22 mai 2009
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17:00
"...[L]a violence des réactions ... atteste que certaines choses ne doivent pas être dites. Non seulement le pape n’a pas droit à l’erreur, mais il n’a pas le droit de tout dire, surtout si c’est une vérité. Cela, nos contemporains ne peuvent pas, ne veulent pas se l’entendre dire. Par exemple, on ne doit sous aucun prétexte suggérer que, dans certains cas (ainsi l’épidémie du sida), la maîtrise de l’exercice de la sexualité constitue, à long terme, le remède le plus efficace. En effet, si l’on tient la satisfaction de la pulsion sexuelle pour une nécessité inéluctable de la nature humaine, en appeler à une telle maîtrise devient évidemment une pure provocation à l’impossible...
[L]e refus chrétien d’idolâtrer la richesse économique et la conquête du pouvoir suscite au fond la même résistance et le même rejet de principe. Plus généralement, ce sont les trois conseils évangéliques – chasteté volontaire, pauvreté volontaire, renonciation volontaire au pouvoir – qui apparaissent inacceptables, parce qu’irréalisables. Ce qui signifie simplement que les exigences de l’imitation du Christ (prendre sa croix et le suivre) restent, plus que jamais, des préceptes radicalement révolutionnaires, que notre société ne peut donc, logiquement, que refuser. C’est dans ce conflit que le monachisme, depuis toujours, trouve son lieu et sa force."
Jean-Luc Marion, de l’Académie française 05/04/2009, Lettre aux catholiques troublés, Ne pas se tromper de conflit, viale Forum catholique

Jean-Luc Marion, de l’Académie française 05/04/2009, Lettre aux catholiques troublés, Ne pas se tromper de conflit, viale Forum catholique
Publié par Ingomer
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Résistance - Reconstruction -Reconquête - Renaissance
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