Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit.
Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors.
Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité.
Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses lois.
Ainsi parle Dieu, le Seigneur, qui crée les cieux et les déploie, qui affermit la terre et ce qu’elle produit ; il donne le souffle au peuple qui l’habite, et l’esprit à ceux qui la parcourent.
Nous vivons des temps où le pessimisme et le découragement nous guettent. Pourtant la liturgie de ce dimanche nous invite à la joie.
Mais de quelle joie s'agit-il ? Isaïe nous le révèle : la joie est celle qu'engendre l'espérance.
À ses frères découragés par l'aridité du présent, Isaïe lance un appel à se tourner vers l'horizon d'un nouvel exode plus merveilleux que le premier : avec la venue de Dieu, le désert refleurira, ouvrant la voie au cortège des rachetés qui reviennent vers la terre de la Promesse. (Is 35) Cette espérance fait bondir et crier de joie ceux qui accueillent comme une bonne nouvelle l'annonce de leur libération. Ce sera le retour de l'exil à Babylone qui aura duré de 597 à 538.
Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose,
qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et du Sarone. On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu.
...
dites aux gens qui s’affolent : "Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver."
Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds.
Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie.
... Ceux qu’a libérés le Seigneur reviennent, ils entrent dans Sion avec des cris de fête, couronnés de l’éternelle joie.
À Jean le Baptiste, emprisonné, déconcerté par ce qui pourrait paraître comme l'échec de sa mission, Jésus répond par la prophétie d'Isaïe. Il l'invite à porter le regard d'espérance sur les signes, déjà visibiles, de la Promesse qui s'accomplit. Prophète de la conversion, Jean doit lui-même se convertir à l'espérance que donne la foi. Les signes du Royaume sont là. En Jésus, Dieu tient sa promesse (évangile). Il suffit de regarder les miracles que fait Jésus. Ils nous parlent, au présent, du monde à venir, monde où l'amour de Dieu est plus fort que les forces de la mort. Ils renouvellent notre espérance et affermissent notre foi. Ainsi nous pouvons nous réjouir.
Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux,
lui demanda : "Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?"
Jésus leur répondit : "Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez :
Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle."
il fait justice aux opprimés ; aux affamés, il donne le pain ; le Seigneur délie les enchaînés.
Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes,
le Seigneur protège l'étranger. Il soutient la veuve et l'orphelin, il égare les pas du méchant.
D'âge en âge, le Seigneur régnera : ton Dieu, ô Sion, pour toujours !
Pourtant, comme les chrétiens auxquels s'adresse saint Jacques, nous pourrions être découragés face aux épreuves présentes. Nous avons à faire preuve de patience, à tenir dans l'espérance, même si le Royaume tarde à s'instaurer. Dieu a le temps. Il agit dans le temps et avec le temps. Il ne s'agit donc ni de se résigner, ni de désespérer mais de croire qu'aux creux de notre hiver germent déjà les moissons du Royaume (Lettre de Saint Jacques Apôtre 5, 7-10)
Frères, en attendant la venue du Seigneur, prenez patience. Voyez le cultivateur : il attend les fruits précieux de la terre avec patience, jusqu’à ce qu’il ait fait la récolte précoce et la récolte tardive. Prenez patience, vous aussi, et tenez ferme car la venue du Seigneur est proche.
Cette espérance est la source de notre foi.
L'amour vaincra !
"Laß, Seele, kein Leiden", Ne souffre pas, âme, ne souffre pas. J.-S. Bach
"Die Hoffnung wart' der rechten Zeit", L'espoir était au rendez-vous. J.-S. Bach
PRATIQUE
Frères, ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés. Voyez : le Juge est à notre porte.
Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres
Sources : Nouvelle Traduction du Missel Romain, Missel des Dimanches 2023, p. 119.