Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »
La fête de Pâques se célèbre dans l'Église chrétienne en mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ
"Inaugurées dans la nuit de Pâques, les fêtes de la Résurrection vont se prolonger pendant quarante jours. Elles se complèteront par les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte, couronnement des mystères du Christ et rayonnement de sa vie sur la nôtre par l’envoi du Saint-Esprit.
Le Temps pascal est le temps de la vie nouvelle. Celle du Sauveur d’abord, à jamais vivant d’une vie qui n’appartient plus à la terre, et qu’un jour nous partagerons au ciel avec lui. La nôtre ensuite ; du Christ à nous, il y a plus que la certitude de le rejoindre ; arrachés par lui au pouvoir de Satan, nous lui appartenons comme sa conquête et nous participons à sa vie." (Dom G. Lefebvre, Dimanche de Pâques, Textes avec commentaire de Dom Guéranger, dans l’Année liturgique )
D’après les Évangiles, c’est le jour de la fête juive de Pâque, commémorant la délivrance de l'esclavage en Égypte (Ex 12,1,28), qu’eut lieu la résurrection du Sauveur.
(Mt 28,1-10 ; Mc 16,1-10 ; Lc 24,1-10 ; Jn 20,1-18), à Jean et à Pierre (Jn 20,2-4),1Co 15,5
La mort de Jésus, sa résurrection, et le don du Saint-Esprit à Pentecôte, cinquante jour après Pâques, sont le déploiement du même mystère, le mystère pascal ou temps pascal. Saint Pierre le dit longuement à la foule à Jérusalem le jour de la Pentecôte (Ac 2:23-33). Cela reflète la relation entre les fêtes de la Pâque juive et le Chavouot/Pentecôte, qui commémore l'alliance que Dieu fait avec Israël.
L'histoire d'Israël, elle-même, est porteuse d'un dynamisme messianique qui la dépasse, puisque le peuple ancien porte déjà en lui de façon embryonnaire les noms mêmes qui seront ceux du Ressuscité : Christ, fils, serviteur. Ce dynamisme s'accomplit dans la Pâque, qui est un mystère d'attraction de tout, même l'ancienne Alliance dans son entièreté, de ses Écritures et de son peuple. L'Église plonge donc ses racines en Israël, lequel à son tour est enraciné dans le Christ pascal. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 14).
Dès les premiers siècles, la fête de Pâques a été regardée comme la plus grande et la plus auguste fête de notre religion, avant Noël; É
Les plus anciens monuments nous attestent que cette solennité est de même date que la naissance du christianisme, qu'elle a été établie du temps des apôtres.
renfermait les huit jours que nous nommons la Semaine sainte, et l'octave entière du jour de la Résurrection; on y administrait solennellement le baptême aux catéchumènes; les fidèles y participaient aux saints mystères avec plus d'assiduité et de ferveur que dans les autres temps de l'année; on y faisait d'abondantes aumônes : la coutume s'introduisit d'y affranchir les esclaves; plusieurs empereurs ordonnèrent de rendre à cette occasion la liberté aux prisonniers détenus pour dettes ou pour des crimes qui n'intéressaient point l'ordre public.
La fixation de la date de Pâques a été réalisée par S. Léon le Grand qui intervint dans la querelle qui avait repris au Ve siècle concernant la date de la fête de Pâques. Le concile de Nicée (325) avait mis fin aux anciennes controverses en condamnant définitivement les quartodecimans qui voulaient célébrer Pâques avec les Juifs le 14 Nisan, et en fixant cette fête au dimanche qui suit la pleine lune de mars. Alexandrie avait été chargée de la notification de cette décision. Mais au milieu du Ve siècle, on mit en doute de-ci de-là l'exactitude des calculs alexandrins. S. Léon trancha en faveur des décisions prises et des calculs faits à Alexandrie, par "souci de l'unité qu'il importe avant tout de conserver." (Source: Daniel-Rops, Histoire de l'Eglise du Christ, tome III L'Eglise des temps barbares, Librairie Arthème Fayard, Editions Bernard Grasset, Paris 1965, p. 91.)
"Dans les Églises des Gaules et des autres contrées occidentales, on chanta longtemps à la Procession qui précédait la Messe, d’admirables strophes de saint Venance Fortunat, évêque de Poitiers.'' (Dom G. Lefebvre, Dimanche de Pâques, Textes avec commentaire de Dom Guéranger, dans l’Année liturgique )
De nos jours, la plupart des Églises chrétiennes célèbrent Pâques à une date indépendante du calendrier juif selon les prescriptions du Concile de Nicée et de S. Léon au Ve siècle. Seules quelques cultes évangélistes schismatiques suivent le calendrier juif : "Église de Dieu du Septième Jour", "Baptistes du Septième Jour", "Témoins de Jéhovah", "Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours."
"Le dimanche, où, de par la tradition apostolique, est célébré le mystère pascal, doit être observé dans l’Église tout entière comme le principal jour de fête de précepte." (CEC 2177)
La Résurrection du Christ est le grand miracle devant lequel l'incrédulité est forcée de s'avouer vaincue
Les ennemis de Jésus-Christ ayant voulu le faire passer pour un imposteur, les mesures mêmes qu'ils avaient prises pour dévoiler sa prétendue imposture ne devaient servir, en rendant impossible l'enlèvement de son corps, qu'à les confondre eux-mêmes, et à donner une force irrésistible à cette preuve capitale de Sa divinité.
Robert EISENMAN, défenseur de la thèse du Messie mourant à la guerre in Michael WISE, Martin ABEGG, Edward COOK, Les Manuscrits de la mer Morte, Perrin 2003, page 361. Le fragment 5 de 4Qumran 285,11Q14 décrit l’exécution d’un messie.
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C'est la semence de la Résurrection en nous qui nous fait reconnaître la vraie nature de Jésus-Dieu
Marie-Madeleine, d'abord, crut à un enlèvement du corps de Jésus, les disciples d'Emmaüs (Luc 24, 22-24), les apôtres (Luc 24, 11) n'ont d'abord pas cru en sa résurrection ni n'ont reconnu immédiatement le Christ Ressuscité parce qu'il leur manquait cette semence de la Résurrection. (Jésus le dit dans Le Livre du Ciel de Luisa Piccarreta).
"Leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître" nous dit Luc 24,16 au sujet des disciples d'Emmaüs. En effet, cela ne correspondait pas à ce qu’ils attendaient. À la veille même de l’Ascension du Christ, les Actes nous disent qu’ils ont demandé à Jésus s’il allait "restaurer la royauté en Israël" (Ac 1, 6). Ils restaient encore accrochés à un messianisme immédiatement triomphant. Jésus était 'ressuscité d’entre les morts" (Jn 20, 9), sans que la Résurrection finale et son triomphe eschatologique soient arrivés. Il apparaît donc de manière non glorieuse, tout ordinaire : Marie-Madeleine le prend pour le jardinier, les disciples d’Emmaüs pour un voyageur et les apôtres qui pêchent dans le lac de Galilée voient la silhouette d’un inconnu sur le rivage.
Jésus apparaissait et disparaissait. Si au moins il était resté tout le temps avec eux, mais sa présence était intermittente. On dit d’habitude qu’il est passé à travers les portes ou les murs du Cénacle ("Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : La paix soit avec vous !". Jn 20,19). Mais, non, cela voudrait dire qu’il venait de l’autre côté de la porte ; pas plus qu’il n’a eu à rattraper les disciples d’Emmaüs sur le chemin. Jésus était là dans toute sa réalité ; et puis il n’était plus là. Car Jésus n’est pas revenu comme Lazare à la vie de ce monde. Jésus ressuscité n’appartient plus à notre monde, c’est notre monde qui lui appartient. Lui, dans son humanité ressuscitée, appartient au monde à venir dont il est "les prémices" (1 Co 15, 20.23).
Il n’est plus soumis aux lois de la pesanteur, ni à celles de la distance ou du temps ; il n’ y a plus pour lui de barrières infranchissables. (Christ est vivant.fr)
Cela lui donne la possibilité de se rendre réellement présent partout où il veut dans notre monde, sans être contenu par aucun de ces lieux. Non pas qu’il soit partout, il est ailleurs. C’est très exactement ainsi qu’il se donne à nous dans le sacrement de l’eucharistie quand il se rend présent sur tous les autels et dans tous les tabernacles sans être contenu par aucun. La présence du Christ ressuscité continue parmi nous, de manière très réelle même si voilée par les signes du pain et du vin, dans le sacrement de l’eucharistie. Jésus a donc dû apporter sans cesse aux apôtres la solidité de la paix que donne la foi. (Toulouse Dominicains)
Les disciples d'Emmaüs sont découragés, ils ont perdu l'espérance, ils continuent le mouvement de dispersion provoqué par la crucifixion de Jésus. Celui-ci les rejoint inopinément, mais ne révèle pas son identité : il entre dans leur tristesse et la transforme progressivement en joie, en leur donnant une leçon sur les Écritures qui rend leur cœur tout brûlant. Ce sont eux qui le reconnaissent à la fraction du pain, un geste particulièrement familier à Jésus, celui qui l'évoque tout entier. Thomas, également, n'a compris la messianité divine de Jésus et n'a cru qu'après la Résurrection. "Alors Thomas lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! (Jean 20, 28). Jésus ne le corrige pas pour cette assimilation de Sa personne à Dieu. Jésus au contraire lui répond : Heureux celui qui croit sans voir. Jésus n'est pas reconnu comme tel par la simple perception sensorielle, mais bien par les yeux de la foi, par une expérience spirituelle, une rencontre et grâce à des paroles qui expliquent le sens des Écritures.
Après la Résurrection, Jésus est resté sur terre pendant quarante jours au cours desquels il est apparu plusieurs fois à ses disciples dans son corps glorieux avant son Ascension au Ciel. Combien de fois ? ? Nous ne le savons pas précisément, car comme il est dit dans l’Évangile de Jean : "Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre." (Jn 20, 30) (Aleteia.org)
La Résurrection est la pierre angulaire que les Écritures attribuent au projet du Salut.
Une loi du devenir dans la mort et la Résurrection du Christ
Les œuvres du Christ ne reculent pas, mais elles progressent.
La Résurrection est l'effusion de la plénitude de l'Esprit-Saint dans cet homme, Jésus, offert sur la Croix à son Père. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 5-6.)
La mort et la résurrection signifiaient pour le Christ lui-même, la fin d'une vie "selon la chair" et l'entrée dans la vie de l'Esprit; la Rédemption est accomplie dans le Christ; elle fut pour Lui un drame personnel. Et les hommes sont sauvés non par distribution des mérites du Christ mais par communion avec lui. (F.-X. DURRWELL, Jésus Fils de Dieu dans l'Esprit Saint, Desclée, Paris 1977, p. 39, n. 1, cité in F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 6).
La Pâque du Christ est le mysterium princeps à partir duquel doit être repensé le mystère de l'Église, des sacrements, de l'homme et de son agir responsable. La Résurrection constitue l'événement sommet et terminal du Salut. Elle n'est pas l'anticipation de l'eschatologie (discours sur la fin du monde ou fin des temps), mais l'eschatologie elle-même. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p.7; 9-10).
Isaïe 35,4. Il a pris sur Lui nos infirmités, nos maladies, nos iniquités (Isaïe 53, 3-6). Dans cet échange, Dieu Père n'est pas exactement le même que lorsqu'il est Dieu Fils dans son humanité, qui lui-même n'est pas le même que Dieu-Père avant qu'il ne soit retourné à Dieu Père dans son Corps glorieux (ressuscité).
Il vient lui-même et va vous sauver. Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie", annonce encore
Les apparitions du Ressuscité aux disciples expriment une communication inattendue entre un corps glorieux et des corps non ressuscités. Les disciples ne l'ont pas immédiatement reconnu. Si l'on a bien réalisé le caractère étrange de la manifestation d'un corps glorieux à des hommes restés dans les conditions de notre monde, cela apparaît très cohérent (La Croix).
L'incarnation, la mort et la résurrection ont prétention salvifique. Il y a un aspect profond qui garantit aux trois mystères unité et salut.
La vérité de l'incarnation du Verbe impose la nécessité d'une soumission terrestre à la loi du devenir. Cette loi exige que le mystère de la filiation s'incarne dans toute l'existence terrestre jusqu'au moment sommet de la vie représenté par la mort.
Dans la Pâque de Jésus s'accomplit le mystère de l'incarnation parce que dans la mort, comme moment synthétique et sommet de la vie, le Fils de Dieu fait homme accueille du Père qui le ressuscite le don de sa propre filiation. C'est précisément ce mystère de la filiation qui garantit unité et pouvoir salvifique à l'incarnation, mort et résurrection de Jésus. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 8-9).
Le Christ glorieux apparaît avec ses plaies. La Résurrection ne dépasse pas la mort du Christ; elle ne la renie pas. Au contraire : elle la glorifie, l'éternise, la transfigure, la transforme en son contraire, de sorte que, de fin de vie, elle soit inversée en plénitude vie toujours naissante. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021, p. 8-9; 11; 75)
Saint Paul explique ainsi cette loi du devenir :
"Il s’agit pour moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en devenant semblable à lui dans sa mort, avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts. ... Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus." (Ph 3, 10-14)
C'est dans le Ressuscité et son mystère pascal, et non dans une action reportée ou prolongée à partir de lui, que les croyants ressusciteront. Leur corps sera incorruptible, fort, glorieux et spirituel (Voir 1 Co 15,42-44).
"La logique même du péché est vaincue sur son propre terrain; nous sommes libérés de la mort spirituelle par la mort éminemment sainte du Christ. (Quodlibet II, q. 1, a. 2, c). ... 'Le Fils de Dieu n'est pas venu détruire la souffrance, écrit Claudel, mais pour souffrir avec nous. Il n'est pas venu pour détruire la croix, mais pour s'étendre dessus.' (P. CLAUDEL, Les Invités à l'attention). Il a ainsi atteint le mal en sa racine même, triomphant de la souffrance par la souffrance." Le Christ vivifie de l'intérieur la souffrance humaine. ... Le chrétien n'est pas isolé dans sa souffrance, un autre est là qui ne le laisse jamais seul : telle est la consolation (con-solation) que le Christ apporte au malade à travers le sacrement de l'onction.
"... Les mots du pape Benoît XVI prennent alors tout leur relief : '... L'homme ne porte plus seul son épreuve, mais il est conformé au Christ qui s'offre au Père, en tant que membre souffrant du Christ, il participe, en lui, à l'enfantement de la nouvelle création.' (Benoît XVI, Le Sourire de Marie, Homélie à Lourdes du 15 septembre 2008, DC n° 2409 (2008), p. 867-870).
"... Déjà par le baptême et les autres sacrements, le fidèle est identifié par mode de configuration sacramentelle au Christ pascal : il est ainsi mystiquement descendu dans la mort du Christ, participant à la rédemption que celle-ci apporte à l'humanité déchue." [Père ROBERT AUGÉ, Dieu veut-il la souffrance des hommes? La souffrance humaine dans le dessein divin selon saint Thomas d'Aquin, Artège Lethielleux 2020, p. 543, 611, 657.]
"La mort est le préalable de la glorieuse venue du Fils de l'homme, elle caractérise la messianité de Jésus (Mt 16, 13-23).
Le partage du destin de mort sera, pour les disciples, la condition de leur accès au Royaume (Mc 10,39), leurs relations au Royaume étant celles mêmes qui les unissent à Jésus.
Saint Paul professe que l'homme meurt à la chair de péché - trouve donc la rémission des péchés - et ressuscite à la vie 'dans le Christ' (Rm 6,11; 8, 1 et suiv.; 1 Co 15,22; Col 2,11.) C'est là que nous atteint la rédemption (Rm 3,24; 1 Co 1,30; Col 1,14), que nous acquérons le Salut (cf. 2 Tm 2,10); là est le lieu où se communique la justice de Dieu (2 Co 5,21 ; Ga 2,17). Or c'est toujours d'une communion au Christ de gloire que nous parle la formule 'dans le Christ'.
Plusieurs textes baptismaux parlent d'une communion au Christ en sa mort : 'baptisés dans le Christ Jésus, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons été ensevelis avec lui par le baptême en la mort... Notre vieil homme a été crucifié avec lui.' (Rm 6, 3-6). Du haut de la gloire, descendent sur tous les hommes les effets de la mort. La mort et la résurrection constituent le point central du programme de Jésus. Le sens de la mort est dans la gloire du Règne, qu'elle inaugure. (François-Xavier DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 49, 55,57,62,65.)
La Résurrection est à part entière et dans le sens le plus réel du terme une génération filiale. Dieu a ressuscité Jésus. Ainsi est-il écrit dans les Psaumes : Tu es mon fils, moi-même aujourd'hui je t'ai engendré. (Ac 13, 33). La communauté primitive déclare le Christ constitué pleinement Fils par la résurrection (voir Rm 1,4). Bien que le titre de Fils puisse être considéré en un sens messianique, il exprime aussi l'intimité avec Dieu et l'appartenance à Lui, plus qu'un pouvoir et une mission. Dans la mort, Jésus est ressuscité dans l'Esprit du Père, ou encore il est engendré par Lui. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 11).
L'homme a un visage christique, sa vie est une vie dans la mort, où ce qui est mort dans le Christ est mort aussi en lui (le péché in primis). Il appartient à une humanité nouvelle, il est réellement fils de Dieu. Engendré dans l'acte même d'engendrement du Christ, il perd les traits serviles et assume la ressemblance avec le Père (voir Col 3,9 s.)
Sa morale n'est pas celle d'un perfectionnisme dans l'observance d'une loi, ni celle d'une initiative personnelle, aussi consciencieuse qu'elle soit. C'est plutôt une morale communionnelle, une morale du consentement et par là de l'accueil de l'action formatrice de l'Esprit de Dieu qui l'engendre continuellement dans la chair, en un passage continu en lequel s'achèvera l'appel à la pleine communion avec le Fils.
L'agir croyant aura donc toujours la forme de la Pâque, de la conversion, du passage, de la communion, de la réponse accueillante et libre d'une action d'engendrement...; exactement comme le Fils accueille le dont du salut rédempteur dans la mort. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 15-16).
"Notre Seigneur Jésus, crucifié pour nous, est le fondement de notre espérance, & c'est de lui, & par lui, que nous devons attendre la justice & le bonheur, qui sont les deux grands objets de l'espérance chrétienne. Ceux qui ne sont pas éclairés par la foi, ou qui ne suivent pas la lumière, séparent ces deux choses, en désirant le bonheur, sans désirer la justice, qui est le seul moyen d'y parvenir. Mais ces deux choses sont inséparablement unies. Sans la justice véritable, on sera toujours malheureux : & avec elle, on ne peut l'être. ''L'affliction et le désespoir, dit S. Paul, accableront tout homme qui fait le mal. [...] Et au contraire, l'honneur, la gloire, & la paix seront le partage de tout homme qui fait le bien.'' (Rom 2,2) La loi éternelle l'ordonne ainsi."
De quelque côté que l'homme se tourne, s'il cherche hors de Dieu la paix & le bonheur, il ne trouvera qu'affliction et misère. Plus l'homme cherchera dans des biens étrangers celui qu'il n'a pas, plus il augmentera son indigence, en augmentant son agitation. Hors du Seigneur, il n'y a qu'une vaine apparence de félicité, qui cache aux imprudents un vide affreux & une réelle misère.
"En nous disant que c'est par les souffrances que le chef & le prince du salut a été consommé & perfectionné, S. Paul aux Hébreux nous enseigne que c'est aussi par les souffrances que le mérite des saints devient plein & parfait. (Héb 10, 12-14 ; Lc 24,46) [...] Il nous dit dès le commencement de sa prédication, que "quiconque ne portait pas sa croix, & ne le suivait pas, n'était pas digne de lui, & qu'il ne pouvait pas être son disciple. (Lc 14,27). [...] Nous ne pouvons vivre avec Jésus-Christ qu'en mourant avec lui. Nous ne pouvons partager sa gloire, qu'en partageant ses souffrances.
[...] Entre les souffrances, [...] il faut faire usage de toutes, en commençant par celles que Dieu lui-même a imposées à l'homme, & qui font partie de la pénitence générale à laquelle il l'a condamné en le chassant du paradis terrestre; en se cachant de lui; en l'obligeant à un continuel combat contre la concupiscence, dont les branches & les racines sont inépuisables; en l'exerçant par les infirmités du corps, qui s'augmentent avec l'âge; en le tenant toujours exposé au danger de la mort; en l'assujettissant à une suite d'événements dont il n'est pas le maître; en lui faisant un devoir du travail; en l'environnant de besoins; de servitudes; de nécessités qui se succèdent [...]; en le soumettant à des maîtres qui ne dépendent pas de son choix. [...] "Car celui qui voudra sauver son âme (sa vie) la perdra; et celui qui la perdra pour l'amour de moi, la sauvera." (Mc 8,35) Il faut donc que du côté du cœur & de l'amour, un tel sacrifice soit réel et sérieux. [...] Les occasions où le sacrifice réel & extérieur est exigé, sont rares. Mais celles où il faut du courage pour être fidèle à son devoir & à sa conscience, sont plus fréquentes." (Abbé Jacques-Joseph DUGUET, Explication du Mystère de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ suivant la Concorde, volume 1, éd. Jacques Estienne et François Babuty, Paris 1728, rééd. Lightning Source Milton Keynes UK, p. 150; 285-286; 340; 343; 364; 368.)
"La force que Jésus-Christ communique à ceux qui souffrent pour lui, élève l'âme au-dessus de toutes passions capables de l'affaiblir. Elle la prépare aux plus grands combats par le mépris des délices, du repos, des espérances du siècle; par l'amour de la pauvreté, de l'obscurité, de la prière; et par le détachement de tout ce qu'on aimait légitimement.. [...] Cette force, est une force spirituelle, qui guérit l'âme, qui l'élève au-dessus des passions capables de l'amollir, qui l'attache à des devoirs d'une manière ferme & confiante. Cette force est celle de la charité, c'est-à-dire de l'amour de la justice & de la sainteté, qui surmonte les douleurs, après avoir vaincu la volupté, & qui se rend maîtresse de la crainte & du sentiment des maux les plus pressants, après avoir triomphé de tous les désirs & de tous les attraits de la cupidité.
"La première victoire n'est pas celle que l'on remporte par la patience, & le premier ennemi qu'on a à combattre, n'est pas la douleur. Il faut te préparer à ce combat par la haine des délices; par l'amour de la pauvreté; par une vie humble; & cachée autant qu'il est possible dans une salutaire obscurité; par la fuite du siècle; par le mépris de la fausse gloire & de ses vaines promesses; par la miséricordes envers les pauvres; par une vie sérieuse remplie de devoirs & de saintes actions; par une prière assidue & fervente; C'est par où il faut commencer. Car on sera toujours faible, si l'on aime quelque chose que le monde puisse nous ôter. [...] On cédera enfin à des persécutions, si l'on n'est pas au-dessus de ses promesses, & de ses manières séduisantes & flatteuses.
"Il n'est pas nécessaire que l'on tienne à beaucoup de choses, ni qu'on ait de grandes espérances pour être affaibli par une occasion importante & décisive. Il suffit qu'on s'aime soi-même, qu'on aime son repos, sa liberté, son obscurité même, où l'on est tranquille; & où l'on espérait d'être à l'abri. Il suffit de tenir à la vie, à sa santé, à ses livres, à ses amis, à son emploi, souvent juste & nécessaire. Il suffit de désirer de ne pas déplaire & de n'être pas désapprouvé; de vouloir conserver la paix avec tout le monde, de craindre d'être singulier; & de s'engager dans un combat, dont la durée et la fin sont incertaines. Il suffit de retenir dans son cœur quelque attachement qui donne prise au monde ou à l'ennemi de notre salut, & qui lui serve comme le premier anneau de la chaîne qu'il nous prépare.
"[...] Le moyen unique pour résister à toutes les tentations, est de croître tous les jours dans l'amour de Jésus-Christ, de s'y affermir, de s'y enraciner, & de demander par une prière continuelle, qu'il nous rende supérieurs à tout autre amour, à toute autre crainte, & à toute autre espérance." (Abbé Jacques-Joseph DUGUET, Explication du Mystère de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Chris, ibid., p. 98-99; 338)
L'agir salvifique dans le cadre trinitaire
La dimension filiale déployée dans la Pâque est salvifique. Jésus meurt à l'heure de la prière, il meurt en priant. À l'heure de son élévation sur la Croix, tout son être devient prière et, dans la prière, accueille le don engendrant du Père qui l'exauce dans la Résurrection (voir He 5, 7-9). Et c'est l'Esprit qui déclenche cette supplication filiale du Christ qui, dans la mort, est sauvé par son Père.
L'initiative vient du Père et de son action engendrante, et non de l'homme-Dieu Jésus. Si le Père sauve en engendrant, le Fils sauve en consentant. Dans le salut, l'Esprit personnalise le Père et le Fils qui deviennent dans la Pâque ce qu'ils sont dans l'éternité. Le salut est une réalité de communion, avant que d'être une expiation des péchés. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 20).
"Béni soit Dieu , Père de notre Seigneur Jésus-Christ!" (1 P 1,3; 2Co 1,3; 11-31; Ep 1,3; 1 Co 1,4; Ph 1,3 ; Col 1,3). Saint Paul unit "l'action de grâce rendue à Dieu, Père de notre Seigneur Jésus-Christ" et le souhait que soient données aux fidèles "grâce et paix de par Dieu, notre Père. (Col 1,2; Rm 1,7; 1 Co 1,3; 2 Co 2,2; Phm 3) Paul appelle Dieu ''notre Père" dans des contextes où il parle du Christ et situe ainsi les fidèles dans la relation de Jésus avec son Père. Dieu est aussi pour les fidèles le Dieu-Père. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 387-388).
"Quiconque se joint au Christ dans le mystère de sa pâque, le Père le 'ressuscite ensemble avec' le Christ, l'engendre en Lui, le 'fait asseoir dans les cieux en Christ Jésus'. (Ep 2,6; Ph 3,20) Il en fait une "pierre vivante" dans la construction de la maison spirituelle (1 P 2,5). Et au-delà de la multitude humaine, le ciel étend sa grâce sur la création entière, pour qu'elle "ait part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu" (Rm 8,21), car elle est filiale tout entière, créée en Christ er vers lui (cf. Col 1,16).
Le centre de la communion (avec Dieu) est donc ce Fils en son engendrement, c'est-à-dire le Fils dans l'Esprit qui est amour.' (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 463-464). Le Christ est l'alpha et l'omega de la création (Ap 21,6).
La gloire qui exalte Jésus auprès de Dieu, non seulement le donne comme tête à l'Église (Ep 1,22), mais elle l'établit seigneur de l'univers (Ph 2,11). Le Christ est, en toutes choses, "principe (Col 1,18), "prémices de l'activité (de Dieu), prélude à ses œuvres" (Cf. Pr 8,22; Si 24,9, textes concernant la sagesse de Dieu en laquelle la foi chrétienne a reconnu le Christ) : la création entière est fondée sur lui. Car Dieu, en créant, étend sur tous les êtres l'amour qui engendre le Fils, les englobant dans l'unique mystère. Saint Paul affirme ainsi la seigneurie universelle du Christ, dont la puissance s'exerce jusqu'à la racine des choses (Col 1,12-20). (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 465.)
L'engendrement du Fils qui est à l'origine de la création (Ap 3,14; Col 1, 16) en est aussi l'avenir : "Tout est créé vers lui". 1 Col, verset 16 : on traduit d'ordinaire "Tout est créé pour lui", mais la préposition grecque eis dit plus que en faveur, elle exprime un mouvement vers le Christ. C'est de même que les fidèles sont baptisés dans (eis) le Christ et dans sa mort (Rm 6,3), baptisés à (eis) un seul corps (1 Co 12,13), non seulement en faveur du Christ, mais dans un mouvement vers Lui. Le monde naît dans un mouvement qui le porte vers le Fils en son éternelle naissance. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 470)
Dans la Résurrection, le Père est le don. Le Fils accepte ce don dans sa mort.
Dans la Pâque, le Fils se révèle et se donne comme celui qui accueille le Père dans la mort, tandis que le Père se révèle et se donne dans la résurrection comme celui qui engendre le Fils.
La mort filiale constitue le lieu où la mort humaine devient le contraire d'elle-même : de fin de vie, elle établit son véritable commencement, de destructrice elle devient créatrice, de solitaire elle se transforme en lieu de pleine communion avec le Fils.
À l'intérieur du mystère trinitaire lui-même, il y a donc une priorité de la résurrection sur la mort, parce que le don a priorité sur l'attente accueillante.
Le mystère pascal est un évènement salvifique qui accomplit un véritable devenir dans la vie de Dieu, puisque en Jésus, Dieu est devenu pour nous ce qu'il est dans son mystère éternel : le Père du Fils unique.
Le devenir divin s'inscrit dans le devenir plus grand et éternel qui est dynamisme continuel d'un Père qui engendre le Fils, dans le mouvement agapique de l'Esprit.
La différence essentielle entre le Fils et les fils réside dans le fait que si le Christ est engendré par une action du Père sans médiation, les chrétiens, eux, deviennent fils par l'indispensable médiation du Fils pleinement incarné dans le mystère pascal.
Le Père constitue la véritable origine de tout mystère présent dans l'Église. De l'Apôtre, par exemple, il participe à la même action par laquelle le Père ressuscite le Christ dans la multitude des hommes. Ou même de l'Eucharistie : c'est le Père, en effet, qui, en engendrant le Fils, fait de lui le Seigneur de la table et, en même temps, le pain et la coupe. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 27-28).
Grâce au Fils, nous pouvons certainement affirmer que le Père est le principe de tout dynamisme ad intra et ad extra. Il réalise tout le mouvement salvifique dans et en vue du Fils. Le Père apparaît comme le générateur, celui qui dans le mouvement agapique trinitaire se donne pleinement : s'abandonnant dans le don du Fils, il ne peut se perdre parce que c'est précisément dans ce don qui consiste sa personne.
Le mystère pascal reste unique et la tentation du théologien est de vouloir tout dire à la fois, tentation qui ne peut être réalisée en raison des richesses infinies que ce mystère projette sur le monde. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 31-32).
Une leçon de prière du Fils au Père
Dans la mort du Christ et de ses fidèles, l'Esprit joue le rôle qui est le sien dans le mystère trinitaire. Il est l'amour en lequel le Fils naît de son Père et se porte vers lui. Pour le Christ et son fidèle, la mort est la naissance de plénitude; elle est le mouvement vertigineux qui les porte hors de ce monde vers Dieu. [Ignace d'Antioche (Rom, 2,2, SC 10, 128) a trouvé cette formule : "Mourir hors du monde vers Dieu."). Le Christ partage avec son fidèle son propre mourir : deux dans une seule mort, ils sont unis dans une inconcevable unité. ... La promesse de Jésus trouve son accomplissement : "En ce jour (de leur Pâque commune), vous saurez que vous êtes en moi et moi en vous." (Jn 14,20). Mourir dans la communion est l'acte d'amour absolu et la racine du bonheur éternel. Cette mort est la forme de la présence totale de l'Esprit en Jésus et son fidèle. (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 341.)
Prier ne consiste pas à informer Dieu de nos besoins : "Votre Père sait ce dont vous avez besoin" (Mt 6, 8-32) Ni à fléchir Dieu et à le rendre bon, car il est le Père essentiel. La prière ne devance pas l'action de Dieu pour la mettre en mouvement, elle reconnaît Dieu en sa paternité, consent à elle, se laisse engendrer par elle. S'il est vrai que la prière est une montée vers Dieu, on peut dire aussi qu'elle est une montée de l'homme vers sa naissance. L'homme qui prie se laisser lover vers sa propre origine où le Père engendre son Fils; c'est ainsi qu'il monte vers Dieu.
Telle a été la prière pascale de Jésus. En sa mort glorifiante, il n'a pas informé son Dieu et Père, il ne l'a pas fléchi à la bonté, il n'a pas modifié ses desseins : il s'est soumis, il a consenti, et son Père l'a amené à la plénitude de la naissance filiale.
L'homme qui prie est, du fait de la prière, saisi dans "la rédemption qui est en Christ Jésus".
Le salut du monde est dans la communion à cette mort filiale.
En Jésus-Christ, Dieu sauve les hommes en sauvant leur mort, en la transformant en naissance. Dieu n'exempte pas l'homme de mourir : il le sauve en établissant la mort dans sa vérité filiale que "l'envie du diable" veut dénaturer.
En leur leur permettant de mourir dans l'éternelle naissance du Fils, Dieu amène les hommes au terme de leur création.
La mort si mystérieuse, inconnue tant qu'on n'en a pas fait l'expérience, le chrétien la connaît, ... il fait en lui-même l'expérience de sa propre mort, bien avant l'échéance finale et peut reconnaître en elle la grâce ultime en laquelle se réalisera son éternelle naissance. En effet, c'est en mourant avec le Christ que le chrétien devient enfant de Dieu : "Nous tous qui avons été baptisés, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés... nous sommes morts avec le Christ." (Rm 6, 3-8); Col 2,11; cf. 2 Co 5,14). Dans l'eucharistie, plus encore réellement que dans le baptême, le chrétien vit d'avance la mort qui l'attend. "Chaque fois que nous mangeons ce pain et buvons à cette coupe c'est la mort du seigneur que nous annonçons" (1 Co 11,26) et aussi la nôtre. Cette communion de mort avec le Christ se vit aussi (tous les jours) en dehors de la célébration des sacrements. Paul se sait "crucifié avec le Christ" (Ga 2,19).
En toute rencontre du Christ en sa pâque, le fidèle meurt avec lui, jusqu'au jour de la rencontre définitive, dans une entière communion de mort. C'est pourquoi mort et résurrection sont éternellement inséparables." (F.-X. DURRWELL, La Trinité, ibid., p. 561; 572-576.)
Joyeuses et saintes Fêtes de Pâques à tous !
Pourquoi le ruban de l'œuf de Pâques et le lapin ?
La signification du ruban de l'œuf de Pâques est en rapport avec la résurrection de notre Seigneur bien aimé au tombeau.
Que nous dévoile la Sainte bible :
"On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a déposé."
Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s'aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n'entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.
C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.
Il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus. Non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.
Entourer le visage d'un mort était une pratique funéraire ancestrale. Cela signifie que les bandelettes mortuaires qui entouraient la tête de notre Seigneur bien aimé étaient comme à leur origine intacte et encore roulées à leur place.
Essayez de sortir un œuf roulé de larges bandelettes bien serré sur ses 4 cotés avec un nœud au-dessus de la tête sans casser l'œuf, ni défaire le nœud, cela est bien impossible et révèle le caractère miraculeux de la résurrection.
Une résurrection bien différentes de celle de Lazare qui enleva lui-même ses bandelettes. C'est en voyant ce prodige que Pierre et Jean crurent.
Quelle est la signification du lapin de Pâques ?
Le jour de Pâques correspond au premier dimanche qui suit (ou tombe en même temps que) le jour de la première pleine lune après l'équinoxe de printemps.
Le lapin blanc est un symbole qui exprime la pleine lune. Lorsque la lune est pleine vous verrez avec un peu d'imagination un lapin sur ses deux pattes. Le blanc est un symbole féminin lunaire associé au métal argent, son contraire est le jaune un symbole solaire masculin associé à l'or.
En fait, ce n'est pas un lapin, mais une lapine, car elle est représentée avec plusieurs petits lapins, cela suggère une mère avec ses enfants.
Les veilles gravures de Pâques, représentaient un œuf avec un large ruban blanc dentelé avec un nœud au dessus et une lapine blanche entourée de ses petits.
C'est bien une femme (Marie-Madeleine) qui alla au tombeau et qui fut la première a témoigné de la résurrection. C'est elle qui annonça la première la résurrection, c'est une analogie au lapin blanc qui dévoile le secret caché aux enfants (de Dieu) la résurrection de notre Seigneur bien aimé et qui nous apportent la joie (de la Pâques).
Trouver un œuf de Pâques dans le jardin est aussi une expression cachée de trouver notre Dieu ressuscité et de se réjouir de sa présence au jardin du Paradis comme un de ses enfants. (GloriaTv)
Pourquoi colorons-nous les œufs pour Pâques?
Dans le christianisme, l'œuf de Pâques représente le Saint-Sépulcre dans lequel la vie éternelle était cachée. Selon la légende, la pierre qui enfermait le tombeau de Jésus-Christ ressemblait au contour d'un œuf. Sous la coquille d’œuf se trouve une nouvelle vie. Par conséquent, pour les chrétiens, l'œuf de Pâques est un rappel de la Résurrection de Jésus-Christ, du salut et de la vie éternelle. Le rouge, l'œuf le plus souvent coloré, signifie la souffrance et le sang du Christ.
Il existe plusieurs versions de la raison pour laquelle nous teignons les œufs pour Pâques. Une légende raconte que Marie-Madeleine, vénérée par l'Église comme sainte pour les apôtres, est venue avec un sermon auprès de l'empereur romain Tibère (14-37). Selon l'ancienne coutume, des cadeaux ont été offerts à l'empereur, et Madeleine a offert un œuf avec les mots: "Le Christ est ressuscité !" L'empereur a répondu qu'il était blanc, pas rouge, comme un œuf, donc les morts ne se sont pas relevés. À ce moment, l'œuf dans sa main est devenu rouge. (Gloria Tv)
Iconographie.
La nuit de Pâques peut être célébrée soit en début soit en fin de nuit. Mais si l’on considère que toute la fête repose sur la symbolique du passage des ténèbres à la lumière, il apparaît que si une célébration organisée le soir, après le coucher du soleil, a certes des côtés pratiques, une célébration placée au lever du jour correspondrait mieux à l’essence même de cette liturgie. Ainsi la liturgie de Pâques débuterait dans l’obscurité : l’Église bénit le feu pascal, la lumière est transportée dans l’église et partagée entre les fidèles, et l’on chante l’ « Exultet », la louange solennelle de la lumière pascale.
De tout temps l’Église a comparé la Résurrection du Christ avec le soleil levant.
Qu’on pense à la façon dont Matthias Grünewald a représenté la Resurrection du Christ au XVIe siècle sur son retable d’Issenheim : Jésus-Christ y apparaît comme un soleil personnifié illuminé de l’intérieur. Et pourtant, le corps de Jésus porte les stigmates de sa Passion, preuve qu’il ne s’agit pas ici d’une transfiguration ésotérique, mais d’une réelle transformation, au cours de laquelle la personnalité et l’histoire individuelle restent intactes. Le Crucifié et le Ressuscité sont tout un.
Angelus Silesius a repris cette même symbolique dans ces vers qui sont parvenus jusqu’à nous et qui sont chantés aussi bien dans la liturgie catholique que dans le culte protestant en Allemagne: « Morgenstern der finstern Nacht, der die Welt voll Freuden macht, Jesu mein, komm herein, leucht in meines Herzens Schrein. (…) Du erleuchtest alles gar, was jetzt ist und kommt und war; voller Pracht wird die Nacht, weil dein Glanz sie angelacht. » « Sainte étoile du matin, qui illumine la nuit et remplit la terre de sa joie, mon Jésus, viens en moi, illumine le secret de mon cœur. (…) Tu illumines tout ce qui est, tout ce qui vient et tout ce qui était. Grandiose est la nuit que ton sourire illumine. »
C’est pour toutes ces raisons que, déjà dans l’Église primitive, les fidèles se tournaient vers l’Est lors de la célébration de la sainte messe. Les prêtres et les fidèles se trouvaient ainsi dans une orientation commune au cours de leur prière : ils faisaient face au Christ ressuscité, symbolisé par le soleil levant.
Dans les églises orthodoxes on a conservé cette attitude mais dans la plupart des églises catholiques et protestantes, l’orientation de la prière a été malheureusement abandonnée pour mettre l’accent davantage sur la communion du prêtre avec l’assemblée. Au départ, beaucoup d’églises avaient pourtant été construites en orientant l’abside vers l’Est.
Dans l’Église catholique, la célébration « ad orientem » a disparue de facto depuis la réforme liturgique : mais cette liquidation ne repose sur aucune norme liturgique. Il importe de repréciser les choses : la célébration de la messe n’est pas un face à face prêtre/communauté. Le Cardinal Ratzinger, futur pape Benoît XVI, écrivait déjà dans ses livres consacrés à la liturgie que le célébrant devrait à tout le moins se tourner vers une grande croix pour célébrer la messe, créant ainsi une sorte d’orient virtuel pour pallier la perte d’une orientation physique réelle.
Au cours de l’été 2016, le cardinal Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, a encouragé prêtres et fidèles à reprendre l’habitude de se tourner ensemble dans la même direction pour prier. Il a même clairement demandé que tous les prêtres reviennent à la célébration de la messe « ad orientem ». Malheureusement, le pape François n’a donné aucune suite à cette demande.
La liturgie catholique a ainsi perdu son orientation. Qui, parmi les chrétiens, connaît encore de nos jours la symbolique du soleil levant ? Mgr Georg Alois Oblinger, Recteur de Marienfried (diocèse d’Augsbourg). Source: Kathnet (Trad. MH/APL) / Pro Liturgia Actualité du dimanche de Pâques 21 avril 2019.
Musique.
Gaudii Paschalis (A. Scandello, 1517-1580)
Dialogo per la Pescua (H. Schültz, 1535-1672)
J.S. Bach (1685-1750)
Les thèmes de cette ouverture sont en grande partie extraits de la liturgie orthodoxe russe, basés plus exactement sur une collection d'anciens cantiques disparates, souvent anonymes, appelés Obikhod et adoptés comme chants liturgiques officiels à la Cour Impériale des Romanov.
La Grande Pâque russe (N. Rimski-Korsakov, 1844-1908)
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"Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui." (Rm 6,8)
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Missel du Dimanche 2018, Nouvelle Traduction liturgique, Année B, Bayard Éditions, Lonrai 2017, p. 337; (4) François-Xavier DURRWELL, La Trinité, Le Père engendre le Fils dans l'Esprit, Cerf, Paris 2021.