Venance naît en Italie vers 530 à Valdobbiadene près de Trévise. Après ses études à Ravenne (grammaire, poésie, droit et éloquence) il parcourt la Gaule comme poète, puis se convertit et se fixe à Poitiers, où il est ordonné prêtre avant d'en devenir l'évêque.
Vers l’âge de trente-cinq ans, en 565, guéri d’une ophtalmie, il forme le projet d'aller à Tours visiter le tombeau de saint Martin, auquel il attribue sa guérison. Il traverse les Alpes, remonte la vallée du Rhin par le Norique, la Rhétie et l’Austrasie, où il est accueilli royalement par le fils de Clotaire, Sigebert (561-575), et sa femme, la reine Brunehaut. C’est à Metz au cours des fêtes du mariage de Sigebert et Brunehaut que Fortunat réjouit les oreilles des convives par un poème lyrique en vers latins où il fait de Brunehaut une nouvelle Vénus et de Sigebert un nouvel Achille.
On lui doit de nombreux hymnes chrétiens, telles la Vexilla Regis, à l’occasion de la réception d’un morceau de la Vraie Croix adressée à Sainte Radegonde, Reine des Francs, par l’Empereur Justin II, en 569, et la Pange lingua, hymne des matines du temps de la Passion, encore connues et fréquemment chantées lors de cérémonies liturgiques de l'Église catholique (Vendredi Saint, Dimanche des Rameaux et de la Passion, Fête de la Croix Glorieuse pour la Vexilla Regis, et Fête-Dieu pour la Pange Lingua).
Parmi ses œuvres on peut signaler également les vies en prose de saint Germain évêque de Paris, saint Médard de Noyon, saint Remi de Reims, saint Aubin d'Angers, saint Marcel, sainte Radegonde et une exposition de la foi catholique d’après le symbole de saint Athanase d'Alexandrie.
Ses écrits sont précieux pour comprendre l'histoire de l'époque.