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25 mars 2007 7 25 /03 /mars /2007 13:06

La propagande bat son plein en tentant de faire du film 300 un film américano-sioniste parce que les Spartiates dans ce film aurait défendu la "liberté" contre la soumission...

Les arguments avancés sont bien minces car durant les guerres médiques au Ve siècle av. J.-C., la défense de la liberté, valeur homérique, (Ελευθερία "Eleutheria") était bien un élément central de la résistance spartiate aux Thermopyles (480) - sujet du film - puis sparto-athénienne à Platées (479), non un anachronisme que ce film aurait inventé pour les besoins de la propagande américano-sioniste.

Une bonne analyse des notions de liberté et d'indépendance, chères au coeur des Grecs, est donnée par LEVY (E.), "Autonomia et Eleuthéria au Ve siècle av. J.C.", RPh 57, p. 249-270.

"En mémoire de la bataille décisive qui se déroula sur son territoire, Platées organisait chaque année un sacrifice funéraire pour les combattants morts et une procession à laquelle Plutarque assista encore au IIe siècle de notre ère. En outre, des concours gymniques, nommés Eleutheria (jeux de liberté), avaient lieu tous les quatre ans. Ces cérémonies étaient consacrées à Zeus Eleutherios (Libérateur)" (Pierre Ducrey, Guerre et Guerriers dans la Grèce antique, Pluriel, Paris 1999, p. 252).

Quoiqu'il en soit, que le thème de la "liberté" soit repris et assimilé à de la propagande américano-sioniste, c'est possible... (on peut tout imaginer), à condition de préciser que la défense de la liberté était déjà un concept grec avant d'être un concept américain. Halte à la récupération du concept de "liberté" par l'empire !

Monument moderne commémorant la bataille des Thermopyles

Monument moderne commémorant la bataille des Thermopyles

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25 mars 2007 7 25 /03 /mars /2007 11:56

"Loin d'être un facteur de guerre, le nationalisme est le gage le plus sûr et le plus solide de la paix. Car l'individu qui - parce qu'il les connaît - comprend et estime les valeurs et les richesses de son patrimoine nationa, et qui, pour cela même, consciemment, aime son pays, sera pour cela même, et naturellement, conduit à connaître, à comprendre et même à aimer les autres pays, et, pour commencer, les pays voisins" (Jean Haupt, Le Procès de la Démocratie, Cahiers Découvertes, Lisbonne 1971, p. 191).

Bruno Gollnisch dans un entretien à e-deo.net développe la même idée (49:30 au curseur): "les sociétés multiraciales, multiculturelles, sont très souvent des sociétés multiconflictuelles. Et contrairement à une opinion répandue, ce n'est pas la frontière qui est source de conflit, c'est au contraire l'inexistence de frontière. Quand des frontières sont sûres et reconnues comme elles le sont depuis des siècles entre l'Espagne et le Portugal, il n'y a pas de conflit".

Le Salon Beige (dans "La doctrine sociale de l'Eglise et l'immigration") rapporte que "le n°2 du FN termine en évoquant la figure du Cardinal Feltin, archévêque de Paris de 1949 à 1966, qui avait justifié la préférence nationale, comme le montre cette citation utilisée par Jean-Marie Le Pen :

"L'Eglise qui proclame que tous les hommes sont frères, corrige l'interprétation erronée qu'on donne parfois à cette fraternité universelle. Elle déclare, en effet, que chacun doit aimer particulièrement ceux qui sont nés sur le même sol que lui, qui parlent la même langue, ont hérité des mêmes richesses historiques, artistiques, culturelles, qui constituent dans l'humanité cette communauté spéciale que nous appelons notre patrie, véritable mère, qui a contribué à former chacun de ses enfants. Elle a droit à un amour de préférence".

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10 mars 2007 6 10 /03 /mars /2007 18:17

Blog d'Hervé Ryssen

Le bolchevisme, c'est trente millions de morts, rien qu'en Russie et les prophètes d'Israël en sont les premiers responsables : Lénine, Karl Liebknecht, Rosa Luxemburg, Zinoviev, Trotsky, etc.

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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 18:51

IN MEMORIAM

Le 6 mars 1906 mourait, dans l'église de Boeschèpe en Flandre française, Géry Ghysel, tué par les balles de la République laïque à l'occasion des inventaires pour avoir défendu l'honneur de Dieu et de l'Eglise.

La tombe de Gery Ghysel est toujours visible dans le cimetière.

Vous pouvez commander "Inventaires sanglants en Flandre", l'ouvrage écrit par le jeune historien Jean Vallier à l'occasion du centenaire de cet évènement majeur dans les Flandres françaises, publié aux éditions Renaissance Catholique Publications pour la somme de 10E (+3E de frais d'envoi) en écrivant à : Renaissance Catholique, 89 rue Pierre Brossolette 92130 Issy-les-Moulineaux (Chèques à l'ordre de Renaissance Catholique Publications)

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7 février 2007 3 07 /02 /février /2007 18:13

Au moment où un homme de gauche, Alan Soral, rejoint le Front National en mettant en avant l'importance de la nation, dernier rempart contre l'ultra-libéralisme euromondialiste, il est intéressant de noter que son discours mentionnant la collusion de la gauche et de la droite pour empêcher les nationalistes d'arriver au pouvoir renvoie à celui d'un des ancêtres du "nationalisme", Maurice Barrès.

Ploncard d'Assac fournit un élément indiquant quelle fut déjà l'erreur qu'il ne faudrait pas reproduire.

"Maurice Barrès, ne semble pas avoir été sensible à la forme de l'Etat. Il restera pour sa part, républicain et démocrate. Il a compté sur le réveil des puissances de sentiment : la Terre et les Morts pour donner à la République une majorité nationaliste. Il a échoué, et Charles Maurras qui a été le témoin de cet échec - qui l'avait annoncé - viendra avec son politique d'abord, affirmer qu'il faut d'abord changer les institutions avant de songer à changer les moeurs, parce que les institutions ont plus de part dans la formation des moeurs que celles-ci dans la formation des institutions." (Jacques Ploncard d'Assac, Doctrines du nationalisme, Edition du Fuseau, Meaux 1965, p. 28.) 

Le problème avec Alain Soral, c'est qu'il emploie un langage ambigü. Tournez une page et vous lisez une page nationaliste, tournez-en une autre et vous trouvez une page marxiste. Cette résurgence du marxisme au sein du Front national est inquiétante, en tous les cas, contradictoire car le marxisme est internationaliste et foncièrement diviseur, il menace l'unité nationale. Il faudrait que Le Pen dise ce qu'il pense du marxisme et ne plus laisser planer le doute.

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7 février 2007 3 07 /02 /février /2007 17:57
"L'Encyclopédie soviétique rappelle justement que Marx et Engels admettaient parfaitement la "collaboration des communistes avec les démocrates petits bourgeois dans le cadre d'une même organisation", pourvu qu'ils n'oublient pas que "la Révolution démocratique bourgeoise n'est qu'une étape indispensable de la lutte et non le but final. 

Au XIXe siècle, alors que le Comte de Chambord cherche à améliorer le sort des classes ouvrières en les organisant, en les protégeant contre l'arbitraire patronal, en faisant de l'Etat l'arbitre des intérêts divergents, Karl Marx, lui, entend exploiter les contradictions internes du système capitaliste... pour faire la Révolution et installer son parti au pouvoir" (Jacques Ploncard d'Assac, Les idées qui tuent, Société de philosophie politique, Lisbonne 1971, p. 101-104).
 
Les notes du comte de Chambord sont importantes pour l'histoire des idées. Elles confirment que la question sociale non seulement n'avait pas échappé à la droite légitimiste dont le nationalisme contemporain est, sur ce point, l'héritier incontestable, mais que, seule, elle insistait sur cette question et, qu'en définitive elle manqua le pouvoir par la conjugaison de la gauche républicaine et de la "droite" orléaniste, celle des affaires" (Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 131).
 
Le constitutionnaliste Maurice Duverger, stratège progressiste, dans son Introduction à la politique (Paris 1964) claquemure la droite dans un vocable qui lui est encore attaché et qui permet de la discréditer face aux "progressistes" (de gauche évidemment). "Réduit à sa plus grande simplicité, à son élément fondamental, écrit-il, le combat politique oppose ceux qui sont à peu près satisfaits de l'ordre social existant, qui veulent le conserver, et ceux à qui cet ordre ne convient pas, qui veulent le changer. Les premiers constituent "la droite" les seconds "la gauche", au sens le plus général des termes...." (fin de citation) Rien n'est plus arbitraire comme classification. Voilà un exemple de la tactique "progressiste" consistant à donner à la droite une image inexacte contre laquelle on déchaîne l'hostilité de l'opinion." (Jacques Ploncard d'Assac, Critique nationaliste, La Librairie Française, Paris, p. 24).
 
On peut dire alors que lorsque la droite (la dernière fois c'était en 1940...) dénonce et interdit la démo-ploutocratie, elle porte au système de la Fortune anonyme et vagabonde né en 1789 un coup décisif, parce qu'il vise le milieu même où se développe le règne de l'Argent.
 
L'ordre social démo-ploutocratique s'est donc toujours allié, finalement, avec l'autre matérialisme : le marxisme, et il le fait encore aujourd'hui afin de conserver le pouvoir : c'est l'Umps, la collusion de la gauche et de la droite dans la trahison des Français.
. Immigration : le réel interdit, par Eric Zemmour  (l'immigration au service du marché et du capitalisme industriel et libéral)
.
Collusion patronat-syndicat 
 
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2 février 2007 5 02 /02 /février /2007 17:44

C'est chez les monarchistes légitimistes et catholiques (catholicisme social) que va se manifester la première réaction contre le traitement inhumain que la ploutocratie, bourgeoisie d'affaires, impose aux ouvriers. Avant l'utilisation de la question sociale par Karl Marx, c'est la droite légitimiste et traditionaliste qui la première, prend la défense des travailleurs. 

"
Bonald (1754-1840) est le premier à se préoccuper de la misère ouvrière, consécutive au triomphe de la bourgeoisie et des nouvelles méthodes de travail, permettant l'exploitation des ouvriers depuis la destruction des barrières corporatistes. Ainsi est-il également le précurseur des doctrinaires sociaux de droite du XIXe siècle, comme Le Play et La Tour du Pin" (Yves-Marie Adeline, Histoire mondiale des Idées politiques, Ellipses, Paris 2007, p. 349).

"Karl Marx... leur contestation rencontrait celle des aristocrates catholiques qui avaient, vicomte Alban de Villeneuve-Bargemont et vicomte Armand de Melun, dénoncé les premiers l'exploitation manufacturière et fait voter les premières lois sociales. Dès 1841, c'est Alban de Villeneuve-Bargemont qui fait voter la loi règlementant le travail des enfants, réclamée aussi par le comte de Montalembert, autre grand aristocrate catholique. C'est Villeneuve-Bargemont qui pose le premier, devant la Chambre française, le problème ouvrier dans toute son ampleur (22 décembre 1840). Alors que l'ide de la lutte des classes n'est lancée qu'en 1843 par Flora Tristan, dans sa Lutte ouvrière. En 1850 et 1851, c'est le catholique vicomte Armand de Melun qui fait voter le premier grand train de lois sociales : logements insalubres, caisse de retraite, délit d'usure, assistance judiciaire, assistance hospitalière, contrats d'apprentissage. En 1852, c'est le même qui rédige le décret légalisant et développant le grand mouvement mutualiste" (Jean Dumont, L'Eglise au risque de l'histoire, préface de Pierre Chaunu de l'Institut, Editions de Paris, Ulis 2002, p. 115-116). 
 
Villeneuve-Bargemont dénonce "l'état de dépendance et d'abandon dans lequel la société livre les ouvriers aux chefs et entrepreneurs de manufactures... la facilité illimitée laissée à des capitalistes spéculateurs de réunir autour d'eux des populations entières pour en employer les bras suivant leur intérêt, pour en disposer, en quelque sorte, à discrétion, sans qu'aucune garantie d'existence, d'avenir, d'amélioration morale ou physique soit donnée de leur part, ni à la population, ni à la société qui doit les protéger".

"Voyez par exemple, la fameuse Lettre sur les ouvriers, de M. le Comte de Chambord (Henri d'Artois). Elle date du 20 avril 1865, voilà plus d'un siècle ; ... c'est la réplique d'un contemporain de Karl Marx. M. le Comte de Chambord rappelait d'abord que la royauté avait toujours été "la patronne des classes ouvrières".

"Les établissements de Saint Louis, rappelait-il, les règlements des métiers, le système des corporations, en sont les preuves manifestes. ... Qu'avec le temps, et à la longue, les institutions aient dégénéré; que des abus s'y soient introduits, c'est ce que personne ne conteste. Louis XVI, un de nos rois qui ont le plus aimé le peuple, avait porté ses vues sur les améliorations nécessaires; mais les économistes qu'il consulta servirent mal ses paternelles intentions, et tous leurs plans échouèrent. L'Assemblée constituante ne se contenta pas, ainsi que l'avaient demandé les cahiers, de donner plus de liberté à l'industrie, au commerce et au travail; elle renversa toutes les barrières, et au lieu de dégager les associations des entraves qui les gênaient, elle prohiba jusqu'au droit de réunion et à la faculté de concert et d'entente" (Jacques Ploncard d'Assac, Les idées qui tuent, Société de philosophie politique, Lisbonne 1971, p. 97). 

"Cette identification de la vraie droite à la justice sociale sera étouffée par la droite des affaires, opportuniste, qui se battra farouchement pour empêcher, à chaque occasion historique, la conjonction des traditionalistes et du peuple. On l'a vu en 1875 lorsqu'elle a refusé la restauration corporative du Comte de Chambord et en 1944, la même tentative corporative de la Révolution nationale. Il faut tout de même que cela soit sû" (Jacques Ploncard d'Assac, Les jeunes ont droit à la vérité, Société de philosophie politique, Lisbonne 1970, p. 107-108.)

Henri d'Artois, duc de Bordeaux

 

Henri V, Comte de Chambord

"... Ainsi, voilà plus d'un siècle, le Comte de Chambord parle comme un syndicaliste moderne, et le fait que cela surprenne montre à quel point la 'droite des affaires', les orléanistes, ont perverti la doctrine sociale de la vraie droite que Léon XIII ne fera que démarquer dans l'encyclique Rerum novarum. L'antériorité appartient au Comte de Chambord. C'est un fait." (Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 98).

"Dès 1865, M. le Comte de Chambord montre le chemin à suivre : "Quant aux remèdes, dit-il, voici ceux que les principes et l'expérience paraissent indiquer. "A l'individualisme, opposer l'association; à la concurrence effrénée le contre-poids de la défense commune; au privilège industriel la constitution volontaire et réglée des corporations libres". Personne ne peut nier que toute la question sociale soit contenue et résolue dans ces trois lignes : On ne dira jamais mieux." (Comte de Chambord cité in Jacques Ploncard d'Assac, Les idées qui tuent, Société de philosophie politique, Lisbonne 1971, p. 101-102).

La Tour du Pin, qui a du coup d'oeil, voit l'édifice à construire, trouve le nom : l'Ordre social-chrétien, le thème : "Aux doctrines subversives, aux enseignements funestes, il faut opposer les saintes leçons de l'Evangile; au matérialisme, les notions de sacrifice; à l'esprit cosmopolite, l'idée de Patrie; à la négation athée, l'affirmation catholique..." (Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 124).

"La vraie contre-révolution, écrit M. Dimier, ne vas pas sans un programme social, par la raison que le Révolution a fait état de méconnaître la catégorie des rapports économiques... Le syndicalisme, l'organisation du travail sont d'accord avec tous les principes de l'ordre, contraires à la Révolution.

... C'est un des artifices les plus monstrueux de la propagande que d'avoir dressé les travailleurs contre la vraie droite, leur alliée naturelle, car, seule, elle préconise l'établissement d'un ordre social basé sur les lois naturelles, mais "la Révolution dont ils éprouvent le mal, a façonné leur intelligence à ne maudire que ses ennemis".

On sait que Proudhon a été souvent revendiqué, comme un des maîtres de la pensée contrerévolutionnaire... Cela n'est étonnant qu'en apparence. Si l'on veut bien considérer que le socialisme - je ne dis pas le marxisme, qui est tout autre chose - traduit la révolte spontanée des prolétaires contre la société démo-capitaliste instaurée par les hommes de 1789, les choses deviennent plus claires.

La contre-révolution ne va pas sans programme social et le Marquis de La Tour du Pin ou l'abbé de Pascal étaient certainement beaucoup plus "avancés" au point de vue social que les gouvernements libéraux de leur temps. Ce qui fait la nocivité du marxisme, c'est l'esprit de lutte des classes, destructeur de toute communauté nationale. Le socialisme n'est pas lié nécessairement à l'idée de lutte des classes et c'est précisément ce qui nous permet de revendiquer bien des pages de Proudhon comme authentiquement contre-révolutionnaire.

Voyez par exemple ce qu'il dit du véritable contrat social qu'il oppose aux sophismes de J.-J. Rousseau :

"... Le contrat social doit embrasser l'universalité des citoyens, de leurs intérêts et de leurs rapports. Si un seul homme était exclu du contrat, si un seul des intérêts sur lesquels les membres de la nation, êtres intelligents, industrieux, sensibles sont appelés à traiter, étaient omis, le contrat serait plus ou moins relatif et spécial; il ne serait pas social.

"Le contrat social doit augmenter pour chaque citoyen le bien-être et la liberté. S'il s'y glissait des conditions léonines, si une partie des citoyens se trouvait, en vertu du contrat, subalternisée, exploitée par l'autre, ce ne serait plus un contrat, ce serait une fraude contre laquelle la résiliation pourrait être à toute heure et de plein droit invoquée."

Et Proudhon, s'en prenant directement à J.-J. Rousseau écrit :

"Rousseau définit ainsi le contrat social : 'Trouver une forme d'association qui défende et protège, de toute la force commune, la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous, n'obéisse, qu'à lui-même, et reste aussi libre qu'auparavant'.

"Oui, ce sont bien là des conditions du pacte social, quant à la protection et à la défense des biens et des personnes. mais, quant au mode d'acquisition et de transmission des biens, quant au travail, à l'échange, à la valeur et au prix des produits, à l'éducation, à cette foule de rapports qui, bon gré, mal gré, constituent l'homme en société perpétuelle avec ses semblables, Rousseau ne dit mot, sa théorie est de la plus parfaite insignifiance..."

La Révolution a défait l'ancien ordre social. Elle n'a rien reconstitué et n'a songé à défendre que les biens de ceux qui l'avait faite. Alors, en face d'eux s'est levée la classe des oubliés. Il y a là une conséquence trop néfaste et trop évidente pour que l'école contrerévolutionnaire ne s'en soit pas emparée comme d'un argument irrésistible contre les Principes de 1789. Proudhon nous rejoint, ou nous rejoignons Proudhon, comme on voudra. 

... Et Proudhon de conclure sur Rousseau en ces termes : "Jamais homme n'avait réuni à un tel degré l'orgueil de l'esprit, la sécheresse de l'âme, la bassesse des inclinations, la dépravation des habitudes, l'ingratitude de coeur; jamais l'éloquence des passions, l'ostentation de la sensibilité, l'effronterie du paradoxe, n'excitèrent une telle fièvre d'engouement... Disons pour finir, qu'à la honte du XVIIIe siècle et du nôtre, le Contrat social de Rousseau, chef d'oeuvre de jonglerie oratoire, a été admiré, porté aux nues, regardé comme la table des libertés publiques; que Constituante, Girondins, Jacobins, Cordeliers le prirent tous pour oracle. Qu'il a servi de texte à la constitution de 1793, déclarée absurde par ses propres auteurs..., et que c'est encore de ce livre que s'inspirent aujourd'hui les plus zélés réformateurs de la science politique et sociale. Le cadavre de l'auteur que le peuple trainera à Montfaucon le jour où il aura compris le sens de ces mots, Liberté, Justice, Morale, Raison, Société, Ordre, repose glorieux et vénéré sous les catacombes du Panthéon, où n'entrera jamais un de ces honnêtes travailleurs qui nourrissent de leur sang leur pauvre famille, tandis que les profonds génies qu'on expose à leur adoration, envoient dans leur rage lubrique, leurs bâtards à l'hôpital". Comment ne pas comprendre que l'Ecole contrerévolutionnaire se réclame, aussi, du socialiste national Proudhon ?" (Jacques Ploncard d'Assac, Les Idées qui tuent, Société de philosophie politique, Lisbonne 1971, p. 39-40).

"Il y a dans ces années 1860 trois courants qui s'affrontent : l'individualisme libéral ploutocratique ("droite" orléaniste), le socialisme marxiste et le corporatisme traditionaliste. Avec des fortunes variées, ces trois courants vont continuer d'exister dans les cent années qui suivent. On verra les deux premiers s'allier contre le troisième dans lequel ils ont reconnu leur commun ennemi et cette collusion seule désigne le corporatisme comme la solution vraie, exacte, correcte du problème économico-social. ...

"L'Encyclopédie soviétique rappelle justement que Marx et Engels admettaient parfaitement la "collaboration des communistes avec les démocrates petits bourgeois dans le cadre d'une même organisation", pourvu qu'ils n'oublient pas que "la Révolution démocratique bourgeoise n'est qu'une étape indispensable de la lutte et non le but final". Alors que le Comte de Chambord cherche sincèrement à améliorer le sort des classes ouvrières en les organisant, en les protégeant contre l'arbitraire patronal, en faisant de l'Etat l'arbitre des intérêts divergents, Karl Marx, lui, entend exploiter les contradictions internes du système capitaliste... pour faire la Révolution et installer son parti au pouvoir" (Jacques Ploncard d'Assac, Les idées qui tuent, Société de philosophie politique, Lisbonne 1971, p. 101-104).

"Ces notes sont importantes pour l'histoire des idées. Elles confirment que la question sociale non seulement n'avait pas échappé à la droite légitimiste dont le nationalisme contemporain est, sur ce point, l'héritier incontestable, mais que, seule, elle insistait sur cette question et, qu'en définitive elle manqua le pouvoir par la conjugaison de la gauche républicaine et de la "droite" orléaniste, celle des affaires" (Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 131).

"On a dit qu'il (le Comte de Chambord) avait fait échouer la restauration en refusant de céder sur la question du drapeau blanc. On peut dire avec plus de raison que ce sont les orléanistes qui l'ont fait échouer en refusant de céder sur le drapeau tricolore" (Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 175).

Le constitutionnaliste Maurice Duverger, stratège progressiste, dans son Introduction à la politique (Paris 1964) claquemure la droite dans un vocable qui lui est encore attaché et qui permet de la discréditer face aux "progressistes" (de gauche évidemment). "Réduit à sa plus grande simplicité, à son élément fondamental, écrit-il, le combat politique oppose ceux qui sont à peu près satisfaits de l'ordre social existant, qui veulent le conserver, et ceux à qui cet ordre ne convient pas, qui veulent le changer. Les premiers constituent 'la droite' les seconds 'la gauche', au sens le plus général des termes...."
Rien n'est plus arbitraire comme classification. Quand la droite authentique dénonce la démo-ploutocratie, elle porte au système de la Fortune anonyme et vagabonde un coup décisif, parce qu'il vise le milieu même où se développe le règne de l'Argent.
L'ordre social démo-ploutcratique s'est toujours allié, finalement, avec l'autre matérialisme : le marxisme, et il le fait encore aujourd'hui (pour conserver le pouvoir). Voilà un exemple de la tactique progressiste consistant à donner à la droite une image inexacte contre laquelle on déchaîne l'hostilité de l'opinion" (
Jacques Ploncard d'Assac, Critique nationaliste, La Librairie Française, Paris, p. 24).

Aujourd'hui, on pourrait dire que les "progressistes" authentiques ne sont ni à "gauche" ni à "droite" (droite libérale d'affaires) qui toutes les deux ont intérêt au contraire à conserver telles quelles les institutions politiques. Les progressistes sont ceux qui veulent changer le système en place, jusque dans le régime politique pour restaurer le régime traditionnel et naturel de la France qui a fait ses preuves pendant quatorze siècles. Les authentiques "progressistes" pour reprendre le terme des partisans des "Lumières" et de la "modernité", sont donc les royalistes et les catholiques traditionalistes qui veulent rompre avec l'Ordre maçonnique athée, défendant par exemple la culture de vie contre la culture de mort en place. Et les conservateurs sont la (fausse) "droite" et la gauche, qui depuis 1789 ont toujours collaboré ensemble pour empêcher tout retour au pouvoir des catholiques, et des partisans de la Société fondée sur ses bases naturelles.

Voir aussi:

- La
doctrine sociale de l'Eglise qui dénonce les excès du capitalisme et encourage le syndicalisme chrétien et le catholicisme social.

-
Contre-information. Le mythe de la République 'sociale'

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2 février 2007 5 02 /02 /février /2007 14:44

Le constat


"En démocratie, le gouvernement gouverne au nom du 'peuple souverain', ou au nom de 'la majorité', et conformément à la volonté de la majorité. Et c'est une opinion aujourd'hui généralisée qu'il est impossible de gouverner sans l'assentiment de la majorité du pays.


C'est partir du principe que l'opinion, la volonté de la majorité est toujours conforme à l'intérêt de la nation. C'est évidemment faux.


Placé devant l'alternative d'avoir à choisir entre son intérêt, sa tranquillité, son bien-être immédiats - c'est-à-dire la solution de facilité - et l'intérêt permanent de la nation - c'est-à-dire la solution du sacrifice - la majorité optera pour la solution de facilité, au risque d'engager l'avenir, l'indépendance, la survivance même de la Nation.
Dans une telle alternative, le gouvernement qui gouverne a le devoir et doit avoir la possibilité d'imposer la solution qui sauvegarde l'avenir, l'intégrité, l'indépendance de la Nation, même au sacrifice des intérêts immédiats, même contre la volonté de la majorité. Le gouvernement démocratique, émanant de la volonté de la majorité, est, par définition, incapable de le faire. Sa survivance même dépendant du vote de la majorité, il est évident qu'il évitera de faire quoi que ce soit qui puisse mécontenter profondément cette 'majorité'.

En 'démocratie', le gouvernement ne gouverne pas. Il est gouverné. Gouverné par son parti, gouverné par le parlement, gouverné par la presse, gouverné par les syndicats, gouverné par la 'majorité'" (Jean Haupt, Le procès de la Démocratrie, Cahiers Découvertes, Lisbonne 1971, p. 161-162).

André Figueras : "Qu'est-ce que le régime parlementaire 'français'? C'est un système dans lequel la dictature est exercée par 314 personnes (le nombre de députés à l'époque). Quel est le fondement éthique du système parlementaire 'français'? C'est la loi du plus fort, loi immorale entre toutes. Le régime parlementaire, en France, n'est pas destiné à servir les intérêts généraux de la Nation, mais les intérêts d'une majorité. Comment marche le régime parlementaire 'français'? Il boîte, il trottine, il claudique, il rampe, il se traîne, et il n'y a pas moyen de le jeter par terre, parce qu'il est déjà couché...

Qui participe au régime parlementaire 'français'? Environ six cent vingt bonshommes, dont trois peut-être ont la compétence requise pour diriger un pays. Les six cent dix-sept autres ne sont là que parce qu'un astucieux moyen de recrutement permet d'écarter à coup sûr du Palais-Bourbon tout ce qui n'est pas d'une médiocrité certaine.

Que sont en effet les élections? Une bonne mascarade faite pour amuser le bon peuple, qui s'imagine choisir 'ses représentants', quand il ne fait qu'avaliser la liste des maîtres que des comités lui désignent..." (André Figueras, Zoologie du Palais-Bourbon, 1956, cité in Jean Haupt, ibid., p. 110-111).


"Ce qui frappe lorsqu'on étudie l'histoire de la Révolution française
, c'est que tout ce bouleversement a été l'oeuvre de quelques hommes. Jamais, à aucun moment, on ne s'est trouvé devant une volonté déterminée de la majorité de la nation. Ce sont toujours de petits groupes qui ont dicté leur volonté à la masse et se sont imposés par la force la plus brutale... et la plus ouverte" (Jacques Ploncard d'Assac, Les jeunes ont droit à la vérité, Société de philosophie politique, Lisbonne 1970, p. 94).


"1789..., c'est une minorité qui s'empare du pouvoir et se le dispute.... Conduite au nom du peuple, la Révolution s'est effectuée sans le consentement du peuple, et souvent même CONTRE le peuple" (
Jean Sévillia, Historiquement correct, pour en finir avec le passé unique).

 

Add. 1 mai 2011. 15:00. "La participation avait atteint son étiage; elle ne devait plus remonter de façon significative, les consultations organisées les années suivantes,... n'ayant jamais mobilisé plus du cinquième des électeurs. ... En l'absence de votants, le système électif se transforme très vite en un système de cooptation, les uns accédant aux charges que les autres viennent de quitter, et réciproquement. La promotion aux responsabilités se fait en circuit fermé : les fonctionnaires peuplent les assemblées chargées d'élire les fonctionnaires. ...La réalité du système répondait à un besoin, celui de la formation d'une classe politique ... qui soit assurée de la continuité en étant délivrée de l'incertitude inséparable du suffrage universel. Mais l'oligarchie née de ces pratiques n'était pas moins un démenti des attentes. On imaginait en effet avec une certaine ingénuité que la vertu première d'un système électif consistait à assurer le renouvellement permanent du personnel dirigeant et l'élargissement constant de son recrutement. On n'imaginait pas que l'élection puisse conduire à la formation d'une 'classe' politique distincte du reste de la société" (Patrice Gueniffey, Histoire de la Révolution et de l'Empire, Perrin, Collection Tempus, Paris 2011, p. 86-88).


En réalité, la loi n'est pas l'expression de la Volonté générale
car cette 'volonté générale' n'est pas la volonté du plus grand nombre!

A. Cochin: "Rousseau l'a dit: La volonté générale n'est pas la volonté du nombre et a raison contre elle; la liberté du citoyen n'est pas l'indépendance de l'homme et la supprime...

Le vrai peuple en 1789 n'existe que virtuellement, dans la conscience ou l'imagination des "hommes libres", des "patriotes", dit-on alors, des "citoyens conscients", c'est-à-dire d'un petit nombre d'initiés, pris jeunes, entraînés sans répit, formés toute leur vie dans les sociétés philosophiques - les sociétés de pensée - à la discipline de la liberté. [...] Contre le commun des hommes, qui ne sont pas ces privilégiés de la conscience et de la raison, il est nécessaire d'employer la ruse et la force. C'est un devoir pour les initiés. Il faut les forcer d'être libres, a dit Rousseau (Contrat social, éd. Dreyfus-Brisac, p. 38). Les Jacobins de 1793 s'y prendront par la terreur; ceux de 1909, qui ont le temps de penser aux enfants, par l'enseignement forcé et la mainmise légale..." (
Augustin Cochin, L'esprit du jacobinisme, PUF, Sociologies, Vendôme 1979, p. 96-97).

...
L'abbé Barruel, fin XVIIIe siècle, explique qu'à la Révolution, l'opinion des Français était bien pour le Roi: ce sont les Francs-Maçons qui par tous les artifices de leurs sophismes ont travaillé dans les Loges à modifier cette opinion. Il dit qu'il connaissait "des Maçons qui dans le grade de Kadosch, avaient juré haine à tout culte & à tout Roi; qui peu d'instans après n'en oubliaient pas moins ce serment & n'en étaient pas moins décidés pour la Monarchie. L'esprit Français dans la plupart des Frères, l'emportait sur l'esprit maçonnique. L'opinion comme le coeur restait encore pour le Roi. Il fallait triompher de cette opinion dans l'esprit de ces Frères; il fallait pour cela toute la force des sophismes & toute l'illusion des Hiérophantes. C'était dans son grade d'Epopte que
Weishaupt paraissait avoir épuisé son génie, pour faire passer ses élèves du mépris des Autels à la haine du Trône" (Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, P. Fauche Libraire, Hambourg 1799, t. V, p. 96-97).

En terme de dictature, la république “démocratique” est ce qui se fait de mieux
. Un Jacques Chirac a par exemple bien plus de pouvoirs qu’un Louis XIV qui ne pouvait par exemple pas abolir les traditions du pays ni ses coutumes..., ni ses libertés, ce que pratique allègrement et sans vergogne la "république".


En fait, la république dite “française” n’est pas la “res publica”, la chose publique des Français, c’est la chose d’une minorité (et non d'une majorité), une oligarchie, une caste, la bourgeoisie d’affaires : l’aristocratie de l’argent, ploutocratie qui a remplacé l’aristocratie terrienne de l’Ancien régime. Une aristocratie contre une autre. Il n’est pas sûr que celle de l’argent-roi et du matérialisme le plus abject soit un progrès… 


"Les puissances occultes qui dominent la société contemporaine ont parfaitement compris que dans un système politique basé sur la loi du Nombre, seul l'Argent pouvait influencer le Nombre, que l'Intelligence ne gagnerait la masse à ses idées qu'aidée par l'Argent : l'Argent qui signifie le moyen de communication, le véhicule de la pensée" (
Jacques Ploncard d'Assac, Les idées qui tuent, Société de philosophie politique, Lisbonne 1971, p. 13-14).

Ce qui explique aussi la peur actuelle du système ploucrate UMPS devant les Nouvelles Technologies de l'Information et Télécommunications (N.T.I.C.), qui permettent au citoyen de base d'avoir accès, via internet, à des informations qui échappent au système. NTIC que le système cherche donc à présent à contrôler par des lois (antiracisme, homophobie, etc.), devant empêcher le peuple d'accéder à la vérité. 

Résumé. La république dite “française” est la pire des dictatures que les Français aient eu à vivre, la plus ignoble (celle de l'Argent-roi), la plus dangereuse parce que la plus hypocrite et la plus insidieuse
:

la forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision” (article bien nommé 89 de la Constitution de la Ve République), ce qui signifie que même si le peuple voulait revenir à la monarchie, les "démocrates" et les hommes d'affaires ont verrouillé le système en l’interdisant. Le peuple n’est donc pas 'souverain'.

 

Voilà le constat. Quel remède, quelles propositions?

"Dès 1865, M. le Comte de Chambord montre le chemin à suivre : "Quant aux remèdes, dit-il, voici ceux que les principes et l'expérience paraissent indiquer. "A l'individualisme, opposer l'association; à la concurrence effrénée le contre-poids de la défense commune; au privilège industriel la constitution volontaire et réglée des corporations libres".

Personne ne peut nier que toute la question sociale soit contenue et résolue dans ces trois lignes : On ne dira jamais mieux." (Comte de Chambord cité in Jacques Ploncard d'Assac, Les idées qui tuent, Société de philosophie politique, Lisbonne 1971, p. 101-102).

La Tour du Pin, qui a du coup d'oeil, voit l'édifice à construire, trouve le nom : l'Ordre social-chrétien, le thème : "Aux doctrines subversives, aux enseignements funestes, il faut opposer les saintes leçons de l'Evangile; au matérialisme, les notions de sacrifice; à l'esprit cosmopolite, l'idée de Patrie; à la négation athée, l'affirmation catholique" (Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 124).

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1 février 2007 4 01 /02 /février /2007 18:43

"Les nations, en tant que communautés naturelles, fondées sur les affinités géographiques, physiques, morales, linguistiques, culturelles et traditionnelles des individus qui les composent, ont existé de tout temps, bien avant que les termes nation et, surtout, nationalisme, de création récente, aient été inventés.

 

... On s'est habitué à considérer le nationalisme comme une simple option volontaire [nation-contrat de nature révolutionnaire], politique ou philosophique, parmi tant d'autres possibles (socialisme, communisme, royalisme, etc.). Il n'en est rien. Le nationalisme n'est pas une doctrine, encore moins un parti, que l'on combat ou auquel on adhère. On ne devient pas nationaliste, on est, ou mieux, on naît nationaliste, précisément comme on naît français, anglais ou allemand. Le nationalisme est un sentiment inné, au même titre que l'amour filial ou que l'amour maternel. Certains m'objecteront : "Tout ce que vous dites est bien beau; mais la vérité est que ce sentiment dont vous parlez, le nationalisme, nous le l'éprouvons pas, et vous savez bien que nous ne sommes pas les seuls et que nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas l'éprouver". Sans doute. Mais il y a aussi des enfants qui n'aiment pas leurs parents..., et des mères qui n'aiment pas leurs enfants; ce sont précisément des cas anormaux, irréguliers, bien que certains s'efforcent de les ériger en règle : Il y a des gens qui renient ou qui trahissent leur Patrie? Sans doute. Il y a aussi des enfants qui tuent leurs parents, et des mères qui tuent leurs enfants..." (Jean  Haupt, Le procès de la Démocratie, Cahiers Découvertes, Lisbonne 1971, p. 183-184).

"Le nationalisme, en tant que doctrine politique, est né à la fin du XIXe siècle. Le mot n'était pas neuf. Prévost Paradol l'avait inventé sous le Second Empire pour désigner les tenants du principe des nationalités. Ce fut Maurice Barrès qui lui donna un sens nouveau dans un article du Figaro du 4 juillet, intitulé "La querelle des nationalistes et des cosmopolites(Jacques Ploncard d'Assac, Doctrines du nationalisme, Edition du Fuseau, Meaux 1965, p. 19).

"Le principe des nationalités était apparu comme une conséquence de la situation créée par la Révolution française. L'abolition de la monarchie remettant la souveraineté aux mains des peuples, ceux-ci devraient définir leurs limites et les principes sur lesquels ils allaient se guider [nation-contrat]. Ainsi naquirent le "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" et les partis politiques. ... La réaction de Barrès contre le cosmopolitisme - à laquelle il donne le nom de nationalisme - modifie totalement le sens du mot nationalisme. Il ne s'agit plus du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, mais du devoir des peuples de rester eux-mêmes. Le nationalisme, tel que l'entend Barrès, est né de cette constatation : la nation peut être menacée par autre chose qu'une agression extérieure. Elle peut perdre sa volonté d'être. ... Le nationalisme est la recherche des lois qui conviennent à un pays déterminé pour se maintenir incorrompu dans son être national. Le nationaliste, désormais, est celui qui considère la nation comme un héritage inaliénable, dont il n'a pas le droit de disposer, et qu'il a le devoir de transmettre intact à ses fils. ...

"La France c'est la terre et les morts" (Maurice Barrès)

"Essentiellement, le nationalisme est une défense de l'organisme national. Comme on lutte contre l'érosion du sol en plantant des forêts qui coupent le vent dévastateur, le nationalisme est une barrière idéologique destinée à protéger le tuf national" (Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 23).

"La nouvelle définition du nationalisme par Barrès, Maurras et toute l'école d'Action française devait nécessairement faire apparaître l'opposition existant entre la conception de la nation-héritage et celle de la nation-contrat.

Si la nation était un héritage inaliénable, une "fondation", elle ne pouvait admettre la théorie révolutionnaire du droit à l'autodétermination des peuples composant la nation historique. En effet, ce droit impliquerait la liberté de la propagande séparatiste, ce qui serait incompatible avec l'idée même d'Etat comme unité territoriale et politique. Mais la logique du principe [révolutionnaire] d'autodétermination conduirait plus loin encore : toute minorité pourrait prétendre se soustraire aux lois qu'elle n'aurait pas votées, s'autodéterminer, en quelque sorte, par rapport à la législation de l'Etat. ... Tout groupe d'individus, même dispersés sur le territoire national, constituant une communauté idéologique, pourrait prétendre se régir selon sa propre convenance. Voilà à quelles absurdités extrêmes on se trouve conduit." (Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 9).

Maurice Barrès ne semble pas avoir été sensible à la forme de l'Etat. Il restera républicain et démocrate. Il a compté sur le réveil des puissances de sentiment: la Terre et les Morts, pour donner à la République une majorité nationaliste. Il a échoué, et Charles Maurras qui a été le témoin de cet échec - qui l'avait annoncé - viendra avec son "politique d'abord", affirmer qu'il faut d'abord changer les institutions avant de songer à changer les moeurs, parce que les institutions ont plus de part dans la formation des moeurs que celles-ci dans la formation des institutions" (Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 28).

Le 15 novembre 1899, L'Action Française publiait un manifeste en quatre points dont Maurras devait dire par la suite : "Ce furent là, certainement les quatre idées-mères et principes de l'Action Française".

1° L'homme individuel n'a pas d'intérêt plus pressant que de vivre en société : tout péril social enferme de graves périls pour l'individu.

2° De toutes les formes sociales dans le genre humain, la seule complète, la plus solide et la plus étendue, est évidemment la nationalité. Depuis que se trouve dissoute l'ancienne association connue au Moyen Âge sous le nom de Chrétienté, et qui continuait, à quelques égards, l'unité du monde romain, la nationalité reste la condition rigoureuse, absolue, de toute humanité. Les relations internationales, qu'elles soient politiques, morales ou scientifiques, dépendent du maintien des nationalités. Si les nations étaient supprimées, les plus hautes et les précieuses communications économiques ou spirituelles de l'univers seraient également compromises et menacées : nous aurions à craindre un recul de civilisation. Le nationalisme n'est pas seulement un fait de sentiment : c'est une obligation rationnelle et mathématique.

3° Entre Français, citoyens d'un Etat évidemment trahi par la faction qui le gouverne et menacé de rivalités redoutables, toutes les questions pendantes, tous les problèmes diviseurs doivent être coordonnés et résolus par rapport à la nation. Les gouvernements naturels des Français doivent se faire autour du commun élément national. Par-dessus leurs diversités politiques, religieuses et économiques ils doivent se classer suivant le plus ou moins d'intensité et de profondeur de leur foi française.

4° Le devoir des Français conscients de ces vérités est aujourd'hui de les formuler aussi publiquement et aussi souvent que possible afin d'y ramener leurs compatriotes aveugles ou négligents" (Charles Maurras in Jacques Ploncard d'Assac, ibid., p. 39-40).

"... Loin d'être un facteur de guerre, le nationalisme bien compris, le véritable nationalisme est le gage le plus sûr et le plus solide de la paix. Car l'individu - parce qu'il les connaît - comprend et estime les valeurs et les richesses de son patrimoine national, et qui, pour cela même, consciemment, est fier de son pays, et qui, consciemment, aime son pays, sera pour cela même, et naturellement, conduit à connaître, à comprendre et même à aimer les autres pays, et, pour commencer, les pays voisins..." (Jean  Haupt, ibid., p. 191).

"Dans tous les cas, il est important de se définir nationaliste pour ne pas laisser le terrain du nationalisme aux usurpateurs de gauche, maîtres en subversion du langage.

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19 janvier 2007 5 19 /01 /janvier /2007 21:56

Quelques faits et dates. Videos 

Le Laïcisme face à la Religion 

Laïcité et religion

 

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19 janvier 2007 5 19 /01 /janvier /2007 20:53

"Depuis cette date fatale du 21 janvier 1793, pas un de nos échecs nationaux qui n'ait scellé quelque ruine, sinon définitive, tout au moins fort durable, puisque le dommage en a subsisté jusqu'à nous. Et pas un succès, pas une gloire, pas une conquête, pas un bonheur national qui n'ait eu les lendemains les plus douloureux. La suite de nos Rois représente la plus admirable continuité d'un accroissement historique, et l'assassinat de l'un d'eux donne le signal des mouvements inverses, qui malgré la multitude des compensations provisoires, prennent dans leur ensemble la formme d' une régression.

* Pour le progrès social
* comme pour les moeurs,
* pour l'ordre politique
* comme pour l'étendue territoriale
* ou le nombre des habitants par rapport à celui des autres Etats de l'Europe, la France est tombée au-dessous de ce qu'elle était en 1793. Premier fait !

Second fait: avec des ressources admirables et d'incomparables moyens, la France tend à persévérer dans la chute"
(Mgr Delassus écrit cela il y a bientôt cent ans!...)

La France tend à persévérer dans la chute en raison même des principes qui la déterminèrent, il y a cent seize ans, à son régicide.

Il est donc vrai, qu'en coupant la tête à son Roi, la France a commis un suicide."

(Mgr Delassus, L'esprit familial, dans la famille, dans la cité et dans l'Etat, Société Saint-Augustin, Desclée De Brouwer, Lille 1910, réédité aux ESR, note 1, p. 42.)

La France est le « Royaume chéri et béni de Dieu dont l’exaltation est inséparable de celle de l’Église » (Alexandre III,
Pape 1159-1181, Epst. XXX t. X, Conc. Col. 1 212, in Marquis de la Franquerie, La mission divine de la France, ESR, 2000, p. 132.)

C’est également ce qu’affirmait Grégoire XI
(1370-1371) : t. XI, Conc. Col. 367
 
"M. Leroy-Beaulieu, a pu dire: "Le jour où la France, pour obéir aux sommations de l'anticléricalisme, aura lâchement abdiqué ses fonctions de grande nation catholique, ce sera pour nous le signal de la décadence définitive, de l'irrémédiable déchéance, préparée par des mains françaises. La politique de l'anticléricalisme est, pour la France, une politique de suicide national." Nous le voyons que trop! (A. Leroy-Beaulieu cité in Mgr Delassus, ibid., p. 228.)

"La France reviendra aux traditions de saint Louis, ou elle périra dans la honte et dans la ruine." (
Léon XIII)

«La France reviendra aux traditions de saint Louis, ou elle périra dans la honte et dans la ruine… La France est née, elle a vécu catholique et monarchique. Sa croissance et sa prospérité ont été en raison directe du degré où elle s’est rattachée à son Église et à son Roi. Toutes les fois, qu’au contraire, ses énergies se sont exercées à l’encontre de ces deux idées directrices, l’organisation nationale a été profondément, dangeureusement troublée. D’où cette impérieuse conclusion, que la France ne peut cesser d’être catholique et monarchique sans cesser d’être la France ! » (Léon XIII
, le 21 avril 1903, parlant des dirigeants républicains devant six cents Français, cité in Marquis de la Franquerie, La mission divine de la France, ESR, p. 277-278.)
Ainsi à la fin de son pontificat, Léon XIII donnait aux Catholiques de France la nouvelle direction à suivre. C’est cette politique que son successeur, saint Pie X, va continuer. Il ne va pas cesser de donner les instructions les plus nettes à tous les Catholiques de France, de s’unir sur le terrain religieux, et non plus sur le terrain constitutionnel.

C’était à dessein que saint Pie X
suppliait les Français d’avoir toujours présents à la mémoire le Testament de saint Rémy et la mission divine de Jeanne d’Arc :

« Vous direz aux Français qu’ils fassent leur trésor des Testaments de saint Rémy, de Charlemagne et de saint Louis, qui se résument dans ces mots si souvent répétés par l’héroïne d’Orléans : Vive le Christ qui est Roi de France (Saint Pie X à Mgr Touchet le 13 décembre 1908 lors de la lecture du décret de Béatification de Jeanne d’Arc).

A ce titre seulement la France est grande parmi les nations, à cette clause Dieu la protégera et la fera libre et glorieuse..." (Saint Pie X
, Act., t. V, p. 204.)

"Ne l'oubliez pas ! c'est par le retour à ses traditions de Foi et d'honneur, que la grande nation (i.e. la France) un moment affaiblie, recouvrera sa puissance et sa gloire." (Le Comte de Chambord, manifeste du 9 octobre 1870).

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19 janvier 2007 5 19 /01 /janvier /2007 20:38

Testament de Louis XVI, rédigé à la prison du Temple le 25 décembre 1792 :

21 janvier, anniversaire de la mort du roi Louis XVI

Au nom de la Très Sainte Trinité du père du Fils et du Saint Esprit, aujourd’hui vingt cinquième jour de Décembre, mil sept cent quatre vingt douze Moi Louis XVIe du nom Roy de France étant depuis plus de quatre mois enfermé avec ma famille dans la Tour du Temple à Paris par ceux qui étaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, même depuis le onze du courant avec ma famille de plus impliqué dans un Procès, dont il est impossible de prévoir l’issue à cause des passions des hommes et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyen dans aucune Loi existante, n’ayant que Dieu pour témoin de mes pensées et auquel je puisse m’adresser, je déclare ici en sa présence mes dernières volontés et mes sentiments.  

Je laisse mon âme à Dieu mon créateur, je le prie de la recevoir en sa miséricorde, de ne pas la juger d’après ses mérites, mais par ceux de Notre Seigneur Jésus Christ, qui s’est offert en sacrifice à Dieu son Père, pour nous autres hommes quelqu’indignes que nous en fussions et moi le premier.

Je meurs dans l’union de notre sainte Mère l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine qui tient ses pouvoirs par une succession non interrompue de St Pierre auquel Jésus Christ les avait confiés. Je crois fermement et je confesse tout ce qui est contenu dans le Symbole et les commandements de Dieu et de l’Eglise, les Sacrements et les Mystères tels que l’Eglise Catholique les enseigne et les a toujours enseignés.

Je n’ai jamais prétendu me rendre juge dans les différentes manières d’expliquer les dogmes qui déchire l’Eglise de Jésus Christ mais je m’en suis rapporté et rapporterai toujours si Dieu m’accorde vie, aux décisions que les supérieurs Ecclésiastiques unis à la Saint Eglise Catholique donnent et donnèrent conformément à la discipline de l’Eglise suivie depuis Jésus Christ. Je plains de tout mon cœur nos frères qui peuvent être dans l’erreur, mais je ne prétends pas les juger, et je ne les aime pas moins tous en Jésus Christ suivant ce que la charité Chrétienne nous l’enseigne.

Je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés. J’ai cherché à les connaître scrupuleusement, à les détester, à les détester, à m’humilier en sa présence, ne pouvant me servir du Ministère d’un Prêtre Catholique je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en ai faite et surtout le repentir profond que j’ai d’avoir mis mon nom (quoique cela fut contre ma volonté) à des actes qui peuvent être contraires à la discipline et à la croyance de l’Eglise Catholique à laquelle je suis toujours resté sincèrement uni de cœur, je prie Dieu de recevoir la ferme résolution où je suis s’il m’accorde vie, de me servir aussitôt que je le pourrai du Ministère d’un Prêtre Catholique pour m’accuser de tous mes péchés, et recevoir le Sacrement e Sacrement de Pénitence.

Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance (car je ne me rappelle pas d’avoir fait sciemment aucune offense à personne) ou ceux à qui j’aurais pu donner de mauvais exemples ou des scandales de me pardonner le mal qu’ils croient que je peux leur avoir fait.

Je prie tous ceux qui ont de la Charité d’unir leurs prières aux miennes, pour obtenir de Dieu le pardon de mes péchés.

Je pardonne de tout mon cœur, à ceux qui se sont fait mes ennemis sans que je leur en ai donné aucun sujet et je prie Dieu de leur pardonner, de même que ceux qui par un faux zèle, ou par un zèle malentendu, m’ont fait beaucoup de mal.

Je recommande à Dieu, ma femme, mes enfants, ma sœur, mes tantes, mes frères, et tous ceux qui me sont attachés par les Liens du Sang ou par quelqu’autre manière que ce puisse être. Je prie Dieu ,particulièrement de jeter de yeux de miséricorde, sur ma femme, mes enfants et ma sœur qui souffrent depuis longtemps avec moi, de les soutenir par sa grâce s’ils viennent à me perdre, et tant qu’ils resteront dans ce monde périssable.

Je recommande mes enfants à ma femme, je n’ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux, je lui recommande surtout d’en faire de bons Chrétiens et d’honnêtes hommes, de leur faire regarder les grandeurs de ce monde-ci (s’ils sont condamnés à les éprouver) que comme des biens dangereux et périssables et de tourner leurs regards vers la seule gloire solide et durable de l’Eternité, je prie ma sœure de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfants, et de leur tenir lieu de mère, s’ils avaient le malheur de perdre la leur.

Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu’elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donné dans le cours de notre union, comme elle peut être sure que je ne garde rien contre elle, si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher.

Je recommande bien vivement à mes enfants, après ce qu’ils doivent à Dieu qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux, soumis et obéissants à leur mère, et reconnaissant de tous les soins et peines qu’elle se donne pour eux, et en mémoire de moi je les prie de regarder ma sœur comme une seconde mère.

Je recommande à mon fils s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu’il doit oublier toute haine et tout ressentiment et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j’éprouve, qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile.

Je recommande à mon fils d’avoir soin de toutes les personnes qui m’étaient attachées autant que les circonstances où il se trouvera lui en donneront les facultés, de songer que c’est une dette sacrée que j’ai contractée envers les enfants ou le parents de ceux qui ont péris pour moi et ensuite de ceux qui sont malheureux pour moi, je sais qu’il y a plusieurs personnes de celles qui m’étaient attachées qui ne se sont pas conduites envers moi comme elles le devaient, et qui ont même montré de l’ingratitude, mais je leur pardonne (souvent dans les moments de troubles et d’effervescence on n’est pas le maître de soi) et je prie mon fils, s’il en trouve l’occasion, de ne songer qu’à leur malheur.

Je voudrais pouvoir témoigner ici ma reconnaissance à ceux qui m’ont montré un véritable attachement et désintéressé, d’un côté si j’étais seulement touché de l’ingratitude et de la déloyauté des gens à qui je n’avais jamais témoigné que des bontés, à eux à leurs parents ou amis, de l’autre j’ai eu de la consolation à voir l’attachement et l’intérêt gratuit que beaucoup de personnes m’ont montrés, je les prie d’en recevoir tous mes remerciements, dans la situation où sont encore les choses, je craindrait de les compromettre si je parlais plus explicitement mais je recommande spécialement à mon fils de chercher les occasions de pouvoir les reconnaître.

Je croirais calomnier cependant les sentiments de la Nation si je ne recommandais ouvertement à mon fils M. De Chamilly et Hue, que leur véritable attachement pour moi, avait porté à s’enfermer avec moi dans ce triste séjour, et qui ont pensé en être les malheureuses victimes, je lui recommande aussi Cléry des soins duquel j’ai eu tant lieu de me louer depuis qu’il est avec moi comme c’est lui qui est resté avec moi jusqu’à la fin, je prie Messieurs de la Commune de lui remettre mes hardes, mes livres, ma montre, ma bourse, et les autres petits effets qui ont été déposées au Conseil de la Commune.

Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardaient, les mauvais traitements et les gènes dont ils ont cru devoir user envers moi, j’ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes, que celles-là jouissent dans leur cœur de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser.

Je prie Messieurs de Malesherbes, Tronchet et de Sèze, de recevoir ici tous mes remerciements et l’expression de ma sensibilité, pour tous les soins et les peines qu’ils se sont donnés pour moi.

Je finis en déclarant devant Dieu et prêt à paraître devant lui que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancées contre moi. Fait en double à la tour du Temple le vingt cinq décembre mil sept cent quatre vingt douze.

 

LOUIS, Testament

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3 janvier 2007 3 03 /01 /janvier /2007 17:37

Via novopress.info

La ville de Grenade, dernier bastion musulman d’Espagne, redevient catholique. Le sultan Boabdil se rend mettant fin à sept siècles de présence musulmane en Espagne. Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille font leur entrée dans la ville. La campagne militaire lancée depuis 10 ans contre les musulmans en vue de reconquérir les terres catholiques espagnoles, la “Reconquista”, est terminée.

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23 décembre 2006 6 23 /12 /décembre /2006 16:12

Au moment où le journal libéral capitaliste et mondialiste Le Point, tenu par Claude Imbert, membre honoraire de la Trilatérale, publie un numéro spécial intitulé "La Renaissance : Quand la France s'éveillait", (N° 1788-1789, 21-28 décembre 2006), il nous paraît opportun de préciser tout au contraire de ce que dit ce numéro (bien nommé) 1789 du Point (!), que sous la dite "Renaissance", la France commençait son long et lent déclin : "la Renaissance, quand la France s'éteignait", le "mouvement d'unification matérielle" (Mgr Gaume, Le Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome I, Paris 1890, p. 458-472 ; Voir aussi l'histoire détaillée de la Renaissance dans notre son ouvrage La Révolution, t. IX), c'est-à-dire de la mondialisation devant préparer le règne de l'Antichrist.

C'est qu'à ce moment, premier phénomène, un cri général de réprobation contre le "moyen âge" part de l'Italie et retentit dans toute l'Europe. L'injure, le sarcasme, la calomnie, tout ce que la haine et le mépris peuvent inventer de plus outrageant, tombe à flots sur l'époque où le Saint-Esprit régna avec le plus d'empire. Théologie, philosophie, arts, poésie, littérature, institutions sociales, langage même, sont grossièreté, ignorance, superstition, esclavage, barbarie. Les fils ont rougi de leurs pères et répudié leur héritage. « Et pourtant les croyances anciennes, les créations anciennes, les aristocraties anciennes, les institutions anciennes, malgré ce qui a pu leur manquer, comme à tout ce qui est humain, qu'était-ce donc après tout ? C'était le travail de nos ancêtres ; c'était l'intelligence, c'était le génie, c'était la gloire, c'était l'âme, c'était la vie, c'était le coeur de nos pères » (Le P. Félix, XIe conf. à Notre-Dame de Paris, 1860.) Il faut ajouter : c'était le christianisme dans la vie de nos pères, et le règne du Saint-Esprit sur le monde.

Deuxième phénomène : au cri frénétique de réprobation contre le moyen âge, succède l'acclamation non moins frénétique et non moins générale de l'antiquité païenne. L'époque où Satan fut tout à la fois Dieu et Roi du monde devient l'âge le plus brillant de l'humanité. Dans les seules républiques de la Grèce et de l'Italie, honteusement prosternées aux pieds de Jupiter et de César, a brillé de tout son éclat le soleil de la "civilisation".... Philosophie, arts, poésie, éloquence, vertus publiques et privées, caractères, institutions sociales, lumières, libertés : chez elles, tout est grand, héroïque, inimitable.... Retourner à leur école et recevoir leurs leçons comme des oracles, est pour les nations baptisées le seul moyen de sortir de la barbarie et d'entrer dans la voie du progrès.

Troisième phénomène. Un changement radical ne tarde pas à se manifester dans la vie de l'Europe. Remis en honneur, l'esprit de l'antiquité redevient l'âme du monde qu'il fait à son image. Alors commence un impur déluge de philosophies païennes, de peintures et de sculptures païennes, de livres païens, de théâtres païens, de théories politiques païennes, de dénominations païennes, de panégyriques sans cesse renouvelés du paganisme, de ses hommes et de ses oeuvres. Ce vaste enseignement s'incarne dans les faits. On voit les nations chrétiennes briser tout à coup les grandes lignes de leur civilisation indigène, pour organiser leur vie sur un plan nouveau ; et, jetant, comme un haillon d'ignominie, le manteau royal dont l'Église leur mère les avait revêtues, s'affubler des oripeaux souillés du paganisme gréco-romain. De là est sortie ce qu'on appelle la civilisation moderne : civilisation factice, qui n'est le produit spontané ni de notre religion, ni de notre histoire, ni de notre caractère national ; civilisation à rebrousse-poil, qui, au lieu d'appliquer de plus en plus le christianisme aux arts, à la littérature, aux sciences, aux lois, aux institutions, à la société, les informe de l'esprit païen et nous fait rétrograder de vingt siècles ; civilisation corrompue et corruptrice, qui, se faisant tout au profit du bien-être matériel, c'est-à-dire de la chair et de toutes ses convoitises, ramène l'Europe, à travers les ruines de l'ordre moral, au culte de l'or et aux habitudes indescriptibles de ces jours néfastes, où la vie du monde, esclave de l'Esprit infernal, se résumait en deux mots manger et jouir, panem et circenses.

Quatrième phénomène. La première conséquence des faits que nous venons de rappeler devait être l'oubli de plus en plus profond du Saint-Esprit : il en fut ainsi. La nuit et le jour sont incompatibles dans le même lieu : quand l'une entre, l'autre sort. Plus Satan avance, plus le Saint-Esprit recule. Du cénacle au concile de Florence, l'enseignement du Saint-Esprit coule à pleins bords sur l'Europe qu'il vivifie. Avec la Renaissance, on voit les eaux du fleuve se retirer, et le grand enseignement du Saint-Esprit rentrer dans des limites de plus en plus étroites. La Renaissance arrive; et la guerre contre le christianisme, qui, depuis plusieurs siècles, se réduisait à des combats partiels, recommence, avec vigueur, sur toute la ligne.

Cinquième phénomène. Rentré dans la Cité du bien, Satan commence par en ébranler la base.

L'unité de foi, la puissance sociale de l'Église, le droit chrétien, la constitution chrétienne de la famille, étaient les quatre grandes assises de l'édifice religieux et social de nos ancêtres : que sont-elles devenues? Où est aujourd'hui l'unité de foi ? Le symbole catholique est brisé en morceaux comme un verre. La moitié de l'Europe n'est plus catholique ; l'autre moitié est à peine catholique à demi. Où est la puissance sociale de l'Église ? où est sa propriété ? Son sceptre est un roseau, et la mère des peuples n'a plus où reposer sa tête. Où est le droit chrétien ? Honni, foulé aux pieds, il est remplacé par le droit nouveau, disons mieux, par le droit de César, le droit de la force, du caprice et de la convenance. Où est la constitution chrétienne de la famille ? Le divorce est rentré dans les codes de la moitié de l'Europe. Ailleurs, sous le nom de mariage civil, vous avez le concubinage légal. Partout l'autorité paternelle désarmée ; et la famille, sans perpétuité, devenue une institution viagère. Quel est l'artisan de ces grandes ruines qui en supposent et qui en ont déterminé tant d'autres ? Si ce n'est pas l'Esprit du bien, c'est l'Esprit du mal : il n'y a pas à sortir de là.

Cependant, fasciner et détruire n'est que la première partie de l'œuvre satanique. Sur les ruines qu il a faites, l'usurpateur s'empresse d'élever son trône. Qui ne serait épouvanté en voyant, au dix-neuvième siècle de l'ère chrétienne, le règne du démon se manifester au cœur même de la Cité du bien, avec tous les caractères qu'il eut dans l'antiquité païenne? Ces caractères, on ne l'a pas oublié, furent le RATIONALISME, le SENSUALISME, le CÉSARISME, la HAINE DU CHRISTIANISME.

De ces différents caractères quel est celui qui nous manque? Le Rationalisme, ou l'émancipation de la raison de toute autorité divine en matière de croyances, peut-il être beaucoup plus complet ? L'autorité divine enseigne par l'organe de l'Église : quel est aujourd'hui le gouvernement qui l'écoute ? Sous le nom de liberté de conscience, toutes les religions ne sont-elles pas, politiquement et aux yeux d'un grand nombre, également vraies, également bonnes, et dignes d'une égale protection ? Qu'est-ce que cela, sinon l'Esprit de mensonge donnant, dans la Rome antique, le droit de bourgeoisie à tous les cultes et admettant tous les dieux au même Panthéon ?

"Sont-ils relativement nombreux les particuliers qui règlent leur foi sur la parole de l'Église ? Les hommes, les livres, les brochures, les journaux antichrétiens, ne sont-ils pas les oracles de la multitude ? D'ailleurs, la foi se connaît aux oeuvres, comme l'arbre aux fruits. Interrogez les membres du sacerdoce consultez les statistiques de la justice ; regardez autour de vous. Si cela ne vous suffit pas pour mesurer la puissance de la foi sur le monde actuel et fixer les limites de son empire, prenez une mappemonde et jugez !

Le Sensualisme
"Le Sensualisme, ou l'émancipation de la chair de toute autorité divine en matière de moeurs, ne marche-t-il pas de pair avec le Rationalisme ? Sous ce rapport, le monde actuel court à toutes jambes aux antipodes du christianisme. Le concile de Trente définit la vie chrétienne une pénitence continuelle, perpetua poenitentia ; et notre époque, une jouissance continuelle, la plus large possible et par tous les moyens possibles.... L'homme devient chair. Inutile d'insister sur ce caractère du règne satanique, dont le développement rapide alarme tous les esprits sérieux.

Le Césarisme
Le Césarisme, ou l'émancipation de la société de l'autorité divine en matière de gouvernement, par la concentration de tous les pouvoirs spirituels et temporels dans la main d'un homme, empereur et pontife, ne relevant que de lui-même. Qu'en est-il de ce nouveau caractère ? Regardez : la moitié des rois de l'Europe se sont faits papes (Ex : Angleterre, Pays Scandinaves) ; l'autre moitié aspire à le devenir.... Fouler aux pieds les immunités de l'Église, empiéter sur les droits de l'Église, souffleter l'Église, dépouiller l'Église, enchaîner l'Église : n'est-ce pas là ce qu'ont fait ou laissé faire tous les gouvernements de l'Europe, depuis la Renaissance ? N'est-ce pas ce qu'ils font encore? Si ce n'est pas là du Césarisme païen, nous ne comprenons plus le sens des mots.

La Haine du christianisme
"La Haine du christianisme. Le paganisme ancien haïssait le christianisme d'une haine implacable, universelle, à qui tous les moyens étaient bons pour insulter, pour écraser son ennemi. Il le haïssait dans son Dieu, dans ses ministres, dans ses disciples, dans ses dogmes, dans sa morale, dans ses manifestations publiques. Son nom était devenu celui de tous les crimes. Il était responsable de toutes les calamités publiques. La prison, l'exil, la mort au milieu des tortures, étaient justement dus à une secte, dit Tacite, coupable de la haine du genre humain. Satan est toujours Satan. Sa haine du christianisme est aussi jeune, aussi universelle, aussi implacable aujourd'hui qu'autrefois.

Il hait le Dieu des chrétiens. Depuis un siècle surtout, quels blasphèmes restent à proférer contre la personne adorable du Verbe incarné ? Citez un seul de ses mystères qui n'ait été mille fois attaqué, un seul de ses droits qui n'ait été nié et qui ne soit foulé aux pieds ? Il le hait dans ses ministres. Dans le paroxysme de sa fureur, n'a-t-il pas dit qu'il voudrait tenir le dernier boyau du dernier des rois, pour étrangler le dernier des prêtres ? (Diderot.) Autant qu'il a pu, n'a-t-il pas réalisé son voeu sanguinaire ? Est-il un seul pays, en Europe, où, depuis la Renaissance, les évêques, les prêtres, les religieux n'aient pas été dépouillés, chassés, poursuivis comme des bêtes fauves, insultés et massacrés ? Le Vicaire même du Fils de Dieu, le Père du monde chrétien, Pierre, du moins, aura été respecté. Voyez plutôt comme ils l'ont traité dans la personne de Pie VI et de Pie VII ; comme ils le traitent encore dans la personne de Pie IX. Qu'est-ce que l'Europe actuelle, sinon une famille en révolte contre son père ? Chaque jour, depuis neuf ans, des millions de voix ne font-elles pas retentir le cri déicide : Nous ne voulons plus qu'il règne sur nous ? Assiégée par cent mille excommuniés, la papauté n'est-elle pas un Calvaire ? Judas le vendeur; Caïphe l'acheteur; Hérode le moqueur; Pilate le lâche; le soldat spoliateur et bourreau, ne reparaissent-ils pas sur la scène ? Il le hait dans ses disciples. Les vrais catholiques subissent le sort de leurs prêtres. Toutes les injures adressées à leurs pères par les païens d'autrefois leur sont adressées par les païens d'aujourd'hui (On peut en voir la nomenclature dans Mamachi, Antiquitates et origines christianae, etc. Mieux que tous les raisonnements, ce fait seul manifeste l'identité de l'Esprit dominateur des deux époques.) On les tient pour inhabiles ou pour suspects. Autant qu'on le peut, on les exclut des charges publiques, on les traite d'arriérés, d'ennemis du "progrès", de la "liberté", des institutions modernes, demeurants d'un autre âge qui voudraient ramener le monde à l'esclavage et à la barbarie. On les opprime dans leur liberté, en annulant les dons qu'ils ont faits à l'Église, leur mère, ou aux pauvres, leurs frères ; en supprimant leurs associations de charité, qu'on ne rougit pas de mettre au-dessous des sociétés excommuniées. On les opprime dans leur droit de propriété, on prend leurs couvents pour en faire des casernes ; leurs églises, pour en faire des écuries ; leurs cloches, pour en faire des canons ; leurs vases sacrés, pour en faire de la monnaie ou des objets de luxe, à l'usage de leurs ennemis. On les opprime dans leur conscience, en leur imposant un travail défendu, en insultant, chaque jour, sous leurs yeux, tout ce qu'ils aiment, tout ce qu'ils respectent, tout ce qu'ils adorent. Pour que rien ne manque ni à leur martyre ni à la haine qui les poursuit, dans toute l'Europe, depuis la Renaissance, on les a pendus, brûlés, guillotinés. Encore aujourd'hui, en Italie, on les fusille ; en Pologne, on les pend ; en Irlande, on les tue par la faim. Si Dieu ne se lève, on en fera des boucheries, et des milliers de voix crieront: C'est justice ! Reus est mortis !

Il le hait dans ses dogmes. Depuis quatre siècles, au sein de l'Europe baptisée, il s'est dépensé, pour détruire l'édifice de la vérité chrétienne, plus d'encre, plus de papier, plus de temps, plus d'argent, plus d'efforts, qu'il n'en faudrait pour convertir le monde : cette guerre impie n'a pas cessé. Sans parler des livres, des théâtres, des discours antichrétiens: que font ces myriades de feuilles empoisonnées qui, chaque soir, partent de toutes les capitales de l'Europe, pour tomber le lendemain, comme des nuées de sauterelles venimeuses, dans les villes et les campagnes, et semer partout le mépris et la haine de la religion, le doute et l'incrédulité ?

Il le hait dans sa morale. Redevenu ce qu'il était aux jours de la souveraineté satanique, le monde actuel semble organisé pour la corruption des moeurs : Totus in maligno positus. Si les tristesses et les alarmes de tout ce qui porte encore un coeur chrétien ne vous le disent pas assez haut, regardez vous-mêmes.

La fièvre des affaires ; la soif de l'or et du plaisir ; l'industrie qui constitue des millions d'âmes dans l'impossibilité morale de remplir les devoirs essentiels du christianisme ; le luxe babylonien dont les coupables folies vont toujours croissant ; les modes impudiques ; les danses obscènes ; cinq cent mille cafés ou cabarets (en France seulement), gouffres béants où se perdent l'amour du travail, la pudeur, la santé, l'esprit de famille, le respect de soi-même et de toute autorité ; dans toutes les classes de la société des habitudes de mollesse qui énervent les âmes ; des scandales retentissants qui familiarisent avec le mal et tuent la conscience ; le mépris des lois qui ont pour but l'asservissement de la chair ; la profanation du dimanche ; la sanctification du lundi ; l'abandon de la prière et des sacrements : qu'est-ce que cela sinon la haine de la morale chretienne, haine infernale dont le dernier mot est d'étouffer le christianisme dans la boue ?

Il le hait dans ses manifestations publiques et privées. Là, il interdit le son des cloches et condamne le prêtre qui, en public, porterait son costume ; ailleurs, il abat les croix. Ici, il défend au Fils de Dieu de sortir de ses temples pour recevoir les hommages de ses enfants, et, sous peine d'être insulté, il doit se cacher avec soin lorsqu'il va les visiter sur leur lit de douleur. Tout cela se passe dans des sociétés qui se disent chrétiennes !

"Il s'y passe bien autre chose. En signe de victoire, Satan a replacé ses statues dans les jardins, dans les promenades, sur les places des grandes villes, dans l'Europe entière. Pénétrant jusque dans l'intérieur du foyer domestique, il en a banni les images du Verbe incarné et mis les siennes à leur place.

« Il n'y a plus de Christ au foyer, s'écriait naguère un éloquent prédicateur; il n'y a plus de Christ suspendu à la muraille ; il n'y a plus de Christ se révélant dans les moeurs. Quoi! vous avez sous vos yeux les portraits de vos grands hommes ; vos maisons se décorent de statues et de tableaux profanes ! Que dis-je ? vous gardez, exposés aux regards de vos enfants et aux admirations de la famille, les Amours du paganisme, les Vénus du paganisme, les Apollons du paganisme ; oui, toutes les hontes du paganisme trouvent un asile au foyer des chrétiens ; et, sous ce toit qui abrite tant de héros humains et de divinités païennes, il n'y a plus de place pour l'image du Christ, que Tibère lui-même ne refusait pas d'admettre avec ses divinités au Panthéon de Rome » (Le P. Félix,ibid. supra.)

Oui, il est vrai, vrai non-seulement en France où enseigne l'Université, mais vrai en Europe où enseignent les ordres religieux, vrai longtemps avant l'Université et la révolution française : chez les chrétiens lettrés des temps modernes, le Christ n'est plus au foyer. Mais il y était chez nos aïeux ignorants du moyen âge. Comment en a-t-il été banni ? comment a-t-il été remplacé par les dieux du paganisme, c'est-à-dire par Satan lui-même sous ces formes multiples, omnes dii gentium daemonia ? A quelle époque remonte cette substitution sacrilège ? Qui a formé les générations qui s'en rendent coupables ? Dans quels lieux et dans quels livres ontelles appris à se passionner pour les choses, les hommes, les idées et les arts du paganisme ? Quel Esprit a dicté l'enseignement qui aboutit à un pareil résultat ? Est-ce l'esprit du Cénacle ou l'esprit de l'Olympe ? C'est l'un ou l'autre.

Le début de la "mondialisation" ou "première mondialisation".
Il est un dernier phénomène qui, chaque jour, se manifeste avec plus d'éclat : c'est le double mouvement auquel le monde actuel obéit : mouvement d'unification matérielle, et mouvement de dissolution morale.
* En même temps, il absorbe les petites nationalités, supprime la famille, la commune, la province, la corporation, toute espèce de franchise et d'autonomie ;
* il ressuscite les armées permanentes de l'ancien monde, rebâtit ses grandes capitales, et, au cou des peuples affranchis par le Christianisme, rive les chaînes de la centralisation césarienne.
* Armées permanentes, grandes capitales, rapidité des communications, centralisation universelle, unification matérielle des peuples, poussée avec une ardeur fiévreuse; dissolution morale, arrivée au morcellement indéfini de tout symbole et de toute foi : qui oserait soutenir que ce double phénomène n'est pas le précurseur de la plus colossale tyrannie ? Peut-être la pierre d'attente du règne antichrétien, annoncé pour les derniers temps ? A nos yeux, c'est César à cheval avec Lucifer en croupe."

Source :
Mgr Gaume, Le Traité du Saint-Esprit, 1865, troisième édition, Gaume et Cie Editeurs, 3 rue de l'Abbaye, tome I, Paris 1890, p. 458-472; Voir aussi l'histoire détaillée de la Renaissance dans notre son ouvrage La Révolution, t. IX.

 

Conclusion

Avec la "Renaissance", la France hélas ne s'est pas éveillée comme le dit si perfidement le trilatéral Le Point, elle s'est éteinte, sombrant peu à peu dans les pièges que lui tendaient le Prince des Ténèbres qui lui préparait une place de choix en enfer !! La France des dites "Lumières"..., contre la France Fille aînée de l'Eglise, tel est bien le combat qui se livre depuis quatre siècles maintenant.

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22 décembre 2006 5 22 /12 /décembre /2006 15:12
Le baptême de Clovis représenté dans une enluminure des Grandes Chroniques de France de Charles V, vers 1370-1379.

Le baptême de Clovis représenté dans une enluminure des Grandes Chroniques de France de Charles V, vers 1370-1379.

A l'heure de la disparition des nations devant la mondialisation, à l'heure où le système broyeur des peuples et destructeur des sociétés apprend aux petits Français des mythes construits sur leurs origines (1789 aurait fondé la "nation française"!!...), à l'heure de la destruction de notre société, nous pensons qu'il est un devoir premier de rappeler à tous qu'avant la "nation française" révolutionnaire de 1789, il y eut la nation gauloise qui, il y a plus de 2000 ans, résista à la conquête romaine dans un magnifique sursaut national concrétisé par la levée d'une armée des Gaules par Vercingétorix.

César lui-même appela cette terre "la Gaule" dans les écrits qu'il rassembla dans De bello Gallico ou Commentaires sur la Guerre des Gaules. Cette Gaule reçut, un siècle plus tard, le catholicisme comme aboutissement et parachèvement de sa propre religion druidique, elle se fit chrétienne avant la conversion de l'Empire romain au IVe siècle et forma cette magnifique civilisation Gallo-Romaine que tous les rois germaniques cherchèrent à imiter. Avant sa propre conversion en 496, le roi des Francs Clovis (481-511), se fit le champion et le défenseur de la culture gallo-romaine de la Gaule, le protecteur de sa religion chalcédonienne (trinitaire) contre les rois germaniques voisins burgondes et wisigoths, ariens (hérétiques niant la Trinité et la divinité de Jésus-Christ), et donc le défenseur de Rome sur ses terres, ce qu'on appelait alors la Romania. La Gaule et les Gaulois au IVe siècle étaient romanisés, on parlait des "Gallo-Romains" ou des "Romains", c'est-à-dire qu'ils étaient catholiques de cette foi romaine fixée définitivement au grand Concile Œcuménique tenu à Chalcédoine en 451... Il est donc d'un devoir premier et urgent de rappeler ces faits et de rappeler à tous d'où nous venons, la culture et la civilisation primitive de nos ancêtres.

La nation française n'a pas deux siècles d'histoire, mais vingt et notre culture est celto-romaine ou gallo-romaine, et catholique.


Pour le démontrer, nous nous appuierons sur les travaux d'Anne Bernet, journaliste et historienne de l'histoire religieuse dans son livre Clovis et le Baptême de la France (Editions Clovis, Condé-sur-Noireau 1996) qui, disons-le tout de suite, a le mérite de souligner le lien entre la religion primitive des Gaulois et le catholicisme qui "a finalement converti les pays celtes, mieux préparés que d'autres à recevoir les mystères chrétiens."

De la religion primitive de la Gaule, deux divinités ont conservé les faveurs du peuple.

D'abord une déesse-mère chtonienne, maîtresse de la vie et de la mort, associée à l'agriculture, protectrice des troupeaux et des chevaux, parfois identifiée à la lune, aux sources, au feu, et guérisseuse. Comme tous les cultes rendus à une Grande Mère, le sien s'est estompé lorsque la société, de type matriarcal, est devenue patriarcale. Réduite au rang de parèdre d'un dieu, la Mère a pourtant continuée d'être vénérée sous diverses appelations qui cachent mal la croyance en une déesse unique. Elle est ainsi évoquée, selon les lieux et les circonstances, sous le nom d'Epona ou de Rigantona, patronne des cavaliers et psychopompe, le cheval étant, pour les Celtes, un animal lié au monde funéraire; sous le nom d'Anna ou de Dana, aïeule des dieux et des hommes, reine du monde souterrain, des marais, de la nuit et de la mort; sous celui de Brigida, patronne de la médecine, de l'univers féminin et des sages femmes; et parfois sous ceux de Belisama (la "Très Brillante") ou de Rosmerta.

C'est encore sous une autre appellation, "la Vierge qui enfantera", que la connaissent les druides du collège national de la forêt des Carnutes.

Encore très populaire aux premiers temps du christianisme, la déesse a été convertie. Le sanctuaire de la "Virgo paritura" correspond à la cathédrale de Notre-Dame de Chartres; tant la croyance des Carnutes en la Vierge-Mère était propre à annoncer le mystère de l'Incarnation.

Les sanctuaires d'Anna sont devenus ceux de sainte Anne, aïeule elle aussi, mais du vrai Dieu, et que les Bretons nomment toujours "Mamm Goz", grand-mère.

Quant à Brigida, elle a cédé la place à son homonyme, sainte Brigitte, abbesse de Kildare en Irlande; certaines anciennes légendes bretonnes voient aussi en elle la fille infirme de l'aubergiste de Bethléem, qui, seule du village, proposa son aide à Notre-Dame et, en remerciant, se vit donner deux bras, elle qui était née manchote.

La déesse primitive avait un compagnon, Cernunnos, un Dieu doté d'une ramure de cerf, associé au printemps, à la nature sauvage, aux animaux libres, à la croissance des arbres. Cerrunos était un Dieu magicien, dispensateur de sagesse.

César et Lucain, ont résumé le panthéon gaulois sous la forme d'une triade masculine : Toutatis, Hésus et Taranis. Il semble cependant qu'il ne s'agissait pas d'une véritable triade, trois divinités associées et distinctes, mais plutôt d'une ébauche de conception trinitaire. Les druides auraient ainsi vénéré un seul dieu en trois personnes, ce qui expliquerait la relative facilité avec laquelle l'Eglise a finalement converti les pays celtes, mieux préparés que d'autres à recevoir les mystères chrétiens.

Appelé par ses fidèles "dieu-père" ou "bon dieu", devenu "Dispater" chez César, Taranis-Sucellos commandait au jour et à la nuit, à la mort et à la vie. Roi du ciel, créateur universel, il était à la fois seigneur et prêtre. Ses représentations tardives, car les druides n'aimaient pas voir réduire la divinité à des simulacres de pierre ou de bois, le montrent à cheval, écrasant sous les sabots de sa monture un serpent que le dieu transperce de sa lance. Cette image est deveue l'iconographie traditionnelle du patron chrétien des cavaliers, saint Georges.

Le surnom de Taranis indique clairement que le dieu commandait à la foudre et au tonerre, raison pour laquelle les Romains l'identifièrent à Jupiter tonnant.

Dieu-père, Taranis a un fils, "le Grand Fils". Appelé Bélénos ou Grannos, ce qui signifie "Brillant", "Brûlant", ce dieu solaire que l'on célébrait le 1er mai par des feux de joie, avait ses temples sur les lieux élevés. Ses sanctuaires sont devenus ceux de Saint Michel.

Esus est un dieu bûcheron, du moins sur les images qui le représentent. Cette iconographie signifierait qu'il était à la fois un destructeur et un libérateur.

Quant à Toutatis, plus célèbre chez les Celtes sous le nom d'Ogmios, vieillard chauve à la langue percée, il était le dieu de l'éloquence, de la persuasion, de la justice et de la guerre. Enfin, Lug (le Lumineux), fêté le 1er août, et dont le nom se retrouve dans l'étymologie de nombreux noms de villes (Lyon, Laon, Loudun...) était le maître de l'intelligence, desarts et des techniques, civiles et militaires.

Cette apparente diversité, peut-être plus accessible au commun des fidèles, dissimulait en réalité pour les initiés une unique figure divine, créateur universel, parfaitement juste et parfaitement bienveillant.

De la foi véritablement pratiquée par les druides, et des enseignements religieux dispensés par les collèges druidiques, nous ne savons pratiquement rien. S'ils possédaient un alphabet dit "ogamique" parce qu'il aurait été inventé par Ogmios, les druides se refusaient à mettre par écrit leurs doctrines qui se transmettaient oralement, au terme d'un apprentissage qui pouvait durer vingt ans. Ce que nous en savons, pour l'essentiel, a été transmis par les Romains et déformé, soit par malveillance afin de noircir les druides, ennemis déclarés des conquérants et seul ferment d'unité dans le monde celtique; soit par incompréhension.

Quelques certitudes surnagent cependant.

Les druides et les initiés croyaient en un dieu unique. Ils savaient que le monde ne se bornait pas à l'univers visible mais qu'il existait un univers invisible, plus désirable que le monde présent. Réfutant les croyances héritées des constructeurs de mégalithes, adeptes de métempsycoses, les druides croyaient en une seule vie terrestre, suivie, pour les justes, par une éternité de survie bienheureuse dans un Au-delà de joie et de consolation. Cet Au-delà se nomme "Sid" (le pays de la Paix"), "Avalon" (le pays des pommes) ou encore "Terre des jeunes", "Terre des Vivants", "terre du Bonheur". Les bienheureux y sont défintivement libérés des souffrances terrestres et unis à la divinité.

Cette foi intense en l'immortalité de l'âme est la seule prêchée publiquement par les drudies. Réduisant la mort à un simple passage vers un état meilleur, elle libère ses adeptes de l'angoisse de mourir. Face aux Champs-Elysées romains ou grecs, face au Tartare, endroits sans charme pour l'un et terrible pour l'autre, le Sid est évidemment plus souhaitable pour y vivre son éternité... Le monde romain de la conquête, lecteur de Lucrèce et qui croit que la mort ne débouche que sur le néant, sera quelque peu terrifié par des peuples guerriers délivrés de la plus fondamentale des frayeurs humaines.

Pour mériter le Sid, les Celtes doivent suivre un commandement, le seul public, qui résume assez bien la loi naturelle : "Sois pieux. Sois courageux. Ne fais pas le mal".

Ceux qui ne l'auront pas scrupuleusement suivi n'auront pas une part convenable du bonheur éternel, ne seront pas réunis au dieu et connaîtront une éternité plus proche de notre conception des Limbes que de l'Enfer ou du Purgatoire.

Les druides annoncent que le monde sera détruit par le feu et l'eau et qu'une nouvelle vie succédera à ce cataclysme....

"Pieux et braves, les Celtes de Gaule possèdent déjà les qualités qui, après leur conversion au christianisme, feront d'eux les défenseurs naturels de l'Eglise." (Anne Bernet, Clovis et le Baptême de la France, Editions Clovis, Condé-sur-Noireau 1996, p. 28-36.)

"Les Saints Forts ne sont autres que les habitants d'un village du pays carnute. Ils reconnurent aussitôt la Virgo paritura qu'adoraient leurs ancêtres dans la Vierge Mère que leur annonçait un missionnaire. Convertis en masse, les Carnutes refusèrent d'abjurer leur foi, qui renouait si bien avec les plus hautes aspirations de l'ancienne religion celte. Ils furent jetés vivants dans le puits que l'on voit toujours sous la cathédrale de Chartres."

(Anne Bernet, ibid., p. 81.)

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