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Christ Roi

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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 19:53
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 19:53
Look Away, Dixieland
ORIGINAL recording of it in 1916 by Confederate Veterans

Dixie

For Virginia

Pickett's Charge (Part 2: The March)
Scènes du film Gettysburg, réalisé en 1993, dirigé par Ronald F. Maxwell


Pickett's Charge (Part 3: The Battle)
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 13:15


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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 13:14

Half the way
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 07:02

Shlomo Sand parle de l'ethnocentrisme en Israel

L'historien Israelien Shlomo Sand, auteur de "Comment le peuple juif fut inventé", définit l'ethnocentrisme sioniste : "si vous n'êtes pas de parents juifs vous n'êtes pas juifs, vous ne pouvez pas devenir juif, sauf si vous êtes converti religieusement"... C'est la base de la définition de l'Etat d'Israël. (00:37 au compteur)


Sionisme et invention du peuple juif
envoyé par Takarai.

Ferry et Julliard sur LCI analysent la thèse du nouveau livre de l'historien Israelien Shlomo Sand "Comment le peuple juif fut inventé". A écouter malgré quelques approximations de Ferry.


Maurice Sartre sur Shlomo Sand

Maurice Sartre exprime son accord pour l'essentiel avec la thèse de son collègue, pour qui la notion de "peuple juif" est une fiction. Par exemple, sur Gaza, Maurice Sartre met les pendules à l'heure (2:54 au compteur) : "contrairement au discours officiel des tenants de 'la Terre sainte qui nous a été donnée, qui était à nous', etc., les Juifs ne sont jamais seuls en Terre sainte, jamais. Quand on voit aujourd'hui la revendication sur Gaza... dans les milieux ultra-religieux qui considèrent Gaza comme un élément de la Terre sainte, historiquement il y a une certitude, c'est que jamais, sauf de très brefs épisodes à la suite de guerres, les maîtres de Jérusalem n'ont tenu Gaza. Gaza c'est le pays des Philistins, et quand même David ou Salomon, ou tous les rois d'Israël et de Juda contrôlent à peu près tout ce qui est en gros la Palestine d'aujourd'hui, ils ne tiennent pas Gaza. C'est très rare que Gaza soit tenu, il y a une petite période au début du Ier siècle avant notre ère, au temps d'Alexandre Jannée. Ce qui est vrai, c'est qu'à l'époque hellénistique, à partir du milieu du IIe siècle av. J.-C. se recrée un Etat juif, hasmonéen, qui fait la conquête de l'ensemble de la Palestine, mais c'est un Etat pluri-ethnique, largement...." 

Maurice Sartre se sépare cependant de Shlomo Sand sur certains points. Sur la diaspora (dispersion), suite à la destruction du second Temple en 70 ap. J.-C., "on sait qu'il y a un grand mouvement d'émigration... la Judée est quasiment interdite aux Juifs, Jérusalem devient la seule ville interdite aux Juifs, il ne faut pas l'oublier, et les Juifs deviennent très minoritaires en Judée; sur la côte ils l'ont toujours été, donc ce n'est pas nouveau, et ils ne sont majoritaires que dans de petits secteurs, notamment en Galilée. ... Beaucoup sont partis, d'autres ont été vendus comme esclaves" (06:38 au compteur)

Maurice Sartre
est un historien spécialiste de l'histoire du monde grec et du monde romain oriental, en particulier du Proche-Orient hellénisé, d'Alexandre à la conquête islamique. Il est l'auteur notamment de :
- Histoires grecques, éd. Le Seuil, Paris, 2006.
- "D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique, IVe siècle avant Jésus-Christ - IIIe siècle après Jésus-Christ", éd. Fayard, Paris, 2001
- La Syrie antique, Gallimard-Découvertes, Paris, 2002
- L’Orient romain. Provinces et sociétés provinciales en Méditerranée orientale d’Auguste aux Sévères (31 avant J.-C. – 235 après J.-C.), éd. Le Seuil, Paris, 1991


Dans D'Alexandre à Zénobie, (p. 927) au sujet de la "diaspora" (dispersion), Maurice Sartre indique que "la destruction du Temple en 70 avait interrompu les sacrifices pour la première fois depuis 586 av. J.-C., tandis que le grand-prêtre et le Sanhédrin disparaissaient dans la tourmente. 

Vers 130,
Hadrien décida de reconstruire Jérusalem. (p. 602)... Il décida d'y faire construire une nouvelle colonie, colonia Aelia Capitolina, autour d'un temple de Jupiter Capitolin construit non à l'emplacement de l'ancien temple dont l'espace reste à l'abandon, mais au coeur de la nouvelle ville, sur l'emplacement du Golgotha. Dès 131-132, la fondation était effective, comme le prouvent des monnaies émises au nom de la nouvelle colonie (B. ISAAC, "Roman Colonies in Judae. The Foundation of Aelia Capitolina", Talanta, 12-13, 1980-1981, p. 31-54.) 

En 134-135, après la nouvelle révolte juive (du faux Messie) Simon Bar Kokhba ("fils de l'étoile"), Hadrien finit par écraser les Juifs à Béthar, près de Jérusalem (ibid., p. 605), où Simon trouva la mort. Les autres chefs furent arrêtés et exécutés. ... Dion Cassius estime que l'on détruisit 985 villages, que 580 000 Juifs trouvèrent la mort au combat et qu'un nombre encore plus grand mourut de faim. Mais "il y eut de très nombreux prisonniers vendus comme esclaves sur les marchés extérieurs et nombreux furent les Juifs à fuir d'eux-mêmes" (Sur tout cela, article fondamental de W. Eck, "The Bar Kokhba Revolt : The Roman Point of View", JRS, 79, 1999, p. 76-89).

... [L]'entrée à Jérusalem fut désormais interdite aux Juifs sous peine de mort, sauf le 9 Ab, anniversaire de la ruine du Temple (Ariston de Pella cité par Eusèbe, HE, IV, 6, 3.) ... Jérusalem devenait non seulement une ville païenne comme les autres, mais la seule de toutes qui soit interdite aux Juifs ! Le caractère juif de la région fut officiellement nié lorsqu'en pleine révolte, sans doute en 133-134, le nom même de la province fut modifié : supprimant toute allusion à son peuplement juif, les Romains transformèrent la Judée en 'Syrie-Palestine' (Cn. Minicius Faustinus Sex. Iulius Severus est nommé 'légat impérial de judée' dans une inscription CIL, III, 2830 = ILS, 1056, et 'de Syrie-Palestine' dans une autre AE, 1904, 9.) (ibid., p. 606.)


La population de Jérusalem, estimée à 10000 ou 15000 habitants, est essentiellement constituée de païens, colons romains issus de l'armée. ... La ville prit rapidement l'aspect d'une ville romaine ordinaire (ibid., p. 647).... D'une manière générale, même si les Juifs sont plus nombreux en Galilée qu'ailleurs, il n'existe plus de terre juive en Palestine (p. 931).
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 07:01

A propos de la foi dans la vie éternelle, Benoît XVI est "convaincu que la question de la justice constitue l'argument essentiel, en tout cas l'argument le plus fort, en faveur de la foi dans la vie éternelle.

Déjà dès les tout premiers temps, la perspective du Jugement a influencé les chrétiens jusque dans leur vie quotidienne en tant que critère permettant d'ordonner la vie présente, comme appel à leur conscience et, en même temps, comme espérance dans la justice de Dieu. La foi au Christ n'a jamais seulement regardé en arrière ni jamais seulement vers le haut, mais toujours aussi en avant vers l'heure de la justice que le Seigneur avait annoncée plusieurs fois
.

Le besoin seulement individuel d'une satisfaction qui dans cette vie nous est refusée, de l'immortalité de l'amour que nous attendons, est certainement un motif important pour croire que l'homme est fait pour l'éternité ; mais seulement en liaison avec le fait qu'il est impossible que l'injustice de l'histoire soit la parole ultime, la nécessité du retour du Christ et de la vie nouvelle devient totalement convaincante."


Encyclique «
Spe Salvi» § 41, trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana,Commentaire du jour
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 07:01
L'échec du système éducatif officiel est patent. Des dizaines de livres ont dénoncé sa décomposition. Pourtant ces livres n'évoquent le plus souvent que l'échec de la transmission des connaissances de base (lire, écrire, calculer, raisonner...) et ne signalent pas le développement corrélatif de l'immoralité et de l'irréligion.

Nous libérant de cette structure, des acteurs ont décidé de faire face et ont fondé des écoles entièrement libres. Ils mettent en œuvre des pédagogies qui ont fait leurs preuves, les perfectionnant au besoin grâce à l'apport des neurosciences.

De telles réalisations ont démontré que l'on peut corriger les handicaps générés

Lire la suite...

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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 15:01

Liszt 'à la chapelle Sixtine': Miserere d'Allegri et Ave verum de Mozart (1st version) S461i (1862)
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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 12:09
Pour beaucoup de catholiques et d’hommes d’Église, après les illusions et l’irénisme de la seconde moitié du XXe siècle, marqué par un discours résolument optimiste sur la modernité, le réveil est brutal. Le dialogue longtemps idéalisé entre « la religion du Dieu fait homme » et « la religion de l’homme fait Dieu », entre un christianisme de progrès et un humanisme vaguement spirituel dans le cadre œcuménique et tolérant d’une « laïcité positive » et d’une société « ouverte » a définitivement atteint ses limites. Car enfin, ce dialogue a-t-il mis en échec la sécularisation toujours croissante de la société ? a-t-il permis de régénérer spirituellement notre siècle ? A-t-il permis de construire une société respectueuse de la loi naturelle ? A-t-il permis à l’Église de réagir efficacement face à la culture de mort, face au génocide physique de l’avortement, face au génocide spirituel de générations entières perverties par le pourrissement moral du libéralisme ambiant ? Ce dialogue a-t-il permis d’éviter la complaisance face à la montée de l’islam ? L’idéologie du dialogue à tout prix n’a-t-elle pas coûté cher à l’Église en terme d’évangélisation ? En terme d’esprit missionnaire ? En terme de conquête des âmes ? Et que dire de l’oubli et du sacrifice de la doctrine du Christ-Roi… Et tout cela pour quels fruits ? Pour quels progrès ?
L’amitié avec le monde finit par convertir à l’esprit du monde. Et l’esprit de l’évangile ne sera jamais conforme à l’esprit du monde.


Voilà les bonnes questions.

Extrait de l'éditorial de l'abbé Vincent Ribeton, supérieur du district de France de la FSSP
Tu es Petrus, avril 2009 via
Le Forum catholique
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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 08:39
Toutes mes félicitations à l'excellent chercheur Hervé Ryssen, auteur d'ouvrages essentiels sur l'idéologie planétarienne des mondialistes. Ilmet en ligne sur son site, en fichier pdf, un résumé de L'Américanisme et la conjuration antichrétienne de Mgr Henri Delassus (1899), via ma propre synthèse surChrist-Roi.net. Qu'il en soit ici remercié.

"Nous venons seulement de découvrir, en ce mois de mai 2009, le livre de Mgr Henri Delassus, publié en 1899. Il nous paraît juste de lui rendre hommage, car il est le premier auteur français, à notre connaissance, à avoir expliqué correctement le projet “planétarien” du judaïsme.

...

Édouard Drumont
, il faut le dire, était passé à côté de cette question, pourtant primordiale. A aucun moment, ni dans sa France juive (1886), ni dans La Fin d’un Monde (1889), il n’a esquissé la moindre explication de la “mission” dont les intellectuels juifs ne cessent de se prévaloir.
Dans les années trente, Lucien Rebatet, lui non plus, n’a jamais exposé les buts du judaïsme.

 

Il a donc fallu attendre Monseigneur Delassus pour comprendre les motivations de la politique juive universelle. Nous vous présentons ici tous les extraits de son ouvrage traitant de ce problème fondamental, en regrettant de ne pas avoir cité ce grand Français dans aucun de nos livres.

http://www.mediafire.com/download.php?0hlwuwnnm3w (fichier pdf à télécharger)

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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 07:01
Les sionistes et les Juifs en général sont malvenus à parler de "racisme" ou même d'"antisémitisme" pour décrédibiliser leurs adversaires lorsque on apprend, de la bouche même d'un historien juif, Shlomo Sand, qu'en réalité ce sont eux, les sionistes qui développent "un discours ethnocentrique, biologique, génétique", "une pensée réellement raciste". Au sens ethnique et purement racial, ce "peuple juif" n'existe pas (ou plus), il s'agit d'une construction sioniste, un mythe national au service de l'Etat d'Israël. 

L’historien Shlomo Sand est l'auteur du livre « Comment le peuple juif a-t-il été inventé ? ». Pour lui, les Juifs qui vivent aujourd’hui en Israël et en d’autres endroits dans le monde, ne sont absolument pas les descendants du peuple ancien qui vivait dans le royaume de Judée à l’époque du premier et du second Temple. Ils tirent leur origine, selon lui, de peuples variés qui se sont convertis au cours de l’Histoire en divers lieux du bassin méditerranéen et régions voisines.

Non seulement les Juifs d’Afrique du Nord descendraient pour la plupart de païens convertis, mais aussi les Juifs yéménites (vestiges du royaume Himyarite, dans la péninsule arabique, qui s’était converti au judaïsme au quatrième siècle) et les Juifs ashkénazes d’Europe de l’Est (des réfugiés du royaume khazar converti au huitième siècle).

A la différence d’autres « nouveaux historiens » qui ont cherché à ébranler les conventions de l’historiographie sioniste, Shlomo Sand ne se contente pas de revenir sur 1948 ou sur les débuts du sionisme, mais remonte des milliers d’années en arrière. Il tente de prouver que le peuple juif n’a jamais existé comme « peuple-race » partageant une origine commune mais qu’il est une multitude bigarrée de groupes humains qui, à des moments différents de l’Histoire, ont adopté la religion juive.

D’après Sand, chez certains penseurs sionistes, cette conception mythique des Juifs comme peuple ancien conduit à une pensée réellement raciste : « Il y a eu, en Europe, des périodes où, si quelqu’un avait déclaré que tous les Juifs appartenaient à un peuple d’origine non juive, il aurait été jugé antisémite séance tenante. Aujourd’hui, si quelqu’un ose suggérer que ceux qui sont considérés comme juifs, dans le monde (...) n’ont jamais constitué et ne sont toujours pas un peuple ni une nation, il est immédiatement dénoncé comme haïssant Israël » (p. 31).

D’après Sand, la description des Juifs comme un peuple d’exilés, errant et se tenant à l’écart, qui « ont erré sur mers et sur terres, sont arrivés au bout du monde et qui, finalement, avec la venue du sionisme, ont fait demi-tour pour revenir en masse sur leur terre orpheline », cette description ne relève que d’une « mythologie nationale ». ... « [D]e même, les premiers bourgeons du nationalisme juif se sont tournés vers cette lumière intense dont la source était le royaume mythologique de David » (p. 81).

Mais alors, quand le peuple juif a-t-il réellement été inventé ?... « Dans l’Allemagne du 19e siècle, à un certain moment, des intellectuels d’origine juive, influencés par le caractère ‘volkiste’ du nationalisme allemand, se sont donné pour mission de fabriquer un peuple "rétrospectivement", avec la soif de créer une nation juive moderne. A partir de l’historien Heinrich Graetz, des intellectuels juifs commencent à esquisser l’histoire du judaïsme comme l’histoire d’un peuple qui avait un caractère national, qui est devenu un peuple errant et qui a finalement fait demi-tour pour revenir dans sa patrie. »

... « [L]es chances que les Palestiniens soient des descendants de l’ancien peuple de Judée sont beaucoup plus élevées que les chances que vous et moi en soyons. Les premiers sionistes, jusqu’à l’insurrection arabe, savaient qu’il n’y avait pas eu d’exil et que les Palestiniens étaient les descendants des habitants du pays. Ils savaient que des paysans ne s’en vont pas tant qu’on ne les chasse pas. Même Yitzhak Ben Zvi, le second président de l’Etat d’Israël, a écrit en 1929, que "la grande majorité des fellahs ne tirent pas leur origine des envahisseurs arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays". »

« Le peuple ne s’est pas disséminé, c’est la religion juive qui s’est propagée. Le judaïsme était une religion prosélyte. Contrairement à une opinion répandue, il y avait dans le judaïsme ancien une grande soif de convertir. Les Hasmonéens furent les premiers à commencer à créer une foule de Juifs par conversions massives, sous l’influence de l’hellénisme. Ce sont les conversions, depuis la révolte des Hasmonéens jusqu’à celle de Bar Kochba, qui ont préparé le terrain à la diffusion massive, plus tard, du christianisme. Après le triomphe du christianisme au 4e siècle, le mouvement de conversion a été stoppé dans le monde chrétien et il y a eu une chute brutale du nombre de Juifs. On peut supposer que beaucoup de Juifs apparus autour de la mer Méditerranée sont devenus chrétiens. Mais alors, le judaïsme commence à diffuser vers d’autres régions païennes - par exemple, vers le Yémen et le Nord de l’Afrique. Si le judaïsme n’avait pas filé de l’avant à ce moment-là, et continué à convertir dans le monde païen, nous serions restés une religion totalement marginale, si même nous avions survécu. »

« Je me suis demandé comment des communautés juives aussi importantes avaient pu apparaître en Espagne. J’ai alors vu que Tariq Ibn-Ziyad, commandant suprême des musulmans qui envahirent l’Espagne, était berbère et que la majorité de ses soldats étaient des Berbères. Le royaume berbère juif de Dahia Al-Kahina n’avait été vaincu que 15 ans plus tôt. Et il y a, en réalité, plusieurs sources chrétiennes qui déclarent que beaucoup parmi les envahisseurs d’Espagne étaient des convertis au judaïsme. La source profonde de la grande communauté juive d’Espagne, c’étaient ces soldats berbères convertis au judaïsme. »

Aux dires de Sand, l’apport démographique le plus décisif à la population juive dans le monde s’est produit à la suite de la conversion du royaume khazar - vaste empire établi au Moyen-âge dans les steppes bordant la Volga et qui, au plus fort de son pouvoir, dominait depuis la Géorgie actuelle jusqu’à Kiev. Au 8e siècle, les rois khazars ont adopté la religion juive et ont fait de l’hébreu la langue écrite dans le royaume. A partir du 10e siècle, le royaume s’est affaibli et au 13e siècle, il a été totalement vaincu par des envahisseurs mongols et le sort de ses habitants juifs se perd alors dans les brumes.

Shlomo Sand revisite l’hypothèse, déjà avancée par des historiens du 19e et du 20e siècles, selon laquelle les Khazars convertis au judaïsme seraient l’origine principale des communautés juives d’Europe de l’Est. « Au début du 20e siècle, il y a une forte concentration de Juifs en Europe de l’Est : trois millions de Juifs, rien qu’en Pologne », dit-il ; « l’historiographie sioniste prétend qu’ils tirent leur origine de la communauté juive, plus ancienne, d’Allemagne, mais cette historiographie ne parvient pas à expliquer comment le peu de Juifs venus d’Europe occidentale - de Mayence et de Worms - a pu fonder le peuple yiddish d’Europe de l’Est. Les Juifs d’Europe de l’Est sont un mélange de Khazars et de Slaves repoussés vers l’Ouest. »

« Les Juifs formaient, à l’Est, une couche sociale dépendante de la bourgeoisie allemande et c’est comme ça qu’ils ont adopté des mots allemands. Je m’appuie ici sur les recherches du linguiste Paul Wechsler, de l’Université de Tel Aviv, qui a démontré qu’il n’y avait pas de lien étymologique entre la langue juive allemande du Moyen-âge et le yiddish. Le Ribal (Rabbi Yitzhak Bar Levinson) disait déjà en 1828 que l’ancienne langue des Juifs n’était pas le yiddish. Même Ben Tzion Dinour, père de l’historiographie israélienne, ne craignait pas encore de décrire les Khazars comme l’origine des Juifs d’Europe de l’Est et peignait la Khazarie comme la "mère des communautés de l’Exil" en Europe de l’Est. Mais depuis environ 1967, celui qui parle des Khazars comme des pères des Juifs d’Europe de l’Est est considéré comme bizarre et comme un doux rêveur. »

« Il est clair que la crainte est de voir contester le droit historique sur cette terre. Révéler que les Juifs ne viennent pas de Judée paraît réduire la légitimité de notre présence ici. Depuis le début de la période de décolonisation, les colons ne peuvent plus dire simplement : "Nous sommes venus, nous avons vaincu et maintenant nous sommes ici" - comme l’ont dit les Américains, les Blancs en Afrique du Sud et les Australiens. Il y a une peur très profonde que ne soit remis en cause notre droit à l’existence. »

Cette crainte n’est-elle pas fondée ?

« Non. Je ne pense pas que le mythe historique de l’exil et de l’errance soit la source de ma légitimité à être ici. Dès lors, cela m’est égal de penser que je suis d’origine khazar. Je ne crains pas cet ébranlement de notre existence, parce que je pense que le caractère de l’Etat d’Israël menace beaucoup plus gravement son existence. Ce qui pourra fonder notre existence ici, ce ne sont pas des droits historiques mythologiques mais le fait que nous commencerons à établir ici une société ouverte, une société de l’ensemble des citoyens israéliens. »

En fait, vous affirmez qu’il n’y a pas de peuple juif.

« Je ne reconnais pas de peuple juif international. Je reconnais un "peuple yiddish" qui existait en Europe de l’Est, qui n’est certes pas une nation mais où il est possible de voir une civilisation yiddish avec une culture populaire moderne. Je pense que le nationalisme juif s’est épanoui sur le terreau de ce "peuple yiddish". Je reconnais également l’existence d’une nation israélienne, et je ne lui conteste pas son droit à la souveraineté.

... « Du point de vue du sionisme, cet Etat n’appartient pas à ses citoyens, mais au peuple juif. Je reconnais une définition de la Nation : un groupe humain qui veut vivre de manière souveraine. Mais la majorité des Juifs dans le monde ne souhaite pas vivre dans l’Etat d’Israël, en dépit du fait que rien ne les en empêche. Donc, il n’y a pas lieu de voir en eux une nation. »

Qu’y a-t-il de si dangereux dans le fait que les Juifs s’imaginent appartenir à un seul peuple ? Pourquoi serait-ce mal en soi ?

« Dans le discours israélien sur les racines, il y a une dose de perversion. C’est un discours ethnocentrique, biologique, génétique. ... »

http://www.voxnr.com/cc/d_antisionisme/EkEEkEuupEQcHEDTAH.shtml
 

notes

Shlomo Sand est né en 1946 à Linz (Autriche) et a vécu les deux premières années de sa vie dans les camps de réfugiés juifs en Allemagne. En 1948, ses parents émigrent en Israël, où il a grandi. Il finit ses études supérieures en histoire, entamées à l’université de Tel-Aviv, à l’École des hautes études en sciences sociales, à Paris. Depuis 1985, il enseigne l’histoire de l’Europe contemporaine à l’université de Tel-Aviv. Il a notamment publié en français : « L’Illusion du politique. Georges Sorel et le débat intellectuel 1900 » (La Découverte, 1984), « Georges Sorel en son temps », avec J. Julliard (Seuil, 1985), « Le XXe siècle à l’écran » (Seuil, 2004). « Les mots et la terre. Les intellectuels en Israël » (Fayard, 2006)

Source : Ofri Ilani, Haaretz, 21 mars 2008, traduit de l’hébreu par Michel Ghys pour Protection Palestine
ViaVoxnr

Avec Shlomo Sand, c'est la soit-disant "preuve irréfutable" du juif intégriste Rav Ron Chaya (que nous avons rencontré samedi, dans son cours "Comment arrivera la victoire (d'Israël)"), qui s'effondre de haut en bas. Toute la théorie de cet extrémiste (à écouter en entier) qui "défie qui que ce soit au monde de venir démolir sa démonstration" (sic), bâtie sur le soit-disant "peuple juif" préservé par Dieu de tout mélange depuis l'Antiquité..., s'écroule. Le "peuple juif" d'aujourd'hui n'est pas le peuple de l'époque d'Abraham ou de David, argument développé par Rav Ron Chaya par opposition aux autres peuples européens qui auraient, selon lui, bien évidemment tous disparu... Mais Dieu aurait préservé seul le "peuple juif", ce qui prouverait l'élection divine du "peuple juif" (sic)...

Ce que n'ont pas compris ces Juifs fondamentalistes c'est que, conformément aux prophètes, depuis 2000 ans, peu importe la race, Dieu a établi une nouvelle Alliance dans son Christ. Jésus-Christ est le Messie d'Israël qui établit en Lui l'Alliance de Dieu avec tous les hommes, tous les peuples, toutes les races et toutes les nations. Les "Juifs" d'aujourd'hui sont ceux qui disent être juifs "mais ne le sont pas", leur assemblée est "une synagogue de Satan" (Apocalypse, chapitre II, verset 9). Leur vocation est de se convertir au Christ Jésus, Sauveur, Pacificateur et Rédempteur annoncé pour tous les hommes, Christ mort et ressuscité conformément aux prophètes.
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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 07:00
Lu dans Var-Matin :

Sct "Une paroissienne méchamment agressée, de l'urine dans le bénitier, des excréments répandus, le tabernacle profané, sans parler des vols et des dégradations à répétition... Mais pourquoi tant d'acharnement ? À l'église du Sacré-Coeur, aux Routes, c'est la désolation et l'accablement. À tel point que l'édifice est resté fermé pendant plusieurs semaines. « Rien de plus triste que de voir les portes de la maison du Seigneur closes. Nous n'ouvrions plus que pour les célébrations. » Récemment, le père Jean-Yves Molinas, vicaire général et administrateur de la paroisse et le père Konrad Walerczak, curé du Sacré-Coeur, ont décidé de rouvrir l'église. En espérant que la paix revienne.

Fracture du bras

Qui irait imaginer en déambulant dans le paisible quartier résidentiel où se dresse l'édifice religieux que la paroisse vit en état de siège ou presque ?

« Cela fait deux ans que ça dure, explique le vicaire général. Tout a commencé quand nous avons été contraints de murer le local de la chaufferie suite à de nombreuses effractions. C'était devenu un squat pour des nombreux jeunes qui s'y étaient quasiment installés. » Depuis, les dégradations, vols et insultes se sont succédé malgré les rondes de police plus fréquentes.

« Le pire a été atteint le 28 avril dernier. Une paroissienne âgée de 73 ans a été violemment agressée à huit heures du matin alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la salle du conseil paroissial. » Traînée à terre par l'individu qui l'a volée, elle souffre d'une fracture du bras et de séquelles psychologiques importantes. « Désormais, j'ai peur de sortir. Moi qui étais une personne autonome, je suis en train de plonger dans la dépendance », confie-t-elle, visiblement éprouvée.

Hostie profanée

Sct2 Une semaine avant l'agression, juste avant Pâques, un autre événement avait secoué la paroisse. Le tabernacle de l'église avait été forcé et l'hostie emportée. Un acte de profanation très grave pour les catholiques qui voient dans l'hostie le corps du Christ.

Devant tant d'acharnement, les paroissiens ont décidé de réagir pour dire leur émoi, leur peine mais aussi leur crainte. « Nous ne nous sentons plus en sécurité. Nous ne pouvons pas tout accepter sans réagir. » Dimanche 10 mai, après l'office, une centaine de fidèles et d'habitants du quartier se sont réunis pacifiquement dans la cour de l'église. « Je voudrais que la personne qui a agressé la dame âgée se rende compte qu'elle aurait pu devenir en quelques secondes un assassin. Et alors que serait devenue sa vie ? s'interroge le père Molinas. Face à toutes ces violences, nous sommes désemparés. Et inquiets pour l'avenir de notre société et de nos enfants. »

Dans l'indifférence, une nouvelle fois... Le Salon Beige

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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 06:59
La liste donnée hier par Philippe aurait pu s'allonger aujourd'hui :

"Hier, une nouvelle église a été la cible de voleurs dans le département. Des tentatives d’effraction ont été découvertes sur les portes latérales et centrales de l’édifice religieux de Vert-le-Petit. Les voleurs n’ont cependant pas réussi à entrer dans le bâtiment. En un mois, six églises ont été cambriolées en Essonne".
Le Salon Beige
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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 06:59

Mis à jour le 28/12/2019.

Saint Grégoire VII, l'un des plus grands Papes que Jésus-Christ ait donnés à Son Église, fut au XIe siècle, l'homme providentiel destiné à combattre tous les grands abus de cette époque si troublée ("réforme grégorienne") : les empiètements des empereurs d'Allemagne, la vente des dignités ecclésiastiques, la contagion des mauvaises moeurs du clergé et dans le peuple. Il fut un homme fort instruit, très vertueux, surtout un grand caractère.

Il se réclamait de son grand prédécesseur saint Grégoire Ier († 604.)

Rome, la Romanitas, un principe universel porté d'abord au temps des Césars par un empire, avant que la papauté ne s'en fasse la dépositaire au nom de l'Église catholique ("universelle" en grec). Mais ce que l'on dit moins c'est que cet ensemble de valeurs universelles héritées de la pensée gréco-romaine et de la Bible ne nous pas été transmis, à travers les siècles, sans difficultés. Les empereurs ont d'abord endossé la dignité du Souverain pontificat (pontifex maximus). Dans toutes les civilisations antiques, la religion et l'État ne font qu'un. 

La papauté est devenue presque malgré elle, de manière accidentelle, un pouvoir impliqué dans les querelles de ce monde. Tout débuta avec Jésus : "Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu" (Mt 22,21). C'est la papauté qui permit ensuite la distinction et l'autonomie des deux pouvoirs temporel et spirituel jusqu'ici intriqués, notamment avec Grégoire VII, et avant lui, avec Gélase Ier, qui écrivit à l'empereur Anastase au Ve siècle une lettre pour le réprimander en 494, lui précisant une idée vieille de deux siècles (à partir du moment où Constantin a commencé à convoquer des conciles), selon laquelle les empereurs ne peuvent pas faire le dogme et décider pour l'Église.


Hildebrand (tel était le nom de famille de notre réformateur Grégoire VII) eut pour père un charpentier de Toscane.

Il était encore enfant, sans aucune connaissance des lettres, lorsque, jouant dans l'atelier de son père, il forma avec des débris de bois ces mots du Psalmiste, présage de l'autorité que plus tard il devait exercer dans le monde : Dominabitur a mare usque ad mare : "Sa domination s'étendra d'un océan à l'autre."

Après une première éducation chrétienne, le jeune Hildebrand acheva de se former et de se préparer à la mission que Dieu lui réservait, dans le célèbre monastère de Cluny, foyer de sainteté et de science qui fournit alors tant de grands hommes.

Outre, le choix des évêques ou la convocation des conciles, "l'empereur germanique passe par-dessus le peuple romain et les notables pour nommer directement les papes.

De même, "le roi et les grands estimaient pouvoir investir les évêques dans leur charge, [...] parce que la fonction épiscopale restait conçue [...] comme un prolongement naturel du pouvoir du princeps." (Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019, p. 281.)

 

"[...] Le parti réformateur autour d'Hildebrand et de Pierre Damien fait nommer l'évêque de Florence, qui prend le nom de Nicolas II. Celui-ci convoque un synode au Latran en 1059, qui aboutit au décret In nomine Domini : dorénavant, l'élection des papes sera réservée aux cardinaux, c'est-à-dire aux titulaires des principales églises romaines, constituant ainsi ce qui va devenir le Sacré-Collège. L'élection des papes sera de la sorte dégagée autant que possible des influences extérieures, celle des empereurs comme celle des grandes familles et des partis romains." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 135, 146.)

 

Grégoire VII, Pape

Le courage avec lequel, simple moine, il osa dire au Pape Léon IX (1048-1054) que son élection n'était pas canonique fut l'occasion de son élévation aux plus hautes dignités de l'Église. Ce saint Pape avait été élu par l'empereur d'Allemagne ; mais son élection fut ratifiée ensuite par le clergé et le peuple de Rome. En 1049, charmé de la franchise d'Hildebrand, Léon IX le fit venir près de lui et le regarda comme son meilleur conseiller pendant les cinq ans de ce pontificat. Après la mort de Léon IX, quatre Papes successifs lui conservèrent une pleine confiance. Hildebrand continua à servir Victor II (1055-1057), puis Étienne IX (1057-1058). À la mort de ce dernier, ses conseils firent désigner Nicolas II (1059-1061) et avec le cardinal Humbert et le moine ermite Pierre Damien, il inspira le décret de 1059 sur la liberté de l'élection pontificale. (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 275-276.)

 

"Pendant toutes ces années, l'homme clé de la Curie romaine est le cardinal Hildebrand, qui devient en 1073 le pape Grégoire VII. Avec lui, la lutte pour la 'liberté' de l'Église permet au pape d'affirmer son droit d'intervention canonique dans une mesure jamais atteinte. Il va jusqu'à s'en prendre au contrôle impérial sur les églises, ce qui l'amène à un conflit ouvert avec l'empereur Henri IV: c'est ce que l'on a appelé la 'Querelle des Investitures'. Le pape interdit l'investiture laïque, notamment par l'empereur, des évêques et des principaux titulaires de charges ecclésiastiques. [...] Henri IV décide de réunir son clergé pour déposer Grégoire VII en 1075. Celui-ci répond en excommuniant l'empereur et en déliant ses sujets du serment d'obéissance." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 148.)

 

La réforme grégorienne

 

"Hildebrand n'apportait pas sur le trône de Pierre une doctrine toute élaborée. Intelligent et instruit ce n'était pas un intellectuel spéculatif, mais beaucoup plus un homme d'action.

"En dehors de l'Écriture, l'Ancien Testament surtout, il connaissait très bien le droit canon, un peu les Pères. Par là, il se rattachait plus à la mentalité clunisienne qu'à la tradition dialectique.

"Au cardinal Humbert et à Pierre Damien il avait emprunté nombre d'idées essentielles. Au premier, la volonté d'indépendance absolue de la papauté, au second, celle de gouverner seul. (En 1057, Humbert publie l'Adversus simoniacos, Contre les simoniaques, dans lequel il rappelle que dans la coopération entre empire et sacerdoce c'est l'Église, âme du corps ecclésial dont le roi est la tête, qui détermine ce qu'il faut faire. Il reconnaît que le roi prend part à l'élection des prélats, mais souligne que cela ne signifie pas qu'il lui revient de les choisir et encore moins de les investir...)

"Grégoire considérait que l'essentiel de sa tâche était de rétablir l''ordre juste' qui, selon saint Augustin, était la condition même de l'installation du royaume de Dieu sur terre.

La justice étant la vertu qui rend à chacun ce qui lui appartient..., "le maître mot de son vocabulaire fut [...] justitia.

"L'établissement de la justice sur la terre devait produire la paix.

"Les thèmes grégoriens n'avaient rien de très original; on les retrouve six siècles avant chez saint Augustin." (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 277.) 

 

"La réforme [...] met l'accent sur la purification morale et disciplinaire du clergé. [...] [U]ne rupture se dessine au fur et à mesure que la papauté s'émancipe de la tutelle impériale sous les pontificats d'Étienne IX (1057-1059) et Nicolas II (1059-1061). La décision de confier aux cardinaux l'élection du pape, en 1059, enlève à l'empereur le choix du souverain pontife; elle marque un tournant majeur.

[...] Il y a [...] au fondement de l'exigence réformatrice une conscience accrue du péché, vécu sur un plan d'abord ecclésiologique. [...] La réforme se pense comme un retour aux origines, à la 'forme primitive de l'Église' (Ecclesiae primitivae forma), à la communauté des apôtres évoquée dans les Évangiles ou le livre des Actes." (Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019, p. 265-266.)

En effet, au IVe siècle, l'empereur Constantin se convertissant, il fit des évêques 'de hauts dignitaires, sur un pied d'égalité avec les sénateurs les plus aisés' (DUFY, 1997, 27). [...] Les postes ecclésiastiques [...] furent bientôt pris d'assaut par les fils de l'aristocratie, dont certains étaient nommés évêques avant même d'avoir été baptisés. Par la suite, l'accès une position importante au sein de l'Église fut principalement une question d'influence, de marchandage et, à l'occasion, d'hérédité. La simonie devint la règle: on assista à un trafic complexe et onéreux des postes ecclésiastiques, comprenant non seulement la vente de positions éminentes comme celle d'évêque, mais aussi celle de modestes fonctions paroissiales." (Rodney STARK, Faux Témoignages, Pour en finir avec les préjugés anticatholiques, Salvator, Paris 2019, p. 209.)

De nombreux conciles à partir du IVe siècle avaient condamné la simonie et déposer les clercs impliqués; seules les offrandes spontanées des fidèles étaient acceptées. Au Haut Moyen-Âge, on dénonçait surtout la simonie-achat dans les élections épiscopales et les ordinations (conciles mérovingiens d'Orléans en 533, 549, Clermont en 535, Paris en 614; Grégoire le Grand, Isidore de Séville, etc.).

Les pratiques simoniaques semblent particulièrement développées du IXe siècle au XIe siècle, et touchent toutes les fonctions religieuses. Le trafic des évêchés et des abbayes apparaît le plus scandaleux et certains souverains en tirent des revenus (Rodolphe II de Bourgogne 912-937, Henri Ier de France 1031-1060, Otton III 983-1002, Conrad II 1027-1039, Henri IV 1054-1105, etc.) ("SIMONIE" dans Dictionnaire du Moyen-Âge, sous la direction de Claude GAUVARD, Alain de LIBERA, Michel ZINK, Quadrige Puf, Paris 2002, p. 1335-1336.)

"Cette connivence de la féodalité occidentale et du clergé simoniaque et incontinent fit toucher du doigt à Grégoire VII la source profonde du mal, l'investiture laïque qui, avec elle, avait introduit dans le clergé le goût de l'argent et des femmes." (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 279.)

"L'action des réformateurs pèse surtout sur les prêtres, auxquels il s'agit d'imposer le célibat et la chasteté, seuls en mensure de leur conférer la pureté nécessaire à l'exercice de leur fonction. [...] La situation était plus délicate dans les campagnes où le concubinage des prêtres était largement pratiqué et toléré. Il était fréquent que les prêtres aient des enfants et il arrivait même que la cure d'une paroisse se transmette de père en fils. [...] [L]'efficacité du programme grégorien reste impossible à mesurer. Mais [...] les réformateurs sont bel et bien parvenus à créer chez de nombreux clercs un sentiment de culpabilité et à imposer un nouveau modèle." (Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019, p. 308-309.)

"Au fondement des principes grégoriens figure la séparation entre clercs et laïcs. [...] [C]ette conception implique [...] la désacralisation de tous les pouvoirs laïques. [...] [E]lle inspire, à la fin du XIIe siècle, les théories ministérielles de la royauté d'un Thomas Becket ou d'un Jean de Salisbury. [...] Animés de ces principes, les réformateurs considèrent que l'ensemble des fonctions, des biens, des lieux et des droits définis comme ecclésiastiques ou considérés comme tels doivent être attribués, possédés et exercés par les clercs eux-mêmes, de manière autonome. [...] La désignation des évêques doit revenir au 'clergé et au peuple' de chaque cité épiscopale, bientôt incarnés par le collège des chanoines de la cathédrale, ou de manière exceptionnelle à la papauté ou à ses représentants; la désignation des abbés doit quant à elle revenir au chapitre de l'abbaye ou à l'évêque selon les lieux et les circonstances. L'investiture des évêques [...] par un laïc, fût-il roi, est dénoncée avec vigueur.

"[...] Une telle redéfinition de l'Église et de sa place [...] représente une complète rupture par rapport à la tradition carolingienne. [...] À ce titre aussi la réforme 'grégorienne' apparaît comme une révolution culturelle." (Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019, p. 264-268.)

"Grégoire VII [...] condamna l'investiture laïque lors des synodes de 1075-1078 et 1080, excommuniant les contrevenants." (Dictionnaire du Moyen-Âge, sous la direction de Claude GAUVARD, Alain de LIBERA, Michel ZINK, Quadrige Puf, Paris 2002, p. 1336.)

Dans le domaine des miracles, "Grégoire VII, [...] se montre favorable au renforcement des contrôles des faits jugés 'miraculeux'." (Patrick SBALCHIERO, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, Paris 2019, p. 67.)

"Au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle, les évêques mendiants pourront se généraliser. Il y aura des cardinaux, voire des papes dominicains et franciscains." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 182.)

"Au Concile de Trente (1551-1552; 1562-1563), l'Église interdit définitivement la simonie, c'est-à-dire la vente de fonctions ecclésiastiques, [et] imposa le célibat des prêtres." (Rodney STARK, Faux Témoignages, Pour en finir avec les préjugés anticatholiques, Salvator, Paris 2019, p. 252.) "Le concile insiste [...] sur la réforme du clergé afin de mettre fin aux abus les plus criants de la Renaissance." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 285.)

 

"La vision pontificale est mise en forme dans un document célèbre, les Dictatus Papae, une liste de points à défendre.

. Puisque l'Église romaine a été fondée par le Seigneur seul (article premier),

. seul le pontife romain peut être considéré comme universel (article 2),

. ce qui lui donne le droit de déposer ou absoudre tous les évêques (article 3),

. tandis que ses légats sont au-dessus de tous les évêques (article 4).

. Toutes les charges ecclésiastiques dépendent du pontife, qui, seul, peut redécouper les diocèses, nommer, déposer ou transférer les évêques, convoquer les conciles ou même 'proclamer de nouvelles lois selon les besoins du temps' (article 3-7 et 13-17).

. Le pape ne peut être jugé par personne (article 19),

. mais il peut juger n'importe quelle église (article 21).

. [...] Le titre de 'pape' lui est désormais réservé (article 11), parce que sa dignité est unique au monde. L'Église ne Rome n'a jamais erré et n'errera jamais, tandis que le pontife romain est 'sanctifié par les mérites de saint Pierre.'

Toute Église en désaccord avec Rome ne peut être catholique.

[...] Le monde, voué au péché, ne peut être libéré du mal que par l'obéissance au Christ; or, celle-ci ne peut que consister à suivre l'autorité de l'Église, c'est-à-dire du pape.

[...] [L]es pouvoirs laïcs ont leur autonomie, de la même manière que le corps a son autonomie par rapport à l'âme; mais c'est quand même l'âme qui doit fournir ses règles de comportement au corps et le contrôler. [...] En ce sens, la réforme grégorienne ne propose pas une théocratie [...] : le pape ne prétend pas se substituer aux pouvoirs laïcs.

 

"La réforme grégorienne va [...] en fait bien au-delà de la simple 'liberté' ou de la volonté de dégager les Églises des jeux politiques et de la corruption. La papauté grégorienne, [...] veut rompre avec les conceptions sacrées du pouvoir monarchique, ou avec l'association organique des empereurs avec leurs évêques. [...] Ce faisant, la réforme grégorienne commence à poser en des termes nouveaux la question des rapports entre pouvoir laïc et pouvoir religieux. Elle amorce à terme, [...] une forme de séparation avec les pouvoirs politiques et une laïcisation de ces derniers.(Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 146-150.)

 

"La réforme grégorienne fut une révolution qui agita l'Église durant un siècle et remit totalement en causes ses rapports avec le système politique.

"[...] Ainsi, bien avant la séparation de 1905, le principe de l'autonomie des pouvoirs séculier et spirituel était acquis, et ce en raison de l'insistance de la papauté." (L'Église en procès, La Réponse des historiens, sous la direction de Jean Sévillia, Tallandier, Le Figaro, Paris 2019, p. 80.)

 

L'abondante législation est confirmée par le premier concile oecuménique de Latran en 1123. La simonie perdit de son acuité au XIIe siècle. Mais, paradoxalement, "du XIIIe au XVIe siècle, c'est sous la plume des opposants à la monarchie pontificale que revient de manière récurrente l'accusation de simonie au sujet de la vente des indulgences" (Dictionnaire du Moyen-Âge, sous la direction de Claude GAUVARD, Alain de LIBERA, Michel ZINK, Quadrige Puf, Paris 2002, p. 1336), expression de la protestation luthérienne, l'évolution du concept et de la pratique de la pénitence ayant vu progresser l'idée d'une tarification des peines imposées en ce monde, aux confessés repentants.

 

"Dans l'empire, les évêques allemands conscients de l'importance politique que leur conféraient la nomination impériale et le rôle d'évêques-fonctionnaires, tenaient à conserver le statu quo... Ces prélats proches du trône..., ne voulaient pas renoncer à leur pouvoir politique. Grégoire VII eut donc à lutter à la fois contre l'empereur et, à quelques exceptions près, contre l'épiscopat allemand. (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 281.)

 

La croisade. "Grégoire VII avait pensé organiser une campagne pour aider Byzance contre les Turcs, avec l'idée de faire revenir Constantinople dans le giron romain." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 153)

 

Le roi des Romains Henri IV agenouillé devant Mathilde de Toscane en présence de l'abbé Hugues de Cluny, miniature de la Vita Mathildis (xiie siècle).

La pénitence de Canossa (1077)

 

"Au départ, les projets grandioses de Grégoire VII ne donnent que peu de résultats. Dans un premier temps Henri IV, grâce à l'intercession de la puissante comtesse de Toscane, Mathilde, semble faire amende honorable. En janvier 1077, l'empereur vient en tenue de pénitent, pieds nus dans la neige devant les murailles de la citadelle de Canossa en Italie du nord, où s'est réfugié le pape. [...] Canossa ne peut qu'obliger le pape à pardonner et se réconcilier. [...] Cependant l'affrontement ne cesse pas, et Henri IV ne tarde pas à réaffirmer son indépendance. Grégoire VII l'excommunie de nouveau en 1080, mais cette fois-ci, Henri IV qui a éliminé ses adversaires peut descendre en Italie et occuper Rome où il installe un antipape. Grégoire VII doit s'enfuir de Rome sous la protection des troupes normandes, qui en profitent pour piller la ville." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 151-152)

 

Henri à Canossa, toile d'Eduard Schwoiser, 1862.

L'absolution de Canossa montre l'impossibilité pour le roi d'être prince et prêtre à la fois.

 

"[L]es Dictatus Papae ont indiqué ce qui fera la force de l'institution pontificale : une vision portée par une administration, un droit et une diplomatie. La scène de l'humiliation vécue par l'empereur à Canossa, [...] devient un symbole puissant : le pouvoir impérial a bien reconnu et mis en scène l'autorité des papes." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 152.)

 

Yves de Chartres

"En France, ... [a]près de longues négociations, Philippe Ier et les grands du royaume renoncèrent à l'investiture laïque par la crosse et l'anneau en 1098. Mais ils conservèrent le droit d'agrément à l'élection canonique, et continuèrent d'investir les prélats du temporel de leur église, en échange du serment de fidélité. Cet accommodement [...] devait servir à l'élaboration du concordat de Worms, [...] conçu par Yves de Chartres, [...] canoniste (1010-1116) qui lutta avec énergie pour le triomphe de la réforme. [...] Sa thèse distinguait fortement les deux pouvoirs spirituel et temporel, ce qui séparait les deux investitures, l'une ecclésiastique pour la fonction spirituelle, l'autre laïque pour le gouvernement temporel et les biens (regalia ou temporalia) liés à la fonction épiscopale. Dans l'esprit d'Yves de Chartres, les difficultés [...] devaient être résolues par la collaboration active des deux pouvoirs. [...] Au milieu du XIIe siècle, dans ce domaine, la réforme grégorienne avait triomphé en France.

En Angleterre, l'évolution fut moins favorable. [...] Le souverain (Guillaume le Roux, fils de Guillaume le Conquérant) poursuivit de sa vindicte Anselme, le nouvel archevêque de Cantorbéry, partisan de la réforme, qui dut se réfugier auprès d'Urbain II en 1097. Mais Henri Ier Beauclerc, frère de Guillaume le Roux, conclut un accord avec l'archevêque en 1105. Henri Ier renonça à l'investiture par la crosse et l'anneau et Anselme accepta le serment de vassalité. (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 286-287.)


Grégoire VII fut atteint d'une maladie qui le réduisit à la dernière extrémité. La Sainte Vierge lui apparut et lui demanda s'il avait assez souffert : "Glorieuse Dame, répondit-il, c'est à vous d'en juger." La Vierge le toucha de la main et disparut. Le Pontife était guéri et put célébrer la Sainte Messe le lendemain en présence de tout le peuple consolé.

Grégoire, un an avant sa mort, dut fuir en exil à Salerne; il prédit le triomphe de son Église et rendit son âme à Dieu, le 25 mai 1085, en prononçant ces mots : "J'ai aimé la justice et j'ai haï l'iniquité; c'est pour cela que je meurs en exil."

 

Au concordat de Worms signé avec l'empereur germanique le 23 septembre 1122, selon le précédent inspiré d'Yves de Chartres, l'investiture épiscopale est scindée en deux. L'empereur renonçait à la cérémonie par la crosse et l'anneau et s'engageait à laisser librement se dérouler les élections épiscopales. En échange, le pape accordait à l'empereur ou à son mandataire le droit d'être présent à l'élection, et en cas de contestation, d'arbitrer en faveur du candidat le plus digne. (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 291.) L'original de l'acte de l'empereur Henri V est conservé aujourd'hui aux archives du Vatican. 

"Le concordat de Worms et le premier concile oecuménique du Latran mettaient un terme définitif au fonctionnement du césaropapisme." (J. CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, ibid., p. 293), hérité de l'empire romain.

Néanmoins, la querelle des investitures rebondira en Angleterre sous le règne d'Henri II Plantagenêt (1154-1189) qui voulut exercer le plus strictement possible la tutelle royale sur l'Église d'Angleterre. Le nouvel archevêque de Cantorbéry, l'ami du roi et ancien chancelier du royaume, Thomas Becket, s'éleva contre les prétentions d'Henri II et fut obligé de s'exiler en 1164. Rentré en Angleterre en 1170, il sera assassiné dans sa cathédrale par quatre chevaliers croyant exécuter le voeu secret du roi. Le pape prononça aussitôt l'excommunication contre les meurtriers et canonisa Thomas comme martyr en 1173. Henri II s'humiliera publiquement auprès du tombeau du saint. Son attitude sera ici à rapprocher de celle d'Henri IV d'Allemagne à Canossa. Sous Jean sans Terre (1199-1216), celui-ci refusa de reconnaître l'élection du cardinal Etienne de Langton, au siège primatial de Cantorbéry. Après avoir interdit ce royaume (1208), le pape excommunia le souverain en 1209. Devant la menace de la déposition, Jean capitula, craignant que son seigneur pour les fiefs normands et aquitains, le roi de France Philippe Auguste, ne fût chargé d'exécuter la sentence. (J. CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, ibid., p. 309.)

La querelle des investitures rebondit également sous l'empereur germanique Frédéric Barberousse (1155-1190) qui reprit l'habitude de disposer des évêchés. La lutte entamée marquera l'apogée de la querelle du Sacerdoce et de l'empire. Le pape Alexandre III (1159-1181) fut obligé de se réfugier en France. En 1167, Barberousse s'emparera de Rome et pillera la ville, après avoir attaqué Saint-Pierre au feu grégeois et massacré, sur le tombeau même de l'Apôtre, ceux qui résistaient. La lourde défaite qu'il subit le 29 mai 1176 à Legnano devant les troupes de la Ligue lombarde l'obligera à composer en 1177 et, par la paix de Venise, à reconnaître Alexandre III, en abandonnant son dernier antipape et en renonçant à se mêler de l'élection pontificale. Alexandre III sera ramené à Rome par les troupes allemandes en 1178. (Jean CHELINI, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Pluriel, Millau 2012, p. 302.) Barberousse mourra le 10 juin 1190, durant la croisade, noyé dans un petit fleuve de Cilicie, le Sélef, dans les valons du Taurus, aux portes de la Syrie.

 

En France, la collaboration des deux pouvoirs spirituel et temporel, dans le respect de l'indépendance mutuelle caractérisera au XIIIe siècle la royauté chrétienne de saint Louis. Ainsi, s'affirmera dans l'Occident chrétien une monarchie, absolument indépendante du pape au temporel, qui poursuivra aussi bien que la papauté les exigences de la justice et de la paix. 

 

"Les siècles de la féodalité, longtemps définis comme des siècles de fer', correspondent en réalité au moment du 'décollage' européen." (Jean-Louis Biget, Préface dans Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019, p. 10.)

 

"[...] À partir du milieu du XI siècle, la rupture grégorienne, mais aussi l'essor urbain, l'affirmation de la seigneurie castrale et les transformations des campagnes ouvrent la voie à l'émergence de nouveaux horizons politiques [...], dont le regain de puissance du roi et l'épanouissement de la culture chevaleresque constituent les aspects significatifs." (Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019, p. 22.) 

L'ordre créé par la réforme grégorienne ne sera fondamentalement remis en question que huit siècles plus tard, par les révolutionnaires français, réactualisant la confusion antique du politique et du spirituel, avec "la constitution civile du clergé du 12 juillet 1790" qui "instaure une désignation aux charges ecclésiastiques par le vote des citoyens. Les religieux deviendront des fonctionnaires de l'État. Les évêques seront consacrés sans intervention du pape." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 337-338.) On revient au césaropapisme le plus antichrétien.

Paradoxalement au XXe siècle, c'est la papauté elle-même qui reviendra sur la réforme grégorienne, avec "un concile très occidental, dont le tempo sera donné par un épiscopat nord-européen, pour ne pas dire carolingien", qui "voit arriver à maturité [...] la nouvelle théologie, très critique envers l'incapacité du monde curial romain à se rendre compte des défis posés par l'areligiosité du monde contemporain", et qui "adopte le 21 novembre 1964 la constitution Lumen gentium, qui pose les principes fondamentaux de ce que sera l'enseignement du concile."

[...] "[C]omme tous ses fidèles ont été régénérés par le Saint-Esprit, ils sont tous appelés à un 'sacerdoce commun'. [...] En d'autres termes, cette constitution cherche à revenir sur la séparation entre clercs et laïcs progressivement montée en puissance depuis la réforme grégorienne, pour affirmer au contraire la participation de tous dans un rapport d'égalité à la vie de l'Église. " (Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019, p. 422-429.) 

Jean XXIII, dans l'encyclique Pacem in terris, le 11 avril 1963, dit "explicitement que les États sont dépassés et incapables d'assurer le bien commun, et appelle "à la constitution d'une autorité publique de compétence universelle", dont les rapports avec les États, "les citoyens, les familles et les corps intermédiaires doivent être régis par le principe de subsidiarité", un avenir préfiguré par les Nations-Unies et la Déclaration universelle des droits de l'homme. Tous les catholiques sont appelés à s'engager pour cette tâche." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté, ibid., p. 425.)

"La constitution Gaudium et spes, [...] reprend les principes de Pacem in terris ou du discours à l'ONU de Paul VI. (Thomas TANASE, Histoire de la papauté, ibid., p. 430.)

"L'encyclique Populorum progressio de 1967 complétera Gaudium et spes", avec un "un idéal ecclésial fait désormais d'engagements, de mobilisations et de participation de tous." (Thomas TANASE, Histoire de la papauté, ibid., p. 431.)

En confondant clercs et laïcs (le "sacerdoce commun" de LG 34), en associant étroitement tous les croyants à la vie politique, en s'engageant résolument pour un modèle global qui sert de base au nouvel ordre international, cette nouvelle orientation revenant sur mille ans de distinction des clercs et des laïcs de la réforme grégorienne est-elle la plus adaptée pour précisément lutter contre "l'areligiosité" du monde contemporain? C'est cela, la question qui demeure.

 

****

Sources : (1) Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950. Les saints du jour; (2) Thomas TANASE, Histoire de la papauté d'Occident, Gallimard, Folio Inédit Histoire 2019 ; (3) Florian MAZEL, 888-1180 Féodalités, Histoire de France, sous la direction de Joël Cornette, Folio, Gallimard, Trebaseleghe, Italie 2019.

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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 06:59
Ayez soin de conserver votre coeur dans la paix ; qu'aucun événement de ce monde ne le trouble ; songez que tout finit ici-bas. 
Dans tous les événements, si fâcheux qu'ils soient, nous devons plutôt nous réjouir que nous attrister, pour ne point perdre un bien plus précieux, la paix et le calme de l'âme. 
Quand même tout ici-bas s'écroulerait et que tous les événements nous seraient opposés, il serait inutile de se troubler, car le trouble nous apporterait plus de dommage que de profit.
Supporter tout avec la même égalité d'humeur et dans la paix, c'est non seulement aider l'âme à acquérir de grands biens, mais encore la disposer à mieux juger des adversités où elle se trouve et à y apporter le remède convenable. 
Le ciel est stable et n'est pas sujet aux changements. De même, les âmes qui sont d'une nature céleste sont stables ; elles ne sont pas sujettes à des tendances désordonnées, ni quoi que ce soit de ce genre ; elles ressemblent d'une certaine manière à Dieu qui est immuable. (
Saint Jean de la Croix(1542-1591), carme, docteur de l'Église, Avis et maximes, 173-177 in trad. Oeuvres spirituelles, Seuil 1945, p. 1203)Commentaire du jour
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23 mai 2009 6 23 /05 /mai /2009 17:03
Rediff.

Comment arrivera la victoire (d'Israël)

Le Rav Ron CHAYA, que l'on entend dans ce cours, "Comment arrivera la victoire (d'Israël)", est le directeur de l'association Leava.fr. http://www.leava.fr/

L'association se définit elle-même comme "une association à but non lucratif, apolitique, créée dans le but de diffuser les valeurs essentielles du judaïsme".

L'association "organise des cours menés par des conférenciers prestigieux, à Paris, à Lyon, à Marseille".Le Rav Ron CHAYA, en particulier, a enregistré de nombreux cours disponibles sur le site de l'association.

Cela rappelle étrangement la première guerre mondiale de 14-18 et des conflits récents.

Regardez bien ce Juif intégriste jubiler à l'idée que les nations du monde s'entretuent et s'exterminent dans une guerre mondiale pour ne plus laisser la place qu'au Grand Israël... Soyez attentif à son discours de haine et d'attiseur du conflit de civilisation, ce qu'il nomme la "grande guerre entre l'occident et l'orient" (2:33 au compteur).

"Ils vont tout faire pour ne pas rentrer en guerre. Mais néanmoins c'est marqué (le rabbin cite le Talmud...), par la tignasse de leur chevelure, de force ils seront obligés de rentrer en guerre"...

On attend les cris d'indignation de la LICRA (Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme), la Halde (haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité), la LDH (Ligue des droits de l'homme) et SOS-Racisme...

Voilà donc le projet des sionistes pour nous occidentaux. Projet cupidement relayé chez nous par les valets du judaïsme talmudique, qui passent leur journée entière à s'en prendre aux Arabes et à l'islam, "l'islamisation"... tout en insultant et diffamant ceux qui parlent de "judaïsation", informent les gens du projet talmudique sioniste... dont l'immigration, imposée et organisée, par la Secte génocideuse n'est qu'un moyen d'attiser ce conflit... Mais le golem de la "France black blanc beur", se retourne contre son créateur..
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22 mai 2009 5 22 /05 /mai /2009 18:53
Carla Bruni (mannequin et auteur-compositrice-interprète française née italienne, 1967)


"Les Français sont des minables et négatifs."

Carla Bruni interview au dailynews le 19 Janvier 2008
Source :
Devoir de mémoire
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22 mai 2009 5 22 /05 /mai /2009 18:49

jean michel quillardet (ancien grand maître du Grand Orient de France, né en 1953)

"L’Europe, ça n’est PAS UN CONTINENT. L’Europe c’est une idée. C’est d’abord une étape, une étape vers un autre monde, vers notre monde. Vers vous venant d’Afrique. Vers vous venant d’Asie. Vers vous venant des Etats-Unis. Vers vous venant d’Amérique Latine. L’Europe est ouverte sur le Monde. L’Europe ne peut être fermée. L’Europe est le premier pas vers un monde sans frontières. L’Europe est le premier pas vers un monde de l’Universel […] Mais l’Europe c’est aussi et surtout, sans doute, une idée."
Jean-Michel Quillardet, Lors du Rassemblement Maçonnique International de Strasbourg - 2 et 3 juin 2007

Source : Devoir de mémoire

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22 mai 2009 5 22 /05 /mai /2009 17:00
"...[L]a violence des réactions ... atteste que certaines choses ne doivent pas être dites. Non seulement le pape n’a pas droit à l’erreur, mais il n’a pas le droit de tout dire, surtout si c’est une vérité. Cela, nos contemporains ne peuvent pas, ne veulent pas se l’entendre dire. Par exemple, on ne doit sous aucun prétexte suggérer que, dans certains cas (ainsi l’épidémie du sida), la maîtrise de l’exercice de la sexualité constitue, à long terme, le remède le plus efficace. En effet, si l’on tient la satisfaction de la pulsion sexuelle pour une nécessité inéluctable de la nature humaine, en appeler à une telle maîtrise devient évidemment une pure provocation à l’impossible...

[L]e refus chrétien d’idolâtrer la richesse économique et la conquête du pouvoir suscite au fond la même résistance et le même rejet de principe. Plus généralement, ce sont les trois conseils évangéliques – chasteté volontaire, pauvreté volontaire, renonciation volontaire au pouvoir – qui apparaissent inacceptables, parce qu’irréalisables. Ce qui signifie simplement que les exigences de l’imitation du Christ (prendre sa croix et le suivre) restent, plus que jamais, des préceptes radicalement révolutionnaires, que notre société ne peut donc, logiquement, que refuser. C’est dans ce conflit que le monachisme, depuis toujours, trouve son lieu et sa force."
Jean-Luc Marion, de l’Académie française 05/04/2009,
Lettre aux catholiques troublés, Ne pas se tromper de conflit
, viale Forum catholique
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22 mai 2009 5 22 /05 /mai /2009 16:59

Père Wauck - Il est relativement facile pour les gens de constater que le grand art du monde occidental - musique, peinture, sculpture, littérature, architecture - est en grande partie le fruit d’une culture chrétienne : un art souvent inspiré par la foi quand il n’est pas financé par l’Eglise. Cela semble évident. C’est également vrai pour les sciences, mais les gens ne s’en rendent pas compte.

Songez aux universités, qui sont une invention de l’Eglise ; à Copernic, qui était un ecclésiastique catholique romain, et qui a dédié au pape son livre sur la théorie héliocentrique. Le calendrier que nous utilisons aujourd’hui est le calendrier dit grégorien, du nom du pape Grégoire XIII, qui le promulgua, avec la collaboration des plus grands astronomes et mathématiciens de son temps. Galilée lui-même resta toujours catholique, et ses deux filles étaient religieuses. L’un des plus grands astronomes du 19e siècle a été un prêtre jésuite, Angelo Secchi. Le père de la génétique moderne, Gregor Mendel, était moine catholique. L’auteur de la théorie du "Big Bang" était un prêtre belge, Georges Lemaitre.

Bref, l’idée d’une tension naturelle existant entre la science et l’Eglise, entre raison et foi, est complètement absurde. De nos jours, en entendant parler de « science » et de « l’Eglise », les gens pensent aussitôt au procès de Galilée au XVIIe siècle. Mais une vision plus large des choses conduit à penser que cette affaire complexe, - qui est fréquemment déformée par une propagande anti-catholique- constituait une exception manifeste. Si les critiques de l’Eglise la ressortent constamment ; il y a une raison : c’est le seul et unique exemple qu’ils ont trouvé. Ainsi, en entendant parler de la "science" et de "l’Eglise", nous devrions penser à Copernic, Secchi, Mendel et Lemaitre. Ils sont représentatifs. Pas le procès de Galilée.

Le Père John Wauck, de la prélature de l’Opus Dei, né à Chicago, enseigne la littérature et la communication de la foi chrétienne à l’Université pontificale de la Sainte Croix à Rome. Il a étudié l’histoire de la littérature à l’Université de Harvard.

Dans cet entretien accordé à ZENIT, il constate une donnée irréfutable sur cet intérêt pour l’Eglise : au cours de ces dernières années, jamais on n’a vu autant de pèlerins à Rome.

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22 mai 2009 5 22 /05 /mai /2009 07:08
Sainte Rita, Patronne des Causes désespérées

 

SAINTE RITA de CASCIA
Veuve
(vers 1381-1447 ?)


 

       Rita naît vers 1381 près de Cascia en Ombrie, au coeur d'une époque troublée marquée par la guerre entre partisans du Pape et de l'Empereur. Chaque village est divisé. Les parents de Rita sont surnommés les 'porte-paix' du Christ, jouant un rôle de médiation entre clans rivaux. Cet exemple, Rita ne l'oubliera pas, elle le prolongera par toute une vie de douceur et d'extraordinaire patience dans l'adversité.
Vers l'âge de 13 ans, elle commence à penser à la vie religieuse. Ses parents préfèrent la marier à un homme riche, mais au caractère brutal. Rita s'incline, se disant qu'elle n'est sans doute pas digne de la vie consacrée. Elle souffre en silence, ajoutant des jeûnes fréquents pour la conversion de Paolo di Fernando, son mari. Elle est si douce que ses voisins la surnomment « la femme sans rancune ». Enceinte, elle donne naissance à deux jumeaux. Paolo finit alors par s'amadouer et le ménage connaît un temps de bonheur.

Or un soir d'hiver 1416, Paolo tombe dans une embuscade. Quand Rita arrive, il est déjà mort, mais un témoin atteste qu'il s'est tourné vers Dieu. Les jumeaux, eux, ne rêvent que de venger leur père. Rita redouble de prière, demandant même au Seigneur qu'ils meurent en pardonnant plutôt que de vivre dans la vengeance. Quelques mois après, ses fils sont emportés par une épidémie de peste, non sans avoir demandé pardon à leur mère.
Devenue veuve, Rita va pouvoir réaliser sa vocation, non sans mal ! Elle frappe à la porte des Augustines de Cascia, mais l'abbesse lui refuse l'entrée, l'ordre interdisant l'accueil des veuves. Rita insiste et finalement est admise, à condition de parvenir d'abord à réconcilier les deux clans, celui de son mari et celui de son assassin. Elle y parvient, contre toute attente ! Elle restera 40 ans religieuse, se dévouant au service des pauvres. 
 

Très connue dans la région de Cascia, on venait la consulter de partout. Elle avait l'expérience de la vie et savait comprendre toutes les situations difficiles et toutes les misères humaines. A tous, elle apportait le réconfort de sa foi et de sa prière. Chose étonnante : tout s'arrangeait lorsqu'on s'adressait à Rita. Sa prière était entendue du ciel. Le bouche à oreille fit le reste. Elle devint vraiment l'avocate des causes désespérées.


Un Vendredi Saint, après un Carême prêché par un Franciscain, elle demande à être configurée au Christ. Elle recevra, sur le front, dans une extase, un des stigmates de la Passion qui ne la quittera plus, sauf durant le pèlerinage du Jubilé à Rome pour rendre grâce de la cessation des guerres dans le pays. Ses dernières années, elle les passe en recluse, ne recevant plus que l'Eucharistie pour toute nourriture. 

À sa mort, vraisemblablement en  1447 ou 1457, le peuple de Cascia la proclame sainte, bien avant l'Église officielle.

Son corps, intact,  repose dans la basilique de Cascia et attire des pèlerins du monde entier, venus implorer son intercession.

"Les informations collectées lors des exhumations de 1624 puis de 1628 confirment l'incorruption de son corps, tandis que les observateurs de la seconde moitié du XXe siècle signalent une peau noircie et un dessèchement important." (1)

Elle sera béatifiée en 1627 ou 1628 par le pape Urbain VIII et canonisée en 1900 par le pape Léon  XIII.

Demandons-lui aujourd'hui qu'elle nous communique sa capacité à pardonner, sa douceur évangélique et, dans la contemplation du Christ, la force d'un amour invincible, pour Dieu et pour nos frères. Avec elle, soyons sûrs qu'il n'y a pas de
cause désespérée pour celui qui croit, et plus encore pour celui qui aime en Dieu, car à Dieu, rien n'est impossible !

 

***

Sources

(1) Patrick SBALCHIERO, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, Paris 2019, p. 159 ; (2) Pélerinage de Sainte Rita à Vendeville 

(3) Sainte-rita.org Site consacré à sainte Rita 

(4) Santaritadacascia.org Site officiel

(5) Wikipedia

 

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21 mai 2009 4 21 /05 /mai /2009 18:04

République et négationnisme

Avec Jean Clair de l'Académie française, pour "Les années 1930 La Fabrique de l'homme nouveau", Stéphane Courtois et Reynald Secher pour "La guerre de la Vendée et le système de dépopulation" de Gracchus Babeuf.

L'
émission entière histoire.fr, via Le Forum catholique
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21 mai 2009 4 21 /05 /mai /2009 17:37

Date d'envoi : 07/04/09
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21 mai 2009 4 21 /05 /mai /2009 17:08

Mis à jour le 14 avril 2019 en la fête des Rameaux :

 

Testament, rédigé par Louis XVI à la prison du Temple le 25 décembre 1792 avant de monter sur l'échafaud, à ne pas confondre avec le "testament politique" retrouvé ("Français,... méfiez-vous des suggestions et des mensonges de vos faux amis, revenez à votre Roi", rédigé par Louis XVI le 20 juin 1791) :

Texte :

 

Au nom de la Très Sainte Trinité du père du Fils et du Saint Esprit, aujourd’hui vingt cinquième jour de Décembre, mil sept cent quatre vingt douze Moi Louis XVIe du nom Roy de France étant depuis plus de quatre mois enfermé avec ma famille dans la Tour du Temple à Paris par ceux qui étaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, même depuis le onze du courant avec ma famille de plus impliqué dans un Procès, dont il est impossible de prévoir l’issue à cause des passions des hommes et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyen dans aucune Loi existante, n’ayant que Dieu pour témoin de mes pensées et auquel je puisse m’adresser, je déclare ici en sa présence mes dernières volontés et mes sentiments.  

Je laisse mon âme à Dieu mon créateur, je le prie de la recevoir en sa miséricorde, de ne pas la juger d’après ses mérites, mais par ceux de Notre Seigneur Jésus Christ, qui s’est offert en sacrifice à Dieu son Père, pour nous autres hommes quelqu’indignes que nous en fussions et moi le premier.

Je meurs dans l’union de notre sainte Mère l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine qui tient ses pouvoirs par une succession non interrompue de St Pierre auquel Jésus Christ les avait confiés. Je crois fermement et je confesse tout ce qui est contenu dans le Symbole et les commandements de Dieu et de l’Eglise, les Sacrements et les Mystères tels que l’Eglise Catholique les enseigne et les a toujours enseignés.

Je n’ai jamais prétendu me rendre juge dans les différentes manières d’expliquer les dogmes qui déchire l’Eglise de Jésus Christ mais je m’en suis rapporté et rapporterai toujours si Dieu m’accorde vie, aux décisions que les supérieurs Ecclésiastiques unis à la Saint Eglise Catholique donnent et donnèrent conformément à la discipline de l’Eglise suivie depuis Jésus Christ. Je plains de tout mon cœur nos frères qui peuvent être dans l’erreur, mais je ne prétends pas les juger, et je ne les aime pas moins tous en Jésus Christ suivant ce que la charité Chrétienne nous l’enseigne.

Je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés. J’ai cherché à les connaître scrupuleusement, à les détester, à les détester, à m’humilier en sa présence, ne pouvant me servir du Ministère d’un Prêtre Catholique je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en ai faite et surtout le repentir profond que j’ai d’avoir mis mon nom (quoique cela fut contre ma volonté) à des actes qui peuvent être contraires à la discipline et à la croyance de l’Eglise Catholique à laquelle je suis toujours resté sincèrement uni de cœur, je prie Dieu de recevoir la ferme résolution où je suis s’il m’accorde vie, de me servir aussitôt que je le pourrai du Ministère d’un Prêtre Catholique pour m’accuser de tous mes péchés, et recevoir le Sacrement e Sacrement de Pénitence.

Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance (car je ne me rappelle pas d’avoir fait sciemment aucune offense à personne) ou ceux à qui j’aurais pu donner de mauvais exemples ou des scandales de me pardonner le mal qu’ils croient que je peux leur avoir fait.

Je prie tous ceux qui ont de la Charité d’unir leurs prières aux miennes, pour obtenir de Dieu le pardon de mes péchés.

Je pardonne de tout mon cœur, à ceux qui se sont fait mes ennemis sans que je leur en ai donné aucun sujet et je prie Dieu de leur pardonner, de même que ceux qui par un faux zèle, ou par un zèle malentendu, m’ont fait beaucoup de mal.

Je recommande à Dieu, ma femme, mes enfants, ma sœur, mes tantes, mes frères, et tous ceux qui me sont attachés par les Liens du Sang ou par quelqu’autre manière que ce puisse être. Je prie Dieu ,particulièrement de jeter de yeux de miséricorde, sur ma femme, mes enfants et ma sœur qui souffrent depuis longtemps avec moi, de les soutenir par sa grâce s’ils viennent à me perdre, et tant qu’ils resteront dans ce monde périssable.

Je recommande mes enfants à ma femme, je n’ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux, je lui recommande surtout d’en faire de bons Chrétiens et d’honnêtes hommes, de leur faire regarder les grandeurs de ce monde-ci (s’ils sont condamnés à les éprouver) que comme des biens dangereux et périssables et de tourner leurs regards vers la seule gloire solide et durable de l’Eternité, je prie ma sœure de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfants, et de leur tenir lieu de mère, s’ils avaient le malheur de perdre la leur.

Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu’elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donné dans le cours de notre union, comme elle peut être sure que je ne garde rien contre elle, si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher.

Je recommande bien vivement à mes enfants, après ce qu’ils doivent à Dieu qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux, soumis et obéissants à leur mère, et reconnaissant de tous les soins et peines qu’elle se donne pour eux, et en mémoire de moi je les prie de regarder ma sœur comme une seconde mère.

Je recommande à mon fils s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu’il doit oublier toute haine et tout ressentiment et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j’éprouve, qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile.

Je recommande à mon fils d’avoir soin de toutes les personnes qui m’étaient attachées autant que les circonstances où il se trouvera lui en donneront les facultés, de songer que c’est une dette sacrée que j’ai contractée envers les enfants ou le parents de ceux qui ont péris pour moi et ensuite de ceux qui sont malheureux pour moi, je sais qu’il y a plusieurs personnes de celles qui m’étaient attachées qui ne se sont pas conduites envers moi comme elles le devaient, et qui ont même montré de l’ingratitude, mais je leur pardonne (souvent dans les moments de troubles et d’effervescence on n’est pas le maître de soi) et je prie mon fils, s’il en trouve l’occasion, de ne songer qu’à leur malheur.

Je voudrais pouvoir témoigner ici ma reconnaissance à ceux qui m’ont montré un véritable attachement et désintéressé, d’un côté si j’étais seulement touché de l’ingratitude et de la déloyauté des gens à qui je n’avais jamais témoigné que des bontés, à eux à leurs parents ou amis, de l’autre j’ai eu de la consolation à voir l’attachement et l’intérêt gratuit que beaucoup de personnes m’ont montrés, je les prie d’en recevoir tous mes remerciements, dans la situation où sont encore les choses, je craindrait de les compromettre si je parlais plus explicitement mais je recommande spécialement à mon fils de chercher les occasions de pouvoir les reconnaître.

Je croirais calomnier cependant les sentiments de la Nation si je ne recommandais ouvertement à mon fils M. De Chamilly et Hue, que leur véritable attachement pour moi, avait porté à s’enfermer avec moi dans ce triste séjour, et qui ont pensé en être les malheureuses victimes, je lui recommande aussi Cléry des soins duquel j’ai eu tant lieu de me louer depuis qu’il est avec moi comme c’est lui qui est resté avec moi jusqu’à la fin, je prie Messieurs de la Commune de lui remettre mes hardes, mes livres, ma montre, ma bourse, et les autres petits effets qui ont été déposées au Conseil de la Commune.

Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardaient, les mauvais traitements et les gènes dont ils ont cru devoir user envers moi, j’ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes, que celles-là jouissent dans leur cœur de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser.

Je prie Messieurs de Malesherbes, Tronchet et de Sèze, de recevoir ici tous mes remerciements et l’expression de ma sensibilité, pour tous les soins et les peines qu’ils se sont donnés pour moi.

Je finis en déclarant devant Dieu et prêt à paraître devant lui que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancées contre moi. Fait en double à la tour du Temple le vingt cinq décembre mil sept cent quatre vingt douze.

 

LOUIS, Testament

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20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 23:01
CITÉ DU VATICAN, 20 mai 2009 (AFP) - Benoît XVI demande aux jeunes d'exprimer leur foi sur internet

Le pape Benoît XVI a demandé mercredi aux croyants, en particulier les jeunes, d'exprimer leur foi sur internet et encouragé les internautes à promouvoir une "culture de respect".

"Jeunes en particulier, j'en appelle à vous: portez témoignage de votre foi par le monde numérique!", a demandé Benoît XVI dans un "appel", en anglais, lancé à la fin de l'audience générale place Saint-Pierre à l'occasion de la Journée mondiale de la communication célébrée dimanche par l'Eglise.

Le pape a aussi "invité" ceux qui utilisent les nouvelles technologies de communication, spécialement les jeunes, à le faire "d'une manière positive" et de mettre à profit "le grand potentiel de ces techniques pour construire des liens d'amitié et de solidarité qui puissent contribuer à rendre le monde meilleur".

Relevant que ces nouvelles technologies ont entraîné des "changements fondamentaux" dans la façon dont les informations sont diffusées et dans la manière de communiquer, le pape a souhaité "encourager" les internautes "à être attentifs à maintenir et promouvoir une culture de respect, de dialogue et d'amitié authentique où les valeurs de la vérité, de l'harmonie et de la compréhension mutuelle puissent s'épanouir". Via
Le Forum catholique
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