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Avant de céder la place à son successeur à la tête du diocèse de Malines-Bruxelles, il répond longuement aux questions d’Andrea Gagliarducci.
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Quelle est la situation des familles dans le diocèse ?
Le souci des familles était, lui aussi, une de mes priorités particulières. Déjà à l'époque où j'étais évêque de Namur, j'ai rencontré des personnes qui vivaient dans des situations conjugales irrégulières, des personnes qui n'étaient pas seulement divorcées mais remariées. Et qui parlaient de leur désir de cheminer avec le Seigneur, à partir de leur situation. Après avoir rencontré une dizaine de personnes dans cette situation, j'ai décidé de les réunir et, ensemble, nous avons organisé des journées pour accueillir les personnes divorcées, séparées et remariées. J'ai toujours essayé d'aller à la rencontre de ces frères et sœurs, et toujours avec beaucoup d'amour, de patience et de bienveillance. Mais ces rencontres se faisaient toujours dans la vérité, dans la fidélité à l'Evangile, à Jésus, au mariage tel que lui-même nous le présente. Cette expérience m'a confirmé dans la conviction qu'il est possible d'aider les gens à vivre cette situation dans un chemin de sanctification et de conversion.
Quelle était votre pastorale envers les divorcés engagés dans une nouvelle union ?
Lorsque je rencontrais des personnes divorcées ou séparées, je les aidais, dans la mesure du possible, à rester fidèles à leur mariage, et aussi à leur conjoint, même s'ils étaient séparés. Je faisais cela avec l'aide d'une communauté appelée « Notre-Dame de l'Alliance ». Et, s'ils ne pouvaient, ou ne voulaient pas, faire ce choix, et si, pour diverses raisons, ils se remariaient, parce qu'ils ne se sentaient pas appelés à vivre seuls ou bien s'ils désiraient assurer l'éducation de leurs enfants, je les aidais à faire un choix authentiquement chrétien, en m'inspirant de Familiaris Consortio [Familiaris consortio 84. NdCR.] Je leur expliquais alors que, du fait de leur remariage, ils devaient s'abstenir de la communion, parce qu'il y a une contradiction objective entre l'alliance nouvelle et éternelle que constitue l'Eucharistie et l'alliance conjugale qui se trouvait rompue. Lorsque l'on prend un peu de temps, dans une ambiance de prière fraternelle, les gens peuvent accepter ce langage. Dans mon équipe, j'avais aussi des divorcés et des personnes remariées, mais ils donnaient toujours le témoignage de la fidélité à l'enseignement de l'Evangile et de l’Église.
J'ai l'impression que, lors du dernier synode, on a tenu – à propos de ces situations – un langage ambigu qui permet diverses interprétations. Ce langage a déjà fait l'objet d'une récupération, comme s'il équivalait à un accès à la communion qui dépende seulement de la conscience personnelle ou de l'avis d'un prêtre local. Mais ce qui est en jeu est, par sa nature, universel. Cela ne dépend pas de situations locales mais de la nature même de l'alliance conjugale. J'espère que l'exhortation post-synodale pourra clarifier ces difficultés.
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