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Christ Roi

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5 avril 2008 6 05 /04 /avril /2008 10:12

Je vais présenter ces prochains jours les évènements historiques lors de la prise de Constantinople, par les musulmans le 29 mai 1453.

Nous verrons notamment, comment le schisme a triomphé de l'orthodoxie catholique, comment certains dignitaires s'acharnèrent à ruiner l'alliance des deux Eglises..., comment la capitale de l'empire romain d'Orient (ou empire byzantin, du nom de 'Byzance', ancien nom de Constantinople) a résisté chaque jour aux assauts des musulmans, jusqu'à ce qu'elle succombe. Comment cette époque de la Chrétienté, par son obscur entêtement, ressemble étrangement à la nôtre.

 L'essentiel de mes sources est de Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople, Perrin, Collection Tempus, Paris 2007. 


"Le sultan Mourad est mort en 1451. … À un homme âgé, las peut-être, succédait Mehmet II (Mohamed II) qui, à vingt et un ans, … ne rêvait que d'entrer en maître dans cette Constantinople chrétienne, qu'il voulait capitale de l'Islam. Ce jeune homme cultivé,… ami des arts et des lettres, avait fait massacrer ses frères en bas âge et faisait, à chaque campagne, scier en deux ou empaler les chefs ennemis prisonniers"

(Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople, Perrin, Collection Tempus, Paris 2007, p. 239).


"Cette armée, ou plutôt ces armées réunies sous le commandement du sultan, étaient assez nombreuses pour réellement 'assiéger' la ville comme elle ne l'avait jamais été auparavant. Rien de comparable ... avec l'an 1204 lorsque les Latins, très peu nombreux, infiniment moins nombreux que les Grecs de la cité, campaient devant une seule porte. En 1453, c'était l'inverse: les attaquants l'emportaient de très loin par leur nombre, par les renforts incessants, par la puissance de feu.

Mehmet avait envoyé ses hérauts d'armes aux gouverneurs des provinces de l'empire ottoman et aux chefs musulmans alliés, jusqu'aux plus lointaines terres de l'Asie centrale, pour qu'ils rejoignent avec leurs hommes et prennent part à ce siège qui allait marquer le triomphe de l'Islam sur les chrétiens." (
Jacques Heersibid., p. 242).

"Partisans et adversaires des Latins, de Rome surtout, s'affrontaient sans mesure ni merci. Les Grecs de la ville avaient, en 1440, mal accueilli l'annonce de l'acte d'union des deux Eglises. … Le 12 décembre 1452, la réconciliation avec le Saint-Siège, célébrée solennellement dans Sainte-Sophie par Isidore de Russie, légat du pape Nicolas V, fut ressentie comme une provocation et nombreux furent alors ceux qui refusaient de venir prier dans cette église qu'ils disaient soumise à Rome. … Marc d'Ephèse n'avait cessé de prêcher contre Rome. … Certains chefs de l'aristocratie, de l'entourage même de Constantin, suivaient. … [O]n entendait le grand-duc Lucas Notaras dire: "qu'il aimait mieux cent fois voir à Constantinople le turban des Turcs que la tiare du pape".

… "Mehmet avait fait dresser son pavillon face aux murailles le 5 avril. Les gros tirs de l'artillerie commencèrent dès le 12 et, jour après jour, n'ont pas cessé jusqu'à la chute de la ville, ... obligeant les habitants, femmes et enfants surtout, à travailler jour et nuit à des réparations de fortune" (Jacques Heers, ibid., p. 247-248).

"A la même heure, des Grecs, chassés de l'Orient, en punition de leur révolte obstinée contre l'Église, débarquent en Italie. Ces fugitifs se donnent pour mission de ressusciter les prétendues gloires de l'antiquité païenne. A leur école se presse la jeunesse de l'Europe. Pour insulter au christianisme, le jour de la grande séduction est marqué dans l'histoire par le nom de
Renaissance … Ce jour, en effet, divise l'existence de l'Europe en deux : les siècles qui le précèdent s'appellent le moyen âge ; ceux qui le suivent, les temps modernes. A partir de là, se manifestent des phénomènes jusqu'alors inconnus."

(
Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, Paris 1890, tome 1, p. 458).

"De là est sortie ce qu'on appelle la civilisation moderne  : civilisation factice, qui n'est le produit spontané ni de notre religion, ni de notre histoire, ni de notre caractère national ; civilisation à rebrousse-poil, qui, au lieu d'appliquer de plus en plus le christianisme aux arts, à la littérature, aux sciences, aux lois, aux institutions, à la société, les informe de l'esprit païen et nous fait rétrograder de vingt siècles ; civilisation corrompue et corruptrice, qui, se faisant tout au profit du bien-être matériel, c'est-à-dire de la chair et de toutes ses convoitises, ramène l'Europe, à travers les ruines de l'ordre moral, au culte de l'or et aux habitudes indescriptibles de ces jours néfastes, où la vie du monde, esclave de l'Esprit infernal, se résumait en deux mots manger et jouir, panem et circenses" (
Mgr Gaume, ibid., p. 460)

Quelle similitude avec notre époque…

"[L]e concile de Florence [1439] réunit de nouveau les Grecs et les Latins. Pour satisfaire les premiers, le dogme de la procession du Saint-Esprit fut, par ordre du Pape, examiné de nouveau. Jamais discussion plus approfondie, plus longue, plus complète. Sophismes, subterfuges, négations, demi-concessions, flux immense de paroles, les Grecs eurent recours à tous les moyens pour défendre l'erreur.

Dans la dix-huitième session, tenue le 10 mars 1439, Jean de Monténégro, provincial des Dominicains de Lombardie, leur ferma la bouche par un argument sans réplique. « Qu'entendez-vous par processions? demanda-t-il aux Grecs. Que voulez-vous dire, quand vous affirmez que le Saint-Esprit procède du Père? – Marc, archevêque d'Éphèse, répondit : J'entends une production par laquelle l'Esprit Saint reçoit de lui l'être et tout ce qu'il est proprement. – Fort bien, reprit le frère prêcheur, nous avons cette conclusion : le Saint-Esprit reçoit du Père l'être, ou il en procède, c'est la même chose. Voici donc comme je raisonne : De qui le Saint-Esprit reçoit l'être, de celui-là aussi il procède. Or, le SaintEsprit reçoit l'être du Fils ; donc le Saint-Esprit procède du Fils, suivant le sens propre du mot procession, tel que vous-même l'avez défini. Que le Saint-Esprit reçoive l'être du Fils, on peut le démontrer par beaucoup de témoignages.

« Mais, interrompit Marc d'Éphèse, d'où tenez-vous que le Saint-Esprit reçoit l'être du Fils? – Votre demande me plaît, répliqua frère Jean ; et je vais y répondre à l'instant même. Que le Saint-Esprit reçoive du Fils l'être, cela se prouve par le témoignage, irrécusable pour vous comme pour nous, de saint Epiphane
, qui s'exprime ainsi :
Épiphane de Salamine J'appelle Fils celui qui est de lui, et Saint-Esprit celui qui seul est des deux. D'après cette parole de saint Épiphane, si l'Esprit est des deux, il reçoit donc des deux l'être. Puisque, suivant vous, recevoir l'être ou procéder, c'est la même chose. Nous savons par saint Épiphane qu'il reçoit son être du Père et du Fils' » (Mansi, t. XXXI, col. 723. – Rohrbacher, Hist. Univ., t. XXI, p. 534, 2è édition.)

L'argument était d'autant meilleur que saint Épiphane est un des Pères grecs les plus anciens et les plus vénérés des Orientaux.

Enfin, le 6 juillet 1439, jour de l'octave des apôtres saint Pierre et saint Paul
, fut célébrée la dernière session du concile. En présence de l'auguste assemblée et aux applaudissements des Grecs et des Latins, on y lut le décret d'union. Il commence ainsi : « Que les cieux se réjouissent et que la terre tressaille ! Le mur qui divisait l'Église d'Orient et l'Église d'Occident vient d'être enlevé. La paix et la concorde est rétablie sur la pierre angulaire, Jésus-Christ, qui des deux peuples n'en a fait qu'un. Nous définissons et voulons que tous croient et professent que le Saint-Esprit est éternellement du Père et du Fils; qu'il a son essence et son être subsistant à la fois du Père et du Fils ; qu'il procède éternellement de l'un et de l'autre, comme d'un seul principe et par une seule spiration. Nous définissons, de plus, que l'explication Filioque a été légitimement et avec raison ajoutée au symbole, pour éclaircir la vérité et par une nécessité alors imminente. » (Definimus explicationem verborum illormn Piliogue, veritatis declarandm gratia, et imminente necessitate, licite et rationabiliter, fuisse symboleo oppositam, etc. Apud Labbe, etc.)

La joie de l'Église ne fut pas de longue durée. Comme l'infidèle Samarie, le schismatique Orient retomba le lendemain dans les erreurs qu'il avait abjurées la veille : mais la mesure était comble. Salmanazar ressuscita dans Mahomet; et, treize ans seulement après le concile de Florence, l'empire des Grecs subit le sort du royaume d'Israël."

(
Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome II, Paris 1890, p. 76-78).

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