Charbel Makhlouf (ou simplement Saint Charbel), naît Youssef (joseph en arabe) Antoun Makhlouf à Bekaa Kafra (Liban Nord) le 8 mai 1828, l'un des cinq enfants d'une famille pauvre d'un village isolé dans les collines du Liban, fervents catholiques maronites dont les parents comprenaient des prêtres et des moines.
Après sa mort plusieurs personnes ont vu des lumières mystérieuses au-dessus de sa tombe, et depuis l'endroit est devenu un très important site de pèlerinage.
Saint Charbel, surtout depuis sa mort, est un thaumaturge célèbre dont on ne compte plus les miracles, dont beaucoup ont fait l'objet d'études médicales sérieuses.[1]
Youssef gardait le petit troupeau d'animaux de sa famille quand il était jeune. Dès l'enfance sa vie a révélé un appel à "porter fruit comme un Cèdre noble du Liban". Il reçut une éducation très pieuse, qui lui donna la passion de la prière. Pendant que les bêtes se reposaient il s'agenouillait longuement dans une petite grotte, transformée en oratoire, et priait devant une image de la Vierge Marie qui ne le quittait jamais.
À la suite de ses deux oncles ermites, qui s'étaient retirés au monastère de Saint-Antoine de Qozhaya (Nord-Liban) il aspire de plus en plus à la vie érémitique.
À 23 ans il entre au monastère de Notre Dame de Mayfouk (au nord de Byblos) où il devient un novice.[2]
En 1851, il quitte le village familial et se rend au monastère de Notre-Dame de Maifouk où débute sa vie monastique. Après deux années de noviciat, en 1853, il a été envoyé au Monastère de St Maron à Annaya (Mont-Liban) où il rejoint 'l'Ordre libanais maronite' et le 1er novembre 1853, a prononcé les voeux monacaux de pauvreté, chasteté et obéissance sous le nom de Charbel, un des martyrs de l'Église d'Antioche du IIe siècle. Il complète ses études théologiques au monastère de Saint Kobrianous et Justine à Kfeifan, Batroun où il a étudié la philosophie et la théologie.
Son ordination à la prêtrise le 23 juillet 1859 a eu lieu à Bkerké, au patriarchat maronite, après quoi il a été renvoyé au monastère de St. Maron où il vit pendant 16 ans.
Le 15 février 1875, il rejoint l'ermitage de St Paul et Pierre qui fait partie du monastère. Il était un saint et un ermite typique, il occupe son temps par la prière et l'adoration, et a rarement quitté son ermitage où il reste pendant 23 ans.
Sa lampe, allumée au sommet de la montagne de son ermitage, au siècle dernier, a brillé d’un éclat toujours plus grand, et l’unanimité s’est faite rapidement autour de sa sainteté. Les compagnons de Charbel dans l'ermitage étaient les Fils de Dieu, comme rencontré dans les Saintes Ecritures et dans l'Eucharistie, et la Mère Bénie. L'Eucharistie est devenue le centre de sa vie.
Le 16 décembre 1898 en récitant la prière "Père de Vérité" à la Liturgie Sacrée, Charbel a souffert une attaque de paralysie. Il agonise durant huit jours et meurt le 24 décembre, la Veille de Noël, à l'âge de 70 ans.
Le soir de son enterrement, son supérieur a écrit: "A cause de ce qu'il fera après sa mort, je n'ai pas besoin de parler au sujet de son comportement".
/image%2F1400167%2F20221105%2Fob_149316_saint-charbel-statue.jpg)
L’existence de saint Charbel montre des similitudes avec celle de saint Padre Pio. Beaucoup de prodiges entourèrent la vie de saint Charbel. L’un de ses frères à Annaya témoigne : « Tout ce qu’on lit dans les biographies des saints est inférieur à ce que, de mes yeux, j’ai vu accomplir par le père Charbel ». On lui demandait de bénir les champs, les troupeaux, les malades, et les grâces pleuvaient. Plusieurs fois les champs bénis ont été les seuls préservés des invasions de criquets et les élevages de vers à soie protégés. Le saint avait le don de lire dans les âmes et de connaître les choses à distance. Un jour où les réserves de nourritures étaient insuffisantes, on lui demanda de bénir le garde-manger et les jarres se remplirent miraculeusement de blé et d’huile.
D’où lui venait donc cette grâce de réaliser tant de miracles ? C’est la vie de saint Charbel qui nous le dit. Le moine offrait continuellement des sacrifices et menait une vie d’ascèse et de prière. Il veillait longuement la nuit pour prier, il jeûnait constamment, travaillait même malade et refusait les médicaments. Il ne parlait que lorsqu’on le lui ordonnait et toujours à voix basse, les yeux baissés et son capuchon couvrant son regard. Il ne sortait que sur ordre de son supérieur. La messe était au cœur de sa vie, il s’y préparait longuement et faisait de longues actions de grâce.[3]
La nuit du 25 au 26 décembre, quelques heures après sa mise en terre, des clartés inexplicables apparaissent autour de sa tombe, marquée d'une simple croix de bois, dans le cimetière des moines attenant au monastère ; des paysans, apercevant de loin ces luminosités, viennent s'en enquérir au monastère. Les moines, qui avaient constaté le même étrange phénomène, ne parviennent pas à repérer la source de cette luminosité dans la zone où le Père Charbel venait d'être enterré.[4]
Quelques mois après sa mort une vive lumière a été vue entourant sa tombe. Les Supérieurs l'ont ouvert pour trouver son corps encore intact. Depuis ce jour un liquide comme le sang suinte de son corps. Les experts et les docteurs sont incapables de donner des explications médicales pour l'incorruptibilité et flexibilité.
Lorsqu'il est enterré, c'est le tombeau qui se met à suinter.
Bientôt, une foule de plus en plus nombreuse visite son tombeau y conduisant des malades pour lui demander des grâces.
Cinquante ans plus tard, en les années 1950 et 1952 sa tombe a été ouverte et son corps non corrompu avait encore l'apparence d'un vivant.
Paul VI béatifie Charbel le 5 décembre 1965, en disant dit : "Un Ermite... de la montagne Libanaise est inscrit dans le nombre des bénis...un nouveau membre éminent de la sainteté monacale enrichit, par son exemple et son intercession, le peuple Chrétien entier ...Qu'il nous fasse comprendre, dans un monde largement fasciné par la richesse et le confort, la valeur primordiale de la pauvreté, la pénitence, et l'ascétisme, pour libérer l'âme dans sa montée à Dieu..." [5]
Saint Charbel est canonisé par Paul VI le 9 octobre 1977. "Qu’il intercède pour nous, pauvres pécheurs, qui, trop souvent, n’osons pas risquer l’expérience des béatitudes qui conduisent pourtant à la joie parfaite!" [6]
Aujourd'hui encore, saint Charbel Maklouf, humble moine et prêtre, attire des foules où se côtoient chrétiens et non-chrétiens.
Saint Charbel Makhlouf est pour l’Église catholique un symbole d’union entre l’Orient et l’Occident.[7]
Liturgiquement l'Église le commémore le 24 juillet. Dans sa région il est fêté le 24 décembre.[8]
Quartier d'habitation de Saint Charbel. https://twitter.com/bethecreed/status/1588578588290605056/photo/1
Quand la paix du Christ se sera enracinée en toi, tu apporteras aux autres la paix et tu les guériras de leur angoisse de vivre et de leurs doutes. La force de la prière ardente est mille fois plus grande que celle des remèdes humains et que les forces terrestres.
Saint Charbel est le saint patron du Liban, il y est fêté le 24 décembre.
Sources:
[1] https://forumarchedemarie.forumperso.com/t7077-quelqu-un-connait-ce-saint-saint-charbel
[2] https://www.missa.org/charbel.php
[3] https://hozana.org/saints/saint-charbel
[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Charbel_Makhlouf
[5] https://www.vatican.va/content/paul-vi/fr/speeches/1965/documents/hf_p-vi_spe_19651205_charbel-makhlouf.html
[6] https://www.vatican.va/content/paul-vi/fr/homilies/1977/documents/hf_p-vi_hom_19771009.html
[7] https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2019-12/histoire-de-saintete-saint-charbel-maklouf.html
[8] https://nominis.cef.fr/contenus/saint/9754/Saint-Charbel-Makhlouf.html
[9] BEIJTIA (Philippe), Saint Charbel, Paris, Pierre Téqui, 2012. - HAYEK (Michel), « Eglise maronite » dans DS, X, 1980, 631-644. - SKANDAR (Hanna), Paroles de saint Charbel, Perpignan, Artège, 2014. - SKANDAR (Père Jean OLM), Saint Charbel pèlerin de l’absolu, Paris, Pierre Téqui, 2011 https://hozana.org/saints/saint-charbel