains, allons-nous récupérer notre démocratie ?'

 

Donc, nous avons aujourd'hui une mafia qui a pris le pouvoir. C'est une mafia qui est quasiment criminelle. Et il ne nous manque que le courage politique."

 

A la question "cette ploutocratie qui finance les présidentiables aux Etats-Unis a mis la main sur la démocratie ?", Charles Gave a répondu :

 

"Sur la banque centrale. Regardez simplement les nomminés de la Banque centrale. Qui est banquier central dans le monde aujourd'hui ? Ils sont tous passés à un moment ou un autre par cette ploutocratie. Je dirais que tous les banquiers centraux sont passés par Goldman Sachs. Tous. Il n'y en a pas un qui ne soit pas passé par Goldman Sachs.

 

Il y a aussi autre chose qui m'inquiète s'agissant des Etats-Unis, et Dieu sait que j'ai été un soutien des Etats-Unis pendant très très longtemps et je le suis encore, c'est l'extra-territorialisation du droit américain. Les Américains ont décidé qu'ils pouvaient aujourd'hui appliquer leur droit en dehors de chez eux. Ce qui est une perte de souveraineté inimaginable pour les autres pays. On l'a très bien vu dans l'affaire de la BNP (sanctions financièeres imposées. Ndlr.). Ce qui est un abus de pouvoir, et à terme met en danger le dollar."

http://www.leparisien.fr/economie/bnp-paribas-le-montant-de-l-amende-fixe-ce-lundi-soir-30-06-2014-3964657.php

http://www.leparisien.fr/economie/bnp-paribas-le-montant-de-l-amende-fixe-ce-lundi-soir-30-06-2014-3964657.php

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 12:46
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/12/03/20002-20151203ARTFIG00073-le-taux-de-chomage-en-france-au-plus-haut-depuis8230-1997.php

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/12/03/20002-20151203ARTFIG00073-le-taux-de-chomage-en-france-au-plus-haut-depuis8230-1997.php

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 06:45

Le Libre Journal de Serge de Beketch (12 décembre 2001)

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2 décembre 2015 3 02 /12 /décembre /2015 17:21

Philippe de Villiers était hier, en début de soirée, l'invité du Clercle de Flore :

Le son dans la video est à partir de la 2e minute.

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2 décembre 2015 3 02 /12 /décembre /2015 13:06
Source: http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/12/02/25002-20151202ARTFIG00101-marion-marechal-le-pen-qui-n-a-pas-vibre-au-sacre-de-reims-n-est-pas-vraiment-francais.php

Source: http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/12/02/25002-20151202ARTFIG00101-marion-marechal-le-pen-qui-n-a-pas-vibre-au-sacre-de-reims-n-est-pas-vraiment-francais.php

«Qui n'a pas vibré au sacre de Reims et à la fête de la Fédération n'est pas vraiment Français», a lancé la députée du Vaucluse, Marion Maréchal Le Pen, mardi soir à Toulon.

 

Pendant plusieurs siècles, les rois de France ont été sacrés dans la cathédrale de Reims, symbole de l'alliance entre le pouvoir royal et l'Eglise catholique. La fête de la Fédération (1790) est elle un symbole républicain, la célébration du premier anniversaire de la prise de la Bastille.

 

Un peu de cohérence ferait du bien. Faut-il aussi vibrer de joie à l’évocation du 21 janvier 1793, date de la décapitation de Louis XVI ?

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