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Christ Roi

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6 juin 2015 6 06 /06 /juin /2015 17:17
Le Pape François dénonce un "climat de guerre" dans le monde et ceux qui l'attisent "délibérément"

Le 13 septembre 2014, à l'occasion du centenaire de 14-18, le Pape François avait déjà évoqué pour la première fois "une troisième guerre par morceaux, avec des crimes, des massacres, des destructions".

Aujourd'hui, il a affirmé à nouveau à Sarajevo ressentir un "climat de guerre" dans le monde et dénoncé ceux qui l’attisent "délibérement" et "qui cherchent l’affrontement entre cultures et civilisations", en célébrant une messe devant 65.000 fidèles rassemblés dans l’immense stade olympique de la ville. [1]

 

Notes

 

[1] A Sarajavo, le pape François, préoccupé par un «climat de guerre», prêche la paix, AFP 6 juin 2015 à 08:39 (Mis à jour : 6 juin 2015 à 18:00)

Son homélie:

 

 

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS

À SARAJEVO (BOSNIE-HERZÉGOVINE)

 

MESSE

 

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

 

Stade Koševo

Samedi 6 juin 2015

 

[Multimédia]

 

Chers frères et sœurs,

 

Dans les lectures bibliques que nous avons écoutées a résonné plusieurs fois la parole “paix ”. Parole prophétique par excellence ! La paix est le rêve de Dieu, c’est le projet de Dieu pour l’humanité, pour l’histoire, avec toute la création. Et c’est un projet qui rencontre toujours des oppositions de la part de l’homme et de la part du malin. En notre temps aussi, l’aspiration à la paix et l’engagement pour la construire s’affrontent par le fait qu’il y a dans le monde de nombreux conflits armés. C’est une sorte de troisième guerre mondiale livrée “par morceaux” ; et, dans le contexte de la communication globale, on perçoit un climat de guerre.

 

Ce climat, il y en a qui veulent le créer et l’attiser délibérément, en particulier ceux qui cherchent l’affrontement entre différentes cultures et civilisations, et aussi ceux qui spéculent sur les guerres pour vendre des armes. Mais la guerre signifie des enfants, des femmes et des personnes âgées dans les camps de réfugiés ; elle signifie la dislocation des forces ; elle signifie des maisons, des rues, des usines détruites ; elle signifie surtout beaucoup de vies brisées. Vous le savez bien, pour l‘avoir expérimenté vraiment ici : que de souffrance, que de destructions, que de douleur ! Aujourd’hui, chers frères et sœurs, que de cette ville se lève encore une fois le cri du peuple de Dieu et de tous les hommes et les femmes de bonne volonté : jamais plus la guerre !

 

À l’intérieur de ce climat de guerre, comme un rayon de soleil qui traverse les nuages, résonne aujourd’hui la parole de Jésus dans l’Évangile : « Heureux les artisans de paix » (Mt 5, 9). C’est un appel toujours actuel, qui vaut pour chaque génération. Il ne dit pas : “Heureux les prédicateurs de paix ” : tous sont capables de la proclamer, même de manière hypocrite ou tout à fait mensongère. Non. Il dit : « Heureux les artisans de paix », c’est-à-dire ceux qui la font. Faire la paix est un travail artisanal : il demande passion, patience, expérience, ténacité. Heureux sont ceux qui sèment la paix par leurs actions quotidiennes, par des attitudes et des gestes de service, de fraternité, de dialogue, de miséricorde… Ceux-ci, oui, « seront appelés fils de Dieu », parce que Dieu sème la paix, toujours, partout ; à la plénitude des temps, il a semé son Fils dans le monde pour que nous ayons la paix ! Faire la paix est un travail à mener chaque jour, pas après pas, sans jamais se fatiguer.

 

Et comment se fait, comment se construit la paix ? Le prophète Isaïe nous l’a rappelé, de façon essentielle : « L’œuvre de la justice sera la paix » (32, 17). “Opus iustitiae pax ”, selon la version de la Vulgate devenue un célèbre mot d’ordre, adopté aussi prophétiquement par le Pape Pie XII. La paix est œuvre de la justice. Ici aussi : non une justice déclamée, théorisée, planifiée… mais la justice pratiquée, vécue. Et le Nouveau Testament nous enseigne que le plein accomplissement de la justice est d’aimer son prochain comme soi-même (cf. Mt 22, 39 ; Rm 13, 9). Lorsque, avec la grâce de Dieu, nous suivons ce commandement, comme les choses changent ! Parce que nous changeons, nous ! Cette personne, ce peuple, que nous voyons comme ennemi, a en réalité mon visage même, il a mon cœur même, mon âme même. Nous avons le même Père dans les cieux. Alors la véritable justice est de faire à cette personne, à ce peuple, ce que je voudrais qu’il me soit fait à moi, à mon peuple (cf. Mt 7, 12).

 

Saint Paul, dans la seconde Lecture, nous a indiqué les attitudes nécessaires pour faire la paix : « Revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire. Le Seigneur vous a pardonnés : faites de même » (Col 3, 12-13).

 

Voilà les attitudes pour être “artisans” de paix dans le quotidien, là où nous vivons. Ne nous imaginons pas cependant que cela dépend seulement de nous ! Nous tomberions dans un moralisme illusoire. La paix est don de Dieu, non au sens magique, mais parce que Lui, avec son Esprit, peut imprimer ces attitudes dans nos cœurs et dans notre chair, et faire de nous de véritables instruments de sa paix. Et, en allant plus profond, l’Apôtre dit que la paix est don de Dieu parce qu’elle est fruit de sa réconciliation avec nous. L’homme peut devenir artisan de paix, seulement s’il se laisse réconcilier avec Dieu.

 

Chers frères et sœurs, demandons aujourd’hui ensemble au Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie, la grâce d’avoir un cœur simple, la grâce de la patience, la grâce de lutter et de travailler pour la justice, d’être miséricordieux, de faire œuvre de paix, de semer la paix et non la guerre et la discorde. C’est le chemin qui rend heureux, qui rend bienheureux.

 

 

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3 juin 2015 3 03 /06 /juin /2015 05:54

Véronique Lévy interviewée par Didier Rochard pour son livre "Montre Moi Ton Visage" (éditions du Cerf) préface de Mgr Moulins-Beaufort dans le Libre Journal des auditeurs de Radio Courtoisie, émission enregistrée le 13 mai 2015 (jour anniversaire des apparitions de Fatima) et diffusée le 24 mai, dimanche de la Pentecôte.

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28 mai 2015 4 28 /05 /mai /2015 12:39

"L'Église catholique se retire du processus électoral" au Burundi... On peut toujours attendre pour voir l'Eglise-qui-est-en-France se retirer des processus électoraux dans la république illégitime et totalitaire de France... et dans l'ensemble de l'Europe apostate:

L'Église catholique se retire du processus électoral au Burundi

Burundi : l'Église catholique se retire du processus électoral

Pierre Nkurunziza - présidentielle burundi 2015

28/05/2015 à 11:49 Par Jeune Afrique

 

L'Église catholique du Burundi ne souhaite plus s'associer au processus électoral en cours.

 

L'Église catholique se retire du processus électoral au Burundi, à une semaine de la date prévue des élections législatives et alors que le pays est plongé dans une grave crise politique, a annoncé jeudi le président de la conférence des évêques.

 

"Après avoir considéré la manière dont ces élections sont organisées et leur évolution actuelle (...), nous, évêques de l'Église catholique, avons estimé qu'il convenait que les prêtres démissionnent et cèdent leur place à ceux qui peuvent continuer le travail au sein des commission électorales où le clergé occupe des fonctions importantes", a déclaré le 28 mai Mgr Gervais Bashimiyubusa sur la radio catholique Radio Maria.

 

L'Église catholique, importante force morale au Burundi, avait pris position en mars contre un troisième mandat de M. Nkurunziza. "Il y a quelques jours, nous avons sorti un communiqué qui contenait nos souhaits pour que le processus électoral en cours réponde aux conditions requises pour de bonnes élections crédibles", a indiqué Mgr Bashimiyubusa, lisant un communiqué de la conférence des évêques.

 

Cette annonce est un coup très dur pour la crédibilité du processus électoral, a jugé un analyste local. Des prêtres sont à la tête d'au moins cinq des 17 commissions électorales provinciales, d'autres sont vice-présidents, beaucoup dirigent également ces structures au niveau des communes.

 

>> Lire aussi Processus électoral au Burundi : l'Église et l'Uprona dénoncent des irrégularités

 

"Nous en avons profité pour déclarer que l'Église pourrait se retirer du groupe des intervenants qui organisent ces élections vu que l'Église ne peut pas cautionner des élections pleines de lacunes", a expliqué le prélat, rappelant que le clergé avait dû donner aux prêtres une permission spéciale pour qu'ils puissent participer aux commissions électorales dans les provinces et les communes.

 

Des législatives et des communales sont prévues le 5 juin, avant la présidentielle du 26 juin. Le Burundi est plongé dans une crise politique depuis l'annonce fin avril de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, avec des manifestations quotidiennes à Bujumbura, sévèrement réprimées par la police. Les violences ont fait plus d'une trentaine de morts en un mois.

 

Les prélats appellent toutefois les fidèles à accomplir leur devoir de citoyen, en souhaitant que le vote se fasse sans "menace ou intimidation de quelque nature que ce soit".

 

La conférence des évêques a enfin appelé les forces de l'ordre et les manifestants anti-Nkurunziza, qui s'affrontent quotidiennement dans les rues depuis plus d'un mois, à ne pas tuer, car c'est un mal absolu.

 

>> Lire aussi Burundi : l'Église catholique s'oppose à la candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle

 

(Avec AFP)

 

Source

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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 22:06
Pèlerinage du Saint-Nom-de-Jésus-de Fanjeaux à Rome

La congrégation des dominicaines du Saint Nom de Jésus de Fanjeaux a organisé du 9 au 14 février 2015 un pèlerinage d'action de grâces, à Rome.

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21 mai 2015 4 21 /05 /mai /2015 10:33

Etonnant article de l'AFP sur l"église souterraine" catholique au Tibet où "ici les catholiques sont de plus en plus nombreux", en Chine communiste athée :

Des paroissiens prient le 18 mars 2015 dans une église catholique de Nidadang, près de Bingzhongluo, une région tibétaine de la province chinoise de Yunnan, dans le sud-est du pays (Photo GREG BAKER. AFP)

Des paroissiens prient le 18 mars 2015 dans une église catholique de Nidadang, près de Bingzhongluo, une région tibétaine de la province chinoise de Yunnan, dans le sud-est du pays (Photo GREG BAKER. AFP)

Photographie prise le 18 mars 2015 - portrait du pape François sur une colonne de l'église de Baihanluo, région tibétaine de la province chinoise de Yunnan, sud-est du Tibet ( http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2015/05/21/les-tibetains-catholiques-fous-de-dieu-en-chine-communiste,1252499.php )

Photographie prise le 18 mars 2015 - portrait du pape François sur une colonne de l'église de Baihanluo, région tibétaine de la province chinoise de Yunnan, sud-est du Tibet ( http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2015/05/21/les-tibetains-catholiques-fous-de-dieu-en-chine-communiste,1252499.php )

Quand on pousse la porte de l’église chinoise de Baihanluo, on est accueilli par un grand portrait du pape François: un sacré paradoxe dans ces montagnes peuplées de Tibétains, gouvernés par un Parti communiste, donc athée.

 

Eglise de Baihanluo, près de Bingzhongluo, une région tibétaine de la province chinoise de Yunna. Vue prise le 18 mars 2015 ( http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2015/05/21/les-tibetains-catholiques-fous-de-dieu-en-chine-communiste,1252499.php )

Eglise de Baihanluo, près de Bingzhongluo, une région tibétaine de la province chinoise de Yunna. Vue prise le 18 mars 2015 ( http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2015/05/21/les-tibetains-catholiques-fous-de-dieu-en-chine-communiste,1252499.php )

 

Adossé au massif himalayen, le village de Baihanluo n’est accessible qu’à pied ou à cheval, par un sentier muletier que l’on gravit en cherchant son souffle, les yeux rivés sur les sommets enneigés.

Son église en bois, au toit aux pans courbés, fut fondée à la fin du XIXe siècle par des envoyés de la Société des missions étrangères de Paris.

Le pape Grégoire XVI (1831-1846) avait confié à ces prêtres français l’évangélisation du Thibet --comme on l’écrivait alors--, juste après l’ouverture manu militari de la Chine par la première guerre de l’Opium.

Baroudeurs à l’ardeur apostolique incomparable, ces missionnaires ont vécu une épopée parfois sanglante, martyrisés par des lamas hostiles à l’arrivée du Christ au pays de Bouddha
.

Mais, rudes à la tâche et prêts à tous les sacrifices, les Pères aventuriers ont creusé leur sillon évangélisateur, remontant les vallées du fleuve Salouen (appelé «Nu» en mandarin) et du Mékong, jusqu’au Haut plateau.

Coupés du monde par l’hiver verrouillant les cols, ils ont établi des «missions perdues» sur des pentes où les lamaseries conservaient un fonctionnement féodal.

«C’était l’extrême western de la Chine. En chinois, la rivière Nu était surnommée la vallée de la mort. Un adage disait qu’il fallait vendre sa femme avant d’y partir, parce qu’on ne savait pas si on pourrait en revenir», explique à l’AFP Constantin de Slizewicz, auteur de l’ouvrage «Les peuples oubliés du Tibet».

Après l’arrivée au pouvoir des communistes en 1949, ces missionnaires étrangers, «suppôts de l’impérialisme», ont été arrêtés, maltraités puis expulsés.

- Décennies sans prêtres -

«Les églises ont été fermées ou transformées en écoles ou en granges. Les chrétiens n’avaient plus le droit d’avoir d’objets religieux, sous peine d’emprisonnement, et ceux qui avaient des rôles importants ont été persécutés, menés au laogai» (goulag chinois), précise M. de Slizewicz.

Et pourtant, la religion catholique a subsisté clandestinement chez ces populations rurales, dont la ferveur n’a d’égale que la pauvreté.

«Le Tibétain est un fou de Dieu. Ils ont leur vie dédiée à la foi. Ces Tibétains convertis au catholicisme ne le font pas à moitié», poursuit Constantin de Slizewicz. «Pendant quasiment 50 années d’absence de prêtres et de sacrements, ils n’ont pas perdu une parole de l’enseignement d’un siècle de ces Pères».

Entretenant les tombes des missionnaires français, les Tibétains ont continué à prier avec des catéchistes, à célébrer Pâques et Noël, remplaçant le boeuf et l’âne de la crèche par un yack et un mulet. Certains n’ont jamais oublié leur latin ou comment réciter Frère Jacques...

A Baihanluo, ermitage juché sur un promontoire, 400 à 500 paroissiens se rassemblent aux fêtes du calendrier. Ils gardent un souvenir vivace du patriarche Zacharie, mort centenaire il y a une dizaine d’années.

Ce catéchiste de l’ethnie loutse survécut aux purges communistes en fuyant à Taïwan. Après 30 ans d’exil, il participa au renouveau catholique local.

«Zacharie avait déposé dans chaque église du voisinage de l’eau sainte de Lourdes diluée dans de l’eau claire. On en donna une goutte à un fidèle tombé malade. Trois jours après, il était rétabli», relate Zha Xi, 32 ans, baptisé «Joseph».

Cet enfant du pays incarne la relève pastorale à Baihanluo, après avoir conclu son séminaire à Kunming et Chengdu.

Près du Toit du monde --et donc des cieux-- le futur prêtre semble réaliser un autre miracle: il extirpe d’un recoin sombre du presbytère un vieux coffre, apparemment là depuis des lustres.

- Malle aux reliques -

A l’intérieur se trouvent des livres rongés par l’humidité, abandonnés lors du départ précipité des prêtres français: une collection du journal L’Illustration de 1930 et des missels en tibétain publiés en 1897 par l’Imprimerie de la Société des missions étrangères de Hong Kong.

La malle aux reliques recèle également un gros bol estampillé «Creil et Montereau», une manufacture de faïence française qui connut son apogée dans la deuxième moitié du XIXe siècle.

Ces objets ont échappé aux saccages du maoïsme. [saccage révolutionnaire maoïste qui n'est pas sans rappeler l'iconoclasme des révolutionnaires de 1789... NDLR.]

Mais pas l’église de Zhongding, dans la vallée voisine, qui dut être totalement rénovée après l’ouverture de la Chine sous Deng Xiaoping.

Là est enterré Annet Génestier, un missionnaire natif du Puy-de-Dôme (centre de la France). Ce grand chasseur devant l’Eternel s’est éteint en 1937, en tirant sur sa pipe, après un demi-siècle à arpenter les montagnes tibétaines.

Son lointain successeur est le Père François, Han Sheng de son nom chinois. «Les missionnaires français ont introduit dans la région les connaissances scientifiques modernes», souligne ce prêtre de 39 ans. «Les grands arbres ont été plantés par les Français. Les cloches des églises ont aussi été apportées de France, tout comme les outils agricoles

Parce qu’en Chine les autorités imposent aux croyants de rejoindre une organisation affiliée au Parti communiste, une «Eglise souterraine» s’est développée. Selon Han Sheng, la grande région tibétaine compte plus de 10.000 catholiques.

Lui-même se partage entre 16 églises du district de Gongshan. «Nous manquons de prêtres», insiste-t-il.

Yu Xiulian, paysanne de 75 ans qui reçut Madeleine pour nom de baptême, confirme: «Ici les catholiques sont de plus en plus nombreux. Nous, les gens du peuple, on voudrait agrandir les églises, mais l’argent manque.»

La nuit tombée, on retrouve le Père François à Nidadang, un village proche. Dans l’église traversée par un courant d’air glacé, les femmes sont assises à gauche avec les enfants, les hommes à droite. Ce sont des agriculteurs de tous âges, vêtus simplement, la peau tannée par l’altitude et le travail des champs.

A côté de l’autel, le prêtre entend les confessions. Un par un, les fidèles viennent s’agenouiller pour lui confier leurs péchés dans le creux de l’oreille.

«Si on suit Ta Parole, on monte au paradis», chante inlassablement l’assemblée.

 

AFP

 

http://www.liberation.fr/monde/2015/05/21/les-tibetains-catholiques-fous-de-dieu-en-chine-communiste_1313589

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21 mai 2015 4 21 /05 /mai /2015 08:52
Véronique Lévy - entretien à Vox Libri

Véronique Lévy a été invitée de Vox Libri (Radio Notre Dame) le 26 mars 2015 pour témoigner à propos de son livre "Montre Moi Ton Visage" aux éditions du CERF (Préface de Mgr de Moulins-Beaufort).

Véronique Lévy raconte ses premières rencontres avec le Seigneur, quand elle était enfant, après qu'une petite fille (Coralie à qui Véronique Lévy rend hommage) lui ait appris le Notre Père et le Je vous salue Marie. Extrait :

 

(A partir de 08:35) "Déjà, j'ai aimé cet homme (Jésus). Les bras ouverts à l'infini sur la Croix. Et avant de voir la souffrance, je voyais un amour qui s'offre, qui se propose, qui accueille, et qui m'appelait, complètement. Et donc, très vite je suis rentrée en relation. Il était là, je sentais son regard sur moi. Et j'ai commencé à sauver tous les petits animaux qui n'avaient pas la parole, les fourmis, jusqu'aux cafards parfois.Tous ceux qui étaient les mal aimés, les pires. Et je sentais Jésus qui me disait : 'C'est bien'.

[...] Les parents de Coralie m'avaient invité au Havre. Et j'étais allée dans l'église. Et je crois que j'avais assisté à une messe et je pense que j'avais communié. Je ne savais pas que ce n'était pas possible.

[...] Et puis, souvent, j'aimais bien les cimetières parce qu'il y avait des chats, et il y avait des églises, et je rentrais dans l'église et je restais souvent à regarder la Croix. Et je sentais, au-delà de Jésus, la présence du Père.

[...] Et J'ai envie de dire à tous les gens qui se sentent inutiles, abandonnés, que Dieu les aime en fait, et que tous ils ont été désirés et choisis", a expliqué Véronique Lévy.

Image pieuse donnée en souvenir de fidèles décédés (1928)

Image pieuse donnée en souvenir de fidèles décédés (1928)

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19 mai 2015 2 19 /05 /mai /2015 08:58
Pour l'exorciste du Vatican, le père Gabriele Amorth, « l’État islamique, c'est Satan »

Pour le père Amorth, « les chrétiens ne savent pas se défendre contre Satan, qui avance avec le califat ».

« L'État islamique est Satan. » Parole d'exorciste.

Dans une interview accordée au journal italien Il Giorno, le père Gabriele Amorth, chef exorciste de la cité du Vatican et du diocèse de Rome depuis 1986, revient sur la fureur des djihadistes contre les chrétiens. « Les choses arrivent tout d'abord dans les sphères spirituelles et, ensuite, se concrétisent sur cette terre. Les royaumes spirituels sont seulement au nombre de deux.
L'Esprit Saint et l'esprit démoniaque. Le mal déguisé sous diverses formes – politique, religieuse, culturelle... – a une unique source d'inspiration : le diable. Comme chrétien, je lutte spirituellement contre la Bête. »

Et encore :

« La politique mondiale, qui aujourd'hui n'apporte pas de réponse au massacre des chrétiens, devra aussi combattre l’État islamique et le combattre sous une forme différente ».

L'exorciste parle de la perte de terrain du christianisme dans le monde actuel :

« Interrogeons-nous sur ce que l'Occident a fait au cours des dernières décennies. Il a envoyé Dieu au diable. Il a fini avec les bénédictions d'écoles, il a fini avec les croix, il a tout envoyé promener ».
 

Le père Amorth conclut en parlant de Satan :

« Il me répond seulement lorsque je lui pose une question. Il répète que le monde est en son pouvoir, et en cela il dit la vérité. Bibliquement parlant, nous sommes dans les derniers temps et la Bête travaille frénétiquement ».

Source

via http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=775720

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19 mai 2015 2 19 /05 /mai /2015 07:02
Que penser des révélations privées ?

Extrait d'un prudent et fort instructif article de Vive le Roy, intitulé "Petit catéchisme des révélations privées, La position de l’Église sur les apparitions" :

 

Qui peut déterminer l’authenticité d’une révélation privée ?

 

L’Église seule est maîtresse en cette matière : elle est seul guide en matière de foi, seule interprète authentique de ce qui est conforme ou non au dépôt de la foi. C’est donc l’Église seule qui approuve ou réprouve les révélations privées. Or, il est clairement spécifié par saint Pie X, reprenant un décret de 1877, que les révélations privées ne sont pas approuvées en elles-mêmes par l’Église, mais autorisées.

 

Y a-t-il une différence entre autoriser simplement une révélation privée et l’approuver ?

 

Approuver une révélation signifie que l’Église reconnaît publiquement l’origine divine de la révélation, en encourage la divulgation et en fait une référence en matière de foi et de morale.

Autoriser une révélation signifie que l’Église constate simplement qu’elle ne contient rien de contraire à la Révélation publique et au Magistère constant de l’Église.

 

Que dit le Droit Canon à propos des révélations privées ?

 

Le code de droit canonique dit formellement que :

 

sont prohibés de plein droit […] les livres et opuscules qui racontent de nouvelles apparitions, révélations, prophéties ou miracles, ou qui suggèrent de nouvelles dévotions, même sous le prétexte qu’elles sont privées, si ces publications sont faites sans qu’on ait observé les prescriptions canoniques [2].

 

Qu’ont enseigné les Papes à propos des révélations privées ?

 

Quand il y a autorisation, c’est ordinairement une simple permission de publier des révélations où l’on n’a rien trouvé de répréhensible ou d’inopportun. Telle est la règle que l’ensemble des souverains pontifes et particulièrement Benoît XIV [3] et saint Pie X ont voulu imposer à l’attention des fidèles. Quand il voudra donner des normes générales en matière de culte, de reliques et de traditions pieuses, saint Pie X se contentera de citer les décisions de ses prédécesseurs en les commentant sommairement :

 

En ce qui regarde le jugement à porter sur les pieuses traditions, voici ce qu’il faut avoir sous les yeux : l’Église use d’une telle prudence en cette matière qu’elle ne permet point que l’on relate ces traditions dans des écrits publics, si ce n’est qu’on le fasse avec de grandes précautions et après insertion de la déclaration imposée par Urbain VIII (décret Sanstissimus Dominus noster, 13 mars 1625) ; encore ne se porte-t-elle pas garante, même dans ce cas, de la vérité du fait ; simplement elle n’empêche pas de croire des choses auxquelles les motifs de foi humaine ne font pas défaut. C’est ainsi qu’en a décrété, il y a trente ans, la Sacrée Congrégation des Rites (décret du 2 mai 1877) :

 

Ces apparitions ou révélations n’ont été ni approuvées ni condamnées par le Saint-Siège qui a simplement permis qu’on les crût de foi purement humaine, sur les traditions qui les relatent, corroborées par des témoignages et des monuments dignes de foi.

 

Qui tient cette doctrine est en sûreté. Car le culte qui a pour objet quelqu’une de ces apparitions, en tant qu’il regarde le fait même, c’est à dire en tant qu’il est relatif, implique toujours comme condition la vérité du fait ; en tant qu’absolu, il ne peut jamais s’appuyer que sur la vérité, attendu qu’il s’adresse à la personne même des saints que l’on veut honorer [4].

 

Est-on obligé d’adhérer à une révélation privée ?

 

L’enseignement de l’Église et de ses Papes est clair : on est libre d’adhérer à une révélation privée reconnue, mais on ne peut y être obligé. En effet, les Papes enseignent que croire à une révélation privée est un acte de foi humaine, qui n’a donc aucune comparaison avec la Foi théologale. Il y a cependant une certaine obligation de respect et une obligation morale à accepter ce que l’Église permet : les révélations privées autorisées font partie intégrante de la vie de l’Église et sont des manifestations de sa sainteté qui ne peuvent être négligées.

 

Pourquoi l’Église ne fait-elle qu’autoriser les révélations privées ?

 

Si l’Église autorise sans réellement approuver les révélations privées, c’est qu’elle procède ainsi pour de graves raisons. En effet, l’Église est la gardienne de la Foi ; elle veut que ses fidèles fondent leur piété sur la Foi révélée. Les révélations privées peuvent y contribuer et c’est la raison pour laquelle elles sont parfois autorisées. En revanche, l’origine divine d’une révélation privée ne lui garantit pas l’infaillibilité.

 

Une révélation privée peut-elle contenir des erreurs ?

 

Nombreux sont les exemples dans l’histoire de l’Église qui nous montrent une certaine contradiction ou incompréhension relativement aux révélations privées.

 

UNE RÉVÉLATION PRIVÉE PEUT ÊTRE ERRONÉE

 

Elle est mal interprétée par celui qui la reçoit : saint Vincent Ferrier annonce la fin du monde pour la génération de son temps et appuie cette prophétie sur un miracle.

Elle renferme des faits historiques qui ne sont pas essentiels et qui sont donc donnés de façon approximative (détails de la vie du Christ chez sainte Françoise Romaine).

Diverses révélations peuvent se contredirent (celles de sainte Brigitte et celles de sainte Gertrude).

L’esprit humain du voyant peut mêler de façon plus ou moins consciente ses propres idées à ce qui vient de Dieu (idées préconçues de l’époque ou de l’entourage). Sainte Françoise Romaine parle du ciel de cristal selon la cosmologie héritée d’Aristote ; sainte Catherine de Ricci prône un culte à Jérôme Savonarole qui lui apparaît souvent, qui fait des miracles en sa faveur et qu’elle considère comme un prophète et un martyr, mais Benoît XIV juge que la sœur a péché en invoquant un homme que l’Église avait livré au bras séculier (Benoît XIV, op.cit. L.3, ch.25, § 17-20).

Une révélation véritable peut être altérée après coup : par le voyant lui-même ou par ses secrétaires : en 1377, extase de sainte Catherine de Sienne où la Sainte Vierge dit qu’elle n’est pas immaculée (Benoît XIV, op.cit. L.3, ch.53, § 16) ; cas de Catherine Emmerich ; ou encore Johannes Grossi rapporte plus de 160 ans après la mort de saint Simon Stock qu’il prêchait que tous ceux qui porteraient le scapulaire seraient assurés d’éviter l’enfer (Catholic Encyclopedia, article « Saint Simon Stock »).

 

UNE RÉVÉLATION PEUT ÊTRE FAUSSE :

 

Mensonge ou simulation du voyant, avec mauvaise foi.

Bonne foi du voyant, victime de son imagination ou de son déséquilibre psychologique (le bienheureux Alain de La Roche a eu d’authentiques visions mais aussi des hallucinations).

Œuvre du démon : Madeleine de La Croix, Nicole Tavernier [5].

Falsifications opérées aux époques de grands troubles politiques ou religieux (l’An Mil, le Grand Schisme, les Guerres de religion. Et on pourrait ajouter la crise de l’Église après Vatican II). Pour plus de détails sur cette question et ces exemples, consulter les ouvrages du RP Auguste Poulain [6], de Mgr Auguste Saudreau [7] et du RP Ovila Melançon [8]

 

Pouvez-vous citer un exemple d’une apparition privée autorisée mais dont le message est condamné ?

 

L’exemple le plus frappant est l’autorisation des apparitions de La Salette alors que le message de La Salette est lui-même condamné !

 

Il est parvenu à la connaissance de cette suprême Congrégation qu’il ne manque pas de gens, même appartenant à l’ordre ecclésiastique, qui, en dépit des réponses et décisions de la Sacrée Congrégation elle-même, continuent — par des livres, brochures et articles publiés dans des revues périodiques, soit signés soit anonymes — à traiter et discuter la question dite du Secret de La Salette, de ses différents textes et de son adaptation aux temps présents ou aux temps à venir, et cela, non seulement sans l’autorisation des Ordinaires, mais même contrairement à leur défense. Pour que ces abus, qui nuisent à la vraie piété et portent une grave atteinte à l’autorité ecclésiastique, soient réprimés, la même Sacrée Congrégation ordonna à tous les fidèles, à quelque pays qu’ils appartiennent, de s’abstenir de traiter et de discuter le sujet dont il s’agit, sous quelque prétexte et sous quelque forme que ce soit, tels que livres, brochures ou articles signés ou anonymes, ou de toute autre manière. Que tous ceux qui viendraient à transgresser cet ordre su Saint-Office soient privés, s’il sont prêtres, de toute dignité qu’ils pourraient avoir, et frappés de suspense par l’Ordinaire du lieu, soit pour entendre les confessions, soit pour célébrer la Messe ; et s’ils sont laïques, qu’ils ne soient pas admis aux sacrements, avant d’être venus à résipiscence. En outre, que les uns et les autres se soumettent aux sanctions portées, soit par Léon XIII dans la Constitution Officiorum et munerum contre ceux qui publient, sans l’autorisation régulière des supérieurs, des livres traitant de choses religieuses, soit par Urbain VIII dans le décret Sanctissimus Dominus noster, rendu le 13 mars 1625, contre ceux qui répandent dans le public, sans la permission de l’Ordinaire, ce qui est présenté comme révélations. Au reste, ce décret n’est pas contraire à la dévotion envers la Très Sainte Vierge, invoquée et connue sous le titre de Réconciliatrice de La Salette [9]. [10]

 

Quelle est donc l’attitude recommandée aux fidèles par l’Église par rapport aux révélations privées ?

 

Les quelques exemples cités dans les questions précédentes révèlent l’extrême prudence requise lorsque l’on traite de révélations privées : l’autorisation donnée n’embrasse pas forcément la totalité du message.

Concernant la promotion de ces révélations et messages, l’Église, comme il est clairement exprimé dans le texte de saint Pie X cité plus haut, préfère la discrétion et la réserve.

 

Comment se fait-il alors que l’Église ait institué des fêtes liturgiques universelles à partir de révélations privées ? N’est-ce pas les prendre comme critères de la Foi ?

 

L’Église n’engage jamais directement son autorité pour dire que les faits des révélations sont vrais ni que les messages sont d’origine divine ; elle ne fait que prendre en compte et signaler à ses fidèles des témoignages historiques qui fondent une crédibilité humaine. Et c’est pourquoi sa déclaration ne nous donne pas de certitude mais une simple probabilité en faveur des faits invoqués.

En ce qui concerne le culte, il y a l’objet relatif ou occasionnel : c’est un fait quelconque de l’histoire humaine que l’Église n’entend pas canoniser du simple fait qu’elle l’évoque dans sa liturgie. Ce fait pourra être : une apparition, ou un miracle (translation de la maison de la Très Sainte Vierge Marie à Lorette, le 10 décembre ; stigmatisation de saint François d’Assise, le 17 septembre ; le miracle qui valut l’édification de la basilique Sainte-Marie-Majeure, le 5 août), ou encore tel ou tel épisode de la vie d’un saint (fondation d’une congrégation religieuse, martyre, etc.), mais dans tous les cas il ne jouera que le rôle d’une circonstance accidentelle, c’est une occasion à la faveur de laquelle l’Église entend rendre l’honneur dû à la sainteté d’une personne. On veut rendre adoration à la divinité et vénération à la sainteté, divinité et sainteté qui restent ce qu’elles sont indépendamment de toutes circonstances contingentes, au nombre desquelles se trouvent les apparitions et les miracles.

Il y a aussi l’objet absolu du culte, c’est celui qui a pour objet la personne même de Notre-Seigneur, de la Très-Sainte Vierge ou de l’un des saints ou encore tel ou tel mystère de foi divinement révélé. On veut ici professer la foi en un fait qui n’est pas seulement un épisode historique de la vie du Christ ou de la Sainte Vierge, mais qui est, aussi et plus, un mystère dont la reconnaissance est nécessaire au salut.

 

Y a-t-il un danger pour un catholique à ne pas suivre les indications de l’Église quant aux révélations privées ?

 

Le plus raisonnable est de s’en tenir aux préceptes si sensés de l’Église et à l’exemple de sa pratique : en l’absence de toute appréciation autorisée émanant de la hiérarchie ecclésiastique, on aura toujours avantage à se montrer prudent et réservé vis-à-vis de ce genre de manifestations, et ce d’autant plus que la crédulité populaire se montre davantage portée à l’excès dans ce domaine aventureux.

 

Saint Bonaventure se plaignait déjà au XIIIe siècle d’entendre à satiété des prophéties sur les malheurs de l’Église et la fin du monde.

Cajetan fera preuve de la même prudence (sur Ia IIae, q. 80, art. 2 ; sur IIa IIae, q. 178, art. 2 ; sur IIIa, q. 27, art. 6, § 4).

À l’issue du Grand Schisme d’Occident, le concile de Latran V dans sa session 11 du 19 décembre 1516 engagera son autorité à l’appui de cette juste sévérité.

 

N’oublions pas non plus quel est le sens du jugement ecclésiastique qui autorise ces manifestations : ce n’est certes pas l’intention des autorités que de donner licence à un engouement intempestif. On pourra par exemple tenir compte à ce sujet des sages avertissements prodigués par le cardinal Ottaviani, secrétaire Saint Office sous Pie XII, face à la crédulité superstitieuse des temps modernes (« Chrétiens, ne vous excitez pas si vite », traduction française de la D.C. du 25/03/1951 (col. 353-6) d’un article paru dans l’Osservatore romano du 4/02/1951).

 

Il y a donc un réel danger pour la foi ; le fait d’adhérer à une révélation privée avec un manque de discernement ou un enthousiasme déplacé peut conduire le catholique, parfois malgré lui, à une piété sentimentale, à une morale formaliste dénuée de principes, à la superstition, voire même à l’hérésie ou au schisme, plaçant un message privé au-dessus de l’enseignement du magistère. Il faut cependant noter que ce que l’Église autorise doit être reçu avec respect et ne peut être dénigré. Un rejet systématique de la révélation privée serait téméraire.

 

[...]

 

Le cas de Nicole Tavernier : même les plus hautes autorités religieuses peuvent être trompées

 

Dans son Histoire littéraire du sentiment religieux en France l’abbé Brémond rappelle l’affaire Nicole Tavernier pour illustrer les cas de fausse apparition :

 

Voici un exemple que j’emprunte à l’historien de Mme Acarie :

 

Nicole Tavernier, native de Reims, vivait à Paris pendant les troubles de la Ligue, et elle avait la réputation d’être une très sainte fille et d’opérer des miracles. Elle expliquait les passages difficiles de l’Écriture de manière à étonner les plus fameux docteurs. Elle avait des extases, des visions et des révélations ; elle prédisait les choses figures, et avertissait les moribonds des péchés qu’ils n’avaient pas confessés ; et ce qu’elle avait dit se trouvait véritable [...] Un prêtre qui avait eu intention de consacrer un pain pour la communion, ne trouva pas l’hostie qu’il lui destinait, quand le moment de la communion fut venu ; elle assura qu’un ange la lui avait apportée. Étant à côté de Mme Acarie, dans l’église des capucins de Meudon, elle disparut pendant plus d’une heure. Lorsqu’elle revint, cette sainte femme lui demanda ce qu’elle était devenue ; elle répondit qu’elle était allée à Tours pour détourner quelques grands seigneurs d’exécuter un projet qui devait nuire à la religion.

 

On la consultait de toutes parts ; les grands du royaume se recommandaient à ses prières ; les ecclésiastiques et les religieux l’estimaient beaucoup ; et personne n’avait encore remarqué en elle [...] aucune imperfection [...] Elle annonçait que, si on se repentait de ses péchés, bientôt on verrait cesser les calamités publiques. Sur sa parole, le peuple se confessait et communiait […] ; on ordonna même des processions dans plusieurs villes de France. Elle en fit faire une à Paris, à laquelle assista le Parlement, accompagné des autres cours souveraines et d’une grande multitude de citoyens ; elle avait osé dire à l’évêque que, si cette procession ne se faisait pas, il mourrait avant la fin de l’année.

 

Malgré l’estime générale dont jouissait cette fille, Mme Acarie et M. de Bérulle n’avaient aucune confiance en elle. La bienheureuse avait dit dès le commencement que cette âme était dans l’illusion ; que le démon était l’auteur de tout ce qui se voyait en elle et qu’il savait perdre un peu pour gagner beaucoup ; que l’extase et les ravissements pouvaient avoir lieu dans une pécheresse ; que l’esprit de ténèbres avait pu enlever l’hostie qui avait disparu de dessus l’autel ; que le prétendu voyage à Tours n’était nullement prouvé et que d’ailleurs il ne surpassait pas le pouvoir du malin esprit ; enfin que cette personne paraissait absolument dépourvue de l’esprit de Dieu (J. B. A. Boucher, Vie de la B. Marie de l’Incarnation, Édition Bouix, Paris, 1873, p. 187-189.)

 

Laissons de côté les explications qu’elle donne de ces faits étranges. Au surplus, la raison foncière et décisive, c’est la dernière : en cette personne excentrique, elle n’a pas reconnu l’esprit de Dieu.

 

Mme Acarie persistait à dire cela avec tant d’assurance qu’on commença d’avoir des doutes sur la vertu de cette fille ; et ses doutes se changèrent en une entière certitude, lorsque la bienheureuse qui l’avait reçue dans sa maison, l’eut mise à différentes épreuves, et convaincue de plusieurs mensonges (J. B. A. Boucher, Vie de la B. Marie de l’Incarnation, Édition Bouix, Paris, 1873, p. 187-189.) [16]

 

Le frère Michel de la Trinité souligne de son coté :

 

Nicole Tavernier, femme laïque douée de dons préternaturels, vécut en France au début du XVIIe siècle. Tous les théologiens qui l’examinèrent la tinrent pour dirigée par l’esprit de Dieu. Seule la bienheureuse Marie de l’Incarnation (Madame Acarie) avait vu, par une grâce spéciale, que cette fille était vide de Dieu et animée par Satan . Madame Acarie mit Nicole Tavernier à l’épreuve et la convainquit de curiosité et de mensonge. Satan, furieux d’être ainsi démasqué, pris congé de Nicole Tavernier qui perdit aussitôt son esprit relevé et ses apparences de hautes vertus, pour redevenir ce qu’elle était : fort grossière, rude et imparfaite [17].

 

Saint François de Sales ne s’exprime pas autrement sur cette affaire :

 

Il y eut du temps de la bienheureuse sœur Marie de l’Incarnation, une fille de bas lieu qui fut trompée d’une tromperie la plus extraordinaire qu’il est possible d’imaginer. L’ennemi, en figure de Notre Seigneur, dit fort longtemps ses Heures avec elle, avec un chant si mélodieux qu’il la ravissait perpétuellement. Il la communiait fort souvent sous l’apparence d’une nuée argentée et resplendissante, dedans laquelle il faisait venir une fausse hostie dedans sa bouche. Il la faisait vivre sans manger chose quelconque [...] Cette fille avait tant de révélations qu’enfin cela la rendit suspecte envers les gens d’esprit. Elle en eut une extrêmement dangereuse, pour laquelle il fut trouvé bon de faire faire essai de la sainteté de cette créature ; et pour cela on la mit avec la bienheureuse sœur Marie de l’Incarnation, lors encore mariée, où étant chambrière et traitée un peu durement par feu M. Acarie, on découvrit que cette fille n’était nullement sainte et qu’il n’y avait chose du monde en elle qu’un amas de visions fausses. Et quant à elle, on connut bien que non seulement elle ne trompait pas malicieusement le monde, mais qu’elle était la première trompée, n’y ayant de son côté aucune autre sorte de faute, sinon la complaisance qu’elle prenait à s’imaginer qu’elle était sainte et la contribution qu’elle faisait de quelque simulation et duplicité pour maintenir la réputation de sa vaine sainteté. Et tout ceci m’a été raconté par la bienheureuse Marie de l’Incarnation [18].

 

Le cas de Madeleine de la Croix

 

Le frère Michel de la Trinité — déjà cité — rappelle à propos de cette affaire :

 

Madeleine de la Croix, religieuse franciscaine espagnole, née en 1487, bénéficiait depuis l’âge de cinq ans de nombreuses apparitions de Notre-Seigneur et des saints. Élue abbesse des franciscaines de Cordoue, elle fut vénérée par l’Espagne tout entière à cause de ses extases, stigmates, guérisons miraculeuses etc. Au comble de sa gloire, en 1542, des religieuses de son couvent découvrirent qu’elle utilisait à son gré les dons qui étaient faits au couvent. Madeleine de la Croix persuadait aussi que plusieurs prêtres et moines entretenaient des concubines sans offenser Dieu, parce que ce n’était pas un péché d’en avoir, etc. Ces dénonciations furent repoussées comme étant des calomnies. Ce n’est qu’au moment de mourir que Madeleine de la Croix fit ses aveux : à l’âge de cinq ans le démon lui était apparu sous la forme d’un ange de lumière, lui annonçant qu’elle serait une grande sainte. À l’âge de 13 ans le diable lui révéla sa véritable identité, et elle accepta alors de le prendre pour conseil et se lia à lui en toute connaissance de cause [...] Le cas de Madeleine de la Croix est un des plus monstrueux de toute l’histoire de l’Église : cinquante ans de tromperies diaboliques et de supercherie qui abusèrent les plus grands théologiens d’Espagne, les inquisiteurs et les cardinaux [19].

 

Manfred Hauke enseigne la dogmatique et la patristique à Lugano ; il est président de l’Association allemande de mariologie et montre combien sont fragiles les convictions personnelles fondées sur une révélation privée, y compris la conviction des plus hauts dignitaires de l’Église.

 

Un exemple connu de l’œuvre du démon dans les phénomènes pseudo-mystiques, dans l’Espagne du XVIe siècle, c’est le cas de la religieuse Madeleine de la Croix (1487-1560). Depuis l’âge de cinq ans, elle avait de très nombreuses extases et visions. Elle racontait que saint Dominique et saint François l’avaient préparée à recevoir la première communion. Trois mois avant d’être admise à la communion eucharistique, elle recevait quotidiennement la communion « d’une manière mystique », et à cette occasion, elle poussait chaque fois un cri. Elle est entrée à 17 ans dans le couvent des clarisses de Cordoue. Elle reçoit des stigmates et sait retrouver par clairvoyance des objets cachés. Lors de sa profession solennelle, les religieuses s’étonnent de la présence d’une colombe qui s’attarde et qui est interprétée comme un signe du Saint-Esprit. Charles 1er, roi d’Espagne, fait bénir par Madeleine, entre autres, les insignes royaux et l’habit de son fils Philippe. Le Cardinal Cisneros et de nombreux autres responsables d’église sont également enchantés de la charismatique religieuse. Même le Saint Père en personne se recommande aux prières de la clarisse espagnole. Des sceptiques, il ne reste que quelques contemporains pensifs, comme Saint Ignace de Loyola ou Saint Jean d’Avila. Leurs doutes sont confirmés lorsqu’en 1542, les clarisses de Cordoue s’étonnent de la conduite laxiste de leur supérieure et en élisent une autre pour lui succéder. La « nonne-miracle » souffre alors d’attaques de convulsions. Après qu’un exorcisme pratiqué à ce sujet eut mis en évidence une présence démoniaque, l’Inquisition a intenté un procès à Madeleine. Elle a avoué avoir conclu en 1504 un pacte avec le diable pour 40 ans, qui a pris fin en 1544. Ses pouvoirs paranormaux ont cessé. Après avoir renoncé à ses erreurs, elle a fait pénitence pendant plusieurs années, n’a pu être élue à aucune charge dans l’ordre, et a terminé sa vie de façon exemplaire. En d’autres termes, le démon peut berner pendant des décennies même les plus hauts dignitaires de l’Église. Un tel exemple appelle à la prudence en ce qui concerne les événements contemporains [20].

 

Avertissement du Saint-Office concernant les révélations de sainte Brigitte

 

On répand en diverses régions un opuscule traduit en plusieurs langues qui a pour titre : « Le secret du bonheur. Les quinze oraisons révélées par Notre-Seigneur à sainte Brigitte dans l’église Saint-Paul à Rome » et est édité à Nice ou ailleurs. Comme cette brochure affirme que Dieu aurait fait à sainte Brigitte certaines promesses dont l’origine surnaturelle n’est nullement prouvée, les Ordinaires des lieux doivent veiller à ce que ne soit pas accordé le permis d’éditer des opuscules qui contiendraient ces promesses [21].

 

Réprobation pontificale des « prétendus faits de Loublande » (révélations de Claire Ferchaud)

 

Décret touchant « les faits de Loublande »

 

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Décret de Réprobation des faits de Loublande

Dans l’assemblée plénière du mercredi 10 mars 1920, relation faite des prétendues visions, révélations, prophéties, etc., vulgairement connues sous les noms de faits de Loublande, et les écrits qui s’y rapportent ayant été examinés, les Éminentissimes et Révérendissimes Cardinaux Inquisiteurs Généraux en matière de foi et de mœurs, après le vote préalable des Consulteurs, ont décrété : Toutes choses mûrement pesées, la S. Congrégation déclare que les prétendues visions, révélations, prophéties, etc., vulgairement comprises sous le nom de faits de Loublande, ainsi que les écrits qui s’y rapportent, ne peuvent être approuvés.

 

Et le jeudi suivant, 11 du même mois, Notre Très Saint Père le Pape Benoît XV, dans l’audience ordinaire accordée au Révérendissime Assesseur du S.O., a approuvé et confirmé la résolution des Éminentissimes et Révérendissimes Pères, et en a ordonné la publication dans les Acta Apostolicae Sedis.

 

Donné à Rome, du Palais du Saint-Office, le 12 mars 1920.

L.Castellano, notaire de la Sup. Congr. du Saint-Office. [22]

 

Précision de la S. Congrégation sur la traduction française précédente

 

Après la promulgation, dans les Acta Apostolicae Sedis, du décret du Saint-Office du 12 mars dernier, touchant les prétendues visions, révélations, prophéties, etc., connues vulgairement sous l’appellation de « faits de Loublande », ainsi que les écrits s’y rapportant — décret porté le 10 du même mois et, le jour suivant 11, approuvé et confirmé par le Saint-Père, — certains journaux et périodiques français ont publié des traductions, interprétations et explications de ce décret, qui s’efforcent d’exclure absolument un sens de réprobation de ces faits et écrits, sens énoncé et expressément voulu par la S. Congrégation, ou tâchent de le restreindre au simple défaut d’approbation juridique de la suprême autorité ecclésiastique.

 

Afin que les traductions, interprétations, explications arbitraires et fausses de ce genre ne risquent point d’induire en erreur les fidèles sur le véritable sentiment de la S. Congrégation, les Éminentissimes Cardinaux inquisiteurs en matière de, foi et de mœurs ont, avec l’approbation du Saint-Père, ordonné de publier la traduction française authentique suivante du susdit décret. [23]

 

[Note de Christ-Roi. Le décret de désapprobation du Saint-Office de 1920, qui a déclaré que les prétendus faits de Loublande "ne peuvent être approuvés" a été confirmé à nouveau trois fois, sous Pie XI en 1929, et Pie XII en 1939 et 1940, selon l'Histoire du Diocèse de Poitiers.

 

C'est Paul VI, le pape de la clôture du Concile Vatican II qui a fait rouvrir au public la petite chapelle où Claire Ferchaud venait se recueillir.]

 

Notes

 

[1] IIa IIæ, q.174, art. 6.

[2] CIC1917, c1399, §5.

[3] Benoît XIV, De Servorum Dei beatificatione et Beatorum canonizatione, livre 2, ch 32, § 11.

[4] Pie X, Pascendi, § 6 « Des mesures à prendre contre le modernisme ».

[5] Fr Michel de la Trinité, Medjugorje en toute vérité, selon le discernement des esprits, 1991, p. 164-192.

[6] Auguste Poulain, Des Grâces d’oraison, Traité de théologie mystique, partie 4, 21-23, p. 334-418.

[7] Mgr Auguste Saudreau, Les faits extraordinaires de la vie spirituelle, § 8-10, p. 240-340.

[8] RP Ovila Melançon, Jésus appelle Sa Messagère, F.-X. de Guibert, p. 21-34.

[9] Donné à Rome, au palais du Saint-Office, le 21 décembre 1915, Acta Apostolicae Sedis, 1915 p. 594.

[10] Acta Apostolicae Sedis, 1915, p. 594.

[11] Concile de Trente, Session 25, 2e décret.

[12] Cardinal Billot, « Lettre au Père Lebrun » sur son livre Le bienheureux Jean Eudes et le culte public du Sacré-Cœur de Jésus, lettre citée par l’abbé Henri Brémond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome III, Paris, 1923, p. 588, en note.

[13] Cardinal Ottaviani, « Chrétiens, ne vous excitez pas si vite », Osservatore romano, 4 février 1951.

[14] IIa IIæ, q. 174, art.6, ad tertium.

[15] Cardinal Pie, « Homélie prononcée dans la solennité du couronnement de Notre-Dame de Lourdes par Mgr le nonce apostolique, délégué de Pie IX », Œuvres Épiscopales, T. IX, p. 330.

[16] Henri Brémond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome II, Editeur Bloud et Gay, Paris, 1916, p. 69-71.

[17] Fr. Michel de la Trinité, ibid.

[18] Saint François de Sales, Œuvres, « Lettre à la mère de Chastel », T. XVII, p. 325.

[19] Fr. Michel de la Trinité, ibid.

[20] « Le phénomène de Medjugorje et le discernement des esprits : une entrevue avec le dogmaticien Manfred Hauke », article traduit du journal catholique allemand Die Tagespost.

[21] Avertissement du Saint-Office concernant les révélations de sainte Brigitte, Acta Apostolicae Sedis, 1954, p. 64.

[22] Actes de Benoit XV, Encycliques, Motu-Proprio, Brefs, Allocutions, Actes des dicastères, etc... , Maison de la Bonne Presse, Tome 2, Paris, 1918-Septembre 1920, (Traduction française officielle), p. 234.

[23] Actes de Benoit XV, Encycliques, Motu-Proprio, Brefs, Allocutions, Actes des dicastères, etc... , Maison de la Bonne Presse, Tome 2, Paris, 1918-Septembre 1920, (Traduction française officielle), p. 234.

 

Source: http://www.viveleroy.fr/Petit-catechisme-des-revelations

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18 mai 2015 1 18 /05 /mai /2015 22:03

Yves Daoudal résume l'évolution des protestants calvinistes et luthériens de France ("Eglise protestante unie de France" née en 2013) qui viennent hier d'accepter de "bénir" les "couples gays": avant c'était "sola scriptura" (l'Ecriture seule), maintenant c'est "sine scriptura" (sans l'Ecriture) et même "contra scripturam" (Contre les Ecritures) :

Sine scriptura

Chez nous, hier, l’ « Eglise protestante unie de France », qui regroupe depuis 2012 la principale secte calviniste (« Eglise réformée ») et la principale secte luthérienne (mais ils sont aujourd’hui tellement débordés par les divers « évangéliques » que même en se regroupant ils sont minoritaires) a voté hier la possibilité d'« offrir une bénédiction religieuse aux couples homosexuels qui le souhaitent ». Par 94 voix contre 3.

 

Avant, le principe des protestants était « sola scriptura » : la sainte Ecriture est la seule norme de la foi.

 

Mais tant le Nouveau Testament que l’Ancien condamnent explicitement et de la façon la plus vigoureuse les actes homosexuels.

 

Aujourd’hui, chez les protestants, c’est « sine scriptura », et même « contra scripturam ».

 

Source

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18 mai 2015 1 18 /05 /mai /2015 18:54
Découverte du Père Filas sur le Saint Suaire

...l’une des plus intéressantes parmi les découvertes récentes reste celle du R.P. Francis Filas, professeur à l’Université Loyola de Chicago († 1985) :
 

Le R.P. Filas part de l’observation minutieuse d’une image tridimensionneile du Corps qu’enveloppa le Suaire de Turin. Cette image, obtenue au moyen d’instruments électroniques perfectionnés permettant la mesure précise, au densitomètre, de l’intensité du brunissement du Linge en chacun de ses points micrométriques, révèle, comme l’a dit un des chercheurs américains ayant participé à ces travaux « l’extraordinaire beauté du Crucifié ».

Sa taille impressionnante se laisse aisément mesurer : 1 m 81 ; le corps est robuste et bien proportionné. Mais le plus fascinant reste le visage. Et c’est sur ce visage que le R.P. Filas se penche avec une extrême attention. Il y fait une découverte absolument décisive : il distingue, posé sur chaque paupière, une sorte de disque. Un agrandissement de cette empreinte sur la paupière droite a permis au R.P. Filas de reconnaître l’empreinte d’une pièce de monnaie portant une inscription : « TYBERIOY CAICAPOC », « de Tibère César ». Or chacun sait que l’usage romain, lors de l’ensevelissement d’un défunt était de maintenir les paupières fermées en y déposant une pièce de monnaie. De plus, une comparaison minutieuse de cette empreinte, effectuée par des spécialistes de la numismatique avec des pièces de collection a permis de la dater et d’y reconnaître une pièce de monnaie frappée sous Ponce Pilate : même dimension, même découpe, même effigie, même exergue qu’une certaine piécette dûment cataloguée pour les années 16, 17 et 18 de Tibère César, soit 29, 30 et 31 de notre ère. Comme par une volonté expresse de Celui qui fut l’Artisan de cette image imprimée sur le tissu, voilà le document daté, et voilà confirmées les paroles du Credo : Il a souffert sous Ponce Pilate. Il est mort et a été enseveli. Il est ressuscité le troisième jour !


Source : Victor Bioul, Le Saint Suaire est authentique, revue “Pour qu’Il Règne”, n° 24, mars 1998, p. 6.

 

via http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=778679

Le cercle numismatique liégeois, dans un article bien documenté, donne raison à l'analyse du père Filas et de Bruno-Aymard, tout en restant assez neutre et donc impartial. ICI.

 

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=778712

Barrie Schwortz, juif orthodoxe, en faveur de l'authenticité du Saint-Suaire :

 

C’est également aux Etats-Unis que l’authenticité du Saint Suaire, sur laquelle le Vatican n’a jamais souhaité se prononcer, est encore débattue. Le site internet catholique américain cruxnow présente depuis le mois d’avril les positions antagonistes de plusieurs experts sur l’origine du linceul. Parmi ses plus farouches défenseurs, on remarque Barrie Schwortz, un juif orthodoxe de Los Angeles. Photographe professionnel, il a été responsable de la photographie scientifique et documentaire lors des premières recherches sur l’étoffe, en 1978. Il note que la science moderne est toujours incapable d’expliquer comment l’image s’est formée sur le tissu. Pour lui, plusieurs facteurs soutiennent l’authenticité.

En sa qualité de photographe, il estime que l’image elle-même est l’élément le plus convaincant. « Elle possède des propriétés que je n’ai jamais retrouvées sur d’autres images », souligne-t-il, rappelant que, durant les quatre dernières décennies, personne n’a été capable de la dupliquer ou de créer une empreinte ayant les mêmes propriétés chimiques ou physiques.

Il relève également que les artistes faussaires du Moyen Age étaient loin d’avoir les connaissances nécessaires pour reproduire les éléments anatomiques révélés par l’étude médico-légale de l’image. C’est notamment le cas de l’écoulement du sang, qui est en parfaite conformité avec l’anatomie, la physiologie de la circulation et de la coagulation sanguines.

Barrie Schwortz souligne enfin que les débats scientifiques ne seront « probablement jamais résolus », en partie « parce que les recherches sont biaisées par d’énormes enjeux idéologiques. »

(Sources : apic/cruxnow – DICI n°315 du 15/05/15)

 

3 Barrie Schwortz

Barrie Schwortz (sur la droite), en 1978.

 

via http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=778678

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15 mai 2015 5 15 /05 /mai /2015 21:17
Le CD Dévotion au Très Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ
Le CD Dévotion au Très Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ

Reprenant les partitions et les textes français issus du livre "DÉVOTION AU TRÈS PRÉCIEUX SANG DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST" révélé à Barnabas Nwoye, la communauté du "Carmel de Marie Vierge Missionnaire" (en France, dans la Drome (26)) a réalisé pour le journal "L'Appel du Ciel" cette œuvre musicale...12 chants et la prière du chapelet du Précieux Sang sont inclus dans le CD...
Pour toutes commandes et renseignements, s'adresser à L'APPEL DU CIEL www.appel-du-ciel.org

Le CD Dévotion au Très Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ
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15 mai 2015 5 15 /05 /mai /2015 20:48
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6 mai 2015 3 06 /05 /mai /2015 13:50

"Y a-t-il une histoire d'amour qui peut se passer de pardon?"

"Je fais des progrès" : La grâce d'une confession fréquente (Mathilde)

Le pardon doit être donné et reçu. Mathilde, une étudiante de Paris, raconte, dans cette vidéo que chaque confession consiste à revenir vers Dieu et se laisser embrasser.

opusdei.lu/…/la-foi-a-20-ans…

Le Seigneur lave ton âme dans ce sacrement merveilleux ; il t’inonde de joie et de force pour que tu ne défailles pas dans ta lutte, et pour que tu reviennes inlassablement à Dieu, quand bien même tout te semblerait obscur.

Saint Josémaria, Amis de Dieu, n. 214 -

 

via http://gloria.tv/media/KJ9Hy2L22aH

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4 mai 2015 1 04 /05 /mai /2015 18:42
Pape François : "L’Église n’est pas un parti politique"

 

L’Église n’est pas un parti politique. C'est ce que le Pape a affirmé, le 30 avril 2015, aux quelque 4 000 membres des communautés de vie chrétienne italiennes et de la Ligue missionnaire des étudiants italiens présents salle Paul VI, à l’occasion de leur congrès national (Frascati, 30 avril-3 mai 2015).

 

 

[...] Voici la réponse complète de François :


L’Église n’est pas un parti politique

Parfois, on entend dire : « Nous devons fonder un parti catholique ». Ce n’est pas la voie. L’Église est la communauté des chrétiens qui adore le Père, marche sur le chemin du Fils et reçoit le don de l’Esprit Saint. Elle n’est pas un parti politique. [Fonder un parti politique uniquement catholique] est inutile et n’aura pas la capacité de s'impliquer, parce que l’Église n’est pas appelée à cela. Mais [alors, me demanderez-vous] un catholique peut-il faire de la politique ? [Non seulement il peut, mais] il doit ! Un catholique peut-il se mêler de politique ? Il le doit !

Rechercher le bien commun sans se laisser corrompre

Le Bienheureux Paul VI, si je ne me trompe pas, a dit que la politique est une des formes les plus hautes de la charité, parce qu’elle recherche le bien commun. Mais Père [me direz-vous], faire la politique, ce n’est pas facile, parce que dans ce monde corrompu, à la fin, on ne peut plus avancer… Que voulez-vous dire par là ? Que faire de la politique relève un peu du martyre ? Oui, oui : c’est une forme de martyre, un martyre quotidien : rechercher le bien commun sans se laisser corrompre. Rechercher le bien commun en réfléchissant aux voies et aux moyens les plus utiles [pour y arriver]. Rechercher le bien commun en travaillant aux petites choses, toutes petites, de rien du tout. (…) Faire de la politique est important : la petite et la grande politique.

On peut devenir saint en faisant de la politique
Dans l’Église, il y a de nombreux catholiques qui ont fait une politique « bonne » (en d’autres termes, qui ne se sont pas sali les mains en faisant de la politique, ndlr). Et même qui ont favorisé la paix entre les nations. Pensez aux catholiques de l’entre-deux-guerres : Gasperi en Italie, et en France, Schumann, dont la cause de béatification est en cours. On peut devenir saint en faisant de la politique ! Ce n’est pas la peine de citer davantage [d’exemples à ce sujet] : deux suffisent, parmi ceux qui [ont voulu] faire avancer le bien commun.

Demander pardon et se relever
Faire de la politique relève du martyre et s'apparente à un vrai travail « martyrial » (traduction littérale de « martiriale »), parce qu’il faut porter quotidiennement cet idéal de construction du bien commun. Et également porter la croix de tant d’échecs et de tant de péchés. Parce qu’il est difficile dans le monde de faire le bien au milieu de la société sans se salir un peu les mains ou le cœur. Mais il faut demander pardon pour cela, demander pardon et continuer [à faire le bien]. Et ne pas se décourager. « Non, Père, je ne veux pas faire de politique parce que je ne veux pas pécher. » Eh bien, demande au Seigneur de t’aider à ne pas pécher et si tu te salis les mains, demande pardon et relève-toi.

Face au dieu argent et à la culture du rejet, s’impliquer
Lutter pour une société plus juste et plus solidaire. Quelle solution ce monde globalisé offre-t-il aujourd’hui pour la politique ? C’est simple : au centre, l’argent. Pas l’homme et la femme, mais l’argent, le dieu argent. L’argent au centre. Tous au service du dieu argent. Et ce qui ne sert pas au dieu argent, on l’écarte. La culture du rejet, c’est ce que le monde globalisé offre aujourd’hui. Ce qui ne sert pas, on le rejette. On rejette les enfants, en n’en faisant plus ou en les tuant avant la naissance. On rejette les personnes âgées parce qu’elles ne servent plus. Mais maintenant que le travail manque, on se tourne vers eux pour qu’ils nous aident avec leur retraite ! (…) On écarte les jeunes : en Italie – dites moi si je me trompe – 40% des jeunes de moins de 25 ans sont sans travail. On écarte, on rejette… Mais on va vers la destruction ! Et moi, catholique, je regarde de mon balcon ? On ne peut pas regarder ainsi depuis son balcon ! Il faut s’impliquer, donner le meilleur de soi-même. Si le Seigneur nous appelle à cette vocation, allons-y, faisons de la politique ! Cela nous fera souffrir et peut-être pécher, mais le Seigneur est avec nous. Demandons pardon et relevons-nous. Mais ne laissons pas cette culture du rejet nous écraser tous, écraser la création, qui est chaque jour un peu plus détruite.

ALETEIA

Si (faire de) la politique est la forme la plus haute de la charité car elle vise au Bien commun (Paul VI), le Pape François n'indique pas les moyens pour faire cette "politique" ni la fin à viser [Cf. La mission du souverain chez les classiques et les modernes]. Fera-t-on de la politique au sein des partis politiques modernes dans le cadre de la "démocratie" moderne ou bien fera-t-on de la politique autrement, par exemple par l'appel constant à la raison, par le moyen aujourd'hui d'une abstention raisonnée - étendard éclatant du devoir civique - le retour aux principes civilisationnels classiques qui ont fondé la France et l'Europe sur la base de la culture grecque, romaine et chrétienne ?

 

Il va de soi que continuer dans un système politique qui fonde la politique sur la "Souveraineté nationale" (article 3 DDH 1789) à la place de la Souveraineté de Dieu et, aujourd'hui, remplace la civilisation classique par la barbarie esclavagiste LGBT ne peut qu'échouer lamentablement. Dès lors, persévérer à vouloir faire de la "politique" dans un tel système d'inversion diabolique (via les partis politiques en s'imaginant partiper au Bien commun...) devient une incohérence complète qui plongera bientôt les derniers catholiques qui s'engageront dans cette voie dans la confusion la plus totale et le sentiment d'avoir échoué par impuissance. (Cf. L'aveu de Christine Boutin le 5 mai 2014 sur TV-Libertés : "Ce n'est "plus possible, de l'intérieur, de pouvoir infléchir le système").

 

"Dieu premier servi" disait Sainte Jeanne d'Arc. A Dieu donc la Souveraineté, à l'homme l'organisation de la vie en société selon le respect de l'ordre naturel et divin... A chacun selon ses droits, et chacun à sa place.

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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 08:09
Musulmane convertie au catholicisme, elle est menacée de mort

"Elle se cache sous le pseudonyme de Sabatina James, elle a 31 ans et habite désormais en Allemagne. Aujourd'hui encore, menacée de mort par sa famille, elle vit sous protection policière 24 heures sur 24, en changeant régulièrement d'endroit.

Elle refuse un mariage arrangé

Son histoire a été relatée notamment par le magazine d'actualité américain Newsweek. Elle avait 10 ans quand sa famille musulmane sunnite quitte Lahore (Pakistan) pour s'installer en Autriche, dans un petit village. La jeune fille s'occidentalise à vue d'œil. À 17 ans, elle retourne au Pakistan parce que ses parents veulent la marier de force à un cousin auquel elle a été promise quand elle était enfant. Elle se révolte et refuse ce mariage. On la confine alors dans une école coranique sunnite pour la remettre dans le droit chemin et pour qu'elle apprenne à devenir une « Pakistanaise honorable ».

La dureté des conditions de vie la font céder, de sorte que ses parents, la croyant transformée, la laissent revenir en Autriche pour terminer ses études avant de rentrer au Pakistan pour se marier. À 18 ans, Sabatina prend alors la décision de fuir les siens à tout jamais. Son amitié avec un camarade d'école évangélique la conduit par la suite à un itinéraire de conversion, oscillant entre le protestantisme et le catholicisme.

Attirée par les symboles catholiques

La mise en garde de la communauté islamique, au sein de laquelle elle a grandi, est toujours présente en elle : chez les chrétiens il n'y a pas de personnes saintes, leurs églises sont vides et leurs maisons closes pleines. Mais les symboles catholiques l'attirent, l'image de Dieu qui choisit de souffrir sur la croix la bouleverse. Une première chose la frappe : la différence entre la crainte de Dieu professée par les chrétiens, basée sur l'amour, et la crainte de Dieu des musulmans, basée sur la peur. Son ami chrétien lui lit des passages de la Bible qui lui donnent paix et sérénité, comme jamais le Coran ne l'avait fait.

Aidée par l'Église Évangélique

Sabatina se souvient de ces jours-là : « Le Christ manifestait de la miséricorde envers les femmes adultères, alors que Mahomet permettait qu'elles soient lapidées. Plus je lisais le Coran, plus je sentais de la haine envers ceux qui étaient différents ; en revanche, en tant que chrétienne, je sens de l'amour envers ces personnes et je leur souhaite de recevoir le même amour que, moi, j'ai ressenti à travers Jésus ». Elle se confie à un prêtre catholique qui ne lui prête guère d'attention. Mahomet aussi a été prophète, lui dit-il : trop peur d'offenser l’islam. Encore plus perdue qu'avant, elle s'oriente vers l'évangélisme, subissant toujours les menaces de ses parents : si elle ne revient pas en arrière, ils la tueront. La police ne l'aide pas, en revanche, l’Église évangélique, oui.

Pourtant, il lui manque quelque chose : elle reste fascinée par l'expérience catholique. C'est un appel intérieur. C’est ainsi qu'elle approche les Pères de l’Église, tels saint Augustin, saint Ignace d'Antioche et saint Irénée de Lyon. Les menaces s'intensifient, mais la force de sa nouvelle conversion, au catholicisme, lui donne le sourire et la plénitude de la vie.
Soutenir les femmes musulmanes

La rencontre avec le Christ est maintenant réelle, Sabatina reste subjuguée par ce passage de la Bible :

« Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ; (…) tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres » (Isaïe 42, 6-7).

Sabatina comprend que sa mission est de soutenir les femmes musulmanes qui s'adressent à elle parce qu'elles ont été battues, répudiées par leurs maris et que l'on veut renvoyer dans leur pays d'origine.

Avec l'association humanitaire dont elle est l'une des ambassadrices, Terre des Femmes, elle lutte aujourd'hui en faveur des droits des femmes musulmanes. « Des milliers de femmes sont torturées et assassinées au nom d'Allah ; ces dernières années, rien qu'au Pakistan, plus de 4 000 femmes ont été brûlées vives », écrit-elle dans son livre Mon combat pour la foi et la liberté (Éd. Palabra, 2013). Sabatina James était venue en France pour la sortie, en octobre 2010, de son livre-témoignage Mourir pour vivre à nouveau."


Source

via http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=777614

 

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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 10:43

Sur son blog, Denis Merlin rapporte une illustration particulière des traductions erronées de la Bible médiévale juive (dite "Bible massorétique", Massorah), dont la compilation et la révision des anciens manuscrits date du Xe siècle :

"L'interprétation sioniste de la Bible et de l'histoire depuis 2 000 ans, écrit-il, a pour origine une négation théologique de la royauté du Christ, roi pacifique universel, Soleil de justice, dénonçant le démon comme père du mensonge et de l'homicide (proscrivant donc rigoureusement le mensonge et l'homicide)."

 

Saint Pie X



"Les fanatiques fous [sionistes NDLR.], poursuit-il, veulent, eux, établir un royaume d'Israël temporel et universel par les sujets sur lesquels le règne s'exerce. Les moyens de l'établissement de ce règne sont le mensonge et la violence. En pratique, ils ne voient que la terre comme perspective ultime (d'où l'indifférence aux mobiles religieux ou laïcs). Presque tout est centré sur une interprétation terrestre [littérale NDLR.] et religieuse de la Bible. L'autre monde n'est pas le principal. Dieu est partout pour eux dans l'histoire et sur la terre  (ce qui est vrai). Ils voient des signes confirmant leurs théories dans des événements comme la mort de saint Louis. Pour eux, le signe qu'ils sont dans le vrai c'est que Dieu extermine les ennemis d'Israël. Il confirme par ces événements, l'élection divine. Comme si Dieu cherchant sur la terre un peuple supérieur avait élu les Juifs non par un décret dont les raisons nous sont incompréhensibles, mais parce qu'Il les avait jugés supérieurs aux autres hommes. Ces erreurs d'interprétation de la Bible sont le mobile central des sionistes de 2015.

 

Une illustration particulière de l'erreur d'interprétation de la Bible se trouve dans la traduction: "By way of deception thou shall do war." (Proverbes 24,6) [1] Ce que l'on peut traduire en français par "Par la tromperie, vous mènerez la guerre." Comme si Dieu pouvait conseiller le mensonge et la tromperie ! Comme l'établit monsieur Daoudal [2] cette traduction erronée est issue d'une version moyenâgeuse trafiquée de la Bible (version massorétique).

 

La traduction authentique est :

 

« 6 quia cum dispositione initur bellum et erit salus ubi multa consilia sunt. » (Vulgate)

 

« Pr 24,6. car à la guerre, c'est par la stratégie que l'on commence, et le salut sera là où il y a beaucoup de conseils. » (traduction personnelle) [3] (Fin de citation)

 

Dans la traduction en français de la Vulgate, la traduction est :

 

Pr 24,6. « Parce que c'est avec réflexion que s'entreprend une guerre ; et que le salut sera où il y a beaucoup de conseils. » Ce qui change en effet complètement du sens donné par la Bible massorétique.

 

Le texte massorétique comporte des différences, dont certaines significatives, avec d'autres versions ou traductions anciennes de la Bible, comme la Bible Samaritaine, la Septante (Bible hébraïque en grec du IIIe s. av.J.-C.) et les Manuscrits de Qumrân, lesquelles possèdent des similitudes entre elles à des endroits où elles divergent du texte massorétique. Cela a conduit les milieux académiques à considérer le texte massorétique comme une variante parmi d'autres, imposée comme norme après la destruction du Second Temple de Jérusalem, en 70 ap.J.-C. [4]

 

Deux autres traductions erronées : la «vierge» dans la prophétie d'Isaie 7,14 est transformée en «jeune fille» (TOB, Luc 1,27) et la prophétie du Messie crucifié «ils ont percé mes mains et mes pieds» (Psaume XXII, 17 ) devient «comme un lion mes mains et mes pieds».

 

Le texte massorétique du Psaume XXII, 17 s'exprime en ces termes: "Comme un lion mes mains et mes pieds", les Manuscrits de la Mer Morte reviennent à l'original: "Ils ont percé mes mains et mes pieds" (préservé dans la Version des LXX = Septante), dont l'application à la crucifixion du Fils de Dieu est évidente...

 

"A la fête de l’Annonciation, l’évangile nous montre un ange venant annoncer à une vierge qu’elle va enfanter (Lc 1,26-27). La première lecture est le passage d’Isaïe où Dieu annonce qu’une… « jeune femme » va enfanter. Prophétie stupide, car il est simplement naturel qu’une jeune femme enfante. Or saint Jérôme avait montré et démontré que le mot hébreu « alma », dans la Bible, ne pouvait vouloir dire que « vierge », et que l’Eglise avait donc raison, pour cela, de faire de ce passage d’Isaïe une prophétie de l’Annonciation. Et en traduisant « alma » par « jeune femme », on s’oppose à saint Matthieu qui cite précisément cette prophétie, en employant le mot « vierge », qui se trouvait dans la Septante : « parthenos ». Dire que « alma » ne veut pas dire vierge, et l’enseigner dans la liturgie, c’est dire que saint Matthieu s’est trompé, et avec lui toute la tradition chrétienne. Et c’est évidemment, d’une façon détournée, saper le dogme de la virginité de la Mère de Dieu...

 

Cette référence aux prétendus « textes originaux », explique Yves Daoudal, fait que désormais toutes les Bibles en langue vulgaire se réfèrent au texte massorétique, et que les dernières éditions de la Bible de Jérusalem sont faites exclusivement à partir des textes massorétiques. C’est dommageable, non seulement parce que l’Eglise catholique reconnaît ainsi l’autorité exclusive (et supérieure à l’autorité de son propre magistère…) des rabbins du IXe siècle sur la Sainte Ecriture, mais qu’elle avalise ainsi diverses falsifications opérées par les rabbins ; par exemple la suppression de « ils ont percé » (mes mains et mes pieds) dans le psaume 21, qui rend d’ailleurs le verset proprement incompréhensible, et d’autre part qu’elle prive le chrétien de textes qui sont parfois très différents de la version massorétique (Tobie, par exemple)." [5]

 

La préface à l'édition de la Vulgate de saint Jérôme (390-405 ap.J-C.) précise que

 

"l'oeuvre de Saint Jérôme aboutit à une nouvelle traduction latine de la Bible : la Vulgate, ainsi appelée parce que d'usage général ou "vulgaire".

[...] (Saint Jérôme) Il avait à sa disposition les manuscrits hébreux les plus anciens et de précieux documents qui ont disparu depuis, et qui n'avaient pas été altérés par les falsifications introduites par les Juifs qui voulaient gommer ou atténuer les prophéties qui les condamnaient clairement. Le résulat des travaux acharnés de saint Jérôme est donc réuni dans la version latine de la sainte Ecriture désignée sous le nom de Vulgate, dont l'autorité est sans égale, d'une part parce que saint Jérôme avait reçu une mission explicite de l'Eglise pour sa réalisation, et d'autre part, parce que le Concile de Trente (1546) l'a déclarée authentique, c'est-à-dire ayant valeur d'original.

[...] Aucun des manuscrits que nous possédons aujourd'hui, il faut le répéter, n'a l'antiquité de ceux que suivait saint Jérôme; ils sont même, et de beaucoup, postérieurs à la Vulgate elle-même (l'hébreu massorétique - compilation et révision des anciens manuscrits - date du Xe siècle).

[...] Il fallut la Réforme Protestante pour bien évidemment se défier de la Vulgate et opérer un retour aux prétendus "textes originaux" hébreux, araméens et grecs, et opérer de nouvelles traductions faites sur ces textes. De là viennent toutes les bibles modernes actuellement disponibles qui, même chez les catholiques, rejettent comme un "écran" la Vulgate de saint Jérôme.

Or, [ ...] le texte massorétique hébreu que nous possédons [...] a subi plusieurs variantes, altérations et des interpolations. [...] Le texte hébreu que nous possédons aujourd'hui, n'est pas, tant s'en faut, le texte authentique et primitif. D'autre part, la Vulgate a été rédigée par saint Jérôme sur le texte primitif, original hébreu qui a disparu. [...] La Vulgate est à ce titre au même niveau que la Septante (grecque)." [6].

 

Notes

 

[1] http://en.wikipedia.org/wiki/By_Way_of_Deception

[2] http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2012/10/23/notules-sur-un-concile-9-dei-verbum-3.html

[3] Traduction de Denis Merlin, http://denismerlin.blogspot.fr/2015/04/monsieur-guyenot-et-le-christ-roi.html

[4] Lane Fox, Robin, The Unauthorized Version, 1991, éditions Alfred A. Knopf, pp. 99-106; Tov, Emanuel, Textual Criticism of the Hebrew Bible, 1992, Fortress Press, p. 115.

[5] http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2012/10/23/notules-sur-un-concile-9-dei-verbum-3.html

[6] La Sainte Bible selon la Vulgate traduite en français par l'Abbé J.-B. Glaire, Nouvelle Edition, Editions D.F.T. 2002, p. VII, VIII.

 

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23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 07:52

Curieuse réaction de Mgr Ribadeau hier suite à l'échec d'une tentative d'attentat contre deux églises d'Île-de-France, le secrétaire général et porte-parole de la Conférence des évêques de France, Mgr Ribadeau Dumas, a expliqué que l'Église de France ne demande pas de renforcement des mesures actuelles de protection de ses lieux de culte. Les catholiques dans ce pays sont-ils des sous-citoyens qui ne méritent aucune protection, contrairement aux autres religions ?

Mgr Ribadeau Dumas ne cède "pas à la peur"

L'Église de France ne demande pas de renforcement des mesures actuelles de protection de ses lieux de culte et ne compte annuler aucun rassemblement prévu.

 

Le père Olivier Ribadeau Dumas, secrétaire général et porte-parole de la Conférence des évêques de France, lance un appel à la vigilance mais aussi au sang-froid. [1]

 

Quand l'Eglise-qui-est-en-France dira-t-elle que le gouvernement républicain de droite comme de gauche organise le chaos, clive la société, organise la division sur le théâtre extérieur comme à l'intérieur..., à des fins de domination et qu'il a délibérément enclenché un processus qui bientôt le dépassera, en pensant qu'il resserrera l'"unité" derrière lui ? Pourquoi un tel silence quand on attend des Princes de l'Eglise qu'ils élèvent la voix ? Sont-ils réellement indépendants ? Y a-t-il une réelle liberté religieuse ou ne sont-ils que des agents de Leviathan ?

 

 

Notes

 

[1] Mgr Ribadeau Dumas : «Nous ne devons pas céder à la peur», Le Figaro, Par Jean-Marie Guénois Publié le 22/04/2015 à 20:17

 

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22 avril 2015 3 22 /04 /avril /2015 08:21
Notre-Dame de Guadalupe, la grande alliée des exorcistes

La Vierge de Guadalupe est une arme d'une exceptionnelle puissance contre le démon, explique le père Babolin, prêtre exorciste du diocèse de Padoue en Italie.

 

La Vierge de Guadalupe contrarie tout particulièrement le démon. Le père Sante Babolin, prêtre exorciste du diocèse de Padoue (Italie), peut en témoigner. Il participait en juillet à un séminaire pour prêtres exorcistes organisé par l'université pontificale de Mexico. Interviewé par l'hebdomadaire catholique Desde la Fe, le père Babolin a raconté comment Notre-Dame de Guadalupe « est une arme contre le démon ».

 

Une Mère qui intervient pour libérer

Comme le relate l'hebdomadaire mexicain, l'exorciste italien traitait dans son diocèse le cas d'un jeune possédé par le démon. Comme d'habitude, le père Babolin  a entamé le rituel des exorcismes quand, tout à coup, il a su qu'il devait l'invoquer, Elle, la Vierge de Guadalupe, pour laquelle il ressent une grande dévotion : « Notre-Dame de Guadalupe, Reine du Tepeyac, libère-le », se rappelle-t-il avoir dit. À cet instant, le démon a répondu avec violence : « Avant Elle, tout cela était à moi, là-bas ». « Il se référait au Mexique », précise l'exorciste. Le père Babolin  s'est alors souvenu de Tonanzin, la déesse Terre de l'ancienne mythologie indigène du Mexique, et il raconte avoir fait cette autre invocation : « Notre Dame de Guadalupe, toi qui as détruit l’empire de Tonanzin (…) ». Et immédiatement, le démon l'interrompit avec force : « Coatlicue », qui signifie « serpent » et, en tant que « concept sacré du mal » fait partie de cette mythologie. « Coatlicue terrorise », précise l'exorciste, alors que la Vierge de Guadalupe attire et console.

L'exorcisme terminé, le père Babolin demanda au jeune homme, maintenant libéré, s'il connaissait le Mexique et son histoire, et lui dit de prononcer le mot « Coatlicue ». Mais, à l'évidence, le jeune homme n'avait aucune idée des cultures préhispaniques, et encore moins du Mexique.

Le prêtre exorciste a raconté cet épisode pour souligner que, durant un exorcisme, l'invocation à « Sainte Marie, Mère de Dieu » est d'une exceptionnelle puissance et qu'elle contrarie tout particulièrement le démon ; et que, parmi tous les vocables de Marie, c'est celui de Notre-Dame de Guadalupe qui est le plus puissant. Selon le père Babolin, cette invocation mariale est très puissante face au démon, parce que la Sainte Vierge exprime une tendresse maternelle et construit tout par amour, et non par la terreur ; et aussi que « son image de Mère exalte la famille, unie par son esprit maternel, qui offre l'amour aux parents et aux enfants ; et ce même esprit maternel – en référence spécifiquement à la Vierge de Guadalupe  travaille afin que tout le peuple mexicain soit dans une fraternité humaine. Tout cela contrarie fort le démon ». Et, poursuivit le prêtre exorciste, « c'est pourquoi, dès le début de mon ministère d'exorcisme, j'ai invoqué Notre-Dame de Guadalupe, parfois l'appelant Sainte Marie, Mère de Dieu, Notre Dame de Guadalupe, Mère de Miséricorde ».

 

Le triomphe de la Mère du Fils de Dieu sur Satan

Le pape Jean-Paul II, à propos de l'Immaculée Conception, fait référence précisément au triomphe de la Vierge Marie, Mère du Fils de Dieu, sur Satan : « Le Fils de Marie a remporté la victoire définitive sur Satan et Il en a fait bénéficier sa mère de façon anticipée, la préservant du péché. En conséquence, le Fils lui a accordé le pouvoir de résister au démon, réalisant ainsi dans le mystère de l'Immaculée Conception l'effet le plus notable de son œuvre rédemptrice ». « L'appellation "pleine de grâce" et le Protoévangile, en attirant notre attention sur la sainteté particulière de Marie et sur sa complète exemption de l'influence de Satan, nous font comprendre, dans le privilège unique que le Seigneur a accordé à Marie, le début d'un nouvel ordre, qui est le fruit de l'amitié avec Dieu et qui comporte, en conséquence, une hostilité profonde entre le serpent et les hommes. »

 

Source: http://www.aleteia.org/fr/religion/article/notre-dame-de-guadalupe-la-grande-alliee-des-exorcistes-5809702227148800

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22 avril 2015 3 22 /04 /avril /2015 08:14
TÉMOIGNAGE. Les démons tremblent devant la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie

TÉMOIGNAGE. Les démons tremblent devant la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie

25.03.2015

Témoignage de Mgr Charles Pope, sur Aleteia :

"Un dimanche, il y a de cela quelques années, je célébrais la messe dans l'église Santa Maria de Washington (États-Unis). Une messe solennelle qui, exceptionnellement, était en latin. Mais ce dimanche n'était pas très différent des autres dimanches. Sauf que…

Vous n'êtes pas sans savoir que l'ancienne messe en latin était célébrée ad orientem, c'est-à-dire orientée en direction de l'est liturgique. Le prêtre et les fidèles faisaient tous face dans la même direction, ce qui signifie que le célébrant se tenait, en pratique, dos au peuple. Au moment de la consécration, le prêtre s'inclinait, les avant-bras sur l'autel, tenant l'hostie entre les doigts. Ce jour-là, je prononçai les vénérables paroles de la consécration à voix basse, mais de manière claire et distincte : « Hoc est enim Corpus meum » (« Ceci est mon Corps »). La cloche sonna alors que je m'agenouillai. Derrière moi, cependant, j'entendis comme un brouhaha, une agitation et des sons incongrus en provenance des bancs de devant, juste derrière moi, un peu à ma droite. Ensuite, un gémissement ou grognement.

« Qu'est-ce que c'est ? », me suis-je demandé. Apparemment, ce n'étaient pas des sons humains, mais comme les grognements d'un animal, un sanglier ou bien un ours, associés à un gémissement plaintif, qui ne semblait pas humain non plus. J'élevai l'hostie tout en me demandant à nouveau : « Qu'est-ce que c'est ? ». Puis, le silence. Comme je célébrais l'ancien rite de la messe en latin, je ne pouvais pas me retourner facilement pour regarder. Mais je continuais à penser : « Qu'est-ce que c'était ? ». Arriva le moment de la consécration du calice. Je m'inclinai à nouveau, en prononçant à voix basse, mais clairement et distinctement, les paroles de la consécration : « Hic est enim calix sanguinis mei, novi et aeterni testamenti; mysterium fidei; qui pro vobis et pro multis effundetur em remissionem pecatorum. Haec quotiescumque feceritis in mei memoriam facietis » (« Car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de
moi »).

C'est alors que j'entendis à nouveau un bruit, cette fois indéniablement un gémissement et, tout de suite, le cri de quelqu'un qui suppliait : « Jésus, laisse-moi en paix ! Pourquoi me tortures-tu ainsi ? ». Il y eut soudain un bruit comme une lutte et quelqu'un qui courait dehors, avec un gémissement comme s'il était blessé. Les portes de l'église se sont ouvertes puis refermées. Ensuite le silence.

Prise de conscience

Je ne pouvais pas me retourner car j'élevais le calice de la consécration. Mais je compris à ce moment-là qu'une pauvre âme tourmentée par le démon, se voyant face au Christ dans l'Eucharistie, n'avait pas pu supporter sa présence réelle, exposée devant tout le monde. Je me suis alors souvenu des paroles de l'Écriture : « Les démons le croient aussi, et ils tremblent » (Jc 2,19).

Repentir

Comme saint Jacques qui employa ces paroles pour raviver la foi faible de son troupeau, moi aussi j'ai des raisons de faire mon mea culpa. Pourquoi, en fin de compte, un pauvre homme tourmenté par le démon était plus conscient que je ne le suis, moi, de la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie ? Pourquoi se montrait-il plus « choqué » que moi par cette présence ? Il est resté lui affecté négativement et s'est enfui en courant. Mais, pourquoi moi n'étais-je pas affecté positivement, avec la même intensité ? Et combien de croyants, restaient tranquillement sur leurs bancs ? Je ne doute pas un instant que nous tous, tant que nous sommes, croyons de façon intellectuelle en la présence eucharistique. Mais c'est quelque chose de différent et de merveilleux si nous nous laissons émouvoir par cette présence dans la profondeur de notre âme. Qu'il est facile de bailler en présence du Divin ! Et nous oublions la présence miraculeuse et ineffable qui est disponible, là, pour tous.

Je veux témoigner que, ce jour-là, voici près de 15 ans, il m'est apparu très clairement que je tenais dans mes mains le Seigneur de Gloire, le Roi du ciel et de la terre, le Juge Juste et le Roi des rois de la terre. Jésus est-il présent dans l'Eucharistie ? Même les démons le croient ! Et vous ?

 

Adapté du portugais par Élisabeth de Lavigne

 

Source: http://www.aleteia.org/fr/religion/article/temoignagne-les-demons-tremblent-devant-la-presence-reelle-du-christ-dans-leucharistie-5858987224334336

via http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=776751

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21 avril 2015 2 21 /04 /avril /2015 16:29
L'Eglise forme de nouveaux exorcistes sous le signe de la foi, de la prière et du jeûne

 

Rome : formation de nouveaux exorcistes sous le signe de la foi, de la prière et du jeûne

Reinformation.TV

21 avril 2015 15 h 46 min·

 

L’accent mis par le pape François sur l’existence et la réalité personnelle du diable a été à la racine de la mise en place d’une session de formation de futurs exorcistes à Rome, du 13 au 18 avril, à l’université pontificale Regina Apostolorum, sous l’égide de la Congrégation pour le clergé. C’est donc très officiellement que quelque 170 prêtres et soignants du monde entier ont fait de cet événement régulier le plus fréquenté de son histoire, attirant l’attention des médias et mettant l’accent sur l’emprise croissante du démon dans le monde moderne. Il a été beaucoup question des qualités requises chez l’exorciste pour chasser les mauvais esprits avec efficacité : dans une intervention par vidéo, filmée par la télévision vaticane et rendue publique par aleteia.org, l’un des plus célèbres exorcistes du monde, le P. Gabriele Amorth, a apporté sa réponse. Elle est simple : l’exorciste doit avoir la foi, une charité ardente, il doit prier et se confesser pour être toujours le plus « propre » possible, il doit jeûner.

 

La pratique des exorcismes, délaissée au cours des décennies récentes, apparaît ainsi comme une vocation très spéciale parmi les appels au sacerdoce : un appel dont la responsabilité concrète revient à l’évêque qui est chargé d’assurer ce « service ».

 

10e session du Sacerdos Intitute à Rome : de nombreux exorcistes en formation

 
La 10e session organisée à ce jour pour la formation des exorcistes par le Sacerdos Institute, affilié aux Légionnaires du Christ, a été encouragée par le cardinal Mauro Piacenza, pénitentiaire majeur. Soulignant combien les exorcismes rendent visible l’action du démon qui cherche à « tuer, à posséder, à tromper, à usurper, à humilier et à offenser », le message du cardinal rappelle que le diable conduit depuis deux mille ans une guerre contre l’Eglise avec ses artifices de toujours, en « occultant les exigences de la vérité, de la justice et de l’infinie miséricorde de Dieu ». Il « revendique des droits qui n’existent pas », « attaque au moyen du mensonge pour affaiblir le lumineux message de la vérité de la création et de la rédemption », a souligné le cardinal Piacenza.
 
Mgr Luigi Neri, archevêque de Ferrara Comacchio, a rappelé que le diable, dans sa présence « articulée », « peut intervenir dans la vie des hommes et fait tout pour que la foi diminue et disparaisse » : nos « frères possédés ont besoin de la charité de l’Eglise parce qu’ils portent en eux la souffrance de cette nouvelle lèpre ». Les exorcistes, a-t-il ajouté, sont « les défenseurs de l’amour de Dieu pour les hommes d’aujourd’hui ».
 
L’exorciste italien Aldo Buonaiuto a expliqué aux participants que le satanisme, l’occultisme, la magie et la sorcellerie sont un « grand problème qui s’accentue en Europe », avec l’arrivée de sorciers brésiliens notamment, sollicités par des « clients » qui recherchent des moyens de se venger au moyen de sorts.

 

L’exorciste, plus encore que chaque chrétien, doit avoir une vie de foi, de prière, de jeûne

 
Que faire ? Le P. Buonaiuto a souligné que le plus important pour tous les catholiques est de « renoncer au mal ». L’exorciste, plus que tout autre, doit être un homme de foi : « Croire en la puissance de Dieu, et non au pouvoir du guérisseur. C’est une question de foi. Si je crois davantage en l’action de Satan que je ne crois en Dieu, alors nous sommes sur le mauvais chemin. » Une foi qui doit venir à bout de la peur : celles des personnes qui « sont terrifiées parce qu’elles pensent que le diable ne peut être vaincu ». Et une foi qui passe nécessairement par la « réconciliation avec Dieu ». « Un exorciste ne peut rien faire sans la réconciliation. D’abord, faites une bonne confession ; puis faites le reste. »
 
C’est ce qu’a déclaré le P. Amorth dans sa vidéo, rappelant que le fondateur de son ordre, le bienheureux Giacomo Alberione, se confessait chaque après-midi : « L’exorciste doit être très pur ». Et même s’il est italien, français, espagnol ou allemand, issu de nos pays européens à la riche gastronomie, dit le P. Amorth avec un sourire, il doit « jeûner » pour que son action soit efficace.
 
Les conférences ont porté notamment sur les désordres psychiatriques et la possession ou l’infestation diabolique ; des réalités différentes qu’il faut savoir discerner, d’autant que « 99,9 % » de ces maladies de l’esprit n’ont rien à voir avec le diable, sinon à la manière de tous les maux et de toutes les maladies qui trouvent leur origine dans le péché originel, a rappelé le P. César Truqui, exorciste basé en Suisse. Mais il a souligné que les problèmes psychologiques ou psychiatriques peuvent être consécutifs à une possession, causés par elle, et qu’il est donc important pour l’exorciste de travailler avec d’autres spécialistes.

 

De quoi a peur le démon ? De ceux qui s’aiment : l’exorciste doit avoir une foi forte et une charité au plus haut degré

 
L’exorciste mexicain Pedro Barrajon, fondateur du Sacerdos Institute, a cependant voulu rappeler que le démon fonctionne habituellement de manière plus « subtile » que par la possession visible. « La vraie action du mal est la tentation, telle est l’action du démon, 99 % du temps. Après nous avons quelques cas d’influence spéciale, d’infestation, qui est une présence supplémentaire du démon qui dépasse la tentation. Et puis, quelques rares cas de possession, où le diable vit dans le corps d’une personne qui devient un autre sujet. »
 
« De qui a peur le démon ? », a pour sa part conclu le P. Buonaiuto. « Saint Bernard (de Clairvaux) a dit qu’il a peur de ceux qui s’aiment les uns les autres ; dès lors l’exorcise ne doit pas être une personne qui n’est pas conciliante. Le diable craint ceux qui s’aiment, alors l’exorciste doit vivre dans la charité fraternelle au plus haut degré. Il est un homme de communion ; il ne peut pas vivre dans la division, il doit vivre réconcilié avec Dieu et son prochain. »
 
Ainsi la charité est la réponse au mal : une vérité qui, pour le coup, concerne chacun.
 

Anne Dolhein

 

Source: http://reinformation.tv/rome-formation-nouveaux-exorcistes-foi-priere-jeune/

 

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19 avril 2015 7 19 /04 /avril /2015 06:01
Ostension du Saint-Suaire de Turin

Exposée à partir de ce week-end, la relique attend la visite du pape François, prévue le 24 juin. La dernière ostentation remontait à 2010.

 

Dimanche 19 avril, à Turin, le Saint-Suaire sort de son tombeau. Une chape où il repose à l'abri de toute lumière où il attend dans un gaz inerte, l'argon. Après l'ostension de cinq semaines en 2010 et ses deux millions de visiteurs il n'aurait pas dû revoir le jour avant 2025, année jubilaire. Mais le pape François qui visite cette ville industrieuse du nord de l'Italie le 24 juin a souhaité se recueillir devant cette relique qui demeure une fantastique énigme scientifique. Elle est donc à nouveau visible pour deux mois, sur inscription (www.sindone.org) ... [1]

 

Notes

 

[1] A Turin, le Saint-Suaire fascine toujours, Le Figaro, Par Jean-Marie GuénoisMis à jour le 17/04/2015 à 20:18 Publié le 17/04/2015 à 19:54

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18 avril 2015 6 18 /04 /avril /2015 08:32
Très beau témoignage public de la conversion au catholicisme de la soeur cadette de Bernard-Henri Lévy, Véronique Lévy

Très beau témoignage public de la conversion au catholicisme de la soeur cadette de Bernard-Henri Lévy, Véronique Lévy qui explique (dans la video à partir de 38:40) réaliser ce témoignage non pas pour elle mais "pour le Christ".

 

Véronique Lévy a été invitée de Jean-Pierre Elkabbach dans l'émission "Bibliothèque Médicis" sur "Public Sénat" à témoigner de cette conversion. Dans la présentation de la vidéo de l'entretien "Publicsenat.fr", publiée le 13 avril, Jean-Pierre Elkabbach explique :

 

"J’ai, en effet, décidé de réaliser un entretien avec Véronique Lévy, dont la démarche personnelle de conversion, tenant compte de l’Histoire, me paraissait originale et émouvante. Elle se confiait à partir du livre qu’elle publie « Montre-moi ton visage » (Ed. du Cerf).

[...] je tiens à signaler que des français, laïcs et de confession juive, au nom de l’Histoire tragique du peuple juif, ont été, eux, choqués d’entendre Véronique Lévy leur annoncer : « qu’un chrétien est un juif accompli, là est l’accomplissement absolu »".

Cette conversion au catholicisme d'une personnalité juive n'est pas la seule. On peut également signaler il y a quelques années, la conversion de l'historienne de la Grèce antique, Jacqueline de Romilly. 

 

Bernard-Henri Lévy avait annoncé publiquement en 2013, sur Europe 1, et Bibliothèque médicis, la conversion au catholicisme de sa soeur cadette. Il parlait de sa soeur cadette que l'on ne connaissait pas et dont on n'avait jamais entendu parlé, "avec beaucoup d'émotion et la gorge serrée", explique Jean-Pierre Elkabbach:

 

"C'est une toute petite soeur, beaucoup plus jeune que moi, mais elle est quand même majeure, et elle fait ce qu'elle croit devoir faire. Le seul point qui me concerne, moi je suis juif et très profondément juif, et mon judaïsme est une manière d'être fidèle à une certaine transmission", expliquait Bernard-Henri Lévy sur Bibliothèque Médicis en 2013.

Jean-Pierre Elkabbach coupait alors Bernard-Henri Lévy, pour parler d'"universalité" à propos du judaïsme de la "transmission" de Bernard-Henri Lévy. Ce que ce-dernier a confirmé en disant : "universalité, oui cela va de soi". Or, le "judaïsme de la transmission" de Bernard-Henri Lévy n'est pas universel : il est encore pour une large part racial (il faut être ethniquement juif), ce "judaïsme" se transmet par la mère, et est réservé au "peuple élu" d'Israël et aux seuls circoncis. La vraie universalité du judaïsme a été réalisée lors de la rupture avec les préceptes proprement juifs qui étaient ceux des judéo-chrétiens au Concile de Jérusalem en 49 ap.J.-C., pour adopter une interprétation universelle du judaïsme dans le christianisme (circoncision du coeur) : 

 

"Le judéo-christianisme triomphant en 49, s'effondrera; le christianisme paulinien commencera sa destinée triomphale. Au seuil de cette époque se situe le concile de Jérusalem, qui en marque les données; à son terme la chute de Jérusalem qui tranche les questions." (Jean DANIELOU, L'Église des premiers temps, des origines à la fin du IIIe s., Points Histoire, Tours 1999, p. 37).

"Car c'est nous qui sommes les vrais circoncis, nous qui par l'esprit de Dieu lui rendons un culte, qui mettons notre gloire dans le Christ Jésus et ne nous confions point dans la chair." (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 3, 3.)

C'est la réalisation de l'exhortation de Saint-Paul aux Colossiens (3.11) :

"Dans ce renouvellement il n'y a plus ni Grec ou Juif, ni circoncis ou incirconcis, ni barbare ou Scythe, ni esclave ou homme libre; mais le Christ est tout en tous."

Il y a deux mille ans,

"sous les pas de saint Paul, le terrain était bien souvent miné par les Juifs qui ne lui pardonnaient ni sa conversion ni son action apostolique. Il y avait pire. Des prédicateurs 'judéo-chrétiens', dits prédicateurs judaïsants, firent de même. Demeurés fidèles aux pratiques du judaïsme et les estimant obligatoires pour tous, ... [n]ous avons rencontré ces prédicateurs à Antioche où ils tentèrent de séparer Pierre et Paul. On les retrouvera en Galatie où leur prédication fut sur le point de faire chavirer les Eglises que venait de fonder l'Apôtre des Nations." (Maurice VALLERY-RADOT, L'Eglise des premiers siècles, Collection Tempus, Paris 2006, p. 123).

Les judéo-chrétiens n'étaient pas des européens mais des Juifs de race, convertis au christianisme au Ier siècle, qui voulaient garder les observances juives dont la circoncision "et l'interdiction de manger avec les non-juifs, c'est-à-dire avec les païens convertis" (Jean DANIELOU, ibid., p. 32). Et dès l'origine les Apôtres ont reconnu que la communauté chrétienne était ouverte aux païens (aux "nations"). Ceci posera un problème aux "judéo-chrétiens" qui se "sentaient toujours liées par les observances juives" (Jean DANIELOU, ibid., p. 29-32).

 

L'emploi du terme d'"universalité" pour décrire son "judaïsme" de la "transmission" par Bernard-Henry Lévy est donc inexact. La vraie universalité du judaïsme a été opérée par le catholicisme dont le nom même, employé pour la première fois par saint Ignace d'Antioche ( † v. 110 ap. J-C.), signifie en grec "universalité" (Enclyclopédie Universalis) : "Là où est le Christ, là est l’Église catholique", écrit Ignace d'Antioche dans sa Lettre aux chrétiens de Smyrne (5, 8). Puis, le terme grec, kajolik´ov, catholicos qui avait déjà chez les auteurs grecs (Aristote, Zénon, Polybe) le sens d’universel, de total, de général, sera employé, depuis le début du IIe siècle, presque exclusivement par les auteurs chrétiens.

 

Bernard-Henri Lévy expliquait en 2013 qu'il apprit la conversion de sa soeur  "au moment où" il était "en train de courir les musées de France et d'Europe à la recherche de portraits de Véronique - les Véroniques - c'est-à-dire cette jeune juive présente à la sixième station du Calvaire du Christ lui tendant un linge, et l'essuyant, voyant le visage christique s'imprimer sur ce linge."

 

"Pour moi, explique Bernard-Henri Lévy, cette affaire-là est capitale, parce que c'est le moment où l'image de diabolique (pour les Juifs du Temple et les pharisiens qui ne voulaient pas recevoir le message de Jésus. NDLR.) qu'elle avait tendance à être, devient sainte. C'est le moment de démoniaque qu'on la considérait, elle devient bonne. Et puis j'apprends cette conversion personnelle, qui me tombe dessus un peu comme la foudre."

Très beau témoignage public de la conversion au catholicisme de la soeur cadette de Bernard-Henri Lévy, Véronique Lévy

Verbatim de l'entretien :

 

"Il (Bernard-Henri Lévy) est venu le soir de mon baptême. Enfin, la nuit de mon baptême à la vigile pascale. Et j'ai supris une émotion, peut-être même une larme au moment où je recevais l'eau baptismale. Et il respecte en tout cas mon choix.

 

[...] L'amour de Dieu débusque tout ce qui en nous a été perdu, ou qu'on a cru perdu. Donc Il nous demande inlassablement de montrer notre visage. Par certaines blessures, par certaines épreuves, dans des failles, Il vient nous Chercher", explique Véronique Lévy.

 

"... Je cherchais Son Visage. ... Le Christ est venu me chercher effectivement, déjà toute petite sur une plage, à travers une petite fille qui avait mon âge. Et, en fait, depuis l'enfance, Il était là. Il se rappelait à moi, doucement. Mais je ne suis rentrée dans l'Eglise qu'en 2010. J'ai été baptisée en 2012. Cela a été fait plus tard, suite aussi à un échec amoureux, à une grande blessure, un effondrement.

Très beau témoignage public de la conversion au catholicisme de la soeur cadette de Bernard-Henri Lévy, Véronique Lévy

"... La foi est là depuis l'enfance. Elle se révèle à travers ces songes. Il y a eu des songes assez particuliers. Dont un, d'ailleurs, je ne sais pas si je peux le raconter ici, mais j'étais - c'était très peu de temps après la mort de mon père en fait -, j'étais encerclée, j'étais vêtue de noir, de la tête aux pieds d'un voile noir, encerclée par des hommes, qui me lançaient de l'un à l'autre et tout à coup je m'arrache à ce cercle, je cours et je me retrouve devant une cathédrale. Les portes s'ouvrent. Et j'entends les battements d'un coeur. D'un coeur qui bat. Et je me demandais d'où venaient ces battements du coeur. Et là je vois le Christ en Croix, gigantesque, dont ses bras tirés à l'infini. Les bras pointent vers moi. Et j'entends cette phrase qui sort de Sa bouche : Que ton coeur de pierre devienne un coeur de chair. Toujours les battements du Coeur qui s'amplifient. Et là, de ses deux mains transpercées, sortent deux lames qui fusent vers moi avec un sifflement d'acier. Et je me suis réveillée dans un Amour nucléaire et dans une terreur - crainte veut dire éblouissement dans l'Ancien Testament [1] -, et j'ai jamais oublié ce rêve."

Très beau témoignage public de la conversion au catholicisme de la soeur cadette de Bernard-Henri Lévy, Véronique Lévy

- "A partir de là, la délivrance est arrivée, progressivement et vous remplacez les boîtes de nuit par la fréquentation des églises. Des prêtres vont vous servir de guides", répond Jean-Pierre Elkabbach.

- "Pourquoi vous n'êtes pas restée juive ? demande Jean-Pierre Elkabbach."

- "Je suis restée juive en devenant catholique. Catholique veut dire d'ailleurs 'universel'. Je suis chrétienne. Un chrétien est un juif accompli."

- "Vous dîtes 'Je suis devenue catholique parce que je suis juive'. Mais est-ce que l'avenir d'un juif c'est de se convertir au Christ. Est-ce que cela ne sonnerait pas comme la fin du peuple de Moïse ?", demande Jean-Pierre Elkabbach.

- "Non, pour moi c'est un accomplissement absolu. Pour moi, un chrétien est un juif accompli. La mission du judaïsme c'est de se dessaisir"

- "Mais il vaut mieux pour les Juifs que leur destinée ne soit pas de se fondre dans des conversions qui les fassent disparaître, pire que d'autres ont essayé de le faire", coupe Jean-Pierre Elkabbach.

Puis Jean-Pierre Elkabbach demande à Véronique si elle ne chercherait pas maintenant à convertir son frère aîné qui se dit "agnostique". Véronique Lévy a répondu :

 

"Si, un petit peu, je ne peux pas m'en empêcher. Il m'arrive des fois de l'appeler, - je sais qu'il est sur répondeur - pour qu'il entende le chant des moines." Et je prie beaucoup pour lui", termine très émue, Véronique Lévy.

- "Désormais vous l'appelez (Bernard-Henri Lévy) à une forme d'humilité. Mais est-ce que cette présence dans les media, sans être contrainte - à moins que vous ne vouliez faire du prosélytisme et essayer de nous convertir -, est-ce que ce n'est pas de l'humilité spectacle ? De l'ostentation du mysticisme ?, demande Jean-Pierre Elkabbach.

- "En fait, j'ai toujours vécu dans l'ombre et dans les coulisses je trouvais ma liberté. J'étais tellement bien dans l'ombre. C'est très difficile pour moi de faire cela, mais je le fais pour le Christ", répond Véronique Lévy.

- "Il vous regarde et il vous encourage", demande Jean-Pierre Elkabbach.

- "Je pense que c'est une façon d'être unie à Lui. Comme par la prière. Je n'aurais pas la prétention de l'annoncer, en tout cas avec mes mots, à ma façon. Je ne voulais pas au départ qu'on dise que je suis la soeur de Bernard."

- "Et si la métamorphose de Véronique Lévy que vous exprimez si bien n'était pas achevée ?

- "Elle n'est jamais achevée la conversion. C'est à chaque instant."

- "C'est-à-dire que Dieu peut vous faire le signe de revenir vers nous ?" (les Juifs Ndlr.), demande Jean-Pierre Elkabbach.

- "Non. Il me fera le signe peut-être d'aller plus loin. Avance en eau profonde, dit Jésus. L'avance en eau profonde, avancer en eau profonde, avancer vers Lui, toujours plus prêt. Dieu seul le sait, en fait. Je dirai que Sa Volonté soit faite."

Au-delà de l'ensemble de ce remarquable et magnifique témoignage, je remarque que Véronique Lévy donne un élément de réponse à la secte des Témoins de Jéhovah qui affirme que Jésus n'est pas mort cloué sur une croix mais sur un poteau (et qu'un seul clou aurait donc transpercé les deux mains du Christ) :

 

"Et là, de ses deux mains transpercées, sortent deux lames (les deux clous des deux mains NDLR.) qui fusent vers moi avec un sifflement d'acier."

 

Très beau témoignage public de la conversion au catholicisme de la soeur cadette de Bernard-Henri Lévy, Véronique Lévy

Notes

 

[1] "Le commencement de la sagesse, c'est la crainte de Yahweh; et l'intelligence, c'est la science du Saint." (Proverbes 9, 10.)

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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 10:04

Mis à jour le 19/02/2022

Les informations contenues ci-dessous peuvent compléter l'article "Que répondre à un Témoin de Jéhovah ?"

Que répondre aux Témoins de Jéhovah sur le Christ cloué "à un poteau" ?

"C'est là qu'ils le crucifièrent, ainsi que deux autres avec lui, un de chaque côté et Jésus au milieu." JEAN 19:18 (Osty)

 

"Alors sont crucifiés avec lui deux brigands, un à droite et un à gauche." (Matthieu 27:38 Osty)

 

"Les passants l'insultaient, hochant la tête et disant : 'Toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi même, si tu es le Fils de Dieu, et descends de la Croix !'" (Matthieu, 27:39 - Traduction oecuménique biblique)

 

"[I]l (Thomas) leur répondit : 'Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous et si je n'enfonce pas ma main dans son côté, je ne croirai pas!'" (Jean, 20, 25 - T.O.B.)

 

"Porte ton doigt ici : voici mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté" (Jean, 20, 27)

 

"Ils placèrent au-dessus de sa tête le motif de sa condamnation ainsi libellé :''Celui-ci est Jésus, le Roi des Juifs'." (Matthieu, 27, 37 - Bible de Jérusalem)

 

"Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang du Christ. C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine ; il a supprimé les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Ainsi, à partir des deux, le Juif et le païen, il a voulu créer en lui un seul Homme nouveau en faisant la paix, et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps par le moyen de la croix ; en sa personne, il a tué la haine." (Ep 2:13-16 - Bible catholique de l'Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones)

D'après les Témoins de Jéhovah, Jésus ne serait pas mort sur une croix mais cloué à un poteau comme le montre la représentation ci-dessus.

D'après les Témoins de Jéhovah, Jésus ne serait pas mort sur une croix mais cloué à un poteau comme le montre la représentation ci-dessus.

Voici ce que vous pouvez lire dans la brochure des témoins de Jéhovah "Ce que Dieu attend de nous" (1996) à la page 23:

 

"La Croix: Jésus n'est pas mort sur une croix. Il est mort sur un poteau, un pieu. Le mot grec traduit par "croix" dans beaucoup de bibles désigne une seule pièce de bois. Le symbole de la croix vient des fausses religions du passé; les premiers chrétiens ne se servaient pas de la croix et ne l'adoraient pas. pour cette raison, croyez-vous qu'il serait bien de se servir d'une croix pour adorer Dieu? -deutéronome 7:26; 1 cor. 10:14". [1]

 

La Watch Tower cite Tite-Live, un historien romain

 

"Dans les écrits de Tite-Live, historien romain du 1er siècle de n. è., crux désigne un simple poteau. Ce n'est que plus tard que le terme a pris le sens de croix." (Appendice TMN -page 1703).

 

Où sont les références de cette citation ? Bizarrement ils n'en donnent pas ! Tite-Live est mort en l'an 17 de notre ère, donc bien avant la mort de Jésus. Par conséquent, il est impossible qu'il y ait un lien entre cette citation (soit disant de Tite-Live) et la crucifiction du Christ.

 

Témoins de Jéhovah: croix ou poteau? [2]

 

La question de savoir si Jésus a été mis sur une croix ou un poteau montre la puissance de séduction de "l'esclave fidèle et avisé" : selon l'enseignement des "Témoins de Jéhovah" les chrétiens sont dans l'erreur car ils disent que Jésus est mort sur une croix, or il est mort sur un poteau, disent-ils. Que répondre à cette assertion ?

 

Tout d'abord disons que la manière dont Jésus est mort n'est pas le plus important dans l'Evangile. Seul son sacrifice l'est : c'est grâce à lui que nous entrons dans le royaume de Dieu.

 

C'est contre une connaissance historique élémentaire qu'ils disent que la croix serait un "symbole chrétien", mettant de côté le fait qu'avant de devenir le signe du salut, la Croix était un symbole païen et non chrétien. La croix en T (Tau) était même, déjà, le signe du salut chez les Juifs. Jésus a été crucifié par des Romains qui étaient païens. (Matthieu 27, 27-38,54). Des dizaines de milliers de personnes ont été crucifiées par les romains. C'est donc faire preuve d'une singulière ignorance historique que d'affirmer le contraire.

L'assertion va contre une connaissance élémentaire du grec : les Témoins de Jéhovah disent que le mot "stauros" veut dire pieu et non croix. Cela est vrai comme sens premier mais les dictionnaires mettent le mot croix comme sens secondaire du mot "stauros". Ainsi, ce que les Témoins de Jéhovah ne disent pas c'est que si vous prenez un dictionnaire français-grec et que vous y cherchez le mot "croix", vous trouverez le mot "stauros". Pourquoi ? Parce que les grecs n'ont qu'un seul terme pour croix et poteau (comme les français n'ont qu'un seul terme pour aimer la nourriture et aimer une personne (alors que l'anglais a "like" et "love" par exemple.)

L'assertion va contre les preuves linguistiques: S'il peut y avoir une équivoque en grec il n'y en a plus en latin; En effet, les documents latins de l'époque romaine emploient le mot "crux". Les Romains avaient même un terme précis pour mentionner la poutre transversale sur les épaules attachée aux bras : le patibulum.

Les récits anciens du monde romain sont nombreux et clairs sur ce patibulum, qui pouvait déjà faire de 37 à 55 Kg (Dr. Andreas Lambrianides, The Cross of Christ, William Edwards, Wesley Gabel, Floyd Hosmer, On the Physical Death of Jesus Christ, Journal of the American Medical Association, vol. 255, no 11,‎ mars 1986, p. 1455-1463.) Si le poteau d’exécution des Romains était un simple poteau vertical, pourquoi les Romains parlaient-ils du “patibulum” ?

L'assertion va contre les découvertes archéologiques de 1968 près de Jérusalem, à Giv’at mivtar, qui démontrent que les crucifiés contemporains du Christ étaient exécutés sur une croix. (Source: Les Dossiers de l'Archéologie n°10 page 107. Article du professeur N. Haas de l'Université Hébraïque de Jérusalem.) Les crucifiés avaient les bras étendus à l’horizontale et non comme l’affirme sans preuve l’organisation des témoins de Jéhovah, à la verticale, au-dessus de la tête. (Cf. Voir un peu plus bas le paragraphe "Découvertes archéologiques")

"Les dossiers de l’archéologie", n°10, page 107, mai-juin 1975

"Les dossiers de l’archéologie", n°10, page 107, mai-juin 1975

L'assertion va contre l'enseignement biblique qui parle de la marque "des" clous dans les mains de Jésus et non de la marque "du" clou, comme se plaisent à le montrer les Témoins de Jéhovah (Jean 20, 25.) [Cf. Voir un peu plus loin pour une analyse plus poussée de cet argument]

 

Les Témoins de Jéhovah croient que le corps de Jésus a disparu et qu'il n'est pas ressuscité corporellement! (Matthieu 27.64; 28.6; Luc 24.36-40). Pour le chrétien, le sépulcre est vide, l'œuvre de la rédemption est terminée, Jésus est ressuscité corporellement. Il s'est assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux. Jésus ressuscité a dit: Voyez mes mains et mes pieds; -que c'est moi-même: touchez-moi, et voyez; car un esprit n'a pas de la chair et des os, comme vous voyez que j'ai. (Luc 24:39)

 

Et, lorsque je [Jean] le vis, je tombai à ses pieds comme mort; et il mit sa droite sur moi, disant: Ne crains point; moi, je suis le premier et le dernier, et le vivant; et j'ai été mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles; et je tiens les clefs de la mort et du hadès. (Apocalypse 1:17-18).

 

Suggérons le livre: La crucifixion de M. Hengel (Lectio divina n° 105, editions du Cerf), ou plus simplement le livre de Christian Piette Lumière sur les Témoins de Jéhovah, p. 157 à 162. Les Témoins de Jéhovah érudits savent qu'ils ont dit des bêtises et on peut même trouver cette déclaration sous leur plume: "Les dessins représentant la mise à mort de Jésus .... ne sont pas destinés à fournir des indications anatomiques péremptoires" (Tour de Garde, Mai 1969 page 304) et pour cause!

 

Les données scientifiques et médicales [3]

 

Poids et taille de l'instrument

 

(Note de Christ-Roi. Les éléments apportés ci-dessous "poids et taille de l'instrument" sont tirés du site " "tj-encyclopedie.org, encyclopédie libre, collaborative et critique sur les Témoins de Jéhovah"").

 

Il apparaît qu'il était impossible pour un condamné à mort de porter un poteau de supplice jusqu'au lieu de l'exécution. En effet, le poteau devait être imposant au niveau de ses dimensions et de son poids pour pouvoir soutenir le corps entier. Il est possible de définir approximativement sa longueur comme suit, en imaginant des longueurs les plus petites possibles :

 

1 m: longueur enfouie en terre pour qu'il tienne au sol et soit capable de soutenir un corps d'environ 80 kg;

10 cm: entre le sol et les pieds du supplicié;

1,80 m: taille du supplicié;

30 cm: longueur des bras étendus;

10 cm: entre les mains du supplicié et l'écriteau;

20 cm: hauteur de l'écriteau comportant une inscription en trois langues qui puisse être lisible par les passants.

 

Cela fait donc un total de 3,50 m pour la longueur minimum du poteau. À ceci s'ajoute le fait qu'un supplicié devait pouvoir être fixé dessus, autrement dit que le poteau ait une circonférence telle qu'il offre une surface suffisante pour que les clous puissent s'enfoncer et maintenir le supplicié, ce qui indique un diamètre du poteau d'environ 30 cm. Ainsi, on arrive à un volume équivalent à 0,247275 m3 (volume d'un cylindre: hauteur x rayon² x π = 3,50 x 0,15² x 3,14).

 

Pour calculer la masse du poteau, il faudrait savoir quel bois fut utilisé pour l'exécution, sachant que la masse volumique varie aussi en fonction de l'essence, de la partie du bois utilisée et de la teneur en eau qui peut aller de 0 à 50% suivant les espèces. Il est raisonnable de penser que le bois utilisé pour mettre à mort Jésus était un bois commun en Israël à l'époque, tels que le chêne ou le pin. On arrive donc facilement à une masse de plus de cent kilos pour le poteau de supplice:

 

Bois

masse volumique
kg/m3

masse en kg pour 0,247275 m3

cèdre

490

121

chêne

610 - 980

150 (min)

Frêne

840

207

Hêtre

800

197

Pin

500

123

Platane

650

160

Sapin

450

111

Dès lors se pose la question: comment un condamné à mort aurait-il pu transporter un rondin de bois aussi gigantesque et lourd, affaibli après une flagellation, sur les dizaines de mètres de dénivellement menant au Golgotha, à travers les ruelles étroites de la ville, parmi la foule de personnes qui se rendait à l'exécution ? Même les champions d'haltérophilie, qui arrivent à soulever des poids très lourds, n'y parviennent que pendant quelques secondes et grâce à un entrainement intensif pendant des années; ce n'était bien sûr pas le cas des malheureux condamnés à mort à l'époque du Christ.

 

De plus, au niveau physique, il est impossible de tirer un poteau posé sur l'épaule, car celui-ci aura tendance, à cause du poids, à repousser en arrière la personne qui le porte, et rapidement il deviendra nécessaire de se retourner et, pour pouvoir déplacer le poteau, abaisser la hauteur de celui-ci afin de réduire au maximum l'angle formé au sol par le poteau, à moins carrément de ramper à terre. Mais cela sera impossible en station debout.

 

C'est donc là l'aporie devant laquelle la Watch Tower est confrontée: selon sa doctrine, il fallait que le poteau soit suffisamment léger pour avoir été transporté sur une bonne distance par un seul homme adulte déjà affaibli, et en même temps qu'il soit suffisamment lourd et imposant pour pouvoir supporter le poids de cet homme pendu en l'air. Voilà pourquoi les publications jéhovistes ne contiennent généralement pas d'illustrations du portage du poteau: tout simplement parce que cela donnerait une idée de la taille de celui-ci et mettrait à mal leur théorie.

 

Selon le site "tj-encyclopedie.org, encyclopédie libre, collaborative et critique sur les Témoins de Jéhovah", dont sont tirés les éléments ci-dessus, "concrètement, le portage de l'instrument de torture par le condamné ne concernait pas la croix dans son intégralité, car la masse et les dimensions de celle-ci constituaient des facteurs rédhibitoires; seule la barre transversale faisait l'objet du portage, après quoi celle-ci était fixée au pieu se trouvant déjà sur le lieu de l'exécution."

 

Note de Christ-Roi. Dans le cas d'une barre transversale (patibulum), les bras étant tenus sur la barre transversale, la largeur du poteau nécessiterait d'être moins importante pour soutenir le corps entier, et le poids de l'ensemble pourrait être moins important, mais resterait fort important. Ainsi, selon le récit des Évangiles synoptiques (Luc:23:26; Marc:15:21), Jésus n'a pas été capable de transporter sa croix puisqu'il a fallu réquisitionner Simon de Cyrène. Les éléments ci-dessus, hormis l'argument du poteau tirant le supplicié vers l'arrière, s'il le portait, n'apportent donc pas d'argument décisif.

 

Temps d'agonie [4]

 

Deux expériences à caractère scientifique et médicale intitulées "Les cinq plaies du Christ: étude anatomique et expérimentale" et "La Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ selon le chirurgien" ont été dirigées par le docteur chirurgien honoraire de l'Hôpital Saint-Joseph de Paris, Pierre Barbet. Ces expériences démontrèrent que, dans le cas d'un clouage sur un poteau, il était impossible de survivre au-delà de quelques minutes en étant attaché avec les bras à la verticale car l'asphyxie gagnait très rapidement le supplicié. En effet, le poids de corps entier étant soutenu par les bras étirés, cela occasionnait une hyper-expansion des poumons qui n'arrivaient plus à se remplir, d'où une rapide carence en oxygène dans le sang suivie d'une crampe des muscles respiratoires et d'une transpiration intense. Il aurait fallu, pour qu'il puisse reprendre son souffle, que le condamné parvienne à contracter ses poumons en levant les jambes, ce qui était déjà particulièrement difficile dans le cas d'une pendaison par les mains uniquement, mais quasiment impossible dans le cas où les pieds étaient également cloués au poteau. Voilà pourquoi le fait de briser les jambes des condamnés, pratique évoquée en Jean 19:31,32, accélérait la mort: une fois privé d'un appui et étant incapable de se soulever, le condamné finissait de s'asphyxier en quelques minutes.[5]

 

Frederick T. Zugibe, professeur de pathologie à l'Université de Colombia et médecin légiste dans l'État de New York, a effectué de nombreuses recherches afin d'expliquer les causes de la mort par crucifixion. Bien qu'il ait contredit les arguments de Barbet [6] - selon lui, la mort ne résultait pas de l'asphyxie, mais d'un choc hypovolémique et traumatique -, il démontra 1/ que la personne clouée avec ses bras ouverts dans un angle d'environ 60 à 70° par rapport au tronc pouvait survivre pendant plusieurs heures; [7][8] 2/ qu'il était possible de clouer quelqu'un à une croix par les mains, et pas forcément par les poignets.[9]

 

Ainsi, que la mort soit due à l'asphyxie, aux conséquences de la flagellation, au clouage, à la déshydratation, à l'épuisement ou à quoi que ce soit d'autre, le fait est que, dans le cas d'une mise à mort telle qu'elle est dépeinte dans les publications jéhovistes, le supplicié ne survivait que quelques minutes, tandis que la mise en croix permettait de prolonger l'agonie de plusieurs heures.

 

Or, selon le récit biblique, Jésus avait non seulement la force de pouvoir parler à plusieurs reprises alors qu'il ne bénéficiait d'aucune aide divine (Matthieu 27:46; Marc 15:34), mais en plus il décéda après une agonie d'environ trois heures (Luc 23:44-46. Toujours selon la Bible, ce temps parut assez court à Ponce Pilate puisqu'il s'étonna qu'il soit déjà mort (Marc 15:44). Cela signifiait donc que les condamnés qui mourraient dans sa position avaient l'habitude de résister plus de trois heures, ce qui aurait été impossible dans le cas d'un clouage tel que défini par la Watch Tower.

 

Un article scientifique sur la mort de Jésus, publié en 1986 dans l'une des revues scientifiques les plus prestigieuses du monde : JAMA, The Journal of the American Medical Association et intitulé "Sur la mort physique de Jésus-Christ" explique que la mort par crucifixion était terriblement cruelle. La crucifixion a été un processus qui a produit une douleur intense et a entraîné une mort lente et étouffante.

 

Lorsque l'évangile de Jean raconte qu'après la mort de Jésus, un soldat l'a percé avec une lance et que "sang et eau sont sortis", l'explication des scientifiques est que l'eau représentait probablement du liquide pleural et du péricarde séreux et était précédée par le flux sanguin et aurait moins de volume que le sang.

 

Respirer était extrêmement douloureux. À chaque respiration, Jésus devait lever son dos en chair vive, la traînant sur le bois et posant tout son poids sur ses pieds, qui étaient cloués. Ce fait augmente la perte de sang et provoque une douleur terrible. Les causes de décès par crucifixion pouvaient être nombreuses, mais les deux plus courantes étaient le choc hypovolémique et l'étouffement par épuisement.

 

 

Autres éléments de réflexion

 

Si chaque supplicié devait transporter son poteau sur le lieu de l'exécution, alors il faudrait en déduire qu'un nombre impressionnant d'arbres était utilisé lors de chaque mise à mort collective. Les Romains se seraient-ils à ce point compliqué la tâche en abattant un arbre pour chaque condamné à mort, alors qu'ils procédaient parfois à des mises à mort de plus de 2000 personnes ? Par ailleurs, que devenaient les poteaux après l'exécution: étaient-ils enlevés de terre et redescendus du Golgotha pour les réutiliser suivant le même protocole lors d'une prochaine exécution, ou attendait-on qu'ils se désintègrent naturellement sur le lieu où ils étaient plantés? Là encore, ces hypothèses contreviennent au bon sens: il est plus raisonnable de penser que des poteaux verticaux (appelés stipes) - toujours les mêmes - attendaient les suppliciés sur le lieu de l'exécution et que ces derniers ne portaient que la barre transversale (patibulum) beaucoup plus légère, barre qui était ensuite fixée au pieu droit, ce qui formait une croix. Après quoi on ne détachait que cette barre transversale, et les mêmes poteaux déjà en terre étaient ensuite réutilisés.

 

 

Il n'y a jamais eu de débat lors des premiers siècles de notre ère quant à savoir sur quel instrument le Christ était mort. Si les auteurs anciens ne s'accordaient sur la forme précise de la croix, il n'empêche qu'aucun d'eux n'optait pour le poteau comme le font les Témoins de Jéhovah aujourd'hui.

 

Lorsque Jésus annonce sa passion et sa résurrection il parle de croix et non de poteau : "Alors Jésus dit à ses disciples : 'Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu'il me suive." (Mt, 16 ,24.).

Dans l'annonce des persécutions pour les missionnaires, Jésus parle de croix : "Qui ne se charge pas de sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi" (Mt, 10, 37.) Il ne dit pas "qui ne se charge pas de son poteau".

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b5/Labarum.svg/117px-Labarum.svg.pngEn 312 lors de la bataille du Pont Milvius, les armées gauloises et chrétiennes de Constantin l'emportèrent sur les armées païennes de Maxence après que Constantin ait vu le chrisme dans le ciel [monogramme du Christ : un X traversé d’un P, (chi) et Ρ (rhô), la première apposée sur la seconde. Les deux premières lettres du mot Χριστός (Christ)], avec ce message : "Par ce signe tu vaincras". Ce signe fut frappé ensuite sur tous les boucliers des soldats romains (labarum).

 

Labarum de Constantin I, surmonté du chrisme remplaçant l'aigle de Jupiter. Le Chrisme forme une croix, pas un poteau.

Labarum de Constantin I, surmonté du chrisme remplaçant l'aigle de Jupiter. Le Chrisme forme une croix, pas un poteau.

Depuis 1936,[10] les Témoins de Jéhovah considèrent que Jésus Christ est mort sur un poteau et non sur une croix. Ce point de vue a été officialisé dans le livre Richesses, un livre de Joseph Rutherford, deuxième président des Témoins de Jéovah.[11] Partant du principe que la croix est un symbole païen, ils considèrent avoir purifié leur mouvement d'une erreur doctrinale et d'une idolâtrie contraire aux Saintes Écritures.[12][13][14]

 

Le premier argument des Témoins de Jéhovah pour ce changement est d'ordre étymologique; le terme grec σταυροσ, traduit dans nos bibles par "croix" aurait comme signification principale "poteau". Le second vient du fait que les Romains auraient bien utilisé ce mode d'exécution, et ce aux temps de Jésus. Les sources qu'ils utilisent datent néanmoins du XIXème siècle ou du début du XXème. Il s'agit notamment du dictionnaire de William Edwy (Edwin) Vine (1940), d'un ouvrage de Hermann Fulda (1878), d'un ouvrage du spirite John Denham Parsons (1898) et du dictionnaire The Companion Bible de Ethelbert William Bullinger (1909-1922) qui est la première source citée par le mouvement dans la revue L'Age d'Or en novembre 1935.

 

Lorsque Joseph Rutherford fit le revirement à propos de l'instrument de torture du Christ, déclarant qu'il s'agissait d'un poteau et non d'une croix, avait-il soudainement disposé de nouvelles preuves irréfutables sur les plans archéologique, scientifique, étymologique, etc., qui aurait justifié la remise en cause d'une conviction partagée par tous les chrétiens depuis 1900 ans ? L'examen des écrits du mouvement de cette époque fait répondre par la négative : il ne s'agissait que d'une lubie du dirigeant. [15]

Des symboles francs-maçons dans les publications des Témoins de Jéhovah

 

Que fait donc ce symbole bizarre (croix penchée insérée dans une couronne) sur la couverture de ce volume ancien de la Tour de Garde (magazine des témoins de Jéhovah) :

 

De 1891 à 1931, Le symbole maçonnique des chevaliers templiers figura sur la couverture de la Tour de Garde.

De 1891 à 1931, Le symbole maçonnique des chevaliers templiers figura sur la couverture de la Tour de Garde.

Vue en gros plan du symbole (en haut à gauche de la page).

Vue en gros plan du symbole (en haut à gauche de la page).

Exemple d'utilisation de ce même symbole dans la littérature des franc-maçons

Exemple d'utilisation de ce même symbole dans la littérature des franc-maçons

Cliquez ici pour voir ce même symbole de l'ordre des Chevaliers Templiers (la croix dans la couronne), tout au sommet (en haut à gauche) sur l'échelle des différents degrés d'une loge franc-maçonne..

Hasard? Coïncidence? ou signification occulte?

 

Si les Témoins de Jéhovah dénoncent dans leurs publications l'occultisme et la franc-maçonnerie, certains faits concernant Charles Taze Russell - le fondateur des Témoins de Jéhovah - sont troublants :

 

Des réunions dans des temples maçonniques

Lancer une nouvelle religion demande de la logistique. Il est étonnant de constater que la plupart des réunions des premiers Témoins de Jéhovah se tenaient dans des temples franc-maçons ou sociétés secrètes apparentées. Voici quelques exemples tirés de leurs propres publications:

 

8 mars 1903 Fort Wayne

Une réunion pour les amis intéressés se tiendra au Hall des "Maccabées"*, 917 Calhoun St. à 10h. Les réunions de l'après midi ... se tiendront au Temple Maçonnique, cor. Wayne and Clinton Sts.

(Speakers Itinaries, Watchtower Bible & Tract Society 1901-1916, page 96)

 

1903 Convention générale à Atlanta

Toutes les autres réunions se tiendront au Hall des "Knights of Pythias"*, cor. Pryor and Unter Sts.

(Speakers Itinaries, Watchtower Bible & Tract Society 1901-1916, page 96)

 

1904, Convention de Washington

La convention de Washington se tiendra au Hall des "Odd Fellows"*.

(Speakers Itinaries, Watchtower Bible & Tract Society 1901-1916, page 240)

 

9 février 1908, Paterson

La session du matin se tiendra au Hall maçonnique.

(Speakers Itinaries, Watchtower Bible & Tract Society 1901-1916, page 383)

 

Source: http://www.info-sectes.org/tj/russel.htm

Le "motif de la condamnation" "celui-ci est Jésus, le roi des Juifs" a été placé "au-dessus de sa tête" (Matthieu, 27, 37).

La "Watch Tower" représente Jésus sur un poteau, avec les mains au-dessus de la tête

La "Watch Tower" représente Jésus sur un poteau, avec les mains au-dessus de la tête

Or, si l'écriteau avait dû être placé au-dessus des mains de Jésus, comme le représentent les Témoins de Jéhovah, les Saintes Ecritures auraient précisé que l'écriteau a été placé au-dessus des mains et non "au-dessus de sa tête".

Rubens, la Crucifixion (Musée de Bruxelles)

Rubens, la Crucifixion (Musée de Bruxelles)

Images sorties de leur contexte

Poteau selon Justus Lupsius, illustration souvent reprise par les Témoins de Jéhovah

Poteau selon Justus Lupsius, illustration souvent reprise par les Témoins de Jéhovah

Une autre technique similaire de la part de la Watch Tower consiste à se servir d'images totalement sorties de leur contexte.

Un cas évident est l'illustration du livre De cruce liber de Justus Lipsius présentant un homme cloué à un poteau, et qui figure dans l'Appendice de la Bible à références de 1995 et dans La Tour de Garde du 1er mars 2011, page 18 (voir image ci-dessus), ce qui laisse à penser que l'auteur pensait que le Christ était mort de cette manière. Toutefois, certaines informations essentielles ne sont pas fournies au lecteur, notamment que...:

 

En réalité, le livre de Justus Lipsius présentait 16 illustrations dépeignant des hommes cloués à différentes formes de croix, et que c'est uniquement celle-là qui a été choisie par la Watch Tower que parce qu'elle semble corroborer sa doctrine du poteau;

Sous l'image dépeignant un homme mort sur une croix, il est dit dans le livre de Justus Lipsius: "Dans la croix du seigneur il y avait quatre pièces de bois: le poteau droit, la barre transversale, un morceau de bois placé en dessous et le titre placé au-dessus", preuve que l'auteur pensait que Jésus était mort sur une croix;

Dans The Kingdom Interlinear Translation of the Greek Scriptures de 1969, il était précisé sous l'image: "C'est de cette manière que Jésus a été empalé", mais que ces mots ont été supprimés dans l'Appendice de la Bible de 1995, probablement parce qu'entre temps, des personnes avaient procédé à une vérification dans le livre original et s'étaient rendu compte de la présentation trompeuse faite par la Watch Tower.

 

Sources douteuses

 

Afin de soutenir leur point de vue sur la croix, les Témoins de Jéhovah citent souvent plusieurs vieux livres à leur appui: The Companion Bible, publié à titre posthume en 1922 de Bullinger (qui inspira aussi Rutherford sur le nom "Jéhovah"), un livre de 1898 attribué à Parsons The Non-christian Cross, le livre de 1853 d'A. Hislop The Two Babylons et des passages de Vine. Outre l'ancienneté des sources, on peut relever le parti-pris de ces auteurs, entaché par leurs convictions personnelles:

 

John Denham Parsons (né en 1861), qui publia en 1896 le livre The Non-Christian Cross, n'était pas compétent sur le sujet de l'historique de la croix: il n'avait aucune formation pour les questions théologiques qu'il abordait, et n'était ni linguiste ni historien. De plus, Parsons n'était pas chrétien; il fut influencé par les idées théosophiques et avait un net penchant pour le spiritisme [qui n'est "ni plus ni moins, le commerce avec les démons" (Mgr Gaume, Le Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome 1, Paris 1890, p. 51.], étant lui-même membre de la Society for Psychical Research, société s'occupant d'études et pratiques du paranormal. En 1906, il publia The Nature and the Purpose of the Universe dans lequel il spéculait, entre autres, sur la température dans le monde des esprits. Parsons adopta son point de vue sur la croix, non pour un motif religieux, à savoir retirer les éléments païens du christianisme, mais parce qu'il croyait que le christianisme n'était rien d'autre que la continuité du paganisme: il voulait prouver que la croix était un symbole millénaire, qui avait servi dans toutes les civilisations préchrétiennes et qu'elle avait été adoptée par les premiers chrétiens en guise d'hommage à ce paganisme ancestral. Autrement dit, son rejet de la croix en tant qu'instrument de torture du Christ était motivé par ses conceptions d'ordre spirite, et non par une recherche de vérité historique. De façon similaire, Parsons croyait aussi que Jésus n'avait jamais existé, mais que le Christ des Évangiles était inspiré par d'autres divinités païennes et représentait le Dieu-Soleil des païens adoré avant son arrivée sur terre, comme il l'écrivit dans son livre de 1895 Our Sun-God: Or Christianity Before Christ. Ces derniers temps, le livre de Parsons est devenue une "autorité" parmi ceux qui pensent que Jésus était un mythe. À la lumière de ces éléments, on comprend mieux pourquoi la Watch Tower se garde bien de préciser en quoi cet homme, qui contredisait le conscensus général sur cette question, pouvait bien faire autorité sur ce sujet.

E.W. Bullinger (1837–1913) était un pasteur anglican qui fut étroitement associé avec le mouvement des Frères de Plymouth en Grande-Bretagne. Or, ce mouvement cherchait à éviter le plus possible les symboles traditionnels du christianisme, puisqu'ordinairement, leurs lieux de culte ne comportaient aucun symbole religieux. Nelson Darby, qui innova le concept d'ultradispensationalisme, était également membre des Frères de Plymouth, de sorte que le mouvement en vinn à mettre l'accent sur le dispensationalisme et millénarisme. Bullinger fut donc influencé par le dispensationalisme de Darby et fut un proche collaborateur de Charles W. Welch, un autre adepte du ultradispensationalisme ayant des vues similaires, y compris à propos de l'annihilationisme. En fait, son travail pour The Companion Bible fut achevé à titre posthume par Welch. Bullinger, qui adopta le point de vue selon lequel la croix était païenne, fut influencé notamment par le spirite Parsons: d'ailleurs, le passage sur la croix dans The Companion Bible constitue presque la reprise mot pour mot du livre de Parsons. Il est possible que Bullinger n'en fut pas l'auteur mais que ce soit Welch qui copia les écrits de Parsons afin d'achever les travaux de Bullinger à titre posthume. Les avis similaires dans Critical Lexicon and Concordance to the English and Greek New Testament montrent cependant que Bullinger avait lui-même adopté ces points de vue. Ainsi, la Watch Tower cite Bullinger comme un chercheur indépendant afin de soutenir sa doctrine, alors que celui-ci avait été clairement influencé par le spirite Parsons et que ce dernier n'était pas un spécialiste de la Bible.

Alexander Hislop (1807-1865) était un ministre de l'Église libre d'Écosse et publia en 1853 The Two Babylons, livre qui exprimait l'idée que presque tout ce qui était en lien avec le catholicisme, notamment la croix, était d'origine païenne, et que le T ou Tau était le symbole du dieu Tammouz. Cet auteur n'était probablement pas membre des Frères de Plymouth, mais ses vues étaient très en phase avec les leurs, et son livre fut réimprimé par la suite par une presse appartenant à ce mouvement, les éditions Loizeaux Brothers. Il est à noter que ce livre fut tout autant sévèrement critiqué lors de sa parution [16] qu'à l'époque contemporaine, présenté comme étant un "hommage à l'inexactitude historique", de mauvaise qualité, avec une malhonnêteté flagrante et défendant une thèse absurde.[17] Longtemps cité par la Watch Tower parce qu'il semblait soutenir ses propres vues (on trouve 22 occurrences dans la littérature jéhoviste entre 1950 et 1978), ce livre n'est même plus mentionné dans ses publications depuis 1989 tant il n'a plus aucune crédibilité, bien qu'il reste célèbre chez les fondamentalistes cherchant à discréditer le catholicisme.

W.E. Vine (1873-1949) était un théologien qui reçut le baptême au sein des Frères de Plymouth et ses opinions étaient très semblables à Bullinger, y compris sur l'annihilationisme, l'idée que l'enfer était "la fosse commune", le dispensationalisme, etc. Vine, en réitérant le point de vue que la croix était le symbole de Tammouz, fut clairement influencée par Alexander Hislop.

 

Ainsi, tous les auteurs cités correctement par la Watch Tower sur la question de la croix étaient soit des membres de Frères de Plymouth ou qui étaient étroitement associés à eux (Vine, Bullinger, Welch, Hislop), soit un spirite (Parsons) qui a directement influencé les premiers. Le point de vue de ces auteurs qui s'influençaient mutuellement relevait donc de conceptions théologiques particulières, et non d'un examen impartial de la question.

 

Conclusion provisoire

 

Le principal, voire l'unique argument des Témoins de Jéhovah est celui de l'étymologie des termes grecs du Nouveau Testament, ainsi que certains termes latins. Après étude, il ressort que la plupart des mots en présence ne s'occupent pas de la forme de l'instrument de supplice qu'ils décrivent: Stauros, tout comme crux, peut très bien signifier un pieu, un poteau, une croix, la partie transversale d'une croix. Xylon est un terme générique pour gibet (en bois) qui n'indique rien sur la forme de celui-ci. Patibulum définit quelquefois la partie transversale d'une croix, mais parfois la totalité du gibet. Afin de cacher cette complexité à leurs lecteurs, les dirigeants Témoins de Jéhovah ont décidé de ne fournir qu'une partie des indications des dictionnaires qu'ils citent. Ils tentent de faire croire que les mots crux en latin et stauros en grec ne signifiaient au temps de Jésus que le terme "poteau". En fait, ces mots pouvaient déjà désigner un gibet en forme de croix.

 

Découvertes archéologiques [18]

 

L’organisation des témoins de Jéhovah assure catégoriquement que Jésus fut pendu sur un simple poteau vertical et pourtant, de l'archéologie, rien ne le confirme : que du contraire.

 

Les découvertes archéologiques démontrent que des crucifiés contemporains du Christ furent exécutés sur une croix. En 1968, on a découvert en effet près de Jérusalem à Giv’at mivtar, 15 sarcophages remplis de squelettes humains dont certains avaient subi le supplice de la crucifixion. Le travail d’étude fut rédigé par le Département d’anatomie de la « Hebrew University Hassadah School » sous la direction de Madame C. Salomon et les restes en question furent confiés au « Israël Museum » à la section Rockfeller.

 

Les crucifiés avaient les bras étendus à l’horizontale et non comme l’affirme sans preuve l’organisation des témoins de Jéhovah, à la verticale, au-dessus de la tête. Un long article éclairant sur cette importante découverte a été rédigé par le Professeur N. Haas de l’Université hébraïque de Jérusalem et ce, dans la revue française bien connue "Les dossiers de l’archéologie", n°10, page 107, mai-juin 1975.

 

Position des crucifiés de Giv’at mivtar

 

L’organisation des Témoins de Jéhovah va tenter lamentablement de s’attaquer et de réfuter les conclusions du Professeur Haas en assurant que trois autres chercheurs israéliens, à savoir Messieurs Yadin, Zias et Sekeles ont démonté les travaux de Haas. Or la controverse ne se situe qu’au niveau des jambes et surtout pas à celui des bras. Les quatre savants sont unanimes quant à la croix.

 

Les preuves sont fournies par l’organisation des témoins de Jéhovah elle-même !

 

 

Tour de Garde, 15 août 1987, page 28, point de vue du Professeur Haas

Tour de Garde, 15 août 1987, page 28, point de vue du Professeur Haas

Tour de Garde, 15 août 1987, page 29, point de vue des trois autres savants

Tour de Garde, 15 août 1987, page 29, point de vue des trois autres savants

Comme nous pouvons le constater immédiatement, la controverse ne se situe qu’au niveau des jambes et non sur la forme de l’instrument du supplice !

Un ou deux clous ?

 

Dans un ouvrage édité par les bons soins de l’organisation des Témoins de Jéhovah, nous découvrons la gravure suivante :

(Recueil d’histoires bibliques, 1980, page 100).

(Recueil d’histoires bibliques, 1980, page 100).

Cette illustration représente le Christ pendu avec un seul clou unique traversant les deux mains. Or la Bible contredit cette présentation mensongère :

 

"Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit (Thomas) : Si je ne vois pas dans ses mains la marque DES CLOUS". (Jean 20 :25). "Clou" est au pluriel dans l'original grec. [19] Il apparaît que ce mot conformément au mot "elon" (ἥλων) dans le texte grec d'origine est au pluriel (ἥλων : noun pl masc gen). [20]

 

On remarque directement que Thomas demande à voir la marque des clous (au pluriel) et ce, uniquement dans les mains du Seigneur : aucune mention n’est faite des pieds dans sa demande (pour suivre la thèse des Témoins de Jéhovah, Thomas aurait dû dire "si je ne vois pas dans ses mains la marque DU CLOU" ou "si je ne vois pas dans ses mains ET DANS SES PIEDS la marque des clous". C'est l'un ou l'autre, or Thomas a dit uniquement "si je ne vois pas dans ses mains la marque DES CLOUS); pas plus que dans la réponse très précise de Jésus, il n'est fait mention des pieds : "Voici mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté (Jean, 20, 27.)

 

Que va répondre l’organisation à cet argument ?

 

« Quelques-uns ont déduit de ce passage que deux clous ont été employés à cette fin, et qu’on lui a planté un dans chaque main. Toutefois, en parlant des clous au pluriel, Thomas faisait-il une description précise du supplice de Christ ? Voulait-il nécessairement dire qu’on lui avait cloué séparément les deux mains ? En Luc 24:39, Jésus, ressuscité, déclare : Voyez mes mains et mes pieds, c’est moi en personne ! Cela donne à penser que ses pieds avaient été également percés de clous. Puisque Thomas n’a pas mentionné les marques des pieds, il a peut-être utilisé le pluriel d’une manière générale, en PENSANT à tous les clous dont on s’était servi pour mettre Jésus au poteau ». (La Tour de Garde, 1er juillet 1984, page 31).

 

L’organisation des Témoins de Jéhovah a bien du mal avec Thomas. Pour elle, il est imprécis et on ne peut pas se baser sur lui pour déterminer la position du crucifié. Non seulement les Témoins de Jéhovah mettent en doute l’affirmation de foi concernant la pleine Divinité de Jésus (Jean 20,28 "Mon Seigneur et mon Dieu"), mais elle l’accuse d’imprécision aussi au niveau des clous. Nous croyons tout au contraire que l’apôtre Thomas est très clair et très précis sur ces deux points et que les Témoins de Jéhovah falsifient les Ecritures. En plus, dans sa fausse vision des choses avec Thomas, elle met en doute la pleine inspiration des Ecritures. Remarquons également au passage dans la citation de la Tour de Garde que vous avons citée cette reconnaissance de leur pauvre argument :

 

"Puisque Thomas n’a pas mentionné les marques des pieds, IL A PEUT-ÊTRE utilisé le pluriel d’une manière générale…"

 

Autrement dit, confrontée avec une évidence de plus en plus dévastatrice, l’organisation des Témoins de Jéhovah n’est plus du tout sûre de sa théorie et parle au conditionnel.

 

"Les dessins représentant la mise à mort de Jésus qui apparaissent dans nos publications, comme celui de la page 24, ont donc simplement pour but d’illustrer cet événement. Ils ne sont pas destinés à fournir des indications anatomiques péremptoires". (La Tour de Garde, 15 août 1987, page 29).

 

En un mot, l’organisation des Témoins de Jéhovah ne sait plus sur quel pied danser.

La plus ancienne représentation du Christ représente Jésus sur une Croix et non sur un poteau

 

 

Dans son ouvrage "La vérité sur les Manuscrits de la Mer morte" (dont les conclusions à propos de l'identité entre esséniens et premiers chrétiens rejoignent celles d'EISENMAN et de WISE dans "Les Manuscrits de la Mer morte révélés", 1995), Étienne COUVERT évoque le sujet de l'"ascia", hachette stylisée "au cours du IIe siècle après Jésus-Christ" à "'usage des stèle funéraires en grande abondance à Lyon, et ailleurs en Gaule, à Rome. 

 

"À propos de ce symbole chrétien, M. Carcopino cite deux textes : Saint Luc dans son Évangile, cite ces propos de Saint Jean Baptiste, apostrophant avec vigueur les Juifs qui le suivaient : 'Voici que la hache est placée à la racine des arbres.' (Mt 3,10) Ainsi donc celui qui doit venir va couper l'arbre qui ne porte pas de bons fruits. Vous, Juifs, vous croyiez que vous étiez sauvés par la filiation d'Abraham. Dorénavant, il faudra faire pénitence, recevoir le baptême. Vous ne pourrez plus vous prévaloir de votre naissance. Cette hache, c'est Jésus, le Messie qui doit venir. [...] Saint Irénée dans son 'Adversus haereses' explique en citant le texte de Saint Luc que le Verbe de Dieu ressemble à l'ascia, que l'ascia ressemble plus à la croix que la charrue, et que du reste, telle la charrue, l'ascia montrait le fer uni au bois du verbe, en sorte que, semblable à elle, le Verbe de Dieu 'a émondé la terre broussailleuse.' 

 

Stèle à ascia gallo-romaine du IIe siècle de l'ère chrétienne, à la forme d'un tau grec. Extrait de Jérôme CARCOPINO, Le Mystère d'un symbole chrétien, l'Ascia dans Etienne COUVERT, La Vérité sur les Manuscrits de la Mer morte, 2e éd., Ed. de Chiré, Poitiers 2003, p. 33

 

"L'ascia est attestée comme symbole du Christ. [...] Les tombes à ascia [...] se sont multipliées dans la région lyonnaise en pleine période de persécutions. On en trouve à Rome sur des tombes juives ou judéochrétiennes. On n'en trouve pas en Asie mineure, ni en Orient; mais seulement en Occident où les défunts portent des noms en général orientaux, grecs ou sémites. [...] Le symbole de la Hache [...] existait également en Palestine, où il représentait bien le Christ [...] (d'après le livre de Bellarmino Bagatti sur l'Eglise de la Circoncision) C'est donc un symbole du Christ, auquel sont restées attachées des communautés chrétiennes d'Orient transplantées, au hasard des circonstances, en Occident. [...] L'ascia a été trouvé en plusieurs exemplaires dans la plus ancienne catacombe chrétienne, celle de Saint-Sébastien où l'on pense que furent inhumés au moins provisoirement les corps de Saint Pierre et Saint Paul. On atrouvé dans cette catacombe une hypogée des Innocentii dans laquelle plusieurs tombes judéo-chrétiennes portent le signe de l'ascia.

 

"[...] Le symbolisme de la hache dont son origine au Miracle de la hache, [...] au livre des Rois [...] lorsqu'Élie fut enlevé au Ciel et qu'il eut rejeté son manteau sur Élisée, les fils des prophètes demandèrent à ce dernier de faire construire un bâtiment à l'emplacement même de son enlèvement. Ils partirent avec des haches pour couper du bois sur les bords du Jourdain; L'un d'eux laissa échapper sa hache qui fut emportée par le courant. Élisée lança son bâton qui, à la façon d'un aimant, ramena l'outil sur le rivage. Ainsi, un disciple a perdu l'instrument de son salut et il lui fut rendu par le bois de la Croix, ici le bâton du prophète. [...] Cette scène a été reproduite sur un panneau de la porte en bois de Sainte-Sabine à Rome. L'un des jeunes gens qui a perdu sa hache, se jette à terre épouvanté, en se voilant la face, près d'Élie enlevé sur son char de feu. Ainsi, le symbole de la hache était chrétien et permettait d'associer la mémoire d'Élie à celle de Saint Jean-Baptiste.

 

"Enfin, il est dit dans le 'document de Damas' trouvé au Caire, d''imprimer une marque sur le front de ceux qui soupirent et gémissent'. Ce passage est tiré d'Ézéchiel où l'on précise que cette marque à la forme du tau grec. Or, sur les tombes à ascia, l'on imprimait au frontispice cette marque : l'ascia ayant la forme d'un tau minuscule." (Étienne COUVERT, La Vérité sur les Manuscrits de la Mer morte, 2e éd., Ed. de Chiré, Poitiers 2003, p. 32-38)

La plus ancienne représentation du Christ connue est probablement ce graphiti injurieux, vers 150 ( https://oratoiredulouvre.fr/documents/paleochretien.php )

La plus ancienne représentation du Christ connue est probablement ce graphiti injurieux, vers 150 ( https://oratoiredulouvre.fr/documents/paleochretien.php )

Ce graphiti a été fait au 2e siècle sur un mur de Rome (colline Palatin). [21] La légende signifie "d'Alexamenos rend un culte à son Dieu". Alexamos est représenté à gauche, levant les bras en signe de prière, de louange, selon l'habitude des premiers chrétiens. L'homme crucifié avec une tête d'âne représente le Christ.

 

L'auteur du graphiti trouve donc complètement ridicule qu'Alexamenos puisse reconnaître comme sauveur un homme crucifié.

 

À cette époque, et en encore jusqu'au Ve siècle, un chrétien ne représentait jamais Jésus en croix. La croix était une réalité trop affreuse, trop diffamante (elle représentait encore un instrument de supplice et les persécutions n'étaient pas terminées). Ce n'est qu'à partir du IVe siècle, à la fin des persécutions, après l'édit de Milan (313) de Constantin Ier, qui donnait la liberté de culte aux chrétiens, que se diffusera l'image du Christ en croix.

 

Avant cette date de 313, les représentations artistiques ne sont pas libres. Les peintures, gravures, statues des catacombes sont à cette époque symboliques et étaient souvent utilisés les symboles de la nouvelle foi : le poisson, l'olivier, le pain, les rameaux, la vigne, la colombe (avec un rameau d'olivier dans son bec, elle symbolise l'âme dans la paix divine) et le bateau. Le "Bon Pasteur" représenté avec une brebis sur les épaules symbolise le Christ sauveur et l'animal qu'il a sauvé et on le retrouve fréquemment dans les fresques ou les bas-reliefs.

 

 

Après 313, les Chrétiens peuvent enfin s'exprimer librement ; l'iconographie change et des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament seront représentées.

"Alexamenos adore son dieu", fac-similé d'un graffiti du Palatin, première représentation connue de « croix chrétienne », IIe ou IIIe siècle (Martin Wallraff, « La Croix chrétienne dans la propagande impériale du IVe siècle », in La croix : représentations théologiques et symboliques , éd. Labor et Fides, 2004, p. 67 ; certains auteurs donnent également le IIe siècle, par exemple Everett Ferguson, Backgrounds of Early Christianity, éd. Wm. B. Eerdmans Publishing, 2003, p. 596.) ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Patibulum#/media/File:AlexGraffito.svg )

"Alexamenos adore son dieu", fac-similé d'un graffiti du Palatin, première représentation connue de « croix chrétienne », IIe ou IIIe siècle (Martin Wallraff, « La Croix chrétienne dans la propagande impériale du IVe siècle », in La croix : représentations théologiques et symboliques , éd. Labor et Fides, 2004, p. 67 ; certains auteurs donnent également le IIe siècle, par exemple Everett Ferguson, Backgrounds of Early Christianity, éd. Wm. B. Eerdmans Publishing, 2003, p. 596.) ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Patibulum#/media/File:AlexGraffito.svg )

Graffiti d'Alexamenos. Sur cette image, on voit une figure de forme humaine crucifiée et affublée d'une tête d'âne, envers laquelle un autre personnage fait un geste qui peut ressembler à un salut ou à une prière, interprétation qui correspond à l'inscription Αλεξαμενος ϲεβετε θεον qui, dans un grec approximatif (ϲεβετε devrait en fait être compris comme ϲεβεται - adore), signifie sans doute Alexamenos adore son dieu ou Alexamenos adore dieu. ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Graffiti_d%27Alexamenos )

Graffiti d'Alexamenos. Sur cette image, on voit une figure de forme humaine crucifiée et affublée d'une tête d'âne, envers laquelle un autre personnage fait un geste qui peut ressembler à un salut ou à une prière, interprétation qui correspond à l'inscription Αλεξαμενος ϲεβετε θεον qui, dans un grec approximatif (ϲεβετε devrait en fait être compris comme ϲεβεται - adore), signifie sans doute Alexamenos adore son dieu ou Alexamenos adore dieu. ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Graffiti_d%27Alexamenos )

Le graffiti d'Alexamenos a été découvert en 1856-1857, parmi de nombreux autres, lors de la mise au jour des vestiges de la domus Gelotiana, bâtiment liée au complexe palatial. Michael Gough, dans La Grèce et Rome (éd. Imprimerie des arts et manufactures, 1974, direction Marcel Brion, p. 364), suppose que Alexamenos était sans doute un esclave, que ses compagnons raillaient parce qu'il était chrétien. Daniel-Rops explique qu'Alexamenos fut un "page impérial" caricaturé par ses camarades. Le jeune chrétien d'alors n'avait guère à attendre que l'ironie et l'outrage. (DANIEL-ROPS, Histoire de l'Eglise du Christ, tome II Les Apôtres et les Martyrs, Librairie Arthème Fayard, Paris 1965, p. 175)

 

Ce graffite est conservé au musée Kircher. C'est un témoin des railleries dont les chrétiens étaient l'objet dans "la maison de César." La chambre où il a été découvert fut probablement le pædagogium, ou appartement des pages : elle paraît appartenir à la fin du IIe siècle ou au commencement du IIIe. Spartien raconte que Caracalla, enfant, vit battre un de ses jeunes compagnons parce qu'il était chrétien.

 

Les murailles du palais impérial "furent sans doute les témoins de bien des souffrances cachées, de bien des traits d'un obscur héroïsme : un chapitre inconnu, un épisode peut-être bien éloquent de l'histoire des persécutions, est raconté par ce graffite.

 

Ce seul exemple suffit à faire comprendre pour quel motif les premiers chrétiens s'abstinrent de représenter la croix sur leurs monuments. Il est presque sans exemple qu'elle apparaisse sans déguisement sur un monument antérieur à Constantin.

 

On peut encore citer, comme exemples de croix, les pains représentant l'Eucharistie, et en particulier celui gravé sur une curieuse pierre tombale  : l'usage des anciens était de dessiner sur les pains plusieurs lignes, qui souvent se coupaient en croix : les chrétiens, en reproduisant de tels dessins sur leurs pains eucharistiques, se plaisaient à voir la croix dans cette combinaison de lignes, mais, en réalité, la déguisaient, ici encore, sous l'apparence d'un objet usuel. La croix grecque ou latine ne fut ouvertement représentée sur les monuments chrétiens qu'à partir du Ve siècle.

 

Une des formes cachées de la croix, reproduite sur quelques monuments du christianisme primitif, était le tau grec, T (fig. 28). Cette lettre offrait la forme véritable du gibet, de la potence à laquelle on crucifiait les condamnés. "Le tau des Grecs, dit Tertullien, le T des Latins, sont une figure de la croix."

 

Le T paraissait même probablement représenter trop fidèlement et, si l'on peut ainsi dire, trop crûment la croix : car on le trouve gravé, comme symbole isolé, sur deux épitaphes seulement du cimetière de Calliste.

Source : Rome souterraine, résumé des découvertes de M. de Rossi dans les catacombes romaines et en particulier dans le cimetière de Calliste, Par Rossi, Giovanni Battista de; Allard, Paul; Brownlow, W.-R. (William-R.); Northcote, J. Spencer (James Spencer), Librairie Académique Didier et Cie, Libraires éditeurs, Paris 1874. Lecture disponible en extrait sur http://messe.forumactif.org/t6421p30-lart-chretien-et-les-catacombes et en entier sur https://archive.org/details/a606743700rossuoft

Source : Rome souterraine, résumé des découvertes de M. de Rossi dans les catacombes romaines et en particulier dans le cimetière de Calliste, Par Rossi, Giovanni Battista de; Allard, Paul; Brownlow, W.-R. (William-R.); Northcote, J. Spencer (James Spencer), Librairie Académique Didier et Cie, Libraires éditeurs, Paris 1874. Lecture disponible en extrait sur http://messe.forumactif.org/t6421p30-lart-chretien-et-les-catacombes et en entier sur https://archive.org/details/a606743700rossuoft

Que répondre aux Témoins de Jéhovah sur le Christ cloué "à un poteau" ?

Ce fragment de linceul funéraire est visible au Musée du Louvre, avec cette légende : "Portrait dit d'Ammonios, IIIe siècle après J.-C."

Les communautés de judéo-chrétiens elles-mêmes (judaïsants non catholiques, communautés qui disparaîtront au IIIe siècle et se mêleront aux hérésies gnostiques) retrouvées « en Gaulanitide (plateau du Golan), de la fin du IIe siècle au début du Ve », suite à des recherches archéologiques, dans les localités de Farj et d’Er-Ramthaniyye au Golan par l'"Expédition Byzantine" (1978-1988) possédaient des linteaux de portes et de fenêtres ainsi que des pierres équarries gravés de « signes » judéo-chrétiens dans ces antiques bourgades juives, dont des « croix » et non des poteaux :

 

Extrait de l'article du Monde de la Bible :

 

« La pente septentrionale du promontoire volcanique sur la rive occidentale du wadi offre une forte concentration de fragments architecturaux de basalte gravés de symboles juifs et chrétiens juxtaposés sur les mêmes pierres, et parfois même superposés, décelés à la lumière rasante. Contrôlés au toucher et à l’estampage, ainsi que sous différents éclairages par chaque membre de l’Expédition Byzantine au Golan ..., ils ne sont donc pas le fruit d’une imagination débridée ou préconçue. Le répertoire iconographique comprend un « signe » purement juif : la menorah ; deux signes uniquement chrétiens : la croix et l’ancre ; des signes appartenant aux deux religions : la palme (lulab), le poisson, le navire, la grappe de raisin et la coupe ; enfin, des signes particuliers au judéo-christianisme analysés dans l’ouvrage fondamental du Père E. Testa, ofm, Il Simbolismo dei Giudeo-cristiani (1962), le waw – sixième lettre de l’alphabet hébraïque censée représenter le Christ -, la croix des vents, la croix-mat de navire, la hache et la charrue. Aucune inégalité dans la profondeur de la gravure ne permet de supposer le remplacement d’un « signe » d’une religion par celui d’une autre. Tous les « signes » gravés sur une même pierre sont contemporains entre eux. Quelques-uns de ces « signes » fournissent des repères chronologiques. Les menorot évasées sur un trépied triangulaire parfois flanquées d’un lulab sont caractéristiques de la fin du IIe siècle au milieu du IVe siècle ap. J.-C. ... L’ancre cruciforme fut employée à Rome comme symbole de l’espoir mis dans le Christ dès le milieu du IIe siècle ap. J.-C. Elle en disparut au début du IVe siècle. Un faisceau d’indices situe donc les fragments gravés de « signes » judéo-chrétiens à Farj entre la fin du IIe siècle et le début du Ve siècle. Recensant 80 hérésies en 376 dans son Panarion, Épiphane, natif d’Eleutheropolis en Palestine Seconde et évêque de Salamine de Chypre, localisait des Nazaréens et des Ébionites en Décapole autour de Pella et en Basanitide dans la région de Kokba au sud-ouest de Damas (Adv. Haeres. I.2 – Haeres. XXIX, 7-8 ; PG 41, cols 401-404 ; XXX, 2, PG 41, col. 408). Or, Farj se trouve précisément sur le bord occidental du Bashan, en Gaulanitide, où les « migrants de Pella » avaient essaimé, se trouvant alors en contact avec des dissidents du judaïsme canonique de Jérusalem – esséniens, baptistes, ... – qui avaient fait de la Pérée outre-Jourdain leur terre d’élection. Moins d’un demi-siècle après Épiphane, St Jérôme mentionnait les Nazaréens et les Ébionites dans sa Lettre 112 adressée en 404 à St Augustin, comme étant ses contemporains. Décrivant les pratiques des Ébionites « esséniens », Épiphane avait précisé : « Ils appellent synagogue, et non pas église, leur lieu de réunion » (Adv. Haeres. I. 2 – Haeres. XXX, 18 : 2 : PG 41, col. 436). La concentration de « signes » gravés judéo-chrétiens en Q.III, 21-22 à Farj, la position encore d’origine du linteau de porte de la face extérieure du mur nord de Q.III, 21, un linteau monumental gravé de croix et de lulabim remployé dans le plafond de la salle 21, ainsi que la stratigraphie architecturale de ces deux salles permettent de suggérer que le bâtiment comprenant les salles 21 et 22 renferme des vestiges de synagogue judéo-chrétienne. … À 7,5 km à vol d’oiseau au nord/nord-ouest de Farj, le mamelon volcanique sur lequel s’élève le village circassien d’Er-Ramthaniyye, désert depuis la Guerre des Six Jours (1967) et désormais dans une zone de manœuvres de l’armée israélienne, domine les gras pâturages du Golan oriental. Se serrant au sommet, sur les pentes et au pied du monticule, les maisons établies sur les ruines d’une localité antique, en incorporent les vestiges. L’examen minutieux de tous les bâtiments nous a permis de déceler majoritairement dans la zone sud-ouest de la localité (là où était également situé le village juif aux Ier-IIe siècles), juxtaposés sur un linteau de porte de basalte des symboles juifs (menorah, lulab) et chrétiens (poissons, croix), et sur des pierres équarries trois variations de la « croix des vents » ou « croix cosmique » , ainsi qu’une croix-taw hébraïque – chi grec dite crux decussata surmontant une croix à sérifs ou deux cornes évasées et concaves, qui est aussi peut-être une croix ancrée. Une menorah à sept branches stylisée à l’extrême et amalgamée à une coupe, ainsi qu’une croix chrétienne, étaient superposés sur un linteau. Enfin, sur deux linteaux étaient associées la croix avec deux palmes la flanquant de part et d’autre, ces dernières évoquant une combinaison conceptuelle de la menorah, du lulab et de l’Arbre de Vie. Comparés aux linteaux portant la marque incontestable du judaïsme normatif et de l’Église de la Gentilité également répertoriés à Er-Ramthaniyye, les huit fragments lapidaires aux « signes » disparates entremêlant judaïsme, gnose et christianisme affichent un répertoire iconographique hétérogène d’où se dégagent les thèmes de la Vie, par la végétation (lulab et Arbre de Vie), de l’eau dans laquelle nageaient les poissons, et de la Lumière divine resplendissant à travers les sept flammèches de la menorah. La forte coloration eschatologique et messianique de la comunauté qui, à Er-Ramthaniyye, affichait entre la fin du Ier siècle ap. J.-C. et le début du IVe siècle, ses croyances syncrétistes sur ses linteaux de portes, révélerait son appartenance au mouvement « ébionite essénien ». Le caractère judaïque très marqué des Ébionites esséniens et surtout leur rejet de la divinité de Jésus, leur auraient permis de s’intégrer à la population juive du village d’Er-Ramthaniyye beaucoup mieux que n’auraient pu le faire les Nazaréens.

... L’importance des pierres gravées judéo-chrétiennes de Farj et de Er-Ramthaniyye réside en leur apport des preuves archéologiques indéniables de l‘existence des Judéo-Chrétiens. »

 

(Fin de citation. Source : Où se trouvaient les judéo-chrétiens ?, Le Monde de la Bible, Claudine DAUPHIN, Chercheur du CNRS à l’UMR 8167, « Orient et Méditerranée – Monde byzantin », Paris)

 

Plus récemment, des croix gravées "en contexte daté de 470" ont été trouvées en 2014 au cœur du désert saoudien, en Arabie Saoudite (et non des poteaux) [D]es inscriptions du Ve siècle ornées de nombreuses croix ont été découvertes et attestent une présence chrétienne en Arabie du Sud dans la région du désert de Jabal Kawkab. Cette découverte a été présentée par Frédéric Imbert, spécialiste d’épigraphie arabe et islamique, professeur à l’université d’Aix et membre de la mission franco-saoudienne de prospection dans l’émirat de Najrân, au cours d’une conférence à l’Université américaine de Beyrouth et rapportée dans un article de l’Orient-Le jour. Les croix ont été découvertes en janvier 2014 sur la Montagne de l’Astre (Jabal Kawkab). Les parois rocheuses sont recouvertes sur plusieurs kilomètres de gravures de toutes les époques, depuis la préhistoire jusqu’à l’ère islamique. Des milliers de représentations humaines et animales, des versets, des croix, des vers de poésie et des textes en arabe, en sudarabique, en thamoudéen ou en nabatéen ont été mis à jour. Frédéric Imbert a déjà évoqué ce lieu comme étant le « plus vieux livre des Arabes, un livre écrit sur les pierres du désert par des hommes qui vécurent à l’époque où une certaine forme de monothéisme se met en place dans la douleur et l’opposition, les massacres et les guerres ». Les croix ne sont visibles que sur une petite partie du mur. Les écritures qui y ont été repérées sont difficiles à identifier. Ce sont en effet surtout des noms qui ont été déchiffrés, peu de phrases construites ou de textes qui racontent un événement, ce qui limite la capacité des chercheurs à établir exactement l’origine de ses inscriptions, et des alphabets utilisés. Il pourrait cependant s’agir « d’araméen tardif » ou de « nabatéo-arabe », selon les premières suppositions. Le site est situé sur une ancienne voie qui reliait le Yémen à Najran pour éviter le désert. Il était vraisemblablement une « halte majeure pour l’approvisionnement en eau ». C’est à proximité d’un puits que F. Imbert a retrouvé les gravures chrétiennes. « Elles ne sont pas les seules croix connues en Arabie du Sud et de l’Est, mais il s’agit sans doute des plus vieilles croix chrétiennes en contexte daté de 470 de notre ère », souligne le spécialiste. D’après F. Imbert, le christianisme s’est répandu en Arabie dès le IVe siècle, mais c’est au VIe qu’il prend tout son essor grâce en grande partie à l’activité missionnaire de chrétiens monophysites (qui ne croient qu’en la nature divine de Jésus) de Perse (Irak actuelle) et de Syrie qui ont en commun de rejeter le concile de Chalcédoine de 451. C’est alors la dynastie himyarite qui est au pouvoir à partir de la fin du IIIe siècle. Elle a fait le choix du judaïsme après avoir affirmé sa neutralité entre les empires byzantin et perse. C’est l’un des monarques de cette dynastie qui ordonne le massacre de chrétiens, attesté dans plusieurs écrits dont le Coran, dans la sourate des Constellations (al-Burug). Un petit nombre de chrétiens doit son salut à l’expédition du roi d’Ethiopie qui renverse le monarque et le remplace par un roi chrétien, en faisant de l’Arabie du Sud un protectorat éthiopien qui sera maintenu jusqu’à la conquête de l’Islam. D’autres découvertes dans le désert saoudien sauront peut-être approfondir encore la connaissance sur la présence chrétienne dans cette région qui n’en a plus vu depuis bien longtemps. (Source : Des Croix gravées au coeur du déset saoudien, Pierre Loup de Raucourt, Patriarcat latin de Jérusalem)

 

Baptême de Corneille

S'agissant des judéo-chrétiens à Jérusalem, on sait qu'ils se montrèrent épouvantés en apprenant que Pierre baptisa un centurion romain, ce qui ne relevait pas de la lettre des préceptes légaux juifs pour lesquels celui-ci était "impur" : c'était une souillure que de s'asseoir à sa table. Et cependant, ce que Dieu attendait de Pierre, c'est qu'il l'accueille dans l'Eglise, le baptise, en fasse un chrétien. Si l'apôtre hésita, tant la décision à prendre l'inquiétait, Pierre baptisa Corneille, dépassant les observances juives, transcendant donc d'un seul coup "la Loi". Les judéo-chrétiens assaillirent Pierre de questions et de vifs reproches : "tu est entré chez des incirconcis, tu as mangé avec eux !".

St Ignace d'Antioche, disciple de saint Jean l'Evangéliste, mettra en garde les vrais fidèles contre les zélateurs des observances juives : "Apprenons à vivre selon le christianisme. Car celui qui s'appelle d'un autre nom en dehors de celui-ci, n'est pas à Dieu ! Rejetez donc le mauvais levain, vieilli et aigri ! (Cf. 1Co, 5: 6,7)" (St Ignace d'Antioche, Lettre aux Magnésiens 10:1,2)

Isolées, repliées sur elles-mêmes, ces communautés judéo-chrétiennes se laisseront contaminées et boiront aux sources maléfiques dès l'époque de Siméon, et bientôt ce sera par l'histoire des hérésies qu'on rejoindra les flaques de ce qui avait été un si "pur" courant. Il y aura parmi elles, les ébionites (la communauté dont l'Expédition Byzantine au Golan entre 1978 et 1988 a retrouvé des croix et non des poteaux). Ils étaient des puritains farouches qui nieront la divinité du Christ, sa naissance virginale, et surtout affirmeront que Jésus n'a été justifié que parce qu'il a strictement appliqué la Thora.

Il y a aura des mandéens, peut-être rameau détaché des sectes esséniennes, dont d'aucuns ont prétendu voir les descendants de Jean-Baptiste.

Il y aura des helchassaïtes ou Alexéites, disciples d'un Helchassaï ou Alexis, qui sous Trajan, prétendra avoir reçu d'un ange haut de cent kilomètres, la révélation d'une doctrine où observances juives, dogmes chrétiens et pratiques magiques se lient en un absurde fouillis. Toutes ces divagations n'auront aucune influence ni sur la vraie tradition, la tradition juive ni, a fortiori sur la tradition apostolique. (DANIEL-ROPS, Histoire de l'Eglise du Christ, tome II Les Apôtres et les Martyrs, Librairie Arthème Fayard, Paris 1965, p. 41, 51, 52.)

Note à propos des ébionites. En 1874, le professeur Adolf von Harnack, dans sa thèse de Licence, déclarait que le mahométisme n'était qu'une lointaine dérivation de la Gnose judéo-chrétienne et non une religion nouvelle. [...] L'auteur du Coran est un religieux, moine judéo-chrétien appartenant à une communauté dérivée des anciens ébionites, dont S. Irénée, Martyr, nous disaient qu'ils niaient la divinité de Jésus et restaient très attachés à la pratique du Mosaïsme, reprochant aux Chrétiens leur abandon de la Loi de Moïse. (Etienne COUVERT, La Gnose universelle, De la Gnose à l'Oecuménisme, tome 3, Editions de Chiré, Chiré-en-Montreuil 1993, p. 57)

 

Sarcophage de la Passion Rome fin IVe s - Croix surmontée d'un Labarum ( http://artbiblique.hautetfort.com/archive/2015/02/index.html )

Sarcophage de la Passion Rome fin IVe s - Croix surmontée d'un Labarum ( http://artbiblique.hautetfort.com/archive/2015/02/index.html )

La croix est victorieuse : couronne, elle est devant le tombeau vide, c’est le signe de la résurrection. La croix prend sa signification de "Salus Mundi" (Salut du monde)

 

Les premiers chrétiens faisaient le signe de la croix

 

"On se marque souvent avec peu de respect du signe de la croix, sans songer que c'est le signe des humiliations que Jésus-Christ a endurées pour nous. Dès votre réveil, faites le signe de la croix, et souvenez-vous qu'il vous indique tout d'abord que la journée qui commence doit être un pas courageux à la suite de Jésus-Christ. Au commencement des actions de quelque importance, faites le signe de la croix. Nous ne saurions trop nous rappeler qu'il faut les imprimer de l'esprit chrétien. Marquez-vous de ce signe auguste dans les moments où votre cœur est attristé... quand vous avez quelque souffrance physique ou morale ou à essuyer quelque assaut de la tentation. Ce signe sacré est l'effroi du démon, tandis qu'il rapproche de vous votre ange gardien." (Source: Avis spirituels pour servir à la sanctification des âmes (LXXIV), Seconde édition, Nancy, 1863.)

 

Le signe de croix lui-même était rapidement esquissé sur le front, les lèvres et la poitrine. Ce fut ainsi que les premiers chrétiens tracèrent d'abord le signe de la croix. Plusieurs textes font allusion à cette triple marque sur le front, les lèvres et la poitrine, les trois parties supérieures de l'homme - intelligence, amour, force - se trouvant ainsi placées sous la protection de la croix.

 

Saint Justin, martyr en 165, nous apprend comment il faisait le signe de la croix : dextra manu in nomine Christe quos crucis signo obsignandi sunt obsignamus. (Quæst, 118.)

 

"Nous faisons le signe de la croix de la main droite sur les catéchumènes, parce que la main droite est censée plus noble que la gauche, bien qu'elle n'en diffère que par sa position, et non par nature; ainsi, nous prions vers l'Orient, comme étant la partie la plus noble de la création. De qui l'Eglise a-t-elle reçu cette manière de prier ? De ceux-là même qui lui ont appris à prier : les Apôtres." (Quæst, 18.)

 

Tertullien, né à Carthage entre 150 et 160 ( † et mort en 220) écrit début IIIe siècle dans "De la couronne du soldat" (écrit vers 211-212) :

 

"À chaque moment et à chaque pas, en entrant et en sortant, en nous habillant, en nous chaussant, en nous baignant, en nous mettant à table, en allumant les flambeaux, en dormant [les mains croisées sur la poitrine], en nous asseyant, quoi que nous fassions, où que nous allions, nous marquons notre front du signe de la croix. Ad omnem progressum atque promotum, ad omnem aditum et exitum, ad vestibum et calceatum, ad lavacra, ad menas, ad lumina, ad cubilia, ad sedilia, quacumque nos conversatio exercet, frontem crucis signaculo terimus." (De Coron. milit. C. III.)

 

Selon Saint Ephrem, né vers 306 à Nisibe dans l'actuelle Turquie et mort en 373, dit qu'à chaque instants, nos aïeux faisaient le signe de la croix. Ils le faisaient non seulement sur leur front, mais encore sur leurs yeux, sur leur bouche, sur leur poitrine : "in frontibus, et in oculis, et in ore, et in pectore et in omnibus membris nostris" (S. Ephrem, Serm. in pret. et vivif. crucem)

 

C'est au IVe siècle, à la fin de la persécution, que notre signe de croix actuel prévaudra. L'antique forme (sur le front, les lèvres et la poitrine) est cependant restée dans certains usages : par exemple, on le fait encore à la lecture de l'Évangile. (DANIEL-ROPS, Histoire de l'Eglise du Christ, tome II Les Apôtres et les Martyrs, Librairie Arthème Fayard, Paris 1965, p. 177.)

 

 

In hoc signo vinces. Par ce signe tu vaincras

 

Florence CHAVE-MAHIR, historienne, auteur en 2004 de la première thèse de doctorat sur l'histoire des exorcismes médiévaux, cite et référence dans sa thèse de doctorat d'histoire, plusieurs exorcismes par le signum crucis dans l'hagiographie du XIIe siècle, comme dans la vie de saint Bernard. Au XVIe siècle, Thérèse d'Avila chasse le démon par le signe de la croix et sa puissance exorciste est bien connue. (F. CHAVE-MAHIR, L'Exorcisme des possédés dans l'Église d'Occident, Xe - XIVe siècle, coll. Bibliothèque d'Histoire culturelle du Moyen-Âge, 10, Turnhout, Brepols 2011, p. 152-154.)

 

Saint Thomas d'Aquin parle des significations des signes de la croix de la messe, mais sans préciser explicitement leur puissance exorciste (ST, III, q. 83, a. 5.) (in Jean-Baptiste Golfier, Tactiques du diable et délivrances, Artège-Lethielleux, 2018, p. 596, 573, 584, 913, 962.)

 

Par ce signe, dit saint Bernard, nous faisons retomber sur ces esprits de malice les coups qu'ils voudraient nous porter. C'est pour nous servir de protection et de défense contre eux que ce signe a été institué ; et l'Eglise l'a toujours regardé comme l'un de ses plus puissants exorcismes. (aut. quiv. at. tr. de pass. Dom. c. 12 n. 65 vol. 2).

Dans sa vie de S. Bernard, Mabillon compte plus de trente aveugles de tout âge et de toute condition, en France, en Allemagne, en Italie, guéris en présence des rois et des grands seigneurs, au moyen du signe de la croix fait sur eux par le thaumaturge de Clairvaux. Par le même signe, l'abbé de Clairvaux a guéri une foule de sourds et de muets. (T. II)

Selon le grand Athanase, témoin oculaire, "par le signe de la croix, tous les artifices de la magie sont impuissants, tous les enchantements inefficaces, toutes les idoles abandonnées. Par lui sont modérées, apaisées, arrêtées les fougues de la volupté la plus brutale, et l'âme courbée vers la terre se relève vers le ciel." (Lib. de Incarnat. Verb.

Mosaïque du Bon Pasteur - Mausolée de Galla Placidia (Ve s) v. 430ap.J.-C. ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Mausol%C3%A9e_de_Galla_Placidia )

Mosaïque du Bon Pasteur - Mausolée de Galla Placidia (Ve s) v. 430ap.J.-C. ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Mausol%C3%A9e_de_Galla_Placidia )

Église Sainte-Sabine de Rome (Ve siècle), représentation de la Crucifixion ( http://artbiblique.hautetfort.com/archive/2015/02/index.html )

Église Sainte-Sabine de Rome (Ve siècle), représentation de la Crucifixion ( http://artbiblique.hautetfort.com/archive/2015/02/index.html )

Crux Salus Mundi ( http://artbiblique.hautetfort.com/archive/2015/02/index.html ) Mosaïque de l'abside de la Basilique St Apollinaire in classe, Ravenne (Italie) - VIe siècle

Crux Salus Mundi ( http://artbiblique.hautetfort.com/archive/2015/02/index.html ) Mosaïque de l'abside de la Basilique St Apollinaire in classe, Ravenne (Italie) - VIe siècle

L’Église reprend à son compte celle que Constantin a eue en vision lors de la bataille du pont Milvius. C’est cette croix triomphale qui sera reproduite, embellie, ornée de pierres précieuses dans tous les monuments chrétiens de l’époque byzantine pour signifier la victoire glorieuse du Christ sur le mal. Basilique St Apollinaire in classe (Ravenne).

Les origines historiques de la croix [22]

 

La crucifixion était un moyen d'exécution courant dans le monde antique. Il semble qu'elle ait été d'abord pratiquée en Perse. Les condamnés étaient crucifiés sur des arbres. [23]

Elle fut en usage chez les "barbares" qui l'utilisaient comme un châtiment politique et militaire pour des personnes de haut rang. Les Grecs, les Carthaginois et les Romains l'adoptèrent.

Il semble bien pourtant que les Grecs, qui avaient la crucifixion en horreur, n'en aient pas usé chez eux. Il faut, en effet, en arriver aux conquêtes d'Alexandre le Grand (IVe s. av.J.-C.), qui l'emprunta aux Perses, pour la voir entrer dans l'histoire hellénique. Elle continue à y être infligée sous les Diadoques (successeurs d'Alexandre), en Syrie sous les Séleucides, comme Antiochus Épiphane, en Égypte sous les Ptolémées. A Syracuse, ville grecque, Denis le Tyran l'avait peut-être empruntée aux Carthaginois.[24]

Elle était pratiquée à Rome dès le VIe siècle av.J.-C. pour les criminels qui n'avaient pas la citoyenneté romaine, mais il y eut des exceptions.

La crucifixion sur la croix fut supprimée par l'empereur Constantin, le premier empereur chrétien, vers 320, et remplacée par un autre instrument de mort, la furca, ou pendaison à un gibet en forme de fourche en Y. Ceci probablement pour ne pas utiliser la croix devenue le symbole des chrétiens. La furca était un pieu assez haut, terminé en fourche, en Y. On y accrochait par le cou (la tête l'empêchant de retomber) le condamné, qui se trouvait rapidement étranglé. Cette punition plus humaine car la mort était rapide n'avait donc plus rien de commun avec la lente mort de la croix. 

Le terme crux (croix), disparaît même de la littérature juridique de l'époque. En 392 ap.J.-C., la mort par crucifixion fut abolie définitivement par l'empereur chrétien Théodose Ier. [25]

 

Témoignages d'auteurs chrétiens

 

Le signe de la croix est l'arme de précision contre le démon. Instruits immédiatement par les apôtres, les premiers chrétiens le savaient. En lutte permanente avec Satan, dans toute la puissance de son règne et la cruauté de sa rage, régulateur des mœurs, des idées, des arts, des théâtres, des fêtes et des lois, maître des autels et des trônes, souillant tout et faisant de tout un instrument de corruption, ils avaient sans cesse recours à l'infaillible moyen de dissiper le charme fascinateur, et de parer les traits enflammés de l'ennemi. De là l'usage continuel du signe de la croix devenu pour eux un exorcisme de tous les instants : quacumque nos conversatio exercet, frontem crucis signaculo terimus (quoi que nous fassions, où que nous allions, nous marquons notre front du signe de la croix). Tous les Pères de l'Église, témoins oculaires, en font foi, tous les historiens le constatent.

 

Les princes des apôtres Pierre et Paul font religieusement le signe de la croix et l'enseignent de l'Orient à l'Occident, à Jérusalem, à Antioche, à Athènes, à Rome, aux Grecs et aux barbares. "Paul, dit saint Augustin, porte partout l'étendard royal de la croix. Il  pêche les hommes, et Pierre marque les nations du signe de la croix. Circumfert Paulus Dominicum in cruce vexillum. Et iste piscator hominum, et ille titulat signo crucis gentiles. (Serm, XXVIII.) 

 

"Va, dit le Seigneur à Ananie, et marque-le (Conversion de S. Paul. Ac 9) de mon signe. Vade ad eum, et signa cum charactere meo. (S. Augustin, Serm. II et XXV, de Sanctis)

 

Non seulement ils le font sur les hommes, ils le font encore sur les créatures inanimées et ils le font faire. "Toute créature de Dieu est bonne, écrit le grand Apôtre, et rien n’est à rejeter si on le prend avec actions de grâces, car alors cela est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière. (I Thim IV, 4-5) Paul établit ici deux choses : la première, que nulle créature n'est immonde. La seconde, qu'en la supposant telle, le moyen de la purifier est sous la main. Faites-lui le signe de la croix, rendez grâces et gloire à Dieu, et à l'instant toute souillure disparaît. (Saint Jean ChrysostomeIn Tim., Homil., XII.)

 

"Va, dit le Seigneur à Ananie, et marque-le (Saul de Tarse, futur S. Paul) de mon signe. Vade ad eum, et signa cum charactere meo. (S. Augustin, Serm. II et XXV, de Sanctis)

 

Le signe de la croix a été pratiqué partout et toujours dans des circonstance solennelles, avec la conscience plus ou moins claire de sa signification.

 

Par exemples, lorsque Jacob, sur le point de mourir, croise les mains pour bénir les enfants de Joseph, pères futurs des douze tribus d'Israël, rien n'est plus évident : inspiré de Dieu, le saint Patriarche annonce à chacun ce qui doit lui arriver dans la suite des siècles. Et que fait-il ? Il croise les bras et place la main gauche sur l'enfant qui est à sa droite, et la droite sur l'enfant qui est à sa gauche. Voilà le signe de la croix, source éternelle de bénédictions !

 

De même, "pourquoi Moïse au moment où Josué va combattre Amalech fai-il ce qu'il n'a jamais fait, priant les mains étendues ? ... Parce que le combat du Seigneur qui se livrait contre Amalech préfigurait les batailles du Verbe incarné contre Satan, et le signe de la croix par lequel il devait remplacer la victoire." (Tertullien, Contre Marcion, n° 111.)

 

Dans le livre de l'Exode, on peut lire une préfiguration du Précieux Sang du Christ

 

Le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : "Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année. Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l’agneau d’après ce que chacun peut manger. Ce sera une bête sans défaut, un mâle, de l’année. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil. On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. ... Je traverserai le pays d’Égypte, cette nuit-là ; je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’au bétail. Contre tous les dieux de l’Égypte j’exercerai mes jugements : Je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Égypte. Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous la fêterez. ... Moïse convoqua tous les anciens d’Israël et leur dit : « Prenez un agneau par clan et immolez-le pour la Pâque. Puis vous prendrez un bouquet d’hysope, vous le tremperez dans le sang que vous aurez recueilli dans un récipient, et vous étendrez le sang sur le linteau et les deux montants de la porte. Que nul d’entre vous ne sorte de sa maison avant le matin. Ainsi, lorsque le Seigneur traversera l’Égypte pour la frapper, et qu’il verra le sang sur le linteau et les deux montants, il passera cette maison sans permettre à l’Exterminateur d’y entrer pour la frapper." (Ex 12)

 

Lorsque les Hébreux murmurèrent  contre Moïse et contre Dieu, des serpents leurs furent envoyés qui les déchirèrent de leurs morsures. La prière de Moïse toucha Dieu. Pour mettre en fuite les serpents et guérir les innombrables malades, quel moyen va-t-il indiquer ? Des prières ? Non. Des jeûnes ? non. Un autel, une colonne expiatoire ? Rien de tout cela. Il ordonne de faire un serpent au-dessus d'un mât, signe de croix permanent et visible à tous ; signe de croix que chaque malade fera de cœur, seulement en le regardant. Tel sera la puissance de ce signe, qu'un seul regard suffira pour rendre la santé. (Nb 21, 8-9)

 

Au temps du prophète Ézechiel (VIe s. av. J.-C.), les abominations de Jérusalem étaient au comble. Un personnage mystérieux, l'homme vêtu de lin, portant à la ceinture une écritoire de scribe, dit le prophète, reçoit ordre de traverser la ville et de marquer du signe T le front de tous ceux qui gémissaient des iniquités de cette coupable capitale. À ses côtés marchaient six autres personnages, portant chacun une arme de mort, avec ordre de tuer indistinctement tous ceux qui ne seraient pas marqués du signe salutaire. (Ezech. 9,4, etc.) "Le signe Tau, marqué sur le front des habitants de Jérusalem les protégeaient contre les anges exterminateurs. Ainsi, le signe de la croix, dont l'homme marque son front est une assurance qu'il ne sera pas la victime du démon et des autres ennemis du salut, s'il gémit sincèrement des abominations que ce signe interdit." (Tertullien, Adv. Marcion, lib. III, c. XXII).

 

Les Philistins ont réduit les Israélites à la plus humiliante servitude. Samson, doté à la naissance d'une force extraordinaire, a commencé leur délivrance. Malheureusement, il s'est laissé surprendre. Ils l'ont enchaînés, après lui avoir crevé les yeux. Dans cet état, ils s'en font un jouet pour amuser leurs fêtes. Cependant, "placé entre deux colonnes qui soutiennent tout l'édifice, dit saint Augustin, le fort d'Israël étend ses bras en forme de croix. Dans cette attitude toute-puissante, il secoue les colonnes, les ébranle, écrase ses ennemis : et comme le grand Crucifié, dont il était la figure, il meurt lui-même enseveli dans son triomphe." (Saint Augustin, Serm. 107, de Temp.)

Lorsque David, accablé de chagrin, est réduit à la plus grande extrémité dans laquelle se puisse trouver un roi, un fils parricide, des sujets révoltés, un trône chancelant, la vieillesse qui arrive à grands pas, que fera le monarque inspiré ? Il priera. Mais comment ? En faisant le signe de la croix. Expandi manus meas ad te. J'ai étendu mes mains vers vous. (Ps 142).

 

Lorsque encore Salomon achève le temple de Jérusalem, il faut attirer les bénédictions du ciel sur la nouvelle demeure du Dieu d'Israël, et obtenir ses faveurs pour ceux qui y viendront prier. Que fait Salomon ? Il prie en faisant le signe de la croix. Or Salomon se tint debout devant l'autel du Seigneur, en présence de toute l'assemblée d'Israël, et il étendit ses mains vers le ciel. (III Rois 8,22)

 

Dans les sacrifices juifs, le prêtre élevait d'abord l'hostie, selon qu'il était prescrit par la loi. Il la portait ensuite de l'Orient à l'Occident, comme nous l'apprennent les Juifs eux-mêmes : ce qui formait la figure de la croix. C'est en faisant le même mouvement que le grand prêtre et même les simples prêtres bénissaient le peuple après les sacrifices. (Abbé Jacques Joseph Duguet, Traité de la Croix de notre seigneur Jésus-Christ ; ou Explication du mystère de la passion de N. S. Jésus-Christ selon la Concorde, 1733, c. VIII.)

 

Croire que les patriarches, les juges, les prophètes, les rois, les voyants d'Israël fussent les seuls à connaître le signe de la croix et à le pratiquer serait une erreur. Tout le peuple le connaissait, et dans les dangers publics en faisait religieusement usage.

 

Sennachérib a marché de victoire en victoire. La plus grande partie de la Palestine est envahie : Jérusalem est menacée. Vois-tu ce que fait ce peuple, hommes, femmes, enfants, pour repousser l'ennemi ? Comme Moïse, il fait le signe de la croix, il se fait signe de croix ; "Et ils invoquèrent le Seigneur des miséricordes, et, étendant les mains, ils les élevèrent vers le ciel. Et le Seigneur les exauça." (Eccles. 48,22)

 

Un autre danger les menace. Voici Héliodore qui vient, accompagné d'une troupe de soldats, pour piller les trésors du temple. Déjà il est entré dans le parvis extérieur : encore un peu et le sacrilège sera consommé. Les prêtres sont prosternés au pied de l'autel : mais rien n'arrête le spoliateur. Que fait le peuple ? il recourt à son arme traditionnelle : il prie en faisait le signe de la croix. Tu sais le reste. (II Macchab 3,20)

 

S'il est incontestable que prier les bras étendus est une forme du signe de la croix, tu vois que de toute antiquité les Juifs ont connu le signe de la croix et qu'ils l'ont pratiqué, avec l'instinct plus ou moins mystérieux de sa toute-puissance.

 

De l'Église judaïque, ce signe est passé dans l'Église chrétienne. Les premiers fidèles, frappés de l'ancienne manière de bénir avec la figure de la croix, ont été facilement instruits par les apôtres de la signification mystérieuse de ce signe, et naturellement portés à le continuer, en y ajoutant les divines paroles qui en donnent l'explication.

 

Les Chrétiens opposaient ce signe vénérable à toutes les superstitions des païens. (Origène, Select. in Ezech, c. IX.)

Les Pères de l'Eglise attestent qu'il se faisaient des miracles par le signe de la croix.

Saint Basile dit que c'est une tradition apostolique. (L. de Sipit. Sancto., c. 27, n° 66).

Les Pères nous enseignent que l'onction du baptême et celle de la confirmation se faisaient en forme de croix sur le front du baptisé, et que ce signe puissant suffisait pour mettre en fuite le démon et pour déconcerter tous leurs prestiges dans les cérémonies magiques des païens. (Lactance I, IV, Divin. Institut., c. 27; de Morte persec., c. 10, etc.) (Encyclopédie Théologique, Dictionnaire de Théologie Dogmatique, tome 1er, 1850, p. 1187.)

   

Au Ier siècle Sainte Thècle, saisie par les bourreaux, fut conduite au bûcher, elle y monta d'un pas assuré, fit le signe de la croix et demeura tranquille au milieu des flammes. Un torrent d'eau éteignit le feu, et comme les enfants de Babylone, la jeune héroïne sortir du bûcher sans avoir perdu un seul cheveu. (Ado. in Martyrol., 23 sept.)  

 

Sainte Glycérie, était la fille de Macarius, un important officier romain; elle fut arrêtée en 177 sous Marc-Aurèle. Lorsque les habitants de la ville de Trajanopolis en Macédoine orientale durent aller adorer Zeus, Glycérie refusa et brisa la statue dans le temple. Emmenée dans l'amphithéâtre, elle se tourna vers les chrétiens mêlés dans la foule, elle leur dit : "Frères, soeurs, enfants, pères, et vous qui me tenez lieu de mère, voyez, veillez sur vous; et considérez bien quel est l'Empereur dont nous portons le caractère et quel est le signe gravé sur nos fronts." (Apud Sur., et Baron. t. II.)

 

Sainte Glycérie détruit la statue de marbre de Jupiter par le signe de la croix. Source Image : Mgr Jean-Joseph GAUME, Le Signe de la Croix au XIXe siècle, 1869, rééd. Éditions Saint-Sébastien 2016

 

En 226, l'empereur Alexandre régnait et persécutait les chrétiens. Des gens occupés à rechercher les serviteurs de Jésus-Christ trouvèrent sainte Martine de Rome en prières dans une église et l'arrêtèrent. Comme elle ne fit aucune difficulté de les suivre, ils crurent avoir fait une conquête ; mais, conduite à l'empereur, elle refusa de sacrifier aux idoles ; celui-ci ne l'en fit pas moins conduire au temple d'Apollon. En y entrant, Martine, s'armant du signe de la Croix, pria Jésus-Christ, et à l'instant il se fit un effroyable tremblement de terre qui renversa une partie du temple et brisa l'idole. 

 

Lors de la persécution de Dioclétien en Phénicie, on vit un jour entrer dans l'amphithéâtre un grand nombre de chrétiens, condamnés aux bêtes. Les spectateurs ne purent se défendre d'une profonde émotion à la vue de cette multitude d'enfants, de jeunes gens et de vieillards, dépouillés de leurs vêtements, les yeux levés au ciel, les bras levés en croix, immobiles, sans étonnement et sans frayeur, au milieu des tigres et des lions affamés. (Eusebe, Hist. Eccl. Liv. VIII, c. V.)

 

Sainte Agnès de Rome, noble vierge martyre de treize ans en 304, parce qu'elle avait refusé d'offrir un sacrifice aux dieux et à l'empereur : sa main ne se levait que pour faire le signe de la croix.

"La voyez-vous, dit S. Ambroise, tendre ses mains vers le Christ, et jusqu'au milieu des flammes arborer l'étendard victorieux du Seigneur ? Les mains étendues à travers les flammes, elle fait à Dieu cette prière : "Ô vous qu'il faut adorer, honorer et craindre, Père Tout-Puissant de Notre-Seigneur-Jésus-Christ, je vous bénis, parce que, grâce à votre fils unique, j'ai échappé aux mains des hommes impies et traversé sans souillure les impuretés du démon. Et voici de plus que sous la rosée du Saint-Esprit s'éteint le feu qui m'environne; la flamme se divise et les ardeurs de mon bûcher menacent ceux qui l'ont allumé." (Lib I. de Virgin.)

 

Lorsque en 320, les 40 Martyrs de Sébaste, soldats chrétiens vétérans de l'armée de Licinius, furent traînés au milieu du lac, condamnés à y passer la nuit au milieu des neiges, une force surhumaine de résistance leur fut d'autant plus nécessaire que sur le rivage étaient des bains chauds, préparés pour les déserteurs. Ils firent le signe de la croix, et une mort héroïque vint couronner leur courage. (S. Ephrem, Encom. in 40 SS. Martyr)

 

Lorsque en 305, sainte Euphémie, fille de sénateur, fut étendue sur la roue du supplice, elle fit le signe de la croix, s'avança elle-même vers l'affreuse machine hérissée de pointes de fer, la fixa sans pâlir et d'un regard la fit voler en éclats. (Apud Sur., t. V et Baron., Martyrol., 16 sept.)

 

Si l'on voulait continuer cette nomenclature, il faudrait faire défiler devant nous toute l'immense armée des martyrs. Pas un des valeureux soldats du Crucifié qui n'ait, en allant au combat, arboré l'étendard de son Roi. Qu'il suffise d'en nommer quelques-uns : saint Julien, saint Pontien, saint Constant et saint Crescent, saint Isidore († 250), martyr à Alexandrie, brûlé vif dans une fournaise avec les saints Héron et Arsène, saint Nazaire, saint Celse, exécuté sous Néron, saints Caïus et Alexandresainte Sophie et ses trois filles, saint Paul et sainte Julienne, saint Cyprien et sainte Justine. (Voir leurs actes.) 

 

Tertullien, Cyprien, Athanase, Grégoire, Basile, Augustin, Chrysostome, Jérôme, Ambroise, et tant d'autres... faisaient très assidûment le signe de la croix et recommandaient avec instance à tous les chrétiens de le faire dans chaque occasion." (Mgr Jean-Joseph GAUME, Le Signe de la Croix au XIXe siècle, ibid., p. 13, 32, 37.)

 

Origène, né à Alexandrie en 185 et mort en 253 écrit que le signe de la croix est une enseigne redoutable qui épouvante les puissances des ténèbres (in Exod. hom. 6 n. 8)

 

"Le signe de la croix déconcerte les puissances des ténèbres, les éloigne, les chasse, les met en fuite, les disperse.

- Il est leur terreur, dit saint Cyrille (Hier. Cat. 13 n. 36) ;

- une arme invincible à toutes leurs attaques, dit saint Ephrem (in pret. et vivif. crucem) ;

- un bouclier qui nous met à couvert de leurs traits, dit saint Jérôme (Hier Ep. 18 ad Eust) ;

- il fait disparaître, dit saint Athanase, tous leurs charmes, dissipe tous leurs enchantements, anéantit tous leurs prestiges (orat. contra gentes. n. 1).

 

"Sans le signe de la croix, disent nos pères dans les catacombes, rien parmi nous ne se fait légitimement, rien n'est parfait, rien n'est saint." (S. Cyprien de Carthage, de Bapt. chr.)

 

(Toutes ces citations et références sont tirées du merveilleux livre de Mgr Jean-Joseph GAUME, "Le Signe de la Croix au XIXe siècle" (1869), ibid.)

 

Saint Ignace d'Antioche, disciple de saint Jean l'Évangéliste, mort martyr dévoré par les lions v. 110 ap.J.-C., dans sa Lettre aux Ephésiens (IX, 1.) écrit : 

 

"J’ai appris que certains venant de là-bas sont passés , porteurs d’une mauvaise doctrine, mais vous ne les avez pas laissés semer chez vous, vous bouchant les oreilles, pour ne pas recevoir ce qu’ils sèment, que vous êtes les pierres du temple du Père, préparés pour la construction de Dieu le Père, élevés jusqu’en haut par la machine de Jésus-Christ, qui est la croix, vous servant comme câble de l’Esprit-Saint ; votre foi vous tire en haut, et la charité est le chemin qui vous élève vers Dieu." (Les Pères apostoliques, Texte intégral, Sagesses chrétiennes, Les Éditions du Cerf, Paris 2012, p. 160-161)

 

Dans sa Lettre aux Tralliens (XI, 1), Ignace écrit :

 

"Fuyez donc ces mauvaises plantes parasites : elles portent un fruit qui donne la mort, et si quelqu’un en goûte, il meurt sur le champ. Ceux-là ne sont pas la plantation du Père (cf. Mt 15, 13 ; Jn 15, 1 ; 1 Co 3, 9). 2. S’ils l’étaient, ils apparaîtraient comme des rameaux de la croix, et leur fruit serait incorruptible. Par sa croix, le Christ en sa passion vous appelle, vous qui êtes ses membres ; c’est Dieu qui nous promet cette union, qu’il est lui-même." (Les Pères apostoliques, Texte intégral, Sagesses chrétiennes, Les Éditions du Cerf, Paris 2012, p. 182.)

 

Dans sa Lettre aux Romains, Ignace écrit (V,3) :

 

"3. Pardonnez-moi ; ce qu’il me faut, je le sais, moi. C’est maintenant que je commence à être un disciple. Que rien, des êtres visibles et invisibles, ne m’empêche par jalousie, de trouver le Christ. Feu et croix, troupeaux de bêtes, lacérations, écartèlements, dislocation des os, mutilation des membres, mouture de tout le corps, que les pires fléaux du diable tombent sur moi, pourvu seulement que je trouve Jésus-Christ." (Les Pères apostoliques, Texte intégral, Sagesses chrétiennes, Les Éditions du Cerf, Paris 2012, p. 190.)

 

Au début de sa Lettre aux Romains, Ignace évoque l'Église "qui préside dans la région des Romains, digne de Dieu, digne d'honneur, digne d'être appelée bienheureuse, digne de louange, digne de succès, digne de pureté, qui préside à la charité, qui porte la loi du Christ, qui porte le nom du Père." (Les Pères apostoliques, Texte intégral, Sagesses chrétiennes, Les Éditions du Cerf, Paris 2012, p. 185-186.)

 

Dans sa Lettre aux Smyrniotes (I, 1), Ignace écrit :

 

"Je rends grâces à Jésus-Christ Dieu, qui vous a rendus si sages. Je me suis aperçu, en effet, que vous êtes achevés dans une foi inébranlable, comme si vous étiez doués de chair et d’esprit à la croix de Jésus-Christ, et solidement établis dans la charité par le sang du Christ, fermement convaincus au sujet de notre Seigneur qui est véritablement de la race 'de David selon la chair' (cf. Rm 1, 3), Fils de Dieu selon la volonté et la puissance de Dieu, véritablement né d’une vierge, baptisé par Jean pour que, par lui, 'fût accomplie toute justice'." (Mt 3, 15). Il a véritablement été cloué pour nous dans sa chair sous Ponce Pilate et Hérode le Tétrarque. C'est grâce au fruit de sa croix, et à sa passion divinement bienheureuse que nous, nous existons, pour 'lever son étendard' (Is 5,26) dans les siècles par sa résurrection, et pour <rassembler> ses saints et ses fidèles, <venus> soit des Juifs soit des gentils, dans l'unique corps de son Église." (Les Pères apostoliques, Texte intégral, Sagesses chrétiennes, Les Éditions du Cerf, Paris 2012, p. 203-204.)

 

Et dans son admirable Lettre aux chrétiens de Philippes, Ignace dit :

 

"Le prince de ce monde se réjouit lorsqu'il voit quelqu'un renier la croix. Il sait que c'est la croix qui lui donne la mort; car elle est l'arme destructive de sa puissance. Sa vue lui fait horreur, son nom l'épouvante. Avant qu'elle fût faite, il ne négligea rien pour la faire fabriquer. À cette œuvre il poussa les fils d'incrédulité, Judas, les Pharisiens, les Saducéens, les vieillards, les jeunes gens, les prêtres. Mais lorsqu'il la voit sur le point d'être achevée, il se trouble. Il jette le remords dans l'âme du traître; il lui présente la corde et le pousse à se pendre. Il épouvante par un songe pénible la femme de Pilate, et fait tous ses efforts pour empêcher la confection de la croix. Ce n'est pas qu'il eût des remords; s'il en avait, il ne serait pas complètement mauvais; mais il pressentait sa défaire. Il ne se trompait pas. La croix est le principe de sa condamnation, le principe de sa mort, le principe de sa ruine."

 

Converti vers 130, Justin de Néapolis ou Justin de Naplouse possédait aussi la passion de communiquer la vérité. Simple laïc, il vint à Rome à l'époque d'Antonin, y ouvrir une école à la façon des philosophes païens. Cherchant à justifier les chrétiens, il montra que leur croyance était "conforme à la raison et à la vérité". Il se lança "dans une vaste entreprise de récupération des textes anciens judéens et grecs. Pour les premiers, il estime que si Moïse prie 'les bras en croix', c'est qu'il annonce la crucifixion, allant même à avancer que l'ange qui parle à Abraham pourrait être Jésus lui-même et à voir dans le nom de Josué celui de Jésus. Pour les seconds, il se demande si Platon n'aurait pas vu dans l' "X" du Timée une croix, celle de Jésus de Nazareth. Dans de telles interprétations à la fois typologiques et allégoriques, la philosophie grecque est récupérée, prenant une nouvelle dimension et un nouveau visage: le Logos grec, par exemple, exprime chez Justin à la fois la visibilité du Père, la parution de la connaissance et l'identité de la 'deuxième divinité', Jésus-Christ." (Pierre MARAVAL, Simon Claude MIMOUNI, Le Christianisme, des Origines à Constantin, Nouvelle Clio, l'Histoire et ses problèmes, PUF, Clamecy 2018, p. 226.) Saint Justin se demande si Platon n'aurait pas vu une croix dans l' "X" du Timée, pas un poteau.

Saint Polycarpe, établi évêque de Smyrne par saint Jean l'Évangéliste, et martyr livré au flammes vers 155 ap. J.-C. sur un poteau parce qu'il refusa d'être cloué, dans sa Lettre de Smyrne aux Philippiens (Lettre aux Philippiens VII, 1), écrit :

 

"Quiconque, en effet, ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair, est un antéchrist (cf. 1 Jn 4, 2-3), et celui qui ne confesse pas le témoignage de la croix est du diable, et celui qui détourne les dits du Seigneur selon ses propres désirs, et qui nie la résurrection et le jugement, est le premier-né de Satan." (Les Pères apostoliques, Texte intégral, Sagesses chrétiennes, Les Éditions du Cerf, Paris 2012, p. 232-233.)

Que répondre aux Témoins de Jéhovah sur le Christ cloué &quot;à un poteau&quot; ?

"Celui qui me donne la force d’affronter le feu me donnera aussi celle de rester immobile sur le bûcher sans qu’il soit besoin de VOS CLOUS" (Polycarpe, Lettre de Smyrne dite "Le Martyre de Polycarpe", XIII, 3) Notez là aussi l'emploi du pluriel "vos clous". Martyrologe: "Polycarpe fut livré aux flammes; mais le feu ne lui ayant porté aucune atteinte, on le frappa du glaive et il reçut ainsi la couronne du martyre. Avec lui et dans la même ville de Smyrne, subirent aussi le martyre douze autres chrétiens venus de Philadelphie."

 

Polycarpe fut le premier à parler d'Église "catholique" pour définir l'Église "universelle" de Jésus-Christ :

 

"Partout où est le Christ Jésus, là est l’Église catholique" (Smyrn. 8, 2).

 

Saint Irénée, évêque de Lyon et Martyr (120-202 ap.J.-C.) dans Contre les hérésiescote II, 24,4, daté d'entre 175 et 189 ap. J.-C., explique que la croix a cinq extrémités ; sur la cinquième se repose le crucifié :

 

"La structure de la croix présente cinq extrémités, deux en longueur, deux en largeur, une cinquième sur laquelle s’appuie le crucifié." (Irénée de Lyon, Contre les hérésies, Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur, Sagesses chrétiennes, Cerf, Paris 2007, p. 225.)

 

La croix à "cinq extrémités" décrite par Irénée de Lyon vers 180 ap. J.-C. ne peut donc pas être un poteau à deux extrémités.

 

 

Saint Justin, v. 150 après J.-C. , dans son Dialogue avec Tryphon (cote 40 et 90) explique que le sens salvateur du Christ en Croix était déjà contenu dans la prière de Moïse combattant Amalek, en priant Dieu les mains étendues de chaque côté :

 

"De même la prescription de faire rôtir l’agneau tout entier : c’était un symbole de la souffrance de la Croix dont le Christ devait souffrir. L’agneau, lorsqu’il est rôti, est disposé de manière à figurer la croix : l’une des broches dressées le transperce depuis les membres inférieurs jusqu’à la tête, l’autre au travers du dos, et on y attache les pattes de l’agneau.

[...] Lorsque le peuple combattait Amalek, Moïse lui-même priait Dieu les mains étendues de chaque coté ; celui qui l’emportait, l’emportait par la croix. Ce n’est pas parce que Moïse priait ainsi que le peuple gagnait l’avantage, mais parce qu’en tête de combat était le nom de Jésus (= Josué) et que Moïse représentait la croix."

 

Tertullien, en 197 ap.J.-C., dans Ad Nationes (Aux nations), écrit :

 

"Le morceau de bois qui est fixé dans la terre en position droite est une partie de la croix, et la partie la plus grande de sa masse. Mais une croix entière nous est attribuée, avec sa poutre transversale, naturellement."

 

Le signe de la croix est très vite devenu le signe emblématique des chrétiens.

 

L'Épître de Barnabé, d'environ 130 ap.J.-C., cote 9.8 :

 

"La croix en forme de T (tau) apporte la grâce." (Cité dans Les Pères apostoliques, Texte intégral, Sagesses chrétiennes, Les Éditions du Cerf, Paris 2012, p. 288.)

 

Témoignages d'auteurs romains

 

Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, XXXVI, 106-107.

 

"Et n'oublions pas de mentionner une particularité même plus mémorable, car les plus célèbres historiens l'ont omise. Tarquin l'Ancien (5° roi de Rome, mort en 579 av. J.-C.) faisait exécuter cet ouvrage (construction d'un aqueduc) par les mains de la plèbe et, ne sachant ce qui l'emportait de la grandeur du travail ou de sa durée, de toutes parts, pour échapper à la lassitude, les citoyens se donnaient la mort. A cela, le roi trouva un remède nouveau et que nul n'imagina avant lui ni ne reprit : il fit clouer sur une croix le corps de tous ceux qui s'étaient donné la mort, pour en faire à la fois un spectacle pour les citoyens et une proie à déchirer pour les bêtes sauvages et les oiseaux." (Notes de l'historien : pour Tarquin, c'est la privation de sépulture et le corps donné en proie aux animaux qui sont une dissuasion au suicide. Il ne s'agit donc pas ici de supplice mais de l'infamie liée à la crucifixion).

 

La crucifixion fait alors partie de l’arsenal répressif de la justice romaine à côté du carcan, du pal ou de la potence. Cicéron en parle comme d'un supplice "extrêmement cruel et abject".[26]

 

La condamnation à mort par crucifixion s'est achevée en Occident sous S. Constantin, empereur. En revanche, en tant que châtiment mentionné dans le Coran, elle a été perpétuée longtemps dans le monde musulman et y est toujours pratiquée (Cf. Les crucifixions réalisées par Daech, l'"Etat islamique".)

 

Cicéron, dans Pro Rabirio, 16, plaidant pour Rabinius, accusé de haute trahison, s'élèva violemment contre la crucifixion dont était menacé son client, un citoyen romain en 63 av. J.-C.

 

"C'est un malheur que la flétrissure d'une poursuite criminelle, un malheur que la confiscation des biens, un malheur que l'exil, mais dans tous ces malheurs on conserve toujours quelque apparence de liberté. Enfin si c'est de mort qu'on nous menace, mourons du moins en hommes libres. Oui, que le bourreau, que le voile qui enveloppe la tête (allusion aux modalités de l'exécution), que le nom même de croix soient écartés non seulement de la personne des citoyens romains, mais de leurs pensées, de leurs yeux, de leurs oreilles. Car pour de tels supplices, ce n'est pas seulement l'effet et l'exécution, c'est le caractère, l'attente, le nom seul qui sont indignes d'un citoyen romain et d'un homme libre. "

 

Sénèque, philosophe romain vivant du temps de l'empereur Néron, fait allusion à la variété des crucifixions dépendant de l'humeur des bourraux :

 

"victimes pendues la tête en bas, ou empalées, ou bras étendus sur une potence".

 

Ce type de mise à mort était réservé aux esclaves, aux étrangers, aux révolutionnaires et aux comploteurs contre l'Etat à la condition qu'ils ne fussent pas citoyens romains, sauf en cas de parricide ou de crime de haute trahison. 

Voulant justifier la possibilité du suicide, Sénèque décrit l'horreur de la mort progressive du crucifié.

 

Sénèque, Lettres à Lucilius, 101, 14.

 

"Se trouve-t-il donc un homme qui aime mieux fondre dans les tourments, périr membre à membre et répandre autant de fois sa vie goutte à goutte, que de l'exhaler d'un seul coup? Oui, qui attaché au gibet maudit, déjà infirme, déjà informe, les épaules et la poitrine remontée en deux bosses affreuses, ayant ainsi, même avant la croix, mille motifs de mourir, veut prolonger une existence qui prolongera tant de tortures ? "

 

À la cruauté propre du supplice de la crucifixion - supplice de la mort lente qui donnait libre cours à nombre de gestes sadiques -, correspondait son caractère infamant (Celse), scandaleux et même "obscène". Le crucifié était normalement privé de sépulcre et abandonné aux bêtes sauvages ou aux oiseaux de proie. La croix était "un signe de honte", un "infâme poteau", "un bois criminel" (Sénèque), "le supplice le plus cruel et le plus repoussant" (Cicéron). "La mort en croix, suprême infamie", dit Origène. [27]

 

Tacite (58 ap.J.-C.-120 ap.J.-C.), historien romain alors âgé de quelque 12 ou 13 ans au moment des faits, et étudiant à Rome, est probablement témoin oculaire de ce qui s’est passé. Il raconte la crucifixion des chrétiens accusés de l'incendie de Rome par Néron.

 

Tacite, Annales, Livre quinzième, 44.

"Néron produisit comme inculpés et livra aux tourments les plus raffinés des gens, détestés pour leurs turpitudes, que la foule appelait 'Chrétiens'. Ce nom leur vient de Christ, que, sous le principat de Tibère, le procurateur Ponce Pilate avait livré au supplice ; […] [I]ls furent reconnus coupables, moins du crime d'incendie qu'en raison de leur haine du genre humain. À leur exécution on ajouta des dérisions, en les couvrant de peaux de bêtes pour qu'ils périssent sous la morsure des chiens, ou en les attachant à des croix, pour que, après la chute du jour, utilisés comme des torches nocturnes, ils fussent consumés. Néron avait offert ses jardins pour ce spectacle. (TACITE, Annales, Livre 15, 44, Les Belles Lettres, Paris 1978, p. 170-171.)

 

Ce texte, et ses lueurs d'enfer, a, entre autres mérites, celui de souligner le côté dérisoire de la persécution contre les chrétiens jusqu'au IIIe siècle. Celle-ci naît et renaît de rumeurs. Elle se repaît de préjugés confortés par l'ignorance. (Les Écrits des Pères apostoliques, Sagesses chrétiennes, Les Éditions du Cerf, Paris 2012, p. 19.)

 

 

Les Romains introduisirent le crucifiement en Palestine au 1er siècle av.J-C

 

Le gouverneur romain de Syrie, Quintilius Varus, fit ainsi crucifier 2000 juifs, après la mort d'Hérode le Grand en 4 av.J-C.

 

Lors du siège de Jérusalem en 70 ap.J.-C., les Romains crucifiaient jusqu'à 500 juifs par jour, selon le témoignage de Flavius Josèphe, historien juif, mais favorables aux Romains.

On sait d'après les Manuscrits de la mer Morte, que certains juifs crucifiaient leurs condamnés à mort. Le rouleau du Temple (11 QT) en fait une partie de la législation d'alliance de Moïse [...] Pour les Juifs, le crucifiement était particulièrement horrible: 'Le pendu est une malédiction de Dieu' (Dt 21,23). Ce passage faisait initialement allusion aux criminels pendus à un arbre, mais, au 1er siècle ap. J.-C., il fut aussi appliqué aux crucifiés, comme Paul en témoigne dans sa lettre aux Galates 3,13.

L'historien juif romanisé, Flavius Josèphe (37-100 ap.J.-C.) raconte qu'Alexandre Jonathan (Jannée en grec, ou Yannaï en hébreu), roi hasmonéen de Judée et grand prêtre de Jérusalem (103–76 av. J.-C.) [notez que les deux pouvoirs temporel et spirituel était encore confondus sur une même tête avec la dernière dynastie juive de l'histoire des Hasmonéens (Maccabées)... Ce n'est qu'avec Jésus que viendra dans l'histoire cette révolution d'une distinction des deux pouvoirs dans son "Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu" (Lc, 20, 25.)] fit “crucifier 800 Juifs devant ses yeux et égorger en leur présence du temps qu’ils vivaient encore, leurs femmes et leurs enfants” (F. Josephe, Histoire ancienne, L XII, 5, 4)

Toujours d’après Flavius Josephe, Florus, gouverneur de Judée l'an 66 ap.J.-C., tourmenta les Juifs au point d’allumer une véritable rébellion qu’il mâta cruellement "en faisant crucifier 3630 hommes, femmes et enfants". Peu de temps plus tard, en 70, Titus entra dans Jérusalem et fit crucifier les assiégés qui tentaient de s’enfuir. Flavius Josephe en a dénombré jusqu’à 500 en une journée. "À peine pouvait-on suffire à faire des croix et trouver de la place pour les planter" (Guerre des Juifs, LV, 11, 1). Flavius Josephe parle de croix, pas de poteaux.

 

Il existait plusieurs types de crucifiement. Les condamnés pouvaient être empalés ou pendus à un poteau de bois; en cas d'exécution en masse, on fixait des poutres sur un échafaudage de planches de bois. Les suppliciés étaient liés et cloués avec leurs mains étendues au-dessus de la tête; ils étaient parfois crucifiés la tête en bas. Lorsqu'ils étaient crucifiés en position debout, la poutre était fixée sur le haut du poteau formant un T, ou bien plus bas, formant une croix classique. Les pieds des condamnés crucifiés ne s'élevaient pas à plus de 30 cm du sol [...] Parfois une petite barre de bois était fixée sur le poteau pour que le crucifié puisse s'y asseoir et mieux respirer [...] En 1968 (une découverte d'ossements) suggère que [les] pieds étaient cloués de chaque côté du poteau vertical." [28]

 

Les formes historiques des croix sont tellement variées que de nombreuses possibilités s'offrent à nous. Poteau, croix en T, croix classique, échafaudage, arbre, croix en x (dite croix de Saint-André)...

 

Scientifiquement, il est vain de trouver de manière certaine une forme à la croix de Jésus-Christ. La forme de l'instrument de ce supplice a trop varié au fil des siècles et au gré de l'imagination des bourreaux.

 

"Ce supplice de la croix, que la caste sacerdotale a suggéré à Pilate, ce sont les Romains qui en ont généralisé l'usage. D'autres l'avaient inventé, les Perses et les Carthaginois. L'empire en a fait la peine réservée aux révoltés ayant raté leur coup, à condition qu'ils ne fussent pas citoyens romains: elle eût été trop infamante pour eux.

 

Au 1er siècle av.J.-C., six mille esclaves parmi ceux qui s'étaient révoltés sous les ordres de Spartacus (100 av.J.-C.- 71 av.J.C.) et avaient plusieurs fois vaincu les légions romaines furent crucifiés, formant une immense haie de douleur et d'opprobre sur la route de Capoue à Rome.

 

L'ordre de crucifixion est du général romain Crassus (115 av. J.-C. - 53 av. J.-C.) qui remporta la victoire contre l'armée de Spartacus en Appulie en 72. Plus tard, les propriétaires reçurent le droit de vie et de mort sans appel sur leurs esclaves considérés comme un bétail.

 

Les esclaves de Spartacus crucifiés

Les esclaves de Spartacus crucifiés

Que répondre aux Témoins de Jéhovah sur le Christ cloué &quot;à un poteau&quot; ?

La mort par crucifixion était atroce, le plus terrible et le plus cruel des châtiments, dit Cicéron.

On plantait un pieu dans le sol et quand le supplicié arrivait, portant une autre pièce de bois, le patibulum, on la fixait avec lui sur le pieu, pour former le plus souvent un T. Les condamnés étaient d'ordinaire attachés avec des cordes. Mais on utilisait aussi des clous. On a retrouvé près de Jérusalem les ossements d'un homme crucifié à l'époque de Jésus dont les pieds, posés l'un sur l'autre étaient attachés au bois (au pieu, car il n'exista pas de support pour les pieds avant le IIIe siècle) d'un seul clou. La victime était ainsi maintenue au bord de la suffocation, tentait de reprendre souffle en s'appuyant sur les pieds - ce qui la blessait un peu plus - ou sur une sorte de sellette inclinée qui soutenait un peu les fesses et en même temps les coupait, la sedula. Elle mourait, non en raison des hémorragies causées par les clous plantés dans les avant-bras et les pieds, mais d'étouffement et d'épuisement. Et si elle survivait trop longtemps, les Romains lui brisaient les tibias, ce qui lui interdisait définitivement de prendre appui sur les pieds.

Les croix, contrairement à ce que l'on pense d'ordinaire, sont assez basses. Elles émergent à peine d'une foule disparate où se mêlent badauds et adversaires acharnés, pèlerins arrivant de la côte (le Golgotha est au bord de la route qui y mène) et une poignée de fidèles. Des femmes seulement semblent avoir eu ce courage. Aucun des textes ne cite un seul disciple. Sauf Jean, lequel indique la présence de "celui que Jésus aimait " et de Marie, mère de Jésus." [29]

Selon Josèphe (Guerre des Juifs, I, 97), Alexandre Jannée (103-76 av. J.-C.) fit crucifier 800 pharisiens qui s’étaient désolidarisés de la dynastie asmonéenne. 

 

Et au début de l'ère chrétienne, Hérode le Grand (37 av. J.-C. - 4 av. J-C.), roi de Judée, état client de Rome, fit crucifier "les plus coupables des pharisiens" parmi les six mille pharisiens qui refusèrent de lui prêter serment. (Josèphe, Antiquités juives, XVII, 42-45).

Conclusion générale

 

La doctrine des Témoins de Jéhovah du Christ cloué "à un poteau", a chez eux valeur de dogme de foi. Elle serait le fruit d'une "purification" de la doctrine de ses éléments païens. Pourtant, certains Témoins de Jéhovah affirment qu'il ne s'agit pas d'"un dogme" et la Watch Tower elle-même se contredit. Suite à la controverse liée à la découverte archéologique de 1968, elle a tenté lamentablement de s’attaquer et de réfuter les conclusions du Professeur Haas pour finalement reconnaître elle-même que la controverse ne se situait qu’au niveau des jambes et surtout pas à celui des bras. Les quatre savants Yadin, Zias, Sekeles, et Haas, sont unanimes quant à la croix, barre transversale. (Tour de Garde, 15 août 1987, page 29, schémas à l'appui.) Les Témoins de Jéhovah érudits savent qu'ils ont dit des bêtises et on peut même trouver cette déclaration sous leur plume : "Les dessins représentant la mise à mort de Jésus .... ne sont pas destinés à fournir des indications anatomiques péremptoires" (Tour de Garde, Mai 1969, page 304.)

Le graffiti d'Alexamenos, graffiti injurieux et moqueur représentant un Christ en âne crucifié, réalisé entre le Ier le IIIe siècle ap.J.-C., soit bien avant la conversion de Constantin et la diffusion des croix stylisées au IVe siècle, est la preuve irréfutable que la croix n'est pas une "invention des catholiques", et contredit complètement la doctrine jéhoviste. 

Les premières représentations du supplice du Christ montrent une croix et non un poteau.

Les stigmates de saint François d'Assise

Le signe de la croix est utilisé par les prêtres exorcistes depuis cette époque antique, comme avec saint Benoît (480-547) : le signe de la croix chasse le démon. Se signer à tout moment, et/ou à toute occasion, est une protection. Une crainte irrationnelle de la croix n'est pas bon signe.

La conversion de saint François d'Assise (un saint qui reçut les stigmates du Christ) lui est venue après qu'un crucifix lui ait adressé la parole dans l'église Saint-Damien, à quelques centaines de mètres d'Assise, où François s'arrêta pour prier devant le crucifix en bois peint dans la tradition byzantine. Une voix sortie du crucifix l'interpella: "François, va réparer ma maison, qui, tu le vois, se détruit tout entière." Saint François guérissait les malades en faisant un signe de croix. Ainsi, en revenant de Viterbe à Spolète, passant par Narni, il rencontra un certain Pierre, paralysé, qui par son évêque lui demanda de l'aider. St François fit le signe de croix au-dessus de lui, et l'infirmité disparut.

Au XVe siècle, à Prague, en Bohême, le franciscain saint Jacques de la Marche, rencontra des hérétiques qui lui promirent de se convertir s'il faisait un miracle : après avoir invoqué Dieu et fait le signe de la croix, il avala un breuvage empoisonné sans en ressentir aucun effet mauvais. 

La doctrine jéhoviste du poteau n'est fondée sur aucune source scripturaire, elle n'a par conséquent pour seul but que de détourner les gens de la vérité biblique de la Croix.

Les sources de cette fausse doctrine remontent à la fin du XIXe siècles. Les sources elles-mêmes sont plus que douteuses, elles doivent être rejetées par tout chrétien conséquent. Ces sources proviennent en effet, essentiellement, du livre de John Denham Parsons, The Non-Christian Cross (1896), qui était un spirite et a inspiré presque mot pour mot le passage sur la "croix" du dictionnaire The Companion Bible de Ethelbert William Bullinger (1909-1922), qui est la première source citée par le mouvement des Témoins de Jéhovah dans la revue L'Age d'Or en novembre 1935. John Denham Parsons a directement influencé les membres de Frères de Plymouth ou certains des auteurs cités par la Watch Tower qui étaient étroitement associés à eux (Vine, Bullinger, Welch, Hislop).

Or le spiritisme pratiqué par ce doctrinaire des Témoins de Jéhovah est interdit par Dieu ("Vous ne pratiquerez ni divination ni incantation. […] Vous ne vous tournerez pas vers les spectres et ne rechercherez pas les devins, ils vous souilleraient. Je suis Yahvé votre Dieu" (Lévitique, XIX, 26-31. Bible de Jérusalem).

De plus, Parsons n'était pas compétent sur le sujet de l'historique de la croix : il n'avait aucune formation pour les questions théologiques qu'il abordait, n'était ni linguiste ni historien... Et c'est pourtant lui qui a inspiré presque mot pour mot le passage sur la "croix" du dictionnaire The Companion Bible de Ethelbert William Bullinger (1909-1922), qui est la première source citée par le mouvement des Témoins de Jéhovah dans la revue L'Age d'Or en novembre 1935...

Tous les auteurs cités par la Watch Tower sur la question de la croix étaient soit des membres de Frères de Plymouth ou qui étaient étroitement associés à eux (Vine, Bullinger, Welch, Hislop), soit un spirite (Parsons) qui a directement influencé les premiers.

Le point de vue de ces auteurs qui s'influençaient mutuellement relevait donc de conceptions théologiques particulières, et non d'un examen impartial de la question.

Le spiritisme du doctrinaire des Témoins de Jéhovah suffit à discréditer totalement la doctrine du "poteau".

Notes

 

[1] http://chretien-biblique.clicforum.fr/t65-La-croix-ou-le-poteau.htm

[2] http://www.info-sectes.org/tj/poteau.htm

[3] http://www.tj-encyclopedie.org/Croix#Donn.C3.A9es_scientifiques_et_m.C3.A9dicales

[4] http://www.tj-encyclopedie.org/Croix

[5] Pierre Barbet, "The corporal passion of Jesus Christ, (1997).

[6]  Zugibe, Frederick T., "Pierre Barbet revisited", Sindon N. S., Quad. No. 8, sur e-forensicmedicine.net. (novembre 1995).

[7] Zugibe, Frederick T (1988) (anglais), The Cross and the Shroud: a Medical Inquiry into the Crucifixion, New York: Paragon House (ISBN 0913729752)

[8] Zugibe, Frederick T. (2005) (anglais), The Crucifixion of Jesus: A Forensic Inquiry, New York: M. Evans and Company (ISBN 1-59077-070-6)

[9] Zugibe, Frederick T. (avril 1989) (anglais), "Two questions about crucifixion", Bible Review

[10] La Tour de Garde, 15 février 2006, p. 29, § 14, article "Marchons dans la lumière qui va croissant": « L'année suivante, une autre vérité doctrinale a été expliquée, à savoir que Christ n'est pas mort sur une croix, mais sur un poteau. — Actes 10:39. »

[11] La Tour de Garde, 15 mai 1995, p. 20, article "Éclaircissements progressifs": « Le livre Richesses, publié en anglais en 1936, démontra que Jésus Christ avait été exécuté non sur une croix mais sur un bois vertical, ou poteau. »

[12] La Tour de Garde, 1er janvier 2000, p. 9, § 15, article "Servons Dieu au côté du guetteur": « Par exemple, dans les années 20 de nombreux Étudiants de la Bible arboraient une épinglette représentant une croix et une couronne, et ils célébraient Noël ainsi que d’autres fêtes païennes. Or, pour être pur, leur culte devait être débarrassé de tout vestige d’idolâtrie. »

[13] La Tour de Garde, 1er avril 1996, p. 24, article autobiographique de David Lunstrum intitulé "Travaillez, non pour la nourriture qui périt": « Il fut un temps, par exemple, où les Témoins de Jéhovah portaient une épinglette représentant une croix et une couronne. Quand nous avons compris que Jésus avait été exécuté sur un poteau et non sur une croix, nous nous sommes débarrassés de cet insigne (Actes 5:30). C'est moi qui ai été chargé de démonter les fermoirs, et plus tard l'or a été refondu et vendu. »

[14] La Tour de Garde, 1er juin 1996, pp. 18,19, article "La fuite vers un lieu sûr avant la grande tribulation": « Mais ils ont compris progressivement qu'ils étaient restés attachés à certaines de leurs coutumes et pratiques, comme l'utilisation de la croix et la célébration de Noël et d'autres fêtes païennes. Lorsqu'ils ont appris la vérité sur ces questions, ils ont agi rapidement. Ils ont pris à cœur le conseil consigné en Isaïe 52:11 : "Éloignez-vous, éloignez-vous, sortez de là, ne touchez rien d'impur ; sortez du milieu d'elle, gardez-vous purs, vous qui portez les ustensiles de Jéhovah !" »

[15] http://www.tj-encyclopedie.org/Croix#Autres_.C3.A9l.C3.A9ments_de_r.C3.A9flexion

[16] The Saturday Review, 17 septembre 1859, p. 340, cité dans "Origin of the Cross".

[17] Woodrow, Ralph (2000) (anglais), "A case study in poor research methodology", Christian Research Journal, volume 22. Consulté le 2 avril 2011.

[18] http://christianisme.skynetblogs.be/archive/2008/04/13/temoins-de-jehovah-croix-ou-poteau.html

[19] http://m.katabiblon.com/lexicon.php?search=%CE%B7%CE%BB%CF%89%CE%BD

[20] http://www.perseus.tufts.edu/hopper/morph?l=h%28%2Flwn&la=greek

[21] https://oratoiredulouvre.fr/documents/paleochretien.php

[22] http://www.ac-emmerich.fr/FORME%20DE%20LA%20CROIX.htm

[23] Jacques de Landsberg, L'art en croix: le thème de la crucifixion dans l'histoire de l'art, p. 11

[24] http://mondieuetmontout.com/Pierre-Barbet-Docteur-Archeologie-Crucifixion.htm

[25] Jacques de Landsberg, ibid.

[26] Cicéron, cité dans La croix, une puissance oubliée, Philippe Decorvet & Thierry Juvet, éditions Emmaüs, 2009, p 11.

[27] http://christianisme.homily-service.net/passion_histoire.html

[28] Le grand livre de la Bible" John Bowker Larousse-Bordas / Cerf 1999

[29] Jacques Duquesne, Jésus, Ed. Flammarion / Desclée de Brouwer 1994.

 

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18 mars 2015 3 18 /03 /mars /2015 07:01
Elise Humbert, &quot;Cotignac et la mission divine de la France&quot;

Les Editions de Chiré nous informent de la sortie du livre d'Elise Humbert, "Cotignac et la mission divine de la France", un ouvrage historique empreint d'esprit chrétien, retraçant l'histoire de Cotignac et de tout ce qui s'y rapporte de près et de loin : cette belle histoire, avec plusieurs apparitions (de la Très Sainte Vierge Marie et de saint Joseph notamment) est intimement liée à la dynastie royale de France, Louis XIII et Louis XIV ayant des rapports particuliers avec les événements de Cotignac, si riches de conséquences bénéfiques pour notre patrie.

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 22:44

La plus ancienne représentation connue de la Vierge Marie se trouve dans les catacombes romaines et date du milieu du IIe siècle

Source : PRO LITURGIA, Lundi 16/3/2015 : C’est la plus ancienne représentation connue de la Vierge Marie ; elle se trouve dans les catacombes romaines et date du milieu du IIe siècle

Source : PRO LITURGIA, Lundi 16/3/2015 : C’est la plus ancienne représentation connue de la Vierge Marie ; elle se trouve dans les catacombes romaines et date du milieu du IIe siècle

Christ barbu - Catacombes de Commodilla, Via Ostiensis

Christ barbu - Catacombes de Commodilla, Via Ostiensis

Infos tirées de deux articles que j'ai réalisés en 2005 pour "Christ-Roi.net" et augmentés de quelques informations supplémentaires :

* Catacombes

* Quand les antiques catacombes de Rome prouvent que le catholicisme est le vrai christianisme

 

"Catacombes romaines". "On appelle ainsi les antiques galeries souterraines creusées par les chrétiens des trois premiers siècles dans la campagne de Rome, et qui leur servaient à la fois de cimetières et de refuge durant les persécutions." (Mgr de Ségur, Causeries sur le protestantisme d'aujourd'hui, Libraie Saint-Joseph, Tolra libraire-éditeur, Rennes 1894.)

 

On dénombre une quarantaine de catacombes autour de Rome. Elles furent construites le long des voies romaines comme l'Appia, l'Ostiense, la Labicana, la Tiburtina, et la Nomentana. Plus de 500.000 chrétiens sont enterrés dans ces catacombes, dont des dizaines de martyrs et 16 pontifes. [1]

 

"Tout homme qui s'occupe sérieusement de l'étude des choses anciennes, des origines du christianisme, des écrits des Pères, est habitué à retrouver dans ces témoins des siècles antiques les preuves répétées de l'unité parfaite de la foi et de la religion chrétienne, depuis les temps apostoliques jusqu'à nos jours. La papauté, la hiérarchie catholique, le sacerdoce, le sacrifice de la messe avec la présence réelle, la confession, le culte de la sainte Vierge, des Saints, des reliques, la prière pour les morts, en un mot tout ce que nous contestent les sectes hérétiques, trouvent dans ces monuments aussi authentiques que vénérables une pleine justification." (Mgr de Ségur, ibid.)

 

Les fouilles opérées depuis vingt ans dans les catacombes de Rome produisent journellement de nouveaux témoignages à l'appui, et les savants protestants qui viennent visiter la capitale du monde chrétien reconnaissent à la fois l'authenticité incontestable et l'importance religieuse de ces découvertes. Inscriptions, peintures, monuments, etc., tout y rappelle les formes de notre culte, tout retrace nos croyances.

 

Catacombe de Callixte - Fresque de l'Eucharistie, Via Appia

Catacombe de Callixte - Fresque de l'Eucharistie, Via Appia

Catacombe de San Callisto - Fresque d'un baptême

Catacombe de San Callisto - Fresque d'un baptême

Les catacombes contiennent de nombreuses chapelles avec des autels renfermant les reliques des martyrs; sur les parois des murs, des fresques à demi effacées révèlent la foi des premiers chrétiens à la présence réelle, au sacrifice eucharistique, à la confession. Tout y atteste que les catacombes ont connu la Papauté, l'Episcopat et le Sacerdoce.

 

Les premiers chrétiens décorèrent les catacombes de peintures et de sculptures très intéressantes puisque c’est là qu’est né l’art chrétien et catholique...

Catacombes - Le Bon pasteur

Catacombes - Le Bon pasteur

Dans toutes les Catacombes de Rome, de Syracuse et de Naples, on retrouve des sculptures représentant le Bon Pasteur, représentant un berger portant sur ses épaules une brebis : c’est le symbole du prêtre ramenant le pêcheur repentant.

© Pontificia Commissione di Archeologia Sacra

© Pontificia Commissione di Archeologia Sacra

La naissance de Jésus et les Rois Mages

La naissance de Jésus et les Rois Mages

Les douze Apôtres, représentation du IVe siècle

Les douze Apôtres, représentation du IVe siècle

La crypte des papes est certainement l'endroit le plus important. Définit aussi comme «le petit Vatican", ce site contient les restes d'au moins cinq Papes martyrs qui furent ensuite canonisés.
 

La crypte de Saint-Cecilia (Sainte Cécile † 230) est un lieu de grand intérêt. La Sainte était enterrée à l'endroit où s'élève maintenant une statue la représentant, un chef-d'œuvre de Stefano Maderno. En 821, les reliques de Sainte-Cécile furent transportées à Trastevere dans la basilique qui lui est dédiée. La crypte a été entièrement décorée de fresques et de mosaïques, sur une parroie de la lucarne on peut admirer les représentations de trois martyrs: Policamo, Sébastien († 288) et Quirino.
Après la visite de la crypte, nous traversons des galeries impressionnantes entourées d'enfeus et nous rejoignons de cette manière une zone où se trouvent cinq petites pièces appelées les “cubicoli dei Sacramenti” : ce sont des tombes de famille à l'intérieur desquels se trouvent des fresques importantes, datant du début du troisième siècle. Ces tableaux évocateurs représentent symboliquement les sacrements du Baptême et de l'Eucharistie. Une autre fresque représente le prophète Jonas, symbole de la résurrection.

Catacombes de San Sebastiano

Catacombes de San Sebastiano

Les catacombes de San Sebastiano sont très similaires aux catacombes de San Callisto (Saint Calixte). Elles présentent quatre niveaux de profondeur, et à l’intérieur sont encore bien visibles certaines peintures qui remontent à la première période du Christianisme, des stucs, des graffitis et des mosaïques. La partie centrale de notre itinéraire est la Basilique de San Sebastiano, une des sept destinations de pèlerinage à Rome. 
L’église est en style baroque. Dans la première chapelle à gauche se trouve une statue en marbre poli projetée par Le Bernin, mais réalisée par Antonio Giorgetti et qui représente Saint Sébastien percé de flèches. A côté de la statue, à travers une rampe on accède à la crypte où se trouvent les restes du Saint conservés dans une urne. Dans la chapelle de l’abside de droite, sont conservées d’autres reliques saintes: une pierre qui porte une empreinte attribuée à Jésus Christ (quand il rencontra Saint Pierre qui fuyait Rome); des flèches dont on dit qu’elles aurait transpercé Saint Sébastien, la colonne à la quelle il fut attaché et les mains de Saint Calixte et de Saint André. 

Une fois quitté l’Appia Antica, on se dirige vers la via Ardeatina pour nous rendre à notre troisième étape: les catacombes de Santa Domitilla (aussi appelées des Saints Nérée et Achillée). 

Catacombes de Santa Domitilla

Catacombes de Santa Domitilla

Ces catacombes, pas très distantes des précédentes, sont parmi les plus anciennes et vastes. Elles comprennent 15 km de galléries souterraines disposées sur quatre niveaux. Elles sont très bien conservées et comptent plus de 150.000 sépultures.

A travers une rampe réalisée en âge moderne, on accède à une petite basilique consacrée aux Saints Nérée et Achillée. Martyrisés sous Dioclétien, les corps furent déposés dans une crypte que le Pape Damase transforma en lieu de culte à la fin du IV siècle. 
La Basilique possède une structure à trois nefs séparées par deux files de quatre colonnes. Dans l’autel majeur, on peut admirer la seule colonne restée intacte, décorée avec une représentation de la décapitation d’Achillée, un monument très rare de l’art chrétien. Dans le même endroit se trouve la tombe de Santa Petronilla (Sainte-Pétronille) et derrière l’abside il y a un passage avec une fresque figurant la Sainte. 
A partir du nef gauche on accède à une partie très ancienne (deuxième moitié du II siècle): il s’agit des tombes de certains membres de la famille des Flavi Aureli. Cette partie, à l’origine hypogée païen privée, a aussi accueilli au cours du III siècle des sépultures chrétiennes, décorées avec des scènes des Saintes Écritures. Aux étages supérieurs on tombe sur une petite chambre avec une peinture qui remonte à la fin du III siècle après. J.-C. où est représenté le mythe païen d’Amour et Psychè.
Au niveau inférieur, de particulier intérêt, une chambre avec une fresque du III siècle qui représente le Christ Bon Pasteur
Enfin on rejoins la région dite « della Madonna » (de la Madone) où l’on peut admirer des peintures du III et du IV siècle, parmi lesquels se distingue celle figurant les quatre Mages s’approchant de la Vierge à l’Enfant. Parmi les plus belles tombes, celle avec les fresques du IV siècle figurant Saint Pierre et Saint Paul aux deux côtés de la sombre et spectrale image de la défunte. En autre, si on se met à genoux sous la voûte de la tombe, on peut découvrir une très ancienne peinture du Dernier Dîner.

Bon Pasteur - Fresque de la catacombe de San Callisto

Bon Pasteur - Fresque de la catacombe de San Callisto

Les peintures à caractère marial (Adoration des mages, Vierge à l'enfant) dans les catacombes sont un discret témoignage de la place de Marie dans le culte primitif.

 

1. L'adoration des Mages:

 

Dans l'arc central de la "chapelle grecque" des catacombes de Priscille à Rome, datant de l'an 180 environ, la Vierge apparaît dans une attitude majestueuse, assise, dans l'acte de présenter son divin fils à l'adoration des mages.[2]

Catacombe de Priscilla. Vierge à l'enfant avec un prophète pointant une étoile. IIe siècle. (wikipedia.org, http://it.wikipedia.org/wiki/File:Madonna_catacomb.jpg )

Catacombe de Priscilla. Vierge à l'enfant avec un prophète pointant une étoile. IIe siècle. (wikipedia.org, http://it.wikipedia.org/wiki/File:Madonna_catacomb.jpg )

2. La Vierge avec l'enfant:

 

La peinture est située dans un des plus anciens noyaux de la catacombe et on peut le situer vers l'an 210.

 

La Vierge est représentée avec l'enfant dans les bras; à sa droite il y a un prophète, qui montre une étoile sur le chef du divin enfant; un peu plus loin est représentée la scène du bon Berger qui porte un mouton sur les épaules dans un milieu paradisiaque.

Il est probable que la scène de la Vierge avec l'enfant fasse en même temps allusion à la prophétie d'Isaїe 7,14 sur la Vierge qui enfantera un fils et à la prophétie de Balaam sur l' "étoile qui se lèvera de Jacob" (Nm 24,17). [3]

 

Dans le cadre du cimetière, les deux peintures donnent vie à une scène de salut: le Christ, annoncé par le prophète, fils de la Vierge Mère est le bon berger qui sauve; mais quelques auteurs observent qu'on ne peut pas exclure à priori qu'avec l'acte de foi dans le Christ qui sauve, la scène suggère aussi la confiance dans l'intercession de la mère du Rédempteur pour implorer le salut éternel aux morts. [4]

 

Dans le cadre du cimetière, les deux peintures donnent vie à une scène de salut: le Christ, annoncé par le prophète, fils de la Vierge Mère est le bon berger que sauve; mais quelques auteurs observent qu'on ne peut pas exclure à priori qu'avec l'acte de foi dans le Christ qui sauve, la scène suggère aussi la confiance dans l'intercession de la mère du Rédempteur pour implorer le salut éternel aux morts. - See more at: http://www.mariedenazareth.com/qui-est-marie/peintures-mariales-dans-les-catacombes-rome-0#sthash.tHafLGL8.dpuf
Dans le cadre du cimetière, les deux peintures donnent vie à une scène de salut: le Christ, annoncé par le prophète, fils de la Vierge Mère est le bon berger que sauve; mais quelques auteurs observent qu'on ne peut pas exclure à priori qu'avec l'acte de foi dans le Christ qui sauve, la scène suggère aussi la confiance dans l'intercession de la mère du Rédempteur pour implorer le salut éternel aux morts. - See more at: http://www.mariedenazareth.com/qui-est-marie/peintures-mariales-dans-les-catacombes-rome-0#sthash.tHafLGL8.dpuf

 

Notes

 

[1] Italia.it

[2] P. TESTINI, Le catacombe e gli antichi cimiteri cristiani in Roma, Cappellli ed., Bologna 1966, 288.

[3] Marie de Nazareth

[4] S. MAGGIO, Come arricchire la catechesi mariana degli adulti leggendo le testimonianze mariane dei primi due secoli, in AA. VV., La Madonna nella vita pastorale, Las, Roma 1982, 143.

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