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Christ Roi

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Horloge

3 janvier 2023 2 03 /01 /janvier /2023 00:00
Saint Nom de Jésus

Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l'enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l'ange lui avait donné avant sa conception "Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus." (Luc 1,31). Le Catéchisme de l’Église Catholique ajoute que "Jésus veut dire en hébreu : “Dieu sauve ”. Lors de l’Annonciation, l’ange Gabriel lui donne le prénom de Jésus, exprimant à la fois son identité et sa mission" (CEC 430).

C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : "Jésus Christ est Seigneur" à la gloire de Dieu le Père.

Philippiens 2, 9-11

Les premiers disciples vont vénérer le nom de Jésus. Pierre l’invoque pour guérir l’infirme qui se trouvait à l’entrée du temple de Jérusalem (Ac 3,6). Dans les prières, dans leurs louanges, ils ne cessaient d’invoquer le nom de Jésus qui leur avait donné son Esprit. "Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père." (Col 3, 17). "Ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera." (Jn 16, 23).

 

Les pharisiens et docteurs de la loi ont voulu empêcher les Apôtres de prier au Nom de Jésus : "Ayant rappelé Pierre et Jean, ils leur interdirent formellement de parler ou d’enseigner au nom de Jésus" (Ac 4, 17-18). Mais ceux-ci refusent de cesser de prononcer ce saint Nom, car ils savent qu’il n’y a de salut en aucun autre : "En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver" (Ac 4, 11-12).

 

Au cours des siècles les chrétiens sont restés attaché au nom de Jésus et le prierons en l’appelant affectueusement par son nom.

Au Moyen-Age, la période de St François était particulièrement sensible à cette forme de piété. François lui-même aimait répéter le nom de Jésus comme nous le rappelle Celano : "le nom de Jésus était à ses lèvres doux comme le miel." (2C199).

Rien d’étonnant, donc, que parmi ses disciples, un frère, St Bernardin de Sienne développe une forme de prière qui consiste à répéter le Nom de Jésus le plus souvent possible durant la journée. Il nous a laissé un sigle qui reprend Le nom de Jésus en grec : IHS (IH-SOUS, interprété en latin par Iesus Hominum Salvator), bien souvent repris sur les portes de nos tabernacles et sur nos croix. Saint Bernardin de Sienne favorise une véritable dévotion pour ce "Saint Nom de Jésus" dont il fait représenter les initiales sur un tableau qu’il montre lors de ses prédications. Les conversions se multiplient et la vénération se répand dans toute la péninsule italienne.

Elle est encore renforcée lorsque saint Ignace de Loyola choisit le nom de Jésus pour celui de sa compagnie, dont le rayonnement rejaillit bientôt sur toute la chrétienté.

Au XVIIIe s., le pape Innocent XIII fait du Saint Nom de Jésus une fête de l’Église universelle que le pape Pie X fixe au deuxième dimanche après l’Épiphanie.

Saint Nom de Jésus

Ô Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton nom par toute la terre ! Jusqu'aux cieux, ta splendeur est chantée

par la bouche des enfants, des tout-petits : rempart que tu opposes à l'adversaire, où l'ennemi se brise en sa révolte.

A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas,

qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui, le fils d'un homme, que tu en prennes souci ?

Tu l'as voulu un peu moindre qu'un dieu, le couronnant de gloire et d'honneur ;

tu l'établis sur les oeuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds :

les troupeaux de boeufs et de brebis, et même les bêtes sauvages,

les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui va son chemin dans les eaux.

R/ O Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton nom par toute la terre !

Psaume 8

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2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 00:00
 Saint Grégoire de Naziance, dit le Jeune, ou encore Grégoire le Théologien, Patriarche de Constantinople, Docteur de l'Église (+ 390)

Si quelqu'un ne croit pas que la Sainte Vierge Marie est la Mère de Dieu, celui-là est un étranger à la Divinité.

Saint Grégoire naît dans le foyer de Grégoire l'Ancien, un juif converti en 325 qui deviendra évêque.(1)

 

Lors d'un voyage entre Alexandrie et Athènes, son bateau est pris dans une tempête au cours de laquelle il pense mourir. Cet événement marque un tournant dans sa vie : Grégoire redoutant de mourir non baptisé, fait la promesse de se consacrer à Dieu s'il survit, comme il l'explique dans ses écrits : "À toi j'étais auparavant, tien je suis maintenant. Pour toi je vivrai si j'échappe à ce danger ! Ton disciple est tombé dans la tempête : dissipe ce songe, ou viens marchant sur l'eau et que cette horreur cesse."(2)

 

Il rencontre Basile de Césarée à Athènes en 350, lors de leurs études. C'est leur foi en Dieu dans une école où de nombreux païens étaient présents et un même désir de perfection qui désormais lient ces deux étudiants d'une grande amitié. Durant ces premières années d'études à Athènes, Grégoire joue probablement un rôle de tuteur ou de professeur auprès de Basile.(3)

 

Grégoire assiste Basile de Césarée dans la rédaction des règles morales et ascétiques qui sont à la base de la législation monastique de l'Église orthodoxe.

 

Il garde durant toute sa vie la conviction que le christianisme et la culture ne s'opposent pas, mais sont parfaitement conciliables.  Il s'oppose ainsi vivement à l'empereur Julien qui, dans un édit, interdit aux grammairiens et rhéteurs chrétiens d'enseigner les lettres classiques. Pour Grégoire, la sagesse et la culture sont universelles, elles n'appartiennent pas à une civilisation, aux Égyptiens ou aux Grecs, mais viennent à tous puisqu'elles viennent de Dieu. Les chrétiens doivent donc "dérober", acquérir et assimiler toutes les richesses des cultures grecques ou égyptiennes en rejetant ce qui relève de l'idolâtrie. L'attitude de Julien, qui vise à exclure les professeurs chrétiens de l'enseignement et donc à marginaliser l'apprentissage, est fermement dénoncée.

 

Il est ordonné contre son gré évêque de Sasimes par Basile (372), mais il est empêché de prendre possession de son siège épiscopal par l'évêque arien de Tyane, Anthime ; il reste chez son père, devenant ainsi le premier évêque auxiliaire de l'Église.

 

À la mort de son père en 374, il décide de se retirer pour mener une vie cénobitique à Séleucie d'Isaurie, à plus de cinq cents kilomètres de Nazianze. Il y mène pendant quatre ans une vie cénobitique.

 

Il est invité à Constantinople, où il prend part à la lutte contre l'arianisme et contre les divisions de l'Église de Constantinople. Partisan de la doctrine du concile de Nicée (325), il cherche à défendre la place de l'Esprit Saint dans la théologie orthodoxe. Après un temps de réflexion, il décide de renoncer à la vie anachorétique : "J'étais possédé par le désir des livres divins et par la lumière de l'Esprit qui réside dans la contemplation de la Parole, chose qui ne s'accomplit pas dans le désert et son calme."

 

Le premier janvier 379, Basile de Césarée meurt. Grégoire écrit alors une lettre célèbre au frère de son ami, Grégoire de Nysse, où il dit son émotion. Il prononcera plus tard un éloge funèbre, dans lequel il donne une description détaillée de Basile.

 

L'empereur Théodose Ier impose Grégoire de Nazianze comme évêque de Constantinople.

 

Il préside le concile de Constantinople (381). Le concile de Nicée en 325 avait omis de parler de la nature divine de l'Esprit Saint ; or, cette question fait débat entre les évêques, surtout pour Grégoire de Nazianze qui veut que l'on reconnaisse la nature divine du Saint Esprit. Sa position doctrinale repose sur la formule de l’homoousios (consubstantialité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, selon le credo de Nicée). En analysant les Écritures, Grégoire de Nazianze affirme que l'Esprit Saint est de nature divine dans la mesure où il est défini comme un être actif. Cette définition implique donc qu'il ne soit pas considéré comme un attribut de Dieu, comme le prétendent certains théologiens de l'époque. Comme l'Esprit Saint parle, sépare, agit, cela signifie donc qu'il est essence. Comme il n'est pas une créature de Dieu, et que les chrétiens affirment être baptisés en Lui, cela implique donc que nous sommes baptisés en Dieu, donc que l'Esprit Saint est Dieu.(4) Les évêques au concile utilisent une autre formule, l’ekporeuomenon (expression selon laquelle l'Esprit Saint procède du Père). Cette formule est une vision minimaliste, qui pouvait être fragilisée par certains théologiens ariens. Cependant, même si la formule de Grégoire n'est pas consacrée, le concile de Constantinople reconnaît ouvertement, même si c'est de façon minimaliste, la divinité de l'Esprit Saint. 

 

Face aux théologiens ariens qui nient la divinité de l'Esprit Saint dans la mesure où il n'y a pas d'affirmation de la divinité de l'Esprit Saint dans la Bible, Grégoire défend l'existence d'une révélation progressive des dogmes dans la période post-apostolique (5), et montre qu'il existe dans la Bible de nombreux passages parlant de la présence de l'Esprit Saint, tant dans la liturgie que dans la narration (Isaie Chapitre 11, verset 2-3 : "L'Esprit de l'Éternel reposera sur lui : Esprit de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l'Éternel." ; Psaumes 142, 10 ; 50,12-14 ; Épître aux Romains 8,9 ; Première épître aux Corinthiens 2, 16, Ex 61,1, 2 Co 3, 17 ; Actes des apôtres 2, 3.)

 

Face à l'impossibilité de pouvoir influencer davantage les pères du concile, Grégoire démissionne alors que les débats sont loin d'être achevés (381). En partant, il écrit un discours virulent contre les membres du concile de Constantinople et sur l'importance donnée à l'apparence(6) :  "J'ignorais qu'il fallût rivaliser avec les consuls, les préfets et les généraux... J'ignorais qu'il me fallût prendre le bien des pauvres pour vivre dans le luxe et la bonne chère... et porter aux autels l'odeur des festins. J'ignorais qu'il fallût me montrer sur les chars... promener par la ville un grand train et forcer la foule craintive à se ranger des deux côtés de ma route, comme elle le fait au passage des bêtes!"(7)

 

Chassé de Constantinople, il retourne à Nazianze, où il écrit de nombreuses lettres et discours en faveur notamment de la thèse qui considère l'Esprit Saint comme l'une des personnes de la Trinité. Il défend avec beaucoup d'ardeur la divinité du Verbe, ce qui lui vaut d'être appelé le Théologien. La théologie trinitaire n'étant pas alors bien définie, le rôle de Grégoire de Nazianze est extrêmement important, car il a permis de la définir et de la développer. 

 

Il finit solitaire, composant d'admirables poèmes que la liturgie utilise encore. 

 

Il meurt le 25 janvier 390.

 

Grégoire est très vite considéré comme un saint, même s'il n'y a jamais eu de canonisation, cette procédure naît au Xe siècle. Il est reconnu comme l'un des grands théologiens qui sont encore actuellement vénérés tant par les Églises orthodoxe que catholique et à ce titre honoré du titre de "Docteur universel". Il est considéré avec Basile de Césarée et Grégoire de Nysse comme l'un des trois "pères cappadociens". Les orthodoxes lui ont donné l'un de ses titres les plus prestigieux, celui de "Grégoire le Théologien". 

 

Il est enfin considéré comme un Père de l'Église et est proclamé "Docteur de l'Église" par le pape Pie V en 1578.

 

Grégoire de Nazianze, Docteur de l'Église, est le premier après saint Jean à avoir été surnommé le "Théologien" pour la profondeur de ses discours sur Dieu.

 

Dans le calendrier liturgique catholique, la fête de Grégoire de Nazianze est célébrée le 2 janvier. 

PRATIQUE : Demandons la grâce d'une foi forte en la virginité de Marie.(8)

 Saint Grégoire de Naziance, dit le Jeune, ou encore Grégoire le Théologien, Patriarche de Constantinople, Docteur de l'Église (+ 390)

Sources : (1) ; (2) Mgr Hilarion ALFEYEV (traduit du russe par Alexandre Siniakov), Le chantre de la Lumière, Introduction à la spiritualité de saint Grégoire de Nazianze, Paris, Édition du Cerf, coll. Théologies, août 2006, p. 17 ; J.-P. MIGNE, Patrologiae cursus completus, coll. Series graeca, 37, 1043 ; (3) ; (4) Jean BERNARDI, Saint Grégoire de Nazianze, Paris, Édition du Cerf, coll. Initiations aux pères de l'Église, mars 1995, p. 226 ; (5) Mgr Hilarion ALFEYEV, ibid., p. 229 ; (6) Mgr C. LAGIER, L'orient chrétien, Des apôtres jusqu'à Photius, Paris, L'Œuvre d'Orient, 1935-1950, réimpr. deuxième édition, p. 175 ; (7) Discours 42-43, Paris, Éditions du Cerf, coll. Sources chrétiennes, septembre 1992 ; (8)

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24 décembre 2022 6 24 /12 /décembre /2022 01:00
Saint Charbel, Moine maronite († 1898)

Charbel Makhlouf (ou simplement Saint Charbel), naît Youssef (joseph en arabe) Antoun Makhlouf à Bekaa Kafra (Liban Nord) le 8 mai 1828, l'un des cinq enfants d'une famille pauvre d'un village isolé dans les collines du Liban, fervents catholiques maronites dont les parents comprenaient des prêtres et des moines. 

Après sa mort plusieurs personnes ont vu des lumières mystérieuses au-dessus de sa tombe, et depuis l'endroit est devenu un très important site de pèlerinage.

Saint Charbel, surtout depuis sa mort, est un thaumaturge célèbre dont on ne compte plus les miracles, dont beaucoup ont fait l'objet d'études médicales sérieuses.[1]

 

Youssef gardait le petit troupeau d'animaux de sa famille quand il était jeune. Dès l'enfance sa vie a révélé un appel à "porter fruit comme un Cèdre noble du Liban". Il reçut une éducation très pieuse, qui lui donna la passion de la prière. Pendant que les bêtes se reposaient il s'agenouillait longuement dans une petite grotte, transformée en oratoire, et priait devant une image de la Vierge Marie qui ne le quittait jamais.

À la suite de ses deux oncles ermites, qui s'étaient retirés au monastère de Saint-Antoine de Qozhaya (Nord-Liban) il aspire de plus en plus à la vie érémitique. 

Saint Charbel, Murale en la Cathédrale St Patrick, New York

Saint Charbel, Murale en la Cathédrale St Patrick, New York

À 23 ans il entre au monastère de Notre Dame de Mayfouk (au nord de Byblos) où il devient un novice.[2]

 

En 1851, il quitte le village familial et se rend au monastère de Notre-Dame de Maifouk où débute sa vie monastique. Après deux années de noviciat, en 1853, il a été envoyé au Monastère de St Maron à Annaya (Mont-Liban) où il rejoint 'l'Ordre libanais maronite' et le 1er novembre 1853, a prononcé les voeux monacaux de pauvreté, chasteté et obéissance sous le nom de Charbel, un des martyrs de l'Église d'Antioche du IIe siècle.  Il complète ses études théologiques au monastère de Saint Kobrianous et Justine à Kfeifan, Batroun où il a étudié la philosophie et la théologie.

Son ordination à la prêtrise le 23 juillet 1859 a eu lieu à Bkerké, au patriarchat maronite, après quoi il a été renvoyé au monastère de St. Maron où il vit pendant 16 ans.

 

Le 15 février 1875, il rejoint l'ermitage de St Paul et Pierre qui fait partie du monastère. Il était un saint et un ermite typique, il occupe son temps par la prière et l'adoration, et a rarement quitté son ermitage où il reste pendant 23 ans.

 

Sa lampe, allumée au sommet de la montagne de son ermitage, au siècle dernier, a brillé d’un éclat toujours plus grand, et l’unanimité s’est faite rapidement autour de sa sainteté. Les compagnons de Charbel dans l'ermitage étaient les Fils de Dieu, comme rencontré dans les Saintes Ecritures et dans l'Eucharistie, et la Mère Bénie. L'Eucharistie est devenue le centre de sa vie.

 

Le 16 décembre 1898 en récitant la prière "Père de Vérité" à la Liturgie Sacrée, Charbel a souffert une attaque de paralysie. Il agonise durant huit jours et meurt le 24 décembre, la Veille de Noël, à l'âge de 70 ans.

Le soir de son enterrement, son supérieur a écrit: "A cause de ce qu'il fera après sa mort, je n'ai pas besoin de parler au sujet de son comportement".

 

 

 

L’existence de saint Charbel montre des similitudes avec celle de saint Padre Pio. Beaucoup de prodiges entourèrent la vie de saint Charbel. L’un de ses frères à Annaya témoigne : « Tout ce qu’on lit dans les biographies des saints est inférieur à ce que, de mes yeux, j’ai vu accomplir par le père Charbel ». On lui demandait de bénir les champs, les troupeaux, les malades, et les grâces pleuvaient. Plusieurs fois les champs bénis ont été les seuls préservés des invasions de criquets et les élevages de vers à soie protégés. Le saint avait le don de lire dans les âmes et de connaître les choses à distance. Un jour où les réserves de nourritures étaient insuffisantes, on lui demanda de bénir le garde-manger et les jarres se remplirent miraculeusement de blé et d’huile.

 

D’où lui venait donc cette grâce de réaliser tant de miracles ? C’est la vie de saint Charbel qui nous le dit. Le moine offrait continuellement des sacrifices et menait une vie d’ascèse et de prière. Il veillait longuement la nuit pour prier, il jeûnait constamment, travaillait même malade et refusait les médicaments. Il ne parlait que lorsqu’on le lui ordonnait et toujours à voix basse, les yeux baissés et son capuchon couvrant son regard. Il ne sortait que sur ordre de son supérieur. La messe était au cœur de sa vie, il s’y préparait longuement et faisait de longues actions de grâce.[3]

 

La nuit du 25 au 26 décembre, quelques heures après sa mise en terre, des clartés inexplicables apparaissent autour de sa tombe, marquée d'une simple croix de bois, dans le cimetière des moines attenant au monastère ; des paysans, apercevant de loin ces luminosités, viennent s'en enquérir au monastère. Les moines, qui avaient constaté le même étrange phénomène, ne parviennent pas à repérer la source de cette luminosité dans la zone où le Père Charbel venait d'être enterré.[4]

Quelques mois après sa mort une vive lumière a été vue entourant sa tombe. Les Supérieurs l'ont ouvert pour trouver son corps encore intact. Depuis ce jour un liquide comme le sang suinte de son corps. Les experts et les docteurs sont incapables de donner des explications médicales pour l'incorruptibilité et flexibilité. 

Lorsqu'il est enterré, c'est le tombeau qui se met à suinter. 

Bientôt, une foule de plus en plus nombreuse visite son tombeau y conduisant des malades pour lui demander des grâces.

Cinquante ans plus tard, en les années 1950 et 1952 sa tombe a été ouverte et son corps non corrompu avait encore l'apparence d'un vivant.

 

Paul VI béatifie Charbel le 5 décembre 1965, en disant dit : "Un Ermite... de la montagne Libanaise est inscrit dans le nombre des bénis...un nouveau membre éminent de la sainteté monacale enrichit, par son exemple et son intercession, le peuple Chrétien entier ...Qu'il nous fasse comprendre, dans un monde largement fasciné par la richesse et le confort, la valeur primordiale de la pauvreté, la pénitence, et l'ascétisme, pour libérer l'âme dans sa montée à Dieu..." [5]

Saint Charbel est canonisé par Paul VI le 9 octobre 1977. "Qu’il intercède pour nous, pauvres pécheurs, qui, trop souvent, n’osons pas risquer l’expérience des béatitudes qui conduisent pourtant à la joie parfaite!" [6]

Aujourd'hui encore, saint Charbel Maklouf, humble moine et prêtre, attire des foules où se côtoient chrétiens et non-chrétiens.

Saint Charbel Makhlouf est pour l’Église catholique un symbole d’union entre l’Orient et l’Occident.[7] 

Liturgiquement l'Église le commémore le 24 juillet. Dans sa région il est fêté le 24 décembre.[8]

Quartier d'habitation de Saint Charbel. https://twitter.com/bethecreed/status/1588578588290605056/photo/1

Quartier d'habitation de Saint Charbel. https://twitter.com/bethecreed/status/1588578588290605056/photo/1

Quand la paix du Christ se sera enracinée en toi, tu apporteras aux autres la paix et tu les guériras de leur angoisse de vivre et de leurs doutes. La force de la prière ardente est mille fois plus grande que celle des remèdes humains et que les forces terrestres.

[9]

  Saint Charbel est le saint patron du Liban, il y est fêté le 24 décembre.

Sources

[1] https://forumarchedemarie.forumperso.com/t7077-quelqu-un-connait-ce-saint-saint-charbel

[2] https://www.missa.org/charbel.php

[3] https://hozana.org/saints/saint-charbel

[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Charbel_Makhlouf

[5] https://www.vatican.va/content/paul-vi/fr/speeches/1965/documents/hf_p-vi_spe_19651205_charbel-makhlouf.html

[6] https://www.vatican.va/content/paul-vi/fr/homilies/1977/documents/hf_p-vi_hom_19771009.html

[7] https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2019-12/histoire-de-saintete-saint-charbel-maklouf.html

[8] https://nominis.cef.fr/contenus/saint/9754/Saint-Charbel-Makhlouf.html

[9] BEIJTIA (Philippe), Saint Charbel, Paris, Pierre Téqui, 2012. - HAYEK (Michel), « Eglise maronite » dans DS, X, 1980, 631-644. - SKANDAR (Hanna), Paroles de saint Charbel, Perpignan, Artège, 2014. - SKANDAR (Père Jean OLM), Saint Charbel pèlerin de l’absolu, Paris, Pierre Téqui, 2011 https://hozana.org/saints/saint-charbel

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20 décembre 2022 2 20 /12 /décembre /2022 01:00
Abraham, Isaac et Jacob

Vers 1850 avant Jésus-Christ, Abraham est, avec Isaac et Jacob, le peuple en marche dans l'attente du Messie (les Saints Patriarches).

 

Vers 1850 avant Jésus-Christ, Abraham, encore païen, habitait Our, en Chaldée. Dieu l'invita à quitter son pays pour aller vers la Palestine. ‘’Pars de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père vers le pays que je te ferai voir. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai. Je rendrai grand ton nom. Sois en bénédiction… En toi seront bénies toutes les familles de la terre.’’ Au long du voyage émaillé d'anecdotes, il grandit dans la foi et deviendra le Père des Croyants.

 

L’épouse d’Abraham s’appelait Saraï [‘’ma Princesse’’] ; stérile, elle n’avait pas d’enfant. Abraham prit sa femme, Sarah, son neveu Loth, tous les biens qu’ils avaient acquis et les serviteurs, esclaves et troupeaux. Ils partirent pour le pays de Canaan. (Gn 12,1-5) Abraham vient d’apprendre que Dieu est tout proche, qu’il est au cœur de l’homme et de sa vie, et qu’il a pour l’humanité des projets grandioses et mystérieux. Et Abraham ‘’partit sans savoir où il allait.‘’ (Hébreux 11,8). Arrivés au pays de Canaan, Abraham apprend que c’est à sa descendance que Dieu donnera ce pays (Gn 12,7). Mais, éclairé par l’Esprit-Saint, Abraham comprend que ‘’ce pays’’ n’est pas ‘’ce pays’’ : ‘’Par la foi, il vient résider en étranger dans la terre promise, habitant sous la tente […]. Car il attendait la ville munie de fondations qui a pour architecte et constructeur Dieu lui-même.’’ (Hébreux 11, 9-10), la Jérusalem céleste.

De campements en campements il avait gagné le sud palestinien quand une famine l’obligea à descendre en pays d’Égypte.

De retour en Canaan, Abraham vint avec ses tentes habiter au chêne de Mambré, qui sont à Hébron ; il y éleva un autel pour le Seigneur (Gn 13-14-18). Mais Abraham et Sarah prennent de l’âge… ‘’Mon Seigneur Dieu, que pourrais-tu donc me donner ? Je m’en vais sans enfant, et l’héritier de ma maison, c’est Élièzer de Damas. Abram dit encore : Tu ne m’as pas donné de descendance, et c’est un de mes serviteurs qui sera mon héritier.’’ (Gn 15,3) Dieu mène alors Abraham dehors : ''Contemple le ciel. Compte les étoiles. [...] Telle sera ta descendance.'' (Gn 15,5). Abraham eut foi dans le Seigneur et pour cela le Seigneur le considéra comme juste. Et Il répéta sa promesse : '' A ta postérité je donne ce pays.'' (Gn 15,18) L'alliance est scellé dans le sang d'un sacrifice, et Dieu, sous le symbole d'un feu, passe entre les victimes partagées. Abraham, lui, n'y passe pas : le contrat est unilatéral, c'est Dieu qui s'engage seul à l'égard du patriarche, sans réciprocité. Une pratique est assumée comme signe permanent et marquera la chair d'Abraham et des ses fils : la circoncision. ''Et ton nom ne sera plus Abraham [''père élevé''], mais Abraham [''Père des multitudes''], car je te ferai père d'une multitude de peuples.''

Dieu se présente un jour à Abraham sous l'apparence de trois hommes au chêne de Mambré : ''Voici que ta femme aura un fils.'' (Gn 18,1-15). À la date que Dieu avait dite, Sara donna un fils à Abraham. Abraham l'appela Isaac (Gn 21,2-3). C'est ce moment-là que Dieu choisit pour mettre Abraham à l'épreuve. ''Abraham - Me voici. - Prends ton fils, ton unique, Isaac, que tu aimes. Pars pour le pays de Moriyya, et là, tu l'offriras en holocauste sur celle des montagnes que je t'indiquerai.''. Abraham partit vers le lieu que Dieu lui avait indiqué (Mont Garizim). Même un mort, se disait-il, Dieu est capable de la ressusciter; aussi, dans une sorte de préfiguration de la résurrection du Christ, il retrouva son fils. (Hébreux 11, 17-19).

 

Isaac est âgé de 40 ans lorsqu'il épouse Rébecca. Il enterre son père Abraham dans la grotte de Makpéla, à côté de sa mère Sarah. Lorsqu'il a 60 ans, son épouse Rébecca lui donne deux fils jumeaux : Ésaü (l'aîné) qui devient un chasseur habile et Jacob plus calme restant sous des tentes. Isaac préfère Ésaü car il aime le gibier. 

 

À Beer-Sheva, Dieu lui renouvelle l'alliance conclue avec son père Abraham. Il s'y installe, bâtit un autel et creuse un puits. Isaac meurt âgé de 180 ans à Mambré, près de Hébron et est enterré par Ésaü et Jacob dans le caveau familial de la grotte de Makpéla.

 

Jacob (et Léa et Rachel) est le père des douze ancêtres éponymes d'Israël

 

Jacob eut douze fils, pères des douze tribus d'Israël (par sa première épouse Léa : Ruben, l'aîné, Siméon, le deuxième, Lévi, le troisième, Juda, le quatrième, Dan, le cinquième et Nephtali, le sixième, eus avec sa concubine Bilha, servante de Rachel, Gad, le septième et Aser, le huitième, eus avec Zilpa, servante de Léa, Issachar, le neuvième et Zabulon, le dixième, eus avec Léa, Joseph, le onzième et Benjamin, le douzième et dernier, eus avec Rachel, sa seconde épouse.)

 

Avant de mourir, il croisa les mains pour bénir les enfants de Joseph, il "posa sa main droite sur la tête d’Éphraïm qui était le cadet, et sa main gauche sur la tête de Manassé : il avait croisé ses mains ; or Manassé était l’aîné." (Gn 48,14).

 

Lors de la division en deux royaumes, les deux tribus de Juda et Benjamin formèrent le royaume de Juda, les autres tribus d'Israël formèrent le royaume du nord, le royaume d’Israël.

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18 décembre 2022 7 18 /12 /décembre /2022 00:00
Bon et saint quatrième dimanche de l'Avent à tous !

Temps de l'Avent : temps de la Promesse, d'une promesse qui n'est pas faite de vains mots.

 

Le Seigneur nous a sauvés

"20,3. C'est ce qu'Isaïe dit aussi de son côté :

'Affermissez-vous, ne craignez point ! Voici que notre Dieu rend le jugement, et il le rendra; il viendra lui-même et il nous sauvera.' (Is 35, 3-4)

"[...] 20,4. De même encore, que Celui qui devait nous sauver ne serait ni purement un homme, ni un être sans chair - car les anges n'ont pas de chair -, Isaïe l'annonce en disant :

'Ce n'est pas un ancien, ni un ange, mais le Seigneur lui-même qui les sauvera, parce qu'il les aime et qu'il les épargne; lui-même les délivrera.' (Is 63,9).

"[...] Il indique encore le lieu de sa venue :

'De Sion le Seigneur a parlé, et de Jérusalem il a fait entendre sa voix.' (Am 1,2)

 

"Et que de cette région qui est au midi de l'héritage de Juda, viendrait le Fils de Dieu, qui serait Dieu - région à laquelle appartenait Bethléem, où est né le Seigneur ... -, c'est ce que dit en ces termes le prophète Habacuc :

'Dieu viendra du côté du midi (de Témân - province d'Edom), et le Saint, du mont Ephrem; sa puissance a couvert le ciel, et la terre est remplie de sa louange; devant sa face marchera le Verbe, et ses pieds avanceront dans les plaines.' (Hab 3, 3-5)

 

Il indique clairement par là qu'il est Dieu; ensuite, que sa venue aura lieu en Bethléem, du mont Ephrem, qui est vers le midi de l'héritage; enfin, qu'il est homme, car 'ses pieds, précise-t-il, avanceront dans les plaines', ce qui est la marque propre d'un homme.

 

"21, 1. Dieu est donc fait homme, et le Seigneur lui-même nous a sauvés (Is 63,9) en nous donnant lui-même le signe de la Vierge.  (Is 7,14 C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous)

SOURCESaint Irénée de Lyon, Contre les hérésies, III, 20,3-4; 21,1 (v. 190 ap. J.-c.)

 

Et Isaïe 9,5 précise le nom de ce Dieu : "Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : ''Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix''".

 

Pour Michée, il sera le berger qui guide son peuple, originaire de Bethléem, la ville de David :

"Ainsi parle le Seigneur : Toi, Bethléem Ephrata, le plus petit des clans de Juda, c'est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent aux temps anciens, aux jours d'autrefois. Mais Dieu livrera son peuple jusqu'au jour où enfantera ... celle qui doit enfanter, et ceux de ses frères qui resteront rejoindront les fils d'Israël." (Michée 5,1-2)

 

L'auteur de la Lettre aux Hébreux met en avant le don que le Christ fera de sa personne. 

"Aussi, en entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas agréé les holocaustes ni les sacrifices pour le péché ; alors, j’ai dit : Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre. Le Christ commence donc par dire : Tu n’as pas voulu ni agréé les sacrifices et les offrandes, les holocaustes et les sacrifices pour le péché, ceux que la Loi prescrit d’offrir. Puis il déclare : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté. Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second. Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes." (He 10, 5-10)

 

Le Christ oblation consiste dans son abaissement à prendre la condition humaine.

La dimension corporelle de Jésus, prenant la place des anciens sacrifices, sera le lieu où il accomplira sa mission pour faire la volonté du Père dans les réalités historiques de la vie des hommes.

la promesse de Dieu, s'accomplissant en Jésus, est vraiment une Bonne nouvelle que Paul a reçu la mission d'annoncer : Jésus Christ, venu en notre chair et ressuscité d'entre les morts, accomplit toutes les annonces prophétiques. En lui, Dieu a manifesté Sa présence à notre histoire. Jésus, mort et ressuscité est bien ce "Dieu-avec-nous". Ainsi Noël et Pâques se rejoignent dans le même mystère du salut. Nous voilà au cœur de notre foi !

Joyeuses fêtes de Noël à tous !

Les prophéties messianiques I

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17 décembre 2022 6 17 /12 /décembre /2022 09:52
Saint Jean de Matha (+ 1213)

Après une visions commune avec le Pape,
ce prêtre provençal fonde l'ordre de la Sainte-Trinité en 1198.

Les Trinitaires ont une mission :
la rédemption, par le rachat ou l’échange, des captifs chrétiens emprisonnés par les musulmans.

Saint Jean de Matha (+ 1213)

Sources : (1), (2)

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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 08:00
Saint Venance Fortunat († 609)

Venance naît en Italie vers 530 à Valdobbiadene près de Trévise. Après ses études à Ravenne (grammaire, poésie, droit et éloquence) il parcourt la Gaule comme poète, puis se convertit et se fixe à Poitiers, où il est ordonné prêtre avant d'en devenir l'évêque.

Vers l’âge de trente-cinq ans, en 565, guéri d’une ophtalmie, il forme le projet d'aller à Tours visiter le tombeau de saint Martin, auquel il attribue sa guérison. Il traverse les Alpes, remonte la vallée du Rhin par le Norique, la Rhétie et l’Austrasie, où il est accueilli royalement par le fils de Clotaire, Sigebert (561-575), et sa femme, la reine Brunehaut. C’est à Metz au cours des fêtes du mariage de Sigebert et Brunehaut que Fortunat réjouit les oreilles des convives par un poème lyrique en vers latins où il fait de Brunehaut une nouvelle Vénus et de Sigebert un nouvel Achille.

On lui doit de nombreux hymnes chrétiens, telles la Vexilla Regis, à l’occasion de la réception d’un morceau de la Vraie Croix adressée à Sainte Radegonde, Reine des Francs, par l’Empereur Justin II, en 569, et la Pange lingua, hymne des matines du temps de la Passion, encore connues et fréquemment chantées lors de cérémonies liturgiques de l'Église catholique (Vendredi Saint, Dimanche des Rameaux et de la Passion, Fête de la Croix Glorieuse pour la Vexilla Regis, et Fête-Dieu pour la Pange Lingua).

Venantius Fortunatus miniature.JPG

Parmi ses œuvres on peut signaler également les vies en prose de saint Germain évêque de Paris, saint Médard de Noyon, saint Remi de Reims, saint Aubin d'Angers, saint Marcel, sainte Radegonde et une exposition de la foi catholique d’après le symbole de saint Athanase d'Alexandrie.

 Ses écrits sont précieux pour comprendre l'histoire de l'époque.

Sources : (1), (2

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11 décembre 2022 7 11 /12 /décembre /2022 08:00
Bon et saint troisième dimanche de l'Avent à tous ! La joie de l'espérance

Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit.

Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors.
Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité.

Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses lois.

Ainsi parle Dieu, le Seigneur, qui crée les cieux et les déploie, qui affermit la terre et ce qu’elle produit ; il donne le souffle au peuple qui l’habite, et l’esprit à ceux qui la parcourent.

Livre d'Isaïe 42

Nous vivons des temps où le pessimisme et le découragement nous guettent. Pourtant la liturgie de ce dimanche nous invite à la joie.

Mais de quelle joie s'agit-il ? Isaïe nous le révèle : la joie est celle qu'engendre l'espérance. 

 

À ses frères découragés par l'aridité du présent, Isaïe lance un appel à se tourner vers l'horizon d'un nouvel exode plus merveilleux que le premier : avec la venue de Dieu, le désert refleurira, ouvrant la voie au cortège des rachetés qui reviennent vers la terre de la Promesse. (Is 35) Cette espérance fait bondir et crier de joie ceux qui accueillent comme une bonne nouvelle l'annonce de leur libération. Ce sera le retour de l'exil à Babylone qui aura duré de 597 à 538.

Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose,

qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et du Sarone. On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu.

...

dites aux gens qui s’affolent : "Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver."

Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds.

Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie.

... Ceux qu’a libérés le Seigneur reviennent, ils entrent dans Sion avec des cris de fête, couronnés de l’éternelle joie.

Livre d'Isaïe 35,1-10

À Jean le Baptiste, emprisonné, déconcerté par ce qui pourrait paraître comme l'échec de sa mission, Jésus répond par la prophétie d'Isaïe. Il l'invite à porter le regard d'espérance sur les signes, déjà visibiles, de la Promesse qui s'accomplit. Prophète de la conversion, Jean doit lui-même se convertir à l'espérance que donne la foi. Les signes du Royaume sont là. En Jésus, Dieu tient sa promesse (évangile). Il suffit de regarder les miracles que fait Jésus. Ils nous parlent, au présent, du monde à venir, monde où l'amour de Dieu est plus fort que les forces de la mort. Ils renouvellent notre espérance et affermissent notre foi. Ainsi nous pouvons nous réjouir. 

Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux,

lui demanda : "Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?"

Jésus leur répondit : "Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez :

Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle."

Matthieu 11,2-5

Guérison de l'aveugle. Jn 9

Guérison de l'aveugle. Jn 9

il fait justice aux opprimés ; aux affamés, il donne le pain ; le Seigneur délie les enchaînés.

Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes,

le Seigneur protège l'étranger. Il soutient la veuve et l'orphelin, il égare les pas du méchant.

D'âge en âge, le Seigneur régnera : ton Dieu, ô Sion, pour toujours !

Psaumes 145

Pourtant, comme les chrétiens auxquels s'adresse saint Jacques, nous pourrions être découragés face aux épreuves présentes. Nous avons à faire preuve de patience, à tenir dans l'espérance, même si le Royaume tarde à s'instaurer. Dieu a le temps. Il agit dans le temps et avec le temps. Il ne s'agit donc ni de se résigner, ni de désespérer mais de croire qu'aux creux de notre hiver germent déjà les moissons du Royaume (Lettre de Saint Jacques Apôtre 5, 7-10)

Frères, en attendant la venue du Seigneur, prenez patience. Voyez le cultivateur : il attend les fruits précieux de la terre avec patience, jusqu’à ce qu’il ait fait la récolte précoce et la récolte tardive. Prenez patience, vous aussi, et tenez ferme car la venue du Seigneur est proche.

Jacques 5,7-8

Cette espérance est la source de notre foi.

 

L'amour vaincra !

"Laß, Seele, kein Leiden", Ne souffre pas, âme, ne souffre pas. J.-S. Bach

"Die Hoffnung wart' der rechten Zeit", L'espoir était au rendez-vous. J.-S. Bach

PRATIQUE

 

Frères, ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés. Voyez : le Juge est à notre porte.

Jacques, 5,9

Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres

Éphésiens 5, 21

Sources : Nouvelle Traduction du Missel Romain, Missel des Dimanches 2023, p. 119.

 

 

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4 décembre 2022 7 04 /12 /décembre /2022 01:00

Dieu donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice, Qu'il gouverne ton peuple avec justice, qu'il fasse droit aux malheureux !

Psaume 71

Dietrich Buxtehude (vers 1637 - Lübeck, 9 mai 1707), musicien, organiste et compositeur allemand (peut-être d'ascendance danoise), établi à Lübeck, l'une des villes les plus actives sur le plan musical en son temps, a composé pour la liturgie au XVIIIe siècle, mais aussi pour des concerts spirituels ou profanes plaisant au public local, notamment les Abendmusiken, veillées musicales de l'Avent dont il fait une institution qui se perpétue jusqu'au XIXe siècle.

Bon 2e dimanche de l'Avent à tous ! Dietrich Buxtehude (1637-1707) - Abendmusik, veillées musicales de l'Avent

Dietrich Buxtehude-1637-1707- Abendmusik Passacaglia BuxWV 161

L'un des musiciens les plus reconnus en son temps, Buxtehude entretient de fructueuses amitiés musicales, comme avec Johann Adam Reinken, et attire de nombreux élèves parmi lesquels on compte Nicolaus Bruhns et sans doute Jean-Sébastien Bach. Son œuvre, dont une partie importante nous est parvenue, compte parmi les plus riches d'Allemagne pour la génération située après Sweelinck et Schütz, et avant Bach, avec celles de Reinken et de Pachelbel. Cette œuvre est devenue un classique du répertoire d'orgue. En ce qui concerne les nombreuses pièces de musique vocale, elles ont commencé à retrouver la faveur des interprètes et du public il y a 40 ou 50 ans environ, grâce, notamment, aux recherches effectuées autour de la musique baroque par les musicologues et les interprètes actuels.

Bon 2e dimanche de l'Avent à tous ! Dietrich Buxtehude (1637-1707) - Abendmusik, veillées musicales de l'Avent

Dietrich Buxtehude Prelude and Fugue in F sharp minor BuxWV 146, Bernard Foccroulle

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2 décembre 2022 5 02 /12 /décembre /2022 00:00
Sainte Bibiane ou Viviane, vierge et martyre († 363)

Bibiane ou Viviane naquit à Rome. Son père (Flavien), préfet de Rome, sa mère (Dafrose) et sa soeur (Démétrie) souffrirent le martyre avant elle, sous l'empereur Julien l'Apostat.

 

Flavien, officier supérieur s'étant déclaré contre ce prince, fut jeté en prison ; il eut l'honneur d'être dégradé, privé de tous ses biens, et de tous ses emplois, marqué au front d'un fer rouge comme un esclave, il en mourut peu de temps après avec la qualité glorieuse de Confesseur et de Martyre de Jésus-Christ, en Toscane, où il avait été exilé dans un lieu que l'on appelait "l'Aquae Faurinae" aujourd'hui "Acqua pendente".

 

Sa femme Dafrose, et ses filles Bibiane et Démétrie, restaient à Rome exposées aux coups du tyran. Il ne les oublia pas. Apronien, préfet de Rome et favori de Julien l'Apostat, était aussi méchant que lui. Comme il se rendait à Rome pour prendre possession de son gouvernement, il perdit un oeil. Il crut que c'était par quelques maléfices des magiciens, c'est à dire des chrétiens; car on les appelait ainsi à cause des fréquents miracles qu'ils faisaient. Le dépit qu'il eut de cet accident lui fit décharger sa fureur sur les chrétiens, et il commença la persécution par la famille flavienne.

 

Sainte Dafrose, mère de Bibiane, fut d'abord enfermée dans sa maison avec ses deux filles, pour les y faire mourir de faim ; mais, ce supplice lui paraissant trop lent, on l'en tira quelque temps après, par l'ordre du gouverneur Apronien, et on lui trancha la tête.

 

On aurait pu croire qu'après la mort de leurs parents, deux jeunes soeurs Bibiane et Démétrie seraient épargnées. Quelle crainte ou quelle défiance pouvait inspirer deux jeunes filles? Il n'en fut pas ainsi. Elles avaient encore des richesses, d'ailleurs elles étaient chrétiennes. C'en fut assez pour exciter la convoitise et la colère du tyran. Il leur fut signifié qu'elles eussent à renoncer au christianisme et à adorer les dieux de l'empire; sinon elles devaient s'attendre à une mort encore plus cruelle que celle de leurs parents. Le préfet les dépouilla d'abord de tous leurs biens, puis il les envoya en prison avec ordre de les laisser manquer de tout, ne doutant point que cette épreuve de la misère et de la faim n'ébranlât leur constance et ne les disposât à céder à ses volontés. Mais Dieu les soutint par sa grâce comme cette horrible tentation de l'indigence et de la faim. Apronien, voyant que cette tentative avait mal réussie eut recours à une autre plus dangereuse. Il employa les caresses les plus flatteuses et les promesses les plus séduisantes.

 

Malgré une très longue privation de toute nourriture, elles parurent au tribunal plus fortes et plus belles que jamais : « Craignez, leur dit le juge, une mort honteuse et cruelle. » Les biens de ce monde, répondent-elles, ne peuvent plus avoir pour nous aucun attrait, nous n'aspirons qu'à posséder Jésus-Christ ; plutôt mille morts que la trahison à nos promesses ! »

 

À ces mots, Démétrie qui était encore toute jeune, tombe morte aux pieds de sa sœur. Dieu, peut-être par compassion pour elle, et pour ménager sa faiblesse, lui épargna les horreurs du supplice.

Sainte-Bibiane-ou-Viviane--vierge-et-martyre-----copie-1.jpgQuant à Bibiane, le juge la livra aux mains d'une femme de mauvaise vie, Rufine, qui après avoir promis de la faire changer de religion essaya de la pervertir ; elle employa d'abord les flatteries et les bons traitements et feignit de lui témoigner une amitié sincère ; puis bientôt elle eut recours aux menaces, aux injures et aux coups. Bibiane résista courageusement à toutes ses tentatives, elle demeura pure et digne du céleste Époux. La méchante femme dut avouer au juge Apronien qu'elle avait perdu son temps et sa peine. Celui-ci, furieux de son peu de succès, ordonna de frapper de verges la vierge chrétienne jusqu'à ce qu'elle eût rendu l'esprit. 

 

Bibiane fut donc attachée à une colonne, et les bourreaux s'acharnèrent sur son corps innocent jusqu'au moment où elle s'affaissa mourante à leurs pieds. Elle expira au bout de quelques instants, le 2 décembre 363. Son corps fut jeté à la voirie pour y être dévoré par les bêtes ; mais aucune d'elles n'en approcha pendant les deux jours qu'il demeura exposé. Il est écrit que « Dieu veille sur les restes de ses saints. » Deux jours après, un prêtre courageux nommé Jean put s'emparer pendant la nuit de cette dépouille et l'ensevelir ; Il l'enterra auprès de Dafrose, sa mère, et de Démétrie, sa sœur en face du palais de Ficinius. Ce lieu fut toujours respecté des chrétiens. Depuis ils y bâtirent une chapelle sous le nom de la sainte. Cette chapelle dura jusqu'à ce que le pape Simplice la remplaça par une église qu'il éleva en son honneur. Cette église fut rebâtie et magnifiquement ornée en 1628 par le pape Urbain VIII. Il y fit la translation des corps des trois saintes qui avaient été trouvés depuis peu. Leurs précieuses reliques furent placées sous le grand autel, dans un tombeau de porphyre, et au dessus, la statue de Sainte-Bibiane, en marbre, qui passe pour un des plus beaux morceaux de sculpture qu'on voit en Italie. Le culte de Viviane était déjà en honneur à Rome au Ve siècle.  

 

Seul maître de l'Empire à partir de 361, Julien l'Apostat mourut le 26 juin 363, en livrant bataille contre les Perses. Il avait renié son baptême et, durant son rêgne éphémère, tenté d'anéantir le christianisme en lui substituant une sorte de paganisme rajeuni auquel il n'est pas sûr qu'il croyait. Il rendit leur liberté d'action à toutes les sectes chrétiennes, espérant qu'elles s'entre-détruiraient l'une l'autre, il fit des lois scolaires propres à provoquer l'apostasie des enfants chrétiens, réserva les emplois, civils et militaires aux seuls païens, frappa d'ostracisme tous ceux qui passaient pour professer la religion du Christ. Sans aller jusqu'à porter des édits sanglants contre eux il les rendit tellement odieux qu'on put souvent, çà et là, les torturer et mettre à mort impunément.

 

Sculpture Italienne - Terre Cuite - Sainte Vivienne - Sainte Bibiane - Ange (Le Bernin - Gian Lorenzo Bernini)
Héliogravure originale sur papier d'art. Anonyme. 1920

 

  

Prière*

Sainte Bibiane
tu as grandi dans une famille chrétienne
toute dévouée au Christ.
Fidèle à cet héritage si précieux
tu as continué à propager la Bonne Nouvelle
au-delà des menaces, jusqu'au don
de ta vie dans le martyre.
À ton exemple, puissions-nous demeurer
enracinés dans le Christ,
et empressés à témoigner de l'évangile.

Par ton intercession
que le Seigneur nous accorde d'accueillir
courageusement les difficultés de la vie.
Que notre foi demeure solide
afin que nous marchions avec persévérance
à la suite du Seigneur ressuscité
jusqu'au jour où Il nous réunira dans
la plénitude de son Amour
pour l'éternité des siècles.
AMEN.

Sainte-Bibiane PRIE POUR NOUS
Vous tous saints et saintes des premiers siècles PRIEZ POUR NOUS

 

 

Sources : 1, 2

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1 décembre 2022 4 01 /12 /décembre /2022 00:00
Sainte Florence, convertie par saint Hilaire († après 360)

Martyrologe Romain : À Poitiers, après 360, sainte Florence, vierge, qui fut convertie au vrai Dieu par l’évêque S. Hilaire quand il était exilé en Asie et qui le suivit quand il revint vers les siens. [1]

 

Sainte Florence, fille spirituelle de Saint-Hilaire, qui l'avait suivi depuis la Phrygie, a vécu en ermite à Comble (commune de Celle-Lévescault) qui devint lieu de pélerinage au cours des siècles. (secteur pastoral de Vivonne)

Ses reliques se trouvent à Celle l'Evescault-86 (église romane, chapelle dédiée à Sainte-Florence de Comblé) sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.

Elle figure sur un vitrail de l'église Saint-Nicolas de Moncontour du diocèse de Poitiers.

"La tradition dit que saint Hilaire (303-367) prenait ses quartiers à Celle-l’Evescault où il avait de vastes propriétés, et où il bâtit un monastère. Sur sa propriété de Comblé, village à l’est de la commune, saint Hilaire aurait proposé à sainte Florence de se retirer pour vivre en ermite, après l’avoir consacrée à Dieu. Cette jeune fille avait suivi l’évêque Hilaire depuis la Phrygie (Turquie actuelle) où il avait été déporté par l’Empereur Constance II. Florence mena à Comblé une vie de sainteté, dans la prière et la mortification et elle mourut à l’âge de 29 ans." (Pèlerinage à Comblé, sur le tombeau de sainte Florence - Fondation Européenne pour la recherche sur les pèlerinages) [2]

 

Sources: 1, 2, 3

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28 novembre 2022 1 28 /11 /novembre /2022 00:00
Sainte Catherine Labouré, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 41.

Sainte Catherine Labouré, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 2, 2011, p. 41.

Née en 1806, Catherine, entrée chez les soeurs de la Charité, est une bourguigonne issue d'un milieu modeste, parlant un français sommaire. Pourtant, elle voit la Vierge Immaculée dans la chapelle de la rue du Bac (Paris). C'est son ange gardien qui, en pleine nuit, sous l'aspect d'un enfant habillé de blanc, âgé à peu près de quatre à cinq ans, lui dit de venir à la chapelle : la Sainte Vierge l'y attendait. (Gilles JEANGUENIN, Les Anges existent !, Éditions Savator, Paris 2008, p. 193.)

Un enfant tout rayonnant vint la chercher en pleine nuit pour la conduire jusqu'à l'autel. Là, l'attendait la Vierge assise dans le fauteuil du prêtre. Elle lui livra messages et secrets en ce 18 juillet 1830, et lui donna la consigne de n'en parler qu'à son confesseur: le père Adel, qui l'écouta, lui conseilla de tout oublier et de reprendre son travail. Le 27 novembre, Catherine eut une seconde apparition. Cette fois, elle eut pour mission de diffuser une médaille représentant la mère de Dieu et cette phrase: "Ô marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous." La doctrine de l'Immaculée Conception n'était pas encore officielle, et son confesseur rejeta ce projet. Catherine fut alors envoyée à l'hospice de Reuilly : vieillards et malades trouvèrent auprès de soeur Labouré douceur, compassion, amour et dévouement sans borne.

 

 

La médaille fut gravée selon les indications de Catherine. Elle aura une exceptionnelle diffusion (plusieurs dizaines de millions). Sur l'avers, Marie, entourée de l'inscription « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». De ses mains partent des rayons, symboles des grâces obtenues par Marie. Certains rayons sont moins marqués : ils symbolisent les grâces qui ne sont pas demandées et qui pourtant seraient exaucées. Sur l'envers, on voit la Croix et l'initiale de Marie ; le cœur de Jésus avec la couronne d'épines, symbole de la Passion ; le cœur de Marie traversé par un glaive, selon la prophétie de Siméon, et les douze étoiles décrites dans l'Apocalypse (Ap. 12,1), qui seront reprises, à titre officiel, sur le drapeau de l'Europe.

 

C'est en voyant la dévotion absolue et le silence total de cette religieuse sur ses apparitions que le père Aladel changea d'avis. Il en parla à l'archevêque, qui insista pour la voir. Catherine refusa, car la consigne de la Vierge était claire: ne parler qu'à son confesseur. Deux ans après les apparitions, la médaille fut frappée et elle était diffusée.

Après avoir travaillé pendant quarante-cinq ans dans la discrétion, Catherine meurt paisiblement le 31 décembre 1876 sans qu'aucune de ses soeurs n'apprenne jamais qu'elle a vu la Vierge. Proclamée Bienheureuse en 1933, elle est canonisée en 1947.

 

Exhumé en 1933, son corps est retrouvé parfaitement conservé, et il gît maintenant dans une châsse dans la chapelle de la Médaille miraculeuse au 140 de la rue du Bac, à Paris.

Sources: Gilles JEANGUENIN, Les Anges existent !, Éditions Savator, Paris 2008, p. 193 ; (2) ; (3) Le Petit Livre des Saints, tome 2, 2011, p. 40.

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27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 00:00
Premier dimanche de l'Avent

Depuis le pape Grégoire le Grand, les quatre semaines incluant les quatre dimanche précédant la veille de Noël correspondent au temps de l'Avent et marquent le début de l'année chrétienne. "Avent", du latin adventus, signifie venue, arrivée; Pour les chrétiens, ce terme est employé pour désigner le Christ-Sauveur venu parmi les hommes pour les sauver.

 

"'Pourquoi m'apportez-vous l'encens de Saba et le cinnamome d'une terre lointaine ? Vos holocaustes et vos sacrifices ne m'ont pas été agréables' [Jérémie 6,20 et Isaïe, 1, 11],

... 'Écoutez la parole du Seigneur, vous tous, Juda. Voici ce que dit le Seigneur Dieu d'Israël : Redressez vos voies et vos habitudes de vie, et je vous ferai habiter en ce lieu. Ne vous fiez pas à des paroles mensongères qui ne vous seront d'aucun profit, en disant : C'est le temple du Seigneur, c'est le temple du Seigneur...' [Jr 7,4]

'Je veux la miséricorde plus que le sacrifice, et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes.' [...] Malachie a parlé d'avance en ces termes : 'Je ne prends pas plaisir en vous, dit le Seigneur tout-puissant, et je n'agréerai pas de sacrifice de vos mains ; car du levant au couchant, mon nom est glorifié parmi les nations, et en tout lieu de l'encens est offert à mon nom, ainsi qu'un sacrifice pur : car mon nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur tout-puissant.'" (Malachie 1,10-11 in Saint Irénée de Lyon, Contre les hérésies, livre IV, I, 6.)

 

 

Dorénavant il n'y aura plus de sacrifices (d'animaux ou autres comme dans les religions naturelles). Voilà la "Bonne nouvelle",  Dieu vient lui-même nous sauver !

 

''La grande différence entre l’Ancien et le Nouveau Testament c’est que, depuis le Christ, l’homme peut demander Dieu Lui-même pour aller à Lui et non pas un moyen seulement humain comme le sacrifice. Nous demandons au Père la grâce personnifiée que Lui-même nous a donnée en Son Fils !'' (Mgr Jean-Marie Le Gall, Communauté Saint Martin, « SEIGNEUR, ÉLOIGNE-TOI DE MOI CAR JE SUIS UN PÉCHEUR ! », Lectio divina pour le 5ème Dimanche, Is.6, 1…8 1Cor.15, 1-11 Lc.5, 1-11). L'Église est faite pour nous donner la grâce de Le connaître et de L’aimer. "C’est l’itinéraire de Dieu qui sort de Son silence et de Son intimité pour se montrer à l’homme afin que l’homme puisse Le rencontrer et Le voir : Le connaître, L’aimer et Le servir !"

 

"04. En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. 05. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. ... 06. le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.  07 Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche. 12. Il s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu'il portait le péché des multitudes et qu'il intercédait pour les pécheurs. " (Es 53, 4-12)

 

"Dites à ceux qui s'affolent : Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : ... Il vient lui-même vous sauver. Alors les yeux des aveugles verront et les oreilles des sourds s'ouvriront. Alors le boiteux bondira comme un cerf." (Es 35-4-6

 

"En célébrant chaque année la liturgie de l’Avent, l’Eglise actualise cette attente du Messie ; en communiant à la préparation de la première venue du Sauveur, les fidèles renouvellent leur désir ardent de son second avènement." (Cf. Catéchisme de l’Eglise catholique).

 

L’introït du 1er dimanche de l’Avent est comme une feuille de route qui prise l’attitude que devra avoir le fidèle durant toute son existence terrestre : Ad te levavi animam meam... Vers toi j’élève mon âme.

Les paroles du Rorate Caeli ne résonnent plus souvent dans nos églises paroissiales durant l’Avent, mais la puissance évocatrice de sa mélodie continue de chanter dans nos cœurs pendant notre marche vers la Nuit Sainte. (Source)

Nicolaus Bruhns (1665-1697) Nun komm der Heiden Heiland (Viens maintenant, Sauveur des païens)

 

"Ne pleure point ; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux." (Ap., 5, 5)

 

 

Nun Komm der Heiden Heiland (Viens maintenant, Sauveur des païens), cantate de Bach, composée à Weimar en 1714 pour le premier dimanche de l'Avent.

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6 novembre 2022 7 06 /11 /novembre /2022 01:00

Parmi les jeunes seigneurs de la cour de Clovis qui abjurèrent le paganisme après la bataille de Tolbiac, il y avait un brillant officier nommé Léonard.

 

À l'école de saint Rémi, près duquel il se fixa, il fit de rapides progrès dans la vertu. "Il était affable dans ses entretiens, fidèle à ses promesses, prodigue par ses aumônes, modeste en ses paroles, humble et simple en tout."

 

Clovis, informé par la voix publique de sa sainteté et des merveilles que Dieu opérait par ses main, voulut le faire évêque ; mais Léonard refusa : "Eh bien ! lui dit le roi, demandez-moi quelque grâce, je vous l'accorderai. - Ô prince ! dit Léonard, accordez-moi le pouvoir de visiter les prisons et de délivrer les prisonniers que je jugerai dignes de cette faveur."

 

Clovis fut heureux d'y consentir.

 

Le saint moine passa quelques temps à Orléans, près de saint Mesmin, abbé de Mici, pour se former aux règles de la vie monastique, puis il traversa le Berry, où il prêcha la foi à des populations encore païennes et obtint un succès immense par sa parole et par ses nombreux miracles.

 

De là il se rendit en Aquitaine et chercha un lieu solitaire pour se livrer à la prière et à la contemplation des choses célestes. Il trouva cette retraite dans une forêt, près de Limoges, et y mena, pendant vingt ans, une vie plus angélique qu'humaine, dont Dieu seul a le secret.

 

À sa parole, une source d'eau vive sortit de terre pour alimenter son ermitage.

 

La solitude de ces lieux autrefois sauvages fut bientôt envahie. Une infinité de malades se faisaient transporter auprès du saint et obtenaient leur guérison ; d'autres venaient entendre sa parole et recevoir ses avis.

 

Mais surtout, les prisonniers échappés de leur cachot par l'effet de ses prières venaient lui présenter leurs fers en hommage, et recevoir de lui les leçons de la pénitence et de la vie chrétienne.

Saint-Leonard-de-Noblat--ou-Noblac---ermite-en-Limousin--V.jpg

Saint Léonard avec Marie-Madeleine, sainte Marthe et saint Pierre (Le Corrège), 1517

Saint Léonard de Noblat, ermite en Limousin, Patron des Prisonniers († 559)

Sources : (1), (2), (3)

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31 octobre 2022 1 31 /10 /octobre /2022 02:00

Quentin fut un de ces jeunes Romains qui, comme les saints Crépin et Crépinien, vinrent prêcher l'Évangile dans les Gaules et y communiquer le trésor de la foi qu'ils avaient reçu. (1)


Fils d’un sénateur romain, cinquième enfant, si l'on en croit son nom, ce qui était rare dans le Bas-Empire. Il se convertit au Christianisme et partit pour la Gaule avec saint Lucien de Beauvais et plusieurs compagnons pour évangéliser cette région du Beauvaisis et de la Picardie. (2)

 

Durant la persécution de Maximien, il fut arrêté par un préfet nommé Rictiovar, qui le fit conduire en un lieu nommé Augusta Veromandorum (ou Augusta des Vermandois).

 

Amiens (Somme, Picardie) fut le centre de son apostolat.

 

Les miracles confirmaient son enseignement :

- il traçait le signe de la Croix sur les yeux des aveugles, et ils voyaient ;

- il faisait parler les muets, entendre les sourds, marcher les paralytiques.

 

Ces éclatants prodiges excitaient l'admiration des uns et la haine des autres. Quentin fut bientôt dénoncé à Rictiovarus, gouverneur romain, et il comparut devant lui :

 

- « Comment t'appelles-tu ? lui demande Rictiovarus.

- “Je m'appelle chrétien. Mon père est sénateur de Rome ; j'ai reçu le nom de Quentin.

- Quoi ! un homme de pareille noblesse est descendu à de si misérables superstitions !

- La vraie noblesse, c'est de servir Dieu ; la religion chrétienne n'est pas une superstition, elle nous élève au bonheur parfait par la connaissance de Dieu le Père tout-puissant et de son Fils, engendré avant tous les siècles.

- Quitte ces folies et sacrifie aux dieux.

- Jamais. Tes dieux sont des démons ; la vraie folie, c'est de les adorer.

- Sacrifie, ou je te tourmenterai jusqu'à la mort.

- Je ne crains rien ; tu as tout pouvoir sur mon corps, mais le Christ sauvera mon âme.”»

 

Cette si généreuse confession est suivie de cruels supplices ; mais Dieu soutient son martyr, et l'on entend une voix céleste, disant : « Quentin, persévère jusqu'à la fin, je serai toujours auprès de toi. »

 

En même temps, ses bourreaux tombent à la renverse. Jeté dans un sombre cachot, Quentin en est deux fois délivré par un Ange, va prêcher au milieu de la ville, et baptise six cents personnes. Après de nouveaux et plus cruels encore supplices, Quentin eut la tête tranchée à Vermand, ville qui prendra son nom : Saint Quentin (Aisne, Picardie). Son corps fut jeté par les soldats romains dans les marais qui entourent la Somme. Mais grâce à la révélation d’un ange, il fut retrouvé intact plus de cinquante après.

 


Les versions les plus anciennes des récits de la passio (passion ou martyre) et de l’inventio prima (découverte), ont été rédigées entre le milieu du VIIe siècle et le début du VIIIe siècle.

Mais l’évêque de Tours Grégoire dans son livre sur les martyrs (In gloria martyrum), écrit avant la fin du VIe siècle, donne un résumé de l’inventio en tous points conforme au texte qui nous est parvenu. L’existence d’un texte antérieur, perdu, est donc probable. (3)

 

http://arrasmedia.keeo.com/egise-marthes-83999_2.jpgVitrail de St Quentin martyr, Eglise du Hameau de Marthes, Commune de Mametz (Pas-de-Calais)

 

L’archéologie vient de confirmer l’ancienneté du culte de saint Quentin.

Son tombeau est un lieu de pèlerinage important depuis le VIe siècle au moins (cf. Grégoire de Tours, cité plus haut qui rapporte un miracle survenu suite à une prière faite sur la tombe du martyr).

Les recherches archéologiques récentes montrent que l'emplacement de sa tombe était matérialisé à l'intérieur de l'église, depuis le milieu du IVe siècle, par un monument de bois, puis de pierre.

Son tombeau devint un lieu de pèlerinage important au VIe siècle (cf. Grégoire de Tours rapporte un miracle survenu suite à une prière faite sur la tombe du martyr).

Il n’est donc pas étonnant que l’église de Saint-Quentin ait été hautement favorisée par les Carolingiens, puis par les puissants comtes de Vermandois (l’église de Saint-Quentin a été l’une des plus riches de Picardie).

Dans le Vermandois, en Gaule Belgique, vers la fin du IIIe siècle, saint Quentin, martyr, qui était de l'Ordre sacerdotal et fut mis à mort pour le Christ sous l'empereur Maximien.

 

Martyrologe romain (4)

 

Saint Quentin délivré par un ange

 

Sources: 1, 2, 3, 4, 5

 

 

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25 octobre 2022 2 25 /10 /octobre /2022 00:00
Saint Enguerrand de Metz

Enguerrand ou Angilram ou Angelramme, évêque de Metz, a participé à la renaissance carolingienne.[1]

Charlemagne en fit son grand chapelain, son grand chancelier et son apocrisiaire. L'empereur écrivit un jour au pape Hadrien: "J'ai besoin de l'avoir sans cesse à mes côtés." C'est ainsi qu'il ne s'occupa de sa charge épiscopale que par chanoines délégués. 

 

Il crée un scriptorium de la cathédrale de Metz. 

Il contribue à remplacer l'ancien chant gallican par le chant messin, né à Metz et l'origine du chant grégorien, afin de parachever la liturgie selon le rite romain dans l'empire

 

Il meurt en Hongrie en 791 au cours d'une campagne de Charlemagne contre les Avars. Son corps sera ramené à Saint-Avold son monastère d'origine, dans l'église qu'il avait fait construire à l'emplacement actuel de l'église abbatiale Saint-Nabor.[2]

 

Sources: 1, 2

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20 octobre 2022 4 20 /10 /octobre /2022 00:00

Sainte-Adeline--abbesse-en-Normandie----v.-1125-.jpgSainte Adeline (ou Aline), abbesse en Normandie († v. 1125)

 

Petite-fille de Guillaume le Conquérant et une noble dame de cette famille de Normandie (1) Adeline fut la première abbesse de l'abbaye des "Dames Blanches" (appelées ainsi en raison de la couleur de leur habit) à Mortain dans le département de la Manche en Normandie. (2)

La Règle suivie par cette maison religieuse était celle de saint Benoît avec quelques observances de la tradition cistercienne. (3)

 

"Sœur de saint Vital, abbé de Savigny, elle était comme lui attirée par la vie monastique et fonda un groupe de moniales au Neufbourg près de Mortain. Lorsque Vital fit bâtir un couvent à Mortain, la communauté s'y installa en adoptant la règle et l'habit de Cîteaux. On l'appela " abbaye des Dames Blanches " et plus tard " Abbaye Blanche ". Avec Adeline on fête ce jour les autres saints de Savigny, saint Geoffroy, abbé, et saint Guillaume Niobé, religieux." (diocèse de Coutances et Avranches - calendrier diocésain)


À Savigny en Normandie, vers 1125, sainte Adeline, première abbesse du monastère de Mortain, qu’elle avait construit avec l’aide de son frère saint Vital.  (4)

 

Martyrologe romain

 

 

Sources: (1); (2); (3); (4)

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5 octobre 2022 3 05 /10 /octobre /2022 00:00
Portrait de sœur Faustine Kowalska

Portrait de sœur Faustine Kowalska

Faustine Kowalska, apôtre de la Miséricorde Divine, compte aujourd'hui parmi les Saints les plus célèbres de l'Église. Par son intermédiaire, le Seigneur Jésus transmet au monde entier Son grand message de la Miséricorde Divine et montre un modèle de perfection chrétienne fondée sur la confiance en Dieu et sur une attitude miséricordieuse envers le prochain.

 

Faustine naît le 25 août 1905, troisième des dix enfants de Marianna et Stanisław Kowalski, agriculteurs dans le village de Głogowiec. Au baptême, dans l'église paroissiale de Świnice Warckie, elle reçoit le prénom d'Hélène. Depuis son enfance, elle se distingua par l'amour de la prière, l'assiduité, l'obéissance et par une grande sensibilité à la misère des hommes.

 

À neuf ans, elle fait sa Première Communion qu'elle a profondément vécue, consciente de la présence de l'Hôte Divin dans son âme. Elle fréquente l'école pendant moins de trois ans. Adolescente, elle quitte la maison familiale pour gagner sa vie et pour aider ses parents comme servante dans des familles aisées à Aleksandrów, Łódź et Ostrówek.

 

Elle a senti la vocation dans son âme dès l'âge de sept ans, mais ses parents n'étant pas d'accord pour qu'elle entre dans les ordres, elle a essayé d'étouffer cette voix intérieure. Cependant, exhortée par la vision du Christ souffrant, elle est partie pour Varsovie où, le 1er août 1925, elle a rejoint la Congrégation des Sœurs de Notre Dame de la Miséricorde.

 

Devenue sœur Marie-Faustine, elle a passé au couvent treize ans, en remplissant les fonctions de cuisinière, de jardinière et de sœur portière dans plusieurs maisons de la Congrégation, le plus souvent à Płock, Wilno et Cracovie.

 

Rien ne trahissait à l'extérieur sa vie mystique d'une extrême richesse. C'est avec zèle qu'elle remplissait toutes ses tâches, elle observait fidèlement les règles, recueillie et silencieuse, mais en même temps naturelle, pleine d'un amour bienveillant et désintéressé. Sa vie, très ordinaire, monotone et grise en apparence, cachait la profondeur extraordinaire de l'union à Dieu.

 

Sa spiritualité reposait sur la Miséricorde Divine à laquelle elle réfléchissait et qu'elle contemplait dans la parole de Dieu et dans l'aspect quotidien de sa vie. La connaissance et la contemplation du mystère de la Miséricorde Divine développaient chez elle une attitude de confiance d'enfant face à Dieu et de miséricorde envers les autres.

 

« Ô mon Jésus, chacun de Tes saints reflète en sa personne l'une de tes vertus, moi, je désire refléter Ton Cœur compatissant et plein de miséricorde, je veux le glorifier. Que Ta miséricorde, ô Jésus, soit imprimée dans mon cœur et dans mon âme, tel un sceau, ce sera là mon emblème en cette vie et en l'autre » (P.J. 1242). Sœur Marie Faustine était une fidèle fille de l'Église qu'elle aimait comme une Mère et comme le Corps Mystique de Jésus Christ. Consciente de son rôle au sein de cette l'Église, elle a collaboré avec la Miséricorde Divine dans l'œuvre du salut des âmes égarées. Sur le souhait et en suivant l'exemple du Seigneur Jésus, elle a sacrifié sa vie en holocauste. Dans sa vie spirituelle, elle se distinguait aussi par son amour de l'Eucharistie et par sa dévotion profonde pour Notre Dame de la Miséricorde.

 

Les années passées au couvent abondaient en grâces extraordinaires : révélations, visions, stigmates cachés, participation à la Passion du Seigneur, don de bilocation, de pénétrer le cœur des autres, de la prophétie, ou bien le don rarissime de fiançailles et d'épousailles mystiques. Le vif contact avec Dieu, Notre Dame, les anges, les saints, les âmes au purgatoire – tout cet univers surnaturel – lui apparaissait comme étant non moins réel et vrai que celui qu'elle percevait par ses sens. Malgré cette abondance de grâces extraordinaires accordées, elle savait que celles-ci ne décidaient pas de l'essence de la sainteté. « Ce ne sont ni les grâces, ni les apparitions, ni les ravissements, ni aucun don accordé qui la rendent parfaite, mais l'union intérieure de mon âme avec Dieu. Ces dons ne sont que des ornements de l'âme, mais ils ne constituent ni le contenu, ni la perfection. Ma sainteté et ma perfection consistent en une étroite union de ma volonté avec celle de Dieu » (P.J. 1107).

 

Sœur Marie-Faustine a été élue par le Seigneur Jésus secrétaire et apôtre de Sa Miséricorde pour transmettre au monde entier son grand message. « Dans l'ancien Testament, lui dit-Il, j'ai envoyé à mon peuple des prophètes et avec eux la foudre. Aujourd'hui, je t'envoie vers toute l'humanité avec ma miséricorde. Je ne veux pas punir l'humanité endolorie, mais je désire la guérir en l'étreignant sur mon cœur miséricordieux » (P.J. 1588).

 

La mission de Sœur Marie Faustine consistait en trois tâches :

 

1) rendre proche et annoncer au monde entier la vérité révélée dans les Écritures Saintes sur l'amour miséricordieux de Dieu envers tout homme ;

 

2) implorer la Miséricorde Divine pour le monde entier, en particulier pour les pécheurs, notamment par la pratique des formes nouvelles, annoncées par le Seigneur Jésus, du culte de la Miséricorde Divine, qui sont les suivantes :

 

. le tableau du Christ avec l'inscription Jésus, j'ai confiance en Toi! ,

Véritable tableau de Jésus Miséricordieux, par Eugeniusz Kazimirowski en 1934 : c’est le seul qui ait été peint sous les indications de sainte Faustine, contrairement au tableau d'Adolf Hyła peint en 1943 après la mort de sainte Faustine et souvent plus connu. Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Ic%C3%B4ne_de_la_Mis%C3%A9ricorde_divine#/media/Fichier:Vrai_Tableau_Original_Divine_Mis%C3%A9ricorde_J%C3%A9sus_Confiance_Sainte_Faustine_Peintre_Eugeniusz_Kazimirowski_1934.jpg

Véritable tableau de Jésus Miséricordieux, par Eugeniusz Kazimirowski en 1934 : c’est le seul qui ait été peint sous les indications de sainte Faustine, contrairement au tableau d'Adolf Hyła peint en 1943 après la mort de sainte Faustine et souvent plus connu. Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Ic%C3%B4ne_de_la_Mis%C3%A9ricorde_divine#/media/Fichier:Vrai_Tableau_Original_Divine_Mis%C3%A9ricorde_J%C3%A9sus_Confiance_Sainte_Faustine_Peintre_Eugeniusz_Kazimirowski_1934.jpg

Tableau d'Adolf Hyła peint en 1943

Tableau d'Adolf Hyła peint en 1943

 

. la Fête de la Miséricorde Divine le premier dimanche après Pâques,

 

. le Chapelet à la Miséricorde Divine et la prière à l'Heure de la Miséricorde Divine (15 heures).

 

. Le Seigneur Jésus liait à ces formes du culte, ainsi qu'à la propagation de la dévotion à la Miséricorde, de grandes promesses à condition de se fier à Dieu et de pratiquer un amour actif envers le prochain,

 

3) la troisième tâche que comportait la mission de sœur Marie-Faustine consistait à inspirer le mouvement apostolique de la Miséricorde, qui est chargé de propager et d'obtenir par la prière la Miséricorde Divine pour le monde et qui tend à la perfection sur le chemin montré par sœur Faustine.  

 

Ce chemin est celui d'une confiance d'enfant en Dieu, laquelle s'exprime dans l'accomplissement de Sa volonté et dans une attitude de miséricorde envers les autres. À l'heure actuelle, ce mouvement au sein de l'Église concerne des millions de personnes à travers le monde, à savoir : des congrégations, des instituts laïques, des prêtres, des confréries, des associations, différentes communautés d'apôtres de la Miséricorde Divine et des particuliers qui se chargent, à titre individuel, des tâches transmises par le Seigneur Jésus par l'intermédiaire de sœur Marie-Faustine.

 

Le message de sœur Faustine a été noté dans Le Petit Journal qu'elle a rédigé par la volonté du Seigneur Jésus et de ses confesseurs. Elle y a fidèlement noté tous les souhaits de Jésus, de même qu'elle a décrit l'union intime de son âme avec Dieu. « Secrétaire de mon plus profond mystère, disait le Seigneur Jésus à Sœur Faustine, ton devoir est d'écrire tout ce que je te fais connaître à propos de ma miséricorde au profit des âmes qui en lisant ces écrits seront consolés et auront le courage de s'approcher de moi (P.J. 1693). Cet ouvrage nous rend proche d'une manière extraordinaire le mystère de la Miséricorde Divine. Il enchante non seulement les gens simples, mais aussi les scientifiques qui y découvrent une source supplémentaire de recherche théologique. Le Petit Journal a été traduit en plusieurs langues, entre autres en anglais, allemand, italien, espagnol, français, portugais, russe, hongrois, tchèque et slovaque.

 

Ravagée par la maladie et par de nombreuses souffrances qu'elle a supportées en tant que sacrifice bénévole pour les pécheurs, entièrement épanouie spirituellement et unie à Dieu, Sœur Marie-Faustine est morte à Cracovie le 5 octobre 1938, âgée à peine de 33 ans. La gloire de la sainteté de sa vie a crû rapidement avec la propagation de la dévotion pour la Miséricorde Divine et au fur et à mesure des grâces obtenues par son intercession.

De 1965 à 1967, à Cracovie s'est déroulé le procès diocésain sur sa vie et ses vertus et en 1968, à Rome, a été ouvert le procès de béatification, clos en décembre 1992.

 

Marie-Faustine Kowalska a été béatifiée le 18 avril 1993 et canonisée le 30 avril 2000, sur la Place Saint-Pierre de Rome (dans les deux cas), par le même pape, saint Jean-Paul II qui institua, au cours de la célébration, la Fête de la Miséricorde Divine (le premier dimanche après Pâques). Elle est fêtée le 5 octobre.

 

Les reliques de sainte Faustine reposent au sanctuaire de la Miséricorde Divine de Cracovie-Łagiewniki ; une partie est dispersée dans le monde entier.

 

Sources:

1. http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20131005&id=13945&fd=0

2. Nominis

3. Wikipedia

 

 

. « Soyez des témoins de la miséricorde divine », demande Benoît XVI

 

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5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 00:00
Sainte Raïssa, Martyre à Alexandrie (IVe siècle)

Sainte Raïssa, également connue sous le nom d'Iris, Iraida, Irai, Herais ou Rhais, est une martyre vénérée par les églises catholique romaine et orthodoxe orientale.

 

Selon un récit, elle était la fille d'un prêtre chrétien nommé Pierre vivant à Alexandrie, province romaine d'Égypte. À l'âge de douze ans, elle fut envoyée vivre dans un monastère de femmes à Tamman. Un jour en 303 après JC, à une époque de persécution généralisée des chrétiens sous le règne de l'empereur romain Dioclétien, elle se rendit à un puits pour y puiser de l'eau avec d'autres religieuses. Sur le chemin, elles virent un cortèges de religieuses, de moines et d'autres chrétiens enchaînés, qui étaient maltraités par Loukianos et ses hommes. Raïssa réprimanda les agresseurs et insista pour qu'ils la tuent également s'ils tuaient des chrétiens. Ils l'emmenèrent en garde à vue. Lorsque le cortège atteignit Antinoöpolis, Raïssa fut l'une des premières à mourir. Lorsque Loukianos cria: "Je crache sur le Dieu chrétien", Raïssa objecta, se leva et cracha au visage du tyran. Loukianos ordonna alors que la jeune fille soit torturée et décapitée. (1)

 

Sainte Raïssa a donné son nom à l'école de la paroisse Saint-Laurent de Bafou au Cameroun. (2)

Sainte Raïssa, Martyre à Alexandrie (IVe siècle)

Sources : (1) wikipedia en; (2) Nominis

 

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29 août 2022 1 29 /08 /août /2022 00:00

Saint Jean-Baptiste est le dernier et le "plus grand des prophètes". C'est lui qui annonce aux Peuples la venue de Jésus. Il naît d'une mère stérile et âgée, Elisabeth, cousine de Marie. Il baptisa le Christ, dans les eaux du Jourdain et annonça un baptême non seulement par l'eau mais aussi de l'Esprit-Saint. On lui donne le nom de Saint Précurseur. L’Église fête sa nativité, aussi bien en Orient qu'en Occident le 24 juin, au moment du solstice d'été. Parmi les nombreux rites qui sont associés à cette fête, certains semblent venir directement des anciennes grandes fêtes celtes du solstice d'été, lorsque cette nuit était réputée surnaturelle, et les feux cérémoniels ("Il faut que lui - le Christ - grandisse et que moi je décroisse". Jn III, 30). La pratique des feux de la Saint-Jean reste très vivace dans de nombreuses villes et villages du monde occidental. Sa mort est célébrée le 29 août aussi bien en Orient qu'en Occident : c'est sa Décollation (ou décapitation).




 

Inspiré par l'Esprit de Dieu, Jean Baptiste se retira au désert pour mieux conserver son innocence et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé. Il y vécut, depuis son enfance jusqu'à trente ans, dans la pénitence, la prière et la contemplation. Sa trentième année, il parut dans le monde pour y prêcher la pénitence et donner le baptême, qui en était le signe, d'où lui est venu le nom de Baptiste ou Baptiseur.

Déjà le Sauveur Lui-même avait reçu le baptême des mains de Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à l'Agneau de Dieu les plus glorieux témoignages. La vie du Saint Précurseur touchait à son terme ; il ne lui restait plus qu'à sceller de son sang la divinité de sa mission. Hérode, gouverneur de la Galilée, menait une vie irrégulière avec Hérodiade, sa belle-soeur; saint Jean, à différentes reprises, blâma avec force un pareil scandale; aussi Hérodiade cherchait-elle l'occasion de se venger.

Depuis trois mois déjà, le courageux défenseur de la vertu était en prison; mais cette vengeance ne suffisait pas à une femme voluptueuse et cruelle. Un jour qu'Hérode, pour célébrer l'anniversaire de sa naissance, donnait un festin à tous les grands de sa cour, Salomé, fille d'Hérodiade, dansa devant le prince avec tant de grâce, qu'Hérode s'engagea par serment à lui donner tout ce qu'elle demanderait, fût-ce la moitié de son royaume. La jeune fille sortit et courut raconter à sa mère la promesse dont elle venait d'être l'objet: "Que dois-je demander? dit-elle à Hérodiade. – Demande la tête de Jean-Baptiste," répond la haineuse femme. Salomé vint aussitôt annoncer à Hérode le choix qu'elle avait fait. Hérode était plus corrompu que cruel; il regretta sa promesse, il fut attristé de la demande; mais il mit un fatal point d'honneur à ne pas manquer à sa parole devant toute l'assistance, et il envoya un garde trancher la tête de Jean-Baptiste; celui-ci vint présenter à la princesse, dans un bassin, la tête du martyr, qu'elle alla aussitôt montrer à sa mère. Quand cette nouvelle fut annoncée à Jésus, qui la connaissait déjà par Sa science divine, Il manifesta une profonde douleur.

Le crime ne resta pas impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, perdit sa couronne et périt misérablement. La fin d'Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Il est à remarquer que la plupart de ceux qui ont joué un rôle odieux, dans l'Évangile, ont subi dès cette vie le châtiment de leur impiété et de leurs crimes.

 

Décollation du Baptiste, Seconde moitié du XVe siècle, Stefano de Fedeli, Monza, cathédrale, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 510-511.

Décollation du Baptiste, Seconde moitié du XVe siècle, Stefano de Fedeli, Monza, cathédrale, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 510-511.


Sources: Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950. L'Evangile au quotidien; wapedia
 

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22 août 2022 1 22 /08 /août /2022 00:00
Saint Fabrice

Fabrice de Tolède ou saint Fabrice ou saint Fabricien, premier évêque de Porto au Portugal. Mort martyr et vénéré avec Philibert à Tolède en 417.

Il est fêté le 22 août.

Sources: 1; 2

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21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 00:00
Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 43.

Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 43.

Christophe dérive des mots grecs Kristos (Christ) et phorein (porter), c'est-à-dire celui qui porte le Christ, en allusion à un géant légendaire initialement nommé « Réprouvé » qui aurait aidé l'enfant Jésus à traverser une rivière. Autrefois, il passait pour mettre à l'abri des maladies quiconque voyait sa statue.

Saint Christophe (+ vers 250) est fêté en Orient le 9 mai et en Occident le 21 août, autrefois le 25 juillet (avant la réforme du calendrier liturgique de 1967). Il est le patron de la capitale de Lituanie, Vilnius.

Image illustrative de l'article Christophe de Lycie

La fusion de la mythologie païenne et de la légende chrétienne expliquent probablement la popularité du saint dans tout l’Occident à la fin du moyen-âge et les réticences des clergés anglais et allemands à son égard.

Selon une tradition très populaire, de sources variées et popularisée par la Légende dorée de Jacques de Voragine, Réprouvé était un Chananéen, d’allure terrible tant il était imposant.

Il eut l’idée de se mettre au service du plus grand prince du monde et se présenta donc à un roi très puissant. Un jour, un jongleur évoqua le diable devant le roi très chrétien qui se signa aussitôt. Réprouvé, fort étonné, demanda au roi le sens de ce geste. Celui-ci avoua, après bien des hésitations, sa peur devant le diable. Réprouvé, qui ne concevait de se mettre au service que du plus puissant quitta donc le roi pour trouver le diable.

Dans le désert, il s’approcha d’un groupe de soldats parmi lesquels s’en trouvait un particulièrement féroce qui lui demanda où il allait. Lorsque Réprouvé répondit, le soldat lui dit : « Je suis celui que tu cherches ». Marchant ensemble, il fut étonné de voir le diable s’enfuir devant une croix. Réprouvé, qui l’avait suivi, lui demanda la raison de sa peur. Après bien des hésitations, le diable avoua craindre la croix. À ces mots, Réprouvé le quitta et partit à la recherche du Christ pour se mettre à son service.

Il finit par rencontrer un ermite qui lui expliqua les principes de la foi en Jésus-Christ. Il lui dit :

« Ce roi désirera que tu jeûnes souvent ».
« Cela m’est impossible », répondit le géant. L’ermite ajouta :
« Ce roi désirera que tu lui adresses de nombreuses prières ». Le géant répondit qu’il ne savait ce que cela était et que, donc, il ne pouvait pas davantage se soumettre à cette exigence. L’ermite lui dit alors :
« Tu iras te poster à tel fleuve tumultueux et tu aideras les gens à le traverser ».

Réprouvé accepta. Il se construisit une petite maison au bord du fleuve et chaque jour, aidé d’une perche, il faisait traverser les voyageurs. Un jour, longtemps après, il entendit la voix d’un petit enfant qui lui demandait de le faire traverser. Il sortit mais ne vit personne. Rentré chez lui, il entendit une seconde fois l’appel de l’enfant. Dehors il ne trouva personne. Ce n’est qu’au troisième appel que le géant vit le petit enfant qui attendait sur la berge. Il le prit sur ses épaules et commença donc la traversée. Mais, à mesure qu’ils progressaient, l’enfant devenait de plus en plus lourd et le fleuve de plus en plus menaçant, tant et si bien qu’il eut le plus grand mal à rejoindre la berge opposée. Une fois l’enfant déposé il lui dit :

« Enfant, tu m’as exposé à un grand danger, et tu m’as tant pesé que si j'avais eu le monde entier sur moi, je ne sais si j'aurais eu plus lourd à porter. » L'enfant lui répondit :
« Ne t'en étonne pas, Christophe, tu n'as pas eu seulement tout le monde sur toi, mais tu as porté sur les épaules celui qui a créé le monde : car je suis le Christ ton roi, auquel tu as en cela rendu service ; et pour te prouver que je dis la vérité, quand tu seras repassé, enfonce ton bâton en terre vis-à-vis ta petite maison, et le matin tu verras qu'il a fleuri et porté des fruits. »

L’enfant disparut miraculeusement. Christophe fit ainsi que l’enfant le lui avait dit et trouva le matin des feuilles et des dattes sur le bâton.

 

Christophe partit alors pour Samos, en Lycie (sud de l'actuelle Asie mineure) où, ne comprenant pas la langue, il tomba en prières afin que Dieu l’éclaire – ce qu’il obtint. Il alla à la rencontre des chrétiens qui, dans la ville, essayaient de convertir la population. Un des juges de la ville y trouva l’occasion de le frapper au visage. Il ficha son bâton dans le sol avec l’espoir d’un nouveau miracle… qui eut lieu en effet : ainsi huit mille hommes devinrent croyants. Le roi de la région, exaspéré, envoya deux cents soldats pour l’arrêter. Mais, sitôt qu’ils le virent en prière, ils hésitèrent. Le roi envoya à nouveau deux cents autres hommes qui à leur tour prièrent avec Christophe. Les ayant convertis, il accepta de les suivre chez le roi. Le roi eut grand peur en le voyant mais lui demanda son nom. Christophe répondit :

« Auparavant l’on m’appelait Réprouvé mais aujourd’hui je me nomme Christophe ». Le roi lui fit remarquer le choix peu judicieux : pourquoi prendre le nom de quelqu’un mort humilié sur une croix ? pourquoi ne pas se rallier à ses dieux ? Christophe lui répondit :
« C'est à bon droit que tu t'appelles Dagnus (damné ? danger ? dague ?), parce que tu es la mort du monde, l’associé du diable ; et tes dieux sont l’ouvrage de la main des hommes ». Le roi lui proposa un marché : soit il sacrifiait à ses dieux, soit le roi le suppliciait. Christophe refusa et fut jeté en prison. Le roi y envoya deux prostituées afin qu’elles le séduisent – Nicée et Aquilinie. Christophe en prière ne céda pas à leurs caresses et lorsqu’elles virent son visage éclatant demandèrent à être converties. Le roi entra dans une grande colère et leur ordonna de sacrifier. Elles acceptèrent à la condition que les places soient nettoyées et que tous les habitants soient au temple. Quand il fut fait ainsi et devant chacun, elles dénouèrent leur ceinture, les passèrent au cou des idoles et les firent tomber. Sur ordre du roi, elles furent suppliciées avant qu’il ne s’en prenne à Christophe lui-même qui résista à toutes les tortures. Le roi finit par le faire attacher à un arbre et lança quatre cents flèches sur lui qui toutes restèrent suspendues sauf une qui, suite aux injures du roi lancées à Christophe, se détourna et vint se planter dans son œil. Christophe lui dit :
« C’est demain que je serai sacrifié. Tu prendras mon sang et tu en feras de la boue. Tu poseras cette boue sur ton œil qui guérira ». Christophe fut ainsi décapité. Le roi suivit ses conseils et appliqua la boue qui aussitôt guérit son œil. Alors le roi crut et porta un édit qui interdisait à quiconque de blasphémer le nom de Dieu et de celui de son serviteur, Christophe.

Saint Christophe, détail Polyptyque de saint Vincent Ferrer, 1472, Giovanni Bellini, Venise, église Saint-Jean-et-Saint-Paul, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 440-441.

Saint Christophe, détail Polyptyque de saint Vincent Ferrer, 1472, Giovanni Bellini, Venise, église Saint-Jean-et-Saint-Paul, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 440-441.

 

Sources : (1) ; (2) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 43. 

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7 août 2022 7 07 /08 /août /2022 00:00

Saint Gaétan, Patron des théatins, des chômeurs et demandeurs d'emploi

Saint Gaétan

Gaétan est né à Vicence, qui faisait alors partie de la république de Venise. Ses parents étaient Gaspard, comte de Thiène, et Maria Porto.

 

Sa mère, très pieuse, l'encouragea dans la voie de la sainteté.

 

Comme nombre de jeunes gens de son milieu, il étudie le droit à Padoue et achève ses études à l'âge de 24 ans, en obtenant un diplôme de droit civil et de droit canon.

 

En 1506, son père le fit entrer dans la diplomatie vénitienne. Il fut envoyé à la cour du pape Jules II, où il travailla à la réconciliation du souverain pontife avec la république de Venise.

 

La mort de sa mère le rappelle à Vicence, où il fonde un hôpital pour les incurables. Le jeune diplomate est alors tout autant préoccupé par le soin des âmes que par celui des corps.

 

L'ordre des Théatins

Il décide de grouper autour de lui des personnes souhaitant partager l'idéal monastique avec un ministère actif. En 1513, la mort du pape Jules II lui permet de quitter la cour pontificale et de fonder un ordre fondé sur ces idéaux : l'oratoire de l'Amour divin. Gaétan fut ordonné prêtre en 1516 à l'âge de 36 ans, ce qui, pour l'époque est tardif. L'année suivante, au coeur du Saint Empire Romain Germanique, le moine augustin Martin Luther, tout autant conscient de la décadence de la cour pontificale et du clergé, publiait 95 thèses qui allaient être à l'origine du schisme protestant.

 

L'oratoire de l'Amour divin, sa nouvelle congrégation formée de de prêtres qui mèneraient, comme lui, une vie pauvre et austère, et s'engageraient à ne pas mendier pour eux, à soigner les malades, à répandre l'usage des sacrements parmi les laïcs et à ramener le clergé à ses devoirs, fut approuvé par Clément VII en 1524. L'un de ses compagnons, Giovanni Pietro Carafa (futur pape sous le nom de Paul IV), en fut le premier supérieur. Évêque de Chieti (qui se prononce Theate en latin), il est à l'origine du nom que la congrégation a porté par la suite. L'ordre des Théatins prit les apôtres pour modèles et contribua puissamment à la réforme des mœurs au XVIe siècle. Les premières maisons de la congrégation furent fondées à Naples en 1533 (basilique San Paolo Maggiore) et à Venise en 1540.

 

Après avoir subi de nombreuses difficultés en dépit du succès de ses fondations, Gaétan de Thiène meurt à Naples le 7 août 1547 à l'âge de 67 ans. Ses restes reposent à la basilique Saint-Paul-Majeur de Naples.

 

Gaétan de Thiène est béatifié en 1629 par le pape Urbain VIII et canonisé le 12 avril 1671 par le Pape Clément X, en même temps que Rose de Lima, François Borgia, Louis Bertrand et Philippe Benizi.

Sa fête est le 7 août.

 

Il est le patron des théatins, des chômeurs et demandeurs d'emploi. En Argentine, saint Gaétan est le patron des travailleurs. Tous les 7 août, à Buenos Aires, les abords de l'église Saint-Gaétan sont fréquentés par des centaines de personnes qui cherchent du travail. (1)

 

 

Mémoire de saint Gaétan de Thienne, prêtre, qui se consacra aux œuvres de charité, en particulier aux souffrants de maladie incurable, encouragea des associations pour la formation chrétienne des laïcs et, pour la réforme de l'Église, fonda une société de clercs réguliers, en engageant ses disciples à vivre à la manière des premiers Apôtres. Il mourut à Naples en 1547.

 

Martyrologe romain (2)

 

Sources: 1, 2

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5 août 2022 5 05 /08 /août /2022 00:00
Représentation d'Abel de Reims sur un vitrail de la basilique Saint-Rémi de Reims

Représentation d'Abel de Reims sur un vitrail de la basilique Saint-Rémi de Reims

Malgré sa bonne réputation, Charles Martel, vainqueur des Arabes à Poitiers, fut aussi un grand amateur des biens d'Eglise dont il s'emparait par personnes interposées, en nommant des abbés de monastères et des évêques qui partageaient avec lui les revenus ecclésiastiques. Pépin le Bref, son fils, voulut réformer cette manière de faire et il nomma comme évêque de Reims Abel, moine de l'abbaye de Lobbes en Belgique (diocèse de Liège).

 

Abel était d'origine écossaise ou irlandaise. On ignore les circonstances qui le déterminèrent à quitter son pays natal et dans quelle province il passa ses premières années. Peut-être était-il un de ces évêques missionnaires qui venaient encore alors, quoique en moindre nombre, évangéliser les peuples du nord des Gaules et de la Germanie. Cette conjecture parâit assez vraisemblable lorsqu’on considère ses relations avec saint Boniface, apôtre de la Germanie, le lieu où il se retira et le genre de vie qu’il embrassa quand il dut quitter son siège de Reims.

 

L'évêque destitué, Milon de Trèves, lui rendit la vie impossible d'autant que Pépin de Bref était fort occupé à guerroyer.

Au bout de trois ans, lassé, saint Abel se retira dans son monastère. Il donna à l'Eglise sa prière pour compenser ce qu'il ne pouvait lui donner par son ministère épiscopal.

Après avoir édifié ces religieux par l’éclat de ses vertus et procuré un très-grand bien aux âmes, il mourut paisiblement, le 5 août.

Au rapport des historiens, saint Abel était un homme doué de toutes les vertus, très-versé dans les saintes Écritures et dans d’autres sciences sacrées, un pasteur plein de sollicitude et d’activité, dont la sainteté est reconnue par une foule de témoignages. Son nom se trouve dans plusieurs anciens martyrologes. La dissertation du bollandiste Pinius sur sa vie a été reproduite par Ghesquiere, dans les Acta SS. Belgii, t. VI, p. 353.

 

Sources : 1, 2, 3, 4

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1 août 2022 1 01 /08 /août /2022 23:00
Saint Pierre-Julien Eymard

Fondateur de la Congrégation des Pères du Saint-Sacrement et de celle des Servantes du Saint-Sacrement (1811-1868).

 

Fils d'un boutiquier de village dans la région de Grenoble, il fut d'abord prêtre séculier. En 1839, il entre chez les Pères maristes dont il quitte la congrégation en 1856, à la suite des apparitions qu'il reçut de la Vierge Marie, le chargeant de fonder un institut sacerdotal voué à l'adoration perpétuelle du Saint Sacrement.

 

Ses dernières années furent remplies de souffrances venant de ses religieux qui n'avaient plus confiance en lui. "Donnez-moi la croix, Seigneur, disait-il, pourvu que vous me donniez aussi votre amour et votre grâce."

 

"Né le 4 février 1811 à La Mure (Isère) dans une famille d'artisan profondément chrétienne, Pierre-Julien, après un essai chez les Oblats à Marseille, a été ordonné prêtre de Grenoble en 1834. Pendant 5 ans, il exerce son ministère dans son diocèse d'abord comme vicaire à Chatte puis comme curé à Monteynard.

 

En 1839, il entre chez les Maristes et, pendant 17 ans, y exerce des charges variées : directeur spirituel au collège de Belley en 1840, assistant général du P. Colin à Lyon en 1844, puis visiteur général et directeur du Tiers-Ordre de Marie en 1846, enfin supérieur du collège de La Seyne-sur-Mer en 1851.

 

À la suite d'une 'grâce de vocation' reçue à Fourvière le 21 janvier 1851, il se sent appelé à créer un corps religieux destiné à promouvoir le culte de l'Eucharistie. Après bien des épreuves, il quitte la Société de Marie et fonde à Paris le 13 mai 1856 la Congrégation du Saint-Sacrement, institut contemplatif et apostolique, avec l'adoration du Saint-Sacrement et des oeuvres pour les laïcs, notamment la Première communion des adultes et l'Agrégation du Saint-Sacrement. En 1858, avec Marguerite Guillot, une tertiaire lyonnaise qu'il a accompagnée, il forme la branche féminine des Servantes du Saint-Sacrement, institut contemplatif à laquelle Mgr Angebault, évêque d'Angers, conférera en 1864 son statut canonique, avec pour but la préparation à la première communion et à l'adoration eucharistique. En 1865, le P. Eymard reçoit à Rome une grâce singulière, celle du don total de lui-même à Dieu - le 'voeu de la personnalité'.

 

Adorateur et prédicateur infatigable, il révèle à Paris, en province et en Belgique la richesse de l'Eucharistie et il invite les fidèles à la communion fréquente. En réponse aux défis de son époque, il promeut une spiritualité animée par l'amour et dont l'Eucharistie est la source et le terme. Épuisé, il meurt à La Mure le 1er août 1868. - Béatifié par Pie XI en 1925, canonisé par Jean XXIII le 9 décembre 1962 à l'issue de la 1e session du concile Vatican II, saint Pierre-Julien Eymard a été inscrit en 1995 au calendrier liturgique de l'Église à la date du 2 août.

 

Cet 'apôtre éminent de l'Eucharistie', fondateur de deux Congrégations répandues sur tous les continents, a laissé une nombre considérable de manuscrits. Ceux-ci ont fait l'objet d'une édition électronique, accessible sur le site www.eymard.org, et d'une édition imprimée, ses OEuvres complètes en 17 vol., Centro eucaristico, Ponteranica (Italie) et Nouvelle Cité (France), 2008.

 

Mémoire de saint Pierre-Julien Eymard, prêtre, d'abord diocésain, puis membre de la Société de Marie. Il fut un propagateur merveilleux du culte du mystère eucharistique, ce qui le conduisit à fonder deux nouvelles Congrégations, celle des Prêtres, et celle des Servantes du Saint-Sacrement pour vénérer et diffuser la piété envers le sacrement de l'Eucharistie. Il mourut, en 1868, à La Mure, près de Grenoble où il était né. Martyrologe romain (1)

 

Les Religieux du Saint-Sacrement sont environ un millier, répartis en 140 maisons à travers 29 nations. Les Servantes du Saint-Sacrement (près de 300 religieuses) ont des maisons en France, en Belgique, aux États-Unis, au Canada et au Vietnam.(2)

Sources: (1) Nominis; (2) Wikipedia 

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