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17 août 2015 1 17 /08 /août /2015 14:12

Comme c'est surprenant...

 

"Les services de renseignement autrichiens révèlent que la CIA organise l’afflux de migrants musulmans en Europe"

 

 

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BREIZATAO – ETREBROADEL (17/08/2015) Un employé anonyme du Bureau de la Défense autrichien – qui opère sous la direction du ministère fédéral autrichien de la Défense – affirme que des organisations situées aux USA paient les trafiquants afin qu’ils acheminent davantage de migrants africains et d’orientaux en Europe.

“Les trafiquants demandent des sommes exorbitantes pour amener illégalement des “réfugiés” en Europe. Les conditions sont souvent très précaires, mais un transport coûte actuellement 7 000 à 14 000 euros” a déclaré un employé du Bureau de la Défense Autrichienne au site Info-Direkt.at.

“Il y a des éléments qui attestent que des organisations situées aux USA ont créé un modèle de co-financement et contribuent substantiellement aux paiements exigés par les trafiquants” a-t-il ajouté.

“Tous les “réfugiés” d’Afrique du Nord n’ont pas 11 000 euros en cash. Personne ne demande d’où vient l’argent” précise cet agent du renseignement autrichien.

Ce dernier souligne enfin qu’une “strict censure médiatique” est imposée sur la façon dont les immigrés africains et orientaux paient les trafiquants.

 

Source : Info-Direkt.at

 

via Boris Le Lay Facebook https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=453065621541755&id=403505586497759

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17 août 2015 1 17 /08 /août /2015 13:36
Balzac explique (encore) notre société

Cet article intéressant d'Antoine Louvard dans le magazine Marianne sur : "Comment Balzac explique (encore) notre société".
 

L'auteur de l'article conclut à propos de Balzac, "créateur visionnaire et père du roman réaliste" dont "la lecture nous renseigne sur les soubassements de notre époque" :
 

A travers cette marchandisation à marche forcée et ce triomphe de l'argent roi, c'est bien le capitalisme en expansion que Balzac expose livre après livre. Les auteurs socialistes ne s'y sont d'ailleurs pas trompés. Thomas Piketty le cite régulièrement dans son volumineux Capital au XXIe siècle pour illustrer sa thèse sur la rente. Mais, bien avant lui, Engels déclarait qu'il avait plus appris sur l'économie et la politique à sa lecture qu'en parcourant économistes et historiens ; et Marx le plaçait, avec Cervantès, au sommet de son panthéon littéraire.

De même, la critique marxiste a donné quelques-unes des plus érudites et des plus complètes études sur le romancier : Georg Lukacs et son Balzac et le réalisme français (1935), Pierre Barbéris, auteur de Balzac et le mal du siècle (1970) et du Monde de Balzac (1973).

C'est que, si le prolétariat n'apparaît pas dans ses pages comme il le fera chez Zola, Balzac dresse le tableau du monde moderne en sociologue, examine les rapports de classes et les transformations sociales en cours au XIXe siècle, et dresse finalement, selon Barbéris, « le plus formidable acte d'accusation qui ait jamais été lancé contre une civilisation ».

Balzac, pourtant, on le sait, était plutôt porté vers le catholicisme et la monarchie, nostalgique d'un monde à jamais disparu. Mais le révolutionnaire et le légitimiste ont ce point en commun d'avoir le même adversaire : le bourgeois, que Flaubert définissait comme « quiconque pense bassement »

 

Merci à Marc M.

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16 août 2015 7 16 /08 /août /2015 14:08
Il y a 300 ans, l’agonie de Louis XIV

Nous commémorons, en ce mois d’août, le tricentenaire de l’entrée en agonie du roi Louis XIV. C’est en effet le 10 août 1715 que la santé du vieux roi s’aggrava. Il était atteint d’une gangrène sénile qui l’emporta le 1er septembre. La mort faisait alors partie du quotidien des hommes, humbles comme puissants, et le Roi-Soleil ne cacha rien de sa fin à la cour, et donc au monde. Si Louis XIV édifia Versailles, on peut dire que son règne, son agonie, sa mort furent édifiants. Une édification qui passe les siècles.

Édifiant, tout d’abord, le règne de Louis XIV par sa durée. 72 ans de règne, le plus long de l’Histoire de France, un des plus longs d’Europe avec celui de François-Joseph de Habsbourg et, peut-être, si Dieu lui prête vie, avec celui d’Élisabeth II. Certes, Louis XIV n’avait que cinq ans lorsqu’il devint roi, mais il assuma en outre le pouvoir personnellement durant 54 années, presque onze quinquennats… Osons un anachronisme et imaginons un souverain qui serait monté sur le trône en 1943 et mourrait cette année après avoir dirigé d’une main ferme le pays de 1961 à nos jours. Cela est évidemment inconcevable. Réalise-t-on, par exemple, que durant ces 72 ans, de 1943 à 2015, une petite cinquantaine de ministres de la Justice se sont relayés place Vendôme quand Louis XIV, au cours de son règne, ne connut que cinq chanceliers de France ?

L’agonie du roi est tout aussi édifiante. À une époque où la transparence n’avait pas envahi, du moins en paroles, le domaine politique, paradoxalement les petites et grandes misères du roi étaient de notoriété publique. La République semble avoir régressé de ce point de vue-là. Souvenons-nous du silence sépulcral sur la santé du président Pompidou, alors que son apparence physique ne laissait aucun doute, ou encore des bulletins de santé, dignes de la meilleure propagande, du président Mitterrand. Il paraît que les choses se sont améliorées depuis. On ne le sait vraiment qu’après coup… Pourquoi ce mouvement de la lumière vers l’ombre ? Pudeur de la classe bourgeoise aux affaires, crainte de déstabiliser le pouvoir en place ? Peut-être les deux. Mais aussi parce qu’un monarque républicain n’est pas un roi. Le roi ne s’appartenait pas. Corps, âme, esprit : tout était consacré, au sens religieux du terme, à la fonction royale. Il n’y avait donc rien à cacher de sa personne.

Enfin, la mort de Louis XIV est bien évidemment édifiante : elle a été mille fois décrite, notamment par Pierre Gaxotte dans son ouvrage Apogée et chute de la royauté.

Le roi, alors, se prépara à mourir. Il accomplit ses derniers actes avec la lenteur, la sérénité et la majesté qu’il avait mises dans les choses de la vie.

Autre anachronisme, que l’on voudra bien me pardonner, mais l’euthanasie, le droit à mourir dans la dignité étaient des mots inconnus au Grand Monarque tout comme au laboureur de la fable de La Fontaine, sentant sa fin venir. Mais l’on mourait, laboureur ou roi, publiquement, dignement, dans l’appareil, simple ou royal, des antiques funérailles. Entouré, en son logis.

Le siècle de Louis XIV, avec ses misères et ses grandeurs, fut sans doute l’apogée de l’ancienne France.

 
Georges Michel
 
Source: L’agonie de Louis XIV, Boulevard Voltaire, 16 août 2015

La musique est de Lully: Idylle sur la paix - Air pour Madame La Dauphine

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 17:12

Ceux qui sont des complotistes sont ceux qui agissent dans l'ombre pour faire le mal, mais non, pas pour les medias. Au contraire, un Christophe Lambert qui a abordé la face obscure de l'histoire en dénonçant certaines "affaires très vite étouffées", est-il devenu en un quart de seconde dans le milieu des journalistes, selon une inversion oratoire bien connue, un "complotiste" (sic):

Christophe Lambert dénonce « les pédophiles, qu’on connaît dans la politique » et se fait traiter de complotiste Le comédien et producteur Christophe Lambert est aussi écrivain.

Son dernier roman, intitulé « Le Juge », décrit la violence qui ronge notre monde.

A l’occasion de la sortie de ce livre, Christophe Lambert a accordé un entretien au magazine Voici.

Au cours de cet entretien, Christophe Lambert a déclaré à la journaliste:

« Vous seriez étonnée par exemple de voir le nombre de pseudo hommes d’af­faires, de pédo­philes proté­gés, qu’on connaît, dans la poli­tique, la finance. Les affaires sont très vite étouf­fées… »

« Les exemples ­affluent: ...

 

Source et suite: Christophe Lambert dénonce « les pédophiles, qu’on connaît dans la politique » et se fait traiter de complotiste, medias-presse.ifo, 14 août 2015 at 15 h 07

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 16:41
Les cloches des églises ont sonné en soutien aux chrétiens d'Orient

Les cloches ont sonné samedi midi dans de nombreuses églises de France en soutien aux Chrétiens d'Orient, dans le cadre d'une opération rejointe par plusieurs diocèses à l'étranger, à l'occasion du 15 août.

Au total, 76 diocèses en France ont annoncé leur participation à cette  opération, selon Natalia Trouiller, la responsable de la communication du  diocèse de Lyon, dont l'archevêque Mgr Philippe Barbarin a oeuvré à la  propagation de l'initiative. A l'étranger, 59 diocèses dans 16 pays ont également rejoint le mouvement, notamment en Belgique et au Luxembourg, ainsi que ceux de Madrid, Cologne, Vienne, Montréal, Oran, l'épiscopat d'Irlande et celui des Pays-bas notamment.    

 

L'opération, organisée le jour de la fête de l'Assomption marquant pour les catholiques la montée au ciel de la mère du Christ, et qui intervient un an  après la chute de Mossoul en juin 2014, a également été soutenue par plusieurs  églises protestantes, qui ont organisé diverses manifestations, notamment à  Reims ou dans le Marais à Paris, a assuré Mme Trouiller. [1]

De leur côté les politiques ont été nombreux à réagir à cette opération sur  twitter avec des messages sous le mot #ChristianBells:

"Que les cloches  de nos églises retentissent demain pour les Chrétiens d'Orient est un beau  message de solidarité et d'espoir", a estimé dès vendredi l'ancien Premier  ministre François Fillon, particulièrement engagé dans cette cause puisqu'il  avait organisé en juin un "grand rassemblement de soutien aux chrétiens  d'Orient".

L'ex-président Nicolas Sarkozy a appelé à maintenir «notre engagement en faveur des Chrétiens d'Orient». La députée Les Républicains Nathalie Kosciusko-Morizet a de son côté évoqué la «terreur» à laquelle les Chrétiens d'Orient sont soumis. À gauche toutefois, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a adressé «pensée et solidarité» aux Chrétiens d'Orient. Le conseiller régional PS Jean-Luc Romero a quant à lui appelé à ce que «les cloches sonnent dans le monde».

 

30.000 fidèles rassemblés à Lourdes

 

La Coordination des chrétiens d'Orient en danger (CHREDO) s'est félicitée de cette initiative, en soulignant la «symbolique forte» apportée par les cloches de Notre-Dame de Paris. Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, avait dès jeudi appelé à «faire sonner les cloches» en annonçant que la cathédrale Notre Dame «portera spécialement cette intention».

À Lourdes, ville où la Vierge Marie est apparue en 1858 à la Bernadette Soubirous, quelque 30.000 fidèles étaient présents selon les organisateurs. «Je ne me sens pas sur terre. Je me sens au royaume des cieux. Même en rêve je n'aurais pas imaginé être ici», a déclaré à l'AFP, émue, Fatina Khalaf, une ingénieure en génie civil de 49 ans qui a fui l'an dernier l'offensive sur Mossoul avec son mari et leurs trois enfants.

 

«La CHREDO apprécie ces initiatives mais demande qu'elles soient suivies par des actes concrets pour leur retour à leurs pays et leurs maisons, et le maintien des chrétiens d'Orient dans leurs pays d'origine», a toutefois souligné la coordination dans un communiqué vendredi. Le Pape François dénonce un "climat de guerre" dans le monde et ceux qui l'attisent "délibérément"

En juillet, le pape François avait appelé à la fin du «génocide» des chrétiens au Moyen-Orient et ailleurs, en dénonçant une «troisième guerre mondiale» dans laquelle des tortures et des persécutions sont infligées aux chrétiens. Au moins 300.000 chrétiens ont fui la Syrie depuis le déclenchement de la guerre en 2011, et il ne reste qu'environ 400.000 chrétiens en Irak, contre 1,4 million en 1987. [2]

 

 

Sources:

 

[1] Les cloches des églises ont sonné en soutien aux chrétiens d'Orient, LCI.Tf1, le 15 août 2015 à 12h54 , mis à jour le 15 août 2015 à 13h05.

[2] Les cloches des églises ont retenti en hommage aux Chrétiens d'Orient, Lefigaro.fr Mis à jour le 15/08/2015 à 17:30 Publié le 15/08/2015 à 16:20

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 06:35

Depuis notre plus tendre enfance, on interdit aux francophones de se souvenir que la découverte des grands espaces, les aventures et les grands exploits ont été aussi réalisés en français.

Charles-Xavier DURAND, "La Nouvelle Guerre contre l'intelligence III. Un nouveau Programme pour la conscience", éditions François-Xavier de Guibert (2002)

En cette Assomption du 15 août, jour de fête nationale en France, et date de la fête nationale des Acadiens depuis 1881, voici l'histoire des Français d'Amérique (merci à Louis-Marie pour sa contribution), une histoire oubliée, rarement abordée y compris chez nous en France, et qui mériterait pourtant d'être mieux connue.

Yves FRENETTE, professeur canadien à la fine pointe de la recherche, spécialiste de la francophonie nord-américaine et de l’histoire de l’immigration et des groupes ethniques, anciennement directeur de l’Institut d’études canadiennes à l’Université d’Ottawa, invité à l'École nationale des chartes dans le cadre de la conférence « Faire l'histoire de l'Amérique française au XIXe siècle. Sources, méthodes et problématiques », le 9 décembre 2013, expliqua ainsi (à partir de la 17e minute) qu'

"en ce qui concerne l'Amérique française post 1763, nous sommes presque en face d'un désert historiographique. De ce côté-ci de l'Atlantique, seul Ronald CREAGH y a consacré en 1988 une partie de sa synthèse "Nos cousins d'Amérique, Histoire des Français aux Etats-Unis", une série de vignettes sur la Louisiane, les réfugiés royalistes, révolutionnaires et bonapartistes, et surtout, les diverses communautés utopistes fondées par des Français, dont la plupart firent long feu."

Nous espérons que cette petite histoire des Français d'Amérique, illustrée par des images et agrémentée de superbes videos saura (re)donner aux plus curieux le goût d'en savoir plus sur cette histoire interdite :

La Guerre de Cent Ans des Français d'Amérique

Celui qui oublie son passé est mort pour l'avenir.

Euripide

Le texte ci-dessous est tiré de l'ouvrage "La Nouvelle Guerre contre l'intelligence III. Un nouveau Programme pour la conscience" de Charles-Xavier DURAND, éditions François-Xavier de Guibert (2002) (chapitre 1 Rétrospective canadienne sur les conséquences de l'infériorisation des élites - d'après en particulier le travail de Robert SAUVAGEAU, "Acadie, La Guerre de Cent Ans des Français d'Amérique", éd. Berger-Levrault, 1987).

Robert Sauvageau, "Acadie, La Guerre de Cent Ans des Français d'Amérique", éd. Berger-Levrault, 1987

Robert Sauvageau, "Acadie, La Guerre de Cent Ans des Français d'Amérique", éd. Berger-Levrault, 1987

Robert Sauvageau est professeur d'histoire. En tant que tel il préfère porter ses recherches sur les épisodes oubliés de l'Histoire récente ou plus ancienne, plutôt qu'approfondir des évènements connus. Il a publié aux éditions Flammarion "Nettoyage au phosphore", le livre sur la destruction de Hambourg par l'aviation britannique en juillet 1943, un document important sur l'un des évènements les plus spectaculaires et les plus meurtriers de la Seconde Guerre mondiale que les vainqueurs du conflit se sont empressés de faire oublier.

 

Par la suite, en étudiant sa propre généalogie, Sauvageau a découvert que quelques-uns de ses ancêtres avaient été expulsés de Nouvelle-France, avec les soldats français désarmés par les Anglais en 1760: un autre épisode dont la mémoire a été oblitérée de la conscience populaire.

 

En France, la plus grande partie de l'histoire de la Nouvelle-France est passée à la trappe dans les programmes scolaires. Plus de deux siècles de présence française sur le continent nord-américain se résument à une demi-page dans les livres scolaires.

Carte de la Nouvelle-France vers 1750 :

Nouvelle-France-vers-1750.png

Encore aujourd'hui, il est curieux de voir ces francophones, qu'ils soient français, Belges, ou Suisses, venant faire du tourisme au Canada pour la première fois, s'exclamer : "Regardez, les panneaux sont en français!" en arrivant à l'aéroport de Montréal-Mirabel. Ne sommes-nous pas en Amérique ? Ne parle-t-on pas anglais ici ?... Comment rendre compte de cette ignorance à l'égard de la réalité québecquoise ?

"Un peuple ne se souvient guère de ses défaites et de ses échecs", écrit Gilbert Pilleul dans "Compagnons d'Amérique". Il poursuit:

"La défaite française de 1760 au Canada a été, volontairement ou pas, rayée de notre mémoire d'autant mieux que le peu de place accordée à l'histoire de l'Amérique française dans nos programmes d'enseignement contribue à consolider ce phénomène d'amnésie collective... Cela conduit à s'interroger sur l'intérêt porté par les instances officielles de notre éduction nationale au fait français dans le monde. Je ne sais pas s'il existe un seul candidat-bachelier en France qui puisse avec certitude dire où se trouve l'Acadie!... [1] Les civilisations sont mortelles. Ne survivent que celles qui ont le respect d'elles-mêmes, de leurs traditions évolutives, de leur langue... Méritons-nous d'échapper à la louisianisation, cette forme atroce de mort collective?"

Dans la même publication, Charles-Saint Prot écrit:

"L'histoire n'est pas seulement une science, elle n'est pas le culte nostalgique du passé. Elle est au contraire ce qu'il y a de plus vivant parce qu'elle enseigne que pour continuer quelque chose, il faudra bien que nous soyons de chez nous et de notre passé. Quand le concept de modernité s'impose comme un impératif catégorique et ne tend qu'à faire table rase du passé, il conduit à couper l'homme de l'Histoire et à le déposséder de lui-même."

[...] Le poète Euripide ne disait-il pas que "celui qui oublie son passé est mort pour l'avenir" ? Ce propos est on-ne-peut-plus pertinent à propos de l'histoire franco-américaine. Tout d'abord, l'étude de cette histoire nous permet de rejeter sans ambiguïté les explications des manuels de l'Histoire officielle, telle qu'elle a été écrite par les vainqueurs, version à laquelle les vaincus se sont rapidement ralliés, sauf au Québec. Ensuite, ses divers aspects font remarquablement écho à la période contemporaine et illustrent brillamment la pérennité de certaines caractéristiques des peuples, en dépit de l'évolution des régimes politiques. Cependant, son plus grand intérêt est de démontrer indubitablement les dégâts profonds que peuvent causer ceux qui se mettent mentalement en état d'infériorité par rapport à d'autres, plus particulièrement quand il s'agit de décideurs, de chefs d'Etat, de militaires et autres soit-disant "élites". Une société qui arrive à provoquer une telle évolution mentale chez son adversaire prépare parfaitement le terrain de sa victoire et, dans de nombreux cas, elle a déjà gagné avant même d'avoir à prendre les armes.

Aiguillonné par sa curiosité et par la perspective de découvrir et comprendre l'histoire de ses propres ancêtres, Robert Sauvageau a fait des recherches au Centre d'études acadiennes de l'université de Moncton, au Nouveau Brunswick (Canada), au Service historique de l'armée canadienne à Ottawa, aux Archives du Canada et du Québec et au Centre d'études de l'Université Lafayette en Louisianne. Il a publié le résultat de ses recherches [2] en 1987 chez Berger-Levrault. Il s'agit en fait d'un décompte détaillé des guerres qui ont abouti à la chute de la Nouvelle-France et qui met particulièrement l'accent sur les théâtres d'opérations clés, tels que l'Acadie et le Bas Canada. Robert Sauvageau nous livre ses conclusions après avoir dévoilé tous les faits pertinents, qui sont d'ailleurs largement confirmés par les autres sources disponibles. Ses conclusions sont remarquables et font de son étude un ouvrage hors pair pouvant servir à la fois de référence en histoire canadienne et en sociologie des peuples de langue française. Avant de statuer, il apparaît indispensable de résumer les faits.

 

L'histoire oubliée

Entre le moment où la perte du Canada est entérinée par le Traité de Paris (1763) et le moment où Jacques Cartier en prit possession en 1534, à Gaspé, au nom de François Ier, il s'est écoulé 239 ans, soit presque un siècle de plus que l'occupation française en Algérie, une des plus anciennes colonies de la période contemporaine et dont la mémoire est encore vive, à la fois en France et en Algérie.

Verrazano avait pris possession de toute la 'Francescane' ou 'Nouvelle-France', depuis le Nord de la Floride jusqu'à l'Acadie, au nom de François Ier, en 1524, puis le malouin Cartier découvrit l'estuaire du Saint Laurent [3] le 24 juillet 1534. Toutefois, ce n'est qu'après 1600 que l'immigration deviendra significative en Nouvelle-France. [4]

En 1604, la colonisation de l'Acadie, cette région qui constitue au Canada ce qu'on appelle actuellement "Les Maritimes", est entreprise.

Québec (ville) - De haut en bas et de gauche à droite: la porte Saint-Louis, la colline parlementaire (Centre-ville), le Vieux-Québec, le Pont Pierre-Laporte et l'hôtel du Parlement du Québec.

Québec (ville) - De haut en bas et de gauche à droite: la porte Saint-Louis, la colline parlementaire (Centre-ville), le Vieux-Québec, le Pont Pierre-Laporte et l'hôtel du Parlement du Québec.

En 1608, Champlain fonde Québec. Quiconque étudie l'histoire de la Nouvelle-France doit d'abord se familiariser avec les noms des lieux, débaptisés après 1760 par les Anglais. Dans la seule Acadie, il faut distinguer deux régions, l'Acadie occidentale correspondant actuellement à l'Etat américain du Maine et le Nouveau Brunswick canadien, l'île Saint-Jean (rebaptisée l'Île du Prince Edouard) et l'Acadie orientale comprenant l'actuelle Nouvelle-Ecosse et l'Île du Cap Breton (ex-Île Royale).

L'Acadie, que l'on peut atteindre par bateau à n'importe quelle période l'année, est une région au climat océanique doux, qui contraste fortement avec celui de Québec. A l'époque de l'immigration dans cette colonie de peuplement, l'Acadie est également une région stratégique maîtresse puisqu'elle commande la fantastique voie d'accès vers l'intérieur du continent nord-américain que le Saint-Laurent constitue, tout comme l'Amazone pour le continent sud-américain.

En 1667, le traité de Breda fixe les frontières entre la Nouvelle-France et la Nouvelle-Angleterre. Temporairement occupée par les Anglais, l'Acadie revient à la France.

Les immigrants français sont principalement du Poitou. Leur principale motivation est économique. Attirés par l'appât de terres libres qu'on leur disait fécondes, ils ne sont pas déçus, puisque la pêche et le lucratif trafic de fourrures viennent s'ajouter à la très prospère activité agricole. Au cours des décennies qui suivront et tout en conservant leur langue et leur religion ainsi que d'autres caractéristiques de leurs origines, ils auront néanmoins conscience de former un peuple nouveau.

File:SalemWitchcraftTrial.jpg

Procès des Sorcières de Salem, La salle d'audience, illustration de 1876.

Les Pères pèlerins de Nouvelle-Angleterre sont venus, quant à eux, avec des intentions spirituelles. Protestants puritains, d'une foi farouche et austère, ils avaient été écoeurés par les persécutions du roi Jacques Ier d'Angleterre. Ils avaient préféré abandonner leur patrie et la vieille Europe, plutôt que de céder quoi que ce soit de leurs convictions religieuses. Boston, capitale de la Nouvelle-Angleterre, sera à leurs yeux la nouvelle Jérusalem. A l'heure actuelle, on a tendance à oublier ce caractère fanatique de la fondation des Etats-Unis. Le fameux procès des sorcières de Salem en 1692, durant lequel plusieurs dizaines d'accusés furent torturés et dix-neuf pendus, donne une assez bonne idée de la mentalité de l'époque. Sauvageau écrit:

"Le moindre soupçon de catholicisme était une accusation aussi grave que celle de sorcellerie. La religion romaine n'était pour les Puritains qu'une autre manifestation du démon. Une des raisons majeures de leur départ d'Europe était de fuir les damnés papistes et voilà qu'ils se retrouvaient à leur porte!"

A une époque où le pape est qualifié d'Antéchrist, la guerre contre la Nouvelle-France est donc une guerre sainte qui va servir aussi d'excellent prétexte pour faire main basse sur les pêcheries et le commerce de fourrures. Dans son Histoire de la Nouvelle-France, Guy Frégault cite à ce propos un hebdomadaire du Maryland de 1755 qui souligne les plus grands avantages que vaudraient à l'empire britannique la réduction des colonies françaises. Ayant par ce moyen isolé la Floride, les Anglais se verraient en état de "forcer" les établissements espagnols à ouvrir toutes grandes leurs portes au commerce britannique car, explique le journal:

"Si les Espagnols allaient s'y refuser, nous pourrions, après la conquête du Canada et de la Louisiane, faire passer nos troupes à travers la péninsule floridienne jusqu'à une place appelée Penicola (Pensacola)."

Ainsi la Floride deviendrait aux mains des Anglais une espèce d'otage duquel l'Espagne devrait laisser pénétrer les produits britanniques en Amérique du Sud; ce seul trafic "nous produirait une balance commerciale favorable de deux millions de livres... annuellement." Les préoccupations mercantiles s'entrelacent donc avec la propagande qui excite le patriotisme et qui souligne la mission protestante et la haine de l'ennemi. Un auteur qui signe Philo-Americus dans le New-York Gazette du 26 mai 1755 a des accents inspirés :

"Si je t'oublie, Ô Amérique anglaise, qua ma main droite se paralyse; si je perds ton souvenir, que ma langue s'attache à mon palais. Souviens-toi, Seigneur, des enfants de la France, qui disent de notre patrie: qu'elle soit abatue, qu'elle soit rasée. Ô fille du Canada, qui doit être détruite, heureux qui te traitera comme tu voudrais nous traiter! Heureux qui saisira tes enfants et leur brisera la tête contre la pierre!"

L'opinion, ajoute-t-on, s'élève avec "une espèce d'horreur contre les Français". En définitive, l'opinion anglaise se dresse contre la France et le Canada dans un concert très bien orchestré de réprobation, contre tout ce qui est français. En Angleterre même, où l'on est considérablement plus modéré, on se moque avec plus de dépit que d'esprit des maîtres à danser, des tailleurs, des coiffeurs et des cuisiniers français. On dénonce les Anglais qui "singent" les Français. Un passage du "London magazine" de juillet 1757 (329s) nous en donne une idée:

"Trop de jeunes Anglais apprennent le français. On dit que la langue et les modes françaises finiront par instaurer la monarchie universelle de la France. J'en suis persuadé. Chaque jour qu'un précepteur ou un répétiteur français enseigne à la jeune Miss et au jeune Master la langue de son pays, il en profite pour seriner à leurs oreilles la gloire, l'éclat, la puissance, en un mot, le Je ne sçai quoi de ce florissant royaume... Ainsi les français nous amènent à nous soumettre nous-mêmes à eux. C'est pour eux une manière bien plus facile et bien plus sûre de venir à bout de nous que s'ils s'avançaient tambour battant, l'épée au clair et la baïonnette au canon."

Revenons à 1674. Les opérations contre l'Acadie à partir de la Nouvelle-Angleterre vont reprendre en déput des traités, par le biais du corsaire hollandais Aernoutsz. Bien que les Français et les Anglais aient signé le traité d'Alliance de Douvres contre les Hollandais en 1670, les Bostoniens aidèrent d'autant plus Aernoutsz à organiser son agression contre l'Acadie que la mère patrie venait juste de signer une paix séparée avec la Hollande (traité de Westminster de février 1674).

Le Fort Pentagouet sur la côte de l'Acadie occidentale est attaqué le 10 avril 1674. Louis de Frontenac, alors gouverneur de la Nouvelle-France, avait évidemment protesté contre cet acte de piraterie, protestation dont la conséquence fut un faux procès contre les instigateurs de l'agression perpétrée contre l'Acadie.

Saint-Castin

Saint-Castin

Fort de Pentagouet en 1670.jpg

Fort de Pentagouët en 1670

 

Frontenac, réalisant l'énorme déséquilibre entre les populations d'Acadie et de Nouvelle-Angleterre, chargea alors Jean-Vincent de Saint-Castin, l'un des défenseurs de Pentagouet, arrivé en 1670 en Acadie et âgé de 22 ans à peine, de faire alliance avec les Abenaquis, tribu indienne de la région de Pentagouet. Saint Castin vivra ainsi plus d'un quart de siècle chez les Abenaquis. Il apprit leur langue [5] et leurs coutumes et se maria avec Pidianske, la fille de Madokawando, le chef des Abenaquis lui-même. L'alliance franco-indienne contre les Anglais était donc scellée.

 

Description de cette image, également commentée ci-après

 

Couple d'Abénaquis au XVIIIe siècle (archives de Montréal)

Pontiac---Ce-portrait--sans-doute-imaginaire--a-ete-peint.jpgIl faut aussi préciser que, selon les apôtres de la Nouvelle-Jérusalem, les indigènes de l'Amérique appartenaient à une race maudite. Les Indiens ne relevaient pas du domaine du Seigneur, mais de celui du démon. Cette théorie était commode pour anéantir "au nom de Dieu" les tribus indiennes purement et simplement.  "Il n'est pas de bon Indien qu'un Indien mort!".

Dès leur arrivée dans le nouveau monde, les Français avaient adopté une attitude inverse vis-à-vis des autochtones. Persuadés que le Christ avaient apporté sa bonne nouvelle à toute l'Humanité, y compris la population primitive d'Amérique, ils avaient entrepris de convertir les Indiens, d'où la multiplication des missions catholiques. En accord avec le gouvernement royal, Jésuites et Récollets s'employèrent à amener les indigènes au christianisme. La prorogation de la foi catholique fut l'une des lignes de force majeures de la colonisation française. Richelieu avait fait écrire dans la Charte de la Compagnie des Cent Associés:

Image illustrative de l'article Armand Jean du Plessis de Richelieu"Les descendants des Français qui s'habitueront au dit pays (le Canada), ensemble les sauvages qui seront amenés à la connaissance de la foi, et en feront à leur mieux profession, seront censés et réputés naturels Français. S'ils viennent en France, ils jouiront des mêmes privilèges que ceux qui y sont nés."

Sauvageau souligne qu'"il s'agissait là de paroles extraordinaires si l'on songe aux massacres épouvantables d'indigènes qui se perpétraient à la même époque dans les colonies espagnoles et anglaises d'Amérique."

Le métissage des Français avec la population indienne locale fut rapide. Franco-Américains et Franco-Amérindiens étaient en train de constituer, par exemple à Pontchartrain du Détroit (le site de la ville actuelle de Détroit), une société mixte où résidaient en 1755 près de 800 familles françaises et 3000 Amérindiens de trois nations différentes - nation outaouaise, nation des Pétuns et nation des Gens de Mer - une nation métissée nouvelle, alliant la culture et la civilisation française avec la perception amérindienne de la nature et de la place de l'homme dans cette nature.

Les coureurs des bois devinrent, si vite, quasi indianisés que les protestants anglais en vinrent à dire, avec mépris "qu'en l'espace d'une génération le Français ne se distinguait plus du sauvage." Nous sommes ici confrontés à l'un de ces rares cas où c'est l'Européen qui s'assimilait au lieu du contraire.

MetacometEn dépit de la signature d'un traité d'amitié que Massasoit, un chef algonquin, avait signé, avec les dirigeants de la Nouvelle-Angleterre, son propre fils Metacomet, surnommé "le roi Philippe" par les Britanniques, se rendit compte que ces derniers recherchaient l'anéantissement des tribus indiennes. Il déclencha une guerre à outrance contre les établissements commerciaux et les villes anglaises de la côte est-américaine. Il rasa Brookfield et Springfield dans la région de Boston ainsi que Swansea, mais les Britanniques furent finalement victorieux grâce à leur supériorité en armements et, à la suite d'une trahison, ces derniers s'emparèrent de Metacomet, qu'ils torturèrent et qu'ils décapitèrent.

Cette guerre dite du "roi Philippe", qui aboutissait à un désastre pour les Algonquins, n'entraîna par la solidarité des autres tribus dans une guerre généralisée contre les envahisseurs européens. Ces tribus, constamment en concurrence les unes avec les autres pour des territoires de chasse, n'éprouvaient généralement aucune compassion pour un dversaire vaincu, qu'il soit indien ou blanc.

Cependant, la guerre reprit avec les Abenaquis.

"L'été de 1677 se passa dans la terreur", écrit un chroniqueur puritain.

Au printemps 1678, les Britanniques se résignèrent à signer le traité de Casco qui spécifiait que tout colon britannique cultivant des terres se situant en territoire indien devrait verser un impôt aux tribus. Cette revendication avait été inspirée par Saint-Castin qui avait bien conseillé Mugg, un chef indien agissant pour le compte de Madokawando.

De plus, les Abenaquis avaient été redoutablement armés, ce qui leur avait assuré leur victoire contre les Anglais. Le Béarnais Saint-Castin armait lui-même les tribus indiennes avec des fusils anglais qu'il obtenait en commerçant directement avec les colons de Boston!

Les Anglais ripostèrent en essayant d'acheter Saint Castin qu'ils avaient enfin identifié comme étant le cerveau téléguidant les opérations indiennes contre la Nouvelle-Angleterre. Il fallait faire passer dans leur camp ce dangereux personnage qui savait si bien fédérer les forces ennemies et mettait en danger leur survie. Leur tentative ayant échoué, les Anglais envisagèrent alors d'éliminer physiquement Saint Castin, ce qu'ils tentèrent quelques années plus tard par l'intermédiaire de deux déserteurs français, Armand de Vignon et François Albert, qui arrivèrent à Pentagouet le 24 octobre 1692. Avant de mettre leur plan à exécution, les deux déserteurs furent dénoncés, capturés et exécutés.

Entretemps, en dépit de l'extrême faiblesse de l'immigration, la population française se multipliait grâce à une très forte natalité.

L'Acadie avait 1 000 habitants et la Nouvelle-France 12 000. Les paysans avaient su mettre en valeur les riches terres côtières, où ils pratiquaient culture et élevage. Ils y connaissaient une prospérité très supérieure à celle de leurs cousins demeurés dans leur Poitou d'origine. En outre, ils avaient l'avantage d'être pratiquement affranchis de la plupart des servitudes féodales encore en usage dans le royaume de France.

Le projet de créer une route entre l'Acadie et le bas Canada (Québec), soutenu par Colbert, qui mourut en 1683, ne se réalisa pas.

Un projet de construction d'un canal entre la Baie verte (sur le Golfe du Saint Laurent) et la Baie française (de nos jours dénommée Baie de Fundy), qui diminuerait, lui aussi, la durée du voyage vers Québec, fut également envisagé.

Toutefois un évènement d'une portée considérable se produisit peu après, la révocation de l'Edit de Nantes; Depuis la restauration des Stuart (en Angleterre Ndlr.) en 1660, la France avait bénéficié de la neutralité du gouvernement britannique, sinon de son appui. Toutefois, les persécutions dont les Huguenots furent victimes soulevèrent l'indignation des protestants anglais. Ce mouvement d'opinion plaça le roi Jacques II Stuart dans une situation délicate d'autant plus qu'il était déjà soupçonné d'adopter une attitude complaisante vis-à-vis de la France.

Guillaume III par Godfrey KnellerGuillaume d'Orange, alors chef de la Hollande, exploita cette situation. Adversaire acharné de Louis XIV et protestant convaincu, il revendiqua le trône d'Angleterre contre Jacques II, son beau-père. En novembre 1688, il débarqua sur le sol anglais où il triompha avec la plus grande facilité du roi Stuart. A la bataille de la Boyne en Irlande, son succès fut assuré grâce à ses bataillons protestants français, commandés par Schomberg.

Rien n'est gratuit

 

Guillaume d'Orange, fils du stathouder Guillaume II, avait deux ans lors du déclenchement de la guerre de Hollande de 1672. Sous un physique fluet, il cachait une immense ambition mais ses projets avaient l'apparence du bien public et inspiraient aussi l'amour de la patrie. En juin 1672, des dizaines de milliers de soldats français avaient envahi la Hollande. La plupart des villes s'étaient rendues aux Français avant même d'avoir combattu. Amsterdam avait offert des millions pour s'affranchir du pillage. Louis XIV mit à la paix qui s'ensuivit des conditions si dures, si humiliantes qu'un peuple ne pouvait les accepter sans signer son déshonneur et sa ruine. Il provoqua ces résolutions suprêmes qui trouvent leur force dans le désespoir. Contrairement à l'amour, la haine n'est jamais gratuite. C'est durant ces évènements que la haine de Guillaume d'Orange contre Louis XIV, contre les catholiques et contre la France se forgea.

Devenu roi d'Angleterre, disposant de ressources maritimes et des trésors des deux premières nations commerçantes du monde, il devint le chef de la coalition contre la France et entra dans la lutte avec un acharnement méthodique et réfléchi qui devait profiter de toutes les fautes de son adversaire. Il avait d'abord accueilli avec empressement les réfugiés calvinistes. C'était pour lui un double avantage. Tandis que les proscrits apportaient à l'Angleterre et à la Hollande les secrets de l'industrie française, leurs rancunes donnaient un nouvel élément à la guerre. Ils répétaient, en les exagérant, les fautes du roi, les souffrances du pays, la misère des campagnes et tout ce qu'une apparence souvent trompeuse de prospérité et de grandeur cache aux yeux de faiblesse réelle.

En Amérique, sa prise de pouvoir à Londres fut accueillie avec un enthousiasme indescriptible. Lors de son débarquemet en Angleterre, il avait fait inscrire sur ses étendards "Pro Religione Protestante" (pour la religion protestante). Pour les puritains de Nouvelle-Angleterre, Dieu se manifestait en leur faveur. L'orangisme déferla bientôt sur l'Amérique avec la force du fanatisme. La guerre contre les "damnés papistes" de l'Acadie et du Canada allait donc pouvoir reprendre et s'intensifier puisque toutes les justifications économiques, religieuses et morales avaient été rassemblées. Une nouvelle vague de fureur anticatholique et anti-française souleva la Nouvelle-Jérusalem au nom de l'orangisme.

[...] Au printemps de 1690, un congrès de délégués de l'Amérique anglaise s'était réunis à New York. Il avait décidé de profiter de la guerre de la Ligue d'Augsbourg entre l'Angleterre et la France pour lancer une offensive contre l'Acadie d'abord puis, en cas de succès, contre le Canada. A la tête de la croisade puritaine se trouvait William Phips, qui prit l'offensive à Port Royal, capitale officielle de l'Acadie, située sur la côte ouest de l'Acadie orientale, sur la rive est de la Baie française (partie sud de la presqu'île de Nouvelle-Ecosse, rebaptisée aujourd'hui Annapolis-Royal).

Port-Royal était défendu par Louis Desfriches de Menneval, un homme malade, souffrant de fréquentes attaques de goutte et que son état rendait craintif et vulnérable. Il s'estimait bien incapable de défendre sa petite capitale qui fut investie et pillée par les Anglais. Le rapport des forces à ce moment là s'établissait à 200 000 Anglais contre 12 000 Français d'Amérique. Cependant en Acadie occidentale, Saint Castin, aidé des Abenaquis, était devenu maître de guerilla.

 

Buste de Frontenac au Monument aux Valeureux, à Ottawa
Buste de Frontenac au Monument aux Valeureux, à Ottawa

 

Au Canada, le gouverneur Frontenac tenta avec succès d'abuser les Anglais sur ses forces réelles, en portant la guerre sur le territoire même de la Nouvelle-Angleterre et en effectuant simultanément plusieurs opérations dans des zones différentes.

C'est ainsi que Lemoyne de Sainte-Hélène, parti de Montréal et accompagné par deux de ses frères, de Bienville et d'Iberville, s'était emparé de Schenectady, à proximité d'Albany.

Hertel, lieutenant de milice à Trois-Rivières, avait capturé Salmon Falls (de nos jours Nerwick dans le New Hampshire).

Une autre expédition punitive dirigée par Saint Castin et accompagnée de Robineau de Portneuf dévasta Casco sur la côte atlantique, en réprésailles à l'opération anglaise sur Port Royal.

Les faiblesses du système français étaient quand même devenues apparentes et, le 20 août 1690, William Phips adressa un ultimatum aux défenseurs de Québec auquel Frontenac répondit par une phrase qui le rendit célèbre :

"Je n'ai point de réponse à faire que par la bouche de mes canons et à coups de fusil!"

L'expédition de Phips échoua lamentablement et la flotte britannique endommagée regagna la Nouvelle-Angleterre.

[...] Au début de l'été 1696, une expédition d'envergure dirigée contre Naxouat par Benjamin Church et le coonel Hawthorne, et financée par le gouverneur de la Nouvelle-Angleterre, Stoughton, successeur de Phips, avait été repoussée par les Français. Villebon avait triomphé à un contre sept !

La guerre de la Ligue d'Augsbourg se termina "en fanfare" pour les Français d'Amérique du Nord. Après sa campagne d'Acadie aux côtés de Saint Castin, Iberville était parti avec sa flotte pour Terre-Neuve afin de capturer Saint Jean, la principale base anglaise de l'Île. Au total, la campagne, qui avait duré trois mois, avait ruiné la domination anglaise sur l'île: 36 établissements détruits, 200 000 quintaux de morue saisis pour payer les frais de l'expédition et bien au-delà!

[...] Le 20 septembre 1697 (sur le continent européen) avait été signé le traité de Ryswick qui mettait fin à la guerre entre la France et l'Angleterre.

En Amérique du nord, les Anglais se trouvaient sur tous les fronts, en Acadie, à la Baie d'Hudson, à Terre Neuve, dans une situation accablante en face des Français, en dépit de l'énormité de leurs moyens relativement à ceux des Français.

De même, la menace du projet de Frontenac contre Boston et New York, dont les services de renseignement anglais avaient été informés, pesa sur la décision de Londres d'arrêter les hostilités.

Après des triomphes aussi éclatants et qui plaçaient la France en position de force en Amérique du Nord, les diplomates français étaient en mesure d'exiger des concessions outre-atlantique, mais ils ne réclamèrent rien, sinon le maintien du statu quo. Les Anglais conservèrent Terre Neuve et la Baie d'Hudson et "rendaient l'Acadie" que, de toutes façons, ils ne possédaient pas...

 

XVIIIe siècle.

 

[...] L'attaque des Anglais en 1704 sur Port Royal défendu par Brouillan échoua mais elle fut renouvelée en juin 1707, et encore en août de la même année. Après avoir effectué une tentative de siège, les Anglais se rembarquèrent le 31 août, battus à nouveau.

Toutefois, le colonel Samuel Vetch avait élaboré un plan de conquête de l'Amérique française et ce plan avait obtenu l'assentiment de la reine Anne et de ses conseillers en 1708, qui avaient promis à Vetch le poste de gouverneur du Canada anglais en cas de réussite. Pour attaquer Port-Royal, il disposait d'une flotte de quatre gros vaisseaux de guerre, une frégate et une galiote à bombes et 30 vaisseaux de guerre. Les effectifs étaient de 5 860 hommes, une armée formidable pour l'Amérique de l'époque. Le défenseur de Port-Royal, Subercase, gouverneur de l'Acadie, commit l'erreur de s'enfermer dans sa minuscule place forte assiégée par les Anglais alors que rien ne l'empêchait de se replier. Au lieu de se battre à cinq contre un, les Anglais allaient se battre à quinze contre un. L'issue ne faisait plus de doute. Subercase était convaincu de son infériorité en matériel et en hommes, et acceptait la défaite à l'avance. [...] L'attaque eut lieu le 5 octobre 1710 et la capitulation fut conclue le 13. Au lieu de procéder à la destruction de ses canons avant de se rendre, les armements furent vendus aux Anglais, renforçant ainsi instantanément leur potentiel militaire. Le 24 octobre, les vaincus étaient embarqués sur trois navires de guerre anglais en partance pour la France et arrivèrent à destination le 1er décembre.

Pourtant l'Acadie était loin d'être défaite. Durant leur premier hiver, les Acadiens refusèrent d'approvisionner les Anglais et beaucoup d'entre eux partirent. Des opérations de harcèlement furent organisées par l'un des fils de Saint Castin, Bernard-Anselme. Port-Royal, rebaptisé Annapolis par les Anglais, fut réassiégé par leurs ennemis.

[...] Le 26 juin juin 1712, Pontchartrain informait Vaudreuil de ne plus rien tenter contre l'Acadie orientale pour ne pas interférer avec les négociations de paix entre l'Angleterre et la France qui, par le traité d'Utrecht signé en avril 1713, abandonnait l'Acadie définitivement à l'Angleterre. [...]

La collaboration avec les Anglais qui s'instaure à Versailles et qui est relayée par son antenne canadienne pour vider l'Acadie de toute résistance, et permettre aux Anglais d'en prendre possession, est proprement malsaine. [...] Les difficultés causées par la mort de louis XIV et la Régence entrainèrent une large inertie dans les prises de décisions. La période de paix qui va de 1713 à 1744 sera néanmoins traversée par quelques incursions anglaises, dont la plus spectaculaire fut la capture de Joseph Saint Castin, autre fils du célèbre Jean-Vincent, en Acadie occidentale, qui avait été accusé de cristalliser l'hostilité des Abenaquis sur les colons de Nouvelle-Angleterre.

On note aussi l'assassinat du Père Sébastien Rale, qui passa trente cinq ans chez les Abenaquis, les convertit à la foi chrétienne, et exerçait sur eux une extraordinaire influence. Ce jésuite fut le premier à rédiger un dictionnaire abenaquis-français et dont le manuscrit est actuellement détenu par l'Université Harvard, dans la proximité immédiate de Boston. L'action de ce prêtre visait moins à sauvegarder les intérêts français que de prévenir les Abenaquis des intentions des dirigeants de la Nouvelle-Angleterre qui étaient, à terme, de les déposséder de leurs terres sur la partie de leur territoire située au sud de la rivière Quinibéqui (Kennebec), où les colons anglais venaient de s'installer en grand nombre.

Mort du père Sébastien Rale de la Compagnie de Jésus, lithographie de 1856.

Mort du père Sébastien Rale de la Compagnie de Jésus, lithographie de 1856.

[...] Les Acadiens vivant en Nouvelle-Ecosse (l'ex Acadie orientale) n'avaient jamais vraiment accepté la domination anglaise de la presqu'île et ce ressentiment n'était pas écrasé par une immigration anglaise massive. Les Acadiens étaient prêts à se révolter et à prêter main forte à leurs libérateurs français dès que ces derniers se manifesteraient.

Une expédition organisée par un certain Duvivier, l'un des commerçants les plus riches de Louisbourg, échoua devant Annapolis, en octobre 1744, du fait de problèmes de coordination entre les forces terrestres et maritimes qui avaient été rassemblées par les Français, et cela en dépit du fait que la défense d'Annapolis était très largement insuffisante. Cette dernière était organisée par Paul Mascarene, un huguenot d'origine française, parlant français couramment.

[...] Une nouvelle expédition, anglaise cette fois, et qui avait réussi à débarquer à l'Île Royale parvint à capturer Louisbourg. La défaite époustouflante de cette place forte était directement liée, non pas à la qualité du corps expéditionnaire anglais, très hétéroclite dans sa compostion, mais à l'exceptionnelle nullité du commandant de la place, Louis Dupont Duchambon, oncle de 'larmateur Duvivier, tous les deux plus doués pour le commerche que pour la guerre.

En juin 1746, Louis XV envoya une flotte pour reprendre Louisbourg mais la flotte fut décimée par une tempête et une épidémie de peste et dut renoncer. Une autre expédition comprenant 18 navires de guerre et 22 bâtiments de transport fut organisée et quitta La Rochelle en mai 1747 mais elle dut affronter une escadre anglaise au large des côtes d'Espagne dont la puissance de feu était supérieure. Ce désastre mit fin aux espoirs de reconquérir l'Île Royale et l'Acadie orientale.

Entretemps (en 1747).. aidés des Acadiens, les Canadiens avaient été victorieux des Anglais à Granpré en Nouvelle-Ecosse et, surtout, les Français avaient en Europe remporté la victoire de Fontenoy. A la signature de paix d'Aix-la-Chapelle en 1748, Louis XV se borna à exiger la restitution de l'Île Royale et renonça à l'Acadie orientale.

[...] Le gouvernement de Londres changea alors de tactique en Nouvelle-Ecosse. Tout d'abord, la ville d'Halifax fut créée pour concurrencer Louisbourg dont la prospérité était revenue sous occupation française. Ensuite, le gouvernement anglais enjoignit les Acadiens de prêter serment d'allégeance au gouvernement anglais, qui les autoriserait alors à rester sur leurs terres en leur garantissant la liberté de culte. Beaucoup firent ce serment avec une restriction: le refus de porter les armes pour le roi d'Angleterre et contre leurs frères français au Canada. A l'appel de la Galissonnière toutefois, un tiers des Acadiens de Nouvelle-Ecosse vinrent s'installer en Acadie occidentale. Malheureusement, La Galissonnière ne reste à son poste que deux ans durant lesquels il avait pourtant su tirer son épingle du jeu dans une situation difficile.

 

Charles Lawrence : le nettoyage ethnique des Acadiens, premier génocide des temps modernes. Le Grand dérangement

 

En dépit des promesses faites aux Acadiens, Charles Lawrence, gouverneur de la Nouvelle-Ecosse, organisa la déportation des Acadiens.

Le mot "génocide" n'est pas exagéré puisque des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants y laissèrent la vie. Charles Lawrence voulait déporter et disperser toute la population acadienne à travers toutes les colonies anglaises des Amériques afin d'anéantir les Acadiens, non en tant qu'individus - ce qu'il fit dans une large proportion - mais en tant que peuple et en tant que nation.

Lecture de l'ordre de déportation des Acadiens le 28 juillet 1755 par le colonel John Winslow dans l’église de Grand-Pré., Tableau de Charles William Jefferys

Lecture de l'ordre de déportation des Acadiens le 28 juillet 1755 par le colonel John Winslow dans l’église de Grand-Pré., Tableau de Charles William Jefferys

Il ne fallait pas que ces colons déplacés viennent grossir les rangs canadiens contre lesquels la guerre se préparait à nouveau. 6 000 Acadiens furent déportés en 1755, 2 000 autres en 1748. Environ 8 000 habitants français sur les 13 000 que comptait l'Acadie orientale (Nouvelle-Ecosse). En 1762, ce fut le tour des Acadiens de l'Acadie occidentale (l'actuel Nouveau Brunswick et une grande partie de l'Etat américain du Maine). Environ 10 000 sur une population de 18 000. Les bateaux utilisés pour la déportation n'avaient pas été loués en nombre suffisants. On y entassa les Acadiens dans des conditions épouvantables. De nombreuses familles éparpillées sur plusieurs navires, en partance pour les destinations diférentes, furent disloquées. On estime que la moitié des Acadiens déportés moururent de faim, d'épidémie et de misère. Ainsi, le "Cornwallis" qui avait quitté Chignectou, petite ville de la Baie de Fundy actuelle, avec 417 Acadiens n'en débarqua que 210 à son arrivée à Charleston, en Caroline du Sud !

Sauvageau précise qu'il a fallu beaucoup d'humour noir aux historiens pour appeler cette déportation "le Grand dérangement".

Pourtant, on est obligé de reconnaître que les Acadiens, par comparaison, ont été traités "dignement" par rapport aux Irlandais contre lesquels Cromwell avait conduit une guerre de religion et une guerre raciale. Ses campagnes d'extermination avait massacré les Irlandais par milliers.

Durant cette période particulièrement glorieuse de l'histoire britannique, le colonel Winslow "en pourchassant toute la vermine acadienne du pays" (sic) aida à rafler 43 500 bêtes à cornes, 48 500 moutons, 23 500 porcs, 2 800 chevaux sans compter les autres biens mobiliers et immobiliers volés aux Acadiens.

Par la suite, les Anglais expurgèrent des archives de la Nouvelle-Ecosse, à Halifax, de nombreux documents relatifs à ce premier génocide des temps modernes que demeure la grande déportation [6].

 

Epilogue guerrier

 

En pleine paix, à quelques semaines de novembre 1755, l'escadre anglaise de l'amiral Boscawen captura près de 300 vaisseaux français d'une valeur de 30 millions de livres, 6 000 officiers ou matelots, 1 500 soldats. Cette agression demeure connue des historiens sous le nom d'"attentat de Boscawen". [...] Il s'agissait du prélude à la Guerre de Sept Ans qui se déclencha en 1756. Le 19 août 1757, une escadre anglaise essaya de prendre Louisbourg mais échoua également. Une troisième tentative eut lieu l'année suivante, mais le gouverneur de la place, Du Bois de La Motte avait déjà regagné la France. Un certain Drucourt, qui l'avait remplacé, ne recruta pas les milices et n'engagea que partiellement ses hommes hors de la citadelle pour rejeter les Anglais à la mer. La citadelle fut bombardée, et le 26 juillet 1758, Louisbourg capitula.

 

 

Bateaux de pêche dans le havre de Louisbourg

Bateaux de pêche dans le havre de Louisbourg

Boishébert, qui s'était distingué dans de très nombreuses interventions victorieuses en Acadie contre les Anglais, fut envoyé en soutien par Vaudreuil avec... 92 hommes alors que Louisbourg était attaqué par 18 000 soldats et 8 000 marins ! Le vainqueur de Louisbourg, le général Amherst, avait immédiatement décidé de consolider la chute de Louisbourg (1758) en éliminant au mieux toute présence française en Acadie du nord et en Acadie occidentale.

Jeffery Amherst par Gainsborough vers 1785

Jeffery Amherst par Gainsborough vers 1785

Le colonel Robert Monckton était chargé de ravager les installations française de la Rivière Saint Jean (qui se jette dans la Baie française) et d'en extirper "la vermine acadienne" tandis qu'Andrew Rollo devait vider l'île Saint Jean (île du Prince Edouard) de sa population. Wolfe, le futur vainqueur de Montcalm à Québec, fut chargé de plusieurs opérations terroristes en Gaspésie. Le but de ces opérations combinées était de repousser tous les Acadiens vers la région de Québec.

Montcalm et Vaudreuil ne s'affolent guère cependant. Alors que la nouvelle capitulation de Louisbourg soulève dans la population les plus vives inquiétudes, Montcalm, alors chef militaire du Canada, et Vaudreuil s'en réjouissent presque car ils considèrent que l'Acadie et l'Île Royale sont des territoires inutiles. Dans un mémoire de 1758, Montcalm explique sa position. On ne peut qu'être surpris par une telle analyse lorsqu'on considère les efforts déployés par les Anglais depuis tant d'années pour conquérir l'Île Royale et devenir maîtres du terrain sur toute l'Acadie.

Le plan anglais de conquête du Canada comprenait 50 000 hommes, chiffre très optimiste compte tenu des possibilités réelles. Le général Amherst serait chargé d'attaquer le Canada par la route de l'Hudson et le lac Champlain. Le général Prideux devrait prendre le fort Niagara et menacer Montréal mais le coup majeur devrait être porté contre Québec. En face, Montcalm disposait malgré tout de plus de 30 000 hommes. La première lourde erreur de ce dernier consiste à croire que l'attaque viendra de l'intérieur alors que, justement, une formidable expédition vient d'enlever Louisbourg et de déblayer l'accès au Saint Laurent.

En 1753, un officier de génie, Dubois, avait déjà proposé d'installer des batteries aux endroits les plus favorables, le long du fleuve mais rien n'avait été fait.

Le 27 juillet 1759, l'expédition britannique par voie maritime contre Québec sonne comme un coup de tonnerre pour Vaudreuil et Montcalm, ce dernier ayant 16 000 hommes sous ses ordres, alors que Wolfe ne disposait que de 8 000 hommes. Le siège de la ville ne donna, au départ, aucun résultat. Wolfe, atteint de dysentrie à partir du 19 août, dut s'aliter. Les Anglais, furieux, dévastèrent autant qu'ils le pouvaient la campagne environnante. Wolfe avait écrit au général Amherst:

James Wolfe"Si nous nous apercevons que Québec ne semble pas devoir tomber entre nos mains (tout en persévérant jusqu'au dernier moment), je propose de mettre la ville à feu avec nos obus, de détruire les maisons et le bétail tant en haut qu'en bas (de Québec), d'expédier le plus de Canadiens possibles en Europe et de ne laisser derrière nous que famine et désolation. Mais nous devons montrer à ces scélérats comment faire la guerre comme des gentilhommes."

Wolfe devait lever l'ancre au plus tard le 20 septembre pour ne pas être bloqué par les glaces hivernales. Ayant repris des forces et de la combativité à la fin du mois d'août, il décida de brusquer les choses. Il y eut plusieurs plans, mais, en tant que chef direct de l'armée anglaise, il imposa le sien. Il décida de débarquer ses hommes à l'Anse aux Foulons. Ces derniers devraient ainsi escalader la falaise et prendre Québec à revers. Le risque était énorme. Si l'alarme était donnée, l'escalade finirait en tragédie sanglante pour les Anglais. Néanmoins, les soldats débarquèrent sans problème. Pour tromper les sentinelles qui attendaient là un convoi de ravitaillement, les soldats furent précédés d'officiers parlant couramment français.

Le responsable de la défense de l'Anse aux Foulons était Dupont de Vergor, responsable de la capitulation de Fort Beauséjour [7], qui avait été placé sur l'isthme marquant la frontière entre l'Acadie orientale (l'actuelle Nouvelle-Ecosse) et l'Acadie occidentale (Nouveau Brunswick), tout au fond de l'actuelle Baie de Fundy. Aussi nul que jadis à Fort Beauséjour, où il avait négligé d'organiser une garde sérieuse, il fut surpris dans son lit par les premiers assaillants. Une fois sur le plateau, l'armée de Wolfe défiait Montcalm. Ce dernier, retranché derrière ses remparts, n'avait qu'à attendre quelques jours. A l'approche de l'hiver, les Anglais devraient se réembarquer pour éviter d'être bloqués, situation dans laquelle il serait facile de les harceler et de les mettre en déroute.

Bataille des plaines d'Abraham (13 septembre 1759)

Bataille des plaines d'Abraham (13 septembre 1759)

Bien avant que toutes les troupes françaises furent rameutées, Montcalm jeta 4 500 hommes dans la bataille, force égale à celle dont Wolfe disposait sur les plaines d'Abraham. Montcalm et Wolfe furent mortellement blessés. Le général Monckton reçut une balle en pleine poitrine. En un quart d'heure d'affrontement, 547 anglais avaient été tués contre 432 chez les Français qui s'étaient à nouveau retranchés derrière les fortifications de la ville.

Pierre Rigaud de Vaudreuil, le gouverneur, qui n'avait aucune expérience guerrière, fut pris de panique et quitta Québec vers Beauport. Cette dérobade insensée démoralisa la population, déjà éprouvée par la mort de Montcalm. La décision de quitter Québec était équivalente à celle de livrer la ville aux Anglais avec ses canons, ses munitions et ses vivres.

La bataille des plaines d'Abraham est généralement considérée comme étant celle qui a consacré la perte du Canada. Il n'en fut rien, en avril 1760, le chevalier de Lévis avait vaincu les Anglais à la bataille de Sainte-Foy. Québec fut sur le point d'être repris par les Français. Cela ne put se faire car la flotte britannique avait désormais libre accès au fleuve.

 

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Montcalm à la tête de ses troupes sur les plaines d'Abraham. Aquarelle de Charles William Jefferys.

Règlements de compte

 

En France, la chute du Canada, français depuis près de deux siècles et demi, avait stupéfié l'aristocratie toute entière. Au même moment, on faisait passer en jugement Dupleix et Lally-Tollendal (ce dernier fut condamné à mort et exécuté en 1766) pour la perde des Indes orientales françaises.

La période contemporaine a été également témoin de procès similaires, tels que celui de Riom, qui eut lieu après l'armistice de 1940 et qui fut organisé par le gouvernement de Vichy pour traduire en justice tous ceux que l'on estimait responsables de la défaite.

[...] L'affaire du Canada, ou plus simplement le procès du Canada, permit d'exorciser les démons. Les sujets du Roi-très-Chrétien ne risquaient-ils pas de rendre responsables les dirigeants de Versailles et notamment le Premier ministre Choiseul(franc-maçon, "Vénérable de la Loge Les Enfants de la Gloire" en 1761 [8], Choiseul qui se disait "l'artisan du renouveau français et de la revanche contre l'Angleterre" (sic)... [9], était lié aux "philosophes" [10], le complice des Parlements dans leur obstruction au roi [11] Ndlr.)

Pour parer ce danger, il fallait trouver des paratonnerres ou, comme on dirait de nos jours, des fusibles. On résolut de mettre en accusation les officiers, civils et militaires, les administrateurs, les hommes d'affaires, les trafiquants, les spéculateurs et leurs associés, etc. Les prétextes ? Enrichissement trop rapide pour de nombreux personnages qui avaient utilisé leurs fonctions officielles pour gagner beaucoup d'argent. On parlait beaucoup à Paris des "millionnaires du Canada". Vaudreuil passait pour avoir rapporté 23 millions de livres et Bigot 29 millions ! Tout comme aujourd'hui en cinquième république, cet abus des fonctions officielles était courant. [A la différence avec notre époque que l'enrichissement indéfini sous l'Ancien Régime pour les nobles était suspect, et contrevenait aux codes de la noblesse. Ndlr.]

La morale de l'histoire

 

Sur le plan militaire, un siècle de combats avait démontré clairement que le sort d'une place dépendait souvent beaucoup plus du cartactère de son commandant que du rapport de forces. En fait les Français avaient multiplié les victoires en Amérique du nord durant les dernières années de la Guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) avec un rapport de force de 300 000 contre 15 000 en faveur des Anglais, soit à 20 contre 1 !

Lorsque l'Amérique française s'est effondrée au cours de la Guerre de Sept Ans (1756-1763), soixante ans plus tard, la disproportion s'était en fait un peu améliorée en faveur des Français puisqu'ils luttaient désormais à 1 contre 18.

A n'en pas douter, ces victoires spectaculaires de la fin du XVIIe siècle reflétaient la valeur des hommes qui conduisaient la lutte du côté français et leur stratégue efficace. Combativité, fermeté, audace mais prudence, refus de considérer les autochtones comme étant fondamentalement différents d'eux et inteligence d'en faire des alliés. Quant à leurs méthodes de guerre, écrit SAUVAGEAU :

"Elles étaients la conséquence de l'infériorité même de leurs forces et un moyen de la compenser. Refus de la 'guerre en dentelles' à l'européenne. Pratique constante de la guérilla. De même, refus de la défensive, de la guerre statique qui conduirait les Français au désastre, compte tenu de la faiblesse de leurs ressources. Adoption de stratégies offensives, visant souvent à faire illusion à l'ennemi et le tromper sur les forces réelles de l'adversaire. Utilisation de la force de l'ennemi même pour le combattre en commerçant avec lui. Utilisation des hommes des milices, bien supérieurs en nombre aux soldats réguliers, qui, à cette époque, étaient souvent des mercenaires qui n'obtenaient de la guerre que leur solde alors que les miliciens défendaient leurs terres et leurs biens, et connaissaient bien le pays. L'équipe exceptionnelle de Saint Castin, Villebon, Frontenac, Iberville qui s'estompa à la fin du XVIIe siècle ne fut malheureusement pas remplacée."

[...] Approche patiente de l'ennemi, embuscade, fuite devant un adversaire trop supérieur en nombre, attaque rapide comme la foudre dans le cas inverse, opérations conduites en tout temps, même durant les hivers les plus rudes, invention du camouflage porté à son point de perfection, ruses qui consistaient, par exemple, à annoncer aux Anglais d'une place forte qui résistait qu'ils seraient livrés aux Abenaquis à l'issue du siège, pour assouvir leurs désirs de torture si leur reddition n'était pas immédiate. [...] L'avalanche anglaise du XVIIIe siècle aurait pu être abattue, encore fallait-il un Saint Castin ou un Frontenac au poste de commande ! Lorsqu'une défaite du côté français survient, les sublaternes ou les civils sont souvent mis en accusation par des franco-Français parachutés par l'administration royale ne connaissant rien du pays. On est également étonné de la naïveté des responsables de Versailles vis-à-vis des Anglais qui demandent toujours plus de concessions avant de signer des traités qu'ils foulent aux pieds à la première occasion. Au lieu de profiter de sa position de force quand elle en a la possibilité, sa Majesté-Très-Chrétienne accepte de négocier avec les Anglais dès que ces derniers en font la demande et se contente souvent de protester à Londres lorsque les clauses des traités ne sont pas respectées (il ne faut pas oublier aussi qu'il existait chez les intellectuels français de l'époque une certaine admiration du système politique de la nation ennemie, sentiment qui n'aidait en rien à combattre. (Cf. sous le ministre Choiseul... Ndlr).

[...] Alors que les Français voient dans la paix une occasion de repartir sur de nouvelles bases, la paix pour les Anglais n'est qu'un répit qui leur permet de se renforcer, de réévaluer les plans et de se réorganiser. Pour les Français, la paix précède un nouveau départ dans l'oubli - ce que l'on voit encore aujourd'hui - alors que, pour les Anglais, elle n'est qu'une étape dans la poursuite d'un effort de guerre dont les raisons sont permanentes et dont les objectifs demeurent inchangés.

Lorsque les Anglais demandent aux Acadiens de l'Acadie orientale de leur prêter serment de renoncer à la lutte armée, ils ne cherchent qu'à gagner du temps pour organiser leur déportation. En effet, il ne s'agit pas d'intégrer les habitants du territoire conquis mais de les déposséder de leurs biens et de les exterminer en tant que peuple. La Galissonnière et son agent, l'abbé Le Loutre, le prévoyaient depuis longtemps mais l'administration royale refusa de les prendre au sérieux jusqu'à ce que les faits leur donnât raison. Il est intéressant aussi de noter que les colons de la Nouvelle-Angleterre prêtaient volontiers des intentions agressives à leurs voisins [12] et pensaient, comme c'est actuellement toujours le cas aux Etats-Unis, qu'ils étaient nécessairement l'objet de convoitises et qu'ils étaient ainsi acculés à la lutte armée ("si nous ne le détruisons pas, 'ils' nous détruiront".) Darwin a d'ailleurs cristallisé cette idée de lutte constante issue d'un sentiment manichéen, qui lui-même dérive du protestantisme (voir chapitre 4), dans sa fameuse théorie sur l'évolution des espèces, en 1859.

[...] L'effondrement de la Nouvelle-France n'était pas "un impératif de l'histoire". Dale Carnegie, qui écrit son livre "Public speaking" en 1956, cite Foch qui, lors de la bataille de la Marne en 1914, déclara:

"Le centre de mes troupes est enfoncé. L'aile droite est en retraite. La situation est excellente. Nous attaquons !"

Cette attaque sauva Paris et fut essentielle dans la mesure où elle brisa l'offensive allemande durant la Première Guerre mondiale.

Cependant, le point le plus important durant la Guerre de Sept Ans, est de noter les convictions de Vaudreuil et surtout de Montcalm qu'ils ne pourraient pas assurer leurs missions avec succès. Pour eux, la guerre est perdue d'avance, vu la disparité des forces en présence. Les deux chefs sont vaincus d'avance en pensée, condition la plus assurée pour l'être un jour effectivement. En effet, lorsqu'une situation en évolution constante peut commencer à ressembler à un échec, un individu vaincu à l'avance en pensée ne verra que ce qu'il a anticipé et ne pourra donc pas en conséquence réagir pour inverser la tendance.

La France dans la Guerre d'Indépendance américaine.

Banastre Tarleton et ses dragons sont particulièrement honnis des Américains, ayant commis de multiples atrocités dans les Etats du sud. [...] Les nombreuses exactions commises par les troupes britanniques ont choqué les opinions européennes, jetant un important discrédit sur la Couronne britannique.

[Dans le film "The Patriot" de Mel Gibson (2000), le Lieutenant-Colonel Banastre Tarleton a inspiré le personnage du colonel William Tavington incarné par l'acteur britannique Jason Isaacs. Ndlr.]

 

Une réaction tardive à la perte de la Nouvelle-France sera la financement de la révolution américaine par Louis XVI. William Piel, de l'Université Harvard, écrivait en septembre 1997 que ce que les Français dépensèrent durant la révolution américaine équivalait à trois fois les revenus annuels de l'Etat français, qui ne fut même plus en mesure de payer l'intérêt de cette dette. Ce désastre financier fut déterminant dans le déclenchement de la Révolution française et donna prématurément naissance à une force continentale, fille de l'Angleterre, portant le nom d'Etats-Unis d'Amérique...

 

L'infériorisé, qu'il se mette lui-même en état d'infériorisé ou qu'une entité extérieure lui communique ce sentiment par l'application des techniques propres à la guerre contre l'intelligence est un infirme mental, un véritable poison pour lui-même et pour sa communauté dans la mesure où il n'a plus les moyens de trouver en lui-même les raisons pour combattre, ni même le désir d'être vainqueur. Chez un militaire, un chef d'Etat, un haut fonctionnaire, un chercheur ou un industriel, cet état d'esprit entraîne une inhibition de l'action et le déclin rapide de sa société s'il se généralise. L'étude de la Nouvelle-France est d'une grande utilité car elle est l'un des meilleurs exemples qui se puissent trouver pour illustrer les dégâts que nos "élites" peuvent engendrer dans l'évolution de nos sociétés, lorsque leurs dispositions mentales sont, pour diverses raisons, négatives. Un ennemi n'a nul besoin de nous combattre s'il arrive à nous convaincre que nous sommes inférieurs à lui. La nouvelle guerre contre l'intelligence repose en grande partie sur ce principe.

Comment peut-on, après avoir étudié cette période de notre histoire, ne pas être irrité par les stupides commentaires que l'on peut trouver dans l'encyclopédie Universalis informatisée, cuvée 1997, rédigée en France, lorsque, à la section "Canada - Histoire et politique", on peut y lire que "les franco-canadiens sont mal inspirés par leur nationalisme latent" [13] ? Les exploits des combattants les plus brillants de l'Amérique française de la fin du XVIIe siècle n'ont jamais été immortalisés par Alexandre Dumas ni par Victor Hugo dans sa "Légende des Siècles". Pourtant, durant plus de deux siècles, l'histoire de l'Amérique française fut partiellement riche en épisodes susceptibles d'enflammer l'imagination des jeunes générations. Néanmoins, les franco-français ont préféré troquer les aventures d'un Saint-Castin, d'un Joseph Broussard (Acadien célèbre qui s'illustra surtout durant la période de la Grande déportation) ou d'un Boishébert pour le mythe du "garçon vacher" anglo-américain, plus connu sous la désignation de "cow boy", qui a fait l'objet de tant de romans, de bandes dessinées et de films (les films sont, eux, d'origine presque exclusivement américaine).

A l'exception des Québecquois les plus cultivés, les noms de Du Tisné, La Harpe, D'Iberville, Vényard de Bourgmont, La Vérendrye, Simard de Belle-Ile, les plus fameux des explorateurs français d'Amérique du nord sont iinconnus des Français et autres Européens francophones.

Depuis notre plus tendre enfance, on interdit aux francophones de se souvenir que la découverte des grands espaces, les aventures et les grands exploits ont été aussi réalisés en français. Actuellement, plus de 4 000 noms de lieux attestent encore l'ancienne présence francophone sur le territoire des Etats-Unis. [14]

Carte nouvelle de la partie de l'ouest de la Province de la Louisiane sur les observations et decouvertes du Sieur Benard de la Harpe

Carte nouvelle de la partie de l'ouest de la Province de la Louisiane sur les observations et decouvertes du Sieur Benard de la Harpe

Cartes de l'explorateur français D'Iberville http://www.museedelhistoire.ca/musee-virtuel-de-la-nouvelle-france/les-explorateurs/pierre-le-moyne-diberville-1686-1702/

Cartes de l'explorateur français D'Iberville http://www.museedelhistoire.ca/musee-virtuel-de-la-nouvelle-france/les-explorateurs/pierre-le-moyne-diberville-1686-1702/

La Guerre de Cent Ans des Français d'Amérique

Les explorateurs français

Les Français décrivent et traitent avec grand respect tous les peuples aborigènes rencontrés.

Depuis fort longtemps, notre jeunesse découvre l'Amérique par culture étrangère interposée. Nous utilisons même les désignations anglaises des anciennes tribus indiennes. Les "Agniers" sont devenus les Mohawks, les "Chaouanons" sont devenus les Shawnees, les Chenaquis sont devenus les Cherokees, etc.

Dans l'inconscient francophone populaire actuel, les héros américains n'ont jamais été français. Nous nous sommes progressivement habitués à rêver par procuration. Nous sommes ignorants du fait que ce grand dessein de création, ces grandes aspirations et ce désir de provignement (fait de marcotter la vigne) se sont réalisés dans notre culture et notre langue durant plus de deux siècles dans un territoire presque vacant qui pouvait facilement accueillir une nouvelle civilisation tout en respectant celle qui y était plus anciennement installée.

Encore aujourd'hui, ces descendants des Français d'Amérique que sont les Québecquois et les Acadiens n'ont même pas le droit d'organiser des jeux de la Francophonie sans que le gouvernement fédéral canadien ne leur impose l'usage de l'anglais (en plus du français), comme cela fut le cas en 2001 à Ottawa. Léon Dion, un intellectuel québecquois (cité par l'écrivain Doris Lussier) déclarait :

"Depuis 1763, nous n'avons plus d'histoire, sinon celle que nos conquérants veulent bien nous laisser vivre, pour nous calmer. Cette tâche leur est d'autant plus facile que nous secrétons nos propres bourreaux."

Toute défaite militaire entraîne dans son cortège un sillage de collaborateurs zélés parmi lesquels on trouve ceux chez qui l'intérêt matériel prime, mais aussi, et davantage, d'authentiques convertis qui ont été surtout vaincus en esprit. Le manque de confiance en soi et la soumission qu'il entraîne font sans doute partie des caractéristiques qui persistent le plus longtemps chez les peuples qui ont fait l'expérience de l'humiliation et de la défaite. Evoquant de Gaulle dans un entretien avec la presse après la Deuxième Guerre mondiale, Alain Peyrefitte disait :

"Le problème était d'arracher les Français à leur complexe de soumission... Le général était frappé par la propension de notre peuple à aller chercher des consignes ailleurs, à se reposer sur les autres de leur destin. Mais son réalisme foncier il montrait que l'on ne pouvait renforcer le goût de leur indépendance sans leur montrer qu'elle était viable."

[...] La défaite des plaines d'Abraham de 1760 n'apporta aux Canadiens français strictement rien de plus qu'ils n'avaient déjà, mais elle en fit, au contraire, des citoyens de seconde classe pour longtemps.

 

Dans un article intilulé "Qu'est-ce qui rend la France malade maintenant ?", paru dans le "new York Times" récemment, le professeur d'histoire européenne de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) Eugène Weber, assurait que "ce n'est pas le manque de vision qui handicape l'Hexagone, mais l'excès d'aspirations avortées !" Eugène Weber fait remontrer le "déclin de la France à la quatrième, voire à la Troisième République". Tout en qualifiant les Français de "cocus de l'histoire", il prophétise que ce déclin va empirer parce que selon lui :

"la France manque de dirigeants ayant une vision", actuellement.

Weber oublie le point le plus important, celui de l'infériorisation des élites, qui ont déjà perdu une guerre qu'elles n'ont jamais combattue, "la guerre contre l'intelligence".

Cependant, certains signes laissent à penser que lentement, très progressivement, poussés inexorablement par le temps, des changements de mentalité sont à l'oeuvre. Le 15 février 1998, l'agence de presse AFP rapportait de La Nouvelle Orléans qu'un avocat américain de Lafayette en Louisiane, descendant direct d'Acadiens, se battait actuellement pour obtenir de la Grande-Bretagne des excuses à son peuple expulsé en 1755 des terres acadiennes de Nouvelle-Ecosse. Warren Perrin* avait déposé dès 1990 une requête en ce sens auprès du gouvernement britannique et de la Couronne d'Angleterre. Il ne demandait pas de dédommagement financier mais souhaitait simplement la reconnaissance de la tragédie du peuple acadien et la construction d'un monument  en commémoration des souffrances. Il était en négociations avec des avocats de Houston (Texas) représentant le gouvernement britannique et envisageait en cas d'échec de porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'Homme. Monsieur Perrin avait espéré voir son voeu exaucé en 1999; date de deux rendez-vous francophones importants: le Congrès mondial des Acadiens - descendants des colons français installés aux XVIIe et XVIIIe siècles en Acadie -, en août 1999 en Louisiane, et le Sommet de la Francophonie au Nouveau Brunswick (Canada) en septembre de la même année. [...] Le traité d'Utrecht de 1713 conclu à la suite de la conquête de l'Acadie par les Anglais leur accordait (aux Acadiens Ndlr.) le droit de jouir du libre exercice de leur religion et de choisir de rester dans le pays en conservant leurs biens ou de le quitter en les emportant. Toutefois, en juillet 1755 commença "le grand dérangement" au cours duquel périrent au moins 5 000 Français. Trois mille s'installèrent en Louisiane...

Notre peuple a été victime de deux tentatives de génocide culturel", s'exclame Perrin, faisant référence au "grand dérangement" et aux tentatives d'anglicisation forcées menées par les écoles américaines dans les années 1950.

"Notre peuple a été victime de deux tentatives de génocide culturel", s'exclame Perrin, faisant référence au "grand dérangement" et aux tentatives d'anglicisation forcées menées par les écoles américaines dans les années 1950. Les "francofêtes" qui, sur toute l'année 1999, ont marqué le tricentenaire de la Louisiane française, symbolisent "la survie de notre patrimoine francophone", ajoutait M. Perrin que sa notoriété soudaine avait propulsé à la tête du Conseil pour le développement du français en Louisiane. Il se sent conforté dans son combat par l'exemple des Etats-Unis qui ont présenté en 1988 des excuses aux Américains d'origine japonaise pour le traitement subi durant la Seconde Guerre mondiale, voire celui de la Grande-Bretagne elle-même qui a, en 1995, par la voix de la reine, présenté ses excuses au peuple maori de Nouvelle-Zélande.

En cas de refus, Perrin avait l'intention de porter l'affaire auprès du tribunal des crimes de guerre des Nations Unies ou de la Cour européenne des droits de l'homme ou encore d'un tribunal fédéral américain puisque l'Angleterre a non seulement enfreint les lois britanniques et internationales mais s'est, de plus, rendue coupables de crimes contre l'humanité et de génocide. Perrin soulignait que les crimes contre l'humanité ne bénéficiant d'aucune péremption. [...] En 1997, l'Angleterre a présenté une excuse officielle aux Israéliens pour la confiscation de fonds détenus par des Juifs sur des comptes bancaires durant la Seconde Guerre mondiale. Elle a aussi annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire visant à éclairer l'assassinat de treize manifestants catholiques en Iralnde du nord, en 1972.

 

* Note de Christ-Roi. Warren Perrin a vu son voeu de voir la déportation des Acadiens officiellement reconnue, exaucé en 2003, avec une proclamation royale signée de la main d’Élisabeth II, reconnaissant les torts causés par le "Grand Dérangement". Cf. Warren Perrin, 25 ans de combat pour les Cadiens de Louisiane.

Source: Warren Perrin, 25 ans de combat pour les Cadiens de Louisiane, Acadie Nouvelle, Publié: 8 h 19 min, mardi 21 juillet 2015 par Simon Delattre.

Notes

 

[1] Curieusement, le nom de Saint Castin, l'un des plus brillants défenseurs de l'Acadie, a été conservé aux Etats-Unis sur les lieux où, jadis, il accomplit certains de ses plus brillants exploits alors qu'il était totalement inconnu en France. En effet, la petite ville de Pentacouet fut rebaptisée Castine (dans l'Etat du Maine) par les Américains après la Guerre d'Indépendance contre l'Angleterre, en respect de ce formidable combattant.

[2] Le lecteur trouvera dans ce chapitre des résumés de certains passages du livre de Monsieur Sauvageau et de nombreuses citations.

[3] La vallée du Mississipi, qui est le fleuve le plus long d'Amérique du Nord fut également explorée par des Français parmi lesquels se trouvent Louis Jolliet, Jacques Marquette et Robert de La Salle.

[4] Il existe aussi quelques histoires parallèles de colonisation française nord-américaine comme celle de la Floride qui fut occupée par des protestants français de 1562 à 1567. Combattus et exterminés par les Espagnols, les Français furent vengés par Dominique de Gourgues en 1567. Malheureusement, le gouvernement royal n'envoya aucun nouveau colon vers cette nouvelle Floride vidée de ses occupants espagnols.

[5] Le terme "Yankee" est une déformation indienne du terme français "Anglais" qui est devenu par étape "Anqui" = "Yanqui" et finalement "Yankee" après adaptation au système phonético-graphique anglais.

[6] Il faut noter que, en dépit du "grand dérangement", la population acadienne de langue française reste substantielle au Nouveau Brunswick, l'ex-Acadie occidentale, avec 35% du total. Toutefois, Ottawa s'est attaché à miter d'anglophones villes et villages de l'Acadie pour que les Acadiens ne soient majoritaires dans aucun territoire de surface crédible. Hubert Joly, Secrétaire général du Conseil international de langue française, écrivait que, si le sommet francophone de Moncton en septembre 1999, a permis à nombre de délégations du tiers-monde de prendre conscience que la communauté acadienne est encore colonisée, et que cet avatar peut encore arriver en l'an 2000, et ironie, même à des Blancs, il s'agissait là sans doute d'un des résultats les plus tangibles de ce sommet.

[7] L'un des rares lieux de cette région qui n'a pas été débaptisée après la conquête.

[8] Sur l'appartenance maçonnique de Choiseul : Grande Loge Suisse Alpina http://www.freimaurerei.ch/f/alpina/artikel/artikel-2006-4-01.php

[9] Choiseul avait "en réalité, par calcul personnel,[...] laissé la crise morale et institutionnelle se développer jusqu'à mettre le royaume en péril" : Pierre PLUCHON, Histoire de la colonisation française, tome 1er, Le Premier empire colonial, Des origines à la Restauration, Fayard, Saint-Amand-Montrond 1996, p. 294.

[10] Pierre GAXOTTE de l'Académie française, Le siècle de Louis XV, Texto, Paris 2015, p . 295.

[11] Choiseul "de coeur avec les Parlements et presque leur complice" in P. GAXOTTE, ibid., p. 343.

[12] L'agressivité des Acadiens, bien réelle, n'était, la plupart du temps, que la réaction contr les incursions anglaises de l'époque et de la politique de dévastation systématique qu'ils appliquaient alors.

[13] Une encyclopédie historique est censée décrire les faits, expliquer les évènements. Elle ne constitue en aucun cas une plate-forme pour donner libre cours aux sentiments et opinions personnelles de ses auteurs.

[14] Au Canada anglais, à quelques exceptions prêts, la plupart des lieux ont été débaptisés. "Fort Frontenac" est devenu Kingston, "Fort Rouillé" Toronto, le Lac "Ouinipigon" le lac Winnipeg, "Chibouctou" Halifax. Aux Etats-Unis, les noms de certaines grandes villes ont été changés, comme par exemple "Fort-Duquesne" qui est devenu Pittsburgh. A la frontière Canada-Etats-Unis, "Pontchartrain duD étroit" est resté "Détroit" du côté américain et a été rebaptisé "Windsor" du côté canadien.

[15] CODOFIL = "Council for the development of french in Louisiana".

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14 août 2015 5 14 /08 /août /2015 18:29
En Auvergne, des archéologues font une découverte majeure sur les Gaulois

Ce genre de découverte archéologique montrant une économie gauloise évoluée n'est pas de trop pour tordre le cou aux derniers fantasmes sur les rustres Gaulois chasseurs de sangliers au casque à corne civilisés par les Romains:

 

"C'est le plus gros ensemble jamais trouvé en France et une découverte majeure pour la compréhension du mode de fonctionnement de l'économie gauloise, qui n'est pas du tout rudimentaire comme on pouvait le supposer il y a une centaine d'années", a déclaré Matthieu Poux, professeur d'archéologie à l'université Lyon-2 et responsable des fouilles, confirmant une information du Monde.
Longtemps considérés par les historiens comme un peuple plus ou moins barbare, notamment en raison de la vision qu'en avait les Romains, les Gaulois bénéficiaient en réalité d'une économie très évoluée. C'est ce que vient appuyer cette découverte, comme le souligne Matthieu Poux:
"C'est une économie qui dégage des surplus, que l'on stocke et que l'on échange. Il y a un circuit de stockage et de redistribution des ressources et ce genre de découverte nous permet de faire des bonds de géant dans la compréhension de ces mécanismes".  [1]

En décidant d’aller creuser le sous-sol du Lac-du-Puy, l’équipe de chercheurs du chantier de fouilles archéologiques de Corent, dans le Puy-de-Dôme, s’attendait à quelque découverte, sans savoir de quelle nature. Le choix ne doit rien au hasard : cette dépression humide – un ancien étang de taille moyenne – se situe à 300 mètres à peine du site de Corent. Là se dressait très probablement la capitale des Arvernes, une grande cité gauloise qui occupait une colline au bord de l’Allier, à huit kilomètres du champ de bataille de la fameuse Gergovie.

"On a immédiatement vu se dessiner des ronds de terre, espacés d’un mètre de façon très homogène, témoigne Matthieu Poux, professeur à l’université Lyon-II et responsable des fouilles de Corent. On en a coupé un ou deux à la pelle mécanique, ce qui a fait apparaître la forme évasée caractéristique d’un silo à récoltes, puis un autre et un autre encore. Sur moins de 10 % de la superficie du lac, nous en avons déjà trouvé 125. C’est colossal."

Selon les estimations que Le Monde dévoile jeudi 13 août, le site pourrait compter un millier de silos environ (entre 600 et 1 500), de profondeurs variables, mais implantés régulièrement dans un sol argileux. D’un volume d’à peu près un mètre cube, chacun avait la capacité de stocker de 500 kilos à 1,5 tonne de céréales : de quoi conserver durablement des centaines de tonnes de grains à la fois. Un tel aménagement représente un imposant chantier de génie civil pour des Gaulois ayant vécu à l’âge de fer. « Sous chaque silo, on observe un creusement comme si on avait réalisé un petit puits de forage pour vérifier que la couche d’argile était suffisante », précise Matthieu Poux.

Les archéologues savent que cette installation ne servait déjà plus à l’époque romaine. Elle avait été comblée et recouverte : des débris de céramiques en surface en attestent. Mais ils ne peuvent dater cette découverte avec plus de précision pour l’heure.

"Les fosses ont pu être creusées au début de l’âge de fer, entre 750 et 450 avant J.-C. ou bien entre 150 et 50, lorsque l’agglomération de Corent occupait tout ce plateau de 50 hectares, y compris le centre de stockage donc, ou encore entre les deux", expose M. Poux. [2]

La découverte témoigne du caractère particulièrement avancé de la société gauloise avant sa conquête par les légions romaines. C'est une découverte de taille sur les Gaulois, et qui vient écorner un peu plus l'image surannée du guerrier brutal et rustre. [...] Une trouvaille inédite, et qui invite à repenser la complexité et l'efficacité de l'économie gauloise, ainsi que le révèle Le Monde. Fouillé depuis 2001, le site est déjà bien connu des chercheurs ; plusieurs siècles avant notre ère s'y dressait une importante agglomération occupée par les Arvernes, une puissante confédération de tribus parmi la soixantaine de peuplades qui occupaient la Gaule avant la conquête romaine en -52 avant Jésus-Christ.

«Une telle découverte était totalement inattendue», s'enthousiasme auprès du Figaro Matthieu Poux. «Les grains de pollen conservés dans cette cuvette peuvent apporter des indices précieux sur les environnements anciens», explique Matthieu Poux. Mais très vite, les chercheurs tombent sur une série de cercles de terre colorée, indiquant que le lac était déjà vide à l'époque du fer, et surtout que son sol a été creusé par l'homme. «En coupant ces ronds à la pelle, on s'est rendu compte qu'il s'agissait de silos creusés dans le sol», explique Matthieu Poux. Au total, 125 cavités de ce type, disposées très régulièrement dans une terre argileuse, et pouvant contenir entre 200 kg et plus d'une tonne de céréales, ont été dégagées. «Mais il pourrait y en avoir entre 600 et 1500», relève l'archéologue qui salue également l'ingéniosité des Gaulois: «Les silos se resserrent vers le haut, sans doute pour faciliter leur fermeture et limiter les infiltrations. Avec la fermentation, l'oxygène restant est rapidement consommé. C'est le principe du Tupperware!». [3]

Pour l'archéologue, le principe de ces silos est "ingénieux": "creusées dans un sol argileux, pratiquement imperméable à l'eau et à l'air, les fosses étaient remplies à ras bord de blé, orge ou seigle, puis obturées hermétiquement". Chacune pouvait contenir "entre un quintal et une tonne de céréales", portant la capacité du site "à plusieurs centaines de tonnes".

Un ingénieux système d'"emballage sous vide".

Ce système d'"emballage sous vide" permettait de conserver les céréales "plusieurs mois, voire plusieurs années". "Elles ont peut-être été stockées là pour soutenir un siège ou à proximité d'une grande place de marché ou alors c'était un surplus exceptionnel", a estimé M. Poux. Les parois des silos étaient recouvertes d'une couche de charbon montrant que ces installations ont été stérilisées au feu, "afin d'être utilisés plusieurs fois". [4]

 

Sources :

 

[1] Archéologie: une centaine de silos à grains gaulois découverts en Auvergne, LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 14/08/2015 à 09:28 , mis à jour à 10:40

[2] Découverte d’un méga-site gaulois de silos à grains en Auvergne, LE MONDE | 13.08.2015 à 06h44 • Mis à jour le 13.08.2015 à 14h14 |

[3] En Auvergne, des archéologues font une découverte majeure sur les Gaulois, Le Figaro, Par Romain David Mis à jour le 14/08/2015 à 18:46 Publié le 14/08/2015 à 17:45

[4] Auvergne: découverte d'un important site archéologique gaulois, BfmTv, 14/08/2015 à 10h53

 

 

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14 août 2015 5 14 /08 /août /2015 12:50

Le milliardaire George Soros à l'origine du coup d'Etat en Ukraine en 2014 et qui a spéculé sur la dette et la crise ukrainienne préconise à présent que ce pays occupé se déclare en défaut de paiment !

"Les défauts souverains coûtent cher, mais ils garantissent des effets à long terme (…) En règle générale, le pays revient sur les marchés au bout d'un an ou deux".

George Soros, Ukraine Deserves Debt Relief, The Wall Street Journal, Aug. 12, 2015 6:43 p.m

L'idée de Soros pour sortir l'Ukraine de la crise: qu'elle se déclare en défaut de paiement ! Quid de la France ?

Dans son article publié par le Wall Street Journal (WSJ), George Soros écrit que les créanciers de l'Ukraine doivent reconnaître en toute honnêteté qu'en poursuivant leurs propres intérêts, ils donnent à Kiev des conseils qui ne lui sont guère utiles.

Le milliardaire américain prévient que l'Ukraine est au bord de la faillite, sa dette publique risquant d'atteindre 94% du PIB en 2015, sous les effets conjugués d'une profonde récession économique, d'une dévaluation record de la monnaie, et du conflit dans l'Est industriel. 

Selon M.Soros, l'Ukraine manque de négociateurs capables d'obtenir un compromis avec ses créanciers internationaux, tandis qu'en l'absence d'ingérence dans la situation, Kiev serait privé de tout investissement pendant de longues années. 

Il estime que pour sortir de la crise, l'Ukraine devrait se décider enfin à se déclarer en défaut de paiement souverain. 

"Les défauts souverains coûtent cher, mais ils garantissent des effets à long terme (…) En règle générale, le pays revient sur les marchés au bout d'un an ou deux", estime le milliardaire. 

 

Source: Ukraine: l'idée de Soros pour sortir de la crise, Sputnik, 19:51 13.08.2015(mis à jour 20:15 13.08.2015)

Que le milliardaire George Soros ne préconise-t-il pas non plus à la France de se déclarer en défaut de paiement, elle aussi qui (selon les chiffres officiels), a une dette qui est passée à 93% du PIB en 2013, mais qui selon l'économiste Jean-Yves Archer a une dette totale bien supérieure de l'ordre de 258% du PIB (2035 Mds dette de Maastricht + 3200 Mds dette hors bilan) ?

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14 août 2015 5 14 /08 /août /2015 12:42

Les rangs des insurgés s'élargissent en recueillant des milliers d'opposants à la politique de Kiev. Les autorités ukrainiennes espèrent les traduire en justice:

Ukraine: 8.000 policiers et militaires ont rejoint les insurgés

Le nombre d’opposants à la politique de Kiev augmente de jour en jour et se compte désormais par milliers.

 

Au total, 8.000 membres des forces de maintien de l'ordre et de l'armée ukrainienne sont passés du côté des insurgés, rapporte le procureur général militaire de l'Ukraine Anatoli Matios.

 

"Nous avons la liste complète de ceux qui sont passés du côté des insurgés. Pour l'instant, nous sommes en train de recueillir les preuves de la culpabilité de 5.000 agents des forces de l'ordre et d'environ 3.000 militaires. Ils seront traduits en justice", a déclaré le procureur général militaire de l'Ukraine.

 

Selon M.Matios, "la justice ukrainienne leur rendra son verdict ".

 

Ce n'est pas le premier cas, loin de là, de passage d'officiers et de fonctionnaires ukrainiens du côté des insurgés. Auparavant, l'ex-dirigeant de la douane de Lougansk, Oleg Tchernooussov, ainsi que les frères Alexeï et Iouri Mirochnitchenko, employés, respectivement, du Service de renseignement extérieur de l'Ukraine et de l'ambassade ukrainienne à Paris, ont déménagé à Lougansk.

 

En désaccord avec la politique de Kiev, le principal analyste militaire et ancien assistant du ministre ukrainien de la Défense, Alexandre Kolomïets, a aussi rejoint fin juin avec sa famille les forces d'autodéfense de Donetsk.

 

Source : Ukraine: 8.000 policiers et militaires ont rejoint les insurgés, Sputnik, 09:44 14.08.2015(mis à jour 09:47 14.08.2015)

 

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14 août 2015 5 14 /08 /août /2015 09:36

Ce vendredi 1 4 août, l'Insee a publié un taux de croissance nul pour la France au deuxième trimestre. [Cf. 0% de croissance au deuxième trimestre... Croissance zéro : «Ce chiffre est une douche froide», Le Figaro, Par Damien Durand Publié le 14/08/2015 à 10:25]

Preuve que «la croissance, elle n'est pas encore là!», contrairement à ce qu'affirme le président de la République. Un tic de langage qui a disparu des archives écrites de l'Élysée.

«La croissance, elle est là» : l'Élysée corrige le tic de langage de François Hollande

Alors que l'Insee a dévoilé ce vendredi matin une croissance nulle pour la France au deuxième trimestre. Un chiffre bien inférieur au 0,3% attendu. Les Français attendent avec gourmandise le commentaire de François Hollande. Le président s'est déjà exprimé le 14 juillet dernier, affirmant: «La croissance, elle est là». C'est l'une de ses formules favorites. «La reprise, elle est là, mais elle est trop faible», avait-il expliqué le 14 juillet 2014. Et un an avant, en 2013, on avait entendu exactement les mêmes mots dans sa bouche: «La reprise, elle est là.»

 

...[L]es journaux retranscrivent chaque fois ses propos à la lettre. Le redoublement du sujet en agace pourtant plus d'un. L'académicien Alain Finkielkraut, entre autres, regrette que le président parle «comme un enfant». Or, curieusement, ce tic de langage a disparu dans les archives écrites de l'Élysée. Le pronom personnel «elle» a été enlevé, tant en 2013 qu'en 2014 et 2015. Les archivistes de la présidence censurent leur patron!

 

Source: «La croissance, elle est là» : l'Élysée corrige le tic de langage de François Hollande, Home ECONOMIE Conjoncture, Par Jean-Pierre Robin Mis à jour le 14/08/2015 à 07:41 Publié le 13/08/2015 à 17:26

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13 août 2015 4 13 /08 /août /2015 22:59

En cette fête de l'Assomption où les cloches des églises de France sonneront en soutien aux chrétiens d'Orient, le cardinal Philippe Barbarin appelle les catholiques de France à l'union et à la prière.


Entre mille exemples possibles, je citerais le légat pontifical Eudes de Châteauroux: «La Gaule est le four où cuit le pain intellectuel du monde entier», et l'étonnante phrase de Paul VI: «Le Français exerce la magistrature de l'universel.» Quant à Jean-Paul II, dans la même homélie de 1980, il avait ajouté: «Cela crée beaucoup de devoirs!» C'est vrai: une si riche histoire ne doit pas nous enorgueillir ni nous écraser, mais elle impose des obligations...


Cardinal Barbarin dans Le Figaro du 14 août, "France, et si c'était l'heure de ton réveil ?"

Retrouvez la suite de la tribune du Cardinal Barbarin dans Le Figaro du 14 août.

Source: Cardinal Barbarin : France, et si c'était l'heure de ton réveil ? Le Figaro, Par Philippe Barbarin Mis à jour le 13/08/2015 à 21:15 Publié le 13/08/2015 à 20:15

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13 août 2015 4 13 /08 /août /2015 13:17

Imprégnée de Jean-Jacques Rousseau et du libéralisme, [...] la loi Le Chapelier [...] interdit, pour quasiment la totalité du siècle suivant, toute manifestation, toute grève et toute constitution de syndicats. [...] La loi va provoquer [...] une aggravation importante des inégalités et l’isolement définitif d’un ouvrier rendu, par la loi, incapable de défendre ses droits.


Loi Le Chapelier, loi liberticide

Au XVIIIème siècle, l’économie politique triomphe. Soudainement focalisés sur les questions de la productivité et du calcul, un certain nombre d’esprits enclenchent le processus qui conduira au « désenchantement du monde[1] ». Le libéralisme est à l’œuvre et avec lui son corollaire obligé, le libre-échangisme : désormais, c’est le marché, et lui-seul, qui doit dicter sa loi issue de la seule rencontre de l’offre et de la demande dans un contexte général de concurrence favorisée. Car c’est de la fameuse « main invisible » que, désormais, découleront les orientations des comportements. Jean-Jacques Rousseau prône ainsi l’initiative individuelle, le marché et la propriété privée ; Diderot, la division du travail dans les manufactures. Pour Turgot, l’artisanat est en déclin et la modernisation de l’économie passe par le développement de grandes entreprises et de l’emploi ouvrier ; la société industrielle moderne n’est plus qu’entrepreneurs et ouvriers : « toute entreprise de trafic ou d’industrie exige le concours de deux espèces d’hommes ; d’entrepreneurs qui font les avances des matières premières, des ustensiles nécessaires à chaque commerce ; et de simples ouvriers qui travaillent pour le compte des premiers, moyennant un salaire convenu. Telle est la véritable origine de la distinction entre les entrepreneurs ou maîtres et les ouvriers ou compagnons, laquelle est fondée sur la nature des choses[2] ». Et la grande entreprise revendique la liberté d’entreprendre. Influencés par ce libéralisme du siècle des lumières, les révolutionnaires de 1789 veulent rompre définitivement avec l’Ancien Régime. Cette volonté va se traduire, d’une part, par le décret d’Allarde des 2-17 mars 1791 qui supprime les corporations en vue de faciliter la concurrence et permettre aux ouvriers de créer leur propre entreprise. Les privilèges attribués à une profession doivent, en effet, disparaître car ils entravent la liberté d’entreprendre. Et, d’autre part, par son prolongement, la loi Le Chapelier des 14-17 juin 1791.

 

 

 

Dès le début de la révolution, les coalitions ouvrières, associations occasionnelles de défense des droits, manifestent de manière de plus en plus virulente pour obtenir des augmentations de salaires et de meilleures conditions de travail. Les charpentiers, surtout, réclament un salaire journalier minimum. Ils ont élaboré une sorte de contrat collectif et demandent à la municipalité de Paris de le faire accepter par leurs employeurs. La municipalité refuse et réclame l’intervention de l’assemblée constituante. C’est dans ce climat agité que le 14 juin 1791 s’engagent, devant cette même asssemblée, les débats qui précèderont l’adoption de la loi dite Le Chapelier, du nom de son rapporteur, avocat Rennais au parlement de Bretagne puis député aux États généraux de 1789, présidant l'assemblée lors de la nuit du 4 août. « Il n’y a plus de corporation dans l’État ; il n’y a plus que l’intérêt particulier de chaque individu et l’intérêt général[3]». Ainsi en décide la loi les 14-17 juin 1791. Désormais, en France, les assemblées professionnelles sont interdites. Proscrivant le régime général d'exercice collectif des métiers ouvriers (les corporations), ainsi que toutes les réglementations sociales particulières, et par conséquent le régime de dérogation des manufactures privilégiées, cette loi réduit à néant les corps et communautés de métiers, laissant la place à l’individualisme et la cristallisation des rapports sociaux en un affrontement entre les ouvriers et leurs patrons, affrontement qui tournera de façon dramatique, à l’avantage des seconds. Inspirée par Rousseau et le libéralisme, la loi Le Chapelier détruit des libertés fondamentales entraînant des effets désastreux. Conduisant à son abrogation, ces effets, plus d’un siècle après, n’ont, cependant, pas complètement disparu.

 

I Les motifs d’une loi « révolutionnaire » au contenu liberticide

 

Imprégnée de Jean-Jacques Rousseau et du libéralisme, la loi Le Chapelier présente le paradoxe suivant que de provoquer la destruction de libertés fondamentales.

 

A/ Une inspiration Rousseauiste et libérale

 

Rejetant les corps intermédiaires, pourtant chers à Montesquieu, et se situant dans le droit fil de la nuit du 4 août 1789, la loi affirme en son préambule qu'il « n'est permis à personne d'inspirer aux citoyens un intérêt intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un esprit de coopération ». Très fortement inspirée de Rousseau, la loi reprend d’ailleurs des passages entiers du Contrat social dans l'exposé de ses motifs. Toute coalition doit être perçue comme une déformation et, dans certains cas, une perversion de la volonté générale qui ne doit rencontrer aucun obstacle sur sa route. Entre le citoyen et l’Etat, rien n’existe ! Car, dès lors qu’il existe des corps intermédiaires, ceux-ci constituent autant de coins enfoncés dans l’indivisible association volontaire que représente la Nation. Seul compte l’intérêt général auprès duquel les intérêts particuliers ne doivent prospérer. En effet, « quand le peuple suffisamment informé délibère, les citoyens n'avaient aucune communication entre eux, du grand nombre de petites différences résulterait toujours la volonté générale, et la délibération serait toujours bonne[4] » écrit J-J. Rousseau. « Mais quand il se fait des brigues, des associations partielles aux dépens de la grande, la volonté de chacune de ces associations devient générale par rapport à ses membres, et particulière par rapport à l'Etat : on peut dire alors qu'il n'y a plus autant de votants que d’hommes ; mais seulement autant que d'associations. Les différences deviennent moins nombreuses et donnent un résultat moins général. Enfin, quand une de ces associations est si grande qu'elle l'emporte sur toutes les autres, vous n'avez plus pour résultat une somme de petites différences, mais une différence unique ; alors il n'y a plus de volonté générale, et l'avis qui l'emporte n'est qu'un avis particulier[5]». Il importe, pour bien obtenir l'énoncé de la volonté générale qu'il n'y ait pas de société partielle dans l'Etat et que chaque citoyen n'opine que d'après lui. Pour garantir la défense des droits des citoyens, il faut donc briser les liens qui les unissent les uns aux autres. Par conséquent, il faut anéantir les associations. Car l’Etat est la seule association possible et, en tant que tel, l’Etat ne doit permettre la constitution d’aucun autre groupement que lui-même. Dès lors, il est indispensable d’empêcher les ouvriers de se regrouper pour mieux défendre leurs intérêts et cela peut être obtenu en abolissant purement et simplement le droit d’association des travailleurs. Au final, l’essence de cette loi est bien liberticide. Et que l’on ne vienne pas arguer des nécessités du temps, de la présence d’un mouvement contre-révolutionnaire ou d’un autre motif plus ou moins louable d’apparence, il n’est pas, il ne peut pas être dans l’essence d’une loi de détruire une liberté. C’est pourtant ce que fait la loi Le Chapelier qui piétine la liberté d’association, liberté publique s’il en est, droit de l’homme par excellence pourtant affirmé par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, aujourd’hui constitutionnellement garantie.

 

B/ Un contenu liberticide

 

La loi Le Chapelier n’a, ni plus ni moins, pour but de détruire la constitution française (Art. 1). D’emblée, apparaît l’esprit de la loi qui est celui de «table rase », propre aux révolutionnaires français, pourtant soigneusement vilipendé par la suite par un Portalis, chargé par un Bonaparte devenu Napoléon d’écrire un corps de lois civiles appelées à devenir la constitution d’une France qu’il fallait reconstruire après la dévastation des guerres internes et extérieures qui l’a meurtrirent. Il faut tout détruire, tout faire disparaître, ne rien laisser subsister dans la démesure d’une obsession de « néantisation » du passé, de régénération du présent. Le changement est à l’excès, l’esprit révolutionnaire à l’emballement. Les chevaux ont reçu le fouet au sang et le fiacre est lancé dans une course folle dont à ce moment-là, plus rien ne peut l’arrêter. Et comme les corporations sont présentées comme étant « une des bases fondamentales la constitution française » maintenant à abattre, il faut, naturellement, les anéantir également. La loi est donc radicale dans son contenu : il s’agit de faire disparaître «toutes espèces de corporations des citoyens du même état ou profession » (Art. 1 de la loi), d’interdire de défendre leurs « intérêts communs » que la loi qualifie d’ailleurs de « prétendus » tant elle s’en défie (Art. 2). Et d’ailleurs, au-delà, l’expression même de ces intérêts devient interdite, car nulle et irrecevable par les autorités de la république. Ainsi, « il est interdit à tous les corps administratifs ou municipaux de recevoir aucune adresse ou pétition pour la dénomination d'un état ou profession, d'y faire aucune réponse ; et il leur est enjoint de déclarer nulles les délibérations qui pourraient être prises de cette manière, et de veiller soigneusement à ce qu'il ne leur soit donné aucune suite ni exécution ».( Art. 3.). De même, les citoyens d'un même état ou d’une même profession, les entrepreneurs, les ouvriers et compagnon ne pourront « se nommer ni président, ni secrétaires, ni syndics, tenir des registres, prendre des arrêtés ou délibérations, former des règlements » en la matière » (Art. 2).

 

Quel motif justifie donc une interdiction aussi violente ? L’instauration du libéralisme économique, bien sûr, libéralisme qui, seul, est conforme à cette nouvelle constitution que les révolutionnaires entendent vouloir pour la France. Et c’est au nom des principes de liberté et de la constitution que sont déclarées « inconstitutionnelles, attentatoires à la liberté et à la déclaration des droits de l'homme » et, par voie de conséquence, « nulles », les délibérations des citoyens attachés aux mêmes professions, arts et métiers, les délibérations, ou les conventions « tendant à n'accorder qu'à un prix déterminé le secours de leur industrie ou de leurs travaux » (Art. 4). Tout cela paraît parfaitement logique, la lutte contre les monopoles et les ententes semblant justifier parfaitement que les corporations ne puissent plus demeurer le réceptacle de ces pratiques anticoncurrentielles. Et pour s’assurer qu’elle soit bien respectée, la loi prévoit un impressionnant dispositif coercitif. Les corporations étant interdites, il sera, de même, « défendu de les rétablir de fait, sous quelque prétexte et quelque forme que ce soit » (Art. 1). Toutes les délibérations, les conventions des citoyens relatives aux prix sont nulles et « les corps administratifs et municipaux seront tenus de les déclarer telles ». Les auteurs, chefs et instigateurs, qui les auront provoquées, rédigées ou présidées, seront cités devant le tribunal de police, à la requête du procureur de la commune, condamnés chacun à une peine de 500 livres d'amende ainsi que d’une suspension pendant un an de l'exercice de tous leurs droits et de l’interdiction d’entrée dans toutes les assemblées primaires (Art. 4). Ils sont aussi écartés de tous les ouvrages publics et tous les corps administratifs et municipaux devront faire respecter cette interdiction « à peine par leurs membres d'en répondre en leur propre nom » (Art. 5). Les sanctions s’aggravent en cas de revendication par affichage. Les peines sont alors d’une amende de 1000 livres et de trois mois de prison (Art. 6). Les menaces ou violences contre les ouvriers usant de la liberté accordée par les lois constitutionnelles au travail et à l'industrie, sont qualifiés de crimes et sont punis « suivant la rigueur des lois, comme perturbateurs du repos public » (Art. 7). Et pour finir les attroupements que la loi qualifie, d’ailleurs, de séditieux risquent la dispersion par la force, leurs auteurs étant punis avec toute la rigueur de la loi et les émeutiers qui sont qualifiées de criminels, sont condamnés comme « perturbateurs du repos public » (Art 7 et 8). Désormais seront donc proscrits toutes les organisations ouvrières, notamment les corporations des métiers, les associations ouvrières, le compagnonnage mais également les rassemblements paysans et les pétitions au nom d’une profession, les délibérations destinées à fixer les prix ou les salaires, le tout sous peine de sanctions particulièrement lourdes pour des individus qui, dans leur quotidien, trouvent à peine de quoi vivre. En somme, la loi Le Chapelier interdit le rétablissement des corporations, interdit les associations professionnelles et la formation de coalitions ; elle interdit, pour quasiment la totalité du siècle suivant, toute manifestation, toute grève et toute constitution de syndicats. Elle supprime le droit de coalition pour le remplacer par un délit du même nom, gravement sanctionné. Mais ignorante des réalités du monde du travail et à l’opposé de ses objectifs annoncés, la loi va provoquer, au contraire, une aggravation importante des inégalités et l’isolement définitif d’un ouvrier rendu, par la loi, incapable de défendre ses droits. Et ses effets en seront désastreux.

 

II Les effets désastreux d’une loi aujourd’hui abolie

 

A/ la destruction de l’apprentissage et de la formation

 

Avant la révolution, la formation est prise en charge par les corporations. Avec la disparition des corporations du fait de la loi Le Chapelier, disparaît aussi la formation. Contrairement à bon nombre de pays européen, la république décide de séparer l’entreprise et l’enseignement technique. Privant les enfants et les adolescents de la protection que leur accordaient les statuts issus des corporations, ceux-ci se retrouvent isolés, face à un employeur qui n’est plus préoccupé que par son intérêt et celui de son entreprise et peut se retrouver aveuglé. Dans ce contexte, l’apprentissage n’est plus régi que par un contrat individuel conclu entre l’apprenti et son maître d’apprentissage. Les résultats en seront dévastateurs et la situation dégénèrera en une crise de l’apprentissage qui perdure encore aujourd’hui. En clair, la loi Le Chapelier et le décret d’Allarde, en supprimant les corporations, provoquent la remise en cause de l’apprentissage qui ne cessera de se dégrader tout au long du XIXème siècle, laissant place à l’esclavage des enfants jusque dans les années 1880. Le contrat d’apprentissage a disparu et ne réapparaîtra qu’en 1851 avec la première loi sur l’apprentissage, et encore, de manière balbutiante. Ce n’est qu’avec la loi du 4 juillet 1919, dite loi Placide Astier, que l’apprentissage s’organisera véritablement avec plus de 40 000 apprentis.

 

Quant à la formation et en dépit des incantations de Condorcet[6], le droit à la formation sera absent pendant toute la première moitié du XIXème siècle. Limitée à quelques initiatives (1815, classes d’adultes de Guizot ; 1819, création du C.N.A.M. ; 1825, création d’un cours de géométrie et de mécanique à destination des chefs et sous-chefs d’ateliers ; 1831, apparition de cours d’adultes dans les mairies de Paris), la formation a presque totalement disparu. Pourtant, au XIXème siècle, les innovations techniques sont majeures et entraînent des bouleversements dans l’organisation et les techniques de travail. Le chemin de fer apparaît puis l’industrie chimique, gazière, la production pétrolière et, plus tard, la construction automobile. Dans ces conditions, l’adaptation des ouvriers à l’évolution de leur travail est indispensable et urgente. Elle est pourtant inexistante. La spécialisation est absente, la qualification demeure faible, la dépendance à l’égard de la machine est totale. La sécurité se dégrade considérablement : l’usine est insalubre, la machine dangereuse, les produits toxiques, les ouvriers livrés à eux-mêmes. Les maladies et accidents professionnels se multiplient. Et parallèlement, la santé est au travail est complètement négligée, passée sous silence, peu étudiée, reléguée au néant par la question devenue centrale de la productivité. Dès sa création en 1802, le Conseil de salubrité de Paris témoigne d’une infernale indifférence à l’égard des affections qui frappent les ouvriers. Dans ces conditions, nulle information, ni encore moins prévention. L’ouvrier est aux prises avec des conditions de travail dont, la plupart du temps, il est soigneusement tenu dans l’ignorance de la dangerosité ; notamment dans la chapellerie, la dorure sur métaux tellement exposée aux ravages du mercure ou encore dans l’industrie de la céruse accusée de provoquer la sinistre colique du plomb. Le primat de la productivité à court terme, l’intérêt pour le développement économique et ses formidables promesses d’enrichissement mais aussi la méfiance à l’égard des dires des ouvriers et le mépris ou l’indifférence à leur endroit l’emportent. Et si la mauvaise santé des ouvriers, que l’on finit par ne plus pouvoir ignorer, finit par être abordée, c’est sous l’angle seulement de ses causes sociales et non professionnelles[7]. Devant cette dégradation constante des conditions de travail, il faudra attendre la loi du 8 novembre 1892 pour voir érigées des mesures en matière de sécurité au sein des établissements faisant travailler des femmes et des enfants et celle, fameuse, du 9 avril 1898 portant sur la responsabilité des employeurs dans les accidents du travail liés à la multiplication des machines ainsi qu’à la concentration des hommes dans des locaux inadaptés. La théorie des risques bâtie par les juristes de droit civil est une réponse bien tardive à l’exploitation dangereuse de la force de travail des hommes et en tout cas, toujours pas de nature à empêcher Coupeau, distrait par sa fille Nana, de tomber de son toit sous les yeux de son épouse Gervaise en invoquant Dieu d’une voix étouffée[8]…

 

B/ La condition terrible des ouvriers

 

Supprimant toutes les communautés d'exercice collectif des professions, la loi Le Chapelier a pour effet de détruire les guildes, corporations et groupements d'intérêts particuliers, mais aussi, du même coup, les usages et coutumes de ces corps. A la suite de la mise en place massive d’un prolétariat industriel, caractéristique de l’évolution sociale du XIXème siècle, les rapports entre les patrons et les ouvriers sont profondément modifiés. Le contrat qui unit l’employeur au salarié ne connaît aucune définition légale et, devenu tout-puissant, le patron peut alors, s’il l’entend, opprimer l’ouvrier et cela d’autant plus facilement que ce dernier est isolé par une loi qui le prive de toute capacité d’action et de réaction pour faire entendre ses revendications et se défendre. Au lieu d’atténuer les effets de la révolution industrielle, la loi va, au contraire, en augmenter les effets, dévastateurs en matière sociale. Aggravant la loi martiale, la loi Le Chapelier criminalise le mouvement ouvrier, livré maintenant à l’oppression croissante d’un certain patronat.

 

Rencontrant une opposition grandissante, la loi soulèvera, certes, la désapprobation de l’opinion mais aucunement celle des membres à l’Assemblée, trompée d’emblée par l’argumentaire de Le Chapelier ; celui-ci n’hésitera pas, en effet, à présenter les mouvements ouvriers luttant contre l’augmentation du prix de la journée pour tous dans une même branche professionnelle comme animés de la volonté de restaurer les corporations ; constituant, dès lors, autant de menaces pour l’ordre public, tout droit d’action sociale devait leur être enlevé : "plusieurs personnes ont cherché à reconstituer les corporations anéanties ainsi parle Le Chapelier, en formant des assemblées d'arts et de métiers (...). Le but de ces assemblées (...) est de forcer les entrepreneurs de travaux, les ci-devant maîtres, à augmenter le prix de la journée de travail, d'empêcher les ouvriers et les particuliers qui les occupent dans leurs ateliers de faire entre eux des conventions à l'amiable, de leur faire signer sur des registres l'obligation de se soumettre au taux de la journée de travail fixé par ces assemblées et autres règlements qu'elles se permettent de faire. On emploie même la violence pour faire exécuter ces règlements : on force les ouvriers de quitter leurs boutiques, alors même qu'ils sont contents du salaire qu'ils reçoivent. Il n'y a plus de corporations dans l'Etat, conclut-il, il n'y a plus que l'intérêt particulier de chaque individu et l'intérêt général. Il n'est permis à personne d'inspirer aux citoyens un intérêt intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un esprit de corporation". Dès la naissance, le débat est faussé et la cause est acquise sans résistance. Seule une question, celle de Gaultier-Biauzat, viendra troubler cette tacite unanimité : « je pense que ce projet est de trop haute importance pour qu’il puisse être adopté à l’instant même, et je crois convenable que l’Assemblée se donne le temps de la réflexion...un simple renvoi à la séance de demain. Par exemple, à la simple lecture qui vient d’être faite du décret, j’ai cru entrevoir quelques discordances entre l’article qui interdit des assemblées de personnes qui se trouveraient avoir la même profession et les décrets constitutionnels sur la liberté de tenir des assemblées. Sans doute, les individus de même profession ne doivent jamais se coaliser ; mais s’ils se rencontrent en société (...) Je désirerai qu’on ne porte pas atteinte à la liberté qu’on a de s’assembler quelquefois. » Question à laquelle Le Chapelier coupera court immédiatement, toujours au prétexte tronqué de l’urgence et du danger : « il serait très imprudent d’ajourner le projet de décret que nous vous présentons, car la fermentation est aussi grande dans les villes de province qu’à Paris, et il est très important qu’il soit très rapidement adopté. Je crois que nous ne pouvons pas mettre trop de célérité pour éclairer les citoyens. » Bien évidemment, la proposition est immédiatement repoussée par l’Assemblée qui décide l’examen immédiat article par article et c’est presque sans discussion que tous les articles de la loi seront adoptés.

 

Pourtant, Marat dont on connaît le mot : « Nous sommes à Paris vingt mille ouvriers qui ne nous laisserons pas endormir par la bourgeoisie », dénonce « les employeurs qui ont enlevé à la classe innombrable des manœuvres et des ouvriers le droit de s’assembler pour délibérer en règle sur leurs intérêts[9] ». Leur but est bien d’ « isoler les citoyens et les empêcher de s’occuper en commun de la chose publique ». Car désormais, seuls les entrepreneurs sont valorisés, procurateurs de ce travail qui permet à l’ouvrier, à peine, de vivre. La liberté du commerce et de l’industrie est totale et ne rencontre plus de limite, instituant, notamment, le droit d’exploiter les manufactures sans réglementation. Les résultats en seront déplorables. De l’aveu même de l’Institut CGT d’histoire sociale, dont pour le moins que l’on puisse dire, on ne peut douter d’accointance quelconque avec la pensée monarchiste, les conséquences de la loi Le Chapelier seront immenses et graves : «une masse croissante de travailleurs va connaître les ravages de la paupérisation qui se développe dans le sillage de la grande industrie, alors qu’elle subit les terribles conséquences de la Loi Le Chapelier. Celle-ci, en frappant d’interdit toute coalition ou association, a considérablement freiné le développement des structures organiques capables de médiatiser les aspirations à la solidarité collective, alors même que les rapports sociaux sont considérablement bouleversés. » Et encore, « pour les ouvriers, les fruits de la Révolution sont amers. La conception de la liberté du travail imposée par les Constituants a sensiblement déséquilibré les rapports entre les patrons et les ouvriers. Ces derniers, désormais privés de toute structure d’entraide ou de résistance, sont à la merci de tous les dérèglements du marché du travail ». L’oppression est sans limite. Emblématique de cette situation est la situation sociale effrayante des enfants de ce XIXème siècle, pourtant souvent dénommé comme étant celui des progrès, traversant une société enorgueillie des lumières. Quelques rappels suffiront à décrire l’innommable traitement infligé à ceux qui sont les plus faibles parmi les plus faibles : à ce siècle et dès l'âge de 4 ans, l’usine exploite les enfants aux travaux que les machines ne peuvent exécuter à cette époque. Le travail est encouragé par les patrons : les enfants sont de petite taille, ils sont habiles et surtout rémunérés trois à quatre fois de moins que leurs parents dont, bien souvent, les salaires ne sont déjà pas suffisants pour vivre. Les conditions de travail de ces enfants sont inhumaines. Ce n’est qu’en 1841 que la loi du 22 mars interdit le travail des enfants de moins de huit ans et doit limiter la journée de travail à huit heures pour les 8-12 ans ainsi qu’à douze heures pour les enfants de 12 à 16 ans. Le travail de nuit (9 heures du soir-5 heures du matin) est interdit aux moins de 13 ans et pour les plus âgés, deux heures comptent pour trois. Jusqu’en 1851 en France, la journée de travail d’un enfant peut, en toute légalité, dépasser 12 heures. Le 24 avril 1874, une enquête parlementaire s’ouvrira sur les conditions de travail en France qui débouchera, en 1874, sur la création de l’Inspection du travail, chargée de veiller au respect des lois sociales et sur la promulgation d’une loi interdisant le travail des enfants de moins de 12 ans. Et pourtant, jusqu’en 1891, la durée maximum de travail dépasse 10 heures quotidiennes à 13 ans, 60 heures hebdomadaires entre 16 et 18 ans et les enfants pourront légalement exécuter des travaux dangereux jusqu’au décret du 21 mars 1914. Les droits des salariés reculent de manière considérable : ainsi, le 21 mars 1804, l’article 1781 du Code civil stipule qu’en cas de litige sur le salaire, la parole du maître l’emporte sur celle de l’ouvrier devant les tribunaux : l’infériorité légale de l’ouvrier face à l’employeur est consacrée par la loi. Si, le 18 mars 1806, les premiers conseils de prud’hommes sont créés, en revanche, les ouvriers n’y sont pas admis. Exclus de la sphère judiciaire, les ouvriers sont rejetés dans l’illégalité, contraints et forcés. Car, dans le même temps, cette loi provoque, dès 1800, la formation de ligues privées de défense, appelées syndicats, et des grèves, qu'elle permet de réprimer pendant presque tout le XIXe siècle. Entre 1825 et 1862, on dénombrera près de 10 000 ouvriers emprisonnés pour faits de grèves dont plus d’une centaine seront condamnés à plus d’un an de prison[10]. Et loin d’emboîter le pas à la sévérité d’un législateur davantage préoccupé d’ordre et de paix publics que de justice sociale, l’analyse des décisions rendues montre des magistrats compréhensifs et témoignant plutôt d’une indulgence à l’égard d’ouvriers égarés, voire d’une sensibilité certaine à l’égard de la dureté de leur condition et de la légitimité de leurs demandes.

 

Comme si cela ne suffisait pas, la loi sera complétée par toute une série de textes : la loi des 26-27 juillet-3 août 1791 sanctionnant les attroupements contre la liberté du travail et de l’industrie ; le décret du 29 nivôse an II autorisant l’arrestation des ouvriers coalisés. Le 12 avril 1803, la loi sur la réglementation du travail dans les manufactures et les ateliers renouvelle l’interdiction des coalitions ouvrières. Le 1er décembre 1803, le livret ouvrier permettant à la police et aux employeurs de connaître la situation exacte de chaque ouvrier. Tout ouvrier voyageant sans son livret est réputé vagabond et condamné comme tel. De son côté, le délit de coalition est réaffirmé dans les articles 414 et 415 du Code pénal de 1810. Toute coalition ouvrière tendant à la cessation du travail ou à la modification des salaires est réprimée très sévèrement. Le 15 mars 1849, une nouvelle loi est votée contre les coalitions ouvrières et patronales. Par ailleurs, les coopératives ouvrières, développées à partir de 1834, sont considérées (hormis une brève période sous la Deuxième République, en 1848) comme des coalitions jusqu'à la loi du 24 juillet 1867 sur les sociétés, qui leur reconnaît un statut légal. En février 1810, l’Empire dotera la France d’un nouveau Code pénal lequel contiendra notamment en ses articles 414 et 415 la répression du délit de coalition. La deuxième République ne sera pas plus tendre puisque si la loi du 15 mars 1849 confirme l’interdiction des coalitions ouvrière, elle y adjoint la prohibition de celles des patrons ; le 27 novembre de la même année, la loi rappelle l’interdiction des grèves. Sous le Second Empire, la loi du 25 mai 1864 modifie les articles 414 et 415 du Code pénal pour ne retenir que l’entrave au libre exercice de l’industrie ou du travail mais aussi et surtout pour maintenir l’interdiction de la grève. Bien que dirigée autant contre les patrons que contre les ouvriers, ce sont uniquement les derniers qui auront à en souffrir de la loi Le Chapelier. Car bien qu'ils soient également interdits, la loi ne parvient pas à empêcher la formation de véritables syndicats patronaux qui, quant à eux, ne verront aucun obstacle se dresser sur leur route. De même, la loi ne pourra pas, non plus, empêcher l'organisation de sociétés de compagnonnage. Placés dans l’impossibilité de défendre collectivement leurs intérêts, les ouvriers majoritaires quantitativement demeureront minoritaires socialement face à une coalition de patrons sachant imposant leur politique d’entreprise. Du coup, repoussant le mouvement ouvrier dans la clandestinité, la loi Le Chapelier aura pour conséquence funeste de le contraindre à la radicalisation tout en favorisant la collusion entre le pouvoir politique et le patronat.

 

Parce qu’affectée de failles profondes dès son origine, dictée par les circonstances, cette loi ne pouvait être promise à autre chose qu’à la sa disparition comme son auteur principal d’ailleurs, lui-même tristement guillotiné sous la terreur, dès 1791 non sans avoir, au préalable, pris position en faveur de l’attribution du droit de vote aux seuls propriétaires et s’être opposé à l’abolition de l’esclavage, soutenant ainsi les négriers de Lorient et de Nantes. La loi Le Chapelier a été abrogée en deux temps : le 21 mars 1884 par la loi Waldeck-Rousseau, qui légalise les syndicats et le 25 mai 1864, par la loi Ollivier qui abolit le délit de coalition. « Loi terrible » pour Jean Jaurès, « erreur fondamentale » pour Emile Ollivier, la loi Le Chapelier du 14 juin 1791 a profondément marqué le syndicalisme et les relations sociales en France et ce n'est qu'en 1884, soit presqu'un siècle plus tard, que l’interdiction qu’elle posait sera levée. Malgré tout, le droit de grève demeurera interdit et la cessation concertée du travail, un motif de résiliation unilatérale du contrat de travail pour faute et de répression pénale. Le syndicalisme français ne se remettra pas de la loi Le Chapelier : il ne sera jamais vraiment reconnu comme interlocuteur valable par des employeurs, eux-mêmes peu organisés, qui avaient pris l'habitude de ne traiter qu'avec des individus… Et, a contrario, si les pays d’Europe du Nord, germanique ou scandinaves, connaissent un syndicalisme puissant, c'est sans doute parce que le développement du capitalisme s'y est produit sans rupture brutale avec la tradition corporatiste. D'où des systèmes de relations sociales où les "corps intermédiaires" jouent un rôle beaucoup plus important qu'en France.

 

François des Millets

 

[1] M. WEBER, L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Presses Électroniques de France, 2013.

[2] A-R-J. TURGOT, Œuvres de Mr. Turgot, ministre d’état : précédées et accompagnées de Mémoires et de notes sur sa vie, son administration et ses ouvrages ..., Paris, A. Belin, 1809, p. 340.

[3] I. R. G. LE CHAPELIER, « Rapport sur les assemblées de citoyens du même état de profession, (14 juin 1791) », cité in Les Orateurs de la Révolution française, tome 1, les Constituants, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1989, p. 428-432.

[4] J-J. ROUSSEAU, Le contrat social, Œuvres complètes de J.J. Rousseau, A. Houssiaux, Paris, 1852, p. 650.

[5] J-J. ROUSSEAU, Le contrat social, Œuvres complètes de J.J. Rousseau, A. Houssiaux, Paris, 1852, p. 650.

[6] M-J-A-N. CARITAT, marquis de CONDORCET, Rapport et projet de décret relatifs à l'organisation générale de l'instruction publique. Présentation à l'Assemblée législative : 20 et 21 avril 1792.

[7] R. L. VILLERME, Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures decoton, de laine et de soie. (1840)

[8] E. ZOLA, Les œuvres complètes, Bernouard, Paris, p. 119.

[9] MARAT, L’Ami du Peuple n°493, 18 Juin 1791.

[10] M. PIGENET, D. TARTAKOWSKY, Histoire des mouvements sociaux en France : De 1814 à nos jours, La Découverte, Paris, 2014.

 

Source: Loi Le Chapelier, loi liberticide, Vexilla-Galliae., Publié dans Idées, le jeudi 13 août 2015 par François des Millets

 

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12 août 2015 3 12 /08 /août /2015 12:37

Les "accords de partenariat économique" avec l'Afrique sont un projet de "développement" libre-échangiste de l'UE avec l'Afrique (APE). Négocié en douce et sans débat, à l'instar du TAFTA ("Traité transatlantique"), ce traité toujours en cours de "négociation", devrait entraîner l'appauvrissement des pays ACP mis en développement (Afrique, Caraïbes, Pacifique), davantange d'agriculture intensive pollueuse, destructice d'emplois, du vivant et de l'environnement, et pour l'Europe encore plus d'immigration africaine :

Les APE: un TAFTA "en pire"

STOP-APE : un appel aux organisations de la société civile et aux élus, en Europe et en Afrique

 

Nous avons pris à quelques-un-e-s (Jacques Berthelot, Jean Gadrey, Susan George et Majdouline Sbaï) l’initiative d’un appel dont l’ambition est de bloquer l’adoption par le Parlement européen d’un projet très avancé, qui a exigé des années de négociations souterraines, à l’abri du regard et des exigences de la société civile : un APE, accord dit de partenariat économique avec 16 pays de l’Afrique de l’Ouest, sous la pression de l’UE. C’est pour nous un TAFTA (le grand marché transatlantique entre l’UE et les Etats-Unis) en pire. En pire en tout cas pour les peuples d’Afrique de l’Ouest. J’ai déjà consacré un billet à ce projet funeste et deux billets au projet TAFTA ou GMT, dont celui-ci.

 

Cet appel est assez court. J’aurai l’occasion, avec les trois personnes qui l’ont initié, d’expliciter certains aspects de cet APE, dont un mécanisme de règlement des différends entre les Etats et les firmes multinationales qui serait à coup sûr bien plus désastreux encore pour des pays pauvres que celui qui figure dans le projet TAFTA. Nous espérons également que notre appel confortera la société civile africaine, mobilisée depuis 14 ans contre ces projets d’APE, et qui va encore mener des mobilisations dans les pays concernés, dont il semble que les Parlements doivent se prononcer.

[...] TEXTE DE L’APPEL (version finale, 24 juillet) :

Le Parlement européen ne doit pas ratifier l’accord « de partenariat » entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest

Le 10 juillet 2014, à Accra, capitale du Ghana, les 16 chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest ont signé un projet d’accord dit de partenariat économique entre l’Union européenne (UE) et les 15 Etats de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) plus la Mauritanie. Il s’agit en fait d’un accord de « libre-échange » visant à supprimer 75% des droits de douane sur les importations venant de l’UE et à limiter leur politique commerciale au-delà des exigences de l’OMC (1). Cet accord, s’il est ratifié par le Parlement européen, sera un désastre pour les peuples d’Afrique de l’Ouest mais aussi pour ceux de l’Europe. Il résulte de pressions exercées par les firmes multinationales européennes, au service desquelles s’est mise la Commission européenne, parvenant à entrainer des chefs d’Etat africains qui sont restés insensibles devant les mises en garde répétées de leurs sociétés civiles, mobilisées depuis 14 ans.

Les peuples européens n’ont rien à y gagner, au contraire. Cet accord va favoriser leur agriculture la plus productiviste, pollueuse, destructrice d’emplois, ainsi que certains secteurs industriels non moins productivistes, exportateurs de biens de médiocre qualité, au détriment de politiques d’agriculture durable, de souveraineté alimentaire et de transition industrielle écologique. Il va encourager l’importation par l’UE de matières premières brutes plutôt que la réduction des bilans matières de la production européenne.

Les peuples d’Afrique de l’Ouest et des autres pays d’Afrique subsaharienne et des 14 petites îles du Pacifique sous la menace de semblables accords, ont tout à y perdre. L’APE SADC de 6 Etats de l’Afrique australe a aussi été paraphé le 22 juillet. Les 12 Etats sur 16 d’Afrique de l’Ouest ayant le statut de PMA (pays les moins avancés) ne pourront plus taxer les 10,6 milliards d’euros de produits qu’ils importent de l’UE, d’où des pertes budgétaires considérables. Ce que l’UE promet de leur verser comme contrepartie est un mirage : il n’y a rien de plus que les sommes habituelles du Fonds européen de développement – 4 euros par habitant et par an ! –, qui est un financement des Etats membres hors budget communautaire, plus le “recyclage” marginal d’autres fonds communautaires déjà programmés. C’est lâcher la proie pour l’ombre.

Mais surtout, pour tous les pays concernés, c’est l’ensemble de leur agriculture paysanne et vivrière, leur sécurité alimentaire et tous les projets actuels de transformation sur place et de développement de l’industrie régionale, qui seront frappés de plein fouet par une concurrence européenne déloyale, destructrice d’emplois, et par une dépendance accrue vis-à-vis des cours des marchés mondiaux. C’est le pillage programmé de leurs ressources naturelles, du sol et du sous-sol. Le développement endogène de la région et les projets d’intégration régionale seront sacrifiés au bénéfice d’une économie tournée vers l’exportation et fortement carbonée, avec des peuples réduits à importer des produits subventionnés et de qualité douteuse venant concurrencer leurs propres productions.

L’une des conséquences prévisibles sera une migration massive de populations privées d’avenir dans leur pays, dans une situation où la population d’Afrique de l’Ouest devrait passer de 302 millions d’habitants en 2010 à 510 millions en 2030 – autant que dans l’UE aujourd’hui comme en 2030! – et 807 millions en 2050, et dans un contexte de réchauffement climatique particulièrement accentué dans cette région.

[...]

(1) Voir “Les principales raisons de ne pas ratifier l’APE UE-Afrique de l’Ouest“.

Une traduction anglaise de l’appel peut être téléchargée via ce lien call-to-civil-society-24-july-2014.pdf, et une traduction espagnole via cet autre lien trad-espagnol.pdf. Tous ces documents et d’autres figurent sur la page de Jacques Berthelot du site de l’organisation « Solidarité ».

 

Source: STOP-APE : un appel aux organisations de la société civile et aux élus, en Europe et en Afrique, Alternatives économiques, 26 juillet 2014

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12 août 2015 3 12 /08 /août /2015 11:21
La "Grande Muraille de l'Ukraine" doit empêcher les Ukrainiens de fuir en Russie
La "Grande Muraille de l'Ukraine" doit empêcher les Ukrainiens de fuir en Russie

Sous l'URSS, le rideau de fer était chargé de maintenir les soviétiques dans le meilleur des mondes, à présent c'est au tour des européens de l'Ouest de ne pas pouvoir fuir l'enfer européen. En Ukraine occupée, où les habitants tentent de fuir et de passer en Russie (en septembre 2014, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations Unies à Genève, 260.000 personnes avaient été déplacées à l'intérieur de l'Ukraine et le même nombre de réfugiés en Russie) un projet de fortification massive surnommé la "Grande Muraille de l'Ukraine" sera achevé avant la fin de l'année 2018, a promis le Premier ministre Arseni Iatseniouk lors d'une inspection de la partie de la clôture qui est envisagé de repousser la frontière terrestre près de 2.000 kilomètres avec la Russie. Il a déclaré que le gouvernement avait trouvé des moyens pour construire la construction à un coût cinq fois moins cher que les millions de dollars initialement estimés.

 

Conflit en Ukraine: un demi-million de déplacés. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/09/02/97001-20140902FILWWW00128-conflit-en-ukraine-un-demi-million-de-deplaces.php

Conflit en Ukraine: un demi-million de déplacés. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/09/02/97001-20140902FILWWW00128-conflit-en-ukraine-un-demi-million-de-deplaces.php

Dans le même temps, dans la "presse libre" en France, 15 russes qui partent en Ukraine permettent de titrer: "Ukraine. Ces Russes qui ont choisi d'être ukrainiens", Courrier international, Publié le 11/08/2015 - 07:29...

 

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12 août 2015 3 12 /08 /août /2015 11:02

La réalité rattrape les apprentis sorciers du multiculturalisme:

Le premier adjoint à la mairie de Paris, le PS Bruno Julliard a indiqué ce matin qu'«une présence policière en nombre» serait mobilisée aujourd'hui pour l'opération «Tel Aviv sur Seine», appelant «à la raison et à la responsabilité». «Nous voulions une initiative festive avec des animations ludiques, gratuites, des concerts, des food-trucks et autres», a rappelé Bruno  Julliard sur Europe 1.

«De fait, il y aura une présence policière en nombre, donc ce sera peut-être un peu moins festif que prévu», a-t-il ajouté...

Il a indiqué qu'il était «encore trop tôt pour savoir combien de gendarmes ou de membres de la police nationale seront présents demain». «En revanche il est vrai que la préfecture de police nous a déjà annoncé qu'il y allait y avoir un nombre beaucoup plus important de forces de l'ordre pour assurer la sécurité de tous les visiteurs».

 

Source: Tel-Aviv/Seine: «Présence policière en nombre», Home ACTUALITE Flash Actu, Par LeFigaro.fr avec AFPMis à jour le 12/08/2015 à 11:30 Publié le 12/08/2015 à 11:01

 

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12 août 2015 3 12 /08 /août /2015 09:49
Jimmy Carter : « Les US sont une oligarchie d’une corruption illimitée »

« Les US sont une oligarchie d’une corruption illimitée. » C’est ce qu’a déclaré, le 2 août dernier, l’ancien président des États-Unis Jimmy Carter sur une radio nationale syndiquée, durant l’émission “The Thom Hartmann Program”. Il y déclare que les États-Unis sont devenus une oligarchie d’une corruption illimitée, « qui a créé la subversion de tout notre système politique, qui favorise les “contributeurs”, des démocrates aux républicains ». Carter affirme « que ces fonds illimités sont dans leur intérêt exclusif ». Jimmy Carter répondait aux questions de Hartmann sur les décisions récentes de la Cour suprême concernant la décision du financement de campagnes, comme celle de Citizens United. En voici la traduction :

 

Hartmann : la Cour suprême vient de déclarer que les fonds en politique « seront illimités ». On dirait que cela est une violation de tous les principes de la démocratie. Qu’en pensez vous ?

Carter : cela viole l’essence même de ce qui a fait que l’Amérique était un grand pays pour ce qui concerne son système politique. Désormais, ce n’est plus qu’une oligarchie corrompue sans limite, devenue la norme pour concourir à la présidentielle et être élu président. Cela s’applique également aux gouverneurs et aux sénateurs, ainsi qu’aux membres du Congrès. Nous voyons dorénavant une totale subversion de notre système politique, transformé en pot-de-vin géant, en faveur des contributeurs importants, qui attendent et exigent d’obtenir des retours sur investissement pour eux-mêmes lorsque les élections sont passées. Ceux qui sont en exercice, les démocrates et les républicains, comptent sur ces fonds illimités comme un grand bénéfice pour eux-mêmes. Ceux qui sont déjà en place au Congrès ont plus à vendre à un contributeur avide que d’autres qui ne sont que des challengers.

 

[...] Cette interview réalisée avant le premier débat des primaires républicaines vient confirmer les déclarations de « Tsunami Trump », qui a avoué payer les politiques pour bénéficier de leur influence. Cependant, Trump, conscient que ce système ne peut perdurer, l’a clairement souligné. D’où le cauchemar qu’il doit représenter pour toute la classe politique américaine, les siens compris. Lui, le milliardaire, n’a besoin de personne pour accéder aux plus hautes fonctions et servir enfin son pays et son peuple. Les aveux de Trump sont lourds de menaces de donner un grand coup de balai dans ce système corrompu. On imagine sans peine l’agitation dans les officines de tous les candidats, républicains et démocrates. Que vont-ils faire de ce gêneur mondialement médiatisé ?

 

Source: Jimmy Carter : « Les US sont une oligarchie d’une corruption illimitée », Boulevard Voltaire, Hildegard von Hessen am Rhein, 12 août 2015.

Pour rappel, en France, après 1789 :

Le système électif se transforme très vite en un système de cooptation, les uns accédant aux charges que les autres viennent de quitter, et réciproquement. La promotion aux responsabilités se fait en circuit fermé : les fonctionnaires peuplent les assemblées chargées d'élire les fonctionnaires. ...La réalité du système répondait à un besoin, celui de la formation d'une classe politique ... qui soit assurée de la continuité en étant délivrée de l'incertitude inséparable du suffrage universel. Mais l'oligarchie née de ces pratiques n'était pas moins un démenti des attentes. On imaginait en effet avec une certaine ingénuité que la vertu première d'un système électif consistait à assurer le renouvellement permanent du personnel dirigeant et l'élargissement constant de son recrutement. On n'imaginait pas que l'élection puisse conduire à la formation d'une 'classe' politique distincte du reste de la société.

Patrice Gueniffey, Histoire de la Révolution et de l'Empire, Perrin, Collection Tempus, Paris 2011, p. 86-88

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11 août 2015 2 11 /08 /août /2015 06:58

plus vieux fragments coran Birmingham supercherie
 
Nous évoquions le 24 juillet dernier dans les colonnes de reinformation.tv la découverte des « plus anciens fragments » du coran à Birmingham à la suite d’une datation au carbone 14 de deux feuillets de parchemin vraisemblablement antérieurs à 645 après Jésus-Christ. La fourchette retenue, de 568 à 645, s’achève au plus tard une dizaine d’années après la mort supposée de Mahomet. La découverte de versets aussi anciens n’était pas en principe impossible. La grande presse l’avait prise pour argent comptant et les universitaires qui ont présenté la découverte n’ont pas hésité à saluer un texte quasi contemporain du « Prophète ». Mais il s’agit là d’une supercherie dictée par le respect démesuré accordé sans analyse critique à un texte « sacré » de l’islam.
 
C’est ce qu’explique Olaf, auteur sous ce pseudonyme du livre de vulgarisation de nombreux travaux sur les réalités de l’islam et de ses textes mises en lumière par des chercheurs comme le P. Edouard-Marie Gallez ou Patricia Crone. L’auteur du Grand secret de l’islam, disponible en PDF en ligne et que l’on peut aussi acheter sous format imprimé, s’est penché sur la « découverte » de Birmingham et a mis en évidence les multiples affirmations non scientifiques qui l’ont accompagnée dans les grands médias.
 
Olaf qualifie ces déclarations de « stupéfiantes ». Certaines relevaient du mensonge pur et simple : alors que deux folios seulement étaient en cause, conservés au sein d’autres parchemins plus récents, des médias sont allés jusqu’à annoncer la découverte d’un coran ancien entier.

 

Seul le parchemin est daté par le carbone 14, et non les fragments du coran

 
Mieux, ces pages « “authentifieraient” le coran actuel comme provenant directement de la transcription de la prédication de Mahomet ; ils prouveraient la légitimité de l’islam et l’authenticité du discours qu’il proclame sur ses origines historiques. »
 
Olaf indique que les données dont nous disposons d’ores et déjà permettent de constater que rien de cela ne peut être vrai. La première entourloupe consiste à prétendre que les calligraphies présentes sur les feuillets sont forcément contemporaines du parchemin qui, étant d’origine animale, a pu être daté avec la marge d’erreur évoquée plus haut grâce au test du carbone 14. Il n’en va pas de même pour l’encre… Que le parchemin soit fort ancien ne dit en réalité rien sur la datation des inscriptions mais confirme seulement la date reculée du décès de l’animal qui a fourni la peau.
 
« Un argument de taille milite contre cette datation à une époque très ancienne : la présence des points diacritiques, permettant de distinguer un certain nombre de lettres arabes – et quasiment selon le système en usage aujourd’hui. Or, aucun folio ou même fragment coranique antérieur au 8e siècle ne présente ces points diacritiques », observe Olaf. Voilà qui, pour des chercheurs honnêtes et bien renseignés, devrait sauter aux yeux. Or les universitaires qui ont présenté cette « découverte » à la presse n’en ont pas parlé.

 

L’université de Birmingham adopte sans hésiter la supercherie sur le coran

 
Parmi ce brouhaha universitaire et médiatique qui a tiré argument de la datation au carbone 14 pour en déduire l’authenticité absolue, à partir de quelques versets, de l’ensemble du coran et de la stabilité du texte au fil du temps – ce qui concorde avec le « dogme » islamique selon lequel le coran incréé est resté lui-même de toute éternité – le directeur du Centre de recherche et d’études islamiques du roi Fayçal à Riyad, rapporte Olaf, a osé une voix discordante. Il a indiqué que le texte « découvert » à Birmingham – et à vrai dire connu depuis fort longtemps – pouvait bien être un palimpseste : un parchemin nettoyé après une première utilisation pour recevoir des inscriptions nouvelles.
 
Olaf explique que l’analyse paléographique situe le texte en Syrie actuelle, plutôt que dans les zones fréquentées par Mahomet, faisant remonter son écriture « plausiblement après que les califes y aient installé leur capitale, à Dams, c’est-à-dire au plus tôt sous Muawiya (après 661) » – c’est-à-dire après la première « entreprise de sélection et d’édition du Coran » que la tradition musulmane elle-même attribue au calife de Médine Othman.
 
La presse, elle, s’est dépêchée de faire remonter la rédaction de ces feuillets à l’époque contemporaine de Mahomet – par quelqu’un qui l’aurait connu ! Même les journaux britanniques supposés les plus sérieux – comme The Guardian qui a la même aura de « quotidien de référence » et qui a longuement cité un professeur de christianisme et d’islam à Birmingham pour qui les fragments datés ajoutent foi à l’idée islamique selon laquelle le coran que nous connaissons aujourd’hui n’a pas changé par rapport au texte original.

 

« Les plus vieux fragments du coran » contredisent le discours islamique officiel

 
Olaf observe que « ces parchemins témoignent plutôt des vicissitudes subies par le texte coranique et que les traditions islamiques laissent entrevoir elles-mêmes – mais les rares imams qui les ont lus se gardent bien d’en parler –: destructions systématiques de versions du coran, souvent par le feu, jusqu’au 8e siècle (sous le gouvernorat de Al-Hajjaj), fabrication et substitution de textes nouveaux, etc. ».
 
Il note aussi que la rédaction des premiers codex décidée par Othman – selon la tradition islamique elle-même – a lieu en 644, ce qui daterait les textes de l’extrême fin de la « fenêtre » donnée par la datation au carbone 14 et ne laisserait au mieux que quelques mois pour la rédaction de l’ensemble : invraisemblable ! C’est déjà en soi une contradiction qui « invalide le discours islamique ».
 
Les folios posent d’autres questions quant à leur contenu – sur les attributs de Dieu, Moïse, les dormants d’Ephèse  qui semblent indiquer selon Olaf le discours d’un prédicateur cherchant à convaincre des Arabes chrétiens en rappelant que leurs lectionnaires sont remplacés par un lectionnaire nouveau.
 
Il met en cause l’objectivité et l’honnêteté auxquelles prétendent les scientifiques et les journalistes qui se sont empressés de relayer le discours islamique. Tout cela est à lire en détail sur le site www.eecho.fr.

 

Anne Dolhein

 

Source: « Les plus vieux » fragments du coran à Birmingham ? Attention à la supercherie !, Reinformation. Tv,  10 août 2015 21 h 12 min·

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9 août 2015 7 09 /08 /août /2015 15:13

Moscou propose de créer "une coalition" pour lutter contre l'Etat islamique:

Moscou propose à Washington une "double" approche dans la lutte contre l'EI

Moscou propose de créer une coalition et de soutenir en même temps le processus politique en Syrie.

 

Moscou a proposé à Washington et ses partenaires une "double" approche dans la lutte contre le groupe terroriste de l'Etat islamique (EI) en Syrie qui comprend la création de la coalition et le soutien du processus politique, a déclaré dimanche le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

 

"L'approche double consiste à former la coalition et à promouvoir le processus politique destiné à soutenir la coalition, car ce dernier doit impliquer toutes les forces syriennes, tant les forces politiques que les unités armées formées par les militaires patriotiques", a indiqué le chef de la diplomatie russe dans une interview accordée à la chaîne télévisée Rossia-1.

 

"Cette initiative de notre président semble intéresser tout le monde. Elle propose de former une coalition composée d'hommes qui luttent déjà sur terre et pour qui l'EI est inacceptable. Au lieu de les laisser régler entre eux leurs comptes, il faut d'abord en finir avec la menace commune et s'entendre sur la façon de vivre dans leur propre pays", a expliqué le ministre.

 

Selon lui, la Russie, parallèlement à la création de la coalition, est prête à "stimuler le processus politique nécessaire pour empêcher la victoire sur le terrorisme de se transformer en guerre civile (en Syrie, ndlr)", a souligné le chef de la diplomatie russe.

 

Source : Lavrov: Moscou propose à Washington une "double" approche dans la lutte contre l'EI, Sputnik, 12:09 09.08.2015(mis à jour 12:12 09.08.2015)

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9 août 2015 7 09 /08 /août /2015 15:04
Daesh menace l'Allemagne et l'Autriche

 

L'organisation terroriste État islamique a diffusé une vidéo en allemand, dans laquelle les djihadistes appellent à les rejoindre en Syrie et en Irak ou à organiser des attentats en Allemagne et en Autriche, écrit vendredi 7 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

 

Les extrémistes ont également menacé de se venger de la chancelière allemande Angela Merkel pour la participation de Berlin à la coalition internationale contre l'EI et la présence de militaires allemands en Afghanistan. Les experts sont convaincus que cette menace s'adresse à toute l'Europe et que le choix des cibles des menaces et des attaques islamistes est toujours spontané.

 

Cette vidéo de deux djihadistes en tenue militaire a été diffusée mercredi. Ils s'adressent à leurs "frères et sœurs" en Allemagne et en Autriche. "Qu'attendez-vous? Dépêchez-vous avant que le train ne soit parti!", lancent les deux extrémistes à l'adresse des adeptes de l'EI autrichiens et allemands, les invitant à partir immédiatement en Syrie et en Irak pour combattre les "infidèles".

 

D'après l'Office fédéral allemand de protection de la Constitution, 720 personnes ont déjà quitté le pays pour adhérer à Daesh. Les extrémistes encouragent tous ceux qui ne peuvent pas se rendre en Syrie et en Irak à organiser des attentats en Allemagne et en Autriche. Les islamistes menacent également Angela Merkel de se venger pour le soutien allemand aux opérations contre l'EI et l'approvisionnement en armes de la milice kurde Peshmerga, ainsi que pour la présence de l'armée allemande en Afghanistan.

 

Les djihadistes avaient déjà publié des vidéos de propagande sur le web, mais il s'agit du premier enregistrement en allemand. La revue Der Spiegel précise que l'un des extrémistes parle avec un fort accent autrichien. La presse allemande a même reconnu cet homme, qui ne cachait pas son visage: Mohamed Mahmoud, 30 ans. Il avait été arrêté en Turquie en 2013 pour propagande du radicalisme, puis remis en liberté. Mahmoud est soupçonné de complicité avec l'ancien rappeur Denis Mamadou Cuspert, Deso Dogg, qui a rejoint les terroristes et a également tourné plusieurs vidéos de propagande sur internet. Le second islamiste est un Allemand. Il s'est présenté comme Abou Omar al-Amani (nom de guerre) et parlait de manière monotone avec un air absent.

 

A la fin de la vidéo, les terroristes fusillent deux otages agenouillés et ligotés les mains dans le dos.

 

Les experts débattent depuis longtemps pour identifier les pays européens les plus menacés par Daesh et classent l'Allemagne et les pays d'Europe du sud dans le groupe à risque. La Bulgarie, par contre, n'intéressera pas les djihadistes selon eux.

 

Source: Daesh menace l'Allemagne et l'Autriche, Sputnik, 11:28 07.08.2015(mis à jour 11:45 07.08.2015)

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9 août 2015 7 09 /08 /août /2015 06:42

Pays de Galles interdire enseignement christianisme écoles
 
Le gouvernement du Pays de Galles s’apprête à évincer les cours d’éducation religieuse et à interdire l’enseignement du christianisme dans les écoles afin « de relever le défi de la cohésion communautaire » et de « l’extrémisme ».
 
Le ministre gallois de l’Education Nationale, Huw Lewis, a affirmé devant le parlement gallois : « J’ai l’intention que nous rebaptisions l’éducation religieuse et que nous la transformions en un cours de religion, de philosophie et de problématiques éthiques – dans lesquel il y aurait un engagement explicite à laisser les enfants travailler sur les questions éthiques et la citoyenneté pour leur permettre de réfléchir sur ce que signifie être un citoyen dans un pays libre. »
 
A la fin du mois de juin, une « étude indépendante des programmes et des engagements au Pays de Galles » du professeur Graham Donaldson, un ancien inspecteur de l’éducation nationale, a recommandé que les écoles galloises fassent de leurs élèves des « citoyens du monde informés et ‘éthiques’ ».

 

Avant le Pays de Galles, c’est la Grande-Bretagne qui voulait interdire l’enseignement du christianisme

 
Quelques semaines plus tôt, un rapport avait également examiné le rôle de la religion dans le cursus britannique. Les conclusions de ce rapport recommandent que le temps d’adoration soit supprimé et que les cours d’éducation religieuse soient dispensés à la maison ou le week-end, c’est-à-dire en dehors des écoles.
 
Le président de la Campaign For Real Education, Chris McGovern, un enseignant de 35 ans qui a participé à l’élaboration de la réforme de l’éducation, a mis en garde contre une « grave erreur » : « La chrétienté a sa place dans chaque école. Vous ne pouvez appréhender aucun aspect important de la civilisation occidentale – que ce soit l’art, la culture, la musique, les institutions religieuses ou politiques – sans comprendre la chrétienté (…) C’est fondamental, cela définit notre société et c’est notre religion nationale. Si vous supprimez la chrétienté, vous supprimez la mémoire nationale et la société en tombe malade. », a-t-il affirmé.

 

La suppression du christianisme dans les écoles empêche l’intégration et promeut l’extrémisme

 
Interrogé sur le fait que les rapports préconisent la suppression de l’enseignement religieux chrétien pour lutter contre le communautarisme et l’extrémisme, il ajoute : « Je pense qu’ils ont fait ce lien simplement parce que certaines minorités non chrétiennes pensent qu’elles n’ont pas besoin d’apprendre ce qu’est la chrétienté. En réalité, c’est le contraire qui est vrai. Puisque la chrétienté définit notre société, c’est le moyen d’intégrer les plus jeunes dans la société britannique (…) Sinon, vous aurez des ghettos éducatifs dans lesquels les enfants n’auront pas accès à la philosophie de notre civilisation. »
 
Pour illustrer son propos, Chris McGovern a exposé l’exemple historique de sociétés athées militantes telles la Chine maoïste, l’Empire soviétique ou l’Allemagne nazie.
 
Il met en garde : « Le gouvernement britannique a un nouvel agenda appelé ‘les valeurs britanniques’. Nicky Morgan (député et secrétaire d’État à l’éducation) a changé les règles et les nouvelles ‘valeurs’ que les écoles sont obligées de promouvoir sont la tolérance de toutes les idées et l’acceptation du point de vue de quiconque ne serait pas d’accord. Cela semble convaincant, mais c’est une forme de relativisme. Les enseignants sont obligés de placer des valeurs extrémistes sur le même plan que des points de vue plus raisonnables. Je l’ai vu moi-même dans certaines écoles. C’est dangereux ; cela prive les enfants d’un accompagnement moral réel et peut donc servir à promouvoir l’extrémisme et le manque de cohésion communautaire que le gouvernement tente de contrer ».
 
Cette mise en garde a déjà montré sa légitimité au vu de l’accroissement de l’extrémisme laïciste ou islamiste dans les sociétés occidentales.
 
L’Association des humanistes britanniques a déclaré, par la bouche d’un de ses militants en charge de l’éducation : « La philosophie et l’éthique ont été longtemps été négligées dans les écoles et il est très encourageant de voir que le gouvernement gallois est également de cet avis. Nous n’avons que peu de détails et nous devons éviter de spéculer sur les conséquences pratiques de ces réformes. Ce que nous ne voulons pas voir, naturellement, c’est une dilution de l’enseignement que les enfants reçoivent sur les croyances – religieuses ou non – des autres [nous soulignons]. L’éducation joue un rôle essentiel dans la cohésion sociale et dans l’éducation littéraire, historique et culturelle. »
 
Et qu’importe les dommages collatéraux, tant que le christianisme est remplacé par des ‘valeurs’ maçonniques.

 

Béatrice Romée

 

Source: Après la Grande-Bretagne, le Pays de Galles veut interdire l’enseignement du christianisme dans les écoles, Reinformation.Tv, 6 août 2015 21 h 00 min·

 

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8 août 2015 6 08 /08 /août /2015 06:36

La république française ne peut plus s’extraire de son effondrement économique, peu importe le gouvernement. ... [T]out projet de réforme est illusoire et bien trop tardif.

Boris Le Lay, Pourquoi l’échec de la réforme territoriale préfigure l’effondrement économique de l’Etat Français

Economie: Une situation similaire à la chute de l’Empire Romain

S'agissant de la réforme territoriale dont on sait qu'elle a pour but de cacher les déficits abysaux des départements, les mêmes causes produisant les mêmes effets, Boris Le Lay établit d'un point de vue économique l'identité de la dégradation des finances de l'état romain antique et l'évolution actuelle de la crise de l'état centralisateur jacobin :

Une situation similaire à la chute de l’Empire Romain

 

Si la France n’est pas le seul pays virtuellement ruiné d’Occident, il l’est cependant dans des proportions et des conditions catastrophiques. Comme nous le rappelions récemment, la France cumule près de 4 années de production d’endettement, à 380% du PIB (lire ici).

Contrairement à nombre de pays, son équilibre interne repose précisément sur un état centralisé et omnipotent dirigé par des fonctionnaires “élus” et des bureaucrates. Si ce dernier fait faillite, ce vaste ensemble – qui gouverne l’ordre social de la plus petite commune jusqu’à l’Elysée – s’effondrerait.

Et sur les près de 8 000 milliards d’euros de dette, 3 000 milliards n’ont pas encore été contractés car ils concernent les dépenses futures, notamment pour les retraites de fonctionnaires et de militaires à hauteur de 1 600 milliards d’euros. En somme, la fonction publique a détruit elle-même ses positions économiques comme celles de la population active.

Dans ce contexte, les dépenses publiques en France ne cessent d’enfler et sont déjà devenues insoutenables pour l’économie du pays. Les dépenses sociales représentent 32% de la production nationale annuelle (source). Des sommes colossales dont l’allocation est réservée, précisément, à cette caste politique qui en vit littéralement et se fait élire ou réélire en les redistribuant à sa discrétion.

Au total, les prélèvements obligatoires en France étaient de 45% en 2014 contre 36% en Allemagne, 32% en Angleterre et 25% aux USA. En d’autres termes, la France avec ses 58% du PIB annuel en dépenses publiques, est un état socialiste dont la seule solution, pour que sa caste dirigeante survive, consiste à augmenter indéfiniment taxes et impôts. Mais aussi à accroître toujours plus les dettes du pays dont l’avantage premier consiste, pour cette caste, à ne pas devoir les assumer.

Face à cette fuite en avant, l’état devient de plus en plus autoritaire car la population cherche à protéger son patrimoine de la prédation des dirigeants.

C’est exactement le chemin qu’avait pris l’Empire Romain, aux alentours de 200 après Jésus-Christ.

L’exemple de l’empereur Maximin Ier

Tous les empereurs qui essayaient de réduire les dépenses de l’état étaient assassinés, comme Pertinax en 193 ou Macrin en 218.

En 238, les propriétaires terriens, se révoltèrent contre l’explosion des taxes de tous ordres que les fonctionnaires et militaires de l’Empire ne cessaient de décréter. L’oligarchie étatique romaine trouva en la personne d’un militaire sorti du rang, Maximin Ier dit “Le Thrace”, l’homme de la situation pour réprimer la rébellion populaire. Devant tout à l’armée romaine en tant que simple soldat devenu général, Maximin avait le profil idéal de l’empereur dont avait besoin l’état impérial.

Il prit trois mesures essentielles pour garantir à l’état sa suprématie. Ces trois mesures étaient toutes radicalement socialistes.

Ayant désespérément besoin d’argent, le nouvel empereur décréta que tout lui appartenait et à travers lui, à l’état, sans exception. La réaction fut immédiate : la production de monnaie cessa et celle en circulation fut cachée à des fins de protection. Ce qui cause l’abaissement spectaculaire de la vitesse de circulation des capitaux et donc l’effondrement de l’économie. En conséquence, les revenus et marchandises imposables se raréfièrent, privant l’état de fonds indispensables. En parallèle, l’économie souterraine explosa.

Ensuite, l’empereur, dont le pouvoir reposait sur l’armée, doubla la paie de ses soldats. Lesquels avaient besoin de fonds supplémentaires pour entretenir ou créer des routes pour maintenir le contrôle des populations. A cette fin, il autorisa l’état à saisir les biens de valeur, notamment des temples ou des places publiques. Ce qui aboutit à des troubles violents avec la population.

Enfin Maximin fit condamner nombre de gens pour “conspiration”, délit qui permettait d’éliminer une personne pour le seul motif qu’elle “aurait” nourri des “intentions” subversives contre l’état. Un délit “mental” dont il était impossible d’apporter la moindre preuve. L’Historia Augusta nous apprend que “quiconque comparaissait au tribunal était condamné”.

A partir de 238, date de l’accession au pouvoir de Maximin, il fallut seulement 31 ans pour que l’économie romaine soit anéantie de façon irréversible.

 

Le cas français

 

Or, toutes ces mesures sont en voie d’application en France. Le niveau d’imposition devient tel qu’il contraint les capitaux à quitter le pays, les entreprises à licencier et à ne pas investir, précipitant leur faillite face à la concurrence étrangère tandis que les chômeurs alourdissent le déficit public. Ce à quoi le gouvernement, c’est à dire l’oligarchie d’état, répond par un contrôle toujours plus accru de la circulation de la monnaie.

C’est ainsi que l’Etat Français, au nom de la “lutte contre le terrorisme” – c’est-à-dire contre la population – a interdit les règlements de plus de 1000 euros en argent physique (lire ici) :

Les paiements en espèce au-delà de 1.000 euros seront interdits à partir du 1er septembre, selon un décret publié dans le Journal officiel(JO). Jusqu’à présent, les consommateurs pouvaient payer leurs achats en espèces ou au moyen de monnaie électronique jusqu’à 3.000 euros lorsque le débiteur est résident en France.

En d’autres termes, votre argent n’est plus votre argent, le gouvernement pouvant décider des limites de son utilisation. Il s’agit bien sûr d’éviter que l’argent liquide ne sorte du circuit pour être “caché” par ses propriétaires et ainsi permettre à l’état de taxer, le cas échéant, ces derniers.

Parallèlement, le gouvernement met en place l’état de surveillance, à tous les niveaux, au prétexte d’attentats douteux voire orchestrés. C’est à dire l’équivalent du crime de “conspiration” de Maximin Ier.

Là encore, il s’agit de connaître tous les agissements des citoyens face à une crise systémique dont la caste dirigeante a parfaitement conscience. C’est ainsi que le projet de loi sur “le renseignement” vise toutes les activités de la population (lire ici).

On y ajoute les délits d’opinion, définis en des termes si vastes qu’ils englobent toute l’activité des opposants ou des éventuels mécontents (lire ici).

Pour ce qui concerne le “doublement de la solde des soldats”, la poursuite de la politique d’endettement comme le refus de prendre des mesures de réduction budgétaire en sont l’équivalent. Pire, alors que la France compte 40% de plus de fonctionnaires par habitant que l’Allemagne, elle continue de les augmenter en juillet (lire ici). Ceci alors même que le salaire moyen d’un fonctionnaire dépasse de 25% celui d’un salarié du secteur civil : en 2012 le salaire net moyen mensuel dans la fonction publique d’état s’établissait à 2 434 euros contre 2 130 dans le privé (source).

L’explosion fiscale et l’effondrement de la compétitivité de l’économie française aboutissent à des crises de plus en plus nombreuses et fréquentes. Les agriculteurs, largement dépendants des subsides publics – donc de l’état socialiste – entreprennent de détruire des centres des impôts, comme à Morlaix (voir ici) tout en exigeant toujours plus d’argent. Ce que les politiciens consentent de faire, moyennant de nouveaux emprunts que d’autres devront régler et qui se traduiront par de nouveaux impôts.

Comme on l’a vu, en 238, face à Maximin Ier, les propriétaires terriens soutenus par le peuple se révoltèrent. Tout d’abord en Afrique du Nord puis à Rome. L’empereur décida de marcher sur la capitale de l’empire pour détruire ses opposants, tandis que la foule de la capitale se livrait à l’émeute, désignant les riches comme la cause de tous les maux, ajoutant le socialisme insurrectionnel à celui déjà désastreux du chef de l’état impérial.

Assassiné peu après par ses troupes, Maximin fut remplacé par un empereur satisfaisant l’armée et la bourgeoisie. Mais le mal était largement fait. Seulement 8 ans après son règne, la monnaie d’argent romaine avait complètement cessé d’être émise. Environ 31 ans plus tard, la monnaie romaine d’argent avait complètement disparu.

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Un état ruiné, contrôlé par l’armée et des bureaucrates, avait détruit l’économie par des méthodes d’accaparement de la richesse de la population. Ce qui aboutit au déclin irréversible de l’empire. De 450 000 hommes en 240 après Jésus-Christ, l’armée impériale passa à 190 000 en 300 après Jésus-Christ. Elle se maintint durant un siècle à ce niveau avant de s’effondrer entre 400 et 500 après Jésus-Christ alors même que les barbares germaniques se précipitaient à l’Ouest.

Aujourd’hui, ce ne sont pas les armées qui peuvent ou veulent se révolter et que les dirigeants doivent payer coûte que coûte, mais la bureaucratie, les nombreux fonctionnaires élus et les clientèles qui vivent du statu quo. Et c’est au prix d’une taxation toujours plus massive, d’un état toujours plus policier et plus corrompu, et d’une désagrégation de l’économie, que s’accompagne ce processus.

On comprend dès lors pourquoi la république française ne peut plus s’extraire de son effondrement économique, peu importe le gouvernement et que tout projet de réforme est illusoire et bien trop tardif.

 

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7 août 2015 5 07 /08 /août /2015 11:53
"Etat de droit" : Un vol, des dégradations de biens, et un "pugilat général" avec des gendarmes sont moins graves que manifester contre le "mariage" homo

Dans la nuit du 2 au 3 août, vers deux heures du matin, après un vol de boissons, une vive altercation oppose des membres du comité des fêtes de Carresse-Cassaber (Pyrénées-Atlantiques) et des jeunes éméchés. Les gendarmes appelés interviennent. Au bout d'une heure, les gendarmes quittent les lieux : le calme semble être revenu. Il n'y a pas eu d'interpellation... Vers 5 heures du matin toutefois, ils sont alertés par des témoins et doivent à nouveau intervenir, mais à Salies-de-Béarn cette-fois. Les militaires retrouvent alors les jeunes qui sont rentrés - en état d'ivresse pour deux d'entre eux - des fêtes de Carresse-Cassaber et causent maintenant des troubles en ville : l'un d'eux a brisé la porte vitrée du bar Le Singlar avec une barre métallique, puis des poubelles et des barrières ont été renversées, quelques rétroviseurs brisés, etc. Le face-à-face entre trois jeunes et deux gendarmes se produit au rond-point du Sanglier. Il tourne mal : les militaires subissent un jet de poubelle, de pot de fleur, de barre de fer... Ils sont alors contraints de sortir leurs matraques et même un pistolet à impulsion électrique - qui ne fonctionnera pas. Ils sont aussi copieusement insultés par le groupe auquel s'est joint un quatrième Salisien. Des renforts seront nécessaires pour mettre fin à un "pugilat général" qui aura duré plus d'une heure. Les deux principaux mis en cause, qui ont quelques antécédents judiciaires et ont fait un petit passage en prison entre leur garde à vue et l'audience, assument. Rudy, 22 ans, écope de six mois de prison, dont trois assortis d'un sursis avec une mise à l'épreuve, et 200 € d'amende. Il échappe cependant au maintien en détention. Quentin, 18 ans, est en partie relaxé des faits (pour les dégradations) et s'en sort avec six mois de prison avec sursis et une mise à l'épreuve - avec là encore une obligation de soins et de travail. Mais cette condamnation ne sera pas inscrite au bulletin n°2 de son casier judiciaire : le jeune apprenti pourra donc tenter d'entrer dans la Marine, son projet. Leurs deux camarades, uniquement poursuivis pour des outrages, ont été condamnés à 35 heures de travaux d'intérêt général. [1]

 

Mercredi 19 juin 2013, un étudiant de 23 ans opposant au soit-disant "mariage" gay a quant à lui été condamné à deux mois de prison ferme. Le tort du jeune homme ? Avoir été présent dimanche 16 juin 2013 avec quelque 1.500 opposants au mariage homosexuel devant les locaux de la chaîne de télévision M6 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) où François Hollande participait à l'émission "Capital"... Il manifesta ensuite avec d'autres opposants au mariage homosexuel dans le XVIe arrondissement, où il fut interpellé, "aucune manifestation n'y ayant été déclarée" (sic). Ce qui pour la Cour européenne des droits de l'homme n'est pas un motif légitime d'interpellation, rappelons-le :

[...] la liberté de réunion et d’association, y compris lors de manifestations non organisées et non autorisées, est un droit essentiel dans une démocratie, garanti par l’article 11 de la Convention européenne des droits de l’homme (STE n°5), et évoqué de manière constante par la Cour européenne des droits de l’homme dans sa jurisprudence.


Résolution 1947 2013 de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe

Interpellé pour des raisons illégales contraires aux droits de l'homme, le jeune homme refusa de se livrer à un prélèvement de ses empreintes et fournit une identité imaginaire. Il fut condamné pour "rébellion" [2], c'est-à-dire refus de se livrer à un prélèvement de ses empreintes ou à un prélèvement ADN..., et fourniture d'identité imaginaire [3] par la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris lors d'une audience en comparution immédiate à quatre mois de prison, dont deux ferme, avec mandat de dépôt et 1.000 euros d'amende.

 

 

Voilà l'"Etat de droit" dans lequel doivent vivre les Français.

 

Sources :

 

[1] Justice : fortunes diverses pour les 4 violents des fêtes de Carresse, La République des Pyrénées, Par B.R., Publié à 06h00 Mise à jour : 07h28

[2] Mariage gay: prison ferme pour un "anti", Home ACTUALITE Flash Actu, Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 19/06/2013 à 22:15 Publié le 19/06/2013 à 19:33

[3] Condamnation d'un opposant au mariage gay : les raisons de la sévérité de la peine, Le Monde.fr | 19.06.2013 à 19h31 • Mis à jour le 21.06.2013 à 10h40 | Par Laurent Borredon

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7 août 2015 5 07 /08 /août /2015 06:56
Israël : le seul pays où l’extrême droite a droit de cité

Par Nicolas Gauthier

 

Rien ne va plus dans l’État hébreu. Et pas seulement qu’à l’extérieur, avec remontée en puissance de l’Iran et liens distendus avec le puissant protecteur américain. On dira, certes, que c’est le moment Obama et qu’avec l’éventuel retour d’un président républicain à la Maison-Blanche, tout devrait rentrer dans le désordre habituel. Mais, hormis une minorité de chrétiens évangélistes hystériques, de plus en plus de ténors du Parti républicain commencent à estimer que le traditionnel et inconditionnel soutien à Israël n’en finit plus de plomber la diplomatie américaine.

 

À l’intérieur, c’est pire encore pour Tel Aviv. Un bébé de dix-huit mois brûlé vif dans la maison familiale par des extrémistes juifs, ça fait quand même un peu désordre… Du coup, et ce, au risque de mettre sa coalition gouvernementale en péril – Israël doit être, avec l’Ukraine, un des seuls pays au monde où l’extrême droite est fréquentable – Benyamin Netanyahou a dû se résoudre à encabaner un certain Mordechai Meyer, 18 ans, l’un des chefs de file des énervés en question. Fait inédit : il est sous le coup d’une détention administrative – c’est-à-dire sur seule décision judiciaire et sans enquête préalable -, procédure d’exception jusque-là réservée aux Palestiniens, musulmans comme chrétiens, les dhimmis locaux.

 

Alors, changement de politique ou simple enfumage ? À en croire L’Express, « les forces de l’ordre sont très loin de poursuivre avec le même zèle les extrémistes juifs. Les autorités ont toujours fait preuve de mansuétude envers les actes des colons, estime le journaliste israélien Akiva Eldar sur le site Al-Monitor : “Les activistes des ONG israéliennes Yesh Din, B’Tselem, Rabbins pour les droits de l’homme et Breaking the Silence ont enquêté sur des dizaines d’incidents au cours desquels les soldats de Tsahal assistaient sans réagir aux attaques de colons contre des paysans palestiniens ou les empêchaient de travailler leurs terres.” Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a répertorié 399 attaques de ce type en 2014, plus d’une par jour. »

 

Il est un fait qu’à en croire l’organisation Yesh Atid, seuls 2,5 % des plaintes déposées par des Palestiniens aboutiraient à la condamnation d’un suspect. De son côté, le site Middle East Eye rappelle que, depuis 2000, soldats ou colons israéliens auraient tué 1.895 enfants palestiniens. Et, là encore, pas la moindre condamnation d’un seul Israélien.

 

Et L’Express de poursuivre : « Netanyahou se serait-il dit choqué si le petit Ali s’en était sorti vivant, s’il avait “seulement” perdu sa maison ? interroge le journaliste Akiva Eldar. Lequel s’indigne, à l’instar de Yossi Melman, spécialiste des questions de renseignements pour le Jerusalem Post, de l’impuissance des services de sécurités, de “trouver et juger quelques dizaines de juifs fanatiques dont les crimes contre les Palestiniens pourraient embraser la région”. »

 

Plus inquiétant, révèle Nahum Barnea, du quotidien Ynetnews, « les tribunaux devant lesquels sont déférés les extrémistes, sont remplis de juges qui se montrent compréhensifs envers ces criminels. Plusieurs ministres de la Justice ont privilégié les candidats de cette mouvance aux postes de juges. Un processus renforcé par le gouvernement actuel, dans lequel la ministre de la Justice qui se trouve à la tête du comité de sélection de la magistrature est Ayelet Shaked (Foyer juif, extrême droite), tandis que le représentant de l’opposition au sein de ce comité est un membre de la droite nationaliste. »

 

Comme dit plus haut, l’extrême droite, c’est mal. Sauf de ce côté-là du Jourdain. Va comprendre, Charles…

 

Nicolas Gauthier

 

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6 août 2015 4 06 /08 /août /2015 07:10

Vidéo Planning familial américain vend fœtus avortés vivants
 
Le Center for Medical Progress, organisme américain, vient de publier une nouvelle vidéo dans laquelle on peut voir un cinquième dirigeant du Planning familial évoquer la vente d’organes de fœtus avortés, et même en l’occurrence de fœtus avortés « intacts ». Le doute n’est plus permis : en quelques jours, cinq responsables de l’organisation américaine reconnaissent, ne sachant pas qu’ils sont filmés, que le Planning familial vend des organes de bébés avortés, à des fins de recherche médicale… Ces vidéos sont le fruit du travail du journaliste d’investigation David Daleiden et de ses collaborateurs qui se sont fait passer pendant deux ans et demi pour les membres d’une fausse société, Biomax Procurement Services, qui aurait cherché à s’installer sur le marché des intermédiaires entre la recherche médicale et les cliniques d’avortement.

 

Un cinquième responsable du Planning familial américain évoque le trafic – lucratif – de fœtus avortés

 
Dans cette dernière vidéo, c’est la directrice de recherche d’une antenne locale du planning familial, Melissa Farrell, qui détaille les activités – parfaitement illégales – de son organisation. Dans la vidéo de cette caméra cachée, la jeune femme explique comment elle « diversifie » les revenus du Planning familial en vendant des organes de fœtus avortés, et détaille l’activité monstrueuse de son laboratoire alors qu’elle est tranquillement à table.
 
Mais la vidéo ne s’arrête pas là : la caméra entre dans un laboratoire dans lequel des personnes sont précisément en train de démembrer des bébés avortés pour garder les parties qui pourront être vendus et que le Planning familial appelle pudiquement « tissus ». La vidéo montre sans détour une main ou un pied, parfaitement formés. Pensant s’adresser à un acheteur potentiel, l’une des blouses blanches commente son « travail » : « C’était un jumeau » d’environ 20 semaines…
 
Il prouve ainsi que les personnes impliquées dans ce trafic savent exactement ce qu’elles font.

 

Dans une nouvelle vidéo, une responsable du Planning familial américain évoque la vente de fœtus intacts, et donc nés vivants

 
Dans la vidéo, Melissa Farrell explique également comment les médecins avorteurs peuvent modifier la procédure d’avortement – en la rendant totalement illégale – pour obtenir des fœtus « intacts ».
 
David Daleiden détaillait le processus sur CNN : « Lorsque vous parlez de fœtus totalement intacts dans le contexte d’obtention de tissus de fœtus, ce sont des situations dans lesquelles aucun fœticide, aucun produit chimique ne peut être utilisé pour tuer le fœtus à l’avance puisque ces produits empoisonneraient les organes et les tissus. Dans ce cas, il s’agit d’une première preuve de cas d’enfants qui naissent vivants. » Et qui sont donc vendus puisqu’ils sont tués à la naissance, alors qu’un contrat est déjà sur leur tête.
 
Il ressort des vidéos que le Planning familial tire profit de son activité morbide, ce qui est totalement illégal. La dernière vidéo laisse peu de doutes à ce sujet puisque Melissa Farrell reconnaît qu’elle « diversifie » les revenus du Planning familial.
 
Mais l’argent est une question secondaire. Ce que montrent clairement ces images, c’est que les « tissus » vendus sont des mains, des pieds… Ceux de « jumeaux », ou tout simplement d’un petit homme que l’âge seul différencie de tout autre homme.

 

Barack Obama refuse absolument de couper le financement du Planning familial américain

 
Certains Républicains ont hurlé au scandale, reprenant à leur compte l’indignation populaire réelle qui a suivi la publication de ces vidéos. Mais lundi, les sénateurs républicains ne sont pas parvenus à faire voter le projet de loi qui prévoyait de couper les fonds fédéraux attribués au Planning familial. 53 sénateurs seulement ont voté pour ce projet de loi, alors que le minimum requis pour l’adoption est de 60. La prochaine étape de la bataille sera donc à l’automne prochain, lors du vote du budget du gouvernement.
 
Et quand bien même les sénateurs auraient été plus de 60 à voter la fin du financement du Planning familial, Barack Obama avait promis un veto présidentiel, montrant une fois de plus son mépris du processus démocratique. Le président américain a affirmé qu’il ne laisserait personne remettre en cause le financement d’une organisation qui offre de « précieux services ».
 
Les « précieux services », ce sont 300.000 avortements par an, et le trafic de fœtus intacts ou démembrés. Que peut bien valoir la vie d’un innocent pour l’idéologie « progressiste » ? Rien.

 

Béatrice Romée

 

Source: Horreur : une nouvelle vidéo montre que le Planning familial américain vend des fœtus avortés intacts, nés vivants, Reinformation.Tv, 5 août 2015 17 h 22 min·

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5 août 2015 3 05 /08 /août /2015 17:44
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