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5 avril 2008 6 05 /04 /avril /2008 10:12

Je vais présenter ces prochains jours les évènements historiques lors de la prise de Constantinople, par les musulmans le 29 mai 1453.

Nous verrons notamment, comment le schisme a triomphé de l'orthodoxie catholique, comment certains dignitaires s'acharnèrent à ruiner l'alliance des deux Eglises..., comment la capitale de l'empire romain d'Orient (ou empire byzantin, du nom de 'Byzance', ancien nom de Constantinople) a résisté chaque jour aux assauts des musulmans, jusqu'à ce qu'elle succombe. Comment cette époque de la Chrétienté, par son obscur entêtement, ressemble étrangement à la nôtre.

 L'essentiel de mes sources est de Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople, Perrin, Collection Tempus, Paris 2007. 


"Le sultan Mourad est mort en 1451. … À un homme âgé, las peut-être, succédait Mehmet II (Mohamed II) qui, à vingt et un ans, … ne rêvait que d'entrer en maître dans cette Constantinople chrétienne, qu'il voulait capitale de l'Islam. Ce jeune homme cultivé,… ami des arts et des lettres, avait fait massacrer ses frères en bas âge et faisait, à chaque campagne, scier en deux ou empaler les chefs ennemis prisonniers"

(Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople, Perrin, Collection Tempus, Paris 2007, p. 239).


"Cette armée, ou plutôt ces armées réunies sous le commandement du sultan, étaient assez nombreuses pour réellement 'assiéger' la ville comme elle ne l'avait jamais été auparavant. Rien de comparable ... avec l'an 1204 lorsque les Latins, très peu nombreux, infiniment moins nombreux que les Grecs de la cité, campaient devant une seule porte. En 1453, c'était l'inverse: les attaquants l'emportaient de très loin par leur nombre, par les renforts incessants, par la puissance de feu.

Mehmet avait envoyé ses hérauts d'armes aux gouverneurs des provinces de l'empire ottoman et aux chefs musulmans alliés, jusqu'aux plus lointaines terres de l'Asie centrale, pour qu'ils rejoignent avec leurs hommes et prennent part à ce siège qui allait marquer le triomphe de l'Islam sur les chrétiens." (
Jacques Heersibid., p. 242).

"Partisans et adversaires des Latins, de Rome surtout, s'affrontaient sans mesure ni merci. Les Grecs de la ville avaient, en 1440, mal accueilli l'annonce de l'acte d'union des deux Eglises. … Le 12 décembre 1452, la réconciliation avec le Saint-Siège, célébrée solennellement dans Sainte-Sophie par Isidore de Russie, légat du pape Nicolas V, fut ressentie comme une provocation et nombreux furent alors ceux qui refusaient de venir prier dans cette église qu'ils disaient soumise à Rome. … Marc d'Ephèse n'avait cessé de prêcher contre Rome. … Certains chefs de l'aristocratie, de l'entourage même de Constantin, suivaient. … [O]n entendait le grand-duc Lucas Notaras dire: "qu'il aimait mieux cent fois voir à Constantinople le turban des Turcs que la tiare du pape".

… "Mehmet avait fait dresser son pavillon face aux murailles le 5 avril. Les gros tirs de l'artillerie commencèrent dès le 12 et, jour après jour, n'ont pas cessé jusqu'à la chute de la ville, ... obligeant les habitants, femmes et enfants surtout, à travailler jour et nuit à des réparations de fortune" (Jacques Heers, ibid., p. 247-248).

"A la même heure, des Grecs, chassés de l'Orient, en punition de leur révolte obstinée contre l'Église, débarquent en Italie. Ces fugitifs se donnent pour mission de ressusciter les prétendues gloires de l'antiquité païenne. A leur école se presse la jeunesse de l'Europe. Pour insulter au christianisme, le jour de la grande séduction est marqué dans l'histoire par le nom de
Renaissance … Ce jour, en effet, divise l'existence de l'Europe en deux : les siècles qui le précèdent s'appellent le moyen âge ; ceux qui le suivent, les temps modernes. A partir de là, se manifestent des phénomènes jusqu'alors inconnus."

(
Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, Paris 1890, tome 1, p. 458).

"De là est sortie ce qu'on appelle la civilisation moderne  : civilisation factice, qui n'est le produit spontané ni de notre religion, ni de notre histoire, ni de notre caractère national ; civilisation à rebrousse-poil, qui, au lieu d'appliquer de plus en plus le christianisme aux arts, à la littérature, aux sciences, aux lois, aux institutions, à la société, les informe de l'esprit païen et nous fait rétrograder de vingt siècles ; civilisation corrompue et corruptrice, qui, se faisant tout au profit du bien-être matériel, c'est-à-dire de la chair et de toutes ses convoitises, ramène l'Europe, à travers les ruines de l'ordre moral, au culte de l'or et aux habitudes indescriptibles de ces jours néfastes, où la vie du monde, esclave de l'Esprit infernal, se résumait en deux mots manger et jouir, panem et circenses" (
Mgr Gaume, ibid., p. 460)

Quelle similitude avec notre époque…

"[L]e concile de Florence [1439] réunit de nouveau les Grecs et les Latins. Pour satisfaire les premiers, le dogme de la procession du Saint-Esprit fut, par ordre du Pape, examiné de nouveau. Jamais discussion plus approfondie, plus longue, plus complète. Sophismes, subterfuges, négations, demi-concessions, flux immense de paroles, les Grecs eurent recours à tous les moyens pour défendre l'erreur.

Dans la dix-huitième session, tenue le 10 mars 1439, Jean de Monténégro, provincial des Dominicains de Lombardie, leur ferma la bouche par un argument sans réplique. « Qu'entendez-vous par processions? demanda-t-il aux Grecs. Que voulez-vous dire, quand vous affirmez que le Saint-Esprit procède du Père? – Marc, archevêque d'Éphèse, répondit : J'entends une production par laquelle l'Esprit Saint reçoit de lui l'être et tout ce qu'il est proprement. – Fort bien, reprit le frère prêcheur, nous avons cette conclusion : le Saint-Esprit reçoit du Père l'être, ou il en procède, c'est la même chose. Voici donc comme je raisonne : De qui le Saint-Esprit reçoit l'être, de celui-là aussi il procède. Or, le SaintEsprit reçoit l'être du Fils ; donc le Saint-Esprit procède du Fils, suivant le sens propre du mot procession, tel que vous-même l'avez défini. Que le Saint-Esprit reçoive l'être du Fils, on peut le démontrer par beaucoup de témoignages.

« Mais, interrompit Marc d'Éphèse, d'où tenez-vous que le Saint-Esprit reçoit l'être du Fils? – Votre demande me plaît, répliqua frère Jean ; et je vais y répondre à l'instant même. Que le Saint-Esprit reçoive du Fils l'être, cela se prouve par le témoignage, irrécusable pour vous comme pour nous, de saint Epiphane
, qui s'exprime ainsi :
Épiphane de Salamine J'appelle Fils celui qui est de lui, et Saint-Esprit celui qui seul est des deux. D'après cette parole de saint Épiphane, si l'Esprit est des deux, il reçoit donc des deux l'être. Puisque, suivant vous, recevoir l'être ou procéder, c'est la même chose. Nous savons par saint Épiphane qu'il reçoit son être du Père et du Fils' » (Mansi, t. XXXI, col. 723. – Rohrbacher, Hist. Univ., t. XXI, p. 534, 2è édition.)

L'argument était d'autant meilleur que saint Épiphane est un des Pères grecs les plus anciens et les plus vénérés des Orientaux.

Enfin, le 6 juillet 1439, jour de l'octave des apôtres saint Pierre et saint Paul
, fut célébrée la dernière session du concile. En présence de l'auguste assemblée et aux applaudissements des Grecs et des Latins, on y lut le décret d'union. Il commence ainsi : « Que les cieux se réjouissent et que la terre tressaille ! Le mur qui divisait l'Église d'Orient et l'Église d'Occident vient d'être enlevé. La paix et la concorde est rétablie sur la pierre angulaire, Jésus-Christ, qui des deux peuples n'en a fait qu'un. Nous définissons et voulons que tous croient et professent que le Saint-Esprit est éternellement du Père et du Fils; qu'il a son essence et son être subsistant à la fois du Père et du Fils ; qu'il procède éternellement de l'un et de l'autre, comme d'un seul principe et par une seule spiration. Nous définissons, de plus, que l'explication Filioque a été légitimement et avec raison ajoutée au symbole, pour éclaircir la vérité et par une nécessité alors imminente. » (Definimus explicationem verborum illormn Piliogue, veritatis declarandm gratia, et imminente necessitate, licite et rationabiliter, fuisse symboleo oppositam, etc. Apud Labbe, etc.)

La joie de l'Église ne fut pas de longue durée. Comme l'infidèle Samarie, le schismatique Orient retomba le lendemain dans les erreurs qu'il avait abjurées la veille : mais la mesure était comble. Salmanazar ressuscita dans Mahomet; et, treize ans seulement après le concile de Florence, l'empire des Grecs subit le sort du royaume d'Israël."

(
Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome II, Paris 1890, p. 76-78).

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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 19:58

“La Révolution française a été la matrice de tous les génocides de l’histoire.”

Avec Reynald Secher, historien, entretien video avec Claude Reichmann

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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 16:46
Nos ancêtres les Celtes et la liberté
"Le mot de liberté, que nos pères ont laissé trop souvent s'obscurcir au cours de leurs frivoles querelles, reprendra le sens religieux que lui donnèrent jadis nos ancêtres celtes. La liberté française deviendra du même coup la liberté du genre humain. [...] Nous aurons raison de vous et des vôtres, si nous avons su garder notre âme !" 

(
Georges Bernanos, Les Grands Cimetières sous la lune, dans Essai et écrits de combats, t. I,  p. 450, cité in Le Livre noir de la Révolution française, Cerf, Paris 2008, p. 725).
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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 18:34
La démocrature a plusieurs dogmes ("démocratie", souveraineté populaire ou nationale contre souveraineté de Dieu, liberté, égalité, etc.). Examinons celui de la "libre-pensée"

Bien que se proclamant adogmatique et anti-dogmes, la "libre-pensée" agit comme un dogme par son exclusivisme doctrinal et, comme lui, fonctionne à coups de rejets, censures et anathèmes (synthétisé dans la formule de l'égalitariste robespierriste
Antoine de Saint-Just(1767-1794), "Pas de liberté pour les ennemis de la Liberté"). Ainsi, toute personne qui s'éloigne de la doxa de la "libre pensée" et de ceux qui fixent les limites de la "tolérance" est aussitôt déclarée hérétique, classée dans la catégorie des "réactionnaires", et devient passible des tribunaux de la "libre-pensée". Ce processus est expliqué comme un programme de servitude intellectuelle par l'historien monarchiste Augustin Cochin

Image:Gaxotte.jpgUn autre historien,Pierre Gaxotte, parlait de "véritable tyrannie" au sujet de ces "sociétés de pensée".

Augustin Cochinpendant la Première Guerre mondiale"La libre pensée... programme la servitude intellectuelle par l'instrument du secret propre aux loges et aux autres sociétés de pensée. Le secret est le garant de l'ignorance de la majorité des adeptes, la forme propre de la contrainte nécessaire à l'oppression intellectuelle, mais "pour les ignorants cela s'appellera le progrès des Lumières [...]. Toute société de pensée est oppression intellectuelle par le fait même qu'elle dénonce en principe tout dogme comme une oppression" (Augustin Cochin, La Révolution et la libre pensée, p. 29-31, cité in Le Livre noir de la Révolution française, Cerf, Paris 2008, p. 686).

Il est à noter qu'aujourd'hui, alors que l'opinion publique a plus ou moins intégré la doxa des sociétés de pensée - relativisme adogmatique, "liberté de penser", "liberté d'expression", dont l'observateur sait, qu'elles ne sont que des chimères et des prétextes au service du système "libéral" - , la francmaçonnerie propose à certains de ses membres de dire ouvertement leur appartenance à la francmaçonnerie. Ce changement indique que la Secte pense arriver à ses fins et joue à présent à découvert.


                                           ***

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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 10:29

À un moment où la France disparaît et notre souveraineté nationale est bradée par les marchands dans le honteux traité de Lisbonne, il est bon de se rappeller ce mot du prince Louis, en 1999 : 

Louis de Bourbon, « duc d'Anjou ». "Les rois de France, mes aïeux, ont très tôt fixé leur doctrine : le roi, souverain béni par l’onction du sacre, selon une belle formule définie par les juristes est empereur en son royaume”. Durant des siècles, pour concrétiser cette idée, ils ont dû lutter à la fois contre les dangers de l’étranger toujours prêt à vouloir imposer ses règles à la souveraineté nationale et contre les périls intérieurs de ceux qui voulaient limiter la souveraineté du roi pour mieux dicter leur loi. Entre ces deux écueils, la France s’est bâtie et a prospéré.”

(Prince Louis de Bourbon, le 23 septembre 1999, cité in La Gazette royale, avril – mai – juin 2007, n° 111, p. 14).

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22 février 2008 5 22 /02 /février /2008 23:11
Portrait posthume de Nicolas Machiavel (détail), par Santi di Tito"Ancêtre moderne du républicanisme et du nationalisme (la nation entendue ici comme une idolâtrie placée au-dessus de tout : nationalisme républicain), ce par quoi il [Machiavel] marque sa différence avec la pensée politique traditionnelle c’est dans son refus catégorique de considérer que la morale puisse avoir un rôle à jouer dans le domaine des affaires politiques. La politique doit être pour lui une activité pleinement autonome, tant à l’égard du religieux que de la morale courante. Si dans ses discours publics, le Prince peut invoquer des principes moraux, ce n’est que pour asseoir sa légitimité aux yeux du peuple ou pour tromper ses ennemis.
 
En matière politique, donc, tous les moyens sont bons dès lors qu’ils sont efficaces et permettent d’atteindre à moindres frais les buts recherchés. Cette autonomie radicale de la politique - totalement étrangère à la pensée des Anciens comme à celle des grands docteurs scolastiques - ne fait que traduire l’apparition avec Machiavel d’une nouvelle conception de l’État. Celui-ci est désormais considéré comme une valeur en soi, indépendante des fins poursuivies, et une valeur absolue. Et si l’État apparaît ainsi comme une fin en soi, c’est que, pour Machiavel, on ne peut rien construire de durable avec des hommes foncièrement mauvais, aux fidélités toujours vacillantes et aux égoïsmes individuels toujours vigilants et agissants. Envieux, jaloux, cupides et fourbes, les hommes sont aussi des lâches et, seules la crainte de la puissance publique, la soumission à la raison d’État peut les amener à participer au bon fonctionnement de la Cité. Or, tout doit être subordonné à la survie de la Cité, à
sa puissance, à son prestige, dussent les hommes y perdre leur âme, ou ce qu’ils s’imaginent
être leur âme. Pour autant, et bien que discrètement incroyant, Machiavel s’accommode fort bien
d’une religion d’État, celle qui domine dans l’État considéré, mais c’est à la condition que la religion soit une force morale placée elle-même au service de l’État : une religion civile en quelque sorte.

Ainsi, deux choses inédites apparaissent dans la pensée politique occidentale et sonnent les trois coups de la Modernité.
 
D’une part, une conception irréductiblement pessimiste de l’homme - Rousseau et ses successeurs préciseront plus tard : de l’homme tel qu’il est dans une société corrompue. L’homme cesse d’être considéré comme l’ami spontané d’un autre homme, pour être perçu désormais comme étant un loup pour l’homme.

D’autre part, apparaît ce qui deviendra un mot d’ordre célèbre, bien plus tard, avec Autrement dit : abandonnant le principe de finalité, l’homme moderne estime qu’il ne faut plus chercher à organiser le monde de façon à ce qu’il soit le plus conforme au modèle divin que montre le cosmos. Il convient de prendre le monde et les hommes tels qu’ils sont et de chercher à les conduire là où ils ne voudraient pas aller s’ils étaient conscients de ce qui les attend. C’est l’avènement du réalisme politique, lequel ne connaît en fin de compte que des rapports de force dans le cadre de relations entre égoïsmes nationaux aussi peu moralement légitimes les uns que les autres.Charles Maurras, “Politique d’abord”.
 
L’influence de la pensée de Machiavel, le “ machiavélisme ”, sera considérable aussi bien auprès des philosophes comme Descartes (avec quelques réserves), Hobbes ou Rousseau, qu’auprès d’hommes politiques comme Bismarck ou De Gaulle, pour ne citer que ces deux noms. Certes, les bonnes intentions ne font pas nécessairement une bonne politique et la tâche d’un responsable politique n’est pas la même que celle d’un moraliste.
 
Néanmoins la grandeur d’un chef d’État est précisément de savoir décider et agir au coeur même d’une tension permanente et inévitable entre les contraintes immédiates qui exigent des solutions efficaces et ce que requiert la loi morale." (La Gazette Royale, fichier pdf, N° 112, août-septembre 2007, p. 6).

___________

Machiavel est aussi l'ancêtre d'un Jacques Chirac qui, alors qu’il était candidat à la présidence de la République en 1995, déclara à propos de l’avortement et de la Loi Veil : "Non à une loi morale qui primerait la loi civile..." (Journal du Dimanche", 2 avril 1995)

image: Adam_Weishaupt.JPGSi l'on s'arrête sur ce mot de Jacques Chirac, on s'aperçoit qu'il résume toute la métaphysique de la république maçonnique et "laïque", déjà incarnée au XVIIIe siècle par le fondateur de l'illuminisme allemand, Adam Weishaupt auteur de la formule "la fin justifie les moyens", (in Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme, 1798, tome III) - formule qui servira à justifier les pires horreurs au XXe siècle -, et en 1789 par le franc-maçon "Illuminé" Mirabeau (1749-1791).

image: Comte_de_Mirabeau.JPG"Aucune barrière ni droit naturel ni règle constitutionnelle" ne devait s'opposer, selon Mirabeau, à une majorité législative (en l'occurence ici issue d'une minorité activiste dans le pays...) 

Ce régime n'est qu'une forme de la tyrannie. Sous l'angle de l'Etat de droit, elle marque une régression par rapport à la pratique, au XVIIIe siècle, de l'Ancien Régime. C'est ce que Hayek appelle une 'démocratie illimitée', et ce que Benjamin Constant avait stigmatisé comme une 'souveraineté illimitée'" (Le Livre noir de la Révolution française, Cerf, Paris 2008, p. 14) 

"En démocratie, ... [l]e peuple souverain peut manquer aux lois de la morale et même à celles de la raison sans enfreindre aucune loi politique" (ibid., p. 497). 

Sous l'angle de la philosophie et de l'histoire, cette évolution marque une rupture avec la philosophie classique et thomiste pour laquelle la loi de la société doit être en conformité avec celle du ciel (
Antigone contre Créon), sous peine de ruiner la cité et la civilisation.
 Elle constitue une nouveauté radicale jusque-là inédite puisqu'elle tire un trait sur deux millénaires de civilisation occidentale classique et chrétienne...


Surtout on doit retenir qu'un régime qui bafouerait la loi morale ou simplement le droit naturel devient ipso facto illégitime et tombe dans la tyrannie. Il est dès lors, - selon la philosophie classique et thomiste -, un droit et un devoir pour le peuple tyrannisé de se révolter et de renverser le tyran... Le régime républicain relativiste et athée en place ferait bien d'y songer.
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22 février 2008 5 22 /02 /février /2008 11:02

"L'historiographie reste celle des vainqueurs,... et de fait, notre connaisance de la pensée réactionnaire reste relativement rudimentaire comparée à celle que nous avons des libéralismes ou des socialismes. ... Nous connaissons Joseph de Maistre et Louis de Bonald, mais après eux, d'autres ont pris part au débat. Parmi ces derniers, il faut mentionner Antoine Blanc de Saint-Bonnet (1815-1880), un continuateur méconnu de la pensée contre-révolutionnaire ou, comme on l'a dit justement, inconnu. 

... Qui le connait? Blanc de Saint-Bonnet figure à titre d'exception dans les dictionnaires courants, et les études, à lui consacrées, sont rares.

'La démocratie triomphe, et je viens combattre la démocratie. Les aristocraties sont repoussées, et je viens dire que ce sont elles qui ont créé les peuples... Partout la fausse liberté et la Révolution s'annoncent, et je viens, avec ma conscience seule, combattre la Révolution! Fondée sur des chimères et soutenue par l'imposture, elle conduit les peuples à leur perte et l'humanité à sa fin' (
Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Restauration française, Tournai, Casterman, 1872, p. 5-6).

SITUATION DE LA SOCIETE MODERNE: "POURQUOI SOMMES-NOUS MALHEUREUX?"

'La culture du gain',... la pratique du profit qu'amène l'essor industriel est 'sous une forme intelligente, sous un aspect légal, [...] une anthropophagie', autrement dit, 'l'exploitation de l'homme par l'homme'. ... Les industriels et les financiers 'ne regardent pas si les âmes se perdent, mais si les affaires se font'. L'argent est désormais une valeur suprême. 

L'homme moderne désespère: 'Le bonheur a fui la terre'. Les temps sont tristes et rouvrent 'cette plaie du suicide qi avait comme disparu avec l'Antiquité', et qui se répand de plus en plus, tout comme les cas de démence. Bref: 'Notre époque est une victime'. 

... [T]ous ces maux ont une explication: ils sont l'apanage de la Révolution. ... La Révolution est positivement responsable: premièrement parce que les hommes et les femmes ne souffraient pas tant auparavant (dans un temps pré-révolutionnaire que le philosophe n'idéalise pas mais qu'il estime plus conforme à la nature de la personne humaine); secondement, et c'est plus grave, parce que la Révolution a,... fait le serment d'apporter le
bonheur au genre humain. En effet, elle 'a échoué dans toutes ses tentatives, dans toutes ses promesses, et jusque dans ses généreux désirs. Elle a jeté... les ouvriers dans la misère, la France dans l'angoisse et les familles dans le malheur' alors que les révolutionnaires avaient juré que 'les richesses montaient au comble, que le monde arrivait au bonheur!'

... Le Peuple... la liberté devait lui donner le bonheur (visé dans le préambule de la DDH); mais, bannissant la protection et rallumant la concurrence, elle a fait éclater chez lui une lutte semblable à celle de l'état sauvage... 

GENEALOGIE DE LA REVOLUTION

La Révolution n'est pas une évènement historique accidentel. Ce moment marque sans doute un commencement 'en opposition à l'Ancien Régime), mais, il est aussi un aboutissement, un résultat: 'Avant d'éclater, la Révolution s'est formée dans les régions de la métaphysique'. C'est un mot catalysant les erreurs qui se sont développées pendant les trois siècles précédents, en gros l'époque moderne.

Certes, la
Renaissance a été une période favorable au développement de l'art, de la littérature, de la peinture et de l'architecture,... mais elle constitue ausi la racine d'un mal préjudiciable dans l'ordre des idées. Cette 'fille posthume du paganisme' équivaut, ni plus ni moins, à une régression historique: elle n'est qu'un retour intellectuel à l'Antiquité, tout particulièrement à l'idée de Nature, notion qui depuis lors, a remplacé partout l'idée de Dieu. De là est sorti la 'grande protestation', ... l'esprit individuel de l'homme voulant se dégager du point de vue divin et de toute transcendance. Ce qu'il est convenu d'appeler le naturalisme (négation d el'ordre surnaturel).

La première manifestation ... a produit le
protestantisme, que Saint-Bonnet appelle aussi Réformation. Celle-ci s'est déployée par la suite en plusieurs phases pour aboutir à la Révolution, dont la formule logique accomplie serait le socialisme. ... [L]'auteur croit en une continuité entre la révolution religieuse du XVIe siècle et la révolution politique du XVIIIe siècle: Réformation et Révolution sont les moments d'une seule et même Protestation indissolublement religieuse (libre-pensée: négation de l'autorité spirituelle de l'Eglise) et politique (libre volonté: négation de l'autorité temporelle de la société).

Cette Protestation générale se développe en trois phases principales successives :

1- tout d'abord le rationalisme (conception erronée de la raison), 
2- ensuite le libéralisme (conception erronée de la liberté) 
3- et enfin le socialisme (conception erronée de la nature morale et sociale de l'homme).

LE RATIONALISME OU "L'INTELLIGENCE EN DEHORS DE LA RAISON"

[L]a philosophie a perdu la notion de l'Être au profit du Moi, abandon qui se trouve au coeur du célèbre aphorisme de
René Descartes: cogito ergo sum. Blanc de Saint-Bonnet a conscience qu'il sera mal reçu enc ritiquant cette base de la pensée moderne. Pour autant faut-il vraiment reconnaître ce postulat comme une base? C'est toute la question du deuxième chapitre du livre titré La Raison que l'auteur a publié en 1866: "Il faudrait maintenant savoir... si le je pense joue ici en réalité le rôle qu'on lui attriue; si la pensée est au commencement". 

... Or, rétorque Blanc de Saint-Bonnet, loin de prouver l'existence par le raisonnement, de fonder l'être sur la pensée, on doit fonder, symétriquement, la pensée sur l'idée de l'être. Pourquoi? Tout simplement parce que le je pense inclut déjà l'idée de l'être avant toute déduction : dans je pense, il y a ce je, et c'est parce qu'on a pu prononcer ce je que la pensée a pu naître. Etant un principe pensant, le moi ne peut pas dire je pense sans avoir au moins inconsciemment l'idée de son existence. ... L'existence précède le raisonnement et même le supplante: un homme privé de raison, ou un enfant qui ne penserait pas, n'existeraient-ils donc pas? L'argument aussi simpliste soit-il, fait mouche.

... La démarche philosophique de Descartes... [o]ubliant l'idée de l'Être, et l'idée de cause qui nous fait remonter à la Cause première, à l'Auteur du je, la pensée ne voit plus qu'elle-même et se proclame principe et cause. Cette conclusion devait charrier des suites fâcheuses car 'de tout principe faux naissent des conséquences déraisonnables'.

- Si c'est le moi qui apporte la base, alors, tout dans la science procédera du moi (cartésianisme); 
- c'est le moi qui trouve dans ses raisonnements les évidences (rationalisme);
- ou dans ses sensations, la vérité (sensualisme);
- le moi est le centre, et ce qui est en dehors de sa circonférence l'indiffère (individualisme); 
- ce qui est affirmé par le moi appartient à l'existence (idéalisme);
- ce qui est extérieur au moi est douteux (relativisme):

'Tel est l'enchaînement et la marche évidente de deux siècles de philosophisme émanant du je pense.' L'erreur cartésienne entre donc dans le cercle de la Protestation dans le sens où cette base trop subjective, en faisant sortir l'existence du monde de ce 'moi' pensant, 'se rallie dans l'ombre au libre-examen de Luther', et frayer la voie à un mécompte grave sur la notion de liberté.

LE LIBERALISME OU L'ERREUR SUR LA LIBERTE

Le libéralisme philosophique qui se présente comme la doctrine de cette liberté, n'est pour Blanc de Saint-Bonnet, que la systématisation d'une incompréhension de cette notion fondamentale. 

L'auteur s'inscrit tout à fait en faux contre la définition qui veut voir dans la 'la liberté' la capacité de l'homme à faire ce qu'il veut sans en être empêché par qui que ce soit ou par quoi que ce soit (L'infaillibilité, p. 262, n° 1). Il lui oppose la philosophie classique, qui, postulant que les choses et les êtres ont une nature, considère qu'être libre consiste pour chaque homme à devenir ce qu'il est par nature ou à retrouver cette nature perdue, car les philosophes grecs, comme les théologiens catholiques, pensent que l'homme n'est pas né parfait. Ce que nie la philosophie du moi en écartant l'idée d'un ordre objectif. Blanc de Saint-Bonnet pose alors la question: l'homme a-t-il une loi ou peut-il la créer lui-même?

... En une formule thomiste, Blanc de Saint-Bonnet appelle liberté la capacité de se mouvoir dans le bien

'La liberté humaine,... est la faculté de faire le bien alors qu'on a la possibilité de faire le mal. ... Mais de ce que l'homme pourra choisir le mal, il ne s'en suit aucunement qu'il ait le droit de le faire. ... Voici le fait. Dieu impose sa loi à la nature, et il la propose à l'homme. La liberté est donc... le pouvoir qu'a l'homme d'accomplir sa loi. ... [L]e pouvoir d'accomplir de soi-même sa loi n'est point le droit de la violer ... : interprétation qui serait digne du néant, d'où nous sommes, et non de l'être que Dieu veut en faire sortir!' (L'infaillibilité, p. 262-263).

Il y a donc deux notions différentes : le libre arbitre (faire le choix entre le bien et le mal) et la liberté (agir en conformité avec la loi, ou faire le bien). ... Donc l'homme ne naît pas libre, à l'inverse de la thèse développée par
Rousseau, mais il 'naît pour le devenir', ce qui est tout différent.

La liberté n'est pas un fait primitif et inconditionné: c'est une puissance qui n'a de motif d'être que pour se conformer à l'ordre dicté par la raison. ... Sans doute l'homme est ainsi fait qu'il peut se sosutraire à son devoir mais, s'il lui arrive de le faire, c'est par un abus de son libre arbitre non par le résultat d'une liberté illimitée qui n'existe pas.

L'erreur des 'libéraux' anglais ou français du XVIIIe siècle résulte de la confusion des deux notions précitées: si l'homme avait le choix entre le bien et le mal, il aurait la liberté du bien et du mal. Seulement, 's'il en était ainsi, l'effort serait le même dans l'une et dans l'autre alternative. Mais nous savons que le bien seul coûte un effort, qui peut aller jusqu'au sacrifice de la vie; tandis que pour aller au mal, l'homme n'a qu'à se laisser choir...' Cette méprise représente une des formes de la Protestation et élève en même temps une menace contre l'homme.

Enfin, l'homme ne peut pas se donner de lui-même sa loi. ... Si elle se faisait sa loi, la volonté serait l'Absolu: alors elle n'aurait pas besoin de loi!' De même, il ne peut pas changer l'essence de l'organisation sociale en lui attribuant une loi différente: 'Le législateur ne peut pas plus faire une loi pour la société que le physicien n'en peut en faire une pour la nature. Le monde moral, comme le monde physique, a sa loi; il s'agit de la connaître et de la suivre'. D'où l'aberration du constitutionnalisme et du parlementarisme, héritiers des prémisses idéologiques du rationalisme, et partant du libéralisme

... La liberté des philosophes classiques n'est pas une prérogative acquise au berceau et de manière innée par l'enfant qui vient de naître, mais elle est une conquête qui s'offre à l'homme, et s'obtient par un travail incessant sur soi-même: 'La liberté est le fruit de l'effort et de la douleur'. Elle apparaît donc en contradiction avec l'égalité pour la raison que les hommes accèdent à cette liberté inégalement, et justifie le principe aristocratique. Le libéralisme, cette 'falsification de la liberté' dessine unn prolongement diamétralement inverse : comme la 'liberté' des modernes est une qualité essentielle à l'homme, tous la possèdent également, et doivent la posséder pour une part égale pratiquement. Le libéralisme menace donc la société. Il met 'l'erreur et le mal sur le même pied que le vrai et le bien, ou, dans le fait, [remet] à l'erreur et au mal le pouvoir d'étouffer le vrai et le bien', et supprime le mérite qui découle de l'effort produit pour atteindre une liberté sainement comprise: 'Dès que la liberté, qui suppose tant de vertus, est proclamée innée et non acquise, elle ouvra aussitôt la porte à l'armée innombrable des ambitieux, des paresseux et des scélérats, de tous les destructeurs de la liberté'.

En plus, cette erreur sur la liberté conduit fatalement au socialisme qui achève le parcours logique du libéralisme et ferme le cercle de la Protestation: 'Ces droits innés, ces droits sans cause, établissent de fait l'égalité brutale parmi les hommes: le mérite ne les distingue plus! Cette égalité monstrueuse, négation de la liberté et de l'individualité, conduit à une fausse égalité politique, c'est-à-dire au despotisme; et cette égalité politique, à une fausse égalité économique, c'est-à-dire au communisme'. La boucle est bouclée." (Source: Jonathan Ruiz de Chastenet, doctorant enseignant de l'Université d'Angers, membre du CERIEC (UPRES EA 922), in Le Livre noir de la Révolution française, Cerf, Paris 2008, p. 546-562).

Ainsi, la Révolution, c'est aussi - paradoxalement -, la négation de l'individu, la négation de l'homme. [Tout en prônant l'individualisme], "[o]n sait que toute l'entreprise des Lumières fut... d'évacuer l'homme en tant qu'individu (voire de l'éradiquer), au nom vague et généraliste de l'Humanité. La loi du collectif contre l'individu : voilà quelle fut l'ambition, avouée ou non, consciente ou non, des rédacteurs de l'Encyclopédie - et aussi de tous les idéalistes (vite rattrapés par l'idéologie), qui élaborèrent et rédigèrent les grimoires de leur alchimie à rebours, entre les années 1730 et l'accomplissement de 1789. ... Une humanité enfin corrigée de ses défauts se devait d'être, enfin, débarrassée de ces enfantillages, purgée de l'humain, trop humain de la faute originelle, cette tache ancestrale, indigne du monde idéal, de la société à venir, où la mort elle-même ne serait plus vaincue par le Christ, mais par la science... Les bourreaux de 1793 ne furent-ils pas de fervents hygiénistes? la guillotine n'était-elle pas elle-même (selon les mots des philanthropes qui en proposèrent l'usage à Louis XVI), un 'progrès' dans l'humanitarisme? ... On croit rêver, et l'on cauchemarde d'avance sur les raisons devenues folles de ces Etats tout-puissants, qui prétendront établir, de force et d'autorité, pour tous leurs citoyens, ce 'meilleur des mondes' prétendument 'pur', propre, aseptisé et égalitaire, en rendant l'existence invivable, et la planète inhabitable" (Pierre-Emmanuel Prouvost d'Agostino, L'autre Baudelaire in Le Livre noir de la Révolution française, Cerf, Paris 2008, p. 585-586).

LE SOCIALISME OU LA THESE DE L'IMMACULEE CONCEPTION DE L'HOMME

Il n'y a pas donc pas lieu d'opposer les penseurs libéraux aux doctrinaires socialistes, ceux-ci proviennent de ceux-là.

... Après avoir ôté la religion au peuple, et lui avoir prêché la jouissance, le libéralisme a de plus détruit l'Autorité en plaçant le pouvoir dans la majorité. Le socialisme arrive ici au pas de course de la logique: puisqu'il n'y a pas de Dieu, dit-il, et que je dois jouir, qu'en outre je suis la véritable majorité, je viens, suivant toutes les forces légales, édicter une loi qui répartisse à meilleur droit le capital. je viens détruire la propriété individuelle, c'est-à-dire l'injustice et l'inégalité, et faire asseoir enfin la foule tout entière au banquet de la vie sociale !

A partir de l'erreur libérale, le socialisme généralise non seulement le principe égalitaire contenu dans les prémisses du libéralisme, mais, en outre, avec
Rousseau,... il renouvelle complètement la vision que la philosophie avait de l'homme. 

..."Le XVIIIe a dit l'homme est né bon, et c'est la société qui le déprave. 'C'est le contraire de la proposition de Rousseau qu'il faut prendre: l'homme naît méchant, et le société le répare. Ou plutôt, il naît dans le mal, la société le recueille, et c'est l'église qui le répare'.

Troisièmement, cette croyance en la bonté native de l'homme a beau jeu de s'attaquer à la société, elle n'explique pas pour autant le problème du mal (dans la société) : si l'homme a pu être perverti, c'es qu'il n'était pas parfait, donc il n'est pas né bon, sinon il serait resté. ... 

Sans le mal, le socialisme a raison, mais le mal existe et l'homme n'arrive que difficelement au bien ('Je pousserai la thèse jusqu'au bout: sans la Chute, sans le mal, vos systèmes sont complètement vrais. Mais aussi dans la Chute, ils restent complètement faux'): les 'systèmes panthéistes, socialistes, rationalistes, parlementaristes,... tous, absolument, tombent devant ce fait, le Mal'.
[Note de Christ-Roi. Ce qui a pu faire par exemple qu'en Urss malgré la puissance du totalitarisme communiste, un ouvrier de base jalousait la belle Mercedes de l'apparatchik...] L'idée de la Chute de l'homme est une des idées maîtresses de l'auteur: pour lui, c'est le plus grands des faits de l'histoire, et même le premier. Seule, elle est capable d'expliquer l'énigme du monde. ... Parmi les peuples de l'Antiquité, on peut retrouver 'l'universel usage du sacrifice, attestation permanente de la chute, et de la nécessité d'une réparation, les rudiments des vérités natureles, et qurelques lambeaux voilés ou défigurés des traditions primitives'. Nier le dogme catholique - universel - du péché originel, c'est, pour Blanc de Saint-Bonnet, se condamner à ne pas saisir l'homme, à ne pas connaître la société: 'Loin de ce dogme, les lois, les droits, l'éducation, la répression, l'autorité, la propriété, l'existence même du peuple, ... nous présentent des faits qui ne s'expliquent plus: la société entière est incompréhensible'.

[L]'homme ne naît pas bon ou parfait, mais naît pour le devenir. ... L'homme est imparfait et il est social: c'est ce que n'aurait pas compris le socialisme, qui est,... une double erreur, une erreur sur l'homme et une erreur sur la société des hommes. [Saint-Bonnet] dénonce donc la thèse du socialisme, qu'il appelle doctrine de 'l'immaculée conception de l'homme'. Il la regarde comme étant le dernier stade de la décadence intellectuelle occidentale qui devait accoucher du carnage révolutionnaire. ... 'Et le Contrat social, arrivant sur le terrain avec son impossibilité pratique, produisit 1793'.

'En dehors du christianisme, l'homme est toujours anthropophage'. ... Le mot 'philanthropie' qu'elle affecte tant, ... démontre l'éclatante hypocrisie de la Révolution: elle est un faux ami car son oeuvre ne vise en réalité qu'à la 'démolition de l'homme'. Par ses théories qui tournent à vide, elle 'détruit l'homme jusque dans son essence'. En niant la validité des motifs véritables justifiant la dignité humaine - notamment le principe du mérite qui est la conséquence indispensable de la liberté -, 'la Révolution ne réussit qu'à découronner l'homme'.

... Il y a connexité entre la Révolution qui repose sur la fiction de la volonté générale, et le totalitarisme moderne: la démocratie succomberait si elle ne résistait pas au chox produit par l'addition de toutes les volontés libérées. Il lui est donc nécessaire de recourir à la centralisation. ... Tel est l'expédient fourni par la Révolution et promptement saisi par le despotisme, savoir: une centralisation anéantissant les individualités, afin de résister aux ébranelements que suscite toujours le régime parlementaire. 

La centralisation favorise alors logiquement l'uniformité. La Révolution en instituant la licence et non la liberté, peut prendre deux directions: d'une part favoriser cette liberté illimitée de l'homme, et elle tombe dans l'anarchie; d'autre part détruire l'individualité pour maintenir par la force l'unité sociale. Dans les deux cas, c'est arriver à 'l'anéantissement de la société humaine'. l'anarchie dissout la strucue sociale et la centralisation massifie le peuple quid evient 'troupeau': elle fait de toute la nation comme une seule pâte, elle ramène à une sorte d'unité de substance où toute personnalité disparaît'.

La Révolution ... est une 'abominable imposture'. ... La civilisation occidentale, c'est-à-dire le génie de l'Antiquité et de la Chrétienté, avait consisté à domestiquer l'hybris de l'individu. Tout au contraire, la Protestation ruine ce progrès pour restaurer la barbarie qui sommeille par nature au fond de l'orgueil."

(Source: Jonathan Ruiz de Chastenet, doctorant enseignant de l'Université d'Angers, membre du CERIEC (UPRES EA 922), in Le Livre noir de la Révolution française
, Cerf, Paris 2008, p. 546-572).

                                                ***

L'historien archiviste de la Province dominicaine de France Jean-Michel Potin, dans une formule lapidaire résume toute l'incohérence de la philosophie moderne et partant de la déclaration des droits de l'Homme (article 1er): "Si les hommes naissaient libres, c'est que cela se ferait naturellement et il est donc contradictoire de le décréter par écrit. Ce qui est écrit est justement ce qui n'est pas naturel et a besoin de cet écrit pour exister" (Le Livre noir de la Révolution française, Cerf, Paris 2008, p. 421). 

Et Rivarol illustra la chose par cette raillerie : "Dire que tous les hommes naissent et demeurent libres, c'est dire en effet qu'ils naissent et demeurent nus. Mais les hommes naissent nus et vivent habillés, comme ils naissent indépendants et vivent sous des lois' (Journal politique national, n° 19, cité in Le Livre noir de la Révolution française, ibid., p. 468).

La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789Enfin, terminons cet exposé sur le sens métaphyique de la Révolution, par une réflexion de Joseph de Maistre, le premier qui identifia le principe essentiellement impérialiste de la Déclaration des droits de l'homme et au nom duquel les républicains justifièrent la colonisation et justifient aujourd'hui la croisade de la liberté et de la démocratie en Irak par exemple. [L]'écrivain est sensible à la contradiction qui apparaît d'emblée dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, lorsque son préambule affirme que c'est l'Assemblée nationale de la France qui proclame ces droits universels ("les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme"). Comment, en effet, une nation peut-elle ainsi se faire le dépositaire de ce qu'elle présente par ailleurs comme un bien commun de l'humanité? En identifiant les intérêts nationaux à ceux du genre humain, les révolutionnaires français ne se sont nullement élevés à l'universalité d'un principe unificateur : ils ont surtout dévoilé, selon Maistre, les potentialités funestes d'un impérialisme portant en lui les germes de la division et de la violence. Dans l'horreur sans limite de la Terreur, puis des campagnes napoléoniennes, Maistre voit donc la conséquence directe de la proclamation de ces droits universels, qui ne sont rien d'autre à ses yeux, que la 'guerre civile du genre humain' (Lettre du 25 avril 1814 à Mme de Constantin, dans O.C., t.. XII, p. 424). 'Voilà les droits de l'homme et les dons de la France' (Lettre d'un royaliste savoisien, Lettre 1, p. 107). 

L'idée même de droits de l'homme... n'est pour Maistre qu'une abstraction maléfique, car il n'existe aucun 'droit naturel' permettant de fixer la légalité dans des termes qui vaudraient en toutes circonstances pour l'humanité. L'homme étant par essence un animal sociable, il n'existe au contraire que des droits du citoyen qui varient dans l'histoire, selon les pays et les formes de gouvernement" (Joseph de Maistre cité in Pierre Glaudes, Le Livre noir de la Révolution française, ibid., p. 480-481).

                                                      ***

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21 février 2008 4 21 /02 /février /2008 17:57
« Nous devons enfin désirer le maintien de la République en France pour une deuxième raison qui est majeure : la France monarchique était et sera toujours catholique; sa politique lui donnait une grande influence en Europe, en Orient et jusqu'en Extrême-Orient. Un moyen de contrecarrer son influence au profit de la nôtre, c'est d'abaisser le catholicisme et la papauté qui en est la tête. Si nous pouvons atteindre ce but, la France est à jamais annihilée. La monarchie nous entraverait dans ces tentatives. La République nous aidera... J'entreprends contre l'Eglise catholique une guerre qui sera longue et, peut-être, terrible! On m'accusera de persécution et j'y serai peut-être conduit, mais il le faut pour achever d'abaisser la France et établir notre suprématie religieuse et diplomatique, comme notre suprématie militaire. Et bien! Je le répète : ici encore les républicains m'aideront ; ils joueront notre jeu ; ce que j'attaque par politique, ils l'attaquent par formalisme anti-religieux. Leur concours est assuré. Entretenez dans les feuilles radicales françaises à notre dévotion la peur de l'épouventail clérical, en faisant propager les calomnies ou les préjugés qui font naître cette peur... Faites aussi parler, dans ces feuilles, des dangers de la réaction..., des crimes de l'absolutisme, des empiètements du clergé. Ces balivernes ne manquent jamais leur effet sur la masse ignorante. Oui! Mettez tous vos soins à entretenir cet échange de services mutuels entre les républicains et la Prusse! C'est la France qui paiera les frais! ... »
Instruction citée par GAUDIN DE VILAINE, au sénat, le 6 avril 1911,
Journal Officiel du 7 avril 1911 
(Source: cafebleu)
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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 16:15
CITE DU VATICAN, 20 fév 2008 (AFP) - Benoît XVI: "la vraie laïcité" a été définie par saint Augustin

Le pape Benoît XVI a conseillé mercredi la lecture de saint Augustin, un "père de l'Eglise" ayant vécu aux IVè et Vè siècles, pour comprendre ce qu'est "la vraie laïcité" et la compétence respective de l'Eglise et du pouvoir politique dans la société.
Le livre "La Cité de Dieu" de saint Augustin "est aujourd'hui encore une source pour définir correctement la vrai laïcité", a expliqué le chef de l'Eglise catholique aux pèlerins venus assister à son audience générale.
... Il y ... affirme que la cité de Dieu et la cité terrestre "avancent ensemble, enchevêtrées l'une dans l'autre jusqu'à ce que le jugement dernier survienne et les sépare".
Benoît XVI s'est décrit mercredi comme un admirateur de saint Augustin. "Je suis de ceux à qui ses oeuvres plaisent beaucoup", a-t-il dit, en citant notamment "Les Confessions", où l'évêque d'Hippone relate son itinéraire spirituel et sa conversion au christianisme en 387.
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30 janvier 2008 3 30 /01 /janvier /2008 11:55

Dans un article du Figaro du 29/01/2008, une tribune est donnée au franc-maçon Jean-Michel Quillardet, grand maître du Grand Orient de France et au père dominicain Philippe Verdin, sur le thème de la "laïcité" républicaine. Le franc-maçon explique que la religion est "l'opium du peuple" en reprenant le mot du communiste Karl Marx... 

Le père Verdin répond que le discours de Sarkozy s'insère au contraire dans une aspiration du peuple à 60, 70% pour une autre conception de la laïcité, plus ouverte sur le fait religieux.Le président serait "au diapason des Français". Ce qui est une certitude dans ce monde déboussolé. "« L'homme ne vit pas simplement de pain », disent les Evangiles. On imagine mal Nicolas Sarkozy et les curés de 2008 vouloir embrigader qui que ce soit. Mais de quoi vit-on aujourd'hui, et quelle est l'espérance ? Des dizaines de millions de gens sont morts au cours du dernier siècle à cause des idéologies sans Dieu. Elles se sont effondrées. Que reste-t-il ? 60 à 70 % de nos concitoyens estiment que les questions religieuses les intéressent, ou les font vivre. Il est légitime que le président de la République s'en soucie. C'est un problème de fond. Les religions sont essentielles, elles structurent et contribuent au lien social."

Quillardet réplique :"Votre foi vous appartient, elle est votre jardin secret."

"Une spiritualité sans Dieu !" rétorque le père Verdin. "Il faudra que vous m'expliquiez ce curieux concept. Quand vous dites que la religion est uniquement un « jardin secret », je le récuse. Elle concerne mille domaines de la vie sociale. En outre, la laïcité à la française est spécifique. Nos voisins européens vivent très bien sans cette laïcité timorée."

Le père Verdin aurait pu tout aussi bien expliquer que la "laïcité" républicaine est l'opium de peuple... "[L]e retour du religieux. Que cela plaise ou non aux francs-maçons, c'est un fait. L'une des passions de Jean-Paul II comme de Benoît XVI est l'articulation de la foi et de la raison, dans la tradition de saint Augustin. C'est cela, le grand défi. Beaucoup de Français qui n'ont pas obligatoirement grandi dans une éducation chrétienne, juive, ou musulmane, tout d'un coup y reviennent. Pourquoi ? Parce que l'interprétation de la philosophie des Lumières s'est épuisée."

Quillardet se défend en disant: "la République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte, tout en garantissant l'exercice de ceux-ci dans le cadre de la liberté de conscience." Le père aurait pu lui répondre en lui parlant de la confiscation des biens du clergé en 1906..., l'obligation pour le clergé de se constituer en "associations cultuelles" (ce qu'elle a toujours refusé): où est la liberté religieuse prônée par les "républicains"? 

Aujourd'hui, les pharisiens de la république sentent le terrain s'effondrer sous leurs pieds du fait de l'islamisation qui les dépasse. La république souhaite conserver le terrain, elle prône une "laïcité ouverte" et propose à nouveau les "associations cultuelles" afin de financer la construction des mosquées et garder ainsi la mainmise sur les religions. De fait l'Eglise de France serait un peu plus marginalisée... Ce qui n'est pas "laïcité", mais césarisme gnostique de droit occulte relativiste à but de déchristianisation de la France...

 

Le franc-maçon Quillardet l'avoue dans cet article du Figaro, en ces termes: "La laïcité n'a nul besoin d'adjectif dans la mesure où elle est au-dessus." Au-dessus des religions..., elle les dirige comme une déesse tutélaire... La laïcité dans ce pays n'est donc qu'un prétexte pour décatholiciser la France, l'islamisation un moyen pour parvenir à ce but.

Comme remède dans un monde en perte de repères - l'équerre et le compas relativistes ayant détruit la boussole - qui ne parvient pas (plus) à créer du lien social, je propose que l'on reconnaisse le christianisme comme religion historique de notre pays. Ce n'est pas la "laïcité" qui est "au-dessus", n'en déplaise aux francs-maçons, c'est le christianisme. La croix dans une salle de classe est par exemple la meilleure garantie de la laïcité entendue comme distinction du temporel et du spirituel (qui n'existe dans aucune autre civilisation), et donc le christianisme est le meilleur garant des droits de l'homme et de la démocratie. Après libre à chacun de croire ou non..., d'être adepte d'une idole ou pas... Mais la France est chrétienne. Le christianisme est au-dessus, la Constitution de notre nation depuis 496. Pour reprendre la formule "Je suis royaliste parce que catholique", tout authentique patriote nationaliste doit se dire catholique parce que nationaliste ! Et inversement, un catholique doit se dire patriote parce que catholique. Toutes les religions ne se valent pas. Ne serait-ce déjà que pour une seule bonne raison : le catholicisme a construit la France ! Pas l'islam !  Il mérite à ce titre de (re)devenir religion d'Etat. 

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 00:01
Louis XVI, (Video youtube)

Hommage à Louis XVI (Montage-
video youtube)

Cortège 2007 d'hommage à Louis XVI (video youtube)
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17 janvier 2008 4 17 /01 /janvier /2008 12:29
"Un grand merci. Voici le texte corrigé :

A la lecture de cet article Et si la Wallonie devenait française, bien qu’en général les articles de ce site sont très recommandables, je ne puis être qu’indigné, mais non étonné : il démontre seulement une ignorance de l’Histoire de la Belgique, qui d’ailleurs est vite excusable (parmi les Belges eux-mêmes, rares sont ceux qui la connaissent vraiment.)
Je vis en Belgique, je ne suis pas belge d’origine (et par conséquent je peux parler sans être accusé de chauvinisme), je suis catholique et, je le dis pour vous inspirer confiance, je serais monarchiste légitimiste si j’étais français.
Je suis d’accord cependant pour dire qu’il y a une crise en Belgique, fort liée au début au recul de la Religion et des sentiments de dévouement pour la patrie qu’elle inspire ; qu’au XIXe siècle les Flamands ne furent pas très respectés puisqu’on leur imposa le français comme seule langue officielle (et donc seule langue des tribunaux !) ; que l’Union européenne, dont on peut apprécier les apports positifs quand ils restent mesurés, n’est pas exempte de défauts ni de malheureuses ingérences : un exemple : la Belgique (arrêté royal du 31 mai 1885) réserve aux seuls pharmaciens la délivrance de médicaments, même ceux en vente libre, pour des raisons de santé publique évidente (des médicaments « ordinaires » peuvent présenter des interactions et contre-indications que seuls les pharmaciens savent) ; or, la Cour de justice européenne, au nom de la libre circulation des marchandises (en Belgique, le médicament n’est pas objet de commerce), s’oppose à cette législation, par un arrêt du 11 décembre 2003. 
 
J’aimerais reprendre une à une les erreurs de cet article ; mon intention n’est pas d’en critiquer les auteurs, mais de défendre la vérité et de témoigner ma reconnaissance envers la Belgique.
 
1° « Le conflit linguistique et ethnique qui mine le « plat pays » depuis sa création » Le Royaume actuel de Belgique, créé en 1830, n’a pas connu de véritable conflit, de conflit sérieux et durable, de ce genre avant mai 68 ; cette date correspond au recul de la Religion catholique, qui fut le véritable ciment du pays bien des siècles avant 1830. Même de nos jours, la population n’éprouve pas de problèmes, et ce sont seulement les politiciens qui sont responsables de la désinformation et des méfiances mutuelles : de plus, les séparatistes wallons sont des marginaux ; quant aux partis séparatistes flamands, qui recueillent plus de 20% des voix des flamands, la plupart des Belges qui les soutiennent sont (justement) déçus de l’état économique de la Wallonie et de nombreuses lois, par exemple qui favorisent les immigrants et les réfugiés politiques plus que les Belges.

« Il ne reste qu’un triste roi cosmopolite, dernier avatar d’une dynastie de pacotille ». J’espère qu’un tel discours puisse être condamné comme lèse-majesté (ce que la loi belge ordonne toujours). Je pense que, dans les monarchies constitutionnelles, le Roi est un peu ce qu’en font les politiciens. En 1831, le premier roi de Belgique est un prince allemand de Saxe-Cobourg-Gotha, l’oncle de la reine Victoria d’Angleterre ; très habile, il a mis des membres de sa famille sur tous les trônes d’Europe : en Russie, en Angleterre (l’époux de la reine Victoria est Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, patronyme de la famille royale actuelle qui n’a changé son nom en Windsor qu’en 1917, en guerre contre la Prusse), etc. Son fils Léopold II fit de la Belgique (ce petit pays) le 4e pays le plus riche au monde (le plus riche compte tenu des 4 à 5 millions d’habitants de l’époque). On doit à Albert I, son neveu, le Roi-Chevalier, la victoire sur la Prusse en 1918, puisqu’il causa aux Allemands leur premier recul en inondant les Polders en ouvrant les écluses de l’Yser. Mais depuis que le socialisme (et la modernité) a réussi à atténuer progressivement les pouvoirs du Roi, celui-ci n’a plus la même importance qu’autrefois, et décide de moins à moins par lui-même (les lois lui font tout déléguer).

« La Belgique n’est pas une nation, c’est un pays bricolé dans le cadre de convenances historiques antifrançaises. » Tout est faux dans cette assertion, que d’ailleurs nous pourrions aisément répliquer à la France, puisque la Corse et la Bretagne ont des motifs plus relevés pour s’administrer elles-mêmes.
La Belgique comme Royaume actuel date de 1830, mais comme identité elle remonte aux temps médiévaux : le Royaume n’a pas été créé arbitrairement en 1830, les Belges eux-mêmes ont arraché leur indépendance au pouvoir despotique du roi de Hollande (auquel ils ont été soumis par le Congrès de Vienne, en 1815). Les deux buts de cette révolution furent la liberté de presse (pour les libéraux) et surtout la liberté du culte et de l’enseignement catholique (persécuté par les Hollandais, comme d’ailleurs par Napoléon, qui, entre autres choses, emprisonna en 1811 deux évêques belges, qui sont Mgr Hirn de Tournai et S. A. le prince de Broglie évêque de Gand, qui défendaient les droits de Pie VII sur l’élection des évêques, de Pie VII que Napoléon, franc-maçon et empereur des Français, emprisonna cinq ans.).
« Convenances antifrançaises » est un peu fort. Les révolutionnaires français ont envahi la Belgique en 1794, ont détruit nombre de châteaux et d’abbayes, et c’est seulement à cause de cette usurpation que la Wallonie fut française sous Napoléon, alors qu’au Moyen-Age elle dépendait du Saint Empire et non de la France. On pourrait dire que la Belgique a fait partie de la France, car quand Clovis établit le royaume des Francs, sa capitale était Tournai ; mais il s’agit de la France dans le sens originaire de « territoire des Francs », comme la Hongrie, terre des Huns, a dû son nom aux Huns qui s’y étaient installés. Aucun Français aujourd’hui ne penserait déplacer ses frontières au-delà du Rhin sous prétexte qu’avant le IVe siècle, les Francs étaient installés dans l’Allemagne actuelle. Au reste, Charlemagne aussi était Roi de France, et sa France s’étendait en Saxe, en Bavière et en Lombardie. On pourrait proposer aux Bavarois de devenir français ou réunir la Normandie à l’Angleterre… (Voir ci-après un abrégé historique de la Belgique)
Enfin, le wallon est très loin du français littéraire, qui ne s’est imposé que parce que langue officielle (comme le néerlandais est loin des dialectes flamands de Belgique, il y a d’ailleurs beaucoup de disputes amusantes entre les Néerlandais de Hollande et les Flamands au sujet de termes de leur langue commune, qui s’est conservée plus pure en Belgique) ; et une partie de la Wallonie n’est pas francophone mais germanophone (communauté qu’on oublie souvent, détachée de la Prusse par le Traité de Versailles en 1919) ; enfin toute séparation déclenchera évidemment la question de Bruxelles, ville flamande, mais à majorité francophone depuis la politique de Marie-Thérèse d’Autriche.

« Le roi belge de 1830 était un libéral et un franc-maçon. Ceci explique sans doute cela. » C’est vrai que Léopold I était protestant et franc-maçon ; jusqu’à son lit de mort il refusa de se convertir malgré les instances du clergé. Mais il faut avouer qu’il a été librement élu (choix très moderne, selon les principes de Lamennais, encore uni à Rome à cette époque), qu’il n’a pas pu modifier la constitution, que le Concordat de Napoléon est toujours appliqué en Belgique (sans les articles organiques, et même après l’injurieuse loi française de 1905), et surtout qu’il a consenti à fonder une dynastie catholique. Le choix était fait dans le but d’une neutralité politique : sur le refus du prince belge Eugène de Ligne (un Hennuyer) de monter sur le trône, et sur celui de Louis-Philippe de fâcher l’Angleterre en acceptant le trône pour son fils, duc de Nemours, le gouvernement provisoire choisit cet Allemand, veuf de Charlotte, princesse héritière d’Angleterre, qui avait été maréchal de Russie sous Alexandre I, qui a refusé le trône de Grèce, et qui en 1832 épousera Louise-Marie d’Orléans, fille aînée de Louis-Philippe.
La population belge traditionnellement est attachée à sa dynastie. Malheureusement, les partis politiques non séparatistes sont trop peu attachés à des principes forts (et il n’existe pas de parti nationaliste comme en France qui veuille l’unité du pays ou qui soit de principe monarchiste) et le pays n’est gouverné que par des coalitions et compromis. A l’origine (en 1830), et jusqu’à l’apparition en 1895 du parti socialiste, il n’y avait que deux partis, unis au départ pour l’indépendance, puis rivaux : le libéral (qui existe toujours) et le catholique (qui, après quelques vicissitudes, est remplacé en 1945 par le parti social-chrétien, et de nos jours par un parti « humaniste » qui, pour avoir plus de voix, a eu honte de s’appeler chrétien). Comme plus de 95% de la population était pratiquante, le parti catholique était fort soutenu ; le parti libéral, interdit aux catholiques, devait ses succès (avant 1884) aux votes de bourgeois libres-penseurs (le vote censitaire à l’époque réservait de fait les votes aux riches).
 
Voici un abrégé historique de la Belgique, que je fais avec quelques réflexions : 

En 843, le traité de Verdun partage l’empire de Charlemagne, la Belgique fait partie de la Lotharingie, puis du Saint-Empire, sauf le comté de Flandres, qui revient à la France.
Dans le système féodal, les états étaient fort divisés entre vassaux et vavassaux, les fiefs très autonomes (même en France avant l’extension du domaine royal). Le territoire actuel de la Belgique était partagé entre plusieurs nobles : le prince-évêque de Liège, le prince-abbé de Stavelot, le duc de Brabant (aussi marquis d’Anvers), le duc de Luxembourg, le duc de Limbourg, le comte de Hainaut, le comte de Flandres (aussi comte d’Artois), le comte de Namur, le seigneur de Malines, les seigneurs de Tournai et du Tournésis. Tous ces états relèvent du Saint-Empire, à l’exception de la Flandre, d’Artois et de Tournai qui étaient vassaux de France (l’histoire de Tournai est très mouvementée, cette ville fut même anglaise sous Henri VIII, puis française, puis espagnole, puis de nouveau française).

L’unification commence en 1384 : Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, avait épousé en 1369, Marguerite de Flandre, qui hérita à la mort de son père de la Flandre, de l’Artois, du Boulonnais et de Malines. Lui et ses descendants, Jean sans Peur, Philippe le Bon, Charles le Téméraire, vont acquérir par achats, héritages, (et le dernier par conquêtes) les autres provinces du pays (à l’exception de Tournai et des principautés ecclésiastiques de Liège, Stavelot, Cambrai et Utrecht), ainsi que les provinces du Nord : le duché de Gueldre, les comtés de Zélande, de Hollande et de Zutphen, les seigneuries de Frise, de Groningue et d’Ober-Yssel (Overijssel). C’est ce qu’on appelle les Dix-Sept Provinces, faisant partie du Cercle de Bourgogne à la Diète du Saint-Empire.

Le 27 mars 1482, la fille de Charles le téméraire, Marie de Bourgogne, meurt à 25 ans suite à une chute de cheval lors d’une chasse au faucon, toutes ses possessions passent alors à son époux, Maximilien de Habsbourg. Son petit-fils, Charles-Quint, né à Gand en 1500, lui succédera en 1519 à la tête du Saint-Empire, et héritera aussi par sa mère, Jeanne la Folle, du royaume d’Espagne et donc du Nouveau-Monde, pouvant affirmer que le soleil ne se couche jamais sur ses terres, dont la capitale dès 1531 est Bruxelles. En 1555, Charles-Quint abdique, et partage ses possessions entre son frère Ferdinand I (le Saint-Empire et l’empire d’Autriche avec ses possessions : le Tyrol, le Milanais, la Bohème, la Transylvanie,…) et son fils Philippe II (Espagne, Naples, Franche-Comté, Pays-Bas, y compris l’ancienne principauté d’Utrecht qui lui fut cédée par l’évêque, Amériques et Philippines).

Les Dix-Sept Provinces (le Bénélux actuel) sont donc les Pays-Bas espagnols, et le resteront jusqu’à l’extinction des Habsbourgs d’Espagne en 1700. Cette période, florissante en termes d’arts (Rubens, Van Dyck), de sciences (Vésale, Dodonée, Van Helmont) et de commerce, fut aussi « le siècle de malheurs » : de 1566, année où la maison d’Orange se rebella contre l’Espagne, jusqu’en 1713, la Belgique est la victime d’une série ininterrompue de guerres, sauf durant la Trêve de Douze Ans (1609-1621) :
Guerre de religion (1566-1648), les calvinistes pillent et brûlent (c’est l’époque de l’iconoclasme et des martyrs de Gorcum), l’Espagne essaiera de reprendre les sept Provinces-Unies du Nord (Pays-Bas actuels) mais en 1648 fut forcée d’en accepter l’indépendance par le traité de Münster (Westphalie).
Richelieu, recherchant le prestige de la France mais « en foulant aux pieds sa qualité de catholique et de prince de l’Eglise », chercha par tous les moyens à abaisser le prestige des Habsbourgs, aida financièrement les princes protestants dans leurs guerres contre les Habsbourgs (par exemple dans la guerre de Trente Ans) ; c’est dans ce contexte qu’eurent lieu les guerres franco-espagnoles, non pas à travers les Pyrénées, mais en Belgique : plusieurs traités et victoires donnèrent à la France Lille, Orchies, Arras, Saint-Omer, Dunkerque, Maubeuge, etc. Le fait que la Belgique soit une vaste plaine invitera jusqu’en 1945 les guerres d’Europe à s’y dérouler (ce n’est pas étonnant que l’Union européenne ait au moins l’avantage de la paix). Louis XIV, prétendant que le Rhin devait être la frontière naturelle de la France (mais aussi à cause des richesses de Flandres), continuera à attaquer l’Espagne en Belgique, et arrivera même à bombarder Bruxelles en 1697. 
A la mort de Charles II, l’Espagne devait échoir aux Habsbourg d’Autriche, mais Louis XIV, voulant y faire régner son petit-fils, Philippe d’Anjou (Philippe V), gagna la guerre de succession d’Espagne (qui se déroula aussi sur le sol belge), mais la Belgique, qui ne présentent qu’ « infirmités et playes », est cédée en 1713 par le Traité d’Utrecht à Charles VI d’Autriche.
 
La Trêve de Douze Ans (1609-1621) permet à la Belgique de voir refleurir son industrie, son commerce et ses arts, sous le gouvernement des archiducs Albert et Isabelle (fille de Philippe II) ; ceux-ci, abandonnant l’Inquisition espagnole, vont promouvoir la Contre-Réforme très efficacement par l’exemple de leurs vertus, par leur fidélités aux devoirs de leur charge, par la restauration des églises, par la construction de 400 nouvelles églises, par la régularité de leur cour et par leur générosité envers leur peuple. Leur règne dont on a peu parlé jusqu’ici est pourtant la période la plus glorieuse pour la Belgique. La population resta fort attachée, et librement, au Catholicisme mais réprouvait l’Inquisition espagnole comme cruelle (PIRENNE, Histoire de Belgique, tome III, 1907). Juste pour la culture général, rappelons que Philippe II fut le seul cas connu au monde d’un souverain régnant ayant épousé (par procuration) une souveraine régnante, Marie Tudor ; quant au mariage d’Isabelle avec son cousin autrichien, il a une autre particularité : il fut célébré en 1599 en même temps que celui de son frère Philippe III, à Ferrare, par procuration, et ces mariages de Ferrare sont les seuls mariages connus, si je ne me trompe, entre la fin du Moyen-Age (et peut-être de l’Antiquité) et le XXe siècle dont le célébrant fût le Pape lui-même.
 
En 1700, les Pays-Bas autrichiens vont de nouveau souffrir une guerre franco-habsbourgeoise à la mort de Charles VI : guerre de succession d’Autriche, qui se termine par la victoire de sa fille et héritière désignée, Marie-Thérèse, mère de Marie-Antoinette ; cette impératrice voulut relever l’état des Flandres : on lui doit des chaussées, des canaux, l’usage du français à Bruxelles, ville jusque là flamande, un essor de l’enseignement, le commerce local (en élevant les droits de douane), une administration centralisée et rigoureuse. Malheureusement, Joseph II, premier roi à se rendre en Belgique depuis Philippe II !, toucha à ce que sa mère avait toujours respecté : les coutumes et privilèges et la Religion : il supprima les privilèges anciens des communes et de la noblesse au profit d’une centralisation absolue (p.ex. l’abbesse de Nivelles, princesse du Saint-Empire, n’avait plus les pouvoirs judiciaires dans sa ville) ; sous prétexte de tolérance et de despotisme éclairé, il accorda la liberté de tous les cultes, sauf le catholique : en effet, il arracha aux églises tous les objets de valeur pour son trésor personnel, fit fermer des couvents pour en offrir les terres, supprima plusieurs fêtes religieuses, remplaça tous les séminaires diocésains par un séminaire philosophique, condamné par le Cardinal de Malines, Comte de Franckenberg, voulut règlementer jusqu’au nombre de cierges liturgiques et toucher aux droits de l’Eglise en modifiant les empêchements dirimants des mariages. Pie VI employa la persuasion et alla même à Vienne pour rencontrer Joseph, mais celui-ci allait bientôt l’attaquer sur un autre point : l’institution des évêques (Joseph voulait mettre le comte de Herberstein, un janséniste indifférentiste et presque athée, sur le siège de Laylach, le Pape n’y consentira jamais). La Belgique se révoltera contre lui en 1789 (révolution brabançonne), et acquerra le 11 janvier 1790 une indépendance très brève sous le nom d’Etats-Belgiques-Unis (cependant Limbourg et Luxembourg resteront autrichiens, quant à Liège et Stavelot, états ecclésiastiques, ils étaient depuis toujours indépendants ; cependant à Liège, une révolution libérale s’en prendra au prince-évêque de Hoensbroeck). Il est à remarquer qu’en dehors de Liège, où les idées des Lumières se sont introduites par le prince-évêque de Velbruck, franc-maçon notoire, la révolution avait eu pour cause l’attachement aux traditions civiles et religieuses. 

L’Autriche récupérera en octobre de la même année son pouvoir sur les Etats-Belgiques. L’immigration de la noblesse et du clergé en Belgique, terre autrichienne, gouvernée par Marie-Christine, sœur de Joseph II, va pousser les révolutionnaires français à envahir le territoire belge ; la liste des monuments, civils et ecclésiastiques (p. ex. le splendide parc d’Enghien, toutes les abbayes de Hainaut, sauf celle de Vellereille-les-Brayeux fondée par Saint Norbert lui-même), volés ou détruits par les Français est interminable (sans parler de nombreux tableaux flamands au Louvre).

De la période napoléonienne, nous avons déjà cité la persécution des évêques de Tournai et de Gand et des séminaristes de Gand (Mgr PIERAERTS, Vie et œuvres du Chanoine Constant Van Crombrugghe, 1937). Je ne m’étonne pas que dans les ouvrages modernes sur Napoléon, spécialement les collections immenses sur sa vie et son génie militaire, on tait absolument les traitements infligés à Pie VII (un peu comme les anciens ouvrages d’Histoire français ne parlent pas de la victoire de Vienne contre les Turcs en 1683, parce que la France n’avait pas voulu y participer (à cause des relations commerciales avec les Turcs, et, mais cette excuse légitime n’a jamais été avancée même par les Français, parce qu’elle était la protectrice des Chrétiens du Levant) ; on ne défend mieux sa cause qu’en avouant les torts de son parti) ; je remarque que la Providence a puni Napoléon dès cette vie : 1° la défaite de Russie en 1812, alors qu’il avait écrit le 22 juillet 1807 à Eugène de Beauharnais : « Elle (l’excommunication prononcée par Pie VII) ne fera pas tomber les armes des mains de mes soldats », 2° l’abdication signée en 1814 au château de Fontainebleau (là même où Pie VII avait été prisonnier) tandis que Pie VII rentrait triomphant à Rome le 24 mai 1814 (dans l’hymne Saepe dum Christi de l’Office de MARIE Auxiliatrice, institué à cette occasion, comme d’ailleurs l’extension à toute l’Eglise de la dévotion du mois de mai, Napoléon est appelé hostis infensus), enfin 3° la défaite de Waterloo, sur le diocèse de Malines, siège du primat de Belgique (vacant suite à l'emprisonnement de Pie VII, le prince de Méan, dernier prince-évêque de Liège, n'y sera transféré qu'en 1817), dont Tournai et Gand sont suffragants (les évêques étaient prisonniers et remplacés par des évêques schismatiques (napoléoniens), non reconnus par le Pape et la majorité du clergé et de la population). La vengeance arrive tôt ou tard… 

Après la défaite de Waterloo (la Belgique fut française sous la Restauration de 1814), le Congrès de Vienne décida d’unir les provinces belges au royaume de Hollande ; ce fut malheureux d’unir une nation catholique à un pays où depuis le XVIe siècle (alors que c’était le premier pays où les juifs avaient l’égalité de droits) la religion romaine était à peine tolérée (il faudra attendre 1848 pour que les catholiques reçoivent la liberté de culte ; de nos jours, le catholicisme est la confession majoritaire aux Pays-Bas et au Royaume-Uni).

Le roi de Hollande gouvernait par décrets, limitait le commerce et censurait la presse (ce qui déplut aux libéraux), en même temps il imposa le hollandais à la Belgique (ce qui déplut aux Wallons) et chercha à établir le calvinisme et interdit l’enseignement catholique (ce qui déplut aux catholiques). Le 25 août 1830 eurent lieu des cérémonies pour la fête du roi (ses 59 ans) ; on joua à Bruxelles la pièce de la Muette de Portici. Les esprits, préparés par la révolution française de juillet-août 1830, furent saisis d’un mouvement général aux paroles :
Amour sacré de la patrie,
Rends-nous l’audace et la fierté ;
A mon pays je dois la vie,
Il me devra sa liberté.
La révolution improvisée dès ce moment durera jusqu’à la prise de contrôle de tous les territoires par les troupes populaires, un Congrès national fut établi, ce Gouvernement provisoire rédigea la Constitution, les membres du clergé, en particulier le chanoine de Gand Constant Van Crombrugghe, veillèrent à garantir pour les catholiques la liberté de culte, l’interdiction au pouvoir civil d’intervenir dans le choix des ministres du culte ou d’empêcher leurs relations avec leurs supérieurs (donc avec Rome), et la liberté de l’enseignement, avec interdiction à l’Etat de prendre des mesures préventives. Ces articles existent toujours. Il faut remarquer que les Belges se trompent quand ils parlent de laïcité de leur Etat, la France « ne reconnaît aucun culte » (loi de 1905), la Belgique reconnaît tous les cultes. On peut s’étonner que des clercs aient accepté cette liberté de cultes mais il s’agissait d’une liberté civile (comme celle du dernier Concile) non dogmatique (comme celle des Droits de l’Homme de 1789), et le but était d’empêcher le gouvernement de mettre des entraves à l’exercice du catholicisme.

Note : La liberté civile de culte, c'est-à-dire cette tolérance civile qui, sans reconnaître le droit à l'erreur (il est en effet inadmissible de donner à l'hérésie les même droits qu'à la vérité), est admise pour éviter un mal plus grand, S. Thomas d'Aquin lui-même l'admet (Summa theol., II-II, Q. x, a. 11): "Ritus infidelium tolerari possunt vel propter aliquod bonum, quod ex eis provenit, vel propter aliquod malum, quod vitatur ». En français : « Les rites des infidèles peuvent être tolérés (par les princes) soit pour quelque bien qui en résulte, soit pour quelque mal qui est évité ». Un mal particulier à éviter est celui de forcer quelqu'un à se convertir sans la persuasion de la conscience : Léon XIII, "Immortale DEI", 1 nov. 1885: Atque illud quoque magnopere cavere Ecclesia solet, ut ad amplexandam fidem catholicam nemo invitus cogatur, quia quod sapienter Augustinus monet: "Credere non potest (homo) nisi volens" En français : « L’Eglise a toujours veillé grandement à ce que personne ne soit poussé à embrasser la foi catholique contre son gré, car, comme nous avertit sagement S. Augustin, l’homme ne peut croire que si c’est sa volonté. »
Le choix du Gouvernement provisoire fut de fonder une monarchie constitutionnelle, avec exclusion perpétuelle de la dynastie hollandaise d’Orange-Nassau. En 1839, la Hollande reconnut l’indépendance de la Belgique (reconnue dès 1831 par les grandes puissances), mais reprit le Limbourg du Nord et garda une partie du Luxembourg (l’actuel grand-duché) ; tandis que le Luxembourg wallon resta à la Belgique.
 
Il faut remarquer que j’ai dit que la Belgique connaît une crise religieuse : c’est le pays où il y a le moins de nouveau prêtres par rapport aux anciens. 

Autrefois, la Belgique était le pays où il y avait le plus de prêtres et de vocations religieuses par habitants, (je pourrais donner les chiffres qu’on trouve dans l’Annuario Pontificio, avec fierté le Cardinal Van Roey déclarait dans une Lettre pastorale en 1951 que sur ce point son archidiocèse de Malines ne laissait aucun autre l’emporter : Ex quibus patet Diocesim Mechliniensem…esse nulli secundam, quatre fois plus de prêtres par habitant que le diocèse de Paris), les missionnaires belges étaient partout, c’est l’un des pays qui contribuaient le plus (par rapport au nombre d’habitants) au denier de Saint-Pierre. L’Eglise de Belgique a toujours été attachée au Pape (à part les tendances gallicanes et jansénistes de l’Université de Louvain au XVIIe et XVIIIe siècles), a toujours été à la pointe en ce qui concerne les ordres et mêmes les conseils donnés par Rome en matière liturgique et disciplinaire (pas de liturgie néogallicane, p. ex., même dans les ordres religieux), et en matière philosophique et dogmatique (on doit à la Belgique de 1915 l’institution de la fête de MARIE Médiatrice universelle des grâces, comme d’ailleurs on doit à Liège la fête de la Trinité et la Fête-DIEU) ; Utrecht (les Hollandais étaient encore une nation avec les Belges) donna à la Renaissance un Pape si rigoureux, si vertueux, si mortifié, si sévère contre les abus que les Italiens pendant des siècles (jusqu’en 1978) ne voulurent plus de Papa barbaro : Adrien VI, qui avait été recteur de l’Université de Louvain, qui ne prenait qu’un plat de vainde par repas, qui passait ses loisirs à visiter les pauvres et les hôpitaux, qui n’omettait jamais de lire son bréviaire et sa messe, d’assister en action de grâce à celle de son chapelain, et qui, dès le lendemain de son arrivée à Rome interdit le port d’armes dans la ville, le port de la barbe par les clercs, la prostitution,… terrorisant la Curie et fâchant les artistes au point que plusieurs fois on essaya de l’empoisonner. 

Hélas ! depuis le 2d Concile du Vatican, les églises se vident, les vocations chutent (et cela coïncide avec l’expansion de la télévision),…
En 1908, après l’encyclique Pascendi, les évêques de Belgique (leurs lettres pastorales sont d’une haute qualité) se félicitaient de ce que leur clergé ne connaissait pas la plaie du modernisme ; ils en avaient le droit, mais ils auraient dû prier davantage pour éviter ce malheur : le souci d’être à la pointe dans l’Eglise, souci légitime en soi, n’a pas été utilisé prudemment par la suite : le cardinal Mercier, qui avait si bien défendu son pays durant la Grande Guerre en l’absence du Roi, et qui avait une si haute idée de la perfection sacerdotale, eut le malheur de présider les Conférences de Malines ; on doit à plusieurs prêtres belges (pas à eux seuls) les réformes dangereuses du Missel et du Pontifical après 1965, à un évêque de Bruges la stigmatisation de tout triomphalisme ; c’est le cardinal Suenens qui introduira le premier la pratique de distribuer la communion dans la main (pratique qui, non irrévérencieuse en soi, puisque Siméon a bien porté le Christ dans ses bras, est toutefois irrévérencieuse à cause de la différence brutale d'usage et à cause des espèces et du risque de chutes de parcelles) ; l’enseignement de la religion a totalement décliné, même dans les écoles libres (catholiques), et même dans le catéchisme ; les théologiens de l’université de Louvain, si romaine autrefois, soutiennent aujourd’hui des thèses désastreuses, et les scientifiques n’y rougissent pas de déclarer que le travail sur les embryons humains ne justifie pas un retrait du titre d’ « Université catholique » (ce dont Jean-Paul II a menacé l’université). Notons toutefois que l’ancien « souci d’être à la pointe » se révèle encore (de manière discrète) lorsque le cardinal Suenens, quoique toujours très progressiste au dernier Concile, désirait cependant vivement que le schéma sur la Sainte Vierge fût maintenu (au risque de mécontenter les progressistes et les protestants) et non intégré à celui de l’Eglise, reprochant à la version adoptée de diminuer l’importance de la Sainte Vierge (revue Nouvelles Certitudes, n° 11, 2002) ; ou lorsque dans l’université de Louvain on décide que les personnes ayant une objection de conscience contre l’usage d’embryons humains ne peuvent être forcées à les utiliser et qu’on doit respecter leur choix.

En novembre dernier, le chef de la franc-maçonnerie belge, Bartholomeeussen, déclarait à la Libre Belgique (journal de l’ancien parti catholique) qu’il n’y avait plus de problèmes entre les franc-maçons et l’Eglise catholique, sauf les prêtres rétrogrades (il cita parmi eux Mgr Léonard, évêque de Namur), il salua comme exemplaire l’ouverture de quelques prêtres (tous modernistes), et avouait que « plusieurs responsables religieux » fréquentaient les loges de Belgique.
Et l’on s’étonne que ce pays légalise l’avortement (le Roi Baudouin abdiqua exprès pour ne pas signer la Loi) que le site officiel du grand orient belge dit avoir soutenu, les mariages entre personnes de même sexe,… et qu’on ne trouve plus de lien entre les différentes parties du Royaume, alors que l’identité nationale s’est formée pour une cause religieuse." 

Hage
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26 décembre 2007 3 26 /12 /décembre /2007 13:18
"Répétons que la démocratie est la grande créatrice, excitatrice et stimulatrice de ce mouvement collectif, dénommé la lutte des classes . ... Très précisément, les conflits sociaux gréco-romains, les longues guerres des pauvres contre les riches, et la destruction de la Cité et de la Ville sont sortis de la démocratie. Avant elle, la coopération des classes se faisait tant bien que mal. Après elle, de cette démocratie politique et de son parti sortit l' institution canonique de leurs rivalités d'intérêt. Celles-ci auraient pu exister, mais elles auraient pu aussi ne pas exister, suivant le cas, les circonstances, les évènements… La démocratie les a rendues nécessaires.

Cela de tous temps. Il y eut des heures où les ouvriers du cuir de Limoge ont voulu obtenir des patrons du cuir un salaire supérieur ; il sonna d'autres heures où les mêmes ouvriers et les mêmes patrons, menacés par des industriels tchécoslovaques, ont fondé, toujours à Limoges, une entente sur le commun intérêt de leur travail , bien supérieur aux antagonismes de leurs classes . Cette union est naturelle dans un pays non démocratique. Elle est particulièrement difficile quand un pays comme le nôtre ou comme la Rome décadente, est doté du régime politique du Nombre et de son vote : les partis naissants cherchent et trouvent dans les classes rivales ce qu'on peut appeler l'eau mère de leur cristal. Ce qui était accidentel, et fortuit, l'antagonisme social, devient régulier et constant, en vertu de la structure légale de la cité. C'est d'elle, en conséquence, que le mal vient ou, si l'on veut, qu'il devient mal chronique et constitutionnel. Un socialisme sans démocratie peut aboutir à une organisation nationale et sociale du travail. Le socialisme démocratique va, court, se précipite à la lutte des classes prolongée jusqu'à leur ruine. Comme la démocratie produit dans l'Etat absolument les mêmes effets que dans la société, elle est bien le mal et la mort. Une République peut être en règle avec les lois de la durée et de la prospérité des peuples, une Démocratie jamais.

On a vu de grandes Républiques durer et croître du moment qu'elles étaient en conformité avec les conditions héréditaires de la vie des Etats : leurs pouvoirs collectifs ont été longtemps productif et florissant. Cela ne s'est vu d'aucune Démocratie. Tous leurs débuts ont coïncidés avec la consommation et la dissipation des ressources, la dégradation et l'exagération de l'autorité, l'affaiblissement de l'Etat, et les empiètements de l'Etatisme, avec la centralisation en même temps que la décomposition. Les peuples les mieux doués, les pays les plus favorisés, ont tous reçu de la démocratie le même souffle de décadence qu'elle a répandu chez nous entre 1789 et 1939 : il y a le même siècle et demi de cette course à la mort chez le peuple d'Athènes, entre 490, l'année de Marathon, et 338, l'année de Chéronée ; encore, la guerre du Péloponnèse, qui accéléra ce déclin, était de 431 : plus près de la grande victoire que de la défaite définitive."

(Texte de Charles Maurras, tiré de « De la colère à la justice – réflexions sur un désastre », 1942, extrait de l'article "LE PEUPLE EST AUTRE CHOSE QUE LA DEMOCRATIE", site du
Renouveau français)
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21 décembre 2007 5 21 /12 /décembre /2007 11:33

La visite de Sarkozy au Vatican me surprend sur le point de la conception du président sur la laïcité. Cette conception, dite de "laïcité positive", tranche nettement avec la laïcité de combat contre l'Eglise jusque-là habituelle au pays des "droits de l'Homme". 



Le président s'est exprimé en ces termes surprenants: 

 

"«Ce que j'ai le plus à cœur à vous dire, c'est que, dans ce monde obsédé par le confort matériel, la France a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas d'affirmer ce qu'ils sont et ce en quoi ils croient», a-t-il lancé hier, juste après avoir été installé comme «chanoine d'honneur» du Latran." (Le Figaro, Sarkozy défend les «racines chrétiennes» de la France, 20/12/2007)

 

Cet article du Figaro indique assez justement que "[l]a laïcité version Sarkozy tourne le dos à la traditionnelle conception de la laïcité dite «à la française». «Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes», a-t-il martelé en voulant «assumer pleinement le passé de la France et ce lien particulier qui a si longtemps uni notre nation à l'Église». Une manière de se démarquer de son prédécesseur qui, en 1996, n'avait pas souhaité assister à Reims à la messe de Jean-Paul II marquant le quinzième centenaire du baptême de Clovis. Le successeur de Jacques Chirac n'est pas loin d'un exercice de repentance lorsqu'il rappelle que «la République laïque a longtemps sous-estimé l'importance de l'aspiration spirituelle» et qu'il souligne : «La laïcité n'a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire. Elle n'aurait pas dû.» 

 

Cette défense d'une «laïcité positive» n'est pas nouvelle chez Sarkozy. ... Il avait ... «rodé» ce discours dans son livre d'entretiens avec le dominicain Philippe Verdin et le philosophe Thibaud Collin, La République, les Religions, l'Espérance (Cerf).


Ces propos constituent une nouveauté historique, une première lézarde dans l'édifice maçonnico-laïciste construit directement contre l'Eglise en 1905. En somme, Sarkozy explique que la séparation de la France avec ses racines chrétiennes (comprendre la séparation de l'Eglise et de l'Etat de 1905), fut une erreur. Il rejoint ainsi l'avis du pape Saint Pie X qui qualifia cette séparation de "pernicieuse erreur" dans l'encyclique de 1906, Vehementer nos.

___________

. Nicolas Sarkozy exalte les "racines chrétiennes de l'Europe" (30 janvier 2008)

. Sphères publique et privée : Sarkozy n'abolit pas la distinction, il adoucit la séparation (27 décembre 2007)

Sarkozy/Vatican: le Grand Orient inquiet

L'Unsa-Education charge Nicolas Sarkozy sur la laïcité positive

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18 décembre 2007 2 18 /12 /décembre /2007 19:30

Video Max Gallo, Louis XIV (Daily motion) via le Blog Partisan Blanc

"Louis XIV: l'homme de son peuple, l'homme de la nation." (Max Gallo)

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6 décembre 2007 4 06 /12 /décembre /2007 12:30
"On peut dire de la société actuelle qu'elle est fondée sur le salariat. ... rapports du capital et du travail. L'argent est le nerf essentiel. ... Pour comprendre le Moyen Âge, il faut se représenter une société vivant sur un mode totalement différent, d'où la notion de travail salarié, et même en partie celle d'argent, sont absentes ou très secondaires. Le fondement des rapports d'homme à homme, c'est la double notion de fidélité, d'une part, protection, de l'autre. On assure quelqu'un de son dévouement, et en échange on attend de lui la sécurité. Tel est l'essence du lien féodal" (Régine Pernoud, Lumière du Moyen Âge, Grasset, Paris 1981, p. 29)

"L'Etat, ... peut à présent dédaigner, ou feindre de dédaigner la soumission d'un homme à un autre, ... [i]l n'est pas sûr qu'aujourd'hui encore, il puisse se maintenir sans elle. L'Etat contre la Féodalité? Plutôt, l'Etat par la Féodalité" (Jean-Pierre Poly, professeur d'histoire du droit à l'Université de Paris 10 - Nanterre, La Mutation féodale, Xe-XIIe siècle, Nouvelle Clio, Puf, Paris 1991, p. 515).

"Enfonçons le clou. L'une des incantations républicaines consiste à faire croire que la République a apporté l'égalité entre les citoyens. ... [J]e ne suis pas certain que les inégalités aient été plus criantes sous Louis XVI que sous notre république. Précisément parce que l'institution de la noblesse, cet ordre prestigieux auquel toute famille désireuse de se hisser dans la société rêvait d'accéder, empêchait par là même qu'elles continuent à s'enrichir interminablement (il était interdit à la noblesse de s'enrichir; l'honneur interdisait à la noblesse de sortir du rôle qui lui était dévolu, la noblesse pouvait se perdre par déchéance à la suite d'une condamnation infamante, ou par dérogeance, lorsqu'un noble était convaincu d'avoir exercé un métier roturier ou un trafic quelconque...). Un Bill Gates était inimaginable à l'époque, ces fortunes qui dépassent la richesse de nombreuses nations n'existaient pas. ... Rien de plus politique que d'arrêter, par un moyen aussi puissant que volontaire, par le motif de l'honneur, l'accroissement immodéré des richesses dans les mêmes mains. Ainsi l'institution de la noblesse empêchait-elle la constitution de fortunes insensées, aberrantes, outrancières, et ce n'est pas le moindre paradoxe que de voir dans l'ancienne monarchie un monde mieux armé pour prévenir ces aberrations. 

... Malgré l'évidence..., on continue de nous représenter la société sous l'Ancien Régime comme monde inégalitaire. Il l'était, sans aucun doute. Comme toute société. Il n'existe pas de société égalitaire. La société communiste, qui s'est imposée au prix d'une terreur jamais vue dans l'histoire, n'a pas réussi le pari de l'égalité, au contraire: elle a connu un éventail des revenus plus large que nos sociétés d'Europe occidentale. Il est d'ailleurs amusant de constater que la gauche, et plus généralement la république, aggrave, toujours les inégalités plutôt qu'elles ne les réduit. Par exemple, sous le septennat de Valery Giscard d'Estaing, l'éventail des revenus était moins large que sous son successeur François Mittérand. ... Aujourd'hui, ... [l]a moitié du patrimoine national (50%) est détenue par 10% des ménages. Et 40% des Français n'ont aucun patrimoine. 40% des Français sans patrimoine: ce chiffre était le même en 1800, au lendemain de la Révolution. ... On me parlera pour se consoler d'égalité devant la loi. Il y aurait au moins cela. Avez-vous suivi les affaires politico-financières? Qui va en prison? Les protagonistes secondaires, jamais les plus hautes personnalités" (
Yves-Marie AdelineLe Royalisme en question (1792-2002), Perspectives pour le XXIe siècle, Préface de Vladimir Volkoff, Postface de Jean Raspail, L'Âge d'Homme - Editions de Paris, Libres Mobiles, 2e édition corrigée, Paris 2002, p. 96-97). 
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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 14:48

"S’étant rendu maître de la capitale, Trotsky annonce la dissolution du gouvernement provisoire. Les représentants de tout le pays approuvent l’insurrection. Lorsque Lénine fait sa première apparition publique, sa première déclaration fut : «Nous allons maintenant procéder à la construction de l’ordre socialiste». 

On connait la suite : arrestations arbitraires, condamnations sommaires, liquidations de masse, police politique, surveillance ininterrompue de chacun, persécutions religieuses, déportations, camps...

Un merveilleux système qui perdure pendant 80 longues années à l’Est de l’Europe et encore un peu partout aux 4 coins de la planète. La macabre aventure socialo-communiste continue pourtant d’avoir ses partisans. Ils se nichent, encore aujourd’hui, aux plus hauts postes de l’état ou dans les rédactions de vos médias préférés." (
Bafweb) 

                                                                 ***

Trotsky à la conquête du monde 

"Il y a 90 ans, les bolcheviks prenaient le pouvoir en Russie (nuit du 6 au 7 novembre 1917 de notre calendrier géorgien). Lénine, Trotsky et de nombreux autres juifs se retrouvaient à la tête de l'Etat et exercèrent la plus sanglante tyrannie de l'histoire de l'humanité. Pas moins de trente millions de chrétiens furent liquidés dans cette folle expérience sortie des cervelles hébraïques. Il est impossible de comprendre le bolchevisme sans avoir saisi le fond de l'âme juive et le fanatisme égalitaire du judaïsme." (Blog d'Hervé Ryssen)

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29 octobre 2007 1 29 /10 /octobre /2007 15:06

La monarchie française d’Ancien Régime est présentée aujourd’hui comme « absolue » et, pourtant, elle était bien plus parlementaire que ne l’est notre régime néo-présidentiel actuel, il n’y avait simplement pas un mais plusieurs parlements souverains, appliquant les lois du royaume en fonction des traditions locales de la province sur laquelle s’étendait leur juridiction. (Afe-blog)

Dans chaque province existait en effet un 'parlement' souverain chargé de la vie politique locale, et qui opposait souvent au Roi les "coutumes", "libertés" que le Roi devait respecter et même défendre. D'où l'expression "le Roi de France est le père des libertés françaises". On en est loin aujourd'hui..., avec un président de la "république française", jacobin fanatique, persécuteur de nos identités et de nos traditions les plus sacrées (lundi de Pentecôte, travail le dimanche, etc.)

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26 octobre 2007 5 26 /10 /octobre /2007 11:11

Zenit

 

 

Les fac-similés des parchemins du procès

 

 

ROME, Jeudi 25 octobre 2007 (ZENIT.org) – Le procès des Templiers : l'édition des parchemins publiés sous forme de fac-similés a été présentée jeudi au Vatican, dans l’ancienne Salle du synode. Elle lave les Templiers de toute accusation d’hérésie.

Le Vatican publie ainsi les fac-similés des parchemins du procès des Templiers qui s’est déroulé sous le pontificat de Clément V, au XIVème siècle, désormais à l’abri des détériorations dues aux agents biologiques.

Il s’agit du troisième volume de la série des « Exemplaire précieux » « Exemplaria Praetiosa » des Archives Secrètes du Vatican.

Le fac-similé des pièces du procès (1308-1311) conservées au Vatican, réalisé en collaboration avec les éditions « Scrinium », est accompagné de l'édition critique de ces textes largement inédits.

L'édition est limitée à 799 exemplaires et réservé aux bibliothèques et collectionneurs.

Le motif principal de l’édition consiste à éclaircir les circonstances qui ont mené le pape Clément V à laver les Templiers du soupçon d’hérésie.

Le pape a suspendu l’Ordre des Templiers sans le dissoudre, et il réintégra ses hauts-dignitaires et tout l’Ordre dans la communion et les sacrements de l’Eglise.

On sait que le procès s’est déroulé dans un climat de tensions politiques entre le pape et le roi de France, Philippe le Bel. ... Pour s’emparer des biens des Templiers, le roi avait mis en œuvre une stratégie de discrédit qui aboutit à l’accusation d’hérésie. Recourant à la torture, le roi réussit à obtenir des confessions sur des rites initiatiques qui auraient été pratiqués dans l’Ordre.

Avec l’enquête de Poitiers, le pape condamna fermement toutes les pratiques et usages méprisables qui avaient pu être introduite dans l’ordre, mais il démonta les accusations des avocats du roi. Les Templiers furent absous.

 

© Innovative Media, Inc.

Résumé:
- Condamnation de l'Eglise pour "toutes les pratiques et usages méprisables qui avaient pu être introduite dans l’ordre".
- Mais récusation des accusations d'hérésie de l'
Ordre du Temple (article wikipédia).

 

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22 octobre 2007 1 22 /10 /octobre /2007 12:30
Bafweb 

Charles Martel, maire du palais de 737 à 741 (pas de rois pendant cette période), et de facto souverain du royaume des Francs. Il est resté célèbre pour la bataille dite de Poitiers d’octobre 732 durant laquelle il dut affronter les armées musulmanes d’Abd el Rahman.
 
Depuis 711, les Berbères occupaient la péninsule ibérique, et continuaient à avancer vers le Nord. En 725, ils avaient déjà conquis le Languedoc, une partie de la Bourgogne actuelle et allaient entrer au cœur du territoire franc.
En 732, une importante offensive sarazzine eut lieu au travers de la frontière franque. Le duc d’Aquitaine demanda son aide à Charles. La bataille s’engagea le 25 octobre et fut marquée par la victoire des Francs.
Les troupes arabo-musulmanes prirent par la suite Avignon et Arles en 735 puis attaquèrent la Bourgogne. Charles Martel parvint à les refouler dans le sud de la vallée du Rhône en 736.
En 737, il remporta une importante victoire près de l’Étang de Bages contre les troupes arabo-musulmanes d’Omar ben Chaled. Cette victoire permit de stopper les incursions des musulmans au sud de la France et de réduire la présence musulmane à Narbonne et à certains forteresses en Provence. En 739, Charles s’allia aux Lombards pour reprendre la Provence. Décès de Charles le 22 octobre 741.
Les musulmans ne seront définitivement expulsés de France qu’en 973. ->

 

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21 octobre 2007 7 21 /10 /octobre /2007 14:06
LEON TROTSKY
b2ac7527315110cca7907ef71a9907b0.jpgIl n’y a guère qu’en France - faut-il s'en étonner? - que Trotsky continue encore à jouir d’un prestige et d’un notoriété intacts. Son fan club, qui s’est enrichi dans les années 60-70 de nombreux juifs et intellectuels, a même réussi le tour de force – avec l’aide complaisante des médias – à imposer une vision positive du personnage, occultant soigneusement quelques légères « ombres » de sa biographie. Celles-là même que nous allons relever, dans un souci d’exactitude.
Lev Davidovitch Bronstein naît en 1879 en Ukraine dans une famille de commerçants juifs. Il entre en révolution comme d’autres entrent dans les ordres, très tôt. Il participe à la révolution de 1905 et dès cette époque invente avec un coreligionnaire, Alexander Helphand, dit Parvus, le concept de « révolution permanente ».
Après bien des péripéties au cours desquelles il adopte son nom « de guerre », Trotsky, on le retrouve à New York en 1916, où il nouera de très fructueux contacts. Autre bacille de la peste, il rentre en Russie en 1917 et participe activement avec Lénine au coup de force des bolcheviques qui les portera au pouvoir.
Dès lors, il aura l’occasion de déployer tous ses talents en tant que commissaire de la guerre de 1918 à 1925, lui qui déclarait en décembre 1917 : « Dans moins d’un mois, la terreur va prendre des formes très violentes, à l’instar de ce qui s’est passé lors de la grande révolution française. Ce ne sera plus seulement la prison, mais la guillotine, cette remarquable invention de la grande révolution française, qui a pour avantage reconnu celui de raccourcir un homme d’une tête, qui sera prête pour nos ennemis ».
Il ne se vantait pas car les bolcheviques ne vont lésiner sur aucun moyen criminel pour faire triompher la société « plus juste et plus humaine » qu’ils envisageaient pour la planète entière. On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, n’est-ce pas ? Comme le disait justement Trotsky, au temps de la terreur rouge dont il fut un acteur efficace :  « On peut et on doit faire comprendre qu’en temps de guerre civile nous exterminerons les gardes blancs afin qu’ils n’exterminent pas les travailleurs. Dès lors, notre but n’est pas de supprimer des vies humaines, mais bien de les préserver. (…) L’ennemi doit être mis dans l’impossibilité de nuire, ce qui, en temps de guerre, ne peut se traduire que par sa suppression ».
De proche en proche, et d’ennemis en contre-révolutionnaires, ce sont des pans entiers de la société qui vont y passer. Toujours pour la bonne cause, évidemment.
C’est dans ce louable but d’assainissement que Trotsky présidera, avec Lénine, à l’ouverture des camps de concentration, un peu partout dans le pays, dès août 1918. Tous les « éléments douteux » y seront internés à tour de bras, sans le moindre jugement, est-il besoin de le préciser.
Il créera l’Armée rouge, dont il sera le chef incontesté durant toutes ces années. Cet instrument essentiel de la dictature bolchevique fera régner la terreur, surtout parmi les masses paysannes qui seront matées par le « balai de fer » employé par Trotsky notamment pour le  nettoyage de l’Ukraine.
C’est lui également qui noiera la révolte de Cronstadt, en 1921, dans le sang. Les marins de cette base navale, autrefois qualifiés par le même personnage de «valeur et gloire de la Russie révolutionnaire » furent à l’origine d’une révolte de la population due à l’insupportable misère qui régnait. Tous demandaient que le carcan de fer qui enserrait le pays se desserre quelque peu. La seule réponse de Trotsky, et des bolcheviques, fut une répression sanglante qui fit des morts par milliers.
Voilà déjà quelques années – de 1918 à 1925 – bien employées. Celui qui avait écrit, en 1920, Terrorisme et communisme, s’opposera ensuite à Staline et sera exclu du parti en 1927, puis expulsé d’URSS en 1929. Commencera alors une longue errance qui s’achèvera en 1940, au Mexique, sous un coup de piolet administré  par un agent de Staline.
Et la légende dorée pourra commencer. (Le Blog d'Anne Kling) Merci à Anne Kling pour ces rappels.

*
IL Y A 90 ANS, ON PROMETTAIT (DEJA) DES LENDEMAINS RADIEUX … (1)
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19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 15:21
d4d4bc4459b9f72fd92525516daa2011.jpg"Puisque nous ne pouvons pas compter sur le système pour commémorer avec la gravité qui s’imposerait une période qui changea, hélas, la face du monde", Anne Kling se propose elle-même sur sonblogde "rappeler certains faits afin de semer quelques petites graines qui finiront sans doute par germer un jour."

[L]a révolution d’octobre proprement dite démarre à Pétrograd, alors capitale de la Russie, par une insurrection armée dirigée par Trotsky, dans la nuit du 24 au 25 octobre (de l’ancien calendrier julien, qui correspond en fait à la nuit du 6 au 7 novembre).  A partir de ce moment-là, les bases de la révolution bolchevique vont être rapidement lancées.

Dans les mois qui suivent, une vague de révolutions éclateront un peu partout en Europe : Allemagne, Hongrie, Finlande, Italie. Révolutions qui seront écrasées, laissant les bolcheviques – qui espéraient mettre le feu au monde entier – plutôt isolés et en proie à la guerre civile.

Ce que je me propose simplement de faire, dans une petite série, c’est de donner quelques coups de projecteurs sur un certain nombre d’acteurs de la première heure de cette révolution particulièrement sanglante et inhumaine. Histoire de les rappeler aux bons souvenirs de certains qui auraient peut-être tendance à les oublier, les ingrats.

[J]e rappelle ce qu’écrivait à Washington, en janvier 1918,  l’ambassadeur des Etats-Unis en Russie, David R. Francis: « Les dirigeants bolcheviques ici, dont la plupart sont des juifs et dont 90% sont des exilés de retour, font peu de cas de la Russie ou de tout autre pays, mais sont des internationalistes et ils essayent de déclencher une révolution sociale à l’échelle mondiale ».

Et le Times du 29 mars 1919 renchérissait : « Une des caractéristiques les plus intéressantes du mouvement bolchevique est le haut pourcentage d’éléments non russes de l’équipe dirigeante. Sur environ trente commissaires ou dirigeants qui forment l’appareil central bolchevique, 75% pour le moins sont des juifs ».

...
Le cadre général étant fixé, nous nous livrerons ces prochains jours à un petit tour d’horizon (succinct) des responsabilités qui furent celles de ces « artisans de la révolution de 1917 ». A tout seigneur, tout honneur, nous commencerons par Leiba Bronstein, dit Léon Trotsky. (Le Blog d'Anne Kling)

*IL Y A 90 ANS, ON PROMETTAIT (DEJA) DES LENDEMAINS RADIEUX… (2)
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16 octobre 2007 2 16 /10 /octobre /2007 09:06

Marie-Antoinette quitte la Conciergerie pour l'échafaud, par Georges Cain (Musée Carnavalet)


Après un procès indigne, la reine Marie-Antoinette est guillotinée le 16 octobre 1793. La "république" met à mort une femme dont le seul tort fut d'avoir été reine de France au mauvais moment. Son procès, expéditif, ne s'explique par aucun motif politique mais par la Terreur.  Le "gouvernement" républicain repose sur la force, l'illégalité et la répression, il envoie à l'échafaud tout opposant, toute personne susceptible de sympathie royaliste. La veuve ballade la guillotine dans les campagnes. Dix mois après son mari Louis XVI, les tyrans exécutent Marie-Antoinette. 

Un
article plus détaillé sur le procès inique fait à Marie-Antoinette.
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13 septembre 2007 4 13 /09 /septembre /2007 21:06
Nouvelle manipulation historique mediatique 

La Dépêche du Midi via Le Forum catholique

Et si l'Histoire de Jeanne d'Arc avait été falsifiée ?

«L'affaire Jeanne d'Arc». C'est le titre du livre signé Marcel Gay, journaliste, et Roger Senzig, ancien membre des services secrets de la France libre. Marcel Gay nous a raconté «sa» version des faits.

« Nous sommes au XV e siècle. La Guerre de Cent ans est marquée par un événement majeur, le Traité de Troyes, qui contient plusieurs clauses : le dauphin Charles est écarté du trône ; Catherine, fille de Charles VI et d'Isabeau de Bavière, est donnée en mariage à Henri V d'Angleterre ; l'enfant à naître sera à la fois roi de France et roi d'Angleterre. Deux ans après, en 1422, les deux rois meurent à quelques mois d'intervalle, le traité devient applicable, le royaume de France revient au petit roi d'Angleterre, Henri VI. Charles VII, chassé de Paris, s'autoproclame souverain. On a donc deux rois de droit divin qui se disputent le même royaume. Qui peut dire le droit à cette époque ? Dieu. Et voilà Jeanne, une gamine, qui, à treize ans, entend des « voix». Celle de Saint-Michel, qui a « des cheveux», selon Jeanne elle-même. Celles de Marguerite d'Alexandrie et de Catherine d'Antioche, deux saintes qui ont « parlé français» à la Pucelle, mais qui n'ont jamais existé ; elles ont d'ailleurs été retirées du martyrologue officiel par Jean XXIII ! Première incohérence.

Ces « voix», bien réelles, étaient-elles celles d'Agnès de Vaudémont, de Jehanne de Joinville, de Colette de Corbie ? Jeanne a peut-être - un témoignage datant de 1456 en fait état - rencontré ces gentes dames près de Domrémy, à l'Hermitage de Notre-Dame de Bermont. Colette de Corbie était une animatrice du mouvement franciscain, favorable aux Armagnacs, et en contact régulier avec Yolande d'Anjou, belle-mère du roi.

«UNE OPÉRATION DE SERVICES SECRETS»
Cette Yolande, une femme très intelligente, a conçu une opération de services secrets. Aux bombardes et aux arcs des Anglais, elle va opposer l'arme psychologique : Jeanne. Et ce « miracle» va marcher parce que nous sommes alors dans un monde irrationnel.

Que nous apprend-on encore aujourd'hui à l'école ? Que lit-on dans nos dictionnaires ? Que Jeanne d'Arc, bergère, née à Domrémy dans le Barrois, quitte sa campagne pour aller bouter les Anglais hors de France. Ses exploits guerriers sont réels. Mais elle n'a jamais été bergère - à deux reprises, elle dira : « Je n'ai jamais gardé des moutons» - ni non plus porté le nom de d'Arc, et Jacques son « père» n'était pas un simple laboureur, il a même habité un château. Autres questions : comment Jeanne a-t-elle appris à monter à cheval, des destriers fougueux, pas des bourriques fatiguées ? Comment peut-elle entrer à la cour du dauphin Charles en respectant ses usages compliqués, et se battre comme un homme pendant des années ? Comment, lors de ses procès, une jeune illettrée parlant patois peut-elle s'exprimer subitement en bon français et rédiger d'élégantes missives ?

«MORTE À ROUEN ? NON !»
Morte à Rouen, brûlée vive, la Pucelle ? Non ! Sur la place du Vieux-Marché, ce jour-là, il y a 800 soldats anglais. Les religieux français sont partis, ne voulant pas assister au spectacle. Un chroniqueur de l'époque nous dit : elle avait le visage « embronché», caché donc. Qui a été brûlé à sa place ? Une inconnue.

Jeanne était en réalité princesse, elle s'appelait Jeanne d'Orléans, elle était la fille d'Isabeau de Bavière et de Louis d'Orléans son amant - elle était de ce fait la sœur du roi de France, et de la reine d'Angleterre - elle a été l'instrument politique de Yolande d'Anjou, sa tante, pour sauver le royaume de France. Elle a été formée en ce sens. Elle va d'ailleurs, après sa « mort» officielle, après avoir disparu pendant cinq ans, réapparaître et continuer à faire la guerre, aux côtés de Gilles de Rais, - un document l'atteste - elle porte alors son nom de Jeanne la Pucelle.

«ELLE SE MARIE AVEC ROBERT DES ARMOISES ET CONTINUE DE GUERROYER»
Son retour s'est passé ainsi : en mai 1436, elle arrive à la Grange- aux- Ormes, dans la banlieue de Metz. Ses deux frères, Pierre et Petit Jehan, la reconnaissent. Assistent notamment à l'entretien un magistrat, Nicole Louve, et tous les grands bourgeois du lieu. On la reconnaît aussi à Vaucouleurs, à Arlon - l'actuel Luxembourg - où elle est reçue, au château, avec tous les honneurs, puis à Cologne où elle obtient un « sauf-conduit à la Pucelle de France». Ensuite ? Elle se marie avec le chevalier lorrain Robert des Armoises, et continue de guerroyer. Elle se rend à Orléans : il y a des traces de son passage. Si elle avait usurpé l'identité de Jeanne d'Arc - d'autres l'ont fait, elles ont été confondues… - Jeanne des Armoises aurait mystifié vingt-quatre personnes de son entourage immédiat, dont le roi, Yolande d'Anjou, ses anciens compagnons d'armes ! Après 1440, l'année où elle vient voir sa «mère», la veuve de Jacques d'Arc, à Orléans, on perd sa trace.

Où a-t-elle été enterrée ? D'abord à Pulligny-sur-Madon au sud de Nancy. En 2001, un savant ukrainien, Gorbenko, a soutenu avoir découvert les restes de Jeanne à Cléry-Saint-André, près d'Orléans. Les restes sans doute déménagés par des émissaires du Vatican pendant la canonisation de Jeanne. Louis XI - son neveu -, Dunois - son frère et compagnon d'armes - y reposent aussi.

Le « registre de Poitiers», ville où Jeanne a été interrogée une première fois, contient-il la clé de l'énigme ? Jeanne a-t-elle avoué à cette occasion la mission dont elle était chargée ? Le « registre», qui s'est trouvé au Vatican, a peut-être été détruit. À moins qu'il ne soit caché, et bien caché. Mgr Tisserant, bibliothécaire du Vatican, confia à un intime lors de son jubilé de sacerdoce : « Ah ! si les Français connaissaient la vérité, quelle désillusion ! » Troublant.

Philippe Brassart

1) Editions Florent Massot, 250 pages, 18,50 €. En librairie le 12 septembre. Marcel Gay participera à une émission de Stéphane Bern, «Les secrets de l'Histoire», sur France 2. 

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CE QU'EN DIT UNE SPÉCIALISTE
Marie-Véronique Clin est directrice de la Maison Jeanne d'Arc à Orléans et conservatrice du Musée d'histoire de la Médecine. Elle réfute la plupart des hypothèses de Roger Senzig et Marcel Gay.

Jeanne n'était pas bergère. C'est vrai, et elle l'a déclaré elle-même : à Domrémy, elle s'occupait notamment des chevaux que possédait son père - un laboureur, doyen du village -, chevaux qu'elle montait à l'occasion. Il est vrai aussi qu'elle n'a jamais porté le nom de d'Arc. Les filles, dans sa région, portaient de toute façon le nom de leur mère.

Illettrée ? Ne parlant que le patois ? C'est faux. Vaucouleurs, qui faisait partie des Marches de Lorraine, appartenait au royaume de France.

- Jeanne, fille d'Isabeau de Bavière ? Absurde. Jeanne est née vers 1412, on ne sait pas exactement, il n'y avait pas alors de registre d'état-civil. Le dernier enfant de la reine est né en 1407, soit huit ans avant Azincourt ; comment aurait-on pu, à l'époque, programmer l'envoi secret d'un nourrisson en Lorraine ! D'autant que le dernier enfant d'Isabeau était un garçon…

Jeanne des Armoises est Jeanne d'Arc « ressuscitée » : Faux. Elle a d'ailleurs été démasquée par Charles VII puis par le parlement de Paris.
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4 septembre 2007 2 04 /09 /septembre /2007 07:52
Après la capitulation de l'empereur à Sedan le 1er septembre 1870, le 4 septembre 1870, donc trois jours après... (la réaction est ultra-rapide),  Gambetta (l'auteur du blasphème "le cléricalisme, voilà l'ennemi"), accompagné du franc-maçon fanatique Jules Ferry, du juif Adolphe Crémieux, de Jules Favre et de Jules Grévy..., se rend à l’Hôtel de Ville de Paris, prononce la déchéance de la dynastie, proclame la constitution d'un gouvernement de Défense nationale pour organiser la résistance à Bismark, proclame (d'autorité... sans mandat du peuple pour ce-faire…) l’instauration de la République. C'est un nouveau coup de force des "républicains" après ceux de 1848 et 1792 que nous payons encore aujourd'hui.... 

Cet exemple est frappant, il prouve que dans un contexte de troubles ou de guerres, le régime politique, faible, est facilement renversable par un noyau de personnes réactives et à la décision arrêtée et longuement réfléchie, ne s'embarrassant pas de considérations démocratiques. Ces personnes doivent être emmenées et dirigées par un porte-parole charismatique.

"La déclaration de guerre à la Prusse, le 19 juillet 1870, allait détruire les illusions de l'empereur. Certains républicains se hasardent à souhaiter qu'une prompte défaite consacre la ruine du régime et hâte l'avènement de la République. C'est ainsi que Le Rappel écrit noir sur blanc : «Le danger le plus sérieux, c'est celui de la victoire. L'Empire fait le mort. Les Prussiens battus, il ressuscitera». Ce journal appartient aux fils de Victor Hugo - lequel est en exil à Jersey -. La défaite de Sedan comble au-delà de toute espérance les voeux de ces drôles de patriotes..." (Source:
Herodote.net)

"Cette idéologie fut assez entière et assez logique pour souhaiter passionément la défaite de la France dans le guerre de 1870. Ses voeux furent exaucés. Un nouveau régime s'établit. Il avait pour origine une défaite. Il avait pour promoteurs des hommes qui avait souhaité cette défaite de leur patrie, parce qu'une certaine idée politique leur paraissait plus importante que la patrie. Il eut pour base le principe qu'au-dessus de la nation il existe une idée plus importante que la nation elle-même et à laquelle la nation peut être sacrifiée.... Dès lors l'idéologie s'installait dans le régime lui-même" (
Maurice Bardèche, Les Temps modernes, Editions Les Sept couleurs, Montargis 1956, p. 64).
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